Lacan RSI-Ornicar

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  • 8/10/2019 Lacan RSI-Ornicar

    1/129

    t. , .

    ..

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    INTRODUCTION

    A C E T T E

    P U B L i ^ A T I O N

    Une gageure qui est

    celle

    de mon enseignement, pourquoi

    ne

    pas

    la

    teir

    l 'extrme,

    en

    ceci

    que

    quelque

    part

    note

    en a t

    pr ise , et

    ne

    pas l im p r i m e r telle quelle ?

    L'hsitation n'y est pas forcment mienne.

    Mon

    rapport

    au

    public composite qui m'coute

    la motive

    amplement.

    Que

    je

    tmoigne d'une

    exprience

    laquelle

    j 'ai

    spcifie

    d'Stre

    l'analytique et la mienne, y est suppos pour vrace.

    Voir

    o

    cette exprience

    me

    conduit

    par

    son nonc,

    a va-

    leur de controle

    (je

    sais les mots que j 'emploie).

    Les

    catgories

    du symbolique, de

    l'imaginaire

    et du

    rel

    sont ici mises l'preuve d'un testament.

    Qu'elles

    impliquent

    t r o i s

    effets

    par leur

    noeud,

    s i

    celui-ci s e s t dcouvert

    moi

    ne

    pouvoir se sou tenir que

    de

    la relat ion bor romenne, ce sont effet

    de sens, effet de jouissance et effet . . . que j'ai dit de non-rapport

    le spcifier de ce qui

    semble

    suggrer le plus

    l'ide

    de rapport,

    s a v o i r

    l e

    s e x u e l .

    II est clair que

    ees

    effets sont

    implications

    de

    mes cat

    gories el les-memes :

    lesquelles peuvent tre ftiles mfime si elles

    semblent

    bien tre inherentes la

    pense .

    J'explique dans

    la

    mesure

    de mes

    moyens

    ce que le noeud,

    et un noeud

    tel

    que la

    mathmatique s'y

    est

    encor

    peu voue, peut

    ajouter de consistance

    ees

    effets. On

    remarquera

    pourtant que

    laisser

    ladite consistance

    au

    ras

    de

    l'imaginaire

    prend

    ici

    valeur

    de la

    distinguer dans

    une

    triade

    qui

    garde sens,

    mfime a

    dmontrer

    que

    l e

    r e l s e n

    e x c l u t .

    C'est

    le

    type

    de problme

    qu' chaqu tournant je retrouve

    (sans

    le chercher, c 'est le cas de le dir).

    Mais

    la

    mesure

    mfime

    des

    effets que

    je dis

    ne

    peut

    que

    moduler mon

    dir.

    Qu'on

    y

    ajoute la fatigue

    de ce dir

    lui-mfime,

    ne

    nous

    allge pas

    du

    devoi r d 'en

    rendre

    compte

    : au

    contraire.

    Une note en marge,

    comme page

    97, peut

    fitre

    ncessite

    pour

    complter un

    circuit lid

    au

    sminaire. Ce n'est pas

    le fi-

    gnolage qui

    est

    ici futile , mais, comme je le souligne, le men

    ta l mfime,

    s i

    tant

    e s t

    que

    ca ex-s is te .

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    l

    n

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    S E M I N A I R E DU 10 D E C E M B R E 1974

    Rel, symbolique,

    imaginaire -

    ees

    trois

    mots

    ont

    chacun

    un

    sens.

    Ce sont

    t rois

    sens

    diffrents.

    Mais

    qu'i ls

    soient

    diff-

    rents, cela suff it -i l pour qu'ils

    fassent

    trois ? Et s ' i ls sont aussi

    diffrents

    que je le

    dis, cela

    n'y fait-il

    pas

    obstacle ? O

    est

    la

    c o m m u n e m e s u r e

    ?

    L 'uni t i ci p o u r r a i t

    faire fonction

    de mesure , on compte -

    un,

    deux,

    trois.

    Encor

    faut-il fonder l'quivalence de

    ees

    units

    sur un

    signe

    - qu'on

    fasse

    deux petits

    traits,

    ou qu'on

    crive

    gale.

    Et si

    par

    hasard, ils

    taient

    autres, pour ainsi dir, l'un

    l 'au-

    t r e

    ?

    Nous

    ser ions

    bien

    embarrasss ,

    et aprs

    tout,

    ce

    qui en

    t -

    moignerait, ce

    serait

    le

    sens

    mfime du mot autre. Mais il n'y en

    a p a s

    qu'un.

    Le

    premier

    autre - premier parce que je commence par

    l - se dfinit par exemple de la distinction

    extrieur/intrieur.

    C'est celui de Freud,

    qu'il

    le

    veuille

    ou

    pas, dans

    sa

    seconde

    to-

    pique, laquelle

    se

    supporte d'une gomtrie du sac. Le

    sac

    est

    cens contenir

    -

    c 'est drdle

    dir -

    les pulsions. C'est

    ce

    qu'il

    appelle le a. II

    se

    trouve videmment

    forc

    d'y rajouter un cer-

    tain

    nombre

    d'ustensi les , une

    sorte

    de lunule, qui

    tout d'un coup

    transforme

    9a en un vitellus, sur lequel se diffrencierait un

    em-

    bryon. Ce

    n'est

    videmment pas ce qu'il veut

    dir, mais

    son sch-

    ma le suggre. Et je ne vous dis pas tout ce qu'il est forc de ra

    jouter encor, sans compter je ne sais quelle hachure qu'i l inti

    tule du Surmoi.

    Tels

    sont

    les

    dsavantages des

    figurations

    images.

    Cette gomtrie du sac,

    c'est

    bien ce a quoi nous avons af-

    faire dans

    la

    topologie, ceci prs

    que le

    sac

    se

    crayonne sur une

    surface, et

    fait

    un

    rond,

    dont il y a un

    intrieur

    et un

    extrieur.

    C'est avec 9a qu'on est amen crire l'inclusion dans un ensea

    ble. On

    utilise

    ce

    signe,

    c , d'o on a pu

    glisser

    celui-ci,

    < . Si

    i c e , c 'est que

    i < e -

    imbci li t manifest.

    Voil done

    le

    premier

    autre.

    Seulement,

    il y en a un autre,

    celui que j'ai marqu d'un A, qui, lui, se dfinit de n'avoir pas le

    moindre rapport - si petit que vous

    l 'imaginiez.

    Quand

    on

    commence

    se

    vhiculer

    avec

    des

    mots,

    on

    est

    tout

    de

    suite dans des chausse- trapes, parce que

    mon

    si

    petit que

    vous

    l'imaginiez remet dans

    le coup

    l'imaginaire.

    Avec

    l'imaginai

    re, vous avez toutes les chances de vous empetrer.

    C'est

    de l'ima

    ginaire qu'on est parti pour 1'infinitesimal, et il a fallu se

    donner

    un

    mal de

    chien pour l 'en

    sort ir .

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    II y a une pente qui nous entrafhe les homogniser. Ce

    qui est

    raide

    - quel rapport ont-ils entre eux ? C'est l ce dans

    quoi

    cette anne

    je

    voudrais

    vous frayer la voie.

    On pourrait commencer par

    dir

    que le rel, c'est ce qui

    est

    strictement

    impensab le . Ca

    ferait

    un

    trou

    dans

    l 'affaire,

    et 9a

    nous permettrait

    d'interroger

    ce qu'il en est de ce dont n'oubliez

    pas que je suis

    parti

    - trois termes en tant qu'ils vhiculent un

    sens

    Qu'est-ce que c'est que ce sens ? Dans la p ra tique analy-

    tique,

    c'est

    du sens que nous

    oprez.

    Mais d'un autre cote, vous

    n'oprez qu'

    le rduire, puisque c'est de l'quivoque que toujours

    vous oprez - je parle ceux qui sont ici dignes du nom d'analys-

    tes.

    L'quivoque

    n'est

    pas le sens. L'quivoque est fundamnta

    le au symbolique, soit ce dont se supporte l'inconscient tel que

    je le structure. Le sens est ce par quoi rpond quelque chose qui

    est autre que le symbolique, qui est - pas moyen de le dir autre-

    men t - l im a g i n a i r e .

    Qu'est-ce

    que

    c'est

    que l'imaginaire ?

    Est-ce

    que mfime

    ca existe ? - puisque vous soufflez dessus rien que de prononcer

    ce

    terme.

    Eh bien 1 je dirai que si l 'f it re parlant se demontre

    vou

    la

    debilit

    mentale,

    c'est

    le

    fait

    de

    l 'imaginaire.

    Cette

    no-

    tion en effet n'a pas

    d'autre

    dpart que la rfrence au corps. Et

    la moindre des suppositions qu*implique le corps,

    est celle-ci

    - ce qui pour l'fitre parlant se reprsente n'est que le reflet de

    son organisme.

    Seulement,

    quelque

    chose

    tout de

    suite

    nous fait

    achopper

    - d'un corps on presume -

    c'est

    sa dfinition mfime - qu'il a des

    fonctions spcifies dans des organes. De sorte qu'une automobile,

    voire un ordinateur aux dernires

    nouvelles,

    c'est aussi un corps.

    Pour tout

    dir,

    9a ne va

    pas

    de soi qu'un

    corps soit

    vivant.

    Ce qui atieste le mieux qu'il le soit, c'est

    prcisment

    ce

    mens que j'ai introduit par la debilit mentale. Car il n 'est pas

    donn tous les corps, en tant qu'ils fonctionnent, de suggrer la

    dimensin

    de l 'imbcilit.

    Et

    d'o s'introduit-elle ?

    La langue, et

    pas n'importe laquelle, la latine, a forg

    un

    mot pour le dir.

    Voil qui remettra leur place ceux qui imputent justement a la

    latine cette imbcilit, alors que c'est la seule qui n'ait

    pas

    foutu

    l un

    terme

    opaque, le

    nous,

    ou une autre mtaphore d'on ne

    sait quoi - d'un savoir dont nous ne pouvons savoir

    s'il

    ex-siste,

    puisque

    c'est le savoir

    suppos

    par le rel.

    Le

    savoir

    de

    Dieu,

    c'est certain qu'il ex-siste,

    nous

    avons assez de peine a

    nous don-

    ner

    pour

    l'peler. II ex-sistc

    mais

    seulement au

    sens

    o j'.'nscris

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    9 2

    ex-s is tence,

    aut remen t qu 'i l

    ne

    se

    fait d'habitude. II

    siste

    peut-

    etre ,

    mais

    on ne sai t pas o. Tout ce

    qu'on peut

    dir,

    c e s t que

    ce qui con-siste

    n'en

    donne nul tmoignage.

    II est

    des lors frap-

    pant

    de voir que

    la l angue qu'on soup9onne d'etre la plus

    bete

    est

    celle-l

    mfime

    qui

    forge

    le

    terme

    intelligere,

    l i re

    entre le s

    lignes,

    savoir ailleurs que la fa9on dont le

    symbolique s 'cri t .

    C'es t

    dans

    cet

    effet d'cri ture du symbolique que t ient

    l 'ef-

    fet de sens ,

    autrement

    dit d' imbcili t

    -

    celui dont tmoignent jus-

    qu' ce jour tous les systmes dits de la

    nature. Sans

    le langage,

    pas le

    moindre

    soup9on ne

    pourrait

    nous

    venir

    de

    cette

    imbcilit,

    qui est aussi ce par quoi le corps nous tmoigne d'etre

    vivant.

    A la

    vri t ,

    cette

    debilit mentale,

    atteste

    je

    n'espre

    sous

    aucun mode

    en s o r t i r .

    J e

    ne

    vois

    pas

    pourquoi

    ce

    que je

    vous

    apporte serait moins dbile que le reste. Ce serait l que pren-

    drait son sens cette peau de

    banane

    qu'on m'a

    glisse sous

    le pied

    en me coin9ant au tlphone pour que

    j'aille faire

    Nice une conf -

    rence

    sur, je vous le donne en mille,

    le

    Phnomne lacanien.

    Eh bien

    \ ju stemen t, je

    ne

    m'attends pas

    ce

    que

    ce soit

    un phnomne. Si je

    persevere

    - et vous savez que je ne perseve

    re

    pas sans

    y

    regarder

    deux fois -

    c'est seulement parce

    que je

    crois

    avoir

    sais i

    quelque

    chose,

    on

    ne

    peut

    mfime

    pas

    dir

    avec

    mes mains, avec mes

    pieds -

    l 'entre

    en jeu de

    la trace que

    des-

    sine l 'exprience analytique,

    laquelle,

    il faut le dir, n'est pas si

    aisment supporte,

    e t notamment

    des analystes. De

    sorte

    que,

    s'il

    y a un phnomne, 9a ne peut fitre que le phnomne lacanalys-

    te , ou

    bien

    l a c a - p a s - d a n a l y s t e .

    A Nice

    natu re llemen t, je

    ne pouvais rien leur

    expliquer

    de

    tout 9a, puisque pour eux

    j'tais

    un phnomne.

    Les organisateurs,

    ce

    qu'ils

    voulaient,

    c'tait l'attroupement.

    Et il y a

    toujours

    de

    l 'attroupement

    pour regarder un phnomne.

    Moi,

    je n'allais

    pas

    leur

    dir - Vous

    savez,

    je ne suis pas un phnomne C'aurait

    t de la

    Verneinung. Enfin, j 'ai dbloqu une

    bonne pet ite heure

    un q u a r t .

    Et puis, je

    leur

    ai pos des questions, je yeux dir - je

    leur ai

    demand

    de

    m'en

    poser.

    C'tait une demande. Vous m'en

    croirez si vous

    voulez,

    contrairement

    vous,

    ils

    m'en

    ont

    pos,

    pendant trois quarts d'heure, et ees questions avaient ceci de

    frappant,

    c'est

    qu'elles

    taient pertinentes

    -

    pertinentes,

    bien

    sur,

    dans

    une

    deuxime

    zone.

    De sorte

    que

    je me

    t rouvais

    dans

    cette

    situation,

    sans

    avoir eu rcuser le phnomne

    lacanien,

    de l 'a-

    voir demontre. Le phnomne lacanien - il

    n'est

    pas sur

    qu'ils

    s'en aper90ivent eux-mfimes - c'est bien que

    j'ai

    des effets pour

    un publie qui

    n'a

    entendu que de

    tres

    loin,

    par

    rpercussion, ce

    que

    j'articule

    ici, l'enseignement que je fais pour frayer Tana-

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    9 3

    l y s t e l e

    d i s c o u r s

    m fim e qui le

    s u p p o r t e ,

    s i

    tant e s t

    que ce

    s o i t bien

    du d i s c o u r s , e t t ou jo u r s du d i s c o u r s ,

    que

    pt i t

    c e t t e

    c h o s e

    que

    nous e s s a y o n s de manipu le r dans l ' analyse . C e s t 9a, le phnom

    ne.

    II

    e s t en

    s o m m e d e

    la v ag ue.

    Et

    j a u r a i s pu t r e t e n t d c r i -

    r e les

    t ro is l et tr es

    dans

    un

    autre ordre - au lieu

    de

    RSI , RIS ,

    9a

    a u r a i t

    fait

    un

    r i s ,

    ce

    fameux

    r i s

    de

    l 'eau

    s u r

    lequel dans

    mes

    Ecrits j'quivoque - la

    page

    166.

    II faut que j e me reconforte en me

    disant que ce

    phnom

    ne n e s t p a s unique , i l n e s t

    que

    p a r t i c u l i e r ,

    j e

    veux d i r q u i l s e

    dist ingue

    de

    l u n i v e r s e l . L'ennuyeux, c e s t

    qu' il

    so i t j u s q u ce

    jour uniqu e au niveau de l 'analyste. II est pourtant indispensable

    que l a n a l y s t e s o i t

    au

    moins

    deux, l a n a l y s t e

    pour avo ir des effets

    et

    l 'analyste qui,

    ees effets,

    les thor ise . C e s t bien

    en

    9a que

    m't ai t o r c ieux

    que m'accompagne

    une personne

    qui

    es t analyste .

    Voici f e r m e l a p a r e n t h s e ,

    et j e

    veux m a i n t e n a n t v e n i r

    a

    ce dans

    quoi j a i aujourd 'hui

    avancer . J e

    n a i

    t rouv qu'une

    seule

    fa9on

    de donner

    commune

    m e s u r e

    ees t r o i s t e r m e s , r e l ,

    symbolique e t i m a g i n a i r e , c e s t de le s nouer du noeud b o r r o m e n .

    Ces

    r o n d s - d e - f i c e l l e ,

    q u e s t - c e qui l e s d is ti ngu e c h ac un

    des

    a u -

    t r e s ?

    A b s o l u m e n t

    r i e n

    que

    le s e n s . E t c e s t

    c e

    qui nous

    donne

    l e s p o i r

    de

    f a i r e un pas

    cet te

    anne, e s p o i r

    court

    t e r m e ,

    il

    n'en

    e s t p a s d a u t r e .

    L e s p o i r ,

    il

    n e s t

    que

    pour moi

    dans

    ce tt e a ff ai re , ma i s

    s i

    je

    n a v a i s

    pas la

    r p o n s e ,

    comme

    vous

    le savez , je

    ne

    p o s e r a i s

    pas la quest ion. C e r t e s , quand on gagne

    quelque

    par t quelque

    cho

    se ,

    c e s t f o r c m e n t

    aux

    dpens

    d a u t r e

    c h o s e . En

    d a u t r e s

    t e r m e s ,

    s i le

    d i s c o u r s

    a n a l y t i q u e

    fo nc tio nn e, n ou s p e r d o n s c e r t a i n e m e n t

    quelque chose a i l l e u r s . Mais s i tous le s s ys t m es de la nature

    jusqu ' ic i

    s u r g i s

    sont

    bien marqus

    de la deb il it men ta le ,

    quoi

    bon y

    t e i r

    ?

    Sur le

    noeud

    b o r r o m e n je

    voudrais

    un ins tant vous r e t e i r .

    Le

    noeud

    b o r r o m e n c o n s i s t e

    en

    s t r i c t e m e n t c e c i

    que

    t r o i s

    en est le minimum (figure 1). Si vous dnouez deux anneaux d'une

    chafne, l e s a u t r e s d e m e u r e n t

    nous .

    Dans le noeud

    b o r r o m e n

    s i

    de

    t r o i s

    vous rompez un, i l s sont

    l i b r e s tous

    le s t r o i s .

    Le

    r e m a r -

    quable, qui e s t un fait de consistance, c e s t que

    d'anneaux

    vous

    pouvez en

    met t re

    un nombre

    indfini

    -

    il

    s e r a toujours

    vra i que,

    s i vous r o m p e z

    un

    de c e s anneaux, tous l e s a u t r e s , s i

    n o m b r e u x

    soient- i ls ,

    s e r o n t

    l i b r e s . Voyez cet te

    figure, que

    j e vous ai dj

    t race (figure 2) .

    Cette

    proprit

    est elle seule

    ce qui

    homognise

    tout ce

    qu'il y a de nombre part ir de

    trois.

    Dans

    la

    suite des nombres

    ent iers , 1 et 2 sont dtachs -

    quelque

    chose commence 3 qui

  • 8/10/2019 Lacan RSI-Ornicar

    8/129

    9 4

    inclu tous

    les nombres,

    aussi loin

    qu'ils

    soient dnombrables.

    C'est ce sur quoi j'ai mis l'accent dans mon sminaire de l'anne

    dernire.

    Ce

    n'est

    pas tout. Pour

    borromaniser

    un

    certain

    nombre

    de

    tores

    consistants, il y a beaucoup plus d'une seule maniere. Je

    vous

    l'ai

    indiqu dj en son temps, il y en a tres probablement

    une quantit qu'il n'y a aucune raison de ne pas qualifier d'infinie,

    au

    sens

    du numerable, puisque vous n'avez qu' faire une boucle

    de la fa9on suivante (figure 3). II est clair que vous pouvez faire

    de

    ces

    boucles

    autant de

    tours

    que

    vous voulez

    pour

    nouer ensem-

    ble deux tores. II n'y a aucune limite plausible cet arrangement.

    II n'en

    sera

    pas moins vrai que le noeud borromen, quel qu'il

    soit, a pour limite infrieure le nombre 3.

    C'est

    toujours de 3

    que

    le noeud borromen portera la marque. A ce

    titre,

    vous avez

    vous poser la question d' quel registre appartient le noeud borro

    men ? Est-ce au symbolique, l'imaginaire ou au

    rel

    ?

    J'avance

    des

    aujourd'hui ce que dans la suite je me permet-

    trai de dmontrer - le noeud borromen, en tant qu'il se supporte

    du nombre 3,

    est

    du

    registre

    de

    l'imaginaire. Car

    la

    triade

    du

    rel, du symbolique et de l'imaginaire n'existe que par l'addition

    de l'imaginaire comme troisime. Et c'est par l que l'espace en

    tant que sensible se trouve rduit ce mnimum de trois dimen- V

    sions - soit de son attache au symbolique et au rel - o s'enraci-

    ne l ' imaginaire.

    D'autres

    dimensions sont imaginables, et elles ont t

    ima-

    gines. C'est pour teir au symbolique et au rel que l'imaginaire

    se rduit ce qui

    n'est

    pas un mximum, impos par le sac du

    corps, mais au contraire un mnimum, celui qui fait qu'il n'y a

    de noeud bor romen qu ' part i r

    de

    3.

    Avant de vous quitter, je vais

    vous

    donner

    quelques

    pone-

    tuations de ce que nous allons avoir cette anne dmontrer.

    Je voudrais vous

    faire remarquer qu'il

    n'est nullement inv-r

    pliqu dans la notion du noeud borromen qu'il s'agisse de ronds

    ,,.

    de ficelle ou de

    tores.

    II

    est

    tout aussi concevable que, confor- V

    mment l'intuition qui fut celle de Desargues dans la gomtrie ,,

    ordinaire, ces ronds s'ouvrent ou, pour le dir simplement, de- ;;;

    viennent des cordes, censes se rejoindre, pourquoi pas, l'infir

    ni. On peut nanmoins definir par l ce qu'on appelle un point. ./

    Dans la gomtrie euclidienne - c'est bien trange - le

    point

    n'a pas

    de

    dimensin

    du tout,

    contrairement la

    ligne,

    la.

    surface, au volume, qui respectivement en ont une, deux, trois. .

    Vous connaissez la dfinition euclidienne du point comme l'inter-

  • 8/10/2019 Lacan RSI-Ornicar

    9/129

  • 8/10/2019 Lacan RSI-Ornicar

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    96

    r i o n s

    l a

    d e f i n i r p a r

    le j o u i r

    de

    l a

    vie .

    Si l e

    r e l ,

    c e s t l a

    v i e

    -

    m a i s

    e s t - c e

    s i

    s u r ? - , comme c e t t e

    jo u is sa n ce p a rt ic ip e a u ss i

    de

    l i m a g i n a i r e

    du sens , i l faudrai t la

    s i t u e r

    ici . Ceci n e s t pas

    moins

    un

    poin t q ue

    le

    point

    central ,

    le

    point

    dit

    de

    l o b j e t

    a

    puis-

    qu' i l

    conjoint

    l ' occas ion

    t r o i s

    s u r f a c e s qui ga lement

    s e

    coincent.

    Q u e n

    e s t - i l

    d e s l o r s de l a u t r e mode de j o u i s s a n c e ?

    C e sont

    l

    des points que

    nous a u r o n s

    l a b o r e r

    puisqu 'aus-

    s i

    bien c e son t ceux qui nous i n t e r r o g e n t .

    De

    mfime, F r e u d ,

    pour en r e v e n i r lui , a

    bien

    nonc

    quelque

    chose de t r iadique. Inhibition,

    symptOme,

    angoisse . Pou-

    vons nous si tuer ces

    trois termes ?

    L'inhibi t ion,

    comme

    l u i - m e m e

    l a r t i c u l e ,

    e s t toujours af-

    faire de

    corps, soit de fonct ion. Et

    pour

    l ' indiquer dj

    s u r

    ce

    schma,

    je

    dirai que c e s t ce

    qui

    quelque part s 'arrf i te de s i m -

    m i s c e r dans

    une figure

    de

    t rou du symbolique . Ce qui se

    rencontre

    chez l 'animal ,

    o

    i l

    y a dans

    le systme nerveux centre inhibiteur,

    e s t - i l

    du mfime o r d r e que,

    chez

    l e t r e parlan t, cet

    ar r f i t

    du fonc-

    tionnement en

    tant

    qu'imaginaire ? Comment

    serai t-i l

    concevable

    que

    la

    mise

    en

    fonction,

    chez

    l ' fitre

    presume

    non

    parlant ,

    dans

    le

    nvraxe, dans

    le sy stme nerveux

    central ,

    d'une

    activit

    positive

    inhibitrice.soit du

    mfime

    ordre

    que ce que nous saisissons

    l ext-

    r i e u r au sens, extr ieur

    au

    corps,

    savoir cette

    surface,

    pour

    la

    topologiser

    de

    la

    fa9on

    dont

    je

    vous ai dit que c e s t assurment

    seu lemen t

    s u r deux

    dimensions que ceci

    s e

    f igure

    ?

    Comment

    l ' inhibition peut avoir

    affaire

    cet

    effet d'arrf i t

    qui resulte de son

    intrusin dans le

    champ

    du

    symbolique

    ? Nous aurons en discu-

    ter.

    C'es t l 'angoisse, en

    t an t qu'e ll e part

    du rel ,

    qui

    va donner

    son sens la nature de la jouissance que se p rodu it ic i du recou-

    pement, au s ens eul er ien,

    du

    rel et

    du symbolique.

    Enfin, pou r def in ir

    le

    t ro is ime

    terme, c e s t

    comme

    symp

    tOme que nous identi fions

    ce

    qui se produit dans le champ du

    rel.

    ;

    La notion de symptOme a

    t introduite

    bien

    avant Freud

    par Marx

    comme signe de

    ce qui ne va pas dans

    le

    rel. Si

    nous sommes

    ~

    capables

    d'oprer

    sur

    le

    symptOme,

    c'est

    qu'il

    est

    de

    l 'effet

    du

    symbol ique dans

    le

    rel.

    Pour

    autant

    que ce

    noeud, quoique seulement

    reflt

    dans

    l'imaginaire, est bien rel, et rencontre un certain

    nombre

    d'ins-

    criptions

    par quoi

    des

    surfaces

    se rpondent, je peux avancer

    que

    l ' inconscient

    est ce

    qui

    rpond du

    symptOme.

    Des lors,

    nous

    le

  • 8/10/2019 Lacan RSI-Ornicar

    11/129

    9 7

    Note en

    marge de

    la fig ure 3.

    II

    est

    vident ( )

    que

    cette sorte de

    chame

    borromenne

    a une

    fin

    - sans

    laquelle e lle

    est dnouable un

    par

    un (un-par-un

    des

    ronds).

    Car

    la

    t raction

    ne

    fait pas

    noeud

    :

    dissociation

    de

    la

    f o r c e t d e l ex sistence.

    Des lors il y a deux fa9ons de la boucler (au

    sens

    de la

    f a i r e t e i r e n n o e u d ) .

    L'une e s t de

    l a c l o r e

    en c e r c l e . Ce qui e s t

    v r a i

    de toute

    autr e chame

    borromenne.

    Mais ce qu i doit

    fitre

    ecarte pour

    l ' ins-

    t a n t .

    La

    v r a i e chame

    borromenne

    r e s t e ouver te : cf. la chame

    t r o i s .

    Rien

    de plus facile que de reproduire

    cette

    chame

    trois

    avec

    celle

    que nous

    bauchons

    ici. Voici la

    mise

    plat

    qui le de

    montre

    (fig.

    7).

    Des que cette chame est plus longue, fQt-ce d'un seul rond,

    le rond ic i

    fermeur

    (F) doit

    se

    redoubler

    l 'autre

    bout de

    la

    chaf-

    ne

    borromenne ouvert e.

    II e st d 'a il le u rs supplable

    dans

    sa fonc

    tion d'Un par

    celui

    qui le suit : 1 - 2. D'o le

    privilge

    de la chaf-

    ne 3, qui, nous le

    verrons,

    la distingue de la

    chame

    4 o

    l 'or-

    dre commence

    ne

    pouvoir

    fitre

    quelconque.

    Nous y

    mettrons

    points

    sur

    les

    i_.

    J.L.

    F i g .

    7

  • 8/10/2019 Lacan RSI-Ornicar

    12/129

    98

    LE TURE

    DU

    DE EM RE

    J e

    par le

    ic i de

    la debilit mentale

    des

    sys tmes

    de

    pen-

    se

    qui

    supposent

    (sans

    le

    dir,

    sauf

    aux

    temps bnits

    du

    Tao,

    voire de l ' ancienne Egypte,

    o

    cela s a r t i c u l e

    avec

    tout l 'abet isse-

    ment

    ncessaire), qui

    suppose done

    la mtaphore du

    rapport se-

    xuel,

    non

    ex-s is tant sous aucune forme,

    sous

    celle

    de

    l a copula-

    tion,

    particulirement

    grotesque chez le parietre, qui est cen-

    se

    reprsenter

    le rappor t que je dis

    ne pas

    ex-s is ter

    humaine-

    m e n t .

    L a m is e au point qui r e s u l t e d'une c e r t a i n e venti la t ion de

    la dite mtaphore , labo r e

    sous

    le

    nom

    de

    philosophie,

    ne

    va

    pas

    pou r a uta nt

    b ien loin ,

    pas

    p lu s lo in que

    le c h r i s t i a n i s m e , f rui t

    de

    la

    Triade

    qu'en l'adorant il

    dnonce

    dans sa

    vraie

    nature :

    Dieu

    e s t le pas- tou t qu 'i l

    a

    le mri te

    de dist inguer,

    en

    se

    refusant

    l e c on fo nd re a ve c

    l i d e i m b c i l e

    de l u n i v e r s . M a i s c e s t bien

    ainsi qu' i l permet de l ' identif ier

    ce que j e dnonce

    comme

    ce

    quoi

    aucune

    e x - s i s t e n c e n e s t

    p e r m i s e

    p a r c e

    que c e s t

    l e

    t rou n

    tant que t e l . - le

    trou

    que le noeud borromen permet

    d'en

    distin

    guer

    (distinguer

    de

    l 'ex-sistence comme dfinie par le noeud lui-

    m f i m e , s a v o i r

    l e x - s i s t e n c e

    d u n e

    c o n s i s t a n c e

    s o u m i s e

    l a n -

    cessit

    (=

    ne

    cessant

    pas

    de

    s 'crire)

    de

    ce

    qu'elle

    ne

    puisse en-

    t r e r

    dans le trou

    sans ncessa irement en ressor t i r , et des la fois

    suivante ( la fois dont l e c ro isement de sa mise plat fait foi)).

    D'o

    l a

    correspondance que j e tente

    d 'abord

    du

    t rou

    avec

    un

    r e l

    qui

    s e

    t r o u v e r a plus t a r d

    condi t ionn

    de l e x - s i s t e n c e .

    Comment en

    effe t mnage r l 'a pproche de c e t t e v r i t un auditoi-

    r e auss i maladroi t que m'en tmoigne la

    maladresse

    que je demon

    t r e m o i - m e m e manier l a mise plat du

    noeud, plus encor

    s o n

    r e l ,

    c e s t - - d i r e

    s o n

    e x - s i s t e n c e

    ?

    Je

    laisse

    done 9a l, sans le

    corriger , pour

    tmoigner

    de

    la difficult de l a b o r d d'un discours command p a r une toute

    nou-

    velle ncessi t (cf. plus

    haut).

    Ce qu'i l me faut dmontrer

    en

    effet, c e s t qu'i l n'y

    a

    pas

    .:.'

    de jouissance de l 'Autre ,

    gnitif

    objectif, et comment

    y

    parvenir

    s i

    j e

    frappe d'emble s i juste que le sens

    tant

    atteint,

    la

    jouissan- '

    ce

    y

    consonne

    qui

    met

    en

    jeu

    le

    damn

    phallus

    (= l ' ex-s is tence

    mfi-

    .

    me

    du r e l , soi t

    &

    prendre

    mon

    r e g i s t r e : R

    la puissance deux)

    ou e n c o r ce quoi l a philosophie v i s e donner clbrat ion.

    C e s t

    dir

    que

    j e n

    suis

    tout

    empfitr encor,

    je parle

    de

    la philo,

    non du

    phallo. Mais il y a

    temps

    pour quoi i l ne faut pas

    s e

    hter ,

    faute

    de

    quoi

    ce

    n e s t seulement

    de

    r a t e r qu'i l s 'agi t ,

  • 8/10/2019 Lacan RSI-Ornicar

    13/129

    9 9

    Ce pourquoi

    il faut la

    patience

    quoi m'exerce

    le D. A.

    (lire : discours analytique). II r e s t e

    toujours

    le

    recours

    la

    con-

    nerie

    rel igieuse,

    quoi

    Freud ne

    manque jamis

    : ce

    que

    je dis

    au

    passage

    quoique

    poliment (nous lu

    devons

    tout).

    J.L.

    A U

    T A B L E A U

    Fig .

    2

    sens

    -

    consistance

    J

  • 8/10/2019 Lacan RSI-Ornicar

    14/129

    1 0 0

    S E M I N A I R E D U 17 D E C E M B R E

    1 9 7 4

    L e noeud b o r r o m e n e s t

    une

    cr itu re . C ette cr i t u re sup

    porte

    un rel .

    L e r e l peut- i l done se supporter d une

    cri ture

    ?

    Mais

    oui, et je dirai plus

    - du

    rel i l n e s t pas d autre

    idee

    sensible

    que celle que donne l cri ture, le

    trait

    d cri t .

    J introduirai

    maintenant

    ce que j ai vous dir

    ce

    matin

    par quelques

    remarques,

    qui sont au nombre de trois .

    Je

    suppose que vous

    avez

    d

    vous poser

    la quest ion

    de

    sa

    v oi r s i ce noeud que

    je profre

    d unir RSI

    e s t

    un modele , au sens

    o on l entend par exemple de c es mode le s ma th ma tique s qui per-

    met tent d extrapoler quant au rel .

    Un

    m o d e l e

    e s t une c r i t u r e . De

    ce

    s e u l fai t , i l s e

    s i tu

    de l imaginaire . Or, pas d imaginaire sans

    substance.

    Ces ques

    t ions

    qui

    se formulent, s imaginent partir

    de

    cet crit , fondees

    su r lu i, son t

    s e c o n d e m e n t

    posees au

    r e l .

    Mais ce r e l

    c e

    n e s t

    r ien

    que supposi t ion.

    Cette

    supposition

    consiste

    prc i sment

    dans

    le s e n s

    de c e m ot

    r e l .

    Eh

    bien, je p r te nd s

    que

    le

    noeud

    b o r r o m e n

    te l que

    j en

    use , fait exception, quoique si tu dans

    l imaginaire ,

    cette sup

    position. Tout ce qu i l

    propose

    en effet ,

    c e s t

    que les t rois qui sont

    l fonct ionnent c o m m e pur

    consis tance .

    Ce n e s t que

    de teir

    en

    t r e eux q u i l s consis tent - de teir entre

    eux re l l em en t .

    Dir cela y implique la mtaphore. D o

    la

    question de

    quelle

    e s t l e r r e

    -

    au sens

    o

    je

    l entendais l anne

    dernire

    -

    l e r r e de

    la mtaphore

    ?

    Suivez-moi bien

    -

    si j nonce, ce qui ne

    saurai t

    se

    faire que

    du

    symbolique,

    de la

    parole

    - que la

    consistan-

    c e

    de

    c es tr ois

    ronds

    ne

    se

    supporte que

    du

    re l

    c e s t

    bien que

    j use de l cart

    de

    sens qui est permis entre

    RSI

    comme individua-

    l i sant

    c e s ronds , le s

    spci f iant

    comme

    tels .

    L c a r t de sens e s t

    l

    suppos pris d un certain mximum. Mais quel es t

    le

    mximum

    ad mis d c ar t de s e n s ? C e s t l une question que je ne peux que

    poser

    au

    linguiste. Comment

    un

    linguiste

    dfinirait-il

    les

    l imites

    de

    la

    mtaphore,

    c es t - - d i re

    de

    la

    substitution

    d un

    signifiant

    un autre ? Quel e s t

    l c ar t

    mx imum

    p erm i s entre les

    deux ?

    Seconde

    remarque .

    Pour

    oprer avec ce noeud d une fa9on qui convienne, il

  • 8/10/2019 Lacan RSI-Ornicar

    15/129

    101

    son sujet dans

    le

    doute obsessionnel. Ne chipote z pas

    t rop.

    P r e e z M a u p e r t u i s . II

    f a i t

    l A c a d m i e de B e r l n , s o us

    le t i t r e

    de

    la Venus

    Physique,

    une relation de ce

    qui

    e s t la poin-

    te

    de la connaissance qu'on a a

    son

    poque de

    la

    reproduction des

    corps vivants .

    II

    s e

    plait,

    son

    t i t r e

    vous

    l ' indique

    a s s e z ,

    ne

    f a i r e

    t a t

    que de l a r ep ro d uc ti on s e x u e .

    Notez

    l a d a t e -

    1756.

    C e s t le

    t moignage

    du

    t e m p s qu 'ont

    m is c e s

    bfites

    p a r l a n t e s

    que s o n t

    l e s

    hommes po ur

    s e

    r e n d r e

    compte du

    spcif ique de

    la

    reproduct ion

    sexue.

    Cet te Venus

    Physique

    vous

    i l l u s t r e ce

    qu ' i l en cote de fai

    re le non-dupe.

    Mauper tuis

    en effet a

    le

    tort

    de

    ne

    pas

    s e n

    tei r

    ce que son t emps lu i fournit comme matr iel , qui

    pourtant

    e s t

    deja beaucoup.

    Leeuwenhoek e t Swmmerdam ont deja repr au

    microscope ce

    qu' on app el le

    a l o r s le s animalcules ,

    s av oir l es

    spermatozoi 'des , et i l s l e s distinguent fort

    bien

    des oeufs. On s a i t

    que ce sont ordina i rement deux corps

    diffrents

    qui le s suppor-

    tent,

    et

    que

    de ce fait

    ces

    corps se df in is sent comme de sexe op-

    pos. Sauf exception

    bien

    sur

    - voir l 'escargot . Mais

    Maupertuis ,

    pour tout

    dir ,

    n e s t

    pas

    a s s e z bfite, et

    du coup il

    manque le point

    de

    dcouverte

    que cons ti tue ce tt e distinction

    massive

    pour l 'ap-

    prhension r e l l e de la

    diffrence

    des

    sexes.

    S' i l tait

    plus

    dupe,

    i l errerait

    m o i n s .

    C'es t

    un

    non-dupe - il fait

    des hypothses.

    J e

    vous invite

    r pu die r le s hypothses, et, ici ,

    fitre

    a s s e z

    bfi tes p o u r ne

    p a s vous p o s e r des

    q u es ti on s c o n ce r na n t l u s a -

    ge de mon noeud.

    II

    ne nous s e r v i r pas

    a l l e r

    plus

    loin que

    l

    d'o

    il sort ,

    savoir

    l 'exprience.analytique. C e s t

    d'elle qu' i l

    r e n d

    c o m p t e .

    L e s t

    son

    p r i x .

    T r o i s i m e r em a r qu e , p r li m in ai re

    galement .

    De

    ee

    noeud,

    l i m a g i n a i r e

    fonde

    la

    consis tance .

    Au r e g a r d

    de cette cons is tance imagina ir e ,

    la

    jouissance ne peut r ien faire

    q u e x - s i s t e r, soit

    parodier

    ceci , c e s t

    qu'au

    regard du

    rel ,

    c e s t

    d'autre chose

    que

    de

    sens

    qu' i l s 'agi t

    dans

    l a j ou is sanc e. Le

    s i -

    gnifiant,

    de

    ce fait, e s t dpourvu de sens -

    c e s t

    ce qui

    r e s t e . E t

    tout c e

    qui

    r e s t e v i e n t s e p r o p o s e r

    c o m m e

    i n t e r v e n a n t dans l a

    j o u i s s a n c e .

    F a u t - i l

    e n t e n d r e

    que l e je p e n s e

    suff i t

    a s s u r e r l e x - s i s t e n

    ce

    ?

    C e r t e s

    pas, e t D e sc ar te s

    achoppe. Mais il n'en e s t

    pas

    moins

    vrai , j u s q u un

    c e r t a i n

    point , que

    l e x i s t e n c e

    ne

    se

    dfini t qu ' ef-

    f a c e r

    t o u t s e n s . A u s s i

    b i e n

    D e s c a r t e s l u i - m f i m e a t il f l o t t ^ e n t r e

    le ergo sum et l e x i s t o - mais

    a s s u r m e n t la

    notion

    de l e x i s i e n c e

  • 8/10/2019 Lacan RSI-Ornicar

    16/129

    1 0 2

    n'tait pas alors assure. Je dirai que, pour que quelque chose

    existe, il faut qu'il y ait un trou. Ce trou n'est-il pas simul par

    le je pense, puisque

    Descartes

    le vide ? C'est autour d'un trou

    que se suggre l'existence. Or ce trou, nous en avons un au coeur

    de chacun de

    ces ronds. Sans ces t rous , il

    ne

    serait

    pas

    mfime

    pensable que quelque chose se

    noue.

    Mais ne

    s'agit

    pas ici de ce que

    Descartes

    a pens, il

    s'agit de ce que Freud a touch. Comment

    done

    situer avec notre

    noeud ce qui ex-siste au rel du trou ? Je propose de le symboli-

    sen par un champintermdiaire, intermdiaire en tant que mis

    plat - l'criture en effet

    impose comme

    telle la mise--plat. Ce

    champ intermdiaire nous est donn par l'ouverture du rond en

    une

    droite

    infinie,

    isole

    dans

    sa

    consistance.

    11

    me faut maintenant m'expliquer sur la notation o j'ai

    indiqu que ce qui est de l'ex-sistence se mtaphorise de la jouis

    sance phallique. C'est au rel

    comme

    faisant trou

    que

    la jouissan

    ce ex-siste, et je la situ done du champ produit par l'ouverture

    du

    r o n d c o n n o t

    R .

    Que la jouissance ex-siste au rel, c'est le fait

    que

    l'exp-

    rience analytique nous a apport. II y a chez Freud comme une

    prosternation devant cette jouissance phallique, dont son exprien

    ce lui dcouvre la fonction nodale, et autour de quoi se fonde cette

    sorte de rel auquel l'analyse a affaire. Que la jouissance phalli

    que

    soit lie la production de l'ex-sistence, c'est ce que je

    vous

    propose cette anne de

    mettre

    l'preuve.

    Remarquez que cette jouissance ne se situ que du comce-

    ment qui resulte de la nodalit propre au noeud borromen. II y a

    deux autres champs qui se situent de la

    mfime

    fa9on.

    II en resulte

    que

    ce noeud tel

    que

    je l'nonce se

    redouble d'une autre

    triplicit.

    Aquoi ex-siste l'ex-sistence.? Certainement pas ce qui

    consiste L'ex-sistence comme telle se supporte de ce qui, dans

    chacun de ces termes, RSI, fait trou. II y a dans chacun

    quelque

    chose par quoi c'est du cercle, d'une circularit fundamntale qui

    se dfinit, et c'est ce qui est nommer. Du temps de Freud, ce

    qui

    s'en

    nomme

    n'est

    qu'imaginaire.

    Conformment

    cette

    nces-

    sit

    selon

    laquelle c'est l'imaginaire

    que

    vala substance,

    Freud

    ne

    designe

    par la

    fonction

    du

    moi

    rien d'autre

    que

    ce

    qui

    dans la

    reprsentation fait

    trou.

    Sans doute ne va-t-il pas jusqu' le dir,

    mais il le reprsente, dans cette topique fantasmatique qu'est la

    s e c o n d e

  • 8/10/2019 Lacan RSI-Ornicar

    17/129

    1 0 3

    c'est de dsigner

    de

    la vie le trou du rel.

    Aussi bien

    est-ce une

    pente quoi Freud lui-mfime n'a pas resiste.

    Quant

    la

    fonction

    du

    symbolique, interroger

    par notre

    noeud la structure

    ncessi-

    te par Freud, c'est du cOt de la mort qu'elle se trouve.

    Dans

    le

    symbolique

    en

    effet,

    quelque

    chose

    est urverdrangt,

    quelque chose

    quoi

    nous ne donnons jamis

    de sens, bien

    que

    nous soyons capables de dir tous les hommes sont mortels C est

    que

    cet nonc

    n'a,

    du

    fait

    du tous, aucun sens. II faut que

    la

    pes

    te se propage

    Thbes pour que

    le

    tous

    cesse d'etre de

    pur

    sym

    bolique,

    et

    devienne

    imaginable.

    II

    faut

    que chacun

    se sent

    concer

    ne

    en particulier par la menace de la peste. II

    se revele du mfime

    eoup que

    si

    Oedipe

    a forc

    quelque chose, c'est

    tout fait

    sans

    le

    savoir. II n'a tu

    son

    pre que faute d'avoir pris le temps

    de

    lainsser S'il l'avait fait, le temps qu'il fallait. 9'aurait t le

    temps

    d'une

    analyse,

    puisque

    c'tait

    pour

    9a

    qu'il tait

    sur les

    routes

    - il

    croyait

    par

    un

    rev qu'il

    allait

    tuer

    celui

    qui,

    sous

    le

    nom

    de Polybe, tait bel et bien son vritable pre.

    Ce que Freud nous

    apporte concernant

    l'Autre, c'est ceci

    - il n'y a d'Autre qu' le dir, mais il est impossible de le dir

    compltement. II

    y a

    un Urverdrangt,

    un inconscient irreductible,

    le dir non seulement se dfinit

    comme

    impossible, mais intro-

    duit comme telle la catgorie de l' impossible.

    La

    religin

    est

    vraie.

    Elle

    est

    srement

    plus

    vraie

    que

    la

    nvrose,

    en

    ceci

    qu'elle

    nie

    que Dieu

    soit

    purement

    et

    simplement

    ce que Voltaire croyait dur comme fer

    -

    elle dit

    qu'il ex-siste,

    qu'il est l'ex-sistence par excellenee, c'est--dire,

    en somme,

    qu'il estle

    refoulement

    en

    personne.

    II est

    mfime

    la personne sup-

    pose refoulement. C'est en 9a que la religin est vraie.

    Dieu n'est rien d'autre

    que

    ce

    qui

    fait qu' partir

    du

    langa-

    ge il ne saurait s'tablir de

    rapport

    entre sexus. Le

    langage,

    d'o ca peut-il bien venir

    ?

    Vient-il seulement boucher

    le

    trou

    constitu par le non-rapport

    constitutif du

    sexuel ? Je n'ai jamis

    dit

    cela

    -

    parce

    que

    le

    non-rapport

    n'est

    suspendu

    qu'au

    langage.

    Le langage n'est done

    pas un simple

    bouchon, il est ce dans quoi

    s'inscrit le

    non-rapport,

    et c'est

    tout ce que nous pouvons

    en di re.

    Dieu

    lui n'est pas dans le

    langage,

    mais il

    comporte

    l'ensemble

    des

    effets de langage, y

    compris

    les effets psyehanalytiques, ce

    qui

    n'est pas

    peu

    dir.

    Pour fixer les choses l o elles mritent d'erre

    fixes,

    c'es-t--dire dans la

    logique,

    Freud ne croit pas en

    Dieu,

    parce

    qu'il opere dans sa

    ligne

    lui, comme en tmoigne

    la

    poudre

    qu'il

    nous

    jette

    aux

    yeux pour nous

    emmoiiser.

    Non

    seulement

    U

    perpetu

    la

    religin, mais il la

    consacre

    comme nvrose idale

    en la rattachant la

    nvrose

    obsessonnelle,

    qui

    mente bien d etre

  • 8/10/2019 Lacan RSI-Ornicar

    18/129

    1 0 4

    appele

    idale proprement p a r l e r . Ce

    faisant,

    i l e s t dupe, lui,

    de

    la bonne fa9on, celle qui n e r r e pas. Ce n e s t pas comme

    moi,

    qui

    ne peut que

    tmoigner que

    j e r r e .

    J e r r e dans

    ce s i nt er va ll es

    que j e s s a y e

    de

    vous s i t u e r du

    sens , de l a jouissance phall ique,

    v o i r e

    du

    t i e r s

    t e r m e

    que

    j e n a i

    pas

    cla ir , p ar c e

    que

    c e s t

    lui

    qui

    nous donne l a ci du t rou, du t ro u te l

    que je

    le designe. C e s t

    la

    jouissance

    en tant

    qu'el le

    in tressera i t non pas l 'Autre du signi-

    f iant

    m a i s l A u t r e

    du

    c o rp s, l A ut r e

    de

    l a u t r e

    s e x e .

    P o u r q u o i

    F r e u d a - t - i l

    qualifi

    de l U n

    l E r o s ,

    en

    osan t

    s e

    r f r e r cette

    normit

    platonicienne,

    le mythe

    du

    corps uni, du

    corps

    deux

    dos,

    du corps tout

    rond ?

    Un

    a u t r e corps ,

    nous avons beau l t re i n d r e , ce n e s t que

    le

    signe

    du

    plus

    extreme

    embarras .

    Fait d 'expri ence,

    dont

    pour-

    tant Freud

    n'a pas

    rendu

    compte

    -

    et pourquoi

    ? II

    arrive

    -

    9a,

    Freud

    le catalogue,

    comme

    il s 'impo se ,

    de l a r g re ss io n - que

    nous su9otions ce

    corps, mais

    qu'est-ce

    que

    9a peut bien faire ?

    Mis par t de

    le

    mett re en morc eaux , on

    ne voit

    pas

    vraiment

    ce

    qu'on peut faire d'un autre corps. J 'entends d'un corps dit humain.

    Cela just if ie

    que,

    s i

    nous

    cherchons

    de quoi peut fitre

    bor

    dee ce tt e joui ssance de l 'autre corps en tant qu'el le

    fait

    sQrement

    t rou, ce

    que

    nous

    t rouvons,

    c e s t

    l 'angoisse .

    II y a

    un temps,

    j 'avais choisi ce

    thme

    de

    l 'angoisse.

    Je

    l 'avais

    choisi

    parce que je savais que 9a ne durerait pas -

    j 'avais

    en effet

    des

    f idles qui s 'employaient susci ter

    des

    motions d'or-

    dre

    qui

    pouvaient dans

    la

    suite

    me

    faire dclarer inapte

    t rans-

    mettre

    l a th o rie ana ly tique . Ce n'est

    pas du

    tout que 9a m'ai t

    an

    goisse, ni mfime

    embarrass . Ca peut revenir tous les jours,

    9a

    ne m'angoisse ni ne m'embarrasse . Ce que j 'a i

    enseign

    alors

    propos

    d'Inhibition,

    SymptOme,

    Angoisse,

    tmoigne

    de

    ceci,

    qu'il

    est

    tout

    fait compatible avec l ' ide que l ' inconscient est condi-

    tionn par

    le

    langage,

    d'y situer des

    affects. N'est-ce

    pas

    du

    lan

    gage que nous

    sommes

    de fa9on prvalen te affects ?

    Inhibition, SymptOme, Angoisse, j a i

    dcal

    c e s t e r m e s

    sur

    t rois plans,

    en

    dmontrant qu'ils

    sont

    entre eux aussi

    htro-

    gnes

    que mes

    termes de

    rel,

    de symbolique

    et d 'imaginaire.

    L'angoisse, qu'est-ce

    que

    c'est ? C'est

    ce

    qui, de l 'int-

    rieur

    du

    corps,

    ex-siste

    quand

    quelque

    chose

    l 'veille,

    le

    tour-

    mente.

    Voyez le

    petit

    Hans. S'il se ru

    dans

    la phobie, c'est

    pour

    donner corps - je

    l 'ai

    demontre pendant toute une anne -

    1'em

    barras qu'il

    a du phallus, de cet te jouissance phallique venue s'as-

    socier

    son corps. II s'invente

    des

    lors toute une

    serie d'quiva-

    lents

    ce phallus,

    diversement piaffants.

    Son angoisse

    est princi

  • 8/10/2019 Lacan RSI-Ornicar

    19/129

    1 0 5

    arr ive le faire s 'accommoder de

    ce

    phallus, comme tous ceux

    qui se trouvent en avoir la charge, celle que j'ai un jour qualifie

    de la bandoulire. L'homme est mari avec ce phallus. II n'a pas

    d a u t r e f e m m e q u e 9 a .

    C'est

    ce que

    Freud

    a dit

    sur

    tous

    les

    tons.

    Qu'est-ce

    qu'il

    dit

    d'autre

    lorsqu'il nonce que la pulsin phallique, ce

    n'est

    pas

    la pulsin gnitale ? La pulsin gnitale

    n'est

    pas naturelle du

    tout

    chez

    l 'homme. Et s i l n'y avait

    pas

    ce diable de symbolique

    le pousser au derrire pour qu'en fin de compte il jacule et

    que 9a serve quelque chose, il y a longtemps qu'il n'y en aurait

    plus, de ces parlfitres - de ces etres qui ne parlent pas simple-

    ment fitre, mais qui sont parlfitres, ce qui

    est vraiment

    le com-

    b l e d e l a f u t i l i t .

  • 8/10/2019 Lacan RSI-Ornicar

    20/129

    1 0 6

    Dpartement de Psychanalyse

    Champ

    f reudien

    1 N F O R M A T I O N S

    Pour le second semestre 74-75, sont parvenus au dpartement les textes suivants (projets,

    comptes rendus,

    articles)

    :

    .

    Des

    ense imants

    au premier semes tre

    :

    -F.Baudry: Problmatique

    de la

    castration

    .

    - ].

    Clavreul

    : Kpler.

    -

    C.

    Cont :

    Sur

    le s

    Trois

    Essais .

    - C.Dumzil s Les discours sur l enfant.

    - F.Cil : Les stratgies scientifiques et le sujet de la science.

    - J.J.Gorog : De la musique comme signifiant, a partird'exemples tires des

    Operas

    d e Mozar t .

    - A.Grosrichard : Le

    Saint-Pdagogue.

    - P.Guyomard : Sur le transfer.

    - M.Howlett : Le Symbole / Sur Ttem et Tabou

    - D. Lvy : Le couple philosophe-maftre.

    B. Miln : Sur le principe du fetiche.

    -

    G.Mler

    : La

    Baguette.

    - J.

    A.

    Miller : La m atrice

    T/

    R.

    - C.Mlot : Sur la

    ralit cbez

    Freud.

    - K.Najab : Lecture de l' Instance de la lettre DeMesmer a

    Freud.

    - A.Rondepierre : Debut d'un enseignement.

    - S.Schneidennan Sur Hamlet.

    - G.Wajeman : Hyginiser / L'hystrique et la

    figure

    du mdecin.

    .

    Autres t ex t es

    :

    M.Bentivegna : Les aspects du mol.

    R. Castro : Du discours architectural.

    J. G.Cochet : Les bonnes moeurs.

  • 8/10/2019 Lacan RSI-Ornicar

    21/129

    1 0 7

    - E.Doumit : Discours philosophique et discours analytique.

    - F.Ewald : La vrit a Bruay-en-Artois.

    - D.Laporte : Histoire de

    l'ducation

    / Les politiques de la langue.

    -C.Melman:

    Psychiatrie, psychanalyse.

    - J. P.Salle : La Foi et la Loi.

    - R.Tostain : Peinture ct

    langage.

    - J.M.Vappereau : Projet d'un enseignement de

    mathmatiques.

    Ces textes

    ont

    t publis

    dans un

    supplment

    ronot du

    Bulletin, envente audpar

    tement au prix de 2 F.

    - Fran5ois Baudry :

    - Jean Clavreul

    e t F e m a n d o G i l

    :

    - C l a u d e

    C o n t

    :

    -

    Serge

    Cottet :

    - Alain

    D i d i e r - W e i l l

    :

    - E l i e D o u m i t :

    - Claude Dumzi l :

    - Frangois Ewald :

    -

    F e m an do G il

    :

    - Jean-Jacques Gorog

    -

    Alain

    Grosrichard :

    - Patrick Guyomard :

    -

    M a r c

    H o w l e t t

    :

    - Dominique La porte

    PROCRAMME DES ENSE1GNEMENTS

    semest re 74-75

    Sminaire sans titre. lundi de 20h a 22h30.

    Lecture de Radiophonie de Lacan. jeudi de 20h a 22h30.

    Le songe de Kepler . vendredi de 14h30a 16h30.

    Lecturesde textes freudiens sur la thorie de la sexualit. vendredi

    d e

    14h30

    a

    16h30.

    puelques aspeets de

    l'organisation

    anale en

    psychanalyse.

    vendredi

    de 18h a

    2 0 h .

    L'etrc parlant - Le silence - La sgrgation - La connerie.

    mcrcred i

    de

    19h

    20h30.

    Psychanalyse et philosophie - Signification de l'entreprise logicienne,

    m a r d i

    de 15h30

    a

    17h30.

    Les discours sur l 'enfant, jeudi de lOh 12h.

    La vrit a Bruay-en Artois, mercredi de 20h a 22h.

    Stratgies cognitives et sujet de la science, mardi de lOh a 12h.

    Musique et Psychanalyse. vendredi de 20h a 22h.

    ,

    Cours

    : Le mythe de l'ducateur a l'age classique, jeudi de 17h a 19h.

    Sminaire : Savoir et

    jouissance

    au

    XVlIIeme

    siecle, vendredide

    lO h

    a

    12h .

    Cours : Sur le t ransfer , jeudi de lOh 12h.

    . Sminaire ferm : Lectures de textes de Lacan (crire a P.

    Guyomard).

    . Svmbolisme et thorie de la culture, mardide

    15h30

    17h30.

    . AnthropoloRie et psychanalyse - Lecture de Ttem et tabou ,

    vendredi de 20h

    a

    22h.

    Histoire de l 'ducation. lundi de 16h a 18h.

    Les politiques de la langue. lundi de 20h 22h.

  • 8/10/2019 Lacan RSI-Ornicar

    22/129

    - Daniele Lvy :

    - Elisabetb M i l n :

    -

    Grard MUler

    :

    - Jacques-Alain MUler

    - Jean-Claude Milner :

    - Catherine Millot :

    - Khalld Najab :

    - Andr

    Rondepierre

    :

    -

    Stuart Schne iderman

    :

    - R e n e T o st ai n :

    - Grard Wajeman :

    1 0 8

    . Sur les femmes. lundi de 14h a 16h.

    . La psvchologle. mercredi de lOh a 12h.

    . Le privilege du fetiche, mercredi de lOh a 12h30.

    .

    Cours

    s

    Technique

    de la psychanalyse. mercredi de 15ha 17h.

    . Sminaire :Dela suggestion

    dans

    l'tat de veille et dans l'tat

    hvpnotique. jeudi de 14h30a 16h30.

    Cours : L'orientation lacanienne. mercredi de 17h30 a 19h.

    .

    Sminaire ferm

    :

    Les matnemes

    de

    l analvse

    (crire aJ.

    A.MUlet).

    L'amour de la langue. vendredi de 15h a 17h.

    Psvchanalvse et ducation auiourd'hui. lundi de 20h a 22h.

    . Le

    crits techniaues

    de

    Freud .

    Sminaire

    I de

    Lacan,

    jeudide

    2 0 h a 22h.

    .

    Lectures

    d

    Lacan

    t L Instance de la lettre . lundi de 18h a

    20h.

    # L'hvmotisme : de Charcot a Freud. jeudi de 17ha 19h.

    Le sens du transfert. vendredi de 16h30 a 18h30.

    . Hamlet et la psychanalyse. mardi de 20h a 22h.

    Peinture et langage. mercredi de lOh a 12h.

    .. L'hvstriede Charcot a Freud. mardide 17h30 a 19h30.

  • 8/10/2019 Lacan RSI-Ornicar

    23/129

    95

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    M

    9

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    i

    I

    ?:

    97

    SMINAIRE DU 14 J4NVTER 1975

    Ce que je dis. 9a intresse - vous en etes la preuve - tout

    le

    monde.

    Qa

    m'intresse,

    moi,

    as

    comme tout

    le

    monde,

    et

    5a

    e sent dans ce que ie dis -

    c'est

    pour 9a que 9a

    intresse

    tout le

    m o n d e .

    Pourquoi

    est-ce

    que 9a se sent ?

    Parce

    que. ce que je dis

    st un

    frayage concernant

    ma

    pratique,

    et

    qui

    part

    de

    cette

    ques-

    V-^011 ~

    .ue

    Je ne

    poserais

    pas sije n'en avais dant ma pratique la

    V-'f.ft^ rponse

    - qu'est-ce qu'implique

    que

    la

    psychanalyse opere

    *

    ': .::[ V Vous voyez ici (fig.

    1)

    un bon petit noeud borromen

    qua-

    ;

    -:

    tre.

    II

    est

    borromen

    puisqu'il

    suffit

    de

    couper

    un

    quelconque

    de

    , L ti ces ronds de ficelle pour

    que

    les

    trois autres

    soient libres.*

    Rien

    IV

    :>: ne

    s'oppose ce

    que vous

    fassiez un noeud borromen aussi

    long

    I que

    vous voulez.

    Tel qu'il

    est

    l

    dessin,

    remarquez pourtant que

    I r lenombre

    des

    ronds n'est

    pas

    homogne, et

    qu'on peut distinguer

    ;

    .:

    -'. un premier et un dernier. Le dernier - disons que c'est le rond

    4;. extreme de droite - est celui qui tient toute la chame, et fait

    :4;:. ^lil y

    en

    a l

    quatre.

    Si je procede sur le mfime

    modele pour

    fai-

    .*./ *e un noeud a

    cinQ*

    il faudra que je donne ce dernier une autre

    4 f faSon de se nouer, puisqu'il en tiendra un de plus

    .}

    3.: Ame

    servir de

    ronds

    de

    ficelle,.

    composer ces chames

    -I

    : /

    .borromennes,

    j'illustre quelque

    chose qui

    n'est

    pas

    sans

    rapport

    I ^ % avec la suite des nombres.

    ,1f>

    V- '

    Jft'.f..:-/:- Vous

    savez

    comment, au

    moyen d'axiomes, Peano

    l'articu-

    m---i~

    le C'est la fonction

    du

    successeur, du n+1, qu'il met en valeur

    5u^

  • 8/10/2019 Lacan RSI-Ornicar

    26/129

    98

    d a n s l e n o m b r e

    ?

    E l l e

    n e s t p a s

    n a t u r e l l e

    du tout , e t c e s t bien ce

    qui

    me

    fai t a b o r d e r la

    catgorie du r e l en

    tant

    qu'el le

    se noue

    ce

    quoi je

    suis

    aussi

    amen

    donner consistance,

    l ' imaginaire

    e t

    l e

    s y m b o l i q u e .

    Si

    j e

    m e

    s e r s du

    noeud,

    c e s t

    que

    dans

    e e s t r o i s

    quelque

    chose

    que j 'or iginal ise du symbolique, de

    l ' imaginaire

    et du rel,

    i l s a g i t de la mfime consistance.

    C e s t

    ce

    t i t r e

    que je

    produis

    l e

    noeud

    borromen,

    et

    ce, afin

    de me r e nd re r a is on de m a prati

    q u e .

    Isoler

    la consistance comme telle,

    on n 'a

    jamis fait 9a.

    Moi , je l i s o l e , e t j e vous donne

    pour l i l lu s t r e r -

    l a c o r d e .

    C'est pour

    faire

    image. Car

    de fa ir e image je ne

    m'en pri

    ve

    pas.

    Qu'est -ce

    qu'i l

    y a

    l

    au

    tableau, sinon

    des

    images

    ? -

    dont le plus tonnant,

    c e s t

    que vou s v ous y r e p r i e z . Que

    ces

    l i-

    gnes cont ines

    ou

    br ises selon

    qu'e lle s p as sent d es su s ou

    dessous

    fassent image, est dj

    miraculeux.

    Mais jusqu'o y voyez-vous ?

    Ce

    noeud-ci

    (fig.

    1), sauriez-vous

    dir si

    c 'est

    le mfime

    que

    ce-

    lui-ci

    (fig.

    2) ? Exercez-vous trifouil ler

    le machin.

    Avec une

    c h a m e

    de 3,

    i m p o s s i b l e

    de

    p a s s e r

    d 'une d i s p o s i t i o n

    l a u t r e .

    Ca

    peut m a r c h e r p o u r t a n t

    -

    m a i s

    p a r t i r de c o m b i e n de

    r o n d s ?

    J e

    vous

    l a i s s e

    le

    rgal

    de le

    c h e r c h e r .

    E t

    j e n

    r e v i e n s

    l a c o n s i s t a n c e . L a c o ns is ta n c e

    e s t

    sous-

    j a c e n t e

    tout

    ce que nous disons . E s t - c e

    c e t i t r e l a

    mfime

    cho

    s e que ce qu'on

    appelle la

    non-contradic t ion ? J e

    dis non, et je

    vous l i l l u s t r e de ees f igures. E l l e s

    ont une

    cons i s tance que

    je

    suis

    bien forc

    d a p p e l e r

    r e l l e , et

    qui

    e s t

    cel le de l a corde . II

    est

    sup-

    pos

    en

    effet qu'une corde, 9a tient.

    Mtaphore ? On

    ne

    pense

    j a m i s ce qu ' i l y a de mtapho

    r e dans l e

    t e r m e de

    c on sis ta nc e. E t c e

    qui e s t

    e n c o r plus fort ,

    c e s t que

    cet te cons is tan ce r e l l e , je

    vous l a communique

    par la

    v oie d 'u ne in tu itio n

    que

    je

    peux

    d ir imag in a ir e,

    puisque

    je

    me

    sers

    d' images.

    Nous

    voici done avec,

    en

    mains , cet te

    corde ,

    fondement

    suppos

    de

    l a consis tance , et qui est bien autre chose

    que

    la

    ligne.

    Cette dist inc tion pourtant ne va pas de soi . Comment se d-

    prendre

    de

    l ' ide que la

    ligne

    gomtrique

    n'est

    pas

    sans quelque

    paisseur

    ?

    De quoi s a continuit

    pou rr a it -e ll e s e supporter ? -

    s inon d 'une consistance, soit de quelque chose

    qui fasse

    corde.

    Cette

    idee

    est

    au

    principe

    de

    mirages

    avec

    lesquels

    les

    mathma-

    ticiens ont

    t longtemps a

    se battre.

    Par

    exemple

    -

    dans

    la

    pre-

    mire

    poudre aux

    yeux

    qui

    ait t donne

    des

    fonctions dites

    conti

    nes, il

    semblait qu'on

    ne

    pouvait

    construir de ligne

    qui n'ait

  • 8/10/2019 Lacan RSI-Ornicar

    27/129

    99

    quelque p a r t de t angente , d ro it e ou courbe. Et

    il

    a

    fallu

    du

    temps

    p our que

    l e s

    m a t h m a ti c ie n s s v e il le n t ceci , qu'on pouvai t

    fai

    r e

    une ligne

    parfaitement continu

    et

    qui

    n'eut pas de

    tangente.

    -:. C 'e st d ir l ' importance, la prgnance de l ' image de la corde.

    Mais e s t - c e bien

    une

    image ? Ce n e s t pas pour r i e n que

    je

    vous dis

    -

    Tenez bien l a

    corde. Une

    corde en effet, quand

    l a u t r e

    bout

    c e s t nou, on peut s 'y teir . Ca

    a

    faire avec le rel .

    C e s t i c i

    que

    j e

    choisis

    de

    vous

    r a p p e l e r que dans

    l a

    dixi-

    Vme de s e s bonnes R eg les pour la

    direction

    de l e s p r i t .

    Descar tes

    :

    n'avait

    pas

    cru superflu

    de faire la remarqu e que, comme tous

    les

    espri ts ne

    sont

    pas galement portes

    dcouvrir spontanment les

    ? choses par leurs

    propres

    forces, . . .

    il

    ne faut pas s 'occuper tout

    de

    suite des choses

    plus diffici les

    et ardues, mais qu'il

    faut

    ap-

    :profondir tout

    d'abord les a r t s

    les moins

    impor tant s e t

    les plus

    simples, ceux sur tout o 1'ordre

    rgne

    davantage comme sont

    ceux des a r t i s a n s

    qui

    font de

    l a

    toile et des tapis, ou

    ceux des

    femmes

    qui brodent

    ou

    font

    de

    la dentelle, ainsi

    que

    toutes les

    combinisons

    des nombres e t toutes les oprations qui se

    rappor-

    tent

    l a r i t h m t i q u e

    e t a utr e s choses semblables .

    II n 'y a

    pas le

    moindre

    soup9on

    que c e d isa nt.

    Descar tes

    ait

    eu

    le sentiment

    qu'il

    y a

    un

    rapport

    entre

    l 'arithmtique

    et

    le

    fait

    que les femmes font de la

    dentelle,

    voire que les tapissiers

    font

    des noeuds .

    J a m i s

    en tous l e s c a s , il ne s e s t le m o in dr e -

    ment

    du monde

    occup des noeuds.

    II a

    fallu

    fitre dj

    assez

    avan

    c dans le XXme sicle pour

    que quelque

    chose s'bauche qui puis-

    s e

    s a p p e l e r

    t h o r i e des noeuds.

    Cette thorie

    des

    noeuds es t dans

    l 'enfance. II y a

    des cas

    o elle ne permet

    nullement de

    rendre

    raison de si, oui ou non,

    l 'embrouillis que

    vous

    avez

    trac

    est un

    noeud.

    Et

    ceci

    quelques

    que

    soient

    l e s

    convent ions

    que vous vous

    soyez

    dor.nes

    p a r

    avan

    ce pour r e n d r e compte du noeud comn tel.

    A quoi t ie n t n o tr e

    m a l a d r e s e .

    avec l e s noeuds ? E s t - c e

    l'intuition

    ?

    Est-ce

    parce

    que la vjsi 'n fait toujours plus

    ou

    moins

    ; surface? Je

    vous

    demontre, ces nocuJs vous

    rendent

    tangibles, que

    j a va bien

    plus

    loin

    que 9a.

    C e s t

    que,

    fondamentalement,

    l e t r e

    qui

    parle - et

    que

    pouvons-nous dir des

    autres

    ? pas grand'chose,

    i l

    nous faudra

    attendre qu'on so it e ntr

    plus

    avant

    dans

    le

    biais de

    leurs

    soris

    - l e t r e qui par le e s t

    toujours quelque

    par t , mal s itu ,

    :

    e n t r e d e u x

    e t

    t r o i s d i m e n s i o n s .

    Voil pou rquo i vou s

    m'avez entendu produire ceci ,

    qui

    est

    . .^ -

    la

    mfime chose que mon noeud, une equivoque sur le mot dimensin,

    3

    que ffcris &j>mension , mepsfon

    du dit. On

    ne sait pas

    t res

    bien

    s i

    danS

    le

    dir

    rios

    avons

    bien

    l e s

    t rois dimensions, s i

    nous

    som-

  • 8/10/2019 Lacan RSI-Ornicar

    28/129

    1 0 0

    'J

    mes

    si

    aiss

    nous^y dplacer.

    x* u>ct Tp^t-

    assurment,

    'M

    nous sommes l ^jov,

    nous

    marchons.

    Mais

    il ne faut pas s'ima-

    giner que

    marcher

    ait le moindre

    rapport

    avec 1'espace trois di

    m e n s i o n s .

    Que

    notre

    corps

    ait

    trois

    dimensions,

    c'est

    ce

    qui ne faxt

    ',

    aucun

    doute pour peu que de ce corps on

    crve

    la boudouille, mais:

    il n'empeche que ce que nous appelons espace est toujours plus ou :

    moins plat. Tout espace est plat - il y a des

    mathmaticiens pourf

    1'avoir

    cri t

    en

    toutes lettres.

    Toute manipulation

    d'un

    rel

    se

    si

    tu

    des

    lors dans un espace dont c'est un

    fait que

    nous

    savons

    tres

    mal le manier en dehors des techniques qui imposent de lui donner i

    trois dimensions.

    J 'ajoute

    qu'il

    est

    frappant que

    ce

    soit une

    tech-

    nique -

    l 'analyse

    - qu'on

    peut

    rduire ce qu'elle est apparemment^,:

    savoir le jaspinage,

    qui me

    forc moi la main, me forc

    sou-

    p e s e r

    l a

    question

    de

    l e s p a c e

    comme tel.

    A traiter

    l 'espace

    de la mme fa9on que celle qui s'impo

    se

    du

    fait

    du

    technique, la science

    ne

    rencontre-t-elle pas le

    pa-

    .

    radoxe ? Nous pouvons en avoir le soup9on - la matire ne

    lui

    fait*

    e lle p as pro blme

    tout

    instant ?

    Problme,

    c e s t

    dfense d'ava*'.

    cer, chose

    concasser

    avant d'arriver a

    voir ce que

    9a dfend.

    Peut-etre

    la

    science ne s 'est-elle pas

    encor rendu

    comp- =

    te qu'elle

    traite la

    matire

    comme si

    celle-ci

    avait un inconscientei

    comme

    si elle

    savait

    quelque

    chose

    de

    ce

    qu'elle

    fait.

    Cette

    vrit#;

    a eu un

    petit

    moment de

    rveil,

    du

    temps

    de Newton. On lui objec

    ,-.

    tait - Mais enfin Cet espace, cette gravitation Qu'est-ce

    que*

    V

    vous racontez-l

    Comment chacune

    de ces

    particules peut-elleV

    savoir

    quelle

    d is tance e ll e

    est

    de toutes le s a utre s ? En un mot,

    on

    voquait

    l 'inconscient

    de

    la particu le. Cette vrit s 'est

    tein-.

    : r

    te,

    tres rapidement

    - on a renonc rien comprendre aux petites

    ;,

    formules, et c'est tres bien aiusi, toute leur valeur est l . C'est; ;?

    d'ailleurs

    dans la mesure o on y est revenu qu'on est

    parven

    ,;

    des f ormu le s

    plus compliques,

    nouant

    un peu plus

    de

    dimensions ; -

    d a n s

    l a f f a i r e .

    L'analyse,

    cette

    technique que

    j'ai

    en commun avec un cejtw;

    tain nombre

    de

    personnes qui sont ici, quelle place occupe-t-ellej:

    au

    r e g a r d de ce que

    fait

    la science 9

    wi:

    La science compte. Elle

    compte

    la matire,dans la matiV;-

    r e .

    Mais

    s i l n'y

    avait

    pas l e l angage qui,

    dj,

    vhicule

    le

    ora-

    ;,

    bre ,

    quel

    sens 9a a u r a i t - i l de compter

    ?

    E s t - c e que l ' inconscient ';

    .

    a du comptable

    en lui

    9 Je

    ne

    dis pas

    quelque chose qu'on

    puisse

    compter,

    je parle

    du

    comptable, ce

    personnage

    que vous connais-*.

    sez,

    qui

    scribouille

    des

    chiffres, et je demande

    - est-ce

    qu'il

    y a.1

    du comptable dans

    l ' inconscient

    ? C'es t

    tout

    fait vident que - '..:..-'

    o u i .

  • 8/10/2019 Lacan RSI-Ornicar

    29/129

    1 0 1

    Chaqu inconscient est un comptable. Et un comptable qui

    ait faire les additions. La multiplication, il n'en

    est

    pas encor

    l, et c'est bien ce qui

    l'embarrasse.

    Mais compter les coups,

    dirai s- je qu' il sait

    y

    faire

    ? II

    est extrSmement maladroit

    -

    mais

    il doit compter dans le genre de

    ces

    noeuds.

    C'est

    de l que pro

    cede ce fameux sentiment de culpabilit, qui fait les comptes et

    ne s'y retrouve pas, ne

    s'y

    retrouve jamis. II se

    perd

    dans ses

    comptes. Mais c'est l o se touche qu'il y a au mnimum un

    noeud.

    Ce noeud, la n atu re en a horreur. C 'e st une autre chanson

    que

    celle du vide - la nature a horreur du noeud, et tout spciale-

    ment

    b o r r o m e n .

    C'est

    en

    cela

    que je vous

    repasse

    ce machin, et que je vous

    conseille de

    vous

    exercer le manipuler. Ce

    machin,

    ce n'est

    rien

    de moins que

    1'Urverdrangt,

    le refoul originaire, primordial.

    Manipuler le petit noeud, 9a ne vous donnera rier du refoul, puis

    que

    ce

    refoul est

    le

    trou -

    jamis

    vous

    ne

    l 'aurez. Mais

    en

    route

    vous vous familiariserez - au moins vos mains - avec ce quoi

    de toutes fa9ons

    vous

    ne pouvez

    rien comprendre,

    II est

    tout

    fai t exc lu en effet que ce noeud, vous le

    sachic,

    C'est la

    raison

    pour laquelle,

    l'histoire

    en tmoigne, la gomtrie

    es t passe par

    tout,

    cogitant les cubes, les pyramides, diverses

    formes de hrissons, inventant

    la

    rigueur, qui ne veut rien dir

    d'autre

    que les solides, alors

    qu'elle

    avait

    la portee de la man:

    quelque chose qui valait bien les pierres, et sans quoi on ne pou-

    vait

    mesurer

    les champs - les cordes.

    Jamis

    ces

    cordes per

    sonne ne semble avoir prfit

    la

    moindre attention avant l'poquc

    moderne .

    ( ).

    L'heure avance.

    Je vous

    ramne

    cette

    tii>ure

    que

    ,e vous

    ai

    dj

    prsente

    (figure

    3).

    J 'cris

    sens

    en ce joint-ci de

    l'imag.'naire

    et du

    symbolique.

    1 y a l deux points, qui ne

    procedent

    pas du

    mfime

    mouvement

    relatif

    des deux ronds, mais qui

    se confondent

    quand

    leur coince

    tnent s e produi t .

    L,

    j 'cris jouissance phallique.

    Pourquoi

    Parce qu'jJ

    y a quelque chose

    qui s a p p e l l e

    l e x - s i s t e n c e .

    T.'existence

    a

    une

    histoire.

    Ce

    n'est

    pas

    un

    mot

    qu'on em-

    ployait

    si

    volontiers, au moins dans la tradition pliilosophique.

    Comment parlaient

    les

    gens des premiers s icles Nous avons

    sans

    doute

    des aper9us sur la langue latine vulgaire telle

    nu'elle

    fut

    parle

    sur

    une surface considerable

    -

    l.mgue-noyau

    d'o

    sont

    aorties par di frenciat ion

    les iangues

    romaines. Mala

    nous

    n'a-

  • 8/10/2019 Lacan RSI-Ornicar

    30/129

    1 0 2

    vons aucun tmoignage qu'on

    y

    employSt l 'exsisto

    ni l 'exsistere.

    Ce t e r m e

    a

    fait son mergence dans

    le

    champ philosophico- re l i-

    gieux. Curieux

    II a

    done fallu que la

    rel igin

    hume

    - l'humante

    religieuse

    -

    la philosophie

    pour que

    sorte

    un

    mot qui semble

    pour

    t a n t a v o i r

    eu ,

    c e s t

    l e

    c a s

    de

    l e d i r ,

    bien

    d e s

    r a i s o n s

    d e t r e .

    Cette

    production naiVe, pour ainsi dir,

    de la

    langue, il a

    fallu

    la

    d b ro u il le r. A r is to te

    e s t

    le p r e m i e r s i t u e r l 'existence

    de

    l u n i v e r s e l ,

    soi t

    p a r t i r du dictum de om ni e t nullo - ce qui se

    dit

    de

    tout p eu t a u s s i bien s a p p l i q u e r quic onqu e. D 'o

    la notion

    que

    1'

    universal i t

    implique

    l 'e xistenc e. L a su ite

    a

    consiste

    d

    m o n t r e r

    A r i s t o t e , qui n'en pouvait m a i s depu i s long temps, que

    pas du

    tout. Bien

    entendu - que 1' universalit

    n'implique

    pas l'exis

    tence,

    nous

    en faisons tous le s jo urs le

    balayage. M ais ce

    qu i

    est

    grave,

    c 'est

    de

    croire

    que

    l 'existence

    implique

    l 'universalit,

    qu'avec

    l 'existence

    nous

    jaspinons quelque

    chose

    qui

    participe du

    general . C e s t l

    qu'intervient mon petit noeud.

    Ce

    noeud

    b o r r o m e n e s t d e s t i n vous m o n t r e r que l 'exis

    t ence e s t

    de

    s a nature e x - s i s t e n c e ,

    ce

    qui e s t

    ex.

    C e s t

    ce

    qui tour

    ne

    a u t o u r du c o n s i s t a n t

    e t fait i n t e r v a l l e . M ai s d a n s

    c e t intervalle,

    9a

    a

    trente-six

    fa9ons de

    se nouer.

    Je

    dis trente-six fa9ons

    dans

    l a

    m e s u r e o

    n o u s

    n a v o n s

    a v e c

    c e s n oe ud s a u cu ne

    f a m i l i a r i t ,

    ni manuel le , ni menta le -

    ce

    qui

    e s t

    la mfime chose . Beaucoup

    de

    gens

    ont

    soup9onn

    que

    l 'homme

    n'es t

    qu'une

    main-

    S'il

    tait

    une main Mais

    il

    y a tout

    son corps.

    II

    pense

    avec ses pieds aus

    si

    -

    i l d e v r a i t

    t o u t l e m o i n s .

    J e pose maintenant la

    question -

    q u e s t - c e

    qui

    resiste

    l 'preuve

    de l 'ex-sistence, prendre comme ce qui se comee dans

    le

    noeud ? II

    faut

    s u i v r e

    l le frayage

    de F r e u d .

    Freud n'avait

    pas de l ' imaginaire, du

    symbolique e t

    du rel

    l a notion que j a i

    -

    qui est le

    minimum,

    c a r appelez- les comme

    vo-

    voudrez,

    pourvu

    qu'il

    y

    ait

    t rois

    consistances,

    vous

    aurez

    le

    noeuj

    Pourtant , s i l n'avai t

    pas l ' ide de R . S . I . . , i l

    en avait

    quand

    m^rr.c

    un

    soup9on. Et

    ce

    qu'il

    a fait

    n'est pas sans se rapporter

    l'ex-

    sistence, e t par tant , de

    s'approcher

    du

    noeud. D'ailleurs,

    le fail

    est que

    j 'ai

    pu extraire mes trois de son

    discours,

    avec le tem:

    et de

    la

    patience.

    J a i commence par l ' imaginaire,

    j 'ai

    d macher

    ensuite l 'histoire du symbolique, avec

    cette

    rfrence linguistique

    pour

    laquelle

    je

    n'ai pas

    trouve

    tout

    ce qui

    m'aurait arrang, et

    j 'ai fini

    par vous

    sortir ce

    fameux

    rel sous la forme mfime du

    n o e u d .

    Freud done, contrairement un nombre

    prodigieux

    de

    per-

    sonnes, de

    Platn

    Tolstoi ,

    Freud n ' ta it pas l acan ien. Mais rien

    ne m'empfiche de lui suppose r mes trois, R. S. I. - peau de banane

    glisse

    sous

    son pied - pour voir comment il

    s'en

    est dbrouill.

  • 8/10/2019 Lacan RSI-Ornicar

    31/129

    1 0 3

    Chez Freud,

    les trois

    ne tiennent

    pas,

    ils sont

    seulement

    poses l'un sur l'autre. Aussi, qu'a-t-il fait ? II a ajout un rond,

    (fig. 4) nouant d'une quatrime

    les trois

    consistances la deriv

    (...). Cette quatrime consistance, il l'appelle la ralit psychi-

    que.

    Qu'est-ce

    que c'est, la ralit psychique chez Freud ?

    C est le complexe d'Oedipe.

    Le complexe d'Oedipe

    n'est

    pas pour autant

    rejeter.

    II

    est implicite dans le noeud tel

    que

    je le figure, et qui lie les trois,

    mais au

    minimum.

    Pour se passer de quatrime, pour obtenir le '

    noeud borromen, il suffit de faire, en deux points, passer dessus

    ce qui tait dessous. En d'autres termes, il faut que le rel sur-

    monte

    le

    symbolique.

    Que le

    rel

    surmonte le symbolique en deux points, c'est

    tres prcisment ce dont il

    s'agit

    dans l'analyse.

    Faites

    attention de

    ne

    pas

    prendre

    ce

    terme de

    surmonter

    BU sens

    imaginaire,

    croyant que le rel ait ici dominer. II suf-

    fit, d'ailleurs que vous retourniez ce machin pour voir que, dans

    le

    sens contraire, ?a ne marche pas.

    Retourn,

    le

    noeud

    a'toujours

    le meme aspect - vous n'avez pas son image en miroir, il est tou

    jours lvogyre. II ne s'agit pas, entre le symbolique et le rel, de

    changement d'ordre ou

    de

    plan - il s'agit simplement qu'ils

    se'

    nouent autrement.

    Car

    se nouer

    autrement,

    c'est ce qui fait l 'es-

    sentiel du complexe d'Oedipe, et c'est ce en quoi opere l'analyse.

    C'est

    entrer

    dans la finesse de ces champs d'ex-sistence

    que cette anne nous

    procderons.

    . . . . ) .

    i

    i

  • 8/10/2019 Lacan RSI-Ornicar

    32/129

    .

    1 0 4

    S M I N A I R E

    D U

    21 J A N V I E R 1 9 7 5

    La quest ion

    qui

    s'voque

    ce

    temps

    de

    mon

    nonc

    est

    l&.r'

    suivante,

    qui rpond la

    notion

    de consistance pour autant que ^

    celle-ci suppose

    la notion

    de dmonstration - qu'es t -ce

    que

    peut .;

    e t r e

    suppose

    une dmonstrat ion dans le r e l ?

    Rien d a u t r e ne le

    suppose

    que l a cons is tance dont la cor--

    de

    est ici

    le

    support. La corde est le fondement de l 'accord. Et,;

    pour

    faire

    un saut,

    je

    dirai

    que la corde

    devient

    ain si le

    symptO

    me

    de

    ce en quoi le symbol ique consis te .

    Formule

    qui

    ne

    va

    pas

    mal avec

    celle

    dont

    tmoigne

    lean;1.,

    gage -

    montrer

    la

    corde,

    en quoi

    se designe l 'usure

    du tissage, ry.u

    Quand la

    corde

    se montre, c e s t que le t issage ne

    se

    camoufle plus

    dans

    ce qu'on appel le l ' toffe.

    Etoffe

    est d'un usage mtaphoriqe

    permanent - c e s t

    ce

    qui, pour un r ien, ferai t image de substan

    ce. La

    formule montrer

    la

    corde

    nous avertit assez

    qu'il

    n'est

    .._ :;j

    d'toffe qui ne soit tissage. ';;;._]

    --'J

    J 'avais

    prepar

    pour

    vous sur un papier tout

    un tissage '

    uniquement

    fait de noeuds

    borromens

    dont bn pourrait

    couvrir 5%

    ;.;'j

    surface

    du

    tableau noir.

    II

    est

    facile

    de

    s'apercevoir

    qu'on arrib,

    a un tissu hexagonal. Ne croyez pas que l la section d'un quel-- |j

    conque

    rseau

    de tissage

    librera

    quoi que ce soit de ce quoi l 4

    est nou. A n'en couper

    qu'un

    seul,

    les

    six entre-ronds, liberes

    J^

    de cette coupure, seront retenus par les six fois trois dix-huit ,

    ;|

    autres ronds avec lesquels ils sont nous de fa9on borromenne,/ I

    : Si

    j'ai,

    tout l 'heure, sorti prmaturment

    -c'est

    lalpi i

    du

    langage,

    quelque

    chose doit sortir avant d'fitre

    commentable

    * i

    V le terme de symptOme, c'est bien parce que le symbolique est

    ce;

    |

    :

    qui, de la consistance, fait mtaphore la plus simple.

    >

    ^ -,':,$

    Non pas que la figure circulaire ne soit premirement jt*i|

    | figure, c'est--dire

    imaginable,

    puisque c'est

    m6me

    l qu'o^ :

    ;

    fond la notion

    de la

    bonne

    forme. Cette

    notion est

    bien

    proprep:.

    ,' nous faire entrer dans le

    rel

    ce qu'il en

    est

    de l'imaginaire. 'Tk^iA'

    v je dirais plus - il y a prente de la bonne forme avec le sens.

    .,

    :M

    . L'ordre

    du sens se

    configure

    naturellement de ce que la forme'^f||;

    cercle designe la consistance suppose au symbolique. II se fsfrjji

    accord de cette image, en quelque sorte primaire. II a

    fallu

    atr^|

    tendr

    la psychanalyse pour qu'on

    s'aper90ive qu'elle

    est

    lie 4

    l 'ordre de

    ce

    corps quoi

    est

    suspendu l ' imaginaire.

    Qui doute

    - c'est

    meme

    sur ce

    minee

    fil qu'a vcu tout ce^

    nu'on

    appelle

    philosophie jusqu' ce jour- qui

    doute

    qu'il y aitu f:

  • 8/10/2019 Lacan RSI-Ornicar

    33/129

    1 0 5

    ; autre

    ordre que

    celui o le

    corps

    croit se dplacer ?

    Mais

    cet

    or-

    V dre du

    corps

    ne s'en explique

    pas

    plus pour autant. Pourquoi

    l'oeil

    ? ,ypit-il sphrique, alors qu'il est incontestablement per9u comme

    ?Vsphre, tandis que l'oreille entend sphre tout au'.ant, alors qu'el-

    .'.

    le

    se

    prsente

    sous

    la

    forme

    d 'un l imacon

    n

    ./.

    Que

    ces

    deux

    organes

    si manifestement diffomorphiques,

    , Si je puis m'exprimer ainsi, per90ivent sphriquernent, ce fait

    := s'claire-t-il prendre

    les

    choses

    partir

    de mon objet a Ou

    ? peut dir que le petit a a plusieurs formes, ceci prs qu'il n'en

    V t Pas de

    formes, mais

    qu'il

    est pensable de fa9on dominante

    ora-

    . lement ou

    chialement.

    Le

    facteur

    commun du a, c'est d'etre li

    vaux orfices

    du

    corps.

    Quelle est done

    l'incidence

    du fait qu'oe.1

    et oreille soient orifices sur le fait que la

    perception

    soit pour

    ^us

    deux

    sphrot 'dale

    Sans le petit a, quelque chose manque toute thorie

    pos-

    sible d'aucune rfrence, d'aucune

    apparence d'harmonie. Et

    :^,:jpourquoi ? Parce

    que

    le sujet n'est jam