GUILLAUME II COUSTOU (1716-1777)Fils du célèbre auteur des chevaux deMarly, Guillaume II Coustou est ledescendant d’une famille de sculpteursmajeurs. Prix de Rome en 1735, il devient ensuite Sculpteur du Roi. Il exécutera ainsi le mausolée duDauphin du roi Louis XV dans lacathédrale de Sens.(François-Hubert Drouais, Portrait deGuillaume II Coustou, 1758, Muséenational du château de Versailles)

Date : 1750-1752Dimensions : 40 m de long,

12 m de large Architecte : Jacques Hardouin-Mansart

de SagonneSculpteur : Guillaume II CoustouTraits caractéristiques : style RocailleDescription : façade à deux niveaux

avec avant-corps central

Le château formait à l’origineun plan en L avec une façadeprincipale sur cour et unefaçade donnant sur lesjardins, qui seule subsisteaujourd’hui. Chacune étaitrythmée d’un avant-corpscentral en demi-cercle.L’élévation présente deuxétages avec des baies en pleincintre au rez-de-chaussée etdes baies à arc surbaissé àl’étage décorées demascarons figurant despersonnages mythologiques.L’avant-corps est orné au rez-de-chaussée de deux groupessculptés réalisés parGuillaume II Coustou,illustrant Apollon ceint delauriers et Vénus armant deflèches l’Amour. À l’étage,entre des pilastres de stylecorinthien sont disposés desbustes. Un médaillon àl’effigie du roi Louis XV estplacé entre deux trophéesd’armes rappelant les actionsmilitaires du Marquis.Les lignes courbes (fenêtres,avant-corps…) et ladécoration emplie desobriété de la façade font duchâteau d’Asnières unbâtiment caractéristique de lapériode finale del’architecture rocaille.

L’ARCHITECTURE DU CHÂTEAU

Les deux groupes sculptés du rez-de-chaussée sont des copies moulées d’après les originaux qui sontaujourd’hui présentés aux États-Unis(Newport, Rhode Island), sur la façade de la demeure The Elms (Les Ormes)construite entre 1899 et 1901, et dont le nom est tiré d’une autre propriété de la famille d’Argenson, le château des Ormes dans la Vienne. Les moulages ont été réalisés par Michel Bourbon, également auteur des moulages des chevaux de Marly.

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ILLUSTRATION : Nicolas Pineau,dessin de l'avant-corps de la façadedu château d'Asnières, Saint-Petersbourg, Musée de l'Hermitage

LA « SEIGNEURIE » D’ASNIÈRESEn 1697, l’abbé Lemoyne achète unevaste propriété comprenant plusieursbiens agricoles et viticoles à Asnières. Il y fait bâtir une nouvelle maisoncomposée de deux corps de logis. Elle devient, en 1719, propriété deMadame de Parabère qui la transformeen petite demeure de plaisance avec terrasse côté jardins, effectuantdes embellissements considérables.Après plusieurs propriétaires, elle estachetée par le Marquis d’Argenson en 1750. Il en rasera une grande partie,en conservant tout de même les caves.

Date : XVIIIe siècleDimensions : 6,20 m de large,

13 m de long, 2,70 m de haut

Traits caractéristiques : reprise de la cavede la Seigneurie d’AsnièresDescription : salle rectangulaire voûtéed’arêtes avec deux couloirs

La cave, aux murs épais,forme une salle rectangulaireau milieu de laquelle setrouvent deux gros pilierscarrés. Elle est couverte pardes voûtes d’arêtes, reposantsur les piliers centraux ainsique sur des piliers engagésdans les murs. La plaque fixéeau sol à proximité du piliercentral donne l’accès à unpuits qui alimentait en eau lechâteau. Des soupirauxpermettent l’aération ainsique l’éclairage.Depuis la cave, deux couloirsconduisent à l’escalier et àune pièce allongée quimenait aux jardins. Les nichesdu couloir menant à l’escalieraccueillaient des bougeoirsservant à éclairer l’escalier.Des caveaux sont disposés depart et d’autre d’une galeriepour permettre unecirculation d’air destinée àlutter contre les remontéescapillaires.Une grande partie de la caveproviendrait de la« Seigneurie » d’Asnières,édifice présent avant laconstruction du château et

que le Marquis deVoyer d’Argensonaurait fait détruire enpartie.

LA CAVE

Entre le pilier central et le pilier de droite, se trouveune barre de fer évoquantune tringle avec des crochets qui devaient probablement servir à suspendre des aliments tels que jambons, viandes, légumes secs…

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Plan de la Seigneurie d'Asnières, début du XVIIIe siècle

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LOUIS XV (1710-1774)Arrière-petit-fils de Louis XIV, Louis XVrègne de 1723 à 1774 à la suite de laRégence effectuée par Philipped’Orléans (1715-1723). Héritier de lamonarchie absolutiste de sonprédécesseur, il recherche la paix audébut de son règne avant de sombrerdans des guerres qui entraîneront sondésamour du peuple.Le style Louis XV, aussi appelé rocailleou rococo, se développe entre 1730 et1760 et se caractérise par une grandelégèreté grâce à l’emploi des lignescourbes et de motifs végétaux.(Photographie de la chambre dumarquis avant démontage des lambris,début XXe siècle)

Date : 1750-1752Dimensions : 5,40 m de long,

3,80 m de largeDécorateur : Nicolas PineauTraits caractéristiques : décor deboiseries en attente de réinstallation,hauteur réduite due à la situation en-dessous d’un entresolDescription : chambre avec alcôve, accompagnée d’une garde-robe, d’un cabinet de toilette et d’une salle de bains

La chambre du Marquis, deproportions réduites,communique avec la galerieavec une porte si discrètequ’elle fut appelée « portesecrète ». Elle se composait àl’origine d’une pièceprincipale avec une alcôvedans laquelle se situait le lit,accompagnée d’un petitcabinet de toilette introduitpar une garde-robe et d’unesalle de bains. La chambreétait meublée d’un lit à lapolonaise (c’est-à-direrecouvert de rideaux), dedeux bergères et de quatrechaises et était chaufféegrâce à une cheminée demarbre blanc. Cet ensembleavait ainsi tout le confortdont pouvait disposer unappartement de château sousle règne de Louis XV.Les murs de la chambreétaient recouverts deboiseries d’un décor sobre etléger, vendues au tournant duXIXe siècle et rachetées en2006 par la mairie.Un petit escalier derrièreune porte dérobée menaitde la chambre du Marquisà son cabinet de travailsitué juste au-dessus à l’entresol.

LA CHAMBRE DU MARQUIS

Deux inventaires de 1760 et 1776, dressés en raison des difficultés financières du Marquis, permettent deconnaître l’ensemble du mobilier et desdécorations présents dans le château àces époques. Ainsi, la chambre comprenait « une niche garnie d’unecouchette enrichie de sculptures dorées,un nécessaire de couchage avec un fondsanglé, un sommier de crin, deux matelas couverts de futaine, un lit deduvet, deux traversins, un oreiller, une couverture de soie, un couvre-pieds de toile de fil de coton ».

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Portrait de Louis XV, médaillon

situé au-dessus de l’avant-corps

du château d’Asnières

©A.BONNET

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NICOLAS PINEAU (1684-1754)Ornemaniste et sculpteur, il compteparmi les plus grands créateurs dedécors du XVIIIe siècle. Maître du styleRocaille, de nombreux hôtels parisienspossèdent des lambris dus à son talentet la galerie d’Asnières est untémoignage de sa virtuosité.

ŒUVRES MAJEURES :1716-1726 : Peterhof (Saint-Pétersbourg)1732 : Hôtel de Matignon - Paris1735 : Hôtel de Varengeville - Paris

ILLUSTRATION : Nicolas Pineau,dessin de la cheminée de la galerie duchâteau d’Asnières, 1750, Saint-Petersbourg, musée de l’Hermitage

Date : 1750-1752Dimensions : 13,20 m de long,

4,90 m de largeDécorateur : Nicolas PineauTraits caractéristiques : style Rocaille,

Louis XVDescription : pièce d’apparat, donnantsur les jardins, lieu d’exposition de la collection du Marquis

La galerie abritait la collectionde peintures du Marquisregroupant des grandsmaîtres flamands et italiensdes XVIe et XVIIe siècles(Rubens, Van Dyck, Bruegel,Le Lorrain…). Elle présentaitégalement une importantecollection de porcelaines, des marbres antiques et desbronzes, du mobilier enmarqueterie de Boulleformant ainsi un véritablecabinet d’amateur fournid’œuvres de toutes sortes.La décoration (cheminée etlambris), marquées par desguirlandes de fleurs, estl’œuvre de Nicolas Pineau,dans le style Rocaille envogue sous le règne de LouisXV. Les deux consoles enchêne sculpté avec montantsajourés à décor debranchages et de feuillagesarborent le même style. Le parquet reprend le motifdes parquets à panneauxVersailles. Cette pièce illustrele goût des arts développépar l’aristocratie française auXVIIIe siècle, à l’origine de lacréation de grandescollections. La galerie devientalors pièce d’apparat ; le lieude l’exposition des tableauxcollectionnés et à travers euxde leur propriétaire, devenant« grand ami des arts et du luxe ».

LA GALERIE

Les boiseries avaient été enlevées en 1897. Leur achat en 1996, auprèsd’un antiquaire parisien quiles détenait depuis un siècle,a permis leur remontage en2006. La couleur originelle a pu être reconstituée à partir des morceaux d’origine conservés sur les volets.

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JACQUES HARDOUIN-MANSART DESAGONNE (1711-1778)Petit-fils de Jules Hardouin-Mansart,premier architecte, surintendant desBâtiments de Louis XIV et constructeurde Versailles, Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne devint Architectedu Roi en 1742. Il est l’auteur denombreux édifices dans le styleRocaille, faisant régulièrement appelaux plus grands décorateurs, dontNicolas Pineau. Le château d’Asnièresainsi que l’entrepôt général des Harasreprésentent ainsi une de ses œuvresmajeures.

ŒUVRES MAJEURES :1738 : Hôtel de Marsilly avec NicolasPineau (18 rue du Cherche-Midi - Paris)1742-1754 : cathédrale Saint-Louis deVersailles1753 : projet pour la place Louis XV(actuelle place de la Concorde)

Date : 1750-1752Dimensions : 7,40 m de long,

3,80 m de largeArchitecte : Jacques Hardouin-Mansart

de SagonneTraits caractéristiques : escalier principal du châteauDescription : escalier à volée à retours en épingle à cheveux avec repos intermédiaires

À l’arrière de la salle àmanger se trouve le grandescalier, qui était à l’originedirectement accessibledepuis le vestibule d’entréedu château et donnait accèsaux caves et auxappartements de la Marquiseau premier étage. L’escalierdéveloppe des volées àretours en épingle à cheveuxséparées par deux petitsrepos intermédiaires. La rampe en fer forgé estidentique à celle présentelors de la création du châteaupar Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne.Alors qu’à l’étage la cage del’escalier devient semi-circulaire, elle resterectangulaire au rez-de-chaussée. Cela s’expliquesans doute par la destructionde l’aile nord du château quia eu des répercussions sur lesparties intérieures.Un second escalier à l’arrièrede la galerie relie le rez-de-chaussée aux chambres desétages, ouvrant,contrairement au grandescalier, sur tous les niveauxdont l’entresol.

LE GRAND ESCALIER

Semblant supporter le palier supérieur, deux chimères en console, de facture très naïves, se mêlent à un décor de palmes en plâtre. Ces éléments décoratifs très disparatesont sans doute été apportés ici au coursdes remises en état du XIXe siècle. Ces pastiches masquent en réalité des consoles de fer essayant de parer le dévers du palier.

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JEAN-BAPTISTE MARIE PIERRE (1714-1789)Peintre, graveur et dessinateur, Pierrebrille autant par ses grandescompositions religieuses, historiques oumythologiques que par ses petitstableaux champêtres ou burlesquesreprésentatifs de l’art rococo, stylemajeur sous le règne de Louis XV.Premier peintre du roi en 1770 à laplace de Boucher, il devient ensuiteDirecteur de l’Académie royale depeinture et de sculpture en 1778.(Photographie de la salle à manger deCliveden House, remploi des boiseriesdu grand salon du château d’Asnières )

ŒUVRES MAJEURES :1752 : dessins pour la décoration duPalais-Royal (Paris)1752-1757 : deux coupoles pourl’église Saint-Roch (Paris)

Date : 1750-1752Dimensions : 7,40 m de large,

11,10 m de long, 5,15 m de haut (surface totale de 81 m²)

Décorateurs : Nicolas Pineau, Jean-Baptiste Pierre, François LafonTraits caractéristiques : décoration Rocaille XVIIIe, peintures murales XIXe

Description : pièce ovale avec deuxniches au nord et trois baies ouvrantsur les jardins au sud

Le Grand Salon, égalementappelé Salon Ovale, tenait lerôle de salle pour lesréceptions données auchâteau. Il ouvrait ainsi sur lesjardins à la française quiproposaient une perspectivejusqu’à la Seine.À l’origine, la pièce disposaitd’un décor de boiseriessculptées et dorées de styleRocaille ainsi que d’unecheminée en marbre garniede bronzes dorés. L’ensembleest aujourd’hui remonté àCliveden House, située àTaplow près de Londres. Lesmurs étaient ornés de lambriset de consoles dorés, demiroirs dans les niches. Ilsétaient surmontés d’unecorniche dorée décoréed’enfants occupés à la chasseet à la pêche et par sixcamaïeux peints par Jean-Baptiste Pierre. Deux dessusde portes, peints égalementpar Pierre, représentaientLéda et Io. Aujourd’hui, seulessubsistent les arrière-voussures des baies et lacorniche avec sa formeondulante, ainsi que leparquet à panneaux Versaillesremanié au XIXe siècle.

LE GRAND SALON OU SALON OVALE

De 1913 à 1923, le Salon a servi de chapelle pour l’Institution Sainte-Agnès en attente de la construction d’une chapelle attenante. Elle remploie alors des peintures murales représentant des scènes bibliques, réalisées par François Lafon entre 1900 et 1907, à l’époque où le château était occupé par l’École Ozanam.

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Jean-Baptiste Marie Pierre,Jupiter et Antiope, 1752,Madrid, musée du Prado

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L’ORGANISATION DES PIÈCES DUCHÂTEAU AU XVIIIe SIÈCLEÀ la suite du vestibule d’entrée,aujourd’hui disparu, l’antichambredonnait accès à plusieurs piècesprincipales : le grand escalier menantaux appartements de la Marquise, leGrand Salon ou la Galerie. Elle servaitde lieu d’attente pour les visiteurs triésselon leur rang et l’objet de leur visite.

Date : 1750-1760Dimensions : 8, 10 m de long,

6,50 m de largeDécorateur : Dominique PineauTraits caractéristiques : style classiqueDescription : pièce ornée de pilastres corinthiens, frise dorée, décor de marbre

La salle à manger appeléeégalement « secondeantichambre servant de salleà manger » était pourvuetantôt de tables à jouer,tantôt de tables à manger, enfonction de l’utilisation quien était faite. La pièce estdécorée de pilastrescorinthiens de marbre brunavec chapiteau et base doréset surmontés d’une frisedorée ornée d’amours. Cettedécoration est aujourd’huicomplétée par les évocationsdes poêles et des consolesgrâce à des panneaux peintsen trompe-l’œil. Les trumeaux en marbresfeints reprennent la formulede la décoration originelle dela pièce. L’ensemble forme,en contrepoint du reste de ladécoration du château destyle Rocaille, une illustrationdu goût classique ayantrecours aux formesgéométriques et àl’inspiration de l’Antiquité etde la Renaissance.

LA SALLE À MANGER

Le style classique de cette pièce, plus proche du style présent sous le règne de Louis XVI, laisse planer denombreux doutes sur son auteur. Il est possible que la décoration soitl’œuvre de Dominique Pineau, le fils deNicolas Pineau, auteur de la majorité dela décoration du château, qui travaillaitsouvent avec son père. Il développaitainsi un style beaucoup plus emprunt de classicisme que le style Rocaille decelui-ci. Charles de Wailly, décorateur de l’hôtel particulier du Marquisd’Argenson à Paris durant les années 1760, a aussi été évoqué pour la réalisation de cette pièce.

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MARC-RENÉ DE VOYER D’ARGENSON(1722-1782)Fonctions : directeur général des HarasNationauxGouverneur du château de Vincennes Commandant militaire en Saintonge,Poitou, AunisGrand-père : Marc-René de Voyerd’Argenson, 1er marquis d’Argenson(1652-1721)Père : Marc-Pierre de Voyer de Paulmy,comte d’Argenson (1696-1764)Épouse : Joséphine Marie Constance deMailly d'Haucourt (1734-1783),mariage en 1747Enfants : 3 dont Marc-René de Voyerde Paulmy d’Argenson (1771-1842)ILLUSTRATION : Maurice Quentin deLa Tour, Marc-René, marquis de Voyerd’Argenson, vers 1753, Saint-Quentin,musée Antoine Lécuyer

Les Haras NationauxÉrigé en administration en 1665 sousColbert et Louis XIV, Les Haras Nationauxassurent la répartition sur le territoired'étalons royaux confiés à des garde-étalons. En 1715, le premier haras royal, le Haras du Pin est construit. Lorsqu’il bâtitles haras d’Asnières, le marquis souhaiteinstaller un dépôt de chevaux à proximitéde Versailles. Le lieu lui permettra par lasuite d’introduire en France les raceschevalines anglaises et effectuera descroisements avec les races françaises.

Marc-René de Voyer dePaulmy d’Argenson est issud’une illustre famille del’aristocratie française. Songrand-père fut Garde desSceaux et président duConseil des Finances sous laRégence, son père Ministrede la guerre de Louis XV.Il se dirige très vite vers unecarrière militaire, sedistinguant lors de la bataillede Fontenoy (1745) lors de laguerre de successiond’Autriche. En 1752, il estnommé directeur des HarasRoyaux, lieutenant généraldes armées du Roi etgouverneur du château deVincennes. S’installant en1750 à Asnières, il y fait bâtirson château ainsi quel’Entrepôt Général des Harasmais doit très vite retourneren campagne. Il pourra ainsiexposer dans sa demeure sariche collection d’œuvresd’art en tout genre. En 1757,Madame de Pompadour,favorite de Louis XV, obtientla disgrâce de Marc-Pierre deVoyer d’Argenson, père dumarquis, entraînant son filsavec lui. Il quittera alors lechâteau pour se réfugier àl’hôtel de la chancelleried’Orléans àParis.

LE MARQUIS MARC-RENÉ DE VOYER

DE PAULMY D’ARGENSON

Le saviez-vous ?Le Marquis est issu d’une famillede la haute aristocratie qui lui

donne ainsi un grand nombre detitres. Il est ainsi Marquis deVoyer, Vicomte de Paulmy, Vi-

comte de la Guerche, Baron desOrmes, Baron de Marmande. Ildevient Comte d’Argenson en1764, à la mort de son père.

L’HISTORIQUE DES RESTAURATIONS1976 : rachat du château par la Ville d'Asnières-sur-Seine1994 : restauration de la toiture2005-2006 : 1re tranche de travaux de restauration de la décoration intérieure :

le Grand Salon, la Galerie, la Chambre du Marquis, la Façade2007-2009 : 2e tranche de travaux de restauration de la décoration intérieure :

la Salle à Manger, l’Antichambre, le Grand Escalier, la CaveRestauration à venir : Le 1er étage : l’antichambre de la Marquise

LES TRAVAUX DE RESTAURATION

Après une consolidation de la structure du bâtiment, très éprouvée par un siècled’usage scolaire, les restaurations se sont attachées aux décorations du château. Ellesont nécessité de faire appel à de nombreuses techniques de restauration, dépendantdes vestiges, des modèles retrouvés ou des dessins conservés.

Les reconstitutions d’après les vestigesLe Grand Salon a vu ses arrière-voussures des baies et sa corniche retrouver leur do-rure d’origine, tout comme la corniche de la chambre du Marquis ainsi que celle dela Salle à Manger.

La réinstallation d’éléments d’origine Demeuré un siècle dans les réserves d’un antiquaire, le décor de lambris rocaille dela galerie a pu être racheté en 1996 et remis à son emplacement d’origine. La teintea pu être reconstituée grâce aux témoins conservés.

Le moulage d’après originalPour reconstituer les groupes sculptés de la façade du château, des moulages desoriginaux conservés aux États-Unis ont été effectués. Les bustes de l’étage sont, eux,des moulages d’originaux conservés au château de Versailles.

Le trompe-l’œil d’après modèleDans la Galerie, la cheminée et les trois bordures de glace sont évoquées en trompe-

l’œil par des panneaux de bois grâce à des dessins de NicolasPineau, conservés au Musée de l’Hermitage de Saint-

Pétersbourg. Il en est de même pour les poêles etles consoles de la Salle à Manger. Des trompe-l’œil sont également utilisés pour les lambris de la Chambre du Marquis s’inspirant d’unephotographie tirée d’un ouvrage de 1913.Les marbres feints de la Salle à Manger reprennent un type de décoration courant àl’époque de réalisation du château et qui était présente au XVIIIe siècle.

Pour chaque élément restauré àl’identique, la déontologie de larestauration requiert le recours à destémoins, qui indiquent ainsi l’étatavant restauration. Vous pouvez doncsur chaque partie restaurée duchâteau retrouver l’état originel qui a permis de reconstituer les éléments disparus.

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Date : 1750-1752Dimensions (actuelles) : 40 m de long, 12 m de largeSurface (au XVIIIe siècle) : 15 ha de la Seine au Sud, à l’église et au village d’Asnières au NordArchitecte : Jacques Hardouin-Mansart de SagonneDécorateur principal : Nicolas PineauTraits caractéristiques : style Rocaille (architecture et décoration)Description : plan en L (à l’origine), jardins à la française, perspective sur la Seine

1697 L’Abbé Lemoyne acquiert une vaste propriété à Asnières. Il y construit une nouvelle maison et se fait alors appeler « Seigneur d’Asnières ».

1719 Devenue demeure de plaisance, la propriété est achetée par Marie-Madeleinede la Vieuville, comtesse de Parabère et maîtresse du régent Philipped’Orléans. Elle fera des acquisitions de terrains attenants et des embellis-sements au niveau de la décoration intérieure et des jardins.

1750 Marc-René de Voyer de Paulmy d’Argenson, marquis d’Argenson et DirecteurGénéral des Haras Royaux, décide d’installer un dépôt de chevaux àproximité de Versailles. Il rachète jusqu’en 1762 plusieurs propriétés d’Asnières dont la « Seigneurie d’Asnières » pour obtenir un terrain assezvaste pour construire une résidence particulière et des haras.

1750-1752 Le château d’Asnières est construit par Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne dans le style Louis XV et décoré dans le style Rocaille par les plusgrands artistes de l’époque. Il est entouré d’un vaste jardin à la françaises’étendant jusqu’au bord de la Seine.

1769 Le Marquis en disgrâce, et en partie ruiné, doit vendre le château et ses dépendances. Il s’installe alors à Paris dans l’hôtel particulier familialde la Chancellerie d’Orléans.

1800-1812 L’aile Ouest du château est détruite.1848 Après des propriétaires successifs, le château devient un restaurant

et le cadre de fêtes et de grands bals évoqués par Offenbach dans “La vieparisienne”. Le morcellement du parc commence.

1897-1913 Le château d’Asnières est utilisé comme bâtiment scolaire par l’école Ozanam.

1913-1975 L’Institution pour jeunes filles Sainte-Agnès prend place au sein du château d’Asnières.

1976 La ville d’Asnières-sur-Seine rachète le château dans le but de le restaurer.

Cette exposition a été réalisée avec l’aide de l’Association des amis du Château et du vieil Asnières

LE CHATEAU D’ASNIÈRES-SUR-SEINE