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L’ACCOMPAGNEMENT DANS LA FORMATION

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L’accompagnement social dans la forma-tion

Ce dossier est un outil AEFTI, élaboré enconcertation au cours de l’année 2002. Il aété élaboré par le comité permanent de pro-fessionnalisation des AEFTI en relais avec lesformateurs. Il a été complété par les actes dela rencontre Inter-AEFTI (RIA) qui s’est dérou-lée les 21 et 22 novembre à Nancy. Il nes’agit pas de paraphraser les nombreusespublications sur le sujet (cf. bibliographie),qui sont d’ailleurs fort intéressantes. Il s’agitplutôt de s’interroger sur ce qui pose questiondans les AEFTI au niveau de cette fonction, cequi se fait de positif, quels sont les pointscommuns aux AEFTI1 dans la gestion de cettefonction, quel discours pouvons-nous construi-re ensemble ? Ce document est accompagnéd’annexes internes aux AEFTI. Ces annexessont consultables uniquement dans les AEFTI.Pour ce dossier de Savoirs et formation, nousavons souhaité privilégier la réflexion desAEFTI sur le sujet et mettre en avant quelquesexemples d’actions représentatives du travaileffectué en parallèle aux actions de forma-tion.

Préambule

1. Ces annexes donnent des éléments supplémentaires sur les différentes prestations AEFTI, les différentes expressions d’un

accompagnement, des exemples de formations des acteurs à l’accompagnement dans la formation, les dispositifs institu-

tionnels d’accompagnement. Elles donnent des précisions sur les boutiques club emploi, les réseaux de soutien à l’emploi,

les ateliers du changement, les prestations de service d’accompagnement renforcé et les prestations de service d’appui indi-

vidualisé, enfin, nous y avons ajouté la charte associative de l’accompagnement (URIOPSS).

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4 L’accompagnement social dans la formation

1. Le phénomène d’accompa-gnement

Dans les années 70 à 90, l’accompa-gnement était relativement ignoré oulaissé à la charge d’associations. Lesmoments déclencheurs sont des événe-ments issus d’une autre manière de pen-ser la formation.

La première étape intègre des faits quiperturbent la formation «traditionnelle»,il s’agit par exemple, de l’évolution dustatut du formateur, de ses compétences,de son rapport avec les stagiaires ;autant de phénomènes de développe-ment. Mais, l’évolution des situationsdes publics accueillis et les change-ments de politiques publiques ont aussicontribué à la mutation.

La réponse aux besoins est initiée, parla formation elle-même puisqu’elle setrouve confrontée à un pénible senti-ment d’impuissance face à des situa-tions dégradées, et à l’absentéisme desstagiaires. Les premières alliances avecle secteur social public et associatif s’or-ganisent vers les années 90. Par lasuite, les politiques publiques socialesau sens large, évoluent en rapport à lasituation du chômage, les grandes poli-tiques, en termes de parcours d’inser-tion (type Paque, puis Trace) précèdent

ou suivent la mise en place du RevenuMinimum d’Insertion.

L'incorporation de l’accompagnementdans l’acte formatif ne fait que s’ébau-cher, néanmoins, l’ampleur des récentespublications sur cette question démontrequ’elle devient centrale1. Ceci est natu-rel dans la mesure où notre société tendvers l’individualisation, le bien être per-sonnel, vers l’autonomie, fabriquant parlà même, le rejet par le système de per-sonnes en situations difficiles. Ellesdemandent à être accompagnées dansleurs démarches et prouvent ainsi leurquête de « normalité ».

2. Penser l’accompagnementdans la formation

L’accompagnement social est une actiontransversale à la formation.

On demande aux organismes de forma-tion de penser l’accompagnement enparallèle à l’acte formatif. Le fait for-mateur ne suffit plus à lui seul pour rem-plir la fonction d’insertion.

L’accompagnement vers l’emploi estl’enjeu premier évoqué par les poli-tiques publiques. Pourtant l’insertionsociale devient également un objectif dela formation. Pour preuve, certains orga-nismes mettent en place des dispositifsde recherche d’emploi.

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DANS LA FORMATION

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La nécessité, pour les organismes deformation, de tenir compte de la situa-tion globale des stagiaires repose surplusieurs raisons : les logiques d’inter-vention sont de plus en plus territoriales,des partenaires multiples participent àun projet collectif, enfin, les populationschangent.

Désormais, ce n’est plus au public des’adapter à la formation mais l’inverse.

L’organisme est conduit à une tripleadaptation :

• La première est liée aux publics :

C’est l’élément fondateur de cette évo-lution, il est certains que les difficultésrencontrées par les publics occultent etrendent plus difficile, la formation.L’organisme doit s’adapter à ces pro-blèmes, reste à savoir jusqu’où cettefonction lui revient.

• La seconde est liée à une commandeimplicite, voire explicite des puissancespubliques, qui obligent chaque organis-me à se positionner face aux politiques.

• Enfin, l’environnement conduit à denouvelles adaptations. Il est parfoismodifié par des situations économiquesdans une région (sidérurgie, arrivéemassive de nouveaux réfugiés…)

La formation vise le plus souvent l’in-sertion professionnelle mais il est fonda-mental de la concevoir égalementcomme le moyen d’évoluer dans sa vie,de réaliser un projet personnel. La réus-site des projets de certains publics ensituation de précarité, d’exclusion, voired’illettrisme, nécessite la prise en comp-te de situations sociales dont les fils sontplus qu’enchevêtrés. Le travail de défai-re avec le participant, les nœuds est

l’une des conditions pour que la forma-tion puisse avoir lieu.

L’accompagnement global interroge surce qui précède, ce qui accompagne etce qui suit la formation. C’est pourquoi,il est important de connaître les fonc-tions de chacun afin d’utiliser au mieuxles partenariats2. De nouvelles voiess’ouvrent, comme par exemple, intégrerdans les organismes des compétencesnouvelles, travailler davantage enéquipes, travailler différemment sur lescontenus…

3. Accompagnement collectif ouindividuel ?

Des problèmes, comme la montée duchômage, impliquent fréquemment unedépendance à l’institution. Cependant,celui qui supporte une situation précaireest renvoyé à une responsabilité indivi-duelle. Il va se retrouver face à uneexploration personnelle dans un pre-mier temps, et enfin, avec des proposi-tions de bilans et d’entretiens.

L’injonction, plus ou moins explicite, quilui est faite, de mettre en œuvre, par lui-même, ou éventuellement, avec unaccompagnateur, les ressources néces-saires, les appuis, bref, le dynamismequi permettrait la résolution d’un simplealéa de parcours, semble paradoxale etcontradictoire même si elle a pu êtreefficace pour quelques uns.

Limiter la recherche de résolution desituation à un problème individuel ren-voie la personne à « son incapacité » àrésoudre des problématiques qui finis-sent par s’emboîter, s’enchevêtrer à plai-sir sans que l’individu ait accès àquelques clefs. Il revient alors, bon gré,mal gré au secteur social et à celui de la

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formation d’organiser l’accompagne-ment.

Là encore, l’accumulation des pro-blèmes liés à des situations fragiles(logement – santé - garde d’enfants –transport – recherche d’emploi…), peutêtre traitée dans un cadre individuel oudans un cadre collectif. Un accompa-gnement collectif va de pair avec lareconnaissance d’une réalité collectivedans laquelle la société a sa part de res-ponsabilité et d’implication : son intérêtà faire reculer l’exclusion sociale

Cette forme de travail contribue à larestauration d’une image et une opinionplus positive des personnes vis-à-visd’elles-mêmes, par l’activation d’unréseau d’appui et de relations, desdémarches d’acteurs. Cet accompagne-ment n’est pas contradictoire avec desespaces plus personnels.

4. Qui sont généralement, lespublics accompagnés, à unmoment de leur vie ?

Selon Thierry Benoît3, il s’agit despopulations traditionnelles de l’insertion: les faibles niveaux de qualification, leshandicapés, les RMIstes, exclus pourune durée plus ou moins longue et pourdiverses raisons. On les désigne tou-jours par des sigles (CLD4 , RMI, BNQ5)et ils sont identifiés par un manque (sanslogement, sans papiers, sans emploi).

Les situations de rupture se multipliant ;l’équilibre personnel, familial6, profes-sionnel et social est menacé. La perte depoints de repères devient un frein dansles tentatives de réinsertion. Ces pro-blèmes nécessitent une prise en compteet une aide appropriée.

On peut également noter que lesdéclassements par rapport à l’environ-nement social et économique peuventfaire de chacun de nous, une proie del’exclusion. On a vu ainsi, des per-sonnes hautement qualifiées, se retrou-ver demandeuses du RMI.

5. Exercer l’accompagnementdans le métier de formateur

Désormais, les formateurs ne sont pluschargés uniquement de transmettre desenseignements, leurs compétences doi-vent également couvrir des domainesaussi variés que la connaissance dessystèmes institutionnels, les notions d’ac-compagnement, social, et professionnelqui se posent comme préalables à l’em-ploi, mais aussi comme moyen d’évo-luer dans le travail, de s’intégrer à lasociété française, voire de gérer sa vieau quotidien. Leur action s’inscrit dansun système en mutation constante.

La fonction d’accompagnateur est deplus en plus reconnue par les institution-nels concernant les formateurs, surtout,lorsqu’il s’agit de former des publics eninsertion, et ce, depuis la mise en placedu RMI (rencontre entre le milieu de laformation professionnelle et celui de laformation à l’insertion -dévolu aux orga-nismes de formation pour étrangers enparticulier-). Depuis une quinzaine d’an-nées, si l’on admet que les compétencesprincipales du formateur sont celles del’acquisition de nouvelles connaissanceset de préparation à différents change-ments, on accorde de plus en plus d’im-portance aux compétences d’accompa-gnement dans les différentes étapesd’un parcours formatif. Les formateursne prétendent pas se substituer auxstructures spécialisées dans le suivi

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social, mais ils sont dans l’obligation detenir compte des problèmes faisant obs-tacle à la formation.

Les AEFTI organisent le relais avec lesstructures compétentes et favorisent lescontacts avec les spécialistes.

L’accompagnateur/formateur donne dusens à l’action sociale par la médiationentre la société, ses institutions et lespersonnes, il doit restaurer les lienssociaux.

6. Aborder le sens de l’accom-pagnement

La polyvalence7 des formateurs permetde prendre en compte l’individu dans saglobalité par la multiplication desréponses possibles.

Toutefois, alors que le formateur doitenrichir ses compétences, on constateune faible reconnaissance du métier.Comment faire, dans ce cas, pour quel’image du formateur corresponde auxcompétences multiples qui lui sontdemandées, dont celles qui sont en jeudans l’accompagnement ? Il y a un dan-ger également à ce que le secteur de laformation devienne un palliatif àd’autres formes d’accompagnementplus coûteuses.

Pour ce qui est de l’accompagnementeffectué par les formateurs AEFTI, le tra-vail de capitalisation des ressourcesAEFTI et celui de formalisation des fonc-tions des formateurs effectué par leréseau, participe à la reconnaissancede cette activité et à sa délimitation.L’accompagnement fait désormais par-tie du rôle du formateur dans sa relationd’aide.

Face aux difficultés de certaines per-

sonnes à trouver un emploi, à utiliser lesservices de proximité, les acteurs AEFTIse mobilisent (difficultés familiales,sociales, professionnelles ou liées auxpratiques de recrutement du marché dutravail).

Ainsi, concernant l’emploi, les orga-nismes de formation travaillent directe-ment avec un certain nombre d’entre-prises afin de dégager une meilleureconnaissance du monde du travail pourle stagiaire, en même temps qu’unevision positive de l’apprenant en direc-tion des entreprises. Il s’agit égalementde travailler sur les TRE (Techniques derecherche d’emploi).

Concernant les liens avec le réseausocio-éducatif et sanitaire, il nécessite lerepérage des difficultés (hébergement,insertion sociale, santé) et un soutienvers l’autonomie dans les démarches. Lepartenariat avec les structures spéciali-sées dans ces domaines est essentiel.

Pour ce qui est de l’accompagnementde la formation, il faut pouvoir détermi-ner quelles sont les difficultés liées auxapprentissages et y remédier.

En effet, former c’est aussi accompa-gner. L’accompagnement global de lapersonne en formation est une garantiede la qualité de l’insertion proposée.Ceci justifierait la prise en charge systé-matique par l’Etat de cet accompagne-ment. Ce n’est pas toujours le cas. Lamission « sociale » s’ajoute à ses fonc-tions traditionnelles8. Les organismes deformation développent d’ailleursd’autres gammes de service pourrépondre à des besoins multiformesd’accompagnement (comme dans lesateliers spécifiques…).

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8 L’accompagnement social dans la formation

La problématique de l’accompagne-ment dans la formation, pose la ques-tion de la définition de l’action de for-mation. En fait-il partie ou est-ce unespécificité à part dans la mesure où ilest nécessaire d’apporter une réponseaux besoins des publics dans une for-mation sur mesure ?

En effet, les formateurs apportent desconnaissances et des savoir-faire, maisils accompagnent aussi les personnespour favoriser leur relation à l’environ-nement. C’est-à-dire, qu'ils partagent lesépreuves et les progressions et qu’ilssoutiennent les projets9.

B. Courtois et H. Prévost10 présententtrois degrés d’implication du formateur :

• Accompagnement de conseil (permetà l’adulte de ne pas être seul dans sadémarche)

• Accompagnement de guidance oùl’importance au cadre spatio-temporelde l’engagement de l’un et de l’autre estdéfinie.

• Accompagnement de « portage » oùil y a une prise en charge provisoire del’acteur à un moment difficile. L’objectifétant de passer progressivement du por-tage à la guidance.

Le champ d’activités des formateursconcernant l’accompagnement est enaugmentation depuis la mise en place dedispositifs comme le CFI, les SIFE, lamobilisation (pour motiver lejeune/emploi) puisque ce type d’actioncomporte nécessairement des :

- Aides à l’élaboration de projet

- Connaissance ou découverte de métiers(Les périodes d’alternance impliquentune relation avec le secteur économique).

- Socialisations (re dynamisation)

- TRE, techniques de recherche d’em-ploi.

Les formateurs font un travail d’accom-pagnement par rapport à différents sec-teurs :

- Entreprise : ils fournissent la preuve dela compétence du stagiaire ; technique,comportementale, de son degré desocialisation. Ils évitent ainsi le rejet pardiscrimination.

- Milieu carcéral : préparation à la sor-tie de prison, suivi des libérés

- Logement (partenariat)

- Santé,

- Justice,

- Administration,

- Précarité (lien avec les acteurs sociaux,les conseillers)

- Famille

- Droit/discrimination

Par conséquent, les compétencesdes formateurs/accompagnants11

sont multiples :

Outre, les compétences pédagogiqueset spécifiques à la matière enseignée, ilfaut12 :

• Savoir définir les champs d’interven-tions

• Intervenir à temps (risque d’abandonde la formation),

• Savoir orienter le stagiaire vers lespartenaires compétents,

• Travailler en équipe : une organisa-tion est à mettre en place.

• Avoir des connaissances liées à la

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nature de l’intervention

• Maîtriser un savoir-faire procédural liéaux dispositifs ; faire en sorte que lapersonne soit actrice de son histoire, tra-vailler sur ses motivations, faire le lienentre les différentes étapes d’un par-cours, être médiateur.

• Avoir un réseau,

• Etre capable d’identifier les problé-matiques, de les hiérarchiser, d’orienterla personne.

Ses compétences sont transdiscipli-naires :

- Règles éthiques et déontologiques.Pour les formateurs, l’accompagnementinterroge sur la confidentialité (jusqu’oùpeut aller la transmission d’informa-tions).

- Psychologie (savoir-faire relationnel :avoir de l’empathie pour le stagiaire,savoir écouter13, être disponible, créerun lien, un climat de confiance, prendreen compte le non verbal.

- Sociologie et économie, structures ins-titutionnelles

- Connaissances générales et savoir-faire cognitifs (synthèse, observation…)

7. L’analyse des besoins entermes d’accompagnement

Répondre à un besoin ; résultat d’undiagnostic

Le diagnostic est une « image » de lasituation du stagiaire à un instant donné(exemple : entrée en formation). Il esttraité dans le cadre d’un questionnairesur la situation présente de la personne.Il peut être le moyen d’identifier la natu-re de la demande (accès à une forma-tion, urgence par rapport à une difficul-

té) et de réaliser l’adéquation entre lademande du stagiaire et la solution entermes d’accompagnement. Le diagnos-tic est essentiel pour la compréhensionet la pertinence de l’action parce que laformation est un élément de l’insertion. Ildonne à l’action globale une autredimension ; celle du projet. Il faut doncpouvoir se doter d’outils adéquats.

C’est ce même diagnostic qui auracerné les articulations nécessaires entreles différents dispositifs complémen-taires. Cette complémentarité doit s’ac-compagner d’une veille afin d’éviter unelogique de répétition et mener le sta-giaire dans des démarches multiples etsuperflues.

8. Quelles résolutions ?

Les compétences des organismes de for-mation portent sur l’accueil, l’orienta-tion, l’évaluation, la conception desactions de formation mais également,d’accompagnement individualisé et per-sonnalisé qui demandent l’implicationpersonnelle (apprendre à apprendre,projets), ou d’accompagnement collec-tif. L’organisme est responsable de laconception et de l’animation de forma-tions individuelles ou collectives, de l’in-formation sur l’environnement, des liensavec les partenariats locaux par unereprésentativité forte localement (garantd’intégration et d’emploi). Les orga-nismes doivent encore prendre en comp-te les spécificités contextuelles dansl’élaboration de dispositifs, ils organi-sent l’alternance et développent le par-tenariat avec les structures d’accueil. Ilsjouent un rôle important dans l’accom-pagnement et l’organisation du parte-nariat avec les entreprises.

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Dans le cadre de la formation vers l’in-sertion sociale et professionnelle, onestime que les problèmes rencontrés parl’apprenant entravent directement sesdisponibilités à suivre correctement laformation. Se posent alors deux princi-pales alternatives :

Soit le formateur prend en compte lesbesoins de ses stagiaires directementdans le contenu de son intervention (visi-te à la CPCAM, cours d’éducationcivique, utilisation d’outils spécifiquessur les thématiques liées à l’insertion, uti-lisation de documents authentiques(ex/transports) Cette prise en compteest collective. Il est parfois sollicité direc-tement pour faire de l’accompagnementindividuel.

Soit, le formateur, qui repère (souventdès le premier entretien) un problèmespécifique chez un stagiaire l’orientealors vers la cellule d’appui de l’orga-nisme de formation (si elle existe), soitvers les personnes références qui tra-vaillent souvent en partenariat avec l’or-ganisme.

9. Définition des objectifs

PRISE EN COMPTE DES PARTICIPANTS.

Le champ de l’accompagnement socialest développé comme un « processusmultidimensionnel » mettant en jeu desaspects professionnels, sociaux et cultu-rels. Il s’agit d’étudier plus spécifique-ment la question de la formation pourrepérer les interactions avec les autresdimensions de l’insertion sociale et pro-fessionnelle.

Cette option de construction d’une dyna-mique d’intégration globale dans lecadre de la formation ne doit pas négli-

ger l’importance du diagnostic en tantque tel. L’absence de lisibilité des objec-tifs poursuivis par les différents acteurspeut être pénalisant pour l’individu.

L’accompagnement est bien un outil auservice d’un projet de développementidentifié par le diagnostic. C’est ce pro-jet qui permet de définir les objectifs. Ilvise l’autonomie et la socialisation despersonnes et permet une évolution despratiques.

La description des différentes actionsd’accompagnement décrites par lesAEFTI rendent compte de la diversitédes pratiques et des objectifs en fonc-tions des situations données.

10. Construire les situations d’ac-compagnement :

PRINCIPES ET MÉTHODES

Le projet doit permettre une approcheglobale qui s’instruit dans des processusd’intégration des personnes. Il doit s’ac-compagner d’une évaluation des pers-pectives de vie en termes d’approchesociale, sanitaire, économique, juri-dique ou autre. Le diagnostic prospectifest important et fragile. Il implique unegrande variété de savoir-faire (partagedes tâches) et de qualification des inter-venants. De ce fait, le système reposesur les compétences professionnellesdes praticiens dont les formations peu-vent être disparates. Ceci souligne lavariété des analyses qui peuvent êtrefaites selon la sensibilité professionnellede chacun.

Un travail de fond doit être réalisé pouridentifier les modes de faire (accompa-gnement individuel, collectif, global,social, professionnel), les compétences

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nécessaires, la complémentarité desfonctions assurées par les professionnelsdans un espace temps qui va du projetà l’action d’accompagnement. Ce sontdes éléments clefs.

Ces questions renvoient au sens de l’ac-tion et à la capacité d’orientation despersonnes, à la prise en compte globaldes parcours au travers les différentsprocessus dans lesquels ils se sont ins-crits.

Le partenariat relève de plusieursniveaux selon qu’il s’exerce dans lescadres suivants :

Financement de l’action :

• Les institutions définissent les règlesqui répondent à des objectifs et des pré-occupations politiques. Ces règles neprésentent que peu de souplesse.

• Les organismes répondent à unbesoin, non pris en compte par l’action(exemple de l’analphabétisme (accom-pagnement des personnes en difficultés)

• L’organisme de formation définit unprojet d’action en fonction de son ana-lyse des besoins et tente de le fairefinancer.

Identification des difficultés des sta-giaires, définition et mise en œuvre del’action

• Les équipes de travailleurs sociaux,les missions locales, les psychologues etcertains autres corps de métiers sont desprofessionnels à même prendre le relais

• Les bénévoles peuvent parfois être sol-licités (parrains, ONG).

Le travail en partenariat doit pouvoirdonner plus de lisibilité sur les modes detravail et les objectifs poursuivis, pour

partager le diagnostic pour offrir dessolutions adéquates et pour favoriserune insertion globale et pérenne.

11. Evaluer les bienfaits de l’ac-compagnement et ses effets surla formation.

Ce que l’on a pu remarquer ces der-nières années, dans le milieu de la for-mation, c’est que les financeurs et insti-tutionnels chargent directement les orga-nismes de mettre en place des accom-pagnements sociaux individualisés surune période limitée.

Les acteurs de la formation s’interrogentsur ce mouvement exponentiel et ne sontpas sûrs que ce travail doive leur reve-nir. C’est le rôle même de la formationqui est en train de changer.

L’évaluation de l’ensemble du processus« diagnostic et accompagnement » doitêtre un outil qui incite à donner de lacohérence à notre travail.

Les évaluations réalisées sont générale-ment relatives à l’utilisation des moyensmis en œuvre. Elles sont exigées entermes quantitatif mais elles ne permet-tent peut-être pas une effective analysede suivi et de gestion des modes de réa-lisation des actions et des résultats obte-nus.

L’évaluation impose que des critères dejugement soient posés en préalable àl’action. Valider le choix des stagiairesest sans doute la première étape d’unprocessus continu d’évaluation. Une ins-tance d’évaluation pourrait permettre demieux définir les objectifs et les moyens

12. Conclusion

L’accompagnement est devenu unenécessité en formation insertion, pour-

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tant, le fait d’intégrer la notion d’ac-compagnement global de l’apprenantn’a pas encore été totalement assimilécomme une composante de l’apprentis-sage. La fonction d’accompagnementest incluse dans d’autres fonctions.Néanmoins, chaque catégorie depublic ouvre droit à un type d’accom-pagnement suivant son statut (travailleurhandicapé, bénéficiaire du RMI,femmes seules) impliquant par là même,une prestation précise. Les projetssociaux n’ont généralement que desfinancements précaires. Il n’existe parexemple, que peu de financements surl’alphabétisation, (si ce n’est le FASILD),

alors que c’est une activité souvent liéeà la prise en compte de difficultéssociales et qui nécessite presque tou-jours, un travail d’accompagnement. Ilserait donc nécessaire d’instrumentertous les types d’accompagnements parune formation et un financement, et,pour ce faire, préciser le rôle desacteurs, décliner un « mode d’emploi »dans l’environnement et clarifier lescontenus.

Sophie Etienne

Avec la collaboration des membres ducomité de professionnalisation.

Notes1 Par exemple, la revue Education permanente Paroles de praticiens a sorti un numéro spécial supplément2001 « Formation, insertion : accompagnement et autonomie ». De même, la revue du centre Inffo : Actualitéde la formation permanente a proposé en janvier février 2002 n°176 consacre son dossier à « l’accompa-gnement des personnes en difficulté », le numéro suivant de mars avril traite en page 12 de l’éthique dansles fonctions d’accompagnement.

2 Une même personne est suivie par plusieurs autres personnes, il existe alors une superposition de dispositifs.

3 Thierry Benoît De l’accompagnement du chômeur au changement de l’individu Actualité de la formationpermanente N°176 janvier février 2002 Centre inffo pp 29-33

3 Chômeur de longue durée

4 Bas Niveau de Qualification

5 Les enfants et la vie familiale joueraient fréquemment sur la disponibilité d’une personne à suivre une for-mation.

6 C’est une spécificité de nos formations.

7 CF. doc. AEFTI sur les fonctions du formateur.

8 Toutefois, si le métier de formateur s’apprend, l’accompagnement ne s’apprend pas encore vraiment, si cen’est quelques formations qui vont dans ce sens

9 Formation de formateurs accompagnants : formations FAS, Formation de formateurs AFPA,

Série d’émission pour la télé formation par satellites (TFS) : voir : cmefad.com qui traite de thèmes comme :former en alternance, former à l’aide d’un centre ressources, former en FOAD, formation et analyse de pra-tiques. Ces émissions s’appuient sur une recherche-action réalisée par le C2RP (Carif du Nord-Pas-de-Calais.)

10 1998 Autonomie et formation. Lyon, Chroniques sociales

11 (Voir à ce sujet notre travail sur la fonction des formateurs)

12 voir également, dans ce dossier les compétences décrites par l’AEFTI 71

13 améliorer ses capacités d’écoute, suppose un travail sur soi

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ACTES DE LA RENCONTRE INTER-AEFTI

NANCY , 21 ET 22 NOVEMBRE 2002

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Introduction

Remerciements du Président de laFédération à l’AEFTI de Nancy qui abien voulu nous accueillir.Mot de bienvenue de PatriciaDaguerre, Directrice de l’AEFTI Nancy :« Je suis sincèrement très heureuse devous accueillir à Nancy pour la RIAconsacrée à l’accompagnement en for-mation. C’est un sujet qui préoccupetous les professionnels de la formation etde l’insertion avec des problématiques,des points de vue, des partis pris diverset variés. Le formateur doit-il prendre encompte toutes les difficultés des per-sonnes dans des domaines aussi variésque le logement, la santé, l’accès aux

divers droits, etc. ? Doit-il se limiter auface à face pédagogique ? Commentpasser le relais à des partenaires com-pétents ? Comment s’assurer que lerelais a été pris ? Bien sûr cela renvoieégalement à l’évolution du métier de for-mateur dans un environnement de plusen plus complexe. Le formateur doit-ildevenir un médiateur, un facilitateur, unaccompagnateur ? Je pense qu’il estfondamental d’échanger sur les pra-tiques, les réflexions, les interrogationsdont nous sommes porteurs en cedomaine. Au delà des appréciationsque nous avons sur le sujet, il convientde ne jamais perdre de vue notre raisond’être : accueillir, former et aider à l’in-sertion sociale et professionnelle despersonnes qui s’adressent à nous. C’estun objectif citoyen, militant et profes-sionnel pour beaucoup d’entre nous. Lesévolutions, la complexité font que notreapproche, je pense, doit de plus en plusêtre décloisonnée afin de toujours mieuxêtre au service des personnes tout enveillant au bien être des salariés dansleur emploi, dans leur activité au quoti-dien, ce qui passe à mon sens par de laformation, des échanges… En sommestout ce pour quoi nous sommes aujour-d’hui réunis.Pour finir ce mot d’accueil, je tiens àsouligner que vous êtes ici dans uneRégion, un Département, une ville quisont historiquement, des terres d’accueilet de brassage des populations immi-grées. Des populations immigrées quiont contribué à forger la richesse, lepatrimoine économique, social et cultu-rel de la Lorraine. Vous êtes dans la villede l’Ecole de Nancy. Ne partez passans avoir visité le musée des BeauxArts et celui de l’Ecole de Nancy. Vous

Etaient présents lors de la RIA :AEFTI 08 : Patrice Varoquier, AEFTI Midi-Pyrénées : Chantal Rémillieux, AEFTI Marne :Christine Classine, Sophie Rocourt (intervenantede la table ronde n°1), Sandra Odinot, VincentLelong, AEFTI Lorraine : Patricia Daguerre,Jean-Marie Bekhouche, Hervé Adami, JohanneColin, M. Mousley, Claude Sibilia, ChantalPequignot, AEFTI Saône et Loire : PatrickAllier, Véronique Laudet, Danièle Guérin, AEFTISSavoie : Elisabeth Pichon, Nicole Bouvier,Catherine Lenoir, Hubert Delmaire, AEFTI 80 :Salah El Manouzi, Fédération AEFTI : SophieEtienne, (chargée de mission) Jean Bellanger(Président), Kamel Jendoubi (Directeur), FASILDNational : Nourredine Boubaker, Cellule RMIde Nancy : Brigitte Contal, ANPE Nancy :Monique Chabbi, Intervenant sur l’accom-pagnement : Patrick Kuciel, Intervenant laBoucle : Thierry Benoît. Excusés : Pellé IsabelleFASILD Régional, le représentant du Conseil géné-ral de Meurthe et Moselle

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y découvrirez des œuvres remarquablestémoignant d’un mariage extraordinairede l’art et de l’industrie du début dusiècle ».Jean Bellanger a souligné et mis enavant la raison d’être des AEFTI dansune société où il y a toujours beaucoupd’exclus, il est nécessaire qu’il y ait despratiques qui aillent au devant desbesoins. Il faut que chacun ait accès àla langue du pays d’accueil.Kamel Jendoubi a expliqué qu’ils’agissait de la deuxième RIA organiséepar le comité permanent de profession-nalisation. Il a cadré notre action dansla continuité du travail que nous pour-suivons depuis 3 ans. Ce travail qui adébuté par la capitalisation des res-sources AEFTI s’est poursuivi par la pro-duction de BIA et de RIA dont l’objectifest le partage, l’échange et la formali-sation d’un discours qui nous soit com-mun. Il s’inscrit à long terme puisquenous poursuivrons jusqu’en 2004. Sicertains veulent faire des suggestions ilspeuvent le faire aux membres du comitépermanent de professionnalisation.Concernant la problématique, il part duconstat que le contexte actuel et la nou-velle donne politique mettent en avantde nouveaux enjeux pour les orga-nismes de formation.Sophie Etienne a présenté le contenudes journées et le fil conducteur de nosréflexions. Les RIA permettent aux for-mateurs d’échanger autour d’une thé-matique, d’enrichir leurs connaissancesgrâce aux intervenants extérieurs. Ils’agit, ici, d’analyser le rapport entrel’accompagnement social et l’accompa-gnement professionnel, entre l’accom-pagnement global, collectif ou indivi-duel et ce qu’il implique au niveau de la

formation. Elle a présenté le programmede ces deux journées ; Nous avons fait un tour de table desparticipants. Puis nous nous sommesrépartis en deux tables rondes (cf. syn-thèse des tables rondes)

PREMIERS INTERVENANTSNous avons poursuivi notre travail dansles tables rondes.En fin d’après midi, MonsieurNourredine Boubaker (FASILDNational) nous a rejoint, il a été présen-té par Jean Bellanger qui a souligné lerôle des formateurs dans le désenclave-ment des publics qui sont dans la pré-carité et l’exclusion.Monsieur Boubaker nous a dit tout leplaisir qu’il avait a être là.L’appréciation du FASILD est forte sur undes rares réseaux capables de structurerdes associations sur plusieurs régionsreprésentées. Les sujets comme la discrimination,l’identité professionnelle sont loin d’êtreréglés, même au FASILD. L’émergencedes discriminations a permis de mettrele pied dans la fourmilière et de renver-ser ainsi, les perspectives.Il rappelle que le FAS créé en 1958, parle Général de Gaulle est passé pendant55 ans à côté de la question essentiellequ’est la discrimination.Nous exerçons un métier difficile dansune situation particulière, travailler l’ac-compagnement social ou professionnels’inscrit dans un contexte associatifimportant. L’AEFTI est une fédération quia une belle histoire avec des questionsqui viennent se sur ajouter au métierdans un contexte qui touche à l’éthique,au projet associatif qui peuvent être en

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contradiction avec le partenariat et lacommande publique. La relation entreprofessionnels, militants et bénévoles estimportante, il s’agit de savoir commentne pas y perdre son âme ?Certaines questions ont émergé au seindu FASILD : - Comment concilier des actions commel’accompagnement social sans tomberdans l’aménagement de l’exclusion ?- Comment on sert à changer la société ?- Comment les bonnes intentions seconcilient avec les exigences ?- Il est nécessaire d’envisager un traite-ment de l’accès aux droits.- Où commence l’action des associa-tions, où s’arrête-t-elle ?- Quel est le risque de faire à la placedes pouvoirs publics au détriment del’accès aux droits ?Le Fasild est trop souvent perçu commele droit commun des immigrés. On nepeut pas se sortir de cela si l’on n’a pasun travail autour de la recherche dusens. Il faut comprendre les dyna-miques, les contradictions, les injonc-tions paradoxales.Nourredine Boubaker propose deuxaxes de réflexion :- L’émergence des discriminations dansl’espace public français- Partir d’une réflexion sur ce qui est faitaujourd’hui lorsque M. Fillon dit que lapolitique de lutte contre les discrimina-tion ne fonctionne pas, alors mêmequ’on est passé d’une situation où lesdiscriminations étaient taboues à undébut de reconnaissance publique d’unproblème.1. La lutte contre les discriminations,c’est lutter contre l’ineffectivité du droit,c’est lutter pour que l’égalité de traite-ment s’applique, c’est une question de

décalage entre l’égalité de traitement etla réalité. Il faut réfléchir au fait que l’onn’arrive pas à combattre les discrimina-tions.On a assisté à une question récente surles discriminations qui existent depuislongtemps, les immigrés de premièregénération ont toujours été discriminés(même si cela a été occulté).Avec les discriminations, on est amenéles uns et les autres, à repenser totale-ment la politique d’intégration. C’est lemodèle républicain qui est remis encause. Il faut accepter l’idée que les ins-titutions républicaines génèrent de l’in-égalité. Dans le service public de l’em-ploi les discriminations peuvent être nonintentionnelles, pourtant, l’effet sur lesvictimes est le même. Il y a une élucida-tion à faire.2. Jusqu’à maintenant, la situation étaitrelativement confortable, la responsabi-lité de l’immigration était conférée auxseuls immigrés. Aujourd’hui, avec laquestion des discriminations, est portéela responsabilité majeure de la sociétéd’accueil et de ses institutions. Quandon est sur des approches en termes debesoins des migrants pour faciliter l’in-tégration, on est amené à décrire desbesoins spécifiques. Pour les caractéri-ser, on parle de handicap, de manquede déficit… Ce qui caractérise lemigrant ; c’est le manque.On accrédite l’idée que le migrant est

responsable de sa situation. On contri-bue ainsi à stigmatiser une population.La discrimination, c’est la mise enœuvre des représentations alors que leracisme est du registre de l’idéologie.L’action doit être ciblée et surtout decourte durée. Pour le FASILD, on ne peut plus avoir

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d’action d’intégration sans considérerles deux acteurs : publics et sociétéd’accueil. Il faut travailler sur la qualifi-cation des acteurs et la modification desregards.Nous sommes dans un bouleversementde perspective, car, le postulat duFASILD considéré comme le droit com-mun des immigrés. Implique que le droitcommun n’est pas accessible finalementpuisqu’il génère des discriminations. Sion est encore dans le déni par rapportaux discriminations, on ne peut pas lut-ter contre.

Histoire du FAS : une approchepar publicsOrdonnance de 1958 : établissementpublic pour les travailleurs françaismusulmans d’Algérie,Par la suite, on considère qu’il doit tra-vailler pour les migrants. C’est le passa-ge de l’immigration économique (où lespersonnes – hommes seuls- sontaccueillies en foyer) à l’immigrationfamiliale.Le FASTIF est le Fonds d’Action Socialepour les Travailleurs Immigrés et leursFamilles. Abdel Malek Sayad parle dela « reproduction » sur place, c’est-à-dire que les enfants nés en France sonttoujours perçus comme immigrés, lesdésignations « beurs, issus de… »,maintiennent cette mise à l’écart.La loi du 16 novembre 2001 est relati-ve à la discrimination : le FAS se trans-forme en FASILD : Fonds d’Action deSoutien à l’Immigration et à la Luttecontre les Discriminations. C’est la pre-mière fois qu’il na plus une action endirection de publics définis mais c’estune action globale par rapport au phé-nomène de discrimination.

Régulièrement, il y a confusion entreinsertion et lutte contre les discrimina-tions. Ne seraient victimes, que les per-sonnes de faible niveau… Les diplômésde niveau 1 connaissent aujourd’hui, lesmêmes discriminations. Il existe toujoursune propension à vouloir attribuer àl’autre la responsabilité de la discrimi-nation. Il est nécessaire d’arriver à laconclusion que bien plus qu’on ne lepense, dans nos têtes, l’idéologie del’inégalité de la valeur des personnesest ancrée. La hiérarchisation des indivi-dus, la suspicion se perpétue, les jeunessont toujours perçus comme des immi-grés.Il y a pourtant une convergence des dis-cours de Fillion et Chirac sur la volontéd’intégration. Même si l’immigrationvéhicule des fantasmes toujours perçuscomme un fardeau, la France est multi-culturelle, c’est une réalité. Le travailconsiste à imprégner la société françai-se d’une nouvelle réalité.

DÉBAT AVEC LA SALLE :Questions : - Est-ce que le FASILD poursuit son ouver-ture à tous les publics ?- La politique d’intégration en termes dedroit commun n’est pas respectée- Quels sont les éléments déterminantsdans la politique du FAS ?- Est-ce que l’échec du 114 est mobili-sateur ?- Il faudrait plus d’informations sur lesréférentiels liés à l’insertion, de quellemanière cela peut-il se décliner ?- Est-ce que le FAS ne discrimine paslorsqu’il ne travaille qu’avec les publicsimmigrés ?- Comment un organisme de formation

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va pouvoir être légitime s’il demande unfinancement sur l’acceptation d’unecharte ?- Quelle est la traduction de ces orienta-tions dans les orientations du FASILD ?Quelles sont les possibilités de redé-ploiement, les actions financées jus-qu’ici ne le seront plus. La formation lin-guistique ne concernerait plus que lesprimo arrivant ? ceci exclus une partiedu public accueilli dans les AEFTI. Il fautréfléchir à la manière dont cela va setraduire sur le terrain. Il nous faut davan-tage de pistes pour comprendre ce qu’ilse passe et pour s’adapter.

Réponses :Par rapport au FASILD, le champ d’ac-tion du FAS change et s’élargit, lespublics destinataires restent les publicsimmigrés nés à l’étranger.Le FASILD a à la fois une action globale: pour les immigrés et sur la sociétéd’accueil et ses institutions. Le rôle àjouer porte sur la légitimité des publicset sur celle des institutions.Il ne faut pas que les professionnelsinternalisent les compétences, l’exempled’ADECO est un bon exemple de luttecontre les discriminations, c’est ce quedevrait faire l’Education Nationale enayant une formation sur les questionsd’immigration et d’hétérogénéité despublics.Il ne faut pas que les formations soientréservées aux personnes en contact,mais toute l’institution doit être porteuse,(incluse, la hiérarchie).Concernant le 114, le rapport del’IGAS a révélé la limite de la questiondu traitement des plaintes par les institu-tions elles-mêmes.Sur la question de la linguistique, nous

sommes dans une période charnièrepour le FASILD, c’est la concomitancede deux événements : d’une part, l’éva-luation de la politique linguistique duFAS, d’autre part, le gouvernementannonce de nouvelles orientations avecl’accent sur la formation et l’apprentis-sage des langues.Ceci entraîne une gène pour définir lapolitique du FASILD en matière de for-mation linguistique (il faut négocier pourque ce soit acceptable par le gouverne-ment).Les éléments de l’évaluation du C3E ontrévélé une dispersion de la politique etune régionalisation des actions. Malgréle budget élevé, on ne touche qu’unerelativement faible partie de la popula-tion concernée. Il faudrait pouvoir multi-plier le budget par trois.Les fait d’être perçu comme le droit com-mun des immigrés se traduit au niveaudes publics (20 % sont français) ; onmanque la cible. De plus, on a remar-qué que la formation concernant le FLEest d’excellente qualité alors qu’il n’exis-te pratiquement rien pour l’alphabétisa-tion (outils vétustes…), 75 % des actionsfinancées sont des actions de moins de200 heures, mais comparativement aunombre d’heures, l’apprentissage estréel. Il y a souvent une confusion avecl’illettrisme.Comment le FASILD va-t-il se situer ? Il définit un public plus clairement etinterpelle le droit commun.Parallèlement, il va poursuivre son tra-vail autour de la question du droit à lalangue. En effet, le mode d’accès à lalangue est inégalitaire. Le droit à lalangue est perçu comme une possibilité etnon pas comme une obligation d’organi-ser cette formation comme une offre de

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qualité. Le devoir de l’un devient le droitde l’autre et vis et versa.Définir quelles sont les compétences etl’obligation des uns et des autres est unedémarche fondamentale.Le public légitime du FASILD est le suivant :• Primo arrivants• Signataires du contrat d’intégration (pasavant juin 2003)• Personnes en demande de naturalisation(20 % de rejet à cause d’un problème lin-guistique)• Femmes présentes sur le territoire depuis 15ou 20 ans et manifestant le désir d’apprendrela langue.La salle : Les outils concernant l’alpha-bétisation sont manquants, il serait peut-être nécessaire d’envisager de travaillerles méthodes et les formations de forma-teurs à l’Université.Jean Bellanger rappelle que le FASILDest soumis aux pouvoirs publics. On aaujourd’hui une autre conception. Il estnécessaire de travailler ensemble dansune dynamique exposée. Les parte-naires, qui ont une exigence, ont aussifait avancer le FASILD. Dans les orienta-tions nouvelles, en ce qui nous concerne,et en rencontrant les associations qui sedémènent par rapport aux difficultés, ona vu émerger des besoins récents, notam-ment concernant la manière d’être devéritables professionnels. Nous avonsbesoin du FASILD sur ce plan là.De même, à propos du droit à la langue,il est important d’avoir rencontré dansces étapes, différents acteurs. Nousavons cherché des partenaires variés.Aujourd’hui, la réponse est positive à ceniveau là. Il nous manque sans doute desuniversitaires. C’est de cette dynamique,que nous avons à parler les uns et lesautres. C’est l’occasion de capitaliser etd’échanger.

Pour Nourredine Boubaker, lebesoin linguistique est porté par l’asso-ciation, la reconnaissance et la reprise àson compte a été faite par les pouvoirspublics. Vis-à-vis du marché à la concur-rence, nous sommes suffisamment perti-nents pour augmenter nos prix. Le FASILDest prêt à payer plus cher les prestationsd’alphabétisation. L’idée n’est pasd’écarter les partenaires.Kamel Jendoubi : Le FASILD n’est passeulement un partenaire financier, c’estun partenaire tout court. Une rencontresera organisée le 16 janvier avec lesdirecteurs AEFTI et le FASILD. Nous parti-cipons également aux groupes de travaildu FASILD (référentiel FAS-CUEEP et droità la langue). Nous étions les premiers àparler de la discrimination en 1995,notre message était alors isolé. Sur cettequestion, nous n’avons pas beaucoup dedifficultés à l’appréhender d’une manièreéclairante en partenariat. C’est unedémarche dans laquelle nous sommesinscrits avec le FASILD depuis trois ans. Nourredine Boubaker : Notre activitéavec l’AEFTI sur l’insertion et la visibilitéconcernant la discrimination est uneaction qui nous met dans une situationparticulière avec l’obligation d’avoir cetype de réflexion et d’accueillir les com-pétences qui vont avec. Les formationslinguistiques doivent être reconnues autitre de la formation rofessionnelle.L’entreprise doit prendre le relais.

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Le but de ces tables rondes est d’expo-ser, à travers des cas, les différentes pro-blématiques et les institutions en jeu.Nous avons pu discuter autour de diffé-rents types d’accompagnements dansles AEFTI. • En accompagnement interne, il s’agitle plus souvent d’accompagnement enparallèle à la formation, comme sur lesplate-forme linguistiques. Le suivi despersonnes dans le cadre d’une forma-tion linguistique nécessite un accompa-gnement à la fois collectif et individuel.La démarche est volontaire, il s’agit, leplus souvent de co-financements (FSE,DDTEFP, FASILD…). L’approche globaleet individualisée est contractualiséeavec l’organisme de formation (projetcollectif), le contrat pédagogique estinterne.• En accompagnement externe à la for-mation nous avons échangé sur lesCASI (Cellule d’accompagnement socialindividualisé), les Objectifs emploi indi-vidualisé (OEI), sur les objectifs projetindividuel (OPI). Les personnes sontenvoyées par le prescripteur et sont for-cées de suivre la prestation. La contrac-tualisation est imposée, les objectifs sontprécis, les rendez-vous obligatoires. Ilexiste une notion de vérification1. Le lan-gage est différent.Les formes d’accompagnement sont l’en-tretien individuel et les ateliers collectifs,elles concernent l’emploi, la santé, lelogement et le juridique.Les objectifs d’accès à la formation pro-

fessionnelle sont peu précis sauf pourles OEI et OPI, la demande de place-ment est sous-jacente.Sophie Rocourt a présenté le fonction-nement de la CASI de la Marne. Il s’agitd’un financement du Conseil Général,c’est une enveloppe globale pour 25personnes en flux constant. Il est difficilede gérer les entrées et sorties perma-nentes. La personne a droit à six moisd’accompagnement. Les personnes rati-fient par conséquent un contrat RMI : lapersonne vient aux entretiens et s’enga-ge à faire des démarches. Une coordi-nation se met en place à l’AEFTI,chaque semaine, l’équipe se réuni, elleest composée de deux référents, d’unepsychologue et d’une secrétaire. Le réfé-rent travaille également sur d’autres dis-positifs. Ceci lui permet de se ressourceret d’avoir un autre regard sur sonaction. 50% des personnes connaissentun problème d’ordre psychologique,elles sont généralement en très grandedifficulté. Le bilan d’accompagnementse fait en présence de la personne. Ilexiste un bilan de synthèse sur chaqueindividu reçu (diffusé au financeurs et auprescripteur ; c’est un document confi-dentiel). L’AEFTI organise également desateliers collectifs.Le lien avec les partenaires : Leconseiller, chargé de mission fait validerson rapport par la CLI (Cellule localed’insertion), la personne est convoquéeà l’AEFTI. L’Assistante sociale travailleen collaboration avec l’équipe sur les

RESTITUTION DES TABLES RONDES

TABLE RONDE N° 1 :

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questions familiales. La personne metparfois plus d’un mois avant d’arriver àl’AEFTI. L’évaluation se fait en fonctiondu devenir des personnes : emploi, for-mation, COTOREP, entreprises d’inser-tion… (cf. en annexe interne, le docu-ment proposé par l’AEFTI Marne).Patrick Kuciel a présenté son expérienced’accompagnant. Sur la plate forme lin-guistique, les financements sont mul-tiples (DDTE, FAS, FSE), les personnessont dans différentes formations : forma-tion SIFE, FLE réfugiés, RMI, ville deParis (les financeurs sont différents).Leformateur les reçoit en pause et planifieun rendez-vous avec eux, c’est unedémarche volontaire. Les partenariatssont : les agents d’accès aux droit (juri-dique), d’accès à la mutuelle, le secourspopulaire ou le centre d’appui psycho-logique conventionné par la région.Sur 120 personnes inscrites en stages,40 personnes passent en entretien.Les outils utilisés sont : la fiche de liai-son, les orientations, les entretiens, lescomptes rendus synthétiques. (cf. enannexes internes Les documents del’AEFTI Paris).

ELÉMENTS DE SYNTHÈSE :Nous remarquons que, très souvent onpropose un accompagnement profes-sionnel à des personnes qui en sont tropéloignées.L’accompagnement global est uneconstante dans toutes les AEFTI qui tien-nent nécessairement compte du par-cours de leurs stagiaires et ce, depuistoujours.L’accompagnement individuel et collectifsont deux façons de travailler qui s’avè-rent être complémentaires.

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Politique

• Le contrat versl’emploi (ANPE) etle contrat RMI fontque la personnes’épuise dans sonparcours ou estradiée. Les fichiersdonnent une pres-sion supplémentai-re à notre travail• Les pratiquessont différentesd’une région àl’autre.

Institutionnel

• Il existe unmanque de cohé-rence entre lesdifférentes struc-tures.• On travaille àl’économie, onrepère souventune forme declientélisme. Ona l’impressionqu’il y a uneguerre entre lesinstitutions qui separtagent lesclients. • En termes decoût, un forma-teur revient moinscher.• On a du mal àse repérer sur unterritoire, social,formation, entre-prise d’insertion,qui accompagnequi ?• On s’interrogesur la volonté demaintenir les per-sonnes dans leursituation, face àdes blocagesadministratifs.

Contenus et modesopératoires

• La communicationest fondamentale àtous les niveaux. Ilfaut également fairedes passerelles entreles AEFTI. (notam-ment pour diffuserles outils).• Les AEFTI ont tou-jours fait de l’accom-pagnement social,simplement, la dyna-mique est davantagereconnue aujour-d’hui, c’est uneréponse à unedemande transversa-le.• La logique d’indi-vidualisation peutêtre paradoxaleavec la logique deformation.• Les outils de liai-sons sont importants(exemple : fiche deliaison dans lesArdennes, une foispar mois, les diffé-rentes structures seréunissent.

Publics

• Souvent il s’agitde personnes quisont passées parplusieurs mesures.Elles sont morce-lées entre plusieursaccompagne-ments. On faittourner les gens.• Faire porterl’échec sur la per-sonne permetd’éviter la remiseen cause.• Trop de moyenssociaux ne ren-dent-ils pas inopé-rants ces moyens?• Quel peut êtrele positionnementdes AEFTI ?• Il est importantque nous soyonsprésents, les diffé-rents partenairesont des diver-gences d’orienta-tions. • Il est fondamen-tal d’être attentif àla personne pourl’aider à trouversa place. Il fautl’encourager.

Formateurs

• Les formateursont du mal à déli-miter leurs champsd’intervention.• Ils doivent bienconnaître lesréseaux, être poly-valents et travailleren équipe.• Le métier de for-mateur est unmétier impliquant,il faut une part demilitantisme.• Le contrat d’en-gagement pose leformateur dansune situation peuconfortable, sur unrôle qu’on lui faitjouer.• Disposer d’unposte d’accompa-gnant dans unorganisme de for-mation permet àla personne res-source de déchar-ger les autres for-mateurs.• La concertationen équipe estimportante, il fautpouvoir confronternos réflexions.

QUELQUES PROBLÉMATIQUES SOULEVÉES :

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TABLE RONDE N° 2

Synthèse présentée par Patrick Allier :Si les échanges du matin ont été infor-mels, deux points ont été travaillés plusparticulièrement :- L’attention à la stigmatisation despublics.- La nécessaire individualisation de l’ob-jectif.Le travail de l’après-midi s’est porté surles compétences de l’accompagnateur.Il ne faut pas confondre une compéten-ce et une attitude. Nous avons relevéqu’il était important d’être capable detravailler en équipe, d’avoir des compé-tences environnementales, des savoir-faire procéduraux (créer des outilsd’évaluation, de progrès). Le travail enamont est important ; les objectifs sonttrès individualisés.Les pistes de travail suggérées à proposd’une éventuelle convergence sur lesdéficits cognitifs ont pointé le PEI. La personne de la Cellule RMI a suggé-ré que les compétences de l’accompa-gnant sur les dispositifs jeunes pour-raient être valables pour tous lespublics. Dans l’accompagnement, lesformateurs doivent prendre en compteles déséquilibres créés par l’entrée enformation. La personne qui accom-pagne a elle-même besoin d’êtreaccompagnée. Quelque chose s’est misen place à Mâcon sur cette question.Sur des actions partenariales, il y a ana-lyse des pratiques en groupe pour qu’ily ait des repères communs de forma-teurs par rapport aux publics.Il pourrait être intéressant d’analyser

plus en profondeur ce qu’il se passe

dans la relation duale et les effets degroupe. Comment organiser des jonctions danstoutes les prestations ANPE ? Sur lesprestations, nous pensons qu’il est bond’avoir des regroupements (effet miroir).Les organismes de formation sont obli-gés de changer leurs pratiques, les com-pétences des formateurs se renouvellentmais les lieux également sont différents(notamment pour les entretiens indivi-duels). Tout ceci remet en cause cer-taines dispositions au niveau du posi-tionnement des AEFTI.

ELÉMENTS DE DISCUSSION AVEC LA SALLE :• Qu’est-ce qu’on met dans ces regrou-pements en termes de contenus ?• Comment faire prendre en compte auniveau institutionnel, le fait qu’il faudraitévaluer les résultats par le fait que quel-qu’un de déprimé va mieux en groupe.• L’accompagnement est transversal,tout le monde en fait dans une structure,de la secrétaire au directeur. Commentrepérer et faire trouver une place àchaque individu ?• On place systématiquement la per-sonne accompagnée, en victime, et passuffisamment, face à ses droits. • L’originalité des projets de formation,c’est qu’ils fusionnent avec d’autres par-tenaires. • Les associations de formation peuvent-elles s’impliquer dans une lutte d’institu-tion ?• Il faut travailler avec les partenairespour bâtir ensemble. • Les prestations d’accompagnement etleurs financements sont un enjeu pournous. Il nous faut donc un positionne-ment commun sur ces actions. • Quelles sont les limites du renvoi

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d’une structure à l’autre. Les AEFTI doi-vent se positionner sur les contours dece qui est réaliste.• Nous remarquons un glissement denos activités sur l’accompagnement. Ilest nécessaire, sans doute d’aller plusloin à l’échelon fédéral pour pouvoirpeser sur ces champs. La réponse desAEFTI sur l’accompagnement est indis-pensable.• Concernant le cahier des charges ilnous faut y « entrer » et négocier.• Les acteurs ne sont peut-être pas suffi-samment formés par rapport au repéra-ge. Il est nécessaire d’avoir un langagecommun.• Il faut distinguer entre les compé-tences et les attitudes et valoriser tout cequi est de l’ordre du relationnel.(cf. Annexes Internes document del’AEFTI de Mâcon).

LES COMPÉTENCES ET ATTITUDES

DU FORMATEUR EN ACCOMPA-GNEMENT PAR L’AEFTI 71Cette liste de compétences est tirée enmajeure partie d'un travail réalisé auCRDP de Champagne Ardennes par E.Blanchard et D. Duval. Ces compé-tences ou attitudes relèvent pour l'essen-tiel des notions d'empathie et decongruence de Carl Rogers qui a beau-coup travaillé sur l'analyse de la rela-tion d'aide, notamment dans le cadredes psychothérapies. Un passage deson livre, "Le développement de la per-sonne" (ed. Dunod, 1996) éclaire ceque l'on a appelé l'empathie :"Nous savons que si le thérapeuteadopte intérieurement vis à vis de sonclient une attitude de profond respect,

d'acceptation totale du client tel qu'ilest, et de confiance dans les capacitéspotentielles du client à résoudre sespropres problèmes ; que si ces attitudessont imprégnées de chaleur suffisantepour les transformer en une sympathieou affection profonde pour la personnedans son essence ; que si un niveau decommunication est atteint où le clientpuisse commencer à percevoir que lethérapeute comprend les sentimentsqu'il éprouve et les accepte en profon-deur, alors nous pouvons être certainsque le processus est déjà en marche."Mais pour que cette attitude du théra-peute, ou de l'aidant quel qu'il soit, puis-se se mettre en place, il faut que celui-cisoit "congruent", c'est à dire conscient deses propres sentiments et capable nonseulement de les accepter mais aussi depermettre à l'autre de s'en rendre comp-te. Il est alors sincère, c'est à direcapable de reconnaître et d'exprimer sespropres sentiments, même négatifs, sansen faire une menace pour l'autre. Celaimplique que l'aidant soit assez fort dansson indépendance pour exister en dehorsde la personne aidée tout en acceptantd'éprouver de l'intérêt pour lui. L'aidantaccepte l'autre tel qu'il est, lui permettantainsi d'être, lui aussi, indépendant, d'êtrelui-même, sans pour autant le figer dansle temps, avec ses potentialités qui peu-vent se développer et évoluer. Quatre mots bien courants résumentassez fidèlement ces notions utiles à larelation d'aide : écoute, chaleur, res-pect, sincérité. Que l'un manque et toutest à refaire ...a) Compétences psychosociales :- Donner de l'estime :Faire preuve de "considération" à l'égardde chaque stagiaire, lui montrer qu'on le

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considère comme un interlocuteur valable,qu'on le reconnaît, en tant que personne.- Donner du cadre et donner du sens :Poser les principes de fonctionnementdu groupe à l'intérieur du dispositif etpréciser le sens des modalités pres-crites.- Donner du temps :Accepter que le cheminement personneld'un jeune puisse être lent et non linéai-re (faits d'avancées et de reculs) et fixermalgré tout des échéanciers sans queceux-ci deviennent des facteurs de stresspour le jeune ou pour le formateur.- Etre authentique :Etre soi-même et non jouer un rôle. Agiren accord avec les idées, les principesqu'on énonce (congruence), sachantque tout discours nécessite parfois cer-taines précautions.Etre un modèle à la fois "vivant" et

"humain" :Appliquer à soi-même les règles quel'on exige des autres et être capable dereconnaître que l'on s'est trompé, quel'on a eu tort.- Avoir une écoute constructive :Accepter d'entendre ce que dit le jeune(empathie) tout en restant à la bonnedistance. Ne pas résoudre son problè-me à sa place et ne pas avoir avec luiune relation d'exclusivité, mais savoirl'envoyer vers d'autres (relais) quandc'est nécessaire (et possible..!).- Prendre en compte "l'affectif" :S'efforcer de débusquer la part de l'af-fectif dans les blocages cognitifs.- Mettre (remettre) les personnes enconfiance :Les amener à dépasser leur passé, leurfaire reconnaître leurs acquis ainsi queleurs capacités à apprendre et à pro-gresser.

- Etre capable de dissocier la situationde l'individu :- Savoir recevoir et travailler lesdemandes :Etre capable d'entendre les demandesexplicites ou implicites des jeunes et lesaider à clarifier la nature de leur(s)besoin(s).- Faire face au verbal négatif : grossiè-reté, injures, agressivité :Etre capable de les recevoir, (ce qui nesignifie pas les approuver), et les traiterconstructivement.- Utiliser le groupe comme une ressour-ce :Favoriser la cohésion du groupe poursusciter le plus d'interactions possiblesentre les jeunes et faciliter ainsi le déve-loppement personnel de chacun.- Etre équitable :Manifester à tous le même intérêt et lamême bienveillance, avoir la même dis-ponibilité pour tous.b) Compétences (psycho) péda-gogiques :- Etre clair sur les objectifs, les proces-sus, les productions attendues :Donner du cadre et donner du sens autravail et à la formation proposée dansle dispositif, établir une alliance de tra-vail, un contrat de collaboration.- Accepter de ne pas être toujours dansla maîtrise :Accepter de ne pas (tout) savoir, de nepas avoir de réponse à tout mais ame-ner le jeune à trouver la (une) réponse.- Etre souple sur les approches :Ne pas imposer un modèle pédagogiqueexclusif mais tenir compte des stratégiesdes apprenants et utiliser les diversesapproches existantes.- Avoir des exigences :Avoir une exigence de progrès et fixer

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des buts parce qu'on croit les jeunescapables d'évoluer, de se développer (enplaçant, toutefois, la barre dans la zoneoptimale de développement de chacunau moment donné) et évaluer les travauxeffectués.- Conférer à l'erreur un statut positif :Eriger l'erreur, aux yeux des jeunes,comme un facteur de progrès et noncomme une source de honte.- Capacité à travailler en équipe : ce quipermet de multiplier les points de vue surl’autre, donc, d’en accepter la subjectivi-té.- Compétences environnementales :Mise en relation avec les partenaires, tra-vail en réseau.- Savoir – faire procéduraux :Evaluation des progrès, mise en placed’outils.- Ne pas s'impliquer exagérément :Ne pas agir en "sauveur" admettre leséchecs et faire confiance aux jeunes pourles dépasser.- Appliquer à soi-même les règles que l'onexige des autres :Etre capable de reconnaître que l'on s'esttrompé, que l'on a eu tort.- Avoir une vision globale de la personne :Prendre en compte son état de dévelop-pement à la fois physiologique, affectif,social, cognitif.c) Compétences (psycho) affec-tives :- Se libérer du regard des autres :Assumer le bruit, les manifestations(diverses) spontanées des jeunes dugroupe, qui peuvent être mal perçuespar les autres formateurs ; ne pasrechercher leur approbation systéma-tique.- Etre en contact avec soi-même :Etre en contact avec sa subjectivité, son

intériorité et avoir conscience de seszones d'ombre (peur, points de fragili-té…).- Prise en compte des éventuels déséqui-libres que peut créer l’entrée en forma-tion (regard des autres, famille, etc.…)

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LES DEUX TYPES D’ACCOMPAGNEMENT

Schéma de principe d’unaccompagnement collectif

Schéma de principe d’un accompagnement individuel

A PARTIR DES DEUX SCHÉMAS DE PRINCIPE D’UN ACCOMPAGNEMENT COLLECTIF ET D’UN

ACCOMPAGNEMENT INDIVIDUEL, NOUS AVONS PU CONSTATER.

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A – Dans une formation, c’està dire en parallèle avec desmodules (TRE, ARE, Communication,Alternance etc.)

On est là dans le volontariat, la per-sonne peut refuser toute forme d’ac-compagnement.S’il existe, c’est au travers d’un contratpédagogique. L’accompagnementsera individualisé et indissociable dela formation : c’est une action globale.L’effet miroir du groupe, la dynamiqueenclenchée sont des appuis pouratteindre les objectifs individuels oucollectifs fixés. De plus, les formateurstravaillent en équipe, de façon trans-versale, renforçant ainsi leurs actionsindividuelles et donnant plus de sens àla formation.B – Dans une prestation exter-ne (ANPE ou autre)La personne est dans l’obligation desuivre cette prestation, avec sanctionsà la clé si elle ne le fait pas. La per-sonne devient cliente de l’organismede formation. L’accompagnement estforcé. La relation duale, dans ce cas,s’établit sur de mauvaises bases, pardelà la signification « économique »du renforcement des prestations indi-viduelles.En effet, 15 prestations d’accompa-gnement dans l’emploi sont beau-coup moins chères pour l’Etat qu’unstage SIFE ayant comme objectifl’emploi pour un résultat identique,puisque le qualitatif n’est absolument

pas pris en compte dans le bilan etque seul le taux de placement vauten terme d’évaluation.Mais si l’on se penche sur la presta-tion d’accompagnement individuelen terme qualitatif, on voit bien l’ap-pauvrissement de la relation.Il convient donc pour des prestationshabituellement individuelles, de fairereconnaître par les financeurs lavaleur qualitative de la dynamiquedu groupe et donc d’inclure ou depermettre des plages de regroupe-ment.

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En 1993, la première Boutique ClubEmploi s'est créée avec pour objec-tifs de changer la perception du chô-mage et de développer des pra-tiques diversifiées (techniques derecherche d'empli, mais aussi mobi-lisation des personnes et actions col-lectives) en vue de combiner déve-loppement local, insertion et cohé-sion sociale.Les succès et les résultats positifs desBoutiques Club Emploi reposent surdes critères déontologiques et péda-gogiques suivants qu’il est nécessai-re de respecter :• Un lieu convivial ouvert à tous sansdistinctions,• Un espace au milieu de la ville,• Une vitrine et l’architecture d’uneboutique,

• Des activités bien identifiées,• La prédominance d’un travail encollectif,• Une équipe d’animation restreinte,• La gratuité des services,• La qualification du personnel(selon les principes et conditionsfixés par La Boucle ),• Des activités concrètes amenant àune réflexion politique,• Une implantation locale avec laparticipation des autres acteurs,• Des sources de financements mul-tiples.

INTERVENTION DE

M. THIERRY BENOÎTLes propos ont été recueillis par l’AEFTI lors de la RIA, la transcription de l’oral àl’écrit peut impliquer quelques fautes de sens, pour plus d’objectivité, nous vousengageons à lire l’ouvrage de Monsieur Benoît2Secrétaire général de la Boucle (association des Boutiques Club Emploi) créée enjanvier 1994 suite à une première boutique en Mars 1993.

LES BOUTIQUES CLUB EMPLOI

BOUCLE

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LES BOUTIQUES CLUB EMPLOI PROPOSENT

PLUSIEURS SERVICES :

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Les Boutiques sont des associations loi1901 dont les financements permettentl’autonomie : 1/3 par les collectivitéslocales, 1/3 par l’Etat, 1/3 par lesentreprises sous forme de sponsoring.Certains bénévoles viennent spontané-ment proposer leurs services.Il existe actuellement 17 boutiques enFrance et à l’Etranger. LA BOUCLE neva pas au devant des projets. Il estnécessaire que les gens investissentlocalement. Les demandes sont diverses(chômeurs, municipalités, associationsd’insertion, chambre de commerce…).LES AUTRES ACTIVITES de LABOUCLE :L’égalité des chances entre lesfemmes et les hommes :

LA BOUCLE assure l’assistance techniqueet la coordination auprès du Préfet deRégion d’Ile-de-France et de laDélégation Régionale aux Droits desFemmes et à l’Egalité du réseau AVEC(Acteurs Actrices Volontaristes pourl’Egalité des Chances entre les Femmes etles Hommes).Ce réseau s’adresse aux fonctionnairesdes différents services de l’Etat ? Danschaque service, un correspondant(e) àl’égalité des chances entre les femmes etles hommes a été nommé(e) s. LABOUCLE assure la formation, la sensibili-sation et l’information de ce réseau danschaque département.C’est aussi la création d’outils pédago-giques et un magazine d’information Les ATELIERS du CHANGEMENT :C’est un travail en concertation avec unBiologiste, (Labori) sur des axes différents.L’idée de départ est de travailler, avec desentreprises (comme le CNASEA).

Les relatives statistiques du chô-mage :Quelques exemples :Pour une population de 15 millionsd’habitants, les Pays Bas comptabilisent180000 chômeurs mais 950 000 han-dicapés. Tout dépend du regard quel’on porte. Ici, la notion « d’handicapésocial » existe et permet aux personnesde toucher une rémunération. Sur le taux d’activité des femmes : laFrance comptabilise 79 % de femmesen activité, les Pays-Bas : 55 %, (lesenfants restent plus longtemps à la mai-son). 25 % des femmes ne se présententdonc pas sur le marché de l’emploi.A Londres, un enfant sur deux vit en des-sous du seuil de pauvreté.Aux USA, on compte 6% de chômeurs

seulement. Pour les compter, on fait unsondage téléphonique en posant lesquestions suivantes :

• Est-ce que vous avez travaillé pendantune heure dans la semaine précédente ?• Est-ce que vous cherchez activementun emploi ?• Est-ce que vous avec des contraintes ?La population carcérale est de 3%, onne peut pas, pourtant, dire qu’ils ne tra-vaillent pas, même s’ils ne reçoivent que20% du salaire minimum pour un véri-table travail fourni. Il existe d’ailleursune industrie pénitentiaire (taux d’occu-pation du soir : 100 %) Conceptualisation :Que signifie l’emploi ? Qu’est-ce qui s’yrattache. Il existe actuellement de pro-fondes mutations culturelles sur le sujet.La période de plein emploi s’éloigne.On arrive à plus de flexibilité, maislaquelle ? Et avec quelle protectionsociale ?

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Il vaut certainement mieux parler de «non emploi » que de « chômage ».Dans les autres langues européennes, iln’y a pas de mot spécifique pour cela(notion par contraire).Le mot «chômage» vient du latin et signi-fie ; se reposer au soleil ou encore : êtredans le coma…et le mot « travail » signi-fie étymologiquement «torture».Le concept de chômage est récent.L’invention du chômage date de 1880.Lors d ‘un recensement, le fondateur desstatistiques, se posait une question sur leclassement des salariés qui à l’époque,devenaient de plus en plus sédentaires.Néanmoins, Il restait de nombreusespersonnes qui travaillaient à la tâche(dans quelle case les mettre ?). Quandelles ne travaillaient pas, elles disaientque leur journée était « chômée ». Enréférence, on utilisa cette dénominationde « chômeurs ».L’ancêtre de l’ANPE est née à Marseilleen 1904, c’était alors un bureau de pré-voyance pour aider les gens à trouverun emploi.Le préambule de notre constitution de1944 puis 1957 indique que l’Etat doitsubvenir au besoin de toute personnesans emploi. Les relations de l’Etat en France vis-à-visdu travail, de l’emploi et donc du chô-mage est très spécifique. Nous sommesun des pays qui a le plus de mesurespour l’insertion sociale et professionnel-le. Dans de nombreux autres pays, lesrelations employeur/employé ne sontpas aussi ponctuées par les interven-tions de l’Etat.Représentations :Les représentations sur l’emploi à pleintemps demeurent et pourtant, tout lemonde sait que les CDD sont plus nom-

breux que les CDI. On n’est plus dansles emplois à vie. Qu’est-ce alors qu’uneorientation réussie ?Il faut considérer l’emploi par rapport àce qu’il apporte : gagner sa vie, donnerdu sens à ce que l’on fait, la création derelations sociales, un lien avec l’exté-rieur.Le travail : on est toujours en train detravailler lorsque nous sommes en acti-vité, par exemple au niveau biologique.L’emploi est une autre notion.Le travail a toujours été lié à la notionde temps ; plus on a fractionné letemps, plus il devait être productif etintense. Au moyen âge, les bénédictins ont étéles premiers à rythmer et fractionner letemps avec les cloches pour les vêpres,l’angélus etc. les paysans avaient alorsun repère. Depuis la création de l’horlo-ge, on ne peut plus rien ouvrir sansavoir l’indication de l’heure : en voiture,en ouvrant l’ordinateur, etc. On nousrappelle sans cesse que le temps doitêtre productif, même en vacances.Nous avons besoin d’un emploi dutemps structuré. Le contraire du mot «libre », c’est certainement désormais «occupé ». On passe notre temps à direaux autres que l’on n’a pas le temps. Cequi nous relie à la société et aux autresest cette illusion d’occupation. Plus onest occupé, plus on est considéré. Ainsi,lorsque l’on fait attendre quelqu’un onlui vole son temps en niant son existen-ce, il en est de même pour le chômeurque l’on fait attendre. C’est cette décon-sidération dont souffrent le plus les chô-meurs.Le chômage au niveau des jeunes :On a de plus en plus de mal à com-prendre comment les jeunes se situent

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face à l’emploi. Ceux qui ont 20 ansmaintenant ont toujours vécu dans cetteambiance de précarité et de chômage ;ils sont d’autre part dans une société deconsommation qu’ils ne contestent pas,ils vivent aussi dans un zapping perma-nent et restent plus longtemps chez lesparents. Ils appréhendent cette mutationculturelle par rapport à l’emploi, sanss’en rendre compte. Il passent d’uneactivité à l’autre (ce qui ne veut pas direqu’ils ne travaillent pas). Ils ne croientpas à une entreprise qui les garderaittoute leur vie, ni à la promotion. . Les18-20 ans ont une appréhension du tra-vail différente de celles de leurs parentset grands-parents. Structurellement, il y a des questions àse poser car nous sommes encore biensouvent sur des représentations dépas-sées.Historique : Il est intéressant de comprendre com-ment les mesures mises en place depuisplusieurs années ont permis l’intériorisa-tion d’un « handicap » par les chô-meurs. On a accumulé des dispositifs, desmesures et des outils pédagogiques. Lespremières personnes pour lesquelles ona mis en place des dispositifs étaient lesimmigrés. On a fait de l’alphabétisationdans les bidonvilles etc. (souventc’étaient des associations d’obédiencereligieuse qui intervenaient). En 1967, Chirac crée l’ANPE (300 000chômeurs) ceux qui étaient au chômageétaient alors considérés comme desmarginaux, il n’y avait pas encorebeaucoup de femmes (rappelons que cen’est qu’en 1965 qu’elles peuvent tra-vailler sans demander l’autorisation àleur mari).

1970, création d’associations comme leCLAP, l’AEFTI, les collectifs. Les valeursvéhiculées dans l’alphabétisation évo-luent vers la conscientisation politiquede Paolo Freire. (Les deux types d’asso-ciations sont restés).1971 : loi sur la formation continue, laFrance est l’un des premiers pays à lefaire.1974 : Giscard, Président, choc pétro-lier, robotisation au niveau des grandesindustries automobiles (on compte unmillion de chômeur), première formationdes immigrés chômeurs (exemple :talbo, etc.), pour une adaptation auxnouveaux outils. On veut rendre les per-sonnes plus productives. Le FAS metdonc en place la préformation (cursusalpha, préformation, AFPA). Les outilspédagogiques utilisés sont basés sur legestuel.1977 : premiers stages pour les jeunes16-18 ans (stages Barre), les finance-ments sont assez conséquents, lesstages durent de 6 mois à un an.1981 : Election de Mitterrand, créationdes missions locales.1982-1983 : d’autres outils pédago-giques apparaissent, on organise l’al-ternance.Le chômage augmente toujours, on sedit que c’est au niveau cognitif que çase passe ; on sort de nouveaux outils :ARL, activologue, PEI, Tanagra etc.En 1984 : Laurent Fabius est PremierMinistre, on met en place les TUC (tra-vaux d’utilité collective), 1986 : Chirac devient Premier Ministre,on donne plus d’argent pour les entre-prises à travers la baisse des charges,c’est aussi la naissance des contrats enalternance.Le chômage augmente encore…et on se

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dit que les chômeurs ne savent pas cequ’ils veulent faire ; on met alors enplace les dispositifs d’orientation, bilansde compétence, etc.En 1988, Mitterrand est de nouveauélu, c’est la reconnaissance implicite duchômage, le RMI est un droit. On crééles CIF, l’objectif n’est pas directementl’emploi mais la qualification.Puis on considère que chaque individuest unique, et qu’il faut individualiser.L’individualisation a entraîné une certai-ne médicalisation et psychologisationdu chômage en chargeant le chômeurd’ « handicaps ». Le chômeur se retrou-ve dans une situation où il est seul faceà un expert.Ensuite, on se dit que les chômeurs nesavent pas comment chercher unemploi, c’est la création des TRE, desstages Paque, Trace. Le glissement dudiscours, le report sur l’autre, la catégo-risation, a stigmatisé une population. Ilfaut noter que tous ces critères corres-pondent à des personnes à la marge(vieux, jeunes, femmes isolées, en diffi-culté, sans papier, sans logement, sansemploi).Les personnes face au chômageLe regard institutionnel et celui desautres change au fur et à mesure.Quand le chômage dure, les autres sedemandent si la personne n’est pas fai-néante ou malade.Les différentes phases du chômage :• Dans la première phase on observeun déni : « le licenciement, ça m’arran-ge, je vais retaper ma maison », • Dans la deuxième phase : la colèreanti-institutionnelle (C’est une porteouverte au Front National).• La troisième phase peut se passer endeux temps, dans un premier temps on

fait du marchandage pour montrer qu’onn’est pas fainéant, on accepte n’importequoi, dans le deuxième temps, on dépri-me et l’on peut aller vers l’autodestruc-tion, la séparation, l’alcool3…. • Dans la quatrième phase, c’est le «chômage créatif », après 3 ou 5 ans dechômage, les gens se lancent dans desboulots qu’ils avaient envie de faire.La première souffrance, c’est la déconsi-dération institutionnelle et sociale du faitd’être sans emploi, on nie l’existence dela compétence professionnelle antérieu-re de la personne (on nie la personne).L’acteur se retrouve face à un mur entresa propre institution et le public. Il saitqu’il n’y a pas assez d’emploi pour toutle monde, mais il met en place des outilsproposés par l’institution. L’acteur doitlégitimer son travail, il est dans un posi-tionnement impossible entre la personneet son institution. Entre l’individu privé(affectif), professionnel (qui met enplace des choses) et le citoyen, on oscil-le sans arrêt sur la manière d’agir et enfonction des moments, on est l’un oul’autre. Pour les trois acteurs, il y a troisattitudes possibles :L’actif (« je bosse, je bosse, je bosse, jesuis partout »),Le Normopathe ; bon citoyen, bon pèrede famille, mais qui applique la loi.Le compassionniste : en pleine souffran-ce avec la personne.Par rapport à ça, il n’y a pas de solu-tion, il faut s’en rendre compte quandon est dans un type d’attitude et êtreplus clair. C’est une prise de consciencepolitique par rapport au travail. A unmoment donné, il faut trouver un res-ponsable, un bouc émissaire et le chô-meur apparaît comme le responsableidéal.

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Positionnement d’une associationIl faut résolument voir les institutionnels

comme des partenaires et, à ce titre,nous avons droit à autant de considéra-tion que d’autres experts4.Pour une association, il ne faut pas res-ter dans le moule institutionnel, il fautcréer un « rapport de force ».Dans une action de terrain, nous devonsconsidérer trois axes :• 1/3 de pédagogie et de compétencesprofessionnelles• 1/3 de financement• 1/3 de formalisation, de communica-tion.La formalisation fait partie de notre tra-vail. Lorsque l’on a une revue, on adavantage de crédibilité vis-à-vis desautres. La sacralisation de l’écrit, del’image est fondamentale.

DÉBAT :Question : Est-ce que la mise en placedes boutiques n’est pas encore uneintervention sur la méthode alors qu’elleest présentée comme inefficace ?Réponse : Par rapport aux réseaux desoutien, il n’y a pas de méthode maisplutôt une démarche pédagogique. Lesboutiques ont 4 activités. Ce qui impor-te, c’est la démarche, inévitablement,cela attire beaucoup de gens pour desactions concrètes. On peut avoir unquestionnement politique au sens large.Lier les pratiques et la théorie, c’est toutela difficulté, il faut être autant acteur quechercheur à l’affût, brasser des idées etcréer des réseaux autres. On pourraalors changer quelques petites choses(on travaille avec droit devant, sanspapiers, théâtre forum, …), on arrive au

bout d’une pratique politique.Par rapport à la conscience collective,les échanges sont importants, maiscréer simplement des lieux de parolesans action ne sert à rien.Question : L’accompagnement dans lafamille est parfois inexistant entre unjeune universitaire et son père.Réponse : Les gens sont de plus en plusindividualistes, on est dans la « lutte desplaces ».C’est du chacun pour soi, l’individucomprend de moins en moins la société,l’espace temps, les valeurs tradition-nelles, est-ce bien, comment se ques-tionner sur tout ça ? Il faut prendre letemps d’en débattre sans traduction.Trop souvent, on est formaté par lesmédias et au niveau du vocabulaire. Ilest nécessaire de parler plus simple-ment, d’échanger.Question : Le vocabulaire médical esttrès présent, mais également le vocabu-laire militaire, ceci soulève des pro-blèmes qui nous apparaissent commedes montagnes. Comment faire ?Premièrement, on a besoin de pensernotre action (pas seulement la théorie),il faut du temps et des moyens, chercherun réseau pour aider à penser. De quel-le pensée avons-nous besoin, nous lesacteurs ? Politique, philosophique,sociale, technique… ?Réponse : Nous n’avons que peu detemps pour lire, on est toujours portévers l’urgence, on n’arrive pas à amé-nager les urgences pour penser, on aparfois l’impression que l’on perd notretemps (si on échange, on veut systéma-tiquement des résultats).L’idée du changement est la deuxièmeidée importante. On a la convictionqu’on change quelque chose, qu’on

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agit sur le réel. On a aussi l’impressionque lorsque l’on centre sur le public, onoublie l’environnement.Nous avons intériorisé une incapacité àsavoir comment on fait pour changerdes habitudes dont on sait qu’elles sontà la source de problèmes. Il est néces-saire d’agir sur l’institutionnel. C’esténorme pour une association, on n’arri-ve pas à visualiser les petits pas à faire.Question : On a une responsabilitéénorme sur le dos. On sait qu’au niveaude l’Europe, tous les financements soustendent l’idée qu’il faut modifier les sys-tèmes dans un sens plus libéral et trans-national et selon des critères transnatio-naux.Comment une structure, un groupe, àpartir de ce qu’ils font peuvent agir surle système ?Réponse : Le premier travail à faire estau niveau de l’information. Cela fait 30ans que l’on parle de la pensée globa-le, de la complexité, de l’analyse systé-mique. « J’ai le droit de parler de cer-tains domaines, parce que je suiscitoyen », cette pensée doit s’appuyersur des informations précises.On manque de traduction politique. Ondoit s’autoriser le droit à produire dusens.L’idée de vigilance, d’alerte, doit fairepartie de notre travail.Il faut oser dire qu’on n’est pas d’ac-

cord, il faut aussi dire pourquoi.On est pris par l’obligation de résultats,c’est dommage, pour une associationde ne pas pouvoir débattre sur dessujets s’il n’y a pas de résultat précis.L’idée de modifier le système impliquequ’il faille utiliser tous les contourne-ments possibles, les failles du système.Question : Si l’on se retire du FSE, il nerestera que de grosses associations, quevont-elles véhiculer ?Ils sont en manque d’idées, si on se metdans le moule, on reproduit le moule.On va vers la marchandisation desassociations. Est-ce qu’un organismecomme l’AEFTI bascule simplement surle professionnalisme ou est-ce que l’onagit en termes d’objectifs sociaux. Ilexiste sans doute une instabilité et unedifficulté pour les organismes d’insertionde mélanger les registres. On est instru-mentalisé par le financement, il y a unrisque de perdre du sens. Nous sommesen pleine mutation.Tout dépend de l’objectif, il existe desentreprises plus associatives que lesassociations. Ce sont les individus quifont les structures et non pas l’inverse.

Notes

1 (Une obligation de résultats)2 Thierry Benoît : Parle-moi de l’emploi. D’une nécessaire réflexion sur le chômage à des expériences pra-tiques pour l’emploi. Paris L’harmattan 2001 collection : questions contemporaines. 347 Pages.3 La surmortalité est trois fois supérieure chez un chômeur que chez un actif et deux fois chez les femmes.La femme gère souvent la honte et le porte monnaie.4 Nous sommes un des derniers remparts depuis le 21 avril.

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ACCOMPAGNEMENT PSYCHOLOGIQUE

EXEMPLE D’UNE DÉMARCHE D’ACCOMPA-GNEMENT À MÂCON

Financé par le Conseil Régional deBourgogne, le dispositif jeune de 16 à25 ans, permettant un travail sur le pro-jet professionnel, fonctionne depuis1997 sur le bassin d'emploi de Mâcon.Cette action est partenariale (3 orga-nismes travaillent sur une plateforme).L'action est à entrées et sorties caden-cées et avec 4 parcours possibles.Une référente réalise un accompagne-ment individuel tout au long de l'action.Le groupe des formateurs se réunit avecla référente tous les 15 jours.Constat : Dans cette population, certains jeunesn'ont pas d'autres difficultés que den'avoir pu bénéficier d'un contrat de tra-vail et d'une entrée dans la vie active. Ilse peut néanmoins, qu'une remise àniveau soit nécessaire ; qu'un chômagepersistant ait pu les atteindre et nécessi-te, par conséquent, des temps de remiseen confiance, de "consolidation".D'autres jeunes sont plus "déstructurés",ils ont un niveau scolaire faible et cumu-lent fréquemment des difficultés person-nelles, sociales, psychologiques ou desanté.

Solutions :Pour certains problèmes d'ordre social(logement, argent, mobilité, etc.…), lepartenariat avec la Mission Localeet/ou le secteur social (ASI, CHRS,CCAS, CMS…) est suffisant pourqu'une mise en relation suffise.Soutien psychologique :Pour les autres problèmes, des entre-tiens individuels de soutien sontconduits. Entretiens réguliers tout aulong du parcours ou à la demande (soitdes formateurs, soit des stagiaires).Le but de ces entretiens est d'accompa-gner ce parcours et de permettre auxindividus de se maintenir, malgré tout,dans une dynamique d'insertion socio-professionnelle, en reprenant les diffi-cultés rencontrées ou révélées dans lecadre du stage.Ces moments d'écoute ou d'échangesproposés (dans le cadre de la forma-tion) expriment notre volonté de prendreen compte le mal être et la souffrancepsychique subie par certains.Il ne s'agit pas de transformer le cadrede la formation en un cadre thérapeu-tique, mais de prendre en compte lesréalités des personnes reçues et des'adapter à celles-ci dans nos réponsesd'insertion - formation.

FORMALISATION ET ANALYSE D’EXPÉRIENCES

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Cette souffrance psychique a souvent étérelevée en tant qu'hypothèse expliquanten partie un échec formatif. Donnons-nousles moyens de lever cette hypothèse.Les financeurs traditionnels de la formationprofessionnelle ne prennent pas en comp-te dans les budgets attribués, la prise encharge psychologique nécessaire d'unpublic de plus en plus fragilisé, voire"déconnecté" (difficulté à assumer uncontrat, à se projeter dans un projet pro-fessionnel, à participer à l'activité sociale,culturelle, économique…). Il faut bienpourtant, si l'on veut limiter et ne pasreproduire certains processus d'exclusion,s'interroger sur la manière d'accueillir etd'accompagner chaque jeune vers uneinscription sociale et professionnelle, dansun cadre qui se situe bien dans une dyna-mique formative.Organisation :1/ les entretiens de régulation du groupesont conduits par un psychologue et ontlieu une fois par semaine pendant 2 H.2/ Les entretiens individuels de soutien ontlieu à la demande des jeunes, ils sont fixésaprès les heures de formation, 2H parsemaine sont disponibles.Le travail du psychologue devra s'articuleravec les équipes du Centre Médico-Psychologiques. Nous constatons en effetque les stagiaires ont besoin d'un tempsde confiance et d'élaboration avant de serendre dans une structure de soin et depouvoir suivre un travail thérapeutique.Bien souvent, ils s'y rendent une fois puisabandonnent.3/ Les réunions d'analyse de la pratique,sont mises en place, à raison de 2H/troissemaines auprès de l'équipe d'interve-nants sur les parcours de formation desti-nés aux publics difficiles.

CELLULE D’APPUI SOCIAL INDIVIDUALI-SÉ DANS LA MARNE

• La procédure de prescriptionLes prescripteurs, chargés de mission,

assistantes sociales repèrent et oriententles bénéficiaires vers la prestation CASI,ce qui se traduit par la signature d’uncontrat d’insertion de 3 mois contrac-tualisant la présence du bénéficiaireaux convocations CASI.Chaque chargé de mission ou assistan-

te sociale prend contact avec la CASIpour transmettre les coordonnées desbénéficiaires.La CASI propose aux bénéficiaires un

premier entretien d’investigation, lieu etmoment privilégiés de connaissancesdes interlocuteurs et de la notion d’ac-compagnement où sont repéréesquelques pistes de travail. Un laps de temps est laissé (8 jours) au

bénéficiaire pour réfléchir à cet entre-tien.Un deuxième entretien définit les objec-tifs énoncés que souhaite atteindre lebénéficiaire et l’engage par la signatured’un contrat d’insertion de 6 mois danscet accompagnement. Chaque prescrip-teur est informé de la participation dubénéficiaire à la prestation CASI.

Ces deux premiers entretiens sontmenés de concert par une référente etune psychologue.• Le fondement de l’accompagnementdes bénéficiairesLe dispositif est suffisamment souplepour permettre de s’adapter auxbesoins et aux objectifs de la personne. Le bénéficiaire peut être reçu par le

binôme référente psychologue, par la

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psychologue, par la référente avec untemps pour chaque action et un rythmepersonnalisé.Chaque bénéficiaire est accompagné

de façon individuelle, afin de personna-liser un suivi continu. Nous veillons àune bonne identification des interve-nants, des lieux et des compétences parles personnes accompagnées. La réfé-rente est la personne plus spécialiséepour suivre le bénéficiaire au niveau del’emploi, du logement, du juridique etdu social. Elle se place comme le facili-tateur, le lien avec l’environnement de lapersonne. La psychologue est chargéedu soutien psychologique, mais aussi del’orientation. Elle se positionne commele lien avec la personne elle-même.Nous coordonnons nos actions lors desréunions d’échanges hebdomadairesqui constituent le lien collectif pourchaque intervenant afin de se poser,d’analyser l’accompagné, l’accompa-gnant et l’accompagnement proposé,de concevoir le suivi et d’ajuster nosidées et interventions.Elles permettent également d’organiser

le dispositif : • Réalisation de présynthèse à 3 mois etde synthèse à la sortie de la CASI, • Bilans intermédiaires (prescriptions,personnes engagées …),• Statistiques mensuelles, • Communication sur les échanges avecles interlocuteurs partenariaux.

LE DISPOSITIF CASI REPOSE SUR : • Le soutien à la personne :- Instaurer une relation sécurisante et

renouer des liens solides et stables dansle temps.

- Aider à la reprise de confiance en soiet envers l’autre qu’elle a perdue au fildes interlocuteurs rencontrés, desdémarches, des moments et des lieux devie.- Permettre à la personne de se situer

dans son parcours et d’en comprendreles difficultés.• Un accompagnement global pourprendre en compte les différents aspectsdes difficultés rencontrées (de santé, delogement, familiales…) et pour soutenir,guider ses démarches concrètes(recherche de formation, d’emploi,accès au logement …).• Un appui à l’élaboration d’un projetpour identifier et comprendre les véri-tables freins à l’insertion, pour amorcerl’élaboration de ce projet et sa mise enplace ainsi que pour favoriser un che-minement vers l’autonomie.Le fonctionnement des premiers entre-

tiens sous la forme du binôme permetd’instaurer la confiance réciproquenécessaire à la concrétisation des objec-tifs, c’est en fait le point d’ancrage préa-lable aux différentes démarches à entre-prendre. Une fois cette relation deconfiance installée qui peut prendre par-fois jusqu’à plusieurs semaines, notreobjectif est bien de rendre la personneacteur de son projet c’est-à-dire deman-deuse, désirante, ayant envie de seprendre en charge. Pour atteindre cetobjectif, nous travaillons sur l’appro-priation de solutions possibles entre lapersonne elle-même et l’environnementde l’insertion.Ce qui nous sert de base pour travailleret pour avancer, c’est l’écoute, la com-préhension, les mots. Nous demandonsaux bénéficiaires de s’exprimer naturel-

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lement pour qu’ils se libèrent d’un poidstrop pesant à supporter tout seul et qu’ilsne peuvent dévoiler à leur entourage. Ilsse soulagent d’un vécu ou d’une situa-tion actuelle difficile, douloureuse, quine permettent pas encore pour l’instantd’envisager un avenir.C’est pour cette raison que nous prê-

tons tout particulièrement attention auxmots que nous allons employer pour nepas les frustrer davantage, que nous uti-lisons et reprenons les paroles des béné-ficiaires avec prudence. Les mots sont aussi de bons moyens

pour rentrer dans une dynamique dechangement, opérer des changements.C’est la combinaison de ces deux para-mètres qui permettent d’entamer desdémarches, de rentrer dans une dyna-mique, de s’insérer dans la société pasà pas.LES DIFFÉRENTS CHAMPS DE L’ACCOMPAGNE-MENT :• Bilan / Orientation / Formation /Emploi :Le bénéficiaire ne sait pas toujours ou

ne sait plus vers quel métier se diriger.Dans ce cadre, nous pouvons l’aider à

orienter ses choix envers des métiers enlui proposant de passer des question-naires psychométriques (de personnalitéet/ou d’intérêts professionnels et/oud’aptitudes et/ou de motivation).Cettepremière étape permet au bénéficiairede s’investir dans une démarche actived’orientation professionnelle. Tout ce travail d’identification de son

potentiel et de ses ressources est le filconducteur qui lui permet de se posi-tionner et d’entrer dans une démarcheconcrète de recherche d’emploi.

Pour concrétiser un projet profession-nel, le bénéficiaire peut avoir besoin desuivre une formation qualifiante.Toujours dans une démarche action,nous le guidons dans sa recherche deformation (en repérant les formations etles structures, en se déplaçant pour ren-contrer les interlocuteurs). Elle s’effectueselon l’autonomie de la personne.Nous pouvons aussi avoir recours à

l’évaluation en milieu de travail menéde concert avec l’ANPE, afin de per-mettre au bénéficiaire de découvrir l’em-ploi ciblé, de connaître les entreprisesappropriées et de confirmer le projetprofessionnel.Quand le bénéficiaire a un projet défi-

ni, nous analysons ensemble son par-cours professionnel, faisons émerger etvaloriser ses capacités et compétences ;cette étape indispensable pour construi-re un CV, qui se réalise au rythme dubénéficiaire, peut faire resurgir des évé-nements difficiles et pénibles à expri-mer.Dans la recherche d’emploi, la situationla plus délicate et souvent la plus diffici-lement vécue ou à vivre pour les per-sonnes est l’entretien d’embauche. Nousattachons beaucoup d’importance à lapréparation du bénéficiaire aux ques-tions qui peuvent lui être posées par unemployeur, d’autant plus que certainesquestions peuvent être parfois vécuescomme pénibles et traumatisantes.Nous simulons à plusieurs reprises des

entretiens sous forme de jeux de rôles,jusqu’au moment où nous décelons quele bénéficiaire est prêt pour se présenterdevant un employeur.• Juridique :

La CASI se positionne en tant que

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relais, lien privilégié avec d’autres struc-tures comme Le Mars, le CIDF, les avo-cats en libéral… pour répondre à deslitiges de tout ordre (divorce / garded’enfants / travail …). A la demande etselon les besoins du bénéficiaire, ellepeut se placer comme interlocutrice faci-litant l’accompagnement dans desdémarches et favoriser sa compréhen-sion.• Santé :

Lors des entretiens individuels, noussommes amenées à repérer et à identi-fier pour certains bénéficiaires des diffi-cultés telles qu’elles entravent l’insertionprofessionnelle qui sont de différentsordres : déficiences intellectuelle / men-tale, physique.

Nous répondons à ces troubles demanière différente. Ce peut être :La constitution de dossiers de demandede reconnaissance COTOREP Le suivi médical c’est-à-dire les soins

dentaires, oculaires …Nous accompa-gnons le bénéficiaire dans l’acceptationde cette démarche de soin mais aussidans le suivi de celle-ci (liens avec laCPAM, l’Ecole Dentaire, l’AssistanteSociale, le Chargé de Mission …).• Logement :L’habitation est le repère de la person-

ne. Elle est la structure même de l’indivi-du, s’il n’en bénéficie pas ou s’il a desdifficultés avec, il est déstructuré, il perdses repères.

Les bénéficiaires que nous recevonsvivent parfois difficilement l’accès aulogement et se trouvent dans les situa-tions d’exclusions de ce logement.Certains ont des dettes de loyer, d’élec-tricité, d’eau …. Ils n’ont pas forcément

évoqué ce problème avec leur chargéde mission ou leur assistante sociale.Nous nous plaçons alors comme lerelais vers ces interlocuteurs. D’autres souhaitent changer (quitter unechambre d’hôtel, un foyer, un logementinsalubre) ou s’installer (quitter le domi-cile familial). Notre rôle est de faciliterla mise en relation avec les organismeslogeurs ou les propriétaires privés et deles aider à trouver un hébergement cor-respondant à leurs besoins et à leursmoyens.Dans ce cadre, nous les écoutons, les

conseillons, les aidons à rechercher, àmonter un dossier, à veiller au maintiendes relations et suivons leursdémarches.• Soutien psychologique :Il s’agit de reconnaître et de prendre encompte de la souffrance psychologiquedes bénéficiaires. Basé sur l’écoute, laprise de parole et la reformulation desproblèmes évoqués, il doit débouchersur une prise de conscience des troublespsychologiques ou difficultés actuelle-ment rencontrés par la personne.L’accompagnement dispensé aux per-

sonnes est mis en place de façon trans-versale par le binôme, référente/psy-chologue, voire selon les besoins par lapsychologue lors des entretiens indivi-duels. La relation interpersonnelle, quiamène un apaisement de la personne,s’inscrit dans la durée afin d’apporter àl’autre un soutien qui lui permette d’ac-céder à l’autonomie nécessaire à toutesdémarches, en prêtant une attentionparticulière à ne pas entrer dans un pro-cessus thérapeutique. Celui-ci est assurépar la suite dans une structure adaptéeaux besoins de la personne.

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• L’analyse de la prestationAu total, 104 bénéficiaires sont

envoyées vers cette prestation. 23 ne sesont jamais présentés, 79 (plus 2 nonrmistes) sont reçus ; 58 se sont engagésà être accompagné (73,50%). Commela prestation est à entrées et sorties dif-férenciées, nous observons des fluctua-tions régulières : chaque mois, des per-sonnes intègrent le dispositif, alors qued’autres en sortent.• Le réseau partenarialLe réseau se met en place et se construitau fur et à mesure des besoins, desdemandes des bénéficiaires et des stra-tégies des intervenants.La référente a la charge d’établir et

maintenir un important travail de veillejuridique, médicale et sociale. En conclusionLa prestation CASI est un dispositif quiprend en compte l’ensemble des élé-ments constituant l’individu par un suiviglobal personnalisé.Au travers de l’accompagnement, ellepermet également d’améliorer laconfiance en soi nécessaire à l’autono-misation des démarches que ce soit auniveau professionnel et au niveau per-sonnel.La finalité de la CASI est d’aider la per-sonne à s’aider soi-même.

AEFTI PARIS : ACCOMPAGNE-MENT DANS LE CADRE DE LA FOR-MATION

La personne chargée de l’accompagne-ment et du suivi social du stagiaire apour mission l’écoute, l’accompagne-ment et le suivi des personnes en forma-

tion à l’AEFTI de Paris et sur la plate-forme linguistique professionnelle sou-haitant un appui.La fonction consiste à aider les sta-giaires qui en font la demande, à mettreen place les modalités de résolution deproblèmes qu’ils peuvent rencontrer.Ces problèmes sont d’ordre social, fami-lial, juridique, financier ou liés au loge-ment, à l’éducation des enfants ou enco-re, à la prévention médicale. Cetaccompagnement doit permettre defavoriser le bon déroulement desapprentissages. Il s’agit d’organiser cetappui en relation étroite avec l’équipepédagogique (formateurs, coordina-teurs de la plate-forme) et administrativeainsi qu’avec les partenaires concernés.Les activités s’organisent autour :- du suivi des dossiers individuels pen-dant la formation :- Recueil des demandes lors d’entretiensindividuels,- analyse des situations et propositiond’un mode de résolution, - indentification de la structure ou duréférent concerné, - orientation, - suivi de l’évolution de la situation de lapersonne, - établissement d’un bilan pour chaquedossier- du suivi post-formation des dossiersindividuels o assurer le traitement et le suivi desdemandes des stagiaires au-delà de leurformation pendant un an, - organisation dans les formations desinterventions à caractère collectif o évaluation des demandes indivi-

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duelles pour programmer et organiserdurant les formations, des rencontres àthème avec des intervenants spécialisésou des personnes ressources externes, o mise en place de ces rencontres enétroite relation avec les équipes péda-gogiques et le coordinateur de la plate-forme- rapport avec les partenaires o mise à jour, développement du réseaudes partenaires (institutionnels, sociaux,associatives…), o entretien, renouvellement, extensiondes contacts.Outils : la personne accompagnantecrée, adapte des outils de traitement etde suivi des demandes, réaliser uneanalyse statistique régulière et produitun bilan annuel.

AEFTIS DE SAVOIE :ACCOMPAGNEMENT DESPARCOURS DE FORMATIONET DE REINSERTION PROFES-SIONNELLE DES TRA-VAILLEURS HANDICAPESLe Schéma Régional de la formationprofessionnelle des personnes handica-pées a comme objectif de développerl’accueil des personnes handicapéesdans les organismes de formation de larégion. Pour ce faire, il a demandé auxorganismes sensibilisés à cet accueil deconfier à un de ses membres, la missionde référent et de lui accorder lesmoyens nécessaires.Ce référent bénéficie de journées de for-mation. C’est une personne ressourcequi, au sein de l’organisme est garant

de la qualité de la formation et de l’ac-compagnement des personnes handica-pées. Son rôle est d’accueillir et accom-pagner les personnes pendant leur for-mation. Il doit entretenir régulièrementdes relations avec les formateurs pourfaciliter l’intégration des personnes han-dicapées dans le centre de formation. Ildoit être vigilant quant aux difficultésliées au handicap et mettre en place lesmesures adéquates. Il doit préparer enlien avec les organismes chargés du pla-cement, des personnes handicapées,l’insertion en milieu ordinaire de travail.CONCRETEMENT EN SAVOIEDepuis la mise en place de ce suivi enseptembre 2000, 31 personnes ayant lestatut de travailleur handicapé ont étéreçues en entretien à l’AEFTIS. 3 per-sonnes ont été ensuite orientées versd’autres organismes, et 28 personnessont entrées en formation à l’AEFTIS :16 femmes et 12 hommes. Elles sontâgées de 21 à 52 ans avec une moyen-ne de 40 ans.24 ont une expérience professionnelleen France allant de quelques mois àpresque 30 ans, essentiellement dansles métiers du bâtiment, du nettoyage,de l’action sociale, de l’industrie (agentde production, couturière), et de la res-tauration.Pour 75 % de ces travailleurs, le handi-cap est en lien avec l’activité profes-sionnelle qu’ils ont exercée. Les besoinsen formation de 80 % de ces personnesrelèvent soit de l’alphabétisation (peuou pas de scolarisation), soit d’actionscontre l’illettrisme, soit d’actionsFrançais Langue Etrangère (langue fran-çaise mal maîtrisée).20 % ont un niveau qui leur permet de

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participer à des pré qualifications, àdes formations professionnelles aprèsune remise à niveau. Ces personnessont le plus souvent en formation inten-sive, ou dans des parcours plus longsalternant cours et formation intensive.La qualité de Travailleur Handicapé estattribuée selon un certain nombre de cri-tères et se divise en trois catégories. Surles 28 personnes concernées :- Environ 30 % est en catégorie A, cequi correspond à un handicap dont lecaractère léger ou temporaire permetd’espérer une adaptation satisfaisanteau travail, au moins théoriquement.Dans les faits, le handicap se révèle sou-vent plus lourd, avec des gestes ou pos-tures à éviter, des douleurs récurrentes,et des états de santé qui ne s’arrangentpas toujours avec le temps ou une inter-vention chirurgicale.- 50% sont en catégorie B, ce qui cor-respond à un handicap modéré etdurable avec une limitation permanentede l’adaptation professionnelle. Commedans la catégorie A, on retrouve desproblèmes en majorité au niveau dudos, mais également au niveau desmembres (bras, genou), et un problèmed’audition.- Environ 20 % est en catégorie C, han-dicap qui implique un aménagement duposte ou du temps de travail. 5 de cespersonnes ont un handicap ou unemaladie mentale, la 6ème un pluri han-dicap (dont une surdité).CUMUL DES «HANDICAPS» ETRECONVERSION La difficulté principale réside dans lecumul de divers « handicaps » :- La déficience à l’origine de la RQTH :

physique ou mentale, elle limite l’accèsà certains emplois. Par exemple, un pro-blème de dos ou aux membres supé-rieurs entraînera une contre-indicationau port de charges. Il sera quasimentimpossible d’exercer les métiers où il ya de la manutention, souvent incontour-nable dans les emplois non qualifiés.- Un faible niveau en lecture/écritureconstitue un handicap. Accompagnéparfois de difficultés à l’oral, c’est unobstacle majeur à l’obtention d’une qua-lification, souvent indispensable quandon envisage une reconversion vers unemploi moins pénible physiquement.Plus généralement, il freine l’accès auxemplois nécessitant une maîtrise desécrits.- Un manque d’autonomie pour certainsstagiaires, pour accomplir les diffé-rentes démarches Par exemple. Cela estlié au problème écrit/oral évoqué ci-dessus mais aussi à une méconnaissan-ce du fonctionnement des différentesadministrations, institutions et de droitsen général. On voit ainsi que le handi-cap ne peut être évalué en dehors d’uncontexte.- Des personnes présentant la mêmedéficience au départ vivront des situa-tions diversement handicapantes. Lareconversion d’un géomètre souffrant dudos ne posera pas les mêmes problèmesque celle d’un manœuvre de chantier.- De même, le contexte social et écono-mique aggrave ou atténue le handicap,selon qu’une société œuvre pour l’inté-gration des personnes handicapées ouau contraire, ne leur accorde pas uneplace suffisante. C’est le cas, parexemple, dans les critères de productivi-té et de concurrence l’emportent sur tout

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autre considération. - Il faut parler également d’une autre dis-crimination qui n’est pas toujours évo-quée ouvertement mais qui est bien réel-le : la discrimination raciale. On conçoitbien toutes les difficultés que peut ren-contrer un travailleur handicapé, nonqualifié et d’origine étrangère de sur-croît, dans sa reconversion.Dans le « poids » du handicap inter-viennent également les facteurs psycho-logiques, familiaux, culturels qui fontque deux personnes présentant un han-dicap semblable, le vivront et réagirontdifféremment.OBJECTIFS DE L’ACCOMPAGNEMENTET METHODOLOGIELa mise en place des accompagnementspermettent une prise en compte des dif-ficultés « périphériques » (santé, loge-ment, argent…) que peuvent rencontrerles personnes handicapées, et qui pour-raient perturber le déroulement de laformation.Le temps de l’entretien permet de déve-lopper une pratique d’écoute active.L’accident ou le handicap peuvent avoirdes conséquences sur l’image de soi, lemode de vie, la relation au travail, lafaçon d’envisager l’avenir, parexemple, qui doivent pouvoir être expri-mées dans une relation de confiance. La perte d’un emploi pour raisons desanté est souvent accompagnée d’uneperte de confiance en soi, en ses capa-cités. Même si les postes de travailoccupés étaient pénibles, les savoir-fairedes personnes étaient utilisés voireappréciés.Il faut faire le deuil à la fois de sonancien métier et de son état de santé

antérieur, accepter de ne plus faire ceque l’on faisait. Certains n’acceptentpas et veulent reprendre le mêmeemploi, d’autant plus que la reconver-sion est difficile.Une sensibilisation aux conséquencesd’une reprise de travail dans ces condi-tions, fait partie de cette mission.Parfois, il y a de la rancune : « je mesuis usé la santé au travail, et mainte-nant, on ne fait rien pour moi ».Il peut y avoir une vision négative del’entreprise « responsable » de la dété-rioration de l’état de santé, qui s’étendau monde du travail en général. Il estalors plus difficile pour le travailleurhandicapé, de se projeter dans un ave-nir professionnel. Quand les torts del’entreprise sont reconnus, par un juge-ment par exemple, les personnes envi-sagent l’avenir de façon plus positive etoptimiste.La souffrance physique a besoin d’êtreexprimée aussi, les personnes se retrou-vent très seules face à la douleur et ontl’impression qu’elle n’est pas suffisam-ment reconnue.L’entretien est un espace de parole quipermettra de prendre des distancesavec les épreuves vécues et d’ouvrir uneétape nouvelle ; Parler de son histoirepermet de la remettre en perspective,d’exprimer des ressentis douloureux, dese libérer d’une certaine façon.LA RECONSTRUCTION D’UN PROJETDE FORMATIONUn des objectifs de cet accompagne-ment est d’identifier précisément lesacquis socioprofessionnels, de rassem-bler les éléments qui peuvent étoffer oumodifier le projet. Il sert à rechercher

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avec la personne, les compétences,savoir-faire, savoir être qui pourraientêtre transférables vers un autre métier. Ilpermet à la personne de réapproprierces compétences et de les valoriser.Cette phase exploratoire, parfoislongue et laborieuse est nécessaire.La personne doit éviter, en centre,comme en stage pratique et en situationde travail, les gestes et postures qui peu-vent détériorer son état de santé.Il est donc important de recenser, aucours des entretiens, les contre-indica-tions médicales, grâce aux certificatsmédicaux et à la fiche d’aptitudes four-nies (ou à faire établir) par le médecinde la COTOREP, mais aussi en tenant encompte du vécu, du ressenti de l’intéres-sé lui-même.Au cours de ces entretiens, il faut repé-rer les autres contraintes, au niveaufamilial ou de la mobilité par exemple.Les pistes de reconversion sont vérifiéesavec la personne concernée, par descontacts avec les entreprises le plus sou-vent.LA RELATION AVEC L’ENTREPRISE :A chaque période de stage pratique, leréférent présente la candidature du sta-giaire au tuteur ou décideur, et s’assureque les contre-indications médicalessont connues et pourront être prises encompte. Il fait valoir également lespoints positifs : expérience, motivation,qualités humaines… qui peuvent com-penser le handicap.De nombreuses communications télé-phoniques sont nécessaires pour trouverun lieu de stage qui prenne en compteles aspirations, les possibilités et l’étatde santé du stagiaire et qui intègre un

accompagnement et une évaluation.Le référent participe à cette évaluationqui pourra donner des indications pré-cieuses. Elles seront transmises à l’orga-nisme chargé de l’accompagnementemploi qui prendra le relais à la fin dustage : le plus souvent CAP EMPLOI,Retravailler ou MLJ.L’ACCOMPAGNEMENT FAIT LE LIENAVEC LA FORMATION dont les objectifssont de :- Développer les capacités de communi-cation orales et écrites pour aller versune plus grande autonomie.- Aider à la reprise de confiance en soipar • une valorisation des atouts• un entraînement à la verbalisation dessavoir-faire.- Soutenir l’intégration dans le groupeen formation, favorisant la socialisationet un échange d’expériences. Se situerdans un collectif permet de voir qued’autres, handicapés ou non, rencon-trent des difficultés.- Faciliter les mises en situation profes-sionnelles, notamment dans le cadre dustage pratique pour :• permettre une vérification du projet ensituation• S’entraîner à retrouver un rythme detravail, des capacités d’organisation• S’intégrer à une équipe• Créer ou élargir un réseauAccompagnement et formation ouvrentensemble pour faciliter une situation dechangement, avec une attitude plus acti-ve du travailleur handicapé dans sareconversion.

Martine Scanavino

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L’AEFTI MIDI PYRÉNÉES :ACTION APPUI SOCIAL INDI-VIDUALISEOBJECTIF : Permettre à une personne ensituation de précarité de résoudre sesdifficultés personnelles et sociales afinde réussir une intégration sociale et ouprofessionnelleCONTENU :• Favoriser l’adhésion de la personne etson engagement à suivre la démarched’accompagnement• Identifier les freins et les hiérarchiser• Mettre en place des étapes de résolu-tion pour chaque difficulté• Elaborer et construire un projet pro-fessionnel après orientationPUBLICPersonnes concernées :• Inscrites ou non en qualité de deman-deur d’emploi, elles peuvent être sala-riées, elles cumulent des difficultés (pro-blèmes de santé, de comportement, derevenus, de mobilité, de logement, decharges familiales.• Chômeurs de très longue durée ouAllocation de Solidarité Spécifique, chô-meurs de plus de 50 ans, les bénéfi-ciaires du RMI, titulaires des minimasociaux, les personnes handicapées, lespersonnes ayant fait l’objet d’une peineprivative de liberté, sortant d’un établis-sement sanitaire et sociale.

PRESCRIPTEURS • ANPE prescripteur privilégié• Circonscriptions d’action sanitaire etsociale (Conseil Général/ DSD)• Les services sociaux spécialisés• Les missions locales (hors programmeTRACE)• Les CCASDUREE DE L’ACTION• 6 mois éventuellement un an.

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Accompagnement : l’accompagne-ment est parent avec compagnon dulatin compaganis : celui qui partage lepain (relation symétrique).Le préfixe ac- dérive du latin ad quisignifie aller vers un but à atteindre, ladeuxième syllabe : COM- dérive dulatin –cum- qui signifie réunion, adjonc-tion à égalité. La racine –pagn- dérivedu latin panis (pain) qui indique ce quel’on partage1.« L’accompagnement confère une fonc-tion qui, dans une équipe, consiste àsuivre un stagiaire et à cheminer aveclui durant une période plus ou moinsbrève afin d’échanger à propos de sonaction, d’y réfléchir ensemble de l’éva-luer2 »L’accompagnement est encore unconcept ambigu parce que c’est unefonction qui s’élargit à plusieursdomaines et qui se pratique dans plu-sieurs champs. Il peut être perçu commeune initiative personnelle, un supplé-ment implicite au travail de formateur. Ilpeut aussi impliquer un grand nombred’acteurs comme les psychologues, lesanimateurs socio-éducatifs et globale-ment tous les acteurs de l’insertion.Accompagner : Accompagner vientdu français compain : compagnon, quimange son pain avec (voir copain).Dans sa version du 12°siècle, il s’agitde se joindre à quelqu’un pour aller oùil va en même temps que lui. Les syno-nymes sont : conduire, escorter, guider,reconduire. Mais aussi, protéger, cha-

peronner. L’accompagnateur est perçucomme un guide.Accueil : « Terme polysémique, flou etfréquemment employé. L’accueil est pra-tiqué aussi bien par des structures d’ai-de sociale que de formation. La person-ne « accueillie » doit plutôt être d’origi-ne étrangère, mais peut éventuellementêtre française en particulier si elle esttrès jeune. Souvent accolé à orientation.Dans l’Education nationale, la structured’accueil de dénomme CIO » (Bouvardeet Pécuchette Savoirs et formation n°9septembre 1986)Citoyenneté : La politique publiqueactuelle est porteuse d'une volonté depermettre à tous d'intégrer la "citoyen-neté". Il s'agit pourtant d'une notionrelative. Le citoyen serait selon nous,celui qui est capable d'intervenir dansla cité d'un point de vue critique sur leschoses. Il aurait la capacité de construi-re et d'intervenir. Il ne se réduirait pas àsubir son milieu mais à agir. La forma-tion a un rôle primordial à jouer et unchoix à faire entre permettre l'émancipa-tion ou la manipulation. La didactiquecitoyenne doit contribuer à faire conqué-rir l'égalité et la liberté d'agir soi-moi eten groupe.Coaching : Action de conseil individuelou en groupe par un entraîneur qui assu-re le suivi et l'évaluation de la formationdispensée. Le syntec définit le coachingcomme « une démarche d’accompagne-ment individuel par un coach ». Sonobjectif étant d’optimiser les atouts

CONCEPTUALISATION

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humains et professionnels de managersdans l’exercice quotidien de leurs res-ponsabilités. Le processus d’accompa-gnement s’organise autour d’une séried’entretiens d’environ deux heures entrele bénéficiaire et son coach.Confidentiels, ces entretiens ont lieu deuxà trois fois par mois et sont centrés sur lessituations professionnelles vécues par lebénéficiaire, en lien avec les objectifs dela prestation définis dans le contrat » Voiractualité de la formation permanenten°178 Mai juin 2002.Correspondant : Personne désignéepar une organisation pour assurer techni-quement le suivi des relations de collabo-ration avec une autre organisation.Insertion : Vient du latin serere, sertus :attacher à la file. " Les individus doiventà la file prendre une place derrière,autour de ce qui est enserré enchâssé,dans du clos, du terminé, de l'achevé,dans ce qui a une histoire... L'exclusionapparaît comme cet au-delà de la ferme-ture, de la clôture comme un espaceouvert, un espace qui annoncerait leslimites atteintes par un système, la muta-tion obligée avec anticipation de sens.(Y. Chenouf 1998)"L'insertion sociale et professionnelle despersonnes en difficulté constitue un impé-ratif national" (article 1 loi n°88 1088 dupremier décembre 1988 relative auRMI). La mise en place d'un RevenuMinimum d'Insertion en 1988 renvoie àla société une image qui tergiverse entresollicitude et sanction et considère lespauvres uniquement comme victimes oucomme coupables. Pour obtenir ce mini-minimum vital, les personnes ont uncontrat à remplir. Dans ce contrat, ellesdoivent prouver leur volonté d'insertion.On présuppose d'emblée qu'elles ne sont

pas "insérées" (ne font pas partie de cettesociété). Quelle est donc la limite de l'in-sertion ? L'emploi ? L’argent ?La gestion de la précarité passe par l'in-sertion et l'insertion passe nécessairement(semble-t-il) par les grilles d'analyse d'unenormalité de plus en plus fluctuante (vieactive, salaire). Les procédures d'insertionremettent en cause le mode de vie et lesvaleurs des personnes les plus démunies.Pour s'insérer, encore faut-il être exclus.L'exclusion est-elle de fait individuel (cou-pable) ou collectif (victime) ?Chaque exclu a son étiquette (asocial,inadapté, marginal, handicapé...). Lalogique institutionnelle, pour luttercontre l'exclusion sociale, est de propo-ser la création d'un plancher de res-sources sous conditions. Le RMI posel'insertion comme un enjeu situé entre ledoit et le devoir. Le contrat est la contre-partie des allocations. La personne "noninsérée" n'aura une parole valide que sicelle-ci entre dans le cadre des disposi-tifs en place. La reconnaissance de lasimple citoyenneté et de l'action dans lavie sociale ne semble pas justifier ledroit au minimum vital.Insertion linguistique : Il s'agit depermettre aux personnes d'avoir accèsà la langue orale et écrite Insertion professionnelle : Permettre auxpersonnes de pouvoir accéder au mar-ché de l'emploi.Insertion sociale : permettre aux per-sonnes d'agir dans la société grâce àune bonne connaissance du milieu.Intégration : Il faut concevoir l'inté-gration non comme une sorte de voiemoyenne entre l'assimilation et l'inser-tion, mais comme un processus spéci-fique : par ce processus, il s'agit de sus-citer la participation active à la société

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nationale d'éléments variés et différents,tout en acceptant la subsistance de spé-cificités culturelles, sociales et morales eten tenant pour vrai que l'ensemble s'en-richit de cette variété, de cette com-plexité. Rapport du Haut Conseil à l'in-tégration.Reconversion : « Terme industriel quipeut aussi recouvrir une réalité sociolo-gique selon laquelle, on pousse un indi-vidu spécialisé dans un domaine à seplonger dans un autre sous prétextequ’il n’y a plus d’emplois dans le pre-mier et qu’il n’y en a pas encore dans ledeuxième. Selon l’âge, du « patient »,la reconversion peut être aisée ou dou-loureuse. Toujours sur le plan sociolo-

gique, il est intéressant de constater queles candidats à la reconversion seregroupent, pour des raisons encoreinconnues dans certaines régions pluspropices certainement à ce type demutations. (Bouvarde et PécuchetteSavoirs et formation n°12 juin 1987).Tuteur, Personne chargée de veiller surquelqu’un, de gérer ses affaires et de lereprésenter.Médiateur : Personne qui s’impliquepour faciliter un accord entre plusieurspersonnes ou partis.

Notes

1 Extrait de : Françoise Le plâtre L’accompagnement des personnes en difficulté in actualité de la forma-tion permanente n°176 janvier février 2002 Centre inffo p 20.2 Dictionnaire de la formation et du développement (ESF 1996).

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