La tête et les mains

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A part la rime, mécanique et esthétique peuvent-ils être compatibles ? Apparemment oui puisqu'aux Pennes-Mirabeau, des jeunes suivent avec entrain des ateliers organisés par l'ADDAP 13 et animés par des professionnels. Une expérience originale et valorisante.

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A part la rime, mécanique et esthétique peu-vent-ils être compatibles ? Apparemment ouipuisqu'aux Pennes-Mirabeau, des jeunes sui-vent avec entrain des ateliers organisés parl'ADDAP 13 et animés par des profession-nels. Une expérience originale et valorisante.

les mainsLa tête et

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est un projet qui a mislongtemps à voir lejour. Mais, ça valait lecoup d'attendre ! Car

les deux ateliers mécanique etsocio-esthétique destinés auxjeunes et lancés en septembredernier se révèlent être une vraieréussite.

Organisés par l'ADDAP 13(Association départementalepour le développement desactions de prévention desBouchesdu- Rhône), financéspar la CPA et soutenus par laVille qui fournit les locaux auRepos et à La Renardière, cesateliers bénéficient de la pré-sence de professionnels : AlainTombo, mécanicien de la Maison

de l'Apprenti, ShéhérazadeGoua, styliste, et JosephaM'Bassidje, maquilleuse.

Une véritable ouvertureIls ont lieu toutes les semainesen alternance. «Et contrairementà ce qu'on aurait pu penser, celuide socio-esthétique n'est pasexclusivement féminin. Des jeu-nes garçons y participent car onleur donne des conseils vesti-mentaires», explique LaureMarchetti, éducatrice à l'ADDAP13.

Shéhérazade Goua confirme : «Ilfaut aider les jeunes à adapterleur tenue en fonction des cir-constances, notamment pour unrendez-vous professionnel».

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L'habit ferait-il donc le moine ?Pas forcément mais il est clairque l'on ne s'habille pas de lamême manière pour un entretiend'embauche ou une soirée entreamis ! Et c'est tout l'intérêt de cetatelier socio-esthétique dont lesoustitre est «estime de soi».

Savoir s'habiller, se maquiller,c'est aussi mieux se connaître.

21 ans, étudiante en licence dedroit, Dounia est emballée : «Ici,j'apprends à me maquiller, àredécouvrir des vêtements que jene mettais plus. Ça change desactivités que nous faisons d'habi-tude !» . Très pédagogue, JosephaM'Bassidje travaille par étapes :soin (nettoyage de peau, hydra-tation), travail sur le teint (camou-flage de boutons, de cernes, pou-dre) puis maquillage proprementdit. «Souvent, ces jeunes fem-mes ne prennent pas bien soin

de leur peau et ne savent pas for-cément adapter le maquillage àleur personnalité. C'est domma-geable car le maquillage ditbeaucoup sur ce que l'on est»,explique-telle. D'autant queJosepha M'Bassidje leur montre,par l'exemple, que l'on peut biense maquiller sans dépenserbeaucoup d'argent : «Elles peu-vent utiliser des produits naturels.On peut faire un gommage pour1,50 euros !».

Dounia en est désormaisconvaincue : «Franchement, jene savais pas me maquiller, maisgrâce à ces animatrices qui sontgéniales et nous donnent enviede revenir, je pense qu'à la fin decette activité, je me maquilleraisplus souvent».

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Permettre aux jeunes de prendreconscience et confiance, tel estdonc l'objectif principal de cesateliers. Ainsi, du côté mécani-que, les jeunes âgés de 12 à 17ans participent sans rechignerpour mieux connaître les outils,apprendre des gestes qui devien-nent de plus en plus précis au fildes semaines. Hidi, 13 ans, col-légien à Jacques Monod le dit fiè-rement : «Ici, nous apprenons àmonter et remonter un scooter».

Mohamed, 16 ans, lycéen, estdésormais capable de changer labatterie de son propre scooter. Ilcompte beaucoup sur ces ate-liers : «Dès que je tomberai enpanne, je saurais réparer monscooter. C'est cool ça !».

Laure Marchetti évoque aussiplusieurs objectifs : «À courtterme, c'est évidemment l'entre-tien d'un scooter, à moyen termela réparation qui pourrait débou-cher in fine sur le prêt d'un scoo-ter remis en état pour, par exem-ple, se rendre à un entretien

d'embauche». Alain Tombo al'ambition «d'éveiller les jeunes àun métier qui peut les passion-ner». Une phrase qui n'a rien dethéorique puisque certains jeu-nes, après deux ateliers, onttrouvé un stage de mécano enentreprise.

Du haut de ses huit ans, Améliaconfirme cette envie de s'impli-quer. Il faut la voir avec ses vieuxtee-shirts auxquels elle donneune nouvelle jeunesse via lapose de strass, de peinture.«Ainsi, les jeunes remettent leurshabits au goût du jour et ils sontsouvent très fiers de cetter e c r é a t i o n » , c o n f i eShéhérazade Goua. Quant àAmélia, elle résume tout ça avecun grand sourire et en quelquesmots qui valent tous les discours :«J'adore tout ce qu'on fait ici !».

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