La Terreur vue par les historiens -...

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La Terreur vue par les historiens : la défense de la Terreur et de Robespierre

La Terreur est une période de la Révolution française (septembre 1793 – juillet 1794) marquée par une régime qui s'en prenait aux « ennemis de la nation ». Cette répression s'appuyait sur les dénonciations faites par les citoyens, les suspects étaient ensuite jugés par un Tribunal révolutionnaire. Environ 400 000 personnes furent ainsi emprisonnées et 17 000 exécutées.Mais ce gouvernement est aussi menacé par les voisins européens de la France qui lui font la guerre. Le régime réorganise l'armée en appelant les hommes célibataires à combattre pour défendre la Révolution. La Terreur prend également plusieurs mesures pour assurer une plus grande égalité entre les citoyens.

Questions1. Lire les textes et souligner les idées

importantes.2. A partir de ces idées, noter tous les

arguments qui permettent de défendre ou d'expliquer la Terreur. On peut compléter les informations des documents par celles du cours.

3. Vous viendrez ensuite défendre à l'oral le régime de la Terreur.

Pierre Chaunu: la Terreur ? Une mare de sang !

"Je crois que Robespierre a été porté par un concours de circonstances, à un niveau de responsabilités qui dépassait ses capacités. Je n'éprouve que de la répulsion pour tout ce qu'il a représenté, pour le pouvoir terroriste qu'il a exercé, que rien n'excuse.Cependant il a été le seul à prendre position contre la guerre, signe de lucidité. Deuxièmement, au milieu d'une bande de fanatiques antireligieux, il avait compris qu'il fallait respecter les convictions du peuple. J'ajoute qu'il était honnête contrairement à beaucoup de ses pairs.(…) Bref ce n'était pas un monstre et pourtant il l'est devenu. Homme complexé, notamment avec les femmes, il s'est trouvé avec un pouvoir que même les rois de France n'avaient pas.(…) Quant à son culte de la vertu, on touche là au caractère pervers du régime révolutionnaire. Parler de vertu dans cette mare de sang!Extraits de l'entretien accordé pour la revue l'Histoire, n° 177,

mai 1994

1 Albert Soboul: la Terreur voulue par le peuple pour sauver la révolution !

Au mois de septembre 1793, la hantise du « complot aristocratique » atteint un point culminant. La rébellion de nombreux départements s'est ajoutée aux défaites militaires et à l’extension du soulèvement vendéen.Face à l'aggravation de la crise, la conviction populaire selon laquelle il faut punir les méchants s'est radicalisée : les comploteurs et les ennemis du peuple méritent maintenant la mort. Le 5 septembre, le peuple parisien descend dans la rue et réclame des mesures institutionnelles permettant l’arrestation des suspects et leur exécution.L'Assemblée cède. Elle met en place la politique de la Terreur, mais dans le cadre de véritables institutions qui lui permettent d'en garder le contrôle.Dans les mois qui suivent, plusieurs dizaines de milliers de personnes sont victimes de la Terreur.La Révolution est plus que jamais en danger. Sur toutes les frontières, les armées de la République ont battu en retraite. Dans les départements où ils sont en force, les Girondins ont organisé des mouvements de révolte.L'insurrection vendéenne progresse. Les royalistes toulonnais ont livré leur ville aux Anglais. En outre, la crise des subsistances n'a pas été jugulée et la population parisienne connaît des conditions de vie de plus en plus difficiles.Le 5 septembre 1793, les militants du mouvement populaire organisent une manifestation de masse, afin d'exiger de l'Assemblée des mesures extrêmement sévères pour tous ceux qu'ils accusent d'affamer le peuple et de comploter contre la Révolution. L'Assemblée est contrainte de mettre en place la Terreur et, peu après, le maximum général des prix.Dans les mois qui suivent, des milliers de suspects sont arrêtés puis condamnés à mort.La Terreur constitue un instrument de défense contre la contre-révolution. Elle doit son efficacité à l'alliance étroite entre le gouvernement montagnard et le mouvement populaire. De fait, la situation militaire se redresse dès l'automne 1793, à la fois sur le front intérieur et extérieur.

D'après l'historien Albert Soboul, La Révolution française. Ed. Sociales 1962

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Questions1. Lire les textes et souligner les idées

importantes.2. A partir de ces idées, noter tous les

arguments qui permettent de défendre ou d'expliquer la Terreur.

3. Vous viendrez ensuite défendre à l'oral le régime de la Terreur.

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La Terreur vue par les historiens : la condamnation de la Terreur

La Terreur est une période de la Révolution française (septembre 1793 – juillet 1794) marquée par une régime qui s'en prenait aux « ennemis de la nation ». Cette répression s'appuyait sur les dénonciations faites par les citoyens, les suspects étaient ensuite jugés par un Tribunal révolutionnaire. Environ 400 000 personnes furent ainsi emprisonnées et 17 000 exécutées.Mais ce gouvernement est aussi menacé par les voisins européens de la France qui lui font la guerre. Le régime réorganise l'armée en appelant les hommes célibataires à combattre pour défendre la Révolution. La Terreur prend également plusieurs mesures pour assurer une plus grande égalité entre les citoyens.

Pierre Chaunu: la terreur? Une mare de sang!

"Je crois que Robespierre a été porté par un concours de circonstances, à un niveau de responsabilités qui dépassait ses capacités. Je n'éprouve que de la répulsion pour tout ce qu'il a représenté, pour le pouvoir terroriste qu'il a exercé, que rien n'excuse.Cependant il a été le seul à prendre position contre la guerre, signe de lucidité. Deuxièmement, au milieu d'une bande de fanatiques antireligieux, il avait compris qu'il fallait respecter les convictions du peuple. J'ajoute qu'il était honnête contrairement à beaucoup de ses pairs.(…) Bref ce n'était pas un monstre et pourtant il l'est devenu. Homme complexé, notamment avec les femmes, il s'est trouvé avec un pouvoir que même les rois de France n'avaient pas.(…) Quant à son culte de la vertu, on touche là au caractère pervers du régime révolutionnaire. Parler de vertu dans cette mare de sang!Extraits de l'entretien accordé pour la revue l'Histoire, n° 177,

mai 1994

1 La Terreur ne doit rien aux circonstances

« A suivre Maurice Agulhon, la démocratie libérale instaurée en 1789 sur les ruines de l’absolutisme et de la société aristocratique dériverait progressivement, sous la pression des « circonstances », c’est-à-dire de la Contre-Révolution, vers la dictature jacobine et la Terreur. […] L’ennui, c’est que ces fameuses circonstances sont plus souvent le prétexte que la cause de la Terreur.[…] La Révolution tient tout entière dans 1789 et la Constituante, alors que la dictature montagnarde figure tout simplement le retour de l’absolutisme dans la Révolution, la victoire de la servitude ancestrale sur l’émancipation toute neuve : Quinet voit dans Robespierre un précurseur de Bonaparte. »François Furet, « Réponse à Maurice Agulhon », Le Débat, nº30, mai

1984.

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François Furet: la Terreur, un mal nécessaire? un génocide? un système

totalitaire?- La révolution a-t-elle mis en place un système totalitaire comme celui de l'URSS?Il y a dans le discours de Robespierre et d'autres révolutionnaires une tonalité totalitaire, au sens qu'il faut "créer un homme nouveau", régénéré grâce à l'action de l'État (…) Marat dès 1789 exprime dans "L'Ami du peuple" une conception manichéenne de la politique hanté par l'obsession du complot. (…) Robespierre n'est pas un terroriste type car, au moment où il déchristianise, il instaure le "culte de l'être suprême". (…) La Terreur est une situation très diverse selon les régions. En Vendée elle atteint son point le plus terrible, elle devient militaire alors qu'à Paris elle est civile.- Y a-t-il eu "génocide" vendéen comme certains hommes politiques le prétendent?Il ne s'agit pas d'extermination industrielle et idéologique comme la Shoah. Ce sont des ravages de type militaire: fermes brûlées, paysans massacrés… Il reste que les paysans ont été assassinés au nom d'une idéologie révolutionnaire. La Terreur s'est donnée des justifications: salut public, régénération, violence inévitable pour instaurer l'ordre nouveau. Si le totalitarisme est un régime qui ne laisse aucune place entre le politique et le social (peuple et pouvoir n'en font qu'un), on peut dire d'une certaine façon que le jacobinisme1 français a des traits pré-totalitaires.(…)

Entretien dans L'Histoire , n° 177, mai 1994.

1 doctrine politique qui est au fondement de la Terreur

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Questions1. Lire les textes et souligner les idées

importantes.2. A partir de ces idées, noter tous les

arguments qui permettent d'accuser et condamner la Terreur. .

3. Vous viendrez ensuite accuser à l'oral le régime de la Terreur.