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La SOCIOLOGIE Frédéric Lebaron 250 MOTS POUR COMPRENDRE

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  • www.dunod.com

    1licence master doctorat

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    6496574ISBN 978-2-10-051358-1 www.dunod.com

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    LaSocioLogie

    FrdrIc LeBaroN

    Professeur de sociologie luniversit de Picardie-Jules Verne amiens et membre de lInstitut universitaire de France.

    Quest-ce quun acteur, une agrgation, une attitude, le bonheur, le capitalisme, une classification ? Que recouvrent les termes de dure, lite, valuation, groupe, institution ? comment comprendre ce que signifie la morale, une norme, le pouvoir, la socialisation, le travail ou bien une variable ?ce dictionnaire encyclopdique regroupe les 250 termes les plus frquemment utiliss en sociologie, quun tudiant est amen rencontrer dans ses premires annes dtudes suprieures. de nombreuses dfinitions sont illustres par des exemples ou des applications.Vritable outil de travail et de rvision, ce livre accompagnera le sociologue dbutant, quil soit tudiant en sociologie ou dans toute autre filiale universitaire, en formation initiale ou continue.

    La socioLogie de a z250 mots pour comprendre

    Frdric Lebaron

    Frdric lebaron

    250 mots pour comprendre

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  • LA SOCIOLOGIEDE A Z

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  • LA SOCIOLOGIEDE A Z

    Frdric Lebaron

    Professeur de sociologie luniversit de Picardie-Jules Verne Amiens

    et membre de lInstitut universitaire de France

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  • Dunod, Paris, 2009

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    ISBN 978-2-10-053482-1

  • Henry Rouanet

    La Sociologie de A Z

    a pour but doffrir au sociologue dbutant, quilsoit tudiant en sociologie ou dans toute autre filire universitaire, enformation initiale ou continue, les dfinitions accessibles des princi-pales notions de la discipline, ainsi que les prsentations simplifiesdes grands thmes dont elle traite et de ses rsultats les mieux tablis.On a choisi de ne pas consacrer dentres des auteurs ou des coles , contrairement un usage encore rpandu dans les diction-naires de sociologie. Le postulat de cet ouvrage est en effet lunit de ladiscipline, idal autant que ralit dj partiellement acquise, en dpitde dsaccords thoriques ou empiriques persistants. Les notions statis-tiques (indiques par [stat]) et dmographiques ([dmo]) ont t limi-tes, ainsi que les dfinitions institutionnelles ([inst]) pour lesquelleson se reportera en premier lieu au lexique de lInstitut national de lastatistique et des tudes conomiques (INSEE).Chaque entre consiste en une dfinition et une mise en contexte,accompagnes dexemples et de commentaires. Ces derniers permet-tent de situer le concept dans lhistoire de la discipline ou dans le cadredes recherches ou uvres particulires o il a merg. Lintrt, lapertinence dun concept sont lis aux motivations initiales qui lont vunatre. Les relations entre diffrents concepts invitent concevoir ceux-ci comme un systme articul et cohrent

    1

    .

    1. Les concepts scientifiques rsultent dun processus de confrontation entre deshypothses et des faits qui a permis de les stabiliser, de dterminer leur importance relativeet leur zone de validit ; ce processus nest jamais compltement abouti et, par ailleurs, lesconcepts sont des instruments oprationnels du travail de connaissance empirique,susceptibles dvoluer, de se prciser, de saffiner et de se transformer au fur et mesureque le savoir sociologique progresse.

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    abstention

    Labstention est le fait de ne pas voter lors dune lection alors que lonest inscrit sur la liste lectorale. Le

    taux dabstention

    est le nombre depersonnes inscrites qui ne votent pas, divis par le nombre depersonnes inscrites.Labstention lectorale est un objet important de la sociologie du votequi cache un phnomne plus large de dsengagement politique : lanon-participation lectorale prend des formes diverses comme la non-inscription, la mal-inscription (changements dadresse sans change-ment de bureau de vote, etc.). Une monte de labstention sobserve,depuis les annes 1980 en particulier, dans de nombreux pays (

    cf.

    tableau 1). Elle est variable selon les chances (en Europe, elle esttraditionnellement plus forte lors des lections europennes) et selonles conjonctures politiques ou conomiques. Le taux dabstention est(en gnral) plus fort parmi les jeunes, dans les classes populaires. Celasexplique par une moindre intgration sociale, un moindre intrt pourla confrontation lectorale, un sentiment de dpossession et dloigne-ment, une moindre comptence politique, etc.

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    acteur (agent, sujet, acteur-rseau)

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    volution de labstention entre les annes 1980 et les annes 2000 dans quelques pays (lections lgislatives) (Source : P. Brchon,

    Comportements et attitudes politiques

    , Grenoble, PUG, 2006, p. 48).

    acteur (agent, sujet, acteur-rseau)

    Pour dsigner le sujet de laction, les sociologues utilisent les conceptsdacteur, de sujet ou dagent. Le choix de lun de ces mots dpendessentiellement du degr dautonomie accord laction individuelle.Lacteur comme le sujet impliquent plus dautonomie que lagent.Diverses controverses thoriques en sociologie portent sur la place delacteur ou du sujet dans linterprtation des processus sociaux. Paropposition au structuralisme, au marxisme ou encore la psychana-lyse, certains auteurs ont souhait rvaluer limportance des choixconscients de lacteur.Dans certains travaux de sociologie des sciences et des techniques,comme ceux de Bruno Latour, les acteurs ne sont pas seulement deshumains mais aussi des non-humains (animaux, machines, etc.) quiparticipent la construction des faits scientifiques, la gense etlapplication des innovations scientifiques et technologiques.Lensemble de ces acteurs constitue un mta-acteur collectif appelacteur-rseau. On parle de thorie de lacteur-rseau.

    action

    Laction que prend pour objet le sociologue est, dune manire gn-rale, laction humaine non rflexe, cest--dire tout mouvement ducorps,

    geste ou discours

    et toute combinaison de ceux-ci qui dpen-dent au moins partiellement de facteurs sociaux.

    Annes 1980 Annes 2000

    AnneTaux

    dabstentionAnne

    Taux dabstention

    Allemagne

    1983 10.9 2002 22.3

    Espagne

    1989 30.0 2000 24.3

    France

    1986 21.5 2002 35.6

    Italie

    1987 11.1 2006 16.4

    Royaume-Uni

    1987 24.6 2005 38.7

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  • action collective

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    Manger, prendre des notes, courir, rpondre un courrier lectronique,sourire un interlocuteur, faire un discours public sont des exemplesdactions (sociales). On parle aussi, la suite de Max Weber, dactivit,en gnral

    pour dsigner une action rpte, rgulire, inscrite dans ladure. Laction est le fait dun sujet, au sens grammatical. On distingueainsi action individuelle et action collective, selon que le sujet est unindividu ou un ensemble dindividus.

    action collective

    Laction collective est le fait non dun individu seul mais dunensemble dindividus, un groupe, une organisation, etc.Une grve, une manifestation, une ptition sont des actions qui ne pren-nent sens que lorsquelles sont collectives. Cet ensemble dindividuspeut tre une institution : ltat, lglise, une entreprise, un parti, unsyndicat, une association, etc. Laction dune institution est doncncessairement collective, mme si linstitution est incarne par un (oudes) reprsentants qui agit (ou agissent) individuellement pour elle : leprsident de la Rpublique, le prsident directeur gnral de lentre-prise, etc., parlent au nom de linstitution (voir la notion de dlga-tion). Les diverses formes daction collective mettent en uvre ce quelon appelle, aprs Charles Tilly, des rpertoires daction collective,cest--dire des modalits diffrentes, telles que le communiqu, laptition, la grve, la manifestation, le programme politique, etc. Lasociologie des mouvements sociaux tudie prcisment lensemble deces rpertoires daction et leurs conditions de mise en uvre dansdiffrents contextes historiques.

    action individuelle

    Laction humaine est toujours, en un sens, individuelle, cest--dire lefait dun individu singulier.Cela ne signifie pas que laction individuelle ne dpende pas elle-mme, de multiples faons, de conditions sociales, qui sexprimentnotamment sous la forme de contraintes

    .

    Celles-ci peuvent treexternes, comme les contraintes physiques de lespace, ou intriori-ses, sous la forme de dispositions

    ( agir, penser ou sentir de telle outelle manire). Max Weber distingue diffrents types daction indivi-duelle en fonction du sens subjectif qui leur est confr par les acteurs

    :laction rationnelle en finalit (mise en relation de moyens et de finsexplicites) ; laction rationnelle en valeur (croyance en la valeur incon-

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    action publique

    ditionnelle dun comportement) ; laction affectuelle (motionnelle) ;laction traditionnelle (fonde sur la coutume).

    action publique

    Laction publique est laction de ltat, des collectivits

    locales, desinstitutions publiques internationales, et plus largement de lensembledes organisations caractre public.Un dispositif lgislatif est un lment de laction publique, de mmeque lensemble des textes, institutions, dcisions et pratiques diversesqui permettent de le mettre en uvre sur le terrain . Lactionpublique est tudie par la sociologie politique. Lune des difficultspose par ltude de laction publique est son articulation de plus enplus complexe en diffrents niveaux, qui vont de linternational aulocal, du cadre juridique gnral jusqu lapplication locale concrtepar les agents au contact des usagers . tudier laction publiqueconsiste analyser la faon dont sont construits les problmes publics,par un travail de mise en forme symbolique. Ce travail est ralis pardes acteurs sociaux divers (voir construction sociale). La mise en placede politiques conomiques dans les annes 1930-1940 a, parexemple, ncessit une mobilisation intense, sopposant aux doctrinesprnant le laisser-faire . Ltude de laction publique ncessite aussila connaissance des caractristiques sociales des acteurs publics, politi-ques, administratifs, et des experts : socialisation scolaire, profession-nelle, mobilit sociale, etc. En France, la monte en puissance des narques (anciens lves de lcole Nationale dAdministration),en particulier passs par des grands corps comme lInspection desFinances, au sein de ladministration, sest accompagne de change-ments dans le mode de gestion des problmes publics.

    activit

    Une activit consiste en un enchanement dactions qui peut se rpterdans le temps. Elle se rapproche de la pratique par sa rgularit poten-tielle (on dit dailleurs couramment quon pratique une activit ), etpar sa dure.Dans les enqutes sur les emplois du temps, on propose aux enqutsde lister leurs activits quotidiennes, par priode de 5 minutes, sur uncarnet, pendant une priode dtermine. Dans lenqute ralise enFrance par lInstitut National de la Statistique et des tudes conomi-ques (INSEE) en 1998, ont t distingus sept grands types dactivits :besoins physiologiques ; travail professionnel et temps de formation ;

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  • ge (ge de la vie)

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    travaux mnagers ; soccuper dautres personnes ; sociabilit ; loisirs ;trajets. Tout individu rpartit son temps quotidien entre ces diffrentesactivits. Chacun de ces types dactivit fait lobjet dun codage plusdtaill. Les activits de repas et collation et le travail professionnelsont par exemple codes de la faon suivante :

    14 Repas et collation (petit-djeuner, djeuner, dner, collation, sandwich, goter, apritif, caf, etc.)

    141 Repas et collation domicile seul ou en prsence dune personne du mnage (y compris caf, apritif)

    142 Repas sur le lieu de travail seul, apritif, etc., hors pauses-caf

    143 Repas lextrieur seul ou en prsence dune personne du mnage, caf, apritif. Comprend notamment : les repas au restaurant hors restaurant

    dentreprise, bar, etc.

    144 Repas domicile avec amis, voisins, parents hors mnage, etc.

    145 Repas sur lieu de travail avec collgues, voisins, amis, parents hors mnage, y compris apritif, caf hors pause.

    146 Repas lextrieur avec amis, voisins, parents hors mnage, etc.

    21 Travail normal professionnel

    211 Travail normal professionnel (hors du domicile)

    212 Travail normal professionnel domicile ou apport la maison

    213 Trajet pendant le travail (si dissoci de celui-ci)

    Le travail des chauffeurs doit tre class en 211

    214 Autres travaux connexes des agriculteurs (entretien btiments, matriel, comptabilit, activits annexes).

    [Inst] Un actif est pour les institutions statistiques une personneemploye ou en recherche demploi. Max Weber entend par activit un comportement humain (peuimporte quil sagisse dun acte extrieur ou intime, dune omission oudune tolrance), quand et pour autant que lagent ou les agents luicommuniquent un sens subjectif (Max Weber,

    conomie et socit,1/ Les Catgories de la sociologie

    , Paris, Pocket, 1995, p. 28) [inst].

    ge (ge de la vie)

    Contrairement une conception strictement biologique fonde sur leseul vieillissement cellulaire, la sociologie comme la dmographievoient dans lge une ralit sociale : en fonction des conditions dexis-tence et des expriences sociales, lge a en effet des consquencesvariables sur les pratiques, les reprsentations, le statut, etc.

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  • 8

    agrgation

    La dfinition mme des diffrents ges (enfance, jeunesse, etc.) variesocialement. Maurice Halbwachs a beaucoup contribu au succs delide aujourdhui banale selon laquelle lge est une ralit sociale.Dans les socits occidentales contemporaines on a, par exemple, vuapparatre un ge de transition entre ladolescence et lge adulte. Ce nouvel ge de la vie est caractris par la multiplication des exp-riences (scolaires, professionnelles, affectives, etc.), et une phaseprolonge dinsertion dans la vie adulte. Il prsente un ensemble detraits plus ou moins marqus selon les pays, les catgories sociales, etc.Avec la mise en place de systmes de retraites institutionnaliss(systmes de retraite par rpartition), on a aussi assist au vingtimesicle l invention du troisime ge en tant qutape particulire ducycle de vie.

    agrgation

    Lagrgation est le processus par lequel les actions,

    comme lescroyances individuelles, se combinent entre elles pour donner lieu des phnomnes collectifs.Pour les thoriciens de lindividualisme mthodologique, tout faitsocial est le rsultat dune agrgation dactions ou de croyances indivi-duelles. On parle dans cette perspective et selon les cas deffets mer-gents, non intentionnels, non voulus ou encore deffets pervers. Ainsi,par exemple, des mouvements de foule dans un stade : ils reposent surdes dcisions individuelles indpendantes les unes des autres (qui ontpar exemple pour but la mise labri face un danger), mais ils ont desconsquences effets pervers qui chappent aux intentions indivi-duelles (bousculade, pitinement dindividus, etc.). Les ingalitssociales au sein du systme ducatif peuvent tre analyses comme larsultante macrosociale , involontaire au niveau individuel, deschoix effectus en situation de contrainte et en tenant compte desystmes de prfrences fixs par les lves et les familles : dcisionde se maintenir aprs lge de fin de scolarit obligatoire, dcisiondorientation dans telle ou telle filire Il en est de mme descroyances collectives : selon Raymond Boudon, cest parce que

    chacun

    a des raisons solides dtre irrligieux que

    beaucoup

    tendent ltre. La croyance

    collective

    est leffet agrg des croyances

    indivi-duelles

    , lesquelles rsultent dun systme de raisons que beaucoupperoivent comme fortes (Raymond Boudon,

    Raison. Bonnesraisons

    , Paris, PUF, 2003, p. 69).

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  • amour

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    amour

    La sociologie peut-elle apporter une contribution la connaissance duphnomne subjectif et spontan par excellence quest lamour,et plus largement ltude des prfrences et des pratiques affectives etsexuelles des tres humains ? Oui, si lon admet que lamour prend desformes largement dtermines par des conditions sociales.Les pratiques et reprsentations amoureuses dpendent, plus spcifi-quement, de la trajectoire des individus dans lespace social. Le choixdes objets amoureux est lui-mme socialement conditionn. La repr-sentation enchante de lamour comme pur produit dun hasard etdune reconnaissance mutuelle immdiate, transmise lors de la sociali-sation, contribue elle-mme faonner les comportements amoureux.Elle pse ingalement sur les individus des deux sexes. Ces lmentssont tudis dans des enqutes quantitatives, comme lenqute Institutnational dtudes dmographiques-INSERM de 2004. On observe parexemple en France que le premier partenaire des femmes est de plus enplus souvent un petit copain au sein des gnrations les plus jeunes(

    cf.

    tableau 2).

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    2Statut du premier partenaire des femmes ges aujourdhui de,

    et devenir de la relation. lpoque, considriez-vous votre partenaire comme ?

    (Champ : femmes et hommes de 18 69 ans ayant eu des rapports sexuels ; V. Bajos, M. Bozon (dir.),

    Enqute sur la sexualit en France. Pratiques, genre et sant

    , Paris, La Dcouverte, 2008)

    18-19 ans

    20-24 ans

    25-34 ans

    35-39 ans

    40-49 ans

    50-59 ans

    60-69 ans

    Total

    Un petit copain, un amoureux

    74.6 71.7 63.3 59.9 52.5 37.2 22.8 50.3

    Un ami ou partenaire

    occasionnel

    12.1 7.3 11.2 11.0 9.7 9.2 8.1 9.7

    Un conjoint ou futur conjoint

    13.3 21.0 24.9 28.7 37.3 51.8 68.0 39.2

    Autre

    0.0 0.1 0.7 0.8 0.5 0.6 1.5 0.7

    Total

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  • 10

    analyse des correspondances [stat]

    analyse des correspondances [stat]

    Lanalyse des correspondances (ou analyse des correspondancessimples, souvent appele galement analyse factorielle descorrespondances ) est la mthode danalyse gomtrique des tableauxde contingence.Elle permet dtudier la structure des liaisons entre les modalits dedeux variables catgorises en les formalisant dans un espace euclidienmultidimensionnel. Lanalyse consiste projeter ces modalits sur lesaxes principaux.

    analyse des correspondances multiples [stat]

    Lanalyse des correspondances multiples (ACM) est la mthodedanalyse gomtrique des tableaux

    Individus X

    Variables catgorises

    .Le choix dune distance entre individus (qui repose sur le choix desindividus actifs et des variables actives) permet la modlisation gom-trique des donnes. LACM construit deux nuages euclidiensmultidimensionnels : le nuage des individus et le nuage des modalits.On tudie ensuite les axes principaux du nuage (voir analyse gom-trique des donnes).

    analyse gomtrique des donnes (AGD) [stat]

    Issue des travaux mathmatiques de Jean-Paul Benzcri raliss dansles annes 1960, lanalyse gomtrique des donnes intgre la statis-tique dans le cadre de la gomtrie multidimensionnelle, dont la thoriemathmatique est lalgbre linaire.Les objets de lAGD sont des nuages de points dans des espaces eucli-diens multidimensionnels. Le thorme danalyse spectrale, curmathmatique de lAGD, permet de dterminer la dispersion (variance)du nuage le long de dimensions principales et en fournit une reprsen-tation visuelle optimale (le critre tant la maximisation de la variancele long de laxe). LAGD permet le traitement de tableaux de donnes de grande taille , cest--dire de tableaux comportant un grandnombre de colonnes (qui peuvent tre des modalits ou des variables,selon le type danalyse). Elle effectue ainsi la meilleure synthse delensemble des relations statistiques existant entre des donnes. Lestrois mthodes de lAGD sont lanalyse des correspondances (tableaude contingence), lanalyse en composantes principales (tableau Indi-vidus X Variables numriques) et lanalyse des correspondances multi-ples (tableau Individus X Variables catgorises).

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  • anomie

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    La mthodologie de lAGD repose sur plusieurs tapes : choix desvariables actives qui permettent de construire un espace de rfrence ;dtermination du nombre daxes principaux retenus partir de ltudedes valeurs propres et taux de variance ; interprtations statistiques desaxes laide de divers indices numriques (contributions) ; tude deslments supplmentaires ; interprtation sociologique. Elle peut treprolonge par diverses techniques comme la classification euclidienneet des procdures dinfrence statistique.

    anomie

    Lanomie est une absence ou une insuffisance de rgulation descomportements, qui sobserve notamment dans les priodes de crisesociale ou chez les individus connaissant des trajectoires de forte mobi-lit (sociale, gographique).Cette notion, dont lorigine remonte au grec ancien

    anomia

    , a tutilise par mile Durkheim pour dsigner en premier lieu labsenceou linsuffisance de rglementation permettant dassurer la cooprationentre les diffrentes fonctions sociales spcialises : elle se traduitpar des crises conomiques, des conflits de classe, la perte dunit de lascience. En 1897, dans

    Le Suicide

    , Durkheim lui associe lide dune insuffisante rglementation sociale des aspirations individuelles .Elle survient par exemple lorsque les dsirs deviennent illimits, nerencontrent plus de rgulation, conduisant dans certains cas extrmes un type de suicide : le suicide anomique. Pour dautres chercheurs,lanomie dsigne plutt des sentiments individuels danxit, dinscu-rit, de mfiance. Un certain nombre de recherches contemporainesabordent les processus danomie et, plus largement, de pathologiessociales : surmortalit, dsorganisation conomique (famines, pnu-ries, etc.), pidmies et pandmies, dlinquance, violence, etc.

    anticipation

    Le concept danticipation dsigne la perception du futur qua un acteurindividuel un moment particulier du temps.Cest une notion centrale en macroconomie et en conomie mon-taire. Les anticipations rationnelles des nouveaux classiques sont des prvisions individuelles fondes sur des hypothses relativesaux grandeurs macro-conomiques futures (inflation, croissance, etc.).Elles dterminent les choix individuels effectus, notamment, enmatire de consommation et dpargne. Les anticipations de profit deschefs dentreprise sont par exemple un facteur cl de leurs dcisions

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  • 12

    art

    dinvestissement. Pour la sociologie, les anticipations subjectives sontstructurantes pour les dcisions et les choix, et dpendent aussi desexpriences passes, incorpores dans des habitudes lies lenviron-nement social, ainsi que des contextes. La propension des entrepre-neurs investir dpend aussi de leur rapport au risque et de leurexprience passe. Le sociologue Franois Simiand a montr que ladynamique socio-conomique tait trs largement affairedanticipations : les salaris anticipent des gains salariaux et les patronsdes gains sous forme de profits ; leurs comportements, ventuellementcontradictoires, dpendent troitement de ces anticipations, et des inte-ractions stratgiques quelles engendrent entre les groupes sociaux ;ces processus sont au fondement des cycles conomiques, qui voientalterner anticipations optimistes et pessimistes (voir tableau 3).

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    Quelles sont vos attentes pour les douze prochains mois : les douze prochains mois seront-ils meilleurs, moins bons, ou sans changement, en ce qui concerne la

    situation conomique de votre pays ? (source : juin 2008, EB69.2, variation par rapport EB68.1, prcdent Eurobaromtre, automne 2007).

    art

    La sociologie prend lart pour objet, dans la mesure o les pratiquesartistiques dpendent des conditions sociales. Les uvres mergentdans une socit particulire, un moment dtermin et sont le faitdacteurs sociaux particuliers.La sociologie sintresse aux consommateurs dart, dont les pratiqueset les gots dpendent du capital culturel dont ils sont dots. Denombreuses enqutes ralises dans divers pays, comme les enqutessur les pratiques culturelles des Franais ont confirm ce rsultat,en dpit de dynamiques tendant une certaine dmocratisation. La

    France UE27

    ProportionVariation

    EB68.1Proportion

    Variation EB68.1

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    57 +32 46 +20

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    23 -15 33 -11

    NSP

    5 -2 5 5

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  • asctisme (vs. hdonisme)

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    sociologie de lart sintresse galement aux acteurs, notammentprofessionnels, de lart (les artistes, les entrepreneurs artistiques, etc.).Selon les socits et les priodes, les artistes jouissent dun statut social(conomique et symbolique) plus ou moins reconnu et formalis (enparticulier par la professionnalisation), dune autonomie plus ou moinsimportante face aux pouvoirs conomiques, politiques, religieux. Ilssont aussi trs ingaux selon les ressources, conomiques et symboli-ques, dont ils disposent. Si elle tudie les consommateurs dart et lesartistes, la sociologie nvacue pas pour autant les uvres dart, cest--dire les contenus des productions artistiques (formes, reprsentationssymboliques, etc.). Elle est alors confronte la singularit revendi-que de celles-ci et aux notions vhicules par les reprsentants dumonde artistique comme celles de beau , de gnie , qui relventdune forme didologie.

    asctisme (vs. hdonisme)

    Lasctisme est une attitude dauto-restriction en matire de consom-mation et, plus largement, de satisfaction physique, qui saccompagnedun certain nombre de contraintes dexistence. Lhdonisme est, loppos, une attitude tourne prioritairement vers la satisfaction mat-rielle et le plaisir.Max Weber a dcrit lasctisme puritain comme un puissant facteur detransformation des pratiques conomiques, qui a contribu lmer-gence et la diffusion de lthos capitaliste, lment de base dunnouveau systme conomique (

    Lthique protestante et lesprit ducapitalisme

    ). Lasctisme porte valoriser plutt lpargne et laccu-mulation de biens que la consommation et le plaisir immdiat. Lacteurde la thorie microconomique contemporaine est plutt hdoniste : ilcherche avant tout la maximisation de son utilit.

    attitude

    Lattitude dsigne un ensemble cohrent de comportements et de repr-sentations individuels qui sont reprables par des observations directes,ou encore travers les rponses des questionnaires dopinion.Les attitudes sont donc lies des systmes de valeurs. Notion impor-tante dans la sociologie amricaine de laprs-guerre, lattitude estoprationnalise dans des enqutes quantitatives et des techniquescomme les chelles dattitude : une chelle dattitude mesure parun indice numrique (par exemple compris entre 0 et 10) le degrdadhsion une opinion prsente sous la forme dun nonc. De

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  • 14

    auto-analyse (auto-socioanalyse)

    nombreuses enqutes dopinion ralises chaque anne permettentdtudier la transformation des attitudes, de les comparer dans diff-rents pays, groupes (par exemple les eurobaromtres, l

    EuropeanSocial Survey

    , les

    Value Surveys

    , etc.). Les attitudes anticapitalistes ,par exemple, sont un ensemble de comportements et de reprsentationsngatifs lgard dinstitutions et de pratiques comme la propritprive des entreprises, lexploitation des salaris, la marchandisation,etc. Selon les priodes et les socits, ces attitudes sont plus ou moinslargement rpandues.

    auto-analyse (auto-socioanalyse)

    Lauto-analyse sociologique (ou auto-socioanalyse) consiste prendrepour objet scientifique sa propre exprience pour en dterminer lesdterminants sociaux.Lauto-analyse est une mise en uvre concrte du principe de rflexi-vit. Elle a t prconise, notamment par Pierre Bourdieu, comme unecondition pour surmonter diverses formes de biais qui guettent enpermanence le sociologue, en particulier lorsquil travaille sur ununivers loign de son monde dorigine ou sur un groupe socialementdomin. Par opposition lautobiographie classique , qui tend dcrire un parcours en fonction de son aboutissement vident (devenirun grand crivain, un chef dtat, etc.), lauto-analyse met laccent surles dimensions collectives dune trajectoire et vise en faire apparatreles multiples facteurs sociaux.

    autonomie

    Le mot autonomie est utilis dans le langage courant pour dsigner lacapacit dun individu dterminer de faon indpendante sa conduite,ses penses, suivre ses gots propres, en somme disposer dune marge de manuvre comportementale, financire, matrielle,morale, etc.La notion dautonomie est par exemple utilise pour tudier le passagede ladolescence lge adulte. Laccs un logement personnel (la dcohabitation ), lachat dune automobile personnelle, ladoptionde pratiques de consommation propres, sont des indicateurs dauto-nomie. La valorisation contemporaine de lautonomie individuelleserait le rsultat dun processus dindividualisation caractristique dessocits modernes, que des auteurs tels qumile Durkheim ou NorbertElias ont analys comme un processus social de longue dure li unphnomne de diffrenciation. Ce processus ne signifie pas un affai-

    P001-P116-9872100513581.fm Page 14 Vendredi, 10. octobre 2008 2:31 14

  • autonomie relative (vs. htronomie)

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    blissement des dterminations sociales, mais leur transformation. Ilsaccompagne, en effet, de nouvelles formes dinterdpendance entreles individus et les sphres. Alors que les socits contemporainestendent nier les limites objectives de lautonomie individuelle, lasociologie met laccent sur les multiples interdpendances entreacteurs et lensemble des facteurs qui conditionnent les choix, mmelorsquils sont vcus ou perus comme totalement autonomes.

    autonomie relative (vs. htronomie)

    Lautonomie relative dun espace social est lexistence dun certaindegr dautodtermination par rapport des espaces qui le dominent(en gnral le monde conomique ou politique).Pour contester lide que la sphre conomique ( infrastructure )dtermine directement et de faon unilatrale lensemble des faitssociaux (en particulier la superstructure idologique), qui a tdveloppe sous le nom de matrialisme historique la suite deKarl Marx et Friedrich Engels, certains auteurs ont eu recours auconcept dautonomie relative. Les mondes de la science, de lart, de laculture, etc. ne sont pas directement rgis par les lois delconomie, mme si celles-ci exercent des effets sur eux. Le conceptdautonomie implique donc dans ce cas son oppos, celui de dpen-dance ou dhtronomie : un espace social htronome est caractrispar sa soumission des lois externes. Un espace social autonomeest dsign, la suite de Pierre Bourdieu, par la notion de champ. Ainsipar exemple, on parle dhtronomie croissante du champ scientifiqueou du champ artistique lorsquon voque lemprise accrue desprocessus marchands ou des critres conomiques dans la productionet la diffusion des connaissances.

    autorit

    Lautorit est la capacit qua un individu ou une institution simposer aux autres. Elle implique donc un rapport social particulier,dissymtrique, entre plusieurs agents ou acteurs, ce qui en fait aussiune catgorie fondamentale de lanalyse sociologique.La notion dautorit est lie celle de lgitimit. Par autorit, il fautentendre lascendant quexerce sur nous toute puissance morale quenous reconnaissons comme suprieure nous (mile Durkheim,

    Lducation morale, 1903) Lautorit pdagogique, par exemple,sexerce dans le cadre dun rapport social spcifique : le rapport pda-gogique. Il sagit dune situation sociale qui met en relation deux

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  • 16 autonomie relative (vs. htronomie)

    acteurs en position ingale : lducateur et lduqu. Quelle que soit lanature de ce rapport pdagogique (plus ou moins autoritaire ou permissif , par exemple), lducateur est dtenteur dune formedautorit, qui lui est dlgue par linstitution scolaire dans sonensemble.

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    barrire ( lentre)

    La notion de barrire (proche de celle de barrire lentre utiliseen conomie) dsigne un obstacle oppos larrive dun acteur sur unmarch, dans une profession et, par extension, dans un univers socialdfini par un enjeu particulier ou au sein dun groupe.Avec son ouvrage intitul La Barrire et le niveau (1925), EdmondGoblot a mis laccent sur limportance quavait le baccalaurat audbut du vingtime sicle en tant que barrire qui triait , distinguait les individus admis accder la bourgeoisie, et aussien tant que niveau , cest--dire symbole dappartenance une lite.Dans une profession, les barrires lentre peuvent tre maintenues etcontrles par des gate-keepers ( gardes-barrires ) qui dtiennentune forme de pouvoir importante.

    beau

    La sociologie considre le beau (ce qui suscite un plaisir esth-tique) comme une construction sociale. Il nexiste pas de beau en soi,mais seulement diffrents critres de dfinition de celui-ci, qui tendent simposer dans un pays, un groupe, une profession, et durant unepriode historique donne.Le beau varie donc dans le temps, dans lespace et dans lespacesocial. Les dfinitions a priori du beau, qui sont lobjet de lesth-tique, peuvent tre interprtes comme la mise en forme dune dfini-tion historique et sociale particulire. La conception dEmmanuelKant, centre sur la forme et le rejet de lutilit, correspond parexemple une dfinition intellectualiste, oppose la conceptionpopulaire, mise en uvre dans la pratique, fonde sur le ralisme et lefonctionnalisme (cf. P. Bourdieu, La Distinction. Critique sociale dujugement, 1979).

    P001-P116-9872100513581.fm Page 17 Vendredi, 10. octobre 2008 2:31 14

  • 18 bien symbolique

    bien symbolique

    Il sagit dun objet intellectuel ou culturel (uvre dart, texte,discours, etc.), partiellement immatriel et dont les critres dvalua-tion sont spcifiques.Un bien symbolique peut tre transmis lors dun change et fairelobjet dune consommation, sans pour autant quen soit fixe de valeurmontaire (prix). En employant la notion de march des bienssymboliques , Pierre Bourdieu a mis laccent la fois sur son analogieavec les marchs ordinaires (les biens sont changs et prennent de lavaleur) et sur la spcificit du processus de dtermination de leurvaleur. Cette valeur est le rsultat du fonctionnement propre ununivers social autonome, dans lequel la dimension montaire oumarchande est secondaire.

    biographie (biographique)

    La biographie dun individu est la suite des vnements qui constituentson existence.La biographie est en sociologie la fois un objet et une mthodedanalyse. Au lieu de considrer les vnements vcus par un individucomme purement individuels et en partie alatoires, la sociologie lestudie dans leur cohrence, leur rgularit et leur dimension collective :toute biographie peut alors sinterprter comme une trajectoire particu-lire, avec une origine, un parcours (scolaire, professionnel,familial, etc.), une arrive, et un ensemble dexpriences sociales quileur sont lies. Le recours la biographie en tant que mthode permetde comprendre les comportements, attitudes, reprsentations dun indi-vidu. La prosopographie est ltude systmatique des biographies desmembres dun groupe, dune institution, etc.[Dmo] Pratique en dmographie, en particulier dans ltude descohortes, lanalyse des biographies est un ensemble de techniquesstatistiques consistant tudier la probabilit de survenue de certainsvnements biographiques partir de donnes longitudinales.

    bonheur

    Le bonheur peut tre dfini comme un tat de bien-tre individuel li une multiplicit de facteurs (psychologiques et sociaux).Si cette notion relve la fois du sens commun et dune longue tradi-tion philosophique, la sociologie et plus largement les sciencessociales en ont aussi fait un objet de leurs investigations. La mesure

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  • bourgeoisie 19

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    du bonheur est cependant problmatique. De nombreux travaux utili-sent les rponses des questionnaires dopinion pour tablir le degrde bonheur des individus et tudier ses dterminants (par exemplelEuropean Social Survey). Cela les conduit, par exemple, descomparaisons internationales entre les niveaux de bonheur et ltude de leurs causes. Une notion proche est celle de bien-tre .Dans une enqute sur le bonheur au travail en France ralise sous ladirection de Christian Baudelot et Michel Gollac (Travailler rend-ilheureux ?, 2003), une quipe de sociologues a eu recours des ques-tions directes, mais aussi indirectes, pour estimer le degr de satis-faction subjective ressentie par lintermdiaire du travail en 1996-1997, comme par exemple la question : Seriez-vous ou auriez-voust heureux que lun de vos enfants sengage dans la mme activitque vous ? Alors que les professeurs rpondaient oui 66 %,les employs des services aux particuliers rpondaient 92 % non .

    bourgeoisie

    La bourgeoisie est une classe sociale caractrise par la prdominancedune ressource : le capital conomique, cest--dire au sens strict lepatrimoine (immobilier, financier, etc.). Cela ne signifie pas quelle soitdpourvue dautres ressources (notamment les capitaux culturel, socialet symbolique), mais que sa reproduction comme classe dpend enpremier lieu de laccumulation et de la transmission de son patrimoineet plus largement de sa position conomique.Pour Karl Marx, la bourgeoisie dtient, plus prcisment, les moyensde production (usines, machines, etc.), y compris sous la forme detitres de proprit (en particulier des actions) et, plus largement, decapital financier (sous ses multiples formes). La bourgeoisie estdevenue la classe dominante avec le passage du fodalisme (selon lenom donn au systme conomique de lEurope mdivale, caractrispar la fragmentation des pouvoirs entre seigneurs) au capitalisme : laproprit sest concentre entre les mains de familles dindustriels etdentrepreneurs de plus en plus puissantes la fois conomiquement etpolitiquement, qui se sont tournes vers laccumulation et le profit. Lasociologie de la bourgeoisie met laccent sur le caractre trs collectifdu fonctionnement du groupe : travers diverses pratiques et institu-tions, est prserve lhomognit et assure la reproduction de celui-ci(voir par exemple les travaux de Michel et Monique Pinon-Charlot).Le style de vie est un lment fondamental du groupe.

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  • 20 bureaucratie

    bureaucratie

    La bureaucratie est un mode dorganisation fond en particulier sur lecaractre impersonnel des fonctions et sur la division rationnelle dutravail. Elle nest donc pas seulement caractristique de ltat maisplus largement de toute forme dorganisation rationnelle et grandechelle dune activit.La bureaucratie moderne, dont lanalyse fondatrice a t mene parMax Weber, repose sur plusieurs lments, parmi lesquels la distinctionnette entre la fonction et la personne. La bureaucratie est associe larecherche de lefficacit et une forme de dsintressement. Par lasuite, divers auteurs ont vu dans la bureaucratie un mode dorganisa-tion galement porteur de diverses formes dinefficacit. MichelCrozier a par exemple dcrit ce quil appelle le cercle vicieux de labureaucratie , li lexistence de zones dincertitude permettant certains acteurs de conqurir diverses formes de pouvoir potentielle-ment dysfonctionnelles pour lefficacit globale de lorganisation.

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    cadre (cadrage)

    Un cadre est un ensemble de significations implicites engages dansune situation dinteraction. Lopration de cadrage consiste dfinir lesens dune situation ou encore dimposer un point de vue particuliersur une ralit.On parle par exemple de cadrage mdiatique dun vnement proposde la faon, partiellement arbitraire, dont les journalistes et les mdiasinterprtent un vnement particulier. Erving Goffman considre lescadres comme un lment essentiel pour comprendre la faon dont sestructurent les interactions symboliques. La dfinition de lasituation est une notion proche de celle de cadrage.

    cadre (groupe social)

    La notion de cadre dsigne en franais un groupe social regroupant dessalaris hautement qualifis exerant des formes dautorit hirar-chique au sein de leur organisation (administration, entreprises, partipolitique, etc.). Dans les entreprises capitalistes, cette autorit leur estdlgue par les propritaires des moyens de production, ce qui placeles cadres dans une position intermdiaire entre les capitalistes et lessalaris dexcution.La gense de cette catgorie sociale remonte en France aux annes1930 (comme la montr Luc Boltanski dans son ouvrage classique LesCadres. La formation dun groupe social) : certains salaris de hautniveau tentent alors de se distinguer la fois des patrons et desouvriers, et de surmonter lopposition de classe caractristique de lasocit industrielle. La catgorie socio-professionnelle des cadres estutilise notamment dans les lections professionnelles et des institu-tions paritaires , ainsi que dans la nomenclature des catgoriessocio-professionnelles (CSP/PCS), avec les notions de cadre

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  • 22 capital

    suprieur et de cadre moyen , cette dernire ayant t abandonneen 1982 au profit de la notion de professions intermdiaires . Laproportion des cadres a augment fortement au vingtime sicle dansles socits dveloppes, jusqu aujourdhui. Cela a contribu lexpansion de lidologie et des pratiques managriales tous lesniveaux de la socit.

    FIGURE 1

    volution sur soixante ans des parts relatives dans la population active des diffrents groupes socio-professionnels en France

    (source : O. Galland, Y. Lemel, La Socit franaise, p. 33).

    capital

    Le capital est un stock de ressources issues du travail, qui peut treaccumul et qui est susceptible de produire de nouveaux flux derevenus.Le capital est lun des concepts fondateurs de lconomie politique,notamment avec Adam Smith. La notion a connu un grand succs danslensemble des sciences sociales partir des annes 1960, souslinfluence de thoriciens noclassiques du capital humain et du capitalsocial (Gary Becker, James Coleman), ainsi que sous celle de PierreBourdieu (qui ajoute au capital conomique le capital culturel, lecapital social et le capital symbolique).

    Ouvriers

    EmploysAgriculteurs exploitants

    Professionsintermdiaires

    Artisans commerants

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    01936 1954 1975 1982 1995 2002

    Cadres suprieurs

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  • capital culturel 23

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    TABLEAU 4

    Les capitaux dans la thorie de Pierre Bourdieu.

    capital culturel

    Le capital culturel est lensemble des ressources dtenues par un indi-vidu ou une famille en matire de culture. Ces ressources existent sousdiffrentes formes ou tats : biens stocks (ouvrages, disques, etc.) ;habitudes et orientations incorpores ou intriorises sous la forme dedispositions ; titres scolaires, qualifications dots dune certaine valeursur le march du travail (diplmes, certificats, etc.).Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron (Les Hritiers, 1964, LaReproduction, 1970) sont lorigine ds les annes 1960 du succs decette notion, aujourdhui dusage courant en sociologie de lducationet de la culture. Dans les enqutes sur les ingalits scolaires ou sur lespratiques culturelles, il nest pas toujours facile de mesurer le capitalculturel dun individu autrement que par des indicateurs approchscomme le niveau ou le type de diplme quil dtient. Les pratiquesculturelles (lecture, visites culturelles, etc.) sont lexpression duncapital culturel incorpor. Le capital culturel peut prendre des formestrs diffrentes : il peut, par exemple, tre plus tourn vers le mondedes choses humaines ou vers le monde naturel (selon les analyses de

    Processus de transmission / accumulation

    Institutions en charge (hors

    famille)

    Exemples dindicateurs

    Capital conomique

    Hritage Entreprises, ban-ques, agences immo-

    bilires

    Patrimoine (total, financier,

    immobilier)

    Capital culturel

    Socialisation fami-liale et scolaire, pra-

    tiques culturelles

    Systme ducatif, formation continue,

    institutions culturelles

    Plus haut diplme obtenu ; forte inten-

    sit de pratiques culturelles (ex : gros lecteur ,

    amateur de musique classique)

    Capital social

    Sociabilit amicale, professionnelle,

    mondaine

    Clubs, associations, organisations politi-ques, syndicales

    Nombre de contacts professionnels pendant une

    priode donne

    Capital symbolique

    Transmission du nom, accumulation

    de titres et distinctions

    Instances de conscration, annuaires

    Lgion dhonneur, Whos Who

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  • 24 capital humain

    Grard Mauger, Claude Poliak, Bernard Pudal, Histoires de lecteurs,1999).

    capital humain

    Le capital humain dsigne lensemble des comptences de toutesnatures acquis par un individu en vue den retirer un gain (montaire)sur le march du travail.Conue par des conomistes amricains (Theodore Schultz, GaryBecker) dans les annes 1960, la notion de capital humain vise dabord expliquer les diffrences de productivit observes entre les salaris.Elle permet, par exemple, de rendre compte de la rationalit cono-mique de linvestissement individuel dans le systme scolaire. Cettenotion est donc avant tout conomique , au sens o le capitalhumain rsulte dun investissement individuel tourn vers la recherchede rentabilit et peut faire lobjet dune mesure montaire.

    capital social

    Le capital social dsigne les ressources lies aux contacts et auxrseaux relationnels interpersonnels.Cette notion est beaucoup utilise dans la recherche en sciencessociales aujourdhui, avec des acceptions diverses. Pour Pierre Bour-dieu et James Coleman, il sagit avant tout dune ressource indivi-duelle, constitue par les relations personnelles quun individu peutmobiliser, par exemple sur le march du travail. Le capital socialpermet par exemple dinterprter des diffrences dinsertion profes-sionnelle entre deux individus de niveau de diplme quivalent. Il estli aux rseaux sociaux, eux-mmes dpendants de ressources fami-liales. Dans loptique propose par Robert Putnam, auteur dun articlepuis dun ouvrage intituls Bowling Alone, le capital social est li lintensit et la densit des liens sociaux au sein dune communauthumaine. Il est donc collectif et peut tre accumul. Il se traduit par laconfiance dans les autres et/ou dans les institutions, par limportance dela rciprocit dans les relations humaines, voire par lexistence devaleurs communes. Les travaux qui se dveloppent, linitiativedorganisations internationales (Banque Mondiale, Organisation pourla Coopration et le Dveloppement conomiques), partir de ladeuxime moiti des annes 1990, entendent faire jouer au capitalsocial le rle dun nouveau facteur de production. Laccumulation decapital social est cense favoriser la croissance conomique et la coh-sion sociale, etc. La mesure du capital social ainsi dfini pose de

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  • capital symbolique 25

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    nombreux problmes, lis au caractre trs lastique de la notion.Putnam et ses mules le mesurent par la participation des clubs, desassociations, des rseaux dengagement civique ou encore par laconfiance que lon a dans les autres ou les institutions (mesure laidede questionnaires). Ils utilisent principalement des donnes denqutesdattitudes.

    capital symbolique

    Le capital symbolique (dun agent, dune institution, dun groupe) estla valeur sociale de celui-ci telle quelle est perue par dautres.Le capital symbolique est donc relatif celui ou ceux qui peroivent et leurs critres dvaluation. Se faire un nom , tre connu ou reconnu , tre une autorit dans son domaine tmoignent delexistence et des diverses formes du capital symbolique. Celui-cirenvoie donc ce que lon appelle usuellement la notorit et le pres-tige. Parler de capital symbolique met en avant la diversit des formesde notorit et de prestige dans les socits diffrencies et leur carac-tre relatif celui qui peroit une ralit. La notorit dun mathmati-cien est avant tout interne au monde scientifique : elle naccde un espace plus large quavec lobtention de distinctions scientifiquesplus mdiatises comme la mdaille dor du CNRS , la mdailleFields , etc. La notorit mdiatique est une forme du capital symbo-lique, socialement dominante dans le monde contemporain, en particu-lier dans le champ politique. Le capital politique, dans une socit o lamdiatisation des luttes politiques est importante, implique de plus enplus cette forme de capital symbolique qui est lie au capital mdia-tique.

    capitalisme

    Le capitalisme est un systme dorganisation sociale de lconomiecaractris par la proprit prive des moyens de production (donc laprminence de certaines structures juridiques), la domination de larecherche du profit comme mobile dominant des acteurs conomiques,la concurrence, la formation des prix sur le march (autrement dit, lefait quils stablissent travers la relation entre les offreurs et lesdemandeurs dun bien ou dun service en fonction des quantits en jeu,sans lentremise dune intervention publique ou de critres morauxcomme lide de juste prix ).Dans le capitalisme historique (Immanuel Wallerstein), ces diff-rents lments sont prsents, mais certains peuvent tre plus ou moins

    P001-P116-9872100513581.fm Page 25 Vendredi, 10. octobre 2008 2:31 14

  • 26 caractristiques (proprits) sociales (socio-dmographiques)

    limits : lextension de la proprit publique a rduit la sphre de laproprit prive ; des entreprises but non lucratif peuvent coexisteravec celles qui recherchent en premier lieu le profit ; la concurrence esttrs variable selon les secteurs et le poids de certains clients peut tredterminant dans la formation des prix ; ceux-ci sont plus ou moinsfortement rguls par des interventions publiques diffrents niveaux.Le capitalisme a connu de profondes transformations depuis sesorigines. Au vingtime sicle, la monte en puissance de lencadrementsalari, lorganisation scientifique du travail, le dveloppement dumanagement et la monte en puissance des cadres modifient en profon-deur les rapports entre les propritaires des moyens de production et lesgestionnaires, donnant au capitalisme un caractre fortement bureau-cratique. Lentreprise capitaliste est dfinie comme une organisationtourne vers lefficacit productive et structure par des niveaux hirar-chiques et fonctionnels articuls. Les comparaisons et typologiesmontrent quil existe diffrents types ( varits ) de capitalisme, lis des trajectoires historiques diffrentes.

    caractristiques (proprits) sociales (socio-dmographiques)

    Les caractristiques sociales ou socio-dmographiques dun individusont lensemble des traits qui permettent de le situer par rapport auxautres dans lespace social : ge, sexe, profession, origine sociale,niveau de diplme, etc. On parle galement de proprits sociales.Cest parmi les caractristiques sociales que le sociologue cherche lesdivers facteurs explicatifs des phnomnes quil tudie. Les pratiquesculturelles, par exemple, sont mises en relation avec les divers dter-minants sociaux que constituent la position sociale, lge, le sexe, etc.Les proprits sociales sont en effet les indicateurs de dispositionsspcifiques, qui sont lies des expriences sociales diffrentes.Dans une enqute par questionnaire, les caractristiques sociales desindividus sont dsignes par des expressions comme questionssocio-dmographiques ou talon . Lune des difficults de lamthodologie sociologique est la relation souvent forte existant entreces proprits.

    caste (systme des)

    Les castes, en Inde, forment un ensemble cohrent de groupes sociauxidentifis par des noms, hirarchiss, assigns une position dfiniedans la socit.

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  • catgorie socio-professionnelle [inst] 27

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    Le systme des castes a fait lobjet dinterprtations sociologiques etanthropologiques gnrales, comme celle de Louis Dumont, qui insis-tent sur luniversalit du principe hirarchique et la cohrence qui lecaractrisent. Max Weber a galement tudi les castes dans une pers-pective relationnelle dans Hindouisme et bouddhisme.

    catgorie socio-professionnelle [inst]

    Il sagit de la notion utilise par la statistique officielle en France(Institut National de la Statistique et des tudes conomiques) pourregrouper les individus en fonction de leurs appartenances profession-nelles et, plus largement, sociales. LINSEE utilise pour cela plusieurscritres, permettant une classification raliste : nom de la profession,niveau de qualification, position hirarchique, fonction publique /entreprise, etc.Au niveau le plus dtaill (497 positions), on parle de profession, auniveau le plus agrg (8 positions) de catgorie socio-professionnelle,les deux tant embotes (avec entre les deux les nomenclatures en 42ou 24 positions). Les nomenclatures utilises dans diffrents pays nesont pas identiques, ce qui rend difficiles les comparaisons internatio-nales. La nomenclature franaise des CSP/PCS cre dans les annes1950 a t rforme en 1982 et rvise en 2003. Au niveau interna-tional, le Bureau International du Travail a cr la Classification Inter-nationale Type des Professions (ISCO en anglais), actualise en 1988 etadapte au contexte europen. La cration dune nomenclature euro-penne est en cours.

    TABLEAU 5

    Les CSP en 42 positions

    11 Agriculteurs sur petite exploitation

    12 Agriculteurs sur moyenne exploitation

    13 Agriculteurs sur grande exploitation

    21 Artisans

    22 Commerants et assimils

    23 Chefs dentreprise de 10 salaris ou plus

    31 Professions librales

    33 Cadres de la fonction publique

    34 Professeurs, professions scientifiques

    35 Professions de linformation, des arts et des spectacles

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  • 28 catgorie socio-professionnelle [inst]

    37 Cadres administratifs et commerciaux dentreprise

    38 Ingnieurs et cadres techniques dentreprise

    42 Professeurs des coles, instituteurs et assimils

    43 Professions intermdiaires de la sant et du travail social

    44 Clerg, religieux

    45 Professions intermdiaires administratives de la fonction publique

    46 Professions intermdiaires administratives et commerciales des entre-prises

    47 Techniciens

    48 Contrematres, agents de matrise

    52 Employs civils et agents de service de la fonction publique

    53 Policiers et militaires

    54 Employs administratifs dentreprise

    55 Employs de commerce

    56 Personnels des services directs aux particuliers

    62 Ouvriers qualifis de type industriel

    63 Ouvriers qualifis de type artisanal

    64 Chauffeurs

    65 Ouvriers qualifis de la manutention, du magasinage et du transport

    67 Ouvriers non qualifis de type industriel

    68 Ouvriers non qualifis de type artisanal

    69 Ouvriers agricoles

    71 Anciens agriculteurs exploitants

    72 Anciens artisans, commerants, chefs dentreprise

    74 Anciens cadres

    75 Anciennes professions intermdiaires

    77 Anciens employs

    78 Anciens ouvriers

    81 Chmeurs nayant jamais travaill

    83 Militaires du contingent

    84 lves, tudiants

    85 Personnes diverses sans activit professionnelle de moins de 60 ans (saufretraits)

    86 Personnes diverses sans activit professionnelle de 60 ans et plus (saufretraits)

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  • centralit (de rseau) 29

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    centralit (de rseau)

    La centralit dun individu dans un rseau social est, dans une premireacception, le fait pour un individu dtre fortement li, connect auxautres.De nombreux travaux mobilisant la thorie mathmatique des graphesont dvelopp des dfinitions oprationnelles de la centralit.

    cerveau

    Objet de recherches en biologie et en psychologie (neurosciences,sciences cognitives), le cerveau intresse aussi la sociologie et pluslargement les sciences sociales.La structuration et le fonctionnement du cerveau dun individu dpen-dent en effet de son environnement pass et prsent (expriencessuccessives, interactions, contextes) et pas seulement de facteurs gn-tiques. Pour linstant, les processus de structuration sociale du cerveaurestent peu tudis. Les sciences de la cognition, en particulier lesapproches connexionnistes ou centres sur la plasticitcrbrale , cherchent de plus en plus souvent intgrer des problma-tiques lies la sociologie.

    champ

    Les champs sont les univers sociaux structurs, relativement auto-nomes, o des agents rivalisent autour dun enjeu spcifique (le beau dans le champ artistique, le vrai dans le champ scienti-fique).Le recours cette notion en sociologie est d Pierre Bourdieu (partir de 1966, Champ intellectuel et projet crateur ). Le champ par excellence est le champ intellectuel, o les valeurs de dsint-ressement et luniversalisme lemportent ou sont censs lemporter surles valeurs proprement conomiques (rentabilit, etc.). Cest un monde conomique lenvers , que lon ne peut rduire des logi-ques conomiques. La notion de champ met en avant deux lmentsdistincts : les logiques de concurrence et de luttes qui caractrisent toutespace social ; la spcificit irrductible des enjeux propres cesespaces, qui tend rapprocher les agents en dpit de leur rivalit. Ainsi,dans le champ scientifique, les logiques de concurrence ont lieu entredes agents aux caractristiques sociales proches, socialiss aux normespropres au champ, qui les portent ce que Pierre Bourdieu appelle un intrt au dsintressement .

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  • 30 changement (social)

    changement (social)

    Le changement social est un processus, plus ou moins systmatique etcohrent, de transformation des socits.La notion de changement social sest substitue celle dvolutiondans de nombreux travaux de sociologie historique. Le changementsocial diffre en effet de celle-ci, dans la mesure o sa direction estconsidre comme relativement indtermine, sinon contingente, etimpossible rsumer sous la forme de lois de dveloppement.

    charisme (charismatique)

    Le charisme est la force de sduction et lautorit multiformes exercespar un individu sur les membres dun groupe, qui constitue une sourcefondamentale de lgitimit.Cette lgitimit est fonde sur les proprits singulires dunepersonne. La notion de charisme permet de penser une forme dautoritparticulire, qui nest ni bureaucratique ni traditionnelle. Le chefcharismatique est crdit par les membres du groupe de qualits singu-lires qui en font un tre au sens propre extraordinaire . La succes-sion des leaders charismatiques est beaucoup plus dlicate que cellesqui sont rgies par la tradition (coutume) ou par des rgles bureaucrati-ques.

    choix (rationnel)

    La sociologie tudie les arbitrages et les dcisions effectus par lesacteurs individuels ou collectifs.Ces choix sont toujours raliss sous contrainte , ne serait-ce quecelle dun environnement social ou dun contexte. Le choixrationnel, issu de la thorie conomique, consiste en la maximisa-tion dune fonction-objectif, comme le profit (pour le producteur)ou lutilit (pour le consommateur). Dans une conception troite dela thorie du choix rationnel, la fonction-objectif est toujours peuou prou conomique : gain montaire (profit) chez le produc-teur, anticipation de gain montaire chez ltudiant, satisfaction nede la consommation dun bien ou service chez le consommateurOn peut pourtant introduire dans ltude des choix rationnels desmobiles de nature altruiste ou dsintresse , comme lesvaleurs de rciprocit. Les travaux actuels de psychologie etdconomie exprimentales, dans le prolongement de nombreuxtravaux sociologiques et anthropologiques, tendent montrer que

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  • civilisation (processus de) 31

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    ces mobiles apparemment dsintresss des actes sont plusrpandus que ne le prsuppose la thorie micro-conomique standard .

    civilisation (processus de)

    La civilisation dsigne lensemble des traits, culturels, conomiques,politiques qui dfinissent une socit ou un ensemble de socits. Leprocessus de civilisation dsigne, pour Norbert Elias, la transformationsystmatique des comportements sociaux dans le sens dun auto-contrle croissant et dune limitation accrue dans lexpression despulsions.Ce processus dvolution saccompagne de lextension de lemprise deltat et de lallongement des chanes dinterdpendance. Cest mmeplus prcisment la tendance de ltat la monopolisation de laviolence physique qui explique la tendance la diminution de laviolence interpersonnelle et la rduction du sentiment de peur quilaccompagnait.

    classe sociale

    La classe sociale est un groupe dappartenance dfini en premier lieupar un critre de position au sein du systme conomique. Elle est aussiune construction sociale qui regroupe des individus aux caractristi-ques relativement homognes.Le concept de classe est sans doute celui qui a le plus suscit de contro-verses, jusqu aujourdhui, en sociologie et, plus largement, dans lessciences sociales. La notion de classe sest impose au sein des socitsconnaissant la rvolution industrielle, en particulier avec laffirmationdmographique et politique de la classe ouvrire (ou proltariat ).Une frange de la paysannerie, classe numriquement trs dominantedans la socit traditionnelle, migre vers les villes et nourrit la forma-tion de ce nouveau groupe. Celui-ci sunifie la faveur des luttessociales, comme le montre, dans le cas britannique, lhistorien EdwardPalmer Thompson (La Formation de la classe ouvrire anglaise,1963). Le nombre de salaris augmente tout au long du dix-neuvime,puis du vingtime sicles, surtout au dtriment des petits indpendants(agriculteurs, artisans, commerants, petits chefs dentreprise). Lanotion de classe est beaucoup utilise par les sociologues classiques.Karl Marx en dveloppe une conception fondamentale articule uncritre principal : la proprit des moyens de production, qui spare labourgeoisie (propritaire du capital) du proltariat (qui na que sa seule

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  • 32 classification (nomenclature, taxinomie, typologie)

    force de travail vendre). La sociologie britannique retient des dfini-tions plus oprationnelles des classes, fondes sur des critres socio-conomiques (comme le statut demploi, la position hirarchique, etc.),ce qui la rapproche de la notion de catgorie socio-professionnelleutilise en France.

    classification (nomenclature, taxinomie, typologie)

    Une classification est la partition dun ensemble dindividus (dinstitu-tions, de pays, etc.). Elle permet dorganiser la ralit sociale en fonc-tion de certains principes ou critres. On distingue des classificationsordinaires et des classifications savantes. Les classifications sontcomposes de catgories.La sociologie et lanthropologie prennent pour objet les classificationssociales (ou taxinomies) ordinaires, rvlatrices de hirarchies,doppositions symboliques fondamentales. Elles constituent des struc-tures plus ou moins cohrentes organisant la perception de la ralitsociale. Les rapports de genre sont, par exemple, structurs autour dunensemble doppositions symboliques (extrieur/intrieur, doux/dur).Les classifications savantes sont mises en uvre, notamment, dans lecadre de la pratique de la comparaison : on distingue par exemple destypes dtat-providence ou de capitalisme.[Stat] Parmi les techniques danalyse des donnes permettantdlaborer des typologies, la classification (en particulier la classifi-cation ascendante hirarchique, en harmonie avec lanalyse gom-trique des donnes) consiste regrouper les observations les plusproches en appliquant un critre dhomognit interne aux classes[inst]. Une nomenclature est une classification de rfrence, qui peuttre institutionnalise (comme par exemple la nomenclature des cat-gories socio-professionnelles) ou non (comme les nomenclaturesscientifiques).

    coefficient budgtaire [inst]

    Un coefficient budgtaire est la proportion de son budget quunmnage consacre un poste de dpense ou une fonction (selon laterminologie de lINSEE) particulire.Usuellement, on distingue les postes ou fonctions de lalimenta-tion, du logement, de lhabillement, du transport, etc. Les statisticiensau dix-neuvime sicle ont tudi la variation des coefficients budg-taires en fonction des niveaux de revenu (loi de Engel). Au dbut duvingtime sicle, Maurice Halbwachs a fait apparatre laide de

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  • cognition (connaissance) 33

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    comparaisons des diffrences entre groupes sociaux qui ne se rdui-sent pas aux diffrences de revenus, mais qui sont lies des diff-rences de styles de vie, de normes sociales, etc. Dans le mondecontemporain, les diffrences sont importantes entre les coefficientsbudgtaires dans les pays dvelopps et dans les pays en dveloppe-ment.

    TABLEAU 6

    volution par fonction de la structure de consommation des mnages franais (source : INSEE).

    cognition (connaissance)

    La sociologie prend pour objet les processus de connaissance, enmettant laccent sur leurs conditions externes (environnementsocial, contexte, interaction, etc.), mais aussi sur leur logique

    Structure en %

    1960 1980 2000 2006Valeurs en

    2006 millions dEuros

    Taux de variation annuel moyen

    en %, 1960-2006

    Alimentation 27,5 16,4 13,8 12,9 166,4 2,1

    Habillement 10,1 6,1 4,2 3,6 46,9 1,8

    Logement 9,7 15,4 18,1 19,4 250,2 3,9

    quipement 7,9 6,4 4,8 4,6 58,9 3,0

    Sant 1,9 1,6 2,5 2,6 33,9 5,5

    Transports, communications 9,5 13,3 13,8 13,5 174,2 4,1

    Loisirs et culture 6,1 6,9 7,2 7,2 92,6 4,9

    Autres 13,1 13,7 13,2 13,2 170,1 2,4

    Dpense de consommation

    socialise14,1 20,1 22,4 23,2 299,2 3,8

    Total : Consommation

    effective des mnages

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  • 34 cohsion sociale

    interne , dans la mesure o celle-ci nest pas seulementindividuelle : croyances, langage, raisonnement sont aussi des phno-mnes de nature collective (ainsi que lavait affirm mile Durkheim).La sociologie de la connaissance est une branche de la sociologie inau-gure par Karl Mannheim, qui met en relation des caractristiquessociales et des contenus cognitifs, comme lappartenance un groupe(classe, gnration, etc.) dune part et lidologie dautre part. Lethno-mthodologie, courant de la sociologie issu du monde anglo-saxon,tudie les dimensions cognitives luvre dans laction et les interac-tions quotidiennes, mme les plus banales. Elle met ainsi en cause ladivision frquemment opre entre connaissance ordinaire et connais-sance savante. La sociologie de la connaissance scientifique prend pourobjet les conditions de production des contenus scientifiques.

    cohsion sociale

    La cohsion sociale dsigne la cohrence et la stabilit dune socit.Les indicateurs de cohsion sociale sont multiples. Un haut niveau decohsion sociale peut se traduire, notamment, par un faible niveau deconflits et de pathologies sociales. Ltat-providence a permisdaccrotre la cohsion sociale dans de nombreux pays, en institution-nalisant diverses formes de solidarit.

    cohorte [dmo]

    Une cohorte est un ensemble dindividus ayant connu un mme vnement-origine , qui sont saisis un moment prcis du temps, etdont on tudie le destin (la biographie) pendant plusieurs annes.On parle alors dtude longitudinale. Les individus de nationalit fran-aise ns en 1980, les bacheliers de lanne 2000, constituent descohortes particulires. Certains travaux reposent sur la comparaisonsystmatique de deux ou plusieurs cohortes.

    communication (sociologie de la)

    La communication est devenue un enjeu fondamental dans les socitscontemporaines, en particulier au sein des mondes conomique et poli-tique.Le dveloppement de nouvelles technologies de linformation et de lacommunication (NTIC) en est un des aspects les plus importants. Lestechniques de communication modifient dans une certaine mesure les

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  • comparaison 35

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    interactions entre acteurs sociaux. Une grande partie de lactivit poli-tique et conomique relve par exemple aujourdhui de la stratgie decommunication : cadrage des vnements, imposition de problma-tique, etc.

    comparaison

    La comparaison est le procd consistant mettre en relation un phno-mne observ dans un certain contexte et un phnomne analogueobserv dans un autre.mile Durkheim considre la mthode comparative comme le fonde-ment de la dmarche empirique en sociologie, o lon ne peut recourirdirectement la dmarche exprimentale. Il sagit de comparer dessocits diffrentes, mais aussi des groupes diffrents (par exemplereligieux), pour tablir des rgularits sociales, en sappuyant sur lastatistique. La comparaison internationale est lune des formes les pluscourantes prises aujourdhui par la pratique de la comparaison ensciences sociales.

    comptence

    La comptence dsigne une capacit daction ou de comprhension(capacit cognitive) mise en uvre dans une pratique, quelle soit ordi-naire, professionnelle ou savante.Dans les usages courants, la notion de comptence est parfois oppose celle de qualification, dans la mesure o une comptence est dfinieau cas par cas, et ne donne pas ncessairement lieu une reconnais-sance officielle. La comptence est socialement institue, par exemplesous la forme de la listes des tches (actions) quun individu estcapable daccomplir (voir les bilans de comptence ). Dans lestravaux sur lopinion, la notion de comptence politique permet derendre compte dingalits dans lapprhension des enjeux et desproblmes politiques. Les thoriciens de la justice ont galement misen avant diverses comptences gnrales des individus, appeles enanglais capabilities, comme un objectif pour les politiques de luttepour le bien-tre.

    comprhension

    La comprhension est la dmarche consistant reconstituer le senssubjectif investi dans son action par un acteur social.

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  • 36 conditions de travail

    Max Weber a fait de la comprhension du sens des actions un desfondements de la sociologie. Nous appelons sociologie [] unescience qui se propose de comprendre par interprtation lactivitsociale et par l dexpliquer causalement son droulement et seseffets (conomie et socit). La comprhension ne soppose donc pas lexplication.

    conditions de travail

    Les conditions de travail sont les multiples dimensions matrielles,psychologiques, sanitaires, etc. qui caractrisent une activit detravail.On distingue par exemple des degrs de pnibilit , de stress, derisque, etc. Ltude des conditions de travail est mene, en France eten Europe, dans des enqutes rgulires o les travailleurs (salarisou non) sont soumis un questionnaire portant sur les diffrentesdimensions de leur activit. Lenqute europenne sur les conditionsde travail (dite enqute de la Fondation de Dublin) permet parexemple de comparer dans le temps et lespace les conditions detravail des salaris europens, laide de plusieurs indicateurs relatifspar exemple au port de charges lourdes, au bruit sur le lieu detravail, etc.

    confiance

    La confiance est un tat psychosociologique positif, relatif des indi-vidus, des institutions ou des situations : il peut sagir dattentes posi-tives lgard de personnes particulires, dacteurs collectifs, ouencore, plus largement, du futur.La confiance est une notion dusage trs courant dans les sciencessociales contemporaines. Les travaux sur le capital social dans la tradi-tion de Robert Putnam ou Francis Fukuyama la mettent en avantcomme un facteur de production, li la qualit des institutions et la densit des liens sociaux. Les enqutes de conjoncture mesurent unenotion proche, le moral des mnages ou des entrepreneurs, indica-teur de confiance en lavenir. Cet indicateur est prdictif de comporte-ments conomiques en matire de consommation ou dinvestissement.Pour Franois Simiand, la confiance est un tat desprit optimiste li lanticipation de gains futurs, qui se dveloppe dans les situationsdabondance montaire. loppos, dans les situations de baisse desprix, la confiance dcrot et contribue des anticipations ngatives.

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  • configuration (sociale) 37

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    configuration (sociale)

    Une configuration sociale peut tre dfinie comme un tat des relationsentre diffrents acteurs dans un contexte historique particulier.Norbert Elias tudie les configurations sociales caractristiquesdunivers particuliers, comme la socit de cour en France lpoquede Louis XIV. Cette configuration sociale est dfinie par un certain tatdes rapports de forces entre le roi, laristocratie, la bourgeoisie, eux-mmes diviss en fractions. Les quilibres entre ces diffrents acteurset groupes ne cessent de se modifier, et avec eux les interdpendancescaractristiques dune socit.

    conflit (conflictualit)

    Un conflit est une opposition ouverte entre des acteurs ou des groupessociaux.Elle prend des formes diverses selon les rpertoires daction collectiveadopts par ces acteurs ou groupes. un ple, le conflit peut prendre laforme dune guerre (entre tats, entre groupes arms, etc.), lautre ilprend la forme dune simple controverse (conflit cognitif ou intellec-tuel). Entre les deux se dploient diverses formes de conflit comme lagrve, la manifestation, la ptition mais aussi des formes plus person-nalises et spontanes (dispute, agression verbale, etc.). La sociologiefait une place importante au conflit. La lutte de classes est pour KarlMarx et Friedrich Engels le conflit central caractristique des socitscapitalistes et le moteur de lhistoire . Pour certains sociologues,cette forme de conflit dcline dans les socits contemporaines, sousleffet de la dsindustrialisation, du dclin du mouvement ouvrier, delindividualisation, etc. Lenqute Relations professionnelles et ngo-ciations dentreprises (RPONSE) permet en France dtudier datergulire la place et la diversit des conflits socio-conomiques au seindes tablissements de 50 salaris et plus. Une enqute mene en 2004-2005 fait apparatre par rapport la prcdente une baisse des grvesde 2 jours et plus et une augmentation des autres formes de conflits :dbrayages, manifestations, ptitions, etc. Une micro-conflictualitpeut se dvelopper alors que les conflits classiques dclinent etmenacer alors la cohsion sociale.

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  • 38 conjoncture

    conjoncture

    La notion de conjoncture est utilise en conomie pour dsigner un tatparticulier, court terme (ou encore de courte dure), de la dynamiqueconomique.Une conjoncture conomique est caractrise par un ensemble devariations de grandeurs telles que la production (mesure en gnralpar le produit intrieur brut, PIB), des prix, etc. La conjoncture esttudie partir de lanalyse statistique descriptive de sries chronologi-ques. Plus largement, une conjoncture sociale ou politique est unepriode relativement courte caractrise par des traits particuliers :popularit ou impopularit dun gouvernement, conflictualit sociale etrevendications, anticipations optimistes ou pessimistes, etc. De lamme faon que pour la dynamique conomique, ltude de la varia-tion dans le temps de certains indicateurs (dattitude, de conflictualit,etc.) est un outil de lanalyse des conjonctures sociales.

    consommation (pargne)

    La consommation est lachat et lusage dun bien ou dun service.La consommation se traduit par une dpense, mais elle ne sy rduitpas.Pour les micro-conomistes de la consommation, celle-ci est avanttout tudie partir des budgets des mnages (ou des individus). Lesdpenses de consommation (en particulier les coefficients budgtairescorrespondant aux diffrents postes de dpense) sont essentiellementfonction du niveau de revenu des mnages et de la structure des prixrelatifs des biens et services. La sociologie enseigne que les dpensessont aussi fonction de facteurs sociaux inscrits dans des gots, ouencore dans des besoins faonns par des conditions de vie et desexpriences sociales diffrentes, le niveau des revenus faisant biensr partie de ces conditions. Le niveau et le type de consommationdpendent du genre, de lge, de lenvironnement (urbain ou rural),de la rgion, etc. Postuler un consommateur universel na donc gurede sens pour le sociologue, compte tenu de la diversit des mobilesqui poussent lachat et, peut-tre plus encore, lusage de tel ou telbien ou service.

    construction (de lobjet)

    La construction de lobjet dsigne le processus cognitif par lequel lechercheur labore sa propre reprsentation de la nature ou de la socit.

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  • construction (sociale) 39

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    Issu des crits du philosophe des sciences Gaston Bachelard, le thmede la construction de lobjet est li celui de lobstacle et de la rupturepistmologiques : les reprsentations savantes scartent de faon plusou moins prononce des reprsentations communes ou ordinaires. Cethme est dvelopp par Pierre Bourdieu, Jean-Claude Passeron etJean-Claude Chamboredon dans Le Mtier de sociologue (1968).Lethnomthodologie conteste lexistence dune rupture entre connais-sance ordinaire et connaissance savante.

    construction (sociale)

    La construction sociale dsigne lensemble des processus sociaux(interactions, rapports de force, etc.) travers lesquels mergent unecertaine institution, une catgorie, un groupe. On ltend des formesdaction, comme un dispositif daction publique ou des problmessociaux : linflation, limmigration, etc.Par exemple, lexistence dorganisations comme les syndicats etde partis est le rsultat, momentanment stabilis, de lhistoire dumouvement ouvrier et de la formation dorganisations tournes versla dfense des intrts des travailleurs et laction collective,politique, etc. Autre exemple : le dficit de la scurit sociale est leproduit dune construction sociale qui a cristallis la question dudficit et en a fait un enjeu central du dbat public, ce qui nallait pasforcment de soi. La construction sociale dun phnomne passe parltude de la langue et, plus particulirement, du vocabulaire utilispour en parler (ce qui renvoie des disciplines spcifiques, notam-ment la lexicologie et la lexicomtrie). Ce sont des discours qui parti-cipent cette construction.

    contexte

    Le contexte dune action ou dun discours est lensemble des condi-tions momentanes, spatiales et temporelles, au sein desquelles ils seforment.Parmi ces conditions, on peut voquer la configuration particulire desindividus engags dans une interaction, la conjoncture globale ouspcifique un secteur social, etc. On emploie galement lexpression environnement (social) . Le rseau dun acteur est parfois dcritcomme un lment de contexte qui permet de comprendre son action,en compltant lanalyse de ses choix rationnels.

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  • 40 contingence (tableau de) [stat]

    contingence (tableau de) [stat]

    Un tableau de contingence est la distribution deffectifs ou defrquences dans lensemble-produit de deux variables catgorises.Il sagit dun instrument classique de la sociologie quantitative. Onparle usuellement de tableau crois .

    TABLEAU 7

    Proportion des diffrentes confessions dans diffrentes institutions en Bade (1895-1891)(source : Offenbacher, repris par M. Weber,

    Lthique protestante et lesprit du capitalisme).

    contrainte

    La contrainte est une limitation force de lespace des actions possiblespour un acteur social.La contrainte est consubstantielle la ralit sociale. mile Durkheimutilise cette mme notion pour caractriser ce quil appelle le faitsocial : est fait social toute manire de faire, fixe ou non, susceptibledexercer sur lindividu une contrainte extrieure ; ou bien encore, quiest gnrale dans ltendue dune socit donne tout en ayant uneexistence propre, indpendante de ses manifestations individuelles (mile Durkheim, Les Rgles de la mthode sociologique, 1895). Unexemple de contraintes qui a beaucoup intress les sociologues estfourni par lobligation de donner, de recevoir et de rendre dans lessystmes dchange (non montaires) des peuples du Pacifique (lesTrobriand) dcrits, notamment, par Marcel Mauss dans lEssai sur ledon (1924).

    Protestants Catholiques Juifs Total

    Gymnasien(Lyces classiques)

    43 46 9,5 100

    Realgymnasien(Lyces non classiques)

    60 31 9 100

    Oberrealschulen(coles suprieures

    non classiques)52 41 7 100

    Realschulen(coles non classiques)

    49 40 11 100

    Hhere Brgerschulen(hautes coles civiles)

    51 37 12 100

    Frquence moyenne 48 42 10 100

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  • controverse 41

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    controverse

    Une controverse est un dsaccord portant sur lexistence dun fait,dune entit, dun processus ou encore sur leur interprtation, notam-ment causale.Les controverses sont lobjet central de la sociologie de la connais-sance scientifique. La science en train de se faire , selon lexpres-sion de Bruno Latour, est caractrise par limportance descontroverses. loppos, la science faite tend les faire disparatreau profit dun savoir tabli et certifi, celui des manuels ou des diction-naires (exemple : La Sociologie de A Z). Les controverses sont alorsenfermes dans des botes noires , qui ne sont rouvertes que lorsquede nouveaux faits ou de nouvelles interprtations mettent en cause lesavoir tabli. Ltude des controverses a renouvel la conception de lascience, en mettant laccent sur le caractre social des luttes scientifi-ques et sur limportance des discours dans la construction des faitsscientifiques.

    corps

    Le corps dsigne en sociologie non seulement des proprits biologi-ques, mais lune des bases objectives de lexprience sociale, delapprentissage, etc.Lapprentissage (quil soit formel ou informel) est un processusdincorporation, cest--dire dinscription dans les corps. La sociologiedite charnelle pousse lextrme cette conception du social, enposant que seule une exprience participante, d