La smart city, ou comment vivre avec des modes de …renouvelables et l’efficacité énergétique...

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Concepteur du long terme Décembre 2016 / N° 42 Grand Angle L’Institut Jean Lamour, nouveau fleuron de la recherche à Nancy P. 9 Egis dans le monde Le Brésil, un géant résilient P. 12 Grand Angle Grand Prix national de l’ingénierie 2016 : Le pont Citadelle remporte le Premier Prix P. 6 © F. LANTZ - EGIS © EGIS – J.-B. NAPPI © PIERVI_FONSECA La smart city, ou comment vivre avec des modes de vie durables en ville P. 3 : ALAIN MAUGARD Président de Qualibat

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Concepteur du long terme Décembre 2016 / N° 42

Grand AngleL’Institut

Jean Lamour, nouveau fleuron

de la recherche à Nancy

P. 9

Egis dans le monde

Le Brésil, un géant résilient

P. 12

Grand AngleGrand Prix national de

l’ingénierie 2016 : Le pont Citadelle

remporte le Premier Prix

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avec des modes de vie durables en ville

P. 3 : ALAIN MAUGARD

Président de Qualibat

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L’ÉVÉNEMENT

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SOMMAIRE

ÉDITO

L’évolution des villes, en France et dans le monde, soulève des défis sociétaux majeurs. Nous avons la chance, à Egis, de regrouper une large gamme de compétences nécessaires pour concevoir les solutions adaptées aux enjeux urbains actuels : mobilité intelligente, efficacité des infrastructures et du bâti, urbanisation conviviale, agrément de l’environnement, gestion durable de l’eau et de l’énergie, numérisation du fonctionnement de la cité…

Nos équipes aiment innover et elles aiment le faire au service des besoins les plus fondamentaux des habitants et de la planète. C’est pourquoi nous mettons la conception des villes durables, intelligentes et connectées au cœur de notre rôle.

Notre équipe qui a conçu ce magnifique ouvrage qu’est le pont Citadelle à Strasbourg, vient d’être récompensée par le Grand Prix national de l’ingénierie. C’est bien sûr le signe que le savoir-faire d’Egis en matière de génie civil est toujours aussi reconnu et apprécié. Mais c’est aussi le signe que les meilleures compétences se mettent au service de la transformation de la ville. Le pont Citadelle est une réussite non seulement technique, mais aussi esthétique. C’est un marqueur de la nouvelle urbanisation et de la reconversion de la zone portuaire de Strasbourg. Et, en accueillant un tramway et des modes doux de transport, il offrira aux Strasbourgeois, des services nouveaux.

Bonne lecture à tous !

Nicolas JachietPrésident-directeur général

une publication

www.egis.frRÉDACTRICE EN CHEF : ISABELLE BOURGUETRÉDACTRICE EN CHEF ADJOINT : SABINE MENDYRÉDACTION : SYLVAIN RESPAUD, AGENCE ROUGE VIF SECRÉTARIAT DE RÉDACTION : SYLVAIN RESPAUD CONCEPTION, RÉALISATION ET FABRICATION :

www.grouperougevif.fr - ROUGE VIF - 24354CE DOCUMENT EST IMPRIMÉ À 14 300 EXEMPLAIRES SUR DU PAPIER COCOON 100 % RECYCLÉ DANS UNE ENTREPRISE CERTIFIÉE IMPRIM’VERT

PHOTO DE COUVERTURE : DOMINIQUE VINCIGUERRA EGIS - S.A. RCS VERSAILLES 70 2027376 - ISSN : 2256-8786

EgisDirection de la communication15, avenue du Centre - CS 20538 Guyancourt78286 Saint-Quentin-en-Yvelines Cedex France

ou par [email protected]

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12/13 EGIS DANS LE MONDE

Le Brésil, un géant résilient

14 EXPERTISE Le « métro multifonction », au croisement de la constructibilité et de l’ingénierie système

15 REGARDS & CONVICTIONSEgis se mobilise pour l’égalité des chances

16 RENCONTRELe métro de Doha, au Qatar : Une équipe de choc pour un chantier XXL !

Et si l’on parlait villes intelligentes ?Partenaire de long terme des collectivités locales, le groupe Caisse des Dépôts a donné rendez-vous aux élus et aux professionnels de la ville le 21 novembre dernier à Paris, pour son premier grand forum sur les « Smart Cities ». Nouveau défi pour les acteurs publics, la « ville intelligente » est une formidable opportunité à saisir pour une gestion

plus économe, des services publics plus performants, une empreinte écologique moins lourde, un entreprenariat local plus dynamique.Le forum, organisé en partenariat avec l’Assemblée des communautés de France (AdCF), France Urbaine et la Tribune, est une belle occasion pour Egis et l’ensemble des filiales du groupe Caisse des Dépôts de

faire connaître leurs solutions concrètes et innovations aux acteurs publics et privés, des élus locaux maîtres d’ouvrage aux concepteurs et opérateurs de smart city.Au programme de la journée, des débats, des mini-conférences, une galerie présentant une soixantaine de solutions, sans oublier du réseautage pour partager un moment privilégié ! n

3 L’ENTRETIEN avec Alain Maugard, président de Qualibat, co-auteur du livre « Faire société en ville, une utopie réaliste » « La smart city, ou comment vivre avec des modes de vie durables en ville »

6/11 GRAND ANGLEGrand Prix national de l’ingénierie 2016 : Le pont Citadelle remporte le Premier Prix !

Clichy-Batignolles adopte le « green building »

Une alliance originale pour l’extension du tram à Birmingham

L’A10 à Orléans sur la voie de l’élargissement

Quand la conception de projet devient participative

L’Institut Jean Lamour, nouveau fleuron de la recherche à Nancy

En quête de ressources hydriques durables en Tanzanie

Modane : un forage géotechnique de grande profondeur

Sécurité du transport aérien : des efforts récompensés pour Madagascar et le Togo

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L’ÉVÉNEMENT

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Cette civilisation urbaine, avec ses modes de vie actuels, génère une empreinte écologique incompatible avec les ressources de la planète.

La smart city ne se limite pas à une course technologique. Elle est un territoire d’innovations de nouveaux modes de vie.

La smart city, ou comment vivre avec des modes de vie durables en ville

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En quelques mots, pourriez-vous définir votre concept de Smart City ?

Alain Maugard : Le concept de Smart city est l’un des aspects d’une mutation profonde des villes, mutation qui sera irréversible. Or, la société mondialisée devient une société des urbains. Leur territoire est la ville, un « organisme vivant » d’un genre nouveau, dans lequel s’imbriquent quatre générations de citadins. Cette civilisation urbaine, avec ses modes de vie actuels, génère une empreinte écologique incompatible avec les ressources de la planète. Nous sommes confrontés à une problématique simple, celle du changement de cette civilisation. Qu’est-ce qui va changer ? La « morphologie » de la ville n’est pas une question centrale contrairement à son métabolisme (c’est-à-dire son fonctionnement, son exploitation et sa gestion) et c’est lui qu’il faut modifier. Les enjeux vont se situer au niveau des transports, des services, de la logistique et de nos modes de vie. La Smart City doit apporter des réponses, plus intelligentes, à « comment vivre avec des modes de vie durables en ville ». Car, ce qui

compte, c’est de vivre mieux et autrement tout en étant raisonnable sur la consommation des ressources.

Le numérique, les réseaux sociaux, l’économie collaborative… entraînent des bouleversements profonds de la société. En quoi la ville est-elle aujourd’hui partie prenante de cette transformation ?

A. M. : En permettant la rencontre entre des citoyens qui partagent, échangent, produisent et consomment des biens et des services, la ville est l’épicentre et l’organisatrice de la transformation de la société et de l’économie. La synergie entre puissance des échanges numériques et densité de la population permet véritablement de doper les relations de proximité et d’intensifier la vie sociale et économique. Une force sous-estimée jusqu’à présent ! On ne soupçonnait pas pouvoir créer une économie collaborative entre voisins et pourtant ce phénomène – spontané – se produit à grande vitesse. L’urbanisation dense n’est plus un handicap qu’on essaie de gommer, c’est un atout pour créer une dynamique de croissance locale, une économie territoriale où les circuits courts sont en expansion. Un exemple concret ? Grâce aux bâtiments à énergie positive, les urbains sont alternativement producteurs et/ou consommateurs d’énergie. Ils peuvent désormais s’organiser, produire ensemble pour augmenter le niveau d’autoconsommation : donc de leur/notre autonomie. Nous faisons route vers une nouvelle société urbaine du lien capable de créer une autre façon de vivre ensemble.

ALAIN MAUGARDPrésident de Qualibat, co-auteur du livre « Faire société en ville, une utopie réaliste »

Les technologies seules ne suffiront pas à transformer la ville. Quels sont, d’après vous, les autres leviers à activer pour y parvenir ?

A. M. : Les réseaux sociaux qui nous font passer du « Moi je » au « Moi nous », les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique des bâtiments, les transports propres, doux ou collectifs, l’agriculture urbaine et la nature dans la ville… tout cela servira certes à refonder la ville. Mais la « smart city » ne se limite pas à une course technologique. Elle est un territoire d’innovations, de nouveaux modes de vie. Ce qui transforme inexorablement notre société, c’est la rencontre remarquable entre l’offre boostée par les progrès techniques et la demande des urbains qui donne libre cours à l’inventivité. De quoi imaginer une façon de vivre autrement la ville et de la guérir de certains maux.

Alors que toutes les composantes urbaines (énergie, mobilité, environnement…) sont intimement imbriquées et interdépendantes les unes des autres, comment permettre à la ville d’être résiliente aux risques qui peuvent la menacer ?

A. M. : Eau, énergie, alimentation ou produits usinés : les villes restent dépendantes et sont très loin de l’autosuffisance. Reconquérir une autonomie notamment via une économie plus territorialisée est un moyen de faire face aux changements et de prévenir les risques (rupture de services, pénuries). Une palette de solutions intelligentes dans le domaine, entre autres, du recyclage des matières, de la montée de l’agriculture urbaine (les associations pour le maintien d’une agriculture paysanne

– AMAP – sont un bon exemple) ou des services peuvent être créés. Reste la problématique du dérèglement climatique. La ville peut par elle-même apporter des réponses : les toits végétalisés ont par exemple un rôle considérable à jouer en matière d’étalement des précipitations, de réduction de la consommation énergétique, d’amélioration de la qualité de l’air, de captage du CO2, et de création de zones de biodiversité.

Quel peut être le rôle et l’apport de l’ingénierie dans le processus de mutation urbaine ? Nos métiers doivent-ils se réinventer pour pouvoir répondre aux multiples enjeux de la modernité ?

A. M. : Face à ce marché vaste et protéiforme, l’ingénierie doit s’adapter, repenser ses métiers, chercher de nouvelles compétences. Tout est à inventer ! Si les citoyens urbains trouvent des solutions, c’est aussi grâce aux outils que nous mettons à leur disposition à l’image des softwares intelligents de fonctionnement. En mettant notre imagination au service des habitants, nous pouvons doper leur inventivité et favoriser

L’ENTRETIEN

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les innovations sociétales. Pour accompagner la mutation de la société, nous basculons d’une ingénierie traditionnelle d’infrastructures à une ingénierie du fonctionnement et du métabolisme – qui a longtemps été méprisée. Un défi de taille pour nos cerveaux « formatés », plus à l’aise quand on parcellise un sujet ! Aujourd’hui, l’espace étant compté, on pense d’abord à augmenter les potentialités d’une infrastructure par son exploitation au lieu de l’agrandir car un espace monofonctionnel non utilisé une partie de l’année est une aberration du point de vue de son bilan carbone.

L’urbanisation grandissante est-elle antinomique avec l’idée d’une nature retrouvée en ville ?

A. M. : Nature et ville ne sont pas en opposition mais ont une imbrication forte. La naturalité et la biodiversité urbaines sont passées par des

phases d’adaptation et de modifications venant de la société des urbains elle-même. Rappelons que la ville est initialement peuplée d’anciens ruraux devenus des « néo-urbains ». Pour ces générations de citadins imprégnés de ruralité, la nature en ville devait être différente de ce qu’ils connaissaient : une nature très artificielle et domestiquée faite de jardins et d’espaces verts ordonnés. La donne est en train de changer avec leurs descendants, les « nés-urbains », qui eux ne connaissent pas la campagne et à qui il faut faire redécouvrir la variété de la flore.

Place désormais à une nature différente, plus complexe et plus authentique dans laquelle herbes folles et orties ont droit de cité. Les toits se végétalisent, le gazon du tramway se fait trame verte et les espaces verts réservoirs de biodiversité, les jardins potagers auréolés d’une image positive séduisent ces citadins. Il faut réinventer la biodiversité, trouver une naturalité adaptée. À ce titre, il est possible de faire preuve d’imagination et d’originalité. La conjugaison fertile de la ville et de la nature qui se profile est un sujet passionnant ! n

Alain Maugard est né le 23 avril 1943 à Nérac (47). Ancien élève de Polytechnique et ingénieur des ponts et chaussées, il entre au ministère de l’Équipement en 1967. Il poursuit sa carrière à la DDE des Hauts-de-Seine en 1972 avant de devenir en 1975, directeur adjoint de la DDE de Meurthe-et-Moselle. En 1978, il est nommé chef du service de la politique technique à la direction de la construction et secrétaire permanent du Plan construction. Appelé en 1981 par le ministre de l’Urbanisme et du Logement Roger Quilliot, comme directeur adjoint de cabinet, il est reconduit par Paul Quilès en 1983. Directeur de la construction de 1984 à 1990 au ministère de l’Équipement, du Logement, des Transports et de la Mer, il occupe ensuite jusqu’en 1993 la fonction de directeur général de l’Établissement public pour l’aménagement de la région de la Défense (EPAD). Il devient président du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) en 1993 et est fait en 1999 officier de la Légion d’honneur et de l’ordre national du Mérite. Il quitte le CSTB en 2008 pour le Conseil général de l’environnement et du développement durable. Depuis 2009, il est président de Qualibat. En outre, il est président d’EUROPAN France et du Groupe de travail RBR 2020 du Plan bâtiment durable.Il est l’auteur de plusieurs publications dont « Faire société en ville, une utopie réaliste » paru aux Éditions de l’Aube.

PARCOURS

Pour accompagner la mutation de la société, nous basculons d’une ingénierie traditionnelle d’infrastructures à une ingénierie du fonctionnement et du métabolisme.

L’ENTRETIEN

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La ville est devenue un sujet dont tout le monde parle. Et pour cause, c’est à son échelle que s’observent les plus grands changements. Décryptage d’un phénomène bien actuel.

Avec l’émergence des nouvelles technologies, censées boule-verser la relation que l’Homme entretient avec son environne-ment, les enjeux écologiques et

climatiques pressants, les évolutions sub-tiles et progressives des mentalités et de la vie socio-économique, la ville sans cesse se réinvente. Mais comment s’assurer que son développement soit durable et bénéfique pour les générations futures ? Une réflexion à laquelle beaucoup ont tenté d’apporter une réponse, avec plus ou moins de succès. Si les méthodes et moyens à mettre en œuvre sont encore sujets à débat, tout le monde s’accorde à dire qu’il faut dévelop-per une nouvelle approche de la ville et de son fonctionnement, en faisant la part belle à des modèles plus efficients, plus

respectueux de l’environnement et du bien-être de ses habitants.

L’ingénierie à la rescousse !

Pour réussir ce changement, encore faut-il imaginer des approches intégrées pour conce-voir la ville différemment et développer des innovations qui structurent le développe-ment urbain dans tous ses aspects. Une tâche ardue mais bien connue des ingénieristes, consultants et opérateurs de services urbains comme Egis, qui s’attellent depuis plusieurs années à anticiper les transformations en marche. C’est un fait, l’innovation est pour l’ingénieur un puissant ressort au service de la performance urbaine sous toutes ses formes : attractivité, optimisation éner-gétique, résilience… Raison pour laquelle

les équipes d’Egis conçoivent et déploient chaque jour des solutions concrètes à forte valeur ajoutée en ingénierie urbaine, éco-mobilité, programmation économique et spatiale, montage d’opérations… dont les retombées positives se mesurent à tous les niveaux de l’écosystème urbain.Par ailleurs, la multiplication des initiatives dans le champ de la smart city, cette ville « intelligente » dont tout le monde rêve mais qui peine encore à émerger, complique davan-tage la donne : diversité des acteurs, nouveaux modèles économiques à définir, difficultés de gouvernance, morcellement des actions, etc. Pour aider les collectivités à y voir plus clair, Egis a mis au point une stratégie intégrée pour la smart city, qui répond avant tout à la nécessité de construire une vision globale adaptée à chaque territoire. n

La ville de demain, mode d’emploi ?

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La ville de demain, telle que nous la concevons, est une ville qui saura répondre aux enjeux des grandes transitions démographique, énergétique, écologique et numérique que le monde connaît actuellement.

OLIVIER LEDRU, directeur du domaine urbain à Egis

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novembre 2016 - egis contact4 egis contact - novembre 2016 5

L’énergie autrement

Des outils pour concevoir la ville

Pour un bâti responsable

Montagnes solaires, pylône de téléphonie mobile Wind-it® intégrant des éoliennes, ombrières photovoltaïques Cellter®, recyclage de l’énergie de freinage du métro… les solutions développées par Egis pour accroître la part des énergies renouvelables en milieu urbain sont nombreuses ! Ses ingénieurs conçoivent des réseaux de chaleur qui réutilisentmême l’énergie résiduelle en provenance de l’industrie pour alimenteren énergie des quartiers entiers, à Paris-Saclay, Rungis, Bordeaux…Le Groupe, via sa fi liale Elioth, est aussi lauréat du concours d’Architecture Bas Carbone 2015, lancé en partenariat avec Lille 3000. À travers son projet « La Fabrique de la Renaissance », Egis propose d’appréhender, à l’échelle d’un quartier existant de Lille, les transformations nécessaires de la ville. Il s’agit de dessiner le paysage énergétique à échéance 2050, en tenant compte du réchauffement climatique et des contraintes de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

La ville étant un espace en mouvement, il n’est pas toujours facile pour les acteurs publics et privés de tester les innovations en milieu urbain… C’est là que les outils et démarches de conception trouvent toute leur utilité ! Ayant participé au projet Astainable® visant à faire de la capitale du Kazakhstan un modèle de ville durable à l’horizon 2030, Egis a développé une véritable expertise des outils de conception de la ville : démonstrateur 3D, étude participative du cadre de vie, co-conception participative, carrefour de mobilité, rue partagée… Grâce à eux, la complexité du monde urbain est remise à l’échelle et les innovations, validées en conditions réelles. Ces outils facilitent aussi l’appropriation des nouveaux services par les populations et pérennisent les modèles économiques des innovations urbaines, en les confrontant directement à la réalité des conditions d’exploitation. Pratique !

De tous les secteurs en France, le bâtiment est toujours le plus gros consommateur d’énergie… C’est à cause des constructions vieillissantes et inadaptées en matière d’économies d’énergie. Fort heureusement, des solutions existent ! À la rénovation thermique s’ajoutent aujourd’hui l’écoconstruction, privilégiant des matériaux biosourcés, ainsi que les infrastructures positives, produisant plus d’énergie qu’elles n’en consomment. Egis connaît bien toutes ces questions, lui qui participe à l’élaboration de la future réglementation Bâtiment Responsable 2020. Récemment, Egis, la Caisse des Dépôts et le groupe La Poste ont créé SOBRE, une société commune au service de la transition énergétique. Son objectif ? Proposer aux utilisateurs professionnels de l'immobilier des solutions concrètes pour le pilotage et la baisse des consommations d’énergie.

Vers une mobilité plus vertueuseAvec l’explosion du numérique et le développement de l’économie collaborative, de nouveaux usages sont en plein essor pour une mobilité plus intelligente et des comportements plus vertueux. Egis développe ainsi de nouveaux services à la mobilité, par exemple avecles nombreux partenariats (Auchan, Nissan, Shell…)noués pour la promotion et le développementde l’électromobilité en France, ou encore l’exploitation des services de stationnement de la ville d’Amsterdam, qui comptent parmi les plus avancés au monde. À Rotterdam, Egis propose un système de péage positif qui responsabilise les automobilistes et récompense ceux qui acceptent de ne pas utiliser leur véhicule aux heures de pointe. Le Groupe a aussi mis au point un système de gestion dynamique des voies sur l’autoroute A48 à Grenoble, ou encore sur le pont de Saint-Nazaire, pour optimiser la circulation, et encourage la mobilité douce en centre-ville via sa solution de vélos en auto-partage BikeU®, mise en œuvre en Pologne.

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L’énergie autrement

Des outils pour concevoir la ville

Pour un bâti responsable

Montagnes solaires, pylône de téléphonie mobile Wind-it® intégrant des éoliennes, ombrières photovoltaïques Cellter®, recyclage de l’énergie de freinage du métro… les solutions développées par Egis pour accroître la part des énergies renouvelables en milieu urbain sont nombreuses ! Ses ingénieurs conçoivent des réseaux de chaleur qui réutilisentmême l’énergie résiduelle en provenance de l’industrie pour alimenteren énergie des quartiers entiers, à Paris-Saclay, Rungis, Bordeaux…Le Groupe, via sa fi liale Elioth, est aussi lauréat du concours d’Architecture Bas Carbone 2015, lancé en partenariat avec Lille 3000. À travers son projet « La Fabrique de la Renaissance », Egis propose d’appréhender, à l’échelle d’un quartier existant de Lille, les transformations nécessaires de la ville. Il s’agit de dessiner le paysage énergétique à échéance 2050, en tenant compte du réchauffement climatique et des contraintes de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

La ville étant un espace en mouvement, il n’est pas toujours facile pour les acteurs publics et privés de tester les innovations en milieu urbain… C’est là que les outils et démarches de conception trouvent toute leur utilité ! Ayant participé au projet Astainable® visant à faire de la capitale du Kazakhstan un modèle de ville durable à l’horizon 2030, Egis a développé une véritable expertise des outils de conception de la ville : démonstrateur 3D, étude participative du cadre de vie, co-conception participative, carrefour de mobilité, rue partagée… Grâce à eux, la complexité du monde urbain est remise à l’échelle et les innovations, validées en conditions réelles. Ces outils facilitent aussi l’appropriation des nouveaux services par les populations et pérennisent les modèles économiques des innovations urbaines, en les confrontant directement à la réalité des conditions d’exploitation. Pratique !

De tous les secteurs en France, le bâtiment est toujours le plus gros consommateur d’énergie… C’est à cause des constructions vieillissantes et inadaptées en matière d’économies d’énergie. Fort heureusement, des solutions existent ! À la rénovation thermique s’ajoutent aujourd’hui l’écoconstruction, privilégiant des matériaux biosourcés, ainsi que les infrastructures positives, produisant plus d’énergie qu’elles n’en consomment. Egis connaît bien toutes ces questions, lui qui participe à l’élaboration de la future réglementation Bâtiment Responsable 2020. Récemment, Egis, la Caisse des Dépôts et le groupe La Poste ont créé SOBRE, une société commune au service de la transition énergétique. Son objectif ? Proposer aux utilisateurs professionnels de l'immobilier des solutions concrètes pour le pilotage et la baisse des consommations d’énergie.

Vers une mobilité plus vertueuseAvec l’explosion du numérique et le développement de l’économie collaborative, de nouveaux usages sont en plein essor pour une mobilité plus intelligente et des comportements plus vertueux. Egis développe ainsi de nouveaux services à la mobilité, par exemple avecles nombreux partenariats (Auchan, Nissan, Shell…)noués pour la promotion et le développementde l’électromobilité en France, ou encore l’exploitation des services de stationnement de la ville d’Amsterdam, qui comptent parmi les plus avancés au monde. À Rotterdam, Egis propose un système de péage positif qui responsabilise les automobilistes et récompense ceux qui acceptent de ne pas utiliser leur véhicule aux heures de pointe. Le Groupe a aussi mis au point un système de gestion dynamique des voies sur l’autoroute A48 à Grenoble, ou encore sur le pont de Saint-Nazaire, pour optimiser la circulation, et encourage la mobilité douce en centre-ville via sa solution de vélos en auto-partage BikeU®, mise en œuvre en Pologne.

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Le pont Citadelle remporte le Premier Prix !L’élégante courbure du pont Citadelle n’a pas seulement conquis le cœur des Strasbourgeois… L’ouvrage qui franchit d’un trait le bassin Vauban, dans un exercice d’équilibre saisissant, sort grand vainqueur du Grand Prix national de l’ingénierie* 2016, à l’unanimité du jury.

Tel un nouveau coup de pinceau apposé à la toile urbaine, le pont Citadelle a tout d’un ins-trument d’aménagement de la ville. Livrée à la fin de l’été, la

structure métallique à arc va permettre désormais aux modes doux de transport (tramway, piétons, cycles) d’irriguer d’an-ciennes parcelles de terrains urbanisables du Port Autonome de Strasbourg, pour les-quelles un programme d’aménagement, la ZAC Deux-Rives, est actuellement à l’étude. « L’ouvrage, réalisé sous maîtrise d’ouvrage de la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS), a été conçu pour répondre à l’ambition de l’Euro-métropole de réaliser un pont emblématique, capable de servir d’ancrage à la revalorisation et à l’urbanisation d’une partie de la zone por-tuaire », précise Claude Le Quéré, responsable du Bureau d’études Egis Jmi Paris, en charge de la conception du pont Citadelle.

Des contraintes techniques transformées en atouts

Vauban n’aurait probablement pas renié un tel ouvrage… Si l’épure adoptée pour l’arc affirme une volonté architecturale forte, ses formes constituent également une réponse technique à l’analyse des efforts auxquels il est soumis.

« La solution que nous avons mise en œuvre se veut aussi simple que possible pour répondre à un environnement complexe, indique Jean-Bernard Nappi, architecte DPLG interne à Egis Environnement, responsable du trai-tement architectural de l’ouvrage. À cause des contraintes urbaines de part et d’autre, le tracé en plan de la ligne de tramway est très courbe au droit du franchissement du bassin Vauban. L’implantation de l’arc, la largeur du tablier et la répartition des suspentes permettent de dégager les gabarits imposés pour les circulations tramway et piétonne. Ils aboutissent également à un parfait équilibre des efforts entre l’arc et le tablier. L’axe de symétrie de l’arc se trouve à l’aplomb du centre du tablier et le système de suspension antisymétrique permet de solliciter les deux demi-arcs de manière identique et de minimiser la flexion globale de l’arc hors plan et d’assurer sa stabilité. »La démarche de conception a eu recours dès l’avant-projet à l’utilisation d’un modèle tridimensionnel, adossé au logiciel Inventor, qui a permis de tester de nombreuses options géométriques et de converger vers la structure optimale.

Une conception intégrée

Hier exempt de construction, le bassin Vauban apparaît aujourd’hui, au terme des aménage-ments du site, comme le seul espace ouvert. La volonté de l’architecte a été de « maintenir une transparence pour conserver la future perspective du canal. »Pour cela l’équipe architecte-ingénieurs s’est orientée vers des solutions qui évitaient les piles dans le canal. « Afin de maintenir la finesse du tablier courbe, le choix de l’arc s’est imposé. En souhaitant exprimer le plus de légèreté, une réflexion a été menée sur les rives du tablier avec un profil en biseau, qui affine l’ouvrage. Les garde-corps, tout en respectant les normes de sécurité, apportent également de la transparence par un jeu de perforations inspiré des ondes du canal » détaille Jean-Bernard Nappi.

« Toute la démarche de recherche de forme a associé les contraintes techniques et la vision esthétique, avec une intention de sobriété et une recherche d’élégance de l’ouvrage, en harmonie avec le projet d’urbanisation future de la zone, ajoute Claude Le Quéré. L’équipe a également

su agréger les compétences ouvrages d’art et les compétences ferroviaires, pour traiter de manière optimale toutes les interfaces avec le tramway : choix d’un tracé compatible, choix du type de pose de voie, prise en compte des critères de déforma-bilité aux abouts de l’ouvrage, intégration des équipements ferroviaires. »Ouvrage à la fois très technique et très élégant, le pont Citadelle aura bénéficié d’une conception particulièrement soignée, d’une réalisation très rigoureuse et d’une mise en place astucieuse, et aura permis des échanges fructueux entre maître d’œuvre et entreprises. n

* Ce concours est organisé par le ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, le ministère de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, avec Syntec-Ingénierie et avec le concours du groupe Moniteur.

GRANDES STRUCTURES

Grand Prix national de l’ingénierie 2016 : La lisibilité des formes

du nouveau pont est en accord avec

son fonctionnement mécanique et exprime le

cheminement des efforts.

L’arc, qui se développe suivant une ligne d’épure située dans un plan vertical, présente un biais par rapport au tablier qu’il enjambe.

JEAN-BERNARD NAPPI, architecte DPLG interne à Egis Environnement

Toute l’innovation du pont, qui associe contraintes techniques et vision esthétique, réside dans sa géométrie complexe qui résulte de la recherche d’une forme optimale du point de vue de l’équilibre des efforts.

La qualité des études a permis de réaliser un ouvrage atypique, qui suit une courbe prononcée et permet le franchissement du bassin par le tramway, sans engager le gabarit navigable, le tout dans un budget maîtrisé.

CLAUDE LE QUÉRÉ, responsable du Bureau d’études Egis Jmi Paris

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BÂTIMENT

Réaliser le plus important bâtiment tertiaire à énergie positive en bois de France. C’est l’ambition affichée par Bouygues Immobilier pour Green Office® Enjoy, son immeuble de bureaux de 17 000 m² prévu pour 2018 dans la ZAC Clichy-Batignolles. Une première en région parisienne, à laquelle Egis prend une part active…

Posé sur le faisceau ferroviaire de la gare Saint-Lazare (Paris 17e), l’im-meuble conçu par les architectes Baumschlanger Eberle et Scape se veut un modèle de légèreté et de

sobriété énergétique ! Son originalité, il la doit à sa structure mixte préfabriquée en bois et béton, un choix judicieux qui a été préféré aux solutions métalliques « classiques ». Composé d’un rez-de-chaussée béton et de six niveaux en bois, le bâtiment a aussi la particularité

d’être conçu sous BIM (Building Information Modeling). « Avec la maquette numérique, on peut vérifier un grand nombre de données (sur-faces de plancher, métrés par lot…) et faciliter la détection d’éventuels problèmes d’interface ou de montage entre les différents ouvrages » souligne Karine Laplanche, en charge du projet à Egis Bâtiments Management. Sur ce projet, Egis s’est vu confier la coordination des études de conception, la présynthèse et la synthèse d’exécution, la maîtrise d’œuvre d’exécution,

l’OPC (ordonnancement, pilotage, coordina-tion) et le rôle de BIM manager.« Hormis les cages d’escalier et d’ascenseur, c’est un système de poteaux-poutres bois et des planchers en bois lamellé-croisé qui ont été retenus pour les niveaux de bureaux. De même, les murs des façades sont composés d’une ossa-ture bois et d’un parement en aluminium. »Enjoy sera, comme tous les édifices Green Office® de Bouygues, un bâtiment à énergie positive. Cela signifie qu’il produira en un

an plus d’énergie qu’il n’en consommera. Une belle prouesse pour un tel édifice, qui fera écho aux ambitions portées par la ville de Paris d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. « Enjoy économisera en énergie près de 2 900 tonnes de carbone. Avec une consomma-tion anticipée de 22,9 kW/m²/an, le bâtiment devrait réussir à produire 23,5 kWh/m²/an grâce à l’installation de 1 700 m² de panneaux photovoltaïques et à son raccordement au futur réseau de chaleur de la ZAC, pour lequel notre Groupe est aussi mobilisé. »Les travaux, lancés en novembre, devraient s’achever dans 18 mois, pour une réception de l’immeuble fin avril 2018. n

Clichy-Batignolles adopte le « green building »

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TRANSPORTS URBAINS

Midland Metro Alliance, c’est le nom du groupement chargé d’étendre le réseau de tramway de Birmingham. Une alliance aux multiples talents, qui permet à Egis de faire valoir une fois de plus ses compétences outre-Manche…

Le Midland Metro est le tramway qui dessert depuis 1999 l’agglomération de Birmingham au Royaume-Uni. Le développement d’un véritable réseau, évalué à 1,2 milliard de

livres sterling, est l’un des projets de tram-way les plus ambitieux du pays. Son objectif ? Permettre le développement urbain de cette agglomération multipolaire et renforcer les liens entre les collectivités qui la composent.Pour cela, l’autorité des transports West Midlands Combined Authority, les sociétés d’ingénierie Egis, Tony Gee et Pell Frischmann et l’entreprise Colas Rail Ltd ont officialisé en juillet 2016 la formation d’une alliance entre l’autorité organisatrice des transports, l’ingénierie conceptrice et l’entreprise de construction. D’une durée de dix ans, celle-ci fonctionnera comme une société virtuelle : les trois partenaires définiront ensemble les budgets annuels et partageront de manière solidaire les risques et les opportunités. Ce concept trouve son origine en Australie,

où il est courant pour de grands projets d’infrastructures. « La Midland Metro Alliance réunit une équipe locale et internationale sans précédent. L’ampleur du projet et l’engagement sur dix ans offrent à l’Alliance une occasion unique de développer des solutions durables, efficaces et économiques, en s’appuyant à la fois sur l’expertise et les relations de long terme entre les principaux intervenants » a souligné West Midlands Combined Authority.Premier objectif : relier la gare de New Street à Centenary Square, une des places emblématiques de Birmingham, dès 2019. Cette extension sera, pour une large partie, réalisée sans ligne aérienne, ce qui constituera une première en Grande-Bretagne. Deux autres extensions sont prévues par la suite : une première rejoindra Edgbaston en 2021, une seconde reliera le secteur de Bull Street à la gare de Curzon Street, qui accueillera la future ligne à grande vitesse Londres-Birmingham. Ces extensions totaliseront plus de 5 kilomètres. n

Une alliance originale pour l’extension du tram à Birmingham©

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Egis, qui souhaite être un acteur global sur le marché britannique, fait ici un pas de plus pour le développement de son activité d’ingénierie en Grande-Bretagne.

GILLES AUTUORI, directeur des projets export à Egis Rail

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KARINE LAPLANCHE, en charge du projet à Egis Bâtiments Management

Les charges acceptables sur la dalle au-dessus des voies SNCF nous ont contraints, dans la conception du projet, à alléger au maximum le bâtiment, en passant à une structure bois.

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ROUTE

Dans le cadre du Plan de relance autoroutier (PRA) de 2015, Vinci Autoroutes a confié à Egis la maîtrise d’œuvre pour la création d’une quatrième voie de circulation sur les 16 km de l’A10 situés entre les bifurcations avec l’A19 (au nord d’Orléans) et l’A71 (vers Vierzon).

Le programme est actuellement en phase d’étude d’avant-projet, mais la mission d’Egis s’étend jusqu’à l’achèvement des travaux et nécessite l’intervention de

différents savoir-faire du Groupe. « Aspects réglementaires et environnementaux, études des ouvrages d’art et des protections acoustiques, etc., notre mission mobilise de nombreuses compétences spécifiques » précise Pierre-Gaspard Delaporte, directeur du projet à Egis Villes & Transports.

Prévoir l’imprévisible

Quelle que soit la phase du projet, il faut toujours faire face aux aléas. Ce fut le cas des pluies torrentielles de mai dernier qui ont entraîné l’inondation de l’autoroute avec des hauteurs d’eau jusqu’à 1,50 m au-dessus de la chaussée. Afin de se prémunir contre la répétition de ce phénomène et établir des scénarios complémentaires de protection

de l’autoroute, Egis pilote la réalisation d’études de modélisation de la crue.

Un chantier sous haute surveillance

Une fois l’avant-projet validé, Egis réalisera les études de projet et lancera la consultation des entreprises. Outre des clauses sécuritaires très strictes répondant au cahier des charges de la stratégie Sécurité « 100 % chantier » de Vinci Autoroutes, Egis déploiera une maquette

numérique, réalisée sous BIM (Build Information Modeling). En offrant une visibilité globale du chantier identique pour tous les interve-nants, cet outil de simulation 3D garantit une conception, une planification et une réalisation optimale.

Les travaux seront effectués sous circulation, faisant valoir cette autre expertise d’Egis. Ils devraient débuter en 2018 avec un calendrier contractuel de sept ans. n

L’A10 à Orléans sur la voie de l’élargissement

Quand la conception de projet devient participative

Aujourd’hui, la participation citoyenne tend à influencer de plus en plus la manière de concevoir et de manager les projets. Pour répondre à ce nouvel enjeu, Egis propose une démarche de co-conception participative permettant d’instaurer un véritable dialogue collaboratif entre le maître d’ouvrage et les citoyens.

À l’heure des réseaux sociaux et du tout numérique, les citoyens sont de plus en plus nombreux à souhaiter faire entendre leur expertise d’usagers sur les

sujets d’aménagement de leur territoire. Un nouvel enjeu stratégique et sensible pour les élus et maîtres d’ouvrage, qui aspirent à ce que leurs projets soient le plus largement acceptés, dans le cadre d’un dialogue maîtrisé et dans le respect de leurs contraintes.

« Notre démarche de co-conception parti -cipative, que l’on peut qualifier de ’concer-tation dynamique’, répond de manière très innovante à la demande des usagers et à

celle du maître d’ouvrage puisqu’elle instaure entre eux un dialogue pour la première fois interactif, explique Mireille Falque, urbaniste et paysagiste-concepteur à Egis Environnement. Ce dialogue, qui peut s’organiser à l’échelle urbaine ou d’un grand territoire, a pour support une plateforme numérique collaborative mise à disposition de tous les acteurs via Internet et les réseaux sociaux. Celle-ci est structurée en trois modules favorisant, tout au long de la conception, la compréhension du projet, l’échange et la prise de décision. Le premier module fournit une information évolutive sur le projet, le second recueille les idées et propositions des citoyens, classées par thématiques et pouvant être liées aux réseaux sociaux, le troisième permet au maître d’ouvrage de consulter l’avis du public sur des alternatives de conception. Nous proposons ainsi aux maîtres d’ouvrage un outil interactif de co-conception permettant d’associer les citoyens et de les faire participer aux décisions pour faire émerger à terme un consensus acceptable autour du projet. »

Plan local d’urbanisme, projets urbains ou de transport… le dispositif s’adapte à tout type de projet. Il est aussi un bon moyen de confronter l’expertise technique et l’acceptabilité sociale. « Il n’appartient pas aux citoyens de dessiner le projet, prendre les décisions ou se substituer aux autres acteurs mais de formuler, formaliser, concrétiser leurs attentes, leurs souhaits ou leurs refus. C’est cela une co-conception réussie ! » n

INNOVATION

L’outil de co-conception participative comporte trois modules complémentaires qui permettent l’instauration d’un dialogue entre les acteurs du projet. L’interface est sécurisée et assure la traçabilité de toutes les informations.

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IS Les solutions « e-participatives » d’Egis couvrent la phase amont (étude participative du cadre de vie), la phase conception (co-conception participative) et les phases construction et post-livraison (observatoire du cadre de vie).

GILLES HABASQUE, directeur Développement et Innovation à Egis Environnement

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Notre interface en ligne a aussi une valeur pédagogique puisqu’elle permet de mieux comprendre les enjeux et contraintes d’un projet, et de mieux formuler les besoins en phase conception.

MIREILLE FALQUE, urbaniste et paysagiste-concepteur à Egis Environnement

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EGIS AU CŒUR DU PLAN DE RELANCE AUTOROUTIER

Le Plan de relance autoroutier (PRA) est un vaste programme d’investissements de 3,27 milliards d’euros financé à 100 % par les sociétés d’autoroutes en contrepartie d’un allongement de la durée des contrats de concession. Parmi les grands chantiers prévus par le Plan, Egis pilote également les opérations d’aménagement et d’élargissement de l’A480 à Grenoble (entre l’A48 Saint-Egrève et l’A51 Claix), de l’A75 au sud de Clermont-Ferrand (entre le nœud A71/A711 et le diffuseur n° 5 de La Jonchère) et de l’A63 dans les Landes (section Ondres/Saint-Géours-de Maremne).

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GRAND ANGLE

BÂTIMENT

Un grand établissement de recherche a vu le jour à Nancy, et non des moindres ! Le nouveau siège de l’Institut Jean Lamour, fruit d’une conception commune entre Egis et les chercheurs, dote la communauté scientifique d’un laboratoire d’exception, répondant aux plus hautes exigences que l’on puisse attendre d’un tel bâtiment.

Traiter les matériaux « de l’atome à la tonne », telle est la fascinante mission des chercheurs de l’Institut Jean Lamour, l’un des plus importants laboratoires mondiaux

de recherche fondamentale et appliquée, en science et ingénierie des matériaux et des procédés. Une telle ambition nécessitait un outil hors du commun, qui permette aux chercheurs de travailler confortablement sur les programmes d’aujourd’hui et surtout, qui soit capable de rendre le même niveau de service pour les programmes de recherche de demain !

C’est grâce aux efforts conjugués d’Egis, chargé notamment de l’ingénierie et de la direction de chantier, et de l’architecte Michelin & Associés, que l’imposant labora-toire (28 400 m² sur 5 niveaux, dont un en sous-sol) a pu être remis au personnel de l’Institut dès l’été 2015. Des travaux d’inter-face entre le bâtiment et les équipements de laboratoire sont en cours depuis juin 2016, pour permettre les premières expérimenta-tions sur site dès 2017.

Des besoins hors du commun

« Ce projet s’est construit dans un monde parti-culier, celui de la recherche scientifique, dont la préoccupation centrale est la qualité de l’expé-rience. Il a donc fallu garantir des ambiances physiques très précises et très stables en matière d’éclairage, bruit, vibrations, ventilation… et une installation flexible pour s’adapter aux besoins des expériences, explique Frédéric Lantz, directeur général exécutif d’Egis Bâtiments Grand Est. C’est aussi un monde qui bouge vite ! L’installation conçue doit pouvoir s’adapter aux évolutions des instruments de laboratoires pour que les chercheurs puissent exercer au mieux leur activité et disposer dans le temps d’un outil qui reste à la pointe de la technologie. » Le spectre très large des gammes d’expérimen-tation a nécessité aussi de doter l’Institut de capacités d’accueil inhabituelles, répondant à des exigences techniques, fonctionnelles et sécuritaires extrêmement strictes. Tout l’enjeu pour Egis a été d’apporter des solutions aux attentes des chercheurs, aux nouveaux défis de leurs disciplines et à leur environnement, tout en assurant une maîtrise des coûts d’exploita-tion de l’installation.

Une co-conception avec l’utilisateur

Avec 8 800 m² de laboratoires, 5 400 m² de locaux techniques, 3 800 m² de bureaux et 2,8 km de circulations, l’infrastructure est celle d’une usine de haute technologie. « Les besoins de l’Institut étant multiples et atypiques, il était indispensable que les chercheurs, en tant que futurs utilisateurs du site, soient associés au processus de

conception du projet, affirme Pierre Brunet, directeur-adjoint de l’Institut Jean Lamour, chargé des affaires techniques et de la sécurité. Ce dialogue permanent entre l’ingénierie et la communauté scientifique est ce qui a permis une intégration fine des besoins fonctionnels actuels des laboratoires et une anticipation raisonnée des besoins d’évolution ultérieure. »

Sur ce projet, Egis a eu recours à la maquette numérique pour concevoir l’aménagement des salles de laboratoires. Celle-ci a non seulement permis de valider l’ensemble des études d’ins-tallation, mais aussi de fournir à l’exploitant un moyen efficace de programmer et d’étudier les aménagements nécessaires aux expériences futures. « C’est un cas d’école de construction d’une maquette numérique dans un objectif de suivi du cycle de vie d’une installation », souligne Frédéric Lantz.

Des défis de taille

L’édifice a fait l’objet de nombreux défis techniques, à commencer par une chasse en règle de toute vibration ! Avec près de 1 800 instruments scientifiques ultrasensibles, l’Institut ne saurait tolérer aucune source de parasitage lors de ses expérimentations. Une gageure, étant donné l’insertion de l’Institut dans le tissu urbain, la proximité du tramway et la présence de ponts roulants prévus pour de fortes charges… « La solution imaginée par nos équipes a été de désolidariser les nefs d’expérimentation “ultrasensibles” des bâtiments. Les machines de très haute précision reposent ainsi sur des massifs cubiques en béton, eux-mêmes fixés sur des dalles antivibratiles, découplées structurellement du bâtiment » précise Frédéric Lauber, directeur des travaux à Egis.

Qui dit machines singulières, dit puissance électrique colossale pour les alimenter : 8 Méga Volt Ampères (MVA), soit le besoin équivalent à une ville de 10 000 habitants ! « Le défi pour les ingénieurs a été d’optimiser cette puissance et cette consommation, en construisant avec les utilisateurs des scénarios d’exploitation tenant compte des séquences d’utilisation des équipe-ments et de la planification des expériences, explique Frédéric Lantz. Une puissance ins-tallée considérable certes, mais qui aurait pu être deux fois plus importante sans ce travail d’optimisation ! »

Les locaux ont également été dotés d’une ventilation exceptionnelle, confrontée à des exigences souvent antagonistes de confine-ment, de propreté et de sécurité. Un réseau de distribution, irriguant salles blanches et laboratoires à travers mille points de sortie, a enfin été installé au sein du nouveau bâtiment pour répondre aux besoins des chercheurs, qui manipulent au quotidien près de 65 gaz de natures différentes, soit quatre fois plus que dans un complexe hospitalier ! n

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PIERRE BRUNET, directeur-adjoint de l’Institut Jean Lamour

Il était indispensable que les chercheurs, en tant que futurs utilisateurs du site, soient associés au processus de conception du projet.

L’Institut Jean Lamour, nouveau fleuron de la recherche à Nancy

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FRÉDÉRIC LANTZ, directeur général exécutif d’Egis Bâtiments Grand Est

Il a fallu garantir des ambiances physiques très précises et très stables et une installation flexible pour s’adapter aux besoins des expériences.

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GÉNIE CIVIL

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La liaison Lyon-Turin figure parmi les grands projets ferroviaires européens actuels. Pour garantir la sécurité du futur tunnel transalpin, un puits de ventilation va être aménagé, sous la maîtrise d’œuvre d’Egis, au niveau de la station souterraine de Modane.

Le tunnel de base du mont d’Ambin est l’ouvrage majeur du projet de ligne ferroviaire Lyon-Turin à travers les Alpes. Long de 57 km, il sera à son ouverture l’un des

plus grands tunnels ferroviaires jamais construits ! Dans le cadre de sa réalisation, la société TELT (Tunnel Euralpin Lyon Turin) a confié à Egis, en groupement avec Alpina, la maîtrise d’œuvre d’un puits de ventilation dans la station souterraine de services et de sécurité de Modane, en Maurienne. « Une étude géologique poussée est établie avant toute intervention afin de maîtriser les paramètres géologiques et hydrogéologiques du site. Avec le fonçage de puits avoisinant les 600 m de profondeur et des diamètres de 6 à 7 m, la nature même de l’ouvrage est exception-nelle et pourrait faire appel à des techniques de creusement très spécifiques telles que le raise boring* » indique Frédéric Walet, direc-teur général adjoint d’Egis Structures & Environnement.L’affaire se complique quand on sait que l’ou-vrage, situé sur un site naturel sensible (parc de la Vanoise, Natura 2000, monuments protégés),

devra tenir compte, dans sa réalisation, de contraintes environnementales très strictes. « Dans un contexte géologique aussi complexe, la gestion des déblais, les techniques de creuse-ment… sont autant de sujets sensibles dont il faut se préoccuper », souligne Frédéric Walet.

D’ici la fin de l’année, Egis réalisera les études de conception qui permettront de confirmer le projet ainsi que les techniques proposées à la consultation. Cette phase se poursuivra par l’assistance au choix des entreprises et par le suivi d’exécution des travaux qui, outre la

réalisation du puits, comprendront le creuse-ment de 4 km de galeries, cavernes logistiques et tunnels de connexion. n

* Procédé de forage de bas en haut entre deux niveaux préexistants, adapté au forage de puits de grande profondeur

Trouver des ressources en eau potable qui soient à la fois sûres, fiables et durables pour les populations citadines locales, tel est l’objet des études menées par Egis dans la ville d’Arusha, en Tanzanie…

Située entre grands parcs et volcans, la ville d’Arusha tient lieu de principale plate-forme touristique de la Tanzanie. L’exploitant local, AUWSA*, assure l’alimentation en

eau potable d’une population résidente estimée à 550 000 personnes en 2015 et correspondant à 94 000 m3/jour. Mais les prévisions estiment que la demande en eau pourrait subir une augmentation de 50 % à l’horizon 2030.Pour satisfaire les besoins actuels et futurs, AUWSA a mandaté Egis pour dresser un inventaire des ressources en eau existantes, souterraines et superficielles. « L’étude s’inscrit dans le cadre plus large du projet de fourniture durable d’eau potable et

d’assainissement en milieu urbain d’Arusha. Elle s’appuie sur la réalisation de 60 profils géophysiques et 12 forages d’essai d’une profondeur moyenne de 250 m. Les sources et rivières issues du mont Meru, ainsi que le lac de cratère Duluti feront également l’objet d’une évaluation qualitative et quantitative. Au terme des neuf mois d’étude (avril 2017), AUWSA disposera d’une stratégie de développement raisonné de ses capacités de production d’eau potable et des moyens de traitement associés » explique Bastien Lemaire, directeur du projet à Egis Eau.

Financée par un prêt de la Banque africaine de développement, l’opération est en phase

avec les objectifs de développement stipulés dans la Vision 2025 de la Tanzanie, qui vise à réduire la pauvreté et à améliorer les condi-tions de vie des populations, notamment à travers le développement d’infrastructures de base. L’amélioration de l’accès aux services d’alimentation en eau comporte aussi des avantages liés à l’adaptation au changement climatique, en termes de gestion des sources d’eau, et permettra de réduire les maladies d’origine hydrique et les besoins en termes de soins de santé. n

*Arusha Urban Water Supply and Sanitation Authority

Modane : un forage géotechnique de grande profondeur

En quête de ressources hydriques durables en Tanzanie

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Le projet constitue une nouvelle vitrine des compétences d’Egis en matière d’identification, de gestion et d’exploitation des ressources en eau en Afrique.

BASTIEN LEMAIRE, directeur de projet à Egis Eau

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Les autorités de l’aviation civile du Togo et de Madagascar peuvent se féliciter ! Les progrès réalisés ces deux dernières années en matière de sécurité du transport aérien, avec l’assistance d’Egis, ont largement été salués par la communauté internationale. Des succès mesurables, qui reposent sur de forts engagements de conformité réglementaire.

Sécurité du transport aérien : des efforts récompensés pour Madagascar et le Togo

AVIATION

Pour pouvoir circuler dans l’espace aérien européen en sécurité, les exploitants d’aéronefs doivent res-pecter des normes strictes relatives à l’entretien et à la maintenance des

appareils ainsi qu’à la certification des personnels. Si l’Organisation de l’aviation civile internatio-nale (OACI) établit ces exigences a minima depuis la ratification de la Convention de Chicago en 1944, il revient aux États membres d’en assu-rer la transposition dans leur réglementation nationale et leur mise en œuvre. L’OACI évalue ainsi périodiquement les autorités nationales de l’aviation civile pour s’assurer de la conformité des réglementations locales aux normes et pratiques

« Les efforts fournis, avec l’assistance d’Egis et de la DGAC, nous ont permis de mettre en place un système d’aviation civile digne de ce nom, capable de superviser efficacement l’industrie aéronautique malgache, se réjouit James Andrianalisoa, directeur général de l’Avia-tion civile de Madagascar. Ces résultats ont conditionné la levée des restrictions d’exploitation au sein de l’espace aérien de l’Union européenne, auxquelles était soumise la compagnie nationale Air Madagascar. »

« Tout au long du projet, nos experts sur le terrain ont travaillé avec les équipes de l’ACM sur des aspects réglementaires, sur l’évolution des procédures organisationnelles et techniques, sur la mise en œuvre de nouveaux services (Bureau de contrôle en vol) ainsi que sur la formation théorique et pratique des inspecteurs de la direction de la supervision de la sécurité » ajoute Jean-Michel Restout, en charge du projet chez Egis Avia.

L’aviation civile du Togo, leader en Afrique

Récemment, Egis est aussi intervenu auprès de l’Agence nationale de l’aviation civile (ANAC) du Togo pour l’aider à améliorer son système de supervision de la sécurité conformément aux dernières normes applicables, depuis la révision des textes de loi ou des règlements

jusqu’à la formation pratique, la surveillance et la résolution des problèmes de sécurité.

« Nos prestations, conjuguées aux efforts de l’avia-tion civile du Togo, ont permis à cette dernière d’atteindre les objectifs que nous nous étions fixés ensemble, précise Laurent Bazetoux, respon-sable de la mission au sein d’Egis Avia. L’Agence, que nous avons assistée en 2014 et 2015, a vu son taux de conformité passer de 62 % à 87 %, soit 2 % au-dessus de son objectif, permettant ainsi au Togo de retrouver sa position de leader en Afrique. » n

recommandées et de leur application par les exploitants d’aéronefs et autres opérateurs du transport aérien établis dans le pays.

Dans de nombreux pays émergents, cette capacité des autorités nationales à assurer complètement leurs missions de contrôle de la sécurité est considérée comme insuffisante pour garantir aux autres États membres l’exploitation sûre des aéronefs dans leur ciel. Elle peut conduire à l’interdiction pure et simple d’exploitation, ce qui constitue ainsi un frein considérable au développement.

Lauriers mérités pour Madagascar

Depuis 2015, la France finance et mène un pro-jet d’assistance technique auprès de l’Aviation civile de Madagascar (ACM), à travers un par-tenariat étroit entre la Direction générale de l’aviation civile française (DGAC), l’OACI et Egis.

Un projet qui a largement contribué à faire de Madagascar l’un des meilleurs élèves de l’aviation civile en 2015. Le pays s’est même vu remettre un certificat des mains du président du conseil de l’OACI lors de l’assemblée triennale de l’organisation en septembre dernier. Un geste fort, qui témoigne des récents progrès réalisés par Madagascar en matière de supervision de la sécurité et de conformité aux standards internationaux.

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En parallèle à notre assistance sur site, des membres du personnel de l’ACM ont été accueillis au sein de la DGAC à Paris où ils ont pu suivre des formations théoriques et pratiques.

SOPHIE GERMAIN, chargée de zone Afrique, DGAC, Mission de la coopération internationale

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Les efforts fournis, avec l’assistance d’Egis et de la DGAC, nous ont permis de mettre en place un système d’aviation civile digne de ce nom, capable de superviser efficacement l’industrie aéronautique malgache.

JAMES ANDRIANALISOA, directeur général de l’ACM

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Nous avons pour ambition de doubler notre chiffre d’affaires et d’entrer dans le Top 10 des entreprises d’ingénierie.

JEAN-EMMANUEL SEIXAS, directeur du pôle Brésil

Nous avons un fort potentiel de croissance, le Brésil ayant besoin d’investir sur vingt ans 5 à 6 % de son PIB dans les infrastructures.

ALEXANDRE ZUPPOLINI NETO, directeur adjoint du pôle Brésil

EGIS DANS LE MONDE

Le Brésil, un géant résilientMalgré un contexte politique et économique chahuté, le Brésil reste la 1re économie du continent sud-américain. Ses ressources naturelles en font un pays incontournable où investir, et Egis y développe l’ensemble de ses compétences depuis 2011.

Alors que sa croissance faisait des envieux jusqu’en 2010, le Brésil vit aujourd’hui une crise économique et politique sans précédent, « peut-être la plus grave des six dernières

décennies », explique Alexandre Zuppolini Neto, directeur adjoint du pôle Brésil, « envenimée par un scandale de corruption aux proportions inédites autour du géant pétrolier Petrobrás. Toutes les grandes entreprises du BTP ont été visées par une opération mains propres. Les investissements durement frappés, en particulier dans les infrastructures, ont entraîné une réduction substantielle de la demande d’ingénierie. » « Après trois ans de récession, la taille du secteur a reculé de dix ans » renchérit Jean-Emmanuel Seixas, directeur du pôle Brésil. « Si, sur le court terme, nous sommes effectivement touchés, sur le moyen terme nous avons des opportunités car le pays manque de transports publics, d’autoroutes, d’aéroports… et doit relever des défis de taille. » Le Brésil, riche d’une population fortement urbanisée de 205 millions d’habitants, est en effet très peu pourvu en transports collectifs à l’image des 75 km de métro à São Polo pour 12 millions de citadins. Celui qui est déjà le 1er exportateur mondial de certains produits agricoles et alimentaires voit sa compétitivité freinée par un réseau routier insuffisant et vétuste (pourtant l’un des plus importants du

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monde et le principal moyen de déplacement) et par un système logistique peu performant et coûteux. « Le développement et la modernisation des infrastructures sont des enjeux majeurs sur lesquels Egis peut valoriser l’ensemble de ses expertises. »

En cinq ans, Egis s’est doté de compétences locales multidisciplinaires

Le Brésil n’est pas à la portée de tous, c’est un marché difficile et fermé. Pour franchir la barrière à l’entrée, il faut être… Brésilien et s’entourer d’experts locaux. Le conquérir est un défi de long terme. Les maîtres mots ? Patience et persévérance. Mille-feuille administratif, délais deux fois plus longs qu’en Europe, réglementation et fiscalité complexes… le pays n’est pas champion qu’au foot. Comme le souligne Jean-Emmanuel Seixas, « quand on répond aux appels d’offres, tous les documents doivent être légalisés par un notaire. Votre offre n’est examinée qu’après avoir été jugée éligible… avec 95 % de chance d’avoir un recours. Il existe peu de portes d’entrée pour s’implanter au Brésil, nous avons opté pour la seule stratégie qui pouvait nous permettre à court terme de prendre une part de marché significative : l’acquisition d’entreprises locales. La première, Vega, en 2011, spécialisée dans le conseil et l’ingénierie en transports urbains et en ferroviaire fret et passagers a élargi les compétences du groupe au fret, notamment pour répondre aux besoins de transport du minerai de fer du géant minier Vale. Nous avons aussi à notre actif le projet d’extension du chemin de fer reliant la mine S11-D avec le Carajás Railroad ainsi que l’ingénierie et la gestion des interfaces du métro de Salvador de Bahia. » L’année suivante, Egis ajoute une nouvelle corde à son arc avec Aeroservice qui compte parmi ses clients l’entreprise fédérale Infraero en charge d’une soixantaine d’aéroports, les compagnies aériennes et les

consortiums privés impliqués dans les projets de privatisation et de modernisation des aéroports. Dernière étape franchie en 2015 avec Lenc, reconnue pour son expertise dans le domaine des routes, des travaux de génie civil, de la géotechnique, de l’exploitation (sur près de 2 500 km de routes) et de l’environnement. Parmi ses références : les études et la supervision de travaux du périphérique de São Paulo ou les études d’impact pour les activités exploratoires off-shore de Petrobrás. « Cette troisième acquisition nous a permis de nous hisser parmi les ingénieries de référence et de proposer une offre complète en développement urbain, aménagement du territoire et transport multimodal. Aujourd’hui, nous menons de front de nombreux petits projets, 120 environ car en période de crise, les projets d’envergure sont rares. »

Bientôt de nouvelles opportunités

Alexandre Zuppolini Neto se montre optimiste : « La crise politique touche à sa fin, la nouvelle équipe politique inspire confiance au milieu des affaires, les investissements publics et privés devraient repartir à la hausse en 2017. » Le nouveau plan de privatisations et de concessions dévoilé par le gouvernement fin septembre ne pouvait pas mieux tomber ! Egis s’est déjà posé en prestataire de services et a signé des contrats avec des candidats susceptibles de remporter les concessions d’aéroports. Quatre sont en jeu : Porto Alegre et Florianópolis dans le Sud, Salvador et Fortaleza dans le Nordeste. Le Groupe est déjà membre du consortium exploitant l’aéroport de São Paulo Viracopos. « Dans ce nouveau contexte, nous avons un fort potentiel de croissance, le Brésil ayant besoin d’investir sur vingt ans 5 à 6 % de son PIB dans les infrastructures. Notre force est de pouvoir fournir une offre d’ingénierie complète et une véritable expertise des études préliminaires à l’exploitation. Gestion de grands projets – une activité naissante – conseil et/ou fourniture de

services pour définir les dépenses d’investissement et d’exploitation mais aussi services d’aide à la mobilité comme le stationnement intelligent sont autant de cartes supplémentaires que nous pouvons jouer. » « Notre priorité, conclut Jean-Emmanuel Seixas, être plus fort là où on est et poursuivre notre développement sur d’autres segments de marché. Outre nos domaines d’intervention historiques, nous nous intéressons aux opportunités dans le bâtiment, l’énergie, l’eau ou la gestion des déchets. Nous avons pour ambition de doubler notre chiffre d’affaires et d’entrer dans le Top 10 des entreprises d’ingénierie… et nous sommes aujourd’hui sur la 11e marche de ce podium ! Le pays change, le marché a mûri, c’est le moment d’être créatifs, ambitieux et de croire en nous. Perçus comme 100 % brésiliens mais aussi comme une multinationale riche d’un savoir-faire français unique, nous sommes recherchés pour la nouveauté et les innovations que nous pouvons apporter. Nous sommes très bien placés pour incuber les services innovants que développe Egis en Europe en mobilité. Pour optimiser nos compétences et gagner en efficacité, nous avons fusionné nos trois entreprises. Cette approche multidisciplinaire nous donne la flexibilité d’agir dans la crise et nous fera aborder l’avenir avec de nouveaux atouts en poche. » n

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Projets phares

Le complexe minier de Carajás, au nord du Brésil, est le plus important au monde avec 109 millions de tonnes de minerai de fer extraites chaque année et transportées par chemin de fer à 500 km de distance, jusqu’au port de São Luis. La découverte d’un second gisement de fer à 100 km du site actuel, dont la production est estimée à 90 millions de tonnes/an, a nécessité de la part de la compagnie d’exploitation minière brésilienne Vale un investissement d’environ 17 milliards d’USD, depuis une dizaine d’années. Deux projets d’infrastructures dans lesquels Egis est partie prenante ! Le premier projet consiste à doubler la ligne ferroviaire actuelle pour le transport du minerai de Carajás jusqu’à São Luis. Cette voie, jusqu’ici unique, induisait un passage en alternance des trains, parmi les plus longs (3 500 m, 330 wagons) et les plus lourds du monde (53 000 tonnes). Depuis les premiers tracés, Egis accompagne Vale pour les études et les travaux de doublement, tronçon par tronçon.Le deuxième projet concerne l’extension ferroviaire du tronçon de 101 km, qui relie le nouveau gisement à la ligne actuelle Carajás-São Luis. Egis a réalisé l’ensemble des études relatives à la construction de cette nouvelle liaison (jusqu’aux as-built drawings), incluant la conception des tunnels et viaducs sur le tracé, nécessaires pour limiter les impacts environnementaux.

Des lignes ferroviaires pour le complexe minier de Carajás

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Les sols latéritiques (de latérite, roche rouge), qui se forment par altération des roches sous les climats tropicaux, présentent pour le domaine routier d’excellentes performances lorsqu’ils sont compactés*. Egis s’y intéresse de près et mène actuellement plusieurs travaux de recherche en laboratoire, dans le cadre de la méthode de classification MCT* (Miniatura, Compactação e Tropical) développée par Douglas Fadul Villibor, directeur scientifique à Egis Engenharia e Consultoria, en collaboration avec le professeur de l’université de São Paulo, Job Shuji Nogami. L’objectif de cette méthode ? Améliorer la connaissance des propriétés mécaniques et hydrauliques des sols latéritiques, afin d’une part de réduire les impacts lors de la construction de route en maximisant l’utilisation sur place des matériaux existants et d’autre part d’optimiser les coûts de construction et de maintenance des routes dans les pays tropicaux.Parallèlement à ces expérimentations, Egis conçoit et met en œuvre des solutions pratiques pour réaliser des chaussées à bas coût à partir de sols latéritiques finement sableux, sur près de 12 000 km de routes locales dans l’état de São Paulo au Brésil.

* Le compactage des sols est une technique utilisée en génie civil visant à améliorer la qualité des sols pour la construction.

Pour des routes plus performantes

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Le trafic de São Paulo sous surveillance électronique

Afin de réduire drastiquement le nombre d’accidents sur les routes, la ville de São Paulo a décidé d’implanter plusieurs postes de surveillance électronique du trafic sur son réseau routier. Egis accompagne la municipalité dans la mise en exploitation de 220 caméras et radars automatiques de vitesse. D’une durée de cinq ans, la mission du consortium LCL* emmené par Egis est d’installer les équipements, et après homologation par l’Institut national de métrologie (InMetro), de traiter environ 3 000 photos d’infraction par jour avant transmission à la compagnie de gestion du trafic (CET) qui a, elle, le pouvoir de police. Le système ne se limite pas à contrôler les excès de vitesse, il vérifie également le

respect des voies de bus, les manœuvres interdites aux carrefours ou encore le respect de la circulation alternée quotidienne (en fonction du dernier numéro de la plaque minéralogique).

La mise en œuvre systématique de dispositifs de surveillance électronique, respectant les plus hauts standards du marché, est aujourd’hui l’un des moyens les plus efficaces pour contribuer à la sécurisation du trafic routier à São Paulo, première ville d’Amérique latine en nombre d’habitants (plus de 12 millions, selon les estimations de 2016) et cinquième aire urbaine la plus grande du monde.

* en association avec Consilux TecnologiaLtda et LBR Engenharia e Consultoria Ltda.

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Le Brésil souhaite mener plusieurs opérations de forage exploratoire dans les champs présalifères brésiliens. Pour obtenir sa licence d’exploration offshore, le pays a demandé à Egis de réaliser une évaluation des impacts du projet sur l’environnement. Le périmètre étudié s’étend sur près de 9 000 km de côte, caractérisés par des écosystèmes variés et une forte activité de pêche traditionnelle. Portant actuellement sur 11 bassins sédimentaires marins, l’étude d’impact a permis d’identifier de nombreuses espèces animales

protégées, parmi lesquelles des baleines, des dauphins et des oiseaux migrateurs. Egis a également recueilli, auprès de 500 communautés de pêcheurs côtiers, des données inédites sur la répartition et la caractérisation des activités de pêche artisanale dans le pays. Toutes les informations collectées ont été répertoriées dans une base de données géoréférencées. Leur exploitation et leur analyse faciliteront grandement l’étude d’impact, qui a vocation à être la plus juste et la plus précise possible.

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Forage offshore sur la côte Est

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Nicolas Ziv, doctorant de l’ESTP* au sein de la direction études amont et innovation d’Egis Rail, a élaboré le concept du « métro multifonction », optimisé pour répondre aux différents besoins de la ville. L’objectif ? Concevoir une infrastructure adaptée à chaque situation, en termes de fonctions et de performances. Lumière sur ce concept novateur.

C’est dans le cadre d’une CIFRE (convention indus-trielle de formation par la recherche) que Nicolas Ziv se consacre, depuis mars 2015, à la rédaction d’une thèse de doctorat portant sur le concept de métro multifonction. Cette thèse fait écho à

une volonté commune d’Egis et de l’Institut de recherche en constructibilité de l’ESTP d’investiguer les problématiques et les verrous scientifiques pouvant résulter du développement de ce nouveau système de métro. Nicolas est aidé dans ses recherches par son tuteur de thèse, Jérémie Simon, ingénieur à la direction études amont et innovation rail d’Egis.« L’idée de cette thèse m’est venue en travaillant sur le concept de métro économique, précise Nicolas Ziv, doctorant de l’ESTP. Au départ, nous souhaitions trouver des solutions pour développer un métro moins cher et optimisé. Même si nous avons conservé

Le « métro multifonction », au croisement de la constructibilité et de l’ingénierie système

cet objectif, nous avons pris le problème dans l’autre sens en nous concentrant sur le concept de valeur : diminuer les coûts de nos solutions en conservant la même utilité ou, au contraire, ajouter de nouvelles fonctionnalités pour trouver de nouveaux finance-ments. C’est sur ce dernier point que nous nous sommes finalement concentrés. » Malgré un intérêt économique et environnemental certain, le développement de ce nouveau type de métro multifonction ajoute inévitablement de la complexité au projet et cela, à tous les niveaux. L’intérêt de la thèse est donc de développer des outils et des méthodes permettant de gérer cette complexité. Pour répondre à cet objectif d’optimisation, Nicolas cherche avant tout à adapter au domaine de la construction des méthodes issues d’autres industries, en y ajoutant des critères de constructibilité. « Dans un premier temps, nous cherchons à identifier les fonctions que nous pourrions ajouter à un système métro. Nous avons imaginé par exemple d’intégrer des systèmes de transport d’eau, d’électricité, de chaleur, de froid, de déchets, de marchandises, d’informations, et bien d’autres selon les contextes de chaque projet. »

Des intérêts multiples

« En intégrant de nouvelles fonctions, les coûts du système sont mutualisés, ce qui représente un intérêt économique certain pour les maîtres d’ouvrage et les exploitants, souligne Nicolas. Les travaux n’étant réalisés qu’une seule fois, les nuisances qui y sont liées sont également réduites. Ces mutualisations permettent aussi d’optimiser l’utilisation des ressources naturelles (espace, matières premières, énergie…) et de mieux maîtriser les émissions de gaz à effet de serre. Finalement, le système que nous développons, grâce à une maintenabilité et une exploitation facilitées, permet d’améliorer la résilience urbaine. » Avec le temps, ce concept est susceptible d’apporter une véritable valeur ajoutée à l’offre d’Egis en matière de transports urbains. « L’intérêt pour nous est de proposer une offre différenciatrice à

nos clients sur les projets de métro, dont le marché est en crois-sance au niveau mondial, mais aussi de fédérer l’ensemble des compétences du Groupe (dans les domaines de l’industrie, de l’eau, de l’environnement, etc.) autour d’un projet commun » complète Jérémie Simon, ingénieur à la direction études amont et innovation d’Egis Rail.

Vers une application du concept

« Malgré quelques expérimentations ponctuelles (câble RTE entre Oullins et Gerland sur la ligne B du métro lyonnais, géothermie dans les stations du métro de Rennes, fibre optique dans le métro parisien…), il n’y a pas actuellement de démarche systématique des maîtres d’ouvrage permettant d’identifier les fonctions qui pourraient être mutualisées avec celles du métro. En cela, notre concept est vraiment innovant. Mais plus que le concept, la méthode utilisée pour la conception de tels systèmes – l’ingénierie système adaptée au domaine de la construction – est également un axe de recherche original et novateur. »L’équipe est actuellement dans une démarche d’open innovation, afin de développer plus avant ce concept de métro multifonction-nel pour d’éventuels partenariats. Elle rencontre actuellement l’ensemble des acteurs potentiellement intéressés par le sujet (maîtres d’ouvrage, industriels, opérateurs…) pour appliquer leur concept sur des projets actuels ou futurs.« Nous allons tester notre concept et notre méthode dans le cadre des études d’une nouvelle ligne de métro à Mexico. D’autres pistes sont actuellement en bonne voie en France et à l’international. Nous sommes néanmoins toujours à la recherche d’autres cas d’étude qui nous permettraient de tester notre concept dans des contextes différents » conclut Jérémie Simon. n

* École spéciale des travaux publics, du bâtiment et de l’industrie

Programmes connexes- Bureaux- Commerces- Crèches- Écoles- Logements

Mutualisation des espaces techniques avec les programmes connexes- Data center- Chauffage urbain- Géothermie

Interstices techniques, radiers, espaces vides- Bassin de rétention- Géothermie

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Dans un premier temps, nous cherchons à identifier les fonctions que nous pourrions ajouter à un système métro. Nous avons imaginé par exemple d’intégrer des systèmes de transport d’eau, d’électricité, de chaleur, de froid, de déchets, de marchandises, d’informations, et bien d’autres selon les contextes de chaque projet.

NICOLAS ZIV, doctorant de l’ESTP

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Plus que le concept, la méthode utilisée pour la conception de tels systèmes – l’ingénierie système adaptée au domaine de la construction – est également un axe de recherche original et novateur.

JÉRÉMIE SIMON, ingénieur à la direction études amont et innovation d’Egis Rail

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Egis se mobilise pour l’égalité des chances

Depuis 2014, Egis est partenaire de l’association Nos Quartiers ont du Talent (NQT), premier réseau d’entreprises engagé pour l’égalité des chances. L’objectif ? Accompagner les jeunes diplômés issus des quartiers prioritaires pour faciliter leur insertion professionnelle. Grâce à 44 marraines et parrains Egis, 112 jeunes diplômés ont d’ores et déjà été accompagnés et 44 ont trouvé un emploi à la hauteur de leur qualification.

Olivia, ancienne parrainée, aujourd’hui consultante presta-taire chez Areva, revient sur son expérience avec NQT, aux côtés de son parrain Patrick Viellard, direc-

teur du Développement à Egis Road Operation.

Connaissiez-vous le dispositif NQT ?

Olivia : J’avais déjà entendu parler de Nos Quartiers ont du Talent durant mes études, mais je ne m’y suis inscrite qu’après avoir reçu un avis de Pôle Emploi. Cela faisait quelques mois, en effet, que j’étais en recherche d’un poste, depuis l’obtention de mon master 2 mécanique des structures en 2015. Aujourd’hui, j’ai la chance d’exercer le métier d’ingénieur calcul mécanique, en tant que consultante prestataire chez Areva.

Comment s’est déroulé votre parrainage ?

Olivia : J’ai d’abord pris contact avec Patrick, mon parrain, qui m’a reçue très vite. Lors de notre premier entretien, nous avons beaucoup échangé. Après les présentations d’usage, je lui ai exposé mon projet professionnel et fait connaître mes précédentes démarches de recherche. Nous avons ensuite établi un calendrier, afin d’organiser nos prochains échanges.

Nous faisions un point deux fois par mois, par téléphone ou par courriel. Patrick m’a donné de précieux conseils sur la préparation des entretiens, sur mes relances auprès des recruteurs et sur les formules de remerciements qui s’imposent après entretien.Bien sûr, j’ai connu des périodes de doute et de démotivation, mais après quelques conseils bien avisés de mon parrain, j’étais de nouveau d’attaque !

Que retenez-vous de cette expérience ?

Olivia : Pour moi, le parrainage ne m’a apporté que du positif ! Mon parrain a toujours été de bon conseil. Son soutien et son suivi ont été une source de motivation constante, même pendant mes périodes de doutes. Dans ce genre de démarche, il arrive qu’on se sente seule… C’est pourquoi j’ai trouvé très réconfortant de pouvoir échanger avec quelqu’un qui est à votre écoute, qui pose un regard neuf sur les choses et possède suffisamment de recul pour pouvoir vous orienter.

Recommanderiez-vous NQT à un autre jeune diplômé ?

Olivia : Sans hésiter ! Au sortir des études, on se retrouve bien souvent livré à soi-même, sans trop savoir quoi faire ni par où commencer. C’est un vrai plus d’être suivi et guidé ; cela

permet d’aborder plus sereinement le marché du travail et surtout de prendre conscience de ses propres atouts. Mon parrain m’a donné une méthodologie et de nombreux conseils, dont j’ai su tirer parti pour perfectionner mon

CV, valoriser mes compétences ou gagner en assurance. Je recommande donc vivement aux jeunes diplômés de s’inscrire à NQT, afin d’écourter au maximum leur temps de recherche ! n

REGARDS & CONVICTIONS

Le mot du parrainAu début du parrainage, l’enjeu est double : s’assurer d’une motivation commune

et s’engager à une franchise absolue l’un envers l’autre. C’est ce à quoi nous nous sommes attachés, Olivia et moi, lors de notre première rencontre.

Avant d’entreprendre toute démarche de candidature, nous nous sommes rapidement posé les bonnes questions : quels sont les atouts d’Olivia ? Sur quels marchés souhaite-t-elle se positionner ? Qui sont ses concurrents et qu’est-ce qui la distingue des autres ? À partir de cette réflexion commune, nous avons refondu ensemble CV et lettres de motivation et organisé les approches de quelques cibles.

On se prend vite au jeu ! Au-delà du simple exercice de conseil et d’accompagnement, on se réjouit des démarches qui avancent bien et on s’attriste des échecs. Je me suis fait un plaisir d’aider Olivia dans ses démarches, en lui donnant les codes sociaux de l’entreprise, en cherchant à la mettre en valeur, et surtout en l’exhortant à avoir confiance en elle. Et lorsque j’ai appris qu’elle venait de décrocher un emploi, ça m’a fait chaud au cœur !

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Cent quatre-vingts personnes d’Egis, trente nationalités différentes et plus de quinze compétences en ébullition… à l’image des gratte-ciel qui culminent dans le ciel qatari, le

métro de Doha est un chantier qui fait perdre tout sens des proportions ! Conçu notamment pour accueillir le million de supporters de la coupe du monde de football en 2022, le projet porté par Qatar Rail – l’agence nationale chargée du développement du système ferroviaire intégré – sera l’épine dorsale de la « Qatar 2030 Vision », un plan de développement urbain résolument durable.Pour doter le pays d’un système de transport en commun efficace, fiable et respectueux de l’environnement, opérationnel dès 2020, la joint-venture Louis Berger Egis (LBERJV) mène de front le suivi des étapes de conception et la supervision des travaux de génie civil de cinq lots distincts. Parmi eux, on compte les 14 km de la Gold Line et ses dix stations souterraines, les 16 km et les six stations des sections aériennes des lignes Red et Green, ainsi que les gares multimodales, dont l’emblématique station Msheireb, l’une des plus grandes du monde…

De fortes exigences sécuritaires et normatives

« Zéro accident, zéro incident jusqu’à la date de livraison du projet », telle est l’exigence de Qatar Rail, ni plus ni moins. Un vrai défi, compte tenu de la complexité et des risques induits par un projet de cette envergure. Pari réussi sur la Gold Line où le cap des 25 millions d’heures de travail sans accident a été franchi. Cette culture proactive de la sécurité est également de mise sur le chantier de la Red Line, où les collaborateurs d’Egis veillent étroitement au respect des normes et de la qualité. « La sécurité est au cœur des préoccupations du client. J’ai été surpris – positivement – par le niveau d’efforts mis en œuvre, de même que par la qualité du travail et des techniques de construction. Le projet se recommande des plus hauts standards internationaux, les exigences sont donc très élevées ! », souligne Grzegorz Szalinski, directeur de projet adjoint de la Red Line (section aérienne nord), chargé de la construction. « Chargé de la gestion et de la supervision des travaux de construction, je suis soutenu par une équipe de 18 personnes, parmi lesquelles des ingénieurs spécialisés dans l’assurance qualité, la construction, les matériaux, ainsi que des inspecteurs. L’une de nos missions consiste à vérifier les documents des différents entrepreneurs et à contrôler le travail effectué sur les chantiers… tout en veillant à maintenir une excellente relation avec le client. »

Un chantier de tous les records !

Les lignes du métro de Doha étant majori-tairement souterraines, le tunnel joue de

Le métro de Doha, au Qatar Une équipe de choc pour un chantier XXL !

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Pour accueillir la Coupe du monde de football de 2022 et engager le pays vers un avenir durable, le Qatar conduit l’un des projets de transport public les plus ambitieux au monde. Une aventure exceptionnelle à laquelle Egis participe depuis 2012, mettant en synergie les talents de collaborateurs issus de tous métiers et de tous horizons. Leur mission ? Assurer le management de ce projet international particulièrement exigeant.

fait un rôle majeur dans la construction. Dans ce domaine, Qatar Rail a réalisé un véritable tour de force, celui de faire fonctionner simultanément un grand nombre de tunne liers, soit 21 au total ! Avec ses 23 km de tunnels, la Gold Line est la parfaite illustration de cette prouesse technique à laquelle a participé Jacobus Conradie, directeur de projet adjoint de la Gold Line, chargé de la construction. « Nos efforts sont désormais chiffrés : 16 000 anneaux de béton préfabriqués utilisés, 3,5 millions de mètres cubes de roches excavées et 900 000 m3 de béton coulés pour les stations et les passages piétonniers… Nous avons même réalisé le meilleur taux de forage avec 60 m creusés en une journée par une seule machine, contre un taux moyen journalier de 18 m ! Depuis 2012, j’ai endossé tour à tour les rôles d’ingénieur tunnels impliqué dans les appels d’offres du marché, responsable des études, responsable du génie

civil et chef de projet adjoint sur l’ensemble de la conception et de la construction. Travailler au sein d’une équipe de 151 collaborateurs, venant des quatre coins du monde, est aussi un défi et une expérience enrichissante. Notre priorité est d’achever ce projet dans les délais, en tenant compte de normes particulièrement exigeantes. Un enjeu de taille ! »

La coopération et le dialogue pour credo

Entre la Red Line et la Green Line, Michael Cutts, responsable de la gestion contractuelle, manage une équipe de neuf spécialistes aguerris aux aspects commerciaux et contrac-tuels des projets : « Depuis le début de ma carrière dans le BTP, je me suis fait une spécialité de toutes ces questions. Et je m’appuie aujourd’hui sur l’expérience que j’ai acquise à l’international, sur des projets tels que le Casino Resorts à Macao ou encore le parc Universal Studios à Singapour. En poste à Doha depuis juin dernier, je suis en

contact permanent avec le client et l’entrepreneur pour tout ce qui concerne l’avancée du projet, le paiement, les réclamations… C’est passionnant de contribuer à relever les défis d’un projet aussi historique ! »Les lignes ferroviaires dohanaises ne sont pas les seules à bénéficier de l’expertise des équipes d’Egis. La gare principale, Msheireb, est aussi au cœur des attentions. Raluca Popa, responsable de la gestion documentaire, y joue un rôle central : « Je coordonne toutes les activités liées à ce métier avec le client, les intervenants et les entrepreneurs. Sur ce projet, pas un jour ne se ressemble, avec toujours de nouveaux défis. Le plus significatif a sans doute été le changement de l’entrepreneur principal. Le mot qui résumerait le mieux ce projet : la coopération, entre les membres de l’équipe, avec le client, avec l’équipe de conseil en management de projet (PCM) et les entrepreneurs. Je suis fière du travail accompli par mon équipe, de son dévouement et de sa volonté à faire avancer le projet au quotidien. » n

Chantier en cours sur la section nord de la Red Line.

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GRZEGORZ SZALINSKI, directeur de projet adjoint de la Red Line (section aérienne nord), chargé de la construction

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JACOBUS CONRADIE, directeur de projet adjoint de la Gold Line, chargé de la construction

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MICHAEL CUTTS, responsable de la gestion contractuelle

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RALUCA POPA, responsable de la gestion documentaire