LA SIMULATION EN SCIENCES DE LA SANTE

Pascale Derrien IADE SAMU-CESU 67

Dr Anne WEISSSAMU-CESU 67

COMMENT S’Y PRENDRE ?

LA SIMULATION EN SCIENCES DE LA SANTE

OBJECTIF GENERAL DE LA

FORMATION

Acquérir les compétences pédagogiques et

techniques nécessaires à l’utilisation de la

simulation dans un cursus d’enseignement

OBJECTIFS SPECIFIQUES

� Comprendre le bénéfice de la simulation en formation etl’intérêt de son utilisation

� Connaitre les différentes étapes d’une séance de simulation,et en particulier, comment animer un débriefing

� Savoir quel matériel utiliser, en tenant compte des contraintesfinancières

LA SIMULATION

« Correspond à l’utilisation d’un matériel, de la réalité

virtuelle ou d’un patient dit standardisé pour

reproduire des situations ou des environnements de

soins, pour enseigner des procédures diagnostiques

et thérapeutiques et permettre de répéter des

processus, des situations cliniques ou des prises de

décision par un professionnel de santé ou une

équipe de professionnels ».

(Granry rapport HAS)

Définition

« Correspond à toute tâche ou situation

professionnelle reconstruite à l’aide de divers

moyens et exploitée dans le cadre d’un dispositif

pédagogique à des fins d’enseignement

d’apprentissage ou d’évaluation »

(Jean Jouquan)

LA SIMULATIONDéfinition


« Former à une activité de travail réelle via une

activité en situation simulée »

(Alain Savoyan)

« La simulation en santé est définie comme une

méthode pédagogique basée sur l’apprentissage

expérientiel et la pratique réflexive et s’adresse à

tous les professionnels de santé»

(HAS)


« La simulation consiste à répéter en séance, c’est-à-

dire sans risquer les conséquences d’une erreur, les

paroles, les gestes qu’il faudra maîtriser dans les

situations de travail futures, c’est la technique reine

de l’apprentissage de procédures complexes laissant

peu de place à l’improvisation ».

(Roger Muccheli 1994)

De tout temps le jeu était source d’apprentissage etde plaisir, une interaction entre l’homme et sondéveloppement

� Jeu d’exercice

� Jeu symbolique d’imitation

� Jeu social

LA SIMULATIONCe n’est pas nouveau …

LA SIMULATIONDepuis quand ?

1er mannequin date du 18ème siècle pour enseigner l’art des accouchements

Simulation en sciences de la santé:

� formation initiale

� formation continue

� dans le cadre du DPC (garder son employabilité)

LA SIMULATIONAu sein d’un cursus

Objectifs :

� Mobiliser les connaissances antérieures

� Construire des connaissances dans différents registres afinde développer une compétence professionnelle

� Appliquer des connaissances nouvelles

� Evaluer la construction des connaissances dans différentsregistres (cognitif, moteur, affectif, etc.)

LA SIMULATIONPour quelles raisons ?

L’intérêt de la simulation est triple:

� D’un point de vu pédagogique : améliorer l’efficacité del’enseignement et de l’apprentissage, et augmenter laprobabilité de transfert des apprentissages

� Ethique de formation : sécuriser les expériencesd’enseignement et d’apprentissage (jamais la première foissur le patient), limiter les surcoûts dus aux erreurs

� D’un point de vu formatif : exposer les apprenants à dessituations peu accessibles, rares, couteuses ou complexes àexploiter pour l’enseignement et l’apprentissage


� Former aux compétences techniques

� Former aux compétences relationnelles

� Former au travail en équipe

� Analyser les pratiques professionnelles

� Reconstituer des évènements indésirables


Former aux compétences non techniques

� Connaître l’environnement

� Notion de leadership

� Communiquer

� Anticiper, prioriser, réévaluer

� Appeler à l’aide

� Eviter les erreurs de fixation

� Distribuer les tâches

LA SIMULATIONLes compétences non techniques

Le formateur devra :

� Transformer des situations professionnelles en situationd’apprentissage

� Choisir des situations complexes, complètes et signifiantes

� Favoriser la réflexion sur l’action: en simulation l’apprenantagit / comprend / généralise / conceptualise / transfère


Pour favoriser le transfert des compétences

• Choisir une situation problème

• Situation complexe

« On apprend quand on est

confronté à un problème »



Rasmusen dans son modèle SRK (skills pour leshabiletés, rules pour les procédures et knowledgespour les connaissances) précise que le simulateurpleine échelle permet de reproduire l’activité sous sestrois dimensions :

• cognitive

• procédurale

• et dimension d’habiletés. (Pastré, 2009 p37)

Peine échelle / haute fidélité / haute technologie

Humain :

Jeux de rôle

Patients standardisés

Apprentissage du questionnement dans une démarche diagnostique

Apprentissage de la relation de soin

LA SIMULATIONAvec quel matériel ?

Electronique :

Simulateurs écran: micro monde/seriousgame


Simulateurs patients ou

simulateurs procéduraux(partiels de tâches simples ou complexes)

Synthétique :


Synthétique :

Simulateurs hybrides


� Une séance qui s’inscrit dans un cursus de formation

� Un ou plusieurs objectifs pédagogiques principal etsecondaire

� Un scénario construit et rédigé/programmé, visant àatteindre ces objectifs

� Un environnement réaliste avec une mise en scène fidèle àla réalité

LA SIMULATIONComment procéder ?

� Un briefing général, technique et spécifique

� L’action simulée

� Un débriefing (portant sur les objectifsdéfinis)

BRIEFING• Le temps

qu’il faut

SEQUENCE SIMULEE

• 10 à 15 minutes

DÉBRIEFING • 30 à 45 minutes


De façon générale, créer un environnement d’apprentissage bienveillant :

� Ce qui se passe en simulation, reste en simulation

� Incitation à s’exprimer sans crainte et de façon franche

� Droit à l’erreur sans risque pour le patient

� Liberté de « dire » et de « dire faux »

� Absence de jugement et aspect formatif


Procéder par étapes :

� Public concerné� Compétences visées� Objectifs� Déroulement du scénario� Contenu du briefing� Organisation� Matériel nécessaire� Eléments du débriefing� Questionnement


Le point...SIMULATION

• Outil au service du développement descompétences

• Permet d’analyser des problèmes professionnels

• Permet la réflexion sur l’action

• Nécessite des compétences pédagogiques

• Utilisé en formation initiale / continue etrecommandé dans les pratiques de DPC

LA SIMULATIONLes étapes

Le briefing

Le briefing général : permet de baisser la charge émotionnelle des apprenants

� Présentation du centre de formation

� Présentation des enseignants

� Présentation de l’objectif général de la séance de simulation et du déroulé de la ou des séquences

� Mise en confiance et respect des apprenants (contrat de communication)

� Mise en place du contrat fictionnel


Contrat de communication = mise en confiance er respect des apprenants

� Ce qui se passe en simulation reste en simulation ,

� incitation à s’exprimer sans crainte et de façon franche

� droit à l’erreur sans risque pour le patient ni pour l’apprenant

� liberté de « dire » et de « dire faux

� absence de jugement et aspect formatif


Contrat fictionnel


� L’enseignant explique le concept de la simulation et ses limitesaux apprenants

� Le formateur s’engage alors à faire son possible pour optimiser leréalisme de la situation simulée tout en reconnaissant que cedernier est toujours moins parfait que la réalité et peut interféreravec la performance des acteurs

� Il est également attendu des apprenants qu’ils s’impliquent enretour dans la situation simulée et qu’ils entrent dans l’actioncomme si elle était pleinement réelle

Le briefing technique :

� Présentation de la salle de simulation

� Présentation du matériel à disposition en proposant de le manipuler

� Présentation du mannequin : ce qu’il fait, ce qu’il ne fait pas ; les stagiaires doivent se l’approprier en le touchant


Le briefing de la situation :

� Port des tenues professionnelles

� Explication du contexte de la séquence simulée en veillant à garder un effet de surprise

� Distribution des rôles

� Respecter un temps de réponse à d’éventuelles questions



La séquence simulée

La séquence simulée:

� La mise en situation se déroule idéalement dans une salle

spécifique sans la présence des autres stagiaires

� Importance de la contextualisation

� Le départ et la fin de la séquence simulée doivent être

clairement annoncés

� Les apprenant ne participant pas à la séquence simulée

observer activement les actions entreprises durant la

séquence



Le débriefing

Le débriefing :

� Phase capitale : la séquence simulée n’est qu’un prétexte pour aboutir au débriefing

� Temps d’analyse et de synthèse faisant suite à une séquence d’apprentissage pour :

les apprenants – acteurs de la situation simulée

les apprenants – spectateurs de la situation simulée


� dans toutes les situations d’apprentissage

� le plus tôt possible après la réalisation de la tâche

� facilite la remémoration des événements

� facilite la verbalisation des processus de pensée

� favorise l’organisation des connaissances dans lamémoire à long terme

� favoriser le développement du raisonnement

� S’évaluer avec les grilles DASH

Le débriefing :


� donne la parole aux acteurs, puis au reste du groupe

� amène les apprenants à réfléchir sur les actions et sur lesprocessus cognitifs mobilisés pendant l’action

� encourage, guide et canalise les échanges

� effectue ou fait effectuer une synthèse


Le débriefing, c’est un formateur « facilitateur » et « médiateur » des échanges :

Les questions ouvertes favorisent les échanges :

� A quoi tu as pensé lorsque tu es rentré dans la pièce ?

� Expliques moi comment tu as pris cette décision ?

� Qu’est ce qui te parait important ?

� Qu’as tu observé ?

� Est ce que cela te rappelle une autre situation ?

� Comment aurais tu pu faire autrement ?

� Éviter le « POURQUOI » et le remplacer par : « pour quelle raison ? »


Le débriefing, c’est prendre soin des apprenants et les accompagner dans leur raisonnement

� le groupe a été observateur actif de la situation

� les observateurs auraient peut-être agit différemment

� la connaissance se construit dans l’interaction avec sespairs

� le groupe a un pouvoir de conviction de l’apprenantsupérieur à celui du formateur


Le débriefing, c’est encourager l’expression du reste du groupe :


Le débriefing, sur quoi porte-t-il ?

� Une démarche diagnostique ?

� Une attitude ?

� La réalisation d’un geste technique ?

� Une prise en charge thérapeutique ?

� La gestion d’une équipe ?

� La relation avec le patient ?

� Autre chose ?

Tout dépend des objectifs pédagogiques définis en amont !


Le débriefing, 3 phases :

1. Phase d’auto-évaluation

� L’apprenant en sait beaucoup sur ce qu’il a fait, ce qu’ilaurait pu faire différemment et les erreurs qu’il acommises

� Respect du besoin d’autodétermination

� L’individu est le meilleur juge pour lui-même



2. Phase d’analyse

� Réflexion collective

� Conceptualisation en actes

� Phase de décontextualisation permettant les liens avec d’autres connaissances



3. Synthèse

� mise en avant des points positifs

� reformulation des points clés

� dégagement d’axes d’amélioration

� donner aux apprenants des références

bibliographiques leur permettant de

poursuivre leur apprentissage.

Le point...

• Le choix du type de simulateur est lié aux objectifspédagogiques

• Débriefing est un temps crucial pour l’apprentissage

• Formateur doit encourager la réflexion sur l’action de lapart des apprenants, dans un environnement bienveillant

• La synthèse doit porter sur les éléments positifs et les axesd’amélioration

• La simulation in situ permet de développer lescompétences collectives

LA SIMULATION

Apprendre par la simulation - De

l'analyse du travail

aux apprentissages

professionnels

Pierre Pastré

La simulation en santé : De la

théorie à la

pratique

Sylvain Boet, Jean-Claude Granry,

georges Savoldelli

La Didactique Professionnelle

Approche

Anthropologique Du

Développement Chez

Les Adultes

Pierre Pastré

Pour aller plus loin …

Comment (mieux) former et évaluer les étudiants en santé et

en sciences de la santé

Thierry Pelaccia

Merci de votre

attention !

[email protected]

LA SIMULATION Des questions ?

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