La rose des vents lance le premier festival DIRE...

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Le 5 décembre 2019 La rose des vents lance le premier festival DIRE Quand le spectacle vivant rencontre la littérature, en janvier 2020 Que se passe-t-il quand vous recevez un coup de fil de Virginia Woolf ? Quand les portes de la scène et de la bibliothèque communiquent ? Quand les spectacles, lectures, performances et les ateliers engagent les corps et les textes de manière inédite ? Venus de Lille ou de Lomé, des États-Unis ou de Suisse, les autrices, les auteurs, les artistes et les activistes fabriqueront en direct de la littérature autrement. Trois jours durant, La rose des vents s’associe à Littérature, etc. pour proposer la première édition du festival DIRE, une invitation à explorer la puissance des mots dits et nourrir sa propre langue. Le festival DIRE propose d’explorer, à travers des performances, des spectacles, des installations et des ateliers d’écriture , la vitalité de la scène littéraire émergente contemporaine. Imaginé avec l’association « Littérature, etc. » DIRE invite les arti stes et le public à explorer la question « comment qui dit quoi pourquoi et jusqu’où ? ». 4 thèmes rythmeront les rendez-vous • Rythme et rime Qu’ils soient pulsés, déclamés ou encore rappés, les textes sont à l’honneur de ce festival qui veut DIRE sur to us les tons la nécessité du langage et la force de l’expression. Concert et atelier d’écriture, Elom 20ce « Viril », David Bobée, Casey, Béatrice Dalle, Virginie Despentes, Groupe Zëro Pièce d’actualité n°12 : DU SALE !, Marion Siéfert « Poésie pulsées », Anna Serra « À travers », Jérôme Game • Donner corps La présence d’un acteur sur scène est toujours un acte politique. Incarner une parole c’est la faire sienne pour mieux la porter au public et c’est aussi la possibilité de rendre visible des corps que l’ on ne regarde plus, des corps sociaux. « Le ménage dans la peau », Rébecca Chaillon « Entartête », Benoît Toqué • « Je » de mots Ils sont « je », ils sont multiples, ceux qui prennent la parole dans ce festival croient à la fiction pour rendre compte de l’ expérience du réel. Et si le récit à la première personne, libéré des contraintes autobiographiques devenait le prétexte à tous les jeux ? « Autodéfenses », Bérangère Pétrault « Chimère », Emmanuelle Pireyre « Lecture », Simon Allonneau • À la découverte des créatrices Au travers de deux projets interactifs, le festival fait entendre la voix des autrices, d’aujourd’hui et d’hier. « Les Parleuses », Lydie Salvayre « La bibliothèque sonore des femmes », Julie Gilbert

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Le 5 décembre 2019

La rose des vents lance le premier festival DIRE Quand le spectacle vivant rencontre la littérature, en janvier 2020

Que se passe-t-il quand vous recevez un coup de fil de Virginia Woolf ? Quand les portes de la scène et de la bibliothèque communiquent ? Quand les spectacles, lectures, performances et les ateliers engagent les corps et les textes de manière inédite ? Venus de Lille ou de Lomé, des États-Unis ou de Suisse, les autrices, les auteurs, les artistes et les activistes fabriqueront en direct de la littérature autrement. Trois jours durant, La rose des vents s’associe à Littérature, etc. pour proposer la première édition du festival DIRE, une invitation à explorer la puissance des mots dits et nourrir sa propre langue.

Le festival DIRE propose d’explorer, à travers des performances, des spectacles, des installations et des ateliers d’écriture , la vitalité de la scène

littéraire émergente contemporaine. Imaginé avec l’association « Littérature, etc. » DIRE invite les artistes et le public à explorer la question « comment qui dit quoi pourquoi et jusqu’où ? ».

4 thèmes rythmeront les rendez-vous

• Rythme et rime Qu’ils soient pulsés, déclamés ou encore rappés, les textes sont à l’honneur de ce festival qui veut DIRE sur tous les tons la nécessité du

langage et la force de l’expression. Concert et atelier d’écriture, Elom 20ce « Viril », David Bobée, Casey, Béatrice Dalle, Virginie Despentes, Groupe Zëro

Pièce d’actualité n°12 : DU SALE !, Marion Siéfert « Poésie pulsées », Anna Serra « À travers », Jérôme Game

• Donner corps La présence d’un acteur sur scène est toujours un acte politique. Incarner une parole c’est la faire sienne pour mieux la porter au public et c’est aussi la possibilité de rendre visible des corps que l’on ne regarde plus, des corps sociaux. « Le ménage dans la peau », Rébecca Chaillon « Entartête », Benoît Toqué

• « Je » de mots Ils sont « je », ils sont multiples, ceux qui prennent la parole dans ce festival croient à la fiction pour rendre compte de l’expérience du réel. Et si

le récit à la première personne, libéré des contraintes autobiographiques devenait le prétexte à tous les jeux ? « Autodéfenses », Bérangère Pétrault « Chimère », Emmanuelle Pireyre

« Lecture », Simon Allonneau

• À la découverte des créatrices Au travers de deux projets interactifs, le festival fait entendre la voix des autrices, d’aujourd’hui et d’hier. « Les Parleuses », Lydie Salvayre « La bibliothèque sonore des femmes », Julie Gilbert

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Le 29 janvier 2020

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Le 18 décembre 2019

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A Villeneuve-d’Ascq, le festival Dire met le texte à l’honneur ce week-end

Le texte, le texte, le texte. L’écouter, l’entendre, le déchiffrer, l’écrire. A Villeneuve-d’Ascq (Nord), le théâtre de La Rose des Vents nous propose cette approche du vendredi 31 janvier au dimanche 2 février 2020, avec le festival Dire. Le texte sous toutes ses formes et ses déclinaisons, la fiction, la poésie, la réflexion philosophique et sous toutes ses colorations, dit, joué, chanté, rapé…

Nouveau rendez-vous

Si, depuis toujours, l’écriture théâtrale est dans cette maison posée au premier plan, Marie Didier, la directrice de la Scène nationale, veut y ajouter l’écriture tout court. Sans même l’artifice de la mise en scène : le texte seul sous un angle oral, comme

performance dans un lieu du spectacle vivant.

Elle ouvre ce nouveau rendez-vous avec l’aide d’une association issue d’une nouvelle génération, qui fait ainsi son entrée dans le monde du spectacle vivant : Littérature etc. Dirigée par Aurélie Olivier, « très affûtée sur les jeunes auteurs », selon les mots de Marie Didier.

En liaison avec la médiathèque de Villeneuve-d’Ascq qui restera ouverte tout le week-end pour la circonstance et qui en profite pour mettre en valeur son propre fonds, on verra se succéder les lectures à la manière de ce qui se fit sur les campus américains, des ateliers d’écriture, ceux de lecture par arpentage, une méthode de lecture collective issue de l’éducation populaire un peu

tombée en désuétude.

Rappeurs, comédiens, auteurs

Au hasard de la programmation, on peut citer le rappeur togolais Elom 20ce, activiste, qui choisit les médiums artistiques pour exprimer son militantisme. Lydie Salvayre lira un texte de Simone Weil, la philosophe.

La soirée du samedi – « Viril » – présentera sur scène la rappeuse Casey, la comédienne Beatrice Dalle, et l’autrice Virginie Despentes, autour de la musique post-rock du Groupe Zëro. On y entendra des textes de plusieurs auteurs et notamment de

Valérie Solenas, dont le Théâtre du Nord salue le destin dans « La Faculté des rêves ».

Un festival est toujours un moment de consommation artistique qui se construit au fur et à mesure, au gré des atmosphères, des rencontres. À la Rose des Vents on pourra se laisser porter de la petite salle à la grande salle, ou à la médiathèque ou au café du

théâtre. Si les soirées sont payantes, toutes les activités de l’après-midi sont en accès libre. À condition de réserver, bien entendu.

Jean-Michel Stievenard

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Le 19 décembre 2019

La première édition du festival littéraire DIRE

Une initiative innovante par La rose des vents qui, en collaboration avec l’association Littérature etc., organise la première édition de son festival DIRE, un moment durant lequel la littérature contemporaine sera explorée et mise à l’honneur. Durant trois jours, du vendredi 31 janvier au dimanche 2 février 2020, le festival s’attachera à faire ressortir différentes manières d’appréhender la littérature de la scène francophone actuelle.

Festival DIRE, le concept

DIRE proposera des rencontres de différents genres mêlant artistes et public afin de chercher à apporter des réponses aux problématiques : "comment, qui, quoi, pourquoi et jusqu’où ?" autour de l'écrit et de la puissance des mots. L'objectif étant de

creuser la littérature au travers de ses différents champs d'action.

Le festival DIRE propose ainsi d’explorer, à travers des performances, des spectacles, des installations et des ateliers d’écriture, la vitalité de la scène littéraire émergente contemporaine. Imaginé avec l’association Littérature, etc., DIRE invite à "nourrir sa propre langue".

Quelques temps forts du festival

Le festival s'articule autour de 4 axes principaux : Rythme et rime, Donner corps, "Je" de mots et A la découverte des créatrices. Chacun d'entre eux appréhendera sous différentes formes les concepts de la littérature, en cherchant à expérimenter les mots, leur

puissance et leur portée.

L'ouverture du festival se fera le vendredi 31 janvier à 19h avec deux temps forts : Le ménage dans la peau, une performance autour de la question du blanchiment de la peau. Puis Viril, ou un théâtre musical féministe. Toute la programmation du festival est

disponible sur le site de La rose des vents.

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Le ménage dans la peau - Vendredi 31 janvier 19h

Ici, Rébecca Chaillon s’approprie ce terme pour aborder la question du blanchiment de peau. Sur les pistes de sa prochaine création Carte Noire nommée Désir (printemps 2021), elle explore les relations ambiguës entre l’assignation à être une femme d’entretien dans la société blanche et l’entretien de soi, pour une femme noire. Autrice, metteure en scène et performeuse, Rébecca Chaillon s’inspire de ses identités multiples pour imaginer des performances audacieuses et transgressives qui mettent en jeu sa pratique de l’auto-maquillage et sa fascination pour la nourriture.

Viril - Vendredi 31 janvier 20h

Viril, adj. : Qui témoigne de l’énergie, de la fermeté que la tradition prête au sexe masculin. Et si cette tradition était remise en question ? Et si la virilité n’était pas une histoire de genre ? Pour traiter d’un tel sujet, David Bobée réunit trois artistes à la personnalité forte et engagée : la rappeuse Casey, la comédienne Béatrice Dalle et l’autrice Virginie Despentes. Avec générosité et liberté, ces trois icônes de notre temps viennent clamer, lire et transcender les textes de Paul B. Preciado, Zoé Léonard, Valérie Solanas, June Jordan ou encore Audre Lorde sur l’hypnotique musique post rock du groupe Zëro : un concert de littérature décapant.

Les Parleuses - Samedi 1er février 14h

Lecture de Simone Weil par Lydie Salvayre - Durée : 1h

Les Parleuses est un projet vivant conçu par Littérature, etc. qui propose des ateliers dédiés à la découverte d’autrices, leur donnant ainsi la place et l’importance qui leur revient dans l’histoire de la littérature. L’œuvre de l’immense autrice et philosophe Simone Weil (1909-1943) sera ainsi explorée de façon accessible et en même temps profonde : par un atelier de lecture par arpentage, une méthode de lecture collective et par un atelier d’écriture s’inspirant des textes et du style de Simone Weil. L’atelier d’écriture sera mené par Amandine Dhée (autrice de La femme brouillon et de À mains nues), celui de lecture par arpentage par Littérature, etc.

En prime, sera accessible une exposition du mercredi 22 janvier au dimanche 2 février à la Médiathèque Till l'Esiègle et à

La rose des vents, La bibliothèque sonore des femmes par Julie Gilbert.

À travers une installation décalée, Julie Gilbert a imaginé une bibliothèque mouvante, subjective, constituée de monologues inventés, écrits par des autrices contemporaines sur des femmes de lettres des siècles passés, et dits par téléphone… Comme un appel de l’au-delà, ludique et érudit. De Simone de Beauvoir à Paulette Nardal, de la Comtesse de Ségur à Catherine Colomb, on décroche le combiné et on bouscule nos références !

*Extrait du livret du festival DIRE

Mina

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Entre concerts, lectures et perfor-mances, ce festival organisé par la Rose des Vents et l'association

lilloise Littérature, etc. conjugue textes contemporains et arts de la scène. En résulte des spectacles singuliers (et pluriels), où les corps jouent avec les mots, et la langue demeure plus vivante que jamais.

| Lettres modernes |

Villeneuve d'Ascq, 22.01 > 02.02, La Rose des Vents & Médiathèque Till l’Espiègle, 21 € > gratuit, larose.fr

••• Sélection / 22.01 > 02.02 : Julie Gilbert : La Bibliothèque sonore des femmes 31.01 : David Bobée, Casey, Béatrice Dalle, Virginie Despentes & Groupe Zëro : Viril • Rébecca Chaillon : Le Ménage dans la peau // 01.02 : Simone Weil par Lydie Salvayre • Simon Allonneau : Lecture • Bérangère Pétrault : Autodéfenses • Emmanuelle Pireyre : Chimère • Anna Serra : Poésies pulsées • Elom 20ce 02.02 : Benoît Toqué : Entartête • Jérôme Game : à travers • Marion Siéfert : Pièce d'actualité n°12 : Du sale ! Atelier d’écriture Elom 20ce

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Festival Dire

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« La littérature ne se résume pas aux livres, assure Marie Didier, la direc-trice de la Rose des Vents. La langue française est un bien commun, il s'agit de la partager à travers le jeu et la musique ». Durant trois jours, ce festival catapulte ainsi les mots hors de la page, engendrant des

formes inédites, à l'instar de Viril. Ce concert-lecture réunit Virginie Despentes, Béatrice Dalle et la rappeuse Casey, pour porter les discours féministes – de Valerie Solanas à June Jordan. Citons aussi La Bibliothèque sonore des femmes de Julie Gilbert, soit une installation

constituée de téléphones vintage.

Au bout du fil ? Virginia Woolf ou

La Comtesse de Ségur ! Eh oui, ici

les textes sont bien vivants. Ils s'in-

carnent, se rappent (Elom 20ce) ou

dérapent, comme dans Entartête de

Benoît Toqué, joignant littéralement

le geste à la parole lors d'une perfor-

mance aussi physique que ludique.

■◆ Mots pour maux

à une époque où les langues se

délient (MeeToo, les gilets jaunes),

ces auteurs soulèvent des questions

d'"intimité publique", comme Rébecca

Chaillon, jouant avec le maquillage,

la nourriture et le blanchiment de sa

peau pour interroger la place de la

femme noire dans la société. Voilà qui

aurait sans doute plu à la philosophe

Simone Weil (1909 - 43) qui, à 25 ans,

entrait à l'usine pour dénoncer l'alié-

nation du travail. Lydie Salvayre lui

rend hommage (et justice) à travers

un texte original et une lecture qui

devrait faire parler…

Julien Damien

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— n°158 / Janvier 2020 —

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Le 2 janvier 2020

Le festival DIRE 2020 de La rose des vents

Que se passe-t-il quand vous recevez un coup de fil de Virginia Woolf ? Quand les portes de la scène et de la bibliothèque communiquent ? Quand les spectacles, lectures, performances et les ateliers engagent les corps et les textes de manière inédite ? Venus de Lille ou de Lomé, des États-Unis ou de Suisse, les autrices, les auteurs, les artistes et les activistes fabriquent en direct de la littérature autrement.

Trois jours durant, La rose des vents s’associe à Littérature, etc. pour joyeusement brouiller les pistes et imaginer la première édition du festival DIRE, une invitation multidimensionnelle pour explorer la puissance des mots dits et nourrir sa propre langue !

Marie Didier, Directrice de La rose des vents, Scène nationale Lille Métropole Aurélie Olivier, Directrice de Littérature, etc.

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Le 31 janvier 2020

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Il est tout nouveau, tout beau. La Rose des Vents, à Villeneuve-d’Ascq, accueillera du 22 janvier au 2 février la toute première édition de “DIRE”, un festoche qui va mêler la littérature et l’art vivant. La prog’ s’annonce bien (bien) chouette. Qu’ont en commun Virginia Woolf, la Comtesse de Ségur, Virginie Despentes, Casey et Elom 20ce ? Tout ce beau monde sera présent au festival DIRE de La Rose des Vents. Bon, quand on vous dit présents, on ne parle pas que physiquement, mais aussi par leurs œuvres (ça aurait été un peu compliqué pour Virginia Woolf et la Comtesse de Ségur de toute façon). Marie Didier, la directrice de La Rose des Vents de Villeneuve-d’Ascq et Aurélie Olivier, la directrice de l’asso “Littérature, etc.” ont décidé de travailler ensemble pour créer un événement dédié à la littérature sous toutes ses formes : “Quand je suis arrivée à la Rose des Vents il y a près d’un an, j’ai eu envie d’élargir ce qu’on faisait et d’ouvrir à la littérature, contemporaine, émergente, qui se vit ensemble, raconte Marie Didier. Nous ne sommes pas une bibliothèque, une librairie, un coin de cheminée. On est un lieu d’arts vivants.” Alors, avec l’aide d’Aurélie Olivier, elles décident de proposer un festival de littérature vivante.

“L’idée c’est de décloisonner et d’ouvrir sur les travaux d’auteurs, tout en gardant comme fil conducteur la littérature”, précise la boss de la Rose des Vents. Pour ce faire, cette première édition (oui, il devrait y en avoir d’autres) va être divisée en quatre grandes catégories :

Rythme et rire, où toutes les formes de littérature sont mises à l’honneur sur scène Donner corps, qui montre comment donner vie à des textes “Je” de mots, qui a pour but de raconter des expériences personnelles, intimes, à la première personne du singulier À la découverte des créatrices, avec deux projets interactifs, le festival va faire entendre la voix des autrices, présentes et passées

Spectacles, performances, ateliers, expos

Vous voilà prévenu : “On n’est pas que sur des spectacles, il y a aussi des performances, des ateliers d’écritures et des expositions”, précise Marie Didier. Le programme est long, riche et varié, alors on ne peut pas tout vous citer (pour éviter un article de 27 kilomètres de long). Big up au spectacle “Viril”, durant lequel la rappeuse Casey, l’autrice Virginie Despentes et la comédienne Béatrice Dalle viendront lire des textes d’auteurs traitant du sujet de la virilité. Pour l’instant, c’est complet #TristesseInfinie, mais visiblement des places peuvent se libérer alors gardez les yeux ouverts. Coucou aussi le concert d’Elom 20ce ; les ateliers d’écriture et la bibliothèque sonore des femmes, une installation où en

décrochant de vieux téléphones, vous pourrez entendre les œuvres d’autrices du passé et du présent. Trop cool.

“Ce sont des gens très uniques, qui ont des choses à dire et qui utilisent les différentes formes d’art pour faire passer un message”, tease Marie Didier. Ça donne envie, non ? En plus, la plupart des activités et spectacles sont gratuits, mais quelques-uns sont payants : le spectacle “Viril”, le concert d’Elom 20ce et la pièce d’actualité n°12 : DU SALE ! Comptez entre 5€ et 21€ selon les tarifs. Quand c’est gratuit, c’est sur résa’, et on vous conseille de ne pas trop tarder, parce que ça va être chouette.

Voilà, si vous voulez en être, la Rose des Vents se situe sur le Boulevard Van Gogh, à Villeneuve-d’Ascq (métro Hôtel de Ville). On vous laisse le site du festoche, avec tous les événements proposés et l’event Facebook, parce que c’est toujours utile. Il y a aussi quelques petites choses

qui se passent à la Médiathèque de Villeneuve-d’Ascq, juste à côté de La Rose des Vents. Tout est précisé à chaque fois sur l’événement

Camille Bronchart

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Le 16 janvier 2020

À voir, écouter ou visiter : l’agenda culturel des régions

Semaine du 16 janvier. Chaque jeudi, découvrez une sélection des meilleurs

événements culturels de proximité, partout en France.

► À Villeneuve-d’Ascq

Festival littéraire. La Rose des vents – Scène nationale Lille Métropole Villeneuve-d’Ascq, s’allie avec l’association Littérature, etc pour lancer le festival Dire, un événement pluridisciplinaire cherchant à explorer les nouvelles écritures littéraires et scéniques. La programmation de cette première édition riche en ateliers d’écritures, lectures, performances et spectacles, se déroulera en quatre temps : rythme et rime, donner corps, « je » de mots et « à la découverte des créatrices », ce dernier volet étant consacré aux femmes auteures.

Du 22 janvier au 2 février. Renseignements : larose.fr

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Le 8 mars 2020

DIRE

Pour cette première édition de DIRE, festival qui mêle littérature et performances, la scène nationale de Lille métropole La Rose des Vents collabore avec le festival Littérature etc. Un weekend de programmation qui fait cohabiter poésie, engagement et puissances féminines.

La soirée d’ouverture donne le ton, proposant dos à dos Le ménage dans la peau de Rébecca Chaillon et Viril, soit Béatrice Dalle, Virginie Despentes et Casey dans une mise en scène de David Bobée. Un tour de force pour déployer l’élan d’un festival ancré en bonne partie dans la mise en lumière du travail de femmes poétesses, performeuses, actrices ou philosophes et lorgnant de préférence vers des « littératures qui concernent tout le monde et/ou n’épargnent personne » comme le formule le projet de Littérature etc.

Une forte odeur d’eau de Javel agresse les narines quand on entre dans la salle. Le ménage dans la peau colle aux muqueuses. Rébecca Chaillon à quatre pattes récure la surface du plateau avec vigueur, utilisant ses propres vêtements pour aseptiser l’espace. Aurore Déon l’accompagne, passe la serpillère, debout. Deux femmes noires en train de faire le ménage devant un parterre aussi blanc que la couleur du tapis de danse : la perspective est posée. Le corps de Rébecca Chaillon éprouve à son tour un traitement douloureux qui fraye entre le nettoyage et le soin. Le whitewhasing est ici performatif : sa peau est enduite d’un beurre blanc, son crâne doté d’extensions tressées qui, arrimées au cuir chevelu, tracent des lignes qui barrent l’espace. Aurore

Déon s’occupe du corps assis de Rébecca Chaillon, entre l’image d’une nourrice et d’une esthéticienne acharnée.

La performance procède par la convocation d’une foule d’images, qui en surimpression viennent peu à peu épaissir les représentations du corps des femmes noires, en déplier les clichés, et retourner la situation. Des pages arrachées à des magazines de mode et épinglées dans l’espace montrent des images de femmes à la beauté idéalisée – pas trop noires, pas trop grosses, valides, aux cheveux lissés et brillants. La transformation ultime est opérée par Aurore Déon, transformée en sorcière scinti llante à coup de pigments et de paillettes appliqués sur son corps à présent torse nu. Le texte - magnifique – qu’elle adresse alors, découpée dans la lumière, met en perspective exotisation, marchandisation et la réification du corps noir féminin dans une ul time

manifestation de puissance.

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Viriles

Terminant sur cet éclat lumineux on se prépare à entrer dans le rouleau-compresseur annoncé qu’est Viril. Compilation d’extraits choisis de textes féministes, plus ou moins connus, incarnés par la présence intense – le mot est faible – de trois performeuses engagées : Despentes, Dalle, Casey. Dans une scénographie de concert, avec instruments et pieds de micro dressés, podiums noirs qui créent une circulation pour entrer et sortir entre les morceaux, les musiciens du groupe rock Zëro chauffent l’ambiance alors qu’arrive Béatrice Dalle. Les mots qui sortent de sa bouche sont les premières phrases de King Kong Théorie essai coup de poing de Virginie Despente, sorti en 2006. La musique enfle, vient presque couvrir les mots de l'autrice, c’est dommage. Et c 'est ce que l’on reproche à l’ensemble : un besoin de surligner en permanence ce qui est en lui-même d’une puissance de feu. On entrevoit ce qu’aurait pu être la performance débarrassée des tics de mise en scène de David Bobée : la lumière ardente avec pléthore de projecteurs chauffés à blanc qui nous aveugle progressivement, la musique trop présente, qui appuie à fond sur la pédale rock. Alors que tout est déjà dans l’implacabilité des propos, la puissance dévastatrice, la drôlerie acide ou le tranchant des textes d’Audre Lorde, de Valérie Solanas ou de Monique Wittig. Certains passages sont cependant particulièrement réussis dans leur façon de faire passer le texte : Casey interprétant La Balle de Paul B. Preciado, Despentes lisant la belle et dure lettre de la militante communiste et lesbienne Leslie Feinberg Chère Theresa.

Coups de fil...

La mise en circulation et le partage de paroles et de textes hérités d’autrices se poursuit au cœur du weekend. À l’image de l’ingénieux projet de Julie Gilbert, La bibliothèque sonore des femmes. Disséminés dans l’enceinte de La rose des vents, plusieurs combinés téléphoniques colorés nous appellent et lorsqu’on décroche, nous mettent en relation avec Virginia Woolf, Susan Sontag, Paulette Nardal ou Grisélidis Réal. On entend alors un monologue proféré au creux de notre oreille, par les voix inquiètes ou passionnées de ces femmes de lettres dont la pensée est mise en mots par cinq collègues contemporaines : Dorothée Thébert, Marie Fourquet, Florence Minder, Marie Louise Bibish Mumbu et Julie Gilbert.

Un peu plus loin, Lydie Salvayre est venue nous parler de la vie et de l’œuvre de Simone Weil dans le cadre du projet Les Parleuses, initié par Aurélie Olivier, directrice de Littérature etc. Lydie Salvayre nous fait passer par Hannah Arendt et Bernanos, insistant sur l’austérité, la frugalité, ou la radicalité des écrits de Simone Weil. La romancière rappelle l’engagement humaniste profond de la philosophe, son militantisme aux côtés des grévistes, constatant le corps épuisé en scrutant la condition ouvrière de l’intérieur en travaillant à l’usine.

... et coups de couteau

Poètes-performers contemporain.es prennent le relai. Bérangère Pétrault taille un portrait au couteau de la figure du père dans Autodéfenses, au fil d’une lecture-performance toute en ironie décapante et fausse candeur, où sous le calme apparent bout une vraie rage. Valérie Solanas, après avoir déployé son Scum manifesto par la bouche des interprètes de Viril revient dans celle de Bérangère Pétrault, comme figure et amie de lutte. Cette dernière pose au détour de son auscultation de bonnes questions qui résonnent avec le programme dans son entier : pour quelles raisons connaît-on le nom d’une femme ? Sa réponse : Valérie Solanas parce qu’elle a tiré sur Andy Warhol, Virginia Woolf parce qu’elle est devenue folle. Redonner du poids à chaque mot lancé, retrouver du tranchant, voilà le projet bien incarné de la performeuse.

Autre pépite et vraie découverte, la poésie et la présence de Simon Allonneau, poète-athlète né à Lens dans les années 80, collaborateur de Laura Vazquez, notamment au sein du duo TSUKU. Yeux un peu écarquillés, pieds bien plantés, Simon Allonneau délivre une poésie articulée en phrases courtes et percussives, des poèmes ramassés en quelques lignes écrites sur feuilles volantes. Il égraine, presque d’une voix atone, des éclats drôles, dramatiques, ou les deux à la fois, et repart comme il est arrivé, franchement, une fois le dernier aphorisme décalé prononcé. Une vraie veine poétique qui donne envie de le lire davantage - La Vie est trop vraie et Les Fils co-écrit avec Laura Vazquez - et de le revoir en action.

Marie Pons