La recherche clinique compte également sur les officines
Transcript of La recherche clinique compte également sur les officines
6actualités
Actualités pharmaceutiques n° 514 Mars 2012
L’Association française
des CROs ou sociétés
de recherche sous
contrat réunit 70 %
du marché français
de la recherche clinique
et épidémiologique.
Mais le développement
de leurs activités
de recherche
se heurte à une
problématique majeure :
le recrutement
des patients.
À l’occasion de son premier salon euro-péen, qui s’est tenu
le mardi 24 janvier 2012 à Paris (75), l’Association fran-çaise des CROs (Contract Research Organizat ion ) , l’AFCROs, a souhaité rappe-ler qu’en France, la recher-che clinique privée reste un maillon essentiel de la chaîne du médicament. En effet, elle est sollicitée par les industriels du médicament pour mener à bien les phases de dévelop-pement clinique I, II et III des médicaments ainsi que les évaluations post-AMM (autori-sation de mise sur le marché). Par ailleurs, les CROs ont une part importante de leur activité, près de 50 %, consacrée aux études cliniques sur les dispo-sitifs médicaux (DM).
Un problème de recrutementMalgré un travail de sensi-bilisation et de formation réali sé auprès des médecins,
la recherche clinique peine à recruter en nombre suffisant, et en peu de temps, les patients nécessaires à ces études. Les médecins ne sont pas les seuls professionnels de santé en contact avec les patients. Ainsi, les pharmaciens d’offi-cine constituent des interlocu-teurs de choix pour le recru-tement : ils sont confrontés à un large panel d’individus et peuvent, par leurs connaissan-ces, en cibler certains d’après leurs antécédents médicaux et leurs traitements. Ils peuvent également, dans le cadre des études, relever un certain nom-bre de données nécessaires, notamment les traitements associés.
Les pharmaciens sollicitésIl est estimé que 25 % des études post-AMM demandées par la Haute Autorité de santé (HAS) pourraient être réalisées via le pharmacien d’officine, notamment celles concernant
le bon usage du médicament. De telles études pharmaco-épidémiologiques lui sont directement accessibles. Les CROs souhaitent donc de plus en plus développer et entretenir des réseaux avec les officinaux, qui devien-nent ainsi des investigateurs, afin de favoriser les activités de recherche clinique et épi-démiologiques en France. Comme avec les médecins, ce partenariat est strictement encadré par la loi et par les bonnes pratiques profes-sionnelles, notamment par la signature d’un protocole d’étude. �
Gérald Beylot
Pharmacien, Paris (75)
P our les patients bien informés de l’actualité réglementaire mais
inconscients des lourds rouages de l’administra-tion, c’est la déception. Le décret entré en vigueur le 1er novembre 20111 auraient dû leur permettre d’en finir avec le casse-tête des déchets d’activités de soins à risques infectieux (DASRI). Ce texte impose, en effet, aux pharmaciens de fournir à tous les patients en faisant la demande des conteneurs spéciaux où entreposer ces
DASRI, mais également de les récupérer une fois des derniers pleins. Cependant , si la première obliga-tion s’appli que bien sur le terrain , certains pharma-ciens continuent à s’opposer à la collec te des conteneurs. Une attitude que le Conseil de l’Ordre national des phar-maciens justifie.Le décret a en effet « prévu la création d’un éco-organisme qui sera chargé d’organi-ser la collecte des DASRI » préci se au quotidien L’Yonne, Pierre Gavid, chargé de ce
sujet au sein de l’Ordre. Or, cet éco-organisme sort « tout juste [...] des limbes. Cette collecte sera mise en place progressivement à partir de fin 2012. En atten-dant, les pharmacies sont libres de les collecter ou non » confirme-t-il.Aussi, les patients doivent-ils s’en remettre aux solutions proposées localement qui sont très diverses. Si certai-nes agglomérations ont fait le choix d’une filière organi-sée, d’autres y ont renoncé. À Sens (89), le maire (PRG),
Daniel Paris, fait partie de cette seconde catégorie. « Il y a une rupture d’égalité devant la loi. Si on aide ces patients, pourquoi n’aide-rions-nous pas d’autres person nes. Cela a tourné court pour des raisons juri-diques » plaide-t-il. �
Martine Pichet, © jim.frr
Profession
La recherche clinique compte également sur les officines
DASRI
L’éco-organisme se fait toujours attendre
© F
oto
lia.c
om
/Kad
my
Note1. Décret n° 2011-763 du 28 juin 2011
relatif à la gestion des déchets d’activités
de soins à risque infectieux perforants
produits par les patients en autotraitement.
JORF du 30 juin 2011, version consolidée
au 1er novembre 2011. www.legifrance.
gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEX
T000024277614
La recherche clinique privée est sollicitée par les industriels du médicament pour mener à bien les phases de développement clinique, ainsi que les évaluations post-AMM.
SourcesDossier de presse de l’Association
française des CROs, premier salon
européen de l’AFCROs, Paris,
24 janvier 2012.
Interview téléphonique du Dr Hubert
Méchin, vice-président de l’AFCROs.