La Politique de Taux de Change

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Université Moulay Ismail Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales Réglementation bancaire : Thème : Sous l’encadrement de : M.BENTAHER Préparé par : BENMASOUD Karim EZZAOUY Faiçal Master Economie et Stratégies des Institutions Financières

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Le champ de la finance englobe des marchés aux fonctions diversifiées. Certains de ces marchés assument un rôle de financement. Ils constituent des marchés de capitaux, c'est-à-dire des lieux sur lesquels des agents qui ont des besoins de financement peuvent trouver en face d’eux des agents disposés à avancer des fonds excédentaires en contrepartie d’une rémunération appropriée : C’est le rôle que tiennent le marché financier pour des financements à long terme et le marché monétaire par des financements à court terme.

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Université Moulay IsmailFaculté des Sciences Juridiques

Economiques et Sociales

Réglementation bancaire   :

Thème   :

Sous l’encadrement de   : M.BENTAHER

Préparé par   :

BENMASOUD KarimEZZAOUY FaiçalRHANMI Ahmed

Année universitaire 2010/2011Master Economie et Stratégies des Institutions Financières

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La politique de taux de change 20102010Plan du thème   :

INTRODUCTION GENERALE   :

Chapitre I / typologies et régimes de taux de change   :

I/Les types de taux de changes   :

II/les régimes de taux de change   :

Chapitre II / Déterminants, risque et couverture de taux de change   :

I/Les déterminants de taux de change   :

II/Risque et couverture de taux de change   :

CONCLUSION   :

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Introduction   : Les relations commerciales et financières entre des pays

émettent des monnaies différentes rendent nécessaires des opérations de conversion entre ces monnaies. Ainsi, les offres et les demandes pour chacune des devises convertibles sont la conséquence naturelle des échanges de biens et services ou des mouvements de capitaux entre les nations. Elles se confrontent sur le marché des changes, qui est constitué par un réseau mondial de télécommunications entre les banques ou des intermédiaires spécialisés (les courtiers). De cette confrontation permanente ressort le prix auquel, à un moment donné, une monnaie s’échange contre une autre : le taux de change.

Les économistes postulent que le taux de change est l'un des indicateurs de la santé de l'économie, traditionnellement représentée par les variables du « carré magique », à savoir la croissance, le plein emploi, la stabilité des prix et l'équilibre de la balance des paiements. A ces dernières, on peut ajouter le taux d'intérêt, élément essentiel de la santé d'une économie puisqu'il détermine le niveau de la consommation et de l'investissement.  Le modèle Mundell-Fleming1, élaboré dans les années 1960, conclue que l'efficacité des politiques macroéconomiques dépend du régime de change et de la mobilité internationale des mouvements de capitaux. En bref, il théorise l'interdépendance des économies, et le fait qu'un pays a tout intérêt à jouer sur le taux de change selon ses objectifs. Le rôle du taux de change dans les échanges internationaux est donc crucial.

Les taux de change sont au cœur des relations économiques internationales et font partie intégrante du paysage quotidien des agents économiques. Dans un monde totalement globalisé, et sans règles formelles, les économistes cherchent à appréhender les évolutions et les déterminants des taux de

1 Le triangle d’impossibilité (ou théorème de Mundell) signifie qu’il n’est pas possible d’assurer la compatibilité entre la fixité des changes, l’autonomie des politiques monétaires et la libre circulation internationale des capitaux.

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La politique de taux de change 20102010changes, de plus en plus volatils et échappant à tout contrôle. Les médiats spécialisés commentent jour après jour les évolutions des principes devises internationales, et analysent les turbulences que vit depuis quelques années le système monétaire internationale (SMI) ainsi que les crises financières des pays émergents.

La variabilité des taux de change introduit pour chaque agent économique une incertitude quant à la valeur de ses créances et/ou des ses dettes libellées en monnaies étrangères et accroît le risque associés à l’échange international. Pour cela il existe des techniques et des de couverture contre le risque de change.

L’objectif ultime de notre exposé est de donner un aperçu général sur le taux de change à savoir les types et les régimes (premier chapitre), sans oublier de présenter ses déterminants et les méthodes de couverture contre sa variabilité (deuxième chapitre).

Chapitre I / typologies et régimes de taux de change   :

I/Les types de taux de changes   :

Depuis la disparition du système de taux de change fixes de Bretton woods2, la question de la mise en place d’un système viable de taux de change est devenu de plus en plus complexe, en effet, le choix du régime de change le plus adapté s’est compliqué à mesure que le commerce mondial et les marchés des capitaux poursuivaient leur intégration. Face à la forte mobilité des capitaux, un nombre grandissant de pays a opté pour des positions extrêmes. 

2 Les accords de Bretton Woods sont des accords économiques ayant dessiné les grandes lignes du système financier international après la Seconde Guerre mondiale.

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La politique de taux de change 20102010A / Le taux de change nominal   :

Représente la valeur de la monnaie nationale d’un pays par rapport à une autre monnaie, en d’autres termes, il indique le nombre d’unités d’une monnaie qui doit être échangé pour obtenir une unité d’une autre monnaie. Selon l’unité de compte retenue, il existe donc de façon de mesurer ce prix :

Cotation au certain   :

Elle indique le nombre d’unités monétaires étrangères correspondant à une unité de monnaie nationale.

Exemple : 1 euro = 0.86487 $.

Cotation à l’incertain   :

Elle exprime le nombre d’unités monétaires nationales

correspondant à une unité monétaire étrangère.

Exemple : 1 $ = 1.15624 euro.

B / Le taux de change réel   :

Le taux de change réel exprime le prix relatif des produits étrangers par rapport aux produits nationaux (P* /P) exprimé en monnaie nationale.il permet de mesurer en définitive le pouvoir d'achat externe de la monnaie, c'est-à-dire son pouvoir d'achat sur les biens étrangers.

La compétitivité-prix des produits d'un pays est liée positivement au niveau des prix étrangers ; et négativement au niveau des prix nationaux et au taux de change nominal.

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(e) : est le taux de change nominal

P* : est le prix relatif des produits étrangers

P  : est le prix relatif des produits nationaux

Taux de change réel = er = e.

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La politique de taux de change 20102010 Le taux de change réel est stable si les variations du taux de

change nominal compensent exactement l'écart d'inflation théorie de la PPA.

Si P et P* sont constants ou évoluent au même rythme, taux de change réel et taux de change nominal évoluent de concert.

Si P et P* évoluent à des rythmes différents, les deux taux vont évoluer différemment : ainsi, si P augmente davantage que P*, on peut avoir une appréciation du change réel si le change nominal reste constant mais aussi une dépréciation du change nominal pour un change réel constant.

Pour les "petits pays", qui sont "preneurs de prix" (price takers), P* peut être considéré comme donné. Alors, pour atteindre le taux de change réel d'équilibre (ou de long terme), et si on veut défendre le taux nominal, il faut ajuster par P (donc agir sur le taux d'inflation), et si on ne peut pas agir sur P, il faut modifier le taux nominal (par une politique de change qui, en change fixe signifie une décision de dévaluation ou réévaluation).

En fonction de la théorie de la PPA, dans sa version absolue, le taux de change réel est en principe égal à 1. Selon la version relative de la théorie de la PPA, le taux de change réel doit être stable dans le temps.

C/ Le taux de change bilatéral et taux de change effectif ou multilatéral   :

Le taux de change bilatéral est le taux de change entre deux monnaies. Pour une même monnaie, il existe autant de taux de change bilatéraux qu’il existe de devises étrangère. Le taux de change effectif d'une monnaie est une moyenne des taux bilatéraux de cette monnaie pondérée par le poids relatif de chaque pays étranger dans le commerce extérieur du pays considéré. Donc, le taux de change effectif est le taux de change d'une zone monétaire, mesuré comme une somme pondérée des taux de change avec les différents partenaires commerciaux et concurrents.

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La politique de taux de change 20102010D / Le taux de change au comptant   et à terme:

Le taux de change au comptant :

Le marché des changes au comptant (marché "spot") est le marché sur lequel s'échangent les devises. Ces échanges s'effectuent sous forme de chèques libellés en devises sur les comptes bancaires. La livraison des devises sur les marchés des changes au comptant est réalisée dans 48 heures ouvrées. Le marché au comptant est un marché non localisé, qui comprend les banques et les courtiers de changes et qui se fait

essentiellement par téléphone par télex et écrans interposés.

Lorsqu'une banque a besoin d'une devise particulière, elle peut en acheter à d'autres banques. C'est ce que l'on appelle le marché interbancaire. Les cambistes des banques se téléphonent ou télexent les cours acheteurs et les cours vendeurs des autres banques. Les banques peuvent aussi passer par un intermédiaire, appelé courtier de change (ou "brocker") qui met en contact la banque acheteuse avec une banque vendeuse de la même devise.

Le taux de change à terme :

Les marchés des changes à terme (forward market) sont les marchés sur lesquels s'échangent les devises à un cours déterminé immédiatement, mais pour une livraison à une date future précise. Il suffit que la livraison des devises soit faite plus de deux jours pour qu'il s'agisse d'une transaction à terme.

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Taux de change à terme = taux de change défini pour les opérations de change à terme entre deux devises.

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La politique de taux de change 20102010Le taux de change à terme (C2) est défini à partir du taux au comptant (C1) en fonction de la relation suivante :

Où TB et TA sont respectivement les taux d'intérêt pour le terme convenu dans chacun des deux pays :

- Quand TB = TA, C2 = C1 : il y a parité des deux taux.

- Quand TB > TA, C2 > C1 : le taux à terme cote un "report3".

Soit une banque qui emprunte pour trois mois au taux r des euros pour pouvoir acheter des dollars de manière à les placer pendant trois mois sur le marché américain au taux r' : pour éviter que l'opération ne soit déficitaire pour elle, la banque revend à terme ces dollars à un taux -le taux à terme- qui doit être supérieur au taux au comptant.

- Quand TB < TA, C2 < C1 : le taux à terme cote au contraire un "déport".

II/les régimes de taux de change   :

Le choix d'un régime de change revêt une grande importance. Il met en cause la politique économique d'un pays, ses marges de manœuvre et son mode d'ajustement macro-économique. Il implique également les partenaires du pays considéré, qui sont sensibles aux conséquences d'un régime de change sur leur compétitivité relative, ou qui peuvent être amenés à soutenir une monnaie liée à la leur par un système de parité fixe. Les régimes de change déterminent ainsi les conditions de l'insertion internationale des économies.

Un régime de change est l'ensemble des règles qui déterminent l'intervention des autorités monétaires sur le marché des changes, et donc le comportement du taux de change. Il existe une très grande variété de régimes de

3 Une devise qui est plus chère à terme qu'au comptant est dite en report sinon, elle est dite en déport

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C1 : le taux de change à la date

.

C2 : le taux de change à terme.

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La politique de taux de change 20102010change, qui se distribuent entre deux extrêmes : changes fixes et changes flexibles.

A/Régime de change fixe   :

Un régime de change fixe suppose la définition d'une parité de référence entre la monnaie du pays considéré et une devise (ou un panier de devises), à laquelle la banque centrale s'engage à échanger sa monnaie. Lorsque le marché des changes est libéralisé, le respect de cet engagement lui impose d'intervenir sur le marché des changes dès que le taux de change s'éloigne de la parité établie, par l'achat de la monnaie nationale si la monnaie tend à se déprécier sur le marché des changes, par sa vente dans le cas contraire. Lorsque le marché des changes est contrôlé, la monnaie est inconvertible, la parité est définie arbitrairement et soutenue artificiellement.

B/Régime de change flottant   :

Dans un régime de change flexible, à l'inverse, aucun engagement n'est pris au sujet du taux de change, qui flotte librement (flottement pur), en fonction de l'offre et de la demande sur le marché des changes. La politique monétaire retrouve alors son autonomie, mais la banque centrale abandonne le contrôle du taux de change nominal, qui est déterminé sur le marché des changes. Le flottement s'applique donc, en principe, à un marché des changes libéralisé, même si l'on peut imaginer un régime de flottement impur encadré par un contrôle des changes.

C/Les régimes intermédiaires   :

Entre ces deux extrêmes, on trouve des régimes intermédiaires, qui se distinguent selon les fluctuations que la banque centrale autorise autour de la parité de référence, et selon la fréquence des réalignements de cette parité. Ainsi, le currency board4, qui ne prévoit aucun réalignement, s'oppose

4 Caisses d'émission ou conseils monétaires : la création monétaire dépend strictement des réserves de change dans la monnaie de rattachement, et la politique monétaire n'a aucune autonomie. Ces régimes autorisent une double circulation monétaire

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La politique de taux de change 20102010au régime de parité glissante, qui prévoit un calendrier de réalignements.

Chapitre II / Déterminant, risque et couverture de taux de change   :

I/Les déterminants de taux de change   :

La littérature économique relative aux taux de change abonde en théories qui ont évolué à travers les décennies tout en suivant de près la mondialisation de la globalisation des marchés financiers. Si la théorie les plus classiques font davantage référence aux fondamentaux économiques (modèles de balance de paiements, parité des pouvoirs d’achat…), les plus récentes mettent l’accent sur la globalisation financière. Face à l’intensification des mouvements de capitaux, les derniers travaux de mondialisation du taux de change (modèle de substitution, de news, de microstructure...) font ainsi davantage référence aux variables financières et aux comportements des acteurs. En effet, si à la fin des années 70, on a vu l’apparition de novelles approches théoriques sous la forme de modélisation dynamique (Dornbush), les faits ont mis en avant l’insuffisance vers le rôle déterminant des anticipations et de la psychologie des acteurs des marchés des changes. Pour cette partie nous allons nous intéresser seulement aux facteurs fondamentaux.

A/Les échanges de biens et services   (le solde de la balance des transactions courantes)   :

« Il s’agit du facteur le plus évident. Les achats à l’étranger entraînent le plus souvent des besoins en devise étrangères tandis que, à l’inverse, les ventes à l’étranges procurent des devises. Un déficit des échanges extérieurs se traduit donc par une demande nette de devises, qui tend à augmenter le prix de

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La politique de taux de change 20102010ces dernières sur le marché des changes et donc à déprécier la monnaie nationale (e augmente). Inversement, un excédent amène une offre nette de devises sur le marché des changes, ou encore une demande nette pour la monnaie qui tend à s’apprécier ».5

« A travers les échanges de biens et services, ce sont finalement les niveaux d’activité domestique (Y) et étrangère (Y*) qui agissent sur le taux de change. En effet, les exportations sont une fonction croissante de Y* ; et les importations, une fonction croissante de Y ; la balance commerciale (X-M) est donc fonction de l’écart entre le revenu réel étranger et le revenu réel intérieur (Y*-Y). Si la croissance étrangère est plus forte que la croissance domestique, l’écart s’accroît et peut engendrer une progression des exportations plus forte que celle des importations et le développement d’un excédent des transactions courantes qui, à son tour, tend à apprécier la monnaie nationale sur le marché des changes. Inversement, une croissance domestique plus rapide que la croissance à l’étranger peut favoriser un déficit et une dépréciation de la monnaie nationale ». (Ibid.)

B/ La théorie la parité des pouvoirs d’achat   :

Cette théorie s'attache au nom de Gustav Cassel6 qui s'en fit le défenseur dès 1916. Fondée sur la loi du prix unique elle voit dans les mouvements des prix relatifs des biens domestiques et étrangers le facteur déterminant essentiel de taux de change. Cette théorie comporte une variante absolue qui explique le niveau de taux de change et une variante relative qui explique les variations du taux de change.

a) La loi du prix unique :

Cette loi stipule que sur les marchés parfaits, un même bien doit avoir le même prix dans tous les pays, sinon un arbitrage

5 Jacques GENEREAUX, « Economie Politique_ Macroéconomie Ouverte ». Ed. HACHETTE

6 Économiste suédois né le 20 octobre 1866 à Stockholm, mort le 14 janvier 1945 à Djursholm, dans la banlieue de Stockholm. Sa contribution la plus importante à la théorie économique est le concept de parité de pouvoir d'achat.

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La politique de taux de change 20102010physique aura lieu (acheter le bien là où il est le moins cher pour le revendre là où il est le plus cher). L'opération d'achat revente a le caractère d'un arbitrage car elle joue un rôle régulateur sur le prix. En effet, l'augmentation de la demande dans le pays où le prix est le moins élevé implique une augmentation du prix du bien alors que l'augmentation de l'offre dans le pays où le prix est le plus élevé entraîne une diminution du prix de ce bien. En définitive, on aboutit à une égalité des prix de ce bien dans les deux pays.

b) La PPA absolue :

Si on fait l’hypothèse que chaque pays consomme le même panier de biens plutôt que le même bien, nous parlons de PPA absolue. Cette théorie s'applique aux niveaux de prix d'un panier de biens représentatif de la consommation de deux pays et indique qu'une unité de monnaie donnée a le même pouvoir d'achat dans chaque pays. L'idée de base est que la valeur d'une monnaie est déterminée par la quantité de biens qu'elle permet d'acheter dans son pays local par rapport à ce qu'elle permet d'acheter à l'étranger, c'est à dire par son pouvoir d'achat relatif. La PPA absolue implique qu'une unité de monnaie locale doit avoir le même pouvoir d'achat dans le pays domestique et dans le pays étranger compte tenu du cours de change qui prévaut entre les deux pays.

c) La PPA relative :

La PPA relative transforme la PPA absolue d’un énoncé sur les niveaux de prix et de taux de change à un énoncé sur les

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La politique de taux de change 20102010changements dans les prix et les taux de change. Cette version de la PPA est importante car elle peut être vérifiée même lorsque la PPA absolue ne l’est pas. En effet, si des facteurs causant des déviations de la PPA absolue sont stables dans le temps, les changements dans les niveaux relatifs des prix égaliseront les changements dans les taux de change. Selon la PPA relative, des différences dans les taux de variation des prix, c'est à dire des taux d'inflation différents, doivent finalement induire des variations compensatoires des taux de change pour maintenir l'égalité des prix. La variation du taux de change d'une date à une autre doit refléter le différentiel d'inflation entre les deux pays. La monnaie du pays qui connaît la plus forte inflation va se déprécier et la monnaie du pays qui connaît la plus faible inflation va s’apprécier.

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La relation de la PPA relative stipule que des taux d'inflation différents dans deux pays doivent induire des variations de taux de change pour préserver l'égalité des prix à (t + 1). Ainsi, les taux de change sont corrigés par le différentiel d'inflation. L’établissement de la PPA relative suppose la vérification de la PPA absolue à la date t. C'est une hypothèse particulière qui suppose que le taux de change de la date t soit un taux d'équilibre.

C/La parité de taux d’intérêt   :

La théorie de la PTI stipule qu'à l'équilibre, la valeur à la date (t+1) de A unités de monnaie locale placées au taux d'intérêt rt

L de t à (t+1) est égale à la valeur à (t+1) de A unités de monnaie locale converties au comptant en monnaie étrangère, placées au taux d'intérêt rt

E de t à (t+1) et converties sur le marché à terme en monnaie locale au taux Ft pour le terme de 1 an. Le recours au marché à terme s’explique par le fait que l’opérateur, en plaçant sur le marché monétaire étranger,

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La politique de taux de change 20102010s'expose à un risque de change. Pour éviter ce risque, il doit se couvrir en vendant à terme dès maintenant (c'est-à-dire à t) la somme en devises étrangères qu'il recevra à (t+1).

L’opérateur doit être indifférent entre un placement local et un placement à l’étranger. Cette situation d’équilibre peut être formalisée comme suit :

Exemple : Si le taux de change au comptant de l’euro aux Etats-Unis est : EUR/USD = 0.9250 et les taux d'intérêt annuels sont de 5% aux USA et 4% dans la zone Euro, quel sera le taux de change à terme à 1 an, selon la PTI ?

Le taux de change à terme est supérieur au taux de change au comptant. L’EUR est en report à 1 an par_rapport_à l’USD. Donc l’USD est en déport à 1 an par rapport à l’EUR. Selon la PTI, le report de l’EUR est expliqué par le fait que le taux d'intérêt dans la zone Euro est inférieur au taux d'intérêt aux USA.

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La politique de taux de change 20102010D/Taux de change à court terme et taux de change d’équilibre à long terme   :

« La part des différents facteurs fondamentaux dans la détermination des taux de change a longtemps été conçue ainsi : les taux d’intérêt constituent le principal facteur à court terme ; la balance des transactions courantes agit également à court terme et moyen terme ; la PPA n’agit que dans le long terme (…). Mais dans le long terme, une fois que les taux de rendement des différents actifs se sont alignés dans le monde et que les flux d’échange se sont ajustés, il ne reste plus qu’un seul facteur déterminant les fluctuations du taux de change : les écarts des taux d’inflation. Ainsi, beaucoup d’auteurs considèrent le taux de change d’équilibre de long terme comme celui qui corrige les différences d’inflation, et expliquent les fluctuations de court terme par les taux d’intérêt. »7

« Toutefois, l’abandon du régime des changes fixes dans les années 1970 a conduit à une forte volatilité des taux de change, souvent supérieur à celle que semblaient justifier les facteurs fondamentaux. L’instabilité des taux de changes a suscité de nouvelles analyses et ravive l’intérêt pour la régulation de marché des changes par les autorités monétaires. » (Ibid.)

II/Risque et couverture de taux de change   :

A/risque de change   :

Le système monétaire international est un système de changes flottants : les cours des monnaies entre elles varient en permanence sur le marché des changes. Cet état de fait crée un risque de change.

Le risque de change intervient à deux niveaux :

7 Jacques GENEREAUX, « Economie Politique_ Macroéconomie Ouverte ». Ed. HACHETTE

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La politique de taux de change 20102010 D’une part, en fonction de la devise retenue pour le contrat

d’exportation, l’entreprise peut perdre de l’argent ou enregistrer une baisse de sa marge bénéficiaire.

D’autre part, en raison de la concurrence internationale, le prix du produit ou du service proposé à un acheteur étranger peut devenir moins compétitif dans le cas où par exemple la monnaie d’un fournisseur potentiel exportateur situé dans un autre pays que la France se dévalue par rapport à l’euro.

Le risque de change existe si par exemple, la monnaie choisie pour le règlement des exportations n’est pas l’euro. Pour les pays qui sont dans la zone euro, le problème ne se pose donc pas. Rappelons que plusieurs pays membres de l’Union Européenne ne font pas partie de la zone euro tels le Royaume-Uni et la Pologne. Le choix de la monnaie de facturation joue en conséquence un rôle très important. Si votre entreprise choisit d’être réglée en dollars US par exemple, le cours de change au moment du règlement sera différent du cours de change au moment de la facturation. Votre entreprise courte le risque que la devise (le dollar US) baisse entre le moment où la facturation a lieu et le moment où le règlement effectif se produit.

B/couverture du risque de taux de change   :

Les techniques de couverture internes à l’entreprise visent à réduire l’exposition de celle-ci au risque de change. Elles sont déjà nombreuses et permettent aux entreprises de ne pas se lancer dès leurs premières opérations de commerce international dans des dépenses supplémentaires en faisant appel aux techniques externes. Ces techniques internes vont se présenter sous la forme de clauses contractuelles ou d’aménagements dans leur trésorerie, ce qui leur permet de s’exposer le moins possible au risque de change. Elles vont être appréhendées du point de vue de l’exportateur. Si les moyens de couverture interne ne suffisent pas pour diverses raisons, l’entreprise devra se prémunir autrement contre le

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La politique de taux de change 20102010risque de change. Elle va pour cela faire intervenir les banques sur le marché des changes ou souscrire à une police d’assurance. Banques et Assurance proposent des contrats et autres solutions visant à couvrir soit partiellement, soit totalement les opérateurs extérieurs contre le risque de change.

a/Recours aux marchés financiers par l’intermédiaire des banques

A l’origine, seules les banques pouvaient opérer sur le marché des changes ; d’où le terme « marché interbancaire ». De nos jours, ces établissements jouent souvent un rôle d’intermédiaire entre le marché et les entreprises afin de simplifier les transactions dans le cadre, entre autres, de la couverture contre le risque de change.

Contrat de change à terme

Cette technique est très employée par les entreprises en général et est facile utiliser étant donné que les banquiers servent d’intermédiaire pour ces opérations de change à terme. Dès que l’exportateur a signé le contrat de vente avec son acheteur, il en informe son banquier, lui communique les éléments de ce contrat (devise de facturation, montant et échéance de la facture) et conclue avec lui un « contrat de vente à terme » en se couvrant contre une baisse du cours de la devise de facturation. Ainsi, l’exportateur sait au jour j le montant en monnaie nationale qu’il recevra à l’échéance, grâce au taux à terme qu’il a fixé avec sa banque.

Illustration : soit une entreprise française X qui doit recevoir 10 000 USD dans 60 jours de son client américain.

Le jour j : vente à terme (60j) à sa banque 10 000 USD contre l’équivalent en euro selon un cours fixé le jour j. Il connaît ainsi le montant qu’il recevra en euro à j+60 jours. Il est ainsi couvert contre une éventuelle baisse du cours du dollar par rapport à l’euro grâce à ce cours garanti, mais ne pourra donc pas bénéficier d’une éventuelle hausse du cours de l’USD.

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La politique de taux de change 20102010Le risque à éviter et à prévoir lorsqu’on a recours au change

à terme, est le risque de non-paiement. En effet, si cela arrive, l’exportateur devra quand même remplir ses obligations envers son banquier et lui vendre à terme ces devises. De plus, pour pouvoir vendre ces devises au banquier, il faut que l’exportateur les aie à sa disposition, et si ce n’est pas le cas, il va devoir en acheter, et subira ici obligatoirement le risque de change qu’il soit positif ou négatif (retournement du terme).

Déport et report

L’exportateur se couvrira s’il prévoit que la monnaie de règlement de ses créances va se déprécier, c’est-à-dire que son cours va baisser. Cette prévision ne prend en compte que le taux de change au comptant, ce qui ne suffit pas pour bien anticiper les variations du cours d’une devise. En effet, il doit également tenir compte du taux de change à terme et de l’écart entre celui-ci et le cours spot, ce qui renvoie aux notions de « report » et « déport »:

Etant donnée que le cours à terme de l’euro par rapport à la devise de facturation peut être supérieur ou inférieur au cours au comptant, on parle de « déport » par rapport à la devise lorsque le cours à terme de l’euro est inférieur au cours au comptant et « report » s’il est supérieur à celui-ci.

b/Marché des options de devises Une option de devises est un droit d’acheter ou de vendre un

certain montant de devises, ce qui signifie que celui qui possède l’option a le droit de la faire appliquer ou non selon sa situation à son avantage. Par ces options, l’opérateur se prémunit contre une perte de change mais peut bénéficier d’un gain de change, s’il n’exerce pas son option, étant donné que celle-ci n’est en rien une obligation. L’achat d’une option se fait contre le paiement d’une prime dont le montant varie selon plusieurs paramètres, dont la devise en question, le cours déterminé, l’échéance de l’option. Il faut donc que celle-ci serve à couvrir un montant suffisamment important pour

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La politique de taux de change 20102010pouvoir compenser la prime payée lors de l’achat. Il existe différents types d’option de devises :

L’option d’achat de devises dite option « call » ;

L’option de vente de devises dite option « put ».

La règle est que la mise en application de l’option doit se faire au « prix d’exercice », c’est-à-dire au prix déterminé au moment où l’entreprise prend possession de l’option. De plus, l’entreprise ne peut exercer son option qu’à la « date d’exercice ».

c/Emprunt « avance » en devises à sa banque

L’emprunt en devises est à la fois une technique de financement d’une transaction internationale et une technique de couverture contre le risque de change lié à cette transaction. C’est une technique assez onéreuse pour l’entreprise qui souhaite y avoir recours bien qu’elle lui permette de disposer de trésorerie. Cette transaction s’effectue sur le marché monétaire.

En effet, imaginons le cas d’un grand producteur et exportateur de vin de la Vallée du Rhône qui a vendu du vin à un client américain qui doit le régler à 60 jours 10 000 USD. Le problème est qu’il a besoin de cette trésorerie rapidement.

Solution : Il va dans un premier temps emprunter ces 10 000 USD à sa banque qui lui fait une « avance en devises ».

Puis il va revendre immédiatement ces 10 000 USD (sur le marché au comptant) contre des EUR afin de disposer de trésorerie. Il remboursera cet emprunt 60 jours plus tard dès que son client lui règlera les 10 000 USD qu’il lui doit. Cet exportateur devra, avant d’avoir recours à cette technique, observer les niveaux de taux d’intérêt lié à cet emprunt en devise et ceux lié à un crédit en monnaie nationale.

Cette technique fait également office de couverture contre le risque de change car comme l’exportateur reçoit les devises

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La politique de taux de change 20102010immédiatement, il ne subira aucune variation du cours de celle-ci. Il faut tout de même tenir compte du fait que l’entreprise ne pourra bénéficier d’aucun gain de change, étant donné que cette mesure permet d’éliminer tout risque de change (gain et perte). Pour que l’emprunt en devises constitue vraiment une technique de couverture contre le risque de change, l’exportateur doit être également attentif au fait que la devise empruntée soit identique à celle dans laquelle est libellée sa créance, mais aussi aux délais : la durée de l’emprunt doit correspondre à l’échéance du paiement de la créance qu’il possède sur son client étranger.

Cette double fonction de l’emprunt en devises implique que l’exportateur ne peut avoir recours à ce moyen de couverture contre le risque de change seulement s’il a un besoin de trésorerie, ce qui limite les possibilités d’utilisation mais qui peut être d’un autre côté un moyen d’économiser pour l’entreprise qui répond ainsi à deux besoins différents par une seule opération.

Cas particulier : le SWAP de devises

Le principe du SWAP export s’apparente à celui de l’emprunt en devise et cette technique permet à l’entreprise de se couvrir sur le long terme contre le risque de change (en transmettant ce risque à la banque) en empruntant des devises par l’intermédiaire d’une banque internationale afin de limiter le coût de son endettement : En fait, l’entreprise effectue en même temps une opération de change au comptant et une opération de change à terme.

En signant un SWAP de devises, l’entreprise emprunte à un taux spot des devises qu’elle a donc immédiatement à sa disposition en prêtant simultanément une autre devise. Elle revendra ces devises empruntées à terme à un cours qu’elle aura négocié lors de la signature du SWAP. Entre la date de signature et celle de l’échéance du SWAP, l’entreprise va percevoir des intérêts qui représentent ce qu’on lui verse pour avoir prêté des devises. Le seul coût impliqué par l’utilisation

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La politique de taux de change 20102010de ce produit est la commission bancaire, étant donné que le SWAP nécessite l’intervention d’une banque.

Conclusion   : La politique monétaire et la politique du taux de change sont

deux instruments de la politique économique de l'Etat. La première vise la maîtrise de l'inflation alors que la politique de change vise à stabiliser le taux de change pour garantir les échanges commerciaux. Toutes deux ont un point commun : la stabilité de la valeur de la monnaie nationale afin d'assurer, d'une part, le pouvoir d'achat interne, et d'autre part, le pouvoir d'achat externe au niveau international.

Bibliographie   : Amina Lahrèche-Revil, Les régimes de change, Éditions La

Découverte, collection Repères, Paris, 1999.

Anne O.KRUEGER, « La détermination des taux de change», édition Economica, Paris.

Jacques GENEREAUX, « Economie Politique_ Macroéconomie Ouverte ». Ed. HACHETTE.

Martine REUZEAU, « Economie DPECF N°2 », édition 2007.

Marwan RIZK, « L’internationalisation des marchés de capitaux et de la détermination des taux de change dans la théorie de portefeuille », Paris.

Mohamed Daouas – Monia Gharbi – Amel Zenaïdi COURS DE TFI – HEC CARTHAGE – 2001/2002.

Mondher Cherif, « les taux de change », Revue Banque édition, 2007.

Larbi DOUHNI et Carol HAINAUT, « Les taux de change : déterminants, opportunités et risques », édition De Boeck, Paris, 2004.

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La politique de taux de change 20102010 Paul De GRAUWE, «  La monnaie international : théories et

perspectives », 2ème édition, édition De Boeck, 1996.

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