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La pendule (Photographie, 1956) de Robert Doisneau XXè L’artiste et son œuvre : Robert Doisneau (1912-1994) est le photographe français le plus populaire de l'après guerre, très célèbre autant en France qu’à l’étranger. C’est un représentant majeur de « l’école humaniste », courant artistique qui regroupe des artistes tels que Brassaï, Willy Ronis et Edouart Boubat. Après l’horreur de la guerre, le besoin se fit sentir chez ces photographes de remettre l’homme au centre des préoccupations et de lui redonner une dignité. Robert Doisneau se définissait comme un « pêcheur d'images » plutôt qu’un « chasseur d'images ». C’est un passant patient qui conserve toujours une certaine distance vis-à-vis de ses sujets. Il guette l'anecdote, la petite histoire et aime glisser dans ses photos des petits d’œil malicieux. Il travaillait sur Paris, ses faubourgs et ses habitants : artisans, bistrots, clochards, gamins des rues, écoliers, amoureux, bateleurs etc. Il enregistra pendant 50 ans des milliers de portraits du petit peuple de Paris. Il immortalisa sur la pellicule également des grands artistes comme Picasso, Braque, Giacometti, Léger, Dubuffet, Arp, Cocteau… Ses photos sont très souvent empreintes d'humour et d’ironie mais également de nostalgie. Témoignages uniques sur des univers en train de disparaître, il s’y mêle à la fois légèreté et gravité, idéalisme et réalisme, joie et mélancolie. C’est toute la richesse de l’œuvre de Doisneau qui laisse derrière lui 450 000 négatifs. En 1983, à la question basique pourquoi et pour qui il photographiait, étonnamment il avoua n’y avoir réfléchi que très peu de temps auparavant : « J’ai trouvé une explication. La première c’est une lutte contre la mort. On n’est pas assez idiot ou assez croyant pour croire à une vie éternelle avec des ailes dans le dos et en disparaissant ; on aime bien que cette disparition ne soit pas brusque mais comme au cinéma, un fondu … Charlot qui s’en va sur la route. Alors, c’est peut-être pour laisser une trace … d’un univers qu’on a aimé, de gens qu’on a aimés. Et puis, il y a autre chose quand on se sent vraiment très faible dans un décor qui n’est pas très tendre, celui de la banlieue, on aime se faire des complices. Faire rire ou émouvoir avec des images, c’est se faire des complices, une petite bande. La photographie m’a aidé à réaliser ces deux choses là, ce besoin de survivance et le besoin d’être entouré. »

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La pendule    (Photographie,  1956)  de  Robert  Doisneau  

XXè  

     L’artiste et son œuvre :

Robert Doisneau (1912-1994) est le photographe français le plus populaire de l'après guerre, très célèbre autant en France qu’à l’étranger.

C’est un représentant majeur de « l’école humaniste », courant artistique qui regroupe des

artistes tels que Brassaï, Willy Ronis et Edouart Boubat. Après l’horreur de la guerre,

le besoin se fit sentir chez ces photographes de remettre l’homme au centre des préoccupations et de lui redonner une dignité.

Robert Doisneau se définissait comme un « pêcheur d'images » plutôt qu’un « chasseur d'images ». C’est un passant patient qui conserve toujours une certaine distance vis-à-vis de ses sujets. Il guette l'anecdote, la petite histoire et aime glisser dans ses photos des petits d’œil malicieux.

Il travaillait sur Paris, ses faubourgs et ses habitants : artisans, bistrots, clochards, gamins des rues, écoliers, amoureux, bateleurs etc. Il enregistra pendant 50 ans des milliers de portraits du petit peuple de Paris. Il immortalisa sur la pellicule également des grands artistes comme Picasso, Braque, Giacometti, Léger, Dubuffet, Arp, Cocteau…

Ses photos sont très souvent empreintes d'humour et d’ironie mais également de nostalgie. Témoignages uniques sur des univers en train de disparaître, il s’y mêle à la fois légèreté et gravité, idéalisme et réalisme, joie et mélancolie. C’est toute la richesse de l’œuvre de Doisneau qui laisse derrière lui 450 000 négatifs.

En 1983, à la question basique pourquoi et pour qui il photographiait, étonnamment il avoua n’y avoir réfléchi que très peu de temps auparavant :

« J’ai trouvé une explication. La première c’est une lutte contre la mort. On n’est pas assez idiot ou assez croyant pour croire à une vie éternelle avec des ailes dans le dos et en disparaissant ; on aime bien que cette disparition ne soit pas brusque mais comme au cinéma, un fondu … Charlot qui s’en va sur la route. Alors, c’est peut-être pour laisser une trace … d’un univers qu’on a aimé, de gens qu’on a aimés. Et puis, il y a autre chose quand on se sent vraiment très faible dans un décor qui n’est pas très tendre, celui de la banlieue, on aime se faire des complices. Faire rire ou émouvoir avec des images, c’est se faire des complices, une petite bande. La photographie m’a aidé à réaliser ces deux choses là, ce besoin de survivance et le besoin d’être entouré. »

La photographie :

- Cette photo a été prise à l'école Buffon, dans le 5ème arrondissement de Paris.

Elle illustre l'impatience d'un élève qui attend la fin de la journée en regardant l'horloge qui tourne. Le décor est sommaire et froid. Optant pour le noir et blanc, Doisneau ne laisse pas l’œil se divertir par de belles harmonies de couleurs mais se concentre sur les rapports d’intensité de noir et de blanc (les valeurs). Ici, les valeurs les plus foncées sont en bas de la photo. Le reste est dominé par des gris plus clairs et des blancs, le cercle noir de la pendule venant rompre l’ensemble.

Il n’y a pas beaucoup d’objets, le décor est épuré : une armoire, une pendule, 3 tables et quelques dessins d’enfants sur le mur. Deux écoliers sont sagement assis, les bras croisés, très concentrés, figés comme des statues, contrairement au 3è camarade, dissipé, tournant la tête vers la pendule, comme pour lui intimer l'ordre d'avancer plus vite vers la récréation.

Doisneau saisit ici un instant précis, une attitude lourde de sens (l’ennui ?) sans que l’on sache si la scène est spontanée ou posée.

- Composition, cadrage :

Ce cliché frappe par l’extrême soin apporté au cadrage et à la composition.

Au centre de la photo, 2 lignes verticales divisent l’espace en 2 zones pratiquement égales. Des lignes horizontales viennent croiser ces verticales, ainsi la position en diagonale de l’élève qui regarde la pendule vient perturber cet ensemble de lignes rigides. Le regard est attiré vers cette pendule, à la fois point d’intersection de ces lignes perpendiculaires et sommet d’un triangle (formé par les 2 écoliers au centre). Doisneau reprend un schéma pyramidal très présent dans la peinture classique. Cette pendule est aussi l’unique ligne courbe de la photo. Ainsi elle attire le regard et évoque l’idée qu’elle règne en maitre sur les lieux, suscitant à la fois l’angoisse ou l’espérance. Placée en haut d’un mur gigantesque, on peut imaginer que l’attente de la sonnerie pour cet enfant est interminable…

Ainsi, les élèves semblent prisonniers d’un environnement géométrique, austère et froid.

Photographies R. DOISNEAU :

   

   

   

 

 

Jacques Prévert au guéridon, 1955  

Pablo Picasso, 1952  

   

   

Willy Ronis :

Les clichés en noir et blanc de Willy Ronis (1910 –2009), figure majeure de la photographie du XXe siècle, sont pris sur le vif et empreints d’une grande poésie. Ce photographe humaniste a mené une grande partie de son travail dans les rues de Paris, sa ville natale, captivé par les gens et leur vie quotidienne.

Le petit parisien,1952

Les amoureux de la Bastille,1957

EdouarD Boubat :

Edourad Boubat (1923 –1999) est un grand photographe et voyageur. Il s’attache, au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, à illustrer la beauté de la vie. Avec une affection toute particulière pour les photos de Paris, c’est un photographe généreux, «un correspondant de paix », disait de lui Jacques Prévert.

Rémi écoutant la mer,1955

Bologne,1987

Partition, Paris, Edouart Boubat, 1982

Paris, Parc de Sceaux, Edouart Boubat, 1983

Elliott Erwitt :

Elliott Erwitt (1928 à Paris - ) est un photographe américain, né de parents russes-juifs. Il a passé dix ans de son enfance en Europe notamment en Italie, Allemagne et France avant que ses parents n'émigrent en 1939 aux États-Unis. ll a photographié l'Europe et les États-Unis, les enfants et les chiens, les stars avec un humour satirique. Expert du pris sur le vif et humoriste discret, Erwitt continue encore aujourd’hui à publier des livres, des reportages, des films et à exposer ses photos partout dans le monde.

Exemple de trace écrite pour les élèves : (à écrire dans le cahier des arts)  

La pendule, Robert Doisneau Epoque : XXe Forme d’expression: photographie Robert Doisneau (1912 –1994) est l’un des photographes français les plus connus au monde. Il photographiait en noir et blanc Paris, ses faubourgs et ses habitants : artisans, bistrots, clochards, gamins des rues, écoliers, amoureux etc. Il aimait guetter l’anecdote, la petite histoire. Ses photos sont souvent empreintes d’humour mais également de nostalgie, d’ironie et de tendresse. Mon avis, mon ressenti :..................................................................................................... ..............................................

Les œuvres en réseau :

• LA PHOTOGRAPHIE :

à Point de vue pris d’une fenêtre du Gras à Saint Loup de Varennes, Joseph Nicéphore Niépce (1826) : première photographie

à Le baiser de l’hôtel de ville, R. Doisneau (1950) à Le petit parisien, Willy Ronis (1952) à Remi écoutant la mer, Edouart Boubat (1955) à Photos d’ Elliot Erwitt

• L’ECOLE :

à Livre : les doigts pleins d’encre, R. Doisneau, F. Cavanna à L’information scolaire, R. Doisneau (1956)

Films sur le thème de l’école :

à Zéro de conduite, J. Vigo (1933) à Les 400 coups, F. Truffant (1958) à La guerre des boutons, Y. Robert (1962) à Le petit Nicolas, L.Tirard (2009)

Littérature :

à Le petit Nicolas, R. Goscinny

L’œuvre en pratique (arts visuels) :

à Réaliser dans la cour des mises en scène au sol avec les élèves (décors dessinés à la craie blanche) et les photographier en noir et blanc (cf. exemples)

Dictées différenciées :

Groupe

48 mots

Sur cette photographie, on peut observer une ancienne salle de classe des années cinquante. Trois écoliers sont assis à leur table en bois. Un trou est réservé à l’encrier. A l’époque, les élèves écrivaient à la plume sur les lignes de leur(s) cahier(s). Les stylos n’existaient pas encore.

Groupe

99 mots

La classe est sommaire, austère et peu décorée. Seulement quelques dessins d’enfants sont accrochés au mur. Dans l’armoire à gauche, les fournitures scolaires sont surement soigneusement rangées. Les cartables sont suspendus aux tables. Deux élèves studieux écoutent attentivement l’enseignant faire son cours. Ils ont les bras croisés et semblent extrêmement concentrés.

Groupe

158 mots

Contrairement à eux, le troisième camarade, plus dissipé, est tourné vers la pendule, comme pour lui intimer l'ordre d'avancer plus vite vers la récréation. S’ennuie- t- il ? Il semble attendre impatiemment la fin de journée pour pouvoir s’amuser et rêver. Si le maitre le voit, devra –t- il mettre le bonnet d’âne qui était réservé aux cancres ?

Pour la relecture active Notions ciblées et points de vigilance :

ü é/ er ü Accord de l’adjectif épithète ü Accord du participe passé avec l’auxiliaire « être »

Les 10 mots – niveau facile

Les 10 mots à connaitre :

la salle, le maitre, le cahier, le dessin, le cartable, la récréation, écrire, rêver, surement, attentivement

Dictée à trous à Complète avec 10 mots :

Sur cette photographie, on peut observer une ancienne ........................... de classe des années cinquante. Trois écoliers sont assis à leur table en bois. Un trou est réservé à l’encrier.

A l’époque, les élèves ........................... à la plume sur les lignes de leur

............................ Les stylos n’existaient pas encore.

La classe est sommaire, austère et peu décorée. Seulement quelques ........................... d’enfants sont accrochés au mur. Dans l’armoire à gauche, les fournitures scolaires sont

........................... soigneusement rangées. Les ........................... sont

suspendus aux tables. Deux élèves écoutent ........................... l’enseignant faire son cours. Ils ont les bras croisés et semblent extrêmement concentrés.

Contrairement à eux, le troisième camarade, plus dissipé, est tourné vers la pendule, comme pour

lui intimer l'ordre d'avancer plus vite vers ........................... S’ennuie- t- il ? Il

semble attendre impatiemment la fin de journée pour pouvoir s’amuser et

........................... .Si ........................... le voit, devra –t- il mettre le bonnet

d’âne qui était réservé aux cancres ?

L ’ E C O L E

Mots de la même famille :

Mots à connaitre pour la dictée n° : à Si tu ne connais pas un mot, cherche sa définition dans le dictionnaire et écris- la dans ton

répertoire.

Noms Verbes Mots invariables Adjectifs

la photographie

une salle

la classe

un écolier

un camarade

un élève

l’encrier

le cahier

le stylo

le dessin

les fournitures

le cartable

l’enseignant (e)

le cours

la pendule

la récréation

la journée

le maitre/ la maitresse

le bonnet d’âne

le cancre

exister

être suspendu (suspendre)

s’ennuyer

rêver

accrocher

écrire

surement

soigneusement

attentivement

extrêmement

contrairement à

impatiemment

ancien (-ne)

sommaire *

austère

scolaire

studieux

concentré

dissipé

40 mots

à revoir :

ü Règle de l’accord du participe passé avec l’auxiliaire « être » ü Accord de l’adjectif épithète.

Reproduction pour les élèves