La nuit sort les dents

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LA NUIT SORT LES DENTS LAURENT CHABIN Extrait de la publication

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La nuit sortLes dents

LauREnt ChabIn

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Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Chabin, Laurent, 1957- La nuit sort les dents (Atout ; 140) Pour les jeunes de 14 ans et plus. ISBN 978-2-89723-293-1 I. Titre. II. Collection : Atout ; 140.PS8555.H17N84 2013 jC843’.54 C2013-941243-3PS9555.H17N84 2013

Les Éditions Hurtubise bénéficient du soutien financier des institutions suivantes pour leurs activités d’édition :– Conseil des Arts du Canada ;– Gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du

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(SODEC) ;– Gouvernement du Québec par l’entremise du programme de crédit

d’impôt pour l’édition de livres.

Conception graphique : Fig communicationIllustration de la couverture : Julie LarocqueMise en page : Martel en-tête

Copyright © 2013, Éditions Hurtubise inc.

ISBN 978-2-89723-293-1 (version imprimée)ISBN 978-2-89723-294-8 (version numérique PDF)ISBN 978-2-89723-295-5 (version numérique ePub)

Dépôt légal : 4e trimestre 2013Bibliothèque et Archives nationales du QuébecBibliothèque et Archives Canada

Diffusion-distribution au Canada : Diffusion-distribution en Europe :Distribution HMH Librairie du Québec/DNM1815, avenue De Lorimier 30, rue Gay-LussacMontréal (Québec) H2K 3W6 75005 Paris FRANCEwww.distributionhmh.com www.librairieduquebec.fr

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LAURENT CHABIN

LA NUIT SORT LES DENTS

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LAURENT CHABIN

Après la France, l’Espagne et l’Ouest canadien, Laurent Chabin a choisi de venir vivre au Québec. Il réside actuellement à Montréal.

Auteur de plus de quatre-vingts romans, tant pour les jeunes que pour les adultes, il est aussi traducteur.

Lorsqu’il n’écrit pas, il donne dans les écoles primaires et secondaires des ateliers littéraires sur le roman policier, ses secrets et ses techniques.

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NOTE DE L’AUTEUR

Ce roman a été écrit au cours d’un atelier d’écriture organisé en 2013 dans le cadre de La bataille des livres1, en Suisse, avec la participation d’une quinzaine de classes de différents pays francophones dont la liste figure à la fin de ce volume.

Je remercie Marjorie Kuenzi et Zita Bitschnau, de La bataille des livres, ainsi que toute leur équipe, pour leur invitation à animer cet atelier.

Merci également aux classes qui ont travaillé avec moi, et dont les élèves ont élaboré l’intrigue et défini les personnages de cette histoire.

L.C.

1. http://www.bataille-des-livres.ch

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CAUCHEMAR

Un ivrogne qui cuve sa bière ?Ma première réaction est de changer de

chemin pour l’éviter. De passer de l’autre côté de la petite pièce d’eau qui occupe le centre du square et est déjà envahie par des plantes aquatiques aussi hautes que moi.

De loin, à cause de ces roseaux justement, je n’ai vu que ses pieds qui dépassaient de la bordure du minuscule étang. Mais très vite, quelque chose m’a paru bizarre. Un ivrogne, même imbibé d’alcool au dernier degré, ne dormirait pas avec la tête dans l’eau !

Intrigué, je m’approche davantage. Dans l’ombre, malheureusement, je ne vois pas cette grosse pierre plate qui affleure la sur-face du sol et je trébuche en étouffant un cri de douleur. Je m’affale de tout mon long sur le corps inanimé. Aussitôt, une sorte de dégoût s’empare de moi. Le ventre de l’homme est trempé et poisseux ! Le liquide est encore tiède…

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Je me relève d’un bond, les jambes fla-geolantes. Un cadavre ! Je viens de tomber sur un cadavre !

Mes mains me semblent humides. Je les examine tant bien que mal malgré l’obscu-rité. Du sang, ou simplement de la boue ? Puis je remarque une longue tache qui macule le devant de mon T-shirt. Ce ne peut pas être de la boue. Je me suis servi de mes mains pour amortir ma chute et ma poitrine n’a été en contact qu’avec le corps de l’homme mort. C’est donc bien du sang. Son sang…

Le mien se glace. Je me redresse tout à fait et je regarde autour de moi, mort d’an-goisse à l’idée que quelqu’un m’ait aperçu ainsi, ensanglanté devant cet inconnu gisant à mes pieds. On pourrait en déduire que…

Personne en vue, heureusement.Si, pourtant. Là-bas, dans la rue Saint-

Ambroise, une silhouette en mouvement attire mon attention. Elle se trouve trop loin pour que je puisse l’identifier, mais il m’est impossible de ne pas reconnaître son blouson. Océane ! Océane et son magnifique blouson de satin rouge. Rouge vif…

Mais que fait-elle par ici alors que je viens à peine de quitter son appartement, où j’ai passé la soirée avec elle ? Il est vrai que j’ai musardé en route. Mais tout de même…

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Trop tard, en tout cas. Elle a disparu. Entre deux nuages, la lune apparaît enfin, jetant un peu d’une lumière blanche et froide sur la scène. Malgré moi, mes yeux revien-nent vers le cadavre. Cette fois, je distingue nettement le couteau planté en plein abdo-men. Et c’est le choc !

Il n’y a pas deux couteaux identiques dans tout Montréal. Peut-être même dans le monde entier ! Ce long manche en ivoire travaillé, avec une dent d’ours polaire incrus-tée à l’extrémité. Le couteau d’Océane !

C’est donc elle qui a… ?Non, c’est impossible ! Océane est vive,

oui, et elle a un tempérament parfois explo-sif, mais elle n’est pas violente. Enfin, pas à ce point… Que s’est-il vraiment passé ?

Quoi qu’il en soit, il m’est impossible de rester là plus longtemps. Des patrouilles de police passent constamment par ici. Avec le sang de la victime sur mes vêtements, j’aurai du mal à m’expliquer si l’une d’elles me tombe dessus. Par comble de malchance, au moment même où je me fais cette réflexion, une voiture du service de police de la Ville de Montréal apparaît dans la rue qui longe le square. La panique me submerge d’un seul coup !

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Au lieu de m’accroupir et de me dissi-muler – car ces policiers ne font sans doute qu’une ronde de routine et ils ne m’auraient probablement même pas aperçu si je m’étais caché –, je détale vers le canal tout proche dans le but insensé de rentrer chez moi au plus vite.

Quel idiot je fais là ! Les agents m’ont repéré, bien sûr, et la voiture accélère, comme pour me prendre en chasse.

Emprunter la passerelle toute proche et passer de l’autre côté du canal, à Verdun ? C’est absurde. J’ai tout du type qui n’a pas la conscience tranquille et les policiers ne me lâcheront pas, quitte à me poursuivre à pied. Autant renoncer tout de suite. D’autant que, même s’ils n’en ont en principe pas le droit, je sais qu’ils tirent parfois sur les fuyards.

Je m’immobilise donc et attends, ner-veux. La voiture se gare lentement à quelques mètres de moi, près du trottoir. Les agents se méfient. Une vitre s’abaisse.

— Ne tentez pas de vous enfuir !Oh non ! Je ne vais rien tenter du tout.Voyant que je ne bouge pas, les deux

policiers descendent enfin de leur véhicule. L’un d’eux braque sa lampe sur moi. Le faisceau lumineux s’attarde sur la tache pourpre, bien visible sur mon T-shirt clair.

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Sans un mot, son collègue dégaine son arme de service et la pointe vers moi.

Sa voix claque dans la nuit, sèche, mena-çante :

— Pas un geste !

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PO

LICI

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Alex vient d’être arrêté par la police alors qu’il tentait de

s’esquiver après avoir découvert, dans un parc de Saint-Henri, le cadavre d’un inconnu. Il pourrait facilement se

disculper puisqu’il a vu s’enfuir une silhouette portant un blouson de satin rouge. Il a aussi reconnu l’arme du crime. Pourtant, il préfère se taire et protéger celle qu’il aime. Océanea-t-elle commis cet acte irréparable ou est-elle plutôt victime de son tragique destin d’orpheline ?

D’anciens artistes de cirque, leurs descendants et les nouveaux riches d’un quartier populaire de Montréal se rencontrent, s’interrogent etse confrontent.

Un polar intrigant à souhait, une satire sociale toute

moderne qui ne laissera personne indifférent…

Illustration de Julie Larocque

HH Lecture intermédiaire

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