LA MAFIA FRANÇAISE, SES MÉTHODES, SES RÉSEAUX 2010 (BRUNO MERCIER)

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LA MAFIA FRANAISE, SES MTHODES, SES RSEAUX 2013 (BRUNO MERCIER) PROLOGUE INTRODUTION LA GENSE LES MTHODES Le rituel et le Franc-Maon Les trafics et man uvres L architecture de l organisation Le nouveau combat contre l islam Organisation criminelle ou relle mafia ? La mafia franaise est-elle intouchable?- LES AFFAIRES: Meurtres de Franais en Asie Manipulations de journalistes Infiltration de Canal + Financements occultes Blanchiment d argent par des ONG Pdophilie avec meurtres d enfants Services secrets Franc-maonnerie Ouva, Nouvelle-Caldonie Juge Borrel, Djibouti PILOGUE NOTES PICES CONVICTION 01 11 L AUTEURPROLOGUEJe n arrive toujours pas comprendre comment j en suis arriv me retrouver au milieu de mafieux et, surtout, comment ils ont pu croire un seul instant que j accepterai s d adhrer leur idologie. Est-ce que je reprsentais la recrue idale parce-que j tais u ous- officier parachutiste de la Coloniale qui avait commenc sa carrire dix-sept a ns et particip diffrentes oprations en Afrique ainsi qu en Asie du Sud-est ? J ai t d usieurs fois pour actes de courage et de dvouement, deux fois grivement bless l trange r, min par le paludisme jusqu tre souvent vacu dans des hpitaux entre la vie et la mor . Titulaire de la Mdaille Militaire pour toutes les fois o je me suis fait tirer d essus, pour toutes les fois o j ai accompagn des gens la mort et pour toutes les foi s o j en ai sauv, jamais je n ai cd devant les menaces de qui que ce soit et o que ce so t. J ai au contraire t au devant des prils sans la moindre hsitation, pensant que c tait mon devoir de le faire.Tireur d lite l ge de dix-huit ans, j ai appris par c ur tous les grades des armes du cte de Varsovie pour slectionner dans ma lunette, le moment voulu, leurs officier s. Pendant toute une journe je pouvais rester cach, scrutant une piste ou un dcouve rt. Au Tchad, au cours d changes de feux avec des bandits, je me suis fait surprend re. A genoux, face au fleuve le Chari, j ai attendu d tre excut d une balle dans la tte. e guerrier qui me tenait en joue et qui tait drogu m avait demand de lui donner mon f usil d assaut. J avais refus ce dshonneur. Trente aprs, j ignore toujours pourquoi il n a as appuy sur la dtente. J avais pourtant, devant mes yeux, le bout du canon de son p istolet mitrailleur Mat 49. C est une question qui restera sans rponse jusqu la fin d e ma vie. Trois heures aprs cet pisode, j tais en patrouille dans N'Ndjamena et m appli quais enjamber les cadavres qui jonchaient le sol. A cause de l odeur qui s en dgagea it, je portais un mouchoir sur le visage pour ne pas tre pris de vomissements. Une nuit, posts avec d autres parachutistes sur le toit de la Banque Centrale Tchadie nne, nous avons entendu les gens se faire gorger les uns aprs les autres moins de deux cent mtres vol d oiseau de notre position. Il y avait prs de quatre mille cadav res qui jonchaient les rues de N Ndjamena. Sous l action de la chaleur, ils gonflaie nt et se dchiraient. Puis, il y a eu le retour en France et, pour tre revenu de cette premire opratio n en si mauvaise sant, ma premire hospitalisation dans un hpital militaire. Trois m ois plus tard, dans un avion militaire qui venait de dcoller de Toulouse, j apprena is que je partais participer un coup d Etat contre l Empire Centrafricain. Patrouill ant pied et en tenue camoufle dans Bangui la poursuite des militaires fidles l Emper eur Bokassa, je me suis retrouv au milieu d meutiers qui se faisaient tirer dessus p ar des policiers africains. Les oprations hliportes pour investir les positions "en nemies" se sont succd ensuite un rythme soutenu, de jour comme de nuit. Au cours d u ne relve de garde au Palais prsidentiel, que nous tenions, j ai trouv un copain mort au pied d un mirador. J avais dix-huit ans, c tait le premier "frre d armes" que je pleura is du plus profond de mon tre.Ma jeunesse est ainsi partie entre des avions qui me larguaient en parachute et d autres qui me transportaient en Afrique pour dfendre les intrts franais. J ai appri s la valeur de la vie en voyant souffrir des gens la peau noire. J ai galement appr is tre insensible aux tragdies dont j ai t le tmoin et parfois l acteur, pour me donne ne chance de vivre comme tous les jeunes de mon ge. Pour mieux anticiper les racti ons de l ennemi, je me suis ensuite imprgn de ses mthodes de combat au cours de diffre nts stages qui m ont amen commander mon tour de jeunes parachutistes en Afrique. J ai moi-mme eu pour formateur un officier parachutiste franco-vietnamien de grande v aleur. Il avait lutt contre les Vit Cng1 aux cts de l arme sud-vietnamienne et j ai bea up appris de lui dans l art de la guerre. J ai pu mettre en uvre tout ce que j avais ap pris sans aucune piti et avec une grande efficacit. Bon lment sur qui on pouvait com pter dans les moments les plus difficiles , j ai gravi les grades en tant que sousofficier, toujours au sein d un rgiment parachutiste d Infanterie de Marine. En 1988, lors des vnements de Nouvelle Caldonie, j ai vu ce qui semblait tre une guerre civile . Un jour, alors que je constatais des actes de violence l encontre d une famille ca ldoche2, j avais mis mon Dodge amricain3 en travers de la route afin qu une quipe procd e un contrle d identit. Plus tard, un grand Australien, qui "visitait" l le au volant d n 4x4, s est prsent aux parachutistes que je commandais avec les deux arcades clates e t le visage ensanglant. On ne fait pas de tourisme dans une le franaise alors que l es tribus kanakes4 et les Caldoches s entretuent ! Puis, il y a eu l opration Victor, Ouva5.Arriv douze ans de service, j ai chang de mtier et je suis devenu spcialiste de Dfe se NBC (Nuclaire Biologique et Chimique). Une spcialit passionnante, o les virus ctoi ent les atomes et le chlore. Mut deux ans Djibouti, j ai vcu la soire de l attentat du caf de Paris o le petit garon de l adjudant-chef Herv a t tu par des clats de grenade gag quelques mois aprs dans l opration Godoria, qui consistait stopper une division th iopienne en droute qui pntrait sur le territoire, j ai t dcor une nouvelle fois pour a r arrt un char T556 et fait prisonniers ses occupants. J avais t engag dans cette oprat on pour monter des stations mobiles d eau potable pour les rfugis qui se regroupaien t sur la frontire. Mais, au dtour d une dune de sable, je me suis retrouv dans une je ep face ce char qui aurait pu faire ce qu il voulait de ma petite personne. J ai t ens uite employ rechercher tous les indices d emploi d armes chimiques en fouillant une d izaine de chars de ce type. Djibouti tait un pays passionnant, plein de contradic tions. Avec ma femme, nous avons cach une semaine une Ethiopienne qui voulait se marier avec un caporal-chef de mon rgiment. A cette poque, elle aurait pu se faire arrter par la police qui ranonnait les Afars7, dont certains disparaissaient d aill eurs.Trois ans aprs, j tais sur la frontire thalandaise faire des patrouilles en zone Kh mer rouge. Je me souviens de la nuit o les reprsentants de l ONU ont t attaqus Krong K h Kong. Avec quelques parachutistes du 6e RPIMa, nous tions intervenus pour les dgager au milieu d une pluie de tirs. Le ciel tait illumin par les balles traantes. Qua nd je n tais pas en train de patrouiller dans les rizires, je partais avec notre bat eau ONU arraisonner les jonques la recherche d opium. Une des patrouilles qui m a le plus marqu est celle que nous avions faite sur la frontire, au milieu des mines, avec un caporal-chef que j estimais particulirement. A force de discuter ensemble, nous nous sommes retrouvs tous les deux en plein champ de mines, hors de la piste qui nous tait ouverte par un militaire de l arme rgulire. Nous en avons rigol alors qu n bless dans cette zone ne pouvait esprer tre vacu par hlicoptre au mieux six heures a rs avoir demand l vacuation. La zone tait si dangereuse qu il aurait fallu deux autres h icoptres de protection. Nous faisions parti du paysage, peut- tre compltement absor b par le "mal jaune" que nos anciens avaient connu et qui nous faisait perdre la ralit du terrain.Non content de servir la France en uniforme, j ai men des tudes personnelles sur la guerre d Indochine. Je suis all Hano, Sagon8, dans la rgion o les prisonniers fran taient enferms dans les annes cinquante. Dans un petit village, un enfant en vlo m a lanc au visage un bout de bambou taill. Je l ai vit de justesse. Avec un autre sous-of ficier parachutiste, je me suis lanc pied sur la piste entre Hoa Binh et Dien Bie n Phu9. Trois cents kilomtres en six jours pour essayer de comprendre ce qu avaient vcu les onze mille prisonniers du camp retranch qui, pour la plupart, ont disparu sur cette piste et dans les camps d extermination communistes. Avec le Colonel Ba ng, qui assurait notre protection, j ai beaucoup appris sur la mentalit communiste de l poque. Le soir, dans des auberges empoussires, nous partions dans de grandes con versations et je le remercie encore aujourd hui de m avoir sauv la vie Son La. Je me suis rendu plusieurs reprises dans l ex-Indochine franaise pour ces tudes et, invitab lement, les services de renseignement militaire m ont demand de leur rapporter des informations, en particulier sur des Franais du Cambodge. De retour en France, ce s mmes services de renseignement m ont menac et interdit de rvler quoi que ce soit aux services de police. C tait en 2000. J ai refus ces ordres.J ai quitt l arme en 2002, simplement et sans remerciement pour mes vingt-quatre an nes passes servir le drapeau. Etant toujours en relation avec la mafia qui essayai t encore de me compromettre, j ai tout tent pour dnoncer les activits criminelles don t j ai t le tmoin. Les services de l arme n ont rien fait pour me protger, bien au contr e. Depuis, j ai plusieurs fois t agress, ma famille menace. Je me suis retrouv deux foi s en garde vue pour une cabale monte contre moi. J ai plusieurs fois t dnonc comme ta un pdophile, un pervers, un voleur. Tous les moyens pour me dstabiliser ont t employs . J y ai perdu la femme que j aimais. Des policiers m ont mis en garde face aux risque s de dfenestration de mme qu aux risques encourus emprunter les transports en commun . Un jour, un journaliste envoy par la DGSE10 m a fait dcouvrir l affaire de l assassina t du juge Borrel, j ai ds lors compris pourquoi je subissais continuellement des pr essions et des menaces. INTRODUCTIONMAFIA ? Le mot est lch. Existe-t-il une mafia en France? Est-elle une manation d es mafias trangres provenant, par exemple, d Italie ou est-elle bien une mafia Franc o-franaise ? Enfin, comment s est-elle dveloppe ? Une mafia est le regroupement cland estin en une seule entit de plusieurs malfaiteurs, une sorte d association o l intrt com mun fait le ciment du groupe qui se constitue. Elle constitue un Etat parallle o l a hirarchie et l obissance ne se discute pas. Son fonctionnement particulier lui per met par ailleurs de survivre ses membres. C est un systme de pouvoir et de dominati on qui a profit de l absence de pouvoir un moment donn. Il serait puril de penser qu un pays comme la France, avec son histoire, les soubresauts qu elle a connus au XXe sicle, n ait pas vu des hommes avoir le mme objectif, le mme intrt s entraider pour ar er illgalement leurs fins. C est aussi vrai pour dfendre une bonne cause que pour tr ansgresser les lois afin d imposer sa propre loi, celle destine se procurer le pouv oir ou l argent. Il reste dfinir ce qu est une bonne cause, et qui pourrait tre amen sgresser les lois de la Rpublique en toute lgitimit. Tout dpend en ralit du camp dans lequel on se trouve et surtout du rsultat du travail des malfaiteurs qui se sontregroups pour constituer la mafia. Le qualificatif de mafia peut mme tre rfut partir du moment o ses membres pensent servir l intrt collectif, celui d une communaut ou plus largement du pays.Dans ce cas, la mafia se veut honorable et aux nobles desseins. Lors de la Se conde Guerre mondiale, les rsistants franais auraient pu tre dsigns comme des mafieux par les nazis11. Ils taient dans la clandestinit, menaient des actions de terreur pour imposer leur conception personnelle de la libert et de leur intrt, avaient de s fonds propres et un parrain du nom de De Gaulle qui, de plus, dfiait ouvertemen t l autorit reconnue par une grande majorit de Franais. Le rapport de force entre cet te mafia et l autorit lgitime s est heureusement termin par l issue que l on connat. La V ublique a vu aussi son lot de mafias et le meilleur exemple demeure celui du Ser vice d Action Civique (SAC), association loi 1901 cre en 1960, autrement dit organis ation non gouvernementale (ONG). Ses statuts prcisent qu il est une association aya nt pour but de dfendre et de faire reconnatre la pense et l action du gnral de Gaulle. Il a pour origine le Rassemblement du Peuple Franais (RPF), qui s est parfois engag dans des actions violentes contre les communistes. Des figures du gaullisme intgr eront le SAC dont Jacques Foccart12 crateur des rseaux Foccart -, responsable de l a cellule Afrique de l Elyse sous la prsidence du gnral de Gaulle. Les rseaux Foccart ffaiblissent par la suite au profit des rseaux nogaullistes de Charles Pasqua et d es rseaux mitterrandiens.Le SAC ne disparatra, du moins officiellement, qu en 1982 la suite de la tuerie d Auriol. Jacques Massi est alors brigadier de police et responsable local de Marse ille. En mai 1981, Pierre Debizet, responsable national, s inquite des accusations de dtournements de fonds et de proximit avec la gauche portes au sein mme de l organis ation marseillaise contre Massi. Peu de temps aprs, Massi est assassin ainsi que tou s les membres de sa famille qui sont trangls un par un, sauf un petit garon de sept ans qui est tu coups de tisonnier. Les assassins sont arrts et l un d eux dclarera : nous a dit qu il s agissait de l excution d un ordre venu d un niveau suprieur. Les assa ns n avaient pas le profil de tueurs ou de voyous. Pour la plupart, juste de bons pres de famille. La violence, l atrocit de ces assassinats sur fond politique, branle la France. Cette affaire a mis en lumire l existence d organisations paramilitaires extrmistes et de la bienveillance leur gard des institutions franaises. Le Service d Action Civique est dissous par Franois Mitterrand le 3 aot 1982 conformment la loi sur les groupes de combat et les milices prives. Toutefois, une dissolution ne ve ut pas dire que les membres d une telle organisation ont arrt leur combat. Il existe encore, en 2010, dans le sud de la France, des associations qui se prvalent d tre l es hritires du SAC. Cependant, malgr les mthodes employes, qualifier cette organisati on de Mafia serait mal indiqu dans la mesure o elle a servi une cause juste puisqu e victorieuse des combats qu elle a mens. Parmi les milieux d extrme droite, le SAC, q ui a en outre bien servi sa cause politique, reste une rfrence en qualit d organisati on. En revanche, l Organisation Arme Secrte (OAS) pourrait toujours tre assimile une ma fia car elle a perdu son combat alors qu il se voulait celui de l honneur. L organisat ion regroupait les partisans du maintien de l Algrie franaise par la lutte arme. En 1 962, six cent trente-cinq membres de l OAS sont arrts, deux cent vingt-quatre sont e nsuite jugs, dont cinquante-trois seront condamns une peine de prison avec sursis, trente-huit une peine de prison ferme, trois condamns mort et excuts. Plusieurs ce ntaines d autres seront tus par des barbouzes dont certains seront membres du Servi ce d Action Civique. Dans la bouche des vainqueurs, l OAS pourrait tre qualifie de maf ia, dans celles des vaincus, a restera toujours une insulte. Tout est de toute fao n discutable en fonction des convictions dfendues. Il y a donc des mafias ou des organisations similaires qui sont lgitimes en fonction de la cause qu elles servent et de l aboutissement de leur combat. La fin justifiant les moyens, l histoire donne ra toujours raison aux vainqueurs. C est sur ce principe, celui du combat intrieur, que peut se dvelopper une mafia dite lgitime. Il n y a rien de moral mais cela ne c ompte pas.Il n est pas question ici d numrer ou de hirarchiser les possibles mafias que la Fra nce a connue ou connait, mais de remonter l origine de la principale mafia franaise actuelle, rechercher son ciment et faire connatre sa nouvelle orientation qui s es t opre ds l clatement du Pacte de Varsovie. Les groupes industriels, les politiques, a insi que chaque Franais, peuvent tre sa cible, mme si l intrt de la nation peut en souf frir. Ses mthodes employes sont rflchies, affines maintes fois et menes par des hommes qui vivent avec elles au quotidien. La principale mthode utilise est la Manipulat ion, avec un grand M , qui permet de camoufler la vrit ou de la dformer. Les chantag es, les trafics de drogues, d armes, les blanchiments d argent, la prostitution ne s ont que des moyens d actions qui peuvent tre utiliss non seulement au nom de la caus e mais aussi des fins personnelles. Une mafia qui se rfugie l extrieur de l hexagone, au sein de notre ex-empire colonial, o elle est fortement ancre pour mieux servir sa cause. Nous pourrions citer des pays hbergeurs, en Afrique, dont les dirigeants sont d ailleurs plutt victimes que complices, mais c est en Asie du Sud-est que nous allons retrouver une des branches la plus active de cette mafia. Un voyage qui dbute par la libration de la France en 1945 et qui bascule finale ment dans l horreur au cours des annes 2000 avec des meurtres d enfants cambodgiens, et ce dans l indiffrence de tous. Un voyage ponctu d assassinats, de trafics, de menso nges, de manipulations de toutes sortes, de victimes en tous genres, dont des Fr ancs-maons, et qui nous transportera finalement en Afrique. Un voyage o les honntes gens sont dans l obligation d intgrer la mafia pour survivre, se forant trahir leurs propres convictions, leurs amis. Acceptant le fait qu une mafia franaise existe bie n et qu elle s est parfaitement intgre dans la socit pour durer, plusieurs affaires crim inelles pourront alors tre envisages sous un autre angle. LA GENSEIl est bon de rappeler que la France a eu un Empire colonial13 tout puissant. Ds 1887, le pays a tir profit de ses annes de contrle sur le Laos, le Cambodge, le Tonkin, l Annam et la Cochinchine. Les besoins de l industrie automobile favorisent alors l essor du caoutchouc avec pour principal investisseur le groupe Michelin. L a mafia franaise a t cre, pour l essentiel, par des rseaux lis au colonialisme. Le tra de drogue mondial, provenant pour partie d Indochine et se reposant principalemen t sur des minorits ethniques vietnamiennes et laotiennes, en est le principal exe mple. Nombre d ouvrages dcrivent le travail de terrain des soldats de la coloniale ayant pour mission de grer les minorits charges d exploiter les plantations de cultur e d opium. L Etat franais, du temps des colonies et de sa grandeur, est donc intimeme nt li au trafic de drogue. La guerre donnera la seconde impulsion du trafic de dr ogue en Asie du Sud-est.La Deuxime Guerre mondiale a donn ces rseaux un essor particulier grce l expansion du communisme, dans une lutte qui s est voulue tre la priorit des combats politiques du monde libre et ce, bien avant la chute du IIIe Reich. Au printemps 1944, Chu rchill, impressionn par le rythme de l avance sovitique et ne nourrissant plus aucune illusion sur Staline, ractive la section V antisovitique jusque l mise en sommeil. Il craint alors l invasion de la France et une menace communiste demeure insuppor table ses yeux. Dbut 1944, Churchill avait dj affirm que l arme rouge a franchi les x tiers de la distance sparant la frontire russe du Pas-de-Calais. A mes yeux, la menace sovitique a remplac l adversaire nazi . A l t 1944, la lutte antisovitique devie une priorit majeure, bien avant celle de stopper l limination des juifs poursuivie p ar les nazis et limiter ainsi les effets de la solution finale, par ailleurs par faitement connue des Allis. C est le sens du dbarquement de novembre 1944, en Grce. Paralllement, Churchill va demander au renseignement extrieur britannique de pr endre des dispositions aptes protger les intrts vitaux de son pays sur le continent europen. A sa demande, la France focalise toute l attention des services outre-man che. Quelques jours aprs le dbarquement de Normandie, l aide la rsistance s amplifie. L e MI6 (ou Secret Intelligence Service)14 est sur le pied de guerre, au mme rythme que les SAS (Special Air Service) qui combattent les Allemands. Il sera encoreplus actif dans les semaines suivantes mais ses missions seront bien tranges et o biront alors d autres objectifs que la lutte contre les nazis. Alors que l occupant a llemand se replie, les parachutages d armes et de matriels s intensifient, les opratio ns d installation de caches d armes et de parachutages d agents, dont une large part d e SAS, se multiplient une cadence de plus en plus prononce. Partout, des quipes ma illent le territoire franais, mme aux endroits d o l arme allemande s est retire.Fin aot, les forces ariennes ralisent plus de cinq cents sorties, plus de huit m ille containers d armes sont largus. Des jeeps armes de mitrailleuses, des mortiers, des canons sont mticuleusement camoufls avec des provisions pour mener une action de gurilla. Il s agit en ralit de pr-positionner des lments de guerre insurrectionnell ou contre insurrectionnelle. Jusqu en novembre 1944, des oprations spciales sont me nes pour constituer des caches d armes trs importantes en Bretagne, dans l Eure, la Lo ire, le Loiret et la Valle du Rhne. Le Pas-de-Calais est particulirement bien fourn i car constituant la dernire zone tampon protgeant les les britanniques Les Ports d u Nord, l arrire-pays marseillais, les alentours de Paris avec la fort de Rambouille t et la Seine-et-Marne seront aussi quips de caches. Au total, une vingtaine de gr andes bases, encore davantage avec les sites auxiliaires, sont constitues dans le seul mois de juillet. Elles sont renforces par plus de mille hommes en aot, insta lls sur vingt-trois nouvelles bases.A l t 1944, c est officiellement le retour en France du gnral de Gaulle qu il s agit d yer, si ncessaire par les armes. En ralit, il faut crer des dpts, former des gens la urilla en cas d insurrection ou coup d Etat communiste. L avance allie est rapide, la Se ine est atteinte dix jours avant les prvisions, la frontire allemande cent jours a prs le dbarquement. Suite au pitinement de Caen, trois cents jours taient alors prvus . Au MI6, le soulagement est donc de mise. L opration Market-Garden Arnhem ( Un pont trop loin )15 porte nanmoins un coup svre la crdibilit et au moral de l Etat- major tannique. C est sans doute l un des checs stratgiques les plus graves de la guerre. Se uls 2163 parachutistes sur les 10 000 engags en sont revenus. La prise d Arnhem tait destine lancer les forces sur Hambourg et, de l, sur Berlin. Les Anglais auraient t trois jours de Berlin par le nord et une semaine par l ouest, prenant de vitesse les Sovitiques. Car c tait bien l le but recherch lors de cette opration. C est partir cet chec, d essentiellement une mauvaise interprtation des informations reues, que le renseignement britannique changera de mthodes de travail. Ces nouvelles orientations seront aussi motives par les dclarations de Churchil l lors de la confrence de Qubec, en septembre 44 : J estime invitable que la Russie d evienne la plus grande puissance militaire terrestre aprs cette guerre qui l aura db arrasse de deux pays dont elle a eu souffrir de terribles dfaites, au cours mme de notre existence, l Allemagne et le Japon. J espre cependant que l association fraternel le du Commonwealth et des Etats-Unis, combine avec la supriorit arienne et navale, p eut nous laisser en bons termes et en tat d quilibre amical avec la Russie. Tout au moins pendant la priode de reconstruction. Mes yeux de mortel ne permettent pas d e voir au- del et je ne suis pas encore pleinement renseign sur les tlescopes cleste s. Dans ce nouveau rapport de force o le communiste devient l adversaire non avou, l es Britanniques suivront avec angoisse le dsarmement laborieux, jusqu la fin 1944, des milices patriotiques d obdience FTP (Francs-tireurs et partisans)16. Avec angoi sse car cette force potentiellement hostile et non matrise inquite Churchill qui ch erche utiliser les Franais pour construire l Europe de l aprs- guerre. Il veut carter u n tte tte avec les Amricains et tre pris entre ces derniers et les Sovitiques. Il a d onc besoin des Franais, mais pas de Franais communistes arms pouvant se retourner c ontre l autorit du gnral de Gaulle. Depuis fin 1944, le concept britannique d opration subit une volution radicale, u n imperceptible glissement de finalit. En avril 1945, la guerre touche sa fin, le groupe arm Model est encercl dans la Ruhr, les Sovitiques contrlent la Prusse orien tale et percent l Oder tandis que le 21 avril, les faubourgs de Berlin-Est sont at taqus. Alors que la ncessit s en fait moins sentir, les actions stratgiques se multipl ient ; dployer une telle nergie et autant de moyens ce moment prcis peut paratre tonnant ! En mars 1945, l opration Endkampf mobilise elle seule presque toutes les units SAS17 au nord-ouest de l Allemagne. En Italie, c est l opration Tombola o le dploieme est massif, principalement autour des grandes villes industrielles du nord. Il e n va de mme en Hollande et en Belgique, prs des capitales, des ponts et des centre s industriels. La Norvge, la Yougoslavie, l Albanie, la Grce ne sont pas en reste. M ais c est en France que le summum est atteint, la lutte contre le IIIe Reich serva nt de justification, mais certainement pas d explication. Des implantations prventi ves autour des foyers communistes et des n uds de communication sont organises. En toute hte, des rseaux naissants vont tre composs d anciens rsistants, mais surtou t d anciens collaborateurs des nazis qui seront blanchis afin de prparer en France la rsistance contre l occupation de l arme rouge. L argent et le chantage sur leur pass o nt constitu des moyens d action et d intrusion au plus haut niveau. C est ainsi que des fidles du gouvernement de Vichy, des collaborateurs et des agents du IIIe Reich ont t sauvs par les Anglais, sous condition de servir la cause anti-communiste. On note ici la notion de cause qui va perdurer prs d un demi-sicle et permettre quelque s respectables Franais de vhiculer sournoisement leurs convictions d extrme-droite, p our ne pas dire nazies, sans tre inquits. Seule condition, rester discret, se fondr e dans la masse pour mener un combat de l ombre et tre disponible le moment venu af in de sauver la France du pril rouge .La fin de la guerre a ainsi profondment modifi la teneur de l activit de contre-es pionnage qui s identifie dsormais aux seuls procds de manipulation. Le champ d applicat ion de l activit de contre-espionnage est le dispositif d espionnage adverse, non ses centres vitaux. Il devient d autant plus urgent pour Churchill de surveiller les communistes et de prparer la rsistance qu il lui apparat comme de plus en plus vident que de Gaulle ne restera pas longtemps au pouvoir. De plus, pour Churchill, les gaullistes sont infiltrs par les communistes. De toute faon, il ne pouvait tre ques tion de faire confiance aux Franais, que ce soit pour les Britanniques comme pour les Amricains, qui avaient parfaitement conscience que les quarante millions de marchalistes de juin 1940 taient aussi les quarante millions de gaullistes de 1945 ! Raisonnement simpliste mais non dnu de sens Malgr tout, la versatilit la franais ouvait servir la lutte anti-communiste, mais certainement au dtriment de l unit de l a France. Pour autant, c tait un moindre mal d accepter une France divise plutt qu une Fr ance communiste. Ds l t 1944, les militaires et civils de Vichy rallis entre 1943 et 1 944, qui seront ici dnomms attentistes, ont annex l organisation franaise. Les rsistan qui ont accompagn de Gaulle, ceux de la premire heure, ceux qui ont refus la dfaite et la collaboration avec les nazis, ont pour l essentiel t traits avec le plus grand mpris par les professionnels de la chose militaire . Ceux-l mme qui considraient que saluer respectueusement et obir sont les composantes de base de l honneur et que ch aque militaire en est le gardien, que respecter les ordres est une rgle de base q ui ne peut tre contourne, enfin que Ptain tait le chef qu ils se devaient de respecter et le seul reconnatre. Les patriotes n acceptant pas le nouvel ordre franais furent dans un premier temps considrs comme des terroristes, pour finalement devenir des amateurs dans un second temps. Jamais ils ne seront reconnus par eux comme l honn eur de la France, de Gaulle tant lui-mme jug comme un amateur qui a profit d une situa tion. La France libre Londres, en 1940, compte sept mille terroristes alors que l arm de Vichy, la mme poque, compte cent vingt mille collaborateurs et patriotes. En 19 43, la France libre passe cinquante mille amateurs et en 1944 c est cent vingt mil le rsistants qui sont avec l homme du 18 juin. Combien sur la dernire anne l ont t pour auver leur peau ? En 1945, tout le monde se dit rsistant et aspire tre reconnu com me tel. Tout le monde court aprs les dcorations qui seront dlivres aprs la Libration, quitte dnoncer des innocents pour se valoriser. Ce sont les mois d puration que conn atra la France avec son lot d injustices En 1946, le mouvement d annexion par les attentistes touche sa fin, la discipli ne est rtablie et quelques derniers amateurs sont bien encore prsents, mais le rappo rt de force s est retourn en leur dfaveur. Trs vite, chacun se positionne comme ayant le meilleur contact avec la SFIO18, avec le MRP19, d autres s annoncent proches de tel parti de droite le parti en question tant la seule garantie contre le noyautage communiste. Les attentistes n hsitent pas affirmer que si le gnral Giraud20 avait t ut, il n y aurait jamais eu ces Guingouin, Ravanel, Fabien, Chaban qui s inventaient d es grades d officiers alors qu ils n avaient jamais fait d cole militaire et qu ils taient uste digne de porter un uniforme de soldat de deuxime classe, au mieux de caporal - chef. Le mnage termin en excluant les bolchviques et les aventuriers (les rsistant s de la premire heure), l arme franaise est de retour ! Et elle a l Empire reconqurir e dfendre ! Le communisme doit tre combattu, le discours est d ailleurs celui de l avan t guerre. Rien n est invent, donc aucun regret n est formul sur les erreurs passes. En ralit, il n y a pas d erreur, juste un malheureux concours de circonstances imputable la mauvaise stratgie employe par Hitler. Il faut maintenant juste viter de s exprimer sur la question juive. Les camps livrent officiellement leurs atrocits, qui taien t d ailleurs connues de longues dates. Les juifs revendiquent un territoire et les Anglais sont en but leur hostilit21. En France, mieux vaut ne pas s en mler et rest er discret, l nergie tant orienter vers l anticommunisme. Les initiatives fusent et il faut crer un service de plongeurs de bord. Les candidats qui se prsentent font pl utt tat de leurs relations personnelles politiques que de leur propre comptence ass urer les missions qui leur seraient dvolues. Tout le monde ayant t rsistant, tout le monde connait tout le monde ! C est la grande famille de la rsistance. On se deman de pourquoi la guerre ne s est pas termine plus tt, et pourquoi les Allemands ont pu occuper la France autant de tempsL organe du renseignement franais symbolise lui seul la division des Franais et l eur besoin de se faire reconnatre en tant que sauveurs de la nation. Le seul dnomi nateur commun est l opposition au communisme et l ambition colonialiste. On y peroit des luttes d influences propices des coups bas ports au sein mme du service dont la premire victime sera Dewavrin22, plus connu sous le pseudonyme de Passy , vritable hros de la rsistance. Chef des services secrets de la France libre auprs du gnral de Gaulle, il prendra la tte de la DGER (ex-DGSS), qui devient le SDECE quelques mo is plus tard. Pour lui rendre les honneurs qui lui sont dus et sous prtexte d avoir dtourn des fonds, il fait quatre mois de prison prventive avant que les poursuites judiciaires ne soient abandonnes. En 1946, il dmissionne. En fait, un gisement d an ciens vichystes et d anciens collaborateurs ont annex le service. Ils en occupent s ans partage les rouages. Du fait du contexte politique, des dparts de De Gaulle e t de Dewavrin, les Anglais sont conforts dans l image qu ils se font des Franais et dci dent de ne pas faire confiance la structure franaise. Ils s en remettront des rseaux parallles et des relations plus ou moins personnelles pour s assurer de l volution de la situation sur le sol franais et du combat contre le communisme. On parle donc dj de rseaux parallles peine sorti de la guerre. Par la suite, les craintes des br tanniques seront confirmes, les cas franais et italiens demeurant les plus inquitan ts. En France, les communistes psent entre 30 % et 40 % de l lectorat avec 400 000 a dhrents au PCF ! Ils contrlent le charbon, l industrie lourde et les ports. Pour les services britanniques, Staline dispose alors d une relle marge de man uvre23. Il dev ient de plus en plus indispensable de mettre en place un systme qui puisse foncti onner en rseau dormant et tre activ le moment venu. Cela n a que peu voir avec les ag ents dits Stay-Behind des armes napoloniennes qui taient chargs de faire du renseign ement bas sur la collecte d informations. Il s agit dans le combat anticommuniste d all er plus loin et de mettre en place une fondation permettant de dvelopper des pntrat ions clandestines si l arme rouge se retrouvait un jour s installer sur le Pas de Cal ais. En mai 1947, les communistes quittent le gouvernement Ramadier. D anciens vichy stes, d anciens rsistants anti-communistes et des militaires obtiennent le financem ent d industriels pour mettre en uvre le plan bleu , un complot visant prendre le po uvoir en France. Il est dcouvert par les renseignements gnraux et rvl la population, es arrestations ont lieu Lamballe et Chamalires. Cela ne va pourtant en rien altre r la dtermination des communistes. Le 3 dcembre 1947, le train Paris-Tourcoing drai lle, causant vingt et une victimes et faisant suite une longue srie de sabotages. Durant cette priode, il n y eut pas moins de cent six condamnations pnales pour sab otage. En 1948, l atmosphre est quasi-insurrectionnelle, des grves de dockers et de mineurs tournent l affrontement. La France n arrive pas sortir de la misre, la rationde pain est rduite deux cents grammes par jour, trois ans aprs le dbarquement, deu x ans aprs la fin de la guerre. Le ministre de l intrieur brisera les grves en faisan t intervenir l arme. L arme est aussi engage dans la guerre d Indochine depuis deux ans et elle-mme victi me de sabotages qui font le jeu du Vietminh en accentuant les pertes parmi le co rps expditionnaire. La guerre froide allait par la mme occasion donner une impulsi on dcisive au dveloppement du trafic de drogue. La participation de la Central Int elligence Agency24 (CIA) des Etats-Unis et des militaires franais allait servir l e xpansion de la production d opium en Asie du Sud-Est. Menaces communistes et guerr e d Indochine, combines avec les besoins d une diaspora chinoise forte consommatrice d opium, ont permis d accentuer la production dans le Nord Indochinois. Bangkok et S aigon furent les deux grandes villes de consommation et d envois d opium. Pilots par les services spciaux franais et ensuite par la CIA, les productions du Nord-est de la Birmanie et du nord de l Indochine franaise taient achemines par des moyens ariens vers ces villes.A dix mille kilomtres des rizires o se bat le corps expditionnaire franais, les An glais, qui s attendent ce que la France bascule dfinitivement dans le giron communi ste, commencent faire l inventaire des caches d armes et mettent en alerte leur disp ositif de rsistance. Au tournant des annes 1949-1950, la Grande-Bretagne tant finan cirement bout de souffle et en proie l clatement de son Empire, le relais de la lutt e anticommuniste est pris par les Amricains. En 1951, la CIA reprend la main sur le dispositif franais qui est maintenu en place comme prvu et conu pour tre immerg so us occupation ou gouvernement communiste. Avec plus de 25 % de communistes en Fr ance, le pays peut toujours et rellement devenir un satellite de l URSS, ce qui peu t paratre paradoxal alors qu il est en pleine guerre contre le Vietminh25. On se ba t l extrieur contre un ennemi qui pourrait tre celui de l intrieur. La guerre d Indochin devient en quelque sorte une guerre de Franais communistes contre des Franais non communistes, une guerre civile qui n en a pas le nom. Les Amricains sont nos cts pou r financer cette guerre anti-communiste qui nous vaudra quatre-vingt dix milles morts (dont 36 000 disparus dans les camps de prisonniers dans une totale indiffr ence de la part de la population franaise) pour finalement nous lcher en 1954 ; ce qui engendrera un fort sentiment anti-amricain dans les rangs franais et une hain e du communisme encore plus prononce.La chute de Dien Bien Phu traumatisera la France non communiste. Les Amricains ne seraient pas intervenus sous prtexte de mnager les ractions chinoises. Ils en p aieront les frais lors de leur propre guerre du Vietnam. Les minorits ethniques f idles la France seront abandonnes leur sort sans plus de dtails. La tragdie se rpte en Algrie huit ans plus tard et donnera naissance l OAS. Les militaires blesss rentr ant d Indochine seront protgs en France lors de leur transport vers les hpitaux par d es CRS26 afin qu ils ne se fassent pas matraquer sur leur brancard par des commando s communistes. Une nation qui s automutile sous couvert d idologie ! Des Franais qui pr ojettent d achever d autres Franais blesss. La France a de quoi faire peur aux autres pays europens.Dans le cas de figure de la prise de pouvoir en France par les communistes, i l s agissait de se doter des moyens d organiser un coup d Etat. Il s est ainsi mis en pl ace, dans une certaine mesure, un systme de hirarchie parallle dans les administrat ions franaises. L instabilit politique de la IVe Rpublique, dont l esprance de vie d un g uvernement ne dpassait pas les six mois en moyenne, a fourni un terreau substanti el ce systme en permettant le renouveau de certaines influences, notamment maonniq ues. La Franc-maonnerie, victime du rgime nazi et du gouvernement de Vichy, s imposa it de nouveau dans les institutions. Un juste retour des choses, mais dont l inter vention louable n a nanmoins fait que ralentir les prises de dcisions sans pour auta nt tre dterminante. En tout tat de cause, il apparat que les Franc-maons, de par les perscutions subies pendant la guerre et leur refus de collaborer avec l ennemi, se sont certainement donns plus de lgitimit participer la gestion du pays que ne l ont f ait les attentistes.Ce systme de hirarchies a profondment affect, et de faon durable, les organes de p olice et de renseignement extrieur franais, ces deux organes tant noyauts non par le s communistes mais par les attentistes. Il faut dire que durant la guerre, sous l impulsion de Bousquet, la police franaise a t fort discipline, devenant le suppltif a ctif de la Gestapo. Mme aprs le dbarquement de Normandie, les ordres taient appliqus avec zle. La volte-face se fera in-extremis, lors de la libration de Paris, lorsqu e les policiers franais retourneront leurs armes vers l occupant dont l objectif, alo rs, sera davantage d vacuer la capitale que de la dfendre. Des hros en puissance, libr ateurs de Paris, qui seront mis l honneur pour des dcennies. Une conception de l honn eur qui se transmettra aux gnrations futures. Un combat rat d avant guerre men par les attentistes et une opportunit d aprs guerre qui a port bien des carrires au sein de n os institutions.Au fil des annes de guerre froide, le dispositif s est sans cesse amlior, le rseau s est toff en mme temps que la peur du pril d une invasion communisme tait entretenue. S ivant le mme modle qu en France mtropolitaine, nos colonies se sont dotes de ce systme de hirarchie parallle destin prvenir la menace communiste. A la diffrence prs qu il e plus facile de tenter d imposer son autorit sur des populations soumises et fragile s que sur une population mtropolitaine dj acquise en grande partie au parti communi ste ou aux partis d opposition. Aprs la dcolonisation, la France a dvelopp une politiq ue bienveillante vis--vis de ses anciennes colonies pour mieux les protger, c est ce qu on qualifiera de Franafrique . Pour tenir ces pays frres qui servent la cause, un rseau international s y est naturellement dvelopp partir du dispositif initialement mis en place. Tout tait donc prvu et bien planifi, sauf l clatement brutal de l URSS27. La chute du mur de Berlin a surpris et a en quelque sorte dsorient tout le disposi tif humain qui ne vivait que par la menace communiste et a donc remis en questio n son financement court terme. Le problme est qu il a fallu se sparer de machines de guerre et de renseignement qui employaient des moyens qui justifiaient la fin , ces moyens qui ne sauraient plus tre justifis sans cause.Certaines machines se sont retrouves seules dans la vie civile, sans accompagnem ent ni surveillance et dotes d un savoir-faire qui, invitablement, serait employ des f ns personnelles, voire criminelles. Il fallait aussi donner une justification de s actions de survie, dont le prtexte ne pouvait plus tre que celui de se prserver d es effets nfastes de l Islam sur le monde libre. Heureusement, un enfant des EtatsUnis nomm Ben Laden28 va leur redonner une certaine lgitimit et une reconversion b ien trouve. Sans renier cet anticommunisme qui a fait leurs annes de gloire, un no uveau combat se profile grce la tragique journe du 11 septembre 2001, celui de la prvention et de la lutte contre l Islam. Ils s taient dj positionns dans ce combat mais vaient que peu d chos favorables, tant au niveau des services franais, qu trangers, la CIA pensant maitriser la menace. L avenir s avre donc prometteur car ce combat ne fai t que commencer et arrange finalement bien les services de renseignement du mond e libre . Malgr tout, le rseau d hier avec ses idalistes d aujourd hui n est plus investi par la rance et est ouvertement devenu une mafia. Mais n oublions pas que les Amricains, l ors de la Deuxime Guerre mondiale, s taient appuys sur la mafia italienne. La fin jus tifiant toujours les moyens en temps de crise majeure, il est toujours envisagea ble que la mafia franaise puisse servir les intrts d Etats. D autant plus que les hritie rs d attentistes qui ont repris le flambeau du travail, famille, patrie , le sens d u devoir et de l honneur, sont toujours prsents dans nos institutions, toujours prts sauver la France. Leur combat s est transmis au fil du temps par idalisme ou oppor tunisme, la France, par sa grandeur, son histoire, sa culture, devant tre mise l ab ri des agressions, mise l abri malgr elle s il le faut. Car le Franais n a pas toujours les capacits distinguer ce qui bon ou mauvais pour lui. Les juifs ? Ils taient mau vais pour lui mais il s est laiss dpouiller sans s en rendre compte. La solution final e des nazis a bien tent d radiquer cette vermine de la surface de la terre mais l histoi re en a voulu autrement. Le communisme ? Il a pris le relais du pril juif sur le pays et le combat a finalement t victorieux. Il faut malgr tout rester vigilant, les attentistes ont pu par la mme occasion entamer une deuxime carrire pour que vive leur idal Ils ont toujours le mme discours plus d un demi-sicle aprs avoir vcu leur ave ture commune avec les nazis. Ce qui explique peut-tre pourquoi les no-nazis de not re temps sont toujours une ralit et qu ils sont encore actifs. Il est vident que les sympathisants de la politique du gouvernement de Vichy ne peuvent qu apprcier avec bienveillance les groupuscules qui lvent le bras en scandant des slogans d un autre ge. Les valeurs de haine se transmettent, hlas. L Islam est devenu le cheval de bataille de tous ces idalistes. L affrontement de cultures dites opposes, de religions qui sont incompatibles entre elles !... Voil le nouveau discours pour les annes venir, celui qui va rendre incontournable les sauveurs de notre pays. Ceux qui tiennent ce discours ne font mme pas rfrence leur propre religion qu il faut dfendre, mais plutt au mal que va engendrer la religion d e l autre, le nouvel ennemi qui ne va pas se limiter menacer la France mais tout l e monde libre. Et c est ce dernier point, la menace l chelle de la plante ,qui fait l or iginalit de cette croisade des temps modernes. Au-del de la France, nos hros se pro posent de contribuer sauver l Occident. Autant de soutiens en perspectives pour le s services trangers qui pourraient tre intresss par leur savoir-faire La mafia franaise, dont les mthodes sont celles du dispositif mis en place l issu e de la Deuxime Guerre mondiale, a pris son plein essor l extrieur de l hexagone, en t oute discrtion, loin du regard de nos concitoyens. Notre mafia bien nous qui entr etient la peur de l autre pour mieux se rendre indispensable sur le territoire nat ional et qui a maintenant un cho au-del de nos frontires. Car les mafias s externalis ent, mondialisation oblige, et c est dans les pays les plus faibles, les plus stra tgiques ou dots d un potentiel conomique important que la mafia est la mieux reprsente. Elle assure une veille conomique pour saisir les opportunits dans les pays qui s manci pent. C est une mafia expatrie qui entretient des relations avec les correspondants hritiers des attentistes de la mre patrie. LES MTHODES A l origine, devant l efficacit des mthodes employes par les communistes, il avait t id qu il fallait disposer de structures capables de se rvler efficace le moment venu. Cela signifie que contrairement ce qui se pratiquait durant la guerre dans la rs istance non communiste, un rseau doit pouvoir continuer fonctionner mme si une par tie de son organisation est neutralise ou dtruite. Cela revient construire un rseau comme l on construit un bateau qui, en cas d avarie grave, doit continuer naviguer vers son port d attache, mme s il vient prendre l eau. Cela ncessite une multitude de co mpartiments et des cloisonnements entre ces derniers. De mme, l intrieur des compart iments, plusieurs installations techniques se compltent et peuvent fonctionner de faon autonome en mode dgrad.En renseignement, cela signifie jouer avec le contre-renseignement et la scuri t. L objectif du dispositif est de pouvoir pratiquer des dislocations, c est--dire de porter atteinte la capacit adverse de raisonner ou, au contraire, lui imposer d tre en situation de raisonner. Ce qui revient lui faire croire ce qu on veut qu il croit . A partir de ce mcanisme orchestrer, les compartiments, cloisonnements et instal lations techniques ne suffisent plus. Le rseau devra prvoir les possibles infiltra tions en son sein. La guerre froide tait en ce sens une vritable partie d checs o l on d laait les pices selon une procdure prcise tenant compte de celle de l adversaire, ains i que de l ambiance du moment. Ce que les services recherchent face une tentative de pntration d un rseau n est pas de lui interdire l accs mais de rechercher en intgre effets. En somme, de considrer la pntration comme positive pour pouvoir livrer les informations choisies. Information, contre-information, manipulation sont intim ement lis et se trouvent tre les lments constitutifs de cette partie d checs plantaire. Le but n est-il pas au fond que personne ne comprenne rien tout en ayant l impres sion d avoir gagn la partie ? En pratique, le systme doit fonctionner avec des gens parlant sous la torture, la menace, l argent ou le sexe, ces quatre composantes tant des fondamentaux. L information livrer est celle qui sera diffuse par des personn es de bonne foi, qui ne comprendront pas sa teneur et pourquoi elles font l objet d une attention particulire de personnes n ayant rien voir avec elles. Monsieur tout l e monde est un instrument potentiel utiliser, un agent modeler, marteler, et fini r par une dernire touche de personnalisation. Un agent professionnel adverse est un agent utiliser au mme titre qu un agent du rseau, il n y a pas d amis ou d ennemis, ju te des outils et instruments dont il faut se servir pour dfendre la Cause et russi r sa mission. L objectif de la mission n est peut-tre pas celui que l on veut atteindre mais celui que le Chef d orchestre a dcid d atteindre. Le blanc n est peut-tre pas tout fait blanc, plutt noir, mais qui peut en fin de compte identifier la vraie couleu r...Une vraie vrit ou une fausse manipulation doivent cacher une seconde couche de fausse vrit ou de vraie manipulation, qui elle- mme est protge par une troisime couche . On comprendra aisment qu un montage de ce type en cas d affaire judiciaire ne sera que trs rarement compris par des policiers ou un juge d instruction. Les uns et les autres s arrteront gnralement la premire couche du montage, qui correspondra leur ca acit raisonner suivant leur exprience. Parfois, la deuxime couche mais jamais la tr oisime. Seul le concepteur du montage pourrait dcortiquer les couches condition qu i l ait gard la main sur l ensemble du dispositif, ce qui, dans le cas d un montage trs sophistiqu, ne sera pas systmatique. Ces principes de fonctionnement se sont transmis au fil des annes et ont t rcuprs p ar la mafia. Mal employes, ce sont des armes dangereuses, mortelles aussi bien po ur un individu que pour un pays comme la France. Invitablement, elles se retourne ront un jour ou l autre contre les intrts franais. Au contraire des mafias italiennes qui emploient quasi systmatiquement la violence, la mafia franaise utilise donc d es mthodes bien moins voyantes et affines durant la guerre froide. L autre diffrence est que la mafia italienne svit sur le territoire national et la mafia franaise ag it pour sa part sur les thtres extrieurs, partir de ses anciennes colonies pour mie ux annexer les affaires du pays. Elle se sert de l Etat franais plutt que de le comb attre et profite de ses forces et de ses faiblesses pour mieux en vivre. Ses mtho des sont graduelles et la premire dmarche consiste tudier dans le dtail la cible, en recherchant le point faible qui permettra de l intgrer dans le dispositif. Car tou t individu est bon intgrer pour son carnet d adresses, son argent, ses connaissance s techniques, son image exploiter ou tout simplement pour tre utilis comme leurre. Le principe de base est que toute personne a quelque chose se reprocher et qu il est possible d exploiter ses faiblesses pour s en servir ensuite dans l intrt de la caus e. A l tranger, il est toujours plus facile de connatre les habitudes des uns ou des autres. Des petits pays comme Djibouti ne permettent pas de cacher durablement ses vices ou ses passions et un mafieux l afft peut tout connatre d un expatri. Les per sonnes qu il rencontre, ses heures de travail, de dtente, ses distractions, ses ten dances sexuelles dviantes. Il suffit de s intresser une semaine son emploi du temps pour en tirer des conclusions. Dans des pays plus importants, l occidental ne pass e nanmoins jamais inaperu et se localise sans difficult. Il suffit d un peu de temps et de moyens pour savoir ce que l on peut gagner de celui qui est devenu une cible . Bien souvent, c est la cible elle-mme qui va se livrer au mafieux vers qui elle v a se diriger en toute confiance. Les occidentaux ont ce rflexe de croire qu ils son t plus en scurit en frquentant d autres occidentaux, ceci s explique par la mconnaissanc e ou la peur de cultures diffrentes, et du besoin d voluer dans le connu pour se ras surer. En quelque sorte, il y a souvent une volont de ne pas couper le cordon omb ilical avec la mre patrie, reprsentant l environnement familial, les amis, le confor t. Les mafieux, eux, ont par contre coup le cordon depuis longtemps et leur vie n e st plus rattache celle de la mre patrie. Implants depuis des annes dans le pays, ils voient arriver les expatris comme des pigeons plumer, ceux qui seront les futurs auxiliaires obligs au service du fonctionnement de leur rseau. Des ressources neu ves qu il faudra, la plupart du temps, exploiter rapidement et sans piti car ils ne sont que de passage, affects par un groupe industriel pour une priode limite. Descibles qui se grent comme un fond de commerce sans fin puisque ces opportunits se rpteront priodiquement En fonction de la cible, de son ducation, de son milieu socioculturel, de son activit professionnelle, les moyens de pression seront diffrents et ajusts. Un pre d e famille, de surcrot catholique pratiquant, menant une vie des plus ranges, sera une cible au moins quivalente celle reprsente par un escroc sans scrupules et menan t une vie de dbauche. Il suffira, pour le premier, de rvler en lui ses vices ou de les lui rvler et le compromettre ensuite au maximum avec une prostitue pour en fair e durablement une marionnette. Pour le second, les moyens mettre en uvre seront e n revanche beaucoup plus consquents. Quel que soit le potentiel de dpart, la mafia considre qu il est bon de sonder un individu reprsentant un intrt futur en gardant to ujours l esprit qu il restera achetable, de gr ou de force, et qu il peut donc devenir un bon lment.Pour une cible classique, le procd est toujours le mme. La cible est approche trs naturellement par une personne qui va entamer avec elle une discussion, trs aimab lement. Lorsqu on est l tranger, c est toujours agrable d changer avec un compatriote, forte raison s il connat bien le pays car cela peut toujours s avrer intressant. Cette premire approche est celle de la prise de contact de base qui donnera ensuite l or ientation prendre pour monter le pige. Au cours de la discussion qui se fait bien souvent autour d un verre, tous les renseignements utiles sur la cible sont pris : htel, identit de l employeur, perspectives professionnelles, famille, religion, et c. Si la discussion devient amicale, la cible donnera avec amusement et trs rapid ement ses prfrences en matire de distraction nocturne. Les hommes sont faits de tenta tions, et dans des pays comme le Cambodge, la tentation est grande de se promene r le soir dans les diffrents lieux de rencontres de la capitale, Phnom Penh. Le m afieux ou son reprsentant n hsitera pas proposer de son temps ds la premire soire pour servir de guide sa cible, la machination est en marche et le pige se referme peu peu sur la cible. Bien rode, la soire peut se terminer dans une chambre d htel, voire dans une maison close o auront t installes des camras miniatures. Les camras sont pla ces dans les cloisons aprs quelques petits travaux effectus, dans des dcors ou, plus sophistiqu, dans les serrures des portes. Triangle s est par exemple inspir de l inst allation des camras caches des muses nationaux franais pour surveiller les visiteurs . Les soires suivantes, le mme procd se rpte permettant la mafia de constituer une vr ie cinmathque des soires de sa cible. Lorsque le (ou la) partenaire sexuel pay par T riangle fait bien son travail, la cible se met sans le savoir dans le meilleur a ngle du champ de la camra, permettant de bien distinguer son visage sans aucune a mbigut. Pour les mafieux, c est gnralement de grands moments d amusements autour d une bi chinoise.Au Cambodge, les mafieux sont encore plus enthousiastes lorsqu ils approchent d es pdophiles. Ce sont les clients les plus rentables et faciles piger. Un pdophile ou un occidental qui prsente une certaine attirance pour les jeunes enfants se re trouvera obligatoirement, et ds la premire soire, au contact d enfants dans des lieux tenus par des vietnamiennes. La tentation est provoque et si besoin, le mafieux ou le Cambodgien qu il aura dtach auprs de l occidental saura le rassurer en avanant le ct banal et tolr de louer un enfant pour la soire. L argumentaire sera celui d un commer ial d un concessionnaire automobile qui doit absolument vendre un vhicule son clien t. Bon nombre de touristes ou de cadres de groupes europens se font piger ainsi, c e qui n excuse par ailleurs en aucune faon leur faute. Le pige est ensuite le mme avec les camras miniatures caches, partir de ce moment la partie est gagne. Jusqu au milieu des annes 2000, le lieutenant de police Tho participait la machination organise par les maf ieux franais avec qui il tait associ. Le scnario mettait en scne des policiers cambod giens, ou des pseudo-policiers dots de fausses cartes de police, qui interpellaie nt le suspect suite une plainte dpose ou suite une enqute imaginaire sur des rseaux pdophiles. Les policiers livraient les dtails de la soire qui dstabilisait la cible se voyant passer plusieurs annes dans les prisons Khmres. A ce moment prcis, nos mafieux intervenaient comme aurait pu le faire le consulat de l ambassade de France. Les ngociations avec les prsums policiers duraient plusieurs heures pour en arrive r un compromis financier qui avoisinait les 20 000 dollars et plus en fonction d e la solvabilit de la personne. Ultime service rendu par la mafia, la rcupration d un film pris par la police durant les rapports avec l enfant qui n avait jamais plus d e neuf ans. Dans ces cas de stress intenses et au risque de se retrouver devant un juge, la cible trouve toujours le moyen de se faire envoyer la somme sur un c ompte en banque mis disposition par les mafieux. Les mafieux peuvent rencontrer par contre des cibles qui n ont ni envie de pass er une soire avec des prostitues et encore moins avec des enfants, qu cela ne tienne , le plan de secours prvu aboutit au mme rsultat. Au cours de la soire, la mafia s arr ange pour droguer sa cible ou la rendre inconsciente, la drogue peut tre verse par une serveuse cambodgienne dans la boisson du dner ou directement par le mafieux au cours d une discussion. La drogue fait effet dans le temps et a pour objectif d e ndormir profondment la personne. Le lendemain matin au rveil, deux solutions sont possibles, la police intervient suivant le scnario du pdophile pris en flagrant dli t, ou de celui qui fait l objet d une enqute avec des photos de lui prises en plein a cte sexuel avec des enfants. Les enfants sont ceux lous par les mafieux qui ont s imul pour la photo, l acte sexuel avec la cible qui l ont a fait prendre les poses nce ssaires. Ces photos sont disperses partout dans sa chambre et il les dcouvre son rv eil. Ce scnario est radical et personne n est all se plaindre la police cambodgienne qui de toute faon, tait de connivence avec les mafieux.Un autre scnario assez rpandu revient payer des enfants cambodgiens pour faire de faux tmoignages. Il suffit un touriste de visiter un tablissement de distractio n , et qu il disparaisse un petit laps de temps dans un salon priv, pour que la mach ination puisse se raliser, un enfant ira se plaindre de violences ou de tentative de viol. L tau se referme sur la cible et si elle ne peut, pour une raison ou une autre, accepter l arrangement financier prvu par la mafia, la prison s offre elle. Le s prisons khmres n tant pas celles d Europe, c est une vritable condamnation mort pour u occidental. Cela n empchera pas nos mafieux de fter l affaire comme il se doit, bien au contraire, ils rechercheront se mettre en avant, prtextant avoir contribu l arres tation d un pdophile, pour obtenir sur une de leur ONG29 des subventions internatio nales dans le cadre de la protection de l enfance.Le 3 mai 2008, un Australien, Bart Lauwaert, qui purgeait depuis 2003 une pei ne de 20 ans d emprisonnement dans la prison de Siem Reap30 est dcd. Il n avait que 41 ans et malgr une constitution solide, il n a pas support les assauts rpts des crises de paludisme. Son cas tait particulier puisque les jeunes filles qui l avaient accus ta ient revenues sur leurs accusations, avouant qu elles avaient fait des faux tmoigna ges pour de l argent qu une ONG leur avait promis. Ni la justice cambodgienne, ni l am bassade d Australie n ont cherch en savoir plus alors qu il s agissait bien des procds e oys par la mafia. Une enqute aurait permis de remonter cette ONG et aux commandita ires qui jouent ainsi avec les gens depuis la fin des annes 90. L enqute aurait surt out permis de sauver la vie de cet Australien. D autres trangers, arrts et accuss de t els crimes clament toujours leur innocence, en vain. Il serait pourtant facile d e mettre au jour les machinations partir du moment o l on tient compte des mthodes d es mafieux, qui sont la marque d occidentaux, non de Cambodgiens. Et l encore, appa ratront comme par hasard des ngociateurs providentiels au fort accent marseillais ou corse. En les cartant et en prenant toutes les dispositions pour ne pas se lai sser polluer par leurs actions drives, il ne fait aucun doute que des accusations seraient dmontes et des personnes libres.Dans tous les cas o le pdophile aura vit la prison suite l intervention des mafieux , il leur sera reconnaissant. Cette reconnaissance le poussera accepter la missi on d inciter d autres europens venir au Cambodge goter aux joies de la libert sexuelle phile, qui eux-mmes auront leur tour la mme mission d accrotre le business ds leur ret our en Europe, ou d approcher tel ou tel dcideur politique ou industriel. Car le ch antage ne s arrte jamais, les films pris sont toujours gards par l organisation. C est ainsi que le rseau K 31, destin promouvoir le tourisme pdophile au Cambodge et dnonc x services de police franais au milieu des annes 2000, a vu le jour. Le tmoin enten du dans une affaire judiciaire a prcis que chaque pays europen tait dot d un coordinate ur. A partir d une camra installe dans une chambre en Asie du Sud-est et quel que so it le partenaire que prendra la cible, tout un jeu de manipulation peut trouver son aboutissement en Europe et dans d autres pays. C est comme cela, trs simplement e n exploitant le sexe, que la mafia peut dvelopper son influence et se faire subve ntionner des ONG, lesquelles ne sont qu un moyen de satisfaire ses projets d extensi on. Cela reste nanmoins la manipulation la plus simple car d autres cas de figures peuvent se prsenter aux mafieux.Pour faire cder les cibles pouvant rsister l autorit de la mafia, ou refusant de l a servir, un exemple peut tre ponctuellement dcid. C est en quelque sorte l application d un rglement ou d un code d honneur qui donne lieu ces exemples. La compromission, la avale, l agression sont des mthodes usuelles pour traiter des cas bnins. Plusieurs m enaces ont vis les enfants de Serge Chevalier, un Franais rsidant au Cambodge oppos aux pratiques des mafieux. Du Cambodge, la menace, celle de les asperger d acide l a sortie de l cole, visait ses enfants suivant leurs tudes dans un tablissement scola ire de Bordeaux. Malgr une plainte dpose auprs du consul de France et dsignant claire ment Pierot comme l auteur des menaces, l affaire a t classe sans suite. Pierot est un homme affable, petit et chauve, il navigue entre menaces et manipulations.Ces menaces, en France, ne sont pas des exceptions. A Clermont- Ferrand par e xemple, un homme poursuivait chaque jour le mme enfant du regard la sortie de l cole . La pression devenant insoutenable pour la mre de voir ainsi son enfant pris pou r cible par la mafia, les parents ont port plainte. L individu ne commettant aucun acte rprhensible aux yeux de la loi, la police s est rvle incapable d intervenir pour fa re cesser ces pressions. Pourtant, ces mthodes d intimidation ne sont que des intim idations qui peuvent aller plus loin lorsque l on sait que Pierot a chang un peu plu s tard des coups de feu avec un autre Franais en plein Phnom Penh. Les journaux l ocaux ont annonc les faits en prtextant qu ils avaient t dclenchs suite une dispute e e les deux hommes au sujet de l pouse de l un deux, une affaire d adultre pour faire cou rt. Mais la victime tait le reprsentant du Groupe Electrolux, et les mthodes employe s contre lui correspondent plus du racket qu une banale histoire d amour. Ce cas de violence n est pas isol. Bien avant, le 31 dcembre 2001, Serge Chevalier recevait d un ami franais une mise en garde sur les intentions de la mafia qui projetait de le supprimer. Le plan d limination tait bien mont mais il a t fort heureusement djou. La nace aurait d tre prise au srieux par les autorits franaises tant les exemples sont ap liqus aux rcalcitrants, ce qui n a heureusement pas t le cas ici.Le jeu de la mafia peut pourtant aller jusqu sacrifier une vie afin de relancer le business et il existe plusieurs techniques pour ce faire. En 2000, la mafia a voulu inciter plusieurs touristes pdophiles contribuer au financement de Triang le Holding , leur socit cran. Un Japonais du nom de Kobata Kazuyuki est dsign comme ta t la cible compromettre. La mafia s est auparavant renseigne auprs de la police sur les entres de touristes trangers qui ont demand un visa. Jeune ouvrier employ par un e socit de construction au Japon, Kobata va tre approch par des Cambodgiens recruts p ar la mafia. La premire journe, il sympathise avec le conducteur du taxi-mobylette qui lui sert se dplacer dans les quartiers, ce dernier lui fait un bon prix, moi ns de cinq dollars pour toute la journe. Il lui fait visiter le palais du Roi, le s centres artisanaux, les boites de nuit o les jolies filles se comptent par diza ines. On voit tout de suite que Kobata n est pas un pdophile, c est un simple ouvrier aux moyens financiers trs limits, mme dans un pays o une fille cote dix dollars la nu t. Il a toutefois fait des conomies pour venir passer quelques jours au Cambodge, il est attir par les filles et a envie de s amuser mais bien sr pas de toucher aux enfants. Pour la mafia, il faut nanmoins adresser un signe fort aux autres touris tes bien plus fortuns et qui pourraient s avrer tre de bons correspondants de retour dans leur pays. Elle est dj en contact avec une dizaine de touristes qui cherchent des enfants mais qui ne veulent pas payer pour tre protgs. La deuxime journe, change ment de tactique envers Kobata, il faut lui faire comprendre que pour s amuser auCambodge et profiter de sa douceur de vivre, il faut un minimum d argent. Un peu p lus que ce qu il compte dpenser durant son sjour. D ailleurs, la Guest House32 o il est descendu n est pas digne d un touriste japonais, on va donc le dplacer dans un petit htel situ ct de la Boulangerie franaise o sont installs les bureaux de Triang g . Aprs avoir dpos ses bagages, le Cambodgien qui le conduit en ville lui fait main tenant dcouvrir les endroits chics o tout est permis moyennant dollars, les conomie s de Kobata fondent trs rapidement. Il arrive mme que le conducteur lui fasse renc ontrer des amis lui pour le dpanner de vingt dollars afin de terminer une soire. S eul, sans plus de repres que ceux qu on lui impose, il se sent absorb par la douceur des Khmers.En ralit, le pige se referme doucement sur lui. Le cinquime jour, Kobata est inqu iet car il n aura pas assez d argent pour terminer son court sjour lorsqu il se retrouv e, comme par hasard, dans une maison close offrant des enfants en arrire salle. L e conducteur lui propose alors de prendre en photo des enfants nus et se charge de les lui revendre. Dans un premier temps, il refuse catgoriquement et rejoint s on htel. A trois reprises, il sera de nouveau sollicit pour prendre des photos car , lui dit-on, les acheteurs ne manquent pas et payent trs bien et en cash. Et pui s, au Cambodge tout est permis, il n y a aucun risque, chaque fois il refuse. Ce n e st qu en regardant sa note d htel qui s alourdit, et alors qu il n a plus d argent, que Koba a va cder. Au sixime jour de son sjour, aprs avoir t saoul et drogu par un agent de T ngle, il accepte de prendre une srie de photos de fillettes. Il les vend presque aussitt et recommence trois reprises, toujours pouss avec insistance par le conduc teur du taxi-mobylette. Son ami cambodgien va jusqu l aider constituer deux albums pho tos de jeunes garons pour prparer les futures ventes. Le 14 juin 2000, Triangle do nne instruction aux policiers du lieutenant Tho de procder son interpellation. El le est effectue le mme jour 19H00, dans sa chambre d htel, o sont saisies un certain n ombre de pices conviction avec les deux albums photos caractre pdophile. Il est tr nsfr dans les locaux de la police avec beaucoup de brutalit, sous les insultes des policiers et sous le regard satisfait des Franais qui l ont pig. A l issue de sa garde vue, Kobata est incarcr par ordonnance d un magistrat, en attente de sa comparution devant le tribunal municipal de Phnom-Penh. Selon les lois cambodgiennes, il ris que une peine de prison pour crime pouvant aller jusqu 20 ans de rclusion. Les rponses qu il donnera l officier de police qui l interroge sont dconcertantes : Kobata : - Je suis venu au Cambodge en touriste, seul, le 6 juin, par l aroport de Pochentong. J ai t dans une maison de prostitues pour faire des photos de fillettes. J ai discut avec la patronne qui parle anglais. Je lui ai dit que je voulais faire des photos de fillettes nues sans avoir de rapports sexuels avec elles. Pour cela, j ai donn la patronne une somme de 100 dollars pour faire un roul eau de 36 poses que je peux revendre 200 dollars. Policier : - A qui vendez-vous les photos, Cambodgiens ou trangers ?Kobata : - Aprs, j ai fait le tirage. Ensuite, j ai vendu les ngatifs d ans la Guest House le Capitole . 200 dollars comme prvu pour un rouleau de 36 pose s. C est un Japonais dont j ignore le nom que j ai vendu. Policier : - Pouvez-vous me dire l adresse de la maison de prostituti on o vous avez fait les photos ? Kobata : - Je peux vous montrer si on y va...Les tmoignages contre lui sont accablants et viennent de toute part. A tel poi nt qu on peut se demander si les auditions de tmoins n ont pas t menes avant son arresta tion. Tous les Cambodgiens qu il a ctoys, sans exception, taient pays par la mafia. Ko bata sera expuls vers le Japon o il sera condamn plusieurs annes de prison pour pdoph ilie sans jamais prendre conscience d avoir t pouss commettre un tel dlit. En 2001, la direction de la Police judiciaire franaise sera informe de la manipulation mais ne pourra rien faire car il aurait fallu une plainte, mais qui aurait pu la dposer et sur quel motif ? Le Cambodge est un pays lointain, sans rel accord. Le consul at du Japon Paris sera aussi prvenu mais se dsintressera du cas. Il faut souligner que le Japon investit massivement au Cambodge et que personne n avait intrt sortir c ette affaire bien gnante. Le 18 fvrier 2002, l affaire est porte la connaissance de l a mbassadeur du Japon au Cambodge par un proche de Triangle ayant connu la machina tion. Le 6 mars, la rponse de M. Takanori Amamiya, secrtaire du consulat est polie : Tout d abord, je voudrais vous remercier pour votre lettre informant de la ques tion touchant un Japonais, monsieur Kobata, l ambassade. L ambassade a expdi votre tmoi gnage aux autorits comptentes du Cambodge et celles du Japon pour leur information . Cependant, je voudrais apporter votre attention que monsieur Kobata a t accus con formment la loi japonaise pour cet acte commis l tranger. Il est maintenant en atten te de procs qui va tre tenu bientt. Kobata n a certainement jamais t inform du conten u courrier envoy par ce Franais qui, d ailleurs, se fera par la suite menacer de mor t en France, le courrier tant coup sr arriv dans les mains du lieutenant Tho. Mme si ce Japonais mritait une sanction pour son acte, la justice japonaise aurait d pre ndre en compte la manipulation. Une action en justice aurait d tre dclenche envers l es Franais, mais aurait aussi mis en cause des Cambodgiens, trop compliqu pour qu un e procdure aboutisse.Quoi qu il en soit, les mafieux ont su avec succs analyser le profil de leur cib le pour mieux la manipuler. Ds l arrestation, ils sont retourns voir les touristes s olvables et ils ont organis pour eux leur circuit touristique sexuel. C tait accepte r les services proposs ou terminer comme Kobata. Tout un business s est mis en uvre partir de plusieurs touristes de diffrentes nationalits : Takiguchi Kosuk qui tait l e Japonais qui Kobata avait vendu ses photos Keraney Richard John Irlandais, Yan ocopoulodit Colyann Franais, Demasur Rudy Belge, Guignot Franais, David - USA, ter - Anglais, Be - Belge, Partty Anglais au total une vingtaine de cibles poten iellement attires par les enfants ou qui allaient le devenir malgr eux. Une vingta ine de cibles approches par Triangle en moins d un mois ! Ce chiffre est rapporter sur une priode de dix ans d activit33. Le message a bien t compris et Triangle a su en tirer profit. Sans oublier non plus que les pdophiles, ou les personnes ayant su bi des manipulations pour les faire passer pour des pdophiles, ont t films durant le urs bats pour les faire chanter ensuite. Chaque cible touche et acquise doit rappo rter l organisation d autres cibles travailler. Au total, vingt cibles doivent rabat tre au moins deux cents autres cibles soit dix cibles par personne. Si jamais quelqu un s offusque de ces pratiques et envisage de se plaindre auprs d e la police de son pays, la variante , qui est un rflexe pour la mafia, consiste l e faire passer d emble pour fou. Tout est fait pour que la personne qui n entend pas rentrer dans le droit chemin ou qui a l intention de dnoncer les activits la justice , ne soit pas prise au srieux. D un autre ct, la justice locale ne fait pas peur la m afia car avec un peu d argent tout y est achetable. Pour le Cambodge, c est encore p lus vrai car le pays est en train de se reconstruire aprs les pouvantables annes Kh mers rouges et une occupation vietnamienne mal vcue. C est donc de la justice franai se que nos mafieux se mfient un peu, simplement un peu, car aller voir un service de police en France pour dnoncer un rseau de malfaiteurs qui uvre entre le Cambodg e et la France relve du dlire pour un policier franais. D autant que l ambassade de Fra nce au Cambodge fait mine de ne rien savoir ou comprendre.En 2008, lors d une garde vue dans les locaux du commissariat de Meaux, l individ u interrog, qui subissait une cabale de tout premier ordre dans le cadre d un vol, a cit ce genre de trafic pour expliquer que l on pouvait juste titre lui en vouloir . Le capitaine de police l a pris pour un fou, ou a fait en sorte de le faire pren dre pour un fou par le procureur, pour finalement le soumettre l expertise d un psyc hiatre qui l a dclar normal. Les gens de la mafia qui avaient t signals lors de l audit par le suspect au sujet de l affaire de vol n ont jamais t inquits, le capitaine de pol ice ayant catgoriquement refus de les entendre. Une tentative pour annuler tous le s risques de tmoignages qui mettraient en danger les activits mafieuses ? En Franc e, cette question n est pas poser puisque la mafia n existe officiellement pas. Dansle cadre de l affaire de Meaux, le suspect avait aussi t entendu, peu de temps aupa ravant, au sujet du meurtre du juge Borrel par la juge Sophie Clment qui l avait, e lle, pris trs au srieux. Dans ce genre de jeu et ce niveau, rien n est le fait du ha sard. Le hasard n existe pas non plus lorsque des emplois sont proposs des tmoins d af faires ou des personnes gnantes pour la mafia. Bnficiant de connexions auprs des gro upes industriels, il lui est facile de se faire rendre ce genre de services. C est ce moment que l heureux lu, qui n a mme pas eu passer d entretien d embauche, aura c r entre l intrt personnel et la recherche de la vrit en se mettant la disposition de l a justice. Rares sont cependant ceux qui disent non un emploi confortable, les e xceptions se comptent certainement sur les doigts de la main. Entre autres, mada me Borrel qui l on avait propos un emploi trs rmunrateur l tranger et n aurait jamai ursuivre sa recherche de vrit au sujet de l assassinat de son mari, retrouv mort en 1 995 Djibouti, si elle tait partie travailler dans un pays de l autre ct de la plante. C tait une faon de l carter afin de ne pas gner la mafia.Un militaire de carrire, qui posait quelques problmes de gestion et de discrtion la sortie de son service actif, s est vu nomm un poste de la Garde rpublicaine Gabo naise34. Une place en or dont la mission se rsumait entraner au maniement des arme s les deux compagnies de combat du palais et assurer le secrtariat du prsident Bon go. Une mission facile, tranquille et qui ouvrait moindre cot sur des possibilits d investissement dans des petits commerces Libreville. L administration de la Garde prvoyait un billet d avion gratuit tous les deux ans pour toute la famille afin de rentrer en France pour des vacances. Tout tait prvu pour faciliter la scolarisatio n des enfants l cole franaise et un appartement qui venait d tre rnov dans l enceinte lais prsidentiel tait mis sa disposition, sa femme se vit mme proposer un emploi rse rv aux coutes prsidentielles. C est cette dernire offre qui a fait hsiter l heureux l rv quant aux risques encourus par sa femme dans un poste aussi sensible. Aprs avoi r demand quelques prcisions au gnral franais Roland Meudec, avec qui il tait en contac t et qui tait l ancien patron de ce qui s appelait auparavant la Garde prsidentielle, il a refus le poste une semaine de prendre l avion. Les explications fournies ne l av aient pas satisfait, ayant compris que les coutes ne se limitaient pas au Gabon m ais au- del de ses frontires. Des services rendus, selon les explications du gnral, pour viter les demandes lgales d autorisation dans un autre pays . Son refus d honorer ce poste d officier de la Garde lui valut des insultes et des menaces par tlphone de la part d autres officiers en poste au Gabon. L agence de presse InfosPlusGabon, qu i est la premire agence gabonaise prive, crit dans son dition lectronique du 14 janvi er 2008 : Dans le domaine de la scurit, est install dans l enceinte du Palais du bord de mer, le colonel Boisseau la tte du Silam, des coutes tlphoniques. L oreille du prs dent et des services franais. Mais est-ce bien des services franais qu il s agit ou de la mafia franaise ? Les Africains ne font pas la distinction et l on voit bien la possible confusion des genres entre mafia et services officiels, on ne sait plus qui fait quoi et l image de la France en est finalement atteinte. Que font les se rvices franais dans un palais prsidentiel africain, qui se permettrait d couter les c onversations tlphoniques de Gabonais ? Cet amalgame fait le jeu de la mafia et lui donne une lgitimit usurpe.Les propositions d emplois faites, qui peuvent nanmoins s assimiler des moyens d ach eter une cible, sont des alternatives aux procds plus extrmes. La mafia peut effect ivement dcider de dclencher des oprations humides , terme employ pour dsigner un assa sinat programm. Mais avant d en arriver l ultime action d limination physique, la mafia peut encore utiliser le harclement pour pousser la cible dans ses retranchements. Diverses plaintes dposes contre elle, menaces tlphoniques, accusations multiples o l o n retrouve presque systmatiquement des accusations de pdophilie, surveillance des enfants de la cible la sortie de leur cole, etc. sont autant de pressions mises e n uvre pour faire craquer. En cas d accusation de dlit ou pire de crime suite une ca bale, la cible va s asphyxier financirement en frais de justice. Elle se retrouvera dans une impasse financire et avec un peu de chance pour la mafia, la cible n arri vera pas sauvegarder sa vie de famille, conserver son emploi, devenant de fait t rs vulnrable, une vie brise avec mthode. Un cadre honnte peut ainsi se retrouver SDF, abandonn de tout le monde et vivre une descente aux enfers dont il ne se relverajamais. Si la cible devient dpressive, ou qu elle donne l impression de l tre, cela peut just ifier en mme temps qu elle se jette du dixime tage d un immeuble, les affaires rcentes e n donnent des exemples. Les enqutes judiciaires en France concluent au suicide trs rapidement, l tranger, les enqutes ne sont que des simulacres. Les policiers, s ils n e sont pas de mauvaise foi, ne sont de toute faon pas forms rechercher ce qui est contraire toute logique. Et puis, les cas de manipulation psychologique ne sont pas frquents, ils relvent de pratiques des services de renseignement qui savent ca moufler et fausser les informations exploitables. En cas de rsistance, la cible d evra tre solide pour ne pas se laisser prendre au jeu de ceux qui veulent la neut raliser ou la dtruire. Le combat qui s ensuit est donn gagnant pour la mafia, plus p uissante qu un individu seul et sans soutien, mais rien n est perdu d avance, tout est question d endurance et de contexte du moment. Mais la cible, aussi rsistante et e ndurante soit-elle, n a que peu de chance de s en sortir sans casse. Le meurtre est par contre la mthode d exception pour traiter en urgence un cas g rave qui peut porter prjudice l ensemble de la mafia. Le meurtre est discret s il est simplement le fait de se dbarrasser de quelqu un ou il est emprunt d une symbolique s il doit servir d exemple et d avertissement. Le meurtre qui est accompagn d une symboli que se reconnat parce qu il ne correspond pas aux pratiques du pays, au respect de ses traditions. Il sera la signature d occidentaux pour faire passer un message d au tres occidentaux. Un Cambodgien ne se risquera pas assassiner un Franais pour lui voler de l argent liquide, il a l esprit assez fin pour le lui voler sans faire cou ler le sang. En 1997, lors des combats dans Phnom Penh35, alors que les chars T5 5 tiraient en pleine rue, il n y a eu qu une centaine de tus et pas un seul occidenta l, prserver la vie des trangers tait une vidence pour les deux partis. Il faut bien connatre la mentalit khmer pour comprendre qu un meurtre de Franais avec pour mobile le vol, ne peut tre le fait d un Cambodgien.A Djibouti, aucun autochtone n aurait non plus l ide de brler de lui-mme un corps d Eu ropen aprs l avoir assassin, il n y a jamais eu de cas de ce genre. En revanche, plusie urs militaires franais se sont fait assassiner ces dernires annes et leurs corps on t t dcoups en morceaux pour tre finalement jets dans des sacs poubelles sur la voie pu blique, ce procd est la signature de meurtriers Djiboutiens. Ce qui n est pas dans l es habitudes locales est envisager comme ayant t accompli par des occidentaux, des m afieux. Cela peut tre aussi considr comme un chec, et pourrait tre compar, en pdagogie militaire, l incapacit pour un formateur de se faire comprendre de ses stagiaires, pour le formateur, il s agit alors d un chec personnel. La mafia est elle aussi confr onte des checs.Au Cambodge, o l activit mafieuse est particulirement active, plusieurs dcs auraient pu attirer l attention des autorits locales et franaises, il n en fut rien. John Kenn ely, un des premiers journalistes du journal Principal de la socit Triangle Holdin g et qui meurt d une crise cardiaque alors qu il tait en pleine forme. C tait un ancien fonctionnaire de la Communaut conomique europenne en mission au Cambodge, qui y est rest et s est mari avec une Khmre. Il aurait t trop bavard sur l attribution de subvent ons europennes aux ONG mafieuses, dont videmment celle dans laquelle il travaillai t. Le docteur Rio tait un mdecin proche de l ambassade de France et il a eu connatre directement des dossiers lis des morts douteuses, il s occupait paralllement d adoptio n d enfants. Il meurt de la dengue alors qu il est en contact avec les dirigeants de Triangle , trop gourmand selon certains. Monsieur Marty a bnfici pour sa part de su bventions europennes pour des projets agricoles. Il a eu des problmes de sant, trop e xigeant et, selon les dires de Triangle, peu fiable et bavard. La liste est long ue de prsums mafieux ou de cibles abattues au Cambodge ! Elles n avaient pas respect la loi du silence et de l autorit suprieure. Comme dans tout commerce, un meurtre est un investissement qui doit rapporter x fois la perte consentie. Dans notre mafia, on ne tue pas sans raison, les opra tions humides sont justifies par l exemple donner, par les messages de subordination faire passer. Le meurtre peut tre associ des accusations de pdophilie, car mme un mort peut en tre atteint dans son honneur et sa crdibilit36. Cela impactera surtout sur les enqutes en cours o les policiers les plus expriments, ds qu ils se retrouveron t en prsence d exploitation sexuelle d enfants, seront dsorients. La diversion est irrve rsible et les effets d une manipulation garantis. Des dossiers peuvent tre monts de toutes pices sur des cibles, y compris vivantes, et la simple rumeur peut tre suff isamment insupportable pour que la victime accepte finalement le march. Il s en sui t alors une vie de totale subordination la mafia qui, toutefois, se montrera tou jours reconnaissante envers son soldat.Ce genre de mthode est employ principalement hors de France, l argent pouvant tou t acheter. S il n est pas exclu que cela puisse se produire sur le territoire nation al, la mthode diffre pour atteindre les mmes rsultats, il ne s agira pas d acheter sa ci ble mais de la manipuler en toute finesse, l affaire de Meaux constituant cet gard un parfait exemple. Les cadres de la mafia connaissent trs bien les qualits et les dfauts de nos fonctionnaires. Une des qualits exploitables est la forte motivatio n dont font preuve les policiers, les militaires et tout autre serviteur de l Etat qui ont la relle volont de servir le pays. Plus la cible croit en la France, en d es valeurs prserver, la justice, plus elle est facile manipuler, la recrue a ains i l impression d tre investie d une mission suprme. On revient en quelque sorte aux moti vations de l aprs-guerre o l idal anticommuniste runissait des hommes d horizons diffren Le stratagme de manipulation peut aller jusqu se faire passer pour les services de renseignement franais afin de mieux absorber une nouvelle recrue. Faire croire a ux uns ce que l on cache aux autres, prsenter une personne comme investie d une missi on d Etat pour mieux la neutraliser dans le temps, prsenter des officiers de rensei gnement comme tant des collaborateurs, sont autant de manipulations qui ne permet tent plus de savoir qui fait quoi. La cellule Cambodge avait fait en sorte que le capitaine Coullon, de la DST37 , soit connu par tous les petits malfaiteurs occidentaux de Phnom Penh. Le nom d e cet officier cit ouvertement dans les bars, la mafia avait donn l impression que s es propres trafics taient ceux des services officiels franais. L auteur de ces fauss es informations tait donc intouchable et se positionnait comme un vritable parrain qui tentait de s imposer aux autres expatris. Mais bien plus, il transmettait aux services de police franais et la DST des faux rapports d activit de malfaiteurs ou d e surveillance des expatris au Cambodge. Pour accentuer son pouvoir et son impuni t, il lui suffisait alors d engager d anciens policiers cambodgiens pour mener des en qutes sur des occidentaux suivant des procds similaires ceux employs pour piger des t ouristes avec des enfants. Sur le compte prvisionnel de Triangle, le cot des salai res se montant 850 dollars par mois correspondait l emploi plein temps de trois of ficiers de police, d un responsable technique et d agents venant ponctuellement renf orcer l quipe. Les cibles vises sont la plupart du temps tombes avec une grande facil it. Pour cette somme, le retour sur investissement est valu dix fois la mise. L inves tissement de dpart est en outre proportionnel l importance de la cible, ainsi, avan t d engager une opration contre une cible, Triangle se runit pour dfinir la stratgie e mployer. Le vice-prsident et responsable des projets de Time Warner38 en Asie du Sud-es t, de surcrot victime d un antiamricanisme latent, s est vu compromettre avec une pros titue du nom de Flicine. Un jeune et joli mannequin connu au Cambodge qui avait po s en couverture dans le magazine principal . Chaque matin, aprs une nuit d amour passe avec son amricain, Flicine rejoignait la boulangerie franaise au 99, Preach Sihano uk boulevard Phnom Penh, pour y faire son compte- rendu Pierot. Le march tait simp le : moyennant 30 dollars par nuit, Flicine devait s approcher de l Amricain et faire en sorte qu il tombe amoureux. La deuxime partie du plan consistait lui faire attri buer des subventions Triangle ou d autres ONG affilies, puis ce qu il ouvre son carne t d adresses aux Etats-Unis, particulirement celles des services de renseignements amricains. Ce qui avait t fait avec la DST pouvait tre fait avec un service amricain. Flicine s y est visiblement bien prise puisqu elle s est marie et vit maintenant aux US A. Sa manipulation envers ce responsable permet aux mafieux d avoir des contacts auprs des services US et de s en servir au profit des pays o ils sont implants, dont D jibouti. Time Warner a bien t inform temps des man uvres du jeune mannequin mais le g roupe amricain n a fait que prvenir les services de police franais qui n ont donn aucune suite l affaire. Seul le Franais qui a alert par courrier Time Warner a t inquit. Tr gle a par contre dvelopp des programmes tlviss dans les annes suivantes grce d impor s subventions. Comme quoi les jolies femmes constituent encore et toujours les m eilleures armes. Ce n est pas un hasard non plus que des ONG cres par la mafia touchent l heure actu elle plusieurs milliers de dollars provenant des USA. C est le cas de l ONG AFESIP C ambodge qui est spcialise dans l insertion et la vie professionnelle ainsi que dans la lutte contre le trafic et l exploitation sexuelle des femmes et des enfants en Asi