La Lettre.No.101. Mars 2013.

18
N° 101 - mars 2013 DE LA M ISSION LAÏQUE FRANÇAISE S o m m a i r e éussir son parcours scolaire est une affaire sérieuse et la plupart des éta- blissements français à l'étranger perçoivent, observent, abordent les effets d'un investissement des parents et des jeunes si intense qu'il relègue sou- vent au second plan tout ce qui pourtant contribue éminemment au développe- ment d'une personnalité, à sa créativité, à sa sensibilité. Quand on y prête atten- tion, c'est encore trop souvent pour considérer que ce temps « pour soi » n'est pas ce qu'on attend d'abord de celui de l'école, en tout cas pas au-delà du cycle pri- maire, auquel s'associe encore la licence du « ludique », dont on pense qu'elle devra s'estomper dans le secondaire. Heureusement, les représentations changent. Sur le temps long l'école accorde de plus en plus de place à l'expression, dans une conception qui élargit aux langages les champs du possible pour un épanouissement individuel réussi. De moins en moins rares sont les initiatives qui s'appuient sur la pratique artistique pour porter les apprentissages ; de plus en plus hardies celles qui leur font confiance pour libérer, appri- voiser, maîtriser l'expression. Il y a quelques siècles,  Arts, Sciences et Humanités étaient étroi- tement complémentaires. On ne pourra parler d'humanisme aujourd'hui sans que science et culture ouvrent ensemble les voies d'une connaissance qui refuse de hiérarchiser les potentialités intellectuelles et sensibles de l'en- fant et de l'adolescent. Enfin, on ne peut décli- ner le projet de « deux cultures, trois langues », sans dire que tout commence par la culture, source de soi, rencontre avec les autres. Certes, temps et espace scolaires ont leurs contraintes et elles sont fortes ; la place des pra- tiques artistiques tout au long du cursus est encore à conquérir ; les possibilités qu'elles offrent pour construire les apprentis- sages sont à explorer de sorte que l'école n'abdique pas devant les intervenants extérieurs mais les accueille comme des invités annoncés. Nos établissements sont de ce point de vue des mines à mettre à ciel ouvert. La Lettre ne prétend pas recenser tous ces trésors cachés, elle en montre le poten- tiel en s'appuyant une fois de plus sur les expériences locales, relatées par ceux et celles qui les animent. Sans autre ordre que celles des fonctions possibles des pra- tiques artistiques à l'école : s'ouvrir et découvrir ; s'exprimer pour communiquer ; participer et fédérer ; apprendre autrement, c'est-à-dire finalement apprendre, mais par des voies nouvelles, celles qui conjuguent la rigueur et la liberté, le par- tage et la sociabilité. Merci à tous ces témoignages d'une école qui montre que les pratiques artis- tiques, c'est du sérieux ! R 1 Pratiques et innovations artistiques 2-3 Chine, Taishan : des pratiques artis- tiques au service du projet d’école Chants du monde ouvre les portes des cultures du réseau Mlfmonde Essaouira, Maroc : le projet inter éta- blissements « Musée de nos écoles » 4-5 Yangon, Myanmar : autour du cinéma, deux expériences innovantes en péri- scolaire Espagne, Villanueva de la Cañada : II e rencontres autour du livre Liban, Grand lycée franco-libanais de Beyrouth : rencontre avec Nadim Karam 6 États-Unis, École internationale de Dallas : apprendre aux élèves à devenir les leaders créatifs de demain 7 Espagne, Murcie : et si, en arts plas- tiques, le carton était une nouvelle technologie ? Maroc, Tanger : de Bric et de Broc, Christian Voltz au Détroit 8 Arabie Saoudite, Al Jubail : la parole aux élèves Maroc : l’atelier d’arts plastiques du Lycée français d’Agadir Liban, Beyrouth : apprendre le langage des signes pour chanter autrement 9 Espagne : la chorale du Lycée français d’Alicante se produit pour Carmen de Bizet Liban : le Prix littéraire des lycéens du Liban, une occasion de lire autrement 10 Roumanie, Pitesti : à l'École MLF- Renault, un atelier théâtre pour ras- sembler et pour s'ouvrir aux autres Liban, Beit Chabab : mise en place de projets interdisciplinaires 11 Espagne : le calendrier artistique du Lycée français MLF René Verneau de Grande Canarie Finlande, Rauma : les projets artis- tiques se conjuguent au pluriel 12 Espagne, Murcie : l’art du lexique Espagne : les élèves du Lycée français d’Alicante font du Théâtre 13-14 États-Unis : Le Lycée international de Boston fête les 10 ans de son program- me de théâtre, questions à Christine Heitzman Chine : le Drama à l’école MLF-EDF de Taishan  15-16-17 La vie des établissements 18 La vie de l’association Pratiques et innovations artistiques

description

Version numérique du n°101 de La Lettre de la MLF, consacré à la thématique "Pratiques et innovations artistiques".

Transcript of La Lettre.No.101. Mars 2013.

Page 1: La Lettre.No.101. Mars 2013.

N° 101 - mars 2013

D E L A M I S S I O N L A Ï Q U E F R A N Ç A I S E

So

mm

ai

re

éussir son parcours scolaire est une affaire sérieuse et la plupart des éta-blissements français à l'étranger perçoivent, observent, abordent les effetsd'un investissement des parents et des jeunes si intense qu'il relègue sou-

vent au second plan tout ce qui pourtant contribue éminemment au développe-ment d'une personnalité, à sa créativité, à sa sensibilité. Quand on y prête atten-tion, c'est encore trop souvent pour considérer que ce temps « pour soi » n'est pasce qu'on attend d'abord de celui de l'école, en tout cas pas au-delà du cycle pri-maire, auquel s'associe encore la licence du « ludique », dont on pense qu'elledevra s'estomper dans le secondaire. Heureusement, les représentations changent.Sur le temps long l'école accorde de plus en plusde place à l'expression, dans une conception quiélargit aux langages les champs du possiblepour un épanouissement individuel réussi. Demoins en moins rares sont les initiatives quis'appuient sur la pratique artistique pour porterles apprentissages ; de plus en plus hardiescelles qui leur font confiance pour libérer, appri-voiser, maîtriser l'expression. Il y a quelquessiècles,  Arts, Sciences et Humanités étaient étroi - te ment complémentaires. On ne pourra parlerd'humanisme aujourd'hui sans que science etculture ouvrent ensemble les voies d'uneconnaissance qui refuse de hiérarchiser lespotentialités intellectuelles et sensibles de l'en-fant et de l'adolescent. Enfin, on ne peut décli-ner le projet de « deux cultures, trois langues »,sans dire que tout commence par la culture,source de soi, rencontre avec les autres.Certes, temps et espace scolaires ont leurscontraintes et elles sont fortes ; la place des pra-tiques artistiques tout au long du cursus estencore à conquérir ; les possibilités qu'elles offrent pour construire les apprentis-sages sont à explorer de sorte que l'école n'abdique pas devant les intervenantsextérieurs mais les accueille comme des invités annoncés.Nos établissements sont de ce point de vue des mines à mettre à ciel ouvert.La Lettre ne prétend pas recenser tous ces trésors cachés, elle en montre le poten-tiel en s'appuyant une fois de plus sur les expériences locales, relatées par ceux etcelles qui les animent. Sans autre ordre que celles des fonctions possibles des pra-tiques artistiques à l'école : s'ouvrir et découvrir ; s'exprimer pour communiquer ;participer et fédérer ; apprendre autrement, c'est-à-dire finalement apprendre,mais par des voies nouvelles, celles qui conjuguent la rigueur et la liberté, le par-tage et la sociabilité.Merci à tous ces témoignages d'une école qui montre que les pratiques artis-tiques, c'est du sérieux !

R

1 Pratiques et innovationsartistiques

2-3Chine, Taishan : des pratiques artis-tiques au service du projet d’écoleChants du monde ouvre les portes descultures du réseau MlfmondeEssaouira, Maroc : le projet inter éta-blissements « Musée de nos écoles »

4-5Yangon, Myanmar : autour du cinéma,deux expériences innovantes en péri-scolaire Espagne, Villanueva de la Cañada :IIe rencontres autour du livreLiban, Grand lycée franco-libanais deBeyrouth : rencontre avec NadimKaram

6 États-Unis, École internationale deDallas : apprendre aux élèves à devenirles leaders créatifs de demain

7 Espagne, Murcie : et si, en arts plas-tiques, le carton était une nouvelletechnologie ?Maroc, Tanger : de Bric et de Broc,Christian Voltz au Détroit

8 Arabie Saoudite, Al Jubail : la paroleaux élèvesMaroc : l’atelier d’arts plastiques duLycée français d’AgadirLiban, Beyrouth : apprendre le langagedes signes pour chanter autrement

9 Espagne : la chorale du Lycée françaisd’Alicante se produit pour Carmen deBizetLiban : le Prix littéraire des lycéens duLiban, une occasion de lire autrement

10 Roumanie, Pitesti : à l'École MLF-Renault, un atelier théâtre pour ras-sembler et pour s'ouvrir aux autresLiban, Beit Chabab : mise en place deprojets interdisciplinaires

11 Espagne : le calendrier artistique duLycée français MLF René Verneau deGrande CanarieFinlande, Rauma : les projets artis-tiques se conjuguent au pluriel

12 Espagne, Murcie : l’art du lexique Espagne : les élèves du Lycée françaisd’Alicante font du Théâtre

13-14États-Unis : Le Lycée international deBoston fête les 10 ans de son program-me de théâtre, questions à ChristineHeitzmanChine : le Drama à l’école MLF-EDF deTaishan  

15-16-17La vie des établissements

18 La vie de l’association

Pratiques et innovationsartistiques

Page 2: La Lettre.No.101. Mars 2013.

lus qu’une fin en soi, les pratiques artistiques sontutilisées à l’École Jules Verne MLF-EDF de Taishancomme outils d’apprentissage, de valorisation et de

communication. Elles sont présentes dans la déclinaisonopérationnelle du projet d’école que ce soit pour partir à ladécouverte du pays d’accueil, pour développer l’apprentissa-ge des langues vivantes, pour illustrer les sciences expéri-mentales ou pour renforcer des liens avec la communautéparentale.Plusieurs actions en témoignent  : la construction demaquettes de maisons typiques dialous suite à la visite dusite de Kaiping reconnu par l’Unesco ; la création d’un ima-gier chinois par les GS-CP-CE1 dans lequel sont reproduits àla manière d’artistes chinois, des élé-ments de la culture et de la vie quoti-dienne locale  ; des ateliers en artsvisuels centrés sur les techniques artis-tiques chinoises ; l’exposition « NaturelArts » des cycles 2 et 3 qui magnifie pardifférentes techniques le monde végé-tal découvert ; le système solaire descycles 3 accroché dans un couloir et quirenseigne sur des dimensions difficile-ment palpables autrement ; des repré-sentations de dramas en élémentaireet au collège ; ou encore, la frise de cinq

mètres peinte lors de la kermesse par les élèves, desparents, des professeurs, des responsables de l’entreprise etd’autres membres de la communauté.Dernièrement, les enseignantes des cycles 2 et 3 ont saisil’opportunité des préparatifs du nouvel an chinois pourmettre en place un projet interdisciplinaire porté par lesarts et centré sur la place du dragon dans la culture littérai-re et artistique chinoise. Après la découverte de contes asia-

tiques lus par les élèves, puis la recon-naissance des techniques artistiqueschinoises utilisées par les illustra-teurs, les élèves ont réalisé un dragonen utilisant la technique chinoiseancestrale du papier mâché. La dansedu dragon, emblématique du nouvelan chinois, a parachevé ce projet encours d’EPS.L’ensemble de ces travaux est valorisésur le site de l’école : www.ecolemlf-taishan.org.

L A L E T T R E D E L A M L F M A R S 2 0 1 3 Plus d’informations sur le site www.mlfmonde.org

2

P

Chine, Taishan :des pratiques artistiquesau service du projet d’école

À l’approche du nouvel an chinois, les élèves ont réalisé un dragonde papier mâché

Pratiques et innovations artistiques

u-delà des monuments, dé cou -vrir son environnement localc'est aussi aller à la rencontre

du patrimoine culturel immatériel,ces traditions ou ces expressionsvivantes qui illustrent l'appartenance

à un pays, une tradition, un mode devie. Les pratiques artistiques en sontl’illustration par excellence.Après « Cuisines du monde » en 2012,c’est le chant qui, cette année, ouvreles portes de la culture des pays d'ac-cueil, au travers d’un projet qui s’a -dres se aux élèves de tous les établis-sements du réseau Mlfmonde. Chants du monde fait partie des pro-jets qui, en plus de participer à la for-mation citoyenne et dynamiser lesapprentissages du socle, ambitionnede matérialiser le réseau Mlfmondeen réalisant une œuvre collective.Déjà 99 groupes de 23 écoles et de 12pays différents participent à cette

aventure et se sont engagés à présen-ter un ou plusieurs chants en languenationale ou régionale. La productionfinale, composée de chants tradition-nels et de chansons emblématiques,sera dévoilée le 21 mai 2013 pour laJournée Mondiale de la diversité cul-turelle.Chants du monde est un projet initiépar Sylvain Lunetta, directeur de l’Éco-le Jules Verne de Taishan (Chine). Ils’adresse aux écoles, collèges etlycées des établissements de la MLF. ■

A

➔ Chants du monde ouvre les portes des cultures du réseauMlfmonde

@Pour en savoir plus :https://sites.google.com/a/mlfmonde.org/chants-du-monde/

Page 3: La Lettre.No.101. Mars 2013.

usée de nos écoles est un projet international etfédérateur initié par Julie Chapeyron, directrice duGroupe scolaire OSUI Eric Tabarly d’Essaouria.

Proposé à toutes les écoles du réseau Mlfmonde en 2011-2012, Musée de nos écoles a été conçu comme un tour dumonde des pratiques artistiques.

Sept écoles au total ont participé au projet, depuis leMaroc, le Brésil, les États-Unis, la Finlande et la Chine.Chacune a proposé à ses élèves d’étudier et de mettre envaleur les pratiques artistiques de leurs pays d’accueil, enfaisant vivre des pratiques locales, dans les languesvivantes à leur disposition. Des réalisations en arts visuels,accompagnés de textes d’élèves (poésies, nouvelles, contes,chants) sont ainsi venues constituer la collection d’unmusée virtuel hébergé sur un site Internet, permettant àchacun de s’enrichir des pratiques artistiques et des pro-ductions écrites des autres pays. Tout au long de l’année, les inscriptions et l’avancement desprojets ont été suivis et animés par la directrice de l’écoled’Essaouira, chaque établissement participant étant res-ponsable du développement de son espace sur le site. JulieChapeyron s'est par ailleurs tenue à disposition des maîtrespour délivrer des conseils d'utilisation de l'interface, oupour gérer directement l'espace école. Ce site internet de suivi des pratiques et de mise en valeurdes productions a été créé pour rendre la dimension inter-nationale plus vivante aux yeux des élèves. Des échangesentre classes ont notamment été rendus possibles facile-ment grâce aux espaces dédiés aux commentaires souschaque article.

Et même plusieurs mois après le fin du projet, le site conti-nue de vivre : « Je continue à exploiter le site pour montrer

ponctuellement aux élèves ce que font les enfants dansd'autres écoles. C'est également une mine d'idées pour ensei-gner les Arts visuels et l'Histoire des Arts » (Erminia Charles,enseignante à Essaouira). ■

✓ prendre la mesure de la diversité des formes d’expression et repérer les liens entre elles ;✓ présenter plusieurs œuvres sur un même sujet (confronter) ;✓ développer la capacité à exercer des choix, des sélections, évaluer ; ✓ prendre conscience de la nécessité de « présenter » les images ;✓ s’interroger sur le rôle des musées ;✓ connaître un patrimoine culturel ;✓ s’ouvrir aux autres, communiquer ;✓ partir d’une ou plusieurs œuvres pour provoquer une démarche de recherche : « donner envie de faire » ;✓ présenter des œuvres qui font appel aux mêmes outils, supports, démarches que ceux expérimentés par les élèves.

3

Pratiques et innovations artistiques

Production du Groupe scolaire OSUI Éric Tabarly d’Essaouira

➔ Maroc, Essaouira : le projet inter établissements« Musée de nos écoles »

Musée de nos écoles, les objectifs

M

Plus d’informations sur le site www.mlfmonde.org M A R S 2 0 1 3 L A L E T T R E D E L A M L F

< @Pour en savoir plus :https://sites.google.com/a/mlfmonde.org/le-musee-de-nos-ecoles/

Page 4: La Lettre.No.101. Mars 2013.

4

L A L E T T R E D E L A M L F M A R S 2 0 1 3 Plus d’informations sur le site www.mlfmonde.org

Yangon, Myanmar : autour du cinéma, deux expériencesinnovantes en périscolaire

e dispositif « École et Cinéma »,mis en place par l’École françai-se Total-MLF de Yangon est une

adaptation locale de ce qui se passedans les académies en France : troisou quatre films sont sélectionnéschaque année par des enseignants,sur des critères d’accessibilité et d’im-portance, en termes de traces laisséesdans la mémoire collective française.

Le film est ensuite projeté dans lasalle polyvalente, transformée pourl’occasion en un lieu à l’atmosphè-re intime et proche d’un cinéma deville.Permettre aux plus jeunes d’accé-der au cinéma et de le décodern’est pas chose aisée, d’autant plusque les élèves sont habitués dès leplus jeune âge aux scénarios sté-réotypés des productions anglo-saxonnes. Il est alors essentiel depro poser des films qui soient enrupture avec les propositions fami-liales afin d’élargir et d’enrichir leurculture cinématographique.Le cinéma est donc au cœur del’école, au cœur des apprentis-

sages. Pour s’en persuader, il suffitde relire les derniers programmesen se focalisant particulièrementsur le pilier 5 du socle communrelatif à la culture humaniste et àl’histoire des Arts. Alors la vocationpluridisciplinaire de ce projet appa-raît évidente. L’enri chissement cul-turel vient surtout de la variété desfilms projetés et de l’aptitude à lescomparer. En deux ans, cinq filmsont été projetés : La guerre des bou-tons, Le roi et l’oiseau, Le mécano dela Générale, Les vacances de M.Hulot et L’étrange Noël de M. Jack.Un péplum et un documentairesont au programme des films àvenir. Si ce projet trouve son fondementdans l’école du socle, il met égale-ment l’accent sur un facteur à nepas négliger : le plaisir de regarderun film. Le travail préparatoire etles activités menées après la pro-jection sont autant d’éléments quiaident l’enfant à s’approprier etapprécier l’œuvre.

> Réalisation d’un film en pâte àmodeler : le témoignage deSybille, animatrice multimédia

« Forte d’une expérience de créationde film en pâte à modeler dans unecyber-base que j’ai animée pendantsix ans, j'ai voulu renouveler cetteexpérience avec des adolescents enmilieu scolaire sur une année entiè-re, en l’ouvrant aux élèves des autresécoles internationales de Yangon. Cesont donc cinq élèves de 12 à 16 ansqui participent à la création du film,réalisent eux-mêmes les animationset prêtent leurs voix. Ce sont les vraisacteurs de ce film ; ils s’attèlent àtoutes les étapes techniques de ceque l’on appelle le « stop motion »(vidéo image par image). Mon rôleest de leur apporter un soutien tech-nique. J’ai cherché à développer leur créa -tivité et le travail d’écriture dans laconfec tion du story-board, avec commecritères qualificatifs la clarté, laconcision, la praticité et l’efficacité.Nous avons également souhaité res-pecter la devise de la MLF en met-tant en valeur la culture du Myan -mar. Nous avons donc choisi d'adap-ter le Ramayana, épopée mytholo-gique incontournable en Asie dusud-est. La première partie de l'an-née à été consacrée à la rédaction duscénario, à la création des person-nages en pâte à modeler ainsiqu'aux décors. Nous avons ensuiteréalisé le story-board et chaquesemaine nous tournons une scène.En une heure, nous ne pouvons réali-ser qu’environ 7 secondes de film. Àcette heure, le travail n'est pas ter-miné, mais les élèves ont découvertl'envers du décor d'un film en pâte àmodeler. Il semblerait que ce projetleur plaît et que, d’ores et déjà, onpuisse parler de bilan positif. » ■

L

Pratiques et innovations artistiques

Une scène du film en pâte à modeler réalisé par les élèves

@Pour en savoir plus :http://ecole-joseph-kessel.jimdo.com/

Page 5: La Lettre.No.101. Mars 2013.

5

Plus d’informations sur le site www.mlfmonde.org M A R S 2 0 1 3 L A L E T T R E D E L A M L F

ue d’autres se flattent des pages qu’ils ont écrites,moi je suis fier de celles que j’ai lues »  ; cetteréflexion de Jorge Luis Borges au sujet du lecteur

dans Éloge de l’ombre constitue un point de départ idéal pourdéfinir le lecteur et le rapport à la lecture.

Les IIe Rencontres autour dulivre ont été organisées débutdécembre au Lycée MolièreMLF de Villanueva de laCañada par les professeursdocumentalistes, en partena-riat avec des professionnelsdes métiers du livre. Duranttrois jours, des représentantsde maisons d’édition et la res-ponsable d’une librairie fran-çaise de Madrid ont animé

des ateliers autour de la lecture auprès d’élèves de maternel-le, primaire et secondaire.Les élèves ont d’abord pris contact avec les livres par le biaisdes animations proposées, puis ont pu acquérir, en dehors deshoraires scolaires, les livres de leur choix, individuellement ouaccompagnés de leurs parents pour les plus petits. L’accent a été mis cette année sur la redécouverte et la moder-nité d’un genre transgénérationnel par excellence, le conte,dans une approche cohérente de la lecture plaisir auprès dupublic jeunesse.Face au succès de ces rencontres, rendez-vous est pris pourl’année prochaine et afin d’illustrer la nécessité de la lecture etde la transmission orale, rappelons-nous cette réflexion d’unpersonnage du Conte de Noël D’Auggie Wren, de PaulAuster (Paul, l’écrivain en mal d’inspiration, doit inventer unconte de Noël pour répondre à la demande d’un journal, ets’adresse à son ami Auggie qui lui raconte une histoire magni-fique mais dont il doute de la véracité) : « il avait réussi à me

faire croire à son histoire, et rien d’autre ne comptait. Dumoment qu’une personne y croit, il n’existe pas d’histoire quine puisse être vraie ». C’est là que réside toute la magie de lireet de raconter des histoires… ■

Pratiques et innovations artistiques

➔ Espagne, Villanueva de laCañada : IIe Rencontres autourdu livre

«Q

Le 18 janvier 2013, l’artiste NadimKaram a présenté aux élèves deCM2-E du Grand lycée son travail desculpteur et d'architecte dans lecadre de la Semaine de la presse. Nadim Karam, artiste mondiale-ment reconnu, expose actuellementsur le parvis de l’Institut du MondeArabe pour le 25e anniversaire dumusée parisien.Les élèves ont participé à l'un de sesnombreux voyages, peut-être le plusbeau, celui de la curiosité et de la découverte de l'Art.Ils ont voulu savoir quel était son rêve : « c'est ce que jefais chaque jour ! », quelle était sa passion ? : « c'est lacréativité », quelle était sa sculpture préférée ? : « mondernier projet, celui des roues de Chicago ». Il leura expliqué que les villes qui l'inspiraient étaient sesvisas pour le monde, et qu'il cherchait à créer des his-

toires dans lecontexte dechacune desvilles où ilétait amenéà participer àun projet. ■

Liban, Grand lycée franco-libanais de Beyrouth :

rencontre avec Nadim Karam

2e Rencontres autour du Livre

L’éléphant est un des ani-maux emblématique de

l’œuvre de Nadim Karam

✓ Maîtrise de la langue : dire (comparer, distinguer lesinformations essentielles, raconter une histoire, émettreun jugement) ; lire (décoder une affiche, une critique) ;écrire (une critique, la fiche technique d’un objet lié aucinéma).✓ Anglais : donner des éléments caractéristiques d’unfilm anglais, lire des textes en anglais.✓ Mathématiques  : comprendre le principe des 24

images par seconde.

✓ Vie en groupe : exprimer un jugement ; comparer desavis. ✓ Histoire des Arts : découvrir des cinéastes connus etdes œuvres du patrimoine culturel.✓ Sciences et Technologies : fabriquer des objets tech-niques ; comprendre la persistance oculaire ; reproduiredes bruits ; élaborer des trucages.✓ Arts plastiques : créer des œuvres en rapport avec l’af-fiche.

École et cinéma, les compétences travailléesSuite de la page 4

Page 6: La Lettre.No.101. Mars 2013.

6

L A L E T T R E D E L A M L F M A R S 2 0 1 3 Plus d’informations sur le site www.mlfmonde.org

Pratiques et innovations artistiques

école internationale de Dallasvit chaque année au rythmed’une diversité d’activités ar -

tis tiques offertes à ses élèves dusecondaire. Que le talent s’exprimepar la parole, le pinceau, la musiqueou la pensée, chacun y trouve soncompte. Sorties, programmes d’ouver-ture et événements scolaires encoura-gent les élèves à développer leursconnaissances et leurs compétences.La ville de Dallas possède denombreux lieux culturels quioffrent des activités correspon-dant à l’étendue des programmesscolaires et tout particulière-ment à la composante interdis-ciplinaire de l’Histoire des Arts.Le choix est vaste pour l’orga-nisation de sorties  : l’exposi-tion permanente des civilisa-tions de l’Antiquité et l’exposi-tion de sculptures du Bernin etd’art de la Renaissance du Mu -sée d’Art de Dallas permettentaux 6e et 5e de revivre la chronologiehistorique et d’appréhender l’artclassique par eux même ; la mu si -que de Romeo et Juliette interprétéepar l’orchestre symphonique de Dallasau Centre Symphonique Meyersonpour les 4e, etc. De telles sortiesfavorisent une approche holistiqueet interactive de l’étude de l’art, dela musique, de l’histoire et de la lit-térature.

En 3e, dans le cadre de la préparationdu portfolio d’Histoire des Arts pourle diplôme national du brevet, lavisite d’une galerie privée proposeune expérience directe de l’architec-ture moderne : la maison Rachofsky,conçue par l’architecte Richard Meier,a été inspirée par Le Corbusier. Lesélèves se penchent sur les cinq élé-ments du Moder nisme illustrés parcette structure du Nord de Dallas.

Parallèlement, des programmes d’ou -verture visent le plus souvent unensemble d’élèves plus large que laseule classe. Une visite du célèbreensemble vocal « Yale Alley Cats » ainspiré une performance a capella àla fois divertissante et instructive,suivie d’une discussion pendantlaquelle les membres du groupe sesont exprimés sur ce qui les avait lesmieux préparés à une vie universi-taire réussie après le lycée.Un programme d’artiste en résiden-ce est également développé chaqueannée. En prenant le temps d’échan-ger et de créer avec plusieurs artistesdans des domaines variés, les élèvesdéveloppent leurs compétences,élargissent leur vision des arts etdécouvrent comment contribuer à lasociété d’une manière créative.Enfin, de nombreux événementssont organisés en dehors des ho rai -res scolaires, procurant aux élèves

des lieux pour exposer leur art et seproduire en public. Grâce à un parte-nariat avec l’Université du Texas àDallas, le concert annuel et lesreprésentations théâtrales de find’année se déroulent dans ses instal-lations. Le Festival de théâtre mul ti -lingue, qui rassemble chaque annéedes élèves des établissements duréseau MLF Amérique, est monté encollaboration avec le Dallas Children’s

Theater. Cha que troupe dethéâtre joue pour les autres,suit des ateliers en groupe etse forge des souvenirs dansdifférentes lan gues. Face à la mondialisation, il estimportant pour les élèvesd’avoir une perspective élar-gie. Les échanges, les langues,les technologies, la prise deconscience culturelle sont desaspects naturels pour desenfants scolarisés dans unenvironnement international.

L’étude des arts et ses relations avecle reste du monde sont aussi descomposantes à prendre en compte.Cela conduit à une meilleure com-préhension de qui l’on est, des diffé-rences et des valeurs communes.Notre génération d’élèves apprendde la sorte à penser pour devenir lesleaders créatifs de demain. ■

L’

➔ États-Unis, École internationale de Dallas : apprendre auxélèves à devenir les leaders créatifs de demain

Sortie des élèves de 3e à la maison Rachofsky

Créée en 1987, l'école internationale de Dallas compte556 élèves de la petite section de maternelle à la Terminale

Programme d'artiste en résidence

Page 7: La Lettre.No.101. Mars 2013.

Plus d’informations sur le site www.mlfmonde.org M A R S 2 0 1 3 L A L E T T R E D E L A M L F

7

Pratiques et innovations artistiques

n arts plastiques, on aimerait pouvoir aborderplus souvent les pratiques du volume, mais lesmatériaux sont coûteux, difficiles à se procurer,

périssables, et leur mise en œuvre nécessite un outillagespécifique, voire dangereux, qui représente une nouvel-le dépense.

Pourtant, le carton ondulé seplie à toutes les volontés.Léger, facile à se procurer,rapide à travailler (découpe,collage, mise en couleurs),non toxique, son aspectmodeste n’inhibe pas lesamateurs les plus timorés. Ilpeut à loisir épouser lesformes les plus extrava-gantes, supporter de lour descharges par des mises enforme étudiées, et son coûtdérisoire autorise tou tes lesaudaces, toutes les expéri-mentations.Grâce à ce matériau facile-

ment recyclé, tous les élèves peuvent expérimenter descréations originales et attrayantes : petits décors pour

recevoir des figurines élaborées en fil de fer et bande plâ-trée en 6e, personnages et décors en 3e afin de réaliserune bande dessinée en photos, réalisation d’un baby-footen 2nde, masques et accessoires en 1re et Terminale pourdonner naissance à un roman-photo, etc.Avec ce matériau simple, maniable et très accessible,l’imaginaire fonctionne à plein, les volumes prennent del’ampleur et permettent des mises en scène empruntéesà d’autres disciplines : la réalisation de séquences vidéoanimées, l’écriture de scénario, la communication audio-visuelle. Du carton aux nouvelles technologies, le lien estplus simple qu’on ne le croit et terriblement efficace ! ■

Espagne, Murcie : et si, enarts plastiques, le cartonétait une nouvelletechnologie ?

E

Œuvre d’élève

« Avec un pistolet à colle, de simples ciseaux, de lapeinture et des cartons recyclables, la voie est ouvertepour donner forme à toute entreprise individuelle ou col-lective d’envergure et la session terminée, un rapide coupde balai suffit à redonner à la salle de classe son aspectoriginel : le carton fait un carton à Murcie ! » (Monsieur

Deballon, professeur d’arts plastiques) 

e Groupe scolaire OSUI LeDétroit a proposé à ses élèvesde grande section de maternel-

le de revisiter l’univers de ChristianVoltz, auteur et illustrateur d’unequinzaine d’albums pour enfants,pour réaliser une exposition à lamanière de, faite de bric et de broc.Fils de fer, morceaux de bois, mottesde terres et bouts de laine… autantd’objets de récupération dont se sertChristian Voltz pour créer un universunique, drôle et poétique, qui interro-ge le lecteur sur les questions essen-tielles de la vie : la responsabilité indi-viduelle, l’amour, la mort, le paraître,la guerre.Les enseignantes, après avoir lu à la

classe des albums de l’auteur et expli-qué la démarche de l’artiste, ont

demandé à chacun de ramener desobjets trouvés à la maison pourconfectionner leurs propres bon-hommes. Boutons, vis, fil de fer, mor-ceaux de bois, tissu, jouets et vieilleslunettes ont ainsi trouvé une secondevie entre les mains des artistes enherbe. Cette activité a permis d’abor-der les notions de conservation et derecyclage, et d’accompagner les en -fants dans la découverte des objets etdes techniques (couper, coudre, as sem -bler, etc.). Le résultat est une exposition drôle,remplie de truculents personnages,comiques et sensibles.« Rien ne se perd, rien ne se crée, toutse transforme. » ■

L➔ Maroc, Tanger : de Bric et de Broc, Christian Voltz au Détroit

Page 8: La Lettre.No.101. Mars 2013.

8

L A L E T T R E D E L A M L F M A R S 2 0 1 3 Plus d’informations sur le site www.mlfmonde.org

Pratiques et innovations artistiquesArabie Saoudite, Al Jubail : la paroleaux élèveses élèves du cycle 2 de l’École MLF-Total d’Al Jubail nous font part deleurs commentaires sur les activi-

tés artistiques dispensées en anglais lorsdes séances d’intégration à l’ISG, leur éta-blissement d’accueil et auxquelles ils par-ticipent à raison de 2 h 15 hebdomadaires.

En Arts plastiques, les élèves de grandesection fabriquent des objets en pâte àmodeler :« Moi, j’ai fait un escargot. La maîtresseaméricaine m’a dit « Good job Amaury »,ça voulait dire qu’elle était contente ! »(Amaury B., GS).« Moi, elle essaie de me parler en françaiset elle dit “c’est bien” avec un drôle d’ac-cent ! » (Quentin R. CP).Les élèves du Cycle 3 se rendent dans les« classes spéciales » deux fois par semai-ne en Arts Plastiques et en Musique. LesCE2, CM1 et CM2 intègrent pour ces acti-vités une classe américaine équivalente.Quel ques élèves assistent régulièrementaux activités extra-scolaires mises enplace à l'ISG, ce qui renforce le contactavec la langue anglaise. D'une manièregénérale, les activités proposées sontbien accueil lies. Par contre, le manque

d'aisance en anglais peut parfois repré-senter un frein. Et la tentation est grandede passer très vite à la traduction grâce àde bons camarades...« En Musique, le professeur parle vite et jene connais pas tous les termes mais j'aiune sauveuse : Emma ! » (Anaïs G. CM1)Les élèves qui sont dans la section fran-çaise pour la deuxième année consta-tent pourtant une amélioration de leurscompétences, même si on remarqueque la compréhension générale de l'an-glais progresse plus vite que la produc-tion, cap plus difficile à franchir pour demultiples raisons.« J'apprends leur musique ; elle est diffé-rente de la nôtre. Cette année, je com-prends mieux les consignes. » (Antoine C.CM2)Certains des élèves ont recours à lacommunication non-verbale qui estpartie intégrante de l'apprentissaged'une langue. C'est aussi un moyen dese rassurer. « En musique, il y a certaines choses queje ne comprends pas mais on peut suivreles autres. » (Noé B. CM1)L'apprentissage d'une langue étrangèreen situation se révèle une tâche com-plexe. Les élèves d’Al Jubail bénéficientd'une véritable imprégnation en langueanglaise, mais limitée par le fait qu'ils seretrouvent en communauté linguistiqueautour du français, communauté quidevient une sorte de refuge et peut bri-der les progrès. Néanmoins, l'ensemblereste très positif tant du point de vue lin-guistique que du point de vue culturel. ■

L

Liban, Beyrouth :apprendre le langage

des signes pourchanter autrement

Les élèves du Lycée franco-libanaisMLF Verdun, après une visite à l’as-sociation Nazek Hariri pour lessourds-muets, ont exprimé l’envied’apprendre le langage des signes.Accueillis dans les classes afin dedécouvrir les méthodes d’appren-tissage destinées aux malenten-dants, ils ont spontanément tissédes liens avec les enfants scolarisésau sein de l’association. Leur pro-fesseure d’arabe a alors décidé deconsacrer une heure par semaineau développement d’un projet plusapprofondi de spectacle musical,pendant qu’une intervenante ap -pre nait la langue des signes aux 6e.À leur tour, les élèves de Verdun ontaccueilli leurs camarades, l’occasionpour eux de mettre en pratique lesnotions apprises, notamment aucours de chants et de saynètes enlangue des signes. En fin d’année, les élèves des deuxétablissements ont présenté leurspectacle en langue des signes.

Maroc : l’atelier d’arts plastiques du Lycée français d’AgadirUn atelier d’arts plastiques a été mis en place depuis un an au Lycée français d'Agadir. À l’origine de cette action : la forte enviedes élèves du collège de pouvoir s’exprimer à travers la peinture, la sculpture et surtout leurs créations personnelles. Trois

thèmes ont été retenus : l’eau, les corps en mouvement et les créations libres. La particularité de cesateliers réside dans le fait que les élèves utilisent bien souvent des matériaux de récupération. Suiteau travail de l’année sur différents supports et matériaux, les élèves ont exposé leurs productions, cequi a motivé d’autres élèves, notamment du primaire, et entraîné la mise en place d’un deuxième ate-lier. Les élèves ont eux-mêmes préparé l’exposition en installant leurs productions et en créant pourl’occasion des affiches et des invitations. Ils ont expliqué à leur public les différentes étapes de réali-sation de leur travail, fait part des difficultés rencontrées et surtout de leur enthousiasme face au

résultat final. Cette année, les thèmes proposés sont le portrait (en relief, bas-relief,peinture) et les créations libres.

Travail réaliséen 2011/2012

Cours d’éducation musicale

Les élèves de Verdun et de l’association Nazek Hariri

Page 9: La Lettre.No.101. Mars 2013.

9

Plus d’informations sur le site www.mlfmonde.org M A R S 2 0 1 3 L A L E T T R E D E L A M L F

Pratiques et innovations artistiques

ans le cadre des activités péri-éducatives, l’associa-tion Euterpe, conventionnée avec le Lycée françaisMLF Pierre Deschamps pour assurer les ateliers musi-

caux, a proposé de participer à l’Opéra Carmen donné auThéâtre Principal d’Alicante, suite à des échanges fructueuxavec le producteur de ce spectacle de l’orchestre de Pleven(Bulgarie), ancien parent d’élèves.Si chacun connaît Carmen et ses déboires avec le fameuxtoréador, tous ne savent pas que l’opéra de Bizet contient unchœur d’enfants qui intervient à deux reprises pour symboli-ser la « garde montante » puis la « garde descendante » deSéville.Le professeur d’Éducation musicale a immédiatement pris encharge sa toute jeune chorale composée d’élèves de 6e et 5e.

Plus de 60 élèves se sont mobilisés, avec, en tête, la règle dujeu, professionnelle : seuls quinze d’entre eux chanteraientsur scène le 13 novembre au Théâtre Principal d’Alicante.Tous les mardis pendant six semaines, les élèves ont répété àmidi, sous la direction d’Oreste Lorentz. L’enjeu était à la hau-teur des exigences du professeur : chanter dans le pluscélèbre des Opéras en français, alors que la plupart des élèvessont hispanophones.Après six semaines de travail, quinze élèves se sont rendus authéâtre pour participer à la répétition générale. Ils ont suivi latroupe pendant toutes les étapes : filage, mise en scène, cos-tumes, maquillages, jusqu’au moment du trac de la repré-sentation. Le spectacle s’est terminé vers minuit, avec desenfants épuisés mais heureux. Leur prestation a été remar-quée et appréciée par les professionnels.Pour les élèves, cela a permis de découvrir le théâtre dans uncadre professionnel, de côtoyer des musiciens, des chanteurset des danseurs de renommée internationale. Cette expé-rience exceptionnelle signe de fait le lancement de la chora-le du collège avec des chanteurs très motivés et déjà expéri-mentés. ■

our sa 7e édition, le Prix littéraire des lycéens du Libanrassemble encore et toujours quelque 200 élèves venusde neuf établissements, ayant en commun le goût de la

lecture et du débat littéraire. Le coup d’envoi de la présente édition a été donné lors du Salondu livre francophone de Beyrouth en novembre 2012. Les élèvesont eu l’occasion d’y rencontrer Patrick Deville, auteur de Pesteet Choléra, roman faisant partie de la sélection du prix 2013 auxcôtés de cinq autres livres et qui, quelques jours plus tard,devait obtenir le prix Fémina. Plus tard dans l’année, les élèvesrencontreront Charif Majdalani, écrivain libanais et parrain duPrix à ses débuts.Entre les mois d’octobre et mai, les élèves lisent les œuvreschoisies par les professeurs organisateurs et des débats sontorganisés entre les établissements participants*. Au mois demai, un jury d’élèves est constitué et le dernier débat se dérou-le dans la salle Montaigne de l’Institut français, en présence de

tous les participants. À l’issue de ce débat, un vote a lieu et lePrix littéraire de l’année est attribué à l’un des auteurs en lice.Cette année, le débat final et le vote se dérouleront le 10 mai2013 et le jury sera présidé par une élève du Lycée franco-libanais MLF Lamartine de Tripoli. Cette manifestation est organisée par les professeurs en étroi-te collaboration avec l’Institut français de Beyrouth. L’implica -tion de tous les partenaires, l’engagement des professeurs etl’enthousiasme des élèves contribuent à son succès. ■

*Grand lycée franco-libanais, Lycée franco-libanais MLF Verdun, LycéeAbdelkader, Lycée franco-libanais MLF Nahr Ibrahim de Jounieh, Lycéefranco-libanais MLF Lamartine de Tripoli, Collège protestant français,International College, Notre-Dame de Nazareth, Collège Louise Wegman.

Liban : le Prix littéraire des lycéens du Liban, une occasion de lireautrement

Le salut des chanteurs

@En savoir plus :http://prixlitteraireliban.wordpress.com

P

D

Espagne : la chorale duLycée français d’Alicante seproduit pour Carmen de Bizet

Page 10: La Lettre.No.101. Mars 2013.

L A L E T T R E D E L A M L F M A R S 2 0 1 3 Plus d’informations sur le site www.mlfmonde.org

Pratiques et innovations artistiques

ans une petite école qui scola-rise onze élèves, où tous lesâges se côtoient de la petite

section au CM2, avec souvent un seulélève par section, il n'est pas aisé detrouver des activités fédératrices quipermettent à chacun de s'exprimer etde s'affirmer dans une réelle dyna-mique de groupe.

C'est en partant de ce constat quel’équipe de l’École MLF-Renault a déci-dé de lancer l’atelier «  Théâtre enherbe », ouvert à partir de la petite sec-tion, pour des séances d'une heurechaque mardi après l'école.L'enseignante de la classe maternelle aprincipalement travaillé avec ses cinqélèves sur l'expression orale, l'articula-tion, la gestuelle et la prise de confian-ce, autour de jeux et de poésies. Lesenfants ont pu ainsi gagner en élocu-tion et en aisance sur scène, et celas’est vérifié lors du spectacle de Noël,où chaque enfant a récité seul, puis engroupe, au moins une poésie à voixhaute devant un public.Dès les premières séances, les sixélèves de la classe élémentaire, âgésde sept à dix ans et encadrés par leurenseignant, ont eu beaucoup de plaisirà entrer dans un personnage, à s'expri-mer non seulement par la voix maissurtout par le corps. Rapide ment, l'idéed'une production s'est imposée comme

une évidence. Afin d'apporter unedimension interculturelle au projet, laclasse a choisi de ne pas se produireuniquement devant les parents d'élè -ves, public conquis d'avance, mais d'of-frir le spectacle à des enfants du paysd'accueil. Un beau défi qui imposait defacto un travail plus poussé de la ges-tuelle, des intonations, des expressionsdu visage, pour que les gags et leschutes soient compris par un public neparlant pas français. Les comédiensont présenté en décembre leur pre-mière pièce, devant un public d'unesoixantaine de personnes.Le succès rencontré a permis aux élèvesfrançais de prendre un réel plaisir àconstruire ensemble un projet, devaincre pour certains leur crainte des'exprimer oralement, et de partager unéchange interculturel très fort. Chaqueenfant est partant pour une nouvellesession d'ateliers, d'ores et déjà prévueau 3e trimestre, dans l'optique de prépa-rer un second spectacle ouvert à tous. ■

D

Roumanie, Pitesti : à l'École MLF-Renault, un atelier théâtrepour rassembler et s'ouvrir aux autres

Le Père Noël a des ennuis, d'après un texte d'Ann Rocardremanié pour l'occasion

u Lycée Montaigne de Beit-Chabab, jeune établis-sement créé en 2012, les arts visuels, la musique,les activités périscolaires comme le Land Art et les

marionnettes sont enseignées dès la petite section.Si les programmes pédagogiques de chaqueclasse sont bien entendu minutieusementappliqués, ici, l’art fait la différence.

Comme dans la plupart des lycéesfrançais, à chaque période de l’an-née, un ou plusieurs thèmes sonttravaillés par toute l’école de maniè-re interdisciplinaire. Un évènementauquel les parents sont invités clôtu-re chaque période. Ce jour-là, lesœuvres des enfants sont exposées, leschansons apprises, chantées. Ainsi, àl’occasion de l’inauguration de l’école, uneexposition intitulée « Sur les traces de Mondrian »a été préparée en atelier avec les enfants,

souvent très jeunes (3 à 6 ans). Pour l’indépendance duLiban, en chantant l’hymne national, les élèves ont défiléavec leurs coiffes traditionnelles, confectionnées avec

l’aide des professeurs. Pour fêter le carnaval, desmasques illustrant des régions du globe qui

sont sujets d’étude, ont été fabriquéset les enfants déguisés ont dansé au

rythme des musiques du monde.

Déjà, malgré leur très jeune âge eten un temps extrêmement court,les enfants ont gagné en dextéritéet savoir-faire. Leur avis artistiqueet leur goût s’affirment. Du côté

des enseignants, ce type de projet ainstauré un esprit d’équipe et une

ambiance particulièrement stimulantspour un jeune établissement ; un enthou -

siasme également bien perçu par l’ensembledes familles. ■

Liban, Beit Chabab : mise en place de projets interdisciplinaires

A

Sur les traces de Mondrian…

Page 11: La Lettre.No.101. Mars 2013.

11

Plus d’informations sur le site www.mlfmonde.org M A R S 2 0 1 3 L A L E T T R E D E L A M L F

our la 7e année consécutive, lesenseignants des classes pri-maires et l’enseignante d’arts

plastiques du Lycée français RenéVerneau de Grande Canarie ont enga-gé leurs classes dans la réalisation ducalendrier artistique devenu une véri-table tradition. Chaque mois de l’an-née est illustré par un tableau collec-tif « à la manière de… » conçu par uneclasse de la PS à la 6e. En 2006, la réa-lisation d’un calendrier avait été pro-posée pour aider au financementd’une classe de neige. Deux ensei-gnantes avaient ainsi proposé d’éditerun calendrier contenant des produc-tions artistiques réalisées dans l’école.Depuis, cette idée s’est transforméeen véritable projet pédagogique  etartistique, un thème étant choisichaque année par l’équipe d’ensei-gnants primaire dès les premières

concertations de rentrée, afin que lesclasses y travaillent au premier tri-mestre*.Les travaux font également l’objetd’une exposition dans le hall de l’éco-le, destinée à tous les élèves ainsiqu’aux parents ; elle est généralementcommentée par les élèves eux-mêmes.Ce calendrier est aussi d’une grandeutilité dans les classes  : il aide à

construire la notion de temps chez lesplus jeunes, à relever la date au quoti-dien, et permet d’y inscrire les événe-ments importants. Le calendrier 2013,« un monde en couleurs » est consul-table sur le site du lycée : www.lycee-verneaugrancanaria.com

* Thèmes traités les années précédentes :« voyage au cœur du temps », « le tour dumonde en 365 jours », « René Verneau ».

P

Pratiques et innovations artistiques

Espagne : le calendrier artistique du Lycée français MLF RenéVerneau de Grande Canarie

ette année, l’équipe pédago-gique de l’École MLF-Areva deRauma a engagé nombre de ses

activités scolaires et périscolaires autourde projets artistiques fédérateurs. Enplus de l’intégration dans leur emploidu temps d’une discipline non linguis-tique anglais/arts plastiques en cycle 3et au collège, d’activités périscolairesparticulièrement ouvertes sur l’artisa-nat finlandais, de l’expression théâtraleet des techniques du cinéma d’anima-tion, les élèves participent tout au longde l’année à des actions culturelles quis’efforcent d’impliquer l’ensemble desclasses, de la PS à la 3e.Chaque événement est ainsi propice aurassemblement créatif. À l’occasion dela journée européenne des langues dumonde, l’ensemble des élèves a parexemple réalisé une fresque-quiz à lamanière de Keith Haring sur le thèmedes mille et une manières de dire« Bonjour ». Véritable outil de cohésion

pour la cinquantaine d’élèves, cetteaction s’est parachevée par l’enregistre-ment d’un clip audio consultable sur lesite Internet de l’école*. De la même manière, comme lesannées précédentes, l’établissement atenu à rappeler la présence à Raumad’une communauté française, bien querelativement réduite, et à montrer sonimplication dans la vie locale en partici-pant activement aux semaines cultu-relles de la ville, en assistant aux repré-sentations théâtrales, en invitant lesartistes finlandais dans ses locaux et enorganisant plusieurs visites de musées.Cela permet aux élèves français derompre leur isolement et de côtoyerleurs camarades finlandais dans desactivités qui échappent au rituel péda-gogique.Enfin, à l’occasion de leur spectacle deNoël et grâce aux talents conjuguésd’une danseuse professionnelle, desenseignants et de nombreux parents,

les élèves ont présenté une comédiemusicale où les tableaux composés dedanse, de vidéo, d’acrosport, d’expres-sion théâtrale et de chant se sontenchaînés, venant ainsi récompenserdeux mois de travail intense.À Rauma, les projets artistiques seconjuguent donc au pluriel et militentpour la transdisciplinarité, puisqu'ilspermettent aux élèves l'acquisition denouvelles connaissances dans diffé-rents domaines ; cette année, en an -glais, en instruction civique, sur la litté-rature jeunesse, sur l'environnementlocal, en éducation physique et sportiveet en géographie.*http://www.ecolemlfrauma.com/IMG/mp3/Clip_-Journee_Euro.mp3

C

Finlande, Rauma : les projetsartistiques se conjuguent au pluriel

Visite des élèves Réalisation des CE1/CE2, à la manière du Douanier Rousseau

Spectacle de Noël

Page 12: La Lettre.No.101. Mars 2013.

1212

Pratiques et innovations artistiques

L A L E T T R E D E L A M L F M A R S 2 0 1 3 Plus d’informations sur le site www.mlfmonde.org

olysémie, faux amis, interférences, traductionsapproximatives ou inexistantes, néologismes : nom-breux sont les problèmes auxquels les élèves sont

confrontés dans leur apprentissage des langues.

Or c’est bien le rôle des équipes, dans les écoles françaises del’étranger, d’accompagner les élèves dans ce zapping perma-nent d’un répertoire linguistique à l’autre, de mettre leslangues en réflexion pour analyser le sens des mots, leurétymologie, leur empreinte culturelle.Mais comment impliquer en profondeur les élèves dans untel projet sans les rebuter par des recherches parfois diffi-ciles dans les dictionnaires ? Comment intéresser le publicscolaire dès l’école primaireaux curiosités de la comparai-son, de l’analogie, de la défini-tion, en leur permettant d’en-richir leur lexique par la mul-tiplicité des supports utilisés,tant il est vrai que d’après cer-tains psycholinguistes, l’ap-propriation ne devient effec-tive qu’après environ septréutilisations orales et écritesdu même vocabulaire dansdes situations différentes ?Les élèves de CM1-A du Lycéefrançais MLF André Malraux de Murcie et leur professeureOlimpia ont trouvé une façon artistique et efficace de faire

vivre l'apprentissage des langues avec l'aide des technologiesaudio visuelles et de communication : expliquer le sens d'unmot en français, donner son équivalent en anglais et en espa-gnol, et lui donner une réalité en interprétant des scénarii fil-més où se mêlent imagination, humour et expérience.

Toutes les recherches, les textes, lesmises en scène sont imaginés, écrits etreprésentés par les élèves. En revan -che, le montage technique est l'œuvrede leur professeure. Les films ne sontpas systématiquement publiés maisceux qui atteignent une certaine qua-lité sont visibles sur la webTV du lycée.Créativité, sens du mot et théâtralisa-tion des apprentissages, maîtrise del’expression orale et plaisir de larecherche sémantique… si l’éducationest un art, les élèves de Murcie sontdes artistes accomplis !

> Retrouvez les « mots de la semaine » des CM1-A sur laWebTV du lycée : www.lfmurcie.org

Espagne, Murcie : l’art du lexique

P

e théâtre au Lycée Français MLF Pierre Deschampsd’Alicante a pour finalité pédagogique essentielle laconsolidation du français. La langue est offerte sur

scène, au même titre que l’on offre son jeu : associée auxlangages du corps, elle délivre de la langue des exercices. Letravail théâtral sur le texte mémorisé donne un sentimentde maîtrise, une aisance souvent inconnue, exaltante etlibératrice, dans la « langue de scolarisation » qui cesse alorsde n’être que cela, sur des énoncés puis sur des situations ;les mots sont donnés, on ne trébuche plus, l’accent mêmedevient l’objet de jeux.

L’option Théâtre est née en 2005 au Lycée français d’Ali -cante, sous l’impulsion de deux professeures : CarolineLachartre, ancienne élève de l'École Nationale d’ArtDramatique de Marne la Vallée, et Sophie Massoc, titulairede la certification « Théâtre ». Un enseignement de théâtre,option facultative, est proposé à partir de la classe deSeconde et jusqu’en Terminale. Elle prépare à l’épreuve

facultative de théâtre du baccalauréat. Trois professeurs yparticipent. Le théâtre offre aux élèves un espace où règnent pour unmoment d’autres règles que celles du temps scolaire – où lesexigences de discipline et de rigueur se traduisent d’unefaçon toute différente : apprendre ce que signifie être présentsur un plateau, pour des compagnons de jeu, pour un public.L’option trouve son aboutissement quand il est possible auxélèves de se produire sur les scènes locales et d’éprouverl’émotion offerte dans la rencontre avec le public. Les élèvesde l’option ont également participé régulièrement auxRencontres théâtrales méditerranéennes (accueillies en 2005par le lycée d’Alicante). Pour le cinquantenaire du Lycée en2012, les élèves de Seconde et de Première ont présenté res-pectivement une adaptation des Oiseaux d’Aristophane et deLa Ferme des Animaux de George Orwell. En 2013, le groupede terminale travaille la pièce Opéra Panique de l’écrivainargentin Alejandro Jodorowsky.

Espagne : les élèves du Lycée français d’Alicante font du Théâtre

L

Le mot de la semaine : « chef d’œuvre »

Page 13: La Lettre.No.101. Mars 2013.

epuis déjà quatre ans, le Lycée international de LosAngeles accueille des artistes en résidence qui per-mettent à l’ensemble de la communauté d’investir

des champs de travail et de réflexion différents et por-teurs.Cette année, les élèves ont engagé des travaux avecMileece, artiste reconnue internationalement pour sonart multidimensionnel liant son, nature et technologie.Son travail promeut l’écologie et le développement dura -ble au travers de nouveaux medias. Après une première journée de présentation de ses tra-vaux aux élèves en octobre, elle posera ses valises en avril2013 pour un mois afin de créer avec les classes un jardinacoustique sous un dôme géodésique, installé sur le

D

➔ États-Unis : résidence d’artiste au Lycée international de LosAngeles

hristine Heitzman, qui a rejoint le Lycée International deBoston en 2003, est avant tout une artiste, une actriceet une éducatrice. Elle a participé aux États généraux

de l’enseignement artistique organisé par les ministèresde l’Éducation nationale et de la Culture en février 2000.Avec quinze autres artistes intervenant en milieu scolaire,elle a rédigé, sous l’égide de Patrice Chéreau, un texte fon-dateur de l’enseignement du théâtre à l’école : « L’enseigne -ment théâtral vise la formation de l’individu dans son inté-grité, de sa sensibilité autant que de sa raison, de son imagi-nation comme de sa mémoire, de son sens critique et de sesfacultés d’adaptation. L’enseignement artistique permet ànos élèves d’observer notre monde et d’en interroger lesformes. Cette observation, au théâtre, ne se manifeste paspar l’accumulation d’informations ou de savoirs en partantd’abord de la globalité pour aller vers le détail (procédé ana-lytique). Ici c’est tout l’inverse, la démarche théâtrale sefonde sur le détail : le corps, le geste, la voix, le mot, c’est unedémarche d’attente, d’exploration, de découvertes, de sensa-tions. Un travail en liberté ou les réponses, s’il y en a, sontmultiples, subjectives, individuelles. Un travail qui s’accom-mode peu de la routine ».Mis en place en 2003 pour tous les élèves de la maternel-le à la terminale, le succès du programme théâtre aconduit le lycée à ouvrir l’option théâtre au Bac en 2009.

> Tous les élèves sont-ils capables de prendre part au pro-gramme Théâtre ?Bien sûr. Nous sommes tous des artistes, des êtres créa-

teurs, j’en ai la profonde conviction. Nous avons tout aufond de nous un trésor, un monde qui ne demande qu’às’exprimer, qui a besoin d’être transcendé comme seul l’Artpeut le faire. Chez l’enfant, l’acte de jouer est naturel.

> Quelle est la spécificité de l’option théâtre au Lycéeinternational de Boston ?L’option théâtre au bac offre à nos élèves l’opportunitéd’enrichir leur diplôme, de montrer aussi qui ils sont. Passerun bac scientifique avec option théâtre, c’est une façon dedire que vous n’êtes pas uniquement un esprit cartésien etrationnel mais aussi un être sensible, imaginatif, créatif etouvert.Sa spécificité est d’offrir un programme de pratique de l’Artdramatique (préparation de scènes du répertoire classiqueet contemporain), une culture générale sur l’histoire duthéâtre occidental et pour finir, ce que j’appelle l’école duspectateur : aiguiser leur esprit critique en allant voir despièces et en rédigeant des critiques.

> Comment le théâtre enrichit-il l’expérience éducativedes élèves, de la maternelle à la terminale ?Le théâtre, comme les autres Arts, fait bien plus qu’enrichirl’expérience éducative de nos élèves, il lui donne son essen-ce et sa raison d’être. Et j’ai ce petit espoir de penser que sinos élèves n’avaient pas été sur scène, exposés à l’Art dra-matique, ils ne seraient pas les mêmes personnes… Maiscela, c’est à eux qu’il faut le demander.

Pratiques et innovations artistiques

Plus d’informations sur le site www.mlfmonde.org M A R S 2 0 1 3 L A L E T T R E D E L A M L F

États-Unis : Le Lycée international de Boston fête les 10 ansde son programme de théâtre.Questions à Christine Heitzman

C

13

Suite page 14

Myriam écoute la plante répondremusicalement à son toucher

Page 14: La Lettre.No.101. Mars 2013.

campus de Los Feliz. L’ensemble de la flore présente sousle dôme sera reliée à des capteurs eux même en lien avecdes ordinateurs. Chaque fois que les plantes seront tou-chées, frôlées ou soumises à une quelconque pression, ladifférence de potentiel créée en réponse à ce « stress »provoquera un son, une musique. La nature estvivante. Et nous, humains, avons un impact directsur celle-ci. L’installation se veut pédagogique-ment parlant la visualisation esthétique directede ce lien en espérant une prise de conscience dupromeneur et des prolongements dans les actesindividuels de sa vie quotidienne.Cette installation sera également l’occasion pourles élèves de mettre en place des journaux, des émissionsde radio, des vidéos et de créer un livre mémoire de l’ex-

périence vécue. Les attendus du projet mettent l'accentsur le développement des compétences langagières etleur croisement avec l’ensemble des champs discipli-naires. La diffusion et la communication de l’avancée destravaux au sein de la communauté sera l’occasion de

faire sens sur les travaux réalisés et d’interagir demanière réelle en fonction des retours. En changeant de référent, de repères, l’équipe dulycée espère ainsi donner aux élèves une formed'éducation plus proche de l’apprentissage quede la forme scolaire et de ses procédures de« didactisation ». La présence de l'artiste dansl'école auprès des enfants et des enseignants

ouvre aux uns et aux autres les portes d'une authentiqueexpérience educativo-esthétique partagée. ■

L A L E T T R E D E L A M L F M A R S 2 0 1 3 Plus d’informations sur le site www.mlfmonde.org

u premier trimestre, une activité novatrice estapparue dans les salles de l’école : le Drama. Lesenseignants nous livrent leurs ressentis après

cette expérience.M. Allemand : Madame Lunetta, Mademoiselle Rumebe,vous avez participé au projet Drama de notre école avecles cycles 2 et 3. Comment ce projet est-il né ?Mlle Rumebe : C’est une curieuse histoire faite de coïnci-dences. Après avoir suivi le séminaire MLF 2012 des écolesd’entreprise au cours duquel l’équipe de l’École françaisede Stavanger a présenté son expérience, j’ai découvertqu’un projet similaire avait été monté dans l’académie deCréteil. Je suis alors entrée en contact avec un comédienanglais, Kester Lovelace, qui intervenait dans les écolespour présenter des cours en Drama. Il m’a expliqué la phi-losophie des Drama. Cela m’a tentée, et j’ai acheté sonlivre « 3, 2, 1… action ! » qui nous a été très utile, entreautres sources.M. Allemand : Qui a participé à ce projet ?Mme Lunetta : Nous avons réuni nos effectifs de cycle 2.Nous étions deux enseignantes pour encadrer dix élèves.Le travail en équipe est déjà source d’enrichissement etd’inspiration. Les onze collégiens ont également mené unprojet Drama avec leurs enseignants.M. Allemand : Oui, en effet, lors d’activités périscolaires ;une expérience très enrichissante pour nous aussi. Quellesont été les finalités pédagogiques de ce projet ?Mme Lunetta : Les axes sont multiples. Il s’agissait princi-palement d’engager les enfants sur un autre mode d’en-seignement, encore expérimental : enseigner l’anglais parune pratique théâtrale. Le projet consistait à rendre lapratique d’une langue nouvelle motivante, ainsi qu’à uti-

liser l’outil Drama comme support de communication enanglais. Le jeu et les exercices théâtraux permettent alorsaux élèves de construire du sens dans un bain linguis-tique. La langue devient un vecteur de communication,puis d’émotion. Le plaisir du jeu, enfin, permet aux élèves-acteurs de développer leur créativité et leur capacité àinterpréter des rôles. L’une des finalités était de sortir l’an-glais du cadre de la classe.M. Allemand : Quel bilan pouvons-nous faire de toutecette expérience ?Mme Lunetta et Mlle Rumebe : Les élèves ont pris beau-coup de plaisir et nous aussi, tout au long du projet. Ils ontparfaitement adhéré et étaient tous très volontaires. Lareprésentation finale en décembre 2012 a été un momentimportant pour eux, mais aussi pour la petite commu-nauté de la base-vie. Les retours ont d’ailleurs été trèspositifs de la part des adultes, parents ou non. Les enfantsen redemandent… Et nous avons décidé de poursuivre, enactivités périscolaires. ■

➔ Chine : le Drama à l’École MLF-EDF de Taishan

A14

Pratiques et innovations artistiquesSuite de la page 13

Découvrez la bande annonced’Artiste en résidence 2013

Page 15: La Lettre.No.101. Mars 2013.

Plus d’informations sur le site www.mlfmonde.org M A R S 2 0 1 3 L A L E T T R E D E L A M L F

epuis deux ans, l’école s’estlancée dans la reconquête desactivités hors temps scolaire.

L’objectif : faire de l’école un lieu devie où les activités périphériquescomplètent harmonieusement lesapprentissages.Le nouveau projet d’établissement,initié à la rentrée 2011, incite lesacteurs de la communauté éducati-

ve à s’emparer de ces moments. C’estainsi que chaque semaine, les élèvespeuvent choisir de suivre des activi-tés théâtrales en français ou enanglais, jouer des morceaux d’antho-logie au son de leur guitare rock,s’essayer à la plume de l’écrivain,chanter accompagnés d’un ukuléléou encore participer au petit atelierculinaire. Autant d’activités animées

de concert par les parents,professeurs écossais, profes-seurs de Lettres et ensei-gnants de primaire. D’autresactivités sont en préparationet devraient voir le jour ausecond semestre. Les élèvespourront s’investir dans unjournal scolaire ou se mettredans la peau de chroniqueursen espagnol… à suivre. ■

D

➔ Royaume-Uni : les activités périscolairesà l’école d’entreprise Total-MLFd’Aberdeen

e 23 janvier, les élèves des cycles2 et 3 du Lycée Français deStavanger ont participé à une

sortie patinage organisée par l’écolenorvégienne Kampen sur le petit lac deStokka, l’un des trois lacs gelés deStavanger.Accompagnés par leurs enseignants etune mère d’élève, ils ont emprunté unsentier à travers bois et ont rejoint avecleurs camarades norvégiens le cheminbordant le lac pour y chausser leurspatins et s’équiper chaudement. Aprèsla traditionnelle photo de groupe, ilsont pris possession de la glace pourmettre en pratique les différentestechniques qui leur ont été enseignéeslors des séances de patinage organi-sées dans l’une des patinoires de

Stavanger au cours du premier tri-mestre.Cette sortie a pu être mise en placeconjointement avec l’École norvégien-ne de Kampen grâce aux bonnes rela-tions qui se sont peu à peu nouéesentre les deux établissements. L'écolefrançaise et l'école norvégienne es -saient de développer des activitéscommunes afin que les enfants de cha-cune des deux nationalités puissentdécouvrir et partager la culture deleurs camarades : randonnée de débutd'année dans un site remarquable desenvirons de Stavanger, participation autraditionnel défilé de la fête Nationalenorvégienne du 17 mai, journée inter-nationale au profit d'une œuvre carita-tive, etc. Cette année encore, les élèves

réaliseront des projets communs enéducation musicale et en arts visuels.Ces moments de partage, outre l'inté-rêt évident lié à la socialisation et à ladécouverte de l'autre, offrent auxenfants l'opportunité de pratiquer leurnorvégien en situation et de progres-ser dans la maîtrise de cette langue. ■

L

➔ Norvège, Stavanger : patinage sur glace avec les élèvesnorvégiens de l'école Kampen

La vie des établissementsVénézuela, Puerto

La Cruz : stage decuisine vénézuélienneParce que l’art culinaire fait partieintégrante du patrimoine cultureld’une nation, l’équipe pédagogiquede l’École MLF-Total Venezuela, sou-cieuse d’ouvrir l’établissement surson environnement, organise cha -que année un stage de cuisinevénézuélienne autour d’un thèmeparticulier. Cette année, les metstypiques de la fête de Noël étaientà l’honneur : pan de jamon, hallacaet torta negra.

Les musiciens s’empareront de la scène dansquelques semaines et accompagneront les élèvesde primaire dans le spectacle qui leur est dédié

Le lac gelé de Stokka devient le lieud’échanges culturels et linguistiques

Page 16: La Lettre.No.101. Mars 2013.

L A L E T T R E D E L A M L F M A R S 2 0 1 3 Plus d’informations sur le site www.mlfmonde.org

➔ Espagne, Valladolid : 18e Parlement desenfants

a classe de CM2 du LycéeFrançais de Castilla y LeónMLF a été choisie cette an -

née pour représenter la 5e circons-cription des Français établis hors deFrance (Espagne, Portugal, Andorreet Monaco).

Au mois de décembre, les élèves ontélus les délégués juniors qui lesreprésenteront lors des momentsclé du projet. Après avoir étudiél’histoire et le fonctionnement del’Assemblée nationale, les élèvesdevront rédiger une proposition de

loi sur le thème « Liberté,égalité, fraternité ». Le 8 juin2013, 577 députés juniors seréuniront en séance pu -blique au Palais Bourbon àParis pour décider quelle loiils souhaitent voir promul-guée.Par ailleurs, l’ensemble de laclasse se rendra en mars enclasse découverte à Paris etrencontrera Arnaud Leroy,député de la 5e circonscrip-tion des Français établis horsde France, lors d’une visite del’Assemblée nationale. ■

L

➔ Espagne : à Valladolid, les élèves viventau rythme du Vendée Globe

a classe de CE2/CM1 du LycéeFrançais de Castilla y LeónMLF de Valladolid a suivi de

près le Vendée Globe – célèbre com-pétition en solitaire sans escale à lavoile autour du monde – et plus par-ticulièrement le parcours de JavierSansó, surnommé Bubi, skipperespagnol engagé dans la courseavec un bateau fonctionnant entiè-

rement avec des énergies renouve-lables. En avril, les élèves mettronten pratique les connaissances acqui -ses lors d’une classe transplantée enlien avec la voile. ■

L

La vie des établissements

Les quatre délégués juniors et leur enseignant

Les 173 élèves de l’élémentaire encouragent Bubi

Inde, Chennai :échanges entre lesélèves des écoles

française et allemande

Le projet «  Citoyen du Monde etamitié entre les peuples » a réuni lesenfants de l'École française MLFRenault et ceux de l'école alleman-de. Au cours de différents ateliers,les enfants ont échangé sur lesnotions de citoyenneté et présentéleurs pays respectifs à partir desymboles nationaux. Le travail aabouti à la réalisation d'une fres -que murale dans la classe qu’ilspartagent.Comme chaque année lors de lacérémonie annuelle de l'UN Day (laJournée des Nations Unies, quicélèbre l’anniversaire de l’entrée envigueur de la Charte des NationsUnies), un défilé de l'ensemble desnations présentes à l'AmericanInternational School of Chennai aété organisé. Troisième commu-nauté de l'établissement d’accueilderrière la Corée du Sud et le Japon,l'École MLF Renault a ainsi renforcésa visibilité au sein de l'école inter-nationale.

Page 17: La Lettre.No.101. Mars 2013.

Plus d’informations sur le site www.mlfmonde.org M A R S 2 0 1 3 L A L E T T R E D E L A M L F

e Club Environnement du Lycée Verdun (CELV)a été fondé en 2012 par deux élèves de 3e, aveccomme objectif principal la préservation de

l’environnement et de sa biodiversité. Avec le sou-tien de leur professeur de SVT, le club a organisé plu-sieurs activités impliquant l’ensemble des élèves.

Dans le cadre du projet « Zéro Waste Act », lancé parContra International, une société libanaise privée quis’occupe de l’environnement, les élèves ont été invitésà trier le papier, le plastique et les déchets organiques.Contra Interna tional échange les déchets triés contredes points qui seront à leur tour échangés contre dumatériel scolaire, dont des climatiseurs photovol-taïques. À l’occasion d’une compétition éco-artistique pourcélébrer la journée mondiale de la Terre, les élèves ontété invités à présenter un projet (panneau, maquette,film, etc.) mettant en évidence la Terre menacée parl’homme. Les jurys d’arts plastiques et de SVT ontchoisi les trois meilleurs travaux et des prix ont étéremis aux élèves gagnants.Le dessin animé « Samy’s adventure » a été égalementdiffusé aux élèves de 5e et 6e pour les sensibiliser auxproblèmes de la pollution des mers et les dangers quimenacent les animaux marins.À la rentrée de septembre, le CELV a invité tous les pro-fesseurs et les élèves de l’établissement à devenirmembres du club, les élèves fondateurs du clubdemeurant les mem bres administratifs. Pour cetteannée scolaire, le club pratique toujours le tri desdéchets dans les salles et dans les cours. Les membresenvisagent de nouvelles activités pour éveiller et res-

ponsabiliser les élèves, leur faire apprendre des habi-tudes quotidiennes écologiques et rendre le lycéeplus « vert ». ■

➔ Liban : le Club Environnement du Lycée franco-libanaisMLF-Verdun de Beyrouth

L

La vie des établissements

Les bacs de tri des déchets mis en place suite à une initiative du club

ÀÀÀÀÀÀ PPPPAAAARRRRAAAAAÎÎÎÎÎTTTTRRREEEAAAAÀ PARAÎTRE

17

Itinéraires humanistespour notre tempsUn partenariat MLF/CNDP,sur une idée originalede la Mission laïque française

Parution prévue :printemps 2013

Une anthologie représentative de la diversité des

aires géographiques et des langues, composée

d’une centaine d’extraits choisis parmi des

œuvres contemporaines (XXe et XXIe siècles).

Introduits par de courtes présentations et des

notices biographiques, les extraits,

systématiquement reproduits en français et en

anglais, sont également présentés en version

originale le cas échéant.

Page 18: La Lettre.No.101. Mars 2013.

18

Plus d’informations sur le site www.mlfmonde.org

> Assemblée générale et conseil d’administrationdu 29 janvier 2013

Les instances de la MLF/OSUI étaientréunies le mardi 29 janvier au CIEP deSèvres pour faire le bilan de l’annéescolaire écoulée, examiner l’exerciceen cours et tracer des perspectivesd’avenir. Yves Aubin de La Messuzière, prési-dent de l’association, a abordé dansson rapport moral les leçons à tirer ducontexte politique actuel, l’impact dela crise économique, la situation de laMLF dans la conjoncture institution-

nelle française et les leviers pour préparer l’avenir. Le rap-port d’activité a ensuite été présenté par le directeur géné-ral Jean-Christophe Deberre et le rapport financier par latrésorière Sylvie Esparre. Sur www.mlfmonde.org : – Retrouvez les extraits du rapport moral du président dela MLF dans la rubrique Actualités– Mise en ligne prochaine du Rapport d’activité MLF/OSUI/OUI 2011/2012

> La MLF, l’AEFE et le CIEP s’engagent dans un par-tenariat autour du DELF et du DALF

La MLF, l’AEFE et le CIEP ont signé le 29 janvier une conven-tion de partenariat dans le domaine des diplômes delangue française, que l’AEFE et la MLF souhaitent intégrerdans l’offre éducative des classes homologuées des établis-sements d’enseignement français à l’étranger.Tous trois s’engagent ainsi à mutualiser leurs moyens etleurs ressources afin de faire de tous les établissementsd’enseignement français comportant des classes homolo-

guées et qui le souhaitent des centres d’examen et/ou depassation du DELF, dans ses versions DELF Prim et scolaire,ainsi que du DALF. Dans chaque pays, un établissementréférent sera centre de gestion unique pour le réseau desétablissements d’enseignement français du pays concerné.Plus de 75 % des élèves du réseau mlfmonde sont denationalité étrangère. Le DELF et le DALF, diplômes enlangue étrangère reconnus internationalement et validéspar le ministère français de l’Éducation nationale, per-mettent aux élèves qui en sont détenteurs de certifierleur niveau en français langue étrangère et de disposerainsi d’une reconnaissance officielle pour ceux qui quitte-raient l’établissement avant l’examen du baccalauréat.

> Signature de conventions entre établisse-ments du réseau Mlfmonde et de l’académiede Paris

Le 27 novembre dernier,dans la Salle des Actesde la Sorbonne, quatreétablissements de laMLF et cinq établisse-ments de l’académie deParis ont choisi de setémoigner une confian-ce récipro que au tra-vers de la signature deconventions d’apparie-ment*. L’objectif est de permettre aux élèves d’accéder àdavantage d’ouverture et de mobilité internationale, enparticulier grâce à des échanges croisés sur une duréesuffisamment longue pour permettre des progrèsconséquents sur le plan linguistique et une meilleureconnaissance culturelle du pays ; aux enseignants d’êtremieux formés, de bénéficier des meilleurs dispositifspédagogiques  ; aux établissements d’améliorer leurgestion et de développer leur rayonnement internatio-nal en ouvrant davantage l’accès à leur offre de forma-tion.Ces partenariats entre lycées marquent la premièreétape de la mise en œuvre de la convention signée enmars 2012 entre la Mission laïque et l’académie de Paris.Cette mise en œuvre se poursuivra au printemps 2013avec des partenariats au niveau des collèges et du pre-mier degré.

* Le Groupe scolaire André Malraux de Rabat et la Cité scolaireHonoré de Balzac ; le Grand lycée franco-libanais de Beyrouth etle Lycée Henri IV ; le Lycée Molière de Saragosse et le Lycée Rodin ;le Groupe scolaire Massignon à Casablanca et la Cité scolaireMaurice Ravel ainsi que le Lycée Turgot.

La vie de l’association

Rédaction et Administration Mission laïque française - 9, rue Humblot - 75015 Paris - F Tél : +33 (0)1 45 78 61 71 Télécopie : +33 (0)1 45 78 41 57 E-mail : [email protected]

Site internet : www.mlfmonde.org Directeur de la publication : Jean-Christophe Deberre Rédacteur en chef : Raymond Octor Secrétaire de rédaction : Aude Buclon

Conception graphique : Evelyne Boyard Impression : Lettering - ISSN : 1265-9347 Crédit photos : © DR - Mission laïque française ; © Carmen Martínez Banús - istockphoto ;

© Alison Trotta-Marshall - istockphoto ; © Joe Kesraouni

La lettre de la Mission laïque française

Anne-Marie Descôtes, directrice de l’AEFE, François Perret, directeur du CIEP, YvesAubin de La Messuzière et Jean-Christophe Deberre, respectivement président et

directeur général de la MLF

Pierre-Jean Bertrand, proviseur du Groupe sco-laire André Malraux de Rabat et Jean-Luc

Garcia, proviseur du lycée Honoré de Balzac