La lettre des élus Septembre 2009
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Le mensuel d’information des élus étudiants
SOMMAIRE Edito
Association pour la Formation des Elus Etudiants
unef.fr
Une publication mensuelle de l’UNEF et de l’APFEE. N° de Commission Paritaire : 0108G82659 - ISSN : 1761-1547 — Directeur de publication : Sébastien Maurice Rédacteurs en chef : Annaig Piederriere, Salomé Merlo— courriel : [email protected] — Tél : 01 42 02 25 55 — Impression : imprimerie Grenier RCS Créteil B 622.053.189
APFEE
Actualités locales
Fiche pratique
Combattre le bizutage
Interview
Clément Boudin, président de l’ASE
Dossier
Frais d’inscriptions illégaux : 29 universités hors-la-loip. 7 p. 4 - 5
p. 2
p. 3
p. 6
Actualités nationales
Aides sociales
• Lyon 3 : Suppression des frais illégaux
• Paris 1 : Les élus «UNEF et associations étudiantes» obtiennent la fin de la double moyenne.
• Bourses : une revalorisation des bourses qui reste insuffisante
• Réforme de la formation des enseignants : exigeons le retrait des décrets
• Plan jeunesse de Nicolas Sarkozy : un plan ni ambitieux, ni efficace
Bonjour à tous,
Un an après le début de la crise économique, certains prétendent que celle-ci serait désormais derrière nous. Pourtant, à l’approche de la rentrée, les jeunes sont plus que jamais touchés de plein fouet par ses conséquences sociales : en un an, le chômage des 18-25 ans a augmenté de 28%. Premiers touchés par les suppres-sions des emplois les plus précaires (CDD, Intérim…), ils risquent désormais d’être en première ligne de la suppression des CDI.
C’est dans ce contexte que plus de 650 000 jeunes diplômés vont intégrer le marché du travail à la rentrée. La période d’insertion professionnelle représente un « sas de précarité » pendant laquel-le les jeunes sont souvent confrontés à des périodes d’alternance entre emplois précaires et chômage. Elle s’est allongée et repré-sente aujourd’hui une période non protégée socialement : sortis du système éducatif, les jeunes ne peuvent plus prétendre aux aides sociales étudiantes sans pouvoir encore bénéficier des minima so-ciaux. Les difficultés rencontrées pendant la période d’insertion professionnelle risquent donc d’exploser pour les jeunes diplômés en marquant durablement leurs parcours professionnels et mettre les jeunes en sécurité sociale pendant leur insertion professionelle doit être une priorité en cette rentrée.
Ce mois-ci, la Lettre des Elus revient donc sur l’emploi des jeunes et leur insertion professionnelle en y consacrant son dossier du mois.
Ce mois-ci la Lettre des Elus donne la parole à Clément Boudin étudiant à Paris 1 et nouveau président de l’ASE (Autonomie et Solidarité pour les étudiants).
Bonne lecture à tousDavid Doebbels,élu au CNESER
p. 8
N° 156 - Septembre 2009 - 0,15 Euros
2 La Lettre Des Élus n°156 - Septembre 2009
Suppression des Fraix illégaux à Lyon3
Actualités localesLyon3. Lors de son conseil d’administration du mois de septembre, l’Université Lyon 3-Jean Moulin a annoncé qu’elle renoncerait dès l’année prochaine à demander les « frais annexes » mis en place de-puis de nombreuses années. Cette annonce fait suite à une longue bataille des élus « UNEF et associations étudiantes ».
En hausse
La «double moyenne» est une modalité de
contrôle de connaissance qui constitue une in-
justice criante pour les étudiants.
Elle représent tout d’zbords une aberration
pédagogique : elle exige d’un étudiant de vali-
der non seulement son année, mais également
d’avoir plus de 10 de moyenne dans chacune
des UE fondamentales pour pouvoir passer en
année supérieure. Ainsi il était fréquent de voir
des étudiants ajournés alors qu’ils avaient ob-
tenu 12 de moyenne générale et avaient donc
des acquis largement suffisants pour progres-
ser dans leurs cursus.
Certains cherchaient pourtant à défendre cette
règle d’examen en expliquant notamment qu’el-
le garantissait la qualité du diplôme. Pourtant
l’UFR de Droit de Paris 1 était l’un des seuls
UFR de Droit à pratiquer cette double moyenne
: elle n’est pas exemple plus pratiquée à Paris
2 Assas! Or personne ne se risquerait à criti-
quer la qualité des diplômes de cette universi-
té, preuve que c’est bien le contenu du diplôme
qui est gage de qualité et non la manière de
le valider.
De plus, cette disposition remettait en cause
l’égalité des étudiants entre les différentes
universités et au sein même de Paris 1 puis-
que seul l’UFR de droit pratiquait la double
moyenne.
A l’initiative d’une pétition ayant rassemblé
1000 étudiants en droit, vos élus « UNEF et
associations étudiantes » ont donc mené une
bataille pied à pied dans chacun des conseils
de l’université et ont réussi à mettre fin à cette
pratique. Il faut désormais obtenir 10 à son an-
née universitaire pour passer en année supé-
rieure !
Vincent Bordenave
élu au CEVU de l’université Paris1
Fin de la double moyenne à Paris 1!
Paris1. Depuis de nombreuses années vos élus « UNEF et associations étudiantes » se battaient pour la suppression de la double moyenne pratiquée dans la filière droit de l’université. Elle vient d’être supprimée par le Conseil des Etudes et de la Vie Universitaire..
Jusqu’à présent, l’université demandait 39€
de frais complémentaires à l’ensemble des
étudiants pour l’utilisation des outils informati-
ques de l’université (intranet scolarité et salles
informatiques). Vos élus « UNEF et associa-
tions étudiantes » avaient déjà interpellé le rec-
teur par le passé : en 2007, l’université avait
été condamnée suite à un recours du recteur
d’académie. L’université Lyon 3 n’avait alors
pas cessé ces pratiques et tentait de contour-
ner la loi en affichant ces frais comme faculta-
tifs. Ces frais restaient pourtant illégaux : d’une
part, ils recouvraient des missions de service
public puisque l’accès à l’outil informatique est
nécessaire pour la réussite de sa formation et
d’autre part, ces frais restaient obligatoires dans
les faits puisque l’ensemble des étudiants de-
vant s’en acquittait lors de leur inscription. Par
ailleurs, dans certains masters, ce sont 800€
de frais complémentaires illégaux qui étaient
jusqu’à présent demandés aux étudiants.
Au 6e rang des universités pratiquant des
frais d’inscription illégaux dans le classement
2009 des universités «hors-la-loi» de l’UNEF,
l’université sous la pression des élus « UNEF et
associations étudiantes » a donc été contrainte
de renoncer à cette pratique… une bonne nou-
velle pour les étudiants !
Stefan Mihali-Gaget
vice-président étudiant
de l’université Lyon3
La mise en place par les universités d’un vé-
ritable accueil lors des rentrées.
Une majorité des établissements d’ensei-
gnement supérieur organise désormais des
réunions de prérentrée pour leurs nouveaux
étudiants. La géneralisation de ces phases
d’accueil sont l’un des aspects du plan «réus-
site en licence ». Ainsi, Nancy-I propose une
semaine de découverte de son fonctionnement
aux étudiants de première année de licence.
Mulhouse fait passer des tests afin de repérer
les étudiants qui auront besoin d’un tuteur. Aix-
Marseille-III propose une semaine d’orientation,
tandis que Lille-III détaille sur son site Internet
les conseils de préparation pour chaque par-
cours de licence.
En baisseLes propos du ministre de l’intérieur Brice
Hortefeux.
Les propos intolérables à caractère raciste de
Brice Hortefeux lors de l’université d’été de
l’UMP ont déclenché une vague de protesta-
tions. Dans une vidéo diffusée sur internet, le
ministre de l’intérieur pose pour une photo en
compagnie d’un jeune militant d’origine ma-
ghrébine, par ailleurs présenté comme une at-
traction de foire, et déclare : «Il ne correspond
pas du tout au prototype», en référence à l’ori-
gine arabe du jeune homme, avant d’ajouter :
«Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça
va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des
problèmes.»
Brèves du CNESERCNESER du 21 septembre 2009
Motion contre le vote éléctronique
Le CNESER réuni en formation restreinte le
21 septembre a adopté à l’initiative des élus
« UNEF et associations étudiantes » une
motion demandant le retrait de la proposi-
tion de loi relative à la mise en place du vote
électronique pour les élections étudiantes
aux conseils centraux des universités. Cet-
te motion a été adoptée par 15 voix pour, 4
abstentions et 9 voix contre. En parallèle les
élus « UNEF et associations étudiantes » ont
soutenu deux autres motions. La première
relative à la réforme de la formation des en-
seignants a également été adoptée par 20
pour, 2 abstentions et 7 contre. Dans cette
motion, le Cneser demande « la réouverture
des discussions » sur la place du concours
« afin de placer l’admissibilité en M1 », ainsi
que la mise en place d’un cadrage national
des masters. Enfin la dernière motion avait
pour sujet central la rentrée universitaire
et demandait la mise en place de mesures
d’urgences pour les étudiants (10eme mois
de bourses, revalorisation des APL…) Elle
a également été adoptée par 14 voix pour, 7
voix contre et 8 refus de vote.
En parallèle étaient présentés deux décrets,
le premier relatif à la mise en place du LMD
dans les études en soins infirmiers a été
adopté. Les élus « UNEF et associations
étudiantes » se sont abstenus en deman-
dant la mise en place de diplômes nationaux
permettant aux étudiants en IFSI de dispo-
ser d’un double diplôme, avec le diplôme
d’Etat d’infirmier afin de pouvoir poursuivre
leurs études vers des masters. Le deuxième
décret présenté relatif à la mise en place de
la L1 Santé a été adopté. Les élus « UNEF
et associations étudiantes » ont votés
contre. Si la mise en place d’une L1 Santé
commune aux formations médicales est un
geste positif, le texte présenté contient des
régressions en matière de droit étudiants.
A la fin du premier semestre, le président
de l’université peut mettre fin au parcours
de près de 15% des étudiants en première
année.
Azwaw Djebara,
élu au CNESER
Rentrée 2009. En cette rentrée universitaire, les premières conséquences de la crise économique se font durement ressentir dans les universités.
3La Lettre Des Élus n°156 - Septembre 2009
Actualités nationales
Cette revalorisation, attendue par les étu-
diants en prériode de crise, s’est avérée insuf-
fisante : si 100 000 boursiers échelon 6 verront
le montant de leur bourse augmenté de 3%, les
350 000 bourses des échelons 1 à 5 ne connai-
tront, elles, qu’une revalorisation de 1,5% et
aucun coup de pouce n’est apporté aux 71 000
boursiers de l’échelon 0.
La rentrée 2009 est pourtant un nouveau
coup dur pour les étudiants qui voient le mon-
tant de leurs dépenses augmenter de 3,2% à
la rentrée : en effet, les loyers ou encore les
frais obligatoires des étudiants (frais d’inscrip-
tion, frais de cotisation à la sécurité sociale,
prix du ticket de restauration universitaire) sont
une nouvelle fois en hausse. La revalorisation
annoncée des bourses ne permet donc pas de
compenser l’augmentation de ces dépenses.
Malheureusement, cette situation est loin
d’être inédite : depuis 2001, les dépenses des
étudiants ont augmenté de 41,5% alors que
dans le même temps, la valeur des bourses
a chuté de 3%. D’année en année, les me-
sures prises par le gouvernement en faveur
des aides sociales restent bien faibles pour
rattraper le retard : par exemple, depuis leur
création en 1994, les aides au logement ont
augmenté de 17€ … quand les loyers ont plus
que doublé !
Alors que les étudiants sont durement tou-
chés par la crise économique, de nombreuses
craintes sur les conséquences de l’augmenta-
tion de la précarité étudiante existent et notam-
ment sur l’augmentation des renoncements
aux études pour raisons financières. Vos élus
« UNEF et associations étudiantes » deman-
dent donc des mesures d’urgence pour la ren-
trée : une revalorisation de 10% des bourses
pour combler le retard pris ou encore la créa-
tion d’un 10e mois de bourse.
Marion Oderda
élue au CNOUS
Bourses. Alors que traditionnellement le montant de la revalorisa-tion des bourses sur critères sociaux est connu dès juillet, ce n’est que le 31 août dernier que Valérie Pécresse a annoncé ses mesures pour 2009.
Baisse des effectifs étudiants à l’université : les craintes des élus « UNEF et associations étudiantes » se confirment
Alors lors des
précédentes pério-
des de crise écono-
mique, les jeunes
faisaient plutôt le
choix de poursuivre
leurs études, les
premiers chiffres
des inscriptions
dans l’enseigne-
ment supérieur
montrent que, cette
année, les étudiants choisissent de rentrer sur
le marché du travail malgrès la dégradation de
celui-ci. Ainsi la baisse tendancielle du nombre
d’étudiants se poursuit (-11 160 étudiants en
2009), alors même que les inscriptions dans
l’enseignement supérieur auraient dû être sti-
mulées par le taux de réussite global au bac-
calauréat en progression cette année (86% en
2009 contre 83,5% en 2008). Les prévisions
du ministère de l’enseignement supérieur pré-
voient même que cette diminution devrait at-
teindre -6,3% (-153 800 étudiants) d’ici à 2017.
Nous assistons donc aujourd’hui à un reflux de
la massification de l’enseignement supérieur
qui s’explique par les difficultés financières
des étudiants et de leurs familles à financer
des études. Si rien n’est fait rapidement, une
génération entière risque de traîner comme un
boulet pendant toute sa vie professionnelle les
difficultés d’insertion dues à la crise et l’impos-
sibilité de poursuivre des études. Les élus «
UNEF et associations étudiantes » se battront
pour enrayer ce processus naissant de désaf-
fection universitaire. Ainsi nous mènerons la
bataille pour obtenir des mesures d’urgence
pour la rentrée (10ème mois, aide à la recher-
che du 1er emploi) afin de permettre à tous les
étudiants d’avoir les moyens financiers pour
suivre leurs études et nous nous battrons afin
d’obtenir une remise à plat de la procédure
admission post-bac qui représente une procé-
dure complexe et rigide qui constitue un frein
supplémentaire à l’inscription.
Florent Voisin
élu au CNESER
Revalorisation des bourses : un coup de pouce insuffisant !
4 La Lettre Des Élus n°156 - Septembre 2009
Le Palmarès 2009 des universités hors la loi
Alors que le nombre d’universités pratiquant les frais d’inscription illégaux est en forte bais-
se, 29 universités font de la résistance. Dans certaines universités, ces frais illégaux peuvent
être très élevés. Voici les 5 universités en tête du palmarès 2009 :
1 Grenoble 2 : de 18,93€ à 4558,93€
2 Chambéry : de 0€ à 4000€
3 Aix Marseille 3 : de 0€ à 3700€
4 Cergy : de 0€ à 3100€
5 Aix Marseille 1 : de 0€ à 1520€
DossierDroits d’inscription. Pour la 5e année consécutive, vos élus « UNEF et associations étudiantes » mènent la bataille contre les frais d’inscription illégaux exigés par certaines universités.
Frais d’inscription illégaux : 29 universités hors la loi !
pour accéder aux salles informatiques) ou en-
core concerner des attributions pour lesquelles
les étudiants ont déjà contribué avec leurs frais
d’inscription nationaux (ex. frais d’affranchisse-
ment).
- Ne pas écarter l’étudiant du cursus qu’il
souhaite poursuivre s’ils ne sont pas payés :
par exemple, les frais de dossier régulière-
ment exigés sont illégaux car en cas de non
paiement, le dossier de l’étudiant est écarté
ce qui empèche l’étudiant de suivre le cursus
souhaité.
2009-2010, les nouvelles pratiques des uni-
versités
Malgré l’intervention de Valérie Pécresse l’an
passé et les condamnations de certaines uni-
versités par les tribunaux, 29 universités font
toujours peser le poids de leur sous-finance-
ment sur les étudiants en pratiquant des frais
d’inscription illégaux. En 2009, de nouvelles
pratiques apparaissent.
Ainsi, si le nombre d’universités pratiquant les
frais illégaux a chuté de moitié depuis le pre-
mier palmarès des élus « UNEF et associations
étudiantes », en 2005 de nombreuses universi-
tés préfèrent dissimuler leurs frais complémen-
taires plutôt que de les supprimer : les dossiers
d’inscription et le montant des frais d’inscription
ne sont plus disponibles en ligne ou votés dans
les conseils centraux par exemple.
Seconde tendance : plutôt que de faire payer
l’ensemble des étudiants, les universités n’hé-
sitent plus à cibler certaines filières ou certaines
années dans la pratique de leurs frais d’inscrip-
tion illégaux : ainsi les frais d’inscription illégaux
se retrouvent souvent dans les IUT, les licences
ou masters professionnels et surtout dans les
IAE (où l’on retrouve certains des frais illégaux
les plus élevés). Les masters sont également
visés par des « prestations pédagogiques »
supplémentaires et des frais de dossier prohibi-
tifs. Par ces pratique, ces universités tendent à
mettre en place une sélection par l’argent dans
ces filières ou en master.
Enfin, certaines universités tentent clairement
de contourner la loi en exigeant de leurs étu-
diants qu’ils s’inscrivent dans un diplôme uni-
versitaire (DU) en plus de leur inscription. L’ins-
sités ont la possibilité de demander des
droits d’inscription complémentaires. La
pratique de ces frais complémentaires
est également juridiquement encadrée
puisqu’un arrêt du Conseil d’Etat du 7
juillet 1993 précise que la faculté de per-
cevoir des frais supplémentaire n’est pos-
sible qu’à la condition expresse que si «
les prestations correspondantes soient fa-
cultatives et clairement identifiées ». Les
universités peuvent donc percevoir des
frais supplémentaires s’ils correspondent
à un réel service rendu supplémentaire et
clairement facultatif. Ils doivent donc :
- Etre clairement présentés comme fa-
cultatifs : l’information des étudiants sur
ce caractère facultatif doit être claire au
moment de l’inscription administrative et
du paiement. De nombreuses universités
entretiennent ce flou en n’indiquant cette
information qu’en tout petit caractère sur
le dossier d’inscription.
- Correspondre à une prestation sup-
plémentaire clairement identifiée qui ne
reléve pas des missions de service public
des universités : ces prestations ne peu-
vent donc être floues (ex. « prestations
matérielles » ou « redevances spécifi-
ques ») ni nécessaires à la réussite des
étudiants (ex. droits complémentaires
La période des inscriptions est l’occasion pour
les élus « UNEF et associations étudiantes »
de publier leur palmarès des universités prati-
quant toujours des frais d’inscription illégaux.
Grâce au travail entamé il y a maintenant cinq
ans, le nombre d’université pratiquant ces
frais supplémentaires baissent d’année en
année. Pourtant, en 2009, 29 universités font
toujours de la résistance.
Que sont les frais d’inscription illé-
gaux?
Les frais d’inscription à l’université sont juridi-
quement encadrés : en effet, la loi de finance
du 24 mai 1951 indique que pour être inscrit
dans une université, chaque étudiant doit
s’acquitter de droits d’inscription nationaux
qui sont fixés chaque année par décret minis-
tériel. Les droits d’inscription nationaux com-
prennent les droits de scolarité, les droits de
médecine préventive et, le cas échéant, les
droits de cotisation à la sécurité sociale étu-
diante. Le décret ministériel du 29 juin 2009 a
arrêté les droits d’inscription à 171€ pour une
licence, 231€ pour un master et 350€ pour un
doctorat. A ces montants s’ajoutent pour cha-
cun des diplômes 4,57€ de médecine préven-
tive et les éventuels frais de sécurité sociale
étudiante (198€ pour 2009-2010).
En plus de ces droits nationaux, les univer-
5La Lettre Des Élus n°156 - Septembre 2009
Dossier
5 ans de batailles contre les frais illégaux
cription dans le DU est alors présentée comme
obligatoire pour accéder à l’ensemble des en-
seignements nécessaires à la formation. Ce
montage permet aux universités d’engranger
des sommes considérables puisque les univer-
sités sont libres de fixer les montants d’inscrip-
tion en DU. Ainsi, à l’université d’Aix Marseille
3, les étudiants inscrits en master à l’IAE sont
contraints de s’inscrire dans un DU dont les
frais d’inscription s’élèvent à 3700€.
La bataille des élus « UNEF et associa-
tions étudiantes »
Les universités pratiquant ces frais d’inscription
illégaux y trouvent une source de financement
supplémentaire et bienvenue pour pallier au
sous-financement chronique des universités.
Pourtant, les élus « UNEF et associations étu-
diantes » ont toujours refusé que les étudiants
payent le prix du désengagement de l’état :
alors que les droits nationaux ont augmenté
de 36% en dix ans et pèsent lourdement sur
le budget des étudiants, les frais d’inscription
complémentaires représentent une barrière
supplémentaire pour les étudiants. Cette bar-
rière devient peu supportable en période de
crise alors même que le coût des études dé-
courage de plus en plus de familles d’inscrire
leur enfant dans l’enseignement supérieur.
Suite au travail des élus « UNEF et associations
étudiantes », Valérie Pécresse, qui avait déjà
saisi les recteurs d’académie l’an passé, leur
a à nouveau demandé de veiller à ce que les
universités respectent la législation. Les élus «
UNEF et associations étudiantes » demandent
à ce que la ministre aille plus loin et exige la
suppression définitive de tout frais d’inscrip-
tion illégal et le remboursement des sommes
déjà payées par les étudiants. Par ailleurs, si
la ministre annonce depuis 2008 un budget de
l’enseignement supérieur en augmentation,
force est de constater que ces augmentations
ne suffisent pas à répondre aux besoins des
universités. Vos élus demandent donc à Valé-
rie Pécresse de revoir sa politique budgétaire,
notamment en finançant les universités selon
leurs besoins et non des critères de performan-
ces.
Par ailleurs, vos élus ont déposé des recours
dans l’ensemble des universités pratiquant les
frais illégaux dès la fin du mois de juillet et ont
déjà obtenu satisfaction à Paris 10, Lyon 3,
Toulouse 2, Montpellier 1 et la Réunion !
Azwaw Djebara
élu au CNESER
Juillet 2005 1er palmarès des élus « UNEF et associations étudiantes », 61% des universités pratiquent des frais illégaux. Le ministre de l’époque Gilles de Robien rappel-le les universités à la loi mais ne prend pas de mesures concrètes. Suite à l’inaction du ministère de l’Education Nationale, les élus « UNEF et associations étudiantes » déposent les premiers recours gracieux auprès de 50 présidents d’universités : 12 suppriment les frais illégaux.- Janvier 2006 : les élus « UNEF et associations étudiantes » enta-ment des actions en justice contre les universités d’Angers et Aix
Marseille 3.- Juillet 2007 : à l’issu de la publi-cation du 3e palmarès des univer-sités hors la loi, Valérie Pécresse s’engage à faire cesser les frais d’inscription illégaux. Malheureu-sement, les élus « UNEF et asso-ciations étudiantes » constatent que de nombreuses universités restent hors la loi. - Novembre 2007 : suite à la pres-sion des élus « UNEF et associa-tions étudiantes », une réunion au ministère de l’Enseignement Su-périeur examine chaque université à la loupe. Toutes les universités s’engagent à faire cesser les frais illégaux et à rembourser les étu-
diants. - Février 2008 : l’université Paris Dauphine est rappelée à la loi par la ministre et le Conseil d’Etat. En effet, pour contourner la loi, elle souhaite transformer les diplômes nationaux en diplômes d’établisse-ment et fixer elle-même ses frais d’inscription. - Juillet 2009 : les élus « UNEF et associations étudiantes » recen-sent de nouveaux frais illégaux. La ministre demande aux recteurs de faire respecter la loi. En paral-lèle, les élus déposent des recours dans chacune des universités concernées.
6 La Lettre Des Élus n°156 - Septembre 2009
Aide socialeJeunesses. Le 29 septembre dernier, Nicolas Sarkozy annonçait ses mesures en direction des jeunes. Analyse.
Le 29 septembre dernier, Nicolas Sarkozy an-
nonçait ses mesures en direction de la jeunesse
à l’issu des travaux de la « commission Hirsch
». Un an après le début de la crise économi-
que, ces annonces étaient particulièrement at-
tendre. En effet, les jeunes sont les premières
victimes de la crise que nous connaissons : en
un an, le chômage des jeunes a augmenté de
25% et il devient toujours plus difficile de finan-
cer ses études. La rentrée universitaire 2009
– 2010 est ainsi à nouveau marquée par une
dégradation des conditions de vie et d’études
: les dépenses ont augmenté de 3,2% alors
que dans le même temps, les aides stagnent.
Et pourtant, les jeunes restaient les grands
oubliés des différentes mesures « anti crise »
du gouvernement.
Très attendues, ces annonces se sont pour-
tant révélées décevantes : à l’exception de
l’annonce de la mise en place d’un 10e mois
de bourse (fortement revendiqué par les élus
« UNEF et associations étudiantes »), les me-
sures envisagées oscillent entre insuffisance
et « mesures gadgets ». De plus, la mise en
chantier « d’expérimentations » semblent être
un alibi pour ne pas agir. Si les élus « UNEF
et associations étudiantes » se félicitent donc
que le tabou du 10e mois de bourse soit enfin
tombé, les mesures ne sont néanmoins pas de
nature à répondre à l’enjeu majeur d’une nou-
velle politique de jeunesse : donner aux jeunes
les moyens d’être autonomes financièrement
pour réussir leur formation et leur insertion so-
ciale et professionnelle.
Le « RSA jeune » : une fausse bonne idée
Nicolas Sarkozy a, par exemple, annoncé en
grande pompe l’extension du RSA aux jeunes
de 18 à 25 ans. Pourtant, en pratique, aucun
jeune de moins de 25 ans ne pourra bénéficier
du « RSA» : en effet, les jeunes remplissant les
conditions fixées par Nicolas Sarkozy (avoir tra-
vaillé au moins 2 ans au cours des 3 dernières
années) peuvent déjà bénéficier de l’indemni-
sation chômage et n’auront ainsi pas le droit de
les cumuler avec le RSA ! De leur côté, les 300
000 jeunes actuellement au chômage et non-
indemnisés ne remplissent pas les conditions
d’éligibilité au RSA et restent donc sans aucun
droit et exclus des minimas sociaux en raison
de leur âge. Cette annonce est donc un trompe
l’œil : l’extension du RSA annoncée est en effet
fictive. Pire, elle reflète l’ampleur du gouffre qui
se creuse entre la volonté affichée de protéger
les jeunes, et la réalité des actes et des enga-
gements pris par le gouvernement.
L’autonomie des jeunes : la grande oubliée
Autre mesure annoncée : l’expérimentation d’un
mécanisme de « dotation » de 1000 à 4000 €
versés aux jeunes dès 18 ans pour favoriser
l’autonomie des jeunes. Les élus « UNEF et
associations étudiantes » restent pourtant op-
posés au principe de dotation : l’attribution d’un
capital de départ est insuffisante. Il ne met pas
en place un véritable statut social et ne permet
pas d’accéder à une réelle autonomie. Par
ailleurs, il substitue la seule responsabilité indi-
viduelle des jeunes dans leur réussite à un in-
vestissement collectif de la société, seule apte
à garantir la réussite pour tous. En refusant
toute mesure de protection globale des jeunes,
l’objectif affiché du gouvernement de « renfor-
cer l’autonomie des jeunes » reste donc lettre
morte. Les annonces maintiennent donc les
jeunes dans une double dépendance : celle de
la précarité des petits boulots d’un côté, et celle
de la situation sociale de la famille de l’autre. Il
perpétue également un système d’aide sociale
complètement archaïque, insuffisant (le mon-
tant le plus élevé de bourse ne permet pas de
vivre) et injuste. L’Etat dépense en effet chaque
année plus d’argent à exonérer les familles les
plus riches qu’à investir dans les aides directes
pour ceux qui sont le plus dans le besoin. Face
à cette situation, seule la création d’un véritable
statut social qui protège tous les jeunes, par la
refonte globale du système d’aide actuel pourra
permettre à tous d’accéder à une formation ini-
tiale et de réussir. . Les élus « UNEF et asso-
ciations étudiantes » restent donc déterminés
à défendre la mise en place d’une allocation
d’autonomie : aide universelle, dont le montant
serait calculé en fonction de la situation de cha-
que jeune (et non des parents) et d’un montant
suffisant pour donner à tous les moyens de
subvenir à l’ensemble de leur besoin.
Karl Stoeckel
élu au CNOUS
Plan « Agir pour la jeunesse » de Nicolas Sarkozy : ni suffisant, ni efficace
7La Lettre Des Élus n°156 - Septembre 2009
Fiche pratique
En ces temps de rentrée universitaire, le bizutage
revient régulièrement à la mode. Dans les soirées
ou week-ends d’intégration (« WEI »), parfois
même pendant les cours, l’arrivée des nouveaux
étudiants en première année est souvent un pré-
texte pour mettre en œuvre ce qui est perçu com-
me un « rite de passage » mais est bel et bien du
bizutage. Alors que certains présidents d’univer-
sité et directeurs d’UFR ferment encore les yeux
sur ces pratiques, vos élus « UNEF et associa-
tions étudiantes » les dénoncent fermement.
Qu’est ce que le bizutage ?
Le bizutage, tel que défini par l’article 14 de la loi
du 17 juin 1998, correspond au « fait pour une
personne, d’amener autrui, contre son gré ou
non, à subir ou à commettre des actes humiliants
ou dégradants lors de manifestations, ou de réu-
nions liées aux milieux scolaire et socio-éducatif »
il est susceptible de poursuites pénales.
Le bizutage est constaté dans certaines écoles
ou filières (comme médecine), ces pratiques sont
le plus souvent liées à des cas d’actions coerci-
tives et humiliantes même si elles peuvent être
perçues comme des jeux « bon enfant »: défilé
dans les rues dans des déguisements ou défis
dégradants. Par ailleurs, les cas de bizutage «
violents », parfois sexistes continuent d’exister :
consommations excessives et forcées d’alcool,
de drogues et dans les cas les plus extrêmes, vio-
lences physiques ou sexuelles. Même si les for-
mes de bizutages sont physiquement de moins
en moins violentes, les conséquences psycholo-
giques peuvent être graves.
Le bizutage met en effet en jeu un processus de
manipulation mentale très subtil, souvent avec
l’assentiment, voire l’encouragement de la direc-
tion, et il est généralement fondé sur la privation
de sommeil, les pertes de repères, une alimenta-
tion dégradante et une mise en scène de la vio-
lence qui empêchent les « bizuts » de réagir. Les
partisans du bizutage justifient leurs pratiques par
la nécessité de souder le groupe. En réalité, au
lieu d’aplanir les différences, le bizutage les ac-
centue. Les plus faibles sont écrasés tandis qu’on
va donner aux plus forts l’occasion de jouer les
héros. Il est par ailleurs souvent très difficile de
refuser de participer aux actions de bizutage au
risque d’être mis au ban de sa « promo ».
Quel rôle pour les élus étudiants ?
Il est souvent difficile d’avoir une intervention ju-
ridique sur ces pratiques, la loi du silence étant
généralement la régle. Il faut pourtant savoir que
l’ensemble des démarches peut se faire dans le
plus strict anonymat. L’important est de ne pas
laisser ces pratiques perdurer.
A la rentrée
Il est important de mener une action de préven-
tion des primo-arrivants dès la rentrée sur le
danger que peuvent représenter les soirées ou
Week-End d’intégration : ils doivent ainsi savoir
qu’ils ont le droit de refuser de participer au bizu-
tage et qu’ils peuvent dénoncer ces pratiques de
manière anonyme. Ils ne doivent donc pas crain-
dre les représailles.
En cas de bizutage avéré
Il est important de ne pas laisser sans suite les
éventuels cas de bizutages rencontrés. En effet,
même un bizutage perçu comme « sympathique
», s’il est subi, est illégal et peut par ailleurs être
une première base pour des dérives futures.
En cas de bizutage, il faut donc accompagner
l’étudiant dans ses démarches :
- En récupérant des attestations de témoignage
auprès du ou des étudiants concernés, ainsi que
des témoins, pour pouvoir déposer plainte. Une
photocopie de la carte d’étudiant et de la carte
d’identité est à joindre à l’attestation.
- En orientant les victimes vers des structures de
soin et d’écoute comme les MPU et le CNCB (Co-
mité Nationale Contre le Bizutage).
Enfin, les élus ont un rôle fondamental à jouer
dans la mise en œuvre de sanctions à l’égard des
organisateurs de bizutage. Ils doivent donc inter-
peller fortement les conseils centraux de l’univer-
sité afin que ceux-ci prennent des sanctions en
traduisant, par exemple, ces organisateurs devant
la commission disciplinaire de l’établissement. Ce
travail est important car, trop souvent, les organi-
sateurs de ces pratiques jouissent d’une impunité
voire d’un soutien organisé par l’établissement.
Il est également possible d’alerter l’opinion publi-
que par voie de presse en diffusant un communi-
qué de presse.
Sahra Aoudia,
élue au CA de l’université de Nîmes
Bizuttage. La rentrée universitaire est encore malheureusement marquée par des faits de bizutages dans certaines universités et écoles. Au-delà de certains faits divers marquants, le bizutage peut être plus insidieux. Les élus étudiants ont un rôle à jouer dans la prévention et la sanction de ces pratiques.
Combattre le bizutage
8 La Lettre Des Élus n°156 - Septembre 2009
La Lettre des Elus : Peux-tu nous présenter l’association Autonomie et Solidarité pour les Etudiants ?
Clément Boudin : Les étudiants sont
confrontés depuis plusieurs années à une dé-
gradation de leurs conditions de vie et d’étude,
qui se manifeste au travers de l’augmentation
du salariat étudiant ou la difficulté d’accéder
à un logement, notamment par défaut de cau-
tion.
Face à ce constat, deux entités de l’économie
sociale, La Mutuelles Des Etudiants et le Ré-
seau Banque Populaire, se sont associés pour
fonder l’association « Autonomie et Solidarité
pour les Etudiants ».
L’ambition de cette association, gérée à parité
par des étudiants et des banquiers, vise à fa-
voriser l’accès des étudiants à leur autonomie
en proposant des solutions concrètes à leurs
problèmes financiers.
Ainsi, un Fonds de Garantie des Solidarités
Etudiantes (FGSE) a été créé pour faciliter
l’accès des étudiants au logement ou au crédit,
sans qu’aucune caution parentale ne leur soit
demandée.
En effet, de nombreux étudiants connaissent
de véritables difficultés pour financer leurs
études, au moment crucial de la rentrée uni-
versitaire, ou pour accéder à un logement,
faute de caution parentale. Concrètement, la
Banque Populaire se porte directement caution
pour un étudiant, notamment pour accéder à
un logement ou à un prêt, sans exiger de cau-
tion des parents ou d’un tiers. Le FGSE a été
spécialement mis en place pour contre garantir
la banque, en cas de défaillance de l’étudiant.
Cette innovation sociale pour les étudiants a
été mise en place par le Crédit Coopératif qui
gère le FGSE, pour le compte de l’ensemble du
Groupe Banque Populaire.
La LDE : Quelles sont les actions de l’ASE auprès des étudiants ?
CB : L’objet premier de l’association est de
favoriser l’accès des étudiants à leur autonomie
en faisant évoluer l’offre de services bancaires
qui leurs sont proposés par la Banque Popu-
laire. Nous avons ainsi mis en place un cadre
d’échange permanent entre étudiants, ban-
quiers et acteurs institutionnels de l’enseigne-
ment supérieur (universités, écoles, CROUS/
CNOUS, régions, municipalités…).
Aussi, des commissions de travail ont été mi-
ses en place sur les thématiques de développe-
ment touchants à l’ensemble de la vie étudiante
(mobilité, logement, vie associative, etc.)
La deuxième mission, qui découle de la pre-
mière, est de promouvoir le partenariat ban-
caire auprès de la communauté universitaire et
des collectivités locales.
La troisième mission de l’association est de
suivre l’évolution du FGSE et de proposer des
évolutions du périmètre qu’il couvre.
Enfin, plus globalement l’objet de l’association
est de bâtir les fondements de ce qui devien-
dra avec le FGSE, une banque des étudiants.
Quand bien même nous n’avions pas réussi à
fonder une banque, au moment de la signature
du partenariat avec le Groupe Banque Popu-
laire, nous en avons tout de même les attributs,
car nous pouvons influer sur l’offre.
La Lettre des Elus : De nouveaux projets sont à l’étude, peux tu nous les décrire ?
CB : La deuxième Assemblée Générale de
l’association a eu lieu le 2 octobre dernier à
Paris. A cette occasion, nous avons pu tirer un
bilan positif de nos actions depuis la création
de notre partenariat avec les Banques Popu-
laires. Les réalisations sont nombreuses : mise
en place du Fonds de Garantie des Solidarités
Etudiants, distribution de la caution locative par
les banques pour faciliter l’accès à un logement
indépendant aux étudiants, ouverture sur la
mobilité étudiante et la vie associative…
Mais nous voulons encore aller plus loin ! Tou-
jours dans l’esprit de l’association, de nouveaux
groupes de travail composés de représentants
étudiants et de banquiers ont ainsi été mis en
place. Tout d’abord nous souhaitons renforcer
les actions existantes, et en particulier la cau-
tion locative, afin de répondre à une probléma-
tique qui reste d’actualité. Nous prévoyons pour
ce faire un partenariat avec FONCIA, réseau
administrateur de biens immobilier, afin de pro-
poser des solutions complètes aux étudiants :
accès à un parc locatif adapté avec une caution
bancaire garantie.
La deuxième grande priorité est de couvrir de
nouveaux besoins des étudiants. Nous savons
qu’aujourd’hui certains étudiants connaissent
des parcours de formation spécifiques, c’est
par exemple le cas des étudiants en école de
soins infirmiers ou ceux s’inscrivant dans les
IUFM, plus largement nous savons que les be-
soins des étudiants évoluent tout le long de leur
parcours de formation, à voir de quelle manière
nous pouvons répondre à out cela.
Nous voulons être une force d’innovation en
créant de nouvelles solidarités au sein de la
banque des étudiants, et c’est le rôle de notre
association d’y travailler.
Propos recueillis par Annaig Piederriere
élue au CNESER
Interview3 questions à ... Clément Boudin, président de l’Association Autonomie et Solidarité pour les Etudiants (ASE)
Qu’est-ce que l’ASE?
L’Association Autonomie et Solidarité pour
les étudiants a été fondée en 2007 à l’initia-
tive de la LMDE et du groupe Banque Popu-
laire. Cette stucture dirigée à parité assure
un échange entre les banquiers et les étu-
diants qui décident eux-mêmes des presta-
tions proposés. Elle est notamment à l’ori-
gine d’un fond de garantie des solidarités
étudiantes (FGSE) destiné à favoriser l’accés
des étudiants à un logement indépendant
ainsi qu’au crédit.
Plus d’information sur :
www.labanquedesetudiants.com