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L’ESPRIT de E D I T O par Arnaud Seigneur • Président de la Chambre d’apprentissage des Industries de l’Ameublement Une année se termine, et son bilan est formidable ! Sous l’impulsion de Jérôme eveny et avec le soutien de son équipe pédagogique et administrative, le CFA La Bonne Graine affiche une santé et un dynamisme qui nous permettent d’envisager l’avenir avec sérénité. Nous sommes dans notre époque et préparés à vivre la réforme de l’apprentissage. Depuis quelques années, l’infatigable et discret Alain Kéruzoré passe une bonne partie de ses loisirs à nous faire profiter de sa vision de précurseur, et contribue par ses interventions et mises en relation, à faire aujourd’hui de La Bonne Graine un CFA pilote de cette mutation. Dans ces temps socialement et économiquement difficiles, j’ai une pensée particulière pour nos partenaires artisans et maîtres d’apprentissage. Le temps qu’ils dédient à former nos jeunes est précieux, et nous savons l’effort qu’il représente. A nos apprentis, apprenants en reconversion et jeunes diplômés, je souhaite beaucoup de plaisir à apprendre nos métiers, et à vous insérer dans des entreprises qui vous permettront d’exprimer et de développer vos talents. Grace à l’investissement des formateurs, des apprentis et anciens élèves autour de notre journal, les idées d’articles s’accumulent et la matière pour de nombreux numéros s’organise. A tous, j’adresse mes sincères remerciements et mes vœux de bonheur, de réussite, de prospérité et d’épanouissement pour l’année qui vient. Je suis impatient de partager 2019 avec vous. CRISE DE CROISSANCE LE NOUVEAU SOUFFLE par Jérôme Theveny, Directeur du CFA Depuis plusieurs années, notre CFA « La Bonne Graine » s’est engagé dans une profonde réflexion sur le devenir de l’apprentissage dans le secteur des Métiers de l’ameublement et du décor intérieur. L’année 2019 est celle de la Réforme de la Formation professionnelle, voulue par l’Etat, et dont la réorganisation de l’apprentissage constitue un des enjeux majeurs. Le calendrier de cette réforme est déjà établi et l’objectif d’être opérationnels pour la rentrée de septembre 2019 constitue un chantier prioritaire pour l’ensemble des acteurs de notre centre de formation. Un chantier qui prend par certains aspects des allures de défi à relever, au regard des aspirations de la BG à continuer son action de formation comme CFA référent. La modification du système de financement confié aux « opérateurs de compétences », l’ouverture à la concurrence ou encore la digitalisation des enseignements et la formation à distance sont parmi les évolutions principales auxquelles nous allons devoir nous conformer pendant cette année de transition entre le fonctionnement actuel et une rénovation en profondeur du système. C’est dans cet esprit d’ouverture et de professionnalisme que notre établissement travaille avec tous les partenaires de la formation et des métiers, conscient que c’est en participant avec l’ensemble des acteurs du secteur que le CFA est non seulement perçu comme un vecteur de réflexions mais aussi porteur de propositions concrètes Le travail de fond, réalisé ces dernières années, auprès de tous nos correspondants – Institutionnels, entreprises et maîtres d’apprentissage, réseau des Chambres de métiers et de l’artisanat, syndicats, acteurs de la branche professionnelle de l’ameublement et des métiers d’art, Rectorat de Paris, partenaires privés… – place le CFA de la Bonne Graine comme un interlocuteur incontournable de cette réforme. (...) Lettre d’information du Centre de Formation d’Apprentis La Bonne Graine — Ecole d’Ameublement de Paris • n°5 • Janvier 2019 A lire dans ce numéro Le nouveau souffle de l’école • Le renouveau de La Main La bibliothèque du Faubourg • Le dessin technique assisté par ordinateur L’histoire de notre jourbal • Un métier : Tapissier en siège L’agenda de la Bonne Graine • Rencontre avec Les Copeaux Cavaliers La chronique littéraire • L’album photo • La taxe d’apprentissage

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L’ESPRITde

E D I T Opar Arnaud Seigneur • Président de la Chambre d’apprentissage des Industries de l’Ameublement

Une année se termine, et son bilan est formidable !Sous l’impulsion de Jérôme Theveny et avec le soutien de son équipe pédagogique et administrative, le CFA La Bonne Graine affiche une santé et un dynamisme qui nous permettent d’envisager l’avenir avec sérénité. Nous sommes dans notre époque et préparés à vivre la réforme de l’apprentissage.Depuis quelques années, l’infatigable et discret Alain Kéruzoré passe une bonne partie de ses loisirs à nous faire profiter de sa vision de précurseur, et contribue par ses interventions et mises en relation, à faire aujourd’hui de La Bonne Graine un CFA pilote de cette mutation.Dans ces temps socialement et économiquement difficiles, j’ai une pensée particulière pour nos partenaires artisans et maîtres d’apprentissage. Le temps qu’ils dédient à former nos jeunes est précieux, et nous savons l’effort qu’il représente.A nos apprentis, apprenants en reconversion et jeunes diplômés, je souhaite beaucoup de plaisir à apprendre nos métiers, et à vous insérer dans des entreprises qui vous permettront d’exprimer et de développer vos talents.Grace à l’investissement des formateurs, des apprentis et anciens élèves autour de notre journal, les idées d’articles s’accumulent et la matière pour de nombreux numéros s’organise.A tous, j’adresse mes sincères remerciements et mes vœux de bonheur, de réussite, de prospérité et d’épanouissement pour l’année qui vient. Je suis impatient de partager 2019 avec vous. •

CRISE DE CROISSANCELE NOUVEAU SOUFFLE

par Jérôme Theveny, Directeur du CFA

Depuis plusieurs années, notre CFA « La Bonne Graine » s’est engagé dans une profonde réflexion sur le devenir de l’apprentissage dans le secteur des Métiers de l’ameublement et du décor intérieur.

L’année 2019 est celle de la Réforme de la Formation professionnelle, voulue par l’Etat, et dont la réorganisation de l’apprentissage constitue un des enjeux majeurs.

Le calendrier de cette réforme est déjà établi et l’objectif d’être opérationnels pour la rentrée de septembre 2019 constitue un chantier prioritaire pour l’ensemble des acteurs de notre centre de formation. Un chantier qui prend par certains aspects des allures de défi à relever, au regard des aspirations de la BG à continuer son action de formation comme CFA référent.

La modification du système de financement confié aux « opérateurs de compétences », l’ouverture à la concurrence ou encore la digitalisation des enseignements et la formation à distance sont parmi les évolutions principales auxquelles nous allons devoir nous conformer pendant cette année de transition entre le fonctionnement actuel et une rénovation en profondeur du système.

C’est dans cet esprit d’ouverture et de professionnalisme que notre établissement travaille avec tous les partenaires de la formation et des métiers, conscient que c’est en participant avec l’ensemble des acteurs du secteur que le CFA est non seulement perçu comme un vecteur de réflexions mais aussi porteur de propositions concrètes

Le travail de fond, réalisé ces dernières années, auprès de tous nos correspondants – Institutionnels, entreprises et maîtres d’apprentissage, réseau des Chambres de métiers et de l’artisanat, syndicats, acteurs de la branche professionnelle de l’ameublement et des métiers d’art, Rectorat de Paris, partenaires privés… – place le CFA de la Bonne Graine comme un interlocuteur incontournable de cette réforme. (...)

L e t t r e d ’ i n f o r m a t i o n d u C e n t r e d e F o r m a t i o n d ’A p p r e n t i s L a B o n n e G r a i n e — E c o l e d ’A m e u b l e m e n t d e P a r i s • n ° 5 • J a n v i e r 2 0 1 9

A lire dans ce numéroLe nouveau souffle de l’école • Le renouveau de La Main

La bibliothèque du Faubourg • Le dessin technique assisté par ordinateurL’histoire de notre jourbal • Un métier : Tapissier en siège

L’agenda de la Bonne Graine • Rencontre avec Les Copeaux CavaliersLa chronique littéraire • L’album photo • La taxe d’apprentissage

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Les preuves de soutien que nous recevons chaque jour nous confortent dans notre action pédagogique, que ce soit dans le domaine de la formation initiale par l’apprentissage ou bien de celui de la formation continue par le biais de la reconversion professionnelle.

Les patronages du Président de la Ré-publique et de la Maire de Paris pendant les festivités de notre 150ème anniver-saire, la vivacité de notre réseau des élèves porté par « La Main » de la BG, notre récente labellisation comme orga-nisme Datadocké ou encore l’implica-tion constante de nos bénévoles en sont quelques exemples.

La motivation de notre équipe pédagogique et administrative, dont je salue le travail et la mobilisation au quotidien, est garante de notre action, dont l’ambition est parfaitement assumée.

Le CFA se positionne dans une dynamique de croissance ou l’investissement humain est une force – pas moins de 6 emplois créés depuis les 5 dernières années, dans une société qui craint le chômage et les plans sociaux…

La mixité des profils, la polyvalence, le lien avec l’entreprise, le souci de la communication sont autant de facteurs de recrutement qui renforcent une équipe déjà solide et expérimentée.

Notre évolution se place aussi dans la stabilisation de nos effectifs d’apprenants et nous donne l’assurance que notre enseignement est à la hauteur des

attentes des entreprises qui nous font confiance en signant régulièrement des contrats d’apprentissage et des conventions de stages.

Cette réforme est aussi une chance pour les entreprises qui trouveront au CFA une écoute et un accompagnement sur mesure. La volonté de rester au contact de la profession se traduit déjà par la sensibilisation de nos élèves à la gestion et la transmission d’entreprises. L’école est également l’endroit où chacun peut innover, proposer et participer au service des métiers. Notre dernière réunion des « conseils professionnels » de la Chambre d’Apprentissage des Industries de l’Ameublement a notamment suscité nombre d’idées et de propositions sur l’évolution des diplômes et des progressions pédagogiques afférentes. Notre volonté est aussi de pouvoir accueillir les cabinets de décoration pour faciliter le dialogue technique avec les artisans, tout comme d’animer des master-classes, conférences ou autres rencontres entre professionnels.

Notre bâtiment du 200 boulevard Voltaire se veut un lieu d’accueil permanent pour tous.

Enfin, c’est l’avenir de nos élèves - apprentis et stagiaires, sans différences de condition, d’âge ou de cursus - qui constitue notre préoccupation principale et donne tout son sens et sa force à notre école.

C’est vers eux que va notre pensée et notre parfaite implication à satisfaire aux exigences de l’évolution du monde professionnel en garantissant l’excellence des cursus et la reconnaissance des diplômes.

C’est avec eux que nous considérons la réforme de la formation professionnelle comme une opportunité d’affermir les acquis de notre CFA, en le structurant et le faisant grandir.

C’est pour eux que nous nous donnerons les moyens d’une pédagogie pertinente, en accord avec son époque, tout en portant cette idée qui s’est naturellement imposée à notre quotidien : « La jeunesse est une promesse, l’apprentissage est son avenir » •

CRISE DE CROISSANCE : LE NOUVEAU

SOUFFLEpar Jérôme Théveny,

Directeur du CFA La Bonne Graine

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L’ESPRIT de

[Suite de la page 1]

La Main, le réseau des élèves et anciens élèves de La Bonne Graine, évolue et s’agrandit.Nous avons le plaisir d’accueillir Pénélope Pasqualaggi au bureau, et Anne Theveny-Glénat à temps partiel dans les murs du CFA.Une nouvelle dynamique de communication, un nouveau logo, un nouveau calendrier, l’Œil de la main, la revue culturelle mensuelle... Autant de nouveautés qui ont suscité un regain d’intérêt, autant sur le terrain que sur les réseaux sociaux.Nous avons à cœur de suivre le parcours de nos anciens élèves, mais aussi de guider les nouveaux, afin que cet esprit, et les savoir-faire de notre école cent-cinquantenaire perdurent, évoluent, et soient accessibles à tous les apprentis qui franchissent notre seuil. Notre slogan, Esprit d’école - Esprit d’équipe reflète cette volonté farouche de se fédérer autour de nos métiers, pour avancer ensemble et en construire l’avenir.Pour toute information, vous pouvez nous contacter à l’adresse [email protected] ; sur place du mardi au jeudi à l’accueil de l’école ; et sur nos réseaux sociaux Instagram, Facebook, LinkedIn.Passionnés et créatifs, envoyez-nous vos idées et rejoignez nous ! •

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L’ESPRIT de

L’institution qu’est devenue Forney a vu le jour au cœur du Faubourg

parisien, 12 rue Titon. Une proximité géographique avec l’actuelle Bonne Graine qui n’est pas leur seul lien. Toutes deux, elles naissent sous d’heureux patronages : ici l’impératrice Eugènie, là un riche négociant, Aimé Pierre Samuel Forney. À sa mort en 1879, il lègue à la Ville de Paris de grosses sommes d’argent, dont 200 000 F déstinés, aux termes de son testament, à «  la fondation d’écoles laïques du soir pour les adultes des deux sexes, de bibliothèques populaires, et pour aider à la fondation d’écoles professionnelles  ». En conséquence, le conseil municipal vote en 1883 la fondation d’une «  bibliothèque populaire industrielle consacrée à recevoir des ouvrages relatifs aux arts industriels pour l’instruction technique des ouvriers parisiens.  » À l’école de La Bonne Graine, l’invention de l’apprentissage moderne dès 1866. À la bibliothèque Forney, la formation continue des ouvriers, à partir de 1886.

En cette fin de siècle positiviste, la mise à disposition de milliers d’ouvrages dans une salle de lecture confortable attenante à une école communale du quartier, rencontre une forte demande. Plus besoin de pénibles déplacements à la Bibliothèque nationale, qui empiettent sur le temps de travail, et où les décalques sont interdits. La nouvelle bibliothèque ouvre ses portes jusqu’à 22h ! Mieux, ses bibliothécaires transcendent leur mission de mise à disposition des savoirs en autorisant largement l’emprunt d’ouvrages techniques et de modèles gravés peu

précieux, mais suffisamment chers pour ne pas être à portée de bourse d’un ouvrier. En outre, dessins et plans en tout genre constituent l’innovation majeure de ce fonds. L’imagination féconde de ces bibliothécaires dévoués va jusqu’à l’acquisition de doubles dont l’un est destiné à être dispersé en planches cartonnées, elles aussi à savourer sur place ou à emporter !

Pour ne rien gâcher, la Bibliothèque populaire industrielle Forney n’exige alors aucune formalité d’inscription.

Son succès est palpable. À la fin de son premier mois d’ouverture, elle enregistre déjà 322 lecteurs inscrits et 668 prêts. Après un an, 703 lecteurs, 4 530 prêts. En 1910, elle enregistre 10 138 prêts, et plus de 85 000 documents graphiques cartonnés sont à la disposition des érudits de l’établi. La bibliothèque s’est alors pleinement coulée dans les us et coutumes si particuliers du Faubourg. Des conférences sont organisées dans le préau de l’école attenante, qui accueille jusqu’à 800 auditeurs, informés à grand renfort de programmes distribués dans les ateliers et les chambres syndicales. Les artisans et ouvriers ébénistes, encadreurs, doreurs ou tapissiers conseillent les bibliothécaires sur les acquisitions, font et défont des réputations d’éditeurs ou de collections.

La bibliothèque Forney intéresse donc tout particulièrement les apprentis des métiers du décor, qui peuvent y consulter, en plus des ouvrages, des documents techniques ou des catalogues commerciaux. Et parmi ceux-ci, nous le verrons dans le prochain numéro, les reliques d’ateliers d’ébéniste aux noms célèbres. •

par Thomas Fazan, ébéniste

LA BIBLIOTHÈQUED U FAU B O U RGSise depuis 1961 dans un majestueux hôtel bâti au XVIe siècle, la bibliothèque Forney impres-sionne par son architecture, qui affiche entre autres ornements le blason de l’archevêque de Sens. Ce doit être une mine de savoirs inaccessibles ! Un huis-clos d’érudits de haut vol, histoire de l’art par-ci, lourdes thèses par-là ! Non, c’est la bibliothèque des artisans ! (1/2)

PRATIQUEBibliothèque Forney

Bibliothèque de la Ville de Paris- Hôtel de Sens -1, rue du Figuier

75004 Paris

M° Pont Marie(7) ou Saint Paul (1)Bus 67

01 42 78 14 [email protected]

Ouverturemardi 13:00 à 19:30mercredi 10:00 à 19:30jeudi 10:00 à 19:30vendredi 13:00 à 19:30samedi 13:00 à 19:30

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LA BONNE GRAINE DE L’INTÉRIEUR

LE DESSIN TECHNIQUEASSISTÉ PAR ORDINATEUR

par Nils Boudol, apprenti ébéniste en BMA II

Après mon CAP ébénisterie, j’ai quitté La Bonne Graine avec

de solides connaissances en plan traditionnel au té et à l’équerre. Lors de mon retour en BMA, un an plus tard, j’ai découvert le DAO et la CAO. Une petite révolution pour moi qui avais mes habitudes en dessin manuel !

L’informatique est indispensable pour de nombreuses entreprises. Evidemment, l’artisan aussi l’utilise quotidiennement. Il est donc heureux que les connaissances informatiques fassent également partie des nouveaux référentiels d’apprentissage du dessin,

et que la matière soit obligatoire aujourd’hui à partir du niveau CAP.

Depuis maintenant plusieurs années, une salle informatique a été montée à La Bonne Graine, ce qui permet d’apréhender sereinement cette nouvelle approche du dessin d’ameublement et du dessin technique. DAO et CAO sont les initiales de Dessin Assisté par Ordinateur et de Conception Assistée par Ordinateur. Ils sont un ensemble d’outils et de logiciels informatiques qui permettent de réaliser une modélisation géométrique et le dessin technique d’un objet en vue d’une fabrication. Au CFA, nous travaillons surtout avec Autocad, logiciel principal de DAO, utilisé par de nombreuses entreprises, pour les plans techniques comme pour les rendus 3D. Parmi les autres logiciels du marché, on peut citer Sketchup, Solidworks, Rhinoceros ou Topsolid. Autocad est souvent défini comme le

logiciel le plus intuitif pour la réalisation de plans en vue d’une réalisation en atelier.

Les avantages indéniables de l’outil informatique deviennent édifiants lors de la réalisation d’un plan de meuble. Le gain de temps est remarquable quand on connait les heures nécessaires à la réalisation d’un plan papier. Les cotations et mesures sont toujours justes, quelle que soit la tolérance que l’on désire et quelle que soit la taille du dessin. Grâce aux différentes fonctions du programme, changer l’échelle du tracé, allonger ou raccourcir des éléments, devient plus simple. On dépasse les principes de réflexion du dessin traditionnel. On peut se permettre de dessiner

des moitiés d’élément, complétées par symétrie, voire même d’en dessiner moins si le motif s’y prête.

L’élimination des actions manuelles répétitives rend le travail de dessin d’un système d’assemblage industriel – domino ou un lamello par exemple – moins fastidieux. On ne le dessine qu’une seule fois, après quoi on le réutilise autant de fois que nécessaire. Se constituer une bibliothèque personnelle, dans laquelle on conservera tous ces objets récurrents comme des modèles de vis et de quincaillerie, est une fonction à ne pas négliger. Oui, l’informatique permet de capitaliser plus facilement les expériences. Il est possible aussi de trouver sur Internet des bibliothèques pré-remplies afin de gagner un temps précieux.

Quand on est comme moi, habitué aux plans papier, et a priori peu à l’aise avec l’outil informatique, l’adaptation est un peu délicate. Elle m’a pris un certain temps pour comprendre et apprivoiser les différentes fonctions de base. Mais rien d’insurmontable ! Connaissant le schéma de construction classique d’un meuble, je peux consacrer mon

“Les avantages indéniables de l’outil informatique

deviennent édifiantslors de la réalisation d’un

plan de meuble.”

Plan d’ameublement d’une sellette d’inspiration Louis XV

Perspective d’une console contemporaine en L

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Comme vous avez pu le constater, le premier numéro de L’Esprit de La Bonne Graine portait le numéro 4. Et ce n’est pas une erreur ! Cela parce que l’associa-tion des anciens élèves de notre école possède, elle aussi une petite histoire.

J’obtiens mon BMA en 1994, et c’est là que j'adhère à l’association des anciens qui, à cette époque n’accepte pas les apprentis en activité à l’école.

J’ai le souvenir d’avoir

participé à l’organisation d’une bibliothèque pour classer et organiser les documents an-ciens de l’école. Pour cela nous nous rencontrions une fois par mois et nous étions peu nombreux, il faut le dire. Il est vrai que les moyens de contacts étaient plus compliqués qu’au-jourd’hui.

C’est aussi durant cette période que ma vie profession-nelle et personnelle s'accélère, mes priorités se resserrent et mes disponibilités aussi. En 2000, lorsque je reviens, les visages ont changé, et l’associa-tion existe par la bonne volon-té de quelques uns. Lors de nos réunions mensuelles quelques idées émergent autour du verre de l’amitié, souvent l’ordre du jour. C’est donc autour d’un verre que François Bompard et moi développons l’idée d’un journal qui nous permettrait de communiquer plus large-ment auprès des anciens.

Grâce à la compétence en informatique de François qui

s’occupait de la mise en page et de la publication, l’idée prend rapidement forme.

J’ai démarché des partenaires prêts à nous aider. Les fournis-seurs des ateliers nous ap-portent une petite contribution par le biais de publicité dans notre journal. C’est ainsi que sont nés les premiers numéros d’un petit journal sans préten-tion.

Quel plaisir pour nous qui l’avons lancé avec peu de moyens, de voir le grand pas en avant de l’association aujourd’hui !

Comme nous en rêvions à l’époque, c’est grâce à ses initiatives que l'association des anciens, dont je suis fier de faire partie, aidera notre école à porter nos métiers vers la modernité, en diffusant les idées et l’actualité de nos passions respectives.

Passionnément, La Main fait ce que L’Esprit imagine. •

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attention à retenir les différentes fonctionnalités et raccourcis du logiciel. Autocad fonctionne de façon très logique, et on peut facilement gagner du temps avec ce que j’appellerai une logique géométrique, comme les réseaux polaires, qui permettent de dupliquer des formes identiques autour d’un point. C’est un raccourci intéressant, mais cette logique n’est pas évidente pour tout le monde, et peut devenir un inconvénient de taille.

On peut travailler les dessins techniques sur un seul plan, mais le passage de la 2D à la 3D apporte un support solide et particulièrement intuitif pour générer des rendus esthétiques, avec textures, ombres, et mises en situation dans l’espace. Les

résultats plus que corrects méritent que l’on s’y intéresse pour avoir des éléments de discussions avec les clients de nos métiers.

Tout est informatique aujourd’hui. Il est inutile d’y être réfractaire, comme

j’ai pu l’être au début. Il faut y voir un outil comme un autre, qui sait se rendre indispensable pour des raisons de rentabilité. Etre capable de produire des programmes qui pourront être utilisés sur une machine à commande numérique, ou une découpe laser est extrêmement utile. Plus nos métiers vont se moderniser, plus nous allons devoir nous confronter à la technologie. L’enseignement pratique qui en est fait à l’école me semble indispensable. Cela ne veut pas dire qu’il faut remplacer toutes les actions manuelles, mais juste être conscients que de tels outils existent. Cela montre aussi que notre artisanat vit bien avec son temps. •

POURQUOI L’ESPRIT A COMMENCÉ AU NUM. 4 ?

par Christophe Arnault, formateur en ébénisterie

Unes des trois premiers numéros du journal des anciens de La

Bonne Graine(2001, 2003 et 2004)

Rendu Autocad du PR BMA 2017

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Polyvalent, multi-facette, cet artisan dont le métier connaît une évolution permanente, se réinvente à

mesure des nouveaux matériaux, des nouvelles tendances, de la place incontournable que prend le siège dans nos vies, dans la société et dans notre histoire. Artisan discret, métier central d’un réseau dont il est complice et dépendant, il a cependant le privilège, s’il n’est pas toujours sur le devant de la scène, d’être la personne de confiance qui se faufile dans les intérieurs les plus privés. Souvent dernier à intervenir sur un chantier, il a le plaisir de parachever l’habillage d’un intérieur, et de l’apprécier dans sa majesté complète.

Métier souvent plus de restauration que de création, le tapissier en siège a le privilège de partager les petites histoires

de la grande histoire. Se côtoient dans ses ateliers les sièges historiques, importants et au patrimoine riche, et les sièges madeleine-de-Proust dans lesquels on se souvient avoir écouté les histoires de sa grand-mère, blotti sur ses genoux.

Repartons un peu en arrière, et découvrons comment et pourquoi ce métier mal connu du grand public est devenu celui qu’il est aujourd’hui. Le tapissier fait son entrée dans

l’histoire en même temps que la garniture sur les sièges. Lorsque la Cour se sédentarise, elle est en quête de confort, et les intérieurs revêtent une dimension sociale fortement liée au pouvoir. Nous sommes sous Louis XIII, apparaissent les premières garnitures de confort composées de matières végétales, puis de crin animal ou végétal, et recouvertes de tissu. La technique est sommaire et la variété des tissus, restreinte. Avant cela, au Moyen-Age, on rencontre des carreaux, ces coussins mobiles que l’on peut poser au sol ou sur un siège, selon les envies et les besoins. Depuis ce jour la garniture sera vouée à être en permanente évolution.

Garniture pelote, sa forme s’épaissit, recule, s’arrondit, pour coller aux nouvelles formes et aux styles des bois de sièges. Pour guider et sculpter le crin, on invente le piquage – couture faite à la main dans la masse. Les étoffes se diversifient et donnent au siège sa place d’objet de luxe.

Les fixations et finitions sont également plus ou moins précieuses selon les bourses et les besoins. Les semences, les clous que les tapissiers utilisent, sont employées à l’économie, car forgées à la main. Les clous décoratifs, eux, sont parfois même recouverts d’une feuille d’or, et se montrent dans les plus prestigieux intérieurs.

Les grandes évolutions sont induites par les bois de sièges, auxquels le tapissier s’adapte. Il suit les saisons sous Louis XV par exemple, où le cannage est en vogue pour l’été, mais il

A mi-chemin entre techniques ancestrales et innovation, le tapissier à un champ d’action très large. Aussi bien au service du patrimoine, des particuliers, de l’industrie ou des designers, se réinventant chaque jour tout en respectant la tradition.

L E M ÉT I E RTA PI S SI E R E N SI E G E

par Cathy Filotti, formatrice en tapisserie, et Anne Theveny-Glénat, chargée de mission La Main

Les grandes évolutions de la garniture et du métier de tapissier

viennent de l’invention du ressort, de l’agrafeuse et de la mousse.

Nicolas II de Larmessin

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L’ESPRIT de

confectionne des carreaux pour l’hiver, pour plus de chaleur et de confort. On créé les bergères, et les garnitures en cuvettes apparaissent pour recevoir les coussins, plus souples et plus confortables.

Innovation des années 1820, le ressort révolutionne le confort, plutôt relatif, qui était apporté par les anciennes garnitures – que l’on dit en plein par opposition à suspendues pour celles pourvues de ressorts. La garniture généreuse et capitonnée devient la star des intérieurs sous Napoléon III.

La première révolution industrielle arrive, et le mobilier de style devient plus accessible et plus courant. Son coût baisse : il devient abordable pour une part de plus en plus grande de la population. L’agrafeuse industrielle permet de rentabiliser le travail du tapissier. Il sort des petits ateliers pour arriver dans les premières usines. L’ère de la grande distribution est en marche.

C’est après la seconde guerre mondiale que la deuxième bascule majeure du métier de tapissier s’effectue. Le besoin de reconstruire, de meubler, de recréer une société et un monde nouveau est réel. Les recherches scientifiques avancent à

grand pas, et la chimie est un secteur en pleine expansion. On découvre alors un matériau inédit : la mousse.

La Mousse, naturelle en latex, ou de synthèse en polyuréthane, est une nouvelle révolution dans le domaine du siège. Rapide à travailler, permettant d’obtenir vite et à moindre coût des sièges confortables et aux formes nouvelles.

La combinaison de toutes ces avancées (ressort, agrafe, mousse) ne fait pas disparaitre le savoir-faire traditionnel, mais permet aux designers de laisser libre cours à leur créativité.

Le tapissier est métamorphe. On en peut mieux résumer la vie de ce métier qu’en citant nos anciens* : “La révolution, en abolissant toutes les corporations mit aussi fin à celle qui nous occupe, et l’on voit depuis cette époque l’art du tapissier, art si nécessaire et si utile, atteindre une perfection que l’on croirait à son terme, si l’expérience de chaque jour ne nous prouvait que la perfectibilité est sans borne chez un peuple aussi ingénieux que les Français.” •

* in Manuel du tapissier décorateur et marchand de meuble, par M.Garnier-Audiger, 1830.

Tongue Chair de Pierre Paulin - 1967

Indiscret - Epoque Napoléon III

31 janv au 3 févr 2019Salon des métiers d’artSalle Olympe de Gouge

Paris 11èVriz invité d’honneur

Samedi 16 février 2019JOURNEES PORTES

OUVERTES RECONVERSION

1er au 7 avril 2019Journées Européennes

des Métiers d’Art

3 au 6 avril 2019JOURNEES PORTES

OUVERTES APPRENTISSAGE

12 au 14 avril 2019Salon de l’Objet d’Art

Grand PalaisParis

L’AGENDA DE LA BONNE GRAINE

LE PROVERBE WOLOFLe nom de familled’un âne têtu est

“Laisse-moi-tranquille”.

Offres de contrats d’apprentissage

contactez Jorge de Valadares, Jérémy Forget ou Olivier Besson

au 01.43.72.22.88

La Bonne Graine et La Main de la Bonne Grainesont présents sur les réseaux sociaux.

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8 • Janvier 2019

L’ESPRIT de

Les Copeaux Cavaliers... peut être pourriez-vous commencer par nous expliquer l’origine du nom de votre entreprise ?

Cette idée, nous l’avons eue alors que nous pratiquions l’équitation et que nous passions tous les deux notre deuxième galop. Ce sont les multiples sens du terme cavalier qui, associé à notre domaine d’activité, nous a semblé être original et bien nous correspondre.

Quelle est l’activité principale des Copeaux Cavaliers ?

Il est difficile de donner une seule activité, car nous répondons à des demandes extrêmement variées. Par exemple en menuiserie, nous travaillons avec les Monuments historiques, mais nous faisons aussi beaucoup d’aménagement pour des architectes. Nous faisons régulièrement des escaliers, ou encore des portes cochères. Et puis chaque demande est unique, il n’est pas rare de sortir de nos activités habituelles. Nous aimons le challenge et la nouveauté ! Maintenant, si nous avions à résumer, nos activités tournent principalement autour des matériaux du bois et du métal.

Depuis quand exercez-vous ?

Nous avons commencé sous forme d’association il y a 25 ans. Les Copeaux Cavaliers existent quant à eux depuis seize ans.

Combien de personnes travaillent aujourd’hui dans votre entreprise ?

Il y a Christian Borger, ami et compagnon professionnel, deux apprentis, Eléonore et Loïc, et nous (Lisa et William). Et puis aussi beaucoup d’amis qui passent et qui repassent pour venir en renfort !

Quel est votre parcours, William ?

Je suis menuisier. J’ai commencé par un bac ES puis une licence d’économie à Paris Diderot. Les thèmes sociaux abordés m’ont poussé à faire un DEA en ethnologie. A cette occasion, mon travail s’est orienté sur la manière dont se transmettent les pratiques artisanales. Ensuite, je suis devenu le second en menuiserie d’un professeur, ce fut le début de mon apprentissage. J’ai passé pas loin de sept ans sur des chantiers divers et variés. Et c’est plus précisément en construisant des kayaks inuits que j’ai véritablement découvert l’univers du bois. J’ai passé le CAP d’ébéniste en candidat libre, ce qui m’a permis de matérialiser ma démarche en obtenant des résultats concrets.

Quels sont vos responsabilités aujourd’hui ?

Je crois que le premier aspect, lorsque l’on est responsable d’une entreprise, c’est qu’il faut être bon partout ! Du point de vue des clients, il faut savoir donner envie, rester sympa pour entretenir un bon relationnel. Et puis il faut être capable de dire non dans certaines situations. Il faut bien évidemment faire preuve de sérieux, la gestion d’une entreprise est une véritable contrainte qu’il faut savoir maitriser et qui impose une vraie rigueur.

Rencontre

L’apprentissage est un dispositif pédagogique qui associe l’enseignement théorique en CFA à une mise en pratique en entreprise. Nous avons décidé de partir à la rencontre de ces professionnels qui ont choisi de relever le défi de l’apprentissage, de faire

confiance à de jeunes apprenants et de partager avec eux les gestes et connaissances qui font leur métier.

Lisa et William Auclair nous accueillent autour d’un thé, un peu comme si vous veniez visiter la famille. Ils mettent en pratique une vision ouverte qui laisse une place importante aux initiatives des apprentis, mais surtout à la transmission, celle-ci même, qui fait le noyau de notre pédagogie, et qui permet à nos métiers de ne pas rester figés en passant de génération en génération.

Les Copeaux CavaliersPropos recueillis par Nathalie Le Floc’h, formatrice en histoire des styles

“Un apprenti doit savoir prendre soin de lui (...)

il est le moteur de son apprentissage”

William Auclair à la forge Eléonor et Alain à l’atelier William et Eléonor à l’atelier

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Janvier 2019 • 9

L’ESPRIT de

Ont contribué à l’élaboration de ce numéro : Christophe Arnault, Nils Boudol, Louis Chavanat, Thomas Fazan, Cathy Filotti, Benoit Godbert, Nathalie Le Floc’h, Anicet Pucci, Yves Robin, Arnaud Seigneur, Anne Theveny-Glénat, Jérôme Theveny, Nathalie Tomas.Photos et illustrations : Thomas Fazan, Benoit Godbert, Nathalie Le Floc’h, Yves Robin.Directeur de la publication : Jérôme Théveny, Directeur du CFA La Bonne Graine • Coordination : Louis Chavanat.© La Bonne Graine 2019 • 200 bis, Bd Voltaire 75011 Paris • www.labonnegraine.org

Que pensez-vous de l’apprentissage ? Et que vous apporte la présence d’un apprenti ?

D’un point de vue général, l’apprentissage est un moyen de jouer la complémentarité entre l’école et l’entreprise. D’un côté on apprend, on s’exerce, on se trompe et de l’autre on a des impératifs pour lesquels il faut chercher des solutions tout en restant vigilant.

Un contrat d’apprentissage peut représenter aussi un facteur économique intéressant. Mais ce n’est pas le plus important selon nous. C’est surtout un moyen de mettre en place une passerelle entre générations. Ce qui nous tient particulièrement à cœur, c’est de combattre l’appauvrissement gestuel et intellectuel. Dans notre époque, l’apprentissage est un moyen de transmettre des savoirs techniques humains qui permettent de lutter contre la mécanisation en préservent la liberté de la main. C’est aussi une solution face à la déperdition de l’infinité des possibilités de l’imagination de l’humain. Enfin, lorsque l’apprenti est volontaire et motivé, il apporte avec lui une véritable énergie !

Depuis combien de temps prenez-vous des apprentis ?

Cela fait environ 15 ans que nous accueillons des jeunes. A ce jour, nous en avons eu huit.

Quels sont les parcours de vos apprentis ?

Ce sont tous des bacheliers, mais c’est un pur hasard. Ils se présentent souvent dans une situation post-bac et la plupart du temps dans une démarche de reconversion. De notre côté, il n’y a pas de condition d’embauche particulière.

Quelles sont les qualités essentielles à un apprenti ?

Ça peut paraître étonnant, mais pour nous un apprenti doit savoir prendre soin de lui. Au même titre qu’il doit respecter l’entreprise dans laquelle il travaille en étant à l’heure et en appliquant les règles communes. Maintenant le plus important, c’est surtout qu’il soit moteur de son apprentissage, motivé et curieux de ce qu’il fait et de ce qui l’entoure.

Quelles responsabilités donnez-vous à vos jeunes apprenants ?

C’est assez varié. Parfois ce sont des aides, mais bien souvent, et dans la mesure du possible, nous les encourageons à participer, à proposer et à expérimenter à nos côtés. Nos activités étant plutôt diversifiées, voire parfois atypiques, on bascule souvent dans le domaine de la conception. Les apprentis se prennent facilement au jeu. Ils doivent trouver des solutions avec nous et prendre des initiatives. C’est très formateur dans nos métiers.

Que deviennent vos apprentis une fois qu’ils ont leur diplôme ?

Avant tout des amis ! Mais de manière générale, tous ceux avec qui nous avons gardé contact, ont intégrés les métiers du bois et ont créé leur activité. Ils gagnent leur vie et ne regrettent absolument pas leur choix ! • 22 rue de la Révolution

93100 Montreuil

Christian à l’atelier

La scierie des Copeaux Cavaliers en Auvergne

Loïc, Salvatore et William à l’atelier

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L’ESPRIT de

« Cette pièce a deux ou trois portes. L’une entre dans un joli petit cabinet faisant pendant au boudoir, l’autre dans une salle à manger précédée d’un buffet qui dégage dans le vestibule. Le cabinet, destiné à prendre le café, n’a pas été plus négligé que le reste de la maison : les lambris en sont peints en verd d’eau, parsemés de sujets pittoresques rehaussés d’or ; on y trouve quantité de corbeilles remplies de fleurs d’Italie, et les meubles en sont de moire brodée en chaînettes.Mélite, s’oubliant de plus en plus, s’étoit assise et faisoit des questions ; elle repassoit tout ce qu’elle avoit vu et demandoit le prix des choses, le nom des artistes et des ouvriers. Trémicour répondoit à toutes ses questions, et ne paroissoit pas avoir à lui en faire ; elle le louoit, vantoit son goût, sa magnificence, et il la remercioit comme un homme à qui on ne risque rien de rendre justice. L’artifice étoit si bien caché que Mélite, s’affectant de plus en plus et ne considérant bientôt tout ce qui la frappoit que du côté du génie et du goût, oublia réellement qu’elle étoit dans une petite maison, et qu’elle y étoit avec un homme qui avoit parié de la séduire par ces mêmes choses qu’elle contemploit avec si peu de précaution et qu’elle louoit avec tant de franchise. Trémicour profita d’un moment d’extase pour la faire sortir de ce cabinet. »La petite maison, Jean-François de Bastide (1763)

Dans la bibliothèque du Directeur...par Jérôme Theveny, Directeur du CFA La Bonne Graine

La petite maison est un conte “galant” de Jean-François de Bastide, écrit en 1758 et remanié en 1763 (version ci-dessus). Il est souvent associé à l’œuvre – presque – contemporaine de Vivant Denon, Point de Lendemain, qui précède sa carrière de dessinateur et de Directeur général du Museum central des arts.L’idée que l’on se fait du XVIIIème siècle, celle d’une certaine insouciance et de la profusion des arts, est dépeinte à la perfection dans ce texte court, mais dont l’inattendu et le détail rendent le récit poignant d’intensité.Dans le sillage de Crébillon, Marivaux ou encore Laclos, l’argument pourrait paraître simple, voire trop connu ; le séducteur, Trémicour, déploie son génie amoureux auprès de sa victime consentante, Mélite.Mais l’auteur innove dans la forme et La petite maison au bord de la Seine devient le cœur du jeu de la séduction. Les décors rocailles, les pièces variées, dont l’usage se repend à partir de 1730, la richesse

des matériaux et des jardins sont autant d’éléments qui éclipsent momentanément le propriétaire au profit de sa maison tel un “temple de l’amour” qui possède les réponses de l’enjeu libertin et philosophique. La volonté, les désirs sont-ils malléables entre les mains des cyniques ? La conscience peut-elle s’abstraire de ses manipulations ?Ces questions demeurent derrière les festons, les girandoles et autres parquets de bois de rose.Le texte égraine les noms des artistes, des artisans qui ont travaillé à la création de tant de merveilles comme si les voies de la séduction empruntaient les mêmes que celles de la jeune femme enivrée par le décor intérieur.Une petite maison, on dira aussi une folie après que la cour a quitté Versailles avant d’y revenir avec Louis XV, qui place les métiers de l’ameublement à égalité avec les passions de l’âme.

A découvrir. •

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L’ESPRIT de

L’album graine

Juin 2018La styliste Célia Moutawahid vient prendre les

photos de sa nouvelle collection dans nos ateliers

Octobre 2018Mme C. Dumas,

Sénatrice de Pariset M. PY. Bournazel,

Député de Paris,rendent visite à l’école

Octobre 2018Salon International du Patrimoine Cuturel

au Carousel du Louvre

Décembre 2018Carousel des Métiers d’Art et de la Création

au Carousel du Louvre

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12 • Janvier 2019

L’ESPRIT de

Chaque année, la collecte de la Taxe d’Apprentissage nous aide à concrétiser cette idée. Si vous êtes chef d’entreprise du secteur de l’ameublement ou si vous avez à cœur de soutenir l’artisanat et les métiers d’art, vous pouvez apporter votre contribution en nous versant votre Taxe d’Apprentissage 2019.

Géré par des professionnels, chefs d’entreprises en activité, notre CFA est un acteur incontournable de l’apprentissage en France.

Spécialisé depuis 150 ans dans la formation d’apprentis dans les métiers du décor intérieur, l’Ecole d’Ameublement de Paris – CFA la Bonne Graine – a participé grace à ses maîtres d’apprentissage à l’insertion professionnelle de plus de 40 000 apprentis.

200 bis, Boulevard Voltaire75011 Paris

ÉCOLE D’AMEUBLEMENT DE PARIS – CFA la Bonne Graine

T. 01 43 72 22 88www.labonnegraine.org

2019

La jeunesse est une promesse, l’apprentissage est son avenir.

Taxe d’apprentissage

EbénisterieDessin d’ameublementTapisserie en décorTapisserie en siègeDorureEncadrement

MarqueterieSculptureTournageMenuiserie en siègesRestauration tapis-tapisserieEmballage professionnel

+2000 entreprisespartenaires

métiers

13

2500 m² d’ateliers800 m² de salles de cours

salariés

26

Savoir-faire

Patrimoine

Savoir-être

Communication

Excellence

Alternance

250 apprentis

Participer au rayonnement de l’artisanat et des métiers d’art, d’être associés aux chantiers du patrimoine ou aux réalisations de qualité, mais aussi de porter le message des métiers sur des salons internationaux (Salon du Patrimoine, Salon de l’objet d’art…).

Rester compétitifs dans notre action pédagogique, en promouvant l’innovation et en apportant à nos apprentis le confort d’un centre de formation aux infrastructures modernes et en adéquation avec l’activité en entreprise (outillage et matériaux de qualité, centre de documentation, outil informatique, pas d’exercices « poubelle »…).

Assurer notre action de transmission, en valorisant la voie d’excellence qu’est l’apprentissage, en collaboration avec le monde de l’entreprise. Nos apprentis sont formés en alternance chaque année, dans le souci de coller à la réalité professionnelle.

Le versement de la Taxe d’Apprentissage est indispensable pour le financement de notre centre de formation et pour nos apprentis. Ce versement nous permet au quotidien de :

Avec la Taxe d’apprentissage collectée nous garantissons aussi la poursuite de notre action sociale. Reconnu d’utilité publique depuis longtemps, notre centre de formation accueille 250 apprentis tous les ans, gratuitement, sans discrimination ou prérequis.

L’accès aux 13 métiers est libre et le taux d’insertion à la fin de la formation est supérieur à 85 %.

Nous entretenons des relations étroites avec de nombreux partenaires institutionnels qui sont les garants du sérieux et de la qualité de nos formations.

Le versement de la taxe d’apprentissage est obligatoire mais vous pouvez décider d’en faire profiter les apprentis de votre choix : ceux de l’Ecole d’Ameublement de Paris – CFA La Bonne Graine !

Epanouissement

Innovation

Insertion

Nos partenaires

• Entreprise employant au moins 1 salarié.

• Entreprise soumise à l’Impôt sur les Sociétés ou l’Impôt sur le Revenu au titre des Bénéfices Industriels et Commerciaux.

• En faisant un don à l’école (Association reconnue d’utilité publique).

• En faisant connaître notre école à votre réseau de partenaires qui versent aussi de la TA ou qui emploient des apprentis.

• Les établissements publics.

• Les professions libérales.

• Les entreprises ayant au moins 1 apprenti avec une masse salariale < à 6 fois le SMIC.

• Le 28 février 2019 au plus tard.

• Le Concours Financier Obligatoire (CFO).

• Le Quota.

• La Contribution Supplémentaire à l’Apprentissage (CSA).

• Complétez votre bordereau à l’aide de l’annexe jointe.

• Faîtes savoir à votre comptable votre choix d’affectation de taxe à l’Ecole d’Ameublement de Paris et remettez-lui l’annexe jointe.

• Contactez notre service comptabilité pour vous faire aider dans cette démarche :[email protected] 43 72 72 04

Qui doit payer la taxe d’apprentissage ?

Si vous n’êtes pas assujettis à la taxe vous pouvez nous aider.

Qui est éxonéré ? Quand payer ?

Que pouvez-vous verser ?

Comment payer ?

Compétitivité

Transmission

Chaque année, la collecte de la Taxe d’Apprentissage nous aide à concrétiser cette idée. Si vous êtes chef d’entreprise du secteur de l’ameublement ou si vous avez à cœur de soutenir l’artisanat et les métiers d’art, vous pouvez apporter votre contribution en nous versant votre Taxe d’Apprentissage 2019.

Géré par des professionnels, chefs d’entreprises en activité, notre CFA est un acteur incontournable de l’apprentissage en France.

Spécialisé depuis 150 ans dans la formation d’apprentis dans les métiers du décor intérieur, l’Ecole d’Ameublement de Paris – CFA la Bonne Graine – a participé grace à ses maîtres d’apprentissage à l’insertion professionnelle de plus de 40 000 apprentis.

200 bis, Boulevard Voltaire75011 Paris

ÉCOLE D’AMEUBLEMENT DE PARIS – CFA la Bonne Graine

T. 01 43 72 22 88www.labonnegraine.org

2019

La jeunesse est une promesse, l’apprentissage est son avenir.

Taxe d’apprentissage

EbénisterieDessin d’ameublementTapisserie en décorTapisserie en siègeDorureEncadrement

MarqueterieSculptureTournageMenuiserie en siègesRestauration tapis-tapisserieEmballage professionnel

+2000 entreprisespartenaires

métiers

13

2500 m² d’ateliers800 m² de salles de cours

salariés

26

Savoir-faire

Patrimoine

Savoir-être

Communication

Excellence

Alternance

250 apprentis

Spécialisé depuis 150 ans dans la formation d’apprentis dans les métiers du décor intérieur, La Bonne Graine a participé à l’insertion professionnelle de plus de 40.000 apprentis.