LA GESTION DES REMUNERATIONS OUTIL DE LA MOTIVATION …
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OPTION: MANAGEMENT ET ADMINISTRATION D’ENTREPRISE
LA GESTION DES REMUNERATIONS
OUTIL DE LA
Cas de la soc iété MADARAIL
Présenté par
Année Universitaire : 2012-2013
Monsieur ANDRIAMAMONJY LouisInspecteur du travail et Enseignant d’Université
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
FACULTE DE DROIT, D’ECONOMIE, DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE
MEMOIRE DE MAITRISE
MANAGEMENT ET ADMINISTRATION D’ENTREPRISE
LA GESTION DES REMUNERATIONS
LA MOTIVATION AU TRAVAIL
Cas de la soc iété MADARAIL
: RANIRIHARIMANANA Naina Manalintsoa
Sous l’encadrement de :
2013 Session
Date de soutenance
Monsieur ANDRIAMAMONJY Louis Inspecteur du travail et Enseignant d’Université
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
*************
FACULTE DE DROIT, D’ECONOMIE, DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE
************
DEPARTEMENT GESTION
************
MEMOIRE DE MAITRISE EN GESTION
MANAGEMENT ET ADMINISTRATION D’ENTREPRISE
LA GESTION DES REMUNERATIONS :
MOTIVATION AU TRAVAIL
Cas de la soc iété MADARAIL
RANIRIHARIMANANA Naina Manalintsoa
Session : Mai 2014
Date de soutenance : 13 Mai 2014
OPTION: MANAGEMENT ET ADMINISTRATION D’ENTREPRISE
LA GESTION DES REMUNERATIONS
OUTIL DE LA
Cas de la soc iété MADARAIL
Présenté par
Année Universitaire : 2012-2013
Monsieur ANDRInspecteur du travail et Enseignant d’Université
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
FACULTE DE DROIT, D’ECONOMIE, DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE
MEMOIRE DE MAITRISE
MANAGEMENT ET ADMINISTRATION D’ENTREPRISE
LA GESTION DES REMUNERATIONS
LA MOTIVATION AU TRAVAIL
Cas de la soc iété MADARAIL
: RANIRIHARIMANANA Naina Manalintsoa
Sous l’encadrement de :
2013 Session
Date de soutenance
Monsieur ANDRIAMAMONJY Louis Inspecteur du travail et Enseignant d’Université
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
*************
FACULTE DE DROIT, D’ECONOMIE, DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE
************
DEPARTEMENT GESTION
************
MEMOIRE DE MAITRISE EN GESTION
MANAGEMENT ET ADMINISTRATION D’ENTREPRISE
LA GESTION DES REMUNERATIONS :
MOTIVATION AU TRAVAIL
Cas de la soc iété MADARAIL
RANIRIHARIMANANA Naina Manalintsoa
Session : Mai 2014
Date de soutenance : 13 Mai 2014
i
REMERCIEMENTS
Je rends grâce à DIEU sans qui je n’aurais pas eu la patience et le courage nécessaire
pour finir ce travail. « En Toi, je puise ma force », merci SEIGNEUR.
Et nos sincères reconnaissances vont également à l’ encontre de tous ceux qui nous ont
apporté leur aide et leur soutien.
Plus particulièrement, nous aimerions exprimer notre profonde gratitude à l’endroit de :
• Monsieur RAMANOELINA Panja Armand René, Professeur et Président de l'Université d'Antananarivo ;
• Monsieur RAKOTO David, Maître de conférences, Doyen de la Faculté de Droit, d’Économie, de Gestion et de Sociologie (DEGS) de l'Université d'Antananarivo;
• Monsieur ANDRIAMASIMANANA ORIGÈNE Olivier, Maître de conférences, Chef du Département Gestion de la Faculté DEGS de l'Université d'Antananarivo ;
• Madame ANDRIANALY Saholiarimanana, Professeur en Sciences de Gestion, Directeur du Centre d'Etudes et de Recherches en Gestion (CERG);
• Monsieur ANDRIAMAMONJY Louis, Enseignant au sein du Département Gestion et Inspecteur du travail, notre encadreur pédagogique qui nous a été d’un grand soutien. Il a su faire preuve professionnalisme et nous a dirigé, conseillé et encouragé ;
• Tout le corps enseignant du Département Gestion pour les valeurs et les connaissances qu’il nous a inculquées durant nos quatre années universitaire
• Monsieur RAZAFIANDRIAFENONIRINA Heridera, Directeur des Ressources Humaines et Rémunération de la société MADARAIL ;
• Monsieur ANDRIANAINA Jean-Aimé, Médecin conseil au sein de la société MADARAIL ;
• Tout le personnel de la Direction des ressources humaines et Rémunération de la société MADARAIL pour leur accueil chaleureux lors de notre stage.
Aussi, notre profonde gratitude revient à nos Parents et toute la famille. Nous vous
témoignerons toujours de notre reconnaissance pour ce que vous nous avez offert :
l’opportunité de réussir.
ii
SOMMAIRE
LISTE DES ABREVIATIONS ................................................................... iv
LISTE DES TABLEAUX ........................................................................... v
LISTE DES FIGURES .............................................................................. vi
LISTE DES GRAPHES ............................................................................. vi
INTRODUCTION GENERALE ................................................................... 1
PARTIE I :POSITIONNEMENT THÉORIQUE ET PRATIQUE DE L’ÉTUDE : MATÉRIELS ET MÉTHODES .................................................................... 5
INTRODUCTION PARTIELLE ............................................................................................ 6
Chapitre 1 : PRÉSENTATION DU TERRAIN DE RECHERCHE ...................................... 7 Section 1 : Historique .......................................................................................................... 7 Section 2 : Organisation générale de la société................................................................. 10 Section 3 : Les activités de la société ................................................................................ 12
Chapitre 2 : REVUE DE LA LITTÉRATURE .................................................................... 14 Section 1: Théories d’organisation liées à la motivation au travail et à la démotivation . 14 Section 2 : Concept de rémunération ................................................................................ 18
Chapitre 3 : MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE ........................................................... 22 Section 1 : Méthodologie de la recherche ......................................................................... 22 Section 2 : Techniques d’exploitation et méthodes d’analyse .......................................... 25 Section 3 : Formulation des hypothèses ............................................................................ 27
CONCLUSION PARTIELLE .............................................................................................. 29
PARTIE II:PRÉSENTATION DES RÉSULTATS ....................................... 30
INTRODUCTION PARTIELLE .......................................................................................... 31
Chapitre 1 : LA POLITIQUE DE RÉMUNÉRATION DE LA SOCIÉTÉ MADARAIL ... 32 Section 1 : La politique de rémunération de la Société. ................................................... 32 Section 2 : Règle de gestion des salaires........................................................................... 34
Chapitre 2 : LA RÉMUNÉRATION AU CENTRE DE LA MOTIVATION DES SALARIÉS ........................................................................................................................... 38
Section 1 : Caractéristiques descriptives de l’échantillon ................................................. 38 Section 2 : Point de vue des salariés sur la politique de rémunération et la gestion salariale ............................................................................................................................. 40 Section 3 : La motivation des salariés au travail par la rémunération .............................. 43
CONCLUSION PARTIELLE .............................................................................................. 45
PARTIE III :DISCUSSIONS, VALIDATION DES HYPOTHÈSES ET RECOMMANDATIONS ........................................................................... 46
INTRODUCTION PARTIELLE .......................................................................................... 47
Chapitre 1: DISCUSSION ET VALIDATION DES HYPOTHESES DE RECHERCHE .. 48 Section 1 : Discussion et validation de la première sous-hypothèse ................................ 48 Section 2 : Discussion et validation de la deuxième sous-hypothèse ............................... 52
Chapitre 2 : RECOMMANDATION ................................................................................... 60 Section 1 : Adopter une politique de rémunération plus flexible ..................................... 60 Section 2 : Créer un système d’évaluation individuel du salaire ...................................... 62
iii
CONCLUSION PARTIELLE .............................................................................................. 64
CONCLUSION GENERALE ..................................................................... 65
BIBLIOGRAPHIE .................................................................................... vi
WEBOGRAPHIE ...................................................................................... vi
ANNEXES ............................................................................................. vi i i
iv
LISTE DES ABREVIATIONS
CC : Convention Collective
DAS : Direction Audit et Support
DDDC : Direction du Développement Durable et Communication
DFI : Direction Financière
DGAP : Département gestion et Analyse de la Paie
DIF : Direction Installation Fixe
DIVAP : Division Administration du Personnel
DMAT : Direction Matériels
DRHR : Direction des Ressources Humaines et Rémunération
DXP : Direction Exploitation
IMMRED : Introduction Matériels et Méthodes Résultats Discussion
MADARAIL : Madagascar Railways
MLA : Moramanga-Lac Alaotra
MLF : Mal Façon
RH : Ressources Humaines
SME : Salaire Minimum d’Embauche
TA : Tana-Antsirabe
TCE : Tana-Côte Est
v
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1. Evolut ion chronologique de la société ferroviaire malgache ......... 8
Tableau 2. Fiche signalétique MADARAIL ................................................. 9
Tableau 3. Effecti f par direction et par collège professionnel ..................... 11
Tableau 4. Facteurs de sat isfaction et d’insat isfaction selon HERZBERG. ... 15
Tableau 5. Tableau récapitulati f des activités ............................................ 24
Tableau 6. Gril le de Salaire Minimum d'Embauche .................................... 35
Tableau 7. Caractéristiques des éléments constitut ifs de la rémunération
variable de la société ............................................................................... 37
Tableau 8. Réparti t ion des enquêtés selon le sexe ...................................... 38
Tableau 9. Réparti t ion selon l 'âge de l 'échanti l lon ..................................... 39
Tableau 10. Répartit ion des enquêtés par catégorie professionnelle ............ 39
Tableau 11. Répartit ion des enquêtés par ancienneté .................................. 39
Tableau 12 et 13. Option pour une rémunération collective ou individuelle . 41
Tableau14. Importance du salaire de base et des éléments variables du salaire
.............................................................................................................. 43
Tableau 15. Rapport entre l ' intensité du travail et l 'opinion personnelle sur ce
que les salariés veulent changer dans leur travail ...................................... 44
Tableau 16. Intensité du travail par rapport au salaire de base ................... 44
Tableau 17. Proposit ion d'amélioration de la gri l le SME ........................... 61
Tableau 18. Modèle de fiche individuelle d'évaluation salariale ................ 63
vi
LISTE DES FIGURES
Figure 1. Part d'act ion de la société .......................................................... 10
Figure 2. Les trois pi l iers d’une polit ique de rémunération ........................ 19
Figure 3. Pyramide des rémunérations ...................................................... 20
LISTE DES GRAPHES
Graphe 1. Cri tère d'attribution du salaire selon les salariés ........................ 40
Graphe 2. Satisfaction des employés par rapport à l'octroie de primes ......... 42
Graphe 3. Avis des salariés par rapport à l 'augmentation de salaire sur la base
du SME .................................................................................................. 42
1
INTRODUCTION GENERALE
La question de la valorisation des ressources humaines dans le monde du travail a
engendré d’énormes changements dans la mise en œuvre des stratégies d’organisation. En
effet, « Avec l’abandon progressif des structures de type Taylorien, concept prônant une
répartition très stricte du travail, au profit de structures plus modernes laissant place à
l’autonomie, l’initiative ou encore la prise de responsabilités, les entreprises ont dû repenser
entièrement leur mode de gestion des hommes. »1 De ce fait incontournable, les entreprises
modernes accordent d’avantage d’importance à ces ressources car ils prennent connaissance
de son impact sur leur devenir à long et à moyen terme.
A l’heure actuelle, managers et dirigeants d’entreprises sont conscients que l’état de
développement de leurs entreprises ne se mesure plus uniquement par la situation financière
ni encore par la position concurrentielle par rapport au marché mais aussi et surtout par la
qualité des ressources humaines dont elles disposent. Une nouvelle dimension apparait donc,
en misant sur la qualité des hommes qui sont les agents actifs de la productivité. HERARD-J
et BRILMAN-J appuient d’ailleurs, ces propos en affirmant que le capital humain apparaît
comme la principale source de valeur pour la firme.2 De cette logique, les ressources
humaines deviennent des acteurs incontournables, garants de la pérennité des organisations.
Afin d’avoir des ressources humaines répondant aux exigences de l’entreprise dans le
souci d’atteinte de performance et de profit, il incombe d’instaurer de nouvelles politiques
stratégiques qui puissent exploiter au maximum le potentiel des acteurs de production que
sont les employés.
La mise en place d’une gestion adaptée afin d’attirer les meilleurs compétences, de les
fidéliser et d’en assurer la motivation constitue donc un vrai challenge pour toute organisation
qui espère réussir à performer. La conceptualisation ainsi que la pratique de ces stratégies
revient à la gestion des ressources humaines. Force est de constater que cette refonte des
organisations a entraîné une profonde mutation des pratiques salariales.
1 Selon Roland THERIAULT, un expert reconnu dans le domaine du management des organisations.
2 « Les meilleures pratiques de management, dans le nouveau contexte économique mondial », 6ème édition, Groupe
Eyrolles, Les éditions des organisations 2006, p. 439
2
La question relative à la rémunération se trouve actuellement au cœur même des
pratiques de gestion dans les entreprises. Dans la logique de la considération du facteur
humain comme levier stratégique conduisant à la réalisation des objectifs, il apparait
nécessaire, plus que jamais de mettre à sa juste valeur la question de la rémunération du
travail d’un point de vue stratégique.
La gestion des rémunérations et les pratiques salariales deviennent alors importantes
du fait qu’elle constitue un moyen très efficace de motivation des employés qui entraine par
conséquent, un gain de productivité. La politique de rémunération, inscrite dans la gestion des
rémunérations, doit arriver à répondre à la question de mettre sur pied un système qui soit
motivant pour les acteurs de la production. A titre d’exemple qui appuie l’engouement des
dirigeants sur la gestion des rémunérations dans leur politique stratégique, nous pouvons citer
le cas des grandes enseignes de distribution européenne telles que Carrefour, Leader Price ou
encore Ikea. Ces entreprises proposent à ses employés en plus du salaire de base, de
nombreux avantages comme l’intéressement individuel (prime sur résultats qui atteint jusqu’à
2,5 mois de salaire), la participation ou encore un plan d’épargne entreprise…3
L’intérêt pour l’entreprise est donc grandissant en ce qui concerne cet aspect traité par
la gestion des ressources humaines qu’est la gestion des rémunérations.
Le présent mémoire se veut d’éclaircir d’avantage la compréhension des pratiques
salariales qui existent notamment dans notre pays. Aussi, tout au long de cet ouvrage, nous
allons nous intéresser plus précisément à l’impact des politiques de rémunération adoptées par
les dirigeants d’entreprises malgaches sur la motivation des salariés au travail.
Le thème que nous nous proposons de traiter concernera: « La gestion des
rémunérations, un outil de motivation au travail ». Faisant suite, de multiples questions
viennent alors à être poser. Il s’agit de savoir si :
- Dans leur gestion des ressources humaines, les entreprises malgaches mettent en place
des politiques de rémunération bien définies ?
- L’instauration de politique de rémunération permet une meilleure gestion du personnel
et donc des ressources humaines d’une entreprise dans leur conservation et dans leur
motivation au travail?
- La question du salaire et de ses composantes est réellement une préoccupation
partagée à la fois pour les salariés qui en bénéficient en tant que facteur de motivation et pour
3 Article paru dans Le Monde initiative, juin 2010.
3
l’entreprise en temps que principal outil conduisant à l’exploitation optimale de ses ressources
humaines ?
La problématique centrale qui en découle sera de connaître dans quelle mesure la gestion
des rémunérations constitue un déterminant essentiel de la motivation au travail. La
recherche sur le thème visera à démontrer l’incidence de la gestion de la rémunération sur la
situation des employés et son implication pour l’organisation et dans son ensemble, les
objectifs spécifiques de cette étude sous-tendent, d’une part, à analyser la structure de la
politique de rémunération en étudiant les critères pris en considération dans la classification
des rémunérations. D’autre part, de connaitre ce que pensent les salariés sur ce qui est des
politiques de rémunérations auxquelles ils aspirent.
Afin de répondre à notre problématique de recherche, nous formulons une hypothèse
générale selon laquelle la gestion de la rémunération est un déterminant de la motivation au
travail. Pour vérifier cette hypothèse, nous émettons deux sous hypothèses spécifiques qui
feront l’objet d’une vérification ultérieure.
Sous hypothèse 1 : Une politique de rémunération incitative et génératrice de
motivation repose sur la nature et la qualité des éléments qui la composent. La conception
d’une politique de rémunération prend en considération d’une manière globale, des éléments,
monétaires ou non, immédiats ou différés intégrés. Ces éléments concourent vers la
motivation des salariés.
Sous hypothèse 2 : Une politique de rémunération, pour qu’elle soit incitative et
génératrice de motivation, repose sur la perception des employés intéressés. L’établissement
ou l’adoption de politique en matière de rémunération devrait prendre en compte les attentes
des salariés.
Au terme de ce mémoire, les résultats attendus confirmeront, d’une part l’importance
de la gestion des rémunérations et son implication dans la motivation des salariés. D’autre
part, il s’agira d’apporter une contribution à la consolidation et la pérennisation des
entreprises quant à leur système de rémunération afin de rendre celui-ci attrayant dans le but
de fidéliser et de motiver les salariés par la considération des recommandations proposées.
Nous avons entrepris des recherches de données et d’informations théoriques relatives
au sujet par le bais de techniques de documentation. La confrontation des théories à la réalité
4
nous a également semblé plus que nécessaire. Pour ce faire, nous avons effectué un stage
pratique dans une grande entreprise malgache, la société Madagascar Railways
(MADARAIL). D’un point de vue objectif, nous avons jugé indispensable de mener nos
travaux de recherche dans une entreprise de grande envergure dont l’effectif des employés
atteint une taille assez conséquente.
La combinaison de deux approches complémentaires – qualitative et quantitative – a
été adoptée dans ce cas d’étude de façon à ce que les propos recueillis soient le plus élevé
possible, notamment lors des entretiens et des enquêtes. La dite société a été un cas d’étude
idéal pour cette recherche compte tenu à la fois de la diversité des corps de métiers dans la
société, et d’un large éventail de postes et de responsabilités qui a rendu les travaux
d’investigation plus qu’intéressants. En effet, cela a permis de recueillir beaucoup d’opinions
sur la question de la motivation ainsi que de la rémunération des employés.
Comme il a été énoncé auparavant, notre travail consiste à entreprendre une étude sur
l’impact de la rémunération sur la motivation des employés au travail. Aussi, dans son
intégralité, le mémoire se composera de trois grandes parties suivant le plan de recherche
IMMRED4. La première partie traitera des matériels et méthodes à travers le positionnement
pratique et théorique de l’étude qui définissent les outils théoriques ayant servi de base à la
recherche ainsi que les différentes techniques de traitements et d’analyse des données
collectées.
La seconde Partie de l’ouvrage traitera des résultats obtenus lors des investigations,
des descentes sur terrain. Il s’agira de présenter les résultats issus des entretiens et des
enquêtes sur la politique de rémunération de la société MADARAIL et son impact sur la
motivation des employés.
Une troisième et dernière partie viendra clore le contenu du mémoire. Elle sera
consacrée aux discussions sur les résultats obtenus ainsi qu’à la validation des hypothèses
émises. Elle se terminera par des recommandations quant à l’amélioration du système de
rémunération de la société MADARAIL.
4 Selon la norme AFNOR Z 41 006 qui régit la recherche et la publication de travail scientifique.
5
PARTIE I :
POSITIONNEMENT THÉORIQUE ET PRATIQUE
DE L’ÉTUDE : MATÉRIELS ET MÉTHODES
6
INTRODUCTION PARTIELLE
La réalisation d’un travail de recherche dépend de la manière dont celui-ci a été conçu,
partant de méthodes et de techniques spécifiées qui lui attribuent un caractère scientifique. De
cette logique, il est indispensable de mettre en évidence les matériels ainsi que les méthodes
sur lesquels la recherche repose afin de valoriser l’aspect scientifique qu’elle revêt.
A travers cette première Partie, intitulée positionnement théorique et pratique de
l’étude, nous aviserons à porter à la connaissance de tous les outils et procédés techniques
utilisés dans les travaux de recherche. Dans un premier Chapitre, il sera donc question de
mettre l’accent sur les matériels en présentant de la manière la plus détaillée possible le terrain
de l’étude. Nous avons choisi pour cela la société MADARAIL en tant que terrain
d’investigation au sein de laquelle un stage pratique a été effectué.
Le cadre théorique de l’étude abordé dans le Chapitre 2 définira pour sa part, les
grandes lignes de la recherche dont l’exposé des théories d’organisation sur la motivation au
travail ainsi que différentes notions sur la rémunération. Le chapitre y afférant s’intitulera
Revue de littérature.
Un troisième et dernier Chapitre développera les méthodes mises en application
partant de la méthodologie d’élaboration de la recherche dans une première section, suivie des
techniques d’exploitation, de traitement et d’analyse des données, jusqu’aux contraintes et
limites auxquelles l’étude a été confrontée. Il s’agit d’expliciter la manière dont les données
recueillies ont été exploitées, conduisant à l’élaboration d’un modèle théorique qui permettra
d’apporter une réponse à la problématique posée. Faisant suite, la dernière section mettra en
évidence les hypothèses de recherche à travers leur formulation.
7
Chapitre 1 : PRÉSENTATION DU TERRAIN DE RECHERCHE
Afin de mener à bien les travaux, il a fallu utiliser différents matériels tout au long du
processus de recherche partant de la conception du travail à la matérialisation des résultats
escomptés. Le présent Chapitre, composé de deux sections, englobe toutes les informations
jugées indispensables en relation avec le thème du mémoire. Il sera question de la délimitation
de la zone d’étude en Section 1, et de la définition du cadre théorique relative au concept de
motivation au travail en Section 2.
Section 1 : Historique
Dans le cadre de cette étude, nous nous sommes focalisés sur une Entreprise malgache,
à savoir la société Madagascar Railways, MADARAIL. La section qui suit a pour but de
donner une description détaillée de l’entreprise dans laquelle les travaux d’investigations ont
été effectués.
1.1-Le chemin de fer malgache
L’existence de la société Madagascar Railways est étroitement liée à l’histoire du
chemin de fer malgache. Il est donc important d’y consacrer quelques lignes. La construction
du réseau ferroviaire Malgache date de l’époque coloniale vers les années 1890. En 2013, la
société Madarail a célébré le jubilé du centenaire des chemins de fer.
Ci-dessus quelques dates qui ont marqué l’existence du chemin de fer :
- 1er Avril 1909 : Ouverture officielle de la ligne reliant Antananarivo-Brickaville
- 4 Mars 1912 : Démarrage des travaux reliant Antananarivo et Antsirabe
- 6 Mars 1913 : Prolongement de l’axe Brickaville-Tamatave. Création de la ligne
Tana-Côte Est (TCE)
- 31 Mai 1915 : Création de la ligne Moramanga-Lac Alaotra (MLA)
- 25 Juin 1922 : Liaison de l’axe Lac Alaotra vers Ambatondrazaka
- 15 Octobre 1923 : Création de la ligne Tana-Antsirabe (TA)
1.2- Evolution de la société ferroviaire malgache
La société MADARAIL a connu de profondes mutations avant sa création définitive.
L’évolution de la société est inscrite dans le tableau chronologique suivant :
8
Tableau 1. Evolution chronologique de la société ferroviaire malgache
Source : MADARAIL 2013, site web officiel
La mise en concession du réseau ferroviaire nord par l’Etat malgache5 en 2002
marque l’existence de la société MADARAIL. La mise en concession se définit comme étant
5 Suivant Convention de concession de gestion et d’exploitation du Réseau Nord.
Date Evènements
1901 Année de création du réseau ferroviaire malagasy par la
Société Nationale des Chemins de Fer Français (SNCF)
28 Février 1944 Création de la Régie Générale des Chemins de Fer d’Outre
Mer (RGCFOM)
1er Janvier 1951 Changement de la RGCFOM en Régie des Chemins de Fer de
Madagascar (RCFM)
1974
Année de nationalisation de la société ferroviaire et dotation
d’un nouveau statut en tant qu’Entreprise Publique à
caractère Industriel et Commercial (EPIC)
06 Mai 1982 RCFM devient RNCFM Réseau National des Chemins de Fer
Malagasy, société d’Etat à par entière
10 Octobre 2002
- Mise en concession du chemin de fer malgache pour une
durée de 25 ans renouvelables sur contrat.
- Création de la société MADARAIL ou MADAGASCAR
RAILWAYS
2008 L’opérateur Belge « VECTURIS » devient actionnaire
majoritaire de MADARAIL
2011 L’actionnaire majoritaire devient MADARAIL HOLDING,
VECTURIS restant l’opérateur ferroviaire.
9
un contrat passé et établi entre une personne physique en la personne de l’Etat, le concédant et
une personne de droit privé ou de droit public, le concessionnaire.6
Ce contrat stipule, pour le cas du réseau nord, que la gestion et l’exploitation du réseau
seront assurées par le concessionnaire. L’exploitation technique et commerciale des services
de transport ferroviaire des marchandises et des voyageurs, la maintenance, le renouvellement
ainsi que l’aménagement des infrastructures seront dorénavant assurés par l’entreprise.
MADARAIL apporte les matériels nécessaires à l’exploitation mais la convention exige que
l’Etat malgache reste propriétaire de toutes les installations ferroviaires : voies, terrain et
bâtiments…
Les activités d’exploitation de MADARAIL ont débuté officiellement l’année suivant
l’établissement de la mise en concession en 2003. Les informations sur l’entreprise en tant
que société de droit privé sont résumées dans le tableau suivant:
Tableau 2. Fiche signalétique MADARAIL
Dénomination Madagascar Railways ou MADARAIL
Statut juridique Société Anonyme
Siège social Soarano, Antananarivo
Capital social 5.000.000.000 Ariary
NIF 105 007 687
RCS N°2001B70
N° Statistique 60102112001010113
Contact
Tél : +261 (0) 20 22 345 99
Fax : +261 (0) 20 22 218 83
Site web officel www.madarail.mg
6 Lexique des termes juridiques, Dalloz 2013
Source : Site web,Madarail 2013
Voici la répartition des actions sociales de la société à ce jour
Figure 1. Part d'action de la société
Section 2 : Organisation générale de la société
L’entreprise possède une structure assez complexe et étendue en raison
de directions et donc de tâches qui englobent toutes les activités. Les postes sont répartis
suivant la nature du travail et à chaque responsable de poste correspond une ou plusieurs
tâches spécifiques dont il est le seul à pouvoir les exéc
tâches car toutes les structures sont bien établies suivant l’organisation de chaque direction.
L’organigramme structurel de la société
niveaux hiérarchiques détaillés dont
départements. Plusieurs divisions
services.
MADARAIL compte 917 employés constitué à 7% de femmes contre 93% d’hommes.
Cette inégalité s’explique à ju
activités surtout dans le domaine de l’exploitation. Le personnel de l’entreprise est catégorisé
en 03 collèges professionnels
les agents d’exécution (E).
75%
10
Voici la répartition des actions sociales de la société à ce jour :
. Part d'action de la société
: Organisation générale de la société
L’entreprise possède une structure assez complexe et étendue en raison
de directions et donc de tâches qui englobent toutes les activités. Les postes sont répartis
suivant la nature du travail et à chaque responsable de poste correspond une ou plusieurs
tâches spécifiques dont il est le seul à pouvoir les exécuter. Il n’existe aucune confusion des
tâches car toutes les structures sont bien établies suivant l’organisation de chaque direction.
L’organigramme structurel de la société présenté en annexe 1 compte au total quatre
niveaux hiérarchiques détaillés dont les directions auxquelles sont rattachées des
départements. Plusieurs divisions composent les départements qui, eux-mêmes, se divisent en
compte 917 employés constitué à 7% de femmes contre 93% d’hommes.
Cette inégalité s’explique à juste titre par la nature à la fois très technique et physique des
activités surtout dans le domaine de l’exploitation. Le personnel de l’entreprise est catégorisé
: le personnel d’encadrement (C), les agents de maîtrise
25%
ACTIONNARIAT
MADARAIL SA ÉTAT
Source : DRHR, MADARAIL
L’entreprise possède une structure assez complexe et étendue en raison de la multitude
de directions et donc de tâches qui englobent toutes les activités. Les postes sont répartis
suivant la nature du travail et à chaque responsable de poste correspond une ou plusieurs
uter. Il n’existe aucune confusion des
tâches car toutes les structures sont bien établies suivant l’organisation de chaque direction.
présenté en annexe 1 compte au total quatre
les directions auxquelles sont rattachées des
mêmes, se divisent en
compte 917 employés constitué à 7% de femmes contre 93% d’hommes.
ste titre par la nature à la fois très technique et physique des
activités surtout dans le domaine de l’exploitation. Le personnel de l’entreprise est catégorisé
les agents de maîtrise (M) et
ÉTAT
MADARAIL 2013
11
Ci-après un tableau récapitulatif par direction par collège des employés de MADARAIL :
Tableau 3. Effectif par direction et par collège professionnel
DIRECTION COLLEGE PROFESSIONNEL
Total général CADRE (C) MAITRISE (M) EXECUTION
(E)
DDDC 5 20 2 27
DFI 12 9 1 22
DG 12 12 19 43
DIF 26 48 131 205
DMAT 30 58 159 247
DXP 28 125 191 344
DRHR 9 10 5 24
DAS 5 5
Total général 127 282 508 917
Source : Division Administration Personnel, DRHR, Février 2014
Les employés sont répartis à travers les 08 directions de la société dans trois grands
axes, à savoir les lignes TA, TCE et MLA. Les différentes directions se divisent en deux
principales activités distinctes mais complémentaires qui englobent d’une part les activités
administratives dont la Direction Financière (DFI), la Direction des Ressources Humaines et
Rémunération (DRHR), la Direction du Développement Durable et Communication (DDDC),
et la Direction Audit et Support (DAS). D’autre part, les activités d’ordre technique
reviennent à la Direction Exploitation (DXP), la Direction Matériels (DMAT) et la Direction
Installation (DIF).
12
Section 3 : Les activités de la société
MADARAIL est une société de transport ferroviaire qui effectue principalement
l’acheminement de marchandises de masse et le transport de passagers dans certaines zones
enclavées de la partie Est de la grande île. L’entreprise s’occupe essentiellement de
l’acheminement de différents types de marchandises.
3.1- Activités principales
La principale activité de la société MADARAIL est le « transport ferroviaire de
diverses marchandises et le transport de personnes. »
Le Transport de masse de marchandises constitue la plus importante activité de la
société. En gros, les marchandises sont embarquées et débarquées au port de Toamasina,
qu’elles soient importées ou exportées.
Voici les marchandises transportées:
- Les produits de consommations locales : bananes, letchis, riz, etc.
- Les produis d’importation; les hydrocarbures : essence, gasoil, pétrole, etc.
- Les produits de carrière : chromite, cobalt, nickel, etc.
MADARAIL effectue également le transport de voyageurs entre Moramanga et
Toamasina. Le train spécialisé pour ce transport est dénommé « DIA SOA » ; ce dernier a
été mis en place pour desservir les zones enclavées dans cette localité7. Aujourd'hui la
ligne « Voyageurs » entre Moramanga et Ambatondrazaka a également repris fonction.
Pour le transport touristique, l’entreprise met des services spécifiques à la disposition
des particuliers (touristes, hautes personnalités ou familles). Elle alloue des trains dont le
TRANS LEMURE EXPRESS et le célèbre MICHELIN. Ces trains sont équipés de wagons
spacieux, confortables et luxueux. Ils sont mis à la disposition des personnes qui veulent
voyager en intimité.
7 Suivant Convention de concession de gestion et d’exploitation du Réseau Nord.
13
3.2- Activités annexes En plus de ses activités principales, MADARAIL offre aussi des activités de toutes
sortes :
� Locations d’empires mis en concession comme des magasins et bâtiments tel que le
cercle des cheminots, le hall ou les parkings, le terre-plein de la gare de Soarano, les
draisines…
� Location d’engins tels qu’élévateurs et draisines qu’utilisent les bailleurs de fonds et
les ONG
� Confection d’outillages et de matériaux mécaniques.
En somme, la société MADARAIL est l’une des plus grandes sociétés malgaches. La
spécificité de cette entreprise réside dans le fait que sa création fait partie intégrante de
l’histoire du pays. Les différents changements qu’elle a connus tout au long de son existence
lui ont permis d’acquérir des expériences dans le domaine du transport ferroviaire. Ces
expériences accumulées lui assurent la place de leader dans son activité.
Force est de constater que la structure de l’organisation de MADARAIL reflète la
complexité des activités que l’entreprise exerce, d’où le nombre très élevé du personnel. La
zone d’étude étant définie, il sera question dans le chapitre qui suit de détailler les grands axes
théoriques en rapport avec le thème du travail de mémoire à travers la revue de littérature.
14
Chapitre 2 : REVUE DE LA LITTÉRATURE
Dans ce second Chapitre, nous mettrons en exergue l’aspect théorique basé sur des
faits et des réflexions développés à propos du sujet d’étude. La revue de littérature se
composera de ce fait de deux sections. Il sera question des théories organisationnelles les plus
pertinentes et les plus usitées dans le domaine de la gestion des ressources humaines sur la
question de la motivation ainsi que de la satisfaction au travail. Ces différentes théories feront
l’objet de la première section du chapitre. La seconde section quant à elle, essaiera de donner
des définitions sur le sens de la rémunération. Sachant que cette dernière constitue une pierre
angulaire de la présente étude, la politique de rémunération sera également évoquée.
Section 1: Théories d’organisation liées à la motivation au travail et à la démotivation
Afin de donner un avis sur l’incidence de la politique de rémunération sur la
motivation des employés et sur la gestion des ressources humaines en général, nous avons
jugé judicieux d’accorder une importance à la revue des grands axes de réflexions issus des
théories de certains auteurs en organisation et en management. Cette section est dédiée à la
prise de connaissance des différentes théories selon leurs caractéristiques vis-à-vis de la
motivation.
1.1- L’approche interne de la motivation
Les théoriciens de cette approche insistent sur le fait que l’individu est
fondamentalement motivé par des facteurs intrinsèques à lui. Dans cette approche, on
distingue les théories du contenu et celles du processus de la motivation. Les théories
suivantes retiennent généralement l’attention des managers de notre temps.
15
1.1.1- Théories du contenu de la motivation
Il s’agit des modèles proposés par les auteurs suivants :
� Théorie de la hiérarchie des besoins d’Abraham H. MASLOW (1950)
La célèbre théorie de la hiérarchie des besoins est « la théorie la plus utilisée dans le
domaine de la gestion ». MASLOW part du principe que l’individu a un ensemble de besoins
exceptionnellement forts, qui peuvent être classés en ordre hiérarchique. Ainsi, l’auteur de la
hiérarchisation des besoins a déterminé cinq grandes catégories de besoins qu’il a classés de
façon pyramidale. Il s’agit, dans un ordre croissant des besoins physiologiques, des besoins de
sécurité, des besoins d’appartenance, des besoins d’estime, et enfin du besoin
d’accomplissement de soi (autoréalisation) qui se place au sommet de la pyramide de
MASLOW.
Plus tard, dans les années 1970, MASLOW découvre deux autres types de besoins que
sont les besoins cognitifs (connaissance, compréhension, etc.) et les besoins d’esthétique
(ordre, harmonie, etc.) que des auteurs vont, par la suite, classer respectivement au dessus des
besoins d’estime et en dessous du besoin d’autoréalisation.
Pour MASLOW, seul l’inassouvissement d’un besoin motive l’individu. Sa pyramide des
besoins fonctionne de telle manière qu’un nouveau besoin n’apparaît que si les besoins d’un
niveau immédiatement inférieur ont été satisfaits.
� Théorie des deux facteurs de Frédéric HERZBERG
Il a élaboré la théorie des facteurs de motivation et d’hygiène de vie. Les facteurs de
motivation correspondent au besoin de progression d’ALDERFER, et les facteurs d’hygiène
s’identifient aux besoins de relation et de subsistance de ce dernier. Selon la théorie des deux
facteurs, seuls les facteurs de motivation sont dynamisant.
Tableau 4. Facteurs de satisfaction et d’insatisfaction selon HERZBERG.
Facteurs de satisfaction
(motivation intrinsèque)
Facteurs d’insatisfaction
(motivation extrinsèque)
• La réalisation de soi • La reconnaissance • Le travail • La responsabilité • L’avancement • La croissance
• L’organisation de l’entreprise • La surveillance • Les conditions de travail • Les relations humaines • Le salaire • La sécurité de l’emploi • La vie professionnelle
Source : Théorie bi-factorielle d’HERZBERG
16
Si les travaux de ces auteurs sont d’un intérêt certain, on se doit aussi d’apprendre des
théories explicatives du processus de la motivation.
1.1.2- Théories du processus de la motivation
Les théoriciens du processus offrent une vision plus élaborée en poussant assez loin
leurs analyses sur le mécanisme de la motivation. Nous pouvons retenir essentiellement les
théories suivantes :
� Théorie de l’équité de John Stacey ADAMS (1963, 1965)
A partir des concepts de la dissonance cognitive et du processus de comparaison
sociale, ADAMS développe sa théorie de l’équité.
La dissonance cognitive est la théorie selon laquelle la coexistence d’éléments de
connaissance qui ne s’accordent pas chez un même individu entraîne de sa part un effort pour
les faire, d’une façon ou d’une autre, mieux s’accorder.
Quant au processus de comparaison sociale, il suppose qu’un individu - le salarié en
l’occurrence - compare sa situation avec celles des autres pour vérifier s’ils sont traités de
façon équitable au niveau du salaire, par exemple. Selon la théorie de l’équité, la perception
de la situation d’iniquité pousse l’individu à agir. Ce qui signifie que chaque fois qu’une
personne développe des sentiments d’iniquité, il est motivé à poser une action afin de rendre
sa situation plus équitable.
� Théorie des attentes de Victor H. VROOM (1964)
La théorie avancée par VROOM dans sa réflexion ne se questionne plus sur ce que
contient la motivation, ni sur la raison pour laquelle elle se met en œuvre, ni sur les moyens
grâce auxquels elle est suscitée ; mais sur comment elle fonctionne, comment elle se déroule
et provoque ces comportements spécifiques que sont les comportements motivés. Passant du
pourquoi au comment, VROOM aborde la motivation d’un point de vue plus
comportementaliste.
Il reprend les concepts fondamentaux développés par des psychologues (TOLMAN,
LEWIN,…), pour élaborer sa théorie des attentes qui postule que la motivation de l’individu
est basée sur trois composantes essentielles : la confiance en soi, le but de l’entreprise et la
valeur accordée par l’individu à ce but. Ainsi, le processus motivationnel de VROOM repose
sur :
- l’expectation qui se définit comme étant ce que chacun se sent capable de réaliser
dans son travail,
17
- l’instrumentalité qui est ce que l’individu espère avoir comme gratification de ses
performances,
- enfin, la valence qui est la valeur que l’individu accorde aux gratifications qui lui sont
proposées.
Selon cette théorie, plus la valeur de la valence est élevée, plus la motivation au travail de
l’individu est importante.
Vroom affirme qu’« un individu peut désirer un objet mais avoir peu de satisfaction à
son obtention (…). À n’importe quel moment, il peut il y avoir une différence entre la
satisfaction anticipée pour un résultat (sa valence) et sa satisfaction actuelle (sa valeur) (…).
La valence d’un résultat pour une personne est une fonction monotone ascendante de la
somme algébrique du produit de toutes les valences de tous les autres résultats et de
l’instrumentalité pour atteindre ces autres résultats ».
1.2- L’approche externe de la motivation
Les théoriciens de cette approche sont ceux qui, comme TAYLOR et MAYO, ont basé
leur vision de la motivation sur les facteurs environnementaux de l’individu au travail. Les
travaux d’un auteur retiennent l’attention:
� La Théorie X et la théorie Y de Douglas Mc GREGOR (1960)
S’appuyant sur la typologie de MASLOW, Mc GREGOR constate que les directions
des entreprises satisfont de plus en plus aux besoins physiologiques et de sécurité des
individus. Partant donc de l’hypothèse selon laquelle la conduite des individus est régie par
les pratiques des dirigeants d’organisations, ce chercheur propose de remplacer l’ancien mode
de commandement (contraintes et contrôles stricts) par une politique d’intégration (selon
laquelle l’individu serait essentiellement motivé par lui-même). Ces deux visions
managériales correspondent respectivement à la théorie X et la théorie Y de Mc GREGOR,
qui induisent la mise en place de pratiques et un comportement des individus en conformité
avec celles-ci.
Chaque théorie de motivation renferme sa part de vérité mais aussi d’erreur quant à la manière
dont on peut mobiliser, dans la réalité, les ressources humaines dans l’entreprise.
18
Section 2 : Concept de rémunération
L’objectif de cette section est de définir les termes clés de l’étude. Nous aurons à
étaler des notions et des définitions qui permettront d’avoir une idée dans la compréhension
du thème. La notion et les principes de la rémunération seront exposés, considérant que nous
avons à traiter un sujet sur l’impact de la rémunération sur la gestion des ressources humaines
et sur la motivation au travail.
2.1- Notion de rémunération
2.1.1- Quelques définitions :
Selon CADIN L., GUERIN F. et PIGEYER F., « le terme rémunération offre une
définition plus large que le salaire, mais cette distinction ne nous semble pas probante au
point de l’ériger en règle. » Nous portons souvent à confusion la signification de ces deux
termes. Il nous revient d’y apporter quelques éclaircissements.
- Le salaire
Selon l’article 54 de la loi n° 2003-044 du 28 juillet 2004 portant Code du Travail, le
salaire se définit comme étant la contrepartie du travail fourni. En continuité, le salaire se
compose d’un Salaire Minimum agricole et non agricole d'Embauche (SME) prenant en
considération le minimum vital pour les travailleurs leur assurant un pouvoir d'achat
suffisant.8
- La rémunération
La rémunération peut être définie comme étant la contrepartie du travail fourni par
l’employé suivant les modalités prévues par le contrat de travail auxquelles on peut ajouter
différents éléments fixes ou variables. La rémunération comprend notamment le salaire, les
primes diverses, les gratifications et les avantages monétaires directs ou indirects, immédiats
ou différés ainsi que les avantages matériels que perçoit un employé pour le travail qu’il
accomplit. Il est à noter que la fixation de la rémunération varie selon l’organisation mais en
respectant la règlementation en vigueur selon les textes qui régissent le droit du travail.
D’un point de vue avancé, la rémunération se trouve au cœur de la relation qui existe
entre un employeur et ses salariés car elle constitue une partie explicite du contrat de travail.
- La Politique de rémunération
Nous pouvons la définir comme étant l’ensemble des cibles, des règles et des critères
qui permettent de fixer et faire évoluer les formes et les niveaux de rémunération individuels 8
Article 54 de la loi n° 2003-044 du 28 juillet 2004 portant Code du Travail.
et/ou collectifs pour répondre aux enje
reconnaissance et de rétention des ressources humaines de l’entreprise.
Une politique de rémunération efficace tient compte de trois équilibres fondamentaux.
Figure 2. Les trois piliers d’une politique de rémunération
Source : Guillot Sulez C. Cloes H.
2.1.2 – Les composantes de la rémunération
La rémunération globale inclut l’ensemble des rétributions que l’
les services et pour le travail qu’il offre à l’entreprise. La rémunération globale se divise en
trois composantes dont :
• La rémunération directe
Les éléments inscrits dans le contrat de travail composent la rémunération directe
- L’ élément fixe
- Les éléme
• La rémunération indirecte ou différée
Tous les éléments de périphériques légaux liés au poste et stipulés dans le contrat de
travail figurent dans cette catégorie d’éléments indirects
fonction…)
• La rémunération psychologique
Il s’agit des opportunités de carrière,
du type de travail, des défis, de l’autonomie et des
Equilibre interne
19
et/ou collectifs pour répondre aux enjeux stratégiques d’attraction, de motivation, de
reconnaissance et de rétention des ressources humaines de l’entreprise.
Une politique de rémunération efficace tient compte de trois équilibres fondamentaux.
rs d’une politique de rémunération
Guillot Sulez C. Cloes H. : Exercice de gestion des ressources humaines, Lextenso,
Les composantes de la rémunération :
La rémunération globale inclut l’ensemble des rétributions que l’employé reçoit pour
le travail qu’il offre à l’entreprise. La rémunération globale se divise en
La rémunération directe
Les éléments inscrits dans le contrat de travail composent la rémunération directe
élément fixe : Salaire de base
Les éléments variables : Primes - Boni - Participation
La rémunération indirecte ou différée
Tous les éléments de périphériques légaux liés au poste et stipulés dans le contrat de
e catégorie d’éléments indirects : Eléments statutaires (voiture de
La rémunération psychologique
portunités de carrière, des valeurs de l’entreprise, du
de l’autonomie et des conditions de travail.
POLITIQUE DE RÉMUNÉRATION
Equilibre financier
Equilibre interne
Equilibre externe
ux stratégiques d’attraction, de motivation, de
Une politique de rémunération efficace tient compte de trois équilibres fondamentaux.
: Exercice de gestion des ressources humaines, Lextenso, Ed 2010, p120
employé reçoit pour
le travail qu’il offre à l’entreprise. La rémunération globale se divise en
Les éléments inscrits dans le contrat de travail composent la rémunération directe :
Participation – Intéressement
Tous les éléments de périphériques légaux liés au poste et stipulés dans le contrat de
: Eléments statutaires (voiture de
du climat de travail,
La figure ci-dessous représente d’une manière synthétique les composantes de la
rémunération.
Figure 3. Pyramide des rémunérations
Source : Du salaire à la rétribution
2.2.3- Principe fondamental de l’équité
Selon THÉRIAULT R
principes d’équité : interne, externe, individuelle et collective.
détails chacune d’entre elles.
Un des défis auxquels font face les entreprises en matière de rémunération est le paiement
des employés d’une façon qu’ils considèrent comme juste. Ceci est complexe puisque l’équité
est une question de perception et varie donc d’une personne à l’autre. Pour
rémunération soit la plus équitable possible, il existe quatre principes que les entreprises
devraient considérer.
� L’équité interne consiste à
comportant des exigences semblables. La pr
enquête de rémunération. L’équité interne conforte l’équilibre interne d’une politique de
rémunération
9 La gestion de la rémunération - Théorie et pratique, 2006,
20
dessous représente d’une manière synthétique les composantes de la
. Pyramide des rémunérations
Du salaire à la rétribution – Donnadieu (G)- Paris 1993
Principe fondamental de l’équité
Roland et ST-ONGE Sylvie9, la rémunération repose sur quatre
principes d’équité : interne, externe, individuelle et collective. Il y a lieu de voir
des défis auxquels font face les entreprises en matière de rémunération est le paiement
es employés d’une façon qu’ils considèrent comme juste. Ceci est complexe puisque l’équité
est une question de perception et varie donc d’une personne à l’autre. Pour
rémunération soit la plus équitable possible, il existe quatre principes que les entreprises
L’équité interne consiste à offrir une rémunération équivalente pour des emplois
comportant des exigences semblables. La pratique de l’équité interne se traduit par une
L’équité interne conforte l’équilibre interne d’une politique de
Théorie et pratique, 2006, Gaëtan Morin éditeur, 708 p.
dessous représente d’une manière synthétique les composantes de la
Paris 1993- éd. Liaisons
, la rémunération repose sur quatre
Il y a lieu de voir plus en
des défis auxquels font face les entreprises en matière de rémunération est le paiement
es employés d’une façon qu’ils considèrent comme juste. Ceci est complexe puisque l’équité
est une question de perception et varie donc d’une personne à l’autre. Pour s’assurer que la
rémunération soit la plus équitable possible, il existe quatre principes que les entreprises
offrir une rémunération équivalente pour des emplois
atique de l’équité interne se traduit par une
L’équité interne conforte l’équilibre interne d’une politique de
21
� Équité externe signifie offrir une rémunération comparable à celle qu’offrent les autres
organisations pour des emplois similaires. La pratique de l’équité externe se réalise par une
évaluation des emplois existants sur le marché. L’équilibre externe est ainsi respecté.
� L’équité individuelle consiste à offrir aux employés une rémunération qui varie en
fonction de leur contribution relative en termes d’années de service, de rendement, de
compétences ou d’expérience. La pratique de l’équité individuelle s’apprécie par une
évaluation du rendement et de la performance de chaque employé.
� Équité collective signifie offrir aux employés une rémunération qui varie en fonction
de leur contribution au succès de l’entreprise ou de l’une de ses unités. Le Régime collectif de
rémunération variable appliqué assure l’équité collective.
La revue de littérature constitue un cadrage important de l’étude à travers laquelle il a
été possible d’établir les grandes lignes qui servent de repères et d’orientions dans la
compréhension du sujet. Nous pouvons affirmer que de nombreuses idées sont perçues sur la
question de la motivation. De nombreux éléments sont pris en considération d’où la
complexité quant à la définition de la motivation. Elle peut être abordée selon deux
approches : interne ou externe. C’est un processus très complexe qui engage à la fois
l’individu et l’environnement.
La revue de littérature a également mis en évidence les caractéristiques de la gestion
des rémunérations et ce qu’elle engendre en tant que discipline à part entière de la GRH. Une
politique de rémunération répond à plusieurs facteurs pour assurer un équilibre parfait.
22
Chapitre 3 : MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE
Les méthodes constituent le construit d’idées suivi dans le cheminement et
l’aboutissement d’un travail de recherche. Après la présentation du terrain d’étude et
l’éclaircissement théorique à travers la revue de littérature, le présent chapitre traitera de la
méthodologie de recherche appliquée. La fiabilité des données collectées ainsi que la validité
des hypothèses dépendent de la démarche méthodologique adoptée.
Trois sections composent ce Chapitre : la méthodologie de la recherche, les techniques
d’exploitation et méthodes d’analyse, ainsi que la formulation des hypothèses.
Section 1 : Méthodologie de la recherche
La Section sur la Méthodologie de la recherche traite de deux approches
complémentaires dont une approche qualitative et une quantitative. Nous nous sommes
inspirés de ces approches pour la réalisation du présent mémoire. L’approche méthodologique
regroupe les grandes lignes qui englobent la démarche générale de notre travail.
1.1- Approche qualitative de l’étude
Afin de mieux cerner le thème, nous avons jugé nécessaire d’effectuer des recherches
d’informations mais également de traiter un cas précis à travers lequel nous pourrons émettre
nos opinions. Le stage de formation, les observations ainsi que la documentation constituent
l’angle d’approche qualitative de cette recherche. Cela nous a permis de recueillir toutes les
informations en relation avec le thème d’étude et de nous mettre en situation en tant
qu’employé à part entière. Cette approche est indispensable afin de maîtriser le contexte.
1.1.1- Le stage de formation
Le stage a été une approche adéquate pour connaitre et comprendre la réalité du terrain
concernant le sujet. Il a également permis d’établir le contact quant à la situation des salariés
et par rapport à leur quotidien. Le stage pratique a également conforté l’aspect pragmatique de
nos recherches dans le sens où il nous a permis de recueillir toutes les informations
nécessaires en s’intégrant dans l’univers du travail et en participant activement aux différentes
tâches au sein de l’organisation.
Nous avons effectué une durée de 12 semaines, soit 03 mois de stage au sein du Siège
Social de MADARAIL, sis à Soarano. Le thème de recherche retenu traitant du domaine de la
23
gestion des ressources humaines, la Direction des Ressources humaines et Rémunération
(DRHR) nous a semblé la direction la plus appropriée pour nos investigations. Nous avons été
rattaché dans cette direction, toute la durée du stage.
1.1.2- Observation non participante
Par observation non participante ou directe, nous entendons la constatation des
actions, des procédures et des protocoles. En tant que stagiaire, nous avons observé en détails
toutes les procédures dans les pratiques de la société. Nous avons également procédé à
l’analyse des comportements des employés dans leur travail.
Ayant passé toute la durée du stage auprès de la DRHR, nous avons néanmoins eu
l’occasion, à de multiples reprises, de visiter les différents ateliers techniques de plusieurs
directions, la Direction Matériels et la Direction Exploitation au sein desquelles il a été permis
de constater les conditions de travail des employés. Lors des observations, notre principale
tâche était de visualiser et aussi de prendre note de la conjoncture au sein de l’organisation.
L’observation non participante s’est avérée être un complément utile au stage pratique et aux
entretiens réalisés.
1.1.3- Documentation interne et externe
Afin d’avoir toutes les informations concernant le thème et d’explorer toutes les
dimensions de la recherche, l’étude a nécessité un tour d’horizon à travers la documentation.
Cette démarche permet entre autres de cerner le domaine d’investigation en se focalisant sur
l’essentiel à retenir. Le but de l’étude documentaire consiste à la recherche d’informations
auprès de sources existantes, interne et/ou externe aux entreprises.
Traitant de la gestion des ressources humaines sur la question de la rémunération et de
la motivation, une documentation dite externe à été réalisée en amont par le biais de
consultations d’ouvrages académiques en management, de revues professionnelles et
d’articles parus dans des quotidiens économiques nationaux et internationaux. Le choix des
théories retenues dans le chapitre précédent dépendait de cette documentation externe.
1.2- Approche quantitative de l’étude
Dans l’intérêt d’avoir des résultats probants, nous avons adopté une approche
quantitative dans notre recherche. Cette approche vise à recueillir des données observables et
quantifiables. Ce type de recherche consiste à décrire, à expliquer, à contrôler et à prédire des
24
faits objectifs, en se fondant sur l’observation de faits et événements « positifs », c’est-à-dire
existant indépendamment du chercheur.
L’étude quantitative en question a été mise en œuvre par le biais d’enquête sur terrain.
Pour les besoins de l’enquête par questionnaire, nous avons pu bénéficier de l’aide d’un
correspondant qui a réalisé une descente sur terrain notamment dans la région de Toamasina.
Celui-ci est l’un des complexes d’exploitation les plus importants de la société où il existe un
flux continu de circulation vu que tout le trafic ferroviaire de la partie nord passe par cet axe.
L’aspect pratique ainsi que l’application de l’enquête à travers l’administration de
questionnaire seront détaillées dans la section « techniques d’exploitation et méthodes
d’analyse » avancée ultérieurement.
1.3- Chronogramme d’activités
Ci-après un tableau récapitulatif qui définit les grandes phases du travail de recherche
accomplit partant des travaux de préparation à la rédaction du mémoire en question.
Tableau 5. Tableau récapitulatif des activités
ACTIVITES
PERIODE D’EXCECUTION
Nov. 2013 Déc. 2013 Jan. 2014 Fév. 2014 Mars 2014 Avril 2014
Travaux préparatoires
Documentation, revue de littérature
Elaboration questionnaire
Stage de formation
Collectes de données
Traitement de données
Rédaction du mémoire
De ce tableau, nous constatons nettement que l’une des activités, la documentation et
revue de littérature, a nécessité plus de temps par rapport aux autres. Cela s’explique par la
diversité des théories en rapport avec le thème de recherche, à savoir les théories relatives à la
Source : Auteur, Avril 2014.
25
motivation et ses déterminants ainsi que le nombre considérable d’ouvrages académiques,
d’articles et de revues sur le sujet. Il nous a donc paru indispensable d’y accorder une grande
attention.
Certes, la maitrise du thème dépend des cadres théoriques mais il n’en est pas moins des
autres activités qui ont leur place dans l’aboutissement des travaux. Le stage, la collecte et le
traitement des données, revêt le côté pragmatique de la recherche sur lequel et par lequel les
théories et hypothèses de recherche vont être soumises à confrontation.
Section 2 : Techniques d’exploitation et méthodes d’analyse
Dans cette section, nous traiterons des techniques d’exploitation qui ont été mises en
application. Ces techniques représentent à la fois l’aspect de réalisation des deux approches -
qualitative et quantitative- vues auparavant. La section se subdivise en quatre sous-sections
dont l’utilisation des outils de collectes et de traitement des données ainsi que l’explication
des contraintes et limites de notre étude.
2.1 Entretien
L’entretien est une des techniques qualitatives de collectes de données les plus
communes dans la collecte d’informations. Il peut se définir comme étant une entrevue
entre deux ou plusieurs personnes dans laquelle un individu A déploie toute une stratégie
orale pour extraire d’un individu B des informations qu’il détient. 10
Des entretiens de type semi-directif ont été effectués en suivant un guide d’entretien
préétabli en rapport avec le thème traité. Ce guide11 renferme plusieurs questions à partir
desquelles l’entrevue a été dirigée. En tout, nous nous sommes entretenus avec quasiment tout
le personnel de la DRHR. Mais l’entretien le plus pertinent a été celui passé avec le Directeur
des ressources humaines et rémunération en personne. Cet entretien a permis de récolter des
informations importantes notamment sur la politique de rémunération adoptée par
MADARAIL ainsi que ses caractéristiques.
2.2 Questionnaire d’enquête
Nous pouvons affirmer que l’enquête est l’une des stratégies quantitatives les plus
sollicitées dans le domaine des sciences sociales. Dans cette stratégie, le chercheur ne
contrôle aucune des variables en cause. En général, l’enquête qui est une quête
d’informations réalisée par interrogation systématique de sujets d’une population
10
Cours de Méthodologie ; 4è année Gestion ; 2013. 11
Cf. annexe n°4
26
déterminée favorise l’utilisation du questionnaire. Cette stratégie permet de connaître des
ensembles statistiques.
Le questionnaire est l’outil indispensable de l’enquête. Dans notre cas d’étude, nous
avons également eu recours à l’utilisation de cet outil de collecte quantitatif. Le
questionnaire contient des questions regroupées en plusieurs items se rapportant à notre
thème notamment sur les propos de la rémunération, les appréhensions des employés
concernant la politique de rémunération de la société ainsi que leurs aspirations sur la
question. Le questionnaire a été destiné aux salariés de MADARAIL. Nous avons pris le
soin de l’adapter aux caractéristiques de la Société afin de nous rapprocher le plus
possible de la réalité.
Pour la présente étude, l’enquête a été réalisée auprès de 72 salariés issus de
différentes directions, représentant également toutes les catégories professionnelles de la
société. Cela en vue de prendre le soin de rendre l’échantillon retenu le plus significatif
possible pour la validité des résultats collectés. La méthode des quotas a été retenue pour
définir l’échantillon d’étude. Le choix des individus enquêtés a été en grande partie confié
à nos soins en tant qu’enquêteur. Le recours à cette méthode d’échantillonnage se justifie
non seulement d’un point de vue pratique du fait de sa simplicité de réalisation, mais aussi
d’un point de vue financier. Cette étude est en effet peu couteuse et donc plus effective.
2.3 Méthodes de traitement et d’analyse des données
Les données issues des différentes techniques de collecte – les entretiens semi-directifs
et le questionnaire – ont été manipulées suivant des étapes ordonnées sans quoi il ne serait
pas possible de les interpréter. Les données ont donc été traitées et analysées.
- Traitement du contenu des données
L’une des étapes les plus importantes de la recherche a certainement été le traitement
des données. Pour cela, nous avons eu recours à l’utilisation de deux logiciels de traitement
statistique : Microsoft Excel et la version Sphinx Plus2 de Sphinx.
Une fois les réponses du questionnaire saisies dans le logiciel, nous avons débuté le
traitement par le constat des réponses données par les interviewés, c’est-à-dire le
dépouillement. Cette phase a ensuite été complétée par différents calculs et tests statistiques
ainsi que par un approfondissement des analyses pour parvenir aux résultats. Le
27
dépouillement de ces derniers a donné un bref aperçu de l’ensemble des résultats escomptés
de l’enquête en produisant des tableaux ou des graphiques et les listes des réponses données.
- Analyse statistique
Le logiciel Sphinx Plus2 a permis une analyse des données traitées après
dépouillement des réponses. Le recours à ce logiciel nous a effectivement aidé dans
l’établissement de tableaux à plats ainsi que des tableaux croisés à partir desquels il a été
possible de dégager des interprétations pertinentes pour ce qui est des résultats des enquêtes
par questionnaire.
2.4 Contraintes et limites de l’étude
Lors de l’élaboration de cet ouvrage, nous avons été confrontés à de multiples
difficultés. Etant donné que notre thème traite d’un sujet assez délicat pour les entreprises,
précisément sur la question de la rémunération et du salaire, le caractère confidentiel de
certaines informations a constitué une limite aux travaux. La difficulté d’accès aux
données a été le principal handicap dans l’avancement de notre recherche. Le caractère
exploratoire sans précédent de notre étude sur la question explique certainement cette
contrainte.
L’inaccessibilité des personnes ressources auprès desquelles nous avons effectué les
entretiens a également contraint la collecte de données par manque de temps.
D’un point de vue technique, la représentativité de l’échantillon a aussi limité notre
étude. La population mère de la société MADARAIL, à savoir les 917 employés sont répartis
dans différentes zones géographiques. Nous n’avons pas pu élargir notre échantillon d’étude
d’autant plus que cela s’avère être très onéreux.
Section 3 : Formulation des hypothèses
La présente section met en évidence les hypothèses sur lesquelles notre étude repose.
Il s’agit de la formulation de l’hypothèse générale en réponse à la problématique de l’étude.
Nous définissons une hypothèse comme une supposition qui est faite en réponse à une
28
question de recherche. Une recherche ne comporte normalement qu’une seule hypothèse
principale, qu’elle cherche précisément à confirmer ou à infirmer.12
3.1- Hypothèse générale
Par l’étude de ce thème de recherche, nous voulons informer les dirigeants
d’entreprises et les employés sur l’importance de la pratique d’une bonne politique de
rémunération pour assurer la pérennité de l’entreprise mais aussi la motivation au travail.
Nous insistons sur la nécessité de porter une attention à l’aspect très délicat en matière de
ressources humaines qu'est la rémunération dans le processus de motivation des salariés.
Pour arriver à nos fins, notre hypothèse principale stipule donc que la gestion de la
rémunération est un déterminant de la motivation au travail. Cette hypothèse générale est
scindée en deux hypothèses spécifiques qui seront respectivement détaillées.
3.2- Première hypothèse spécifique
La politique de rémunération, axe essentiel de la gestion des ressources humaines,
constitue un levier important pour entretenir la motivation des salariés. Nous avançons donc,
par la première hypothèse qu’une politique de rémunération incitative et génératrice de
motivation repose sur la nature et la qualité des éléments qui la composent. Grâce aux
données issues des entretiens que nous avons effectué auprès des responsables de la DRHR
ainsi que les points de vue des salariés sur l’efficacité de la dite politique, nous dégagerons
une réponse à cette hypothèse.
3.3- Seconde hypothèse spécifique
Il est essentiel pour les organisations et les entreprises de disposer d'un personnel
motivé et impliqué dans son travail. C’est en suivant cette logique que nous avançons notre
seconde hypothèse spécifique selon laquelle une politique de rémunération, pour qu’elle soit
incitative et génératrice de motivation, repose sur la perception des employés intéressés. La
théorie de l’expectation avancée par Victor VROOM sera à la base de cette hypothèse.
12 Raymond Robert Tremblay et Yvan Perrier, Les Éditions de la Chenelière inc., 2006, Savoir plus : outils et méthodes de travail intellectuel, 2e éd. 1
29
L’adoption d’une méthodologie claire et concise conditionne la validité ou non d’une
recherche. Au fil de ce chapitre consacré à la méthodologie, nous avons étayé toutes les
techniques ainsi que les outils utilisés dans l’élaboration de ce travail de mémoire partant du
choix des approches méthodologiques jusqu’à la conceptualisation des hypothèses de
recherches.
CONCLUSION PARTIELLE
En conclusion à cette partie dédiée au positionnement théorique et pratique de la
recherche à travers l’exposé des matériels et méthodes, force est de constater les points
marquants à retenir.
La connaissance du terrain d’investigation permet de se familiariser avec
l’environnement de travail. Pour le cas de notre recherche, nous avons chois la société
MADARAIL. Elle est une société malgache qui est leader dans son activité, notamment dans
l’exploitation ferroviaire. Elle regroupe en son sein un peu moins de mille employés, ce qui
équivaut à dire qu’elle est une très grande entreprise avec de nombreuses caractéristiques.
Au tournant de cette partie, il nous paraît nécessaire de mettre un point d’honneur dans la
définition des cadres théoriques sur lesquelles l’étude doit se positionner. La revue de
littérature a permis entre autres à cerner le concept de motivation dont il est question ainsi que
sur la notion de rémunération et de gestion de rémunération.
Nous avons aussi abordé la question de la méthodologie qui est le fil conducteur ayant permis
l’élaboration du mémoire. Partant du choix d’approche de l’étude à la formulation des
hypothèses de recherche la méthodologie constitue l’ossature du mémoire.
Faisant suite, nous allons entrer dans la partie résultats des études.
30
PARTIE II:
PRÉSENTATION DES RÉSULTATS
31
INTRODUCTION PARTIELLE
Les résultats sont l’aboutissement des investigations réalisées sur terrain. Il est
possible de les exposer à partir des techniques de collecte de données. En ce qui nous
concerne, une partie entière a été accordée à étayer les différents outils et matériels utilisés
afin de récolter les informations nécessaires. Les entretiens et les questionnaires nous
permettront d’obtenir des résultats. La présente Partie développera pour sa part les différents
résultats après traitement.
La Partie sur la présentation des résultats contiendra ceux issus des entretiens ainsi
que les données collectées auprès de la Direction des Ressources Humaines sur la particularité
de la politique générale de rémunération adoptée par la Société MADARAIL.
Le second Chapitre de cette partie mettra en évidence les caractéristiques de
l’échantillon d’étude sur lequel nous avons mené notre enquête par le biais du questionnaire.
Les différents points de vue des salariés sur leur appréhension en ce qui concerne la politique
de rémunération de la Société et l’impact que cela génère seront également mis en lumière.
Il convient que ces résultats ne fassent l’objet d’aucune analyse dans ce chapitre mais
soient seulement exposés. L’analyse ainsi que les discussions seront abordées ultérieurement
dans la dernière partie du mémoire.
32
Chapitre 1 : LA POLITIQUE DE RÉMUNÉRATION DE LA
SOCIÉTÉ MADARAIL
Le présent Chapitre regroupe les résultats issus des entrevues passées avec les
dirigeants de la Société sur la question de la manière dont l’entreprise s’organise dans sa
gestion des rémunérations ainsi que sur les caractéristiques de la politique salariale qu’elle
adopte. En premier lieu, nous verrons la situation exacte de la politique de rémunération de la
Société par sa conception. En second lieu, nous exposerons les règles de gestion des salaires
adoptées par l’entreprise.
Section 1 : La politique de rémunération de la Société. « La Société MADARAIL connait quelques difficultés sur le plan financier », selon le
responsable financier de l’entreprise. « De plus la situation de crise de ces cinq dernières
années a engendré une diminution flagrante du taux de productivité, ce qui a eu une
répercussion négative sur la santé financière de notre entreprise.»
Une politique générale en matière de ressources humaines a donc été appliquée afin de
minimiser les charges. Elle consiste en :
- L’ajustement des effectifs assurant qu’en tout temps, la direction pourra disposer en
quantité et en qualité du personnel nécessaire en vue de la réalisation des objectifs globaux de
l’entreprise avec renforcement de la formation et recyclage compte tenu de la politique du
zéro recrutement
- La conservation et le développement d’un personnel qualifié : Renforcement du
système d’évaluations (Formations, mises à l'épreuve, évaluations du personnel…) ;
renforcement des capacités des agents d'encadrement ainsi que des formateurs internes en
management ; création d’une politique d’accueil et d’intégration des individus à
l’organisation ; poursuite de la politique de la polyvalence.
- Le maintien d’un climat social sain en collaboration avec les partenaires sociaux tout
en améliorant les actions sociales dans le but de motiver le personnel par l’extension de
l’économat à d’autres produits de première nécessité (à part le riz, dont l’approvisionnement
sera à systématiser) ; l’amélioration de la couverture sanitaire : relèvement du taux de
remboursement, amélioration du tarif de référence, augmentation progressive des
médicaments de spécialité, relèvement de la contribution forfaitaire dans l’acquisition de
lunettes et la confection des prothèses dentaires (etc.), la création de salle d’observation au
33
sein des deux centres médicaux de MADARAIL à Toamasina et à Moramanga suivant la
recommandation du Ministère de la santé.13
1.1- Objectifs de la politique de rémunération
Selon la Direction des Ressources humaines et Rémunération, « en tant que Société
malgache qui a une notoriété et une réputation à préserver, […] la question du salaire et tout
ce qu’elle implique est une tâche très délicate à laquelle nous prêtons attention […] C’est
d’ailleurs pour cette raison que la direction générale a nommé la direction chargée de
l’administration du personnel, la Direction des Ressources humaines et Rémunération »14.
La politique de rémunération de la Société vise à développer davantage les
compétences et les qualifications des employés sur le plan technique ainsi que leur
motivation. La politique salariale entend :
- mettre en place un mécanisme adéquat de promotion et de transfert : mise en
application du plan de carrière.
- maîtriser des coûts salariaux par le contrôle strict et suivi de la productivité du
personnel (heures prestées,…) en réduisant les heures improductives et en respectant la
discipline, les procédures en vigueur et les consignes de service.
1.2- Les composantes d’un système de rémunération adaptée
Selon le responsable du service paie du département rémunération, le système de
rémunération de MADARAIL se compose de :
- Rémunération fixe : comprenant le salaire minimum d’embauche plus le sursalaire
- Eléments variables : dont les Indemnités de déplacement, les Primes collectives
applicables à tous (Prime géographique, annuelle), les primes particulières ou individuelles
pour les agents techniques dont la Prime d’astreinte, la prime de relevage, la prime de
salissure, la prime de rendement, et les heures supplémentaires avec majoration.
- Les avantages en nature : cellulaires, allocation de logements, voitures de fonctions,
matériels d’exploitation
- Les avantages sociaux : Prise en charge médicale, Aide à la scolarisation…
13
Document interne : Objectifs DRHR 2012/2013 14
Suivant entretien avec le DRHR, Madarail, mars 2014.
34
Les composantes du système de rémunération de la société peuvent être synthétisées
par la figure ci-après :
Section 2 : Règle de gestion des salaires
2.1- Gestion du salaire fixe
Pour calculer le salaire fixe ou encore le salaire de base, MADARAIL se réfère à la
grille du Salaire Minimum d’Embauche (SME) sur laquelle les fourchettes de salaire sont
calculées et révisées chaque année, selon les augmentations en vigueur.
Le salaire de base est scindé en SME et Sursalaire. Voici le mode de calcul de la
rémunération fixe : le salaire de base
- Salaire Minimum d’Embauche (SME)
La fixation du salaire ainsi que ses composantes est règlementée selon les dispositions
prévues par la Convention Collective de la Société. Ci-après la huitième et dernière
modification du SME en date du 24 Février 2012 suivant note de service n° 13/12/DG/SG
portant augmentation salariale.
Rémunération directe = Rémunération fixe (Salaire de base, sursalaire) +
Rémunérations variables (Majoration, Heures supplémentaires, primes
géographique, primes de fin d’année, primes d’astreinte, primes de consignation,
primes d’exploitation, primes de rendement, primes de relevage, prime de
découvert de rupture ou fissure de rail, prime de salissure, Indemnités de panier,
d’hébergement…) + Revenu différé (Revenu de plan d’épargne retraite…)
Salaire de base = SME + Sursalaire
35
Tableau 6. Grille de Salaire Minimum d'Embauche
Catégorie Grille A Grille B Grille C Grille D Grille E HC 505 238
C
C4 471 125 474 800 478 475 482 150 485 825
C3 442 107 447 987 453 867 459 747 465 627
C2 333 286 355 336 377 386 399 436 421 486
C1 244 949 264 537 284 125 303 712 323 300
M
M3 243 354 246 430 249 505 252 580 255 656
M2 206 070 214 081 222 093 230 104 238 116
M1 184 019 188 870 193 721 198 572 203 423
E
E6 167 736 171 005 174 273 177 542 180 811
E5 153 156 156 419 159 683 162 946 166 210
E4 146 410 148 056 149 702 151 349 152 995
E3 114 926 121 570 128 214 134 859 141 503
E2 106 311 109 692 113 073 116 454 119 835
E1 105 000 106 376 107 752 109 128 110 504
0 3 à 6 ans 6 à 9 ans 9 à 12 ans 12 à 15 ans
Source : DRHR, Note de service
D’après le tableau, le barème des SME comporte 14 catégories regroupées en 03
collèges professionnelles. Pour un employé X de catégorie M2, qui vient d’être embauché, la
grille A soit 206 070 Ar sera la référence. Après 03 années d’ancienneté au sein de la société,
le SME de X sera réévalué à partir de la grille B à hauteur de 214 081 Ar.
- Le Sursalaire
La différence entre le salaire de base et le SME constitue le sursalaire.
A titre d’exemple, un agent nouvellement recruté classé E6 avec un salaire de base de
320 500 Ar aura comme sursalaire la différence entre salaire de base et le SME, soit :
320 500 – 167 736= 152 737 Ar
Une fois le sursalaire déterminé par le soin du Département Analyse et Gestion de la
Paie (DAGP) lors de l’établissement du contrat de travail, ce montant dû ne fait plus l’objet
d’aucune révision.
- L’augmentation possible de la parité fixe du salaire chez MADARAIL
Pour une augmentation envisagée du salaire, en respect des règlementations en vigueur
dans le domaine du travail prévu par la loi, l’entreprise accorde une augmentation non pas sur
la totalité du salaire de base des employés (SME + Sursalaire) mais uniquement sur le SME.
36
A titre d’exemple, si l’Etat décrète une augmentation à hauteur de 10% pour le secteur privé,
MADARAIL applique ce taux à la SME étant donné que le sursalaire est intouchable.
2.2- Gestion du salaire variable Les éléments variables du salaire au sein de la société MADARAIL sont très
nombreux et spécifiés selon la nature de leur attribution et leur finalité. Il existe des éléments
variables collectifs et des éléments variables individuels.
- Eléments variables collectifs :
Les primes collectives sont établies en fonction des résultats de l’entreprise ou de
l’unité de travail. Elles visent à intéresser pécuniairement l’ensemble des salariés à la bonne
marche et aux résultats de leur service, département et direction. Cela développe le sentiment
d’appartenance à une collectivité et soude les équipes. Leur caractère aléatoire évite
l’assimilation à un avantage acquis et l’intégration à terme au salaire garanti. L’octroi de ces
primes est laissé à l’appréciation des dirigeants.
- Eléments variables individuels :
Dans le cadre de la fixation d’objectifs individualisés, des primes variables se
développent dans tous les secteurs d’activité clés. Ces bonus ou primes dépendent de la
réalisation d’objectifs préalablement fixés. Leur succès dépend largement de la qualité de la
négociation qui a présidé à l’élaboration des objectifs.
Pour le cas de MADARAIL, les primes individuelles ne concernent pas tous les
salariés de l’entreprise. En tant que « Société technique »15, l’entreprise accorde beaucoup
plus d’importance aux activités d’exploitation. La majorité des primes sont établies à cet effet.
Les agents techniciens d’exploitation sont les principaux bénéficiaires de ces primes, à savoir
la DIF, la DMAT et la DXP.
Le tableau qui suit répertorie les différentes primes selon leurs caractéristiques
respectives.
15
Selon les propos du Responsable de traitement des éléments variables, DAGP – DRHR de MADARAIL.
37
Tableau 7. Caractéristiques des éléments constitutifs de la rémunération variable de la société
CONSTITUANTS LEGAUX CARACTERISTIQUE NATURE DIRECTIONS
CONCERNEES
Prime de fin d’année Fixation laissée à l’appréciation des
dirigeants Collective
Toutes les directions :
DG – DRHR – DFI –
DAA – DAS – DMAT –
DIF – DXP
Prime géographique
Zone A : 4 000 Ar
Zone B : 8 000 Ar
Zone C : 12 000 Ar
Suite aux difficultés propres à la
carrière ferroviaire : éloignement
et enclavement.
Varie en fonction de la zone de
travail
Individuelle
Prime exceptionnelle Fixation laissée à l’appréciation des
dirigeants en faveur du travailleur
Prime de consignation Accordée aux agents en
consignation DMAT
Prime d’astreinte
Spécifiquement pour les
travailleurs au poste d’astreinte
avec priorité de logement offerte
DIF
Prime de rendement Spécialement accordée aux agents
de conduite…
DMAT ; DIF ; DXP
Prime de relevage
3 000 Ar/jour
Accordée aux personnels de
secours – prime forfaitaire
Prime de découvert de rupture ou
fissure de rail
1 000 Ar
Spécialement accordée aux agents
d’installation fixe-Contrôle rail
Prime de salissure
500 à 2 000 Ar
Pour des travaux particulièrement
salissant
Indemnité de déplacement Panier
Octroi en cas de déplacement
temporaire à caractère
professionnel : Repas et logement
Toutes les directions :
DG – DRHR – DFI –
DAA – DAS – DMAT –
DIF – DXP
Indemnité de déplacement 3è panier
Source : Synthèse Art. 48 de la Convention Collective du secteur ferroviaire.
De ce chapitre, nous avons mis en évidence les caractéristiques de la politique de
rémunération de l’entreprise. La question sur l’organisation de MADARAIL dans la
définition de sa stratégie de rémunération a été mise en lumière. Nous avons également pu
38
voir le processus de gestion des salaires qu’elle applique. Ceci nous permettra d’entrevoir les
éventuels impacts de la stratégie de rémunération sur la motivation selon les employés.
Chapitre 2 : LA RÉMUNÉRATION AU CENTRE DE LA
MOTIVATION DES SALARIÉS
Nous nous intéressons plus exactement aux avis des salariés de l’entreprise en ce qui
concerne cette étude. A cet effet, les points de vue des employés de MADARAIL ont été
recueillis par le biais d’une enquête. Les caractéristiques de l’échantillon retenu ; le point de
vue des salariés sur la politique de rémunération et la considération de la rémunération par les
employés composeront ce chapitre.
Section 1 : Caractéristiques descriptives de l’échantillon
Cette section présente les caractéristiques de la population d’enquête sur laquelle
l’étude s’est basée.
1.1- Répartition selon l’âge et le sexe
Un échantillon de 72 individus constitué à 73,6% d’homme contre 26,4% de femmes a
été retenu pour cette étude.
Tableau 8. Répartition des enquêtés selon le sexe
Source : Auteur, Avril 2014
Comme l’indique le tableau ci-dessous, plus de la moitié des enquêtés (56,9%) a entre
26 et 35 ans ; 22,2% ont entre 36 et 45 ans ; 11,1% entre 18 et 25 ans et 10% ont plus de 46
ans.
Sexe
Masculin
Féminin
TOTAL OBS.
Nb. cit. Fréq.
53 73,6%
19 26,4%
72 100%
39
Tableau 9. Répartition selon l'âge de l'échantillon
1.2- Répartition selon la catégorie et l’ancienneté
Le collège professionnel est composé à 54,2% d’agents d’exécution ; de 31,9%
d’agents de maitrise et de 13,9% d’agents d’encadrement. Notons qu’il existe en tout 14
échelons dans la catégorisation des employés de MADARAIL que nous avons regroupé en 03
collèges.
Tableau 10. Répartition des enquêtés par catégorie professionnelle
Source : Auteur, Avril 2014
Concernant l’état d’ancienneté, 47,2% des enquêtés travaillent depuis 02 à 05 ans au
sein la Société ; 34,7% entre 05 à 10 ans d’ancienneté…
Tableau 11. Répartition des enquêtés par ancienneté
Source : Auteur, Avril 2014
Age
Entre 18 à 25 ans
Entre 26 à 35 ans
Entre 36 à 45 ans
Entre 46 à 55 ans
Plus de 55 ans
TOTAL OBS.
Nb. cit. Fréq.
8 11,1%
41 56,9%
16 22,2%
4 5,6%
3 4,2%
72 100%
Catégorie professionnelle
Execution
Maitrise
Cadre
TOTAL OBS.
Nb. cit. Fréq.
39 54,2%
23 31,9%
10 13,9%
72 100%
Ancienneté
Depuis moins de 02 ans
Depuis 02 à 05 ans
Depuis 05 à 10 ans
Depuis 10 à 15 ans
Depuis 15 à 20 ans
Depuis plus de 20 ans
TOTAL OBS.
Nb. cit. Fréq.
4 5,6%
34 47,2%
25 34,7%
3 4,2%
0 0,0%
6 8,3%
72 100%
Source : Auteur, Avril 2014
40
Section 2 : Point de vue des salariés sur la politique de rémunération et la gestion salariale
Le résultat de notre recherche repose en grande partie sur l’exploitation du
questionnaire d’enquête. La section qui suit présente les résultats issus de l’enquête en rapport
avec les différents points de vue des enquêtés sur la politique et la gestion des rémunérations.
2.1- La Politique de rémunération selon les salariés
Afin de connaitre les avis des salariés sur la manière dont il faudrait déterminer le
salaire, nous avons posé la question :
Selon vous, l'attribution du salaire devrait être basée sur quel critère ? (Cf. Q18
du questionnaire)
Graphe 1. Critère d'attribution du salaire selon les salariés
Source : Auteur, Avril 2014
Sur les 72 salariés enquêtés, 29,2% estiment que le salaire doit être basé sur les
compétences techniques de chacun dans la réalisation des tâches qui lui incombent. 23,6% sur
les expériences contre 22,2% sur l’ancienneté dans la l’entreprise.
A propos des questions n°40 et 41 : Etes-vous favorable à une rémunération
collective? - Etes-vous favorable à une rémunération beaucoup plus individualisée?, les
avis des salariés sont présentés dans les tableaux qui suivent :
Au mérite
8,3%
Aux qualifications
16,7%
Aux compétences
29,2%
Aux expériences
23,6%
A l'ancienneté
22,2%
41
Tableau 12 et 13. Option pour une rémunération collective ou individuelle
En combinant les modalités de réponses « Favorable » et «Très favorable », nous
constatons que 43,1% des salariés sont pour une rémunération collective.
En revanche, pour le Tableau n°13, 68% sont pour une rémunération individualisée.
2.2- La question de la gestion des salaires pour les employés
La figure ci-dessous montre le pourcentage alloué à la prime par rapport au salaire
perçu.
Figure 4. Pourcentage de la rémunération variable par rapport au salaire perçu
Source : Auteur, Avril 2014
61,1% des salariés affirment que la rémunération variable (Primes et indemnités
comprises) dont ils bénéficient représente moins de 2% de leur salaire mensuel.
Rémunération collective
Non favorable
Favorable
Très favorable
Non réponse
TOTAL OBS.
Nb. cit. Fréq.
25 34,7%
21 29,2%
10 13,9%
16 22,2%
72 100%
Réminération individualisée
Non favorable
Favorable
Très favorable
Non réponse
TOTAL OBS.
Nb. cit. Fréq.
14 19,4%
34 47,2%
15 20,8%
9 12,5%
72 100%
61,1%
27,8%
4,2%6,9%
Moins de 2% du salaire
3 à 5% du salaire
6 à 10% du salaire
11 à 20% du salaire
Source : Auteur, Avril 2014
42
Partant de la question n° 18 : Etes-vous satisfait des primes que vous percevez ?, le
résultat est représenté comme suit :
Graphe 2. Satisfaction des employés par rapport à l'octroie des primes
Source : Auteur, Avril 2014
Plus de 40% des salariés déclare que les primes qu’ils perçoivent sont loin de les
satisfaire; près de 30% sont plutôt insatisfait ; 25% n’ont pas donné d’avis et environ 4%
seulement estiment être satisfaits.
Question n°43 : Etes-vous d'accord sur la modalité de calcul d'augmentation du
salaire partant non pas sur le salaire de base en totalité (SME + Sursalaire) mais
seulement le SME?
Par la combinaison des modalités de réponse « Plutôt en désaccord » avec « Pas du
tout d’accord », 77,7% des salariés enquêtés sont d’un avis négatifs sur la question
d’augmentation du salaire partant du SME, et non pas du salaire de base en totalité (SME +
Sursalaire) ; 8,3% sont Plutôt d’accord et 13,9% n’ont donné aucun avis.
Voici la représentation graphique des résultats.
Graphe 3. Avis des salariés par rapport à l'augmentation de salaire sur la base du SME
Source : Auteur, Avril 2014
Plutôt satisfait
4,2%
Plutôtinsatisfait
27,8%
Très insatisfait
43,1%
Non réponse
25,0%
Non réponse
13,9%
Tout à faitd'accord
0,0%
Plutot d'accord
8,3%
Plutot endésaccord
44,4%
Pas du toutd'accord
33,3%
43
Section 3 : La motivation des salariés au travail par la rémunération
Cette troisième et dernière section regroupe les résultats relatifs à l’enquête sur la
motivation des employés de MADARAIL sur la totalité de leur rémunération.
3.1- La motivation au travail par la rémunération
Le questionnaire que nous avons établis nous révèle le résultat qui lie la question de
satisfaction et de motivation des salariés au travail à l’égard de la rémunération. Il comprend
le degré d’importance de la rémunération et son impact sur le travail.
3.1.1- Degré d’importance de la rémunération
Les questions n°25 et n°26, respectivement : « Quelle Importance accordez-vous à
votre salaire de base? », « Quelle Importance accordez-vous aux rémunérations
variables? » nous renseignent sur le degré d’importance de la rémunération aux yeux des
employés, comme l’indique le tableau croisé suivant :
Tableau 13. Importance du salaire de base et des éléments variables du salaire
Source : Auteur, Avril 2014
Nous constatons à travers le tableau à double entrée, que 48,6% accordent une
importance à la fois pour le salaire de base et la rémunération variable dont les primes et
indemnités. Par contre, 4,2% estime ne pas accorder beaucoup d’importance à la
rémunération.
Eléments variables
Salaire de base
Important
Très important
TOTAL
Sansimportance
Peuimportant
Important Trèsimportant
TOTAL
0,0% 4,2% 2,8% 0,0% 6,9%
16,7% 11,1% 48,6% 16,7% 93,1%
16,7% 15,3% 51,4% 16,7%
44
Tableau 14. Rapport entre l'intensité du travail et l'opinion personnelle sur ce que les salariés veulent changer dans leur travail
Source : Auteur, Avril 2014
93,1% soit 67 salariés au total, sont d’accord pour dire qu’ils aimeraient
principalement apporter des changements quant à leur rémunération. 34 individus (47,2% des
salariés) parmi ces 67 se caractérisent par une forte intensité dans leur travail.
3.1.2- Impact de la rémunération sur le travail
La question n° 34 (Cf. annexe n°5) relative à la variable « Intensité du travail » croisée
avec les résultats issus de la variable de la question n° 25 « Importance du salaire de base »,
révèle que 50% des salariés accordent une importance capitale au salaire de base et affirment
que leur travail est très intense.
Tableau 15. Intensité du travail par rapport au salaire de base
Source : Auteur, Avril 2014
Les éléments qui proviennent des données recueillis sur le terrain par le biais d’une
enquête nous ont permis de dresser des résultats probants. A travers ce chapitre, nous avons
pu mettre en évidence les relations qui lient la motivation des salariés et la rémunération.
Intensité du travail
Opinions personnelle
Lieu de travail
Rémunération
Possibilité de promotion
Collègues
Métier
Entreprise
TOTAL
Faible Moyenne
Forte TOTAL
0,0% 0,0% 6,9% 6,9%
15,3% 30,6% 47,2% 93,1%
8,3% 26,4% 26,4% 61,1%
1,4% 2,8% 0,0% 4,2%
0,0% 0,0% 4,2% 4,2%
0,0% 6,9% 5,6% 12,5%
- - -
Intensité du travail
Salaire de base
Important
Très important
Non réponse
TOTAL
Faible Moyenne Forte TOTAL
2,8% 0,0% 4,2% 6,9%
12,5% 30,6% 50,0% 93,1%
0,0% 0,0% 0,0% 0,0%
15,3% 30,6% 54,2%
45
CONCLUSION PARTIELLE
Cette deuxième partie a permis de mettre en évidence les résultats de la recherche
entreprise. Nous avons pu constater que MADARAIL met en en œuvre une politique de
rémunération selon la stratégie globale et la caractéristique de la Société. L’entreprise met en
œuvre sa politique de rémunération partant des objectifs qui vise à développer davantage les
compétences techniques et les qualifications des employés. Pour cela, les dirigeants mettent
en place un système de rémunération qui favorise l’octroi de primes diverses en surplus du
salaire de base avec une modalité de calcul spécifique.
46
PARTIE III :
DISCUSSIONS, VALIDATION DES HYPOTHÈSES
ET RECOMMANDATIONS
47
INTRODUCTION PARTIELLE
La Partie intitulée « Discussions, validation des hypothèses et recommandations »
représente la Partie la plus importante de l’ouvrage. Effectivement, les données relatées
précédemment, feront l’objet de discussions critiques approfondies. Les discussions à propos
des résultats en question nous conduiront par la suite à la validation ou non des sous-
hypothèses de recherche que nous avons émises auparavant.
La situation actuelle de la politique de rémunération mise en application par la Société
MADARAIL sera analysée en premier lieu, afin d’en dégager des conclusions et d’apprécier à
sa juste valeur les actions d’une politique de rémunération adaptée. A cette idée correspond la
première sous hypothèse à confirmer.
Les résultats quant à la perception des salariés enquêtés sur la politique de rémunération au
sein de l’entreprise feront l’objet de la discussion suivante. L’analyse portera sur les différents
points de vue des salariés par rapport à la structure de rémunération. De cette discussion
découlera la confirmation de la seconde sous-hypothèse émise.
Au terme de cette dernière partie, nous aborderons des recommandations quant à
l’amélioration du système de rémunération au sein de la société. Cette amélioration reflètera
toujours politique stratégique générale tout en assurant en grande partie la satisfaction des
employés.
48
Chapitre 1: DISCUSSION ET VALIDATION DES HYPOTHESES
DE RECHERCHE
L’hypothèse fondamentale de notre mémoire est la suivante : « La gestion de la
rémunération est un déterminant de la motivation au travail ». Cette hypothèse de recherche a
été déclinée en deux sous-hypothèses à savoir d’une part qu’ « une politique de rémunération
incitative et génératrice de motivation repose sur la nature et la qualité des éléments qui la
composent » et d’autre part qu’ « une politique de rémunération, pour qu’elle soit incitative et
génératrice de motivation, repose sur la perception des employés intéressés ».
Notre objectif dans ce chapitre premier, troisième partie du devoir consiste à
confronter notre hypothèse de départ à la réalité du terrain à travers les deux sous-hypothèses.
L’enjeu réside en la confirmation ou l’infirmation des deux sous-hypothèses, partant de
l’hypothèse de départ.
Section 1 : Discussion et validation de la première sous-hypothèse
La première sous-hypothèse soutient qu’une politique de rémunération incitative et
génératrice de motivation repose sur la nature et la qualité des éléments qui la composent. Il
s’agit ici de porter un regard critique sur la structure de la rémunération telle qu’elle existe
chez MADARAIL.
1.1- Une structure de rémunération répondant aux exigences
réglementaires et aux aspirations des employés
L’analyse de la fiche de paie de la Société MADARAIL démontre aisément la
distinction entre les différents éléments constitutifs de la rémunération. Cette distinction,
comme nous l’avons mentionnée dans la partie sur les résultats du mémoire, est d’une
importance particulière. En effet, elle a une valeur informative à l’endroit des employés qui
peuvent facilement juger de l’importance qu’accorde la Société à leur salaire. En outre, elle
permet la vérification des montants alloués à chaque rubrique rendant ainsi plus facile les
actions de réclamations en cas d’erreur.
49
L’impact psychologique d’une fiche de paie détaillée n’est également pas à minimiser.
Les nombreuses rubriques figurant dans la fiche de paie valorisent chaque petit effort fourni
par l’employé.
Prenons l’exemple de la théorie avancée par Victor VROOM que nous avons relatée et
appliquons-la aux majorations de salaire pour travail de nuit, de dimanche ou d’un jour férié.
Dans ce cadre, l’expectation qui se définit comme étant ce que chacun se sent capable de
réaliser dans son travail peut être assimilée à la prédisposition de l’employé à travailler une
nuit, un dimanche ou un jour férié. L’instrumentalité qui est ce que l’individu espère avoir
comme gratification de ses performances serait en réalité la retombée pécuniaire du fait de la
fourniture d’un effort supplémentaire. La valence qui est la valeur que l’individu accorde aux
gratifications qui lui sont proposées est en fait la satisfaction morale procurée par la
perception d’une juste rémunération.
1.2- Une politique de rémunération à l’épreuve des difficultés
financières
Les ressources humaines sont très importantes dans une Société. C’est la raison pour
laquelle la société ne lésine pas sur cette ressource même si elle connait des difficultés
financières. Cette situation trouve son explication par la recherche du maintien de la
motivation des employés au travail. Toutefois, une recherche de l’équilibre entre ressources
financières et ressources humaines ont été rendue nécessaire. Il s’agit en effet d’optimiser
l’effectif des employés en fonction des besoins réels de l’entreprise.
Un raisonnement contraire qui consiste à diminuer le nombre des éléments constitutifs
de la rémunération aura pour effet le départ des employés de l’entreprise se traduisant ainsi
par un taux élevé de « turn-over » par exemple.
Certes, il existe des employés qui avancent que le montant des éléments constitutifs de
la rémunération est faible. Il ne faut tout de même pas perdre de vue que ces mêmes employés
refusent à ce que certaines primes ou gratification soient fusionnées en une seule pour que le
montant soit valorisé. De même, ces employés sont tellement habitués à percevoir un éventail
de primes, de gratification ou autre forme de rétribution qu’ils ne sont pas prêts à changer de
forme de rémunération. La revendication portant sur le montant des éléments constitutifs de
rémunération est alors superficielle eu égard de la volonté de maintenir la pratique actuelle.
50
D’un autre angle, nombreux sont les employés qui sont conscients des difficultés que traverse
la société. Cette connaissance de la situation de l’entreprise atténue beaucoup les dires de
certains employés qui se disent insatisfaits du montant des primes et gratifications reçues.
1.3- Une politique de sursalaire adaptée
Comme nous l’avons avancé, le salaire de base chez MADARAIL est constitué du
salaire minimum d’embauche suivant l’ancienneté ainsi que du Sursalaire. Cette division
trouve sa raison dans la nécessité de faire comprendre à chaque employé le minimum
réglementaire auquel la Société est astreinte. En effet, le SME est le niveau de salaire en
dessous duquel il est interdit de rémunérer. Ce seuil est appelé « minimum vital » car c’est le
montant du salaire permettant à un employé de survivre.
Le Sursalaire constitue donc un « plus » que MADARAIL accorde à ses employés et
constitue de ce fait un argument attractif pour les demandeurs d’emploi. C’est par rapport à ce
sursalaire que l’entreprise se compare à d’autres Sociétés.
Le sursalaire joue également un autre rôle fondamental dans la gestion de la
rémunération. En effet, son existence permet à l’entreprise d’être constamment au dessus du
salaire minimum réglementaire. Et dans l’hypothèse où l’Etat décrète une augmentation de
salaire, la société n’est tenue d’augmenter que pour la partie correspondant au SME ou SMA.
Tout en étant une marge de sécurité pour l’entreprise, l’existence du sursalaire
constitue un facteur de motivation car dans l’hypothèse d’une absence d’augmentation de
salaire décrétée par l’Etat, les employeurs sont toujours sûrs d’être rémunérés assez
conséquemment.
1.4- Une politique d’évolution de salaire transparente et facilement
compréhensible
La politique d’évolution de salaire est matérialisée par l’existence du tableau de SME
(Cf. tableau 6 supra16). En effet, dès son embauche l’employé est en mesure de se faire une
idée de ce que sera l’évolution de son salaire sur les quinze années à venir. L’évolution de
salaire n’étant pas automatique, l’employé pourra déployer les efforts nécessaires et
indispensables s’il veut progresser dans la grille de salaire.
16
Cf. p. 35
51
La connaissance de l’aspiration de chaque employé à vouloir progresser dans la grille
de salaire justifie la mise en place de mesures incitatives en ressources humaines comme l’a
commenté un responsable RH de la Société. Il s’agit entre autres :
- d’un mécanisme adéquat de promotion et de transfert
- de la conservation et du développement d’un personnel qualifié
- de l’ajustement des effectifs
- du maintien d’un climat social sain en collaboration avec les partenaires sociaux
Le mécanisme de promotion et de transfert garantit à un employé méritant d’accéder
plus rapidement à un niveau de salaire élevé par le jeu de prise de responsabilités. Mais aussi
et surtout, ce mécanisme est un moyen de retenir l’employé compétent au sein de la Société
par l’augmentation de salaire. Ainsi, il n’est pas faut de dire que le salaire est un des moyens
efficaces permettant de fidéliser un employé.
Les revendications sociales sont courantes dans la plupart des entreprises. La majorité
des luttes ouvrières prennent comme source l’insatisfaction en matière de salaire. Conscient
de ces faits indéniables, la conception d’une grille salariale permet aux syndicats de
MADARAIL de suivre sereinement la progression de ses membres. Les syndicats comme ses
adhérents sont de ce fait les acteurs de leur développement car ils cesseront de fait de
formuler des revendications stériles mais se concentreront sur des actions plus constructives.
L’existence de cette grille de salaire permet à la Société d’anticiper sur le budget de
salaire annuel. En effet, l’arbitrage budgétaire en matière de rémunération est très dur en ce
sens qu’il se heurte toujours aux impératifs de maîtrise de coût des dirigeants d’entreprise. La
grille de salaire permet aux responsables des ressources humaines d’ajuster les effectifs.
1.5- Une politique salariale conciliant individualité et collectivité
L’individualité ou la collectivité de la rémunération avait été toujours au centre des débats des
théoriciens et des praticiens de gestion de la rémunération. Sylvie St-ONGE figure parmi les
auteurs qui ont su si bien analyser les enjeux générés par ces deux concepts.
52
La vigilance de certaines catégories de personnel est requise pour le cas de
MADARAIL. De même, certains employés doivent travailler dans des conditions requérant
plus de prédispositions que d’autres, notamment les employés soumises au régime de
roulement, de consignation ou d’astreinte. C’est dans cet état d’esprit que sont instaurées les
primes individuelles. En réalité, elles sont instituées pour marquer une certaine différence
entre la fonction technique plus contraignante des autres fonctions de l’entreprise. Elles sont
également une marque de reconnaissance envers l’employé qui doit constamment travailler
dans des conditions assez difficiles et délicates.
Mais de l’autre côté, il faut faire profiter aux autres employés le fruit de l’exploitation
de l’entreprise. De là est né l’instauration d’une prime collective.
Les divers éléments de la rémunération ainsi que leurs natures ne sont pas statiques.
C’est une des raisons pour lesquelles, l’amendement de la convention collective est d’actualité
chez MADARAIL. Les syndicats des employés, par le jeu de la négociation, essaie toujours
d’améliorer l’existant dans une recherche du mieux-être. En effet, nous nous sommes posé
comme sous-hypothèse qu’une politique de rémunération incitative et génératrice de
motivation repose sur la nature et la qualité des éléments qui la composent. A travers nos
précédentes analyses, nous sommes venus à la conclusion que les divers éléments de
rémunérations répondent à un objectif déterminé dans la gestion des rémunérations de la
Société. Dans ce contexte et compte tenu de tout ce qui précède, nous pouvons avancer que
notre première sous-hypothèse est validée.
Section 2 : Discussion et validation de la deuxième sous-hypothèse
La deuxième sous-hypothèse soutient qu’une politique de rémunération pour qu’elle
soit incitative et génératrice de motivation repose sur la perception des employés intéressés.
Il s’agit ici de porter une analyse critique sur la structure de la rémunération telle qu’elle
existe chez MADARAIL et son influence sur les employés.
2.1- Composition de l’échantillon et incidence sur l’étude
Notre échantillon est composé majoritairement d’hommes. La prédominance de jeunes
dans l’échantillon (56,9%) explique en grande partie la forte attente de ce segment de la
population envers le niveau de rémunération. En effet, cette catégorie de personne est en plein
53
épanouissement et c’est dans la tranche d’âge de 26 à 35 ans que les jeunes sont beaucoup
plus dépensiers.
Le premier segment de la population que nous avons étudié précédemment, ajouté à
celui de 36 à 45 ans (22,2%) forment plus de la moitié de l’échantillon d’étude. Une fois de
plus, notre constat est confirmé en ce qui concerne la très grande attente envers la structure de
la rémunération et le montant des éléments qui la composent.
L’appartenance à une tranche d’âge influe sur la motivation au travail tirée du niveau
de rémunération perçue. Elle explique en grande partie la proportion des données d’enquêtes
qui a été vue dans la partie résultats de notre mémoire.
Par la lecture de la grille de salaire que nous avons cité dans la première hypothèse et
la connaissance de la proportion de la population ayant entre 5 à plus de 20 ans d’ancienneté,
40% des enquêtés17, force est d’admettre qu’une mise à jour de la grille est nécessaire. Certes,
seulement 12,5% de la population étudiée est concentrée dans la dernière grille (Grille D et E)
mais du point de vue de leur possibilité de progression salariale, cela se trouve hypothéquée
par cette situation. Ce constat peut être une réelle source de démotivation au travail car au
stade de 15 ans d’ancienneté par exemple, l’employé n’aura plus le sentiment d’être considéré
et valorisé par l’entreprise sur le plan salarial.
En nous plaçant du côté de l’employeur, le blocage de la grille de salaire au stade des
15 années d’ancienneté est du moins compréhensible. En effet, le salarié qui aura totalisé 15
années d’ancienneté constitue une charge pour la société, plus précisément à la fois pour
l’administration du personnel et le centre médical.
2.2- Analyse des critères de rémunération voulus par les employés
La fixation du montant et des valeurs de la rémunération est depuis toujours un sujet
de discorde entre employeur et travailleur. Il est tout à fait compréhensible que la motivation
au travail et le niveau de rémunération soient fortement corrélés.
L’analyse du graphe n°118 que nous avons abordé dans la partie résultat et obtenu à partir de
la question sur l’attribution du salaire est révélatrice des profondes aspirations de la part des
employés. C’est ce que nous allons développer dans tout ce qui suit.
17
Cf. p. 39, Tab.11 18
Cf. p. 41.
54
2.2.1- Analyse du score obtenu par le critère « mérite »
Le mérite occupait une place importante dans la culture romaine. Selon le dictionnaire
GAFFIOT, le terme « meritum » qualifiait un acte ou une conduite justifiant une
reconnaissance. Mais comment apprécier le mérite d’un employé ? Une première idée vient
naturellement à l’esprit : si un salarié doit être noté, c’est nécessairement par son supérieur
hiérarchique. Mais cette manière de procéder est délicate, le chef pouvant toujours être
soupçonné de partialité envers ses subordonnés. C’est cette part de subjectivité qui explique la
faible proportion de répondants (8,3%) ayant adhérés à ce système.
L’ancienneté dans l’entreprise peut également expliquer cette appréhension envers le
salaire au mérite. En effet, comme nous l’avons souligné dans nos analyses antérieures, de
nombreux employés enquêtés totalisent 05 années d’ancienneté et plus. A ce stade de la
carrière professionnelle, l’employé estime avoir acquis toutes les qualités requises pour
exécuter une tâche déterminée et devient plus susceptible dès lors qu’il s’agit de le remettre en
cause à travers un système d’appréciation qui n’aurait pas reçu son adhésion et dont le bien
fondé et la transparence n’est pas garantie dans l’absolu.
2.2.2- Analyse du score obtenu par le critère « qualifications »
D’après notre enquête, la rémunération suivant le critère de qualification a totalisé un
pourcentage de 16,7%. Mais encore, ce chiffre assez faible s’explique par plusieurs raisons
pour lesquelles il faut emprunter des définitions juridiques. D’un point de vue juridique, la
qualification personnelle est celle qui découle des diplômes obtenus. Cette qualification est
donc intimement liée à la personne de l’employé. Lorsque l’on sait que 54,2% de nos
répondants sont des agents d’exécution sans aucune qualification académique ou
professionnelle très consistante au moment de l’embauche, on comprend aisément le faible
score totalisé par le critère de qualification dans la fixation de la rémunération. Pour les agents
de maîtrise et les cadres, une rémunération basée sur la qualification personnelle ouvre la voie
à de grave discrimination au travail. En effet, cette approche aura pour conséquence
d’occulter la valeur réelle du travail fourni au poste. En conséquence, bien qu’ils constituent
un peu plus de 40% des répondants, ce score n’a pas suffit à plébisciter le critère de
qualification comme élément à retenir lors de la fixation de la rémunération.
55
2.2.3- Analyse du score obtenu par le critère « compétences »
La compétence comme critère de fixation de salaire a obtenu un score de 29,2%. La
compétence ne se limite pas aux connaissances théoriques « savoir », à l’expérience « savoir-
faire » et aux qualités personnelles « savoir-être ». L’individu devient compétent grâce à sa
capacité à mobiliser des ressources pertinentes pour faire face à une situation. La compétence
met donc l’employé au cœur de son métier c’est-à-dire des tâches qu’il a à exécuter. La
compétence valorise aussi l’individu à son poste de travail. On comprend aisément
l’engouement des répondants pour ce critère de fixation de salaire.
2.2.4- Analyse du score obtenu par le critère « expériences »
Le pourcentage de 23,6% enregistré par le critère « expérience » s’inscrit dans la
logique du score obtenu par le critère de « l’ancienneté » et qui fera l’objet de l’étude ci-
dessous. En réalité, l’expérience serait la démonstration de la dextérité dont fait preuve
l’employé à son poste de travail. L’expérience serait également une reconnaissance de la
valeur de l’individu à son poste de travail. Elle est également un critère qui frappe toujours
l’esprit de l’employeur que ce soit au moment de l’embauche ou tout au long de la carrière
professionnelle de son employé.
De tout temps, l’expérience accumulée par l’employé tout au long de sa carrière
professionnelle est le premier argument de poids dans toute négociation salariale. Elle fait
abstraction dans une certaine mesure du critère « compétence ». Une fois de plus, ce sont les
agents d’exécution qui constituent à eux seuls 54,2% qui s’attachent à ce critère qui les mettra
beaucoup plus en valeur.
2.2.5- Analyse du score obtenu par le critère « ancienneté »
Le dernier critère ayant obtenu un score non négligeable est l’ « ancienneté ». Ce
critère répond beaucoup plus à la satisfaction morale des employés. Ils trouvent dans ces
critères la reconnaissance de l’entreprise dans leur fidélité. Le dire d’un de nos répondants est
assez révélateur : « J’ai dépensé toute ma jeunesse au sein de MADARAIL ». En réalité,
travailler durant une longue période au sein d’une entreprise constitue au final une sorte
d’investissement pour un employé qu’il voudra voir valorisé à travers une reconnaissance
financière de l’entreprise. Au-delà de la valorisation du temps de présence au sein de
l’entreprise, il faut aussi voir dans l’engouement pour le critère d’ancienneté une certaine
56
recherche de facilité de la part des employés. En effet, le critère d’ancienneté occulte toutes
les notions de compétence, d’expérience et de qualification. Il suffit d’être le plus ancien pour
se voir attribué un niveau élevé de salaire par l’entremise d’une progression automatique dans
la grille salariale.
2.3- Dilemme entre « rémunération collective » et « rémunération
individuelle »
L’adoption de telle ou telle politique de rémunération n’est pas toujours
compréhensible par les employés intéressés. L’option pour une rémunération collective ou
pour une rémunération individuelle n’est pas un exercice facile pour l’employeur. De même,
la proportion du budget à allouer à l’un ou à l’autre type de rémunération relève toujours d’un
casse-tête des équipes du département des ressources humaines.
La rémunération collective bien qu’elle soit source d’équité au travail et d’égalité
salariale en soi n’égale pas la popularité de la rémunération individuelle. En effet, la
proportion des répondants ayant répondu « Favorablement » ou « Très favorablement » à la
rémunération collective ne constitue que 43,1%. L’autre type de rémunération par contre
recueille pour la seule appréciation « Favorable » un score de 47,2%. Ce constat s’explique
par le fait que la rémunération collective est indirectement sentie par l’employé qui aspire à
une rentrée directe d’argent. La rémunération individuelle est une application au sens stricte
du principe selon lequel le salaire est la contrepartie du travail fourni.
D’autres raisons justifient également l’engouement des employés pour la rémunération
individuelle. La non satisfaction des besoins fondamentaux, si l’on se réfère à la pyramide de
MASLOW, explique en grande partie l’aspiration des employés à percevoir personnellement
de manière directe le fruit de son travail. Le ‘’tout, tout de suite’’ prend alors le pas sur la
capitalisation d’une rémunération différée. L’absence de cadre légal balisant et/ou imposant le
système de rémunération collective explique aussi le faible enthousiasme enregistré pour ce
type de rémunération. Comparée à la rémunération individuelle qui fait l’objet d’une panoplie
de règles législatives et réglementaires, à Madagascar, la mise en place d’une rémunération
collective et tout ce qui l’entoure n’est pas développée. Cette situation explique la
méconnaissance des employés et des syndicats des tenants et aboutissants de ce genre de
rémunération.
57
Par ailleurs, la motivation au travail fondée sur le salaire perçu varie donc d’un groupe
d’individu à un autre en fonction de l’appartenance du répondant à telle ou telle catégorie
professionnelle, d’une part ; et en fonction du type de système de rémunération, d’autre part.
En effet, les agents d’exécution sont par nature plus sensibles à la rémunération individuelle
pour les raisons que nous avons développées précédemment. Le personnel d’encadrement,
bien qu’il soit également enclin à la mise en place d’une rémunération individuelle, est
beaucoup plus ouvert à l’instauration d’un système de rémunération collective.
2.4- Propension de la part variable dans la rémunération et effet sur la
demande d’augmentation de salaire
Comme nous l’avons vu, 61% des répondants avancent qu’une infime partie de leur
rémunération est constituée par les éléments variables du salaire tels que les primes, les
gratifications et autres.19
Le nombre élevé des employés s’explique en grande partie dans notre précédente
analyse relative à la discussion et à la validation de la première hypothèse. MADARAIL a
opté pour une multitude de rubriques récompensant chaque effort fourni par l’employé. Les
rubriques étant très nombreux, la Société se trouve dans l’impossibilité financière d’accorder
une importante somme d’argent à chaque poste de dépense pour éviter le risque d’un
dépassement du budget de la rémunération.
La fusion de diverses rubriques pour ne former que deux ou trois éléments significatifs
du salaire variable constitue une solution d’augmentation du montant des éléments constitutifs
du salaire variable. Or, cela constitue également un risque. Deux raisons au moins empêchent
l’employeur de recourir à ce système. La première qui est la plus importante est l’obstacle
posé par la loi en ce qui concerne l’interdiction de modification moins favorable des clauses
substantielles du travail : l’employeur ne peut pas, de son propre chef, décider de la fusion de
telle ou telle rubrique en une seule. Il faut qu’il obtienne préalablement l’acception sans
conditions ni réserve des employés concernés. Ces derniers, n’accepteront pas facilement de
voir disparaître certaines rubriques de leur fiche de paie. Cette résistance au changement
constitue la seconde raison empêchant MADARAIL.
La sous évaluation du montant des divers éléments de la rémunération variable a pour
conséquence la radicalisation des demandes d’augmentation de la part fixe et la frustration des
employés quant à la méthode appliquée à l’augmentation de cette part fixe. En effet, une
19
Cf. p. 41, Fig. 4
58
augmentation de salaire ayant comme base le salaire minimum d’embauche et d’ancienneté
aura pour effet de freiner la valeur de l’augmentation de salaire. Autrement dit, une
augmentation basée uniquement sur le SME ou l’ancienneté n’est pas significative lorsque
l’on sait que la valeur de cette partie de la part fixe du salaire n’est pas importante. Cette
situation a un impact négatif sur la motivation au travail et explique l’appréhension des
employés à l’égard du système de rémunération appliquée chez MADARAIL.
Pour autant que la frustration quant au montant des éléments constitutifs de la part
variable de la rémunération et du système d’augmentation soit palpable, cette situation n’est
pas à considérer dans l’absolu. D’autres analyses permettent de comprendre que globalement,
le système de rémunération actuel reçoit l’adhésion des employés.
2.5- Preuves d’adhésion au système de rémunération existante et motivation au
travail
Les données que nous avons recueillies au cours des deux dernières années démontrent
clairement la fidélité des employés à l’entreprise. Nous avons en effet, constaté un faible taux
de « turn-over ». La proportion des employés ayant quitté MADARAIL durant la période
observée est très faible. Par ailleurs, il faut également voir les départs à la retraite.
Bien que le marché du travail soit saturé et qu’il soit très difficile de rechercher un
emploi, la fidélité des employés à l’entreprise est expliquée en grande partie par la motivation
salariale. En effet, 48,6% des répondants estiment que le salaire de base est important. En
effet, cette partie fixe du salaire ne peut pas faire l’objet de diminution au seul gré de
l’employeur. Elle confère un confort et une sécurité car à chaque fin de mois, l’employé qui
aura travaillé à plein temps est assuré de la toucher.
De tout ce qui précède, nous pouvons conclure sans aucun doute que c’est à partir de
la perception des employés par rapport au système de rémunération en place que le
gestionnaire de rémunération peut juger de sa pertinence. Pour le cas de MADARAIL, les
employés manifestent à première vue une certaine réticence à l’égard du système de
rémunération actuellement en place. Diverses raisons peuvent être avancées. Tantôt il s’agit
de la politique de maîtrise de coût de la société, tantôt la méconnaissance du mécanisme de
rémunération ou encore l’absence d’un cadre légal spécifique.
59
Mais quoi qu’il en soit, les études statistiques démontrent que les employés sont
globalement satisfaits du système de rémunération mis en place par MADARAIL et la
seconde sous-hypothèse est de ce fait validée.
Le chapitre consacré à la discussion et à la validation des hypothèses est d’une
importance particulière car il permet de confronter les résultats obtenus à l’analyse objective
du chercheur. Pour ce qui est de la première sous-hypothèse, nous avons pu voir à travers nos
analyses qu’une politique de rémunération incitative et génératrice repose sur les éléments qui
la composent.
L’éventail de la structure de la rémunération engendre un impact positif très
significatif sur la motivation des employés. Plus la rémunération présente un éventail élargi
(c’est-à-dire que plusieurs éléments la composent), plus les employés ont le sentiment d’être
valorisé par le moindre effort fourni. Les employés en quête de la satisfaction des besoins
primaires de MASLOW se retrouvent dans une politique de rémunération comportant divers
éléments.
Pour autant que la rémunération soit composée de plusieurs éléments récompensant le
moindre effort de l’employé, elle n’est pas en soi incitative et génératrice de motivation. Cette
appréciation reste tributaire de l’appréciation objective et parfois subjective de l’employé.
C’est ce second volet qui a fait l’objet de notre deuxième sous-hypothèse. Tout au long de
notre analyse, nous nous sommes rendu compte que l’employé, bien qu’il soit globalement
satisfait du système de rémunération mis en place par MADARAIL, manifeste quand même
une certaine frustration à l’égard de certains principes fixés par la Société.
Que ce soit pour la première ou la deuxième sous-hypothèse, les faits analysés les confirment.
En conséquence, l’hypothèse de départ et qui constitue le fil conducteur du présent mémoire
est validée.
60
Chapitre 2 : RECOMMANDATION
Etant donnée que nos recherches se sont focalisées sur le cas précis d’une entreprise,
en particulier la Société MADARAIL, nous allons nous efforcer de donner quelques
propositions d’amélioration afin d’apporter une contribution au développement de la société.
Nous suggérerons également des recommandations auxquelles les dirigeants d’entreprises
pourront réfléchir afin d’orienter leur choix stratégique en matière de politique salariale dans
les années à venir.
Section 1 : Adopter une politique de rémunération plus flexible
La présente section a pour objectif d’apporter des améliorations sur le système de
rémunération de la société MADARAIL. Elle proposera, suivant les résultats obtenus et les
discussions entamées, des points clés à prendre en considération.
La société pourrait opter pour la mise en place d’une politique de rémunération
flexible. Il s’agit là d’offrir une politique salariale capable d’attirer et de fidéliser d’avantage,
tout en améliorant l’impact de la rémunération et la perception des salariés, et intégrant les
contraintes financières qui pèsent sur la société. Nous avons pu constater qu’en effet la
société, de par la crise politico-économique qui a frappé le pays, connait des difficultés sur le
plan financier.
Une politique de rémunération flexible permettra donc à l’entreprise d’offrir à ses
employés la possibilité de faire des choix, de concerter avec l’employeur sur la composition
de leur rémunération. Cela concilierait également les exigences de l’entreprise et les réponses
aux besoins de chaque salarié.
A titre d’exemple, voici quelques avantages tirés de la flexibilité d’une politique de
rémunération :
- Contrôle et maitrise des frais du personnel.
- Réponse plus ou moins acceptable aux besoins des salariés.
- Amélioration de la perception de la rémunération par les salariés.
Afin bénéficier de ces avantages, MADARAIL devrait revoir :
- Revoir les principes du système de gestion du salaire
- Réviser la procédure relative à l’augmentation du salaire fixe
61
1.1- Revoir les principes du système de gestion du salaire
La société possède déjà un système de gestion des salaires adapté mais il faut sans
doute améliorer le système en place. Nous notons par là, la structure de la grille salariale
comportant le SME suivant l’avancement par ancienneté.
Bien que la grille salariale soit connue de tous car elle figure dans la Convention
Collective de la société, il serait plus judicieux d’y accorder une plus grande importance,
surtout pour écarter tout sentiment de discrimination. Bien que les salariés enquêtés aient une
ancienneté de 02 à 10 ans (un peu plus de 80%), nous avons constaté lors de notre stage
pratique au sein de la société, que beaucoup d’employés totalisent une ancienneté au-delà de
la grille E (Cf. Tableau 6. p37), c’est-à-dire une ancienneté supérieur à 12-15 ans.
Dans le souci d’animer davantage la motivation des salariés cumulant des années
d’ancienneté conséquentes au sein de la société et pour éviter le sentiment de discrimination
évoqué en sus, nous proposons d’élargir la grille salariale de SME jusqu’à plus de 25 ans
d’ancienneté.
Tableau 16. Proposition d'amélioration de la grille SME
Catégorie Grille A Grille B Grille C Grille D Grill e E Grille F Grille G
HC 505 238
C
C4 471 125 474 800 478 475 482 150 485 825
C3 442 107 447 987 453 867 459 747 465 627
C2 333 286 355 336 377 386 399 436 421 486
C1 244 949 264 537 284 125 303 712 323 300
M
M3 243 354 246 430 249 505 252 580 255 656
M2 206 070 214 081 222 093 230 104 238 116
M1 184 019 188 870 193 721 198 572 203 423
E
E6 167 736 171 005 174 273 177 542 180 811
E5 153 156 156 419 159 683 162 946 166 210
E4 146 410 148 056 149 702 151 349 152 995
E3 114 926 121 570 128 214 134 859 141 503
E2 106 311 109 692 113 073 116 454 119 835
E1 105 000 106 376 107 752 109 128 110 504
0 3 à 6 ans 6 à 9 ans 9 à 12 ans 12 à 15 ans 15 à 20 ans 25 ans et plus
Source : Auteur, Avril 2014.
62
1.2- Réviser la procédure d’augmentation du salaire fixe
Effectivement, nous avons pu dégager que l’augmentation du salaire sur la base du
salaire minimum d’embauche déterminé par la grille SME n’engendre pas de changement
conséquent sur la situation des employés. Néanmoins, nous estimons nécessaire d’avancer une
autre approche dans la détermination de cette augmentation de salaire.
Le calcul des possibilités d’augmentation de la partie fixe du salaire devrait se faire sur
la totalité du salaire de base dont le SME et le Sursalaire. Cela apaiserait pour beaucoup les
tensions concernant les revendications des syndicaux et contribuerait par la même occasion à
l’instauration d’une atmosphère calme et sereine dans la société.
Prenons l’exemple qui a été évoqué dans la seconde partie du mémoire :
Si une augmentation de 05% a été décrétée par l’Etat, l’agent classé E6 avec un salaire
de base Ar 320 500 touchera une augmentation à hauteur de (Ar320 500 x 5%) soit, Ar
16 025. Pour cette même augmentation, si on reprend le système de calcul actuel, pour un
SME d’Ar 167 736, le salarié ne touchera que (Ar 167 736 x 5%) soit, Ar 8386,8. Nous
voyons là, une nette différence dans ces deux modes de calcul.
Cependant, l’augmentation pourrait se répercuter sur la situation financière de
l’entreprise au risque de la mettre d’avantage dans une impasse.
Nous laissons donc le soin de l’étude de faisabilité de ce mode de calcul aux dirigeants
responsables.
Section 2 : Créer un système d’évaluation individuel du salaire
Dans une politique de rémunération qui tend vers une individualité salariale,
l’entreprise MADARAIL doit pouvoir suivre de façon régulière l’avancement de chacun de
ses employés. A cet effet, la société devrait évaluer chaque employé par le biais d’une fiche
d’évaluation. Cette fiche d’évaluation contiendra toutes les informations nécessaires afin
d’apprécier à sa juste valeur la rémunération due à chaque employé. Voici un modèle que
nous proposons afin d’évaluer chaque salarié.
63
FICHE INDIVIDUELLE D’EVALUATION SALARIALE Nom :…………….. Mle :………………………… Emploi………….Service :…………………Division Département :………………Direction :…………. Ratios de référence:
Salaire /âge
Date de dernière augmentation
Pourcentage de l’augmentation
Montant de l’augmentation
Décision concernant la situation salariale 1 – Il n’est pas prévu de modification du salaire : Oui - Non 2 – Modifications suivantes prévues :
Situation actuelle
Situation proposée
Date d’application
Changement de classification
Augmentation de salaire
Attribution de gratifications
Raisons à l’origine de la décision prise : - Une augmentation du niveau de compétence ou de responsabilité - Un effort particulier - Un niveau d’activité supérieur à la normale - Le souci de maintenir votre niveau de motivation - Un ratio salaire/âge < au ratio moyen des salariés occupant le même emploi que vous - Une enveloppe budgétaire insuffisante - Aucun de ces cas
Tableau 17. Modèle de fiche individuelle d'évaluation salariale
Dans cette dernière section, notre objectif serait de mettre à disposition de
MADARAIL, un outil stratégique pour améliorer la gestion de la rémunération des employés.
Source : Auteur, Avril 2014.
64
CONCLUSION PARTIELLE
Pour peu qu’elle soit concluante, le constat est vérifié par la clôture de cette dernière
partie du mémoire. Au cours des discussions qui ont été engagées, nous avons pu dégager
que les caractéristiques des éléments de rémunération qui constitue la politique de
rémunération sont à considérer en matière de gestion des ressources humaines. Par ailleurs,
les analyses faites pour le cas de la société MADARAIL ont abouti à la confirmation de notre
sous hypothèse de recherche. Nous pouvons affirmer qu’une politique de rémunération
incitative et motivante repose effectivement sur la qualité et la nature des éléments qui la
composent. Ses éléments concourent vers des objectifs certes différents mais finalement, ils
confortent la pertinence d’une politique de rémunération adaptée à la fois pour l’entreprise et
pour les salariés.
Les analyses ont également montré qu’une politique de rémunération, pour qu’elle
soit incitative et motivante elle doit reposer sur la perception des salariés eux-mêmes. Une
politique de rémunération efficace doit correspondre aux besoins et attentes des salariés car
elle influe pour beaucoup sur les comportements des salariés dans leur travail.
Pour conclure, il est néanmoins nécessaire que la société améliore sa gestion en
matière de rémunération. C’est d’ailleurs à cet effet que nous avons proposé quelques
recommandions à l’endroit des dirigeants.
65
CONCLUSION GENERALE
Arrivant au terme de cet ouvrage, il est utile de préciser que sans avoir pris le soin
d’adopter une méthodologie de recherche adaptée, cette étude n’aurait pas pu être réalisée.
Dans notre cas, nous avons opté pour une approche mixte combinant une étude qualitative et
une étude quantitative. Le recours à ces deux angles d’approches méthodologique a mis en
lumière le cheminement du travail. La démarche qualitative de l’étude permet entre autres de
donner un sens à des situations qui méritent d’être éclairci en mettant en relation un ensemble
d’éléments organisés de manière à orienter les actions.
Afin d’y arriver, nous avons effectué des recherches documentaires approfondies sur
le thème de gestion des rémunérations ainsi que sur la motivation au travail. Ces deux
constituent les mots-clés qui animent ce mémoire, d’où leur importance. Outre l’aspect
théorique, l’aspect pratique a également revêtu toute son importance notamment le stage de
formation par lequel il nous a été permis de mettre en pratique les acquis théoriques afin de
les mettre relation avec la réalité concrète.
Nous avons pris le soin d’accorder une importance sur la qualité des données
recueillies. La démarche quantitative quant à elle, visait à recueillir des données observables
mais aussi et surtout quantifiables. Ce type de recherche consiste à décrire, à expliquer, à
contrôler et à prédire des faits objectifs, en se fondant sur l’observation de faits et événements.
L’entretien te et l’enquête ont été les outils dont nous nous sommes munis pour appliquer les
deux angles d’approche méthodologique. Les entretiens ont servi de guide pour interviewer
les différents responsables auprès desquels nous avons établis le contact. L’enquête quant elle,
a permis de recueillir les avis des enquêtés par le biais du questionnaire.
A l’heure de la mondialisation, la gestion de la rémunération des employés est de plus
en plus considérée comme la source d'un avantage concurrentiel en raison de ses incidences
sur la performance des organisations ainsi que sur l'attraction, la mobilisation et la
conservation du personnel.20 Les choix stratégiques qui sont faits concernant les différents
aspects de la rémunération peuvent avoir, comme nous l’avons vue tout au long de ce
mémoire, des impacts importants sur les comportements des employés et surtout sur leur
20
Sylvie St-ONGE, Roland Thériault dans « Gestion de la Rémunération: Théorie et Pratique », Ed. 2 illustrée Gaëtan Morin,
2006.
66
motivation dans l’accomplissement de leurs tâches. A ce stade, la gestion des rémunérations
devient stratégique pour toute entreprise. C’est la raison pour laquelle il est important de
prendre le temps de réfléchir aux moyens les plus appropriés à adopter dans le contexte
particulier de son entreprise. L’enjeu est de mise pour les managers et dirigeants pour adapter
une politique de rémunération aux caractéristiques de leurs organisations.
La politique de rémunération est sans nul doute, l’un des sujets les plus sensibles en
Gestion des Ressources Humaines au sein de l’entreprise. Rappelons-nous que la politique de
rémunération est définie comme étant l’ensemble des cibles, des règles et des critères qui
permettent de fixer et faire évoluer les formes et les niveaux de rémunération individuels et/ou
collectifs pour répondre aux enjeux stratégiques d’attraction, de motivation, de
reconnaissance et de rétention des ressources humaines de l’entreprise.
Le mémoire que nous avons pris le soin de rédiger, a voulu traiter cette question en
pérennant un cas d’étude, à savoir le cas de la Société MADARAIL. Nous avons eu
l’intention de porter un éclaircissement sur la situation de la politique de rémunération de
cette société en analysant les divers éléments qui compose sa politique de rémunération.
Nous avons également voulu savoir si les caractéristiques d’une politique de
rémunération pouvaient avoir une incidence sur la motivation et le degré d’engagement des
salariés dans leur travail. Afin d’apporter des réponses aux questionnements qui ont été posés
au début de notre étude, nous avons émis et vérifié notre hypothèse de recherche « La
gestion des rémunérations : un déterminant de la motivation au travail ». Nous avons scindé
notre hypothèse générale en deux sous-hypothèses complémentaires qui ont fait chacune
l’objet de discussion et d’analyse.
A travers la première sous-hypothèse selon laquelle une politique de rémunération
incitative et génératrice de motivation repose sur la nature et la qualité des éléments qui la
composent, la discussion s’est longuement étayée sur les éléments composants de la
rémunération des salariés au sein de MADARAIL. Les analyses faites ont amené à valider
notre sous-hypothèse car en effet, la nature incitative et motivante d’une politique de
rémunération dépend des caractéristiques et des finalités des éléments de la rémunération
ainsi qu’aux objectifs auxquels ils sous-tendent.
67
Pour ce qui est de la seconde sous-hypothèse selon qu’une politique de rémunération,
pour qu’elle soit incitative et génératrice de motivation repose sur la perception des employés
intéressés. Une politique de rémunération vise précisément à rétribuer selon un principe
d'équilibre contribution/rétribution. On peut la voir de deux angles d’approches différents :
celui de l’employeur, outil stratégique qui conditionne la valeur ajoutée, et celui des salariés,
éléments incitatifs et motivante compte tenu du travail accompli. La discussion à propos de
cette hypothèse s’est centrée sur le second angle qui est celui des salariés. Cette sous-
hypothèse a également été validée car pour autant que la rémunération soit composée de
plusieurs éléments récompensant le moindre effort de l’employé, elle n’est pas en soi
incitative et génératrice de motivation. Cette appréciation reste tributaire de l’appréciation
objective et parfois subjective de l’employé.
En confirmant les deux sous-hypothèses, nous avançons par déduction que l’hypothèse
générale de cette étude est confirmée à l’unanimité. Nous pouvons donc affirmer
qu’effectivement, la gestion des rémunérations est un déterminant du comportement des
salariés, notamment sa motivation au travail.
Les points forts soulevés par notre étude devraient permettre aux dirigeants
d’entreprise malgache de mettre à sa juste valeur la question de la rémunération des employés.
La vie des entreprises en dépend que ce soit à court, à moyen terme ou à long terme.
En conclusion, la réflexion que nous avons amené à travers ce mémoire possède ses
limites. En soi, nous avons pris le cas d’une société en particulier la société MADARAIL pour
approfondir notre réflexion sur la question de la gestion de la rémunération et sur l’impacte
que cela engendrerait sur les comportements des employés notamment leur motivation.
Cependant, il serait prétentieux et déplacé d’affirmer que l’étude qui a été mené est
exhaustive et excempte de critique. Cela étant, de nombreux éléments ont limité cette étude.
Premièrement, la nature assez délicate du thème qui a été abordé car en effet, comme il a été
dit auparavant, le sujet est très sensible pour les entreprises. Nous nous sommes parfois
heurter à des hésitations de la part de nos interlocuteurs mais au final, nous avons quand
même pu dégager des informations assez conséquentes.
68
Deuxièmement, nous ne pouvons pas affirmer que les propos énoncés, dégagés dans
l’ouvrage sont applicables à tous. Nous n’avons approfondie qu’un exemple de gestion de
rémunération parmi tant d’autres. Des auteurs comme Rolland Thériault et Sylvie St-ONGE
le confirment d’ailleurs, qu’en matière de rémunération, ce qui est optimal et constitue une
véritable source de valeur ajoutée pour une organisation ne l'est pas pour une autre, de même
que ce qui est optimal pour une organisation peut varier dans le temps et selon les catégories
de personnel. La conception des politiques de rémunération ainsi que sa gestion dépendent de
chaque entreprise et des objectifs stratégiques qui se veulent atteindre.
Aussi, pouvons-nous envisager d’élargir nos horizons et d’appliquer nos recherches
dans d’autres entreprises et d’autres domaines d’activités ou sur le plan national même ?
vi
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages spéciaux et ouvrages en management
• BARREAU Jocelyne, BROCHARD Delphine « Les politiques de rémunération des
entreprises: écarts entre pratiques et discours », Travail et Emploi n° 93, Janvier 2003
• DICO MANAGEMENT « L’Essentiel du management de A à Z» traduit de : « Pocket
manager. The Essentials of Practical Management », Les Editions d’organisation, Paris, 1994
• DONNADIEU, Gérard. « Du salaire à la rétribution. Pour une nouvelle approche des
rémunérations », Paris, Éditions Liaisons.
• GAZIER Bernard, « Les stratégies des ressources humaines » 3è édition, Edition La
découverte, Paris, 2004. 115 pages
• PERETTI, Jean-Marie, ROUSSEL, Patrice et al. « Les rémunérations, politiques et
pratiques pour les années 2000», Paris, Vuibert.
• PIGORS Paul, Charles A. MEYER et F.T. MALM, « La gestion des ressources
humaines », Editions Hommes et Techniques, 1976. 380 pages
• SAINT-ONGE, Sylvie et Rolland THÉRIAULT. « Gestion de la rémunération »,
Théories et pratiques. Boucherville, Québec, Gaëtan Morin Éditeur.
Lois et réglementations • Décret n° 2013-476 du 18 juin 2013 portant fixation des indices et des salaires minima
d’embauche et d'ancienneté par catégorie professionnelle
• LOI N° 2003-044 du 28 juillet 2004Portant Code du Travail
Autres documents • Convention collective d’entreprise du secteur ferroviaire, Société MADARAIL, 2006
• Règlement Intérieur, Société MADARAIL, mise à jour le 10 Aout 2006
Cours théoriques • Droit Social, 3è Année, Année Académique 2010/2011
• Gestion Des Ressources Humaines, 4è Année, Année Académique 2011/2012
• Méthodologie, 4è Année, Année Académique 2011/2012
• Principes et techniques de management, 4è Année, Année Académique 2011/2012
WEBOGRAPHIE • Cite web officiel de MADARAIL ; www.madarail.mg, consultation le 23 Janvier 2014
• http://www.madagascar-tribune.com/De-fete-des-salaries,17404.html, Extrait du
Madagascar-Tribune.com, consultation le 29 Décembre 2014
vii
• http://www.memoireonline.com , Article sur la motivation des ressources humaines,
consultation le 19 Novembre 2013
viii
ANNEXES
Annexe n°1 : Organigramme de la société MADARAIL
Annexe n°2 : Extrait du RI de MADARAIL portant caractéristique des éléments variables
Annexe n°3 : Extrait du décret n° 2013-476 du 18 juin 2013 portant fixation des indices et des
salaires minima d’embauche et d'ancienneté par catégorie professionnelle
Annexe n°4 : Guide d’entretien
Annexe n°5 : Questionnaire d’enquête
ix
Annexe n°1 : Organigramme de la société MADARAIL
x
Annexe n°2 : Extrait du RI de MADARAIL portant caractéristique des éléments variables
xi
xii
Annexe n°3 : Extrait du décret n° 2013-476 du 18 juin 2013 portant fixation des indices et
des salaires minima d’embauche et d'ancienneté par catégorie professionnelle
xiii
Annexe n°4 : Guide d’entretien
GUIDE D’ENTRETIEN
Société : MADAGASCAR RAILWAYS – MADARAIL
Interview avec : Le Directeur des RHR de la société
Objet de l’entretien :
- Connaissance de la situation de l’entreprise en matière de RH
- Connaissance de la DRH et ses fonctions dans l’entreprise
- Questionnement sur la motivation des employés et la politique de rémunération et
gestion de la paie au sein de la société.
1. Y-a-t-il une signification particulière au fait que la Direction dont vous êtes
responsable soit dénommée Direction des Ressources Humaines et « Rémunération » ?
2. Selon vous, que représente la motivation des salariés ?
3. Pour vous, quelles sont les principales sources de motivation des salariés ?
4. La motivation des salariés provient-elle du salaire lui-même ou est-elle impulsée par
les différentes composantes du salaire?
5. Avez-vous une politique de motivation définie ? (existence ou non de service
s’occupant de la motivation des salariés)
6. Selon vous, comment MADARAIL met en œuvre la motivation des salariés ? Quelles
sont les différentes techniques ?
7. La gestion du salaire en termes d’augmentation est-elle juste, à votre avis, compte tenu
de la situation financière actuelle de la société ?
8. La société investie-t-elle dans les coûts de personnel ?
9. Comment qualifierez-vous la situation financière de votre entreprise?
10. Comment définirez-votre politique de rémunération ?
11. A votre avis, les salariés adhèrent-t-ils à 100% à cette politique ?
12. Qu’en est-il des relations que vous entretenez avec les syndicaux ? La question de la
rémunération ou « le salaire » est-une source de conflit au sein des syndicats ?
13. Comment fête-vous pour y faire face ?
xiv
Annexe n°5 : Questionnaire d’enquête
xv
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS .................................................................................... i
LISTE DES ABREVIATIONS ................................................................... iv
LISTE DES TABLEAUX ........................................................................... v
LISTE DES FIGURES .............................................................................. vi
LISTE DES GRAPHES ............................................................................. vi
INTRODUCTION GENERALE ................................................................... 1
PARTIE I : POSITIONNEMENT THÉORIQUE ET PRATIQUE DE L’ÉTUDE : MATÉRIELS ET MÉTHODES .................................................. 5
INTRODUCTION PARTIELLE ............................................................................................ 6
Chapitre 1 : PRÉSENTATION DU TERRAIN DE RECHERCHE ...................................... 7 Section 1 : Historique .......................................................................................................... 7
1.1-Le chemin de fer malgache ....................................................................................... 7 1.2- Evolution de la société ferroviaire malgache ........................................................... 7
Section 2 : Organisation générale de la société................................................................. 10 Section 3 : Les activités de la société ................................................................................ 12
3.1- Activités principales ............................................................................................... 12 3.2- Activités annexes ................................................................................................... 13
Chapitre 2 : REVUE DE LA LITTÉRATURE .................................................................... 14 Section 1: Théories d’organisation liées à la motivation au travail et à la démotivation . 14
1.1- L’approche interne de la motivation .................................................................. 14 1.1.1- Théories du contenu de la motivation ......................................................... 15 1.1.2- Théories du processus de la motivation ...................................................... 16
1.2- L’approche externe de la motivation .................................................................. 17 Section 2 : Concept de rémunération ................................................................................ 18
2.1- Notion de rémunération ......................................................................................... 18 2.1.1- Quelques définitions : ...................................................................................... 18 2.1.2 – Les composantes de la rémunération : ........................................................... 19 2.2.3- Principe fondamental de l’équité ..................................................................... 20
Chapitre 3 : MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE ........................................................... 22 Section 1 : Méthodologie de la recherche ......................................................................... 22
1.1- Approche qualitative de l’étude ......................................................................... 22 1.1.1- Le stage de formation .................................................................................. 22 1.1.2- Observation non participante ...................................................................... 23 1.1.3- Documentation interne et externe ............................................................... 23
1.2- Approche quantitative de l’étude ....................................................................... 23 1.3- Chronogramme d’activités ................................................................................. 24
Section 2 : Techniques d’exploitation et méthodes d’analyse .......................................... 25 2.1 Entretien ............................................................................................................. 25 2.2 Questionnaire d’enquête ..................................................................................... 25
2.3 Méthodes de traitement et d’analyse des données ............................................. 26 2.4 Contraintes et limites de l’étude ......................................................................... 27
Section 3 : Formulation des hypothèses ............................................................................ 27 3.1- Hypothèse générale ................................................................................................ 28 3.2- Première hypothèse spécifique .............................................................................. 28 3.3- Seconde hypothèse spécifique .............................................................................. 28
CONCLUSION PARTIELLE .............................................................................................. 29
PARTIE II:PRÉSENTATION DES RÉSULTATS ....................................... 30
INTRODUCTION PARTIELLE .......................................................................................... 31
Chapitre 1 : LA POLITIQUE DE RÉMUNÉRATION DE LA SOCIÉTÉ MADARAIL ... 32 Section 1 : La politique de rémunération de la Société. ................................................... 32
1.1- Objectifs de la politique de rémunération .......................................................... 33 1.2- Les composantes d’un système de rémunération adaptée .................................. 33
Section 2 : Règle de gestion des salaires........................................................................... 34 2.1- Gestion du salaire fixe............................................................................................ 34 2.2- Gestion du salaire variable ..................................................................................... 36
Chapitre 2 : LA RÉMUNÉRATION AU CENTRE DE LA MOTIVATION DES SALARIÉS ........................................................................................................................... 38
Section 1 : Caractéristiques descriptives de l’échantillon ................................................. 38 1.1- Répartition selon l’âge et le sexe ........................................................................ 38 1.2- Répartition selon la catégorie et l’ancienneté..................................................... 39
Section 2 : Point de vue des salariés sur la politique de rémunération et la gestion salariale ............................................................................................................................. 40
2.1- La Politique de rémunération selon les salariés ................................................. 40 2.2- La question de la gestion des salaires pour les employés .................................. 41
Section 3 : La motivation des salariés au travail par la rémunération .............................. 43 3.1- La motivation au travail par la rémunération ..................................................... 43
3.1.1- Degré d’importance de la rémunération...................................................... 43 3.1.2- Impact de la rémunération sur le travail...................................................... 44
CONCLUSION PARTIELLE .............................................................................................. 45
PARTIE III :DISCUSSIONS, VALIDATION DES HYPOTHÈSES ET RECOMMANDATIONS ........................................................................... 46
INTRODUCTION PARTIELLE .......................................................................................... 47
Chapitre 1: DISCUSSION ET VALIDATION DES HYPOTHESES DE RECHERCHE .. 48 Section 1 : Discussion et validation de la première sous-hypothèse ................................ 48
1.1- Une structure de rémunération répondant aux exigences réglementaires et aux aspirations des employés ............................................................................................... 48 1.2- Une politique de rémunération à l’épreuve des difficultés financières .............. 49 1.3- Une politique de sursalaire adaptée .................................................................... 50 1.4- Une politique d’évolution de salaire transparente et facilement compréhensible………………………………………………………………………..50 1.5- Une politique salariale conciliant individualité et collectivité ........................... 51
Section 2 : Discussion et validation de la deuxième sous-hypothèse ............................... 52 2.1- Composition de l’échantillon et incidence sur l’étude ....................................... 52 2.2- Analyse des critères de rémunération voulus par les employés ......................... 53
2.2.1- Analyse du score obtenu par le critère « mérite » ....................................... 54 2.2.2- Analyse du score obtenu par le critère « qualifications » ........................... 54 2.2.3- Analyse du score obtenu par le critère « compétences » ............................ 55 2.2.4- Analyse du score obtenu par le critère « expériences » .............................. 55 2.2.5- Analyse du score obtenu par le critère « ancienneté » ................................ 55
2.3- Dilemme entre « rémunération collective » et « rémunération individuelle » ... 56 2.4- Propension de la part variable dans la rémunération et effet sur la demande d’augmentation de salaire .......................................................................................... 57
2.5- Preuves d’adhésion au système de rémunération existante et motivation au travail. ............................................................................................................................ 58
Chapitre 2 : RECOMMANDATION ................................................................................... 60 Section 1 : Adopter une politique de rémunération plus flexible ..................................... 60
1.1- Revoir les principes du système de gestion du salaire ....................................... 61 1.2- Réviser la procédure d’augmentation du salaire fixe ......................................... 62
Section 2 : Créer un système d’évaluation individuel du salaire ...................................... 62
CONCLUSION PARTIELLE .............................................................................................. 64
CONCLUSION GENERALE ..................................................................... 65
BIBLIOGRAPHIE .................................................................................... vi
WEBOGRAPHIE ...................................................................................... vi
ANNEXES ............................................................................................. vi i i