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Numéro 4 : Janvier 2013 La gazette de la Rue de Lorraine Dossier Spécial NATURE Les oiseaux de la rue de Lorraine

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Numéro 4 :

Janvier 2013 La gazette de la Rue de Lorraine

Dossier Spécial NATURE Les oiseaux de la rue de Lorraine

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EN COUVERTURE

Urbain Virnot, dresseur des fauves de la rue de Lorraine

Sommaire Numéro du 1er janvier 2013

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2. EDITORIAL 3. LA GALETTE 2012 4. LA FETE DU 12 JUIN 2012 8. COUP DE PROJECTEUR sur une initiative

16. POUR EN SAVOIR PLUS sur …la médecine Rue de Lorraine 14. DES MAISONS ET DES HOMMES: Marcel Vicaire, peintre orientaliste 18. LE MONDE de la rue de Lorraine EN VUE Carnet rose , Carnet blanc, Départs –Arrivée 20. LES AVENTURIERS de la rue de Lorraine à travers le monde 23. LES PETITES ANNONCES DE LA GAZETTE 26. DOSSIER SPECIAL NATURE : Découverte des oiseaux du quartier

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Editorial

La gazette est un courrier d’information rédigé par l’association des amis du quartier Lorraine. Elle est gratuite et disponible par internet, sur simple demande, à l’adresse suivante:

[email protected]

-Des sourires et des rires en janvier autour de la galette et en juin autour de la piste du cirque, - des voyages … la rue de Lorraine envoie ses représentants à travers le monde, - des découvertes artistiques … un peintre orientaliste de talent a habité de nombreuses années notre rue, - des observations de la nature … tout un monde délicat et poétique à découvrir à votre porte, la gazette 2013 vous dira tout de l’actualité, de l’histoire, de la culture de la rue de Lorraine : vous y retrouverez des images familières mais vous y ferez aussi de nombreuses découvertes. Nous vous souhaitons autant de plaisir à la feuilleter que nous avons pris à la composer en équipe.

Cette année , ont participé à la Gazette: -Sabine et Guillaume Saint, Géraldine Massuelle, Frédéric et Anne-Laure Pascal pour la rubrique « les aventuriers de la rue de Lorraine », -René Sliosberg pour l’article sur la médecine rue de Lorraine, -Isabelle Crouigneau-Vicaire et Solange Pignal-Vicaire pour l’article sur la famille Vicaire, -Armelle Privat pour l’article sur le minibus Relais et Famille 78, -Bénédicte Pascal et Julie Tavé pour le carnet de la gazette et les petites annonces, - Jean Grandclerc pour le dossier Nature, -Isabelle Gérard pour l’Edito, la mise en page, la maquette et la diffusion de la gazette, - Chantal Grandclerc pour la relecture attentive de la maquette et ses remarques pertinentes, - et Denys Martinot-Lagarde, Chantal Bassompierre, Bénédicte Simonnet, Marc Bodineau, Claire Etienne pour de nombreuses idées et leurs précieux contacts.

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Premier moment festif de L’année 2012 :

lE PARTAGE DE La galette

Les copropriétaires de l’hôtel de Chabrignac avaient accepté une fois de plus d’ouvrir leurs portes pour accueillir leurs voisins dimanche 22 janvier 2012. Le discours et la bonne humeur de Chantal ont été très appréciés par les petits et les grands.

De gauche à droite, Urbain, Marc, Chantal, Bénédicte et Isabelle.

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Tous les 2 ans, la rue de Lorraine organise sa grande fête thématique.

DIMANCHE 10 JUIN 2012 C’ÉTAIT GRAND BARNUM RUE DE LORRAINE

Déjeuner dans la rue à 12H Spectacle de magie pour enfants et pour adultes à 14H Concours de numéros de cirque à 16H

Cirque Lorraine

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Un cirqUe avec … DES ANIMAUX, DES CLOWNS, UN MAGICIEN, DES

ARTISTES SUR LA PISTE ET UNE FANFARE

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Dans le rôle des Charmeuses de serpents: Chantal et Claire

Dans le rôle des dresseurs de fauves: Urbain (en couverture) et Isabelle

Dans le rôle des fauves: Les lions de la famille d’Audiffret, la panthère tachetée de la famille Parnière, la panthère noire de la famille Burger, les tigresses de la famille Artignan et même un ours.

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Dans le rôle des irrésistibles clowns: Denys ML , Marc B et bien d’autres … petits ou grands.

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Dans le rôle du magicien: Gaël Savouré

Si vous souhaitez contacter Gaël Savouré : tel : + 33 6 73 49 73 11 E-mail : [email protected] Page web : http://www.gael-magie.overblog.com ( Gaël est un ami de Nicolas Bertrand)

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Un cirque avec des numéros époustouflants!

Des clowns équilibristes, des assiettes chinoises volantes, des bulles et un jongleur… les talents cachés se sont exprimés à la grande surprise des spectateurs.

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La Chanson dU Lorraine CIRCUS SUr L’air de « BARNUM CIRCUS »

PAR RENE SLIOSBERG

-1-

Dans le programme ici

Il y a des otaries,

Un vieux général

Qui monte plus à cheval

Il y a des éléphants

Et même des enfants

Et quelques vieux médecins

Un peu beaucoup sur le déclin.

Au trapèze volant

La famille Bertrand

Avec Chantal Bassompierre,

Va s’envoyer en l’air

Jean Luc son partenaire

Reste prudemment à terre,

Et Jean Marc Bodineau

Lui, fait son numéro

De jonglage de bouteilles

Tout le monde s’émerveille

Michèle les lance très haut

Elles tombent dans son chapeau.

-2-

Il n’y a rien de tel

Que le notaire Massuelle

Pour mener les chevaux

Avec un tel brio.

Son brillant attelage

Recueille tous les suffrages

D’un public tout conquis

Par une si belle cavalerie.

Isabelle la gazetière

Vêtue en écuyère

Avec une grande chambrière

Chatouille le train arrière

Du loyal m’sieur Urbain

Son chapeau lui tombe des mains.

Un savant démographe

Qui joue du phonographe

Entraîne Bernard Chavigny.

Qui n’a jamais fini

De jouer du saxophoque

En soufflant comme un vieux phoque.

Refrain : Entrez, entrez, et vous verrez

Le spectacle du Lorraine Circus

Entrez, entrez, et vous verrez

Les lions et le dresseur de puces

En fin d’après midi, la chorale de la rue de Lorraine a chanté l’air du Lorraine Circus .

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-3-

Evelyne de Jenlis

Grimpe sur une corde lisse,

Et les clowns les plus drôles,

C’est la famille Boutrolle.

Et Michel Le Drogo

Il a mis sur son dos

Sa petite femme Joëlle

Qui joue avec une grande ombrelle.

Quand Bernard de Vrégille

Toujours aussi agile

S’est mué en acrobate.

Dressé sur une seule patte

Il tient Chantal en main

Dont l’équilibre incertain,,

Sème comme un vent de panique

Qui gagne tout le public.

Julie Tavé entre enfin

Sur son cycle américain

Qui roule sur une seule roue.

J’ai fini, voilà c’est tout.

Refrain.

L’animation musicale était assurée par la fanfare “La Planche à Dixie”... Contact: Christian Giovanardi Téléphone: 01 42 39 04 87

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Le 10 juin 2012 était aussi un jour d’élection. Nous votions pour élire nos députés. A 18 heures une délégation de la rue de Lorraine est allée voter à l’école des écuyers à pied et en fanfare.

Un cirqUe danS La viLLe…

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Marcel Vicaire

Un peintre de notre rue à découvrir

La famille Vicaire et la rue de Lorraine

à Saint Germain-en-laye

Lorsque en 1921 Georges Vicaire décède subitement à Chantilly, Jeanne Gras-Vicaire retourne à Saint-Germain-en-laye où elle avait suivi toutes ses études à l’Ecole Saint-Thomas de Villeneuve. En 1882, pour se marier, elle avait quitté Saint Germain où elle habitait avec ses parents au 1 rue de Mantes, actuellement 3 rue Foch ; cette belle propriété dont la famille Gras-Vicaire a été expropriée est devenue Conservatoire de Musique. Madame Vicaire vient alors se loger près de sa famille : son beau-frère Alfred Moisson, veuf de sa soeur Mathilde Gras-Moisson, habite au 1 de la rue de Lorraine. Dans cette maison, mitoyenne avec celle du 3 rue des Bûcherons, se trouvait l’étude de Louis-Victor Moisson, originaire de Normandie et qui s’était installé notaire à Saint Germain en 1860. Lors du décès de son père, Alfred Moisson n’ayant pas terminé ses études, est contraint de vendre l’étude notariale qui s’installe alors rue de Pontoise, en face de la mairie, et qu’Alfred Moisson rachètera quelques années plus tard.

Marcel Vicaire, peintre orientaliste, et sa famille ont vécu de nombreuses années rue de Lorraine. Nous avons pu contacter sa fille Isabelle Crouigneau qui a accepté de revenir avec nous sur le lien qui a existé entre sa famille et plusieurs maisons de notre rue.

Elisabeth Vicaire en 1919

Madame Georges Vicaire habite avec sa fille Elisabeth au 12 de la rue de Lorraine . En 1923, Elisabeth Vicaire épouse Fred Empaytaz, et le jeune couple emménage à Paris. C’est en 1926 qu’il revient avec sa première fille Françoise à Saint-Germain au 18 de la rue de Lorraine, où Madame Vicaire aura aussi un logement. Elle a cédé son appartement du 12 à son amie de Chantilly, Madame Lechat, veuve, et qui deviendra Madame David en épousant en seconde noces son ami d’enfance.

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Puis la famille Empaytaz s’agrandit et achète le 9 rue de Lorraine où Madame Vicaire dispose aussi de son “appartement”. Deux mois à peine après l’installation, un accident y est évité de justesse car on s’aperçoit que de nombreuses poutres maîtresses risquent de céder et doivent être changées. Madame Georges Vicaire décède dans cette maison d’un accident vasculaire cérébral en 1935 1935 et malheureusement un an plus tard, c’est sa fille Elisabeth Empaytaz qui laisse cinq jeunes enfants à leur père Frédéric Empaytaz qui décèdera en 1985. La maison du 9 rue de Lorraine est alors vendue. La maison du 1 rue de Lorraine/3 rue des Bûcherons appartient toujours à la famille Gras.

MARCEL VICAIRE

1893-1976 Fils de Georges Vicaire et Jeanne Gras-Vicaire, Marcel Vicaire baigne durant toute son enfance, à Paris dans une ambiance littéraire et artistique. Il puise dans l'environnement érudit de la famille sa curiosité pour l'art et tous les progrès techniques du siècle. Marcel Vicaire entre au collège Franklin. Passionné de prestidigitation ( voir photo ci-contre), il donne ses premiers spectacles en famille et même à la salle Armagis à Saint-Germain-en-laye. Depuis l'âge de 5 ans, il souffre d'une coxalgie. Il gardera toute sa vie sa boiterie. En 1914, il a alors 21 ans, il est admis à l’Ecole des Beaux Arts et à l'Académie Julian. En août 1914, la guerre éclate. Son handicap lui impose d'être réformé. Il réussit pourtant à se faire engager comme infirmier à Saint Malo où il part avec sa soeur chez des cousins pour l’éloigner du front, puis infirmier à Chantilly dans “l’ambulance” ouverte par son père au 23 rue du Connétable dans les locaux de la Bibliothèque Lovenjoul dont il a été nommé Conservateur par l’Institut de France et qu’il a vidée de ses précieux ouvrages. En dépit de son état de santé qui le condamne au repos, Marcel Vicaire entreprend un véritable combat pour être incorporé dans les aérostiers d'octobre 1915 à mai 1917. Mais sa santé s'aggrave et il est alors réformé définitivement et on le retrouve à nouveau infirmier, à Saint Germain-en-laye au printemps 1918, demeurant au 1 rue de Lorraine.

n° 9 rue de Lorraine

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Grâce au prix de la compagnie Paquet il peut effectuer un deuxième voyage en 1923, et séjourne à Fes dans des ateliers d’artistes, créés par le Maréchal Lyautey. Quelques mois plus tard, le Maréchal Lyautey le nomme Conservateur du Musée du Batha, inspecteur des Arts Indigènes à Fez, puis inspecteur des Beaux-Arts et Monuments Historiques. Il expose dans de nombreux pays avec l'association des « Peintres et Sculpteurs français du Maroc » qu'il a fondée. Il soutient, à la suite de Prosper Ricard les artisans de tous corps de métiers et organise pour eux des foires artisanales et des expositions. En France en 1927 il épouse Lucile Henry. Le jeune ménage habite en pleine médina de Fes. Myriam, sa première fille nait en 1928 puis viendront Dominique, Marie-Marthe, Isabelle et Solange. Ayant appris l'arabe et l'histoire du pays, il étudie les monuments, déchiffre les inscriptions, fait restaurer les monuments historiques. Il organise des événements culturels et musicaux. Il publie de nombreuses études sur ses découvertes archéologiques et sur les techniques artisanales qu'il décrit avec précision. Il illustre des ouvrages de Gabriel Hanotaux, dont un sur l'histoire du Maroc.

C'est à cette époque qu'il reprend ses études artistiques, et expose au Salon des Artistes Français. Le prix Chenavard des Beaux-Arts lui permet d'effectuer son premier voyage au Maroc d'où il revient avec son carnet de croquis. « Feuilles d'Album, Au Maroc » est publié en 1922 chez Henri Leclerc à Paris.

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Avant son départ de Saint-Germain-en-laye, il a participé, comme sa mère, à la création des « Amis du Vieux Saint-Germain » avec Monsieur de la Tourasse ; c'est cette association qui lui donne l'idée de fonder en 1932 avec des amis Marocains et Français « l'association des Amis de Fès » pour protéger et faire connaître le patrimoine de cette ville qu'il aime et connaît parfaitement. Le Maréchal Lyautey en est le président d'honneur, le Docteur Cristiani le premier Président. Cette association concentre tous les esprits franco-marocains attachés à l'histoire prestigieuse de cette ville. Ce modèle d’association fait école et la “Résidence” en demande à Marcel Vicaire les statuts : création des amis de Meknès et de Marrakech. En 1945, Marcel Vicaire est muté à Rabat, chef du service des Arts et Métiers Marocains, qu'il réorganise, tant au niveau des musées, que des conservatoires de musique et de danse. Il développe les services de documentation, le cabinet de dessins, la photothèque et la bibliothèque et réalise les premiers films documentaires sur les techniques artisanales. Il parcourt de nombreux pays faisant connaître les artistes et les artisans marocains qu'il tient en grande estime.

Marrakech 1922

Il est promu au grade d’officier du Ouissam Alaouite au Maroc et commandeur du Nicham Iftikhar en Tunisie. En 1955, il est nommé chevalier de la Légion d'Honneur pour 30 ans de services civil et militaire.

Danseuses à Fez

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Ayant atteint l'âge de la retraite il décide de rentrer en France en 1958 malgré l'invitation du Roi Mohammed V qui le presse de continuer à servir le Maroc. L'administration française le reclasse avec le titre de Conservateur en chef des Musées Nationaux. Il se rend régulièrement aux réunions de l'Académie des Sciences d’Outre Mer et se remet à peindre, en particulier à Ambérieu-en-Bugey, berceau de la famille Vicaire.

Demeurant avec son épouse et leurs quatre dernières filles à Saint-Germain-en-Laye, au 1 rue de Lorraine chez sa nièce Solange Gras jusqu’en 1962, puis au 10 rue de Tourville, il continue ses recherches et publications et accepte la Présidence de l'association des Amis du Vieux Saint-Germain de 1964 à 1968. Pour cette association il donne plusieurs conférences dont “Guillaume Tirel dit Taillevent, queux du roi Charles V” rendant ainsi hommage au travail de son père sur le premier livre de cuisine écrit en langue française ; autre sujet de conférence “Le projet de Marochetti pour le tombeau de l’Empereur”. Il a côtoyé dans sa jeunesse Maurice Denis, ami de son père Georges Vicaire et de son oncle le poète Gabriel Vicaire et il se plaît a visiter le “Prieuré” dès son ouverture au public en 1976.

La rue des bûcherons vue depuis la rue de Lorraine

Petite terrasse d’Ambérieu

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L'association des Amis de Marcel Vicaire embrasse les oeuvres de 3 Vicaire : -Marcel Vicaire (1893-1976) d'abord en effet, peintre orientaliste et administrateur au Maroc durant 40 ans, -mais aussi son père Georges Vicaire (1853-1921), bibliographe et bibliophile, conservateur à Chantilly de la Bibliothèque Sploeberch de Lovenjoul et auteur d'une remarquable "Bibliographie gastronomique" et du "Manuel de l'amateur de livres du XIX° siècle" soit LE "vicaire« , -et le cousin de Georges, Gabriel Vicaire, chantre de la Bresse et du Trégor, poète ami de Verlaine et dont les bustes se côtoient au jardin du Luxembourg.

Statue du poète Gabriel Vicaire

(1848-1900) dans les jardins

du Luxembourg à Paris

A la demande de ses enfants, il écrit de mémoire, ses « Souvenirs du Maroc » qui ont été publiés en 2012 avec une préface de Marc Fumaroli, de l’Académie française et que l’on peut se procurer auprès de l’association des “Amis de Marcel Vicaire”. Marcel Vicaire décède à Saint-Etienne en novembre 1976, trois ans après son épouse. Isabelle Crouigneau Vicaire, fille de Marcel Vicaire et Présidente des « Amis de Marcel Vicaire » http://marcelvicaire.blogspot.com

Bientôt une exposition à Saint-Germain?

Une exposition consacrée à Marcel Vicaire a déjà circulé à Paris, Montpellier , Strasbourg, Bourg-en-Bresse , Ambérieu et au Maroc à Fès et Meknès . L’association des amis de Marcel Vicaire souhaiterait la présenter à St Germain. Il s'agit pour cette jeune association de présenter ce peintre à travers ses photos sur plaques de verre agrandies le présentant enfant, infirmier ou aérostier en 1915/18 puis au Maroc où il a immortalisé des scènes de vie, des portraits et paysages ainsi que ses œuvres les plus représentatives: une grande affiche pour promouvoir le tourisme à Fès signée en 1930 et surtout son carnet de croquis de son premier voyage, publié en 1922. La Gazette ne manquera pas de vous informer des dates d’exposition dès qu’elles auront été fixées.

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Coup de projecteur sur … Le minibus du Relais Jeunes et Familles 78

Par Armelle Privat

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Saint-Germain-en-Laye

- Angle rue Ernest Bonin/rue Saint Léger : le mercredi tous les 15 jours de 16h à 17h - Place Erignac le mercredi tous les 15 jours de 17h à 18h - L’Arbre à Pain 5 rue d’Hennemont : le lundi de 14h à 16h Relais Jeunes et Familles 78

du mardi au vendredi de 14h à 19h Hôpital Poissy/Saint-Germain-en-Laye 20 rue Armagis

78100 Saint-Germain-en-Laye 01 39 21 90 30

[email protected] www.relaisjf78.fr

Le Pecq Halte Saint Vincent 3bis Quai Voltaire : le jeudi de 9h30 à 12h30 CHAMBOURCY Parking du Collège A DERAIN Chemin de la Remise : le mardi de 15h à 17h30

Sous sa présidence du Lions Club de Saint-Germain-en-Laye, Thierry PRIVAT a soutenu Marie-Claude DACQUIN, Fondatrice, actuellement Présidente d’Honneur, dans ses démarches de création du Relais Jeunes et Familles 78. Le Docteur ARMENGAUD en est le parrain, Armelle PRIVAT la marraine, Vice-Présidente depuis octobre 2012. Association loi 1901 à but non lucratif installé depuis 2010 dans le Pôle associatif à l’Hôpital de Poissy/Saint-Germain-en-Laye, le Relais Jeunes et Familles 78 a pour vocation l’accueil, l’écoute et le soutien des jeunes et des familles en mal-être.

Depuis le mois de septembre 2012, une équipe composée de professionnels (un psychologue et une accueillante) formés à l’écoute, accueille gratuitement les enfants, jeunes adultes et familles en mal-être sur leurs lieux de vie dans les quartiers excentrés de Saint-Germain-en-Laye et dans les communes environnantes. Le Minibus a été aménagé en deux espaces de parole et d’écoute. Il a pour but d’aller au devant des jeunes et des familles, et de leur offrir un soutien, une aide, un accompagnement et une écoute attentive.

Le Minibus « relais mobile itinérant » s’inscrit dans un programme de solidarité sociale et de santé, dans une démarche de prévention. Cette action s’articule autour des différents acteurs locaux : services de prévention spécialisée (éducateurs de rue), services sociaux et centres culturels, missions locales, établissements scolaires… Son financement a été rendu possible grâce au soutien de Pierre MORANGE, Député des Yvelines, du Conseil Général des Yvelines, de RSI (Régime Social des Indépendants), du Crédit Agricole d’Ile de France et du Lions Club de Saint-Germain-en-Laye.

Où trouver le minibus ?

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En 1649, comme le service de soins était débordé, Vincent de Paul aide à l’idée de construire une véritable maison de soins, qui va se trouver au début de la rue de Lorraine sur un terrain allant jusqu’à la rue aux Vaches, l’actuelle rue de la République.

C’est un établissement important,

puisqu’une centaine de personnes l’occupait, fort bien tenu par quatorze sœurs. Elle comprenait une grande salle commune, avec de part et d’autre des lits à colonne à une ou deux places. Cette maison sera vendue en 1664, et une autre est achetée dans l’actuelle rus des Louviers, En 1670, on commence la construction de l’Hôtel Dieu de la Charité, véritable hôpital civil et militaire qui persistera jusqu’en 1881.Voilà donc notre rue médicalisée. Il ne reste rien de ces édifices.

La médecine rue de Lorraine

à Saint Germain en Laye

Avant 1649, on ne sait rien sur la médecine dans notre rue.

C’est donc cette année là que fut construite une maison, la Charité.

Saint Vincent de Paul en est à l’origine.

Louis XIII est à Saint Germain, et son fils Louis naît en 1638. C’est l’année où

le révérend père Pavillon vient prêcher une retraite, sous l’égide de Vincent de

Paul, et vient constituer une « Charité », l’une des toutes premières créée par le

saint homme. Il s’agit d’une communauté de dames organisée pour distribuer

des soins à domicile aux malades. C’est donc un des premiers services de soins

à domicile de France. Cette communauté, auxquelles se joignent des dames de

la Cour, s’organise, grâce à madame Legras, la première adjointe de monsieur

Vincent. On organise une direction, constituée de trois officières (supérieure,

trésorière et garde- meuble), assistées par une sœur, Barbe d’ Angiboust,

envoyée elle aussi par Vincent de Paul.,qui vient à Saint Germain, en

particulier en 1643, pour assister Louis XIII qui se meurt..

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On n’a nulle part parlé des médecins

qui devaient forcément fréquenter

l’établissement. Il est intéressant

de noter que le remarquable foyer

Saint-Vincent, (photographie ci-

contre) situé presqu’en face est

aussi marqué par l’estampille de

Vincent de Paul, bien plus tard.

On arrive maintenant devant le 18 de la rue, sachant qu’un médecin –général,

grand père du voisin suivant a habité cette maison.

J’ai déjà écrit pour vous sur le docteur J.B.

Clerc ( photographie ci-contre), qui habitait

à l’emplacement du 22, dans une maison

démolie depuis… Il a vécu de 1790 à 1875.

Médecin militaire puis de l’hôpital de la

Charité, il a eu l’intuition de l’asepsie en

chirurgie cinquante ans avant Pasteur, relisez

le précédent numéro de la Gazette.

En face, au 11, a vécu et exercé le docteur

Lévesque médecin de l’hôpital au début du

siècle dernier .

Actuellement, un médecin généraliste en activité et quatre respectables

retraités résident dans notre rue et son prolongement.

Bonne santé à tous.

Décembre 2012

Dr René Sliosberg

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Carnet Rose Naissances de 2 petits-enfants de Marie-Thérése et Denys Martinot-Lagarde: Ulysse Brault le 4 novembre 2012 à St Germain en Laye Salome Morin le 7 décembre 2012 à Dubai

Le monde de la rue de Lorraine EN VUE

Carnet Blanc :

Mariage de Marie-Laetitia Pascal, f ille de Bénédicte et Olivier Pascal , et de Nicolas Basile le 1er septembre 2012 en Normandie. Mariage de Cyprien Boutrolle et d’Hortense Chambourdon le 6 octobre 2012 .

31

32

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32 Naissance de Léon Le Drogo, 3ème petit -enfant de Joelle et Michel Le Drogo , fils deThibault et de Bénédicte Le Drogo, le 13 février 2012.

7

bis

Naissance de Paul Pascal, 7° petit enfant d'Olivier et Bénédicte Pascal, chez leur fils Laurent et Sarah, à Lille.

Mariage de Victor Boutrolle et de Camille Biros le 3 août prochain

Naissance d'Hortense Massuelle , 3ème petit-enfant de Florence et Jean-François Massuelle, fille de leur fils Charles et de Marion Massuelle, le 5 août 2012.

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Le monde de la rue de Lorraine EN VUE

Arrivées et Départs:

Rue de Lorraine:

Arrivée de Bastien et Katherine JALUT-MOTTE et de leurs 4 enfants :

Marin (petit rat de l'opéra), Robinson, Gaspard et Ulysse.

Les 3 derniers vont au lycée international section norvégienne

Comme ils arrivent à Saint-Germain ils aimeraient connaitre les parents qui ont

des enfants au lycée international.

06.29.83.43.61/01.39.73.00.71 et [email protected]

Arrivée durant l’été 2012 de Juliet et Paul SEXTON du Royaume Uni et de

leurs 3 enfants: Isabel 11 ans, Eric 8 ans, Aveline 3 ans tel : 01 34 51 38 63

Rue Henry Bertrand:

Création du cabinet d’architecture d’Aude de Manneville-Brugidou

L’entrée de l’atelier se situe au 37 rue de Noailles.

7

bis

23

42

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Des nouvelles de la famille Saint

Nos aventuriers…. en Chine

De retour de France où nous avons passé des fêtes

merveilleuses avec la famille et amis, nous avons fait le plein

de tout ce qui nous manque.... On a eu grand plaisir à

retrouver les odeurs, les gouts, les paysages français, notre

belle architecture. Nous sommes allés au cinéma voir des

films...en Français! Et nous avons aussi profite des maisons

de famille et du plaisir de ne rien faire!!

Et oui, ici en Chine, on ne peut pas s'empêcher de se dire que

ça aura une fin! Alors on a du mal à prendre des vacances

pour se poser...

La Chine, c'est aussi l'Asie....C'est énorme!!!! Et on voudrait

tout découvrir... on ne s'en lasse pas. Shanghai se transforme à

1000 à l'heure, il y a toujours de nouvelles choses à découvrir!

Depuis Septembre, Guillaume n'a pas eu de vacances et nous

sommes restés autour de Shanghai pour des week-end.

Campagne, villages...De bien belles découvertes!

Et cette année de beaux voyages sont prévus: Le Cambodge

en Février et le Japon en Avril!

La famille Saint se porte à merveille, nous vous embrassons,

Sabine et Guillaume Saint

Les aventuriers

de la Rue de Lorraine

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Des nouvelles de Géraldine Massuelle

Notre aventurière…. en Inde

Alors sept ans plus tard, j’y suis toujours… mais où exactement ? en Inde du Sud, à une centaine de kilomètres à l’est de Goa, dans le petit village de Kalkeri où la population de la région n’avait jamais vu de « Blancs » avant la création de cette école en 2003. La Kalkeri Sangeet Vidyalaya (KSV) (école de musique de Kalkeri) favorise l’épanouissement et le développement personnel d’enfants issus de milieux socialement et économiquement marginalisés en leur donnant accès gratuitement à une éducation académique et musicale de qualité. Les 200 élèves, âgés de 6 à 24 ans, sont également logés, nourris et soignés, le tout gratuitement. C’est une grande satisfaction et un travail valorisant de constater les fruits des efforts de nos jeunes, leur persévérance et leur motivation dans l’apprentissage. A toute heure de la journée, leurs visages reflètent le bonheur !

Vous souhaiteriez soutenir un élève de la KSV dans ses études musicale et académique? Vous pouvez le faire en appuyant financièrement la KSV mensuellement à hauteur de 23€ en rejoignant le programme de mécénat des élèves de la KSV.

Si vous souhaitez en savoir plus sur mon école, n’hésitez pas à me contacter ! [email protected] - www.ksv.org.in

Septembre 2005, après l’obtention de mon diplôme, je pars enfin réaliser un de mes nombreux rêves: être bénévole dans une école pour enfants défavorisés en Inde. Je m’étais engagée pour six mois… mais dès mes premiers jours, ces enfants fabuleux, le personnel dédié et la vie quotidienne dans la campagne indienne ont conquis mon cœur !

PS : n’en voulez pas à Isabelle si la gazette vous a été délivrée avec un petit délai, c’est à cause de moi… les coupures d’électricité et d’internet sont fréquentes dans notre petit village isolé ! j’en suis désolée

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Des nouvelles de

Anne-Laure et Frédéric Pascal

Nos aventuriers…. À travers le Monde

Jeune couple engagé dans la vie de l’Eglise, Anne-

Laure et Frédéric Pascal sont des globe-trotters pas tout à fait comme les autres. Entre octobre 2011 et juin 2012, ils ont fait le tour du monde à la rencontre d’acteurs œuvrant sur le terrain au dialogue inter- religieux et la paix. Ils ont traversé treize pays (Italie, Tunisie, Algérie, Burkina Faso, Egypte, Liban, Irak, Inde, Malaisie, Japon, Etats-Unis, Israël et France), visité quatre continents, approché près d’une quarantaine d’initiatives différentes.

Anne-Laure Pascal : 28 ans, est chef de projet en ingénierie documentaire. Responsable des ressources électroniques de l’Université catholique de Lille jusqu’en 2011.

Frédéric Pascal : 28 ans, est journaliste, secrétaire de rédaction pour la presse locale catholique à Bayard Service Edition (groupe Bayard).

Voici un extrait de l’interview qu’ils ont accordée à Noa Tielubie “L’interreligieux n’est pas une option”, reproduit avec leur autorisation.

Leur projet reposait sur une conviction forte : “Le dialogue interreligieux est une condition de la paix d’aujourd’hui”. Comment celle-ci a-t-elle évolué à l’issue de votre tour du monde ?

• Frédéric. Nous ne pouvons que sortir renforcés dans notre conviction. Le constat que nous avons fait aussi est que l’éducation est un enjeu majeur. Nous avons été particulièrement touchés par tout ce qui concerne les enfants et les écoles. Apprendre à lire avec des gens qui sont de traditions différentes, cela n’a rien d’“inné”.

• Anne-Laure. Le dialogue interreligieux n’amène pas forcément la paix du jour au lendemain, ne fait pas changer les mentalités du jour au lendemain, mais déjà il suscite la rencontre et la connaissance de l’autre, il fait tomber les barrières afin que nous puissions construire la paix ensemble.

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Quel message aimeriez-vous passer aux gens, en particulier aux personnes qui ne sont pas forcément croyantes, et qui pourraient douter qu’un tel dialogue puisse contribuer à la paix dans le monde ?

• Frédéric. Les gens que nous avons rencontrés n’étaient pas là dans le but de construire un monde meilleur, quelque part ils s’en fichaient de la paix ; très pragmatiques, ils étaient là juste pour que leur association parvienne à remplir les objectifs fixés.

• Anne-Laure. Déjà, remettons-nous en question nous-mêmes avant de s’en prendre aux autres ou aux institutions ! Posons-nous la question : moi, croyante ou pas, suis-je suffisamment dans la rencontre et dans l’ouverture aux gens qui sont différents, au monde qui m’entoure, ceci à mon échelle, dans mon quotidien ? La diversité est au cœur de beaucoup de pays que nous avons traversés ; les gens ne peuvent faire autrement que de vivre ensemble. La démarche des gens que nous avons rencontrés est de vivre en amitié avec les gens qui les entourent. En France, nous ne sommes pas vraiment pour l’instant dans cette démarche-là.

Comment naît et chemine une telle idée, avant qu’elle ne débouche sur un projet ?

Frédéric. L’idée, qui vient de très loin, était d’aller très loin, de faire un tour du monde. Ensuite, de parler “des arbres qui poussent”et que l’on n’entend pas, plutôt “que de celui qui tombe”, entraînés par la même motivation que celle qui m’a aussi donné l’envie un jour de faire du journalisme civique. Enfin, notre foi et notre engagement dans l’Eglise.

Anne-Laure. De partir à deux, non pas “en touristes”, mais avec la volonté de mettre l’homme au cœur de notre projet. Pourquoi le dialogue interreligieux ? J’ai été dubitative dans un premier temps. Nous avons mis cinq mois à accepter l’idée non sans en peser les risques. Mais, ensuite, nous ne l’avons plus lâchée. Mon espérance de chrétienne fait que je crois plus à ce qui va bien qu’à ce qui va mal. Je me suis dit : nous allons rencontrer des gens de bonne volonté qui vont faire en sorte que cela se passe bien pour nous ; change un peu ton regard et cela va bien se passer. Et ce fut effectivement le cas !

• Zoom sur deux initiatives

1. Dori, Burkina Faso : L’Union fraternelle des croyants

Des jeunes chrétiens nettoient la mosquée, des jeunes musulmans nettoient l’église. C’est ce qu’a permis en 2010 l’Union fraternelle des croyants (UFC). Celle-ci est née en 1969 pendant une famine : pour distribuer à toute la ville les vivres reçus pour la paroisse, le curé a alors réuni six catholiques et six musulmans… Ce modèle égalitaire perdure toujours dans ses instances. L’association travaille au développement de la région sahélienne, notamment à travers quarante-deux boulis maraîchers, des mares artificielles qui retiennent l’eau de pluie. Elle propose également tout genre de formations : couture, mécanique, conduite. 80 % des chauffeurs de taxi de Dori sont passés par l’UFC.

• www.ufc-dori.org

2. Tamana, Japon : La filiale catholique d’un temple bouddhiste…

• Maison de prière et centre interreligieux, Shinmeizan (“la montagne de la vraie vie”) a été créé en 1987 par Franco Sottocornola, prêtre italien, en lien avec Tairyu Furukawa, bonze bouddhiste. “On cherche à faire de l’inculturation, explique le père Franco, vivre notre religiosité chrétienne dans des formes japonaises telles que le zazen, inspiré par le bouddhisme, ou la nature, comme lieu d’expérience spirituelle inspiré du shintoïsme.” Le bâtiment est marqué par la culture japonaise : de la chambre à tatami à la salle de prière d’une épure toute japonisante.

• www.shinmeizan.org

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Les Petites Annonces de la Gazette

Offres de Baby Sitting: -Ido VOCK , 15 ans, ( 6 rue de Lorraine) propose de garder vos enfants en soirée. Téléphone: 01

39 12 44 50 -Aude Le POMELLEC , 18 ans, ( 52 rue Henry Bertrand) ainée de 4 enfants, cheftaine de

louveteaux, propose de garder vos enfants en soirée. Téléphone: 01 34 51 11 37 ou 06 28 55 23 35

-Baptiste et Nicolas ETIENNE , 14 et 18 ans, (38 rue Henry Bertrand) proposent de garder vos

enfants en soirée. Téléphone: 01 30 61 07 02 ou 06 19 86 65 18 -Jacquelin Le POMELLEC, 14 ans, ( 52 rue de Lorraine) scout, ainé de 3 garçons propose de

garder vos enfants ou d’effectuer tous travaux de jardinage, déménagement etc... Téléphone: 01 34 51 11 37 ou 06 35 59 38 55

-Marine ou Clarence GERARD, 18 et 16 ans (2 rue Brancion) peuvent garder vos enfants en

soirée. Téléphone: 01 30 61 94 67. - Augustin POIREL, 20 ans, (35 rue de Lorraine), peut garder vos enfants: Tél: 06 59 76 56 22

ou [email protected]

Recherche de Baby Sitter:

-

-La famille SEXTON, 23 rue de Lorraine, cherche une baby sitter pour garder Isabel 11 ans, Eric 8 ans, Aveline 3 ans Telephone : 01 34 51 38 63 Divers: -La famille JALUT-MOTTE arrivée cette année à Saint-Germain aimerait connaitre les parents qui ont des enfants au lycée international . Téléphone: 06.29.83.43.61/01.39.73.00.71 et [email protected] -Augustin POIREL, 20 ans, actuellement en école de commerce à Paris, habitant chez ses grands-parents 35 rue de Lorraine, propose de donner des cours de mathématiques de la 6ème à la seconde. Tél: 06 59 76 56 22 ou [email protected]

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L’association des amis

de la rue deLorraine

vous souhaite

une très bonne année

et vous invite à partager galettes des rois et

vin chaud

dimanche 27 janvier 2013 à 17 heures

Hôtel de Courtomer,

34 rue de Lorraine,

chez Florence et Jean-François Massuelle

Dessin réalisé par Elisabeth Reinhardt

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Les oiseaux de mon jardin

2 rue de Lorraine

Par Jean Grandclerc

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Voir ou entendre, telle est la question

Si tous les oiseaux étaient comme le Merle noir, cela faciliterait notre apprentissage, car nous aurions tout loisir de les observer perchés en haut de notre toit et de les écouter en même temps avec ravissement, de sorte que le lien entre la vue et l’ouïe se ferait aisément. Le problème, avec les oiseaux, c’est qu’il y a des arbres, et que les arbres ont des feuilles, et que la plupart des oiseaux aiment se cacher à l’abri des feuilles, des prédateurs et des hommes. De plus, même si parfois, on en repère un dans le feuillage, le temps que l’on saisisse sa paire de jumelles, et le voilà disparu de notre vue. Une personne très optimiste pourrait alors me faire remarquer que le chant du Coucou gris est suffisamment typique pour qu’il ne soit pas nécessaire de le voir pour le reconnaître et cela est exact.

Mais, je lui répondrai qu’il n’y a pas beaucoup d’oiseaux comme le coucou dont le chant est aussi facile à reconnaître, et qu’il y a également pas mal d’oiseaux dont la préoccupation est de passer inaperçus, d’où la nécessité d’avancer dans la connaissance des chants et des cris. Même s’il existe des CD avec des enregistrements des chants d’oiseaux, la meilleure manière pour progresser est encore de faire des sorties avec des ornithologues qui vous initieront aux différences subtiles entre le « chant mélodieux, doux et soutenu » de la Fauvette des jardins et le « babil plus varié, avec une finale forte » de la Fauvette à tête noire. Au début de votre apprentissage, ces différences ne seront pas évidentes à repérer, mais avec le temps, et une bonne oreille, vous progresserez.

Au bout de quelques leçons, vous distinguerez aisément en forêt de Saint-Germain et peut-être dans votre jardin, le Pic vert avec son « rire » très sonore « kiakiakiakiak » et le Pic épeiche avec ses cris « tchik » ou « kik », et surtout son tambourinage très rapide.

Vous vous rendrez compte également que les ornithologues sont des personnes qui ne manquent pas d’humour, lorsqu’ils vous expliquent que si vous entendez cette phrase « Didi dis-moi mon petit veux-tu que je t’estropie mon petiot », le Pinson des arbres n’est pas loin, alors que la Mésange charbonnière lui répond « Prie-tu Dieu ? Prie-tu Dieu ? ».

En conclusion, quand vous allez à la rencontre des oiseaux, n’oubliez pas à la maison votre paire de jumelles… et vos oreilles.

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Des oiseaux et des hommes Petite devinette … dans mon jardin, au 2 rue

de Lorraine, au cours de l’année 2012, la Pie bavarde, le Troglodyte mignon, le Merle noir et la Mésange bleue ont partagé une expérience commune, laquelle d’après vous ?

Vous avez bien sûr deviné, il s’agit de couples

appartenant à ces quatre espèces qui ont construit un nid et élevé une nombreuse famille : vous pouvez encore apercevoir depuis la rue des Bûcherons le nid des pies bâti en février en haut du robinier (ou faux acacia).

Je peux vous montrer également où le

troglodyte a installé sa petite famille : il a fait un excellent choix, sous l’avancée du toit du garage, donc à l’abri de la pluie, et bien caché des prédateurs grâce à un épais couvert de lierre.

Le Merle noir, comme chaque année, a installé

son nid à 2 mètres de hauteur dans le pyracantha aux épines acérées et protectrices, des fois qu’un chat aurait eu l’intention de s’offrir une petite brochette d’oiselets.

Quant aux Mésanges bleues, vous auriez pu

les apercevoir fin mai en pleine activité de nourrissage, car elles avaient élu domicile dans une cavité à 8 mètres de hauteur dans le tronc du robinier qui domine la rue de Lorraine.

Cela représente finalement beaucoup de

locataires habitant au 2, car, si on fait le compte, en plus des 4 familles repérées, il y a probablement autant de nids que je n’ai pas vus, soit 8 familles ayant chacune 2 parents et, supposons le, 4 petits en moyenne à élever, soit une cinquantaine d’oiseaux. Comme il y a 39 bâtiments avec des jardins dans notre rue, faites le calcul, on arrive à un chiffre proche de 2 000 oiseaux, dont 1 500 nouveaux nés ; difficile de tenir à jour le registre des naissances comme dans notre gazette…

Pie bavarde

Troglodyte mignon

Merle noir

Mésange bleue

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Ma vie de rouge-gorge en hiver Si je laisse de côté la période de mes amours,

ma préoccupation essentielle est de trouver

toute l’année de quoi me nourrir ; en effet,

je dois chaque jour absorber environ le 1/3

de mon poids pour conserver mon corps à

une température proche de 42 °.

Dans mon jardin de la rue de Lorraine, pas de problèmes la plupart du temps : il y a toujours une petite bébête à croquer, un perce-oreille sous les pots de fleurs, une araignée dans le tas de bois mis à sécher, une chenille sur les feuilles des rosiers, des fourmis, et parfois un petit escargot. Je me régale également le moment venu des baies du sureau noir, et des framboises du jardin voisin. Quand l’hiver arrive, je trouve encore ma ration quotidienne de 5 grammes de nourriture sans trop de difficultés (je pèse en effet 15 grammes), mais c’est la catastrophe lorsque le froid s’installe et durcit la terre ; il en est de même si la neige tombe et demeure en place durablement. Comment garder alors ma température à 42 °, même si je gonfle mes plumes pour me constituer un coussinet d’air protecteur autour de mon corps ? Comme je vous l’ai déjà expliqué, il me faut absolument trouver à manger, mais comment faire avec cette terre ou cette neige durcies ?

Heureusement, le propriétaire de l’appartement du rez-de-chaussée a l’habitude de jardiner et comme je l’ai observé de nombreuses fois, je sais maintenant à quoi m’attendre. Dès que son râteau commence à crisser sur le gravier, ou qu’il enfonce sa bêche dans le sol, comme les invités à une réception qui entendent la cloche sonner leur indiquant que madame est servie, je me précipite vers mon mets préféré, le ver de terre, qui, soit tapi sous les feuilles a été délogé par le râteau, soit son corps mis à nu par la bêche, gesticule pour tenter de retrouver la terre protectrice. En quelques secondes, j’avale ma proie, même si parfois, je vais jusqu’à la rechercher sous les bottes du jardinier.

Je me considère comme un privilégié, d’autant que, derrière la maison, il a suspendu des boules de graisse bourrées de graines où je viens m’approvisionner et où je croise toutes sortes d’espèces venues se nourrir. J’ai du mal à supporter la présence de tous ces oiseaux, et en particulier, il y en a un que je ne peux pas souffrir, c’est l’Accenteur mouchet qui se déplace par petits sauts et vient picorer les graines ou miettes de gras tombées au sol. Je lui vole dans les plumes dès que je l’aperçois et il s’enfuit sans demander son reste, mais on m’a raconté que, dès que j’ai le dos tourné, il revient tout de suite et recommence son grappillage.

En dépit de ces petits inconvénients, convenez que je suis un sacré veinard si on compare ma situation à celle de mes confrères qui arrivent du grand nord et doivent survivre dans des zones où la neige s’est installée depuis longtemps ; la plupart mourront très vite, faute de nourriture suffisante.

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Dans le récit précédent, le rouge-gorge nous a expliqué pourquoi il était utile de le nourrir en hiver, mais cela présente également un autre avantage formidable pour qui veut s’intéresser aux oiseaux, car on va pouvoir observer de près les multiples espèces qui vivent dans nos jardins. J’ai l’habitude pour ma part de suspendre à des petites branches de forsythia à 2 mètres de hauteur environ, 2 à 3 boules de graisse que je peux voir aisément de la fenêtre de la cuisine qui est à moins de 2 mètres de distance.

Je vous propose maintenant de m’accompagner pour voir par qui et comment ce site est fréquenté, ce qui vous donnera des informations sur les oiseaux qui sont également chez vous.

Les premiers arrivés sont toujours les mésanges, Mésanges charbonnières et

Mésanges bleues; elles viennent en général en couple, ne s’apprécient guère entre espèces, la Mésange bleue, moins puissante, s’effaçant dès que la charbonnière arrive. Elles sont nombreuses dans nos jardins, venant régulièrement se nourrir, et elles sont particulièrement douées pour saisir les graines dans leur bec, car elles ont l’habitude de se nourrir la tête en bas grâce aux doigts de leurs pattes qui s’accrochent aisément aux minuscules branchettes. Ma scène préférée consiste à assister au repas de la Mésange charbonnière : celle-ci se saisit d’une graine de tournesol, va s’installer sur une branche stable du forsythia, tient la graine bien serrée entre ses doigts et la frappe vigoureusement avec son bec pour la casser et en extraire la partie comestible.

Après les mésanges, les meilleurs clients sont l’Accenteur mouchet et le

rouge-gorge. L’accenteur se nourrit au sol, incapable de s’accrocher au petit filet entourant la boule de graisse ; il picore sans discontinuer avec son petit bec fin, jusqu’au moment où le rouge-gorge l’aperçoit et lui fond dessus. Le rouge-gorge est également très à l’aise au sol et il préfère nettement le plancher des vaches aux positions inconfortables de l’alpiniste suspendu à sa corde, mais parfois, il se lance dans cet exercice difficile, même si ses pattes et doigts ne sont pas bien adaptés à ces performances.

L’Accenteur mouchet Mésange charbonnière Mésange bleue Rouge gorge

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Parmi les visiteurs occasionnels, viennent parfois les Mésanges à longue queue qui sont aussi douées pour l’alpinisme que leurs sœurs mésanges, le Pinson des arbres qui reste au sol pour picorer les graines, et les Tourterelles turques au demi collier noir que l’on aperçoit souvent perchées sur les antennes des toits.

Exceptionnellement, un vol d’Etourneaux sansonnets se précipite sur cette manne et chasse tous les autres oiseaux en piaillant, criant, sifflant. Ces oiseaux sont très bien organisés, certains s’accrochent aux boules suspendues et, avec leur bec, font tomber un maximum de nourriture, alors que les autres restent au sol et s’empiffrent. Telles les armées d’Attila, au bout de quelques minutes, il ne reste plus rien à manger. Heureusement, leur venue est rare parce que les boules de graisse se trouvent très près de la maison et l’étourneau se méfie de l’homme.

Mésange à longue queue

Pinson des arbres

Tourterelle turque Etourneau sansonnet

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Le Merle noir, un merveilleux chanteur

Le chant est le privilège du mâle, peu nombreuses sont les espèces comme le

Troglodyte mignon où la femelle participe au concert. Quand le mâle chante, il a principalement en tête deux préoccupations : d’une part, il s’adresse aux femelles en leur disant : « je suis le plus beau, viens avec moi, et tu auras les plus beaux petits du monde» et effectivement la femelle est d’autant plus séduite que le chant est complexe et la prestance grande. D’autre part, l’oiseau mâle s’adresse également aux autres oiseaux et en particulier aux mâles de la même espèce que lui en leur faisant passer le message suivant : « je suis ici chez moi ; je vous interdis de rentrer dans mon territoire et si vous dépassez les frontières que j’ai fixées, je vous vole dans les plumes et je vous chasse immédiatement ».

Le rouge-gorge est l’exemple le plus achevé de ce comportement territorial qui l’amène à s’attaquer avec succès à beaucoup plus gros que lui.

Dans notre rue, il y a des chanteurs formidables, la palme revenant au Merle noir et au rossignol. Je ne vous parlerai pas du rossignol, même s’il chante le jour et la nuit remarquablement, car il reste caché dans des épais fourrés et, comme sa robe est assez terne, il se confond avec le feuillage. A l’inverse, le merle nous invite à un spectacle complet : il se perche en haut d’une branche, d’un toit ou d’une antenne de télévision, bien en vue de tous et entame son concert très tôt le matin et termine le soir au soleil couchant. Son chant mélodieux, au timbre fluté, comporte une grande variété de phrases et d’improvisations. J’aime l’entendre en particulier le matin, lorsque la rue est encore calme.

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Pourquoi l’oiseau femelle est-il si souvent en parure discrète alors que son compagnon arbore des habits superbes et particulièrement voyants ?

Vous avez souvent rencontré le Canard colvert qui fréquente toutes les pièces

d’eau de notre région : le mâle a une tête et un cou de couleur verte et brillante, un collier blanc, une poitrine brun violacée, tous les attributs d’une vedette qui attire le regard ; à l’inverse, la femelle a un plumage terne, d’une couleur beige, tachetée de brun, de sorte qu’on ne la remarque guère. Vous avez probablement déjà deviné les raisons de ces différences qui tiennent au rôle de chacun des partenaires, la fonction principale de la femelle pour la survie de l’espèce étant de pondre et de couver les œufs.

Comme le nid du colvert est la plupart du temps construit à même le sol, et

même s’il est caché par la végétation environnante, il est fondamental que l’oiseau qui couve soit le plus invisible possible, ce qui est le cas de la femelle dont l’habit se confond avec les herbes et les plantes qui l’entourent.

A l’opposé, le mâle avec son habit de lumière attire tous les regards et en

particulier celui des prédateurs. Cela est bien utile lorsqu’il faut éloigner du nid le renard ou la fouine qui s’approchent, tandis que la femelle complètement immobile garde les œufs ou les canetons.

Cette spécialisation est très largement

répandue chez les oiseaux, et dans nos jardins, on en a un exemple frappant avec le Pinson des arbres; autant le mâle est splendide avec sa calotte et sa nuque de couleur bleue gris, son dos marron, son croupion verdâtre et sa poitrine d’un rose vineux, autant la femelle a des couleurs plus ternes, avec son ventre blanchâtre et son dos brun olive. Ils sont nombreux dans nos jardins, occupés à picorer au sol les graines tombées à terre ; chez moi, je les aperçois très souvent depuis la fenêtre de mon bureau sous le sureau noir qui produit énormément de baies et de petites graines qu’ils trouvent encore en plein hiver ; ils sont très reconnaissables lorsqu’ils s’envolent à cause de leurs ailes pourvues de 2 barres blanches très visibles.

Pinson des arbres

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Ce Pigeon domestique a continué à marcher en hochant la tête et à picorer le sol

alors que j’étais dans mon jardin à moins d’un mètre de lui : son comportement est celui que l’on observe à Paris, comme dans les autres grandes villes, où il a pris l’habitude de vivre avec les hommes et d’être souvent nourri par eux, d’où son absence de crainte. Il ressemble comme 2 gouttes d’eau à son ancêtre sauvage, le pigeon biset, qui vit près des falaises rocheuses, et a les 2 mêmes barres noires sur l’arrière de l’aile, c’est même le seul point commun qu’il leur reste parfois.

Son cousin, le Pigeon ramier, également appelé palombe dans le sud-ouest, est plus gros et a une tache blanche au côté du cou. Il roucoule en répétant une phrase de 5 notes « grou groûhgrou - grougrou » avec un accent sur la deuxième note. Il se plaît également en ville et peut y nicher, mais il a gardé ses habitudes campagnardes et il va s’y nourrir régulièrement.

A Saint-Germain, il passe alternative- -ment de la forêt à la ville, en fonction des ressources disponibles : en hiver et au début du printemps, j’observe en forêt des groupes de ramiers en train d’avaler d’énormes glands qui commencent parfois à germer sur le sol. Fin mai, début juin, ils sont une dizaine à s’installer du matin au soir dans le grand acacia du jardin pour se gorger de ses fleurs mellifères très riches en sucre que je cueillais quand j’étais enfant pour que ma mère m’en fasse des beignets. Et vous les retrouvez dans vos jardins tout au long de l’année, dès qu’il y a de bonnes choses à manger : il faut les voir chez moi malhabilement accrochés aux petites branches du sureau noir ou du pyracantha pour en avaler les baies. Et vous les avez certainement observés chez vous en train de se nourrir d’autres espèces de baies ou de fruits.

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Propositions à mes voisins

J’espère que ces quelques historiettes vous ont donné envie de vous

intéresser plus encore aux oiseaux de vos jardins*. J’ai cité dans mon texte 13 oiseaux qui sont ceux que je vois le plus souvent, et j’en ajoute encore 8, que l’on rencontre plus rarement, qui sont présentés dans le petit album de photos complémentaire.

Vous avez certainement vous-mêmes observé les espèces citées, et très

probablement vous en avez vu d’autres, car les jardins, les arbres et les maisons sont différents : par exemple, il n’y a pas chez moi de grands arbres résineux, ce qui explique peut-être l’absence de certaines espèces, comme la Mésange huppée, ou le roitelet.

Je vous serai donc très reconnaissant de m’aider à compléter cette liste

et de me fournir des informations sur vos observations ou des photos afin que celles-ci puissent être intégrées dans ce document.

* Les personnes qui souhaitent approfondir leurs connaissances

peuvent s’adresser à des organismes spécialisés en ornithologie qui organisent régulièrement des sorties en Ile-de-France et dans les Yvelines : il s’agit de l’Association des Naturalistes des Yvelines (ANY) qui organise plusieurs sorties par mois dans le département (contact [email protected]) et du Centre Ornithologique Ile-de-France, le CORIF (tél 01 48 60 13 00) qui a prévu par exemple au mois de janvier 11 sorties sur la région parisienne dont une en forêt de Saint -Germain.

On apprend énormément lors de ces sorties avec des animateurs évidemment très compétents, qui ont également la fibre pédagogique.

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D’autres oiseaux que ceux décrits dans l’article fréquentent mon jardin : parmi les petites espèces, il y en a trois que l’on voit assez souvent : le Rouge-queue noir, le Verdier d’Europe et la Fauvette à tête noire qui sont présentés dans les trois diapos suivantes.

On observe également trois oiseaux de plus grande taille, la Corneille noire, très fréquente, le Geai des chênes et la Grive musicienne, plus rares pour lesquels je propose également des diapos.

Enfin, les trois dernières diapos montrent des oiseaux ou des scènes exceptionnelles, au moins rue de Lorraine.

J’ai enfin aperçu au moins une fois trois espèces supplémentaires, dont je n’ai pas pu prendre de photos : le Grimpereau des jardins, la Sitelle torchepot et le Pic vert. Certains parmi vous ont certainement vus ces trois oiseaux qui ont tous la caractéristique d’être associés au tronc des arbres sur lesquels ils grimpent et se nourrissent

Je n’ai pas cité les oiseaux volant haut dans le ciel comme les Martinets noirs, très nombreux l’été qui se poursuivent dans le ciel avec des cris stridents « sri …sri …scriii », et les hirondelles dont j’aimerais bien voir un jour un nid à Saint Germain, et encore mieux rue de Lorraine, mais peut-être pourrez-vous m’aider ? Vous pourrez ainsi participer indirectement à l’enquête nationale 2013 organisée par la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) qui a pour objet de répertorier les nids et les populations d’hirondelles dont les effectifs sont en forte diminution depuis plusieurs années.

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Le Rouge-queue est d’origine montagnarde, mais il s’est habitué depuis longtemps à la ville où il niche dans les trous des murs, les anfractuosités etc. On l’aperçoit facilement dans nos jardins, car il se perche à découvert. Il se reconnaît aisément grâce à sa queue de couleur rouge orangée qui est agitée en permanence d’un tremblement.

Sur la photo, le verdier tient dans son bec puissant une baie de pyracantha ; il est de la taille d’un moineau, se reconnaît à sa couleur verdâtre. Le mâle a une barre jaune sur le bas de l’aile qui est visible sur cette photo et la base de sa queue a également du jaune vif sur le côté. C’est un oiseau très répandu en France et dans notre région, mais j’en ai très peu observé dans mon jardin. En est-il de même pour vous ?

Le Verdier d’Europe

Le Rouge-queue

La Fauvette à tête noire est une espèce migratrice qui peut parfois hiverner chez nous, ce qui explique pourquoi j’en ai vu une l’an dernier pendant quelques jours se nourrissant de baies de lierre. Sur la photo, on voit au printemps un mâle chanter avec sa calotte noire qui s’arrête à l’œil, la femelle ayant une calotte de couleur brun roux. Son chant est très varié, mélodieux et se termine par des notes fortes ; la fauvette peut également émettre des « tac tac » qui sont des cris d’alarme ressemblant au bruit de 2 pierres que l’on entrechoque.

La Fauvette à tête noire

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Le Geai des chênes a une taille intermédiaire entre la pie et le merle ; c’est un oiseau vivant habituellement en forêt, dont les cris informent les autres animaux de l’arrivée d’un prédateur ou d’un homme. Son corps est de couleur brun rose, sa queue noire et on trouve souvent dans les bois ses belles plumes bleues barrées de noir qui couvrent ses primaires ; j’en ai aperçu un dans le jardin cette année qui a enterré dans un pot de fleurs un énorme gland, à charge pour lui de le retrouver plus tard pour le

consommer.

La Corneille noire est le corvidé le plus fréquemment rencontré en ville, car il y trouve beaucoup de nourriture, en particulier dans les poubelles et les décharges. Ces grands oiseaux noirs, souvent appelés par erreur « corbeaux », ne passent pas inaperçus, car il sont très bruyants avec leurs » kroa, kra » puissants, et on les voit souvent sur la terrasse de Saint Germain. Elles sont très présentes rue de lorraine, soit en passant au dessus de nos maisons, soit en se perchant sur nos grands arbres. Elles cherchent alors souvent des noises aux pies en train de nicher, et sont prêtes à se mettre sous le bec des œufs ou des oisillons.

La Corneille noire

Le Geai des chênes

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Ce petit être au plumage en désordre est une très jeune Mésange bleue tombée du nid ; malgré sa poitrine et son ventre jaunes, on a du mal à la reconnaître, car elle n’a pas encore comme ses parents une tête blanche avec une calotte bleue, On remarque sur la photo ses commissures labiales jaunes en forme de lèvres qui, lorsqu’elles sont ouvertes sur sa gorge orange, sont un stimulant irrésistible pour que ses parents viennent lui donner la becquée. Comme elle piaillait sans discontinuer, ses parents sont vite venus la nourrir au sol, puis l’ont accompagnée sur une branche basse.

Le matin du 8 décembre, j’ai été attiré par un charivari extraordinaire qui venait du haut du robinier donnant sur la rue des Bûcherons : une douzaine d’oiseaux bizarres semblaient se disputer en échangeant des « kii-ak « aigües et perçants. J’ai alors reconnu les Perruches à collier que je rencontre depuis plusieurs années quand je me promène dans le parc de Versailles ; elles sont maintenant installées dans le parc du Vésinet et c’est peut-être celles-là que j’ai aperçues. Il s’agit d’une espèce élevée en Europe et mise en cage, mais qui a été relâchée dans la nature et est devenue invasive en s’adaptant à la vie citadine, en particulier dans les grands parcs des métropoles comme Londres, Paris, Berlin, Marseille etc. On risque d’en voir de plus en plus chez nous.

La Grive musicienne appartient à la même famille que le Merle noir ; c’est une grande chanteuse, comme son nom l’indique : on la reconnaît lorsque, perchée en haut d’une cheminée ou d’un arbre, elle répète 2 à 3 fois le même motif, s’arrête un instant, et attaque un nouvel air. Son ventre est blanchâtre, avec des points noirs bien visibles. Elle se nourrit de baies, et parfois d’escargots dont elle brise la coquille sur une surface dure appelée « enclume », comme le montre la photo .

Grive musicienne

Perruche à collier

Mésange bleue tombée du nid

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Les restes d’un festin au pied de mon portail, mais où est

le coupable ?

Même si nous n’avons pas le talent de l’inspecteur Maigret, nous sommes à l’évidence en présence des restes d’un oiseau: on aperçoit sur la photo des plumes, des pattes roses, des graines échappées du jabot, du sang qui appartiennent à une Tourterelle turque, mais qui est le coupable ?

Le chat ? Le chien ? La fouine ?

Vous pensez avoir trouvé? La réponse se trouve à la page suivante.

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Voilà le coupable, c’est un épervier mâle qui a passé quelques minutes dans mon jardin à consommer une Tourterelle turque qu’il avait surprise en vol ; lorsqu’il est affamé, il peut venir chasser en ville où il trouve des oiseaux peu habitués à la présence de rapaces. Il est en train de terminer son repas, avec une plume qui lui colle au bec. C’est un spectacle rare auquel j’ai pu assister depuis ma fenêtre, car les éperviers chassent normalement en forêt ou en rasant les haies, les lisières des bois pour surprendre les petits oiseaux.