Peuplements d'Ephéméroptères et de Trichoptères de l'oued ...
La diversité de la diversité : les peuplements d'estuaire...
Transcript of La diversité de la diversité : les peuplements d'estuaire...
Titre: La diversité de la diversité: les peuplements d'estuaire comme illustration.
Auteur : G.VIDY, (I
Adresse: ORSTOM, Institut Français de Recherche Scientifique pour le
Développement en Coopération, B.P. 1386, DAKAR, SENEGAL.
Titre abrégé: Diversité et peuplemeiits estuarielis.
Mots-clé: Diversité, variabilité, peuplements, poissons, estuaires.
Fonds Documentaire OWSTOM
9.VIDY G. 1994. La diversité de la diversit6 : les peuplements d'estuaire troG iCaUX comme illustration. Communication au Symposium International "Diversité b iologique des poissons des eaux douces et saumstres d'Afrique". PARADI, Dakar, n ovembre 1993, 17p.+fig
RESUME
Selon Margalef, diversité et stabilité sont deux diiiieiisions sinon indépendantes du inoins essentielles pour la compréhension de l'organisation des peuplenients. Aucune des deux ne peut être raisonnablement interprétée sans la connaissance de l'autre.
La difficulté apparaît lorsque l'on souhaite passer du concept 9 l'objet niesurable. Cela passe par le choix d'unités et de techniques de niesure, choix non dénué d'hypothèses implicites et donc de conséquences lors de l'interprétation. TI en résulte que la pertinence de la niesure (ou la mesure pertinente.. .) pour la compréhension des systèmes n'est pas claireinent établie.
I
Les estuaires tropicaux, milieux pour lesquels variations et variabilité sont quasi- structurelles, conjuguent et exacerbent l'importance des deux dimensions stabilité et diversi té. L'instabilité favoriserait les espèces ubiquistes, effectivement majoritaires dans ces milieux. Cela conduit à des diversités spécifiques moins élevées que ce que l'on pourrait attendre. La diversité se retrouve alors dans la "panoplie'' des tactiques (voir même des stratégies) alternatives que peuvent déployer ces espèces.
Les peuplenients des estuaires perniettent de réfléchir au degré de dépendance (ou d'indépendance) des deux acteurs d u duo stabilitéldiversité et a leur influence. Pour ce type de milieu, la diversité n'a pas la même signification que pour des milieux plus stables.
La diversité est elle-même diverse. A la fois fille et mère de stabilité, elle est même probablement fille et mère de diversité. Les approches linéaires seront ainsi inadéquates a relier diversité et organisation des systèmes.
i u -
¡ ,
ABSTRACT
Accordihg to Margalef, diversity and stability are two dimensions, if not
independent, at least essential in understanding organisation of communities. None of
these can be intended without knowledge of the other.
Difficulty appears when one wishes to go from the concept to the measurable
object. This implies choices of units and technics, choices with underlined
hypothesises and so consequences for the interpretation. So, pertinence of the
measure {or the pertinent measure) for the understanding of systems is not clearly
established.
Tropical estuaries are environments where variations and variability are
structural caracteristics. They combine and enhanced the weight of the two
dimensions stability and diversity. Instability would favour ubiquistic species as it is
the case in estuaries, This leads to specific diversities lowest than what can be
expected. Diversity, in these cases, lies in the range of alternative tactics (if not
strategies) which can be used by these species.
Estuarine fish communities are suitable to investigate the dependency (or
independency) of the stability/diversity couple and its influence. For this type of
environment, diversity has not the same meaning that in the case of more stable
ecosystems.
Diversity is diverse. In the sanie time, diversity is mother and daughter of
stability, and probably mother and daughter of diversity. In this way, linear
hypothesises will be of little help to understand the relations between diversity and
ecosystem structure.
page: 2
I Introduction
Le concept de diversité résulte d'une perception si immédiate des
peuplements animaux que le passage du concept à l'objet n'a pratiquement pas donné
lieu B débat. La diversité des organismes vivants, son établissement, ses variations,
son maintien, préoccupent les écologistes depuis pratiquement les origines de la
discipline. La question iiii sujet de SH signification était déjà posée par May en 1975 :
'I What tltese lsnecies tihiitidmice 1 re1ntioii.s niean. .. .. .has beer1 the siil?iect of
coii,sitierahle íiisciissioii". La dimension subjective de ce concept a été reconnue
assez tôt. Ainsi Margalef en 1970 a Ccsit: "Dìversitv is obvioiislv depeiiderzt iipoii oiir
(iecisioiz". Valiela propose même u n réexamen d u concept du "point de vue" des
espèces plut6t que du point de vue de l'observateur. Cela le conduit B s'interroger sur
la réelle signification écologique du concept: "Tliere is iio evidence that diversitv ha $
~ i z v ineuriiiza to tlie ormriisins irivolved". De fait la diversité est avant tout une
perception du peuplement par le naturaliste et l'on ne doit jamais oublier, comme
nous le rappelle E. Morin, clue "l'ohservateiir fkit partie de lbbservutioir".
De nonibreuses méthodes de mesure ont été proposées chacune apportant
avec elle son lot cl'hypotlièses, souvent implicites, q u i peuvent aboutir, pour un même
lot de données h des interprétations sensiblement différentes:" M m i v ..... itzdexes of
ciiversitv exist .... the rcsrrlt is tlint tlrere niny he a great íleal of discordance iri tlie
trerids sliowri.. ..evcti wlreri ripliecl to the same data" Valiela (1 984). La difficulté
apparaît lorsqiie l'on souliai te passer du concept B l'objet mesurable. La pertinence de
la mesure de la diversité, ou la mesure pertinente de celle-ci, pour la compréhension
des systèmes n'est pas clairement établie.
I1 existe plusieurs voies d'approche de la diversité et plusieurs échelles. Elle
peut être abordée globalement soit au niveau de la biosphère, tsoit'lau niveau
continental ou régional (biogéographie et/ou biodiversité), soit au niveau local
(écologie, structure et fonctionnement des peuplements). Les deux premières
approches relèvent de l'échelle de I'c?volution, la dernière de I'échelle écologique.
' u
C'est cette dernière échelle q u i est pertinente pour qui souhaite traiter des
modifications induites par le ciéveloppement des activités huniaines (pêche,
aquaculture, aménagements, pollution, voire même changements globaux) et tenter
d'apporter des réponses aux problèmes qui en résultent. Deux problèmes doivent être
posés à cette échelle: d'une part, I'évolution de la diversité et, d'autre part, son
maintien et celui des structures par lesqiielles elle s'exprime.
Les estuaires font partie des écosystètnes qui supportent le plus de
perturbations d'origine anthropique de par le monde. Ils revêtent par ailleurs une
importance capitale al lant du renouvellement de ressources halieutiques jusqu'aux
conditions de vie des populntions denses qui occupent leurs rives. Ils risquent
également d'être fortement affectés par les changements globaux. Pour ce qui
concerne la diversité, leur variabilité quasi-structi~relle fourni un modèle exacerbé de
l'interaction entre la structure du peuplement, les qualités de l'écosystème et la
stabilité (l'instabilité) du milieu.
Cet article a trois objectifs. Le premier consiste à mettre en évidence la
niultiplicité des origines, des évolutions et des processus de maintien de la diversité,
ce qui dans le titre est traduit par la diversité de l a diversité. Le second est de montrer
que l'étude des peuplements estuariens, du fait de l'instabilité des conditions
abiotiques dans lescliielles ils persistent, peut aider à la réflexion générale sur
l'organisation des peuplements, ichtyques en l'occurrence. Le troisième est d'insister
sur le fait que cette variabilité, plut& qu'un obstacle h l'appréhension des structures et
fonctionnements, doit être interpritée comme un facteur clé du maintien d'une
certaine diversi t i , ce ( p i n'est pas immédiatement perceptible dans des milieux
moins perturbés.
,"
I
,
I ,
page: 4
LE CONTEXTE THEORIOUE.
L'histoire des théories sur I'évolution et le maintien de la diversité est déjà
longue. Depuis les écrits des précurseurs qu'ont été MacArthur, Margalef, May,
Sanders entre autres et depuis les ouvrages clés que sont les actes du Symposium de
Brookhaven (1970) et l'oiivrage collectif édité sous la direction de Cody et
Diamonds (197S), beaucoup d'hypothèses et de théories ont été échafaudées pour
tenter de comprendre I'organisíition et le fonctionnement des communautés animales
(certains concepts élant même empruntés i I'écologie végétale). La place manque ici
pour entreprendre l'inventaire de toutes ces Iiypotlièses et théories et seules les plus
connues seront évoquées. Un échantillon restreint de quelques-unes de ces relations
conceptuelles entre la diversité et différents paramètres est illustré sur la figure no 1.
Différents niveaux de réflexion peuvent être identifiés au sein de ces
déniarclies. Pour simplifier, on distinguera ce qui ii trait à la création ou à la mise en
place de la diversité, ii son évolution, au niveau qu'elle atteint et enfin ce qui a trait à
son maintien. Parallèlen?ent, les réflexions sur l'organisation des peuplements
utilisent l'inforiiiation contenue dans la diversité celle-ci n'étant pas considérée
comme objet de recherche (Margnlef 1958, Daget, 1976). Un niveau de réflexion qui
semble peu diveloppé est celui du niaintien de In diversité face aux modifications
rapides de I'environnemen t provoquées notaniment par les activités humaines.
Chacun des niveaux identifiés est traité à l'une ou l'autre des Cclielles déjà évoquées :
I'éclielle évolutionniste (création, évolution, biogéographie) et I'échelle écologique
(niveau, niaintienf, résistance aux agressions). Ecologie est ici entendue au sens
étyniologique, celui de Margalef (1968): "Tlre stiici?, of ymeiiz.s at the level in which
itidividrrnls or wlink orgcitiistns i i r q he cotisitkrcd eleiiierits of ititeractiori, eiilzer
(itiiotig th(:'iridves. or ivitli ti loo.selv orgmiisetl iiiíitrix. Svstenis at this level are
tinine(í c:'c:osy"is (iiitl ecolog v is illí? hioloq-v of ecos?)stctiis."
L'éclielle évolutionniste ne sera abordée que sommairement pour les raisons
invoquées dans I'introdiiction. Elle touche 8 la fois it la génétique des populations et 8
c page: 5
ia biogéogrn~ihie. Quelques points doivent qiiond même être évoqués en raison de la
liaison que l'on peut faire avec la situation ;ictuelle des peuplements d'estuaires. I1
s'agit tout d'abord du concept de niclie q u i lie. In diversité à l'existence et à
l'occupation des diff6rentes niches d'un écosystènie. Ce concept est relié, à une
échelle supérieure, h l'hypothèse de l'isolement de populations par apparitions de
barrières (Rosenzweig, 1975). C'est une notion plus complexe que prévu car les
espèces sont "cíip~ibles" de génCrer leur propre niclie soit par sédentarisation (aspect
spatiol), soit pnr sp5cialisation (aspect comportemental). Cela est surtout observé
dans les milieux h stabilité intrinsèque élevée et 8gés (les deux cnractéristiques étant
souvent liées). L'exemple le plus coiinii chez les poissons étant celui des Cichlidae
des l x Malawi et l'iingrinyika. Lo sCtlen~arisíition se mduit par une récluction de la
taille des habituts, i l en résulte I'nugme~itatioii du nombre de barrières effectives et
une augmentation de la prob;ibilité de sp6ciiition. Les espèces en se spécialisant
peuvent également "cr6er" ces barrières . Sédentxisntion et spécialisation vont
souvent de pair. I I y íi donc I h line certaine circulal-itC du raisonnement à laquelle il
convient d'être attentif lors de I'iriterprCtntion. Inversement, les espèces possédant de
grnndes aires de rCpíirtition ont des probabilités plus élevées de voir celles-ci
scinclkes. Nous verrons clue les espèces peuplant les estuaires sont de bonnes
candidates coiiipte tenu de leurs ciiríict6ristiqiies biologiques. Le teme aire doit être
étendu iiux gnmmes de divers paramètres acceptés par une espèce. A I'échelle
Ccologique, le concept de niche se rattache A lí1 complexit6 ou hétérogénéité spatiale
du milieu. I I est dors essentiel clnns la d6termination de l'amplitude de l a diversité,
du nombre mnsiiiial d'espèces (saturntion).
La dpnamiqiie des processus de colonisation, les successions d'espèces dans
les milieux nouvellement colonis6s ont éte emprunt6es aux écologistes du monde
végétal, avec comme difference la mobilit6 des animaux, les poissons en
l'occurrence. Un exemple est illustrC sur la figure n " l n inspiré de Wilson (1971). Les
perturbctions que subissent les peuplements peuvent parfois conduire à des situations
intemikdiaires proches de celles observées lors des pliases de mise en place d'un
-*+ >. IF k
c page: 6
peuplement. Un peq~lenient fortement perturbt5, imis non détruit subit en qiielque
sorte LIII ~-ajeuiiissement. Cela peut le contluire 6ventuellement siir ilne trajectoire
diffdrente de celle siir laciuelle~il était engnge avant I n pertirrbation.
Avec les hypothèses liies A la prociucti~itC, nolis nous rapprochons de plus en
plus de I'échelle q u i noiis concerne {figure no 1 b). Si elle est le plus souvent évoquée
pour le niveau creation de diversité, elle touclie aussi à celui de son niveau et de son
niaintien. Les tentatives de liaisons entre I'importiince de la productivité et la
diversité sont très controversées. Les relations ne sont'pas évidentes, les systèmes les
plus productifs sont souvent très paiivres en espèces (niais aussi très instables). Une
productivitC élevee favorise les espèces les plus compétitives qui ainsi pourraient
Cliiiiiner leurs co~i~iirretites moins' "agressives". ,Une productivité faible ne permet le
maintien qiie d'un nombre limit6 d'espèces, donc line faible diversité. Uiie
prodiictivité moyenne ou v;iriaiit clans des proportions raisonnables assurerait le
figure II" 1 : Quelc~iies relations conceptuelles, pnrmi d'autres, relatives à la diversité.
niaintien. .:l'une bonne diversité (Margalef, 1070). L'une des controverses à ce niveau
porte siir le f a i t de savoir lequel des deux facteurs, productivité o11 diversité est à
l'origine de l'autre. I1 semble qii'eii clefinitive la réponse soit que l'une comme l'autre
des hypothèses seraient égaiement viables selon le type de milieu concerné et
not~tmment íiii mode de contr6le de son fo~ic~io~ineiiient, lequel est lié à sa stabilité
intrinsèque. Celle-ci agissant sur la diversité d'oii, ici encore, tin écheveau
d'interrictions circulaires (o11 retro-actives) qu ' i l est difficile de démêler
Les pr~dateurs ont line action la p1iip;irt du temps dépendante de la densité. En
exploitwit les espèces q i i i tendent ii devenir tlominantes dans le milieu, ils
contribuent h éviter I'éliniination des espèces les nioins compétitives (figure n"1c).
Par cette action, l i I diversiti se trouve m;iinteniie dans LIII contexte oil, en l'absence de
pr&lnteurs, elle devrait diminuer (Lubclienko, 1978).
figure II ' 2 . : Répíytition théorique des modes de contr6le de In structure d'un peuplement en fonction de In stabilité du milieu.
des milieux instables aux milieux stables (figure n"2). Chez les premiers, l'instabilité
tit i milieu clicteixit l'orgíinisation du peuplement, chez les seconds, se seraient les
interactions entre espkces q u i tiominernient. Avec tout ítil long de I n ganime des
combinaisons différentes cles deux influences, l'une croissant pendant que l'autre
décroît (Connell, 1978). Si l'on accepte cette rkpnrtition, i l convient de réexaminer la
question du r61e de I n diversité dans I'ktíiblisseinent de la stabilité. Si, en effet, on fait
-de ces deiix paríimètres deqxwt+i&rxx quasi-indépendaiits et de plus
complémentaires, alors la question ci-dessus ne peut plus guère être posée.
Cela amène tout naturellement it l'hypothèse des perturb;ttions inteniiédiaires
de Connell (Inteiiiiecliíite Disturbance I-Iypotliesis, 1078), illustrée stir la figitre n"1d.
Les milietrx peu iwturhCs accueillent peu d'espèces en raison d'une domination du
peuplenient p x les especes les plus compétitives. U n milieu fortement perturbé a t i n
peuplement y-nposé iinic~uement des qtielques espèces capables de supporter le
page: 7
La cliversité í i été reliée ég;ilement h la titille du milieu considéré, c'est
notamment la base de la thCorie cles Îles. Cetce relation ne sera pas développée ici, en
raison du choix d'échelle évoqué. Cette thCorie fait l'objet de coiitroverses
notamment du fait que plus lo taille d,'un milieti ;tugniente plus le nombre de niches
disponibles augmente ou, ce qui est siinilaire, plus les probabilités d'apparition de
barrières, évoqukes pltis haut, sont élevées. .
La stabilitC du milieu est consid6rCe pnr Margalef (1970) comme le
complément indispensable de lí1 diversité, l'une comme l'autre étant nécessíìire à la
compréhension de leur vis-&vis. L'inconv6nient est que stabilité autant que diversité,
sont des concepts sub-jectifs (pléonasme ?!) difficiles à caractériser. Diversité et
stnbilité seraient ainsi sinon ind~~~ei id~tn~es , du nioins indispensables pour se
prononcer stir I'état cl'un système. Les influences de l'un et l'autre de ces deux
facteurs se répartissent scliémntiqueiiient de fiiqon symétrique le long d'un axe allant
i
page: 8
stress induit par des conclitions mibiíintes tlrastiques. Le milieu soumis B des
perturbations intermédiaires est le siège d'une :itténuation des compétitions oit plus
exactement d'une oscillation des aptitucIes compétitives de ctiacune cies espèces en
fonction des moclificatioiis du iiiiiieu. Cela autorise la Co-existence d'espèces
compétitrices et donc la possibilité d'une diversité d'espèces plus élevée. I1 ne faut
pas oub!ier, dans le cadre de cette hypothèse, qite la compétitivité des espèces se
difie fie soit s I'i n fl iience des modi f ics 1 ions cles paramètres de l'envi roiinenieii t.
Chaque espèce montrant des variatioiis différentes pour tine inênie variation
environnenien tale. Les espkes sont, par exemple, plirs sensibles aux facteurs
abiotiques íiitx confins de. leur aire de répartition (Miller et al., 1991).
, L'hypothèse de Conne11 est intéressante mais i l reste B explorer l'influence des *
différents parnniètres qui définissent les perturbations: leur amplitittle, leur
fréquence, leur vélocité (c.a.d. la vitesse A 1;iquelle elles atteignent leur maximum) et
aussi leur impact ;il1 niveail de ctiqiie espèce. Cela en gordant en mémoire le
contexte des perturbations d'origine anthropiques. Dans des domaines différents,
d'autres ailtetirs ont tg;ilement entrepris d'exploiter cette hypothèse pour expliquer la
coexistence de plusieurs espèces dans i i i i même milieu (Reynolds et al., 1993;
Soiiimer 1993; Sommer et al. 1993). Cette hypothèse est h rnpproclier de ce que
MacArthur (1975) avait clé-jh montré. Bien que cet auteur itit organisé l'essentiel de sa
réflexion ;iutour d'un couple d'espèces dans 1111 système h I'éc~uilihre, il a qiinnd même
envisngC I C GIS cles ressotIrcc:s viiriíibles et montré elles les permettaient la
coexistence d'eslkces q i i i se seraient exclues si les ressoiirces avaient été stables.
Tout cela montre I'iniportnnce de I n vm.iabilité cles conditions de milieu, donc des
ressoiirces disponibles, daiis le maintien d'lin certain niveau de diversité.
Houston (1979) ii esploité et coinplété I'1.D.I-I. de Conne11 pour proposer
l'hypothèse de l'éqiiilibre clynamique. I I propose de croiser le taux de perturbations,
expriiiit en frkqiience (le .r&liiction de popiil:ition iivec le tiiitx cle croissnnce de ces
populntions (figure no 1 e). I'our l'étnblissement la relation théorique entre la diversité
page: 9
et le second paramètre voir I-Iouston (1979). Ce modèle est bâti stir le préalable de In
complémentarité d'influence cles deux poramètres. Cette approche B deux pnramètres
conduit h u n modèle Jigper-simplifiC. En effet, les rédiictions de population dues aux
perturbations sont prises de niême iniport:ince et les taux de croissance sont
considérés comme iclenticiiies qiielle qiie soit l'espèce. D'itittre part, i l n'est pas tenu
compte du fait qiie la réduction niimériqiie cl'une population peut affecter son taux de
croissance qui lui-même ne varie pas selon ilne relation linéaire de la densité et ceci,
de plus, selon 1111 signe et une intensité différents polir chaque espèce. L'liypothèse
reste donc très théorique et sn corifrontation aux faits se heurte au manque de
connilissiinces sur certains des par:iniètres inipliqiiés (gamme des taux de croissance
des espèces, voriiihilitC in~la-spécifique cle ces tíiitx et variabilirC (le I'eiiviroiiiienietit,
niodifications de la coiiipétitivité d'une espèce et viiriabilité de
I'e~iviroonnemetit .... etc). Elle peiiiiet cepenclant de foiiiiiiler des prédictions qui
figure no 3 : Reprksentation tridime~isiontielle dit modèle théorique de Hiiston ( 1 979): de mitltiples combinnisons de deux facteurs conditisent h itti niême niveau de diversité.
s'avèrent satisfriismites tlons lin gl-and nombre de situations. D'autre part, le modèle
est intéressant cíir i l peniiet de constater qu ' i l existe itti grand nombre de
combinaisons pouvant condtiire h line mêriie diversité (figure n"3). Bien entendu
toutes ces combin:iisons ne sont p;is "vi;ibles". Toutefois, si l'on considère qiie le
nonibre de par;iinh-es h prendre en compte est beaucoup plus élevé qite ce q u i a été
ici retenu, on imagine aisément combien les origities d'un même niveau de diversité
peuvent être nombrelises. Cet exemple illustre bien l'origine niiilticlinietisionnelle de
la diversité, la diversité de la diversité, ;ilors même que l'on n'a considéré ici que la
"ci inle nsion q u a n t i t ;ir ive'' de ce1 le-ci sí1 n s se soucier de sa "di mension qua I i t a t ive"
(c.a.d. I'identit6 écologique des espèces prCsentes).
page: 10
LES ESTUAIRES ET LE CONTEXTE TI-IEORIOUE DE LA DIVERSITE.
Une objection qui peut être foniiulée iiii sii-jet des milieux estuariens est celle
conceriiaiit leur st;itut (R;iy et. I-lnyden, 1992). S'agit-il d'écosystèmes à part entière
ou de simples interfíices entre milieux différents (écotones)? Si l'on reconnait que les
peuplements de ces milieux ont une structure propre et que les processus productifs y
sont à la fois originnus et particulièrement efficaces, dors il y a bien lieu de parler
d'écosystèmes. Ce sont toutefois cles Ccosgstèmes liirgement ouverts que ce soit au
niveau des importations ou des exportations de nutriments et d'énergie. Cette
caractéristique est certainement (l'une grande importance pour la structure de leurs
peiiplenients. C'est íiiissi dans cette ouverture que leur variabilité intrinsèque trouve
ilne grande pnrt de soli origine.
La carte (figure n"4) presente schématiqiieiiieiit la diversité spécifique dun
certain nombre de milieux estuwiens aussi bien tempérés ,que tropicaux (tableau
n"1). La diversité structurelle des milieux snuin8tres, du marais côtier (Everglades -
srrh-tronicol-) aux iiiilieux hyper-salés (Casamance, Saloum) en passant par les
estuaires vrais (Gambie, Guinée) et les lagunes estilariennes (lagune Ebrié, lac Togo
en Afrique, lagiine de Terminos, Ingiine de Tortligueros en Aniéi.ique Centrale et du
Sud) est iniporlante. Ida diversit6 cles situations géograpliiques l'est aussi (fapdes
orientale et occidentale des continents, tropiques secs, tropiques humides, équateur).
Ce dernier aspect est lit5 í i u s tliff6rences climntiques, notamment celles concernant
les apports d'eau douce tant en quantité qu'en rép;irtition saisonnière. L'existence d'un
gradient lotitudinnl cle diversité, communément admis lorsque l'on compare les
milieux tenipérCs et tropicaux, ;I étg évoquée par certains auteurs pour les milieux
estunriens (Miller, 1991). A píirtir de la figure, et compte teriii de ce q u i vient d'être
dit ¿ILI sujet de la diversité des conditions, i l est difficile de détecter cette dimension
latitiidinale de la diversité spCcifique, sauf peut-être sur la côte est du continent nord-
américain. D'íiiitre p r t , la prClencl,ue paiivreté spécifique de ces milieux n'apparait
guère clans la zone intertropiciile. Accessoirement, cette figure, bien qu'elle ne
i -
page: I l
mck prétende pas li I'exhíiustivitC, e n évidence ;in net déficit des étildes siir les
milieux estu;iriens tropicaux par rapport ;i leur Iiomologues des zones subtropicales
o11 tempérées, notminient pour ce q u i concerne l'Afrique de l'ouest et l'Afrique
équatoriale. Ce dCficit clevríii t inspirer iiii effort de recherche accru en fiiveur de ces
niilieiix dont l'importance économique íl été soulignée en introduction .
Les estuaires o11 plus généríilenient les milieux sauniiltres sont traversés par
des gríidients liés ;il1 mélange des eaux continentales et marines. Cela est
communément illustrC par le gradient de salinité même si celui-ci n'est probnblement
pits directement le facteur-clé des niodificntions de peuplement. La diversité des
peuplements de ces milieux semble être sensible ii la "pente" de ce gradient. Là oil le
grad ¡en t est fa¡ ble s'i listi1 tire un peuplement moyen nemen t d ¡versifié, c'est
notanimen t le cas da 11 s certai iles lagii iles es tuíirien lies pourvues d'iipports d'eau douce
niodérés ou localisés. Lorsque les grxlients deviennent perceptibles sans atteindre
figure no 4 : Richesse spécifique des milieux estuariens et Iíigunaire des c6tes de l'Océan Atlantique.
des écarts trop importants, les peuplements se diversifient notamment par l'accueil
d'espèces d'origine soit continentnles soit ni;irine et d'espèces typiquement
estuariennes. Enfin lorsque le gríidient est très important la diversité chute, le
peuplement rie coinporte dors que les qiielques riires espèces capables supporter ces
conditions rigoiireiises, c'est le GIS cles estiiíiires vrais, ou, dans ilne nioindre mesure,
cles estuaires inverses. Les differents gradients induisent des processus de production
différents B la fois clans leur structure et dans les vitesses de transfert de l'énergie qui
déterminent les espèces susceptibles d'y íissurer leur subsistance. Ainsi les espèces
iibiqiiistes o11 les Cco-plinses successives d'une même espèce sont-elles les plus aptes
à exploiter ces milieux. En définitive, la relation diversité-force du gradient pourrait
être une relation "en cl8me" d'un type comparnble à celle proposée par Conne11 pour
son hypothèse des pei.tiirhatioiis.
page: 12
La diversité dans les milieux estuariens est généralement perçue comme peu
élevée. Les espèces y sont euryh:dines, ubiqtristes clil point de vue alimentaire
(prévision de MocArtl~tr), migl-atrices pour la plupart. Elles possèdent en règle
générale ilne Inrge nire de répartition et line plasticité assez importan te de leurs
cycles biologiques. Par aire de répartition il faut entendre 11011 seulement la
dispersion géographique mais aussi le comportement face à certains paramètres
abiotiques (salinité, pni. exemple). Cela se traduit par I'occupation de niches larges ou
de plusieurs niches juxtaposies, soit dnns le temps (juvéniles), soit dans l'espace. On
note égrilement la modification de 1ii stratégie des espèces en fonction de la position
de la popu1atioi-1 au sein de l'aire de i*épartition comme c'est le CHS, entre autres pour
Mirpi l cqilrnlirs. Ces niches larges íiuraient pour conséq~ience une limitation relative
de la diversité. A ttiie í\Litre échelle, ces írires de répartition étendues offrent des
possibilités de spécintion selon l'hypothèse de probabilité d'apparition de barrières
évoquées plus hni i t . Encore qii'il faille ici vérifier si les espèces concernées possèdent
iiiie hétérozygotie élevée oit bien une diversité génétique faible iiprès sélection de
gènes B expression phCnotypique Inrge (gènes plastic~ues selon Gould, 198 1).
Dans les milieux estuariens, noinbreuses sont les espèces représentées
unicluement par leurs .juvéniles. Les juvéniles constituent d'ailleurs l'essentiel des
peuplements des estiiaires ;il1 sein desqiiels ils sont des trnnsfomiateurs efficaces et
cles maillons essentiels cles transferts d'énergie vers les niveaux trophiques
supérieurs. L'occupation siiccessive de plusietirs niches écologiques au coiirs de la
croissance apparente c1i:icune de ces phases du cycle vital des espèces à ilne "éco-
espèce" dont le r81e ch is la structure et cloiic dans le fonctionne~iient de l'écosystème
est probablement cl'iine 'importance iioii négligeable. A cela, il ne faut piis oublier
l'une cles cmct6ristiqiies iiiqjeiires des poissons q u i est leur capacité de déplacement
: "..les poissons sont, h .iiiste titre, considérés coniine de ninuvais indicateurs
écologiques: très mobiles, souve11t iiiigraleurs, ils peuvent vivre et prospérer dans des
milieux très différents de leur biotope optimal" (Daget, 1965). Celle-ci pose le
'
problème de la prise en compte des espèces migratrices plus
~
page: 13
celles q u i ii'al)píirtiennent que tempor;iiremeiit B 1111 peuplement (ceci quel que soit le
milieu concerné). On constate donc que les espèces constituai1 tes des peuplements de
ces milieux préseiltent des :id;iptations biologiques (ubiquité alimentaire et
écologiqiie) o11 Cie leur cycle vital (écophítses) qui répondent ii la variabilité des
conditions. La diversité spécifique ne rend pits correctement compte de cette
diversité fonctionnelle. La diversité se retrouve ici dans la gamme des stratégies
alternatives que les espèces sont copnbles de développer et/ou dans la multiplication
des écophases. Ici, les peuplements estuariens renvoient à l'interrogation siir le choix
des unités de mesure de la diversité évoqiiée plus haut.
Les propriétCs des espèces peiiplant les estunires confèrent à ces peuplements
cles cliialités d'élí\sticitC, de plnsticité :\ti sens de Margalef. Qualités qui se traduisent
par une résilience élevée. C'est h dire qiie ces peuplements sont capables de s'écarter
notablement de leur état actuel s a n s qiie cela les empêche d'y revenir par la suite.
L'extrême vari;ibilité qu'ils ninnifestent n'est donc pns le signe d'une instabilité niais
seulement la tfiidiiction des perturbations importantes auxqiielles ils sont soumis.
Dans cette optiqiie i l y it lieu de considtrer avec Connell et Sousa (1983) que cette
variabilité cle peupleinent es1 1111 signe cle stabilit6 iiii sens qtie ces auteurs donne à ce
concept, R savoir lu cnpacitC h revenir h son état i n i t i a l après une perturbation. Face à
des perturbaiions de même iinportance, des peuplements adaptés B des conditions de
milieu plus stables n'auraient pas cette capacité. Leur reconstriiction aurait une
probabilité élevte d'einpriinter line trqjectoire diff6rente, de verser dans un autre
bassin d'attraction. De tels peiiplenients sont moins stables.
DISCUSSION:
1 ) siir le contexte théorique
Valiela fait remarquer que I'étenciue des arguments logiques dépasse
Iítrgement celle d t i contenu frictirel. Cela est exact bien qu'il semble
qi~'iiidividiielleiiieiit, les hypotlièses émises soient cohérentes. Ce cltri f a i t défaut c'est
page: 14
iine thh-ie q i i i peniiette d'intégrer ces hypothèses dans u n système général qui
tienne cotiipte de I'iriterpCnétríitio~i des influences dans I'établissenient, le maintien
o11 líì iiiodification de I n striicture d'un peuplement. C'est dans cette direction que
tente de s'orienter I-Iuston avec son hypothèse de l'équilibre dynamique. Elle tient en
effet compte du fiiit q~i'auci~n écosystème ne peut raison~iableme~it être tenu pour
stable ou en équilibre paifiiit, conime le montrent Conne11 et Sousa (1979). Cela
implique que la variabilité joue i i n r61e iniportant dans la structure d'un peuplement.
La variabilité doit être consid6rte comme l 'un des facteurs de l'hétérogénéité d'un
écosystème. L
Toutes ces relíitions entre la diversité et les divers paramètres susceptibles
d'influer siir celle-ci, in~erviennent B des degrCs divers selon l'origine, l'histoire et le
type de peuplenient (clonnées d'ailleurs non indépendantes) et les conditions
e~ivironnementales actuelles. Elles sont elles-mêmes modifiées par ces mêmes
p;irnmètres. 11 y íi donc, ici encore, des rCtroíictions certaines entre influences des
paramètres et striictiire du peuplement qui compliquent l'approche théorique du
fonctionnement (figure no 5) . T I est également bon de rappeler que nombre de ces
relations sont non-linéaires.
figure n"5: Influences et rétroactions possibles entre différents déterminants
de la structure des peuplements.
Le système est moclifié i chaque fois qi i ' i in él6ment noiiveiiii y est ajouté o11
soustrait, symétriquement tolit é1ément noiiveíiii cl'iin système acqiiii&cles propriétés 8
différentes dès qu'il entre dans ce système. I1 y a donc line influence ascendante et
une influence descendante. I,'íìiignient~ition du nombre d'espèces dans un peuplenient
en maturation doit donc être apprClienclC comme line modification perpCtuelle dit
système. Les espèces entrant dans la composition tl'iin peuplement vont donc avoir
des ajustements i réaliser pour répondre non seulement aux conditions physiques du
milieu niais également iiiix conti'aintes "sociales" imposées par les autres membres
d LI peu p I erne II t (zoo- soc i o1 og i e ? ).
\
page: 15
2) stir la mesure et les méihodes d'approche
Ce q i i i est rernarqii;ible d;lns les mesures de diversité c'est qiie toutes ont
valeur de iiiesiire relative y compris la pllis simple, la richesse spécifique q u i ne peut
être interprétée qiie par ríipport ci l'écosysrèine qui l'abri te (Peel, 1975). C'est
probablement pour cette raison que Margiilef (1970) considère que la diversité seule
est insuffisíinte j~otir inesurer I'organisíition d'un peuplement et doit être
accoiiijxqyi6e par ilne illesure de la p6renni1C (spectres de diversité) ainsi qu'une
évaluíition de la stíihilitC di1 système cl'origine.
,
Lorsrpe 1'011 parle de diversité, i l est fréquemment sous-entendu, diversité
spécifique. Mais l'espèce n'est pas la seule unit6 qiii puisse être choisie. Les phases
siiccessives dii cycle v i t d des espèces peuvent être prises en compte (unit& infra-
. spécifiques). On pourrait ;iussi utiliser line iiiiité fonctionnelle (B;irboiilt, lC,SO), par
exemple, les Suildes (ilnités sul)ra-s~Ccificliie) définies par leur fonction iiii sein de
l'écosys tème.
La tentative de donner ci lit 6iogéographie une valeur fonctionnelle face ailx
problèmes des perturbations ~iiithropiques se heurte ci plusieiirs erreurs, commises
soit mi nivenii conceptiiel, soit íill niveau stratégique o11 soit h celiii de l'approche
statist ici lie.
Au niveíiti cle 1';ipproche coiiceimielle, les Iluciua~¡ons auxquelles sont soumis
les peuplements sont car;ictérisCes par leurs fréquences hautes o11 moyennes
coinparées ZI celle rCgissíint les ;i.iustements ii l'échelle biogéographique. A I'échelle
Ccologique, les cnpíicités d'adaptation des populations sont limitées i la gamme de
víiriíition di1 pool gCnétiqire actuel. E11 niison de la vitesse cl'apparition des
pei~turbatioiis, elles ne relèvent en íiiiciiii CLIS des inCcanismes de la spéciation inis en
oeuvre i I'éclielle Cvolutionniste. I l y II donc 1111 choix d'échelle inadéquat. Ce qui
intéresse les chercheurs co~ifrontés íiiix c~~iestionneiiieiits de la gestion des ressoiirces
ce ne sont píis les grands équilibres définis par 1';ipproclie peuplements régionaux 011
page: 16
continentíiiix (dchellc 1~iogtogr:ipIiii~iie) mEme en ac1mett:int que ceux-ci soient
correctement íipprCliendt% mais bien Iíi réaction aiix pertiirbotions de linilte o11
moyenne fréqiierice q u i ne relève pas de la même échelle de temps (échelle
écologicliie). Ce sont les fluctuntions autour des points (supposés) d'équilibre, voire
les tni-jectoires suivies par les peuplements o11 plus siiiiplement leur position siir leur
trajectoire q i i i Idsentent u n intérêt. C'est-li- dire toutes les cíiractéristiques
dynamiques et non les descriptions q u i , par définition, sont statiques. Par ailleurs, les
tríi-jectoires suivies p i i r les pel~plements :il1 cours de leur míituríition n'ont iiiiciine
raison de suivre líì voie qiie l'on peut triicer en coiifro1it;int des peuplements de
complexit6 o11 cle taille croissante. Enfin, I I existe plusieurs voies possibles pour
. atteindre t i n mihe ékit (Huston, 1979). I I serait ?i ce niveou intéressant d'aborder
I'iispect stocIi;is~ique ck I n diversit6 en liaison avec la théorie du ch;ios m;tis cela
nécessiterait d'aiitres dCvelol7pemeiits. On rappelera uniqiteiiient que les états
possibles d'lin écosystème ont pu être reprCsentés comme LIII nuage de probabilité
c h n s tin espace iiiiiltidimensionnel (Kerner cit6 par Marg;ilef, 1070).
ALI nivenu stríitigique, i l est innpproprik de chercher comprendre et décrire
le:; iiiécanismes en n'observnn t qiie les conséquences de ceux-ci. Les conséquences
observées peuvent résulter d'une multitude de combinaisons des nombreux facteurs
impliqués dons la mise en phce de Iíi structure iictiielle d'un peuplement. Ces
combin;iisons s'esprinient ?i partir d'origines diffkrentes qui condilionnent les
tiïi-jectoires des peuplenients. L'liisioire est iiii fiicteiir importniit dont dépend la
sitlintion actuelle. Míirgíilef (1970) souligne qiie l'orgnnisation actuelle des Cléments
d'un système .;I passé l'épreuve du temps et reflète les interactions passées. Les
fíicteurs r6giss;int I'oi-ganisntion de peupleiiients éloignés peuvent être les mêmes
mais leurs histoires sont trhs diffCrentes (MacArthur; 1975). Enfin, il reste très
difficile de savoir oil se sitile le peuplement observ6 siir cette tra.jectoire et donc de
savoir si IiI striiciure o l ~ ~ v C e est oit non line structiire "stiillle". Cela bien sir , si tani
est que 1ii notion cle striicture stable presente u n qitelconqite intérêt.
. . page: 17
Au iiiveaii, de I'íipproclie stíitistiqire, le f i t i t de s'intéresser h des peupleinents
inst;ibles qiie sori1 les pet~plemenrs tropicaux, de les dicrire avec des méthodes
d'écliantillorinage diverses, utilis6es dans des protocoles dont la puissance statistique
est souvent inconnue (Pereiiiinn 1990, Cyr et al. 1992), condiiit nécessairement à de
faibles pouvoirs de détection des différenc~s. Lo conséqiience est qiie l'on est ainsi
amenC h difinir des classes o11 catégories très larges qui ne sont que des artefacts de
la méthode. En t a n t que telles ces catégories présentent peu d'intérêt.
3) siir les estuaires et la diversité
l'oiir ce q i i i concerne les estuaires, la qiiestion de la st;tbilité, prise dans le
sens de "ce q u i ne fliictiie pas'' n';i iiiiciiiie mison d'être posée. La recherche de
situíitions s m s tluc~uations n'a pour but q i i ' i i n certain "confort statisticlue" mais ne
re1 è ve d'a iicii n e .j II s t i fi c;i t ion rCa 1 i s te re I 11 t i vem en t ii 1 n coni préhension cl II
foiictioiinement des Ccosysthes. Les peuplements des estuaires tropicaux sont
cliversifiCs, Cmineiiimenr variables et cl'une gríintie stirtilité (résilience), ce qui devrait
clore cléfìnitivenient le r~i~estionnement erron6 siir les relations entre diversité et
stabilité. Ces peuplements sont en fa i t dotés d'une grnnde plasticité (au sens de
Margalef). En cliielqiie sorte i l est possible de dire qiie les peupleiiients estuariens
sont perp~tuellement jeunes. Vis-8 vis des perturbations antliropiques, ce sont les-
peuplements considGr6s comme stables, c'est21 dire ndaptés B des milieux physiques à
val-iiihiliré intrinstqiie prit ClevCe qii i soiil les plirs viilnC~-;ibles.
CONCLUS ION.
La coniplexité et la diversité de la diversité deniaiident encore de gros efforts
de recherche avnnt qiie I n "Science" p~isse se déclnrer prête ii en proposer des
qqAications p"atiqiies. A ce niveau de mise en pfirtique, les écosystèines sont
soiiveiit soumis ri, sinon nien:icCs p r , des ~~erti~rhations (d'origine anthropique
notíininient) qui dCp;issent en vClocitC, en íiniplitucle et en cliirée les fliictuations pour
lesquelles leurs peupleiiients ont acquis des capacités d'iidaptation. L'important est de
page: 18
pouvoir connaître la cíipaciti de résistance de l'ensemble d u peuplement o11 encore la
manière clont ce peuplemeiit se modifiero filce íiiix nouvelles conditions. La diversité
observée nvnnt la perturbation s'est iiiise en place ri la suite de l'interaction de
fiicteurs différents de ceux de la perturbation, h Line échelle égíilement différente.
Elle ne peut renseigner siir la réaction du système, celle-ci ne dépendra qu'en partie
de l'histoire iiiitérieiire du peuplement ne serait-ce parce que l'on ne connaît pas la
position exacte du peuplement siir sil trqjectoire enire son origine et son état de
maturité, lorsque celui-ci peut &re imnginé.
Liì diversit6 est l'une des niesiires synthétiques possibles de I'état d'un
système, elle n'apporte p n s cle renseignements siir les ditails de soli fonctionnement.
Pour comp"re le fonctionnement cle ce systhie, i l est nécessitire de le sittier :III
sein de la goiiiiiie cl'iiiter-infltiences des Irrcteurs ~~ iv i ronneme~i t í~ i~~ et des relations
inter-spCcifiiliies. Les recherclies utiles clans cett,e optiqiie sont celles q i i i s'attachent h
compre lid re lii n;it II re cles re l;it ions i n ter-s pCci fiques, le t ~ r évol II t ion fiice iiux
modifications des par;iiiiètres de iiiilieii niais également leur contribution B ces
niodifications. De telles recherches doivent se situer au plus près possible des
apdoches expérimentales " 5 e s si celles-ci présentent de très grandes difficultés de
réalisation díi11s le clo"1e tie I'6cologie.
Pour revenir aii titre de cette commi~~iicíitioii, la diversité est bel et bien
diverse, diverse dans ses origines, diverse dans soli expression, diverse dans ses
mCcanismes de in;iinteiiniice et d'Cvolution. Le terme général devriiit être toujours
employé íil1 pluriel. Ide singiilier ne devrait être utilisé que relntivement h u n milieu et
6 1111 moment pr ick. La simple mesure de la cliversit6, quelles que soient I'unité ou la
méthode emplopties, ne permet p i s de répondre h I'interrog;ition siir les ~iiécíinismes
qiii président soli établissement et li soli iixiintieii. I I est d'autre part peu probable
(p'iine nieilleiire coniprihension puisse émerger d'une approche globalisante des
gríincls traits (le soli orgíinisíition íiiix éclielles supérieures B I'échelle écologique.
Dans ces conditioiis, fiìire de la diversi té ilne mesure générale d'une gamme étendue
I -
-. .. . .
- p g c : 19
de milieux d'origiiie, cl'liistoire, d'org;inisation différentes revient h inesurer avec I I ~
même outils cles o[?jets cle 11;itiires diffdrentes. L'intriciitioii de tous les piiramètres
évoqiiés peut, 1x11- le jeu ci'unè ~iiu~titude de combinoisons, conduire h des diversités et
des. strtic~iires comporables. Leur classification dans ilne niênie catégorie ne
résoudra en rien Ie problkme posé it11 niveau de la mise en place et du
fonctionnement des peuplements.
,
L'interrogalion I n pliis commune ai1 sujet cle lo diversité, celle q u i semble être
;il1 centre du concepi de biocliversiti, est celle concernant sori rôle. Il est cependant
line question préalnhle q u i iiiériteríiit d'être posée et discutée. Cette qiiestiqn est la
su ivnnte:
In cli\rcrsilé a-1-cllc 1111 rBle?
La diversité n'est elle pas, pIut6t qti'ilne propriété émergente des écosystèmes,
line simple caríic1iristique hiergente 011, h l'inverse, n'est-elle pas tout simplement à
l'origine même de I'orgnnis;tcion en systèmes comme iioiis le suggère Edgar Morin
(1977) qiie je citerai pour terminer: "Ln tiiversité, qrri IW nerit nnftre en dehors de
l'iizénnlitk tics corztlitioiis er I ~ ~ ~ C C S S I I S , c'est ti dire c i i rielrors r i m désortires. est
d w h l i i t ~ i i r i~c!'ce.sstri~'e ti I n 1ioisstiIrt.x tlc I'o,'Píilii.sntioii ... qrri ne pelit être
N I i i l I' P (I I I istr rio I i tir la di ve rsi t 6. . . ct po I r I' I c I lí! 1 V I op? e l I i C I Z t tit! I 'o ríire , i I isk?nrd>le de
t e ! l k s ol-rtiliisntioiI,r".
I
I . I
REFERENCES:
Albaret J. J., 1987. Les peuplements de poissons de la Casamance (Sénégal) en période de sècheresse. Rev. Hydrobiol. trop., 20, 291-3 10.
Albaret J. J., Ecoutin J. M., 1990. Influence des saisons et des variations climatiques sur les peuplements de poissons d'une lagune tropicale en Afrique de l'Ouest. Acta Oecologica., 11, 557-583.
Albaret J. J., Ecoutin J. M., 1989. Communication mer-lagune: impact d'une réouverture sur l'ichtyofaune de la lagune Ebrié (Côte d'Ivoire). Rev. Hydrobiol. trop., 22, 71 :81.
Ayvazian S. G., L. A. Deegan, J. T. Finn, 1992. Comparison of habitat use by estuarine fish assemblages in the Acadian and Virginian zoogeographic provinces. Estuaries., 15, 368-383.
Barbault R., 1980. L'analyse de l'organisation des peuplements, étape capitale dans I'étude des écosystèmes. Acta Oecologica, Oecol. Gener., 1, 237-247.
Blaber S. J. M., 1983. Fish communities of south east african coastal lakes. In: Biologie et ecologie des poissons d'eau douce Africains. Levêque C., M. N. Bruton et G. W. Ssentongo eds, ORSTOM, Paris, 351-362
Blaber S. J .M., D. T. Brewer, J. P Salini, 1989. Species composition and biomasses of fishes in different habitats of a tropical northern australian estuary: Their occurrence in the adjoining sea and estuarine dependence. Estuar. coast. Shelf Sc., 29 , 509-53 I . ,
Cervigon F., 1985. The ichthyofauna of the Orinoco estuarine water delta in the west atlantic coast, Caribbean. In: Fish community ecology in estuaries and coastal lagoons: Towards an ecosystem integration. A. Yanez-Aranciba ed., Univ. Nation. Autonome de Mexico, Mexico., 57-78.
Cody M. L., J. R. Diamond eds, 1975. Ecology and evolution of communities. Harvard
Connell J. H., 1978. Diversity in tropical rain forests and coral reefs. Science, 199, 1302-13 1 O.
University Press, Cambridge. 543 p.
Connell J. H., W. P. Sousa, 1983. On the evidence needed to judge ecological stability. The American Naturalist., 121, 789-824.
Cyr H., J. A. Downing, S. Lalonde, S. B. Baines, M. L. Pace, 1992. Sampling larval fish populations : Choise of sample number and size. tans. amer. fish. soc., 121, 356-368.
Daget J., 1965. Poissons de Côte d'Ivoire (eaux douces et saumâtres) Mém.l.F.A.N., IFAN- DAKAR, 385p.
Daget J., 1976. Les modèles mathématiques en écologie. Collection d'Ecologie n08. Masson, Paris, 172 p.
Day J. H., A. Deegan, 1988. Nekton, The Free Swimming Consumers. In: Estuarine Ecology, J. H. Day Jr., Hall C.A.S., Kemp W.M., Yanez-Aranciba A. eds., Wiley Interscience, New-York, 377-437.
I
De Sostoa A. et F. J. De Sostoa, 1985. The Fish communities of the Ebro Delta (northeast Spain): A model of mediterranean estuarine ecosystem. In: Fish community ecology in estuaries and coastal lagoons: towards an ecosystem integration. A. Yañez-Aranciba ed., Univ. Nation. Autonome de Mexico, Mexico, 79-126.
Gould S. J., 1981. Paleontology plus ecology as palaeobiology. In: Theoretical ecology. Principles and applications, R. M. May ed., Blackwell Sci. Publ., 295-3 17.
Henderson P. A., D. James, R. H. A. Holmes, 1992. Trophic structure within the Bristol channel - Seasonality and stability in Bridgwater Bay. J. Mar. Biol. Assn Uk., 72, 675- 690
Huston M., 1979. A general hypothesis of species diversity. The American Naturalist., 113 ,
LittleM. C., P. J. Reay, S. J. Grove, 1988. The fish community of an east african mangrove
Livingstone R.^ J., 1982. Trophic organisation of fishes in a coastal seagrass system. Mar.
81-101.
creek. J. Fish Biol., 32, 729-747.
Ecol. Prog. Ser., 7, 1-12.
Lubchencko J., 1978. Plant species diversity in a marine intertidal community : importance of herbivore food preference and algal competitive abilities. American Naturalist, 1 12, 23-29
Louis M., C. Bouchon, Y. Bouchon-Navaro, 1992. L'ichtyofaune de mangrove de la baie de
MacArthur R. H., 1965. Patterns of species diversity. Biol. Rev., 40,510-533.
Margalef R., 1958. Information theory in ecology. Gen. Syst., 3, 36-71.
Margalef R., 1968. Perspectives in ecological theory. Univ. Chicago Press, Chicago, I 11 p.
Fort de France (Martinique). Cybium., 16, 291-306.
MargalefR., 1970. Diversity and stability: A practical proposal and a model of interdependance. In: Diversity and stability in ecological systems. G.M. Woodwell and H.H. Smith eds. Brookhaven Symp. Biol., 22, 25-37.
May R. M., 1975. Pattern of species abundance and diversity. In: Ecology and evolution of communities. Cody M. L. et J. M. Diamonds eds, Harvard Univ. Press, Cambridge, 81-120
Miller J.M., J. S. Burke, G. R. Fitzhugh, 1991. Early life history of atlantic north american flatfish: Likely (and unlikely) factors controlling recruitment. Neth: J. Sea Res., 27, 261 -275.
Morin E., 1977. La Méthode. I - La Nature de la nature. Seuil.
Morin B., C. Hudon, F. G. Whoriskey, 1992. Environmental influences on seasonal distribution of coastal and estuarine fish assemblages at Wemindji, Eastern James bay. Environ. Biol. Fish, 35, 219-229.
Peet R. K., 1975. Relative diversity indices. Ecology, 56,496-498.
..' .. . . . ,, _..-. . e . :
, .
Peterman R.M., 1990. Statistical power analysis can improve researh and management. Can. J. Fish. Aquat. Sci., 47, 2-15.
Potter I. C., L. E. Beckley, A. K. Whitfield, C. J. Lenanton, 1990. Comparisons between the roles played by estuaries in the life cycle of fishes in temperate western Australia and southern Africa. Envir. Biol. Fish., 28, 143-178.
Poxton M. G., 1992. Towards a strategy for the conservation of marine fish in Scotland. Proc. Roy. Soc. Edinburgh Sect B., 100, 141-167
Ray G. C., B. P. Hayden, 1992. Coastal zone ecotones. In: Landscape boundaries. Consequences for biotic diversity and ecological flows. Hansen A.J. et F. Di Castri Eds. Ecological Studies 92, Springer Verlag, 403-420,
Reynolds C. S, J. Padisak, U. Sommer, 1993. Intermediate disturbance and the maintenance of species diversity: A synthesis. Hydrobiologia., 249, 183-1 88
I L/
Rosenzweig M, L., 1975. On continental steady states of species diversity. In: Ecology and evolution of communities. Cody M. L. et J. M. Diamonds eds, Harvard Univ. Press, Cambridge, 12 1 - 139
Ross S. W., S. P. Eperly, 1985. Utilization of shallow estuarine nursery areas by fishes in Pamlico Sound and adjacent tributairies. North Carolina. In: Fish community ecology in estuaries and coastal lagoons: towards an ecosystem integration. A. Yanez-Aranciba ed.. Univ. Nation. Autonome de Mexico, Mexico, 207-232
Sheridan P. F., 1992. Comparative habitat utilization by estuarine niacrofauna within the
Sommer U., 1993. Disturbance-Diversity relationships in 2 lakes of similar nutrient chemistry
mangrove ecosystem of Rookery Bay, Florida. Bull. Mar. Sci., 50,21-39.
but contrasting disturbance regimes. Hydrobiologia., 249, 59-65
Sommer U., J. Padisak, C . S. Reynolds, P. Juhasz-Nagy, 1993. Hutchinson's heritage: the diversity disturbance relationship in phytoplancton. Hydrobiologia, 249, 1-7
Tabb D. C., M. A. Roessler, 1989. History of studies on juvenile fishes of coastal water of Everglades national Park. Bull. Mar. Sci., 44, 23-34.
Tzeng W. N., Y. T. Wang, 1992. Structure, composition and seasonal dynamics of the larval and juvenile fish community in the mangrove estuary of Tanshui River, Taiwan. Mar Bid., 113, 481-490.
Valliela I., 1984. Marine ecological processes. Springer Verlag, Berlin, 546 p.
Walker D.I., A. J. McComb, 1992. Seagrass degradation in Australian coastal waters. Mar.
Wallace J. H., H. M. Kok, L. E. Beckley, B. Bennett, S. J . M. Blaber, A. K. Withfield, 1984. South african estuaries and their importance to fishes. South Afr. J. Sci.., 80,, 203-207.
Wilson E. O., 1970. The species equilibrium. In: Diversity and stability in ecological systems. G.M. Woodwell and H.H. Smith eds. Brookhaven Symp. Biol., 22,38-47.
Pollut. Bull., 25, 191-195
Winemiller K. O., M. A. Leslie, 1992. Fish assemblages across a complex, tropical freshwater marine ecotone. Environ. Biol. Fish., 34, 29-50.
Winemiller K. O., K. A. Rose, 1992. Patterns of life-history diversification in north american Fishes - Implications. for population regulation. Can. J. Fish. Aquat. Sci., 49, 2196- 2218.
~
Yanez-Aranciba A., A. L. Lara-Domingez, A. H. Alvarez-Guillen, 1985. Fish community ecology and dynamic in estuarine inlets. in: fish community ecology in estuaries and coastal lagoons: Towards an ecosystem integration. A. Yañez-Aranciba ed., Univ. Nation. Autonome de Mexico, Mexico, 127-168.
Yanez-Aranci ba A., A. L. Lara-Domingez, A. Aguirre-Leon, S. Diaz-Ruiz, F. Amezcua- Linares, D. Flores-Hernandez, P. Chavance., 1985. Ecology of dominant fish populations in tropical estuaries: Environmental factors regulating biological strategies and production. In: Fish community ecology in estuaries and coastal lagoons: towards an ecosystem integration. A. Yañez-Aranciba ed., Univ. Nation. Autonome de Mexico, Mexico, 3 1 1-366.
tableau no I
J
Liste de(s) tableau(x)
: Richesse spécifique des milieux estuariens et lagunaire des côtes de l'Océan Atlantique. (voir tableau no I pour détails).
Species Richness of estuarine and lagoonal environments for the Atlantic Ocean coasts. (see details in table II" 1 )
figure no I
figure n" 2
Liste des figures
: Quelques relations conceptuelles, parini d'autres, relatives à la diversi te . Some conceptual relations, among various, dealing with diversity .
: Répartition théorique des mo'des de contrôle de la structure d'un peuplement en fonction de la stabilité du milieu. ,
Theoretical distribution of controling means of a community structure versus environmental stability.
figure no 3
figure n" 4
figure n"5
: Représentation tridimensionnelle du modele théorique de Huston ( 1979): de multiples combinaisons de deux facteurs conduisent à un mêine niveau de diversité.
Three-dimensional view of the theoretical model from Huston ( 1979): many arrangements of two.factors lead to the same level of diversity.
: Richesse spécifique des milieux estuariens el lagiinaire des chtes de l'Océan Atlantique. (voir tableau no 1 pour détails)
Species Richness of estuarine and lagoonal environments for the Atlantic Ocean coasts. (see details in table no I )
: Influences et rétroactions possibles entre différents déterminants de la structure des peuplements. (t1.b: figure incluse dans le texte)
Possible influences and feed-backs between some determinants of the communities structure. (1i.b: figure in the text)
Amerique Eurafrique Auteur@) Pays
Latitude
Nord 56 53 51 43 41 41 41
(40) 39 38 36 35 32 30 30 30 29 26 25 23 22 '
22 20 19 18 18 17 16 16 16 14 13 10
Y 5
-24 -27 -28 -32 -33 -34 -34
(4
Sud
11
24 99 20 48
62
69 68 70 94 85 76
106 63
167 64 75 60 61 19
121 134 31 85 '
97 26
80 88
(83)
66
77
(48)
41
95 75
105
12 37
1 08 52 44 44 19
Poxton (1992) Morin et al. (1992) Hcndcrson et al. (1992) Day & Decgan (1989)
11 ,
11
11
Dc Sostoa (1975) Day & Deegan (1989) Monlciro et al. (1987) Day & Deegan (1989) Ross & Eperly (1975) Day & Dcegan (1989)
II
Il
Ccrvigon (1975) Louis (1992) Ayvazian (1992) Tabb & Roesslcr (1989) Yanez-Aranciba et al. (1975)
II
11
I t
I t
I t
II
11
II
II
Shcridan (1992) Al barct (cornprs.) Albarct (1987) Winnciniller & Lcslic (1992) Livingston (1982) Albarcl (1990) . Li tllc ct al. (1988) Blabcr (1983)
11
II
Potter et al. (1990) I l
(1
11
Ecossc Canada
G.B.
Espagne (mcd.) Etats-Unis
Portugal
Etats-Unis Etats-Unis
Etats-UIlis
Aiililles Françaiscs Etats-Unis
. Mexique Etats-Unis
Etí s-Unis Scncgal Scncgal
Véndzucla ?????I!?
Côte d'Ivoire Kenya (O. indien)
Afrique du Sud
Afrique du Sud
r: -,-* - .._ .-
* u e
' a - DIVERSITY v. AGE of COMMUNITY alter RIlSON (/$YI)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . I
AGE of COMMUNITY
DIVERSITY versus PREDATUR DENSITY - n f h UIOCIIENCO J . (1978)
J . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . -------+Predator Density I ____o
e - DIVERSITY versus POPULATION GROWTH RATE after IfUSTON M. (1979)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . " I - " _ "
Growth rale - -
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prwductivlty __ _- L-7
d - DIVERSITY versus Sl'AB1U"Y aJkr IDH of CONNEL JJ. (1918)
community structure control versus environmental stability c
abiotic factors 4=J Inter-specific relationships -
l -
. . . 1 . .
D'IVERSITY = F( F r e q . o f R e d u c t t o n , G r o w t h R a t e )
J . . '.
-_ - -
TYPE DE PEUPLEMEN
I
I CONDITIONS DE MILIEU
1 DIVERSITE = [X I , X2, X3 ........, Xn)
t /D / L ' I r
* I B *
Gb' A Y % -k-- E
I
/
,