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Séquence 5-SE11 99

La coordination par le marché

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Sommaire séquence 5-SE11 101

Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103

Chapitre 1 > Le marché . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104

A La notion de marché

B La fonction régulatrice du marché

C La main invisible

D Le marché, une institution

Chapitre 2 > Le marché de concurrence pure et parfaite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110

A Les conditions de la concurrence pure et parfaite

B La formation des prix en régime de concurrence pure et parfaite

C Les effets de la concurrence pure et parfaite

Chapitre 3 > La concurrence imparfaite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117

A Le monopole

B L’oligopole

C La concurrence monopolistique

Travaux dirigés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120

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Séquence 5-SE11 103

ntroduction

La vie économique peut être décrite comme un système, c’est-à-dire un ensemble complexe avec ses acteurs, ses objectifs, ses variables de contrôle, ses processus de stabilisation ou de déstabilisation. La

question dont le système économique se développe en conservant et en renouvelant ses équilibres ou en corrigeant les déséquilibres qui surviennent quotidiennement est au cœur de l’analyse économique.

Pour illustrer les problèmes posés par la gestion des systèmes, il est possible de prendre l’exemple bien connu du thermostat. Dans une pièce où l’on souhaite conserver un niveau de température constant (exemple : 18°), on installe un dispositif capable de mesurer la température de la pièce et de transmet-tre des ordres à la chaudière pour qu’elle s’interrompe si la température dépasse les 18° ou qu’elle se mette en route si la température tombe en dessous de 18°. En termes généraux, on dira que le ther-mostat assurer la régulation de la température, ce qui suppose un système doté d’objectifs (niveau de température souhaité), d’informations sur l’écart éventuel entre la réalité et l’objectif et des moyens d’actions pour entreprendre l’action correctrice adaptée à l’écart constaté.

Dans le cas de la vie économique, de multiples formes de régulation sont à l’œuvre en permanence. Comment fonctionnent-ils ? Quels sont leurs effets ? Sont-ils justes ? Peut-on les améliorer ? Les réponses à ces questions dépendent des écoles de pensée.

Schématiquement, deux grandes écoles s’opposent quant au problème de la régulation du système économique.

Pour les auteurs inscrits dans la tradition libérale, la coordination des activités économiques repose sur la loi de l’offre et de la demande et le libre fonctionnement des marchés. En laissant jouer sans entrave les mécanismes automatiques qui caractérisent les marchés, le système économique tend fondamentalement vers l’équilibre, c’est-à-dire une situation où tous les besoins ne sont pas satisfaits mais où le problème de la rareté est résolu de manière optimale (on parlera d’autorégulation du système économique). A l’inverse, les keynésiens sont persuadés que le système de le concurrence prôné par les libéraux débouche immanquablement sur une instabilité profonde et rend nécessaire l’intervention de l’État pour assurer la régulation du système (on parlera d’hétérorégulation du système économique).

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Séquence 5-SE11 104

Le marché

A La notion de marché

Dans son sens courant, le marché est le lieu où se tient une réunion périodique des marchands de denrées alimentaires et de marchandises d’usage courant. On parlera ainsi des halles, du marché aux fleurs, du marché aux Puces... En généralisant, le marché peut se définir comme un « lieu » (éventuellement virtuel) d’interaction entre acheteurs et vendeurs où se confrontent leurs demandes et leurs offres et où se détermine le prix d’un produit, d’un service, d’un actif quelconque.

Il existe autant de marchés que de biens ou de services à échanger : le marché des livres ou du téléphone mobile, le marché des montres ou celui des poissons, le marché des maisons individuelles ou celui des actions… Pour s’y retrouver, les économistes considèrent qu’il existe trois grands types de marché.

� Le marché des biens et des services

Ces marchés visent à satisfaire la demande de biens et de services destinés à la consommation (biens et services de consommation) ou la production d’autres biens et services (biens et services de production). En dehors de la nature des biens et des services vendus sur ces marchés, une distinction fondamentale est établie entre les marchés selon leur mode de fonctionnement.

Les marchés d’enchères

Les marchés de clientèle

Les marchés de service

� Sur certains marchés, les désaccords entre vendeurs et acheteurs vont se régler par un ajustement du prix. En cas de rareté, le prix monte ; en cas d’abondance, il baisse. Les marchés d’enchères concernent surtout les matières premières (coton, pétrole, blé…), les produits agricoles (café, maïs…), les produits difficilement stockables (légumes, poisson). Ces marchés sont ceux qui sont les plus étudiés.

� Sur les marchés de clientèle, les consommateurs s’approvisionnent régulièrement auprès du même vendeur. Ils acceptent généralement de payer un prix qui n’est peut-être pas le plus bas qu’ils pour-raient trouver mais ce prix est considéré comme raisonnable. Dans ces conditions, les vendeurs ont intérêt à ce que la clientèle ne fasse pas trop d’efforts pour « aller voir ailleurs » et l’un des moyens d’y parvenir est de ne pas modifier tout le temps les conditions du marché (prix, quantité, qualité…). Si le prix auquel le commerçant achète les produits qu’il revendra au consommateur augmente un peu ou baisse un peu, le commerçant a tendance à ne pas répercuter ce changement pour conserver la stabilité de l’offre et s’attacher le consommateur. C’est seulement si la modification est durable et significative que le commerçant changera ses étiquettes. Sur ces marchés de clientèle, les mécanismes d’ajustement ne se produisent pas dans les mêmes conditions que sur les marchés d’enchères.

� Ils se caractérisent quant à eux par le fait qu’il est impossible de stocker la production comme on peut le faire sur les marchés des biens. En cas de forte demande, l’offre ne peut suivre que par l’augmentation des horaires, le recours à du travail temporaire ou la polyvalence des employés qui abandonnent certaines activités pour se consacrer à d’autres.

� Le marché du travail

Le marché du travail est le lieu où se rencontre l’offre de travail de ceux qui recherchent un emploi (les offreurs de travail sont des demandeurs d’emplois) et la demande de travail qui émane pour l’essentiel des entreprises qui ont besoin de main d’œuvre et qui offrent des emplois. Pour les auteurs libéraux, le marché du travail fonctionne comme un marché ordinaire, c’est-à-dire que si l’offre de travail est abondante, le prix du travail (le taux de salaire) est orienté à la baisse alors qu’il est orienté à la hausse si c’est la demande de travail qui est excessivement importante.

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Une des caractéristiques fondamentales du marché du travail est que le chômage (déséquilibre entre l’offre de travail et la demande de travail) n’est jamais nul. Il y a en permanence une destruction d’emplois qui ne correspondent plus aux besoins de la production et une création d’emplois qui sont suscités par les productions nouvelles. Ceux qui perdent leur emploi doivent donc en retrouver un autre, ce qui peut prendre du temps, nécessiter une formation, un déménagement… Dans certains pays, destruction et création sont très importants, ce qui suppose des occasions de travail nombreuses, une forte adaptabilité des individus et un passage fréquent mais de courte durée sur le marché du travail (exemple États-Unis). A l’inverse, certains pays connaissent des taux de création et de destruction plus faible, le risque étant de voir les individus rester plus longtemps sur le marché du travail en cas de perte d’emploi (exemple de la France).

Le marché du travail présente cependant des spécificités par rapport aux marchés des biens et des services :

La segmentation

La coalition

L’assurance

� Le travail n’est pas un bien homogène. Tous les offreurs de travail ne sont pas en concurrence avec tous les autres. Des groupes particuliers s’établissent en fonction de la compétence, de la localisation géographique…

� Le fonctionnement du marché est influencé par l’intervention d’organisations collectives (syndicats de salariés, unions d’entreprises, administration) et qui exercent une action sur le niveau des salaires.

� Les salariés qui ont travaillé bénéficient d’un système d’assurance contre le chômage qui leur permet de ne pas prendre le premier emploi qui leur est proposé s’il ne correspond pas à leurs aspirations (qualification, localisation, niveau du salaire…).

Au total, le marché du travail ne fonctionne pas comme un marché d’enchère en ce qu’il présente une assez forte rigidité des prix.

� Le marché du capital

Le marché du capital permet la rencontre entre ceux qui détiennent des capitaux (épargnants) et ceux qui ont besoin de capitaux, notamment pour investir. Sur le marché des capitaux, il est d’usage de distinguer deux types d’échanges :

� Le marché à court terme : sur ce marché s’échangent les disponibilités monétaires des grandes entreprises, des banques et des compagnies d’assurance.

� Le marché à long terme : sur ce marché, les entreprises qui ont besoin de capitaux pour investir sollicitent des fonds en proposant des valeurs mobilières (actions ou obligations).

Dans tous les cas, le marché du capital est très fortement internationalisé. Les fonds se déplacent faci-lement d’un point à un autre en fonction des rendements offerts (taux d’intérêt) et des perspectives de gain en capital (augmentation ou diminution d’une monnaie par rapport à une autre, augmentation ou diminution du cours boursier d’une entreprise).

B La fonction régulatrice du marché

Lieu de rencontre entre offreurs et demandeurs, le marché assure une fonction de régulation en apportant une réponse à trois questions fondamentales pour tout système économique :

� Que faut-il produire ?

L’activité économique se développe à partir d’une situation de rareté permanente, c’est-à-dire d’insuf-fisance des ressources disponibles par rapport au caractère infini des besoins à satisfaire. Aucun pays, aucune organisation, aucun individu ne dispose des ressources qui seraient nécessaires pour satisfaire

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Séquence 5-SE11 106

à la totalité de ses besoins. Tout système économique doit donc répondre à la question de l’allocation des ressources. A quelles productions faut-il consacrer des ressources et à quelles productions faut-il renoncer par manque de ressources ? La question se pose pour le producteur puisque c’est à lui de fabriquer des biens et des services et de les proposer sur le marché. Sachant que s’il se trompe, il ne vendra pas les produits fabriqués et il perdra de l’argent, il ne peut donc pas se tromper trop souvent et trop longtemps. En se rendant sur le marché, le producteur peut recueillir les informations nécessai-res sur les goûts des consommateurs, les prix qu’ils sont prêts à payer, les produits dont ils n’ont pas besoin… On dira que le marché permet au producteur de connaître les préférences des consommateurs et d’y ajuster la production.

� Comment faut-il produire ?

La production d’un bien ou d’un service peut souvent être envisagée selon des formules différentes dans lesquelles interviennent plus ou moins de main d’œuvre, plus ou moins de machines, plus ou moins de telle ou telle matière première… A chaque fois, le producteur doit effectuer un choix qui peut l’engager sur le long terme. S’il construit une usine à Strasbourg plutôt qu’à Brest, ce choix ne pourra pas être modifié avant longtemps. Il en va de même lorsque le producteur achète des machines, embauche des ouvriers, lance un programme de recherche développement… Le marché va ici encore guider le producteur dans le choix d’une stratégie puisqu’il lui donne des informations sur les inputs (prix des matières premières, niveau des salaires dans une région, prix d’une machine…). Il peut alors rechercher la meilleure combinaison possible pour résister à des concurrents qui recherchent eux-aussi cette meilleure combinaison possible.

� Pour qui faut-il produire ?

Entre un besoin et une demande intervient la capacité de payer le bien considéré. Sur le marché, le demandeur ne doit se manifester que si sa demande est solvable, c’est-à-dire qu’il dispose d’un pouvoir d’achat suffisant pour payer ce qu’il achète. Le mécanisme du marché exclut par définition les deman-deurs qui ne sont pas solvables de même qu’il exclut les producteurs qui ne peuvent pas faire aussi bien et vendre au même prix que leurs concurrents. Le marché guide donc le producteur vers les demandes solvables sans se préoccuper de l’utilité « réelle » ou « objective » des besoins qui seront satisfaits.

C La main invisible

Dans son livre célèbre « La richesse des nations », Adam Smith explique comment, selon lui, le fonc-tionnement du marché permet de faire coïncider l’égoïsme des individus et le bien être de la société. La question qui se pose aux auteurs libéraux est, en effet, de répondre à une question a priori difficile : comment un système qui repose sur la poursuite par chacun de son intérêt individuel peut-il aboutir à une solution collectivement satisfaisante ? Si le producteur n’est animé que par le désir de s’enrichir, comment l’intérêt des acheteurs pourrait-il être assuré ? Ce que l’un gagne (le producteur qui réalise un bénéfice), un autre ne le perd-t-il pas automatiquement (l’acheteur qui paye un produit à un prix élevé) ?

Adam Smith apporte la réponse suivante. Le développement économique repose sur la division du travail. Chaque individu renonce à produire tous les biens dont il pourrait avoir besoin et se spécialise dans la production d’un bien ou d’un service particulier pour lequel il acquiert une habileté particulière et qui lui permet de le produire dans de bonnes conditions. L’inconvénient de cette formule est que les individus étant spécialisés, ils ont besoin des autres pour obtenir les biens qu’ils ont renoncé à fabriquer. Il s’ensuit une généralisation du commerce et des échanges. Pour vendre son produit, le producteur doit rivaliser avec tous ceux qui se sont spécialisés dans le même domaine que lui et qui proposent leur fabrication sur le marché. Le revenu du producteur est donc lié au fait que les acheteurs choisiront ses produits et non pas ceux de ses concurrents. Celui qui chercherait à s’enrichir en vendant des produits très chers

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et sans se préoccuper de savoir s’ils correspondent aux attentes des demandeurs serait condamné à faire faillite car personne ne s’adresserait à lui. Pour obtenir le profit le plus grand, le producteur est ainsi amené, malgré lui, à rechercher en permanence ce que veulent les demandeurs et à baisser le prix de ses produits pour garder et augmenter sa clientèle. Pour la société, cette quête du profit personnel est bénéfique car elle garantit l’adaptation de la production à la demande et la diminution des prix au fur et à mesure des progrès réalisés par les producteurs. Une sorte de « main invisible » assure la convergence des intérêts individuels et de l’intérêt collectif.

D Le marché, une institution

Pour les libéraux, le marché est donc le mécanisme régulateur central. Il permet de répondre aux ques-tions fondamentales (Que produire ? Comment produire ? Pour qui produire ?) et assure l’harmonisation des intérêts individuels par le biais de la main invisible. Pour autant, le marché n’est pas un phénomène naturel qu’il suffirait de laisser jouer sans aucune intervention. Pour fonctionner correctement, le marché a besoin de cadres et de règles du jeu. De même qu’il est difficile de disputer des rencontres sportives sans règles et sans arbitre, un marché sans règles et sans arbitre ne pourrait pas fonctionner correcte-ment. Le marché n’est pas qu’une pure rencontre entre demandeurs et offreurs et ne se réduit pas à une pure relation bilatérale entre deux agents économique. Ces agents se placent dans un cadre où leurs relations sont soumises à la surveillance et à la garantie d’un tiers : un organisme professionnel, une association de normalisation, un État, une organisation supra-nationale (Union européenne, OMC…). Sur tous les marchés les producteurs et les demandeurs doivent respecter des règles plus ou moins nombreuses, plus ou moins contraignantes.

Type de marché Exemple Règle du jeu

Marché des produits Yaourts Nature de la matière première ; Procédé de fabrication ; Publicité ; Chaîne du froid ; Date limite de consomma-tion…

Marché des services Dessin de plan d’une maison

Accès à la profession d’architecte ; garantie financière ; responsabilité du concepteur…

Marché du travail Carreleur Horaires de travail ; salaire ; congés ; hygiène et sécurité ; formation professionnelle…

Marché du capital Actions Forme juridique de l’émetteur ; droits de l’actionnaire ; infor-mation sur l’émission ; droits des anciens actionnaires…

Selon les cas, l’institutionnalisation du marché peut prendre des formes très variées.

Ainsi, entre 1945 et 1986 la France a été soumise à une politique dirigiste dans laquelle l’administration jouait un rôle très important au point qu’il était difficile de parler d’autorégulation ou d’économie de marchés. C’est l’administration et non pas le producteur qui fixait le prix des produits et des services. Par exemple, le prix de la baguette de pain ou du litre d’essence était fixé pour tous les producteurs par le ministre de l’économie et des finances. Dans le même esprit, c’était l’administration et non le juge qui était chargé de contrôler les pratiques anticoncurrentielles.

Depuis l’ordonnance du 1er décembre 1986, la France a adopté le principe de la libre fixation des prix par les producteurs. Il appartient au gérant du camping de Palavas les Flots et non pas au préfet de fixer le prix que devra payer le touriste qui désire s’installer pour les vacances. C’est le teinturier et non pas l’administration qui fixe le prix du nettoyage d’un pantalon… Cette liberté nouvelle ne signifie pas que tous les prix sont libres : le tabac, les libres, les médicaments, la consultation d’un médecin… tous ces prix échappent au jeu du marché et d l’autorégulation. Mais, dans les secteurs où les prix sont libres, la contrepartie de cette liberté est le renforcement du contrôle des pratiques anticoncurrentielles. Il est en effet évident que la société ne bénéficiera pas de la main invisible si les producteurs ou les deman-deurs s’entendent pour empêcher la concurrence de jouer. Les producteurs qui s’entendraient pour ne pas baisser leurs prix ou ne pas changer leur produit fausseraient le jeu de la concurrence et l’intérêt collectif ne serait plus assuré par la satisfaction des intérêts individuels. C’est pourquoi l’ordonnance de 1986 a mis en place une institution indépendante, le Conseil de la concurrence, qui est chargé de juger les atteintes aux règles de la compétition.

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➠ Voici un exemple d’intervention du Conseil de la concurrence

8 novembre 2005

Bouygues Télécom, Orange et SFR

condamnés

Concurrence

Internet haut débit par ADSL - Le Conseil de la concurrence inflige à France Télécom une sanction pécuniaire de 80 millions d’euros pour abus de position dominante.Saisi en novembre 1999 par la société Neuf Télécom qui se plaignait de pratiques mises en œuvre par France Télécom sur le marché de gros de l’accès à Internet haut débit (ADSL), le Conseil de la concurrence a enjoint à France Télécom, en février 2000, de proposer une offre technique et commerciale de nature à permettre aux autres opérateurs d’exercer une concurrence effective sur ce marché. Constatant que cette injonction n’avait pas été respectée, le Conseil, en mai 2004, a sanctionné France Télécom à hauteur de 20 millions d’euros, amende qui a été doublée par la cour d’appel de Paris (voir encadré à la fin du communiqué).Statuant maintenant au fond, le Conseil de la concurrence vient de décider, au vu de la gravité des pratiques et de leur durée (1999-2002), d’imposer à France Télécom une sanction de 80 millions d’euros, pour avoir fermé à ses concurrents, jusqu’en octobre 2002, l’accès au marché de gros de l’Internet à haut débit par ADSL.

Les décisions du Conseil de la concurrence pouvant être contestées devant la cour d’appel de Paris, voici un exemple de décision récente de la Cour d’appel, toujours dans le secteur des opérateurs téléphoniques :

Les trois opérateurs mobiles réels nationaux sont condamnés à une amende de 534 millions d’euros (montant réglé il y a un an). Ce montant est ventilé entre Bouygues Télécom, SFR et Orange, à hauteurs respectives de 58, 220 et 226 millions d’euros. La Cour d’appel de Paris a donc confirmé l’amende infligée par le Conseil de la concurrence qui reproche aux trois opérateurs d’avoir échangé des données stratégi-ques sur leurs niveaux d’abonnements entre 1997 et 2003. Par ailleurs, leur entente sur la stabilisation respective de leurs parts de marché entre 2000 et 2002 a également été mise en cause.

L’Union européenne est très présente en matière de fonctionnement des marchés. Le Traité de Rome (1957) qui a fondé la Communauté européenne reposait sur le respect de la concurrence et tendait à ce que les mêmes règles s’appliquent aux entreprises et aux consommateurs des différents pays membres, interdisant par ailleurs aux États membres d’aider de manière discriminatoires les entreprises nationales contre leurs concurrents européens ou étrangers. La Commission européenne s’est montrée très attentive à ce que l’unification des règles de concurrence permette la constitution d’un grand marché intérieur où les producteurs européens peuvent être confrontés à l’ensemble des demandeurs européens sans que des barrières nationales ne puissent leur être opposées.

Voici un exemple d’intervention de la Commission sur un marché où la concurrence fonctionne mal.

Bruxelles, le 10 janvier 2007

L’enquête sectorielle sur les marchés de l’énergie lancée par la Commission confirme l’existence de graves problèmes de concurrence.La Commission européenne a publié son rapport final concernant l’enquête sectorielle sur les marchés de l’énergie ; elle conclut que les consommateurs et les entreprises pâtissent de l’inefficacité et du coût des marchés du gaz et de l’électricité. Parmi les problèmes rencontrés figurent le degré élevé de concentration du marché, l’intégration verticale de l’offre, de la production et de l’infrastructure qui empêche un accès équitable aux infrastructures et débouche sur des investissements insuffisants dans ces dernières, et enfin la mise en place éventuelle de pratiques collusoires entre les opérateurs en place en vue du partage des marchés. Pour remédier à ces problèmes, la Commission poursuivra ses actions de suivi dans des cas individuels, sur la base des règles de concurrence (lutte contre les ententes, contrôle des opérations de concentration et aides d’État) et prendra des mesures pour améliorer le cadre régle-mentaire applicable à la libéralisation de l’énergie. La Commission a déjà effectué un certain nombre d’inspections d’entreprises lorsque ces aspects particuliers le justifient. La commissaire responsable de la concurrence, Madame Neelie Kroes, s’est exprimée en ces termes: «la lecture de ce rapport mettra mal à l’aise plus d’une entreprise du secteur de l’énergie. Le sous-investis-sement y est très répandu, en particulier dans les réseaux, et les consommateurs en font les frais. Sur

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la base des faits concrets contenus dans ce rapport, la Commission prendra de nouvelles mesures en application des règles de concurrence et s’emploiera à améliorer le cadre réglementaire afin de veiller à ce que les consommateurs tirent pleinement profit de la libéralisation et bénéficient d’une énergie sûre, durable et à des prix compétitifs. »

Le précédent document témoignait d’une inquiétude de la Commission et annonçait son intention de suivre l’évolution du secteur en utilisant les moyens à sa disposition pour le rendre plus concurrentiel. Voici un second exemple qui concerne cette fois ci une sanction infligée à un groupe d’entreprises qui avait faussé la concurrence à son avantage.

Concurrence Bruxelles, le 8 novembre 2006

La Commission réadopte la décision relative à l’entente sur les poutrelles en acier et inflige une amende de 10 millions € à Arcelor

La Commission européenne a réadopté une décision sur une entente dans le secteur des poutrelles en acier et a infligé à Arcelor Luxembourg SA (anciennement Arbed SA), à Arcelor International SA (ancien-nement TradeArbed SA) et à Arcelor Profil Luxembourg SA (anciennement ProfilArbed SA) des amendes d’un montant total de 10 millions € pour avoir pris part à une entente dans le secteur des poutrelles en acier, en violation de l’article 65 du traité instituant la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) et de l’article 81 du traité CE. Entre 1988 et 1991, les entreprises en question ont fixé des prix, réparti des quotas et échangé des informations confidentielles dans le secteur des poutrelles en acier pour l’ensemble du marché unique. Cette réadoption fait suite à un arrêt rendu le 2 octobre 2003 par la Cour de justice, qui annulait l’arrêt du Tribunal de première instance (T-137/94) et, pour vice de procédure, la décision de la Commission en ce qu’elle concernait Arbed SA.

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À la fin du XIXe siècle, Léon Walras donne la vision la plus aboutie du mécanisme de l’autorégulation par les marchés. Il construit un modèle de ce que pourrait être un marché où s’établirait une situation de concurrence pure et parfaite. A partir de ce modèle, Léon Walras entend démontrer que, sous les conditions qu’il a déterminées, la compétition entre les offreurs et les demandeurs permet la réalisa-tion d’un équilibre sur le marché où elle se déroule (équilibre partiel) et, par extension, sur l’ensemble des marchés (équilibre général). Il en déduit qu’il suffit de laisser jouer les mécanismes régulateurs du marché pour que la loi de l’offre et de la demande conduise spontanément à un équilibre généralisé par le biais de l’ajustement des prix et des quantités. L’intervention d’un agent extérieur ne peut que perturber la réalisation de l’équilibre et diminuer le bien être collectif.

A Les conditions de la concurrence pure et parfaite

Conditions garantissant que les agents sont obligés de se

conformer aux prix pratiqués sur le

marché

Atomicité Grand nombre d’offreurs et de deman-deurs de sorte qu’aucun ne peut indivi-duellement influer sur le niveau global des transactions.

Les agents sont obligés de suivre la loi de l’offre et de la demande.

Homogénéité Les produits sont tous semblables. Un producteur ne peut pas échapper à la concurrence en rendant son produit différent par une marque, une différence technique…

Libre entrée Offreurs et demandeurs peuvent entrer ou sortir du marché s’ils le souhaitent.

L’offre et la demande peuvent augmenter ou diminuer sans entrave.

Transparence Les agents connaissent les informations nécessaires à la réalisation des transac-tions.

Leurs choix sont parfaitement éclairés et l’équilibre n’est pas faussé par des erreurs involontaires.

B La formation des prix en régimede concurrence pure et parfaite

� La fonction de demande

La relation prix / quantité pour le demandeur

La demande d’un bien dépend de nombreux facteurs. Ainsi, la demande de glaces en cornet peut dépendre :

� Du temps qu’il fait : plus il fait chaud, plus l’envie de glace risque d’être grande.

� Du prix affiché sur la vitrine du marchand de glace : plus il est élevé et moins on en achètera.

� Du revenu disponible : si un jeune a reçu de l’argent de poche et qu’il a fait du « baby sitting », il pourra plus facilement se payer des glaces.

� Du prix des produits comparables : si le prix des esquimaux ou des sodas diminue, les consommateurs se reporteront peut être sur eux et délaisseront les glaces en cornet.

� Les goûts des consommateurs : certains aiment beaucoup les glaces en cornet alors que d’autres les trouvent moins bonnes que les esquimaux. Les premiers en achèteront naturellement plus que les seconds.

Séquence 5-SE11 110

Le marché de concurrencepure et parfaite

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Il serait encore possible d’identifier bien d’autres facteurs qui peuvent influencer la demande de glace. Les économistes ne peuvent tous les étudier en même temps et ils ont choisi de se concentrer sur l’un d’entre eux en particulier : le prix du produit. Estimant que le prix du produit est un déterminant essentiel de la demande, ils cherchent à étudier la relation qui peut s’établir, toutes choses égales par ailleurs, entre le prix et la demande pour un produit donné. L’expression « toutes choses égales par ailleurs » (on dit parfois « ceteris paribus », expression latine qui signifie toutes choses égales par ailleurs) est très importante car elle signifie que l’on ne peut pas étudier la demande en faisant varier à la fois le temps qu’il fait, le revenu des acheteurs et le prix du produit. Lorsque l’on fait varier le prix pour voir quel est l’impact de cette variation sur la demande, on considère par hypothèse que le temps qu’il fait reste le même, que le revenu des acheteurs ne varie pas… Dans ces conditions, il suffit d’un peu d’introspection pour deviner le type de relation qui s’établit normalement entre le prix d’un produit et la demande de ce produit. En règle générale, lorsque le prix d’un produit augmente, la demande de ce produit baisse (et vice versa : lorsque le prix du bien diminue, la quantité demandée augmente).

Représentation de la courbe de demande

Pour illustrer cette loi de la demande, le tableau suivant nous indique les quantités de cornets que Lionel et Christine demanderaient en fonction du prix qu’ils imaginent être celui des cornets. En additionnant les demandes individuelles de Lionel et Christine, on obtient la demande globale de ces deux agents pour les cornets de glace :

Prix du cornetDemande individuelle

de LionelDemande individuelle

de Christine

Demande additionnée de Lionel

et Chiristine

0.0€ 12 7 19

0.50€ 10 6 16

1.00€ 8 5 13

1.50€ 6 4 10

2.00€ 4 3 7

2.50€ 2 2 4

3.00€ 0 1 1

A partir de ce tableau, il est possible de représenter la courbe de demande des agents individuels et de la demande globale. Une particularité de la représentation graphique des courbes de demande est que le prix (variable qui conditionne la demande) se trouve non pas sur l’abscisse comme c’est habituellement le cas pour ce type de variable mais sur l’ordonnée. La pente négative de la droite de demande (qu’elle soit celle de Lionel, celle de Christine ou celle de Lionel et Christine) est négative, ce qui illustre l’augmentation de la demande quand le prix diminue. Lorsque ce prix est élevé (3€) seule Christine éprouve un besoin de glace positif : elle achètera un cornet de glace si le prix demandé est de 3€. A ce prix, Lionel préfère s’en passer purement et simplement. En revanche, si le prix baisse, Lionel est prêt à en demander une quantité qui augmente vite pour devenir assez importante. Supposons ainsi que le marchand donne les cornets de glace à qui en veut, Lionel en demandera 12 tandis que Christine, plus raisonnable, n’en demandera que 7. On peut expliquer que Christine n’en demande pas autant que Lionel par le fait qu’elle aime moins les glaces que lui ou qu’elle est malade lorsqu’elle en mange beaucoup.

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Séquence 5-SE11 112

Plus loin avec la courbe de demandeL’étude de la courbe de demande peut être poussée un peu plus loin si l’on désire exprimer de manière synthétique la réaction de Lionel et de Christine en face d’une modification des prix. La demande de Lionel et celle de Christine ne sont pas tout à fait semblables. Elles ont en commun d’augmenter lorsque le prix diminue, ce qui est normal puisque telle est la loi de la demande. Mais, la demande de Lionel est plus sensible à la variation des prix que celle de Christine. Ainsi, lorsque le prix du cornet est de 2,5€ Lionel et Christine sont prêts à manger deux glaces chacun. Mais, si le prix tombe à 2€, Lionel voudra 4 cornets alors que Christine se contentera de 3. Et si le marchand donne les cornets de glace, Lionel en voudra 12 tandis que Christine se limitera à 7. Comment exprimer cette différence de comportement ?

Les économistes ont une réponse simple à cette question : le coefficient d’élasticité de la demande. Comme son nom l’indique, le coefficient d’élasticité exprime la manière dont la demande s’étire ou se contracte lorsque le prix change. Ce coefficient d’élasticité s’exprime par un chiffre qui est le rapport de deux pourcentages : le pourcentage de diminution de la demande divisé par le pourcentage d’aug-mentation du prix.

Soit :

% de baisse de la demande de LionelCoefficient d’élasticité de la demande de Lionel = ___________________________________

% d’augmentation du prix des cornets

Par exemple Lorsque le prix passe de 2€ à 2,5€, Lionel demande non plus 4 cornets mais seulement 2 cornets.Le prix a augmenté de 0,5€ par rapport à un prix de départ de 2€, soit une augmentation en pour-centage de (+ 0,5 / 2) * 100 = + 25 %. La demande de Lionel a diminué de 2 unités pour une quantité de départ de 4, soit une diminution en pourcentage de (-2 / 4) = 100 = - 50 %.Lorsque le prix initial des cornets de glace est de 2€, le coefficient d’élasticité de la demande de Lionel est de - 50 % / + 25 % = - 2.

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Séquence 5-SE11 113

Cette valeur (–2) appelle trois remarques :

� Elle est négative, ce qui est logique puisque l’augmentation du prix se traduit par une baisse de la demande, soit deux mouvements contraires. Elle resterait négative si l’on envisageait une baisse du prix puisque les quantités demandées augmenteraient.

� Elle signifie que Lionel réagit fortement à un changement du prix. Il modifie la quantité qu’il demande dans des proportions deux fois plus fortes que la variation du prix.

� La réaction de Lionel n’est pas forcément la même pour tous les niveaux de prix. Pour le vérifier regardons ce qui se passe si le prix initial est de 1€ et que le marchand envisage d’augmenter ce prix pour le porter à 1,5€, soit une augmentation de 50 % par rapport au prix de départ (+0,5€ / 1€) * 100. Lionel réduira sa demande de 2 cornets alors qu’elle était de 8 initialement, soit une baisse en pour-centage de (-2 / 8) * 100 = - 25 %. Lorsque le prix initial est de 1€ le coefficient d’élasticité de Lionel est de - 25 % / + 50 % = - 0,5.

� La fonction d’offre

La relation prix quantité pour l’offreur

La quantité offerte par un producteur sur un marché est elle aussi dépendante de nombreux facteurs :

� Le prix du produit sur le marché : Ici encore, il ne faut pas chercher d’explication compliquée : plus le prix est élevé et plus le producteur est incité à en proposer sur le marché. Il couvre mieux ses frais, réalise un chiffre d’affaires plus élevé et reçoit un profit plus important.

� Le prix des matières premières qui entrent dans la composition du produit : pour fabriquer des cor-nets de glace, il faut utiliser du lait, du sucre, des fruits, des machines, un local ou une camionnette… Si le prix de ces différents inputs varie, par exemple s’il augmente, il est certain que les décisions du producteur en seront affectées.

� La technologie disponible : la manière de fabriquer des glaces a profondément évolué, notamment avec l’apparition des turbines à glace qui permettent de fabriquer facilement et rapidement des quan-tités importantes de crème glacée. En réduisant le coût de production et les efforts nécessaires pour produire de la glace, le progrès a encouragé les producteurs à augmenter leur offre.

� Les anticipations des producteurs : la décision de produire ou non des glaces constitue toujours un pari sur le temps qu’il va faire, les goûts des consommateurs… Le caractère du producteur (optimiste ou pessimiste) et son sens des prévisions vont conditionner les quantités qu’il va produire.

Encore une fois, l’économiste ne peut pas tout étudier en même temps et il se concentre principalement sur le déterminant « prix du produit » qu’il fait varier pour voir comment s’adaptent les producteurs. Pour ce faire, l’économiste étudie la relation prix / quantité mais cette fois du côté de la production.

Le sens de la relation est assez facile à deviner : l’offre est une fonction croissante du prix, c’est-à-dire qu’elle augmente avec le prix du produit sur le marché.

Représentation de la courbe d’offre

Nicolas est producteur de cornets de glace. Ses décisions de production sont résumées dans le tableau suivant.

Prix du cornet Offre de Nicolas

0.0€ 0

0.50€ 0

1.00€ 1

1.50€ 2

2.00€ 3

2.50€ 4

3.00€ 5

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Séquence 5-SE11 114

Nicolas ne produit aucun cornet lorsque le prix est inférieur à 1€. Il estime qu’en dessous de ce prix, produire des cornets de glace lui fait perdre de l’argent ou ne rapporte pas assez. Il préfère ne pas fournir d’efforts pour un aussi mauvais résultat. En revanche, si le prix augmente, il est prêt à produire plus, la quantité offerte étant de 5 lorsque le prix est de 3€.

Graphiquement, le comportement de Nicolas peut être représenté selon les mêmes repères que ceux retenus pour représenter la demande.

Plus loin avec la courbe d’offre

Comme pour la courbe de demande, il peut être intéressant de souligner que tous les producteurs ne réagissent pas de la même façon aux variations du prix sur le marché. Certains seront plus réactifs que d’autres pour une même variation du prix.Lorsque le prix augmente de 2€ à 2,5€, Nicolas augmente la production qui passe de 3 à 4 cornets de glace. En pourcentage, l’augmentation du prix est de (+0,5€ / 2) * 100 = + 25 %. En pourcentage, l’augmentation des quantités est de (+1 / 4) * 100 = + 25 %. La quantité augmente dans les mêmes proportions que le prix, ce qui aboutit à un coefficient d’élasticité de :

% d’augmentation de l’offre de NicolasCoef. d’élasticité de l’offre de Nicolas = ___________________________________

% d’augmentation du prix des cornets

Soit un coefficient d’élasticité de + 25 % / +25 % = 1

On remarque que le signe du coefficient est +, ce qui signifie que la variation des quantités offertes est de même sens que la variation du prix.

� L’équilibre offre demande et l’autorégulation

L’équilibre du marché

Le marché étant le lieu de la rencontre entre l’offre et la demande, il reste maintenant à traduire cette rencontre sur le graphique. On représente ci-dessous la situation où Nicolas n’aurait qu’un seul deman-deur en face de lui (Christine par exemple) puis la situation où Christine et Lionel sont demandeurs de cornets de glace.

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Séquence 5-SE11 115

Si Nicolas est confronté à la demande de Christine, il existe un point où ils seront d’accord sur le prix et sur la quantité. Vérifiez-le en reportant la droite correspondant à l’offre (cf. page 120) sur le graphique de la demande (cf. page 118). Graphiquement, ce point correspond à l’intersection de la courbe d’offre et de la courbe de demande. En ce point où le prix est de 2 et la quantité de 3, le producteur et le demandeur sont tous les deux prêts à accepter un prix de 2 et à échanger une quantité de 3 cornets de glace qui correspond à la production que Nicolas souhaite réaliser et que Christine souhaite consommer.

Si Nicolas avait proposé un prix de 3€ en espérant vendre 5 cornets, il aurait été déçu puisque Christine ne demandera qu’un seul cornet pour un tel niveau de prix. A l’inverse, si Christine était arrivée sur le marché en espérant acheter 5 cornets de glace au prix de 1€, elle sera également déçu car Nicolas ne produit qu’un seul cornet pour ce prix.

En dehors du prix et de la quantité d’équilibre, les désirs des acheteurs et des vendeurs ne sont pas compatibles et ils ne pourront le devenir que les deux agents acceptent de modifier leurs espérances. C’est alors qu’un mécanisme de régulation se met en place qui pousse les demandeurs et les offreurs à changer leurs attentes de sorte que l’équilibre puisse être atteint.

Si Christine et Lionel sont tous les deux demandeurs de cornets de glace, la situation du marché n’est plus la même. En effet, les demandes de Christine et de Lionel s’additionnent, ce qui fait que l’équilibre ne peut se maintenir au même niveau. Pour un prix de 2€ où un équilibre entre Nicolas et Christine était possible, cet équilibre n’existe pas si Lionel intervient également car la demande n’est plus de 3 cornets de glace mais de 7. Le nouveau point d’équilibre s’établit à 2,5€ pour une quantité de 4 cor-nets de glace.

Le mécanisme d’autorégulation

En présence d’un déséquilibre sur le marché, chaque acteur doit accepter de modifier ses attentes pour s’adapter aux conditions du marché.

Si le marché connaît un excédent d’offre, c’est-à-dire que l’offre est plus importante que la demande, le retour à l’équilibre ne peut se faire que par une baisse du prix de marché. En effet, la baisse du prix incite les demandeurs à augmenter la quantité qu’ils souhaitent acheter tandis que les producteurs réduiront la quantité qu’ils souhaitent vendre. La baisse du prix permet de réduire l’excédent d’offre jusqu’au retour à l’équilibre.

En sens inverse, si le marché connaît une pénurie, c’est-à-dire que la production est trop faible par rapport à la demande, le retour à l’équilibre ne peut se faire que par une augmentation du prix de marché. Cette augmentation incitera les demandeurs à réduire les quantités qu’ils désirent acquérir tandis qu’elle stimulera les producteurs et les incitera à offrir davantage de produits sur le marché. La pénurie se réduira jusqu’au retour à l’équilibre.

Illustrons les deux hypothèses par le tableau suivant :

Prix du produit OffreDemande Lionel

et ChristineSituation du marché Action sur le prix

1€ 1 13 Pénurie (-12) Tension à la hausse du prix

2,5€ 4 4 Equilibre Pas de tension

3€ 5 1 Excédent (+4) Tension à la baisse

C Les effets de la concurrence pure et parfaite

Si la concurrence pure et parfaite peut jouer pleinement sur tous les marchés, le système économique fonctionne au mieux. Aucun producteur ne peut augmenter ses recettes en augmentant ses prix mais seulement en étant plus efficace et en abaissant son coût de revient, donc son prix, ce qui lui assure des clients supplémentaires. Lorsque des producteurs vendent plus chers qu’ils ne le devraient au regard de leurs coûts de revient, la liberté d’entrer sur le marché pousse des agents économiques à fabriquer et vendre des produits pour profiter eux-aussi des conditions anormalement avantageuses qu’ils ont repérées. Mais, en entrant sur le marché, ils augmentent l’offre du produit et le prix anormal

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Séquence 5-SE11 116

va nécessairement baisser. Les changements de préférences des demandeurs sont prises en compte par les producteurs qui répercutent à leur tour ces modifications sur leur demande de matière première, de machines… De proche en proche, les désirs des demandeurs sont transmis tout au long de la chaîne de production jusqu’à ce que les facteurs de production (machines, emplois…) soient réaffectés en fonction de la nouvelle demande. Les ressources rares sont employées au mieux et il ne peut y avoir de déséquilibre durable. Ainsi, sur le marché du travail, les personnes qui recherchent un emploi en trouve-ront un à condition d’accepter de se déplacer des secteurs qui ne correspondent plus à la demande vers ceux qui émergent et sont appelés à se développer. Il en va de même pour l’allocation des ressources financières qui sont captés par les entreprises capables de leur assurer le plus haut revenu du fait qu’eux-mêmes sont dans des secteurs à forte demande où ils peuvent produire beaucoup et dégage des profits importants. Enfin, sur un autre plan, la concurrence pure et parfaite se traduit par une diffusion du pouvoir économique entre de nombreux agents de sorte qu’aucun n’est individuellement en mesure de peser sur les décisions économiques, voire sur les décisions politiques. En sens inverse, le pouvoir politique n’a pas besoin d’intervenir pour limiter la concentration excessive du pouvoir économique puisque celle-ci ne peut se produire.

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Séquence 5-SE11 117

La concurrence imparfaite

Le modèle de la concurrence pure et parfaite a une vocation pédagogique qui consiste à expliquer comment, dans des conditions idéales, la libre concurrence entre les acheteurs et les vendeurs aboutit à des effets bénéfiques pour le système économique tout entier.

Mais, que se passe-t-il si ces conditions ne sont pas réunies ?

Les économistes et les pouvoirs publics se sont attachés à cette question en envisageant en particulier la condition relative au nombre des producteurs. La concurrence pure et parfaite suppose un grand nombre de producteurs et un grand nombre de demandeurs de sorte qu’aucun ne soit en mesure d’influencer à lui seul le marché tout entier, par exemple en imposant ses prix aux autres.

Trois cas de figure peuvent être distingués.

A Le monopole

Comme son nom l’indique le monopole est la situation d’un marché sur lequel de nombreux demandeurs se trouvent face à un seul producteur. Pendant longtemps, la France a été une terre d’accueil pour les situations monopolistiques. La distribution d’électricité, la distribution du courrier et des colis, le chemin de fer, le téléphone... tous ces secteurs étaient monopolisés par une entreprise ou un service d’État.

En partant du principe que le monopole est l’opposé de la concurrence pure et parfaite, on peut en déduire les critiques qui lui sont adressées par les économistes libéraux. Le producteur étant sans concurrent, il peut imposer le prix qui l’avantage aux demandeurs qui ne pourront pas se retourner vers un autre fournisseur s’ils jugent ce prix trop élevé. La seule solution pour eux sera de ne pas acheter le produit ou le service, ce qui est difficile dans certains cas. Est-il réellement possible de refuser d’acheter un billet de train si l’on a besoin d’aller de Rennes à Paris ? Est-il réellement possible de refuser d’acheter un timbre poste si l’on doit envoyer ses vœux à sa grand-mère ? Dans le même esprit, la situation de monopole autorise le producteur à ne pas faire beaucoup d’efforts pour intégrer les nouvelles techno-logies qui pourraient améliorer le produit. Le monopole peut maintenir des produits dépassés mais qu’il est facile de fabriquer puisqu’aucun concurrent ne pourra proposer la nouvelle technologie. Enfin, si le marché en situation de monopole est important, il donne au producteur qui le contrôle une puissance économique très grande qui peut être inquiétante pour le jeu démocratique.

Les défenseurs des monopoles avancent que des raisons positives peuvent expliquer certaines situations de monopole. Ainsi, dans les activités fondées sur des réseaux physiques (chemin de fer, téléphone, électricité), il n’est peut-être pas très judicieux d’autoriser plusieurs entreprises à s’établir si chacune doit construire ses propres voies de chemin de fer, ses propres lignes téléphoniques ou ses propres lignes électriques. Le monopole permettrait de ne développer qu’un seul réseau, ce qui est la seule solution économiquement viable.

Mais, ces arguments n’ont jamais véritablement convaincu les pouvoirs politiques nationaux ou supra-nationaux qui ont depuis longtemps mis en place des lois visant à interdire ou contrôler les entreprises en situation de monopole. Les États-Unis ont été les premiers à le faire dès la fin du XIXe siècle avec les fameuses lois Sherman et Clayton. En France, la Constitution de la Ve république prévoit la nationali-sation des monopoles et l’ordonnance de 1986 a confirmé le ministre de l’Économie dans son rôle de contrôleur des opérations qui tendent vers une situation de monopole. En Europe, le Traité de Rome a prévu des dispositions équivalentes et la Commission européenne mène une politique active en matière d’ouverture des marchés à la concurrence. C’est ainsi que les marchés des télécommunications ou de l’électricité ont été ouverts ou sont en voie d’ouverture et que les opérateurs dits « historiques » doivent faire face à l’arrivée de concurrents qui s’efforcent de rivaliser avec eux sur le terrain du prix ou de la qualité des services rendus.

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Séquence 5-SE11 118

B L’oligopole

L’oligopole est une situation de marché dans laquelle un petit nombre d’offreurs est confronté à un nombre très important de demandeurs. Il y a donc atomicité du côté de la demande mais pas du côté de l’offre. Toutefois, à la différence du monopole, les offreurs se savent à la merci de concurrents qui peuvent éventuellement leur prendre leur clientèle.

Ici encore, deux jugements s’opposent sur les mérites et les défauts supposés des situations d’oligo-poles.

� Pour les libéraux, les situations d’oligopoles résultent de la plus grande efficacité de certaines entre-prises qui l’emportent sur les autres et les font disparaître ou les absorbent en captant leur clientèle. Ce mouvement de concentration des structures économiques serait le signe d’une compétition soutenue entre les firmes et il serait normal que seules certaines survivent. Il n’y aurait rien d’inquiétant à ce que l’offre soit dominée par un petit nombre de producteurs.

� Pour d’autres auteurs, notamment John Kenneth Galbraith, l’existence d’un petit nombre de grandes firmes est une mauvaise chose car elle autorise ces firmes à s’entendre entre elles pour maintenir des prix élevés et dégager les marges dont elles ont besoin pour financer leur développement. En évitant de s’affronter sur le terrain des prix, les grandes firmes oligopolistiques seraient à l’origine de l’inflation que les pays occidentaux ont dû affronter dans les années 1980.

La question est fortement débattue et les autorités politiques se montrent plus prudentes dans la défi-nition du cadre qui réglemente les oligopoles. Ainsi, en France ou en Europe, le fait d’acquérir une taille importante n’est pas condamnable en soi. Une entreprise peut se développer et acquérir une puissance certaine sans qu’elle ne soit critiquable. De multiples exemples se rencontrent dans le domaine de l’automobile (Volkswagen, Peugeot, Fiat…) de l’agroalimentaire (Nestlé, Danone), de la distribution (Carrefour, Tesco…). En revanche, ces entreprises deviennent condamnables si elles s’entendent entre elles ou si elles abusent de leur puissance vis-à-vis de leurs partenaires commerciaux ou financiers en leur imposant des prix, des conditions de vente… qui présentent un caractère anormal.

C La concurrence monopolistique

De ce qui précède, on pourrait déduire que la concurrence et le monopole sont deux régimes opposés en ce que l’un suppose l’atomicité de l’offre tandis que l’autre se définit par la présence d’un seul offreur. Pourtant, l’économiste Edward Chamberlin a montré que, loin d’être exclusive l’une de l’autre, les situations de monopole et de concurrence se combinaient très souvent. Pour décrire ces situations de marché qui présentent tout à la fois des éléments de monopole et des éléments de concurrence, il a forgé le terme de « concurrence monopolistique ».

Pour Chamberlin, les situations de concurrence monopolistiques sont caractéristiques des marchés modernes où des entreprises assez peu nombreuses et de grande taille s’affrontent en proposant des produits qui sont assez proches les uns des autres mais qui ne sont pas totalement homogènes. Renault, Volkswagen ou Fiat proposent globalement le même type de produit, c’est-à-dire des automobiles moyennes. Elles se distinguent ainsi d’entreprises comme Rolls-Royce ou Ferrari qui proposent des automobiles très différentes. Mais, même entre fabricants du même type d’automobiles, la concurrence se trouve teintée de monopole en ce que chaque constructeur s’efforce de se distinguer des autres en se dotant d’une image de marque qui fidélise la clientèle et la freine dans la recherche de produits concurrents. Le client fidèle à Peugeot est persuadé que les automobiles de cette marque présentent des qualités que les autres n’ont pas et qui sont, pour lui, essentielles dans le choix d’une automobile. Ainsi, Peugeot et Fiat sont bien concurrents au sens où elles fabriquent le même type d’automobile, mais elles ont su créer une différenciation de leurs produits, ce qui les place dans la situation d’un monopole puisque seule Peugeot peut fabriquer et vendre des Peugeot.

Cette capacité de différenciation se fonde sur des activités de communication, de publicité, de marke-ting… qui visent toutes à réduire la substituabilité des produits dans l’esprit du consommateur. Ces efforts ne sont pas consentis en vain puisque le consommateur qui est sensible à l’image de marque

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Séquence 5-SE11 119

acceptera de payer plus cher un produit qu’il refusera de comparer avec un produit proche mais qui ne portera pas la marque voulue. Lorsque la différenciation est bien ancrée dans l’esprit des demandeurs, le producteur en tire un bénéfice qui peut être extrêmement important. Que l’on songe à la différence de prix entre un polo sur lequel le fabricant a cousu un crocodile et un polo comparable mais qui n’a pas de crocodile. La même remarque vaudrait pour un flacon de parfum portant un numéro, 5, 19… et un flacon de parfum qui peut également sentir très bon mais qui ne porte pas ce numéro.

Au total, le modèle de concurrence monopolistique nous rappelle que dans les économies modernes, les marchés ne peuvent pas se comprendre uniquement à partir des deux variables que sont le prix et la quantité. Il convient d’enrichir l’approche par des éléments comme l’image du produit, la course au progrès technique…

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Séquence 5-SE11 120

ravaux dirigés

Exercice 1

Exercice 2

Exercice 3

Exercice 4

Analyse de mécanismes de marché

Expliquer les affirmations suivantes à l’aide de la loi de l’offre et de la demande.

� Quand une vague de froid touche la Floride, le prix du jus d’orange monte dans les supermarchés.

� Quand une guerre éclate au Moyen-Orient, le prix du pétrole augmente alors que celui des 4X4 diminue.

� Quand les ventes de chaussures diminuent, les fabricants de cirage s’inquiètent.

Imaginer des changements susceptibles d’expliquer pourquoi en cas de vague de froid sur la Floride le prix du jus d’orange pourrait ne pas augmenter dans les supermarchés.

Toujours les mécanismes de marché

On considère le marché des voiturettes sans permis. Indiquer les effets que pourrait avoir sur l’offre et la demande de ces voiturettes les événements suivants :

� Le gouvernement envisage de soumettre l’autorisation de circuler en voiturettes à une taxe parti-culière.

� La diminution du nombre des actifs impose une réduction du montant des retraites.

� La montée rapide des achats chinois provoque une augmentation du prix des matières avec lesquelles sont fabriquées les voiturettes.

� La mode des voiturettes se répand subitement à la suite d’un film américain dans lequel une voitu-rette sauve le monde.

Baby Boom et Baby Sitting

En 2006, le nombre de naissances en France a été particulièrement élevé. Comment ce phénomène affectera-t-il le prix des séances de Baby Sitting en 2011 et en 2021 ? On suppose que les enfants de 5 ans ont besoin de baby sitters tandis que les jeunes de 15 ans peuvent être baby sitters.

Offre, demande, équilibre de marché

Le marché des marque-pages est caractérisé par les données suivantes :

Prix € Demande Offre

4 135 26

5 104 53

6 80 80

7 68 98

8 53 110

9 39 121

� Représenter graphiquement le marché des marque-pages.

� Quel est le point d’équilibre de ce marché ?

� Calculer l’élasticité de l’offre et de la demande lorsque le prix passe de 5 à 6 €.

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Séquence 5-SE11 121

Exercice 5 Le marché et le sport

Une équipe de football de première division a fait une étude pour savoir combien de personnes sont prêtes à venir suivre les rencontres au stade. Les résultats sont les suivants :

Prix de la place en € Demande Offre

4 10 000 8 000

8 8 000 8 000

12 6 000 8 000

16 4 000 8 000

20 2000 8 000

� Tracer les courbes d’offre et de demande. Que remarquez-vous au sujet de la courbe d’offre ? Comment expliquer ce phénomène ? Calculer l’élasticité de la courbe d’offre lorsque le prix du marché augmente de 4 à 8 €. Expliquer le résultat.

� Quels sont les prix et les quantités d’équilibre ?

� Que se passe-t-il si les dirigeants fixent un prix trop bas (par exemple 4 €) ?

� Que se passe-t-il si les dirigeants fixent un prix trop élevé (par exemple 20 €) ?

Par un hasard que personne n’aurait pu prévoir, l’équipe est qualifiée pour disputer la coupe d’Europe et elle va jouer contre des clubs très connus. Un engouement se manifeste dans toute la région et les dirigeants ont calculé qu’une demande supplémentaire va s’adresser à eux. Cette demande supplé-mentaire est la suivante :

Prix de la place en € Demande supplémentaire

4 4 000

8 3 000

12 2 000

16 1 000

20 0

� Additionnez les deux demandes pour déterminer ce que sera la demande totale l’année prochaine.

� Quels seront le prix et la quantité d’équilibre dans cette nouvelle situation ? ■

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