LA CONTRAINTE INDUITE DU MEMBRE INFERIEUR LORS DE LA ...
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IFPEK
INSTITUT DE FORMATION EN MASSO-KINESITHERAPIE DE RENNES
12 RUE JEAN-LOUIS BERTRAND 35000 RENNES
LA CONTRAINTE INDUITE DU MEMBRE INFERIEUR LORS DE LA
MARCHE DU PATIENT HEMIPLEGIQUE EN PHASE SPASTIQUE
Mise en place d’une série de cas dans un centre de rééducation
En vue de l’obtention du Diplôme d’état de Masseur-Kinésithérapeute,
PASQUIER Marine
Année scolaire 2012-2013
Ministère de la Santé et des Sports
Région Bretagne
IFPEK
INSTITUT DE FORMATION EN MASSO-KINESITHERAPIE DE RENNES
12 RUE JEAN-LOUIS BERTRAND 35000 RENNES
LA CONTRAINTE INDUITE DU MEMBRE INFERIEUR LORS DE LA
MARCHE DU PATIENT HEMIPLEGIQUE EN PHASE SPASTIQUE
Mise en place d’une série de cas dans un centre de rééducation
En vue de l’obtention du Diplôme d’état de Masseur-Kinésithérapeute,
PASQUIER Marine
Année scolaire 2012-2013
Je tiens à remercier,
Le centre de rééducation et de réadaptation de TRESTEL (22) pour leur accueil et pour
m’avoir permis de réaliser mon protocole de recherche,
Les patients ayant participé à l’étude pour leur disponibilité et leur gentillesse,
Mon directeur de mémoire de l’IPFEK pour son encadrement, sa disponibilité et ses
conseils,
Mes amis de l’IFPEK, avec qui j’ai passé 3 ans inoubliables,
Mes parents et ma sœur pour leur soutient dans ce travail mais aussi tout au long de mes
études.
SOMMAIRE Résumé……………………………………………………………………………………………………………………………………1
Mots clés………………………………………………………………………………………………………………………………...1
Introduction .............................................................................................................................. 2
I. Partie 1 : Présentation du contexte de l’étude .................................................................... 3
A. L’hémiplégie, un handicap majeur lié à des causes multiples ........................................................... 3
1. Définition ....................................................................................................................................... 3
2. L’Accident Vasculaire Cérébral, l’étiologie principale de l’hémiplégie ........................................... 4
3. Les autres étiologies responsables de l’hémiplégie ....................................................................... 6
B. Etude et évaluation du cycle de marche chez le patient hémiplégique : comparaison avec la
marche normale ........................................................................................................................................ 6
1. Présentation de la marche humaine .............................................................................................. 7
2. Les différents paramètres de marche chez le sujet hémiplégique ................................................ 8
3. Outils et méthodes d’évaluation des différents paramètres de marche ..................................... 12
C. La contrainte induite du membre inférieur lors de la marche hémiplégique : une technique récente
de rééducation en cours d’expérimentation ........................................................................................... 17
1. De la contrainte induite du membre supérieur vers celle du membre inférieur ..................... 17
2. Définition et présentation des différentes techniques employées au membre inférieur ............ 17
D. La problématique de recherche ...................................................................................................... 21
II. Partie 2 : Expérimentation ................................................................................................ 22
A. Méthode .......................................................................................................................................... 22
1. Présentation des patients, critères d’inclusion et d’exclusion ..................................................... 22
2. Matériel et bilans utilisés ............................................................................................................ 23
3. Protocole de contrainte induite du membre inférieur ................................................................ 25
B. Résultats .......................................................................................................................................... 25
1. Cadence de marche ..................................................................................................................... 25
2. Longueur d’enjambée.................................................................................................................. 26
3. Vitesse de marche ....................................................................................................................... 27
4. Longueur des pas ........................................................................................................................ 27
5. Cycle de marche .......................................................................................................................... 28
C. Discussion ........................................................................................................................................ 28
1. Analyses des résultats ................................................................................................................. 28
2. Biais et limites du protocole ........................................................................................................ 28
3. Comparaison des résultats avec ceux décrits dans la littérature ................................................. 29
Conclusion .............................................................................................................................. 30
Bibliographie ........................................................................................................................... 31
Annexes ..................................................................................................................................... I
A. Annexe 1 : Illustration de la voie pyramidale ..................................................................................... I
B. Annexe 2 : Les caractéristiques de la marche normale...................................................................... II
C. Annexe 3 : Présentation d’un bilan type obtenu avec le locomètre SATEL® .................................... III
D. Annexe 4 : Présentation des patients participants à l’étude ........................................................... VII
E. Annexe 5 : Bilans détaillés des patients participants à l’étude ....................................................... VIII
F. Annexe 6 : Evaluation de la force musculaire : Cotation Held et Pierrot-Desseiligny (HAS, 2006) ... XI
G. Annexe 7 : Evaluation de la spasticité : Echelle d’Ashworth Modifiée (MAS) ................................... XI
H. Annexe 8 : Résultats du protocole de contrainte induite du membre inférieur .............................. XII
1
Résumé
Ce mémoire présente la mise en place d’un protocole de recherche dans un centre de
rééducation essayant de démontrer l’intérêt de la thérapie par contrainte induite du membre
inférieur chez le sujet hémiplégique au cours de la marche.
L’objectif de ce travail est donc de déterminer si cette technique de rééducation
améliore les paramètres quantitatifs de la marche.
Ce dernier se compose de deux grands axes. La première partie évoque le cadre
théorique de l’étude et présente les paramètres spatio-temporels de la marche ainsi que la
contrainte induite du membre inférieur. La deuxième partie aborde le protocole de recherche
incluant trois patients hémiplégiques.
Les résultats de l’étude réalisée corrélés à ceux de la littérature ne montrent pas de
différences significatives sur la marche hémiplégique après intervention par contrainte
induite.
Il est néanmoins essentiel de poursuivre les recherches sur cette technique et de
développer différents protocoles afin de prouver que celle-ci peut s’inscrire parmi les
méthodes de rééducation de l’hémiplégie et éventuellement s’étendre à d’autres pathologies.
***
This work presents the realization in a rehabilitation center of a research protocol to
demonstrate the advantages of constraint-induced movement therapy of the lower limb in the
hemiplegic during walking.
The objective of this work is to determine that this rehabilitation technique improves
the quantitative parameters of gait.
The latter consists of two main roads. The first part discusses the theory of the study
and presents the spatial and temporal parameters of gait and constraint-induced movement
therapy of the lower limb. The second part discusses the research protocol including three
hemiplegic patients.
The results of the study correlated with those of the literature showed no significant
differences after intervention.
Nevertheless, it is essential to continue research on this technique and develop various
protocols to prove that it can be among the methods of rehabilitation of hemiplegia and
eventually spread to other diseases.
2
Mots clés
- Accident Vasculaire Cérébral / Stroke - Hémiplégie / Hemiplegia
- Contrainte induite / Induced constraint - Membre inférieur / Lower limb
- Marche / Walking
Introduction
Face aux techniques de rééducation classiques de l’hémiplégie, de nouvelles méthodes
font leur apparition depuis quelques années, avec notamment la contrainte induite. Celle-ci a
d’abord été mise au point au membre supérieur puis s’est développée au membre inférieur. Le
but de cette technique est de contraindre le membre sain pour favoriser l’utilisation du
membre lésé. Si ses bienfaits ont été largement prouvés pour le membre supérieur, la thérapie
par contrainte induite reste encore à l’état d’expérimentation pour son utilisation au cours de
la marche.
Après avoir découvert cette technique lors d’un stage de deuxième année, il était
nécessaire d’en savoir plus. Ce travail présente donc la mise en place d’une étude analytique
et plus précisément d’une série de cas effectuée au Centre de Rééducation et de Réadaptation
Fonctionnelles en milieu marin de TRESTEL près de Lannion dans les Côtes d’Armor (22).
L’objectif de cette étude est donc de déterminer si la contrainte induite du membre
inférieur améliore les paramètres spatio-temporels de la marche chez les patients victimes
d’un Accident Vasculaire Cérébral (AVC) et si cela peut s’inscrire comme étant une méthode
rééducative à part entière.
Ce travail se compose de deux grandes parties. Nous aborderons, en premier lieu,
l’aspect théorique de l’étude avec notamment la présentation de la contrainte induite du
membre inférieur ainsi que les paramètres spatio-temporels de la marche chez le sujet
hémiplégique. Seront aussi succinctement présentés l’accident vasculaire cérébral et
l’hémiplégie. Puis, dans un second temps, nous présenteront le protocole réalisé, les résultats
de cette étude ainsi que la discussion qui en découle.
La problématique de recherche est :
En quoi la contrainte induite du membre inférieur modifie-t-elle les paramètres
quantitatifs de la marche chez le patient hémiplégique en phase spastique ?
Mise en place d’une série de cas dans un centre de rééducation
3
I. Partie 1 : Présentation du contexte de l’étude
A. L’hémiplégie, un handicap majeur lié à des causes multiples
1. Définition
L’hémiplégie correspond à un déficit moteur lié à une atteinte du système nerveux
central. En effet, selon Déjerine, cela est défini par « la perte plus ou moins complète de la
motricité volontaire dans une moitié du corps. Elle est due à une lésion unilatérale de la voie
motrice principale entre le neurone d’origine de la voie pyramidale et sa synapse avec le
motoneurone alpha de la corne antérieure de la moelle » (Mailhan L. et al., 2003). En raison
du trajet de la voie motrice et de sa décussation au niveau de la pyramide bulbaire (annexe 1),
l’hémiplégie touche, dans la majorité des cas, l’hémicorps opposé à l’hémisphère cérébral lésé
et selon l’étendue et la localisation de la lésion cérébrale, elle peut affecter davantage le
membre supérieur et la face ou s’étendre au membre inférieur. De plus, la sévérité de
l’atteinte cérébrale conditionne le degré de récupération à la fois motrice et fonctionnelle
(Robertson J.V.G. et al., 2011). L’étiologie de l’hémiplégie est principalement d’origine
vasculaire (Mailhan L. et al., 2003).
Dans un premier temps, on observe une nette diminution voire abolition de la
commande motrice avec une hypotonie musculaire, c’est la phase flasque. Dans un deuxième
temps, l’hypertonie spastique apparaît avec une exagération des réflexes ostéo-tendineux, il
s’agit de la phase spastique (Mailhan L. et al., 2003).
Parmi les manifestations cliniques, d’après Picard Y. (2003), on retrouve :
- La douleur : de type psychique, centrale ou mécanique.
- Des déficiences cognitives : apparition de troubles du langage et de la communication
(aphasie), héminégligence motrice et spatiale (ignorance de l’hémicorps lésé et de l’hémi-
espace), troubles de l’exécution du mouvement (apraxie), apparition de troubles mnésiques
(troubles de l’affect et de l’humeur, dépression, tristesse post-AVC).
- Des déficiences visuelles : hémianopsie latérale homonyme (perte d’un hémi-champ visuel),
baisse de l’acuité visuelle, des déficiences oculomotrices.
- Des déficiences motrices : troubles de la commande motrice, apparition d’une hypertonie
spastique qui prédomine sur les muscles fléchisseurs du membre supérieur et les muscles
extenseurs du membre inférieur, syncinésies (d’imitation, de coordination ou globales),
troubles orthopédiques (rétractions musculo-tendineuses, hypo-extensibilités musculaires).
- Des déficiences sensitives : hypo ou anesthésie, troubles de la sensibilité superficielle (tact,
douleur, température…) et profonde (stastesthésique, kinésthésique, pallesthésique…).
4
- Des déficiences viscérales : troubles de la déglutition, cardiovasculaires, respiratoires,
génito-sexuels, sphinctériens…
- Des déficiences fonctionnelles : troubles de l’équilibre, de la marche et de l’exécution des
transferts.
A cause de ces troubles, cela engendre de nombreuses restrictions de participation
pour les patients tant sur les plans social et professionnel que sur le plan familial.
2. L’Accident Vasculaire Cérébral, l’étiologie principale de l’hémiplégie
a) Epidémiologie et aspects socio-économiques
L’Accident Vasculaire cérébral ou AVC est une pathologie fréquente dans le monde
surtout dans les pays développés. En effet, avec le vieillissement de la population et le
changement de la qualité de vie, le nombre d’AVC ne cesse d’augmenter chaque année. De
plus, cette pathologie est la troisième cause de mortalité dans les pays développés derrière les
cancers et les maladies cardio-vasculaires. C’est aussi la première cause de handicap physique
de l’adulte et la deuxième cause de démence après la maladie d’Alzheimer et donc la première
cause d’entrée en Etablissements d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes (Fery-
Lemonier E., 2009).
On relève environ 130 000 nouveaux cas chaque année en France (prévalence estimée
à environ 400 000 patients). Parmi ces nouveaux patients, 50% gardent un handicap plus ou
moins sévère selon l’importance de l’AVC, 25% décèdent dans les premiers mois et
seulement 25% récupèrent sans séquelle. On estime entre 30 et 43%, le taux de récidive à 5
ans après un premier épisode d’AVC (Fery-Lemonier E., 2009).
De plus, l’Accident Vasculaire Cérébral est un problème de Santé Publique majeur
qu’il ne faut pas sous-estimer. En effet, c’est l’une des maladies les plus coûteuses étant
donné le préjudice engendré sur le corps humain et les conséquences importantes qu’elle
provoque (Azouvy P. et al., 2003). De plus, si cette pathologie fait appel le plus souvent à une
prise en charge en urgence en Unité Neuro-Vasculaire (UNV), les séquelles engendrées
nécessitent des soins de longue durée mobilisant de nombreux professionnels de santé. Ainsi,
on estime à 8.3 milliards d’euros par an, les dépenses effectuées par l’Assurance Maladie et la
société soit en moyenne 9600 euros par an et par patient en Affection de Longue Durée
(ALD) (Fery-Lemonier E., 2009).
Enfin, à l’heure actuelle, tous les patients victimes d’AVC n’ont pas accès aux Unités
Neuro-Vasculaires en raison de leur faible développement, seuls 20% ont pu en bénéficier en
2008 (Fery-Lemonier E., 2009).
C’est donc une pathologie très préoccupante pour les décennies à venir, tant sur les
plans médico-social que financier.
5
b) Définition et causes de l’AVC
L’AVC est une pathologie survenant dans la majorité des cas de manière brutale. D’après
Bejot Y. et al. (2009), l’accident vasculaire cérébral est défini par « un déficit brutal, et
spontané d’une fonction cérébrale focale sans autre cause apparente qu’une cause
vasculaire. » Des examens neuroradiologiques (scanner, IRM…) permettent de déterminer
précisément la localisation de la lésion (Mailhan L. et al., 2003).
D’après Mailhan L. et al. (2003), on distingue :
- L’Accident Ischémique Transitoire (AIT) dont les signes sont réversibles en moins de
24 heures, mais dont il convient de détecter pour éviter les récidives et les accidents
plus graves.
- L’Accident Vasculaire constitué, dont les manifestations cliniques perdurent plus de
24 heures. D’après Bejot Y. et al. (2009), on y retrouve :
- les AVC hémorragiques dans 20 % des cas, correspondant à une rupture
plus ou moins importante d’une artère cérébrale. Ces derniers sont dus principalement
à l’hypertension artérielle mais aussi à l’artériopathie, à une rupture d’anévrisme ou
encore une malformation artérioveineuse (Daviet JC. et al., 2002).
- les AVC ischémiques dans 80 % des cas, dont la première cause est
l’athérothrombose.
c) Facteurs de risques
Parmi les principaux facteurs de risques, d’après Azouvi P. et al. (2003), on recense :
- L’hypertension artérielle
- Le tabagisme actif mais aussi passif : le risque global est multiplié par 1.5
- La forte consommation d’alcool (supérieur à 2 verres de vin par jour) : le risque est
multiplié entre 4 et 5
- Le diabète : le risque est multiplié entre 2 et 5
- Les contraceptifs oraux avec œstrogènes
- L’hyperlipidémie
Tous ces facteurs de risques provoquent, entre eux, un effet potentialisateur, c’est-à-
dire que plus il y a de facteurs de risques chez une personne, plus le risque de survenue d’un
AVC est important.
La prévention et le traitement de ces facteurs sont donc très importants et permettraient
de réduire le risque de survenu d’un AVC de 44% (Fery-Lemonier, E., 2009). Parmi les
mesures préventives essentielles, on retient le traitement de l’hypertension artérielle et du
diabète, l’abstention tabagique et les anticoagulants pour les embolies cardiaques. De plus,
avec un premier AVC, le respect d’une bonne hygiène de vie avec notamment une
6
alimentation équilibrée, du traitement médicamenteux et des consignes médicales sont
essentiels afin de réduire le risque de récidive (HAS, programme AVC 2009-2013).
d) Prise en charge post-AVC
Après une prise en charge structurée aux urgences, le patient est conduit dans une
Unité Neuro-Vasculaire (UNV), puis en fonction des séquelles et du degré de récupération, ce
dernier est reconduit à son domicile ou transféré en Soins de Suite et de Réadaptation (SSR)
et notamment dans un centre de rééducation (Société française neuro-vasculaire, 2003). Pour
les patients ayant bénéficiés d’une prise en charge en SSR, seulement 73% d’entre eux
pourront rentrer à leur domicile (Fery-Lemonier E., 2009).
Certains facteurs peuvent influencer le pronostic de récupération, notamment l’âge, la
polypathologie, le diabète ainsi que les facteurs familiaux et sociaux. En effet, l’entourage
familial conditionne le degré de récupération et optimise le retour à domicile (SOFMER et al.,
2008).
Après un AVC, les séquelles engendrées nécessitent une prise en charge souvent
longue selon la gravité de l’atteinte cérébrale. La rééducation, surtout en phase aigüe, est ainsi
pluridisciplinaire, précoce, quotidienne et adaptée à chaque patient. Le but est de retrouver la
meilleure autonomie possible, notamment pour les activités de la vie quotidienne. La reprise
de la marche apparaît comme une étape essentielle du programme rééducatif du patient.
3. Les autres étiologies responsables de l’hémiplégie
Si l’AVC est l’origine prédominante de l’hémiplégie, d’autres causes diverses et
multiples peuvent entrer en jeu. En effet, cette dernière peut notamment être liée au Syndrome
de Brown-Séquard correspondant à une atteinte de l’hémi-moelle. L’hémiplégie peut
également être la conséquence d’une encéphalite, d’une méningioencéphalite, d’un abcès
cérébral, d’un empyème sous-dural ou encore d’une thrombophlébite cérébrale (Mailhan L. et
al., 2003). Le scanner et l’IRM sont les deux examens de référence pour confirmer le
diagnostic clinique.
B. Etude et évaluation du cycle de marche chez le patient
hémiplégique : comparaison avec la marche normale
Une fois la station assise acquise par un équilibre du tronc satisfaisant et un bilan
diagnostic complet des membres inférieurs encourageant, la rééducation de la marche peut
débuter. Généralement cette activité est à nouveau possible pour 80 % des patients avec ou
sans aide technique, et ce peu importe la méthode employée. Parmi eux, seulement 40 %
retrouvent une marche à vitesse normale (Fuzaro AC. et al., 2011). Seule la date de la reprise
7
varie (Mailhan Y. et al., 2003). La ré-acquisition de la marche, source principale d’autonomie,
reste un objectif primordial pour la majorité des sujets victimes d’AVC. C’est pourquoi il est
nécessaire de travailler cette activité quotidiennement en rééducation car d’après Yelnik AP.
et al. (2008), « la répétition de la marche est le meilleur garant de son acquisition. » En effet,
la rééducation motrice intensive permet une récupération optimale et favorise le
développement de la plasticité cérébrale (Fuzaro AC. et al., 2011).
Afin d’obtenir une marche de la meilleure qualité possible, il est nécessaire de réaliser
plusieurs bilans qui permettront de déceler les défauts puis de mettre en place des
compensations si nécessaire. En effet, les paramètres de marche sont perturbés de manière
plus ou moins importante chez le sujet hémiplégique. Il faut également noter qu’il est
important de prendre en compte le degré de récupération du patient afin d’utiliser le matériel
adapté à sa rééducation. En effet, s’il ne faut pas sous-estimer les capacités du patient, il ne
faut pas le mettre en échec non plus.
Parmi les nombreux obstacles pouvant empêcher la reprise de la marche, nous
retrouvons entre autre le déficit proprioceptif, l’incoordination motrice, les troubles de
l’équilibre, la spasticité ou encore l’héminégligence (Yelnik AP. et al., 2008).
Dans cette partie, après avoir présenté la marche humaine, nous allons donc évoquer
ces différents paramètres spatio-temporels du patient victime d’un AVC, comparés aux
paramètres normaux, ainsi que les différents outils d’évaluation favorisant ainsi une
rééducation ciblée et optimale.
1. Présentation de la marche humaine
La marche est le moyen de locomotion utilisé par l’Homme, c’est une fonction
automatique (Laassel EM., 2008). Elle correspond à « la combinaison dans le temps et dans
l’espace de mouvements plus ou moins complexes des différents segments du corps
aboutissant au déplacement de l’individu sur un plan horizontal » (Pelissier J. et al., 1994).
C’est une activité alternée des membres inférieurs marquée par des temps de doubles appuis
et d’appuis unipodaux avec une giration opposée des ceintures. Cela permet ainsi le maintien
de l’équilibre dynamique (Picard Y., 2003). La marche met donc en jeu de nombreux
mécanismes complexes d’équilibre et de déplacement.
La marche humaine est sous la dépendance de 3 grands éléments : le système nerveux
central en interaction avec les systèmes musculo-squelettique et sensoriel ainsi que
l’environnement extérieur. Si l’un de ces éléments est touché, la marche est alors perturbée.
Dans le cadre de l’hémiplégie, c’est le système nerveux central qui est lésé provoquant ainsi
une marche asymétrique et un coût énergétique élevé (Viel E. et al., 2000).
8
On retrouve plusieurs paramètres temporo-spatiaux de marche (Pelissier J. et al.,
1994) (annexe 2):
Paramètre de marche Définition Valeurs normales
Le pas Intervalle séparant deux contacts talonniers
successifs du même pied.
Le demi-pas Intervalle séparant le contact talonnier d’un
pied et celui de l’autre pied. 45 cm
La longueur du pas Distance séparant les deux talons lors du
double appui. 1.48 m
La largeur du pas Distance séparant le talon de la ligne de
marche. 5 à 6 cm
L’angle de pas Angle formé par la ligne de marche et l’axe
longitudinal du pied. 15°
La hauteur du pas Distance entre les orteils et le sol au moment de
l’oscillation. 0.5 à 1.5 cm
La cadence de marche Nombre de pas effectués en 1 minute. 67.4 pas/min
La vitesse de marche Distance parcourue par unité de temps. 5.98 km/h
soit 1.7 m/s
Ce moyen de locomotion est caractérisé par une succession de pas que l’on appelle
cycle de marche (annexe 2). Il correspond au contact du talon au sol jusqu’au contact
suivant. D’après Pelissier J. et al., (1994), ce dernier est constitué de deux phases
successives :
- La phase d’appui : Elle débute par l’attaque du talon au sol et se termine par le
décollement des orteils. Cette phase se compose d’un temps de double appui puis
d’une étape d’appui unipodal. Elle constitue 60 % du cycle de marche.
- La phase oscillante ou pendulaire: Le membre inférieur n’est plus en contact avec
le sol. Elle débute par l’avancée du segment fémoral et se termine par l’extension
du genou. La longueur du membre inférieur oscillant diminue pour favoriser le
passage du pas. Cette phase est également constituée d’un temps de double appui
et d’un temps oscillant. Elle constitue 40 % du cycle de marche.
Enfin, chaque muscle a une action bien définie au cours du cycle de marche. Eric
VIEL décrit trois grands rôles : le freinage et l’accélération des segments ainsi que
l’amortissement des chocs et des vibrations.
2. Les différents paramètres de marche chez le sujet hémiplégique
a) Les paramètres qualitatifs
Chez le sujet hémiplégique, la majorité des articulations du membre inférieur sont
déficitaires :
9
A la hanche, on relève une déficience de l’extension (appelé pas postérieur) lors de la fin de la
phase d’appui. La flexion est également insuffisante lors du temps oscillant, conduisant au
passage du pas par « circumduction du bassin » ou « fauchage » qui est la boiterie la plus
répandue chez le sujet hémiplégique (Picard Y., 2003). Cela est aussi en partie lié à l’esquive
de l’appui sur le côté hémiplégique (Daviet JC. et al., 2002).
On observe également un défaut de stabilisation du bassin et de la rotation de hanche au
cours de la marche du patient hémiplégique. La dissociation des ceintures est également
diminuée voire absente (Rouleau S. et Dehail P., 2000).
Au genou, la flexion est insuffisante lors de la phase oscillante. Dans la littérature, chez les
patients cérébro-lésés, on emploie le terme de « stiff knee gait » soit marche avec genou
raide. Cela peut entrainer plusieurs conséquences, en effet, le passage du pas, le
franchissement d’obstacles ou encore la montée des escaliers peuvent être compliqués, le
risque de chutes ainsi que le coût énergétique de la marche sont majorés. Ce phénomène peut
s’expliquer principalement par la spasticité du muscle droit fémoral (Robertson J. et al.,
2008).
Lors du temps d’appui, on remarque dans la majorité des cas, un recurvatum de genou qui
peut être lié, d’après Picard Y. et al. (2003) à de multiples causes telles que :
- Un déficit proprioceptif marqué par un mauvais contrôle du genou
- Le varus équin du pied lié notamment à un déficit des releveurs
- Une rétraction du muscle soléaire
- Une contraction exagérée du quadriceps liée à une augmentation du réflexe
d’étirement ou un déficit de commande
- Une insuffisance des fléchisseurs de hanche
A la cheville, l’extension lors de la phase oscillante est incomplète. De plus, l’attaque du pas
au début de la phase d’appui se réalise le plus souvent, pied à plat lié à l’insuffisance de
dorsiflexion. Le pied se pose alors brutalement sur le sol, n’étant plus freiné par les releveurs,
on emploi alors le terme de « steppage ».
Cela peut être dû à plusieurs raisons (Viel E. et al., 2000) :
- Dans le cas d’une hémiplégie récente, lors de la phase flasque, le pied est ballant et
tombe par manque de tonus musculaire. Par conséquent, l’attaque du pas se fait avec l’avant
pied et non avec le talon. Lors de la phase oscillante, l’excès de flexion de genou et de hanche
compense le manque de flexion dorsale de cheville et permet ainsi le passage du pas. D’après
Eric VIEL (2000), le pied tombant s’explique par une commande volontaire insuffisante qui
contrôle les releveurs et les stabilisateurs latéraux du pied.
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- Lors de la phase d’hypertonie, on relève un pied spastique en raison principalement
de la spasticité du triceps sural.
- Un déséquilibre de la commande motrice entre les releveurs varisants et valgisants
peut provoquer un pied en varus équin spastique, c’est-à-dire, un varus de l’arrière pied
associé à une supination de l’avant pied. L’attaque du pas se fait alors par le bord externe du
pied et cela provoque alors un défaut de propulsion au début de la phase d’appui du côté
hémiplégique.
Afin de palier à cette déficience, il est souvent nécessaire de mettre en place des aides
techniques de marche, comme les orthèses releveurs de pied. Ainsi, ce type d’appareillage
évite le pied tombant et stabilise l’arrière pied. Il est également possible d’avoir recours à la
chirurgie.
Au pied, on constate également des orteils en griffes apparaissant surtout lors de la marche. Il
s’agit d’une « flexion involontaire des articulations métatarso-phalangiennes et inter-
phalangiennes des orteils conduisant à un hyperappui pulpaire, responsable d’un conflit pied
chaussures » (Viel E. et al., 2000). Ce phénomène peut être lié à plusieurs déficiences telles
que la spasticité du triceps sural, du tibial postérieur ou encore des longs fléchisseurs de
l’Hallux et des orteils, une rétraction ou un dérèglement de la commande motrice du muscle
court fléchisseur des orteils (Picard Y., 2003). Ainsi, l’appui sur le pied lésé est douloureux et
cela majore la boiterie.
On peut aussi ajouter que la coordination des membres supérieurs et inférieurs au
cours de la marche est complexe pour la plupart des patients hémiplégiques (Fuzaro AC. et
al., 2011).
b) Les paramètres quantitatifs
On relève plusieurs différences par rapport à la marche normale (Von schroeder HP. et
al., 1995) :
- La vitesse et la cadence de marche sont réduites par rapport aux valeurs normales : entre 0.2
et 0.5 m/s en moyenne pour les sujets hémiplégiques contre 1.7 m/s en temps normal. Cela
est en partie compensé par une augmentation de la fréquence du pas.
- La longueur du pas et la vitesse d’oscillation du membre inférieur lésé sont diminuées.
- Le demi-pas du côté hémiplégique est asymétrique par rapport au côté sain : les pas sont
plus courts et plus brefs (Pélissier J. et al., 1997).
11
- La durée des doubles appuis est augmentée, celle-ci est multipliée par trois par rapport aux
sujets sains (Condouret J. et al., 1987). En revanche, celle-ci ne diffère pas en comparant les
deux hémicorps.
- La durée des phases du cycle de marche est modifiée : le temps d’appui du côté sain est
augmenté par rapport au côté lésé. La durée du cycle de marche est donc asymétrique en
comparant les deux côtés et plus importante que chez les sujets sains.
- La vitesse de balancement du côté sain augmente et cela est lié à un évitement de l’appui du
côté déficitaire. La répartition des charges au sol est donc inégale et l’appui est majoré du coté
sain. La vitesse de balancement du côté hémiplégique est, en revanche, diminuée. Le temps
d’appui du côté parétique est donc diminué par rapport au côté sain et inversement pour le
temps de balancement.
- Le temps d’appui monopodal reste en revanche inchangé si l’on compare avec les valeurs
normales (Coudouret J. et al, 1987).
- Le coût énergétique lors de la marche est plus élevé que chez les sujets sains, majorant ainsi
les besoins métaboliques et donc la fatigue (Fuzaro AC. et al., 2011).
- La répartition et le transfert du poids du corps est asymétrique. En effet, lors de l’étude de
l’équilibre statique, le poids est plus important du côté sain, la position du centre de gravité
est donc modifiée (Fuzaro AC. et al., 2011).
On remarque également une diminution des valeurs au cours de l’enregistrement liée à
la fatigabilité du sujet (Pelissier J. et al., 1994). Enfin, des syncinésies globales peuvent
apparaître et ainsi perturber la marche des patients (Rouleau S. et Dehail P., 2000).
La marche chez le sujet hémiplégique est donc lente et asymétrique, et selon Pélissier
J. et al. (1994), « la vitesse de déplacement est d’autant plus faible que le temps portant du
côté sain est plus long, et plus court du côté hémiplégique, que la longueur des pas est
réduite, et la cadence faible ». Ces deux derniers facteurs sont donc corrélés avec la vitesse de
marche. De plus, d’après Condouret J. et al. (1987), la spasticité provoque une asymétrie des
cycles de marche et des vitesses de balancement des membres inférieurs. Enfin, il existe une
corrélation entre la gravité de la lésion cérébrale et l’asymétrie du pas au cours de la marche.
D’après Roby-Brami A. et al., (1993), les signes de récupération de la marche chez le
sujet hémiparétique sont caractérisés par une amélioration de la vitesse de locomotion, de
l’accélération et de la symétrie des pas. De plus, d’après ces mêmes auteurs, « la récupération
de la marche chez l’hémiplégique est un processus complexe qui fait intervenir des facteurs
neurologiques (restauration partielle de la motricité volontaire, survenue de spasticité), des
12
facteurs liés à la rééducation (apprentissage sensorimoteur guidé par le kinésithérapeute) et
des facteurs liés aux aides techniques (canne, orthèses mécaniques ou myoélectriques). »
3. Outils et méthodes d’évaluation des différents paramètres de marche
Afin d’évaluer la marche des patients hémiplégiques, l’examen clinique subjectif ne
suffit pas dans la majorité des cas. C’est pourquoi, il est nécessaire de recourir à des méthodes
d’analyse instrumentale plus précises permettant d’évaluer les divers paramètres de marche.
Depuis les années 1970, les nouvelles technologies informatisées se développent à grande
échelle dans ce domaine (Azulay J-P. et al., 2009).
D’après Condouret J. et al (1987), l’analyse de la marche hémiplégique repose sur
cinq paramètres principaux tels que :
- Les paramètres spatio-temporels du pas
- Les moments de force à l’appui
- Les déplacements linéaires et angulaires des membres inférieurs
- L’électromyographie des muscles intervenants dans la marche
- Le coût métabolique évalué par la consommation en oxygène
Nous allons ainsi évoquer les principaux outils d’analyse de la marche.
a) Les différents tests de marche
Pour le test des 10 mètres, on demande au patient de marcher à vitesse confortable sur
une distance de 10 mètres. Cela permet ainsi de calculer la vitesse de marche du sujet
hémiplégique. Une aide technique peut être utilisée. La reproductibilité interjuge de ce test a
été prouvée. Cette évaluation est généralement réalisée au début et à la fin de la prise en
charge, dès que la marche est possible. On estime qu’il y a une amélioration significative
lorsqu’à la fin de la prise en charge, la vitesse augmente de 25 % par rapport au bilan initial
(Gellez-Leman M-C. et al, 2005).
Le «Get up and Go test » est un outil validé chez les sujets hémiplégiques et est
corrélé à la vitesse de marche. Les cotations sont comprises entre 1 et 5, 1 signifiant une
réalisation du test sans difficulté et sans risque de chute. « Le sujet est assis, doit se lever,
parcourir trois mètres, faire demi-tour et venir se rasseoir. » (Gellez-Leman M-C. et al,
2005).
Le « Timed Up and Go Test » est identique au test précédent sauf que l’on mesure le
temps de réalisation du test (en seconde) et il n’y a pas de cotation. C’est un test reproductible
entre observateurs (Gellez-Leman M-C. et al, 2005).
Le test de marche de six minutes (TDM6) est une évaluation validée consistant à
marcher sur la plus grande distance possible pendant 6 minutes dans un couloir intérieur de
13
minimum 30 mètres et sans obstacle, les pauses étant autorisées. Ce test a d’abord été utilisé
chez les patients présentant des pathologies respiratoires afin d’évaluer la capacité
fonctionnelle puis est aujourd’hui répandu dans de nombreux domaines tels que les patient
ayant subi un AVC, les patients amputés ou encore les sujets obèses (Dourado V-Z, 2010).
C’est l’un des tests de marche le plus représentatif des activités de la vie quotidienne. Il s’agit
d’une épreuve sous-maximale dans le sens où le patient adapte son propre rythme au cours de
l’évaluation (Pilat C. et al., 2005).
Au début et pendant le test, la fréquence cardiaque ainsi que la saturation pulsatile en
dioxygène (SpO2) sont contrôlées. A la fin, on retient les deux paramètres précédents ainsi
que la distance parcourue et la dyspnée que l’on côte généralement grâce à l’échelle de Borg
entre 0 et 10 (0 signifiant aucune dyspnée à la fin de l’effort). On se réfère ensuite aux valeurs
théoriques des sujets sains à l’aide du poids, de la taille et de l’âge mais l’on compare aussi
les valeurs entre le bilan initial et à la fin de la prise en charge (Paul L., 2003).
Le test de six minutes est fiable car le coefficient de corrélation interclasse est de 0.91
(Pope G., 2007).
De multiples échelles fonctionnelles de marche sont également employées. Parmi
elles, nous pouvons citer la « Functional Ambulation Classification » (FAC) qui classe les
patients en 6 groupes en fonction de l’aide de marche utilisée. Cet outil est validé et
reproductible chez le sujet hémiplégique. Depuis peu, une nouvelle version appelée « New
FAC » existe et contient 9 groupes (Gellez-Leman M-C. et al, 2005).
b) Analyses photo et vidéo
Les analyses photo et vidéo sont très utilisées, souvent en première intention, pour
l’étude cinématique du mouvement mais présentent néanmoins quelques inconvénients. En
effet, elles ne permettent qu’une analyse qualitative en deux dimensions et cette dernière peut
être relativement longue (Dujardin F. et Weber J., 1998). Elles doivent donc être
accompagnées de techniques de mesure informatisées plus précises afin d’évaluer l’asymétrie
de la marche hémiplégique.
c) Locomètre Satel ®
Le locomètre de Bessou, également appelé SATEL® a été mis au point par Paul
Bessou dans les années 1980 (Pelissier J. et Brun V., 1994). Il s’agit d’un matériel simple et
rapide d’utilisation, précis et peu coûteux permettant d’évaluer les paramètres spatio-
temporels de la marche en deux dimensions. En effet, au niveau des articulations métatarso-
phalangiennes des pieds du sujet sont mis en place des velcros, eux-mêmes reliés à des fils
inextensibles. Ces derniers transmettent les données à un boitier contenant un dispositif de
poulies et de potentiomètres ou disques. Les fils sont maintenus en tension par un petit moteur
14
électrique dans le boitier exerçant une force de rappel. L’ensemble des données sont ensuite
retransmises à un ordinateur, en effet, à chaque pas, il s’exerce une rotation des disques, qui
elle-même est numérisée par la suite (Thoumie P. et al., 2002). Ainsi, le sujet marche à son
rythme sur une distance entre 10 et 15 mètres en ligne droite, puis on obtient directement sur
l’ordinateur les données cinétiques et cinématiques de la marche sous forme de compte-rendu
et de courbes montrant le déplacement du sujet en fonction du temps.
Le locomètre permet une analyse plus précise que l’examen clinique de la marche. Il
permet non seulement de déterminer les caractéristiques de la marche mais aussi d’évaluer
l’introduction ou l’efficacité d’une aide technique. Il s’agit d’un dispositif très précis
transmettant des mesures avec une erreur de plus ou moins 5 mm pour les distances et plus ou
moins 5 millisecondes pour les temps (Pelissier J. et Brun V., 1994).
On obtient ainsi plusieurs mesures :
- Les paramètres spatiaux : longueur du pas, longueur d’enjambée.
- Les paramètres temporels : durée du cycle total et de chaque phase du cycle.
A partir de ces données, sont aussi calculées la vitesse et la cadence de marche. Pour
chaque paramètre, les valeurs normales sont indiquées ainsi que les écarts par rapport à ces
normes. Il présente aussi la qualité d’être peu contraignant pour le patient et il s’agit d’une
méthode d’évaluation facilement reproductible (Condouret J. et al., 1987). L’évaluation par le
locomètre peut donc être réalisée à tout au long de la prise en charge et pas seulement lors des
bilans initial quand la marche est possible et final. Un bilan type est présenté en annexe 3.
Néanmoins, le locomètre présente quelques inconvénients. Il doit être installé dans une
grande pièce pour permettre la marche d’une dizaine de mètres et n’offre qu’une analyse dans
le plan sagittal, les autres plans de l’espace n’étant pas étudiés (Pelissier J. et Brun V., 1994).
En effet, il ne permet pas de mettre en évidence la hauteur du pas, la qualité du mouvement et
déceler les compensations comme, par exemple, le fauchage (Thoumie P. et al., 2002).
Cependant, le locomètre reste un très bon outil d’analyse de la marche et ce dernier est le plus
utilisé dans les centres de rééducation et l’un des plus accessibles.
Cet outil est utilisé en neurologie mais aussi dans d’autres domaines comme la
traumatologie ou la rhumatologie. Il intervient pour bilanter la marche mais intervient aussi
dans la rééducation par biofeedback sonore (Satel, le locomètre).
Parmi les autres techniques d’évaluation de la marche, on retrouve le tapis de marche
aussi appelé GAITRite muni de capteurs dont les données fournies s’apparentes à celles du
locomètre.
15
d) Analyse Quantifiée de la Marche
L’Analyse Quantifiée de la Marche (AQM) est « l’outil de référence pour étudier la
marche du patient hémiplégique. » (Bonnyaud C. et al., 2011) Celle-ci permet une étude très
globale et précise car elle analyse à la fois les paramètres spatiotemporels,
électromyographiques, cinématiques et cinétiques. C’est donc une analyse tridimensionnelle
du mouvement. L’AQM permet notamment de mesurer de nouvelles données telles que les
moments et les puissances articulaires (Thoumie P. et al., 2002). En effet, le moment
articulaire détermine le groupe musculaire mis en jeu lors d’un mouvement spécifique alors
que la puissance renseigne sur le type de contraction de ce groupe (Armand S., 2005).
Le but est de marcher sur une piste avec plusieurs milliers de capteurs de pression tout
en étant filmé (Lucet A. et al., 2012). Des capteurs sont également placés sur les segments
corporels. Les résultats sont ensuite retransmis sur ordinateur. L’AQM est souvent indiquée
dans le cadre d’une intervention chirurgicale en vue d’améliorer la marche du patient ou
encore pour prouver l’efficacité de la toxine botulinique en cas de spasticité. Si cette
technique d’évaluation de la marche est très fréquemment employée en neurologie, cette
dernière s’utilise aussi en traumatologie, notamment chez les personnes amputées
appareillées.
Cela nécessite du matériel conséquent tel qu’un dispositif vidéoscopique formé de
deux à cinq caméras enregistrant les déplacements des capteurs corporels, deux plateformes
de force incluent dans le chemin de marche qui enregistrent la force de réaction au sol
pendant la phase d’appui, un dispositif électromyographique enregistrant l’activité musculaire
et un ordinateur contenant un logiciel d’acquisition qui permet de regrouper l’ensemble des
données recueillies (Pelissier J. et al., 1997).
Néanmoins, l’AQM, constituant une véritable avancée technologique, reste une
technique d’évaluation encore peu employée du fait de son coût financier (Daviet JC. et al.,
2002). Son utilisation est complexe, nécessitant la présence d’un ingénieur et d’un technicien
à temps complet ainsi que des cliniciens (Thoumie P. et al., 2002). De plus, la collaboration
du patient est essentielle du fait de la durée importante de l’évaluation. Le positionnement des
capteurs sur les reliefs osseux doit également être consciencieusement réalisé et identique aux
bilans précédents car cela peut engendrer des erreurs d’interprétation (Roche N. et al., 2011).
La distance minimale doit être d’environ 50 mètres (Lucet A. et al., 2012). Enfin, si l’AQM
fournit des données mathématiques précises, l’examen clinique ne doit pas être négligé.
Actuellement il n’existe qu’une dizaine de laboratoires d’analyse de la marche en
France (Armand S., 2005). Cependant, il est nécessaire que l’AQM se développe davantage
du fait de la précision des données que celle-ci apporte. En effet, cette évaluation permet de
16
déterminer, d’adapter ou de modifier le type d’aide technique à mettre en place, de prendre la
décision d’un traitement de la spasticité par toxine botulinique ou encore de modifier les
objectifs de prise en charge rééducatifs en fonction des résultats obtenus (Roche N. et al.,
2011). L’AQM joue donc un rôle de diagnostic dans les domaines médicaux, chirurgicaux et
kinésithérapiques.
e) Autres outils d’évaluation de la locomotion
L’électrogoniomètre articulaire permet l’analyse des paramètres cinématiques de la
marche. Il mesure les angles et leurs variations (Rouleau S. et Dehail P., 2000).
Les semelles baropodométriques fournissent l’étude des paramètres spatiotemporels
et cinétiques de la marche.
Les accéléromètres correspondent à des capteurs actifs qui mesurent les changements
de vitesse (Rouleau S. et Dehail P., 2000). On place ainsi l’accéléromètre triaxial sur un point
précis du corps et cela permet une analyse du mouvement en trois dimensions. La mise en
place est rapide. C’est un matériel fiable et validé pour l’analyse de la marche (Hartmann A.
et al., 2009).
Les systèmes optocinétiques permettent un enregistrement vidéo grâce à des capteurs
mis en place sur les membres inférieurs. Néanmoins, cela nécessite un appareillage et une
installation complexes (Dujardin F. et Weber J., 1998).
On peut aussi utiliser des gyroscopes qui permettent de mesurer « l’orientation dans
l’espace des segments sur lesquels ils sont fixés, de même que leur vitesse et leur accélération
angulaire. » (Azulay J-P., 2005).
On retrouve également les goniomètres triaxiaux « constitués par trois capteurs de
mesure angulaire, potentiométriques ou électromagnétiques, disposés de façon orthogonale
afin de mesurer la mobilité dans les trois plans de l'espace. » (Dujardin F. et Weber J., 1998).
C’est une technique de mesure fiable en particulier pour le genou. Ils effectuent une analyse
angulaire du mouvement (Condouret J. et al., 1987).
Les inclinomètres permettent de mesurer l’inclinaison des segments corporels par
rapport à la verticale à l’aide de capteurs.
Différents outils utilisent la baropodométrie et mesurent ainsi la pression plantaire
lors de la marche évaluant le trajet du centre de pression et donc indirectement la force
exercée par le pied sur le sol. Ces outils sont formés de semelles placées sous les chaussures
avec une multitude de capteurs. Un boitier permettant de relier les semelles à l’ordinateur est
placé à la cheville (Robain G. et al., 2006).
17
C. La contrainte induite du membre inférieur lors de la marche
hémiplégique : une technique récente de rééducation en cours
d’expérimentation 1. De la contrainte induite du membre supérieur vers celle du membre
inférieur
La contrainte induite du membre supérieur a été introduite par Taub dans les années
1970. Celui-ci a d’abord expérimenté cette technique chez l’animal, notamment chez le singe.
La technique, appelée « blocage », consiste à placer dans une écharpe ou un gant le membre
sain pour favoriser l’utilisation du membre supérieur lésé en le stimulant au maximum par de
multiples exercices. Taub a nommé cette technique de stimulation, le « façonnage »
(Robertson J.V.G. et al., 2011). Dans les années 1990, la contrainte induite et le façonnage ont
été expérimentés chez les sujets hémiparétiques. Cela a généré des résultats très positifs et de
multiples études réalisées par la suite n’ont fait que confirmer l’expérimentation de Taub. Un
protocole type a été mis en place, ce dernier s’étend généralement sur 2 ou 3 semaines, et le
membre sain est immobilisé 6 heures par jour, 5 jours par semaine. De plus, pour être inclus
dans le protocole, les patients doivent répondre à plusieurs critères d’inclusion comme avoir
une extension active minimale du poignet et des doigts de 10° et n’avoir aucune douleur
d’épaule (Robertson J.V.G. et al., 2011).
La contrainte induite a ensuite été étendue au tronc afin « d’éviter sa participation
excessive pendant les mouvements de préhension du membre supérieur parétique »
(Robertson J.V.G. et al., 2011). Puis, récemment, cette technique est utilisée au membre
inférieur au cours de la marche mais celle-ci reste à l’heure actuelle à l’état d’expérimentation
et doit faire ses preuves avant de devenir une méthode rééducative à part entière.
2. Définition et présentation des différentes techniques employées au
membre inférieur
D’après Bonnyaud C. et al. (2011), la thérapie par contrainte induite « vise à
restreindre les mouvements du membre non déficitaire et oblige le patient à utiliser son
membre déficitaire afin qu’il améliore spécifiquement ses performances avec le membre
atteint ». Dans le cadre de l’hémiplégie, l’appui et le report de poids du côté lésé sont
spontanément évités dans la majorité des cas (Hase K. et al., 2008). Afin d’améliorer la
marche du patient hémiplégique, plusieurs méthodes de contrainte induite du membre
inférieur ont été employées d’après la littérature. Nous allons ainsi les développer.
a) Mise en place d’un poids au membre inférieur sain
Bonnyaud C. et al. (2011) ont réalisé une étude contrôlée randomisée avec 48 sujets
hémiplégiques répondant aux critères d’inclusion. Ils ont étudié l’effet de la contrainte induite
18
sur les sujets marchant sur sol dur et sur tapis roulant et ont ainsi divisé les patients en 4
groupes :
- Groupe 1 : Patients marchant sur terrain plat pendant 20 minutes
- Groupe 2 : Patients marchant sur terrain plat pendant 20 minutes avec la cheville
saine lestée à vitesse de confort
- Groupe 3 : Patients marchant sur tapis roulant pendant 20 minutes
- Groupe 4 : Patients marchant sur tapis roulant pendant 20 minutes avec la cheville
lestée à vitesse de confort
Le membre inférieur sain a été contraint à l’aide d’un poids placé à la cheville, 2 kg
pour les femmes et 4 kg pour les hommes. Les bilans ont été réalisés à l’aide de l’Analyse
Quantifiée de la Marche (AQM) en plusieurs temps : avant l’entrainement, directement après
sans le poids puis après 20 minutes de repos.
Les résultats montrent une amélioration de certains paramètres. En effet, la longueur
du pas et le pic de freinage augmentent du côté sain surtout après un entrainement sur tapis
roulant. En revanche, il n’y a pas de différence significative pour les autres paramètres entre
les groupes témoins et les groupes soumis à la contrainte, du côté hémiplégique notamment.
D’après cet article, il n’y a pas de différence notable sur la marche hémiplégique avec la
contrainte induite.
Regnaux J.P. et al. (2008) ont aussi utilisé le port d’un poids à la cheville de la jambe
non parétique. L’étude a été réalisée auprès de 10 sujets hémiplégiques victimes d’un AVC
depuis moins d’un an, sur tapis roulant. Les conclusions sont identiques à celles de Bonnyaud
C. et al. (2011).
Dans l’étude de Noble J-W. et al. (2006), un poids de 2 kg a été placé au centre de
masse du membre inférieur sain de 8 patients hémiplégiques. Ces derniers devaient marcher
sur un tapis roulant à une vitesse de 1.6 m/s pendant 3 séries de 5 minutes, la première et la
dernière étant réalisées sans le poids, la seconde avec. Les paramètres de marche furent
analysés à la fin de chaque série. Les résultats montrent une augmentation des flexions du
genou et de la hanche du côté lésé lors de la phase oscillante avec le poids sur le membre sain.
On observe également une amélioration de la coordination hanche-genou grâce à la contrainte
induite.
b) Mise en place d’une attelle au membre inférieur sain
Numata K. et al. (2008) ont utilisé une autre façon de contraindre le membre inférieur
sain. Pour cela, une étude de cas a été effectuée sur un patient ayant subi un AVC gauche. La
19
motricité de sa jambe droite était donc très limitée et le report de poids du côté droit était
impossible lors du bilan initial. Ce patient de 72 ans, droitier, aucun antécédent médical, a été
pris en charge par la thérapie par contrainte induite 68 jours après le début de la rééducation.
Ce dernier ne présentait aucun trouble cognitif et la communication était de bonne qualité, il
n’y avait donc pas d’obstacle pour la compréhension des consignes. Pour contraindre le
membre inférieur sain, une attelle sur le genou gauche a été mise en place pendant 2 jours.
D’après le protocole, le patient devait porter l’attelle tous les jours de 6h30 à 19h30 sauf pour
se laver. En cas de douleur ou de fatigue, il pouvait la retirer temporairement. Les
performances du patients ont été évaluées à l’aide d’une analyse vidéo durant plusieurs
activités du patient (marche, activités de la vie quotidienne…).
D’après les résultats, les thérapeutes ont remarqué des changements majeurs, en effet,
la mise en charge du côté droit s’est révélée possible après la contrainte induite. Une
amélioration fonctionnelle du membre inférieur lésé droit a donc été constatée. La contrainte
induite a donc permis au patient de prendre conscience de son membre affecté et de prêter
d’avantage d’attention aux mouvements de celui-ci. Il n’y a cependant pas de données
chiffrées pour cette étude.
Marklund I. et al. (2006) ont utilisé la même technique que celle décrite
précédemment. Cinq patients ont accepté de participer à l’étude (3 femmes et 2 hommes).
Durant deux semaines, six mesures ont été réalisées sur plusieurs paramètres tels que la
motricité des membres inférieurs, l’équilibre statique ou encore la marche. Parmi les bilans
utilisés, on retrouve le Fugl-Meyer des membres inférieurs, le timed up and go, le step test, le
timed walking test ainsi que le test des 6 minutes de marche. La contrainte induite a été
appliquée sur chaque patient 5 jours par semaine, 6 heures par jour pendant 2 semaines. Une
orthèse a donc été utilisée pour empêcher la flexion du genou sain.
Les résultats montrent des améliorations significatives, en effet, 3 des 5 sujets ont
augmenté leur périmètre de marche au cours du test des 6 minutes. Certains patients ont
néanmoins signalé l’apparition d’une fatigue importante et d’une raideur pour la jambe
contrainte.
Toutefois, d’après cet article, la contrainte induite améliore la motricité, l’équilibre et
la qualité de la marche. Les effets ont persisté au-delà des 2 semaines de prise en charge.
20
c) Mise en place d’une prothèse au membre inférieur sain
Afin de favoriser l’utilisation du membre inférieur parétique,
Hase K. et al. (2008) ont contraint l’autre membre à l’aide d’une
prothèse. Trois patients hémiplégiques ont participé à l’étude. Les
séances de 20 minutes ont été effectué sur 5 semaines, à raison de 2
à 3 fois par semaine. Hase K. et al. (2008) ont évalué la marche de
ces sujets en utilisant une prothèse et un déambulateur 4 roues
(figure 1).
A l’aide du GAITRite, les résultats montrent des meilleures
forces de freinage et de réaction au sol sur le membre parétique lors
de la phase d’appui. On constate aussi une amélioration de la force
propulsive en début de phase oscillante pour deux des patients. De
plus, la vitesse de marche est augmentée chez tous les patients. Ces
résultats persistent plusieurs semaines après le protocole. D’après
cette étude, la contrainte induite entraine une réorganisation
corticale fonctionnelle comme pour le membre supérieur.
d) Mise en place de la contrainte indirecte par le membre
supérieur sain
Afin d’accroître indirectement la qualité de la marche des patients hémiplégiques,
plusieurs études ont utilisé la contrainte classique du membre supérieur sain décrite par Taub.
En effet, parmi les articles de la littérature, Fuzaro AC. et al. (2011) ont étudié les bénéfices
de cette technique sur l’équilibre et les paramètres de marche. Il s’agit d’une étude contrôlée
randomisée incluant 37 patients adultes hémiplégiques répartis aléatoirement en deux
groupes. Le membre supérieur sain a été immobilisé plusieurs heures par jour, cinq jours par
semaine pendant quatre semaines puis une ultime évaluation a été réalisée trois mois plus tard
pour étudier l’effet résiduel de la contrainte induite. Afin d’évaluer la marche, le test des 10
mètres et le Timed up and Go test ont été utilisés lors des bilans initial et final.
Coker P. et al. (2009) ont employé la même technique et le même protocole chez
douze enfants hémiplégiques avec paralysie cérébrale. Les données ont été recueillies à l’aide
du tapis de marche GAITRite.
1. HASE K., FUJIWARA T., TSUJI T. et al. Effects of Prosthetic Gait Training for Stroke Patients to Induce Use of
the Paretic Leg: A Report of Three Cases. The Keio journal of medicine, septembre 2008, vol 57, n°3, p. 162-167.
Figure 1: Prothèse au membre
inférieur sain 1
21
Pour ces deux études, les résultats sont globalement positifs et démontrent une
amélioration des paramètres de marche et de l’équilibre. En effet, la vitesse, la cadence de
marche ainsi que la longueur du pas sont augmentées par rapport au bilan initial. Par exemple,
d’après Coker P. et al. (2009), la cadence de marche passe de 140 à 149 pas par minute en
moyenne. De plus, d’après Fuzaro AC. et al. (2011), le fait que le membre sain soit
immobilisé influence le côté lésé et améliore la coordination entre les membres supérieurs et
inférieurs lors des déplacements.
D. La problématique de recherche
Face à la multiplicité des procédés employés, la thérapie par contrainte induite au
membre inférieur est donc à l’état d’ébauche et il est nécessaire que d’autres études soient
réalisées afin de l’inscrire parmi les autres techniques rééducatives de l’hémiplégie.
Ce mémoire présente la mise en place d’un protocole de recherche effectué dans le
Centre de Rééducation et de Réadaptation Fonctionnelles en milieu marin de TRESTEL près
de Lannion dans les Côtes d’Armor (22). Il s’agit plus précisément d’une série de cas réalisé
auprès des 3 patients hémiplégiques.
Les objectifs de ce travail sont donc de déterminer si la thérapie par contrainte induite
au membre inférieur améliore les paramètres spatio-temporels de la marche, de s’initier à la
recherche et d’analyser les résultats obtenus après avoir élaboré le protocole.
L’hypothèse de départ est que la thérapie par contrainte induite améliore les
paramètres quantitatifs de la marche chez le sujet hémiplégique en phase spastique. La
problématique de recherche est donc la suivante :
En quoi la contrainte induite du membre inférieur modifie-t-elle les paramètres
quantitatifs de la marche chez le patient hémiplégique en phase spastique ?
Mise en place d’une série de cas dans un centre de rééducation
22
II. Partie 2 : Expérimentation
A. Méthode
1. Présentation des patients, critères d’inclusion et d’exclusion
Au préalable, les critères de sélection ont été définis :
Critères d’inclusion
- Patients hémiplégiques ayant subi une lésion cérébrale datant de plus de 3 mois.
- Marche possible avec ou sans aide technique pendant au moins 15 min sans s’arrêter.
- Patients motivés et exprimant leur accord pour réaliser le protocole de contrainte induite.
- Sexe : hommes et femmes.
- Age : inférieur à 70 ans.
Critères d’exclusion
- Problèmes cardio-respiratoires importants.
- Troubles cognitifs importants pouvant être un obstacle à la compréhension des consignes.
- Troubles de la concentration.
- Héminégligence.
- Aphasie.
Afin de réaliser cette étude, l’ensemble des masseurs-kinésithérapeutes du centre de
réadaptation et de rééducation de TRESTEL ont été consultés afin d’acquérir un maximum de
patients correspondant aux critères d’inclusion, quatre sujets hémiplégiques ont ainsi été
retenus. Afin d’obtenir son accord pour réaliser la contrainte induite, une consultation auprès
du médecin de neurologie a donc été effectuée. Ce dernier a préféré exclure un des patients en
raison de son âge et la présence importante de spasticité dans le membre inférieur lésé. Nous
avons ainsi expliqué le protocole auprès des 3 patients restants qui ont donné leur accord avec
enthousiasme.
Nous allons ainsi les présenter :
Patient A : Melle D. est une adolescente de 16 ans. Celle-ci présente une hémiplégie gauche
dans les suites d’un empyème intra-cérébral opéré le 5 septembre 2011, lié à une sinusite
survenue le 26 août 2011. Melle D. est entrée au centre de TRESTEL le 5 décembre 2011
dans le service MPR enfants et adolescents en hospitalisation complète. Droitière, Melle D.
pèse 68 kg pour 1.63 m (IMC = 25).
Sur le plan familial, ses parents sont séparés et Melle D. a donc été élevée par sa mère et a un
demi-frère et une demi-sœur. Elle vit dans une maison avec escaliers où la chambre est à
23
l’étage et la salle de bain est aménagée (douche adaptée à son handicap). Melle D. est
scolarisée en classe de 3ème
et aime la danse, l’informatique et sortir avec ses amis.
Patient B : Mr T., 64 ans, est atteint d’une hémiplégie gauche suite à un AVC
hémorragique pariétal droit avec inondation ventriculaire survenu le 30 mars 2012. Ce
dernier est entré au centre le 10 avril en hospitalisation complète puis en hôpital de jour à
partir du 4 août 2012 à raison de 3 jours par semaine. Droitier, Mr T. mesure 1m95 et pèse
107 kg (IMC = 28).
Concernant l’environnement familial, Mr T., retraité, ancien responsable d’un site de
production des enrobés (travaux publics), est marié, a 3 enfants et 4 petits enfants. Il vit une
partie de l’année dans les Vosges et l’autre partie en Bretagne et a pour loisirs le ski, le bateau
et la marche à pied.
Patient C : Mr P., 68 ans, est victime, le 22 juillet 2011, d’un AVC ischémique de la fosse
postérieure avec thrombus ayant entrainé une hémiplégique gauche. Mr P. présente
également un antécédent de myélopathie cervicarthrosique sur canal cervical étroit qui a été
opéré le 9 novembre 2011 avec laminectomie de C2 à C4. Celui-ci est entré au centre de
rééducation le 14 novembre 2011 et est actuellement en hôpital de jour les lundis, mercredis
et vendredis.
Droitier, Mr P. pèse 90 kg pour 1m80 (IMC = 28). Il est retraité, marié et a un enfant. Son
loisir principal est la pêche en mer.
Une présentation plus détaillée de ces patients ainsi que les bilans détaillés se trouvent
respectivement en annexes 4 et 5.
2. Matériel et bilans utilisés
a) Bilans
Après avoir consulté les dossiers médicaux et interrogé chaque patient, nous avons
utilisé plusieurs tests et bilans dont certains sont spécifiques à l’hémiplégie :
- Pour évaluer la douleur, nous avons utilisé l’Echelle Visuelle Analogique (EVA) qui
renseigne sur l’intensité de la douleur ressentie par le patient entre 0 et 10 (0 étant aucune
douleur et 10 correspondant à une douleur maximale inimaginable).
- La Cotation Held et Pierrot-Desseilligny a été utilisée pour mesurer la force musculaire,
celle-ci étant graduée de 0 à 5 (HAS, 2006). Ce bilan est présenté en annexe 6.
24
- La spasticité a été mesurée par l’échelle d’Ashworth modifiée (MAS) présentée en annexe
7. Ce test présente une assez bonne fiabilité inter-examinateurs avec un taux de corrélation de
0.847 (p<0.001) (Bohannon R. et al., 1987). La fiabilité intra-examinateur est meilleure. De
plus, la version modifiée est plus sensible que la précédente (Ben Smail D. et al, 2003).
- Pour évaluer certains paramètres de marche, nous avons utilisé les tests des 10 mètres et
des 6 minutes de marche. Ceux-ci ont été décrits dans la partie précédente.
Les examens cliniques précis de chaque patient se trouvent en annexe 4.
b) Matériel
Concernant le protocole de contrainte
induite, afin d’analyser la marche, nous avons
utilisé le locomètre de Bessou, également appelé
SATEL® (figure 2). Sa description et son
fonctionnement sont expliqués dans la première
partie. Le locomètre a été employé avant, pendant
et après la contrainte induite. Lors de son
utilisation, nous avons demandé à chaque patient
de marcher à leur rythme sur une distance de 10
mètres. Nous avons évidemment veillé à ce qu’il
n’y ai aucun obstacle et aucun facteur influençant
la marche lors de l’évaluation. Un examinateur se
trouvait au poste informatique afin de gérer le
logiciel alors qu’un autre était près du patient par
sécurité en cas de chute.
Pour contraindre le membre inférieur droit,
nous avons utilisé des poids de 2.0 kg placés à la
cheville (figure 3). Pour Melle D., un seul poids de
2.0 kg a été employé alors que pour les hommes,
nous nous sommes servi de 2 poids de 2.0 kg chacun.
2 Satel, le locomètre® [en ligne] http://www.satel-posture.com/PDF/Docsatel/logiciels/Satel%20AQM.pdf
3 http://www.fitnessboutique.fr/fitness/produits-lestes/CARE-Halteres-chevilles-2x1kg/prod-CAR70731.html
Figure 2 : Locomètre SATEL® 2
Figure 3 : Poids de 2.0 kg 3
25
Une analyse vidéo a également été réalisée à l’aide de deux caméras, une dans le plan
sagittal et l’autre dans le plan frontal. Nous avons demandé à chaque patient de marcher à leur
rythme sur une dizaine de mètres, une fois sans contrainte et l’autre fois avec le poids à la
cheville. Les vidéos ont ensuite été transférées sur ordinateur.
3. Protocole de contrainte induite du membre inférieur
Le protocole est le suivant :
Examen initial avec Locomètre SATEL® sans poids
Examen avec poids après 15 minutes de marche
Examen sans poids après 15 minutes de marche
Nous nous sommes ainsi inspirés du protocole de Bonnyaud C. et al. (2011). Après
avoir réalisé l’examen clinique auprès de chaque patient, un bilan initial de la marche a été
effectué avec le locomètre SATEL®. Afin de se familiariser avec l’outil, seule la deuxième
mesure a été prise en compte. Après avoir placé le ou les poids à la cheville saine, chaque
sujet a marché 15 minutes avec les aides techniques utilisées habituellement (canne simple et
releveurs). Puis, un bilan final a été effectué directement après avoir marché avec puis sans les
poids.
Le but de cette étude est ainsi de comparer les résultats avant et après la contrainte
induite en analysant les paramètres de marche quantitatifs modifiés ou non par cette
technique.
B. Résultats
Nous allons présenter les mesures de chaque paramètre quantitatif obtenu avec le
locomètre SATEL ®. Les résultats détaillés de chaque patient se trouvent en annexe 8.
1. Cadence de marche
Valeurs moyennes des 3
patients
(enjambées / min)
Comparaison avec les
valeurs normales
(en pourcentages)
Bilan initial 80.40 70
Bilan après 15 min de marche avec
poids 79.58 69
Bilan après 15 min de marche sans
poids 83.11 72.5
La valeur moyenne des sujets normaux étant de 114.60 enjambées par minute.
26
0
20
40
60
80
100
Enja
mb
ées
/ m
inu
te
Cadence de marche
Bilan initial
Bilan avec poids
Bilan sans poids
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
1,2
En m
ètre
s
Longueur d'emjambée
Bilan initial
Bilan avec poids
Bilan sans poids
Comme nous l’indique la
littérature, la cadence de marche
est diminuée de 30 % par rapport
aux valeurs normales pour chacun
des patients. Les résultats nous
montrent une différence de 2.5 %
entre les bilans initial et final.
2. Longueur d’enjambée
Valeurs moyennes des 3
patients
(en mètres)
Comparaison avec les
valeurs normales
(en pourcentages)
Bilan initial 0.84 57.9
Bilan après 15 min de marche avec
poids 0.85 58.6
Bilan après 15 min de marche sans
poids 0.88 60.7
La valeur moyenne des sujets normaux étant de 1.45 mètres.
Concernant la longueur
d’enjambée, les résultats sont
quelque peu différents entre les
patients. En effet, pour Melle D. la
longueur d’enjambée diminue de
5.0 cm entre les bilans initial et
intermédiaire (avec le poids) alors
qu’elle augmente pour les autres
patients. Pour Mr T., l’évolution est positive alors que pour Mr P., ce paramètre augmente lors
du bilan intermédiaire puis diminue au cours du bilan effectué sans poids. Les résultats
montrent que ce paramètre de marche est diminué de 40 % par rapport à la valeur moyenne
normale. Globalement, on relève une augmentation moyenne de la longueur d’enjambée de
4.5 %.
27
00,10,20,30,40,50,60,70,8
en
mè
tre
/ s
eco
nd
e
Vitesse de marche
Bilan initial
Bilan avec poids
Bilan sans poids
0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
0,7
En m
ètre
s
Longueur des pas
Bilan initial à gauche
Bilan initial à droite
Bilan avec poids àgauche
Bilan avec poids àdroite
Bilan sans poids àgauche
3. Vitesse de marche
Valeurs moyennes des 3
patients
(en mètres/seconde)
Comparaison avec les
valeurs normales
(en pourcentages)
Bilan initial 0.56 40.6
Bilan après 15 min de marche avec
poids 0.56 40.8
Bilan après 15 min de marche sans
poids 0.61 44.2
La valeur moyenne des sujets normaux étant de 1.38 mètres par seconde.
La vitesse de marche
est diminuée de 60 % par
rapport aux résultats de la
littérature. Pour ces 3
patients, nous constatons une
amélioration de 8.0 % après
contrainte lestée.
4. Longueur des pas
Valeurs moyennes des 3
patients
(en mètres)
G = gauche D = droite
Comparaison avec les
valeurs normales
(en pourcentages)
Bilan initial G = 0.45 D = 0.39 G = 63.40 D = 54.93
Bilan après 15 min de marche avec
poids G = 0.47 D = 0.38 G = 66.20 D = 53.52
Bilan après 15 min de marche sans
poids G = 0.43 D = 0.45 G = 60.56 D = 63.40
La valeur moyenne des sujets normaux étant de 0.71 mètres.
Comme nous précise
la littérature, la longueur de
pas est diminuée par rapport à
la normale de 37 % à gauche
et de 43 % à droite. D’après
les résultats obtenus, celle-ci
est légèrement diminuée à
gauche mais surtout majorée
à droite de 6.0 cm en
moyenne.
28
5. Cycle de marche
Valeurs moyennes des 3
patients
(en pourcentage du cycle de
marche)
G = gauche D = droite
Appui / Balancement
Comparaison avec les
valeurs normales
(en pourcentages)
Bilan initial G = 67.6/32.3 D = 70.3/29.7 G = 7/8 D = 10/11
Bilan après 15 min de marche avec poids G = 67.0/33.0 D = 70.3/29.7 G = 7/3 D = 10/11
Bilan après 15 min de marche sans poids G = 65.33/34.67 D = 70.3/29.7 G = 5/6 D = 10/11
Les valeurs moyennes des sujets normaux étant de 60 % du cycle de marche pour le temps d’appui et
40 % pour le temps de balancement.
Les valeurs restent inchangées pour l’hémicorps droit tout au long du protocole alors
que celles-ci se rapprochent de la normale à gauche.
C. Discussion
1. Analyses des résultats
Globalement, d’après les résultats, nous constatons une amélioration des paramètres de
marche. En effet, la cadence et la longueur d’enjambée sont légèrement augmentées mais les
valeurs obtenues sont trop faibles pour être considérées comme significatives. Les effets sur la
vitesse de marche sont plutôt positifs avec une amélioration de 8.0 %.
Les pas sont de même longueur après contrainte induite. En effet, la longueur du pas
gauche diminue alors que celle du pas droit augmente. Cela est caractéristique d’un meilleur
appui sur le côté hémiplégique et d’une phase de propulsion à droite de meilleure qualité. De
plus, on constate des pas d’égale longueur après contrainte induite. La marche est donc
davantage symétrique.
2. Biais et limites du protocole
La première limite que nous pouvons retenir est le faible nombre de patients recrutés
pour la réalisation du protocole malgré la concertation auprès de tous les masseurs-
kinésithérapeutes du centre de rééducation. En effet, seulement 4 sujets ont répondu aux
critères d’inclusion de l’étude mais rappelons que le médecin de neurologie a préféré exclure
un des patients en raison de son âge et de l’importante spasticité au membre inférieur lésé.
Puis, parmi la population hémiplégique, la majorité se trouvaient à une date trop proche de
l’AVC et donc ne marchaient pas encore.
De plus, même si la lésion a touché le même hémicorps, la population hémiplégique
choisit n’est pas homogène en tous points. En effet, dans un premier temps, l’écart d’âge entre
les patients est relativement important. Celui-ci s’étend entre 16 et 68 ans. Les dates des
lésions cérébrales varient aussi de quelques mois.
29
Parmi les autres biais du protocole, nous retrouvons l’utilisation des cannes simples et
des releveurs de pied pour deux des patients de l’étude. En effet, une analyse sans aide
technique aurait été plus fiable mais pour ces patients, marcher sans canne et releveurs
engendre une fatigabilité importante et rapide avec un risque de chute majoré.
Il aurait été également souhaitable d’établir le protocole sur une plus longue durée et
ce, 5 jours par semaine. Cependant, les patients n’étaient présents que 3 jours par semaine au
centre.
3. Comparaison des résultats avec ceux décrits dans la littérature
Nous pouvons comparer les résultats obtenus avec ceux de l’étude contrôlée
randomisée de Bonnyaud C. et al. (2011). Les techniques de contrainte induite sont identiques
par la mise en place d’un poids à la cheville saine (2 kg pour les femmes et 4 kg pour les
hommes). Cependant, les paramètres spatio-temporels ne sont pas évalués avec le même outil
de mesure. En effet, Bonnyaud C. et al. (2011) ont employé l’analyse quantifiée de la marche,
appareil de mesure plus fiable et plus précis que le locomètre SATEL® mais plus couteux.
Pour rappel, 48 patients hémiplégiques ont participé à cette étude et les mesures ont été prises
avant l’intervention, immédiatement après sans le poids à la cheville et après 20 minutes de
repos.
Pour la vitesse de marche, Bonnyaud C. et al. (2011) montrent une augmentation
significative (p = 0.0009) entre le bilan initial et immédiatement après la contrainte induite.
La vitesse passe de 0.66 à 0.72 m/s pour le groupe contrainte induite contre 0.75 à 0.80 m/s
pour le groupe contrôle. Cependant, Bonnyaud C. et al. (2011) évoquent un effet entrainement
car il n’y a pas de différence significative entre le bilan immédiatement après la contrainte
induite et celui après 20 minutes de repos. Il en conclue ainsi que la contrainte lestée n’a pas
d’impact significatif sur la vitesse de marche. Il en va de même pour la cadence et la longueur
de pas du côté hémiplégique.
En revanche, la contrainte induite a un impact sur la longueur de pas du côté sain
uniquement après un entrainement sur tapis roulant. Celle-ci passe de 53.84 à 55.68 cm entre
le bilan initial et celui après 20 minutes de repos (p = 0.005). Cette étude montre donc une
interaction entre le facteur entrainement et le facteur contrainte lestée.
Concernant la symétrie des pas, d’après Bonnyaud C. et al. (2011), l’index de symétrie
ne prouve pas de différence significative. Pour ces auteurs, il n’y a donc pas de symétrisation
des pas après un entrainement avec contrainte induite.
En conclusion, pour Bonnyaud C. et al. (2011), la contrainte induite au membre
inférieur n’apporte pas de bénéfice suffisant et satisfaisant sur la marche du sujet
hémiplégique.
30
Conclusion
L’objectif de ce travail de fin d’étude était d’étudier l’évolution des paramètres
quantitatifs de la marche chez le sujet hémiplégique en phase spastique par la technique de
contrainte induite du membre inférieur.
Grâce à l’analyse des diverses mesures obtenues, le protocole réalisé en centre de
rééducation n’a pas montré de grandes différences significatives après mise en place de cette
technique auprès des patients inclus dans l’étude. La littérature étudiée montre des points de
vue divergents. En effet, pour certains auteurs, la contrainte induite n’apporte aucun bénéfice
sur la marche hémiplégique alors que pour d’autres, celle-ci pourrait constituer un nouvel
élément à part entière au sein de la stratégie thérapeutique de l’hémiplégie.
Ce travail nous a permis de découvrir un nouveau procédé rééducatif et de développer
notre esprit critique. Grâce à l’élaboration de ce protocole, nous avons pu ainsi nous
familiariser avec le matériel, notamment avec le locomètre SATEL®. Cela est un point positif
car il est probable que nous soyons amenés à l’utiliser au cours de notre future carrière
professionnelle. En effet, nous le rencontrons de plus en plus dans le domaine de la
kinésithérapie afin d’apporter des analyses de marche précises, et ce, dans de nombreux
champs cliniques. Grâce à ce mémoire, nous avons pu accroître nos connaissances sur
l’hémiplégie, pathologie avec laquelle les masseurs-kinésithérapeutes sont de plus en plus
confrontés aussi bien en centre de rééducation qu’en cabinet libéral. Concernant la contrainte
induite, il est préférable que celle-ci fasse l’objet d’études complémentaires et soit
protocolisée avant de l’appliquer dans un programme rééducatif.
Dans la plupart des études actuelles concernant la contrainte lestée au membre
inférieur, la durée des protocoles mis en place est très courte. Etant donné la facilité de mise
en place de la technique, il serait pertinent d’établir une étude sur plusieurs semaines, 5 fois
par jour avec une population de sujets hémiplégiques la plus homogène possible et d’analyser
les résultats avant et après l’intervention.
Comme pour le membre supérieur, il serait également intéressant d’étudier l’effet de la
contrainte induite du membre inférieur sur la plasticité cérébrale, notion encore récente en
neurologie.
La contrainte induite du membre inférieur doit donc encore faire ses preuves avant de
s’inscrire parmi les techniques de rééducation futures dans le domaine de l’hémiplégie. En
effet, en kinésithérapie, il est essentiel de s’assurer de la validité des techniques employées
afin d’augmenter au maximum la qualité des soins auprès de chaque patient.
31
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http://www.edimark.fr/publications/articles/evaluation-instrumentale-de-la-marche-chez-le-
sujet-hemiplegique/3763
- VIEL E., ASENCIO Y., CASILLAS JM. Et al. La marche humaine, la course et le saut,
biomécanique, explorationsn normes et dysfonctionnement. Paris : Masson, mars 2000, 267 p.
- VON SCHROEDER HP., COUTTS RD. et al. Gait parameters following stroke : a practical
assessment. Journal of rehabilitation research and development, février 1995, vol 32, n°32, p.
25-31.
- YELNIK A.-P., BONAN I.-V., SIMON O. et al. Rééducation après accident vasculaire
cérébral. EM-Consulte, 2008, p. 1-15.
I
Annexes
A. Annexe 1 : Illustration de la voie pyramidale
Figure 4 : La voie pyramidale 4
4 http://lecerveau.mcgill.ca/flash/d/d_06/d_06_cl/d_06_cl_mou/d_06_cl_mou.html
Décussation pyramidale
II
B. Annexe 2 : Les caractéristiques de la marche normale
Figure 5 : Les paramètres du pas 5
Figure 6 : Le cycle de marche 6
5 http://www.etudiant-podologie.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=900:la-marche- humaine&catid=132:semiologie-anatomie&Itemid=52 6 http://www.anmsr.asso.fr/anmsr00/59/kemoun.htm
III
C. Annexe 3 : Présentation d’un bilan type obtenu avec le locomètre
SATEL®
IV
V
VI
VII
D. Annexe 4 : Présentation des patients participants à l’étude
Patient A : Melle D.
Patient B : Mr T. Patient C : Mr P.
Sexe Féminin Masculin Masculin
Age 16 ans (née le 12 novembre 1996) 64 ans (né le 28 février 1948) 68 ans (né le 5 août 1944)
Antécédents
- Aménorrhée secondaire lié à un épisode
infectieux
- Difficultés visio-spatiales pré-existentes
à l’empyème intra-cérébral
- Chirurgie de hernie inguinale bilatérale
- Chirurgie d’insuffisance veineuse
- Lombalgie chronique, canal lombaire
étroit
- Discopathie lombaire
- Dyslipidémie nécessitant adaptation du
régime alimentaire
- Apnée du sommeil
- Tabagisme sevré depuis 15 ans.
- HTA
- Canal carpien opéré il y a 20 ans
- AVP avec traumatisme cranien en
2000
- Appendicectomie
IMC (poids/taille) 25 (68 kg, 163 cm) 28 (107 kg, 195 cm) 28 (90 kg, 180 cm)
Latéralité Droitière Droitier Droitier
Type d’AVC AVC suite à un empyème intra-cérébral AVC hémorragique pariétal droit avec
inondation ventriculaire AVC ischémique fosse postérieure
Type d’hémiplégie
Hémiplégie gauche Hémiplégie gauche Hémiplégie gauche
Date de l’AVC
5 septembre 2011 30 mars 2012 22 juillet 2011
Situation
Scolarisée en 3
ème Retraité Retraité
Environnement familial
Vit chez sa mère et son beau-père, un
demi-frère et une demi-sœur Marié, 3 enfants, 4 petits enfants Marié, 1 enfant
Loisirs
Sortir entre amis, danse, informatique Ski, bateau, marche à pied Pêche en mer
Date d’entrée au centre 5 décembre 2011 10 avril 2012 14 novembre 2011
Mode de prise en charge Hospitalisation complète Hôpital de jour (3j/sem) Hôpital de jour (3j/sem)
VIII
E. Annexe 5 : Bilans détaillés des patients participants à l’étude
Patient A : Melle D.
Patient B : Mr T. Patient C : Mr P.
Date du bilan 21 août 2012 3 septembre 2012 3 septembre 2012
Bilan cognitif
Troubles de mémoire de moins en moins
présents, se repère facilement dans le
centre, vient seule en séance de
kinésithérapie
Absence de trouble cognitif Absence de trouble cognitif
Douleur
Aucune douleur ni mécanique, ni
inflammatoire
Pas de prise d’antalgiques
- Douleur mécanique à l’épaule en
extension totale et en rotation latérale
- Tension musculaire au mollet à type de
crampe survenant surtout la nuit parfois
cause de réveil : EVA = 2/10
- Douleur musculaire au dos : EVA =
3/10
Prise d’antalgiques si douleur :
PARACETAMOL 1g matin, midi, soir
- Aucune douleur mécanique ni à la
palpation, ni à la mobilisation
- Crampes musculaires nocturnes à la
jambe gauche qui le réveille souvent
Prise d’antalgiques si douleur :
PARACETAMOL 1g matin, midi, soir
OXYCONTIN LP 10 mg, 1 le matin, 1
le soir
Bilan cutané, trophique,
vasculaire
- Quelques rougeurs au poignet à cause
de l’attelle
- Main gauche plus chaude que celle de
droite
- Pas de signe de phlébite et de SDRC*
- Pas de signe de phlébite et de SDRC* - Pas de signe de phlébite et de SDRC*
Bilan sensitif
Sensibilité superficielle :
- pique touche : très peu d’erreurs
- bonne sensibilité chaud/froid
Sensibilité profonde : Test de la flexion de genou yeux fermés
en procubitus : détecte le mouvement
mais 3 erreurs sur 5.
Sensibilité superficielle :
- pique touche : beaucoup d’erreurs sur
hémicorps gauche
- bonne sensibilité chaud/froid
Sensibilité profonde : Test de flexion/extension de l’hallux :
Aucune erreur
Sensibilité superficielle :
- pique touche : beaucoup d’erreurs sur
hémicorps gauche
- très peu de sensibilité chaud/froid usr
hémicorps gauche
Sensibilité profonde : Test de flexion/extension de l’hallux :
Aucune erreur
IX
Bilan articulaire
(testé avec goniomètre à grande
branche Houdre)
En passif : pas de déficience de mobilité
En actif :
- Epaule : F = 120° E = 20° Abd = 80°
- Coude : F = 150° E = -20°
- Main : Amorce de mouvement
- Hanche : F = 100° E = 20° Abd = 20°
- Genou : F = 120° E = -30°
- Cheville (GF) : F = 10° E = 20°
En passif : pas de déficience de mobilité
En actif :
- Epaule : F = 140° E = 30° Abd = 130°
RM = 90° RL = 10°
- Coude : F = 130° E = 0° PS = 80/90°
- Poignet : F = 60° E = 60°
- Main : ouverture et fermeture complètes
- Hanche : F = 120° E = 20° Abd = 20°
- Genou : F = 120° E = 0°
- Cheville (GF) : F = 10° E = 40°
En passif : pas de déficience de mobilité
En actif :
- Epaule : F = 0° E = 30° Abd = 60°
RL = 0°
- Coude : F = 130° E = -10° PS =
60/80°
- Poignet : F = 30° E = 30°
- Main : ouverture et fermeture
incomplètes, très forte spasticité, pouce
immobile (port d’une orthèse)
- Hanche : F = 100° Abd = 20°
- Genou : F = 100° E = -10°
- Cheville (GF) : légère mobilité, très
forte spasticité
Commande motrice volontaire
(Cotations Held et Pierrot-
Desseilligny)
- Epaule : F = 3 E = 3 Abd = 3
- Coude : F = 3 E = 4 PS = 3
- Main : 0 (spasticité très importante)
- Hanche : F = 3 E = 3 Add = 2 Abd = 2
- Genou : F = 3 E = 2
- Cheville : F = 2 E = 2 Eversion = 2
- Epaule : F = 4 E = 4 Abd = 4
- Coude : F = 4 E = 4 PS = 4
- Poignet : 4
- Main : 4
- Hanche : F = 4 E = 4 Abd = 3
- Genou : F = 4 E = 4
- Cheville : F = 4 E = 4 Eversion = 4
- Epaule : F = 1 E = 4 Abd = 3
- Coude : F = 4 E = 4 PS = 4
- Poignet : 2
- Main : 2
- Hanche : F = 4
- Genou : F = 4 E = 3
- Cheville : F = 2 E = 2
Spasticité
(Echelle d’Ashworth modifiée)
- Biceps brachial : 2
- Triceps brachial : 2
- Adducteurs hanche : 1
- Ischio-jambiers : 1
- Quadriceps : 1
- Triceps sural (GT et GF) : 3
- Biceps brachial : 0
- Triceps brachial : 0
- Adducteurs hanche : 1
- Ischio-jambiers : 1
- Quadriceps : 0
- Triceps sural (GT et GF) : 1+
Prise de myorelaxants :
BACLOFENE 10 mg, 1 matin, midi, soir
- Biceps brachial : 2
- Triceps brachial : 1
- Adducteurs hanche : 3
- Ischio-jambiers : 1
- Quadriceps : 0
- Triceps sural (GT et GF) : 3
Prise de myorelaxants :
LIORESAL 10 mg matin, midi, soir
DANTRIUM 25, 2 le matin, 1 le soir
X
*SDRC = Syndrome Douloureux Régional Complexe
F = flexion E = extension PS = prono-supination Add = adduction Abd = abduction RL = rotation latérale RM = rotation médiale
Syncinésie
Aucune syncinésie Aucune syncinésie
Flexion de genou droit quand ouverture main gauche
Bilan fonctionnel
Equilibre
Station debout : Transfert de poids
possible mais fatigue vite
Station unipodale : sur pied gauche
impossible sans soutien
Station debout : Transfert de poids
possible
Station unipodale : sur pied gauche
impossible sans soutien
Station debout : Transfert de poids
possible
Station unipodale : sur pied gauche
impossible sans soutien
Transferts Autonome dans tous les transferts Autonome dans tous les transferts Autonome dans tous les transferts
NEMS
Difficultés à partir de la position 4 pattes,
passage de la position genoux dressés à
chevalier servant impossible sans
releveur
Difficultés à partir de la position genoux
dressés Non testés
Marche
- Marche avec releveur
- Utilise une canne simple pour les
grandes distances
- Recurvatum de genou et absence de pas
postérieur
Test des 10 mètres de marche : 20 pas
en 12 sec sans canne simple
Test des 6 minutes de marche : 310 m
(sans pause)
- Marche avec canne simple et releveur
- Diminution de la cadence de marche au
bout de 4 minutes
- Très fatiguable
Test des 10 mètres de marche : 18 pas
en 12 sec avec canne simple
Test des 6 minutes de marche : 210 m
(sans pause)
- Marche avec canne simple pour les
grandes distances (sans canne à
domicile)
Test des 10 mètres de marche : 24 pas
en 15 sec avec canne simple
Test des 6 minutes de marche : 210 m
(sans pause)
Activités vie quotidienne Autonome sauf pour bas de contention et
chaussures avec lacets Autonome
Autonome sauf pour bas de contention
et chaussures avec lacets
XI
F. Annexe 6 : Evaluation de la force musculaire : Cotation Held et
Pierrot-Desseiligny (HAS, 2006)
ÉVALUATION DE LA COMMANDE DE L’HÉMIPLÉGIQUE Held et Pierrot-Desseilligny
La force est appréciée selon une cotation de 0 à 5
Préciser la position du patient et le cas échéant, la position de facilitation
Préciser si le mouvement est sélectif ou s’il y a apparition de syncinésies
G. Annexe 7 : Evaluation de la spasticité : Echelle d’Ashworth Modifiée
(MAS) Echelle clinique ordinale la plus utilisée aussi bien dans la pratique clinique que dans les
publications scientifiques.
l
0 Absence de contraction
1 Contraction perceptible sans déplacement du segment
2 Contraction entraînant un déplacement quel que soit l’angle parcouru
3 Le déplacement peut s’effectuer contre une légère résistance
4 Le déplacement s’effectue contre une résistance plus importante
5 Le mouvement est d’une force identique au côté sain
0 Pas d’augmentation du tonus musculaire
1 Une augmentation discrète du tonus musculaire se manifestant par un ressaut suivi d’un
relâchement ou par une résistance minime à la fin du mouvement.
1+ Une augmentation discrète du tonus musculaire se manifestant par un ressaut suivi d’une
résistance minime perçue sur moins de la moitié de l’amplitude articulaire.
2 Une augmentation plus marquée du tonus musculaire touchant la majeure partie de
l’amplitude articulaire, l’articulation pouvant être mobilisée facilement
3 Une augmentation importante du tonus musculaire rendant la mobilisation difficile
4 L’articulation concernée est fixée en flexion ou en extension (abduction ou adduction)
XII
H. Annexe 8 : Résultats du protocole de contrainte induite du membre inférieur
Patient A : Melle D.
Patient B : Mr T.
Patient C : Mr P.
Aides techniques
- Releveur de pied gauche - Releveur de pied gauche
- Canne à droite
- Releveur de pied et orthèse
hallux à gauche
- Canne à droite
Bilan initial sans poids
- Cadence : 69.82 enj/min
- Longueur enjambée : 0.83 m
- Vitesse : 1.74 km/h soit 0.48 m/s
- Longueur de pas :
- à G : 0.45 m
- à D : 0.38 m
Différence de 16 %
- Cycle locomoteur :
temps d’appui : 68 % G // 71 % D
temps de balancement : 32% G //
29% D
- Cadence : 79.56 enj/min
- Longueur enjambée : 1.00 m
- Vitesse : 2.38 km/h soit 0.66 m/s
- Longueur de pas :
- à G : 0.58 m
- à D : 0.42 m
Différence de 32 %
- Cycle locomoteur :
temps d’appui : 68 % G // 68 % D
temps de balancement : 32% G //
32% D
- Cadence : 91.83 enj/min
- Longueur enjambée : 0.69 m
- Vitesse : 1.91 km/h soit 0.53 m/s
- Longueur de pas :
- à G : 0.31 m
- à D : 0.38 m
Différence de 18 %
- Cycle locomoteur :
temps d’appui : 67 % G // 72 % D
temps de balancement : 33% G //
28% D
Bilan après 15 min de marche avec
poids
- Cadence : 69.17 enj/min
- Longueur enjambée : 0.78 m
- Vitesse : 1.62 km/h soit 0.45 m/s
- Longueur de pas : - à G : 0.50 m
- à D : 0.29 m
Différence de 54 %
- Cycle locomoteur :
temps d’appui : 68 % G // 73 % D
temps de balancement : 32% G //
27% D
- Cadence : 77.77 enj/min
- Longueur enjambée : 1.02 m
- Vitesse : 2.39 km/h soit 0.66 m/s
- Longueur de pas : - à G : 0.53 m
- à D : 0.48 m
Pas symétriques
- Cycle locomoteur :
temps d’appui : 65 % G // 67 % D
temps de balancement : 35% G //
33% D
- Cadence : 91.79 enj/min
- Longueur enjambée : 0.75 m
- Vitesse : 2.06 km/h soit 0.57 m/s
- Longueur de pas :
- à G : 0.37 m
- à D : 0.38 m
Pas symétriques
- Cycle locomoteur :
temps d’appui : 68 % G // 71 % D
temps de balancement : 32 % G //
29 % D
XIII
Bilan après 15 min de marche sans
poids
- Cadence : 71.32 enj/min
- Longueur enjambée : 0.84 m
- Vitesse : 1.81 km/h soit 0.50 m/s
- Longueur de pas :
- à G : 0.41 m
- à D : 0.44 m
Pas symétriques
- Cycle locomoteur :
temps d’appui : 66 % G // 72 % D
temps de balancement : 34 % G //
28 % D
- Cadence : 83.74 enj/min
- Longueur enjambée : 1.07 m
- Vitesse : 2.70 km/h soit 0.75 m/s
- Longueur de pas :
- à G : 0.54 m
- à D : 0.53 m
Pas symétriques
- Cycle locomoteur :
temps d’appui : 64 % G // 67 % D
temps de balancement : 36 % G //
33 % D
- Cadence : 94.27 enj/min
- Longueur enjambée : 0.73 m
- Vitesse : 2.07 km/h soit 0.58 m/s
- Longueur de pas :
- à G : 0.35 m
- à D : 0.38 m
Pas symétriques
- Cycle locomoteur :
temps d’appui : 66 % G // 72 % D
temps de balancement : 34 % G //
28 % D
Enj = Enjambée G = Gauche D = Droite
Valeurs normales (sources locomètre SATEL®) :
- Cadence de marche : 114.60 enj/min
- Longueur d’enjambée : 1.45 m
- Vitesse de marche : 4.95 km/h soit 1.38 m/s
- Longueur des pas : 0.71 m
- Cycle locomoteur :
- Temps d’appui : 60 %
- Temps de balancement : 40 %