La continuité écologique dans les hydrosystèmes fluviaux
Transcript of La continuité écologique dans les hydrosystèmes fluviaux
La continuité écologique dans les hydrosystèmes fluviaux
Sylvain Richard – ONEMA DIR8 Journée technique « continuité écologique » DREAL LR - 22 juin 2011
Photo S. Richard
Photo S. Richard
1. Définitions et bases biologiques - Continuité hydrologique
- Continuité physique
- Continuité biologique
2. Les obstacles et les impacts - Les ouvrages transversaux
- Les modifications morphologiques
- Les modifications hydrologiques
3. Stratégie de restauration de la continuité biologique - Connaître les ouvrages : le ROE
- Connaître leurs impacts à la dévalaison et à la montaison
- Evaluer les enjeux et les gains
4. Dispositifs de restauration et de réduction des impacts - Les solutions de restauration
- Les dispositifs de réduction des impacts à la montaison et à la dévalaison
La continuité écologique dans les hydrosystèmes fluviaux
Photo S. Richard
1. La continuité écologique : définitions et bases biologiques
DCE
SDAGE
Grenelle
LEMA
Pourquoi parler de continuité écologique dans un écosystème d’eau courante ? Pourquoi est-elle fondamentale pour le fonctionnement des cours d’eau ?
• TBE et BE intègrent la notion de continuité écologique entre les habitats aquatiques
• Définition : continuité de la rivière vis-à-vis des organismes aquatiques et du transport des sédiments
• Classements des cours d’eau (L. 214-17 du CE)
• Décret nomenclature eau (rubrique 3.1.1.0)
• OF6A : restaurer la continuité biologique et les flux sédimentaires
• Trame bleue
• Ouvrages dits “Grenelle”
1. La continuité écologique : définitions et bases biologiques
Régime hydrologique dans les cours d’eau (=débits)
Cycle de l’eau : précipitations - écoulements - évaporations
Continuité hydrologique à l’échelle d’un bassin versant
Continuité hydrologique à l’échelle d’un bassin versant
1. La continuité écologique : définitions et bases biologiques
D'après Amoros & Petts, 1993
Longitudinale
Latérale
Verticale
Cycles hydrologiques
Morphologie des cours d’eau : hétérogénéité des structures physiques (lit, berge, fond, annexes…)
Continuité physique à l’échelle d’un bassin versant
Notion de dynamique fluviale
Transport solide
Régime hydrologique Topographie - Relief
port solid
Flux perpétuel de matériaux arrachés au bassin versant
1. La continuité écologique : définitions et bases biologiques
Le transport naturel des sédiments est nécessaire à l’équilibre morphologique du cours d’eau
Il est à l’origine de la structuration et de la diversité des habitats aquatiques nécessaires à l’accomplissement du cycle biologique des espèces
Pour qu’une rivière génère des habitats de qualité :
Des matériaux à transporter (des bois morts jusqu’aux
galets/blocs)
De l’eau qui coule avec des variations
Continuité physique à l’échelle d’un bassin versant
Photo S. Richard
Photo S. Richard
1. La continuité écologique : définitions et bases biologiques
Organisation des structures physiques : pas de place au hasard
D'après Amoros & Petts, 1993
Forte pente Granulométrie grossière Diversité des habitats par les affluents
Le transport solide est le garant de la présence d’un continuum longitudinal et latéral d’habitats aquatiques
Pente moyenne Granulométrie médiane (galets) Diversité des habitats par les bras secondaires
Faible pente Granulométrie fine Diversité des habitats par les annexes
Logique morphologique et spatiale
Organisation longitudinale et latérale
Continuité physique à l’échelle d’un bassin versant
1. La continuité écologique : définitions et bases biologiques
Les organismes aquatiques dépendent de ce continuum d’habitats
CYCLES BIOLOGIQUES/ BESOINS VITAUX
Habitats d’alimentation
Habitats de repos
Habitats de reproduction
Habitats de refuge
Déplacements/migrations notion de libre circulation
Migrations de montaison et de dévalaison
Périodes variables des migrations
Continuité biologique à l’échelle d’un bassin versant
1. La continuité écologique : définitions et bases biologiques
• Besoins migratoires très différents en fonction des espèces
> 1000 km > 20 km < 100 m < 1 m
• Les poissons sont des indicateurs privilégiés de la libre circulation biologique
Truite fario : déplacements d’une dizaine de km (Ovidio et al., 2002) Brochet : 30 km parcourus en 2 mois (Ovidio et al., 2002) Barbeau commun : déplacements de 3,5 km (Ovidio et al., 2002) Sandre : déplacements de 35 à 45 km (Koelh, 2003)
Continuité biologique à l’échelle d’un bassin versant
1. La continuité écologique : définitions et bases biologiques
2. Les altérations de la continuité écologique
Modifications des équilibres hydromorphologiques changements / altérations plus ou moins durables et intenses des conditions de continuité
L’origine de ces perturbations peuvent être extrêmement variables
• Ouvrages transversaux
• Modifications morphologiques
• Modifications hydrologiques
2. Les altérations de la continuité écologique
Les ouvrages transversaux
• Sont concernés par cette catégorie :
Barrage
Seuils
Radiers artificiels
Passages busés
Digues
2. Les altérations de la continuité écologique
Impacts des ouvrages transversaux sur la continuité
Changement imposé d’habitats lié à l’ennoiement • Élévation de la ligne d’eau • Ralentissement des écoulements
• Création d’une retenue
seuil bief
barrage plan d’eau
Fort impact qui ne peut être corrigé !
2. Les altérations de la continuité écologique
f
u habitats lotiques
Photo S. Richard Photo S. Richard
Photo S. Richard
Changement imposé d’habitats génère des impacts • Changement de la qualité de l’eau (↑↑ matières organiques/toxiques, ↓ oxygène dissous,
distrophie)
• Augmentation de la température de l’eau • Changement des communautés biologiques
Dans certains cas, les nouvelles conditions d’habitats peuvent devenir elles-mêmes un obstacle !
Impacts des ouvrages transversaux sur la continuité
2. Les altérations de la continuité écologique
Photo S. Richard
Modification du transit sédimentaire
Dépôts de sédiments dans la retenue ou le bief
Dépôts en aval proche de l’obstacle (perte d’énergie)
Incision du lit (érosion progressive)
Érosion des berges
Impacts des ouvrages transversaux sur la continuité
2. Les altérations de la continuité écologique
(p g )
biebief biefb
Photo S. Richard
Photo S. Richard
Photo S. Richard
Impacts des ouvrages transversaux sur la continuité
Impacts sur les libres circulations biologiques à la montaison : • Blocage complet de la migration
• Retard de la migration
• Concentration de poissons sur certaines zones de reproductions • Isolement des populations
2. Les altérations de la continuité écologique
Blocage de la migration : régression de la répartition des grands migrateurs
Front de colonisation actuelle de l’Alose (cartes PLAGEPOMI 2010-2014)
2. Les altérations de la continuité écologique
Concentrations sur les zones de reproduction
2. Les altérations de la continuité écologique
Données ONEMA DR9
Impacts des ouvrages transversaux sur la continuité
Impacts sur les libres circulations biologiques à la dévalaison :
Blessures ou mortalités occasionnées par :
• L’entraînement des poissons dans les prises d’eau
- Des centrales hydroélectriques (turbines)
- De refroidissement des centrales nucléaires et thermiques
- D’irrigation ou d’AEP
• Le passage des poissons par surverse au niveau des ouvrages évacuateurs de crues
2. Les altérations de la continuité écologique
Dommages subis par les poissons dévalants lors de leur passage dans les installations hydroélectriques
Blessures ou mortalités au niveau des grilles de prises d’eau Blessures ou mortalités induites par les turbines
2. Les altérations de la continuité écologique
Photo M. Larinier
Photo M. Larinier Photo M. Larinier
Photo M. Larinier
Impacts des modifications morphologiques sur la continuité
Sont concernés : • Travaux d’endiguement • Chenalisation
Obstacle à la continuité biologique par les mises en vitesses et/ou les faibles hauteurs d’eau Modifications morphologiques entraînant une modification des équilibres
sédimentaires
2. Les altérations de la continuité écologique
Photo S. Richard Photo D. Baril
Impacts des modifications hydrologiques sur la continuité
Certains habitats sont infranchissables pour les poissons en raison des faibles hauteurs d’eau liées aux réductions de débit (H eau > 1,5 H poisson)
Photo S. Richard
2. Les altérations de la continuité écologique
3. Stratégie de restauration de la continuité écologique
3. La restauration de la continuité écologique
Un préalable essentiel : le diagnostic • Connaître la localisation et les caractéristiques des ouvrages
• Connaître les impacts à la dévalaison
• Connaître les impacts à la montaison • Connaître les enjeux et les gains liés à la restauration
Photo S. Richard
Photo S. Richard
Le Référentiel des Obstacles à l’Écoulement (ROE)
• Localisation, typologie et usage des ouvrages transversaux
• 60’000 obstacles géoréférencés = 1 obstacle tous les 4 km de cours d’eau
• Près de la moitié apparaissent sans usage avéré
3. La restauration de la continuité écologique
Caractériser les conditions de dévalaison au niveau des ouvrages
3. La restauration de la continuité écologique
• Conditions de dévalaison par la surverse (fosse de réception, hauteur de chute…)
• Si ouvrage avec prise d’eau :
Probabilités de dévaler par surverse au niveau du seuil : rapport entre le débit maximum dérivé et le module du cours d’eau
Taux de mortalités lors du passage dans les turbines
Efficacité d’un barrière physique
Attractivité de l’exutoire de dévalaison
Photo S. Richard
Photo S. Richard
• Sur les juvéniles de salmonidés
100%
2-5%
50% 20%
10%
Mortalités dépendent des caractéristiques des turbines et des individus :
• Sur les anguilles : mortalités fois 4 à 5 !
Ainsi que des risques d’entraînement dans la prise d’eau (fonction de l’hydrologie, de la configuration de la prise d’eau, du comportement migratoire…)
3. La restauration de la continuité écologique
A l’échelle d’un axe de migration, tenir compte du cumul des mortalités à chaque usine
Exemple : Stock de 1000 anguilles Passage de 10 usines avec un taux de mortalité de 10%
=> Seulement 350 anguilles arriveront à la mer (35% seulement du stock)
3. La restauration de la continuité écologique
A l’échelle d’un axe de migration, tenir compte du cumul des mortalités à chaque usine
Exemple : Stock de 1000 anguilles Passage de 10 usines avec un taux de mortalité de 10%
=> Seulement 350 anguilles arriveront à la mer (35% seulement du stock)
Avant toute action de restauration de la franchissabilité à la montaison, s’assurer préalablement que la franchissabilité
à la dévalaison soit assurée !
3. La restauration de la continuité écologique
• Capacités de nage
• Capacités de saut
• Capacités de reptation
ESPECES CIBLES
• Géométrie de l’obstacle
• Conditions hydrauliques
OBSTACLES
Caractériser la franchissabilité à la montaison d’un obstacle
COMPATIBILITE FRANCHISSEMENT
3. La restauration de la continuité écologique
Photo S. Richard
La géométrie de l’obstacle et hydraulique
Hauteur de chute
Fosse d’appel
Forme de la chute
Largeur, pente et rugosité des coursiers et radiers
3. La restauration de la continuité écologique
Les capacités de franchissement des poissons
Les poissons nagent en utilisant la contraction de leurs muscles appelés myomères
Contractions alternées de part et d’autre du corps mouvements ondulatoires
Les nageoires servent :
• À la propulsion
• À la stabilisation
• Aux changements de direction
Certaines espèces nagent constamment (espèces pélagiques), d’autres par intermittence et d’autres occasionnellement (espèces de fond)
Franchissement d’un obstacle : notions de performances de nage et de capacités de saut
3. La restauration de la continuité écologique
Caractérisée par la vitesse de déplacement et l’endurance
La notion de performance de nage
Nage de croisière
Nage soutenue
Nage de pointe
EFFORT ENDURANCE PHYSIOLOGIE
Plusieurs heures
Plusieurs minutes
Quelques secondes
Sans modification
Entraîne fatigue
Épuisement (acide lactique)
3. La restauration de la continuité écologique
La notion de performance de nage
Pour une espèce, la vitesse de nage dépend de la taille de l’individus et de la température de l’eau
Modèle semi théorique pour les Salmonidés (Larinier 1992)
3. La restauration de la continuité écologique
Les capacités de saut
Dépendent des espèces :
• Certaines peuvent sauter (Salmonidés, Cyprinidés eau vive)
• D’autres non (anguille, alose, espèces benthiques)
Liées à la température de l’eau, à l’angle de la trajectoire, à la longueur du poisson
Pour pouvoir sauter… il faut une fosse d’appel !
3. La restauration de la continuité écologique
Les Salmonidés
Capacités de nage
Capacités de saut
• Truite < 1 m (difficultés à partir de 0,5 m)
• Saumon > 1 m
• Forte dépendance à la température de l’eau
3. La restauration de la continuité écologique
L’Alose feinte du Rhône
Capacités de nage
Capacités de saut
saut • L’alose ne saute pas
• Elle nage dans la veine d’eau
3. La restauration de la continuité écologique
Les Lamproies
Lamproie de planer (Lampreta planeri)
Lamproie fluviatile (Lampreta fluviatilis)
Lamproie marine (Petromyzon marinus)
Capacités de nage
Capacités de saut
• Mauvais nageurs
• Étude récente : LPP = 0,8 m/s (Besson et al. 2008)
• Possibilité de se ventouser sur le substrat
saut • Les lamproies ne sautent pas
• Elles nagent sur le fond
3. La restauration de la continuité écologique
L’anguille
Capacités de nage
Capacités de saut
Capacité de reptation sur substrat humide
• Civelles : 0,1 m/s
• Anguillettes (10-15 cm) : 0,6 – 0,7 m/s
• Anguillettes (20 cm) : 0,8 – 1 m/s
saut • L’anguille ne saute pas
• Elle nage à proximité du fond
• Espèce au capacité de franchissement particulier
• Peut ramper sur les substrats humides
3. La restauration de la continuité écologique
Capacités de nage
Capacités de saut
Les autres espèces
• Cyprinidés d’eau vive : jusqu’à 2 m/s (très variable d’une espèce à l’autre)
• Petites espèces benthiques : < 1,2 m/s
saut
• Cyprinidés d’eau vive : H < 0,3 m (très variable d’une espèce à l’autre)
• Petites espèces benthiques : ne sautent pas mais nagent sur le fond
3. La restauration de la continuité écologique
Types d’espèce Capacité de Saut Capacité de nage de pointe
Capacité de reptation
Salmonidés +++ +++ Ø
Lamproie Ø + +
Ang Ø ++ +++
Alose Ø +++ Ø
Cyp. Eau vive + ++
Ø
Petites sp. Benth. Ø + Ø
3. La restauration de la continuité écologique
La compatibilité avec le franchissement des poissons
• A considérer pour chaque espèce cible
• Pour une espèce donnée, l’infranchissabilité d’un obstacle peut être : - Totale (= en permanence pour tous les individus) - Partielle (= pour certains individus, ouvrage sélectif) - Temporaire (= pour certaines conditions de débits ou de température)
3. La restauration de la continuité écologique
Évaluer les gains écologiques attachés à la montaison
• Position et fonctionnalité des frayères (prendre en compte les affluents)
• Qualité des milieux amont (eau et habitats)
• Conditions actuelles de continuité
• Conditions futures de dévalaison
Chute naturelle
? ? ?
Photo S. Richard
Photo S. Richard
3. La restauration de la continuité écologique
?
La restauration de la continuité écologique
La seule solution de restauration : effacement des ouvrages Peu d’expériences en France Etats-Unis : ≈≈ 450 ouvrages effacés (dont 20 avec suivis)
4. Dispositifs de restauration et de réduction des impacts
4. Dispositifs de restauration et de réduction des impacts
• Restauration transport solide (80%) • Amélioration qualité biologique amont
(50%)
• Restauration migration des poissons (35%)
• Perturbations morphologiques – incisions, instabilité (15%)
• Dégradation qualité biologique aval (20%)
• Problème de qualité de l’eau (15%)
Quelques exemples d’effacements d’ouvrages
Effacement du barrage de Kernansquillec sur le Léguer (22) – 1996
© Association du Léguer
© Association du Léguer © Association du Léguer © Association du Léguer
4. Dispositifs de restauration et de réduction des impacts
• Construction : 1920 • Hauteur : 15 m env.
• Usage : papeterie
Quelques exemples d’effacements d’ouvrages
Effacement du barrage de Saint Etienne du Vigan (48) – 1998
4. Dispositifs de restauration et de réduction des impacts
Photos ERN – SOS Loire vivante
Photos ERN – SOS Loire vivante
Photos ERN – SOS Loire vivante
• Construction : 1895 - 1950 • Hauteur : 12 m env.
• Usage : hydroélectricité
Quelques exemples d’effacements d’ouvrages
Effacement du barrage de Maison-Rouge sur la Vienne – 1998-1999
© G.Cochet
© N. Dieu
4. Dispositifs de restauration et de réduction des impacts
• Construction : 1922 • Hauteur : 4 m env.
• Usage : papeterie - hydroélectricité
Quelques exemples d’effacements d’ouvrages
Effacement du seuil du ruisseau de la Maria (58)
4. Dispositifs de restauration et de réduction des impacts
PNR Morvan – Durlet P. 2009
Encadrer techniquement l’effacement si celui-ci est possible : • Érosion du lit • Érosion des berges
• Déstabilisation et dépérissement des arbres de bordure
Berge de la Meuse en amont du seuil de Mécrin Berge de la Moselle en amont de l’ancien seuil de Vecoux
4. Dispositifs de restauration et de réduction des impacts
La restauration de la continuité écologique
Photo P. Baran Photo P. Baran
Les solutions d’atténuation des impacts
Solutions techniques mises au point pour les poissons
Concernent la montaison (passes à poissons, remplacement d’ouvrages)
Concernent la dévalaison (prise d’eau ichtyocompatibles, turbines spéciales)
Mesures de gestion des ouvrages possibles
Difficultés techniques pour le transport solide…
4. Dispositifs de restauration et de réduction des impacts
Dispositifs de franchissement piscicoles à la montaison
Les grands principes :
• Scinder la chute totale en plusieurs chutes franchissables par le poisson
• Diversifier les écoulements pour favoriser le franchissement
• Caractéristiques hydrauliques adaptées aux capacités de nage et de saut des espèces cibles
4. Dispositifs de restauration et de réduction des impacts
Photo S. Richard
Photo M. Larinier
Les passes à ralentisseurs
Pente de 10 à 20%
Espèces : grands salmonidés et lamproies
Sur petits barrages et sans fortes variations de niveau d’eau amont
Pas adaptées aux cours d’eau à fort transport solide
Fréquentes sur cours d’eau bretons et normands
4. Dispositifs de restauration et de réduction des impacts
Photo M. Larinier
Les passes à bassins
Jets plongeants (échancrures) : adaptées au passage du poisson par sauts (Salmonidés, grands Cyprinidés d’eau vive)
4. Dispositifs de restauration et de réduction des impacts
Photo S. Richard
Photo S. Richard
Les passes à bassins
Jets de surface (fentes verticales) : adaptées au passage du poisson en nageant
• Tolérance aux variations de niveaux d’eau amont et aval
• Possibilités d’assez forts débits (Q>1 m3/s)
4. Dispositifs de restauration et de réduction des impacts
Photo S. Richard
Photo M. Larinier
Échancrures triangulaires
• Fonctionnement dans une large gamme de débits
• Jets plongeants en étiage
• Jets de surface aux débits plus importants
• Adapté aux fort charriage
Les passes à bassins
4. Dispositifs de restauration et de réduction des impacts
Photo S. Richard
Photo M. Larinier
Photo S. Richard
Les passes dites « rustiques »
Principe : créer un chenal naturel en maîtrisant les conditions hydrauliques
Les rampes en enrochements
• Pente de 2 à 7 %
• Rugosités de fond et installations de blocs
• Adaptation à toutes les espèces
• Place disponible – attractivité
4. Dispositifs de restauration et de réduction des impacts
Larinier et al. 2006
4. Dispositifs de restauration et de réduction des impacts
Photo S. Richard Photo S. Richard
Photo S. Richard Photo S. Richard
Les rivières de contournement
Les passes dites « rustiques »
4. Dispositifs de restauration et de réduction des impacts
Photo S. Richard
Photo D. Baril
Photo M. Larinier
Photo M. Larinier
Les passes à anguilles
Faible alimentation en eau
Pente importante (15 à 40°)
Substrats de brosses ou de plots
4. Dispositifs de restauration et de réduction des impacts
Photo S. Richard
Photo S. Richard
Photo M. Larinier
Quel type de passes à poissons retenir ?
A chaque ouvrage : une solution adaptée
Il n’y a pas de recette universelle
Principaux critères décisionnels :
• Espèce(s) cible(s)
• Débits transitant dans le dispositif
• Variations des niveaux d’eau amont et aval
• Caractéristiques du seuil
• Accès / entretien
4. Dispositifs de restauration et de réduction des impacts
Photo S. Richard
Photo S. Richard Photo S. Richard
Quelques grands principes de conception : l’attractivité
C’est le grand challenge !
Il faut attirer les poissons avec quelques % du débit concurrent (de 2 à 5%)
Importance du positionnement du dispositif
Implantation à proximité du débit concurrent
Addition de débit d’attrait possible
Si plusieurs entrées, plusieurs passes !
4. Dispositifs de restauration et de réduction des impacts
Larinier 1992
Connaître et prendre en compte les variations de niveaux amont et aval
Point fondamental pour le respect de l’hydraulique dans la « boîte »
Le choix d’un type de dispositif doit être adapté aux variations de niveaux d’eau amont caractéristiques de la période de migration (étiage à 2 fois le module)
Calage hydraulique optimal
Mauvais calage amont Trop de débit entrant = trop de puissance et turbulences dans le dispositif
Mauvais calage aval déconnexion avec le plan d’eau aval et augmentation des hauteurs de chute dans le dispositif
Quelques grands principes de conception : le calage hydraulique
4. Dispositifs de restauration et de réduction des impacts
Les limites de la technique
Les techniques mises en œuvre pour restaurer la franchissabilité présentent toutes des limites :
• Sélectivité périodique des espèces
• Attrait variable
• Retards dans les migrations dus aux cumuls
• Entretien, vieillissement
On ne restaure pas totalement la continuité biologique en installant un dispositif de franchissement
4. Dispositifs de restauration et de réduction des impacts
Les dispositifs pour la dévalaison : les barrières physiques (prises d’eau « ichtyocompatibles »)
1. Dissuader les poissons de passer par les turbines plan de grille fine • Préconisations pour smolts : écartement de 1 à 1,5 cm • Préconisations pour anguille : écartement de 1,5 à 2 cm
4. Dispositifs de restauration et de réduction des impacts
Photo S. Richard Photo S. Richard
2. Guider les poissons dissuadés vers un système de transfert vers l’aval • Inclinaison du plan de grille pour limiter les vitesses tangentielles (env. 26°) • Vitesse tangentielle maximale de 50 cm/s
4. Dispositifs de restauration et de réduction des impacts
Photo A. Richard
Photo M. Larinier
Photo M. Larinier
3. Transférer les poissons vers l’aval sans dommages : exutoire de dévalaison • Débit nécessaire de l’ordre de 2% à 10% du débit dérivé • Nombre et position des exutoires à ajuster
• Goulotte dans prolongement pour évacuer le poisson en aval
4. Dispositifs de restauration et de réduction des impacts
Photo M. Larinier
Photo M. Larinier
Photo S. Richard
Les turbines « fish friendly » - exemple VLH
Turbine ichtyophile® VLH (very low head)
• Chute entre 1,4 et 2,8 m
• Débit de 10 à 30 m3/s
• Puissance de 100 à 500 kW
Tests sur prototype à Millau
• Mortalités moyennes 7% (0% au centre)
• Modifications du contour et nouveaux tests (Mayenne)
4. Dispositifs de restauration et de réduction des impacts
Photo M. Larinier
Photo M. Larinier
L’arrêt des turbines
Certaines prises d’eau ne peuvent être équipées de plan de grille spécifique pour l’anguille solutions alternatives nécessaires
Connaître la cinétique de dévalaison (dans le temps et dans l’espace)
Disposer de critères « d’alertes » fiables et accessibles (variations de débits, conditions météorologiques)
Stratégie d’axe nécessaire
Génère des pertes de production !
Pas de résultats opérationnels jusqu’à présent… Recherche en cours !
4. Dispositifs de restauration et de réduction des impacts
Quelques éléments de synthèse…
Les solutions techniques de restauration totale de la continuité consistent à l’effacement de l’ouvrage
- Ce ne sont pas les contraintes techniques qui posent le plus de problèmes mais l’adhésion des acteurs locaux (usages associés, aspect patrimonial, attachement des riverains…)
En cas d’impossibilité d’effacement, aménagements de dispositifs permettant d’améliorer la franchissabilité de l’obstacle
- Leur degré d’efficacité est variable
- Pour les ouvrages avec retenue, ne règle pas les problèmes d’habitat
- Leur mise en œuvre doit s’appuyer sur un diagnostic adapté et le respect de toutes les étapes du cahier des charges (de l’AVP au recollement)
- L’efficacité doit être évaluée et contrôlée
4. Dispositifs de restauration et de réduction des impacts