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LA CONCERTATION EN SANTÉ MENTALE POUR LE SECTEUR ORLÉANS RÉALITÉ ET PISTES D'ACTION Patricia Dumas CENTRE DE RECHERCHE SUR LES SERVICES COMMUNAUTAIRES UNIVERSITE LAVAL FEDERATION D E S ' W i PII Q1IFBFC ASSOCIATION DES CENTRES DE SERVICES SOCIAUX DU QUEBEC INSPQ - Montréal 3 5567 00002 6861

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LA CONCERTATION EN SANTÉ MENTALE POUR LE SECTEUR ORLÉANS

RÉALITÉ ET PISTES D'ACTION

P a t r i c i a D u m a s

CENTRE DE RECHERCHE SUR LES SERVICES COMMUNAUTAIRES

U N I V E R S I T E

LAVAL FEDERATION D E S ' W i PII Q1IFBFC ASSOCIATION DES CENTRES DE SERVICES SOCIAUX DU QUEBEC

INSPQ - Montréal

3 5567 00002 6861

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institut national de santé publique du Québec 4836, mm Christophe-Colomb, bureau 200

Montrée! (Québec) H2J 3G8 Tél.: (514)597-0606

LA CONCERTATION EN SANTÉ MENTALE POUR LE SECTEUR ORLÉANS

Patricia Dumas

Rapport réalisé à la demande de la Table de concertation sous-régionale Orléans

Juin 1991

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A v ant-propos

Il me fait plaisir en tant que président du comité santé mentale de la Table de concerta-tion des établissements de la zone Orléans de déposer aujourd'hui les résultats d'une démarche entreprise voilà déjà plus d'un an.

Si, à son origine, le comité se composait essentiellement de représentants d'établissements publics, au fur et à mesure que les activités progressaient, nous avons perçu le besoin d'inviter les organismes communautaires à caractère régional offrant des services sur notre territoire. Leur participation nous a aidé à mieux identifier les problématiques reliées aux collaborations inter-organismes et à élaborer conjointement des solutions réalistes et actualisables dans le respect des bénéficiaires et des partenaires impliqués.

Nous nous sommes réunis à neuf (9) reprises. Les discussions furent franches et honnêtes, la participation des représentants des organisations constante.

Vous constaterez à la lecture de ce document l'ampleur du travail qui a été accompli. Les premiers chapitres présentent le contexte de notre démarche, le mandat du comité et la méthode utilisée pour soutenir notre démarche. Le troisième chapitre fait état des services offerts sur le territoire et des relations entretenues entre les organisations. En outre, il fait ressortir les lacunes observées à cet égard. Un plan d'action visant à corriger ces lacunes est soumis en dernière partie.

D va de soi que l'atteinte de ces résultats revient en majeure partie à madame Patricia

Dumas qui fut notre permanente, notre personne-ressource et qui, à ce titre, a accompli un

travail remarquable.

Je tiens également à souligner l'apport exceptionnel de monsieur Gilles Mireault, qui

en plus d'agir comme secrétaire du comité, nous a constamment alimenté d'écrits, de travaux

de recherche et de publications permettant un éclairage supplémentaire à la réalisation de notre

mandat.

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L'implication soutenue de tous les participants ainsi que la disponibilité des interve-nants de toutes les organisations lors de la cueillette des données, nous permet aujourd'hui de vous présenter le produit fini. Nous tenons ici à remercier madame Hélène Aubin, secrétaire au centre de recherche sur les services communautaires de lTJniversité Laval, qui en a assuré avec diligence la dernière édition.

En terminant, on ne peut passer sous silence que déjà les travaux de notre comité ont retenu l'attention des responsables du dossier santé mentale au Conseil de la Santé et des Services sociaux 03. Ces derniers, en collaboration avec La Boussole, l'Office des personnes Handicapées du Québec, le ministère de la Santé et des Services sociaux, ont en effet sollicité notre collaboration pour mettre en place un projet de démonstration fondé sur un modèle de plan de services individualisés destiné aux personnes schizophrènes. H va de soi que les membres du comité santé mentale sont très intéressés à s'associer à ce projet puisqu'ils voient là la possibilité d'amorcer son plan d'action pour l'année 91-92. Comme vous le constaterez, il privilégie l'instauration du plan de services individualisés comme un des moyens d'améliorer la continuité des services et la collaboration inter-organisationnelle.

Le comité est plus que motivé à s'investir dans le plan d'action proposé. Toutefois, il faut comprendre que si nous voulons l'actualiser, nous aurons besoin de la collaboration de toutes les organisations concernées, tant au niveau de leurs compétences et expertises professionnelles que de leur implication financière.

Espérant recevoir le soutien requis à la poursuite de nos travaux,

Note: Dans ce rapport, le générique masculin est utilisé sans discrimination et dans le seul

but d'alléger le texte.

ichel Guay Président

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Table des matières

AVANT-PROPOS..., i TABLE DES MATIÈRES iii CONTEXTE DE LA DÉMARCHE ET MANDAT DU COMITÉ SANTÉ MENTALE 1

1 - Le contexte régional et sous-régional 2

2- Le comité santé mentale 2

3- Le mandat du comité santé mentale 2

4- La collaboration universitaire 3

M É T H O D E 4

L'enquête Feed-back 5

R É S U L T A T S - 7

1- Les services 7

1.1 Portrait des services offerts 7

Centre Hospitalier Robert Giffard 7

Clinique Roy-Rousseau .29 Centre social de la Croix-Blanche 38 La Maisonnée 43 Département de psychiatrie de l'Hôpital de l'Enfant-Jésus 48 Département de santé communautaire de l'Hôpital de l'Enfant-Jésus 56 Feu Vert 60 Comité des bénéficiaires du Centre hospitalier Robert Giffard 65 La Boussole... .68 Centre de crise de Québec Inc 71 Le Pavois 74 C L S C 79

Centre de services sociaux de Québec 88

1.2 Les lacunes dans les services 89

A) L'information 90

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B) La promotion de la santé mentale et la prévention 93 C) Les services de base 94 D) Le traitement spécialisé.... 95 E) Le support aux familles .96 F) La réadaptation et la réintégration sociale 97 Synthèse 98

2- État des relations 100

P L A N D ' A C T I O N 1 0 6

1- Orientations 106

2- Objectifs et priorités 107

Plan d'action esquissé par le comité santé mentale 108

3- Moyens d 'act ions 110

4- Animage avec le niveau régional 112

C O N C L U S I O N . . . 1 1 3

R É F É R E N C E S . . . 1 1 4

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Contexte de la démarche et mandat

du comité santé mentale

Au Québec 011 assiste actuellement à un mouvement important en faveur d'une plus grande concertation des différents partenaires impliqués dans le domaine des services de santé et des services sociaux. Ce mouvement fait l'objet de nombreux débats, particuliè-rement dans le champ de la santé mentale où l'absence de certitude partagée autorise, plus que dans tout autre champ, la pluralité des approches. En ce sens, on a vu se développer une diversité d'organisations dont les différentes perspectives d'intervention posent le problème de la détermination d'objectifs communs et de la planification concertée de stratégies globales et complémentaires.

S'il est de plus en plus reconnu que la santé mentale est associée à un ensemble de facteurs tant biologiques, psychologiques que sociaux nécessitant une approche globale, force est de reconnaître qu'il est difficile pour les organisations impliquées dans ce domaine de transcender son champ propre à la faveur d'une lecture élargie des problèmes et des solu-tions à privilégier. Ainsi, tel que le rapporte la récente Politique de la santé mentale, les inter-ventions sont fragmentées et l'accessibilité à une gamme diversifiée de services demeure déficiente.

Pour pallier à cette situation, le ministère de la Santé et des Services sociaux privilégie un mode de fonctionnement axé sur les services à offrir, la mobilisation des partenaires, la perception régionale des problèmes et, enfin, la nécessité d'adopter une perspective commune dans la façon de les résoudre. Ainsi, il confie à chaque conseil régional de la Santé et des Services sociaux la responsabilité de former un comité tripartite afin d'élaborer un plan régio-nal d'organisation des services de santé mentale (PROS). Nous verrons comment la Table des établissements de la zone Orléans a choisi d'examiner les particularités de son milieu pour favoriser l'harmonisation des efforts de chacun dans la planification et la dispensation des services et ainsi, fournir à l'instance régionale un éclairage averti à cet égard.

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1 - L E CONTEXTE RÉGIONAL ET SOUS-RÉGIONAL

Pour exécuter son mandat, le conseil de la Santé et des services sociaux de la région 03 invite, dès 1988, les différentes Tables d'établissement sous-régionales, dont la Table de la zone Orléans1, à préciser leurs orientations et leurs priorités dans le domaine de la santé mentale.

Cet exercice a amené les membres de la Table des établissements de la zone Orléans à constater des problèmes de coordination, de complémentarité et de continuité dont parlent abondamment divers documents, notamment les rapports des commissions Rochon, Harnois et Brunet. Elle a donc convenu d'approfondir ces problèmes et de chercher des solutions adaptées aux particularités du territoire. Pour réaliser cette tâche, elle a formé un "comité santé mentale".

2 - LE COMITÉ SANTÉ MENTALE

Ce comité regroupe les principaux établissements et organismes communautaires offrant des services de santé mentale à la population du territoire Orléans, soit, le centre hospitalier Robert Giffard, la Clinique Roy-Rousseau, La Maisonnée, La Croix-Blanche, le centre hospitalier de l'Enfant-Jésus, le département de santé communautaire de l'hôpital de l'Enfant-Jésus, Feu Vert, le comité des bénéficiaires du centre hospitalier Robert Giffard, La Boussole, le Pavois, les CLSC La Source et Orléans, le Centre de crise de Québec, le Centre de services sociaux de Québec. La plupart des membres sont des professionnels de ces organisations.

3 - L E MANDAT DU COMITÉ SANTÉ MENTALE

Le mandat confié au comité santé mentale par la Table des établissements de la zone

Orléans est le suivant:

— Dresser un bilan des organisations offrant des services de santé mentale sur le terri-toire de la Table des établissements de la zone Orléans, en précisant leur rôle, leurs objectifs et les services offerts.

1 Pour plus de précisions sur le territoire de la zone Orléans, voir Annexe 1 : cartes géographiques.

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Dresser un état de situation des liens de collaboration existant entre elles en termes de complémentarité, continuité, communication, coordination, action commune.

Identifier les principales carences inhérentes à cette collaboration.

Proposer à la Table des établissements les ajustements nécessaires ainsi qu'un plan d'action pour les actualiser.

Implanter les nouveaux mécanismes de collaboration et assurer le suivi.

4- LA COLLABORATION UNIVERSITAIRE

Pour faciliter la réalisation de son mandat, le comité s'est adjoint la collaboration d'une professionnelle de recherche du Centre de recherche sur les services communautaires de ITJniversité Laval. Sa tâche a été de recueillir, de traiter et de communiquer aux membres du comité santé mentale les informations nécessaires à la réalisation de son mandat.

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Méthode

Comme il est reconnu que les modèles de concertation qui se sont révélés efficaces dans des circonstances et dans un milieu particuliers ne sont pas nécessairement applicables ailleurs (Georing et Rogers, 1986), nous avons voulu utiliser une méthode qui respecte les caractéristiques du milieu. Souhaitant qu'à travers cette démarche les individus et les organi-sations rendent optimale l'utilisation des ressources et des compétences déjà présentes et expérimentent de nouvelles façons d'aborder les problèmes et leurs solutions, nous avons privilégié un processus collectif qui favorise l'échange d'information et l'expression des points de vue sous des angles différents suivant les organisations, les professions, etc.

Ainsi, notre méthode conjugue les phases d'une démarche de changement planifié et celles des processus de collaboration proposés par différents auteurs (Reid, 1969; Whitten, 1981; Koenig, 1981; Gray, 1985). De façon générale nous avons donc retenu cinq grandes phases, soit:

— l'identification des lacunes dans les services et dans les liens qu'ils entretiennent entre eux;

— la planification de l'action; — l'implantation de l'action; — l'évaluation de l'action;

— le réajustement des actions en fonction des nouvelles lacunes identifiées en cours de

processus.

La première phase a été réalisée au moyen d'une enquête feed-back. Les résultats de cet exercice ont permis de déterminer les grandes lignes des actions à mettre en oeuvre et d'amorcer leur planification. Le présent document porte donc sur les deux premières phases du processus.

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L'ENQUÊTE FEED-BACK

L'enquête feed-back consiste à établir le diagnostic de la situation problématique et à réinjecter au sein du groupe les résultats obtenus de façon à éclairer les prises de décision et les actions.

— Le questionnaire

Nous avons construit un questionnaire d'enquête à partir des préoccupations et du mandat du comité santé mentale. Ce questionnaire visait principalement à connaître les objectifs et les services offerts par chacune des organisations, à identifier le contenu et la fréquence des relations que chacune entretient avec les autres partenaires du milieu et à véri-fier les prédispositions respectives à l'égard de la concertation.

— Cueillette des données

L'information recueillie provient de deux sources principales:

a) entrevue

Des entrevues ont été réalisées avec chacun des membres du comité santé mentale et avec certaines personnes susceptibles d'apporter un éclairage complémentaire sur les différents points abordés. Le questionnaire a été utilisé comme schéma d'entrevue.

b) analyse documentaire

Différents documents relatifs à l'historique et à la programmation de chacune des

organisations ont également été consultés.

— L'analyse des données

L'analyse des données portant sur les services a été faite à partir d'une approche descriptive qui visait, dans un premier temps, à présenter le portrait de chacune des organisa-tions suivant leur historique et leur perspective d'avenir, leurs objectifs et leurs services, leurs critères d'admissibilité, etc. Ces portraits, révisés par chacune des organisations, ont été traités dans une perspective globale à la lumière de la gamme essentielle de services proposés par la politique de santé mentale. Cet exercice a permis de dégager certaines

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lacunes et de fournir quelques indications quant aux services prioritaires à développer. Notons qu'une étude des besoins aurait sans doute permis une analyse plus adéquate des lacunes dans les services, cependant, puisque nous ne disposions pas d'une telle étude, nous avons estimé que les éléments de la politique constituaient le point de référence le plus approprié que nous avions.

Quant aux données portant sur les relations, nous les avons regroupées en tableaux croisés en présentant les relations que chaque organisation entretient avec chaque autre. Dans un deuxième temps, nous les avons repris par type de relation pour tenter d'en faire un portrait général en regard de leur fréquence. Ce portrait a permis d'établir les types de rela-tions plus ou moins courantes entre les organisations et d'identifier celles qui pourraient être renforcées.

— Communication des résultats

L'analyse des données a été présentée au comité santé mentale en vue de permettre un examen collectif des lacunes observées et des priorités d'action à retenir.

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Résultats

Ce chapitre se divise en deux parties. La première porte sur les services, la seconde porte sur les relations entretenues entre les organisations.

1 . LES SERVICES

1 . 1 . PORTRAIT DES SERVICES OFFERTS.

Tel qu'annoncé précédemment, les lacunes dans les services ont été identifiées à partir d'une comparaison entre les services offerts et ceux qui, selon la politique de santé mentale doivent être disponibles dans toutes les régions. En conséquence, nous présentons dans un premier temps une description des services offerts par chacune des organisations en situant brièvement l'historique de leurs services, leurs objectifs, leurs modalités d'accès, etc. Ces services sont présentés ci-après suivant l'ordre chronologique de leur année de création.

CENTRE HOSPITALIER ROBERT GIFFARD

1. Historique et orientation.

Le centre hospitalier Robert Giffard est fondée en 1845 sous l'appellation de l'asile provisoire de Beauport. Suivant les différents événements de son évolution, il adopte par la suite les noms de Québec Lunatic Asylum (1850-65), d'Asile des aliénés de Québec (1865-93), d'Asile Saint-Michel-Archange (1893-1923), d'Hôpital Saint-Michel-Archange (1923-76), et enfin, de centre hospitalier Robert Giffard (1976).

Rappelions que c'est avec l'ouverture de cette institution que le Québec est entré dans

le mouvement asilaire. La pratique psychiatrique de cette époque est sous la responsabilité

des communautés religieuses et repose, entre autres, sur l'approche charitable et humaine

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"des âmes à sauver", et on pense îa folie incurable (Boudreau, 1981). L'aide apportée est donc notamment motivée par le devoir chrétien et se résume à l'hébergement. On offre un gîte, de la nourriture et des vêtements. On occupe les malades en utilisant ce qui leur reste de capacités: entretiens, ateliers, travaux de ferme, etc., mais on ne les traite pas (Lalonde et Grunberg, 1980). D'ailleurs, mis à part le surintendant médical, le personnel psychiatrique est rarissime, pour ne pas dire absent (Laurin, 1986).

Il faudra attendre plus d'un siècle avant que ne se manifestent les premiers signes d'une transformation importante de la pratique psychiatrique. L'arrivée de jeunes psychiatres qui apportent avec eux des idées neuves quant à l'origine de la maladie et à la façon de la traiter, les découvertes psychopharmacologiques et la situation déplorable d'internement des malades vont en effet susciter une critique de plus en plus vive des hôpitaux psychiatriques et entraîner une réforme en profondeur. Celle-ci s'amorce avec la création, en 1961, de la Commission d'enquête sur les services psychiatriques (Commission Bédard). Les recommandations de cette dernière vont poser les fondements de la psychiatrie communautaire au Québec. Les commissaires affirment que la maladie mentale est une maladie comme les autres et qu'elle doit être traitée comme telle. L'approche qu'ils proposent met l'accent sur le traitement, introduit la notion de réadaptation, et valorise la contribution de diverses disciplines professionnelles à l'établissement du diagnostic et du plan de traitement, dont le médecin, demeure légalement responsable. De plus, la Commission Bédard reconnaît le droit au traitement dans les hôpitaux généraux, dans les régions d'origine, et favorise l'ouverture de nombreux points de services nouveaux. Cette réforme est soutenue par l'attribution de budgets plus substantiels accordés aux établissements psychiatriques. Ils obtiennent ainsi graduellement la même base de financement que les hôpitaux généraux.

A l'instar des autres institutions psychiatriques du Québec, l'Hôpital St-Michel-Archange répond aux recommandations du rapport d'enquête: il s'engage sur la voie de la désinstitutionnalisation; il ouvre ses portes à de nouveaux professionnels, il instaure de nouveaux services tels la psychologie, le service social, les services d'activités dirigées (réadaptation), et 0 crée la Corporation Hôpital Saint-Michel-Archange.

Cette réforme a certes tiré les malades mentaux de l'oubli et rehaussé la qualité des soins. Toutefois, le modèle proposé, marqué par la multidisciplinarité et l'importance accordée à la médication, apparaît incomplet pour comprendre l'ensemble des aspects liés à la maladie mentale et offrir, aux personnes souffrant de troubles mentaux, la gamme des

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services nécessaires autant à leur rétablissement qu'à leur réinsertion dans la communauté. D devient donc impératif d'explorer des modèles élargis.

Ainsi, à la fin des années 1960, apparaît le concept de normalisation préconisant l'utilisation de moyens aussi culturellement normatifs que possible, de façon à aider l'individu à établir et à maintenir des comportements et des caractéristiques personnels aussi culturellement normatifs que possible (Wolfensberger, 1972). En ce sens, le recours aux formes d'intervention qui entraînent l'exclusion du milieu de vie doit être le plus limité possible et les services offerts à la clientèle psychiatrique doivent être dispensés par des organisations non spécialisées, c'est-à-dire desservant la population en général, ce, dans la mesure où les circonstances et les capacités de l'intéressé le permettent On veut ainsi éviter le choc psychologique dont est victime la personne, par les étiquettes et les catégories qui la stigmatiseront jusqu'à la fin de ses jours.

Ce concept de normalisation reçoit la faveur de plusieurs professionnels à la recherche de façons différentes de faire, et inspire les recommandations de la nouvelle commission des services de santé et des services sociaux, la Commission Castonguay-Nepveu, instituée en 1966. Poursuivant la logique de la Commission Bédard, la Commission Castonguay-Nepveu considère que la maladie mentale est une maladie comme les autres et que, par conséquent, elle doit être intégrée au nouveau modèle socio-sanitaire qu'elle propose. Ce modèle prône le maintien dans le milieu naturel pour le plus grand nombre de personnes, freine l'institutionnalisation des personnes en centre psychiatrique et met en place un réseau d'établissements de distribution de soins et de services sociaux devant assurer la dispensation de services accessibles, continus et personnalisés. Pour ce faire, les établissements doivent se définir comme des ressources complémentaires.

La réforme Castonguay-Nepveu oblige l'hôpital St-Michel-Archange à manifester sa volonté de ne plus être considéré comme un lieu terminal. L'hôpital accepte avec de plus en plus de parcimonie les nouveaux patients, intensifie son processus de désinstitutionnalisation et crée en 1976, un ensemble de ressources externes et communautaires visant à soutenir la réinsertion sociale de sa clientèle.

Malgré l'importance accordée au soutien dans le milieu naturel, la diversification et

l'articulation des services ne s'effectuent pas au même rythme que la réinsertion ou le

maintien des bénéficiaires dans la communauté, et, pour plusieurs d'entre eux, la situation

reste difficile.

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Ces conditions déplorables entraînent d'ailleurs de nombreux débats dans le domaine des services psychiatriques. Elles suscitent également l'émergence de groupes communautaires qui proposent des réponses alternatives et réclament le droit à des services mieux adaptés pour les bénéficiaires.

Les débats dans le domaine des services psychiatriques, l'implication des groupes communautaires, les expériences étrangères et les nouvelles recherches en réadaptation vont amener la psychiatrie à élargir son champ de connaissance et de pratique. On verra notamment une reconnaissance de plus en plus grande du rôle des familles et des groupes communautaires dans le processus thérapeutique et la réinsertion sociale.

La nécessité de s'interroger sur des objectifs communs et sur l'adaptation et la coordination de l'ensemble des services se fait de plus en plus pressante. Cette situation incite le MSSS à mettre en place plusieurs structures de consultation et de coordination dont les travaux serviront à faire progresser les discussions sur les rôles et les responsabilités de chacun des partenaires et contribueront à l'élaboration de la politique de santé mentale, adoptée en 1989. Cette politique réaffirme l'importance de la recherche de solutions dans le milieu de vie, propose une gamme de services essentiels et encourage la contribution de tous les partenaires. Elle vise à articuler les actions autour de la personne, et rend notamment obligatoire le plan de services individualisés pour les personnes en processus de réinsertion sociale et pour celles qui souffrent de troubles mentaux chroniques associés à d'autres problèmes. La politique en santé mentale insiste également pour que les établissements élaborent des plans visant la désinstitutionnalisation de leur clientèle.

C'est dans ce contexte que le CHRG se dote en 1986 d'un plan de réorientation. Dans ce plan, l'établissement exprime sa volonté d'être un lieu reconnu de traitements spécialisés et un maître d'oeuvre du développement et de l'opération de ressources communautaires pour des personnes souffrant de troubles mentaux sévères et persistants.

Ainsi, comptant sur différentes catégories d'intervenants (psychiatres, chirurgiens, omnipraticiens, travailleurs sociaux, infirmiers, auxiliaires, éducateurs, préposés, ergothérapeutes, psychologues, récréologues, etc., le CHRG projette de prioriser les services aux bénéficiaires souffrant de psychoses sévères (généralement la schizophrénie) ou de troubles sévères de la personnalité. La mission du CHRG prévoit aussi la dispensation de soins et de services aux personnes contrevenantes adultes des centres de détention requérant

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des soins psychiatriques en externe et en milieu hospitalier1. Le CHRG s'est associé à l'Université Laval dans le but de poursuivre des recherches qui pourraient permettre de mieux comprendre et de mieux traiter la clientèle qui requiert des soins et traitements psychiatriques.

Néanmoins, le lourd héritage de cet établissement fait qu'il ne peut se départir tout d'un coup de sa responsabilité d'assurer à sa clientèle les services nécessaires à son intégration et à son maintien dans la communauté. C'est pourquoi le CHRG envisage de développer davantage ces ressources externes et communautaires. Par ailleurs, il reconnaît que ces services devraient progressivement s'intégrer aux ressources plus près du milieu naturel et que cette intégration devrait se concrétiser par l'échange d'expertise et le transfert de ressources financières. Notons ici que le CHRG demeure vigilant sur le transfert de ressources financières. H craint que les montants transférés servent à desservir de nouvelles clientèles en santé mentale et qu'il se retrouve avec les mêmes responsabilités, ressources financières en moins. Selon les répondants, la reconnaissance des soins psychiatriques et l'attribution des budgets appropriés ont été difficilement gagnées et ils estiment que des sommes provenant d'autres sources devraient être utilisées pour le développement de services à de nouvelles clientèles. On pense notamment aux interventions reliées aux épiphénomènes sociaux (violence, suicide, alcoolisme et toxicomanie, etc.) et aux groupes à risque. Le CHRG ne veut pas être considéré par les organismes communautaires uniquement comme une source de financement mais il souhaite plutôt s'inscrire comme un partenaire dans la mise en place de services adaptés à la clientèle dont il a eu longtemps la responsabilité et conserve encore pour une large part la responsabilité en termes de soins, supports, etc.

Le CHRG a acquis une longue expérience dans le domaine de la santé mentale et joue, encore aujourd'hui, un rôle important dans la dispensation des services à la clientèle souffrant de troubles mentaux sévères et persistants. Sa mission s'exerce actuellement au sein de deux entités administratives: un centre hospitalier et un centre d'accueil, auxquels se greffe une équipe de services sociaux.

* II offre de plus des services d'évaluation et d'intervention auprès de personnes adultes handicapées par une déficience intellectuelle associée à une maladie mentale persistante avec troubles de comportement sévères.

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2. Objectifs et services.

2.1. Centre hospitalier.

Le secteur "centre hospitalier" comporte trois services, soit le service de soins de courte et de moyenne durée, le service de soins de longue durée et le service de soins externes et communautaires. Les fonctions, les objectifs et les services de chacun sont les suivants:

1. Services de soins de courte et de moyenne durée.(capacité d'accueil: 170)

| fonctions" objectifs services

évaluation, traitement et orientation

1.1. Unités d'admission.

Offrir des services d'évaluation de l'état mental, le traitement et l'orientation appropriée.

Offrir un milieu sécurisant pour traverser la crise.

Services d'accueil, d'évaluation, de traitement et de prise en charge par une équipe multi. et dans une unité désignée, pour résoudre une problématique d'ordre psychiatrique selon la formule d'hospitalisation à court et à moyen terme à des personnes:

-de 18 à 65 ans

- dont l'état mental est instable, dont la maladie est en phase aiguë ou qui vivent un état de crise;

- se présentant volontairement ou référées avec ordonnance de cure, d'examen ou de traitements.

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1 fonctions 1 objectifs | services [

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traitement 1.2. Unité de recherche psycho-pharmacologique.

Évaluer l'intérêt du traitement psycho-pharmacologique actuel du bénéficiaire.

Impliquer le bénéficiaire dans la démarche évaluative en tenant compte des effets subjectifs qu'il ressent.

Services d'accueil, d'évaluation de traitement et de prise en charge par une équipe multi. et dans une unité désignée, pour résoudre une problé-matique d'ordre psychiatrique selon la formule d'hospitalisation à court et à moyen terme à des personnes:

-de 18 à65 ans

- dont l'état mental est instable, dont la maladie est en phase aiguë ou qui vivent un état de crise;

- se présentant volontairement ou reférées avec ordonnance de cure, d'examen ou de traitements.

évaluation traitement

1.3. Unité médico-légale.

Assurer un traitement psychiatrique à une clientèle présentant de fréquents passages à l'acte;

Faire l'évaluation en cours d'hospitalisation de l'état mental de bénéficiaires venant de Centres de détention;

Offrir la possibilité de faire de la recherche médico-légale avec une équipe multi-disciplmaire.

Services de soins psychiatriques par une équipe multi., dans une unité désignée à circulation contrôlée et à sécurité moyenne, pour réduire une problématique d'ordre psychiatrique, selon la formule d'hospitalisation variant de court à long terme. Cette unité a aussi la vocation d'évaluation et de recherche médico-légale pour les personnes:

-de 18 à65 ans

- ne pouvant circuler à l'extérieur de l'unité sans autorisation ou accompagnement par mesure de protection pour elles-mêmes ou pour autrui ou à cause de leur statut particulier,

- dont les capacités physiques et mentales permettent une participation suffisante aux diverses activités de l'unité;

- ne présentant pas de mésadapta-mésadaptation nécessitant une sécurité maximale.

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14

fonctions \ objectifs services

traitement 1.4. Unité de convalescence.

Assurer le maintien d'une stabilité mentale retrouvée et la prise en charge, par l'individu lui-même de sa santé.

Permettre l'établissement d'un lien thérapeutique entre le bénéficiaire et son équipe traitante de la clinique externe.

Services de prise en charge et de support préparatoires à la réinsertion sociale par une équipe multi., à des personnes :

- d e 18 ans à 65 ans,

- démontrant un minimum de motivation et la capacité de collaborer à un début de réinsertion sociale,

- ayant la capacité de collaborer à un début d'auto-contrôle en ce qui a trait à la médication, au budget, à l'hygiène, à l'alimentation, etc.

- dont la radiation est prévue dans un laps de temps d'environ deux mois.

traitement 1.5. Unité de transition.

Offrir une prise en charge visant la stabilisation et la resocialisation.

Offrir un milieu sécurisant pour traverser la crise.

Services de prise en charge transitoire par une équipe multi-disciplinaire, à des personnes:

-de 18 ans et plus,

- présentant une poussée psychotique ou une phase aiguë,

- radiées du centre d'accueil, dont la demande d'admission a été acceptée par un psychiatre.

traitement 1.6. Clinique de médecine Consultations médicales, générale et spécialisée et d'urgence, de consultations par urgence. l'opticien d'ordonnances, urgence.

d'évaluation et de traitement à des Offrir des services d'urgence visant personnes: à maintenir l'individu dans la communauté. -de 18 ans et plus,

Assurer un suivi multidisciplinaire à - hospitalisées ou ayant déjà été des clientèles spécifiques. hospitalisées au CHRG.

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15

1 fonctions 1 objectifs | services [

évaluation 1 . 7 . Lits d'observation et traitement d'urgence.

Offrir une prise en charge transitoire.

Offrir des services d'accueil, d'évaluation et d'observation par une équipe multidisciplinaire, à des personnes:

-de 18 ans et plus,

- inscrites à la clinique externe de psychiatrie et dont la symptomato-îogie ne permet pas de décider clairement si une réadmission est nécessaire,

- ou pour lesquelles un juge a émis une ordonnance alors qu'aucun lit n'est disponible dans les unités d'admission

- se présentant en dehors des heures d'ouverture de la clinique externe de psychiatrie et dont un premier examen à l'Urgence ne peut préciser avec exactitude l'état de santé mentale.

1 2. Services de soins de longue durée, (capacité d'accueil: 136)

1 fonctions | objectifs 1 services [

traitement 2.1. Unité de soins de longue Services de soins psychiatriques durée . dans une unité à circulation

contrôlée, et une unité à circulation Offrir des soins visant à combler les libre, pour les personnes: besoins fondamentaux des bénéficiaires. -de 18 à 65 ans,

Stabiliser l'état mental et - dont le nombre cumulatif l'amélioration de l'autonomie et la d'années d'hospitalisation est modification de comportements inférieur à cinq ans. mésadaptés.

Offrir des soins et des services facilitant la réinsertion sociale ou l'orientation vers un service correspondant plus aux besoins des bénéficiaires.

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16

1 fonctions 1 objectifs | services [

traitement 2 . 2 . Unité de soins de longue durée.

Offrir des soins visant à répondre aux besoins bio-psycho-sociaux.

Offrir des services psychiatriques de façon continue à des bénéficiaires dont l'instabilité mentale se prolonge et devient difficile à traiter.

Services de prise en charge transitoire par une équipe multi., dans une unité à circulation contrôlée et une unité à circulation semi-contrôlée, à des personnes:

-de 18à65 ans,

- pouvant présenter de l'épilepsie difficile à contrôler et des handicaps physiques,

- dont l'état mentale présente, en plus des composantes psychotiques chroniques, une composante d'instabilité caractérielle.

traitement 2.3. Unité de soins de longue durée

Offrir des soins visant à répondre aux besoins bio-psycho-sociaux des bénéficiaires.

Tenter de nouvelles formules de réinsertion sociale ou l'orientation vers un milieu de vie adéquat

Services de soins psychiatriques dans une unité à circulation contrôlée, à des personnes:

- de 18 à 65 ans,

- présentant des troubles de comportement sévères pouvant se manifester par de l'agressivité occasionnelle,

- ne pouvant profiter des autres services de la section "centre hospitalier".

Pour être admise aux services de soins de courte et moyenne durée, la personne doit être référée par un psychiatre d'un service de psychiatrie d'un CHCD, par un psychiatre d'un centre de détention, par ordonnance de la Cour, ou avoir déjà été admis dans l'établissement. L'admission aux soins de longue durée suit la procédure d'admission dans ce secteur conformément au programme d'évaluation et de coordination régional (PECA).

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3. Ressources externes et communautaires.

fonctions objectifs services

évaluation traitement

3.1.Clinique externe de psychiatrie et de traitement des troubles du comporte-ment sexuel.

Maintenir la plus grande stabilité possible de l'état mental du bénéficiaire psychiatrique par un suivi adéquat.

Maintenir la personne dans la communauté.

Offrir des services de consultations en sexologie dans le cadre d'une clinique externe.

Services de: - consultation psychiatrique psycho-logie individuelle et de groupe - &iucation - psychothérapie - psychométrie - soins infirmiers - diétothérapie - consultation en service social

Évaluation, traitement et consultations en sexologie.

Pour être inscrite aux services de la clinique externe, la personne doit déjà avoir été traitée au CHRG, se présenter volontairement, être âgée de 18 ans et plus, et dans le cas du traitement pour troubles de comportement sexuel, se présenter suite à une ordonnance de probation.

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1 fonctions 1 objectifs | services [

traitement 3.2. Centre de traitement dans la communauté, (capacité d'accueil: 60)

3.2.1. Le "388". Suivi psychiatrique;

Traiter la personne dans la Alternative à l'hospitalisation: communauté en offrant l'ensemble du traitement, - traitement intensif de la crise sur

place, Maintenir la personne dans la - cure analytique individuelle, société. - ateliers d'art et activités socio-

culturelles et communautaires, - travail avec les familles.

Ces services sont disponibles aux personnes:

- âgées de 18 à 35 ans,

- présentant un problème de psychose ou de troubles d'adaptation sévères,

- motivées à s'impliquer dans le traitement.

Traitements, activités de thérapie-3.2.2. Le Benoît XV (capacité activités de réadaptation et de loisirs-d'accueil:60) support et suivi pour les bénéficiaires

vivant dans la communauté. - Traiter la personne dans la communauté en alternative à Ces services sont disponibles pour les l'hospitalisation, personnes:

- Maintenir la personne dans la - ayant déjà été traitées au CHRG, communauté,

- présentant des problèmes - Intégrer la personne dans la psychotiques ou des troubles sévères société. de la personnalité,

- présentant une symptomatologie résiduelle compatible avec la possibi-lité de réadaptation sociale,

- ayant une capacité raisonnable de compréhension et de communication.

Pour être admise à ces ressources, la personne peut se présenter directement, être

référée par un psychiatre ou un professionnel d'un autre établissement.

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fonctions \ objectifs services

3.3. Centre de jour (capacité: 120) .

3.3.1. Centre de jour interne.

Initier le bénéficiaire hospitalisé à un processus de réadaptation sociale et personnelle.

3.3.2. Centre de jour externe.

Supporter le bénéficiaire externe dans son processus de réadaptation personnelle, sociale.

Offrir aux bénéficiaires hospitalisés des activités de type occupationnel ou de détente.

Offrir en interne:

Activités d'ergothérapie- ateliers d'artisanat- travail sur bois-activités éducatives- activités de loisir structuré et activités physiques.

Offrir aux bénéficiaires externes un lieu de rencontre.

Offrir aux bénéficiaires externes des activités de type occupationnel ou de détente.

Offrir en externe des activités d'ergothérapie: - ateliers de type manuel d'expression verbale- activités éducatives: art culinaire, résolution de problèmes, etc.- activités physiques, d'expression corporelle, relaxation, activités de loisir structuré.

O s services sont disponibles aux personnes: - inscrites à la clinique externe de psychiatrie ou bénéficiant d'une autre ressource du Services de soins externes et communautaires (centre de trait., résid., at. de travail),

- référées par un membre de l'équipe traitante, du CHRG,

- non affectées de déficience intellectuelle importante,

- ne présentant pas de comportements perturbateurs,

- stable mentalement

réadaptation

Pour être inscrite aux activités du centre de jour externe, la personne doit être ou avoir

été hospitalisée au CHRG. La demande doit être acheminée au responsable du centre de jour

sur le formulaire prévu à cette fin.

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1 fonctions 1 objectifs | services [

réadaptation 3.4. Ressources de travail (capacité: environ 350 places)

3.4.1. Atelier interne.

Accroître les habilités de base nécessaires à l'acquisition et au maintien d'un travail.

Fournir un travail occupationnel structuré et gratifiant.

3.4.2. Atelier Centre-Ville

Développer chez la personne les habiletés nécessaires à l'acquisition et au maintien d'habitudes de travail.

3.4.3. Atelier Beauport.

Développer chez la personne les habiletés socio-professionnelles nécessaires à une intégration sur le marché du travail.

Support et accompagnement, supervision clinique- stages de travail à l'intérieur du CHRG-activités occupationnelles.

Orientation professionnelle-counselling- évaluation- activités occupationnelles structurées-références.

Ces services sont disponibles à la personne: - âgée de 18 ans et plus, - handicapée par une maladie mentale persistante, - stable mentalement, - vivant à l'extérieur de l'hôpital, - volontaire

Orientation professionnelle-counselling- évaluation- activités références, stages, placement en milieu de travail.

Ces services sont disponibles à la personne:

- âgée de 18 ans et plus, - handicapée par une maladie mentale persistante, - stable mentalement, - vivant à l'extérieur de l'hôpital, - volontaire - ayant la capacité d'intégrer le marché du travail.

Toutes les personnes répondant aux critères sont inscrites à ces services. Pour y

accéder, le formulaire prévu à cette fin doit être complété et acheminé au chef de la division de

la ressource travail.

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1 fonctions 1 objectifs | services [

réadaptation 3.5. Ressources rés ident ie l les .

3.5.1. Le 65 Duchatel (capacité d'accueil: 15).

Évaluation et apprentissage aux habilités nécessaires pour vivre dans la communauté.

Maintenir la personne dans la communauté.

Intégrer la personne dans la société.

Services d'évaluation, de réadapta-tion et de réinsertion sociale dans un milieu de vie transitoire.

Ces services sont accessibles à des personnes:

-de 18 ans et plus,

- dont l'état mental est stabilisé,

- non affectées de déficience intellectuelle,

- désirant investir dans un projet de ré-adaptation et de réinsertion sociale,

- ne manifestant pas de comportements perturbateurs sévères,

- ne pouvant présentement demeurer à domicile ou dans une ressource plus légère.

réadaptation 3.5.2. La résidence Chapleau (capacité d'accueil: 40).

Maintenir la personne dans la communauité.

Intégrer la personne dans la société

Développer les habiletés sociales et communautaires.

- D'intervention et de support au maintien dans la communauté et d'intégration sociale.Hébergement structuré (gîte, couvert, soins, protection sociale, support budgétaire, émotif) selon la formule de maison de chambres.

- Support professionnel approprié.

Ces services sont accessibles à des personnes:

- de 25 à 50 ans,

- ne manifestant pas de comporte-ments perturbateurs sévères,

- ne pouvant demeurer à domicile ou dans une ressource plus légère.

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Pour être inscrit à ces services, le formulaire prévu à cette fin doit être complété, contresigné par le médecin traitant et par le bénéficiaire et acheminé au chef de division du secteur résidentiel. L'attribution des places est faite en tenant compte de l'ordre d'inscription sur la liste d'attente et de la disponibilité des lits dans le point de service visé. Notons que le praticien social qui réfère une personne dans ces ressources s'engage à suivre cette personne pendant son séjour et à la réorienter si nécessaire.

2.2. Centre d'accueil.

Tel qu'indiqué précédemment, le CHRG comprend aussi un secteur centre d'accueil, d'hébergement et de réadaptation. Ce dernier se divise en trois services dont les fonctions, les objectifs et les services sont les suivants:

| 1. Service "un" (capacité d'accueil: 265)

1 fonction s | objectif s | services

réadaptation Réadaptation des personnes adultes, handicapées par une déficience intellectuelle, associée soit à une maladie mentale, à des comportements mésadaptés, ou à certains troubles neurologiques, moteurs ou sensoriels.

Réinsertion dans la communauté.

Intégration à la société.

Services d'adaptation et de réadaptation susceptibles d'augmenter les capacités d'autonomie de la personne et de modifier les comportements mésadaptés.

Traitements médicaux susceptibles d'améliorer et de stabiliser l'état mental et physique de la personne.

Services de préparation et d'accompagnement, de même que des services de support à l'intégration sociale dans le cadre de milieux de vie type de foyer de groupe, famille d'accueil spéciales, etc.

Services d'évaluation et d'inter-vention de court séjour.

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| 2. Services "deux" (capacité d'accueil: 545, dont 32 en pavillons) 1

| fonctions | objectifs [ services

réadaptation Réinsertion sociale de personnes handicapées par une maladie mentale persistante.

Maintien dans la communauté

Hébergement des personnes déjà prises en charge par rétablissement et présentant une maladie mentale persistance dont la condition est incompatible avec un retour en société.

Hébergement simple, semi-structuré et structuré à environ 300 personnes âgées de plus de 50 ans.

Préparation, support à l'intégration sociale dans des milieux de vie adaptés pour les personnes qui peuvent profiter d'un milieu de vie dans la communauté.

Dépannage physique et psychiatri-que pour ceux et celles dont l'état requiert un suivi plus étroit ou une convalescence suite à un séjour dans un milieu spécialisé.

3. Services "trois" (capacité d'accueil: 300)

fonctions ~~f objectifs services

réadaptation Adaptation et réadaptation pour les personnes présentant une maladie mentale persistante.

Réinsertion dans la communauté.

Intégration sociale.

Adaptation et réadaptation.

Préparation et support à l'intégration sociale.

Pour être admis aux services du centre d'accueil, la personne doit être référée au comité d'évaluation et de coordination des admissions en soins de longue durée (PECA).

En plus de ces services, la clientèle du centre d'accueil bénéficie d'activités occupationnelles, de loisirs, d'activités physiques et de pastorales adaptées à sa condition. Ces activités sont dispensées dans chaque service par divers intervenants regroupés dans une division d'activités complémentaires.

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2.3. Le service social.

Dans la foulée des retombées de la Commission Bédard, l'Hôpital St-Michel-Archange a créé, en 1963, le Service social. Le travail de ce dernier se compose principalement de deux volets, soit un volet clinique et un volet ressource d'hébergement. La pratique clinique s'inscrit dans le cadre du travail multidisciplinaire de chacune des unités de soins et de vie du centre hospitalier et des activités de vie du centre d'accueil. Elle comporte des activités d'évaluation, d'intervention, d'intégration, de support et d'accompagnement.

L'évaluation porte sur l'incidence de l'état de santé sur la dynamique relationnelle du bénéficiaire avec les composantes de son environnement, en vue d'identifier les ressources nécessaires pour faciliter l'ajustement de la personne et de sa famille au réseau social. L'intervention vise à habiliter la famille à composer avec la maladie mentale et à diminuer les impacts et la souffrance qu'elle génère auprès de ses membres. En vue de faciliter l'intégration de la personne dans la communauté, les praticiens coordonnent les échanges entre l'équipe traitante, les ressources et le bénéficiaire. Le support et l'accompagnement auprès du bénéficiaire et de sa famille visent à faciliter les tâches permettant de maximiser l'autonomie de la personne et diminuer sa dépendance face aux services institutionnels.

Notons qu'à l'égard de l'intervention auprès des familles, un groupe de praticiens sociaux est, depuis trois ans, à expérimenter un programme pour leur offrir des services mieux adaptés à leurs besoins. Ce programme comprend notamment des entrevues avec les membres des familles et des rencontres d'information pour les familles. Il s'inscrit dans le cadre d'une recherche visant à évaluer le fardeau des familles dont un membre est atteint de schizophrénie et qui ont suivi ce programme. Voyons de plus près les objectifs et les activités de ce programme.

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1 Programme de soutien aux familles. 1

| fonctions | objectifs | services

soutien à la famille

Permettre aux familles d'acquérir une meilleure information sur la maladie mentale,

Augmenter les capacités des familles de faire face aux situations problématiques,

Diminuer les risques de séparation "radicale" de la personne et de sa famille,

Diminuer le stress et la souffrance que provoque la maladie d'un des membres sur la famille,

Identifier le niveau de stimulation optimale de chaque famille en regard du membre malade,

Briser l'isolement que provoque la maladie dans le système familial,

Aider la famille à améliorer les dynamiques familiales problématiques.

Information aux familles,

Soutien aux familles,

Entraînement aux habilités sociales,

Intervention et thérapie familiale dans un cadre systémique.

En outre, le service social a développé un réseau de ressources d'hébergement constitué de familles d'accueil et d'appartements supervisés pour une clientèle adulte handicapée par une maladie mentale persistante en provenance du CHRG, des hôpitaux généraux, du CSS et des CLSC. Au 1er avril 1990, ce réseau comptait 135 familles d'accueil pour adultes offrant 498 places incluant les places en appartement supervisé. Signalons qu'en regard des familles d'accueil, le service social a développé une formation adaptée sur l'approche psycho-éducative. Les fonctions, les objectifs et les services de ce réseau de ressources intermédiaires sont les suivants:

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Services des ressources intermédiaires.

1 fonctions | objectifs 1 services

substitut 1) famille d'accueil; Service d'hébergement familial. familial

2) Assurer la protection sociale de la Service s'adressant à des personne personnes qui ont besoin

d'hébergement et de protection sociale.

3) Maintenir la personne dans la communauté Formation adaptée sur l'approche

psycho-éducative donnée aux familles d'accueil.

réadaptation 1 ) Réadapter la personne réadaptation Service d'apprentissage à l'auto-

2) Maintenir la personne dans la nomie et de responsabilisation de communauté la personne.

3) Intégrer la personne dans la société

Ces services sont disponibles à la personne ayant:

- un besoin de protection sociale,

- une volonté de collaboration avec l'intervenant et l'éducateur,

- une autonomie de base,

- une volonté et capacité d'apprentissage,

- une capacité de respects d'autrui,

- une absence de troubles de comportements sérieux.

dépannage Hébergement transitoire N.B. Places de dépannage en dépannage rapport avec des besoins d'urgence sociale et non d'urgence psychiatrique.

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Pour accéder à ces ressources, le formulaire prévu à cette fin doit être complété, contresigné par le médecin traitant et la personne elle-même, et acheminé à la personne responsable du comité de placement ou à un responsable des appartements supervisés suivant le cas. La demande est par la suite traitée selon l'ordre d'arrivée. Pour les références en dépannage venant de l'extérieur, ces demandes doivent être adressées au praticien qui reçoit les demandes de l'extérieur, admissibilité (diagnostic et suivi psychiatriques obligatoires).

Notons également que la qualité des services est enrichie par un programme de formation aux intervenants. Cette formation pourrait, selon le responsable du service social, être ouverte à d'autres intervenants du réseau lorsque les sujets abordés sont d'ordre général comme, par exemple, les questions de Curatelle, de protection du malade mental, les approches systémiques ou psycho-éducatives etc.

3 . Conclusion

Ainsi, le CHRG entend exercer un rôle régional de plus en plus important dans le traitement des personnes affectées de troubles mentaux persistants et sévères nécessitant un traitement spécialisé ou un encadrement particulier. La recherche devrait permettre de mieux comprendre la problématique de la maladie mentale et de dégager divers modèles d'interventions pouvant soutenir les programmes offerts tant en milieu hospitalier que dans la communauté.

D'autre part, le CHRG compte continuer le processus de désinstitutionnalisation des bénéficiaires qui lui sont confiés et intensifier le développement des services externes et communautaires qui appuieront ce mouvement. Il prévoit notamment accroître le nombre de ressources résidentielles et les programmes d'activités axés sur l'intégration au travail et sur la réinsertion aux activités communautaires, culturelles et de loisirs. Ces programmes s'adressent prioritairement à la clientèle et certains programmes sont actuellement à se développer en collaboration avec des organismes communautaires. Cette collaboration, le CHRG l'envisage davantage comme un soutien aux ressources existantes exerçant des activités complémentaires de réinsertion et de maintien dans le milieu communautaire naturel.

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Les orientations du CHRG visent donc le développement de programmes spécialisés pour une clientèle souffrant de troubles mentaux sévères et persistants ainsi que sur l'implantation de programmes de réadaptation pour sa clientèle en processus de réintégration sociale. Pour réaliser ces objectifs, le CHRG possède une expertise et un ensemble de ressources suffisantes. H souligne le besoin pressant que soient développées des ressources pouvant accueillir des personnes capables d'autogérer leur santé physique et mentale ainsi que des personnes en processus d'intégration sociale et de maintien en société. Tout en considérant que la responsabilité de développer ces services est du ressort des organisations de première et deuxième lignes (CHCD, CLSC, etc.) il est tout disposé à participer au processus de concertation de façon à mieux connaître les besoins des personnes et à apporter sa collaboration et son expertise lorsque la situation le requiert

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CLINIQUE R O Y - R O U S S E A U

1 . Historique et orientation.

Devant le manque d'espace, d'organisation scientifique et de personnel médical, l'Hôpital Saint-Michel-Archange entreprend dès 1923 une vaste réorganisation de ses services médicaux et scientifiques. Cette réorganisation entraîne la construction de plusieurs institutions annexes, dont la Clinique Roy-Rousseau. Celle-ci est bâtie avec l'aide de certains patients de l'hôpital St-Michel-Archange, dans le cadre des occupations thérapeutiques qui prévalaient à l'époque et est inaugurée en 1926.

Destinée avant tout à être un centre hospitalier d'enseignement et à accueillir des patients ne nécessitant pas l'internement ou encore une hospitalisation de longue durée, elle loge aussi les services de laboratoire et de spécialités de Saint-Michel-Archange.

En 1939, un incendie détruit l'Hôpital St-Michel-Archange et amène la Clinique à héberger temporairement ceux que le feu avait délogés. Une fois la reconstruction terminée, ceux-ci réintègrent l'Hôpital Saint-Michel-Archange ou d'autres hôpitaux psychiatriques progressivement mis en place (ex. Annonciation). C'est alors que la Clinique se consacre exclusivement aux malades psychiatriques requérant des soins de courte durée, vocation qu'elle conserve encore aujourd'hui.

Il semble que jusqu'au début des années 1980, la Clinique Roy-Rousseau ait été peu affectée par les différentes réformes survenues dans le domaine de la psychiatrie. Toutefois, le mouvement de désinstitutionnalisation, l'arrivée de nouveaux partenaires, particulièrement les départements de psychiatrie, les changements dans la direction de l'établissement et les orientations ministérielles préconisant l'intégration de l'ensemble des services, amène la Clinique Roy-Rousseau à jouer un rôle de complémentarité plus important dans le réseau psychiatrique.

Ainsi, elle réaffirme sa vocation de soins psychiatriques de courte durée, et se distingue des départements de psychiatrie par la clientèle qu'elle dessert, soit une clientèle dont les troubles mentaux exigent un encadrement particulier. Selon le rapport annuel 1988-89, les personnes traitées à la Clinique Roy-Rousseau présentent dans 21,7% des cas un diagnostic de schizophrénie, dans 21.5% des cas un diagnostic de trouble de la personnalité,

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somatique et situationnel, dans 17.0% des cas un diagnostic de psychose affective, dans 16.2% des cas un diagnostic de névrose, et dans 10.3% des problèmes de toxicomanie.

Les nouvelles orientations sont marquées par un réaménagement des unités de soins et la fermeture de 34 lits, par l'addition de médecins psychiatres et de travailleurs sociaux, de même que par la mise sur pied d'un centre de traitement de jour et de soir dans la communauté.

Pour assurer ses services, la Clinique compte sur un personnel composé principalement de 17 psychiatres (dont deux à demi-temps), de 6 résidents, de 10 externes, de 4.5 travailleurs sociaux, d'un psychologue, d'omnipraticiens et plusieurs autres professionnels tels que pharmaciens, infirmiers, etc.

Outre les programmes de soins, soulignons que la Clinique offre des programmes d'enseignement et de recherche. Au moment de notre cueillette de données, deux projets internes en neurospycho-pharmacologie étaient en cours.

2. Objectifs et services.

La Clinique Roy-Rousseau offre un ensemble de services de soins auxquels est

rattachée une équipe d'intervenants sociaux.

2.1. Les services de soins

Les services de soins comprennent un service de soins internes, un service de soins

externes et un service de traitements communautaires. Les objectifs et les services de chacun

sont les suivants:

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1. Services de soins internes (140 lits répartis en quatre unités de soins, dont trois pour la psychiatrie générale de l'adulte et un pour la

gérontopsychiatrie)

1 fonctions [ objectifs 1 services |

évaluation 1.1. Service d'admission. À son arrivée, la personne est rencontrée par un psychiatre qui oriente le cas. Par la suite, un membre du personnel infirmier évalue les besoins de la personne selon le modèle des besoins fondamentaux de Virginia Henderson. Un plan de soins est conjointement préparé.

urgence 1.2. Service de garde. urgence

1.3. Unités de soins

Service de garde 24/24 pour répondre aux urgences. Notons qu'au cours de Tannée 88-89, 47.4% des admissions ont été des urgences psychiatriques.

psychopharmacologie. réduire la symptomatologie aiguë. psychothérapie,

sysmothérapie. milieu thérapie, activités occupationnelles.

Pour être admise aux services de soins hospitaliers de la Clinique Roy-Rousseau, la personne peut se présenter elle-même, être référée par un département de psychiatrie d'un CHCD, par un psychiatre externe, un médecin de famille, ou être suivi par un médecin de la Clinique. Les problèmes de la personne doivent être sévères et demander un encadrement particulier. Les personnes présentant des problèmes de toxicomanie et d'alcoolisme, celles ayant des démêlés avec la justice et les patients chroniques sont généralement réorientés.

| 2. Services externes

| fonctions 1 objectifs | services |

traitement 2.1. Consultations externes.

Assurer le suivi des patients

- clinique de lithium - clinique neurologique - clinique nouveaux médicaments - suivi pour troubles affectifs (thymorégulateurs) - psychothérapie - psychopharmacologie

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Les personnes ayant été hospitalisées à la Clinique peuvent bénéficier du suivi externe assuré, selon les besoins, par le psychiatre traitant, le psychologue et l'intervenant social. Par ailleurs, ce suivi apparaît insuffisant pour assurer la réadaptation et la réinsertion du patient et, dans un objectif de continuité des soins, la Clinique convient en 1989 de créer une unité de traitement dans la communauté: la Clinique de thérapie Quatre-Saisons.

3. Traitements communautaires (Clinique de thérapie Quatre-Saisons) 1

fonctions | objectifs [ services

réadaptation Prévenir les hospitalisations par des interventions précoces.

Faciliter l'équilibre et le maintien des individus dans la communauté.

Lors de sa demande de traitement, si la personne répond aux critères d'admis-sion du centre, elle est rencontrée par le psychiatre et le directeur du centre. Sa situation est analysée et un plan de traitement est élaboré pour un temps déterminé.

Les interventions thérapeutiques offertes sont les suivantes:

- groupe de communication - groupe "travail sur objectifs" - atelier d'ergothérapie - groupe cognitif - mise en forme - relaxation - groupe loisirs et sports - groupe"support aux familles des clients" - psychothérapie individuelle.

Ce centre dit se distinguer des centres de jour par le fait que ces activités sont davantage thérapeutiques qu'occupationnelles. Ces services s'adressent aux personnes dont l'état de santé mentale est stable et qui ont besoin de se réorganiser dans la vie. On y traite principalement les personnes présentant des problèmes d'anxiété, de troubles de la personnalité et celles atteintes de schizophrénie. Les personnes présentant des comportements violents, un état suicidaire, un état de crise, des déficiences intellectuelles ou des problèmes de toxicomanie sont refusées.

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D'une capacité d'accueil de 50 à 60 personnes, les services de ce centre sont assurés par une équipe composée d'un psychiatre consultant, d'un chef de service, d'une ergothérapeute, d'une infirmière, d'un éducateur spécialisé à temps plein, et d'un travailleur social à temps partiel.

Pour accéder aux services du centre de traitement, une demande doit être acheminée au comité d'admission de ce dernier. L'analyse et l'acceptation sont faites en fonction des critères d'admissibilité suivants:

— âgées de 18 ans et plus,

— souffrant de problèmes de santé mentale,

— motivées à entreprendre une thérapie,

— capables de s'exprimer,

— douées d'un bon contact avec la réalité et d'une autonomie physique suffisante,

— non-hospitalisées.

Le personnel projette de développer davantage le programme de soutien offert aux familles des personnes fréquentant le centre de jour. Le modèle privilégié est celui développé par le Dr. Liberman de Los Angeles et adapté par le Dr. Pierre Lalonde de Montréal.

On espère de même, au cours de la prochaine année, faire connaître les services du

centre et les clientèles auxquelles ils s'adressent, en invitant les différents partenaires à des

rencontres d'information.

2.2. Service social.

Pour ce qui est du Service social, mentionnons qu'il est sous la responsabilité du

CSS, et qu'il est administrativement rattaché au chef de l'unité du service social du CH Saint-

François-d'Assise.

Un récent bilan (1989) des services sociaux offerts par la Clinique révèle que la

clientèle desservie par ce secteur se divise en six catégories, soit:

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1. Bénéficiaires en situation de vécu conjugal, familial et social difficile (familles mono-parentales; femmes mariées; parents avec dossiers ouverts en DPJ; etc.) et pour qui l'hospitalisation est un palliatif.

2. Hommes et femmes (18-65 ans) ayant souffert de psychose, de schizophrénie, de névrose, ou de dépression sévère. En dépit d'un certains potentiel d'autonomie, cette clientèle éprouve des difficultés multiples à se réinsérer socialement (placements d'une durée prévisible de moins de deux ans).

3. Clientèle lourde handicapée par la maladie mentale et nécessitant des mesures de protection sociale à long terme (placement d'une durée prévisible de plus de deux ans).

4. Clientèle pour laquelle est prévue une orientation en CA; CAH: ou CHSP (clientèle de géronto-psychiatrie exceptée).

5. Clientèle de géronto-psychiatrie.

6. Nouvelle clientèle d'hommes et de femmes (18-35 ans) caractérisés par: — personnalité borderline; — affectés par des décompensations psychotiques ponctuelles; — consommateurs d'alcool et de drogue; — utilisateurs de services; — non collaborateurs aux plans d'intervention habituels; — porteurs de traits sociopathiques marqués.

Ce bilan révèle également que 80% de la clientèle suivie par le service social l'est sur une base externe, soit dans son milieu naturel (25%) ou dans un milieu protégé ou transi-toire. H a cependant été rapporté que plusieurs bénéficiaires reçoivent leur congé sans qu'on leur assure le suivi social dont ils pourraient avoir besoin pour faciliter leur réintégration dans la communauté. Malgré un potentiel d'autonomie, plusieurs bénéficiaires sont en effet, inca-pables de se maintenir dans leur milieu de vie naturel sans un soutien social important. En conséquence, ces personnes sont souvent hospitalisées de façon répétitive et requièrent des services sociaux de plus en plus intensifs dont on ne peut, en bout de ligne, différer la dispensation. Ainsi, bien que reconnaissant l'importance d'intervenir tôt, les intervenants sociaux consacrent la majorité de leurs efforts au placement et au suivi des personnes dont la

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situation est déjà grandement détériorée, leurs effectifs n'étant pas suffisants pour offrir des interventions précoces.

Pour pallier à ces lacunes, le Service social a identifié différentes alternatives. D'abord, en conformité avec les orientations de la Clinique à l'effet de se consacrer au trai-tement des troubles plus sévères, le service social aimerait intensifier ses services à cette clientèle, notamment en réalisant des interventions de groupe visant à préparer la sortie des personnes orientées vers des familles d'accueil, à assister les familles d'accueil recevant ces bénéficiaires, et à soutenir les familles ayant un parent orienté vers ce type de ressources.

Pour ce qui est des services offerts aux personnes pour qui l'hospitalisation n'est qu'un palliatif à une situation de vie difficile et qui, si elles demeurent sans soutien suffisant, risquent de voir leur état se détériorer, le service social pourra dorénavant les orienter vers le centre de traitement de jour et de soir. En outre, il espère engager des collaborations avec le CLSC pour mieux desservir cette clientèle. On verrait, par exemple, des suivis conjoints pour préparer la sortie, en retour de quoi la Clinique pourrait offrir un soutien plus important dans l'évaluation et l'hospitalisation des cas qui ne peuvent être maintenus à domicile.

Quant à la clientèle décrite dans la catégorie "6", le service social note une grande difficulté d'intervention auprès de ces personnes. On considère qu'elle nécessite des services ultra-spécialisés dont on peut difficilement assumer la responsabilité sans une formation supplémentaire. En ce sens, il pourrait être intéressant que le CHRG développe une approche spécifique pour cette clientèle.

En résumé, les fonctions, les objectifs et les services offerts par l'équipe du service

social sont les suivants:

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Service social.

| fonctions | objectifs 1 services

réadaptation et protection

Aider la personne et son entourage à composer avec la maladie.

Aider la personne à réaliser une intégration sociale réussie.

Aider la personne à atteindre un niveau d'autonomie psy-chologique et fonctionnel optimal.

Intervention individuelle, de couple et familiale:

- évaluation sommaire et orientation.

- évaluation psychosociale.

- intervention psychosociale:

1) activités concrètes: contact avec la Curatelle, demande de ressources, de services, témoignage en Cour, demande de mandat, etc.

2) travail multidisciplinaire avec les membres de l'équipe ou d'autres professionnels.

3) interventions psychosociales indi-rectes: modification d'attitude de la famille, des personnes significatives, information et sensibilisation au niveau du réseau de la personne (ex. employeur) et concertation avec les ressources.

4) interventions psycho-sociales directes auprès des bénéficiaires: faciliter l'utilisation des ressources; protection sociale; consultation psychosociale.

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3 . C o n c l u s i o n .

Dans l'ensemble, il apparaît que la Clinique Roy-Rousseau réaffirme sa volonté de se spécialiser dans les cas nécessitant des soins à court terme et un encadrement particulier. Il est toutefois difficile de définir clairement ce que l'on entend par traitement particulier, outre le fait que l'affection mentale est généralement sévère et exige, dans certains cas, des traite-ments d'une plus longue durée ou de nature plus spécifique que ceux offerts dans les dépar-tements de psychiatrie. Soulignons cependant que cette orientation ne s'applique pas au centre de traitement de jour et de soir, dont les services visent une clientèle dont les troubles mentaux sont moins sévères.

Pour optimaliser sa spécificité, la Clinique manifeste divers besoins, dont celui de développer des collaborations étroites avec les différents partenaires du milieu, particulière-ment pour les personnes dont l'état mental est stabilisé et permet d'envisager un retour dans le milieu naturel. On exprime également les besoins d'intervenants sociaux et d'éducateurs spécialisés supplémentaires, des ressources de réadaptation telles qu'ateliers protégés et rési-dences communautaires ainsi que des moyens pour renforcer le perfectionnement: biblio-thèque plus grande et mieux garnie, équipement et documents audio-visuel; accessibilité à des conférences ou à des cours portant sur les nouvelles approches (ex.: approche aux familles), sur les nouvelles lois, etc.

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CENTRE SOCIAL DE LA C R O I X - B L A N C H E .

I. Historique et orientation.

Déjà en 1964, l'Association canadienne pour la santé mentale (région de Québec), en collaboration avec quelques travailleurs sociaux de CHRG, étudiait la possibilité d'établir un centre social pour ex-patients psychiatriques dans la région. Préoccupés par la difficulté ren-contrée par les personnes retournant dans la communauté après un séjour en milieu psychia-trique, à occuper leur temps de façon satisfaisante, les promoteurs mûrirent le projet pendant quelques années et, inauguraient le Centre Social de la Croix-Blanche en mai 1971.

Organisme sans but lucratif, le Centre veut répondre aux besoins d'occupation, de socialisation, de valorisation personnelle et de réinsertion sociale de sa clientèle. Celle-ci se compose d'hommes et de femmes, âgés de 18 à 75 ans, qui vivent seuls pour la plupart, qui n'ont plus ou peu de contacts avec un réseau social significatif, qui sont sans travail, qui vivent de l'aide sociale, et qui dans la très grande majorité des cas, ont déjà été hospitalisés en psychiatrie à une ou plusieurs reprises. De 75 membres en 1973, le Centre en compte aujourd'hui près de 250. De 3,000 présences aux activités en 1973, on en compte plus de

II,000 en 1990.

La formule du Centre utilise beaucoup d'éléments du concept de "club social" tel que pensé par les populations anglophones. En ce sens, le Centre constitue un genre de "club" où les individus deviennent membres en achetant une carte (3$/an) qui leur accorde le privi-lège de participer aux activités organisées et de venir au Centre pour rencontrer des amis, créer des liens, se construire une vie sociale, participer à l'organisation des activités ou en-core d'accomplir des tâches reliées à l'entretien. Comme le concept de "club", les membres sont responsables de leur Centre et y adhèrent par intérêts et motivations communes.

Beaucoup d'éléments de la formule utilisée au Centre se rapprochent également de celle des centres de jour en santé mentale. Au Centre, il est possible pour les membres de participer à des activités structurées qui visent directement le développement de l'autonomie, la socialisation, l'apprentissage et le développement d'un comportement social responsable. De façon volontaire, les membres qui le désirent, peuvent participer à ces activités qui s'inscrivent moins dans une optique loisir mais davantage dans une perspective de développement personnel et social.

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La personne intéressée à devenir membre doit rencontrer le directeur pour, d'une part recevoir plus d'information sur le Centre et d'autre part, discuter de ces attentes face au Centre et tenter de choisir des activités correspondant le plus à ses objectifs personnels, à ses goûts et intérêts. La personne pourra dès lors participer à quelques activités et acheter sa carte de membre si elle le désire. Au moment du renouvellement de cette dernière, la personne est invitée à rencontrer de nouveau le directeur pour évaluer ce que sa participation lui apporte et ce sur quoi elle désire mettre ses efforts pour la prochaine année.

En plus de son assemblée générale, le Centre compte sur un conseil d'administration de 11 personnes provenant de milieux diversifiés dont une représentante de la clientèle. Ces services sont orchestrés et dispensés par un personnel permanent de trois personnes: le directeur, l'animatrice et la secrétaire. Une équipe d'animateurs-bénévoles et d'étudiants-stagiaires collaborent étroitement avec le personnel.

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2. Objectifs et services.

Le centre exerce différentes fonctions dont les objectifs et les services sont les suivants:

| fonctions 1 objectifs services

réadaptation Favoriser chez les membres le déve-loppement de relations inter-personnelles et sociales satisfaisantes et valorisantes.

Développer la prise de conscience, l'expression et la mise en valeur des aptitudes et des potentialités individuelles.

Favoriser chez les individus, le développement d'un comportement social autonome de même que les prises de responsabilités, la participation et l'engagement dans le milieu.

Amener et maintenir chez les membres une utilisation positive et satisfaisante du temps de loisir.

Favoriser la réinsertion sociale des membres.

Les activités de groupe sont favorisées. Elles doivent permettre aux membres de prendre des responsabilités et des initiatives. La participation des membres est donc constamment recherchée dans la planification, l'animation et l'évaluation des activités.

Activités sportives: badminton, raquette, ski de fond, quilles, natation, balle molle, pétanques, ping-pong, etc.

Activités artisanales et manuelles: travail sur cuir, émaux sur cuivre, vannerie, dessin, arts plastiques, etc.

Activités sociales: soirée sociales, soirées de danse, jeux de société, cartes, voyages, etc.

Activités culturelles: spectacles, ateliers d'écriture, production d'un journal, etc.

Activités de plein air: randonnée pédestre, marche, séjour de plein air, camping, etc.

Activités de formation: groupes de relations humaines, d'information, de croissance personnelle, cours de cuisine, relaxation, etc.

Des activités non-organisées sont aussi suggérées puisque le Centre bénéficie de nombreux billets à taux réduits: théâtre, cinéma, concert, hockey, etc.

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fonctions 1 objectifs 1 services

Soutien à la Sensibiliser la population à la Recrutement et formation des communauté problématique de la santé mentale, bénévoles. Conseils et soutien

aux interventions appropriées et aux dans leur implication auprès des ressources du milieu. membres.

Augmenter le support de la Collaboration avec le club de communauté. marche de Québec.

Les activités se déroulent tant au Centre même qu'un peu partout dans la commu-nauté, se tiennent tant le jour que le soir, tant sur semaine que sur fin de semaine, douze mois par année y compris le temps des Fêtes (Noël et Jour de l'An). Elles sont généralement gratuites ou à coûts modiques. Pour être acceptée, la personne doit venir volontairement, avoir vécu ou vivre des difficultés émotives. Les personnes présentant des problèmes de santé mentale associés à d'autres problèmes tels que l'alcoolisme, la déficience intellectuelle sont acceptées avec réserve. Si leur comportement perturbe les autres membres, elles sont orientées vers des ressources plus appropriées à leur condition.

Mentionnons également que depuis un an le Centre tient des activités libres au Centre Mgr. Laval, situé rue du Fargy à Beauport. L'idée de départ de ce projet, supporté par le Regroupement des organismes socio-communautaires de Beauport, était de rejoindre les personnes qui résident sur le territoire de Beauport et qui ne pouvaient se rendre aux activités du Centre (rue Dessane, St-Sacrement) en raison de la distance. Éventuellement, si le besoin s'en faisait sentir, le centre serait disposé à examiner la possibilité d'expansionner ces activités à d'autres territoires.

3 . Conclusion.

Depuis son origine le Centre s'est donc développé à un rythme constant en s'appuyant sur l'apport de la communauté et du bénévolat. Son action dans le milieu a d'ailleurs été reconnue en 1988 par le ministère de la Santé et de Services sociaux qui lui décernait, dans le cadre des Prix Persillier-Lachapelle, le prix pour l'intégration communautaire et l'amélioration des services en santé mentale.

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Comme la plupart des organismes communautaires, le Centre doit faire appel à la créativité, à l'imagination et à la générosité de certains groupes de la communauté pour maintenir son équilibre financier. Néanmoins, pour faciliter la réalisation de ces activités, le Centre souhaiterait l'ajout d'une animatrice à temps partiel. De plus, une certaine somme d'argent serait souhaitée pour souligner le 20ième anniversaire du Centre, pour réaliser une affiche présentant ses activités et pour l'achat d'un micro-ordinateur.

Utilisé par les uns comme un tremplin vers une réinsertion sociale plus complète, par les autres comme un groupe d'appartenance significatif remplaçant presque la famille absente, la Croix-Blanche est un milieu où l'individu peut croître à son rythme et en toute dignité.

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LA M A I S O N N É E

1. Historique et orientation.

La montée de l'intérêt pour la réadaptation et le concept de normalisation a donné naissance à diverses expériences dans le domaine de la santé mentale. C'est ainsi que sous l'initiative de l'hôpital Ste-Anne de Baie St-Paul est créée, en 1966, la Maisonnée. Destinée d'abord à la réintégration des déficients légers ou pseudo-déficients de l'hôpital, cette ressource est graduellement utilisée par l'hôpital St-Michel-Archange qui réfère de plus en plus de personnes ayant des problèmes psychologiques et psychiatriques. Cependant ce n'est qu'en 1979 que la Maisonnée oriente définitivement ses services vers les personnes suivies en psychiatrie. La Maisonnée est donc devenue depuis un centre d'accueil transitoire pouvant accueillir, pour une durée maximale d'un an, 17 personnes affectées de troubles psychiatriques. Depuis mai 1990, la Maisonnée est en voie d'intégration au CLSC. Cette intégration n'est actuellement que d'ordre administratif puisque la localisation, la clientèle et l'orientation demeurent inchangées.

La clientèle de la Maisonnée se compose de personnes présentant des problèmes émo-tionnels sévères (psychotiques, névrotiques, états limites...), des problèmes d'identification, de rejet, de dévalorisation, des difficultés de relance après le traitement en milieu hospitalier, des difficultés d'adaptation et d'intégration sociale ainsi que des carences affectives qui peuvent être graves.

L'équipe de la Maisonnée se compose d'une coordonnatrice ayant une formation en psychologie, de quatre éducateurs spécialisés, d'une cuisinière à temps plein, d'un gardien de nuit à temps plein et d'un à temps partiel.

Les approches privilégiées par la Maisonnée sont la thérapie de la réalité et la thérapie émotivo-rationnelle. Ces approches n'ont pas la prétention de guérir la maladie mentale, elles visent plutôt à aider l'individu à mieux comprendre, accepter et contrôler sa maladie, à l'aider à retrouver confiance en lui-même et à lui apprendre à vivre dans la communauté d'une façon satisfaisante avec sa maladie. Ainsi, tout au long de son séjour, l'individu participera à des ateliers d'information et de croissance qui l'amèneront à acquérir les connaissances nécessaires à la compréhension et à l'acceptation de sa maladie, à développer ses habiletés émotionnelles et relationnelles et à retrouver son autonomie fonctionnelle.

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2 . Objectifs et services.

Les interventions de la Maisonnée sont individualisées dans le cadre d'un "programme de vie" centré sur les besoins de chacun des bénéficiaires. Un éducateur est désigné pour accompagner le bénéficiaire tout au long de sa démarche et c'est avec lui qu'il identifiera ses forces et ses faiblesses, qu'il établira ses objectifs personnels et qu'il les évaluera régulièrement. Pour réaliser les objectifs de son programme de vie, l'individu doit généralement participer à un ensemble d'activités internes et externes dont les objectifs et les services sont les suivants:

1. Programme de vie.

| fonctions objectifs services

évaluation et orientation

1.1. Accueil et évaluation.

Identifier les besoins de la personne en terme de réadaptation sociale et s'assurer de sa motivation à s'engager dans un programme de transition.

1.2. Élaboration du programme de vie.

Aider la personne à déterminer les objectifs qu'elle souhaite atteindre au cours de son séjour et identifier les moyens à mettre en oeuvre pour y arriver.

1.3. Soutien dans les périodes de crise.

Permettre au résident de prendre conscience de son état de panique, d'exprimer ses sentiments et de trouver une solution appropriée.

Permettre au résident de recevoir les soins appropriés si l'état de crise persiste.

Entrevue d'évaluation avec la personne référée et référante ainsi qu'avec la coordonnatrice.

Lorsque la personne est admise, elle élabore avec un éducateur un programme de vie réaliste et adapté à ses besoins. Des rencontres régulières permettent d'évaluer le degré d'atteinte des objectifs et de les réajuster au besoin.

Ecoute active.

Possibilité de défouler dans une salle réservée à cette fin.

Référence à une ressource externe au besoin.

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2. Activités internes.

| fonctions | objectifs i services.

réadaptation 2.1. Restaurer l'autonomie personnelle de base en permettant à l'individu de;

Développer et maintenir de saines habitudes d'hygiène personnelle.

Développer et maintenir les capacités de gérer convenablement sa santé.

Développer et maintenir les habitudes d'entretien domestique régulier.

2.2. Rétablir des relations interpersonnelles satisfaisantes en permet-tant à l'individu de:

Développer et maintenir la capacité de communiquer adéquatement avec son entourage.

Acquérir les habitudes de respect envers soi-même et les autres.

Acquérir les habiletés de créer et de maintenir l'amitié de d'autres personnes.

Acquérir les habiletés de résoudre ses problèmes de façon réaliste et responsable.

Acquérir la capacité de s'affirmer.

Atteindre un niveau d'estime de soi satisfaisant.

Développer et maintenir la capacité de défendre ses droits.

Atelier "hygiène personnelle"

Atelier de discussion sur les maladies mentales et la médication.

Atelier de relaxation.

Participation aux tâches domestiques du centre et à l'entretien du terrain.

Ateliers:

- communication - croissance personnelle - improvisation - théâtre - affirmation de soi - état d'esprit - sexualité - activités manuelles - etc.

Participation à la vie communautaire de la Maison.

Comité des bénéficiaires.

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3. Activités externes.

1 fonction s 1 obj ectif s | services

réinsertion Permettre à l'individu de:

Acquérir les habiletés à utiliser les ressources communautaires: banques, autobus, services de loisirs, etc.

Soutien individuel de l'éducateur

Développer et maintenir de bonnes habitudes de consommation.

Atelier logement-budget Atelier ressources communautaires.

Acquérir les habitudes de planifier et de pratiquer des loisirs diversifiés.

Planification de sorties individuelles ou de groupe: cinéma, bibliothèque, piscine, visite de musées, randonnée de ski, etc.

S'engager dans un processus de recherche d'activités vocationnelles (emploi, étude, bénévolat).

Référence à des ressources pouvant orienter ses choix vocationnels.

Après son séjour au centre, la personne peut être orientée vers une ressource plus lé-gère si elle ne se sent pas prête à vivre de façon complètement autonome. À cet effet, la Maisonnée a créé, en collaboration avec le CSS, 22 places en appartements supervisés. On a également développé depuis janvier '90, une ressource intermédiaire entre la Maisonnée et l'appartement supervisé, soit une résidence communautaire pouvant accueillir trois per-sonnes. Ces ressources sont sous la supervision des éducateurs de la Maisonnée qui privilé-gient toujours la thérapie de la réalité. Présentement un projet de dix places supplémentaires en appartements supervisés est en voie de se réaliser.

| 4. Suivi post-séjour. |

1 fonctions I objectifs | services [

réadaptation Permettre au résident de compléter son apprentissage en vue d'une ré-insertion sociale.

Permettre à l'individu ayant séjourné à la Maisonnée et résidant dans un appartement supervisé ou à la résidence communautaire de prévenir une crise lorsqu'il se sent angoissé.

18 places en appartements supervisés

3 places en résidences communautaires-

Deux lits de dépannage disponibles 24/24 heures.

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Pour bénéficier des services de la Maisonnée, la personne doit être référée par une équipe psychiatrique qui assurera le suivi pendant et après le séjour au centre. On demande de fournir l'histoire psycho-sociale, le rapport médical et tout autre document jugé pertinent Les critères d'admission sont les suivants:

— plus de dix-huit ans, — quotient intellectuel qui va de l'intelligence moyenne à supérieure, — être capable d'auto critique, — être motivé ou motivable à un séjour à la Maisonnée, — possibilité réelle à moyen terme de réinsertion sociale, — avoir une problématique qui nécessite un séjour à la Maisonnée, — avoir une capacité minimale de relation personnelle au niveau comportemental.

Les personnes présentant des problèmes majeurs d'alcoolisme et de toxicomanie, celles présentant une déficience intellectuelle et celles qui ne sont pas motivées, sont refusées.

3 . Conc lus ion .

La Maisonnée a donc fait sa marque dans le domaine de la réadaptation et vise au cours de la prochaine année à évaluer de façon plus rigoureuse l'effet de son programme. Elle compte également développer davantage son volet "réinsertion sociale". À cet effet, un projet avec une stagiaire en psychologie communautaire devrait permettre de contacter les différentes ressources du milieu et favoriser l'intégration des bénéficiaires aux activités de ces ressources.

Pour poursuivre et développer ses activités, la Maisonnée souhaite bénéficier de ressources humaines et matérielles supplémentaires. Au niveau des ressources humaines, elle apprécierait les services d'une secrétaire-réceptionniste, d'un travailleur social et de deux éducateurs spécialisés additionnels. Quant aux ressources matérielles, elle rapporte le besoin de locaux plus grands, l'accès à des volumes, à des documents-vidéo et à un système audio-visuel. Le personnel manifeste également un besoin de formation complémentaire en regard des différentes philosophies d'intervention.

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D É P A R T E M E N T D E P S Y C H I A T R I E D E L ' H Ô P I T A L D E L ' E N F A N T - J É S U S

1 . Historique et orientation.

À la suite des recommandations de la Commission Castonguay-Nepveu, préconisant l'intégration des services psychiatriques à l'ensemble du système de soins, les CHCD se dotent progressivement de services de psychiatrie. Cest donc dans la foulée de cette réforme qu'est créé, en 1971, le département de psychiatrie de l'Hôpital de l'Enfant-Jésus.

De par son mandat, le département doit recevoir toutes les clientèles psychiatriques nécessitant une hospitalisation à court ou à moyen terme, cependant, compte tenu de la spécialisation de l'Hôpital de TEnfant-Jésus dans les domaines neurologique et traumato-logique, il tente de développer une expertise plus grande en neuro-psychiatrie et en traumato-psychiatrie. En ce sens, différentes recherches sont en cours, notamment avec le centre de recherche Robert-Giffard/Uriiversité Laval.

Bien que la vocation du département soit d'offrir des services de courte et de moyenne durée, il accueille des patients qui restent très longtemps, faute de pouvoir être orientés vers des ressources plus lourdes ou plus légères, suivant le cas. Cette situation bloque l'accessibilité des lits et par conséquent, entrave le processus normal d'hospitalisation, notamment le service de l'urgence. Malgré que des améliorations aient récemment été apportées à ce niveau, on rapporte que l'urgence du centre hospitalier de l'Enfant-Jésus présente une capacité limitée d'offrir des services d'urgence psychiatrique ponctuels. Les ressources professionnelles ne sont pas présentes de façon constante pour procéder à l'évaluation du cas; les lits ne sont souvent pas disponibles sur-le-champ; les urgences psychiatriques doivent cohabiter avec les urgences physiques; la référence vers un autre établissement demeure difficile. C'est d'ailleurs ces raisons qui ont motivé le départe-ment à développer un centre de jour pour sa clientèle.

La responsabilité du centre hospitalier n'est pas limitée au traitement du malade à son

arrivée, il doit aussi lui assurer la continuité des soins après sa sortie. Cette continuité est

envisagée de deux façons par le personnel du département. D'une part, on retrouve une

tendance plutôt "centralisatrice" reflétant davantage le point de vue médical et correspondant à

la pratique psychiatrique dite biologique, et une seconde, plus "communautarisante", tradui-

sant davantage les préoccupations des autres membres de l'équipe multidisciplinaire.

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Ces deux tendances cherchent l'amélioration des services; cependant, les tenants de l'approche "centralisatrice" privilégient le développement de services intégrés à l'intérieur d'un même lieu, de façon à permettre le perfectionnement de l'expertise, et conséquemment des services. Cette tendance centralisatrice est de plus, justifiée par le fait qu'elle facilite l'exercice de la responsabilité légale du psychiatre quant à l'exigence du suivi du patient

Par ailleurs, cette tendance centralisatrice n'exclut pas la reconnaissance de l'apport de différents partenaires, qui sans prendre en charge le patient, peuvent apporter une certaine complémentarité des services.

La recherche de cette complémentarité est toutefois un rôle délégué au personnel de nursing et du service social. Ces équipes insistent sur l'approche globale et, au delà de la dispensation des soins prescrits, s'intéressent à la réintégration sociale des patients et au développement de leur autonomie dans leur milieu de vie. On cherche donc à renforcer le potentiel d'adaptation de l'individu et à soutenir l'aide apportée par l'entourage, particulière-ment la famille et les organismes communautaires. C'est en ce sens que l'on parle ici d'une tendance "communautarisante". Notons toutefois que bien que ce travail s'exerce souvent en marge de l'activité du psychiatre, il demeure sous sa supervision.

2 . Objectifs et services

Le département de psychiatrie compte deux unités de traitement de 44 lits, l'ergothérapie, le Centre de jour, la clinique externe et le service social. Le personnel se compose de 7 psychiatres actifs dont un chercheur, de deux psychiatres associés, de deux psychiatres conseils, de deux travailleurs sociaux, de plusieurs infirmiers et auxiliaires, et d'ergothérapeutes etc.

Les services et les objectifs du département sont les suivants:

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1. Unité de traitement

fonctions | objectifs | services |

traitement Deux usités de soins:

Aider la personne à recouvrer sa santé.

Dès son arrivée à l'unité, le patient est pris en charge par une infirmière. L'équipe nursing procède à l'élaboration d'une démarche de soins à l'aide de la grille d'évaluation des besoins élaborée par Virginia Henderson.

Lors de son séjour à l'unité, l'individu est invité à participa à une gamme d'activités thérapeutiques individuelles ou de groupe. La fréquence de ces activités est variable allant d'une fois la semaine à une fois le mois. En voici une description sommaire.

Motiver le client au traitement pharmacologique en lui fournissant diverses explications sur la médication, son impor-tance, son action.

Enseignement sur les médicaments.

Amener la personne à prendre conscience des émotions qu'elle vit et à mieux gérer le stress de la vie quotidienne.

Enseignement sur les émotions.

Aider la personne à conserver le contact avec le monde extérieur.

Information sur l'actualité.

Démystifier les problématiques psychiatriques et informer l'entourage du bénéficiaire des services offerts par le département.

Préparation au départ

Rencontre d'information aux familles et aux amis.

Faire connaître différents moyens de réduire les tensions et de favoriser un bon fonctionnement physiologique.

Gymnastique et relaxation.

Fournir aux personnes des moments de détente, des occa-sions variées d'apprentissage et de créativité.

Activités de loisirs et de détente.

Favoriser une saine fatigue et une dépense d'énergie adéquate tout en en offrant un lieu de détente, de contact avec l'air pur et le soleil.

Espace vert (jardin, aire de jeu, balançoires).

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-2. Ergothérapie |

fonctions objectifs | services |

réadaptation Expression de soi et mieux-être de l'individu dans une optique d'autonomie.

Les services d'ergo. sont offerts prioritairement à la clientèle hospitalisée, mais rejoignent aussi une clientèle externe suivi par un psychiatre de l'hôpital.

évaluation et traitement par diverses activités:

- les ateliers: couture, cuir, vannerie, cuir repoussé, menuiserie, tissage, cuisine, glaise, etc.

- groupes de connaissance de soi: groupes de dessin, groupe d'approche psycho-corporelle, groupe d'affirmation de soi, groupe de glaise, groupe de collage, groupe de jeu de rôle, groupe de créativité, groupe de discussion, groupe de murale collective,

- groupes de stimulation: groupe d'objectifs, groupe de jeux intellectuels, groupe de musicothérapie.

- groupe d'expression du lundi soir: de mai à septembre, il est offert un groupe d'expression, soit par le dessin, le jeu de rôle ou l'approche psycho-corporelle, etc. Cette activité veut rejoindre la clientèle externe étant sur le marché du travail ou qui ne peut venir le jour.

- exercices de détente quotidiens.

- zoothérapie: présence d'un chien disponible à la clientèle pour donner et recevoir de l'affection et éloigner les gens de leurs pensées dévastatrices.

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1 3. Service social

fonctions l objectifs | services 1

réadaptation Favoriser une bonne qualité de fonctionnement aux niveaux des relations sociales (conjugal, familial, amical), de l'organisation de la vie quotidienne (habitation, finance, discipline de vie) et des activités diverses (loisir, travail, études).

Le premier contact s'établit la plupart du temps pendant l'hospitalisation, ce, à la demande du médecin traitant.

Par des entrevues individuelles la personne est amenée à se questionner sur son fonctionnement social antérieur à son hospitalisation ce, dans le but d'en dégager un projet d'amélioration pour l'avenir et de prévoir les moyens qui seront utilisés pour le réaliser. Un guide lui est remis afin de lui faciliter la tâche.

Celles qui le désirent peuvent discuter de leur projet en groupe. Ce groupe est revu et reconstitué un mois plus tard en vue d'une relance et d'une réévaluation globale.

La plupart du temps, l'intervention se poursuit après l'hospitalisation afin d'aider la personne à s'adapter à son milieu. Dans ce cas, les interventions peuvent être un soutien psycho-social ou un appui concret à son maintien à domicile (trouver des organismes pouvant lui procurer des repas, effectuer des travaux domestiques, assurer une présence stimulante, etc.).

Si la personne n'arrive plus à court ou à moyen terme à fonctionner dans la communauté, le service social se chargera de trouver une ressource appropriée [ressource temporaire de transition (famille d'accueil, foyer de groupe, appartement supervisé) ou d'hébergement à long terme et d'assurer le suivi de la personne.

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4. Clinique externe

1 fonctions l objectifs | services i

réadaptation La clinique externe comporte deux volets, un volet nursing et un volet médical .

Nursing:

4.1 clinique au lithium.

- assurer une surveillance de la concentration sérique, de la fonction rénale et thyroïdienne. - évaluer les effets secon-daires et assurer la surveil-lance des signes vitaux.

4.2 clinique des psycho- re ta rds .

Assurer une surveillance de l'état de santé des personnes traitées avec neuroleptiques retards.

4.3 Service médicaux

Contrôles sanguins et de concert avec le médecin traitant, modification de la posologie lorsque les résultats ne sont pas satisfaisants.

Toutes les personnes traitées avec neuroleptiques retards sont habituellement référées à l'infirmière responsable de cette clinique. Elle administre la médication, évalue leur état de santé et s'informe régulièrement des effets secondaires. Des examens sanguins de routine sont effectués annuellement pour assurer une surveillance de l'état physique.

* L'infirmière est disponible pour les cas spéciaux (cas urgents, clientèle qui travaille, etc.). Elle effectue une relance lorsque la personne néglige ou oublie de se présenter à son rendez-vous. Elle est également une aide à la clientèle externe lors d'appel téléphoniques nécessitant de l'information, du support téléphonique, des renouvellements, des ordonnances selon le besoin immédiat.

Suivi psychiatrique

L'infirmière responsable de cette clinique souhaiterait former une association de personnes PMD.

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5. Centre de jour

fonctions | objectifs | services

réadaptation Améliorer l'équilibre psychique, le développement de l'autonomie, l'intégration sociale et professionnelle des personnes ayant des problèmes de santé mentale.

Le centre de jour s'adresse à une clientèle externe, motivée à entreprendre une démarche de thérapie de groupe et référée par un psychiatre de l'hôpital de l'Ënfant-Jésus.

L'intervention privilégiée est la thérapie de groupe, cependant, certaines interventions individuelles sont aussi réalisées.

Les interventions de groupe sont les suivantes:

- groupe d'objectifs. - groupe d'expression: les principales techniques utilisées sont 1) les médium projectifs (dessin, peinture, collage, terre-glaise, masque, écriture), 2) musique, 3) expression corporelle (mime, danse, mouve-ments libres), 4) jeux thérapeutiques (exercices de concentration, mémoire, jugement).

- atelier d'ergothérapie: activités favorisant l'encadrement et la structure (menuiserie, vannerie, cuivre, peinture, dessin, collage, etc), et activités favorisant l'expression de soi, la créativité (terre-glaise, peinture, dessin, collage, etc.).

groupe d'affirmation de soi: exposé théorique, jeux de rôles et mises en situation, utilisation de la caméra vidéo, lecture et discussions de différents articles sur l'affirmation de soi.

groupe de relaxation et de gestion du stress: techniques de relaxation, travail sur la respi-ration, exercice de visualisation, eutonie, exercices anti-gymnastique, exercices d'auto-massage.

Interventions individuelles:

- évaluation. - signature du contrat au début du séjour. - support - psychothérapie. - accompagnement: autobus, centre d'activités sociales, centre de main-d'oeuvre, etc. références à des organismes communautaires.

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6 . Conclusion

Le département de psychiatrie affirme sa volonté de se spécialiser dans les cas de soins à court terme. En ce sens, il déplore le manque de ressources de soins à moyen terme et celui de milieu intermédiaire (ex.: malades polytraumatisés qui deviennent agressifs ou qui deviennent des patients à long terme).

Par ailleurs, on projette actuellement de développer les services de réadaptation pour les patients atteints d'accidents cérébraux-vasculaires et pour les traumatisés crâniens-cérébraux.

D'autre part on continu de se préoccuper de réinsertion et on envisage de développer davantage les services de soutien aux familles et de développer des liens plus étroits avec les organismes communautaires. Notons également que l'infirmière de la clinique externe projette de développer des groupes d'entraide avec les clients qu'elle reçoit

En terme de ressources humaines, on aimerait, entre autres voir s'ajouter un travail-leur social pour le centre de jour, un psychologue communautaire, etc. On mentionne aussi le besoin de livres, de support technique pour l'enseignement.

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DÉPARTEMENT DE SANTÉ COMMUNAUTAIRE DE L'HÔPITAL DE L ' E N F A N T -

J É S U S .

1 . Historique et orientation.

L'entrée en vigueur, en 1973, de règlements promulgués en vertu de la Loi sur les services de santé et les services sociaux permet la création d'une autre composante du réseau des affaires sociales: les départements de santé communautaire. Ceux-ci sont destinés à intégrer les services de santé publique et ceux des unités sanitaires dans le régime de santé proposé par la Commission Castonguay-Nepveu.

Ainsi, jusqu'au début des années '80, le rôle des DSC se limite principalement à la surveillance et au contrôle des épidémies et à la dispensation de services préventifs individuels, traditionnellement offerts par ces organisations. Toutefois, ces services seront graduellement revisés à la lumière d'une approche plus globale de la personne, et, avec l'achèvement du réseau des CLSC, plusieurs d'entre eux seront transférés vers ces établissements. D'ailleurs, le transfert de certains services directs vers les CLSC va permettre aux DSC de se consacrer plus explicitement à leur mandat de base. Outre leurs responsabilités spécifiques à l'égard de la santé publique et environnementale et à la santé et la sécurité au travail, celui-ci peut se résumer de la façon suivante:

— produire des connaissances sur l'état de santé de la population et ses principaux problèmes de santé et mettre ces connaissances à la disposition des différents intervenants et de la communauté en général.

élaborer et soutenir des interventions en promotion, prévention, et protection de la

santé.

évaluer ou contribuer à l'évaluation des interventions en santé communautaire et des

services de santé.

aider à l'animation et apporter soutien et collaboration aux établissements publics de

santé et de services sociaux, aux organismes bénévoles et aux ressources communau-

taires en général.

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Il faut donc comprendre que la promotion et la prévention constituent les points intégrateurs de l'ensemble des actions du DSC. Ainsi, par l'identification et l'analyse des problèmes socio-sanitaires de son territoire, le DSC vise à sensibiliser les différents intervenants aux problèmes prioritaires de la population concernée, et à stimuler et soutenir la mise en place et la coordination de services adaptés aux réalités du milieu. En ce sens, il exerce un rôle d'informateur-clé et de catalyseur auprès de l'ensemble des organisations. C'est dans cette perspective qu'il a notamment initié l'implantation de deux tables de concertation (Orléans et Charlevoix) et qu'il a contribué à la réalisation de différents projets.

Au niveau de la santé mentale, la réalisation d'un inventaire de l'état de santé de la population de son territoire a permis de constater que les maladies mentales étaient, en 1980-83, au premier rang des causes d'hospitalisation. Ces résultats, joints au nouvelles perspectives de santé, celle-ci étant de plus en plus définie comme un état de bien-être physique, mental et social, ont amené le DSC à porter une attention particulière à la santé mentale et à engager, en 1988, un agent de recherche chargé d'approfondir la question. On verra alors la santé mentale s'inscrire dans les priorités du DSC, présentées dans son plan directeur 1989-92. À cet égard, nous décrirons maintenant les fonctions, les objectifs et les services (activités) qui ont été récemment réalisés ou qui sont en cours.

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2. Objectifs et services

Fonctions | Objectifs Services

Recherche

Prévention et promotion

Organisation et évaluation

Soutien à l'intervention

Produire des connaissances sur l'état de santé de la population et ses principaux problèmes de santé.

Élaborer et mener à terme des interventions en promotion, prévention et protection de la santé.

Contribuer à l'évaluation des interventions et des services en santé communautaire.

Aider à l'animation et apporter support et collaboration aux établissements de santé et de services sociaux et aux organismes communautaires.

Analyse des données régionales d'hospitalisation pour troubles mentaux.

Publication régionale permettant de comparer l'état de santé de la région 03 à celui du Québec sur plusieurs aspects. (Basée sur les résultats de l'Enquête Santé-Québec)

Organisation de deux présentations portant sur les résultats de l'Enquête Santé-Québec.

Analyse des données de l'Enquête Santé-Québec concernant l'utilisation des services par les personnes présentant des problèmes d'ordre psychologique. (Ce projet couvre l'ensemble du Québec et est subventionné par Santé-Québec).

Enquête sur l'intégration des personnes présen-tant des problèmes de santé mentale par le biais de leur participation aux activités de loisirs de la ville de Beauport (Ville et villages en santé).

Expérimentation et évaluation d'un programme de prévention auprès d'enfants de familles séparées (Projet subventionné par le CSSS et réalisé avec la collaboration des Commissions scolaires de Charlesbourg et Des llets).

Collaboration à l'implantation des tables de concertation Orléans et Charlevoix.

Collaboration à l'élaboration des projets de développement en santé mentale du CH de Charlevoix.

Contribution à la démarche régionale d'évaluation des services de santé mentale des CLSC du Québec Métro (en cours).

Contribution à l'étude de la clientèle réhospitalisée du CHRG (1988).

Contribution à l'évaluation du programme du centre de jour de l'Enfant-Jésus (en cours).

Participation à la tournée sous-régionale du CSSS en santé mentale (1988).

Secrétariat exécutif du comité "santé mentale" de la Table de concertation Orléans.

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3 . Conclusion.

Bien que les activités du DSC de l'Enfant-Jésus soient encore récentes dans le domaine de la santé mentale, on peut observer une volonté manifeste de s'inscrire comme une force motrice dans l'élaboration de stratégies de promotion et de prévention, et dans la mise en place de mécanismes de concertation. Son approche dépasse donc celle du consultant-expert et est orientée vers des actions qui peuvent avoir des retombées sur l'amélioration de la santé et du bien-être de la population. Cependant, compte tenu qu'une seule personne est affectée aux dossiers de la santé mentale, et que la population des jeunes a été identifiée comme un groupe peu desservi par les services de santé et les services sociaux, le DSC entend prioriser ses actions en santé mentale auprès de cette clientèle.

Pour faciliter ses actions en santé mentale, les besoins du DSC se formulent principalement en termes de ressources financières reliées à la mise à jour des banques de données et à l'accès à un matériel de promotion et de prévention. Par ailleurs, il faut comprendre que la collaboration des différents partenaires est essentielle pour que les connaissances acquises se traduisent en actions concrètes.

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FEU V E R T

1. Historique et orientation.

Les lacunes observées dans le système de soins psychiatriques, la critique de l'approche traditionnelle, principalement médicale et institutionnelle et les conditions trop souvent lamentables des patients psychiatriques retournés dans la communauté, vont susciter, à la fin des années 1970, l'émergence de groupes communautaires. Ceux-ci s'impliquent de plus en plus dans le traitement et la réinsertion sociale des personnes atteintes de problèmes de santé mentale. Ils réclament, avec fougue et énergie, des services mieux adaptés aux nouvelles réalités et répondent à des besoins auxquels l'État donne peu d'échos. Cette période se caractérise également par l'intérêt accordé au développement et à l'utilisation de d'autres sources d'aide pour répondre aux problèmes de santé mentale et par la nécessité de contrôler la croissance des coûts du réseau public.

C'est donc dans ce contexte qu'une militante du comité de citoyens et deux personnes recevant chez-elles des adultes vivant des problèmes de santé mentale décident de créer, en 1977, le centre de jour Feu Vert. Il s'agit d'un organisme à buts non lucratifs qui accueille des personnes vivant ou ayant vécu des difficultés émotives. Les activités visent principale-ment l'amélioration de la qualité de vie de ces personnes et leur intégration à la communauté.

Le centre Feu Vert se distingue par son caractère socio-communautaire qui se mani-feste tant à l'interne qu'à l'externe. C'est en effet, un lieu de rencontres où les personnes peuvent non seulement recevoir un soutien individuel et collectif pour atténuer leurs difficul-tés psychosociales, mais où elles sont invitées à partager leurs expériences, à assister leurs pairs et à s'impliquer dans l'orientation, la préparation et l'évaluation des activités. On les retrouve d'ailleurs grandement impliqués au niveau des structures décisionnelles.

Feu vert accueille en moyenne 25 à 30 personnes par jour. Ces dernières sont dans 58% des cas âgées de 25 à 44 ans, réparties également selon le sexe. Elles sont généralement peu scolarisées, sans emploi et demeurent en chambre dans les quartiers St-Pascal, Limoilou, Beauport et Centre-Ville. D s'agit dans bien des cas d'une clientèle sans emploi, isolée, et dont la fragilité émotive limite la capacité de fonctionner dans leur milieu et de composer avec la réalité des services. En ce sens, le centre exerce à plusieurs égards, un rôle complémentaire aux services psychiatriques institutionnels.

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Il propose en effet une alternative à l'isolement dans lequel se retrouve trop souvent cette clientèle entre deux hospitalisations ou deux rendez-vous avec le psychiatre ou le travail-leur social. De même, il offre sans formalité, une disponibilité d'écoute, de soutien et d'accompagnement au moment où la personne en a le plus besoin. En outre, il pemiet à la personne de poursuivre les apprentissages amorcés dans les services publics, ce, dans un climat familial qui tient compte à la fois de ses potentiels et de ses limites.

En outre, le centre rayonne dans le milieu par les visites de certains lieux-cibles que les responsables et les membres effectuent en vue d'informer, de sensibiliser et de démysti-fier la problématique de la santé mentale.

L'équipe actuelle se compose de:

— une coordonnatrice (psychologue) (25 heures/semaine)

— une éducatrice spécialisée (25 heures/semaine)

— quinze bénévoles (usagers du centre)

— cinq stagiaires (pendant l'année scolaire)

— trois personnes rattachées aux travaux communautaires.

2. Objectifs et services.

Le centre exerce différentes fonctions dont les objectifs et les services sont les

suivants:

fonctions | objectifs | services

évaluation et Aider la personne à identifier ses Rencontre individuelle de chaque orientation besoins, lui offrir un support nouveau membre: évaluation,

continu et intégré. information, référence.

Dépistage de difficultés particulières Suivis téléphoniques (prévention)

Écoute téléphonique (prévention)

Écoute téléphonique

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fonctions | objectifs i services

Offrir un support, une écoute et une intervention en fonction des besoins et des difficultés de la personne afin de lui permettre de mieux vivre les moments difficiles.

Interventions dans le milieu de la personne. Écoute Accompagnement Mise à jour de l'événement déclencheur. Mise en place de moyens pour franchir cene étape de crise. Références.

réadaptation Favoriser le développement et le activités de groupe: maintien de connaissance et d'habiletés multiples communément sessions de développement requises pour accéder à une qualité personnel: croissance, de vie convenable. connaissance de soi, prise de

décision, relaxation.

sessions d'information: impôt, tabagisme, MTS, etc.

sessions de formation: cuisine, décoration du logement, accueil chez soi, gestion de budget, alphabétisation.

rencontres de discussion: santé mentale, etc.

Permettre de réaliser des Activités d'expression: expériences valorisantes. chorale, théâtre, dessin collectif, expériences valorisantes.

etc.

Activités socio-culturelles: souper communautaire, voyages, excursions.

Journal.

Participation au conseil d'administration.

Soutenir la personne dans les différentes étapes de son Accompagnement à domicile cheminement.

Plan de services individualisé.

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fonctions [ objectifs | services

soutien à la famille et à l'entourage

soutien à la communauté

Favoriser l'implication des proches et les soutenir dans leur implication.

Sensibiliser les gens du quartier à la problématique de la santé mentale, aux interventions appropriées et aux ressources du milieu.

Augmenter le support de la communauté.

Offrir aux personnes ressources du milieu un lieu de référence disponible et accessible.

Support, suivi, sensibilisation pour faciliter une démarche constructive et congruente.

Visites de certains lieux-cibles, des services de la communauté: caisse populaire, dépanneur, propriétaire d'appartements etc.... et de différents groupes: école, loisirs, etc.

Le centre est ouvert de 9:00 à 5:00 heures et les ateliers se déroulent en après-midi, du lundi au vendredi. Pour bénéficier des services du centre, les personnes peuvent téléphoner pour prendre un rendez-vous ou se présenter aux heures d'ouverture. Pour être acceptée, la personne doit venir volontairement, avoir vécu ou vivre des difficultés émotives. Les personnes présentant une problématique telle que alcoolisme, toxicomanie ou déficience intellectuelle sont généralement orientées vers une ressource mieux appropriée à leurs besoins.

3 . Conc lus ion .

Feu Vert vient sans doute enrichir la diversité des approches en santé mentale en proposant une gamme de services et d'activités, facilement accessibles, et axés sur l'intégration dans la communauté. C'est pourquoi le centre souhaite, pour l'avenir, non seulement consolider ses services actuels, mais également accentuer les activités de support et de renforcement du réseau naturel.

Pour permettre la réalisation de tels projets, le centre aurait besoin d'ajouter trois ou quatre personnes permanentes. D aimerait également bénéficier de l'expertise de personnes possédant des connaissances dans différents domaines reliés à la santé mentale tels que Fergothérapie et le service social. Il aurait également besoin d'équipement de bureau et de matériel pour les ateliers, les sorties et les activités de sensibilisation.

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Pour ce qui est de ia concertation, le centre se dit disposé à participer aux efforts d'un tel mouvement, cependant il souligne qu'il doit limiter ses implications extérieures, compte tenu de la surcharge des besoins à l'interne et du manque de ressources humaines.

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COMITÉ DES BÉNÉFICIAIRES DU CENTRE HOSPITALIER ROBERT GIFFARD.

1. Historique et orientation.

En 1978, plusieurs organismes font parvenir des mémoires au ministre de la Santé et des services sociaux qui avait exprimé son intention de réviser les lois de la curatelle publique et de la protection du malade mental. " La ... révision de la Loi du malade mental mène à des positions diamétralement opposées selon qu'on l'aborde du point de vue des juristes ou celui des cliniciens... Les enjeux sont, du point de vue du malade, un certain choix à faire entre le respect de ses droits et son retour à la santé; du point de vue des traitants, une plus ou moins grande marge de manoeuvre pour traiter dans la légalité les malades qui leur sont amenés" (Gilbert, 1978).

Par ailleurs, en 1980, des malades déjà traités en psychiatrie se regroupent sous l'Association Québécoise des Psychiatrisés et des sympathisants. Cette association, devenant plus agressive, prend en 1981 le nom d'Auto-psy.

Concurremment à ces houleux débats, la Loi 27, adoptée en 1981, oblige tous les établissements qui offre des soins de longue durée à mettre sur pied un comité de bénéficiaires et à prévoir des modalités de financement quant à son fonctionnement.

C'est donc dans ce contexte qu'est créé en 1982, le comité des bénéficiaires de Robert Giffard. Il est fondé par des bénévoles, des résidents et le président du Conseil consultatif du personnel clinique avec l'appui et le soutien du groupe Auto-psy.

Le comité a toujours été très actif et a défendu avec énergie plusieurs dossiers. Ses actions visent non seulement à offrir une assistance ponctuelle à ses membres, mais également à susciter l'implication du plus grand nombre de membres dans la défense et la promotion de leurs droits individuels et collectifs.

2. Objectifs et services.

Les activités et services du comité sont soutenus par un comité exécutif composé de

cinq membres résidents et de 2.5 permanents.

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Les objectifs et les activités du comité sont les suivants:

1 fonctions [ objectifs | services

Défense et promotion des droits des bénéficiaires.

Défendre les intérêts collectifs des bénéficiaires, ou ceux d'un bénéfi-ciaire qui en fait la demande auprès de l'établissement ou de toute autre autorité compétente.

Démystifier la maladie mentale et sensibiliser la population à la réinsertion des personnes atteintes de troubles psychiatriques.

Représenter et assister, sur demande, un bénéficiaire qui désire porter plainte.

Participer à l'organisation des loisirs des bénéficiaires et aviser le conseil d'administration de rétablissement sur toute question relative aux loisirs et aux condition de séjour des bénéficiaires.

Assistance individuelle: information sur les ressources de la communauté, sur la Loi de la Protection du malade mental, de l'Aide sociale, rapport d'impôts, etc.

Formation et soutien des différents sous-comités dans les pavillons, les foyers de groupe, etc.

Publication d'un communiqué de presse lors de la prise de position discriminante de différentes municipalités (ex.: Québec, Charlesbourg.)

Revendications de l'indexation des allocations de dépenses.

Représentation auprès du gouverne-ment lors de consultations rejoignant les droits (lois électorales, politique de santé mentale, etc.)

Participation à l'élaboration PROS en santé mentale.

Création et présentation d'une pièce de théâtre présentée dans différents milieux.

Publication d'un journal distribué à l'ensemble des usagers de l'établissement et aux différents inter-venants de l'hôpital et du réseau.

Assistance et accompagnement

Café-rencontre et organisation de diverses activités récréatives favorisant le développement de la solidarité.

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3. Conclusion.

Bien que la démarche n'ait pas toujours été facile, le comité des bénéficiaires de Robert Giffard a su exercer et faire reconnaître son rôle. Tel que nous l'exprimait un répondant: "On est maintenant accepté comme un mal nécessaire". La Politique de la santé mentale reconnaît une importance accrue aux comités des bénéficiaires et celui de Robert Giffard entend poursuivre et élargir ses activités. Il envisage notamment de porter une attention accrue aux sous-comités des pavillons et des foyers de groupe. Par ailleurs il souhaiterait pouvoir monter plus de dossiers collectifs et réaliser plus d'activités dans la communauté (par exemple: remonter la pièce de théâtre et la présenter dans les rues, les centres d'achats, les écoles, etc.).Pour poursuivre et développer ses activités, le comité souhaiterait bénéficier d'une ressource humaine supplémentaire. En outre, 0 aimerait profiter de l'expertise de différentes personnes formées en droit, en nursing, en pharmacologie, etc. ce, pour se tenir au courant de l'avancement des connaissances ou des programmes, et ainsi de pouvoir mieux renseigner ses membres.

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L A B O U S S O L E

1. Historique et orientation.

Avec le mouvement de désinstitutionnalisation, les familles sont devenues, sans le savoir et parfois sans le vouloir, les thérapeutes "de facto" d'un de leurs membres et portent quotidiennement le poids d'une situation très exigeante. Souvent mal informées sur la maladie et sans soutien pour faire face à la situation, les familles expérimentent de graves problèmes sociaux et émotifs. Cest donc pour répondre aux besoins grandissant des familles que l'Association canadienne pour la santé mentale fonde, en 1985, la Boussole. Il s'agit d'une association de parents et d'ami(e)s de personnes atteintes de maladie mentale, principalement la schizophrénie, ou de psychose maniaco-dépressive. On y organise des ateliers de discussion, des rencontres de jeunes adultes, on publie un journal, on revendique de meilleurs services et on s'implique dans le développement de nouvelles ressources.

2. Objectifs et services.

Les activités et services sont soutenus par un conseil d'administration composé majoritairement de parents ainsi que par un personnel salarié composé d'une directrice générale, d'une secrétaire comptable et d'une travailleuse sociale à temps partiel.

Notons que La Boussole préfère utiliser le terme "maladie mentale" à celui de "santé mentale". Bien qu'en accord avec un objectif de santé mentale, son existence se fonde sur le fait qu'il y a des personnes qui souffrent de maladie mentale, que ces personnes doivent être informées de leur maladie pour favoriser leur participation à leur guérison et que la société doit être sensibilisée aux problèmes du malade mental et de sa famille. C'est d'ailleurs l'orientation de leurs objectifs et de leurs activités.

| fonction s 1 objectif s [ services |

évaluation et Connaître et comprendre la situation *

Ecoute téléphonique. orientation. de la personne ou de son parent afin

de lui venir en aide le plus adéquate- Entrevue individuelle ou familiale. ment possible.

Information sur les services de la Désamorcer l'état de crise. Boussole.

L'amener à verbaliser sur ses Référence difficultés.

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| fonctions | objectifs services

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réinsertion. Promouvoir l'entraide entre les personnes atteintes de maladie mentale.

Groupe jeunesse: groupe de jeunes malades se réunissant bi-mensuelle-ment pour des activités de loisirs.

Groupe de personnes souffrant de troubles affectifs bi-polaires,

soutien à la famille et à l'entourage.

Apporter du support à la famille et aux amis dont un membre est atteint de maladie mentale.

Les aider à comprendre ce qu'est la maladie mentale, la médication, les comportements à adopter, etc.

Développer l'entraide entre les parents et les ami(e)s.

Permettre aux parents et amis de découvrir et de mieux utiliser leurs propres ressources

Faire connaître les ressources communautaires et aider à mieux les utiliser.

Travailler à la redéfinition du rôle de la famille dans l'action thérapeutique face à la maladie mentale.

Contribuer au développement de nouvelles ressources.

Relation d'aide avec le parent soit au téléphone ou au bureau.

Les conférences mensuelles portant sur les différentes psychoses, l'approche psycho-éducationnelle, la psychose maniaco-dépressive, programme de recherche sur la schizophrénie, la réin-sertion sociale des personnes souffrant de schizophrénie, vécu de la personne atteinte de maladie mentale, etc.

Ateliers de discussion pour les parents: série de huit cours portant sur la schizophrénie.

Le journal: publié 4 fois par année à 600 exemplaires.

Parrainage d'un projet d'expérimentation d'un plan de service individualisé.

Parrainage du projet répit-dépannage.

Publication d'une brochure sur les procédures d'organisation d'une ressource semblable

soutien à la communauté.

Sensibiliser le public et les autorités aux problèmes causés par la maladie mentale.

Combattre l'ignorance et les préjugés dont est l'objet le malade mental.

Témoignage à la radio et à la télévision.

Distribution de dépliants et de journaux dans les kiosques de la santé mentale lors de la semaine de la santé mentale.

Conférences dans les écoles, les clubs Richelieu, etc.

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fonctions [ objectifs | service"

défense des Faire modifier l'article de la loi de la Lettre au Ministre de la Justice... droits. protection du malade mental permet-

tant à un juge d'émettre une ordon-nance de Cour lorsque le malade est jugé dangereux pour lui-même ou pour les autres.

3. Conclusion.

Notons que la Boussole est grandement impliquée au niveau régional. Elle a notamment déposé au Conseil de santé et de services sociaux, en janvier 1990, une proposition de planification des mesures de répit aux familles de personnes atteintes de troubles mentaux graves et persistants. Elle prépare aussi un projet visant l'implantation et l'évaluation d'un modèle de plans de services individualisés, ce, avec la collaboration de l'Office des personnes handicapées du Québec, le Conseil de santé et de services sociaux de Québec et le centre de recherche Robert-Giffard - Université Laval. Elle est également membre du comité tripartite du PROS en santé mentale.

Malgré son influence certaine dans le développement récent des services aux parents, la Boussole considère qu'il reste encore beaucoup à faire. Elle souhaiterait entre autres assurer un suivi aux parents. Généralement, après leur participation aux cours, ces derniers en veulent plus, mais on n'est pas en mesure de leur répondre, faute d'effectifs suffisants.

En somme, par l'entremise de cette association, les parents ont pris en main leur situation et sont clairement déterminés à se procurer le soutien dont ils ont besoin pour exercer pleinement leur rôle.

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CENTRE DE CRISE DE QUÉBEC INC.

1. Historique et orientation.

Le Centre de crise de Québec Inc. a comme mandat de contribuer au désengorgement des urgences des centres hospitaliers du Québec-Métro. H a vu le jour en 1986 dans le cadre des mesures annoncées par le ministère de la Santé et des Services sociaux.

Sa mission est d'offrir des services adaptés aux personnes en situation de crise qui engorgent les urgences ainsi qu'à la population de la région métropolitaine de Québec qui vit des situations de crise.

L'intervention de crise et l'hébergement temporaire sont les deux volets principaux du Centre de crise de Québec.

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2. Objectifs et services.

Le centre exerce différentes fonctions dont les objectifs et les services sont les suivants:

Intervention de crise

1 fonctions | objectifs 1 services

intervention de crise Aider les personnes à résorber leur état de crise dans les heures suivant son déclenchement;

Favoriser le maintien des personnes dans leur milieu naturel;

Supporter le réseau social des personnes en crise (familles, amis, etc.);

Intervenir en collaboration avec toutes les ressources de la communauté (groupes d'entraide, maison d'hébergement, CLSC, CH, etc.);

Prévenir l'hospitalisation.

Intervention de crise au Centre et, selon les ressources disponibles, à l'urgence des centres hospitaliers, au domicile et dans tout autre endroit public;

Accueil et évaluation au Centre et à l'extérieur;

Hébergement (si nécessaire) pour aider la personne à décompresser. La durée maximale d'un séjour est fixée à sept jours. Le Centre dispose de quatre chambres individuelles pour ce type d'hébergement;

Référence et accompagnement (si nécessaire) vers tout organisme de la communauté (groupes d'entraide, maisons d'héberge-ment, CLSC, centres hospitaliers, etc.)

Les services d'intervention de crise sont offerts 24 heures par jour et ce, 7 jours par semaine. Ils s'adressent aux personnes en état de crise situationnelle ou d'adaptation (deuil, violence, etc.) ainsi qu'aux personnes en état de crise prépsychotique référées par les urgences des centres hospitaliers ou un organisme du milieu. Pour être admise à ces services, la personne doit être âgée de 14 ans et plus, résider sur le territoire du Québec-Métro, vivre une situation de crise au moment de la demande de services, c'est-à-dire en désorganisation (sauf psychotique aigu) ou en voie de désorganisation, présenter un degré d'autonomie fonctionnelle, de sobriété et de non-violence acceptable.

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1 Hébergement temporaire.

| fonctions | objectifs | services |

hébergement (crise) Permettre à des personnes dont la santé mentale est menacée et à celles vivant une situation de crise ponctuelle, de bénéficier d'un lieu où elles seront encadrées et supportées par des intervenants en santé mentale;

Prévenir l'hospitalisation ou réduire la durée de celle-ci.

Hébergement d'une durée maximale de trente jours. Le Centre dispose de neuf places pour ce type d'hébergement;

Intervention de crise (24 heures) pour les personnes hébergées seulement;

Encadrement dans les activités de la vie quotidienne;

Support dans les démarches d'intégration sociale.

Les demandes d'hébergement temporaire peuvent être faites du lundi au vendredi et ce, entre 9h et 17h. Ces services s'adressent aux adultes ayant des troubles de santé mentale bénéficiant d'un traitement spécialisé et en processus de réorganisation sociale, aux adultes souffrant de carence affective, dépressifs, sans réseau naturel, présentant un risque élevé de désorganisation et de perte d'autonomie fonctionnelle. Pour être admise à ces services la personne doit être au prise avec des problèmes de santé mentale, référée par un centre hospitalier du Québec-Métro ou un organisme du milieu, présenter un niveau minimale d'autonomie fonctionnelle, de motivation et de capacité de collaboration.

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L E P A V O I S

1 . Historique et orientation.

Si la désinstitutionnalisation a suscité l'émergence de diverses ressources de réadaptation, en matière d'intégration au travail, généralement considérée comme une partie intégrante de la réadaptation, les services se font rares. Cest donc sous l'initiative de la mère d'une personne atteinte de schizophrénie espérant réintégrer le marché régulier du travail, qu'est créé en 1988, le P.A.V.O.I.S. Mentionnons que la démarche de cette dernière a été assistée d'un groupe d'intervenants communautaires et publics et d'un groupe de jeunes adultes psychiatrisés.

Le P.A.V.O.I.S. est l'acronyme de " Programme d'Activités Valorisantes Offrant Interaction et Soutien". Il est un organisme sans but lucratif, subventionné par le ministère de la Santé et des Services sociaux dans le cadre des programmes de subventions aux organismes communautaires gérés par le CRSSS.

Il s'agit d'une ressource de type "club psychosocial" inspirée d'expériences américaines et torontoises et dont le but est d'offrir une ressource nouvelle et d'avant-garde pour la réadaptation et l'intégration au marché du travail des jeunes adultes souffrant de troubles mentaux sévères.

L'approche de type club psychosocial s'inscrit dans la nécessité d'offrir une réponse à composantes intégrées aux besoins psychosociaux des personnes en voie de réadaptation. Sa singularité se distingue par le fait qu'elle propose plusieurs étapes intégrées et continues, et par le fait qu'elle tient compte des besoins profondément humains, soit le sentiment d'être utile et nécessaire à quelqu'un, d'appartenir à une communauté, de contribuer de manière productive à quelque chose qui vaille la peine et de constater son progrès. L'individu n'est pas perçu comme un malade recevant un traitement mais plutôt comme un collaborateur actif et nécessaire au club aussi bien qu'un partenaire dans le processus de sa propre réadaptation.

Le personnel du P.A.V.O.I.S. se compose actuellement d'une directrice générale (ex-

directrice de la Boussole), de deux éducatrices spécialisées et d'une intervenante sociale.

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2 . Objectifs et services.

Le but principal est de renforcer la confiance en soi des membres, et le moyen pour y arriver est le travail Le programme comporte trois volets: le centre de jour, le programme de travail de transition (emploi à temps partiel dans une entreprise privée) et le programme d'hébergement (logements à coûts moindres et supervisés).

Ainsi, le membre a l'opportunité de développer son potentiel, d'abord par une participation active au centre de jour, qui offre une occupation valorisante pour les uns et un entraînement de pré-emploi pour les autres. Ensuite, le programme d'emploi de transition lui permet d'accumuler plusieurs expériences de travail, de reprendre confiance en lui-même en lui donnant l'occasion de réussir à occuper de vrais emplois, et à pouvoir éventuellement se trouver lui-même un emploi indépendant. Quant au volet hébergement, il s'inscrit dans une approche globale et est considéré comme un appui important dans la réussite du travail. Nous décrirons maintenant chacun de ces volets.

Les activités du centre de jour comprennent des activités communes et deux unités de travail, soit l'unité cuisine et l'unité bureau. Généralement, les membres se présentent quotidiennement pour effectuer une journée de travail dans l'une ou l'autre des unités (de 9h00 à 5h30).

L'unité cuisine comprend toutes activités de la cuisine: la planification et la préparation du repas, les courses à l'épicerie, le dîner, un comptoir où sont vendus des collations, la caisse, l'entretien de la salle à manger, etc.

L'unité de bureau comprend toutes les activités relatives à la tenue des statistiques (nombre de membres présents, heures passées au club, articles vendus etc.), à la préparation d'un journal, à la fabrication d'affiches, de cartes de souhaits etc. On y fait également la traduction de textes se rapportant à la santé mentale. L'ensemble de ce travail se fait à l'aide d'un ordinateur que chacun apprend à utiliser.

Chaque unité est responsable de l'opération contact, c'est-à-dire de garder le contact

avec les membres de l'unité qui ne sont pas venus au club depuis une semaine ou plus, et

dont personne n'a de nouvelles.

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C'est donc à travers l'accomplissement de ces tâches que se tissent des relations d'entraide entre les membres et que chacun y découvre la possibilité d'exercer une occupation utile et valorisante qui le préparera à intégrer progressivement le marché du travail.

Le centre de jour est ouvert du lundi au vendredi de 9h00 à 16h00. Il peut toutefois arriver que des rencontres socio-culturelles se tiennent en soirée ou que les membres travailleurs se réunissent pour un souper communautaire leur permettant de ventiler leurs problèmes et de trouver du soutien.

Quant au programme d'emplois de transition, il a été créé pour faciliter au maximum l'intégration des membres à un travail régulier. Après entente avec l'employeur, le club s'engage auprès de ces derniers à remplir un ou plusieurs emplois, à faire la formation, à soutenir la personne au travail aussi longtemps que nécessaire, et à voir à ce que le travail soit fait si le membre est malade. L'employeur pour sa pan accepte qu'un emploi soit partagé par deux membres afin de créer deux emplois à temps partiel, et de les rémunérer au taux courant. Présentement le club est à négocier ces emplois avec différentes entreprises locales. Ces emplois seront prêtés aux membres pour une période de six mois, puis un autre membre prendra la place. Ainsi les membres pourront essayer plusieurs sortes de travail, retrouver l'estime de soi, gagner un supplément de revenu, et surtout acquérir des expériences de travail et des références. Il est prévu de développer ce volet et d'expérimenter d'autres formes d'intégration au travail telles qu'emploi avec soutien, coopératives supervisées, etc.

Pour ce qui est du troisième volet du club, soit l'hébergement, il vise à s'assurer que le membre soit logé convenablement, qu'il se nourrisse bien et qu'il tienne son logement dans une condition agréable, sans quoi les autres activités du club réussiront moins bien. Ainsi, si la famille ou l'entourage ne peut aider le jeune adulte à s'installer dans son logement, le personnel du club peut y suppléer et fournir conseil et supervision. Pour l'instant, il s'agit d'une supervision informelle, c'est-à-dire un service qui n'est pas perçu comme tel, mais qui est une extension de la relation d'amitié ou de confiance établie dans le club. Les visites au logement par l'un ou l'autre des membres du personnel peuvent être plus ou moins régulières selon les besoins individuels, mais le club doit être capable de fournir une intervention rapide en temps de crise. Pour ce faire, il pense s'associer avec le centre de crise qui acheminerait des appels de nuit en cas de besoins. Par ailleurs le club compte établir des liens avec la Société d'habitation du Québec aux fins de sensibilisation et d'acceptation de ses membres comme clients légitimes et désirables des HLM. Il compte aussi solliciter la collaboration du CSS pour subventionner les loyers de certains membres jusqu'à ce qu'ils soient capables de travailler.

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On peut donc résumer l'ensemble des objectifs et des services de la façon suivante:

fonctions objectifs services

réadaptation et réin-tégration au travail

Offrir une occupation valorisante et un entraînement de pré-emploi qui favorise la reprise de confiance en soi.

Faciliter l'intégration au travail régulier.

S'assurer que le membre est bien logé, se nourrit bien, et tient son lo-gement dans des conditions agréables de façon à faciliter son cheminement vers l'autonomie.

Donner une occasion aux membres de faire partie d'un groupe non-stressant, de participer à des activités intéressantes et valorisantes, de se voir non pas en tant que malade, mais comme individu capable de se réaliser malgré un handicap et ce à l'intérieur d'un réseau social agréable.

Centre de jour unité cuisine et unité bureau.

emplois de transition.

appartement supervisé

activités sportives et de loisirs à vocation intellectuelle et artistique.

Les membres du club se composent de 50 personnes âgées entre 18 et 45 ans atteintes de psychose, particulièrement la schizophrénie. On demande que l'état de santé soit stabilisée et que la personne soit capable de respecter les règlements du club. Les personnes qui refusent de prendre leurs médicaments, celles qui consomment de l'alcool ou des drogues, celles présentant une déficience mentale ne sont pas acceptées au club. Généralement, lorsque la référence provient d'un autre organisme, on demande qu'un intervenant accompagne la personne de façon à faciliter son intégration et à s'assurer que les activités du club correspondent bien à ses besoins.

Au cours de la prochaine année, le club vise prioritairement à développer quelques places d'emplois. À cet effet, des ententes ont été conclues avec le CHRG pour subventionner le développement de quatre places. Par ailleurs, le club vise à accroître les activités sportives et de loisirs à vocation intellectuelle et artistique. Ces activités pourraient servir à l'enseignement intensif d'habiletés et de comportements spécifiques, tel que proposé par le programme de l'Unité de recherche en santé mentale du CHUL. Il prévoit également mettre sur pied un magasin du genre "marché aux puces" pour donner l'occasion à plusieurs

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membres de travailler et de réaliser des achats économiques. De même, tel que déjà mentionné, il pense intensifier son volet de l'hébergement.

3 . Conc lu s ion .

Jusqu'à maintenant le P.A.V.O.I.S. a privilégié le développement du centre de jour, lequel est assez bien implanté. Pour ce qui est des programmes d'emplois et d'hébergement, ils verront un développement plus poussé dans l'année qui vient. De façon générale, et si les subventions sont suffisantes, c'est en 1992 que l'ensemble des programmes devraient être en place et opérationnels.

On comprendra que cet organisme, en pleine implantation, manifeste de nombreux besoins. Ainsi, on souhaiterait agrandir les locaux et engager du nouveau personnel, notamment un conseiller en orientation, un psychologue, des éducateurs spécialisés et une personne pouvant réaliser l'évaluation de l'ensemble du programme. De plus, on a besoin de deux ordinateurs supplémentaires et de matériel de bureau de façon à consolider l'unité "bureau". De même, on aimerait pouvoir réaliser des stages dans un milieu similaire pour améliorer l'expertise du club et générer des idées nouvelles.

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C L S C

1 . Historique et orientation.

On se rappellera que la réforme Castonguay-Nepveu prévoyait la mise en place d'un réseau de CLSC devant assurer les services de première ligne à l'ensemble de la population de son territoire. Cependant le parachèvement de ce réseau ne s'est pas réalisé aussi rapidement que prévu et ce n'est qu'en 1981 que le CLSC La Source et quelques années plus tard que le CLSC Orléans ont été implantés.

S'il faut reconnaître que dès leur création les CLSC s'impliquent en santé mentale via leurs services généraux, ce n'est que progressivement qu'est soulevée la nécessité d'une intervention spécifique dans ce domaine, reconnu comme le chef-lieu de l'appareil médico-hospitalier. En fait, le coup d'envoi de l'implantation des équipes de santé mentale fait suite à une série d'événements, dont une recommandation du "comité de réflexions et d'analyse des services dispensés dans les CLSC" (Brunet,1987). Plus précisément, le comité propose que les programmes de base des CLSC soient: les services courants médicaux et psychosociaux, le programme de maintien à domicile, les programmes pour trois groupes à risques: enfants et famille à risques, jeunes en difficulté, adultes vivant des problèmes de santé mentale. Au plan local, il est suggéré que le CLSC ajoute un groupe prioritaire de son choix.

En juin 1987, en regard des orientations à privilégier au niveau du Centre Hospitalier Robert-Giffard (CHRG), le Ministère de la santé et des services sociaux (MSSS) transfert un budget d'un montant de 500 000$ récurrent au réseau des CLSC du Québec métropolitain. Pour guider les CLSC dans l'élaboration des projets, le MSSS précisait qu'il souhaitait que les crédits servent à l'implantation de projets ayant des objectifs mesurables, permettant l'atteinte des résultats concrets d'intégration ou de réintégration dans la société de personnes souffrant de troubles mentaux importants. De plus, le Conseil régional conscient des besoins désirait que chaque territoire de table de concertation du Québec Métropolitain (Québec-centre, Orléans et Ste-Foy-Chauveau) soit si possible couvert par un de ces projets. Le programme du CLSC La Source-Orléans est issu de ces pourparlers.

Par la mise en place de ces équipes, le MSSS visait, d'une part, à combler certaines

lacunes observées dans l'accessibilité à des services d'intégration ou de réintégration sociale

pour cette clientèle et, d'autre part, à prévenir l'institutionnalisation de nouvelles clientèles

souffrant de troubles mentaux importants.

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À l'automne "87, un groupe de travail, composé de représentants du CRSSS et des CLSC du Québec-métro a été formé afin de soumettre différentes propositions quant à la répartition de la somme octroyée.

En juin 1988, le conseil d'administration du Conseil régional adoptait la résolution à l 'effet de répartir équitablement le montant de 500 000$ auprès des CLSC de Limoilou, Laurentien et La Source. Certaines particularités s'appliquent toutefois au CLSC La Source: en plus de desservir son territoire, le programme d'insertion sociale et de maintien dans la communauté s'adresse également à la population qui réside sur le territoire du CLSC Orléans. De plus, compte tenu de la présence de deux centres hospitaliers psychiatriques (le Centre hospitalier Robert-Giffard et la clinique Roy-Rousseau) et du suivi qu'ils assurent à la clientèle ayant des troubles mentaux sévères et persistants, la clientèle qui présente des problèmes transitoires est privilégiée dans le cadre de leur programme.

Aux CLSC La Source et Orléans, ce n'est qu'à l'été *89 que l'équipe en santé mentale fut effectivement constituée. Elle était composée: d'un agent de relation humaine (temps plein), d'une infirmière (temps plein), de deux psychologues (1 temps plein + 1 temps partiel), de deux médecins (temps partiel), d'une secrétaire (temps partiel); la coordination des services pour les deux (2) tenitoires relevant du CLSC La Source.

Ces effectifs couvraient les territoires des CLSC Orléans et Beauport et étaient répartis

dans quatre points de distribution. À l'instar des approches habituellement privilégiées dans

les CLSC, l'équipe de santé mentale s'est caractérisée dans son programme par une approche

communautaire, i.e., une approche globale qui allie la santé physique au psycho-social, le

curatif au préventif, et qui favorise le renforcement du support social et des capacités du

milieu à se prendre en charge. Voyons maintenant de façon plus précise les objectifs et les

services qu'elle proposait.

2. Objectifs et services.

Le programme élaboré par l'équipe de santé mentale des CLSC La Source-Orléans

s'appuie sur la récente politique de la Santé mentale et sur les besoins non-comblés tels

qu'exprimés lors d'échanges intervenus entres les divers intervenants du comité santé

mentale de la table de concertation sous-régionale Orléans. Il couvre trois champs d'activités,

soit les services à la clientèle, la consultation-support au réseau des services et l'action

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communautaire. Nous verrons tour à tour les objectifs et les services offerts dans chacun de ces champs.

Cest principalement les services à la clientèle qui ont monopolisé jusqu'à présent les énergies. Ces services se regroupent en quatre catégories soit les services d'accueil, d'évaluation et d'orientation; les services aux personnes affectées par des troubles mentaux transitoires; les services aux personnes atteintes de troubles mentaux sévères et chroniques non pris en charge par les services psychiatriques réguliers, et les services aux personnes dont la santé mentale est menacée.

Pour ce qui est des services d'accueil, d'évaluation et d'orientation, ils s'adressent à l'ensemble de la population et privilégient les objectifs et les services suivants:

1 Services à la clientèle. I

fonctions objectifs services

évaluation et orientation

1.1. Accueil, évaluation et or ienta t ion.

Évaluer la problématique de la personne afin de lui fournir une orientation adéquate.

Chacune des demandes est reçue aux CLSC par un service d'accueil spécifique aux 2 CLSC. Lorsqu'une demande présente une incidence claire de troubles mentaux transitoires ou chroniques, elle est orientée vers l'équipe de santé mentale.

Intervention ponctuelle.

Intervention pro-active de protection sociale ou judiciaire face au comporte-ment suicidaire ou de violence envers autrui avec référence aux services appropriés.

Pour ce qui est des personnes atteintes de troubles mentaux transitoires, on réfère à celles qui sont en perte d'autonomie temporaire et ayant besoin d'être aidées à faire le point sur leur situation personnelle, conjugale et familiale, et à trouver des avenues moins coinçantes que celles qui ont occasionné les symptômes affectifs dysfonctionnels qu'elles présentent (dépression, anxiété, panique, obsession, symptômes psychosomatiques, troubles de comportement, etc.). Considérant qu'un bon nombre de ces personnes ne nécessitent pas d'hospitalisation et qu'elles peuvent recevoir les services appropriés dans leur milieu naturel, c'est cette clientèle qui est prioritairement visée par les services des deux CLSC. Ces derniers assument la tâche d'intervenant principal, i.e., évaluer, diagnostiquer, voir à faire

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prescrire une médication si nécessaire, offrir ies services psychothérapeutiques, de support à l'entourage si nécessaire, etc.

| fonctions 1 objectifs 1 services |

traitement 1.2. Services aux personnes présentant des troubles transitoires.

Sauvegarder la santé mentale des personnes affectées par des troubles mentaux transitoires: - état anxieux d'ordre névrotique - troubles phobiques - troubles post-traumatiques de stress - état dépressif d'ordre névrotique - troubles d'adaptation sévères - affections psychosomatiques mineures.

Lorsque la demande de services arrive à l'équipe, on vérifie son admissibilité et les possibilités d'y répondre.

S'il s'agit d'une demande présentant une incidence claire des troubles mentaux transitoires, les CLSC agissent comme intervenant principal auprès de la personne requérante et offrent les services suivants:

- intervention de suivi de crise soit minimale ou brève pour les personnes en période de crise.

- intervention psychosociale courante pour les personnes vivant des troubles transitoires (thérapie de support ou brève).

- intervention médicale de type sou-tien et du traitement pharmacologique.

- soutien à la famille dans le cadre des interventions auprès de la personne.

- référence.

- répit-dépannage.

Ces services sont d'abord offerts aux personnes non hospitalisées, toutefois, pour les personnes hospitalisées et dont l'hospitalisation poipait être écourtée avec une aide appropriée dans son milieu naturel, l'équipe offre les mêmes services, mais en complémentarité avec ceux offerts par le CH. Il faut donc comprendre ici que les CLSC n'assumeront pas dans ce cas, la tâche d'intervenant principal.

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Quant aux personnes présentant des troubles sévères et chroniques, les CLSC visent à leur offrir des services de soutien médical. Ces services s'adressent principalement à trois types de clients, soit ceux qui sont en période de décompensation et qui sont à ce point perturbés qu'ils ne sont plus en mesure d'engager une démarche rationnelle pour recevoir de l'aide ainsi que ceux qui sont isolés et souvent détachés du milieu hospitalier. Pour ces deux types de clientèle, le CLSC compte intervenir en les aidant à rétablir les liens avec les hôpitaux et en contribuant à la création de ressources de support pour eux et leur famille. Pour le troisième type de clientèle, soit ceux qui sont en rupture de ban avec les départements de psychiatrie mais toujours en besoin de services psychiatriques importants, une expérience de case management est tentée dans le secteur de Beauport de façon à faciliter leur réinsertion dans la communauté.

| fonc tion s [ objectif s 1 service s |

traitement 1.3. Services aux personnes présentant des troubles sévères.

Contribuer au maintien en milieu naturel des personnes présentant des troubles mentaux sévères et/ou chroniques .

- troubles de personnalité sévères - désordres psychotiques - personne au comportement suici-daire ou homicidaire (risque élevé) - troubles psychotiques sévères.

Lorsque qu'il s'agit d'un cas présentant un problème sévère et chronique, déjà desservi par les services psychiatriques de 2 ième ligne, on oriente la personne vers ces services. Si elle n'est pas desservie par ces services, on l'aidera à établir ou à rétablir le lien avec ces derniers tout en lui offrant une intervention minimale de support (Intervention en situation de crise).

Dans le cas des personnes présentant des troubles chroniques en rupture de ban avec les services psychia-triques, le CLSC peut exceptionnel-lement offrir une intervention de support et d'encadrement de type case management. (Pour les personnes du secteur Beauport).

Pour l'ensemble de ces personnes, le CLSC peut offrir aussi une intervention de suivi médical et pharmacologique par entente avec les services de psychiatrie dans le cadre d'un plan de service individualisé.

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En regard des services aux personnes dont la santé mentale est menacée, les intervenants se proposent d'agir comme ressources auprès des équipes régulières du CLSC, ces dernières étant responsables de répondre à cette clientèle.

1 fonctions | objectifs | services |

traitement 1.4. Services aux personnes dont la santé mentale est menacée.

Sauvegarder la santé mentale des personnes dont l'équilibre est menacée par certains troubles psychosociaux.

Intervention pro-active des victimes d'événements traumatiques et leur entourage dans les situations à risque élevé.

Intervention de suivi de crise soit minimale ou brève pour les personnes en risque de désorganisation sérieuse.

Intervention psychosociale courante pour les personnes vivant des situa-tions à risque élevé.

Intervention médicale avec suivi et traitement pharmacologique fait par les services médicaux.

Quant au champ d'activités "consultation support au réseau de services", il vise à fournir un complément aux ressources institutionnelles pour les personnes présentant des problématiques légères et dont l'intégration au milieu naturel pourrait être devancée moyennant un soutien approprié. Il vise également à offrir un soutien aux professionnels du CLSC et des autres ressources du milieu, tels les groupes communautaires, les cabinets privés, les ressources d'hébergement, de travail, de loisirs, etc. en offrant des services tels que bilan évaluatif, intervention conjointe, suivi temporaire, soutien à l'intervention, formation, animation, discussion de cas etc.... et en assurant la liaison entre les différents

services existants.

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1 2. Services au réseau. 1

| fonctions | objectifs | services i

traitement

réadaptation

Contribuer à dégager les salles d'urgence et les services de psychiatrie de la clientèle aux prises avec des problématiques psycho-sociales ou psychiatriques légères.

Éviter ou écourter l'hospitalisation de la clientèle en soutenant leur insertion ou leur réinsertion sociale.

Participer aux efforts et contribuer aux stratégies de réinsertion sociale des clientèles désinstitutionnalisées.

Susciter ou soutenir l'implication des organismes de services de première ligne ou complémentaires (organismes communautaires, cabinets de médecin, ressources d'hébergement ou alternatives, services de police, etc.).

Activités de liaison avec les services.

Activités de sensibilisation et de forma-tion aux intervenants des services.

Activités de consultation-support aux intervenants des services concernant leur clientèle en santé mentale: bilan évaluatif, intervention conjointe, suivi temporaire, soutien à l'intervention.

Participation au projet répit-dépannage parrainé par la Boussole.

Pour ce qui est de l'action communautaire, aucune activité n'a encore été entreprise. On prévoit cependant développer des activités de sensibilisation de masse pour démystifier la maladie mentale et promouvoir la santé mentale ainsi que pour faciliter l'intégration et la

réinsertion sociale.

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1 3. Action communautaire 1

| fonctions | objectifs | services

réinsertion Contribuer à la démystification des maladies mentales par la sensibilisation.

Sensibiliser la population à des attitudes positives face à l'insertion et à la réinsertion sociale.

Participer à l'amélioration des conditions de vie de certains groupes priorisés.

Contribuer à réduire les facteurs de l'environnement ayant un impact nuisible sur la santé mentale.

Favoriser l'entraide et la prise en charge

Contribuer au développement des groupes ou organismes communautaires

Aucune activité n'a encore été mise en oeuvre pour atteindre ces objectifs.

- Participation à des activités de sensibilisation auprès des organismes.

- Soutien au développement de l'intervention auprès des victimes d'actes criminels dispensée par la C.A.V.A.C.

- Mise sur pied et animation d'un groupe d'entraide P.M.D. avec le Pavois.

Rappelions que pour référer un cas aux CLSC La Source/Orléans, on doit s'adresser au service d'accueil du CLSC selon le lieu de résidence du requérant Cependant, dans le cas où il y a une incidence claire de troubles mentaux, la démarche peut être dirigée directement à la personne de l'équipe rattachée au point de service par un professionnel de la santé ou des services sociaux. Cette personne vérifiera l'admissibilité et les possibilités de répondre à la requête.

Les critères d'admissibilité sont les suivants:

— âgé de 18 à 65 ans — souffrir de troubles mentaux transitoires ou persistants — en principe "non desservi par le secteur psychiatrique" — certains " cas lourds" pour le case management, (secteur Beauport)

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Les critères d'exclusion sont:

— âgé de moins de 18 ans ou de plus de 65 ans ( cette clientèle peut être desservie si l'intervention porte sur l'adulte ou sinon par le biais d'une intervention support aux services réguliers du CLSC.)

— les cas de déviations sexuelles — problème de toxicomanie et d'alcoolisme — cas suivi dans un centre hospitalier — cas nécessitant des soins en milieu protégé — cas relevant de l'expertise médico légal — cas relevant de l'intervention psychosociale courante.

3 . Conc lus ion .

L'équipe de santé mentale des deux CLSC n'est plus en implantation. Les services de base sont dispensés et un certain achalandage est enregistré1. En ce sens, son approche se précise et ses activités se multiplient. Bien qu'elle fonctionne encore en deçà de ses objectifs, son programme-cadre indique une intention nette d'orienter ses services vers les personnes dont le potentiel de récupération permet un maintien dans la communauté. De même, l'équipe manifeste des préoccupations pour le dépistage de ces clientèles et le développement d'actions communautaires centrées sur l'entraide et la démystification de la maladie mentale en complémentarité avec les groupes communautaires du milieu.

Selon les répondants, l'atteinte de ces objectifs apparaît peu réaliste à court terme si

l'équipe n'est pas réellement complétée. On déplore notamment l'absence de psycho-éducateur,

et le nombre restreint d'intervenants sociaux, de psychologues et d'infirmières au sein du

programme.

En outre, l'équipe souhaiterait bénéficier d'un soutien professionnel accru pour voir au développement du programme, à la consultation d'experts au besoin, de la formation-supervision relative aux problématiques et aux différentes formes d'interventions y compris celles qui portent sur les groupes d'entraide, etc... À ce chapitre, un premier programme de formation a été complété et des activités de formation-supervision sont en cours.

1 Analyse du programme d'insertion sociale et maintien dans la communauté de six (6) CLSC- Québec Métro. -CRSSS, Janvier 1990.

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CENTRE DE SERVICES SOCIAUX DE Q U É B E C .

Les services sociaux offerts dans les centres hospitaliers du territoire sont sous la responsabilité du Centre de Services sociaux de Québec (CSSQ). Bien que nous ayons inclus leur description à l'intérieur de ces établissements, il convient de noter que le CSSQ assument les rôles et responsabilités suivantes à l'égard des problèmes de santé mentale des adultes de 18-65 ans:

— offrir des services sociaux en santé mentale dans les CHSD, avec département de psychiatrie, les CH à vocation psychiatrique, les CAR et dans les CAH;

— développer, en collaboration avec ses partenaires, des familles d'accueil pour la clientèle ayant des problèmes de santé mentale;

— supporter les familles d'accueil dans l'exercice de leur rôle, notamment en leur offrant

des services de répit et de la formation;

participer à la réadaptation et à la réintégration sociale des personnes ayant des

problèmes de santé mentale;

— collaborer au système d'accès aux traitements de longue durée psychiatrique et aux services de réadaptation et de réintégration sociale;

participer à l'élaboration et à l'application du plan de services individualisé (PSI).

Pour exercer ces rôles et ces responsabilités on a pu constater, au cours de la lecture

des différents portraits, que le personnel du CSS a développé une gamme de services et

d'activités qu'il réalise généralement en équipe multidisciplinaire. Nous ne reprendrons pas

ici leur description et prions le lecteur de se référer aux portraits des centres hospitaliers pour

plus d'information.

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1 . 2 . L E S L A C U N E S D A N S L E S S E R V I C E S .

Pour amorcer la réflexion à cet égard, nous avons choisi de comparer les services offerts sur le territoire à la gamme essentielle de services qui, selon la récente politique de santé mentale, doivent être disponibles dans toutes les régions.

Selon cette politique, la gamme essentielle de services doit comprendre les éléments suivants:

a) l'information b) la promotion et la prévention c) les services de base d) les services spécialisés e) le support aux familles f) la réadaptation et la réintégration sociale.

Nous reprendrons tour à tour ces éléments en rapportant de façon parallèle les lacunes observées en regard du contenu de la Politique de santé mentale.

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A) L'INFORMATION

| Énoncé de la politique de santé mentale [Commentaires sur la situation du territoire Qrléana |

Outre une campagne d'information à l'échelle du Québec, des programmes régionaux doivent viser à renseigner sur les problèmes de santé mentale, les droits des personnes qui souffrent de troubles mentaux ainsi que sur les services et les ressources en place.

L'information relative aux problèmes de santé mentale doit favoriser:

1. Le dépistage des problèmes et le recours aux services Outre le dépistage qui s'effectue dans le cadre des Interventions appropriés, au moment opportun. individuelles au niveau des services sociaux ou médicaux

courants, il nous est apparu qu'aucune action précise de dépistage ne soit effectuée sur le territoire.

2. L'amélioration des capacités d'intervention des personnes, d©! On observe une préoccupation croissante pour la famille. Quatre leur famille et des proches. organisations offrent des programmes d'information et de soutien

s'adressant aux parents, il s'agit de la Boussole, de l'Enfant-Jésus, du CHRG et de la clinique Roy-Rousseau. En dépit de ces efforts, il semble se dégager certaines carences au niveau de:

1) l'information personnalisée aux parents et aux proches. En effet, l'intégration des familles et des proches dans le plan de traitement et de réadaptation apparaît une pratique encore peu répandue. Cette situation nous permet donc de prétendre que ces aidants potentiels sont privés d'une source importante d'information qui pourrait les aider à développer des stratégies d'aide mieux adaptées aux besoins de leurs membres atteints.

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A) L'INFORMATION (sui te)

1 Énoncé de la politique de santé mentale | Commentaires sur la situation du territoire Orléans |

3. La collaboration de la communauté et son support aux personnes qui la réintègrent.

Il faut offrir aux personnes qui éprouvent des problèmes de santé mentale, à leur famille et aux intervenants des informations sur:

1. Les droits existants et leurs implications pour les personnes et leur famille.

2. Les lois en vigueur concernant les droits aux services de santé et de services sociaux et l'accessibilité aux services des autres secteurs tels que le logement, l'emploi, la sécurité du revenu et le loisir.

3. Les mécanismes de protection et d'accompagnement pour les personnes souffrant de troubles mentaux et leur entourage.

2) l'information relative aux psychopathologies autres que la schizophrénie et ta PMD. Il pourrait être pertinent de vérifier le besoin de développer des programmes d'information s'adressant à des clientèles atteintes d'autres maladies mentales.

Quant à l'information relative à l'amélioration des capacités d'intervention de la personne elle-même, nous y reviendrons au point F (réadaptation et réintégration).

Mises à part quelques actions de sensibilisation particulièrement menées par les groupes communautaires, peu d'interventions sont réalisées auprès de la communauté.

Le comité des bénéficiaires du centre hospitalier Robert Giffard exerce un certain rôle à cet égard. Il offre notamment de l'information aux personnes qui en font la demande et publie régulièrement des articles sur les droits dans son journal.

De l'information relative aux droits est aussi transmise aux personnes et à leur famille dans le cadre des programmes offerts par la Boussole.

Mis à part ces services, il nous est apparu que peu d'intervenants abordent ces aspects dans leur pratique. D'ailleurs il y aurait lieu d'apporter un éclairage averti à ce propos puisque certains intervenants nous ont rapporté le besoin d'être mieux informés, particulièrement lorsqu'il survient des changements importants (ex. la Curatelle).

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A) L'INFORMATION (sui te)

1 Énoncé d» le politique de santé mentale 1 Commentaire» sur la situation du territoire Orléans |

Enfin l'information en santé mentale doit favoriser l'accessibilité aux services et être intégrée aux différentes composantes du réseau de services. Plus spécifiquement, elle doit:

1. Porter sur la nature des services et les modalités d'accès;

2. Etre accessible à tous les intervenants qui doivent répondre aux demandes venant de personnes éprouvant des problèmes ou de leurs proches (les cabinets privés, les services policiers, les urgences des centres hospitaliers, les groupes d'entraide, les établissements du réseau de la santé et des services sociaux);

3. Viser d'autres secteurs dont l'accès s'avère essentiel pour les personnes en réintégration sociale.

Il convient de noter que lors de nos entrevues, certains répondants nous ont révélé qu'ils connaissaient mal la structure du système de santé et de services sociaux. Ce commentaire référait particulièrement à la division des territoires et au territoire couvert par chacune des organisations. Par exemple, certains nous ont demandé de préciser les limites du territoire 03 ainsi que ceux des sous-régions de ce territoire. On nous a aussi demandé de situer la place du comité de santé mentale dans te système. Quant aux connaissances plus spécifiques de chacune des organisations, de façon générale, les répondants en connaissent l'existence et la mission générale. Ainsi, on sait que la Boussole s'occupe des parents et amis du malade mentale, que le comité des bénéficiaires de Robert Giffard s'occupe à défendre et à promouvoir les droits des usagers, que l'unité de psychiatrie offre des services de soins internes, etc. Il faut cependant souligner quelques exceptions. Par exemple, la mission du DSC est peu connue. L'exception est aussi valable pour la clinique Roy-Rousseau et le CLSC. En ce qui concerne la clinique Roy-Rousseau, on rapporte mal connaître sa clientèle-cible. Quant au CLSC, certains disent qu'il n'a pas encore très bien défini lui-môme sa mission, en conséquence il est difficile de bien connaître ses objectifs et ses services. De façon encore plus spécifique, si on examine la connaissance des programmes et des approches développés par chacun, on se rend vite compte qu'à quelques exceptions près, peu d'organisations sont en mesure de les décrire avec précision. Par exemple, plusieurs ne connaissent pas le contenu des programmes offerts aux parents, soit à la Boussole, au CH de l'Enfant-Jésus, etc.; de fa môme manière on connaît peu la thérapie de la réalité utilisée par la Maisonnée, etc. En résumé, on peut dire que les organisations se connaissent peu. On peut alors se demander dans quelle mesure il est possible d'assurer l'accessibilité aux services appropriés, de développer une perspective globale et complémentaire, d'assurer la continuité des services, de partager l'information, les connaissances et les compétences de chacun en vue d'améliorer la qualité des services.

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B) LA PROMOTION DE LA SANTÉ MENTALE ET LA PRÉVENTION

1 Énoncé de la politique de santé mentale 1 Commentaires sur la situation du territoire Orléans

Des objectifs de promotion et de prévention doivent être déterminés dans chacune des régions, selon les besoins et les particularités.

Le MSSS estime que l'on doit mettre résolument l'accent sur la santé mentale des enfants et des adolescents; d'autre part, il croit nécessaire d'accorder une attention toute particulière à certains groupes à risque. Ce sont plus précisément:

— des enfants qui présentent des groupes d'apprentissage, ceux qui vivent dans un climat familial où les tensions sont constantes, ceux qui vivent séparés de leurs parents dans des conditions difficiles et les victimes d'abus;

— des personnes qui souffrent d'isolement social chronique, particulièrement les personnes Âgées;

— des familles dont un membre, atteint d'une maladie grave et permanente, demande une attention constante ou celles qui perdent un de leur membre dans des circonstances perçues comme dramatiques;

— des personnes qui ne peuvent exercer leur potentiel à cause de la précarité de leur statut social, économique, éducationnel et culturel.

La préoccupation du comité santé mentale porte particulièrement sur la clientèle 18-65 ans présentant déjà des problèmes de santé mentale. En ce sens, nous n'avons pas inventorié les activités préventives s'adressant à la clientèle plus jeune ou plus âgée, ni celle s'adressant à la clientèle non atteinte d'une maladie mentale mais pouvant être considérée "à risque*.

Mentionnons toutefois que certaines équipes du CLSC offrent divers groupes de rencontres dans le cadre des programmes autres que celui de la santé mentale (femmes en difficulté, hommes violents, femmes vivant de la violence conjugale, famille de personnes vieillissantes, famille dont un parent souffre de la maladie d'Alzheimer, etc.). De plus il est probable que des activités préventives soient offertes hors du réseau de la santé mentale. Dans une perspectives de collaboration intersectorielle, il pourrait être pertinent de les inventorier et d'examiner les possibilités de projets préventifs conjoints.

Tenant compte de la limite des informations que nous avons recueillies, il est donc difficile de commenter la situation. Il faut aussi souligner que les concepts de prévention et de promotion de la santé mentale ainsi que ceux de "clientèle à risque" exige des précisions qui dépassent le cadre de ce travail.

CO

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C) LES SERVICES DE BASE

Énoncé de la politique de santé mental» 1 Commentaire» sur le situation du territoire Orléans 1

Les services de base doivent viser à permettre en tout temps à toute personne, dont la santé mentale est perturbée ou qui risque de voir son équilibre psychique compromis, à sa famille et à ses proches, d'obtenir dans son milieu de vie, une réponse immédiate, globale et adaptée à ses besoins et une attention appropriée à sa situation. Ces services doivent de plus éviter la détérioration de la santé mentale et le recours subséquent à des services intermédiaires tels que l'urgence et autres services en milieu hospitalier.

De façon générale les services de base en santé mentale doivent fournir: — un accueil qui témoignent de leur sensibilité aux conditions particulières des personnes et de leur ouverture sur la communauté; — une évaluation qui tient compte des aspects biologique, psychologique et social de la personne; — un traitement approprié dans un court délai; — le dépistage de cas de violence, de négligence ou d'autres situations qui risquent de compromettre la sécurité et le bien-être; — un suivi ou une orientation vers un traitement ou une aide plus spécialisée, entre autres dans les cas d'alcoolisme, de toxicomanie, de tentative de suicide, de violence;

— une réponse adéquate dans toute situation d'urgence. Les services d'intervention en situation de crise, pour être efficaces, doivent être coordonnés avec l'ensemble des services de la région. On doit pouvoir compter sur une expertise psychosociale suffisante et l'accès à des services de traitement.

A la lumière du portrait des organisations, on peut soutenir que de façon générale, les services de base tels que décrits dans la politique sont en place pour desservir la population du territoire. Nous ne pouvons cependant apprécier leur qualité, à savoir si les services d'accueil témoignent de leur sensibilité aux conditions particulières des personnes, si l'évaluation tient compte des dimensions biopsychosociales, etc. Nous désirons cependant attirer l'attention sur trois points.

Le premier se rapporte à la prise en charge des personne atteintes de troubles mentaux persistants, vivant dans la communauté, et ayant besoin d'un suivi psychosocial (situation familiale difficile, échec aux études, au travail, etc) ou médical. Bien que ces services existent, il semble qu'ils ne soient pas toujours faciles d'accès dans les délais souhaités.

Le second se rapporte au suivi et à l'orientation des personnes présentant des problèmes de santé mentale associés à des problèmes d'alcoolisme, de toxicomanie ou de déficience mentale, il ressort en effet que cette clientèle est acceptée "avec réserve-dans la plupart des services inventoriés. S'agit-il d'une clientèle négligée?

Le troisième point se rapporte à la réponse adéquate dans toute situation d'urgence. Nous verrons subséquemment que la liaison entre les services de base et les urgences demeure problématique.

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D) LE TRAITEMENT SPÉCIALISÉ

I Énoncé de la politique de santé mentale 1 Commentaires sur la situation du territoire Orléans 1

Le traitement spécialisé est rendu nécessaire par ta persistance, la complexité et le degré de sévérité d'un problème de santé mentale. Il vise à maintenir et à restaurer les capacités de la personne pour lui permettre un fonctionnement susceptible de lui assurer une qualité de vie dans le milieu adapté à sa situation.

Généralement accessible sur référence, le traitement spécialisé comporte trois aspects:

1. la réponse en tout temps à toute personne vivant un problème de santé mentale dont la complexité et la sévérité nécessitent, selon elle, ses proches, ou la communauté, une intervention d'urgence. Le cas échéant, les services de traitement spécialisé sont également tenus:

d'offrir un service d'intervention à domicile ou sur les lieux d'une crise, permettant ainsi de désamorcer une situation et d'intervenir auprès de ta famille.

2. un traitement spécialisé de court terme comprenant:

a) les services hospitaliers de courte durée tels que: — unité de soins généraux; — unité de traitement intensif; — unité d'intervention brève; — hôpital de jour; — clinique externe.

b) les services de type surspécialisé pour des clientèles cibles spécifiques.

c) les services de consultation-liaison destinés notamment aux intervenants des autres programmes de santé mentale.

3. le traitement spécialisé de longue durée.

On peut affirmer que les principaux services de traitement spécialisé sont en place. Toutefois certaines difficultés se dégagent quant à:

— la possibilité d'obtenir une intervention à domicile ou au moment d'une crise;

— la possibilité pour les services de base d'obtenir une consultation auprès d'experts dans te but d'approfondir une évaluation et, le cas échéant de référer la personne à un service spécialisé.

— la responsabilité des cas nécessitant une hospitalisation à moyen terme.

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E) LE SUPPORT AUX FAMILLES

I Énoncé de l« politique de santé mentale I Commentaire» sur la situation du territoire Orléans

La famille demeure le principal milieu de vie pour plusieurs

personnes qui éprouvent un problème de santé mentale. Il faut

donc qu'elle soit bien informée, qu'on lui fournisse un support

psychosociale approprié et qu'on lui permette d'avoir accès à des

moments de répit.

Un programme de répit aux familles parrainé par la Boussole est

actuellement en voie de réalisation. Cependant, le soutien

psychosocial permettant de prévenir une détérioration de la

dynamique familiale ne nous est pas apparu très développé.

en

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F) LA RÉADAPTATION ET LA RÉINTÉGRATION SOCIALE

I Énoncé de la politique de santé mentale | Commentaire» sur la situation du territoire Orléans I

La réadaptation et la réintégration sociale sont complémentaires et se déroulent de façon concomitante; si la réadaptation vise à développer ou à restaurer les compétences personnelles et sociales de façon à accroître le niveau d'autonomie d'une personne, la réintégration en constitue le prolongement.

Ces activités doivent inclure:

1. tes services résidentiels, soit: — logement social ou logement subventionné; — services résidentiels de transition; — ressources intermédiaires.

2. les services d'apprentissage aux habilités de travail, soit: — services permettant l'acquisition des habilités de base au travail; — services permettant de se qualifier en milieu de travail; — services de soutien en milieu de travail.

3. l'accompagnement, l'entraide et l'action auprès de l'entourage soit: — l'accompagnement de la personne dans ses démarches pour améliorer ses conditions de vie; — l'action auprès de son entourage pour consolider son réseau d'aide naturel; — favoriser le regroupement des personnes, leurs familles et leurs proches pour trouver eux-mêmes des réponses à leur situation et créer des lieux d'appartenance.

4. les services de réadaptation thérapeutique et d'apprentissage aux habilités de la vie quotidienne et sociale.

Il existe un certain nombre de ressources résidentielles et de ressources intermédiaires. Toutefois l'accessibilité à ces ressources apparaît assez limitée particulièrement pour les personnes non rattachées à un CH. En effet, les appartements supervisés du CHEJ et de la Maisonnée sont réservés à leur clientèle, alors que ceux du CHRG sont réservés aux organisations qui s'engagent à assurer le suivi de la personne après son séjour.

Quant aux services d'apprentissage aux habilités de travail, différentes ressources sont déjà en place. Bien que l'on déplore encore leur nombre restreint, on peut constater que leur développement est amorcé.

Pour ce qui est des services de réadaptation aux habilités de la vie quotidienne et de l'amélioration des compétences sociales, les centres de jour thérapeutiques ou communautaires offrent, entre autre, une diversité d'activités visant ces objectifs. Toutefois, les ressources offrant le même genre d'apprentissage dans le milieu de vie de la personne semble encore insuffisantes. Notons également qu'il n'existe pas de ressources du type "Croix-Blanche" ou "Feu Vert" sur le territoire du CLSC La Source.

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Synthèse

En résumé, on peut observer les lacunes suivantes:

Les programmes d'information permettant à la population de dépister les problèmes de santé mentale chez les adultes de 18-65 ans et de recourir aux services appropriés au moment opportun sont actuellement insuffisants;

Les programmes d'information permettant à la population de collaborer au soutien des personnes qui réintègrent la communauté sont actuellement insuffisants;

Les programmes d'information permettant aux personnes, aux familles et aux inter-venants de connaître les droits existants et leurs implications pour les personnes et leur famille sont insuffisants;

Les programmes d'information permettant aux personnes, aux familles et aux interve-nants de connaître les lois en vigueur concernant le droit aux services de santé et services sociaux et l'accessibilité aux services des autres secteurs tels que le logement, l'emploi, la sécurité du revenu, le loisir, l'éducation et le transport, sont insuffisants;

Les programmes d'information permettant aux intervenants qui doivent répondre aux demandes venant des personnes éprouvant des problèmes ou de leurs proches (cabinet privé, services policiers, urgences des CH, établissements du réseau de la santé et des services sociaux) de connaître la nature des services offerts par chaque organisation et les modalités d'accès sont insuffisants;

Les programmes d'information relatifs aux psychopathologies autres que la schizo-

phrénie et les PMD sont sous-développés;

Les organisations offrant des activités ou des services de promotion et de prévention à la clientèle dont la santé mentale est "à risque" en raison de leurs conditions de vie sociale, culturelle ou économique, ou parce qu'elles sont exposées à des phénomènes comme la vio-lence, l'alcoolisme et les toxicomanies, sont peu identifiées;

Les personnes présentant un problème de santé mentale associé à un problème de

déficience mentale, d'alcoolisme ou de toxicomanie, sont desservies "avec réserve" et

parcimonie;

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La liaison entre les services de base et les services d'urgence est compliquée et mal définie;

La responsabilité de la prise en charge de la personne nécessitant une hospitalisation à moyen terme est mal définie;

La possibilité pour les services hospitaliers de référer aux CLSC est généralement conflictuelle;

Les pratiques offrant la possibilité à un membre de la famille de participer à l'ensemble du processus de traitement et de réadaptation sont peu courantes;

Les services d'accompagnement permettant à la personne en processus de réinsertion de s'intégrer et de se maintenir dans la communauté sont insuffisants;

Les appartements supervisés sont peu accessibles aux clientèles présentant des troubles mentaux mais non desservies par un centre hospitalier,

On ne retrouve pas d'activités occupationnelles et socialisantes sur le territoire.

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2- ÉTAT DES RELATIONS

Si longtemps la mise en place de services a constitué une préoccupation majeure, l'établissement et le maintien de liens de collaboration entre ces services représentent mainte-nant le nouveau défi québécois. En effet, si chacun de ces services constitue une composante importante pour répondre aux besoins des personnes présentant des problèmes de santé mentale, ils n'ont généralement ni les moyens ni les ressources pour générer à l'interne l'ensemble des activités permettant le développement d'une approche globale telle que propo-sée par la récente politique. Dans un tel contexte, l'absence de liens entre les organisations prive non seulement la personne d'une gamme diversifiée de services, mais risque également de compromettre l'efficacité des interventions respectives. Par exemple, il peut arriver qu'un bénéficiaire sorte d'une CH dans un état satisfaisant, mais en raison du manque de liaison entre les services offerts à l'intérieur de l'institution et ceux offerts dans le milieu, éprouve des difficultés à trouver les services dont il a besoin et court ainsi le risque d'y retourner après quelques temps.

Un autre exemple rapporté lors d'une réunion du comité santé mentale met en évi-

dence la pertinence d'établir des liens plus étroits entre les organisations:

"Il s'agit du cas d'un jeune adulte en CA de transition qui recevait la visite presque quotidienne de sa mère. Cette dernière, bien que remplie de bonne volonté, entravait sérieusement la démarche vers une plus grande autonomie de son fils en accomplissant, à sa place, plusieurs tâches reliées à l'apprentissage d'activités de la vie quotidienne. La situation était devenue telle que les intervenants ont dû demander à la mère d'espacer ses visites."

Comme il n'est pas de la responsabilité d'un CA de transition d'assurer le soutien aux

parents, une représentante de La Boussole participant à la réunion, rétorquait que cette mère,

probablement désemparée, aurait pu être référée à La Boussole pour recevoir l'information et

le soutien nécessaires au développement de stratégies d'aide mieux appropriées et, par exten-

sion, aurait peut-être ainsi pu mieux comprendre et appuyer les interventions du CA auprès

de son bénéficiaire.

Cette reconnaissance que les interventions sont inextricablement liées et que les buts respectifs peuvent être mieux atteints avec l'assistance des ressources de l'autre, est reconnue comme un prérequis à l'émergence de la collaboration (Whetten, 1982; Terreberry, 1968; Hooyman, 1976; Akibon et Clark 1976; Davidson, 1976). Sans la reconnaissance d'une interdépendance tout au moins partielle, les efforts de collaboration n'ont pas de sens.

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Si plusieurs croient en la valeur de la concertation, certains acquiescent avec réserve à son application. Ces réserves reposent sur différents facteurs. Quelques-uns évoquent des expériences passées difficiles et décevantes, d'autres y voient une menace à leur autonomie, d'autres encore relèvent l'absence d'une autorité pour concilier les interfaces et en ce sens n'attribuent qu'une mince influence aux initiatives de concertation dépourvues d'un pouvoir exécutoire.

En outre, le manque de temps est souvent invoqué pour expliquer le peu d'énergie consentie à la concertation. Débordés par les tâches quotidiennes, plusieurs, que ce soit les gestionnaires ou les intervenants, relèguent au second plan les initiatives de concertation qu'ils souhaiteraient établir avec les autres organisations. On ne peut nier que la concertation exige beaucoup de temps et d'efforts, particulièrement au début du processus, et que les résultats escomptés ne sont pas toujours visibles à court terme. D ne faut cependant pas se surprendre de cela, le champ de la santé mentale est tellement vaste, tellement complexe et les incertitudes sont encore si grandes qu'il faut du temps et une attitude d'accueil pour en arriver à développer une certaine communauté de langage, saisir et reconnaître la spécificité de l'autre et établir des modes de collaboration qui puissent se refléter sur les résultats attendus. Il faut aussi considérer les incompréhensions toujours possibles entre les individus appartenant à plusieurs organisations et à une variété de professions, entraînés à des méthodes de travail diverses et sensibilisés à des lectures différentes des réalités.

Mises à part ces remarques, certains sont convaincus de l'utilité de la concertation. Ceux-là y voient un moyen d'améliorer les services, de développer une approche plus globale, de se parler des besoins et de planifier ensemble les réponses les plus appropriées, d'assurer un meilleur suivi et des services plus complémentaires et plus cohérents, de maxi-miser les résultats, de diminuer les coûts, d'améliorer leurs expertises et leurs connaissances, de trouver une plus grande satisfaction du travail, de s'encourager mutuellement, etc.

En dépit ou en raison de toutes ces remarques, un certain nombre de relations se sont établies entre les organisations. Notons que nous n'avons pu recueillir le nombre absolu des différentes relations que les organisations entretiennent les unes avec les autres, d'une part parce que ces données ne sont pas toutes colligées par les organisations, d'autre part parce que nous n'avons pas rencontré toutes les personnes susceptibles d'être en lien avec l'une ou l'autre des organisations. Néanmoins, la convergence des informations recueillies nous indique qu'il est possible de tracer un portrait assez fidèle de ces relations pour en dégager les principales lacunes.

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Les pages qui suivent résument1 les principaux constats observés en regard des relations portant sur l'assistance professionnelle, l'information, l'assistance technique ainsi que sur les services directs aux clients.

Assistance professionnelle

Pour ce qui est des relations relatives à l'assistance professionnelle, i.e. l'échange de conseils ou la participation à une activité en tant qu'expert, elles sont peu fréquentes et s'établissent principalement entre les membres d'une même profession ou d'une même fonc-tion (psychiatre, DSP, chef d'unité, etc.). Par contre, La Boussole a fait appel aux ressources de ses partenaires plus souvent. Elle a notamment sollicité la collaboration de plusieurs partenaires pour l'élaboration de son projet répit-dépannage et fait régulièrement appel à des personnes ressources pour donner des conférences aux parents. On peut donc se demander si les domaines d'excellence sont bien connus et bien utilisés.

Information

Pour ce qui est des relations concernant l'information sur les services, on y retrouve principalement la diffusion de journaux et d'horaires d'activités distribués par les organismes communautaires. Toutefois, lors de la présentation de ces données au comité santé mentale, on nous a fait remarquer qu'une importante documentation circule également entre les CH. Compte tenu du faible niveau de connaissance des services respectifs, on peut se demander si ces informations rejoignent toutes les personnes concernées, si elles permettent de connaître les visions respectives des problèmes, les approches développées, les difficultés rencontrées, etc. Une meilleure information sur ces éléments pourrait peut-être favoriser la reconnaissance de points communs et complémentaires et ainsi contribuer à développer des collaborations.

Assistance technique

Quant aux relations relatives à l'assistance technique, elle se résume à quelques prêts d'autobus ou de matériel de bricolage.

1 Nous n'avons pas jugé pertinent de présenter le traitement détaillé des informations recueillies. Des tableaux croisés présentant les relations que chacune des organisations entretient avec ses partenaires ainsi que des figures illustrant les relations existantes selon leur nature respective, sont toutefois disponibles pour ceux qui désireraient les consulter.

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Services directs aux clients

Quant aux relations relatives aux clients, elles sont rares et souvent insatisfaisantes. Selon les informations recueillies, les liens établis entre les CH et les CLSC, dans le but de partager les responsabilités du suivi de la personne dans la communauté lorsqu'elle quitte le CH, sont pratiquement inexistants. À l'exception du CHRG, avec qui le CLSC a convenu d'un suivi conjoint pour quelques cas, il a été rapporté que les rares tentatives de références faites par le CH de l'Enfant-Jésus et la Clinique Roy-Rousseau se sont avérées infructueuses. D faut aussi souligner qu'à l'inverse, le CLSC dit avoir certaines difficultés à obtenir la collaboration des CH de courte durée.

Il faut noter ici que le CLSC n'assure pas le suivi des cas présentant des troubles mentaux sévères, à l'exception du suivi médical et pharmacologique s'il y a entente avec les services psychiatriques dans le cadre d'un plan de services individualisés. De même, il n'assume pas la tâche d'intervenant principal pour les personnes hospitalisées pour des troubles transitoires mais dont l'hospitalisation pourrait être écourtée avec une aide appropriée dans son milieu naturel. Par ailleurs, les CH ne semblent pas toujours en mesure d'assurer le suivi dans la communauté. En effet, si la personne reçoit des services médicaux ou psychiatriques par le biais de la clinique externe, les ressources pouvant assurer le suivi psychosocial demeurent insuffisantes.

Pour ce qui est des liens entre le CH et les organismes communautaires, ils sont apparemment plus nombreux et visent l'intégration de la personne aux activités de l'organisme. Habituellement, un intervenant accompagne la personne lors de sa première visite à l'organisme. À ce moment, on s'informe des difficultés de la personne et on discute des objectifs de l'intégration aux activités de l'organisme. La plupart du temps, ces objectifs demeurent assez fragmentés dans le sens où ils sont rarement discutés dans une perspective globale i.e. suivant une évaluation conjointe de l'ensemble des besoins biopsychosociaux de la personne et des interventions complémentaires pouvant les satisfaire. De plus, le suivi se fait plutôt de façon informelle soit par exemple, à l'occasion d'un échange au sujet d'un autre client ou on en profite pour s'informer du cheminement de la personne, soit lorsque la personne présente des besoins particuliers ou une quelconque difficulté.

Bien que ce mode de références soit utilisé pour une mince proportion de la clientèle, il assure, dans une certaine mesure, une plus grande continuité des services. D'abord il évite la répétition de l'évaluation, puis lorsqu'il y a des signes de dysfonction-nement de la personne atteinte, les intervenants savent avec qui communiquer et rejoignent

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cette personne plus rapidement. Lorsqu'il s'agit de réajustements mineurs, des réponses sont apportées assez rapidement, évitant parfois des hospitalisations.

Notons ici que la Maisonnée a établi également des modalités de références avec les CH. Celles-ci sont toutefois plus formelles et s'inscrivent dans une perspective plus globale. En effet, une évaluation conjointe est réalisée et des discussions de cas portant sur l'évolution de la personne se tiennent régulièrement.

Quant au centre de crise, il offre une alternative à l'hospitalisation principalement utilisée par les organismes communautaires et le CLSC lorsque la personne présente des problèmes persistents d'anxiété et d'angoisse. Toutefois, la situation est plus difficile lorsque la personne présente une désorganisation majeure du fonctionnement nécessitant (selon le point de vue) une hospitalisation. À ce moment, les organismes communautaires et le CLSC doivent généralement passer par l'urgence, attendre que la personne soit vue par une généraliste, puis par un psychiatre de garde. Outre l'attente parfois longue et pénible, la difficulté est que souvent la personne qui arrive dans le bureau du psychiatre ne présente momentanément plus ces symptômes et est retournée à domicile. Cette situation alourdit souvent les tâches des organismes communautaires et du CLSC qui, dans bien des cas, doivent assurer une surveillance ou demander à un proche de s'en occuper. Si cette situation est difficile pour les intervenants, elle l'est probablement davantage pour les proches à qui on demande d'assurer l'intérim dans une phase aussi critique. En ce sens, il apparaît essentiel d'envisager différents moyens de corriger la situation.

Quant aux relations entre le CLSC et les organismes communautaires, il est à remar-quer que ces derniers sont peu enclins à référer au CLSC en raison des listes d'attente trop longues ou de tentatives antérieures infructueuses. De plus, compte tenu que le CLSC priorise la clientèle présentant des troubles transitoires, elle correspond rarement à la clientèle aidée par les organismes communautaires. Par ailleurs, le CLSC réfère aux organismes communautaires. Ces références sont généralement informelles (on suggère à la personne de se présenter à certaines activités).

Quant aux références entre les CH, elles apparaissent également difficiles, particuliè-rement pour les cas nécessitant des soins de moyenne durée. On a rapporté que cette situa-tion mobilise souvent les lits de courte durée et contribue à l'engorgement des urgences.

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Conclusion sommaire

Toutes ces considérations nous amènent à soulever la difficulté du système d'assurer la complémentarité et la continuité des services. Les lacunes dans la gamme des services, la pauvreté du niveau de connaissance mutuelle des services, l'élaboration de plan d'intervention en vase clos, l'existence de zones grises en regard de certaines clientèles et la peur du dumping régulièrement évoqué à tous les niveaux, sont autant d'éléments qui accentuent les difficultés de collaboration.

Cette situation n'est pas sans conséquence pour la personne aux prises avec des problèmes de santé mentale. En effet, dépourvue d'une partie de ses forces et de ses moyens, il est illusoire de croire qu'elle puisse s'adresser à un ensemble de services fragmentés, complexes et discontinus pour se procurer les services dont elle a besoin et les organise en un tout cohérent, efficace et peu coûteux; en résumé, qu'elle réussisse là où les organismes spécialisés échouent (Talbott, 1979).

Ce fonctionnement du système de services et les difficultés de réinsertion de la personne atteinte de troubles mentaux chroniques seraient, selon une étude de Lebeau (1982), des facteurs plus déterminants dans la réutilisation de l'urgence que les variables socio-démographiques et cliniques propres à ces patients.

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Plan d'action

1 - ORIENTATIONS

Comme on peut le constater, la concertation n'est pas un exercice facile. Son implan-tation est complexe et exigeante et sa réalisation est conditionnelle à un grand nombre de facteurs. Comme il a été noté dans la littérature, on doit la considérer comme une démarche progressive, qui doit être fondée sur une définition des problèmes qui transcende et respecte la spécialisation de chacun, sur une reconnaissance d'objectifs communs ainsi que sur une perception de bénéfices supérieurs aux coûts (temps, perte d'autonomie, etc.) qui y sont associés.

Mais au fait, qu'est-ce que la concertation? Comme l'a fait remarquer Bélanger (1986), il s'agit d'un concept récent. Sa pratique au Québec, particulièrement dans le domaine de la santé et des services sociaux, est encore en voie d'expérimentation, de déve-loppement et de définition d'elle-même. Si la concertation réfère souvent à la planification des services, à l'instar de certains auteurs (Aiken et Hage, 1968), nous considérons qu'elle doit également se traduire par la réalisation d'actions conjointes favorisant la reconnaissance et l'utilisation de compétences diverses pour répondre le mieux possible aux besoins de la population visée. De telles actions représentent une façon de consolider les consensus et créent des occasions d'accroître les champs de collaboration. Par ailleurs, lorsqu'elles se réalisent en lien avec les planificateurs, elles permettent de garder les discussions à un niveau concret, évitant ainsi d'ériger une technocratie qui, à la longue, risque d'avoir peu à voir avec les problèmes réels auxquels sont confrontés les personnes atteintes et les praticiens impliqués au jour le jour dans l'action.

Ces considérations nous amènent à définir la concertation de la façon suivante:

"Mode de planification et d'action dans lequel un ensemble d'organisations conviennent d'orienter leurs actions vers des fins communes et de réaliser conjointement certaines activités, tout en poursuivant leurs buts respectifs et en conservant leur propre autonomie".

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Cette définition implique donc une modification dans les modes habituels de planifi-cation et de dispensation des services. L'accent étant mis sur une lecture élargie des problèmes, sur la détermination d'objectifs communs et sur la conjonction des ressources pour les atteindre, on doit y reconnaître une volonté de façonner le système de manière à ce qu'il réponde aux besoins des clients.

Cest donc dans cette perspective que s'inscrit le plan d'action proposé dans les pages

suivantes.

2 - OBJECTIFS ET PRIORITÉS

Le plan d'action retient les objectifs généraux et intermédiaires proposés par la poli-tique de santé mentale. Cependant, pour l'adapter aux caractéristiques locales, nous propo-sons des objectifs spécifiques découlant des lacunes observées au niveau des services offerts sur le territoire. Ces objectifs sont énoncés dans le tableau ci-après.

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Vlan d'action esquissé par te comité santé mentale

Objectifs généraux

Au moyen de la concertation, peruiemc à tout adulte de 18-65 ans du territoire dont la santé mentale est perturbée ou qui risque de voir son équilibre psychique compromis, de maintenir sa dignité dans un environnement propre à le soutenir dans la satisfaction de ses besoins.

Au moyen de la concertation, renforcer les stratégies individuelles et collectives favorisant le développement et le maintien de la santé mentale des adultes de 18-65 ans du territoire.

Information Prévention- Promotion Services de base Traitement spécialisé Support aux familles Réadaptation-réintégration.

Objectifs inter-médiaires

Renseigner les personnes qui éprouvent des problèmes mentaux et leur famille sur leurs droits et sur les services existants.

Renforcer les capacités du milieu d'offrir un soutien et de peimetue le développement et l'expression du potentiel des adultes de 18-65 ans, susceptibles de développer des problèmes de santé mentale soit en raison de leurs conditions de vie sociale, culturelle, ou économique ou parce qu'ils sont exposés à des phénomènes comme la violence, le suicide, l'alcoolisme et les toxicomanies.

Maintenir ou restaurer les capacités des adultes de 18-65 ans présentant des problèmes de santé mentale transitoires, afin qu'elles puissent les utiliser de façon optimale, quel que soit leur milieu de vie.

Maintenir ou restaurer les capacités des personnes présentant des troubles mentaux, afin qu'elles puissent les utiliser de façon optimale, quel que soit leur milieu de vie.

Assurer aux familles soutenant un de ses membres souffrant d'un problème de santé mentale, un support leur permettant de prévenir une éventuelle détérioration de la dynamique familiale.

Maintenir et actualiser, chez les adultes de 18-65 ans souffrant d'une maladie mentale, leur potentiel d'adaptation à la maladie, de croissance personnelle, de participation communautaire et de subsistance.

Réduire, chez les adultes de 18-65 ans souffrant d'une maladie mentale, le sentiment de contrôle externe des différentes composantes de leur vie dans lesquelles ils se sentent en position de non contrôle.

O co

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Information Pré vention-Promotion Traitement spécialisé Support aux familles Réadaptation-réi nL Objectifs spécifi-ques

Accroître chez tes intervenants qui doivent répondre aux demandes venant des personnes éprouvant des problèmes mentaux ou de leur proche, l'information relative: 1) aux droits existants et leur implication pour leur famille; 2) à la nature des services offerts et à leurs modalités d'accès.

Amener les intervenants à inscrire dans leur pratique la transmission de l'information sur les droits et les services.

Amener les organisations extérieures au réseau de la santé et des services sociaux et dispensant des services aux clientèles ci-haut mentionnées à reconnaître leur contribution dans le développement et le maintien de la santé mentale de ces dernières;

Identifier les difficultés rencontrées par ces intervenants pour maintenir et développer des services adaptés aux besoins de ces clientèles;

Identifier les collaborations possibles ;

Actualiser les collaboration convenues.

Faciliter l'accès aux services médicaux et psychosociaux aux adultes présentant des troubles mentaux persistants, vivant dans la communauté, ce, dans des délais appropriés et dans le cadre le plus normalisant possible;

Faciliter l'accès aux ressources spécialisées, particulièrement pour les évaluations complexes,

Faciliter l'accès aux services des urgences psychiatriques;

S'assurer que les personnes présentant des problèmes de santé mentale associés à des problèmes de déficience intellectuelle, d'alcoolisme et de toxicomanie reçoivent les services adaptés à leurs besoins.

Faciliter l'accès aux services de réadaptation et de réintégration sociale;

Préciser les responsabilités à l'égard des personnes nécessitant des soins de moyenne durée.

Accroître, chez les intervenants susceptibles d'apporter un soutien aux familles, les informations relatives aux différents modèles d'intervention;

Renforcer, chez lea intervenants susceptibles d'apporter un soutien aux famille, leurs habilités à appliquer ces modèles;

Amener les intervenants à accentuer dans leur pratique, des interventions centrées sur les besoins de la famille.

Pemicuie aux adultes de 18-65 ans présentant des problèmes de santé mentale de disposer d'une diversité de services propres à soutenir de façon coordonnée sa réadaptation et son intégration sociale.

Moyens envisagés <*

préciser)

Activités visant à offrir aux intervcaiants de l'information sur les services offerts.

Activités visant à offrir aux intervenants de l'information sur les droits et sur les façons de les concilier avec la pratique de façon à ce qu'ils puissent la transmette aux personnes et à leurs proches.

Activités visant à développer des liens avec Tintersectoriel".

Activités visant à développer le plan de services individualisé.

Clarification des problèmes reliés aux situations d'urgence psychiatrique.

Clarification des problèmes reliés aux services aux personnes présentant des problèmes de santé mentale associés à des problèmes de déficience intellectuelle, d'alcoolisme ou de toxico-manies en vue d'éclairer les services à développer pour cette clientèle.

Activités visant le développement du PSI.

Implantation d'activités occupationneltes et socialisantes sur le territoire du CLSC La Source.

o WD

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Parmi ces objectifs, ceux se rapportant à l'information sur les droits des personnes et sur les services qui leur sont disponibles, ceux reliés à la dispensation des services de base ainsi que ceux concernant la réadaptation et la réintégration sociale ont particulièrement retenu l'attention du comité.

3 - MOYENS D'ACTIONS

Certains moyens d'actions pour permettre l'atteinte des objectifs retenus ont égale-ment été considérés par le comité. Nous les décrirons brièvement

Une occasion de se parler et de se connaître

D'abord le comité estime essentiel d'assurer à tous les intervenants une meilleure connaissance des activités et des services de santé mentale offerts sur le territoire. Cest pourquoi, dès l'automne '91, il prévoit les inviter à une rencontre d'échanges et d'information. Lors de cette rencontre, il est prévu de tenir des kiosques d'information représentant les différentes organisations et d'animer une plénière. Celle-ci portera sur l'origine du comité de santé mentale, sur les résultats des travaux de recherche réalisés dans le cadre de son mandat ainsi que sur les objectifs et les stratégies d'action qu'il privilégie.

En plus de communiquer ces informations, le comité souhaite favoriser l'expression des réactions et les discussions. Celles-ci pourront permettre au comité de mieux comprendre certains aspects de la situation, de connaître les attentes face aux travaux du comité et de vérifier les possibilités de mettre en oeuvre des projets communs.

— Le développement de projets communs

Parmi les projets communs envisagés, le comité considère prioritaire le développe-ment des plans de services individualisés. À cet effet, il propose d'assurer sa collaboration au projet de La Boussole qui sera mis en place dès septembre. De plus, il prévoit offrir des rencontres de formation sur les différents modèles de plans de services individualisés, leur philosophie, leur mode de fonctionnement, etc.

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Ill

D'autres projets potentiels ont également émergé. Entre autres, nous pouvons mentionner les intérêts de différentes organisations pour s'impliquer conjointement dans l'implantation d'activités occupationnelles et socialisantes sur le territoire du CLSC La Source ainsi que dans la diffusion d'information relatives aux droits.

Ces projets font appel à la collaboration d'intervenants relevant de différentes organi-sations et visent à mettre en commun les expertises de chacun. Ainsi, selon la disposition et la disponibilité des organisations et des intervenants, le comité sera en mesure de proposer et d'implanter progressivement différents moyens d'action visant à corriger les lacunes identifiées.

— Soutien de la recherche

En ce qui a trait aux services de base, les difficultés de cerner clairement les problèmes au niveau des situations d'urgence psychiatrique a amené le comité à proposer une recherche plus approfondie sur la question. De même, les services auprès des clientèles présentant des problèmes de santé mentale associés à une déficience intellectuelle ou à des problèmes de drogue et de toxicomanie apparaissant plus difficiles à adapter, le comité a proposé d'examiner les possibilités de mener une recherche qui pourrait l'éclairer sur les services à développer en vue de mieux répondre aux besoins de ces personnes.

Devant l'intérêt manifesté par le Centre de recherche sur les services communautaires de l'Université Laval (CRSC) vis-à-vis ces problématiques et sa possibilité de collaborer financièrement à l'élaboration d'un certain nombre de devis de recherches pouvant servir à demander des subventions, le comité poursuivra les pourparlers avec le CRSC en vue de préciser les modalités de collaboration possibles.

— Développement des liens avec 'Tintersectoriel"

Compte tenu de l'influence d'une diversité d'organisations sur la promotion de la

santé mentale, la prévention et la réinsertion, et dans la perspective d'un comité tripartite tel

que proposé dans le plan régional d'organisation des services de santé mentale (PROS), le

comité prévoit identifier ces organisations de façon plus précise et solliciter, auprès de ces

représentants, leur collaboration.

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— Évaluation des actions entreprises et planification des suites

De façon à apprécier les progrès, à examiner les difficultés rencontrées, à générer des alternatives et à planifier le plan d'action de l'année 1992-93, un bilan évaluatif s'impose. Celui-ci pourra prendre différentes formes. Le comité envisage toutefois de le réaliser avec tous les intervenants, dans le cadre d'une activité du même type que celle prévue à l'automne '91.

4 - A R R I M A G E A V E C L E N I V E A U R É G I O N A L

Suivant le processus d'implantation du PROS, le comité aura à assurer son intégra-tion et sa représentation aux structures régionales prévues.

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Conclusion

La mise en place de la concertation n'est pas une tâche simple et les bénéfices ne se manifesteront qu'avec le temps. Le succès de cette entreprise commune dépend tant de l'appui offerte par les différentes directions que de la participation des intervenants directe-ment impliqués dans l'action.

Ainsi, compte tenu que les organisations concernées par le plan d'action sont des entités autonomes et que le comité santé mentale n'a pas de pouvoir en soi, il est primordial qu'il acquiert une certaine légitimité en s'assurant que les décideurs entérinent ses proposi-tions et offrent les conditions propices à leur actualisation.

Par ailleurs, la collaboration des personnes impliquées dans l'action paraît indispen-sable. À l'instar de leur organisation respective, celles-ci doivent être prêtes à partager et à modifier leur conception des problèmes et des pratiques d'intervention, à reconnaître et à respecter leur spécificité et à expérimenter de nouvelles façons de faire.

Nous osons croire que les propositions mises de l'avant par le comité santé mentale sauront trouver l'adhésion de tous les partenaires et créer le dynamisme nécessaire pour une concertation réelle, centrée sur les besoins de la population concernée.

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