La Commission océanographique intergouvernementale...

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Distribution restreinte IOC/EC-Ext.1/Inf.1 Paris, le 25 septembre 2001 Original anglais COMMISSION OCEANOGRAPHIQUE INTERGOUVERNEMENTALE (de l'UNESCO) Session extraordinaire du Conseil exécutif Paris, 10-11 décembre 2001 La Commission océanographique intergouvernementale de l'UNESCO et le développement durable Projet Document destiné au Sommet mondial sur le développement durable Johannesburg, novembre 2002

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Distribution restreinte IOC/EC-Ext.1/Inf.1Paris, le 25 septembre 2001Original anglais

COMMISSION OCEANOGRAPHIQUE INTERGOUVERNEMENTALE(de l'UNESCO)

Session extraordinaire du Conseil exécutifParis, 10-11 décembre 2001

La Commission océanographiqueintergouvernementale de l'UNESCO

et le développement durable

Projet

Document destiné au Sommet mondialsur le développement durableJohannesburg, novembre 2002

AVANT-PROPOS

La Commission océanographique intergouvernementale de l'UNESCOet le développement durable

L'histoire retiendra de l'année 1992 qu'elle fut un important jalon dans l'évolution de la racehumaine sur la planète. Les gouvernements se réunirent cette année-là à Rio de Janeiro, à laConférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement, pour entamer l'examen dela question suivante : comment réconcilier les exigences du présent avec les attentes de l'avenir ? Cefut le premier cycle d'un débat qui se poursuit toujours, et au cours duquel de nombreux autrespoints de vue auront été entendus et de nombreux autres besoins abordés. La Conférence débouchasur un important document, le programme Action 21, qui, depuis lors, a servi de norme pourmesurer le progrès accompli. Dix années après, en 2002, les gouvernements vont se retrouver àJohannesburg, au Sommet mondial sur le développement durable, pour dresser un bilan- réalisations et échecs - et entreprendre une action quant aux politiques et programmes futurs.

Le chapitre 17 du programme Action 21 traite expressément de l'océan. L'océan mérite uneplace particulière lorsqu'on parle de la sauvegarde de l'environnement dans lequel nous vivons etdes ressources dont nous avons besoin pour assurer le bien-être des populations. L'océan, sanspareil, occupe la plus grande partie de la surface de la planète. L'océan est indispensable à l'air quenous respirons, à l'eau que nous buvons, à la nourriture que nous absorbons et au climat dans lequelnous vivons. L'océan est à la fois un indivis mondial et une responsabilité mondiale.

Aucun pays ne possède à lui seul les ressources nécessaires pour étudier et surveiller enpermanence l'océan dans son intégralité, et de nombreux pays n'ont même pas la capacité vouluepour traiter les problèmes relatifs à leurs propres zones proches du littoral. En outre, la Conventiondes Nations Unies sur le droit de la mer est entrée en vigueur en 1994, reconnaissant la notiond'indivis mondial mais accordant en même temps aux Etats côtiers la juridiction sur la mer quis'étend jusqu'à 200 milles marins ainsi que sur les ressources du fond de la mer, à une distancepotentiellement plus grande. La promesse d'une richesse future que recèlent les zones au large descôtes n'est pour l'instant qu'un miroitement face à l'entreprise onéreuse que sont la gestion et laprotection de ces eaux. C'est là une tâche particulièrement difficile pour le monde endéveloppement.

Du milieu marin on connaît relativement peu. C'est un milieu complexe et inaccessible. Sonétude est difficile et coûteuse. Et compliquée, du fait des juridictions nationales et internationales,des accords régionaux et mondiaux et de priorités conflictuelles. C'est aussi une partie del'environnement planétaire dont nous sommes tous tributaires, et les gouvernements doivent,collectivement, faire davantage pour s'acquitter de leurs responsabilités en matière d'intendance del'océan.

Dans le présent document, des exemples sont donnés, et on décrit, dans des termes simples, cequ'un petit organisme des Nations Unies, à savoir la Commission océanographiqueintergouvernementale de l'UNESCO, a accompli depuis la Conférence des Nations Unies surl'environnement et le développement, et ce qu'il tentera d'accomplir au cours de la décennie quivient.

TABLE DES MATIERES

1. Ce qu'est la COI····················································································································· 11.1 Le contexte ················································································································ 11.2 L'organisation ············································································································ 11.3 L'avenir ······················································································································ 2

2. Gestion intégrée de la zone côtière······················································································ 32.1 Gestion des environnements côtiers ·········································································· 32.2 Protection côtière······································································································· 3

3. Protection du milieu marin ·································································································· 43.1 La santé des océans ··································································································· 4

4. Utilisation durable et conservation des ressources marines vivantes···························· 54.1 Une approche plus générale de la gestion des pêcheries ··········································· 54.2 Un coup d'arrêt aux eaux rouges ··············································································· 54.3 Surveillance continue des récifs coralliens································································ 6

5. Acquisition des connaissances et de l'information aux fins de la prévisionet de la gestion des changements du milieu marin ··························································· 65.1 L'océan et le réchauffement planétaire ······································································ 65.2 L'océan et le changement climatique········································································· 75.3 L'océan et les variations des conditions atmosphériques ·········································· 85.4 Observations océaniques ··························································································· 95.5 Données et information océaniques··········································································· 105.6 Elévation du niveau de la mer ··················································································· 11

6. Renforcement de la coopération et de la coordination internationaleset régionales ···························································································································· 126.1 Organes régionaux de la COI ···················································································· 126.2 Partenariat avec d'autres organisations······································································ 136.3 Le droit de la mer et d'autres conventions et accords internationaux························ 146.4 1998 - l'Année internationale de l'océan···································································· 15

7. Forces économiques de l'océan ···························································································· 157.1 Navigation et transport maritimes ············································································· 157.2 Energie au large des côtes ························································································· 167.3 Cartographie de l'océan ····························································································· 177.4 Loisirs et tourisme ····································································································· 177.5 Industries nouvelles ··································································································· 18

8. Satisfaire les besoins des pays en développement····························································· 18

9. En guise de conclusion ·········································································································· 19

Appendice

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١. Ce qu'est la COI

1.1 Le contexte

L'océan mondial représente un indivis mondial sans pareil et un système indispensable à la viede l'humanité au XXIe siècle. C'est, et il y a là une contradiction apparente, la ressourcenaturelle la plus abondante de la planète, et pourtant la plus menacée.

L'interaction de l'océan et de l'atmosphère, à des échelles de temps allant de jours à desmillénaires, est un facteur principal qui détermine dans tout l'univers les conditions atmosphériques,le climat, la qualité de l'air et l'approvisionnement en eau douce. L'océan fournit le mode primairede transport des ressources naturelles et des produits manufacturés entre nations, et revêt uneimportance cruciale pour le commerce et l'industrie. La gamme complète des ressources vivantes etnon vivantes reste à déterminer.

L'océan recouvre les trois quarts de la surface terrestre, dont une grande portion est située àl'extérieur de la juridiction nationale et faisant donc partie de l'indivis mondial.

L'immensité même de l'océan occulte sa vulnérabilité. D'autre part, les précieux avantagesque la communauté mondiale en retire font oublier dans quelle mesure il reste à être observé etappréhendé comme il convient.

Depuis 1992, le régime politique et juridique relatif aux océans a connu des changementsimportants. En 1994, la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, longtemps attendue,est entrée en vigueur. La plus grande partie de l'attention a été focalisée sur l'extension de lajuridiction nationale que le droit accorde aux Etats côtiers. Une bien moindre attention est allée àd'autres articles, tels que ceux qui ont trait aux responsabilités relatives au milieu marin, aurenforcement des capacités et à la coopération intergouvernementale.

En 1996, les gouvernements sont convenus d'un plan d'action mondial, reposant sur des plansnationaux, tendant à protéger le milieu marin des déchets en provenance des terres. L'accord deWashington reconnaît les problèmes causés par les déchets agricoles et industriels qui pénètrentdans la mer en empruntant les cours d'eau ou qui sont rejetés directement dans les eaux côtières.

Les Nations Unies ont proclamé 1998 Année internationale de l'océan, dans le cadre de cetteannée, étaient favorisées, à l'échelon tant local que mondial, de nombreuses activités-manifestations scolaires, action nationale et importantes initiatives internationales etintergouvernementales. L'élan ainsi créé a contribué à incité l'Assemblée générale des NationsUnies à agir : elle a accepté une recommandation de la Commission du développement durable enfaveur de l'adoption d'un processus consultatif informel qui mettrait davantage en relief lesquestions relatives à l'océan au niveau le plus élevé de cette instance. Ce processus est en placedepuis 1999. Dans le même temps, le Secrétaire général a préconisé une coopération plus étendueparmi les organismes des Nations Unies qui s'intéressent à l'océan.

Toute tâche afférente à l'océan exige une coordination intergouvernementale. La Commissionocéanographique intergouvernementale de l'UNESCO est la mieux placée pour jouer un rôlecharnière dans nombre des domaines où une action s'impose.

1.2 L'organisation

La Commission océanographique intergouvernementale a été créée sous les auspices del'UNESCO en 1960 pour offrir aux Etats membres des Nations Unies un mécanisme indispensable à

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la coopération mondiale à l'étude de l'océan. Aux termes de son mandat, il lui incombait en outre dejouer le rôle d'un mécanisme de coordination de l'océanologie parmi tous les organismes etprogrammes des Nations Unies qui s'occupent des affaires marines.

La COI a ses propres statuts, Etats membres (chiffre actuel : 128), Conseil exécutif etélections. En 1987, à sa 24e session, la Conférence générale de l'UNESCO a doté la COI d'uneautonomie fonctionnelle au sein de l'UNESCO. Les statuts ont été révisés la dernière fois ennovembre 1999 en fonction de l'évolution des attributions de la COI en matière d'océanologie etd'océanologie côtière, ainsi que de services et de gestion de l'information.

Pour dire les choses simplement, la COI aide lesgouvernements à résoudre leurs problèmes individuels etcollectifs, en ce qui concerne l'océan et la zone côtière, enmettant en commun le savoir, l'information et latechnologie, et en coordonnant les programmes nationaux.Toutes les activités de la COI comportent un aspectessentiel : faciliter et soutenir les efforts que mènent lespays en développement pour participer efficacement et surun pied d'égalité aux questions marines. La COI sert depoint de convergence pour d'autres organismes des NationsUnies travaillant ensemble pour s'acquitter, sur une basescientifique, de leurs responsabilités en rapport avecl'océan.

1.3 L'avenir

Les gouvernements ont, à l'échelle mondiale, fait avancer les principes du développementdurable au cours des dix dernières années, mais beaucoup reste à faire. L'accroissement de lapopulation, avec pour corollaire celui des besoins en ressources, ne fléchira pas dans le court aumoyen terme, et, de ce fait, la pression qui pèse sur les environnements marin et côtier ne baisserapas. L'action gouvernementale continuera à être le moteur des changements qui s'imposent, ycompris l'action intergouvernementale visant à s'attaquer aux problèmes régionaux et mondiaux.

Les connaissances requises pour gérer de manière avisée les ressources marines etl'information dont on a besoin pour appliquer cette gestion découleront principalement de la sagessecollective des gouvernements travaillant de concert. Les comptes rendus exacts et coordonnés del'état de l'océan et des eaux côtières ne peuvent être obtenus que par le biais d'une actiongouvernementale. Les gouvernements, à leur tour, ont besoin de leur électorat, ce qui suppose quele public prend conscience des problèmes, et que l'industrie accepte et assume sa responsabilité.

La COI a dû faire face dans le passé à des besoins croissants, et aucun signe ne permet depenser que cette tendance diminuera au cours des dix prochaines années. L'aptitude de la COI àréagir aux problèmes s'améliore. Nombre de ses programmes d'échange des données, d'observationsocéaniques, d'océanologie, de gestion de la zone côtière et de qualité du milieu marin ont atteint unstade où la société bénéficie directement de leurs résultats. Trouver des ressources pour tirerpleinement parti des possibilités, et accroître l'aptitude de tous les pays à avoir leur part dans cesavancées, ainsi que leur potentiel en la matière, tel sera le défi majeur à relever. Ce défi viseégalement le financement des activités et actions nationales, les programmes de la COI reposant surles contributions collectives de ses Etats membres.

"La Commission a pour but de promou-voir la coopération internationale et decoordonner les programmes derecherche, les services et le renforce-ment des capacités afin d'accroître lesconnaissances relatives à la nature etaux ressources des océans et des zonescôtières et d'appliquer ces connais-sances à l'amélioration de la gestion,au développement durable, à la pro-tection du milieu marin et aux proces-sus de prise de décisions par ses Etatsmembres." (Statuts de la COI, article 2)

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2. Gestion intégrée de la zone côtière

2.1 Gestion des environnements côtiers

En 1997, la COI a créé un programme consacré expressément à la gestion de l'environnementcôtier et des activités côtières. Cette initiative traduisait directement la priorité élevée accordée parles gouvernements aux programmes côtiers et était confortée par les attributions nouvelles enmatière de gestion à l'intérieur des juridictions élargies sur les zones au large des côtes.

La gamme des problèmes qui se posent à l'intérieur des zones côtières vulnérables du mondeest très étendue. Les actions menées en coopération doivent aussi reconnaître la sensibilité desjuridictions nationales et tenir compte en même temps de nombreux autres organismes régionaux etinternationaux qui s'acquittent d'attributions particulières. Le programme de la COI a, enconséquence, été axé sur le renforcement de la capacité de s'attaquer aux problèmes relatifs à lasurveillance continue des changements de l'environnement côtier, à la mise en commun del'information et à l'accès à cette information, à la mobilisation des différentes disciplinesscientifiques concernées et à leur utilisation pour mettre au point les méthodes de gestion durabledes activités côtières.

Les eaux côtières peu profondes constituentun élément important de l'écologie marine : ellesoffrent nourriture et habitat à une grande partie desstocks de poisson commercialisé et abritentl'industrie aquacole en plein essor. Les menaces quipèsent sur le milieu océanique se manifestent aussid'abord dans ses bordures, et la surveillancecontinue de ces eaux devrait donc être une priorité.Le système d'observation de l'océan géré par la COIa reconnu l'intérêt des observations côtières, tantaux fins de la surveillance continue du changementque pour l'information qui en découle et sur laquellela gestion quotidienne de la zone côtière peutcompter.

Bien que les zones côtières et les mers adjacentes relèvent de la juridiction des Etats, ceux-ciont en commun de nombreux problèmes et de nombreuses priorités régionales, et éprouvent tous lanécessité de comprendre les processus mondiaux courants qui ont une incidence sur leur littoral etson environnement. L'accord intergouvernemental de Washington a trait à la maîtrise de la pollutionmarine due à des activités terrestres. Autres domaines dans lesquels une action est nécessaire : perted'habitat côtier, protection des récifs coralliens, surveillance continue de la santé des zones côtières,disponibilité d'une information et de mécanismes efficaces de gestion de la zone côtière.

2.2 Protection côtière

L'interaction de l'océan et du littoral n'apporte pas que des avantages. Dans certaines régions,l'érosion côtière est un grave problème ; dans d'autres, c'est le problème inverse qui prédomine, àsavoir la protection des ports et des chenaux de navigation contre les effets de la sédimentation. Lasauvegarde des vies humaines et des biens face aux ondes et marées de tempête, et aux tsunamis,plus rares mais plus dévastateurs, est aussi une priorité élevée pour de nombreuses communautéscôtières. Les Nations Unies ont parrainé une décennie d'étude de l'atténuation des effets descatastrophes naturelles. La COI s'implique dans la prévision et la surveillance continue des

"La zone côtière contient des habitats productifsd'une grande diversité, importants pour lesétablissements humains, le développement et lasubsistance des populations locales. Plus de lamoitié de la population mondiale vit à moins de60 kilomètres d'une côte, et cette proportionpourrait atteindre les trois quarts en 2020.Nombre de pauvres s'entassent dans les zoneslittorales qui renferment des ressources vitalespour de nombreuses collectivités locales etpopulations autochtones. La zone économiqueexclusive est aussi une zone importante où lesEtats gèrent la mise en valeur et la préservationdes ressources naturelles au bénéfice de leurpeuple. Dans les petits Etats insulaires, c'est ellequi se prête le mieux aux activités dedéveloppement." (Action 21, 17.3)

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catastrophes naturelles que déchaînent les forces de l'océan, en particulier du fait de l'évolutionconstante des zones côtières vulnérables.

La COI met en oeuvre dans le bassin Pacifique un programme de longue date qui a donné debons résultats : celui-ci facilite un programme intergouvernemental d'alerte aux tsunamis etd'atténuation de leurs effets. Bien que le programme ait été centré depuis des années sur l'océanPacifique, il ne faut y voir aucune signification régionale particulière, à part le fait que la région estsujette aux séismes, et partant, à la naissance potentielle de tsunamis. Une grande partie de larecherche portant sur le mouvement de ces vagues s'applique également à la propagation des ondesde tempête. Récemment, d'autres régions ont demandé à la COI de prêter une plus grande attentionà la prévision de tsunamis et d'ondes de tempête dans leurs zones respectives.

3. Protection du milieu marin

3.1 La santé des océans

La lutte contre la pollution marine est un problèmeauquel la COI a dû faire face dès ses premières années.De concert avec d'autres organismes des Nations Uniesqui s'occupent des questions océaniques, elle a constituéun groupe d'experts chargé d'étudier les moyensscientifiques de la combattre. Les membres de ce groupesont choisis pour leur propre compétence et viennent desquatre coins du globe. Le groupe a publié un grandnombre de documents d'érudition portant sur des étudesparticulières et générales relatives à la pollution marinesous tous ses aspects. Les plus connus de ces rapportssont peut-être ceux de la collection "Etat de l'océan". Ledernier, intitulé "Sea of Troubles", a été publiérécemment.

La COI s'est penchée aussi sur les problèmes relatifs à l'élaboration des normes applicables àla mesure des niveaux de contaminants. Elle a coordonné les recherches sur les contaminantsmarins, organisé des ateliers et des cycles de formation, et favorisé le transfert des connaissances etdes technologies en la matière.

Le programme d'observation de l'océan de la COI comprend par ailleurs une composantesanté des océans. Pour qu'elle soit efficace, il a fallu établir des plans et convenir de méthodes ettechniques pour la mesure des produits chimiques spécifiés. Cela a été fait et la mise en oeuvre duprogramme a commencé.

La plus grande partie de la pollution marine est, de loin, celle qui est imputée aux activitésterrestres, ce que les gouvernements ont reconnu en signant en 1995 la Déclaration de Washington.La COI a contribué à l'action qui a débouché sur cette déclaration et aide actuellement à réunirl'information requise au titre de l'accord, en particulier dans le domaine des nutriments et dessédiments. Par ailleurs, un certain nombre d'évaluations régionales du milieu marin sont en cours,aux fins du programme d'action mondial correspondant.

"La dégradation du milieu marin peut avoirdiverses origines. La pollution d'originetellurique représente 70 % de la pollutionmarine, tandis que le transport maritime etl'immersion en mer représentent 10 %chacun. Les contaminants qui menacent leplus le milieu marin sont – dans des propor-tions qui varient selon la situation desdifférents pays ou régions – les eaux usées,les nutriments, les composés organiques desynthèse, les sédiments, les déchets et lesmatières plastiques, les métaux, les radio-nucléides, le pétrole et les hydrocarbures,ainsi que les hydrocarbures aromatiquespolycycliques (HAP). Bon nombre de sub-stances polluantes d'origine tellurique posentdes problèmes particuliers pour le milieumarin, en ce sens qu'elles combinent toxicité,persistance et bioaccumulation dans lachaîne alimentaire."(Action 21, 17.18)

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4. Utilisation durable et conservation des ressources marines vivantes

4.1 Une approche plus générale de la gestion des pêcheries

Les gestionnaires des pêcheries sont généralement aux prises avec le problème del'appauvrissement des stocks de poisson commercialisé. Tandis que les espèces traditionnellesdiminuent, l'industrie halieutique est à la recherche d'espèces nouvelles. Les pratiques de gestionsont fondées désormais sur une approche écosystémique, qui reconnaît l'interdépendance desespèces et la nécessité d'appréhender l'environnement dans sa globalité. Le programme de la COIrelatif aux ressources vivantes privilégie cette approche.

La COI, avec le concours de ses partenaires consultatifs, s'attache à déterminer commentl'environnement influe sur la productivité des stocks de poisson commercialement importants etcomment les changements pertinents peuvent être décelés. Le résultat escompté est un cadre quipermette de comprendre le rôle de l'environnement dans les fluctuations des stocks de poisson et dedéterminer comment on pourrait intégrer des données mesurées dans les procédures de gestion, àl'échelon tant régional que mondial.

Etant donné l'importance que représentent les petits poissons pélagiques pour l'économie denombreux pays en développement, la COI a offert d'accueillir un bureau de synthèse des données etde formation pour examiner l'effet du changement climatique sur ces stocks.

Grâce à une série de colloques, conférences et ateliers,58 pays côtiers au total, appartenant à l'Afrique, à l'Asie, àl'Amérique latine et à l'Europe orientale, sont parvenus à desaccords nationaux et internationaux en vue de la planificationet de la mise en oeuvre de projets relatifs à la surveillancecontinue et à l'évaluation de grands écosystèmes. Le Fondspour l'environnement mondial a apporté plus de 45 millionsde dollars des Etats-Unis à ces projets et un apportsupplémentaire de 75 millions est attendu. Il est recommandéque le Secrétariat de la COI aide à favoriser la collaborationentre les projets parrainés par le Fonds et les recherchesmarines fondamentales de grande envergure qui sont encours ou qui sont prévues dans les mêmes régions.

4.2 Un coup d'arrêt aux eaux rouges

La COI met en oeuvre des programmes qui concourent à la résolution des problèmes côtiersrevêtant une importance pour les pêcheries littorales. Les eaux rouges, ainsi appelées à cause de laprésence de grandes quantités de plantes marines infimes mais toxiques qui donnent souvent à lamer une couleur rouge, ont accusé une augmentation sensible. Ces efflorescences nuisibles peuvententraîner la mort des poissons et rendre les produits de la mer impropres à la consommation. Cetteaugmentation est imputable à des facteurs divers, notamment l'élévation des températures de l'eau,la pollution accrue des eaux côtières et le transfert d'espèces nouvelles. La cause peut être l'unquelconque de ces facteurs ou l'effet conjugué de tous. Pour combattre ces effets, la COI a créé descentres pour aider les gouvernements dans la détection et la prévision de ce phénomène, ce quipermet d'éviter la destruction de la faune et de protéger les investissements. Cette initiative a reçudes éloges de nombreuses sources, qui apprécient le travail d'identification et de surveillancecontinue des espèces toxiques fait dans son cadre. En outre, vu l'échelle mondiale du problème, laCOI s'est jointe à des partenaires internationaux et intergouvernementaux pour étudier le rapportentre ces efflorescences et le milieu océanique et la vie marine.

"En 10 ans, les ressources halieu-tiques de la haute mer se sontconsidérablement accrues et ensont venues à représenter environ5 % du total des quantités débar-quées dans le monde. Les dispo-sitions de la Convention desNations Unies sur le droit de la merleur fixent les droits et obligationsdes Etats en ce qui concerne leurconservation et leur exploitationrelatives aux ressourcesbiologiques de la haute mer."(Action 21, 17.44)

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4.3 Surveillance continue des récifs coralliens

Les récifs coralliens constituent l'un des plus beaux habitats du monde, et l'un des plusfragiles. La santé de ces merveilles de la nature a suscité une inquiétude grandissante ces dernièresannées, et un programme de surveillance continue des changements est en place. La principalemenace continue à être l'élévation de la température de la mer, sous l'effet de laquelle les corauxblanchissent et meurent. C'est l'effet que l'on appelle "blanchissement" ou "décoloration". Dans unrapport intérimaire établi en 1998, un blanchissement massif a été constaté, en particulier dansl'océan Indien et en Asie du Sud-Est et en Asie orientale, des changements importants étantintervenus dans la composition de la vie marine sur de nombreux récifs. Deux ans après, la situationcontinuait à empirer ; selon les estimations, 11 % des récifs mondiaux étaient perdus, tandis qu'uneproportion supplémentaire de 16 % ne fonctionnait pas normalement. Certaines indicationspermettent de penser qu'une certaine régénération s'est produite à certains endroits de l'océan Indienet de l'Asie orientale, mais il faudra peut-être attendre des années encore avant de savoir si les récifsvont se régénérer complètement.

La surveillance continue des coraux est importante car la dégradation des récifs a desincidences sur l'économie et la vie marine locales. De nombreuses communautés côtières sonttributaires de la bonne santé des coraux pour leurs moyens d'existence, car les activités telles que lacollecte des coraux, la pêche et le tourisme en dépendent. La compréhension des communautéshumaines, de leur situation économique et sociale et de leur motivation, sous l'angle de l'utilisationdes récifs, est au centre de la surveillance continue des récifs coralliens. En 2000, le réseau desurveillance continue a contribué à la publication d'un "Manuel socio-économique pour la gestiondes récifs coralliens". Le manuel est destiné à aider les gestionnaires des récifs à comprendre et àréaliser des évaluations socio-économiques de base des parties prenantes en la matière, quiviendront compléter l'information marine déjà recueillie. Des cours de formation, pour lesquels cemanuel est utilisé, ont été organisés en Asie du Sud et en Afrique orientale ; d'autres sont prévus enAsie du Sud-Est et dans les Caraïbes. L'aide accordée par les organismes de financement a permisde dispenser une formation aux techniques de surveillance socio-économique et de créer plusieurslieux de démonstration. La coopération régionale est encouragée dans la recherche de solutions àdes problèmes communs.

5. Acquisition des connaissances et de l'information aux fins de la prévisionet de la gestion des changements du milieu marin

5.1 L'océan et le réchauffementplanétaire

L'océan joue un rôleimportant pour ce qui est du climatde la terre, qu'il contribue àfaçonner. Un des principauxmoyens qu'il utilise pour le faire estd'emmagasiner le carbone, élémentindispensable à la vie et facteurimportant du réchauffement duglobe. Les activités humaines,telles que la combustion du pétroleou du gaz, ou la conversion desforêts en terres arables, se tra-duisent par une émission annuelledans l'atmosphère d'une quantité

"Le milieu marin est vulnérable et sensible aux changements clima-tiques et atmosphériques. L'utilisation et l'aménagement rationnels deszones côtières, de toutes les mers et des ressources marines, ainsi quela conservation du milieu marin, supposent que l'on soit capabled'évaluer leur état actuel et de prévoir leur évolution. Or, la grandeincertitude des informations actuellement disponibles empêche de gérerefficacement les ressources et de prévoir et évaluer l'évolution del'environnement. La collecte systématique de données sur les para-mètres du milieu marin sera nécessaire pour appliquer des méthodes degestion intégrée et pour prévoir les effets du changement du climatmondial et de phénomènes atmosphériques tels que l'appauvrissementde la couche d'ozone sur les ressources biomarines et l'environnementmarin. Pour déterminer le rôle des océans et de toutes les mers dansl'évolution des systèmes globaux et pour prévoir les changementsnaturels et les changements provoqués par l'homme dans les environ-nements marins et côtiers, il faut restructurer et renforcer considé-rablement les mécanismes de collecte, de synthèse et de diffusion del'information émanant des activités de recherche et d'observationsystématique."(Action 21, 17.96)

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annuelle approximative de 6 à 7 tonnes métriques de dioxyde de carbone. L'augmentation del'émission dans l'atmosphère de dioxyde de carbone et de plus faibles quantités d'autres gazcontribue à créer l'effet de "serre", qui empêche la chaleur de s'échapper dans l'espace. Environ lamoitié seulement du carbone émis demeure dans l'atmosphère. Le reste a pour destination finalel'océan, ou les plantes et le sol terrestres. Toutefois, l'océan contient une cinquantaine de fois plusde dioxyde de carbone que l'air ou la terre, et il importe de savoir ce qu'il advient au carbone dansl'océan. L'aptitude de l'océan à absorber les excédents de dioxyde de carbone dans l'atmosphèrepersistera-t-elle, ou y a -t-il une limite à cette capacité?

Afin de déterminer le sort final du carbone dans l'océan, une action de grande envergure,impliquant de nombreux pays, a été entreprise, s'étalant sur une période de dix ans. La COI est l'undes organismes qui ont apporté leur concours aux observations et recherches menées dans le cadrede cette action. La plus grande partie du carbone de l'océan est emmagasinée dans les eauxprofondes et les sédiments du fond de la mer. Comment et à quelle vitesse le carbone est éliminé dela surface de la mer, cela a de l'importance pour ce qui se passe dans l'atmosphère. Un cheminementcorrespond au processus que les scientifiques appellent "pompe biologique". Les petites plantes quivivent à la surface de l'océan utilisent le dioxyde de carbone pour grandir ; ensuite, les organismesqui se nourrissent de ces plantes produisent des particules lorsqu'ils meurent ou sont à l'origine desécrétions. Pendant le temps que mettent ces sécrétions pour couler au fond de l'océan, elles peuventêtre absorbées ou décomposées par les bactéries dans les eaux profondes.

Grâce à ces recherches, nous avons désormais une idée bien plus claire de la manière dontl'océan contribue aux processus qui régissent le réchauffement planétaire. Nous savons qu'il fautcombiner la géologie, la chimie, la biologie et la physique pour comprendre les processusplanétaires en question. Des scientifiques appartenant à différents pays ont coopéré à descampagnes de navires océanographiques, à des mouillages de bouées, à des capteurs à satellite et àdes installations de recherche pour traiter les questions soulevées. Nous avons appris que moins de1 % du carbone, absorbé par les plantes à la surface de la mer, était en fin de compte piégé dans lessédiments au fond de la mer. Nous connaissons aussi les raisons des changements spectaculairesque subit la productivité des eaux de surface de l'océan, ainsi que le rôle des nutrients et deséléments en trace qui alimentent cette croissance.

Un des buts de l'effort de recherche qui s'est étalé sur dix ans était d'utiliser les connaissancesacquises des études in situ pour mettre au point des modèles informatiques en vue de la prévision àtrès long terme des changements. Les modèles étendent l'application de l'information à de bien plusgrandes échelles de temps et d'espace que ne l'auraient permis des mesures réelles. La tâche quiattend les gouvernements sera d'utiliser les connaissances acquises à l'appui de politiquesrationnelles visant à assurer la protection de l'environnement et à une mise en valeur durable desressources humaines.

5.2 L'océan et le changement climatique

Depuis de nombreuses années, l'étude du rôle des océans dans le changement climatique estune priorité pour la COI. La Commission s'est jointe à l'Organisation météorologique mondiale et àd'autres organismes pour parrainer un programme de recherches sur le climat mondial, et a , bienentendu, prêté une attention particulière aux études relatives à l'océan ayant un rapport avec leclimat. Bien qu'elle n'ait pas elle-même sa propre flotte océanographique, la Commission peutfaciliter les actions que mènent ses Etats membres dans le cadre de programmes mondiauxcoordonnés visant des objectifs communs. L'un de ces programmes exécutés en coopération a étéune campagne de recherche océanographique de la plus grande envergure menée jusqu'à présent. Laphase de collecte des données a duré de 1987 à 1997. Elle avait pour objet la compréhension de lacirculation de l'océan mondial. Il a fallu l'effort conjugué de navires océanographiques, de bouées

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fixes et dérivantes, de satellites et de nombreux laboratoires de recherche et d'analyses appartenant àprès de 30 pays pour recueillir toute l'information requise. Durant toute la durée de l'expérience, desnavires océanographiques ont sillonné l'océan de long en large en suivant des trajectoiresprédéterminées afin de recueillir un maximum d'information au sujet des courants océaniques. Leprogramme était dirigé depuis un bureau international des projets implanté au Royaume-Uni , lequelcoordonne la recherche et le flux des données. Les scientifiques abordent désormais la phasesuivante, qui consiste à analyser les données et à mettre au point les modèles informatiques pourexpliquer les résultats.

A la suite de cette expérience de grande envergure, la COI et ses partenaires envisagent lapoursuite d'une recherche plus détaillée sur le rapport qui existe entre l'océan et la variation desconditions atmosphériques. Cette nouvelle étude vise à mettre au point des prévisionsmétéorologiques à long terme bien plus exactes, lesquelles seraient d'un grand intérêt économiquepour l'agriculture, la foresterie, les industries en rapport avec les ressources vivantes et nonvivantes, et les pouvoirs publics. La COI a également besoin de s'investir dans une recherche à longterme de caractère plus stratégique sur le climat océanique sous l'angle du changement climatiqueimputable à l'activité humaine.

5.3 L'océan et les variations des conditions atmosphériques

Au fur et à mesure que l'on acquiert des connaissances sur la prévision météorologique etclimatique, on devrait automatiquement les intégrer dans les réseaux et modèles de prédiction et deprévision. De toute évidence, la COI a un rôle important à jouer dans ce processus en collaborationavec la communauté météorologique.

Au cours de la dernière décennie, le terme El Niño est devenu partout familier, évoquant desrenversements spectaculaires des tendances météorologiques régionales, ayant des incidences surl'économie ainsi que sur la vie et la santé d'un très grand nombre de personnes à travers le monde.Les manifestations du phénomène El Niño découlent directement de l'interaction de l'atmosphère etde l'océan au dessus de l'océan Pacifique tropical. Depuis maintes années, les gouvernementscoopèrent à des programmes visant la compréhension et la prévision des manifestations duphénomène. Un système de stations de surveillance continue fonctionnant toute l'année remplacedésormais le système initial d'observation et de recherche. Le système actuel fait partie duprogramme d'observation mondial créé par la COI. Grâce aux observations et à l'analyse desdonnées, les gouvernements recevront dorénavant des avis d'El Niño des mois avant le changementdes conditions atmosphériques. Les gouvernements peuvent utiliser cette information pourentreprendre une action visant à atténuer l'effet potentiel de sécheresses, d'inondations et d'autresphénomènes extrêmes sur l'agriculture, l'utilisation de l'eau, la gestion des pêcheries et denombreuses autres activités qui sont tributaires des conditions atmosphériques et du climat.

Des bouées fixes sont déployées dans l'océan Pacifique tropical pour des observationscomplémentaires, en plus de celles qui proviennent des satellites, des navires océanographiques etd'autres capteurs. L'exploitation de ce système d'alerte, qui est coûteuse, est assurée conjointementpar plusieurs pays. Grâce au caractère intergouvernemental du programme, le bénéfice des résultatsémanant de la contribution d'un gouvernement agissant à titre individuel peut aller vers tous. Endépit des avantages mondiaux de ce programme, le vandalisme et le vol de matériel prélevé sur lesbouées représentent toujours des problèmes auxquels doit faire face l'exploitation

Bien que les projecteurs soient braqués sur El Niño, les scientifiques savent qu'il existed'autres rapports mutuels importants entre l'océan et l'atmosphère et qu'ils ont eux aussi uneincidence sur les tendances atmosphériques mondiales. C'est l'océan qui apporte le plus grandréservoir de chaleur à l'atmosphère et si l'on n'intègre pas l'océan dans les modèles de prévision, la

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prévision météorologique à long terme est impossible. La COI, en partenariat avec l'Organisationmétéorologique mondiale, finance des programmes scientifiques et des programmes d'observationqui portent sur le rôle du couple océan-atmosphère. Lorsque ces processus auront été étudiés etcompris, les prévisions saisonnières de température, inondations et sécheresses pourraient prendreun caractère routinier.

5.4 Observations océaniques

Peu de programmes ont attiré autant d'attention que la mise en place d'un système mondiald'observation de l'océan. C'est un programme qui s'est vu accorder une priorité élevée au sein de laCOI, du fait du large éventail des utilisations auxquelles il se prête, notamment dans les domainesdu climat, des ressources vivantes, de la santé des océans et de la gestion des zones côtières. Il a étéune réussite dans le cadre de la COI car il repose sur la coopération intergouvernementale, et aussiparce que le système qu'il représente doit étayer tous les aspects de l'océanologie et des servicesocéanologiques. L'importance du système a été reconnue à Rio en 1992, et de grands progrès ont étéaccomplis au cours des dix dernières années.

Toutefois, il faudra de nombreuses années pour mettre en place un système véritablementmondial. Selon les plans établis, cette mise en place fait fond sur les moyens et réseaux existants, etvisera les régions dans lesquelles des priorités spécifiques peuvent être déterminées et définies. Despays situés dans des régions à mers bordières à travers le monde ont déjà adopté des systèmesd'observation régionaux pour satisfaire les besoins régionaux, compte tenu des priorités régionales.Le programme mondial coopérera avec ces initiatives régionales et d'autres gouvernements à desrecherches sur les technologies et méthodologies, à améliorer l'efficacité et le rendement desmesures océaniques et des systèmes de surveillance continue, et au renforcement des capacités despays en développement et de leur potentiel afin qu'ils puissent contribuer au système et en récolterles avantages. Les plus fortes avancées et les plus gros avantages sont encore à venir.

L'environnement mondial est un continuum, et il faut l'aborder comme tel. Un programmemondial de surveillance continue des océans ne saurait être exécuté avec succès dans l'isolement,indépendamment des programmes analogues d'observation d'autres segments de cet environnement.Le système d'observation de l'océan est coordonné avec d'autres systèmes d'observation relevantd'autres organismes. Il est reconnu comme étant la composante océanique du programmed'observation du climat qui est exécuté sous les auspices de l'Organisation météorologiquemondiale, et, à ce titre, occupe la place qui lui est due dans les négociations intergouvernementalesrelatives au changement climatique et aux émissions de gaz à effet de serre. La COI coparraine,avec les autres systèmes mondiaux de surveillance continue de la terre et de l'atmosphère, desgroupes mixtes d'experts sur la gestion des données et l'utilisation de l'information recueillie parsatellite. L'apport croissant des satellites d'observation de la terre à la surveillance continue del'océan est reconnu ; il se traduit par un partenariat de la COI avec un comité d'organismesexploitant des véhicules spatiaux. Les océans ont été l'un des thèmes étudiés par le comité, quicoordonne et planifie l'utilisation des satellites pour l'observation de la terre afin de garantir l'utilitéet la continuité des missions futures.

La surface de l'océan relève de la compétence de la COI, mais il est difficile de séparer cemandat des besoins correspondants de la communauté météorologique en données relatives auxconditions atmosphériques marines. La COI et l'Organisation météorologique mondialecoordonnent leurs activités dans ce domaine depuis de nombreuses années, mais elles ontrécemment renforcé considérablement cette coopération en créant une commission technique mixte.Au sein de cette commission, à la compétence de longue date des services météorologiques, quifournissent des prévisions à la minute près, s'ajouteront le savoir et l'information en provenance desources océaniques, ce qui améliorera l'exactitude et le champ des prévisions.

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Les observations océaniques elles-mêmes évoluent : les mesures classiques, effectuéesnaguère laborieusement par des navires océanographiques cèdent la place à des données recueilliesen continu par des instruments automatisés. Jusqu'à présent, les données dont on disposait sur lasurface de la mer et en dessous n'étaient pas suffisantes pour la conception de modèles capables dedonner une idée exacte et continue de ce qui se passe. Un nouveau projet audacieux est en coursd'exécution, qui met en jeu la mise à l'eau de 3.000 flotteurs effectuant continuellement des cyclesde mesure dans les profondeurs de l'océan et remontant périodiquement à la surface pour envoyer,par satellite, les données qu'ils ont recueillies à un centre de données. Ce projet démontrera que lesprévisions des processus océaniques sont réalisables. L'avenir verra des services d'informationocéanique fournis à la minute près, faisant appel à des données provenant de tous les typesd'observations, que celles-ci émanent des navires océanographiques, des bouées automatiques fixesou dérivantes, des satellites ou d'autres sources.

5.5 Données et information océaniques

L'une des premières actions de la COI a été la création, il y a quarante ans, du programmedestiné à faciliter l'échange de données océanographiques et à satisfaire les besoins en matière degestion des données. Le système de données auquel il a donné naissance constitue un réseaumondial de centres nationaux de données, dont certains jouent le rôle de centres régionaux oumondiaux chargés de tâches particulières. Les représentants qui assistent aux réunions deplanification des données sont habituellement les directeurs ou experts de ces centres nationaux, cequi donne aux travaux un caractère concret et garantit l'application des décisions prises. Le nombrede ces centres approche 70, ce qui représente une proportion élevée des Etats membres actifs de laCOI. Le système offre un accès mondial à des millions de mesures et observations océaniques pourlesquelles la COI s'est faite l'ardent avocat des présentations et normes internationales qui sontnécessaires pour faciliter leur échange et utilisation. L'aide technique en matière de gestion desdonnées marines et de services d'information marine fait l'objet d'une forte demande car larésolution de la plupart des problèmes liés à la gestion et aux politiques océaniques dépend de ladisponibilité de données suffisantes. La mise en commun complète et ouverte d'une gamme étendued'ensembles de données destinés à des programmes océaniques, pour le bien de tous les pays, estl'objectif fondamental de la COI. Un groupe de travail intergouvernemental met au point un nouvelensemble de principes et élabore une politique en matière d'échange des données océaniques quipuissent être adoptés par tous les Etats membres.

La compréhension des changements climatiques et des changements survenus de longue datedans l'océan est indispensable à la prévision de ce qui va se passer à l'avenir. Pour cela, lesscientifiques ont besoin d'accéder à des données recueillies il y a de longues années. Or, la plupartde ces précieuses données anciennes sont conservées sur papier et les dossiers sont relégués dansl'oubli, dormant sur les étagères des bureaux. Le système de données de la COI a lancé unprogramme connu comme étant une "mission de recherche et de sauvetage" archéologiques, qui adébouché sur une augmentation spectaculaire du nombre de profils de données disponibles.Cinquante pays prennent part à cette activité permanente, à laquelle est assignée une priorité élevée.

Le programme de données de la COI a été créé initialement pour le traitement des donnéesocéaniques archivées. Aux premiers jours de l'océanographie, toutes les données étaient recueilliesà la main, puis apportées au laboratoire pour l'étalonnage et le contrôle de qualité, avant de devenirdisponibles pour l'échange. De ce fait, les données traitées par le système pouvaient dater denombreuses années. Quelques années plus tard, la COI a créé un nouveau programme visant àsatisfaire le besoin croissant de données transmises immédiatement après leur collecte ou dans undélai relativement bref suivant la collecte. Au fil des ans, tandis que davantage d'observationsdevenaient automatisées et que des technologies nouvelles apportaient un volume de plus en plusimportant de données immédiatement disponibles, la distinction entre les données en temps réel et

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les données archivées s'estompe. La gestion de bout en bout des données, depuis l'observationjusqu'à l'archivage définitif et l'utilisation, en passant par le contrôle de qualité, sera tôt ou tard lanorme pour tous les types de données. Pour l'instant, cela est devenu réalité pour les mesures de latempérature et de la salinité de l'océan, qui sont désormais constamment améliorées et mises à jouravec l'apport de nouvelles données émanant des observations en même temps que celui de donnéesarchivées. Ces ensembles de données constamment révisés sont, par l'intermédiaire du système de laCOI, mis à la disposition des scientifiques et des établissements à travers le monde.

Le programme a reconnu l'avènement de l'ère de l'information, réagissant par des actionsfaisant appel à des technologies de pointe pour faire en sorte que les utilisateurs aient accès auxdonnées et à l'information océaniques. De nombreux centres de données océaniques passent parl'Internet pour offrir un accès direct aux collections de données et d'information qu'ils détiennent.En plus de ces bibliothèques électroniques, la COI a mis au point et financé plusieurs outilsd'information. Ainsi, un site Web et un répertoire électronique mondial fournissent desrenseignements sur des milliers d'océanologues et d'hydrologues. Un inventaire complet des milliersde sites Web en rapport avec l'océan et beaucoup d'autres guide les utilisateurs vers les sources dedonnées. Le but est de veiller à ce que le système de données de la COI continue à faire autorité, àl'échelon mondial, pour ce qui est des normes relatives aux données océaniques, et d'avancer aumême rythme que l'ère de l'information. Il est escompté qu'avec l'évolution des technologies etméthodes informatiques, l'échange de données entre les différents centres sera encore plus facile, etque cet accès accru se traduira par une coopération plus étroite et plus utile entre les gouvernementset au sein des gouvernements.

Le programme d'échange de données a toujours accordé une grande attention aux activités derenforcement des capacités. Quelques-unes des grandes réalisations ont peut-être eu lieu en Afrique,où un partenariat avec des organismes de financement a permis de mettre en place, dans le cadre duprogramme, des réseaux d'échange de données et d'informations marines dans la région. D'ores etdéjà, 20 pays africains bénéficient d'une aide pour mettre en place et faire fonctionner des centresnationaux de données et d'information océaniques. Ces centres pourront ensuite contribuer, auniveau national, à fournir des services utiles de données et d'information à leur gouvernement, ausecteur industriel et au grand public.

5.6 Elévation du niveau de la mer

Une des graves conséquences du réchauffement planétaire est la menace d'élévation desniveaux de la mer due à l'expansion thermique de l'eau et l'apport provenant de la fonte des glaciers.Bien que l'ordre de grandeur de ce rehaussement au cours des 100 prochaines années nourrissetoujours les débats, une élévation du niveau de la mer, ne serait-ce que de l'ordre d'un mètre,risquerait de menacer l'existence de certains petits pays insulaires ou les habitants des terres côtièresbasses. La mesure du niveau de la mer, tant dans ses variations en fonction des marées que dans sestendances à long terme, est une activité qui revêt une importance cruciale pour l'industrie destransports maritimes et les ingénieurs spécialisés dans les zones côtières. La COI coordonne unsystème de réseaux internationaux de compte rendu de niveaux régionaux et mondiaux de la mer.Outre les activités en matière de données d'observation et de données archivées, le programme offredes cours de formation, met aux point des méthodologies et met en commun des progrèstechnologiques afin d'améliorer la disponibilité universelle de cette information importante.

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6. Renforcement de la coopération et de la coordination internationales et régionales

6.1 Organes régionaux de la COI

Un double rôle est assigné aux organes régionaux dela COI : favoriser la participation des Etats membres de larégion aux programmes mondiaux de la COI et prendre enconsidération leurs priorités régionales en matière deprogramme qui ont été déterminées. La COI compte sixorganes régionaux ayant des attributions en matière deprogrammes régionaux dans les zones géographiquessuivantes : océan Pacifique occidental, mer des Caraïbes,océan Indien et océan Indien occidental, océan Atlantiqueoriental et mer Noire.

En outre, la COI a des programmes qui sont propres à d'autres régions : sud-est de l'océanPacifique, sud-ouest de l'océan Atlantique, mer Méditerranée, mer Rouge/golfe d'Aden et merCaspienne. La ponction qui doit être effectuée sur les ressources de la COI pour assurer l'exécutionde ces programmes régionaux a été importante.

La mise en oeuvre des programmes par le biais d'une action collective de ses Etats membres atoujours été au centre des préoccupations de la COI. A cela s'ajoute la conviction que l'on peututiliser de manière plus efficace et plus rentable les fonds en adoptant une démarche régionale.Cette double approche va continuer, encore que cela ne se fait pas sans difficultés, et l'histoire del'exécution des activités régionales enregistre des résultats mélangés. L'affectation de fonctionnairesdans les régions doit être compensée par une réduction des effectifs au Siège car la dotation totaleen personnel du Secrétariat de la COI est fixe. Les avantages qui découlent de l'existence d'unbureau régional sont souvent obtenus au prix d'un surcroît de travail pour le personnel au Siège. Or,apporter un appui administratif depuis le Siège c'est renoncer à une grande partie des avantages liésà l'existence d'un point de convergence régional. Quant aux ressources que les pays de la régionpourraient apporter pour concourir aux services de secrétariat, il est difficile de les obtenir sansavoir démontré au préalable aux gouvernements les avantages d'une coopération régionale. Dans lesrégions, les Etats membres ont fourni des locaux de bureau et un appui administratif. En revanche,il est plus difficile d'obtenir des compétences professionnelles. La COI continuera à rechercher lesmoyens d'obtenir une aide supplémentaire pour mettre sur pied et améliorer les programmesrégionaux, avec les avantages qu'ils apportent.

Une grande partie des activités de renforcement des capacités est exécutée dans les régions.La COI détermine les moyens de concevoir une meilleure structure pour articuler les besoinscollectifs des Etats membres de chaque région de manière que les priorités correspondent bien auxbesoins réels de la région. Il existe désormais dans plusieurs régions une capacité endogènesuffisante pour déterminer les priorités, programmes et projets. Il est à escompter, avec cetteorientation et le partenariat des pays des différentes régions eux-mêmes, un flux plus important deressources destinées à l'océanologie en provenance des bailleurs de fonds. Outre l'appui et lefinancements extérieurs, l'aide mutuelle sera une priorité importante.

Il existe de nombreux accords régionaux en rapport avec l'océan dont les potentialités n'ontpas été entièrement exploitées. Les avantages que l'on peut tirer d'un renforcement des capacités,d'une réduction des coûts et de programmes conjoints efficaces de surveillance continue et d'unecoopération à une gestion régionale de l'environnement et des ressources - avantages qui paraissentévidents - n'ont pas été pris en considération. Pour la plupart des activités, le premier impératif est lamise en commun de connaissances et d'une information qui soient fiables et sur la base desquelles

"On considère que la coopérationinternationale a pour rôle de souteniret de compléter les efforts nationaux.Pour mener à bien les opérationsprévues au titre des domaines d'acti-vité du programme relatifs aux merset océans et aux zones côtières, il estnécessaire d'établir des mécanismesinstitutionnels efficaces aux niveauxnational, sous-régional, régional etmondial, selon qu'il convient."(Action 21, 17.115)

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on puisse prendre des décisions. La COI devrait pouvoir contribuer à la future réussite des accordstels que les conventions, protocoles et programmes de partenariat relevant du Plan d'action sur lesmers régionales du Programme des Nations Unies pour l'environnement.

6.2 Partenariat avec d'autres organisations

La COI a été désignée point de convergence pour plusieurs mécanismes de coopération enrapport avec les océans. Elle fournit les services de secrétariat à un comité interinstitutions sur desprogrammes scientifiques correspondants. Ce mécanisme existe depuis longtemps mais a langui aucours des dernières années alors qu'il avait les potentialités voulues pour accroître la synergie entreles différentes entités des Nations Unies qui s'intéressent à des titres divers à l'océan. Un deuxièmemécanisme interinstitutions, actuellement plus puissant, est le sous-comité des océans et des zonescôtières, auquel la COI fournit les services de secrétariat et dont elle assure en même temps laprésidence. Il est le maître d'oeuvre de toutes les actions intéressant l'océan menées au titre duprogramme Action 21. En cette qualité, il rend compte à la Commission du développement durabledes Nations Unies des suites données. Il s'agit certes là d'une responsabilité et d'un rôle qui assurentune plus grande notoriété à la COI , mais qui lui valent en même temps une lourde charge de travail,eu égard surtout au rôle qui lui est assigné, celui de rendre compte à l'Assemblée générale desNations Unies par l'intermédiaire de la nouvelle consultation informelle sur les océans et duSommet mondial sur le développement durable de 2002. La COI a un véritable rôle à jouer comptetenu de l'objectif que s'est fixé l'Assemblée générale, à savoir assurer la coordination parmi lesdifférents organismes des Nations Unies s'occupant des questions océaniques, surtout en ce quiconcerne l'océanologie et les observations océaniques.

Les partenariats sont absolument indispensables à l'activité de la COI. Ils offrent un moyenefficace d'éviter les doubles emplois et d'accroître sa propre capacité. L'administration des accordsde partenariat se traduit par un surcroît de travail pour le Secrétariat, mais on ne saurait se passer deces partenariats, et si l'on veut qu'ils soient fructueux, il faut qu'ils soient bien gérés. Lesnombreuses institutions spécialisées des Nations Unies qui s'intéressent à l'océan sont despartenaires tout indiqués de programmes conjoints. Mais d'autres organismes - nationaux, régionauxet internationaux - s'impliquent aussi dans des arrangements de coopération. Les typesd'arrangements varient considérablement. Pour n'en citer que quelques-uns, il s'agit d'organesconsultatifs, d'organes bilatéraux ou multilatéraux de coordination, des mémorandums d'accord, desorganes intersecrétariats, des arrangements interinstitutions, de coparrainage et des programmesexécutés en coopération.

La COI a signé des mémorandums d'accord avec de nombreuses organisations nongouvernementales qui s'intéressent aux océans. Ils peuvent porter sur des activités menées encoopération au titre de tel ou tel projet, ou de programmes à court ou à long terme, ou encore surune coopération permanente sur la base d'une consultation et d'une collaboration mutuelles. Parailleurs, des arrangements sont conclus, s'il y a lieu, avec des instituts de recherche, deslaboratoires, voire avec des ministères ou autres organismes gouvernementaux, lorsque cela estavantageux tant pour le programme de la COI que pour le partenaire concerné. Chacun de cesarrangements exige, bien entendu, un certain degré d'appui de la part du Secrétariat, et l'une desdifficultés rencontrées est de maintenir l'élan de ces arrangements une fois que les programmesinitiaux ont été menés à bon terme ou que la motivation initiale a changé.

La COI entretient des relations d'une étroitesse particulière avec les autres activitésscientifiques de l'UNESCO, notamment en géologie, en hydrologie, en écologie et en sciencessociales. Elle a coopéré avec ces programmes de l'UNESCO à des initiatives communes qui ont uncaractère multidisciplinaire et qui sont axées sur des problèmes particuliers. Le responsable de laCOI et les responsables des autres programmes scientifiques se réunissent désormais tous les six

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mois pour mettre au point une déclaration commune à l'intention de la Conférence générale del'UNESCO. La déclaration offre aux différents programmes l'occasion de réexaminer ensemble lessciences au sein de l'UNESCO et de suggérer aux Etats membres des actions à entreprendre.

6.3 Le droit de la mer et d'autres conventions et accords internationaux

Les négociations intergouvernementales ne peuvent avoir une chance d'aboutir que lorsque lesparties concernées partagent et acceptent foncièrement une même optique à l'égard de la questionconsidérée. Au stade de l'application, des connaissances et une information continueront à êtrenécessaires car les conventions et accords comprennent en général des dispositions prévoyant uneévaluation des actions ultérieures et des procédures de règlement des différends lorsqu'il y aviolation réelle ou présumée. Il faut donc comprendre et surveiller tout au long, depuis l'ouverturedes discussions gouvernementales au sujet de ces arrangements jusqu'à leur mise en application etpendant toute la durée de l'application. S'agissant d'un indivis mondial tel que l'océan, lesconventions et accords intergouvernementaux sont d'une nécessité impérieuse, et, parallèlement, lesconnaissances et l'information fondamentale sont indispensables.

En 1994, la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer est entrée en vigueur. La COIest reconnue dans les articles de la Convention comme "organisation internationale compétente".Bien que le texte négocié existe depuis de nombreuses années, les attributions assignées,expressément ou indirectement, sont encore nouvelles et font toujours l'objet de débats au sein deses organes directeurs. Les articles de la Convention ont trait d'une manière très générale auxpêcheries, à la navigation et aux transports maritimes, à l'extraction minière sur le fond marin ainsiqu'à d'autres activités et attributions nationales, à la ratification. Ils offrent un cadre dans lequel desconventions et protocoles plus détaillés pourront être mis au point si besoin est, tel le récent accordsur les pêcheries conclu sous les auspices des Nations Unies. La COI se préoccupe toutparticulièrement des articles visant la pollution des mers, le renforcement des capacités et larecherche marine dans les zones économiques exclusives des Etats côtiers.

Outre la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, la COI doit s'acquitter desattributions en matière de données et d'information marines au titre de nombreuses autresconventions. L'océan entre en jeu, à une très forte proportion, dans le climat mondial, et on ne peutfaire aucune prévision exacte du changement climatique mondial ou régional sans prendre cela enconsidération. La COI a donc un rôle à jouer dans la description du changement climatique au titrede la Convention-cadre sur le changement climatique comme dans les négociations au sujet desavoirs fiscaux afférents au carbone si l'élimination du dioxyde de carbone dans les océans estenvisagée à l'avenir.

La Convention sur la diversité biologique est un accord important du point de vue de laconservation du pool génétique de la planète. D'aucuns ont affirmé que les espèces marinesreprésentaient la proportion la plus élevée du total des espèces de la planète. La vérité est que l'onn'en sait pas assez, surtout en ce qui concerne les grands fonds marins, pour confirmer cettehypothèse. A coup sûr, les grands fonds sont en train de révéler des espèces vivantes qu'ils recèlentet que l'on ne pouvait même pas imaginer il y a quelques décennies. La COI coopère à un projetrelatif à un recensement de la vie marine.

Les conventions et accords mondiaux ou régionaux relatifs à l'océan, qu'ils aient un caractèreinternational ou intergouvernemental, sont trop nombreux, et à les énumérer tous, la liste serait troplongue. Il suffira de faire état de quelques-uns d'entre eux, tels la Déclaration de Washington sur laprotection du milieu marin contre la pollution due aux activités terrestres, la Convention de Londresde 1972, la Convention MARPOL, les accords relatifs aux mers régionales, et de nombreux accords

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et arrangements portant sur les pêcheries. Tous exigent dans une certaine mesure des données et uneinformation océanographiques, et la COI est donc concernée par tous.

6.4 1998 - L'Année internationale de l'océan

"L'Organisation des Nations Unies a déclaré l'année 1998 Année internationale de l'océanpour célébrer cette source de vie et de civilisation. Mais cette Année internationale est aussiun rappel de la nécessité de protéger de si précieuses ressources et une affirmation de notreattachement aux droits des générations futures, au nom desquelles nous administrons notreplanète et ses océans, qui sont indispensables au maintien de la vie".

Federico Mayor, Directeur général de l'UNESCO (1987-1999)

L'Année internationale a été pour le monde l'occasion de tourner ses regards vers l'océan, etde le célébrer, avec tout ce qu'il signifie pour notre existence, nos vies quotidiennes, notre activitépolitique et économique, et notre culture. Tout au long de cette année, on s'est penché sur tous cesaspects, et la COI a joué un rôle de premier plan dans de nombreuses activités nationales,internationales et intergouvernementales. Des représentants des gouvernements de plus de 80 paysont signé une Charte des océans, à laquelle la COI a souscrit, qui reconnaît l'importance de l'océanet la nécessité d'une action menée en coopération pour s'attaquer à ses problèmes. Ces principes ontété réaffirmés l'année suivante dans une résolution adoptée par les pays francophones à New York.Une version de la Charte, sous la forme d'un engagement personnel, a été traduite dans plus de vingtlangues et signée par des millions de citoyens à travers le monde.

L'Année internationale a suscité par ailleurs d'importantes déclarations tant de la partd'organismes intergouvernementaux que de réunions internationales de haut niveau. Cesdéclarations ont aidé à promouvoir l'action entreprise à l'Assemblée générale des Nations Unies enfaveur de plus amples consultations et débats sur les questions océaniques.

Au lendemain d'une célébration marquée en 1998 par des publications, des manifestations dela jeunesse et des manifestations communautaires, des conférences, Ocean Expo et de nombreusesautres actions, il convient de se rendre compte que l'Année internationale n'a fait que catalyserl'attention. La COI reconnaît qu'il y a lieu de maintenir et d'intensifier, dans les écoles, dans lescollectivités et dans les allées du pouvoir, l'élan et l'intérêt suscités pendant cette année, si l'on veutatteindre les objectifs visés quant à l'océan.

7. Forces économiques de l'océan

7.1 Navigation et transport maritimes

Quatre-vingt-dix pour cent du commerce mondial se fait par mer. La flotte marchandemondiale compte plus de 80.000 navires et le montant total, en valeur, des échanges commerciauxet transports maritimes dépasse 155 milliards de dollars des Etats-Unis. Le commerce maritime esten augmentation, réclamant des navires de charge plus rapides, plus efficaces. Dans la zone côtière,on a besoin de davantage de navires, et des navires plus rapides, pour de courts trajets maritimes,tant pour le transport de véhicules que pour celui des passagers. Les ports doivent être adaptés enconséquence. Etant donné la pression déjà exercée sur les systèmes routier et ferroviaire, il sepourrait que l'essor du commerce doive être absorbé par le transport maritime. L'utilisationcroissante de l'océan pour le transport, la conception de navires de plus en plus grands et de plus enplus rapides, la recherche d'une plus grande compétitivité et la tolérance zéro de tout effet néfastesur l'environnement, tous ces facteurs concourent à une énorme pression sur le système de transportmaritime, qui doit améliorer l'efficacité tout en maintenant ou en améliorant les marges de sécurité.Le transport n'est pas neutre à l'égard de l'environnement. Les ports maritimes sont implantés à la

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jonction de la terre et de la mer et sont en contact avec d'importants habitats, qui sont lescomposantes stratégiques de l'environnement naturel - le fond marin, les eaux estuariennes, lesvasières et les zones humides.

De par sa nature, le commerce est intergouvernemental. Le problème des émissions, les rejetsd'eau de vidange et de lavage des citernes, les espèces exogènes introduites dans l'eau de ballast etd'autres problèmes environnementaux doivent, d'un commun accord des gouvernements, fairel'objet d'activités scientifiques et d'une surveillance continue. Les activités de la COI contribuent, àla fois directement et indirectement, à la résolution de ces problèmes.

7.2 Energie au large des côtes

L'exploitation du pétrole et du gaz est faite désormais à des profondeurs approchant les2.000 mètres, à des endroits exposés à des conditions atmosphériques et océaniques extrêmes, dansles régions tropicales et dans les océans polaires. Les activités nécessaires à la collecte d'uneinformation météorologique et océanique fiable à l'appui de cette exploitation doivent êtreplanifiées et entreprises suffisamment longtemps avant les opérations de forage. Malgré l'inquiétudecroissante des gouvernements au sujet du réchauffement planétaire, il est peu vraisemblable quel'utilisation des hydrocarbures diminue sensiblement dans un avenir prévisible.

Une proportion assez considérable des combustibles fossiles provient actuellement du largedes côtes, et les besoins de l'industrie à eux seuls impriment un élan à la mise au point d'outils etd'instruments perfectionnés pour relever les défis actuels et à venir. Les gouvernements s'intéressentà la possession des ressources, aux audits environnementaux et aux réglementations en matièred'environnement, dans le développement d'industries marines à l'appui et dans l'application desconnaissances acquises. Des programmes intergouvernementaux contribuent au renforcement de lacapacité de tous les pays à gérer rationnellement les ressources, au transfert des technologies et àl'adoption des normes et méthodes uniformes pour la protection de l'environnement. On a fait valoirque l'utilisation de ressources non renouvelables était, par définition, non durable. Toutefois, uneextraction et une utilisation avisées des ressources répondent aux objectifs écologiques ensauvegardant l'environnement. Dans ces conditions, les changements plus fondamentaux qui serontopérés à l'avenir dans le sens de l'utilisation d'une énergie renouvelable et véritablement durable nesont pas compromis.

Outre l'utilisation des hydrocarbures au large des côtes, les océans occupent une place dechoix dans les politiques énergétiques. De nombreux intérêts commerciaux étudient la possibilitéd'une élimination de l'excédent de dioxyde de carbone dans l'océan, ou la possibilité connexe derendre l'océan davantage apte à absorber ce gaz en favorisant une croissance accrue du planctondans ses couches superficielles. Il reste beaucoup de recherches à faire avant que la communautémondiale accepte ou rejette ces tentatives. La COI suit constamment l'évolution de la recherche enla matière.

S'agissant de l'énergie renouvelable, l'exploitation d'autres sources océaniques continue à sedévelopper lentement. L'énergie des marées et des vagues est étudiée depuis de nombreuses années,mais le coût élevé des dépenses d'équipement afférent à la première, et la difficulté d'obtenir de laseconde autre chose que des niveaux locaux d'énergie ont empêché une généralisation de cesprocédés. Tirer parti du gradient thermique entre les grands fonds et la surface de l'océan estfaisable, mais, dans ce cas aussi, l'échelle risque d'être un problème. L'énergie géothermique descheminées sous-marines profondes est une autre source potentielle. L'utilisation de l'énergierenouvelable en provenance de l'océan suit probablement la même voie que les industries terrestresde l'énergie éolienne et solaire, mais avec plusieurs années de retard.

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7.3 Cartographie de l'océan

La cartographie de l'océan est un programme qui a été une grande réussite avec un minimumde dépenses pour la COI. Il est exécuté en partenariat avec l'Organisation hydrographiqueinternationale, qui dispose d'un réseau étendu d'organismes spécialisés en la matière à travers lemonde. L'établissement de cartes des fonds marins est très onéreux, mais pendant les premièresannées on avait besoin de cartes nautiques, presque exclusivement aux fins des transportsmaritimes, ce qui expliqua le succès d'un programme intergouvernemental. La compétence reposantsur les cartes nautiques a été étendue aux grands fonds tandis que ceux-ci suscitaient un intérêtgrandissant. La cartographie du fond marin prenait une plus grande importance alors que l'ons'intéressait davantage à la pose des câbles de communication, la mise en place de plates-formes etd'oléoducs ou de gazoducs, à l'étude des courants océaniques et à la géologie marine. Aujourd'hui,les pays étant tenus en vertu du droit de la mer de soumettre leurs revendications de juridiction surles ressources des fonds marins, une nouvelle dimension est ajoutée aux besoins en cartographie,qui connaissent un nouvel élan.

Avec les progrès technologiques, les cartes océaniques voient leur utilité et leur prioritéaugmenter. Les systèmes acoustiques multifaisceaux, les navires spécialement équipés, voire lesrelevés par satellite de la surface de la mer ont transformé la disponibilité des données. Avec lesnouvelles techniques de gestion de données on peut analyser et afficher les données nouvelles demanière à créer davantage d'utilisateurs et de besoins.

Une cartographie et une localisation exactes sont indispensables aux activités scientifiques etobservations. De récentes avancées dans le domaine de la cartographie électronique et dans ladétermination de la position par satellite, adoptées à l'origine pour la navigation, sont rapidementintégrées par la communauté océanologique. Les modèles mondiaux et régionaux ont besoin d'uneplus grande exactitude quant à l'information marginale tandis que leur résolution augmente et quel'échange des données océaniques dans toutes les disciplines exige des coordonnées spatialesprécises. La fourniture à temps des données a aussi son importance. Les opérations dans les grandsfonds peuvent être affectées non seulement par les courants océaniques et les conditionsatmosphériques, mais aussi par l'instabilité des marges continentales, qui est à l'origined'affaissements et de glissements, lesquels ont une incidence sur de grandes superficies du fondmarin à l'endroit des grands fonds, du fait de courants de turbidité.

De nombreux progrès technologiques sont au-delà de la capacité de nombreux Etats côtiers, etle besoin d'une aide intergouvernementale et de la mise en commun des technologies continuera àse faire sentir pendant de nombreuses années encore dans le domaine de la cartographie des océans.

7.4 Loisirs et tourisme

"La nécessité de lutter contre le déséquilibre croissant entre pays nantis et déshéritésest indispensable pour assurer à la communauté mondiale un avenir durable dansdeux grands domaines. Premièrement, on ne peut à l'avenir espérer instaurer etpréserver la paix si l'on ne parvient pas à mieux équilibrer qu'aujourd'hui qualité etdignité de la vie. Deuxièmement, on ne pourra faire face aux problèmes cruciauxd'environnement que l'on rencontre actuellement à l'échelle mondiale, que si tous lesgouvernements sont capables de coopérer pour appliquer des solutions communes ..."Extrait du document du Système mondial d'observation de l'océan de la COI relatifaux Principes de renforcement des capacités.

La croissance économique de l'industrie des loisirs et du tourisme a été une agréable surprisepour de nombreux pays. Dans certains d'entre eux, cette industrie a dépassé, quant à son

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importance, maintes industries traditionnelles. Comme toujours, les avantages accrus dudéveloppement économique entraînent dans leur sillage le cortège habituel de conséquences et deproblèmes auxquels il faut faire face. Une industrie touristique est durable ou pas en fonction de lasanté de l'environnement sur lequel elle repose. Les activités telles que l'observation des baleines, laplongée sous-marine, l'écotourisme et les baignades, exigent une double attention, celle del'industrie touristique elle-même et celle du régime gouvernemental sous lequel celle-ci estexploitée. Il s'agit là d'un nouveau rôle important qui est encore en pleine évolution. Il faut que lespouvoirs publics et l'industrie adaptent et modernisent leurs méthodes pour faire en sorte que laqualité de l'environnement soit protégée et que l'écologie ne soit pas menacée.

La flotte des navires de croisière est l'un des secteurs du transport maritime qui connaîtl'expansion la plus rapide ; elle expose des environnements marins éloignés, naguère inviolés auxrisques potentiels d'activités qui sont autant d'intrusions.

La COI a des programmes en matière de gestion de la zone côtière, de protection du milieumarin contre la pollution, de surveillance continue et de mise en commun des connaissances et del'information qui peuvent contribuer à la résolution de ces problèmes au cours des années à venir.

7.5 Industries nouvelles

Il y a 50 ans, l'extraction des fonds marins de nodules riches en manganèse et d'autres métauxrecherchés, semblait être la plus grande source de richesse nouvelle que les océans promettaient.Cette promesse ne s'est pas encore concrétisée car, le coût et la disponibilité des sources terrestresde ces minéraux ont rendu ces nodules sous-marins moins économiquement attractifs. L'océanrecèle d'autres avantages potentiels qui font actuellement l'objet de prospections et de recherches.Des usines de dessalement de l'eau de mer fournissent désormais à certains pays la majeure partiede l'eau douce dont ils ont besoin. Le matériel génétique des espèces marines font l'objet d'intensesrecherches menées par les industries pharmaceutiques, biochimiques et biotechnologiques. L'espaceocéanique devient une denrée pour l'aquaculture, les ouvrages d'art tels les aéroports et les parcséoliens. Pour l'instant, ces utilisations de l'océan sont proches du littoral, mais il existe destechnologies qui permettent à des ouvrages d'art de survivre aux conditions qui sévissent au largedes côtes pour peu qu'ils soient économiquement rentables.

Les dépenses consacrées par les gouvernements et l'industrie à la recherche et auxobservations marines, qui sont nécessaires pour progresser au même pas que l'évolution et lesactivités correspondantes, sont à l'heure actuelle insuffisantes. La COI peut aider les gouvernementsà se tenir au courant des technologies nouvelles et peut faciliter la mise au point de normes et derègles environnementales, selon que de besoin.

8. Satisfaire les besoins des pays en développement

Depuis ses premiers jours, la COI a gardé la priorité qu'elle accordait à la formation, àl'enseignement et à l'aide mutuelle dans ses programmes. Le budget et les ressources ordinaires dela COI ne sont pas suffisants pour supporter le fardeau des activités de grande envergure derenforcement des capacités. En revanche, des crédits d'amorçage ont toujours été trouvés pour aiderà organiser des cours de formation et pour fournir des publications aux fins d'une plus largeparticipation des pays en développement aux programmes de la COI.

Occasionnellement, un Etat membre fournit des fonds destinés à un programme géré par laCOI dans un pays ou une région en développement. Sans l'apport de ces fonds, il n'aurait pas étépossible d'accorder le même degré d'aide. Tous les programmes de la COI comportent un voletrenforcement des capacités et une nouvelle structure de gestion, lesquels contribuent à la

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coordination des compétences et à la mise en commun des données d'expérience parmi les diversesactivités. Des plans sont établis en vue de déterminer les moyens d'améliorer l'accès desprogrammes marins aux sources internationales et nationales de financement de manière à pouvoirélargir et consolider le renforcement des capacités en la matière. Jusqu'à présent, le domaineocéanique n'a pas attiré l'appui direct de fonds internationaux de la même manière que les activitésclimatiques, par exemple.

Plusieurs activités de renforcement des capacités ont été menées avec succès dans les toutesles régions du monde. La COI reçoit, sous forme de contributions volontaires des Etats membres, unfinancement complémentaire dont le montant est l'équivalent de son budget ordinaire. Il arriveparfois qu'un organisme national de financement apporte son concours à la COI pour mettre enoeuvre un programme élargi de renforcement des capacités à l'appui de projets relatifs àl'océanologie, aux services d'information ou à la gestion de l'information. Ainsi, en Afrique, la COI,avec l'apport de fonds supplémentaires par un Etat membre, a lancé un projet relatif aux données età l'information marines avec pour objectif final la création d'un réseau durable d'instituts marins etaquatiques dans la région. Le siège est implanté au Kenya, et, par le biais de ses servicesd'information destinés à la communauté scientifique, le projet vise à promouvoir les capacitésscientifiques du continent. Il s'agit là d'un véritable partenariat, vingt pays africains ayant participé àla planification du projet. Les pays eux-mêmes conviennent que l'initiative a pour objectifs defournir aux océanologues africains des publications océanographiques, de faciliter lacommunication entre les océanologues, de favoriser les activités scientifiques et de fournirl'information océanographique assortie du matériel et de la formation nécessaires. Le fait que lespays de la région s'impliquent étroitement témoigne de leur soutien et garantit que l'activité seramaintenue pendant les années à venir.

Sans un appoint financier important destiné à des projets tels que celui qui est mis en oeuvreen Afrique, la COI compte sur des ateliers de formation plus restreints mais indispensables,l'élaboration de manuels et de guides, et l'assistance de participants de pays en développement auxréunions et conférences techniques de la COI. Le nombre de ces derniers est impressionnant. Ainsi,pendant l'Année internationale de l'océan, la COI a financé 59 cours de formation, 12 ateliers et13 manifestations éducatives, auxquels ont assisté 1.600 participants au total, venant de plus d'unecentaine de pays. Malheureusement cette action est encore trop limitée pour prendre toute sonimportance. Pour la pérenniser, il faut des activités régulières, suivies d'une évaluation de leurincidence sur les participants. Les pays désirant y participer doivent s'engager à faire appel pourleurs propres activités océaniques aux compétences acquises. Les pays de chaque région doiventmettre en commun leurs ressources pour s'entraider de manière efficace et efficiente. Lesprogrammes ne sont pas des dons offerts par tel pays ou telle organisation, mais sont desprogrammes mis en oeuvre par des partenaires poursuivant les mêmes objectifs en matière degestion et d'intendance de l'océan.

9. En guise de conclusion

Le présent document a pour objet de souligner l'importance de l'océan quant à un ordremondial durable. L'océan, tel qu'il existe aujourd'hui, est un élément essentiel de l'environnementplanétaire dans lequel nous prospérons, et il faut que nous comprenions dans quelle mesure cerapport est solide ou fragile. L'océan abrite depuis des millénaires les ressources marines vivantes etleur habitat, et nous devons désormais le gérer avec prudence et veiller à ne pas détruire sapérennité du fait de notre ignorance du milieu marin et de son écologie. L'économie et le commercequi sont indispensables à notre croissance et à notre développement reposent sur l'océan, et nousdevons apprendre à bénéficier de cet avantage sans compromettre ses autres valeurs. Il existe dansl'océan d'autres ressources, vivantes et non vivantes, qui ne sont pas élaborées ou qui sontinconnues, et la gestion de ces nouvelles richesses potentielles doit être caractérisée aussi par la

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prudence et la précaution. Nous empiéterons inévitablement sur l'espace même de l'océan. Nospopulations mettent en valeur d'ores et déjà les terres côtières convoitées à des fins d'habitation etd'industrialisation. Une écologie marine durable suppose que les habitats marginaux sont bienprotégés. Nous devons aussi continuer à surveiller et à gérer les déchets que crée notre société, etqui découlent de nos activités, notamment l'agriculture et le commerce, pour se déverser dans lescours d'eau et dans la mer.

Les gouvernements ont le plus grand rôle à jouer. Ils agissent au nom de leur peuple toutentier. L'océan représente une immense responsabilité, et il faut une sagesse et un volontéintergouvernementales pour maintenir pour l'avenir ses avantages. De nombreux pays sont maléquipés pour gérer les eaux et ressources marines qui relèvent de leur propre juridiction, encoremoins pour contribuer et participer, comme il convient, à l'action mondiale.

En conséquence, puisse-t-on, en terminant, insister sur la nécessité de prévoir des programmesdurables de renforcement des capacités, de véritables partenariats entre pays bénéficiaires et paysdonateurs, des partenariats qui reposent sur les priorités et la volonté des premiers, et sur le savoir,les technologies et les ressources des seconds.

Dans ce bref document, on a délibérément évité les sigles et acronymes, qui sont utiles maisqui sont parfois déroutants, ainsi que le langage spécialisé qui est la norme de nombreux documentsintergouvernementaux. A l'intention des lecteurs qui souhaitent identifier les activités de la COI,une liste de principaux programmes, partenaires et projets communs est donnée en appendice.

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APPENDICE

SIGLES DE CERTAINS DES PRINCIPAUX PROGRAMMES DE LA COI ETPROGRAMMES CONNEXES AYANT UN RAPPORT AVEC LE TEXTE QUI PRECEDE

ABE-LOS Organe consultatif d'experts en droit de la mer (COI)ACOPS Comité consultatif sur la protection des mers (Partenaire)AIO Année internationale de l'océan (COI)AOSB Conseil scientifique pour l'océan Arctique (Partenaire)Argo Réseau pour l'océanographie géostrophique en temps réel (COI/OMM)ASFA Résumés des sciences aquatiques et halieutiques (COI et autres)BSRC Comité régional de la COI pour la mer Noire (COI)CAC Comité administratif de coordination (Partenaire)CAC-SCOCA Sous-Comité du CAC sur les océans et les zones côtières (COI et autres)CBD Convention sur la diversité biologique (ONU, 1992)CCNUCC Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques

(Kyoto, 1997) (Partenaire)CDD (ONU) Commission du développement durable (Partenaire)CEOS Comité sur les satellites d'observation de la terre (Partenaire)C-GOOS Groupe chargé du module relatif à la zone côtière (COI)CGOM Groupe consultatif de la COI sur la cartographie des océans (COI)CIEM Conseil international pour l'exploration de la mer (Partenaire)CIESM Commission internationale pour l'exploration scientifique

de la mer Méditerranée (Partenaire)CIUS Conseil international pour la science [ex-Conseil international des unions

scientifiques] (Partenaire)CLIVAR Variabilité et prévisions climatiques (PMRC)CMD Centre mondial de données (Partenaire)COP Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies

sur les changements climatiques (Partenaire)CPPS Commission permanente du Pacifique Sud (Partenaire)CSI Unité pour les régions côtières et les petites îles (UNESCO)CSIA Comité scientifique international de l'Arctique (Partenaire)DBCP Groupe de coopération pour les programmes de bouées de mesure

(COI/OMM)DIPCN Décennie internationale de la prévention des catastrophes naturelles

(Partenaire)DIPCN Décennie internationale de la prévention des catastrophes naturelles

(Partenaire)DOALOS Division des affaires maritimes et du droit de la mer (ONU)DOSS-2 Groupe d'étude ad hoc sur le développement, le fonctionnement, la structure

et les statuts de la COI (COI)FAO Organisation des Nations Unies pour l'alimentation

et l'agriculture (ONU)FEM Fonds pour l'environnement mondial (Banque mondiale-PNUE-PNUD)

(Partenaire)GCRMN Réseau mondial de surveillance continue des récifs coralliens (Partenaire)GEBCO Carte générale bathymétrique des océans (COI-OHI)

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GEOHAB Programme scientifique international sur l'écologieet l'océanographie des efflorescences algales nuisiblesà l'échelle mondiale (COI/SCOR)

GESAG Groupe consultatif scientifique d'experts pour la GIPME (COI)GIC-ITSU Groupe international de coordination pour le système d'alerte aux tsunamis

dans le Pacifique (COI)GIPME Etude mondiale de la pollution dans le milieu marin (COI-PNUE)GLOBEC Dynamique des écosystèmes océaniques à l'échelle mondiale (COI et autres)GLOSS Système mondial d'observation du niveau de la mer (COI)GODAE Expérience mondiale d'assimilation des données océaniques (COI/OMM)GOOS Système mondial d'observation de l'océan (COI)GOSSP Groupe des systèmes mondiaux d'observation chargé des questions spatiales

(Partenaire)GPO Bureau des projets du GOOS (COI)GSC Comité directeur du GOOS (COI)GTOS Système global d'observation terrestre (Partenaire)GTSPP Programme sur les profils de la température et de la salinité à l'échelle du

globe (COI)HOTO Groupe sur la santé des océans (COI)IABP Programme international de bouées dans l'Arctique (COI/OMM)ICAM Programme de gestion intégrée des zones côtières (COI)I-GOOS Comité intergouvernemental pour le GOOS (COI)IGOS Stratégie d'observation mondiale intégrée (Partenaire)IOCARIBE Sous-Commission de la COI pour la mer des Caraïbes

et les régions adjacentes (COI)IOCARIBE-GOOS Composante régionale du GOOS pour l'IOCARIBE (COI)IOCCG Groupe international de coordination sur la couleur de l'océan (Partenaire)IOCEA Comité régional de la COI pour l'Atlantique du Centre-Est (COI)IOCINCWIO Comité régional de la COI pour l'Etude en commun du Nord et du Centre de

l'océan Indien occidental (COI)IOCINDIO Comité régional de la COI pour l'océan Indien central (COI)IODE Comité de la COI sur l'Echange international des données et de

l'information océanographiques (COI)IOI Institut international de l'océan (Partenaire)IPHAB Groupe intergouvernemental chargé d'étudier les efflorescences algales

nuisibles (COI)ITSU [Groupe international de coordination pour le] Système d'alerte aux

tsunamis dans le Pacifique (COI)JCOMM Commission technique mixte d'océanographie et de météorologie maritime

(OMM-COI)J-DIMP Groupe mixte de gestion des données et de l'information (COI et autres)IGOFS Etude conjointe des flux océaniques mondiaux (Partenaire)LEM Laboratoire de l'environnement marin (Partenaire)LOICZ Interaction terre-océan dans les zones côtières (Partenaire)MAB Programme sur L'homme et la biosphère (UNESCO)MEDI Système d'accès aux données et informations sur le milieu marin (COI)MIM Gestion de l'information marine (COI)MOST Gestion des transformations sociales (UNESCO) (Partenaire)NEAR-GOOS GOOS -Asie du Nord-Est (COI)ODINAFRICA Réseau d'échange de données et d'information océanographiques pour

l'Afrique (COI)

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ODINEA Réseau d'échange de données et d'information océanographiquespour l'Afrique de l'Est (COI)

OHI Organisation hydrographique internationale (Partenaire)OMI Organisation maritime internationale (Partenaire)OMM Organisation météorologique mondiale (Partenaire)OMS Organisation mondiale de la santé (Partenaire)ONUDI Organisation des Nations Unies pour le développement industriel

(Partenaire)OOPC Groupe sur les observations océaniques pour l'étude du climat (COI)OSLR L'océanologie et les ressources vivantes (COI)OSNLR L'océanologie et les ressources non vivantes (COI)PHI Programme hydrologique international (de l'UNESCO) (Partenaire)PICES Organisation des sciences de la mer pour le Pacifique Nord (Partenaire)PIGB Programme international sur la géosphère et la biosphère (CIUS)

(Partenaire)PIRATA Réseau pilote de recherches par mouillages océaniques dans l'Atlantique

tropical (Partenaire)PMRC Programme mondial de recherche sur le climat (Partenaire)PNUD Programme des Nations Unies pour le développement (Partenaire)PNUE Programme des Nations Unies pour l'environnement (Partenaire)POEM Océanographie physique de la Méditerranée orientale (Partenaire)POGO Rassemblement pour l'observation de l'océan mondial (Partenaire)RECOSCIX Coopération régionale en matière d'échanges d'information scientifique

(COI)SAHFOS Sir Alister Hardy Foundation for Ocean Science (Partenaire)SCOPE Comité scientifique sur les problèmes de l'environnement (Partenaire)SCOR Comité scientifique de la recherche océanique (Partenaire)SEA-GOOS GOOS-Asie du Sud-Est (COI)SMISO Système mondial intégré de services océaniques (COI/OMM)SMO Système mondial d'observation (Partenaire)SMOC Système mondial d'observation du climat (OMM/COI/FAO)SMT Système mondial de télécommunications (Partenaire)SOLAS Convention internationale pour la sauvegarde de la vie humaine en mer

(Partenaire)SOOP Programme de navires occasionnels (COI)START Système d'analyse, de recherche et de formation concernant le changement

au niveau mondial (Partenaire)TEMA Formation, enseignement et assistance mutuelle dans le domaine des

sciences de la mer (COI)TOGA Les océans tropicaux et l'atmosphère globale (COI et autres)UGGI Union géodésique et géophysique internationale (Partenaire)UNCLOS (ONU) Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (Partenaire)UNESCO Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science

et la culture (Partenaire)VMM Veille météorologique mondiale (Partenaire)WESTPAC Sous-Commission de la COI pour le Pacifique occidental (COI)WOCE Expérience sur la circulation océanique mondiale (Partenaire)