LA CO-INTERVENTION ELEMENTS DE CADRAGE ET DE...
Transcript of LA CO-INTERVENTION ELEMENTS DE CADRAGE ET DE...
1
LA CO-INTERVENTION ELEMENTS DE CADRAGE ET DE MISE EN ŒUVRE DANS L’ECOLE DU SOCLE
MARENA TURIN OCTOBRE 2016
Déroulé • Préambule et constats généraux
• Quelques éclairages et tentatives de définition
• Importance du co-travail
• Ses différentes formes à différentes étapes de la scolarité obligatoire et aux lycées
• Appui sur les dispositifs existants pour entrer dans la réforme du collège
• Témoignages et exemples AP-EPI.
• Echanges
Préambule : LE CONTEXTE ACADEMIQUE DE LA REFLEXION
Groupe restreint, qui s’est élargi au plan académique issu de constats généraux et d’observations sur le terrain en REP+ sur les pratiques en co-intervention
Les pratiques déjà existantes en EP depuis 2006
CONSTATS GENERAUX
– La co-intervention est une pratique mise en avant depuis près d’une dizaine d’années dans les réseaux de l’EP (depuis ambition réussite globalement).
– Elle est en place dans certains réseaux, mais de façon inégale et dans des conditions qu’il convient de réinterroger.
– Le dispositif PDMQDC présent dans le premier degré a permis de faire avancer réflexion et pratique en école primaire, principalement dans le cycle 2. La réflexion est cependant moins aboutie pour le cycle 3 et le second degré accuse un retard certain en la matière.
– La co-intervention/co-enseignement est une modalité d’enseignement clairement mise en avant dans le cadre de la réforme du collège. La montée en puissance des besoins et des demandes de formation est donc à anticiper. Elle trouve toute sa place dans l’AP et les EPI.
LA CO-INTERVENTION (au sens large)
• Intervention en direction des élèves, de deux adultes ayant une mission d'enseignement. Elle peut intervenir à plusieurs niveaux d'action pédagogique (observation, préparation, animation, évaluation...) et revêtir plusieurs formes dans la classe.
OBJECTIF MAJEUR
• Améliorer la réussite de tous les élèves et installer des conditions de réussite favorables :
• Bruno Suchaut (2009)
• « Il semble enfin utile de rappeler que
l’efficacité potentielle des dispositifs d’aide
aux élèves devrait s’estimer en fonction des
facteurs classiques liés à l’efficacité des
pratiques pédagogiques qui sont mentionnés
dans de nombreux travaux anglo-saxons »
Donc importance de la réussite du développement des compétences, savoirs et savoir-faire, et autonomie.
Modalités possibles pour travailler à 2 dans une classe
• CO-ENSEIGNEMENT
• = même espace et même objet d’apprentissage
-enseignement en tandem
- l’un enseigne, l’autre aide
- les deux aident
Modalités possibles pour travailler à 2 dans une classe (2)
• CO-PRESENCE :
– l’un enseigne, l’autre observe, intéressant en phase de bilan ou de préparation ou pour comparer l’ évolution de deux classes de même niveaux (en collège par ex.)
Modalités possibles pour travailler à 2 dans une classe (3)
• CO-INTERVENTION : même espace ou espace différencié – les objets d’apprentissage peuvent être différents
• Enseignement en ateliers
• Enseignement avec groupes différenciés (homogènes ou hétérogènes)
• Enseignement parallèle
NE PAS SE FOCALISER SUR LE VOLANT TERMINOLOGIQUE cf. CO-TEACHING (polysémie)
Les facteurs favorables en lien avec les démarches mises en œuvre en Co-
• attentes positives des enseignants,
• gestion optimale du temps d’apprentissage,
• pédagogie structurée,
• planification de l’enseignement,
• implication de l’élève dans les activités.
• Rappelons que les apprentissages se réalisent principalement au sein du groupe classe (au sens large) et que le temps d’engagement de l’élève dans les activités scolaires est peut-être le levier central sur lequel on doit agir. (Attali, Bressoux, 2002)
Quelques modalités possibles
CO-TRAVAIL
•
DEDOUBLEMENT (1/2 classes avec
ou sans regroupement)
CLASSE ENTIERE
- 1 ANIMATEUR+ 1OBSERVATEUR
OU - 2 ANIMATEURS
TRAVAIL EN PETITS
GROUPES
CLASSES EN BARRETTES
(groupes de besoins, de compétences,
projets ..)
INTERVENANT
Pourquoi ce type d’intervention pédagogique ?
• 1) Quels inconvénients nos pratiques antérieures (en termes d’aide aux élèves et de travail des enseignants) présentaient-elles qui justifient une réflexion sur la co-intervention ?
• 2) En quoi les nouvelles modalités d’apprentissage/d’enseignement peuvent améliorer la situation et les résultats ?
Inconvénients – a) Quelques éléments sur la classe entière
• 1) Pratiques uniquement en classes entières, parfois un enseignement frontal, peu de possibilités de différenciation et de diversification pédagogique, les élèves en difficulté sont noyés ou peu pris en compte.
• Peu de travail collectif entre enseignants. • Risque de renforcement du cloisonnement des
disciplines en collège et lycée. Accroissement des inégalités scolaires. Cf. Edgar Morin ( école = morcellement du savoir et du monde au sein de l’école) et Jacques Bernardin
Inconvénients : b) Les dispositifs périphériques
= Elèves sortis de la classe pour participer à des groupes d’aide ou un élève participe à des groupes de soutien/remédiation après les heures de cours. • Extraire les enfants leur fait perdre une partie de ce qui se fait en classe • Le retour en classe nécessite une réintégration, source de difficultés
supplémentaires
• Peu de reprise de ce qui est fait en groupes d’aide dans le déroulement ordinaire et collectif de la classe, pas de cohérence évidente pour l’élève.
• Les progrès réalisés par l’élève peuvent être visibles pas de la même façon, sur les mêmes niveaux de compétences, parce que le transfert se fait dans des ateliers ou groupes d’aide mais pas dans la classe
• Beaucoup de concertations nécessaires pour éviter ces effets négatifs
2)Quelles améliorations par des nouveaux
dispositifs sur l’apprentissage et l’enseignement ?
• Meilleure compréhension des besoins et attentes
des élèves
• Analyse partagée plus pertinente des effets des démarches d’enseignement pour affiner la réponse aux besoins des élèves ou aux attentes institutionnelles (socle, programmes de cycle, évaluation).
• La notion de compétence devient centrale.
• 3 niveaux (cf. IFE) apprentissage, enseignement, gestes professionnels.
3 Niveaux
• Implique une véritable réflexion, ne se décrète pas (qui fait quoi, comment, pourquoi et pour qui)
• Les difficultés professionnelles antérieures sont difficilement résolues par ce biais.. Pas une ‘panacée universelle’ sans préparation
• Plus-value apportée aux professeurs débutants (accompagnement par les pairs) et à tout enseignant quand il retourne ‘seul’ dans sa classe.
Une action concertée
• Implique plusieurs niveaux d’action pédagogique :
– Observation
– Préparation
– Animation
– Evaluation
Accent mis sur l’anté- et le post- – Interventions qui se complètent.
La co- et l’école du socle et au-delà
• Dans le premier degré : surtout Plus de Maîtres que de classes (cycle 2)
• En cycle 3 : souvent en REP+ binômes PE/PLC avec antérieurement Enseignant/ Ass P.
• En cycle 3 et cycle 4 : en AP et EPI • Au collège en SEGPA • En lycée : l’ETLV et en projets pluridisciplinaires et
en LP, ainsi qu’en BTS
• Le cas des assistants pédagogiques de LV
Premier degré cycle 2 Plus de Maîtres que de Classes
• 2 grands objectifs
–Prévention des difficultés
–Transformation des pratiques
• Un nécessaire accompagnement des équipes pédagogiques
Plus de Maîtres que de Classes
Quelques repères fondamentaux :
Co-préparation / travail en équipe
Modalités des dispositifs d’apprentissages
Ambiance de classe plus sereine
Différenciation - individualisation
L’entrée, l’engagement et la persévérance dans la tâche
Plus de Maîtres que de Classes
La place des outils numériques dans les apprentissages
Les échanges langagiers avec les enseignants et entre les élèves
Remédier plus rapidement à certaines difficultés
Les moments d’institutionnalisation du savoir
La méthodologie
Plus de Maîtres que de Classes
• Évolution des représentations des enseignants
• Quelques points de vigilance
L’ETLV en lycée
• Plan de rénovation des langues et réforme STI
• Discipline technologique (STI2D, STD2A, STL et section hôtellerie) enseignée en partie en langue anglaise
• Co-intervention et souvent co-enseignement
• Thématiques du programme STI
• Evaluation incluant une préparation de présentation et prestation orale en anglais
Quelques éléments de témoignage
• deux professeurs : un professeur de STI et un professeur d'anglais, deux experts disciplinaires : apport théorique en STI2D et mise en place de situations de communication en LV
• une heure de préparation en commun par semaine : choix des thématiques des supports du déroulement du cours et choix des activités à proposer
• une heure par semaine face aux élèves en co-animation (nous sommes toujours intervenus en co-animation afin de faire bénéficier aux élèves d' un enseignement double en permanence). Cela favorise l’interactivité naturelle entre les professeurs et entre les professeurs et les élèves.
Le cas des assistants de LV
• Implique nécessairement une préparation fine en amont.
• Quelles compétences travailler chez les élèves en fonction des « compétences spécifiques » de l’intervenant, locuteur natif mais pas (encore) enseignant?
• Quel lien avec le cours classique et quelle plus-value ?
• Apport du CECRL et des descripteurs de niveaux en fonction des 5 Activités Langagières.
LA REFORME DU COLLEGE
• 2 MESURES PHARES POUR ASSURER UNE MEILLEURE REUSSITE DES ELEVES DANS LE CADRE DES ENSEIGNEMENTS OBLIGATOIRES :
Dans l’esprit de la réforme :
• - mieux suivre et enseigner à tous les élèves, et pas seulement ceux en difficulté
• - diversifier, différencier les approches
• - créer davantage de liens entre les disciplines au service des compétences (croisement)
Les enseignements complémentaires
• L’ AP et les EPI
• Cela signifie pourtant pas qu'ils s'ajoutent aux enseignements communs : toute heure dédiée aux EPI sera prélevée sur les enseignements communs
• Il ne s'agit pas d'un enseignement supplémentaire mais d'une "nouvelle modalité d'enseignement", autrement dit d'une manière différente d'enseigner les disciplines traditionnelles.
• Des organisations en barrettes et des moyens supplémentaires (2H45/3h) pour travailler en groupes ou en co-intervention.
AP et EPI
• En droite ligne avec l’ordinaire de la classe (pas de relégation périphérique)
• Souplesse et inventivité
• Pédagogie de projet (croisement de compétences, d’actions, d’objectifs, de disciplines en lien avec les domaines du socle) qui inclut son évaluation (EPI)
• « Projet » vu du côté des enseignants et des élèves. ( approche actionnelle)
AP = renforcements et différenciation
• Renforcement des apprentissages et des compétences de tous les élèves (panel complet).
• Renforcement de leur autonomie intellectuelle
• Appui sur le socle commun, domaines 1 et 2 (langues et langages, méthodes et outils) et les programmes
• Ni nouveauté, ni révolution mais généralisation. Cependant privilégier la faisabilité d’un point de vue organisationnel.
Un travail sur les fondamentaux non restrictif
• Travail sur les compétences = pas l’affaire d’une ou deux disciplines.
• En effet prédominance du domaine 1 = maîtrise des langues et des langages traverse toutes les disciplines. Idem pour le domaine 2
• Rendre visible ce qui est commun, contribuer au socle commun, cela renforce l’approche collective
• Nécessité de varier les approches, en classe entière ou en groupe (rôle de la co-intervention), l’aspect collectif renforce l’efficacité
Quelques orientations autour de l’AP
• La co-intervention ne doit pas s’appuyer que sur la cooptation entre pairs ni être variable d’ajustement.
• Mise en place après évaluation sommative pour constituer les répartitions. Importance du DIAGNOSTIC
• En 6è on peut envisager des cours à deux où le co-enseignant fait partie de l’équipe pédagogique et en incluant le professeur principal (attentes, méthodologie, lexique commun) Acquisition du cycle 3.
• Nécessaire souplesse dans l’organisation structurelle et temporelle.
Exemple :Travail sur la mémorisation
• Une des problématiques concrètes devant être traitées dans l’AP (méthodologie mais pas seulement) plutôt en début d’année.
• Problématique : comment mémoriser une leçon et ritualiser les apprentissages? Quel apprentissage du lexique et comment le remobiliser ? Techniques.
• - Techniques et méthodes qui concernent toutes les disciplines ( mise en // des attentes et donc co-intervention possible)
LES EPI
• Diversification pédagogique mobilisant plusieurs disciplines autour d’un projet et d’objectifs partagés s’appuyant sur un des 8 thèmes définis.
• 2 à 3 h hebdomadaires, concernant toutes les disciplines mais pas toutes les classes d’un enseignant.
• Souplesse 1 EPI sur un même niveau peut être réalisé par des disciplines et enseignants différents selon les classes (ex : transition écologique et développement durable).
EPI
• Co-intervention ou co-enseignement s’inscrit dans l’approche diversifiée/pluridisciplinaire avec comme fil conducteur 1 thème.
• Possibilité d’associer d’autres personnes pour ces interventions : personnel de santé, association, enseignant de lycée/LP
• Renforce la concertation dans le cadre de son évaluation.
EPI TITANIC (cf. site académique sur la partie dédiée à l’HG)
• Disciplines principales et secondaires • -principales : HG et français • - secondaires : anglais et sciences physiques • Objectifs méthodologiques • Travail sur compétences du socle • Rendu final et évaluation ( critériée) • Rôle primordial des ressources numériques à
divers stades de ce projet EPI • CO-intervention souhaitable à certains moments
du déroulement de l’EPI