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KURDE DE PARIS N°262 JANVIER 2007 INSTITUT Bulletin de liaison et d’information

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KURDEDE PARIS

N°262

JANVIER 2007

INSTITUT

Bulletin de liaison et d’information

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La publication de ce Bulletin bénéficie de subventions

du Ministère français des Affaires étrangères (DGCID)

et du Fonds d’action et de soutien pour l’intégration et la lutte contre les discriminations (FASILD)

—————

Ce bulletin paraît en français et anglais

Prix au numéro : France: 6 €— Etranger : 7,5 €

Abonnement annuel (12 numéros) France : 60 €— Etranger : 75 €

Périodique mensuel

Directeur de la publication : Mohamad HASSAN

Numéro de la Commission Paritaire : 659 13 A.S.

ISBN 0761 1285

INSTITUT KURDE, 106, rue La Fayette - 75010 PARIS

Tél. : 01- 48 24 64 64 - Fax : 01- 48 24 64 66

www.fikp.org

E-mail: [email protected]

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VISITE « HISTORIQUE »DU PRÉSIDENT IRAKIEN, JALAL TALABANI EN SYRIE

E président irakien JalalTalabani a effectué une visi-te qualifiée d’historique enSyrie car c’est la première

du genre depuis près de troisdécennies, le président syrienBachar al-Assad lui a réservé unaccueil chaleureux et a, le 14 jan-vier, affirmé que son pays étaitprêt à contribuer à la « conciliation

nationale » et la stabilité en Irak.«La Syrie est prête à aider les Irakiensà réaliser la conciliation nationale,ainsi que l’unité, la sécurité et la stabi-lité» de ce pays voisin, a déclaré M. Assad, lors d’un premier entre-tien avec son hôte selon l’agenceofficielle syrienne Sana. M. Talaba-ni arrivé à la tête d’une importantedélégation pour un séjour de six

jours a déclaré de son côté que «LaSyrie nous a aidés dans les jours lesplus noirs et nous lui sommes recon-naissants ». « Nous sommes détermi-nés à établir les meilleures relationspolitiques, commerciales et pétrolières,et nous voulons briser cet étau quinous a été imposé et qui a été planifiépar les forces colonisatrices pour empê-cher toute coopération et tout rappro-chement syro-irakien », a ajouté leprésident irakien cité par Sana. Lesdeux présidents ont tenu ces pro-pos au cours d’une réunion élargie,

Sommaire :

� VISITE « HISTORIQUE » DU PRÉSIDENT IRAKIEN, JALAL TALABANI, EN SYRIE

� LE PRÉSIDENT DU KURDISTAN IRAKIEN, MASSOUD BARZANI, REÇOIT ÁSALAHADIN LE GÉNÉRAL JOSEPH RALSTON, COORDINATUER AMÉRICAINPOUR LA QUESTION DU PKK

� LES AUDIENCES DU PROCÈS DE GÉNOCIDE CONTRE LES KURDES CONTINUENTEN PRÉSENCE NOTAMMENT D’ALI LE CHIMIQUE

� KIRKOUK : Á L’APPROCHE DU RÉFÉRENDUM SUR LE STATUT DE LA VILLE,LES MENACES D’ANKARA S’AMPLIFIENT

� ISTANBUL : MEURTRE DU JOURNALISTE ARMÉNIEN HRANT DINK PAR DESNATIONALISTES TURCS

� ANKARA : PLAIDOYER POUR LA PAIX ET LA DÉMOCRATIE DE L’ÉCRIVAINKURDE YASAR KEMAL

� BILAN 2006 : LES CIVILS NOTAMMENT LES CHIITES CONTINUENT D’ TRE LESPRINCIPALES VICTIMES DES VIOLENCE EN IRAK

� AINSI QUE…

� LU DANS LA PRESSE TURQUE : « NOUS SOMMES LES PREMIERS Á REFUSER LECONTRÔLE DE L’ARMÉE TURQUE » DÉCLARE L’ANCIEN VICE-PRÉSIDENT DECHYPRE DU NORD

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à laquelle ont assisté les déléga-tions officielles des deux pays.Outre le ministre irakien de l’Inté-rieur, Jawad Bolani, le présidentirakien est accompagné desministres du Commerce AbdelFalah Hassan al-Soudani, des Res-sources hydrauliques Latif Rachidet du conseiller à la sécurité natio-nale Moaffak al-Roubaïe, ainsi quede plusieurs députés. Des accordsde coopération dans le domainecommercial et de la sécurité ont étésignés au cours de la visite. Selonson conseiller Fakhri Karim,M.Talabani a été précédé à Damaspar une délégation sécuritaire pourdes entretiens qui ont abouti à des«résultats positifs pour les deux pays».Le vice-président syrien Farouk al-Chareh avait, le 10 janvier, affirméque « le rapprochement entre lesdeux pays visait à consolider lesrelations » et « n’intervenait paspour des raisons extérieures », àsavoir le désir de Damas d’amélio-rer ses relations avec les Etats-Unis.

La visite de M. Talabani intervientà la suite de la reprise des relationsdiplomatiques entre les deux paysen novembre, après une rupture deplus de 25 ans. Le prédécesseur deSaddam Hussein, Ahmed Hassanal-Bakr, s’y était rendu en 1979, àl’époque où les deux pays, dirigéspar des branches du parti Baas,envisageaient de fusionner en uneseule nation. Bien que tous deuxdirigés par le parti panarabe Baas,la Syrie et l’Irak de Saddam Hus-sein entretenaient de mauvaisesrelations. Elles ont été rétablies àl’occasion de la visite à Bagdad duministre syrien des Affaires étran-gères Walid Mouallem qui avaitpromis l’aide de son pays pourrétablir la sécurité en Irak. Findécembre, l’Union patriotique duKurdistan (UPK) à Damas, le mou-

vement du président irakien, avaitannoncé que la visite de M. Talaba-ni visait à « régler diverses questions(...) en toute amitié et fraternité ».M.Talabani séjournait régulière-ment en Syrie à l’époque de Sad-dam Hussein et entretenait desliens étroits avec les responsablesde Damas qui accueillait alors dif-férents mouvements de l’opposi-tion irakienne. Sa dernière visite enSyrie remonte à juillet 2003, avantson élection comme président enavril 2005 et sa réélection en avril2006.

Dans une interview publiée le 21janvier par le quotidien koweïtienal-Anbaa, Jalal Talabani a, cepen-dant, appelé à cesser toute inter-vention dans les affaires inté-rieures de l’Irak et à aider le pays àrestaurer la paix et la stabilité. «Je sais qui intervient dans les affairesinternes irakiennes et qui ne le faitpas, mais ce n’est pas dans l’intérêt del’Irak de citer actuellement des nomsdes intervenants », a indiqué le pré-sident irakien. « Du moins, je nedevrais pas ajouter de l’huile sur le feu», a souligné M. Talabani, danscette interview accordée lors de savisite à Damas. Le président Tala-bani a souhaité que le nouvel Irakpuisse jouer « un rôle positif dansle renforcement de la solidarité arabeet la véritable coopération régionalebasés sur le respect de la souverainetéet de l’indépendance de tous ses paysvoisins ».

De son côté, le chef de la diploma-tie iranienne, Manouchehr Motta-ki, a, le 22 janvier, annoncé quel’Iran et la Syrie se sont misd’accord pour proposer l’organisa-tion d’une conférence régionale surl’Irak qui se tiendrait à Bagdad.«Nous nous sommes mis d’accordpour demander au gouvernement ira-kien et aux pays voisins de tenir à

Bagdad une conférence des ministresdes Affaires étrangères», a déclaré M.Mottaki, lors d’un point de presseavec son homologue syrien, WalidMouallem, en visite à Téhéran.

Par ailleurs, le chef radical chiiteMoqtada Sadr, qui dirige uneimportante milice, l’armée duMahdi, régulièrement accuséed’exactions contre la communautésunnite et d’attaques contre lesforces de la coalition, a, le 21 jan-vier, décidé de suspendre son boy-cott du gouvernement renforçantla position du Premier ministre ira-kien Nouri al-Maliki. « Nous allonsparticiper de nouveau au processuspolitique », a déclaré un députésadriste, Saleh Hassan Issa al-Ogaï-li, en expliquant que des demandesformulées par son mouvementavaient été satisfaites. Le présidentdu Parlement, le sunnite Mah-moud al-Machhadani, qui a négo-cié avec le bloc Sadr son retour augouvernement, a confirmé cettedécision lors d’une conférence depresse. « Une commission de cinqmembres, représentant les différentsblocs parlementaires, a négocié avec lecourant sadriste, et a présenté desrecommandations qui ont été accep-tées», a-t-il indiqué, estimant queles demandes du courant Sadrétaient « légitimes et servaient l’inté-rêt national ».

Les partisans de Moqtada Sadr —qui détiennent 32 sièges sur 275 auParlement et six ministères etsecrétaires d’Etat sur 37 au gouver-nement — boycottaient ces institu-tions depuis le 29 novembre, pourprotester contre une rencontreentre M. Maliki et le présidentaméricain George W. Bush. Leurretour dans le jeu politique devraitconforter la position du Premierministre, affaibli par son incapacitéà juguler les violences. Le soutien

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«de Sadr est une bonne chose car il vaconsolider la position de Maliki,d’autant que les deux parties sontalliées », a estimé le député kurde,Mahmoud Osmane. La décrispa-tion politique fait suite à « unaccord signé avec le Parlement pré-voyant la discussion d’un calendrierde retrait des troupes américaines », aexpliqué M. Ogaïli, sans en préciserles modalités. « Nous avons égale-ment demandé un calendrier pour la

formation des forces de sécurité ira-kiennes et que le gouvernement s’abs-tienne de renouveler le mandat desforces d’occupation sans en référer auParlement », a-t-il ajouté. Au-jourd’hui, « le groupe Sadr veutmontrer qu’il fait partie du processuspolitique et qu’il ne va pas recourir à laviolence au moment où les forces ira-kiennes et américaines se sont fixé pourobjectif de s’attaquer aux milices», aestimé Mahmoud Osmane.

LE PRÉSIDENT DU KURDISTAN IRAKIEN,MASSOUD BARZANI, REÇOIT Á SALAHADIN LE GÉNÉRAL

JOSEPH RALSTON, COORDINATUER AMÉRICAINPOUR LA QUESTION DU PKK

E Président du Kurdistanirakien, Massoud Barzani, a,le 19 janvier, reçu à Salaha-din le général Joseph Ral-

ston, l’envoyé spécial du présidentaméricain et coordinateur pour laquestion du PKK afin de discuterdes questions liées au statut finalde Kirkouk et de la situation desKurdes de Turquie. Le chef decabinet de la présidence kurde, Dr.Fouad Hussein, a déclaré que legénéral Ralston a exprimé l’opi-nion officielle de l’administrationaméricaine et du Départementd’Etat en soulignant que Kirkoukétait une affaire interne du peupleirakien. Le général Ralston a égale-ment visité les camps de réfugiésde Makhmour qui accueillent lesréfugiés kurdes de Turquie depuisplus de dix ans.

A la suite de son voyage au Kur-distan irakien, le général Ralstons’est rendu en Turquie pour desentretiens avec son homologueturc Edip Baser et le ministre desAffaires étrangères Abdullah Gül.L’émissaire américain, a, le 30 jan-vier, promis à Ankara de concourir

à la lutte contre l’organisationkurde alors que la Turquie accuseles Etats-Unis d’inaction. « Noustravaillons à de nombreuses actionspossibles pour contrer le PKK », adéclaré M. Ralston « Nous restonstrès concentrés sur cet effort, avec denombreuses initiatives, et j’ai bonespoir qu’avec un peu de patience de lapart du peuple turc nous remplironsavec succès notre tâche », a-t-il ajou-té. Il a notamment émis l’espoirque le président du Kurdistan ira-kien, Massoud Barzani aiderait àcombattre le PKK. « J’estime que jepeux le convaincre que le PKK est unemenace pour la stabilité dans le nordde l’Irak autant qu’une menace pour lepeuple turc, et j’ai demandé son aidepour contrer le PKK », a déclaré leresponsable américain. M. Ralstona également rencontré le chefd’état-major turc le général YasarBüyükanit, avant de quitter la Tur-quie le 31 janvier. Sa visite faisaitsuite a des critiques sévères émisespar le Premier ministre turc RecepTayyip Erdogan, qui a accusé lesEtats-Unis et l’Irak d’inaction faceau PKK. M. Erdogan avait estiméle mois dernier que Washington et

Bagdad n’avaient pas tenu leurspromesses et que la nomination deM. Ralston en août n’avait produitaucun résultat, avant d’évoquerune « tactique » dilatoire des auto-rités américaines. « Nous avonsnommé ensemble des coordinateurspour lutter contre le PKK (Parti destravailleurs du Kurdistan, illégal)mais ça n’a rien donné (..) Nousattendions des avancées sérieuses maiscela ne n’est pas réalisé », a, le 3 jan-vier, regretté le Premier ministre.Interrogé par le journal turc Vatan,le coordinateur turc M. Baser a deson côté affirmé que sa missionpouvait prendre fin d’ici la finfévrier au début mars si des « pasconcrets n’étaient pas faits » contrele PKK en Irak.

Les Etats-Unis expliquent leur peud’empressement à aller combattrele PKK par les violences qui lesoccupent déjà dans de nombreusesrégions irakiennes et disent privilé-gier des approches non militaires,comme des mesures pour couperles financements de l’organisation.Washington a enjoint Ankara de nepas lancer d’opération transfronta-lière unilatérale, estimant qu’unetelle action pourrait déstabiliser leKurdistan irakien et aggraver lestensions entre la Turquie et lesKurdes irakiens. Les dirigeantskurdes irakiens ont, à de nom-breuses reprises, appelé à une solu-tion politique de la question kurdeen Turquie et affirmé qu’ils s’oppo-seraient à toute intervention mili-taire turque dans leur région.

Par ailleurs, la Cour européenne dejustice, a, le 18 janvier, décidé queles juges européens devront réexa-miner un recours introduit par undes anciens dirigeants du PKK,Osman Öcalan, contre l’inscriptionde l’organisation kurde sur la listed’organisations terroristes de l’UE.

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En février 2005, le tribunal de pre-mière instance avant jugé irrece-vable le recours introduit par M.Öcalan, au motif qu’il ne pouvaitpas représenter « une organisationqui n’existe plus ». « La Cour annulel’ordonnance du Tribunal dans lamesure où elle rejette le recoursd’Osman Öcalan au nom du PKKcomme irrecevable », a-t-elle résumédans un communiqué de presse. «Le Tribunal doit maintenant statuersur le fond du recours introduit parM. Öcalan au nom du PKK », a-t-elleajouté. La Cour explique que le tri-bunal de première instance « ajugé à tort à l’examen des déclarationsde M. Öcalan que le PKK n’existe pluset ne peut donc plus être représentépar celui-ci. » « Cette organisation nepeut pas, en même temps, avoir uneexistence suffisante pour faire l’objet demesures restrictives (de l’UE) et nepas en disposer aux fins d’une contes-tation de ces mesures », ajoute-t-elle.L’inscription sur la liste des organi-sations terroristes de l’UE impliqueessentiellement pour les personnesou organisations visées un gel desfonds. Le PKK, considéré commeune « organisation terroriste » par laTurquie et les Etats-Unis, figure surla liste de l’UE depuis 2002. Al’appel d’Abdullah Öcalan, leaderdu PKK, se combattants ont décrétéune trêve unilatérale le 1er octobre2006, rejetée par Ankara. La listeeuropéenne d’organisations terro-ristes, élaborée dans la foulée desattentats de septembre 2001, estsérieusement critiquée depuis plu-sieurs semaines. Le juriste en chefdes 27 a reconnu en décembre quel’UE avait commencé à revoir lafaçon dont ils l’élaborent. Suite à unarrêt en décembre dernier de laCour européenne annulant le gelpar l’UE des fonds des Moudjahidi-ne du Peuple, le juriste avait indi-qué que l’UE allait mettre au point« une procédure plus claire et plus

transparente » d’inscription et per-mettre le cas échéant un réexamende certaines décisions.

L’agence de presse pro-kurde FiratNews, a, le 17 janvier, rapportéqu’Abdullah Öcalan a lancé unappel pour la création d’une «commission vérité » sur le conflitkurde en Turquie afin de parvenirà une paix entre Turcs et Kurdes. «Il nous faut nous confesser nos erreurset découvrir les réalités. Seule une telledémarche peut nous réconcilier », adéclaré le chef du PKK dans unelettre envoyée la semaine précé-dente aux parlementaires turcs et àdes ONG. Il y propose la créationd’une « commission des vérités »indépendante composée d’intellec-tuels, de juristes et d’universitairesnotamment pour enquêter sur laquestion kurde, sans donnerd’autres précisions. « Arrivés austade de déposer les armes, nous lesdéposerons seulement à une telle com-

mission qui œuvrerait pour la justice»,a-t-il souligné dans sa lettre restéeà ce jour sans réponse, selon unresponsable de son cabinet d’avo-cats par lequel il communique avecl’extérieur.

La veille, un soldat turc et troismilitants du PKK ont été tués pen-dant une opération et un secondsoldat a été blessé pendant lescombats, survenus dans une régionrurale située près de Diyarbakir.Quatre combattants du PKKavaient été tués le 14 janvier lors decombats. Un premier affrontementavait fait deux morts dans unezone rurale de Lice, province deDiyarbakir. Dans un autre incident,dans une zone reculée de la pro-vince de Bingöl, un autre combat-tant a été abattu dans la soirée,selon le gouvernorat local. Aucours de la même journée un pre-mier combattant avait été tué et unsoldat blessé dans la même zone.

LES AUDIENCES DU PROCÈS DE GÉNOCIDE CONTRELES KURDES CONTINUENT EN PRÉSENCE

NOTAMMENT D’ALI LE CHIMIQUE

ORS de la 39e audience duprocès Anfal, au coursduquel six anciens respon-sables irakiens sont jugés

devant le Haut tribunal pénal ira-kien, le cousin de Saddam Hus-sein, Hassan al-Majid, dit « Ali lechimique », accusé de génocide lorsdes campagnes militaires Anfal auKurdistan irakien en 1987-1988, a,le 28 janvier, assumé sa responsabi-lité dans la destruction de villageset affirmé qu’il n’avait pas à s’enexcuser. « C’est moi qui ai donné lesordres à l’armée pour qu’elle détruiseles villages et déporte ses habitants »,a déclaré avec assurance « Ali lechimique », ainsi surnommé pour

son utilisation des armes chi-miques contre la population kurde.« Je n’ai pas besoin de me défendrepour ce que j’ai fait. Je ne m’excusepas. Je n’ai commis aucune erreur »,a-t-il ajouté. Une nouvelle fois, «Ali le chimique » s’est installé dansla chaise précédemment occupéepar l’ancien président irakien Sad-dam Hussein, qui était jugé dansce procès, avant d’être pendu le 30décembre en application du juge-ment d’une autre affaire, pourl’exécution de 148 chiites dans lesannées 1980. Au cours de l’audien-ce, l’accusation a présenté unevingtaine de lettres et de télé-grammes adressés à l’état-major et

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aux autorités politiques. Ces docu-ments sont destinés à établir lachaîne des responsabilités dans lesbombardements chimiques, la des-truction de milliers de villages et ladéportation de leurs habitants. «Nous avons pris les mesures néces-saires pour détruire les villages,comme cela a été ordonné par Ali Has-san al-Majid. Merci de confirmerdavantage de villages à démolir »,demande ainsi l’un des télé-grammes, envoyé par un respon-sable du renseignement militairedans le nord au ministère de laDéfense. Une autre lettre signéed’un brigadier général informe: «Nous avons détruit tous les villagespar des chars ». Dans un autre télé-gramme, des responsables du ren-seignement à Souleimaniyeh, pré-viennent les militaires: « Voussignalons qu’un groupe de journalistess’est rendu sur le site des frappes chi-miques », le procureur insistant surces deux derniers mots. Desenfants ont été séparés de leursparents, lorsque les populationskurdes ont été déportées, a souli-gné le procureur. « Ces ordres ontété donnés alors que les agents ira-niens infestaient la région. Nousdevions isoler les saboteurs. L’Irans’était emparé d’une partie importantede notre territoire, de la taille duLiban», s’est justifié « Ali le chi-mique ». Pourtant, l’opération mili-taire Anfal contre les Kurdes s’estpoursuivie après la signature d’uncessez-le-feu mettant fin à huit ansde guerre contre l’Iran le 8 août1988, a relevé le procureur.

Le procureur général Mounqith al-Faroun avait, le 24 janvier, présentéde nouveaux documents lors d’uneprécédente audience. Parmi cesdocuments écrits figurent desordres de mission adressés par lepouvoir irakien aux services durenseignement du Kurdistan « leur

demandant de confisquer les terres,d’interdire le voyage des personnes etde rayer de la carte certains villages ».La veille, « Ali le Chimique », avaitdéclaré devant le Haut tribunalpénal que ses invectives anti-kurdeslors des campagnes à la fin desannées 1980, étaient des tactiquesvisant à intimider les combattantskurdes. Les procureurs avaient sou-mis de nouvelles cassettes audio.Sur l’une d’entre elles, une voix,présentée comme celle de Ali Has-san al-Majid, crie des insultes anti-kurdes lors de la campagne Anfal.

Ali le chimique avait reconnu aucours de l’audience du 11 janvierd’avoir ordonné l’exécution de vil-lageois qui avaient refusé de quit-ter leur foyer. « Oui j’ai donné desinstructions pour que ces villagessoient décrétés zones interdites et j’aiordonné aux troupes d’arrêter toutepersonne qu’elles trouveraient dansces zones et de les exécuter après lesavoir interrogées », avait-il déclaré.« Je suis responsable d’expulsions(d’habitants de leurs villages) et j’aipris seul cette décision, sans m’en réfé-rer à la hiérarchie militaire ou aux res-ponsables du parti Baas. Je le recon-nais devant le tribunal et devant Dieu», avait-il ajouté. Mais l’ancien res-ponsable du commandement norda nié toute responsabilité dansl’exécution de 300 combattantskurdes évoqués par l’accusation.Dans des enregistrements audioprésentés par le procureur etentendus durant cette 35e audiencedu procès, une voix qui semble êtrecelle d’Ali Hassan al-Majid accusetous les Kurdes d’être des « sabo-teurs » et affirme avoir reçu unelettre de l’actuel président, JalalTalabani, l’appelant à des négocia-tions et suggérant des concessionsen échange de l’arrêt des démoli-tions des villages kurdes par legouvernement.

A l’ouverture de la 34e audiencedu procès le 8 janvier, le jugeMohammed al-Oreibi al-Khalifaavait officiellement annoncé l’aban-don des charges contre SaddamHussein. Cependant, une bandesonore, un enregistrement de lavoix de l’ex-dictateur et qui évoquel’utilisation de l’arme chimiquecontre les Kurdes, a été entendue àl’audience. « Je prendrai la responsa-bilité d’utiliser l’arme chimique. Per-sonne ne peut décider d’une frappechimique sans mon autorisation (…)Il vaut mieux utiliser cette arme dansun endroit peuplé pour qu’elle fasse leplus de dégâts possibles », affirmeSaddam Hussein dans les extraits.« Nous devons chasser le peuple kurdevers d’autres provinces et d’autrespays (...), mettre fin à la nationalitékurde, faire cesser les actes des sabo-teurs kurdes. Nous devons faire ensorte qu’ils puissent vivre et travaillerà Tikrit, ceci afin qu’ils deviennent desArabes », assure Saddam sur unautre enregistrement, non daté.L’accusation diffuse ensuite à lacour une vidéo montrant « Ali lechimique » en uniforme de parade,déclarant à deux reprises au coursd’une cérémonie militaire: « je vaisles attaquer avec des armes chimiques.Au diable la communauté internatio-nale ». De nouvelles images desvictimes des bombardements chi-miques sont également montrées:les cadavres de familles entièresgisent sur le sol. Figées dans lamort, des femmes serrent encoreleurs nourrissons dans les bras,comme pour les protéger desvapeurs mortelles. « Regardez cesenfants, leur peau brûlée. Sont-ils dessaboteurs, les agents de l’Iran? »,lance le procureur à l’adresse de «Ali le chimique ». Un documentsigné de Saddam Hussein et datédu 22 mars 1987 donnait « pleinspouvoirs au camarade Ali Hassan al-Majid dans la région Nord », tandis

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qu’un autre mentionnait l’utilisa-tion de « l’arme spéciale » —enréférence à l’arme chimique— auKurdistan. Les accusés risquent lapeine de mort si leur responsabilitéest prouvée dans les opérationsAnfal, menées en 1987 et 1988 auKurdistan, au cours desquelles180.000 personnes ont été tuéesdans des exécutions de masse oudes bombardements chimiques.

Nombreux sont les Kurdes quiregrettent que Saddam Hussein nepuisse répondre de l’accusation degénocide, chef d’inculpation leplus grave retenu contre lui. LePremier ministre irakien Nouri alMaliki, issu de la majorité chiite, asouhaité l’exécution sans délai deSaddam Hussein, malgré lesappels de Washington en faveurd’un report et des réserves de sespartenaires kurdes au sein du gou-vernement d’union nationale, quitablaient sur une longue procédured’appel pour faire valoir leurs griefsdevant la justice. Déplorant qu’il nepuisse plus en répondre, d’autresKurdes disent néanmoins pouvoirse satisfaire d’une condamnationdes six autres prévenus, en particu-lier Ali Hassan al Madjid, considérécomme le principal promoteur dumassacre. Nombreux sont toutefoisceux qui craignent que l’absence del’ancien dictateur ne prive le procèsd’une bonne part de son intérêt. «J’ai attendu toutes ces années pour ensavoir plus sur leur sort », souligneChamsi Khader, dont le mari et unfils ont disparu en 1988. « A présentj’ai perdu tout espoir », tranche-t-elle.

Par ailleurs, le demi-frère de Sad-dam Hussein, Barzan al-Tikriti,ancien patron des services secrets,et Awad al-Bandar, ex-présidentdu tribunal révolutionnaire, ont, le15 janvier, été pendus dans le plusgrand secret, deux semaines après

l’exécution de l’ancien présidentirakien. Tous deux avaient étécondamnés, avec l’ex-dictateur, à lapeine capitale pour « crime contrel’humanité » pour leur responsabi-lité dans le massacre de 148 villa-geois chiites de Doujaïl, tués enreprésailles à un attentat manquécontre le convoi présidentiel dansles années 1980. L’exécution a eulieu à 03H00 locales (00H00 GMT)dans un lieu qui n’a pas été révélé,en présence de témoins rigoureuse-ment sélectionnés pour éviter tout

incident. Aucune annonce préa-lable n’avait été faite par les autori-tés. Leurs corps ont été transférésdans un hélicoptère de l’arméeaméricaine à Tikrit, où ils ont étéinhumés près de Saddam Hussein,lui-même enterré dans son villagenatal d’Aouja. L’annonce de la mortdes deux anciens dignitaires durégime baassiste n’a suscité aucuneréaction notoire à Bagdad. Elle a étésaluée par quelques manifestationsde joie dans la ville sainte chiite deNajaf (centre).

KIRKOUK : Á L’APPROCHE DU RÉFÉRENDUMSUR LE STATUT DE LA VILLE, LES MENACES

D’ANKARA S’AMPLIFIENT

A Turquie exerce une fortepression sur le gouverne-ment de Bagdad en vue de «protéger les intérêts de ses

consanguins » comme elle affec-tionne appeler les Turcomans.Dans un communiqué, le conseilde la province de Kirkouk a, le 19janvier, accusé le gouvernementturc d’accroître les violences confes-sionnelles en Irak. Razgar Ali, quidirige le Conseil de la province, anotamment dénoncé la tenue les 15et 16 janvier à Ankara d’une confé-rence sur l’avenir de Kirkouk. «Organiser une conférence sur des basessectaires ne rendra service à aucungroupe ethnique. Cela va accroître lesviolences confessionnelles initiées parles takfiris (extrémistes sunnites), lespartisans de Saddam Hussein et leursalliés », a estimé M. Ali, membre del’Union patriotique du Kurdistan(UPK). « Cette conférence s’inscritdans la lignée des efforts continusmenés par le gouvernement turc pourperturber le processus engagé en accordavec l’article 140 de la Constitution ira-kienne », a-t-il ajouté, en demandantau gouvernement irakien deprendre position.

Le ministre turc des Affaires étran-gères Abdullah Gul avait déclaré laveille que son pays ne pouvait res-ter indifférent au bien-être de laminorité turcomane lors d’undébat houleux au parlement turc. «La question de l’intégrité de l’Irak estdevenue un problème pour l’intégritéde la Turquie », a déclaré le chef duparti d’opposition de centre-droitMère Patrie (ANAP), ErkanMumcu, lors du débat. « Si l’Irak sedésintègre, la Turquie se scindera », a-t-il ajouté. Ankara est égalementfrustré par la réticence des Etats-Unis et du gouvernement de Bag-dad à sévir contre le Parti des Tra-vailleurs du Kurdistan (PKK), dontles militants ont trouvé refuge auKurdistan irakien. La principaleformation d’opposition turque, leParti Républicain du Peuple(CHP), a vivement critiqué le gou-vernement pour s’être soumis auxEtats-Unis. « N’allons-nous pas pro-téger nos frontières tant que les Etats-Unis ne le permettront pas ? », s’estinterrogé un important député duCHP, Onur Oymen, durant ledébat. Le Premier ministre turcRecep Tayyip Erdogan, a, le 27 jan-

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vier, déclaré que Kirkouk pourraitêtre déchiré par une « grande guer-re civile » si les Kurdes insistentpour vouloir rattacher cette villeriche en pétrole à leur région auto-nome. « Il est impératif que Kirkoukdispose d’un statut spécial. Elle appar-tient à tous les Irakiens et une main-mise d’une ethnie serait erronée », aindiqué M. Erdogan lors d’uneinterview à la chaîne privée Kanal7.« J’ai souligné la sensibilité de la Tur-quie concernant les efforts pour chan-ger la composition démographique deKirkouk. Il n’est pas possible pournous de rester spectateurs des déve-loppements en Irak, pays avec lequelnous avons des liens historiques etculturels », avait, le 16 janvier,déclaré le Premier ministre turclors d’une réunion de son Parti dela Justice et du Développement(AKP). «L’exécution de Saddam Hus-sein et surtout toute tentative de pro-céder à un référendum qui serait unfait accompli à Kirkouk peuvent provo-quer de très dangereux développe-ments tant en Irak que dans les paysvoisins», avait-il déclaré devant lesdéputés de son parti le 9 janvier.

En un siècle, Kirkouk a connu unesuccession de changements démo-graphique. En 1957, date du der-nier recensement irakien avecrépartition ethnique, Kirkoukcomptait 178.000 Kurdes, 48.000Turcomans, 43.000 Arabes et 10.000chrétiens assyro-chaldéens. Puis,en 23 ans de règne, Saddam Hus-sein a organisé l’arabisation de laville et la déportation massive desKurdes. Pour inciter les Arabes às’installer à Kirkouk, Bagdadn’hésitait pas à leur fournir un grospécule et un appartement gratuit.Parallèlement, les Kurdes étaientenvoyés dans des camps de réfu-giés dans les provinces voisines deSuleimaniyeh, Erbil et Douhok.Mais, depuis l’intervention améri-

caine de mars 2003 et le renverse-ment de Saddam, les lignes eth-niques se sont à nouveau dépla-cées: des dizaines de milliers deKurdes, peut-être jusqu’à 100.000,principalement d’anciens déportés,sont revenus dans leur ville d’origi-ne, selon les estimations des autori-tés locales. Les responsabless’accordent à dire que les Kurdessont à nouveau majoritaires, auniveau de la province de Tamim -dont la capitale est Kirkouk-, etque les Turcomans et les Arabesarrivent derrière, à peu près à éga-lité. Aux élections de décembre2005, les Kurdes ont obtenu 26 des41 sièges du Conseil provincial, lesTurcomans neuf, les Arabes cinq etles chrétiens assyriens un. Dansson article 140, la nouvelle Consti-tution irakienne stipule que le sta-tut de Kirkouk devra être régléavant la fin 2007. Les Kurdes veu-lent s’en tenir à ce calendrier avecle souhait que la province deTamim et sa capitale Kirkouk intè-grent le Kurdistan irakien. Le gou-vernement central irakien -danslequel le président Jalal Talabani, levice-Premier ministre BarhamSaleh et le ministre des Affairesétrangères Hoshyar Zebari sontkurdes- rejette toute ingérenceétrangère, particulièrement de laTurquie.

Une autre controverse a suivi lesavertissements d’Ankara concer-nant le statut de Kirkouk. Les auto-rités turques ont, le 11 janvier, prisconnaissance des lettres de la com-pagnie nationale irakienne de com-mercialisation du pétrole (SOMO)envoyées aux entreprises turquesles prévenant que les renouvelle-ments de contrats s’effectueraientdésormais exclusivement auprèsdu gouvernement régional du Kur-distan. La Turquie a, le 29 janvier,exigé du gouvernement irakien

qu’il retire une décision désignantles représentants du Kurdistan ira-kien comme les uniques interlocu-teurs des entreprises turquesexportant des produits pétroliersvers l’Irak pour le renouvellementde leurs contrats. Le ministred’Etat turc en charge du Commer-ce Extérieur, Kürsad Tüzmen, aaccusé le gouvernement central ira-kien d’avoir rompu des accordsbilatéraux et prévenu que si lasituation ne revenait pas à la nor-male Ankara devrait « réviser cer-taines politiques » concernant sonvoisin irakien. « Une décision unila-térale telle que celle-ci implique unchangement de politique (...) Nousattendons une explication », a décla-ré M. Tüzmen à la presse. « Noussouhaitons que l’Irak respecte sa signa-ture. S’il applique les accords, le pro-blème sera résolu ». « Notre patiencea des limites », a ajouté le ministre,dont les remarques ont été retrans-mises par la chaîne d’informationNTV. « Un échec de l’Irak à appliquerles accords nous conduirait à révisercertaines politiques ». Une trentained’entreprises turques sont impli-quées dans la vente de produitspétroliers à l’Irak. La Turquieimporte du pétrole irakien qu’elleraffine et réexporte par camions-citernes vers l’Irak.

Par ailleurs, des bombes placéesdevant neuf maisons habitées sur-tout par des Kurdes ont explosé le30 janvier à Kirkouk, blessant 11personnes dont cinq enfants, selonles services de sécurité. Sept deshabitations visées par les bombesappartiennent à des Kurdes etdeux à des chiites arabes. La veille,le fils d’un commandant des forcesde sécurité kurdes a été tué dans laville dans l’explosion d’une voiturepiégée qui a totalement détruitquatre habitations et endommagésept.

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E journaliste arménienHrant Dink, a, le 19 janvier,été assassiné devant le siègede son journal, l’hebdoma-

daire bilingue turco-arménienAgos, en plein cœur d’Istanbul. Unjeune chômeur Ogün Samast, âgéde 17 ans, a été écroué le 24 janvieravec quatre complices supposés.Le jeune homme a avoué avoir tuépar balles le journalise âgé de 52ans, qui a toujours défendu sanationalité turque mais s’était attiréles foudres des cercles nationalistespour avoir dénoncé le génocidearménien de 1915-1917 que la Tur-quie nie catégoriquement. L’assas-sin a expliqué son geste par les «injures » qu’aurait proférées, selonlui, Hrant Dink contre la Turquiedans le cadre de ses prises de posi-tion sur le sort des minorités,notamment les Arméniens, et surla liberté d’expression.

Le meurtre a provoqué une ondede choc en Turquie car c’est la pre-mière fois qu’un membre de laminorité arménienne est victimed’un assassinat considéré commeétant de nature politique. Plusieursquotidiens reproduisent le 22 jan-vier longuement les aveux demeurtrier et fournissent les détailsde l’enquête.

Selon le journal à grand tirage Hür-riyet , Ogün Samast n’a sembléavoir aucun remords. « Il n’y a rienà dire. J’y suis allé et je l’ai buté », a-t-il déclaré à la police. « J’ai étéchoisi car je courais vite et je tiraisbien », a déclaré Samast pendantson interrogatoire, assure Hürriyet.Toutefois, les autorités turquessemblent exclure la piste terroristeet privilégier un acte qui serait

ISTANBUL : MEURTRE DU JOURNALISTE ARMÉNIENHRANT DINK PAR DES NATIONALISTES TURCS

l’affaire d’un petit groupe. Le pro-cureur général d’Istanbul AykutCengiz Engin a, le 21 janvier, ainsiaffirmé qu’aucun lien avec une «organisation » quelconque n’avaitpour l’heure été établi. Soulignantla jeunesse du meurtrier présumé,l’avocat de Hrant Dink, ErdalDogan, a, quant-à-lui, émis l’hypo-thèse d’une manipulation. « Le gar-çon a pu appuyer sur la gâchette, maisles autorités devraient trouver ceux quisont derrière lui », a-t-il estimé. «Mon client n’a pas agi seul. Il a étépoussé par quelqu’un », a déclarépour sa part l’avocat du meurtrier,Me Levent Yildirim, commis d’offi-ce par le barreau d’Istanbul. Parmiles personnes interpellées figureErhan Tuncel, un étudiant proched’un groupe ultra-nationaliste,accusé d’avoir commandité l’atten-tat et Yasin Hayal, 26 ans, soupçon-né lui aussi d’avoir commanditél’attentat, en contact étroit avecErhan Tuncel. Yasin Hayal a déjàpurgé une peine de prison de 11mois après avoir commis un atten-tat à la bombe contre un restaurantMcDonald’s dans la ville de Trab-zon pour dénoncer l’occupationaméricaine de l’Irak. Ce « grand-frère » (dixit la presse turque) aappris à une dizaine de jeunes quifréquentaient tous des cafés inter-net, dont Ogun Samast, à manier lepistolet dans les bois de cette ville.Le pistolet avec lequel il a abattuHrant Dink lui aurait été fourni parYasin Hayal. Les projecteurs ontune nouvelle fois été braqués sur lagrande ville portuaire de Trabzon,où, en février 2006, un prêtre catho-lique italien a été tué par balles àl’entrée de son église par un adoles-cent de 16 ans, reconnu coupableen octobre.

Dans une rare démonstrationd’unité, plus de 100.000 personnesen majorité des Kurdes et desArméniens, ont, le 23 janvier, assis-té à Istanbul aux obsèques de cettepersonnalité respectée pour sonengagement en faveur du dialogueturco-arménien. Les gens portaientde petits panneaux ronds noirs etblancs proclamant « nous sommestous Arméniens ! » et « noussommes tous Hrant ! », en turc, enarménien et en kurde. « Pour unpays où le mot arménien est une insul-te pour pas mal de gens, c’est ungrand pas que de dire aujourd’hui «nous sommes tous Arméniens » », aindiqué à un journaliste arménien,Raffi Hermonn. Les funérailles ontété marquées par des appels à laréconciliation entre les peuplesturc et arménien, profondémentdivisés sur la question du génocidearménien sous l’empire ottoman.Ainsi, le patriarche arménien deTurquie, Mesrob II, saluant l’enga-gement de Hrant Dink en faveurdu dialogue turco-arménien, aaffirmé que sa mort avait, demanière paradoxale, permis deréunir, à l’occasion de sesobsèques, des responsablesd’Ankara et d’Erevan.

Le patriarche a également lancé unvibrant appel aux dirigeants turcs,leur demandant d’œuvrer pourl’éradication des sentiments anti-arméniens en Turquie. « Nousconservons toujours espoir de voird’urgence l’amorce d’efforts visant àéradiquer l’animosité envers les Armé-niens en Turquie, à commencer par(des efforts dans) les manuels sco-laires et les écoles », a-t-il déclarédans une homélie à l’église de sonpatriarcat. A la suite de l’office reli-gieux, Hrant Dink a été inhumésous de très nombreux applaudis-sements dans un cimetière armé-nien.

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La Turquie, qui a reconnu l’Armé-nie voisine à son indépendance del’URSS en 1991 sans toutefois éta-blir de relations diplomatiques, aconvié des religieux arméniens àIstanbul. De plus, le vice-ministrearménien des Affaires étrangères,Arman Kirakossian, a représentéErevan. Khajak Barsamian, Primatdu diocèse oriental des Etats-Unis,a fait le déplacement, ainsi que,pour la première fois, une déléga-tion du Conseil de coordinationdes organisations arméniennes deFrance. Le gouvernement turc a étéreprésenté par le vice-Premierministre, Mehmet Ali Sahin, et leministre de l’Intérieur, AbdülkadirAksu.

Les eurodéputés ont, le 31 janvier,observé une minute de silence à lamémoire de Hrant Dink. « Je vou-drais au nom du Parlement européenexprimer notre indignation », adéclaré le président du Parlementeuropéen Hans-Gert Pöttering, lorsd’une session plénière à Bruxelles.La participation de milliers de per-sonnes à son enterrement « nousfait espérer que cet événement tristesera un prétexte pour les autoritésturques pour procéder à de nouvellesréformes pour garantir la liberté », a-t-il ajouté. L’UE réclame sans arrêtà la Turquie la réforme d’un articledu code pénal qui limite la libertéd’expression. L’assemblée parle-mentaire du Conseil de l’Europe a,le 25 janvier, demandé également àla Turquie d’abolir l’article 301 deson code pénal. L’article 301, quiqualifie de crime toute insulte àl’identité turque, aux institutionsnationales et aux forces de sécurité,a valu des poursuites à desdizaines d’intellectuels turcs dontHrant Dink. « L’existence de cettedisposition juridique limitant la libertéd’expression ne fait que valider lesattaques légales et autres contre les

journalistes », estime l’assembléedes 46 Etats membres du Conseilde l’Europe, dans une résolutionsur la liberté de la presse.

Par ailleurs, l’éditeur allemandHanser du romancier turc OrhanPamuk, prix Nobel 2006 de littéra-ture, a, le 31 janvier, indiqué quel’auteur avait annulé un voyageprévu début février en Allemagnepour des raisons de sécurité. OhranPamuk devait être fait docteurhonoris causa par l’Université librede Berlin, avant de lire des extraitsde ses œuvres dans la capitale alle-mande puis à Hambourg (nord),Cologne (ouest), Stuttgart (sud-ouest) et Munich (sud). Le roman-cier a été menacé de mort par l’undes suspects dans le meurtre deHrant Dink. Yasin Hayal avait lancé

« Orhan Pamuk doit prendre garde »le 24 janvier à son entrée dans untribunal. Un porte-parole du minis-tère de l’Intérieur a indiqué lorsd’un point-presse qu’il ne disposaitd’aucun élément concret provenantde ses services sur une éventuellemenace pesant contre l’écrivain turcen Allemagne. Cible des milieuxnationalistes turcs pour ses prisesde positions sur le conflit kurde etla question arménienne, l’auteur de« Neige » et du « Livre Noir », aété poursuivi pour « dénigrement del’identité nationale turque » aprèsavoir affirmé dans un magazinesuisse en février 2005 : « Un milliond’Arméniens et 30.000 Kurdes ont ététués sur ces terres, mais personned’autre que moi n’ose le dire ». Lespoursuites ont été abandonnéesdébut 2006.

ANKARA : PLAIDOYER POUR LA PAIX ETLA DÉMOCRATIE DE L’ÉCRIVAIN KURDE YASAR KEMAL

NTELLECTUELS, universi-taires et hommes politiquesont, le 13 janvier, entamé àAnkara deux jours de

débats sur les moyens de résoudrepacifiquement le conflit kurde enTurquie et appelé à renoncer à laviolence qui déchire tout particu-lièrement le Kurdistan de Turquie.Hôte de marque de la conférence,intitulée « la Turquie recherche sapaix », le célèbre écrivain kurde,Yasar Kemal, a lancé un vibrantplaidoyer pour la paix, proclamantlors de son discours: « une véritabledémocratie ou rien ». Il a dénoncé lefait qu’une « guerre light » dans leKurdistan ait coûté la vie à desdizaines de milliers de personnesdepuis le lancement, en 1984,d’une lutte armée par le Parti destravailleurs du Kurdistan (PKK).L’auteur de « Memed le Faucon » et

de « Terre de fer, ciel de cuivre », âgéde 83 ans, a affirmé que les reven-dications des Kurdes de Turquierestaient à ce jour incomprises àcause notamment de la persistancedes autorités à « ignorer » l’exis-tence d’un problème et à « joueravec l’honneur d’un peuple » kurde.« Cette situation ne peut plus durer, ilfaut qu’elle finisse (...) la guerre pour-rit la Turquie. Je ne suis pas un hérosmais je suis obligé de dire tout cela »,a souligné le romancier plusieursfois emprisonné et poursuivi par lajustice turque pour ses opinionspolitiques.

La conférence, fruit de plusieurscolloques régionaux, vise à établirune « feuille de route » pour encou-rager le gouvernement turc à trou-ver une solution à la questionkurde, selon ses organisateurs.

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«L’arrêt total des violences est d’uneimportance vitale pour la paix », aestimé Yusuf Alatas, président del’Association turque des droits del’homme. Une cinquantained’intellectuels et des journalistesont pris la parole. Plusieurs inter-venants ont souligné la nécessitéd’incorporer le principal parti pro-kurde, Parti pour une sociétédémocratique (DTP), dans la scènepolitique nationale. Le politologueFuat Keyman a ainsi proposé quele seuil des 10% de suffrages néces-saires au plan national pour êtrereprésenté au Parlement soit réduità 5% d’ici les prochaines législa-tives, prévues en novembre.

Plusieurs soulèvements kurdes ontété réprimés depuis la création dela République turque en 1923. Ladernière en date, celle du PKK, afait 40.000 morts (dont plus de25.000 combattants kurdes), a, le 12janvier, déclaré le Premier ministreturc Recep Tayyip Erdogan. Lacommunauté kurde de Turquie estestimée de 15 à 20 millions de per-sonnes sur 73 millions d’habitants.Le conflit kurde a fait trois millionsde déplacés et a conduit à des vio-lations des droits de l’Homme,telles que l’usage systématique dela torture ou l’incendie de villageskurdes par les forces turques.

Le discours de clôture de la confé-rence devait être prononcé le len-demain par l’écrivain kurde Meh-med Uzun, considéré comme undes fondateurs de la littératurekurde moderne, mais sa longuemaladie l’empêchant, son discoursa été lu dans la salle.

Voici l’intégralité du discours deYasar Kemal : « Le XXème siècle a connu une suc-cession d’événements qui n’assombri-rent pas peu la respectabilité de la race

humaine. On y a vécu deux sanglantesguerres mondiales. Des génocides. Cesont cent années terribles que nouslaissons derrière nous. Les rescapés dela première guerre ne furent plusjamais les hommes qu’ils furent avantle conflit : en proie aux peurs, privésde toute confiance en eux-mêmes, detoute créativité, sans espoir avec despersonnalités en lambeaux… Ceux quidevaient réchapper de la seconde neconnurent pas sort plus enviable. Sur-tout si l’on pense à cette « troisièmeguerre » que fut la guerrefroide…Tout cela ne fut que ruinepour l’humanité… Nous ne pouvonspas dire que l’humanité ait complète-ment réchappé des destructions occa-sionnées par ces guerres. Et puis cetteattente de la bombe atomique et de laboule de feu qu’elle pourrait faire denotre planète… Vivre dans l’attente dela guerre n’est pas autre chose qu’unepetite mort.

Vous me direz que je mets tous lesmaux de l’humanité sur le dos de laguerre. Non bien sûr que je ne suis pasde ceux-là : je n’en reconnais pasmoins que les guerres en sont lescauses les plus fréquentes. Les guerressont des arrêts de morts pour les per-sonnes comme pour les terres et lanature où nous vivons. Nous laissonsdonc ce siècle derrière nous dans lespeurs, les souffrances, avec cette ragede la mort. N’en oublions tout demême pas tout ce qui a pu être mis aucrédit de l’humanité dans le mêmetemps. Tout ce qui a pu, autant quefaire se peut, déposer quelque lueursur le visage des hommes. L’humanitépeut aussi se flatter de certaines de sesréalisations en ce siècle.

Le projet européen

Progressivement, l’Europe travaille às’extraire des décombres de ces troisgrandes guerres. Et elle s’en sortira.Autant d’efforts ne peuvent pas ne pas

aboutir. L’UE n’a pas été fondée pourrien. Elle a été fondée pour des paixsans morts, pour la fertilisation etl’enrichissement réciproque des cul-tures ; pour un monde sans guerre etheureux. Elle a été fondée au nom de lapaix, de la beauté, au nom du respectde la personne, pour dégager lesmoyens de ne plus rabaisser ou exploi-ter les hommes. Ce que je dis-là nerelève pas du vœu pieux : ce sont lesracines et les causes essentielles de lafondation du projet européen. Voilà ceque l’on pouvait lire en 1973 dans unedéclaration de la l’Europe des 9 :« Fondée dans la perspective de créerune collectivité développée et sur lavolonté de garantir les valeurs poli-tiques, légales et spirituelles de tousceux qui se sentent vaincus, l’Europeest porteuse de l’espoir d’être en mesu-re de protéger les Droits de l’hommecomme de développer vers la formed’un Etat social la suprématie de larègle de droit, la démocratie représen-tative et le progrès économique quiparticipent de ses valeurs fondatriceset de son identité. »

Et voilà la communauté européennequi embrasse cet espoir après avoirconnu trois terrifiants conflits, aprèsêtre passée par trois guerres portant enelles l’annihilation du genre humain.Les pays n’ayant pas participé à cesconflits n’en ont pas moins été affectésque les belligérants. Ces trois affronte-ments ont réduit le monde à la misère.Toute guerre fut toujours à travers lessiècles la cause de massacres et delourdes pertes. Les vainqueurs, lesvaincus comme les non belligérants nepurent réchapper à son cortège defunestes conséquences.

Et si nous en venons à ce conflit debasse intensité que l’on dit «guerrelight» et que nous connaissons depuis25 ans, on constate que malgréquelques cessez-le-feu unilatéraux, ellene trouve aucun moyen de prendre fin.

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Pourquoi cela ? Comment cela est-ildonc possible ? Il doit bien y avoir iciun secret que seuls les dieux sont enmesure de partager. La première guerremondiale a duré 4 ans. La seconde, 6.Notre guerre de 25 ans, combien detemps durera-t-elle encore ? Personnen’est en mesure de prédire quoi que cesoit.

Une guerre de 25 ans

Notre pays a beaucoup souffert de ceconflit. 30 000 morts parmi les com-battants. Plus de 70 000 combattantscivils, les fameux protecteurs de villa-ge, se sont mêlés à cette guerre. Plusde 5 000 villages ont été brûlés, deshommes et des femmes ont été envoyésaux quatre coins du pays. Certainsbrisés par la faim ou la pauvreté. Lesassassinats « inexpliqués » sont deve-nus monnaie courante ; une arme deguerre parmi d’autres. On a repéré lesélites kurdes pour les livrer à de tellesméthodes de crime. C’est toute unepartie des institutions d’Etat qui ontconnu le virus de la corruption. Celaaurait-il été pire de participer à laseconde guerre mondiale ?

Ce conflit a brisé les reins du pays.Nous sommes entrés en guerre contrenotre propre peuple. Et le tempsaidant, c’est notre position qui se dété-riore auprès du reste de l’humanité.On ne nous donne raison en rien.

Le monde nous observe tout autantque notre situation. Nous avons donnéà la guérilla le nom de terroristes enattendant secours et soulagement. Lesmots changent tout le temps et partout: et il advient qu’un jour ils ne serventplus à rien. Du dehors, les observa-teurs ne connaissaient pas les raisonspour lesquelles de jeunes gens pre-naient le maquis ; ils ont d’abord cruà une aventure de style guérilla. Orune partie de ces jeunes-là étaient deslettrés, des diplômés de l’université. Le

presque totalité d’entre eux savaientlire et écrire. Et la presse européennen’accordait alors pas trop d’importan-ce à ces faits-là.

Aujourd’hui par contre, la presse dumonde entier sait tout de ce qui sepasse chez nous. C’est une guerre àmener et à poursuivre en regardant lemonde entier droit dans les yeux ; uneguerre qui pourrira irrémédiablementle pays. On dit aussi que ce sontquelques 100 milliards de dollars quisont partis en fumée dans ce conflit.Qu’on dise ce que l’on veut mais toutcela est encore loin de la réalité. Leprix en est encore plus élevé. Quant àde nouvelles pertes encore, il est beau-coup de pays qui ne sauraient s’enrelever.

Des civilisations

Si l’on pose la question des grandescivilisations, nous nous rendronscompte que celles-ci n’ont pu prospérerque sur les terres les plus fertiles, sousles climats les plus favorables :l’Egypte, l’Anatolie occidentale, laMésopotamie…Les terres de l’Est etdu Sud anatoliens sont au nombre deces régions et ont constitué au fil dessiècles et des millénaires le berceau degrandes civilisations.

Les terres de l’Est anatolien ont été desappuis au développement des civilisa-tions mésopotamiennes. Ainsi lesfleuves qui y prennent source commele Tigre et l’Euphrate… La Mésopota-mie tire d’ailleurs son nom de ces deuxfleuves. Ces terres ont vu naître descivilisations comme l’Ourartu oul’Hurri et bien d’autres encore.Aujourd’hui, les hommes de cesrégions se traînent dans la misère.Avant cette guerre, les habitants de ceszones, malgré toutes les difficultés, neconnaissaient pas une telle pauvreté.Les terres des paysans entraînés dansla guerre sont restées incultes. C’en est

fini de l’élevage. Les vergers sont assé-chés, les ruches abandonnées. Ce quipouvait rester des villages évacués afinalement été laissé au pillage des pro-tecteurs de village (payés par l’Etatpour combattre le PKK). Et c’est uneinimitié sans nom et sans baume quiest née de cette rivalité entre protec-teurs et non protecteurs. Quant auxvillageois restés sur place, la vie a étérendue impossible.

Comment une région entière a étéréduite à l’abandon : les pâturagesverdoyants, les terres les plus fertilesont été laissées à l’abandon. L’Etatmène sa guerre : déplacer les popula-tions et laisser les terres vides…Etcondamner, qu’on le veuille ou non, lesenfants délaissés de l’exil, à prendre lemaquis… Combien de nos jeunes ont-ils gagné les montagnes ? Le gouver-nement en a-t-il la moindre idée ? A-t-on conscience en haut lieu des poten-tialités destructrices d’une telle attitu-de ?

Sait-on la nature et la profondeur despertes ainsi affligées à la Turquie ducôté de nos très chers nationalistes «polémophiles » ? Y a-t-il quelqu’unpour penser à la façon dont nous nousépuisons, nous nous épuiserons au filde ces jours de guerre ? Y en a-t-ilpour savoir vers où nous nous diri-geons ?

Il n’est au Turc d’autre ami que leTurc !

Quoi que vous puissiez faire à unhomme ou à un peuple, veillez à nejamais jouer avec son honneur. Voilàune parole que, depuis ma plus tendreenfance, je n’ai cessé de répéter. Orceux qui nous dirigent n’ont cessé defaire le contraire. Il n’est plus rienqu’ils n’aient fait subir au peuple :que ce soit eux ou bien ces protecteursde village agissant indépendamment.Tant de douleurs, d’injustices et

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d’oppressions que ma bouche ne sau-rait dire.

Il est dans notre pays des racistes dra-pés dans les refrains nationalistes etqui ont pour habitude de se fendred’un mot fameux : il n’est au Turc pasd’autre ami que le Turc. Je ne pensepas qu’il puisse être proposé au peuplede quelque pays que ce soit, plus ter-rible parole. Et surtout lorsqu’il s’agitdes Kurdes, tu ne dois pas dire detelles choses. Les Kurdes t’en vou-draient. Permettez-moi de dire à mesamis nationalistes, qu’ils peuvent toutà fait se détendre et se réjouir. Il estd’autres amis aux Turcs que le Turc.Ils ne sont pas si invisibles que cela.De Mantzikert à nos jours, les Kurdessont les amis des Turcs. Une amitiéqui a perduré jusqu’à la guerre de libé-ration. Certains n’hésitent d’ailleurspas à dire et à écrire que sans le sou-tien des Kurdes, cette guerre aurait étédifficile et mal engagée. L’intelligencede Mustafa Kemal Pacha a pu parer àcette difficulté. Après avoir pris pied àSamsun, pourquoi n’a-t-il pas tenu decongrès sur la Mer Noire ? Allezdisons que la côte se prêtait mal à telleorganisation, pourquoi ne l’a-t-il alorspas tenu à Amasya ou à Ankara ?Pourquoi ?

Ce cerveau devait bien avoir une solideraison pour agir de la sorte. A Erzu-rum se tenait une armée devant setenir à la disposition de l’Inspecteurd’armée qu’était Kemal. Le comman-dant de ce corps d’armée était KazimKarabékir Pacha : il a répondu àl’appel de son Inspecteur. Et puis auxcôtés du Pacha se tenait encore uneautre force : les Kurdes. A Erzurumcomme représentant des Kurdes, c’estHaci Musa qui est venu et avec qui unaccord a été conclu. De cet accordaujourd’hui, il n’est plus aucune trace.Dans les années 50, Nurullah Ataçnous avait invités à dîner, son amiCevat Dursunoglu et moi-même. Au

cours du repas, nous en sommes venusà parler du seigneur Haci Musa. L’undes convives devait alors demander àDursunoglu, qui fut en 1919 l’un desmembres du Congrès d’Erzurum siHaci Musa et Mustafa Kemal avaientconclu un accord ? Et Dursunoglu derépondre : « Et heureusement queKemal a passé cet accord. C’est grâce àcette décision qu’a pu prendre fin larévolte des Koçgiri (nom d’une tribukurde en révolte contre Ankara dans larégion de l’anti-Taurus, Sivas, audébut de l’année 1920) ».

A cette époque, l’Assemblée nationalecomptait 93 députés kurdes. Ces 93représentants votent une résolutionprécisant que jusqu’à la fin de la guer-re ils resteront sous commandement deMustafa Kemal. Puis il y a la confé-rence de Lausanne. Si les Kurdesn’avaient pas soutenu les Turcs maisles Anglais, en serions-nous làaujourd’hui ? Et puis pensez un peuau fait que des Kurdes, au tout débutde la révolution bolchévique en Russie,s’étaient alliés aux Kurdes vivant enRussie. La majorité restant fidèle auxOttomans. Imaginez donc qu’ils aientpris le parti des Russes, les Soviétiquesn’en auraient-ils pas fait au final unerépublique kurde soviétique ?

S’il en est ainsi, pourquoi, selon vous,ont-ils accepté tant de souffrances etd’isolement ? Les Kurdes n’étaient-ilspas au courant de ce qui se passaitdans le monde ? Si l’on s’en tenait àla politique d’Etat menée aujourd’hui,on les ferait passer pour les rois desânes.

Et l’Irak aujourd’hui ?

Nos dirigeants, nos journalistes fontde l’indépendance des Kurdes d’Irakun véritable casus belli. Pourquoi ?Qu’avez-vous à voir avec les Kurdesd’Irak ? Que l’on en pense ce que l’onveut, eh chers nationalo-racistes, mais

s’il nous est en ce monde un seul ami,alors ce sont bien les Kurdes d’Irak quise tiennent au sud sur de vastes gise-ments pétrolifères ?

Et tel ami en vaut bien de nombreuxautres. Quel dommage que de leursamis ils aient tant goûté du bâton pouraujourd’hui n’apprécier le yaourtqu’avec l’appréhension de la brûlure!!!Les Kurdes d’Irak ne veulent pas del’indépendance. Parce qu’elle ne leurserait d’aucun intérêt. C’est à unefédération qu’ils aspirent au plus pro-fond d’eux-mêmes. Vivre dans le cadred’un Etat fédéré viendrait bien mieuxservir leurs intérêts.

Et certaines personnes, l’Etat, la pres-se, tous comme un seul homme sedressent : « les Kurdes vont diviserla Turquie. » Peut-être savent-ilsquelque chose que nous ignorons.Peut-être sont-ils en possession d’uneinformation que tout le monde leurenvie. Peut-être encore savent-ils quecette violence ne cessera ni ne s’amoin-drira jamais. Et s’ils ne le savent pas,peut-être le souhaitent-ils. Peut-êtreenfin que personne ne sait rien.

Une guerre, d’aussi faible intensitésoit-elle, n’en reste pas moins uneguerre. Et l’Etat qui souhaite que laguerre perdure, aussi puissant soit-il,ne peut pas ne pas connaître de pertes,ne pas être affecté. Nous nous rendonsbien compte que les forces de ceux quiveulent poursuivre la guerre en pureperte ne servent pas à grand-chose. Ladouleur occasionnée par la guerre seloge dans le cœur de tout un chacun.

Les Kurdes veulent la paix. Et si cedésir n’était pas sincère, cela se com-prendrait très vite. Il est toujours nosnationalo-racistes à exclure les Kurdes.Ils sont tout à fait libres de discuter dece qu’ils veulent. Mais ces gens sontrestés sans nouvelle du monde. Bienque notre peuple brûle d’un désir de

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démocratie, nous n’avons pas été enmesure d’en épouser les formes et lesbienfaits. Et si une telle situationvenait à perdurer, nous ne la connaî-trons jamais. A notre époque, les nocesd’un pays avec la démocratie font le litde sa respectabilité.

Il y a des années, j’avais dit que ladémocratie passerait par la questionkurde. Et toi, continue donc d’interdi-re la langue maternelle de millions detes concitoyens, de refuser l’ouvertured’écoles où lire et écrire cette langue…Les universités où étudier et dévelop-per cette même langue… Les Kurdesne sont pas une minorité d’après leTraité de Lausanne. Et c’est tantmieux. Parce qu’il ne leur serait rienresté qu’on ne puisse pas interdire.

Comment aurions-nous pu faire uneminorité de nos frères depuis Mantiz-kert, de ceux qui se sont battus à noscôtés durant la guerre d’indépendance? Les Kurdes ne se sont d’ailleursjamais vus comme une minorité.Même dans les pires conditions, ils nese sont jamais considérés comme uneminorité. A tous les exils, toutes lesvexations, à tous ceux qui tenaientleur langue pour une invention, ilsn’ont jamais brandi l’identité de laminorité. Pour la simple et bonne rai-son qu’ils ne sont pas minorité maisbien des frères. Personne ne peut lesarracher à leur fratrie. Il en va d’unpassé millénaire.

Si l’on n’avait pas connu ces interdic-tions pendant 80 ans, si l’on n’avaitpas oublié la proximité des Kurdes, sion ne les avait pas étouffés sous deslignes et des lignes d’interdictions,alors aujourd’hui il ne me serait mêmepas venu à l’esprit de dire de telleschoses. Le peuple turc n’a pas oubliéson frère. Une farouche propagande apris les Kurdes pour cible. Ils ont dûendurer des lynchages, des exils puisdes exils encore. Certains ont tenté de

nous pousser tous à la guerre civile.Mais voilà, les gens qui viventensemble sur ces terres n’ont pas laisséd’espace à ces provocations, à ces inci-tations à la haine. Voilà, une attituderéjouissante, une réaction chargéed’espoir. Nous sommes passés par tantde tempêtes jusqu’à présent que nousirons dorénavant là où nous devonsaller par la voie la plus courte.

Démocratie et richesses culturelles

Puis il y eut tous ceux qui prétendi-rent qu’il n’y avait pas de languekurde, qu’elle n’était qu’une mosaïquede parlers locaux ! Soit ils ne saventpas, soit ils inventent. La langue kurdeest une langue riche. Et des langueskurdes procèdent de nombreux parlersselon les régions, selon les villes. Lalangue kurde est également forte d’uneriche littérature. Et les langues dotéesd’une littérature écrite savent se per-pétuer à travers les siècles. Il est desgrandes et anciennes épopées enlangue kurde. Les aèdes kurdes conti-nuent aujourd’hui encore d’aller chan-ter ces épopées de village en village :ils en créent de nouvelles. On parleencore d’anciens auteurs comme Evda-lê Zeyniki : à la fois grand poète etgrand conteur…

Feqiyé Teyran fut un autre aède. Ilvécut au 14ème siècle. Fils de MukusEmiri. On lui connaît des composi-tions de cette poésie du Divan. Sestextes se colportent encore de conteursen chanteurs. La plupart de sespoèmes ont les oiseaux pour sujet.Voilà pourquoi on le tient pour le «conteur des oiseaux ». Il a passé toutesa vie avec les oiseaux. Aujourd’huisur la planète, il est des conteurs etcréateurs d’épopée au Kirghizistan.On les appelle Manasdji. Il y en avaitencore en Irlande jusqu’au siècle der-nier.

Notre époque traverse une crise de la

culture. Et particulièrement ces der-nières années, on mène de nombreuxtravaux sur les cultures. Les questionsculturelles constituent des problèmesde tout premier plan, notamment enEurope…

Il n’est pas anodin que l’on donne deplus en plus d’importance à la culture.Ce qui fait d’un homme un hommec’est bien la culture. Et le monde estun jardin de cultures couvert de mil-liers de fleurs. Chaque fleur possèdeune couleur, un parfum particulier.L’humanité se doit de frémir surchaque culture. Si de toutes ces fleursnous en coupons une alors c’est unparfum et une couleur dont nous res-tons orphelins.

Jusqu’aux temps de l’impérialisme, lescultures se sont nourries les unes desautres en toute réciprocité. Il en vaainsi des civilisations… Il n’est aucu-ne culture, aucune civilisation en cemonde qui ait pu se développer seule-ment par elle-même.

Il est un certain nombre de gens parmiles scientifiques ou les intellectuels quirefusant la pluralité des cultures sedéchirent eux-mêmes et notre pays parla même occasion. Ils nous parlent del’Anatolie comme du berceau degrandes cultures. Mais pour eux, nousn’avons pas le droit à l’expression.

Jusqu’aux temps impérialistes, qu’onle veuille ou non, les cultures se fécon-daient l’une l’autre. L’impérialisme,quant à lui, s’est attaché deux notionshéritées de la Renaissance : l’hommeprimitif et l’homme supérieur. Et lesimpérialistes, sûrs de leur bon droit, sesont mis en tête d’apporter la cultureaux hommes primitifs.

Si nous sommes en mesure de créerune véritable démocratie en Anatoliealors les cultures de cette région seremettront à se féconder l’une l’autre.

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Et la Turquie, comme par le passé,renouera avec cette habitude de contri-buer de la plus belle manière au patri-moine culturel de l’humanité.

Si les hommes de ce pays font le choixde la beauté, du bonheur et de l’huma-nité, alors cela ne pourra pas passerpar autre chose que les Droits univer-sels de l’Homme et la liberté d’unepensée sans borne et universelle.

Quant aux citoyens des pays quis’opposeront à ces valeurs, ils vivrontsans respectabilité aucune dans lesiècle qui vient, comme des personnesincapables de regarder l’humanitédans les yeux.

Il est en notre pouvoir de sauver l’hon-neur, le pain et la richesse culturelle denotre pays. Une véritable démocratieou rien. »

BILAN 2006 : LES CIVILS NOTAMMENT LES CHIITESCONTINUENT D’ETRE LES PRINCIPALES VICTIMES

DES VIOLENCE EN IRAK

E Premier ministre Nouri al-Maliki a, le 6 janvier, annon-cé le lancement dans les pro-chains jours d’un nouveau

plan de sécurité pour Bagdad. Troi-sième du genre depuis six mois, ceplan sera mis en œuvre par destroupes irakiennes, avec le soutiende l’armée américaine. Le ministredes Peshmergas, Jaafer al-CheikhMoustafa, a, le 8 janvier, déclaré,que « les brigades kurdes de l’arméeirakienne participeront aux opérationsde sécurité à Bagdad ». Trois bri-gades kurdes de l’armée irakiennesont envoyées à Bagdad pour parti-ciper au plan de sécurisation de lacapitale sans que les Peshmergas neprennent part aux opérations.Basées à Soulaimaniyeh, Erbil etDohouk, les brigades kurdes del’armée irakienne sont quant à ellessous l’autorité du ministère de laDéfense du gouvernement central.

Selon un rapport publié le 16 jan-vier par l’Onu, plus de 34.000 civilsont été tués dans des violences enIrak en 2006, dont près de la moitiéà Bagdad. Les violences ont tué34.452 civils en Irak en 2006, soitune moyenne de 94 morts par jour,ont annoncé les Nations unies dansleur rapport bimensuel sur la situa-

tion des droits de l’Homme dans lepays. Près de la moitié des vio-lences ont eu lieu à Bagad, quidénombre 16.867 tués selon l’insti-tut médico-légal de la capitale, tan-dis que 17.585 ont été recensés àtravers l’Irak, précisent les auteursdu rapport. « Bagdad est au centre dela violence confessionnelle », ont-ilsconstaté: « les groupes armés sun-nites et chiites tentent de prendre lecontrôle des quartiers mixtes en intimi-dant et en assassinant les populationsciviles, forcées de se réfugier dans lesquartiers de la ville habités ou contrô-lés par leur propre groupe ethnique ».Plus de 36.000 Irakiens ont égale-ment été blessés en 2006, tandisqu’au moins 470.094 personnes ontété déplacées sous la contrainte,selon l’Onu, depuis l’attentat enfévrier 2006 contre la mosquée chii-te de Samarra (nord de Bagdad) quiavait provoqué une explosion desviolences confessionnelles. Les sta-tistiques du rapport ont été établiesà partir d’informations du ministè-re de la Santé, des morgues et deshôpitaux à travers le pays.

Le bilan des violences politiquesdans la population civile irakienneétabli par le ministère de l’intérieura atteint un nouveau record en jan-

vier. Les chiffres publiés quin’apportent qu’un éclairage partielsur le nombre de morts violentes,font état de 1.992 décès dus au ter-rorisme en janvier, contre 1.925 endécembre, le précédent record. Cebilan, qui se fonde sur des informa-tions collectées auprès de différentsministères, n’est pas exhaustif, maisconfirme la tendance révélée pard’autres statistiques. Les Nationsunies, qui recoupent les donnéesdu ministère de la Santé et celles dela morgue de Bagdad, évaluent lespertes civiles de décembre à 2.914morts. Elles avaient recensé 3.462décès en novembre. Les chiffresobtenus auprès des services desécurité irakiens incluent lesdizaines de corps de personnes nonidentifiées découverts chaque jouren Irak. Dans le même temps, «586 terroristes ont été tués et 1.921arrêtés en janvier, contre 314 tués et1.034 détenus en décembre », selonla même source. Les pertes desforces de sécurité irakiennes sonten baisse en janvier par rapport àdécembre : 95 membres des forcesde sécurité ont été tués (55 policierset 40 soldats), contre 148 endécembre (125 policiers et 23 sol-dats). Le nombre des blessés estégalement légèrement inférieur:220 en janvier (135 policiers et 85soldats) contre 249 en décembre(211 policiers, 39 soldats).

Les chiites continuent d’être lesprincipales victimes de la violenceen Irak (77%), selon le présidentirakien Jalal Talabani. Les commé-morations en Irak du deuil chiited’Achoura, qui ont drainé cetteannée près de 1,5 million de pèle-rins dans la ville sainte de Kerbala,ont été endeuillées dans plusieursvilles. Au total, au moins 56 per-sonnes ont, le 30 janvier, été tuéesdans des attaques en Irak, dont dixhabitants du quartier sunnite

L

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d’Adhamiyah, dans le nord-est deBagdad, tués par des obus de mor-tier tombés sur leurs maisons, tan-dis que les corps de huit personnesassassinées ont été découverts dansla capitale.

Au Kurdistan, douze Kurdeschiites ont été tués et 38 blessésdans l’explosion d’une bombe prèsd’un lieu de culte chiite dans lecentre de Khaneqine. L’attentatvisait la communauté faylie, aumoment où elle commémorait ledeuil de l’Achoura, la principalefête religieuse chiite en mémoire dela mort de l’imam Hussein, en 680après une défaite face aux arméesdu calife omeyyade Yazid. Le 18novembre 2005, des kamikazesavaient frappé les deux principalesmosquées de Khanaqin tuant aumoins 74 personnes et provoquantdes dégâts importants aux deuxédifices religieux. Khaneqine ne setrouve pas dans la province auto-nome du Kurdistan, mais dans laprovince de Diyala. Elle estaujourd’hui habitée essentiellementpar des Faylis.

D’autre part, environ deux millionsd’Irakiens ont fui leur pays pouréchapper aux attentats quotidienset aux violences intercommunau-taires, provoquant des tensions enSyrie et en Jordanie, deux pays voi-sins accueillant la plus grande par-tie des réfugiés. Selon les Nationsunies, il s’agit du plus importantdéplacement de population auProche-Orient depuis l’exode desPalestiniens au moment de la créa-tion d’Israël en 1948. Selon, Stépha-ne Jacquemet, représentant régio-nal du Haut Commissariat del’Onu pour les réfugiés (HCR) «entre un demi-million et un milliond’Irakiens se trouvent en Jordanie, unnombre équivalent en Syrie, probable-ment plus de 100.000 en Egypte, entre

20.000 et 40.000 au Liban, 54.000 enIran et un nombre indéterminé en Tur-quie ». De plus, selon l’ONG améri-caine International Medical Corps(IMC), plus d’un demi million depersonnes ont fui l’an dernier leurdomicile en Irak en raison des vio-lences intercommunautaires et unmillion d’autres pourraient aussi yêtre contraintes d’ici l’été. IMC, quidispose de plus de 300 employés enIrak, a, le 30 janvier, souligné que lenombre de personnes déplacéesaugmentait à un rythme trèsimportant, en particulier dans lacapitale, qui compte environ sixmillions d’habitants. Selon uneétude effectuée par l’ONG, 80% desprès de 550 000 civils irakiens quiont fui leur domicile après l’attentatcontre le sanctuaire chiite deSamarra, en février 2006, se trou-vent à Bagdad. Les Nations uniesont estimé à 1,7 million le nombrede personnes déplacées à l’intérieurde l’Irak.

Par ailleurs, la secrétaire d’Etataméricaine Condoleezza Rice a, le16 janvier, obtenu à Koweït l’appuides dirigeants arabes au plan Bushpour l’Irak, mais sans engagementprécis envers le gouvernement ira-kien pour contrer l’influence del’Iran en Irak. Réunis dans la soiréeautour de Mme Rice, les chefs de ladiplomatie des pays du Golfe, deJordanie et d’Egypte ont appelél’Iran à s’abstenir de toute ingéren-ce dans la région et se sont félicitésde la décision du président GeorgeW. Bush de renforcer le dispositifmilitaire américain dans le Golfe.Leur communiqué commun, le pre-mier depuis la création en sep-tembre du « CCG+2 » —le Conseilde Coopération du Golfe (Arabiesaoudite, Koweït, Emirats arabesunis, Qatar, Bahreïn et Oman),l’Egypte et la Jordanie— ne men-tionne pas nommément l’Iran. «Les

participants affirment que les diffé-rends entre Etats devraient être régléspar des moyens pacifiques et conformé-ment aux normes internationales, etque les relations entre tous les paysdevraient être fondées sur le respectmutuel de la souveraineté et l’intégritéterritoriale de tous les Etats, ainsi quesur le principe de non-ingérence dansles affaires intérieures », indique ledocument. Les alliés arabes desEtats-Unis, sur lesquels Mme Ricecompte pour contrer la montée del’influence iranienne dans la région,se sont par ailleurs félicités du nou-veau plan américain pour l’Irak.Celui-ci prévoit l’envoi de plus de20.000 soldats supplémentaires etune augmentation de l’aide à lareconstruction pour l’Irak, ainsique le déploiement de missilesantimissiles Patriot dans le Golfepour protéger les alliés deWashington.

Selon un rapport de 130 pagespublié le 29 janvier par l’InstitutionBrookings, un Institut privé de géo-politique proche des démocrates,l’Irak est en train de plonger dansune guerre civile qui va probable-ment se propager dans les paysvoisins, suite à des morts en masseet des afflux de réfugiés. Le rap-port prévoit des conséquencesdésastreuses, dont de graves per-turbations dans la production depétrole et une baisse considérablede l’influence américaine dans larégion. Le rapport préconise lacréation d’un groupe régional pouraider à contenir la guerre civile enprenant contact avec l’Iran et laSyrie, ce que refuse jusqu’à présentl’administration Bush. L’Institu-tion, située à Washington, indiqueque le rapport se base sur lesleçons tirées des autres guerresciviles, notamment en Afghanis-tan, au Congo, au Liban, en Soma-lie et en ex- Yougoslavie.

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LU DANS LA PRESSE TURQUE

« NOUS SOMMES LES PRE-MIERS Á REFUSER LE CONTRÔ-LE DE L’ARMÉE TURQUE »DÉCLARE L’ANCIEN VICE-PRÉ-SIDENT DE CHYPRE DU NORD.L’ancien vice-président de Chypredu Nord (ndlr : sous occupationturque depuis 1974, entité reconnueque par Ankara) et président duparti du Mouvement pour la paixet la démocratie, Mustafa Akinci, aaccordé une longue interview auquotidien turc Radikal. Voici delarges extraits de cet entretien réali-sé par Nese Duzel publié le 15 jan-vier sous le titre de « Nous sommesles premiers à refuser le contrôle del’armée turque »

Musafa Ankinci definit Chypre duNord en ces termes : « La Répu-blique turque de Chypre du Nord(KKTC) est une entité dénommée Étatmais qui ne peut remplir aucune fonc-tion étatique. C’est une constructionsous contrôle de la Turquie. C’est aussiune entité proclamée en 1983, recon-nue par aucun État, dont la Turquiemême ne remplit pas toutes les condi-tions requises pour sa reconnaissance».

(…) « Les Chypriotes turcs ne veulentêtre une minorité ni pour la Turquie etni pour les Chypriotes grecs majori-taires en nombre sur l’île. Maisaujourd’hui on tend à être une minori-té de la Turquie. En KKTC, le nombredes Chypriotes turcs se réduit de jouren jour alors que celui des originairesde Turquie augmente (…) Aujourd’huile parti de la Justice et du Développe-ment (AKP-au pouvoir), c’est-à-direRecep Tayyip Erdogan, a plusd’influence sur des milliers d’électeursde Chypre du Nord qu’un politicienlocal car ils y sont installés par la Tur-

quie et donc sont tournés en perma-nence vers Ankara… »(…) « KKTC est en principe indépen-dante mais concrètement elle est diri-gée par la Turquie par l’intermédiairede la bureaucratie civile et militaire etcela depuis toujours. Des élections onteu lieu pendant la phase du planAnnan, un nouveau président et unnouveau gouvernement ont été élus,comme si le statu quo en place avait étéinvalidé. Cette image allait dans le sensde la Turquie mais le statu quo n’ajamais été détruit. On a pu constaterque le président d’un État dit indépen-dant ne pouvait même pas faire démolirun passage (ndlr : pont de passagede Lokmaci) dans la capitale de sonpays sans autorisation (turque). LaTurquie a essayé depuis des années defaire reconnaître KKTC comme un Etatindépendant mais avec ce dernier inci-dent tout le monde a pu constater clai-rement que ce n’est pas un État indé-pendant en réalité et qu’elle est soustutelle militaire (turque). De toutefaçon en KKTC, à côté des militaires, ily a également la domination de labureaucratie du ministère turc desaffaires étrangères. Il faudraitaujourd’hui se préserver de la domina-tion de cette bureaucratie militaire etcivile et définir à nouveau les relationsentre la Turquie et la KKTC. »

(…) Bien entendu, il y aura des mili-taires sur ces terres, mais un présidentélu par le peuple va-t-il continuer àêtre en difficulté lors qu’il voudradémolir un simple passage ? Dans cepays le service des sapeurs-pompiersva-t-il continuer à être sous les ordresdes militaires (turcs) ? Le président dela banque centrale ne pourra-t-il pasêtre issu des Chypriotes turcs ? »

« Lors de la dernière crise de Lokmaci,la police de la KKTC a empêché l’appli-cation des décisions du président mêmede ce pays. La police de la KKTC est-elle sous les ordres de l’état-majorturc? », interroge alors Nese Duzel.

Mustafa Akinci répond par l’affir-matif en soulignant que « desannonces telles que « Ne venez pasdétruire ce passage. Celui qui viendraitle détruire sera emprisonné » ont étépubliées dans la presse, sans avoirjamais été démenties » (…)

« Chez nous la police n’est pas sous lesordres des autorités de la KKTC ni desChypriotes turcs. Elle n’est pas liée àl’autorité civile c’est-à-dire au ministè-re de l’intérieur. Dans la KKTC, il n’ya aucune force de sécurité sous lesordres des autorités civiles. La policeest liée au Commandement des forcesde sécurité dont le commandant en chefn’est autre qu’un général (parachuté)de la Turquie (…) La police agit doncselon la volonté des autorités mili-taires. De toute façon le pont de passa-ge de Lokmaci n’a pu être détruitqu’après un consensus avec Ankara. Iln’y a en fait aucune évolution depuis lafondation en 1983 de la KKTC. La Tur-quie n’a jamais accepté que les Chy-priotes turcs se régissent par leurpropre volonté libre. La bureaucratiecivile et militaire turque y est toujoursintervenue, sous couvert d’un partipolitique, ou par l’intermédiaire desvice-présidents des partis politiques ouencore sous couvert militaire et via desbureaucrates civiles. Des gouverne-ments sont tombés, d’autres ont étéformés, on est intervenu dans les élec-tions. La Turquie est aussi intervenuedans les élections de 1990 de la KKTC(…) », poursuit Mustafa Akinci.

Vice-Premier ministre de la KKTCen 2000, Mustafa Akinci exposeainsi sa propre expérience gouver-nementale : « Nous faisions partie à

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l’époque d’une coalition gouvernemen-tale. Nous avons prôné un gouverne-ment civil et demandé à ne pas fuir desnégociations avec les Chypriotes grecs.Ce fut la raison pour laquelle on a ren-versé notre coalition gouvernementa-le. Les autorités militaires sont ouver-tement intervenues en ce sens. Lorsque j’ai dit à notre partenaire gouver-nemental, le président du parti del’Union nationale et Premier ministrede surcroit, Dervis Eroglu, « On atous besoin de démocratie.Aujourd’hui pour moi et demain cesera pour toi », il m’a rétorqué « je nepeux pas donner un coup de poing aucouteau ». Le Premier ministre a ainsiexpliqué qu’il ne pouvait s’opposeraux autorités- autorités militaires clai-rement- qui renversaient le gouverne-ment »

(…)

« Il y a deux armés dans la KKTC. Lapremière est une armée appelée lesforces de sécurité des Chypriotes turcscomposée de 2 à 3 milles militaires etla seconde est les forces de paixturques. Les deux armées ont à leurstêtes des commandants parachutés parl’état-major turc à partir d’Ankara.Un Chypriote turc ne peut pas être lechef des armées de la KKTC. L’indé-pendance de la KKTC n’est qu’unmaquillage, il faut arrêter de l’appelerun État indépendant (…) C’est un ter-ritoire où la parole de la bureaucratiemilitaire et civile de la Turquie a touteautorité sur les questions importantes.Il y a quelque temps, il y a eu des rixesdans le casino de Yasar Oz, personna-ge impliqué dans le scandale de Susur-luk (ndlr : accident de voiture en1996 dans la ville turque de Susur-luk mettant en lumière la collusionentre la police, la mafia et les poli-ticiens turcs). Deux personnes ont ététuées et une autre a été gravementblessée. Yasar Oz était un des accusésde cette affaire, et pourtant après cinq

ou six jours de garde à vue il a étéexpulsé par une décision soudaine duConseil des ministres (de la KKTC).Il est rentré en Turquie et a été libéré.La question est de savoir si cet hommeest coupable. Si c’est le cas, pourquoi lelibérer ? Sinon pourquoi l’avoirexpulsé ? En plus, il était marié avecune fille chypriote turque d’ici. (…)Une force au moins au dessus duConseil des ministres a pu faire cela.On dit que c’est le Conseil qui a pris ladécision mais ce n’est qu’une formali-té. Personne ne croit que notre Conseildes ministres ait pu élaborer cette déci-sion de par sa propre volonté… »

« On dit toujours que Chypre est uneîle du crime et qu’elle obtient uneimportante part de ses revenus del’argent sale », interpelle NeseDuzel l’ancien vice-président de laKKTC.

« Tant que le droit internationaln’aura pas cours ici, il y aura ce genred’embarras dans la KKTC. Cela veutdire par exemple ne pas donner la pos-sibilité aux criminels, en infractiondans d’autres pays, venir se baladersans être inquiétés dans la KKTC.Aujourd’hui, ils s’y baladent tran-quillement (…) N’étant pas reconnupar d’autres Etats, on ne peut passigner des traités d’extradition de cri-minels avec les Etats. Ces gens là peu-vent alors venir travailler tranquille-ment en Chypre du Nord ou alorsnous avons des Yasar Oz dans le sec-teur des casinos (…) Lorsque j’étaisministre du tourisme, j’ai imposé lacondition des « 500 lits et 5 étoiles »pour l’ouverture d’un casino afind’éviter que des casinos ne pullulent,mais par la suite l’autorisation dessalles de jeux a été facilitée. En 2000, àmon époque, le nombre des salles dejeux était près de 19, aujourd’hui onatteint les 30 avec les nouvellesconstructions sur un tout petit terri-toire de 3 300 km2. Des rapports

internationaux indiquent le blanchi-ment d’argent. Les propriétaires de laplupart de ces casinos sont de Turquie.En Chypre du Nord, outre cela, il y aplus d’une centaine des lieux de paris.On peut faire des paris sur des matchsde foot ou des courses hippiques oucanines. On compte également 45 à 50boîtes de nuit où travaillent des jeunesfilles originaires des pays de l’Est etl’État sait que la prostitution existedans ces lieux (…) Il n’est pas possiblepour la mafia de se développer dansune entité indépendante qui évoluedans le cadre du droit international.Mais si l’indépendance s’effectue endehors du droit international, dans lecadre d’une île pirate, il peut y avoiraussi bien la mafia, que l’argent saleou le trafic de drogue. Aujourd’hui il ya aussi le trafic d’êtres humains ici.On enlève des personnes du Nord auSud. Ce ne sont pas des petitesaffaires, il y a la mafia des jeux et dutrafic de drogue. Nous n’avons pas unpanorama brillant »

(..)

« La KKTC, ne prétend pas vouloirêtre un Etat indépendant à part entièreau sens politique du terme. Les Chy-priotes turcs veulent ce qui est dansles possibilités. Ils veulent composerune fédération avec les Chypriotesgrecs. Ils veulent se réunir avec lesChypriotes grecs dans un Etat fédéralavec un Etat fédéré au statut égal. Leplan Annan auquel nous avons répon-du par le « oui » à 65% et dont lesChypriotes grecs ont rejeté à 75%, sta-tuait ceci. Ce que nous voulons c’estd’être un Etat européen fédéral prochedes exemples comme la Belgique ou laSuisse. Nous n’avons pas dit « oui »au plan Annan que pour des raisonséconomiques, nous l’avons acceptépour une nouvelle façon de vivre… »,conclue Mustafa Akinci.

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STRASBOURG : LA COUREUROPÉENNE DES DROITS DEL’HOMME CONDAMNE LATURQUIE POUR MAUVAISTRAITEMENTS ET VIOLATION DUDROIT Á LA LIBERTÉ D’UNKURDE DÉTENU SANS PROCÈSDEPUIS SEPT ANS. La Coureuropéenne des droits de l’homme a, le16 janvier, condamné une nouvelle foisla Turquie pour des mauvaistraitements infligés par des policiers etdes gendarmes à un détenu soupçonnéd’appartenir au Parti des travailleursdu Kurdistan (PKK). Les juges deStrasbourg ont accordé 15.000 euros àVeli Tosun, 41 ans, détenu à la prisonde Diyarbakir, qui se plaignait d’avoirété roué de coups par les policiersd’Istanbul et les gendarmes à sonarrivée à la prison de Diyarbakir enjuillet 1999.

Placé en garde à vue le 22 juillet 1999dans les locaux de la sûreté d’Istanbul,Veli Tosun avait été transféré à Diyar-bakir où un examen médical révélaultérieurement une ecchymose cou-vrant entièrement le biceps gauche.Suite à sa plainte, une procédure péna-le fut ouverte. Une partie des gen-darmes mis en cause furent acquittésmais l’affaire est toujours pendanteconcernant les autres gendarmes impli-qués. En l’absence d’explication sur lacause des lésions constatées, la Coureuropéenne estime que la Turquieporte la responsabilité de ces blessureset conclut que le requérant a subi untraitement inhumain et dégradant, enviolation de l’article 3 de la Conven-tion, une violation maintes fois consta-tée en Turquie par les juges européens.La Cour note aussi dans son arrêt quela détention provisoire du requérantpour appartenance au PKK dure à cejour depuis plus de sept ans et quatremois, une durée qui n’est pas justifiéepar les circonstances. Les juges euro-péens ont de ce fait conclu à la viola-tion du droit à la liberté du requérantainsi qu’à son droit à un recours effec-tif.

RECONSTRUCTION EN IRAK : UNAUDIT OFFICIEL AMÉRICAINÉPINGLE LA GESTION DES 21 MIL-LIARDS DE DOLLARS CONSA-CRÉS Á LA RECONSTRUCTION.Selon un rapport officiel publié le 31janvier, des dizaines de millions dedollars de l’aide à la reconstruction del’Irak ont été gaspillés par le gouverne-ment américain, notamment dans desprojets tels qu’une piscine olympiquejamais utilisée ou pour du matérielmilitaire dont on a perdu la trace. Laguerre en Irak a déjà coûté aux contri-buables américains plus de 300 mil-liards de dollars (232 mds euros), dont21 milliards pour la reconstruction,avec « à ce jour un succès limité », esti-me l’inspecteur général Stuart BowenJr dans son audit trimestriel. D’après cedocument, le Département d’Etat amé-ricain a par exemple payé 43,8 millionsde dollars (33,8 millions d’euros) àDynCorp International pour réaliserdans la banlieue de Bagdad des loge-ments pour les formateurs de la policeirakienne. Ce complexe résidentielreste vide depuis des mois. Environ 4,2millions de dollars (3,2 millionsd’euros) ont servi à la constructiond’une piscine olympique et à l’acquisi-tion d’un parc de 20 caravanes, censéesaccueillir les visiteurs de marque. Cesdernières dépenses ont été décidéespar le ministère irakien de l’Intérieursans l’aval des Etats-Unis. Autre irré-gularité, de taille: des responsablesaméricains ont dépensé 36,4 millionsde dollars (28 millions d’euros) pourdes véhicules blindés, armures corpo-relles et des équipements de communi-cation dont on ne trouve plus de trace.DynCorp aurait aussi émis 18 millionsde dollars (14 millions d’euros) de fac-tures qui pourraient être injustifiées,selon l’audit. Le Département d’Etat aassuré avoir mis en place un systèmede vérification des factures, qui ad’ailleurs rejeté une note de 1,1 millionde dollars (850.000 euros) de DynCorpce mois-ci.

L’audit de Stuart Bowen Jr tombe au

AINSI QUE… moment où le président américainGeorge W. Bush tente de convaincre leCongrès, désormais à majorité démo-crate, d’approuver une enveloppe com-plémentaire de 1,2 milliard de dollars(930 millions d’euros) pour la recons-truction en Irak. Au cours du trimestreécoulé, le bureau de Stuart Bowen aouvert 27 nouvelles enquêtes, portantle nombre d’affaires à 78. Vingt-troisdevraient faire l’objet de poursuites, laplupart pour corruption. Cependant, «la fraude n’a pas été un élément significatifde l’expérience américaine en Irak », tem-père Stuart Bowen. Sur les 21 milliardsde dollars (16 milliards d’euros) duFonds de reconstruction de l’Irak, crééen 2003, la plus grande partie a étéallouée à la sécurité et la justice (34%)ainsi qu’à la production et la distribu-tion d’électricité (23%), qui reste cepen-dant inférieure au niveau d’avant-guer-re. Douze pour cent des dépenses dereconstruction ont été consacrées àl’eau, autant au développement écono-mique, 9% au pétrole et au gaz, 4% auxtransports et communications et 4%encore à la santé. Les auditeurs sedéclarent « inquiets » pour la gestionfuture de la reconstruction par le gou-vernement irakien. Ce dernier dispo-sait encore de « milliards de dollarsalloués qui restaient inutilisés fin 2006», écrivent-ils. Et de souligner que « ledéfi le plus important (en Irak) reste lerenforcement de l’Etat de droit -systèmejudiciaire, prisons et police ». « Les Etats-Unis ont dépensé des milliards de dollarsdans ce domaine, avec à ce jour un succèslimité. »

Par ailleurs, l’ex-directeur du program-me « Pétrole contre nourriture » del’ONU en Irak, le Chypriote BenonSevan, a, le 16 janvier, été accusé decorruption par un tribunal new-yor-kais qui a lancé un mandat d’arrêtinternational contre lui. Selon le chefd’accusation, M. Sevan aurait reçu160.000 dollars du gouvernement ira-kien par l’intermédiaire d’EphraimNadler, autre Chypriote égalementaccusé. Benon Sevan, âgé de 69 ans,risque 50 ans de prison. Il avait démis-sionné de l’ONU en août 2005 aprèsavoir été mis en cause par la commis-

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sion d’enquête dirigée par l’ancien ban-quier américain Paul Volcker. Il avaitalors quitté New York pour Chypre.Dans un communiqué, l’avocat améri-cain de Benon Sevan a réfuté les accu-sations à l’encontre de son client qu’il aqualifiées de « sans fondement ». Sonco-accusé Ephraim Nadler est le beau-frère de l’ancien secrétaire général del’ONU Boutros Boutros-Ghali, quin’est pas impliqué dans le scandale. M.Nadler risque une peine de 112 annéesde prison. La justice américaine a émisdes mandats d’arrêt internationauxpour MM. Sevan et Nadler et réclameleur extradition. « Le programme“Pétrole contre nourriture“ a été mis enplace pour fournir de l’aide humanitaire aupeuple irakien et non pour aller dans lessacoches de fonctionnaires corrompus », adéclaré le juge Robert Morgenthau. Lajustice américaine a accusé de corrup-tion au total 14 personnes dans cetteaffaire. Un porte-parole de l’ONU,Farhan Haq, a indiqué que le secrétairegénéral, Ban Ki-moon, qui se trouvait àWashington pour des entretiens avec leprésident George W. Bush et desmembres du Congrès, « tient à dire queles Nations unies ont coopéré avec lesautorités en ce qui concerne le suivi durapport Volcker et (...) vont continuer à lefaire ».

Le programme « Pétrole contre nourri-ture » avait été établi par le Conseil desécurité. Il avait permis à l’Irak devendre sous contrôle des Nationsunies, de 1996 à 2003, des quantitéslimitées de pétrole et d’acheter enéchange des biens pour sa population,alors que le pays était soumis à unembargo international après l’invasiondu Koweït. Mais le gouvernement ira-kien avait perverti le système et plu-sieurs milliards de dollars avaient étédétournés. Le scandale avait été révéléen janvier 2004. Une commission indé-pendante d’enquête dirigée parl’ancien banquier fédéral américainPaul Volcker avait été mise sur pied.Elle a produit plusieurs rapportsd’enquête dans lesquels elle détaillaitde nombreuses faiblesses et erreursdans la gestion du programme parl’ONU, ainsi que des cas de corrup-

tion. Plusieurs gouvernements ontlancé des enquêtes sur certains deleurs ressortissants à la suite de cesrapports.

LES ÉTATS-UNIS PRENNENT DENOUVELLES MESURES POUR ISO-LER L’IRAN. Les Etats-Unis ont, le 30janvier, annoncé un gel des ventes depièces détachées de F-14 pour éviterqu’ils n’atterrissent dans les mains desIraniens et prévenant qu’un blocagedu Golfe par Téhéran pourrait seretourner contre la République isla-mique. L’Iran avait acheté 79 F-14 auxEtats-Unis avant la chute du Shah en1979. Les ventes ont été suspendues le26 janvier. Jusqu’à ce jour, les Améri-cains proposaient aux enchères despièces détachées de cet avion. Le prési-dent américain George W. Bush a répé-té lors d’un entretien sur la chaîne ABCque les Etats-Unis n’avaient aucunplan pour envahir l’Iran mais allaientaugmenter la pression diplomatiquepour convaincre Téhéran de mettre finà son programme d’enrichissementd’uranium. Le renforcement militaireaméricain dans le Golfe est égalementun signe adressé à l’égard de Téhéran.Le président Bush a aussi décidéd’envoyer un deuxième porte-avions,l’USS John C. Stennis avec son groupenaval, dans le Golfe. Cette arrivée ren-forcera les troupes navales américainesstationnées dans la région à leur plushaut niveau depuis l’intervention enIrak en mars 2003.

Selon la revue spécialisée américaineAviation Week, citant un haut respon-sable iranien, l’Iran est sur le point delancer un satellite dans l’espace. Un tellancement pourrait représenter unnouveau seuil dans les capacités mili-taires de la République islamique. «L’Iran a transformé son missile balistiquele plus puissant en véhicule lanceur desatellite », écrit la revue spécialiséedans les questions spatiales sur sonsite internet le 26 janvier. Le lanceur aété assemblé récemment et décollerabientôt pour mettre en orbite un satel-lite iranien, affirme la revue citant despropos du président de la commissionpour les affaires étrangères et la sécuri-

té nationale du Parlement iranien,Allaeddin Boroudjerdi. Le haut res-ponsable aurait tenu ces propos devantun groupe d’étudiants en théologiechiite et des religieux dans la ville sain-te de Qom. C’est près de Qom quel’Iran a déjà réalisé plusieurs de sesessais de missiles balistiques, précise larevue. Les agences américaines de ren-seignement, citées par le magazine,croient que le lanceur pourrait être uneversion modifiée du missile balistiqueShahab-3. D’une portée de 3000 km,les missiles Shahab-3 sont capablesd’atteindre Israël, l’Arabie saoudite,toute la région du Golfe et le sud de laTurquie. Un lanceur avec un rayond’action plus important donnerait àTéhéran la possibilité de frapperl’Europe centrale, la Russie, l’Inde oula Chine.

Par ailleurs, la Russie a achevé lalivraison du système de défense demissiles Tor-M1 à l’Iran, a rapporté le23 janvier l’Agence de presse Itar-Tass,citant le chef de l’exportateur d’armesgéré par l’Etat, Rosoboronexport. LaRussie a rempli son contrat et « totale-ment achevé la livraison du système dedéfense Tor-M1 à l’Iran à la fin dedécembre 2006 », a indiqué le chef deRosoboronexport Sergueï Chemezov.L’Iran a signé en novembre 2005 uncontrat avec la Russie pour l’achat de29 systèmes de missiles Tor-Ml dans lecadre d’un contrat de 700 millions dedollars (615 millions d’euros). Des res-ponsables russes ont décrit les mis-siles comme systèmes de défenseaérienne qui ne peut que servir à atta-quer des avions et des missiles guidésà basse altitude mais ne peuvent pasbombarder les cibles terrestres. « Nousdéveloppons notre coopération militaire ettechnique avec l’Iran conformément audroit international et nous continueront àle faire », avait, le 16 janvier, soulignéle ministre russe de la Défense, SergueïIvanov. L’accord russo-iranien, portantsur des armes conventionnelles, neviole aucun texte international. Le sys-tème Tor-M1 peut identifier jusqu’à 48cibles et tirer sur deux cibles simulta-nées à une altitude pouvant atteindreles 6.000 mètres.

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Le département d'Etat a, le 5 janvier,annoncé que les Etats-Unis ont imposédes sanctions économiques à des socié-tés chinoises, russes et nord-coréennesaccusées d'avoir vendu des missiles etdes armes à l'Iran et à la Syrie. Lessanctions, qui interdisent pendantdeux ans le commerce entre le gouver-nement et les entreprises américaineset ces sociétés, ont pris effet le 28décembre, a indiqué un responsabledu département d'Etat. Il n'a pas préci-sé ce qui avait provoqué ces mesurespunitives mais selon le WashingtonTimes, qui a révélé l'existence de cessanctions, les entreprises visées ontnotamment vendu des missiles à laSyrie, et des armes à l'Iran et la Syrie.Les trois sociétés d'Etat chinoises sontZibo Chemical Equipment, ChinaNational Aerotechnology ImportExport Corp. et China National Electri-cal Import and Export Co, selon uncommuniqué du département d'Etatpublié au journal officiel. Les troisentreprises russes visées sont la sociétéd'Etat Rosoboroneksport et les entre-prises Kolomna Design Bureau et TulaDesign Bureau d'Instructment Buil-ding. La compagnie minière nord-coréenne est la Korean Mining andIndustrial Development Corp. Lessociétés russes ont vivement dénoncéces mesures, affirmant respecter lalégislation internationale.

PARIS : UN CONGRES SUR LALIBERTE DE LA PRESSE EN IRAK A

L'UNESCO. Un congrès organisé par leConseil supérieur de l'Audiovisuel etde la télécommunication irakienne surla liberté de la presse en Irak s'est, le 8janvier, ouvert au siège de l'UNESCO àParis où les participants, dont une cen-taine de députés et de journalistes ira-kiens, ont notamment examiné la ques-tion de la protection des journalistesdans ce pays qui reste le plus meurtrierpour les professionnels des médias. Engrande partie venus d'Irak, les partici-pants ont observé une minute de silen-ce à la mémoire des journalistes tuésdans ce pays, à la demande du direc-teur de l'Organisation des Nationsunies pour l'éducation, la science et laculture (UNESCO), Koïchiro Matsuu-ra. L'Irak est resté en 2006, pour la qua-trième année consécutive, le pays "leplus dangereux" pour les profession-nels des médias avec 64 journalistes etcollaborateurs tués et 17 enlevés, selonun bilan annuel publié le 31 décembrepar l'organisation Reporters sans fron-tières (RSF). "La plupart des victimessont des journalistes locaux qui défen-dent la liberté d'opinion et encouragentle dialogue", a observé le directeurgénéral de l'UNESCO, confirmant leconstat de RSF qui évalue à 90 % lenombre de victimes irakiennes dans lesviolences contre les médias.

Au total, 139 journalistes ont été tuésen Irak depuis le début de la guerre enmars 2003, "soit plus du double dunombre de journalistes tués pendant

les 20 années de la guerre du Vietnam(63 tués entre 1955 et 1975)". Le direc-teur de l'UNESCO a souhaité qu'il "soitmis fin à cette violence" et que les jour-nalistes puissent travailler "en toutesécurité". Il a aussi plaidé en faveurd'une "stratégie pour la liberté de lapresse" dans ce pays où les médiasétaient placés sous le contrôle strict del'ancien régime déchu de Saddam Hus-sein. "Il faut aider le gouvernement ira-kien à offrir un environnement propiceau libre exercice du métier de journa-liste", a-t-il dit, appelant les journalistesirakiens à "ne pas s'impliquer dans leconflit confessionnel" qui déchire leurpays.

L'UNESCO contribue à la mise enœuvre d'un programme internationalde formation des journalistes irakiensdoté d'une enveloppe de trois millionsd'euros. Selon un document adoptéaprès trois jours de travaux au siège del'UNESCO, les congressistes ontrecommandé la suppression d'uneautorisation administrative préalable àl'exercice du métier de journaliste et àl'édition de journaux. Ils demandentaussi l'abrogation de toutes les lois ira-kiennes qui entravent la liberté d'ex-pression et empêchent les médiasd'exercer "en toute liberté". "Le gouver-nement, l'armée américaine et lesforces internationales doivent œuvrer àconsolider la liberté de la presse".

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

&Mmût |ra^ une video tournee par un temoin revele les tensions qui2janvier2007 > *

ont accompagne la pendaison du rais dechu

Des cris de vengeance â la mortde Saddam HusseinBEYROUTHCORRESPONDANTEL'execution par pendaison, samedi

30 decembre â İ'aube, de l'ancienpresident irakien Saddam Hussein

ne s'est pas deroulee dans le climat dedignite suggere par les declarations fai-tes dans la foulee par les responsablesofficiels irakiens, notamment MouaffaqAl-Rouba'i, conseiller a la securite natio-nale. Des images, vraisemblablementprises par l'un des temoins de la scenesur un telephone cellulaire, trahissentau contraire un esprit de vengeance dela part de certaines des personnes pre-sentes.

Çes images ont circule quelques heu-res seulement apres l'execution et ont etediffusees, dimanche, par la televisionsatellitaire Al-Jazira, qui a indique avoircoupe la scene de « la chute » du corps deSaddam Hussein, « pour ne pas choquerles ielespectateurs ». Elles sont de tres pie-tre qualite. Seul Saddam Hussein paraît âl'image, les temoins de la scene ne semanifestant que par la voix. Leson est audible, bien que demauvaise qualite.

- Saddam Hussein : « YaAllah ! ya Allah ! (Mon Dieu,mon Dieu) »

- Desvobcrecitentuneprie-re : « Dieu prie pour Moham-

med et les descendants deMohammed ! »

- Quelques fractions deseconde plus tard, une voix :

«Moqtada, Moqtada, Moqta-da ». C'est le prenom du jeune chef reli-gieux et politique chiite MoqtadaAl-Sadr, qui, comme l'ensemble de safamille, etait resolument hostile â l'an¬cien regime.

- Saddam Hussein : « Alors c'est celavotre bravoure ! »

- Uhevoix: « Vive Mohammed BagherAl-Sadr (le dirigeant religieux chiite quifut l'un des principaux animateurs dumouvement de la renaissance islamiquechiite et qui fut assassine par l'ancienregime en 1980). »

- Une voix : « (Va) en enfer ! »- Une autre voix, choquee, tentant de

les faire taire : « S'il vousplaît, nonje vousen conjure, non, l'homme va etre execute. »

- Saddam Hussein recite une premie-re fois la chahada (l'acte de foi de toutmusulman) : «Je temoigne qu'il n'y a dedieu que Dieu ; je temoigne que Moham¬med est son prophete. » Quelques frac¬tions de seconde et il reprend : «Je temoi¬gne qu'il n'y a de Dieu que Dieu ;je temoi¬

gne... » Un bruit metallique. La voix s'ar-râte, l'image est coupee.

Les autorites irakiennes ont annonceavoir fait filmer l'ensemble de la scene.

Toutefois, par reşpect pour la dignite ducondamne, elles se sont contentees de fai¬re diffuser samedi matin, en differe, parla television irakienne une breve sequen-ce - 70 secondes - şans son, des prelimi-naires de la pendaison. Sur ces images,on peut voir Saddam Hussein introduitpieds et poings lies dans la piece oû lapotence est dressee. L'un des gardes enca-goules paraît lui expliquer la procedure,avant de lui mettre la corde au cou. Lestraits de l'ancien president ne traduisentaucune emotion. Plus tard, une imagefixe de Saddam Hussein enveloppe dansun linceul, la joue droite contre le sol, aegalement ete diffusee.

L'envoye special â Bagdad du quoti-dien americain The Washington Post arecueilli aupres de Mounir Haddad, jugeâ la cour d'appel du Haut Tribunal penalirakien, le recit des heures qui ont prece-

de l'execution. Selon le magis-trat, quatorze temoins, dont lui-meme, ainsi que le ministre dela justice et des conseillers dupremier ministre NouriAl-Maliki, ont assiste â la pen¬daison, qui a eu lieu â l'anciensiege des services de renseigne-ment militaires, â Al-Qadi-miya, l'un des faubourgs deBagdad. Ils y ont ete conduits âbord d'un helicoptere de l'ar-mee americaine tandis qu'un

İmage extraite de la video complete de l'execution de Saddam Hussein, diffusee des dimanche sur Internet. La corde au cou, l'anciendictateur, condamne â mort le 5 novembre, recitait la profession de foi musulmane quand le bourreau a ouvert la trappe de la potence. afp

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&Mmût |ra^ une video tournee par un temoin revele les tensions qui2janvier2007 > *

ont accompagne la pendaison du rais dechu

Des cris de vengeance â la mortde Saddam HusseinBEYROUTHCORRESPONDANTEL'execution par pendaison, samedi

30 decembre â İ'aube, de l'ancienpresident irakien Saddam Hussein

ne s'est pas deroulee dans le climat dedignite suggere par les declarations fai-tes dans la foulee par les responsablesofficiels irakiens, notamment MouaffaqAl-Rouba'i, conseiller a la securite natio-nale. Des images, vraisemblablementprises par l'un des temoins de la scenesur un telephone cellulaire, trahissentau contraire un esprit de vengeance dela part de certaines des personnes pre-sentes.

Çes images ont circule quelques heu-res seulement apres l'execution et ont etediffusees, dimanche, par la televisionsatellitaire Al-Jazira, qui a indique avoircoupe la scene de « la chute » du corps deSaddam Hussein, « pour ne pas choquerles ielespectateurs ». Elles sont de tres pie-tre qualite. Seul Saddam Hussein paraît âl'image, les temoins de la scene ne semanifestant que par la voix. Leson est audible, bien que demauvaise qualite.

- Saddam Hussein : « YaAllah ! ya Allah ! (Mon Dieu,mon Dieu) »

- Desvobcrecitentuneprie-re : « Dieu prie pour Moham-

med et les descendants deMohammed ! »

- Quelques fractions deseconde plus tard, une voix :

«Moqtada, Moqtada, Moqta-da ». C'est le prenom du jeune chef reli-gieux et politique chiite MoqtadaAl-Sadr, qui, comme l'ensemble de safamille, etait resolument hostile â l'an¬cien regime.

- Saddam Hussein : « Alors c'est celavotre bravoure ! »

- Uhevoix: « Vive Mohammed BagherAl-Sadr (le dirigeant religieux chiite quifut l'un des principaux animateurs dumouvement de la renaissance islamiquechiite et qui fut assassine par l'ancienregime en 1980). »

- Une voix : « (Va) en enfer ! »- Une autre voix, choquee, tentant de

les faire taire : « S'il vousplaît, nonje vousen conjure, non, l'homme va etre execute. »

- Saddam Hussein recite une premie-re fois la chahada (l'acte de foi de toutmusulman) : «Je temoigne qu'il n'y a dedieu que Dieu ; je temoigne que Moham¬med est son prophete. » Quelques frac¬tions de seconde et il reprend : «Je temoi¬gne qu'il n'y a de Dieu que Dieu ;je temoi¬

gne... » Un bruit metallique. La voix s'ar-râte, l'image est coupee.

Les autorites irakiennes ont annonceavoir fait filmer l'ensemble de la scene.

Toutefois, par reşpect pour la dignite ducondamne, elles se sont contentees de fai¬re diffuser samedi matin, en differe, parla television irakienne une breve sequen-ce - 70 secondes - şans son, des prelimi-naires de la pendaison. Sur ces images,on peut voir Saddam Hussein introduitpieds et poings lies dans la piece oû lapotence est dressee. L'un des gardes enca-goules paraît lui expliquer la procedure,avant de lui mettre la corde au cou. Lestraits de l'ancien president ne traduisentaucune emotion. Plus tard, une imagefixe de Saddam Hussein enveloppe dansun linceul, la joue droite contre le sol, aegalement ete diffusee.

L'envoye special â Bagdad du quoti-dien americain The Washington Post arecueilli aupres de Mounir Haddad, jugeâ la cour d'appel du Haut Tribunal penalirakien, le recit des heures qui ont prece-

de l'execution. Selon le magis-trat, quatorze temoins, dont lui-meme, ainsi que le ministre dela justice et des conseillers dupremier ministre NouriAl-Maliki, ont assiste â la pen¬daison, qui a eu lieu â l'anciensiege des services de renseigne-ment militaires, â Al-Qadi-miya, l'un des faubourgs deBagdad. Ils y ont ete conduits âbord d'un helicoptere de l'ar-mee americaine tandis qu'un

İmage extraite de la video complete de l'execution de Saddam Hussein, diffusee des dimanche sur Internet. La corde au cou, l'anciendictateur, condamne â mort le 5 novembre, recitait la profession de foi musulmane quand le bourreau a ouvert la trappe de la potence. afp

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autre helicoptere râcheminait SaddamHussein de sa cellule de Camp Cropperpres de l'aeroport, jusqu'â la « zone ver-te » ultra-securisee de la capitale oû il aeti remis aux autorit.es irakiennes.

Selon la meme source, Saddam Hus¬sein, qui tenaitun Coran â la main ne mani-festait aucune frayeur. Aux cris de « Vive lepeuple, vive le djihad, vive la nation », « â

bas les Perses et les Amerkains », l'ancienpresident a tente d'interrompre le rappeldu verdict. II a confie son Çoran aujüge enlui demandant de le remettre au fils de l'an¬cien president de l'ex-tribunal revolûtion-naire, lui aussi condamne a mort, ou â l'undes membres de sa famille.

Conduit dans la piece şans fenetre oûetait dresse le gibet, il a replique â l'un

des hommes encagoules qui lui repro-chait d'avoir « appauvri l'Irak » : «J'aifait de l'Irak un pays riche, un pays puis-sant ! » II a ensuite refuse qu'on lui cou-vre la tete d'une cagoule.

MounaNaim

LEFIGARO ler janvier2007

Le destin shakespearien de Saddam Hussein,dictateur sanguinaire et ambiguLe dictateur qui vient

d'etre execute de façonexpeditive, apres unproces tronque, avait da-

vantage de sang sur les mains et6tait moins mediocre que beau-coup d'autres â travers l'histoirecontemporaine. Megalomanecomme la plupart, il avait eu cesdebuts difficiles qui durcissent âla fois la volonte et la sensibilite,dans un pays qui, par rapportâ d'autres de la region, passaitâ juste titre pour violent.

En 1975, Saddam Husseinavait renforce son pouvoir. Nonseulement etait-il devenu le veri-table chef du pays mais grâce auxcapitaux de la nationalisation dupetrole et â la hausse des prix, ilpouvait se targuer d'etre un bâtis-seur d'Etat. Habilement, il venaitde consentir des concessions auShah d'Iran. En echange d'une re-nonciation â la souverainete' sur lavoie d'eau du Chatt al-Arab et âl'abandon de la revendication surla province arabophone et p£tro-liere du Khouzistan iranien, il ob-tenait du Shah que celui-ci cessetout aide logistique â l'insurrec-tiûn kürde de M Barzaniqui durait depuis 1961. L'accordconclu, l'insurrection kürde s'ef-fondrait. Saddam Hussein conti-nuait avec succes de developpereconomiquement le pays tout enrenforçant avec l'aide de la Fran-ce, entre autres, ses capacites mi-litaires en maintenant le pays soussa poigne de fer. II se voulait l'he-ritier de Babylone et de l'Assyrieet, depuis que l'Egypte de Sadateavait choisi la paix avec Israel(1978), comme le charnpion desArabes.

Lorsque le Shah fut renversepar la reVolution khomeiniste quiremettait en cause le statü quo re-gional et inqui6tait l'Occident,

ParGĞrard Chaliand *

« La mort de Saddamparacheve le destin

qu'il s'est choisien voulant devenirun heros parmi les

siens et un bourreaupour ses victimes »

Saddam Hussein crut son heurevenue. Sous-estimant l'6paisseurculturelle et le poids dĞmographi-que du vieil empire ilimagina dereediter la conquete arabe duVlle siecle qui mit â genoux celuides Perses, şans oublier d'en ap-peler au sunnisme. Â l'exceptiondu rival baasiste syrien et d'Israel,soucieux du renforcement militai-re d'un adversaire arabe, prati-quement tous les Etats, de l'Unionsoviâtique â l'Occident, soutinrentI'effort de guerre irakien. La guer-re fut şans merci, des gaz chimi-ques furent fournis et utilisĞs con-tre les Iraniens. L'un des objectifsdes fournisseurs d'armes âtait queles deux adversaires s'6puisent.

Ce fut le cas apres huit annĞes.L'Irak terminait â peine territoria-lement vainqueur et financiere-ment ruine\ Les Kurdes d'Irak quiavaient 6t6 soutenus par l'Iran su-bissaient une terrible repression.Halabja 6tait gazĞ şans grande

protestation internationale. Ons'en souviendra plus tard lorsqueSaddam Hussein deviendra unadversaire. Les Etats du Golfe,dont le Kovve'it qui avait fınancie-rement soutenu l'Irak, rĞcla-maient un remboursement pres-sant. Saddam Hussein tenta de serefaire en annexant le Kovveıt. Laperspective d'un Etat disposantd'un tel potentiel petrolier âtaitinacceptable pour les fitats-Unis.Tandis que l'URSS Ğtait en pleinedeliquescence, ce fut la premiereguerre du Golfe menee avec l'ap-pui des Nations unies. Quatrepays arabes majeurs participaientde la coalition : l'Arabie saoudite,la Syrie, la Jordanie et l'Egyptedont les dettes avaient etĞ apureespar les Etats-Unis pour obtenir saparticipation.

La victoire de la coalition futais6e. Le regime ne fut pas abattu,des avis autorisös aux Ğtats-Uniscomme du cöte' saoudien ayantmis en garde sur les cons6quencesde l'effondrement d'un rĞgimefonde' sur la suprömatie. des sun-nites depuis le mandat britanni-que dans un pays oü la majorite6tait chiite, done non hostile âl'Iran. Kurdes et chiites que lesEtats-Unis appelerent alors â serevolter tandis qu'ils n'avaient pasl'intention de les soutenir, furentmassacr6s en masse par la garderĞpublicaine de Saddam Hussein.

Puis ce fut l'embargo avec desconsâquences dures pour la

population plutot qüe pour le r6gi-me. Les Kurdes, grâce aux imagesfilmâes par les t616visions occi-dentales reçurent par l'interces-sion de la France puis de l'Angle-terre un soutien des alliĞsgarantissant la s6curit6 de leur iğ-gion. Les chiites furent bientötprot6g6s aussi dans le sud du pays.

On connaît mieux la süite. Au len-demain immediat du 11 septem-bre, Paul VVolfovvitz, le plus en vuedes neoconservateurs designaitl'Irak comme l'adversaire â abat-tre. L'occasion paraissait propicede mener une guerre de choix fon-dee sur le risque que l'Irak faisaitcourir â la söcuritĞ de la region et âcelle du monde ainsi qu'aux liensque ce pays pouvait avoir avec leterrorisme islamiste. La secondeguerre du Golfe eut lieu şans l'ac¬cord cette fois des Nations unies etmalgre la reticence affichee denombreux Etats. La chute du dic¬tateur fut accueillie avec contente-ment par les chiites et les Kurdes,soit 80 % de la population irakien-ne qui n'avait cessĞ d'etre domi-n6e et rĞprimĞe. Mais la finalitâpolitique du projet de l'adminis-tration de George W. Bush s'est re-v616e un 6chec. L'ancien dictateura vğcu assez longtemps pour voirque ceux qui le faisaient juger nesortiraienl.pas victorieux d'uneentreprise qui paraissait promise âun triomphe.

Pour l'Iran, Israel et George W.Bush comme pour les chiites et lesKurdes, l'exexution de SaddamHussein est bienvenue. On ne doitcependant pas nögliger que pourles sunnites, en Irak commeailleurs, il est considerĞ commecelui qui a dâfie les Etats-Unis,cherchĞ â renverser un statü quoet s'est voulu comme un cham-pion de l'arabisme. Sa mort para¬cheve le destin qu'il s'est choisi envoulant devenir un heros parmiles siens et un bourreau pour sesvictimes.

* Giopolitologue, spâcialistedes conflits, familier de l'Irak,auteur avec Sophie Moussetd'un Guide du voyageur autourdu monde (Odilejacob)

Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

autre helicoptere râcheminait SaddamHussein de sa cellule de Camp Cropperpres de l'aeroport, jusqu'â la « zone ver-te » ultra-securisee de la capitale oû il aeti remis aux autorit.es irakiennes.

Selon la meme source, Saddam Hus¬sein, qui tenaitun Coran â la main ne mani-festait aucune frayeur. Aux cris de « Vive lepeuple, vive le djihad, vive la nation », « â

bas les Perses et les Amerkains », l'ancienpresident a tente d'interrompre le rappeldu verdict. II a confie son Çoran aujüge enlui demandant de le remettre au fils de l'an¬cien president de l'ex-tribunal revolûtion-naire, lui aussi condamne a mort, ou â l'undes membres de sa famille.

Conduit dans la piece şans fenetre oûetait dresse le gibet, il a replique â l'un

des hommes encagoules qui lui repro-chait d'avoir « appauvri l'Irak » : «J'aifait de l'Irak un pays riche, un pays puis-sant ! » II a ensuite refuse qu'on lui cou-vre la tete d'une cagoule.

MounaNaim

LEFIGARO ler janvier2007

Le destin shakespearien de Saddam Hussein,dictateur sanguinaire et ambiguLe dictateur qui vient

d'etre execute de façonexpeditive, apres unproces tronque, avait da-

vantage de sang sur les mains et6tait moins mediocre que beau-coup d'autres â travers l'histoirecontemporaine. Megalomanecomme la plupart, il avait eu cesdebuts difficiles qui durcissent âla fois la volonte et la sensibilite,dans un pays qui, par rapportâ d'autres de la region, passaitâ juste titre pour violent.

En 1975, Saddam Husseinavait renforce son pouvoir. Nonseulement etait-il devenu le veri-table chef du pays mais grâce auxcapitaux de la nationalisation dupetrole et â la hausse des prix, ilpouvait se targuer d'etre un bâtis-seur d'Etat. Habilement, il venaitde consentir des concessions auShah d'Iran. En echange d'une re-nonciation â la souverainete' sur lavoie d'eau du Chatt al-Arab et âl'abandon de la revendication surla province arabophone et p£tro-liere du Khouzistan iranien, il ob-tenait du Shah que celui-ci cessetout aide logistique â l'insurrec-tiûn kürde de M Barzaniqui durait depuis 1961. L'accordconclu, l'insurrection kürde s'ef-fondrait. Saddam Hussein conti-nuait avec succes de developpereconomiquement le pays tout enrenforçant avec l'aide de la Fran-ce, entre autres, ses capacites mi-litaires en maintenant le pays soussa poigne de fer. II se voulait l'he-ritier de Babylone et de l'Assyrieet, depuis que l'Egypte de Sadateavait choisi la paix avec Israel(1978), comme le charnpion desArabes.

Lorsque le Shah fut renversepar la reVolution khomeiniste quiremettait en cause le statü quo re-gional et inqui6tait l'Occident,

ParGĞrard Chaliand *

« La mort de Saddamparacheve le destin

qu'il s'est choisien voulant devenirun heros parmi les

siens et un bourreaupour ses victimes »

Saddam Hussein crut son heurevenue. Sous-estimant l'6paisseurculturelle et le poids dĞmographi-que du vieil empire ilimagina dereediter la conquete arabe duVlle siecle qui mit â genoux celuides Perses, şans oublier d'en ap-peler au sunnisme. Â l'exceptiondu rival baasiste syrien et d'Israel,soucieux du renforcement militai-re d'un adversaire arabe, prati-quement tous les Etats, de l'Unionsoviâtique â l'Occident, soutinrentI'effort de guerre irakien. La guer-re fut şans merci, des gaz chimi-ques furent fournis et utilisĞs con-tre les Iraniens. L'un des objectifsdes fournisseurs d'armes âtait queles deux adversaires s'6puisent.

Ce fut le cas apres huit annĞes.L'Irak terminait â peine territoria-lement vainqueur et financiere-ment ruine\ Les Kurdes d'Irak quiavaient 6t6 soutenus par l'Iran su-bissaient une terrible repression.Halabja 6tait gazĞ şans grande

protestation internationale. Ons'en souviendra plus tard lorsqueSaddam Hussein deviendra unadversaire. Les Etats du Golfe,dont le Kovve'it qui avait fınancie-rement soutenu l'Irak, rĞcla-maient un remboursement pres-sant. Saddam Hussein tenta de serefaire en annexant le Kovveıt. Laperspective d'un Etat disposantd'un tel potentiel petrolier âtaitinacceptable pour les fitats-Unis.Tandis que l'URSS Ğtait en pleinedeliquescence, ce fut la premiereguerre du Golfe menee avec l'ap-pui des Nations unies. Quatrepays arabes majeurs participaientde la coalition : l'Arabie saoudite,la Syrie, la Jordanie et l'Egyptedont les dettes avaient etĞ apureespar les Etats-Unis pour obtenir saparticipation.

La victoire de la coalition futais6e. Le regime ne fut pas abattu,des avis autorisös aux Ğtats-Uniscomme du cöte' saoudien ayantmis en garde sur les cons6quencesde l'effondrement d'un rĞgimefonde' sur la suprömatie. des sun-nites depuis le mandat britanni-que dans un pays oü la majorite6tait chiite, done non hostile âl'Iran. Kurdes et chiites que lesEtats-Unis appelerent alors â serevolter tandis qu'ils n'avaient pasl'intention de les soutenir, furentmassacr6s en masse par la garderĞpublicaine de Saddam Hussein.

Puis ce fut l'embargo avec desconsâquences dures pour la

population plutot qüe pour le r6gi-me. Les Kurdes, grâce aux imagesfilmâes par les t616visions occi-dentales reçurent par l'interces-sion de la France puis de l'Angle-terre un soutien des alliĞsgarantissant la s6curit6 de leur iğ-gion. Les chiites furent bientötprot6g6s aussi dans le sud du pays.

On connaît mieux la süite. Au len-demain immediat du 11 septem-bre, Paul VVolfovvitz, le plus en vuedes neoconservateurs designaitl'Irak comme l'adversaire â abat-tre. L'occasion paraissait propicede mener une guerre de choix fon-dee sur le risque que l'Irak faisaitcourir â la söcuritĞ de la region et âcelle du monde ainsi qu'aux liensque ce pays pouvait avoir avec leterrorisme islamiste. La secondeguerre du Golfe eut lieu şans l'ac¬cord cette fois des Nations unies etmalgre la reticence affichee denombreux Etats. La chute du dic¬tateur fut accueillie avec contente-ment par les chiites et les Kurdes,soit 80 % de la population irakien-ne qui n'avait cessĞ d'etre domi-n6e et rĞprimĞe. Mais la finalitâpolitique du projet de l'adminis-tration de George W. Bush s'est re-v616e un 6chec. L'ancien dictateura vğcu assez longtemps pour voirque ceux qui le faisaient juger nesortiraienl.pas victorieux d'uneentreprise qui paraissait promise âun triomphe.

Pour l'Iran, Israel et George W.Bush comme pour les chiites et lesKurdes, l'exexution de SaddamHussein est bienvenue. On ne doitcependant pas nögliger que pourles sunnites, en Irak commeailleurs, il est considerĞ commecelui qui a dâfie les Etats-Unis,cherchĞ â renverser un statü quoet s'est voulu comme un cham-pion de l'arabisme. Sa mort para¬cheve le destin qu'il s'est choisi envoulant devenir un heros parmiles siens et un bourreau pour sesvictimes.

* Giopolitologue, spâcialistedes conflits, familier de l'Irak,auteur avec Sophie Moussetd'un Guide du voyageur autourdu monde (Odilejacob)

Page 27: KURD INSTITUT E · al-Anbaa, Jalal Talabani a, cepen-dant, appelé à cesser toute inter-vention dans les affaires inté-rieures de l’Irak et à aider le pays à restaurer la paix

Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

L'inexorable chute d'un dictateur megalomane

oo

LU

oCE<2

Xı-HO

Uh-1

Apres avoir diriğe l'Irakpar la terreur pendantplus de trente ans,Saddam Husseina ete executepar pendaison â l'issued'un proces bâcle

L'histoire gardera de lui l'imaged'un homme hagard, hirsute,le visage mange' par une

barbe de plusieurs semaines, sortide son trou â rats par des soldatsamĞricains le 13 decembre 2003,huit mois apres la chute de son re¬gime. Loin, tres loin de l'homme âla belle prestance qui haranguaitles foules, conspuait les leadersarabes â la solde de l'Ameriqueet menaçait le president Bush.Celui qui dirigeait d'une mainde fer son pays, faisant r^gner laterreur chez ses concitoyens, esttombe pour 25 millions de dollars(20 millions d'euros) de prime of-ferte par les Amöricains.

Saddam, «le cogneur» en arabe,mais aussi «l'homme qui fait faceau danger», est ne dans une famillepaysanne sunnite d'un villageproche de Tikrit (150 km au nordde Bagdad), le 28 avril 1937. II esteUeve â Bagdad dans les milieuxnationalistes arabes et il frequente,des 18 ans, les cellules, â l'epoqueclandestines, du parti Baas.

En 1983, Washingtonlui fournit des miüiardsde dollars de credits etd'equipements, y comprîsdes souches bsologîques.

Le 14 juillet 1958, la monarchieirakienne est renversee par ungroupe d'officiers diriğe par le ge¬neral Abdel Kassem. L'annee sui-vante, Saddam Hussein fait partied'un commando qui tente en vainde l'assassiner. II doit s'exiler mo-mentanement au Caire. II revientet prepare, â la tete d'une milice,le coup d'Ğtat de juillet 1968, quiporte au pouvoir son cousin, lepresident Ahmad Hassan El Bakr,etle parti Baas.

Pendant onze ans, Saddam Hus¬sein organise et contröle les servi-ces de renseignements, qui serontla pierre angulaire de son regime.

Car il n'a pas l'intentionde rester un officier durang. En 1979, il renverseou pousse â la demissionle president El Bakr. II n'aque 42 ans.

Rapidement, il donne unaperçu de ce dont il est ca-pable pour se maintenir aupouvoir. Le 18 juillet, l'en¬semble du parti Baas estr£uni a Bagdad. SaddamHussein prend la parole etd^nonce une tentative decoup d'Etat ourdie par laSyrie avec des complicitösirakiennes. II invite le se-cretaire general du conseilde commandement de larevolution, Mohyi -Ab dEl Hussein, a avouer avoirconspire" contre lui et â li-vrer la liste de ses acolytes.Chaque personne nommöe- en tout, une soixantaine- est emmenee hors de lasalle. La s.Ğance est filmeeet les cassettes diffusöesdans tout le pays. D'autresarrestations ont lieu. Les« traîtres » sont fusilles parles membres du cercle diri-geant invites â faire partiedu peloton d'ex6cution.

Les eventuels opposantssont avertis. Saddam Hus¬sein regne en despote etn'hesitera devant rien pourse maintenir au pouvoir.Ce qui explique sa lon-gevite malgre ses erreurspolitiques, comme la lon-gue et meurtriere guerrecontre l'Iran dans laquelleil lance son pays. Ou l'inva-sion du Kovveit, suivie parla riposte americaine de lapremiere guerre du Golfe,d'oü son regime şort pas-sablement affaibli. Le pays, soumisâ douze ans d'embargo impose parles Nations unies, en şort exsangue.Le regime est honni par les Kurdesdeportes massivement et contre quiSaddam n'hesitera pas â utiliser desgaz toxiques, faisant plus de 5 000morts civils â Halabja.

Les chiites, majoritaires en Irak,sont persecutes. Leurs leaders sontassassines et leurs sanctuaires deNadjaf et Kerbala bombardes lorsdu soulevement chiite de 1991.« Ce n'est pas que les Irakiens aientpeur de parler, Us ont peur de pen-ser», explique l'un d'entre eux. Le

Saddam Husseinâu sanctuaire d'Al İmamAli, â Nadjaf, en 1998.

"Le delire de puissancede ce tyran sanguinairele conduit â sa perte.

regime de Saddam Hussein. peutetre compare â celui de Staline.Ce qui n'empeche pas les puis-sants de la terre de le frequenter.C'est un pays riche en petrole quel'on courtise.

En 1983, les Etats-Unis scellentun accord de cooperation mili-taire avec Saddam Hussein qui estle seul a pouvoir s'opposer a l'Irandes mollahs. Donald Rumsfeld estalors venu en personne rencontrerle leader irakien â qui Washingtonfournit des milliards de dollars decredits et d'equipements, y comprisdes souches biologiques, notam-

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L'inexorable chute d'un dictateur megalomane

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LU

oCE<2

Xı-HO

Uh-1

Apres avoir diriğe l'Irakpar la terreur pendantplus de trente ans,Saddam Husseina ete executepar pendaison â l'issued'un proces bâcle

L'histoire gardera de lui l'imaged'un homme hagard, hirsute,le visage mange' par une

barbe de plusieurs semaines, sortide son trou â rats par des soldatsamĞricains le 13 decembre 2003,huit mois apres la chute de son re¬gime. Loin, tres loin de l'homme âla belle prestance qui haranguaitles foules, conspuait les leadersarabes â la solde de l'Ameriqueet menaçait le president Bush.Celui qui dirigeait d'une mainde fer son pays, faisant r^gner laterreur chez ses concitoyens, esttombe pour 25 millions de dollars(20 millions d'euros) de prime of-ferte par les Amöricains.

Saddam, «le cogneur» en arabe,mais aussi «l'homme qui fait faceau danger», est ne dans une famillepaysanne sunnite d'un villageproche de Tikrit (150 km au nordde Bagdad), le 28 avril 1937. II esteUeve â Bagdad dans les milieuxnationalistes arabes et il frequente,des 18 ans, les cellules, â l'epoqueclandestines, du parti Baas.

En 1983, Washingtonlui fournit des miüiardsde dollars de credits etd'equipements, y comprîsdes souches bsologîques.

Le 14 juillet 1958, la monarchieirakienne est renversee par ungroupe d'officiers diriğe par le ge¬neral Abdel Kassem. L'annee sui-vante, Saddam Hussein fait partied'un commando qui tente en vainde l'assassiner. II doit s'exiler mo-mentanement au Caire. II revientet prepare, â la tete d'une milice,le coup d'Ğtat de juillet 1968, quiporte au pouvoir son cousin, lepresident Ahmad Hassan El Bakr,etle parti Baas.

Pendant onze ans, Saddam Hus¬sein organise et contröle les servi-ces de renseignements, qui serontla pierre angulaire de son regime.

Car il n'a pas l'intentionde rester un officier durang. En 1979, il renverseou pousse â la demissionle president El Bakr. II n'aque 42 ans.

Rapidement, il donne unaperçu de ce dont il est ca-pable pour se maintenir aupouvoir. Le 18 juillet, l'en¬semble du parti Baas estr£uni a Bagdad. SaddamHussein prend la parole etd^nonce une tentative decoup d'Etat ourdie par laSyrie avec des complicitösirakiennes. II invite le se-cretaire general du conseilde commandement de larevolution, Mohyi -Ab dEl Hussein, a avouer avoirconspire" contre lui et â li-vrer la liste de ses acolytes.Chaque personne nommöe- en tout, une soixantaine- est emmenee hors de lasalle. La s.Ğance est filmeeet les cassettes diffusöesdans tout le pays. D'autresarrestations ont lieu. Les« traîtres » sont fusilles parles membres du cercle diri-geant invites â faire partiedu peloton d'ex6cution.

Les eventuels opposantssont avertis. Saddam Hus¬sein regne en despote etn'hesitera devant rien pourse maintenir au pouvoir.Ce qui explique sa lon-gevite malgre ses erreurspolitiques, comme la lon-gue et meurtriere guerrecontre l'Iran dans laquelleil lance son pays. Ou l'inva-sion du Kovveit, suivie parla riposte americaine de lapremiere guerre du Golfe,d'oü son regime şort pas-sablement affaibli. Le pays, soumisâ douze ans d'embargo impose parles Nations unies, en şort exsangue.Le regime est honni par les Kurdesdeportes massivement et contre quiSaddam n'hesitera pas â utiliser desgaz toxiques, faisant plus de 5 000morts civils â Halabja.

Les chiites, majoritaires en Irak,sont persecutes. Leurs leaders sontassassines et leurs sanctuaires deNadjaf et Kerbala bombardes lorsdu soulevement chiite de 1991.« Ce n'est pas que les Irakiens aientpeur de parler, Us ont peur de pen-ser», explique l'un d'entre eux. Le

Saddam Husseinâu sanctuaire d'Al İmamAli, â Nadjaf, en 1998.

"Le delire de puissancede ce tyran sanguinairele conduit â sa perte.

regime de Saddam Hussein. peutetre compare â celui de Staline.Ce qui n'empeche pas les puis-sants de la terre de le frequenter.C'est un pays riche en petrole quel'on courtise.

En 1983, les Etats-Unis scellentun accord de cooperation mili-taire avec Saddam Hussein qui estle seul a pouvoir s'opposer a l'Irandes mollahs. Donald Rumsfeld estalors venu en personne rencontrerle leader irakien â qui Washingtonfournit des milliards de dollars decredits et d'equipements, y comprisdes souches biologiques, notam-

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ment de la maladie du charbon(anthrax). De meme, la Francevend deux reacteurs nucleaiıres âBagdad, dont celui d'Osirak, detruitpar l'aviation israelienne, et four¬nit des avions Süper Etendard tressophistiques. En 1975, alors qu'ille reçoit a Versailles, Jacques Chi-rac, premier ministre de l'epoque,assure Saddam Hussein de «sonestime, sa consideration et sonaffection».

«II perd pied avec la realitedans les annees 1990»Le pouvoir du leader irakien

repose sur la tribu de son villaged'origine et sur le elan familial. IIplace ses fils Oudaî et Koussaı a despostes cles : l'un est â la tete des me-dias, l'autre diriğe les nombreuxservices de securite interieure. Ils

sefont tuös par les Americains enjuillet 2003 â Mossoul. Les regle-ments de comptes n'epargnent pasla famille. Les deux gendres de Sad-darti, les freres Hussein et SaddamKamel Al Madjid, font defection en

août 1995 en Jordânie. Lerai's dit leur pardonner et, âleur retour en Irak, les faitexecuter froidement.

Saddam Hussein est unleader sanguinaire et me¬galomane. II se reve enheros du monde arabe,en Saladin des tempsmodernes. Son delire depuissance le conduit â saperte. En 2003, â l'arriveedes chars americains, sonregime s'effondre commeun château de cartes.

Un rapport du Penta-gone de plus de 200 pa-

ges, intitule" Etüde sur lesperspeetives irakiennes, lepoint de vue du leadershipde Saddam sur l'operationIraqiFreedom, revele que leleader irakien etait totale-ment hors du coup, coupedu monde et plonge dansun univers imaginaire.Jusqu'au dernier mo¬ment, il n'a pas cru â uneattaque americaine, maisplutöt â un soulevementchiite, ou a une agressionde ses voisins iraniens outures. En fait, le leaderirakien pensait que Pariset Moscou arriveraient âbloquer les Americainsaux Nations unies. II etaitpersuade de la superioritemorale de ses troupes.Terrorise, son entourage

n'osait le contredire oului montrer la realite. De l'avis deson ancien vice-premier ministre,Tarek Aziz, « il a perdu pied avec larealite dans les annees 1990». Et sonentourage a contribue â l'isoler enne lui transmettant plus que debonnes nouvelles. Son secretairedonne comme instruction a ceuxqui l'approchent: «Vous devez lerendre heureux. »

Jusqu'â la fin, il continue de rece-voir des communiques de triom-phe et ses proches lui fournissentdes documents tronques sur desprogrammes de fabrication d'ar-mements qui n'existent pas. Â laveille de l'invasion americaine demars 2003, Saddam Hussein ignoreencore qu'il a dejâ perdu la guerre.Le mythe de son invincibilite s'ef-fondrera vite.

AGNES ROTIVEL

Mercredi 3 janvier 2007

L'execution de Saddam Hussein est une fauteJ'aurais akne saluer dans le proces de

Saddam Hussein une etape marquan-te de la demoeratisation de l'Irak.Malheureusement, l'execution del'ex-dictateur irakien jette le trouble

sur un evenement qui aurait dû etre positifpour la reconstruction de ce pays martyri-se. D'abord, il faut reconnaître avec satis-faction que Saddam Hussein a ete juge.

J'observe que le Haut Tribunal penal estune instance irakienne, formee exclusive-ment de magistrats irakiens, dont lesaudiences sontpubliques. Les experts et lesobservateurs disent, certainement â justetitre, que les debats ont ete menes de manie-re brouillonne, dans une atmosphere quimanquait de serenite. Trois avocats de ladefense ont d'ailleurs ete âssassines. Le faitque Saddam Hussein ait etejuge par un tri¬bunal irakien est dejâ un exploit en soi dansles cireonstances dans lesquelles se trouveplonge le pays. Rappelons que l'Irak n'a faitla decouverte que depuis quelques moisdes eleetions libres, d'une Constitutionlibrement consentie, d'tm gouvernementde coalition, de la deliberation parlementai-re et d'une justice independante, mais sur-tout qu'il est le lieu d'une guerre çivile parti-culierement sanglante.

C'est aussi un exploit parce que l'accusese trouve etre celui qui a asservi ses conci-

Nicolas SarkozyPresident de l'Union pour un mouvementpopulaire (UMP)

toyens par l'assassinat et la terreur pendantplus de trente ans, et dont se revendiquentencore les terroristes (je ne peux pour mapart appeler « resistants » ceux qui posentquotidiennement des bombes au milieudes civils).

J'aurais aime saluer le fait qu'â travers ceproces hautement symbolique l'Etat ira¬kien se soit approprie des elements quicontribuent essentiellement â sa souverai-nete, comme un systemejudiciaire indepen-dant et professionnel ou une poliçe demo-cratique et integre.

La condamnation â la peine capitale etl'execution du condamne m'en empeehent.Je suis oppose a la peine de mort. C'est pourmoi une question de principe. Je erois quele monde doit continuer â eheminer versson abolition totale. Et, en l'occurrence,bien qu'il s'agisse d'un des grands crimi-nels de l'Histoire, j 'esrime que l'Irak seşerait grandi en n'executant pas celui qui l'atant fait souffrir. Je souhaite ardemment lastabilisation de l'Irak. Mais, pour moi, la sta-

bilisation en profondeur de cette region pas-se par la promotion des valeurs demoerati-ques. Je deteste l'idee que certains peuplesseraient condamnes â la violence au seulmotif que cette violence s'inserirait dansvmetraditionmultiseculaire,voiremillenai-re. Et je considere comme une etape indis-pensable du processus de demoeratisationde l'Irak l'abolition de la peine de mort.

Enfin,je deplore profondement que Sad¬dam Hussein, le dictateur qui avait plus desang sur les mains que quiconque au mon¬de, n'ait pas eu â comparaître pour sesautres crimes. Je regrette que justice n'aitpas ete rendue aux Kurdes, dont les souf-frances ont ete indicibles, et dont le massa-cre au gaz de 5 000 civils dans la bourgaded'Halabja en 1988 n'aura ete qu'un evene¬ment atroce parmi de nombreux autres. Jeregrette quejustice n'ait pas ete rendue auxchiites, qui subirent en 1991 une repressionbarbare de la part de la garde republicaineirakienne - d'ailleurs sous le regard impas-sible de la communaute internationale.

II est difficile de reconcilier les differen-tes composantes d'un peuple au sortird'une dictature. Mais cette tâche me paraîtd'autant plus malaisee lorsque la lumieren'est pas faite sur le passe.

L'execution de Saddam Hussein, le piredes hommes, est une faute.

Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

ment de la maladie du charbon(anthrax). De meme, la Francevend deux reacteurs nucleaiıres âBagdad, dont celui d'Osirak, detruitpar l'aviation israelienne, et four¬nit des avions Süper Etendard tressophistiques. En 1975, alors qu'ille reçoit a Versailles, Jacques Chi-rac, premier ministre de l'epoque,assure Saddam Hussein de «sonestime, sa consideration et sonaffection».

«II perd pied avec la realitedans les annees 1990»Le pouvoir du leader irakien

repose sur la tribu de son villaged'origine et sur le elan familial. IIplace ses fils Oudaî et Koussaı a despostes cles : l'un est â la tete des me-dias, l'autre diriğe les nombreuxservices de securite interieure. Ils

sefont tuös par les Americains enjuillet 2003 â Mossoul. Les regle-ments de comptes n'epargnent pasla famille. Les deux gendres de Sad-darti, les freres Hussein et SaddamKamel Al Madjid, font defection en

août 1995 en Jordânie. Lerai's dit leur pardonner et, âleur retour en Irak, les faitexecuter froidement.

Saddam Hussein est unleader sanguinaire et me¬galomane. II se reve enheros du monde arabe,en Saladin des tempsmodernes. Son delire depuissance le conduit â saperte. En 2003, â l'arriveedes chars americains, sonregime s'effondre commeun château de cartes.

Un rapport du Penta-gone de plus de 200 pa-

ges, intitule" Etüde sur lesperspeetives irakiennes, lepoint de vue du leadershipde Saddam sur l'operationIraqiFreedom, revele que leleader irakien etait totale-ment hors du coup, coupedu monde et plonge dansun univers imaginaire.Jusqu'au dernier mo¬ment, il n'a pas cru â uneattaque americaine, maisplutöt â un soulevementchiite, ou a une agressionde ses voisins iraniens outures. En fait, le leaderirakien pensait que Pariset Moscou arriveraient âbloquer les Americainsaux Nations unies. II etaitpersuade de la superioritemorale de ses troupes.Terrorise, son entourage

n'osait le contredire oului montrer la realite. De l'avis deson ancien vice-premier ministre,Tarek Aziz, « il a perdu pied avec larealite dans les annees 1990». Et sonentourage a contribue â l'isoler enne lui transmettant plus que debonnes nouvelles. Son secretairedonne comme instruction a ceuxqui l'approchent: «Vous devez lerendre heureux. »

Jusqu'â la fin, il continue de rece-voir des communiques de triom-phe et ses proches lui fournissentdes documents tronques sur desprogrammes de fabrication d'ar-mements qui n'existent pas. Â laveille de l'invasion americaine demars 2003, Saddam Hussein ignoreencore qu'il a dejâ perdu la guerre.Le mythe de son invincibilite s'ef-fondrera vite.

AGNES ROTIVEL

Mercredi 3 janvier 2007

L'execution de Saddam Hussein est une fauteJ'aurais akne saluer dans le proces de

Saddam Hussein une etape marquan-te de la demoeratisation de l'Irak.Malheureusement, l'execution del'ex-dictateur irakien jette le trouble

sur un evenement qui aurait dû etre positifpour la reconstruction de ce pays martyri-se. D'abord, il faut reconnaître avec satis-faction que Saddam Hussein a ete juge.

J'observe que le Haut Tribunal penal estune instance irakienne, formee exclusive-ment de magistrats irakiens, dont lesaudiences sontpubliques. Les experts et lesobservateurs disent, certainement â justetitre, que les debats ont ete menes de manie-re brouillonne, dans une atmosphere quimanquait de serenite. Trois avocats de ladefense ont d'ailleurs ete âssassines. Le faitque Saddam Hussein ait etejuge par un tri¬bunal irakien est dejâ un exploit en soi dansles cireonstances dans lesquelles se trouveplonge le pays. Rappelons que l'Irak n'a faitla decouverte que depuis quelques moisdes eleetions libres, d'une Constitutionlibrement consentie, d'tm gouvernementde coalition, de la deliberation parlementai-re et d'une justice independante, mais sur-tout qu'il est le lieu d'une guerre çivile parti-culierement sanglante.

C'est aussi un exploit parce que l'accusese trouve etre celui qui a asservi ses conci-

Nicolas SarkozyPresident de l'Union pour un mouvementpopulaire (UMP)

toyens par l'assassinat et la terreur pendantplus de trente ans, et dont se revendiquentencore les terroristes (je ne peux pour mapart appeler « resistants » ceux qui posentquotidiennement des bombes au milieudes civils).

J'aurais aime saluer le fait qu'â travers ceproces hautement symbolique l'Etat ira¬kien se soit approprie des elements quicontribuent essentiellement â sa souverai-nete, comme un systemejudiciaire indepen-dant et professionnel ou une poliçe demo-cratique et integre.

La condamnation â la peine capitale etl'execution du condamne m'en empeehent.Je suis oppose a la peine de mort. C'est pourmoi une question de principe. Je erois quele monde doit continuer â eheminer versson abolition totale. Et, en l'occurrence,bien qu'il s'agisse d'un des grands crimi-nels de l'Histoire, j 'esrime que l'Irak seşerait grandi en n'executant pas celui qui l'atant fait souffrir. Je souhaite ardemment lastabilisation de l'Irak. Mais, pour moi, la sta-

bilisation en profondeur de cette region pas-se par la promotion des valeurs demoerati-ques. Je deteste l'idee que certains peuplesseraient condamnes â la violence au seulmotif que cette violence s'inserirait dansvmetraditionmultiseculaire,voiremillenai-re. Et je considere comme une etape indis-pensable du processus de demoeratisationde l'Irak l'abolition de la peine de mort.

Enfin,je deplore profondement que Sad¬dam Hussein, le dictateur qui avait plus desang sur les mains que quiconque au mon¬de, n'ait pas eu â comparaître pour sesautres crimes. Je regrette que justice n'aitpas ete rendue aux Kurdes, dont les souf-frances ont ete indicibles, et dont le massa-cre au gaz de 5 000 civils dans la bourgaded'Halabja en 1988 n'aura ete qu'un evene¬ment atroce parmi de nombreux autres. Jeregrette quejustice n'ait pas ete rendue auxchiites, qui subirent en 1991 une repressionbarbare de la part de la garde republicaineirakienne - d'ailleurs sous le regard impas-sible de la communaute internationale.

II est difficile de reconcilier les differen-tes composantes d'un peuple au sortird'une dictature. Mais cette tâche me paraîtd'autant plus malaisee lorsque la lumieren'est pas faite sur le passe.

L'execution de Saddam Hussein, le piredes hommes, est une faute.

Page 29: KURD INSTITUT E · al-Anbaa, Jalal Talabani a, cepen-dant, appelé à cesser toute inter-vention dans les affaires inté-rieures de l’Irak et à aider le pays à restaurer la paix

Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

LE FIGARO ' 3janvier2007

L'eKecution de Saddam Hussein,sacrifice fondateur du nouvel Irak

I İs s'appellent Rizgan Amin,Ary Shaheen, Raed luni. Ilssont magistrats et irakiens. Ilsont juge Saddam Hussein et,

conformement a la loi irakienne,ils l'ont condamne â mort. Ceshommes, quoi que l'on pense duproces et de sa conclusion, ont ma¬nifesto un courage physique et in-tellectuel peu commun ; ils ont af-frontĞ Saddam Hussein, şansflechir, sous le regard des cameras,au peöril de leur propre vie et de leurhonneur. Longtemps, des tueurs âgages les guetteront, d'autres cher-cheront k les dĞshonorer en lesqualifiant de laquais des Etats-Unis. Cependant, si l'on se fıe auximages de ces juges entraperçus kla tĞİĞvision, ils ne semblaientcraindre personne et n'etre a lasolde de personne ; ces magistratsimpassibles donnaient le senti-ment de fonder un ordre nouveau,un Ğtat de droit.

Demain, apres-demain plusprobablement, les enfants irakiensapprendront-ils, dans leurs ma-nuels scolaires, les noms de cesmagistrats parmi les fondateursd'une nouvelle republique ? C'estpossible, les guerres ont une fin, lepire n'est pas toujours certain, me¬me en Irak. Le jour venu, les histo-riens s'attacheront â reconstruireune histoire de l'Irak, coherente etlinâaire : l'Irak comme colonie bri-tannique, puis comme monarchieparlementaire, comme dictaturepuis comme republique enfin.Dans cette histoire â venir, la mortdu dictateur apparaîtra comme lesacrifice fondateur de la republi-que nouvelle, comme la mort duroi en 1958 fut le sacrifice fonda¬teur de la dictature. Certainement,les juges irakiens ont-ils songe,par-delâ l'etat de droit, a ce sangversĞ qui, dans toutes les civilisa-tions, clöt une epoque pour enouvfir une autre ; par-delâ le droit,il faut envisager que la mort de

Saddam fut pour ces juges une n6-cessite historique. Peut-etre me¬me, l'exĞcution de Saddam etait-elle, en Irak, indispensable pourque les soldats de la guerre çivilecomprennent que les tempsavaient vraiment, oui vraimentchange.

ParGuy Sorman*

« Ce sangverse qui,

dans toutesles civilisations,clöt une epoquepour en ouvrir

une autre »

Mais, en dehors de l'Irak, cescirconstances historiques et

locales ont rarement ou jamais ĞtĞ

prises en considĞration par lescommentateurs. I'insisterai ici surceux, nombreux mais pas majori-taires dans l'opinion (d'apres lessondages, la mort de Saddam estplutöt approuvee), en Europe etaux Etats-Unis, qui ont conteste leproces puis reprouvĞ l'execution.Done, le proces aurait ete invalideparce que tenu en presence d'unearmee Ğtrangere. Le proces aurait6te bâcle parce que Saddam n'a paseu le temps de rĞpondre de tousses crimes. Le proces aurait dû etrecelui des gouvernements qui, na-guere, ont arme Saddam Hussein,français, allemand, americain,saoudien... Le proces aurait dû setenir devant une Cour internatio-nale. Le proces a souffert d'imper-feetions juridiques qui, aux Etats-Unis, auraient conduit â son annu-lation, ete.

Eh bien, toutes ces critiques sontfondâes. Şans plus. Car, nul ne con¬teste. les faits reproehâs a Saddam

Hussein ; nul ne nie que 148 villa-geois ont ete executes a Dujail parcequ'ils etaient chiites. Nul ne nie qu'ils'agissait bien la d'un gĞnocide. Nulne conteste que Saddam Hussein aiteu tout le loisir de se defendre en pu-

blic et ses avocats aussi.Nul ne devrait done contester

que la seule tenue de ce proces dansl'Irak en guerre, malgre la presencedes troupes ötrangeres, a etĞ un

. speetaculaire progres du droit, şansprecedent dans le monde arabe !

Les irakiens auraient-ils dû re-ehereher d'abord la perfection juri-dique ? Ou, malgre les conditionsadverses, faire progresser l'etat dedroit ? C'est bien ainsi, et pas demaniere plus theorique, que laquestion se posait â eux, reelle-ment : le temps a Bagdad n'est pascelui des etats d'âme.

Quant aux commentaires idea-listes en Europe et aux Etats-Unis,ils me font penser â cette citationde Charles PĞguy : « Les moralistesont les mains blanches parce qu'ilsn'ont pas de mains. »

 vrai dire, tous les contemp-teurs du proces et de l'exĞcution deSaddam Hussein sont-ils des mora¬listes et ont-ils les mains aussi blan¬ches ? Loin s'en faut. On reperedans ce camp quelques-uns ehezqui la haine de George W. Bush, oudes Etats-Unis en general, est si vi¬ve que tout evenement qui, de presou de loin, direetement ou indirec-

tement, pourra etre aceroehe âBush, est en soi condamnable.Pour ces adversaires de l'interven-tion americaine en Irak (qui ont ledroit de l'etre et j'en fus des le pre-mier jour) et de toute interventionamĞricaine dans les affaires dumonde (la, je n'en suis pas), l'ex6-cution de Saddam Hussein simpli-fie le dâbat : il ne leur est plus ne-cessaire de discutailler du proces, ilsuffît de rappeler que, par principe,on est contre la peine de mort. Lacontroverse s'Ğteint par une victoi-re du principe, non negociable, unpassage en douceur de la realitecomplexe vers la symbolique püre.Ainsi, â Paris, Le Monde bien-pen-sant proclame dans son editorialdu jour « Nous sommes contre lapeine de mort par principe ». Com¬me un principe ne se nĞgocie pas,oublions - n'est-ce pas - les cir¬constances en Irak et ces irakienscompliquĞs.

couvre que le gouvemement del'Argentine a publiâ un communi-que qui condamne l'execution deSaddam Hussein « au nom desdroits de l'homme », tout en con-damnant les crimes commis parSaddam Hussein « au nom des me-mes droits de l'homme ».

Pour ce gouvemement qui nes'etait jamais interesse â l'Irak aupa-

ravant (mais dont rantiameiicanis-me est un fonds de commerce), lesdroits de l'homme de Saddam Hus¬sein sont done Ğquivalents â ceux deses millions de victimes : etrangeequivalence morale qui aurait placesur un meme niveau Staline et lesvictimes du goulag, Hitler et les vic¬times de l'Holocauste. II est des casoü 1'antiamericanisme rend bete.(Si je voulais verser dans un argu-ment facile, je rappellerais a cegouvemement et â tous les adver¬saires vocaux de la peine de mort« par principe », qu'elle frappe aumoins dix mille Chinois par an, ge-neralement şans proces, şans avo-cat et que les ex6cutions se tiennentdans le silence assourdissant ; jesuis bien seul â signer des pĞtitionssur ce sujet.)

Fallait-il executer Saddam Hus¬sein ? Pour ma part, j'aurais preförequ'il fût condamnö â perpĞtuite âdeterrer les morts des fosses com-munes et k les rĞinhumer de sesmains, conformâment aux rites is-lamiques dont il se rĞclamait â la finde sa vie. Mais je ne suis pas ira¬kien ; ma famille n'a pas 6t6 exter-minee par Saddam Hussein, je nesuis pas en guerre, je ne peux pasdĞcider â la place des irakiens.Avant de les juger et jauger depuisnötre position confortable, es-sayons de les comprendre.

'Essayiste.

A l'autre bout de la planete,dans un registre voisin, je dû-

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LE FIGARO ' 3janvier2007

L'eKecution de Saddam Hussein,sacrifice fondateur du nouvel Irak

I İs s'appellent Rizgan Amin,Ary Shaheen, Raed luni. Ilssont magistrats et irakiens. Ilsont juge Saddam Hussein et,

conformement a la loi irakienne,ils l'ont condamne â mort. Ceshommes, quoi que l'on pense duproces et de sa conclusion, ont ma¬nifesto un courage physique et in-tellectuel peu commun ; ils ont af-frontĞ Saddam Hussein, şansflechir, sous le regard des cameras,au peöril de leur propre vie et de leurhonneur. Longtemps, des tueurs âgages les guetteront, d'autres cher-cheront k les dĞshonorer en lesqualifiant de laquais des Etats-Unis. Cependant, si l'on se fıe auximages de ces juges entraperçus kla tĞİĞvision, ils ne semblaientcraindre personne et n'etre a lasolde de personne ; ces magistratsimpassibles donnaient le senti-ment de fonder un ordre nouveau,un Ğtat de droit.

Demain, apres-demain plusprobablement, les enfants irakiensapprendront-ils, dans leurs ma-nuels scolaires, les noms de cesmagistrats parmi les fondateursd'une nouvelle republique ? C'estpossible, les guerres ont une fin, lepire n'est pas toujours certain, me¬me en Irak. Le jour venu, les histo-riens s'attacheront â reconstruireune histoire de l'Irak, coherente etlinâaire : l'Irak comme colonie bri-tannique, puis comme monarchieparlementaire, comme dictaturepuis comme republique enfin.Dans cette histoire â venir, la mortdu dictateur apparaîtra comme lesacrifice fondateur de la republi-que nouvelle, comme la mort duroi en 1958 fut le sacrifice fonda¬teur de la dictature. Certainement,les juges irakiens ont-ils songe,par-delâ l'etat de droit, a ce sangversĞ qui, dans toutes les civilisa-tions, clöt une epoque pour enouvfir une autre ; par-delâ le droit,il faut envisager que la mort de

Saddam fut pour ces juges une n6-cessite historique. Peut-etre me¬me, l'exĞcution de Saddam etait-elle, en Irak, indispensable pourque les soldats de la guerre çivilecomprennent que les tempsavaient vraiment, oui vraimentchange.

ParGuy Sorman*

« Ce sangverse qui,

dans toutesles civilisations,clöt une epoquepour en ouvrir

une autre »

Mais, en dehors de l'Irak, cescirconstances historiques et

locales ont rarement ou jamais ĞtĞ

prises en considĞration par lescommentateurs. I'insisterai ici surceux, nombreux mais pas majori-taires dans l'opinion (d'apres lessondages, la mort de Saddam estplutöt approuvee), en Europe etaux Etats-Unis, qui ont conteste leproces puis reprouvĞ l'execution.Done, le proces aurait ete invalideparce que tenu en presence d'unearmee Ğtrangere. Le proces aurait6te bâcle parce que Saddam n'a paseu le temps de rĞpondre de tousses crimes. Le proces aurait dû etrecelui des gouvernements qui, na-guere, ont arme Saddam Hussein,français, allemand, americain,saoudien... Le proces aurait dû setenir devant une Cour internatio-nale. Le proces a souffert d'imper-feetions juridiques qui, aux Etats-Unis, auraient conduit â son annu-lation, ete.

Eh bien, toutes ces critiques sontfondâes. Şans plus. Car, nul ne con¬teste. les faits reproehâs a Saddam

Hussein ; nul ne nie que 148 villa-geois ont ete executes a Dujail parcequ'ils etaient chiites. Nul ne nie qu'ils'agissait bien la d'un gĞnocide. Nulne conteste que Saddam Hussein aiteu tout le loisir de se defendre en pu-

blic et ses avocats aussi.Nul ne devrait done contester

que la seule tenue de ce proces dansl'Irak en guerre, malgre la presencedes troupes ötrangeres, a etĞ un

. speetaculaire progres du droit, şansprecedent dans le monde arabe !

Les irakiens auraient-ils dû re-ehereher d'abord la perfection juri-dique ? Ou, malgre les conditionsadverses, faire progresser l'etat dedroit ? C'est bien ainsi, et pas demaniere plus theorique, que laquestion se posait â eux, reelle-ment : le temps a Bagdad n'est pascelui des etats d'âme.

Quant aux commentaires idea-listes en Europe et aux Etats-Unis,ils me font penser â cette citationde Charles PĞguy : « Les moralistesont les mains blanches parce qu'ilsn'ont pas de mains. »

 vrai dire, tous les contemp-teurs du proces et de l'exĞcution deSaddam Hussein sont-ils des mora¬listes et ont-ils les mains aussi blan¬ches ? Loin s'en faut. On reperedans ce camp quelques-uns ehezqui la haine de George W. Bush, oudes Etats-Unis en general, est si vi¬ve que tout evenement qui, de presou de loin, direetement ou indirec-

tement, pourra etre aceroehe âBush, est en soi condamnable.Pour ces adversaires de l'interven-tion americaine en Irak (qui ont ledroit de l'etre et j'en fus des le pre-mier jour) et de toute interventionamĞricaine dans les affaires dumonde (la, je n'en suis pas), l'ex6-cution de Saddam Hussein simpli-fie le dâbat : il ne leur est plus ne-cessaire de discutailler du proces, ilsuffît de rappeler que, par principe,on est contre la peine de mort. Lacontroverse s'Ğteint par une victoi-re du principe, non negociable, unpassage en douceur de la realitecomplexe vers la symbolique püre.Ainsi, â Paris, Le Monde bien-pen-sant proclame dans son editorialdu jour « Nous sommes contre lapeine de mort par principe ». Com¬me un principe ne se nĞgocie pas,oublions - n'est-ce pas - les cir¬constances en Irak et ces irakienscompliquĞs.

couvre que le gouvemement del'Argentine a publiâ un communi-que qui condamne l'execution deSaddam Hussein « au nom desdroits de l'homme », tout en con-damnant les crimes commis parSaddam Hussein « au nom des me-mes droits de l'homme ».

Pour ce gouvemement qui nes'etait jamais interesse â l'Irak aupa-

ravant (mais dont rantiameiicanis-me est un fonds de commerce), lesdroits de l'homme de Saddam Hus¬sein sont done Ğquivalents â ceux deses millions de victimes : etrangeequivalence morale qui aurait placesur un meme niveau Staline et lesvictimes du goulag, Hitler et les vic¬times de l'Holocauste. II est des casoü 1'antiamericanisme rend bete.(Si je voulais verser dans un argu-ment facile, je rappellerais a cegouvemement et â tous les adver¬saires vocaux de la peine de mort« par principe », qu'elle frappe aumoins dix mille Chinois par an, ge-neralement şans proces, şans avo-cat et que les ex6cutions se tiennentdans le silence assourdissant ; jesuis bien seul â signer des pĞtitionssur ce sujet.)

Fallait-il executer Saddam Hus¬sein ? Pour ma part, j'aurais preförequ'il fût condamnö â perpĞtuite âdeterrer les morts des fosses com-munes et k les rĞinhumer de sesmains, conformâment aux rites is-lamiques dont il se rĞclamait â la finde sa vie. Mais je ne suis pas ira¬kien ; ma famille n'a pas 6t6 exter-minee par Saddam Hussein, je nesuis pas en guerre, je ne peux pasdĞcider â la place des irakiens.Avant de les juger et jauger depuisnötre position confortable, es-sayons de les comprendre.

'Essayiste.

A l'autre bout de la planete,dans un registre voisin, je dû-

Page 30: KURD INSTITUT E · al-Anbaa, Jalal Talabani a, cepen-dant, appelé à cesser toute inter-vention dans les affaires inté-rieures de l’Irak et à aider le pays à restaurer la paix

Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

LE FIGARO 3 janvier 2007

La justice des vainqueurs chiitesSaddam Hussein est mort,

mais tous les irakiens nes'en rejouissent pas. Aucontraire, la maniere dont

les differents groupes ethniques etreligieux ont râagi a son ex6cutionest emblematique de la diffıculte âmaintenir la cohesion de l'Irak.

Pour la majorite chiite, long-temps violemment opprimĞe parSaddam Hussein et par tous lesprâcĞdents regimes irakiensd'obĞdience sunnite, la mort deSaddam symbolise leur conquetede l'hegemonie politique. Parailleurs, leurs manifestations deliesse triomphalistes sont un rap-pel cruel de la maniere dont lesopprimes, une fois libĞres, peu-vent si facilement devenir des op-presseurs â leur tour.

Pour la minorite sunnite, ecar-te du pouvoir par l'invasion ame¬ricaine et qui exprime sa frustra-tion par des attaques quotidiennescontre la population chiite et seslieux saints, Saddam restera unhĞros pour longtemps. Les Kurdes- qui, comme les chiites, ont subiles sâvices de Saddam pendant desdĞcennies - s'accrochent discrete-ment â leur independance de fait,tout en faisant ce qu'il faut pours'assurer qu'ils ne seront plusjamais soumis k un regime arabe.

Le premier ministre irakien,Nouri- al-Maliki, qui reprĞsente lacoalition chiite et kürde au pou¬voir, a fait part de son espoir quel'execution du dictateur permettrade surmonter les divisions sectai-res. Mais meme si ses parolessemblent sinceres, la realite' menevers la direction opposee, et lesĞchanges verbaux injurieux aumoment de l'execution memen'aideront certainement pas a fai-re oublier qu'il s'agissait lâ de lajustice des vainqueurs - pas desEtats-Unis, mais des chiites.

Ces evönements n'augurentrien de bon pour l'avenir de ce quenous devrions nous habituer ânommer « l'ex-Irak ». Â vrai dire, ledâbat actuel k Washington sur lastabilisation de l'Irak est deplaceparce qu'on ne peut pas stabiliserquelque chose qui n'existe plus -dans ce cas precis, l'Irak en tantqu'Etat souverain. Sous le couvertd'amendementş constitutionnelsinspires par les Etats-Unis, la ma¬jorite chiite est parvenue â s'arro-ger un pouvoir quasi absolu.

C'est ainsi que ce qui semblaitâtre pour Washington, il y a quel-

ParShlomoAvineri*

« Le debat actuelâ Washington

sur la stabilisationde l'Irak

est deplace parcequ'on ne peut passtabiliser quelque

chose quin'existe plus »

ques mois â peine, une transitionrâussie vers un gouvemement re-prĞsentatif n'est plus qu'une far-ce : comme sous Saddam, l'autori-te depend du contröle des armes.La difference est qu'aujourd'hui legouvemement n'a plus le mono¬pole de la violence. Chaque mili¬ce, chaque ministere, chaque fac-tion politique chiite a ses propresarmes, ses gros bras et escadronsde la mort. De leur cote, les sunni-tes continuent a se servir desstocks d'armes accumulĞs sousSaddam pour mener un combatd'arriere-garde contre le nouvelordre, apparemment lĞgitime parles elections.

Al'exception d'une nouvelledictature violente, aucune

autorite n'est â meme de rassem-bler les chiites, les sunnites et lesKurdes en une seule entite politi-que. Le reve chimerique de l'ad-ministration americaine - demo-cratiser en une nuit une societĞprofondâment divisĞe et habitueea la violence et â la coercition - alibere un terrifiant cortege de dâ-mons politiques.

Dans ces circonstances, le dâ¬bat consecutif au rapport Baker-

Hamilton â Washington n'a quepeu d'incidence sur l'avenir del'Irak, bien qu'il reste essentiel al'avenir du pouvoir, du prestige etdu statut des Etats-Unis memesdans le monde. L'avenir de l'Iraksera decidĞ par les irakiens, mais

par des balles et non des bulletinsde vote. Les Etats-Unis et l'en¬semble de la communaute inter-nationale sont totalement imprĞ-pares â affronter la versionmoyen-orientale de la Yougosla-vie et ses consequences regiona-les. Et contrairement aux Etats is-sus de la dislocation de laYougoslavie, qui pouvaient s'ins-pirer de l'Europe, l'absence d'unmodele d6mocratique arabe 16gi-time rend plus ardue encore lamise en place d'un ordre dĞmo-cratique.

Certains Europeens, et d'autres,peuvent se gausser de l'echec

des Etats-Unis en Irak, et de l'inep-tie - ou pire - de leur politique dû-sespârĞe suivant l'occupation. Etpourtant les raisons profondes decet echec remontent bien plus loin,a la cröation de toutes pieces del'Irak dans les annâes 1920 par lesautorites imperialistes britanni-ques, qui rassemblerent trois pro-vinces disparates de l'Empire otto-man vaincu en un Etat qui n'ajamais eu d'identite coherente.

C'est ainsi que la fondationmeme de l'Irak repose sur la « jus¬tice des vainqueurs » : l'Empirebritafinique, apres avoir vaincu lesOttomans, a donne le pouvoir auxArabes sunnites dans un pays oûils etaient minoritaires. Aujour-d'hui, cet arrangement se dĞlite âla süite d'un nouveau cycle de« justice des vainqueurs ».

Les consequences de ce rĞa-menagement du pouvoir ne sontpas encore evidentes. Mais il estcertain qu'un Etat irakien cohĞ-rent, qu'il soit unifie, federal ouconfâderal, ne pourra âmergerd'une societe dont une partie con-sidere â juste titre Saddam Hus¬sein comme un dictateur sangui-naire, et dont une autre partie lerevere comme heros et martyr.

Les guerres ont toujours desconsequences inattendues et desironies cruelles. En Irak, il devientaujourd'hui apparent que certainsEtats ne peuvent etre sauves şansetre dĞtruits.

* Ancien directeur ge'neraldu ministere israeliendes Affaires etrangeres,professeur de sciences politiquesâ l'Universite hebral'quedeJerusalem.

© Project Syndicate, 2006.

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LE FIGARO 3 janvier 2007

La justice des vainqueurs chiitesSaddam Hussein est mort,

mais tous les irakiens nes'en rejouissent pas. Aucontraire, la maniere dont

les differents groupes ethniques etreligieux ont râagi a son ex6cutionest emblematique de la diffıculte âmaintenir la cohesion de l'Irak.

Pour la majorite chiite, long-temps violemment opprimĞe parSaddam Hussein et par tous lesprâcĞdents regimes irakiensd'obĞdience sunnite, la mort deSaddam symbolise leur conquetede l'hegemonie politique. Parailleurs, leurs manifestations deliesse triomphalistes sont un rap-pel cruel de la maniere dont lesopprimes, une fois libĞres, peu-vent si facilement devenir des op-presseurs â leur tour.

Pour la minorite sunnite, ecar-te du pouvoir par l'invasion ame¬ricaine et qui exprime sa frustra-tion par des attaques quotidiennescontre la population chiite et seslieux saints, Saddam restera unhĞros pour longtemps. Les Kurdes- qui, comme les chiites, ont subiles sâvices de Saddam pendant desdĞcennies - s'accrochent discrete-ment â leur independance de fait,tout en faisant ce qu'il faut pours'assurer qu'ils ne seront plusjamais soumis k un regime arabe.

Le premier ministre irakien,Nouri- al-Maliki, qui reprĞsente lacoalition chiite et kürde au pou¬voir, a fait part de son espoir quel'execution du dictateur permettrade surmonter les divisions sectai-res. Mais meme si ses parolessemblent sinceres, la realite' menevers la direction opposee, et lesĞchanges verbaux injurieux aumoment de l'execution memen'aideront certainement pas a fai-re oublier qu'il s'agissait lâ de lajustice des vainqueurs - pas desEtats-Unis, mais des chiites.

Ces evönements n'augurentrien de bon pour l'avenir de ce quenous devrions nous habituer ânommer « l'ex-Irak ». Â vrai dire, ledâbat actuel k Washington sur lastabilisation de l'Irak est deplaceparce qu'on ne peut pas stabiliserquelque chose qui n'existe plus -dans ce cas precis, l'Irak en tantqu'Etat souverain. Sous le couvertd'amendementş constitutionnelsinspires par les Etats-Unis, la ma¬jorite chiite est parvenue â s'arro-ger un pouvoir quasi absolu.

C'est ainsi que ce qui semblaitâtre pour Washington, il y a quel-

ParShlomoAvineri*

« Le debat actuelâ Washington

sur la stabilisationde l'Irak

est deplace parcequ'on ne peut passtabiliser quelque

chose quin'existe plus »

ques mois â peine, une transitionrâussie vers un gouvemement re-prĞsentatif n'est plus qu'une far-ce : comme sous Saddam, l'autori-te depend du contröle des armes.La difference est qu'aujourd'hui legouvemement n'a plus le mono¬pole de la violence. Chaque mili¬ce, chaque ministere, chaque fac-tion politique chiite a ses propresarmes, ses gros bras et escadronsde la mort. De leur cote, les sunni-tes continuent a se servir desstocks d'armes accumulĞs sousSaddam pour mener un combatd'arriere-garde contre le nouvelordre, apparemment lĞgitime parles elections.

Al'exception d'une nouvelledictature violente, aucune

autorite n'est â meme de rassem-bler les chiites, les sunnites et lesKurdes en une seule entite politi-que. Le reve chimerique de l'ad-ministration americaine - demo-cratiser en une nuit une societĞprofondâment divisĞe et habitueea la violence et â la coercition - alibere un terrifiant cortege de dâ-mons politiques.

Dans ces circonstances, le dâ¬bat consecutif au rapport Baker-

Hamilton â Washington n'a quepeu d'incidence sur l'avenir del'Irak, bien qu'il reste essentiel al'avenir du pouvoir, du prestige etdu statut des Etats-Unis memesdans le monde. L'avenir de l'Iraksera decidĞ par les irakiens, mais

par des balles et non des bulletinsde vote. Les Etats-Unis et l'en¬semble de la communaute inter-nationale sont totalement imprĞ-pares â affronter la versionmoyen-orientale de la Yougosla-vie et ses consequences regiona-les. Et contrairement aux Etats is-sus de la dislocation de laYougoslavie, qui pouvaient s'ins-pirer de l'Europe, l'absence d'unmodele d6mocratique arabe 16gi-time rend plus ardue encore lamise en place d'un ordre dĞmo-cratique.

Certains Europeens, et d'autres,peuvent se gausser de l'echec

des Etats-Unis en Irak, et de l'inep-tie - ou pire - de leur politique dû-sespârĞe suivant l'occupation. Etpourtant les raisons profondes decet echec remontent bien plus loin,a la cröation de toutes pieces del'Irak dans les annâes 1920 par lesautorites imperialistes britanni-ques, qui rassemblerent trois pro-vinces disparates de l'Empire otto-man vaincu en un Etat qui n'ajamais eu d'identite coherente.

C'est ainsi que la fondationmeme de l'Irak repose sur la « jus¬tice des vainqueurs » : l'Empirebritafinique, apres avoir vaincu lesOttomans, a donne le pouvoir auxArabes sunnites dans un pays oûils etaient minoritaires. Aujour-d'hui, cet arrangement se dĞlite âla süite d'un nouveau cycle de« justice des vainqueurs ».

Les consequences de ce rĞa-menagement du pouvoir ne sontpas encore evidentes. Mais il estcertain qu'un Etat irakien cohĞ-rent, qu'il soit unifie, federal ouconfâderal, ne pourra âmergerd'une societe dont une partie con-sidere â juste titre Saddam Hus¬sein comme un dictateur sangui-naire, et dont une autre partie lerevere comme heros et martyr.

Les guerres ont toujours desconsequences inattendues et desironies cruelles. En Irak, il devientaujourd'hui apparent que certainsEtats ne peuvent etre sauves şansetre dĞtruits.

* Ancien directeur ge'neraldu ministere israeliendes Affaires etrangeres,professeur de sciences politiquesâ l'Universite hebral'quedeJerusalem.

© Project Syndicate, 2006.

Page 31: KURD INSTITUT E · al-Anbaa, Jalal Talabani a, cepen-dant, appelé à cesser toute inter-vention dans les affaires inté-rieures de l’Irak et à aider le pays à restaurer la paix

Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

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U.S. death toll in Iraq hits 3,000Sophistication of insurgency makes soldiers' tasks riskierBy Lizette Alvarezand Andrew Lehren

. Jordan Hess was the unlikeliest ofsoldiers.

He could bench-press 300 pounds,about 135 kilograms, and then go homeand write poetry.

He learned the art of glass blowingand built a computer with only amagazine as his guide. Most recently, hefell in love with a woman from Braziland took up digital photography, lettingboth sweep his heart away.

Specialist Hess, the seventh of eightchildren, was never keen on premoni-tions, but on Christmas Day, 2005, as histight-knit family gathered on a beachför the vveekend, he told each siblingand parent privately that he did not ex-pect to come home from Iraq.

On Nov. 11, Hess, 26, freshly arrived inIraq, was conducting a mission as thedriver of an Abrams tank when an im-provised explosive device, or IED, blewup. The blast was so powerful that itpenetrated the 67-ton tank, flingingHess against the top and critically in-juring his spine. His four crew matessurvived. For three weeks, Hess hung onat Brooke Army Medical Center in SanAntonip, Texas, long enough to utter afew words to his loved ones and absorbali their kindness.

On Dec. 4, Hess slipped onto the ever-expanding list öf American militaryfatalities in Iraq, whjch has increasedby an average of more than three a daysince Oct. 1, the highest three-monthtoll in two years. On Sunday, with theannouncement of the death in Baghdadof Specialist Dustin Donica, 22, ofSpring, Texas, the list reached the mile-stone of at least 3,000 deaths since theinvasion in March 2003.

The number reflects how much moredangerous and muddled a soldier's jobin Iraq has become in the face of a grow-ing and increasingly sophisticated in¬surgency. Violence in the country is atan all-time high, according to a Penta¬gon report releâsed last month. Decem-ber was the third-deadliest month forAmerican troops since the start of thewar, with insurgents claiming the livesof 111 soldiers. October and Novemberalso vvitnessed a jump in casualties, 106and 68 respectively, as American forcesstepped up combat operations to try tostabilize Baghdad.

"it escalated while I was there," saidCaptain Scott Stanford, a NationalGuard officer who was a commander ofa company in Ramadi for a year afterarriving in June 2005. "When we leftthis June, it was completely unhinged.There was a huge increase in the sui-cide car bombs we had. The IEDs werebigger and more complex."

"And it was very tense before we leftin terms of snipers," added Stanford, amember of the Iraq and AfghanistanVeterans of America.

"I don't know if there were more ofthem, or if they were getting better."

This spike in violence, which hasbeen felt most profoundly by Iraqi civil-ians, has stoked feverish debate aboutthe U.S. military's presence in Iraq.Many Democrats in Congress are urg-ing a phased withdrawal from the coun¬try, but the administration of PresidentGeorge W. Bush is leaning toward de-ploying additional troops in 2007. If theconflict continues into March, the Iraqwar will be the third-longest in Ameri¬can history, ranked behind the VietnamWar and the American Revolution.

Bush did not specifıcally acknovvledgereaching the milestone of 3,000 Ameri¬can deaths, but a White House spokes-man, Scott Stanzel, said that the presi¬dent "grieves for each one that is lost"and would ensure that their sacrifice wasnot made in vain. The war on terror,Stanzel said, will be a long struggle.

Hess had volunteered for his missionto spare another soldier the danger ofgoing outside the wire that day. Like so

December representedthe third-deadliest

month for U.S. troopssince the start of the war.

many ofhis fallen comrades, he had be¬come the victim of an inescapably dan¬gerous roadside landscape.

"it was the type of injury you rarelyrecover from; in past wars you vrouldn'thave götten out of theater," said his fa-ther, Bili Hess, a Boeing engineer and re-tired air force man. "So that was a bless-ing, that he could talk to us. He mouthedwords, and we were able to say we lovedhim. There is a lot to be said for that."

in many ways, the third 1,000 menand women to die in Iraq faced the sameunflinching challenge as the second1,000 soldiers to die there a dedicatedand ruthless Iraqi insurgency that hasexploited the power of roadside bombsto chilling effect. These bombs nowcause about half of ali American com¬bat deaths and injuries in Iraq.

Över ali, the casualty rate has re-mained relatively steady since last year,dipping only slightly. it took 14 monthsfor the death toll to jump to 2,000 sol¬diers from 1,000. it took about twoweeks longer than that for it to rise to3,000 from 2,000, during the period cov-ering Oct. 25, 2005, to this week.

"it is hugely frustrating, tragic anddisappointing that we can't reduce thefatality rate," said Michael O'Hanlon, amilitary analyst for the Brookings Insti-tution.

The service members who died dur¬ing this latest period fit an unchangingprofile. They were mostly white men

from rural areas, soldiers so young theystili held fresh memories ofhigh-schoolfootball heroics and teenage escapades.Many men and women were in Iraq forthe second or third time. Some were go¬ing on their fourth, fifth or sixth de-ployment.

But in other ways, the situation haschanged in the past year.

Improvised explosive devices thekind that killed Hess have growndeadlier, despite concerted Pentagon ef-forts and billions of dollars spent tryingto counteract them. insurgents are nowmore adept at concealing bombs, booby-trapping them and powering them topenetrate well-armored vehicles.

They are also scattering more of themalong countless roads, using myriad trig-gers and hiding spots. At the same time,Iraqis have grown less inclined to tip offsoldiers to the presence of these bombs.

The toll of war has fallen most heav-ily this year on regular army soldiers, atleast 544 of whom died in this group of1,000, compared with 405 in the lastgroup. This increase was the result offewer National Guard soldiers and re-servists being deployed to Iraq in 2006.

Considering the intensity of the vio¬lence in Iraq this year, it is remarkablethat the casualty rate did not climb high-er, analysts and officers say. Long-awaited improvements in body and ve-hicle armor have helped protect sol¬diers, and advances in battlefield medi-cine have saved many lives. Newprocedures, like leaving vrounds öpen toprevent infection, and relaying soldiersto hospitals faster than ever, have keptmore service members alive.

During World War II, 30 percent ofali wounded soldiers died of their injur¬ies, a number that dipped to 24 percentduring the Vietnam War and then to 9percent for the Iraq conflict. Thoughthis is a positive development, it alsomeans that more soldiers are cominghome with life-changing vvounds, in-cluding amputations and brain trauma.

More than 22,000 soldiers have beenvvounded in Iraq.

"There is no question that the num¬ber of dead should have been far high-er," said Dr. William Winkenwerder,the assistant secretary of defense forhealth affairs, referring to the Iraqi con¬flict. "Some of these blast injuries arevery povverful."

Bombs and bullets are not the onlythings that can kili soldiers; nearly 20percent of those who die in Iraq do sooutside of combat operations. Some-times it is the hazard of driving too faston badly rutted roads to avoid danger.

iht.com/mideastAn Interactivefeature offers photographsoffallen soldiers, an analysis ofcasualtynumbers and the stories ofseven soldiers

who were killed, as told by comradeswho served with them.

Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

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U.S. death toll in Iraq hits 3,000Sophistication of insurgency makes soldiers' tasks riskierBy Lizette Alvarezand Andrew Lehren

. Jordan Hess was the unlikeliest ofsoldiers.

He could bench-press 300 pounds,about 135 kilograms, and then go homeand write poetry.

He learned the art of glass blowingand built a computer with only amagazine as his guide. Most recently, hefell in love with a woman from Braziland took up digital photography, lettingboth sweep his heart away.

Specialist Hess, the seventh of eightchildren, was never keen on premoni-tions, but on Christmas Day, 2005, as histight-knit family gathered on a beachför the vveekend, he told each siblingand parent privately that he did not ex-pect to come home from Iraq.

On Nov. 11, Hess, 26, freshly arrived inIraq, was conducting a mission as thedriver of an Abrams tank when an im-provised explosive device, or IED, blewup. The blast was so powerful that itpenetrated the 67-ton tank, flingingHess against the top and critically in-juring his spine. His four crew matessurvived. For three weeks, Hess hung onat Brooke Army Medical Center in SanAntonip, Texas, long enough to utter afew words to his loved ones and absorbali their kindness.

On Dec. 4, Hess slipped onto the ever-expanding list öf American militaryfatalities in Iraq, whjch has increasedby an average of more than three a daysince Oct. 1, the highest three-monthtoll in two years. On Sunday, with theannouncement of the death in Baghdadof Specialist Dustin Donica, 22, ofSpring, Texas, the list reached the mile-stone of at least 3,000 deaths since theinvasion in March 2003.

The number reflects how much moredangerous and muddled a soldier's jobin Iraq has become in the face of a grow-ing and increasingly sophisticated in¬surgency. Violence in the country is atan all-time high, according to a Penta¬gon report releâsed last month. Decem-ber was the third-deadliest month forAmerican troops since the start of thewar, with insurgents claiming the livesof 111 soldiers. October and Novemberalso vvitnessed a jump in casualties, 106and 68 respectively, as American forcesstepped up combat operations to try tostabilize Baghdad.

"it escalated while I was there," saidCaptain Scott Stanford, a NationalGuard officer who was a commander ofa company in Ramadi for a year afterarriving in June 2005. "When we leftthis June, it was completely unhinged.There was a huge increase in the sui-cide car bombs we had. The IEDs werebigger and more complex."

"And it was very tense before we leftin terms of snipers," added Stanford, amember of the Iraq and AfghanistanVeterans of America.

"I don't know if there were more ofthem, or if they were getting better."

This spike in violence, which hasbeen felt most profoundly by Iraqi civil-ians, has stoked feverish debate aboutthe U.S. military's presence in Iraq.Many Democrats in Congress are urg-ing a phased withdrawal from the coun¬try, but the administration of PresidentGeorge W. Bush is leaning toward de-ploying additional troops in 2007. If theconflict continues into March, the Iraqwar will be the third-longest in Ameri¬can history, ranked behind the VietnamWar and the American Revolution.

Bush did not specifıcally acknovvledgereaching the milestone of 3,000 Ameri¬can deaths, but a White House spokes-man, Scott Stanzel, said that the presi¬dent "grieves for each one that is lost"and would ensure that their sacrifice wasnot made in vain. The war on terror,Stanzel said, will be a long struggle.

Hess had volunteered for his missionto spare another soldier the danger ofgoing outside the wire that day. Like so

December representedthe third-deadliest

month for U.S. troopssince the start of the war.

many ofhis fallen comrades, he had be¬come the victim of an inescapably dan¬gerous roadside landscape.

"it was the type of injury you rarelyrecover from; in past wars you vrouldn'thave götten out of theater," said his fa-ther, Bili Hess, a Boeing engineer and re-tired air force man. "So that was a bless-ing, that he could talk to us. He mouthedwords, and we were able to say we lovedhim. There is a lot to be said for that."

in many ways, the third 1,000 menand women to die in Iraq faced the sameunflinching challenge as the second1,000 soldiers to die there a dedicatedand ruthless Iraqi insurgency that hasexploited the power of roadside bombsto chilling effect. These bombs nowcause about half of ali American com¬bat deaths and injuries in Iraq.

Över ali, the casualty rate has re-mained relatively steady since last year,dipping only slightly. it took 14 monthsfor the death toll to jump to 2,000 sol¬diers from 1,000. it took about twoweeks longer than that for it to rise to3,000 from 2,000, during the period cov-ering Oct. 25, 2005, to this week.

"it is hugely frustrating, tragic anddisappointing that we can't reduce thefatality rate," said Michael O'Hanlon, amilitary analyst for the Brookings Insti-tution.

The service members who died dur¬ing this latest period fit an unchangingprofile. They were mostly white men

from rural areas, soldiers so young theystili held fresh memories ofhigh-schoolfootball heroics and teenage escapades.Many men and women were in Iraq forthe second or third time. Some were go¬ing on their fourth, fifth or sixth de-ployment.

But in other ways, the situation haschanged in the past year.

Improvised explosive devices thekind that killed Hess have growndeadlier, despite concerted Pentagon ef-forts and billions of dollars spent tryingto counteract them. insurgents are nowmore adept at concealing bombs, booby-trapping them and powering them topenetrate well-armored vehicles.

They are also scattering more of themalong countless roads, using myriad trig-gers and hiding spots. At the same time,Iraqis have grown less inclined to tip offsoldiers to the presence of these bombs.

The toll of war has fallen most heav-ily this year on regular army soldiers, atleast 544 of whom died in this group of1,000, compared with 405 in the lastgroup. This increase was the result offewer National Guard soldiers and re-servists being deployed to Iraq in 2006.

Considering the intensity of the vio¬lence in Iraq this year, it is remarkablethat the casualty rate did not climb high-er, analysts and officers say. Long-awaited improvements in body and ve-hicle armor have helped protect sol¬diers, and advances in battlefield medi-cine have saved many lives. Newprocedures, like leaving vrounds öpen toprevent infection, and relaying soldiersto hospitals faster than ever, have keptmore service members alive.

During World War II, 30 percent ofali wounded soldiers died of their injur¬ies, a number that dipped to 24 percentduring the Vietnam War and then to 9percent for the Iraq conflict. Thoughthis is a positive development, it alsomeans that more soldiers are cominghome with life-changing vvounds, in-cluding amputations and brain trauma.

More than 22,000 soldiers have beenvvounded in Iraq.

"There is no question that the num¬ber of dead should have been far high-er," said Dr. William Winkenwerder,the assistant secretary of defense forhealth affairs, referring to the Iraqi con¬flict. "Some of these blast injuries arevery povverful."

Bombs and bullets are not the onlythings that can kili soldiers; nearly 20percent of those who die in Iraq do sooutside of combat operations. Some-times it is the hazard of driving too faston badly rutted roads to avoid danger.

iht.com/mideastAn Interactivefeature offers photographsoffallen soldiers, an analysis ofcasualtynumbers and the stories ofseven soldiers

who were killed, as told by comradeswho served with them.

Page 32: KURD INSTITUT E · al-Anbaa, Jalal Talabani a, cepen-dant, appelé à cesser toute inter-vention dans les affaires inté-rieures de l’Irak et à aider le pays à restaurer la paix

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Iraq to investigatechaos at executionAngry demonstrations are spreadingafter taunting of Saddam on gallows

*£ By John F. Burns

BAGHDAD: With angry demonstra¬tions spreading across Iraq's SünniArab' heartland, the country's Shiite-led government said Tuesday that ithad ordered an investigatioiı into thedisorderly scenes at the execution ofSaddam Hussein, who was mocked andtaunted by Shiite witnesses and guardsas he stood on the gallows.

Iraqi officials said a three-membercommittee of the Interior Ministrywould investigate scenes that haveraised outrage among Saddam's SünniArab loyalists and widespread con-sternation elsewhere as video record-ings of the execution have been broad-cast around the world.

in Britain, the deputy prime ministersaid that the taunting and baiting ofSaddam had been unacceptable andthat the people responsible should bepunished.

The Iraqi officials said the gövem- :

ment wanted to know how some ofthose present at the hanging had beenallovved to use cellphone cameras to re-cord grainy images of Saddam as he en-dured the mockery from a group stand-ing in front of the gallows. But theinvestigation would also ask why thehanging had been allovved to descendinto scenes that some Sünni criticshave described as a sectarian lynching,the officials said.

The government acted as agroundswell of angry protest spreadthrough centers of Sünni population incentral, vvestern and northern Iraq. Theprotests, sporadic in the first 72 hoursafter the hanging, appeared to be build-ing in numbers and intensity as Iraqiand U.S. troops relaxed the security cor-dons that had been thrown around somecenters of diehard support for Saddam,including his hometovra, Tikrit, and thenearby village of Awja, beside the TigrisRiver, where he was born.

There were demonstrations in coun-tries outside Iraq as well, includingTunisia, Yemen and Turkey, as well asin the Palestinian territories.

Thousands öf mourners flocked toAwja, where Saddam's body has beenlying in a reception hail he built for lo-cal residents. The body, in a plain woodcoffin draped in an Iraqi flag, has be-come a point of pilgrimage for loyal¬ists, almost ali Sunnis, from majör cen¬ters like Baghdad, Mosul and Kirkuk,'but also for Sünni tribesmen from com-munities far away in Iraq's southerndesert. Many of those reaching Awja

ReutersProtests of the execution were held inmany places Tuesday, including Turkey.

have wept as they have fıled past thecoffin or shouted slogans of fealty ofthe kind that were universal in Iraqwhen Saddam was the country's un-challenged dictator.

"Maliki, you coward, you are anAmerican agent!" cried one demonstra-tor in Tikrit, referring to Prime Minis¬ter Nuri Kamal al-Maliki, who signedthe order that hastened Saddam to thegallows. "Iran, out, out!" another manshouted, echoing the wave of angeramong Sunnis at the rise to power inBaghdad of Shiite religious groupsbacked by Iran, including Maliki'sparty, Dawa.

in Ad Dour, where Saddam was cap-tured by U.S. troops in December 2003,townspeople built a three-story-highbrick platform at the entry to one of thetown's residential areas and adorned itwith a portrait of Saddam in coloredtiles of the kind that dominated streetcorners ali över Iraq before he wasoverthrovra.

Sami al-Askari, a Shiite who is amember of Parliament and was amongthose who attended the hanging, saidby telephone that the investigationwould be thorough and vrould involvequestioning of ali those present. At thetime, officials said the group includedabout 25 people, including ah offıcialparty of about 14 nominated by Malikiand others who included guards and 5

executioners."The committee will question every-

one who was present at the execution

to ask what they saw there," Askarisaid. He said the role ofthose who usedtheir cellphones to record the eventvrould be one focus of the inquiry andthe identification of those responsiblefor the taunts another. He said thevrorst sectarian taunts appeared tohave come from one of the guards,whom he described as a poorly edu-cated man with a thick Arabic accent,and not from the officials who attendedthe execution.

Controversy has escalated since thehanging was carried out at dawn on Sat-urday in an execution chamber in thenorthern Baghdad district of Khadam-iya that was previously used for hun-dreds of hangings by Saddam's militaryintelligence agency. Anger has centeredon the role of Maliki, a Shiite, in short-circuiting constitutional and legal pro-cesses to hasten Saddam to the gallovvson the day when Iraq's Sunnis were be-ginning id al-Adha, the annual four-dayFeast of the Sacrifice, when devoutMuslims slaughter sheep to honor Ab-raham's test of faith.

Many of the demonstrators have car¬ried portraits of Saddam, and somefıred automatic vveapons in the air orslaughtered sheep in his name.

Consternation at the government'shaste to carry out the death sentencepassed on Saddam in November forcrimes against humanity has been com-pounded among critics by the marinerofthe execution. Video images recordedby cellphones have shown Saddam, withthe noose around his neck, facingshouts of "Go to hell!" and taunts of"Moktada! Moktada! Moktada!" inreference to the radical Shiite clericMoktada al-Sadr, who has become apopülist hero among many Shiites.

Askari, the member of Parliament,said the guard he identifıed as the vrorstverbal abuser of Saddam had shoutedSadr's name.

While there was much else on thevideos that lent a degrading atmosphereto the hanging, including mocking in-terruptions of Saddam's last prayers ashe vvaited for the trapdoor to öpen, itwas the invocation of Sadr's name,more than anything, that caused furyamong Iraqis of various faiths who sawit as emblematic of what they believeare the Maliki government's pro-,foundly sectarian instincts. Deathsquads acting in Sadr's name havekilled thousands of Iraqi Sunnis.

On the videos, which have been pos-ted on numerous Web sites and relayedacross Iraq via the country's new cell¬

phone netvrork, Saddam is shownstanding solemnly on the gallows withhis hands manacled behind his back.The taunts continued to the moment ofthe hanging and even afterward, as Sad¬dam hung suspended from the rope.

Along with their fury at the treatmentof Saddam, many Iraqi Sünni Arabsviewing the videos were pleased thatthe 69-year-old former ruler managed asequence of terse ripostes to his tor-mentors. He told a senior governmentofficial who demanded that he expressremorse for the suffering he had inflic-ted that he had nothing to apologize for,

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*£ By John F. Burns

BAGHDAD: With angry demonstra¬tions spreading across Iraq's SünniArab' heartland, the country's Shiite-led government said Tuesday that ithad ordered an investigatioiı into thedisorderly scenes at the execution ofSaddam Hussein, who was mocked andtaunted by Shiite witnesses and guardsas he stood on the gallows.

Iraqi officials said a three-membercommittee of the Interior Ministrywould investigate scenes that haveraised outrage among Saddam's SünniArab loyalists and widespread con-sternation elsewhere as video record-ings of the execution have been broad-cast around the world.

in Britain, the deputy prime ministersaid that the taunting and baiting ofSaddam had been unacceptable andthat the people responsible should bepunished.

The Iraqi officials said the gövem- :

ment wanted to know how some ofthose present at the hanging had beenallovved to use cellphone cameras to re-cord grainy images of Saddam as he en-dured the mockery from a group stand-ing in front of the gallows. But theinvestigation would also ask why thehanging had been allovved to descendinto scenes that some Sünni criticshave described as a sectarian lynching,the officials said.

The government acted as agroundswell of angry protest spreadthrough centers of Sünni population incentral, vvestern and northern Iraq. Theprotests, sporadic in the first 72 hoursafter the hanging, appeared to be build-ing in numbers and intensity as Iraqiand U.S. troops relaxed the security cor-dons that had been thrown around somecenters of diehard support for Saddam,including his hometovra, Tikrit, and thenearby village of Awja, beside the TigrisRiver, where he was born.

There were demonstrations in coun-tries outside Iraq as well, includingTunisia, Yemen and Turkey, as well asin the Palestinian territories.

Thousands öf mourners flocked toAwja, where Saddam's body has beenlying in a reception hail he built for lo-cal residents. The body, in a plain woodcoffin draped in an Iraqi flag, has be-come a point of pilgrimage for loyal¬ists, almost ali Sunnis, from majör cen¬ters like Baghdad, Mosul and Kirkuk,'but also for Sünni tribesmen from com-munities far away in Iraq's southerndesert. Many of those reaching Awja

ReutersProtests of the execution were held inmany places Tuesday, including Turkey.

have wept as they have fıled past thecoffin or shouted slogans of fealty ofthe kind that were universal in Iraqwhen Saddam was the country's un-challenged dictator.

"Maliki, you coward, you are anAmerican agent!" cried one demonstra-tor in Tikrit, referring to Prime Minis¬ter Nuri Kamal al-Maliki, who signedthe order that hastened Saddam to thegallows. "Iran, out, out!" another manshouted, echoing the wave of angeramong Sunnis at the rise to power inBaghdad of Shiite religious groupsbacked by Iran, including Maliki'sparty, Dawa.

in Ad Dour, where Saddam was cap-tured by U.S. troops in December 2003,townspeople built a three-story-highbrick platform at the entry to one of thetown's residential areas and adorned itwith a portrait of Saddam in coloredtiles of the kind that dominated streetcorners ali över Iraq before he wasoverthrovra.

Sami al-Askari, a Shiite who is amember of Parliament and was amongthose who attended the hanging, saidby telephone that the investigationwould be thorough and vrould involvequestioning of ali those present. At thetime, officials said the group includedabout 25 people, including ah offıcialparty of about 14 nominated by Malikiand others who included guards and 5

executioners."The committee will question every-

one who was present at the execution

to ask what they saw there," Askarisaid. He said the role ofthose who usedtheir cellphones to record the eventvrould be one focus of the inquiry andthe identification of those responsiblefor the taunts another. He said thevrorst sectarian taunts appeared tohave come from one of the guards,whom he described as a poorly edu-cated man with a thick Arabic accent,and not from the officials who attendedthe execution.

Controversy has escalated since thehanging was carried out at dawn on Sat-urday in an execution chamber in thenorthern Baghdad district of Khadam-iya that was previously used for hun-dreds of hangings by Saddam's militaryintelligence agency. Anger has centeredon the role of Maliki, a Shiite, in short-circuiting constitutional and legal pro-cesses to hasten Saddam to the gallovvson the day when Iraq's Sunnis were be-ginning id al-Adha, the annual four-dayFeast of the Sacrifice, when devoutMuslims slaughter sheep to honor Ab-raham's test of faith.

Many of the demonstrators have car¬ried portraits of Saddam, and somefıred automatic vveapons in the air orslaughtered sheep in his name.

Consternation at the government'shaste to carry out the death sentencepassed on Saddam in November forcrimes against humanity has been com-pounded among critics by the marinerofthe execution. Video images recordedby cellphones have shown Saddam, withthe noose around his neck, facingshouts of "Go to hell!" and taunts of"Moktada! Moktada! Moktada!" inreference to the radical Shiite clericMoktada al-Sadr, who has become apopülist hero among many Shiites.

Askari, the member of Parliament,said the guard he identifıed as the vrorstverbal abuser of Saddam had shoutedSadr's name.

While there was much else on thevideos that lent a degrading atmosphereto the hanging, including mocking in-terruptions of Saddam's last prayers ashe vvaited for the trapdoor to öpen, itwas the invocation of Sadr's name,more than anything, that caused furyamong Iraqis of various faiths who sawit as emblematic of what they believeare the Maliki government's pro-,foundly sectarian instincts. Deathsquads acting in Sadr's name havekilled thousands of Iraqi Sunnis.

On the videos, which have been pos-ted on numerous Web sites and relayedacross Iraq via the country's new cell¬

phone netvrork, Saddam is shownstanding solemnly on the gallows withhis hands manacled behind his back.The taunts continued to the moment ofthe hanging and even afterward, as Sad¬dam hung suspended from the rope.

Along with their fury at the treatmentof Saddam, many Iraqi Sünni Arabsviewing the videos were pleased thatthe 69-year-old former ruler managed asequence of terse ripostes to his tor-mentors. He told a senior governmentofficial who demanded that he expressremorse for the suffering he had inflic-ted that he had nothing to apologize for,

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having lived his life, as he put it, in theservice of jihad, the Muslim's obligationto struggle against evil. To the chants of"Moktada," he replied, moments beforehe dropped through the trapdoor, "Isthis how real men behave?"

Among those most incensed by whathappened to Saddam in his final mo¬ments are U.S. officials in Baghdad andWashington, who had hoped that theexecution vrould bring Iraqis to a pointof closure över Saddam's role in Iraq'stürbulent history. One report circulat-ing among senior Iraqi officials Tues¬day, which no U.S. official vrould con-firm, was that the U.S. ambassador,Zalmay Khalilzad, had appealed in thelast hours before the execution for adelay of 14 days to provide time for ali

the constitutional and legal questionssurrounding the hanging to be resolved,and for detailed planning of the execu-tion to take place.

The U.S. concerns about the hanginghave a sharply political edge, since thehanging has come to be seen, amongIraqis and others, as a metaphor for alithat bedevils the U.S. enterprise in Iraq.

U.S. officials say privately that the Ma¬liki government, by allowing the execu-tion to be conducted as it did, signaledmore povrerfully than ever that it wasunwilling or incapable of surmountingthe deep sectarian divisions here.

The Americans have said in recentdays that they feared that matters mightget out of hand when Maliki, at mid-night Friday, chose to rush the hanging

within hours rather than wait untilafter id al-Adha.

in the end, these Americans havesaid, they decided that the U.S. role,önce Maliki signed the execution order,should be limited to making sure Sad¬dam was delivered securely to the exe-cution site from the U.S. detention cen-ter where he had been held since hiscapture in December 2003.

According to the account given bythe U.S. military command, the U.S.role ended when Saddam stepped offthe Black Hawk helicopter that carriedhim to the Khadamiya prison at about5:30 a.m. Saturday and w.as handed överto Iraqi officials. No Americans werepresent at the execution.

Saddam's execution By Najmaldin Karim

Justice, but no reckoning

oo

bö3-

,0

2

WASHNGTONMy personal battle with Saddam Hussein,

which began in 1972 when I abandonedmy medical career in Mosul, Iraq, andjoined the Kurdish armed resistance, is at

an end. To execute such a criminal, a man whoreveled in his atrocities, is an act of justice.

The only issue for me is the timing executinghım now is both too late and too early. Too late, be-cause had Saddam Hussein beenremoved from the scene manyyears ago, many lives vrould havebeensaved.

Killing 'Saddam now, hovvever,for ordering the massacre at Dujailin 1982, means that he will not facejustice for his ğreatest crimes: theso-called Anfal campaign againstthe Kurds in the late 1980s, the genocidal assault on the MarshArabs in the 1990s, and the slaughtering of the ShiiteArabs and Kurds who rose up against him, withAmerican encouragement, in 1991.

The sight of a tyirant held to account, if only briefly,has been an importaîıt precedent for the Middle East.The shabby diplomacy that has allowed dictators tothrive is now discredited.

Sadly, hovrover, we have not had full justice. Sad¬dam Hussein did not confront the full horror of hiscrimes. Building on pfevious initiatives by Arab na-tionalist governments to persecute the Kurds, heturned ethnic engineering and murder into an indus-try in the 1970s.

Hundreds of thousands were evicted from theirhomes and murdered. Svvathes of Kurdish coun-tryside were emptied of their population, men, vrom-en and children taken to shallow graves and shot.

Initially, the United States backed those of us whotook to the hills to save our lives and freedom, but in1975 (and here is an irony) President Gerald Fordagreed to stop financing us in order to settle a borderdispute between Iraq and Iran. As so many times

since, human rights were no matchfor a desire to keep the oil flowing.

During the 1980s, entire towns,including Qala Diza in Iraqi Kur-distan and Qasr-i-Shirin in neigh-boring Iranian Kurdistan, were de-stroyed. To ensure that survivorsvrould never return to their homes,

Killing Saddam nowmeans that he will not

face justice for hisğreatest crimes.

.the mountaihs were laced withland mines. The widows and chil¬dren were detained in settlements

lacking fresh water and sewage disposal; these werecalled "mujammat" in Arabic, which translates, withali the dreadful implications, as "concentrationareas."

While I escaped to America, my family was not solucky. My brother-in-law and nephevv were summar-ily executed. They never had anything remotely ap-proaching a fair trial, never got to write a will, nevergot to say goodbye to my sister.

Saddam Hussein's trial shed new light on thesetragic years. Documents came to liğht revealing thathis regime coordinated with Turkey in its efforts toisolate Kurdish villages in 1988, in which he used

chemical weappns. This should lead to some impor-tant soul searching in Turkey.

But the failure to put Saddam Hussein on trial forthe Anfal offensive itself will cheat us of learning thefull details of investigating whether the Turks sup-pressed evidence of Iraq's use of chemical weaponsby preventing foreign doctors from seeing Kurdishrefugees; of knowing the extent to which Saudi Ara-bia and Egypt may have aided Saddam Hussein'svreapons production.

Kurds aren't the only ones who will be cheatedout of full reckoning. in 1991, as we ali know,the retreating Iraqi army massacred ShiiteArabs as well as Kurds who had heeded Pres¬

ident George H.W. Bush's cali to överthrovv the Baath-ist regime. According to the 2004 report pf the IraqSuryey Group, the dictator used chemical vveaponsagainst Shiite Arab civilians in 1991. Without puttingSaddam Hussein on trial for these offenses, or for hiscampaigns against the Marsh Arabs of the south, willwe ever know what really happened?

For ali the mistakes that the United States hasmade in Iraq and I feel the betrayal of 1975 was thevrorst I am a proud (naturalized) American be-cause this country brought the murderous despot totrial. Stili, it is a great shame that he will not be heldaccountable for ali of his crimes, and a far greatertragedy that he was allovved, sometimes with Ameri¬can complicity, to commit them in the first place.

Najmaldin Karim, a neurosutgeon, is the presidentof the Washington Kurdish Institute.

Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

having lived his life, as he put it, in theservice of jihad, the Muslim's obligationto struggle against evil. To the chants of"Moktada," he replied, moments beforehe dropped through the trapdoor, "Isthis how real men behave?"

Among those most incensed by whathappened to Saddam in his final mo¬ments are U.S. officials in Baghdad andWashington, who had hoped that theexecution vrould bring Iraqis to a pointof closure över Saddam's role in Iraq'stürbulent history. One report circulat-ing among senior Iraqi officials Tues¬day, which no U.S. official vrould con-firm, was that the U.S. ambassador,Zalmay Khalilzad, had appealed in thelast hours before the execution for adelay of 14 days to provide time for ali

the constitutional and legal questionssurrounding the hanging to be resolved,and for detailed planning of the execu-tion to take place.

The U.S. concerns about the hanginghave a sharply political edge, since thehanging has come to be seen, amongIraqis and others, as a metaphor for alithat bedevils the U.S. enterprise in Iraq.

U.S. officials say privately that the Ma¬liki government, by allowing the execu-tion to be conducted as it did, signaledmore povrerfully than ever that it wasunwilling or incapable of surmountingthe deep sectarian divisions here.

The Americans have said in recentdays that they feared that matters mightget out of hand when Maliki, at mid-night Friday, chose to rush the hanging

within hours rather than wait untilafter id al-Adha.

in the end, these Americans havesaid, they decided that the U.S. role,önce Maliki signed the execution order,should be limited to making sure Sad¬dam was delivered securely to the exe-cution site from the U.S. detention cen-ter where he had been held since hiscapture in December 2003.

According to the account given bythe U.S. military command, the U.S.role ended when Saddam stepped offthe Black Hawk helicopter that carriedhim to the Khadamiya prison at about5:30 a.m. Saturday and w.as handed överto Iraqi officials. No Americans werepresent at the execution.

Saddam's execution By Najmaldin Karim

Justice, but no reckoning

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WASHNGTONMy personal battle with Saddam Hussein,

which began in 1972 when I abandonedmy medical career in Mosul, Iraq, andjoined the Kurdish armed resistance, is at

an end. To execute such a criminal, a man whoreveled in his atrocities, is an act of justice.

The only issue for me is the timing executinghım now is both too late and too early. Too late, be-cause had Saddam Hussein beenremoved from the scene manyyears ago, many lives vrould havebeensaved.

Killing 'Saddam now, hovvever,for ordering the massacre at Dujailin 1982, means that he will not facejustice for his ğreatest crimes: theso-called Anfal campaign againstthe Kurds in the late 1980s, the genocidal assault on the MarshArabs in the 1990s, and the slaughtering of the ShiiteArabs and Kurds who rose up against him, withAmerican encouragement, in 1991.

The sight of a tyirant held to account, if only briefly,has been an importaîıt precedent for the Middle East.The shabby diplomacy that has allowed dictators tothrive is now discredited.

Sadly, hovrover, we have not had full justice. Sad¬dam Hussein did not confront the full horror of hiscrimes. Building on pfevious initiatives by Arab na-tionalist governments to persecute the Kurds, heturned ethnic engineering and murder into an indus-try in the 1970s.

Hundreds of thousands were evicted from theirhomes and murdered. Svvathes of Kurdish coun-tryside were emptied of their population, men, vrom-en and children taken to shallow graves and shot.

Initially, the United States backed those of us whotook to the hills to save our lives and freedom, but in1975 (and here is an irony) President Gerald Fordagreed to stop financing us in order to settle a borderdispute between Iraq and Iran. As so many times

since, human rights were no matchfor a desire to keep the oil flowing.

During the 1980s, entire towns,including Qala Diza in Iraqi Kur-distan and Qasr-i-Shirin in neigh-boring Iranian Kurdistan, were de-stroyed. To ensure that survivorsvrould never return to their homes,

Killing Saddam nowmeans that he will not

face justice for hisğreatest crimes.

.the mountaihs were laced withland mines. The widows and chil¬dren were detained in settlements

lacking fresh water and sewage disposal; these werecalled "mujammat" in Arabic, which translates, withali the dreadful implications, as "concentrationareas."

While I escaped to America, my family was not solucky. My brother-in-law and nephevv were summar-ily executed. They never had anything remotely ap-proaching a fair trial, never got to write a will, nevergot to say goodbye to my sister.

Saddam Hussein's trial shed new light on thesetragic years. Documents came to liğht revealing thathis regime coordinated with Turkey in its efforts toisolate Kurdish villages in 1988, in which he used

chemical weappns. This should lead to some impor-tant soul searching in Turkey.

But the failure to put Saddam Hussein on trial forthe Anfal offensive itself will cheat us of learning thefull details of investigating whether the Turks sup-pressed evidence of Iraq's use of chemical weaponsby preventing foreign doctors from seeing Kurdishrefugees; of knowing the extent to which Saudi Ara-bia and Egypt may have aided Saddam Hussein'svreapons production.

Kurds aren't the only ones who will be cheatedout of full reckoning. in 1991, as we ali know,the retreating Iraqi army massacred ShiiteArabs as well as Kurds who had heeded Pres¬

ident George H.W. Bush's cali to överthrovv the Baath-ist regime. According to the 2004 report pf the IraqSuryey Group, the dictator used chemical vveaponsagainst Shiite Arab civilians in 1991. Without puttingSaddam Hussein on trial for these offenses, or for hiscampaigns against the Marsh Arabs of the south, willwe ever know what really happened?

For ali the mistakes that the United States hasmade in Iraq and I feel the betrayal of 1975 was thevrorst I am a proud (naturalized) American be-cause this country brought the murderous despot totrial. Stili, it is a great shame that he will not be heldaccountable for ali of his crimes, and a far greatertragedy that he was allovved, sometimes with Ameri¬can complicity, to commit them in the first place.

Najmaldin Karim, a neurosutgeon, is the presidentof the Washington Kurdish Institute.

Page 34: KURD INSTITUT E · al-Anbaa, Jalal Talabani a, cepen-dant, appelé à cesser toute inter-vention dans les affaires inté-rieures de l’Irak et à aider le pays à restaurer la paix

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

A university for Iraq, far fromBaghdad's chaosBy Edward Wong

SULAIMANIYA, lraq: it would be anambitious project even in a MiddleEastern country not embroiled in war:Build an American-style universitywhere classes are taught in English,teachers come from around the vrorldand graduates compete for lucrativejobs in fields like business and com-puter science.

Yet some of the leading lights of Iraq'spolitical and intellectual classes are do-ing exactly that, even as the bloodshedvvidens.

Their planned American UniversityofIraq is modeled on the famous privateuniversities in Cairo and Beirut. Theproject's managers have a board oftrustees; a business plan recently com-pleted by McKinsey, the internationalconsulting firm; three candidates foruniversity president; and $25 million,much of it in pledges from the U.S. gov¬ernment and Kurdish sources. To fulfilltheir dream, they need much more:$200 million to $250 million över 15

years, said Azzam Ahvash, the board'sexecutive secretary.

But if it does become a reality, theuniversity will not be built in Baghdad,which for centuries was a beacon oflearning in the Arab vrorld.

Instead, it is slated for what is themost non-Iraqi part of Iraq.

The site is on a windswept hilltopalong the outskirts of Sulaimaniya, theeastern capital of Iraqi Kurdistan, 240 ki-lometers, or 150 miles, north of Baghdadand far from the car bombs and deathsquads that are tearing apart the Arabregions of Iraq. Because of its relativesafety so far, Kurdistan can more easilyattract aid and reconstruction money.

With doctors, engineers, busi-nesspeople, academics and studentsamong the hundreds of thousands flee-ing to neighboring countries or theWest, the university raises hopes ofstanching the country's enormousbrain drain and pushing Iraq forward. '

"You really need to develop the polit¬ical elite of the future, the educated eliteof the future," said Barham Salih, theproject's Kurdish founder, a deputyprime minister who received a doctor-ate in statistics and computer modelingfrom Liverpool University in Britain,and whose daughter attends PrincetonUniversity, in New Jersey. "The focus isalso to stimulate reform in the Iraqieducation system."

However, some Arab education offi¬cials in Baghdad, the capital, have ar-gued that the university should be builtthere, not in a part of Iraq where seces-sionist ambitions are well known.

Baghdad first achieved fame for itsschools and scholars during the Ab-basid caliphate, which reached itsheight in the eighth century.

Even in the 20th century, before theIran-Iraq war of the 1980s and interna¬tional economic sanctions of the 1990s,students from the region flocked toBaghdad.

But because of security threats, manyuniversities in Baghdad have been closedsince October. Up to 150 employees oftheMinistry of Higher Education were ab-ducted by men in commando uniformsin mid-November. Jihadist groups havethreatened to kili students on campuses.

So intellectuals like Kanan Makiya,the prominent former exile and writerwho strongly advocated the U.S. inva-sion, say they plan to move their researchprojects to the American University.Makiya founded the Iraq Memory Foun¬

dation, an organization based in the for-tified Green Zone in Baghdad that is doc-umenting Saddam Hussein's atrocities.

"The problem is nobody can thrive inBaghdad anymore," said Makiya, whoteaches Middle Eastern studies at Bran-deis University, the only nonsectarianJewish college in the United States, lo-cated outside Boston.

Makiya sits on the new university'sboard of trustees. "The north is muchmore stable, growing, prosperouş,"\ hesaid. "There is a sadness that we're be-ing driven out of Baghdad."

The planners of the university intendfor Makiya's documentary project toform the core of the humanities depart-ment. Ahvash, an environmental scien-tist, has also said he will use the univer¬sity as a base for his research project,which is focused on rejuvenating thesouthern marshlands.

Other prominent intellectual andpolitical fıgures, many of whqm suppor-ted the American invasion, are on theboard. They include Fouad Ajami, a pro-fessor of Middle Eastern studies at JohnsHopkins University in Washington; andJohn Agresto, an education adviser in theCoalition Provisional Authority who, ashe ended his tenure there in 2004i told areporter he was "a neoconservativewho's been mugged by reality."

The planners have sketched a roughschedule. Construction vrould start inthe spring, and the first 15 to 30 studentscould begin a six-month intensive Eng¬lish course, to be taught in rented spacehere in Sulaimaniya, before they start atvro-year master's program in businessadministration. The first class to earnbachelor's degrees vrould start in au-tumn 2008; the program vrould take fiveyears, with the first devoted to the studyof English, Alwash said.

Although the university has regionalaspirations like its counterparts inCairo and Beirut, the first undergradu-ate class vrould be mostly Iraqis, Ahvashsaid, and a majority probably Kurds.

in the university's first five years, de-gree programs vrould focus on subjectsthat the board judges to be crucial toIraq's development: business, petro-leum engineering and computer sci¬ence, for exam'ple.

"This has to have immediate practic-al consequences for the economy of

Irâq and the politics of Iraq," said Salih,the founder.

After five years, the university mayadd humanities degree programs.

"We want them to study the ideas ofLocke, the ideas and writings of Paineand Madison," Ahvash said. "We wantthem to understand what democracy is

not only majority rule, but also therights of minorities. They should bewell rounded."

Projected undergraduate enrollmentis 1,000 students by 2011 and 5,000 by2021. The numbers are small comparedwith the enrollment at Baghdad Univer¬sity, the country's flagship public uni¬versity, which has 70,000 students. Su¬laimaniya University here has about12,000 students.

in total, about 475,000 Iraqis are pur-suing college-level degrees across thecountry, in 21 public universities or col-leges, 18 private ones and about 40 tech-nical institutes, according to the U.S.Embassy.

Tuition at American University vrouldbe $8,500 to $10,000 a year, Ahvash said.That places the university beyond thereach of the average middle-class Iraqifamily. But Salih said the schoolplanned to give loans and scholarships.

Zalmay Khalilzad, the U.S. ambassa-dor and an alumnus of the university inBeirut, has promised that U.S. agencieswill give the school $10.5 million, possi-bly the largest donation by the UnitedStates to any single education project inIraq, if officials approve the plan.

Khalilzad, a native Afghan, helpedfound the American University of Ka¬bul after the U.S. military removed theTaliban from power in Afghanistan in2001.

Some Kurds fear the Patriotic Unionof Kurdistan, the governing party ofeastern Kurdistan that is led byTalabani and Salih, could end up divert-ing money from the university for itsown purposes. Among many Kurds, themain Kurdish parties have a reputationfor corruption and authoritarian rule.

"I hope this will not just be party pro¬paganda, because we need a real aca-demic center for this society," said Asoslardi, the editör in chief of a weekly

newspaper here.

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A university for Iraq, far fromBaghdad's chaosBy Edward Wong

SULAIMANIYA, lraq: it would be anambitious project even in a MiddleEastern country not embroiled in war:Build an American-style universitywhere classes are taught in English,teachers come from around the vrorldand graduates compete for lucrativejobs in fields like business and com-puter science.

Yet some of the leading lights of Iraq'spolitical and intellectual classes are do-ing exactly that, even as the bloodshedvvidens.

Their planned American UniversityofIraq is modeled on the famous privateuniversities in Cairo and Beirut. Theproject's managers have a board oftrustees; a business plan recently com-pleted by McKinsey, the internationalconsulting firm; three candidates foruniversity president; and $25 million,much of it in pledges from the U.S. gov¬ernment and Kurdish sources. To fulfilltheir dream, they need much more:$200 million to $250 million över 15

years, said Azzam Ahvash, the board'sexecutive secretary.

But if it does become a reality, theuniversity will not be built in Baghdad,which for centuries was a beacon oflearning in the Arab vrorld.

Instead, it is slated for what is themost non-Iraqi part of Iraq.

The site is on a windswept hilltopalong the outskirts of Sulaimaniya, theeastern capital of Iraqi Kurdistan, 240 ki-lometers, or 150 miles, north of Baghdadand far from the car bombs and deathsquads that are tearing apart the Arabregions of Iraq. Because of its relativesafety so far, Kurdistan can more easilyattract aid and reconstruction money.

With doctors, engineers, busi-nesspeople, academics and studentsamong the hundreds of thousands flee-ing to neighboring countries or theWest, the university raises hopes ofstanching the country's enormousbrain drain and pushing Iraq forward. '

"You really need to develop the polit¬ical elite of the future, the educated eliteof the future," said Barham Salih, theproject's Kurdish founder, a deputyprime minister who received a doctor-ate in statistics and computer modelingfrom Liverpool University in Britain,and whose daughter attends PrincetonUniversity, in New Jersey. "The focus isalso to stimulate reform in the Iraqieducation system."

However, some Arab education offi¬cials in Baghdad, the capital, have ar-gued that the university should be builtthere, not in a part of Iraq where seces-sionist ambitions are well known.

Baghdad first achieved fame for itsschools and scholars during the Ab-basid caliphate, which reached itsheight in the eighth century.

Even in the 20th century, before theIran-Iraq war of the 1980s and interna¬tional economic sanctions of the 1990s,students from the region flocked toBaghdad.

But because of security threats, manyuniversities in Baghdad have been closedsince October. Up to 150 employees oftheMinistry of Higher Education were ab-ducted by men in commando uniformsin mid-November. Jihadist groups havethreatened to kili students on campuses.

So intellectuals like Kanan Makiya,the prominent former exile and writerwho strongly advocated the U.S. inva-sion, say they plan to move their researchprojects to the American University.Makiya founded the Iraq Memory Foun¬

dation, an organization based in the for-tified Green Zone in Baghdad that is doc-umenting Saddam Hussein's atrocities.

"The problem is nobody can thrive inBaghdad anymore," said Makiya, whoteaches Middle Eastern studies at Bran-deis University, the only nonsectarianJewish college in the United States, lo-cated outside Boston.

Makiya sits on the new university'sboard of trustees. "The north is muchmore stable, growing, prosperouş,"\ hesaid. "There is a sadness that we're be-ing driven out of Baghdad."

The planners of the university intendfor Makiya's documentary project toform the core of the humanities depart-ment. Ahvash, an environmental scien-tist, has also said he will use the univer¬sity as a base for his research project,which is focused on rejuvenating thesouthern marshlands.

Other prominent intellectual andpolitical fıgures, many of whqm suppor-ted the American invasion, are on theboard. They include Fouad Ajami, a pro-fessor of Middle Eastern studies at JohnsHopkins University in Washington; andJohn Agresto, an education adviser in theCoalition Provisional Authority who, ashe ended his tenure there in 2004i told areporter he was "a neoconservativewho's been mugged by reality."

The planners have sketched a roughschedule. Construction vrould start inthe spring, and the first 15 to 30 studentscould begin a six-month intensive Eng¬lish course, to be taught in rented spacehere in Sulaimaniya, before they start atvro-year master's program in businessadministration. The first class to earnbachelor's degrees vrould start in au-tumn 2008; the program vrould take fiveyears, with the first devoted to the studyof English, Alwash said.

Although the university has regionalaspirations like its counterparts inCairo and Beirut, the first undergradu-ate class vrould be mostly Iraqis, Ahvashsaid, and a majority probably Kurds.

in the university's first five years, de-gree programs vrould focus on subjectsthat the board judges to be crucial toIraq's development: business, petro-leum engineering and computer sci¬ence, for exam'ple.

"This has to have immediate practic-al consequences for the economy of

Irâq and the politics of Iraq," said Salih,the founder.

After five years, the university mayadd humanities degree programs.

"We want them to study the ideas ofLocke, the ideas and writings of Paineand Madison," Ahvash said. "We wantthem to understand what democracy is

not only majority rule, but also therights of minorities. They should bewell rounded."

Projected undergraduate enrollmentis 1,000 students by 2011 and 5,000 by2021. The numbers are small comparedwith the enrollment at Baghdad Univer¬sity, the country's flagship public uni¬versity, which has 70,000 students. Su¬laimaniya University here has about12,000 students.

in total, about 475,000 Iraqis are pur-suing college-level degrees across thecountry, in 21 public universities or col-leges, 18 private ones and about 40 tech-nical institutes, according to the U.S.Embassy.

Tuition at American University vrouldbe $8,500 to $10,000 a year, Ahvash said.That places the university beyond thereach of the average middle-class Iraqifamily. But Salih said the schoolplanned to give loans and scholarships.

Zalmay Khalilzad, the U.S. ambassa-dor and an alumnus of the university inBeirut, has promised that U.S. agencieswill give the school $10.5 million, possi-bly the largest donation by the UnitedStates to any single education project inIraq, if officials approve the plan.

Khalilzad, a native Afghan, helpedfound the American University of Ka¬bul after the U.S. military removed theTaliban from power in Afghanistan in2001.

Some Kurds fear the Patriotic Unionof Kurdistan, the governing party ofeastern Kurdistan that is led byTalabani and Salih, could end up divert-ing money from the university for itsown purposes. Among many Kurds, themain Kurdish parties have a reputationfor corruption and authoritarian rule.

"I hope this will not just be party pro¬paganda, because we need a real aca-demic center for this society," said Asoslardi, the editör in chief of a weekly

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

The transformation of Saddamoo

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By Hassan M. Fattah

BEİRUT: in the week since SaddamHussein was hanged in an executionsteeped in sectarian overtones, hispublic image in the Arab vrorld,formerly that of a convicted dictator,has undergone a resurgence of admira-tion and awe.

On the streets, in nevvspapers andöver the Internet, Saddam has re-emerged as a Sünni Arab hero whostood calm and composed as his Shiiteexecutioners tormented and abusedhim.

"No one will ever forget the way inwhich Saddam was executed," re-marked President Hosni Mubarak ofEgypt in an interview with the Israelinevvspaper Yediot Aharonot and re-published by the official Egyptian newsagency. "They turned him into a mar-tyr."

in Libya, a government official de-clared that Libya vrould erect a statueof Saddam near the site of a monumentto Omar al Mukhtar, a Libyan nationalsymbol who resisted the Italian inva-sion of Libya and was hanged by theItalians in 1931.

Here in Beirut, hundreds of mem¬bers of Lebanon's Baath party and Pal-estinian activists marched Friday be-hind a symbolic coffin representingthat of Saddam, praying for' his soul.Photographs of Saddam standing up incourt, against the backdrop of theDome ofthe Rock mosque in Jerusalemwere pasted on city walls, praising"Saddam the Martyr."

Arab world declareshis image cleansed

A banner across one majör Beirutthoroughfare cursed "America and itsspies."

"Our Condolences to the Nation forthe Assassination of Saddam and Vic-tory to the Iraqi Resistance," it read.

By standing up to the United Statesand its client government in Baghdad,and dying with seeming dignity farfrom the hole where he was captured,Saddam appears to have been virtuallycleansed of his murderous past.

Just a month ago, Saddam, who ruledIraq in a brutal 27-year reign of terrorand destruction, was widely dismissedas a criminal who deserved the deathpenalty, even if his trial was seen asflawed. But shortly after his executionSaturday, when a video apparentlyfilmed with a cellphone showed Shiiteguards taunting Saddam and him re-sponding calmly but firmly to them,many across the region began lookingat him as a martyr.

"The Arab vrorld has been devoid ofpride for a long time," said Ahmad Mazinal-Shugairi, hoşt of a television show onthe Middle East Broadcasting Center,which promotes a moderate version ofislam in Saudi Arabia. "The way Saddamacted in court and just before he was ex-ecuted, with dignity and no fear, struck achord with Arabs who are desperate fortheir own leaders to have pride, too."

Ayman Safadi, editör in chief of theindependent Jordanian daily Al Ghad,said: "The final scene for many was ofSaddam taken out of a hole. That has alichanged now."

At the heart of the surprising reversalof opinİon is the contrast betvroen theofficial video aired on Iraqi TV last Sat¬urday, of Saddam taken to the gallowsand fitted with a noose round his neck,and the grainy, shaky recording ofShiite militiamen taunting the deposedleader with his hands tied, telling Sad¬dam to go to hell, praising the militantShiite cleric Moktada al-Sadr and open-ing the trapdoor before Saddam hadcompleted his prayer.

Far from a solemn proceeding by adispassionate state, Saddam's executionhas been framed as an act of sectarianvengeance shrouded in political theaterand overseen by an American occupa-tion that has resulted in little more thanhumiliation and tragedy for Iraqis.

"If Saddam had media planners hecould not have planned it better thanthis," said Daoud Kuttab, an Arab media

critic and director of the online radiostation Ammannet.net. "Nobody couldever have imagined that Saddam vrouldhave göne down with such dignity."

in the days since, writers and com-mentators have stopped short of eulo-gizing the dictator but looked right pasthis bloody history as they comparedIraq's current circumstances with Iraqunder Saddam.

in Jordan, long a bastion of supportfor Saddam, many are lionizing himand decrying the timing of the execu-tion and the taunts as part of a Sunni-Shiite conflict.

"Was it a coincidence that Israel, Iran

and the United States ali welcomed Sad¬dam's execution?" Hamadeh Faraneh, anewspaper columnist, wrote in the dailyAl Rai. "Was it also a coincidence whenSaddam said bravely in front of his tor-mentors, 'Long live the nation,' and thatPalestine is Arab, then uttered the decla-ration of faith? His last vrords expresshis depths and what he died for."

Even the pro-Saudi media, normallycritical of Saddam, chimed in.

in the pan-Arab daily Al Hayat, BilalKhubbaiz, commenting on Iranian andIsraeli praise of Saddam's execution,noted, "Saddam, as Iraq's ruler, was anIron Curtain that prevented the Iranianinfluence from reaching into the Arabvrorld" as well as "a formidable party inthe Arab-Israeli conflict." And ZuhayrQusaybati, also vvriting in Al Hayat,noted that Prime Minister Nuri Kamalal-Maliki or Iraq "gave Saddam what hemost wanted; he turned him into a mar¬tyr in the eyes of many Iraqis, who cannow demand revenge."

Wprkers putting up a banner and poster in Tunis on Friday before a gathering to pay honıagc to Saddam Hussein. The bannerıeads, "Saddam the martyr, we will always follöw yoür principles," and the poster includes an excerpt of the îast poem he wrote.

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

The transformation of Saddamoo

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By Hassan M. Fattah

BEİRUT: in the week since SaddamHussein was hanged in an executionsteeped in sectarian overtones, hispublic image in the Arab vrorld,formerly that of a convicted dictator,has undergone a resurgence of admira-tion and awe.

On the streets, in nevvspapers andöver the Internet, Saddam has re-emerged as a Sünni Arab hero whostood calm and composed as his Shiiteexecutioners tormented and abusedhim.

"No one will ever forget the way inwhich Saddam was executed," re-marked President Hosni Mubarak ofEgypt in an interview with the Israelinevvspaper Yediot Aharonot and re-published by the official Egyptian newsagency. "They turned him into a mar-tyr."

in Libya, a government official de-clared that Libya vrould erect a statueof Saddam near the site of a monumentto Omar al Mukhtar, a Libyan nationalsymbol who resisted the Italian inva-sion of Libya and was hanged by theItalians in 1931.

Here in Beirut, hundreds of mem¬bers of Lebanon's Baath party and Pal-estinian activists marched Friday be-hind a symbolic coffin representingthat of Saddam, praying for' his soul.Photographs of Saddam standing up incourt, against the backdrop of theDome ofthe Rock mosque in Jerusalemwere pasted on city walls, praising"Saddam the Martyr."

Arab world declareshis image cleansed

A banner across one majör Beirutthoroughfare cursed "America and itsspies."

"Our Condolences to the Nation forthe Assassination of Saddam and Vic-tory to the Iraqi Resistance," it read.

By standing up to the United Statesand its client government in Baghdad,and dying with seeming dignity farfrom the hole where he was captured,Saddam appears to have been virtuallycleansed of his murderous past.

Just a month ago, Saddam, who ruledIraq in a brutal 27-year reign of terrorand destruction, was widely dismissedas a criminal who deserved the deathpenalty, even if his trial was seen asflawed. But shortly after his executionSaturday, when a video apparentlyfilmed with a cellphone showed Shiiteguards taunting Saddam and him re-sponding calmly but firmly to them,many across the region began lookingat him as a martyr.

"The Arab vrorld has been devoid ofpride for a long time," said Ahmad Mazinal-Shugairi, hoşt of a television show onthe Middle East Broadcasting Center,which promotes a moderate version ofislam in Saudi Arabia. "The way Saddamacted in court and just before he was ex-ecuted, with dignity and no fear, struck achord with Arabs who are desperate fortheir own leaders to have pride, too."

Ayman Safadi, editör in chief of theindependent Jordanian daily Al Ghad,said: "The final scene for many was ofSaddam taken out of a hole. That has alichanged now."

At the heart of the surprising reversalof opinİon is the contrast betvroen theofficial video aired on Iraqi TV last Sat¬urday, of Saddam taken to the gallowsand fitted with a noose round his neck,and the grainy, shaky recording ofShiite militiamen taunting the deposedleader with his hands tied, telling Sad¬dam to go to hell, praising the militantShiite cleric Moktada al-Sadr and open-ing the trapdoor before Saddam hadcompleted his prayer.

Far from a solemn proceeding by adispassionate state, Saddam's executionhas been framed as an act of sectarianvengeance shrouded in political theaterand overseen by an American occupa-tion that has resulted in little more thanhumiliation and tragedy for Iraqis.

"If Saddam had media planners hecould not have planned it better thanthis," said Daoud Kuttab, an Arab media

critic and director of the online radiostation Ammannet.net. "Nobody couldever have imagined that Saddam vrouldhave göne down with such dignity."

in the days since, writers and com-mentators have stopped short of eulo-gizing the dictator but looked right pasthis bloody history as they comparedIraq's current circumstances with Iraqunder Saddam.

in Jordan, long a bastion of supportfor Saddam, many are lionizing himand decrying the timing of the execu-tion and the taunts as part of a Sunni-Shiite conflict.

"Was it a coincidence that Israel, Iran

and the United States ali welcomed Sad¬dam's execution?" Hamadeh Faraneh, anewspaper columnist, wrote in the dailyAl Rai. "Was it also a coincidence whenSaddam said bravely in front of his tor-mentors, 'Long live the nation,' and thatPalestine is Arab, then uttered the decla-ration of faith? His last vrords expresshis depths and what he died for."

Even the pro-Saudi media, normallycritical of Saddam, chimed in.

in the pan-Arab daily Al Hayat, BilalKhubbaiz, commenting on Iranian andIsraeli praise of Saddam's execution,noted, "Saddam, as Iraq's ruler, was anIron Curtain that prevented the Iranianinfluence from reaching into the Arabvrorld" as well as "a formidable party inthe Arab-Israeli conflict." And ZuhayrQusaybati, also vvriting in Al Hayat,noted that Prime Minister Nuri Kamalal-Maliki or Iraq "gave Saddam what hemost wanted; he turned him into a mar¬tyr in the eyes of many Iraqis, who cannow demand revenge."

Wprkers putting up a banner and poster in Tunis on Friday before a gathering to pay honıagc to Saddam Hussein. The bannerıeads, "Saddam the martyr, we will always follöw yoür principles," and the poster includes an excerpt of the îast poem he wrote.

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

Iraq defends Saddam executionOo

^~

a3ces

&

S2

'Not an insult,'Maliki aide says;guard at gallowsheld över video

S By James Glanz

BAGHDAD: The Iraqi prime minis-ter's office on Wednesday gave its firstpublic defense of the way the govern¬ment carried out the execution of Sad¬dam Hussein, and said that Iraqi au-thorities had arrested a guard they be-lieve recorded the moment in amacabre and unauthorized video thathas generated a wave of revulsionaround the vrorld.

Iraqi officials sought to challenğethe impression created by the videothat Saddam, for ali his brutal crimes,had behaved with far more dignity inhis final minutes than his seeminglythuggish executioners.

The Iraqis also defended their de-cision to resist American pressure todelay the hanging until after a Müslimholiday, when remaining legal issuescould be resolved.

"The execution operation has beenmischaracterized for political pur-poses," said Sadiq al-Rikabi, an adviserto Prime Minister Nuri Kamal al-Ma-liki who was present at the execution ofSaddam. "What has happened is not aninsult or degradation."

But even as Maliki's governmenttried to defend its aetions, the U.S. mil¬itary, which had held Saddam in cus-tody until transferring him to the Iraqiauthorities only minutes before he washanged, sought to distance itself fromany responsibility for the scenes re-vealed in the video.

"You know, if you're asking me,'Would we have done things differ-ently?' yes, we vrould have," Majör Gen¬eral William Cakhvell, an Americanmilitary spokesman in Baghdad, said ata press brieliüg on Wednesday.

"But that's not our decision," Cald-well said. "That's an Iraqi governmentdecision."

Caldwell said that the U.S. troopsguarding Saddam had no choice but toturn him över to Iraqi officials, sinceIraq had "legal custody" of the formerdictator.

"We've only had physical custody ofhim, and so ali we did is return physicalcustody of him back to the Iraqis,who've ahvays had the legal custody ofhim," Caldwell said. "It's their system.They make those decisions."

He also described a very differentscene at Saddam's departure from thatat the American-run prison where hehad been held. Caldwell said that Sad-

ucııy ımagci-Hrr

An image taken from unauthorized video footage shot by a guard using a cellphoneand showing Saddam apparently speaking to those present at his execution Saturday.

dam had been "dignified, as ahvays,"and had thanked his American militaryguards for the way he had been treated.

The arrest of one ofthe guards, prob-ably one of the men seen in the videowearing leather jackets and ski masks,also generated skepticism, with someofficials suggesting that Iraq was seek-ing a low-level scapegoat to blame forthe almost Gothic display of intimida-tion and death that the images depict.

Rikabi refused to name or othervvisecharâcterize the guard who had beenarrested other than to say that he wasbeing held in Baghdad after an investi¬gation had determined that he had shotthe video with a cellphone camera.

"it is clear that it was only one persondoing that filming, and he has been ar¬rested," Rikabi said.

But Munkith al-Faroun, who was theprosecutor at Saddam's trial andpresent at the execution, has said thattvro of the 14 Iraqi officials and courtrepresentatives flown in by Americanhelicopters to vvitness the event wereopenly filming it with cellphones.

When asked about Faroun's state-ments, Rikabi said, "I do not have thisinformation."

The White House sought to distancePresident George W. Bush from thegrowing uproar över the execution.

"The president is focused on the newway forvvard in Iraq, so these issues arebest addressed out of Iraq, out of Bagh¬dad," Scott Stanzel, the deputy WhiteHouse press secretary, said Wednesday.

Stanzel declined to discuss what role,if any, the White House had had in the

discussions leading up to the execution,but he said the administration had beenkept informed of developments before-hand.

Stanzel said the president had notseen the video of Saddam on the gal-lows. Bush declined to respond when hewas ' asked» after a Cabinet meetingWednesday morning, whether hethought the execution had been"handled appropriately."

Maliki has made no public commentabout the hanging.

On Tuesday, his top aides announcedan investigation into the events, sayingthat a three-man Interior Ministry com¬mittee vrould look into the conduet ofthe execution.

Also on Tuesday, as the reaction tothe unofficial video reached newheights in Iraq, American officials saidthat they had vrorked until the lasthours of Saddam's life to persuade Ma¬liki to delay the execution.

[Preparations are under way to ex-ecute tvro of Saddam's co-defendants inthe next few days, but the details stilimust be vrorked out with the U.S. mili¬tary, Iraqi media and a government offi¬cial said Wednesday, according to TheAssociated Press in Baghdad.

[Saddam's half-brother Barzanibrahim al-Tikriti, a former intelligencechief, and Awad al-Bandar, the formerchief justice of the RevolutionaryCourt, were originally seheduled to diewith Saddam.

[But their execution was delayed un¬til after Islam's id al-Adha holiday,which ends Wednesday for I*aq's ma-

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Iraq defends Saddam executionOo

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'Not an insult,'Maliki aide says;guard at gallowsheld över video

S By James Glanz

BAGHDAD: The Iraqi prime minis-ter's office on Wednesday gave its firstpublic defense of the way the govern¬ment carried out the execution of Sad¬dam Hussein, and said that Iraqi au-thorities had arrested a guard they be-lieve recorded the moment in amacabre and unauthorized video thathas generated a wave of revulsionaround the vrorld.

Iraqi officials sought to challenğethe impression created by the videothat Saddam, for ali his brutal crimes,had behaved with far more dignity inhis final minutes than his seeminglythuggish executioners.

The Iraqis also defended their de-cision to resist American pressure todelay the hanging until after a Müslimholiday, when remaining legal issuescould be resolved.

"The execution operation has beenmischaracterized for political pur-poses," said Sadiq al-Rikabi, an adviserto Prime Minister Nuri Kamal al-Ma-liki who was present at the execution ofSaddam. "What has happened is not aninsult or degradation."

But even as Maliki's governmenttried to defend its aetions, the U.S. mil¬itary, which had held Saddam in cus-tody until transferring him to the Iraqiauthorities only minutes before he washanged, sought to distance itself fromany responsibility for the scenes re-vealed in the video.

"You know, if you're asking me,'Would we have done things differ-ently?' yes, we vrould have," Majör Gen¬eral William Cakhvell, an Americanmilitary spokesman in Baghdad, said ata press brieliüg on Wednesday.

"But that's not our decision," Cald-well said. "That's an Iraqi governmentdecision."

Caldwell said that the U.S. troopsguarding Saddam had no choice but toturn him över to Iraqi officials, sinceIraq had "legal custody" of the formerdictator.

"We've only had physical custody ofhim, and so ali we did is return physicalcustody of him back to the Iraqis,who've ahvays had the legal custody ofhim," Caldwell said. "It's their system.They make those decisions."

He also described a very differentscene at Saddam's departure from thatat the American-run prison where hehad been held. Caldwell said that Sad-

ucııy ımagci-Hrr

An image taken from unauthorized video footage shot by a guard using a cellphoneand showing Saddam apparently speaking to those present at his execution Saturday.

dam had been "dignified, as ahvays,"and had thanked his American militaryguards for the way he had been treated.

The arrest of one ofthe guards, prob-ably one of the men seen in the videowearing leather jackets and ski masks,also generated skepticism, with someofficials suggesting that Iraq was seek-ing a low-level scapegoat to blame forthe almost Gothic display of intimida-tion and death that the images depict.

Rikabi refused to name or othervvisecharâcterize the guard who had beenarrested other than to say that he wasbeing held in Baghdad after an investi¬gation had determined that he had shotthe video with a cellphone camera.

"it is clear that it was only one persondoing that filming, and he has been ar¬rested," Rikabi said.

But Munkith al-Faroun, who was theprosecutor at Saddam's trial andpresent at the execution, has said thattvro of the 14 Iraqi officials and courtrepresentatives flown in by Americanhelicopters to vvitness the event wereopenly filming it with cellphones.

When asked about Faroun's state-ments, Rikabi said, "I do not have thisinformation."

The White House sought to distancePresident George W. Bush from thegrowing uproar över the execution.

"The president is focused on the newway forvvard in Iraq, so these issues arebest addressed out of Iraq, out of Bagh¬dad," Scott Stanzel, the deputy WhiteHouse press secretary, said Wednesday.

Stanzel declined to discuss what role,if any, the White House had had in the

discussions leading up to the execution,but he said the administration had beenkept informed of developments before-hand.

Stanzel said the president had notseen the video of Saddam on the gal-lows. Bush declined to respond when hewas ' asked» after a Cabinet meetingWednesday morning, whether hethought the execution had been"handled appropriately."

Maliki has made no public commentabout the hanging.

On Tuesday, his top aides announcedan investigation into the events, sayingthat a three-man Interior Ministry com¬mittee vrould look into the conduet ofthe execution.

Also on Tuesday, as the reaction tothe unofficial video reached newheights in Iraq, American officials saidthat they had vrorked until the lasthours of Saddam's life to persuade Ma¬liki to delay the execution.

[Preparations are under way to ex-ecute tvro of Saddam's co-defendants inthe next few days, but the details stilimust be vrorked out with the U.S. mili¬tary, Iraqi media and a government offi¬cial said Wednesday, according to TheAssociated Press in Baghdad.

[Saddam's half-brother Barzanibrahim al-Tikriti, a former intelligencechief, and Awad al-Bandar, the formerchief justice of the RevolutionaryCourt, were originally seheduled to diewith Saddam.

[But their execution was delayed un¬til after Islam's id al-Adha holiday,which ends Wednesday for I*aq's ma-

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

jority Shiites, markinğ the end of theannual pilgrimage to Mecca. ]

A senior American official earliersaid that Maliki had never fully ex-plained his urgency in carrying out thedeath sentence, which was upheld last

Tuesday in an appeals court ruling thatset off a 30-day countdowh for execu-tions to be carried out after a final ap-peal had been turned down.

But the prime minister gave one ex-planation that appeared to weigh heav-

ily on his mind, the American said, andthat was his fear that Saddam might bethe subject of ân insurgent attempt tofree him if the procedural wranglingöver the execution were protracted.

üeHfonîleDimanche 7 - Lundi 8 janvier 2007

George Bush designe l'ecpıipe chargeede la « nouvelle strategie » en IrakA quelques jours d'un discoursattendu sur l'Irak, le presidentamericain a procede â un vasteremaniement des directionsdu renseignement,de la diplomatie et de l'armeeNEVVYORK

CORRESPONDANTAvant l'annonce tres attendue, mer-

credi 10 janvier, de sa « nouvellestrategie de victoire en Irak », le pre¬

sident americain George Bush a procedeâ une serie de nominations des hommesqui la conduiront. Lors d'une courte cere-monie, vendredi 5 janvier, a la MaisonBlanche, il a annonce que John Negropon-te etait nomme au poste de numero deuxdu departement d'Etat. Son remplaçant âla tete des services de renseignement serale vice-amiral â la retraite Michael McCon-nell qui a diriğe dans les annees 1990 laNational Security Agency (NSA), l'agenceamericaine chargee des ecoutes.

Le president a salue « lagrande experien-ce, lejugement sûr et l'expertise sur l'Irak deJohn Negroponte qui en font un superbechobc comme secretaire d'Etat adjoint » . Unpeu plus tard dans la journee, le Pentago-

ne a confirme le changement des deuxprincipaux generaux qui dirigent les trou-pes en Irak.

L'amiral Wiıham Fallon, 62 ans, quicommande les forces americaines du Paci-fique, va succeder au general John Abi-zaid, commandant du Commandementcentral (Centcom) qui a notamment soussa responsabilite l'Irak et PAfghanistan.L'amiral Fallon est le premier officier demarine â occuper cette fonction. Cela refle-te notamment la volonte de Washingtonde contrer Pinfluence grandissante del'Iran en mettant l'accent sur la puissancenavale et aerienne.

Manuel antiguerillaPar ailleurs, le commandant sur le ter-

rain des troupes americaines en Irak, legeneral George Casey, en desaccord avecla nouvelle strategie de renforcement deseffectifs, est remplace par le generalDavid Petraeus, 54 ans, et revient au depar¬tement de la defense en tant que chefd'etat-major de l'armee de terre.

Autant le depart du general Abizaidetait anticipe, autant le remplacement dugeneral Casey plusieurs mois avant la dateprevue est clairement un choix pohtique.Son successeur, David Petraeus, diriğe leCentre de l'armee de terre â Fort Lea-

Pour les democrates, « il est temps que la guerre se termine »

Les democrates Nancy Pelosi, presiden-te de la Chambre des representants, etHarry Reid, chef de la majorite au Senat,ont mis en garde le president GeorgeBush contre un enlisement en Irak.'« Apres pres de quatre ans de combat,des milliers de victimes americaines etplus de 300 milliards de dollars, il esttemps que la guerre se termine », ont-ilsecrit dans une lettre rendue publique ven¬dredi 5 janvier. « Le peuple americain asignifie lors des elections de novembre

[2006] qu'ilne croitpas que votre politi-que actuelle en Irak conduira au succeset que nous avons besoin d'un change¬ment de direction pour le bien de nos trou¬pes », ajoutent ces responsables. « Aug-menter le nombre de soldats est une stra¬tegie que vous avez dejâ tentee et qui adejâ âchoue (...), augmenter le nombre detroupes de combat va seulement mettreen perilplus d'Americains et demanderun effort supplementaire â nötre armee(...) şans gain strategique. » - (AFP.)

venvrorth au Kansas. II a supervise l'entraî-nement des forces iralaennes et a comman¬de en Irak la 101" division aeroportee.

II est surtout le co-auteur du nouveaumanuel de 241 pages definissant la doctri-ne de l'armee americaine pour combattreune insurrection. David Petraeus a la repu-tation d'etre l'un des generaux les plus habi-les de l'armee, capable de mener des opera¬tions de combat et dans le meme temps defaire beaucoup d'efforts pour ameiiorer lesconditions de vie de la population çivile. Ladoctrine qu'il preconise consiste a « inte-grer les operations civiles et militaires ».

Pour lui, lutter contre une insurrectionimplique â la fois de reconstruire une socie-te, proteger la population, renforcer la legi-timite du gouvemement, entraîner l'ar¬mee nationale et combattre la guerilla.« Les insurges gagnent en repandant le cha-os et le desordre. Le gouvemementechoue s'iln'est pas capable de maintenir l'ordrepar-tout. Perdre la legitimite morale revientâper-dre la guerre ».

II souligne dans son manuel qu'« uneoperation qui tue cinq insurges estcontre-pro-ductive si les dommages coUateraux condui-sent au recrutement de cinquante autres ».Et d'ajouter : « Essayez de ne pas vous lais-ser entraînerdans une serie de reactionspourtuer et capturer les insurges. Une defectionest mieux qu'une reddition, une redditionmieux qu'une capture et une capture mieuxqu'un meurtre. »

Le personnel diplomatique est aussiconceme par la valse des nominations.L'ambassadeur des Etats-Unis en Irak, Zal-may Khalilzad, devrait succeder âJohn Bol-ton comme ambassadeur â l'ONU. Ne enAfghanistan, ce musulman sunnite de55 ans est en poste â Bagdad depuisjuin 2005. Son remplaçant devrait etre leveteran Ryan Crocker, aujourd'hui ambas¬sadeur au Pakistan et qui a commence sacarriere en Irak dans les annees 1970.

Eric Leser

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

jority Shiites, markinğ the end of theannual pilgrimage to Mecca. ]

A senior American official earliersaid that Maliki had never fully ex-plained his urgency in carrying out thedeath sentence, which was upheld last

Tuesday in an appeals court ruling thatset off a 30-day countdowh for execu-tions to be carried out after a final ap-peal had been turned down.

But the prime minister gave one ex-planation that appeared to weigh heav-

ily on his mind, the American said, andthat was his fear that Saddam might bethe subject of ân insurgent attempt tofree him if the procedural wranglingöver the execution were protracted.

üeHfonîleDimanche 7 - Lundi 8 janvier 2007

George Bush designe l'ecpıipe chargeede la « nouvelle strategie » en IrakA quelques jours d'un discoursattendu sur l'Irak, le presidentamericain a procede â un vasteremaniement des directionsdu renseignement,de la diplomatie et de l'armeeNEVVYORK

CORRESPONDANTAvant l'annonce tres attendue, mer-

credi 10 janvier, de sa « nouvellestrategie de victoire en Irak », le pre¬

sident americain George Bush a procedeâ une serie de nominations des hommesqui la conduiront. Lors d'une courte cere-monie, vendredi 5 janvier, a la MaisonBlanche, il a annonce que John Negropon-te etait nomme au poste de numero deuxdu departement d'Etat. Son remplaçant âla tete des services de renseignement serale vice-amiral â la retraite Michael McCon-nell qui a diriğe dans les annees 1990 laNational Security Agency (NSA), l'agenceamericaine chargee des ecoutes.

Le president a salue « lagrande experien-ce, lejugement sûr et l'expertise sur l'Irak deJohn Negroponte qui en font un superbechobc comme secretaire d'Etat adjoint » . Unpeu plus tard dans la journee, le Pentago-

ne a confirme le changement des deuxprincipaux generaux qui dirigent les trou-pes en Irak.

L'amiral Wiıham Fallon, 62 ans, quicommande les forces americaines du Paci-fique, va succeder au general John Abi-zaid, commandant du Commandementcentral (Centcom) qui a notamment soussa responsabilite l'Irak et PAfghanistan.L'amiral Fallon est le premier officier demarine â occuper cette fonction. Cela refle-te notamment la volonte de Washingtonde contrer Pinfluence grandissante del'Iran en mettant l'accent sur la puissancenavale et aerienne.

Manuel antiguerillaPar ailleurs, le commandant sur le ter-

rain des troupes americaines en Irak, legeneral George Casey, en desaccord avecla nouvelle strategie de renforcement deseffectifs, est remplace par le generalDavid Petraeus, 54 ans, et revient au depar¬tement de la defense en tant que chefd'etat-major de l'armee de terre.

Autant le depart du general Abizaidetait anticipe, autant le remplacement dugeneral Casey plusieurs mois avant la dateprevue est clairement un choix pohtique.Son successeur, David Petraeus, diriğe leCentre de l'armee de terre â Fort Lea-

Pour les democrates, « il est temps que la guerre se termine »

Les democrates Nancy Pelosi, presiden-te de la Chambre des representants, etHarry Reid, chef de la majorite au Senat,ont mis en garde le president GeorgeBush contre un enlisement en Irak.'« Apres pres de quatre ans de combat,des milliers de victimes americaines etplus de 300 milliards de dollars, il esttemps que la guerre se termine », ont-ilsecrit dans une lettre rendue publique ven¬dredi 5 janvier. « Le peuple americain asignifie lors des elections de novembre

[2006] qu'ilne croitpas que votre politi-que actuelle en Irak conduira au succeset que nous avons besoin d'un change¬ment de direction pour le bien de nos trou¬pes », ajoutent ces responsables. « Aug-menter le nombre de soldats est une stra¬tegie que vous avez dejâ tentee et qui adejâ âchoue (...), augmenter le nombre detroupes de combat va seulement mettreen perilplus d'Americains et demanderun effort supplementaire â nötre armee(...) şans gain strategique. » - (AFP.)

venvrorth au Kansas. II a supervise l'entraî-nement des forces iralaennes et a comman¬de en Irak la 101" division aeroportee.

II est surtout le co-auteur du nouveaumanuel de 241 pages definissant la doctri-ne de l'armee americaine pour combattreune insurrection. David Petraeus a la repu-tation d'etre l'un des generaux les plus habi-les de l'armee, capable de mener des opera¬tions de combat et dans le meme temps defaire beaucoup d'efforts pour ameiiorer lesconditions de vie de la population çivile. Ladoctrine qu'il preconise consiste a « inte-grer les operations civiles et militaires ».

Pour lui, lutter contre une insurrectionimplique â la fois de reconstruire une socie-te, proteger la population, renforcer la legi-timite du gouvemement, entraîner l'ar¬mee nationale et combattre la guerilla.« Les insurges gagnent en repandant le cha-os et le desordre. Le gouvemementechoue s'iln'est pas capable de maintenir l'ordrepar-tout. Perdre la legitimite morale revientâper-dre la guerre ».

II souligne dans son manuel qu'« uneoperation qui tue cinq insurges estcontre-pro-ductive si les dommages coUateraux condui-sent au recrutement de cinquante autres ».Et d'ajouter : « Essayez de ne pas vous lais-ser entraînerdans une serie de reactionspourtuer et capturer les insurges. Une defectionest mieux qu'une reddition, une redditionmieux qu'une capture et une capture mieuxqu'un meurtre. »

Le personnel diplomatique est aussiconceme par la valse des nominations.L'ambassadeur des Etats-Unis en Irak, Zal-may Khalilzad, devrait succeder âJohn Bol-ton comme ambassadeur â l'ONU. Ne enAfghanistan, ce musulman sunnite de55 ans est en poste â Bagdad depuisjuin 2005. Son remplaçant devrait etre leveteran Ryan Crocker, aujourd'hui ambas¬sadeur au Pakistan et qui a commence sacarriere en Irak dans les annees 1970.

Eric Leser

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Page 38: KURD INSTITUT E · al-Anbaa, Jalal Talabani a, cepen-dant, appelé à cesser toute inter-vention dans les affaires inté-rieures de l’Irak et à aider le pays à restaurer la paix

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SADDAMPORTRAITSD'UNE VİE DE FEUET DE SANG

La mise â mort de SaddamHussein, le 30 decembre 2006,

prive l'Irak de l'examen descrimes les plus graves qu'ilavait perpetres tout au longde son regne - et des memeson ascension au pouvoir.Parcours photographique ârebours, des derniers instantsde sa vie â sa jeunesse.ALAIN FRACHON

6 janvier 2007

L'EXECUTION. Sequence de la television nationale irakienne lraqiya montrant l'execution par pendaison de Saddam Husseinâ Bagdad, le 30 decembre 2006. Alors meme que debute l'A'ı'd al-Adha, la fete la plus sacree du calendrier musulman.AL IRAQIYATV/AFP. AL IRAQIYA TV/ REUTERS

C'est comme s'ils avaient vouluajouter encore un peu de violence,televisee celle-lâ, â celle que

connaissent les İrakiens depuis quaranteans; un peu comme si l'on avait voulu resterdans l'univers de celui que l'on pend cesamedi 30 decembre â l'aube, dans unecaserne des renseignements militaires, dansle quartier chiite d'AI-Qadimiya, au nord deBagdad - un univers de brutaliti absolue. Etla violence fut au rendez-vous de cette miseâ mort scenarisee.

A peine diffusĞes sur cassettes et autresgadgets de Tere electronique, les images dela pendaison de Saddam Hussein exacerbentle conflit qui ravage l'Irak depuis la chutedu tyran le 9 avril 2003 et son arrestationle 13 dĞcembre de la meme annee: sunnitesd'un cöte, contre chiites et Kurdes de l'autre.Des qu'il s'empare du pouvoir (vice-presidenten 1969, president en 1979), Saddam gou-verne avec les siens : les sunnites (un cin-quieme d'une population de quelque 26 mil¬

lions d'habitants) et, dans une moindremesure, les chretiens. II martyrise les deuxautres grandes communautĞs du pays : leschiites (la majorit£) et les Kurdes. Ceux-lâhurlent leur joie â la scene saisie sur unportable equipe d'une camera : epaisse cordeau cou, bien ajustâe par l'un des bourreauxmasqu6s, le dictateur avance sur la trappe,visage d£couvert, calme; la trappe s'ouvredans un grand vacarme mĞtalligue. Saddam

tombe dans le vide; gros plan sur la tete dusupplicie, pendu â bout de corde, du sang surune joue, cou brise, yeux grands ouverts.

Les sunnites voient dans la video de lamise â mort la confirmation d'un «complot»ourdi contre eux. L'annonce de l'executionde Saddam Hussein est suivie d'une seried'attentats perpetres par des sunnites dansles quartiers chiites : quelque cent personnesvont payer de leur vie celle que l'on vient deprendre â leur heros. II va falloir les venger,bien sûr; les milices chiites s'en chargeront,auxquelles repliqueront les sunnites, ete.Meme mort et enterre, le 31 decembre dansson village natal d'AI-Ojah, â 1 80 km au nordde Bagdad, Saddam seme la terreur.

II en avait fait l'arme d'un pouvoir exercepar la torture, les disparitions, les exĞcutionssommaires, les deplacements de popula-tions, enfin le erime de masse. II fut şansdoute l'un des tyrans les plus sanguinairesde l'histoire de la seconde moitie duxxe siecle. Ne~ le 28 avril 1 937, dans une tribusunnite, il adhere des l'adolescence au partiBaas elandestin, une formation socialiste,lai'que, prönant le nationalisme irakien etarabe. Au pouvoir depuis la fin desannees 1960, Saddam Hussein profite duboom petrolier de 1973 pour moderniserl'Irak, le rapprocher de l'URSS şans en faireun satellite, sĞduire nombre de pays occi-dentaux aussi, â commencer par la France,et meme les Etats-Unis dans les annĞes 1 980.

Mais son regne est d'abord marquĞpar la guerre: de 1974 â 1975 contre lesKurdes d'lrak en quete d'autonomie sinond'independance; contre l'Iran de l'ayatollahKhomeiny de 1980 â 1988, campagne quicoûte la vie â quelque 300000 İrakiens etruine le pays; contre ses Kurdes encore,avec l'operation dite «Al-Anfal» oü l'armechimique est employee et qui se solde par la

mort de 180000 personnes, au bas mot;contre le Kovvei't, envahi en août 1990 pours'emparer du petrole de Pemirat et «payer»sa guerre d'lran...

Jusqu'â l'invasion du Kovvei't, en 1990,

aucune des entreprises sanglantes deSaddam Hussein, m£me celles qui releventdu erime contre 1'humanitĞ, ne suscitel'opprobre des Occidentaux. ChassĞ duKovvei't par une coalition militaire menĞepar les Etats-Unis, Saddam ne s'en remettrapas. II martyrise encore les Kurdes et leschiites, massacrĞs dans le sud du pays,mais l'Irak est sous souverainetĞ limitee,sous tutelle onusienne et embargo inter-national. C'est un pays exsangue que lesEtats-Unis vont d^stabiliser un peu plusen l'envahissant dĞbut 2003, au nom d'undouble mensonge: un prĞtendu arsenald'armes de destruction massive et de sup-poses liens avec les islamistes d'AI-Qaida.Le reste de l'histoire est connu et tient en unmot : la violence, toujours la violence, avecou şans Saddam Hussein.

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SADDAMPORTRAITSD'UNE VİE DE FEUET DE SANG

La mise â mort de SaddamHussein, le 30 decembre 2006,

prive l'Irak de l'examen descrimes les plus graves qu'ilavait perpetres tout au longde son regne - et des memeson ascension au pouvoir.Parcours photographique ârebours, des derniers instantsde sa vie â sa jeunesse.ALAIN FRACHON

6 janvier 2007

L'EXECUTION. Sequence de la television nationale irakienne lraqiya montrant l'execution par pendaison de Saddam Husseinâ Bagdad, le 30 decembre 2006. Alors meme que debute l'A'ı'd al-Adha, la fete la plus sacree du calendrier musulman.AL IRAQIYATV/AFP. AL IRAQIYA TV/ REUTERS

C'est comme s'ils avaient vouluajouter encore un peu de violence,televisee celle-lâ, â celle que

connaissent les İrakiens depuis quaranteans; un peu comme si l'on avait voulu resterdans l'univers de celui que l'on pend cesamedi 30 decembre â l'aube, dans unecaserne des renseignements militaires, dansle quartier chiite d'AI-Qadimiya, au nord deBagdad - un univers de brutaliti absolue. Etla violence fut au rendez-vous de cette miseâ mort scenarisee.

A peine diffusĞes sur cassettes et autresgadgets de Tere electronique, les images dela pendaison de Saddam Hussein exacerbentle conflit qui ravage l'Irak depuis la chutedu tyran le 9 avril 2003 et son arrestationle 13 dĞcembre de la meme annee: sunnitesd'un cöte, contre chiites et Kurdes de l'autre.Des qu'il s'empare du pouvoir (vice-presidenten 1969, president en 1979), Saddam gou-verne avec les siens : les sunnites (un cin-quieme d'une population de quelque 26 mil¬

lions d'habitants) et, dans une moindremesure, les chretiens. II martyrise les deuxautres grandes communautĞs du pays : leschiites (la majorit£) et les Kurdes. Ceux-lâhurlent leur joie â la scene saisie sur unportable equipe d'une camera : epaisse cordeau cou, bien ajustâe par l'un des bourreauxmasqu6s, le dictateur avance sur la trappe,visage d£couvert, calme; la trappe s'ouvredans un grand vacarme mĞtalligue. Saddam

tombe dans le vide; gros plan sur la tete dusupplicie, pendu â bout de corde, du sang surune joue, cou brise, yeux grands ouverts.

Les sunnites voient dans la video de lamise â mort la confirmation d'un «complot»ourdi contre eux. L'annonce de l'executionde Saddam Hussein est suivie d'une seried'attentats perpetres par des sunnites dansles quartiers chiites : quelque cent personnesvont payer de leur vie celle que l'on vient deprendre â leur heros. II va falloir les venger,bien sûr; les milices chiites s'en chargeront,auxquelles repliqueront les sunnites, ete.Meme mort et enterre, le 31 decembre dansson village natal d'AI-Ojah, â 1 80 km au nordde Bagdad, Saddam seme la terreur.

II en avait fait l'arme d'un pouvoir exercepar la torture, les disparitions, les exĞcutionssommaires, les deplacements de popula-tions, enfin le erime de masse. II fut şansdoute l'un des tyrans les plus sanguinairesde l'histoire de la seconde moitie duxxe siecle. Ne~ le 28 avril 1 937, dans une tribusunnite, il adhere des l'adolescence au partiBaas elandestin, une formation socialiste,lai'que, prönant le nationalisme irakien etarabe. Au pouvoir depuis la fin desannees 1960, Saddam Hussein profite duboom petrolier de 1973 pour moderniserl'Irak, le rapprocher de l'URSS şans en faireun satellite, sĞduire nombre de pays occi-dentaux aussi, â commencer par la France,et meme les Etats-Unis dans les annĞes 1 980.

Mais son regne est d'abord marquĞpar la guerre: de 1974 â 1975 contre lesKurdes d'lrak en quete d'autonomie sinond'independance; contre l'Iran de l'ayatollahKhomeiny de 1980 â 1988, campagne quicoûte la vie â quelque 300000 İrakiens etruine le pays; contre ses Kurdes encore,avec l'operation dite «Al-Anfal» oü l'armechimique est employee et qui se solde par la

mort de 180000 personnes, au bas mot;contre le Kovvei't, envahi en août 1990 pours'emparer du petrole de Pemirat et «payer»sa guerre d'lran...

Jusqu'â l'invasion du Kovvei't, en 1990,

aucune des entreprises sanglantes deSaddam Hussein, m£me celles qui releventdu erime contre 1'humanitĞ, ne suscitel'opprobre des Occidentaux. ChassĞ duKovvei't par une coalition militaire menĞepar les Etats-Unis, Saddam ne s'en remettrapas. II martyrise encore les Kurdes et leschiites, massacrĞs dans le sud du pays,mais l'Irak est sous souverainetĞ limitee,sous tutelle onusienne et embargo inter-national. C'est un pays exsangue que lesEtats-Unis vont d^stabiliser un peu plusen l'envahissant dĞbut 2003, au nom d'undouble mensonge: un prĞtendu arsenald'armes de destruction massive et de sup-poses liens avec les islamistes d'AI-Qaida.Le reste de l'histoire est connu et tient en unmot : la violence, toujours la violence, avecou şans Saddam Hussein.

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

IRAK-du

o

CM

ec.

Les massacres des Kurdesjuges şans Saddam Hussein

L'audience consacree aux massacres de 182 000 Kurdes s'est ouverte şans la presenceprincipal accuse qui, ainsi, ne temoignera pas du röle de ses complices occidentaux.

C'est şans le principal dam Hussein a ete execute.accuse, Saddam Hus- Faisant fi des prptestationssein, que s'est ou- emises tant par des' ONG,verte hier la 34e au- dont Human Right Watch,

accuse, Saddam Hus-ı sein, que s'est ou¬verte hier la 34e au-

dience du proces sur l'opera-tıon «Anfal» (1987-1 988) quiaurait provoque la mort de182 000 civils kurdes. Lors desa premiere comparution, le21 août 2006, l'ancien chefd'Etat irakien a refuse deplaider « coupable ou noncoupable », comme le luiavait demande le president dutribunal, et çe, avant de deci-der de boycotter les audiencessuivantes. « Quand j'ai tentede faire eclater la verite, vousne m'avez pas donne lachance de le faire, je ne peuxplus le sup.porter », ecrivaitSaddam Hussein â l'intentiondu juge Mohammed OreibiAl Khalifa du Haut Tribunalpenal irakien au tout debutdu mois de decembre. II nesavait pas encore que la courirakienne allak confirmer sacondamnation â mortetqu'ilallait etre execute avant la findel'annee2006.

C0NTEXTE DE CETTE35*AUDIENCE

L'ouverture de cette 35eaudience intervient dans uncontexte encore marque parle tolle international provo-que par la maniere dont Sad-

que par des gouvernements,la justice irakienne â ainsi de-cidede poursuivre les procesintentes aux anciens diri-geants du regime de Saddam.Pis : Abdelaziz Hakim, diri¬geants de l'AUiance uriifieeirakienne (chiite) a adresseune lettre au premier ministreNouri Al Maliki lui deman-dânt « d'accelerer l'executiondes criminels condamnes âmort », en particulier BarzanAl Tikriti, demi-frere de Sad¬dam et Awad Al Bandar, quidevaient etre pendus enmeme temps que l'ex-dicta-teur irakien et dont l'execu-tiona ete âjourhee a une dateulterieure. Et « â continuer âappliquer la justice contre lesfuturs condamnes ».

Hier, en l'absence de Sad¬dam, seuls done. Ali HassanAl Madjid, dit Ali le Chi-mique, qui avait organise etcommande l'operation « An¬fal », et cinq autres dirigeantsdu regime baasiste, etaientpresents dans le box des ac-cuses pour repondre des mas¬sacres perpetres contre lepeuple kürde. Assis, derriereune chaise vide, celle que de-vait oecuper Saddam Hus

sein, ils ont ecoute şans bron-eher un enregistrement so-nore de l'ancien dictateurevoquant l'utilisation del'arme chimique contre sesadversaires kurdes. « Je pren-drai la responsabilite d'utili-ser l'arme chimique [ . . . j dansun endroit peuple pourqu'elle fasse le plus de degâtspossibles », declarait l'ancienpresident irakien avantd'ajouter qu'il fallait « chas-ser le peuple kürde versd'autres provinces et d'autrespays [...], mettre fin â la na-tionalite kürde, faire cesser lesaetes des saboteurs kurdes ».

UN DOCUMENTSIGNEPAR SADDAM HUSSEİN

L'accusation a, de plus,produit un document signepar Saddam Hussein accor-dant les pleins pouvoirs â Alile Chimique dans la « regionnord » de l'Irak (le Kurdis¬tan). Elle a egalement diffuseune video montrant Ali leChimique en uniforme de-clarant au cours d'une cere-monie militaire : « Je les at-taquerai avec des armes chi--miques. » Puis des imagesdes victimes - des femmes etdes enfants - des bombarde-

ments â l'arme chimique.« Regardez ces enfants â lapeau brûlee. Sont-ils des sa¬boteurs, les agents del'Iran », s'est ecrie le procu-reur â 1' adresse d' Ali HassanAl Madjid. Autant depreuves accablantes pour lesaccuses qui risquent la peinede mort.

Reste qu'au cours de ces35 audiences, l'accusationn'a â aucun moment pointele doigt sur la responsabilitedes pays ayant soutenu,equipe militairement et cou-vert le regime de Saddam etcelle des entreprises, comme

l'americain Beclıtei, luiayant permis de se doterd'armes sophistiquees.LTrak, alors en guerrecontre l'Iran, etait soutenupar toutes les puissances oc-cidentales, Etats-Unis etFrance en tete. Et en 1988,quand a ete revele le gazagede la population çivile deHalabja (5 000 morts), Wa¬shington s'est empresse dediscülper Bagdad pour accu-ser Teheran. Tandis que Pa¬ris, Londres etBerlin se dis-tinguaient par un silencecomplice. Aujourd'hui, pourse donner bonne conscience,il est de bon ton d'accuserleur ancien protege irakien etde lui faire endosser tous lescrimes.

Hassane Zerrouky

Ali, « le chimiste » duProche de Saddam, il estquiacoûtelavieâdesmiNe en 1941 â Tikrit, Ali Hassan

Al Madjid, cousin de SaddamHussein, figurait en cinquieme

position sur la liste des 55 dirigeantsirakiens reeherehes par les forcesd'occupation americaines apres lachute de Bagdad en avril 2003. Ar-rete le 21 août 2003, il est accused'avoir mis au point l'operation« Anfal » (1987-1988) dirigee contrel'UPK (Union patriotique du Kur¬distan) de Jalal Talabani, alors allie al'Iran en guerre contre l'Irak de Sad¬dam.

Dote des pleins pouvoirs par Sad¬dam Hussein, il a diriğe l'operation

l'un des ehefs d'orchestrelliersde Kurdes. Portrait.

« Anfal » (du nom d'un verset du Co-ran autorisant le pillage des biens desinfideles) qui a vu pres de 2 000 vil-lages kurdes bombardes par l'aviationirakienne et au cours de laquelle il aordonne le gazage de la localite de Ha-lajba, alors que les forces iranienness'en etaient retirees.

En depit de ce erime qui a provo-que la mort de 5 000 civils, les Occi-dentaux, Washington en tete, alliesalors de l'Irak, ne souhaitaient pasune condamnation de Bagdad. Cen'est qu'apres la fin de la guerrecontre l'Iran, apres que Saddam eutfait le sale boulot, que son regime fut

regimede l'operation « Anfal »

ouvertement accuse de crimes contrel'humanite.

Avant cela Ali Hassan Al Madjidavait ete promu ministre de la De-fense, avant d'etre nomme en 1991par Saddam « gouverneur de la 19cprovince », â savoir le Kovve'it occupepar l'Irak. Quelques annees plus tard,en 1999, il a fait fusiller des milliers dechiites - on evoque le chiffre de120 000 personnes passees par lesarmes dans le Sud irakien - apres lesrevoltes provoquees par l'assassinat del'ayatollah Sadek Al Sadr, pere de Mo-katada Sadr, chef de l'armee du Mahdi.

H.Z

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Les massacres des Kurdesjuges şans Saddam Hussein

L'audience consacree aux massacres de 182 000 Kurdes s'est ouverte şans la presenceprincipal accuse qui, ainsi, ne temoignera pas du röle de ses complices occidentaux.

C'est şans le principal dam Hussein a ete execute.accuse, Saddam Hus- Faisant fi des prptestationssein, que s'est ou- emises tant par des' ONG,verte hier la 34e au- dont Human Right Watch,

accuse, Saddam Hus-ı sein, que s'est ou¬verte hier la 34e au-

dience du proces sur l'opera-tıon «Anfal» (1987-1 988) quiaurait provoque la mort de182 000 civils kurdes. Lors desa premiere comparution, le21 août 2006, l'ancien chefd'Etat irakien a refuse deplaider « coupable ou noncoupable », comme le luiavait demande le president dutribunal, et çe, avant de deci-der de boycotter les audiencessuivantes. « Quand j'ai tentede faire eclater la verite, vousne m'avez pas donne lachance de le faire, je ne peuxplus le sup.porter », ecrivaitSaddam Hussein â l'intentiondu juge Mohammed OreibiAl Khalifa du Haut Tribunalpenal irakien au tout debutdu mois de decembre. II nesavait pas encore que la courirakienne allak confirmer sacondamnation â mortetqu'ilallait etre execute avant la findel'annee2006.

C0NTEXTE DE CETTE35*AUDIENCE

L'ouverture de cette 35eaudience intervient dans uncontexte encore marque parle tolle international provo-que par la maniere dont Sad-

que par des gouvernements,la justice irakienne â ainsi de-cidede poursuivre les procesintentes aux anciens diri-geants du regime de Saddam.Pis : Abdelaziz Hakim, diri¬geants de l'AUiance uriifieeirakienne (chiite) a adresseune lettre au premier ministreNouri Al Maliki lui deman-dânt « d'accelerer l'executiondes criminels condamnes âmort », en particulier BarzanAl Tikriti, demi-frere de Sad¬dam et Awad Al Bandar, quidevaient etre pendus enmeme temps que l'ex-dicta-teur irakien et dont l'execu-tiona ete âjourhee a une dateulterieure. Et « â continuer âappliquer la justice contre lesfuturs condamnes ».

Hier, en l'absence de Sad¬dam, seuls done. Ali HassanAl Madjid, dit Ali le Chi-mique, qui avait organise etcommande l'operation « An¬fal », et cinq autres dirigeantsdu regime baasiste, etaientpresents dans le box des ac-cuses pour repondre des mas¬sacres perpetres contre lepeuple kürde. Assis, derriereune chaise vide, celle que de-vait oecuper Saddam Hus

sein, ils ont ecoute şans bron-eher un enregistrement so-nore de l'ancien dictateurevoquant l'utilisation del'arme chimique contre sesadversaires kurdes. « Je pren-drai la responsabilite d'utili-ser l'arme chimique [ . . . j dansun endroit peuple pourqu'elle fasse le plus de degâtspossibles », declarait l'ancienpresident irakien avantd'ajouter qu'il fallait « chas-ser le peuple kürde versd'autres provinces et d'autrespays [...], mettre fin â la na-tionalite kürde, faire cesser lesaetes des saboteurs kurdes ».

UN DOCUMENTSIGNEPAR SADDAM HUSSEİN

L'accusation a, de plus,produit un document signepar Saddam Hussein accor-dant les pleins pouvoirs â Alile Chimique dans la « regionnord » de l'Irak (le Kurdis¬tan). Elle a egalement diffuseune video montrant Ali leChimique en uniforme de-clarant au cours d'une cere-monie militaire : « Je les at-taquerai avec des armes chi--miques. » Puis des imagesdes victimes - des femmes etdes enfants - des bombarde-

ments â l'arme chimique.« Regardez ces enfants â lapeau brûlee. Sont-ils des sa¬boteurs, les agents del'Iran », s'est ecrie le procu-reur â 1' adresse d' Ali HassanAl Madjid. Autant depreuves accablantes pour lesaccuses qui risquent la peinede mort.

Reste qu'au cours de ces35 audiences, l'accusationn'a â aucun moment pointele doigt sur la responsabilitedes pays ayant soutenu,equipe militairement et cou-vert le regime de Saddam etcelle des entreprises, comme

l'americain Beclıtei, luiayant permis de se doterd'armes sophistiquees.LTrak, alors en guerrecontre l'Iran, etait soutenupar toutes les puissances oc-cidentales, Etats-Unis etFrance en tete. Et en 1988,quand a ete revele le gazagede la population çivile deHalabja (5 000 morts), Wa¬shington s'est empresse dediscülper Bagdad pour accu-ser Teheran. Tandis que Pa¬ris, Londres etBerlin se dis-tinguaient par un silencecomplice. Aujourd'hui, pourse donner bonne conscience,il est de bon ton d'accuserleur ancien protege irakien etde lui faire endosser tous lescrimes.

Hassane Zerrouky

Ali, « le chimiste » duProche de Saddam, il estquiacoûtelavieâdesmiNe en 1941 â Tikrit, Ali Hassan

Al Madjid, cousin de SaddamHussein, figurait en cinquieme

position sur la liste des 55 dirigeantsirakiens reeherehes par les forcesd'occupation americaines apres lachute de Bagdad en avril 2003. Ar-rete le 21 août 2003, il est accused'avoir mis au point l'operation« Anfal » (1987-1988) dirigee contrel'UPK (Union patriotique du Kur¬distan) de Jalal Talabani, alors allie al'Iran en guerre contre l'Irak de Sad¬dam.

Dote des pleins pouvoirs par Sad¬dam Hussein, il a diriğe l'operation

l'un des ehefs d'orchestrelliersde Kurdes. Portrait.

« Anfal » (du nom d'un verset du Co-ran autorisant le pillage des biens desinfideles) qui a vu pres de 2 000 vil-lages kurdes bombardes par l'aviationirakienne et au cours de laquelle il aordonne le gazage de la localite de Ha-lajba, alors que les forces iranienness'en etaient retirees.

En depit de ce erime qui a provo-que la mort de 5 000 civils, les Occi-dentaux, Washington en tete, alliesalors de l'Irak, ne souhaitaient pasune condamnation de Bagdad. Cen'est qu'apres la fin de la guerrecontre l'Iran, apres que Saddam eutfait le sale boulot, que son regime fut

regimede l'operation « Anfal »

ouvertement accuse de crimes contrel'humanite.

Avant cela Ali Hassan Al Madjidavait ete promu ministre de la De-fense, avant d'etre nomme en 1991par Saddam « gouverneur de la 19cprovince », â savoir le Kovve'it occupepar l'Irak. Quelques annees plus tard,en 1999, il a fait fusiller des milliers dechiites - on evoque le chiffre de120 000 personnes passees par lesarmes dans le Sud irakien - apres lesrevoltes provoquees par l'assassinat del'ayatollah Sadek Al Sadr, pere de Mo-katada Sadr, chef de l'armee du Mahdi.

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lurala^feGmbuncJanuary 9,2007

Muddled mullahs By Roger Stern

Iran actually is short of oilBALTİMORE

Iran has ensnared itself in a petroleumcrisis that could drive its oil exports tozero by 2015. While Iran has the third-largest oil reserves in the world, its ex-

ports may be shrinking by 10 to 12 percent peryear. How can this be happening?

Heavy industry infrastructure rnust be ° 'maintained to remain productive. This is es- (J

pecially so for oil, because each oil well's out-put declines slightly every year. If new wellsare not drilled to offset natural decline, pro-duction will fail.

This is what is happening in Iran, which hasfailed to reinvest in new production. Why?

For the mullahs, the short-run political re-turn on investment in oil production is zero.They are reluctant to wait the 4 to 6 years ittakes for a drilling investment to yield reven-ue. So rather than reinvest to refresh produc¬tion, the Islamic Republic starves its petro¬leum sector, diverting oil profits to a vast, inef- »ficient welfare state.

Employment in the loss-making state-sup-ported firms of this welfare state is essential tothe regime's political survival.

Another threat to exports is the growth in domes-tic demand. Iranian oil demand is not just grovving,it's exploding, driven by a subsidized gasoline priceof about 9 cents a liter. This has created a 6 percentgrowth in demand, the highest in the vvorld.

So Iran burns its candle at both ends, producingless and less while consuming more and more.

Absent some change in Iranian policy, a rapid de¬cline in exports seems likely. Policy gridlock and aSoviet-style command economy make practicalproblem-solving almost impossible.

The regime could help itselfby making it easier forforeign firms to invest in new production. Remark-ably, it has not done this even though the decline inexports, which provide more than 70 percent of staterevenue, directly threatens its survival.

While signs of a petroleum crisis in Iran, are nu-merous, neither the Bush administration nor its crit¬ics have recognized them.

Even Iran's nuclear power program, dismissed bythe U.S. administration as a foil for weapons develop-ment, is a symptom of petro-collapse.

The U.S. administration claims that a state as pe-troleum-rich as Iran cannot need nuclear power tomeet its energy needs. Yet while Iran is guilty of de-ception about its nuclear program, it should not beinferred that ali Iranian claims are false. Iran mayneed nuclear power as badly as it claims.

Most Iranian electric power generation is by oil orgas. Cheaper power from Iran's new Russian reactorwill leave more oil for export. Rebuilding Iran'saging gas-powered generators may not be muchcheaper than building a new nuclear reactor. ButRussia selis reactors to Iran on the cheap in an indi-rect subsidy to the regime.

investment in Iran has become so unattractive thateven energy-desperate states have quit trying. Ja-pan's Inpex, for example, just abandoned a seven-

year negotiation for the Azadegan field. HadIran been a berter negotiating partner, Azade¬gan oil would be flowing today.

Refınery leakage exemplifıes ali that iswrong with the Iranian petroleum sector. Ac¬cording to the state-run Iran Daily, leaks ac¬count for 6 percent of total production, yet gounattended.

This colossal revenue loss persists due tothe Soviet-style logic of Iran's state-plannedeconomy. Subsidized energy prices force thestate oil fırm to seli at a loss to the domesticmarket. Therefore, while Iran could gain bil-lions by fixing the leaks, the state oil fırmwould be worse off because the maintenancewould generate no new revenue. Thus oil andmoney simply seep into the ground.

For a vvorld rattled by President MahmoudAhmadinejad's bellicosity, Iran's petroleumproblems sound like good news. The UN Secu-rity Council's newfound willingness to con-front Iran över vreapons development alsoseems a welcome sign.

Yet the economic damage Iran inflicts on it¬self is far worse than anything the meaning-less UN sanctions could accomplish. Sanc-

tions might actually vrarsen the position of Iran's ad-versaries if Tehran were to succeed in portrayingthem as the cause of its economic woes.

The mullahs are doing a good job of destroyingIran's economy. They should be left alone to com-plete their work. Attacking Iran vrould allow the re¬gime to escape responsibility for the economic dis-aster it created. Worse, an attack could ünite Iran be-hind the clerical terror-sponsors whose grasp onpower may be slipping. For these reasons, the bestpolicy towards Iran may be to do nothing at ali.

Roger Stern is an economic geographer and nationalsecurity analyst in the Department ofGeography andEnvironmental Engineering at Johns Hopkins Univer¬sity. This column is adapted from his recent article,"The Iranian petroleum crisis and United States na¬tional security," published in the Proceedings of theNational Academy ofSciences.

IRAKim

Mardi 9 janvier 2007

Nouri Al-Malikicondamne les critiquessur l'executionde Saddam HusseinALORS que le proces pour « genocide »

contre les Kurdes a repris, lundi 8 janviera Bagdad, en l'absence de son principalaccuse, Saddam Hussein, les circonstan-

,ces de l'execution par pendaison, le30 decembre, de l'ancien dictateur ira¬kien continuent d'attiser la polemique.La diffusion, sur Internet, d'une vidĞopirate revelant que l'un des gardes ainsulte le condamne â mort, tout en cla-mant le nom du leader chiite MoqtadaAl-Sadr, a declenche l'indignation de lacommunaute internationale, et notam¬ment des pays arabes.

Face au tolle, le president americain,George Bush, a lui-meme estime quel'execution aurait dû etre menee de« maniereplus digne ». Critique pour sonsilence, le premier ministre britannique,Tony Blair, est finalement sorti de sareserve, dimanche, jugeant les condi-tions de l'execution « totalement inade-quates ». Quelques heures plus tât, sonprincipal rival et probable successeur, leministre des finances, Gordon Brown,avait condamne şans detours les circons-tances « deplorables » de la pendaison deSaddam Hussein. « Meme ceux qui sont,comme moi, favorable â la peine de mortont trouve [cette execution] totalementinacceptable, a-t-il declare sur la chaînede television BBC. Elle n'a rien fait pourattenuer les tensions communautairesentre chiites et sunnites. »

« Un juste proces »Le secretaire general de l'ONU, Ban

Ki-moon, a appele â suspendre l'execu-

tion du demi-frere de Saddam Hussein etancien chef des services secret, BarzanAl-Tikriti, ainsi que de l'ancien presidentdu tribunal revolutionnaire AvvadAl-Bander, condamnes â mort avec l'an¬cien rais pour la tuerie de 148 chiites duvillages de -Doujail en 1982. Leur execu-tion, annoncee comme imminente aprescelle de Saddam Hussein, a ete retardeeşans plus de precision de la part des auto-rites irakiennes. « Le secretaire general afortementpresse le gouvemement irakien âsuspendre [leurs] executions », a indique,samedi, un communique de l'ONU. Lechef de cabinet de M. Ban, Vijay Nam-biar, a envoye une lettre au representantirakien aux Nations unies evoquant « lespositionsdu secretairegeneral selonlesquel-les tous les membres de la communauteinternationale doivent respecter tous lesaspects du droit humanitaire intemationalet des droits de l'homme ».

A Bagdad, le premier ministre irakien,Nouri Al-Maliki, a rejete en bloc ces criti-

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

lurala^feGmbuncJanuary 9,2007

Muddled mullahs By Roger Stern

Iran actually is short of oilBALTİMORE

Iran has ensnared itself in a petroleumcrisis that could drive its oil exports tozero by 2015. While Iran has the third-largest oil reserves in the world, its ex-

ports may be shrinking by 10 to 12 percent peryear. How can this be happening?

Heavy industry infrastructure rnust be ° 'maintained to remain productive. This is es- (J

pecially so for oil, because each oil well's out-put declines slightly every year. If new wellsare not drilled to offset natural decline, pro-duction will fail.

This is what is happening in Iran, which hasfailed to reinvest in new production. Why?

For the mullahs, the short-run political re-turn on investment in oil production is zero.They are reluctant to wait the 4 to 6 years ittakes for a drilling investment to yield reven-ue. So rather than reinvest to refresh produc¬tion, the Islamic Republic starves its petro¬leum sector, diverting oil profits to a vast, inef- »ficient welfare state.

Employment in the loss-making state-sup-ported firms of this welfare state is essential tothe regime's political survival.

Another threat to exports is the growth in domes-tic demand. Iranian oil demand is not just grovving,it's exploding, driven by a subsidized gasoline priceof about 9 cents a liter. This has created a 6 percentgrowth in demand, the highest in the vvorld.

So Iran burns its candle at both ends, producingless and less while consuming more and more.

Absent some change in Iranian policy, a rapid de¬cline in exports seems likely. Policy gridlock and aSoviet-style command economy make practicalproblem-solving almost impossible.

The regime could help itselfby making it easier forforeign firms to invest in new production. Remark-ably, it has not done this even though the decline inexports, which provide more than 70 percent of staterevenue, directly threatens its survival.

While signs of a petroleum crisis in Iran, are nu-merous, neither the Bush administration nor its crit¬ics have recognized them.

Even Iran's nuclear power program, dismissed bythe U.S. administration as a foil for weapons develop-ment, is a symptom of petro-collapse.

The U.S. administration claims that a state as pe-troleum-rich as Iran cannot need nuclear power tomeet its energy needs. Yet while Iran is guilty of de-ception about its nuclear program, it should not beinferred that ali Iranian claims are false. Iran mayneed nuclear power as badly as it claims.

Most Iranian electric power generation is by oil orgas. Cheaper power from Iran's new Russian reactorwill leave more oil for export. Rebuilding Iran'saging gas-powered generators may not be muchcheaper than building a new nuclear reactor. ButRussia selis reactors to Iran on the cheap in an indi-rect subsidy to the regime.

investment in Iran has become so unattractive thateven energy-desperate states have quit trying. Ja-pan's Inpex, for example, just abandoned a seven-

year negotiation for the Azadegan field. HadIran been a berter negotiating partner, Azade¬gan oil would be flowing today.

Refınery leakage exemplifıes ali that iswrong with the Iranian petroleum sector. Ac¬cording to the state-run Iran Daily, leaks ac¬count for 6 percent of total production, yet gounattended.

This colossal revenue loss persists due tothe Soviet-style logic of Iran's state-plannedeconomy. Subsidized energy prices force thestate oil fırm to seli at a loss to the domesticmarket. Therefore, while Iran could gain bil-lions by fixing the leaks, the state oil fırmwould be worse off because the maintenancewould generate no new revenue. Thus oil andmoney simply seep into the ground.

For a vvorld rattled by President MahmoudAhmadinejad's bellicosity, Iran's petroleumproblems sound like good news. The UN Secu-rity Council's newfound willingness to con-front Iran över vreapons development alsoseems a welcome sign.

Yet the economic damage Iran inflicts on it¬self is far worse than anything the meaning-less UN sanctions could accomplish. Sanc-

tions might actually vrarsen the position of Iran's ad-versaries if Tehran were to succeed in portrayingthem as the cause of its economic woes.

The mullahs are doing a good job of destroyingIran's economy. They should be left alone to com-plete their work. Attacking Iran vrould allow the re¬gime to escape responsibility for the economic dis-aster it created. Worse, an attack could ünite Iran be-hind the clerical terror-sponsors whose grasp onpower may be slipping. For these reasons, the bestpolicy towards Iran may be to do nothing at ali.

Roger Stern is an economic geographer and nationalsecurity analyst in the Department ofGeography andEnvironmental Engineering at Johns Hopkins Univer¬sity. This column is adapted from his recent article,"The Iranian petroleum crisis and United States na¬tional security," published in the Proceedings of theNational Academy ofSciences.

IRAKim

Mardi 9 janvier 2007

Nouri Al-Malikicondamne les critiquessur l'executionde Saddam HusseinALORS que le proces pour « genocide »

contre les Kurdes a repris, lundi 8 janviera Bagdad, en l'absence de son principalaccuse, Saddam Hussein, les circonstan-

,ces de l'execution par pendaison, le30 decembre, de l'ancien dictateur ira¬kien continuent d'attiser la polemique.La diffusion, sur Internet, d'une vidĞopirate revelant que l'un des gardes ainsulte le condamne â mort, tout en cla-mant le nom du leader chiite MoqtadaAl-Sadr, a declenche l'indignation de lacommunaute internationale, et notam¬ment des pays arabes.

Face au tolle, le president americain,George Bush, a lui-meme estime quel'execution aurait dû etre menee de« maniereplus digne ». Critique pour sonsilence, le premier ministre britannique,Tony Blair, est finalement sorti de sareserve, dimanche, jugeant les condi-tions de l'execution « totalement inade-quates ». Quelques heures plus tât, sonprincipal rival et probable successeur, leministre des finances, Gordon Brown,avait condamne şans detours les circons-tances « deplorables » de la pendaison deSaddam Hussein. « Meme ceux qui sont,comme moi, favorable â la peine de mortont trouve [cette execution] totalementinacceptable, a-t-il declare sur la chaînede television BBC. Elle n'a rien fait pourattenuer les tensions communautairesentre chiites et sunnites. »

« Un juste proces »Le secretaire general de l'ONU, Ban

Ki-moon, a appele â suspendre l'execu-

tion du demi-frere de Saddam Hussein etancien chef des services secret, BarzanAl-Tikriti, ainsi que de l'ancien presidentdu tribunal revolutionnaire AvvadAl-Bander, condamnes â mort avec l'an¬cien rais pour la tuerie de 148 chiites duvillages de -Doujail en 1982. Leur execu-tion, annoncee comme imminente aprescelle de Saddam Hussein, a ete retardeeşans plus de precision de la part des auto-rites irakiennes. « Le secretaire general afortementpresse le gouvemement irakien âsuspendre [leurs] executions », a indique,samedi, un communique de l'ONU. Lechef de cabinet de M. Ban, Vijay Nam-biar, a envoye une lettre au representantirakien aux Nations unies evoquant « lespositionsdu secretairegeneral selonlesquel-les tous les membres de la communauteinternationale doivent respecter tous lesaspects du droit humanitaire intemationalet des droits de l'homme ».

A Bagdad, le premier ministre irakien,Nouri Al-Maliki, a rejete en bloc ces criti-

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Page 41: KURD INSTITUT E · al-Anbaa, Jalal Talabani a, cepen-dant, appelé à cesser toute inter-vention dans les affaires inté-rieures de l’Irak et à aider le pays à restaurer la paix

Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

ques. Au cours d'une ceremonie officielle,dans sa premiere reaction publique âl'execution de Saddam Hussein, il a souli-gne, samedi, que « l'execution du despoten'itait pas une decision politique, commel'affirment les ennemis du peuple irakien ».Cette decision, a esrime M. Maliki, « a ete

appliçuee apres unjusieproces, que le dicta¬teur he meritaitpas ». Le premier ministre:irakien a violemment « rejete et condamneles reactions, officielles ou â travers lesmedias, de certains gouvernements » .

L'Irak pourrait « revoir » ses relationsavec les Etats qui ont « fait un affront aux

familles des victimes », a-t-il menace, enajoütant : « Nouscontinueronsâ appliqüertajustice contre ceux qui öntabuse du peu¬ple irakien etquiontlesangd'innocentssurles mains. »-(AFP, Reuters.) m

THE^ÜsTIMES January 9 2007

Saddam speaks frombeyond grave to giveorders on genocide

Chemical attacksordered on crowds

Hanging may playinto defence's handsNed ParkerBaghdad

Saddam Hussein spoke frombeyond the grave yesterday asprosecutors played a purportedaudiotape of his voice duringthe stalled genocide trial ofIraqi Kurds, which resumed inthe absence of the hangeddictator.

The seat occupied by Sadd¬am for 15 months remainedempty, as six other defendantstook their place in thecourtroom.

At the opening of tbe session,Judge Muhammad al-Oreibial-Khalifa announced that thecourt had dropped ali chargesagainst Saddam över the1987-88 military campaignagainst the Kurds.

Saddam was on trial forgenocide, war crimes andcrimes against humanity överhis offensive, named Anfal (thespoils of war), vvhich prosecu¬tors claimed killed 182,000people. But his execution onDecember 30 for ordering thedeaths of 148 Shias from thevillage of Dujail in the 1980sbrought an end to the caseagainst Saddam över Anfal.

The charges vvere droppedunder a 1971 Iraqi law thatterminated cases against aperson who had died, saidAhmed Shames, an officialfrom the office of the PrimeMinister, Nouri al-Maliki. Twoco-defendants in the Dujailcase are stili avvaiting their tripto the gallovvs. Yesterday the

chief prosecutor, Munqith al-Faroon, a vvitness to Saddam'sdeath, played an audiotape invvhich, he said, the dictatorgave approval for using chemi¬cal vveapons in places crovvdedvvith Kurds.

"I vvill take responsibility forusing the chemical vveapons.No one Can direct the strikevvithout my approval," the pur¬ported voice of Saddam washeard saying. "it is better to usethis vveapon in crowded placesto be effective on as manypeople as possible.

"We have to remove theKurdish people to other gover-norates and countries, to endthe Kurdish nationality and tostop saboteurs' acts. We haveto allovv them to live and workin Tikrit so that they vvillbecome Arabs."

Mr al-Faroon said the tapedemonstrated that Saddam'sregime was carrying out a cam¬paign to annihilate the Kurds.

50,000 to100,000killed in the Anfal campaignSource: Human Rlgtıts Watch

He did not reveal when thetape was recorded or to whomSaddam was speaking.

The attention in the Anfaltrial now shifts to Saddam's firstcousin, Ali Hassan al-Majid, who earned the name"Chemical Ali" for using chemi¬cal vveapons as he led the1987-88 campaign against theKurds. Al-Majid, like Saddam,has also been charged vvithgenocide, vvhile the five remain-ing co-accused are being prose-cuted for war crimes and crimes

against humanity. During yes-terday's session Mr al-Faroonpresented a video clip that heclaimed shovved al-Majid plot-ting chemical attacks.

"I vvill attack them vvithchemical vveapons," al-Majidvvas heard shouting tvvice in thevideo, vvhich also shovved pic-tures of children and vvomenkilled by chemical vveapons.

in the footage al-Majid, inmilitary uniform, expressed dis-dain for vvorld reaction to Iraq'sbrutal offensive against theKurds. "To hell vvith theinternational community," heshouted. When the video vvasplayed, al-Majid, novv a frail,ageing man vvho vvalks vvith acane, stayed silent.

Some vvorry that Saddam'sspeedy death vvill knock holesin the prosecution's caseagainst the remaining defend¬ants. On issues such as responsi¬bility formass executions andthe use of chemical vveapons,the defendants can novv referali questions to Saddam.

"If I vvere Ali Hassan al-Majid, Fd say I had nothing todo vvith that, go ask SaddamHussein," said Joost Hilter-mann, of the think-tank Inter¬national Crisis Group.

Kurds seemed to have lostinterest yesterday in the trialthat had been their passionvvhen Saddam vvas alive.

"I lost my brother in Anfal. Ivvas vvatching the trial, but Ivvanted to see Saddam die atthe end of Anfal trial. Novv Idon't vvant to vvatch it," saidNasireen Ahmed, 43, in thenorthern city of Kirkuk.

Ali Hassan al-Majid led the1987-88 campaign against Kurds

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ques. Au cours d'une ceremonie officielle,dans sa premiere reaction publique âl'execution de Saddam Hussein, il a souli-gne, samedi, que « l'execution du despoten'itait pas une decision politique, commel'affirment les ennemis du peuple irakien ».Cette decision, a esrime M. Maliki, « a ete

appliçuee apres unjusieproces, que le dicta¬teur he meritaitpas ». Le premier ministre:irakien a violemment « rejete et condamneles reactions, officielles ou â travers lesmedias, de certains gouvernements » .

L'Irak pourrait « revoir » ses relationsavec les Etats qui ont « fait un affront aux

familles des victimes », a-t-il menace, enajoütant : « Nouscontinueronsâ appliqüertajustice contre ceux qui öntabuse du peu¬ple irakien etquiontlesangd'innocentssurles mains. »-(AFP, Reuters.) m

THE^ÜsTIMES January 9 2007

Saddam speaks frombeyond grave to giveorders on genocide

Chemical attacksordered on crowds

Hanging may playinto defence's handsNed ParkerBaghdad

Saddam Hussein spoke frombeyond the grave yesterday asprosecutors played a purportedaudiotape of his voice duringthe stalled genocide trial ofIraqi Kurds, which resumed inthe absence of the hangeddictator.

The seat occupied by Sadd¬am for 15 months remainedempty, as six other defendantstook their place in thecourtroom.

At the opening of tbe session,Judge Muhammad al-Oreibial-Khalifa announced that thecourt had dropped ali chargesagainst Saddam över the1987-88 military campaignagainst the Kurds.

Saddam was on trial forgenocide, war crimes andcrimes against humanity överhis offensive, named Anfal (thespoils of war), vvhich prosecu¬tors claimed killed 182,000people. But his execution onDecember 30 for ordering thedeaths of 148 Shias from thevillage of Dujail in the 1980sbrought an end to the caseagainst Saddam över Anfal.

The charges vvere droppedunder a 1971 Iraqi law thatterminated cases against aperson who had died, saidAhmed Shames, an officialfrom the office of the PrimeMinister, Nouri al-Maliki. Twoco-defendants in the Dujailcase are stili avvaiting their tripto the gallovvs. Yesterday the

chief prosecutor, Munqith al-Faroon, a vvitness to Saddam'sdeath, played an audiotape invvhich, he said, the dictatorgave approval for using chemi¬cal vveapons in places crovvdedvvith Kurds.

"I vvill take responsibility forusing the chemical vveapons.No one Can direct the strikevvithout my approval," the pur¬ported voice of Saddam washeard saying. "it is better to usethis vveapon in crowded placesto be effective on as manypeople as possible.

"We have to remove theKurdish people to other gover-norates and countries, to endthe Kurdish nationality and tostop saboteurs' acts. We haveto allovv them to live and workin Tikrit so that they vvillbecome Arabs."

Mr al-Faroon said the tapedemonstrated that Saddam'sregime was carrying out a cam¬paign to annihilate the Kurds.

50,000 to100,000killed in the Anfal campaignSource: Human Rlgtıts Watch

He did not reveal when thetape was recorded or to whomSaddam was speaking.

The attention in the Anfaltrial now shifts to Saddam's firstcousin, Ali Hassan al-Majid, who earned the name"Chemical Ali" for using chemi¬cal vveapons as he led the1987-88 campaign against theKurds. Al-Majid, like Saddam,has also been charged vvithgenocide, vvhile the five remain-ing co-accused are being prose-cuted for war crimes and crimes

against humanity. During yes-terday's session Mr al-Faroonpresented a video clip that heclaimed shovved al-Majid plot-ting chemical attacks.

"I vvill attack them vvithchemical vveapons," al-Majidvvas heard shouting tvvice in thevideo, vvhich also shovved pic-tures of children and vvomenkilled by chemical vveapons.

in the footage al-Majid, inmilitary uniform, expressed dis-dain for vvorld reaction to Iraq'sbrutal offensive against theKurds. "To hell vvith theinternational community," heshouted. When the video vvasplayed, al-Majid, novv a frail,ageing man vvho vvalks vvith acane, stayed silent.

Some vvorry that Saddam'sspeedy death vvill knock holesin the prosecution's caseagainst the remaining defend¬ants. On issues such as responsi¬bility formass executions andthe use of chemical vveapons,the defendants can novv referali questions to Saddam.

"If I vvere Ali Hassan al-Majid, Fd say I had nothing todo vvith that, go ask SaddamHussein," said Joost Hilter-mann, of the think-tank Inter¬national Crisis Group.

Kurds seemed to have lostinterest yesterday in the trialthat had been their passionvvhen Saddam vvas alive.

"I lost my brother in Anfal. Ivvas vvatching the trial, but Ivvanted to see Saddam die atthe end of Anfal trial. Novv Idon't vvant to vvatch it," saidNasireen Ahmed, 43, in thenorthern city of Kirkuk.

Ali Hassan al-Majid led the1987-88 campaign against Kurds

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İ JANUARY 8, 2007

rWi;FVHBY CHRISTOPHER DICKEY

PRESİDENT george w. bush was sleepingat 9 p.m. at his ranch in Cravvford, Texas, whenSaddam Hussein's body plunged through thetrapdoor of a gallows in Kadhimiya Prison on tlıeoutskirts ofBaghdad. it vvas davvn in tlıe Iraqicapital, and die 69-year-old Butcher ofBaghdadvvore no blindfold. He hadcarried a Our'an for thelast fevv steps before hisdeath, looking uncertain,even afraid, according toone ofthe vvitnesses closeto him, but moudıingvvords ofdefiance. He sneered at Shiite guards dievvarlord Moqtada al-Sadr s men, by one account.He praised God and, as he neared the gallovvs,proclaimed, "Iraq vvidıout me is nothing."

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İ JANUARY 8, 2007

rWi;FVHBY CHRISTOPHER DICKEY

PRESİDENT george w. bush was sleepingat 9 p.m. at his ranch in Cravvford, Texas, whenSaddam Hussein's body plunged through thetrapdoor of a gallows in Kadhimiya Prison on tlıeoutskirts ofBaghdad. it vvas davvn in tlıe Iraqicapital, and die 69-year-old Butcher ofBaghdadvvore no blindfold. He hadcarried a Our'an for thelast fevv steps before hisdeath, looking uncertain,even afraid, according toone ofthe vvitnesses closeto him, but moudıingvvords ofdefiance. He sneered at Shiite guards dievvarlord Moqtada al-Sadr s men, by one account.He praised God and, as he neared the gallovvs,proclaimed, "Iraq vvidıout me is nothing."

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Like tlıe war that overthrevv him in2003, the hanging of Saddam Hussein didnot turn out as planned. Instead of a studyin modern justice, the tyrant's end lookedmore like the result of a sectarian show tri¬al. From Cravvford, tlıe only comment vvasa mufed, vvritten statement: no proclama-tion of "mission accomplished," just of "animportant milestone" after "a diffıcult yearfor tiıe Iraqi people and for our troops."The best that could be said vvas that the tri¬al vvas fairer than those Saddam gave hismany enemies.

Saddam Hussein's savage totalitarianrule lasted more than three decades. Tortureand murder were his metiers, botiı practicedvvithout evident remorse or the slightestregret. (Telling a joke abou1Saddam vvas a capital erime i

his Iraq.) His arrogance löhim to disastrous misjudg-ments. He launehed a vvar against Iran tiıatlasted eight years, and one against Kuvvaitthat ended vvith his humiliating defeat inDesert Storm. He dreamed of imposinghimselfon tiıe region vviüı vveapons ofmassdestruction, and acted as Üıough he hadthem even when he didn't. He kept his dis¬tance from Al Oaeda, but aided and abettedmany other terroristgroups. And heannihi-lated would-be rebels along vvith their ex-tended families killing tens of thousandsof Shiites and Kurds vvith guns, bombs,chemical vveapons: vvhatever vvorked. Ifthe evil Üıat men do lives after them,

LICENSE TO KILL: With America's blessingsfor his vvar against Iran, he could shrug offcritics at a 1980 Arab summit. İn 1998 hecelebrated his 61st birthday vvith a bang.

then Saddam Hussein vvill long endure.But Üıe much more complicated ques-

tion for novv and for Üıe future concernstiıe "good" he achieved, vvhich may vvellhave been interred vviüı his regime. At aterrible cost, but vvith ruthless efficacy, hekept Iraq unifıed and provided a criticalbalance of povver against Iran. If the Mid¬dle East is to be stabilized, and Americanlong-term interests proteeted, those goalsare stili critically important.

So as Bush searehes for vvays to extricate

rent Iraqi government so itcan sustain itself vvitiıout thebacking of 140,000 U.S. troops.According to a senior Bush aidevvho declined to be namedvvhile discussing internal delib-erations, the administration'snevv strategy for doing so, likelyto be announced next vveek, vvillinvolve tiıree pillars: a tempo-rary surge ofmore troops, moremoney for jobs and reconstruc-tion, and an attempt to broadeııpolitical support for ploddingPrime Minister Nuri al-Maliki.

But Üıe confusion Üıat sur-rounded Saddam's executionsuggests just hovv complicatedÜıe task vvill be, and how liftleçare Maliki takes to disguise tiıesectarian leanings ofhis Shiite-dominated government. AfterSaddam's last appeal was re-jected, Maliki reportedly toldÜıe families of some of his vic-tims Üıat any hesitation abouthanging him vvould be insult-ing. "Our respect for humanrights requires us to execute

him," Maliki said, "and there vvill be norevievv or delay in carrying out the sen-tence." As one of Maliki's top aides toldNEWSWEEK privately, Üıe prime minister's"vision for reconciliation doesn't ineludethose vvho vvould support Saddam Husseinin any vva)'."

Instead ofvvorking for the broad sense ofhealing other societies emerging from re-pression and vvar have sought, tiıe Malikigovernment took a proprietary vievv of Üıesuffering Saddam inflicted as if only itssupporters had felt his cruelty. During adeeply flavved trial, judges deemed too le-nient vvere fıred or pressured to resign, andthree of Saddam's defense lavvyers vveremurdered. He vvas fınally hanged for order-

At a Baath Party congress, he charged dozens ofrivals vvith treason. One by one they vvere led toexecution.

the United States from the increasingly un-popular vvar in Iraq, vvhich has novv cost al-most 3,000 American lives and drains morethan $2 billion a vveek from U.S. cofFers, lit-tle is gained from Saddam's demişe. Thechallenge vvas not hovv to eliminate him: heceased to be a factor vvhen he vvas draggedout of a "spider hole" three years ago. Theproblem remains hovv to replace him.

Bush and his national-security team nolonger talk about transforming the MiddleEast, merely about strengthening the cur-

ing tlıe killing of 148 Shiite men and boys inthe tovvn ofDujail in 1982 after members ofMaliki's Davva Party, vvhich vvas then a clan-destine terrorist organization, tried to assas-sinate him. The Kurds stili vvant their day incourt: Saddam massacred tens ofthousandsof them in a genocidal campaign Üıat in¬cluded an infamous poison-gas attack onthe tovvn of Halabjah in 1988. His fellowSunnis and Baath Party rivals, slaughteredon his orders and even by his ovvn hand, arenot even Üıe subject ofa court case.

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Like tlıe war that overthrevv him in2003, the hanging of Saddam Hussein didnot turn out as planned. Instead of a studyin modern justice, the tyrant's end lookedmore like the result of a sectarian show tri¬al. From Cravvford, tlıe only comment vvasa mufed, vvritten statement: no proclama-tion of "mission accomplished," just of "animportant milestone" after "a diffıcult yearfor tiıe Iraqi people and for our troops."The best that could be said vvas that the tri¬al vvas fairer than those Saddam gave hismany enemies.

Saddam Hussein's savage totalitarianrule lasted more than three decades. Tortureand murder were his metiers, botiı practicedvvithout evident remorse or the slightestregret. (Telling a joke abou1Saddam vvas a capital erime i

his Iraq.) His arrogance löhim to disastrous misjudg-ments. He launehed a vvar against Iran tiıatlasted eight years, and one against Kuvvaitthat ended vvith his humiliating defeat inDesert Storm. He dreamed of imposinghimselfon tiıe region vviüı vveapons ofmassdestruction, and acted as Üıough he hadthem even when he didn't. He kept his dis¬tance from Al Oaeda, but aided and abettedmany other terroristgroups. And heannihi-lated would-be rebels along vvith their ex-tended families killing tens of thousandsof Shiites and Kurds vvith guns, bombs,chemical vveapons: vvhatever vvorked. Ifthe evil Üıat men do lives after them,

LICENSE TO KILL: With America's blessingsfor his vvar against Iran, he could shrug offcritics at a 1980 Arab summit. İn 1998 hecelebrated his 61st birthday vvith a bang.

then Saddam Hussein vvill long endure.But Üıe much more complicated ques-

tion for novv and for Üıe future concernstiıe "good" he achieved, vvhich may vvellhave been interred vviüı his regime. At aterrible cost, but vvith ruthless efficacy, hekept Iraq unifıed and provided a criticalbalance of povver against Iran. If the Mid¬dle East is to be stabilized, and Americanlong-term interests proteeted, those goalsare stili critically important.

So as Bush searehes for vvays to extricate

rent Iraqi government so itcan sustain itself vvitiıout thebacking of 140,000 U.S. troops.According to a senior Bush aidevvho declined to be namedvvhile discussing internal delib-erations, the administration'snevv strategy for doing so, likelyto be announced next vveek, vvillinvolve tiıree pillars: a tempo-rary surge ofmore troops, moremoney for jobs and reconstruc-tion, and an attempt to broadeııpolitical support for ploddingPrime Minister Nuri al-Maliki.

But Üıe confusion Üıat sur-rounded Saddam's executionsuggests just hovv complicatedÜıe task vvill be, and how liftleçare Maliki takes to disguise tiıesectarian leanings ofhis Shiite-dominated government. AfterSaddam's last appeal was re-jected, Maliki reportedly toldÜıe families of some of his vic-tims Üıat any hesitation abouthanging him vvould be insult-ing. "Our respect for humanrights requires us to execute

him," Maliki said, "and there vvill be norevievv or delay in carrying out the sen-tence." As one of Maliki's top aides toldNEWSWEEK privately, Üıe prime minister's"vision for reconciliation doesn't ineludethose vvho vvould support Saddam Husseinin any vva)'."

Instead ofvvorking for the broad sense ofhealing other societies emerging from re-pression and vvar have sought, tiıe Malikigovernment took a proprietary vievv of Üıesuffering Saddam inflicted as if only itssupporters had felt his cruelty. During adeeply flavved trial, judges deemed too le-nient vvere fıred or pressured to resign, andthree of Saddam's defense lavvyers vveremurdered. He vvas fınally hanged for order-

At a Baath Party congress, he charged dozens ofrivals vvith treason. One by one they vvere led toexecution.

the United States from the increasingly un-popular vvar in Iraq, vvhich has novv cost al-most 3,000 American lives and drains morethan $2 billion a vveek from U.S. cofFers, lit-tle is gained from Saddam's demişe. Thechallenge vvas not hovv to eliminate him: heceased to be a factor vvhen he vvas draggedout of a "spider hole" three years ago. Theproblem remains hovv to replace him.

Bush and his national-security team nolonger talk about transforming the MiddleEast, merely about strengthening the cur-

ing tlıe killing of 148 Shiite men and boys inthe tovvn ofDujail in 1982 after members ofMaliki's Davva Party, vvhich vvas then a clan-destine terrorist organization, tried to assas-sinate him. The Kurds stili vvant their day incourt: Saddam massacred tens ofthousandsof them in a genocidal campaign Üıat in¬cluded an infamous poison-gas attack onthe tovvn of Halabjah in 1988. His fellowSunnis and Baath Party rivals, slaughteredon his orders and even by his ovvn hand, arenot even Üıe subject ofa court case.

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

Washington has never had a very deepunderstanding of Iraq's leaders. The Bushadministration vvas so focused on Üıe threatthat Saddam's vveapons of mass destructionmight pose that it brushed aside tiıe idea hemight be bluffing. (Saddam's motivation?The threat of poison gas and biologicalagents could deter rebels and keep Iran atbay.) The Americans vastiy overestimatedÜıe support exiled politicians vvould receiveafter returning to Iraq. They also underesti-mated tiıe influence of religious leaders likeAyatollah Ali al-Sistani, and failed to under-stand hovv sectarian Iraq's politics vvould be-come önce elections vvere held.

After Saddam's brutally ef-fective tyranny, any democracymight look feckless. But therehas been such chaos since the dictator'sfail that it's novv common to hear Iraqisyearn for Üıe order imposed by his strong-arm rule. Even some Americans share Üıatsentiment. "I feel like vve should let Sad¬dam put of jail and say, 'Sorry, vve didn'trealize you vvere so brutal because you hadto be'," a member of a U.S. Special Opera¬tions unit told NEWSWEEK after a hardday's fıghting in Fallujah in 2004. (Thesoldier said he vvas under orders not togive his name.) "It's going to take someoneeither exceptionally cruel or exceptionallyintelligent to rule this country."

That's a little too facile. VVhile Üıe U.S.-

CORNERED KİLLER: He vvas a sorry sight inDecember 2003 when he vvas hauled out of a'spider hole,' but the arrogance vvas back twoyears later as he angrily lectured his judge

led invasion vvas tiıe catalyst, the core prob-lems in Iraq are ones Saddam helped to cre-ate. He violently despised and suppressedali autiıority but his ovvn; it's little vvonderthat the leaders vvho follovved could not ap-proach his stature. Born to an impover-ished mother in a rural vill'age near thetovvn ofTikrit in 1937, he never knevv his fa-ther and vvas raised by an uncle vvho served

gress, he charged dozens of ri¬vals vvith treason. One by onethey vvere forced to leave thehail and face immediate execu-tion. They screamed and shout¬ed, pleaded and cried. Slightlybored, he sat behind a desk onthe stage sipping a glass of vva-ter and smoking Cuban cigars.Then he had a video of themeeting distributed through-out the Arab vvorld to shovvvvhat happened to anyone vvhomight even think about chal-lenging his rule.

The 1979 Iranian revolutionled by Ayatollah Khomeinigave Saddam an opening to tiıeWest. Fevv U.S. officials had il-lusions about his murderousregime, but Washington vvasfixated on tiıe threat posed byTehran. U.S. diplomats vverebeing held hostage. Khomeinivvas preaching jihad, and "Shi¬ite fundamentalism" seemedto threaten the vvhole region.So, fevv objections vvere raisedvvhen Saddam set about mur-dering Shiite leaders insideIraq vvho might, or might not,

sympathize vvith tlıe mullahs in Iran. Thenhis decision to invade Üıe Islamic Republiclooked like a good vvay to vveaken Tehran.

in 1983, President Ronald Reagan sentDonald Rumsfeld as a special envoy toBaghdad to forge a vvorking alliance vvithSaddam. By the mid-1980s, U.S. satelliteintelligence vvas helping Üıe Iraqis focuschemical-vveapon attacks on Iraniantroops. So strong vvas Washington's "tilt"tovvard Saddam that in 1987, vvhen one ofhis jet fıghters launched a missile strike ona U.S. frigate in tiıe Persian Gulf, killing 37

sailors, Üıe United States accepted his ex-

Saddam so dominated lraq that it vvas mucheasier to seli the threat by putting his sinîsterface on it.in the Iraqi Army. He vvas rejected by Üıemilitary academy, and slipped into Üıe vio-lent and conspiratorial politics of the Arab-nationalist Baath Party. At the age of 22, hetook part in a failed attempt to murder thethen President Abdel Karim Kassem in thestreets of Baghdad. By Üıe time the BaathParty seized povver in 1968, Saddam vvas itsrising star, effectively ruling Üıe countryfrom his position as vice president.

in 1979, at the age of42, he took the topjob for himselfand quickly moved to elimi-nate ali opposition. At a Baath Party con-

cuses and responded by stepping up pres-sure on his enemies in Iran.

Though the Iran-Iraq War ended instalemate in 1988, Üıe West's support em-boldened Saddam. He asserted his povverand influence ali över the region, convincedthat the United States vvould back his play.He hunted dovvn enemies in neighboringstates. He stepped up support for Palestin-ian leader Yasir Arafat, vvho vvas often resi-dent in Baghdad. As Saddam pressed hissecret program to develop atomic vveapons,he publicly Üıreatened to incinerate Israel.

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Washington has never had a very deepunderstanding of Iraq's leaders. The Bushadministration vvas so focused on Üıe threatthat Saddam's vveapons of mass destructionmight pose that it brushed aside tiıe idea hemight be bluffing. (Saddam's motivation?The threat of poison gas and biologicalagents could deter rebels and keep Iran atbay.) The Americans vastiy overestimatedÜıe support exiled politicians vvould receiveafter returning to Iraq. They also underesti-mated tiıe influence of religious leaders likeAyatollah Ali al-Sistani, and failed to under-stand hovv sectarian Iraq's politics vvould be-come önce elections vvere held.

After Saddam's brutally ef-fective tyranny, any democracymight look feckless. But therehas been such chaos since the dictator'sfail that it's novv common to hear Iraqisyearn for Üıe order imposed by his strong-arm rule. Even some Americans share Üıatsentiment. "I feel like vve should let Sad¬dam put of jail and say, 'Sorry, vve didn'trealize you vvere so brutal because you hadto be'," a member of a U.S. Special Opera¬tions unit told NEWSWEEK after a hardday's fıghting in Fallujah in 2004. (Thesoldier said he vvas under orders not togive his name.) "It's going to take someoneeither exceptionally cruel or exceptionallyintelligent to rule this country."

That's a little too facile. VVhile Üıe U.S.-

CORNERED KİLLER: He vvas a sorry sight inDecember 2003 when he vvas hauled out of a'spider hole,' but the arrogance vvas back twoyears later as he angrily lectured his judge

led invasion vvas tiıe catalyst, the core prob-lems in Iraq are ones Saddam helped to cre-ate. He violently despised and suppressedali autiıority but his ovvn; it's little vvonderthat the leaders vvho follovved could not ap-proach his stature. Born to an impover-ished mother in a rural vill'age near thetovvn ofTikrit in 1937, he never knevv his fa-ther and vvas raised by an uncle vvho served

gress, he charged dozens of ri¬vals vvith treason. One by onethey vvere forced to leave thehail and face immediate execu-tion. They screamed and shout¬ed, pleaded and cried. Slightlybored, he sat behind a desk onthe stage sipping a glass of vva-ter and smoking Cuban cigars.Then he had a video of themeeting distributed through-out the Arab vvorld to shovvvvhat happened to anyone vvhomight even think about chal-lenging his rule.

The 1979 Iranian revolutionled by Ayatollah Khomeinigave Saddam an opening to tiıeWest. Fevv U.S. officials had il-lusions about his murderousregime, but Washington vvasfixated on tiıe threat posed byTehran. U.S. diplomats vverebeing held hostage. Khomeinivvas preaching jihad, and "Shi¬ite fundamentalism" seemedto threaten the vvhole region.So, fevv objections vvere raisedvvhen Saddam set about mur-dering Shiite leaders insideIraq vvho might, or might not,

sympathize vvith tlıe mullahs in Iran. Thenhis decision to invade Üıe Islamic Republiclooked like a good vvay to vveaken Tehran.

in 1983, President Ronald Reagan sentDonald Rumsfeld as a special envoy toBaghdad to forge a vvorking alliance vvithSaddam. By the mid-1980s, U.S. satelliteintelligence vvas helping Üıe Iraqis focuschemical-vveapon attacks on Iraniantroops. So strong vvas Washington's "tilt"tovvard Saddam that in 1987, vvhen one ofhis jet fıghters launched a missile strike ona U.S. frigate in tiıe Persian Gulf, killing 37

sailors, Üıe United States accepted his ex-

Saddam so dominated lraq that it vvas mucheasier to seli the threat by putting his sinîsterface on it.in the Iraqi Army. He vvas rejected by Üıemilitary academy, and slipped into Üıe vio-lent and conspiratorial politics of the Arab-nationalist Baath Party. At the age of 22, hetook part in a failed attempt to murder thethen President Abdel Karim Kassem in thestreets of Baghdad. By Üıe time the BaathParty seized povver in 1968, Saddam vvas itsrising star, effectively ruling Üıe countryfrom his position as vice president.

in 1979, at the age of42, he took the topjob for himselfand quickly moved to elimi-nate ali opposition. At a Baath Party con-

cuses and responded by stepping up pres-sure on his enemies in Iran.

Though the Iran-Iraq War ended instalemate in 1988, Üıe West's support em-boldened Saddam. He asserted his povverand influence ali över the region, convincedthat the United States vvould back his play.He hunted dovvn enemies in neighboringstates. He stepped up support for Palestin-ian leader Yasir Arafat, vvho vvas often resi-dent in Baghdad. As Saddam pressed hissecret program to develop atomic vveapons,he publicly Üıreatened to incinerate Israel.

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Stili, by 1990, high-level U.S. delegationscoveting lucrative commercial agreementsvvere regular visitors to Baghdad.

His mistake vvas to invade the oil-richemirate of Kuvvait, vvhich he claimedshould have been part of Iraq ali along. Hisenvoys said he'd götten the nod fromWashington. But his nevv conquest putSaddam in a position to threaten SaudiArabia and dominate the vvorld oil market.When he refused to pull back, the ad¬ministration of President George H.W.Bush forged an international coalition ofWestern povvers and Arab countries to de-

DASHED HOPES: Because so many lraqishated Saddam, Washington vvrongly figuredthey vvould vvelcome invading Americans

molish his forces in 1991's Desert Storm.inside Iraq, hovvever, neitiıer the hun-

dreds of thousands killed fighting Iran northe crushing defeat in Kuvvait fazed Sad¬dam. When Üıe Kurds rose up against himin the late 1980s, he used chemical vveaponsagainst them. When they tried to revoltagain in 1991, just the threat Üıat such hor-rors vvould be unleashed sent them fleeingfrom their homes by the hundreds of thou

sands. in soutiıern Iraq, Shiites encouragedby the Bush 41 administration and helpedby Iran attacked the remnants of Saddam'sarmed forces after Desert Storm. Saddam'sresponse: mass murder. The U.S.-led coali¬tion stood back. Saddam hung on.

But the foundations of the modern na¬tion he had tried to build began to crumbleunder the pressure of sanctions and inter¬national isolation. By Üıe time the UnitedStates invaded in 2003, Iraq's economy andinstitutions, including its armed forces,vvere fragile shells of vvhat they'd been 15

years before. Shia and Kurdish leaders,many of them already in exile, started culti-vating policymakers in Washington, evenas they lost touch vvith Iraqis on the ground.in Baghdad, Saddam adopted a nevv reli-giosity, playing to Sünni fundamentalists.The already poor Shia grevv poorer andmore disenfranchised; the political culturegrevv more corrupt.

When George W. Bush decided to elim-inate Saddam önce and for ali in 2003,Bush personalized tiıe vvar, and for under-standable reasons. Saddam vvas a usefulsymbol a seeming madman. Hadn't hetried to kili Bush's retired father on a visitto Kuvvait in 1993? And Saddam so domi-nated Iraq that it vvas much easier to selithe threat vvhen you could put his sinisterface on it. But that also led to the miscon-ception that removing him vvould solve aliproblems the notion that ali Iraqis vvant-ed vvas "freedom," even though for genera-tions under totalitarian rule they had noclear idea vvhat that meant. Because somany Iraqis hated Saddam, Washingtonvvrongly figured they vvould vvelcome in¬vading Americans. Instead, the U.S.-ledoccupation opened the vvay for multipleinsurgencies.

The moment vvhen Saddam Hussein'scapture could be hailed as a turning pointin the conflict is long past. Having focusedthe vvorld's attention on the evil of thisone man, the Bush administration treatedhim as a kind of totem, declaring nevv vic-tories vvhen his statue vvas pulled dovvn byU.S. Marines in Baghdad, vvhen he vvasdragged out of the hole vvhere he vvas hid-ing several montiıs later, vvhen he vvas puton trial and vvhen he vvas convicted. Butthe execution ? A "milestone" on a long anddangerous road.

Here, then, is the tragedy of America'sinvolvement in Iraq, novv and in tiıe fu¬ture: vvhat Saddam achieved for his coun¬try came at a terrible cost, and of thecountless problems he created and perpet-uated, his death solves none.

With MICHAEL HASTINGS and SCOTT JOHNSON inBaghdad, RICHARD VVOLFFE in Washington

andBABAKOEHGHANPİSHEH

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Stili, by 1990, high-level U.S. delegationscoveting lucrative commercial agreementsvvere regular visitors to Baghdad.

His mistake vvas to invade the oil-richemirate of Kuvvait, vvhich he claimedshould have been part of Iraq ali along. Hisenvoys said he'd götten the nod fromWashington. But his nevv conquest putSaddam in a position to threaten SaudiArabia and dominate the vvorld oil market.When he refused to pull back, the ad¬ministration of President George H.W.Bush forged an international coalition ofWestern povvers and Arab countries to de-

DASHED HOPES: Because so many lraqishated Saddam, Washington vvrongly figuredthey vvould vvelcome invading Americans

molish his forces in 1991's Desert Storm.inside Iraq, hovvever, neitiıer the hun-

dreds of thousands killed fighting Iran northe crushing defeat in Kuvvait fazed Sad¬dam. When Üıe Kurds rose up against himin the late 1980s, he used chemical vveaponsagainst them. When they tried to revoltagain in 1991, just the threat Üıat such hor-rors vvould be unleashed sent them fleeingfrom their homes by the hundreds of thou

sands. in soutiıern Iraq, Shiites encouragedby the Bush 41 administration and helpedby Iran attacked the remnants of Saddam'sarmed forces after Desert Storm. Saddam'sresponse: mass murder. The U.S.-led coali¬tion stood back. Saddam hung on.

But the foundations of the modern na¬tion he had tried to build began to crumbleunder the pressure of sanctions and inter¬national isolation. By Üıe time the UnitedStates invaded in 2003, Iraq's economy andinstitutions, including its armed forces,vvere fragile shells of vvhat they'd been 15

years before. Shia and Kurdish leaders,many of them already in exile, started culti-vating policymakers in Washington, evenas they lost touch vvith Iraqis on the ground.in Baghdad, Saddam adopted a nevv reli-giosity, playing to Sünni fundamentalists.The already poor Shia grevv poorer andmore disenfranchised; the political culturegrevv more corrupt.

When George W. Bush decided to elim-inate Saddam önce and for ali in 2003,Bush personalized tiıe vvar, and for under-standable reasons. Saddam vvas a usefulsymbol a seeming madman. Hadn't hetried to kili Bush's retired father on a visitto Kuvvait in 1993? And Saddam so domi-nated Iraq that it vvas much easier to selithe threat vvhen you could put his sinisterface on it. But that also led to the miscon-ception that removing him vvould solve aliproblems the notion that ali Iraqis vvant-ed vvas "freedom," even though for genera-tions under totalitarian rule they had noclear idea vvhat that meant. Because somany Iraqis hated Saddam, Washingtonvvrongly figured they vvould vvelcome in¬vading Americans. Instead, the U.S.-ledoccupation opened the vvay for multipleinsurgencies.

The moment vvhen Saddam Hussein'scapture could be hailed as a turning pointin the conflict is long past. Having focusedthe vvorld's attention on the evil of thisone man, the Bush administration treatedhim as a kind of totem, declaring nevv vic-tories vvhen his statue vvas pulled dovvn byU.S. Marines in Baghdad, vvhen he vvasdragged out of the hole vvhere he vvas hid-ing several montiıs later, vvhen he vvas puton trial and vvhen he vvas convicted. Butthe execution ? A "milestone" on a long anddangerous road.

Here, then, is the tragedy of America'sinvolvement in Iraq, novv and in tiıe fu¬ture: vvhat Saddam achieved for his coun¬try came at a terrible cost, and of thecountless problems he created and perpet-uated, his death solves none.

With MICHAEL HASTINGS and SCOTT JOHNSON inBaghdad, RICHARD VVOLFFE in Washington

andBABAKOEHGHANPİSHEH

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L'EXPRESS 11/1/2007

Sunnites-chiitesAdeptesdelasunna...Lamajoritedes

musulmansacceptentcomme eritire de foilatradition(sunna)duProphete et de ses com-pagnons. Lesunnismecomptequatregrandesecolesplusou moinsouvertesou rigoristesselon la place qu'ellesfont â l'ijtihad, Pinterpre-tationdestextes.

...etpaıtisansducalifeAliPrincipaledissidence

del'islam, le chiismevientd'undesaccordsurlasuccessionduProphete. Les chiites sontles partisansd'AI i (chi'atAli), lequatriemecalife,gendre du Prophete, dontilsrefusent, en 66ı, lade-position par Mou'avviya,le fondateur de la dynas-tiedesOmeyyades.Les chiites duodecimainsreconnaissent une chaîne

L'ayatollah Ali Khamenei.

dei2İmamsjusqu'audernier, Mohammed,disparuen874, imam«cache»qui devrait,comme leMessie,revenir âla fin des temps.Contrairement au clergesunnite, leclerge chiiteesttreshierarchise.

L'Irak est-il le creuset d'un af-frontement communautaireentre les deuxgrandes familiesde l'islam ? Le revelateur, plu-töt, d'une lutted'influenceentre l'Iran etl'Arabiesaoudite

Manifestation â la memoire de Saddam, le ıer janvier.

Une semaine apres sa mort,les partisans de l'ex-dicta-teur irakien etaient encorenombreıoc â venir prier sursa tombe, dans son villagenatal d'Aouja, pres de Ti¬

krit. Saddam Hussein etait un tyran, as-surement, mais il etait sunnite, commeceux qui le pleurent aujourd'hui. Cettecommunaute, minoritaire en Irak, avait,tant qu'il dirigeait le pays, le sentimentd'etre aux commandes. Elle detenait l'es-sentiel du pouvoir, au sein du parti Baascomme dans l'armee. La majorite chiiteetait ecrasee, et toute tentative de revolte,impitoyablement reprimee dans le sang.En 2003, apres avoir renverse le dictateur,les Americains ont decrete la democratie.Les baasistes ont ete chasses des allees dupouvoir. Et les chiites ont pris les renes dupays. C'etait la loi du nombre... Pour lessunnites d'Irak, cependant, c'est la jus¬tice des vainqueurs qui est passee, au pe-tit matin du 30 decembre, dans ce peni-tencier de Bagdad oü le rai's a ete execute.Les images volees montrant Saddam, lacorde au cou, invective par des gardesscandant le nom de Moqtada al-Sadr - lechef d'une milice chiite - illustrent la di-vision d'un pays qui, chaque jour, s'en-fonce un peu plus dans la guerre çivile.

Faut-il voir, dans les violences inter-irakiennes, les premisses d'un nouvel af-frontement entre chiites et sunnites, quiembraserait tout le Moyen-Orient ? Cer¬tains analystes sont convaincus que leconflit a dejâ commence - a Bagdad, maisaussi â Beyrouth, oü une coalition conduitepar les partis chiites exige, avec le soutiende Teheran et de Damas, le depart du Pre¬mier ministre sunnite, Fouad Siniora, pro-occidental et prosaoudien. Le roi Abdal-lah de Jordanie n'evoquait-il pas, il y aquelques mois dejâ, le danger que repre-senterait, pour le monde arabe sunnite,l'emergence d'un « are chiite » reliant l'Iranau Liban en passant par l'Irak ?

Si la guerre çivile irakienne est bien unconflit seetaire - elle pose, en cela, la ques-tion du devenir de l'Irak, nation impro-bable inventee par les Britanniques aulendemain de la Premiere Guerre mon-diale - la rivalite qu'elle nourrit â l'echellede la region releve pourtant plus d'unelutte d'influence entre puissances qued'une guerre communautaire. Et l'ideed'une solidarite chiite, ou sunnite, quitranscenderait les frontieres des Etats estâ tout le moins simplificatrice.

Tous les chiites sont loin d'etre pro-iraniens. Dans les monarchies du Golfe,la plupart d'entre eux recusent le magis-tere religieux du Guide de la revolutioniranienne, l'ayatollah Ali Khamenei. Etla popülarite de Hassan Nasrallah, le chefde la milice chiite du Hezbollah, dans lespays arabes sunnites - oü il fut parfoiscompare â Gamal Abdel Nasser - exprimeune dynamique radicale qui depasse lesclivages entre les communautes.

Ce qui emerge aujourd'hui au Moyen-Orient, c'est l'affrontement de deux am-bitions et de deux logiques : celle de l'Iran,qui entend devenir un acteur majeur dansla region en federant un front du refus anti-occidental, et celle des grands Etats arabessunnites conservateurs, au premier rangdesquels l'Arabie saoudite, qui s'estimentmenaces par l'activisme de Teheran.Aussi paradoxal que cela soit, les mol-

lahs iraniens sont les principaux benefi-ciaires de la politique americaine en Irak.En chassant Saddam du pouvoir, les Ame-

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L'EXPRESS 11/1/2007

Sunnites-chiitesAdeptesdelasunna...Lamajoritedes

musulmansacceptentcomme eritire de foilatradition(sunna)duProphete et de ses com-pagnons. Lesunnismecomptequatregrandesecolesplusou moinsouvertesou rigoristesselon la place qu'ellesfont â l'ijtihad, Pinterpre-tationdestextes.

...etpaıtisansducalifeAliPrincipaledissidence

del'islam, le chiismevientd'undesaccordsurlasuccessionduProphete. Les chiites sontles partisansd'AI i (chi'atAli), lequatriemecalife,gendre du Prophete, dontilsrefusent, en 66ı, lade-position par Mou'avviya,le fondateur de la dynas-tiedesOmeyyades.Les chiites duodecimainsreconnaissent une chaîne

L'ayatollah Ali Khamenei.

dei2İmamsjusqu'audernier, Mohammed,disparuen874, imam«cache»qui devrait,comme leMessie,revenir âla fin des temps.Contrairement au clergesunnite, leclerge chiiteesttreshierarchise.

L'Irak est-il le creuset d'un af-frontement communautaireentre les deuxgrandes familiesde l'islam ? Le revelateur, plu-töt, d'une lutted'influenceentre l'Iran etl'Arabiesaoudite

Manifestation â la memoire de Saddam, le ıer janvier.

Une semaine apres sa mort,les partisans de l'ex-dicta-teur irakien etaient encorenombreıoc â venir prier sursa tombe, dans son villagenatal d'Aouja, pres de Ti¬

krit. Saddam Hussein etait un tyran, as-surement, mais il etait sunnite, commeceux qui le pleurent aujourd'hui. Cettecommunaute, minoritaire en Irak, avait,tant qu'il dirigeait le pays, le sentimentd'etre aux commandes. Elle detenait l'es-sentiel du pouvoir, au sein du parti Baascomme dans l'armee. La majorite chiiteetait ecrasee, et toute tentative de revolte,impitoyablement reprimee dans le sang.En 2003, apres avoir renverse le dictateur,les Americains ont decrete la democratie.Les baasistes ont ete chasses des allees dupouvoir. Et les chiites ont pris les renes dupays. C'etait la loi du nombre... Pour lessunnites d'Irak, cependant, c'est la jus¬tice des vainqueurs qui est passee, au pe-tit matin du 30 decembre, dans ce peni-tencier de Bagdad oü le rai's a ete execute.Les images volees montrant Saddam, lacorde au cou, invective par des gardesscandant le nom de Moqtada al-Sadr - lechef d'une milice chiite - illustrent la di-vision d'un pays qui, chaque jour, s'en-fonce un peu plus dans la guerre çivile.

Faut-il voir, dans les violences inter-irakiennes, les premisses d'un nouvel af-frontement entre chiites et sunnites, quiembraserait tout le Moyen-Orient ? Cer¬tains analystes sont convaincus que leconflit a dejâ commence - a Bagdad, maisaussi â Beyrouth, oü une coalition conduitepar les partis chiites exige, avec le soutiende Teheran et de Damas, le depart du Pre¬mier ministre sunnite, Fouad Siniora, pro-occidental et prosaoudien. Le roi Abdal-lah de Jordanie n'evoquait-il pas, il y aquelques mois dejâ, le danger que repre-senterait, pour le monde arabe sunnite,l'emergence d'un « are chiite » reliant l'Iranau Liban en passant par l'Irak ?

Si la guerre çivile irakienne est bien unconflit seetaire - elle pose, en cela, la ques-tion du devenir de l'Irak, nation impro-bable inventee par les Britanniques aulendemain de la Premiere Guerre mon-diale - la rivalite qu'elle nourrit â l'echellede la region releve pourtant plus d'unelutte d'influence entre puissances qued'une guerre communautaire. Et l'ideed'une solidarite chiite, ou sunnite, quitranscenderait les frontieres des Etats estâ tout le moins simplificatrice.

Tous les chiites sont loin d'etre pro-iraniens. Dans les monarchies du Golfe,la plupart d'entre eux recusent le magis-tere religieux du Guide de la revolutioniranienne, l'ayatollah Ali Khamenei. Etla popülarite de Hassan Nasrallah, le chefde la milice chiite du Hezbollah, dans lespays arabes sunnites - oü il fut parfoiscompare â Gamal Abdel Nasser - exprimeune dynamique radicale qui depasse lesclivages entre les communautes.

Ce qui emerge aujourd'hui au Moyen-Orient, c'est l'affrontement de deux am-bitions et de deux logiques : celle de l'Iran,qui entend devenir un acteur majeur dansla region en federant un front du refus anti-occidental, et celle des grands Etats arabessunnites conservateurs, au premier rangdesquels l'Arabie saoudite, qui s'estimentmenaces par l'activisme de Teheran.Aussi paradoxal que cela soit, les mol-

lahs iraniens sont les principaux benefi-ciaires de la politique americaine en Irak.En chassant Saddam du pouvoir, les Ame-

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nouvelleguerre?

Minoritaires en Arabie saoudite, les chiites representent cependant 60 % de la population dans la province petrolifere du Hasa, dans l'est du pays.

ricains les ont debarrasses de leur prin¬cipal ennemi. En outre, les leaders despartis chiites au pouvoir â Bagdad sonttous, peu ou prou, leurs obliges : â l'epoquede Saddam, ils vivaient pour la plupart enexil en Iran.

Les Saoudiens redoutent surtoutl'eclatement de l'Irak

Mais la volonte de puissance de Teheranne se limite pas â la constitution d'un axechiite ni â la defense des minorites chiitesopprimees. Le discours du president Mah-moud Ahmadinejad, totalement dans laligne de l'ayatollah Ruhollah Khomeini,pere de la revolution islamique, est reso-lument panislamique. Ses relais sontparfois chiites - le Hezbollah, au Liban -mais parfois aussi sunnites - le Hamaset le Djihad islamique, en Palestine. Bref,Teheran joue sur les deux tableaux. Avecun objectif tres pragmatique : devenir leleader de la region.

Les Saoudiens sont certainement ceuxque preoccupent le plus les ambitions del'Iran, qu'il s'agisse de sa diplomatie re-gionale ou de son volontarisme nucleaire.Ils redoutent par-dessus tout l'eclatementde l'Irak : aucune zone tampon ne les pro-

tegerait plus alors des Iraniens, et l'en-clave sunnite qui subsisterait entre le Nordkürde et le Sud chiite risquerait fort de de¬venir un fıef d'Al-Qaeda.

Le regime saoudien est-il pour autantpret a intervenir, en soutenant ouverte-ment les sunnites d'Irak face aux miliceschiites pro-iraniennes ? Cette hypotheseetait evoquee, le 29 novembre 2006, dansles colonnes du Washington Post par unconseiller du princeTurki al-Fayçal, alorsambassadeur de Riyad â Washington.Depuis, l'auteur de la tribüne a ete limogeet le prince a quitte precipitamment sonposte d'ambassadeur. On sait peu dechose des debats internes dans ce regimeopaque. Mais il semble bien que des chefsde tribus, cousines de celles d'Irak, ainsique certains religieux, plaident pour unepolitique de soutien aux sunnites irakiens.Cette revendication aurait trouve des avo-cats au sein de la famille royale, notam¬ment dans la jeune generation. Dejâ, lesjournaux du royaume evoquent la « me-nace iranienne », voire la « menace perse »

ou un « complot chiito-chretien ». Allu-sion au double parrainage, iranien et ame¬ricain, dont beneficie le gouvemementde Bagdad. Dominique Lagarde

LamosaîquechiiteEnvironi5%desmusul-mans,soitun peu plus de200 millions, sont chiites.C'est en Iran, seul paysoü le chiisme est religiond'Etat, qu'ils sont le plusnombreux (62 millions).Viennent ensuite le Pakis¬tan (33 millions) et l'lnde(31 millions).Les chiites arabesne representent que 18 %

du total.Ils sont majoritaires

en Irak (60 %) et â Bahrei'n(70%).

Ils sont une forteminorite au Liban (30 %),

au Yemen (42%)et au Kovvei't (40 %).

Ils sont presentsegalement en Arabiesaoudite (15 %),

auxEmirats arabes uniset au Qatar.

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

nouvelleguerre?

Minoritaires en Arabie saoudite, les chiites representent cependant 60 % de la population dans la province petrolifere du Hasa, dans l'est du pays.

ricains les ont debarrasses de leur prin¬cipal ennemi. En outre, les leaders despartis chiites au pouvoir â Bagdad sonttous, peu ou prou, leurs obliges : â l'epoquede Saddam, ils vivaient pour la plupart enexil en Iran.

Les Saoudiens redoutent surtoutl'eclatement de l'Irak

Mais la volonte de puissance de Teheranne se limite pas â la constitution d'un axechiite ni â la defense des minorites chiitesopprimees. Le discours du president Mah-moud Ahmadinejad, totalement dans laligne de l'ayatollah Ruhollah Khomeini,pere de la revolution islamique, est reso-lument panislamique. Ses relais sontparfois chiites - le Hezbollah, au Liban -mais parfois aussi sunnites - le Hamaset le Djihad islamique, en Palestine. Bref,Teheran joue sur les deux tableaux. Avecun objectif tres pragmatique : devenir leleader de la region.

Les Saoudiens sont certainement ceuxque preoccupent le plus les ambitions del'Iran, qu'il s'agisse de sa diplomatie re-gionale ou de son volontarisme nucleaire.Ils redoutent par-dessus tout l'eclatementde l'Irak : aucune zone tampon ne les pro-

tegerait plus alors des Iraniens, et l'en-clave sunnite qui subsisterait entre le Nordkürde et le Sud chiite risquerait fort de de¬venir un fıef d'Al-Qaeda.

Le regime saoudien est-il pour autantpret a intervenir, en soutenant ouverte-ment les sunnites d'Irak face aux miliceschiites pro-iraniennes ? Cette hypotheseetait evoquee, le 29 novembre 2006, dansles colonnes du Washington Post par unconseiller du princeTurki al-Fayçal, alorsambassadeur de Riyad â Washington.Depuis, l'auteur de la tribüne a ete limogeet le prince a quitte precipitamment sonposte d'ambassadeur. On sait peu dechose des debats internes dans ce regimeopaque. Mais il semble bien que des chefsde tribus, cousines de celles d'Irak, ainsique certains religieux, plaident pour unepolitique de soutien aux sunnites irakiens.Cette revendication aurait trouve des avo-cats au sein de la famille royale, notam¬ment dans la jeune generation. Dejâ, lesjournaux du royaume evoquent la « me-nace iranienne », voire la « menace perse »

ou un « complot chiito-chretien ». Allu-sion au double parrainage, iranien et ame¬ricain, dont beneficie le gouvemementde Bagdad. Dominique Lagarde

LamosaîquechiiteEnvironi5%desmusul-mans,soitun peu plus de200 millions, sont chiites.C'est en Iran, seul paysoü le chiisme est religiond'Etat, qu'ils sont le plusnombreux (62 millions).Viennent ensuite le Pakis¬tan (33 millions) et l'lnde(31 millions).Les chiites arabesne representent que 18 %

du total.Ils sont majoritaires

en Irak (60 %) et â Bahrei'n(70%).

Ils sont une forteminorite au Liban (30 %),

au Yemen (42%)et au Kovvei't (40 %).

Ils sont presentsegalement en Arabiesaoudite (15 %),

auxEmirats arabes uniset au Qatar.

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

THE WALL STREET JOURNAL. JANUARY 10, 2007

U.S. allies see a 'nightmare' caseif Iraq situation worsens, spreads

As Bush readies a nevv strategy, Arab leadersfret that Sunni-Shiite rift could breach borders

By Neil King Jr. and Greg Jaffe in Washington

AS U.S. PRESİDENT George W. Bushprepares to unveil his latest Iraqstrategy, Arab allies are vvorriedabout vvhat might happen if the planfails: that vvorsening strife could en-

gulf the entire region, sparking a vvider vvar inthe middle of the vvorld's largest oil patch.

The potential of a much larger regionalconflict that pits Sunnis against Shiites is in-creasingly on the minds of both Arab leadersand U.S. military planners, according to re¬gional diplomats and U.S. officials. Some arecalling such a possible outcome the "night-mare scenario." A vvider conflict appearsmore plausible novv because, even as Iraq isseparating alonğ sectarian lines, regional dy-namics are shoving neighboring nations intotwo rival camps.

On one side is a Shiite-led are runningfrom Iran into central Iraq, through Syria andinto Lebanon. On the other side lie Americanallies Saudi Arabia, Jordan and Egypt, alongvvith Persian Gulf states such as Qatar and theUnited Arab Emirates. These,Sunni regimesare horrified at the emerging, increasinglyradicalized Shiite bloc, largely financed andinspired by Iran, Arab diplomats say.

in the middle is Iraq, vvhich looks less andless Like a buffer betvveen these two axes ofMid¬dle East povver, and more of a no-man's landthat is bringing them into conflict. Arab offi¬cials fear that if the U.S. withdraws from there,or diminishes its troop numbers in ways thatIraq's own weak military can't fiil, the two sidescould come into direct and bloody conflict.

The U.S. is eager to tamp down these ris-'ing jitters över a vvider elash vvithin the Arabvvorld. Mr. Bush, in a televised speech to-night, vvill detail plans for reconstruction aidand a temporary surge in the number of U.S.troops in Iraq. The troop boost is meant inpart to calm regional fears of a U.S. pullout.Mr. Bush is expected to send Secretary ofState Coridoleezza Rice to the region soon tohelp explain his nevv Iraq strategy in vvhatcould be her most comprehensive trip therein more than a year.

The U.S. also is pushing a wide-rangingstrategy to persuade its Sünni allies that it isserious about counteracting the rise ofIran in exchange for Arab help in Iraq andthe Palestinian territories.

Key to the effort is the continued promiseto keep U.S. forces in Iraq for as long as neces-sary. The U.S. also is beefing up U.S. forces inthe Persian Gulf and plans to deepen securitycooperation vvith Gulf allies. The Pentagonhas proposed sending a second carrier battle

group to the Gulf region. There also are. ad-vanced plans under way to knit together theair-defense systems of the six smaller Gulfstates, including Qatar, Oman and the UnitedArab Emirates, and to build a U.S.-adminis-tered missile-defense system. Similarly, theU.S. Air Force is laying plans to step up exer-cises vvith Arab allies in the region. One pro-posal calls for the U.S. to hold combined air ex-ercises vvith Oman and the UAE.

Arab governments are putting in placetheir own contingeney plans in case Iraq be-gins to fail apart.

The Saudis have vvarned the Bush adminis¬tration that they are prepared to aid theSünni militias in Iraq if the Sünni populationthere becomes imperiled, a Saudi diplomatsaid. Jordanian officials have told the Penta¬gon that they may move troops into Iraq's un-inhabited vvestern desert as a buffer if eventsthere spiral out of control, according to U.S.military officials. Turkish officials, vvho aregrappling vvith a separatist Kurdish move-ment in their country, say they vvould opposethe creation of an independent Kurdistan innorthern Iraq. They also say they are pre¬

pared to defend Iraq's Türkmen population,vvho share a common ethnicity vvith Turkey'smajority population, should it come under at-tack. Even Syria, vvhich the U.S. alleges hasbeen abetting the conflict, is expressingalarm över the potential fraeturing of Iraq.

"Can you imâ'gine the effect of Iraq break-ing apart, and each group looking for a re¬gional or international povver to support theirterritorial claims or their ethnic claims?" asksImad Moustapha, Syria's ambassador to Wash¬ington. "The repercussions vvill be terrible,not just for Iraq but for ali the countries."

An all-out civil vvar in Iraq that drags inbordering countries vvould send shock vvavesthrough the global oil market, potentiallypushing oil prices to more than $100 a bar-rel, oil analysts predict. Iraq, Kuvvait, SaudiArabia and Iran together hold about two-thirds of the vvorld's proven oil reserves.

Two seholars, Kenneth Pollack at theBrookings Institution and Daniel Byman ofthe Rand Corp., have vvorked for months on astudy that lays out possible consequences ina vvorst-case scenario, from skyrocketing oilprices to huge, destabilizing refugee flovvs.They argue that Iraq could become thevvorld's premier sanetuary for terrorism andthat strife there could spark minority upris-ings in Saudi Arabia, Iran, Syria and evenamong Turkey's sizable Kurdish population.

Iraq's neighbors fear the inereasing reachof Shiite Iran, vvhose expansion has beenheld in eheck for cenfuries by the Sunnis ofIraq. Among ali of Iraq;s neighbors, Iran isthe one. country that could clearly benefitfrom a possible breakup of Iraq along sectar¬ian lines. The emergence of a large, oil-richand devoutly Shiite Arab state carved fromIraq's southern half, vvith a governmentclosely tied to Iran, vvould radically alter theface of the Middle East and grant more lever-age to Shiite leaders in Tehran.

Another core fear is that a sectarianblood-

bath in Iraq could draw in neighboring states,vvhich vvould feel pressed to defend their owninterests or to protect their brethren in Iraq.

Last month's bipartisan Iraq Study Groupreport sketehed out such a potential se-quence of events, based on intervievvs of se-nior Arab diplomats by the panel's top advis-ers. in one of the bleakest public assess-ments to date of vvhat it called the "conse-quences of continued decline in Iraq," the re¬port deseribes a potential cauldron of ethniceleansing in Iraq that could draw in the coun¬try's main neighbors: Turkey from the northto prevent the Iraqi Kurds from declaring in-dependence; Iran from the east to secure thecountry's south and gain control över oilfields in that region.

"Ambassadors from neighboring coun¬tries told us that they fear the distinet pössi-bility of Sunni-Shia elashes across the Is-lamic vvorld," the report notes. "Such abroader sectarian conflict could öpen a Pan-dora's box of problems including the radi-calization of populations, mass movementsof populations, and regime changes thatmight take decades to play.out."

Some öf the study group's top adviserscontend that the process of ethnic eleansing,particularly by Iraqi Shiites trying to rid cit-ies and regions of their Sünni populations, isalready under way. "We may be about one-third through the process, vvith little abilityto do anything about it," says Wayne VVhite,a former Middle East intelligence official atthe State Department.

Critics of the panel's core recommenda-tion that the U.S. begin a rapid dravvdovvnof American combat forces in Iraq thatvvould culminate in a full vvithdravval of com¬bat troops by early 2008 say such a movevvould leave a military vacuum in Iraq thatcould öpen the vvay for an upsurge in Shiiteviolence against the Sunnis in Iraq.

The Sunni-Shiite split goes back to theearly days of islam, vvhen a bloody feudbroke out över vvhich of the Prophet Muham-mad's descendants should lead the Müslimfaithful. Sunnis novv predominate through-out the Middle East, vvith the exception ofIran. Shiites have recently experienced a re-surgence in influence in the region, not just

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THE WALL STREET JOURNAL. JANUARY 10, 2007

U.S. allies see a 'nightmare' caseif Iraq situation worsens, spreads

As Bush readies a nevv strategy, Arab leadersfret that Sunni-Shiite rift could breach borders

By Neil King Jr. and Greg Jaffe in Washington

AS U.S. PRESİDENT George W. Bushprepares to unveil his latest Iraqstrategy, Arab allies are vvorriedabout vvhat might happen if the planfails: that vvorsening strife could en-

gulf the entire region, sparking a vvider vvar inthe middle of the vvorld's largest oil patch.

The potential of a much larger regionalconflict that pits Sunnis against Shiites is in-creasingly on the minds of both Arab leadersand U.S. military planners, according to re¬gional diplomats and U.S. officials. Some arecalling such a possible outcome the "night-mare scenario." A vvider conflict appearsmore plausible novv because, even as Iraq isseparating alonğ sectarian lines, regional dy-namics are shoving neighboring nations intotwo rival camps.

On one side is a Shiite-led are runningfrom Iran into central Iraq, through Syria andinto Lebanon. On the other side lie Americanallies Saudi Arabia, Jordan and Egypt, alongvvith Persian Gulf states such as Qatar and theUnited Arab Emirates. These,Sunni regimesare horrified at the emerging, increasinglyradicalized Shiite bloc, largely financed andinspired by Iran, Arab diplomats say.

in the middle is Iraq, vvhich looks less andless Like a buffer betvveen these two axes ofMid¬dle East povver, and more of a no-man's landthat is bringing them into conflict. Arab offi¬cials fear that if the U.S. withdraws from there,or diminishes its troop numbers in ways thatIraq's own weak military can't fiil, the two sidescould come into direct and bloody conflict.

The U.S. is eager to tamp down these ris-'ing jitters över a vvider elash vvithin the Arabvvorld. Mr. Bush, in a televised speech to-night, vvill detail plans for reconstruction aidand a temporary surge in the number of U.S.troops in Iraq. The troop boost is meant inpart to calm regional fears of a U.S. pullout.Mr. Bush is expected to send Secretary ofState Coridoleezza Rice to the region soon tohelp explain his nevv Iraq strategy in vvhatcould be her most comprehensive trip therein more than a year.

The U.S. also is pushing a wide-rangingstrategy to persuade its Sünni allies that it isserious about counteracting the rise ofIran in exchange for Arab help in Iraq andthe Palestinian territories.

Key to the effort is the continued promiseto keep U.S. forces in Iraq for as long as neces-sary. The U.S. also is beefing up U.S. forces inthe Persian Gulf and plans to deepen securitycooperation vvith Gulf allies. The Pentagonhas proposed sending a second carrier battle

group to the Gulf region. There also are. ad-vanced plans under way to knit together theair-defense systems of the six smaller Gulfstates, including Qatar, Oman and the UnitedArab Emirates, and to build a U.S.-adminis-tered missile-defense system. Similarly, theU.S. Air Force is laying plans to step up exer-cises vvith Arab allies in the region. One pro-posal calls for the U.S. to hold combined air ex-ercises vvith Oman and the UAE.

Arab governments are putting in placetheir own contingeney plans in case Iraq be-gins to fail apart.

The Saudis have vvarned the Bush adminis¬tration that they are prepared to aid theSünni militias in Iraq if the Sünni populationthere becomes imperiled, a Saudi diplomatsaid. Jordanian officials have told the Penta¬gon that they may move troops into Iraq's un-inhabited vvestern desert as a buffer if eventsthere spiral out of control, according to U.S.military officials. Turkish officials, vvho aregrappling vvith a separatist Kurdish move-ment in their country, say they vvould opposethe creation of an independent Kurdistan innorthern Iraq. They also say they are pre¬

pared to defend Iraq's Türkmen population,vvho share a common ethnicity vvith Turkey'smajority population, should it come under at-tack. Even Syria, vvhich the U.S. alleges hasbeen abetting the conflict, is expressingalarm över the potential fraeturing of Iraq.

"Can you imâ'gine the effect of Iraq break-ing apart, and each group looking for a re¬gional or international povver to support theirterritorial claims or their ethnic claims?" asksImad Moustapha, Syria's ambassador to Wash¬ington. "The repercussions vvill be terrible,not just for Iraq but for ali the countries."

An all-out civil vvar in Iraq that drags inbordering countries vvould send shock vvavesthrough the global oil market, potentiallypushing oil prices to more than $100 a bar-rel, oil analysts predict. Iraq, Kuvvait, SaudiArabia and Iran together hold about two-thirds of the vvorld's proven oil reserves.

Two seholars, Kenneth Pollack at theBrookings Institution and Daniel Byman ofthe Rand Corp., have vvorked for months on astudy that lays out possible consequences ina vvorst-case scenario, from skyrocketing oilprices to huge, destabilizing refugee flovvs.They argue that Iraq could become thevvorld's premier sanetuary for terrorism andthat strife there could spark minority upris-ings in Saudi Arabia, Iran, Syria and evenamong Turkey's sizable Kurdish population.

Iraq's neighbors fear the inereasing reachof Shiite Iran, vvhose expansion has beenheld in eheck for cenfuries by the Sunnis ofIraq. Among ali of Iraq;s neighbors, Iran isthe one. country that could clearly benefitfrom a possible breakup of Iraq along sectar¬ian lines. The emergence of a large, oil-richand devoutly Shiite Arab state carved fromIraq's southern half, vvith a governmentclosely tied to Iran, vvould radically alter theface of the Middle East and grant more lever-age to Shiite leaders in Tehran.

Another core fear is that a sectarianblood-

bath in Iraq could draw in neighboring states,vvhich vvould feel pressed to defend their owninterests or to protect their brethren in Iraq.

Last month's bipartisan Iraq Study Groupreport sketehed out such a potential se-quence of events, based on intervievvs of se-nior Arab diplomats by the panel's top advis-ers. in one of the bleakest public assess-ments to date of vvhat it called the "conse-quences of continued decline in Iraq," the re¬port deseribes a potential cauldron of ethniceleansing in Iraq that could draw in the coun¬try's main neighbors: Turkey from the northto prevent the Iraqi Kurds from declaring in-dependence; Iran from the east to secure thecountry's south and gain control över oilfields in that region.

"Ambassadors from neighboring coun¬tries told us that they fear the distinet pössi-bility of Sunni-Shia elashes across the Is-lamic vvorld," the report notes. "Such abroader sectarian conflict could öpen a Pan-dora's box of problems including the radi-calization of populations, mass movementsof populations, and regime changes thatmight take decades to play.out."

Some öf the study group's top adviserscontend that the process of ethnic eleansing,particularly by Iraqi Shiites trying to rid cit-ies and regions of their Sünni populations, isalready under way. "We may be about one-third through the process, vvith little abilityto do anything about it," says Wayne VVhite,a former Middle East intelligence official atthe State Department.

Critics of the panel's core recommenda-tion that the U.S. begin a rapid dravvdovvnof American combat forces in Iraq thatvvould culminate in a full vvithdravval of com¬bat troops by early 2008 say such a movevvould leave a military vacuum in Iraq thatcould öpen the vvay for an upsurge in Shiiteviolence against the Sunnis in Iraq.

The Sunni-Shiite split goes back to theearly days of islam, vvhen a bloody feudbroke out över vvhich of the Prophet Muham-mad's descendants should lead the Müslimfaithful. Sunnis novv predominate through-out the Middle East, vvith the exception ofIran. Shiites have recently experienced a re-surgence in influence in the region, not just

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Page 49: KURD INSTITUT E · al-Anbaa, Jalal Talabani a, cepen-dant, appelé à cesser toute inter-vention dans les affaires inté-rieures de l’Irak et à aider le pays à restaurer la paix

Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

Povvderkeg i

lraq's neighbors, fearing the possibility of an all-out civil vvar in lraq if the U.S. strategythere fails, have varying interests and contingencies that could pull the region into amuch larger conflict.

Religious majorityFİ Shiite Müslim

Sünni Müslim

Kurds

SAUDİ ARABİA: Fearing upheavalıf lraq's Shiites begin to rout theSunnis, has told the U.S. it vvouldhelp arm and equip Sünni militiasin lraq

JORDAN: Already svvelling vvithlraqi refugees, says it couldmove its armed forces into theraqi desert to stern a much

biggerflovv

SYRİA: Insists it vvon't intervenemilitarily, but fears huge internalupheaval if lraq begins tosplinter

TURKEY: Could move to cut offlraqi oil exports across its borderif lraq's Kurds declareindependence or could move introops if the Türkmen of Kirkukcome under attack

IRAN: Already offeringsignificant support for lraq'sShiites, is the one neighbor thatcould gain from lraq's breakup

vvith the rise of Iran but also vvith the Shiiteascendancy in Iraq and Hezbollah's successin fighting Israel in Lebanon last summer.

High-level Arab officials have been vvarn-ing for months that if left unchecked, the cur-rent slide into chaos in Iraq could spark a re¬gional sectarian clash, according to U.S. andArab diplomats. They have begun to sharetheir contingency plans vvith top U.S. offi¬cials, in part because they hope to jolt theBush administration into taking stronger ac-tion in Iraq and to secure the continued pres¬ence of U.S. troops there.

Jordanian officials have suggested that ifIraq vvere to fail into a full-out civil vvar, Jor-dan vvould push troops to the border, and pos-sibly across it, as far as Rutbah about.130 kilo-meters inside Iraq, to stern an expected flowof Sünni refugees, says a U.S. military plannervvho recently met vvith leaders in the region.

"The danger is that if the Jordanianscarve out a security zone or buffer zone in¬side Iraq, that the Syrians, Saudis and Turksvvill ali follovv," says the military planner. TheSyrians could move into vvestern Ninevehprovince, vvhile the Turks could send troopsto protect the Sünni Türkmen population inthe north, he says.

Jordanian officials say they are driven bytwo main concerns. The first is that Sunnis-fleeing Shiite oppression could turn Ammaninto the center of Sünni resistance againstthe Shiite-dominated government in Bagh¬

dad. Already the Jordanian capitalis home to about 900,000 Iraqis,vvho constitute as much as 15% ofthe population. The Jordaniansvvorry that Iraq's Shiite militiascould send small teams ofmilitantsto Amman to launch assassinationcampaigns or terror attacks

against the Sünni insurgency."We have quite enough instabil-

ity in Jordan as it is," says a seniorJordanian official.

Jordan'ş other big fear is sharedby the U.S.'s other Sünni alliesthroughout the region that anIraqi Shiite government closely al-lied vvith Iran could dominate theregion. Jordan is one of the mostuniformly Sünni countries in theGulf. But vvhen U.S. military offi¬cials visited the region recently,their^Jordanian counterparts de¬scribed vvith alarm hovv 200 oftheir Sünni citizens had convertedto Shia islam in recent months. TheJordanians said the converts vveremotivated by the Shiite-dominatedHezbollah's tough stand against Is¬rael över the summer and by thegrovving povver of radical cleric Mo-

qtada al-Sadr in Iraq."it seems preposterous, but it

shovvs hovv hyper-reactive they areto it," says the U.S. military planner.

Saudi Arabia, vvhich has a Sunni-majority population but significantpockets of Shiites in many of its oil-rich provinces, also has voicedalarm över the grovving popularityof both Hezbollah and the Sadrmovement in its own eastern ex-panses. "The Shiites in those prov¬inces love Sadr and Nasrallah,"Hezbollah's leader, the U.S. mili¬tary planner says. Saudi officialsalso fret över the prospect of adeepening civil vvar in Iraq.

A huge challenge for the U.S. isthat many of its Sünni allies in theregion already vievv the current sit-uation in Iraq as a defeat for theircause and a near-complete victoryfor Iran. "They refer to the Shiite Is-lamic parties in Iraq as the Per-sians," the military planner says, us¬ing the historical term for Persian-speaking Iranians.

in recent vveeks, some of theU.S. allies in the Gulf have quietlyadvocated breaking up the Iraqigovernment in favor of a militarydictatorship, governed by a seculaıShiite, a Sünni and a Kurd, according to the military planner. The military dictatorship^ vvould rule untithe country couldbe stabilized ancnevv elections held. Religious parties, like those that currently dominate Iraqi politics, vvould b(banned from participating in futüre elections.

U.S. officials have ruled out suclan option, saying that it runs contrary to their desire to bring democracy to Iraq and that it vvould neve:be accepted by Iraq's Shiites, wh<are already largely in control.

Some Middle East analysts dis

miss the possibility of interven-tion in Iraq by its Sunni-led neigh¬bors, saying these fragile regimesare interested foremost in theirown survival. U.S. officials say theparanoia surrounding Iran and therise of Shiite influence could leadthem to conclude that their sur¬vival depends on intervening on be-half of Iraq's Sünni minority. Someof the vvar-gaming, both vvithin theBush administration and amongoutside experts, focuses on suchpotential scenarios.

Under one scenario, sketched byMr. White of the Iraq Study Group,Iraq's Shiites vvould launch an exten-sive campaign to drive the Sunnis outof large areas of central Iraq. Fearinga rout of the Sünni population, SaudiArabia vvould finance a large-scalecounteroffensive, funneling aid toformer Iraqi military officers throughJordan, vvhich has longstanding tiesto Iraq's Sünni military class. Egyptvvould do its part by providing guns,munitions, artillery and vehicles.

"VVhat people forget is that theSunnis comprise nearly the entiretop brass of the former Iraqi armyand nearly ali of the old RepublicanGuard," says Mr. VVhite. "You givethem the guns and proper equip-mentandtheyvvillbecome aformida-ble force against the Shiite militias."

The possibilityofa full-blown civüvvar in Iraq dissolving into a regionalconflict "is a scenario that nearly ev-eryone vvas rejecting just a fevvmonths ago,"hesays. "Notanymore."

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

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lraq's neighbors, fearing the possibility of an all-out civil vvar in lraq if the U.S. strategythere fails, have varying interests and contingencies that could pull the region into amuch larger conflict.

Religious majorityFİ Shiite Müslim

Sünni Müslim

Kurds

SAUDİ ARABİA: Fearing upheavalıf lraq's Shiites begin to rout theSunnis, has told the U.S. it vvouldhelp arm and equip Sünni militiasin lraq

JORDAN: Already svvelling vvithlraqi refugees, says it couldmove its armed forces into theraqi desert to stern a much

biggerflovv

SYRİA: Insists it vvon't intervenemilitarily, but fears huge internalupheaval if lraq begins tosplinter

TURKEY: Could move to cut offlraqi oil exports across its borderif lraq's Kurds declareindependence or could move introops if the Türkmen of Kirkukcome under attack

IRAN: Already offeringsignificant support for lraq'sShiites, is the one neighbor thatcould gain from lraq's breakup

vvith the rise of Iran but also vvith the Shiiteascendancy in Iraq and Hezbollah's successin fighting Israel in Lebanon last summer.

High-level Arab officials have been vvarn-ing for months that if left unchecked, the cur-rent slide into chaos in Iraq could spark a re¬gional sectarian clash, according to U.S. andArab diplomats. They have begun to sharetheir contingency plans vvith top U.S. offi¬cials, in part because they hope to jolt theBush administration into taking stronger ac-tion in Iraq and to secure the continued pres¬ence of U.S. troops there.

Jordanian officials have suggested that ifIraq vvere to fail into a full-out civil vvar, Jor-dan vvould push troops to the border, and pos-sibly across it, as far as Rutbah about.130 kilo-meters inside Iraq, to stern an expected flowof Sünni refugees, says a U.S. military plannervvho recently met vvith leaders in the region.

"The danger is that if the Jordanianscarve out a security zone or buffer zone in¬side Iraq, that the Syrians, Saudis and Turksvvill ali follovv," says the military planner. TheSyrians could move into vvestern Ninevehprovince, vvhile the Turks could send troopsto protect the Sünni Türkmen population inthe north, he says.

Jordanian officials say they are driven bytwo main concerns. The first is that Sunnis-fleeing Shiite oppression could turn Ammaninto the center of Sünni resistance againstthe Shiite-dominated government in Bagh¬

dad. Already the Jordanian capitalis home to about 900,000 Iraqis,vvho constitute as much as 15% ofthe population. The Jordaniansvvorry that Iraq's Shiite militiascould send small teams ofmilitantsto Amman to launch assassinationcampaigns or terror attacks

against the Sünni insurgency."We have quite enough instabil-

ity in Jordan as it is," says a seniorJordanian official.

Jordan'ş other big fear is sharedby the U.S.'s other Sünni alliesthroughout the region that anIraqi Shiite government closely al-lied vvith Iran could dominate theregion. Jordan is one of the mostuniformly Sünni countries in theGulf. But vvhen U.S. military offi¬cials visited the region recently,their^Jordanian counterparts de¬scribed vvith alarm hovv 200 oftheir Sünni citizens had convertedto Shia islam in recent months. TheJordanians said the converts vveremotivated by the Shiite-dominatedHezbollah's tough stand against Is¬rael över the summer and by thegrovving povver of radical cleric Mo-

qtada al-Sadr in Iraq."it seems preposterous, but it

shovvs hovv hyper-reactive they areto it," says the U.S. military planner.

Saudi Arabia, vvhich has a Sunni-majority population but significantpockets of Shiites in many of its oil-rich provinces, also has voicedalarm över the grovving popularityof both Hezbollah and the Sadrmovement in its own eastern ex-panses. "The Shiites in those prov¬inces love Sadr and Nasrallah,"Hezbollah's leader, the U.S. mili¬tary planner says. Saudi officialsalso fret över the prospect of adeepening civil vvar in Iraq.

A huge challenge for the U.S. isthat many of its Sünni allies in theregion already vievv the current sit-uation in Iraq as a defeat for theircause and a near-complete victoryfor Iran. "They refer to the Shiite Is-lamic parties in Iraq as the Per-sians," the military planner says, us¬ing the historical term for Persian-speaking Iranians.

in recent vveeks, some of theU.S. allies in the Gulf have quietlyadvocated breaking up the Iraqigovernment in favor of a militarydictatorship, governed by a seculaıShiite, a Sünni and a Kurd, according to the military planner. The military dictatorship^ vvould rule untithe country couldbe stabilized ancnevv elections held. Religious parties, like those that currently dominate Iraqi politics, vvould b(banned from participating in futüre elections.

U.S. officials have ruled out suclan option, saying that it runs contrary to their desire to bring democracy to Iraq and that it vvould neve:be accepted by Iraq's Shiites, wh<are already largely in control.

Some Middle East analysts dis

miss the possibility of interven-tion in Iraq by its Sunni-led neigh¬bors, saying these fragile regimesare interested foremost in theirown survival. U.S. officials say theparanoia surrounding Iran and therise of Shiite influence could leadthem to conclude that their sur¬vival depends on intervening on be-half of Iraq's Sünni minority. Someof the vvar-gaming, both vvithin theBush administration and amongoutside experts, focuses on suchpotential scenarios.

Under one scenario, sketched byMr. White of the Iraq Study Group,Iraq's Shiites vvould launch an exten-sive campaign to drive the Sunnis outof large areas of central Iraq. Fearinga rout of the Sünni population, SaudiArabia vvould finance a large-scalecounteroffensive, funneling aid toformer Iraqi military officers throughJordan, vvhich has longstanding tiesto Iraq's Sünni military class. Egyptvvould do its part by providing guns,munitions, artillery and vehicles.

"VVhat people forget is that theSunnis comprise nearly the entiretop brass of the former Iraqi armyand nearly ali of the old RepublicanGuard," says Mr. VVhite. "You givethem the guns and proper equip-mentandtheyvvillbecome aformida-ble force against the Shiite militias."

The possibilityofa full-blown civüvvar in Iraq dissolving into a regionalconflict "is a scenario that nearly ev-eryone vvas rejecting just a fevvmonths ago,"hesays. "Notanymore."

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

l[[rffT[!ffî||j^ 15 JANVİER 2007

L'ex-dictateur irakien a ete pendu pour le moins massif de ses crimes contre l'humanite.

addam, le proces inacheveL'execution de Saddam Hussein

marque la fin d'un chapitre parti-culierement tragique de l'histoireagitee de l'Irak. Ce tyran, qui a de-truit des centaines de milliers devies innocentes, terrorisependant

plus de trois decennies tout un peuple,apporte tant de malheurs â sonpays et âses voisins, afini sesjours aubout d'unecorde dans une salle oû sa Gestapo avaitcoutume de mettre âmort ses victimes.Les circonstances et le calendrier de sonexecution, critiques â l'etranger, divisentaussi les irakiens. Pour lagrande majori-te des chiites,justice a ete faite et le tyrana paye pour ses crimes. Ils se sentent en-fin venges, liberes d'un longcauchemar,debarrasses du spectre d'un retoureven-tueldudictateurhonni. Lapendaisonin-tervenue laveille de la grande fete musul-mane du sacrifice est consideree par euxcommeuncadeauducieletnon pas com¬me une entorse â l'observance d'une tre-ve pendantcetteperiode «sainte» de par¬don etde clemence.Les sunnites irakiens, quine sontpastousdes inconditionnels de Saddam Hussein,considerent, eux, cette execution precipi-tee comme un acte de vengeance sectairedes chiites, quiveulent proclamer ainsiqu'ils sontdorenavant les nouveaux maî-tres dupays. Les Kurdes, martyrises sousle regime baasiste, ne pleurent evidem-mentpas sur le şortdutyran, mais le sen-timent dominant est celui d'un deni dejustice.SaddamHussein devait etrejuge avec sescomplices pour la campagne genocidaireAnfal («butin de guerre») de 1987-1988qui s'est soldee par la mort de 182 000 ci¬vils kurdes et la destruction de plus de4500villages duKurdistan; pourle gaza¬

ge de 5 000 civils en mars 1988 â Halabja;pour la deportation et le massacre de8000 adolescents et hommes de latribuBarzani en 1983. Des tonnes d'archives dela poliçe et de l'armee saisies par la resis-tance kürde des 1991, des documents vi¬deo tournes par une bureaucratie ira¬kienne tatillonne et soucieuse de rendrecompte a ses superieurs de labonne exe-cution des ordres, des temoignages dessurvivants etablissant la realite de ces

. crimes de masse et la chaîne de comman-dement de leurs commanditaire's sontrassemblespourfaire toute la lumiere sur .

cette periode et pour rendre justice auxvictimes. Ces proces vont devoir se pour-

Par KENDALNEZANpresident del'lnstitut kürdede Paris.

suivre, şans SaddamHussein, avecses su-bordonnes, dont son cousin Ali Hassanal-Maj id, dit «Ali le Chirnique», â l'epoqueproconsul au Kurdistan. En l'absence duprincipal accuse, ils seront malheureuse-ment incomplets et tronques.Pour la plupart des Kurdes, Saddam Hus¬seinaurait dû finir sesjours au fond d'unecellule. Lui qui, avec l'argent vole â sonpeuple, menait une vie fastueuse, auraitainsi eutout le loisir de reflechir âlavani-te de sâ megalomanie et aux malheurscauses â son peuple. En refusant de re-pondre â labarbarie par l'acte barbare delapeine capitale, ITraknouveau auraitpufrapperles esprits et inaugurerpour lare-gionune ere fondee sur l'Etatde droit.Eprouvee, frappee quotidiennementpardes attentats, la societe irakienne deman-de â ses dirigeants d'assurer l'ordre et lasecurite. Le Premier ministre Nouri al-Maliki a cru faire preuve de determina-tionenapportant âson electoratlatete deson tyran et en promettant de punir avec

ultime diffusee sur ITnternet et sur CDvers des millions de destinataires apourbut de convaincre les chiites irakiens,mais aussi les Iraniens, que cette fois-ci

leur ennemi com-mun estbien mort,que le diable qui lesobsedait depuistant d'annees estbienexorcise.Ce detournement

de lajustice â des fins partisanes est cho-quant. Mais les irakiens d'aujourd'huisont les produits d'une histoire sanglan-te, oü l'exhibition en boucle surles ecransde television des corps mutiles, cribles deballes de «traîtres â la nation arabe» ou âla «revolution» etait pratique courante,Avecuntelheritage et le climat deviolen¬ce quotidienne, les irakiens ne sont paspres d'abolir la peine de mort, meme si unbon quart des membres du gouveme¬ment, avec â leur tete le presidentkürdeTalabani, sont des abolitionnistes .

convaincus. ^Meme dans un pays paisible etdemocra- :

tique comme la France, «la patrie desdroits de l'homme», la peine de mort n'aete abolie qu'en 1981, contre les vceux dela majorite des citoyens. Les dirigeants

occidentaux devraient done etre pru-dents dans leurs critiques de l'execution

Les Kurdes, martyrises sous le regime baasiste,ne pleurent evidemment pas sur le şortdu tyran, mais le sentiment dominantest celui d'un deni de justice.

vigueurtous les autres criminels. Sadeci¬sion d'agir vite s'expliquerait aussipar lacrainte d'enlevements de personnalitesproches du pouvoir par les partisans deSaddam Hussein, afin d'obtenir salibera-tion. On parle egalement de traetationssecretes entre Americains et insurgesbaasistes, visant â obtenir de ces derniersqu'ils deposent les armes et integrent leprocessus politique en eehange de laviesauve pour leur leader.Le pouvoir chiite a şans doute voulu cou-per court â ces rumeurs. Les images pi-rates de la pendaison, les propos echangesâ cette occasion entre le condamne etquelques personnes de l'assistance, n'ontşans doute rien d'accidentel. Cette scene

de Saddam Hussein. D'autant qu'aucund'entre eux n'a eu le courage de protesterpubliquement contre les massacres per¬petres par le boucher de Bagdad, y com-pris lorsqu'il gazait ses populations kur¬des et que les images faisaient le tour dumonde. L'Union europeenne, l'ONTJ etmeme leVatkan s'etaient alors refugiesdans un silence assourdissant. Grâce âl'argent dupetrole, Saddam Hussein avaitsumonnayer le soutien des uns et aeheterle silence des autres dans la elasse diri-geante de nombreuxpays occidentauxetarabes ainsi qu'en Russie et en inde. Oncomprendra que nul n'avait interet âunproces devant un tribunal internationalindependantpourfairelalumieresurcet-

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l[[rffT[!ffî||j^ 15 JANVİER 2007

L'ex-dictateur irakien a ete pendu pour le moins massif de ses crimes contre l'humanite.

addam, le proces inacheveL'execution de Saddam Hussein

marque la fin d'un chapitre parti-culierement tragique de l'histoireagitee de l'Irak. Ce tyran, qui a de-truit des centaines de milliers devies innocentes, terrorisependant

plus de trois decennies tout un peuple,apporte tant de malheurs â sonpays et âses voisins, afini sesjours aubout d'unecorde dans une salle oû sa Gestapo avaitcoutume de mettre âmort ses victimes.Les circonstances et le calendrier de sonexecution, critiques â l'etranger, divisentaussi les irakiens. Pour lagrande majori-te des chiites,justice a ete faite et le tyrana paye pour ses crimes. Ils se sentent en-fin venges, liberes d'un longcauchemar,debarrasses du spectre d'un retoureven-tueldudictateurhonni. Lapendaisonin-tervenue laveille de la grande fete musul-mane du sacrifice est consideree par euxcommeuncadeauducieletnon pas com¬me une entorse â l'observance d'une tre-ve pendantcetteperiode «sainte» de par¬don etde clemence.Les sunnites irakiens, quine sontpastousdes inconditionnels de Saddam Hussein,considerent, eux, cette execution precipi-tee comme un acte de vengeance sectairedes chiites, quiveulent proclamer ainsiqu'ils sontdorenavant les nouveaux maî-tres dupays. Les Kurdes, martyrises sousle regime baasiste, ne pleurent evidem-mentpas sur le şortdutyran, mais le sen-timent dominant est celui d'un deni dejustice.SaddamHussein devait etrejuge avec sescomplices pour la campagne genocidaireAnfal («butin de guerre») de 1987-1988qui s'est soldee par la mort de 182 000 ci¬vils kurdes et la destruction de plus de4500villages duKurdistan; pourle gaza¬

ge de 5 000 civils en mars 1988 â Halabja;pour la deportation et le massacre de8000 adolescents et hommes de latribuBarzani en 1983. Des tonnes d'archives dela poliçe et de l'armee saisies par la resis-tance kürde des 1991, des documents vi¬deo tournes par une bureaucratie ira¬kienne tatillonne et soucieuse de rendrecompte a ses superieurs de labonne exe-cution des ordres, des temoignages dessurvivants etablissant la realite de ces

. crimes de masse et la chaîne de comman-dement de leurs commanditaire's sontrassemblespourfaire toute la lumiere sur .

cette periode et pour rendre justice auxvictimes. Ces proces vont devoir se pour-

Par KENDALNEZANpresident del'lnstitut kürdede Paris.

suivre, şans SaddamHussein, avecses su-bordonnes, dont son cousin Ali Hassanal-Maj id, dit «Ali le Chirnique», â l'epoqueproconsul au Kurdistan. En l'absence duprincipal accuse, ils seront malheureuse-ment incomplets et tronques.Pour la plupart des Kurdes, Saddam Hus¬seinaurait dû finir sesjours au fond d'unecellule. Lui qui, avec l'argent vole â sonpeuple, menait une vie fastueuse, auraitainsi eutout le loisir de reflechir âlavani-te de sâ megalomanie et aux malheurscauses â son peuple. En refusant de re-pondre â labarbarie par l'acte barbare delapeine capitale, ITraknouveau auraitpufrapperles esprits et inaugurerpour lare-gionune ere fondee sur l'Etatde droit.Eprouvee, frappee quotidiennementpardes attentats, la societe irakienne deman-de â ses dirigeants d'assurer l'ordre et lasecurite. Le Premier ministre Nouri al-Maliki a cru faire preuve de determina-tionenapportant âson electoratlatete deson tyran et en promettant de punir avec

ultime diffusee sur ITnternet et sur CDvers des millions de destinataires apourbut de convaincre les chiites irakiens,mais aussi les Iraniens, que cette fois-ci

leur ennemi com-mun estbien mort,que le diable qui lesobsedait depuistant d'annees estbienexorcise.Ce detournement

de lajustice â des fins partisanes est cho-quant. Mais les irakiens d'aujourd'huisont les produits d'une histoire sanglan-te, oü l'exhibition en boucle surles ecransde television des corps mutiles, cribles deballes de «traîtres â la nation arabe» ou âla «revolution» etait pratique courante,Avecuntelheritage et le climat deviolen¬ce quotidienne, les irakiens ne sont paspres d'abolir la peine de mort, meme si unbon quart des membres du gouveme¬ment, avec â leur tete le presidentkürdeTalabani, sont des abolitionnistes .

convaincus. ^Meme dans un pays paisible etdemocra- :

tique comme la France, «la patrie desdroits de l'homme», la peine de mort n'aete abolie qu'en 1981, contre les vceux dela majorite des citoyens. Les dirigeants

occidentaux devraient done etre pru-dents dans leurs critiques de l'execution

Les Kurdes, martyrises sous le regime baasiste,ne pleurent evidemment pas sur le şortdu tyran, mais le sentiment dominantest celui d'un deni de justice.

vigueurtous les autres criminels. Sadeci¬sion d'agir vite s'expliquerait aussipar lacrainte d'enlevements de personnalitesproches du pouvoir par les partisans deSaddam Hussein, afin d'obtenir salibera-tion. On parle egalement de traetationssecretes entre Americains et insurgesbaasistes, visant â obtenir de ces derniersqu'ils deposent les armes et integrent leprocessus politique en eehange de laviesauve pour leur leader.Le pouvoir chiite a şans doute voulu cou-per court â ces rumeurs. Les images pi-rates de la pendaison, les propos echangesâ cette occasion entre le condamne etquelques personnes de l'assistance, n'ontşans doute rien d'accidentel. Cette scene

de Saddam Hussein. D'autant qu'aucund'entre eux n'a eu le courage de protesterpubliquement contre les massacres per¬petres par le boucher de Bagdad, y com-pris lorsqu'il gazait ses populations kur¬des et que les images faisaient le tour dumonde. L'Union europeenne, l'ONTJ etmeme leVatkan s'etaient alors refugiesdans un silence assourdissant. Grâce âl'argent dupetrole, Saddam Hussein avaitsumonnayer le soutien des uns et aeheterle silence des autres dans la elasse diri-geante de nombreuxpays occidentauxetarabes ainsi qu'en Russie et en inde. Oncomprendra que nul n'avait interet âunproces devant un tribunal internationalindependantpourfairelalumieresurcet-

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

te periode honteuse de l'Histoire. Imagi-nezuninstantque ses avocats appellent âlabarre comme temoins des personnali;tes politiques de premier plan allant deDonald Rumsfeld â Jacques Chirac enpassant par de nombreux emirs et roisarabes, d'ex-ministres russes, français, al-lemands et indiens.Latâchedejugerl'ex-maîtredeBagdadadone ete laissee â lajusticebalbutiante de

PIrak Celle-ci afaitce qu'elle apu avec lesmoyens dont elle pouvait disposer dansun pays encore en guerre. Malgre les er-reurs et imperfeetions de procedure, cri-tiquees âjuste titre par les ONG, elle a eule merite d'organiser un proces publiccontradictoire, retransmis â la television(ce quiest şans precedentdans le mondearabe), d'etablir les faits et de demontrerque l'ordre de iexecution des 148 civilschiites en 1982 emanaitbien de Saddam

Hussein.Celui-ci aura done ete pendu pour lemoins massifde ses crimes contre l'hu-manite. Sonproces demeure inaeheve. IIrestera aussi a instruire le proces de sescomplices âl'etrangerpour le necessaireassainissement de nos mceurs politiqueset la bonne sante de nos democraties,pour que les citoyens puissent retrouverconfiance dans leurs institutions.

îtcralö^^Srİbunc Januaryll,2007

Iraqi Kurds and the U.S. By Diane E. King

A 16-year eyele of treacheryPULLMAN, Washington

The United States abandoned the Kurds in1975 and again in 1991. Sixteen years separat-ed these first two betrayals. Another 16 yearshave elapsed, and America may be on the

verge of another betrayal, hovvever unintended andinadvertent, of the residents of Iraqi Kurdistan.

Iraqi Kurds (and members ofother ethnic groups inthe Kurdistan region) have been unflinching allies ofthe U.S. forces in Iraq. Some of their support has en-tailed aeting under a Kurdish ban- ner, like vvhen Kurdish fighters, thepeshmerga, provided logistical sup¬port and hospitality to paratroop-ers landing in the north as the vvarbegan.

But much more of their supporthas been under an Iraqi rubric. Onmy several trips to Iraq since 2003, 1

have observed that at least in thenorthern part of the country, Iraqitroop composition is very heavily Kurdish. I also sawstrong evidence of a warm, cooperative relationshipbetvveen Kurdish Iraqi and U.S. soldiers. Statistics onthe makeup of the Iraqi Army released in late 2005also suggest that ethnic Kurds are probably the heav-iest participants, proportionally, in the Iraqi military.

Such elose Kurdish-American cooperation in Iraqis potentially dangerous for the Kurdish people inIraq, and it puts a moral onus on the United States toprotect them.

Iraqi society has as its sociopolitical bedrock a pat-ron-client system. A rich patron provides for, proteets

and lends identity to clients, vvho pledge loyalty in ex-change. By participating vigorously in the Americanproject in Iraq, many Kurds may have initially thoughtthey vvere hitehing their wagon to a star patron.

But Kurdish leaders' grumblings of discontentöver their relationship vvith the United States beganlong before their terse responses to the Iraq StudyGroup's report. Some wondered aloud vvhether overtdisplays of allegiance have been worth it, and vvhatthey vvill yield in the long run.

Since the great povvers deniedthe Kurds a state in vvhich theyvvere the majority after World WarI, Kurds have sought patrons out¬side the boundaries of their ownstates. With Iraq's Shiites turningto Iran, and Sünni Arab Iraq turn-

When America scalesdown or leaves Iraq,

retribution against IraqiKurds will follow.

ing to the Sünni Arab vvorld outsideIraq, to whom vvill Iraqi Kurds turnvvhen the United States scalesdown its presence in Iraq? Turkey?

Although Turkey and Iraqi Kurdistan have longcooperated economically and even militarily(against PKK guerrillas), their relationship is fraughtand unpredictable. No other realistic regional part-ners exist for the Iraqi Kurds.

Iraqi Kurds vvill badly need a friend. Their strongparticipation in the Iraqi military has not göne un-noticed by the many Arab Iraqis vvho see them as do-ing America's bidding. When America scales down itspresence or leaves entirely, retribution vvill follovv.

The vietims vvill not so much be Kurdish fighters,vvho by virtue of their membership in the peshmerga

or Iraqi Army vvill be able to protect themselves, butcivilian Kurds living in areas vvith large non-Kurdishpopulations. This has already happened on a smallscale.

in 1975, Henry Kissinger uttered his famouş rebut-tal "Covert action should not be confused vvithmissionary work" after the United States first sup-ported then withdrew its support for Iraqi Kurds intheir conflict vvith Baghdad. A bloodbath follovvedand the Kurdish resistance movement collapsed.

Sixteen years later, President George H.W. Bushencouraged Iraqis to rise up against Saddam Hussein.Kurds and Shiites took this to heart, revolting vviththe expectation that the United States vvould go therest of the way and unseat their oppressor. But it didnot, and the Iraqi Army began another bloodbath (es-pecially in Shiite areas).

The United States and its allies' response of a hu-manitarian effort in the north and no-fly zones överthe northern and southern portions of the countryfell far short of the dreams of the uprisers.

Sixteen years later, America must not repeat thesemistakes. it must recognize the responsibility it hastaken in depending so heavily on the people of IraqiKurdistan for its mission in Iraq, and consider vvhatvvill happen to them vvhen it significantly scales backits military presence.

Diane E. King, a cultural anthropologist whose re¬search focuses on the Kurdistan region ofIraq, is cur-rently afellow with the Howard Foundation ofBrownUniversity and a researeher at Washington State Uni¬versity.

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te periode honteuse de l'Histoire. Imagi-nezuninstantque ses avocats appellent âlabarre comme temoins des personnali;tes politiques de premier plan allant deDonald Rumsfeld â Jacques Chirac enpassant par de nombreux emirs et roisarabes, d'ex-ministres russes, français, al-lemands et indiens.Latâchedejugerl'ex-maîtredeBagdadadone ete laissee â lajusticebalbutiante de

PIrak Celle-ci afaitce qu'elle apu avec lesmoyens dont elle pouvait disposer dansun pays encore en guerre. Malgre les er-reurs et imperfeetions de procedure, cri-tiquees âjuste titre par les ONG, elle a eule merite d'organiser un proces publiccontradictoire, retransmis â la television(ce quiest şans precedentdans le mondearabe), d'etablir les faits et de demontrerque l'ordre de iexecution des 148 civilschiites en 1982 emanaitbien de Saddam

Hussein.Celui-ci aura done ete pendu pour lemoins massifde ses crimes contre l'hu-manite. Sonproces demeure inaeheve. IIrestera aussi a instruire le proces de sescomplices âl'etrangerpour le necessaireassainissement de nos mceurs politiqueset la bonne sante de nos democraties,pour que les citoyens puissent retrouverconfiance dans leurs institutions.

îtcralö^^Srİbunc Januaryll,2007

Iraqi Kurds and the U.S. By Diane E. King

A 16-year eyele of treacheryPULLMAN, Washington

The United States abandoned the Kurds in1975 and again in 1991. Sixteen years separat-ed these first two betrayals. Another 16 yearshave elapsed, and America may be on the

verge of another betrayal, hovvever unintended andinadvertent, of the residents of Iraqi Kurdistan.

Iraqi Kurds (and members ofother ethnic groups inthe Kurdistan region) have been unflinching allies ofthe U.S. forces in Iraq. Some of their support has en-tailed aeting under a Kurdish ban- ner, like vvhen Kurdish fighters, thepeshmerga, provided logistical sup¬port and hospitality to paratroop-ers landing in the north as the vvarbegan.

But much more of their supporthas been under an Iraqi rubric. Onmy several trips to Iraq since 2003, 1

have observed that at least in thenorthern part of the country, Iraqitroop composition is very heavily Kurdish. I also sawstrong evidence of a warm, cooperative relationshipbetvveen Kurdish Iraqi and U.S. soldiers. Statistics onthe makeup of the Iraqi Army released in late 2005also suggest that ethnic Kurds are probably the heav-iest participants, proportionally, in the Iraqi military.

Such elose Kurdish-American cooperation in Iraqis potentially dangerous for the Kurdish people inIraq, and it puts a moral onus on the United States toprotect them.

Iraqi society has as its sociopolitical bedrock a pat-ron-client system. A rich patron provides for, proteets

and lends identity to clients, vvho pledge loyalty in ex-change. By participating vigorously in the Americanproject in Iraq, many Kurds may have initially thoughtthey vvere hitehing their wagon to a star patron.

But Kurdish leaders' grumblings of discontentöver their relationship vvith the United States beganlong before their terse responses to the Iraq StudyGroup's report. Some wondered aloud vvhether overtdisplays of allegiance have been worth it, and vvhatthey vvill yield in the long run.

Since the great povvers deniedthe Kurds a state in vvhich theyvvere the majority after World WarI, Kurds have sought patrons out¬side the boundaries of their ownstates. With Iraq's Shiites turningto Iran, and Sünni Arab Iraq turn-

When America scalesdown or leaves Iraq,

retribution against IraqiKurds will follow.

ing to the Sünni Arab vvorld outsideIraq, to whom vvill Iraqi Kurds turnvvhen the United States scalesdown its presence in Iraq? Turkey?

Although Turkey and Iraqi Kurdistan have longcooperated economically and even militarily(against PKK guerrillas), their relationship is fraughtand unpredictable. No other realistic regional part-ners exist for the Iraqi Kurds.

Iraqi Kurds vvill badly need a friend. Their strongparticipation in the Iraqi military has not göne un-noticed by the many Arab Iraqis vvho see them as do-ing America's bidding. When America scales down itspresence or leaves entirely, retribution vvill follovv.

The vietims vvill not so much be Kurdish fighters,vvho by virtue of their membership in the peshmerga

or Iraqi Army vvill be able to protect themselves, butcivilian Kurds living in areas vvith large non-Kurdishpopulations. This has already happened on a smallscale.

in 1975, Henry Kissinger uttered his famouş rebut-tal "Covert action should not be confused vvithmissionary work" after the United States first sup-ported then withdrew its support for Iraqi Kurds intheir conflict vvith Baghdad. A bloodbath follovvedand the Kurdish resistance movement collapsed.

Sixteen years later, President George H.W. Bushencouraged Iraqis to rise up against Saddam Hussein.Kurds and Shiites took this to heart, revolting vviththe expectation that the United States vvould go therest of the way and unseat their oppressor. But it didnot, and the Iraqi Army began another bloodbath (es-pecially in Shiite areas).

The United States and its allies' response of a hu-manitarian effort in the north and no-fly zones överthe northern and southern portions of the countryfell far short of the dreams of the uprisers.

Sixteen years later, America must not repeat thesemistakes. it must recognize the responsibility it hastaken in depending so heavily on the people of IraqiKurdistan for its mission in Iraq, and consider vvhatvvill happen to them vvhen it significantly scales backits military presence.

Diane E. King, a cultural anthropologist whose re¬search focuses on the Kurdistan region ofIraq, is cur-rently afellow with the Howard Foundation ofBrownUniversity and a researeher at Washington State Uni¬versity.

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Des combattants kurdespourraient aidera pacifier Bagdad

LE FIGARO

11 janvier 2007

Trois brigadesde peshmergas devraientrallıer la capıtale irakiennepour essayer de s'interposerdans les affrontementsentre sunnites et chiites.

TUROÜSE ', l200kml

, Mossoul. O

SYRÎEErbilJ

ffiâN

Bagdad \. .

IRAKBassoraö

De nötre envoyâ special â Erbil

LA FANFARE joue l'Hayrakibe,l'hymne des Kurdes. De jeunesrecrues defilent sur le terraind'entraînement du quartier gene¬ral des peshmergas â Erbil, siegedes institutions de la region auto-nome du nord de l'Irak. Le gene¬ral majör Aziz Weysi, comman¬dant en chef de la garde, tient âdemontrer le caractere academi-,que de la formation de ses trou

pes. «Vous voyez bien que ce nesont pas des miliciens ! » lance-t-il. L'absence des couleurs de l'Irakdans la çaserne est, selon lui, ,

« normale ». « Nous ne voulonspas du drapeau de Saddam etnous h'avons pas encore reçu celui

des irakiens », cömmente ce mili-taire dont le grade est symbolisepar une epaulette barree d'unaigle, d'un poignard et d'un Ğpide ble.

Les peshmergas ont acquisüne reputation de bravoure lorsdes combats en montagne contreles soldats de Saddam. Ils se sont,depuis, reconvertis en forces anti-terroristes en milieu urbain. C'estâ ce titre que trois brigades, soitenviron 600 hommes, devraientetre envoyĞes â Bagdad pour par-ticiper k des operations de secu-rite' sous les ordres du gouveme¬ment central irakien. «Lesresponsables gouvernementauxirakiens et les forces coalisees sontconvaincus que nous pouvonsjouer un role â Bagdad, oü sederaule une guerre confessionnelleopposant les chiites aux sunnites.Nötre mission şerait d'aider, grâceâ nötre position de neutralite, dseparer les protagonistes », precisele general Weysi.

',': . Recommande par le nouveauplan de sâcuritĞ de Bagdad,l'appel aux peshmergas doitencore etre avalisâ par les autori-tes regionales kurdes. Cet obstaclefranchi, l'entree en scene des Kur¬des dans la capitale irakiennesignera un indĞniable change-ment de cap. Iusque-lâ, les miliceskurdes Ğtaient en effet tenues âl'ecart des champs d'affronte-ments entre chiites et sunnites.Les peshmergas se contentaientd'intervenir sur leurs frontieres, âKirkouk - la citĞ petroliere qu'ilsconvoitent -, et pour des missionsde defense des quartiers kurdes aMossoul, une ville multiethniquelivree au chaos.

Reve d'inde"pendanceLancĞ par le premier ministre

Nouri al-Maliki, le plan pour Bag¬dad est le pendant . irakien desmesures americaines annoncĞescette nuit par le president Bush. IIa en ligne de mire les insurgessunnites ainsi que les miliceschiites qui ont infiltre les servicesirakiens de securite. L'introduc-tion d'un nouvel acteur issu d'unecommunaute ethnique dans labataille de Bagdad traduit le

desarroi du gouvemementd'union nationale. Car les forceskurdes sont, aü-delâ de leursintentions, marquees par leur his¬toire.

Les combattants revent tousque leur peuple pourrâ accederun jour, meme lointain, k l'inde-pendance. Aguerris, ils cultiventleurs particularismes, au pointd'etre separes en deux branchesrivales. Une partie des peshmer¬gas depend de Massoud Barzani,president de region et chef du

Parti democratique du Kurdistan(PDK) tandis qu'une autre estsous la coupe de lalal Talabani,president de l'Irak et chef deî'Union patriotique du Kurdistan(UPK).

Les deux entites se sont livreesune feroce guerre çivile de 1992 k1998. Un gouvemement unifie aenfin vu le jour en mai 2006, avecdans sa feuille de route la reünifi-cation des peshmergas. «Leshommes s'entendent bien, mais ilfaut du temps pour . installer lesmecanismes ^ d'intâgration »,

assure le general Weysi qui est lie

au PDK. Comme la plupart desKurdes, le general est partisand'une nouvelle impulsion ameri¬caine en Irak. « Ce şerait uneerreur historique d'entamer dansles prochains mois un retrait, dit¬il. // n'est pas forcement necessaired'envoyer des troupes supplemen-taires car elles peseraie/ıt peu sur lecours des evenements. II faudraiten revanche revoir les options stra-tegiques de fond en comble pourredifler les erreurs qui ont conduitune armee de liberation â devenirune armee d'occupation ! »

THIERRY OBERLfi

De miliciens combattant les soldats de Saddam, les peshmergas se sont transform6s en une veütable arnıĞeprofessionnelle. Gamma.

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Des combattants kurdespourraient aidera pacifier Bagdad

LE FIGARO

11 janvier 2007

Trois brigadesde peshmergas devraientrallıer la capıtale irakiennepour essayer de s'interposerdans les affrontementsentre sunnites et chiites.

TUROÜSE ', l200kml

, Mossoul. O

SYRÎEErbilJ

ffiâN

Bagdad \. .

IRAKBassoraö

De nötre envoyâ special â Erbil

LA FANFARE joue l'Hayrakibe,l'hymne des Kurdes. De jeunesrecrues defilent sur le terraind'entraînement du quartier gene¬ral des peshmergas â Erbil, siegedes institutions de la region auto-nome du nord de l'Irak. Le gene¬ral majör Aziz Weysi, comman¬dant en chef de la garde, tient âdemontrer le caractere academi-,que de la formation de ses trou

pes. «Vous voyez bien que ce nesont pas des miliciens ! » lance-t-il. L'absence des couleurs de l'Irakdans la çaserne est, selon lui, ,

« normale ». « Nous ne voulonspas du drapeau de Saddam etnous h'avons pas encore reçu celui

des irakiens », cömmente ce mili-taire dont le grade est symbolisepar une epaulette barree d'unaigle, d'un poignard et d'un Ğpide ble.

Les peshmergas ont acquisüne reputation de bravoure lorsdes combats en montagne contreles soldats de Saddam. Ils se sont,depuis, reconvertis en forces anti-terroristes en milieu urbain. C'estâ ce titre que trois brigades, soitenviron 600 hommes, devraientetre envoyĞes â Bagdad pour par-ticiper k des operations de secu-rite' sous les ordres du gouveme¬ment central irakien. «Lesresponsables gouvernementauxirakiens et les forces coalisees sontconvaincus que nous pouvonsjouer un role â Bagdad, oü sederaule une guerre confessionnelleopposant les chiites aux sunnites.Nötre mission şerait d'aider, grâceâ nötre position de neutralite, dseparer les protagonistes », precisele general Weysi.

',': . Recommande par le nouveauplan de sâcuritĞ de Bagdad,l'appel aux peshmergas doitencore etre avalisâ par les autori-tes regionales kurdes. Cet obstaclefranchi, l'entree en scene des Kur¬des dans la capitale irakiennesignera un indĞniable change-ment de cap. Iusque-lâ, les miliceskurdes Ğtaient en effet tenues âl'ecart des champs d'affronte-ments entre chiites et sunnites.Les peshmergas se contentaientd'intervenir sur leurs frontieres, âKirkouk - la citĞ petroliere qu'ilsconvoitent -, et pour des missionsde defense des quartiers kurdes aMossoul, une ville multiethniquelivree au chaos.

Reve d'inde"pendanceLancĞ par le premier ministre

Nouri al-Maliki, le plan pour Bag¬dad est le pendant . irakien desmesures americaines annoncĞescette nuit par le president Bush. IIa en ligne de mire les insurgessunnites ainsi que les miliceschiites qui ont infiltre les servicesirakiens de securite. L'introduc-tion d'un nouvel acteur issu d'unecommunaute ethnique dans labataille de Bagdad traduit le

desarroi du gouvemementd'union nationale. Car les forceskurdes sont, aü-delâ de leursintentions, marquees par leur his¬toire.

Les combattants revent tousque leur peuple pourrâ accederun jour, meme lointain, k l'inde-pendance. Aguerris, ils cultiventleurs particularismes, au pointd'etre separes en deux branchesrivales. Une partie des peshmer¬gas depend de Massoud Barzani,president de region et chef du

Parti democratique du Kurdistan(PDK) tandis qu'une autre estsous la coupe de lalal Talabani,president de l'Irak et chef deî'Union patriotique du Kurdistan(UPK).

Les deux entites se sont livreesune feroce guerre çivile de 1992 k1998. Un gouvemement unifie aenfin vu le jour en mai 2006, avecdans sa feuille de route la reünifi-cation des peshmergas. «Leshommes s'entendent bien, mais ilfaut du temps pour . installer lesmecanismes ^ d'intâgration »,

assure le general Weysi qui est lie

au PDK. Comme la plupart desKurdes, le general est partisand'une nouvelle impulsion ameri¬caine en Irak. « Ce şerait uneerreur historique d'entamer dansles prochains mois un retrait, dit¬il. // n'est pas forcement necessaired'envoyer des troupes supplemen-taires car elles peseraie/ıt peu sur lecours des evenements. II faudraiten revanche revoir les options stra-tegiques de fond en comble pourredifler les erreurs qui ont conduitune armee de liberation â devenirune armee d'occupation ! »

THIERRY OBERLfi

De miliciens combattant les soldats de Saddam, les peshmergas se sont transform6s en une veütable arnıĞeprofessionnelle. Gamma.

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

Etats-Unis Le president reaffirme l'engagement dans « raflrontement ideologique decisif de nötre temps »

»9§

La strategiede George Bush :

20 000 soldatsen renfort en Irak

VERBATIM

« Un echec şerait desastreuxpour les Etats-Unis »

Voici lesprincipauxpassages de l'al-locutionprononceepar George Bush,mercredi10janvier, d la television.

s La situation en Irak estI inacceptable pour les Ame-ı ricains et elle est inaccepta¬

ble pour moi. Nos troupes ontcombattu courageusement. Ellesont fait tout ce que nous leuravons demande de faire. J'assu-me la responsabilite des erreurscommises.II est clair que nous devons chan-ger de strategie en Irak. (...) Unechec şerait desastreux pour lesEtats-Unis. (...) Le 11 septembre2001, nous avons vu ce qu'un refu-ge pour les extremist.es â l'autrebout du monde pouvait produiredans les rues de nos propres vil-les. Pour la securite de nötre peu¬ple, l'Amerique doit reussir enIrak. (...)La priorite la plus urgente est lasecurite, specialement â Bagdad.(...) Le gouvemement irakien vanommer un commandant et deuxadjoints pour la capitale. [II] va.deployer des brigades de l'armeeirakienne et de la poliçe nationaledans les neuf quartiers de Bag¬dad. (...) Nous allons changer destrategie afin d'aider les irakiensdans leur campagne pour en finiravec la violence communautaireet assurer la securite des habi-tants de Bagdad. 11 faudra aug-menter le niveau des forces ameri¬caines. Aussi ai-je assigne â l'Irakun effectif supplementaire devingt mille hommes. La grandemajorite d'entre eux - cinq briga¬des - seront affectes âBagdad. (...)J'ai dit clairement au pre¬mier ministre et auxautres responsables ira¬kiens que l'engagementamericain n'est pas illimi-

te. Si le gouvemement ira¬kien ne remplit pas sespromesses, il perdra le soutien dupeuple americain - et aussi celuidu peuple iraMen.(...)Cette nouvelle strategie ne va pasmettre fin immediatement auxattentats-suicides, aux assassi-nats ni aux attaques a l'explosif.Nos ennemis vont faire tout cequ'ils pourront pour que nosecrans de television soient rem-plis d'images de mort et de souf-france. Cependant, avec le temps,nous pouvons escompter que lestroupes irakiennes traqueront lesmeurtriers, que les actes de terro-risme diminueront et que les habi-tants de Bagdad auront confianceetcoopereront. (...)Pour etablir son autorite, le gou¬vemement irakien prevoit deprendre la responsabilite de lasdcurite dans toutes les provincesd'ici â novembre. Pour que cha-que citoyen irakien ait un interetdans Peconomie du pays, l'Irak vaadopter une legislation assurantla repartition des revenus dupetrole parmi tous les IraMens.Afin de montrer qu'il s'engage âprocurer â chacun une vie meilleu-re, le gouvemement irakien vaaffecter 10 milliards de dollars,sur son propre budget, â des pro-jets de reconstruction et d'infras-tructures qui vont creer de nou-veaux emplois. Pour donner dupouvoir aux dirigeants locaux, ilprevoit des elections provincialescette armee. Pour permettre adavantage dTrakiens de repren-dre part â la vie politique de leurpays, il va reformer les lois sur ladebaasisation et mettre en placeune procedure juste pour exami-ner des amendements â la Consti-tution. (...) La secretaire d'Etat,Condoleezza Rice, va bientöt nom¬mer, â Bagdad, un cöordinateur

charge de la reconstruction, pourfaire en sorte que l'aide economi-que depensee en Irak donne demeilleurs resultats. (...)Parallelement, nous allons conti-nuer â pourchasser les combat¬tants d'Al-Qaida et les combat¬tants etrangers. (....) Al-Qaida acontribue â faire de la provinced'Anbar la zone la plus violente

en dehors de la capitale. (...) J'aidonne l'ordre d'[y] augmenter dequatre mille hommes les forcesamericaines. (...)Le succes en Irak consistera aussiâ defendre son integrite territoria-le et â stabiliser la region face auxdefis extremistes. Cela suppose deregler les problemes crees parl'Iran et la Syrie (...), qui autori-sent les terroristes et les insurgesa utiiiser leurs territoires pourentrer en Irak et en sortir. (...)Nous allons mettre fin [aux] atta-ques, empecher l'arrivee des aidesen provenance d'Iran et de Syrie,rechercher et detruire les reseauxqui fournissent des armes avan-cees et un entraînement â nosennemis. (...)J'ai recemment ordonne ledeploiement d'un groupe aerona-val supplementaire dans laregion. (...) Nous allons etendrePechange de renseignements etdeployer des missiles antimissilesPatriot pour rassurer nos amis etallies. Nous allons aider les gou-vernements turc et irakien âresoudre les problemes â leursfrontieres. Et nous allons tra-vailler, avec d'autres, pour empe¬cher l'Iran d'obtenir des armesnucleaires et de dominer laregion.Nous allons employer toutes lesressources de la diplomatie ameri¬caine pour susciter un soutien âl'Irak â travers tout le Moyen-Orient. Des pays comme l'Arabiesaoudite, l'Egypte, la Jordanie etles Etats du Golfe doivent com-prendre qu'une defaite americai¬

ne en Irak ferait naître unnouveau sanctuaire pourles extremist.es et unemenace strategique surleur survie. (...) Nous sou-tenons l'appel du gouver-nement irakien â la miseau point d'un accord inter-national lui fournissant

une nouvelle aide en echange deplus amples reformes economi-ques. Mme Rice va partir vendredi[12janvier] pour la region, afin demettre en place un soutien pourl'Irak et de poursuivre les effortsdiplomatiques urgents, necessai-

res pour aider â amener la paix auMoyen-Orient.Le defi en cours â travers leMoyen-Orient elargi est davanta¬ge qu'un conflit militaire. C'estPaffrontement ideologique decisifde nötre temps. D'un cote, il y aceux qui croient a la liberte et â lamoderation ; de l'autre, des extre-mistes qui tuent les innocents etqui ont annonce leur intention dedetruire nötre mode de vie. (...)De PAfghanistan au Liban et auxterritoires palestiniens, des mil¬lions de gens ordinaires en ontassez de la violence et veulent unavenir de pak et de developpe-ment pour leurs enfants. Ils obser-vent firak et ils veulent savoir :

l'Amerique va-t-elle se retirer etabandonner l'avenir de ce paysaux extremistes ou allons-nousrester aux cotes des irakiens quiont choisi la liberte ?(...)[La solutionproposeepar beau-coup, au Congres] est de reduirel'engagement de PAmerique enIrak ou d'annoncer le retrait pro-gramme de nos forces. Nousavons examine attentivement cespropositions et conclu que fairemarche arriere provoquerait l'ef-fondrement du gouvemement ira¬kien, la division du pays et desmassacres de masse, â une echelleinimaginable. Un tel scenarioaurait pour consequence d'obli-ger nos troupes â rester encoreplus longtemps et a affronter unennemi encore plus dangereux. Sinous augmentons nötre soutien âce moment crucial et aidons lesirakiens â briser le cycle de violen¬ce en cours, nous pouvons hâterle jour oû nos troupes commence-ront â rentrer â la maison. (...)L'annee qui vient va demanderencore de la patience, des sacrifi-ces et de la determination.(...) Nous pouvons et nousallons 1'emporter. m

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Etats-Unis Le president reaffirme l'engagement dans « raflrontement ideologique decisif de nötre temps »

»9§

La strategiede George Bush :

20 000 soldatsen renfort en Irak

VERBATIM

« Un echec şerait desastreuxpour les Etats-Unis »

Voici lesprincipauxpassages de l'al-locutionprononceepar George Bush,mercredi10janvier, d la television.

s La situation en Irak estI inacceptable pour les Ame-ı ricains et elle est inaccepta¬

ble pour moi. Nos troupes ontcombattu courageusement. Ellesont fait tout ce que nous leuravons demande de faire. J'assu-me la responsabilite des erreurscommises.II est clair que nous devons chan-ger de strategie en Irak. (...) Unechec şerait desastreux pour lesEtats-Unis. (...) Le 11 septembre2001, nous avons vu ce qu'un refu-ge pour les extremist.es â l'autrebout du monde pouvait produiredans les rues de nos propres vil-les. Pour la securite de nötre peu¬ple, l'Amerique doit reussir enIrak. (...)La priorite la plus urgente est lasecurite, specialement â Bagdad.(...) Le gouvemement irakien vanommer un commandant et deuxadjoints pour la capitale. [II] va.deployer des brigades de l'armeeirakienne et de la poliçe nationaledans les neuf quartiers de Bag¬dad. (...) Nous allons changer destrategie afin d'aider les irakiensdans leur campagne pour en finiravec la violence communautaireet assurer la securite des habi-tants de Bagdad. 11 faudra aug-menter le niveau des forces ameri¬caines. Aussi ai-je assigne â l'Irakun effectif supplementaire devingt mille hommes. La grandemajorite d'entre eux - cinq briga¬des - seront affectes âBagdad. (...)J'ai dit clairement au pre¬mier ministre et auxautres responsables ira¬kiens que l'engagementamericain n'est pas illimi-

te. Si le gouvemement ira¬kien ne remplit pas sespromesses, il perdra le soutien dupeuple americain - et aussi celuidu peuple iraMen.(...)Cette nouvelle strategie ne va pasmettre fin immediatement auxattentats-suicides, aux assassi-nats ni aux attaques a l'explosif.Nos ennemis vont faire tout cequ'ils pourront pour que nosecrans de television soient rem-plis d'images de mort et de souf-france. Cependant, avec le temps,nous pouvons escompter que lestroupes irakiennes traqueront lesmeurtriers, que les actes de terro-risme diminueront et que les habi-tants de Bagdad auront confianceetcoopereront. (...)Pour etablir son autorite, le gou¬vemement irakien prevoit deprendre la responsabilite de lasdcurite dans toutes les provincesd'ici â novembre. Pour que cha-que citoyen irakien ait un interetdans Peconomie du pays, l'Irak vaadopter une legislation assurantla repartition des revenus dupetrole parmi tous les IraMens.Afin de montrer qu'il s'engage âprocurer â chacun une vie meilleu-re, le gouvemement irakien vaaffecter 10 milliards de dollars,sur son propre budget, â des pro-jets de reconstruction et d'infras-tructures qui vont creer de nou-veaux emplois. Pour donner dupouvoir aux dirigeants locaux, ilprevoit des elections provincialescette armee. Pour permettre adavantage dTrakiens de repren-dre part â la vie politique de leurpays, il va reformer les lois sur ladebaasisation et mettre en placeune procedure juste pour exami-ner des amendements â la Consti-tution. (...) La secretaire d'Etat,Condoleezza Rice, va bientöt nom¬mer, â Bagdad, un cöordinateur

charge de la reconstruction, pourfaire en sorte que l'aide economi-que depensee en Irak donne demeilleurs resultats. (...)Parallelement, nous allons conti-nuer â pourchasser les combat¬tants d'Al-Qaida et les combat¬tants etrangers. (....) Al-Qaida acontribue â faire de la provinced'Anbar la zone la plus violente

en dehors de la capitale. (...) J'aidonne l'ordre d'[y] augmenter dequatre mille hommes les forcesamericaines. (...)Le succes en Irak consistera aussiâ defendre son integrite territoria-le et â stabiliser la region face auxdefis extremistes. Cela suppose deregler les problemes crees parl'Iran et la Syrie (...), qui autori-sent les terroristes et les insurgesa utiiiser leurs territoires pourentrer en Irak et en sortir. (...)Nous allons mettre fin [aux] atta-ques, empecher l'arrivee des aidesen provenance d'Iran et de Syrie,rechercher et detruire les reseauxqui fournissent des armes avan-cees et un entraînement â nosennemis. (...)J'ai recemment ordonne ledeploiement d'un groupe aerona-val supplementaire dans laregion. (...) Nous allons etendrePechange de renseignements etdeployer des missiles antimissilesPatriot pour rassurer nos amis etallies. Nous allons aider les gou-vernements turc et irakien âresoudre les problemes â leursfrontieres. Et nous allons tra-vailler, avec d'autres, pour empe¬cher l'Iran d'obtenir des armesnucleaires et de dominer laregion.Nous allons employer toutes lesressources de la diplomatie ameri¬caine pour susciter un soutien âl'Irak â travers tout le Moyen-Orient. Des pays comme l'Arabiesaoudite, l'Egypte, la Jordanie etles Etats du Golfe doivent com-prendre qu'une defaite americai¬

ne en Irak ferait naître unnouveau sanctuaire pourles extremist.es et unemenace strategique surleur survie. (...) Nous sou-tenons l'appel du gouver-nement irakien â la miseau point d'un accord inter-national lui fournissant

une nouvelle aide en echange deplus amples reformes economi-ques. Mme Rice va partir vendredi[12janvier] pour la region, afin demettre en place un soutien pourl'Irak et de poursuivre les effortsdiplomatiques urgents, necessai-

res pour aider â amener la paix auMoyen-Orient.Le defi en cours â travers leMoyen-Orient elargi est davanta¬ge qu'un conflit militaire. C'estPaffrontement ideologique decisifde nötre temps. D'un cote, il y aceux qui croient a la liberte et â lamoderation ; de l'autre, des extre-mistes qui tuent les innocents etqui ont annonce leur intention dedetruire nötre mode de vie. (...)De PAfghanistan au Liban et auxterritoires palestiniens, des mil¬lions de gens ordinaires en ontassez de la violence et veulent unavenir de pak et de developpe-ment pour leurs enfants. Ils obser-vent firak et ils veulent savoir :

l'Amerique va-t-elle se retirer etabandonner l'avenir de ce paysaux extremistes ou allons-nousrester aux cotes des irakiens quiont choisi la liberte ?(...)[La solutionproposeepar beau-coup, au Congres] est de reduirel'engagement de PAmerique enIrak ou d'annoncer le retrait pro-gramme de nos forces. Nousavons examine attentivement cespropositions et conclu que fairemarche arriere provoquerait l'ef-fondrement du gouvemement ira¬kien, la division du pays et desmassacres de masse, â une echelleinimaginable. Un tel scenarioaurait pour consequence d'obli-ger nos troupes â rester encoreplus longtemps et a affronter unennemi encore plus dangereux. Sinous augmentons nötre soutien âce moment crucial et aidons lesirakiens â briser le cycle de violen¬ce en cours, nous pouvons hâterle jour oû nos troupes commence-ront â rentrer â la maison. (...)L'annee qui vient va demanderencore de la patience, des sacrifi-ces et de la determination.(...) Nous pouvons et nousallons 1'emporter. m

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* ! «Ali le Chimique» signe ses massacresa labarredu tribunal

12 JANVİER 2007

i Le cousin de Saddam Husseinreconnaît avoir donne l'ordre d'executer des milliers de Kurdes en 1988.

Malgre la pendaison deSaddam Hussein le30 decembre, le procespour le genocide kürde

continue â Bagdad devant leTribunal special irakien. Leprincipalaccuse estdesormaisson cousin, Ali Hassan al-Ma¬jid, surnomme «Ali le Chi-mique» pour son recours sys-tematique aux gaz de combatcontre lespopulations civilesnotamment lors del'operationAnfal («butinde guerre») qui,en 1988, fit 180 000victimeskurdes. L'armee irakienneavait alors rase des centainesde villages. «Oui, j'ai donnecomme instruction de consi-derer ces villages comme deszones interdites etj'ai donnel'ordre d'arreter lespersonnesquiyseraient trouvees etde lesexecuter apres avoir enquetesurelles», a reconnu Ali Has¬san al-Majid qui comparaît

«II est mieux d'utiliser cette arme[chimique] dans un endroit peuplepour qu'elle fasse le plus de degâtspossible.»

Saddam Hussein, dans un document sonore

avec cinqautres responsablesduparti Baas irakien.L'accusation a passe un enre-gistrementd'une voixpresen-tee comme etant celle d'Al-Majid, qui y parle de lanecessite de se debarrasserdes «saboteurs kurdes». 11 aneanmoins affirme «avoirprisseul la decision des deplace-ments depopulationşansen re-fererauhautcommandementmüitaireouaupartiBaas». Les

prevenus ont affir¬me que la cam-pagne Anfal avaitune legitimite mili-taire car elle visaitla guerilla du norddu Kurdistan qui

s'est range du cote des Ira-niens pendant laguerre Iran-IrakAli Hassanal-Majid et lescinq autres accuses, d'ancienshauts responsables, risquenttous lapeine de mort.L'ex-responsable du nord de

l'IrakdesigneparSaddamlui-meme, a toutefois nie touteresponsabilite dans lamortde300 combattants kurdes evo-ques par l'accusation. «J'aime¬me ecrit d Saddam le martyr,que Dieu ait son âme, qui lesavaitgracies», a-t-il assure aucours du proces â Bagdad.Pour la dermeme audiencedepuis la mort de SaddamHussein, le tribunal avait dis-pose differemment les chaisesdans le box des accuses etAli lechimique s'est retrouve aupremier rang sur la chaisequ'occupait le defunt dicta¬teur.

Lundi, l'accusationavaitpre-sente un enregistrement so¬

nore de Saddam Husseindanslequell'ex-dictateurdeclarait:«Jeprendrai la responsabilited'utiliser l'armechimique. Per¬sonne ne peut decider d'unefrappechimiqueşans mon au-torisation.» Ilyajoutait: «Ilestmieux d'utiliser cette armedans un endroit peuple pourqu'ellefasse leplus de degâtspossible.» L'accusation avaitaiffuse ensuite âlacourune vi¬deo montrantAli le chimiqueen uniforme de parade, decla-rant â deux reprises au coursd'une ceremonie militaire : «Jevais les attaqueravec des armeschimiques. Au diable la com¬munaute internationale.»**-

AFP, Reuters

LE FIGARO 14 janvier 2007

Face â Teheran, PUS Navy deploie un deuxiemeporte-avions dans le Golfe

En depechant un deımemegroupe aeronaval,Wasnington envoieun signal clair â l'Iran.

ON A COUTUME que dire qu'unporte-avions represente « 80 000tonnes de diplomatie ». Eh bien,dans le Golfe, Washington double letonnage, ce qui en dit long sur l'evo-lution du br.as de fer avec l'Iran. Dessources du Pentagone ont reveiehier que les Etats-Unis envisa-geaient de deployer un deuxiemegroupe aeronaval dans ces eauxsensibles, pendant plusieurs mois.

Le porte-avions LiSS Stennisirait rejoindre 1' Einsenhouıer, tem-porairement deploye au large de laSomalie. Dans quel dessein? «Lesecond groupe a&ronaval ne sera passeulement deploye pour montrernötre force, mais il sera impliquedans des operations de combat », adĞclarö un haut responsable mili¬taire âmâricain. Depuis mars 2003,les Americains deploient presqueen permanence un porte-avions

dans le Golfe, d'oû sont menees desoperations au-dessus de l'Irak. Demaniere plus elliptique, la memesource a declare que cette forcemusclee sera « un outil souple etutile dans toute la region». Et l'onpense inevitablement â un autreriverain du Golfe, l'Iran, aux trou-bles menees atomiques. D'autantqu'en sus de ce renfort aeronaval,un bataillon de defense aerienneequipe de missiles antimissilesPatriot şerait aussi envoye dans laregion. Et la, ce n'est pas la menacedes insurges irakiens qui est ciblee,mais celle des missiles balistiquesiraniens.

Le signal est clair, püisque cesera la premiere fois depuis 2003que deux groupes aeronavalsseront deployes dans le Golfe. Et ilintervient alors que le ton monteentre Washington et Teheran, sur la

question nucleaire comme sur les«activites» iraniennes en' Irak.L'opâraüon americaine de jeudicontre le consulat iranien au Kur¬distan irakien est une autre partie

- Les forces amöricalnes.dans la region :\

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\ -%\ SAOUDİTE

S0UDAN \ "

V, 4 -

0\ .\Principales bases . '.,','amâricaines

ı @ Principaux sites sor,-Ai ^] nucieaires iraniens© .;.

du message.

Bombes atomiques tactiquesSur le registre militaire, la pres-

sion a ete entretenue par les dernie-res informations de l'hebdoma-daire britannique Sunday Times,quant k l'existence d'un plan d'atta-que israelien contre l'Iran. Des

EnMprewuUedeu> porte avlons

le Dıvlghl Els8nh6war'(actıffilBrnent a '

» be la Somalıe)'et" is'jofiri Stenrtls

« rumeurs », pour les autoritesisraeliennes, qui ont pourtantamene Teheran a avertir qu'une

attaque «ne resterait pas şansreponse ». Selon l'hebdomadaire,ces plans seraient hardis puisqu'ilsprevoiraient l'emploi de bombesatomiques tactiques pour detruire

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

* ! «Ali le Chimique» signe ses massacresa labarredu tribunal

12 JANVİER 2007

i Le cousin de Saddam Husseinreconnaît avoir donne l'ordre d'executer des milliers de Kurdes en 1988.

Malgre la pendaison deSaddam Hussein le30 decembre, le procespour le genocide kürde

continue â Bagdad devant leTribunal special irakien. Leprincipalaccuse estdesormaisson cousin, Ali Hassan al-Ma¬jid, surnomme «Ali le Chi-mique» pour son recours sys-tematique aux gaz de combatcontre lespopulations civilesnotamment lors del'operationAnfal («butinde guerre») qui,en 1988, fit 180 000victimeskurdes. L'armee irakienneavait alors rase des centainesde villages. «Oui, j'ai donnecomme instruction de consi-derer ces villages comme deszones interdites etj'ai donnel'ordre d'arreter lespersonnesquiyseraient trouvees etde lesexecuter apres avoir enquetesurelles», a reconnu Ali Has¬san al-Majid qui comparaît

«II est mieux d'utiliser cette arme[chimique] dans un endroit peuplepour qu'elle fasse le plus de degâtspossible.»

Saddam Hussein, dans un document sonore

avec cinqautres responsablesduparti Baas irakien.L'accusation a passe un enre-gistrementd'une voixpresen-tee comme etant celle d'Al-Majid, qui y parle de lanecessite de se debarrasserdes «saboteurs kurdes». 11 aneanmoins affirme «avoirprisseul la decision des deplace-ments depopulationşansen re-fererauhautcommandementmüitaireouaupartiBaas». Les

prevenus ont affir¬me que la cam-pagne Anfal avaitune legitimite mili-taire car elle visaitla guerilla du norddu Kurdistan qui

s'est range du cote des Ira-niens pendant laguerre Iran-IrakAli Hassanal-Majid et lescinq autres accuses, d'ancienshauts responsables, risquenttous lapeine de mort.L'ex-responsable du nord de

l'IrakdesigneparSaddamlui-meme, a toutefois nie touteresponsabilite dans lamortde300 combattants kurdes evo-ques par l'accusation. «J'aime¬me ecrit d Saddam le martyr,que Dieu ait son âme, qui lesavaitgracies», a-t-il assure aucours du proces â Bagdad.Pour la dermeme audiencedepuis la mort de SaddamHussein, le tribunal avait dis-pose differemment les chaisesdans le box des accuses etAli lechimique s'est retrouve aupremier rang sur la chaisequ'occupait le defunt dicta¬teur.

Lundi, l'accusationavaitpre-sente un enregistrement so¬

nore de Saddam Husseindanslequell'ex-dictateurdeclarait:«Jeprendrai la responsabilited'utiliser l'armechimique. Per¬sonne ne peut decider d'unefrappechimiqueşans mon au-torisation.» Ilyajoutait: «Ilestmieux d'utiliser cette armedans un endroit peuple pourqu'ellefasse leplus de degâtspossible.» L'accusation avaitaiffuse ensuite âlacourune vi¬deo montrantAli le chimiqueen uniforme de parade, decla-rant â deux reprises au coursd'une ceremonie militaire : «Jevais les attaqueravec des armeschimiques. Au diable la com¬munaute internationale.»**-

AFP, Reuters

LE FIGARO 14 janvier 2007

Face â Teheran, PUS Navy deploie un deuxiemeporte-avions dans le Golfe

En depechant un deımemegroupe aeronaval,Wasnington envoieun signal clair â l'Iran.

ON A COUTUME que dire qu'unporte-avions represente « 80 000tonnes de diplomatie ». Eh bien,dans le Golfe, Washington double letonnage, ce qui en dit long sur l'evo-lution du br.as de fer avec l'Iran. Dessources du Pentagone ont reveiehier que les Etats-Unis envisa-geaient de deployer un deuxiemegroupe aeronaval dans ces eauxsensibles, pendant plusieurs mois.

Le porte-avions LiSS Stennisirait rejoindre 1' Einsenhouıer, tem-porairement deploye au large de laSomalie. Dans quel dessein? «Lesecond groupe a&ronaval ne sera passeulement deploye pour montrernötre force, mais il sera impliquedans des operations de combat », adĞclarö un haut responsable mili¬taire âmâricain. Depuis mars 2003,les Americains deploient presqueen permanence un porte-avions

dans le Golfe, d'oû sont menees desoperations au-dessus de l'Irak. Demaniere plus elliptique, la memesource a declare que cette forcemusclee sera « un outil souple etutile dans toute la region». Et l'onpense inevitablement â un autreriverain du Golfe, l'Iran, aux trou-bles menees atomiques. D'autantqu'en sus de ce renfort aeronaval,un bataillon de defense aerienneequipe de missiles antimissilesPatriot şerait aussi envoye dans laregion. Et la, ce n'est pas la menacedes insurges irakiens qui est ciblee,mais celle des missiles balistiquesiraniens.

Le signal est clair, püisque cesera la premiere fois depuis 2003que deux groupes aeronavalsseront deployes dans le Golfe. Et ilintervient alors que le ton monteentre Washington et Teheran, sur la

question nucleaire comme sur les«activites» iraniennes en' Irak.L'opâraüon americaine de jeudicontre le consulat iranien au Kur¬distan irakien est une autre partie

- Les forces amöricalnes.dans la region :\

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0\ .\Principales bases . '.,','amâricaines

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du message.

Bombes atomiques tactiquesSur le registre militaire, la pres-

sion a ete entretenue par les dernie-res informations de l'hebdoma-daire britannique Sunday Times,quant k l'existence d'un plan d'atta-que israelien contre l'Iran. Des

EnMprewuUedeu> porte avlons

le Dıvlghl Els8nh6war'(actıffilBrnent a '

» be la Somalıe)'et" is'jofiri Stenrtls

« rumeurs », pour les autoritesisraeliennes, qui ont pourtantamene Teheran a avertir qu'une

attaque «ne resterait pas şansreponse ». Selon l'hebdomadaire,ces plans seraient hardis puisqu'ilsprevoiraient l'emploi de bombesatomiques tactiques pour detruire

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

les installations nucleaires enter-rĞes de l'Iran. Deux escadrilless'entraîneraient pour ces raids, quiviseraient l'usine d'enrichissementde Natanz, un site prpche d'Ispa-han, et le reacteur a eau lourded'Arak, pres de Teheran. Un plan

. qui ressemble k celui qu'auraient

envisage les Etats-Unis, selon unarticle publie en avril par le NewYorker. La Maison-Blanche avaitqualifie 1' article de « mal informe ».

Son porte-parole, Tony Snow, l'aredit hier, qualifiant de « rumeurs »

les informations selon lesquelles les

Etats-Unis prepareraient une atta-que contre l'Iran ou la Syrie.

Meme s'il s'agit plus de gesticu-lation militaire que de preparatifsde guerre, ces renforts font craindrel'escalade. « Une attaque soudainecontre l'Iran paraît peu plausible,

confie un observateur europeen,mais on peut craindre unjeu de pro-vocation militaire qui pousseraitl'Iran â la faute - une agressioncontre un petroller, par exemple - etlancerait le conflit. »

Ahnaud de La Grange

LE FIGARO 14 janvier 2007

Ahmadinejad en tournee dans PAmerique latineanti-imperialiste«

Le president iranien varencontrer Hugo Chavez etles autres dirigeantsantiliberaiDc du continent.

C'EST UNE bataille diplomatiquepar pays tiers interposes que l'Iranet les Etats-Unis vont se mener âpartir d' aujourd'hui. Alors que lasecretaire d'Etat americaine Con-doleezza Rice s'envolait hier pourle Proche-Orient, le president ira¬nien Mahmoud Ahmadinejadarrive k Caracas, pour une tournâeau caractere anti-americainaffirme. Le dirigeant iranien rendvisite a son « frere » Hugo Chavez,apres une premiere rencontre enseptembre. Demain, MahmoudAhmadinejad se rendra au Nicara-gua pour saluer une autre tâte de

' 'turc de Washington, le dirigeantsandiniste Daniel Ortega, elu ennovembre et qui vient d'entrer enfonction. U clöturera son periplepar un sejour en Equateur, afind'assister â l'investitüre du presi¬dent Rafael Correa, honni par laMaison-Blanche pour ses projets

: de reprise en main de l'industriepetrollere et sa volonte de fermerla base militaire americaine instal-

»lee dans son pays. Cerise sur legâteau, l'agenda d'Ahmadinejadprevoit une rencontre k Quito avecle chef d'Etat bolivien Evo Mora-les, autre critique acerbe desEtats-Unis.

Occulter les problemesdömestiques

De toutes les etapes, la plusimportante est celle de Caracas.Hugo Chavez est le seul chef d'Etatde la region â avoir pris fait etcause pour son homologue ira¬nien dans la bataille qui l'opposeaux Occidentaux sur le dossiernucleaire. Le Venezuela s'est pro-nonce contre la resolution del'Agence internationale de l'ener-gie atomique (AIEA) exigeant deTeheran de mettre fin â son pro-gramme d'enrichissement del'uranium. Respectivement qua-trieme et cinquieme pays exporta-teur de petrole, et membres del'Organisation des pays exporta-teurs de petrole (Opep), l'Iran et leVenezuela ont annonce plusieursprogrammes de collaborationentre leurs compagnies d'hydro-carbures. Se targuant d'incarner âl'Est comme a l'Ouest la resistance

aux Etats-Unis, les deux hommessont passes maîtres dans l'artd'occuper bruyamment la sceneinternationale pour occulter desproblemes domestiques, en parti-culier d'ordre social. Ils n'hesitentpas â jouer des inquietudes queprovoque leur rapprochementpour effrayer le marche du petroleet faire remonter les cours. Â52 dollars, le baril de brent est auplus bas depuis 19 mois, un niveaudangereux pour les equilibresfinanciers de leurs pays. D'ailleursl'Iran et le Venezuela sont les prin-cipaux partisans d'une reductiondes quotas pĞtroliers au sein del'Opep pour maintenir les cours.

Le jeu des deux chefs d'Etatstrouve d'autant plus d'echos en

Amerique latine que la politique deWashington dans la region est reje-tee par une bonne partie des opi-nions publiques, et qu'elle donnepeu de signes de changement. Larecente nomination de John Negro-ponte, l'ex-patron des renseigne-ments americains, comme numerodeux de Condoleezza Rice audepartement d'Etat, a ete mal reçuepar les capitales du sous-continent.

Mahmoud Ahmadinejad doitse rendre successivementau Venezuela, au Nicaraguaet en 6quateur. Reuters.

Le passage de John Negropontedans plusieurs ambassades latino-americaines a laisse de mauvaissouvenirs, notamment en Hondu¬ras, oü il est soupçonne d'avoircouvert de nombreuses violationsde droits de l'homme au debut desannĞes 1980.

Lamla Oualalou

g

£f2

L'insecurite paralyse l'economie irakienneLES AUTORITES irakiennes disposent-elles de marges de manceuvre financie-res qui leur permettent de s'engagerdans la restauration de leur economie âla hauteur des esperances formulees mer-credi 10 janvier par George Bush ? Ellesdependent presque exclusivement de laproduction petroliere, qui assure environ95 % de leurs ressources financieresmais qui n'emploie, selon la Banque mon-diale, que 1 % de la population active.

Pres de quatre ans apres l'interven-tion americaine, cette production restepourtant inferieure aux resultats obtenusauparavant. L'Irak a produit, en 2006,une moyenne de 2,2 millions de barilspar jour, au lieu d'un peu plus de 3 mil

lions en 2000. Sur ces 2,2 millions,1,5 est exporte.

Les causes en sont connues : apres laguerre contre l'Iran et douze annees d'em-bargo qui ont limite l'approvisionhementen pieces de rechange, les installations ira¬kiennes sont particulierement vetustes.La stagnation de la production a ete mas-quee, en 2006, par la hausse des prix,mais les freins â la remise en etat de cesinstallations restent les memes depuistrois ans : la corruption, et surtout l'inse¬curite, d'autant qu'une partie de la pro¬duction - entre 150 000 et 200 000 barilspar jour, selon l'estimation de la commis-sion americaine Baker-Hamilton - estdetournee â des fins de contrebande. Le

ministere irakien du petrole lui-meme estincapable de consommer plus de 15 % deson budget annuel.

Sanctuarisation hors de porteeLa sanctuarisation de l'ensemble de la

filiere petroliere reste pour l'instant horsde portee des autorites. Les investisseursprives etrangers rechignent â s'engagercompte tenu du contexte de guerre çivile.La Banque mondiale a esrime en 2006 queles coûts lies â la securite ont absorbe plusdu quart de l'aide internationale prevue ini-tialement pour la reconstruction de Firak.

L'incertitude demeure en outre sur lestatut des puits qui pourront etre creusesdans les gisements du sud et du nord de

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les installations nucleaires enter-rĞes de l'Iran. Deux escadrilless'entraîneraient pour ces raids, quiviseraient l'usine d'enrichissementde Natanz, un site prpche d'Ispa-han, et le reacteur a eau lourded'Arak, pres de Teheran. Un plan

. qui ressemble k celui qu'auraient

envisage les Etats-Unis, selon unarticle publie en avril par le NewYorker. La Maison-Blanche avaitqualifie 1' article de « mal informe ».

Son porte-parole, Tony Snow, l'aredit hier, qualifiant de « rumeurs »

les informations selon lesquelles les

Etats-Unis prepareraient une atta-que contre l'Iran ou la Syrie.

Meme s'il s'agit plus de gesticu-lation militaire que de preparatifsde guerre, ces renforts font craindrel'escalade. « Une attaque soudainecontre l'Iran paraît peu plausible,

confie un observateur europeen,mais on peut craindre unjeu de pro-vocation militaire qui pousseraitl'Iran â la faute - une agressioncontre un petroller, par exemple - etlancerait le conflit. »

Ahnaud de La Grange

LE FIGARO 14 janvier 2007

Ahmadinejad en tournee dans PAmerique latineanti-imperialiste«

Le president iranien varencontrer Hugo Chavez etles autres dirigeantsantiliberaiDc du continent.

C'EST UNE bataille diplomatiquepar pays tiers interposes que l'Iranet les Etats-Unis vont se mener âpartir d' aujourd'hui. Alors que lasecretaire d'Etat americaine Con-doleezza Rice s'envolait hier pourle Proche-Orient, le president ira¬nien Mahmoud Ahmadinejadarrive k Caracas, pour une tournâeau caractere anti-americainaffirme. Le dirigeant iranien rendvisite a son « frere » Hugo Chavez,apres une premiere rencontre enseptembre. Demain, MahmoudAhmadinejad se rendra au Nicara-gua pour saluer une autre tâte de

' 'turc de Washington, le dirigeantsandiniste Daniel Ortega, elu ennovembre et qui vient d'entrer enfonction. U clöturera son periplepar un sejour en Equateur, afind'assister â l'investitüre du presi¬dent Rafael Correa, honni par laMaison-Blanche pour ses projets

: de reprise en main de l'industriepetrollere et sa volonte de fermerla base militaire americaine instal-

»lee dans son pays. Cerise sur legâteau, l'agenda d'Ahmadinejadprevoit une rencontre k Quito avecle chef d'Etat bolivien Evo Mora-les, autre critique acerbe desEtats-Unis.

Occulter les problemesdömestiques

De toutes les etapes, la plusimportante est celle de Caracas.Hugo Chavez est le seul chef d'Etatde la region â avoir pris fait etcause pour son homologue ira¬nien dans la bataille qui l'opposeaux Occidentaux sur le dossiernucleaire. Le Venezuela s'est pro-nonce contre la resolution del'Agence internationale de l'ener-gie atomique (AIEA) exigeant deTeheran de mettre fin â son pro-gramme d'enrichissement del'uranium. Respectivement qua-trieme et cinquieme pays exporta-teur de petrole, et membres del'Organisation des pays exporta-teurs de petrole (Opep), l'Iran et leVenezuela ont annonce plusieursprogrammes de collaborationentre leurs compagnies d'hydro-carbures. Se targuant d'incarner âl'Est comme a l'Ouest la resistance

aux Etats-Unis, les deux hommessont passes maîtres dans l'artd'occuper bruyamment la sceneinternationale pour occulter desproblemes domestiques, en parti-culier d'ordre social. Ils n'hesitentpas â jouer des inquietudes queprovoque leur rapprochementpour effrayer le marche du petroleet faire remonter les cours. Â52 dollars, le baril de brent est auplus bas depuis 19 mois, un niveaudangereux pour les equilibresfinanciers de leurs pays. D'ailleursl'Iran et le Venezuela sont les prin-cipaux partisans d'une reductiondes quotas pĞtroliers au sein del'Opep pour maintenir les cours.

Le jeu des deux chefs d'Etatstrouve d'autant plus d'echos en

Amerique latine que la politique deWashington dans la region est reje-tee par une bonne partie des opi-nions publiques, et qu'elle donnepeu de signes de changement. Larecente nomination de John Negro-ponte, l'ex-patron des renseigne-ments americains, comme numerodeux de Condoleezza Rice audepartement d'Etat, a ete mal reçuepar les capitales du sous-continent.

Mahmoud Ahmadinejad doitse rendre successivementau Venezuela, au Nicaraguaet en 6quateur. Reuters.

Le passage de John Negropontedans plusieurs ambassades latino-americaines a laisse de mauvaissouvenirs, notamment en Hondu¬ras, oü il est soupçonne d'avoircouvert de nombreuses violationsde droits de l'homme au debut desannĞes 1980.

Lamla Oualalou

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£f2

L'insecurite paralyse l'economie irakienneLES AUTORITES irakiennes disposent-elles de marges de manceuvre financie-res qui leur permettent de s'engagerdans la restauration de leur economie âla hauteur des esperances formulees mer-credi 10 janvier par George Bush ? Ellesdependent presque exclusivement de laproduction petroliere, qui assure environ95 % de leurs ressources financieresmais qui n'emploie, selon la Banque mon-diale, que 1 % de la population active.

Pres de quatre ans apres l'interven-tion americaine, cette production restepourtant inferieure aux resultats obtenusauparavant. L'Irak a produit, en 2006,une moyenne de 2,2 millions de barilspar jour, au lieu d'un peu plus de 3 mil

lions en 2000. Sur ces 2,2 millions,1,5 est exporte.

Les causes en sont connues : apres laguerre contre l'Iran et douze annees d'em-bargo qui ont limite l'approvisionhementen pieces de rechange, les installations ira¬kiennes sont particulierement vetustes.La stagnation de la production a ete mas-quee, en 2006, par la hausse des prix,mais les freins â la remise en etat de cesinstallations restent les memes depuistrois ans : la corruption, et surtout l'inse¬curite, d'autant qu'une partie de la pro¬duction - entre 150 000 et 200 000 barilspar jour, selon l'estimation de la commis-sion americaine Baker-Hamilton - estdetournee â des fins de contrebande. Le

ministere irakien du petrole lui-meme estincapable de consommer plus de 15 % deson budget annuel.

Sanctuarisation hors de porteeLa sanctuarisation de l'ensemble de la

filiere petroliere reste pour l'instant horsde portee des autorites. Les investisseursprives etrangers rechignent â s'engagercompte tenu du contexte de guerre çivile.La Banque mondiale a esrime en 2006 queles coûts lies â la securite ont absorbe plusdu quart de l'aide internationale prevue ini-tialement pour la reconstruction de Firak.

L'incertitude demeure en outre sur lestatut des puits qui pourront etre creusesdans les gisements du sud et du nord de

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

l'Irak. En l'etat, la Constitution irakiennedispose que le petrole extrait aujourd'huidoitbeneficier â l'ensemble des IraMens.Rien n'estassure, en revanche, pour l'ave¬nir et Pattribution de nouvelles recettesdevra faire l'objet de tractations laborieu-ses entre chiites, Kurdes et sunnites.

Dans son allocution, le president ameri¬cain a egalement invite les pays voisins âs'engager financierement aux cotes des'

autorites iraMennes. Jusqu'â present, endepit des profits generes en 2006 par lahausse des cours du petrole, les monar-chies du Golfe sont restees plutot reticen-tes.Contrairementauxpaysrassembles .

dans le Club de Paris (dont la France et laRussie), qui ont prevu, des 2004, l'annula-tion en trois tranches de leur part de la det-te irakienne (la derniere prevue en 2008),ces monarchies (principalement l'Arabiesaoudite, le Kovvei't et les Emirats arabes

unis) se sont gardees de faire de meme.La monopolisation du pouvoir â Bag¬

dad par la majorite chiite n'est pas denature â pousser ces dirigeants sunnites âun soutien enthousiaste, alors que desvoix iconoclastes reclament dejâ, en Ara¬bie saoudite, un soutien â la minorite sun¬nite en cas de retrait americain.

Gilles Paris

Les Etats-Unis ne se resignent pas le«garo ^ vier2007

Le long du Tigre, la capitaleirakienne est de plus enplus divisee en deux zones,î'une chiite, l'autre sunnite.Les derniers quartiersmixtes, soumısâ une purifıcationethnique, sont les symbolesd'un Irak unitaire.

FUIR â l'etranger, ou se replier aunord dans une region plus sûre ?

. Face aux vialences interconfes-sionnelles, cet habitant d'al-Wathak, dans le centre de Bagdad,ne sait trop que faire. «Nousn'avons pas encore reçu de lettre

. d'avertissement avec une balle âVintĞrieur », se rassure-t-il. Ici, leschiites ont toujours ete majoritai-res. « Mais depuis un an, ajoute cetintellectuel qui veut rester ano-nyme, les milices chiites accen-tuent leur pression, beaucoup defamilies sunnites sont parties, et lesautres rasent les murs. »

Depuis l'attehtat anti chiite deSamarra en fevrier dernier, lenombre de deplaces dans la capi¬tale a augmente de façon «alar-mante », selon l'Organisationinternationale des migrations.Plus de 160 000 Bagdadiens ontete obliges de fuir leur maison parpeur des violences. La guerreçivile ~a fini par redessiner la geo- ,

graphie humaine de la capitale.ComitĞs d'autodefense par quar-tier, contröles des ajlees et venues,faux barrages policiers : un nou-veau Bagdad, marque par la segre-gation, emerge des affrontements. l'ouest du Tigre (al-Kharkh), unezone encore dominee par les sun¬nites. Et â I'est (al-Rusafa), un sec-teur essentiellement chiite.

fiviter une guerre çivile totaleAutrefois majoritaires â 70 %,

les sunnites quittent Bagdad enmasse. Farouk ne reconnaissaitplus son quartier d'al-Ghadrah, '(

un fief sunnite desormais encercle ,

par huit barrages tenus par lamilice chiite de l'ArmĞe du Mahdi,la hantise des sunnites. II a mis safamille â l'abri en Jordanie. Dans

â la partition ethnique de Bagdad, Repartition des populationsi de Bagdad, en octobre 2006

BAGDADO Majorite

chiiteMajoritesunnite

Mixle, Mıfle Mixte,mais a L-J L maisâ

SH0ULA

\

KAHAMY^hJ ^r\'> >; SADR CM- '(AADHAMIYA x .

HURIYA ' "i* t}

majoritechute majorite

sunnite

ADELHolel

AL MANS0UR M Rachıd

KHANSA

AL-GHADRAH

Aeroporlinlernatlonalde Bagdad

un autre bastion sunnite voisin,Mansour, les miliciens chiitesavancent egalement. « Us tiennent

des rues et sont parvenus â expul-ser des families sunnites»,s'inquiete Safia Taleb al-Souhail,un depute\ L'avenue commer-çante du 14-Ramadan estvide desormais. «Si vous restezouvert, vous serez tues », ontmenace les groupes armâs chiitesqui traquent les anciens bassistes.Les sunnites accusent les mili¬ciens du Mahdi de cibler systema-tiquement des hommes d'affairessunnites, pour les forcer â partirou stopper leur soutien financieraux insurges. Les pressions paient.Les milices chiites contrölent 50 %d'al-Khark, assure Falah Zedan,un dâpute sunnite.

« Quand les families sunnites

YARMUK

JIHAD

,,.,,, Palaıs de( KINDI la flâpublıque

^ / Üniversite ^de Bagdad

i ARABİE SAOUDİTE

TAMIN

ı de Bagdad '

f* *¥&

JIZIRA

AL DOURA

^ase militaire^d'AI-Rachfd

\\:Tim

2 km

sont menacees, elles vont voir lesAmericains au lieu de se plaindreaupres du gouvemement »,

repond, au Figaro, Sami al-Askari.Selon ce conseüier du premierministre chiite Nouri al-Maliki,« les Americains ne repondent pasâ leurs requetes, alors les sunnitesvont se venger contre des chiitesdans les quartiers oü ces dernierssont en minorite », comme Shoula,Hai al-Jamah ou Adel, oû les disci-ples d'Ali sont k leur tour victimesd'une epuration ethnique.

Ainsi, dans l'ancien quartiermbrte d'al-Doura, plus aucunchiite ne s'aventure dans un sec-teur, devenu « homogene ». « Lors-qu'un secteur a ete purifle, declareun responsable d'une ONG, lesattaques sefont alors â la roquetteet non plus d l'arme automati-

'. que. » La retenue n'a alors plus' cours. Les dâplaces sont utilises

par les groupes armes pour lesrenseigner sur les cibles k frapperdans leur ancien quartier. Avecleur cortege de cadavres, les trans-ferts forces de populations aggra-vent les prejuges. Ali, le chiite estassimile â un « iranien ». Et pourse proteger aux barrages del'Armee du Mahdi, Omar le sun¬nite exhibe sa seconde carted'identite, qui le definit commeAmar, le chiite.

Certains assurent qu'un par-tage confessionnel stabilisera, infine, la situation dans la capitale.« C'est impossible d'avoir des zonescompletement homogenes »,

constate Sami al-Askari. En effet,de larges enclaves chiites et sunni-

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

l'Irak. En l'etat, la Constitution irakiennedispose que le petrole extrait aujourd'huidoitbeneficier â l'ensemble des IraMens.Rien n'estassure, en revanche, pour l'ave¬nir et Pattribution de nouvelles recettesdevra faire l'objet de tractations laborieu-ses entre chiites, Kurdes et sunnites.

Dans son allocution, le president ameri¬cain a egalement invite les pays voisins âs'engager financierement aux cotes des'

autorites iraMennes. Jusqu'â present, endepit des profits generes en 2006 par lahausse des cours du petrole, les monar-chies du Golfe sont restees plutot reticen-tes.Contrairementauxpaysrassembles .

dans le Club de Paris (dont la France et laRussie), qui ont prevu, des 2004, l'annula-tion en trois tranches de leur part de la det-te irakienne (la derniere prevue en 2008),ces monarchies (principalement l'Arabiesaoudite, le Kovvei't et les Emirats arabes

unis) se sont gardees de faire de meme.La monopolisation du pouvoir â Bag¬

dad par la majorite chiite n'est pas denature â pousser ces dirigeants sunnites âun soutien enthousiaste, alors que desvoix iconoclastes reclament dejâ, en Ara¬bie saoudite, un soutien â la minorite sun¬nite en cas de retrait americain.

Gilles Paris

Les Etats-Unis ne se resignent pas le«garo ^ vier2007

Le long du Tigre, la capitaleirakienne est de plus enplus divisee en deux zones,î'une chiite, l'autre sunnite.Les derniers quartiersmixtes, soumısâ une purifıcationethnique, sont les symbolesd'un Irak unitaire.

FUIR â l'etranger, ou se replier aunord dans une region plus sûre ?

. Face aux vialences interconfes-sionnelles, cet habitant d'al-Wathak, dans le centre de Bagdad,ne sait trop que faire. «Nousn'avons pas encore reçu de lettre

. d'avertissement avec une balle âVintĞrieur », se rassure-t-il. Ici, leschiites ont toujours ete majoritai-res. « Mais depuis un an, ajoute cetintellectuel qui veut rester ano-nyme, les milices chiites accen-tuent leur pression, beaucoup defamilies sunnites sont parties, et lesautres rasent les murs. »

Depuis l'attehtat anti chiite deSamarra en fevrier dernier, lenombre de deplaces dans la capi¬tale a augmente de façon «alar-mante », selon l'Organisationinternationale des migrations.Plus de 160 000 Bagdadiens ontete obliges de fuir leur maison parpeur des violences. La guerreçivile ~a fini par redessiner la geo- ,

graphie humaine de la capitale.ComitĞs d'autodefense par quar-tier, contröles des ajlees et venues,faux barrages policiers : un nou-veau Bagdad, marque par la segre-gation, emerge des affrontements. l'ouest du Tigre (al-Kharkh), unezone encore dominee par les sun¬nites. Et â I'est (al-Rusafa), un sec-teur essentiellement chiite.

fiviter une guerre çivile totaleAutrefois majoritaires â 70 %,

les sunnites quittent Bagdad enmasse. Farouk ne reconnaissaitplus son quartier d'al-Ghadrah, '(

un fief sunnite desormais encercle ,

par huit barrages tenus par lamilice chiite de l'ArmĞe du Mahdi,la hantise des sunnites. II a mis safamille â l'abri en Jordanie. Dans

â la partition ethnique de Bagdad, Repartition des populationsi de Bagdad, en octobre 2006

BAGDADO Majorite

chiiteMajoritesunnite

Mixle, Mıfle Mixte,mais a L-J L maisâ

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ADELHolel

AL MANS0UR M Rachıd

KHANSA

AL-GHADRAH

Aeroporlinlernatlonalde Bagdad

un autre bastion sunnite voisin,Mansour, les miliciens chiitesavancent egalement. « Us tiennent

des rues et sont parvenus â expul-ser des families sunnites»,s'inquiete Safia Taleb al-Souhail,un depute\ L'avenue commer-çante du 14-Ramadan estvide desormais. «Si vous restezouvert, vous serez tues », ontmenace les groupes armâs chiitesqui traquent les anciens bassistes.Les sunnites accusent les mili¬ciens du Mahdi de cibler systema-tiquement des hommes d'affairessunnites, pour les forcer â partirou stopper leur soutien financieraux insurges. Les pressions paient.Les milices chiites contrölent 50 %d'al-Khark, assure Falah Zedan,un dâpute sunnite.

« Quand les families sunnites

YARMUK

JIHAD

,,.,,, Palaıs de( KINDI la flâpublıque

^ / Üniversite ^de Bagdad

i ARABİE SAOUDİTE

TAMIN

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JIZIRA

AL DOURA

^ase militaire^d'AI-Rachfd

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2 km

sont menacees, elles vont voir lesAmericains au lieu de se plaindreaupres du gouvemement »,

repond, au Figaro, Sami al-Askari.Selon ce conseüier du premierministre chiite Nouri al-Maliki,« les Americains ne repondent pasâ leurs requetes, alors les sunnitesvont se venger contre des chiitesdans les quartiers oü ces dernierssont en minorite », comme Shoula,Hai al-Jamah ou Adel, oû les disci-ples d'Ali sont k leur tour victimesd'une epuration ethnique.

Ainsi, dans l'ancien quartiermbrte d'al-Doura, plus aucunchiite ne s'aventure dans un sec-teur, devenu « homogene ». « Lors-qu'un secteur a ete purifle, declareun responsable d'une ONG, lesattaques sefont alors â la roquetteet non plus d l'arme automati-

'. que. » La retenue n'a alors plus' cours. Les dâplaces sont utilises

par les groupes armes pour lesrenseigner sur les cibles k frapperdans leur ancien quartier. Avecleur cortege de cadavres, les trans-ferts forces de populations aggra-vent les prejuges. Ali, le chiite estassimile â un « iranien ». Et pourse proteger aux barrages del'Armee du Mahdi, Omar le sun¬nite exhibe sa seconde carted'identite, qui le definit commeAmar, le chiite.

Certains assurent qu'un par-tage confessionnel stabilisera, infine, la situation dans la capitale.« C'est impossible d'avoir des zonescompletement homogenes »,

constate Sami al-Askari. En effet,de larges enclaves chiites et sunni-

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

tes restent dans des quartiersrivaux. Ce sont les points les plussensibles, Adhamiyah (sunnite)sur la rive chiite du Tigre, et enface, de l'autre cöte du pont, Kad-himiyah (chiite), sur la rive sun

nite. « Nous vivons un enfer, les tirsdurent toute la nuit », raconte unhabitant de Kadamyah. Les ren-forts americains, annonces parGeorge Bush, vont etre deployesdans ces points chauds. Objectif :

eviter â tout prix que la separationethnique n'aille â son terme, etque l'Irak sombre dans une guerreçivile totale. Uya urgence. «Lesgroupes armes de chaque camp sepreparent â la bataille finale pour

le contröle de Bagdad», ecrit lecentre de recherche internationalCrisis Group dans un recent rap-port.

Georges Malbrunot

«X

£3"

&

Iraqis see little usein adding U.S. forces

From news rcports

BAGHDAD: Iraqis weary of deathsquads and bombs nearly four yearsafter U.S. forces swept into Baghdadasked Thursday vvhat difference 21,500more troops vrould make novv underPresident George W. Bush's nevv plan.

"The government has promised us alot but nothing has changed," Ali AbdulRazzak, a Baghdad resident in his 20s,said as he waited to catch a bus in themorning rush hour. "The Americansvvill just come and sit in one place anddo nothing."

Admitting "mistakes" in a vvar thathas cost more than 3,000 U.S. soldiers'lives and killed tens of thousands ofIraqis, Bush said Wednesday that hevvas adding 17,500 troops in Baghdadand 4,000 in Anbar Province to tacklethe nation's sectarian violence.

Some among the Sünni Arab minor-ity vvho mistrust the Shiite-led govern¬ment appeared reassured by the U.S.presence. American commanders havemade it clear they vvant Prime MinisterNuri Kamal al-Maliki, a Shiite, to crackdovvn on Shiite militias, vvhich areblamed for targeting Sunnis in Bagh¬dad and elsevvhere.

"If they vvithdravv, it vvill not be good

for Iraq," said Abu Ahmed, a 60-year-old man stuck in Baghdad's traffıc. "Ivvill vvelcome the nevv strategy if itbrings security."

Abdul Rahman Mohammed, a 30-year-old civil servant in Falluja, vvhichis mainly Sünni Arab, said he saw noth¬ing nevv in Bush's plans. "it's the same asprevious promises and plans," he said.

He said it vvas vvrong to focus on themilitary vvhen the real problem vvaspolitics. What vvas needed, Mohammedsaid, vvas "a nevv policy vvith one condi-tion that the Americans dorft inter-fere in making it, because the peoplevvill see it as an agent of the Ameri¬cans."

Mezzael Hussein, president of asports club in the Shiite stronghold ofSadr City in Baghdad, vvas also skeptic-al. "Any strategy that comes from a for-eign country vvill not help the Iraqipeople," he said. "This strategy is likethe previous ones."

Some feared that more U.S. troopsand a security plan for Baghdad prom¬ised by the Iraqi government couldeven fuel the violence.

"The U.S. troop hike vvill spark a reac¬tion from the resistance vvhich vvill in¬crease violence in the streets, and crack-ing dovvn on militias vvill also spark a

A group of men in Basra in southern Iraq watched President

George W. Bush deüvering his speech to the United States.

reaction," said Bilal Fadhil, 29, an engi-neer in the southern city ofBasra. I don'texpect that the U.S. forces vvill handöver security at the end of the year."

Bush's decision to increase the U.S.troop level in Iraq to around 150,000drevv criticism from political support-

ers of the radical Shiite cleric Moktadaal-Sadr, vvhose Mahdi Army militiasare said by the Pentagon to be theğreatest threat to security in Iraq.

"Sending more troops to Iraq is avvrong decision, and it is against thevvill of Iraqis and the Americanpeople," said Nassar al-Rubaie, spokes-man for Sadr's parliamentary group.

"We consider it a dictator's decisionto use force tovvard the Iraqi people,and a nondemocratic decision tovvardthe American people because it isagainst the American majority repre-sented by the Democratic Party, vvhichcondemned and disagreed with send¬ing troops to Iraq."

On the other side of the sectarian di-vide, an official of Iraq's leading Sünnireligious gathering, the Müslim Cler-ics' Association, said in remarks typic-ally critical of the U.S. presence thatsending more troops vvould not solveproblems as long as Sunnis vvere disen-franchised from the political process.

"Bush is a prisoner of his owndreams," said the official, MohammadBashar al-Fhaidi. "The American pres¬ident is ignoring the dangerous politic¬al reality in Iraq. Those vvho are on theruling side today have taken the path ofexclusion, of marginalization and pur-suit of others. There are no links be-tvveen the Sunnis and those participat-ing in the political process."

One Kurdish lavvmaker, MahmoudOthman, said the plan vvould fail."Sending more troops and financialsupport vvill not help if there is no sec¬tarian and political solution," he said.

Osama Ahmed, a 50-year-old Sünnivvho vvorks in the Ministry of HigherEducation, said he got up early to vvatchBush's speech, vvhich vvas broadcastlive at 5 a.m. Thursday on Iraqi statetelevision.

"More U.S. troops vvill mean morevvasted blood and more people killed,"Ahmed said. "The violence vvill surgeunless the U.S. administration decidesto curb militiamen vvho are part of theIraqi government."

Abdel-Karim Jassim, a 44-year-oldShiite trader, said he had hoped Bushvvould come up vvith something otherthan the troop increase.

"Sending more troops vvill not solvethe problem," he said. But he did ac-knovvledge that "Iraqis cannot handlethe security issue on their own becauseof the sectarian divisions and thestrong militias and insurgents."

33

Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

tes restent dans des quartiersrivaux. Ce sont les points les plussensibles, Adhamiyah (sunnite)sur la rive chiite du Tigre, et enface, de l'autre cöte du pont, Kad-himiyah (chiite), sur la rive sun

nite. « Nous vivons un enfer, les tirsdurent toute la nuit », raconte unhabitant de Kadamyah. Les ren-forts americains, annonces parGeorge Bush, vont etre deployesdans ces points chauds. Objectif :

eviter â tout prix que la separationethnique n'aille â son terme, etque l'Irak sombre dans une guerreçivile totale. Uya urgence. «Lesgroupes armes de chaque camp sepreparent â la bataille finale pour

le contröle de Bagdad», ecrit lecentre de recherche internationalCrisis Group dans un recent rap-port.

Georges Malbrunot

«X

£3"

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Iraqis see little usein adding U.S. forces

From news rcports

BAGHDAD: Iraqis weary of deathsquads and bombs nearly four yearsafter U.S. forces swept into Baghdadasked Thursday vvhat difference 21,500more troops vrould make novv underPresident George W. Bush's nevv plan.

"The government has promised us alot but nothing has changed," Ali AbdulRazzak, a Baghdad resident in his 20s,said as he waited to catch a bus in themorning rush hour. "The Americansvvill just come and sit in one place anddo nothing."

Admitting "mistakes" in a vvar thathas cost more than 3,000 U.S. soldiers'lives and killed tens of thousands ofIraqis, Bush said Wednesday that hevvas adding 17,500 troops in Baghdadand 4,000 in Anbar Province to tacklethe nation's sectarian violence.

Some among the Sünni Arab minor-ity vvho mistrust the Shiite-led govern¬ment appeared reassured by the U.S.presence. American commanders havemade it clear they vvant Prime MinisterNuri Kamal al-Maliki, a Shiite, to crackdovvn on Shiite militias, vvhich areblamed for targeting Sunnis in Bagh¬dad and elsevvhere.

"If they vvithdravv, it vvill not be good

for Iraq," said Abu Ahmed, a 60-year-old man stuck in Baghdad's traffıc. "Ivvill vvelcome the nevv strategy if itbrings security."

Abdul Rahman Mohammed, a 30-year-old civil servant in Falluja, vvhichis mainly Sünni Arab, said he saw noth¬ing nevv in Bush's plans. "it's the same asprevious promises and plans," he said.

He said it vvas vvrong to focus on themilitary vvhen the real problem vvaspolitics. What vvas needed, Mohammedsaid, vvas "a nevv policy vvith one condi-tion that the Americans dorft inter-fere in making it, because the peoplevvill see it as an agent of the Ameri¬cans."

Mezzael Hussein, president of asports club in the Shiite stronghold ofSadr City in Baghdad, vvas also skeptic-al. "Any strategy that comes from a for-eign country vvill not help the Iraqipeople," he said. "This strategy is likethe previous ones."

Some feared that more U.S. troopsand a security plan for Baghdad prom¬ised by the Iraqi government couldeven fuel the violence.

"The U.S. troop hike vvill spark a reac¬tion from the resistance vvhich vvill in¬crease violence in the streets, and crack-ing dovvn on militias vvill also spark a

A group of men in Basra in southern Iraq watched President

George W. Bush deüvering his speech to the United States.

reaction," said Bilal Fadhil, 29, an engi-neer in the southern city ofBasra. I don'texpect that the U.S. forces vvill handöver security at the end of the year."

Bush's decision to increase the U.S.troop level in Iraq to around 150,000drevv criticism from political support-

ers of the radical Shiite cleric Moktadaal-Sadr, vvhose Mahdi Army militiasare said by the Pentagon to be theğreatest threat to security in Iraq.

"Sending more troops to Iraq is avvrong decision, and it is against thevvill of Iraqis and the Americanpeople," said Nassar al-Rubaie, spokes-man for Sadr's parliamentary group.

"We consider it a dictator's decisionto use force tovvard the Iraqi people,and a nondemocratic decision tovvardthe American people because it isagainst the American majority repre-sented by the Democratic Party, vvhichcondemned and disagreed with send¬ing troops to Iraq."

On the other side of the sectarian di-vide, an official of Iraq's leading Sünnireligious gathering, the Müslim Cler-ics' Association, said in remarks typic-ally critical of the U.S. presence thatsending more troops vvould not solveproblems as long as Sunnis vvere disen-franchised from the political process.

"Bush is a prisoner of his owndreams," said the official, MohammadBashar al-Fhaidi. "The American pres¬ident is ignoring the dangerous politic¬al reality in Iraq. Those vvho are on theruling side today have taken the path ofexclusion, of marginalization and pur-suit of others. There are no links be-tvveen the Sunnis and those participat-ing in the political process."

One Kurdish lavvmaker, MahmoudOthman, said the plan vvould fail."Sending more troops and financialsupport vvill not help if there is no sec¬tarian and political solution," he said.

Osama Ahmed, a 50-year-old Sünnivvho vvorks in the Ministry of HigherEducation, said he got up early to vvatchBush's speech, vvhich vvas broadcastlive at 5 a.m. Thursday on Iraqi statetelevision.

"More U.S. troops vvill mean morevvasted blood and more people killed,"Ahmed said. "The violence vvill surgeunless the U.S. administration decidesto curb militiamen vvho are part of theIraqi government."

Abdel-Karim Jassim, a 44-year-oldShiite trader, said he had hoped Bushvvould come up vvith something otherthan the troop increase.

"Sending more troops vvill not solvethe problem," he said. But he did ac-knovvledge that "Iraqis cannot handlethe security issue on their own becauseof the sectarian divisions and thestrong militias and insurgents."

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Page 58: KURD INSTITUT E · al-Anbaa, Jalal Talabani a, cepen-dant, appelé à cesser toute inter-vention dans les affaires inté-rieures de l’Irak et à aider le pays à restaurer la paix

Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

LE FIGARO 12 janvier 2007

Le consulat iranienau Kurdistan pris d'assautpar les forces americaines

L'attaaue, par une centainede soldats americains,de la representationdiplomatique iranienneâ Erbil, hier, est un veritablecoup de semonce â Teheran.

L'Iran a demandĞ hier â l'Irakd'agir rapidement en faveur de lalibeYation de ses employĞs consu-laires arrğtĞs par les forces ameri¬caines au Kurdistan irakien, aucours d'un raid qualifi6 de « provo-cation americaine » par Telıeian.Le Pentagone a dementi que lebâtiment vise' ait etâ « un consulatou un bâtiment gouvernemental ».

De nötre envoye special â Erbil

İL EST UNE HEURE du matin â Erbillorsque debute le raid contre la repre¬sentation diplomatique de la republi-que islamique d'Iran. Â Washington,George Bush n'a pas ejıcore com-mence son discours sur sa nouvellestrategie en Irak. Une centaine de sol¬dats americains encerclent un quar-

tier residentiel de la capitale du Kur¬distan autonome irakien. Leshommes se glissent dans les ruesbouclees par des chars et montentsur le toit des maisons entouranUavilla qui abrite la legation iranienne.Au moins quatre helicopteres survo-lent le secteur â basse altitude. Unappareil inonde de lumiere la scene. trois heures, c'est l'attaque: lesassaillants tirent en l'air des rafalesd'arme automatique. Le portail dubâtiment est ouvert a la grenade. Lessept gardes iraniens se rendent şansresistance. Ils sont menottfe. Lescinq diplomates presents sur leslieux subissent le meme şort. Le dra-peau iranien est descendu de sonmât. Du materiel informatique et desdocuments sont saisis. Le quartierretrouve sa quietude au lever dujour.Des peshmergas, les combattantskurdes, et des policiers en civil econ-duisent les curieux.

Nouvelle escaladeSelon des sources kurdes, les gar¬

des iraniens ont ete liberes plus tard

tandis que les diplomates etaienttransferes vers une destinationinconnue. « // s'agit defonctionnairessubaltemes munis de passeportsdiplomatiquesqui, comme l'ensembledes representants. iraniens, dormentdans leur residence. Hadji Abbas, lecharge d'affaires, nefigüre pas parmieux car il etait en Iran depuis unmois», precise le Dr Abdullah, lerepresentant kürde du bureau deliaison irano-kürde, qui deplore « lamise â sac des locaıoc ».

Par un etrange hasard de calen-

drier, l'adjoint du chargâ d'affairesavait, pour sa part, quitte Erbil avant-hier avec une delegation dirigee parAra el laafari, le vice-pr6sident duConseil pour la haute securite' ira¬nienne, apres une entrevue k Salaha-dine avec Massoud Barzani, le prâsi-dent du Kurdistan irakien. RapportĞpar el-Khabat, l'organe du Parti duKurdistan democratkjue (PDK),l'entretien n'a pas ete couronne desucces puisqu'il portait surla « conso-Udation » des relations bilatĞrales. . .

«Le gouvemement n'a pas eteprevenu et nous ne savons pas ce queles Americains reprochent a ces per¬sonnes », jure le Dr Abdullah dans lacour du bureau de liaison, dâsormaisdesert. « Nous n'avions pas eu de pro¬blemes avec les iraniens depuisl'ouverture de leur bureau consulaireen 1991. II est â craindre qu'ils pren-nent, selon le principe de rĞciprocite,des methodes de rğtorsion contre nosinterets en Iran, oü nous avons desrepresentants », commente-t-il.S'agit-il d'une affaire d'espionnage ?

Le Dr Abdullah n'en sait rien. Selon

les forces americaines, l'operationvisait a « cibler des individus impli-ques dans des activites visant â tuerdes citoyens et des soldats ameri¬cains». «Les informations rassem-blees par les services de renseigne-ments americains etaient peut-etreerrpnees », retorque le Kürde.

L'assaut sonne comme un coupde semonce â l'Iran. Car, â l'heure oüles soldats americains devastaient larepresentation diplomatique, GeorgeBush s'engageait â « contrer tout sou¬tien » de l'Iran mais aussi de la Syrie k«ses ennemis en Irak». Prenant lecontre-pied du rapport Baker, le pre¬sident veut accroître la pression surles pays accuses de soutenir les mou-vements de guerilla impliques dans leconflit irakien. Le raid du consulatiranien est, dans cette optique, unsigne adresse a Teheran. H pourraitmarquer le debut d'une nouvelleescalade entre les deux pays.

Les iraniens ont des accointan-ces en İrak avec des milices chiitesqu'ils auraient infiltrees. Leurs liensavec Abdel Aziz el-HaMm, l'hommefort du regime irakien, sont de noto-riete publique. Ce demier peutcompter pour contröler ses flefs surles brigades Badr, tres actives dans lesud du pays. Certains groupes parmiles gardiens de la revolution accorde-raientune aide auxmiliciens de Moq-tada Sadr, qui regnent en maître dansles rues d'une partie de Bagdad et deKerbala. Ces fers au feu permettraientâ Teheran de peser au moins indirec-tement sur un niveau de violence quin'a jamais ete aussi eleve.

ThierryOberle

£§£D

Bush ordered raids on IraniansBy David E. Sanger and Thom Shanker

WASHNGTON: A recent series ofAmerican raids against Iranians in Iraqare the result of an order PresidentGeorge W. Bush secretly issued severalmonths ago to start a broad military of¬fensive against Iranian operatives in thecountry, Secretary of State Con-doleezza Rice said Friday.

"There has been a decision to go afterthese networks,'\Rice said in an inter-view vvith The Nevv York Times in heroffice on Friday afternoon.

Rice vvas vague on the question ofvvhen Bush issued the orders, but shemade it clear he did sö months ago.

Those orders appear to be the first byBush to authorize direct military actionto counter Iranian ambitions in Iraq orthe broader Middle East, though Ricecharacterized them as chiefly a movefor "force protection," because of evi-dence that Iran vvas providing sophisti- .

cated explosive devices for use againstAmerican troops.

Rice's comments came just a dayafter the nevv chairman of the Senate

'Networks' in Iraqtargeted, Rice saysForeign Relations Committee, SenatörJoseph Biden, Democrat ofDelavvare, is¬sued a sharp vvarning to the administra¬tion about the recent raids against Ira¬nians in Iraq, including one in Erbilearly Thursday.

Biden said that the vote to authorizethe president to order the use of force todepose Saddam Hussein should not beused as a vehicle for mounting attacksnetvvorks assisting insurgents or sec¬tarian militias.

Rice gave no indication that the pres-ident's orders extended to action insideIran.

Biden said: "I just want the record toshovv and I vvould like to have a legalresponse from the State Departmentif they think they have authority to pur-sue netvvorks or anything else acrossthe border into Iran and Iraq thatvvill generate a constitutional confron-

tation here in the Senate, I predict toyou."

Iraq describes Iranian officeThe Iraqi foreign minister, Hoshyar

Zebari, said Friday that five Iranians de-tained by U.S. forces in Kurdish-con-trolled northern Iraq on Thursday vverevvorking in a liaison office that had gov¬ernment approval and vvas in the pro¬cess of being approved as a consulate.

Zebari, a Kurd, also said that U.S.forces had tried to seize more people at .

the airport in Erbil, 350 kilometers, or220 miles, north of Baghdad, promptinga confrontation vvith Kurdish troopsvvho vvere guarding the facility. Thestandoff vvas resolved vvithout casual-ties.

The United States said that the build-ing vvhere the Iranians vvere detainedhad no official diplomatic status.

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LE FIGARO 12 janvier 2007

Le consulat iranienau Kurdistan pris d'assautpar les forces americaines

L'attaaue, par une centainede soldats americains,de la representationdiplomatique iranienneâ Erbil, hier, est un veritablecoup de semonce â Teheran.

L'Iran a demandĞ hier â l'Irakd'agir rapidement en faveur de lalibeYation de ses employĞs consu-laires arrğtĞs par les forces ameri¬caines au Kurdistan irakien, aucours d'un raid qualifi6 de « provo-cation americaine » par Telıeian.Le Pentagone a dementi que lebâtiment vise' ait etâ « un consulatou un bâtiment gouvernemental ».

De nötre envoye special â Erbil

İL EST UNE HEURE du matin â Erbillorsque debute le raid contre la repre¬sentation diplomatique de la republi-que islamique d'Iran. Â Washington,George Bush n'a pas ejıcore com-mence son discours sur sa nouvellestrategie en Irak. Une centaine de sol¬dats americains encerclent un quar-

tier residentiel de la capitale du Kur¬distan autonome irakien. Leshommes se glissent dans les ruesbouclees par des chars et montentsur le toit des maisons entouranUavilla qui abrite la legation iranienne.Au moins quatre helicopteres survo-lent le secteur â basse altitude. Unappareil inonde de lumiere la scene. trois heures, c'est l'attaque: lesassaillants tirent en l'air des rafalesd'arme automatique. Le portail dubâtiment est ouvert a la grenade. Lessept gardes iraniens se rendent şansresistance. Ils sont menottfe. Lescinq diplomates presents sur leslieux subissent le meme şort. Le dra-peau iranien est descendu de sonmât. Du materiel informatique et desdocuments sont saisis. Le quartierretrouve sa quietude au lever dujour.Des peshmergas, les combattantskurdes, et des policiers en civil econ-duisent les curieux.

Nouvelle escaladeSelon des sources kurdes, les gar¬

des iraniens ont ete liberes plus tard

tandis que les diplomates etaienttransferes vers une destinationinconnue. « // s'agit defonctionnairessubaltemes munis de passeportsdiplomatiquesqui, comme l'ensembledes representants. iraniens, dormentdans leur residence. Hadji Abbas, lecharge d'affaires, nefigüre pas parmieux car il etait en Iran depuis unmois», precise le Dr Abdullah, lerepresentant kürde du bureau deliaison irano-kürde, qui deplore « lamise â sac des locaıoc ».

Par un etrange hasard de calen-

drier, l'adjoint du chargâ d'affairesavait, pour sa part, quitte Erbil avant-hier avec une delegation dirigee parAra el laafari, le vice-pr6sident duConseil pour la haute securite' ira¬nienne, apres une entrevue k Salaha-dine avec Massoud Barzani, le prâsi-dent du Kurdistan irakien. RapportĞpar el-Khabat, l'organe du Parti duKurdistan democratkjue (PDK),l'entretien n'a pas ete couronne desucces puisqu'il portait surla « conso-Udation » des relations bilatĞrales. . .

«Le gouvemement n'a pas eteprevenu et nous ne savons pas ce queles Americains reprochent a ces per¬sonnes », jure le Dr Abdullah dans lacour du bureau de liaison, dâsormaisdesert. « Nous n'avions pas eu de pro¬blemes avec les iraniens depuisl'ouverture de leur bureau consulaireen 1991. II est â craindre qu'ils pren-nent, selon le principe de rĞciprocite,des methodes de rğtorsion contre nosinterets en Iran, oü nous avons desrepresentants », commente-t-il.S'agit-il d'une affaire d'espionnage ?

Le Dr Abdullah n'en sait rien. Selon

les forces americaines, l'operationvisait a « cibler des individus impli-ques dans des activites visant â tuerdes citoyens et des soldats ameri¬cains». «Les informations rassem-blees par les services de renseigne-ments americains etaient peut-etreerrpnees », retorque le Kürde.

L'assaut sonne comme un coupde semonce â l'Iran. Car, â l'heure oüles soldats americains devastaient larepresentation diplomatique, GeorgeBush s'engageait â « contrer tout sou¬tien » de l'Iran mais aussi de la Syrie k«ses ennemis en Irak». Prenant lecontre-pied du rapport Baker, le pre¬sident veut accroître la pression surles pays accuses de soutenir les mou-vements de guerilla impliques dans leconflit irakien. Le raid du consulatiranien est, dans cette optique, unsigne adresse a Teheran. H pourraitmarquer le debut d'une nouvelleescalade entre les deux pays.

Les iraniens ont des accointan-ces en İrak avec des milices chiitesqu'ils auraient infiltrees. Leurs liensavec Abdel Aziz el-HaMm, l'hommefort du regime irakien, sont de noto-riete publique. Ce demier peutcompter pour contröler ses flefs surles brigades Badr, tres actives dans lesud du pays. Certains groupes parmiles gardiens de la revolution accorde-raientune aide auxmiliciens de Moq-tada Sadr, qui regnent en maître dansles rues d'une partie de Bagdad et deKerbala. Ces fers au feu permettraientâ Teheran de peser au moins indirec-tement sur un niveau de violence quin'a jamais ete aussi eleve.

ThierryOberle

£§£D

Bush ordered raids on IraniansBy David E. Sanger and Thom Shanker

WASHNGTON: A recent series ofAmerican raids against Iranians in Iraqare the result of an order PresidentGeorge W. Bush secretly issued severalmonths ago to start a broad military of¬fensive against Iranian operatives in thecountry, Secretary of State Con-doleezza Rice said Friday.

"There has been a decision to go afterthese networks,'\Rice said in an inter-view vvith The Nevv York Times in heroffice on Friday afternoon.

Rice vvas vague on the question ofvvhen Bush issued the orders, but shemade it clear he did sö months ago.

Those orders appear to be the first byBush to authorize direct military actionto counter Iranian ambitions in Iraq orthe broader Middle East, though Ricecharacterized them as chiefly a movefor "force protection," because of evi-dence that Iran vvas providing sophisti- .

cated explosive devices for use againstAmerican troops.

Rice's comments came just a dayafter the nevv chairman of the Senate

'Networks' in Iraqtargeted, Rice saysForeign Relations Committee, SenatörJoseph Biden, Democrat ofDelavvare, is¬sued a sharp vvarning to the administra¬tion about the recent raids against Ira¬nians in Iraq, including one in Erbilearly Thursday.

Biden said that the vote to authorizethe president to order the use of force todepose Saddam Hussein should not beused as a vehicle for mounting attacksnetvvorks assisting insurgents or sec¬tarian militias.

Rice gave no indication that the pres-ident's orders extended to action insideIran.

Biden said: "I just want the record toshovv and I vvould like to have a legalresponse from the State Departmentif they think they have authority to pur-sue netvvorks or anything else acrossthe border into Iran and Iraq thatvvill generate a constitutional confron-

tation here in the Senate, I predict toyou."

Iraq describes Iranian officeThe Iraqi foreign minister, Hoshyar

Zebari, said Friday that five Iranians de-tained by U.S. forces in Kurdish-con-trolled northern Iraq on Thursday vverevvorking in a liaison office that had gov¬ernment approval and vvas in the pro¬cess of being approved as a consulate.

Zebari, a Kurd, also said that U.S.forces had tried to seize more people at .

the airport in Erbil, 350 kilometers, or220 miles, north of Baghdad, promptinga confrontation vvith Kurdish troopsvvho vvere guarding the facility. Thestandoff vvas resolved vvithout casual-ties.

The United States said that the build-ing vvhere the Iranians vvere detainedhad no official diplomatic status.

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Page 59: KURD INSTITUT E · al-Anbaa, Jalal Talabani a, cepen-dant, appelé à cesser toute inter-vention dans les affaires inté-rieures de l’Irak et à aider le pays à restaurer la paix

Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

LE FIGARO 12 janvier 2007

Visite historique du president irakien a DamasJalal Talabani devraitsceller la reconciliationentre les deux freresennemis, apresune brouillede vingt-six ans.

LES SYRIENS, assure un diplo-mate, « ont mis les petits platsdans les grands » pour recevoi'r lepresident irakien. Initialementprevue aujourd'hui, la visite deJalal Talabani devrait avoir lieudans les prochains jours. La dateexacte est tenue secrete pour desraisons de securite. Un ĞvĞne-ment : c'est le premier voyage âDamas d'un chef d'Etat irakiendepuis la rupture des relationsdiplomatiques, en 1980. Elles ontrepris fin novembre 2006, apresle voyage surprise du ministredes Affaires etrangeres syrien,Walid Mouallem, â Bagdad.

L'accueil du president irakienmarque le couronnement durĞchauffement entre les freresennemis baasistes, tous deuxissus de ce parti lai'que panarabe.Les deux pays n'en campent pasmoins dans des camps opposes.Jalal Talabani preside le gouver-nement mis en place grâce kl'assaut americain de 2003, tan¬dis que son homologue Bacharel-Assad est isole par VVashing-

Jalal Talabani devrait notammentevoquer avec Bachar el-Assad lesquestions de se-curite' â la frontieresyrienne.C/ij'p East/Reuters.

ton. Condoleezza Rice accuseouvertement la Syrie d'aider lesinsurges sunnites qui font regnerla terreur dans tout le pays.

Pour ajouter au paradoxe, laSyrie et l'Irak sont tous deuxallies de l'Iran. De source diplo-matique," on estime que JalalTalabani a şans doute reçu unfeu vert officieux de Washingtonavant de se rendre a Damas, mal¬gre le rejet par George Bush desuivre les recommandations durapport de l'ancien secretaired'Etat James Baker, qui luiconseille de parler avec. la Syrieet l'Iran. Le president irakien,estime un observateur syrien,voit aussi midi â sa porte: «LesEtats-Unis seront partis dans unou deux ans. Son gouvemementestfaible. II doit tenir compte desacteurs regionaux. »

La question du KurdistanLes questions de securite

seront au coeur des entretiens.VValid Mouallem avait dejâ ennovembre condamnâ « toutes lesactions terroristes » en Irak. Legouvemement irakien est nean-moins preoccupe par le transitde combattants et d'armes â tra¬vers la frontiere syrienne, longuede 600 km: Un memorandumpourrait etre signe, enterinant

une cooperation bilaterale dansla lutte contre le terrorisme etl'echange d'informations. Lesoffîciels syriens assurent ouver¬tement etre en mesure d'exercerleur influence sur des mouve-ments sunnites irakiens et memesur les hommes de MoqtadaSadr, le chef militaire chiite.

Cette influence reste âdemontrer, mais les deux presi-dents pourraient discuter d'unerâunion â Damas de toutes les '

factions irakiennes, dejâ Ğvoquâepar Bachar el-Assad devant lesânateur americain Arlen Spec-ter, un republicain qui s'etaitrendu â Damas, malgrâ l'aviscontraire de son gouveme¬ment...

 Damas, Talabani sera enpays de connaissance,. Sous Sad¬dam, qu'il combattait, le fonda¬teur de l'Union patriotique duKurdistan (UPK) pouvait trouverrefuge en Syrie, oü il possedetoujours une maison, et benefi-ciait meme d'un passeportsyrien. II l'a solennellementrendu avant son retour en Irak,apres la destitution de Saddam.Enfin, derriere le president seprofilera le chef kürde. Si un Kur¬distan indâpendant naît un jour,il aura besoin d'amis.

PlERRE PRIER

LE FIGARO 1 6 janvier 200 7

Robert Gates met en gardeUranOTANLe nouveau secretaireamericain â la Defenses'est rendu au siegede l'organisation nierâ Bruxelles.

De nötre correspondahte â Bnaelles

 L'OCCASION d'une visite au siegede l'Otan, hier, k Bruxelles, le qou-veau secretaire amâricain â laDefense, Robert Gates, a mis en gardel'Iran, en annonçant une presencemilitaire «forte» et «durable» desEtats-Unis dans la region du Golfe.Alors que Washington accroît sa pre¬sence au sol en Irak, avec 20 000hommes en renfort, deploie un

porte-avionş supplâmentaire et desmissiles antimissiles Patriot dans leGolfe, le successeur de Ronald Rums-feld accuse l'Iran de semer le troubleen Irak. « Les iraniens ont une attitudetres negaüve en ce moment» a estimâRobert Gates, excluant toute reprisedu dialogue avec le regime des mol-lahs, tel qu'il est preconise dans ledernier rapport bipartisan sur l'Irak« Es croientde touteevidenceque noussommes ligotes en Irak, et qu'ils ontl'initiative», a indique le secrâtaire âla DĞfense, visiblement itrite. « Maisles iraniens nefont rien de constructifen Irak ; ils ont egalement soutenu leHezbollah pour declencher un nou¬veau conflit au Liban », a-t-il ajoute.TĞhĞran a toujours rejetĞ ces accusa-

tions, afBrmant que la violence enIrak est entretenue par la presencemilitaire .amĞricaine, que Washing¬ton n'a pas l'intention d'affaiblir. Âl'unisson avec le chef de diplomatieamericaine, Condoleezza Rice, pourcondamner l'attitude de l'Iran,Robert Gates reste tres pmdent surles intentions militaires des Etats-Unis â l'egard de Teheran.

Depuis l'annonce par GeorgeW. Bush du renforcement de l'arse-nal antimissiles americain dans leGolfe, les speculations ont repris âWashington et dans les capitaleseuropeennes sur les intentionscachees de la Maison-Blanche dansla râgion. D'apres Robert Gates, lesiraniens n'auraient rien â craindre.

Ce deploiement ne şerait qu'uninvestissement defensif â longterme et non un signe de prepara-tifs guerriers. « Nous nefaisons quereaffirmer l'importance vitale etstrategique de cette region pour lesEtats- Unis, et nötre determinatioh amaintenir une presence forte danscette râgion et cela pour tres long-temps », a affirme le secretaire â laDeTense. Aussi ferme soit-il, le suc¬cesseur de Ronald Rumsfeld laisseune porte entre-ouverte avec Tehe¬ran. «Lorsque les iraniens serontprets âjouer un röle constructifdansle traitement de certains problemes,a-t-il conclu, il y aura, peut-etre,une chance d'agir ensemble. »

Alexandrine Bouilhet

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

LE FIGARO 12 janvier 2007

Visite historique du president irakien a DamasJalal Talabani devraitsceller la reconciliationentre les deux freresennemis, apresune brouillede vingt-six ans.

LES SYRIENS, assure un diplo-mate, « ont mis les petits platsdans les grands » pour recevoi'r lepresident irakien. Initialementprevue aujourd'hui, la visite deJalal Talabani devrait avoir lieudans les prochains jours. La dateexacte est tenue secrete pour desraisons de securite. Un ĞvĞne-ment : c'est le premier voyage âDamas d'un chef d'Etat irakiendepuis la rupture des relationsdiplomatiques, en 1980. Elles ontrepris fin novembre 2006, apresle voyage surprise du ministredes Affaires etrangeres syrien,Walid Mouallem, â Bagdad.

L'accueil du president irakienmarque le couronnement durĞchauffement entre les freresennemis baasistes, tous deuxissus de ce parti lai'que panarabe.Les deux pays n'en campent pasmoins dans des camps opposes.Jalal Talabani preside le gouver-nement mis en place grâce kl'assaut americain de 2003, tan¬dis que son homologue Bacharel-Assad est isole par VVashing-

Jalal Talabani devrait notammentevoquer avec Bachar el-Assad lesquestions de se-curite' â la frontieresyrienne.C/ij'p East/Reuters.

ton. Condoleezza Rice accuseouvertement la Syrie d'aider lesinsurges sunnites qui font regnerla terreur dans tout le pays.

Pour ajouter au paradoxe, laSyrie et l'Irak sont tous deuxallies de l'Iran. De source diplo-matique," on estime que JalalTalabani a şans doute reçu unfeu vert officieux de Washingtonavant de se rendre a Damas, mal¬gre le rejet par George Bush desuivre les recommandations durapport de l'ancien secretaired'Etat James Baker, qui luiconseille de parler avec. la Syrieet l'Iran. Le president irakien,estime un observateur syrien,voit aussi midi â sa porte: «LesEtats-Unis seront partis dans unou deux ans. Son gouvemementestfaible. II doit tenir compte desacteurs regionaux. »

La question du KurdistanLes questions de securite

seront au coeur des entretiens.VValid Mouallem avait dejâ ennovembre condamnâ « toutes lesactions terroristes » en Irak. Legouvemement irakien est nean-moins preoccupe par le transitde combattants et d'armes â tra¬vers la frontiere syrienne, longuede 600 km: Un memorandumpourrait etre signe, enterinant

une cooperation bilaterale dansla lutte contre le terrorisme etl'echange d'informations. Lesoffîciels syriens assurent ouver¬tement etre en mesure d'exercerleur influence sur des mouve-ments sunnites irakiens et memesur les hommes de MoqtadaSadr, le chef militaire chiite.

Cette influence reste âdemontrer, mais les deux presi-dents pourraient discuter d'unerâunion â Damas de toutes les '

factions irakiennes, dejâ Ğvoquâepar Bachar el-Assad devant lesânateur americain Arlen Spec-ter, un republicain qui s'etaitrendu â Damas, malgrâ l'aviscontraire de son gouveme¬ment...

 Damas, Talabani sera enpays de connaissance,. Sous Sad¬dam, qu'il combattait, le fonda¬teur de l'Union patriotique duKurdistan (UPK) pouvait trouverrefuge en Syrie, oü il possedetoujours une maison, et benefi-ciait meme d'un passeportsyrien. II l'a solennellementrendu avant son retour en Irak,apres la destitution de Saddam.Enfin, derriere le president seprofilera le chef kürde. Si un Kur¬distan indâpendant naît un jour,il aura besoin d'amis.

PlERRE PRIER

LE FIGARO 1 6 janvier 200 7

Robert Gates met en gardeUranOTANLe nouveau secretaireamericain â la Defenses'est rendu au siegede l'organisation nierâ Bruxelles.

De nötre correspondahte â Bnaelles

 L'OCCASION d'une visite au siegede l'Otan, hier, k Bruxelles, le qou-veau secretaire amâricain â laDefense, Robert Gates, a mis en gardel'Iran, en annonçant une presencemilitaire «forte» et «durable» desEtats-Unis dans la region du Golfe.Alors que Washington accroît sa pre¬sence au sol en Irak, avec 20 000hommes en renfort, deploie un

porte-avionş supplâmentaire et desmissiles antimissiles Patriot dans leGolfe, le successeur de Ronald Rums-feld accuse l'Iran de semer le troubleen Irak. « Les iraniens ont une attitudetres negaüve en ce moment» a estimâRobert Gates, excluant toute reprisedu dialogue avec le regime des mol-lahs, tel qu'il est preconise dans ledernier rapport bipartisan sur l'Irak« Es croientde touteevidenceque noussommes ligotes en Irak, et qu'ils ontl'initiative», a indique le secrâtaire âla DĞfense, visiblement itrite. « Maisles iraniens nefont rien de constructifen Irak ; ils ont egalement soutenu leHezbollah pour declencher un nou¬veau conflit au Liban », a-t-il ajoute.TĞhĞran a toujours rejetĞ ces accusa-

tions, afBrmant que la violence enIrak est entretenue par la presencemilitaire .amĞricaine, que Washing¬ton n'a pas l'intention d'affaiblir. Âl'unisson avec le chef de diplomatieamericaine, Condoleezza Rice, pourcondamner l'attitude de l'Iran,Robert Gates reste tres pmdent surles intentions militaires des Etats-Unis â l'egard de Teheran.

Depuis l'annonce par GeorgeW. Bush du renforcement de l'arse-nal antimissiles americain dans leGolfe, les speculations ont repris âWashington et dans les capitaleseuropeennes sur les intentionscachees de la Maison-Blanche dansla râgion. D'apres Robert Gates, lesiraniens n'auraient rien â craindre.

Ce deploiement ne şerait qu'uninvestissement defensif â longterme et non un signe de prepara-tifs guerriers. « Nous nefaisons quereaffirmer l'importance vitale etstrategique de cette region pour lesEtats- Unis, et nötre determinatioh amaintenir une presence forte danscette râgion et cela pour tres long-temps », a affirme le secretaire â laDeTense. Aussi ferme soit-il, le suc¬cesseur de Ronald Rumsfeld laisseune porte entre-ouverte avec Tehe¬ran. «Lorsque les iraniens serontprets âjouer un röle constructifdansle traitement de certains problemes,a-t-il conclu, il y aura, peut-etre,une chance d'agir ensemble. »

Alexandrine Bouilhet

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

ts.oo<N

C«"i

CM

Le Kurdistanirakien, terred'asilepourles refugiessunnites

TÜRW X

o^llllll

\

SouleimanİyajKirkouk0 İ

Oîikrit iIRAK

DBagdad

ta

7K Yx_i

tujHalabjah

ı IRAN

75 kmJ I 1

| rj^] Zone de peuplemeni

ll£ Kurdistan irakien

ChassĞs par les vio-lences interemni-qu.es qui secouentla ville de Bagdadet ses environs,les sunnites arri-

vent en masse au Kurdistan ira¬kien, oü ils tentent de s'installerdans cette oasis de paix. L'arrivĞeparmi les Kurdes, maltrait6s parSaddam Hussein, de ces r6fugi6squi sont souvent d'anciens baa-sistes, n'est pas toujours facile.D'autant que les jeunes Kurdesne parlent plus l'arabe.

ErbilDe nötre envoye special

HASSAN, 45 ans, dört avec son fils '

Othman, 17 ans, dans un sous-solnon chauffe d'un immeuble ducentre d'Erbil. Cet Arabe sunnite afui en septembre les violences

confessionnelles de Bagdad pour serefugier au Kurdistan irakien. Has¬san a emmene avec lui son fils aînecar celui-ci etait menace de mort enraison de son patronyme. Othmanest, selon le Coran, l'un des pre-miers califes. Successeur du pro¬phete, il s'est oppose â Ali, le califevenere des chiites. « Mon autre filsHussein n'a pas d'ennuis tout sim-plement parce que son prenom estapprĞcie des chiites. La fitna (laguerre entre musulmans, NDLR)est aussi cruelle qu'absurde », com-mente-t-il.

 Bagdad, Hassan donnait descours de physicme dans un collegepublic de son quartier,un secteurdomino par les chiites. « Les mili¬ciens sont venus â l'ecole pour meprevenir que j'etais interdit de tra-vail. Ils avaient dejâ tue deux de mescollegues et pose des pains d'explo-sifs dans l'enceinte scolaire. Ü etaittemps de partır exphque t il

L'homme demeure sous l'emprisede la peur. Prudent, il refuse dedonner son identite. « Les miliciensdetruisent les fondements pedagogi-ques de ce pays. Ils ont des ideesbizarres qui plongent Bagdad dansl'anarchie », s'indigne le professeur.

Hassan a obtenu un contratd'instituteur dans un etablisse-ment scolaire kürde. II attend sonpremier salaire pour faire venir lesautres membres de sa famille blo-ques dans la capitale irakienne.Şans argent, il est venu queman-der une aide â l'antenne locale duCroissant rouge.

Depuis l'attentat en mars de lamosquee d'or de Samarra qui adonnâ le signal de l'epuration eth-nique en Irak, les deplaces sunni¬tes se pressent dans les locaux del'organisation de chariti. «Lemouvement s'est encore accentueses dernieres semaines. Ils deman-dent des tuyaux pour trouver deslogements, des meubles, des ticketsde ration, de la nourriture. Cinqmillefamilies sunnites sont passeesici en dix mois Nous en avons

Une histoire mouvementee

L'Irak compte environ 22 %-de Kurdes, 1 8 % d'Arabessunnites, 55 % de chiiteset 3 % de chretiens.1970 : Bagdad accorde uneautonomie partielle aux Kurdes.1988 : l'aviation irakiennebombarde â l'arme chimique levillage d'Halabjah (5 000 morts).1 991 : 1 ,5 million de Kurdesse röfugient dans les montagnes.1992 : le Kurdistan devientune region autonome.2003 : chute du regime baasiste.2006 : le Kurdistan se doted'un gouvemement reunifie.

recense âli 000 â Soulameiniya et4 000 â Dohouk, les deux autresgrandes villes du Kurdistan », pre-

. cise un responsable de l'aide auxdeplaces du Croissant rouged'Erbil. La majorite des familiesqui fuient Mossoul et Bagdad estd'origine kürde mais plusieursmilliers de deplaces sont des Ara¬bes irakiens.

Une oasis de paixLe phenomene resulte d'une

absence d'alternative : alors queles chiites trouvent refuge dansleur communaute â Najaf ou dansle sud du pays, les Arabes sunnitesn'ont pas d'asile. Leurs enclavessont des zones- de guerre oül'armee americaine affronte laguerilla. Les dĞplaces doivent, s'ilsveulent trouver la securite şanssortir des frontieres de l'Irak,prendre la route du Kurdistanautonome. Lâ, ils decouvrent uneoasis de paix qui offre l'avantage,outre sa tranquillite, d'etre peuencline au fanatisme religieux.Souvent tres hostiles aux forcesd'occupation americaine, les voilââ l'abri chez les meiüeurs alliĞs deceux qu'ils considerent comme lesresponsables de leur malheur. Lesvoilâ dans un pays dĞcrit dans lesconversations de bazar de Bagdadcomme une contree peuplee desauvages. Avec l'irruption de labarbarie au cceur de la capitaleirakienne, les prejuges commen-cent âs'estomper...

De leur cöte, les autorites kur¬des font preuve de tolerance. « Cesgens ont la mort aux trousses. Noussommes bien obliges de les accepterchez nous et de les aider pour desraisons humanitaires », assure legouverneur d'Erbil, Navvzad HadiMavvlood. C'est que les responsa¬bles de la region commencent â

Şans emploi, ces trois râfugiĞs arabes sunnites partagent un fhıgal repas dans un jardin public de Souleimaniya,

au Kurdistan irakien. L'arriv6e massive des d6plac6s dans la ville suscite l'inqui6tude de la population. Ceenvan Aziz/Reuters.

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Le Kurdistanirakien, terred'asilepourles refugiessunnites

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ll£ Kurdistan irakien

ChassĞs par les vio-lences interemni-qu.es qui secouentla ville de Bagdadet ses environs,les sunnites arri-

vent en masse au Kurdistan ira¬kien, oü ils tentent de s'installerdans cette oasis de paix. L'arrivĞeparmi les Kurdes, maltrait6s parSaddam Hussein, de ces r6fugi6squi sont souvent d'anciens baa-sistes, n'est pas toujours facile.D'autant que les jeunes Kurdesne parlent plus l'arabe.

ErbilDe nötre envoye special

HASSAN, 45 ans, dört avec son fils '

Othman, 17 ans, dans un sous-solnon chauffe d'un immeuble ducentre d'Erbil. Cet Arabe sunnite afui en septembre les violences

confessionnelles de Bagdad pour serefugier au Kurdistan irakien. Has¬san a emmene avec lui son fils aînecar celui-ci etait menace de mort enraison de son patronyme. Othmanest, selon le Coran, l'un des pre-miers califes. Successeur du pro¬phete, il s'est oppose â Ali, le califevenere des chiites. « Mon autre filsHussein n'a pas d'ennuis tout sim-plement parce que son prenom estapprĞcie des chiites. La fitna (laguerre entre musulmans, NDLR)est aussi cruelle qu'absurde », com-mente-t-il.

 Bagdad, Hassan donnait descours de physicme dans un collegepublic de son quartier,un secteurdomino par les chiites. « Les mili¬ciens sont venus â l'ecole pour meprevenir que j'etais interdit de tra-vail. Ils avaient dejâ tue deux de mescollegues et pose des pains d'explo-sifs dans l'enceinte scolaire. Ü etaittemps de partır exphque t il

L'homme demeure sous l'emprisede la peur. Prudent, il refuse dedonner son identite. « Les miliciensdetruisent les fondements pedagogi-ques de ce pays. Ils ont des ideesbizarres qui plongent Bagdad dansl'anarchie », s'indigne le professeur.

Hassan a obtenu un contratd'instituteur dans un etablisse-ment scolaire kürde. II attend sonpremier salaire pour faire venir lesautres membres de sa famille blo-ques dans la capitale irakienne.Şans argent, il est venu queman-der une aide â l'antenne locale duCroissant rouge.

Depuis l'attentat en mars de lamosquee d'or de Samarra qui adonnâ le signal de l'epuration eth-nique en Irak, les deplaces sunni¬tes se pressent dans les locaux del'organisation de chariti. «Lemouvement s'est encore accentueses dernieres semaines. Ils deman-dent des tuyaux pour trouver deslogements, des meubles, des ticketsde ration, de la nourriture. Cinqmillefamilies sunnites sont passeesici en dix mois Nous en avons

Une histoire mouvementee

L'Irak compte environ 22 %-de Kurdes, 1 8 % d'Arabessunnites, 55 % de chiiteset 3 % de chretiens.1970 : Bagdad accorde uneautonomie partielle aux Kurdes.1988 : l'aviation irakiennebombarde â l'arme chimique levillage d'Halabjah (5 000 morts).1 991 : 1 ,5 million de Kurdesse röfugient dans les montagnes.1992 : le Kurdistan devientune region autonome.2003 : chute du regime baasiste.2006 : le Kurdistan se doted'un gouvemement reunifie.

recense âli 000 â Soulameiniya et4 000 â Dohouk, les deux autresgrandes villes du Kurdistan », pre-

. cise un responsable de l'aide auxdeplaces du Croissant rouged'Erbil. La majorite des familiesqui fuient Mossoul et Bagdad estd'origine kürde mais plusieursmilliers de deplaces sont des Ara¬bes irakiens.

Une oasis de paixLe phenomene resulte d'une

absence d'alternative : alors queles chiites trouvent refuge dansleur communaute â Najaf ou dansle sud du pays, les Arabes sunnitesn'ont pas d'asile. Leurs enclavessont des zones- de guerre oül'armee americaine affronte laguerilla. Les dĞplaces doivent, s'ilsveulent trouver la securite şanssortir des frontieres de l'Irak,prendre la route du Kurdistanautonome. Lâ, ils decouvrent uneoasis de paix qui offre l'avantage,outre sa tranquillite, d'etre peuencline au fanatisme religieux.Souvent tres hostiles aux forcesd'occupation americaine, les voilââ l'abri chez les meiüeurs alliĞs deceux qu'ils considerent comme lesresponsables de leur malheur. Lesvoilâ dans un pays dĞcrit dans lesconversations de bazar de Bagdadcomme une contree peuplee desauvages. Avec l'irruption de labarbarie au cceur de la capitaleirakienne, les prejuges commen-cent âs'estomper...

De leur cöte, les autorites kur¬des font preuve de tolerance. « Cesgens ont la mort aux trousses. Noussommes bien obliges de les accepterchez nous et de les aider pour desraisons humanitaires », assure legouverneur d'Erbil, Navvzad HadiMavvlood. C'est que les responsa¬bles de la region commencent â

Şans emploi, ces trois râfugiĞs arabes sunnites partagent un fhıgal repas dans un jardin public de Souleimaniya,

au Kurdistan irakien. L'arriv6e massive des d6plac6s dans la ville suscite l'inqui6tude de la population. Ceenvan Aziz/Reuters.

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Page 61: KURD INSTITUT E · al-Anbaa, Jalal Talabani a, cepen-dant, appelé à cesser toute inter-vention dans les affaires inté-rieures de l’Irak et à aider le pays à restaurer la paix

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tourner la page de Saddam et desatrocitĞs commises durant desdĞcennies contre la populationpar un regime contröle par les Ara¬bes sunnites.

Les Kurdes suivent bien sûrtoujours avec attention le procesAnfal, cette campagne militairemenĞe en 1988 contre les Kurdes.Ouvertes en août, les audiencesrevisitent un episode particuliere-ment sanglant de la repression de1'irrĞdentisme kürde. En quelquesmois, les forces irakiennes tuerentplus de 50 000 civils, userent de gazchimique, detruisirent plus de2 000 villages et pratiquerent desdeplacements massifs de popula¬tion. Six hauts dirigeants arabessunnites dont Ali Hassan al-Majid,dit Ali-le-chimique, figurent sur le '

banc des prevenus. Ils sont accusesde genocide et de crimes contrel'humanite. Mais la place de Sad¬dam, l'inculpe vedette, est inoccu-pee pour cause de pendaison. Sonabsencç öte de son interet au pro¬ces. Elle ouvre aussi un nouveaucycle. « Nous voulons lajustice maisnon la vengeance. II faut mainte-nant aller de l'avant», resume leg6nefalAzizWeyzi, le commandant :

des Peshmergas, les forces kurdes.Şans pour autant baisser la garde.

L'appareil securitaire süit depres l'afflux des deplacĞs arabes. I]

est hante par la crainte de voirarriver des kamikazes dans lesillage des sunnites de Bagdad.Des procedures de securite tresstrictes sont appliquees pour evi-ter les « infiltrations terroristes ».

Chaque arrivant doit etre parrainepar un habitant de la region puisune enquete de poliçe le passe aucrible.

Le souvenir douloureuxde la politique d'arabisation

Plus ouverte sur l'Irak pour desraisons j*eographiques, la ville deSouleimaniya accueille en ron-chonnant le gros du contingentarabe. Empreinte de mentalitâ

montagnarde, Erbil süit le mouve- ,

ment avec encore plus de rĞti-cence. Les dĞplacĞs sont accusĞsd'accentuer la flambee des prbcdes loyers, d'augmenter le chö-mage, d'etre - ce qui est souventexact - d'anciens baasistes et deremettre en cause les Ğquilibresethniques. Leur presence reveillele souvenir douloureux de la poli-tique d'arabisation imposee parSaddam dans les annees 1970pour modifier la carte demogra-phique des communautâs autourdes champs pĞtroliers de Kirkouk.Chasses de leurs maisons, les Kur¬des avaient dû se replier dansl'arriere-pays.

Au Parlement, les deputess'enervent. Ils rĞclament leregroupement pour des raisonssĞcuritaires des nouveaux venusdans des zones rĞserv6es. « Cesgens nous inquietent, ils n'ont rienâfaire chez nous. Le gouvemementa eti pris de vitesse, il doit reagird'urgence», prĞvient ' Khamen '

Zerar, depute' de l'Union patrioti- I

que kürde (UPK), le parti du prâsi-dent irakien Jalal Talabani.

Les premiers rĞfugiĞs Ğtaientissus des classes aisĞes. Ils sontmedecins, hommes d'affaires,universitaires. Les praticiens repu-t6s n'ont pas de mal â se creer uneclientele huppee dans un Kurdis¬tan oü les elites profıtent de la paixpour s'enrichir. Les hommesd'affaires prosperent. Les profes-seurs dĞcrochent des postes aucompte-gouttes grâce au piston decollegues kurdes cötoyĞs dans descolloques et des sĞminaires ou pard'anciens eleves dont ils ont diriğe'les theses.

« Nous devons privilegierl'acces a l'emploi â nötre popula¬tion. Nötre üniversite â dejâ soneauipe et son budget. Nous sommesobliges d'econduire les professeursarabes qui viennent chaque jourproposer leurs services », expliquedans son bureau le Dr Nasser,vice-doyen de la faculte de droit

de Salahaddin. L'un des rares heu-reux elus de l'institut l'Ğcoute lesbras croises. «Nous sommesaccueillis chaleureusement par lesKurdes. Ils nefont pas de differenceentre nous et eux », dĞclare-t-il surun ton reservĞ. Les annees de dic¬tature puis le basculement de Bag¬dad dans la fureur lui ont appris lamefiance. II applique les regles dela survie dans l'Irak d'avant etd'apres Saddam : en dire le moinspossible, etre sur ses gardes, nepas attirer l'attention.

Beaucoup ne trouvent pasde travail

Tous n'ont pas sa chance. Labarriere de la langue rend difficilela quete d'un emploi. Depuis laconquete du statut d'autonomieen 1992, l'arabe n'est plus utilisedans la vie quotidienne et profes-sionnelle. Et il n'est plus maîtrise'par les moins de trente ans.

Chez les Nahab, les hommessont tous au chömage. ComposĞede 38 membres, la famille a dĞbar-qu6 â Erbil en juin en pfovenancedu quartier Chaab de Bagdad, une

zone situöe pres de Sadr City, lefief des miliciens de MoqtadaSadr. La smala loue une maison de100 m* pour un loyer mensuel de200 dollars. Elle a connu dans lacapitale ûne descente en enfer.« Tout a commencâ un matin lors-que les miliciens ont enleve monfrere, Tarik, alors qu'il se rendait âson travail. Les kidnappeurs nousont appeles avec son telephoneportable pour nous dire qu'ils vou-laient aussi me capturer. Le corpsde Tarik estarrive â la morgue troisjours plus tard. »

Torture"par les chiites

Sunnite, la famille n'a pas osese rendre â l'institut medico-legalchiite pour rĞcupârer la dâpouille.«Nous avons des voisins qui ontĞtĞ enleves â la morgue dans descirconstances semblables. Des

amis chiites sont alles chercher lecadavre a nötre place», indiqueYoussef. II poursuit : « Son visageetait d&forme. Nous ne l'avons pasreconnu tellement il avait ete tor-ture. Sa cage thoracique avait eteretournee. C'est l'armâe du Mahdiqui Va tue. Ils veulentfaire de Bag¬dad une capitale chiite. Nousconnaissons son assassin : c'estl'un des pires criminels du quar-tier. Nous n'avons pas celebre ledeuil. Nous sommes montes dansun bus pour Erbil şans memeprendre de vetements derechange. »

Youssef laisse derriere lui sonrestaurant et ses deux hammams.Le premier etage de sa nouvellemaison est un dortoir oü regne lapromiscuite. Des enfants engour-dis par le froid sont recroquevill6ssous des couvertures. D'autresjouent dans la rue boueuse.

Youssef s'est installe â Erbilavec l'appui de Massoud, son vieilami de trente ans, un camaradede service militaire qui tient unpetit commerce. II n'avait jamaisimagine s'installer un jour au Kur¬distan. L'idee lui semblait « incon-cevable» meme sı «les hainesentre Arabes et Kurdes » lui sem-blent « artifîcielles ». « Nous. som¬mes d'abord sunnites » dit-il.

Thierry Oberle

Victimes d'assassinats et d'enlevements, les chretiens d'Irak prennent le ehemin de l'exodeS Mohzen, un chauffeur de taxi de43 ans, vient de passer unesemaine les yeux bandĞs, attaehe âune chaise sous un escalier dansune maison. II a 6te capture endecembre dans la rue â Dorah, unquartier sunnite de Bagdad. Sesagresseurs l'ont assommâ, puis jetedans le coffre d'une voiture. Ils ontensuite telephone â sa femme. Elle

raconte : « Ils ont reclame un grandsac d'argent de 240 000 dollars. Ilsont menace, si on ne payaitpas, dejeterla tete de mon maridans lejar-din. On a reussiâ reunirgrâce â desemprunts 30 000 dollars. J'airemisla rançon â un motard. » Assyro-chaldeen, Mohzen ignore qui l'aenlevö. « Mes geâliers m'accu-saient d'etre un mecreant. Ils vou-

laient que je me convertisse âl'islam. En me liberant, ils m'ont ditque je devais disparaître du quar-tier», precise-t-il. Mohzen a quitteBagdad pour Erbil. Sa famille devaitl'y rejoindre. Leur camion de demö-nagement a ete attaque. Les bra-queurs se sont empares de la car-gaison, des Ğconomies desvoyageurs et de leurs chaussures.

Le beau-pere de Mohzen a vouluremercier un bandit de lui avoirepargnö la vie. II s'est baissö pour luibaiser la main. L'homme l'a econ-duit en le traitant de «chien d'infi-de/e». «A Dorah, les chiites sonttous partis. Quant aux chretiens, ilen reste une poignâe », commenteMohzen.

T.O.

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tourner la page de Saddam et desatrocitĞs commises durant desdĞcennies contre la populationpar un regime contröle par les Ara¬bes sunnites.

Les Kurdes suivent bien sûrtoujours avec attention le procesAnfal, cette campagne militairemenĞe en 1988 contre les Kurdes.Ouvertes en août, les audiencesrevisitent un episode particuliere-ment sanglant de la repression de1'irrĞdentisme kürde. En quelquesmois, les forces irakiennes tuerentplus de 50 000 civils, userent de gazchimique, detruisirent plus de2 000 villages et pratiquerent desdeplacements massifs de popula¬tion. Six hauts dirigeants arabessunnites dont Ali Hassan al-Majid,dit Ali-le-chimique, figurent sur le '

banc des prevenus. Ils sont accusesde genocide et de crimes contrel'humanite. Mais la place de Sad¬dam, l'inculpe vedette, est inoccu-pee pour cause de pendaison. Sonabsencç öte de son interet au pro¬ces. Elle ouvre aussi un nouveaucycle. « Nous voulons lajustice maisnon la vengeance. II faut mainte-nant aller de l'avant», resume leg6nefalAzizWeyzi, le commandant :

des Peshmergas, les forces kurdes.Şans pour autant baisser la garde.

L'appareil securitaire süit depres l'afflux des deplacĞs arabes. I]

est hante par la crainte de voirarriver des kamikazes dans lesillage des sunnites de Bagdad.Des procedures de securite tresstrictes sont appliquees pour evi-ter les « infiltrations terroristes ».

Chaque arrivant doit etre parrainepar un habitant de la region puisune enquete de poliçe le passe aucrible.

Le souvenir douloureuxde la politique d'arabisation

Plus ouverte sur l'Irak pour desraisons j*eographiques, la ville deSouleimaniya accueille en ron-chonnant le gros du contingentarabe. Empreinte de mentalitâ

montagnarde, Erbil süit le mouve- ,

ment avec encore plus de rĞti-cence. Les dĞplacĞs sont accusĞsd'accentuer la flambee des prbcdes loyers, d'augmenter le chö-mage, d'etre - ce qui est souventexact - d'anciens baasistes et deremettre en cause les Ğquilibresethniques. Leur presence reveillele souvenir douloureux de la poli-tique d'arabisation imposee parSaddam dans les annees 1970pour modifier la carte demogra-phique des communautâs autourdes champs pĞtroliers de Kirkouk.Chasses de leurs maisons, les Kur¬des avaient dû se replier dansl'arriere-pays.

Au Parlement, les deputess'enervent. Ils rĞclament leregroupement pour des raisonssĞcuritaires des nouveaux venusdans des zones rĞserv6es. « Cesgens nous inquietent, ils n'ont rienâfaire chez nous. Le gouvemementa eti pris de vitesse, il doit reagird'urgence», prĞvient ' Khamen '

Zerar, depute' de l'Union patrioti- I

que kürde (UPK), le parti du prâsi-dent irakien Jalal Talabani.

Les premiers rĞfugiĞs Ğtaientissus des classes aisĞes. Ils sontmedecins, hommes d'affaires,universitaires. Les praticiens repu-t6s n'ont pas de mal â se creer uneclientele huppee dans un Kurdis¬tan oü les elites profıtent de la paixpour s'enrichir. Les hommesd'affaires prosperent. Les profes-seurs dĞcrochent des postes aucompte-gouttes grâce au piston decollegues kurdes cötoyĞs dans descolloques et des sĞminaires ou pard'anciens eleves dont ils ont diriğe'les theses.

« Nous devons privilegierl'acces a l'emploi â nötre popula¬tion. Nötre üniversite â dejâ soneauipe et son budget. Nous sommesobliges d'econduire les professeursarabes qui viennent chaque jourproposer leurs services », expliquedans son bureau le Dr Nasser,vice-doyen de la faculte de droit

de Salahaddin. L'un des rares heu-reux elus de l'institut l'Ğcoute lesbras croises. «Nous sommesaccueillis chaleureusement par lesKurdes. Ils nefont pas de differenceentre nous et eux », dĞclare-t-il surun ton reservĞ. Les annees de dic¬tature puis le basculement de Bag¬dad dans la fureur lui ont appris lamefiance. II applique les regles dela survie dans l'Irak d'avant etd'apres Saddam : en dire le moinspossible, etre sur ses gardes, nepas attirer l'attention.

Beaucoup ne trouvent pasde travail

Tous n'ont pas sa chance. Labarriere de la langue rend difficilela quete d'un emploi. Depuis laconquete du statut d'autonomieen 1992, l'arabe n'est plus utilisedans la vie quotidienne et profes-sionnelle. Et il n'est plus maîtrise'par les moins de trente ans.

Chez les Nahab, les hommessont tous au chömage. ComposĞede 38 membres, la famille a dĞbar-qu6 â Erbil en juin en pfovenancedu quartier Chaab de Bagdad, une

zone situöe pres de Sadr City, lefief des miliciens de MoqtadaSadr. La smala loue une maison de100 m* pour un loyer mensuel de200 dollars. Elle a connu dans lacapitale ûne descente en enfer.« Tout a commencâ un matin lors-que les miliciens ont enleve monfrere, Tarik, alors qu'il se rendait âson travail. Les kidnappeurs nousont appeles avec son telephoneportable pour nous dire qu'ils vou-laient aussi me capturer. Le corpsde Tarik estarrive â la morgue troisjours plus tard. »

Torture"par les chiites

Sunnite, la famille n'a pas osese rendre â l'institut medico-legalchiite pour rĞcupârer la dâpouille.«Nous avons des voisins qui ontĞtĞ enleves â la morgue dans descirconstances semblables. Des

amis chiites sont alles chercher lecadavre a nötre place», indiqueYoussef. II poursuit : « Son visageetait d&forme. Nous ne l'avons pasreconnu tellement il avait ete tor-ture. Sa cage thoracique avait eteretournee. C'est l'armâe du Mahdiqui Va tue. Ils veulentfaire de Bag¬dad une capitale chiite. Nousconnaissons son assassin : c'estl'un des pires criminels du quar-tier. Nous n'avons pas celebre ledeuil. Nous sommes montes dansun bus pour Erbil şans memeprendre de vetements derechange. »

Youssef laisse derriere lui sonrestaurant et ses deux hammams.Le premier etage de sa nouvellemaison est un dortoir oü regne lapromiscuite. Des enfants engour-dis par le froid sont recroquevill6ssous des couvertures. D'autresjouent dans la rue boueuse.

Youssef s'est installe â Erbilavec l'appui de Massoud, son vieilami de trente ans, un camaradede service militaire qui tient unpetit commerce. II n'avait jamaisimagine s'installer un jour au Kur¬distan. L'idee lui semblait « incon-cevable» meme sı «les hainesentre Arabes et Kurdes » lui sem-blent « artifîcielles ». « Nous. som¬mes d'abord sunnites » dit-il.

Thierry Oberle

Victimes d'assassinats et d'enlevements, les chretiens d'Irak prennent le ehemin de l'exodeS Mohzen, un chauffeur de taxi de43 ans, vient de passer unesemaine les yeux bandĞs, attaehe âune chaise sous un escalier dansune maison. II a 6te capture endecembre dans la rue â Dorah, unquartier sunnite de Bagdad. Sesagresseurs l'ont assommâ, puis jetedans le coffre d'une voiture. Ils ontensuite telephone â sa femme. Elle

raconte : « Ils ont reclame un grandsac d'argent de 240 000 dollars. Ilsont menace, si on ne payaitpas, dejeterla tete de mon maridans lejar-din. On a reussiâ reunirgrâce â desemprunts 30 000 dollars. J'airemisla rançon â un motard. » Assyro-chaldeen, Mohzen ignore qui l'aenlevö. « Mes geâliers m'accu-saient d'etre un mecreant. Ils vou-

laient que je me convertisse âl'islam. En me liberant, ils m'ont ditque je devais disparaître du quar-tier», precise-t-il. Mohzen a quitteBagdad pour Erbil. Sa famille devaitl'y rejoindre. Leur camion de demö-nagement a ete attaque. Les bra-queurs se sont empares de la car-gaison, des Ğconomies desvoyageurs et de leurs chaussures.

Le beau-pere de Mohzen a vouluremercier un bandit de lui avoirepargnö la vie. II s'est baissö pour luibaiser la main. L'homme l'a econ-duit en le traitant de «chien d'infi-de/e». «A Dorah, les chiites sonttous partis. Quant aux chretiens, ilen reste une poignâe », commenteMohzen.

T.O.

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

Congress must help Bushpick up the pieces in Iraq

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-O'C

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İt was surreal hovv disconneetedPresident George W. Bush vvasthe other night, both from Iraq'shorrifying reality and America's

anguish över this unnecessary, mis-managed and riovv unvvinnable war.Indeed, most Americans seem farahead of the president. They under-stand that vvhat the United States ur-gently needs is for Bush to chart away out of Iraq that also limits thechaos that vvill be left behind.

The president's disconnect goesfar to explain the harshly critical re-

' action of Congress and the public tohis plan to further bleed America'soverstretched forces by sending20,000 additional troops in an at-tempt to impose peace on Baghdad'svengeful streets. He proposes to dothat vvithout any enforceable com-mitments from the Iraqi governmentthat it vvill take the necessary politic¬al steps that are the only hope fortamping dovvn a spiraling civil vvar.

There are no really satisfying an-svvers in Iraq, since ali of the remain-ing options are bad. Stili, some arenotably worse than others, and Bushhas come up vvith possibly the vvorst.He would mortgage thousands moreAmerican lives and vvhat remains ofWashington's credibility in the regionto a destructively sectarian Shiitegovernment that he seems unvvillingor unable to influence or restrain.

Unlike Bush's vievvs on the Ameri¬can military presence in Iraq, ourvievvs have evolved as the evidentrealities on the ground have changed.At the outset, although vve opposedBush's invasion, vve hoped the U.S.military could provide enough secu¬rity to allovv an eleeted governmentto build the foundations of nationalunity and eventual demoeracy.

As it became increasingly clearthat Iraqi political leaders had other,less noble intentions, vve stili hopedthat a substantial American militarypresence could be used to shield in-nocent civilians from the grovving vi¬olence, train reliable and profession-al Iraqi security forces to take överthat task, and exert leverage on Iraqileaders to follovv a less divisive anddestruetive course.

Now, vvith Bush unvvilling or un¬able to persuade Prime MinisterNuri Kamal al-Maliki to take theminimum steps necessary to justifyany deeper American commitment,vve recognize that even that has be-come unrealistic. Maliki gave thelatest White House plan an evenchillier reception than it received inthe U.S. Congress, boyeotting a newsconference Thursday in Baghdad an-nouncing it. He apparently vvould

have preferred to see Americanforces sent to fight Sünni insurgentsin western Anbar Province, leavingBaghdad as a free-fire zone for hisShiite militia partners.

But even knovving ali that, Americacannot simply vvash its hands of Iraqand go home. The region's problems,many of them made vvorse by thisvvar, are unavoidably America's prob¬lems as vvell. For starters, Iraq is inimminent danger of violently break-ing apart, driving millions of refugeesacross its borders vvho will bringvvith them their ethnic grievances,and in some cases their vveaponsand potentially unleashing a chainreaction of regional conflicts thatcould dravv in Turkey, Saudi Arabia,Iran and perhaps others as vvell.

Whatever else happens,Iran has already becomemore formidable anddangerous. Where it

önce had a hostile Saddam Husseinon its vvestern border, it novv has afriendly Shiite fundamentalist gov¬ernment. its other longtime enemy,the United States, has had its diplo-matic and military clout severely di-minished by this vvar.

The expanding power of a revolu-tionary, Shiite Iran is profoundly un-settling to the conservative Sunni-ledgovernments in most of the ArabMiddle East, vvhich have been Amer¬ica's traditional allies in the region. If

the United States is to recoup any ofits standing and influence there, itvvill have to find a way to contain thechaos in Iraq. And it vvill have to do alot more to address other concerns ofthese governments and their people,starting vvith a genuine and sustainedeffort to mediate a peace agreementbetween Israel and the Palestinians.

If Bush does persist in sendingmore American troops to Baghdad,despite Congress's amply justifiedopposition, he vvill have to establishclear lines of command that assurethat those troops can enter thestrongholds of the Shiite militias re¬sponsible for much of the violencevvithout militia leaders' being tippedoff by allies in the Iraqi government.

And so long as any Americantroops remain in Iraq, Bush must putserious pressure on Maliki to sup¬port the troops' efforts vvith a genu¬ine program of national reconcili-ation. That must inelude, at aminimum, ridding the poliçe andother security services ofkillers, tor-turers and criminals and disarmingali sectarian militias.

The government must also as¬sure that Iraqi oil revenuesare fairly shared out amongthe entire Iraqi population.

And it must move quickly to offer anamnesty to Sünni insurgents vvillingto put dovvn their weapons, and nar-row the legal restrictions on formerBaath Party members so that Sünniprofessionals can önce again fullyparticipate in Iraqi national life.

These benehmarks should be ac-companied by fixed timelines. Andthey must be accompanied vvith aclear message that the United Statesis prepared to withdraw its troops ifthe Iraqis continue to refuse to takeresponsibility for their own future.Bush and other American officialsneed to make clear that as much asthe United States vvill suffer from acomplete collapse in Iraq, Iraq'sleaders vvill suffer far vvorse from theloss of their American proteetors.

Bush should reinforce that mes¬sage by convening a conference of aliof Iraq's neighbors to discuss hovvthey can help stabilize Iraq andvvhat they can do to contain thevvider chaos should it come. Withnearly tvvo million Iraqis alreadyseeking refuge, mainly in Syria andJordan, it is far past time for Ameri¬can officials to begin their own plan-ning and relief efforts.

If Bush refuses to deliver this ulti-matum to Maliki, Congress vvill haveto do so in his stead. That's not theusual division of labor betvveen theexecutive and legislative branehes,but it is one that Bush has made nec¬essary by his refusal to face realities.The potential consequences of hisfailed leadership are so serious thatneither the new Democratic majorit-ies in Congress, nor the public atlarge, can afford the luxury of merelycriticizing from the sidelines.

So far, Congress is off to an en-couraging start, holding substantiveoversight hearings and asking prob-ing questions of administration offi¬cials for the first time in too manyyears. Similarly encouraging hasbeen the bipartisan character of thisreinvigorated oversight. Congressshould continue asking hard ques-tions. And it must insist on real an-swers before aeting on any nevv re-quests for money to support Bush'splans to send more troops to Bagh¬dad. Congress has the authority to at-tach conditionş to that money, im-posing benehmarks and timetableson Bush, vvho then would be forcedto impose them on the Iraqi govern¬ment.

it's novv up to Congress to force thepresident to live up to his constitu-tional responsibilities and rescueAmerica from the consequences ofone of its vvorst strategie blunders inmodern times.

History vvill su'rely blame Bush forleading America into Iraq, but it vvillblame Congress if it does not act tonush him onto a more realistic path.

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Congress must help Bushpick up the pieces in Iraq

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İt was surreal hovv disconneetedPresident George W. Bush vvasthe other night, both from Iraq'shorrifying reality and America's

anguish över this unnecessary, mis-managed and riovv unvvinnable war.Indeed, most Americans seem farahead of the president. They under-stand that vvhat the United States ur-gently needs is for Bush to chart away out of Iraq that also limits thechaos that vvill be left behind.

The president's disconnect goesfar to explain the harshly critical re-

' action of Congress and the public tohis plan to further bleed America'soverstretched forces by sending20,000 additional troops in an at-tempt to impose peace on Baghdad'svengeful streets. He proposes to dothat vvithout any enforceable com-mitments from the Iraqi governmentthat it vvill take the necessary politic¬al steps that are the only hope fortamping dovvn a spiraling civil vvar.

There are no really satisfying an-svvers in Iraq, since ali of the remain-ing options are bad. Stili, some arenotably worse than others, and Bushhas come up vvith possibly the vvorst.He would mortgage thousands moreAmerican lives and vvhat remains ofWashington's credibility in the regionto a destructively sectarian Shiitegovernment that he seems unvvillingor unable to influence or restrain.

Unlike Bush's vievvs on the Ameri¬can military presence in Iraq, ourvievvs have evolved as the evidentrealities on the ground have changed.At the outset, although vve opposedBush's invasion, vve hoped the U.S.military could provide enough secu¬rity to allovv an eleeted governmentto build the foundations of nationalunity and eventual demoeracy.

As it became increasingly clearthat Iraqi political leaders had other,less noble intentions, vve stili hopedthat a substantial American militarypresence could be used to shield in-nocent civilians from the grovving vi¬olence, train reliable and profession-al Iraqi security forces to take överthat task, and exert leverage on Iraqileaders to follovv a less divisive anddestruetive course.

Now, vvith Bush unvvilling or un¬able to persuade Prime MinisterNuri Kamal al-Maliki to take theminimum steps necessary to justifyany deeper American commitment,vve recognize that even that has be-come unrealistic. Maliki gave thelatest White House plan an evenchillier reception than it received inthe U.S. Congress, boyeotting a newsconference Thursday in Baghdad an-nouncing it. He apparently vvould

have preferred to see Americanforces sent to fight Sünni insurgentsin western Anbar Province, leavingBaghdad as a free-fire zone for hisShiite militia partners.

But even knovving ali that, Americacannot simply vvash its hands of Iraqand go home. The region's problems,many of them made vvorse by thisvvar, are unavoidably America's prob¬lems as vvell. For starters, Iraq is inimminent danger of violently break-ing apart, driving millions of refugeesacross its borders vvho will bringvvith them their ethnic grievances,and in some cases their vveaponsand potentially unleashing a chainreaction of regional conflicts thatcould dravv in Turkey, Saudi Arabia,Iran and perhaps others as vvell.

Whatever else happens,Iran has already becomemore formidable anddangerous. Where it

önce had a hostile Saddam Husseinon its vvestern border, it novv has afriendly Shiite fundamentalist gov¬ernment. its other longtime enemy,the United States, has had its diplo-matic and military clout severely di-minished by this vvar.

The expanding power of a revolu-tionary, Shiite Iran is profoundly un-settling to the conservative Sunni-ledgovernments in most of the ArabMiddle East, vvhich have been Amer¬ica's traditional allies in the region. If

the United States is to recoup any ofits standing and influence there, itvvill have to find a way to contain thechaos in Iraq. And it vvill have to do alot more to address other concerns ofthese governments and their people,starting vvith a genuine and sustainedeffort to mediate a peace agreementbetween Israel and the Palestinians.

If Bush does persist in sendingmore American troops to Baghdad,despite Congress's amply justifiedopposition, he vvill have to establishclear lines of command that assurethat those troops can enter thestrongholds of the Shiite militias re¬sponsible for much of the violencevvithout militia leaders' being tippedoff by allies in the Iraqi government.

And so long as any Americantroops remain in Iraq, Bush must putserious pressure on Maliki to sup¬port the troops' efforts vvith a genu¬ine program of national reconcili-ation. That must inelude, at aminimum, ridding the poliçe andother security services ofkillers, tor-turers and criminals and disarmingali sectarian militias.

The government must also as¬sure that Iraqi oil revenuesare fairly shared out amongthe entire Iraqi population.

And it must move quickly to offer anamnesty to Sünni insurgents vvillingto put dovvn their weapons, and nar-row the legal restrictions on formerBaath Party members so that Sünniprofessionals can önce again fullyparticipate in Iraqi national life.

These benehmarks should be ac-companied by fixed timelines. Andthey must be accompanied vvith aclear message that the United Statesis prepared to withdraw its troops ifthe Iraqis continue to refuse to takeresponsibility for their own future.Bush and other American officialsneed to make clear that as much asthe United States vvill suffer from acomplete collapse in Iraq, Iraq'sleaders vvill suffer far vvorse from theloss of their American proteetors.

Bush should reinforce that mes¬sage by convening a conference of aliof Iraq's neighbors to discuss hovvthey can help stabilize Iraq andvvhat they can do to contain thevvider chaos should it come. Withnearly tvvo million Iraqis alreadyseeking refuge, mainly in Syria andJordan, it is far past time for Ameri¬can officials to begin their own plan-ning and relief efforts.

If Bush refuses to deliver this ulti-matum to Maliki, Congress vvill haveto do so in his stead. That's not theusual division of labor betvveen theexecutive and legislative branehes,but it is one that Bush has made nec¬essary by his refusal to face realities.The potential consequences of hisfailed leadership are so serious thatneither the new Democratic majorit-ies in Congress, nor the public atlarge, can afford the luxury of merelycriticizing from the sidelines.

So far, Congress is off to an en-couraging start, holding substantiveoversight hearings and asking prob-ing questions of administration offi¬cials for the first time in too manyyears. Similarly encouraging hasbeen the bipartisan character of thisreinvigorated oversight. Congressshould continue asking hard ques-tions. And it must insist on real an-swers before aeting on any nevv re-quests for money to support Bush'splans to send more troops to Bagh¬dad. Congress has the authority to at-tach conditionş to that money, im-posing benehmarks and timetableson Bush, vvho then would be forcedto impose them on the Iraqi govern¬ment.

it's novv up to Congress to force thepresident to live up to his constitu-tional responsibilities and rescueAmerica from the consequences ofone of its vvorst strategie blunders inmodern times.

History vvill su'rely blame Bush forleading America into Iraq, but it vvillblame Congress if it does not act tonush him onto a more realistic path.

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Bush opens3rd frontin Iraqagainst Iran

By David E. Sanger

WASHNGTON: For more than tvvoyears after Saddam Hussein's fail, thewar in Iraq vvas about chasing dovvn in¬surgents and Al Qaeda in Iraq. Lastyear it expanded to tamping down sec¬tarian vvarfare.

But över the past three vveeks, in tvvosets of raids and nevvly revealed ordersissued by President George W. Bush, athird front has opened against Iran.

For novv, administration officials say,that effort has a limited goal: preventingIranians from aiding in attacks onAmerican and Iraqi forces inside Iraq.But in recent intervievvs and publicstatements, senior members of the Bushadministration have made clear thattheir real agenda goes significantly fur-ther, tovvard a goal of containing Iran'sability tö exploit America's troubles andrealizing its dream of re-emerging asthe ğreatest povver in the Middle East.

in an intervievv in her office Friday,before she left on her latest Mideasttrip, Secretary of State CondoleezzaRice described vvhat she called an"evolving" administration strategy toconfront "destabilizing behavior" byIran across the region. Bush's national

security adviser, StephenNews Hadley, vvent further Sun-Analysis day, vvhen he said on NBC's

"Meet the Press" that theUnited States vvas resisting an Iranianeffort "to basically establish hege-mony" throughout the region.

Even some of Bush's fiercest criticsdo not question that the administra-tion's diagnosis is correct. Some of themargued in 2003 that Iran was a far morepotent threat than Saddam Hussein everhad been, and questioned vvhether thepresident had taken on Iraq first simplybecause it seemed, at the time, like aneasier confrontation to resolve. Butnearly four years later, vvith American

forces stretched thin, confronting Iranraises strategie questions that the WhiteHouse is not eager to ansvver.

in many vvays, the new focus on Iranrepresents another vvay in vvhich theAmerican mission in Iraq has back-fired. in the lead-up to the 2003 inva-sion of Iraq, administration officials ar¬gued that successfully deposingSaddam Hussein vvould send a povver-ful signal to other nations seeking tochallenge Washington and racing fornuclear vveapons. Iran and North Ko-rea, the tvvo other countries that Bush

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Yahya Ahmed/The Associated Press

The building in Erbil, lraq, on Sunday, where five Iranians were held. Washington is takinga hard line on Iranian activities in Iraq.

identified in his 2002 State of the Un¬ion address as part of an "axis of evil,"vvould take note of the costs ofdefianceand rein in their ambitions.

"You heard this argument in meetingsali the time," a senior official on the Na¬tional Security Council, vvho has sinceleft the administration, said recently."Iraq vvould make the harder problemsof Iran and North Korea easier."

But the opposite happened. NorthKorea tested a nuclear device in Octo-ber. And Iran has sped ahead vvith auranium enrichment program in defi¬ance of United Nations Security Coun¬cil demands. Novv, Rice confirms,Washington is moving to vvhat amountsto a Plan B: statiohing more naval, airand anti-missile batteries off Iran'scoast; cracking dovvn on its internation-al financial transactions in an effort tosqueeze its ability to pump oil; andhunting dovvn suspected members ofthe Revolutionary Guard and other Ira¬nian operatives inside Iraqi territory.

The strategy, officials say, is to raisethe cost for Iranians so much that theyquestion the hard-line tactics of thecountry's current leadership, especiallythat of President Mahmoud Ahmadine¬jad. To the administration's critics,though, the result could be the opposite

that Washington's hard line couldgive Ahmadinejad's movement nevv life.

"The administration does have Iranon the brain, and I think they are exag-gerating the amount of Iranian activi¬ties in Iraq," Kenneth Pollack, the direc-tor of research at the Saban Center atthe Brookings Institution, said on Sun¬day. "There's a good chance that this isgoing to be counterproduetive."

Administration officials say that ig-noring Iran's activities vvill lead only toescalation. "There's no question that ev-erything that has göne vvrong in Iraqhas made life easier for the Iranians,"one senior White House official said re¬cently. "The question is vvhat you doabout that."

The ansvver, shaped in the National

Security Council, is for the Americanmilitary to make targets of Iraniansvvho they believe are fueling attacks, adecision that Bush made months agothat vvas diselosed only last vveek. it is astrategy that raises many questions.

First is vvhether the confrontationvvill be limited to Iraqi territory. in testi-mony in recent days, the nevv secretaryof defense, Robert Gates, has arguedthat he sees no need to enter into Irani¬an territory.

Yet American officials have beencareful not to shut off the possibility ofAmerican aetions inside Iran, and theyhave been cagey about vvhat kind of or¬ders, including secret presidential find-ings, Bush may have signed in recentmonths. Pressed on ABC 's "This Week"on Sunday about excluding the optionof going after Iranians inside Iran's ownborders, Hadley said that for novv, Iraqvvas "the best place" for the UnitedStates to take on the Iranians.

"So, you don't believe you have the au-thority to go into Iran?" the hoşt of theshovv, George Stephanopoulos, askedHadley. "I didn't say that," he respond-ed. "This is another issue. Any time youhave questions about erossing interna-tional borders, there are legal issues."

The second question is vvhether Bushis novv determined to step up covert asvvell as overt efforts to halt Iran's nuclear program. So far, the evidence collec-ted by the International Atomic EnergyAgency suggests that Tehran's nuclearefforts have run into considerable teeh-nical obstacles. But concerns remainthat inspectors are missing secret facil-ities, bigger and more advanced thanthose that they discovered a fevv yearsago, aeting on tips from Iranian exiles.

And the third question is vvhat Wash¬

ington vvould do if the Iranians lookedfor vvays to strike back. Until novv, theconventional vvisdom in Washingtonhas been that Bush has his hands fulland is not eager to >add to America'schallenges in the Middle East.

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Bush opens3rd frontin Iraqagainst Iran

By David E. Sanger

WASHNGTON: For more than tvvoyears after Saddam Hussein's fail, thewar in Iraq vvas about chasing dovvn in¬surgents and Al Qaeda in Iraq. Lastyear it expanded to tamping down sec¬tarian vvarfare.

But över the past three vveeks, in tvvosets of raids and nevvly revealed ordersissued by President George W. Bush, athird front has opened against Iran.

For novv, administration officials say,that effort has a limited goal: preventingIranians from aiding in attacks onAmerican and Iraqi forces inside Iraq.But in recent intervievvs and publicstatements, senior members of the Bushadministration have made clear thattheir real agenda goes significantly fur-ther, tovvard a goal of containing Iran'sability tö exploit America's troubles andrealizing its dream of re-emerging asthe ğreatest povver in the Middle East.

in an intervievv in her office Friday,before she left on her latest Mideasttrip, Secretary of State CondoleezzaRice described vvhat she called an"evolving" administration strategy toconfront "destabilizing behavior" byIran across the region. Bush's national

security adviser, StephenNews Hadley, vvent further Sun-Analysis day, vvhen he said on NBC's

"Meet the Press" that theUnited States vvas resisting an Iranianeffort "to basically establish hege-mony" throughout the region.

Even some of Bush's fiercest criticsdo not question that the administra-tion's diagnosis is correct. Some of themargued in 2003 that Iran was a far morepotent threat than Saddam Hussein everhad been, and questioned vvhether thepresident had taken on Iraq first simplybecause it seemed, at the time, like aneasier confrontation to resolve. Butnearly four years later, vvith American

forces stretched thin, confronting Iranraises strategie questions that the WhiteHouse is not eager to ansvver.

in many vvays, the new focus on Iranrepresents another vvay in vvhich theAmerican mission in Iraq has back-fired. in the lead-up to the 2003 inva-sion of Iraq, administration officials ar¬gued that successfully deposingSaddam Hussein vvould send a povver-ful signal to other nations seeking tochallenge Washington and racing fornuclear vveapons. Iran and North Ko-rea, the tvvo other countries that Bush

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Yahya Ahmed/The Associated Press

The building in Erbil, lraq, on Sunday, where five Iranians were held. Washington is takinga hard line on Iranian activities in Iraq.

identified in his 2002 State of the Un¬ion address as part of an "axis of evil,"vvould take note of the costs ofdefianceand rein in their ambitions.

"You heard this argument in meetingsali the time," a senior official on the Na¬tional Security Council, vvho has sinceleft the administration, said recently."Iraq vvould make the harder problemsof Iran and North Korea easier."

But the opposite happened. NorthKorea tested a nuclear device in Octo-ber. And Iran has sped ahead vvith auranium enrichment program in defi¬ance of United Nations Security Coun¬cil demands. Novv, Rice confirms,Washington is moving to vvhat amountsto a Plan B: statiohing more naval, airand anti-missile batteries off Iran'scoast; cracking dovvn on its internation-al financial transactions in an effort tosqueeze its ability to pump oil; andhunting dovvn suspected members ofthe Revolutionary Guard and other Ira¬nian operatives inside Iraqi territory.

The strategy, officials say, is to raisethe cost for Iranians so much that theyquestion the hard-line tactics of thecountry's current leadership, especiallythat of President Mahmoud Ahmadine¬jad. To the administration's critics,though, the result could be the opposite

that Washington's hard line couldgive Ahmadinejad's movement nevv life.

"The administration does have Iranon the brain, and I think they are exag-gerating the amount of Iranian activi¬ties in Iraq," Kenneth Pollack, the direc-tor of research at the Saban Center atthe Brookings Institution, said on Sun¬day. "There's a good chance that this isgoing to be counterproduetive."

Administration officials say that ig-noring Iran's activities vvill lead only toescalation. "There's no question that ev-erything that has göne vvrong in Iraqhas made life easier for the Iranians,"one senior White House official said re¬cently. "The question is vvhat you doabout that."

The ansvver, shaped in the National

Security Council, is for the Americanmilitary to make targets of Iraniansvvho they believe are fueling attacks, adecision that Bush made months agothat vvas diselosed only last vveek. it is astrategy that raises many questions.

First is vvhether the confrontationvvill be limited to Iraqi territory. in testi-mony in recent days, the nevv secretaryof defense, Robert Gates, has arguedthat he sees no need to enter into Irani¬an territory.

Yet American officials have beencareful not to shut off the possibility ofAmerican aetions inside Iran, and theyhave been cagey about vvhat kind of or¬ders, including secret presidential find-ings, Bush may have signed in recentmonths. Pressed on ABC 's "This Week"on Sunday about excluding the optionof going after Iranians inside Iran's ownborders, Hadley said that for novv, Iraqvvas "the best place" for the UnitedStates to take on the Iranians.

"So, you don't believe you have the au-thority to go into Iran?" the hoşt of theshovv, George Stephanopoulos, askedHadley. "I didn't say that," he respond-ed. "This is another issue. Any time youhave questions about erossing interna-tional borders, there are legal issues."

The second question is vvhether Bushis novv determined to step up covert asvvell as overt efforts to halt Iran's nuclear program. So far, the evidence collec-ted by the International Atomic EnergyAgency suggests that Tehran's nuclearefforts have run into considerable teeh-nical obstacles. But concerns remainthat inspectors are missing secret facil-ities, bigger and more advanced thanthose that they discovered a fevv yearsago, aeting on tips from Iranian exiles.

And the third question is vvhat Wash¬

ington vvould do if the Iranians lookedfor vvays to strike back. Until novv, theconventional vvisdom in Washingtonhas been that Bush has his hands fulland is not eager to >add to America'schallenges in the Middle East.

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

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>-<onLLJ

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Sünni angeröver conductof executionBy Steve Negus,lraq Correspondent

Iraq yesterday executedSaddam Hussein's co-defend-ants, eliciting fresh contro-versy after it vvas revealedthat one of the executionsvvas bungled.

Barzan al-Tikriti,Saddam's half brother, andAvvadh al-Bandar, a revolu-

tionary court judge, vverehanged before davVn.

The pair were convictedalongside the deposed Iraqileader on November 5 oncharges related to reprisalsagainst a Shia village whereSaddam suffered a 1982assassination attempt.Scores of villagers vvere exe:cuted and many more tor-tured and imprisoned.

The official video of theexecutions has not beenreleased, but vvas screenedfor reporters. it reportedlyshovvs Mr Bandar's bodydangling from a rope, andMr Tikriti's lying on thefloor vvith his severed heada short distance avvay.

Iraqi government officialsclaimed there vvere no "vio-lations" of procedure in yes-terday's executions, butadmitted that Mr Tikriti'shead vvas ripped from hisbody as he vvas hanged.

Such incidents can report¬edly occur vvhen a hangmanmisjudges the length of roperequired, but Iraqi Sünnihave already accused thegovernment of deliberatelymutilating Mr Tikriti's body.

in an example of the

potential sectarian backlash,Mr Tikriti's son-in-law saidin an intervievv on pan-Arabal-Jazeera television that"ripping off his head [vvas]the grudge of the Safavids".He vvas referring to an Ira¬nian dynasty that someSünni use as a generalinsult for Shia, because itemphasises their Iran ties.

Condoleezza Rice, US sec¬retary of state, yesterdayissued a muted criticism ofthe execution. "We vvere dis-appointed that there vvasnot greater dignity given tothe accused . . .

"I think that passions runhigh after years of turmoil,under dictatorship, and thatis apparently vvhat hap¬pened. But it shouldn't havehappened and I think that itdid not reflect vvell on the

Iraqi government."The United Nations yes¬

terday condemned the deci¬sion to go ahead vvith theexecutions. Yesterday'sevents came after vvide-spread criticism . över theexecution of Saddam tvvovveeks ago, and are likely tostrain Iraq's relations vvithits neighbours and vvith itsovvn Sünni Arab population.

Saddam's executionsparked accusations that theIraqi government had ignoredelements of due process inorder to rush him to the gal¬lovvs. Those criticisms vverecompounded by mobile phonefootage shovving executionerstaunting Saddam.Additional reporting byAndreuı England in Cairo

Iranian leaders speak out as theUS steps up pressure on Tehran

By Gareth Smyth in Tehran,Fidclius Schmid in Brussels andAndrevv England in Cairo

Akbar Hashemi Rafsanjani,the influential former Ira¬nian president, yesterdayaccused the US of "seekingnevv adventurism" as Wash¬ington stepped up pressureon Tehran över its nuclearprogramme and Iraq.

Ayatollah Ali Khamenei,the supreme leader, alsoexpressed concern that theUS vvas fostering sectarian-ism. Meeting Sünni and Shiaclerics he stressed that unitybetvve.en Islam's tvvo sectsvvas needed to prevent"these governments" - a ref-erence to Sünni Arabregimes - "taking refuge"vvith the US and Britain.

Iranian vvarnings came asAli Larijani, the country'stop security official, heldmeetings in Riyadh, in anapparent attempt to gaugethe level of Saudi support forVVashington's tougher policytovvards Tehran.

The trip came a day beforeCondoleezza Rice, the USsecretary of state, is due inSaudi Arabia - the most pow-efful Sünni country - fortalks on President George W.Bush's nevv Iraq plan.

The so-called "vvay for-vvard" for Iraq includes asurge of 20,000 extra troopsto pacify Baghdad andincreased pressure on Iran,vvhich Washington accusesof fomenting unrest in Iraqthrough its support for Shiaarmed groups.

Ms Rice's regional tourseems partly designed tocement a regional front

Kurdish troops of the lraqi army depart for Baghdad yesterday where they vvill help extra US forces try to overcome sectarian violence

against Shia Iran at a timevvhen Sünni Arab states areexpressing rising alarm överIranian influence in theregion. Last month, GulfArab states ordered a studyinto a possible civiliannuclear programme, a movethat vvas seen as a vvarningto vvestern governments todeal vvith Iran's programmeor face a regional arms race.

in Cairo yesterday Ms Riceappeared to have vvon back-ing for the. Iraq strategyfrom Ahmed Aboul Gheit,

the Egyptian foreign minis-ter, vvho said Egypt "hopesitis put into force in order toachieve stability in Iraq".Referring to Iran, Mr AboulGheit said "regional forcesshould refrain from interfer-ing vvithin the Iraqi domesticfront".

Robert Gates, the nevv USsecretary of defence, saidyesterday that the US vvasincreasing military activityin the Gulf in response tovvhat he called Tehran's"very negative behaviour".

"The Iranians clearlybelieve vve are tied dovvn inIraq, that they have the initi-ative, that they're in a posi-tion to press us in manyvvays," he told reporters atNato's Brussels headquar-ters. The US is planning tosend Patriot missile units tothe Gulf, to guard againstpossible Iranian rocketattacks, as vvell as a secondaircraft carrier and supportships. "The Iranians are act-ing in a very negative vvayin many reşpects," Mr Gates

said. "They are doing noth¬ing to be constructive in Iraqat this point."

But he did not exclude thepossibility of future negotia-tions vvith Tehran. "My vievvis that vvhen the Iranians areprepared to play a construc¬tive role in dealing vvithsome of these problems, thenthere might be opportunitiesfor engagement."

As part of its containmentefforts, the US is tighteningfinancial sanctions againstIran and asking its allies to

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Sünni angeröver conductof executionBy Steve Negus,lraq Correspondent

Iraq yesterday executedSaddam Hussein's co-defend-ants, eliciting fresh contro-versy after it vvas revealedthat one of the executionsvvas bungled.

Barzan al-Tikriti,Saddam's half brother, andAvvadh al-Bandar, a revolu-

tionary court judge, vverehanged before davVn.

The pair were convictedalongside the deposed Iraqileader on November 5 oncharges related to reprisalsagainst a Shia village whereSaddam suffered a 1982assassination attempt.Scores of villagers vvere exe:cuted and many more tor-tured and imprisoned.

The official video of theexecutions has not beenreleased, but vvas screenedfor reporters. it reportedlyshovvs Mr Bandar's bodydangling from a rope, andMr Tikriti's lying on thefloor vvith his severed heada short distance avvay.

Iraqi government officialsclaimed there vvere no "vio-lations" of procedure in yes-terday's executions, butadmitted that Mr Tikriti'shead vvas ripped from hisbody as he vvas hanged.

Such incidents can report¬edly occur vvhen a hangmanmisjudges the length of roperequired, but Iraqi Sünnihave already accused thegovernment of deliberatelymutilating Mr Tikriti's body.

in an example of the

potential sectarian backlash,Mr Tikriti's son-in-law saidin an intervievv on pan-Arabal-Jazeera television that"ripping off his head [vvas]the grudge of the Safavids".He vvas referring to an Ira¬nian dynasty that someSünni use as a generalinsult for Shia, because itemphasises their Iran ties.

Condoleezza Rice, US sec¬retary of state, yesterdayissued a muted criticism ofthe execution. "We vvere dis-appointed that there vvasnot greater dignity given tothe accused . . .

"I think that passions runhigh after years of turmoil,under dictatorship, and thatis apparently vvhat hap¬pened. But it shouldn't havehappened and I think that itdid not reflect vvell on the

Iraqi government."The United Nations yes¬

terday condemned the deci¬sion to go ahead vvith theexecutions. Yesterday'sevents came after vvide-spread criticism . över theexecution of Saddam tvvovveeks ago, and are likely tostrain Iraq's relations vvithits neighbours and vvith itsovvn Sünni Arab population.

Saddam's executionsparked accusations that theIraqi government had ignoredelements of due process inorder to rush him to the gal¬lovvs. Those criticisms vverecompounded by mobile phonefootage shovving executionerstaunting Saddam.Additional reporting byAndreuı England in Cairo

Iranian leaders speak out as theUS steps up pressure on Tehran

By Gareth Smyth in Tehran,Fidclius Schmid in Brussels andAndrevv England in Cairo

Akbar Hashemi Rafsanjani,the influential former Ira¬nian president, yesterdayaccused the US of "seekingnevv adventurism" as Wash¬ington stepped up pressureon Tehran över its nuclearprogramme and Iraq.

Ayatollah Ali Khamenei,the supreme leader, alsoexpressed concern that theUS vvas fostering sectarian-ism. Meeting Sünni and Shiaclerics he stressed that unitybetvve.en Islam's tvvo sectsvvas needed to prevent"these governments" - a ref-erence to Sünni Arabregimes - "taking refuge"vvith the US and Britain.

Iranian vvarnings came asAli Larijani, the country'stop security official, heldmeetings in Riyadh, in anapparent attempt to gaugethe level of Saudi support forVVashington's tougher policytovvards Tehran.

The trip came a day beforeCondoleezza Rice, the USsecretary of state, is due inSaudi Arabia - the most pow-efful Sünni country - fortalks on President George W.Bush's nevv Iraq plan.

The so-called "vvay for-vvard" for Iraq includes asurge of 20,000 extra troopsto pacify Baghdad andincreased pressure on Iran,vvhich Washington accusesof fomenting unrest in Iraqthrough its support for Shiaarmed groups.

Ms Rice's regional tourseems partly designed tocement a regional front

Kurdish troops of the lraqi army depart for Baghdad yesterday where they vvill help extra US forces try to overcome sectarian violence

against Shia Iran at a timevvhen Sünni Arab states areexpressing rising alarm överIranian influence in theregion. Last month, GulfArab states ordered a studyinto a possible civiliannuclear programme, a movethat vvas seen as a vvarningto vvestern governments todeal vvith Iran's programmeor face a regional arms race.

in Cairo yesterday Ms Riceappeared to have vvon back-ing for the. Iraq strategyfrom Ahmed Aboul Gheit,

the Egyptian foreign minis-ter, vvho said Egypt "hopesitis put into force in order toachieve stability in Iraq".Referring to Iran, Mr AboulGheit said "regional forcesshould refrain from interfer-ing vvithin the Iraqi domesticfront".

Robert Gates, the nevv USsecretary of defence, saidyesterday that the US vvasincreasing military activityin the Gulf in response tovvhat he called Tehran's"very negative behaviour".

"The Iranians clearlybelieve vve are tied dovvn inIraq, that they have the initi-ative, that they're in a posi-tion to press us in manyvvays," he told reporters atNato's Brussels headquar-ters. The US is planning tosend Patriot missile units tothe Gulf, to guard againstpossible Iranian rocketattacks, as vvell as a secondaircraft carrier and supportships. "The Iranians are act-ing in a very negative vvayin many reşpects," Mr Gates

said. "They are doing noth¬ing to be constructive in Iraqat this point."

But he did not exclude thepossibility of future negotia-tions vvith Tehran. "My vievvis that vvhen the Iranians areprepared to play a construc¬tive role in dealing vvithsome of these problems, thenthere might be opportunitiesfor engagement."

As part of its containmentefforts, the US is tighteningfinancial sanctions againstIran and asking its allies to

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

go beyond the limited sanc-tions agreed in a UN resolu-tion last month.

"We vvould encourageother countries - Europeancountries, the EU, Japan - toconsider stronger sanctionsthan vvere in the SecurityCouncil resolution," Nicho-las Burns, US undersecre-tary of state, told Reuters at

the vveekend. "There are bil-lions of euros of export cred¬its available to Europeancountries from their govern¬ments to encourage trade

-,-. vvith Iran" that could be cur-î tailed, he said.

6 Tehran, hovvever, yester-' day indicated it vvould not

' heed UN Security Councilcalls for a suspension by the

end of February of its ura-nium enrichment pro¬gramme, the most sensitivepart of its nuclear experi-ments. Gholam-HosseinElham, the Iranian govern¬ment spokesman, claimedIran vvould soon increasefrom 330 to 3,000 the numberof centrifuges it uses toenrich uranium.

Tehran also rejected USclaims that five nationalsseized by US forces in north¬ern Iraq last vveek vvere partof a Revolutionary Guardgroup providing vveapons toIraqi armed organisatipns.

Hoshyar Zebari, the Iraqforeign minister, east doubton the US assertions. He saidthe individuals. arrested

LE FIGARO mardh6 janvier 2007

vvere members of a liaisonbureau and had been vvork-ing from an office in Irbil,northern Iraq, for 10 years,providing consular services.Additional reporting by SteveNe'gus

Irak : protestations apres deux autres executions

L'ex-pr6sident du tribunal revolutionnaire, Awad al-Bandar, et le demi-frere de Saddam Hussein, Barzan al-Tikriti, pendant leur proces.

un porte-parole du gouvemement, la mise â mort « s'est dârouUe dans la dignitâ ». Furst/AFP, De Castro/Reuters.

Selon

GOLFELes pendaisonsdu aemi-frere de SaddamHussein, Barzan,et d'un ancien chefde tribunal revolutionnaireont ete filrnees,quitte â nourrirune nouvelle polemique.

SOURDES aux appels â la elemence,les autoritfe irakiennes ont exĞcutehier deux proches de Saddam Hus¬sein. Son demi-frere, Barzan al-Tikriti, ancien chef des servicessecrets, et Avvad al-Bandar, ex-prĞsi-dent du tribunal revolutionnaire,ont ete pendus a trois fıeures localesa Bagdad. Tous deux avaient etĞcondamnes, avec l'ex-dictateur, a lapeine capitale pour « erime contrel'humanitĞ » pour leur responsabi¬lite dans le massacre de 148 villa-geois chiites de Doujail, dans lesannees 1980.

Le lieu de l'execution a 6te tenusecret, faisait savoir peu apres lapendaison le porte-parole du pre¬mier ministre. Elle «s'est derouleedans la dignite. II n'y a eu aucuneviolation», expliquait Ali al-Dab-bagh, qui assurait que les temoinss'etaient engagĞs par âcrit k respec-ter les supplicies. Le 30 decembre,une vidĞo pirate de la pendaison deSaddam Hussein, montrantl'ex-dic-tateur se faire insulter par plusieurstĞmoins k ses derniers instants, avait

suscite l'indignation de la commu¬naute internationale. Malgre lesdegâts causĞs par la diffusion decette cassette, le gouvemement ira¬kien n'a pas hesite â montrer â desjournalistes le film de la pendaisondes coaccuses de Saddam, hier.

On y voit Barzan et Bandar,tremblant de peur, et plus tard, ledemi-frere de l'ancien tyran, deca-pite par le nceud coulant de lacorde. Les deux hommes sont cöte kcöte, apparemment sur le memegibet que l'ancien president irakien,mais contrairement â Saddam, quiportait un costume, ils sont revâtusd'un survetement orange et coiffesde cagoules. Lorsque la trappe

s'ouvre, la tâte de Barzan est arra-châe et retombe dans une mare desang, tandis que le corps de l'ancienjuge Bandar se balance k cöte, aubout de la corde. II n'y a eu aucun erihostile, contrairement â l'executionde Saddam.

M6thodes exp6ditivesLes autoritĞs ont assure

qu'elles n'avaient pas l'intentionde rendre le film public. Mais aussi-tot ces executions connues, la sus-picion s'est propagee. Du Maroc auYĞmen, en passant par la minoritesunnite d'Irak, la version officielle aûtĞ mise en doute. « Cette executionfait partie d'un plan de vengeance.

La façon dont Barzan a ete tuetranspire la haine », tonne un com-merçant yemenite. Khaled Char-kaoui, le president marocain duCentre des droits de l'homme,denonce « une methode barbare »,.

« probablement commanditee del'exterieur par l'Iran et les Etats-Unis ». « Nous n'avons jamais vuqu'une tete se detaehe du corps d'unpendu »,. s'Ğtonne Charkaoui.Quant â la famille de Barzan al-Tikriti, elle s'insurge contre le faitde ne pas avoir ete informee de ladate de son execution. «Nousl'avons appris â la tâUvision, c'estchoquant », declare son beau-frere,Azzam Saleh Abdullah.

Les chiites et les kurdes d'Irak,severement reprimĞs par l'ancienchef de la poliçe secrete de Sad¬dam, se Klicitent au contraire deces disparitions. «Barzan n'a quece qu'ü merite », s'est ecrie MoussaIbor, un habitant de Sadr City, lebidonville chiite de Bagdad. «IIaurait dû etre livrâ aux irakiensdans une cage. » Washington etLondres, qui avaient critiqu6 lesmethodes expeditives de la pendai¬son de Saddam Hussein, mettenten avant la souverainete irakiennepour se dedouaner de toute res-,ponsabüitâ dans les exĞcutions deses deux coaccuses. « Ce fut uneaffaire irakienne et la decision fut

irakienne», a souligne ZalmanKhalilzad, l'ambassadeur ameri¬cain en Irak.

En revanehe, ces nouvellespendaisons ont ete condamneespar de nombreux pays europeens,ainsi que par Amnesty Internatio¬nal. Pour lose Barroso, le prâsidentde la Commission europeenne,« aucun etre humain n'a le droit deretirer la vie â un autre etrehumain», a-t-il dĞclarĞ â l'issue

. d'une rencontre k Rome avec lepresident du Conseil italien,Romano Prodi, qui a lui aussidenonce l'execution des deux pro¬ches de Saddam Hussein. Pour lacommissaire / europeenne auxRelations extârieures, la manieredont ont ete executes les deuxhommes va porter atteinte auxefforts de reconciliation nationaleen Irak, a souligne Benita Ferrero-VValdner. La France a Egalementrappele son opposition â la peinede mort, tout en ajoutant que lesresponsables des «exactions com-mises en Irak » devaient « repondrede leurs aetes ». Les corps de Bar¬zan et de Bandar ont ete transferesâ Tikrit, au nord de Bagdad. Lesdeux hommes ont ete inhumesaux cötes de Saddam Hussein dansle vülage d'al-Avvda, dans le fief tri-bal de l'ancien elan au pouvoir enIrak.

Georges Malbrunot(AVEC Afp ET REUTERS)

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go beyond the limited sanc-tions agreed in a UN resolu-tion last month.

"We vvould encourageother countries - Europeancountries, the EU, Japan - toconsider stronger sanctionsthan vvere in the SecurityCouncil resolution," Nicho-las Burns, US undersecre-tary of state, told Reuters at

the vveekend. "There are bil-lions of euros of export cred¬its available to Europeancountries from their govern¬ments to encourage trade

-,-. vvith Iran" that could be cur-î tailed, he said.

6 Tehran, hovvever, yester-' day indicated it vvould not

' heed UN Security Councilcalls for a suspension by the

end of February of its ura-nium enrichment pro¬gramme, the most sensitivepart of its nuclear experi-ments. Gholam-HosseinElham, the Iranian govern¬ment spokesman, claimedIran vvould soon increasefrom 330 to 3,000 the numberof centrifuges it uses toenrich uranium.

Tehran also rejected USclaims that five nationalsseized by US forces in north¬ern Iraq last vveek vvere partof a Revolutionary Guardgroup providing vveapons toIraqi armed organisatipns.

Hoshyar Zebari, the Iraqforeign minister, east doubton the US assertions. He saidthe individuals. arrested

LE FIGARO mardh6 janvier 2007

vvere members of a liaisonbureau and had been vvork-ing from an office in Irbil,northern Iraq, for 10 years,providing consular services.Additional reporting by SteveNe'gus

Irak : protestations apres deux autres executions

L'ex-pr6sident du tribunal revolutionnaire, Awad al-Bandar, et le demi-frere de Saddam Hussein, Barzan al-Tikriti, pendant leur proces.

un porte-parole du gouvemement, la mise â mort « s'est dârouUe dans la dignitâ ». Furst/AFP, De Castro/Reuters.

Selon

GOLFELes pendaisonsdu aemi-frere de SaddamHussein, Barzan,et d'un ancien chefde tribunal revolutionnaireont ete filrnees,quitte â nourrirune nouvelle polemique.

SOURDES aux appels â la elemence,les autoritfe irakiennes ont exĞcutehier deux proches de Saddam Hus¬sein. Son demi-frere, Barzan al-Tikriti, ancien chef des servicessecrets, et Avvad al-Bandar, ex-prĞsi-dent du tribunal revolutionnaire,ont ete pendus a trois fıeures localesa Bagdad. Tous deux avaient etĞcondamnes, avec l'ex-dictateur, a lapeine capitale pour « erime contrel'humanitĞ » pour leur responsabi¬lite dans le massacre de 148 villa-geois chiites de Doujail, dans lesannees 1980.

Le lieu de l'execution a 6te tenusecret, faisait savoir peu apres lapendaison le porte-parole du pre¬mier ministre. Elle «s'est derouleedans la dignite. II n'y a eu aucuneviolation», expliquait Ali al-Dab-bagh, qui assurait que les temoinss'etaient engagĞs par âcrit k respec-ter les supplicies. Le 30 decembre,une vidĞo pirate de la pendaison deSaddam Hussein, montrantl'ex-dic-tateur se faire insulter par plusieurstĞmoins k ses derniers instants, avait

suscite l'indignation de la commu¬naute internationale. Malgre lesdegâts causĞs par la diffusion decette cassette, le gouvemement ira¬kien n'a pas hesite â montrer â desjournalistes le film de la pendaisondes coaccuses de Saddam, hier.

On y voit Barzan et Bandar,tremblant de peur, et plus tard, ledemi-frere de l'ancien tyran, deca-pite par le nceud coulant de lacorde. Les deux hommes sont cöte kcöte, apparemment sur le memegibet que l'ancien president irakien,mais contrairement â Saddam, quiportait un costume, ils sont revâtusd'un survetement orange et coiffesde cagoules. Lorsque la trappe

s'ouvre, la tâte de Barzan est arra-châe et retombe dans une mare desang, tandis que le corps de l'ancienjuge Bandar se balance k cöte, aubout de la corde. II n'y a eu aucun erihostile, contrairement â l'executionde Saddam.

M6thodes exp6ditivesLes autoritĞs ont assure

qu'elles n'avaient pas l'intentionde rendre le film public. Mais aussi-tot ces executions connues, la sus-picion s'est propagee. Du Maroc auYĞmen, en passant par la minoritesunnite d'Irak, la version officielle aûtĞ mise en doute. « Cette executionfait partie d'un plan de vengeance.

La façon dont Barzan a ete tuetranspire la haine », tonne un com-merçant yemenite. Khaled Char-kaoui, le president marocain duCentre des droits de l'homme,denonce « une methode barbare »,.

« probablement commanditee del'exterieur par l'Iran et les Etats-Unis ». « Nous n'avons jamais vuqu'une tete se detaehe du corps d'unpendu »,. s'Ğtonne Charkaoui.Quant â la famille de Barzan al-Tikriti, elle s'insurge contre le faitde ne pas avoir ete informee de ladate de son execution. «Nousl'avons appris â la tâUvision, c'estchoquant », declare son beau-frere,Azzam Saleh Abdullah.

Les chiites et les kurdes d'Irak,severement reprimĞs par l'ancienchef de la poliçe secrete de Sad¬dam, se Klicitent au contraire deces disparitions. «Barzan n'a quece qu'ü merite », s'est ecrie MoussaIbor, un habitant de Sadr City, lebidonville chiite de Bagdad. «IIaurait dû etre livrâ aux irakiensdans une cage. » Washington etLondres, qui avaient critiqu6 lesmethodes expeditives de la pendai¬son de Saddam Hussein, mettenten avant la souverainete irakiennepour se dedouaner de toute res-,ponsabüitâ dans les exĞcutions deses deux coaccuses. « Ce fut uneaffaire irakienne et la decision fut

irakienne», a souligne ZalmanKhalilzad, l'ambassadeur ameri¬cain en Irak.

En revanehe, ces nouvellespendaisons ont ete condamneespar de nombreux pays europeens,ainsi que par Amnesty Internatio¬nal. Pour lose Barroso, le prâsidentde la Commission europeenne,« aucun etre humain n'a le droit deretirer la vie â un autre etrehumain», a-t-il dĞclarĞ â l'issue

. d'une rencontre k Rome avec lepresident du Conseil italien,Romano Prodi, qui a lui aussidenonce l'execution des deux pro¬ches de Saddam Hussein. Pour lacommissaire / europeenne auxRelations extârieures, la manieredont ont ete executes les deuxhommes va porter atteinte auxefforts de reconciliation nationaleen Irak, a souligne Benita Ferrero-VValdner. La France a Egalementrappele son opposition â la peinede mort, tout en ajoutant que lesresponsables des «exactions com-mises en Irak » devaient « repondrede leurs aetes ». Les corps de Bar¬zan et de Bandar ont ete transferesâ Tikrit, au nord de Bagdad. Lesdeux hommes ont ete inhumesaux cötes de Saddam Hussein dansle vülage d'al-Avvda, dans le fief tri-bal de l'ancien elan au pouvoir enIrak.

Georges Malbrunot(AVEC Afp ET REUTERS)

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Turkey Ponders Cross-border Operation16 01,2007Today Zaman ercan yavuz, ali aslan kiliç ankara

Turkey is ready to implement a newly developed foreign policy strategy on Iraqand the disputed Kirkuk region.

it is adapting a pro-active policy line on issues pertinent to combating the separatist terrororganization Kurdistan Workers' Party (PKK) and Iraqi Kurds' attempts to change thedemographic fabric of Kirkuk. Turkey may initiate a limited cross-border military operation inspring. Main opposition Republican People's Party (CHP) leader Deniz Baykal expressed hissupport of Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan, who said Turkey might conduct a militaryoperation against the PKK if necessary. CHP Deputy Chairman Onur Öymen, speaking at the'Kirkuk 2007' meeting in Ankara on Monday, recalled that if the US or domestic authoritiesproved themselves unable to maintain the security and stability in northern Iraq, Turkey'sinvolvement in the matter wou!d be inevitable.Last vveek, in a statement on developments in Kirkuk, Foreign Minister Abdullah Gül underlinedthat a fait accompli in the city could result in the spread of the regional conflict. Gül and Chief ofGeneral Staff Gen. Yaşar Büyükanıt will pay separate visits to Washington in February.Combating terrorism and Iraq vvill be the main topic of both visits. The recent shift in Turkey'sstrategy on Iraq has triggered military activities in the region. Turkey began reinforcing itsmilitary presence at Bamemi Base in Donuk. Fifteen additional heavily armed tanks weretransported to the base. Combat forces in Beyttüşşebap and Çukurca towns \vere deployed atground zero. Meanvvhile, the US, for the first time in three years, brought sixteen F-16 vvarplanesto the İncirlik base.

According to British daily The Guardian, the recent activity at İncirlik is more related to the US'new Iran policy rather than easing of Turkey's concerns över northern Iraq-caused insecurity andinstability.

Turkish foreign policy expert Associate Proffessor Ali Tekin from Bilkent University, whileagreeing that Turkey has recently changed its Iraq policy, asserts that the US vvill not considerTurkey's vvarnings and determination to address the issue. Meanvvhile, tlıe PKK does not expect across-border military operation. inside reports indicate that vvhile pursuing a general strategychange, the PKK does not consider leaving the camps in Northern Iraq because of a prospeetiveTurkish military operation.

Even before United States President George W. Bush announced his nevv Iraq strategy, TurkishPrime Minister Recep Tayyip Erdoğan issued hints at a change in his Iraqi policy. The USambassador to Iraq, Zalmay Khalilzad, vvas the first to be informed of Erdoğan's change. "Kirkukis an Iraqi internal matter. Foreign povvers should not intervene," Khalilzad said. But Erdoğanreplied saying the United States itself vvas intervening in Iraq.

The nevv Turkish policy comes after four years of vvatehing from the sidelines. The United Stateshas remained reluetant to approve Turkey's efforts to launch an operation against the PKK,Ieading Turkey to doubt the US government's sincerity about its fight against terror. When the UStold Turkey that there vvas nothing it could do about the extradition of PKK leader MuratKaraydan and Cemil Bayık, Turkey decided to take matters into its own hands.

Days before Erdoğan revealed his nevv plan, the National Intelligence Organization (MİT)Undersecretary Emre Taner vvarned that the recent developments in Iraq posed a strong danger tothe Turkish state. Taner's announcement and Erdoğan's change of plan vvere not independentdecisions. Ankara's change had been referred to in the MİT's 2006 report entitled: "Iraq, terror,Kirkuk and PKK". A previous report (2002) says that PKK military activities inereased each year,

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Turkey Ponders Cross-border Operation16 01,2007Today Zaman ercan yavuz, ali aslan kiliç ankara

Turkey is ready to implement a newly developed foreign policy strategy on Iraqand the disputed Kirkuk region.

it is adapting a pro-active policy line on issues pertinent to combating the separatist terrororganization Kurdistan Workers' Party (PKK) and Iraqi Kurds' attempts to change thedemographic fabric of Kirkuk. Turkey may initiate a limited cross-border military operation inspring. Main opposition Republican People's Party (CHP) leader Deniz Baykal expressed hissupport of Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan, who said Turkey might conduct a militaryoperation against the PKK if necessary. CHP Deputy Chairman Onur Öymen, speaking at the'Kirkuk 2007' meeting in Ankara on Monday, recalled that if the US or domestic authoritiesproved themselves unable to maintain the security and stability in northern Iraq, Turkey'sinvolvement in the matter wou!d be inevitable.Last vveek, in a statement on developments in Kirkuk, Foreign Minister Abdullah Gül underlinedthat a fait accompli in the city could result in the spread of the regional conflict. Gül and Chief ofGeneral Staff Gen. Yaşar Büyükanıt will pay separate visits to Washington in February.Combating terrorism and Iraq vvill be the main topic of both visits. The recent shift in Turkey'sstrategy on Iraq has triggered military activities in the region. Turkey began reinforcing itsmilitary presence at Bamemi Base in Donuk. Fifteen additional heavily armed tanks weretransported to the base. Combat forces in Beyttüşşebap and Çukurca towns \vere deployed atground zero. Meanvvhile, the US, for the first time in three years, brought sixteen F-16 vvarplanesto the İncirlik base.

According to British daily The Guardian, the recent activity at İncirlik is more related to the US'new Iran policy rather than easing of Turkey's concerns över northern Iraq-caused insecurity andinstability.

Turkish foreign policy expert Associate Proffessor Ali Tekin from Bilkent University, whileagreeing that Turkey has recently changed its Iraq policy, asserts that the US vvill not considerTurkey's vvarnings and determination to address the issue. Meanvvhile, tlıe PKK does not expect across-border military operation. inside reports indicate that vvhile pursuing a general strategychange, the PKK does not consider leaving the camps in Northern Iraq because of a prospeetiveTurkish military operation.

Even before United States President George W. Bush announced his nevv Iraq strategy, TurkishPrime Minister Recep Tayyip Erdoğan issued hints at a change in his Iraqi policy. The USambassador to Iraq, Zalmay Khalilzad, vvas the first to be informed of Erdoğan's change. "Kirkukis an Iraqi internal matter. Foreign povvers should not intervene," Khalilzad said. But Erdoğanreplied saying the United States itself vvas intervening in Iraq.

The nevv Turkish policy comes after four years of vvatehing from the sidelines. The United Stateshas remained reluetant to approve Turkey's efforts to launch an operation against the PKK,Ieading Turkey to doubt the US government's sincerity about its fight against terror. When the UStold Turkey that there vvas nothing it could do about the extradition of PKK leader MuratKaraydan and Cemil Bayık, Turkey decided to take matters into its own hands.

Days before Erdoğan revealed his nevv plan, the National Intelligence Organization (MİT)Undersecretary Emre Taner vvarned that the recent developments in Iraq posed a strong danger tothe Turkish state. Taner's announcement and Erdoğan's change of plan vvere not independentdecisions. Ankara's change had been referred to in the MİT's 2006 report entitled: "Iraq, terror,Kirkuk and PKK". A previous report (2002) says that PKK military activities inereased each year,

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especially during the months of June and July. According to the MİT, the PKK committed 1,927terrorist acts in 2002, mostly betvveen June and July. in the first half of 2006, it committed 1,946acts of terrorism. The MİT vvarns that the fıgures shovv the PKK's increasing povver, and it poses agreat danger to the Turkish nation.

The PKK spends the vvinter season in camps in Northern Iraq and launches activities in spring, thereport says. it seems odd that EU diplomats usually bring up the PKK issue during the vvinterseason, vvhen the PKK is hibernating and there are no imminent signs of danger. Ankara is avvareof the situation and is stepping up efforts to revievv EU policies. Ankara has already communicatedto the US that if necessary it vvould take matters into its ovvn hands and launch an operation toprevent the PKK from using Northern Iraq as a base or for logistic support.

The referendum to be held in Kirkuk has created extreme concern in Turkey. The Turkishgovernment vvould like the referendum to be postponed. Since the US intervention in Iraq, in orderto change the demographic characteristics of the city Kurds have started to burn deed registriesand birth certifıcates in Kirkuk. Despite vvarnings from Turkey regarding the status of Kirkuk,Northern Iraq's Kurdish Prime Minister Nechirvan Barzani told the London-based Dar-ul Hayatnevvspaper that Kirkuk belonged to Kurdistan. His statements infuriated Ankara. Before the USintervention in Iraq, the Turkish government declared that some sensitive political issues should beregarded as priorities, so as not to cross över Ankara's "red lines." These vvere: protecting Iraq'sunity, leaving control of ali natural resources to the Iraqi federal government, and ensuring equalrepresentation of ali groups. According to Ankara, the US has failed to honor these guidelines andAnkara has the right to protect its ovvn interests, even if it means a cross-border operation in Iraqagainst the PKK.

The US distanccd itself from Turkey's efforts to launch an operation in Iraq because of Talabani'sand Barzani's opposition to such a move by Turkey. Hovvever, last vveek the US Ambassador toAnkara Ross Wilson said, "Every country has the right to protect itself, as long as there iscooperation," hinting that the Bush administration had softened its stance on a cross borderoperation. Deputy Assistant Secretary for European and Eurasian Affairs Matt Bryza alsoaffirmed US support for Turkey by saying, "We need to do more to eliminate the PKK presence inIraq."

When US President George Bush announced his nevv strategy for Iraq, he also said hisadministration vvould help the Turkish and Iraqi governments resolve the problems at theirborders. The shift in the US strategy by the nevv US Defense Minister Robert Gates vvas interpretedas an acknovvlcdgment that if the nevv Iraqi strategy vvas not successful, Turkey vvould eventuallyintervene and instigate more chaos in the country, vvidening the gap betvveen Turks and Kurds.Ankara interpreted this as a green liglıt for a cross border operation to prevent more chaos in thefuture.

Turkey has been vvaiting to launch a cross border operation for four years and is keeping itsbrigades ready at Silopi. The Kayseri Air Brigadiers and Bolu, Eğridir and Foça commandos areready to go. Experts question vvhether stationing soldiers before an operation is launched is logicaland vvhether Turkey vvill push 30 to 60 kilometers beyond its border as it did during the Saddamperiod. While PKK militants initially built camps at the border, in the last four years they havecarried their camps into the very heart of Iraq. According to Turkish intelligence, the PKK hasöver 5,000 militants in över a dozen camps in Iraq.

Turkey launched the 1992 "Harkur," 1994 "Zeli," 1995 "Steel," 1997 "Hammer," and 1999"Sandvvich" operations, ali vvith the support of Washington, as vvell as Talabani and Barzani.

Today, Iraqi President Barzani and ali the Kurdish groups are strictly against a Turkish operationin the region. They vvould consider such an action a cause for vvar. According to the GlobalStrategy Research Institute, a havvkish Turkish foreign policy think-tank based in Ankara, Turkeyhas undertaken most of its cross border operations in the spring or fail. To date, Turkey hascarried out only one operation in January and four during the summer. This vvould seem tosuggest that Turkey vvill not launch an operation during the vvinter, but it might be possible in thespring.

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especially during the months of June and July. According to the MİT, the PKK committed 1,927terrorist acts in 2002, mostly betvveen June and July. in the first half of 2006, it committed 1,946acts of terrorism. The MİT vvarns that the fıgures shovv the PKK's increasing povver, and it poses agreat danger to the Turkish nation.

The PKK spends the vvinter season in camps in Northern Iraq and launches activities in spring, thereport says. it seems odd that EU diplomats usually bring up the PKK issue during the vvinterseason, vvhen the PKK is hibernating and there are no imminent signs of danger. Ankara is avvareof the situation and is stepping up efforts to revievv EU policies. Ankara has already communicatedto the US that if necessary it vvould take matters into its ovvn hands and launch an operation toprevent the PKK from using Northern Iraq as a base or for logistic support.

The referendum to be held in Kirkuk has created extreme concern in Turkey. The Turkishgovernment vvould like the referendum to be postponed. Since the US intervention in Iraq, in orderto change the demographic characteristics of the city Kurds have started to burn deed registriesand birth certifıcates in Kirkuk. Despite vvarnings from Turkey regarding the status of Kirkuk,Northern Iraq's Kurdish Prime Minister Nechirvan Barzani told the London-based Dar-ul Hayatnevvspaper that Kirkuk belonged to Kurdistan. His statements infuriated Ankara. Before the USintervention in Iraq, the Turkish government declared that some sensitive political issues should beregarded as priorities, so as not to cross över Ankara's "red lines." These vvere: protecting Iraq'sunity, leaving control of ali natural resources to the Iraqi federal government, and ensuring equalrepresentation of ali groups. According to Ankara, the US has failed to honor these guidelines andAnkara has the right to protect its ovvn interests, even if it means a cross-border operation in Iraqagainst the PKK.

The US distanccd itself from Turkey's efforts to launch an operation in Iraq because of Talabani'sand Barzani's opposition to such a move by Turkey. Hovvever, last vveek the US Ambassador toAnkara Ross Wilson said, "Every country has the right to protect itself, as long as there iscooperation," hinting that the Bush administration had softened its stance on a cross borderoperation. Deputy Assistant Secretary for European and Eurasian Affairs Matt Bryza alsoaffirmed US support for Turkey by saying, "We need to do more to eliminate the PKK presence inIraq."

When US President George Bush announced his nevv strategy for Iraq, he also said hisadministration vvould help the Turkish and Iraqi governments resolve the problems at theirborders. The shift in the US strategy by the nevv US Defense Minister Robert Gates vvas interpretedas an acknovvlcdgment that if the nevv Iraqi strategy vvas not successful, Turkey vvould eventuallyintervene and instigate more chaos in the country, vvidening the gap betvveen Turks and Kurds.Ankara interpreted this as a green liglıt for a cross border operation to prevent more chaos in thefuture.

Turkey has been vvaiting to launch a cross border operation for four years and is keeping itsbrigades ready at Silopi. The Kayseri Air Brigadiers and Bolu, Eğridir and Foça commandos areready to go. Experts question vvhether stationing soldiers before an operation is launched is logicaland vvhether Turkey vvill push 30 to 60 kilometers beyond its border as it did during the Saddamperiod. While PKK militants initially built camps at the border, in the last four years they havecarried their camps into the very heart of Iraq. According to Turkish intelligence, the PKK hasöver 5,000 militants in över a dozen camps in Iraq.

Turkey launched the 1992 "Harkur," 1994 "Zeli," 1995 "Steel," 1997 "Hammer," and 1999"Sandvvich" operations, ali vvith the support of Washington, as vvell as Talabani and Barzani.

Today, Iraqi President Barzani and ali the Kurdish groups are strictly against a Turkish operationin the region. They vvould consider such an action a cause for vvar. According to the GlobalStrategy Research Institute, a havvkish Turkish foreign policy think-tank based in Ankara, Turkeyhas undertaken most of its cross border operations in the spring or fail. To date, Turkey hascarried out only one operation in January and four during the summer. This vvould seem tosuggest that Turkey vvill not launch an operation during the vvinter, but it might be possible in thespring.

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Kurds put Iraq'sfirst

safety _;, Vr.The Kurdish Globe January 16, 2007

perform their duties un¬der the jurisdiction of theMinistry of Defence, andpartake in its operations, itdoes not make a differencevvhether they are stationedin Baghdad or anyvvhereelse for that matter. At thesame time, these Peshmar-ga-lieutenants are avvareof the sectarian tensionsvvithin Iraq. They knowtheir tasks and responsi-bilities very vvell, vvhichmakes me believe that

they vvill not, under anycircumstances, partake ina sectarian vvar, or a con¬flict that may be caused byone sect against another.

Regarding this deci¬sion, first of ali, neitherthe Shiites nor the Sunnishave shovvn any resistanceagainst these lieutenantsgoing to Baghdad. This isat a time vvhen most of thelieutenants are Kurds.

Secondly, this participa-tion vvill prove vvrong aliallegations and the propa¬ganda that these Kurdishlieutenants vvill not follovvany orders given to themby Iraqi leaders, but thosegiven to them by their ovvnparties and agendas. Theseaccusations vvere made inattempts to try and calledthese Kurdish lieutenants"militia" as well.

Thirdly, Kurds considerconfronting terrorists andmilitia as one of their re-sponsibilities to perform.This nullifies ali rumoursthat Kurds vvill not standbehind other parts and re-gions of Iraq, as long astheir own region, Kurdis¬tan, is safe. This is despitethe fact that the Kurdishleadership has repeatedlymade clear and said, "Thisviolence, torture, and inse-curity that exists in the restof Iraq really upset us." Asstated earlier, hovvever, thisparticipation is not vvithoutrules and regulations, andsome conditions. it is par¬ticipation in achieving acommon goal.

Kurdish soldiers \vith the Iraqi army train in Kani Grzhala, ISkms vvest of Arbil, northern Iraq, U January 2007. Three brigades ofKurdish soldiers from the Iraqi army stationed in northern Kurdistan vvill soon be dispatched to Baghdad, as part of the nevv securityplan to stabilize the violent Iraq capital.

Aso KarimGlobe Sejnior Writer

Kurds have made con-tinuous efforts to partici-pate in Maliki's cabinetto a great extent. Theyhave tried to maintainbalance betvveen the Shi¬ites and the Sunnis, andto avoid being part of thesectarian violence thatexists betvveen the tvvo.

Kurds have also exertedefforts to make the currentgovernment an effectiveone by helping it installstability and security, andto provide basic publicservices and confront ter¬rorists. Hovvever, Maliki'sadministration stili, aftereight months of being inoffice, has not been able toachieve these goals. Thishas led the United States,along vvith many others,to criticize this not-so-suc-cessful government. Someare accusing it of being

nothing but a supporter ofthe Shiites in the ongoingShiite-Sunni conflict.The US government;

hovvever, stili seems tobe somevvhat hopeful andoptimistic about Maliki'sgovernment - or any othergovernment for that matterthat may, in the future, beable to run Iraqi affairs. itis confident that this gov¬ernment, or another, vvill '

finally be able to controlsecurity, confront terror¬ists, annihilate militias,and to bring about nationalreconciliation and equalservices to the popula¬tion. VVhat is crucial here;hovvever, is that the UnitedStates vvants practical re-sults from Maliki, vvithsecurity across Baghdadbeing one of the condi¬tions set for Maliki and hisgovernment to meet. Thismeans American supportfor Maliki is infinite andvvith no limits. And ac¬cording to Rice, the UnitedStates vvill oblige Maliki toabide by the promises heand his cabinet have madeto the US.

As mentioned earlier- being part of the currentgovernment of Maliki, theKurds have been, and stiliare, making efforts to helpthe Iraqi government toachieve these goals, but

also to protect their inter¬ests. This vvas made clearvvhen the President ofKurdistan stayed in Bagh¬dad for a number of vveeksto hold serious talks forfinding a solution and es-caping the current crises.

As vvitnessed, securityplans have started betvveenIraq and the multi-nationalforces against terroristsand militiamen. Amongthese plans, the Peshmargaforces of Kurdistan andtheir active participationhave also been discussed.

it must not be forgottenthat since the establishmentof the Iraqi Ministry ofDefence, Kurds have heldnumerous high-rankingpositions in the ministry. Anumber of Peshmargas, in¬cluding some lieutenants,have been involved and or-ganized vvithin the İNG toplay an active role as partof the Iraqi forces. There-fore, vvhether their officesand duties are in Kurdis¬tan, in Mosul, in Kirkuk orin Tikrit or anyvvhere else,the Peshmargas are stilirelated to Iraq's DefenceMinistry. in this regard,seeing these lieutenants,vvho vvere previously vviththe Peshmarga Forces inKurdistan, novv being partof İNG is something nor¬mal. Since the lieutenants

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Kurds put Iraq'sfirst

safety _;, Vr.The Kurdish Globe January 16, 2007

perform their duties un¬der the jurisdiction of theMinistry of Defence, andpartake in its operations, itdoes not make a differencevvhether they are stationedin Baghdad or anyvvhereelse for that matter. At thesame time, these Peshmar-ga-lieutenants are avvareof the sectarian tensionsvvithin Iraq. They knowtheir tasks and responsi-bilities very vvell, vvhichmakes me believe that

they vvill not, under anycircumstances, partake ina sectarian vvar, or a con¬flict that may be caused byone sect against another.

Regarding this deci¬sion, first of ali, neitherthe Shiites nor the Sunnishave shovvn any resistanceagainst these lieutenantsgoing to Baghdad. This isat a time vvhen most of thelieutenants are Kurds.

Secondly, this participa-tion vvill prove vvrong aliallegations and the propa¬ganda that these Kurdishlieutenants vvill not follovvany orders given to themby Iraqi leaders, but thosegiven to them by their ovvnparties and agendas. Theseaccusations vvere made inattempts to try and calledthese Kurdish lieutenants"militia" as well.

Thirdly, Kurds considerconfronting terrorists andmilitia as one of their re-sponsibilities to perform.This nullifies ali rumoursthat Kurds vvill not standbehind other parts and re-gions of Iraq, as long astheir own region, Kurdis¬tan, is safe. This is despitethe fact that the Kurdishleadership has repeatedlymade clear and said, "Thisviolence, torture, and inse-curity that exists in the restof Iraq really upset us." Asstated earlier, hovvever, thisparticipation is not vvithoutrules and regulations, andsome conditions. it is par¬ticipation in achieving acommon goal.

Kurdish soldiers \vith the Iraqi army train in Kani Grzhala, ISkms vvest of Arbil, northern Iraq, U January 2007. Three brigades ofKurdish soldiers from the Iraqi army stationed in northern Kurdistan vvill soon be dispatched to Baghdad, as part of the nevv securityplan to stabilize the violent Iraq capital.

Aso KarimGlobe Sejnior Writer

Kurds have made con-tinuous efforts to partici-pate in Maliki's cabinetto a great extent. Theyhave tried to maintainbalance betvveen the Shi¬ites and the Sunnis, andto avoid being part of thesectarian violence thatexists betvveen the tvvo.

Kurds have also exertedefforts to make the currentgovernment an effectiveone by helping it installstability and security, andto provide basic publicservices and confront ter¬rorists. Hovvever, Maliki'sadministration stili, aftereight months of being inoffice, has not been able toachieve these goals. Thishas led the United States,along vvith many others,to criticize this not-so-suc-cessful government. Someare accusing it of being

nothing but a supporter ofthe Shiites in the ongoingShiite-Sunni conflict.The US government;

hovvever, stili seems tobe somevvhat hopeful andoptimistic about Maliki'sgovernment - or any othergovernment for that matterthat may, in the future, beable to run Iraqi affairs. itis confident that this gov¬ernment, or another, vvill '

finally be able to controlsecurity, confront terror¬ists, annihilate militias,and to bring about nationalreconciliation and equalservices to the popula¬tion. VVhat is crucial here;hovvever, is that the UnitedStates vvants practical re-sults from Maliki, vvithsecurity across Baghdadbeing one of the condi¬tions set for Maliki and hisgovernment to meet. Thismeans American supportfor Maliki is infinite andvvith no limits. And ac¬cording to Rice, the UnitedStates vvill oblige Maliki toabide by the promises heand his cabinet have madeto the US.

As mentioned earlier- being part of the currentgovernment of Maliki, theKurds have been, and stiliare, making efforts to helpthe Iraqi government toachieve these goals, but

also to protect their inter¬ests. This vvas made clearvvhen the President ofKurdistan stayed in Bagh¬dad for a number of vveeksto hold serious talks forfinding a solution and es-caping the current crises.

As vvitnessed, securityplans have started betvveenIraq and the multi-nationalforces against terroristsand militiamen. Amongthese plans, the Peshmargaforces of Kurdistan andtheir active participationhave also been discussed.

it must not be forgottenthat since the establishmentof the Iraqi Ministry ofDefence, Kurds have heldnumerous high-rankingpositions in the ministry. Anumber of Peshmargas, in¬cluding some lieutenants,have been involved and or-ganized vvithin the İNG toplay an active role as partof the Iraqi forces. There-fore, vvhether their officesand duties are in Kurdis¬tan, in Mosul, in Kirkuk orin Tikrit or anyvvhere else,the Peshmargas are stilirelated to Iraq's DefenceMinistry. in this regard,seeing these lieutenants,vvho vvere previously vviththe Peshmarga Forces inKurdistan, novv being partof İNG is something nor¬mal. Since the lieutenants

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Fievres posthumes pourSaddam Hussein

IııtmoeMardi 16 janvier 2007

De la Palestine au Cachemire, des popu¬lations musulmanes ont defile dansles rues pour protester contre l'execu-tion de Saddam Hussein. De Bahrei'nau Liban, des rassemblements de

condoleances ont ete organises en la memoire del'ancien president irakien. De Riyad â Alger, desoulemas ontjoint leurs voix aux protestations. Plu¬sieurs dirigeants de pas musulmans, oû la peinede mort est pourtant presque partout la regle, ontdeplore la pendaison de leur ancien pair irakien.Faute de l'avoir suffisamment sanctifie de sonvivant, d'aucuns l'ont fait post-mortem.

L'ancien president irakien n'a pourtant jamais :

ete l'icöne transfrontaliere que furent â unmoment ou un autre, en leur temps, feu les :

anciens presidents egyptien Gamal Abdel Nasseret palestinien Yasser Arafat. Aussi, bien plusqu'une rehabilitation de l'ancien dictateur irakienet du bilan de son long regne, Phommage qui lui aete rendu apres sa mort - « il a vecu en homme etest mort en heros » - traduisait-il un sentiment decolere contre un etat des lieux arabe et musulmanperçu comme desormais soumis aux diktats desEtats-Unis. Jamais bien loin, meme s'ils n'ont pastoujours ete montres du doigt, une kyrielle de diri¬geants arabes et musulmans n'ont pas ete epar-gnes, juges au mieux pusillanimes, au pis infeo- 1

des â l'hyperpuissance americaine.D'apres une enquete d'opinion diffusee le 6 jan- ,

vier par la television satellitaire arabe Al-Arabiya, !

la majorite des plus de 3 000 sondes placent ;

Israel et les Etats-Unis en tete des pays « les plus \

dangereıvc » â leurs yeux. L'organisation djihadis- ;

te Al-Qaida et l'Iran n'occupent respectivement

que les troisieme et quatrieme places. L'adminis-tration americaine est de fait tenue pour laprincipale responsable du chaos qui regne en Iraket de rapparition de ce que Joseph Samaha, edito-rialiste du quotidien libanais Al-Akhbar qualifiede « monstre indomptable », et ne d'une « cesarien-ne prematuree » effectuee par les Etats-Unis demaniere arbitraire. Comme si, ajoutaitM. Samaha, une democratie pouvait automatique-ment succeder â une dictature, « de la meme ,

maniere que le mardi succede au lundi». Et dedenoncer la manceuvre americaine qui consiste,selon lui, â s'abriter derriere le climat devengeance et de haine communautaire danslequel a eu lieu la pendaison de Saddam Hussein,'pour feindre la surprise et le degoût, et faireoublier les horreurs commises par des militairesamericains dans la prison d'Abou Ghraîb et leursexactions dans l'ensemble de l'Irak qu'ilsoccunent depuis trois ans.

Toutefois, comme toutes celles qui secouentepisodiquement le monde arabe et musulmancontre ce qui est perçu comme une injustice levisant comme tel, les denonciations de l'executionde Saddam Hussein semblent ne devoir etrequ'autant de poussees de revolte ephemeres, que;ravivera eventuellement un nouveau motifd'indignation. D'aucuns ont voulu y voir

AnalyseMouna Na'ı'm

l'expression de la solidarite de musulmansmâjoritairement sunnites avec un coreligionnairejug£ çt execute par le nouveau pouvoir irakien,mâjoritairement chiite.

Une telle explication extrapole a l'ensemble dumonde musulman les germes de la fitna,c'est-â-dire la discorde entre sunnites et chiites,dejâ averes â Pinterieur des frontieres de l'Irak.Cette Üıese est neanmoins contredite par uneautre poussee de fievre toute recente dont abeneficie au sein de ce meme mondemâjoritairement sunnite le Hezbollah libanais(chiite). C'etait lors de la guerre de l'ete 2006 quiavait oppose les combattants du Parti de Dieu âl'armee israelienne. Cette empadıie, certes ancreede longue date, etait dictee par l'hosüliti enversl'Etat juif et les Etats-Unis, son principal soutien.

Cela n'a toutefois pas empeche la fievre pro-Hezbollah de retomber depuis la fin des hostilitesavec Israel. La popülarite de son secretairegeneral, Seyyed Hassan Nasrallah, aurait memechute de vingt points (54 % au lieu de 74 % â l'ete2006), d'apres le sondage effectue par Al-Arabiya,qu'il convient certes de lire avec les precautionsd'usage. L'enfoncement du Hezbollah dans lesproblemes interlibanais en şerait la cause.

Des manifestations limiteesQuoi qu'il en soit, pour l'heure, la memoire de

Saddam Hussein a ete honoree en plusieursendroits. Ces manifestations sont cependantdemeurees limitees. Alors que, en 2003, descentaines de milliers de personnes avaient defiledans les rues des grandes villes de tout le mondemusulman pour denoncer la guerre menee par lesEtats-Unis contre l'ancien regime irakien, ilsn'ont ete qu'une poignee â s'exprimer bruyam-ment contre l'execution de Saddam Hussein!Alors que les musulmans sont plus d'un milliard atravers le monde, seuls quelques centaines ou

quelques milliers de personnes ont defile ici et la., Des formations politiques, notamment lesbranches de l'ancien Baas irakien dans les paysarabes, ont organise des condoleances ou desobseques symboliques. Şans craindre l'abus delangage, la centrale syndicale algerienne aqualifie sa pendaison de « erime contre l'humani-te ». Le gouvemement libyen a decide de luieriger une statue. Des appels â la solidarite avec« la resistance irakienne » ont ete lances au Maroc.

En Jordanie, des manifestants ont mis enaccusation la Republique islamique d'Iran,attendant du Hezbollah libanais (chiite) et duHamas palestinien (sunnite) qu'ils rompent avecTeheran. Et vingt-huit deputes ont demande larupmre des relations avec l'Iran â cause, seloneux, de son ingerence en Irak. A Tunis, des protes-tataires ont confondu dans un meme rejet « lesinterets americains » et l'ayatollah Rouhollah Kho-meiny, le pere de la revolution islamique. Celle-ciest supposee etre le principal soutien regional deschiites irakiens aujourd'hui au pouvoir. AuCachemire, des accrochages ont fait des blesses.

Le timing de la pendaison - â l'aube du premierjour de la fete d'Al-Adha - a suscite partout unevague d'indignation, y compris de la part desgouvernements. Mais certains oulemas, tout endeplorant le ehobe de ce moment, ont fait valoirqu'aucun texte sacre n'interdit la mise enapplication de la peine de mort â pareille occa-sion. Partout, les images volees de Pexecution -« sauvages et repugnantes », selon les termes dupresident egyptien Hosni Moubarak - ontchoque, tant elles refletaient un climat de haine etde vengeance perçues davantage comme etantintermusulmanes (chiite envers l'ancien presi¬dent sunnite) que dirigees contre l'ancien tyran.

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

Fievres posthumes pourSaddam Hussein

IııtmoeMardi 16 janvier 2007

De la Palestine au Cachemire, des popu¬lations musulmanes ont defile dansles rues pour protester contre l'execu-tion de Saddam Hussein. De Bahrei'nau Liban, des rassemblements de

condoleances ont ete organises en la memoire del'ancien president irakien. De Riyad â Alger, desoulemas ontjoint leurs voix aux protestations. Plu¬sieurs dirigeants de pas musulmans, oû la peinede mort est pourtant presque partout la regle, ontdeplore la pendaison de leur ancien pair irakien.Faute de l'avoir suffisamment sanctifie de sonvivant, d'aucuns l'ont fait post-mortem.

L'ancien president irakien n'a pourtant jamais :

ete l'icöne transfrontaliere que furent â unmoment ou un autre, en leur temps, feu les :

anciens presidents egyptien Gamal Abdel Nasseret palestinien Yasser Arafat. Aussi, bien plusqu'une rehabilitation de l'ancien dictateur irakienet du bilan de son long regne, Phommage qui lui aete rendu apres sa mort - « il a vecu en homme etest mort en heros » - traduisait-il un sentiment decolere contre un etat des lieux arabe et musulmanperçu comme desormais soumis aux diktats desEtats-Unis. Jamais bien loin, meme s'ils n'ont pastoujours ete montres du doigt, une kyrielle de diri¬geants arabes et musulmans n'ont pas ete epar-gnes, juges au mieux pusillanimes, au pis infeo- 1

des â l'hyperpuissance americaine.D'apres une enquete d'opinion diffusee le 6 jan- ,

vier par la television satellitaire arabe Al-Arabiya, !

la majorite des plus de 3 000 sondes placent ;

Israel et les Etats-Unis en tete des pays « les plus \

dangereıvc » â leurs yeux. L'organisation djihadis- ;

te Al-Qaida et l'Iran n'occupent respectivement

que les troisieme et quatrieme places. L'adminis-tration americaine est de fait tenue pour laprincipale responsable du chaos qui regne en Iraket de rapparition de ce que Joseph Samaha, edito-rialiste du quotidien libanais Al-Akhbar qualifiede « monstre indomptable », et ne d'une « cesarien-ne prematuree » effectuee par les Etats-Unis demaniere arbitraire. Comme si, ajoutaitM. Samaha, une democratie pouvait automatique-ment succeder â une dictature, « de la meme ,

maniere que le mardi succede au lundi». Et dedenoncer la manceuvre americaine qui consiste,selon lui, â s'abriter derriere le climat devengeance et de haine communautaire danslequel a eu lieu la pendaison de Saddam Hussein,'pour feindre la surprise et le degoût, et faireoublier les horreurs commises par des militairesamericains dans la prison d'Abou Ghraîb et leursexactions dans l'ensemble de l'Irak qu'ilsoccunent depuis trois ans.

Toutefois, comme toutes celles qui secouentepisodiquement le monde arabe et musulmancontre ce qui est perçu comme une injustice levisant comme tel, les denonciations de l'executionde Saddam Hussein semblent ne devoir etrequ'autant de poussees de revolte ephemeres, que;ravivera eventuellement un nouveau motifd'indignation. D'aucuns ont voulu y voir

AnalyseMouna Na'ı'm

l'expression de la solidarite de musulmansmâjoritairement sunnites avec un coreligionnairejug£ çt execute par le nouveau pouvoir irakien,mâjoritairement chiite.

Une telle explication extrapole a l'ensemble dumonde musulman les germes de la fitna,c'est-â-dire la discorde entre sunnites et chiites,dejâ averes â Pinterieur des frontieres de l'Irak.Cette Üıese est neanmoins contredite par uneautre poussee de fievre toute recente dont abeneficie au sein de ce meme mondemâjoritairement sunnite le Hezbollah libanais(chiite). C'etait lors de la guerre de l'ete 2006 quiavait oppose les combattants du Parti de Dieu âl'armee israelienne. Cette empadıie, certes ancreede longue date, etait dictee par l'hosüliti enversl'Etat juif et les Etats-Unis, son principal soutien.

Cela n'a toutefois pas empeche la fievre pro-Hezbollah de retomber depuis la fin des hostilitesavec Israel. La popülarite de son secretairegeneral, Seyyed Hassan Nasrallah, aurait memechute de vingt points (54 % au lieu de 74 % â l'ete2006), d'apres le sondage effectue par Al-Arabiya,qu'il convient certes de lire avec les precautionsd'usage. L'enfoncement du Hezbollah dans lesproblemes interlibanais en şerait la cause.

Des manifestations limiteesQuoi qu'il en soit, pour l'heure, la memoire de

Saddam Hussein a ete honoree en plusieursendroits. Ces manifestations sont cependantdemeurees limitees. Alors que, en 2003, descentaines de milliers de personnes avaient defiledans les rues des grandes villes de tout le mondemusulman pour denoncer la guerre menee par lesEtats-Unis contre l'ancien regime irakien, ilsn'ont ete qu'une poignee â s'exprimer bruyam-ment contre l'execution de Saddam Hussein!Alors que les musulmans sont plus d'un milliard atravers le monde, seuls quelques centaines ou

quelques milliers de personnes ont defile ici et la., Des formations politiques, notamment lesbranches de l'ancien Baas irakien dans les paysarabes, ont organise des condoleances ou desobseques symboliques. Şans craindre l'abus delangage, la centrale syndicale algerienne aqualifie sa pendaison de « erime contre l'humani-te ». Le gouvemement libyen a decide de luieriger une statue. Des appels â la solidarite avec« la resistance irakienne » ont ete lances au Maroc.

En Jordanie, des manifestants ont mis enaccusation la Republique islamique d'Iran,attendant du Hezbollah libanais (chiite) et duHamas palestinien (sunnite) qu'ils rompent avecTeheran. Et vingt-huit deputes ont demande larupmre des relations avec l'Iran â cause, seloneux, de son ingerence en Irak. A Tunis, des protes-tataires ont confondu dans un meme rejet « lesinterets americains » et l'ayatollah Rouhollah Kho-meiny, le pere de la revolution islamique. Celle-ciest supposee etre le principal soutien regional deschiites irakiens aujourd'hui au pouvoir. AuCachemire, des accrochages ont fait des blesses.

Le timing de la pendaison - â l'aube du premierjour de la fete d'Al-Adha - a suscite partout unevague d'indignation, y compris de la part desgouvernements. Mais certains oulemas, tout endeplorant le ehobe de ce moment, ont fait valoirqu'aucun texte sacre n'interdit la mise enapplication de la peine de mort â pareille occa-sion. Partout, les images volees de Pexecution -« sauvages et repugnantes », selon les termes dupresident egyptien Hosni Moubarak - ontchoque, tant elles refletaient un climat de haine etde vengeance perçues davantage comme etantintermusulmanes (chiite envers l'ancien presi¬dent sunnite) que dirigees contre l'ancien tyran.

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Page 70: KURD INSTITUT E · al-Anbaa, Jalal Talabani a, cepen-dant, appelé à cesser toute inter-vention dans les affaires inté-rieures de l’Irak et à aider le pays à restaurer la paix

Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

But a nevver argument is coming tothe fore: that America's allies in the re¬gion, from Israel to Saudi Arabia, needevidence that Bush has not been sovveakened that Iran vvill emerge as thebeneficiary of ali that has göne vvrong.

"If you go and talk vvith the Gulfstates or if you talk vvith the Saudis or if

you talk about the Israelis or the Jorda¬nians, the entire region is vvorried," VicePresident Dick Cheney said on FoxNevvs on Sunday. He described hovv theIranians "sit astride the Straits of Hor-muz" and its oil-shipping channels, hovvthey support Hamas and Hezbollah.

"So the threat that Iran represents is

grovving," he said, in vvords reminiscentof hovv he önce built a case against Sad¬dam Hussein. "it's multidimensional,and it is, in fact, of concern to every-body in the region."

ooİM

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<1-5

Colere sunnite contre la«barbarie» chiiteLes pendaisons, et la decapitation d'hier, exacerbent les critiques du monde arabe, notamment contre Uran.

Si la pendaison de Saddam Hussein, le .

jourde laFetedu sacrifice, avait dejâete j

ressentiecommeunoutrageparlama- |

joritedespaysarabes-tresmajoritaire-ment sunnites, â l'exception de l'Iraket

de certains pays du Golfe -, la maniere dont aete execute, hier âBagdad, son demi-frere Bar¬zan al-Tikriti arepresentepour elleunautre af-front. D'Araman aAlger, enpassantpar RiyadetLe Caire, lanouvelle de sadecapitation-pro-voquee parle choc de lapendaison- aete aussi- ;

töt amplement commentee et decrite commeune preuve supplementaire de la «vengeance»et de la «barbarie» chiites. Beaucoup estimentmeme que la decapitationaete deliberee, d'au¬tant que son avocatjordanien, Issam al- Ghaz-zaoui, a fait aussitot savoir que la tete du sup-plicie avaitetecoupee apres lapendaisonpourmutiler le corps et qu'il s'agissait d'une «justicederepresailles exerceeparunebandedevoyöus».Le fait qu'unporte-parole irakien se soit felici-te de l'incident evoquant la «volonte deDieu», ^ aaamplifiel'injure. (

L'onde de choc a ete ressentiejusqu'au Maroc,oû le president du Centre des droits de l'hom¬me, KhaledCharkaoui, a lui aussidenonceunactebarbare etvindicatifperpetre sous lapres-sion probable des Etats-Unis et de l'Iran. De¬sormais, comme le sou^ '

lignait le recent rapportde la commission Baker,il n'y a pas d'evenementsurvenant en Irak quin'aitunimpact imrnediatdans le monde arabe, â commencerpar les ter'ritoires palestiniens, â l'heure oü le Fatah et leHamas sont quasiment enguerre oüverte.Taire.OnravudernierementâRamallahlorsd'un recentmeetingduFatahpourle 40e anni-versaire de la revolution palestinienne, oü,chaque fois que le nom du Hamas etait pro-nonce par Mahmoud Abbas, les cadres duparti criaient aussitot «chiite, chiite», refusantmemed'obeiraupresidentpalestinienquileurdemandait de se taire. Le mouyement islamis-te, quiestlabranchepalestinienne de laconfre-rie des Freres musulmans, n'a evidemmentpas la moindre empathie pour la religion chii¬te. S'il a ete ainsi identifie de façon aussidepre-

riative aux chiites, c'estd'unepart âcause de l'ar¬gent donne par le presi¬dent iranien MahmoudAhmadinejad â son lea¬der ismail Haniyeh, et

Les querelles qui animent le mondearabe sont analysees â travers leprisme du conflit intercommunautaireirakien et de l'Iran.

d'autre part en reference aux evenementsd'Irak, Saddam Hussein etant considere com¬me le champion de la lutte palestinienne et l'unde ses principaux financiers.Onpourrait s'etonnerde cette hostilite anti-chiite de lapart d'une partie des Palestiniens :

en effet, depuis la revolution islamique, leschiites ont toujours ete favorables â la causepalestinienne. Mais la guerre çivile irakienne achange la donne. «Alors que leHezbollah (liba¬nais) est saluepour son heroisme â travers lemondearUbe,ilapparaîtquelaguerreenIraketl'alliancesupposeeentre l'Iran et leHamas ontpris lepas sur l'amour en apparence incondi-tionnel que les Palestiniensportent â HassanNasrallah De chefdu Hezbollah, ndlr]», souli-gnaithierAkram Baker, un analystepolitiquepalestinien base â Ramallah.Coups bas. Lesquerellesquianimentlemondearabe sont analysees â travers le prisme duconflitintercommunautaireirakienetdeliran,suppose etre derriere les intrigues et les coups

. bas. Parmi leş sunnites, meme ceux qui detes-taient Saddam Hussein en viennent aujour¬d'hui âle defendre. Deleurcöte, les chiitessere-fusent, en general, â critiquer l'actuel cabinetirakien, considerepourtantpar les lai'cs commeincarnant le sectarisme le plus absolu.

JEAN-PIERREPERRIN

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But a nevver argument is coming tothe fore: that America's allies in the re¬gion, from Israel to Saudi Arabia, needevidence that Bush has not been sovveakened that Iran vvill emerge as thebeneficiary of ali that has göne vvrong.

"If you go and talk vvith the Gulfstates or if you talk vvith the Saudis or if

you talk about the Israelis or the Jorda¬nians, the entire region is vvorried," VicePresident Dick Cheney said on FoxNevvs on Sunday. He described hovv theIranians "sit astride the Straits of Hor-muz" and its oil-shipping channels, hovvthey support Hamas and Hezbollah.

"So the threat that Iran represents is

grovving," he said, in vvords reminiscentof hovv he önce built a case against Sad¬dam Hussein. "it's multidimensional,and it is, in fact, of concern to every-body in the region."

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Colere sunnite contre la«barbarie» chiiteLes pendaisons, et la decapitation d'hier, exacerbent les critiques du monde arabe, notamment contre Uran.

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joritedespaysarabes-tresmajoritaire-ment sunnites, â l'exception de l'Iraket

de certains pays du Golfe -, la maniere dont aete execute, hier âBagdad, son demi-frere Bar¬zan al-Tikriti arepresentepour elleunautre af-front. D'Araman aAlger, enpassantpar RiyadetLe Caire, lanouvelle de sadecapitation-pro-voquee parle choc de lapendaison- aete aussi- ;

töt amplement commentee et decrite commeune preuve supplementaire de la «vengeance»et de la «barbarie» chiites. Beaucoup estimentmeme que la decapitationaete deliberee, d'au¬tant que son avocatjordanien, Issam al- Ghaz-zaoui, a fait aussitot savoir que la tete du sup-plicie avaitetecoupee apres lapendaisonpourmutiler le corps et qu'il s'agissait d'une «justicederepresailles exerceeparunebandedevoyöus».Le fait qu'unporte-parole irakien se soit felici-te de l'incident evoquant la «volonte deDieu», ^ aaamplifiel'injure. (

L'onde de choc a ete ressentiejusqu'au Maroc,oû le president du Centre des droits de l'hom¬me, KhaledCharkaoui, a lui aussidenonceunactebarbare etvindicatifperpetre sous lapres-sion probable des Etats-Unis et de l'Iran. De¬sormais, comme le sou^ '

lignait le recent rapportde la commission Baker,il n'y a pas d'evenementsurvenant en Irak quin'aitunimpact imrnediatdans le monde arabe, â commencerpar les ter'ritoires palestiniens, â l'heure oü le Fatah et leHamas sont quasiment enguerre oüverte.Taire.OnravudernierementâRamallahlorsd'un recentmeetingduFatahpourle 40e anni-versaire de la revolution palestinienne, oü,chaque fois que le nom du Hamas etait pro-nonce par Mahmoud Abbas, les cadres duparti criaient aussitot «chiite, chiite», refusantmemed'obeiraupresidentpalestinienquileurdemandait de se taire. Le mouyement islamis-te, quiestlabranchepalestinienne de laconfre-rie des Freres musulmans, n'a evidemmentpas la moindre empathie pour la religion chii¬te. S'il a ete ainsi identifie de façon aussidepre-

riative aux chiites, c'estd'unepart âcause de l'ar¬gent donne par le presi¬dent iranien MahmoudAhmadinejad â son lea¬der ismail Haniyeh, et

Les querelles qui animent le mondearabe sont analysees â travers leprisme du conflit intercommunautaireirakien et de l'Iran.

d'autre part en reference aux evenementsd'Irak, Saddam Hussein etant considere com¬me le champion de la lutte palestinienne et l'unde ses principaux financiers.Onpourrait s'etonnerde cette hostilite anti-chiite de lapart d'une partie des Palestiniens :

en effet, depuis la revolution islamique, leschiites ont toujours ete favorables â la causepalestinienne. Mais la guerre çivile irakienne achange la donne. «Alors que leHezbollah (liba¬nais) est saluepour son heroisme â travers lemondearUbe,ilapparaîtquelaguerreenIraketl'alliancesupposeeentre l'Iran et leHamas ontpris lepas sur l'amour en apparence incondi-tionnel que les Palestiniensportent â HassanNasrallah De chefdu Hezbollah, ndlr]», souli-gnaithierAkram Baker, un analystepolitiquepalestinien base â Ramallah.Coups bas. Lesquerellesquianimentlemondearabe sont analysees â travers le prisme duconflitintercommunautaireirakienetdeliran,suppose etre derriere les intrigues et les coups

. bas. Parmi leş sunnites, meme ceux qui detes-taient Saddam Hussein en viennent aujour¬d'hui âle defendre. Deleurcöte, les chiitessere-fusent, en general, â critiquer l'actuel cabinetirakien, considerepourtantpar les lai'cs commeincarnant le sectarisme le plus absolu.

JEAN-PIERREPERRIN

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Irak: Washington semonce TeheranLa tension est exacerbee depuis un raid de l'US Army contre un consulat iranien â Arbil.

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La commission Bakerpronait l'ouvertured'undialogue entreWashing¬ton et Teheran. GeorgeW. Bush apris le c'ontre-

pied de sön rapport, choisis-santde montrerses muscles etprivilegiant une politique.detensions avec le regime isla-mique. Elle s'estfortementac-crue depuis jeudi, apres Tar-restationde cinqiraniensparl'US Army en Irak lors d'unraidcontre le consulat iraniend'Arbil, dans le Kurdistan ira¬kien. Selon Washington, lescinqhommesapprehendesnesont pas des diplomates maisdes pasdarans (gardiens de laRevolution, l'armee ideoİp-

;. giqueduregime)delaforceAİ-Qods, l'unite chargee des ope¬rationsexterieures.«Inacceptable». Ce raid a etemene comme une operationmilitaire d'envergure, avectankş et helicopteres. Le por-tail dubâtiment a ete ouvert âlagrenade, les locaux devasteset du materiel informatiquesaisi. II apparaît comme uncoıip de semonce â Teheran,faisant süite aux accusationslanceespar le president ameri-caincontre le regime poursonrole en Irak«Ce quedisentfles officiers americains],c'estque les iraniensfournissentdu mate¬rielquitue desAmericains etcela, c'est in-acceptable.Unechecenlrakrenforceraitlaposition del'Iran, quirepresenteunemena-cesignificativepourlapaixmondiale»,adeclare Bush ala television. Hier, les cinqprisonniers n'avaient toujours pas ete re-İâches, malgre l'intervention dugouver-nement irakien, et la tensionpersiste â cesujetentreBagdadetWashington..Jusqu'â present, les Etats-Unis, qui ontleur propre agenda avec Teheran sur laquestion nucleaire, avaient feint d'igno-rer les ingerences iraniennes. Elles nesont pourtant pas nouvelles, d'ailleursregulierement denonceesparcertains di¬rigeants irakiens, kurdesetsunnitesprin-cipalement. Hier encore, le vice-presi-dent Tareq al-Hachemi, en visite âLondres, a denonce leur persistance:«Nous avons de nombreusespreuves quinous montrentque l'Iranesten train dede¬venir, malheureusement, leprincipalac-teurenlrakjeslraniensontvraimentunelourdeinfluencesurtout[cequisepasse]enIrak. Oü que vous alliez [...] vous voyezleurs empreintessur tout»A ce sujet, la politique du regime iranienestenapparenceparadpxale.Entoutcas,elle a plusieurs fers aufeu. D'une part, leregime de Teherans'emploie â conforterle gouvemement (mâjoritairement

A Bagdad, fin decembre. Avec tanks et helicopteres, les Ame> ıcaırun'ont pas leşine sur les moyens pour l'operation d'Arbil.

94 mortoparjouren2006L'ONUapubliehierunaccablantbilandesviolencesenlrak: 34452civils tuesen2006, soitune moyenne de94mortsparjour.Selon cerapportbimensuelfbndesurles chiffres duministere de laSante,desraorguesetde$hopitaiK, le nombre desblesses depasse 36000.Bagdad,OÛ16867 irakiensontperi l'andemlerde mortviolente, restel'epicentredes afftontementsinterconfessionnels.'Hier, lacapitale aete secoueeparuneseried'attentatsparticulierement meurtriers,quiontfaitunecentainedemorts.Unevoiturepiegee etunkamikazequis'est faitsauterdevantl'universitedeMoustansiriya ontainsi tue70 etudiants etprofesseurs.Unautredoubleattentat,contre une mosquee sunnite,-afaitquinzemorts.Enfin,vingt habitants ontperi danstrois autres attaques.

chiite) de Nouri al-Maliki, conscientqu'ilestlargementsoussoninfluence.D'autrepart, il appuie les milices chiites, commeles Brigades al-Badr (creees etformees enIransous le regime de SaddamHussein)et l'Armee du Mehdi, dujeune religieuxradical Moqtada al-Sadr, lesquellescontribuent âplongerl'İrakdans le chaos.Derriere cettepohtique ambigue, ce sontles Etats-Unis qui sont vises. Teheransemblevouloirque les forces americainesdemeurent en Irak pour empecher laguerre çivile de se developper et, enmeme temps, lesvoirenlisees. «Pourune premiere rai-son: ils veulentgar-der les Americainsoccupes afin qu'ilsnesoientpas en mesured'attaquer l'Iran,souligneune sourcediplomatique. Pourune seconde,peut-etreplus importante: ilsneveulenten aucun casquel'Irak, unpaysmâjoritairementchiite, devienneneşerait¬çe çu'une semi-democratie; cela leursemble un exempledangereux. Pourcetteraisonjeregime iranien aide aussi l'insur-rectionsunnite.»Dans un article paruhier, le quotidien deLondresDa#y Telegraph citait.des temoi-gnages d'oftîciers des servicesde rensei-gnementsbritannkjues sur le role desta-bilisateur de l'Iran dans le sud de d'Irak.Selonleheutenant-colonelJustinMacie-

Teheran semble vouloir que les forcesamericaines demeurent en Irak pourempecher la guerre çivile de sedevelopper mais aussi les voir enlisees.

)ev/ski,«deselementsextremistesâBasso-rareçoiventsoutien etassistance de l'Iranetobtiennentdesarmesetdelatechnologiepourconcevoirdes enginsexplosifsafin detenterdedestabilisercettepartiedupays».Signal. Lundi, le nouveau secretaireamericain â la Defense, Robert Gates, alance â son tour, de Bruxelles; une miseen garde â peine voilee â l'Iran, en pre-sentant le renforcement de la presencemilitaire americaine dans le Golfecomme un signal adresse â la Repu-blique islamique. La semaine derniere,

les Etats-Unisavaient annoncequ'ils allaient de¬ployer pendantdes mois dans legolfe Persique

deux porte-avions avec leurs groupesaeronavals, ainsi qu'unbataillon de de¬fense aerienne equipe de missiles anti¬missiles Patriot. Des lors, pour nombred'experts, une attaque de l'Iran, quesemblent annoncer les recentes decla-rations du vice-president DickCheney,pourleque\«lamenacegrandit», ne peutplus etre exclue. Faisant fi de toutes cesaccusations, Teheran garde impertur-bablement le cap. Et s'est dit determineâ poursuivre ses ambitions nucleaires etâ installer au moins 3000 nouvellescentrifugeuses. -

JEAN-PIERREPERRIN

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Irak: Washington semonce TeheranLa tension est exacerbee depuis un raid de l'US Army contre un consulat iranien â Arbil.

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pied de sön rapport, choisis-santde montrerses muscles etprivilegiant une politique.detensions avec le regime isla-mique. Elle s'estfortementac-crue depuis jeudi, apres Tar-restationde cinqiraniensparl'US Army en Irak lors d'unraidcontre le consulat iraniend'Arbil, dans le Kurdistan ira¬kien. Selon Washington, lescinqhommesapprehendesnesont pas des diplomates maisdes pasdarans (gardiens de laRevolution, l'armee ideoİp-

;. giqueduregime)delaforceAİ-Qods, l'unite chargee des ope¬rationsexterieures.«Inacceptable». Ce raid a etemene comme une operationmilitaire d'envergure, avectankş et helicopteres. Le por-tail dubâtiment a ete ouvert âlagrenade, les locaux devasteset du materiel informatiquesaisi. II apparaît comme uncoıip de semonce â Teheran,faisant süite aux accusationslanceespar le president ameri-caincontre le regime poursonrole en Irak«Ce quedisentfles officiers americains],c'estque les iraniensfournissentdu mate¬rielquitue desAmericains etcela, c'est in-acceptable.Unechecenlrakrenforceraitlaposition del'Iran, quirepresenteunemena-cesignificativepourlapaixmondiale»,adeclare Bush ala television. Hier, les cinqprisonniers n'avaient toujours pas ete re-İâches, malgre l'intervention dugouver-nement irakien, et la tensionpersiste â cesujetentreBagdadetWashington..Jusqu'â present, les Etats-Unis, qui ontleur propre agenda avec Teheran sur laquestion nucleaire, avaient feint d'igno-rer les ingerences iraniennes. Elles nesont pourtant pas nouvelles, d'ailleursregulierement denonceesparcertains di¬rigeants irakiens, kurdesetsunnitesprin-cipalement. Hier encore, le vice-presi-dent Tareq al-Hachemi, en visite âLondres, a denonce leur persistance:«Nous avons de nombreusespreuves quinous montrentque l'Iranesten train dede¬venir, malheureusement, leprincipalac-teurenlrakjeslraniensontvraimentunelourdeinfluencesurtout[cequisepasse]enIrak. Oü que vous alliez [...] vous voyezleurs empreintessur tout»A ce sujet, la politique du regime iranienestenapparenceparadpxale.Entoutcas,elle a plusieurs fers aufeu. D'une part, leregime de Teherans'emploie â conforterle gouvemement (mâjoritairement

A Bagdad, fin decembre. Avec tanks et helicopteres, les Ame> ıcaırun'ont pas leşine sur les moyens pour l'operation d'Arbil.

94 mortoparjouren2006L'ONUapubliehierunaccablantbilandesviolencesenlrak: 34452civils tuesen2006, soitune moyenne de94mortsparjour.Selon cerapportbimensuelfbndesurles chiffres duministere de laSante,desraorguesetde$hopitaiK, le nombre desblesses depasse 36000.Bagdad,OÛ16867 irakiensontperi l'andemlerde mortviolente, restel'epicentredes afftontementsinterconfessionnels.'Hier, lacapitale aete secoueeparuneseried'attentatsparticulierement meurtriers,quiontfaitunecentainedemorts.Unevoiturepiegee etunkamikazequis'est faitsauterdevantl'universitedeMoustansiriya ontainsi tue70 etudiants etprofesseurs.Unautredoubleattentat,contre une mosquee sunnite,-afaitquinzemorts.Enfin,vingt habitants ontperi danstrois autres attaques.

chiite) de Nouri al-Maliki, conscientqu'ilestlargementsoussoninfluence.D'autrepart, il appuie les milices chiites, commeles Brigades al-Badr (creees etformees enIransous le regime de SaddamHussein)et l'Armee du Mehdi, dujeune religieuxradical Moqtada al-Sadr, lesquellescontribuent âplongerl'İrakdans le chaos.Derriere cettepohtique ambigue, ce sontles Etats-Unis qui sont vises. Teheransemblevouloirque les forces americainesdemeurent en Irak pour empecher laguerre çivile de se developper et, enmeme temps, lesvoirenlisees. «Pourune premiere rai-son: ils veulentgar-der les Americainsoccupes afin qu'ilsnesoientpas en mesured'attaquer l'Iran,souligneune sourcediplomatique. Pourune seconde,peut-etreplus importante: ilsneveulenten aucun casquel'Irak, unpaysmâjoritairementchiite, devienneneşerait¬çe çu'une semi-democratie; cela leursemble un exempledangereux. Pourcetteraisonjeregime iranien aide aussi l'insur-rectionsunnite.»Dans un article paruhier, le quotidien deLondresDa#y Telegraph citait.des temoi-gnages d'oftîciers des servicesde rensei-gnementsbritannkjues sur le role desta-bilisateur de l'Iran dans le sud de d'Irak.Selonleheutenant-colonelJustinMacie-

Teheran semble vouloir que les forcesamericaines demeurent en Irak pourempecher la guerre çivile de sedevelopper mais aussi les voir enlisees.

)ev/ski,«deselementsextremistesâBasso-rareçoiventsoutien etassistance de l'Iranetobtiennentdesarmesetdelatechnologiepourconcevoirdes enginsexplosifsafin detenterdedestabilisercettepartiedupays».Signal. Lundi, le nouveau secretaireamericain â la Defense, Robert Gates, alance â son tour, de Bruxelles; une miseen garde â peine voilee â l'Iran, en pre-sentant le renforcement de la presencemilitaire americaine dans le Golfecomme un signal adresse â la Repu-blique islamique. La semaine derniere,

les Etats-Unisavaient annoncequ'ils allaient de¬ployer pendantdes mois dans legolfe Persique

deux porte-avions avec leurs groupesaeronavals, ainsi qu'unbataillon de de¬fense aerienne equipe de missiles anti¬missiles Patriot. Des lors, pour nombred'experts, une attaque de l'Iran, quesemblent annoncer les recentes decla-rations du vice-president DickCheney,pourleque\«lamenacegrandit», ne peutplus etre exclue. Faisant fi de toutes cesaccusations, Teheran garde impertur-bablement le cap. Et s'est dit determineâ poursuivre ses ambitions nucleaires etâ installer au moins 3000 nouvellescentrifugeuses. -

JEAN-PIERREPERRIN

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

Hcralb^S,Sribunc. January 17, 2007

UN puts'06 Iraq tollof civiliansat 34,000Report comes on day3 bomb attacks kili90 more in BaghdadBy Damien Cave and John O'Neil

BAGHDAD: About 90 people vverekilled in three attacks here Tuesday,vvhile United Nations officials vvere re-leasing a report estimating thât morethan 34,000 civilians vvere killed in Iraqlast year and vvarning that the violencevvas "likely to continue" in the absenceof a functioning justice system.

The violence Tuesday and the UN re-port's chilling portrait of civiliandeaths underscored the depth of the se¬curity problem facing American mili¬tary officials and the Iraqi governmentas they prepare a nevv strategy that forthe first time makes the protection ofci¬vilians the vvar effort's hıghest priority.

Tvvo bombs exploded in quick suc-cession at Baghdad University as stu¬dents left classes, killing at least 60people and vvounding at least 110, theInterior Ministry said. One bomb vvasdetonated by a suicide attacker and onevvas placed in a car, but it vvas not clearin vvhich order they vvere detonated.

[President George W. Bush, mean¬vvhile, said in an intervievv Tuesdaythat the chaotic execution of SaddamHussein looked like "kind of a revengekilling" and shovved that the govern¬ment of Prime Minister Nuri Kamal al-Maliki "has stili got some maturationto do," The Associated Press reportedfrom Washington.]

As more U.S. forces began arriving inIraq, America's allies in the Gulf ex-pressed support Tuesday for the goalsof Bush's nevv Iraq strategy. But SaudiArabia, one of Washington's most sig¬nificant partners in the region, told Sec¬retary of State Condoleezza Rice that itvvas concerned about vvhether theShiite-led government in Baghdad hadthe ability and the vvill to halt sectarianviolence and protect Sünni interests.

in Kuvvait, Sheik Mohammed Sabahal-Salem al-Sabah, the foreign minister,said at a nevvs conference vvith Ricethat the plan could help to stabilizeBaghdad and "prevent Iraq from slid-ing" into vvholesale sectarian conflict.

The civilıan-death report, by theUnited Nations Assistance Mission forIraq, vvas based on fıgures from theMedico-Legal Institute in Baghdad andIraqi hospitals. it estimated that 34,452civilians vvere killed in violence in 2006

an average of 94 people a day andthat an additional 36,685 vvere vvounded.

The report said the level of violenceappeared to have declined tovvard theend of the year 3,462 violent deathsvvere recorded for November, it said, and2,914 for December, compared vvith 3,345in September and 3,702 in October. itnoted, hovvever, that some provinces hadnot yet reported December fıgures.

The head of the UN mission, GianniMagazzeni, said a cycle of revengekillihgs and reprisals had escalated inthe absence of an effective and impar-tial justice system.

"If people don't have a sense thatjustice is done, unfortunately this sec¬tarian violence is likely to continue," hesaid. "Ensuring accountability vvould goa long vvay to help turning the tide."

The report described a "grovvingsense of impunity for on-going humanrights violations," a development that itsaid "leads people to take the lavv intotheir hands and rely on actions by mili¬tias or criminal gangs."

The report also confırmed vvide-spread assumptions that lavv-enforce-ment agencies are ineffective and thatmilitias and criminal gangs vvork in col-lusion vvith or have infiltrated the offi¬cial security forces. it vvas also criticalof U.S. and other international troops,vvhose operations it said "cause severesuffering to the local population."

Saying that limits on freedom ofmovement and lack of access to basicservices affect a large part of the popula¬tion, it called on coalition troops to "re-frain from any excessive use of force."

There is no official Iraqi estimate ofcivilian deaths. in an estimate during avisit to Vienna in November, the Iraqihealth minister, Ali al-Shimari, said150,000 Iraqis had been killed in vio¬lence since the vvar began in 2003.

The highest estimates of the civiliantoll come from a team of researchersfrom the Johns Hopkins BloombergSchool of Public Health, in a study pub-lished in The Lancet, a British medicaljournal, they estimated that 600,000Iraqis died from violence from March2003 to Tuly 2006, basing their analysison a survey of 1,849 households in 47neighborhoods across Iraq.

Around Iraq, the UN report describeda deteriorating situation for vvomen andminorities, including Palestinians andChristians, and said attacks on profes-sional groups "continued unabated."

in the violence on Tuesday, at least 15

other people vvere killed and 70 vverevvounded by another pair of bombs incentral Baghdad in a market devoted tomotorcycle and stereo shops, not far

from a Sünni mosque, officials said. Themosque vvas not believed to have beenthe target. in addition, tvvo members ofa poliçe bomb-disposal unit and tvvo ci¬vilians vvere killed in the Karada neigh-borhood vvhen the second of a pair ofbombs exploded vvhile the officers vverevvorking to defuse them.

And in another Shiite neighborhood,men in a minivan and on a motorcycleopened fire on an outdoor market,killing at least 11 people, The AssociatedPress reported. Nevvs services gave con-flicting accounts about vvhether that at-tack took place before or after the uni¬versity bombing.

Damien Cave reported from Baghdadand John O'Neil from New York. SabrınaTavernise contributed from Baghdad.

President 'disappointed'

President Bush, speaking in a televi¬sion intervievv on the Public Broadcast-ing Service, criticized the circum-stances of the hanging of Saddam,during vvhich the former dictator vvastaunted by his executioners, as vvell asthe execution of tvvo top aides, includingSaddam's halfbrother, vvho vvas decapit-ated, The Associated Press reported.

"I vvas disappointed and felt like theyfumbled the particularly the SaddamHussein execution," Bush said.

"The message is that it's a confusingmessage," Bush said of the Saddam exe-cution. "it basically says to people,'Look, you conducted a trial and gaveSaddam justice that he didn't give toothers. But then, vvhen it came to ex-ecute him, it looked like it vvas kind of arevenge killing.' "

Bush added, "And it just goes to shovvthat this is a government that has stiligot some maturation to do."]

Kareem Raheem/ReutersBombing attack victims vvaiting Tuesdayfor treatment at a Baghdad hospital.

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Hcralb^S,Sribunc. January 17, 2007

UN puts'06 Iraq tollof civiliansat 34,000Report comes on day3 bomb attacks kili90 more in BaghdadBy Damien Cave and John O'Neil

BAGHDAD: About 90 people vverekilled in three attacks here Tuesday,vvhile United Nations officials vvere re-leasing a report estimating thât morethan 34,000 civilians vvere killed in Iraqlast year and vvarning that the violencevvas "likely to continue" in the absenceof a functioning justice system.

The violence Tuesday and the UN re-port's chilling portrait of civiliandeaths underscored the depth of the se¬curity problem facing American mili¬tary officials and the Iraqi governmentas they prepare a nevv strategy that forthe first time makes the protection ofci¬vilians the vvar effort's hıghest priority.

Tvvo bombs exploded in quick suc-cession at Baghdad University as stu¬dents left classes, killing at least 60people and vvounding at least 110, theInterior Ministry said. One bomb vvasdetonated by a suicide attacker and onevvas placed in a car, but it vvas not clearin vvhich order they vvere detonated.

[President George W. Bush, mean¬vvhile, said in an intervievv Tuesdaythat the chaotic execution of SaddamHussein looked like "kind of a revengekilling" and shovved that the govern¬ment of Prime Minister Nuri Kamal al-Maliki "has stili got some maturationto do," The Associated Press reportedfrom Washington.]

As more U.S. forces began arriving inIraq, America's allies in the Gulf ex-pressed support Tuesday for the goalsof Bush's nevv Iraq strategy. But SaudiArabia, one of Washington's most sig¬nificant partners in the region, told Sec¬retary of State Condoleezza Rice that itvvas concerned about vvhether theShiite-led government in Baghdad hadthe ability and the vvill to halt sectarianviolence and protect Sünni interests.

in Kuvvait, Sheik Mohammed Sabahal-Salem al-Sabah, the foreign minister,said at a nevvs conference vvith Ricethat the plan could help to stabilizeBaghdad and "prevent Iraq from slid-ing" into vvholesale sectarian conflict.

The civilıan-death report, by theUnited Nations Assistance Mission forIraq, vvas based on fıgures from theMedico-Legal Institute in Baghdad andIraqi hospitals. it estimated that 34,452civilians vvere killed in violence in 2006

an average of 94 people a day andthat an additional 36,685 vvere vvounded.

The report said the level of violenceappeared to have declined tovvard theend of the year 3,462 violent deathsvvere recorded for November, it said, and2,914 for December, compared vvith 3,345in September and 3,702 in October. itnoted, hovvever, that some provinces hadnot yet reported December fıgures.

The head of the UN mission, GianniMagazzeni, said a cycle of revengekillihgs and reprisals had escalated inthe absence of an effective and impar-tial justice system.

"If people don't have a sense thatjustice is done, unfortunately this sec¬tarian violence is likely to continue," hesaid. "Ensuring accountability vvould goa long vvay to help turning the tide."

The report described a "grovvingsense of impunity for on-going humanrights violations," a development that itsaid "leads people to take the lavv intotheir hands and rely on actions by mili¬tias or criminal gangs."

The report also confırmed vvide-spread assumptions that lavv-enforce-ment agencies are ineffective and thatmilitias and criminal gangs vvork in col-lusion vvith or have infiltrated the offi¬cial security forces. it vvas also criticalof U.S. and other international troops,vvhose operations it said "cause severesuffering to the local population."

Saying that limits on freedom ofmovement and lack of access to basicservices affect a large part of the popula¬tion, it called on coalition troops to "re-frain from any excessive use of force."

There is no official Iraqi estimate ofcivilian deaths. in an estimate during avisit to Vienna in November, the Iraqihealth minister, Ali al-Shimari, said150,000 Iraqis had been killed in vio¬lence since the vvar began in 2003.

The highest estimates of the civiliantoll come from a team of researchersfrom the Johns Hopkins BloombergSchool of Public Health, in a study pub-lished in The Lancet, a British medicaljournal, they estimated that 600,000Iraqis died from violence from March2003 to Tuly 2006, basing their analysison a survey of 1,849 households in 47neighborhoods across Iraq.

Around Iraq, the UN report describeda deteriorating situation for vvomen andminorities, including Palestinians andChristians, and said attacks on profes-sional groups "continued unabated."

in the violence on Tuesday, at least 15

other people vvere killed and 70 vverevvounded by another pair of bombs incentral Baghdad in a market devoted tomotorcycle and stereo shops, not far

from a Sünni mosque, officials said. Themosque vvas not believed to have beenthe target. in addition, tvvo members ofa poliçe bomb-disposal unit and tvvo ci¬vilians vvere killed in the Karada neigh-borhood vvhen the second of a pair ofbombs exploded vvhile the officers vverevvorking to defuse them.

And in another Shiite neighborhood,men in a minivan and on a motorcycleopened fire on an outdoor market,killing at least 11 people, The AssociatedPress reported. Nevvs services gave con-flicting accounts about vvhether that at-tack took place before or after the uni¬versity bombing.

Damien Cave reported from Baghdadand John O'Neil from New York. SabrınaTavernise contributed from Baghdad.

President 'disappointed'

President Bush, speaking in a televi¬sion intervievv on the Public Broadcast-ing Service, criticized the circum-stances of the hanging of Saddam,during vvhich the former dictator vvastaunted by his executioners, as vvell asthe execution of tvvo top aides, includingSaddam's halfbrother, vvho vvas decapit-ated, The Associated Press reported.

"I vvas disappointed and felt like theyfumbled the particularly the SaddamHussein execution," Bush said.

"The message is that it's a confusingmessage," Bush said of the Saddam exe-cution. "it basically says to people,'Look, you conducted a trial and gaveSaddam justice that he didn't give toothers. But then, vvhen it came to ex-ecute him, it looked like it vvas kind of arevenge killing.' "

Bush added, "And it just goes to shovvthat this is a government that has stiligot some maturation to do."]

Kareem Raheem/ReutersBombing attack victims vvaiting Tuesdayfor treatment at a Baghdad hospital.

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feîttonite18 janvier 2007

Irak Un kamikaze et une voiture piegee font 60 mortsdans une üniversite de Bagdad

Plus de 34 000 civils tues en Irak en 2006, selon l'ONU

Des soldats americains soignent les blesses apres l'attentat, mardi, dans le quartier de Bab Al-Cheikh, â Bagdad. ahmadal-rubaye/afp

PLUS DE 140 personnes ont ete tuees aBagdad au cours de la seule journee demardi 16 janvier dans deux attentats â labombe et une attaque a l'arme a feu. IIs'agit du bilan le plus lourd depuis l'atta-que du 23 novembre 2006 qui avait faitplus de 200 morts dans le grand quartierchiite de Sadr City. Mardi, l'attentat leplus meurtrier a ete perpetre â la sortied'une üniversite de Bagdad situee â l'estde la ville. Quatre soldats americains ontegalement ete tues mardi, ce qui porte â3 019 le nombre de militaires morts enIrak depuis l'invasion de mars 2003.

Les violences de mardi ont co'incideavec la publication d'un rap>port desNations unies selon lequel 34 452 civilsont ete tues en Irak en 2006, soit unemoyenne de 94 morts parjour. Alors quele president des Etats-Unie;, George Bush,a devoile le 10 janvier un plan visant â sta¬biliser la situation, notamment â Bagdad,le rapport precise que pres de la moitie desviolences concernent la capitale irakienne.Plus de 36 000 irakiens ont egalement eteblesses en 2006, selon les Nations unies,et au moins 470 094 personnes ont etedeplacees sous la contrainte.

« II est tres clair que le bilan des victi¬mes civiles est beaucoup trop eleve », aadmis le porte-parole de la Maison Blan-che, Tony Snovv. Sur la chaîne de televi¬sion PBS, M. Bush a estime que ces chif-fres montrent qu'il faut « aider » le gou¬vemement irakien. M. Bush a cependantestime que les modalites de Pexecutionde Saddam Hussein, conspue aumoment de sa pendaison, donnaientl'impression d'un « acte de vengeance »et temoignaient d'un manque de « matu-rite » de ce gouvemement. - (AFP, Reu¬ters.)

i^oysn-OrasHt La secretaire d'Etat americaine, Condoleezza Rice, termine sa tournee dans la region

Huit pays arabes aııx cötes des Etats-Unis contre l'IranBEYROUTHCORRESPONDANTEMeme s'il n'est pas nomme, l'Iran

est le principal Etat vise par l'ap-pel lance, mardi 16 janvier, par

les Etats-Unis et huit pays arabes â « lanon-ingerence dans les affaires interieuresirakiennes ». Cet appel a ete lance au ter¬me d'une reunion qui a reuni au Kovvei'tla secretaire d'Etat americaine, Condo¬leezza Rice, et les chefs de la diplomatiedu groupe dit des « 6+2 », c'est-â-direles six monarchies petrolieres du Conseilde cooperation du Golfe (CCG), ainsi quel'Egypte et la Jordanie. Mme Rice etaitvenue solliciter leur soutien et leur contri-bution â la mise en ceuvre de la nouvellestrategie americaine en Irak.

De l'avis de tous les participants, Pin-gerence iranienne est un important fac-teur de destabilisation. Le souhait, expri-me dans le communique commun, de

soustraire l'Irak aux affrontements entre« des pouvoirs regionaıvc ou internatio-naux » traduit neanmoins la crainte desEtats arabes de voir ce pays devenir lechamp de bataille privilegie du conflitouvert entre Washington et Teheran.Conflit qui concerne aussi bien l'Irak lui-meme que le programme nucleaire ira¬nien ou le soutien de Teheran au Hezbol¬lah libanais et au Hamas palestinien.

Les pays arabes, plus particulierementles six monarchies du Golfe (Arabie saou¬dite, Kovvei't, Oman, Emirats arabes unis,Bahrein et Qatar) sont pris entre l'enclu-me iranienne et le marteau americain. Ilssont tributaires des Etats-Unis pour leurdefense, et ils sont soumis aux pressionsde la Republique islamique qui les a dejâmis en garde contre toute alliance avecles Etats-Unis qui şerait dirigee contreelle. Le message a ete transmis sur tousles tons ces dernieres semaines.

« Les Etats de la region sont tous musul¬mans (...) et tous les musulmans doiventaujourd'hui plus que jamais se solidariserpour faire face aux autres [lesAmericains] qui sont des occupants et quitentent de semer la discorde pour justifierleur propre presence », a decla-re, mardi soir, le presidentMahmoud Ahmadinejad dansun entretien â la televisionsatellitaire Al-Arabiya.

Quarante-huit heures plustot, AU Larijani, conseiller â lasecurite nationale de la Republi-que islamique etait aile remet-tre au roi Abdallah Ben AbdelAziz d'Arabie saoudite un mes- _____sage, dont la teneur şerait de lameme eau que celui que ManouchehrMotaki, ministre des affaires etrangeresiranien, avait transmis une semaine plustot aux Emirats arabes unis. Gare au « pie-

Les Etats arabescraignent de voirl'Irak devenirle champ debataille privilegiedu conflitentre Washingtonet Teheran

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feîttonite18 janvier 2007

Irak Un kamikaze et une voiture piegee font 60 mortsdans une üniversite de Bagdad

Plus de 34 000 civils tues en Irak en 2006, selon l'ONU

Des soldats americains soignent les blesses apres l'attentat, mardi, dans le quartier de Bab Al-Cheikh, â Bagdad. ahmadal-rubaye/afp

PLUS DE 140 personnes ont ete tuees aBagdad au cours de la seule journee demardi 16 janvier dans deux attentats â labombe et une attaque a l'arme a feu. IIs'agit du bilan le plus lourd depuis l'atta-que du 23 novembre 2006 qui avait faitplus de 200 morts dans le grand quartierchiite de Sadr City. Mardi, l'attentat leplus meurtrier a ete perpetre â la sortied'une üniversite de Bagdad situee â l'estde la ville. Quatre soldats americains ontegalement ete tues mardi, ce qui porte â3 019 le nombre de militaires morts enIrak depuis l'invasion de mars 2003.

Les violences de mardi ont co'incideavec la publication d'un rap>port desNations unies selon lequel 34 452 civilsont ete tues en Irak en 2006, soit unemoyenne de 94 morts parjour. Alors quele president des Etats-Unie;, George Bush,a devoile le 10 janvier un plan visant â sta¬biliser la situation, notamment â Bagdad,le rapport precise que pres de la moitie desviolences concernent la capitale irakienne.Plus de 36 000 irakiens ont egalement eteblesses en 2006, selon les Nations unies,et au moins 470 094 personnes ont etedeplacees sous la contrainte.

« II est tres clair que le bilan des victi¬mes civiles est beaucoup trop eleve », aadmis le porte-parole de la Maison Blan-che, Tony Snovv. Sur la chaîne de televi¬sion PBS, M. Bush a estime que ces chif-fres montrent qu'il faut « aider » le gou¬vemement irakien. M. Bush a cependantestime que les modalites de Pexecutionde Saddam Hussein, conspue aumoment de sa pendaison, donnaientl'impression d'un « acte de vengeance »et temoignaient d'un manque de « matu-rite » de ce gouvemement. - (AFP, Reu¬ters.)

i^oysn-OrasHt La secretaire d'Etat americaine, Condoleezza Rice, termine sa tournee dans la region

Huit pays arabes aııx cötes des Etats-Unis contre l'IranBEYROUTHCORRESPONDANTEMeme s'il n'est pas nomme, l'Iran

est le principal Etat vise par l'ap-pel lance, mardi 16 janvier, par

les Etats-Unis et huit pays arabes â « lanon-ingerence dans les affaires interieuresirakiennes ». Cet appel a ete lance au ter¬me d'une reunion qui a reuni au Kovvei'tla secretaire d'Etat americaine, Condo¬leezza Rice, et les chefs de la diplomatiedu groupe dit des « 6+2 », c'est-â-direles six monarchies petrolieres du Conseilde cooperation du Golfe (CCG), ainsi quel'Egypte et la Jordanie. Mme Rice etaitvenue solliciter leur soutien et leur contri-bution â la mise en ceuvre de la nouvellestrategie americaine en Irak.

De l'avis de tous les participants, Pin-gerence iranienne est un important fac-teur de destabilisation. Le souhait, expri-me dans le communique commun, de

soustraire l'Irak aux affrontements entre« des pouvoirs regionaıvc ou internatio-naux » traduit neanmoins la crainte desEtats arabes de voir ce pays devenir lechamp de bataille privilegie du conflitouvert entre Washington et Teheran.Conflit qui concerne aussi bien l'Irak lui-meme que le programme nucleaire ira¬nien ou le soutien de Teheran au Hezbol¬lah libanais et au Hamas palestinien.

Les pays arabes, plus particulierementles six monarchies du Golfe (Arabie saou¬dite, Kovvei't, Oman, Emirats arabes unis,Bahrein et Qatar) sont pris entre l'enclu-me iranienne et le marteau americain. Ilssont tributaires des Etats-Unis pour leurdefense, et ils sont soumis aux pressionsde la Republique islamique qui les a dejâmis en garde contre toute alliance avecles Etats-Unis qui şerait dirigee contreelle. Le message a ete transmis sur tousles tons ces dernieres semaines.

« Les Etats de la region sont tous musul¬mans (...) et tous les musulmans doiventaujourd'hui plus que jamais se solidariserpour faire face aux autres [lesAmericains] qui sont des occupants et quitentent de semer la discorde pour justifierleur propre presence », a decla-re, mardi soir, le presidentMahmoud Ahmadinejad dansun entretien â la televisionsatellitaire Al-Arabiya.

Quarante-huit heures plustot, AU Larijani, conseiller â lasecurite nationale de la Republi-que islamique etait aile remet-tre au roi Abdallah Ben AbdelAziz d'Arabie saoudite un mes- _____sage, dont la teneur şerait de lameme eau que celui que ManouchehrMotaki, ministre des affaires etrangeresiranien, avait transmis une semaine plustot aux Emirats arabes unis. Gare au « pie-

Les Etats arabescraignent de voirl'Irak devenirle champ debataille privilegiedu conflitentre Washingtonet Teheran

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ge » qui entraînerait « la dislocation de laoumma musulmane », avait declareM. Motaki. Autant de declarations quisont de pâles copies de propos tenus a lafin decembre par l'ayatollah Ali Khame¬nei, Guide de la Republique islamique.

Dans un message aux pele-rins iraniens â l'occasion dudebut du pelerinage musul¬man, il avait qualifie de « merce-naires criminels » tous ceux quis'allient aux Americains contre,selon lui, le Hezbollah libanais,le Hamas palestinien, « le gou

vemement irakien issu [de lavolonte] dupeuple », ou encore,dans une allusion au roi Abdal-lah II de Jordanie, ceux qui

s'alarment du danger d'un « croissant chii¬te » qui monterait en puissance.

Les « 6+2 » â ecrasante majorite sun¬nite ont par ailleurs approuve « les objec-

tifs » de la nouvelle strategie americaineen Irak, tout en soulignant, comme l'afait le chef de la diplomatie saoudienne,le prince Saoud Al-Fayçal, que « la miseen ceuvre de cette strategie releve des ira¬kiens ». Maniere de signifier la defiance

qu'inspire aux pays arabes le premierministre irakien Nouri Al-Maliki, jugepeu desireux de reprimer les milices chii¬tes, d'ceuvrer â la reconciliation nationa-le et d'assbcier les sunnites a la definitionde l'avenir de leur pays. Autrement dit,de faire le jeu de l'Iran.

M. Maliki n'est pas seul en cause. II estsouhaitable que « des amendementssoient apportes â la Constitution irakien¬ne » de maniere â garantir, entre autres,« l'egalite entre tous les citoyens et une equi-table distribution des richesses », a ajoutele prince. Le systeme federal instaure parla Constitution leşe les sunnites.

MOUNA NAİM

Bombing kills 17 in a Shiite area of BaghdadThe Associated Press

t-H

BAGhjDAD: A suicide car bombshattered a market in the Shiite districtof Sadr City here and killed 17 peopleWednesday, a day after explosions at auniversity killed 70 people in vvhat ap¬peared to be a renevved campaign ofSünni insurgent violence againstShiites.

Also in Baghdad, a three-car convoycarrying members of a U.S. democracygroup vvas ambushed by gunmen. Fourpeople in the convoy carrying membersof the National Democratic Institutevvere killed an American vvoman, aHungarian, a Croatian and an Iraqisaid Leslie Campbell, the group'sMiddle East director.

The suicide bombing vvas carried outnear the outdoor Mereidi market, one ofthe neighborhood's most popular com-mercial centers. it vvounded 33 people,the poliçe said.

On Tuesday, tvvo car bombs struck AlMustansiriya University in Baghdad,not far from Sadr City, as students linedup for rides home, leaving at least 70dead and more than 130 vvounded. Thatvvas the single deadliest attack on civil¬ians here since Nov. 23, vvhen a series of

car bombs and mortar attacks in theSadr City slum killed at least 215 people.

in other violence Wednesday, a sui¬cide car bomber blevv himself up at acheckpoint in Kirkuk after guardsopened fire as he approached a poliçestation, the poliçe said. That blast killedeight people and vvounded at least 43.

The guards killed the driver as he ap¬proached the checkpoint, but his expIo-sives detonated, causing part of the sta¬tion to collapse and damaging nearbyshops. Most of the casualties vverecaused by the collapse, the poliçe said.

The violence in Kirkuk and Baghdadcame as the Iraqi government and U.S.forces prepared to begin a massive se¬curity operation aimed at stopping sec¬tarian attacks in the capital. it also ac-companied the release of â UnitedNations report Tuesday assertirig thatan average of 94 civilians died each dayin sectarian bloodshed alone in 2006.

Tvvo more American soldiers vverekilled this vveek, the U.S. military saidWednesday. A soldier from the İst Bri-gade, İst Armored Division died Wed-nesday from vvounds sustained in anoperation in Anbar Province, the Sünniinsurgent stronghold in the vvest. An¬other soldier from Regimental Combat

A US; matine vvaking another for guard duty Wednesday in a house in Ramadi held byU.S. and Iraqi forces. Troops huddled for vvarmth during an operation against insurgents.

Team 5 died Monday, the military said,vvithout elaboration.

With 21,000 more American troopsheading to Baghdad, the U.S. arrest lastvveek of six Iranians vvorking at a liaisonoffice in the northern city of Irbil drevvcriticism Wednesday from the leader ofthe Shiite bloc in Parliament, Abdul-Aziz al-Hakim. One of the six vvas re-leased, but the U.S. military assertedthat the five others vvere connected toan Iranian Revolutionary Guard factionthat it said is financing insurgents inIraq.

"Regardless of the Iranian position,vve consider these actions as incorrect,"Hakim, leader of the Supreme Councilfor the Islamic Revolution in Iraq, toldthe BBC. "They represent a kind of at¬tack on Iraq's sovereignty and vve hopesuch things are not repeated."

Sudan, meanvvhile, accused Wash¬ington of sending U.S. soldiers into itsembassy in Baghdad on Wednesday andprotested to Iraqi and U.S. diplomats,the official Sudanese nevvs agency said.

The agency reported that nine U.S.soldiers raided the mission but gave nofurther details. it vvas not clear vvhetheranyone vvas at the embassy at the timebecause Sudan has run its diplomatie

operations for Iraq from Amman sincelast year after several employees vverekidnapped in Baghdad.

The U.S. military spokesman's officein Baghdad said that it had no knovvl-edge of a raid on the Sudanese Embassyand that no Sudanese nationals vverebeing held in any U.S. detention center.

in Khartoum, the Foreign Ministryprotested to the U.S. Embassy and theIraqi ambassador, Samir Khairi al-Nemaa, the Sudan Nevvs Agency said.

in other violence in Iraq, a mortar at¬tack on a residential area in Iskandar-iyah, 50 kilometers, or 30 miles, south ofBaghdad, killed a vvoman, the poliçesaid.

The U.S. Embassy in Baghdad said itvvas avvare of the attack on the democra¬cy group's convoy and vvas trying to de-termine the facts.

The National Democratic Institute isa federally financed unit affıliated vviththe Democratic Party.

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ge » qui entraînerait « la dislocation de laoumma musulmane », avait declareM. Motaki. Autant de declarations quisont de pâles copies de propos tenus a lafin decembre par l'ayatollah Ali Khame¬nei, Guide de la Republique islamique.

Dans un message aux pele-rins iraniens â l'occasion dudebut du pelerinage musul¬man, il avait qualifie de « merce-naires criminels » tous ceux quis'allient aux Americains contre,selon lui, le Hezbollah libanais,le Hamas palestinien, « le gou

vemement irakien issu [de lavolonte] dupeuple », ou encore,dans une allusion au roi Abdal-lah II de Jordanie, ceux qui

s'alarment du danger d'un « croissant chii¬te » qui monterait en puissance.

Les « 6+2 » â ecrasante majorite sun¬nite ont par ailleurs approuve « les objec-

tifs » de la nouvelle strategie americaineen Irak, tout en soulignant, comme l'afait le chef de la diplomatie saoudienne,le prince Saoud Al-Fayçal, que « la miseen ceuvre de cette strategie releve des ira¬kiens ». Maniere de signifier la defiance

qu'inspire aux pays arabes le premierministre irakien Nouri Al-Maliki, jugepeu desireux de reprimer les milices chii¬tes, d'ceuvrer â la reconciliation nationa-le et d'assbcier les sunnites a la definitionde l'avenir de leur pays. Autrement dit,de faire le jeu de l'Iran.

M. Maliki n'est pas seul en cause. II estsouhaitable que « des amendementssoient apportes â la Constitution irakien¬ne » de maniere â garantir, entre autres,« l'egalite entre tous les citoyens et une equi-table distribution des richesses », a ajoutele prince. Le systeme federal instaure parla Constitution leşe les sunnites.

MOUNA NAİM

Bombing kills 17 in a Shiite area of BaghdadThe Associated Press

t-H

BAGhjDAD: A suicide car bombshattered a market in the Shiite districtof Sadr City here and killed 17 peopleWednesday, a day after explosions at auniversity killed 70 people in vvhat ap¬peared to be a renevved campaign ofSünni insurgent violence againstShiites.

Also in Baghdad, a three-car convoycarrying members of a U.S. democracygroup vvas ambushed by gunmen. Fourpeople in the convoy carrying membersof the National Democratic Institutevvere killed an American vvoman, aHungarian, a Croatian and an Iraqisaid Leslie Campbell, the group'sMiddle East director.

The suicide bombing vvas carried outnear the outdoor Mereidi market, one ofthe neighborhood's most popular com-mercial centers. it vvounded 33 people,the poliçe said.

On Tuesday, tvvo car bombs struck AlMustansiriya University in Baghdad,not far from Sadr City, as students linedup for rides home, leaving at least 70dead and more than 130 vvounded. Thatvvas the single deadliest attack on civil¬ians here since Nov. 23, vvhen a series of

car bombs and mortar attacks in theSadr City slum killed at least 215 people.

in other violence Wednesday, a sui¬cide car bomber blevv himself up at acheckpoint in Kirkuk after guardsopened fire as he approached a poliçestation, the poliçe said. That blast killedeight people and vvounded at least 43.

The guards killed the driver as he ap¬proached the checkpoint, but his expIo-sives detonated, causing part of the sta¬tion to collapse and damaging nearbyshops. Most of the casualties vverecaused by the collapse, the poliçe said.

The violence in Kirkuk and Baghdadcame as the Iraqi government and U.S.forces prepared to begin a massive se¬curity operation aimed at stopping sec¬tarian attacks in the capital. it also ac-companied the release of â UnitedNations report Tuesday assertirig thatan average of 94 civilians died each dayin sectarian bloodshed alone in 2006.

Tvvo more American soldiers vverekilled this vveek, the U.S. military saidWednesday. A soldier from the İst Bri-gade, İst Armored Division died Wed-nesday from vvounds sustained in anoperation in Anbar Province, the Sünniinsurgent stronghold in the vvest. An¬other soldier from Regimental Combat

A US; matine vvaking another for guard duty Wednesday in a house in Ramadi held byU.S. and Iraqi forces. Troops huddled for vvarmth during an operation against insurgents.

Team 5 died Monday, the military said,vvithout elaboration.

With 21,000 more American troopsheading to Baghdad, the U.S. arrest lastvveek of six Iranians vvorking at a liaisonoffice in the northern city of Irbil drevvcriticism Wednesday from the leader ofthe Shiite bloc in Parliament, Abdul-Aziz al-Hakim. One of the six vvas re-leased, but the U.S. military assertedthat the five others vvere connected toan Iranian Revolutionary Guard factionthat it said is financing insurgents inIraq.

"Regardless of the Iranian position,vve consider these actions as incorrect,"Hakim, leader of the Supreme Councilfor the Islamic Revolution in Iraq, toldthe BBC. "They represent a kind of at¬tack on Iraq's sovereignty and vve hopesuch things are not repeated."

Sudan, meanvvhile, accused Wash¬ington of sending U.S. soldiers into itsembassy in Baghdad on Wednesday andprotested to Iraqi and U.S. diplomats,the official Sudanese nevvs agency said.

The agency reported that nine U.S.soldiers raided the mission but gave nofurther details. it vvas not clear vvhetheranyone vvas at the embassy at the timebecause Sudan has run its diplomatie

operations for Iraq from Amman sincelast year after several employees vverekidnapped in Baghdad.

The U.S. military spokesman's officein Baghdad said that it had no knovvl-edge of a raid on the Sudanese Embassyand that no Sudanese nationals vverebeing held in any U.S. detention center.

in Khartoum, the Foreign Ministryprotested to the U.S. Embassy and theIraqi ambassador, Samir Khairi al-Nemaa, the Sudan Nevvs Agency said.

in other violence in Iraq, a mortar at¬tack on a residential area in Iskandar-iyah, 50 kilometers, or 30 miles, south ofBaghdad, killed a vvoman, the poliçesaid.

The U.S. Embassy in Baghdad said itvvas avvare of the attack on the democra¬cy group's convoy and vvas trying to de-termine the facts.

The National Democratic Institute isa federally financed unit affıliated vviththe Democratic Party.

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

LE FIGARO 18 janvier 2007

Irak : les Kurdes veulentetendre leur territoire

PROCHE-ORIENTLes Kurdes prevoient d'organiser cetteannee un referendum pour annexer Kirkoukâ leur zone autonome, un projet mal vuen Irak comme dans la region.

De nötre envoye special â Kirkouk

MOİNS TOUCHEE par la violence que Bagdad ou Mos¬soul, Kirkouk reste sous tension. De sanglants attentatsk la voiture piegee frappent reguliĞrement la çite petro-lifere, oü l'insecurite est entretenue par des enleve-ments politico-crapuleux. Hier encore, djx personnes,dont quatre policiers, y ont ete tuöes dans l'explosiond'un camion piege. Les rapts frequents entretiennent lapeur. Ils poussent les riches Kurdes â se replier plus aunord, au Kurdistan irakien autonome. Les groupesarmes s'appellent Tavvhid al-Djihad (unification du dji-had), Kataeb Thavvra Achrin (les phalanges de la XXerevolution), Ansar al-Sunna (les partisans de la souna)ou el-Awda (le retour). Us sont finances par le kidnap-ping et par la contrebande des hydrocarbures, quiprend sa source â la raffinerie de Beji, une ville prochede Tikrit, dans le pays voisin.

Le centre-vüle est sillonne par des patrouilles desforces speciales kurdes roulant â tombeau ouvert. Au

quartier general des services kurdes de renseigne-ments, des gardes au visage encagoules accueillent unconvoi de blindes legers de l'armee amâricaine. Lesoffıciers de liaison de la coalition effectuent leur tour-nee quotidienne de collecte d'informations sur la gue-rilla. «La perspective du referendum sur le rattache-ment de Kirkouk au Kurdistan mobilise les terroristes.Us tentent de destabiliser la region pour empecher lesemtin », explique Halo Nadjat, le chef du renseigne¬ment des Peshmergas, les miliciens kurdes. L'insurrec-tion sunnite n'est pas la seule â fourbir ses armes.« L 'Armee du Mahdi, la milice du chef chiite Moqtadaal-Sadr, a installe depuis plusieurs mois des reseauxdormants â Kirkouk. Nous savons aussi que les extre-mistes du Front turkmene sont en relation avec lesTurcs », precise le commandant kürde.

Prevu en principe cette annee, le referendum doitsceller l'avenir d'une ville reclamee par les Kurdes. Cesderniers sont convaincus de rafler la mise : victimesd'une campagne d'arabisation sous Saddam, ils sontredevenus majoritaires â Kirkouk, grâce au retourd'anciens habitants et au depart d'« Arabes d'interet »,

ces populations implantees par l'ancien regime dans leseul but de modifier des donnees demographiques. Desmilliers de refugies kurdes attendent un logement, sousles tribunes d'un stade ou dans des camps de tentes.

Division ethniqueMais le projet de referendum se heurte â de puis-

sants interâts, en Irak comme dans la region. Â l'ex-terieur des frontieres, les voisins iraniens, Syriens etsurtout Turcs, qui ont des minorites kurdes sur leurterritoire, s'inquietent de l'emergence d'une nouvellepuissance regipnale possedant d'immenses rĞservesd'hydrocarbures. En Irak, les sunnites craignentde perdte, tout dâbouche petrolier. Et les chiitesse mefient de l'emergence d'un contre-pouvoir

Un pipeüne en feu dans la region de Kirkouk. Le sous-sol de cette zone pĞtrolifere regorge de quelque 10 milliardsde barils de rĞserve. Slahaldeen RasheedlReuters.

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LE FIGARO 18 janvier 2007

Irak : les Kurdes veulentetendre leur territoire

PROCHE-ORIENTLes Kurdes prevoient d'organiser cetteannee un referendum pour annexer Kirkoukâ leur zone autonome, un projet mal vuen Irak comme dans la region.

De nötre envoye special â Kirkouk

MOİNS TOUCHEE par la violence que Bagdad ou Mos¬soul, Kirkouk reste sous tension. De sanglants attentatsk la voiture piegee frappent reguliĞrement la çite petro-lifere, oü l'insecurite est entretenue par des enleve-ments politico-crapuleux. Hier encore, djx personnes,dont quatre policiers, y ont ete tuöes dans l'explosiond'un camion piege. Les rapts frequents entretiennent lapeur. Ils poussent les riches Kurdes â se replier plus aunord, au Kurdistan irakien autonome. Les groupesarmes s'appellent Tavvhid al-Djihad (unification du dji-had), Kataeb Thavvra Achrin (les phalanges de la XXerevolution), Ansar al-Sunna (les partisans de la souna)ou el-Awda (le retour). Us sont finances par le kidnap-ping et par la contrebande des hydrocarbures, quiprend sa source â la raffinerie de Beji, une ville prochede Tikrit, dans le pays voisin.

Le centre-vüle est sillonne par des patrouilles desforces speciales kurdes roulant â tombeau ouvert. Au

quartier general des services kurdes de renseigne-ments, des gardes au visage encagoules accueillent unconvoi de blindes legers de l'armee amâricaine. Lesoffıciers de liaison de la coalition effectuent leur tour-nee quotidienne de collecte d'informations sur la gue-rilla. «La perspective du referendum sur le rattache-ment de Kirkouk au Kurdistan mobilise les terroristes.Us tentent de destabiliser la region pour empecher lesemtin », explique Halo Nadjat, le chef du renseigne¬ment des Peshmergas, les miliciens kurdes. L'insurrec-tion sunnite n'est pas la seule â fourbir ses armes.« L 'Armee du Mahdi, la milice du chef chiite Moqtadaal-Sadr, a installe depuis plusieurs mois des reseauxdormants â Kirkouk. Nous savons aussi que les extre-mistes du Front turkmene sont en relation avec lesTurcs », precise le commandant kürde.

Prevu en principe cette annee, le referendum doitsceller l'avenir d'une ville reclamee par les Kurdes. Cesderniers sont convaincus de rafler la mise : victimesd'une campagne d'arabisation sous Saddam, ils sontredevenus majoritaires â Kirkouk, grâce au retourd'anciens habitants et au depart d'« Arabes d'interet »,

ces populations implantees par l'ancien regime dans leseul but de modifier des donnees demographiques. Desmilliers de refugies kurdes attendent un logement, sousles tribunes d'un stade ou dans des camps de tentes.

Division ethniqueMais le projet de referendum se heurte â de puis-

sants interâts, en Irak comme dans la region. Â l'ex-terieur des frontieres, les voisins iraniens, Syriens etsurtout Turcs, qui ont des minorites kurdes sur leurterritoire, s'inquietent de l'emergence d'une nouvellepuissance regipnale possedant d'immenses rĞservesd'hydrocarbures. En Irak, les sunnites craignentde perdte, tout dâbouche petrolier. Et les chiitesse mefient de l'emergence d'un contre-pouvoir

Un pipeüne en feu dans la region de Kirkouk. Le sous-sol de cette zone pĞtrolifere regorge de quelque 10 milliardsde barils de rĞserve. Slahaldeen RasheedlReuters.

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

kürde. Â Kirkouk, les representants des Kurdes, desArabes, des Turkmfenes et des Assyro-Chald6ensse divdsent sur la question au conseil du gouvernorat,un palaiş transforme en bunker. « Nous boycotteronsle referendum s'il se tient. Les Turkmenes veulent quel'Irak reite um et que les dividendes du petrole soientredistribuĞs Ğquitablement », estime Eset MajidDjoumma, un conseiller dü . gouvernorat elu surune listö turkmene independante. Craint-il uneexplosioh de iviolence ? « Les Turkmenes redoutentavant tout d'ğire submerges par cesflots de Kurdes quiviennent de partout pour prendre nos maisons »,

affirme-t-il.Les Kurdes qui incitent les «Arabes d'interet» â

quitter la ville se considĞrent dans leur bon droit. Cer¬tains ont pliĞ bagage, par peur de reprĞsailles, apres lachute de Saddam, pour s'installer dans les villages arabesdes environs. D'autres souhaiteraient partir avec unpecule que le gouvemement central leur refuse. QuantauxArabes originaires de la râgion, ils ne manifestent pasla moindre envie de s'en aller. Les Kurdes s'appuient surl'article 140 de la Constitution pourjustifier leur politiquede repeuplement. Le texte leur offre Egalement la possi-bilitâ d'organiser avant fin 2007 un referendumd'annexion. Mais les Arabes sunnites s'y opposent.

Elu au gouvernorat par les tribus arabes de Kirkouk,l'influent cheikh sunnite Abdullah Sani al-Hassi plaidepour un reglement national et non regional du desac-

Petrole : le rappelâ l'ordre americainLa lune de miel entre Kurdes

et Americains a pris fin. Le dos-sier de l'avenir de Kirkouk maisaussi celui des hydrocarburessont â Toriğine du debut debrouille. C'est que le gouveme¬ment regional du Kurdistan misaitsur une gestion decentraliseedes ressources du petrole pourconforter son autonomie. Inter-pretant les textes en vigueur, il

pensait avoir les coudees fran-ches pour signer des contratsavec des compagnies pĞtroliörespour l'exploitation de nouveauxgisements. Des accords ont ainsi6tĞ signes avec des Ğmissairesoccidentaux. Mais CondoleezzaRice vient de rappeler le gouver-nement d'Erbil â l'ordre. « Enparaphant des contrats, les Kur¬des ont seme la confusion surquTa l'autorite surlegchamps depetrole », a deplörĞ le secrötaired'Etat americaîn la semaine der-niere devant le S6nat, âWashington. En clair, la signa-ture du gouvemement kürden'est pas valide. Et ces accordsparaphös non pas avec desmajors mais avec rJes compa¬gnies de second plan devrontĞtre approuves par Bagdad pouretre eptĞrinees. Le gouveme¬ment central- irakien garde ainsiles cles du coffre-fort petrolier deKirkouk. La future loi nationale surles hydrocarbures va renforcer

les'attributions de Bagdad dansla redistribution des dividendesde la manne petroliere. L'argentşerait distribue au prorata desregions. Soit un systeme qui nesatisfait pleinement ni les chiites,qui concentrent dans leurs zonesla majeure partie des ressources,ni les Kurdes. Les nouvellesorientations sont confirmees parle plan Bush : le prâsident ameri¬cain a presse les autoritös deparvenir â une «juste repartitionpour garantir l'unite de l'Irak ». Lereequilibrage devrait passer parune râvision de la Constitutionfederaliste de 2005 â laquelle lessunnites sont hostiles par craintede se trouver isoles dans uneregion du centre du pays depour-vue d'or noir.Les responsables kurdes n'aban-donnent pas pour autant leurreve de contröle d'un sous-solqui regorge de quelque 10 mil-liards de barils de reserve et faitde Kirkouk l'une des zones pötro-liföres les plus convoitees dumonde. Leur marge demanoeuvre semble cependantlimitee.

T. O.

cord. «Kirkouk peut etre la cause du bdnheur commedu malheur de l'Irak», resume-t-il en une formüle.

, « Nous ne seronsjamais d'accord avec un rattachementau Kurdistan. IIfaut s'eloigner de cette proposition souspeine d'aller vers une epuration ethnique », ajoute-t-il.

Si elle paraît gagnee d'avance dans les urnes par lesKurdes, la partie est, en depit de l'apparence institu-tionnelle, loin d'etre remportee sur le terrain politique.Car le pouvoir central hesite â cautionner une nouvellesource de division ethnique dans un contexte de luttedes communautes pour le pouvoir.

Quant aux Americains, ils n'afnchent pasd'enthousiasme pour le projet. Leur reticence contri-bue au refroidissement des relations avec leurs allieskurdes. Le dâpit kürde se manifeste par des change-ments semantiques. II n'est plus question de l'armee deliberation americaine mais de l'armee d'occupation,une «force avec qui ilfaut compâser». « Les Americainsdoivent etre plus rMistes s'ils ne veulentpas perdre leursamis kurdes», previent Khamen Zerar, depute del'Union du peuple du Kurdistan (UPK), le parti du pre¬sident irakien falal Talabani. Une maniere de rappelerqu'â Kirkouk, Washington reste, pour l'instant, le maî-tre d'un jeu susceptible de degenerer.

Thierry Oberlğ

Se«s-->

00

3' .

HİH

U

Kurdistan : les craintesd'Ankara redoublent

En Turauie, le debatsur les frontieres irakiennesa eclipse la candıdatureâl'UE.

istanbul

«Â L'EVIDENCE, l'Irak representedesormais le probleme numero 1 enTurquie, il a pris la place de l'UE»,concede-t-on au ministere desAffaires etrangâres. Le calendrierpolitique turc est dĞsormais rythmepar les soubresauts du pays voisinet le statut de Kirkouk cristallise lespassions. L'arrivee â Ankara, jeudi,du sous-secretaire d'Etat americain,Nicholas Bums, ne va pas inflechirles nouvelles priorites de la diplo¬matie turque, k quatre mois del'eiection presidentielle.

La session speciale organiseeaujourd'hui au Parlement sur l'Iraket la grande ville du Nord, â lademande de l'AKP, au pouvoir, etdu Parti republicain du peuple(CHP), le principal mouvementd'opposition, est revelatrice de laşurenchere â laquelle se livrent lesdifferentes formations politiques.Mardi, le premier ministre, RecepTayyip Erdoğan, a denoncĞ ceux«qui tentent de voir la Turquiecomme un simple spectateur regar-dant un match de foot depuis lesgradins ».

Un role passifCette critique s'adresse aux

Kurdes d'Irak, qui denoncentl'ingerence de la Turquie dans lesaffaires interieures irakiennes etaux Americains, dont la strategiedans la region cantonne Ankara âun röle passif. Revendiquant des«liens historiques et culturels »

avec l'Irak, le chef du gouveme¬ment a justifie le droit d'intervenirde l'autre cöte de la frontiere: .

«Nous n'hesiterons pas a protegerles citoyens turkmenes de Kirkouk. »

La modification de la composi-tion ethnique de la vüle, avec l'arri- *

, vee massive de Kurdes, fragilise laminorite turkmene de Kirkouk et

affaiblit l'influence turque. Ankararedoute la formation d'un Kurdis¬tan independant â ses frontieres. Lerattachement de Kirkouk et lamainmise sur ses immenses gise¬ments d'or noir transformeraientl'Etat kürde embryonnaire en puis-sance economique râgionale : lepire des scĞnarios pour les autoritesmrques, persuadees que ce rede-coupage geographique attiserait lesprojets independantistes des Kur¬des sur le territoire national turc.

Un peril qui justifierait pourbeaucoup un engagement del'armee dans le nord irakien. DenizBaykal, le leader du CHP, a de nou¬veau reclame une interventionmilitaire, l'un de ses fhemes politi-ques favoris. D'autant qu'U y ad'autres motifs d'exaspâration : larĞgion autonome du Kurdistan sert

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kürde. Â Kirkouk, les representants des Kurdes, desArabes, des Turkmfenes et des Assyro-Chald6ensse divdsent sur la question au conseil du gouvernorat,un palaiş transforme en bunker. « Nous boycotteronsle referendum s'il se tient. Les Turkmenes veulent quel'Irak reite um et que les dividendes du petrole soientredistribuĞs Ğquitablement », estime Eset MajidDjoumma, un conseiller dü . gouvernorat elu surune listö turkmene independante. Craint-il uneexplosioh de iviolence ? « Les Turkmenes redoutentavant tout d'ğire submerges par cesflots de Kurdes quiviennent de partout pour prendre nos maisons »,

affirme-t-il.Les Kurdes qui incitent les «Arabes d'interet» â

quitter la ville se considĞrent dans leur bon droit. Cer¬tains ont pliĞ bagage, par peur de reprĞsailles, apres lachute de Saddam, pour s'installer dans les villages arabesdes environs. D'autres souhaiteraient partir avec unpecule que le gouvemement central leur refuse. QuantauxArabes originaires de la râgion, ils ne manifestent pasla moindre envie de s'en aller. Les Kurdes s'appuient surl'article 140 de la Constitution pourjustifier leur politiquede repeuplement. Le texte leur offre Egalement la possi-bilitâ d'organiser avant fin 2007 un referendumd'annexion. Mais les Arabes sunnites s'y opposent.

Elu au gouvernorat par les tribus arabes de Kirkouk,l'influent cheikh sunnite Abdullah Sani al-Hassi plaidepour un reglement national et non regional du desac-

Petrole : le rappelâ l'ordre americainLa lune de miel entre Kurdes

et Americains a pris fin. Le dos-sier de l'avenir de Kirkouk maisaussi celui des hydrocarburessont â Toriğine du debut debrouille. C'est que le gouveme¬ment regional du Kurdistan misaitsur une gestion decentraliseedes ressources du petrole pourconforter son autonomie. Inter-pretant les textes en vigueur, il

pensait avoir les coudees fran-ches pour signer des contratsavec des compagnies pĞtroliörespour l'exploitation de nouveauxgisements. Des accords ont ainsi6tĞ signes avec des Ğmissairesoccidentaux. Mais CondoleezzaRice vient de rappeler le gouver-nement d'Erbil â l'ordre. « Enparaphant des contrats, les Kur¬des ont seme la confusion surquTa l'autorite surlegchamps depetrole », a deplörĞ le secrötaired'Etat americaîn la semaine der-niere devant le S6nat, âWashington. En clair, la signa-ture du gouvemement kürden'est pas valide. Et ces accordsparaphös non pas avec desmajors mais avec rJes compa¬gnies de second plan devrontĞtre approuves par Bagdad pouretre eptĞrinees. Le gouveme¬ment central- irakien garde ainsiles cles du coffre-fort petrolier deKirkouk. La future loi nationale surles hydrocarbures va renforcer

les'attributions de Bagdad dansla redistribution des dividendesde la manne petroliere. L'argentşerait distribue au prorata desregions. Soit un systeme qui nesatisfait pleinement ni les chiites,qui concentrent dans leurs zonesla majeure partie des ressources,ni les Kurdes. Les nouvellesorientations sont confirmees parle plan Bush : le prâsident ameri¬cain a presse les autoritös deparvenir â une «juste repartitionpour garantir l'unite de l'Irak ». Lereequilibrage devrait passer parune râvision de la Constitutionfederaliste de 2005 â laquelle lessunnites sont hostiles par craintede se trouver isoles dans uneregion du centre du pays depour-vue d'or noir.Les responsables kurdes n'aban-donnent pas pour autant leurreve de contröle d'un sous-solqui regorge de quelque 10 mil-liards de barils de reserve et faitde Kirkouk l'une des zones pötro-liföres les plus convoitees dumonde. Leur marge demanoeuvre semble cependantlimitee.

T. O.

cord. «Kirkouk peut etre la cause du bdnheur commedu malheur de l'Irak», resume-t-il en une formüle.

, « Nous ne seronsjamais d'accord avec un rattachementau Kurdistan. IIfaut s'eloigner de cette proposition souspeine d'aller vers une epuration ethnique », ajoute-t-il.

Si elle paraît gagnee d'avance dans les urnes par lesKurdes, la partie est, en depit de l'apparence institu-tionnelle, loin d'etre remportee sur le terrain politique.Car le pouvoir central hesite â cautionner une nouvellesource de division ethnique dans un contexte de luttedes communautes pour le pouvoir.

Quant aux Americains, ils n'afnchent pasd'enthousiasme pour le projet. Leur reticence contri-bue au refroidissement des relations avec leurs allieskurdes. Le dâpit kürde se manifeste par des change-ments semantiques. II n'est plus question de l'armee deliberation americaine mais de l'armee d'occupation,une «force avec qui ilfaut compâser». « Les Americainsdoivent etre plus rMistes s'ils ne veulentpas perdre leursamis kurdes», previent Khamen Zerar, depute del'Union du peuple du Kurdistan (UPK), le parti du pre¬sident irakien falal Talabani. Une maniere de rappelerqu'â Kirkouk, Washington reste, pour l'instant, le maî-tre d'un jeu susceptible de degenerer.

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Kurdistan : les craintesd'Ankara redoublent

En Turauie, le debatsur les frontieres irakiennesa eclipse la candıdatureâl'UE.

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«Â L'EVIDENCE, l'Irak representedesormais le probleme numero 1 enTurquie, il a pris la place de l'UE»,concede-t-on au ministere desAffaires etrangâres. Le calendrierpolitique turc est dĞsormais rythmepar les soubresauts du pays voisinet le statut de Kirkouk cristallise lespassions. L'arrivee â Ankara, jeudi,du sous-secretaire d'Etat americain,Nicholas Bums, ne va pas inflechirles nouvelles priorites de la diplo¬matie turque, k quatre mois del'eiection presidentielle.

La session speciale organiseeaujourd'hui au Parlement sur l'Iraket la grande ville du Nord, â lademande de l'AKP, au pouvoir, etdu Parti republicain du peuple(CHP), le principal mouvementd'opposition, est revelatrice de laşurenchere â laquelle se livrent lesdifferentes formations politiques.Mardi, le premier ministre, RecepTayyip Erdoğan, a denoncĞ ceux«qui tentent de voir la Turquiecomme un simple spectateur regar-dant un match de foot depuis lesgradins ».

Un role passifCette critique s'adresse aux

Kurdes d'Irak, qui denoncentl'ingerence de la Turquie dans lesaffaires interieures irakiennes etaux Americains, dont la strategiedans la region cantonne Ankara âun röle passif. Revendiquant des«liens historiques et culturels »

avec l'Irak, le chef du gouveme¬ment a justifie le droit d'intervenirde l'autre cöte de la frontiere: .

«Nous n'hesiterons pas a protegerles citoyens turkmenes de Kirkouk. »

La modification de la composi-tion ethnique de la vüle, avec l'arri- *

, vee massive de Kurdes, fragilise laminorite turkmene de Kirkouk et

affaiblit l'influence turque. Ankararedoute la formation d'un Kurdis¬tan independant â ses frontieres. Lerattachement de Kirkouk et lamainmise sur ses immenses gise¬ments d'or noir transformeraientl'Etat kürde embryonnaire en puis-sance economique râgionale : lepire des scĞnarios pour les autoritesmrques, persuadees que ce rede-coupage geographique attiserait lesprojets independantistes des Kur¬des sur le territoire national turc.

Un peril qui justifierait pourbeaucoup un engagement del'armee dans le nord irakien. DenizBaykal, le leader du CHP, a de nou¬veau reclame une interventionmilitaire, l'un de ses fhemes politi-ques favoris. D'autant qu'U y ad'autres motifs d'exaspâration : larĞgion autonome du Kurdistan sert

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Page 77: KURD INSTITUT E · al-Anbaa, Jalal Talabani a, cepen-dant, appelé à cesser toute inter-vention dans les affaires inté-rieures de l’Irak et à aider le pays à restaurer la paix

Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

toujours de refuge â plusieurs mil¬liers de combattants du mouve-ment sĞparatiste du PKK. Lespromesses repetees de TaHie ame¬ricain d'agir contre ses camps dansles monts Kandil n'ont jamaisdepasse les declarations de bonnesintentions.

On en oublierait presque lesoutien apporte au nouveau plande. George W. Bush en Irak et âl'envoi de troupes supplementai-res. Seduit par le desir de maintenirl'intigrite territoriale de l'Etat ira¬kien et d'assurer le partage des res¬sources petrolieres, le ministeredes Affaires Ğtrangferes s'etait feli-cite des « mesures prises dans labonne direction». La possibilited'une reaction de la Turquie en casde retrait anticipe des GI ad'ailleurs Ğte brandie par Condo¬leezza Rice. Dans son dernier edi-torial paru dans le Turkish DailyNews, Doğu Ergil, professeur desciences politiques â l'universited'Ankara, denonçait les velleitesdes acteurs regionaux de modifierles frontieres irakiennes : « Com-ment refermer la boîte de Pandore'qudnd tous les esprits malveillantslibâres deviennentfousfurieux ? » '."

Laure Marchand

Le meurtrier presumed'un opposant arrete

Un des cincj iraniensapprehendes a Erbilşerait impliauedans un triple assassinaten 1989 en Autriche.

Vienne

L'ORDRE venait de la Maison-Blan¬che. Les iraniens presents sur le ter¬ritoire irakien et apportant leur aidek la resistance devaient etre mishors d'âtat de nuire. C'est ainsi quecinq iraniens, officiellement«diplomates», ont etĞ arretes le11 janvier k Erbil, capitale economi-que du Kurdistan irakien.

Parmi les suspects, affırmentdes sources americaines, undenommĞ Mohammad Jafari-Sahroudi, dont le nom n'Ğtait pastout â fait inconnu des servicessecrets occidentaıuc. « Gardien dela revolution », comme ses corrt-parses, cet offıcier est presumeimpliquĞ au premier chef dansl'assassinat de trois dirigeants kur¬des â Vienne, Uya dbc-huit ans.

Intenses pressionsde T6h£ran sur Vienne

Dans la nuit du 13 au 14 juillet1989, le docteur AbdulrahmanGhassemlou, dirigeant en exil duParti d6mocratique du Kurdistaniranien (PDKI), et deux autres Kur¬des etaient abattus dans un appar-tement de la capitale autrichienne,alors qu'ils devaient entamer desnâgociations secretes avec desâmissaires de Teheran. Le com-mando cagoule responsable del'operation, rĞfugie dans l'ambas¬sade d'Iran, parviendra â quitterşans encombre le territoire autri-chien. Vienne a fait l'objet d'inten-ses pressions de la part de TĞhĞran,qui menaçait de rompre les rela¬tions commerciales. L'enquete enrestera la. Mais elle se rĞveille en2005, sous l'effet d'une rumeur sur-prenante : le president iranien nou-vellement âlu, Mahmoud Ahmadi¬nejad, aurait fait partie ducommando viennois, dont il auraitassure la logistique. Washington fit

LE FIGARO

18 janvier 2007

la şourde oreille â cette revĞlation,une confusion regre.ttable ayantdĞjâ conduit un ancien otage del'ambassade americaine â TehĞranen 1980 k croire reconnaître en luison ancien geölier.

Au moment oü l'Iran risque dese voir sanctionne par le Conseilde securite des Nations unies âcause de son programmenucleaire, il s'agit de ne pas enve-nimer la situation. Maria Berger,porte-parole du ministere autri-chien de la Justice, refuse deconfırmer l'arrestation de Jafari-Sahroudi en Irak. Elle ajoutecependant que «si cette rumeurs'averait exacte, l'Autriche deman-derait alors l'extradition du pre-venu». En novembre 1989,Mohammad Jafari-Sahroudi et lesdeux autres tueurs prĞsumes ontfait l'objet d'un mandat d'arrâtinternational, qui court toujours.

Maurin Picard

M. Ahmadinejadcritique pour sonvoyage « inopportunen Amerique latine

»

*^3 oa

^ .i.

ALORS QUE le president iranien, Mah¬moud Ahmadinejad, effectuait, ces der¬niers jours, une tournee en Amerique lati¬ne, Condoleezza Rice, la secretaire d'Etatamericaine, se rendait au Proche-Orientpour plaider en faveur de la politique deGeorge Bush et denoncer le role de l'Irandans la region.

Ce chasse-croise a irrite la presse ira¬nienne d'opposition - y compris certainsjournaux conservateurs - qui a critiqueles priorites du president ultraconserva-teur et ce voyage juge « inopportun ».« Mahmoud Ahmadinejad cherche â seposer en leader du camp antiamericain enrendant visite a ses amis socialistes en Ame-rique latine mais, d'un autre cöte, il s'isolede la communaute internationale par latonalite radicale de son discours diplomati-que », commente Mehran Ghassemijour-naliste au service international du quoti-dien reformateur Etemad Melli, joint partelephone. « Ses amis de gauche sont bonspour des discussions de cafe mais non pourditerminer nospriorites securitaires, politi-que, internationale et economique », ecri-

vait le journal, mardi 16 janvier.Depuis son revers aux elections muni-

cipales du 19 decembre 2006, la pressions'accentue sur le president iranien. Refor-mateurs et moderes ont dejâ recueilli 50signatures (sur les 75 necessaires) pourconvoquer M. Ahmadinejad â une audi-tion devant les parlementaires. «Lesdeputes sont conscients qu'ils ne peuventpas bloquer lepresident, poursuit MehranGhassemi. Mais, pour la premlere fois, ilspeuvent le bousculer sur les questions dunucleaire, de l'image de l'Iran sur la sceneinternationale, et sur l'economie, en parti-culier la dependance croissante du budgetpar rapport auxpetrodollars. » m

CİHAN MACE

Paris confirme son intention d'envoyer un emissaire en IranLE MİNİSTERE français des affairesetrangeres a confirme, mardi 16 janvier,que la France envisageait d'envoyer unemissaire â Teheran, ajoutant qu'il şeraitcharge de discuter des « questions regio-,nales », notamment du Liban, et du« droit d'Israel d exister » . Le Quai d'Or-say a par ailleurs fait etat d'« entraves »au travail de l'ambassade de France âTeheran, souhaitant que l'ambassadeur,Bernard Poletti « puisse avoir tous lescontacts utiles » aupres des officiels ira¬niens. M. Poletti rencontre des difficul-tes pour obtenir des entretiens avec desofficiels iraniens, alors que l'ambassa¬deur d'Iran â Paris beneficie d'un accâs

large aux responsables français, fait-onremarquer au Quai d'Orsay.

Aux Etats-Unis, l'initiative de JacquesChirac d'envoyer un emissaire â Tehe¬ran n'a pas ete consideree comme une« grande idee », mais le porte-parole dudepartement d'Etat, Tom Casey, s'estborne â rappeler, mardi, que la France,comme d'autres pays europeens, entre-tient des relations diplomatiques avecTeheran. « Nous esperons seulement,a-t-il dit, que tout contact diplomatiqueavec l'Iran, de la part de quelquepays quece soit, s'attache a rappeler a cepays qu'ildoit respecterses obligations internationa-les. Cela inclutles resolutions du Conseil

de securite sur le programme nucleaire. »En France, la cellule diplomatique du

candidat de l'UMP â Pelection presiden-tielle, Nicolas Sarkozy, admet avoir eteinformee « entre Noel et lejour de Van »du projet d'envoyer le ministre des affai¬res etrangeres, Philippe Douste-Blazy, âTeheran. Les conseillers de M. Sarkozyprecisent qu'il n'est pas intervenu aupresde M. Chirac ou de M. Douste-Blazy pour .

s'y opposer. Ils ajoutent toutefois que« l'idee d'envoyer un ministre des affairesetrangeres ne semblepas approprieepourcette mission, ce şerait disproportionne ». m

n. no. (avec chrıstophe jakubyszynetCorine Lesnes,â Washington)

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toujours de refuge â plusieurs mil¬liers de combattants du mouve-ment sĞparatiste du PKK. Lespromesses repetees de TaHie ame¬ricain d'agir contre ses camps dansles monts Kandil n'ont jamaisdepasse les declarations de bonnesintentions.

On en oublierait presque lesoutien apporte au nouveau plande. George W. Bush en Irak et âl'envoi de troupes supplementai-res. Seduit par le desir de maintenirl'intigrite territoriale de l'Etat ira¬kien et d'assurer le partage des res¬sources petrolieres, le ministeredes Affaires Ğtrangferes s'etait feli-cite des « mesures prises dans labonne direction». La possibilited'une reaction de la Turquie en casde retrait anticipe des GI ad'ailleurs Ğte brandie par Condo¬leezza Rice. Dans son dernier edi-torial paru dans le Turkish DailyNews, Doğu Ergil, professeur desciences politiques â l'universited'Ankara, denonçait les velleitesdes acteurs regionaux de modifierles frontieres irakiennes : « Com-ment refermer la boîte de Pandore'qudnd tous les esprits malveillantslibâres deviennentfousfurieux ? » '."

Laure Marchand

Le meurtrier presumed'un opposant arrete

Un des cincj iraniensapprehendes a Erbilşerait impliauedans un triple assassinaten 1989 en Autriche.

Vienne

L'ORDRE venait de la Maison-Blan¬che. Les iraniens presents sur le ter¬ritoire irakien et apportant leur aidek la resistance devaient etre mishors d'âtat de nuire. C'est ainsi quecinq iraniens, officiellement«diplomates», ont etĞ arretes le11 janvier k Erbil, capitale economi-que du Kurdistan irakien.

Parmi les suspects, affırmentdes sources americaines, undenommĞ Mohammad Jafari-Sahroudi, dont le nom n'Ğtait pastout â fait inconnu des servicessecrets occidentaıuc. « Gardien dela revolution », comme ses corrt-parses, cet offıcier est presumeimpliquĞ au premier chef dansl'assassinat de trois dirigeants kur¬des â Vienne, Uya dbc-huit ans.

Intenses pressionsde T6h£ran sur Vienne

Dans la nuit du 13 au 14 juillet1989, le docteur AbdulrahmanGhassemlou, dirigeant en exil duParti d6mocratique du Kurdistaniranien (PDKI), et deux autres Kur¬des etaient abattus dans un appar-tement de la capitale autrichienne,alors qu'ils devaient entamer desnâgociations secretes avec desâmissaires de Teheran. Le com-mando cagoule responsable del'operation, rĞfugie dans l'ambas¬sade d'Iran, parviendra â quitterşans encombre le territoire autri-chien. Vienne a fait l'objet d'inten-ses pressions de la part de TĞhĞran,qui menaçait de rompre les rela¬tions commerciales. L'enquete enrestera la. Mais elle se rĞveille en2005, sous l'effet d'une rumeur sur-prenante : le president iranien nou-vellement âlu, Mahmoud Ahmadi¬nejad, aurait fait partie ducommando viennois, dont il auraitassure la logistique. Washington fit

LE FIGARO

18 janvier 2007

la şourde oreille â cette revĞlation,une confusion regre.ttable ayantdĞjâ conduit un ancien otage del'ambassade americaine â TehĞranen 1980 k croire reconnaître en luison ancien geölier.

Au moment oü l'Iran risque dese voir sanctionne par le Conseilde securite des Nations unies âcause de son programmenucleaire, il s'agit de ne pas enve-nimer la situation. Maria Berger,porte-parole du ministere autri-chien de la Justice, refuse deconfırmer l'arrestation de Jafari-Sahroudi en Irak. Elle ajoutecependant que «si cette rumeurs'averait exacte, l'Autriche deman-derait alors l'extradition du pre-venu». En novembre 1989,Mohammad Jafari-Sahroudi et lesdeux autres tueurs prĞsumes ontfait l'objet d'un mandat d'arrâtinternational, qui court toujours.

Maurin Picard

M. Ahmadinejadcritique pour sonvoyage « inopportunen Amerique latine

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*^3 oa

^ .i.

ALORS QUE le president iranien, Mah¬moud Ahmadinejad, effectuait, ces der¬niers jours, une tournee en Amerique lati¬ne, Condoleezza Rice, la secretaire d'Etatamericaine, se rendait au Proche-Orientpour plaider en faveur de la politique deGeorge Bush et denoncer le role de l'Irandans la region.

Ce chasse-croise a irrite la presse ira¬nienne d'opposition - y compris certainsjournaux conservateurs - qui a critiqueles priorites du president ultraconserva-teur et ce voyage juge « inopportun ».« Mahmoud Ahmadinejad cherche â seposer en leader du camp antiamericain enrendant visite a ses amis socialistes en Ame-rique latine mais, d'un autre cöte, il s'isolede la communaute internationale par latonalite radicale de son discours diplomati-que », commente Mehran Ghassemijour-naliste au service international du quoti-dien reformateur Etemad Melli, joint partelephone. « Ses amis de gauche sont bonspour des discussions de cafe mais non pourditerminer nospriorites securitaires, politi-que, internationale et economique », ecri-

vait le journal, mardi 16 janvier.Depuis son revers aux elections muni-

cipales du 19 decembre 2006, la pressions'accentue sur le president iranien. Refor-mateurs et moderes ont dejâ recueilli 50signatures (sur les 75 necessaires) pourconvoquer M. Ahmadinejad â une audi-tion devant les parlementaires. «Lesdeputes sont conscients qu'ils ne peuventpas bloquer lepresident, poursuit MehranGhassemi. Mais, pour la premlere fois, ilspeuvent le bousculer sur les questions dunucleaire, de l'image de l'Iran sur la sceneinternationale, et sur l'economie, en parti-culier la dependance croissante du budgetpar rapport auxpetrodollars. » m

CİHAN MACE

Paris confirme son intention d'envoyer un emissaire en IranLE MİNİSTERE français des affairesetrangeres a confirme, mardi 16 janvier,que la France envisageait d'envoyer unemissaire â Teheran, ajoutant qu'il şeraitcharge de discuter des « questions regio-,nales », notamment du Liban, et du« droit d'Israel d exister » . Le Quai d'Or-say a par ailleurs fait etat d'« entraves »au travail de l'ambassade de France âTeheran, souhaitant que l'ambassadeur,Bernard Poletti « puisse avoir tous lescontacts utiles » aupres des officiels ira¬niens. M. Poletti rencontre des difficul-tes pour obtenir des entretiens avec desofficiels iraniens, alors que l'ambassa¬deur d'Iran â Paris beneficie d'un accâs

large aux responsables français, fait-onremarquer au Quai d'Orsay.

Aux Etats-Unis, l'initiative de JacquesChirac d'envoyer un emissaire â Tehe¬ran n'a pas ete consideree comme une« grande idee », mais le porte-parole dudepartement d'Etat, Tom Casey, s'estborne â rappeler, mardi, que la France,comme d'autres pays europeens, entre-tient des relations diplomatiques avecTeheran. « Nous esperons seulement,a-t-il dit, que tout contact diplomatiqueavec l'Iran, de la part de quelquepays quece soit, s'attache a rappeler a cepays qu'ildoit respecterses obligations internationa-les. Cela inclutles resolutions du Conseil

de securite sur le programme nucleaire. »En France, la cellule diplomatique du

candidat de l'UMP â Pelection presiden-tielle, Nicolas Sarkozy, admet avoir eteinformee « entre Noel et lejour de Van »du projet d'envoyer le ministre des affai¬res etrangeres, Philippe Douste-Blazy, âTeheran. Les conseillers de M. Sarkozyprecisent qu'il n'est pas intervenu aupresde M. Chirac ou de M. Douste-Blazy pour .

s'y opposer. Ils ajoutent toutefois que« l'idee d'envoyer un ministre des affairesetrangeres ne semblepas approprieepourcette mission, ce şerait disproportionne ». m

n. no. (avec chrıstophe jakubyszynetCorine Lesnes,â Washington)

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın özeti

§ *

o»M(MM

'Sc

fitöria]Cavalier seul en IranEn se lançant dans une ouverture diplomati-

que vis-â-vis de l'Iran, Jacques Chirac pour-suit deux objectifs. D'abord s'assurer que leregime des mollahs ne cherchera pas â s'enprendre, par Pintermediaire du Hezbollah,

son allie au Liban, aux soldats français de la Force inter¬nationale, â la frontiere avec Israel. Ensuite, essayer degagner le soutien des iraniens â une stabilisation demo-cratique au Liban, oû Popposition est dans la rue pourrenverser le gouvemement de Fouad Siniora.

Ces objectifs sont comprehensibles, voire louables.Mais la maniere dont ils sont pöursuivis est etrange. LaFrance agit en sölitaire, alors que, jusqu'â maintenant,elle avait etroitement coordonne sa politique libanaiseavec les Etats-Unis et qu'elle etait â Toriğine de la troî-ka europeenne, avec l'Allemagne et la Grande-Breta-gne, qui a negocie pendant plus de trois ans sur le dos-sier nucleaire iranien. C'est precisement au moment oûle Conseil de securite des Nations unies a impose al'Iran des sanctions, pourtant edulcorees sur Pinsistan-ce de Moscou, que Paris a decide de faire cavalier seul.

La crainte d'un engrenage des sanctions conduisant,comme en Irak en 2003, â une intervention armee des :

Etats-Unis peut expliquer que M. Chirac veuille faireune derniere tentative pour regler par la negociation laquestion iranienne. Apres avoir ete un champion de lafermete contre les risques de proliferation nucleaire, lepresident français a change de langage depuis laguerre au Liban. II a ete le premier â proposer des for-mules qui auraient permis au president Ahmadinejadde se conformer, şans perdre la face, aux exigences dela communaute internationale. Şans succes.

Que peut-il offrir â Teheran en echange d'une even-tuelle cooperation au Liban? La reconnaissance del'Iran comme puissance regionale ? Les iraniens larecherchent, mais l'attendent des Americains. Le presi¬dent de la Republique française n'est pas en mesure des'engager en leur nom. L'autorisation implicite de pour-suivre leur programme nucleaire, et en particulier l'en-richissement de l'uranium, contrairement aux deman-des reiterees de la communaute internationale ? A enjuger par les declarations des dirigeants iraniens, c'esten effet le prix qu'ils reclameront.

On peut juger qu'il n'est pas trop eleve. On peutmeme penser que l'Iran a le droit de developper uneindustrie nucleaire, que les puissances possedant l'ar¬me nucleaire sont mal placees pour faire la leçon, voireque l'arme nucleaire est un facteur de stabilite en assu-rant la dissuasion mutuelle. Mais on ne peut pas tenirdes discours contradictoires selon les circonstances. LaFrance a ete â l'avant-garde pour menacer l'Iran desanctions s'il continuait â bafouer les regles internatio-nales. En changeant de politique, elle prend le risqued'hypothequer sa credibilite. m

L'Irak chercheâ controlerl'argentdu petrole

MOYEN-ORİENTLa nouvelle loisur le petrole va etrepresentee devantle Parlement de Bagdad.

LE PROJET de loi irakien sur leshydrocarbures est enfin pret. Sujetd'intenses tractations, le texte regis-sant la rĞpartition des ressourcespetrolieres va etre remis au gouver-nement, puis doit etre presente auParlement. Confirmee par le minis¬tere du Petrole, la nouvelle reparti-tion des recettes de l'or noir se veutequitable. II est prevu de partagerles richesses equitablement entreles dix-huit provinces du pays enfonction du nombre d'habitants.

La loi programme egalement larelance de la Compagnie nationaledu petrole, une entreprise publiquequi sera chargee du contröle de la

production et de l'exportation dubrüt. La societe nationale aura encharge les contrats â signer avecdes compagnies internationalesdans le cadre d'appels d'offres, Cerecadrage met uç terme â un debutde gestion dĞcentralisee des gise-ments. Le gouvemement auto¬nome du Kurdistan, une regionquasi independante, avait en effetpris l'initiative de passer desaccords avec des compagnies occi-dentales şans passer par Bagdad.Ces contrats sont aujourd'huiremis en cause. En proposant unenouvelle loi, le gouvemement ira¬kien cherche â centraliser les pölesde decision afin d'eviter des dese-quilibres entre commünautes sus-

ceptibles de conduire â un eclate-ment du pays. Car les r&ervesd'hydrocarbures sont concentrâesâ 85 % dans le sud chiite et le nord â

la population â majorite kürde.Les ressources pĞtrolieres de

l'Irak constituent une formidabletirelire. Le pays possĞde les deıude-mes râserves mondiales de brüt,mais sa production n'a pasretrouve son niveau d'avant laguerre de 2003. II est obliged'importer de l'essence de Turquieen raison d'une pânurie de pro-duits raffinĞs. Seul environ unquart du pĞtrole puisĞ dans lesnappes est destine â la consomma-tion interieure. Et la moitiĞ de cettepart file dans les circuits de lacontrebande.

Chaque grande ville irakienne ason marche â ciel ouvert de reventeparallele d'hydrocarbures ouvertsaux grossistes. Erbil au Kurdistanirakien, le depöt saüvage accueillede quatre â six camions-citemes

par jour eh provenance de la raffi-nerie de Dorah â Bagdad ou de Beji.Les groupes arm6s contrölent lesfilieres. Ils ont infiltre le ministeredu Petrole et brassent des centai¬nes de millions de dollars par an.Selon Burham Sakeh, l'un des prin-cipaux collaborateurs du premierministre Nouri al-Maliki, les insur¬ges auraient dĞtournĞ un milliardde dollars en pompant â leur profitle petrole de la rafflnerie de Beji. Etil est peu probable que la nouvelleloi remette rapidement de l'ordredans le chaos general.

Thierry Oberle

Nouri al-Maliki critique George BushLe president americain GeorgeW. Bush n'a «jamais ete aussi fai-ble qu'aujourd'hui », a affirme hierle premier ministre irakien, Nourial-Maliki, dans une intervievv auCorriere della Sera. « J'ai l'impres-sion que ce sont eux â Washing¬ton qui touchent a leur fin, et non

nous iciâ Bagdad: . . », a-t-il ajoute.C'est la premiere fois que le pre-'mier ministre irakien attaque aussidurement l'Administration ameri¬caine. La Maison-Blanche â mini-mise hier soir les propos de Malikiet lui a reaffirme sa confiance.

(AFP.)

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fitöria]Cavalier seul en IranEn se lançant dans une ouverture diplomati-

que vis-â-vis de l'Iran, Jacques Chirac pour-suit deux objectifs. D'abord s'assurer que leregime des mollahs ne cherchera pas â s'enprendre, par Pintermediaire du Hezbollah,

son allie au Liban, aux soldats français de la Force inter¬nationale, â la frontiere avec Israel. Ensuite, essayer degagner le soutien des iraniens â une stabilisation demo-cratique au Liban, oû Popposition est dans la rue pourrenverser le gouvemement de Fouad Siniora.

Ces objectifs sont comprehensibles, voire louables.Mais la maniere dont ils sont pöursuivis est etrange. LaFrance agit en sölitaire, alors que, jusqu'â maintenant,elle avait etroitement coordonne sa politique libanaiseavec les Etats-Unis et qu'elle etait â Toriğine de la troî-ka europeenne, avec l'Allemagne et la Grande-Breta-gne, qui a negocie pendant plus de trois ans sur le dos-sier nucleaire iranien. C'est precisement au moment oûle Conseil de securite des Nations unies a impose al'Iran des sanctions, pourtant edulcorees sur Pinsistan-ce de Moscou, que Paris a decide de faire cavalier seul.

La crainte d'un engrenage des sanctions conduisant,comme en Irak en 2003, â une intervention armee des :

Etats-Unis peut expliquer que M. Chirac veuille faireune derniere tentative pour regler par la negociation laquestion iranienne. Apres avoir ete un champion de lafermete contre les risques de proliferation nucleaire, lepresident français a change de langage depuis laguerre au Liban. II a ete le premier â proposer des for-mules qui auraient permis au president Ahmadinejadde se conformer, şans perdre la face, aux exigences dela communaute internationale. Şans succes.

Que peut-il offrir â Teheran en echange d'une even-tuelle cooperation au Liban? La reconnaissance del'Iran comme puissance regionale ? Les iraniens larecherchent, mais l'attendent des Americains. Le presi¬dent de la Republique française n'est pas en mesure des'engager en leur nom. L'autorisation implicite de pour-suivre leur programme nucleaire, et en particulier l'en-richissement de l'uranium, contrairement aux deman-des reiterees de la communaute internationale ? A enjuger par les declarations des dirigeants iraniens, c'esten effet le prix qu'ils reclameront.

On peut juger qu'il n'est pas trop eleve. On peutmeme penser que l'Iran a le droit de developper uneindustrie nucleaire, que les puissances possedant l'ar¬me nucleaire sont mal placees pour faire la leçon, voireque l'arme nucleaire est un facteur de stabilite en assu-rant la dissuasion mutuelle. Mais on ne peut pas tenirdes discours contradictoires selon les circonstances. LaFrance a ete â l'avant-garde pour menacer l'Iran desanctions s'il continuait â bafouer les regles internatio-nales. En changeant de politique, elle prend le risqued'hypothequer sa credibilite. m

L'Irak chercheâ controlerl'argentdu petrole

MOYEN-ORİENTLa nouvelle loisur le petrole va etrepresentee devantle Parlement de Bagdad.

LE PROJET de loi irakien sur leshydrocarbures est enfin pret. Sujetd'intenses tractations, le texte regis-sant la rĞpartition des ressourcespetrolieres va etre remis au gouver-nement, puis doit etre presente auParlement. Confirmee par le minis¬tere du Petrole, la nouvelle reparti-tion des recettes de l'or noir se veutequitable. II est prevu de partagerles richesses equitablement entreles dix-huit provinces du pays enfonction du nombre d'habitants.

La loi programme egalement larelance de la Compagnie nationaledu petrole, une entreprise publiquequi sera chargee du contröle de la

production et de l'exportation dubrüt. La societe nationale aura encharge les contrats â signer avecdes compagnies internationalesdans le cadre d'appels d'offres, Cerecadrage met uç terme â un debutde gestion dĞcentralisee des gise-ments. Le gouvemement auto¬nome du Kurdistan, une regionquasi independante, avait en effetpris l'initiative de passer desaccords avec des compagnies occi-dentales şans passer par Bagdad.Ces contrats sont aujourd'huiremis en cause. En proposant unenouvelle loi, le gouvemement ira¬kien cherche â centraliser les pölesde decision afin d'eviter des dese-quilibres entre commünautes sus-

ceptibles de conduire â un eclate-ment du pays. Car les r&ervesd'hydrocarbures sont concentrâesâ 85 % dans le sud chiite et le nord â

la population â majorite kürde.Les ressources pĞtrolieres de

l'Irak constituent une formidabletirelire. Le pays possĞde les deıude-mes râserves mondiales de brüt,mais sa production n'a pasretrouve son niveau d'avant laguerre de 2003. II est obliged'importer de l'essence de Turquieen raison d'une pânurie de pro-duits raffinĞs. Seul environ unquart du pĞtrole puisĞ dans lesnappes est destine â la consomma-tion interieure. Et la moitiĞ de cettepart file dans les circuits de lacontrebande.

Chaque grande ville irakienne ason marche â ciel ouvert de reventeparallele d'hydrocarbures ouvertsaux grossistes. Erbil au Kurdistanirakien, le depöt saüvage accueillede quatre â six camions-citemes

par jour eh provenance de la raffi-nerie de Dorah â Bagdad ou de Beji.Les groupes arm6s contrölent lesfilieres. Ils ont infiltre le ministeredu Petrole et brassent des centai¬nes de millions de dollars par an.Selon Burham Sakeh, l'un des prin-cipaux collaborateurs du premierministre Nouri al-Maliki, les insur¬ges auraient dĞtournĞ un milliardde dollars en pompant â leur profitle petrole de la rafflnerie de Beji. Etil est peu probable que la nouvelleloi remette rapidement de l'ordredans le chaos general.

Thierry Oberle

Nouri al-Maliki critique George BushLe president americain GeorgeW. Bush n'a «jamais ete aussi fai-ble qu'aujourd'hui », a affirme hierle premier ministre irakien, Nourial-Maliki, dans une intervievv auCorriere della Sera. « J'ai l'impres-sion que ce sont eux â Washing¬ton qui touchent a leur fin, et non

nous iciâ Bagdad: . . », a-t-il ajoute.C'est la premiere fois que le pre-'mier ministre irakien attaque aussidurement l'Administration ameri¬caine. La Maison-Blanche â mini-mise hier soir les propos de Malikiet lui a reaffirme sa confiance.

(AFP.)

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Page 79: KURD INSTITUT E · al-Anbaa, Jalal Talabani a, cepen-dant, appelé à cesser toute inter-vention dans les affaires inté-rieures de l’Irak et à aider le pays à restaurer la paix

Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

lelîımiteDimanche 21 - Lundi 22 janvier 2007

Un rapport de la commission des affaires etrangeres et de la defense du Parlement iranien, dont| « Le Monde » a eu connaissance, souligne la vulnerabilite du pays en cas de sanctions internationales

L'embargo qui fait peur â TeheranL'Iran a beau defler la communau¬

te internationale avec son pro¬gramme nucleaire et faire minede negliger les sanctions que cel-le-ci commence â lui imposer, les

dirigeants de Teheran se preoccupentneanmoins depuis plusieurs mois desconsequences des mesures coercitives quileur seraient infligees.

Debut septembre 2006 (bien avant lessanctions decretees le 23 decembre par leConseil de securite des Nations unies), lacommission des affaires etrangeres et dela defense du Majlis, le Parlement deTeheran, a conclu un rapport de plus de100 pages analysant les consequences â ,

la fois economiques, sociales et politi-ques de sanctions internationales.

Ce texte, dont Le Monde a eu connais¬sance aupres de sources proche-orienta-les, a ete redige apres six mois de discus-sions impliquant de nombreux economis-tes et specialistes des questions petrolie-res. II a ete transmis aux plus hautes auto-rites du regime, dont le president iranien,Mahmoud Ahmadinejad, mais a fait l'ob¬jet d'une diffusion restreinte.

On comprend pourquoi â la lecture desconclusions qui soulignentlavulnerabili- '

te de l'economie iranienne face â des sanc¬tions touchant en particulier le secteurpetroller. A premiere vue, un pays qui pos-sede les deuxiemes reserves mondialesde petrole et de gaz ne devrait pas etre sifragile, mais l'Iran est un colosse aux

pieds d'argile, dont 85 % des revenusd'exportation proviennent du petrole. Lerapport du Majlis recommande « defairetous les efforts politiques pour empecherl'imposition de sanctions, tout en preser-vant les interets dupays et l'honneur natio¬nal ». II rappelle que l'Iran peut se servira la fois des relations de dependance eco-nomique qu'il a nouees avec un certainnombre de pays, et utiliser « une dissua-

ösion politiqûe et rhiltidire » avec d'autres.Un embargo, resume le Majlis, affaibli-

rait la stabilite ecbnomique du pays etson taux de change, tout en affectant l'in-vestissement prive. L'Iran « şerait forcede modifier ses priorites nationales, et deconsacrer l'essentiel de ses ressources aempecher un important bouleversementsocial, qui pourrait causer une deteriora-tion des conditions de vie pour une sectionimportantede lapopulation ». La commis¬sion souligne la necessite de presenter â"celle-ci « un tableau optimiste sur l'impro-babilite de sanctions, sur les precautionsprises par le gouvemement pour les antici-per et sur la capacite de l'Iran a les suppor-ter » . Elle insiste egalement sur la necessi¬te de continuer â menacer l'opinion occi-dentale d'un « hiverglacial », une manie¬re de souligner qu'une augmentation desprix petroliers aurait de lourdes conse-quences pour les economies occidenta-les.

Le rapport des parlementaires ira¬niens constitue un avertissement deguiseau regime qui, de leur point de vue, neşerait pas capable de resister â d'impor-

tantes pressions economıques, en raısondes faiblesses structurelles de l'economieiranienne et de la fragilite de sa situationfinanciere. Selon les auteurs, « les mem-bres du regime qui ont ete entendus par lacommission ont indique que toute aggrava-tion de la situation economique ~~~~""""pourrait causer des troublessociaıvc pouvant conduire d unedeterioration et d un affaiblisse-ment de la stabilite interieure »..

La commission semble ain¬si, a mots couverts, prendre sesdistances avec la « lignedure » incarnee par le presi¬dent Ahmadinejad. Elle envisa- .

ge notamment le scenario d'un embargointernational sur les exportations petro-lieres vers l'Iran (qui importe une grandepartie de sa consommation de produitsraffines, comme l'essence), un secteurparticulierement sensible.

Plusieurs facteurs expliquent que, ces

dernieres annees, la consommation deproduits petroliers a augmente de 10 %par an : le prix de l'essence est l'un desplus bas du monde (800 rials, environ7 centimes d'euros le litre), 1'augmenta¬tion du niveau de vie d'une partie de la

population, notamment de laclasse moyenne, l'interdictiond'importer des voitures etran¬geres et l'augmentation dupare automobile.

L'Iran consomme un demi-million de barils de produitspetroliers par jour, dont 60 %sont produits par les raffine-ries nationales, et 40 % impor-

tes, â un coût de 3 â 4 milliards de dollarspar an. La commission insiste sur lanecessite d'une diminution de la consom¬mation d'essence, notamment par l'elimi-nation des vehicules anciens, grosconsommateurs de carburant.

Une telle politique aurait des conse-

quences politiques dangereuses pour ungouvemement attentif â son image socia-le (le president Ahmadinejad s'est fait eli-re sur sa promesse d'aider les plus pau-vres). L'autre option preconisee est lerationnement et l'augmentation du prixde l'essence. Jusqu'â present, toutes lestentatives du gouvemement en ce sens -la demiere date de juillet 2006 - ontechoue. Par crainte de mouvementssociaux, le regime a prefere consacrer desmillions de dollars â subventionner le car-

Le (i.arc autqnıgbilg a fortement augmente â Teheran comme dansle reste du pays. Le prıx du carburant est I un des plus bas du monde. Un embargo sur les exportationsde produits raffines vers l'Iran, qui importe une grande partie de sa consommation d'essence, aurait de graves consequences sociales et âconomiques. stephane lagoutte

L'Iran est uncolosse aux piedsd'argile dont85 % des revenusd'exportationproviennentdu petrole

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Un rapport de la commission des affaires etrangeres et de la defense du Parlement iranien, dont| « Le Monde » a eu connaissance, souligne la vulnerabilite du pays en cas de sanctions internationales

L'embargo qui fait peur â TeheranL'Iran a beau defler la communau¬

te internationale avec son pro¬gramme nucleaire et faire minede negliger les sanctions que cel-le-ci commence â lui imposer, les

dirigeants de Teheran se preoccupentneanmoins depuis plusieurs mois desconsequences des mesures coercitives quileur seraient infligees.

Debut septembre 2006 (bien avant lessanctions decretees le 23 decembre par leConseil de securite des Nations unies), lacommission des affaires etrangeres et dela defense du Majlis, le Parlement deTeheran, a conclu un rapport de plus de100 pages analysant les consequences â ,

la fois economiques, sociales et politi-ques de sanctions internationales.

Ce texte, dont Le Monde a eu connais¬sance aupres de sources proche-orienta-les, a ete redige apres six mois de discus-sions impliquant de nombreux economis-tes et specialistes des questions petrolie-res. II a ete transmis aux plus hautes auto-rites du regime, dont le president iranien,Mahmoud Ahmadinejad, mais a fait l'ob¬jet d'une diffusion restreinte.

On comprend pourquoi â la lecture desconclusions qui soulignentlavulnerabili- '

te de l'economie iranienne face â des sanc¬tions touchant en particulier le secteurpetroller. A premiere vue, un pays qui pos-sede les deuxiemes reserves mondialesde petrole et de gaz ne devrait pas etre sifragile, mais l'Iran est un colosse aux

pieds d'argile, dont 85 % des revenusd'exportation proviennent du petrole. Lerapport du Majlis recommande « defairetous les efforts politiques pour empecherl'imposition de sanctions, tout en preser-vant les interets dupays et l'honneur natio¬nal ». II rappelle que l'Iran peut se servira la fois des relations de dependance eco-nomique qu'il a nouees avec un certainnombre de pays, et utiliser « une dissua-

ösion politiqûe et rhiltidire » avec d'autres.Un embargo, resume le Majlis, affaibli-

rait la stabilite ecbnomique du pays etson taux de change, tout en affectant l'in-vestissement prive. L'Iran « şerait forcede modifier ses priorites nationales, et deconsacrer l'essentiel de ses ressources aempecher un important bouleversementsocial, qui pourrait causer une deteriora-tion des conditions de vie pour une sectionimportantede lapopulation ». La commis¬sion souligne la necessite de presenter â"celle-ci « un tableau optimiste sur l'impro-babilite de sanctions, sur les precautionsprises par le gouvemement pour les antici-per et sur la capacite de l'Iran a les suppor-ter » . Elle insiste egalement sur la necessi¬te de continuer â menacer l'opinion occi-dentale d'un « hiverglacial », une manie¬re de souligner qu'une augmentation desprix petroliers aurait de lourdes conse-quences pour les economies occidenta-les.

Le rapport des parlementaires ira¬niens constitue un avertissement deguiseau regime qui, de leur point de vue, neşerait pas capable de resister â d'impor-

tantes pressions economıques, en raısondes faiblesses structurelles de l'economieiranienne et de la fragilite de sa situationfinanciere. Selon les auteurs, « les mem-bres du regime qui ont ete entendus par lacommission ont indique que toute aggrava-tion de la situation economique ~~~~""""pourrait causer des troublessociaıvc pouvant conduire d unedeterioration et d un affaiblisse-ment de la stabilite interieure »..

La commission semble ain¬si, a mots couverts, prendre sesdistances avec la « lignedure » incarnee par le presi¬dent Ahmadinejad. Elle envisa- .

ge notamment le scenario d'un embargointernational sur les exportations petro-lieres vers l'Iran (qui importe une grandepartie de sa consommation de produitsraffines, comme l'essence), un secteurparticulierement sensible.

Plusieurs facteurs expliquent que, ces

dernieres annees, la consommation deproduits petroliers a augmente de 10 %par an : le prix de l'essence est l'un desplus bas du monde (800 rials, environ7 centimes d'euros le litre), 1'augmenta¬tion du niveau de vie d'une partie de la

population, notamment de laclasse moyenne, l'interdictiond'importer des voitures etran¬geres et l'augmentation dupare automobile.

L'Iran consomme un demi-million de barils de produitspetroliers par jour, dont 60 %sont produits par les raffine-ries nationales, et 40 % impor-

tes, â un coût de 3 â 4 milliards de dollarspar an. La commission insiste sur lanecessite d'une diminution de la consom¬mation d'essence, notamment par l'elimi-nation des vehicules anciens, grosconsommateurs de carburant.

Une telle politique aurait des conse-

quences politiques dangereuses pour ungouvemement attentif â son image socia-le (le president Ahmadinejad s'est fait eli-re sur sa promesse d'aider les plus pau-vres). L'autre option preconisee est lerationnement et l'augmentation du prixde l'essence. Jusqu'â present, toutes lestentatives du gouvemement en ce sens -la demiere date de juillet 2006 - ontechoue. Par crainte de mouvementssociaux, le regime a prefere consacrer desmillions de dollars â subventionner le car-

Le (i.arc autqnıgbilg a fortement augmente â Teheran comme dansle reste du pays. Le prıx du carburant est I un des plus bas du monde. Un embargo sur les exportationsde produits raffines vers l'Iran, qui importe une grande partie de sa consommation d'essence, aurait de graves consequences sociales et âconomiques. stephane lagoutte

L'Iran est uncolosse aux piedsd'argile dont85 % des revenusd'exportationproviennentdu petrole

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

burant.La fragilite de l'economie iranienne

face aux consequences de sanctions estillustree par le fait que la moitie desimportations proviennent des pays occi-dentaux : 40 % de l'Union europeenne -sur un total de 15,4 milliards de dollars en2005, la France, avec 2,39 milliards dedollars, arrive en 3e position, derriere l'Al-lemagne et ITtalie - et 10 % du Japon etde la Coree du Sud. Or plus de 60 % detoutes les importations de l'Iran concer-nent des equipements industriels, notam¬ment dans les domaines de l'electricite etde Pautomobile, qui sont indispensablesâ l'expansion economique du pays. Lesauteurs soulignent cette vulnerabilite, etinsistent sur la complication que consti-tue les « conflits d'interets » (en clair, lesdivergences politiques) au sein du regi¬me.

En cas de sanctions, l'essentiel de laproduction şerait paralyse apres utilisa-tion des stocks existants de pieces deta-chees importees (suffisant.s pour tenirtrois â quatre mois), et l'Iran perdrait desrevenus evalues entre 1,5 et 2 milliards dedollars par an. Outre un embargo interna¬tional sur Pexportation en Iran d'equipe-ments industriels, la commission parle-mentaire envisage le scenario de sanc¬tions â l'encontre des banques iranien-nes, en particulier les banques Melli etSaderat, qui sont accusees de jouer un

" role dans le commerce nucleaire poursui-vi par l'Iran.

S'agissant du petrole, un embargoimpose par la communaute internationa¬le sur les importations de brüt iranienaurait des effets importants, quoiquedecales dans le temps. L'Iran exporte2,5 millions de barils par jour (3 % de laconsommation mondiale), et en consom-me 1,5 million de barils. Un embargo nedevrait pas avoir de consequences majeu-res pour le pays pendant la premiereannee de son application, en raison desimportantes reserves de devises de l'Iran.« II est important de retarder toute mesurequi pourrait affecter la population en rai¬son des risques d'instabilite », notent lesauteurs.

Le rapport du Parlement iranienconclut que la combinaison d'un gel desreserves etrangeres, de l'imposition d'unembargo sur les importations de brüt ira¬nien et d'une interdiction des exporta-tions de produits petroliers raffines versl'Iran accelererait les consequences eco-nomiques et sociales negatives pourl'Iran. Ce rapport du Majlis tend a mon-trer que la politique de sanctions pourraitexercer les pressions souhaitees surl'Iran (notamment en fragilisant le regi¬me), sous reserve que Teheran ne reagis-se pas avec des represailles, notammentmilitaires, dirigees contre les interetsoccidentaux.

Laurent Zecchini

üeHIonÜeDimanche 21 - Lundi 22 janvier 2007

La tentation et les risquesdes « frappes militaires »

LA COMMUNAUTE internationale estengagee dans une sorte de poker strategi-que avec l'Iran : elle table sur le fait quedes sanctions de plus en plus penalisan-tes ameneront le regime des mollahs âreconsiderer sa decision de developperson programme nucleaire militaire.

Mais les diplomates et les specialistesdu renseignement savent qu'une tellestrategie peut avoir l'effet inverse, enprovoquant un reflexe d'« ünite perse »

autour d'une direction politique pour¬tant loin d'etre homogene, mais qui auratendance â s'engager dans une fuite enavant nucleaire. Dans ce cas, aux Etats-Unis et en Israel, les voix ne manque-ront pas pour preconiser des frappesmilitaires afin d'annihiler, fût-ce pourgagner un repit de quelques annees, lepotentiel nucleaire de l'Iran.

A Washington, la Maison Blanche n'amanifestement pas l'intention de fairesiennes les recommandations du rap¬port Baker-Hamilton s'agissant del'ouverture d'un dialogue direct avecDamas et Teheran. Au contraire, l'admi-nistration Bush semble se preparer aune confrontation croissante avec l'Iran.En temoignent l'action de l'armee ameri¬caine contre des eiements iraniens au

Kurdistan irakien et, surtout, la decisionde deployer les porte-avions Enterpriseet Stennis, avec leurs groupes navals,dans le Golfe, ainsi que des missiles anti¬missiles Patriot, deux mesures presen-tees comme un avertissement â Tehe¬ran.

Un risque d'emballement politico-militaire â Washington n'est done pas âexclure, d'autant que le president Geor¬ge Bush pourrait etre tente d'acheverson mandat sur une « victoire » face â la« bombe iranienne », ce qui, vu de laMaison Blanche, aurait l'avantage d'atte-nuer le fiasco irakien.

A Tel-Aviv, les autorites israeiiennes,qui ne cessent d'alerter l'opinion interna¬tionale sur le « danger nucleaire ira¬nien », incitent les Etats-Unis a agir, cequi eviterait â Tsahal d'avoir â le faire,du moins en premiere ligne. Les expertsmilitaires savent que, quelle que soitl'ampleur de la campagne aerienne(bombardements et missiles de eroisie-re) mise en oeuvre par l'armee americai¬ne pour detruire l'infrastructure nucleai¬re et balistique iranienne, il est illusoirede eroire que celle-ci sera integralementaneantie.

II est au contraire plus realiste d'ima-

giner que Teheran conservera la possibi-lite d'engager des represaillescontre lesvilles israeiiennes avec ses missiles Sha-hab-3 (d'une portee testee â au moins1 300 kilometres, largement sufnsantepour atteindre Israel et les interets ame¬ricains dans la region). Cela signifie quele gouvemement doit accepter â l'avan-ce les consequences politiques d'un nom¬bre indetermine de victimes parmi lapopulation çivile israelienne.

İnstallations secretesSi une telle consequence est inelucta-

ble, arguent certains experts, Israel doitse preparer â frapper les sites iraniens demaniere preventive et le plus tot possible,puisque, estime-t-on a Tel-Aviv, il est evi-dent que la politique de sanctions n'en-traînera aucun changement d'attitude deTeheran, du moins avant des « frappesmilitaires » . Faute d'un feu vert de Wash¬ington, Tel-Aviv ne s'aventurera pas â vio-ler l'espace aerien irakien, et la route laplus longue, via le sud de la peninsuleArabique, ppse la question du ravitaille-ment en vol des F-15 israeliens. Ce n'estpas un probleme techniquement insur-montable, meme si un tel objeetif repre-sente un tout autre defi que le raid lanceen juin 1981 par 8 F-16 israeliens pourdetruire le reacteur nucleaire irakiend'Osirak. Profitant de ses bonnes rela¬tions avec la Turquie, Israel pourraitdone etre incite â utiliser l'espace aerienturc (qui est ouvert â l'entraînement deses avions), quitte â provoquer les protes-tations officielles d'Ankara.

Reste que les miütaires israeliensreconnaissent n'avoir qu'une connaissan-ce imparfaite des sites nucleaires ira¬niens. Ils tiennent pour acquis qu'au-delâ des sites repertories par l'Agenceinternationale de l'energie atomique(AIEA), l'Iran dispose d'installationssecretes enterrees. Mais ils n'ont pas d'in-formations recentes sur le programmeShahab-3, et ne savent pas davantage siles dix-huit missiles BM-25 aehetes parl'Iran â la Coree du Nord, en decem¬bre 2005, sont ou non operationnels.

Enfin, si les consequences diplomati-ques et miütaires d'un affrontementarme avec l'Iran sont incalculables, le ris-que d'un embrasement de toute la regionne peut etre exclu, et devrait inciter Tel-Aviv et Washington â la retenue. C'estsur celle-ci que tablent, peut-etre â tort,les dirigeants iraniens.

L.Z.'"

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burant.La fragilite de l'economie iranienne

face aux consequences de sanctions estillustree par le fait que la moitie desimportations proviennent des pays occi-dentaux : 40 % de l'Union europeenne -sur un total de 15,4 milliards de dollars en2005, la France, avec 2,39 milliards dedollars, arrive en 3e position, derriere l'Al-lemagne et ITtalie - et 10 % du Japon etde la Coree du Sud. Or plus de 60 % detoutes les importations de l'Iran concer-nent des equipements industriels, notam¬ment dans les domaines de l'electricite etde Pautomobile, qui sont indispensablesâ l'expansion economique du pays. Lesauteurs soulignent cette vulnerabilite, etinsistent sur la complication que consti-tue les « conflits d'interets » (en clair, lesdivergences politiques) au sein du regi¬me.

En cas de sanctions, l'essentiel de laproduction şerait paralyse apres utilisa-tion des stocks existants de pieces deta-chees importees (suffisant.s pour tenirtrois â quatre mois), et l'Iran perdrait desrevenus evalues entre 1,5 et 2 milliards dedollars par an. Outre un embargo interna¬tional sur Pexportation en Iran d'equipe-ments industriels, la commission parle-mentaire envisage le scenario de sanc¬tions â l'encontre des banques iranien-nes, en particulier les banques Melli etSaderat, qui sont accusees de jouer un

" role dans le commerce nucleaire poursui-vi par l'Iran.

S'agissant du petrole, un embargoimpose par la communaute internationa¬le sur les importations de brüt iranienaurait des effets importants, quoiquedecales dans le temps. L'Iran exporte2,5 millions de barils par jour (3 % de laconsommation mondiale), et en consom-me 1,5 million de barils. Un embargo nedevrait pas avoir de consequences majeu-res pour le pays pendant la premiereannee de son application, en raison desimportantes reserves de devises de l'Iran.« II est important de retarder toute mesurequi pourrait affecter la population en rai¬son des risques d'instabilite », notent lesauteurs.

Le rapport du Parlement iranienconclut que la combinaison d'un gel desreserves etrangeres, de l'imposition d'unembargo sur les importations de brüt ira¬nien et d'une interdiction des exporta-tions de produits petroliers raffines versl'Iran accelererait les consequences eco-nomiques et sociales negatives pourl'Iran. Ce rapport du Majlis tend a mon-trer que la politique de sanctions pourraitexercer les pressions souhaitees surl'Iran (notamment en fragilisant le regi¬me), sous reserve que Teheran ne reagis-se pas avec des represailles, notammentmilitaires, dirigees contre les interetsoccidentaux.

Laurent Zecchini

üeHIonÜeDimanche 21 - Lundi 22 janvier 2007

La tentation et les risquesdes « frappes militaires »

LA COMMUNAUTE internationale estengagee dans une sorte de poker strategi-que avec l'Iran : elle table sur le fait quedes sanctions de plus en plus penalisan-tes ameneront le regime des mollahs âreconsiderer sa decision de developperson programme nucleaire militaire.

Mais les diplomates et les specialistesdu renseignement savent qu'une tellestrategie peut avoir l'effet inverse, enprovoquant un reflexe d'« ünite perse »

autour d'une direction politique pour¬tant loin d'etre homogene, mais qui auratendance â s'engager dans une fuite enavant nucleaire. Dans ce cas, aux Etats-Unis et en Israel, les voix ne manque-ront pas pour preconiser des frappesmilitaires afin d'annihiler, fût-ce pourgagner un repit de quelques annees, lepotentiel nucleaire de l'Iran.

A Washington, la Maison Blanche n'amanifestement pas l'intention de fairesiennes les recommandations du rap¬port Baker-Hamilton s'agissant del'ouverture d'un dialogue direct avecDamas et Teheran. Au contraire, l'admi-nistration Bush semble se preparer aune confrontation croissante avec l'Iran.En temoignent l'action de l'armee ameri¬caine contre des eiements iraniens au

Kurdistan irakien et, surtout, la decisionde deployer les porte-avions Enterpriseet Stennis, avec leurs groupes navals,dans le Golfe, ainsi que des missiles anti¬missiles Patriot, deux mesures presen-tees comme un avertissement â Tehe¬ran.

Un risque d'emballement politico-militaire â Washington n'est done pas âexclure, d'autant que le president Geor¬ge Bush pourrait etre tente d'acheverson mandat sur une « victoire » face â la« bombe iranienne », ce qui, vu de laMaison Blanche, aurait l'avantage d'atte-nuer le fiasco irakien.

A Tel-Aviv, les autorites israeiiennes,qui ne cessent d'alerter l'opinion interna¬tionale sur le « danger nucleaire ira¬nien », incitent les Etats-Unis a agir, cequi eviterait â Tsahal d'avoir â le faire,du moins en premiere ligne. Les expertsmilitaires savent que, quelle que soitl'ampleur de la campagne aerienne(bombardements et missiles de eroisie-re) mise en oeuvre par l'armee americai¬ne pour detruire l'infrastructure nucleai¬re et balistique iranienne, il est illusoirede eroire que celle-ci sera integralementaneantie.

II est au contraire plus realiste d'ima-

giner que Teheran conservera la possibi-lite d'engager des represaillescontre lesvilles israeiiennes avec ses missiles Sha-hab-3 (d'une portee testee â au moins1 300 kilometres, largement sufnsantepour atteindre Israel et les interets ame¬ricains dans la region). Cela signifie quele gouvemement doit accepter â l'avan-ce les consequences politiques d'un nom¬bre indetermine de victimes parmi lapopulation çivile israelienne.

İnstallations secretesSi une telle consequence est inelucta-

ble, arguent certains experts, Israel doitse preparer â frapper les sites iraniens demaniere preventive et le plus tot possible,puisque, estime-t-on a Tel-Aviv, il est evi-dent que la politique de sanctions n'en-traînera aucun changement d'attitude deTeheran, du moins avant des « frappesmilitaires » . Faute d'un feu vert de Wash¬ington, Tel-Aviv ne s'aventurera pas â vio-ler l'espace aerien irakien, et la route laplus longue, via le sud de la peninsuleArabique, ppse la question du ravitaille-ment en vol des F-15 israeliens. Ce n'estpas un probleme techniquement insur-montable, meme si un tel objeetif repre-sente un tout autre defi que le raid lanceen juin 1981 par 8 F-16 israeliens pourdetruire le reacteur nucleaire irakiend'Osirak. Profitant de ses bonnes rela¬tions avec la Turquie, Israel pourraitdone etre incite â utiliser l'espace aerienturc (qui est ouvert â l'entraînement deses avions), quitte â provoquer les protes-tations officielles d'Ankara.

Reste que les miütaires israeliensreconnaissent n'avoir qu'une connaissan-ce imparfaite des sites nucleaires ira¬niens. Ils tiennent pour acquis qu'au-delâ des sites repertories par l'Agenceinternationale de l'energie atomique(AIEA), l'Iran dispose d'installationssecretes enterrees. Mais ils n'ont pas d'in-formations recentes sur le programmeShahab-3, et ne savent pas davantage siles dix-huit missiles BM-25 aehetes parl'Iran â la Coree du Nord, en decem¬bre 2005, sont ou non operationnels.

Enfin, si les consequences diplomati-ques et miütaires d'un affrontementarme avec l'Iran sont incalculables, le ris-que d'un embrasement de toute la regionne peut etre exclu, et devrait inciter Tel-Aviv et Washington â la retenue. C'estsur celle-ci que tablent, peut-etre â tort,les dirigeants iraniens.

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Turk-Armenian journalist is slainoo

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-O. #*

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'Bullet was firedat freedom ofthought,' primeminister says

£ By Şebnem Arsu and Susanne Fovvler

İSTANBUL: The charismatic editörof the best-knovvn Armenian-languagenevvspaper in Turkey vvas shot andkilled Friday afternoon as he left his of¬fice in the center of istanbul.

The editör, Hrant Dink, 53, had beenthe target of threats, friends and col-leagues said, after receiving a suspen-ded sentence last year for violatinglavvs against insulting the Turkish stateand Turkish identity by referring toethnic purity and genocide.

A Türk of Armenian descent, Dinkhad been criticized by Turkish nation-alist groups for making commentsabout the killing of Armenians by theOttoman Army beginning in 1915,

vvhich several countries recognize asan act of genocide but vvhich Turkeyvievvs as a result of vvar. The Turkish-Armenian border is closed and thecountries have no diplomatie ties.

But Dink vvas critical of the Armeni¬an diaspora, vvhich lobbies strongly forTurkey to recognize genocide as a pre-condition to becoming a member oftheEuropean Union. Dink vievved entryinto the EU as the elearest route tostrengthening demoeracy in Turkey.

Official reaction to the daylightshooting vvas svvift. Prime Minister Re¬cep Tayyip Erdoğan condemned theshooting as" a direct attack on Turkey'speace and stability.

"A bullet vvas fired at freedom ofthought and democratic life in Turkey,"he said in a nationally broadcast nevvsconference. "Önce again, dark handshave chosen our country and spilledblood in istanbul to achieve their darkgoals."

Olli Rehn, the European Union'scommissioner for enlargement, vvasamong the officials vvho condemnedthe killing.

"I am shocked and deeply grieved bythis vvild murder," Rehn said in a state-ment. "in spite of his convietion, HrantDink vvas a respeetable intellectual de-fending his vievvs and contributing toöpen discussion."

Several thousand people marehedfrom Dink's office to Taksim Square onFriday evening to protest the killing.

Recent political slayings in Turkeyhave touched on topics other than Ar-menia.

in May, a gunman stormed the Coun¬cil of State, the top administrative courtin Ankara, the Turkish capital, killing

one top judge and vvounding four otherjudges in apparent anger at a ruling en-forcing a ban on head scarves. The sus-pect, a lavvyer named Alparslan Arslan,vvas captured.

A Turkish teenager vvas sentenced inOctober for the fatal shooting in Febru-ary of a Catholic priest as he knelt inprayer in his church in the northeast-ern city of Trabzon; the assailant mayhave been enraged by the publication inEuropean nevvspapers of caricatures ofthe Prophet Muhammad.

Tvvo suspects in the Dink slayingvvere detained in central istanbul aftervvitnesses spotted a young man vvith avvhite cap running avvay follovving thegunshots, the television nevvs stationNTV reported, but they vvere later re-leased.

Hours later, the istanbul governor,Hilmi Güler, announced that three oth¬er suspects had been detained.

Investigators vvere monitoring surveil-lance tapes from shops on the busy com-mercial street vvhere Dink vvas killed.

Nevvs reports quoted the ovvner of arestaurant elose to the scene of the at¬tack vvho said the assailant vvas a male ofabout 20 years in age and had run avvayshouting, "I shot the non-Muslim."

Dink edited Agos, a vveekly nevvspa¬per containing both Armenian- andTurkish-language articles. it has a cir-culation of about 5,000. Shortly after hisdeath, the Agos Web site shovved onlyhis photograph, framed in black.

The Armenian patriarch in istanbul,Mesrob Mutafyan, declared 15 days ofmourning for the small Armenian,Christian population of Turkey.

Nuran Ağan, 47, a co-worker at thepaper, sounded shaken as she describedvvhat had been an ordinary day at theoffice. "I heard three gunshots after heleft, but never associated it vvith him,"she said. Stili, she rushed dovvnstairsand savv Dink lying in a pool of bloodvvith a vvound in the back of his head.

"He received lots of threats and hadrequested proteetion," she said.

Television broadcasts from the siteshovved large crovvds around an area

.' *. *

iReuters

cordoned off by riot poliçe and Dink'sbody covered by a vvhite sheet.

Dink vvas the 61st journalist to be as-sassinated in Turkey since 1909. Lastyear, an istanbul court sentenced himto a six-month jail term for insulting theTurkish identity. His sentenced vvasthen suspended.

ipek Calislar, another journalist vvhovvas also prosecuted by Turkish courtsfor her vvriting, said Friday that she felttoo angry about the killing of her friendDink to be afraid for her ovvn safety.Dink, she said, "vvas the only voice of de¬moeracy for the Armenian people inTurkey and also for the Turkish people."

Political leaders in Turkey have beenchanging lavvs to try to meet the EU'smembership criteria, but they faced asetback last month vvhen ministers inBrussels decided to freeze talks on 8 of35 areas of discussion because of the re-fusal by Ankara to öpen Turkish airportsand seaports to Cyprus, an EU member.

in one of his recent articles, Dinkcomplained that his opponents vverecasting him as an enemy of Turks andexpressed a fear that the threats againsthim vvere inereasing.

"I do not knovv hovv real these threatsare, but vvhat's really unbearable is thepsychological torture that I'm livingin," he vvrote. "Like a pigeon, turningmy head up and dovvn, left and right, myhead quickly rotating."

Dink vvas born in Malatya, a city in anarea of eastern Turkey famous for itspistachios and apricots. He moved toistanbul at age seven. He attended Ar¬menian schools and graduated fromistanbul University vvith a degree in zo-ology.

Haluk Şahin, a columnist for theRadikal nevvspaper, vvhich had been astrong supporter of Dink's legalstruggles, said that Turkey had been hitin the heart.

"Those vvho vvanted to harm Turkeycouldn't have chosen a better target,"Şahin said. "As opposed to otherkillings in the past, Turkish public reac¬tion against this murder vvill shovv usvvhere Turkey stands in the vvorld."

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

Turk-Armenian journalist is slainoo

o

-O. #*

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'Bullet was firedat freedom ofthought,' primeminister says

£ By Şebnem Arsu and Susanne Fovvler

İSTANBUL: The charismatic editörof the best-knovvn Armenian-languagenevvspaper in Turkey vvas shot andkilled Friday afternoon as he left his of¬fice in the center of istanbul.

The editör, Hrant Dink, 53, had beenthe target of threats, friends and col-leagues said, after receiving a suspen-ded sentence last year for violatinglavvs against insulting the Turkish stateand Turkish identity by referring toethnic purity and genocide.

A Türk of Armenian descent, Dinkhad been criticized by Turkish nation-alist groups for making commentsabout the killing of Armenians by theOttoman Army beginning in 1915,

vvhich several countries recognize asan act of genocide but vvhich Turkeyvievvs as a result of vvar. The Turkish-Armenian border is closed and thecountries have no diplomatie ties.

But Dink vvas critical of the Armeni¬an diaspora, vvhich lobbies strongly forTurkey to recognize genocide as a pre-condition to becoming a member oftheEuropean Union. Dink vievved entryinto the EU as the elearest route tostrengthening demoeracy in Turkey.

Official reaction to the daylightshooting vvas svvift. Prime Minister Re¬cep Tayyip Erdoğan condemned theshooting as" a direct attack on Turkey'speace and stability.

"A bullet vvas fired at freedom ofthought and democratic life in Turkey,"he said in a nationally broadcast nevvsconference. "Önce again, dark handshave chosen our country and spilledblood in istanbul to achieve their darkgoals."

Olli Rehn, the European Union'scommissioner for enlargement, vvasamong the officials vvho condemnedthe killing.

"I am shocked and deeply grieved bythis vvild murder," Rehn said in a state-ment. "in spite of his convietion, HrantDink vvas a respeetable intellectual de-fending his vievvs and contributing toöpen discussion."

Several thousand people marehedfrom Dink's office to Taksim Square onFriday evening to protest the killing.

Recent political slayings in Turkeyhave touched on topics other than Ar-menia.

in May, a gunman stormed the Coun¬cil of State, the top administrative courtin Ankara, the Turkish capital, killing

one top judge and vvounding four otherjudges in apparent anger at a ruling en-forcing a ban on head scarves. The sus-pect, a lavvyer named Alparslan Arslan,vvas captured.

A Turkish teenager vvas sentenced inOctober for the fatal shooting in Febru-ary of a Catholic priest as he knelt inprayer in his church in the northeast-ern city of Trabzon; the assailant mayhave been enraged by the publication inEuropean nevvspapers of caricatures ofthe Prophet Muhammad.

Tvvo suspects in the Dink slayingvvere detained in central istanbul aftervvitnesses spotted a young man vvith avvhite cap running avvay follovving thegunshots, the television nevvs stationNTV reported, but they vvere later re-leased.

Hours later, the istanbul governor,Hilmi Güler, announced that three oth¬er suspects had been detained.

Investigators vvere monitoring surveil-lance tapes from shops on the busy com-mercial street vvhere Dink vvas killed.

Nevvs reports quoted the ovvner of arestaurant elose to the scene of the at¬tack vvho said the assailant vvas a male ofabout 20 years in age and had run avvayshouting, "I shot the non-Muslim."

Dink edited Agos, a vveekly nevvspa¬per containing both Armenian- andTurkish-language articles. it has a cir-culation of about 5,000. Shortly after hisdeath, the Agos Web site shovved onlyhis photograph, framed in black.

The Armenian patriarch in istanbul,Mesrob Mutafyan, declared 15 days ofmourning for the small Armenian,Christian population of Turkey.

Nuran Ağan, 47, a co-worker at thepaper, sounded shaken as she describedvvhat had been an ordinary day at theoffice. "I heard three gunshots after heleft, but never associated it vvith him,"she said. Stili, she rushed dovvnstairsand savv Dink lying in a pool of bloodvvith a vvound in the back of his head.

"He received lots of threats and hadrequested proteetion," she said.

Television broadcasts from the siteshovved large crovvds around an area

.' *. *

iReuters

cordoned off by riot poliçe and Dink'sbody covered by a vvhite sheet.

Dink vvas the 61st journalist to be as-sassinated in Turkey since 1909. Lastyear, an istanbul court sentenced himto a six-month jail term for insulting theTurkish identity. His sentenced vvasthen suspended.

ipek Calislar, another journalist vvhovvas also prosecuted by Turkish courtsfor her vvriting, said Friday that she felttoo angry about the killing of her friendDink to be afraid for her ovvn safety.Dink, she said, "vvas the only voice of de¬moeracy for the Armenian people inTurkey and also for the Turkish people."

Political leaders in Turkey have beenchanging lavvs to try to meet the EU'smembership criteria, but they faced asetback last month vvhen ministers inBrussels decided to freeze talks on 8 of35 areas of discussion because of the re-fusal by Ankara to öpen Turkish airportsand seaports to Cyprus, an EU member.

in one of his recent articles, Dinkcomplained that his opponents vverecasting him as an enemy of Turks andexpressed a fear that the threats againsthim vvere inereasing.

"I do not knovv hovv real these threatsare, but vvhat's really unbearable is thepsychological torture that I'm livingin," he vvrote. "Like a pigeon, turningmy head up and dovvn, left and right, myhead quickly rotating."

Dink vvas born in Malatya, a city in anarea of eastern Turkey famous for itspistachios and apricots. He moved toistanbul at age seven. He attended Ar¬menian schools and graduated fromistanbul University vvith a degree in zo-ology.

Haluk Şahin, a columnist for theRadikal nevvspaper, vvhich had been astrong supporter of Dink's legalstruggles, said that Turkey had been hitin the heart.

"Those vvho vvanted to harm Turkeycouldn't have chosen a better target,"Şahin said. "As opposed to otherkillings in the past, Turkish public reac¬tion against this murder vvill shovv usvvhere Turkey stands in the vvorld."

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

Hrant Dink tue par un jeunechömeur nationaliste turc

Arrete hier, Ogün Samast 17 ans, a avoue l'assassinat du journaliste.

22 JANVİER 2007

İstanbul de nötre correspondant.Unjeune paume proche

des milieux ultra-nationalistes a avoue.11 est l'assassin dujournaliste Hrant

Dink, voix des 60000 Arme-niensdeTurquie. Filmepar lescameras de surveillance ven-dredi au moment de l'attaqueet denonce par son proprepere, Ogün Samast, 17 ans, aeteinterpelle trente-deux heuresapres sonforfaitâSamsun, surla mer Noire, alors qu'il ren-trait encarvers Trabzon, dontil est originaire . II avait encoresurluil'armeduerime. Selonleprocüreur de la ville, AhmetGökçinar, «il a admis avoircommis le meurtre» au coursd'un interrogatoire pr'elimi-naire realise avant son trans¬feri vers istanbul. Six autrespersonnes ont ete arretees âTrabzonetquatre d'entre ellestransfereesâ istanbul.«Pas de regrets». La celeritedes enqueteurs a paradoxale-ment aceru le malaise dansune opinion encore sous lechoc de l'assassinat, vendrediapres-midi a istanbul, du di-recteur de l'hebdomadaireAgos qui, depuis des annees, sebattaitpour la reconnaissancedu genocide de 1915. «Celasemble trop totet trop rapide»,a reagi Okay Gönensin, ehro-niqueurduquotidienpopulai-re Vatan. «Legarçon apu ap-puyer sur la detente, mais les

autorıtes devraient trouverceuxquisontderriere lui», aes¬time Erdal Doğan, l'un desavocats de HrantDink.«Jel'aiabattuapresavoirditlesprieres du vendredietje n'aipasde regrets», aurait declareOgün Samast, selon la chaîned'informationCNN-Türk, af-firmant avoir subi l'influencede sites Internet qui accusentHrantDinkd'etreun«fraîrreâla nation». «Je suis turc mais lesangturcestsaleetc'estpourçaauej'aidecidede le tuer», auraitaussi affirme ce jeune chö-

«En tant que nation, nous sommes faceâ une provocation ouverte et odieuse.[...] Les balles tirees sur Hrant Dinkl'ont ete sur nous tous.»

Recep Tayyip Erdoğan, Premier ministre

meur, fils d'un ouvrier munici-pal, assurant avoir agi â l'insti-gation de Yasin Hayal, quigerait le cafe du local du Partid'action nationaliste (MHP- les Loups gris -, extremedroite) â Pelitli, pres de Trab¬zon. Hayal a passe onze moisen prison pour un attentat ala bombe en octobre 2004contre un McDonald's. De soncöte, Samast auraitaussi eteunassidu des Foyers Alperen, labranehe de jeunesse du Partide lagrande union (BBP), unepetite force politique islamo-fascisante.Cette affaire rappelle â biendes egards celle de l'assassinat

en fevrier 2005, toujours âTrabzon, du.pretreitalienAn-drea Santoro par un adoles-cent exalte de 16 ans criant:«Allah Akbar!» Les deux mi-neurs, qui d'ailleurs portent lememe prenom, etaient fils deparents separes, connus dansleurs entourages respectifscomme «calmes et gentils»,mais renfermes, avec des pro¬blemes psychologiques qui lesrendaient tres influençables.Fief. Le grand port de la merNoire est depuis des anneesl'un des principaux fiefs de

l'extreme droite,qui recrute facile-ment des sicairesparmi les jeunesd'une ville del mil¬lion d'habitants enplein marasme.

«L'amour des habitants deTrabzonpour le drapeau etla patrie est aussi fart quecelui qu'ils ontpour Dieu»,repete volontiers HüseyinYavuzdemir, le gouverheur.En avril 2005, des emeutesavaient eclate apres l'arriveede militants d'extreme gauchevenus diffuser des tracts desoutien âdesprisonniers poli-tiqües engreve de lafaim. Uyadans cette ville, encore plusnettement que dans le restedu pays, un climatgeneral dehaine contre les chretiens etles minoritaires, suspeetes de«vouloir demembrer lepays».«Ceuxquiontsuscitedessenti-

mentsnationalistesen Turquieont alimente un monstre, â telpointqu'ily a dans les rues denombreuxjeunes quinejugentpas suffisant [...] le nationa-lisme d'Etat etsontprets a ap-pliquerla loieux-memes», ecri-vaithier ismet Berkan dans lequotidienliberalRadikal.Cercueil. L'assassinat de HrantDink a ete unanimementcondamne en Turquie. «Entant que nation, nous sommesfaceâ uneprovocation ouverteetodieuse. Jedeclare unefoisdeplus, en repliqueauxprovoca-teurs qui ont du sang sur lesmains, que les balles tirees surHrant Dink l'ont ete sur noustous», avait repete le Premierministre Recep Tayyip Erdo¬ğan devant les militants de sonparti, l'AKP, issu dû mouve-ment islamiste. Le vice-pre-sident du mouvement, MirDengi Firat, apar ailleurs de-mande l'amendement urgentde l'article 301 du code penal,sanetionnant les offenses â«l'identite turque», au titreduquel Hrant Dink avait etecondamne âsix mois de prisonavec sursis. Ömer Çelik, de-puteetconseillerd'Erdogan,amemepropose de recouvrir lecercueil de Hrant Dink d'undrapeau turc, pratique norma-lementet legalement reserveeaux «martyrs» fonetionnairescivils ou militaires.

RAGIP DURAN

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Hrant Dink tue par un jeunechömeur nationaliste turc

Arrete hier, Ogün Samast 17 ans, a avoue l'assassinat du journaliste.

22 JANVİER 2007

İstanbul de nötre correspondant.Unjeune paume proche

des milieux ultra-nationalistes a avoue.11 est l'assassin dujournaliste Hrant

Dink, voix des 60000 Arme-niensdeTurquie. Filmepar lescameras de surveillance ven-dredi au moment de l'attaqueet denonce par son proprepere, Ogün Samast, 17 ans, aeteinterpelle trente-deux heuresapres sonforfaitâSamsun, surla mer Noire, alors qu'il ren-trait encarvers Trabzon, dontil est originaire . II avait encoresurluil'armeduerime. Selonleprocüreur de la ville, AhmetGökçinar, «il a admis avoircommis le meurtre» au coursd'un interrogatoire pr'elimi-naire realise avant son trans¬feri vers istanbul. Six autrespersonnes ont ete arretees âTrabzonetquatre d'entre ellestransfereesâ istanbul.«Pas de regrets». La celeritedes enqueteurs a paradoxale-ment aceru le malaise dansune opinion encore sous lechoc de l'assassinat, vendrediapres-midi a istanbul, du di-recteur de l'hebdomadaireAgos qui, depuis des annees, sebattaitpour la reconnaissancedu genocide de 1915. «Celasemble trop totet trop rapide»,a reagi Okay Gönensin, ehro-niqueurduquotidienpopulai-re Vatan. «Legarçon apu ap-puyer sur la detente, mais les

autorıtes devraient trouverceuxquisontderriere lui», aes¬time Erdal Doğan, l'un desavocats de HrantDink.«Jel'aiabattuapresavoirditlesprieres du vendredietje n'aipasde regrets», aurait declareOgün Samast, selon la chaîned'informationCNN-Türk, af-firmant avoir subi l'influencede sites Internet qui accusentHrantDinkd'etreun«fraîrreâla nation». «Je suis turc mais lesangturcestsaleetc'estpourçaauej'aidecidede le tuer», auraitaussi affirme ce jeune chö-

«En tant que nation, nous sommes faceâ une provocation ouverte et odieuse.[...] Les balles tirees sur Hrant Dinkl'ont ete sur nous tous.»

Recep Tayyip Erdoğan, Premier ministre

meur, fils d'un ouvrier munici-pal, assurant avoir agi â l'insti-gation de Yasin Hayal, quigerait le cafe du local du Partid'action nationaliste (MHP- les Loups gris -, extremedroite) â Pelitli, pres de Trab¬zon. Hayal a passe onze moisen prison pour un attentat ala bombe en octobre 2004contre un McDonald's. De soncöte, Samast auraitaussi eteunassidu des Foyers Alperen, labranehe de jeunesse du Partide lagrande union (BBP), unepetite force politique islamo-fascisante.Cette affaire rappelle â biendes egards celle de l'assassinat

en fevrier 2005, toujours âTrabzon, du.pretreitalienAn-drea Santoro par un adoles-cent exalte de 16 ans criant:«Allah Akbar!» Les deux mi-neurs, qui d'ailleurs portent lememe prenom, etaient fils deparents separes, connus dansleurs entourages respectifscomme «calmes et gentils»,mais renfermes, avec des pro¬blemes psychologiques qui lesrendaient tres influençables.Fief. Le grand port de la merNoire est depuis des anneesl'un des principaux fiefs de

l'extreme droite,qui recrute facile-ment des sicairesparmi les jeunesd'une ville del mil¬lion d'habitants enplein marasme.

«L'amour des habitants deTrabzonpour le drapeau etla patrie est aussi fart quecelui qu'ils ontpour Dieu»,repete volontiers HüseyinYavuzdemir, le gouverheur.En avril 2005, des emeutesavaient eclate apres l'arriveede militants d'extreme gauchevenus diffuser des tracts desoutien âdesprisonniers poli-tiqües engreve de lafaim. Uyadans cette ville, encore plusnettement que dans le restedu pays, un climatgeneral dehaine contre les chretiens etles minoritaires, suspeetes de«vouloir demembrer lepays».«Ceuxquiontsuscitedessenti-

mentsnationalistesen Turquieont alimente un monstre, â telpointqu'ily a dans les rues denombreuxjeunes quinejugentpas suffisant [...] le nationa-lisme d'Etat etsontprets a ap-pliquerla loieux-memes», ecri-vaithier ismet Berkan dans lequotidienliberalRadikal.Cercueil. L'assassinat de HrantDink a ete unanimementcondamne en Turquie. «Entant que nation, nous sommesfaceâ uneprovocation ouverteetodieuse. Jedeclare unefoisdeplus, en repliqueauxprovoca-teurs qui ont du sang sur lesmains, que les balles tirees surHrant Dink l'ont ete sur noustous», avait repete le Premierministre Recep Tayyip Erdo¬ğan devant les militants de sonparti, l'AKP, issu dû mouve-ment islamiste. Le vice-pre-sident du mouvement, MirDengi Firat, apar ailleurs de-mande l'amendement urgentde l'article 301 du code penal,sanetionnant les offenses â«l'identite turque», au titreduquel Hrant Dink avait etecondamne âsix mois de prisonavec sursis. Ömer Çelik, de-puteetconseillerd'Erdogan,amemepropose de recouvrir lecercueil de Hrant Dink d'undrapeau turc, pratique norma-lementet legalement reserveeaux «martyrs» fonetionnairescivils ou militaires.

RAGIP DURAN

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

LE FIGARO22 janvier 2007

Rapproctiement politiqueentre chiites au pouvoir â BagdadIRAK. Le mouvement politique del'imam chiite radical MoqtadaSadr, chef de file de İ'Armee duMahdi, a annonce hier qu'il allaitmettre fin â deux mois de boycottdu parlement irakien, ce* quiaugure une sortie de erişe entreallies chiites au sein.du gouyerne-ment de Bagdad.Pendant, ce temps, une brigaded'environ 3 200 soldats ameri¬cains est arrivĞe â Bagdad; Elle estle premier contingent du renfortde 17 000 soldats deride par lepresident George Bush.Le premier ministre irakien, lechiite Nouri al-Maliki, fait l'objetde pressions pour,que rentre dansle rang İ'Armee du Mehdi, queWashington considfere comme laplus grande menace pour la secu¬rite de l'Irak. Les «sadristes »

avaient annonce â la firi de l'andernier qu'ils boycottaient l'acti-vite du Parlement afin d'obtenirun calendrier de retrait des forcesamericaines d'Irak, mais aussipour protester contre une rencon¬tre entre Maliki et le presidentamericain. 11 semble que les« sadristes » aient reçu des repon-ses â leurs revendications. Le pre

sident du Parlement, Mahmoudal-Machhadani, a fait savoirqu'une commission multipartiteallait discuter du retrait amâri-cain.Cette reconciliation avec uneorganisation jugee suspecte parWashington a eu lieu au lende-main d'une des journees les plusmeurtrrâres pour 1'armĞe ameri¬caine : elle a perdu samedi 24 sol¬dats en Irak, dont 12 â bord d'unhelicoptere qui s'est ecrase aunord-est de la capitale. Cinq sol¬dats americains ont 6te tuessamedi et trois autres blesses dansdes affrontements â Kerbala, ausud de Bagdad, le jour oü y debu-taient les fetes chiites de laAchoura qui commemorent lemartyre de l'imam Hussein, morten 680. Sept autres soldats ameri¬cains ont ete tues en d'autrespoints d'Irak samedi. Hier matin,un soldat britannique a Ğte tue etquatre autres blesses par l'explo-sion d'une mine â Bassora, dans leSud. Â Bagdad, l'explosion d'unebombe k bord d'un bus a fait sixmorts dans le centre de Bagdad.Une voiture piegee a fait un autremort dans la capitale.

Le mouvement politique de MoqtadaSadr a annonce hier qu'il allaitmettre fin â deux mois de boycottdu parlement irakien. Reuters.

IIITIIIIiTIQItAkDU 18 AU 24 JANVİER 2007

TURÛUIE

Ankara tente d'intervenir en IrakLa Turquie sera peut-etre obligee d'envoyerprochainement des troupes dans le nordde l'Irak pour empecher la creationd'un Etat kürde. Avec ou şans l'appuides Americains.

Depuis le declenchement de la guerre enIrak en 2003, Ankara a toujours eu la

hantise de voir ce pays eclater en donnantnaissance â un Etat kürde situe â sa porte.Les signaux en provenance de Washingtonces derniers jours, l'extension des affron¬tements interconfessionnels et le climat quis'est installe apres l'execution de SaddamHussein font monter l'inquietude. Cela remetâ l'ordre du jour les objectifs affiches parle gouvemement turc au debut de l'inter-vention americaine en Irak : preserver l'in-tegrite territoriale de l'Irak, empecher le PKK[mouvement independantiste kürde] d'ins-taller des bases dans le Kurdistan irakien etpreserver le statut de Kirkouk [ville irakiennerevendiquee â la fois par les Kurdes et parles Turkmenes].La sauvegarde par l'Irak de son integrite ter¬ritoriale semble etre une perspective de plus

en plus lointaine. La terreur du PKK, on enparle dejâ depuis des annees. Diverses pro-positions de cooperation visant â eliminerses bases dans le nord de l'Irak sont encours d'examen. Que ces discussions ser-vent ou non â quelque chose, il s'agit lâ d'unproblâme propre â laTurquie. Celle-ci ales moyens de le re-soudre, meme şansl'appui ni la colla-boration des Ameri¬cains. Quant â la villede Kirkouk, que Mas-soud Barzani [leaderkürde irakien] definitcomme le "cceur duKurdistan", la situa¬tion y est bien pluscompliquĞe et plus delicate. Dans le climatde l'apres-Saddam, les tensions ne cessentde croître. Et c'est dans ce climat qu'Erdo-gan a fait une dŞclaration inattendue. "Laquestion irakienne est devenue prioritaire,affirme le Premier ministre, davantage quele processus d'entree dans l'Union euro-

A Deşsin de Sdıronk paru dans The Economist, Londres.

peenne. " Dans le discours qu'il a tenu lorsde la reunion de son parti, Erdoğan a repe¬te : " Une activite tres intense se developpeâ Kirkouk en vue de changerla compositionethnique de la ville. On cherche â appliquerlâ-bas la meme logique de fait accompli que

dans le HautKarabakh[rĞgion de TAzerbaid-jan, d'oü les Azârisont etĞ chassĞs apresune guerre territonalequi les a opposâ auxArmeniens majontai-re dans ce territoire].Nous ne pouvons pasassister en specta-teurs â de tels agis-sements. Sinon, l'Irakpourrait etre l'objet

d'un plus grand Ğclatement encore et d'uneguerre çivile, avec des consâquences diffı-ciles â prĞvoir pour la paix regionale et mon-diale."Le message du Premier ministreest trâs clair : "Nous n'accepterons pas unfait accompli â Kirkouk, nous intervien-drons"... Ce message n'est pas seulement

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

LE FIGARO22 janvier 2007

Rapproctiement politiqueentre chiites au pouvoir â BagdadIRAK. Le mouvement politique del'imam chiite radical MoqtadaSadr, chef de file de İ'Armee duMahdi, a annonce hier qu'il allaitmettre fin â deux mois de boycottdu parlement irakien, ce* quiaugure une sortie de erişe entreallies chiites au sein.du gouyerne-ment de Bagdad.Pendant, ce temps, une brigaded'environ 3 200 soldats ameri¬cains est arrivĞe â Bagdad; Elle estle premier contingent du renfortde 17 000 soldats deride par lepresident George Bush.Le premier ministre irakien, lechiite Nouri al-Maliki, fait l'objetde pressions pour,que rentre dansle rang İ'Armee du Mehdi, queWashington considfere comme laplus grande menace pour la secu¬rite de l'Irak. Les «sadristes »

avaient annonce â la firi de l'andernier qu'ils boycottaient l'acti-vite du Parlement afin d'obtenirun calendrier de retrait des forcesamericaines d'Irak, mais aussipour protester contre une rencon¬tre entre Maliki et le presidentamericain. 11 semble que les« sadristes » aient reçu des repon-ses â leurs revendications. Le pre

sident du Parlement, Mahmoudal-Machhadani, a fait savoirqu'une commission multipartiteallait discuter du retrait amâri-cain.Cette reconciliation avec uneorganisation jugee suspecte parWashington a eu lieu au lende-main d'une des journees les plusmeurtrrâres pour 1'armĞe ameri¬caine : elle a perdu samedi 24 sol¬dats en Irak, dont 12 â bord d'unhelicoptere qui s'est ecrase aunord-est de la capitale. Cinq sol¬dats americains ont 6te tuessamedi et trois autres blesses dansdes affrontements â Kerbala, ausud de Bagdad, le jour oü y debu-taient les fetes chiites de laAchoura qui commemorent lemartyre de l'imam Hussein, morten 680. Sept autres soldats ameri¬cains ont ete tues en d'autrespoints d'Irak samedi. Hier matin,un soldat britannique a Ğte tue etquatre autres blesses par l'explo-sion d'une mine â Bassora, dans leSud. Â Bagdad, l'explosion d'unebombe k bord d'un bus a fait sixmorts dans le centre de Bagdad.Une voiture piegee a fait un autremort dans la capitale.

Le mouvement politique de MoqtadaSadr a annonce hier qu'il allaitmettre fin â deux mois de boycottdu parlement irakien. Reuters.

IIITIIIIiTIQItAkDU 18 AU 24 JANVİER 2007

TURÛUIE

Ankara tente d'intervenir en IrakLa Turquie sera peut-etre obligee d'envoyerprochainement des troupes dans le nordde l'Irak pour empecher la creationd'un Etat kürde. Avec ou şans l'appuides Americains.

Depuis le declenchement de la guerre enIrak en 2003, Ankara a toujours eu la

hantise de voir ce pays eclater en donnantnaissance â un Etat kürde situe â sa porte.Les signaux en provenance de Washingtonces derniers jours, l'extension des affron¬tements interconfessionnels et le climat quis'est installe apres l'execution de SaddamHussein font monter l'inquietude. Cela remetâ l'ordre du jour les objectifs affiches parle gouvemement turc au debut de l'inter-vention americaine en Irak : preserver l'in-tegrite territoriale de l'Irak, empecher le PKK[mouvement independantiste kürde] d'ins-taller des bases dans le Kurdistan irakien etpreserver le statut de Kirkouk [ville irakiennerevendiquee â la fois par les Kurdes et parles Turkmenes].La sauvegarde par l'Irak de son integrite ter¬ritoriale semble etre une perspective de plus

en plus lointaine. La terreur du PKK, on enparle dejâ depuis des annees. Diverses pro-positions de cooperation visant â eliminerses bases dans le nord de l'Irak sont encours d'examen. Que ces discussions ser-vent ou non â quelque chose, il s'agit lâ d'unproblâme propre â laTurquie. Celle-ci ales moyens de le re-soudre, meme şansl'appui ni la colla-boration des Ameri¬cains. Quant â la villede Kirkouk, que Mas-soud Barzani [leaderkürde irakien] definitcomme le "cceur duKurdistan", la situa¬tion y est bien pluscompliquĞe et plus delicate. Dans le climatde l'apres-Saddam, les tensions ne cessentde croître. Et c'est dans ce climat qu'Erdo-gan a fait une dŞclaration inattendue. "Laquestion irakienne est devenue prioritaire,affirme le Premier ministre, davantage quele processus d'entree dans l'Union euro-

A Deşsin de Sdıronk paru dans The Economist, Londres.

peenne. " Dans le discours qu'il a tenu lorsde la reunion de son parti, Erdoğan a repe¬te : " Une activite tres intense se developpeâ Kirkouk en vue de changerla compositionethnique de la ville. On cherche â appliquerlâ-bas la meme logique de fait accompli que

dans le HautKarabakh[rĞgion de TAzerbaid-jan, d'oü les Azârisont etĞ chassĞs apresune guerre territonalequi les a opposâ auxArmeniens majontai-re dans ce territoire].Nous ne pouvons pasassister en specta-teurs â de tels agis-sements. Sinon, l'Irakpourrait etre l'objet

d'un plus grand Ğclatement encore et d'uneguerre çivile, avec des consâquences diffı-ciles â prĞvoir pour la paix regionale et mon-diale."Le message du Premier ministreest trâs clair : "Nous n'accepterons pas unfait accompli â Kirkouk, nous intervien-drons"... Ce message n'est pas seulement

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

adresse â l'administration irakienne et auxleaders kurdes, mais surtout â Washingtonet au prâsident Bush. Le ministre des Affairesetrangeres turc Abdullah Gül va bientçt ren-contrer Condoleezza Rice â Washington. II vaune fois de plus faire part de ses inquietudesâ ses interlocuteurs. II discutera avec eux duprobleme du PKK, mais surtout demande-ra le report du refârendum sur le statut deKirkouk, prevu pour cet automne.

Juste apres le refus du Parlement turc d'ac-corder â l'armee americaine un droit depassage par la Turquie pour envahir l'Iraken 2003, le chef de l'etat-major turc del'epoque avait declare : "C'est une decisionque nous respectons. Tout ce queje sou-haite, c'est que ce choix, qui vise en prin¬cipe â nous eviter d'etre impliques danscette guerre, ne nous oblige pas demainâ nous opposer â ceux qui sont actuelle-

ment en guerre [les Etats-Unis]... " A pre¬sent, avec le non-reglement de la questionde Kirkouk et la poursuite des activites duPKK en Irak, la Turquie approche rapidementde cette phase dangereuse.

Bilal Çetin, Vatan, İstanbul

le figaro plus de cent morts23 janvier 2007 dans des attentats en Irak

MOYEN-ORİENT. Un double atten-tat â la voiture piegee a ensan-glante Bagdad hier, tuant 88 civilset en blessant plus de 160. C'estvers midi que deux fortes explo-sions ont retenti â quelquessecondes d'intervalle dans le quar-tier de Bab al-Charki, surla rive estdu Tigre, â proximite du marcheaux puces de Haraj. Cette attaque,qui est la plus meurtriere depuis ledebut de 1' annee, survient alorsque les Etats-Unis ont commence'â deployer k Bagdad les premiersrenforts attendus dans le cadre dunouveau plan de securite cens6râtablir l'ordre dans la capitale.Douze personnes ont egalement

ete tuees et 29 blessees hier dansl'explosion quasi simultaneed'une bombe et la chute d'un obüsde mortier â Khales, â 80 km aunord de Bagdad. Les victimesetaient rassemblĞes dans un mar-châ populaire. De son cötĞ, le Pen-tagone a reconnu qu'un missilesol-air portable est şans doute âToriğine de la destruction samediau nord-est de Bagdad d'un heli-coptere americain UH-60 BlackHavvk. Douze soldats americainssont morts dans la chute del'appareil. La branche irakienned'al-Qaida a revendiqu6 l'attaquehier soir sur Internet.

(AFP)

Apres les attentats d'hier, »m hommecrie sa douleur pres de l'höpitalde Bagdad. W. al-Okaili/AFP.

Mahmoud Ahmadinejad de plus en plus critique par les iraniens

mS o^ o

P* .5.

DEJÂ EN butte, ces dernieres semaines,â de vives critiques dans la presse iranien¬ne^ comp. is la presse conservatrice et latelevision d:Etat, le president MahmoudAhmadinejad vient d'essuyer une nouvel¬le rebuffade contre sa politique etrangereet interieure.

Cette fois, il s'agit de l'un des personna-ges â l'aura la plus incontesf.ee d'Iran, l'an¬cien dauphin de l'ayatollah Khomeiny, fon¬dateur de la Republique islamique, legrand ayatollah Hossein Ali Montazeri.Ecarte au profit du Guide actuel, l'ayatol¬lah Khamenei, M. Montazeri, Tetire âQom, la ville sainte, passe aujourd'huipour la reference intellectuelle de nom-breux dissidents.

. « Nous disons morta l'Amerique, mais lesEtats-Unis sont une puissance avec desmoyens importants (...). IIfaut agir avec rai-sonface â l'ennemi et ne pas leprovoquer »,a-t-il dit recemment lors d'une rencontreavec des membres de l'opposition liberale,

ajoutant, dans une reference explicite a laposition de confrontation de M. Ahmadi¬nejad sur le nucleaire et â sa gestion contes-tee de l'economie : « Lesextremismesneser-ventpas les interets du peuple. » Et l'ayatol¬lah d'expliciter : « Certains responsablesdisentque l'inflation ne depassepas les 13 %(...), mais lorsqu'on emmine la question on

voit que dans certains domaines comme lelogement les prix ont augmente de 50 % (...)On nepeutpas gouverner lepays avec des slo-gans. »

Depuis l'echec de la mouvance conserva¬trice qui lui est proche aux elections muni-cipales ainsi qu'â PAssemblee des experts,le 15 decembre, le president iranien estouvertement conteste. L'adoption de sanc¬tions, le 23 decembre, au Conseil de securi¬te des Nations unies contre le programmenucleaire semble meme avoir exacerbe lestensions. En effet, en depit des dementisofficiels, l'economie iranienne paye dejâau moins le coût des sanctions financieresunilaterales americaines. Les banques ira-niennes ont deride depuis hindi de ne plusfaire deviıements en dollars vers l'etran-ger â cause des restrictions imposees.

Le 10 janvier, le quotidien conservateurfomhouri Eslami avait vertement deman-de.au president de cesser de parler dunucleaire « â toutboutde champ » pour nepas « fournir depretexte » aux ennemis dupays.

« Aventurisme du president »De leur cote, apres avoir laisse prevaloir

leurs rivalites aux municipales - une desraisons de leur echec -, les conservateurs,majoritaires au Parlement, prenant acte

de leurs divisions, se sont scindes en deuxgroupes. De plus en plus de voix s'eieventaussi contre la « d^gradation » de l'imagede l'Iran sur la scene internationale. Mar¬di, Akbar Alami, un depute modere tresecoute, critiquant « l'aventurisme du presi¬dent », a denonce « l'organisation de la

conference internationale sur l'Holocaustepar le ministere des affaires etrangeres ».Cette conference sur la « realite » de laShoah qui s'est tenue âTeheran, en decem¬bre, fut une tribüne pour les revisionnistesde nombreux pays et a suscite une vaguede condamnations.

Les Etats-Unis ont fait circuler â PAs¬semblee generale des Nations unies, mar¬di 23 janvier, un projet de resolution appe-lant les 192 Etats membres de l'ONU a« rejeter şans reserve toute negation totaleoupartielle de l'Holocauste en tant qu'evene-ment historique, et toute activite ayant cetobjectif». Le texte ne menfionne aucunpays, mais vise notamment les declara¬tions revisionnistes iraniennes. Le jourmeme, M. Ahmadinejad a qualifie unenouvelle fois la Shoah de «fabrication »,predisant que l'Etat d'Israel allait « tom-ber en morceaux ». L'Assemblee generalede l'ONU devrait voter,vendredi, sur le tex-te americain. - (AFP, Reuters.) m

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adresse â l'administration irakienne et auxleaders kurdes, mais surtout â Washingtonet au prâsident Bush. Le ministre des Affairesetrangeres turc Abdullah Gül va bientçt ren-contrer Condoleezza Rice â Washington. II vaune fois de plus faire part de ses inquietudesâ ses interlocuteurs. II discutera avec eux duprobleme du PKK, mais surtout demande-ra le report du refârendum sur le statut deKirkouk, prevu pour cet automne.

Juste apres le refus du Parlement turc d'ac-corder â l'armee americaine un droit depassage par la Turquie pour envahir l'Iraken 2003, le chef de l'etat-major turc del'epoque avait declare : "C'est une decisionque nous respectons. Tout ce queje sou-haite, c'est que ce choix, qui vise en prin¬cipe â nous eviter d'etre impliques danscette guerre, ne nous oblige pas demainâ nous opposer â ceux qui sont actuelle-

ment en guerre [les Etats-Unis]... " A pre¬sent, avec le non-reglement de la questionde Kirkouk et la poursuite des activites duPKK en Irak, la Turquie approche rapidementde cette phase dangereuse.

Bilal Çetin, Vatan, İstanbul

le figaro plus de cent morts23 janvier 2007 dans des attentats en Irak

MOYEN-ORİENT. Un double atten-tat â la voiture piegee a ensan-glante Bagdad hier, tuant 88 civilset en blessant plus de 160. C'estvers midi que deux fortes explo-sions ont retenti â quelquessecondes d'intervalle dans le quar-tier de Bab al-Charki, surla rive estdu Tigre, â proximite du marcheaux puces de Haraj. Cette attaque,qui est la plus meurtriere depuis ledebut de 1' annee, survient alorsque les Etats-Unis ont commence'â deployer k Bagdad les premiersrenforts attendus dans le cadre dunouveau plan de securite cens6râtablir l'ordre dans la capitale.Douze personnes ont egalement

ete tuees et 29 blessees hier dansl'explosion quasi simultaneed'une bombe et la chute d'un obüsde mortier â Khales, â 80 km aunord de Bagdad. Les victimesetaient rassemblĞes dans un mar-châ populaire. De son cötĞ, le Pen-tagone a reconnu qu'un missilesol-air portable est şans doute âToriğine de la destruction samediau nord-est de Bagdad d'un heli-coptere americain UH-60 BlackHavvk. Douze soldats americainssont morts dans la chute del'appareil. La branche irakienned'al-Qaida a revendiqu6 l'attaquehier soir sur Internet.

(AFP)

Apres les attentats d'hier, »m hommecrie sa douleur pres de l'höpitalde Bagdad. W. al-Okaili/AFP.

Mahmoud Ahmadinejad de plus en plus critique par les iraniens

mS o^ o

P* .5.

DEJÂ EN butte, ces dernieres semaines,â de vives critiques dans la presse iranien¬ne^ comp. is la presse conservatrice et latelevision d:Etat, le president MahmoudAhmadinejad vient d'essuyer une nouvel¬le rebuffade contre sa politique etrangereet interieure.

Cette fois, il s'agit de l'un des personna-ges â l'aura la plus incontesf.ee d'Iran, l'an¬cien dauphin de l'ayatollah Khomeiny, fon¬dateur de la Republique islamique, legrand ayatollah Hossein Ali Montazeri.Ecarte au profit du Guide actuel, l'ayatol¬lah Khamenei, M. Montazeri, Tetire âQom, la ville sainte, passe aujourd'huipour la reference intellectuelle de nom-breux dissidents.

. « Nous disons morta l'Amerique, mais lesEtats-Unis sont une puissance avec desmoyens importants (...). IIfaut agir avec rai-sonface â l'ennemi et ne pas leprovoquer »,a-t-il dit recemment lors d'une rencontreavec des membres de l'opposition liberale,

ajoutant, dans une reference explicite a laposition de confrontation de M. Ahmadi¬nejad sur le nucleaire et â sa gestion contes-tee de l'economie : « Lesextremismesneser-ventpas les interets du peuple. » Et l'ayatol¬lah d'expliciter : « Certains responsablesdisentque l'inflation ne depassepas les 13 %(...), mais lorsqu'on emmine la question on

voit que dans certains domaines comme lelogement les prix ont augmente de 50 % (...)On nepeutpas gouverner lepays avec des slo-gans. »

Depuis l'echec de la mouvance conserva¬trice qui lui est proche aux elections muni-cipales ainsi qu'â PAssemblee des experts,le 15 decembre, le president iranien estouvertement conteste. L'adoption de sanc¬tions, le 23 decembre, au Conseil de securi¬te des Nations unies contre le programmenucleaire semble meme avoir exacerbe lestensions. En effet, en depit des dementisofficiels, l'economie iranienne paye dejâau moins le coût des sanctions financieresunilaterales americaines. Les banques ira-niennes ont deride depuis hindi de ne plusfaire deviıements en dollars vers l'etran-ger â cause des restrictions imposees.

Le 10 janvier, le quotidien conservateurfomhouri Eslami avait vertement deman-de.au president de cesser de parler dunucleaire « â toutboutde champ » pour nepas « fournir depretexte » aux ennemis dupays.

« Aventurisme du president »De leur cote, apres avoir laisse prevaloir

leurs rivalites aux municipales - une desraisons de leur echec -, les conservateurs,majoritaires au Parlement, prenant acte

de leurs divisions, se sont scindes en deuxgroupes. De plus en plus de voix s'eieventaussi contre la « d^gradation » de l'imagede l'Iran sur la scene internationale. Mar¬di, Akbar Alami, un depute modere tresecoute, critiquant « l'aventurisme du presi¬dent », a denonce « l'organisation de la

conference internationale sur l'Holocaustepar le ministere des affaires etrangeres ».Cette conference sur la « realite » de laShoah qui s'est tenue âTeheran, en decem¬bre, fut une tribüne pour les revisionnistesde nombreux pays et a suscite une vaguede condamnations.

Les Etats-Unis ont fait circuler â PAs¬semblee generale des Nations unies, mar¬di 23 janvier, un projet de resolution appe-lant les 192 Etats membres de l'ONU a« rejeter şans reserve toute negation totaleoupartielle de l'Holocauste en tant qu'evene-ment historique, et toute activite ayant cetobjectif». Le texte ne menfionne aucunpays, mais vise notamment les declara¬tions revisionnistes iraniennes. Le jourmeme, M. Ahmadinejad a qualifie unenouvelle fois la Shoah de «fabrication »,predisant que l'Etat d'Israel allait « tom-ber en morceaux ». L'Assemblee generalede l'ONU devrait voter,vendredi, sur le tex-te americain. - (AFP, Reuters.) m

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Thousandsmournslain editörin istanbulArmenians joinwith Turks in a raredisplay of unityBy Şebnem Arsu and Susanne Fovvler

İSTANBUL: More than 50,000 mourn-ers, including senior Turkish and Ar¬menian officials in a rare display ofunity, poured into the heart of istanbulon Tuesday to bid farevvell to HrantDink, the Turkish-Armenian journalistvvho vvas killed in front ofhis office lastvveek, a death that many Turks hopedvvould be a catalyst for change.

The Armenian patriarch, Mesrob II,spoke out during Dink's funeral ser¬vice against curbs on freedom of ex-pression and urged an expansion of thepotentially thavving relations betvveenArmenia and Turkey that have becomeevident since the slaying.

"it is unacceptable to judge and im-prison someone because of histhoughts, let alone to kili him," Mesrobsaid during the hourlong service at theHoly Mother of God Armenian Patriar-chal Church. "it is mystical that his fu¬neral turned into an occasion vvhereArmenian and Turkish officialsgathered together."

More than 600 people squeezed intothe 175-year-old church, and hundredsmore follovved the service from loud-speakers in the side rooms, vvhile stilimore vvaited in the nearby alleys of thediversified neighborhood.

inside, vvhite flovvers in the_shape ofa cross lay on Dink's coffin, as threeclose friends stood on each side hold¬ing candles tied vvith black ribbons.

Diplomatie relations betvveen Tur¬key and Armenia vvere frozen and theirborder elosed in 1993, after years ofgrievances, chiefly the mass deaths ofArmenians at Turkish hands in 1915,

during World War I. Armenia claimsthat the Turks killed 1.5 million Ar¬menians in a genocide, a subject Dinkoften addressed.

But senior Turkish and Armenianofficials joined together to commemor-ate Dink.

Top Turkish officials DeputyPrime Minister Mehmet Ali Şahin ofTurkey, Interior Minister AbdulkadirAksu, the istanbul governor MuammerGüler and the head of security forces,Celalettin Cerrah vvere seated in the

Ücra I £ribunc /«»»«O' 24< 2007

Turks bearing placards saying "We ali are Hrant Dink" and "We ali are Armenians" asthe funeral for Dink got under vvay Tuesday outside the office ofhis nevvspaper, Agos.

front rovv of the church. Tvvo generalsvvere also present. An adviser to theprime minister, Ömer Telik, also at¬tended.

The Armenian deputy foreign minis¬ter, Arman Kirakossian, vvas seated be-hind them, as vvas Karen Mirzoyan, thepermanent Armenian representative tothe Organization of the Black Sea Eco¬nomic Cooperation.

Religious leaders included the areh-bishop of the Armenian Church ofAmerica, Khajag Barsamyan. Im-pressed by the strength of the public re¬action against Dink's death, Barsamyan,in an intervievv, underlined the povverof the positive feeling to achieve ideals.

"Hrant Dink vvas a man vvho suppor-ted dialogue and cooperation," he said."His soul vvill be in peace vvhen he sees

that his assassination created some pos¬itive steps betvveen tvvo countries."

Earlier, vvith hundreds of poliçe of-ficers in riot gear on duty and vvithtraffic barred on the main thorough-fares, normally chaotic seetions of thecity took on a somber atmosphere asethereal Armenian music played fromloudspeakers along Republic Avenueand Turks of various. ethnicities stoodshoulder to shoulder, many in tears.Others leaned out vvindovvs or över bal-cony railings to vvateh the procession.

Dink's vvidovv, Rakel, addressed thestreet gathering and said that unless theauthorities could learn hovv the 17-year-old suspect "grevv into a murderer, vvecannot achieve anything."

"Do not be left vvith today, be satisfiedvvith today," she said vvith a shaky voicein Armenian-accented Turkish. Sheurged the crovvds to follovv her hus-band's footsteps by vvorking for democ-

racy and regional peace and by empath-izing vvith, and not cursing, one another.

The Dink family had requested a si-lent vigil in front of the offices of Agos,the vveekly bilingual nevvspaper editedby Dink, but the mourners did expresstheir emotions vvith spontaneous boutsof vvhistling and applause. A fevv vvhodid chant called for solidarity betvveenthe majority Müslim Turkey and itsminority communities including theKurds and Jevvs.

At the start of the procession, Dink'scoffin lay inside a black hearse parkedoutside his nevvspaper offices. Thehearse then moved in the direetion ofcentral Taksim Square, vvith at least oneArmenian religious leader in the frontseat. Family members follovved on foot.

Dink's vveeping daughter, Sera, carrieda picture of her father as onlookerstossed flovvers and applauded in tribute.At one point, the entourage passed a bill-board several stories tali advertising bluejeans vvith the headline "Make History."

Many mourners held red carnationsdistributed by the local mayor's office orvvaved black and vvhite placards reading,"We are ali Hrant Dink" in Turkish onone side and in Armenian on the other.

Stili other signs read "Murder 301," areference to the Turkish lavv undervvhich scores of vvriters and intellectu-als, including Dink and the Nobel laure-ate Orhan Pamuk, have been prosecutedin lavvsuits filed by nationalists.

Many of Dink's friends and col-leagues hold the government responsi¬ble to a degree for Dink's death becauseit allovved nationalist groups to sue him,forcing him to stand trial vvhere he vvasconvieted on the charge of insultingTurkishness, and earning notorietyamong nationalists.

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Thousandsmournslain editörin istanbulArmenians joinwith Turks in a raredisplay of unityBy Şebnem Arsu and Susanne Fovvler

İSTANBUL: More than 50,000 mourn-ers, including senior Turkish and Ar¬menian officials in a rare display ofunity, poured into the heart of istanbulon Tuesday to bid farevvell to HrantDink, the Turkish-Armenian journalistvvho vvas killed in front ofhis office lastvveek, a death that many Turks hopedvvould be a catalyst for change.

The Armenian patriarch, Mesrob II,spoke out during Dink's funeral ser¬vice against curbs on freedom of ex-pression and urged an expansion of thepotentially thavving relations betvveenArmenia and Turkey that have becomeevident since the slaying.

"it is unacceptable to judge and im-prison someone because of histhoughts, let alone to kili him," Mesrobsaid during the hourlong service at theHoly Mother of God Armenian Patriar-chal Church. "it is mystical that his fu¬neral turned into an occasion vvhereArmenian and Turkish officialsgathered together."

More than 600 people squeezed intothe 175-year-old church, and hundredsmore follovved the service from loud-speakers in the side rooms, vvhile stilimore vvaited in the nearby alleys of thediversified neighborhood.

inside, vvhite flovvers in the_shape ofa cross lay on Dink's coffin, as threeclose friends stood on each side hold¬ing candles tied vvith black ribbons.

Diplomatie relations betvveen Tur¬key and Armenia vvere frozen and theirborder elosed in 1993, after years ofgrievances, chiefly the mass deaths ofArmenians at Turkish hands in 1915,

during World War I. Armenia claimsthat the Turks killed 1.5 million Ar¬menians in a genocide, a subject Dinkoften addressed.

But senior Turkish and Armenianofficials joined together to commemor-ate Dink.

Top Turkish officials DeputyPrime Minister Mehmet Ali Şahin ofTurkey, Interior Minister AbdulkadirAksu, the istanbul governor MuammerGüler and the head of security forces,Celalettin Cerrah vvere seated in the

Ücra I £ribunc /«»»«O' 24< 2007

Turks bearing placards saying "We ali are Hrant Dink" and "We ali are Armenians" asthe funeral for Dink got under vvay Tuesday outside the office ofhis nevvspaper, Agos.

front rovv of the church. Tvvo generalsvvere also present. An adviser to theprime minister, Ömer Telik, also at¬tended.

The Armenian deputy foreign minis¬ter, Arman Kirakossian, vvas seated be-hind them, as vvas Karen Mirzoyan, thepermanent Armenian representative tothe Organization of the Black Sea Eco¬nomic Cooperation.

Religious leaders included the areh-bishop of the Armenian Church ofAmerica, Khajag Barsamyan. Im-pressed by the strength of the public re¬action against Dink's death, Barsamyan,in an intervievv, underlined the povverof the positive feeling to achieve ideals.

"Hrant Dink vvas a man vvho suppor-ted dialogue and cooperation," he said."His soul vvill be in peace vvhen he sees

that his assassination created some pos¬itive steps betvveen tvvo countries."

Earlier, vvith hundreds of poliçe of-ficers in riot gear on duty and vvithtraffic barred on the main thorough-fares, normally chaotic seetions of thecity took on a somber atmosphere asethereal Armenian music played fromloudspeakers along Republic Avenueand Turks of various. ethnicities stoodshoulder to shoulder, many in tears.Others leaned out vvindovvs or över bal-cony railings to vvateh the procession.

Dink's vvidovv, Rakel, addressed thestreet gathering and said that unless theauthorities could learn hovv the 17-year-old suspect "grevv into a murderer, vvecannot achieve anything."

"Do not be left vvith today, be satisfiedvvith today," she said vvith a shaky voicein Armenian-accented Turkish. Sheurged the crovvds to follovv her hus-band's footsteps by vvorking for democ-

racy and regional peace and by empath-izing vvith, and not cursing, one another.

The Dink family had requested a si-lent vigil in front of the offices of Agos,the vveekly bilingual nevvspaper editedby Dink, but the mourners did expresstheir emotions vvith spontaneous boutsof vvhistling and applause. A fevv vvhodid chant called for solidarity betvveenthe majority Müslim Turkey and itsminority communities including theKurds and Jevvs.

At the start of the procession, Dink'scoffin lay inside a black hearse parkedoutside his nevvspaper offices. Thehearse then moved in the direetion ofcentral Taksim Square, vvith at least oneArmenian religious leader in the frontseat. Family members follovved on foot.

Dink's vveeping daughter, Sera, carrieda picture of her father as onlookerstossed flovvers and applauded in tribute.At one point, the entourage passed a bill-board several stories tali advertising bluejeans vvith the headline "Make History."

Many mourners held red carnationsdistributed by the local mayor's office orvvaved black and vvhite placards reading,"We are ali Hrant Dink" in Turkish onone side and in Armenian on the other.

Stili other signs read "Murder 301," areference to the Turkish lavv undervvhich scores of vvriters and intellectu-als, including Dink and the Nobel laure-ate Orhan Pamuk, have been prosecutedin lavvsuits filed by nationalists.

Many of Dink's friends and col-leagues hold the government responsi¬ble to a degree for Dink's death becauseit allovved nationalist groups to sue him,forcing him to stand trial vvhere he vvasconvieted on the charge of insultingTurkishness, and earning notorietyamong nationalists.

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Article 301 remains a roadblock toTurkish entry into the European Union,vvhich is urging Turkey to amend it.Prime Minister Recep Tayyip Erdoğanhas shovvn some vvillingness to have thelavv revvorded, asking nongovernmentalorganizations late last year to come upvvith a draft to submit to Parliament.

The security surrounding the eventsTuesday vvas a counterpoint to the lackof protection given to Dink vvhen he vvasreceiving threatens from nationalistsduring his trial in istanbul last year.

Emotions overflovved during themarch. An elderly vvoman of Armeniandescent, crying on the street, said that itvvas "important to remember that Tur¬key became a republic vvith our blood,too." She asked not to be identified, say¬ing that vvas afraid that if she talked,someone might shoot her, too.

The poliçe say that Ogün Samast, 17,

has confessed to shooting Dink, sayingthat he received the vveapon from YasinHayal, a nationalist vvho bombed a Mc¬Donald's restaurant in 2004, and vvhohas also been detained. Both are fromTrabzon, a tovvn on the Black Sea coastin eastern Turkey that is noted for strongnationalist sentiment.

The Turkish authorities said thatDink, 52, vvas killed for expressing hisvievvs. "His vvritings vvere full of de-mocracy, peace and good nationalism,"Aslihan Eker, 29, said, the edges of herred head scarf tightly tucked inside hercoat, and her sunglasses hiding hertears. "That people are openly callingthemselves Armenian today meanssomething and I hope our cries bring amessage for peace to those vvho see Ar¬menians as enemies."

FINANCIAL TIMES TUESDAY JANUARY 23 2007

Kurds reject claimof accord on Iraqioil law blueprint

By Steve Negus,lraq correspondent

Kurdish officials yesterdaydismissed a suggestion thatIraq's main political factionshad overcome their differ-ences on a proposed oil lavvand said a final agreementcould stili be some timeavvay.

Statements from Iraq's oilministry last vveek said ithad produced a draft of thelong-avvaited lavv governingthe country's oil industry,seen as essential to restoringthe economy and undermin-ing insurgent violence.

"No, vve have not [signedoff on a draft of the proposedhydrocarbons lavv]. Abso-lutely not," Ashti Havvrami,the Kurdistan Regional Gov¬ernment's oil minister, toldthe Financial Times. "Sev¬eral issues are stili notresolved. The ministry of oilstatement is unfortunatelyprematüre.

"The head of the [petro¬leum committee vvhich isdrafting the lavv] is going toorganise nevv meetings toaddress these issues. Proba-

bly vve vvill reconvene nextvveek or after to discuss theremaining issues."

He said that there vvereseveral annexes to the legis-lation and three other associ-ated lavvs governing revenuesharing, the status of thenational oil company andthe oil ministry's nevv rolevvhich needed to be draftedand agreed on before thevvhole package vvas finalised.

Iraq's oil ministry lastvveek said that a lavv hadbeen drafted to be presentedto the cabinet this vveek.

The statement vvas ini-tially vievved as a possibleend to the deadlock betvveenthe main Kurdish partiesand the Shia-led Baghdadgovernment över a lavv thatvvould allovv large-scale for¬eign investment in Iraq,believed to have the vvorld'ssecond-largest oil reserves.

The passage of a lavv gov¬erning the distribution ofpetroleum revenue couldalso appease Sünni Arabconcerns that their oil-poorheartland could be starvedof revenue and undercutsupport for the insurgency.

Hovvever, the Kurds andthe Shia have been at logger-heads for most of the pastyear över vvhether regionalgovernments such as theKRG should have the rightto enter contracts vvith oilcompanies. Officials in Bagh¬dad say that signing con¬tracts is the central govern¬ment's natural role, butKurdish leaders say they areunvvilling to give Baghdadveto povver över the develop-ment of a petroleum indus¬try vvithin their territory,and argüe that they have theconstitution on their side.

Mr Havvrami said a draft"vvhich allovvs the KRG tonegotiate and sign nevv con¬tracts vvithin the region andto receive its fair share ofIraq's oil revenue, to beguaranteed and regulated bylavv" had been presented toNouri al-Maliki, Iraqi primeminister, in mid-December.

He said recent drafts, donein his absence, had beenrevvritten vvithout Kurdishinvolvement.

Congress to grill commander inlraq: w\yw.ft.com/mideast

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3e

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Presidentof IrandismissessanctionsAction 'born dead,'Ahmadinejad saysByNazilaFathi

TEHRAN: President Mahmoud Ah¬madinejad brushed off United Nationssanctions on Iran's nuclear program asinsignificant Sunday and vovved thatIran vvould not halt the program.

"The resolution vvas born dead," hesaid in Parliament of the SecurityCouncil action that established thesanctions. His remarks vvere part of his

presentation of a budget for the nextIranian year, vvhich begins March 21.

"Even if they issue 10 more such reso-lutions, it vvill not affect Iran's economyand politics," he said.

Ahmadinejad appears to be underpressure from the highest authorities inIran to end his involvement in its nucle¬ar program, a sign that his political cap¬ital is declining as his country comesunder increasing international pres¬sure.

Just one month after the SecurityCouncil imposed sanctions, tvvo hard-line nevvspapers, including one ovvnedby the supreme leader, Ayatollah AliKhamenei, called on Ahmadinejad tostay out of ali matters nuclear.

The United States and some Euro¬pean nations have said that Iran's nucle¬ar program is for creating nuclearvveapons. Iran contends that its pro¬gram is peaceful.

in the hazy vvorld of Iranian politics,such a public rebuke vvas seen as a signthat Khamenei, vvho has final say on alimatters of state, might no longer sup¬port the president as the public face ofdefiance of the West.

it is the first sign that Ahmadinejadhad lost any degree of Khamenei's con-

fidence, a potentially damaging devel-opment for a president vvho has ralliedhis nation and defined his administra¬tion by declaring nuclear povver to beIran's "inalienable right."

it vvas unclear, hovvever, vvhether therebuke vvas merely an effort to improveIran's public image by lovvering Ahmad-inejad's profile or vvas a signal for achange in policy. The presidency is arelatively vveak position vvith no officialauthority över foreign policy, vvhich isthe domain of the supreme leader.

But Ahmadinejad has used his post asa bully pulpit to insert himself into thenuclear debate, and as long as he ap¬peared to enjoy Khamenei's support, hecould continue.

Ahmadinejad said Sunday that usingsanctions as a vveapon against Iran vvas"a rusty instrument and has no effect."

"They thought that they could stop usvvith threats and pressure," he said.

"They thought that vve vvill back'dovvn if they took our case to the Secu¬rity Council," he said to reporters atParliament, the television nevvs report¬ed.

Hovvever, Ahmadinejad proposedcutting the oil price in the budget fornext year to $33. Iran's budget depends

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

Article 301 remains a roadblock toTurkish entry into the European Union,vvhich is urging Turkey to amend it.Prime Minister Recep Tayyip Erdoğanhas shovvn some vvillingness to have thelavv revvorded, asking nongovernmentalorganizations late last year to come upvvith a draft to submit to Parliament.

The security surrounding the eventsTuesday vvas a counterpoint to the lackof protection given to Dink vvhen he vvasreceiving threatens from nationalistsduring his trial in istanbul last year.

Emotions overflovved during themarch. An elderly vvoman of Armeniandescent, crying on the street, said that itvvas "important to remember that Tur¬key became a republic vvith our blood,too." She asked not to be identified, say¬ing that vvas afraid that if she talked,someone might shoot her, too.

The poliçe say that Ogün Samast, 17,

has confessed to shooting Dink, sayingthat he received the vveapon from YasinHayal, a nationalist vvho bombed a Mc¬Donald's restaurant in 2004, and vvhohas also been detained. Both are fromTrabzon, a tovvn on the Black Sea coastin eastern Turkey that is noted for strongnationalist sentiment.

The Turkish authorities said thatDink, 52, vvas killed for expressing hisvievvs. "His vvritings vvere full of de-mocracy, peace and good nationalism,"Aslihan Eker, 29, said, the edges of herred head scarf tightly tucked inside hercoat, and her sunglasses hiding hertears. "That people are openly callingthemselves Armenian today meanssomething and I hope our cries bring amessage for peace to those vvho see Ar¬menians as enemies."

FINANCIAL TIMES TUESDAY JANUARY 23 2007

Kurds reject claimof accord on Iraqioil law blueprint

By Steve Negus,lraq correspondent

Kurdish officials yesterdaydismissed a suggestion thatIraq's main political factionshad overcome their differ-ences on a proposed oil lavvand said a final agreementcould stili be some timeavvay.

Statements from Iraq's oilministry last vveek said ithad produced a draft of thelong-avvaited lavv governingthe country's oil industry,seen as essential to restoringthe economy and undermin-ing insurgent violence.

"No, vve have not [signedoff on a draft of the proposedhydrocarbons lavv]. Abso-lutely not," Ashti Havvrami,the Kurdistan Regional Gov¬ernment's oil minister, toldthe Financial Times. "Sev¬eral issues are stili notresolved. The ministry of oilstatement is unfortunatelyprematüre.

"The head of the [petro¬leum committee vvhich isdrafting the lavv] is going toorganise nevv meetings toaddress these issues. Proba-

bly vve vvill reconvene nextvveek or after to discuss theremaining issues."

He said that there vvereseveral annexes to the legis-lation and three other associ-ated lavvs governing revenuesharing, the status of thenational oil company andthe oil ministry's nevv rolevvhich needed to be draftedand agreed on before thevvhole package vvas finalised.

Iraq's oil ministry lastvveek said that a lavv hadbeen drafted to be presentedto the cabinet this vveek.

The statement vvas ini-tially vievved as a possibleend to the deadlock betvveenthe main Kurdish partiesand the Shia-led Baghdadgovernment över a lavv thatvvould allovv large-scale for¬eign investment in Iraq,believed to have the vvorld'ssecond-largest oil reserves.

The passage of a lavv gov¬erning the distribution ofpetroleum revenue couldalso appease Sünni Arabconcerns that their oil-poorheartland could be starvedof revenue and undercutsupport for the insurgency.

Hovvever, the Kurds andthe Shia have been at logger-heads for most of the pastyear över vvhether regionalgovernments such as theKRG should have the rightto enter contracts vvith oilcompanies. Officials in Bagh¬dad say that signing con¬tracts is the central govern¬ment's natural role, butKurdish leaders say they areunvvilling to give Baghdadveto povver över the develop-ment of a petroleum indus¬try vvithin their territory,and argüe that they have theconstitution on their side.

Mr Havvrami said a draft"vvhich allovvs the KRG tonegotiate and sign nevv con¬tracts vvithin the region andto receive its fair share ofIraq's oil revenue, to beguaranteed and regulated bylavv" had been presented toNouri al-Maliki, Iraqi primeminister, in mid-December.

He said recent drafts, donein his absence, had beenrevvritten vvithout Kurdishinvolvement.

Congress to grill commander inlraq: w\yw.ft.com/mideast

Oo

3e

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Presidentof IrandismissessanctionsAction 'born dead,'Ahmadinejad saysByNazilaFathi

TEHRAN: President Mahmoud Ah¬madinejad brushed off United Nationssanctions on Iran's nuclear program asinsignificant Sunday and vovved thatIran vvould not halt the program.

"The resolution vvas born dead," hesaid in Parliament of the SecurityCouncil action that established thesanctions. His remarks vvere part of his

presentation of a budget for the nextIranian year, vvhich begins March 21.

"Even if they issue 10 more such reso-lutions, it vvill not affect Iran's economyand politics," he said.

Ahmadinejad appears to be underpressure from the highest authorities inIran to end his involvement in its nucle¬ar program, a sign that his political cap¬ital is declining as his country comesunder increasing international pres¬sure.

Just one month after the SecurityCouncil imposed sanctions, tvvo hard-line nevvspapers, including one ovvnedby the supreme leader, Ayatollah AliKhamenei, called on Ahmadinejad tostay out of ali matters nuclear.

The United States and some Euro¬pean nations have said that Iran's nucle¬ar program is for creating nuclearvveapons. Iran contends that its pro¬gram is peaceful.

in the hazy vvorld of Iranian politics,such a public rebuke vvas seen as a signthat Khamenei, vvho has final say on alimatters of state, might no longer sup¬port the president as the public face ofdefiance of the West.

it is the first sign that Ahmadinejadhad lost any degree of Khamenei's con-

fidence, a potentially damaging devel-opment for a president vvho has ralliedhis nation and defined his administra¬tion by declaring nuclear povver to beIran's "inalienable right."

it vvas unclear, hovvever, vvhether therebuke vvas merely an effort to improveIran's public image by lovvering Ahmad-inejad's profile or vvas a signal for achange in policy. The presidency is arelatively vveak position vvith no officialauthority över foreign policy, vvhich isthe domain of the supreme leader.

But Ahmadinejad has used his post asa bully pulpit to insert himself into thenuclear debate, and as long as he ap¬peared to enjoy Khamenei's support, hecould continue.

Ahmadinejad said Sunday that usingsanctions as a vveapon against Iran vvas"a rusty instrument and has no effect."

"They thought that they could stop usvvith threats and pressure," he said.

"They thought that vve vvill back'dovvn if they took our case to the Secu¬rity Council," he said to reporters atParliament, the television nevvs report¬ed.

Hovvever, Ahmadinejad proposedcutting the oil price in the budget fornext year to $33. Iran's budget depends

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Page 87: KURD INSTITUT E · al-Anbaa, Jalal Talabani a, cepen-dant, appelé à cesser toute inter-vention dans les affaires inté-rieures de l’Irak et à aider le pays à restaurer la paix

Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

heavily on oil revenues and Ahmadine-jad's budget last year vvas based on apriceof$44.

"it is signal to our enemies saying vveare ready and vve vvill manage the coun¬try, even if you lovver the oil prices," hesaid.

The tvvo dailies that called on Ah¬madinejad to distance himself from thenuclear issue accused Ahmadinejad ofusing inflammatory rhetoric.

The daily Kargozaran, vvhich repre-sents the vievvs of moderate forces inthe country, vvarned Sunday that the al-liance against Iran vvas reaching analarming level.

"it appears that the pressure againstIran is increasing and unlike an opti¬mistle vievv there is a tangible tendeneyamong the countries in the region andin the international community tovvardAmerica's policies against Iran," JalalKhoshchehreh, the foreign editör

vvrote.The state-run television also report¬

ed that Iran's Revolutionary Guardsvvould begin three days of military ex-ercise to test the country's missile capa-bility.

The vvar games are expected to beginMonday and tvvo missiles vvill be test-fıred. The exercises vvill take place nearthe city of Garmsar, 100 kilometers, or60 miles, southeast of Tehran.

The maneuvers are to be the firstsince the UN resolution vvas passed.Iran condueted three large-scale ma¬neuvers last year as pressure över Iran'snuclear program intensified.

The exercise is seen in Tehran as adisplay of Iran's military capability astension vvith the West and the UnitedStates inereases. The United States an-nounced it vvould deploy a second air-craft carrier, the Stennis, in the Gulf.

Report on sanctions' effects

The French nevvspaper Le Monde re¬ported on its Web site Sunday that aconfidential Iranian government reporthad highlighted the damaging effectsthat UN sanctions vvould have on thecountry if Iran continued its nuclearprogram, Reuters reported from Paris.

Le Monde said it had obtained a copyof the report, vvhich vvas more than 100pages long and vvhose production vvasled by Iran's Foreign Affairs and De¬fense Ministries.

Le Monde said the report recommen-ded "making as much political effort aspossible to avoid receiving sanctions,vvhile maintaining the country's na¬tional interests and honor."

it said that the report had been givento Ahmadinejad but that the governmentvvanted to keep the study lovv profile.

t-ase

2

Sectarian attacks kili more than 100 in IraqBy Marc Santora

BAGHDAD: Raising the prospect ofyet more intensified sectarian fightinghere, tvvo povverful car bombs rippedthrough a crovvded market in centralBaghdad on Monday, killing at least 88,vvounding 160 and leaving the arealittered vvith pieces of human bodiesamid the flotsam of second-hand goodsthat had dravvn customers to the area.

The bombings, among the mostdeadly in the past year, vvere timed toinflict maximum carnage in the Shiiteneighborhood, oecurring around noonlocal time, vvhen shoppers and com-muters, vvho use the area as an informaltransportation hub, tend to gather.

"Bottles of perfumes and deodorantsvvere fiying in the air like small rock-ets," said Ali Hussein 47, a biologist vvhovvas heading home vvhen he vvasknocked off his feet by the explosion. "Ivvas vvounded in my right leg," he saidoutside the Kindi hospital, vvhich vvasquickly overvvhelmed vvith vietims.

Even vvith chaos enveloping thecountry, American soldiers began head¬ing into some of Baghdad's most trou-bled areas, setting up nevv bases vvherethey planned to vvork vvith the Iraqi se¬curity forces to restore order.

Possibly in anticipation of the Amer¬ican initiative, there vvere indicationsthat Shiite militia members had taken alovver profile in recent vveeks. Americanmilitary officials said they had arrestedmajör militia leaders, and judging bythe numbers of bodies found on the

streets in Baghdad each morning, it ap¬peared that the activities of the deathsquads had eased somevvhat.

But the bombings in Baghdad onMonday, along vvith an attack on aShiite tovvn north ofBaghdad that killed15, follovved a vveek of violent attacks onShiite areas, including tvvin car bomb¬ings at a university in Baghdad lastvveek that left 65 dead and threatened tospur yet more bloodletting.

in the past, attacks by Sünni Arab in¬surgents have been met vvith svvift re-prisals, a deadly eyele that left morethan 34,000 Iraqis dead last year.

Novv, hovvever, the American militaryis positioning troops in outposts onSunni-Shiite fault lines, and militaryofficials privately express concerns thata renevved period of intense sectarianfighting could easily overvvhelm their '

efforts.Elsevvhere in Baghdad, a Sünni

mosque in Doura vvas blovvn up Mondaynight. There vvere no reports of câsual-ties, and the mosque had been largelyabandoned as Shiites took control of thearea around it. Residents said the attackvvas probably revenge for the bombingof a Shiite mosque in the neighborhoodlast vveek.

The bombings at the market Monday,direeted so specifically at civilians,seemed explicitly intended to elicit a re-sponse from the Shiites, much like thebombings in Sadr City one day last failthat killed 144 people.

From the eastern banks of the nearbyTigris River, the tvvo explosions Mon¬

day could be heard going off in quicksuccession, vvith seconds betvveenblasts. Poliçe officials said they vvere solarge that each of the cars probably con-tained more than 90 kilograms, or 200pounds, of explosives. Huge clouds ofsmoke billovved high into the sky, and asthe fires caused by the explosions en-gulfed at least a dozen cars, the clouddrifted över the heavily fortifıed GreenZone, a short distance avvay.

Elsevvhere in the country, Iraqi secu¬rity forces and government officialscontinued to come under attack.

The Sünni Arab mayor of Baquba,Khalid al-Sanjari, vvas abdueted Mon¬day, and after armed gunmen svvepthim avvay from his office, they burned itto the ground, according to a local po¬liçe official. Residents in Baquba said hehad elose ties vvith armed groups fromthe regime of Saddam Hussein.

in Tal Afar, considered a success sto-ry in the American occupation of Iraq,the poliçe vvere the targets in a bombingattack that left three dead and ninevvounded.

The American military, vvhichquelled much of the violence in Tal Afarafter an intensive intervention, hasbeen using its aetions there as a modelfor a nevv strategy to secure Baghdad.

The bombing Monday in Baghdad vvasfollovved by prolonged gun battles. Thefighting could be heard across the city,although officials did not release anycasualty fıgures from the skirmishes.

At the site of the car bombings, vvhichtook place at the popular market in Bab

al-Sharji, next to Iraq's Museum ofModern Art, Iraqi Army troops spotteda man on a nearby rooftop shortly afterthe attack, filming the carnage.

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

heavily on oil revenues and Ahmadine-jad's budget last year vvas based on apriceof$44.

"it is signal to our enemies saying vveare ready and vve vvill manage the coun¬try, even if you lovver the oil prices," hesaid.

The tvvo dailies that called on Ah¬madinejad to distance himself from thenuclear issue accused Ahmadinejad ofusing inflammatory rhetoric.

The daily Kargozaran, vvhich repre-sents the vievvs of moderate forces inthe country, vvarned Sunday that the al-liance against Iran vvas reaching analarming level.

"it appears that the pressure againstIran is increasing and unlike an opti¬mistle vievv there is a tangible tendeneyamong the countries in the region andin the international community tovvardAmerica's policies against Iran," JalalKhoshchehreh, the foreign editör

vvrote.The state-run television also report¬

ed that Iran's Revolutionary Guardsvvould begin three days of military ex-ercise to test the country's missile capa-bility.

The vvar games are expected to beginMonday and tvvo missiles vvill be test-fıred. The exercises vvill take place nearthe city of Garmsar, 100 kilometers, or60 miles, southeast of Tehran.

The maneuvers are to be the firstsince the UN resolution vvas passed.Iran condueted three large-scale ma¬neuvers last year as pressure över Iran'snuclear program intensified.

The exercise is seen in Tehran as adisplay of Iran's military capability astension vvith the West and the UnitedStates inereases. The United States an-nounced it vvould deploy a second air-craft carrier, the Stennis, in the Gulf.

Report on sanctions' effects

The French nevvspaper Le Monde re¬ported on its Web site Sunday that aconfidential Iranian government reporthad highlighted the damaging effectsthat UN sanctions vvould have on thecountry if Iran continued its nuclearprogram, Reuters reported from Paris.

Le Monde said it had obtained a copyof the report, vvhich vvas more than 100pages long and vvhose production vvasled by Iran's Foreign Affairs and De¬fense Ministries.

Le Monde said the report recommen-ded "making as much political effort aspossible to avoid receiving sanctions,vvhile maintaining the country's na¬tional interests and honor."

it said that the report had been givento Ahmadinejad but that the governmentvvanted to keep the study lovv profile.

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Sectarian attacks kili more than 100 in IraqBy Marc Santora

BAGHDAD: Raising the prospect ofyet more intensified sectarian fightinghere, tvvo povverful car bombs rippedthrough a crovvded market in centralBaghdad on Monday, killing at least 88,vvounding 160 and leaving the arealittered vvith pieces of human bodiesamid the flotsam of second-hand goodsthat had dravvn customers to the area.

The bombings, among the mostdeadly in the past year, vvere timed toinflict maximum carnage in the Shiiteneighborhood, oecurring around noonlocal time, vvhen shoppers and com-muters, vvho use the area as an informaltransportation hub, tend to gather.

"Bottles of perfumes and deodorantsvvere fiying in the air like small rock-ets," said Ali Hussein 47, a biologist vvhovvas heading home vvhen he vvasknocked off his feet by the explosion. "Ivvas vvounded in my right leg," he saidoutside the Kindi hospital, vvhich vvasquickly overvvhelmed vvith vietims.

Even vvith chaos enveloping thecountry, American soldiers began head¬ing into some of Baghdad's most trou-bled areas, setting up nevv bases vvherethey planned to vvork vvith the Iraqi se¬curity forces to restore order.

Possibly in anticipation of the Amer¬ican initiative, there vvere indicationsthat Shiite militia members had taken alovver profile in recent vveeks. Americanmilitary officials said they had arrestedmajör militia leaders, and judging bythe numbers of bodies found on the

streets in Baghdad each morning, it ap¬peared that the activities of the deathsquads had eased somevvhat.

But the bombings in Baghdad onMonday, along vvith an attack on aShiite tovvn north ofBaghdad that killed15, follovved a vveek of violent attacks onShiite areas, including tvvin car bomb¬ings at a university in Baghdad lastvveek that left 65 dead and threatened tospur yet more bloodletting.

in the past, attacks by Sünni Arab in¬surgents have been met vvith svvift re-prisals, a deadly eyele that left morethan 34,000 Iraqis dead last year.

Novv, hovvever, the American militaryis positioning troops in outposts onSunni-Shiite fault lines, and militaryofficials privately express concerns thata renevved period of intense sectarianfighting could easily overvvhelm their '

efforts.Elsevvhere in Baghdad, a Sünni

mosque in Doura vvas blovvn up Mondaynight. There vvere no reports of câsual-ties, and the mosque had been largelyabandoned as Shiites took control of thearea around it. Residents said the attackvvas probably revenge for the bombingof a Shiite mosque in the neighborhoodlast vveek.

The bombings at the market Monday,direeted so specifically at civilians,seemed explicitly intended to elicit a re-sponse from the Shiites, much like thebombings in Sadr City one day last failthat killed 144 people.

From the eastern banks of the nearbyTigris River, the tvvo explosions Mon¬

day could be heard going off in quicksuccession, vvith seconds betvveenblasts. Poliçe officials said they vvere solarge that each of the cars probably con-tained more than 90 kilograms, or 200pounds, of explosives. Huge clouds ofsmoke billovved high into the sky, and asthe fires caused by the explosions en-gulfed at least a dozen cars, the clouddrifted över the heavily fortifıed GreenZone, a short distance avvay.

Elsevvhere in the country, Iraqi secu¬rity forces and government officialscontinued to come under attack.

The Sünni Arab mayor of Baquba,Khalid al-Sanjari, vvas abdueted Mon¬day, and after armed gunmen svvepthim avvay from his office, they burned itto the ground, according to a local po¬liçe official. Residents in Baquba said hehad elose ties vvith armed groups fromthe regime of Saddam Hussein.

in Tal Afar, considered a success sto-ry in the American occupation of Iraq,the poliçe vvere the targets in a bombingattack that left three dead and ninevvounded.

The American military, vvhichquelled much of the violence in Tal Afarafter an intensive intervention, hasbeen using its aetions there as a modelfor a nevv strategy to secure Baghdad.

The bombing Monday in Baghdad vvasfollovved by prolonged gun battles. Thefighting could be heard across the city,although officials did not release anycasualty fıgures from the skirmishes.

At the site of the car bombings, vvhichtook place at the popular market in Bab

al-Sharji, next to Iraq's Museum ofModern Art, Iraqi Army troops spotteda man on a nearby rooftop shortly afterthe attack, filming the carnage.

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BBB

Iraq

May the government at last rein inthe Shia militias?

CAİROThere is a glimmer of hope that the prime minister has changed heartLAST May, Iraq's nevvly-chosen prime

j minister, Nuri al-Maliki, declared hisgovernment's intention to "put an end tothe militias" believed to be responsible formost of the country's hideous sectarian vi¬olence. Since then, as bodies have piled upin their thousands, it has become plainthat most of the killers vvere members ofthe Mahdi Army, tied to a radical Shiamovement led by Muqtada al-Sadr and akey partner in Mr Maliki's government.

Last August, this correspondentvvatched a flustered Iraqi battalion com-mander take a stream of telephone callsfrom the Ministry of Defence telling him tofree a bunch of suspected kidnappers vvhohad been brought in the night before byAmerican forces and who vvorked at theMinistry of Health, a Sadrist fief; almostcertainly, they vvere freed. Such protectionhelped ensure that American-Iraqi plansto secure the capital failed, vvith Sunnisfleeing from many of Baghdad's mixed dis-tricts and Shia families moving in.

Mr Maliki seems loth to say so outright,but both American officials and some ofhis aides have been telling journalists hehas had a change of heart and has autho-rised a full-fledged crackdovvn on the mili¬tias. The American army says that 16Mahdi Army commanders have been cap-tured in recent vveeks (out of a total of 22arrested since October), and that Ameri

can and Iraqi forces have carried out 52 op¬erations against Mahdi Army targets in thepast 45 days, compared vvith 42 againstSünni insurgents. Some 600 Mahdi Armymembers, the Americans say, are novvavvaiting trial. The Sadrists themselves saythey are under siege, their military com¬manders on the run and no longer usingmobile phones; their black-clad fighters,vvho used to patrol the streets of Shia dis-tricts like Baghdad's vast Sadr City slum inlieu of the poliçe, are lying lovv.

What has changed? The American am-bassador to Iraq, Zalmay Khalilzad, saysthat Mr Maliki has lost patience vvith try-ing to engage the Sadrists through dia-logue, and has decided to "change themix" to less talk and more arrests. Mr Ma¬liki may also have been emboldened bythe death of Saddam Hussein. Hovveverbarbarie his execution, vvith at least one ofthe hangmen chanting a Sadrist religiousinvocation before the trapdoor opened, itseems to have reassured Shias that theirpolitical dominance as Iraq's largest sectar¬ian block vvill be permanent. After eightdecades of exclusion from povver, many ofthem feared that the West vvould connivevvith Iraq's Sünni Arab neighbours to put arevamped Baath party back into povver.Hussein's execution has convinced themthat Sunnis no longer control Iraq's des-tiny. it has also boosted Mr Maliki's stand

ing in his ovvn community.While Mr Maliki's popularity among

Shias has risen, he seems unabashed bythe decline in his standing among IraqiSünni Arabs: his efforts to conciliateSunnis at home have made little headvvay,irrespeetive of Hussein's demişe.

But he may be more rattled by the dropin his reputation abroad. For most of lastyear, the Americans have been telling himthat the Shia militias vvere their mainvvorry; American officials have been hint-ing ever more broadly that, if Mr Malikidid not rein them in, his government andfledgling army might lose American sup¬port. Meanvvhile, Saudi Arabia, Jordanand other Arab states are getting angrierabout the slaughter of their fellovv Sunnis.If Mr Maliki fails to stern the slaughter, hisgovernment may lose its chance to per-suade the Gulf states to forgive billions ofdollars of debt. Even vvorse, Sünni statessuch as Saudi Arabia may actually startbacking Iraq's Sünni fighters.

The Sadrists themselves may be chang-ing heart too. Mr Sadr never seemedhappy vvith the sectarian eleansing carriedout by groups aeting in his name and hasstruggled to control his loose-limbedmovement. The Sadrists had ahvays calledfor Sunni-Shia unity against the foreign oc-cupier, and after insurgent attacks in thepast had tried to prevent reprisals againstSunnis by declaring that they held theAmericans responsible. More recently, MrSadr has told his follovvers not to attackAmerican or Iraqi security forces, and hasrailed against Sadrist commanders vvhohave disobeyed those instruetions. So farhe has failed to respond to the arrests ofmany Mahdi Army leaders in the past sixmonths, suggesting he may have acqui-esced in the Americans' effort to prune his

movement of rogue commanders.At the same time, much of Mr Sadr's ap-

peal is due to his success in tapping into theShias' hostility to the American presence,so he has plainly been loth to let his mili¬tias be dismantled altogether. in October,they persuaded Mr Maliki's government tomake American troops lift a blockade ofSadr City, vvhere it vvas believed a kid-napped American soldier vvas being held.This vveek, by contrast, the Sadrist move¬ment reacted quite mildly to the inereas-ingly vvidespread arrests and also made aconciliatory gesture to Mr Maliki's govern¬ment: several leading Sadrist politiciansdeclared they vvould end a tvvo-monthboycott of parliament. The Sadrists maycalculate that, just as Iraq does not vvant tobe a pariah in the Arab vvorld, they do notvvant to become a pariah among Shia Is-lamists for having made it so.

Most likely the American and Iraqiforces vvill go on arresting specific MahdiArmy commanders but vvill not directlyassault Sadr City. The Americans admitthey cannot put ali the militia's estimated60,000 members behind bars. They hopeto buy off many of them through job-cre-ation sehemes that have been tried in the

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Iraq

May the government at last rein inthe Shia militias?

CAİROThere is a glimmer of hope that the prime minister has changed heartLAST May, Iraq's nevvly-chosen prime

j minister, Nuri al-Maliki, declared hisgovernment's intention to "put an end tothe militias" believed to be responsible formost of the country's hideous sectarian vi¬olence. Since then, as bodies have piled upin their thousands, it has become plainthat most of the killers vvere members ofthe Mahdi Army, tied to a radical Shiamovement led by Muqtada al-Sadr and akey partner in Mr Maliki's government.

Last August, this correspondentvvatched a flustered Iraqi battalion com-mander take a stream of telephone callsfrom the Ministry of Defence telling him tofree a bunch of suspected kidnappers vvhohad been brought in the night before byAmerican forces and who vvorked at theMinistry of Health, a Sadrist fief; almostcertainly, they vvere freed. Such protectionhelped ensure that American-Iraqi plansto secure the capital failed, vvith Sunnisfleeing from many of Baghdad's mixed dis-tricts and Shia families moving in.

Mr Maliki seems loth to say so outright,but both American officials and some ofhis aides have been telling journalists hehas had a change of heart and has autho-rised a full-fledged crackdovvn on the mili¬tias. The American army says that 16Mahdi Army commanders have been cap-tured in recent vveeks (out of a total of 22arrested since October), and that Ameri

can and Iraqi forces have carried out 52 op¬erations against Mahdi Army targets in thepast 45 days, compared vvith 42 againstSünni insurgents. Some 600 Mahdi Armymembers, the Americans say, are novvavvaiting trial. The Sadrists themselves saythey are under siege, their military com¬manders on the run and no longer usingmobile phones; their black-clad fighters,vvho used to patrol the streets of Shia dis-tricts like Baghdad's vast Sadr City slum inlieu of the poliçe, are lying lovv.

What has changed? The American am-bassador to Iraq, Zalmay Khalilzad, saysthat Mr Maliki has lost patience vvith try-ing to engage the Sadrists through dia-logue, and has decided to "change themix" to less talk and more arrests. Mr Ma¬liki may also have been emboldened bythe death of Saddam Hussein. Hovveverbarbarie his execution, vvith at least one ofthe hangmen chanting a Sadrist religiousinvocation before the trapdoor opened, itseems to have reassured Shias that theirpolitical dominance as Iraq's largest sectar¬ian block vvill be permanent. After eightdecades of exclusion from povver, many ofthem feared that the West vvould connivevvith Iraq's Sünni Arab neighbours to put arevamped Baath party back into povver.Hussein's execution has convinced themthat Sunnis no longer control Iraq's des-tiny. it has also boosted Mr Maliki's stand

ing in his ovvn community.While Mr Maliki's popularity among

Shias has risen, he seems unabashed bythe decline in his standing among IraqiSünni Arabs: his efforts to conciliateSunnis at home have made little headvvay,irrespeetive of Hussein's demişe.

But he may be more rattled by the dropin his reputation abroad. For most of lastyear, the Americans have been telling himthat the Shia militias vvere their mainvvorry; American officials have been hint-ing ever more broadly that, if Mr Malikidid not rein them in, his government andfledgling army might lose American sup¬port. Meanvvhile, Saudi Arabia, Jordanand other Arab states are getting angrierabout the slaughter of their fellovv Sunnis.If Mr Maliki fails to stern the slaughter, hisgovernment may lose its chance to per-suade the Gulf states to forgive billions ofdollars of debt. Even vvorse, Sünni statessuch as Saudi Arabia may actually startbacking Iraq's Sünni fighters.

The Sadrists themselves may be chang-ing heart too. Mr Sadr never seemedhappy vvith the sectarian eleansing carriedout by groups aeting in his name and hasstruggled to control his loose-limbedmovement. The Sadrists had ahvays calledfor Sunni-Shia unity against the foreign oc-cupier, and after insurgent attacks in thepast had tried to prevent reprisals againstSunnis by declaring that they held theAmericans responsible. More recently, MrSadr has told his follovvers not to attackAmerican or Iraqi security forces, and hasrailed against Sadrist commanders vvhohave disobeyed those instruetions. So farhe has failed to respond to the arrests ofmany Mahdi Army leaders in the past sixmonths, suggesting he may have acqui-esced in the Americans' effort to prune his

movement of rogue commanders.At the same time, much of Mr Sadr's ap-

peal is due to his success in tapping into theShias' hostility to the American presence,so he has plainly been loth to let his mili¬tias be dismantled altogether. in October,they persuaded Mr Maliki's government tomake American troops lift a blockade ofSadr City, vvhere it vvas believed a kid-napped American soldier vvas being held.This vveek, by contrast, the Sadrist move¬ment reacted quite mildly to the inereas-ingly vvidespread arrests and also made aconciliatory gesture to Mr Maliki's govern¬ment: several leading Sadrist politiciansdeclared they vvould end a tvvo-monthboycott of parliament. The Sadrists maycalculate that, just as Iraq does not vvant tobe a pariah in the Arab vvorld, they do notvvant to become a pariah among Shia Is-lamists for having made it so.

Most likely the American and Iraqiforces vvill go on arresting specific MahdiArmy commanders but vvill not directlyassault Sadr City. The Americans admitthey cannot put ali the militia's estimated60,000 members behind bars. They hopeto buy off many of them through job-cre-ation sehemes that have been tried in the

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

past but rarely persevered vvith. Also, theAmericans are setting up outposts in Sünniareas vvhere Shia militias have been par-ticularly active, even though that makesthem vulnerable to Sünni insurgents.

The best gauge of success vvill not bethe number of Mahdi Army people ar¬rested but vvhether the number of boundSünni bodies vvith signs of torture thatturn up in the morgue, in the Tigris river, orin other favoured dumping grounds be-gins to dip in the coming months. The out-going American general, George Casey,says it may not be until late summer thatIraqi civilians start to "feel safe in theirneighbourhoods". That is vvhat PresidentGeorge Bush's promised "surge" of Ameri¬can troops is meant to facilitate.

Stili a city of gloomBut vvhile the Mahdi Army may be qui-etening dovvn, the Sünni insurgents are

not. Hundreds of people, most of themShias in Baghdad, have been killed bybombings in the past fortnight. Shia civil¬ians may soon start blaming such thingson a dearth of Mahdi Army checkpointsfor spotting suicide-bombers or on a re-duction of Shia militia raids against "terro-rist" Sünni mosques. Another devastatingSünni insurgent attack may be enough topersuade Mr Maliki's government to endhis nevv get-tough policy against Shia mili¬tias or even provoke Mr Sadr's follovversinto flooding into the streets to attackSunnis, Americans, Iraqi governmentforces or anyone else in their vvay. Iraq hashad many false davvns in the past threeyears. Mr Maliki's apparent vvillingness tocurb the militias is only a glint of light.

Turkey's poorest corner

The plight of the KurdsHAKKARİ

Too many promises have been broken by the politicians

ON AN icy road snaking through themountains that separate Turkey from

Iran and Iraq, a military convoy rumblesalong. Ragged children stand barefoot inthe snovv, vvaving at the conscripts as theypeer through misted vvindovvs. They areheaded tovvards Hakkari, the poorest cor¬ner of Turkey's predominantly Kurdishsouth-east and a launching pad for mili¬tary operations against separatist pkk re-bels in Kurdish:controlled northern Iraq.Decades of neglect and brutal repressionhave made the province synonymousvvith ali that ails Turkey's 14ın Kurds.

Four years ago, vvhen he chose Hakkarito launch the election campaign thatsvvept his ak party to povver, Turkey'smildly-Islamist prime minister, Recep Tay

yip Erdoğan, joined a train of politicianspledging change for Hakkari.

"Not a thing has changed," hovvever,according to Metin Tekçe, the youthfulmayor of the province's eponymous capi¬tal. Jobless youths fiil coffee-houses. Thestench of uncollected rubbish vvaftsthrough the air. Barely a fifth of homeshave running vvater. Tens of thousands ofrefugees, expelled from surrounding vil¬lages by the security forces at the peak ofthe pkk insurgency in the 199OS, are sur-viving thanks to Hakkari's deeply rootedtribal culture-but their presence is strain-ing the tovvn's flimsy infrastructure to thepoint of collapse.

Mr Tekçe says he might have had a shotat fixing things. But the mayor's debt-ladenbudget is eaten up by his bloated vvork-force and his time is spent running fromone court hearing to the other. Mr Tekçehas been slapped vvith at least 20 casessince being elected in 2004 on the ticket ofTurkey's largest pro-Kurdish party, thedtp. Charges against him range from"membership of a terrorist organization"for saying "the pkk are not terrorists", to vi-olating constitutional lavvs decreeing that"everyone vvho lives in Turkey is a Türk."Mr Tekçe said he vvas a Kurd.

Fourteen months ago, Mr Erdoğan re-turned to Hakkari vvith fresh promises. itvvas after the bombing of a bookshop fre-quented by pro-PKK activists in the tovvn-

The Economist January 27th 2007

ship of Şemdinli. Tvvo intelligence officersand a pkk informant vvho planted thebomb vvere caught as they fled the scene.Speaking in Şemdinli, Mr Erdoğan vovvedto get to the bottom of the affair "no matterhovv high the trail leads."

Emboldened by such vvords, in his in-dictment of the Şemdinli bombers thechief prosecutor of nearby Van also impli-cated Turkey's havvkish chief of generalstaff , Yasar Buyukanit, vvho had called oneof the bombers "a fine chap". An unsched-uled "vvorking visit" to the prime ministerfrom the general prompted Mr Erdoğan toback dovvn; the prosecutor vvas sacked andthe bookshop ovvner jailed. "The biggestchance to solve the Kurdish problem vvassquandered," says one prominent human-rights lavvyer.

Adnan Demirkan, a local ak party offi¬cial, disagrees. The government is expand-ing roads and has built 700 units of lovv-in-come housing. it has also launched ascheme throughout the south-east vvhichgives poor families 30 lira ($21) a month foreach child to help vvith their education.The money is deposited in the mother's ac¬count to ensure it is properly spent.

in the nearby tovvn of Yüksekova, Ne¬cip Çapraz, vvho runs an online nevvs ser¬vice that broke the Şemdinli scandal, has adifferent vvorry. He detects a link betvveenthe steady stream of anonymous threatsthat he has been receiving and the deterio-rating relationship betvveen Turkey andthe eu. "The eu talks vvere our onlyshield," Mr Çapraz commented.

Meanvvhile, the climate of repression ispushing a grovving number of Kurds tocross into northern Iraq in search of jobsand freedom-or, vvorse stili, to join thepkk. Should Mr Erdoğan keep breaking hispromises for Hakkari, many more arepoisedtofollow.

A burdensome life

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past but rarely persevered vvith. Also, theAmericans are setting up outposts in Sünniareas vvhere Shia militias have been par-ticularly active, even though that makesthem vulnerable to Sünni insurgents.

The best gauge of success vvill not bethe number of Mahdi Army people ar¬rested but vvhether the number of boundSünni bodies vvith signs of torture thatturn up in the morgue, in the Tigris river, orin other favoured dumping grounds be-gins to dip in the coming months. The out-going American general, George Casey,says it may not be until late summer thatIraqi civilians start to "feel safe in theirneighbourhoods". That is vvhat PresidentGeorge Bush's promised "surge" of Ameri¬can troops is meant to facilitate.

Stili a city of gloomBut vvhile the Mahdi Army may be qui-etening dovvn, the Sünni insurgents are

not. Hundreds of people, most of themShias in Baghdad, have been killed bybombings in the past fortnight. Shia civil¬ians may soon start blaming such thingson a dearth of Mahdi Army checkpointsfor spotting suicide-bombers or on a re-duction of Shia militia raids against "terro-rist" Sünni mosques. Another devastatingSünni insurgent attack may be enough topersuade Mr Maliki's government to endhis nevv get-tough policy against Shia mili¬tias or even provoke Mr Sadr's follovversinto flooding into the streets to attackSunnis, Americans, Iraqi governmentforces or anyone else in their vvay. Iraq hashad many false davvns in the past threeyears. Mr Maliki's apparent vvillingness tocurb the militias is only a glint of light.

Turkey's poorest corner

The plight of the KurdsHAKKARİ

Too many promises have been broken by the politicians

ON AN icy road snaking through themountains that separate Turkey from

Iran and Iraq, a military convoy rumblesalong. Ragged children stand barefoot inthe snovv, vvaving at the conscripts as theypeer through misted vvindovvs. They areheaded tovvards Hakkari, the poorest cor¬ner of Turkey's predominantly Kurdishsouth-east and a launching pad for mili¬tary operations against separatist pkk re-bels in Kurdish:controlled northern Iraq.Decades of neglect and brutal repressionhave made the province synonymousvvith ali that ails Turkey's 14ın Kurds.

Four years ago, vvhen he chose Hakkarito launch the election campaign thatsvvept his ak party to povver, Turkey'smildly-Islamist prime minister, Recep Tay

yip Erdoğan, joined a train of politicianspledging change for Hakkari.

"Not a thing has changed," hovvever,according to Metin Tekçe, the youthfulmayor of the province's eponymous capi¬tal. Jobless youths fiil coffee-houses. Thestench of uncollected rubbish vvaftsthrough the air. Barely a fifth of homeshave running vvater. Tens of thousands ofrefugees, expelled from surrounding vil¬lages by the security forces at the peak ofthe pkk insurgency in the 199OS, are sur-viving thanks to Hakkari's deeply rootedtribal culture-but their presence is strain-ing the tovvn's flimsy infrastructure to thepoint of collapse.

Mr Tekçe says he might have had a shotat fixing things. But the mayor's debt-ladenbudget is eaten up by his bloated vvork-force and his time is spent running fromone court hearing to the other. Mr Tekçehas been slapped vvith at least 20 casessince being elected in 2004 on the ticket ofTurkey's largest pro-Kurdish party, thedtp. Charges against him range from"membership of a terrorist organization"for saying "the pkk are not terrorists", to vi-olating constitutional lavvs decreeing that"everyone vvho lives in Turkey is a Türk."Mr Tekçe said he vvas a Kurd.

Fourteen months ago, Mr Erdoğan re-turned to Hakkari vvith fresh promises. itvvas after the bombing of a bookshop fre-quented by pro-PKK activists in the tovvn-

The Economist January 27th 2007

ship of Şemdinli. Tvvo intelligence officersand a pkk informant vvho planted thebomb vvere caught as they fled the scene.Speaking in Şemdinli, Mr Erdoğan vovvedto get to the bottom of the affair "no matterhovv high the trail leads."

Emboldened by such vvords, in his in-dictment of the Şemdinli bombers thechief prosecutor of nearby Van also impli-cated Turkey's havvkish chief of generalstaff , Yasar Buyukanit, vvho had called oneof the bombers "a fine chap". An unsched-uled "vvorking visit" to the prime ministerfrom the general prompted Mr Erdoğan toback dovvn; the prosecutor vvas sacked andthe bookshop ovvner jailed. "The biggestchance to solve the Kurdish problem vvassquandered," says one prominent human-rights lavvyer.

Adnan Demirkan, a local ak party offi¬cial, disagrees. The government is expand-ing roads and has built 700 units of lovv-in-come housing. it has also launched ascheme throughout the south-east vvhichgives poor families 30 lira ($21) a month foreach child to help vvith their education.The money is deposited in the mother's ac¬count to ensure it is properly spent.

in the nearby tovvn of Yüksekova, Ne¬cip Çapraz, vvho runs an online nevvs ser¬vice that broke the Şemdinli scandal, has adifferent vvorry. He detects a link betvveenthe steady stream of anonymous threatsthat he has been receiving and the deterio-rating relationship betvveen Turkey andthe eu. "The eu talks vvere our onlyshield," Mr Çapraz commented.

Meanvvhile, the climate of repression ispushing a grovving number of Kurds tocross into northern Iraq in search of jobsand freedom-or, vvorse stili, to join thepkk. Should Mr Erdoğan keep breaking hispromises for Hakkari, many more arepoisedtofollow.

A burdensome life

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

Turkey and the Armenians

How to honour HrantThe Econotm'st January 27th 2007

The best tribute for a bravejournalist would be a change in the lavvâİfÜfe * T7<^>R tnose vvho çare about

s., t» I '- Turkey, and its prospects of a

""laidmİB^^M to the core by the assassinationIf^HIHl^^H of a brave editör, Hrant Dink.W^^MkH Unbovved by a flavved judicial

system and a crescendo of death threats, Mr Dink paid vvithhis life for his efforts to make his fellovv Turkish citizens, andhis fellovv ethnic Armenians, think anevv about the horrorsthat unfolded in the final years of the Ottoman era.

But the public reaction to the murder, and the sight of100,000 people vvalking through istanbul to his funeral, af-firmed one of the truths that Mr Dink upheld. Whatever fierynationalists of any şort might claim, Turkey has never been acountry of angels vvho can do no serious vvrong, nor a nationof demons from vvhich nothing good can come. Any honestlook at history's hardest questions must start from there.

The same thought must surely have occurred to some Ar¬menians from other places vvho vvent to Turkey, many for thefirst time, for this vveek's funeral. The fate of their forebearsvvho endured death marches through Anatolia does not telithe vvhole story of relations betvveen the Turks and the Arme¬nians: the story has noble pages as vvell as black ones, and MrDink believed that both should be read. He vvas right.

If that history really is to be discovered, the least helpfulthing a state can do is penalise those vvho question the officialversion. it is vvrong to prosecute those vvho accept the vievv ex-pressed by many contemporary observers: that in 1915, the au¬thorities did not just relocate hundreds of thousands of Arme¬nians, they tried to make sure most of them died. And it is just

as bad to prosecute those vvho deny the Armenians sufferedgenocide, as a nevv French lavv vvould do. Even against deniersof the Nazi holocaust, argument is a better vveapon thanheavy-handed lavv (see page 29).

There are clearly plenty of Turkish citizens vvho agree vvithali this: that vvas the message of hope from Mr Dink's funeral.it is not the first time that a display of Turkey's vvorst side hasprompted a huge shovv of "people povver" by ordinary citi¬zens. A decade ago, vvhen a car crash exposed links betvveenthe security forces and the criminal undervvorld, millions ofTurks protested. What such demonstrations highlight is the ir-relevance of much of Turkey's formal political debate to its realdilemma: vvill its future be shaped by the freely expressed vvillof its citizens-as behoves a candidate member of the Euro¬pean Union-or by more shadovvy forces such as extreme na-tionalism or an uncontrolled state? VVhatever the setbacks,hope for the better vvay is very much stili alive.

But if Mr Dink is to be honoured in death, popular indigna-tion vvill not sunîce. Recep Tayyip Erdoğan, Turkey's moderateIslamist prime minister, should rescind Article 301 of the pe-nal code vvhich outlavvs "insults to Turkishness". This sinisterprovision in a nevv code, vvhich vvas supposed to moderniseTurkey's legal system, has been a huge step backvvards. it givesfanatics the chance to haul before the courts some of Turkey'sbest journalists, including Mr Dink, as vvell as vvriters andscholars. Worse, noisy prosecutions have exposed many peo¬ple to the rage of hotheads vvhose reaction to straight talkabout history is to reach for their guns.

it vvill take courage to reverse Article 301. But the murder ofa man of principle has created a nevv climate in vvhich thingspreviously inconceivable become imperative. Mr Erdoğan'sEuropean friends vvill cheer if he seizes the moment.

Ce genocide armenien qui hante encoreles esprits turcs un siecle plus tard

Enhardis parle rapprochemententre Ankara et l'Europe,quelques esprits Ğclairestentent de faire sauterle tabou. Parfoisauperrldeleurvie.

IA RESURGENCE d'un nationa-lisme turc virulent vient de prendreune tournure tragique, avecl'assassinat de Hrant Dink. Preoc-cupant, le phenomene s'etait tra-duit l'an dernier par plusieursagressions contre des religieuxchretiens, des tentatives de lyn-chage de Kurdes et le meurtre d'unpretre catholique â Trabzon, lorsde l'affaire des caricatures deMahomet. Face â ce phĞnomene,les magistrats, garants des dogmes

de l'Etat turc, paraissaient souventplus prompts k poursuivre desintellectuels pour des dâlits d'opi-nion, telles des allusions au gĞno-cide armĞnien de 1915 ou desinsultes supposâes â l'identiti tur-que, qu'â cöndamner les auteursde violences contre les minoritĞs.Les Ğcrivains et les universitairesqui cherchent k ouvrir le dâbat surl'episode le plus sombre de la fin del'Empire ottoman se sont ainsiheurtes autant aux reticences desautorites, qu'â l'hostilite des mou-vements nationalistes. 1

Ces crispations ne les avaientpourtant pas empâches d'ouvfirun debat sur une question jus-que-lâ occultâe. En septem-bre 2005, un colloque inedit s'Ğtaittenu â istanbul malgre des pres¬sions et des menaces k Toriğine de

plusieurs reports. Bravant lesinterdits, les chercheurs avaientose ouvrir une breche dans le murdes veritâs offîcielles en proposantdes analyses contradictoires sur lesujet. Les nationalistes, de droiteet de gauche, avaient ripostâ enleur lançant des ceufs. Ce n'etaitqu'un debut.

Enhardis par le rapprochemententre Ankara et l'Europe, quelquesesprits eclaires tentent depuis defaire sauter le tabou armenien. Uyaparmi eux des figures emblemati-ques comme le Prix Nobel de litte-rature, Orhan Pamuk, mais aussides historiens et des journalistessoucieux de regarder la realite enface. RĞputĞ pour son indĞpen-dance, le journal Bügûh estime, parexemple, que seule une introspec-

LE FIGARO21 janvier 2007

tion şans complaisance permettrak la Turquie de sortir du cauchemar

' arrnânien. «Ne serait-il pas plussain de crever maintenantl'abces ? », s'interrogeait en novem¬bre le quotidien. Les extremistesont apporte hier leur reponse.

L'heiitage d'AtatürkUltramajoritaires, les tenants

du dogme recusent le terme degenocide. Selon eux, 300 000 Arme-niens - et non pas 1,5 million surune population de 2 millions depersonnes comme raffîrment lesArmeniens - ont peri dans larepression d'un soulevement orga-nis<: avec le soutien des Russes. Laplupart des victimes seraient mor-tes de maladie et de faim, oud'actes de brigandage, lors del'exode des populations civiles. II

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Turkey and the Armenians

How to honour HrantThe Econotm'st January 27th 2007

The best tribute for a bravejournalist would be a change in the lavvâİfÜfe * T7<^>R tnose vvho çare about

s., t» I '- Turkey, and its prospects of a

""laidmİB^^M to the core by the assassinationIf^HIHl^^H of a brave editör, Hrant Dink.W^^MkH Unbovved by a flavved judicial

system and a crescendo of death threats, Mr Dink paid vvithhis life for his efforts to make his fellovv Turkish citizens, andhis fellovv ethnic Armenians, think anevv about the horrorsthat unfolded in the final years of the Ottoman era.

But the public reaction to the murder, and the sight of100,000 people vvalking through istanbul to his funeral, af-firmed one of the truths that Mr Dink upheld. Whatever fierynationalists of any şort might claim, Turkey has never been acountry of angels vvho can do no serious vvrong, nor a nationof demons from vvhich nothing good can come. Any honestlook at history's hardest questions must start from there.

The same thought must surely have occurred to some Ar¬menians from other places vvho vvent to Turkey, many for thefirst time, for this vveek's funeral. The fate of their forebearsvvho endured death marches through Anatolia does not telithe vvhole story of relations betvveen the Turks and the Arme¬nians: the story has noble pages as vvell as black ones, and MrDink believed that both should be read. He vvas right.

If that history really is to be discovered, the least helpfulthing a state can do is penalise those vvho question the officialversion. it is vvrong to prosecute those vvho accept the vievv ex-pressed by many contemporary observers: that in 1915, the au¬thorities did not just relocate hundreds of thousands of Arme¬nians, they tried to make sure most of them died. And it is just

as bad to prosecute those vvho deny the Armenians sufferedgenocide, as a nevv French lavv vvould do. Even against deniersof the Nazi holocaust, argument is a better vveapon thanheavy-handed lavv (see page 29).

There are clearly plenty of Turkish citizens vvho agree vvithali this: that vvas the message of hope from Mr Dink's funeral.it is not the first time that a display of Turkey's vvorst side hasprompted a huge shovv of "people povver" by ordinary citi¬zens. A decade ago, vvhen a car crash exposed links betvveenthe security forces and the criminal undervvorld, millions ofTurks protested. What such demonstrations highlight is the ir-relevance of much of Turkey's formal political debate to its realdilemma: vvill its future be shaped by the freely expressed vvillof its citizens-as behoves a candidate member of the Euro¬pean Union-or by more shadovvy forces such as extreme na-tionalism or an uncontrolled state? VVhatever the setbacks,hope for the better vvay is very much stili alive.

But if Mr Dink is to be honoured in death, popular indigna-tion vvill not sunîce. Recep Tayyip Erdoğan, Turkey's moderateIslamist prime minister, should rescind Article 301 of the pe-nal code vvhich outlavvs "insults to Turkishness". This sinisterprovision in a nevv code, vvhich vvas supposed to moderniseTurkey's legal system, has been a huge step backvvards. it givesfanatics the chance to haul before the courts some of Turkey'sbest journalists, including Mr Dink, as vvell as vvriters andscholars. Worse, noisy prosecutions have exposed many peo¬ple to the rage of hotheads vvhose reaction to straight talkabout history is to reach for their guns.

it vvill take courage to reverse Article 301. But the murder ofa man of principle has created a nevv climate in vvhich thingspreviously inconceivable become imperative. Mr Erdoğan'sEuropean friends vvill cheer if he seizes the moment.

Ce genocide armenien qui hante encoreles esprits turcs un siecle plus tard

Enhardis parle rapprochemententre Ankara et l'Europe,quelques esprits Ğclairestentent de faire sauterle tabou. Parfoisauperrldeleurvie.

IA RESURGENCE d'un nationa-lisme turc virulent vient de prendreune tournure tragique, avecl'assassinat de Hrant Dink. Preoc-cupant, le phenomene s'etait tra-duit l'an dernier par plusieursagressions contre des religieuxchretiens, des tentatives de lyn-chage de Kurdes et le meurtre d'unpretre catholique â Trabzon, lorsde l'affaire des caricatures deMahomet. Face â ce phĞnomene,les magistrats, garants des dogmes

de l'Etat turc, paraissaient souventplus prompts k poursuivre desintellectuels pour des dâlits d'opi-nion, telles des allusions au gĞno-cide armĞnien de 1915 ou desinsultes supposâes â l'identiti tur-que, qu'â cöndamner les auteursde violences contre les minoritĞs.Les Ğcrivains et les universitairesqui cherchent k ouvrir le dâbat surl'episode le plus sombre de la fin del'Empire ottoman se sont ainsiheurtes autant aux reticences desautorites, qu'â l'hostilite des mou-vements nationalistes. 1

Ces crispations ne les avaientpourtant pas empâches d'ouvfirun debat sur une question jus-que-lâ occultâe. En septem-bre 2005, un colloque inedit s'Ğtaittenu â istanbul malgre des pres¬sions et des menaces k Toriğine de

plusieurs reports. Bravant lesinterdits, les chercheurs avaientose ouvrir une breche dans le murdes veritâs offîcielles en proposantdes analyses contradictoires sur lesujet. Les nationalistes, de droiteet de gauche, avaient ripostâ enleur lançant des ceufs. Ce n'etaitqu'un debut.

Enhardis par le rapprochemententre Ankara et l'Europe, quelquesesprits eclaires tentent depuis defaire sauter le tabou armenien. Uyaparmi eux des figures emblemati-ques comme le Prix Nobel de litte-rature, Orhan Pamuk, mais aussides historiens et des journalistessoucieux de regarder la realite enface. RĞputĞ pour son indĞpen-dance, le journal Bügûh estime, parexemple, que seule une introspec-

LE FIGARO21 janvier 2007

tion şans complaisance permettrak la Turquie de sortir du cauchemar

' arrnânien. «Ne serait-il pas plussain de crever maintenantl'abces ? », s'interrogeait en novem¬bre le quotidien. Les extremistesont apporte hier leur reponse.

L'heiitage d'AtatürkUltramajoritaires, les tenants

du dogme recusent le terme degenocide. Selon eux, 300 000 Arme-niens - et non pas 1,5 million surune population de 2 millions depersonnes comme raffîrment lesArmeniens - ont peri dans larepression d'un soulevement orga-nis<: avec le soutien des Russes. Laplupart des victimes seraient mor-tes de maladie et de faim, oud'actes de brigandage, lors del'exode des populations civiles. II

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Page 91: KURD INSTITUT E · al-Anbaa, Jalal Talabani a, cepen-dant, appelé à cesser toute inter-vention dans les affaires inté-rieures de l’Irak et à aider le pays à restaurer la paix

Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

n'y a done eu ni ordre, ni pro¬gramme d'extermination : criteresd'un genocide. Et le nombre detues doit etre compare avec les400 000 soldats turcs tombes auchamp d'honneur durant la Pre¬miere Guerre mondiale. Couvertsd'honneurs, une partie des respon¬sables des tueries fut â Toriğine dela creation de la Turquie contem-poraine aux cötes de MustafaKemal.

Cette lecture de l'histoire estinculquee des le plus jeune âge âl'ecole dans le cadre d'un systeme

herite d'Atatürk qui privilegieTacquis de connaissances şansehereher a developper Tesprit criti-que. Elle conduit Timmense majo¬rite des Turcs k assimiler touteremise en cause â une trahison. Etpeut pousser des illumines aumeurtre.

Un röle de moderateurSouvent critique pour son

« aueuglement» dans les pays occi-dentaux, Ankara retorque que lepays est prât â ouvrir ses arehives etâ reunir des commissions d'histo-

riens turcs et armeniens. Mais lesrelations entre la Turquie et l'Arme-nie restenf gelees. Plus flexible que

\ les representants de l'Etat kema-lisme, le gouvemement de RecepTayyip Erdoğan joue la carte d'uneouverture prudente. Mais son soucide coller â une opinion publiquelasse des difficultes rencontreesdans les negociations d'adhesionavec TUnion europeenne le poussesur la voie du repli identitaire.

Connu pour sa moderation,Hrant Blink sJ etait toujours declarefavorable k l'Europe sachant qu'un

En Turquie, hommage populaireet emotion aux fiınerailles de Hrant Dink

tel anerage şerait la meÜleure pro-teetion pour l'avenir des minorites.Coriscient que chaque nouvellecrise armenienne relançait lesconvulsions nationalistes, il s'effor-çait de calmer le jeu et appelait sesinterlocuteurs et detracteurs â lasagesse et â la reflexion. Son assas-sinat en plein cceur d'lstanbul viseâ briser ce röle de passerelle. Plusde quatre-vingt-dlx ans apres legenocide armenien, la Turquie n'atoujours pas vaincu ses vieuxdĞmons.

THIERRY 0BERI.fi

iflHOHllC25 janvier 2007

Une foulede 100 000 personnesa traverse istanbullors de l'enterrementdu journaliste d'originearmenienne assassineİSTANBULCORRESPONDANCEUne maree humaine silen-

cieuse - 100 000 person¬nes selon les organisateurs

- a suivi, mardi 23 janvier, le cer¬cueil du journaliste Hrant Dink,qui avait voulu reconcilier Turcset Armeniens. Le cortege, parti dusiege de Thebdomadaire Agos,devant lequel il a ete assassine le19 janvier, a traverse istanbul surhuit kilometres. Ce fut la marehela plus importante dans cette villedepuis des annees. II n'y avaitqu'un mot d'ordre, inserit sur desmilliers de pancartes : « Noussommes tous Hrant Dink » ou« Nous sommes tous armeniens ».

Ce fut aussi la premiere foisqu'une messe ehretienne fut mon-

tree â la television en Turquie.Une demi-douzaine de chaînes

turques a transmis en direct l'eve-nement, dont Poffice â TEglise dupatriarcat â Kumkapi, avant l'en¬terrement. Tout le pays pouvaitainsi entendre le patriareheMesrob II lancer un appel sousforme d'accusation au pouvoirturc : « Nous avons toujours espoirde voir d'urgence l'amorce d'effortspour eradiauer l'animo-site envers les Armeniensen Turquie, â commen-cer par les manuels sco-laires et les ecoles. »D'une voix alteree par

Pemotion, il a appele âce que les Armeniens« nesoientplus vus com¬me des ennemis potentiels et aesetrangers sur les terres oü ils viventdepuis des millenaires ».

Ces Armeniens, qui furent desmillions en Turquie avant la pre¬miere guerre mondiale et 300 000apres, n'y seraient plus que50 000 - şans compter la descen-dance de ceux qui furent convertiset turcises pour eehapper â la

mort. Ni les dizaines de milliersd'immigres recents d'Armenie,venus en quete d'emploi. Beau-coup etaient dans le cortege, auxcötes de Kurdes, de membres depetits partis de gauche ou de syndi-cats, et de milliers d'« inorgani-ses » - unis par la quete d'une Tur-quie liberale oû Ton ne tuerait paspour une race ou des idees.

II y eut beaucoup de larmes,notamment lors desadieux de Rakel Dink âson mari, qui a refused'emigrer apres les inju-res et menaces qu'il rece-vait ces derniers tempspar centaines : « Tu asquitte ceux que tuaimais, tes enfants, nous

tous, mais tu n'as pas quitte tonpays. »

Evoquant Tassassin - un jeunehomme qui, arrete, aurait avoueşans hesiter, comme s'il etait hono-rable de tuer « un ennemide la Tur-quie » - elle a dit : « II fut d'abordun enfant. Nous n'arriverons â rienavant de savoir comment cet enfantapu devenir un meurtrier. »

La rumeur avait couru que lepremier ministre finirait par trou¬ver un moment pour se joindreaux deux ministres presents aux

funerailles. II n'eh fut rien, memes'il est probable que Recep TayyipErdoğan, qui a vivement condam¬ne ce premier assassinat d'unefigüre de proue armenienne enTurquie depuis des decennies,aurait aime attenuer ainsi soneffet desastreux â l'etranger, com¬me sur le moral des minoritaireset des liberaux en Turquie.

Mais le pays est en annee elec-torale et la toujours puissante« opposition » nationaliste, peu

audible depuis vendredi, a redoh-ne de la voix. Onur Oymen, nume-ro deux du parti « kemaliste », aainsi demande pourquoi « touscesgens n'ontpas manifeste quandnos soldats ont ete tues » dans lalutte contre les « terroristes » kur¬des. II a reaffirme son oppositionâ Tabrogation du fameux arti¬cle 301 (« insulte â Tidentite tur-que »), en vertu duquel HrantDink fut condamne.

SophieShihab

67

Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

n'y a done eu ni ordre, ni pro¬gramme d'extermination : criteresd'un genocide. Et le nombre detues doit etre compare avec les400 000 soldats turcs tombes auchamp d'honneur durant la Pre¬miere Guerre mondiale. Couvertsd'honneurs, une partie des respon¬sables des tueries fut â Toriğine dela creation de la Turquie contem-poraine aux cötes de MustafaKemal.

Cette lecture de l'histoire estinculquee des le plus jeune âge âl'ecole dans le cadre d'un systeme

herite d'Atatürk qui privilegieTacquis de connaissances şansehereher a developper Tesprit criti-que. Elle conduit Timmense majo¬rite des Turcs k assimiler touteremise en cause â une trahison. Etpeut pousser des illumines aumeurtre.

Un röle de moderateurSouvent critique pour son

« aueuglement» dans les pays occi-dentaux, Ankara retorque que lepays est prât â ouvrir ses arehives etâ reunir des commissions d'histo-

riens turcs et armeniens. Mais lesrelations entre la Turquie et l'Arme-nie restenf gelees. Plus flexible que

\ les representants de l'Etat kema-lisme, le gouvemement de RecepTayyip Erdoğan joue la carte d'uneouverture prudente. Mais son soucide coller â une opinion publiquelasse des difficultes rencontreesdans les negociations d'adhesionavec TUnion europeenne le poussesur la voie du repli identitaire.

Connu pour sa moderation,Hrant Blink sJ etait toujours declarefavorable k l'Europe sachant qu'un

En Turquie, hommage populaireet emotion aux fiınerailles de Hrant Dink

tel anerage şerait la meÜleure pro-teetion pour l'avenir des minorites.Coriscient que chaque nouvellecrise armenienne relançait lesconvulsions nationalistes, il s'effor-çait de calmer le jeu et appelait sesinterlocuteurs et detracteurs â lasagesse et â la reflexion. Son assas-sinat en plein cceur d'lstanbul viseâ briser ce röle de passerelle. Plusde quatre-vingt-dlx ans apres legenocide armenien, la Turquie n'atoujours pas vaincu ses vieuxdĞmons.

THIERRY 0BERI.fi

iflHOHllC25 janvier 2007

Une foulede 100 000 personnesa traverse istanbullors de l'enterrementdu journaliste d'originearmenienne assassineİSTANBULCORRESPONDANCEUne maree humaine silen-

cieuse - 100 000 person¬nes selon les organisateurs

- a suivi, mardi 23 janvier, le cer¬cueil du journaliste Hrant Dink,qui avait voulu reconcilier Turcset Armeniens. Le cortege, parti dusiege de Thebdomadaire Agos,devant lequel il a ete assassine le19 janvier, a traverse istanbul surhuit kilometres. Ce fut la marehela plus importante dans cette villedepuis des annees. II n'y avaitqu'un mot d'ordre, inserit sur desmilliers de pancartes : « Noussommes tous Hrant Dink » ou« Nous sommes tous armeniens ».

Ce fut aussi la premiere foisqu'une messe ehretienne fut mon-

tree â la television en Turquie.Une demi-douzaine de chaînes

turques a transmis en direct l'eve-nement, dont Poffice â TEglise dupatriarcat â Kumkapi, avant l'en¬terrement. Tout le pays pouvaitainsi entendre le patriareheMesrob II lancer un appel sousforme d'accusation au pouvoirturc : « Nous avons toujours espoirde voir d'urgence l'amorce d'effortspour eradiauer l'animo-site envers les Armeniensen Turquie, â commen-cer par les manuels sco-laires et les ecoles. »D'une voix alteree par

Pemotion, il a appele âce que les Armeniens« nesoientplus vus com¬me des ennemis potentiels et aesetrangers sur les terres oü ils viventdepuis des millenaires ».

Ces Armeniens, qui furent desmillions en Turquie avant la pre¬miere guerre mondiale et 300 000apres, n'y seraient plus que50 000 - şans compter la descen-dance de ceux qui furent convertiset turcises pour eehapper â la

mort. Ni les dizaines de milliersd'immigres recents d'Armenie,venus en quete d'emploi. Beau-coup etaient dans le cortege, auxcötes de Kurdes, de membres depetits partis de gauche ou de syndi-cats, et de milliers d'« inorgani-ses » - unis par la quete d'une Tur-quie liberale oû Ton ne tuerait paspour une race ou des idees.

II y eut beaucoup de larmes,notamment lors desadieux de Rakel Dink âson mari, qui a refused'emigrer apres les inju-res et menaces qu'il rece-vait ces derniers tempspar centaines : « Tu asquitte ceux que tuaimais, tes enfants, nous

tous, mais tu n'as pas quitte tonpays. »

Evoquant Tassassin - un jeunehomme qui, arrete, aurait avoueşans hesiter, comme s'il etait hono-rable de tuer « un ennemide la Tur-quie » - elle a dit : « II fut d'abordun enfant. Nous n'arriverons â rienavant de savoir comment cet enfantapu devenir un meurtrier. »

La rumeur avait couru que lepremier ministre finirait par trou¬ver un moment pour se joindreaux deux ministres presents aux

funerailles. II n'eh fut rien, memes'il est probable que Recep TayyipErdoğan, qui a vivement condam¬ne ce premier assassinat d'unefigüre de proue armenienne enTurquie depuis des decennies,aurait aime attenuer ainsi soneffet desastreux â l'etranger, com¬me sur le moral des minoritaireset des liberaux en Turquie.

Mais le pays est en annee elec-torale et la toujours puissante« opposition » nationaliste, peu

audible depuis vendredi, a redoh-ne de la voix. Onur Oymen, nume-ro deux du parti « kemaliste », aainsi demande pourquoi « touscesgens n'ontpas manifeste quandnos soldats ont ete tues » dans lalutte contre les « terroristes » kur¬des. II a reaffirme son oppositionâ Tabrogation du fameux arti¬cle 301 (« insulte â Tidentite tur-que »), en vertu duquel HrantDink fut condamne.

SophieShihab

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

UJ

>Z<

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D

BUSH OSERA-T-ILAHAÇUER URAN ?

II est desormais evident, pour les enqueteurs du Neo> York Times, quela Maison-Blanche se prepare tres activement â effectuer une interventionmusclee contre sa nouvelle bete noire, l'Iran d'Ahmadinejad. Et cela enevitant soigneusement tout debat au Congres Les hostilites pourraientetre declenchees des le mois de mars, â l'expiration du delai accorde parla resolution du Conseil de securite de l'ONU qui exige que Teherancesse tout enrichissement d'uranium Une menace prise au serieux parune armee iranienne mal entraînee mais qui reçoit actuellementd'importantes livraisons de missiles russes.

.THE NEW YORK TIMESNewYork

Pendant les deux annees qui ont suivi lachute de Saddam Hussein, Tobjectif affi-che de l'armee americaine a ete de pour-chasser les insurges et les combattantsd'Al-Qaida en Irak. Depuis 2006, elle aegalement ceuvre pour mettre fin â la vio-^

lence communautaire. Mais, depuis le debut de '

cette annee, deux series de raids et la revela-tion de nouvelles consignes donnees par le pre¬sident Bush montrent qu'un troisieme front a '.

ete ouvert : contre Tiran.Le gouvemement americain dit que la mis¬

sion de l'armee se limite â empecher les iraniens .

d'aider les insurges â attaquer les forces irakienneset americaines en Irak. Mais, lors de declarationsrecentes, certains hauts fonctionnaires ont bienfait comprendre que le programme americainallait beaucoup plus loin. II vise en fait â mettreTiran dans Timpossibilite de realiser son reve :

devenir la plus grande puissance du Moyen-Orient. Dans une intervievv donnee le 1 2 janvier,juste avant son depart pour le Moyen-Orient,Condoleezza Rice a decrit une strategie "qui evo-lue" pour faire face au "comporcement destabili-sateur" de Tiran dans la region. [La tournee deRice a effectivement debouche, le 1 7 janvier, surune declaration "contre les ingerences" signee parTEgypte,.la Jordanie, TArabie Saoudite et cinqautres monarchies du golfe.] Le conseiller â lasecurite nationale de George W. Bush, StephenJ. Hadley, a pour sa part explique sur la chaîneNBC Nevvs que les Etats-Unis voulaient resis-ter aux tentatives de Tiran "d'imposer son hege-monie" â tout le Moyen-Orient. Meme certainsdes detracteurs les plus virulerits du presidentne remettent pas en question le fait que Tirannourrit de grandes ambitions. Quelques membresdu gouvemement se demandaient dejâ en 2003

s'il ne representait pas une menace beaucoupplus importante que Saddam Hussein.

Avant Tinvasion de l'Irak, eh 2003, les res¬ponsables du gouvemement affirmaient que ren-verser Saddam Hussein enverrait un messagefort â Tiran et â la Coree du Nord, les deux paysdont Bush avait dit dans son discours sur l'etatde TUnion de 2002 qu'ils formaient avec l'Irak .

"l'axe du mal". "Cet argument revenait dans toutesles reunions", se souvient un ancien membre duConseil national de securite. "Aller en Irak ..

etait cense simplifier les problemes plus compliquesqu'etaient l'Iran et la Coree du Nord." C'est lecontraire qui s'est produit. La Coree du Nord afait exploser sa premiere bombe atomique en

octobre, et Tiran a accelere son programme d'en¬richissement de Turanium.

Maintenant, faisant fi des recommandationsde la commission Baker-Hamilton, â savoirreprendre le dialogue avec Tiran, le gouveme¬ment americain a choisi une voie beaucoup plusconflictuelle : il a deploye de nouvelles batte-ries de missiles antinavires, antiaeriens et anti¬missiles au large de la cöte iranienne, persuadede nombreuses multinationales de cesser tousliens commerciaux avec Tiran et arrete des ira¬niens sur le territoire irakien. "Le gouvemementest vraiment obsede par l'Iran, etje crois gu'il exa-gere l'ampleur de Vinfluence iranienne en Irak",affirme Kenneth M. Pollack, de la Brookings Ins-titution. "Une telle attitude adefortes chances d'al-

' ler â l'encontre du but recherche. Elle risgue plutâtd'entraîner les Etats-Unis et l'Iran dans une spi¬rale qui aboutira au conflit. Les İraniens vont pro-

: bablement vouloir montrer qu 'üs neşe laisseront pasmarcher sur les pieds'." Washington est persuadeque fermer les yeux sur les activites de Tiranne peut que renforcer le pouvoir de MahmoudAhmadinejad. "II ne fait aucun doute que tout cequi s 'est passe en Irak ajoue enfaveur des iraniens ",a declare recemment un haut fonctionnaire dela Maison-Blanche. "La question est : commenttraiter cette situation ?"

La reponse a ete donnee par le Conseil natio¬nal de securite : l'armee americaine doit s'atta-quer aux iraniens qui soutiennent Tinsurrection.Cette decision a ete prise il y a plusieurs moispar le president Bush, mais n'a ete renduepublique que debut janvier. Les soldats ameri¬cains ont arrete des iraniens au moins â deuxreprises le mois dernier, dans le cadre d'opera-tions qui ont provoque la colere des autoriteslocales. Le 14 janvier, le ministre des Affairesetrangeres irakien, Hoshyar Zebari, a demandela liberation des cinq iraniens arret.es trois joursplus tot â Erbil.

Mais le risque d'un desaccord entre les Etats-Unis et l'Irak au sujet des prisonniers iraniensn'est que Tun des nombreux problemes soulevespar la nouvelle strategie de Washington. La pre¬miere question qui se pose est de savoir si l'armeeamericaine s'arretera aux frontieres de Tiran. Leministre de la Defense, Robert M. Gates, adeclare devant le Congres qu'il ne voyait aucunenecessite de penetrer sur le territoire iranien. Legouvemement americain n'a pourtant pas ecartela possibilite d'une action americaine en Iran.Interroge â ce sujet sur la chaîne ABC le 14 jan¬vier, Stephen J. Hadley a explique que l'Irak etaitpour les Etats-Unis "le meilleur endroit" oû sebattre contre les iraniens pour Tinstant. "Vous nevous sentez done pas autorises â entrer en Iran ?"a demande Tanimateur George Stephanopoulos."Je n'aipas dit cela, â repondu Hadley. C'est unautre sujet. Des qu'il s'agit de traverser des fron¬tieres, des considerations legales entrent en jeu."La deuxieme question est de savoir si le presi¬dent Bush va redoubler d'efforts pour stopperle programme nucleaire iranien, officiellementou secretement. Jusqu'â present, les donneesdont dispose TAgence internationale de Tener-gie atomique indiquent que les activites nucleairesde Tiran se heurtent â des obstacles techniques,mais il est possible que les inspecteurs soient pas-ses â cöte d'installations secretes. Une troisiemequestion est de savoir ce que ferait Washingtonsi Tiran decidait de riposter. Les allies des Etats-Unis dans la region craignent une escalade destensions. Ils ont certes peur de ce que Tiran pour¬rait faire, mais davantage encore de le provoquer.

Le vice-president Dick Cheney a assure le1 4 janvier que les aetions des Etats-Unis avaientpour but de proteger leurs allies dans le golfe Per-sique - meme s'il n'y a aucune indication queles voisins arabes sunnites de Tiran approuventcette strategie. "Lorsqu'on parle avec les pays duGolfe et les Saoudiens, ou lorsqu'on evoque la ques-tion d 'Israel ou de la Jordanie, on s 'aperçoit que toutela region est inquiete", a declare le vice-presidentsur Fox Nevvs. 11 a decrit la façon dont Tiranpourrait bloquer le detroit d'Ormuz et pertur-ber le trafic petrolier, et rappele qu'il s'agissaitd'un pays qui soutient le Hamas et le Hezbollah."L'Iran represente done une menace eroissante", a-t-il declare, reprenant plus ou moins les termesqu'il avait employes dans son requisitoire contreSaddam Hussein. "C'est une menace multi-dimensionnelle, qui, en fait, concerne tout le mondedans la region." David E. Sanger

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BUSH OSERA-T-ILAHAÇUER URAN ?

II est desormais evident, pour les enqueteurs du Neo> York Times, quela Maison-Blanche se prepare tres activement â effectuer une interventionmusclee contre sa nouvelle bete noire, l'Iran d'Ahmadinejad. Et cela enevitant soigneusement tout debat au Congres Les hostilites pourraientetre declenchees des le mois de mars, â l'expiration du delai accorde parla resolution du Conseil de securite de l'ONU qui exige que Teherancesse tout enrichissement d'uranium Une menace prise au serieux parune armee iranienne mal entraînee mais qui reçoit actuellementd'importantes livraisons de missiles russes.

.THE NEW YORK TIMESNewYork

Pendant les deux annees qui ont suivi lachute de Saddam Hussein, Tobjectif affi-che de l'armee americaine a ete de pour-chasser les insurges et les combattantsd'Al-Qaida en Irak. Depuis 2006, elle aegalement ceuvre pour mettre fin â la vio-^

lence communautaire. Mais, depuis le debut de '

cette annee, deux series de raids et la revela-tion de nouvelles consignes donnees par le pre¬sident Bush montrent qu'un troisieme front a '.

ete ouvert : contre Tiran.Le gouvemement americain dit que la mis¬

sion de l'armee se limite â empecher les iraniens .

d'aider les insurges â attaquer les forces irakienneset americaines en Irak. Mais, lors de declarationsrecentes, certains hauts fonctionnaires ont bienfait comprendre que le programme americainallait beaucoup plus loin. II vise en fait â mettreTiran dans Timpossibilite de realiser son reve :

devenir la plus grande puissance du Moyen-Orient. Dans une intervievv donnee le 1 2 janvier,juste avant son depart pour le Moyen-Orient,Condoleezza Rice a decrit une strategie "qui evo-lue" pour faire face au "comporcement destabili-sateur" de Tiran dans la region. [La tournee deRice a effectivement debouche, le 1 7 janvier, surune declaration "contre les ingerences" signee parTEgypte,.la Jordanie, TArabie Saoudite et cinqautres monarchies du golfe.] Le conseiller â lasecurite nationale de George W. Bush, StephenJ. Hadley, a pour sa part explique sur la chaîneNBC Nevvs que les Etats-Unis voulaient resis-ter aux tentatives de Tiran "d'imposer son hege-monie" â tout le Moyen-Orient. Meme certainsdes detracteurs les plus virulerits du presidentne remettent pas en question le fait que Tirannourrit de grandes ambitions. Quelques membresdu gouvemement se demandaient dejâ en 2003

s'il ne representait pas une menace beaucoupplus importante que Saddam Hussein.

Avant Tinvasion de l'Irak, eh 2003, les res¬ponsables du gouvemement affirmaient que ren-verser Saddam Hussein enverrait un messagefort â Tiran et â la Coree du Nord, les deux paysdont Bush avait dit dans son discours sur l'etatde TUnion de 2002 qu'ils formaient avec l'Irak .

"l'axe du mal". "Cet argument revenait dans toutesles reunions", se souvient un ancien membre duConseil national de securite. "Aller en Irak ..

etait cense simplifier les problemes plus compliquesqu'etaient l'Iran et la Coree du Nord." C'est lecontraire qui s'est produit. La Coree du Nord afait exploser sa premiere bombe atomique en

octobre, et Tiran a accelere son programme d'en¬richissement de Turanium.

Maintenant, faisant fi des recommandationsde la commission Baker-Hamilton, â savoirreprendre le dialogue avec Tiran, le gouveme¬ment americain a choisi une voie beaucoup plusconflictuelle : il a deploye de nouvelles batte-ries de missiles antinavires, antiaeriens et anti¬missiles au large de la cöte iranienne, persuadede nombreuses multinationales de cesser tousliens commerciaux avec Tiran et arrete des ira¬niens sur le territoire irakien. "Le gouvemementest vraiment obsede par l'Iran, etje crois gu'il exa-gere l'ampleur de Vinfluence iranienne en Irak",affirme Kenneth M. Pollack, de la Brookings Ins-titution. "Une telle attitude adefortes chances d'al-

' ler â l'encontre du but recherche. Elle risgue plutâtd'entraîner les Etats-Unis et l'Iran dans une spi¬rale qui aboutira au conflit. Les İraniens vont pro-

: bablement vouloir montrer qu 'üs neşe laisseront pasmarcher sur les pieds'." Washington est persuadeque fermer les yeux sur les activites de Tiranne peut que renforcer le pouvoir de MahmoudAhmadinejad. "II ne fait aucun doute que tout cequi s 'est passe en Irak ajoue enfaveur des iraniens ",a declare recemment un haut fonctionnaire dela Maison-Blanche. "La question est : commenttraiter cette situation ?"

La reponse a ete donnee par le Conseil natio¬nal de securite : l'armee americaine doit s'atta-quer aux iraniens qui soutiennent Tinsurrection.Cette decision a ete prise il y a plusieurs moispar le president Bush, mais n'a ete renduepublique que debut janvier. Les soldats ameri¬cains ont arrete des iraniens au moins â deuxreprises le mois dernier, dans le cadre d'opera-tions qui ont provoque la colere des autoriteslocales. Le 14 janvier, le ministre des Affairesetrangeres irakien, Hoshyar Zebari, a demandela liberation des cinq iraniens arret.es trois joursplus tot â Erbil.

Mais le risque d'un desaccord entre les Etats-Unis et l'Irak au sujet des prisonniers iraniensn'est que Tun des nombreux problemes soulevespar la nouvelle strategie de Washington. La pre¬miere question qui se pose est de savoir si l'armeeamericaine s'arretera aux frontieres de Tiran. Leministre de la Defense, Robert M. Gates, adeclare devant le Congres qu'il ne voyait aucunenecessite de penetrer sur le territoire iranien. Legouvemement americain n'a pourtant pas ecartela possibilite d'une action americaine en Iran.Interroge â ce sujet sur la chaîne ABC le 14 jan¬vier, Stephen J. Hadley a explique que l'Irak etaitpour les Etats-Unis "le meilleur endroit" oû sebattre contre les iraniens pour Tinstant. "Vous nevous sentez done pas autorises â entrer en Iran ?"a demande Tanimateur George Stephanopoulos."Je n'aipas dit cela, â repondu Hadley. C'est unautre sujet. Des qu'il s'agit de traverser des fron¬tieres, des considerations legales entrent en jeu."La deuxieme question est de savoir si le presi¬dent Bush va redoubler d'efforts pour stopperle programme nucleaire iranien, officiellementou secretement. Jusqu'â present, les donneesdont dispose TAgence internationale de Tener-gie atomique indiquent que les activites nucleairesde Tiran se heurtent â des obstacles techniques,mais il est possible que les inspecteurs soient pas-ses â cöte d'installations secretes. Une troisiemequestion est de savoir ce que ferait Washingtonsi Tiran decidait de riposter. Les allies des Etats-Unis dans la region craignent une escalade destensions. Ils ont certes peur de ce que Tiran pour¬rait faire, mais davantage encore de le provoquer.

Le vice-president Dick Cheney a assure le1 4 janvier que les aetions des Etats-Unis avaientpour but de proteger leurs allies dans le golfe Per-sique - meme s'il n'y a aucune indication queles voisins arabes sunnites de Tiran approuventcette strategie. "Lorsqu'on parle avec les pays duGolfe et les Saoudiens, ou lorsqu'on evoque la ques-tion d 'Israel ou de la Jordanie, on s 'aperçoit que toutela region est inquiete", a declare le vice-presidentsur Fox Nevvs. 11 a decrit la façon dont Tiranpourrait bloquer le detroit d'Ormuz et pertur-ber le trafic petrolier, et rappele qu'il s'agissaitd'un pays qui soutient le Hamas et le Hezbollah."L'Iran represente done une menace eroissante", a-t-il declare, reprenant plus ou moins les termesqu'il avait employes dans son requisitoire contreSaddam Hussein. "C'est une menace multi-dimensionnelle, qui, en fait, concerne tout le mondedans la region." David E. Sanger

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın özeti

January 29, 2007TIME

V I E W P O I N T

Peter Beinart

Stop Obsessing About IranTehran's designs on Iraq face one majör hurdle: Iraqis

DISTINGUISHING IRAÇIS FROM IRANİANS CAN BE HARD.Iraq's most revered cleric, Grand Ayatullah AliHusaini Sistani, speaks Arabie vvith a thick Persian ac-cent. (Sistan-Baluchestan is the name of a province in

southeastern Iran.) Meanvvhile, across the border, Iran's topjudge, Ayatullah Mahmoud Hashemi Shahroudi, strugglesvvith Persian, the residue of an Iraqi birth. Theological eross-pollination and political exile have created deep ties betvveenthe tvvo Shi'ite communities and that's exactly vvhat the U.S. isafraid of. in his speech last vveek announcing plans to sendmore than 20,000 additional troops to Iraq, U.S. PresidentBush vvarned that if the U.S. left, "Iran vvould be emboldened."Hours later, U.S. troops raided an Iranian office in Iraq's north.The thrust of Bush's strat¬egy novv appears less tobuild demoeracy in Iraqthan to prevent it from be-coming a elient state ofTehran.

The Administrationshould relax. Iraq poses bigproblems, but becomingIran's flunky probably isn'tone of them. There arethree main reasons: Iraq'sSunnis, Shi'ites and Kurds.

Sünni Iraqis havefeared Persian dominationsince before there vvas anIraq. That fear reachedfever piteh after the over-Üırovv of Saddam Hussein. Sünni politicians regularly cali theirShi'ite rivals tools of Tehran. If Iraq's Shi'ite leaders vvant theSunnis to end their insurgency, they'U have to seriously distancethemselves from the mullahs next door. If they don't, Üıe Baghdadgovernment vvill lack influence över large chunks of Üıe coun¬try, since even vvith Iran's help, Iraq's Shi'ite militias won't eas-ily defeat a Sünni insurgency stocked vviüı Saddam's formerofficers and bankrolled by oil money from the gulf.

in fact, Tehran probably fears an Iraqi civil vvar more manit relishes calling the shots in Baghdad. One big reason is theKurds. The more Iraq unravels, the eloser Iraq's Kurds vvill edgetovvard outright secession. And the eloser they get, the morelikely it is that their Kurdish brethren across the border vvhomake up 7% of Iran's population vvill try to join them. As non-Persians (and Sunnis to boot), Iran's Kurds get nothing butabuse from their Shi'ite masters in Tehran. in July 2005,

Beinart is a seniorfelloıo at the Council on Foreign Relations

VVAR GAMES Clergymen outside the holy city of Qom, Iran, vvateh thetest-firing of a missiie during Iranian military exercises last November

Iranian poliçe killed a Kurdish opposition figüre, strapped hisbody to a jeep and dragged it through the streets of a Kurdishtovvn, sparking riots Üıat lasted six vveeks. Many Iranian Kurdsvvould love a country of their ovvn, and events next door couldprovide tiıe inspiration they need. Instead of Iran's subvertingIraq's stability, it could turn out to be Üıe other vvay around.

Were Iraqi Shi'ites really an Iranian fiftiı column, ali thismight be cold comfort. But Üıe trutiı is more complicated.Though many Sunnis vvon't admit it, Iraqi nationalism runsdeep among their long-repressed countrymen. As historianReidar Visser has observed, Iraq's Shi'ites have never launcheda broad-based movement to secede. When Baghdad andTehran vvent to vvar in the 1980s, Iraq's Shi'ite soldiers fought

fiercely, especially afterS Iranian forces erossed on-

to Iraqi soil. it's true Üıatone majör Shi'ite party,Prime Minister Nouri al-Maliki's Davva, took refugein Iran during Saddam'srule. Another, sciri, vvasactually born there. Butsince entering government,leaders of both partieshave carefully displayedtheir independence fromTehran.

There's another reasonÜıat Iraq is likely to resistIran's influence: Muqtadaal-Sadr. Ironically, Üıe Shi'ite

leader America fears most is also the one feared most in Tehran.Al-Sadr is a thug, but he's a nationalist. He vvants a strong centralgovernment in Baghdad, not a Shi'ite mini-state in Iraq's south.As Ray Takeyh notes in his book, Hidden Iran, Tehran's mullahsfund al-Sadr to cover their bets, but distrust and dislike him.

The thing driving al-Sadr and Iran together is Üıe U.S.From Üıe beginning, al-Sadr has made common cause vvithanyone fighting Üıe oecupation. (in 2004, vvhen U.S. troopsvvere battling Sünni insurgents in Fallujah, al-Sadr sent themaid.) Americans vvorried during tlıe Vietnam War Üıat if theyleft, Hanoi vvould become a puppet of its vvartime patron,Beijing. Instead, four years after Üıe U.S. evacuated Saigon,Vietnam and China vvere at vvar. When American troops are onyour doorstep, it's easy to make common cause. But vvhen theyleave, deep-seated rivalries often re-emerge. The U.S.'s oecu¬pation of Iraq helps Iran pose as Üıe patron of Iraqi national¬ism. But önce it leaves, Iran vvill become less of a patron andmore of a target. That's in Iraq's interest, and America's.

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın özeti

January 29, 2007TIME

V I E W P O I N T

Peter Beinart

Stop Obsessing About IranTehran's designs on Iraq face one majör hurdle: Iraqis

DISTINGUISHING IRAÇIS FROM IRANİANS CAN BE HARD.Iraq's most revered cleric, Grand Ayatullah AliHusaini Sistani, speaks Arabie vvith a thick Persian ac-cent. (Sistan-Baluchestan is the name of a province in

southeastern Iran.) Meanvvhile, across the border, Iran's topjudge, Ayatullah Mahmoud Hashemi Shahroudi, strugglesvvith Persian, the residue of an Iraqi birth. Theological eross-pollination and political exile have created deep ties betvveenthe tvvo Shi'ite communities and that's exactly vvhat the U.S. isafraid of. in his speech last vveek announcing plans to sendmore than 20,000 additional troops to Iraq, U.S. PresidentBush vvarned that if the U.S. left, "Iran vvould be emboldened."Hours later, U.S. troops raided an Iranian office in Iraq's north.The thrust of Bush's strat¬egy novv appears less tobuild demoeracy in Iraqthan to prevent it from be-coming a elient state ofTehran.

The Administrationshould relax. Iraq poses bigproblems, but becomingIran's flunky probably isn'tone of them. There arethree main reasons: Iraq'sSunnis, Shi'ites and Kurds.

Sünni Iraqis havefeared Persian dominationsince before there vvas anIraq. That fear reachedfever piteh after the over-Üırovv of Saddam Hussein. Sünni politicians regularly cali theirShi'ite rivals tools of Tehran. If Iraq's Shi'ite leaders vvant theSunnis to end their insurgency, they'U have to seriously distancethemselves from the mullahs next door. If they don't, Üıe Baghdadgovernment vvill lack influence över large chunks of Üıe coun¬try, since even vvith Iran's help, Iraq's Shi'ite militias won't eas-ily defeat a Sünni insurgency stocked vviüı Saddam's formerofficers and bankrolled by oil money from the gulf.

in fact, Tehran probably fears an Iraqi civil vvar more manit relishes calling the shots in Baghdad. One big reason is theKurds. The more Iraq unravels, the eloser Iraq's Kurds vvill edgetovvard outright secession. And the eloser they get, the morelikely it is that their Kurdish brethren across the border vvhomake up 7% of Iran's population vvill try to join them. As non-Persians (and Sunnis to boot), Iran's Kurds get nothing butabuse from their Shi'ite masters in Tehran. in July 2005,

Beinart is a seniorfelloıo at the Council on Foreign Relations

VVAR GAMES Clergymen outside the holy city of Qom, Iran, vvateh thetest-firing of a missiie during Iranian military exercises last November

Iranian poliçe killed a Kurdish opposition figüre, strapped hisbody to a jeep and dragged it through the streets of a Kurdishtovvn, sparking riots Üıat lasted six vveeks. Many Iranian Kurdsvvould love a country of their ovvn, and events next door couldprovide tiıe inspiration they need. Instead of Iran's subvertingIraq's stability, it could turn out to be Üıe other vvay around.

Were Iraqi Shi'ites really an Iranian fiftiı column, ali thismight be cold comfort. But Üıe trutiı is more complicated.Though many Sunnis vvon't admit it, Iraqi nationalism runsdeep among their long-repressed countrymen. As historianReidar Visser has observed, Iraq's Shi'ites have never launcheda broad-based movement to secede. When Baghdad andTehran vvent to vvar in the 1980s, Iraq's Shi'ite soldiers fought

fiercely, especially afterS Iranian forces erossed on-

to Iraqi soil. it's true Üıatone majör Shi'ite party,Prime Minister Nouri al-Maliki's Davva, took refugein Iran during Saddam'srule. Another, sciri, vvasactually born there. Butsince entering government,leaders of both partieshave carefully displayedtheir independence fromTehran.

There's another reasonÜıat Iraq is likely to resistIran's influence: Muqtadaal-Sadr. Ironically, Üıe Shi'ite

leader America fears most is also the one feared most in Tehran.Al-Sadr is a thug, but he's a nationalist. He vvants a strong centralgovernment in Baghdad, not a Shi'ite mini-state in Iraq's south.As Ray Takeyh notes in his book, Hidden Iran, Tehran's mullahsfund al-Sadr to cover their bets, but distrust and dislike him.

The thing driving al-Sadr and Iran together is Üıe U.S.From Üıe beginning, al-Sadr has made common cause vvithanyone fighting Üıe oecupation. (in 2004, vvhen U.S. troopsvvere battling Sünni insurgents in Fallujah, al-Sadr sent themaid.) Americans vvorried during tlıe Vietnam War Üıat if theyleft, Hanoi vvould become a puppet of its vvartime patron,Beijing. Instead, four years after Üıe U.S. evacuated Saigon,Vietnam and China vvere at vvar. When American troops are onyour doorstep, it's easy to make common cause. But vvhen theyleave, deep-seated rivalries often re-emerge. The U.S.'s oecu¬pation of Iraq helps Iran pose as Üıe patron of Iraqi national¬ism. But önce it leaves, Iran vvill become less of a patron andmore of a target. That's in Iraq's interest, and America's.

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

TURQUIE fer DU 25 AU 31 JANVİER 2007

Combattre l'injustice malgre les menaccsLe journaliste Hrant Dink a ete assassine le 19 janvier par un jeune extremiste. Dans son dernier article,il evoque le harcelement quotidien dont il etait victime, le silence de l'Etat, la mauvaise foi de la justice.II affirme surtout son attachement â la Turquie. Courrier international lui rend hommage en publiant ces lignes.

AGOS (extraits)İstanbul

Pourquoi Hrant Dink a-t-il etecondamne, alors que toutesles autres personnes jugeesau titre de Partide 301 ont

benefıcie d'un non-lieu grâce â unartifice judiciaire ? Telle est la ques-tion que se posent non seulementTauteur de ces lignes, les Armeniensmais aussi l'ensemble de Popinionturque. Dans le cas du Prix Nobel delitterature Orhan Pamuk, on a cher¬che mille astuces pour aboutir â unnon-lieu avant meme que son procesne commence. On a assiste â un pro-cessus similaire, mais encore plus sim-plifie, dans le cas de la romanciere ElifŞafak. Commence avec grand fracas,le proces s'est clos des la premiereaudience, şans meme que Tauteure soitobligee d'etre presente.Tout le mondesemblait satisfait. Le Premier ministrelui a meme telephone pour partagerson emotion. idem pour les journa-listes et les academiciens apres la confe¬rence armenienne. D ne faut pas y voirde. la jalousie de ma part. Je veux justeessayer de comprendre pourquoi Tem-pressement avec lequel on a clos cesproces n'a jamais joue en ma faveur.Des le lendemain de mon "invitation"â la prefecture [pour une mise en gardevoilee], plusieurs joumaux ont declen-che une campagne soulignant monhostilite aux Turcs, en se fondant surune phrase extraite d'un de mes essaisconsacre â Tidentite armenienne selonlaquelle "le sang pur qui remplacerale sang empoisonne du Turc coule dansles nobles veines que les Armeniens sontappeles â nouer avec l'Armenie". Audebut de Tenquete commencee par leparquet, je n'etais pas inquiet. Aprestout, je pouvais m'appuyer sur ce quej'avais ecrit et sur ma bonne foi. Le pro-cureur, qui lirait la totalite de monarticle et non pas cette phrase depour-vue de.sens hors de son contexte, com-prendrait aisement que je n'avaisaucune intention d'humilier Tidentiteturque et la comedie s'arreterait lâ, şansouverture d'un proces. Mais le parqueten a decide autrement.

Cela ne m'a pas empeche deconserver mon optimisme, certain quej'etais qu'â un moment ou un autredu proces la cour prendrait consciencede son erreur. Un groupe d'expertsconstitue par trois professeufs de Tuni-versite d'Istanbul a d'ailleurs abonde

Deşsin de Maykparu dansSydsvenskan,Malmö.

m HarcelementPour avoir declareen 2002 que,en tant qu'Armenien,il n'etait "pas turcmais citoyen de laTurquie", Hrant Dinka subi trois ansde tracasseriesjudiciaires pour etrefinalement acquitte.En 2006, il a etecondamne â sixmois de prisonavec sursispour un articlepublie dans Agoset considere comme"insultant â l'egardde l'identiteturque". Un nouveauproces l'attendait,en mars 2007,

â la süite deses declarationsâ l'agence Reutersconcernantla realite dugenocide armenien.La justice avaitrequis contre luiune peine de troisans de prison, envertu de l'article 301

du Code penalpunissantles "insultesâ l'identite turque".

dans mon sens. Mais, surprise, j'ai etecondamne. Le juge qui s'est exprime"au nom du peuple turc" a legalementconfirme que j'avais "humilie l'identiteturque"\ J'aurais pu tout endurer, maispas ça. J'ai done choisi d'aller en appelet de me tourner vers la Cour euro¬peenne. J'ai aussi decide qu'en casd'echec je quitterais mon pays, carcelui qui a ete condamne pour un telerime ne devrait pas avoir le droit

de continuer â vivre aux cötes descitoyens qu'il humilie.

La cour d'appel a confirme le juge-ment, malgre la demande d'acquitte-ment du premier procureur. A chaqueetape du proces, les journaux ontcontinue â citer la meme phrase. Tetaiscelui qui aurait dit "le sang du Turc estempoisonne". Chaque fois on me ren-dait un peu plus celebre en me pre-sentant comme anti-Turc. Dans lescouloirs du palais de justice, les fas-cistes m'agressaient avec leurs slogansracistes. Les menaces par courrier, partelephone, par courriel n'ont pas cesse.Je me sens comme une colombe. Jeregarde â droite, â gauche, devant etderriere moi, avec la timidite d'unecolombe. Ce n'est pas facile de vivretout cela. Surtout quand les menaces

commencent â viser vos proehes.II y a eu des moments oü j'ai vraimentpense â quitter le pays. Ma famille etmes enfants me soutenaient et etaientprets â partir si je le decidais. Oui mais,oû serions-nous alles ? En Armenie ?

Une personne comme moi qui ne peut

pas se taire devant l'injustice pourrait-elle se taire face aux injustices dans cepays ? Ne me serais-je pas retrouvedans une situation encore plus diffı-cile ? Quant âla possibilite de m'exi-ler en Europe, il n'en etait pas ques-tion. Lorsque je me rends en Occidentpour trois jours, je commence rapi-dement â etouffer, mon pays memanque, je suis impatient de rentrer.Rester en Turquie est done mon reeldesir et une obligation par respect âTegard des milliers d'amis, connus ou

inconnus, qui me soutiennent et quicombattent pour la demoeratie enTur-quie. Mais si je devais un jour partir. . .

Je me mettrais en route commeen 1915. Comme mes ancetres, şanssavoir oû j'irais. En empruntant lesmemes ehemins. En ressentant la dou-leur, en subissant la tourmente. J'iraisnon pas lâ oü nous menent nos coeurs,mais lâ oü nous menent nos pieds.Peu importe la destination. J'espereque je ne serai jamais oblige de vivreun tel dechirement. Meme si je mesens comme une colombe, je sais quedans ce pays on ne touche pas auxcolombes. Elles continuent â vivre aucceur de la çite, meme au milieu desfoules humaines. Un peu timidescertes, mais d'autant plus libres.

Hrant Dink

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TURQUIE fer DU 25 AU 31 JANVİER 2007

Combattre l'injustice malgre les menaccsLe journaliste Hrant Dink a ete assassine le 19 janvier par un jeune extremiste. Dans son dernier article,il evoque le harcelement quotidien dont il etait victime, le silence de l'Etat, la mauvaise foi de la justice.II affirme surtout son attachement â la Turquie. Courrier international lui rend hommage en publiant ces lignes.

AGOS (extraits)İstanbul

Pourquoi Hrant Dink a-t-il etecondamne, alors que toutesles autres personnes jugeesau titre de Partide 301 ont

benefıcie d'un non-lieu grâce â unartifice judiciaire ? Telle est la ques-tion que se posent non seulementTauteur de ces lignes, les Armeniensmais aussi l'ensemble de Popinionturque. Dans le cas du Prix Nobel delitterature Orhan Pamuk, on a cher¬che mille astuces pour aboutir â unnon-lieu avant meme que son procesne commence. On a assiste â un pro-cessus similaire, mais encore plus sim-plifie, dans le cas de la romanciere ElifŞafak. Commence avec grand fracas,le proces s'est clos des la premiereaudience, şans meme que Tauteure soitobligee d'etre presente.Tout le mondesemblait satisfait. Le Premier ministrelui a meme telephone pour partagerson emotion. idem pour les journa-listes et les academiciens apres la confe¬rence armenienne. D ne faut pas y voirde. la jalousie de ma part. Je veux justeessayer de comprendre pourquoi Tem-pressement avec lequel on a clos cesproces n'a jamais joue en ma faveur.Des le lendemain de mon "invitation"â la prefecture [pour une mise en gardevoilee], plusieurs joumaux ont declen-che une campagne soulignant monhostilite aux Turcs, en se fondant surune phrase extraite d'un de mes essaisconsacre â Tidentite armenienne selonlaquelle "le sang pur qui remplacerale sang empoisonne du Turc coule dansles nobles veines que les Armeniens sontappeles â nouer avec l'Armenie". Audebut de Tenquete commencee par leparquet, je n'etais pas inquiet. Aprestout, je pouvais m'appuyer sur ce quej'avais ecrit et sur ma bonne foi. Le pro-cureur, qui lirait la totalite de monarticle et non pas cette phrase depour-vue de.sens hors de son contexte, com-prendrait aisement que je n'avaisaucune intention d'humilier Tidentiteturque et la comedie s'arreterait lâ, şansouverture d'un proces. Mais le parqueten a decide autrement.

Cela ne m'a pas empeche deconserver mon optimisme, certain quej'etais qu'â un moment ou un autredu proces la cour prendrait consciencede son erreur. Un groupe d'expertsconstitue par trois professeufs de Tuni-versite d'Istanbul a d'ailleurs abonde

Deşsin de Maykparu dansSydsvenskan,Malmö.

m HarcelementPour avoir declareen 2002 que,en tant qu'Armenien,il n'etait "pas turcmais citoyen de laTurquie", Hrant Dinka subi trois ansde tracasseriesjudiciaires pour etrefinalement acquitte.En 2006, il a etecondamne â sixmois de prisonavec sursispour un articlepublie dans Agoset considere comme"insultant â l'egardde l'identiteturque". Un nouveauproces l'attendait,en mars 2007,

â la süite deses declarationsâ l'agence Reutersconcernantla realite dugenocide armenien.La justice avaitrequis contre luiune peine de troisans de prison, envertu de l'article 301

du Code penalpunissantles "insultesâ l'identite turque".

dans mon sens. Mais, surprise, j'ai etecondamne. Le juge qui s'est exprime"au nom du peuple turc" a legalementconfirme que j'avais "humilie l'identiteturque"\ J'aurais pu tout endurer, maispas ça. J'ai done choisi d'aller en appelet de me tourner vers la Cour euro¬peenne. J'ai aussi decide qu'en casd'echec je quitterais mon pays, carcelui qui a ete condamne pour un telerime ne devrait pas avoir le droit

de continuer â vivre aux cötes descitoyens qu'il humilie.

La cour d'appel a confirme le juge-ment, malgre la demande d'acquitte-ment du premier procureur. A chaqueetape du proces, les journaux ontcontinue â citer la meme phrase. Tetaiscelui qui aurait dit "le sang du Turc estempoisonne". Chaque fois on me ren-dait un peu plus celebre en me pre-sentant comme anti-Turc. Dans lescouloirs du palais de justice, les fas-cistes m'agressaient avec leurs slogansracistes. Les menaces par courrier, partelephone, par courriel n'ont pas cesse.Je me sens comme une colombe. Jeregarde â droite, â gauche, devant etderriere moi, avec la timidite d'unecolombe. Ce n'est pas facile de vivretout cela. Surtout quand les menaces

commencent â viser vos proehes.II y a eu des moments oü j'ai vraimentpense â quitter le pays. Ma famille etmes enfants me soutenaient et etaientprets â partir si je le decidais. Oui mais,oû serions-nous alles ? En Armenie ?

Une personne comme moi qui ne peut

pas se taire devant l'injustice pourrait-elle se taire face aux injustices dans cepays ? Ne me serais-je pas retrouvedans une situation encore plus diffı-cile ? Quant âla possibilite de m'exi-ler en Europe, il n'en etait pas ques-tion. Lorsque je me rends en Occidentpour trois jours, je commence rapi-dement â etouffer, mon pays memanque, je suis impatient de rentrer.Rester en Turquie est done mon reeldesir et une obligation par respect âTegard des milliers d'amis, connus ou

inconnus, qui me soutiennent et quicombattent pour la demoeratie enTur-quie. Mais si je devais un jour partir. . .

Je me mettrais en route commeen 1915. Comme mes ancetres, şanssavoir oû j'irais. En empruntant lesmemes ehemins. En ressentant la dou-leur, en subissant la tourmente. J'iraisnon pas lâ oü nous menent nos coeurs,mais lâ oü nous menent nos pieds.Peu importe la destination. J'espereque je ne serai jamais oblige de vivreun tel dechirement. Meme si je mesens comme une colombe, je sais quedans ce pays on ne touche pas auxcolombes. Elles continuent â vivre aucceur de la çite, meme au milieu desfoules humaines. Un peu timidescertes, mais d'autant plus libres.

Hrant Dink

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LECRIMEQUIVIENTDESiurque pROFONDEURSDE L'ETAT

: Um i 1 i

DU 27 JANVİER AU 2 FEVRIER 2007

L'assassinata istanbul du

journaliste armeno-turc Hrant Dink

est tout saufun hasard. II etaitdesigne commecible et harcelepar les milieuxnationalistes.

PAR ANNE DASTAKIAN

Pres de 100 000 personnesont suivi, mardi 23 janvierâ istanbul, les obseques du.journaliste armeno-turc HrantDink, assassine quatre joursplus töt par un jeune chomeuroriginaire de Trabzon (Trebi-

zonde), Oğuz Samast, lie â des groupesnationalistes et âge tout juste de 17 ans.La foule scandait « Nous sommes tous desHrant Dink, nous sommes tous des Arme¬niens. » Le spectacle aurait ravi celui quis'etait fait le porte-parole de la commu¬naute armenienne de Turquie, estimeeaujourd'hui â 60 000 personnes, contre2 millions avant le genocide de 1915. HrantDink revait d'une Turquie multiethnique,democratique et europeenne.

Quelques jours avant son assassinat,

«Les Armeniens vivaient I" I _

de devenir letombeaude leur identite.» Hrant Dink

il avait depose un recours aupres de laCour europeenne des droits de l'homme,â Strasbourg, contre sa condamnation, en2005, â six mois de prison avec sursis pour« insulte â Tidentite nationale turque »,

selon le desormais fameux article 301 ducode penal turc. Pour recuser cette accusa-tion qu'il jugeait infamante, U avait redigeune note etonnamment premonitoire,qu'il avait tenu â publier dans la presseturque la veille meme de son assassinat.Elle resume une longue histoire de harce¬lement de la part de juristes nationalistes,sous l'oeil indifferent sinon complice desautorites d'Ankara.

A l'approche des echeances electoralesde 2007, les tensions s'amplifient en Tur-quie. Lorsque Bruxelles, en novembre, astigmatise le peu de progres d'Ankara enmatiere de droits de Thomme, le pays s'estdrape dans un refus petri de fierte nationa¬liste. La perspective de voir le Congres ame¬ricain reconnaître le genocide armenien n'arien arrange. Hrant Dink avait vivementdenonce Tadoption, par TAssemblee natio¬nale française en octobre, d'une proposirionde loi penalisant la negation du genocide.11 la jugeait contre-productive. Conscientde Tignorance de la majorite de ses conci-toyens sur les massacres de 1915, il plaidaitpour une demarche pedagogique. Hommede dialogue, Dink est tombe victime dufanatisme orchestre par ce qu'il designaitcomme « l'Etat profond », c'est-â-dire cesforces militaires, politiques et nationa¬listes presentes dans Tappareil d'Etat etopposees â toute ouverture de laTurquie,a deplore son avocate Fethiye Çetin. SiDink fait remonter la premiere discrimi-nation dont il a ete victime en Turquie âson service militaire, en 1986, le lancementen 1996 de son journal, Agos, a, selon lui,marque le debut de ses veritables ennuis.Pourquoi avoir quitte une prospere carrierede libraire pour se lancer dans une profes-sion â haut risque ? Ces quinze dernieresannees, 18 journalistes sont morts assas-sines en Turquie. « Les Armeniens, nousavait-il explique, vivaient ici dans un replisur soi qui risquait de devenir le tombeaude leur identite. Agos a voulu les ouvrir surTexterieur. Nous n'y avons pas perdu nötreidentite et la Turquie a pris conscience del'ezistence des Armeniens. »

Un article intitule « Le secret deMme Sabiha », publie en avril 2004, mit lefeu aux poudres.Dink y revele queSabiha Gökçen, lafille adoptive du fon¬dateur de la Turquiemoderne, MustaphaKemal, etait uneorpheline arme¬nienne ! Un erimede lese-majeste dansce pays epris de sa « turquite ». Repris parla presse populaire, Tarticle provoque undeferlement de haine contre son auteur etfait l'objet d'un communique indigne deTetat-major des annees.

Le lendemain, Hrant Dink est convoquechez Tun des adjoints du prefet d'Istanbul.«Je voulaisparlerdeceuxquisontrestes, dessurvivants, et non pas, comme c'est l'usage,ne parler des Armeniens qu'au travers deleurs morts ! » se justifîe-t-il. Un homme etune femme, qui ne lui sont pas presentes,assistent â l'entretien. Ces representants deT«Etat profond » le mettent alors en garde.« Vous risquez d'attirersur vous lesfoudres

« Je suis de la race deshommes qui attendent

en paradİS.» Hrant Oink

de la societe », disent-ils. Une campagne dedenigrement, harcelement mediatique etjuridique, est engagee contre cet homme« de trop », comme il le dit â Tepoque.

Hrant Dink continue d'appeler au dia¬logue. II demande aux Armeniens de ladiaspora (4 millions de personnes, dont lespılncipaux points d'ancrage sont la Russie,les Etats-Unis et la France) de se liberer dela « haine du Turc » qui empoisonne leursang. Les juristes nationalistes tordent sespropos et le poursuivent pour avoir parle du« sang infeete des Turcs ». Ce sont d'ailleursces mots que son jeune meurtrier citerapour justifier son aete. . . Dink fait appelde chaque condamnation, persuade d'etreacquitte. En vain. II note que tous ses cama-

rades d'infortune,tels le prbe Nobel delitterature OrhanPamuk ou Tecri-vaine tureo-ame-ricaine Elif Shafak,poursuivis commelui, ont ete relaxĞs.« Est-ce parce queje suis armenien ?,

s'interroge-t-ü. Je suis citoyen de ce pays,etje demande avec insistance â etre traiteâ egalite avec tous les autres. »

Aucun homme politique en Turquiene songe alors â le defendre. Egalementmenace, Orhan Pamuk choisit prudem-ment d'ecrire son nouveau livre aux Etats-Unis. Submerge de lettres de menaces, Dinksonge â s'exiler. En Armenie ? « Commentaurais-je pu tenir face aux injustices del'autre cöte de lafrontiere ? » dit-il. En Occi-dent ? « Qu'aurais-jefaitla-bas ?» II choisitde rester en Turquie. « Je suis de la race deshommes qui attendent que leur enfer setransforme en paradis », tranche-t-il

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LECRIMEQUIVIENTDESiurque pROFONDEURSDE L'ETAT

: Um i 1 i

DU 27 JANVİER AU 2 FEVRIER 2007

L'assassinata istanbul du

journaliste armeno-turc Hrant Dink

est tout saufun hasard. II etaitdesigne commecible et harcelepar les milieuxnationalistes.

PAR ANNE DASTAKIAN

Pres de 100 000 personnesont suivi, mardi 23 janvierâ istanbul, les obseques du.journaliste armeno-turc HrantDink, assassine quatre joursplus töt par un jeune chomeuroriginaire de Trabzon (Trebi-

zonde), Oğuz Samast, lie â des groupesnationalistes et âge tout juste de 17 ans.La foule scandait « Nous sommes tous desHrant Dink, nous sommes tous des Arme¬niens. » Le spectacle aurait ravi celui quis'etait fait le porte-parole de la commu¬naute armenienne de Turquie, estimeeaujourd'hui â 60 000 personnes, contre2 millions avant le genocide de 1915. HrantDink revait d'une Turquie multiethnique,democratique et europeenne.

Quelques jours avant son assassinat,

«Les Armeniens vivaient I" I _

de devenir letombeaude leur identite.» Hrant Dink

il avait depose un recours aupres de laCour europeenne des droits de l'homme,â Strasbourg, contre sa condamnation, en2005, â six mois de prison avec sursis pour« insulte â Tidentite nationale turque »,

selon le desormais fameux article 301 ducode penal turc. Pour recuser cette accusa-tion qu'il jugeait infamante, U avait redigeune note etonnamment premonitoire,qu'il avait tenu â publier dans la presseturque la veille meme de son assassinat.Elle resume une longue histoire de harce¬lement de la part de juristes nationalistes,sous l'oeil indifferent sinon complice desautorites d'Ankara.

A l'approche des echeances electoralesde 2007, les tensions s'amplifient en Tur-quie. Lorsque Bruxelles, en novembre, astigmatise le peu de progres d'Ankara enmatiere de droits de Thomme, le pays s'estdrape dans un refus petri de fierte nationa¬liste. La perspective de voir le Congres ame¬ricain reconnaître le genocide armenien n'arien arrange. Hrant Dink avait vivementdenonce Tadoption, par TAssemblee natio¬nale française en octobre, d'une proposirionde loi penalisant la negation du genocide.11 la jugeait contre-productive. Conscientde Tignorance de la majorite de ses conci-toyens sur les massacres de 1915, il plaidaitpour une demarche pedagogique. Hommede dialogue, Dink est tombe victime dufanatisme orchestre par ce qu'il designaitcomme « l'Etat profond », c'est-â-dire cesforces militaires, politiques et nationa¬listes presentes dans Tappareil d'Etat etopposees â toute ouverture de laTurquie,a deplore son avocate Fethiye Çetin. SiDink fait remonter la premiere discrimi-nation dont il a ete victime en Turquie âson service militaire, en 1986, le lancementen 1996 de son journal, Agos, a, selon lui,marque le debut de ses veritables ennuis.Pourquoi avoir quitte une prospere carrierede libraire pour se lancer dans une profes-sion â haut risque ? Ces quinze dernieresannees, 18 journalistes sont morts assas-sines en Turquie. « Les Armeniens, nousavait-il explique, vivaient ici dans un replisur soi qui risquait de devenir le tombeaude leur identite. Agos a voulu les ouvrir surTexterieur. Nous n'y avons pas perdu nötreidentite et la Turquie a pris conscience del'ezistence des Armeniens. »

Un article intitule « Le secret deMme Sabiha », publie en avril 2004, mit lefeu aux poudres.Dink y revele queSabiha Gökçen, lafille adoptive du fon¬dateur de la Turquiemoderne, MustaphaKemal, etait uneorpheline arme¬nienne ! Un erimede lese-majeste dansce pays epris de sa « turquite ». Repris parla presse populaire, Tarticle provoque undeferlement de haine contre son auteur etfait l'objet d'un communique indigne deTetat-major des annees.

Le lendemain, Hrant Dink est convoquechez Tun des adjoints du prefet d'Istanbul.«Je voulaisparlerdeceuxquisontrestes, dessurvivants, et non pas, comme c'est l'usage,ne parler des Armeniens qu'au travers deleurs morts ! » se justifîe-t-il. Un homme etune femme, qui ne lui sont pas presentes,assistent â l'entretien. Ces representants deT«Etat profond » le mettent alors en garde.« Vous risquez d'attirersur vous lesfoudres

« Je suis de la race deshommes qui attendent

en paradİS.» Hrant Oink

de la societe », disent-ils. Une campagne dedenigrement, harcelement mediatique etjuridique, est engagee contre cet homme« de trop », comme il le dit â Tepoque.

Hrant Dink continue d'appeler au dia¬logue. II demande aux Armeniens de ladiaspora (4 millions de personnes, dont lespılncipaux points d'ancrage sont la Russie,les Etats-Unis et la France) de se liberer dela « haine du Turc » qui empoisonne leursang. Les juristes nationalistes tordent sespropos et le poursuivent pour avoir parle du« sang infeete des Turcs ». Ce sont d'ailleursces mots que son jeune meurtrier citerapour justifier son aete. . . Dink fait appelde chaque condamnation, persuade d'etreacquitte. En vain. II note que tous ses cama-

rades d'infortune,tels le prbe Nobel delitterature OrhanPamuk ou Tecri-vaine tureo-ame-ricaine Elif Shafak,poursuivis commelui, ont ete relaxĞs.« Est-ce parce queje suis armenien ?,

s'interroge-t-ü. Je suis citoyen de ce pays,etje demande avec insistance â etre traiteâ egalite avec tous les autres. »

Aucun homme politique en Turquiene songe alors â le defendre. Egalementmenace, Orhan Pamuk choisit prudem-ment d'ecrire son nouveau livre aux Etats-Unis. Submerge de lettres de menaces, Dinksonge â s'exiler. En Armenie ? « Commentaurais-je pu tenir face aux injustices del'autre cöte de lafrontiere ? » dit-il. En Occi-dent ? « Qu'aurais-jefaitla-bas ?» II choisitde rester en Turquie. « Je suis de la race deshommes qui attendent que leur enfer setransforme en paradis », tranche-t-il

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

Moyen-Orient Une strategie contre l'influence iranienne dans le Golfe, en Irak et au Liban, et sur le nucleaire

Les Etats-Unis accentuent leurs pressions sur l'Iran

nb o

Fİ -i.

WASHNGTONGORRESPONDANTELes Etats-Unis entendent reprendre

la main au Moyen-Orient et montrerque, malgre les deboires en Irak, ils

sont en mesure de contrer l'influence dePIran. Tel est le message que Tadrninistra-tion Bush a entrepris de faire passer, unmois avant la prochaine echeance a l'ONUsur le programme nucleaire de ITran.

La « nouvelle strategie » vise â exercer« une pression croissante et multiforme »sur les iraniens pour « renverser la percep-tion qu'ils ontd'etre invincibles »,explique un diplomate. Selon leWashington Post, le sentimentdans l'administration Bush estque « les iraniens ne repondentâla communaute internationaleque lorsqu'ils sont sous pression,pas quand ils se sententforts » .

Cette strategie avait ete expo-see, le 15 janvier, par le secretaire âla defen¬se, Robert Gates. « Nous voulons simple-mentfaire comprendre a tous les pays de laregion que nous allons etre presents dans leGolfepour une longue periode », avait-il diten commentant le deploiement de deuxporte-avions dans le Golfe et l'envoi d'unbataillon de defense aerienne equipe demissiles antimissiles Patriot.

Des propos repris, vendredi 26 janvier,par Condoleezza Rice, la secretaire d'Etat,dans un entretien au Washington Post.Selon elle, la demonstration de force vise â

LES CHİİTES AU MOYEN-ORİENT

Iran : 90 % des musulmans.Irak : 65 % des musulmans ; contrölentle Parlement et le gouvemement.Bahrein : 70 % des musulmans ; Ğcar-tes du pouvoir contröle par les sunnites.Arabie saoudite : 5 â 6 % des musul¬mans mais majoritaires (60 %) dans laprovince petroliere du Hasa.Liban : 60 % des musulmans ; represen-tes par deux partis, Amal et surtout leHezbollah, diriğe par Hassan Nasrallah.Kovvei't : 30 % des musulmans.Emirats arabes unis : 20 % des musul-

Le « realignement »

viseraitâcreerune allianceentre Israel et lessunnites moderes

montrer aux regimes amis qu'ils peuventcompter sur Washington. « Les Etats-Unisdoiventfaire la demonstration qu'ils sontpre¬sents dans le Golfe et qu'ils entendent le res¬ter. » M Rice a utilise le terme de « reali¬gnement» - â la mode dans les cerclesdiplomatiques. Selon elle, la guerre duLiban a cree une fracture dans la regionentre les « durs » et les moderes, inquietsde voir grandir l'ombre de ITran.

Si l'on en croit l'un de ceux qui ontemploye le mot les premiers, le professeurGary Sick, ex-membre du conseil de securi-ııı te nationale, le « realignement »

vise â creer une alliance entreIsrael et les sunnites moderes.« Les Etats-Unis, Israel et lesprincipaux Etats sunnites sontd'accord sur une chose : Virandevient tropfart, trop menaçant,

___ et il faut faire quelque chose »,a-t-il explique sur la radio publi-

queNPRDe nouvelles reveiations,vendredi dans

le Washington Post, ont donne la mesurede la confrontation latente. « Des douzai-nes » d'agents iraniens auraient ete arre-

tees secretement en Irak en 2006, fiches etphotoğraphies, avant d'etre relâches, etdes echantillons d'ADN collect.es â leurinsu. Depuis Pautomne, rautorisation ameme ete donnee aux soldats americainsde « capturer ou tuer » ces agents. Ilsseraient environ 150 officiers de renseigne¬ment, plus des membres du commande-ment des Gardiens de la revolution et del'unite Al-Qods.

En recevant, vendredi, le general DavidPetraeus, nouveau commandant des for¬ces americaines en Irak, apres le vote deconfirmation au Senat, M. Bush a indiquequ'il fallait « stopper » ceux qui s'en pren-nent aux soldats ou aux « objectifs » ameri¬cains et qu'il n'etait pas question pour lestroupes americaines de franchir lairontie-re avec l'Iran. M. Gates a precise : « Nosforces sont autorisees â poursuivre ceux quiessaient de les tuer. Nous essayons d'extirperces reseaux qui posent des engins explosifsartisanauxquicausent70 %denospertes. »

L'Irak n'est pas le seul lieu de la lutted'influence. Au Liban, toujours selon leWashington Post, des operations auraientete approuvees contre le Hezbollah. La

Un soldat americain dans le cratere forme par I explosıon d une bombe au sud de Bagdad, le 26 janvier. Au moins 20 personnesont ete tuees en Irak vendredi dans des attaques dont 15 dans un marche aux anımaux, dans le centre de la capitale. ailipuzzo/ap

Des insurges irakiens ont execute quatre soldats americains

Des insufges irakiens ont mene, le 20 jan¬vier, un raid contre un centre de comman-dement americain â Kerbala, l'une desdeux principales villes saintes chiites ira¬kiennes. Un convoi de vehicules de mar-que GMC semblables â ceux utilises parl'armee americaine a reussi â franchir lescontroles et â prendre d'assaut le bâti¬ment oû se tenait une reunion consacreeaux commemorations de l'Achoura. Lesassaillants, qui s'exprimaient en anglais,disposaient d'armes et d'uniformes ame¬ricains. Au terme de l'assaut, au coursduquel un soldat americain a ete tue, les

assaillants ont quitte les lieux en emme-nant avec eux quatre soldats. Les corpsde trois d'entre eux ont ete decouverts âproximite des lieux. Le quatrieme, retrou-ve grievement blesse, est decede pen¬dant son transport vers un höpital. L'ar¬mee americaine a reconnuJesıfaits, ven¬dredi 26 janvier, apres avoir indique dansun premier temps que les cinq soldatsavaient ete tues dans l'assaut.- Par-ailleurs, un attentat a tue 15 personnes âBagdad, oû s'est rendue la presidente dela Chambre des representants, NancyPelosi. - (AP.)

conference des donateurs, â Paris, a auşşi. rnontre que les Etats-Unis et l'Arabie saou¬dite entendent rester les principauxbailleurs de fonds, alors que le Hezbollahbeneficie de l'argent du petrole iranien.

Les Americains estiment que le rapportde forces est moins favorable au presidentMahmoud Ahmadinejad. Avec un baril untiers moins cher qu'il y a im an, ils eşperentque la baisse des cours va contenir lesaides iraniennes au Hezbollah Ubanais etau Hamas palestinien. Le role de l'Arabiesaoudite est preponderant dans le main-tien des cours au niveau artuel.

CORINE LESNES

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Moyen-Orient Une strategie contre l'influence iranienne dans le Golfe, en Irak et au Liban, et sur le nucleaire

Les Etats-Unis accentuent leurs pressions sur l'Iran

nb o

Fİ -i.

WASHNGTONGORRESPONDANTELes Etats-Unis entendent reprendre

la main au Moyen-Orient et montrerque, malgre les deboires en Irak, ils

sont en mesure de contrer l'influence dePIran. Tel est le message que Tadrninistra-tion Bush a entrepris de faire passer, unmois avant la prochaine echeance a l'ONUsur le programme nucleaire de ITran.

La « nouvelle strategie » vise â exercer« une pression croissante et multiforme »sur les iraniens pour « renverser la percep-tion qu'ils ontd'etre invincibles »,explique un diplomate. Selon leWashington Post, le sentimentdans l'administration Bush estque « les iraniens ne repondentâla communaute internationaleque lorsqu'ils sont sous pression,pas quand ils se sententforts » .

Cette strategie avait ete expo-see, le 15 janvier, par le secretaire âla defen¬se, Robert Gates. « Nous voulons simple-mentfaire comprendre a tous les pays de laregion que nous allons etre presents dans leGolfepour une longue periode », avait-il diten commentant le deploiement de deuxporte-avions dans le Golfe et l'envoi d'unbataillon de defense aerienne equipe demissiles antimissiles Patriot.

Des propos repris, vendredi 26 janvier,par Condoleezza Rice, la secretaire d'Etat,dans un entretien au Washington Post.Selon elle, la demonstration de force vise â

LES CHİİTES AU MOYEN-ORİENT

Iran : 90 % des musulmans.Irak : 65 % des musulmans ; contrölentle Parlement et le gouvemement.Bahrein : 70 % des musulmans ; Ğcar-tes du pouvoir contröle par les sunnites.Arabie saoudite : 5 â 6 % des musul¬mans mais majoritaires (60 %) dans laprovince petroliere du Hasa.Liban : 60 % des musulmans ; represen-tes par deux partis, Amal et surtout leHezbollah, diriğe par Hassan Nasrallah.Kovvei't : 30 % des musulmans.Emirats arabes unis : 20 % des musul-

Le « realignement »

viseraitâcreerune allianceentre Israel et lessunnites moderes

montrer aux regimes amis qu'ils peuventcompter sur Washington. « Les Etats-Unisdoiventfaire la demonstration qu'ils sontpre¬sents dans le Golfe et qu'ils entendent le res¬ter. » M Rice a utilise le terme de « reali¬gnement» - â la mode dans les cerclesdiplomatiques. Selon elle, la guerre duLiban a cree une fracture dans la regionentre les « durs » et les moderes, inquietsde voir grandir l'ombre de ITran.

Si l'on en croit l'un de ceux qui ontemploye le mot les premiers, le professeurGary Sick, ex-membre du conseil de securi-ııı te nationale, le « realignement »

vise â creer une alliance entreIsrael et les sunnites moderes.« Les Etats-Unis, Israel et lesprincipaux Etats sunnites sontd'accord sur une chose : Virandevient tropfart, trop menaçant,

___ et il faut faire quelque chose »,a-t-il explique sur la radio publi-

queNPRDe nouvelles reveiations,vendredi dans

le Washington Post, ont donne la mesurede la confrontation latente. « Des douzai-nes » d'agents iraniens auraient ete arre-

tees secretement en Irak en 2006, fiches etphotoğraphies, avant d'etre relâches, etdes echantillons d'ADN collect.es â leurinsu. Depuis Pautomne, rautorisation ameme ete donnee aux soldats americainsde « capturer ou tuer » ces agents. Ilsseraient environ 150 officiers de renseigne¬ment, plus des membres du commande-ment des Gardiens de la revolution et del'unite Al-Qods.

En recevant, vendredi, le general DavidPetraeus, nouveau commandant des for¬ces americaines en Irak, apres le vote deconfirmation au Senat, M. Bush a indiquequ'il fallait « stopper » ceux qui s'en pren-nent aux soldats ou aux « objectifs » ameri¬cains et qu'il n'etait pas question pour lestroupes americaines de franchir lairontie-re avec l'Iran. M. Gates a precise : « Nosforces sont autorisees â poursuivre ceux quiessaient de les tuer. Nous essayons d'extirperces reseaux qui posent des engins explosifsartisanauxquicausent70 %denospertes. »

L'Irak n'est pas le seul lieu de la lutted'influence. Au Liban, toujours selon leWashington Post, des operations auraientete approuvees contre le Hezbollah. La

Un soldat americain dans le cratere forme par I explosıon d une bombe au sud de Bagdad, le 26 janvier. Au moins 20 personnesont ete tuees en Irak vendredi dans des attaques dont 15 dans un marche aux anımaux, dans le centre de la capitale. ailipuzzo/ap

Des insurges irakiens ont execute quatre soldats americains

Des insufges irakiens ont mene, le 20 jan¬vier, un raid contre un centre de comman-dement americain â Kerbala, l'une desdeux principales villes saintes chiites ira¬kiennes. Un convoi de vehicules de mar-que GMC semblables â ceux utilises parl'armee americaine a reussi â franchir lescontroles et â prendre d'assaut le bâti¬ment oû se tenait une reunion consacreeaux commemorations de l'Achoura. Lesassaillants, qui s'exprimaient en anglais,disposaient d'armes et d'uniformes ame¬ricains. Au terme de l'assaut, au coursduquel un soldat americain a ete tue, les

assaillants ont quitte les lieux en emme-nant avec eux quatre soldats. Les corpsde trois d'entre eux ont ete decouverts âproximite des lieux. Le quatrieme, retrou-ve grievement blesse, est decede pen¬dant son transport vers un höpital. L'ar¬mee americaine a reconnuJesıfaits, ven¬dredi 26 janvier, apres avoir indique dansun premier temps que les cinq soldatsavaient ete tues dans l'assaut.- Par-ailleurs, un attentat a tue 15 personnes âBagdad, oû s'est rendue la presidente dela Chambre des representants, NancyPelosi. - (AP.)

conference des donateurs, â Paris, a auşşi. rnontre que les Etats-Unis et l'Arabie saou¬dite entendent rester les principauxbailleurs de fonds, alors que le Hezbollahbeneficie de l'argent du petrole iranien.

Les Americains estiment que le rapportde forces est moins favorable au presidentMahmoud Ahmadinejad. Avec un baril untiers moins cher qu'il y a im an, ils eşperentque la baisse des cours va contenir lesaides iraniennes au Hezbollah Ubanais etau Hamas palestinien. Le role de l'Arabiesaoudite est preponderant dans le main-tien des cours au niveau artuel.

CORINE LESNES

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Quatre rebelles kurdes abattus lors de combats dansle sud-est de la Turquie

DİYARBAKIR (Turquie), 15 jan 2007 (AFP) - 09h35 - Quatre rebelles separatistes kurdes du Parti des travailleurs duKurdistan (PKK) ont ete tues dimanche lors de combats avec les forces de securite turques dans le sud-est anatolien, peuplemâjoritairement de Kurdes, ont indique lundi les autorites locales.

Un premier affrontement a fait deux morts dimanche soir dans une zone rurale de Lice, petite ville dependant de la grandeprovince de Diyarbakir, a-t-on precise de meme source. L'armee mene des operations de ratissage dans la zone, a-t-onajoute.

Dans un autre incident, dans une zone reculee de la province de Bingöl (est), un autre rebelle a ete abattu dans la soiree, aannonce le gouvernorat local.

Dimanche en cours de journee un premier rebelle avait ete tue et un soldat blesse dans la meme zone.

Le PKK, qui lutte pour l'independance du Sud-Est, a annonce un cessez-le-feu unilateral le 1er octobre dernier, mais lesautorites turques l'ont rejete. L'armee a promis de pourchasser les rebelles jusqu'au dernier.

Les combats ont cependant sensiblement diminue en intensite depuis.

Le PKK, considere comme une organisation terroriste par Ankara, Washington et l'Union europeenne, a decrete quatre trevesdans le passe, qui ont toutes ete rejetees par Ankara. Plus de 37.000 personnes ont trouve la mort depuis le debut de sa luttearmee en 1984.

Le conseil de Kirkouk accuse la Turquie d'inciteraux violences en Irak

KİRKOUK (Irak), 19 jan 2007 (AFP) - 14h00 - Le conseil de la province petroliere irakienne de Kirkouk (nord) a accusevendredi le gouvemement turc d'accroître les violences confessionnelles en Irak, dans un communique.

Razgar Ali, qui diriğe le Conseil de la province, a notamment denonce la tenue les 15 et 16 janvier â Ankara d'une conferencesur l'avenir de Kirkouk.

"Organiser une conference sur des bases sectaires ne rendra service â aucun groupe ethnique. Cela va accroître lesviolences confessionnelles initiees par les takfiris (extremistes sunnites), les partisans de Saddam Hussein et leurs allies", aestime M. Ali, membre de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK).

"Cette conference s'inscrit dans la lignee des efforts continus menes par le gouvemement turc pour perturber le processusengage en accord avec l'article 140 de la Constitution irakienne", a-t-il ajoute, en demandant au gouvemement irakien deprendre position.

L'article 140 prevoit la tenue d'un referendum controverse avant le 31 decembre 2007, pour decider de l'avenir de la regionpetroliere de Kirkouk (nord), revendiquee par les Kurdes, mais oü vivent aussi des Arabes et des Turcomans.

Les Kurdes veulent rattacher Kirkouk, oü vivaient de nombreux Kurdes mais qui a ete victime d'une politique d'arabisationforcee, au Kurdistan.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdoğan a declare la semaine demiere que les tensions ethniques â Kirkouk nepourraient que s'aggraver si un referendum devait determiner le statut de la ville.

La Turquie accuse les Kurdes irakiens d'avoir installe â Kirkouk des milliers de membres de leur minorite en vue de modifieren leur faveur la composition demographique de la ville.

Atta qu es contre des maisons en majorite kurdes âKirkouk (Irak): 11 blesses

KİRKOUK (Irak), 30 jan 2007 (AFP) - 08hl3 - Des bombes placees devant neuf maisons habitees en majorite par deskurdes ont explose mardi dans i'est de la ville multiethnique irakienne de Kirkouk, blessant 11 personnes, selon les servicesde securite.

Cette ville petroliere, situee â 250 km au nord de Bagdad, et oü cohabitent des arabes, sunnites, chiites et chretiens, deskurdes et des turcomans de souche turque, est revendiquee par les Kurdes qui veulent la rattacher â leur region autonome duKurdistan dans le nord irakien.

Selon la meme source, sept des habitations visees par les bombes appartiennent â des Kurdes et deux â des chiites arabes.

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Quatre rebelles kurdes abattus lors de combats dansle sud-est de la Turquie

DİYARBAKIR (Turquie), 15 jan 2007 (AFP) - 09h35 - Quatre rebelles separatistes kurdes du Parti des travailleurs duKurdistan (PKK) ont ete tues dimanche lors de combats avec les forces de securite turques dans le sud-est anatolien, peuplemâjoritairement de Kurdes, ont indique lundi les autorites locales.

Un premier affrontement a fait deux morts dimanche soir dans une zone rurale de Lice, petite ville dependant de la grandeprovince de Diyarbakir, a-t-on precise de meme source. L'armee mene des operations de ratissage dans la zone, a-t-onajoute.

Dans un autre incident, dans une zone reculee de la province de Bingöl (est), un autre rebelle a ete abattu dans la soiree, aannonce le gouvernorat local.

Dimanche en cours de journee un premier rebelle avait ete tue et un soldat blesse dans la meme zone.

Le PKK, qui lutte pour l'independance du Sud-Est, a annonce un cessez-le-feu unilateral le 1er octobre dernier, mais lesautorites turques l'ont rejete. L'armee a promis de pourchasser les rebelles jusqu'au dernier.

Les combats ont cependant sensiblement diminue en intensite depuis.

Le PKK, considere comme une organisation terroriste par Ankara, Washington et l'Union europeenne, a decrete quatre trevesdans le passe, qui ont toutes ete rejetees par Ankara. Plus de 37.000 personnes ont trouve la mort depuis le debut de sa luttearmee en 1984.

Le conseil de Kirkouk accuse la Turquie d'inciteraux violences en Irak

KİRKOUK (Irak), 19 jan 2007 (AFP) - 14h00 - Le conseil de la province petroliere irakienne de Kirkouk (nord) a accusevendredi le gouvemement turc d'accroître les violences confessionnelles en Irak, dans un communique.

Razgar Ali, qui diriğe le Conseil de la province, a notamment denonce la tenue les 15 et 16 janvier â Ankara d'une conferencesur l'avenir de Kirkouk.

"Organiser une conference sur des bases sectaires ne rendra service â aucun groupe ethnique. Cela va accroître lesviolences confessionnelles initiees par les takfiris (extremistes sunnites), les partisans de Saddam Hussein et leurs allies", aestime M. Ali, membre de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK).

"Cette conference s'inscrit dans la lignee des efforts continus menes par le gouvemement turc pour perturber le processusengage en accord avec l'article 140 de la Constitution irakienne", a-t-il ajoute, en demandant au gouvemement irakien deprendre position.

L'article 140 prevoit la tenue d'un referendum controverse avant le 31 decembre 2007, pour decider de l'avenir de la regionpetroliere de Kirkouk (nord), revendiquee par les Kurdes, mais oü vivent aussi des Arabes et des Turcomans.

Les Kurdes veulent rattacher Kirkouk, oü vivaient de nombreux Kurdes mais qui a ete victime d'une politique d'arabisationforcee, au Kurdistan.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdoğan a declare la semaine demiere que les tensions ethniques â Kirkouk nepourraient que s'aggraver si un referendum devait determiner le statut de la ville.

La Turquie accuse les Kurdes irakiens d'avoir installe â Kirkouk des milliers de membres de leur minorite en vue de modifieren leur faveur la composition demographique de la ville.

Atta qu es contre des maisons en majorite kurdes âKirkouk (Irak): 11 blesses

KİRKOUK (Irak), 30 jan 2007 (AFP) - 08hl3 - Des bombes placees devant neuf maisons habitees en majorite par deskurdes ont explose mardi dans i'est de la ville multiethnique irakienne de Kirkouk, blessant 11 personnes, selon les servicesde securite.

Cette ville petroliere, situee â 250 km au nord de Bagdad, et oü cohabitent des arabes, sunnites, chiites et chretiens, deskurdes et des turcomans de souche turque, est revendiquee par les Kurdes qui veulent la rattacher â leur region autonome duKurdistan dans le nord irakien.

Selon la meme source, sept des habitations visees par les bombes appartiennent â des Kurdes et deux â des chiites arabes.

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Parmi les blesses, figurent cinq enfants, a-t-on appris de source hospitaliere.

Lundi soir, le fils d'un commandant des forces de securite kurdes a ete tue dans cette ville dans l'explosion d'une voiturepiegee qui a totalement detruit quatre habitations et endommage sept.

Depuis la chute du regime de Saddam Hussein en 2003, les violences interethniques sont frequentes â Kirkouk oü les Kurdessont de nouveau majoritaires.

L'article 140 de la Constitution irakienne prevoit la tenue d'un referendum controverse avant le 31 decembre 2007, pourdecider de l'avenir de cette region.

Onze Kurdes chiites tues dans un attentat â KhaneqineSOULAIMANIYAH (Irak), 30 jan 2007 (AFP) - 09hl4 - Onze Kurdes chiites ont ete tues et 39 blesses mardi en fin dematinee dans l'explosion d'une bombe pres d'un lieu de culte chiite dans le centre de Khaneqine, â 170 km au nord-est deBagdad, a annonce la poliçe.

Selon le colonel de la poliçe Azad Issa, la bombe etait placee dans une poubelle.

L'attentat meurtrier a vise la communaute "fayli", des Kurdes chiites, au moment oü elle commemorait le deuil de l'Achoura âKhaneqine.

Parmi les victimes, figurent une femme et un enfant, selon la meme source.

En novembre 2005, un double attentat suicide dans deux lieux de culte chiites de cette localite frontaliere de l'Iran avait fait 78morts et 90 blesses. Deux kamikazes s'etaient alors faufiles au moment de la priere de midi parmi les fideles et avaientactionne leurs bombes.

Khaneqine ne se trouve pas dans la region autonome du Kurdistan, mais dans la province de Diyala. Elle n'est aujourd'huihabitee que par des "faylis", apres l'expulsion juste apres la chute du regime de Saddam Hussein des Arabes sunnites etchiites qui s'y etaient installes.

'.Vighe Kurdish Globe January 30, 2007

Can reality bring Turkey to reason?Globe Editorialin a closed session lastTuesday the Turkish par¬liament voted against itsarmy's impeding opera¬tions in South Kurdistan.Some information gleamedthrough the AK party ofKurdish MPs, revealedthat the AK party high of¬ficials held other positionsthan the ones shovvn in themedia, namely that they be¬gin to reahze that Kurdishachievements in South arethere to stay.

We may feel a sense of re-lief for a vvhile, but Turkeyis not AK party; there areseveral actors in Turkishpolitics that can - and theyhave done it several timesbefore - change courseagain. As long as Turkeymeasures its national in-terests in territorial dimen-sions, there vvill alvvays bean imminent threat against

South and other neighbor¬ing countries.

Recent skirmishes aboutKirkuk and PKK in QendilMountain is clear evidencefor this expansionist dis-course. As long as SaddamHussein vvas in chargethey seldom cared aboutTurkomen in Iraq, and theyhave several times enteredSouth hunting PKK fightersbefore. PKK insurgenciesin North did not end andthe Turkomans are betteroff than during Saddam.

Here one should semti¬nize Turkey's real inten¬tions. The central authori¬ties in Turkey are avvare ofthe reason behind PKK'sattraction for the Kurd¬ish youth in North andKirkuk can scarcely becompared vvith Cyprus; tohave control över Kirkukand founding Northern IraqTurkomen Republic is notonly an impossible under-

taking, it indicates the coreof political lunacy.

When listening to theTurkish establishmentone can get the idea thatthe Kurds and PKK areholding Turkomans hos-tage in Qendil Mountain;Turkish troops can, vvith asingle operation, removethe PKK menace and savetheir Turkoman brethren.We knovv, and they knovv,that their biggest con-cern is vvhat Kurds haveachieved in South. Whetherthe achievements can bea threat against Turkey isdependent on the mentalityof the Turkish authorities.During their entire history,Kurds have never under-taken any expansionist dis-course; they have alvvaysstruggled on their ovvn landand their causes have beenfreedom and basic humanrights not so much hovvmuch territory they shouldhold. Kirkuk is not an ex-

ception; Kirkuk's oil isnot etemal; it is the Kurd¬ish people of Kirkuk andtheir rights and libertiesthat are of ğreatest concernfor Kurds and they havesuffered enough. Whetherthey opt betvveen Baghdadand Kurdistan Region is upto their democratic right.

Turkey is at the eross-roads of a redefinition of itsnationhood or continuationof its counter-produetivediscourse ofdenial. As longas it defines itself in con-trast to its neighbors, par-ticularly the Kurds, it vvillbe more isolated. After cen-turies of misdeeds againsttheir elosest ally the Kurds,it is maybe the time to com-

pensate them for vvhat theyhave done; the first stepvvould be acceptance ofthem as equal neighbors.Through Ottoman mega¬lomanla considering themas tribal chieftains and not

even âccepting them hav-ing central posts in the fed¬eral body of Iraq, they vvillharm their ovvn interests.President Talabani has beenin majör Western countriesand ali neighboring coun¬tries, except Turkey.

Within the discourse ofTurkish high officials he isstili a minör actor in North¬ern Iraq, but times havechanged. Talabani is Presi¬dent of Iraq and Barzaniis President of Kurdistanregion, legally stipulated inthe constitution of FederalIraq, democratically votedby the Iraqis. Yes Mr. Gul,the only vvay out from theregion is Khabur border,but the residents in the oth¬er side of Khabur are alsoKurds. The reality shouldbring Turkey to reason. Af¬ter ali, vve ali vvant to be onneighborly terms.

By Behrooz SlıojaiGlobe Political Desk

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Parmi les blesses, figurent cinq enfants, a-t-on appris de source hospitaliere.

Lundi soir, le fils d'un commandant des forces de securite kurdes a ete tue dans cette ville dans l'explosion d'une voiturepiegee qui a totalement detruit quatre habitations et endommage sept.

Depuis la chute du regime de Saddam Hussein en 2003, les violences interethniques sont frequentes â Kirkouk oü les Kurdessont de nouveau majoritaires.

L'article 140 de la Constitution irakienne prevoit la tenue d'un referendum controverse avant le 31 decembre 2007, pourdecider de l'avenir de cette region.

Onze Kurdes chiites tues dans un attentat â KhaneqineSOULAIMANIYAH (Irak), 30 jan 2007 (AFP) - 09hl4 - Onze Kurdes chiites ont ete tues et 39 blesses mardi en fin dematinee dans l'explosion d'une bombe pres d'un lieu de culte chiite dans le centre de Khaneqine, â 170 km au nord-est deBagdad, a annonce la poliçe.

Selon le colonel de la poliçe Azad Issa, la bombe etait placee dans une poubelle.

L'attentat meurtrier a vise la communaute "fayli", des Kurdes chiites, au moment oü elle commemorait le deuil de l'Achoura âKhaneqine.

Parmi les victimes, figurent une femme et un enfant, selon la meme source.

En novembre 2005, un double attentat suicide dans deux lieux de culte chiites de cette localite frontaliere de l'Iran avait fait 78morts et 90 blesses. Deux kamikazes s'etaient alors faufiles au moment de la priere de midi parmi les fideles et avaientactionne leurs bombes.

Khaneqine ne se trouve pas dans la region autonome du Kurdistan, mais dans la province de Diyala. Elle n'est aujourd'huihabitee que par des "faylis", apres l'expulsion juste apres la chute du regime de Saddam Hussein des Arabes sunnites etchiites qui s'y etaient installes.

'.Vighe Kurdish Globe January 30, 2007

Can reality bring Turkey to reason?Globe Editorialin a closed session lastTuesday the Turkish par¬liament voted against itsarmy's impeding opera¬tions in South Kurdistan.Some information gleamedthrough the AK party ofKurdish MPs, revealedthat the AK party high of¬ficials held other positionsthan the ones shovvn in themedia, namely that they be¬gin to reahze that Kurdishachievements in South arethere to stay.

We may feel a sense of re-lief for a vvhile, but Turkeyis not AK party; there areseveral actors in Turkishpolitics that can - and theyhave done it several timesbefore - change courseagain. As long as Turkeymeasures its national in-terests in territorial dimen-sions, there vvill alvvays bean imminent threat against

South and other neighbor¬ing countries.

Recent skirmishes aboutKirkuk and PKK in QendilMountain is clear evidencefor this expansionist dis-course. As long as SaddamHussein vvas in chargethey seldom cared aboutTurkomen in Iraq, and theyhave several times enteredSouth hunting PKK fightersbefore. PKK insurgenciesin North did not end andthe Turkomans are betteroff than during Saddam.

Here one should semti¬nize Turkey's real inten¬tions. The central authori¬ties in Turkey are avvare ofthe reason behind PKK'sattraction for the Kurd¬ish youth in North andKirkuk can scarcely becompared vvith Cyprus; tohave control över Kirkukand founding Northern IraqTurkomen Republic is notonly an impossible under-

taking, it indicates the coreof political lunacy.

When listening to theTurkish establishmentone can get the idea thatthe Kurds and PKK areholding Turkomans hos-tage in Qendil Mountain;Turkish troops can, vvith asingle operation, removethe PKK menace and savetheir Turkoman brethren.We knovv, and they knovv,that their biggest con-cern is vvhat Kurds haveachieved in South. Whetherthe achievements can bea threat against Turkey isdependent on the mentalityof the Turkish authorities.During their entire history,Kurds have never under-taken any expansionist dis-course; they have alvvaysstruggled on their ovvn landand their causes have beenfreedom and basic humanrights not so much hovvmuch territory they shouldhold. Kirkuk is not an ex-

ception; Kirkuk's oil isnot etemal; it is the Kurd¬ish people of Kirkuk andtheir rights and libertiesthat are of ğreatest concernfor Kurds and they havesuffered enough. Whetherthey opt betvveen Baghdadand Kurdistan Region is upto their democratic right.

Turkey is at the eross-roads of a redefinition of itsnationhood or continuationof its counter-produetivediscourse ofdenial. As longas it defines itself in con-trast to its neighbors, par-ticularly the Kurds, it vvillbe more isolated. After cen-turies of misdeeds againsttheir elosest ally the Kurds,it is maybe the time to com-

pensate them for vvhat theyhave done; the first stepvvould be acceptance ofthem as equal neighbors.Through Ottoman mega¬lomanla considering themas tribal chieftains and not

even âccepting them hav-ing central posts in the fed¬eral body of Iraq, they vvillharm their ovvn interests.President Talabani has beenin majör Western countriesand ali neighboring coun¬tries, except Turkey.

Within the discourse ofTurkish high officials he isstili a minör actor in North¬ern Iraq, but times havechanged. Talabani is Presi¬dent of Iraq and Barzaniis President of Kurdistanregion, legally stipulated inthe constitution of FederalIraq, democratically votedby the Iraqis. Yes Mr. Gul,the only vvay out from theregion is Khabur border,but the residents in the oth¬er side of Khabur are alsoKurds. The reality shouldbring Turkey to reason. Af¬ter ali, vve ali vvant to be onneighborly terms.

By Behrooz SlıojaiGlobe Political Desk

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

e Kurdish Globe January 30, 2007

Iran and its malicious attitude vis-â-visIraqi Kurdistan

The Kurdish leaders and politicians in Iraqi Kurdistan should cali into mind that urging the government ofIran to abolish the policy of denial and recognize the democratic rights of 10 million Kurds of the country is alegitimate gesture that drastically empovvers the position of Kurdistan Regional Government (KRG) vis-â-visnon-democratic forces in the region, vvrites Globe's Khalid Khayati.

Khalid KhayatiGlobe Political Commcntator

Depicting the politicalinteraction betvveen theIslamic Republic of Iranand the Kurdish de factostate in northern Iraq isa thorny task. it impliesthat vve should at leastsurvey the vvhole historyof Kurdish state-build-ing, vvhich is no olderthan 15 years. Certainly,the history of the rela¬tionship betvveen the Ira¬nian regime and the po¬litical movement of IraqiKurdistan is much older,especially vvhen consider-ing the relationships thatthe PDK and PUK, tvvomajör Kurdish politicalparties, maintained vviththe Islamic Republic pri-or to the formation of theKurdistan Regional Gov¬ernment (KRG) in 1991.Hovvever, the history ofthe political interactionbetvveen the Iranian re¬gime and the Kurdish au-tonomous region shouldbe separated into threedifferent periods. Theyare 1991-1998, 1998-2003, and 2003-2007.

The period of1991-98

Except for a short timeof exultance över regainedfreedom and the creationof the Kurdish Parliamentin 1992, the first period(1991-1998) is character-ized by the reign of con-tinuous political and eco¬nomic instability, chaos,intemal rivalry, civil vvar,vvar economy, plunderingand external interferences

from neighboring states.Paradoxically, it is dur¬ing this period that IraqiKurdistan started on theroad to reconstruction afterit became an autonomousregion follovving the 1991Gulf vvar.

The approach that the Is¬lamic regime held vis-â-visthe Kurdish region at thattime exhibits a great dealof complexity, inconsisten-cy, contradiction and mali-ciousness. it vvas sensitiveto the political and culturalfluctuations in the regionand prioritized constantlythe political and economicinterests of its ovvn state.For example, follovvingthe 1991 Gulf vvar, Iranianauthorities made perfectuse of the political vacuumand economic chaos of theregion and savv to it thatlooting became a wide-spread practice among alarge number of Kurds.A large amount of stolenproperty vvas smuggled

över the border. Conse-quently, substantial dam-age vvas inflicted on theinfrastructure of Kurdistanand.it took many years torecover. During the reignof factional vvar betvveenthe KDP and PUK, theIslamic regime, throughits flexible and combinedstrategy based on assist-ance, deprivation and sab-otage, most often played adestructive role.

Moreover, the Iranian Is¬lamic regime has during theyears of chaos transformedIraqi Kurdistan into a real"field of terror," an allusionto the fate ofmore than 300Iranian Kurds assassinatedby Iranian agents betvveen1991 and 1998. Addition-ally, this period of timebears vvitness to severalmilitary incursions thatthe Islamic regime under-took in pursuit of its ovvnKurdish citizens, settled in

different localities of IraqiKurdistan.

The period of1998-2003

This period gives evi-dence to some majörchanges in the Iranian re-gime's attitude tovvard theautonomous region ofIraqiKurdistan.

The Islamic state ceasedcompletely its direct terror-ist actions, i. e., the assas-sination of Iranian Kurd¬ish dissidents. Instead, itbegan to give some Kurd-ish-Islamic terrorist groupssafe haven and to a certainextent logistical assistance,vvhile it continued to exertits cultural and politicalcharm vis-â-vis the Kurd¬ish population and Kurd¬ish leaders, striking strongroots in various economicsectors of Kurdish society.For example, the KurdishAnsar-al-lslam that con-trolled part of Iraqi Kurdis-tan's territory vvas amongthose redoubtable organi-zations that received Irani¬an support. The Americaninvasion of Iraq put an endto the brutal reign of An¬sar-al-lslam.

The period of2003-2007

The invasion of Iraq andthe overthrovv of the Sadd¬am regime by America andits alîied military forcesgenerated nevv politicaland social constellations inthe Middle East. The nevvreality induced the Islamicregime on its part to elabo-rate a nevv strategy. This

time, the operational fieldfor the Islamic regime ex-tends to ali of Iraq, vvherethe toppling of the Sunni-Arab-dominated regime .

has given vvay for the ma¬jority Shiite Arabs to alterthe classical balance of

povver, and subsequentlypromote and consolidatetheir ovvn political povver.

in spite of ali political,cultural and social diver-gences, the majority ShiiteArabs are said to be drasti¬cally pro-Iranian. Here thefore of paradox is evident.The intervention ofAmeri¬ca and its allies in Iraq hassuddenly turned in favorof a state that othervvisevvas completely unable toachieve its ovvn objectivesin Iraq.

in this regard, the dev-astating 1980-1988 vvarbetvveen Iran and Iraq isa conspicuous example tobe referred. Hovvever, theemergence of Shiite povv¬er and the daily sectariancarnage in Iraq, togethervvith the menace of atomicvveapons and military andpolitical action that theHezbollah in Lebanon pe-riodically undertake vvithsupport of the Syrian re¬gime, provide the Iranianstate a redoubtable sourceof influence not only in¬side Iraqi territory but alsoin the entire Middle East.The final objective of theIslamic regime of İran isto see the total defeat ofAmerican forces in Iraq.

RecentdevelopmentsPresident George W.

Bush made public onJanuary 10 his frame-

vvork for a nevv Americanstrategy. The framevvork,vvhich calls for increas-ing the current 132,000American troop level byan additional 21,500, andimproving the capacity ofthe Iraqi security forces toprotect the civilian popu¬lation, indicates that theU.S. has already opted fora tougher confrontationa!policy vis-â-vis Iran. U.S.

military forces raided ,anIranian government of¬fice in Irbil tvvo vveeks agoand captured six Iranianemployees, accusing themof supporting Iraqi insur¬gents.

This, along vvith thepressure put upon Ameri¬ca by the pro-Iranian Me¬hdi Army, can be seen notonly as a general indicatorto an ongoing global vvaron terrorism that the Bushadministration claims tobe carrying out, but alsoas a sign of a specific vvaragainst Iran that is aboutto emerge. Several otherIranian officials have al¬ready been detained överthe last month. OutgoingU.S. Ambassadorto Iraq,Zalmay Khalilzad, toldreporters on VVednesday,January 24, that detailsof accusations against theIranian officials vvould bemade public in comingdays.

Furthermore, PresidentBush has authorized theU.S. military forces to kilior capture Iranian agentsactive in Iraq. The Islamicregime of Iran continuesto react against the exter-nal threats. The inspectorsof the International Atom¬ic Energy Agency (IAEA)are no longer allovved tolook över the Iranian nu¬clear facilities. Moreover,Russia has recently deliv-ered the modern, short-range, anti-aircraft systemTor-Ml to Iran, saying thecountry could use themagainst possible attacks.

Final wordsAs for the Iraqi Kurds,

it is essential to acquirea consistent and cohesiveknovvledge about the be-havioral pattern of theIslamic Republic of İran.Even if the biased phrasesthat Kurds use, such as"Persians suffocate theirenemies vvith. sügar" and

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e Kurdish Globe January 30, 2007

Iran and its malicious attitude vis-â-visIraqi Kurdistan

The Kurdish leaders and politicians in Iraqi Kurdistan should cali into mind that urging the government ofIran to abolish the policy of denial and recognize the democratic rights of 10 million Kurds of the country is alegitimate gesture that drastically empovvers the position of Kurdistan Regional Government (KRG) vis-â-visnon-democratic forces in the region, vvrites Globe's Khalid Khayati.

Khalid KhayatiGlobe Political Commcntator

Depicting the politicalinteraction betvveen theIslamic Republic of Iranand the Kurdish de factostate in northern Iraq isa thorny task. it impliesthat vve should at leastsurvey the vvhole historyof Kurdish state-build-ing, vvhich is no olderthan 15 years. Certainly,the history of the rela¬tionship betvveen the Ira¬nian regime and the po¬litical movement of IraqiKurdistan is much older,especially vvhen consider-ing the relationships thatthe PDK and PUK, tvvomajör Kurdish politicalparties, maintained vviththe Islamic Republic pri-or to the formation of theKurdistan Regional Gov¬ernment (KRG) in 1991.Hovvever, the history ofthe political interactionbetvveen the Iranian re¬gime and the Kurdish au-tonomous region shouldbe separated into threedifferent periods. Theyare 1991-1998, 1998-2003, and 2003-2007.

The period of1991-98

Except for a short timeof exultance över regainedfreedom and the creationof the Kurdish Parliamentin 1992, the first period(1991-1998) is character-ized by the reign of con-tinuous political and eco¬nomic instability, chaos,intemal rivalry, civil vvar,vvar economy, plunderingand external interferences

from neighboring states.Paradoxically, it is dur¬ing this period that IraqiKurdistan started on theroad to reconstruction afterit became an autonomousregion follovving the 1991Gulf vvar.

The approach that the Is¬lamic regime held vis-â-visthe Kurdish region at thattime exhibits a great dealof complexity, inconsisten-cy, contradiction and mali-ciousness. it vvas sensitiveto the political and culturalfluctuations in the regionand prioritized constantlythe political and economicinterests of its ovvn state.For example, follovvingthe 1991 Gulf vvar, Iranianauthorities made perfectuse of the political vacuumand economic chaos of theregion and savv to it thatlooting became a wide-spread practice among alarge number of Kurds.A large amount of stolenproperty vvas smuggled

över the border. Conse-quently, substantial dam-age vvas inflicted on theinfrastructure of Kurdistanand.it took many years torecover. During the reignof factional vvar betvveenthe KDP and PUK, theIslamic regime, throughits flexible and combinedstrategy based on assist-ance, deprivation and sab-otage, most often played adestructive role.

Moreover, the Iranian Is¬lamic regime has during theyears of chaos transformedIraqi Kurdistan into a real"field of terror," an allusionto the fate ofmore than 300Iranian Kurds assassinatedby Iranian agents betvveen1991 and 1998. Addition-ally, this period of timebears vvitness to severalmilitary incursions thatthe Islamic regime under-took in pursuit of its ovvnKurdish citizens, settled in

different localities of IraqiKurdistan.

The period of1998-2003

This period gives evi-dence to some majörchanges in the Iranian re-gime's attitude tovvard theautonomous region ofIraqiKurdistan.

The Islamic state ceasedcompletely its direct terror-ist actions, i. e., the assas-sination of Iranian Kurd¬ish dissidents. Instead, itbegan to give some Kurd-ish-Islamic terrorist groupssafe haven and to a certainextent logistical assistance,vvhile it continued to exertits cultural and politicalcharm vis-â-vis the Kurd¬ish population and Kurd¬ish leaders, striking strongroots in various economicsectors of Kurdish society.For example, the KurdishAnsar-al-lslam that con-trolled part of Iraqi Kurdis-tan's territory vvas amongthose redoubtable organi-zations that received Irani¬an support. The Americaninvasion of Iraq put an endto the brutal reign of An¬sar-al-lslam.

The period of2003-2007

The invasion of Iraq andthe overthrovv of the Sadd¬am regime by America andits alîied military forcesgenerated nevv politicaland social constellations inthe Middle East. The nevvreality induced the Islamicregime on its part to elabo-rate a nevv strategy. This

time, the operational fieldfor the Islamic regime ex-tends to ali of Iraq, vvherethe toppling of the Sunni-Arab-dominated regime .

has given vvay for the ma¬jority Shiite Arabs to alterthe classical balance of

povver, and subsequentlypromote and consolidatetheir ovvn political povver.

in spite of ali political,cultural and social diver-gences, the majority ShiiteArabs are said to be drasti¬cally pro-Iranian. Here thefore of paradox is evident.The intervention ofAmeri¬ca and its allies in Iraq hassuddenly turned in favorof a state that othervvisevvas completely unable toachieve its ovvn objectivesin Iraq.

in this regard, the dev-astating 1980-1988 vvarbetvveen Iran and Iraq isa conspicuous example tobe referred. Hovvever, theemergence of Shiite povv¬er and the daily sectariancarnage in Iraq, togethervvith the menace of atomicvveapons and military andpolitical action that theHezbollah in Lebanon pe-riodically undertake vvithsupport of the Syrian re¬gime, provide the Iranianstate a redoubtable sourceof influence not only in¬side Iraqi territory but alsoin the entire Middle East.The final objective of theIslamic regime of İran isto see the total defeat ofAmerican forces in Iraq.

RecentdevelopmentsPresident George W.

Bush made public onJanuary 10 his frame-

vvork for a nevv Americanstrategy. The framevvork,vvhich calls for increas-ing the current 132,000American troop level byan additional 21,500, andimproving the capacity ofthe Iraqi security forces toprotect the civilian popu¬lation, indicates that theU.S. has already opted fora tougher confrontationa!policy vis-â-vis Iran. U.S.

military forces raided ,anIranian government of¬fice in Irbil tvvo vveeks agoand captured six Iranianemployees, accusing themof supporting Iraqi insur¬gents.

This, along vvith thepressure put upon Ameri¬ca by the pro-Iranian Me¬hdi Army, can be seen notonly as a general indicatorto an ongoing global vvaron terrorism that the Bushadministration claims tobe carrying out, but alsoas a sign of a specific vvaragainst Iran that is aboutto emerge. Several otherIranian officials have al¬ready been detained överthe last month. OutgoingU.S. Ambassadorto Iraq,Zalmay Khalilzad, toldreporters on VVednesday,January 24, that detailsof accusations against theIranian officials vvould bemade public in comingdays.

Furthermore, PresidentBush has authorized theU.S. military forces to kilior capture Iranian agentsactive in Iraq. The Islamicregime of Iran continuesto react against the exter-nal threats. The inspectorsof the International Atom¬ic Energy Agency (IAEA)are no longer allovved tolook över the Iranian nu¬clear facilities. Moreover,Russia has recently deliv-ered the modern, short-range, anti-aircraft systemTor-Ml to Iran, saying thecountry could use themagainst possible attacks.

Final wordsAs for the Iraqi Kurds,

it is essential to acquirea consistent and cohesiveknovvledge about the be-havioral pattern of theIslamic Republic of İran.Even if the biased phrasesthat Kurds use, such as"Persians suffocate theirenemies vvith. sügar" and

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

"Persians cut one's headvvith cotton," have noscientific value, they canexplâin to a limited extentthe negative experiencesthat Kurds have accumu-lated in their historicalmemory about the sub-tlety and maliciousness ofPersians.

Each time, it is a popularinsurrection in Kurdistan;in the end, the leadersare enticed by the centralgovernment into a deadlytrap. Iranian agents assas-sinated the famous Kurd¬ish leader A. Qasemlooin 1989 in Wien, vvherehe found himself and his

company at the negotiat-ing table vvith supposedIranian diplomats.

The majority of ali po¬litical assassinations thatthe Iranian regime carriedout against its dissidentsduring the 1980s and theearly 1990s in VVesternEurope and other parts ofthe vvorld vvere realizedby people vvho traveledeither as diplomats, busi-nessmen, restaurateurs,cultural personalities orsimple tourists. Therefore,

they can appear in someplaces as adorable friendsvvhile they smash one's

life into pieces in otherplaces. it is also impor¬tant to stress that the partof the national border thatseparates Iranian Kurdis¬tan from Iraqi Kurdistanhas alvvays been treatedas a security issue. Whileothers enjoy the entranceand departure in accord-ance vvith internationallavvs, crossing the borderin the Kurdish areas is stilia laborious and dangerousdeed.

The Iranian regime doesnot lack the povver of initi-ative to cali on Turkey andSyria to form a joint anti-Kurdish and anti-Ameri-

can policy. Everybodyremembers the vvords ofthe Iranian Ambassador toTurkey, Firouz Davvlata-badi, in an intervievv vviththe Turkish daily Milliyetin May 2006, "U.S. islooking tocarve Kurdishstate from Turkey, Iranand Syria."

The Kurdish leadersand politicians in IraqiKurdistan should cali intomind that urging the gov¬ernment of Iran to abolishthe policy of denial andrecognize the democraticrights of 10 million Kurdsof the country is a legiti-mate gesture that drasti-

cally empovvers the posi-tion ofKurdistan RegionalGovernment (KRG) vis-â-vis non-democratic forcesin the region. The processof political change in theMiddle East is irrevers-ible, and the Kurds vvillget stronger if they remainamong those whö strugglefor peace, democracy andhuman rights.

^.lljne Kurdish Globe January 23, 2007

Kirkuk 2007: Hosting a meeting on a lost cityGlobe EditorialTurkish threats över the is¬sue of Kirkuk and southernKurdistan dramatically inten¬sified last vveek as the TurkishNational Assembly gatheringlast Thursday vvitnessed chau-vinistic speeches delivered byTurkish MPs and leaders ofopposition parties representedin Parliament. The TurkishNational Assembly vvill haveanother session today onKirkuk but this time closed tothe public and media.

Ankara is also hostinga meeting called 'Kirkuk2007'. The interesting aspectof the meeting vvas that not asingle Kurdish representativefrom southern Kurdistan orKirkuk vvas invited, vvhereas

a number of Sünni groups andIraqi Türkmen Front along-side high-ranking Turkish of¬ficials attended.

Both the speakers at theTurkish Parliament andKirkuk 2007 meeting sug-gested that either referendumto be cancelled or to be heldnot only in Kirkuk but ali överIraq. Neither of the proposi-tions are acceptable to theKurds or to the Iraqi constitu¬tion.

Despite the January and De¬cember 2005 elections resultsvvhich clearly indicated thedemographic map of Kirkuk

city vvhere Kurdish List gotmore than 65% of the vote,some Turkish politicians atthe Parliament session lastThursday claimed that Kirkukis a Turkoman city and that

Turkey has a right to be in-volved in the its future. Themain opposition party, Re-publican People 's Party, CHP,asked the government to calion Parliament to issue author-ity to send troops to northernIraq and Kirkuk.

The recent sense of anxi-ety in Turkey, vvith regard toIraq, resulted mainly from aperception that Iraq is mov-ing tovvards separation, vvhichin such eventuality the estab-lishment of an independentKurdistan vvould be imminent.Some Turkish Parliamentar-ians and oppositional partyleaders sincerely believe thatthe division of Iraq means thedivision of Turkey.

They are not so vvrong aboutthis perception either. Thethree countries of the region,

Turkey, Iraq and Syria vvereestablished after WWI mainlybecause of tlıe imperialistpovver struggle. These regionsvvere part of the Ottoman Em-pire. Follovving the defeat ofthe Axis povvers in WWI tlıeOttoman 's Asiatic lands vverepartitioned amongst Britainand France and nevv mandat-ed and arbitrary states vvereestablished vvhich served the

interests of the Great Povv¬ers. Tlıe main charactefistic ofthese states is that they pos-sessed parts of Kurdistan andenforced upon the Kurds theirforceful state nationalism. Ke¬malisin in Turkey, Ba'athismin Iraq and Syria and Pehlevi-sim and Islamism in Iran.

Arbitrary divisions and es-tablishments in the region didnot evolve tovvards healthyand democratic institutions,contrary they developed un-democratic dictatorial re-gimes. These state-led econo-mies vvhich enjoyed a post1945 period of national de-velopment policies that vverepromoted by vvorld capitalismfaces crisis as their model ofnational economic develop-ment vvith huge amounts ofbureaucracy no longer corre-spond vvith the vvorkings of aglobal economy.

Both Iraq and Turkey sharesome common characteris-

Former ambassador and parliamentarian Onur Oymen of Turkey, center, is flanked by ftvo Iraqis during a panel of eıperts and poli¬ticians from Turkey and Iraq to discııss (he current situation and the future of the oil-rich northern Iraqi city of Kirkuk in Ankara,Monday, Jan. 15, 2007.

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

"Persians cut one's headvvith cotton," have noscientific value, they canexplâin to a limited extentthe negative experiencesthat Kurds have accumu-lated in their historicalmemory about the sub-tlety and maliciousness ofPersians.

Each time, it is a popularinsurrection in Kurdistan;in the end, the leadersare enticed by the centralgovernment into a deadlytrap. Iranian agents assas-sinated the famous Kurd¬ish leader A. Qasemlooin 1989 in Wien, vvherehe found himself and his

company at the negotiat-ing table vvith supposedIranian diplomats.

The majority of ali po¬litical assassinations thatthe Iranian regime carriedout against its dissidentsduring the 1980s and theearly 1990s in VVesternEurope and other parts ofthe vvorld vvere realizedby people vvho traveledeither as diplomats, busi-nessmen, restaurateurs,cultural personalities orsimple tourists. Therefore,

they can appear in someplaces as adorable friendsvvhile they smash one's

life into pieces in otherplaces. it is also impor¬tant to stress that the partof the national border thatseparates Iranian Kurdis¬tan from Iraqi Kurdistanhas alvvays been treatedas a security issue. Whileothers enjoy the entranceand departure in accord-ance vvith internationallavvs, crossing the borderin the Kurdish areas is stilia laborious and dangerousdeed.

The Iranian regime doesnot lack the povver of initi-ative to cali on Turkey andSyria to form a joint anti-Kurdish and anti-Ameri-

can policy. Everybodyremembers the vvords ofthe Iranian Ambassador toTurkey, Firouz Davvlata-badi, in an intervievv vviththe Turkish daily Milliyetin May 2006, "U.S. islooking tocarve Kurdishstate from Turkey, Iranand Syria."

The Kurdish leadersand politicians in IraqiKurdistan should cali intomind that urging the gov¬ernment of Iran to abolishthe policy of denial andrecognize the democraticrights of 10 million Kurdsof the country is a legiti-mate gesture that drasti-

cally empovvers the posi-tion ofKurdistan RegionalGovernment (KRG) vis-â-vis non-democratic forcesin the region. The processof political change in theMiddle East is irrevers-ible, and the Kurds vvillget stronger if they remainamong those whö strugglefor peace, democracy andhuman rights.

^.lljne Kurdish Globe January 23, 2007

Kirkuk 2007: Hosting a meeting on a lost cityGlobe EditorialTurkish threats över the is¬sue of Kirkuk and southernKurdistan dramatically inten¬sified last vveek as the TurkishNational Assembly gatheringlast Thursday vvitnessed chau-vinistic speeches delivered byTurkish MPs and leaders ofopposition parties representedin Parliament. The TurkishNational Assembly vvill haveanother session today onKirkuk but this time closed tothe public and media.

Ankara is also hostinga meeting called 'Kirkuk2007'. The interesting aspectof the meeting vvas that not asingle Kurdish representativefrom southern Kurdistan orKirkuk vvas invited, vvhereas

a number of Sünni groups andIraqi Türkmen Front along-side high-ranking Turkish of¬ficials attended.

Both the speakers at theTurkish Parliament andKirkuk 2007 meeting sug-gested that either referendumto be cancelled or to be heldnot only in Kirkuk but ali överIraq. Neither of the proposi-tions are acceptable to theKurds or to the Iraqi constitu¬tion.

Despite the January and De¬cember 2005 elections resultsvvhich clearly indicated thedemographic map of Kirkuk

city vvhere Kurdish List gotmore than 65% of the vote,some Turkish politicians atthe Parliament session lastThursday claimed that Kirkukis a Turkoman city and that

Turkey has a right to be in-volved in the its future. Themain opposition party, Re-publican People 's Party, CHP,asked the government to calion Parliament to issue author-ity to send troops to northernIraq and Kirkuk.

The recent sense of anxi-ety in Turkey, vvith regard toIraq, resulted mainly from aperception that Iraq is mov-ing tovvards separation, vvhichin such eventuality the estab-lishment of an independentKurdistan vvould be imminent.Some Turkish Parliamentar-ians and oppositional partyleaders sincerely believe thatthe division of Iraq means thedivision of Turkey.

They are not so vvrong aboutthis perception either. Thethree countries of the region,

Turkey, Iraq and Syria vvereestablished after WWI mainlybecause of tlıe imperialistpovver struggle. These regionsvvere part of the Ottoman Em-pire. Follovving the defeat ofthe Axis povvers in WWI tlıeOttoman 's Asiatic lands vverepartitioned amongst Britainand France and nevv mandat-ed and arbitrary states vvereestablished vvhich served the

interests of the Great Povv¬ers. Tlıe main charactefistic ofthese states is that they pos-sessed parts of Kurdistan andenforced upon the Kurds theirforceful state nationalism. Ke¬malisin in Turkey, Ba'athismin Iraq and Syria and Pehlevi-sim and Islamism in Iran.

Arbitrary divisions and es-tablishments in the region didnot evolve tovvards healthyand democratic institutions,contrary they developed un-democratic dictatorial re-gimes. These state-led econo-mies vvhich enjoyed a post1945 period of national de-velopment policies that vverepromoted by vvorld capitalismfaces crisis as their model ofnational economic develop-ment vvith huge amounts ofbureaucracy no longer corre-spond vvith the vvorkings of aglobal economy.

Both Iraq and Turkey sharesome common characteris-

Former ambassador and parliamentarian Onur Oymen of Turkey, center, is flanked by ftvo Iraqis during a panel of eıperts and poli¬ticians from Turkey and Iraq to discııss (he current situation and the future of the oil-rich northern Iraqi city of Kirkuk in Ankara,Monday, Jan. 15, 2007.

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

ties. Both countries ineludemulti-national groups along-side religious factions. Bothcountries, ruled by a kind ofstate nationalism mixed vvithsecularism, have shovvn nosensitivity tovvards othersoutside of state nationalistdiscourse. Both Kurds andShiites (Alavvis in Turkey)vvere stripped from their eth¬nic and religious freedoms.Both countries faced seriousKurdish revolts and their as-

similation policies did notvvork out as a Kurdish senseof nationality proved to bemore srubborn than their op-pressive attitudes.

As Ba'athisim, out of po¬litical povver, gamble and theKurds move tovvards theirself-rule vviüı a prospect ofKirkuk being incorporatedinto such nevv political entity,Turkey has "ali the reasons tobe anxious and vvorry aboutits ovvn future.

Despite the explicit threatsthat Turkey may occupysouthern Kurdistan and sendtroops to Kirkuk such sce¬nario vvould be almost impos-sible. As one retired Turkishgeneral stated should Turkishtroops enter northern Iraq theymust fight against 6 millionKurds. it is clear Üıat vvithoutUS consent occupation of anypart of Iraq by other regionalpovvers cannot be tolerated.Such an act vvould destroy US

interests in Iraq and the regionas a vvhole.

The Kurds should concen-trate on the issue of Kirkukand not pay serious atten-tion to Turkish threats. itis obvious that such threatsare nothing but empty bluffsand should not be allovved todistract the Kurds from theirmain agenda.

A zad AslanGlobe Political Editör

.tV-ÇSİ!,e Kurdish Globe January 30, 2007As Ankara hosts meetings on the future of Kirkuk

Kurdistan Parliament holds its emergeney gathering onTurkish troop deployment

Kurdistan parliamentheld an emergeney ses¬sion last Wednesday,as part of the KRG re-sponse to the recentmeetings in Turkey onthe future of the oil richcity of Kirkuk. The ses¬sion, attended by theKurdish Prime Minis¬ter Nechirvan Barzanivvas focused on Tur¬key's recent deploymentof troops along Iraq'sNorthern borders.

in the session, membersof Kurdistan parliamentsharply criticized Turkishofficials' statements andconferences on KurdistanRegion indicating suchmeetings could harm therelations betvveen the tvvonations.

"Turkey's threats överKurdistan region are notnevv. Turkey is threateningKurdistan region becausethey consider themselvesmilitarily superior," Kur-shid Shera, an MP, said

Some of the MPs com-plained about Ira-qi Central Gov¬ernment for being"pass'ive" in theface of Turkey'sthreats to invadeKurdistan regionand urged Bagh¬dad to "punish"Iraqi officials vvhoparticipated at theconference heldin Ankara on Ira-qi affairs. Also, membersof Kurdistan parliamentcalled on Kurdish leadersto send delegations to US

ERBİL

QasslmKhidhirqassim@

kurdishglohe.net

and neighboring countriesto discuss vvhat they de¬scribed as Turkey's "in-creasing threats" againstKurdistan region.

The meeting came aday after Turkish parlia¬ment held a elosed de-bate on Iraq's future. TheTurkish Prime Minister,Recep Tayyip Erdoğan,vvas seheduled to speakon behalf of the govern¬ment and Deniz Baykal,the chairman of the Turk¬ish Republican People'sParty, vvas to address it onbehalf of his party.

Turkish Parliament'selosed session came afterthe government voicedgrovving concern över thecontinuing presence of theKurdistan VVorkers Party(PKK) in lraqi Kurdistanregion and prospects forKurdish control över theoil rich city of Kirkuk.

During the KurdistanParliament's emergeneysession, Prime Minis¬ter, Nechirvan Barzani, stipulated that

Kurds are not de-manding to takeback Kirkuk foroil, but becauseKurds vvere dis-possessed fromtheir homes inKirkuk city dur¬ing former Iraqiregime. Barzanisaid that the eraof threats had

ended. "Claiming Kirkukis ali about land and it isone of the hardest thingsvvhen someone comes and

Kıırdistnn Prime Minisler Nechirvan Bnrz.ıni seen here nddressing ıhe Pnrli.-ıment in Erhil Jnmı.ıry 24, 2007.

occuppies your land," saidthe PM.

Barzani said that PKK is¬sue is a political questionand could not be solvedthrough military opera¬tions, trying to assure thepublic that the politicalsituation in Iraq vvill notallovv Turkey to performmilitary operations insideKurdistan region.

Kurdish ofTicials sayTurkey uses the Turkomanissue in Iraq as a pretext tointerfere in Iraq's domes-tic affairs vvhereas Turkeysays it is defending vvhatthey cali as "the nationalrights" of the Turkomanin Iraq.

Talhat Qassab, a memberof Kurdistan Parliament ofthe Turkoman origin, vvhoalso spoke in Turkomani

during the parliament'semergeney session, saidthey are Turkomans andnot Turks, and Turkey byinterfering in Kurdistanregion 's internal affairsis doing more harm thangood. Qassab said thatAnkara has never helpedTurkomans in Iraq, espe-cially during Saddam's

era.On the same issue,

Karkhi Abdullah, head ofTurkoman List in Kurdis¬tan Parliament, slammedAnkara for its policiesin regard to Kirkuk say¬ing that Turkey has neverhelped Turkoman peoplein the past.

Iraqi government spokes-men have repeatedly urgedneighboring countries not

to interfere in the vvartorncountry's internal affairsby hosting meetings thatBaghdad believes encour-ages sectarian tensions.

Ali Dabbagh, the spokes-man for Iraqi government,said in an intervievv theIraqi government express-es anxiety över statementsmade by Turkish officials,referring to the possibleTurkish military interven¬tion in Iraq.

Washington has cau-tioned Turkey över anyunilateral military opera¬tions, fearing that suchaetions could destabilizeKurdistan region, one ofthe fevv stable regions inlraq.

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

ties. Both countries ineludemulti-national groups along-side religious factions. Bothcountries, ruled by a kind ofstate nationalism mixed vvithsecularism, have shovvn nosensitivity tovvards othersoutside of state nationalistdiscourse. Both Kurds andShiites (Alavvis in Turkey)vvere stripped from their eth¬nic and religious freedoms.Both countries faced seriousKurdish revolts and their as-

similation policies did notvvork out as a Kurdish senseof nationality proved to bemore srubborn than their op-pressive attitudes.

As Ba'athisim, out of po¬litical povver, gamble and theKurds move tovvards theirself-rule vviüı a prospect ofKirkuk being incorporatedinto such nevv political entity,Turkey has "ali the reasons tobe anxious and vvorry aboutits ovvn future.

Despite the explicit threatsthat Turkey may occupysouthern Kurdistan and sendtroops to Kirkuk such sce¬nario vvould be almost impos-sible. As one retired Turkishgeneral stated should Turkishtroops enter northern Iraq theymust fight against 6 millionKurds. it is clear Üıat vvithoutUS consent occupation of anypart of Iraq by other regionalpovvers cannot be tolerated.Such an act vvould destroy US

interests in Iraq and the regionas a vvhole.

The Kurds should concen-trate on the issue of Kirkukand not pay serious atten-tion to Turkish threats. itis obvious that such threatsare nothing but empty bluffsand should not be allovved todistract the Kurds from theirmain agenda.

A zad AslanGlobe Political Editör

.tV-ÇSİ!,e Kurdish Globe January 30, 2007As Ankara hosts meetings on the future of Kirkuk

Kurdistan Parliament holds its emergeney gathering onTurkish troop deployment

Kurdistan parliamentheld an emergeney ses¬sion last Wednesday,as part of the KRG re-sponse to the recentmeetings in Turkey onthe future of the oil richcity of Kirkuk. The ses¬sion, attended by theKurdish Prime Minis¬ter Nechirvan Barzanivvas focused on Tur¬key's recent deploymentof troops along Iraq'sNorthern borders.

in the session, membersof Kurdistan parliamentsharply criticized Turkishofficials' statements andconferences on KurdistanRegion indicating suchmeetings could harm therelations betvveen the tvvonations.

"Turkey's threats överKurdistan region are notnevv. Turkey is threateningKurdistan region becausethey consider themselvesmilitarily superior," Kur-shid Shera, an MP, said

Some of the MPs com-plained about Ira-qi Central Gov¬ernment for being"pass'ive" in theface of Turkey'sthreats to invadeKurdistan regionand urged Bagh¬dad to "punish"Iraqi officials vvhoparticipated at theconference heldin Ankara on Ira-qi affairs. Also, membersof Kurdistan parliamentcalled on Kurdish leadersto send delegations to US

ERBİL

QasslmKhidhirqassim@

kurdishglohe.net

and neighboring countriesto discuss vvhat they de¬scribed as Turkey's "in-creasing threats" againstKurdistan region.

The meeting came aday after Turkish parlia¬ment held a elosed de-bate on Iraq's future. TheTurkish Prime Minister,Recep Tayyip Erdoğan,vvas seheduled to speakon behalf of the govern¬ment and Deniz Baykal,the chairman of the Turk¬ish Republican People'sParty, vvas to address it onbehalf of his party.

Turkish Parliament'selosed session came afterthe government voicedgrovving concern över thecontinuing presence of theKurdistan VVorkers Party(PKK) in lraqi Kurdistanregion and prospects forKurdish control över theoil rich city of Kirkuk.

During the KurdistanParliament's emergeneysession, Prime Minis¬ter, Nechirvan Barzani, stipulated that

Kurds are not de-manding to takeback Kirkuk foroil, but becauseKurds vvere dis-possessed fromtheir homes inKirkuk city dur¬ing former Iraqiregime. Barzanisaid that the eraof threats had

ended. "Claiming Kirkukis ali about land and it isone of the hardest thingsvvhen someone comes and

Kıırdistnn Prime Minisler Nechirvan Bnrz.ıni seen here nddressing ıhe Pnrli.-ıment in Erhil Jnmı.ıry 24, 2007.

occuppies your land," saidthe PM.

Barzani said that PKK is¬sue is a political questionand could not be solvedthrough military opera¬tions, trying to assure thepublic that the politicalsituation in Iraq vvill notallovv Turkey to performmilitary operations insideKurdistan region.

Kurdish ofTicials sayTurkey uses the Turkomanissue in Iraq as a pretext tointerfere in Iraq's domes-tic affairs vvhereas Turkeysays it is defending vvhatthey cali as "the nationalrights" of the Turkomanin Iraq.

Talhat Qassab, a memberof Kurdistan Parliament ofthe Turkoman origin, vvhoalso spoke in Turkomani

during the parliament'semergeney session, saidthey are Turkomans andnot Turks, and Turkey byinterfering in Kurdistanregion 's internal affairsis doing more harm thangood. Qassab said thatAnkara has never helpedTurkomans in Iraq, espe-cially during Saddam's

era.On the same issue,

Karkhi Abdullah, head ofTurkoman List in Kurdis¬tan Parliament, slammedAnkara for its policiesin regard to Kirkuk say¬ing that Turkey has neverhelped Turkoman peoplein the past.

Iraqi government spokes-men have repeatedly urgedneighboring countries not

to interfere in the vvartorncountry's internal affairsby hosting meetings thatBaghdad believes encour-ages sectarian tensions.

Ali Dabbagh, the spokes-man for Iraqi government,said in an intervievv theIraqi government express-es anxiety över statementsmade by Turkish officials,referring to the possibleTurkish military interven¬tion in Iraq.

Washington has cau-tioned Turkey över anyunilateral military opera¬tions, fearing that suchaetions could destabilizeKurdistan region, one ofthe fevv stable regions inlraq.

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

Military İntervention in lraq: A Disastrous Idea

By: ŞAHIN ALPAY / Zaman Jan 29, 2007

Speculation that Turkey is preparing for a military intervention in northern lraq abounds. LastTuesday the Turkish Parliament held a elosed session to debate developments in lraq.

The intervention is thought to have not one but several declared and undeclared objeetives: tofinish off the Kurdistan VVorkers? Party (PKK) in lraq, to prevent Kirkuk from becoming a Kurdishcity, to protect the rights of the Türkmen minority and to stop the lraqi Kurds from advancing onthe road to independence.

According to a report by Lale Sarıibrahimoğlu, the Bush administration is about to allovv theTurkish military to cross into northern lraq for an operation against the PKK in the region. Theoperation vvill last no more than tvvo vveeks and is expected to take place in late February or earlyMarch. The cross-border operation is to be carried out by airborne Turkish troops supported byattack helicopters. The US administration believes that the lraqi Kurdish leadership vvill not objectto such a US-coordinated intervention. (Today's Zaman, Jan. 22, 2007.)

What results can vve expect from an operation targeting the PKK in lraq. During the 1990s theTurkish military condueted a number of operations in northern lraq, ali vvith the support of thelraqi Kurdish leadership, but the objeetive of finishing off the PKK could not be achieved. Todaythe lraqi Kurdish leadership considers a Turkish military intervention in the region to be a threatto its autonomy and aspirations of eventual independence. They are not at ali happy vvith theexistence of the PKK but they vvant to avoid a vvar pitting Kurd against Kurd. They teli Ankara thatthe best vvay to render the PKK ineffeetive is to take measures that vvould enable militants toreturn to normal, civilian life. İn these circumstances a military operation, even if it is carried outvvith the approval of the US, is not likely to be any more effective than previous ones.Sarıibrahimoğlu reports that in fact neither Ankara nor Washington are convinced that theoperation vvould achieve its objeetive. The Turkish military, hovvever, thinks if something is notdone about the PKK in northern lraq, this vvould damage the confidence the Turkish people havein the military. On the other hand, the Bush administration's intentions behind allovving theoperation are to make up for some of the lost credibility in Turkish public opinion.

For a moment, let us take the supposition that Turkey vvill intervene for the sake of Kirkukseriously. Ankara may be justified in insisting that Kirkuk belongs to ali its ethnic groups, thatKirkuk's oil is ovvned by ali lraqis, and that the territorial integrity of lraq must be preserved. İt iscertainly entitled to say so and should do ali in its povver to achieve these objeetives by diplomatiemeans. Iraq's future, hovvever, is eventually going to be decided by its people and not by anyoutsiders. İt is evident that even the superpovver that could invade the country, topple the regimeand destroy the state is unable to shape the future of lraq.

There are good reasons to believe that the vast majority of Turkey,s Kurds do not vvant toseparate from Turkey but vvant to gain full democratic rights vvithin Turkey. Turkey's Kurds,hovvever, just like the Türkmen of Turkey, are concerned vvith the fate of their kinsmen in lraq.They certainly do not vvant the Kurds of lraq to önce again fail under dictatorial rule. Turkey hasso far avoided any involvement in the invasion of lraq. Such involvement carried the risk of a ?warvvithin a vvar,? that is to say, a Turkish-Kurdish vvar vvith disastrous consequences for Turkey'sdemoeracy and economy, vvhich so far the PKK has not been able to provoke. A Turkish military

intervention in lraq for the sake of Kirkuk today vvould almost certainly lead to such disastrousconsequences. The most effective vvay for Ankara to achieve its objeetives in lraq is to win thetrust and friendship of the lraqi Kurds. Turkey's most effective povver is not its military but its softpovver; its ability to attract and persuade others to adopt its norms and goals. If Turkey continuesto strengthen and consolidate its democratic regime and thus serve as a model, the broadautonomy or eventual independence of lraqi Kurds may not be against but in favor of Turkey'sinterests.

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Military İntervention in lraq: A Disastrous Idea

By: ŞAHIN ALPAY / Zaman Jan 29, 2007

Speculation that Turkey is preparing for a military intervention in northern lraq abounds. LastTuesday the Turkish Parliament held a elosed session to debate developments in lraq.

The intervention is thought to have not one but several declared and undeclared objeetives: tofinish off the Kurdistan VVorkers? Party (PKK) in lraq, to prevent Kirkuk from becoming a Kurdishcity, to protect the rights of the Türkmen minority and to stop the lraqi Kurds from advancing onthe road to independence.

According to a report by Lale Sarıibrahimoğlu, the Bush administration is about to allovv theTurkish military to cross into northern lraq for an operation against the PKK in the region. Theoperation vvill last no more than tvvo vveeks and is expected to take place in late February or earlyMarch. The cross-border operation is to be carried out by airborne Turkish troops supported byattack helicopters. The US administration believes that the lraqi Kurdish leadership vvill not objectto such a US-coordinated intervention. (Today's Zaman, Jan. 22, 2007.)

What results can vve expect from an operation targeting the PKK in lraq. During the 1990s theTurkish military condueted a number of operations in northern lraq, ali vvith the support of thelraqi Kurdish leadership, but the objeetive of finishing off the PKK could not be achieved. Todaythe lraqi Kurdish leadership considers a Turkish military intervention in the region to be a threatto its autonomy and aspirations of eventual independence. They are not at ali happy vvith theexistence of the PKK but they vvant to avoid a vvar pitting Kurd against Kurd. They teli Ankara thatthe best vvay to render the PKK ineffeetive is to take measures that vvould enable militants toreturn to normal, civilian life. İn these circumstances a military operation, even if it is carried outvvith the approval of the US, is not likely to be any more effective than previous ones.Sarıibrahimoğlu reports that in fact neither Ankara nor Washington are convinced that theoperation vvould achieve its objeetive. The Turkish military, hovvever, thinks if something is notdone about the PKK in northern lraq, this vvould damage the confidence the Turkish people havein the military. On the other hand, the Bush administration's intentions behind allovving theoperation are to make up for some of the lost credibility in Turkish public opinion.

For a moment, let us take the supposition that Turkey vvill intervene for the sake of Kirkukseriously. Ankara may be justified in insisting that Kirkuk belongs to ali its ethnic groups, thatKirkuk's oil is ovvned by ali lraqis, and that the territorial integrity of lraq must be preserved. İt iscertainly entitled to say so and should do ali in its povver to achieve these objeetives by diplomatiemeans. Iraq's future, hovvever, is eventually going to be decided by its people and not by anyoutsiders. İt is evident that even the superpovver that could invade the country, topple the regimeand destroy the state is unable to shape the future of lraq.

There are good reasons to believe that the vast majority of Turkey,s Kurds do not vvant toseparate from Turkey but vvant to gain full democratic rights vvithin Turkey. Turkey's Kurds,hovvever, just like the Türkmen of Turkey, are concerned vvith the fate of their kinsmen in lraq.They certainly do not vvant the Kurds of lraq to önce again fail under dictatorial rule. Turkey hasso far avoided any involvement in the invasion of lraq. Such involvement carried the risk of a ?warvvithin a vvar,? that is to say, a Turkish-Kurdish vvar vvith disastrous consequences for Turkey'sdemoeracy and economy, vvhich so far the PKK has not been able to provoke. A Turkish military

intervention in lraq for the sake of Kirkuk today vvould almost certainly lead to such disastrousconsequences. The most effective vvay for Ankara to achieve its objeetives in lraq is to win thetrust and friendship of the lraqi Kurds. Turkey's most effective povver is not its military but its softpovver; its ability to attract and persuade others to adopt its norms and goals. If Turkey continuesto strengthen and consolidate its democratic regime and thus serve as a model, the broadautonomy or eventual independence of lraqi Kurds may not be against but in favor of Turkey'sinterests.

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THE WALL STREET JOURNAL.

JANUARY 30, 2007

The 'American Iraq'By Fouad Ajami

So this government in Baghdad, fightingfor its life, has not mastered even the grimscience of the gallovvs, and has no knovvl-edge of the "drop charts" used for hangingsaround the vvorld. The Tikritis had beenmuch better at this şort of thing. They hadali the time in the vvorld to perfect the skillsand techniques of terror; they had done itagainst the background of relative indiffer-ence by outside povvers. And they had the in-dulgence of the neighboring Arabs vvho gavetheir vvarrant to ali that played out in Iraqunder the Tikriti despotism.

Pity those men hunkereddovvn in Baghdad as they walka thin line betvveen the yearn-ing for justice and retributionin their land, and the scrutinyof the outside vvorld. in the an-nals of Arab history, the Shiahave been strangers to povver, rebels and dis-sidents and men on the run hunted dovvn byofficial povver. Novv the ground has shiftedin Baghdad, and an Arab vvorld steeped intyranny reproaches a Shia-led governmentsitting atop a volcano. America's "regionaldiplomacy" vvill not reconcile the Arab re-gimes to the rise of the Shia outcasts.

in the fullness of time, the Arab order ofpovver vvill have to come to a grudging accep-tance of the order sure to take hold in Bagh¬dad. This is a region that respects the prerog-atives of povver. it had önce resisted the com-ing to povver of the Alavvites in Syria andthen learned to accommodate that "hereti-cal" minority sect; the Shia path in Iraq vvillfollovv that trajectory, and its justice is infi-nitely greater for it is the ascendancy of ademographic majority, through the vveight ofnumbers and the ballot box. Of ali Arablands, Iraq is the most checkered, a frontiercountry at the crossroads of Arabia, Turkeyand Persia. The Sünni Arabs have never ac-cepted Iraq's diversity. The "Arabism" of theplace vvas synonymous vvith their ovvn pri-macy. Novv a binational state in ali but name(Arab and Kurdish) has come into being inIraq, and the Shia underclass have staked aclaim commensurate vvith their numbers.The Sünni Arabs have recoiled from thischange in their fortunes. They have ali but"Persianized" the Shia öf Iraq, branded themas a fifth column of the state next door. Con-temporary Islamism has sharpened this feud,for to the Sünni Islamists the Shia are here-tics at odds vvith the forbidding strictures ofthe Islamists' fanatical variant of the faith.

* * #

Baghdad, a city founded by the AbbasidCaliph al-Mansour in 762, vvas sacked bythe Mongols in 1258: The invaders put it tothe svvord, and dumped its books and librar-ies in the Tigris. in the (Sünni) legend, aShia minister by the name of Ibn Alqamihad opened the gates of the city to the in

vaders. History never relents here. in a com-mentary that follovved the execution of Sad¬dam, a Palestinian commentator vvrote in apan-Arab daily in London that a descendantof Ibn Alqami (read Nouri al-Maliki) hadput to death a descendant of al-Mansour.

These kinds of atavisms cannot be concili-ated. The truth of Iraq vvill assert itself onthe ground, but the age of Sünni monopolyon povver has passed. One of Iraq's most re-spected scholar-dipİomats, Hassan al-Alavvi,

has put the matter in stark terms. it isproper, he said, to speak of an "AmericanIraq" as one does of a Sumerian, a Babylo-nian, an Abbasid, an Ottoman, and then aBritish Iraq. VVhere Iraq in the age of the PaxBritannica rested on an "Anglo-Sunni" re¬gime, this nevv Iraq is by the logic of thingsan American-Shia regime. The militantpreachers railing against the fail of Baghdadto an alliance of the "American crusaders"and the "Shia heretics" are the bearers of adark but intensely felt conviction. Americansshould not be apologetic, in Arab landsseething vvith bigotry and rage, about their

expedition into Iraq. The U.S.shouldn't fail for Arab rulersvvho say they vvould have hadthe ability to cali off the furieshad it had in place a "process"for resolving the claims of thePalestinians, and had it beenable to "deliver" Israel. Those

furies have a life of their ovvn: They areaided and abetted by these same rulers inthe hope of tranquilizing their ovvn domainsand buying off the embittered in their midst.

The Sunhi'Arab regimes are not of one: mind on Iraq. Curiously, the Arab state most

likely to make peace vvith the nevv reality ofIraq is Saudi Arabia; those most hostile arethe Jordanians, the Egyptians and the Pales¬tinians. The Saudi monarch, King Abdullah,has read the wind vvith accuracy; he has aShia minority in his domain, in the oil-bear-ing lands of the Eastern Province, and heseems eager to cap the VVahhabi volcano intKe Najdi heartland of his kingdom. in con-trast, Jordan and Egypt presenf the oddspectacle of countries heavily invested in ananti-Shia drive but vvith noShia citizenry in their midst.The tvvo regimes derive agood measure of their reve-nues from the subsidies ofPax Americana. The threatof Shiism is a lucrative scare-çrovv for Cairo and Amman.The promise of standing sen-try in defense of the Sünniorder is vvhat these tvvo re¬gimes have to offer bothAmerica and the oil states.

The Palestinians, vveakerin the scale of povver andvvith troubles of their ovvn,are in the end of little conse-quence to the strategie align-ment in the region. But tothe extent that their "street"and their pundits matter,they can be counted upon toview the rise of this nevvIraq vvith reserve and out-right hostility. For six de-cades, the Palestinians havehad a virtual monopoly onpan-Arab sentiments, and the Arabic-speak-ing vvorld indulged them. Iraq has been a di-rect challenge to the Palestinians and totheir conception of their place in the Arabseheme of things. To the bitter end, the Pales¬tinian street remained enamored of SaddamHussein. Iraq's Şhia majority has returnedthe favor, and has come to vievv Üıe Palestin¬ian cause vvith considerable suspicion.

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THE WALL STREET JOURNAL.

JANUARY 30, 2007

The 'American Iraq'By Fouad Ajami

So this government in Baghdad, fightingfor its life, has not mastered even the grimscience of the gallovvs, and has no knovvl-edge of the "drop charts" used for hangingsaround the vvorld. The Tikritis had beenmuch better at this şort of thing. They hadali the time in the vvorld to perfect the skillsand techniques of terror; they had done itagainst the background of relative indiffer-ence by outside povvers. And they had the in-dulgence of the neighboring Arabs vvho gavetheir vvarrant to ali that played out in Iraqunder the Tikriti despotism.

Pity those men hunkereddovvn in Baghdad as they walka thin line betvveen the yearn-ing for justice and retributionin their land, and the scrutinyof the outside vvorld. in the an-nals of Arab history, the Shiahave been strangers to povver, rebels and dis-sidents and men on the run hunted dovvn byofficial povver. Novv the ground has shiftedin Baghdad, and an Arab vvorld steeped intyranny reproaches a Shia-led governmentsitting atop a volcano. America's "regionaldiplomacy" vvill not reconcile the Arab re-gimes to the rise of the Shia outcasts.

in the fullness of time, the Arab order ofpovver vvill have to come to a grudging accep-tance of the order sure to take hold in Bagh¬dad. This is a region that respects the prerog-atives of povver. it had önce resisted the com-ing to povver of the Alavvites in Syria andthen learned to accommodate that "hereti-cal" minority sect; the Shia path in Iraq vvillfollovv that trajectory, and its justice is infi-nitely greater for it is the ascendancy of ademographic majority, through the vveight ofnumbers and the ballot box. Of ali Arablands, Iraq is the most checkered, a frontiercountry at the crossroads of Arabia, Turkeyand Persia. The Sünni Arabs have never ac-cepted Iraq's diversity. The "Arabism" of theplace vvas synonymous vvith their ovvn pri-macy. Novv a binational state in ali but name(Arab and Kurdish) has come into being inIraq, and the Shia underclass have staked aclaim commensurate vvith their numbers.The Sünni Arabs have recoiled from thischange in their fortunes. They have ali but"Persianized" the Shia öf Iraq, branded themas a fifth column of the state next door. Con-temporary Islamism has sharpened this feud,for to the Sünni Islamists the Shia are here-tics at odds vvith the forbidding strictures ofthe Islamists' fanatical variant of the faith.

* * #

Baghdad, a city founded by the AbbasidCaliph al-Mansour in 762, vvas sacked bythe Mongols in 1258: The invaders put it tothe svvord, and dumped its books and librar-ies in the Tigris. in the (Sünni) legend, aShia minister by the name of Ibn Alqamihad opened the gates of the city to the in

vaders. History never relents here. in a com-mentary that follovved the execution of Sad¬dam, a Palestinian commentator vvrote in apan-Arab daily in London that a descendantof Ibn Alqami (read Nouri al-Maliki) hadput to death a descendant of al-Mansour.

These kinds of atavisms cannot be concili-ated. The truth of Iraq vvill assert itself onthe ground, but the age of Sünni monopolyon povver has passed. One of Iraq's most re-spected scholar-dipİomats, Hassan al-Alavvi,

has put the matter in stark terms. it isproper, he said, to speak of an "AmericanIraq" as one does of a Sumerian, a Babylo-nian, an Abbasid, an Ottoman, and then aBritish Iraq. VVhere Iraq in the age of the PaxBritannica rested on an "Anglo-Sunni" re¬gime, this nevv Iraq is by the logic of thingsan American-Shia regime. The militantpreachers railing against the fail of Baghdadto an alliance of the "American crusaders"and the "Shia heretics" are the bearers of adark but intensely felt conviction. Americansshould not be apologetic, in Arab landsseething vvith bigotry and rage, about their

expedition into Iraq. The U.S.shouldn't fail for Arab rulersvvho say they vvould have hadthe ability to cali off the furieshad it had in place a "process"for resolving the claims of thePalestinians, and had it beenable to "deliver" Israel. Those

furies have a life of their ovvn: They areaided and abetted by these same rulers inthe hope of tranquilizing their ovvn domainsand buying off the embittered in their midst.

The Sunhi'Arab regimes are not of one: mind on Iraq. Curiously, the Arab state most

likely to make peace vvith the nevv reality ofIraq is Saudi Arabia; those most hostile arethe Jordanians, the Egyptians and the Pales¬tinians. The Saudi monarch, King Abdullah,has read the wind vvith accuracy; he has aShia minority in his domain, in the oil-bear-ing lands of the Eastern Province, and heseems eager to cap the VVahhabi volcano intKe Najdi heartland of his kingdom. in con-trast, Jordan and Egypt presenf the oddspectacle of countries heavily invested in ananti-Shia drive but vvith noShia citizenry in their midst.The tvvo regimes derive agood measure of their reve-nues from the subsidies ofPax Americana. The threatof Shiism is a lucrative scare-çrovv for Cairo and Amman.The promise of standing sen-try in defense of the Sünniorder is vvhat these tvvo re¬gimes have to offer bothAmerica and the oil states.

The Palestinians, vveakerin the scale of povver andvvith troubles of their ovvn,are in the end of little conse-quence to the strategie align-ment in the region. But tothe extent that their "street"and their pundits matter,they can be counted upon toview the rise of this nevvIraq vvith reserve and out-right hostility. For six de-cades, the Palestinians havehad a virtual monopoly onpan-Arab sentiments, and the Arabic-speak-ing vvorld indulged them. Iraq has been a di-rect challenge to the Palestinians and totheir conception of their place in the Arabseheme of things. To the bitter end, the Pales¬tinian street remained enamored of SaddamHussein. Iraq's Şhia majority has returnedthe favor, and has come to vievv Üıe Palestin¬ian cause vvith considerable suspicion.

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

For its part, the Pax Americana has notbeen at peace vvitrTthe Shia genie it hadcalled forth. The U.S. did not knovv theShia to begin vvith; it savv them throughthe prism of its experience vvith Iran. Mo¬ktada al-Sadr in Baghdad and Hassan Nas-rallah in Beirut: This vvas the face of thenew Shiism and the U.S. vvas spooked by it.

This vvas odd: America had been in themidst of a searing battle vvith al Qaeda andthe Taliban, zealous Sünni movements, butit vvas stili givring credence to Arab vvarıûngsabout the threat of Shiism. Nor vvere theShia vvho finaliy claimed povver in Iraq pos-sessed of an appreciable understanding ofAmerican vvays. Nouri al-Maliki speaks not avvord of English; after years of exile in Syria,he vvas at considerable disadvantage in deal-ing vvith the American presence in his coun¬try. He and the political class around himlacked the traffic with U.S. diplomacy Üıathad seasoned their counterparts in Cairo,Amman and the Arabian Peninsula. VVithout

that intimacy, they had been given to premo-nitions that America could yet strike a bar¬gam vvith the Sünni order of povver.

America held aloft the banner of democ-racy, but in recent months its faith in democ-racy's possibiüties in Iraq has appeared toerode, and this unnerves Üıe Shia politicalclass. President Bush's setback in the con-gressional elections gave Iraqis cause for con-cern: Prime Minister Maliki himself vvon-dered aloud vvheüıer this vvas the beginningof a general American retreat. And therevvas Üıat brief moment vvhen it seemed asthough Üıe "realists" of Üıe James Baker va-riety vvere in the midst of a restoration. TheShia (and Üıe Kurds) needed no deep literacyin strategie matters to read the mind of Mr.Baker. His brand of realism vvas anathema topeople vvho teli their history in metaphors ofjustice and betrayal. He vvas a knovvn entityin Iraqj he had been the stevvard of Ameri¬can foreign policy vvhen America vvalkedavvay, in 1991, from the Kurdish and Shia re-beuions it had called for. The political classin Baghdad couldn't have knovvn that theBaker-Hamilton recommendations vvould dieon Üıe vine, and Üıat President Bush vvouldpay these recommendations scant attention.The American position vvas not transparent,and there vvere in the air rumors of retreneh-meht, and tiıus legitimate Iraqi fears Üıatthe American presence in Baghdad could bebartered avvay in some accommodation vviüıthe povvers in Iraq's neighborhood.

These fears vvere to be allayed, but notput to rest, by the military "surge" that Pres¬ident Bush announced in recent days. Morethan a military endeavor, the surge can beseen as a declaration by the president thatdeliverance vvould be sought in Baghdad,and not in deals vviüı the rogues (Syria andIran) or vvith the Sünni Arab states. PrimeMinister Maliki and the coalition that sus-

' tains his government could not knovv forcertain if this vvas the proverbial "extramile" before casting them adrift, or the surepromise that this president vvould stay vviththem for the remainder of his time in office.

But there can be no denying that vvithÜıe surge the landscape has altered in Bagh¬dad, and that Mr. Bush is invested in Üıe Ma¬liki government as never before. Mr. Maliki'spredecessor vvas forced out of office by anAmerican veto and Mr. Maliki could be for-given his suspicion Üıat the Americansmight try this agahı, it vvas knovvn Üıat hehad never taken to the American envoy, Zal-may Khalilzad, and Üıat he fully understoodthat American officials vvould rather haveother Shia contenders in his post. So if thisis America's extra mile in Baghdad, it has tobe traversed vvith a political leader vvhoseabilities and intentions have been repeatedlycalled into question by American officials.

This marriage of convenience may bethe best that. can be hoped for. Mr. Malikivvill not do America's bidding, and the U.S.should be grateful for his displays of inde¬pendence. He straddles the fence betvveenthe things it vvants him to do disarmingthe militias, vvalking avvay from Moqtada al-Sadr and the requirements of political sur¬vival. The U.S. has been vvaiting for the Ira-qis to assume responsibility for their ovvnaffairs and should not be disconcertedvvhen they take it at its vvord. The messages

put out by U.S. officials novv and then, thatMr. Maliki is living on borrovved time, andthe leaks of vvarnings he has been given byPresident Bush, serve only to underminevvhatever goals America seeks in Baghdad.

With Saddam's execution, this prime min¬ister has made himself a povver in the vastShia mainstream. Having removed ibrahimJaafari from office last year, the Americanregeney is doomed to live vvith Mr. Maliki,for a policy that attempts to unseat him issure to strip Iraqis of any sense that theyare sovereign in their ovvn country. He can-not be granted a blank eheck, but no smallmeasure of America's success in Iraq novvdepends on him. If he is to fail, Üıe deedmust be an affair of the Iraqis, and of thebroad Shia coalition to be exact. He maynovv to able to strike at renegade elementsof the Mahdi Army, for that movement Üıatönce ansvvered to Moqtada al-Sadr and car¬ried his banners has spüntered into gangsled by bandit vvarlords. in its concern vvithSadr and the Mahdi Army, the U.S. ought to '

understand the reluetance of Mr. Maliki'sruling coalition to take on the Shia militias.The terror inflicted on the Shia makes it ex-tremely difficult for a Shia-led government ,

to disarm men vvho pose as defenderş of acommunity stili under brutal siege.

Boldness and despair may have cometogether to carry forvvard this nevv drivein Baghdad. Fear of failure often concen-trates the mind, and President Bush's pol¬icy Could yet find its target right as theskeptics have vvritten off this vvholeproject in Baghdad. Iraq has had its vvay ofmeting out disappointments at every turn,but the tide of events appears to be vvork-ing in the president's favor.

There is a "balance of terror" today be¬tvveen the Sünni and Shia protagonists.More and more Sünni Arabs knovv thattheir old dominion is lost, and that they

- had better take the offeron the table a share ofÜıe oil revenues, the prom¬ise that the constitutioncould be amended and re-vievved, access to politicalpovver and spoils in returnfor reining in the violenceand banishing the Arab ji-hadists. The Shia, too, mayhave to come to a time ofreckoning. Their old tor-mentor vvas sent to the gal¬lovvs, and a kinsman oftheirs did the deed vviththe seal of the state. Fromthe poor Shia slums ofBaghdad, young avengersansvvered the Sünni cam¬paign of terror vvith brutalterror of their ovvn. Theold notion that the Sunnisof Iraq vvere a martial racevvhile the Shia vveremarked for lamentationsand political cjuiescencehas been broken for good.

The country has been fought över, and averdict can already be discerned rough bal¬ance betvveen its erstvvhile Sünni rulers andits Shia inheritors, and a special, autono¬mous life for tiıe Kurds. Against ali dire ex-peetations, the all-important question of thedistribution of oil vvealtiı appears elose to aresolution. The design for sharing tiıebounty is a "federal" one that strfkes a bal¬ance betvveen central government and re¬gional claimants. The nightmare of the SünniArabs that they vvould be left stranded in re-gions of sand and gravel has been averted.

This is the country midvvifed by Ameri¬can povver. Iraq vvill never approximate theexpectations projected onto it in more inno-cent times. But the U.S. should be able togrant it the gift of acceptance, and anotherdose of patience as it vvorks its vvay out ofits current torments. it is said that much oftiıe vvar's nobility has drained out of it, andthat America novv fights not to lose, and tokeep intact its larger position in the oillands of Üıe Arabian Peninsula and the Per¬sian Gulf. This may not be the stuff of glory,but it has povver and legitimacy ali its ovvn.

Mr. Ajami, a 2006 recipient of the BradleyPrize, teaches at Johns Hopkins and is au-thor of "The Foreiğner's Gift: The Ameri¬cans, the Arabs and the Iraqis in Iraq"(Free Press, 2006).

80

Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

For its part, the Pax Americana has notbeen at peace vvitrTthe Shia genie it hadcalled forth. The U.S. did not knovv theShia to begin vvith; it savv them throughthe prism of its experience vvith Iran. Mo¬ktada al-Sadr in Baghdad and Hassan Nas-rallah in Beirut: This vvas the face of thenew Shiism and the U.S. vvas spooked by it.

This vvas odd: America had been in themidst of a searing battle vvith al Qaeda andthe Taliban, zealous Sünni movements, butit vvas stili givring credence to Arab vvarıûngsabout the threat of Shiism. Nor vvere theShia vvho finaliy claimed povver in Iraq pos-sessed of an appreciable understanding ofAmerican vvays. Nouri al-Maliki speaks not avvord of English; after years of exile in Syria,he vvas at considerable disadvantage in deal-ing vvith the American presence in his coun¬try. He and the political class around himlacked the traffic with U.S. diplomacy Üıathad seasoned their counterparts in Cairo,Amman and the Arabian Peninsula. VVithout

that intimacy, they had been given to premo-nitions that America could yet strike a bar¬gam vvith the Sünni order of povver.

America held aloft the banner of democ-racy, but in recent months its faith in democ-racy's possibiüties in Iraq has appeared toerode, and this unnerves Üıe Shia politicalclass. President Bush's setback in the con-gressional elections gave Iraqis cause for con-cern: Prime Minister Maliki himself vvon-dered aloud vvheüıer this vvas the beginningof a general American retreat. And therevvas Üıat brief moment vvhen it seemed asthough Üıe "realists" of Üıe James Baker va-riety vvere in the midst of a restoration. TheShia (and Üıe Kurds) needed no deep literacyin strategie matters to read the mind of Mr.Baker. His brand of realism vvas anathema topeople vvho teli their history in metaphors ofjustice and betrayal. He vvas a knovvn entityin Iraqj he had been the stevvard of Ameri¬can foreign policy vvhen America vvalkedavvay, in 1991, from the Kurdish and Shia re-beuions it had called for. The political classin Baghdad couldn't have knovvn that theBaker-Hamilton recommendations vvould dieon Üıe vine, and Üıat President Bush vvouldpay these recommendations scant attention.The American position vvas not transparent,and there vvere in the air rumors of retreneh-meht, and tiıus legitimate Iraqi fears Üıatthe American presence in Baghdad could bebartered avvay in some accommodation vviüıthe povvers in Iraq's neighborhood.

These fears vvere to be allayed, but notput to rest, by the military "surge" that Pres¬ident Bush announced in recent days. Morethan a military endeavor, the surge can beseen as a declaration by the president thatdeliverance vvould be sought in Baghdad,and not in deals vviüı the rogues (Syria andIran) or vvith the Sünni Arab states. PrimeMinister Maliki and the coalition that sus-

' tains his government could not knovv forcertain if this vvas the proverbial "extramile" before casting them adrift, or the surepromise that this president vvould stay vviththem for the remainder of his time in office.

But there can be no denying that vvithÜıe surge the landscape has altered in Bagh¬dad, and that Mr. Bush is invested in Üıe Ma¬liki government as never before. Mr. Maliki'spredecessor vvas forced out of office by anAmerican veto and Mr. Maliki could be for-given his suspicion Üıat the Americansmight try this agahı, it vvas knovvn Üıat hehad never taken to the American envoy, Zal-may Khalilzad, and Üıat he fully understoodthat American officials vvould rather haveother Shia contenders in his post. So if thisis America's extra mile in Baghdad, it has tobe traversed vvith a political leader vvhoseabilities and intentions have been repeatedlycalled into question by American officials.

This marriage of convenience may bethe best that. can be hoped for. Mr. Malikivvill not do America's bidding, and the U.S.should be grateful for his displays of inde¬pendence. He straddles the fence betvveenthe things it vvants him to do disarmingthe militias, vvalking avvay from Moqtada al-Sadr and the requirements of political sur¬vival. The U.S. has been vvaiting for the Ira-qis to assume responsibility for their ovvnaffairs and should not be disconcertedvvhen they take it at its vvord. The messages

put out by U.S. officials novv and then, thatMr. Maliki is living on borrovved time, andthe leaks of vvarnings he has been given byPresident Bush, serve only to underminevvhatever goals America seeks in Baghdad.

With Saddam's execution, this prime min¬ister has made himself a povver in the vastShia mainstream. Having removed ibrahimJaafari from office last year, the Americanregeney is doomed to live vvith Mr. Maliki,for a policy that attempts to unseat him issure to strip Iraqis of any sense that theyare sovereign in their ovvn country. He can-not be granted a blank eheck, but no smallmeasure of America's success in Iraq novvdepends on him. If he is to fail, Üıe deedmust be an affair of the Iraqis, and of thebroad Shia coalition to be exact. He maynovv to able to strike at renegade elementsof the Mahdi Army, for that movement Üıatönce ansvvered to Moqtada al-Sadr and car¬ried his banners has spüntered into gangsled by bandit vvarlords. in its concern vvithSadr and the Mahdi Army, the U.S. ought to '

understand the reluetance of Mr. Maliki'sruling coalition to take on the Shia militias.The terror inflicted on the Shia makes it ex-tremely difficult for a Shia-led government ,

to disarm men vvho pose as defenderş of acommunity stili under brutal siege.

Boldness and despair may have cometogether to carry forvvard this nevv drivein Baghdad. Fear of failure often concen-trates the mind, and President Bush's pol¬icy Could yet find its target right as theskeptics have vvritten off this vvholeproject in Baghdad. Iraq has had its vvay ofmeting out disappointments at every turn,but the tide of events appears to be vvork-ing in the president's favor.

There is a "balance of terror" today be¬tvveen the Sünni and Shia protagonists.More and more Sünni Arabs knovv thattheir old dominion is lost, and that they

- had better take the offeron the table a share ofÜıe oil revenues, the prom¬ise that the constitutioncould be amended and re-vievved, access to politicalpovver and spoils in returnfor reining in the violenceand banishing the Arab ji-hadists. The Shia, too, mayhave to come to a time ofreckoning. Their old tor-mentor vvas sent to the gal¬lovvs, and a kinsman oftheirs did the deed vviththe seal of the state. Fromthe poor Shia slums ofBaghdad, young avengersansvvered the Sünni cam¬paign of terror vvith brutalterror of their ovvn. Theold notion that the Sunnisof Iraq vvere a martial racevvhile the Shia vveremarked for lamentationsand political cjuiescencehas been broken for good.

The country has been fought över, and averdict can already be discerned rough bal¬ance betvveen its erstvvhile Sünni rulers andits Shia inheritors, and a special, autono¬mous life for tiıe Kurds. Against ali dire ex-peetations, the all-important question of thedistribution of oil vvealtiı appears elose to aresolution. The design for sharing tiıebounty is a "federal" one that strfkes a bal¬ance betvveen central government and re¬gional claimants. The nightmare of the SünniArabs that they vvould be left stranded in re-gions of sand and gravel has been averted.

This is the country midvvifed by Ameri¬can povver. Iraq vvill never approximate theexpectations projected onto it in more inno-cent times. But the U.S. should be able togrant it the gift of acceptance, and anotherdose of patience as it vvorks its vvay out ofits current torments. it is said that much oftiıe vvar's nobility has drained out of it, andthat America novv fights not to lose, and tokeep intact its larger position in the oillands of Üıe Arabian Peninsula and the Per¬sian Gulf. This may not be the stuff of glory,but it has povver and legitimacy ali its ovvn.

Mr. Ajami, a 2006 recipient of the BradleyPrize, teaches at Johns Hopkins and is au-thor of "The Foreiğner's Gift: The Ameri¬cans, the Arabs and the Iraqis in Iraq"(Free Press, 2006).

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

ooc^

O

z

.o

Europe is at oddswith U.S. över IranContinent resists Washington's effortto isolate Tehran commercially

T By Steven R. Weisman

WASHNGTON: European nations,opening a nevv rift vvith the UnitedStates, are resistirig the latest Bush ad¬ministration drive to curtail Europeangovernment support, often in the formof loan guarantees, for exports to Iran.

European countries are also rebuff-ing requests from Üıe United States toblock bank transactions and freeze Üıeassets ofcertain Iranian companies andindividuals, officials on both sides say.

The American effort is aimed at per-suading European nations to step uptheir participation in a campaign toisolate Iran commercially at a timevvhen Iranian officials concede thatWestern sanctions have already hurttheir economy.

The West is pressing Iran to give upits nuclear vveapons program in returnfor political and economic benefits.Iran has refused and says its nuclearprogram is for civilian purposes only.

"We are telling Üıe Europeans thatthey need to go vvay beyond vvhatthey've done to maximize pressure onIran," said,a senior administration offi¬cial, asking not to be identifıed becausethe talks vvith Europe are sensitive. "Upuntil novv, Üıe European response on Üıeeconomic side has been pretty vveak"

European officials have counteredthat they do not at present have the le¬gal tools employed by the U.S. TreasuryDepartment to go after banks to freezeassets or block transactions betvveenEuropean and Iranian banks. But theysay that they have begun the process ofadopting such tools this year.

"We vvant to squeeze the Iranians,"said a European official, asking not tobe identifıed _by name or country, cit-ing' the sensitivity of the discussions."But there are varying degrees of polit¬ical vvill in Europe about turning thethumbscrevvs. it's not straightforvvard

, for the European Union to do vvhat theUnited States vvants."

Another official said: "We are goingto be very cautious about vvhat theTreasury Department vvants us to do."

The American effort to press Iraneconomically is of a piece vvith its otherforms of pressure on the Tehran gov¬ernment, American officials say. Theseinclude the arrest of Iranian op.erativesin Iraq and the sending of Americannaval vessels to the Gulf.

in addition, American officials saythat vvhile diplomatie pressure is thepolicy of the Bush administration, mil

itary action cannot be ruled out in thefulture.

Several European officials say theybelieve that the United States and SaudiArabia have reached an unvvritten dealto keep oil production up, and pricesdovvn, to further squeeze Iran, vvhich isdependent on oil for its economicsolveney.

The Bush administration has calledon Europe to do more economically aspart of its tvvo-year bargain in vvhichthe United States agreed to supportEuropean efforts to negotiate a resolu-tion of the crisis över the Iranian nucle¬ar program.

But as an act of good faith, Americanofficials say, Europe must do more in

: the economic sphere.Europe has many more commercial

and economic ties vvith İran than ÜıeUnited States, vvhich severed ali rela¬tions after the Iranian revolution and theseizure ofhostages in 1979. The U.S. StateDepartment estimates that Europeangovernments provided $18 billion in gov¬ernment export credits for Iran in 2005.

in addition to purehasing oil fromIran, European countries export to Iranmachînery, equipment and commodit-ies vvhich they say hşve no military ap-plication. Credits supplied by semi-in-

. dependent government agencies for' such items are granted to Iran and othercountries because they are consideredat risk, European officials say.

Europeans acknovvledge that Euro¬pean companies are dependent on Iranfor lucrative business deals, but they alsosay that Europe has no legal framevvorkfor curbing the activities of financial in-stitutions or businesses based on classi-fied information not useable in courts.

Indeed, they say that past efforts togo after businesses and banks in Europebased on secret information have beenoverturned by European courts.

American officials counter that someof the export credits issued by Euro¬pean governments may have facilitatedillicit business and that European gov-

; ernments must do more to acquire thei tools to stop such transactions.1 "They've told us they don't have thetools," said a senior American official."Our ansvver is: Get them."

At least five Iranian banks havebranehes in Europe that have facilitatedexport credits and engaged in transac¬tions vvith European banks, Americanand European officials say. The five in-

j clude Bank Saderat, cited by the Unitedi States last year as involved in terrorism,

and Bank Sepah, cited as being involvedin ballistic missile programs.

American citation of these banks hasvirtually halted ali transactions vviththem involving dollars, American andEuropean officials say.

in addition, the ripple effect ofAmer¬ican aetions has halted transactions in-

.yolving dollars vvith other Iranianbanks, many experts say.

But the "United States vvants Europeto go further and halt ali sorts of trans¬actions vvith Bank Sepah, and possibly,in the future, vvith other banks. Theysay Bank Sepah should be barred fromdoing business in Europe vvhere ithas branehes in Rome, Frankfurt, Lon-don and Paris because of its recordon missile programs.

UN Security Council Resolution 1737,

adopted in December, calls for sanc¬tions against a dozen companies andseveral individuals involved in Iran'snuclear and arms programs, many vvithties to Iranian banks. As a start, the ad¬ministration vvants Europe to freeze as¬sets and block transactions involvingthese entities and persons.

Hovv far Europe vvill be vvilling to go isin some doubt, American officials say,though some European officials say Üıatüıe European Commission, tiıe executivebranch of the European Union, vvill ap-prove a measure paving the vvay for suchaetions vvhen it meets in mid-February.

A vveek ago, European foreign minis-ters met in Brussels to adopt a recom-mendation that the European Union actto implement UN Security Council Res¬olution 1737 against Iran, approved inNevv York in December.

But Bush administration officialssaid that they vvere disappointed vviththe watered-down language of thatmeasure.

European officials novv say that theEuropean Union vvill act in mid-Febru¬ary to bar transactions of the entitiesand individuals cited in the SecurityCouncil resolution. If this happens, itvvould meet some but not ali the de-mands of the Bush administration.

in visits to Europe, several seniorAmerican envoys have pressed theEuropeans to move aggressively againstIranian bank and business transac¬tions.

The envoys involved have been thedeputy treasury secretary, Robert Kim-mitt, the under secretary of state, R.Nicholas Burns, and the Treasury un¬der secretary for terrorism and finan¬cial intelligence, Stuart Levey.

"Önce vve have adopted the regula-tions implementing 1737 in February, itbecomes part of the national adminis-trative lavv in Europe," a European offi¬cial said.

"Then it's a question of Europeancountries aeting on their ovvn. But Ithink this is going to move svviftly."

European officials also say that theyare already cutting back on governmentcredits for exports to Iran. Germanymaintains that it supplied only $450million in nevv credits in the first half of2006, compared to $564 million in thesame period iri 2005. Germany also saysthat its overall exports to ifan have alsodeclined.

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Europe is at oddswith U.S. över IranContinent resists Washington's effortto isolate Tehran commercially

T By Steven R. Weisman

WASHNGTON: European nations,opening a nevv rift vvith the UnitedStates, are resistirig the latest Bush ad¬ministration drive to curtail Europeangovernment support, often in the formof loan guarantees, for exports to Iran.

European countries are also rebuff-ing requests from Üıe United States toblock bank transactions and freeze Üıeassets ofcertain Iranian companies andindividuals, officials on both sides say.

The American effort is aimed at per-suading European nations to step uptheir participation in a campaign toisolate Iran commercially at a timevvhen Iranian officials concede thatWestern sanctions have already hurttheir economy.

The West is pressing Iran to give upits nuclear vveapons program in returnfor political and economic benefits.Iran has refused and says its nuclearprogram is for civilian purposes only.

"We are telling Üıe Europeans thatthey need to go vvay beyond vvhatthey've done to maximize pressure onIran," said,a senior administration offi¬cial, asking not to be identifıed becausethe talks vvith Europe are sensitive. "Upuntil novv, Üıe European response on Üıeeconomic side has been pretty vveak"

European officials have counteredthat they do not at present have the le¬gal tools employed by the U.S. TreasuryDepartment to go after banks to freezeassets or block transactions betvveenEuropean and Iranian banks. But theysay that they have begun the process ofadopting such tools this year.

"We vvant to squeeze the Iranians,"said a European official, asking not tobe identifıed _by name or country, cit-ing' the sensitivity of the discussions."But there are varying degrees of polit¬ical vvill in Europe about turning thethumbscrevvs. it's not straightforvvard

, for the European Union to do vvhat theUnited States vvants."

Another official said: "We are goingto be very cautious about vvhat theTreasury Department vvants us to do."

The American effort to press Iraneconomically is of a piece vvith its otherforms of pressure on the Tehran gov¬ernment, American officials say. Theseinclude the arrest of Iranian op.erativesin Iraq and the sending of Americannaval vessels to the Gulf.

in addition, American officials saythat vvhile diplomatie pressure is thepolicy of the Bush administration, mil

itary action cannot be ruled out in thefulture.

Several European officials say theybelieve that the United States and SaudiArabia have reached an unvvritten dealto keep oil production up, and pricesdovvn, to further squeeze Iran, vvhich isdependent on oil for its economicsolveney.

The Bush administration has calledon Europe to do more economically aspart of its tvvo-year bargain in vvhichthe United States agreed to supportEuropean efforts to negotiate a resolu-tion of the crisis över the Iranian nucle¬ar program.

But as an act of good faith, Americanofficials say, Europe must do more in

: the economic sphere.Europe has many more commercial

and economic ties vvith İran than ÜıeUnited States, vvhich severed ali rela¬tions after the Iranian revolution and theseizure ofhostages in 1979. The U.S. StateDepartment estimates that Europeangovernments provided $18 billion in gov¬ernment export credits for Iran in 2005.

in addition to purehasing oil fromIran, European countries export to Iranmachînery, equipment and commodit-ies vvhich they say hşve no military ap-plication. Credits supplied by semi-in-

. dependent government agencies for' such items are granted to Iran and othercountries because they are consideredat risk, European officials say.

Europeans acknovvledge that Euro¬pean companies are dependent on Iranfor lucrative business deals, but they alsosay that Europe has no legal framevvorkfor curbing the activities of financial in-stitutions or businesses based on classi-fied information not useable in courts.

Indeed, they say that past efforts togo after businesses and banks in Europebased on secret information have beenoverturned by European courts.

American officials counter that someof the export credits issued by Euro¬pean governments may have facilitatedillicit business and that European gov-

; ernments must do more to acquire thei tools to stop such transactions.1 "They've told us they don't have thetools," said a senior American official."Our ansvver is: Get them."

At least five Iranian banks havebranehes in Europe that have facilitatedexport credits and engaged in transac¬tions vvith European banks, Americanand European officials say. The five in-

j clude Bank Saderat, cited by the Unitedi States last year as involved in terrorism,

and Bank Sepah, cited as being involvedin ballistic missile programs.

American citation of these banks hasvirtually halted ali transactions vviththem involving dollars, American andEuropean officials say.

in addition, the ripple effect ofAmer¬ican aetions has halted transactions in-

.yolving dollars vvith other Iranianbanks, many experts say.

But the "United States vvants Europeto go further and halt ali sorts of trans¬actions vvith Bank Sepah, and possibly,in the future, vvith other banks. Theysay Bank Sepah should be barred fromdoing business in Europe vvhere ithas branehes in Rome, Frankfurt, Lon-don and Paris because of its recordon missile programs.

UN Security Council Resolution 1737,

adopted in December, calls for sanc¬tions against a dozen companies andseveral individuals involved in Iran'snuclear and arms programs, many vvithties to Iranian banks. As a start, the ad¬ministration vvants Europe to freeze as¬sets and block transactions involvingthese entities and persons.

Hovv far Europe vvill be vvilling to go isin some doubt, American officials say,though some European officials say Üıatüıe European Commission, tiıe executivebranch of the European Union, vvill ap-prove a measure paving the vvay for suchaetions vvhen it meets in mid-February.

A vveek ago, European foreign minis-ters met in Brussels to adopt a recom-mendation that the European Union actto implement UN Security Council Res¬olution 1737 against Iran, approved inNevv York in December.

But Bush administration officialssaid that they vvere disappointed vviththe watered-down language of thatmeasure.

European officials novv say that theEuropean Union vvill act in mid-Febru¬ary to bar transactions of the entitiesand individuals cited in the SecurityCouncil resolution. If this happens, itvvould meet some but not ali the de-mands of the Bush administration.

in visits to Europe, several seniorAmerican envoys have pressed theEuropeans to move aggressively againstIranian bank and business transac¬tions.

The envoys involved have been thedeputy treasury secretary, Robert Kim-mitt, the under secretary of state, R.Nicholas Burns, and the Treasury un¬der secretary for terrorism and finan¬cial intelligence, Stuart Levey.

"Önce vve have adopted the regula-tions implementing 1737 in February, itbecomes part of the national adminis-trative lavv in Europe," a European offi¬cial said.

"Then it's a question of Europeancountries aeting on their ovvn. But Ithink this is going to move svviftly."

European officials also say that theyare already cutting back on governmentcredits for exports to Iran. Germanymaintains that it supplied only $450million in nevv credits in the first half of2006, compared to $564 million in thesame period iri 2005. Germany also saysthat its overall exports to ifan have alsodeclined.

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LE FIGARO 30 janvier 2007

L'Irans'alarmedes menacesamericaines

Washington a decide' d'envoyer un second porte-avions dans les eaux

du golfe Persique. Paul}. Perkins/AP.

GOLFELa perspectived'une confrontationavec les Etats-Unisest de plus en plus evoquee,â tous les echelonsde la Republique islamique.

Teheran

İL S'EN SOUVIENT comme sic'Ğtait hier. Mais les temps ontchange\ En avril 2003, c'est avecenvie qu'Ali regarda la statue deSaddam Hussein se faire debou-lonner a Bagdad. « Avec les copains,on ne revait que d'une chose : voirdebarquer â Teheran les blindesamâricains pour nous debarrasserdes mollahs et pour goûter, enfin, âla liberte ! », raconte le jeune ven-deur iranien de 20 ans, baskets âl'occidentale et cheveux coiffes enbrosse. Mais «aujourd'hui, quandje vois le chaos irakien, je dis : Nonmerci. Les GTs, on n'en veut pas ! »,

ajoute-t-il, appuye au comptoir desa boutique de vetements, pres dela place Imam-Khomeiny, au Sudde TehĞran.

Ici, les rumeurs sur les mena¬ces de frappes americaines vontbon train. Elles sont alimentees,entre autres, par la decision deWashington d'envoyer undeıudeme porte-avions dans leseaux du Golfe persique. On estencore loin de la paranoîa quipousserait les TĞheranais â quitterla capitale. Mais, signe d'uneinquietude croissante, certainesflgures pohtkmes, jusqu'ici muet-tes sur la question, commencent âeVoquer serieusement la probabi-lite d'une attaque. Â commencerpar Mohsen Rezaî, l'actuel secre¬taire du Conseil de discernement

nienne est sur le point de vivre unenouvelle confrontation », decla-rait-il la semaine derniere lors d'undĞplacement â Dacht-6 Azadegan,le long de la frontiere irano-ira-kienne. Quelques jours plus tot, ilavait parle d'un « affrontement ine-luctable » dans une intervievvaccordee au quotidien gouverne-mental de Dubai, Al Bayan.

Cette perspective inquiete ega¬lement les dĞtracteurs du Presi¬dent Mahmoud Ahmadinejad, dedroite comme de gauche, qui luireprochent dejâ d'avoir envoye ledossier du nucleaire iranien auConseil de sĞcurite. Aujourd'hui,ils craignent de voir ses slogansprovocateurs sur le nucleaire et laShoah servir de pretexte â GeorgeW. Bush pour s'attaquer â l'Iran,malgre l'opposition du Congresamericain et des pays europeens.«Bush a montre, avec l'invasionirakienne, qu'il est capable de fairecavalier seul », s'alarme, dans uneditorial, le quotidien Kargozaran.D'apres le journal reformateur enligne Aftabnews, l'ancien presidentAli Hashemi Rafsandjani auraitegalement fait part, lors d'une ren¬contre recente avec cent deputâsiraniens, de « la prise au serieıvc desmenaces americaines par le guide

supreme, l'ayatollah Ali Khame¬nei ». Ce dernier, qu'on dit maladeet fragilise par un cancer de laprostate, n'a pas dâmenti cetteinformation.

« La rĞgion va s'embraser »

La population iraniennedemeure incapable de decrypterles tenants et les aboutissants ducombat entre Bush et Ahmadine¬jad. Avec cette peur, au final, de seretrouver otage d'une guerrequ'elle n'aura pas souhaitĞe. «Sil'Amirique attaaue Tiran, c'esttoute une region qui va s'embra¬ser», s'inquiete Sadegh Tirafkan.Pour cet artiste iranien de 41 ans,les risques d'une guerre sont tropgrands pour se permettre de restersilencieux. Sa derniere ceuvre,entre peinture et photomontage,presente des images d'Iraniens etIraniennes de tous les jours, enca-drâes par des graphiques persans,telles les figurines contemporainesd'une miniature â l'ancienne. Âchaque extrĞmitâ du tableau, laphoto de soldats americains entenue de combat vient menacercette sârâniti apparente. «J'aivoulu montrer qu'une guerre feraitpartir en fumee toute la richeculture du Moyen-Orient », confie

Bush â Teheran : « Nous reagirons fermement '

iranien et ancien commandant enchef des Pasdaran (gardiens de larevolution) pendant la guerre Iran-Irak (1980-1988). «La nation ira-

II Le president Bush a deplore,hier, les recentes violences auLiban et a dit que l'Iran, la Syrie etle Hezbollah devaient « rendredes comptes » pour leurs tentati-ves de döstabilisation. De soncöte, l'ancien ambassadeur desEtats-Unis â l'ONU, John Bolton,a assure que les discussions surle programme nucleaire iranienayant « echoue », la seule solution

desormais reşide dans un « chan-gement de regime » â T6heran. Levice-president americain, DickCheney, vient, quant â lui, d'expli-quer la signification de l'envoiröcent d'un second porte-avionsdans le Golfe : « Nous avons descapacites importantes pourrepondre â la menace iranienne. »

Et de preciser que « toutes lesoptions restaient sur la table '>.

Sadegh Tirafgan. En ajoutant :

«Peut-etre que nos dirigeants ontdes problemes entre eux, mais pasnos peuples ! Une guerre, ça vou-drait dire des milliers dejeunes ira¬niens et Americains forces d'allermourir au front... Regardez ce quise passe en Irak ! »

Dans sa petite boutique duSud, Ali dit ressentir les cons6-quences des menaces americaines.« Ma clientele a dejâ chutĞ de moi-tie depuis le vote, en decembre der¬nier, de la resolution onusiennefavorable â des sanctions.Aujourd'hui, ça s'empire avec lescraintes d'une attaque. Les affairesvont mal ! », dit-il. Mohammad, unclient du coin, portant barbe etchemise noire, et fervent deTen-seur du regime iranien, a son mot kdire. « Dites aux Americains qu'onn'a pas peur d'eux. S'ils nous atta-quent, on defendra nötre honneur(« nâmous », en persan) jusqu'â laderniere goutte de sang! Nötrepays, c'est comme nötre mere. Siune personne la viole, on est pret âtuer ! », lâche-t-il. « Vous savez, iln'a pas tort», murmure Ali, unefois le client ĞclipsĞ. « C'est plusfortqu'eux, les iraniens sont tres natio¬nalistes. Moi-meme, j'ai beau etrecontre le gouvemement, etj'ai beaurever d'un changement de regime,je prendrai les armes s'il le faut »,

dit-il. «J'adore les chansons deMadonna, et lesfilms de Spyke Lee.Mais Bush, je ne peux pas le voir enpeinture!», poursuit-il. Une jeunefemme vient de pousser la porte dela boutique. C'est Narguess, lasceur d'Ali. Elle se plaint d'avoir âsupporter son foulard tout au longde la journĞe. Mais la deinocratie kl'americaine, imposĞe par la force,elle n'en veut pas. « Par les tempsqui courent, nötre securite est plusimportante que nötre liberte », dit-elle.

"' ÖELPHINE MlNOUI

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Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

LE FIGARO 30 janvier 2007

L'Irans'alarmedes menacesamericaines

Washington a decide' d'envoyer un second porte-avions dans les eaux

du golfe Persique. Paul}. Perkins/AP.

GOLFELa perspectived'une confrontationavec les Etats-Unisest de plus en plus evoquee,â tous les echelonsde la Republique islamique.

Teheran

İL S'EN SOUVIENT comme sic'Ğtait hier. Mais les temps ontchange\ En avril 2003, c'est avecenvie qu'Ali regarda la statue deSaddam Hussein se faire debou-lonner a Bagdad. « Avec les copains,on ne revait que d'une chose : voirdebarquer â Teheran les blindesamâricains pour nous debarrasserdes mollahs et pour goûter, enfin, âla liberte ! », raconte le jeune ven-deur iranien de 20 ans, baskets âl'occidentale et cheveux coiffes enbrosse. Mais «aujourd'hui, quandje vois le chaos irakien, je dis : Nonmerci. Les GTs, on n'en veut pas ! »,

ajoute-t-il, appuye au comptoir desa boutique de vetements, pres dela place Imam-Khomeiny, au Sudde TehĞran.

Ici, les rumeurs sur les mena¬ces de frappes americaines vontbon train. Elles sont alimentees,entre autres, par la decision deWashington d'envoyer undeıudeme porte-avions dans leseaux du Golfe persique. On estencore loin de la paranoîa quipousserait les TĞheranais â quitterla capitale. Mais, signe d'uneinquietude croissante, certainesflgures pohtkmes, jusqu'ici muet-tes sur la question, commencent âeVoquer serieusement la probabi-lite d'une attaque. Â commencerpar Mohsen Rezaî, l'actuel secre¬taire du Conseil de discernement

nienne est sur le point de vivre unenouvelle confrontation », decla-rait-il la semaine derniere lors d'undĞplacement â Dacht-6 Azadegan,le long de la frontiere irano-ira-kienne. Quelques jours plus tot, ilavait parle d'un « affrontement ine-luctable » dans une intervievvaccordee au quotidien gouverne-mental de Dubai, Al Bayan.

Cette perspective inquiete ega¬lement les dĞtracteurs du Presi¬dent Mahmoud Ahmadinejad, dedroite comme de gauche, qui luireprochent dejâ d'avoir envoye ledossier du nucleaire iranien auConseil de sĞcurite. Aujourd'hui,ils craignent de voir ses slogansprovocateurs sur le nucleaire et laShoah servir de pretexte â GeorgeW. Bush pour s'attaquer â l'Iran,malgre l'opposition du Congresamericain et des pays europeens.«Bush a montre, avec l'invasionirakienne, qu'il est capable de fairecavalier seul », s'alarme, dans uneditorial, le quotidien Kargozaran.D'apres le journal reformateur enligne Aftabnews, l'ancien presidentAli Hashemi Rafsandjani auraitegalement fait part, lors d'une ren¬contre recente avec cent deputâsiraniens, de « la prise au serieıvc desmenaces americaines par le guide

supreme, l'ayatollah Ali Khame¬nei ». Ce dernier, qu'on dit maladeet fragilise par un cancer de laprostate, n'a pas dâmenti cetteinformation.

« La rĞgion va s'embraser »

La population iraniennedemeure incapable de decrypterles tenants et les aboutissants ducombat entre Bush et Ahmadine¬jad. Avec cette peur, au final, de seretrouver otage d'une guerrequ'elle n'aura pas souhaitĞe. «Sil'Amirique attaaue Tiran, c'esttoute une region qui va s'embra¬ser», s'inquiete Sadegh Tirafkan.Pour cet artiste iranien de 41 ans,les risques d'une guerre sont tropgrands pour se permettre de restersilencieux. Sa derniere ceuvre,entre peinture et photomontage,presente des images d'Iraniens etIraniennes de tous les jours, enca-drâes par des graphiques persans,telles les figurines contemporainesd'une miniature â l'ancienne. Âchaque extrĞmitâ du tableau, laphoto de soldats americains entenue de combat vient menacercette sârâniti apparente. «J'aivoulu montrer qu'une guerre feraitpartir en fumee toute la richeculture du Moyen-Orient », confie

Bush â Teheran : « Nous reagirons fermement '

iranien et ancien commandant enchef des Pasdaran (gardiens de larevolution) pendant la guerre Iran-Irak (1980-1988). «La nation ira-

II Le president Bush a deplore,hier, les recentes violences auLiban et a dit que l'Iran, la Syrie etle Hezbollah devaient « rendredes comptes » pour leurs tentati-ves de döstabilisation. De soncöte, l'ancien ambassadeur desEtats-Unis â l'ONU, John Bolton,a assure que les discussions surle programme nucleaire iranienayant « echoue », la seule solution

desormais reşide dans un « chan-gement de regime » â T6heran. Levice-president americain, DickCheney, vient, quant â lui, d'expli-quer la signification de l'envoiröcent d'un second porte-avionsdans le Golfe : « Nous avons descapacites importantes pourrepondre â la menace iranienne. »

Et de preciser que « toutes lesoptions restaient sur la table '>.

Sadegh Tirafgan. En ajoutant :

«Peut-etre que nos dirigeants ontdes problemes entre eux, mais pasnos peuples ! Une guerre, ça vou-drait dire des milliers dejeunes ira¬niens et Americains forces d'allermourir au front... Regardez ce quise passe en Irak ! »

Dans sa petite boutique duSud, Ali dit ressentir les cons6-quences des menaces americaines.« Ma clientele a dejâ chutĞ de moi-tie depuis le vote, en decembre der¬nier, de la resolution onusiennefavorable â des sanctions.Aujourd'hui, ça s'empire avec lescraintes d'une attaque. Les affairesvont mal ! », dit-il. Mohammad, unclient du coin, portant barbe etchemise noire, et fervent deTen-seur du regime iranien, a son mot kdire. « Dites aux Americains qu'onn'a pas peur d'eux. S'ils nous atta-quent, on defendra nötre honneur(« nâmous », en persan) jusqu'â laderniere goutte de sang! Nötrepays, c'est comme nötre mere. Siune personne la viole, on est pret âtuer ! », lâche-t-il. « Vous savez, iln'a pas tort», murmure Ali, unefois le client ĞclipsĞ. « C'est plusfortqu'eux, les iraniens sont tres natio¬nalistes. Moi-meme, j'ai beau etrecontre le gouvemement, etj'ai beaurever d'un changement de regime,je prendrai les armes s'il le faut »,

dit-il. «J'adore les chansons deMadonna, et lesfilms de Spyke Lee.Mais Bush, je ne peux pas le voir enpeinture!», poursuit-il. Une jeunefemme vient de pousser la porte dela boutique. C'est Narguess, lasceur d'Ali. Elle se plaint d'avoir âsupporter son foulard tout au longde la journĞe. Mais la deinocratie kl'americaine, imposĞe par la force,elle n'en veut pas. « Par les tempsqui courent, nötre securite est plusimportante que nötre liberte », dit-elle.

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Page 107: KURD INSTITUT E · al-Anbaa, Jalal Talabani a, cepen-dant, appelé à cesser toute inter-vention dans les affaires inté-rieures de l’Irak et à aider le pays à restaurer la paix

Revue de Presse-Press Reviezv-Berhevoka Çape-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basın Özeti

TURQUIE

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Ankara refiısela nouvelle politiquepetroliere irakienneau KurdistanİSTANBULCORRESPONDANCELaTurquie a menace l'Irak, lundi 29 jan¬vier, de mesures de retorsion au cas oûBagdad persisterait â demander auxsociet.es turques qui lui vendent des pro¬duits petroliers de s'adresser aux autori¬tes du Kurdistan d'Irak pour le renouvel-lement de leurs contrats. Or Ankara refu-

se tout contact officiel avec ces autoritesregionales kurdes de peur de favoriserleur glissement vers l'independance.« Ceux qui veulent mettre la Turauie dl'epreuve en paieront leprix, la Turauie necedejamais devant lesfaits accomplis », adeclare le ministre turc du commerceexterieur, KürsadTüzmen.

Des le 11 janvier, des societ.es turquesont reçu des lettfes de la compagnie ira¬kienne de commercialisation du petrole,SOMO, leur suggerant de passer par lesKurdes d'Irak s'ils voulaient renouvelerleurs contrats. M. Tüzmen a ecrit a laSOMO qu'il s'agissait d'une rupture desaccords bilateraux signes au niveauministeriel en novembre 2006 et que celamenace le maintien des livraisons. II adeclare, lundi, ne pas avoir reçu de repon-

se de la SOMO, « oü l'on ne repond pasaıvcappels telephoniques ».

La portee des menaces turques est limi-tee par le fait que les ventes â l'Irak de pro¬duits raffines en Turquie avaient dejâ tresfortement diminue en 2006 â la süite deretards de paiement et de rivalites pour lescommissions fmancieres afferentes. LeKurdistan est un passage oblige pour lescamions turcs qui vendent de l'essence enIrak. Celui-ci en importe desormais beau¬coup plus de ses autres voisins dont l'Iran.Cette crise s'ajoute aux vives tensions pro-voquees ces dernieres semaines par lesmenaces turques d'intervention militairedans le nord de Firak, agitees de nouveaudans les medias et au Parlement turcs. m

SophieShihab

David Brooks

Parting ways in IraqDuring the summer of 1995, Ed-

vvard Joseph vvas serving as aUN peacekeeper in Bosnia. Hevvas asked to help Müslim

vvomen and children flee from an areanear Srebrenica, vvhere 7,000 Muslimshad already been slaughtered by Serbforces.

it vvas a controversial mission. TheUN High Commissioner for Refugeesrefused to participate, believing theevacuation vvould just complete the eth¬nic eleansing. But the high commis¬sioner didn't see the crovvds of Müslimvvomen shrieking in terror as Serb jeepsrolled by. Joseph did. it might seemhigh-minded to preach ethnic recon-ciliation from afar, Joseph novv says, butin a civil vvar, vvhen you can't protectpeople, it's immoral toleave them to bekilled.

Gradually, leaders on ali sides of theBosnian fight came to see it vvas in theirinterest to separate their peoples. Andönce the ethnic groups vvere given şanc-tuary, it became possible to negotiate apeace that vvas imperfect, but vvhichvvas better than the reverberatingsplashes of blood.

Today, many of the people active inBosnia believe they have a model thatcould help stabilize Iraq. They ac-knovvledge the many differences be¬tvveen the tvvo places, but Iraq, theynote, is a disintegrating nation. Ethniceleansing is dividing Baghdad, millionsare moving, thousands are dying andthe future looks horrific.

The best ansvver, then, is soft parti-tion: Create a central government vvitha fevv key povvers; reinforce strong re¬gional governments; separate the sec¬tarian groups as much as possible.

in praetice, that means, first, modify-ing the Iraqi Constitution.

As Senatör Joseph Biden points out,

the constitution already goes a long vvaytovvard decentralizing povver. it givesthe provinces the povver to have theirovvn security services, to send ambassa-dors to foreign countries, to join togeth¬er to form regions. Decentralization isnot an American imposition, it's anIraqi idea.

But, he adds, so far the Constitutiondoesn't yet have legislation that vvoulddo things like equitably share oil andgas revenue. The Sunnis vvill never becontent vvith a strip of sand unlessthey're constitutionally guaranteed 20

Many of the people activein Bosnia believe they have

a model that could helpstabilize Iraq.

percent of the nation's vvealth.The second step is getting implicit

consent from ali sects that separationand federalisin are in their interest. TheShiites vvould have to accept that therenever vvill be a stable Iraq if the Sunnisare reduced to helot status. The Kurdsvvould have to accept that peace and sta-bility are vvorth territorial compromisein Kirkuk. The Sunnis vvould have to ac¬cept that they're never going to run Iraqagain, and having a strong Sünni regionis better than living under a Shiite jack-boot.

As a former president of the Councilon Foreign Relations, Les Gelb, says, un¬less the thirst for vengeance has driventhe leaders in Iraq beyond the realm ofreason, it should be possible to per¬suade them to see vvhere their best in-terests lie.

The third step in a soft partitionvvould be the relocation of peoples. Thisvvould mean using U.S. or Iraqi troops toshepherd people vvho vvant to flee to¬vvard areas vvhere they feel safe. it vvouldmean providing humanitarian assist-ance so they can get back on their feet.

As Edvvard Joseph and MichaelO'Hanlon note, in this kind of opera¬tion, timing is everything. Move peoplein a certain neighborhood too early, andmilitias could perceive a vacuum andaccelerate the violence. Move too lateand you could be moving corpses.

The fourth step is getting Iraq'sneighbors to buy into the arrângement.Presumably neither Iran nor Saudi Ara¬bia really relishes complete chaos inIraq and a proxy vvar vvith each otherafter the United States vvithdravvs. TheTurks vvould have to be reassured thatthis plan means no independent Kur¬distan vvill ever come into being.

The most serious objection to softpartition is that the Sünni and Shiitepopulations are too intermingled inBaghdad and elsevvhere to really sepa¬rate. This objection, sadly, becomes lessof a problem every day. But it vvould stilibe necessary to maintain peacekeepersin the mixed neighborhoods, be öpen tocreative sovereignty struetures, andhope that the detoxification of the situ¬ation nationally might reduce violencevvhere diverse groups touch.

in short, logic, circumstances andpolitics are leading inexorably tovvardsoft partition. The Bush administrationhas been slovv to recognize its virtuesbecause it is too dependent on theGreen Zone Iraqis. The Iraqis talk aboutnationaİ unity, but their behavior sug-gests they vvant decentralization. Soon-er or later, everybody vvill settle on thissensible policy, having exhausted ali thealternatives.

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se tout contact officiel avec ces autoritesregionales kurdes de peur de favoriserleur glissement vers l'independance.« Ceux qui veulent mettre la Turauie dl'epreuve en paieront leprix, la Turauie necedejamais devant lesfaits accomplis », adeclare le ministre turc du commerceexterieur, KürsadTüzmen.

Des le 11 janvier, des societ.es turquesont reçu des lettfes de la compagnie ira¬kienne de commercialisation du petrole,SOMO, leur suggerant de passer par lesKurdes d'Irak s'ils voulaient renouvelerleurs contrats. M. Tüzmen a ecrit a laSOMO qu'il s'agissait d'une rupture desaccords bilateraux signes au niveauministeriel en novembre 2006 et que celamenace le maintien des livraisons. II adeclare, lundi, ne pas avoir reçu de repon-

se de la SOMO, « oü l'on ne repond pasaıvcappels telephoniques ».

La portee des menaces turques est limi-tee par le fait que les ventes â l'Irak de pro¬duits raffines en Turquie avaient dejâ tresfortement diminue en 2006 â la süite deretards de paiement et de rivalites pour lescommissions fmancieres afferentes. LeKurdistan est un passage oblige pour lescamions turcs qui vendent de l'essence enIrak. Celui-ci en importe desormais beau¬coup plus de ses autres voisins dont l'Iran.Cette crise s'ajoute aux vives tensions pro-voquees ces dernieres semaines par lesmenaces turques d'intervention militairedans le nord de Firak, agitees de nouveaudans les medias et au Parlement turcs. m

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Parting ways in IraqDuring the summer of 1995, Ed-

vvard Joseph vvas serving as aUN peacekeeper in Bosnia. Hevvas asked to help Müslim

vvomen and children flee from an areanear Srebrenica, vvhere 7,000 Muslimshad already been slaughtered by Serbforces.

it vvas a controversial mission. TheUN High Commissioner for Refugeesrefused to participate, believing theevacuation vvould just complete the eth¬nic eleansing. But the high commis¬sioner didn't see the crovvds of Müslimvvomen shrieking in terror as Serb jeepsrolled by. Joseph did. it might seemhigh-minded to preach ethnic recon-ciliation from afar, Joseph novv says, butin a civil vvar, vvhen you can't protectpeople, it's immoral toleave them to bekilled.

Gradually, leaders on ali sides of theBosnian fight came to see it vvas in theirinterest to separate their peoples. Andönce the ethnic groups vvere given şanc-tuary, it became possible to negotiate apeace that vvas imperfect, but vvhichvvas better than the reverberatingsplashes of blood.

Today, many of the people active inBosnia believe they have a model thatcould help stabilize Iraq. They ac-knovvledge the many differences be¬tvveen the tvvo places, but Iraq, theynote, is a disintegrating nation. Ethniceleansing is dividing Baghdad, millionsare moving, thousands are dying andthe future looks horrific.

The best ansvver, then, is soft parti-tion: Create a central government vvitha fevv key povvers; reinforce strong re¬gional governments; separate the sec¬tarian groups as much as possible.

in praetice, that means, first, modify-ing the Iraqi Constitution.

As Senatör Joseph Biden points out,

the constitution already goes a long vvaytovvard decentralizing povver. it givesthe provinces the povver to have theirovvn security services, to send ambassa-dors to foreign countries, to join togeth¬er to form regions. Decentralization isnot an American imposition, it's anIraqi idea.

But, he adds, so far the Constitutiondoesn't yet have legislation that vvoulddo things like equitably share oil andgas revenue. The Sunnis vvill never becontent vvith a strip of sand unlessthey're constitutionally guaranteed 20

Many of the people activein Bosnia believe they have

a model that could helpstabilize Iraq.

percent of the nation's vvealth.The second step is getting implicit

consent from ali sects that separationand federalisin are in their interest. TheShiites vvould have to accept that therenever vvill be a stable Iraq if the Sunnisare reduced to helot status. The Kurdsvvould have to accept that peace and sta-bility are vvorth territorial compromisein Kirkuk. The Sunnis vvould have to ac¬cept that they're never going to run Iraqagain, and having a strong Sünni regionis better than living under a Shiite jack-boot.

As a former president of the Councilon Foreign Relations, Les Gelb, says, un¬less the thirst for vengeance has driventhe leaders in Iraq beyond the realm ofreason, it should be possible to per¬suade them to see vvhere their best in-terests lie.

The third step in a soft partitionvvould be the relocation of peoples. Thisvvould mean using U.S. or Iraqi troops toshepherd people vvho vvant to flee to¬vvard areas vvhere they feel safe. it vvouldmean providing humanitarian assist-ance so they can get back on their feet.

As Edvvard Joseph and MichaelO'Hanlon note, in this kind of opera¬tion, timing is everything. Move peoplein a certain neighborhood too early, andmilitias could perceive a vacuum andaccelerate the violence. Move too lateand you could be moving corpses.

The fourth step is getting Iraq'sneighbors to buy into the arrângement.Presumably neither Iran nor Saudi Ara¬bia really relishes complete chaos inIraq and a proxy vvar vvith each otherafter the United States vvithdravvs. TheTurks vvould have to be reassured thatthis plan means no independent Kur¬distan vvill ever come into being.

The most serious objection to softpartition is that the Sünni and Shiitepopulations are too intermingled inBaghdad and elsevvhere to really sepa¬rate. This objection, sadly, becomes lessof a problem every day. But it vvould stilibe necessary to maintain peacekeepersin the mixed neighborhoods, be öpen tocreative sovereignty struetures, andhope that the detoxification of the situ¬ation nationally might reduce violencevvhere diverse groups touch.

in short, logic, circumstances andpolitics are leading inexorably tovvardsoft partition. The Bush administrationhas been slovv to recognize its virtuesbecause it is too dependent on theGreen Zone Iraqis. The Iraqis talk aboutnationaİ unity, but their behavior sug-gests they vvant decentralization. Soon-er or later, everybody vvill settle on thissensible policy, having exhausted ali thealternatives.

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