Justicepour Charles TrenetDos

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Le testament de Charles Trenet sera-t-il révoqué ? Après une plainteclassée sans suite, puis une deuxième plainte avec constitution de partiecivile jugée irrecevable, une information judiciaire visant Georges ElAssidi, « l’héritier » du Fou chantant va être ouverte.

[Bernard Revel]

Le 26 février 2001,au cimetière del’Ouest à Narbonne, Georges ElAssidi, au moment de descendredans le caveau où reposent la mère,la tante et le frère aîné de CharlesTrenet, brandit devant la foule l’ur-ne contenant les cendres du poète.Ce geste surprenant qui fait penser àcelui d’un champion vainqueurexhibant son trophée, quelle victoi-re sur la mort voulait-il exprimer ?Neuf ans après le décès de CharlesTrenet, survenu le 19 février 2001,la justice n’en a pas fini avec unhéritage devenu « infernal ». Leconflit n’est pas nouveau. Il a éclatéle 7 mai 2008 lorsque Lucienne Tre-net, demi-sœur de Charles, et Wul-fran Trenet, son neveu, fils de Clau-de, ont assigné Georges El Assidi,légataire universel du Fou chantant,devant le tribunal de grande instan-ce de Créteil pour « abus de faibles-se, extorsion, violence et homicidevolontaires ».La plainte a été classée sans suite le1er avril 2009. Ce qui constituait « une conclusion logique car, mani-festement, il n’y avait rien dans cedossier », réagissait alors Me Hélè-ne Bureau-Merlet, l’avocate pari-sienne de Georges El Assidi, qui, àson tour avait déposé une plaintepour « dénonciation calomnieuse ».Mais la conclusion n’était que pro-visoire. La famille est revenue à lacharge une deuxième fois par uneplainte avec constitution de partiecivile qui fut jugée irrecevable (26juin 2009). Le 4 décembre dernierenfin, Lucienne et Wulfran Trenetont déposé une plainte contre Xavec constitution de partie civileauprès du doyen des juges d’ins-truction du tribunal de Créteil. Cedernier vient de la déclarer rece-vable. Par conséquent, une infor-mation judiciaire sera ouverte aprèsconsignation d’une somme de 8000euros que doit déposer la famille. Lajustice rouvre donc ce dossierexplosif et devra décider s’il y a lieu

de mettre en examen Georges ElAssidi.

Un testamentolographe

Ces accusations sont très graves sil’on s’en tient aux principaux élé-ments réunis dans le dossier de2008. Au cœur du problème se trou-ve le testament. C’est un simpledocument rédigé à la main parCharles Trenet : ce qu’on appelle untestament olographe. Rien de trèsétonnant, même pour un fils denotaire. Du reste, dans les premierstemps, la famille Trenet, malgré sasurprise d’être totalement oubliéedans les dernières volontés du poè-te, semble avoir parfaitementaccepté que Georges El Assidi soitle légataire universel. Il tenait com-pagnie à Charles depuis près de 20ans, sorte d’homme à tout faire, à lafois chauffeur, garde du corps etconfident.Lorsque Charles l’avait pris à sonservice en 1983, Georges venait depurger une peine de prison pour volaggravé avec arme. Ce jeune hom-me de 23 ans gagna très vite laconfiance du chanteur et ne se plai-gnait jamais lorsque celui-ci le trai-tait, en public souvent, sans ména-gement. Au fil des années, il prit uneplace de plus en plus grande dans lavie de Charles et, lorsque la maladieaffecta ce dernier, il devint, dans lessoins quotidiens, si indispensableque désormais c’est lui qui avait del’ascendant sur le vieil homme.

… A moins d’uncodicille

A la mort de Charles, la « totalité »de ses biens, revint donc, par testa-ment signé du 28 décembre 1999, àGeorges. Le document, rédigé dans

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