Juin 2016 Gratuit POPOLYPTIC’ - Lycée Paul-Louis...

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Le journal du lycée Paul-Louis Courier fondé en 2006 Juin 2016 n° 12 Gratuit POPOLYPTIC’ «Parler est bien, écrire est mieux; imprimer est excellente chose. Car si votre pensée est bonne, on en profite ; mauvaise, on la corrige et l’on profite encore.» Paul-Louis Courier Abi et Bachi : chroniques Le proviseur : l’interview ! Danse avec les stars Passeport pour un ailleurs Verdun, 1916-2016 Et aussi des jeux pour le bac la plage DOSSIER: LA NUIT

Transcript of Juin 2016 Gratuit POPOLYPTIC’ - Lycée Paul-Louis...

Le journal du lycée Paul-Louis Courierfondé en 2006

Juin 2016n° 12

Gratuit

POPOLYPTIC’«Parler est bien, écrire est mieux; imprimer est excellente chose. Car si votre pensée est bonne, on

en profite ; mauvaise, on la corrige et l’on profite encore.» Paul-Louis Courier

Abi et Bachi : chroniques Le proviseur : l’interview ! Danse avec les stars Passeport pour un ailleurs Verdun, 1916-2016 Et aussi des jeux pour le bac la plage

DOSSIER: LA NUIT

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Le Popolyptic’L’équipe de rédation

Clémentine Audebert, Hugo Beaufreton, Ariane Brizard, Clotilde Corcelle, Im-many Czubowski,Maïwen Deflandre, Vin-ciane Desbois , Victoria Devy, Antoine Francelle, Pauline Galmiche, Jeanne Gasnier,Paul Gervaise,Emma Hubert, Alice Jeanjacques,Lola Loubet, Fulbert Man-drou, Maël Ravard, Hugo Richard, Maëlle Roussel,Ambre Seigneur, Ophélie Sordet, Inès Tilin, Elie Toquet, Malo Toquet, Marin Chapoutot, Jean-Sébastien Gey, Brieuc Mas-sicard, Gaspar M.

Direction de la rédactionAgnès Devillard, Isabelle Knor, Caro-line Gaume

Maquette : C. Gaume

Imprimerie spéciale

EditorialSOMMAIRE

La vie du lycéeLe retour des champions 5 La Cerisaie de Tchekhov 4 Voyage en terre ennemie 5 Réflexion Philosophique 5Chronique d’outre-Rhin 6Les élèves de FLS nous font bouger 6Voyage à travers la mémoire 9Les deux pieds dans la FLAC 11Bien plus que 5 questions… 12

DossierLe mystère du 5e étage 15Fnaf 15La nuit 16Travailler la nuit 16Quizz Créatures mythologiques 17Comment se faire passer… 17Nouvelle 18Nuit Debout 19L’Autre monde 19Game Over 20

Temps des gestations, des germinations et des conspirations, la nuit remue, dit le

poète.

Il faut dire que les grandes portes du lycée ne sont qu'à demi closes pendant les nuits de mai. Batteries, guitares et claviers des musiciens se sont échappés pour suivre les petit et grand chœurs en concert hors-les-murs. L'atelier cinéma s'est fait une nuit blanche (le 27 mai) et les élèves ont pu tourner des images sans modération, les choisir, les trier, les monter. Les films seront à découvrir prochainement. Et pour ce qui est du proviseur en peignoir, il faut lire les révélations en page 12. Et vous ? Etes-vous plutôt nuit debout ou nuit couché ? Nuit soucieuse ou nuit rêveuse ? Clair de lune ou sommeil de plomb ?

Et juin est là, juin déjà, et avec lui, de nou-veau, les riches heures du baccalauréat et ses couronnes (de laurier) promises. Celles qu'on se tresse (stress aussi) à petit point, celles qu'on espère attraper comme pompon au ma-nège, celles qu'on conquiert de haute lutte, à la pointe des méninges et en mode paranormale activité : je fiche les fiches de fiches. Courage et bonne chance !

Vous avez bien sûr entre les mains le der-nier Popolyptic de l'année. Il vous livre ses dernières nouvelles, méditations et enquêtes et en exclusivité une interview exceptionnelle du proviseur. M. Gaudrat prend sa retraite et répond longuement au feu des questions de nos deux journalistes. Nous l'en remercions chaleureusement et lui souhaitons tout le bon-heur du « temps à soi » et du loisir.

A tous des vacances heureuses !

Agnès Devillard

Image couverture : CCo Public DomainLes photographies non créditées sont celles du Poplyptic’

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La Cerisaie de Tchekhov

Jeudi 3 mars, les élèves de 1ère TMD se sont rendus au CDRT pour assister à la représentation de la

pièce russe La Cerisaie, de Tchekhov. Entre un monde qui finit et un monde qui va naître, nous suivons Liou-bov, revenant dans sa Cerisaie natale accompagnée de sa famille.

Cette pièce qualifiée de comique par son auteur, suit pourtant un fil tragique : en effet, le domaine doit être vendu aux enchères pour dettes. On alterne alors entre la joie des retrouvailles, la remémoration de souvenirs heureux, tristes, présents dans chaque objet de la mai-son au décor brut, symbole des limites d’un monde qui n’est déjà plus que souvenir. Cette Cerisaie représente la fin d’une époque, laissant place à la nouvelle Russie qui a « fermé la maison, en obstruant les fenêtres avec les volets du nationalisme », renouant avec un senti-ment de peur que l’on croyait enfoui à jamais.

Durant toute la pièce, une tension est palpable, la famille insouciante du présent, vit dans le souvenir du passé. Ce lien est enfin brisé par la mise en vente de la Cerisaie, les personnages se dispersent alors et conti-nuent à vivre. La Cerisaie sera rasée, ses arbres abat-tus, pour laisser place à de nouvelles datchas, à de nou-veaux résidents.

J’ai beaucoup aimé cette pièce pleine de symboles, le décor brut et froid de la maison, les costumes et les per-sonnages attachants. La scène la plus touchante reste à mes yeux la dernière, la famille est partie, la maison est close mais il reste le vieux majordome à l’intérieur. Il aura vécu toute sa vie dans cette Cerisaie et s’éteindra avec elle.

Lucile Barbe©

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Retour des champions

Après s'être qualifié pour le championnat national de danse UNSS, le groupe de sept danseurs a

passé trois jours à Roman sur Isère. Accompagnés de M. Benmouloud, nous avons eu un programme chargé : entre filage, représentation, spectacles, atelier de danse contemporaine et visite de la ville...pas le temps de nous reposer !

Comme pour le championnat académique, nous avons présenté une création de huit minutes sur le thème de l'intimité. Mais cette fois-ci, nous avons été traités en danseurs de marque : plateau spacieux, création lumière et salle de répétition avant d'entrer en scène. Nous avons eu beaucoup de retours positifs des différents établissements et des membres de l'organisation.

Le niveau des chorégraphies était élevé, et parmi une quarantaine de groupes nous nous sommes démarqués des autres en arrivant dans les neuf « remarqués » (les 9 premiers, mais sans classement).

Une expérience riche en rencontres, partage et émotions, à renouveler l'année prochaine !

Lila et Lucile

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- LA VIE DU LYCÉE –

Voyage en terre ennemie

Vendredi 13 février 2016, un contingent de lycéens Bachibac a été envoyé en Espagne. Pour cette

mission, ils ont été préparés de longues semaines et ont reçu une liste de contacts alliés disséminés partout dans Madrid. Cette mission vise à surveiller la société espagnole considérée, de notoriété publique, comme sous-développée et barbare, donc potentiellement dangereuse. En effet, leur système scolaire est défaillant, leur alimentation médiocre, leurs finances sont catastrophiques et leurs habitudes excentriques.

Néanmoins, les rapports des agents revenus au pays sont troublants. Léo nous déclare que malgré les cours déstabilisants au début (les élèves sont bruyants et parlent à tort et à travers), l’ambiance en classe est très conviviale : le prof est tutoyé et appelé par son prénom et les débats sont omniprésents. Alice rajoute que les journées qui se terminent vers 14h ou 15 h sont moins fatigantes qu’en France et Maya n o t e que les élèves consacrent leurs

après-midi aux loisirs, au sport ou même aux devoirs

(mais pas plus qu’en France, rassurez-vous). Fanette, elle, raconte que les Espagnols ont pour habitude de discuter avec de vagues

connaissances, même de parfaits inconnus, dans le

bus ou dans la rue.

Sur le plan culinaire, Lise déplore la trop grande importance donnée à l’huile : le matin, tartines huile/sucre à la place de beurre/confiture, abondance de friture. Pourtant, Maya remarque que les lycéens ne mangent qu’à la fin des cours, ce qui évite la terrible sieste du cours de maths. Enfin, Chloé s’est sentie tout de suite accueillie dans sa famille et affirme que généralement les Espagnols sont chaleureux et amicaux et qu’ils mangent et se couchent tard (minuit au plus tôt), ce qui, selon Zadig permet à nombre d’entre eux de sortir en boîte de nuit où l’on ne sert pas d’alcool mais où on danse, discute et drague.

On estime que la véracité de ces témoignages est douteuse. En effet, on pense que l’état espagnol cherche à redorer son image et que la plupart des lycéens ont été corrompus ou même drogués.

Elie & Malo

Réflexion philosophique n°4 La tête des lycéens

Si vous aviez vu nos têtes quand on a vu le sujet … C’était pas joyeux ! Vous savez très bien qu’on n’a

pas la même tête selon les jours et les moments. Mais ces têtes ne font pas que changer, elles reflètent aussi de nombreuses choses !

Par exemple, on ne fait pas la même tête quand on a encore deux heures de maths que quand on a une heure de français (forcément). Mais plus encore, cela change au cours de la journée ! À midi, les lycéens res-semblent à des lions, les crocs ressortent, la nature animale prend le dessus alors qu’à 17h30, c’est plutôt la nature oreiller qui prend le dessus ! Avec la tête en plume évidemment !

Et puis même, quand vous rigolez avec vos potes, vous ne faites pas la même tête que quand vous êtes devant votre contrôle de physique sans votre calcu-latrice. Évidemment et heureusement aussi. Votre contrôle vous fera définitivement beaucoup plus rire que vos potes ! Les températures jouent aussi beau-coup. On est un peu rouge en été, car il fait un peu chaud, mais aussi en hiver car il fait froid.

Vous imaginez tous les paramètres à prendre en compte pour déchiffrer vos têtes ?

Alors, pensez-vous vraiment pouvoir être noté à la tête ?

Les Ailes

Miro. Office du Tourisme espagnol

Rendons à César… Dans notre dernier numé-ro, le compte-rendu du concert du «Goût du sans» était dû à Élie et Malo et non à Maï !

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Chronique d’outre-Rhin : Une semaine allemande

Oyez ! Oyez ! Elèves de Paul-Louis Courier travaillant avec ardeur, savez-vous que certains

et certaines de vos condisciples ont été forcés de poser leurs bagages de l’autre côté du Rhin, chez nos voisins germaniques où la vie est bien meilleure qu’en France (C’est bien connu!).

Cependant, par obligation morale, nous vous faisons part de quelques impressions et anecdotes savoureuses comme quelques bretzels ou Brötchen tout juste sortis du four.

Jour 1 : Nous y voilà enfin ! Le GPS n’a pas fait des siennes, notre famille nous attend bien sur le quai de la gare ou à l’atterrissage de notre avion.

Dès notre arrivée, assis dans la belle Mercedes tout en cuir de la famille ou confortablement installé dans le sofa du salon (lui aussi tout en cuir…), alors que nous commençons juste à nous assoupir, les questions se mettent à fuser en tous sens. Cela vaut mieux qu’un silence de mort, nous direz-vous ! Notre mine dépitée et épuisée ne décourage pas nos hôtes, ils continuent à nous bombarder d’anecdotes familiales et de questions auxquelles nous répondons par des mots, parfois même des phrases plus ou moins bien construites… Certains nous font faire le tour du propriétaire, d’autres nous offrent une part de gâteau ou une étrange liqueur connue pour ses vertus purgatives. Et quand arrive le moment d’aller au lit, nous nous sentons tous libérés d’un très gros poids ! Nous sommes exténués, nos cerveaux commencent à surchauffer mais nous avons réussi à survivre !

Jour 2 : Nous émergeons des sombres profondeurs du sommeil. Des bruits de vaisselle et une légère

odeur de café nous parviennent. Enfoui sous notre énorme couette, nous n’avons aucune envie de nous lever… Mais pas question de louper le premier repas de la journée que nous savons si nourrissant chez nos voisins germaniques ! Nous arrivons dans la salle à manger, tout le monde est à table. Une multitude de mets, salés comme sucrés, ayant l’air plus appétissants les uns que les autres s’étalent devant nos yeux. Que choisir parmi l’éventail de charcuterie et la sélection de Brötchen ? Peut-être vaudrait-il mieux opter pour un simple bol de céréales avec un peu de lait ?!

Jour 3 : Les cours. Une épreuve de taille ! En plus de la barrière de la langue, il y a celle... des connaissances. C’est qu’ils sont en avance, nos voisins allemands ! Et il faut avouer qu’on n’avait pas forcément porté grande attention au cours sur les fonctions polynômes du second degré avant de partir... Dur dur donc de rattraper le train en marche. Mais ô joie, ô bonheur du système scolaire allemand, l’après-midi est libre plusieurs fois par semaine. Une délivrance. Plus de

chimie, plus de physique et de maths pour la journée !

Jour 4 : Si vous avez également l’occasion de rentrer un jour dans une cantine allemande, vous verrez que les plats sont très variés : Bratkartoffel, Backhoffenkartoffel, Kartoffelpfane, Kartoffelsuppe, Kartoffelrösti, Rahmkartoffel, Herzoginkartoffel... bref, de la pomme de terre sous toutes ses formes …

Jour 5 : Une autre barrière est celle des mœurs. Et certains d’entre nous y ont été confrontés de très près... Par exemple, les élèves qui vont passer le bac (et qui vont l’avoir

ou pas) célèbrent leur dernière semaine de cours. Voulant faire partager leur joie à tout l’établissement, ils organisent des activités loufoques de façon à perturber la routine scolaire. Certains attendent leurs camarades à l’entrée du lycée et les barbouillent de peinture et de crayon. Et si par hasard vous y échappez, ça n’est pas pour longtemps ! Les joyeux tortionnaires passent dans les salles de classe pour vérifier si tout le monde est bien peinturluré et lancent des bonbons que les affamés s’empressent de ramasser. Des scènes qui peuvent parfois nous sembler barbares...

Jour 6 : La télévision. Puisqu’on a un après-midi de libre (et que décidemment nous n’arrivons pas à solutionner les exercices sur ces étranges fonctions mathématiques), pourquoi ne pas regarder la

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télévision et opter pour des programmes jeunesse ? Si on ne comprend pas ce qu’ils disent, au moins on a les images ! Nous voici donc devant Kika, équivalent allemand de notre Gulli français. Et c’est qu’on ne voit pas le temps passer devant Le Livre de la jungle, Yakari, Heidi (version remasterisée), Le Petit Prince ! Souvenirs de notre enfance...

Jour 7 : Le week-end, enfin le week-end... Notre famille en profite pour nous faire découvrir les alentours ! Alors c’est parti pour un marathon à travers la ville ! Eglises, jardins, avenues principales, bâtiments notables... Dans les environs de Münich : l’Englischer Garten (jardin anglais) et son spot de surf ( si, si vous avez bien lu...) grâce à l’Eisbach (un torrent), un arc de triomphe sur une avenue aux allures de Champs Elysées, ascension follement amusante à l’intérieur d’une statue, la Bavaria ... Et en Bavière, on célèbre le premier mai par une fête appelée Maibaum (arbre de Mai), c’est à dire un tronc d’arbre peint en bleu et en blanc, où sont accrochés des sortes de panneaux à l’effigie de corps de métiers, que l’on élève dans chaque ville. Ambiance joyeuse, orchestre au rendez-vous, costumes traditionnels bavarois (bières)... Avec du soleil, que demander de plus ?

Ah ! Et pour la petite chronique météo, sachez que le 26 avril, il neigeait en Bavière. Ceci n’est pas une blague. Comme le dit ce célèbre dicton : April macht, was er will ! (Avril fait ce qu’il veut).

En guise de conclusion à ce petit reportage, nous tenons quand même à souhaiter bon courage à tous ceux qui vont passer leur bac !

Viel erfolg und ihr schafft das !

Antoine, YPC, le Petit Homme

Les élèves de FLS nous font bouger ...Qui n’a jamais entendu, au détour d’un couloir,

une bribe de phrase qui lui était étrangère, avant de se rendre compte, au bout de quelques pas, qu’il ne s’agissait pas de français ? Américaine, libyenne, irakienne, grecque, haïtienne, angolaise, portugaise, rwandaise, italienne, espagnole, russe … ce sont autant de nationalités qui se croisent dans notre lycée. Vous êtes-vous seulement demandé pourquoi ? Chaque jour, il passe des dizaines d’étrangers dans les couloirs autour de nous. Tous portent en eux leur culture, leurs racines et… leurs accents. Arrivés depuis peu pour certains, ils n’ont plus qu’une mission : apprendre le français, premier niveau d’intégration.

C’est là qu’intervient notre lycée, l’un des rares établissements tourangeaux à proposer un enseignement de français spécialisé qu’on appelle ici FLS (Français Langue Seconde/Français Langue de Scolarisation) dont les cours sont assurés par Mme Simon. Les élèves poursuivent ainsi un double objectif de la seconde à la terminale : acquérir un niveau de langue suffisant non seulement pour comprendre et s’exprimer dans notre langue mais également pour suivre tous les cours en français et passer un examen institutionnel tel que le bac.

Intéressées depuis toujours par ces élèves atypiques aux profils multinationaux, ce n’est que grâce à un projet d’EMC que nous nous sommes enfin décidées à en savoir plus. Intriguées par une problématique brûlante d’actualité : l’intégration républicaine fonctionne-t-elle encore face à la diversité culturelle ?, nous avons décidé de sauter le pas et de rencontrer ces élèves élevés dans une culture et une langue étrangères à la nôtre et que nous croisons chaque jour sans jamais leur adresser la parole.

Retour sur une rencontre chargée en émotions et qui laisse rêveur sur la notion

même d’intégration Au cours d’une heure d’entretien, nous avons pu

faire avec les élèves de FLS le bilan d’une expérience largement positive et nommer les principaux obstacles à une intégration parfaite. Sur les quatorze élèves interrogés, nul ne se sent exclu à l’école et tous rappellent son rôle premier qui reste l’intégration.

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La parole est aux élèves de FLS

Il est ressorti de cet entretien l’importance capitale des cours de FLS, essentiels à l’apprentissage du français et à la compréhension des cours. En effet, les élèves insistent sur l’aide précieuse que leur apporte Mme Simon.

Comment avez-vous appris le français ?Tigkran : En communiquant avec des Français.Nadia : En parlant, en écoutant des chansons en français, en regardant la télévision et surtout au lycée avec les cours.

Soukaina : J’ai écouté et parlé avec les élèves. La communication est très importante. Au cours du temps j’ai compris beaucoup et après, j’ai amélioré mon niveau.Soukaina : J’ai appris le français à l’école, plus précisément au lycée Becquerel à Tours dans une classe FLS. Ensuite j’ai eu la chance d’avoir des occasions de le pratiquer pour pouvoir progresser. Le plus important c’est de travailler tous les jours, car le fait de lire facilite l’apprentissage. Dans mon cas, ça fait deux ans que j’habite en France et j’ai appris le français en six mois.

Quel souvenir gardez-vous de votre première journée de cours en France ?

Nadia : Une des pires journées ! Les gens nous posent beaucoup de questions mais on n’a pas la capacité de répondre puisque ce n’est pas notre langue. Les regards, les commentaires...

Tigkram : Les Français sont venus vers moi.Meriam :La première journée de cours en

France était dure psychologiquement mais jour après jour je me suis adaptée.

Fores : Le souvenir que j’ai gardé, c’était l’accueil que j’ai reçu de la part des autres élèves : ils étaient sympas avec moi et ils m’ont aidé.

Que pensez-vous des Français ?

Tigkram : Ils sont assez gentils de nous avoir « acceptés » dans leur pays. Ils s’intéressent à notre pays, notre langue, nos habitudes.

Nadia : En général, ce sont des personnes qui sont prêtes à nous aider, mais on en trouve des racistes et des personnes qui sont encore un peu fermées en ce qui concerne les étrangers.

Asraa : Ils sont gentils mais il y en a qui sont égoïstes. Ils sont agréables et ils ont beaucoup d’humour !

Soukaina : Je suis sincèrement heureuse d’habiter en France car c’est un pays qui aide les étrangers, malgré leurs origines. De mon point de vue je trouve les Français aimables, compréhensifs et sympathiques.

Qu’est-ce qui est particulièrement difficile dans vos études en France ?

Amina : Les références en cours et en dehors entre les Français. Pas assez de vocabulaire, de mots. Difficile de répondre en français, d’expliquer, d’écrire, de formuler des phrases. Des cours que je n’ai jamais faits avant.

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C’est cette exclamation unanime qui nous a touchées. Bien conscientes de la fragilité et de la difficulté d’un tel sujet qui soulève de nombreux problèmes en France, nous nous étions attendues à un tout autre bilan. Force est de constater que le rôle d’intégration de l’école semble être parfaitement huilé dans notre lycée. Un constat qui fait chaud au cœur. En discutant avec les élèves de FLS de la définition du mot intégration, nous aboutissons à une distinction entre l’intégration culturelle, permise grâce aux cours de français et d’histoire, et l’intégration sociale tout aussi importante. Comme nous le rappelle très justement une élève « l’intégration, pour moi, c’est le fait d’être acceptée par les autres ».

C’est cette même définition de l’intégration, loin des connotations douteuses qu’on peut lui trouver ailleurs, qui nous plaît. Ainsi, et les élèves de FLS l’ont souligné de leur propre chef, si l’intégration consiste à oublier et à perdre ses racines propres, ils n’en veulent pas. Et ce point de vue qui se tient à l’écart des raccourcis simplistes entre intégration et assimilation nous touche p a r t i c u l i è r e m e n t .

Si être accepté par les autres est le signe d’une intégration réussie quelle part pouvons-nous prendre dans ce processus d’intégration scolaire dans lequel les professeurs jouent un rôle très important mais sans doute pas suffisant ? Nous nous sommes reconnues dans ces autres qui comme nous n’osaient pas faire le premier pas. Et pourtant nous nous rencontrons tous dans ce lycée qui est le creuset d’un véritable mélange de cultures et offre une chance inouïe à des adolescents comme nous qui avons encore tout à apprendre sur le monde qui nous entoure. Ce changement de l’indifférence en curiosité et en échange serait une formidable réponse à tous ces messages de haine et de racisme qui circulent encore de par le monde, vous ne croyez pas ?

… alors, qu’est-ce qu’on attend ?

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Tigkram : La grammaireSoukaina : J’ai du mal à exprimer mes idées. Je peux

comprendre, mais c’est difficile de trouver des mots.Meriam: Bien évidemment c’est le FRANÇAIS ! Quels sont les avantages de votre vie en France

par rapport à votre vie dans votre pays d’origine ?Tigkram : En France, on peut avancer dans nos

études. La scolarité est gratuite alors que dans mon pays, c’est payant.

Soukaina : J’apprends une autre langue, je peux voyager (car les pays autour ne sont pas très loin) et les universités ne coûtent pas cher.

Meriam : Les manuels sont prêtés gratuitement alors qu’en Italie, ils sont vendus et pour une année cela peut coûter jusqu’à 400 euros.

Fores : Bah ! J’ai pu découvrir une nouvelle culture et je vis une autre vie par rapport à la vie que je mène dans mon pays.

Quel est votre meilleur souvenir en France ?Amina : Se faire des amies (rencontrer) et étudier la

littérature (des livres magnifiques)Nadia : Les amis que je me suis faits et les gens qui

m’ont aidée à mieux réussir au lycée.Meriam : La connaissance de nouvelles personnes.Soukaina : Quand j’ai eu 19 sur 20 à un contrôle de

maths. Pendant longtemps, je n’ai pas eu de bonnes notes (notamment en maths, matière que j’adore) et j’étais toujours déçue mais après quelques mois j’avais l’habitude de réviser.

Fores : Mon meilleur souvenir à PLC, c’est le jour où ils m’ont annoncé que j’avais réussi mon diplôme de langue française (ndlr DELF). J’étais trop content.

Selon vous, quels sont les ingrédients d’une intégration réussie ?

Tigkram : Ne plus sentir la différence d’être français ou étranger.

Nadia : Ne pas se mettre de côté, interagir avec les personnes, se faire des amis.

Amina : Ne pas abandonner votre pays, votre culture mais d’être ouverte et étudier le français et se faire des amis français, essayer !

Soukaina : À mon avis, il faut des personnes accueillantes.

Meriam : Être ouvert et s’adapter à la culture française.

Amina : Il faut du courage, apprendre la langue du pays. Il faut aussi que les Français fassent un pas vers les étrangers pour qu’ils ne se sentent pas rejetés.

P. Galmiche, avec Rose Aubergeon

PASSEPORT POUR UN AILLEURS…

Vous avez sûrement découvert au mois du « Printemps des Poètes », ici ou là, au détour d’un couloir, les poèmes que les élèves allophones du lycée vous ont proposé de lire.

Le projet « Poésie d’Ailleurs », dans lequel les lycéens de la section Français Langue Seconde se sont investis, avait pour objectif de faire connaître une vingtaine de poètes de leurs pays d’origine.

Après avoir choisi un poème, il ne restait plus qu’à en offrir une traduction, la plus fidèle possible... L’occasion d’un travail sur la langue – parfois exigeant - qui allait aboutir à une réflexion sur l’essence de la poésie, sur ce qui fait qu’un texte est poétique...

Voici donc une sélection des poèmes qu’ils ont choisi de partager pour vous offrir un peu de leurs engagements, un peu de leur sensibilité par la magie des mots, par la Poésie, ce langage universel.

Bon voyage !

Poésie russe, proposée par Abdurakman Bersanukaev (641)

Зимнее утро

Мороз и солнце; день чудесный! Еще ты дремлешь, друг прелестный Пора, красавица, проснись: Открой сомкнуты негой взоры Навстречу северной Авроры, Звездою севера явись! Вечор, ты помнишь, вьюга злилась, На мутном небе мгла носилась; Луна, как бледное пятно, Сквозь тучи мрачные желтела, И ты печальная сидела — Aнынче… погляди в окно

Александр Пушкин

Matin d’hiver

Le froid et le soleil, quelle merveilleuse journée!Tu t’assoupis encore, bonne amieIl est temps, ma beauté, réveille-toi :Ouvre tes yeux mi-closVers l’Aurore polaire,Apparais étoile du nord! Le soir, tu te rappelles, La tempête de neige était en colère,

- LA VIE DU LYCÉE –

Sur le ciel nuageux, un brouillard flottait,La lune, comme une tache pâle, À travers les nuages sombres et jaunis Assise, tu étais triste. Et maintenant... Regarde par la fenêtre

A.S. Pouchkine (1799-1837)

Voyage à travers la mémoire des guerres du XXe siècle18-20 mars 2015

Au moment où est célébré le centenaire de la bataille de Verdun (21 février-19 décembre 1916), retour sur le voyage des 3e et des 1ere ES l’an dernier.

Nous sommes partis en voyage scolaire durant trois jours pendant lesquels nous avons pu

visiter plusieurs sites : le parlement européen, le camp de concentration de Struthof et pour finir les champs de bataille de Verdun. Parmi ces sites, nous allons nous intéresser à notre sortie à Verdun.

Nous avons choisi ce sujet car dès notre arrivée, nous avons été frappées par ce paysage digne d’un paysage montagnard. Il n’y avait pas un seul endroit plat, mais seulement des endroits vallonnés. On explique l’état de ce paysage par l’explosion continue d’obus.

Le petit village de Fleury en est le parfait exemple. Aujourd’hui, de nombreux villages qui ont été saccagés pendant la guerre ne sont plus habités car des obus non explosés y dorment encore. Fleury est un village mythique de la guerre ; il est aujourd’hui un endroit de

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Poésie arabe (Tunisie), proposée par Abdelhamid Allghwil (505)

Aux dictateurs du monde Ô injuste criminel,Ami de la nuit et ennemi de la vie,Raillé des cris d’un peuple pauvre,Et tes mains mouillées du sang qui colle,Tu as déformé la magie de l’existence Et tu sèmes les chardons de la douleur sur son terrain.Ne te hâte pas de juger le printemps,Le réveil de l’univers et la lumière du matinCar à l’horizon, il y a la gigantesque obscurité, Le bombardement du tonnerre et la tempête.Fais attention aux cendres et aux flammes.Qui sème le chardon récolte le chagrin.

Aboul Kacem Chebbi (1909-1934)

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mémoire et de recueillement. Lorsqu’on arrive sur ces terres retournées par la guerre, on est saisi par deux sentiments totalement différents : celui de la tristesse mais aussi celui de la peur. À l’école, on étudie à tous les niveaux ce qu’est la guerre, mais on ne réalise pas quels ont été les réels effets. Alors que lorsqu’on se rend sur le terrain pour observer le désastre provoqué par cette guerre, on est horrifié. C’est à ce moment précis qu’on se rend compte des traces qu’a laissées la guerre derrière elle. Après tant d’années, le paysage n’a pas changé, il reste le même qu’en 1918.

Dans chacun dans lieux que nous avons pu visiter, des milliers de soldats ont péri. C’est pourquoi dans tous ces endroits se trouvent des lieux de recueillement et de mémoire comme le fort de Douaumont, son ossuaire, son cimetière ainsi que la tranchée des baïonnettes. Ces monuments sont la trace historique que ces guerres ont bien eu lieu. Chaque monument, à sa façon, témoigne de la dureté de la guerre.

Le fort de Douaumont est un endroit extrêmement humide où se trouvent des chambres insalubres dans lesquelles vivaient 40 hommes. En effet, il s’agit d’un fort qui a servi à protéger les soldats durant la première guerre mondiale. Cependant, en 1916, il tombe entre les mains des Allemands. En poursuivant la visite nous avons découvert plusieurs pièces aménagées avec des restes d’obus, des canons et des drapeaux. Dans les allées du fort nous avons découvert des affiches avec des noms de personnalités importantes comme celui de l’officier Charles De Gaulle. Ce sont des signes de mémoire des hommes morts au combat. En arrivant au fond d’un couloir, un mur nous barrait la route. Le guide nous expliqua que derrière ce mur se trouvaient

des centaines de corps de soldats allemands. Une croix et une phrase leur rendent hommage.

En poursuivant notre visite nous avons découvert l’ossuaire de Douaumont. Il s’agit d’un édifice en forme d’épée dont seule la partie supérieure est représentée. Il faut donc s’imaginer la lame enfoncée dans le sol. Ce monument est aussi un lieu de mémoire pour les soldats morts au combat. Lorsqu’on y entre, on trouve un plafond voûté où sont écrits un grand nombre de noms de soldats français. Il y règne une atmosphère macabre car il y a peu de lumière.

Tous ces monuments permettent de laisser une trace physique des atrocités de la guerre. L’histoire des guerres nous est enseignée au travers des livres mais c’est seulement en se déplaçant sur le terrain qu’on réalise ce qu’est la guerre. Nous garderons un bon souvenir de ce voyage. Nous pensons qu’il est important que les plus jeunes aient conscience de l’histoire pour ne pas reproduire les mêmes atrocités.

Claire Pichot, Juliette Viscière

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Les deux pieds dans la FLAC !

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Bien plus que cinq questions au proviseur !

Le Popolyptic’ vous l’avait promis : un por-trait grand format de M. Gaudrat, pour

tout savoir (ou presque) du proviseur !

Depuis combien de temps êtes-vous provi-seur ici ?

Je suis proviseur ici depuis septembre 2010. Et avant d’arriver ici, j’étais proviseur d’un lycée professionnel dans l’Aube, dans une ville très dif-férente de Tours, qui était en grande crise et à tradition ouvrière forte, ce qui n’est pas du tout le cas de Tours. Encore avant, jusqu’en 1996-97 – époque fort lointaine pour vous, j’en suis bien conscient – j’étais enseignant en histoire-géogra-phie.

Est-ce que vous avez des loisirs ?Mon loisir principal consiste à faire du vélo, aus-

si à sortir au théâtre, au cinéma, à la danse.

Combien de kilomètres à vélo par an ? Ça varie entre 5000 et 8000 selon les années

Est-ce que vous avez déjà fait la Loire à vélo ?

Non, jamais, non, c’est trop plat.

Quel est votre film préféré ?

Je vais en donner deux : La nuit du chasseur de Charles Laughton et La Salamandre d’Alain Tan-ner. Ce sont des films relativement anciens. La nuit du chasseur sera dans la programmation de Lycéens au cinéma l’année prochaine.

Est-ce que vous avez une série ou un film qui a vraiment marqué votre enfance/adoles-cence ?

Quand j’étais vraiment enfant, il y avait Thierry La Fronde, ça se passait pendant la guerre de 100 ans. C’était nul, c’était toujours sur le même che-min de sable, il y avait trois clampins mais c’était un petit budget à l’époque, ça n’était pas Game of Thrones. La Salamandre est un film de mon ado-lescence.

Quelle est votre chanson préférée ?

Une de mes chansons préférées : You can’t always get what you want des Stones. C’est sur l’album Let it bleed.

Est-ce que vous regardez des séries ?

Très peu. J’ai déjà regardé des séries mais jamais pendant plusieurs saisons. Par exemple j’avais beaucoup aimé la première saison de Lost mais après je trouve que ça tourne en rond ! J’ai regar-dé aussi Desperate Housewives, Docteur House, des trucs comme ça, mais jamais plus d’une ou deux saisons parce qu’après c’est toujours un peu pareil. La seule série française que je regarde tout le temps, c’est une série historique : Un village Français. Par contre, je n’ai pas regardé Game of Thrones, je sais que j’ai des collègues ici ensei-gnants qui regardent, notamment profs d’histoire.

Quelles musiques écoutiez-vous à l’adoles-cence ?

Les Stones, les Who, du hard rock. J’aimais beau-coup les Stones, pas beaucoup les Beatles.

On va revenir à votre carrière, quelle est votre vision de l’école aujourd’hui ? Comment voyez-vous l’éducation aujourd’hui ? L’évolu-tion ?

L’évolution ? Il n’y en a pas eu beaucoup. La technologie a changé, c’est évident, les métiers ont quand même tous été fortement impactés par l’évolution technologique.

Est-ce que vous avez vu des choses changer, à part la technologie ? Est-ce que vous avez vu les enseignants utiliser d’autres méthodes d’apprentissage ?

Non, pas énormément.

Est-ce que les élèves sont aussi insuppor-tables qu’avant ?

Enfin ça, l’histoire de « les jeunes sont plus comme autrefois, de mon temps… » Mon père di-sait déjà la même chose, c’est une foutaise. Alors, ils sont forcément différents. J’ai d’anciens élèves avec qui je suis ami sur Facebook, qui étaient au lycée professionnel par exemple — ils ont 24-25 ans aujourd’hui— et qui partent dans le : « Ah les jeunes élèves ne respectent rien maintenant ! » Ça me fait rigoler parce qu’eux-mêmes n’étaient pas si géniaux que ça. Donc je pense qu’un jour vous direz la même chose, mais c’est de la blague. Toutes les générations trouvent que de leur temps

POPOLYPTIC’13

- LA VIE DU LYCÉE –

c’était mieux, ce qui n’est pas forcément vrai. Il y a des gens qui vous diront : « Ah c’était super le xxe siècle », mais il y a quand même eu le nazisme, tous les totalitarismes, les guerres, c’est quand même pas si génial que ça

Enfin moi je trouve, même si je n’ai pas connu la seconde guerre mondiale, je vous le dis tout de suite ! Quand j’entends mes parents par exemple dire : « Ah lala c’était bien ». Non, ça n’est pas vrai, ça n’était pas bien, tout le monde avait un natio-nalisme exacerbé et tout le monde se foutait sur la figure, s’insultait. Je ne sais pas si vous avez une idée du niveau d’insultes dans les journaux, dans la presse avant la seconde guerre mondiale, c’était horrible ! Il y a eu une époque où c’était beaucoup plus apaisé, aujourd’hui par moments j’ai peur que la société soit moins apaisée qu’elle ne l’était dans les années 1970-80.

Justement, quelles sont vos craintes par rap-port à l’éducation ? Que va-t-elle devenir ?

Je ne sais pas ce que ça va devenir. Il y a un truc dont je suis certain, c’est qu’un jour on se servira des téléphones portables en cours, encore plus qu’aujourd’hui, ça, j’en suis absolument persuadé. Et les collègues qui disent que ça n’est pas pos-sible sont les mêmes qui disaient il y a 10-15 ans que jamais ils ne donneraient leur adresse mail, jamais ils ne donneraient leur numéro de por-table aux élèves et qui l’ont tous donné depuis. Ça, je pense que ça se développera. Après, des choses comme la classe inversée (l’élève travaille avant, on lui envoie une capsule par mail avec une vidéo ou des éléments pour travailler) peut-être que ça se développera, peut-être pas, mais il faudrait que les élèves français soient plus motivés, parce que le point faible de notre école reste que l’élève jeune est peu motivé, qu’on fonctionne beaucoup par injonctions. Mais je ne sais pas comment ça évoluera.

Est-ce qu’il y a quelque chose dans votre car-rière dont vous êtes particulièrement fier ?

De moi ? Heu non je plaisante !

Quelque chose que vous avez réussi à mettre en place, des gens que vous avez aidés ?

Oui, il y a forcément des élèves qui ont eu le bac, pour qui ça m’a touché plus que pour d’autres. Comme une élève, par exemple, qui était en termi-nale STMG l’an dernier et ça m’a touché lorsqu’elle l’a eu.

Après je suis content d’avoir, ici, fait augmenter les effectifs du lycée, parce que je pense avoir une part de responsabilité. Et je suis content d’avoir ouvert le Bachibac, je suis content d’avoir rempli les Abibac. Vous voyez, il y a deux candidats pour une place cette année pour entrer en Bachi. Je suis content, oui enfin, la vie, ne se limite pas quand même à la vie professionnelle. Le vrai bonheur n’est pas dans la vie professionnelle, enfin c’est mon point de vue.

Avez-vous déjà été dans toutes les salles du lycée ?

Je ne pense pas, peut-être que oui, peut-être que non. Je suis rentré dans beaucoup d’entre elles !

Qui sera proviseur après vous ? Ce sera Mme Carole Faisandier.

Quels sont les qualités selon vous pour être un bon proviseur ?

Il n’y a pas de profil type, cela dépend du secteur dans lequel on opère. Dans un lycée de centre-ville comme ici, et dans un collège de banlieue difficile ce ne sera pas le même type de personne qui réus-sira. Il faut essayer de faire adhérer au système éducatif tous les gens qui sont là, c’est-à-dire les élèves. Je crois beaucoup en l’adhésion pour que

- LA VIE DU LYCÉE –

POPOLYPTIC’14

ça fonctionne il faut que les gens adhèrent, ce qui est facile à obtenir des élèves, et qu’on n’obtient pas par la coercition.

Quels sont vos petits bonheurs quotidiens ?

C’est rentrer chez moi le soir après le boulot retrouver ma femme.

Quelle est votre meilleur blague (car en ef-fet, le bruit court que le principal est un far-ceur…) ?

Là, maintenant je ne sais pas ! Oui, en effet j’aime bien faire des blagues, dire quelques bêtises de temps en temps. En revanche je n’aime pas racon-ter des histoires, ce n’est pas trop mon truc !

Quelles est votre plus grosse gaffe ?

Des gaffes, je n’ai jamais fait de gaffes, moi ! (À ce moment-ci, le proviseur nous a raconté une anec-dote qui nous fait rire encore maintenant, malheu-reusement, nous ne pouvons pas la publier !)

Quel est le métier qui vous faisait rêver quand vous étiez petit ?

Archéologue, il y a énormément d’enfants qui rêvent de faire ce métier.

Et après, avez-vous toujours eu comme voca-tion d’être professeur ?

Non, pas du tout, j’ai d’abord fait une prépa Mathsup Mathspé en biologie pour faire des études d’agronomie. C’est en deuxième année que j’ai compris que je voulais être professeur, alors j’ai tout arrêté pour aller à la faculté. Je trouve bizarres les gens qui ont toujours su quelle pro-fession ils voulaient faire, mais il faut de tout !

Quand vous étiez au lycée, êtes-vous allé voire un conseiller d’orientation ? Si oui, quelle profession vous avait-il conseillé ?

Je dois vous avouer que je n’ai pas le souvenir que les conseillers d’orientation existaient ! Vous savez que j’ai obtenu mon baccalauréat en 1971 ! Je n’ai aucun souvenir d’en avoir vu un. (C’est alors que notre proviseur a sorti son smartphone afin de chercher depuis quand la profession de conseiller d’orientation existe, cette recherche a échoué. Mais nous avons tout de même appris que M. Gaudrat était très curieux et qu’il aime trouver des réponses à ses questions à l’aide d’internet « Je ne peux pas m’en empêcher ! ».)

Avez-vous lu tous les Popolyptics ?

Oui, quand on me les donne !

En avez-vous un préféré ?

Pfff … j’ai bien aimé celui qui a été fait au mo-ment des attentats à l’encontre de Charlie Heb-do. J’aime bien les critiques de livres et de films, je trouve ça intéressant. Je trouve ça bien quand les journalistes en herbe interviewent les élèves étrangers.

Quelle est votre destination préférée ?

L’Inde, j’aime surtout beaucoup la civilisation.

Que comptez-vous faire pendant votre re-traite ?

J’aimerais faire plus de vélo, plus de ménage parce que ma femme va continuer à travailler, tra-vailler un peu à côté (je ne sais pas encore), me le-ver le matin sans devoir aller travailler… Je pense que je continuerai à me lever tôt.

Quelle est la première chose que vous ferez quand vous serez en retraite ?

Je n’en ai aucune idée …

Prévoyez-vous un pot de retraite ? Et si oui quel type ?

Je n’en envisage aucun, du moins pas ici

Quelles habitudes chez les jeunes remar-quez-vous ?

Les formules de langage, mais c’est normal que la langue évolue. Par exemple en ce moment on dit beaucoup « genre ».

Une de vos habitudes ?

Ah ! Ce que j’aime bien c’est le matin descendre en peignoir chercher Le Monde (sauf le lundi parce qu’il n’y a pas le monde) pour le lire avec mon petit-déjeuner.

Que prenez-vous pour le petit-déjeuner ?

Du thé, des tartines, une clémentine... Je ne sais pas moi, un peu comme tout le monde !

Les Termites

POPOLYPTIC’15

- DOSSIER –

Le mystère du cinquième étage Driiiing c’est la sonnerie, il est 18h et la journée est

finie pour tout le monde... mais pas pour toi. Eh oui, ton professeur de mathématiques t’a aimablement signifié que regarder un film en mangeant un panini Nutella est interdit en classe même si on met des écouteurs. Alors du coup, te voilà, en pleine nuit, dans une salle du quatrième étage à faire des exercices sur les vecteurs pendant trois heures en tête à tête avec ton geôlier. Deux heures plus tard, l’enseignant se lève et te dit : « j’ai des affaires à récupérer au cinquième, tu ne bouges pas ». Tu ne réagis pas tout de suite, tes pensées sont occupées par le paquet de biscuits au fond de ton sac mais tout d’un coup, tu te dis : « Mais...le cinquième étage n’existe pas !!!! »

Alors tu es face à un dilemme : resteras-tu sagement assis sur ta chaise comme te l’a demandé ton prof ou cèderas-tu au vil sentiment qu’est la curiosité ? Le choix est vite fait, Carpe Diem, tu te lances aux trousses de ton prof. Tu jettes un coup d’œil dans le couloir juste à temps pour voir une porte se refermer un peu plus loin. Tu l’ouvres, doucement, et là, effectivement un nouvel escalier se présente à toi. L’écho des pas de ton bourreau vient d’un peu plus haut. Tu montes, mais plus aucune trace de ce dernier. Devant toi s’étend un couloir lugubre et quatre portes s’offrent à toi. Tu écoutes à la première, un grognement t’effraie et tu préfères ouvrir la deuxième. À l’intérieur d’une cette pièce sombre, un homme en peignoir te regarde avec des yeux ronds, bizarrement, il a la tête de ton proviseur. Par respect pour celui-ci, tu t’obliges à t’évanouir et on retrouve ton corps deux jours plus tard dans les caniveaux.

PS : À PLC, il y a effectivement un cinquième étage avec les appartements des membres de l’administration et du proviseur, mais bon, qui sait...

Elie

Five nights at Freddy’sFive nights at Freddy’s (Fnaf pour les intimes)

est un jeu indépendant d’horreur créé par Scott Cawthon le 8 Août 2014.

Vous incarnez le gardien de nuit d’une pizzeria nommée « Freddy’s Fazbear Pizza » Cette pizzeria a quelque chose que les autres n’ont pas, en effet, la pizzeria possède quatre animatroniques qui se donnent en spectacle le jour pour les enfants.

Bref... La nuit, les robots se mettent en mode déplacement libre et nous sommes chargés de les garder Mais ils pensent que vous êtes un animatronique sans costume et ils tentent de vous fourrer dans l’un d’eux... vous tuant au passage…

Vous avez accès aux caméras de la pizzeria, la possibilité de fermer les portes de l’office. Un problème survient alors : vous avez une batterie limitée et chaque action vous coûte de l’énergie.

Mais si le jeu est aussi simpliste, pourquoi a-t-il eu droit à trois suites et une adaptation en film? Son background (le “fond du jeu”, ce sont les musiques, le décor et l’intrigue qui comptent beaucoup dans Five Nights at Freddy’s) est passionnant. En effet, derrière la pizzeria amusante et joviale, une histoire sombre et lugubre se cache. Quand on se rend sur une des caméras, on a une petite chance de tomber sur un article de journal qui annonce la fermeture prochaine du restaurant pour cause d’insalubrité et de la disparition de cinq enfants.

Les suites continuent à alimenter l’histoire : dans le 2, on découvre que ce n’est plus qu’une simple affaire de disparition mais le début d’une histoire plus glauque encore...

Les deux autres jeux nous apportent les compléments pour comprendre l’histoire à son maximum.

En conclusion Five nights at Freddy’s est un jeu à essayer, mais pour les plus courageux aussi à finir et à comprendre.

Fulbert

Nos

fera

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POPOLYPTIC’16

- DOSSIER–

La nuitNuit. Il fait nuit. J’ouvre la fenêtre et respire pro-

fondément. Je contemple le ciel devenu obscur, cette grande étendue noire parsemée d’étoiles, cet infini que l’on ne peut atteindre et qui pourtant nous entoure et nous envoûte de sa splendeur éternelle.

Il n’y a pas un bruit dans cette nuit profonde, silence total. Un silence creux, vide, l’écho de l’absence, pas le moindre souffle de vent faisant bruisser les feuilles des arbres, ni les miaulements désespérés d’un chat, ni les piaillements des oiseaux. C’est aussi mon si-lence, celui que j’ai choisi pour ne pas perturber cette nature immuable, par respect et admiration. Mais c’est également un silence lourd, pesant, qui englobe tous les autres silences, c’est celui de la nuit.

Je ferme les yeux. Des joies, des peines, des peurs, des désirs, défilent sous mes yeux, des souvenirs sur-gissent et m’entraînent dans un tourbillon infini, des images se bousculent, je m’arrête sur des visages, des moments passés, des objets, tant de choses qui m’ont marquée… Toute une agitation qui m’apaise et me ré-conforte. C’est aussi ça la nuit, c’est le rêve, la douceur reposante, ce calme qui nous berce et nous rassure.

Un cri strident m’arrache soudainement à ma tran-à ma tran-tran-quillité. Je guette la nuit de plus en plus noire, les étoiles devenues désormais des milliers de petits yeux qui me fixent et m’épient, je cherche en vain d’où provient le bruit, mais dans cette nuit profonde je ne vois plus rien, tout est invisible. Un craquement reten-tit, suivi de légers pas furtifs. Je tourne brusquement la tête, mais je ne suis pas assez rapide, la silhouette m’échappe, une ombre parmi les ombres. Une plainte angoissante s’élève des ténèbres, elle ne paraît ni hu-maine, ni animale, elle provient de partout à la fois, fas-cinante et effrayante. Le sol se met à trembler, de l’eau commence à inonder la pièce où je me trouve, je ne comprends plus rien, je ne suis plus dans ma chambre mais dans une petite pièce, étroite, oppressante, il n’y a d’ailleurs plus de fenêtre. J’avance à tâtons dans la pénombre, mais mes pas deviennent lourds, je n’ar-rive plus à me déplacer, j’ai l’impression que le temps s’arrête et que ce noir terrifiant m’engloutit.

Je me réveille en sursaut, ce n’était qu’un cauchemar. J’allume la lumière, et sens un courant d’air frais. La fenêtre était restée ouverte, et au-dessus des maisons dans ce silence épais, le ciel obscur m’observe avec bienveillance, une lueur de défi faisant briller ses yeux noirs.

Emma H.

Travailler la nuit Interview d’un travailleur de nuit chez SKF, une

société qui fabrique des roulements à billes à Saint-Cyr-sur-Loire.

Depuis combien de temps travaillez-vous ?J’ai 21 ans d’entreprise.

Quels sont vos horaires ?Je fais partie des équipes de week-end, avec

alternativement un week-end de jour et un week-end de nuit. Mes horaires sont décomposés ainsi : samedi et dimanche de 6h à 18h pour le week-end de jour. Samedi soir, de 18h à 6h du matin et dimanche soir de 18h à 6h du matin pour le week-end de nuit.

Est-ce votre choix de travailler de nuit ?Non, ce n’est pas un choix. J’ai été embauché pour

ces horaires de travail.

Quels sont les avantages ?Cela laisse, au niveau du travail, une plus grande

autonomie dans mon job et une plus grande liberté dans les décisions à prendre.

Quels sont les inconvénients ?Le travail de nuit est plus dur physiquement, la

récupération est plus longue après une « journée de nuit ». De plus, il y a le décalage avec le reste de la famille.

Avez-vous toujours travaillé de nuit ?Non j’ai aussi travaillé en horaires de bureau et en

2x8 (deux équipes alternent chaque semaine entre l’horaire du matin, de 6h à 13h, et de l’après-midi de 13h à 20h).

Quelle est la principale différence avec le travail de jour ?

La principale différence, c’est la fatigue due aux différentes tâches que l’on fait qui n’est pas la même que celle qu’on a lorsqu’on travaille de jour.

Maï. D.

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POPOLYPTIC’17

- DOSSIER–

Quizz : Créatures mythologiques de nuit…

1 - En 9 lettres : Personne qui se transforme à la pleine lune.2 - En 7 lettres : Créature qui hante les châteaux.3 - En 10 lettres : Personne qui sort de terre la nuit.4 - En 6 lettres : Revenant dépourvu de toute volonté.5 - En 5 lettres : Vampire femelle des légendes orientales.6 - En 7 lettres : Personne qui peut se transformer en chauve-souris.7 - En 5 lettres : Petit génie, laid et difforme qui habite à l’intérieur de la terre dont il garde les trésors.8 - En 8 lettres : Esprit follet, lutin d’une grâce légère et vive.9 - En 5 lettres : La mort en Bretagne qui vient la nuit avec sa fourche. (réponses page 19 !)

La lune ronde masquée par les nuagesse dessine s’imagine

Un ciel noir une nuit étoilée où si l’on n’y prenait gardenos yeux se perdraient

La lune se voile l’horizon s’obscurcit Les nuages cachent l’immensité du ciel.Comment avancer dans une nuitsans étoiles?

YPC

Comment se faire passer pour un gothique ?Les gothiques sont faciles à repérer, vous en

connaissez presque tous mais intégrer leurs rangs sans se faire repérer est bien plus difficile.

Premièrement, chez les gothiques la garde-robe est très importante : habillez-vous en noir, le rouge est admis mais le mauve est préférable. Les vêtements sont souvent déchirés et peuvent être amples comme ajustés. Les bottes de sécurité (alias grosses chaussures de cuir noir) sont très appréciées ainsi que les ceintures de cuir. Le maquillage n'est pas à laisser de côté même pour les garçons : la bouche et les yeux doivent être foncés et le reste du visage plus clair. Les cheveux sont souvent teints (le henné est très à la mode) et la gamme de vernis développée.

Pour peaufiner le truc, portez accessoires et bijoux, les gothiques en raffolent : des crânes, des croix, des piercings et des tonnes d'autres choses amusantes.

Pour ne pas se faire griller, il faut également avoir une certaine culture en matière d'histoires morbides, de vampires, de zombies et de loups-garous. Les lieux lugubres doivent être pour vous les lieux chaleureux et accueillants et l'animal de compagnie idéal est un rat, un serpent ou une araignée. Tout ça tout en essayant de ne pas en faire trop.

Malgré toutes ces «couvertures», ne vous méprenez pas, elles ne tiendront pas indéfiniment car le gothisme a un sens spirituel plus profond et quand vous serez découvert, les tortures que vous subirez risque d'être extraordinairement raffinées et inventives, alors, prenez garde!

Elie

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POPOLYPTIC’18

- DOSSIER –

Juste lui. Lui et lui seul. La nuit a tout englouti. C’est la même chose qui se répète à l’infini. Et

pourtant le reste change.

Elle. Rien ne s’endort jamais complètement ici. Elle n’y arrive pas. L’insomnie étant là, elle préfère sortir marcher marcher marcher jusqu’à ce qu’on la rattrape.

Il connaît le chemin par cœur. Il n’a pas besoin de ses yeux. Il sait. Ça lui suffit. Voir n’est pas essentiel. Il se laisse porter, guider par ses sens. Il ne vient pas; il revient.

Frisson la parcourant. Elle croise un homme ivre. Pourquoi boire? Pour oublier? L’oubli l’oubli l’oubli. Elle le cherche également désespérément dans ses balades nocturnes.

Il prend enfin le temps de réfléchir, de s’interroger. Avant ça, avant que le jour tombe, la course du soleil est trop rapide. Il ne peut pas. Il est comme les autres : pressé. C’est inéluctable.

Un SDF qui dort à même le sol. La misère dans la rue. Un jour, elle en est persuadée, cette haine dans les cœurs, les esprits, va finir par exploser. Personne ne pourra dire ce qui se passera ensuite. Ni en bien ni en mal. C’est peut-être mieux alors, que ce ne soit pas écrit d’avance.

Il aime venir ici. Depuis qu’il a quinze ans. Il s’échappait de sa propre maison le soir en douce par la fenêtre. Il venait là. Ça l’apaisait quand il était triste ou furieux. Il est souvent passé par divers stades émotionnels. Il bouillonne encore aujourd’hui; c’est différent. Il a appris à se maîtriser.

La ville est différente quand la lumière a disparu, remplacée par une pâle copie. Elle paraît plus menaçante, dangereuse. On lui déconseille de traîner trop longtemps hors de chez elle à partir d’une certaine heure. Elle n’écoute pas. Peut-être qu’elle joue trop avec le feu en essayant de le ranimer.

Il s’arrête. La brise comme la main d’une mère caresse sa joue. Il lève la tête vers le ciel. Immense mais pourtant vide. Des petits points lumineux et froids. Parfois des étoiles qui filent. Juste un trait

C’est éphémère. Comme son passage ici.

On ne voit rien qui brille depuis la rue. Trop d’éclipses. Et des nuages. C’est ce qu’elle préfère à la campagne. S’allonger dans l’herbe. Regarder. Sentir sa respiration ralentir. Cligner des yeux. Bailler. S’endormir sous une voûte étoilée.

Le torrent. La fin est proche. De l’eau glacée sur le visage. Il se sent bien. Juste le bruit de ses pas, parfois une pierre qui roule. Le calme planant des lieux a également trouvé refuge dans son esprit.

Son cœur bat un peu plus vite. Il inspire avec bonheur, à grands goulées, cet air frais et vivifiant, qu’il aimerait capturer et emmener avec lui. Faudra y retourner.

La nuit s’achève. Mais elle ne poursuit pas de rêves. Ils se sont éteints le jour où… Déambuler ainsi, découvrir l’autre visage de ces ruelles l’occupent. Des

heures et des heures où elle se repose vraiment se met en mode veille. C’est toujours mieux que de rester là-bas. Elle ne veut pas.

Il est presque l’heure. Il s’assoit sur son rocher. Comme le reste du monde, il l’attend. Elle entame déjà le chemin du retour. Elle n’ose songer au silence de ses murs. On a beau lui parler, rien ne peut lui parvenir. Il est là. Il se lève . Il est beau, majestueux, grandiose ; il le réchauffe. C’est le seul moment où il l’apprécie vraiment. Il y a sa chute aussi qui ne lui déplaît pas, ce moment où l’excitation le gagne.

Elle se glisse en catimini chez elle. Pour elle, la véritable obscurité vient de commencer.

YPC

Gustave Doré, La Belle au bois dormant

POPOLYPTIC’19

- DOSSIER –

Nuit Debout, c’est quoi ?Depuis le 31 mars, les mouvements qui

luttent contre la loi travail dans le but que le gouvernement la retire ont mis en place un nouveau type d’action plutôt original : passer la nuit dans un espace public dans le but d’occuper les lieux.

Ça vient d’où ?

Ces actions ont vu le jour en Espagne avec le mouvement des Indignés (mouvement qui lutte pour le même genre de revendications) et ont été reprises d’abord à Paris puis dans beaucoup de grandes villes de France. À Tours, elles existent depuis les vacances de printemps et se diffusent désormais dans le monde entier.

Pour quoi faire ?

Elles permettent aussi bien à ceux qui ne peuvent pas s’investir dans le mouvement pendant la journée qu’à ceux qui veulent en faire encore plus, de lutter pendant la nuit. Ces veillées sont un lieu d’échanges et de débats où chacun a le droit de s’exprimer. On discute de la loi travail mais aussi de beaucoup d’autres sujets qui nous tiennent tous à cœur (l’écologie, l’immigration... ).

Qui ?Pour ceux que ça tente, le mouvement étudiant

basé à la faculté des Tanneurs organise une Nuit Debout après chaque manifestation place Anatole France et continuera jusqu’à la fin de la lutte.

Elie

Réponses du Quizz !

1. loup-garou 2. Fantôme 3. Mort-vivant 4. Zombie 5. Goules 6. Vampire 7. Gnome 8. Farfadet 9. L’Ankou

Oliv

ier O

rtel

pa

L’autre mondeAu premier, j’ai chaussé m e s

lunettes et me penche déjà sur le troisième exercice de maths. Il y est question de la loi binomiale. — Au lieu de rêver, regarde plutôt la lune, me dit Pierre .

L’école, bien éclairée, nous offre un refuge de lumière, une lumière si belle, si harmonieuse qu’on ne se lasserait pas de la contempler. La lune, dans toute sa splendeur, nous affiche ses innombrables cratères. Mais les étoiles qui l’entourent m’attirent plus encore, organisées en constellations.

Les plus connues sont la petite Ourse et la grande parce qu’on peut les observer à n’importe quel moment de l’année. Mais au mois de juillet, avec la chaleur et les ciels superbes, j’admire deux constellations haut dans le ciel. La Lyre avec pour principale étoile, Véga et le Cygne avec Deneb au niveau de la queue. Entre ces deux constellations, à l’aile gauche du Cygne, brille une étoile très peu connue mais qui devrait l’être par sa particularité.

La Kepler-452 abrite autour d’elle en orbite la planète Kepler-452 b. Certes, le nom ne fait peut-être pas rêver mais il vient du satellite lancé en 2009 lors d’une mission du nom de Kepler. Son but est de répertorier les planètes en dehors du système solaire, autrement dit les exoplanètes. Kepler-452 b est une exoplanète singulière. Elle fait partie des exoplanètes propices à la vie. Elle regroupe en effet beaucoup de conditions vitales, comporte une zone habitable ni trop proche, ni trop éloignée de l’étoile. Sa température à la surface, sa luminosité, sa masse, son rayon, son sol et plein d’autres critères nous permettent de percevoir sa ressemblance avec la Terre et laisse imaginer la possibilité d’une vie extraterrestre.

Il est malheureusement impossible d’observer Kepler-452 b depuis un télescope. Pour cela, il faudrait des oculaires plus petits. Plus les oculaires sont petits, plus ils permettent de voir loin. Les oculaires que j’ai ne sont pas assez petits pour m’approcher et agrandir l’image.

J’aperçois au loin Deneb et le Cygne avant de me replonger sur mon exercice de maths. Dans la nuit étoilée d’une école au clair de lune, je rêve à Kepler-452b et imagine quelque chose d’une vie extraterrestre.

Paul Gervaise

Mél

ies

- The End –

POPOLYPTIC’20

Maël

L’instant carambar— Connaissez-vous l’histoire du lit vertical ?— Non.— Elle est à dormir debout !!!

Ñ

Un fou fait ses préparatifs pour une randonnée nocturne. Il s’aperçoit qu’il n’a pas de lumière et prend sa boîte d’allumettes pour pouvoir allumer un feu si besoin. Avant de partir, il craque une allumette et elle ne s’allume pas. Il la jette et en craque une deuxième qui s’allume. Il l’éteint et dit : « C’est une bonne, je la garde. »

Un fou rend visite à un autre fou qui regarde les étoiles avec une canne. Il veut alors observer lui aussi les étoiles et prend la canne.— Mais on ne voit rien avec ça s’écrie-t-il.— Ça fait deux mois que j’essaye de voir quelque chose et toi tu voudrais y arriver du premier coup ?!

Ñ

L’ennui : lorsque l’on fête le nouvel an la nuit

Bravo, Antoine !

Remise des prix ! Maëlle Roussel, latiniste débutante (509) a obtenu un accessit au « Prix de la Nouvelle Jacqueline

de Romilly » , il s’agissait d’écrire une nouvelle libre ayant un rapport, même ironique ou distancié, avec l’Antiquité.

Bérengère Pinaud, ancienne élève du lycée, actuellement en CPGE, a également obtenu un acces-sit.

Lilou Scheele (402) est récompensée pour sa participation au concours « Défense et illustration de la langue française », organisé par l’AMOPA.