Décembre 2015 Le journal du lycée Paul-Louis Courier...

16
Le journal du lycée Paul-Louis Courier fondé en 2006 Décembre 2015 n° 9 Gratuit POPOLYPTIC’ «Parler est bien, écrire est mieux; imprimer est excellente chose. Car si votre pensée est bonne, on en profite ; mauvaise, on la corrige et l’on profite encore.» Paul-Louis Courier Éditorial La vie du lycée Les TMD à Tavant 2 5 révélations choc… 3 Hunger Games 4 Coin cuisine 4 Les Géants de la montagne 5 La Chronique Abi-Bachi 6 Étudier à l’étranger 6-7 Chronique Philosophique 8 Das Auto 8 Aentats Et si on en parlait ? 9 Des maux ? des mots 10 Liberté, Égalité, Fraternité 12 Les experts Livres 13 Films 14 The end 16 I l est déjà là, par temps froid et gris, copieux comme un plat de résistance, nourrissant comme un pot au feu ou un couscous à plusieurs mains. L’actualité n’est pas enchanteresse ‒ l’a-t-elle jamais été ? La violence, la mort, l’effroi, la tristesse et le deuil ont déployé leurs ailes glaciales sur la société française abasourdie. Le nom de Paris s’est associé à ceux des grandes capitales de la douleur de ce début de xxi e siècle : Bagdad, Damas, Bamako et tant d’autres qu’un passé prestigieux auréole à jamais des délices de l’art de vivre et des splendeurs du rêve. Que faire ? On n’aurait pas cru. Pas comme ça. Et on doit vivre, à Paris comme ailleurs, c’est-à-dire prendre opiniâtrement le parti de faire vivre tout ce qui est fragile, les relations entre les êtres, l’hospitalité, la parole vivante, la liberté, la pensée, la promesse du jour à venir. Au journal, nous nous sommes rencontrés, deux fois par semaine, le mardi et/ou le vendredi à 13h, autour d’échanges nourris et réguliers et nous avons écrit, sur les « événements » qu’on n’ose qualifier et aussi évidemment sur ce qui fait la vie des lycéens de PLC, leurs habitudes, leurs goûts, leur expérience quotidienne et extraordinaire : étude, cuisine, musique, lecture, théâtre, voyage et rencontres. L’écrivain congolais In Koli Jean Bofane, invité à Tours par le festival Plumes d’Afrique est venu donner un petit coup de pouce personnel à une cinquantaine d’élèves réunis au CDI du lycée le 27 novembre dernier pour le rencontrer et vous lirez le détail de l’échange dans le prochain numéro. Natif de la République Démocratique du Congo, il a dû fuir plusieurs fois, avec sa famille, les guerres meurtrières de ces dernières années. Il sait ce que signifient le massacre et la peur et vit actuellement à Bruxelles. Pendant deux heures, de sa voix émue et grave, il n’a cessé d’encourager à la vie qui se conquiert et se transmet : « Quand vous mettez de la beauté quelque part, vous refaites le monde. » Ne nous en privons pas. Agnès Devillard

Transcript of Décembre 2015 Le journal du lycée Paul-Louis Courier...

Le journal du lycée Paul-Louis Courierfondé en 2006

Décembre 2015n° 9

Gratuit

POPOLYPTIC’«Parler est bien, écrire est mieux; imprimer est excellente chose. Car si votre pensée est bonne, on

en profite ; mauvaise, on la corrige et l’on profite encore.» Paul-Louis Courier

Éditorial

La vie du lycéeLes TMD à Tavant 25 révélations choc… 3 Hunger Games 4 Coin cuisine 4Les Géants de la montagne 5 La Chronique Abi-Bachi 6Étudier à l’étranger 6-7Chronique Philosophique 8Das Auto 8

AttentatsEt si on en parlait ? 9Des maux ? des mots 10 Liberté, Égalité, Fraternité 12

Les expertsLivres 13 Films 14

The end 16

Il est déjà là, par temps froid et gris, copieux comme un plat de résistance, nourrissant comme un pot

au feu ou un couscous à plusieurs mains.L’actualité n’est pas enchanteresse ‒ l’a-t-elle jamais

été ? La violence, la mort, l’effroi, la tristesse et le deuil ont déployé leurs ailes glaciales sur la société française abasourdie. Le nom de Paris s’est associé à ceux des grandes capitales de la douleur de ce début de xxie siècle : Bagdad, Damas, Bamako et tant d’autres qu’un passé prestigieux auréole à jamais des délices de l’art de vivre et des splendeurs du rêve. Que faire ?

On n’aurait pas cru. Pas comme ça. Et on doit vivre, à Paris comme ailleurs, c’est-à-dire prendre opiniâtrement le parti de faire vivre tout ce qui est fragile, les relations entre les êtres, l’hospitalité, la parole vivante, la liberté, la pensée, la promesse du jour à venir.

Au journal, nous nous sommes rencontrés, deux fois par semaine, le mardi et/ou le vendredi à 13h, autour d’échanges nourris et réguliers et nous avons écrit, sur les « événements » qu’on n’ose qualifier et aussi évidemment sur ce qui fait la vie des lycéens de PLC, leurs habitudes, leurs goûts, leur expérience quotidienne et extraordinaire : étude, cuisine, musique, lecture, théâtre, voyage et rencontres.

L’écrivain congolais In Koli Jean Bofane, invité à Tours par le festival Plumes d’Afrique est venu donner un petit coup de pouce personnel à une cinquantaine d’élèves réunis au CDI du lycée le 27 novembre dernier pour le rencontrer et vous lirez le détail de l’échange dans le prochain numéro. Natif de la République Démocratique du Congo, il a dû fuir plusieurs fois, avec sa famille, les guerres meurtrières de ces dernières années. Il sait ce que signifient le massacre et la peur et vit actuellement à Bruxelles. Pendant deux heures, de sa voix émue et grave, il n’a cessé d’encourager à la vie qui se conquiert et se transmet : « Quand vous mettez de la beauté quelque part, vous refaites le monde. »

Ne nous en privons pas.Agnès Devillard

- LA VIE DU LYCÉE –

POPOLYPTIC’2

Les TMD à Tavant

La classe de première TMD est allée vendredi 6 Novembre 2015 visiter l’église Saint-Nicolas de Tavant, avec madame Rocamora, dans le cadre de l’Histoire des arts. Mme Faligand et M. Traeger faisaient aussi partie de l’aventure !Tavant est un village perdu entre Chinon et Sainte-Maure-de-Touraine, peuplé de 260 habitants… Nous étions donc un peu réticents … et pourtant …

Une église « bling bling »L’église Saint-Nicolas appartient depuis le xe siècle

à l’abbaye de Marmoutier mais a été reconstruite à la fin du xie siècle suite à des incendies. Saint-Nicolas était évêque de Myre (Sud de l’actuelle Turquie), il a été martyrisé au iiie siècle ; c’est de lui que proviendrait la légende du Père Noël ; il aurait ressuscité trois enfants tués par un boucher et il aurait accompli encore d’autres miracles. L’influence de la façade de l’église est poitevine avec un portail décoré de motifs végétaux telles que des feuilles de chêne, des pommes de pin, des pointes de diamants. « Une église bling-bling » suggère un de nos camarades…

Des chapiteaux exceptionnelsLe plan de l’église est en croix latine orientée

vers Jérusalem et la voûte de la nef en anse de panier. Le problème est qu’elle se fissure car la pierre travaille mais les piliers sont là pour la soutenir. À l’origine, il y avait deux bas-côtés qui ont disparu à une époque inconnue ; mais grâce à eux nous pouvons en déduire qu’il y avait du passage dans ce lieu, c’était donc une église de pèlerinage. Nous trouvons toutes sortes de thèmes sculptés sur les chapiteaux comme des végétaux, des bestiaires fantastiques comme des griffons, un monstre à deux têtes… Un seul chapiteau est historié, il représente « le Péché Originel », c’est-à-dire la désobéissance d’Adam et Eve à Dieu.

Des fresques du xiie siècleL’église de Tavant est mondialement connue pour ses

fresques peintes « a fresco» c’est-à-dire sur une couche d’enduit fraîche pour que la peinture s’incruste bien et que les couleurs ressortent. Les pigments proviennent d’animaux, de végétaux ou encore de minéraux comme

le lapis-lazulis qui sert à obtenir du bleu. Les peintures de l’entrée du chœur racontent l’enfance de Jésus et au fond du chœur est représentée l’Apocalypse.

Une crypte à découvrirComme l’église Saint-Nicolas est une église de

pèlerinage, on y trouve une crypte. Elle sert à exposer des reliques ou des tombeaux de personnes importantes. Les personnages sont très expressifs et très bien réalisés, les artistes se sont inspirés de l’influence byzantine, des péchés sont également représentés comme la luxure. À ce jour, on ne peut malheureusement pas définir précisément le sujet iconographique complet de la crypte.

Nous conseillons vraiment à tout le monde d’aller visiter cette église même si de premier abord ce n’est pas une destination qu’on choisirait pour passer des vacances…

C’est une visite assez courte et très enrichissante. Vous y trouverez des fresques exceptionnelles. Comme vous le savez, les peintures s’estompent avec le temps à cause de la pollution, des changements de température et de la poussière, donc profitez de ces merveilles de l’art tant qu’elles sont encore visibles !

Lucile Barbe, Clara Dumont et Élora Massé

- LA VIE DU LYCÉE –

POPOLYPTIC’3

5 révélations chocs sur … Le cuistot

1. Ma petite blanquette chérieSi vous vous demandez depuis votre arrivée

pourquoi il y a aussi souvent des blanquettes de veau à la cantine : nous avons enfin la réponse. C’est le plat préféré de notre chef, mais c’est aussi le plat qu’il préfère cuisiner ! Dommage pour les végétariens !

2. La pâtisserie avant tout Notre chef cuistot travaille au lycée depuis près de

cinq ans. Pourtant, quand nous lui avons demandé son pire souvenir de lycéen, impossible de nous répondre. Et pour cause, il n’a jamais été au lycée. Il a choisi de s’orienter vers un CAP pâtisserie, idée qui lui trottait dans la tête depuis l’âge de six ans.

3. Quelques conseils pour lui faire plaisir…Si vous voulez bien vous faire remarquer par le

cuisinier et avoir du rab, voici les petits détails à éviter.– ne pas dire bonjour– le marmonnement lorsqu’on dit merci– les énormes sacs des filles qui font d’elles des équilibristes–les indécis devant le choix crucial de leur journéePensez-y la prochaine fois que vous choisirez votre délicieux plat de résistance.

4. Attention caramel brûlant !!Nous n’avons pas réussi à connaître sa pire bêtise

d‘élève mais nous savons enfin sa plus grosse bourde en tant que chef cuistot. Par une belle matinée, notre cher cuisinier décida d’ajouter une touche sucrée et colorée aux desserts fruités qu’il préparait. Il se lance donc, de tout cœur, pour confectionner un caramel onctueux. Mais tout d’un coup, son téléphone sonne, et, obligation professionnelle oblige, il répond et passe les commandes de produits

alimentaires pour la semaine suivante. Quelle erreur fatale ! Le caramel bouillit, déborda, et envahit la cuisine. Heureusement pour lui, tout est bien qui finit bien : le caramel fut vite contrôlé. Malheureusement immangeable, personne ne put en profiter.

5. Un rockeur dans l’âmeNotre super cuisinier cache bien son jeu :

sous ses allures d’homme posé, on découvre un musicien passionné. Et incroyable : il joue dans un groupe de rock festif ! Son nom : Wouahzif ! Le groupe tourangeau en est déjà à son troisième album. Le chef dirige sa batterie aussi bien que ses casseroles. Ne vous étonnez donc pas si vous

le croisez en salle de musique, ou lors d’un concert, au milieu d’une foule en délire.

V. D et J.G

©Wouahzif.com

- LA VIE DU LYCÉE –

POPOLYPTIC’4

Hunger GamesUn lundi à 11h15.

Katniss est prête à bondir de sa place dès la première sonnerie. Elle sort précipitamment de son cours de maths (très ennuyeux d’ailleurs) et dévale les escaliers.Tous les élèves se précipitent vers la cantine, elle zigzague entre eux et arrive dans le hall.Elle s’engage dans la queue, déjà bien fournie et attend son tour...

Après une longue attente elle peut enfin passer !Katniss s’apprête à monter les escaliers, mais soudain, les NAINS !

Le surveillant la pousse dans la queue et tous les nains lui passent devant.Try it again :)

Après une très looooooongue attente (ça ne vous rappelle pas quelque chose ?), Katniss va manger.

Elle gravit les escaliers, passe le portique, va saisir un plateau et sort sa... sa carte ? Elle panique, fouille partout, mais non, elle ne l’a pas. Retour à la case départ !

Il est 12h15.On vous laisse imaginer la queue, les prioritaires ;

ceux qui passent sous les barrières, sous les lavabos (ne niez pas, on vous a vus) et ceux qui sont en mode«et vas-y que j’te pousse et vas-y que j’te frappe».

Enfin le nirvana !Vous avez passé une demi-heure dans la queue, vous

êtes dans un état lamentable et là, de nouveau, une queue pour prendre les plateaux !

Vous êtes content, hein ?

Petites astuces:- Quand vous grugez sous les barrières, assurez vous que vos ami(e)s vous suivent parce que c’est pas très marrant de manger tout(e) seul(e).- Ne vous laissez pas déconcerter par le charme de Finnick, ça peut vous jouer des tours...- N’arrivez pas à 12h 15, de toute façon il y a les prioritaires : vous voulez les voir passer devant vous ?

Le mouton, Pumba, Le petit paresseux avec la participation d’Emma Gallet

©Li

ons G

ate

Film

Coin cuisine (de saison)Pour réconforter le corps et l’estomac, rien

de tel qu’un roulé !

Ingrédients4 œufs75 grammes de sucre100 grammes de farinenutella, confiture… À vous de choisir!

Les choses sérieuses commencent! Allumez votre four à 180 degrés avant toute chose.Après avoir séparé les blancs des jaunes, montez les

blancs en neige. Pour cela, un robot fera l’affaire ou si vous êtes courageux, munissez vous d’un fouet et… fouettez. Bon courage!

Bref. Pendant ce temps, dans un saladier, mélangez le sucre avec le jaune de l’œuf. Lorsque le mélange blanchit, ajoutez la farine. La texture est collante, c’est tout à fait normal.

Attention, l’étape délicate arrive. Ajoutez le blanc d’œuf au mélange jaune, sucre, farine. Pour mélanger tout ça, il faut soulever ce qu’il y a au fond du saladier pour le ramener sur le dessus. Si vous brassez le tout, les blancs en neige vont redescendre…

Versez la pâte sur une plaque à pâtisserie préalablement beurrée et farinée. Il faut bien étaler la pâte sur toute la surface de la plaque puis… Enfournez pendant 10 à 15 min.

Lorsque c’est cuit, ajoutez votre garniture : Nutella, confiture de fraise… Et roulez!

L’astuce : Transformez votre roulé en bûche de Noël ! Rien de plus simple : badigeonnez le roulé avec du Nutella puis, à l’aide d’une fourchette, travaillez votre bûche. Le tour est joué !

Amélie Vandenberghe

Alic

e in

Won

derl

and,

Art

hur R

ackh

am

- LA VIE DU LYCÉE –

POPOLYPTIC’5

Les Géants de la Montagne« Allons, réveillez-vous ! Un peu

d’imagination ! Vous n’allez pas devenir

raisonnables, tout de même ! »L. Pirandello, Les géants de la montagne

Les élèves de première S2 ont vu la mise en scène de Stéphane Braunschweig au Théâtre Olympia

et racontent ...

C’est l’histoire de la comtesse Isle devenue folle parce qu’elle a perdu l’homme qu’elle aime et que son enfant a été échangé. Les uns

Pas du tout. C’est l’histoire d’une troupe de comédiens errants et affamés qui trouvent refuge dans la villa du magicien C r o t o n e e t de sa petite communauté plutôt déjantée. Les autres

Fou ! Fou ! C’est un conte rempli de fous. Ça commence par une troupe de fous qui rencontrent des fous et deviennent encore plus fous. D’ailleurs, je me sens un peu différent depuis ce spectacle, un peu plus f… peut-être. J’ai peur de rêver. Thomas

Ce qui m’a déplu dans cette pièce, ce sont les voix, trop fortes, trop bavardes, pour dire quoi ? mais les acteurs étaient malgré tout très bons. Baptiste

J’ai trouvé intéressant le travail des éclairages, par exemple quand la lumière se fait tout à coup sur le public au moment où les personnages s’adressent aux géants de la montagnes, nous peut-être … Paul

J’ai bien aimé les effets spéciaux dans la villa du sorcier Cotrone et les pantins affichés en projection

numérique sur la façade, d’abord immobiles puis mobiles, dansant et chantant. Louise

Qui sont ces Géants de la Montagne annoncés dans le titre ? La pièce ne nous renseigne pas sur ces mystérieux personnages. Lauréline

Ce qui m’a déplu, ce sont les longs discours des personnages dans lesquels le spectateur se perd. Elsa

Ce que j’ai apprécié dans cette pièce, c’est la magie qui anime la villa, ce lieu de figuration des rêves qui ressemble également à la coulisse d’un théâtre où les acteurs se déguisent selon leur personnalité. Camille

J’ai aimé le personnage de La Sgrigia quand elle raconte son histoire. Elle dit avoir rencontré l’ange 101 et pense depuis, qu’elle est morte. Ce moment m’a touchée. Axelle

Les costumes de la troupe de Crotone m’ont surprise par leur originalité et leur ridicule. J’imagine le temps qu’ont dû passer les costumiers à les confectionner. Armelle

J’ai bien aimé que le décor puisse tourner sur lui-même et nous permette de voir l’intérieur de la villa. Paul

Les jeux de lumière quand les pantins dansent m’ont beaucoup plu et donnaient de la réalité aux rêves des acteurs. Julian

J’ai bien aimé la manière dont Cotrone utilisait ses mains pour jouer. Zoé

On ne peut pas apprécier la

richesse quand on a tout, dit Cotrone qui n’a rien et apprécie les petites choses. J’ai bien aimé cette vision philosophique de la richesse. Clémence

Ce qui est surprenant dans cette pièce, c’est comment Cotrone arrive à garder sa lucidité au milieu des songes. Abel

J’ai trouvé le jeu des acteurs incroyable dans une pièce aussi confuse.

Le plus étonnant dans cette pièce, c’est le dernier mot « fourmilière ». Pourquoi « fourmilière » ? Si vous avez la réponse, contactez-moi s.v.p. Vinciane

Photo: Elisabeth Carrechio, CDRT

POPOLYPTIC’6

- LA VIE DU LYCÉE –

La chronique des AbibacsBachibac

Guide pratique pour profiter pleinement de votre clan !

Les avantages :

- Pouvoir se comprendre entre clans, créer des liens spéciaux. Abibac-Bachibac, malgré leurs différences peuvent se comprendre, se soutenir et compatir ensemble à toutes ces heures de DNL …

- Pouvoir critiquer discrètement (ou pas) les gens autour sans qu’ils comprennent (si vous entendez parler allemand ou espagnol à côté de vous, posez vous des questions !)

- Pouvoir faire des goûters (parce que c’est impor-tant) n’importe quand, n’importe où, avec n’importe qui et surtout en mangeant n’importe quoi !

- Pouvoir voyager et découvrir le monde (au ciné-ma) et sinon dans la vraie vie

- Etre soudés même dans l’adversité (comme les gros contrôles de littératures … ), toujours rire à tout (même aux blagues les plus pourries #ACLJV)

Et enfin ultime argument : - Avoir une deuxième famille parce que …

Le clan

Étudier à l’étranger ça vous tente ?

Vous avez envie de sortir des sentiers battus de votre quotidien ? Vous êtes fou amoureux d’une langue étrangère ? Vous avez envie de découvrir, ressentir, rencontrer, apprendre, comprendre la culture d’un autre pays, d’une autre nation ? Si vous vous reconnaissez un peu dans l’une de ces motivations... cette expérience est peut-être faite pour vous !

Les motivations pour partir étudier à l’étranger sont diverses et variées mais la démarche demande d’y avoir réfléchi avant. Partir sur un coup de tête est difficilement possible et risque de rendre l’expérience douloureuse, du moins au début.

Tout commence d’abord chez vous, dans votre maison.

Il faut en discuter avec les parents, choisir l’année ou les mois pendant lesquels il est le plus judicieux de partir et la destination. Dans certaines familles, il vaut même mieux avoir aiguisé ses arguments concernant le choix de l’organisme, le pays de destination, le prix et l’utilité de cette expérience avant même de présenter le projet à ses parents. Mais c’est aussi ça, la magie de cette expérience, c’est vous qui êtes moteur du projet, vous qui choisissez vos priorités.

Quel organisme choisir ?

Il en existe de nombreux en ligne tels que AFS, Kaplan, EF, Calvin Thomas… et l’un d’entre eux, Terre des Langues, a ses bureaux basés à Tours. C’est l’organisme

La nef des fous, Pieter Van der Heyden, 1592. BNF

POPOLYPTIC’7

- LA VIE DU LYCÉE –

que j’ai choisi car il était important pour ma famille et pour moi d’entrer en contact avec les personnes qui allaient s’occuper de mon dossier. Il faut savoir que l’organisation du projet qui englobe les rendez-vous avec l’organisme (mails ou skype pour ceux qui ne sont pas à Tours), le test de niveau d’anglais, la création du dossier et ses liasses de feuilles à remplir, le rendez-vous à l’ambassade à Paris pour la demande de visa va prendre plusieurs mois, parfois près d’un an et c’est pour cette raison qu’il faut avoir une motivation chevillée au corps. Les organismes d’échange nous demandent à juste titre de prendre en charge nos papiers et de répondre nous-mêmes aux questions posées lors de la création du dossier. C’est bien vous qui allez vivre cette expérience et non vos parents.

Comment constituer le dossier ?

C’est bien là le début de l’aventure. Il s’agit de renseigner sur nous-même notre « possible » « future » famille d’accueil. Il faut d’abord remplir des fiches médicales, fournir des renseignements administratifs puis viennent les points plus personnels et aussi beaucoup plus intéressants. Comment vivons-nous en famille ? À quoi occupons-nous nos loisirs ? Nous sommes tenus d’écrire une lettre qui évoque en détails plusieurs aspects de notre personnalité et de notre vie quotidienne ainsi que les différentes raisons de notre engagement dans cette aventure. Des membres de la famille et des professeurs peuvent compléter notre portrait afin d’aider la famille d’accueil à mieux nous cerner. Ma sœur et ma mère ont toutes deux écrit une lettre que j’ai mise dans mon dossier. Leur investissement

dans sa confection m’a touchée et témoignait de leur soutien. Autre détail à ne pas négliger : le dossier et la plupart des papiers administratifs demandés sont à rédiger dans la langue du pays de destination, qui était pour moi les États-Unis et donc l’anglais.

Comment se préparer concrètement au départ ?

Nous voici dans le vif du sujet. Une fois la famille d’accueil affectée (parfois peut -être seulement trois semaines avant le départ) et donc notre lieu de destination connu, nous pouvons nous plonger pleinement dans les préparatifs concrets tels que les achats de cadeaux (absolument nécessaires si vous voulez vous faire pardonner votre tête de déterré

qui a passé dix heures dans l’avion et qui vient de se rendre compte qu’il ne va plus voir sa famille pendant un bon bout de temps), la sélection stricte de la garde de robe (et oui toute une armoire ne rentre pas dans une ou deux valises…), les recherches internet sur la ville où l’on va vivre, sans oublier…les premiers mails d’échange avec notre famille d’accueil ! Que d’excitation !

Je vous rassure, ça arrive à pratiquement tout le monde de douter de son choix dans les dernières semaines avant le départ.

On se dit alors : « Pourquoi je fais ça ? », « Je me rendais pas compte,

trois mois/six mois/un an c’est long ! », « Mon chat/maman/mon lit va/vont me manquer ! », « Quelle idée ! ». Mais c’est trop tard vous êtes déjà dans l’avion et vous n’avez plus qu’à vous laisser guider par le flot des rencontres et découvertes.

Si le feuilleton de mon année américaine vous intéresse … suivez-moi dans le prochain numéro de Popolyptic, à Seattle exactement, dans l’état de Washington, à neuf heures d’avion de Paris !

Lola Loubet

Orbis terrae Compediosa Descriptio, Mercator, 1587

POPOLYPTIC’8

Réflexion philosophique n°1 De la largeur des couloirs

Bon, concrètement, quand l’homme de Cro-Ma-gnon a construit ce lycée, les individus étaient DÉFINITIVEMENT plus petits. Surtout en largeur. Car il faut bien le dire, en écartant les deux bras, on touche les deux murs plus que facilement. Les architectes ont donc sûrement dû faire des coupes budgétaires et ce sont les murs qui en ont pâti. Alors, quand vous avez votre sac, qu’une classe entière est adossée aux murs de chaque côté et que des lycéens enragés arrivent en face de vous, serrez les fesses et foncez !

Maintenant, voilà les conséquences, les futures générations vont subir une évolution génétique incroyable, environnement oblige, ils vont de-venir allongés, allongés et fins, fins, fins. Au dé-but comme des poissons-lune puis comme des feuilles de papier. Alors, oui ! Certes, plus de pro-blème de place dans les couloirs mais, ces élèves-là, eux, ne pourront plus entrer dans les classes sans baisser la tête. Alors, bingo, ça recommence et re-changement génétique, et, avant ça grosse remontée en bourse des crèmes contre les bosses et les bleus.

Alors, la transformation génétique est-elle la solution pour sauver l’humanité ?

Les Ailes

Scandale chez Volkswagen

Des moteurs truqués

Le 18 septembre 2015, l’International Council on Clean Transportation, une organisation non-gouvernementale a découvert des écarts entre les émissions réelles de gaz et celles déclarées pour des véhicules de la marque VW. Certaines voitures auraient été équipées d’un logiciel qui réduit les émissions de gaz polluants lors des tests. Une fois le test effectué, le logiciel se désactive et la voiture libère davantage de gaz polluants notamment le dioxyde d’azote qui est responsable de graves maladies respiratoires comme l’asthme.

Selon les autorités américaines, environ 482 000 véhicules vendus aux États-Unis seraient équipés de ce logiciel mais le mardi 22 septembre le constructeur affirme que ce logiciel concerne 11 millions de voitures vendues dans le monde. Le trucage concerne tous les moteurs diesel de type EA189 (Golf, Audi A3, Passat et autres Beetle).

De lourdes conséquencesVolkswagen risque potentiellement une

amende pouvant aller jusqu’à 18 milliards de dollars (environ 16 milliards d’euros). La marque allemande devrait aussi rappeler à ses frais l’ensemble des véhicules truqués vendus depuis 2008.

Un nouveau scandale

Mardi 3 novembre, un nouveau scandale éclate, Volkswagen avoue avoir aussi triché sur 800 000 véhicules supplémentaires.

Cette annonce paraît moins de vingt-quatre heures après que l’autorité américaine de protection de l’environnement, l’EPA, a accusé le constructeur allemand d’avoir également truqué ses gros moteurs diesel de 3 litres, impliquant les marques Audi et Porsche, jusqu’ici relativement préservées. Volkswagen a rejeté la possibilité que ses véhicules haut de gamme soient concernés par une quelconque manipulation.

Encore une affaire qui va coûter cher à Volkswagen et du souci à se faire pour les futurs conducteurs que nous sommes !

Simon Gervaise

- LA VIE DU LYCÉE –

POPOLYPTIC’9

- Attentats –

Mat

hys

Aug

eul.

© C

VL

Vau

cans

on

Et si on en parlait?En cette période où les mots « terroristes » et

« Daech » passent dans toutes les bouches, je m’interroge sur notre monde. Je ne veux pas émettre de jugement et je n’écris, bien entendu, pas pour re-vendiquer une vérité universelle mais pour nous ame-ner, nous étudiants, nous professeurs et nous Français, à débattre ensemble et à réfléchir sur la question car, je trouve que, de nos jours, l’indifférence est bien trop présente dans notre quotidien...

Dans notre société aux valeurs républicaines, démo-cratiques et laïques, il est difficile de parler ouverte-ment de religion. De plus, le climat socio-politique de la France de ces dix dernières années a fortement modifié notre vision des autres. Je m’explique, les crises, les délocalisations toujours plus nombreuses et importantes, les attentats, ont intensifié cette stigma-tisation de «l’enfer, c’est les autres», comme l’écrivait si bien Jean-Paul Sartre. Les ouvriers français se sen-tent menacés par les ouvriers hongrois ou thaïlandais, les États européens se plaignent que certains de leurs membres affaiblissent l’économie et ralentissent les progrès possibles et les musulmans sont victimes de préjugés dus à leur pratique religieuse ainsi que leurs croyances.

L’actualité me donne envie d’évoquer ce dernier point : la menace terroriste. Le fait que les terroristes d’Al-Qaïda puis de Daech se revendiquent musulmans trouble une partie de la société qui, par manque d’inté-rêt ou de réflexion, a vu un lien direct entre terroriste et musulman. C’est là que se situe la faille. Comment pouvons-nous être amenés à suivre de tels raisonne-ments ? La question m’obsède. J’essaie de comprendre.

Notre société a, au fil du temps, jeté un voile sur les religions et laissé s’instaurer des tabous et des non-dits qui ont permis la généralisation d’idées toujours plus simplistes et fausses. Aujourd’hui, nous en sommes venus à demander aux musulmans ce qu’ils pensent des attentats parce qu’ils sont musulmans, et non pas parce qu’ils sont des citoyens. Nous n’oublions pas que les premières victimes de Daech et du terrorisme sont musulmanes. Il est urgent de dire que tous les musul-mans ne sont pas des terroristes en puissance.

Environ trois millions des soixante-six millions de Français sont musulmans pratiquants. Une montée de la pratique de l’Islam est assez importante chez les jeunes de dix-huit à vingt-cinq ans et « la résurgence des pratiques cultuelles et la religiosité augmentent chez les immigrés venus en France avant l’âge de 16 ans et chez les Français descendants d’immigrés, mais

pas chez les immigrés arrivés à l’âge adulte » expliquait Hugues Lagrange, sociologue au CNRS, lors d’un inter-view au journal Le Monde. Cette réapparition de la pra-tique de l’Islam peut amener une partie des Français à s’interroger. Néanmoins, nous pouvons tout de même observer que la radicalisation de la pratique religieuse est souvent déclenchée après une conversion à l’Islam ou après une sorte de «redécouverte» de ses origines familiales ; ce qui est souvent le cas de Français et non nécessairement d’immigrés ; est-il nécessaire de sou-ligner que les terroristes tels que Mohamed Merah, les frères Kouachi ou encore Amedy Coulibaly et bien d’autres étaient de nationalité française ?

Afin de prévenir un certain clivage des populations, engendré par les peurs, les interprétations et les ex-clusions, nous pouvons favoriser certaines valeurs démocratiques telles que la discussion, le débat, les échanges d’idées.

Dans ce sens, je tiens à parler de la perception parfois faussée de ce qu’est la laïcité. Dans la loi et dans « la charte de la laïcité à l’école », la laïcité est en partie décrite comme permettant « la libre expression de ses convictions dans le respect de celles d’autrui et dans les limites de l’ordre public ». La laïcité ne se résume donc pas à la vision quelque peu restrictive que cer-tains tentent de lui donner mais se veut garante de la liberté de conscience et d’expression de religion de chacun.

Le manque de connaissances religieuses et d’intérêt pour la religion et notamment la religion musulmane, permet à Daech de prétendre qu’il prêche la parole d’Allah et de son Prophète et par conséquent, peut entraîner la société occidentale à voir le Coran comme un manuscrit condamnable et sanguinaire. Pourtant,

la plupart des musulmans parle de l’Islam comme d’une religion d’amour et d’entraide alors comment se fait-il qu’il y ait un tel antagonisme ? Ne lisent-ils pas le même ouvrage ? On peut faire l’hypothèse que les textes sacrés, extrêmement riches en métaphores, peuvent mener à différentes interprétations et donc commentaires. Mais une si grande différence concep-tuelle s’explique surement par le fait que Daech prône

POPOLYPTIC’10

- Attentats…–

Des maux ? des motsPetit précis de vocabulaire

Califat : territoire dirigé par un calife, successeur du prophète Mahomet. Institution dominante jusqu’au xie siècle dans le monde perse, turc et berbère, déclinante ensuite et abolie en 1924. Nom que Daech donne au territoire conquis en Irak et en Syrie. Son chef Abou Bakr al-Baghdadi s’est autoproclamé calife.

Charia : ensemble des règles très strictes et anciennes régissant la vie quotidienne et civile des musulmans. La charia codifie à la fois les aspects publics et privés de la vie d’un musulman, ainsi que les interactions so-ciétales. Le niveau, l’intensité et l’étendue du pouvoir normatif de la charia varient considérablement sur les plans historiques et géographiques.

Chiisme : au moment de la mort du Prophète, les futurs chiites désignent Ali (gendre et fils spirituel de Maho-met) comme successeur. Pour les chiites, l’imam est un guide indispensable de la communauté, et il tire son au-torité directement de Dieu. Les chiites font une sépara-tion claire entre autorités religieuse et politique (ex. en Iran, l’ayatollah Ali Khamenei est indépendant du pou-voir exécutif du président Hassan Rohani). Autres courants de l’islam : alaouites en Syrie, alévis en Turquie, druzes dans tout le Proche-Orient, khâri-djites à Oman et au Maghreb.

DAESH (translittération anglophone) ou DAECH (translittération francophone) de l’acronyme signi-fiant en arabe « État islamique en Irak et en Syrie »), comme ISIL (Islamic state of Irak and the Levant)

puis ISIS (Islamic State of Iraq and Syria) en an-glais. EI (État islamique) ou IS (Islamic State) sans référence à un cadre géographique : dénomina-tion utilisée par l’organisation elle-même. C’est une organisation militaire, politique et terro-riste sunnite créée en 2004 en Irak, pour s’opposer aux Américains qui occupaient alors le pays ; elle s’est implanté en Syrie à la faveur de la guerre à partir de 2012, et conquiert depuis des territoires. Elle a pro-clamé en juin 2014 l’instauration d’un califat sur les territoires qu’elle contrôle. Ce n’est pas à proprement parler un État (il n’a pas de frontière, n’est pas reconnu par d’autres États et ne frappe pas de monnaie) mais il veut le devenir et imposer un islam radical.

Djihad (ou jihad) : Le terme de jihad (effort en arabe) revêt deux sens. Le premier, qualifié de grand jihad (ou jihad majeur), recouvre l’ensemble des efforts aux-quels doit se soumettre le croyant pour se rapprocher de Dieu ; le second, dit petit jihad (ou jihad mineur), est un effort de guerre visant à défendre l’islam en cas de menace. Il peut s’exercer contre des non-musulmans en cas d’agression (jihad externe, ou défensif), voire contre des dirigeants musulmans « impies » (jihad in-terne, ou offensif). Mais dans tous les cas, il doit être pro-clamé par une autorité religieuse compétente. On qualifie aujourd’hui de jihadiste tout groupe ou individu prônant la violence en se revendiquant de l’islam – même sans l’aval d’une autorité religieuse reconnue, une violation caractérisée du dogme. Dans cette perspective, le jihadisme est avant tout une mou-vance politique, qui s’abrite derrière des références religieuses pour légitimer des objectifs de nature politique, visant à instaurer une société musulmane homogène.

Djihadiste : combattant menant une « guerre sainte » (djihad) contre ceux qu’il considère comme des enne-mis de l’islam.

État d’urgence : l’état d’urgence, qui résulte de la loi n° 55-385 du 3 avril 1955, est applicable « soit en

une idéologie basée sur une des multiples interpré-tations du Coran, et qui ne peut aucunement prouver que cette dernière est la bonne.

L’État Islamique (EI) souhaite que les liens qui unissent les musulmans à leur pays, notamment euro-péens, soient rompus afin de semer le doute, la suspi-cion, voire la haine de la religion musulmane et de ses pratiquants. Je ne crois pas qu’un plan aussi mesquin et aberrant puisse un jour supplanter nos liens, notre solidarité et notre Fraternité.

Peut-être que cet article fera naître des ques-tions, bousculera certaines convictions ou suscitera

quelques échanges !L’écriture de cet article s’est faite grâce au vision-

nage de deux documentaires : Aux origines du Djihad et Les premiers temps de Daech, tous deux diffusés le dimanche 29 novembre 2015 sur France 2. J’ai aussi lu et écouté l’avis de nombreux spécialistes, notamment Hugues Lagrange, sociologue interrogé par le journal Le Monde, qui est cité dans ce texte et intégré des pas-sages de « la charte de la laïcité à l’école ».

Lola Loubet

POPOLYPTIC’11

cas de péril imminent résultant d’atteintes graves à l’ordre public, soit en cas d’événements présen-tant, par leur nature et leur gravité, le caractère de calamité publique ». Déclaré par décret pris en conseil des ministres, il confère aux autorités civiles, dans l’aire géographique à laquelle il s’applique, des pouvoirs de police exceptionnels portant sur la réglementation de la circulation et du séjour des personnes, sur la fermeture des lieux ouverts au public et sur la réquisition des armes. L’état d’urgence est en vigueur sur tout le territoire français depuis la parution du Décret n°2015-1475 du 14 novembre 2015. La loi du 20 novembre le pro-longe pour trois mois.

Fondamentaliste : qui veut un retour aux fonde-ments de la religion (le terme concerne à l’origine le protestantisme, et pour l’islam a trait à la période des quatre premiers califes). Synonyme dans l’usage de « islamiste ».

Islam : terme générique qui englobe tout groupe se revendiquant de la religion fondée par le prophète Mahomet. Les analystes recommandent fréquem-ment de parler des islams : cette religion fédère en effet près de 1,3 milliard de croyants, dans des contextes très divers.

Islamiste : se revendiquant de l’islamisme, courant né au début du xxe siècle au Proche-Orient, visant à établir un État islamique dans lequel droit, insti-tutions et gouvernement sont régis par la religion musulmane. Certains islamistes comme ceux qui ont commis les attentats de Paris veulent imposer ce mo-dèle par la violence.

Kamikaze/Martyr : à l’origine, le terme « kami-kaze » désigne le pilote japonais volontaire au suicide pour s’écraser sur le pont des navires américains pour les couler en faisant le maximum de vic-times, pendant la seconde guerre mondiale. Un martyr est celui qui meurt, volontairement ou non, pour sa foi. L’islam interdisant le suicide, les ter-roristes préfèrent utiliser le terme de martyr.

Salafisme : courant religieux issu du sunnisme qui prône une pratique rigoriste de la religion musul-mane, proche de ses premiers fidèles (le terme salaf désigne, en arabe, les « ancêtres », en l’occurrence les premiers compagnons du Prophète). La plupart des salafistes appartiennent à la branche quiétiste. Ils sont pacifistes et ne cherchent pas à changer la loi, même s’ils n’en reconnaissent pas la légitimité.

Sunnisme : principale branche de l’islam, née au moment de la mort du prophète Mahomet en 632, quand se pose la question du succes-seur le plus légitime pour diriger les croyants (le mot « sunna » signifie tradition en arabe). Les sunnites désignent Abou Bakr (compagnon de toujours de Mahomet) qui devient le premier calife. Les sunnites représentent aujourd’hui 85 % des mu-sulmans. Ils considèrent le Coran comme une œuvre divine : l’imam nommé fait office de guide pour le croyant. Les sunnites acceptent que les autorités re-ligieuse et politique soient fondues dans une même personne (ex. au Maroc, le roi Mohamed VI est le commandeur des croyants).

Takfirisme : c’est à la minorité dans la minorité que l’on se réfère quand on parle d’islam radical dji-hadiste, c’est-à-dire à la fois fondamentaliste, non légaliste et violent. Cette mouvance, le takfirisme, se distingue par son appel aux armes, son idéolo-gie messianique et sa propension à jeter l’anathème (takfir, en arabe) contre les autres musulmans (idéa-lisation du retour à un islam pur ; avènement d’un nouveau califat ; appel perpétuel aux armes ; hosti-lité aux autres branches de l’islam ; culte du martyr). Le takfirisme est le nom réel de la version importée en France du djihadisme.

C. Gaume

Le Popolyptic’ vous propose en ligne une sélection d’articles pour prolonger la réflexion sur les atten-tats et leurs conséquences : http://fr.padlet.com/padplc/popolyptic

- Attentats…–

Ken Bréchet

POPOLYPTIC’12

- Attentats…–

Liberté Egalité Fraternité

Je suis assise dans le salon. Ma petite sœur regarde un feuilleton. Je ne suis pas concentrée.

J’essaie d’écrire. De poser des mots sur ce que je peux ressentir. C’est compliqué.

Imagine all the people, living for today...*

Papa m’a appris la nouvelle après le match de foot vendredi soir. Je devais commencer ma rédac’ de français. Pas pu. Complètement irréelle la rencontre entre Hippolyte et Aricie dans Phèdre alors que des gens venaient de se faire tuer, des gens se faisaient tuer Ai passé le restant de la soirée à écouter les informations à la radio. Du mal à m’en décrocher. Irrépressible envie de savoir, contre laquelle je ne pouvais pas lutter. On m’avait plongée dans un monde que je ne pensais pas connaître, un monde que je ne voulais pas connaître. Il fallait que je comble le vide avec des phrases, des mots, des faits, des images. Je ne parvenais pas à saisir ce qui se passait. Je me trouvais là, assises sur mon lit, parfaitement démunie.

Imagine there’s no countries, it isn’t hard to do, nothing to kill or die for, and no religion too...

Le lendemain on est quand même sorties avec des amies On n’avait pas le coeur à rigoler. On

était sous le choc ; fallait se serrer les coudes ; On a croisé des policiers dans la rue. Cela faisait presque peur. Avec leur arme accrochée à la ceinture, la matraque, l’uniforme. Je suis rentrée mélancolique, traînant derrière moi ma morosité ; j’avais tellement envie de pleurer. Ça picote les yeux ; faut pas céder. J’ai pensé au Petit Prince ; il faisait nuit et nous marchions, faute d’avoir pu prendre un bus. Lever les yeux vers le ciel. Pas beaucoup d’étoiles naturellement. Elles rient pour l’aviateur ; c’est son cadeau. À la maison, j’ai insisté pour que maman allume une bougie. Petite étoile triste tombée du ciel et qui avait décidé de faire une halte dans ma chambre.

Imagine all the people, living life in peace...

Début de semaine compliqué. Je ne voulais pas me lever. Je ne voulais pas me remettre dans la peau, le costume de la lycéenne. On commençait à mettre des visages, des noms, sur des chiffres. On a fait la minute de silence pendant le contrôle de maths. Le prof nous a lu quelques mots. J’ai posé mon crayon de papier sur la table, en essayant de faire le moins de bruit possible. Je n’osais décroiser les jambes. Tout mon corps était tendu. Je me suis souvenue d’une phrase d’une prof de français qui m’aura marquée. Respectons-nous. Car l’irrespect engendre le mépris et la haine. Je me souvenais bien de ces petits mots, de ces simples petits mots pour une grande valeur. Il est facile de se taire, plus difficile d’arrêter de penser. Equation. Problème. Quartile. Médianes. Statistiques. Une drôle de farandole. Victimes. Familles. Douleur. Peur.

You may say I’m a dreamer, but I’m not the only one, I hope some day, you’ll join us and the world will live as one.

Je flotte. Je suis crevée. Nos vies vont beaucoup trop vite et nous emportent si loin au large. Je suis assise dans le salon. Ma petite sœur regarde un feuilleton. Je ne suis pas concentrée. Un sentiment particulier me saisit, me transporte, je me sens si vivante. Un truc, même tellement minuscule ou ridicule à tenter. Des colombes à laisser s’envoler au loin. On peut peut-être les guider. Pour que nos étoiles se mettent à chanter à leur tour. Liberté Egalité Fraternité. Ces trois mots retentissent, explosent dans mon esprit non pas comme des bombes mais comme des feux d’artifices.

Y.PC.*John Lennon, Imagine

POPOLYPTIC’13

- Les experts –

LivresPhobosVictor Dixen

(série en cours, deux tomes disponibles)

Ils sont six filles et six garçons, dans les deux com-partiments séparés d’un même vaisseau spatial.

Ils ont six minutes chaque semaine pour se séduire et se choisir, sous l’œil des caméras embarquées.

Ils sont les prétendants du programme Genesis, l’émission de speed-dating la plus folle de l’Histoire, destinée à créer la première colonie humaine sur Mars.

Phobos fait clairement partie de mes coups de cœur littéraires de l’année.

Ce thriller spatial est tout simplement addictif. L’intrigue est palpitante, tout en rebondissements inattendus.

C’est le genre de roman où quel que soit le scéna-rio qu’on s’invente, ça ne sera jamais le bon. Victor Dixen sait nous tenir en haleine de la première à la dernière page, on n’a pas le temps de s’ennuyer car bien évidemment le voyage ne va pas se faire sans soucis...

Complots, faux-semblant, trahisons, révélations, secrets, dilemmes et autres coups de théâtre sont au rendez-vous !

La narration est un peu particulière, mais on s’y ha-bitue vite : quatre points de vue internes ou externes alternent et permettent de suivre l’intrigue à diffé-à diffé- diffé-rents niveaux, selon différents personnages.

Ces derniers sont nombreux mais captivants, dans tous les sens du terme !

On rit, on espère, on rage, on tremble, on vit cette aventure avec eux.

En bref, les quelques 450 pages de chaque tome se lisent à toute vitesse, on n’a aucune envie de les lâcher.

Ambre

Phobos, T1 et T2, Robert Laffont, 17,90 € chaque.

D’après une histoire vraieDelphine de Vigan

«Tu sais parfois, je me demande s’il n’y a pas quelqu’un qui prend possession de toi»

Delphine vient de rencontrer un succès immense avec un roman autobiographique. Après les salons, les rencontres, les dédicaces et toute cette agitation, elle a besoin de faire le vide autour d’elle pour se remettre à écrire. C’est alors qu’apparaît dans sa vie L., personnage énigmatique, semblant exactement savoir ce que Delphine doit écrire...

Voici le nouveau roman de Delphine de Vigan, après Rien ne s’oppose à la nuit (livre

autobiographique autour de la famille de l’auteur et plus particulièrement de sa mère) et plusieurs années sans publication. Avec D’après une histoire vraie, elle a notamment remporté le prix Renaudot.

Un roman qui joue avec les codes du genre et qui amène le lecteur à s’interroger sur la provenance, l’essence même du livre qu’il tient entre ses mains, tellement la frontière entre réalité et fiction est ténue.

Un roman qui se demande justement ce qu’attendent aujourd’hui les lecteurs, ce que l’écrivain doit produire, avec l’opposition de deux points de vue complètement différents sur le sujet.

Un roman mélangeant habilement réflexion sur l’écriture et ses vocations, l’amitié et la fusion, ainsi qu’une manipulation machiavélique.

Alors, d’après une histoire vraie ? Y.PC

D’après une histoire vraie, Delphine de Vigan, Éditions Jean-Claude Lattès, 20 €.

D’après une histoire vraie a obtenu le Goncourt des Lycéens 2015

- Les experts –

POPOLYPTIC’14

Films

Le fils de Saul de László Nemes

« Encore un film sur la Shoah ! » C’est ce qu’on peut se dire lorsqu’on lit

le synopsis du nouveau film de László Nemes. Pourtant ce film est complètement différent.

La manière dont il est filmé le rend extrêmement violent et poétique à la fois.

Avec la caméra à l’épaule les trois quarts du temps, le réalisateur nous fait suivre les jours -ou les nuits d’ailleurs, car on perd totalement la notion du temps- de Saul, déporté appartenant au Sonderkommando, ce groupe de prisonniers juifs forcé d’assister les nazis dans leur plan d’extermination, qui accompagnait les victimes dans les chambres à gaz puis sortait les corps.

Une grande économie de dialogues mais ces derniers sont intenses et les scènes souvent aux trois quarts masquées par le dos de Saul nous laissent imaginer l’horreur et l’absurdité de ces moments.

Ce long métrage d’une heure quarante-sept nous transplante dans ce camp d’extermination et nous fait ressentir une violence inouïe apaisée pourtant grâce à la quête effrénée de Saul pour trouver un rabbin et donner une sépulture à un enfant.

Lola Loubet

Sortie nationale le 4 novembre 2015

Elser, un héros ordinairedʼOlivier Hirchbiegel

Vendredi après-midi, youpi !!! Au lieu de deux heures dʼhistoire-géographie, deux heures de

cinéma ! Donc, toutes les classes arrivent à lʼheure (sauf certains mais on ne pointe personne du doigt hein ...).Première surprise : la salle est pleine. Pas une séance privée donc. Dommage, on aurait bien aimé pour une fois être des V.I.P…

Le film commence. En allemand. Eh oui, il va falloir lire les sous-titres (parce que même si cʼest votre cin-quième année, eh bien...)

1939, Allemagne. On voit un homme construire et placer ce qui ressemble quand même beaucoup à une bombe. Et puis lʼhistoire continue, entrecoupée de flashbacks qui dessinent la personnalité dʼElser, un homme banal, sans sympathie politique particulière, qui décide un jour décide dʼarrêter le Fürher.

Tout seul. Ce que personne ne veut croire.

On ne peut pas expliquer plus que cela le film. Avis aux amateurs de Fast and Furious, ce nʼest pas un récit dʼaction, plein de rebondissements mais plutôt une critique de lʼaveuglement volontaire. Certaines scènes peuvent choquer (en tout cas moi oui, mais je suis une vraie fillette donc...) mais on sort marqué par ce film. Surtout par lʼironie de la fin.

Titre allemand (pour ceux que ça intéresse) : Elser : Er hätte die Welt verändert

Le petit paresseux

Le fils de Saul, DR

POPOLYPTIC’15

- Les experts –

Le Labyrinthe 2 : la Terre Brûlée (le film)

Ce film m’a e x t r ê m e m e n t

déçue (je précise quand même que j’ai lu la trilogie). Je trouve que les réalisateurs/scénaristes & Co ont juste essayé de faire un succès commercial, à grands renforts d’actions, d’effets spéciaux sans véritable apport à l’histoire malgré des décors à couper le souffle (il faut au moins le reconnaître). L’essence de l’œuvre de James Dashner a totalement disparu, par moment on tombe dans le film de zombies à la World War Z (pourquoi?), des personnages anciens nous quittent sans que l’on comprenne pourquoi et les nouveaux apparaissent comme des cheveux sur la soupe. De plus, la scène finale est totalement niaise, tellement dégoulinante qu’on s’englue. (Spoils !) :

X : Je vais mettre fin à tout ça, je ne vous demande pas de me suivre mais il faut que je le fasse.

Y : C’est insensé, s’il y avait un tout petit peu d’espoir, je serais le premier à t’accompagner.

X : Je sais mais je dois essayer, on ne peut pas continuer comme ça, blablabla…

Y (après 2 secondes de réflexion) : Je te suivrai, qu’importent les conséquences … FIN

En bref, une bande d’ados canons (bah oui quand même) veulent sauver le monde (et leurs amis), un classique déjà vu et revu, donc pour l’originalité on repassera. Cependant, j’ai malgré tout passé un bon moment, on est tenu en haleine jusqu’au bout et on s’attache toujours un peu plus aux personnages.

Un film divertissant mais néanmoins un peu décevant surtout par rapport au premier opus. J’attends néanmoins la suite avec impatience, espérons juste que ça finisse en beauté. Et comme je ne veux pas trop froisser tous les adorateurs des films (je sais je suis trop gentille), voici un avis bien plus positif :

« Le deuxième film du Labyrinthe est très différent du premier notamment au niveau de l’intrigue. Je ne

pourrais pas dire lequel des deux est mon préféré. J’adore ce film, il est vraiment très bien. La 3D est utile et les décors sont bien faits. Les acteurs jouent à la perfection, avec toujours une petite pointe d’humour et il y a de l’action. Je n’ai pas été déçue, je suis même allée le voir deux fois au cinéma. Après je n’ai pas lu le livre, donc je ne peux pas comparer. Mais je vous conseille d’aller le voir si vous aimez les films fantastiques et les histoires de mondes ravagés. » M.Cass

Maï. D.

« Qu’on lui coupe la tête »

Inspiré de la nouvelle de Washington Irving, Sleepy Hollow de Tim Burton (1999) relate l’histoire

d’Ichabod Crane, incarné par johnny Depp, inspecteur new-yorkais névrosé aux techniques scientifiques aussi innovantes que méprisée, envoyé dans une cam-pagne de Nouvelle –Angleterre pour éclaircir de mys-térieuses morts par décapitation. Le coupable désigné par les villageois est un cavalier allemand « sans tête », mort depuis 20 ans.

L’enquête que mène Ichabod, accompagné de Katri-na van Tassel (Christina Ricci), fille de l’aubergiste, et du jeune Masbath (Marc Pickering), fait resurgir une affreuse machination mais aussi d’inattendus souve-nir qu’il aurait préféré oublier.

Ce film grandiose, considéré comme le chef-d’œuvre de Tim Burton par les uns ou comme un banal film d’horreur par les autres, est à la fois fantastique, go-thique, horrible et poétique. La décapitation hante ce film aux accents germaniques, et fait osciller le specta-teur entre noir et blanc et couleur.

À voir le soir pour le plaisir des frissons !

x.

- The end –

POPOLYPTIC’16

Le Popolyptic’L’équipe de rédation

Clémentine Audebert, Hugo Beaufreton, Ariane Brizard, Clotilde Corcelle, Immany Czubowski, Kevin Debelle, Maïwen Deflandre, Vinciane Desbois , Victtoria Devy, Pauline Galmiche, Jeanne Gasnier,Paul Gervaise,Simon Gervaise, Emma Hubert, Alice Jeanjacques, Gabriel Landelle,Lola Loubet, Fulbert Mandrou, Maël Ravard, Hugo Richard, Maëlle Roussel,Ambre Seigneur, Ophélie Sordet, Inès Tilin, Elie Toquet, Malo Toquet, Amélie Vanderberghe, Anna Venon, Marin Chapoutot, Jean-Sébastien Gey, Brieuc Massicard, Gaspar Minguito

Direction de la rédaction :Agnès Devillard, Isabelle Knor, Caroline GaumeMaquette : C. Gaume Imprimerie spéciale