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www.educationsante.be Un mensuel au service des intervenants francophones en promotion de la santé Juin 2010 Premiers secours en milieu (extra)scolaire Ne paraît pas en août | Bureau de dépôt : Bruxelles X - ISSN 0776-2623 | Numéro d’agréation : P401139 Editeur responsable : Jean Hermesse, chaussée de Haecht 579 - boîte postale 40 - 1031 Bruxelles. Crédit photo : Croix-Rouge 257

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www.educationsante.beUn mensuel au service

des intervenants francophones en promotion de la santé

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Premiers secours en milieu (extra)scolaireNe paraît pas en août | Bureau de dépôt : Bruxelles X - ISSN 0776-2623 | Numéro d’agréation : P401139

Editeur responsable : Jean Hermesse, chaussée de Haecht 579 - boîte postale 40 - 1031 Bruxelles. Crédit photo : Croix-Rouge

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1 Formation de 12 heures ayant pour objet d’apprendre « à pouvoir agir en cas d’accident, en présence d’une fracture, d’un traumatisme crânien, d’une plaie ou d’une intoxication ».2 Chargées de l’accueil des enfants à l’école, les accueillantes temps libre (ATL) suivent un BEPS dans le cadre des formations subventionnées par l’ONE.3 Lire ou relire à ce sujet l’article paru dans la revue Éducation Santé n°254 en mars 2010.4 Toute personne souhaitant obtenir la version intégrale du rapport peut s’adresser à André Lufin, Département Action sociale, Croix-Rouge de Belgique, par mail [email protected] ou par

téléphone au 02 371 33 21.

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Résumé de l’épisode précédentIl y a deux ans, la Croix-Rouge a entreprisl’évaluation d’une de ses formations phares,le Brevet Européen des Premiers Secours(BEPS) 1, dispensée auprès d’un publicspécifique, les accueillantes temps libres 2.Après le temps des résultats et de leurexposition 3, voici venu celui de lacompréhension et du changement oùl’évaluation se fait évolution.Pour synthétiser en quelques lignes un rapportde cent vingt pages 4, il nous a fallu condenser,caricaturer et ainsi trahir en de regrettables,mais inévitables raccourcis la complexité et,osons le dire, la richesse de notre étude. Richeen effet car réconfortante : l’enquête établit clai-rement que le BEPS est apprécié par les partici-pants, leur apporte des connaissances utiles,augmente leur confiance en soi et les sensibi-lise à la problématique des secours. Étude inter-pellante également par le doute que jettentcertains résultats sur l’impact réel de la forma-tion :ı les personnes interrogées n’utilisent pas ou

utilisent peu les apprentissages réalisés enformation, les problèmes abordés ne se pré-sentant que très rarement sur le terrain;

ı en cas d’accident sérieux, peu de personnesformées disent se sentir capables d’interve-nir, notamment par défaut de savoir-faireen matière de gestion du stress ou de prisede décision;

ı suivre un BEPS ne modifie pas ou modifie peul’image de soi que les participants pensentavoir auprès de leurs collègues et de leurdirection; la grande majorité d’entre eux nese considère pas comme une personne-res-source en matière de premiers secours;

ı le cadre institutionnel et l’environnementmatériel ne fournissent pas toujours ou nefournissent pas entièrement les conditions

nécessaires à l’application des consignespropres aux premiers soins.

Si l’apprentissage des premiers secours resteune nécessité d’utilité publique, si, pour lemettre en œuvre, la Croix-Rouge est plus quejamais incontournable par son expérience,son professionnalisme et l’enrichissanteintrospection réalisée tout au long de cetteenquête, il n’en demeure pas moins impé-rieux de s’interroger sur le sens de ces résul-tats et les pistes à suivre pour rendre le BEPS(encore) plus efficace.

Sous des atours sobres et limpides,l‘enseignement des premiers secoursrecèle bien des pièges que l’enquête

a sinon révélés, du moins mis enlumière pour mieux les comprendre

et partant, mieux les gérer.ı

Le temps de l’analyseEn principe, au terme d’une évaluation, lesacteurs du changement sont invités à porterleur attention et leurs efforts sur ce quidépend d’eux, ce qu’ils peuvent modifier, cequi émarge à leur champ de connaissances etde compétences. Conseil éclairé, certes, maisqui assombrit plutôt le moral de la Croix-Rouge dans notre cas. En effet, les raisonsavancées pour expliquer l’incapacité (suppo-sée) des personnes formées à intervenir dansdes cas graves concernent, pour l’essentiel, desfacteurs que l’on pourrait qualifier de « géné-tiques » dans la mesure où ils renvoient :ı à l’essence même des premiers secours, à la

matière enseignée elle-même;ı aux limites et contraintes propres à (presque)

tout processus de formation;

INITIATIVES

Les premiers secours en milieu (extra)scolaireUtilité et pertinence des formations dispensées par la Croix-Rouge de Belgique – 2e partie

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ı au profil même de la personne formée, àson identité professionnelle et à ses condi-tions de travail, parfois incompatibles avecles actes et les responsabilités propres auxpremiers secours.

Autant de paramètres sur lesquels l’opéra-teur de formation a peu d’influence en soi,mais qu’il devra, d’une façon ou d’une autre,prendre en considération. Examinons rapide-ment quelques-uns de ces facteurs avant deproposer des solutions pour les contournerou en réduire la portée.

Des soins bien réels à usagevirtuelLe BEPS repose sur un principe clé : « il fauttout prévoir, surtout le pire ». Pour éviter lechaos, prévoyons « le cas où ».On privilégiera les traumas sévères (l’enfanta perdu connaissance) qui exigent des gestesprécis (pratiquer une réanimation cardio-pul-monaire), mais aussi de solides savoir-faire(gérer son propre stress, ainsi que celui desautres), quitte à transmettre des savoirs quine serviront peut-être jamais, mieux, dont onespère qu’ils ne serviront jamais. Dur, dur.En principe, une formation transmet desconnaissances, des aptitudes, des modes deréflexion répondant à des besoins réels,transférables dans les pratiques profession-nelles, destinés à améliorer le bien-être, laqualité du travail, la gestion de problèmesrécurrents. Impossible qu’il en soit ainsi dansle cas du BEPS. « On ne saura jamais si on sait,puisque cela n’arrivera jamais », prédit un par-ticipant. Quels seront dès lors les repères d’ef-ficacité et d’efficience pour une formation quiaborde des problèmes jamais vécus et qui nesurviendront peut-être jamais ?Rares voire inexistantes sont en effet les occa-sions où l’accueillante pourra appliquer ses

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5 Autorisons-nous désormais ce néologisme désignant une personne ayant suivi un BEPS.

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connaissances, s’aguerrir aux techniques, tes-ter sa volonté, son esprit de décision, son sensdu devoir… D’où oubli, inexpérience, absencede repères. « On voudrait bien, mais on sau-rait point » chantent en chœur les Bepsés 5,convaincus à juste titre que « faute de pou-voir s’exercer pour « de vrai », on perd ses capa-cités.»À moins de promouvoir le rugby dans lescours de récré, la Croix-Rouge ne peut pasfaire grand-chose en la matière. Quoique. Desstratégies pour intégrer cet état de fait dansla formation ont déjà été testées avec succès.Nous y reviendrons.

Limites humaines…Au cas où le « cas où » se présente, le Bepséportera-t-il secours à la victime ?Rien n’est moins sûr. Seuls, 11 % des personnesinterrogées se disent capables de gérer unecrise de convulsions et à peine 31 %, une pertede connaissance. Manque d’expérience et depratiques sûrement. Mais aussi blocage pourpasser à l’acte. Porter secours engage la santé,l’intégrité physique, parfois la vie de la victime.Il faut agir vite, anticiper, prendre des respon-sabilités. La crainte de mal faire, le manque deconfiance en soi, l’absence de soutien ou dereconnaissance… peuvent opérer commeautant de facteurs inhibants.Le secouriste amateur n’échappe pas aux loisénoncées par la psychologie sociale. La peurdu regard d’autrui, l’anticipation des consé-quences négatives, la disposition à ne pasintervenir si d’autres personnes sont pré-sentes… risquent bien de tétaniser le sauve-teur potentiel (virtuel ?). « On voudrait bien,mais on ne pourrait point » s’excusent desBepsés pourtant motivés et techniquementau point. À moins d’« encourager » chaquetémoin d’un accident avec un gourdin, laCroix-Rouge semble bien impuissante.

…. et pédagogiquesEn outre, soucieux d’efficacité et cohérentsavec leurs objectifs, les formateurs privilé-gient les gestes techniques au détriment dessavoir-faire psychosociaux (rester calme,gérer le stress, prendre une décision…), pour-tant indispensables pour poser les dits

gestes. Impossible de faire autrement. La for-mation ne peut tout aborder, tout approfon-dir, tout expérimenter. Des choix doivent êtrefaits. Le BEPS va donc à l’essentiel et enseigneles règles à observer en toutes circonstancesd’une part, les cas graves d’autre part, abor-dés dans leurs dimensions techniques (quefaire ?) plutôt que sous un angle psychoso-cial (comment être pour bien faire ?).Nul n’ignore à la Croix-Rouge que l’applica-tion des premiers soins suppose la maîtrised’attitudes et d’aptitudes tels que l’écoute, laprise de décision, le contrôle de soi… Mais l’ex-ploration de ces compétences obligerait lesformateurs à sacrifier d’autres apprentis-sages. Le(s)quel(s)? Le soin des plaies ? L’appeldu 112 ? L’intervention en cas d’intoxication ?Tout semble si important!

Le choc des maux, le poids du boulotSi l’on met en perspective les gestes qui sau-vent avec le profil professionnel et les condi-tions de travail des accueillantes, on seretrouve à nouveau dans une impasse où levirtuel le dispute à l’impossible. Il n’est pasévident pour des personnes peu ou mal inté-grées dans leur milieu professionnel, peu oumal reconnues par leurs collègues et leuremployeur, soumises à des statuts précaireset à des horaires décalés, parfois seules avecun nombre élevé d’enfants, de prendre desdécisions aussi délicates que l’appel du 112, laréanimation d’une victime ou le soin d’unebrûlure au troisième degré.Nous ne doutons pas de la (bonne) volonté oudes compétences des accueillantes, mais rele-vons, sur base de leurs propres témoignages,les distorsions entre les exigences des premierssecours et les réalités de leur vécu quotidien,qui les amènent à s’exclamer : « On voudraitbien, mais on n’oserait point.»Soulignons, pourle regretter que, si le BEPS est considéré parl’ONE, les pouvoirs organisateurs ou les direc-tions d’école, comme une formation prioritaire,elle ne jouit, à de rares exceptions près, d’au-cun suivi, ni d’aucune reconnaissance institu-tionnelle, les compétences acquises étant, aumême titre que les participants, aussi peuexploitées que valorisées.

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On aurait pu évoquer également la difficultéd’adapter pour un public profane des notionsessentiellement médicales, les effets parfoiscontre-productifs des mises en situation oules carences institutionnelles (pharmacie desecours inexistante, procédures à suivre encas d’accident méconnues, absence de localde soins…) qui rendent les consignes de laCroix-Rouge parfois inapplicables sur le ter-rain.Sous des atours sobres et limpides, l‘ensei-gnement des premiers secours recèle, on levoit, bien des pièges que l’enquête a sinonrévélés, du moins mis en lumière pour mieuxles comprendre et partant, mieux les gérer.Comme nous l’évoquions dans notre premierarticle, « le cadre conceptuel qui fonde la pro-motion de la santé et les repères méthodo-logiques qui l’animent nous sont apparuscomme une grille de lecture et d’interpréta-tion performante (…) pour structurer notreréflexion et proposer une rénovation sub-stantielle du BEPS (…)». En voici quelqueslignes de force.

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6 …et, plus largement, au cœur de la problématique des secours en milieu scolaire, comme nous n’aurons malheureusement pas le temps de le développer dans cet article.

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Le temps des (bonnes)résolutions

Placer le bénéficiaire au cœur duprocessusLes résultats de l’enquête, les opinions expri-mées par les formateurs et les observationsque nous avons réalisées convergent vers lanécessité de (re)placer les bénéficiaires (lapersonne formée, mais aussi la victimepotentielle) au cœur de la formation 6. Cerecentrage du produit « formation » sur l’uti-lisateur implique :ı d’intégrer dans le projet pédagogique, les

spécificités des personnes formées (manquede reconnaissance…), leurs conditions de tra-vail (seul adulte…), mais aussi leurs atouts,leurs forces, leurs compétences;

ı d’inscrire le bénéficiaire dans un conti-nuum, c’est-à-dire de l’impliquer commeacteur avant la formation (motivation, res-ponsabilisation…), pendant (représenta-tions mentales…) et après (référent, porteurde normes…);

ı d’envisager comme objectifs de formation,les apprentissages spécifiques aux premierssecours (soigner une plaie, effectuer uneréanimation…), mais aussi les capacités psy-chosociales (gérer le stress, savoir écouter…)à acquérir ou à confirmer.

Développer les compétences psychosocialesaura un double effet : augmenter la probabi-lité que les gens interviennent en cas de pro-blème et leur permettre de disposer de com-pétences transversales, utiles en d’autressituations (conflits, rencontres avec lesparents…). Ce « bagage » trouvera dans lespremiers secours un champ d’expressionaussi vivant que vital.Comme le sera (vivante et vitale !) l’expres-sion des représentations mentales des parti-cipants en matière de soins. Que vaudra laconsigne « ne jamais donner de médica-ments » face à des opinions telles que « uneaspirine, ce n’est pas vraiment un médica-ment » ou « les parents m’en voudraient si jene soulageais pas leur gosse » ? S’adapter auxpersonnes formées, c’est partir de « là où ellessont » et construire, avec (et non contre oumalgré) leurs savoirs actuels, préexistant à la

formation, des connaissances nouvelles.Des modifications sensibles ont déjà étéapportées au BEPS pour intégrer cette réalité.Dans la même optique, la Croix-Rouge tendà remplacer (ou accompagner, compléter…)les incitants négatifs de nature parfois stres-sante et hypothétique par des motivationspositives, ancrées dans la réalité, expriméesen termes de bénéfices personnels et profes-sionnels (confiance en soi, sécurisation del’environnement…).

L’offre de formation de la Croix-Rouge a également évolué vers une meilleure prise en compte de l’environnement

matériel et des attentes des personnes formées en proposantaux enseignants et aux accueillantes

des formations in situ.ı

Définir des finalités et des objectifsclairs, réalistes et vérifiablesÉvidence méthodologique certes, mais tou-jours bonne à rappeler : la nécessité de for-muler les objectifs à partir des besoins de lapersonne formée tout en tenant compte desfacteurs déterminant les comportements.Ainsi, on énoncera ce dont a besoin uneaccueillante pour soigner efficacement unevictime, à savoir :ı les connaissances techniques et « médicales »

nécessaires : savoir comment la soigner, pou-voir reconnaître les cas graves…

ı les attitudes pour passer à l’acte : se sentircapable, reconnu, « autorisé »…

ı les aptitudes : gérer le stress, être à l’écoute…ı les conditions matérielles : disposer d’un

local, d’une trousse de secours…ı les conditions organisationnelles : pouvoir

confier les enfants à un collègue…ı un cadre légal : connaître et pouvoir agir

selon le règlement, la législation, les procé-dures.

Sur cette base, il sera possible de différencierles objectifs cognitifs, psychomoteurs et psy-chosociaux et d’identifier d’autres stratégies

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(advocacy, lobbying…) pour compléter et sou-tenir la démarche formative.Cette approche, certes bien connue des for-mateurs, mais qu’il était bon de réanimer, apermis de réduire l’écart entre objectifs et res-sources. Mieux, elle sert de socle à uneconcertation ONE/Croix-Rouge pour bâtir, surle modèle de la « formation en spirale », desrecyclages ciblés et réguliers.La réalisation de ces objectifs pourrait (devrait)passer par la mise en œuvre de synergies avecd’autres opérateurs de formation (École desParents et des Éducateurs, Intercommunalesociale du Brabant wallon…), actifs auprès desaccueillantes temps libre, avec et pour les-quelles ils développent certaines des fameusescompétences transversales évoquées plushaut.L’offre de formation de la Croix-Rouge a éga-lement évolué vers une meilleure prise encompte de l’environnement matériel et desattentes des personnes formées en propo-sant aux enseignants et aux accueillantesdes formations in situ : « Plutôt que de fairecomme la réalité, nous (les formateurs) nousefforçons d’être dans la réalité en mettant lesgens en situation réelle dans leur crèche ou leurécole, en reconstituant un accident sur leur lieude travail.» Dans ce cas, il ne s’agit plus d’abor-der toutes les situations possibles et imagi-nables, mais d’en analyser une seule et de(re)constituer les gestes et attitudes qui l’ac-compagnent, accordant ainsi une place plusgrande aux savoir-faire et savoir-être déjàévoqués.

Responsabiliser les décideurs« Aucune organisation interne, aucune consi -gne, pas de planning : qui appeler, que faire;c’est le plus souvent n’importe quoi », affirmeun formateur à propos des premiers secoursen milieu scolaire. Par ailleurs, nous l’avons vu,les personnes formées sont peu reconnues etvalorisées à leur retour sur le terrain. Aussis’agira-t-il de sensibiliser les décideurs sanslesquels les conditions minimales de gestiondes accidents ne peuvent être réunies. Troispriorités se dégagent :ı la reconnaissance de la personne formée

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secours : ce statut de « personne de réfé-rence » est complexe; il faudra le définir, lecirconscrire, lui attribuer les moyens des finsqui lui seront prêtées, notamment enmatière de certification, d’identification etde communication;

ı la gestion des aspects matériels : il estessentiel que les responsables investissentde l’attention, du temps et des moyens dansl’application des normes minimales pourassurer des soins de qualité : trousse desecours en ordre, procédure connue etapplicable, local de soin accessible…

ı la concertation locale : il serait pertinent demettre en place des réunions « secours etsanté » consacrées à l’organisation des secoursdans l’école; cette initiative rassemblant tousles membres (ou leurs représentants) de lacommunauté scolaire rencontrerait le besoin

de travailler en équipe souvent exprimé par lesATL : « Assurer des moments d’échange régu-liers au sein même de leur école leur seraitprofitable à plus d’un titre.»

ConclusionSur le plan méthodologique, la promotion dela santé et les stratégies, notamment éduca-tives, qu’elle véhicule a fourni à notre rechercheun paradigme réellement bâtisseur et un cadreconceptuel structurant.Pourquoi ? Sans doute parce que les premierssecours ne concernent pas que la transmis-sion d’automatismes ou la prescription denormes hors desquelles point de salut, pasplus que l’éducation nutritionnelle ne serésume à une liste d’interdits ou à quelquesrecettes équilibrées. Les gestes qui soignentet qui sauvent cristallisent des attitudes pro-

« La cigarette peut être considérée comme un anxiolytique sans ordonnance »

Sociologue du risque, Patrick Peretti-Watel(Inserm, Marseille), a réalisé une séried’entretiens avec des gros fumeurs issus depopulations défavorisées. Il souligne l’échecrelatif de la prévention du tabagisme chez cesfumeurs, qui n’ont pas les mêmesreprésentations du risque et pour lesquelsune démarche de prévention spécifique estnécessaire. Il formule des recommandationspour éviter la stigmatisation de ces fumeurs.Nous reproduisons ci-dessous son interviewpubliée dans la Santé de l’Homme.La Santé de l’homme : Dans vos dernièresenquêtes concernant le tabagisme, vous indi-quez que les inégalités sociales ne facilitent pasla prévention. Est-ce dû à la nature des mes-sages ?Patrick Peretti-Watel : Je ne souhaite pas jouersur les mots mais votre question me permetd’aborder un point que beaucoup d’acteurs deprévention occultent. Quand nous faisons dela prévention, nous ne sommes pas dans unesalle de classe où nous donnerions de l’infor-mation à des gens qui sont soit de bons, soit

de mauvais élèves. De plus, les informationsque nous donnons ne sont pas culturellementneutres; nous nous adressons à des personnesqui occupent d’autres positions sociales.Dans les milieux populaires ou défavorisés –j’opère une distinction entre ces deux milieux–, le message préventif est plutôt assimilé à unproduit qui vient de l’autorité, d’ailleurs, et quiaurait tendance à les montrer du doigt. Quandnous interrogeons sur d’autres sujets les gensen situation de précarité, par exemple, nousnous apercevons qu’ils sont très distants parrapport aux discours en général et à l’autoritéen particulier. Face aux messages de santépublique, ils affichent une franche méfiance.Ils ne sont pas vraiment persuadés qu’ils peu-vent avoir besoin de nous.S. H.: Vous soulignez que, chez les personnesen grande précarité, la pauvreté induit une« myopie » peu propice à la bonne réceptiondes messages préventifs. Qu’entendez-vous parlà ?P.P.W.: Le message préventif, en particulier surle tabac, informe qu’en fumant vous rédui-

sez votre espérance de vie future et vous ris-quez d’avoir une maladie très grave dansvingt, trente ou quarante ans. Pour que ce dis-cours soit efficace, il faut qu’il s’adresse à desgens qui sont capables de se projeter dansvingt, trente ou quarante ans. Les personnesqui vivent dans une situation de précarité, aujour le jour, ceux qui ne savent pas commentils vont boucler la fin du mois ne sont pasconcernés par ce type de message. Voilà ceque veut dire le mot « myopie ».Plus globalement, s’intéresser aux conduitesà risque, et notamment devant des personnesen situation défavorisée, c’est se plonger dansl’interprétation particulière suivante : parceque ces gens sont moins diplômés, moinséduqués, ils seraient moins capables de com-prendre des messages préventifs qui sont unpetit peu complexes. Ils seraient moins inci-tés à avoir des bonnes conduites parce qu’ilsont moins d’argent. Nous sommes dans uneinterprétation que je qualifie « de manque ».Et les messages de prévention sont construitssur cette base. Or, les travaux scientifiques

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motrices de bien-être et de citoyenneté quesavourent avec bonheur le secouru commele secourant. Ils déclinent et animent ainsides valeurs porteuses et faiseuses de santéet de bien-être, autant que d’humanité (res-pect et compréhension de la personne), d’im-partialité (secours et santé pour tous sansdiscrimination), de neutralité (indifférenceaux conflits et aux controverses), d’indépen-dance (autonomie), soit quatre des sept prin-cipes fondamentaux de la Croix-Rouge quene renierait certainement pas la promotionde la santé telle que définie dans la Charted’Ottawa.

André Lufin, Conseiller pédagogique,Département Action sociale, Croix-Rouge deBelgique

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démontrent depuis longtemps qu’en termesde message nous ne mettons pas suffisam-ment l’accent sur les spécificités culturellespositives.Par exemple, l’une des caractéristiques de laculture populaire représente un hédonismeinscrit dans le présent. Il vaut mieux en profi-ter tout de suite. Donc, en matière de préven-tion, et c’est le sens de nos travaux, nousdevons prendre en compte les spécificités cul-turelles positives par rapport aux fumeurspauvres, aux fumeurs de milieu défavorisé, auxfumeurs de milieu populaire. Tous ces termes-là ne sont pas, forcément, équivalents. Unmilieu populaire, selon moi, n’est pas un milieudéfavorisé. Dans l’idée de populaire, il y a l’idéede gens qui ont une spécificité culturelle.S. H.: En quoi un « fumeur pauvre » serait-ilplus vulnérable ?P.P.W.:Tout simplement parce que les personnesqui sont dans une situation très précaire sontmoins incitées à avoir des bons comporte-ments de santé. Car elles ont un horizon tem-porel plus court. Et puis elles sont peut-être plusvulnérables car elles ont des motivations unpeu différentes de la population générale dansleurs conduites. Nous nous sommes aperçus,dans nos enquêtes et observations, que lesgens des milieux populaires utilisent la ciga-rette comme moyen de lutte contre le stress etl’anxiété. Nous connaissons la notion de stress

socio-économique, c’est-à-dire l’idée que demauvaises conditions de travail, de logement,d’environnement provoquent du stress. Oui, laprécarité est anxiogène. La cigarette peut, donc,être considérée comme un anxiolytique sansordonnance.S. H.: Que vous disent, dans vos entretiens, cesfumeurs pour illustrer leur parcours de vie ?P.P.W.: Quand un fumeur raconte sa premièrecigarette, il indique souvent qu’elle lui a étéofferte par un proche à l’occasion d’un événe-ment douloureux. En réalité, il apprend de faità gérer ce moment avec cette cigarette. Maisj’ai dans l’esprit le cas de cette dame, d’unesoixantaine d’années, qui vit avec à peine troiscents euros par mois, isolée de tous. La ciga-rette est vécue comme une compagnie.Quand elle raconte son parcours, la cigaretteest le fil conducteur. « C’est tout ce qu ‘il mereste » dit-elle. Et c’est aussi ce qui lui rappellele passé. À 10 ans, elle regardait avec envie sonpère fumer, elle se souvient de l’odeur de mieldu tabac. C’est son père qui lui a offert sa pre-mière cigarette, à 15 ans, qu’elle n’a pas aiméed’ailleurs. Jusqu’à son premier amour, quifumait le même tabac que son père... Vousimaginez ce message fort...S. H.: Comment faites-vous de la préventiondans ce cas ?P.P.W.: La question est complexe. Quand onexplique aux jeunes garçons que fumer donneune mauvaise haleine et que ce n’est pas ter-rible pour embrasser une fille ou quand on ditaux femmes que fumer n’est pas bon pour lapeau, ces deux messages de prévention poin-tent les effets néfastes du tabagisme. Peut-être faudrait-il trouver, pour les personnes lesplus isolées ou en situation difficile, des res-sorts différents de l’impact sur la santé.Il faut être modeste et pour ma part je n’aipas trouvé de démarche modèle de préven-tion à recommander. Si je reprends le cas denotre dame, elle fume car elle s’ennuie.Même chose pour les chômeurs. La meilleureprévention serait sans doute de faire en sortequ’il y ait moins de pauvreté.S. H.: Faisant référence aux fumeurs en situa-tion de grande précarité et à l’échec de la pré-vention, vous dites aussi que « celle-ci peutcontribuer à creuser les inégalités sociales desanté ». Pourquoi ?P.P.W.: Les fumeurs les plus diplômés ont une

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propension plus forte à arrêter que lesfumeurs pauvres. C’est un fait. Autre constat :nous observons que les messages de préven-tion ne fonctionnent pas auprès des fumeursen grande précarité. Il y a, mécaniquement,un écart qui se creuse. Regardez la hausse desprix. Nous avons pensé que celle-ci auraitautomatiquement un effet bénéfique sur laconsommation des fumeurs. Oui, mais pas endirection des fumeurs en grande précarité.Des recherches ont été menées, notammentaux États-Unis. Quand le prix augmente, lesfumeurs qui, au départ, ne sont pas capablesde réduire leur consommation, vont donc voirleur budget tabac en hausse. Des études qua-litatives menées en Angleterre indiquent quedes fumeurs très précaires ou issus de milieupopulaire préfèrent renoncer à d’autres achatsde consommation courante que ceux detabac. Comme si la cigarette n’était pas unposte budgétaire.S. H.: Face aux addictions en général, y a-t-ildes différences sur la manière dont les repré-sentations sociales influent sur la prise derisque ?P.P.W.: La difficulté pour moi est dans le termeaddiction. Il recouvre beaucoup d’élémentsdisparates. Et là, les sociologues ont un regardassez critique. De plus en plus, la tendance està la médicalisation des conduites déviantes.Quand des personnes ont des conduitesconsidérées comme non appropriées ou mau-vaises, ils sont traités comme porteurs d’unepathologie et, en général, cette pathologie estrenvoyée à un problème de compulsion ou dedépendance.Les fumeurs fument car ils sont dépendantsau tabac. D’autres à l’alcool, aux jeux, etc. Onassiste aujourd’hui à une explosion desaddictions. Je ne suis pas d’accord avec l’idéequi consiste à dire que tous ces comporte-ments sont l’expression d’un même pro-blème qui va être traité de la même façon. Cen’est pas rendre service à la diversité des pra-tiques et des motivations.

Propos recueillis par Denis Dangaix,journalisteArticle publié précédemment dans ‘La Santéde l’homme’ n° 403, septembre-octobre 2009,et reproduit avec son aimable autorisation.Site : www.inpes.sante.fr.

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1 Voir C. DE BOCK, ‘Le petit garçon qui voulait devenir l’ami du soleil’, Éducation Santé n° 225, juillet-août 2007, p. 6 et 7 (www.educationsante.be/es/article.php ?id=926); B. TAEYMANS, ‘Apprivoisons lesoleil – le deuxième épisode de Palou’, Éducation Santé n° 234, mai 2008, p. 7 à 13 (www.educationsante.be/es/article.php ?id=1014).

2 École communale, rue de l’Abattoir, 7110 Houdeng.

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Palou, le petit garçon qui voulait devenir l’ami du soleil

La campagne « Apprivoisons le soleil » 1 s’ap-puie sur un projet éducatif mené dans plu-sieurs écoles du Hainaut concernant laprévention du mélanome malin. Ce projet estmené par l’Association pour la lutte contre lemélanome malin (asbl), en partenariat avecle Réseau hospitalier de médecine sociale, leCentre local de promotion de la santé duHainaut Occidental, l’Observatoire de la santédu Hainaut et des services de promotion dela santé à l’école (PSE).Pour diffuser plus largement les messages deprévention, le ministère de l’Enfance, de l’Aideà la jeunesse et de la Santé a chargé, en 2007,le Service communautaire de promotion dela santé Question Santé, de réaliser une cam-pagne de communication pour l’ensemblede la Communauté française.S’appuyant sur l’approche pédagogique faitedans le Hainaut, Question Santé s’est tournévers le conte…

Il était une foisIl était une fois, il suffit de lancer ces quelquesmots dans une classe ou dans une chambreà coucher pour que le silence se fasse, et quedes expressions de contentement se lisentsur les visages. L’auditoire sait qu’il va voya-ger dans un monde certes imaginaire maisd’où émergent des thèmes et des valeurs uni-versels et intemporels comme le courage, ledanger, la récompense, l’amitié, la bravoure.S’ils prennent des formes bien différentesselon notre culture, notre âge, notre vie, ilssont pourtant toujours présents.

Pourquoi un conte ?Le conte est un outil de partage, transversal,compréhensible de tous.Les enseignants l’ont bien compris et l’utili-sent fréquemment. Parfois pour le patri-moine culturel et historique qu’il véhicule,parfois pour accrocher les élèves car ils nedédaignent pas une histoire simple où lespersonnages sont jeunes ou vieux, enfants

ou parents, amis ou ennemis et où les situa-tions sont claires : une princesse orgueilleusequi traite mal son soupirant, un paysan pauvrequi va chercher conseil auprès du roi… Cettesimplicité offre des repères faciles auxenfants pour reproduire des pensées ou dessentiments difficiles à exprimer dans la vie.

En promotion de la santéC’est sans doute pour ces raisons que nous noussommes tournés vers le conte pour expliqueraux enfants qu’il fallait prendre quelques pré-cautions quand le soleil luisait. Il s’agissait deprésenter les quatre recommandations de base(mettre des lunettes de soleil, porter un couvre-chef, un vêtement à manches longues, et ne pass’exposer entre 12 h et 16 h) de manière non-injonctive de façon à ce qu’elles soient compriseset acceptées.Un conte se raconte, se transmet oralement,c’est un moment privilégié, entre un parentet son enfant, entre un enseignant et sesélèves, entre un animateur et son grouped’apprenants. Ces actions de proximité ontplus d’impact et de durabilité auprès dupublic visé.

À exploiter en classe ?Vinciane Trigalet, une enseignante de 4e pri-maire à l’école communale d’Houdeng 2

exploite l’histoire de Palou en classe depuistrois ans. Elle suit les élèves pendant deux ans(3e et 4e) et enseigne le français et l’histoiretandis que sa collègue professe les maths etles sciences. Vinciane a ainsi instauré depuisla troisième année un système de lectureobligatoire par fiches. Elle s’est peu à peuconstitué une bibliothèque personnelle delivres en autant d’exemplaires que d’élèves.Dans ces lectures imposées figurent déjà descontes. « J’en fais lire beaucoup, c’est un bonentraînement, ça leur plaît et ça fait partie desclassiques ». Chaque livre fait l’objet d’unefiche qui mêle des questions ouvertes, des« vrais/faux », des mots à retrouver etc. Lesélèves de 3e année ont un livre à lire et unefiche à compléter par semaine. En 4e, le livreest à lire en 10 jours mais livres et fiches sontplus longs et « difficiles ».Bettina Cerisier : Selon votre expérience, pourquelles années le conte convient-il le mieux ?Vinciane Trigalet :Chaque année, en mai, je res-sors Palou. Il plaît beaucoup: les images sontbelles, le vocabulaire est riche et le niveau dedifficulté du texte correspond bien à un degrémoyen (3e et 4e années primaire). En 3e année,on verra essentiellement le conte; en 4e année,on exploitera en plus la deuxième partie plus« scientifique ». Celle-ci intéresse beaucoup lesenfants, qui ont plein d’anecdotes à racontersur le soleil. Pour le 3e degré (5e et 6e), je penseque c’est trop « bébé », et pour le premierdegré, ce serait bien que le récit soit écrit avecdeux niveaux de lecture. L’écriture la plussimple serait destinée aux enfants qui com-mencent à lire seuls. Un petit truc pour facili-ter la lecture, quand un dialogue commence,c’est de mettre la tête du personnage avant laligne, ainsi les enfants savent qui parle.B.C.: Comment exploitez-vous ce matérieléducatif ?V.T.: J’exploite Palou un peu comme l’histoire

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de Christian Merveille « Qui es-tu Léon ?»Cette histoire est conçue et réalisée dans lecadre de l’évaluation externe des acquis desélèves de 3e année primaire en Communautéfrançaise. Moi, je « vois » « Qui es-tu Léon »comme une évaluation : les enfants lisentl’histoire et répondent ensuite aux questionsseuls car le vocabulaire et l’histoire sontsimples.Pour Palou, je consacre deux fois trois séancesà l’exploitation entière du livret. Les deux pre-miers cours, je lis le conte et j’entrecoupe malecture de questions orales qui se trouventdans la fiche, mais aussi je réponds à toutesles questions, anecdotes des enfants au sujetdu soleil. Ensuite lors du troisième cours, lesélèves répondent par écrit au questionnaireportant sur le conte. La deuxième partieconsacrée aux vrais / faux se déroule de lamême manière en trois séances avec beau-coup de recherche de vocabulaire dans le dic-tionnaire.Pour le conte, les élèves doivent repérer l’au-teur, l’illustrateur et le site. Il y a des questionsde vocabulaire et de recherche dans le textesuivies de questions ouvertes portant sur lesens de l’histoire. Les différentes recomman-dations sont repérées dans le texte et lesélèves doivent retrouver qui parle. L’élève doitaussi entourer de couleurs les adjectifs quiqualifient Palou et le soleil : vieux, fier, char-mant, malade, résolu, dangereux, fidèle, brû-lant, obéissant, espiègle. Des images de Palousont à compléter pour qu’il soit prêt à rencon-trer le soleil.Pour la deuxième partie, il faudra distinguer

les « vrais » du « vrai ou faux » en barrant etcorrigeant la faute dans chacune des phrases.Ensuite, des petites questions qui deman-dent de petites réponses comme : comments’appelle le cancer de la peau ? Qu’est ce queles UV ?La question n°3 reprend une horloge sansaiguilles où il faut colorier la période où il n’estpas conseillé de s’exposer au soleil.Les « pourquoi » font l’objet de la questionn°4 : « pourquoi le soleil est-il utile pour lesos ?», « Pourquoi l’eau ne protège-t-elle pasdu soleil ?» La dernière question demande derésumer en quelques phrases ce que l’on doitfaire quand il y a du soleil.B.C.: Utilisez-vous les autres supports de lacampagne (signets, affiches, site internet, enre-gistrement audio ?V.T.: J’exploite le conte souvent en mêmetemps que sont diffusés les spots en radio.C’est donc une accroche supplémentaire pour

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les élèves. Certains enfants me racontentavoir été sur le site. Malheureusement, le parcinformatique de l’école ne permet pas l’ex-ploitation de www.palou.be.B.C.: Seriez-vous intéressée par la visite d’undermatologue en soutien à Palou ?V.T.: Ça dépend, il faut voir son approche avecles élèves, il doit alors être pédagogue.B.C.: Replacez-vous la lecture du conte dans lecontexte de la campagne (réduction desrisques de mélanome liés à l’exposition solaire)de la Communauté française ?V.T.: Non, par contre, on a étudié l’état fédéral,les communautés et les régions et donc ilsidentifient très bien le logo de la Communautéfrançaise.B.C.: Est-ce que vous seriez intéressée à recevoird’autres types de brochures en lien avec lasanté ?V.T.: Oui bien sûr. En variant les supports,j’aborde par exemple l’alimentation au départ

2. Réponds à ces deux questionsPourquoi les gens du village ne rient-ils plus ?........................................................................................................................................................................................Palou, que décide-t-il de faire ?........................................................................................................................................................................................

3. Place dans l’ordre chronologique les ren-contres de Palouı une belle jeune fille

ı un vieil hommeı un pic-vertı un chat

4. Qui donne chacun de ces conseils ?ı Tu devrais mettre un chapeau............................................................................................ı Tu devrais mettre des lunettes de soleil.............................................................................................ı Tu devrais te reposer à l’ombre............................................................................................

ı Tu devrais mettre des habits............................................................................................

5. Comment est Palou ? Entoure en rouge lesadjectifs qui le décrivent le mieux.Comment est le soleil ? Souligne en bleu lesadjectifs qui le décrivent le mieux.vieux – fier – charmant – malade – résolu –dangereux – fidèle – brûlant – obéissant –espiègle – courageux – poli – lumineux –extravagant – petit

Le questionnaire (extraits)

Cette approche permet aux élèves d’ap-prendre à faire des inférences.L’inférence est une opération mentale quiconsiste à tirer une conclusion d’une sériede propositions reconnues pour vraies. Ellefait comprendre aux élèves qu’ils ont besointant du texte que de leurs connaissances surle sujet pour répondre aux questions. Lesélèves développent ainsi un comportement

stratégique en lecture pour s’adapter à cha-cune des sources où peut se trouverl’information. On distingue deux sourcesd’informations : « le texte et la tête de l’en-fant » qui, elles-mêmes, se divisent en deuxautres sous-catégories (« dans une phraseou plusieurs phrases » et « dans ma tête etle texte ou dans ma tête seulement »).

Un éclairage pédagogique

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d’un article de presse du genre « un Belge surdeux mange mal ». Nous débutons en sep-tembre notre nouveau projet d’établissementtriennal « le jeu au service de la pédagogie ».Un nouveau jeu serait donc apprécié!B.C.: Quelle serait la meilleure façon à votre avis

d’informer les enseignants de l’existence de cesoutils ?V.T.: Si vous pouviez envoyer 25 exemplairesdu conte par école accompagnés des leçonsà photocopier et les placer sur le site en télé-chargement je suis persuadée que les ensei-

L’éducation sexuelle en Équateur entre religion catholique et tradition indienne

« Dans notre société conservatrice et patriar-cale, on parle difficilement de la sexualité. Parcrainte d’éveiller ou d’inciter les jeunes à avoirdes relations sexuelles, on préfère utiliser leregistre de l’interdit, de la peur, de la menace...»,déclare Raul Mideros, professeur et chercheurà l’Université andine Simon Bolivar à Quito.Pour illustrer ses propos, Raul Mideros montreun prospectus destiné aux jeunes qui afficheun slogan pour le moins édifiant : « 13 consé-quences mortelles des relations sexuellesavant le mariage ». Parmi les dangers de l’actesexuel avant le mariage auxquels les jeuness’exposent, sont cités la perte de la virginité,l’avortement, le sentiment de culpabilité, ladestruction des organes reproducteurs suiteà un avortement clandestin. Si ce prospectusémane d’une institution catholique, il n’enillustre pas moins le contexte du pays en géné-ral. « En Équateur, le système éducatif est fortrigide et moralisateur. Il y a peu de culture de ladémocratie, de la participation. L’éducation à laliberté, à l’autonomie est encore embryon-naire », explique-t-il.En Équateur, le nombre de grossesses nondésirées des adolescentes et jeunes femmesest élevé. Avec pour conséquences de nom-breux avortements clandestins, souvent àrisque. Côté chiffres, on peut tirer la sonnetted’alarme : 17 % des adolescentes de moins de15 ans ont déjà subi un avortement. Et, l’avor-tement est la seconde cause de mortalitéchez les adolescentes de moins de 20 ans.Pour les jeunes filles qui mènent leur gros-sesse à terme, les risques d’hémorragies,d’anémie, de malnutrition sont importants.« Ne pas parler de sexualité à l’adolescence,

c’est comme tenter de cacher le sol avec undoigt!», s’indigne Raul Mideros. Certes, l’Étatéquatorien a pris une série de mesures. En1994, la loi sur la maternité gratuite est ins-taurée. Elle garantit le droit au suivi médicalgratuit pendant la grossesse, l’accouchementet le post-accouchement, ainsi que l’accèsaux programmes de santé reproductive. Dela même façon, les nouveau-nés et lesenfants de moins de 5 ans bénéficient d’unsuivi médical gratuit.En 1998, la loi sur l’éducation à la sexualité estvotée. Il s’agit d’un axe transversal qui touchel’ensemble des programmes des écoles

publiques et privées. « Comme c’est souventle cas dans notre pays, cette loi n’est pas assor-tie de mesures réelles », regrette Raul Mideros.D’où le travail important mené par les ONGet les associations de jeunes pour combler cevide. Parmi elles, l’ONG Plan a mis sur pied denombreux ateliers sur le thème de la sexua-lité, pour briser les tabous et faire valoir lesdroits des jeunes. Plan a concentré son actiondans différentes zones du pays, marquées parla précarité et la discrimination envers lespopulations d’origine indigène.

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gnants seraient enchantés ( je mets bienvolontiers mon questionnaire à dispositionde tout un chacun).

Propos recueillis par Bettina Cerisier

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Quand culture et prévention font bon ménageAu sein de l’école de la communauté deMaca, nichée à 2800 mètres d’altitude sur laCordillère des Andes, près de Latacunga, plu-sieurs groupes de jeunes suivent régulière-ment les ateliers de Plan. « Pour s’adapter àl’évolution de chacun, les groupes se retrou-vent par tranche d’âge. Mais ils sont mixtespour permettre aux participants d’apprendreà connaître l’autre et pour s’épanouir pleine-ment et ensemble », précise Angélica Palacios,Responsable des programmes droits sexuelset reproductifs de Plan.Dans la méthodologie de Plan appelée « Pasà pas », l’interactivité dans le déroulement desséances est prônée. Ainsi par exemple, à laquestion ouverte : « qu’est-ce que l’amour ?»posée par l’animateur, le mariage est la pre-mière réponse. Cette institution est unenorme bien présente dans les communautéstraditionnelles andines.À la question « Qu’est-ce que la coquette-rie ?», une jeune fille se lève et répond : « Onest coquette avant d’être enceinte, après onne l’est plus ». Ce commentaire reflète unecroyance fortement ancrée. Selon certainesfilles, il y a les femmes « bien » que leshommes choisissent pour être mères et les« mauvaises » femmes avec qui ils ont duplaisir.Dans la mentalité andine, le couple femme-mère est indissociable. Comme la Pachamama,la terre mère à laquelle les peuples indigènesvouent une véritable adoration, la femme doitêtre féconde. Et l’infertilité est vécue commeune anormalité, voire comme une véritablemalédiction. Ces croyances ont fait naître unmythe encore fort présent, celui de la pilule quirendrait stérile.Pour certains peuples d’Amazonie, le nombred’enfants est une preuve de virilité. « Quandon parle de planification familiale au sein descommunautés, il faut faire attention. Certainspensent qu’il s’agit d’une tentative pour éra-diquer leur peuple », relève Angélica Palacios.« L’Équateur est un pays pluriethnique. Nousdevons adapter à chaque fois notre méthodo-logie au public. Il y a autant de manières devivre la sexualité que de cultures ».La conception de l’adolescence est différentedans certaines populations indigènes. Par

exemple, à Otavalo, au sein du peupleKichwa, l’adolescence est vécue comme unecontinuité entre l’enfance et l’âge adulte. Iln’existe pas une étape spécifique appeléeadolescence.Dans les communautés indigènes d’Équa-teur, le corps relève du domaine de l’intimeet du sacré. La femme ne le dévoile pas,même lorsqu’elle met un enfant au monde.Pour aborder plus facilement le corps et sonlangage, Plan mise sur les danses folklo-riques. « Les danses traditionnelles andinesfont partie intégrante de notre culture. Ellessont l’occasion de rencontres entre filles et gar-çons. Il y a pour nous beaucoup de sensualité.La danse est la manifestation verticale de cequi se fait à l’horizontale », explique une ani-matrice. D’autres méthodes privilégient ledessin. « Il s’agit de dessiner les parties de soncorps pour lesquelles les jeunes ressentent dela gêne, de la honte...», poursuit-elle.

Mon corps est mon territoireUn tiers des jeunes entre 15 et 17 ans n’utilisentpas de moyens contraceptifs lors de leur pre-mier rapport sexuel. En matière de contracep-tion, l’ONG Plan lutte contre certains mytheset croyances entretenus sur les méthodes dites« naturelles ». Boire du vinaigre ou se laver lesparties génitales avec du citron pour ne pastomber enceinte en font partie.« Le travail que nous faisons va bien au-delàde la connaissance des moyens contraceptifs »,soutient Angélica Palacios. Dans la ligne desvaleurs prônées par la charte d’Ottawa, lasanté sexuelle et reproductive résulte, pourPlan Équateur, de l’aptitude à prendre desdécisions sur la manière de vivre ses relationsaffectives et sexuelles.« À travers nos ateliers, nous montrons auxjeunes que leur corps est le bien le plus précieuxqu’ils possèdent. Et, qu’ils ont le droit, au mêmetitre que leurs parents, à vivre une sexualitésans peur, sans honte, sans culpabilité, sansfausse croyance et à résister à tout ce quiempêche la libre expression de leurs désirs »,relève Angélica. Quand on sait que dans laculture andine, la plupart des décisions seprennent à l’échelle de la communauté etnon de l’individu, c’est loin d’être évident.« Qui décide du nombre d’enfants ?», posel’animateur devant un cercle de jeunes âgés

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entre 8 et 15 ans. « L’homme », répond unefillette. « Non, c’est les deux », souffle uneautre. Dans le mode de pensée andin, le prin-cipe de complémentarité implique que lecouple constitue une unité inséparable.Malgré ces valeurs culturelles sur la complé-mentarité homme-femme, les relations sontasymétriques. Les femmes doivent soumis-sion et respect à l’homme. La souverainetédu corps de la femme revient au mari. Cesrelations inégalitaires forment d’ailleurs leterreau pour l’apparition de la violence dansles couples. 6 % des filles entre 15 et 19 ans ontsubi un acte de violence sexuelle.Pour Plan, le bien-être des jeunes passe parle fait d’apprendre à poser des limites, à s’af-firmer et à dire non. Des apprentissages quichamboulent les comportements stéréoty-pés. « Ton premier droit est celui de ne pas tefaire du mal ». Des phrases à méditer commecelle-ci, Plan en a compilé plusieurs au seinde carnets confectionnés à l’intention desjeunes.Dans la même veine, une émission radio ani-mée par le Docteur Marillès et diffusée via leNet dans plusieurs pays d’Amérique latineassure la promotion d’une sexualité libre etépanouie. « Mon corps est mon territoire »,scande le slogan de l’émission. La notion deplaisir y est même abordée. Les jeunes peu-vent librement faire part au Docteur Marillèsde leurs inquiétudes, de leurs doutes et deleurs histoires de cœur. Une stratégie sansnul doute plus efficace que celle de l’induc-tion de la peur et de l’interdit…

Laurence Biron

L’auteure de cet article a eu l’occasion de faireun voyage d’études en Équateur l’an dernier,avec un intérêt particulier pour la médecinetraditionnelle et le chamanisme, auxquels lespopulations indiennes sont toujours trèsfidèles de nos jours. Éducation Santé lui asuggéré d’en profiter pour aborder un sujet àcaractère préventif. La question de l’éducationsexuelle et affective dans une sociétéfortement imprégnée par les traditionsindienne et catholique s’est imposéenaturellement (ndlr).

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Ma classe à pleines dentsZoom sur des projets de santé dentaire en maternelle

Une mâchoire en papier mâché, unechanson sur le brossage des dents, des jeuxcoopératifs, un atelier brossage… Lesexemples ne manquent pas pour parler desdents aux enfants. Pourtant, certainsinstituteurs(trices) hésitent parfois àaborder ce sujet en classe. Le DVD « Maclasse à pleines dents » devrait les y aider.Depuis septembre 2005, les soins dentairessont totalement remboursés chez les enfants(et actuellement jusqu’à 18 ans!). Toutefois,cette mesure est encore largement méconnue.Infor Santé, le service de promotion de la santéde la Mutualité chrétienne, souhaitait, à traversun projet de promotion de la santé dentaire, par-ticiper à la diffusion de cette information, pré-cieuse pour toutes les familles et en particulierles familles précarisées, ainsi que promouvoir lasanté dentaire auprès des petits.En parallèle, la Fondation pour la SantéDentaire, déjà très active dans l’enseignementprimaire, avait la volonté de mettre sur piedun outil à destination des écoles maternelles.Nous avons donc décidé de travailler ensemblepour réaliser un outil destiné aux institu -teurs(trices) de l’enseignement maternel.

Pourquoi travailler avec l’enseignement maternel sur le thème des dents ?L’école maternelle est un lieu de développe-ment, de socialisation et d’apprentissage.Parler de la santé, du corps, et donc de l’alimen-tation ou des dents, fait bien partie de son rôle.Et, peut-on aborder l’hygiène corporelle et/oul’alimentation sans évoquer les dents ?Et la santé dentaire ne constitue-t-elle pasune excellente porte d’entrée pour évoquerles autres thématiques ?Parler de la santé dentaire dès la premièreannée de maternelle permet aux enfants d’ac-quérir de bonnes habitudes. On y revient lesannées suivantes, en variant les approches, etsurtout en dépassant le cadre de la simpleactivité ponctuelle pour en faire un élémentquotidien de la vie à l’école.

Partager son expérienceDans un premier temps, nous avons rencon-tré des enseignants et des infirmières sco-laires, afin de connaître leurs besoins, leursressources et leurs souhaits pour mener unprojet sur la santé dentaire dans leur classe.Divers constats ont émergé de ces rencontres :ı il existe peu d’outils adaptés à l’enseigne-

ment maternel;ı les infirmières scolaires sont les premières

personnes ressources des enseignants dansla mise en place d’activités sur les dents;

ı la thématique est souvent traitée dans la classeou l’école, et ce durant plusieurs semaines;

ı certains instituteurs se reposent sur leurpropre créativité pour proposer des activi-tés aux enfants.

D’autres enseignants exprimaient des craintesà se lancer dans un projet de santé dentaireavec des petits enfants…Nous avons dès lors décidé de mettre enavant les témoignages et les expériencesd’enseignants, leurs difficultés, leur enthou-siasme, le but étant de stimuler d’autresclasses, d’autres écoles à se mettre en projet.

Un DVDLes projets mis en lumière dans cet outil n’ontpas été choisis pour leur caractère innovant ouparticulièrement remarquable, mais bien pour

montrer que dans le quotidien d’une écolematernelle, avec parfois peu de moyens, il estpossible d’intégrer la thématique de la santédentaire tout comme on le fait déjà souventpour la thématique de l’alimentation.En partenariat avec quelques services dePromotion de la Santé à l’École intéressés parla démarche, nous avons filmé des projets declasses, à Bruxelles (Ixelles), en Hainaut Picardie(Bon Secours et Péruwelz) et en Hainaut orien-tal (Jumet).Le résultat : un DVD accompagné d’un carnetproposant un éclairage sur l’importanced’aborder la santé dentaire à l’école, despoints d’attention sur le processus à mettreen place et des repères pour faire appel à lacréativité des enseignants, ainsi qu’à celle desenfants.

Et demain ?Notre volonté est de prolonger la dynamiqueet le partage des expériences.Vous êtes enseignant de maternelle ? Si vousavez mené un projet de promotion de la santédentaire dans votre école, et si vous souhaitezle mettre en évidence, nous vous proposonsde compléter une fiche de description de votreprojet. Avec votre accord, nous la mettrons enligne aux côtés des différents projets rencon-trés tout au long de cette année.La fiche d’encodage est disponible sur le sitehttp://www.mc.be/fr/100/avantages_et_services/conseils_et_services_aide/service_de_promotion_de_la_sante/dents/Vous trouverez également dans ces pages ladescription du DVD, le livret au format pdf, ouencore des paroles de chansons, un conte…Vous êtes instituteur(trice) ou directeur(trice)d’une école maternelle; vous travaillez dansun service de Promotion de la Santé à l’Écoleou un centre PMS ? Commandezgratuitement le DVD « Ma classe à pleinesdents » à [email protected].

Maryse Van Audenhaege, chargée de projetsInfor Santé

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Vive l’OMC!

Rassurez-vous, Éducation Santé n’a pas viréde bord, rien à voir avec l’Organisation mon-diale du commerce.OMC est l’abréviation anglaise pour ‘méthodeouverte de coordination’, un outil de concer-tation développé par l’Union européennesuite à la signature du Traité de Lisbonne en2000.L’application de cette méthode est à l’origined’une conférence organisée le 27 avril dernierpar la Fondation Roi Baudouin et l’association‘Pour la solidarité’ sur un thème particulier(et particulièrement important) de l’inclusionsociale, ‘Pauvreté et vieillissement’.Plusieurs centaines de personnes, du Nordcomme du Sud du pays, ont participé active-ment à cette journée. Un signe encourageantpar les temps perturbés que connaît notrepays, prouvant que le travail de ‘liant’ entreles communautés poursuivi avec acharne-ment par la Fondation depuis plusieursannées garde tout son sens!

Un peu de méthodeLa méthode ouverte de coordination fournit uncadre de coopération entre les États membresen vue de faire converger les politiques natio-nales pour réaliser certains objectifs communs.Dans cette méthode intergouvernementale,les États membres sont évalués par d’autresÉtats membres (« peer pressure ») et le rôle dela Commission est limité à de la surveillance.La méthode ouverte de coordination prendplace dans des domaines qui relèvent de lacompétence des États membres tels quel’emploi, la protection sociale, l’inclusionsociale, l’éducation, la jeunesse et la forma-tion. Elle se base principalement sur :ı l’identification et la définition en commun

d’objectifs à remplir (adoptés par le Conseil);ı des instruments de mesure définis en com-

mun (statistiques, indicateurs, lignesdirectrices);

ı le « benchmarking », c’est-à-dire la compa-raison des performances des États membreset l’échange des meilleures pratiques.

Selon les différents domaines, la méthodeouverte de coordination implique des mesures

dites de « soft law » qui sont plus ou moinscontraignantes pour les États membres, maisqui ne prennent jamais la forme de directives,de règlements ou de décisions. Elle imposeaussi aux États membres d’élaborer des plansd’action nationaux bisannuels.Dans sa présentation du concept, KoenVleminckx (SPF Sécurité sociale) a soulignél’intérêt de la méthode en termes de concré-tisation de procédures de concertation, delevier pour des échanges de bonnes pratiques,d’instrument de pression sur les politiques. Ila aussi reconnu la faiblesse de l’impact de laméthode sur la réduction effective de l’exclu-sion sociale au sein de l’Union.

Les chiffres de la pauvretéMichel Englert, Conseiller au Bureau du Plan,a commencé par dire que ‘la pauvreté est unsujet riche’, avant de le prouver en alignantquelques chiffres clés sur la question, enBelgique et dans les autres États membres.Une présentation qui nous rappelait les mul-tiples dimensions de la pauvreté, ainsi queson caractère relatif, tant dans le temps quedans l’espace.On ne s’étonnera pas bien sûr du fait que lespersonnes âgées de plus de 65 ans sont plus« à risque de pauvreté » que les autres.On retiendra aussi que ce ne sont pas les paysayant le produit intérieur brut (PIB) le plusconfortable qui offrent la meilleure protec-tion contre le risque de pauvreté, loin de là.Ainsi par exemple, en 2007, la Républiquetchèque est la mieux placée en termes deprotection contre la pauvreté, alors que sonPIB la place en 18e place. Et le Royaume-Uni,dans le peloton de tête du PIB (6e), est enqueue de peloton pour le taux de risque depauvreté des 65 ans et + (23e place).

AteliersLorsque la Fondation Roi Baudouin organiseune journée de ce genre, elle a l’habitude demettre les participants activement à contri-bution, de façon à faire émerger quelquesrecommandations à l’intention des autoritéspolitiques. Ce fut encore le cas cette fois-ci,

puisque pas moins de huit ateliers ontoccupé la majeure partie du temps.La ‘méthode’ fonctionne à tous les coups,comme nous avons pu le constater au coursde l’atelier ‘soins et santé’. Les participantsont été stimulés par un exposé statistiquetrès précis d’Olivier Gillis (Service Recherche& Développement des Mutualités chré-tiennes) sur les problèmes spécifiques aux-quels les personnes âgées, souvent maladeschroniques, cumulant toutes sortes de han-dicaps, sont confrontées.Un exposé rendu remarquablement concretpar le témoignage de Solange (lu par une tiercepersonne, une ‘discrétion’ que nous avonsappréciée), et par le récit fait par GenevièveAubouy (Aide et Soins à Domicile Bruxelles)des difficultés vécues au quotidien par les per-sonnes âgées en situation de pauvreté que lesprofessionnels de l’aide à domicile ne man-quent pas d’observer. Des anecdotes qui fontparfois froid dans le dos.Les participants à cet atelier se sont ensuitepenchés sur les défis majeurs à relever :accessibilité financière des soins, mais éga-lement de l’information, des transports nonurgents, homogénéisation de la législation…La route vers une prise en charge de qualitéet vers plus d’équité en matière de santé pourles seniors semble encore longue…Les participants ont aussi planché, par petitsgroupes, sur des pistes concrètes d’actions en lamatière. Conformément à l’objectif de l’atelier,une d’entre elles a été retenue par le groupe pourêtre présentée en plénière aux ministres présentspour l’occasion. On a retenu la volonté de soute-nir, voire de renforcer, le secteur de l’aide à domi-cile et les acteurs de première ligne, d’étendre lafacturation au forfait au plus grand nombre demaisons médicales, ainsi que l’importance de laformation du personnel soignant pour uneapproche moins mercantile des soins.Une journée riche en réflexion pour laquellenous attendons avec intérêt les recomman-dations issues de tous les groupes de travail.

Christian De Bock et Carole Feulien,rapporteure de l’atelier ‘soins et santé’

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1 Malheureusement absent pour cause de ‘nuage islandais’ le jour fatidique!2 En 2009, l’alimentation a représenté un quart des avis du Conseil, à égalité avec la vaccination.

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Cette conférence, qui s’est tenue dans leslocaux remarquablement confortables del’European Management Centre à Bruxelles,

était organisée dans le cadre du projet‘Raising awareness campaign on socialinclusion and social protection in Belgium,

Bref coup de projecteur sur le PNNS français

Pour sa première assemblée générale sousla présidence du Prof. Jean Nève 1, le Conseilsupérieur de la santé a invité le Prof. SergeHercberg, président du Comité de pilotagedu Programme National Nutrition Santé enFrance, à présenter les réalisations et lesenjeux futurs de cette très ambitieuse ini-tiative.Le choix du conférencier n’était pas dû auhasard, vu que Jean Nève est un des acteursdu PNNS belge, dont les responsables suiventpar ailleurs de près les avancées et les freinsrencontrés chez nos voisins français. D’autrepart, la thématique ‘nutrition, alimentation etsanté, y compris sécurité alimentaire’ est undes principaux centres d’intérêt du Conseil 2,qui vient d’ailleurs de terminer un gros travailde mise à jour des recommandations nutri-tionnelles pour la Belgique.Il était d’autant plus intéressant d’entendrel’orateur, que la Belgique planche pour lemoment sur l’évaluation de son premier planet la définition de nouveaux objectifs pour lesecond.La France s’est dotée, dès 2001, d’une véri-table politique nutritionnelle de santépublique, en mettant en place, sous l’égidedu Ministère de la Santé, le « ProgrammeNational Nutrition Santé (PNNS)». Planifiésur une durée de 5 ans (PNNS1 2001-2005) etprolongé en 2006 pour 5 nouvelles années(PNNS2 2006-2010), il constitue un des plansde santé publique les plus ambitieux dans ledomaine de la nutrition, jamais développésen Europe.Les actions mises en œuvre par le PNNS ontcomme finalité de promouvoir, dans l’alimen-tation et l’activité physique, les facteurs deprotection et de réduire l’exposition aux fac-

teurs de risque vis-à-vis des maladies chro-niques et, au niveau des groupes à risque, dediminuer l’exposition aux problèmes spéci-fiques.Multisectoriel, il associe tous les acteursconcernés : l’ensemble des ministères (santé,agriculture, consommation, éducationnationale, jeunesse et sport, intérieur,recherche), les agences sanitaires, la Hauteautorité de santé, la Caisse nationale d’assu-rance maladie, la Mutualité, l’Associationnationale des industries alimentaires (équi-valent de ‘notre’ FEVIA, mais avec un pouvoird’influence plus considérable sur le mondepolitique), les associations de consomma-teurs, les associations des Maires de Franceet des Départements de France et diversexperts scientifiques.Sur un plan opérationnel, pour atteindre lesobjectifs qu’il s’est fixé, le PNNS développeun ensemble d’actions, de mesures, voire deréglementations. Ses différents axes straté-giques sont orientés vers la communication,l’information, l’éducation, l’environnementnutritionnel et l’offre alimentaire. Il intègrela formation, la recherche, la surveillance etl’évaluation.Le PNNS s’articule entre le niveau national etle niveau loco-régional. Le niveau nationalconçoit des outils validés et offre un cadre deréférence pour le développement essentieldes actions de terrain.Les actions mises en place sont orientées versdifférentes cibles : population générale,groupes à risque, professionnels de santé,professionnels de l’éducation, travailleurssociaux, collectivités locales et territoriales,le monde associatif et les acteurs écono-miques.

Il repose sur un ensemble de grands prin-cipes : le respect du plaisir, de la convivialité,et de la gastronomie; une approche positive,fortement orientée vers la promotion des fac-teurs de protection, ne se situant jamais dansle champ de l’interdit; le développement demessages toujours adaptés avec les modesde vie; la synergie, la complémentarité et lacohérence des messages et de l’ensemble desactions développées.Le Prof. Hercberg nous a présenté un inven-taire impressionnant de réalisations, dont lasuppression des distributeurs automatiquespayants dans les écoles est un bel exemple.À noter aussi une ‘charte d’engagement deprogrès nutritionnel’ signée par une ving-taine d’entreprises depuis 2008 (c’est peu,mais il y a quelques poids lourds du secteurparmi les signataires, comme Lesieur,Unilever France ou Findus).En faisant état du bilan provisoire actuel duPNNS 2, le conférencier se félicita du fait que85 % des 140 actions spécifiques sont ache-vées ou engagées, tout en reconnaissantqu’un des objectifs fondamentaux duProgramme, à savoir la réduction de 20 % dusurpoids et de l’obésité chez les adultes esttrès loin d’être atteint.Plus encourageant pour terminer, l’objectifde freiner la progression régulière de surpoidset obésité chez les enfants semble atteint,avec une prévalence stable autour de 18 %,comme en 2000.

Christian De BockL’ensemble des documents utilisés à l’occasionde cette conférence sont disponibles àl’adresse www.css-hgr.be/ag2010.

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Romania and Bulgaria’, financé par laCommission européenne, ‘Emploi, Affairessociales et Egalité des Chances’.

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DONNÉES

La prévention des traumatismes et la promotion de la sécuritéTableau de bord de la santé en Communauté française

En Wallonie comme à Bruxelles, les princi-paux traumatismes mortels sont par ordredécroissant les suicides, les accidents de laroute et les chutes. Les jeunes et les per-sonnes âgées sont les plus touchés par lestraumatismes. La mortalité consécutive à untraumatisme est plus importante chez leshommes. Parce que les traumatismes sontcausés par de multiples facteurs interdépen-dants, les mesures de prévention doivent tou-cher simultanément différents domaines.D’une manière générale, les traumatismesconstituent un problème dont la gravité estfréquemment sous-évaluée. Or, ils sont évi-tables car ils peuvent souvent être prévenusou atténués. En effet, parmi les nombreusesstratégies mises en place pour prévenir lestraumatismes, le port de la ceinture de sécu-rité, le port du casque, l’application de poli-tiques contre l’alcool au volant et les excès devitesse, les emballages spéciaux pour éviterles intoxications, le matériel de protection surle lieu de travail… ont montré leur efficacité.Depuis 2005, la Communauté française adécidé d’inscrire cette problématique dansses priorités de santé publique.

Les accidents en général

La mortalitéEn 1997, les traumatismes étaient respon-sables de 2 419 décès en Région wallonne etde 658 décès en Région bruxelloise. Quel quesoit l’âge, la mortalité par traumatisme estplus élevée chez les hommes, et cela dans lesdeux Régions. Le taux de décès par trauma-tisme augmente en fonction de l’âge avec destaux particulièrement élevés dans la catégo-rie des 65 ans et plus.Tant en Région wallonne qu’en Régionbruxelloise, les traumatismes chez les per-sonnes âgées de 20 à 39 ans sont respon-sables de plus de 50 % des décès observésen 1997, constituant la première cause demortalité, particulièrement dans la popula-tion masculine.

Entre 1986 et 1997, grâce aux mesures de pré-vention, une diminution de la mortalité partraumatisme a été observée dans les diffé-rentes régions du pays.

Les principaux traumatismes mortelsEn Wallonie comme à Bruxelles, les suicides,les accidents de la route et les chutes sont res-ponsables de plus de 2/3 des décès enregis-trés en 1997.Les accidents liés aux transports apparais-sent plus souvent comme des causes dedécès dans les populations les plus jeunes,

tandis que les suicides et les chutes prennentplus d’importance au fur et à mesure quel’âge avance.Concernant les différences liées au sexe, onobserve que la mortalité suite à une chuteest plus élevée chez les femmes. Les hommesprésentent les taux de mortalité par suicideet par accidents de la route les plus élevés.Au niveau de l’âge, les 65 ans et plus se démar-quent particulièrement pour les chutes et lesaccidents de la route.

La morbiditéLes données de morbidité les plus récentesproviennent de l’Enquête nationale de santéde 2004. Cette enquête porte sur les accidentsdits majeurs, c’est-à-dire ayant entraîné unehospitalisation ou une consultation médicaleau cours des deux mois précédents l’enquête.En 2004, 8 % de la population en Région wal-lonne et 7 % de la population bruxelloiseâgées de 15 ans et plus déclaraient avoir étévictimes d’un accident majeur. Ces accidentssont plus fréquents en Région flamande (9 %)qu’en Région wallonne et bruxelloise. Ces dif-férences sont significatives après standardi-sation pour l’âge et le sexe.Ainsi, en Wallonie, les accidents trauma-tiques affectent davantage les hommes (9 %)– plus particulièrement les jeunes – que lesfemmes (6 %). Les jeunes hommes wallons,âgés de 15 à 24 ans, sont le plus à risque d’en-courir un accident majeur (18 %); ce risquediminue avec l’âge pour atteindre moins de5 % à partir de 55 ans. Chez les femmes, lavariation avec l’âge est moindre : la préva-lence des accidents est de 9 % chez les jeuneswallonnes jusqu’à 24 ans, puis tourne autourde 5 % au-delà de cet âge (à l’exception dugroupe des 35-44 ans, qui compte seulement2 % de victimes).En Région bruxelloise, il n’y a pas de diffé-rence significative dans la prévalence en fonc-tion du sexe (6 % des femmes et 7 % deshommes) ou de l’âge.

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La morbidité par type de traumatismeEn Wallonie, les traumatismes les plus fré-quents sont dus aux accidents domestiques(35 % des cas), suivis des accidents sur le lieudu travail ou à l’école (32 %), les accidents liésà une pratique sportive (25 %) et les accidentsde la route (16 %). À Bruxelles, les accidentsde la route sont les plus fréquents (31 %), sui-vis des accidents domestiques (27 %) et desaccidents sur le lieu du travail ou à l’école(28 %). En Wallonie comme à Bruxelles, leschutes sont responsables de plus de 50 % destraumatismes.L’âge est un facteur important dans la surve-nue des différents types d’accident. En effet,les accidents à l’intérieur ou aux abords immé-diats de la maison surviennent plus particuliè-rement chez les moins de 5 ans et les 65 ans etplus. Les traumatismes chez les enfants de 5 à14 ans surviennent principalement à l’école.L’Enquête nationale de santé révèle que lesfemmes sont deux fois plus nombreuses queles hommes à être impliquées dans des acci-dents domestiques (43 % contre 24 %). Parcontre, les accidents liés à la pratique d’unsport concernent davantage les hommes queles femmes (24 % contre 11 %).

Deux populations à risque : les jeunes et les personnes âgées

Les enfants et les jeunesEn ce qui concerne la mortalité, en 1997, lestraumatismes représentaient 48 % des décèschez les moins de 24 ans en Wallonie et 32 %des décès en Région bruxelloise. En Wallonie,les garçons de moins de 24 ans sont plus àrisque de décéder d’un traumatisme que lesfilles (53 % contre 31 %). Par contre, à Bruxelles,ces différences entre filles et garçons ne s’ob-servent pas.Au niveau de la morbidité, en 2005, parmi les6 901 enfants fréquentant les consultationsONE, 843 enfants ont eu au moins un typed’accident domestique (chute, morsure, brû-lure ou autres). Les chutes constituent le typed’accident le plus fréquent et touchent unenfant sur dix suivis à la consultation.L’étude sur la santé et le bien-être des jeunesscolarisés révèle que 33 % des jeunes disentavoir été blessés ou soignés suite à un acci-dent. L’école est le principal lieu d’accident

chez les jeunes scolarisés âgés de 5 à 14 ans.Chez les adolescents, les accidents se produi-sent surtout dans les aires de sport.Des variations en fonction du sexe sontobservées : les garçons subissent plus fré-quemment un traumatisme dans le cadred’une activité sportive, tandis que chez lesfilles, les accidents surviennent davantage àl’école.

Les personnes âgéesAu niveau de la mortalité, sur les 6 292 décèsobservés par traumatisme en 1997, 37 %concernaient les personnes âgées de 65 anset plus. Chez les femmes âgées, les chutessont majoritairement responsables des trau-matismes entraînant le décès. Les chutes etles suicides sont les principales causes dedécès des hommes.

L’âge est un facteur important dans la survenue des différents types

d’accident. En effet, les accidents à l’intérieur ou aux abords

immédiats de la maison surviennentplus particulièrement chez les moins

de 5 ans et les 65 ans et plus. Les traumatismes chez les enfants

de 5 à 14 ans surviennentprincipalement à l’école.

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En ce qui concerne la morbidité, l’Enquêtenationale de santé montrait que 5 % des per-sonnes de 65 ans et plus, en Wallonie, et 7 %à Bruxelles ont été blessées au cours des 12derniers mois. Trois quarts des personnes ontrapporté un accident domestique et, dansplus de 80 % des cas, une chute était la causede l’accident. Les fractures, les plaies, lescontusions et les entorses sont les principaleslésions observées.L’âge de la personne influence le type delésion : les fractures sont les plus fréquenteschez les personnes de 85 ans. Les commo-tions sont plus fréquentes chez les personnesde 35 à 74 ans.L’effet de l’âge sur le risque de traumatismeet le type de traumatisme peut s’expliquer

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par les effets combinés du vieillissement(diminution de la mobilité, des réflexes et del’équilibre, baisse de la vue…) et les maladiesliées à l’âge (arthrose, affections neurolo-giques…) qui rendent les déplacements plusdifficiles et les risques de chute plus élevés.L’Enquête nationale de santé a mis en évi-dence un facteur économique : les personnesqui ont un niveau d’instruction plus élevé rap-portent moins souvent un traumatisme quecelles ayant un niveau plus faible. Une étuderéalisée à Fontaine-l’Évêque a également misen évidence que le fait de vivre seul aug-mente le risque de chutes.

Le suicide

La mortalitéEn 1997, 892 décès par suicide ont été enre-gistrés en Wallonie et 189 en Région bruxel-loise.L’âge et le sexe sont deux déterminants majeursdans la mortalité par suicide. D’une part, leshommes se suicident plus que les femmes.Ainsi, en 1997, en Région wallonne, le taux dedécès par suicide atteignait 39,8/100 000 chezles hommes contre 14,6/100 000 chez lesfemmes. En Région bruxelloise, le taux de décèspar suicide chez les hommes s’élevait à29,4/100 000 contre 11,22/100 000 chez lesfemmes.D’autre part, quels que soient le sexe ou larégion, les taux de suicide sont toujours plusélevés chez les personnes âgées (après 65ans).Enfin, le poids du suicide sur la mortalitétotale est beaucoup plus important chez lesjeunes : les suicides représentent la premièrecause de décès chez les 25-44 ans et ladeuxième chez les 15-24 ans.Selon le Réseau des médecins vigies, une aug-mentation de l’incidence des suicides étaitconstatée, entre 1993 et 1995, ainsi qu’en2000 et 2001, chez les hommes, alors qu’unediminution de cette incidence était enregis-trée chez les femmes.Avec un taux de suicide de 21/100 000 habi-tants, la Belgique présente, avec la France, laFinlande et le Danemark, un taux qui se situe,non seulement, bien au-delà de la moyennemondiale (14,5/100 000), mais qui est aussiplus élevé que la moyenne européenne.

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La morbiditéSelon l’Enquête nationale de santé, 6 % de lapopulation âgée de 15 ans et plus rapportentavoir déjà posé un geste suicidaire, en Wallonieet à Bruxelles. 16 % des Wallons et 17 % desBruxellois âgés de 15 ans et plus déclarent avoirsérieusement pensé au suicide au moins unefois dans leur vie.L’âge et le sexeConcernant le sexe, les femmes commettentdavantage de tentatives de suicide que leshommes (7 % contre 4 % selon l’Enquêtenationale de santé de 2004). Selon le Réseaudes médecins vigies, durant la période 2000-2001, l’incidence standardisée pour l’âge destentatives de suicide était de 89/100 000chez les hommes contre 214/100 000 chezles femmes en Wallonie. Cette incidence estprobablement sous-estimée car toutes lestentatives de suicide ne sont pas enregistrées.L’Enquête nationale de santé confirme cettesituation en Wallonie et montre aussi que lesfemmes sont plus nombreuses que leshommes à avoir eu des idéations suicidaires(17 % contre 14 %). En réalité, jusqu’à l’âged’environ 54 ans, il n’y a pas de différenceentre les deux sexes en ce qui concerne letaux de pensées suicidaires, qui oscille entre15 et 20 %. À partir de 55 ans, ce taux diminuechez les hommes et les femmes ont deux àquatre fois plus de pensées suicidaires queles hommes.Par contre, en Région bruxelloise, la différenceentre les hommes (16 %) et les femmes (17 %)est faible pour les pensées suicidaires, aprèscorrection pour l’âge.Toujours selon l’Enquête nationale de santé, lestaux de tentatives de suicide sont deux fois plusélevés en Wallonie qu’en Région flamande.Parmi les jeunes de 15 à 24 ans, 6 % déclarentavoir tenté de se suicider en Wallonie contre 1 %seulement en Flandre.Les deux groupes d’âge à risque concernantles tentatives de suicide, comme les suicides,sont les jeunes et les personnes âgées. Si lesuicide des jeunes est une priorité de santépublique, le suicide des personnes âgées nepeut pas non plus être négligé puisqu’il estprobablement le reflet de l’isolement social,du mal-être, de la détresse... des états tropsouvent sous-estimés.

Les facteurs socio-économiquesEn Région wallonne, il apparaît, selon l’Enquêtenationale de santé, que les tentatives de sui-cide récentes sont plus concentrées dans lesmilieux les plus défavorisés sur le plan socio-économique.Par ailleurs, les passages à l’acte sont plus fré-quents en milieu urbain (8 %) qu’en milieurural 4 %).

Les accidents de la circulationEn 2006, le taux de personnes décédées ougravement blessées suite à un accident decirculation s’élevait à 21 pour 100 000 enRégion bruxelloise et à 67 pour 100 000 habi-tants en Région wallonne. Ces taux sont plusfaibles qu’en Flandre (76/100 000).Entre 1980 et 2006, le nombre d’accidentset le nombre de personnes décédées oublessées graves a globalement diminué, enWallonie. Dans la Région bruxelloise, lenombre d’accidents, après avoir diminuéentre 1980 et 2002, connaît une légère aug-mentation.

La prévention des traumatismeset la promotion de la sécuritéTous les traumatismes sont la conséquenced’événements multifactoriels qui nécessitentune approche globale. Les facteurs de risqueliés à la personne, à ses comportements et àson environnement – physique et social – doi-vent donc être pris en compte dans un pro-gramme de prévention des traumatismescombinant des mesures actives et passives.Les mesures passives (à savoir celles qui nedemandent pas une attention et un effortsoutenus de la part des individus pour assu-rer leur protection) ont montré leur efficacité.Des stratégies de promotion des mesurespassives contribuent à leur acceptation parla population concernée.Dans le domaine de la promotion de la sécu-rité, une approche peut être appliquée dansdivers milieux comme une rue, un parc, uneécole, un quartier, une ville et une nation. Lemouvement « Safe Communities » a pour butde supporter les communautés souhaitantaméliorer leur niveau de sécurité. Après s’êtred’abord intéressé à la promotion de la sécu-rité au niveau des traumatismes non inten-tionnels, il développe aujourd’hui des projets

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englobant les problématiques de la violenceet du suicide.Dans le cadre des recommandations aux pro-fessionnels, le Plan communautaire opéra-tionnel a défini des objectifs qui concernentles deux publics les plus vulnérables : lesjeunes enfants et les personnes âgées. Cesobjectifs sont centrés, d’une part, sur les com-pétences des professionnels et, d’autre part,sur celles des parents et des personnes âgéesde plus de 65 ans.Enfin, le PCO rappelle que, compte tenu desdifférentes compétences impliquées enmatière de prévention des traumatismes etde promotion de la sécurité, un travail deconcertation doit avoir lieu entre les acteursconcernés, et avec les différents secteurs etniveaux de pouvoir impliqués. Il est égale-ment primordial de créer des ponts entre lesactions au sein des différents milieux de vie.De nombreux secteurs sont concernés direc-tement et indirectement dans le PCO :ı la politique des consommateurs;ı la politique de l’emploi et du travail;ı la politique de la petite enfance et de la

famille;ı la politique de l’environnement;ı la politique de la promotion de la santé;ı les soins de santé et les services de première

ligne;ı le secteur de la santé mentale;ı la politique du logement;ı la politique de l’enseignement;ı la politique internationale.

Colette BarbierChristine BAZELMANS, Martine BANTUELLE,Alain LEVÊQUE, Christelle SENTERRE, Marie-Christine VAN BASTELAER, Tableau de bord de la santé en Communauté françaisede Belgique, Service communautaire en promotion santé SIPES (ESP-ULB), Bruxelles,2007.Il peut être téléchargé en PDF aux adressessuivantes : www.sante.cfwb.be (rubriquePublications et périodiques, Promotion de lasanté - prévention, Tableau de bord de lasanté en Communauté française de Belgique– 2007) et www.ulb.ac.be/esp/sipes (ongletPublications).

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D’événement réservé à un public profession-nel au départ, le festival ImagéSanté, tout enrestant fidèle à ses racines liégeoises, a étenduau fil des éditions le spectre de ses centresd’intérêt, avec la volonté de toucher un publicde plus en plus vaste. Public d’enseignants,d’élèves du secondaire et d’étudiants du supé-rieur, grand public tout court aussi, la santéétant un sujet très populaire.En outre, cette année, un gros effort a été faiten matière d’interactivité avec les jeunes, àqui de très nombreux ateliers ont été propo-sés, et beaucoup d’équipes du secteur fran-cophone de promotion de la santé ont étémobilisées pour l’occasion.Bref, Éducation Santé a trouvé intéressant decouvrir largement l’événement, et a dépêchésur place pendant toute la durée du festivaldeux de ses collaborateurs, Carole Feulien etSimon Trappeniers.Leurs articles paraîtront dans deux numéros.Aujourd’hui, nous commençons par l’interviewdu patron du festival, le Professeur PhilippeKohl,un focus sur quelques moments forts dela semaine, et des propos recueillis auprès demembres de trois des huit jurys.La fois prochaine, nous reviendrons en détailsur les ateliers éducatifs, épinglerons quelquesfilms que nos ‘envoyés spéciaux’ ont particu-lièrement appréciés, et détaillerons le palma-rès avec une attention toute particulière aulauréat de la session ‘éducation et promotionde la santé’.

Rencontre avec le ProfesseurPhilippe Kohl, Président du festivalOrganisé par le CHU, l’Université de Liègeet le Département Santé et Qualité de Viede la Province de Liège, ce festivalbisannuel consacre pas moins de cinqjours, dans sept salles, à la projectiond’environ 200 films en compétition. Ilpropose aussi des retransmissionsd’interventions chirurgicales en direct ouen différé, un programme d’ateliers pour

les jeunes, des conférences et des tablesrondes, etc.L’objectif principal d’ImagéSanté est de pro-mouvoir la formation et l’information enmatière de santé par l’intermédiaire de toutmoyen audiovisuel, en créant un véritableforum international de rencontres entre pro-fessionnels de la recherche médicale et scien-tifique d’une part, mais également du cinéma,de l’industrie, du monde informatique etrécemment, de la promotion de la santé. Lesdeux mots d’ordre du Festival : création etinnovation.Création car ImagéSanté, au travers de sonaspect « compétition internationale », se veutun stimulant à la création de nouveaux docu-ments audiovisuels.Innovation parce que le festival met égale-ment l’accent sur les tout derniers dévelop-pements dans le domaine des nouveauxmédias, de l’informatique et de l’imageriemédicale.Côté cour, le festival s’adresse aux médecinsgénéralistes et spécialistes, aux profession-nels du secteur médical et paramédical, à lapresse spécialisée et aux professionnels dedemain, les étudiants de ces filières. Les prin-cipaux thèmes abordés ? La médecine préven-tive, la recherche et les traitements médicaux,les techniques chirurgicales innovantes, l’ima-gerie médicale en trois dimensions, etc.Le grand public n’est pas oublié : côté jardin,ImagéSanté s’adresse en effet à toute per-sonne intéressée par les questions liées à lasanté et au bien-être, avec un focus particu-lier sur les jeunes et les seniors. Les principauxthèmes abordés sont l’éducation pour lasanté, l’impact de l’environnement sur lasanté, le travail et la santé, l’hygiène de vie,l’alimentation, la santé mentale et le bien-être de la personne handicapée.Pour les jeunes, la volonté est de les informer,par l’intermédiaire du milieu scolaire, sur desthèmes choisis avec et pour eux grâce à untrès riche programme d’ateliers thématiquesprivilégiant une interactivité maximale.

VU POUR VOUS

ImagéSanté… Clap 9e!

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À noter, le festival ImagéSanté réalise égale-ment pour ce public un DVD – accompagnéd’un carnet pédagogique – regroupant lesmeilleurs films présentés lors du festival 1.

Éducation Santé : Professeur Kohl, les lecteursd’Éducation Santé ne vous connaissent pasencore. Pouvez-vous en quelques mots leurpermettre de faire connaissance avec l’initia-teur de ce 9ème Festival international du filmde santé ?Philippe Kohl : Je suis chirurgien cardio-vas-culaire et chargé de cours, à temps pleinmaintenant, à l’Université de Liège pour lesbaccalauréats en médecine, pharmacie, den-tisterie… Je suis aussi Directeur du laboratoirede recherche cardio-vasculaire. Côté CHU deLiège, j’ai dû diminuer la charge chirurgicaleévidemment et je suis responsable de l’infor-matisation du centre hospitalier, c’est pour-quoi les nouvelles technologies, liées à lasanté, m’intéressent tant.ES : Le Festival ImagéSanté en est déjà à sa9ème édition. Comment est-il né et commenta-t-il évolué vers sa forme actuelle ?PK : J’étais aux États-Unis en 1994 quandImagéSanté a commencé. Je n’ai donc mal-heureusement pas participé à sa naissance.Par contre, en 1996, j’étais déjà modérateurde session et je faisais partie du comité deprésélection des films. Au départ, l’événe-ment avait lieu au Palais des Congrès deLiège. Puis, nous avons décidé de venir ici auCHU pour bénéficier d’une fibre optique quivenait d’être installée entre le bloc opératoireet les auditoires, grâce à un subside de laCommunauté française.Cela nous a permis, dès 1998, de faire les pre-mières retransmissions en direct et c’est moiqui en étais chargé.En 2000, nous avons rencontré de grosses dif-ficultés financières, nous n’avons d’ailleursfait qu’un jour de festival. Jusque-là, il s’agis-sait d’un festival exclusivement réservé auxprofessionnels, essentiellement basé sur lavidéo et c’était purement « médical ». C’est à

1 Le DVD et son carnet pédagogique sont disponibles sur simple demande à l’adresse [email protected].

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2 Cinémas Le Parc, Sauvenière et Churchill, Liège.

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cette époque que j’ai voulu en faire un festi-val grand public car je pensais que cela n’avaitpas de sens d’organiser un Xième congrèsmédical.En 2002, nous avons pu redynamisé l’événe-ment. Nous sommes passés à 2 jours et demiet nous avons fait appel à Philippe Longtain(RTBF) pour organiser de manière un peu plusprofessionnelle les différentes soirées offi-cielles.Après 2002, nous avons décidé de changerde nom, de logo… Pour ce faire, nous avonsdû mener une longue réflexion avec le nou-vel organisateur, l’asbl Enjeu. Nous sommesalors devenus « ImagéSanté » avec l’identitévisuelle que vous connaissez aujourd’hui.Depuis 2004, nous sommes passés à unepetite semaine de festival. En 2008, nousavons introduit la WebTV et nous avonschoisi de faire la remise des prix sous formed’un dîner de gala.Et cette année, la grande nouveauté était évi-demment la soirée 3D de retransmissiond’une opération en direct. Nous avons aussiintroduit des sessions spécifiques (médicale,santé environnementale, éducation et pro-

motion santé, biodiversité, mutualités, santémentale et santé au travail).ES : Il semble que vous et votre équipe mettieztoute votre énergie à faire grandir le festivalde biennale en biennale. En êtes-vous récom-pensés ?PK : En tout cas, je peux vous dire que ça a bienmarché pour 2010. Nous avons reçu 275 filmset 3500 étudiants se sont inscrits! Nos soiréesétaient archi-complètes (soirée d’inaugura-tion avec projection d’un film en avant-pre-mière, retransmission 3D d’une opération endirect, soirée des mutualités avec projectiond’un film grand public, grande conférence lié-geoise, soirée de clôture et de remise des prix).ES : Comment s’est passée la sélection des filmsen compétition cette année ?PK : La Médiathèque de la Communauté fran-çaise visionne tous les films avant nous. Elleretient les meilleurs et nous les mettons encompétition.ES : Pour cette compétition, comment cela sepasse-t-il côté jury ? Il y a-t-il une grille d’éva-luation des films ?PK : Oui tout à fait. Elle porte sur la qualitécinématographique du film, sur le message

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qu’il fait passer… Nous avons briefé le jury surcomment la remplir. Ceci dit, il est assez auto-nome. Certains remplissent leurs grilles maisla plupart du temps, ils travaillent au feeling.ES : Le festival touche maintenant à la promo-tion de la santé puisqu’un jury y est consacré.Des ateliers pédagogiques sont aussi organi-sés. Est-ce récent ? Pourquoi cet intérêt ?PK : C’est depuis 2002 que l’axe promotion dela santé est assez développé. Nous avons toutde suite vu que le public avait un intérêt pource secteur. C’est d’ailleurs dans cette catégo-rie que nous avons le plus de films, et à monavis, nous pourrions encore en avoir le double.La salle était souvent complète. Concernantles ateliers, je crois que ce qui fait la richessedu festival, c’est justement le côté éducatif.Nous avons commencé à accueillir les écolesen 2002, des profs de bio aux profs de morale.Cette année, nous avons fait appel à des ani-mateurs venant du CLPS de Liège, de la Facultéde Psychologie de l’ULg, de la Plate-formePrévention Sida… Ce sont des personnes quiont l’habitude d’animer des ateliers. Le grandprincipe au niveau des écoles, c’est qu’elleschoisissent leur menu : elles peuvent passerdes films aux ateliers, aux conférences… Toutest gratuit pour les étudiants et les ensei-gnants et cela marche!ES : Justement, au niveau des écoles, quel estvotre public cible ? Les services PSE ont-ils étécontactés par exemple ?PK : Pour l’instant, nous avons beaucoupd’écoles secondaires, quelques écolessupérieures et universités. Nous les avonscontactées nous-mêmes. Nous n’avons pasencore envisagé d’axe primaire ni contactéles PSE. Pour 2012, il faut que nous nousorganisions au niveau logistique maispourquoi pas.ES : Que propose ImagéSanté en dehors du fes-tival ?PK : Plusieurs choses se déroulent l’année oùil n’y a pas de festival. Par exemple, un DVDdes films primés est réalisé. Il est diffusé auniveau des mutualités et des écoles qui enfont la demande.Dans ce cadre, nous organisons une soirée« best of » dans un cinéma de Liège, grâce ànotre partenariat avec Les Grignoux 2. C’est

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aussi l’occasion d’annoncer l’édition suivante.Nous proposons aussi un cycle ImagéSanté,c’est-à-dire des longs métrages sur une thé-matique liée à la santé 3, suivis d’un débat. Caa commencé fin octobre avec « Le dernierpour la route » de Philippe Godeau (dépen-dance à l’alcool), puis c’était « Oscar et ladame rose » d’Éric-Emmanuel Schmitt (l’en-fant et la maladie), « Shutter Island » deMartin Scorsese (réintégration dans la sociétéaprès un séjour en milieu psychiatrique), et« Danse avec lui » de Valérie Guignabodet(hypnothérapie). Pour chaque projection,nous essayons d’inviter des intervenants.Pour « Oscar et la dame rose » par exemple,nous avions invité des clowns relationnels etdeux pédiatres. Nous avons donc 5-6 soiréesen dehors du festival.ES : On a vu que pas mal d’acteurs de la santéne pouvaient pas être présents ou seulementun jour, par manque de temps et parce que lesdéplacements sont longs. Pourquoi Liège ?Envisagez-vous de déplacer le festival dans uneautre ville, plus centrale ?

PK : Historiquement, ça s’est toujours dérouléà Liège. Nous aimerions que ça reste à Liège.Je pense que nous pouvons faire de bonneschoses ici. Nous pouvons continuer à déve-lopper considérablement nos activités pourl’instant. Peut-être que nous changerons delieu si la renommée du festival le justifie unjour.ES : Et les membres du jury viennent de Liègeaussi ?PK : Le jury est international : des gens vien-nent d’Italie, d’Argentine, d’Angleterre, deHollande, de France… Ce sont des personnesqui, soit ont elles-mêmes organisé des festi-vals, soit ont réalisé des films ou ont été direc-teurs de centres audio-visuels, ou alors cesont des personnes ayant reçu des prix dansles éditions précédentes. Souvent, je leurdemande de revenir. Je demande aussi à despersonnes du CHU de participer à l’une oul’autre journée.ES : Il y a-t-il une volonté d’ouvrir davantage lefestival à l’ensemble de la Communauté fran-çaise ? Cela reste fort liégeois pour l’instant…

Des moments forts du Festival

3 Programme sur www.imagesante.org ou en vous inscrivant à la newsletter du festival sur le même site.

Quelques instantanés de la semaine à partager…

Lundi 15 mars, 19h45La foule afflue au Cinéma le Parc àDroixhe. Ce soir, c’est l’inauguration duFestival ImagéSanté. Mais surtout, c’est lapossibilité pour le grand public devisionner en avant-première le film « Fleurdu Désert » de Sherry Hormann (2009).C’est face à une salle comble que se succè-dent pendant une cinquantaine de minutes,les discours du Président du festival, leProfesseur Kohl, des Ministres Marcourt,Simonet et Henry, du Recteur de l’ULg, duDirecteur des Mutualités chrétiennes deLiège et du Directeur de l’asbl Enjeu, organi-satrice du festival. Ceux-ci sont entrecoupésd’une sélection d’extraits de films à découvrir

à l’occasion de cette 9ème édition, un avant-goût de ce qui attend le public lors de lasemaine à venir et cela promet ! PhilippeLongtain, animateur à la RTBF, est le maîtrede cérémonie.Vers 20h50, rideau, le film « Fleur du désert »lance officiellement l’édition 2010 du Festival.Ce long métrage, inspiré d’une histoire vraie,retrace le parcours de Waris Dirie, née dansune tribu nomade du désert somalien. À l’âgede 13 ans, elle s’enfuit pour échapper à unmariage forcé avec un inconnu de 65 ans.Parlant à peine l’anglais, Waris se retrouvelivrée à elle-même, à Londres, jusqu’à cequ’elle soit repérée par un photographe quifera d’elle une véritable icône de la mode. Ausommet de sa carrière, Waris décide de révé-ler au public son secret le plus intime : l’exci-sion qu’elle a subie à l’âge de 3 ans. Elle veut

que le monde prenne conscience de cetteancestrale et barbare tradition, encore bienprésente aujourd’hui. Elle deviendra ainsiAmbassadrice de l’ONU dans la lutte contreles violences faites aux femmes.Si le scénario prend parfois des airs de comé-die romantique, on a vite conscience que laréalisatrice veut aller plus loin que cela : ellepropose de terribles scènes telles que l’exci-sion de la petite Waris ou son interminablefuite dans le désert. Elle dénonce ainsi, au tra-vers du récit de la vie de cette jeune soma-lienne, la cruelle réalité de nombreusesfemmes dans le monde.Plusieurs fois pendant la projection, j’entendsma voisine s’indigner et l’aperçois essuyerquelques larmes qu’elle ne peut retenir faceaux réalités dénoncées. Un film plein d’émo-tions…

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PK : Oui tout à fait. L’idée est vraiment de posi-tionner Liège avec son Festival du Film deSanté comme Namur avec son FestivalInternational du Film Francophone, Monsavec son Festival du Film d’Amour…Nous avons depuis quelques éditions un sou-tien du Ministère de la Santé, et cette année,nous avons été soutenus aussi par la Ministrede l’Audiovisuel. Nous avons un budget deplus de 400 000 euros, ce n’est pas rien.Autant en faire profiter le maximum de gens.Même si c’est à Liège, cela doit pouvoir atti-rer des personnes venant de plus loin. Jepense que cela intéresse au-delà de Liège.ES : Pour 2012, que nous préparez-vous ?PK : J’aimerais développer davantage de rela-tions avec les entreprises pour tout ce quitouche à la prévention des accidents, la santéau travail… et j’aimerais aussi, mais c’est plusambitieux, faire un festival de longs métrages!

Propos recueillis par Carole Feulien et SimonTrappeniers

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4 Nous reviendrons plus longuement sur ce palmarès dans le prochain numéro.

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Des discours un peu creux, bien qu’amusantspour certains, mais un film de lancement quiannonce bien des choses pour la suite…

Mardi 16 mars, 10h30Voilà une heure que le Festival acommencé et le bâtiment principal de laFaculté de médecine de l’ULg connaît déjàune effervescence inhabituelle.Dans un joyeux brouhaha, les étudiants uni-versitaires croisent les élèves d’écoles supé-rieures, les animateurs d’ateliers affluent versle comptoir d’accueil pour être aiguillés versla bonne salle dans le dédale des couloirs, plu-sieurs groupes compacts s’engouffrent dansles amphithéâtres devenus temporairementsalles de projection. Le bruit est impression-nant, le mouvement enivrant. Et c’est là qu’onremarque deux ou trois personnes commetétanisées, le nez en l’air, le regard fixé sur l’undes écrans qui diffusent, tout au long de lajournée, des opérations de chirurgie « entemps réel ».L’occasion est trop rare pour ne pas se poserun instant, pénétrer – via l’œil de la caméra –

dans un bloc opératoire et profiter des com-mentaires du chirurgien en train de pratiquerson intervention. Retour à l’agitationambiante : il est temps de se rendre à l’un des90 ateliers proposés aux jeunes des écolessecondaires tout au long de cette semaineou à la projection d’un des 200 courts etmoyens métrages projetés dans le cadre dece festival.

Jeudi 18 mars, 19 heuresC’est dans une salle comble du cinémaSauvenière au centre-ville qu’un publiccomposé en grande majorité deprofessionnels de la santé et de quelquesétudiants a pu assister à une premièremondiale : une opération deneurochirurgie captée et retransmise endirect et en 3D full HD.Avec sur le nez la paire de lunettes spécialeprévue pour profiter au mieux de cette tech-nologie très à la mode, chacun a pu non seu-lement entrer virtuellement dans la salled’opération située à 16 kilomètres du cinéma,au CHU de Liège, mais aussi « plonger » litté-

Le public prêt à assister à une opération chirurgicale filmée en 3D, un avatar des avancées récentes entechnologies de l’image.

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ralement sous la calotte crânienne d’unpatient atteint d’un méningiome et suivre,étape après étape, l’extraction de la tumeurbénigne.Cerise sur le gâteau, le public pouvait interagiren duplex avec le chirurgien – le très pédagogueProfesseur Didier Martin (aussi Président de laSociété Belge de Neurochirurgie) – et l’anesthé-siste. Côté salle d’op’, tout s’est bien passé. Côtépublic, il fallait avoir l’estomac bien accrochélors de cette expédition à 20 000 lieues sous ladure-mère. Ce que n’avait visiblement pas unedame, victime d’un malaise heureusementléger. « Y a-t-il un médecin dans la salle »a lancéClaire Gilissen,animatrice de la soirée. Assuré -ment, oui !

Samedi 20 mars, 18h45Après une semaine de « réjouisciences », de projection et de dizaines d’heures devisionnage, les membres des différentsjurys et les réalisateurs se sont retrouvésau Palais Provincial de Liège, pour ledîner de gala et la cérémonie de remisedes prix du 9e festival ImagéSanté.89 films en compétition (sur 200) répartis en8 catégories, des premiers prix (forcément),des deuxième et troisième prix et une sériede mentions spéciales, le tout entrecoupé dediscours et d’extraits des productions lau-réates, ça fait long, forcément. Ce sont pasmoins de 5 heures (!) qui ont été consacréesà la remise des différentes récompenses, lorsde la soirée animée cette fois par MaureenLouys, en duo de choc avec Philippe Longtain.Le palmarès a permis à chacun de découvrirdes courts et moyens métrages de qualité,valant réellement la peine de s’y attarder et –il aurait été dommage de s’en priver – a étéponctué de moments de rire, notammentavec la remise d’une mention spéciale au filmà la fois drôle et touchant « Les mots duscrabble » de Mathias Desmarres (2007) et demoments d’émotions – citons par exemple laprésentation du film lauréat de la session Édu-cation & Promotion de la Santé, « Tabou » dela jeune réalisatrice Orane Burri (2009) 4.

Simon Trappeniers

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5 Cette année, les quatre mutualités liégeoises ont contribué au financement du festival à hauteur de 15.000 euros.6 À découvrir dans le prochain numéro.

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grand public et des professionnels commedes acteurs en promotion de la santé, undomaine dans lequel nous investissons beau-coup et depuis longtemps.Nous voulons aussi permettre au grandpublic de s’initier aux nouvelles technologiesmédicales via les opérations en direct, maisaussi de découvrir différents ateliers pédago-giques, de découvrir de nouvelles choses.Notre objectif est qu’il s’ouvre à la santé, quece soit sur des sujets très précis ou plus géné-ralistes.ES : Comment cela se passe-t-il ? Dans quellemesure participez-vous ?FD : En échange du sponsoring 5, une soiréedes mutualités est organisée. Un film (voirencadré) y est projeté en avant-première enleur nom. Il est ouvert à tous gratuitement.À côté de ça, il y a le jury des mutualités, quivisionne de nombreux films pendant deuxjours, afin d’attribuer un prix à l’un d’entreeux et, éventuellement, l’une ou l’autremention spéciale. Nous sommes quatrepersonnes plus un président qui n’a rien àvoir avec les mutualités, qui est indépen-dant des organismes assureurs et qui per-met de gérer les débats et d’avoir un avisextérieur.ES : Comment sont choisis les films visionnéspar les mutualités ?FD : Il faut savoir que la Médiathèque de laCommunauté française visionne au préa-lable tous les films qui s’inscrivent au fes-tival. Ils en sélectionnent certains etdonnent des avis. Ce sont donc les filmsjugés les plus « valables » au cours d’un pre-mier tri qui se retrouvent dans les sessions.Concernant notre jury, nous avons donnéde grandes lignes directrices par rapport àce que nous attendions comme type defilms. Nous voulions des films qui mettenten avant des initiatives positives, pas troporientés « domaine médical » mais plutôtproches des personnes et généralistes auniveau des messages.

Dans nos nombreuses rencontres au cours de la semaine, il fallait bien en sélectionnerl’une ou l’autre, un choix toujours délicat. En voici trois épinglées parmi les nombreusespersonnes qui ont contribué à la réussite de l’événement.

Françoise Delens, responsable du Service de promotion de la santé(Infor Santé) à la Mutualitéchrétienne de Liège et membre du Jurydes mutualitésÉducation Santé : Depuis quand la Mutualitéchrétienne de Liège participe-t-elle au FestivalImagéSanté et pourquoi ?Françoise Delens : Cela fait trois éditions quela Mutualité chrétienne de Liège est sponsordu Festival ImagéSanté, suite à une interpel-lation des organisateurs au Collège intermu-tualiste liégeois (comprenant toutes lesmutualités de la Province de Liège). Depuis ladernière édition, 4 mutualités ont accepté des’unir pour sponsoriser le festival (la Mutualitéchrétienne, Solidaris, la Mutualité neutre etOmnimut).À la Mutualité chrétienne, nous trouvonsimportant de nous positionner auprès du

Regards croisés sur le Festival

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ES : Vous proposez aussi des ateliers, qu’en est-il exactement ?FD : Il n’y a que les mutualités chrétienne etSolidaris qui proposent des ateliers car lesautres ne sont pas spécialisés dans la produc-tion d’outils pédagogiques.Du côté de la Mutualité chrétienne, nousavons proposé 3 ateliers, en collaborationavec Jeunesse & Santé.Bientôt chez moi, mode d’emploi : destinéaux étudiants du supérieur, traitant de l’em-ménagement, seul ou en couple, et de toutce que ça implique au niveau émotionnel,prise de décisions…Et toi, tu manges quoi ?: pour les ados de 14à 18 ans, centré sur l’alimentation. L’idée estde les faire parler d’un sujet qui les concernetous mais n’est à première vue pas très ‘sexy’.On a pris un peu le contre-pied des anima-tions habituelles où on leur montre la pyra-mide alimentaire, on essaie plutôt de prendredes sujets proches d’eux comme les fast-foods, le « light »… et on essaie d’en discutersans forcément délivrer un message formatéou normalisant. L’intérêt est d’éveiller leuresprit critique.Alcool, jeunes et publicité, un cocktail àdécortiquer : destiné aux jeunes de 14 à 18ans, abordant le marketing entourant les pro-duits alcoolisés 6.ES : Comment avez-vous recruté les partici-pants ? Les ateliers suscitent-ils l’intérêt ?FD : Les inscriptions aux ateliers ont étégérées par l’asbl Enjeu qui organise le festi-val. D’année en année, il y a des écoles quisont habituées et reviennent. Elles se pré-ins-crivent presqu’un an à l’avance et quand leprogramme est connu, elles choisissent dansquels ateliers les jeunes vont aller. Cetteannée, « Bientôt chez moi, mode d’emploi »a moins marché que les deux autres ateliers.Peut-être la bonne tranche d’âge n’a-t-ellepas été ciblée…

Ma vie pour la tienne

Cette année, c’est le film « Ma vie pour latienne », de Nick Cassavetes, avecCameron Diaz et Alec Baldwin (2009) quia été choisi pour la soirée des mutualités.Il relate l’histoire de parents dont la fille dedeux ans est atteinte de leucémie. Cesderniers conçoivent un autre enfant,Anna, dans l’espoir qu’il soit compatiblepour une greffe de rein. Mais à l’âge de 11ans, cette dernière engage un avocat pourintenter un procès à ses parents, afin defaire cesser les procédures médicales sursa personne…

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Berni Goldblat, président du JuryÉducation et Promotion de la santéÉducation Santé : Vous voulez bien vous pré-senter à nos lecteurs ?Berni Goldblat : Je suis réalisateur, producteuret monteur. Je suis membre fondateur de l’as-sociation Cinomade qui est basé au BurkinaFaso. Je fais aussi des documentaires et de lafiction, en Afrique.ES : Qu’est-ce qui vous amène à Liège duBurkina ?BG : En 2006, j’ai remporté un prix pour unde mes films. Et en 2008, on m’a réinvité pourêtre membre de jury. Alors je suis venu. Etcette année, on m’a nommé Président du juryÉducation et Promotion de la Santé parce quej’ai réalisé pas mal de films touchant à lasanté. Je fais d’ailleurs de la sensibilisation enAfrique, grâce à mes films.ES : C’est quoi être Président de jury ? Quel estvotre rôle ?BG : Il y a des moments où je décide que nousdevons avoir des réunions par exemple.J’essaie de mener les débats, de comprendreles avis de chacun. Tout le monde joue le jeudonc ça se passe bien.ES : Vous êtes-vous fixé des critères pour éva-luer les films ?BG : On a une fiche guide mais j’ai d’embléedit à chacun de faire comme il le sent. Je nerécolte pas les fiches. Chacun évalue selon sasensibilité. Je leur ai juste demandé de ne passe laisser impressionner par des films à grosbudgets et de tenir compte du fait que mêmeun film techniquement faible peut être trèspuissant, davantage parfois qu’un film avecbeaucoup de moyens. Je pense qu’il ne fautpas perdre ça de vue… Maintenant, si un filmpeut réunir des qualités pédagogiques etcinématographiques, c’est évidemmentl’idéal.ES : Comment se passe le choix du film à primer ?BG : On se voit chaque soir pendant uneheure pour éliminer d’office une série de filmsvisionnés pendant la journée. Et le dernierjour, on se rassemble pour en discuter. J’aidemandé à chacun de venir avec une sélec-tion de 5 films. On va voir si on tombe d’ac-cord sur les mêmes… De toute façon, je suispour l’unanimité, il faut qu’on trouve unconsensus!

Karin Rondia, membre du Jury Santéet TravailÉducation Santé : Comment êtes-vous arrivéeà ImagéSanté ? Qu’est-ce qui vous a pousséeà accepter leur proposition d’être membre dujury ?Karin Rondia :Quand je faisais de la télé (enfin,quand j’en faisais plus qu’aujourd’hui !), j’ai faitpartie de très nombreux jurys de festivals defilms médicaux et noué de nombreux liensdans ce milieu. Cela explique sans doute qu’onfait de temps en temps encore appel à moi.Lors de l’édition 2006, j’ai été présidente du juryÉducation pour la Santé, mais cette annéej’avais demandé à être dans un jury d’une seulejournée, par manque de temps.ES : Parlez-nous un peu de votre jury…KR : Cette année donc, j’ai fait partie du jurysanté et travail. Celui-ci était composé de 5 per-sonnes, sous la présidence d’Annie Cornet, pro-fesseur à HEC-Liège. Nous avons visionné deuxtypes de films, des documentaires sur la péni-bilité du travail, le stress, la pression sur les tra-vailleurs, et des films sur des aspects particuliersdu travail (handicap, ergonomie...).Nous avons délibéré assez rapidement. Nousétions tous à peu près du même avis et il n’apas été difficile de nous mettre d’accord surle lauréat.ES : Quel est ce lauréat ?KR : Nous avons choisi de récompenser undocumentaire qui parlait de “la mise à mortdu travail”, titre un peu dramatique pour unreportage très fort, dénonçant les dérives del’organisation du travail dans les grandesentreprises en France. C’est un film militant,qui prend parti et qui n’hésite pas à donnerdans l’émotionnel (voir encadré).ES : Le Président du festival nous a confié vouloirouvrir davantage celui-ci à l’ensemble de la

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Communauté française, qu’en pensez-vous ?KR : Vous avez raison de souligner le caractèretrès liégeois de cette organisation, et c’est unpeu dommage parce que cela nuit probable-ment à sa visibilité belge. La faute sans douteà la dimension politique locale, extrêmementmarquée. Il est un fait que tout le petit mondeliégeois de la santé se retrouve au grand com-plet dans le jury, avec aussi quelques pointuresinternationales.Inviter des gens qui viennent de quelque partà mi-distance entre Liège et Buenos Aires neferait en effet pas de tort et permettrait demoins ronronner en vase clos ! À soulignertoutefois que certains lauréats des annéesprécédentes sont invités à participer auxjurys, ce qui apporte un peu de renouvelle-ment au festival. Ce n’est pas plus mal…

Propos recueillis par Carole Feulien

Vous pouvez prendre connaissance d’Éducation Santé une quinzaine de joursavant sa parution. Pour cela, il vous suffitd’envoyer votre adresse électronique à[email protected] recevrez alors la revue avant le 25 du mois précédant la date de parution. Elle vous sera envoyée au format PDF(fichier d’1 Mo environ).Pour rappel, les articles sont mis en lignesur www.educationsante.be vers le 10 dumois indiqué sur la couverture.Merci de nous prévenir si vous souhaitezsupprimer votre abonnement postal par la même occasion.

Avis aux impatients

Dans un monde où l’économie n’est plus auservice de l’homme mais l’homme au ser-vice de l’économie, les objectifs deproductivité et les méthodes de manage-ment poussent les salariés jusqu’au bout deleurs limites. Jamais maladies, accidents dutravail, souffrances physiques et psycholo-

giques n’ont atteint un tel niveau. Des his-toires d’hommes et de femmes chez lespsychologues ou les médecins du travail, àl’Inspection du Travail ou au conseil de pru-d’hommes, qui nous révèlent combien il esturgent de repenser l’organisation du travail.

La mise à mort du travail – La destruction, Jean-Robert Viallet, 2009

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La citation du mois« Je suis plus intéressé par le vin d’ici que par l’eau

de là.»

Francis Blanche

AssuétudesBruxelles

15 juin 2010La Concertation Toxicomanies Bruxelles / Overleg

Druggebruik Brussel organise au Parlement

bruxellois une matinée consacrée à ‘Addibru’, un

outil d’évaluation et de prospection sur les

questions d’assuétudes.

Au programme, ‘Monitoring des besoins et

demandes de soins dans le champ des assuétudes :

panorama des données disponibles et suggestions

pour demain’ (Dr Mark Vanderveken) et ‘Analyse

polyvalente de cinq années de récolte de données’

(Prof. Claude Javeau).

Adresse du jour : rue du Lombard 69, 1000

Bruxelles.

Plus d’infos : www.ctb-odb.be. Inscription obligatoire

à [email protected].

Santé publiqueBesançon (F)

Du 4 au 9 juillet 20107e Université d’été francophone en santé publique.

Une formation ouverte à toutes les personnes

concernées par les questions actuelles de santé

publique, basée sur la diversité des savoirs et des

expériences de chacun. Les intervenants sont des

universitaires, des chercheurs, des professionnels,

provenant de pays francophones, tous impliqués à

différents niveaux dans une démarche de réflexion

et d’action au sein du système de santé.

Les enseignements comportent 8 demi-journées de

formation (du lundi matin au vendredi matin). En

ouverture, une conférence introductive suivie d’une

table-ronde, se tiendra le dimanche en fin d’après-

midi.

14 modules autour de 3 grands axes sont proposés :

Politique et organisation de la santé

1 Protection sociale et évolution du système de

santé : explorer les scénarios du futur

2 Territoires et santé : mise en œuvre de projets

locaux cohérents et pertinents

3 Santé et action humanitaire Nord-Sud : penser

des relations durables

4 Santé, Justice, Éducation : institutions et vie sociale

5 Réduire les inégalités sociales de santé :

stratégies et modalités d’interventions

Méthodes pour l’intervention et l’évaluation

6 Méthodes et outils pour promouvoir la santé

7 Études d’impact : introduire la santé dans toutes

les politiques publiques

8 L’éducation thérapeutique : une œuvre

collective ? L’exemple du diabète

9 Évaluation des interventions en santé

10 Rédaction d’articles scientifiques en santé

publique et lecture critique des ressources

documentaires d’Internet

Approches par population ou thématique

11 Intervenir en nutrition : place des collectivités

territoriales, comparaisons francophones

12 Promotion de la santé bucco-dentaire :

stratégies individuelles et collectives

13 Promotion de la santé en milieu pénitentiaire

14 Souffrance au travail et suicide : prévenir et agir

Le nombre d’inscriptions est limité, de 20 à 25

participants par module (avec un total maximum

de 200 participants).

Renseignements et contacts : Solène Boichat,

Université de Franche-Comté, Faculté de médecine et

de pharmacie, Place Saint-Jacques, 25030 Besançon

cedex, France. Tél.: +3 81 66 55 75. Fax +3 81 66 58 69.

Courriel : [email protected]

Site Internet de l’Université d’été :

http://www.urcam.org/univete/index.htm

Santé communautaireBruxelles et Liège

30 septembre et 1er octobre 2010À l’invitation de l’APES ULg et d’Éducation Santé,

Bernard Goudet, enseignant en santé publique et

développement à l’Université de Bordeaux, viendra

donner une conférence et animer un séminaire

dans notre pays au départ de son récent ouvrage

‘Développer des pratiques communautaires en

santé et développement local’.

La conférence aura lieu à Bruxelles le 30/9 et le

séminaire à Liège le lendemain.

Nous y reviendrons dans notre prochain numéro.

Fiches pratiquesQuestion Santé entame la publication d’une série

de fiches destinées à faciliter la vie des opérateurs

en promotion de la santé (‘Des ressources concrètes

pour concevoir et réaliser vos projets’). La première

nous propose un vade-mecum pour louer une salle,

résumé en 10 étapes imparables.

Simple et très utile!

Fiche de 5 pages téléchargeable à l’adresse

www.questionsante.org/03publications/fiches.html

BRÈVES

JUIN 2010 | ÉDUCATION SANTÉ 257 | 23

Visitez notre site internet! Nous y avonsstocké en texte intégral plus de 1.000articles parus dans la revue depuis le n° 155 en janvier 2001.Notre site bénéficie depuis 2009 de la certification HON (Health on the Net).Il a reçu plus de 600 visiteurs par jour enmoyenne en 2009, et près de 1000 visi-teurs quotidiens en mars 2010!

www.educationsante.be

Santé primaireDans le vidéogramme ‘Patients en première ligne’,

usagers et professionnels de la Maison médicale

Norman Bethune (située dans un quartier

populaire de Molenbeek à Bruxelles) témoignent

des réalités de ce lieu de soins de base, mais aussi

d’inclusion sociale et de prévention au sens large.

Un portrait quelque peu idyllique, voire promotionnel,

néanmoins attachant sur le plan humain.

Une production de l’atelier de production CPC,

réalisée par Xavier Dubois et Rachid Merabet (durée :

32 minutes). Disponible au prix de 12 euros frais

postaux compris, à verser au compte 799-5502192-63

du CPC, rue de la poste 111, 1030 Bruxelles.

OutilsL’adresse du diffuseur en Belgique de ‘Ma santé, j’en

prends soin’ (n° 256, pages 20 et 21) a changé :

Godelieve Deschamps, rue Henri Maus 109,

4000 Liège. Tél.: 04 344 02 44. Fax : 04 384 88 18.

Courriel : [email protected].

Prévention sidaLe 26 mars dernier, Fadila Laanan, la ministre de la

Culture, de l’Audiovisuel, de la Santé et de l’Égalité des

chances de la Communauté française, avait donné le

coup d’envoi du concours « Sida-Stop » et présenté le

site internet www.sida-stop.be qui sert de support à

cette initiative (voir notre numéro 256 de mai).

À la suite de certains avis enregistrés depuis le

lancement du concours, qui devait en principe

s’achever avant les vacances estivales, la ministre a

décidé de le prolonger jusqu’à l’automne prochain.

Ceci notamment pour permettre aux étudiants qui

souhaitent y participer de disposer de davantage de

temps pour proposer leurs clips audiovisuels ou leurs

spots sonores, une fois leurs examens terminés.

La clôture des inscriptions est reportée au 31

octobre. Et la remise des prix initialement prévue

fin juin est, elle, différée au 1er décembre.

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SOMMAIRE

Initiatives

Les premiers secours en milieu (extra)

scolaire, seconde partie, par André Lufin 2

« La cigarette peut être considérée comme

un anxiolytique sans ordonnance »,

entretien de Denis Dangaix avec Patrick

Peretti-Watel 5

Palou, le petit garçon qui voulait devenir

l’ami du soleil, par Bettina Cerisier 7

L’éducation sexuelle en Équateur entre

religion catholique et tradition indienne,

par Laurence Biron 9

Ma classe à pleines dents,

par Maryse Van Audenhaege 11

Vive l’OMC! par Christian De Bock

et Carole Feulien 12

Bref coup de projecteur sur le PNNS français,

par Christian De Bock 13

Données

La prévention des traumatismes

et la promotion de la sécurité,

par Colette Barbier 14

Vu pour vous

Le festival ImagéSanté comme si vous y étiez

(saison 9, épisode 1), par Carole Feulien

et Simon Trappeniers 17

Brèves 23

La revue Education Santé est réalisée avec l’aide du Ministère de la Communauté française

de Belgique Département de la Santé.

Comité opérationnel : Alain Cherbonnier, Christian De Bock,Carole Feulien, Jacques Henkinbrant, Thierry Poucet, Maryse Van AudenhaegeEditeur responsable : Jean Hermesse, chaussée de Haecht 579/40, 1031 Bruxelles.Maquette et mise en page : Muriel Logist.Impression : Impaprint.Tirage : 3.200 exemplaires.Diffusion : 3.000 exemplaires.ISSN : 0776 - 2623.Les articles publiés par Education Santé n’engagent que leursauteurs. Les articles non signés sont de la rédaction.La revue n’accepte pas de publicité.Les textes parus dans Education Santé peuvent êtrereproduits après accord préalable de la revue et moyennantmention de la source.Pour tous renseignements complémentaires :Education Santé, chée de Haecht 579/40, 1031 Bruxelles. Tél.: 02 246 48 51. Fax : 02 246 49 88 (indiquer ANMC-Education Santé comme destinataire).Internet : www.educationsante.be

Courriel : [email protected] découvrir les outils francophones en promotion de la santé, une seule adresse : www.pipsa.orgRevue membre de l’A.R.S.C., Association des revuesscientifiques et culturelles – www.arsc.beLes textes de ce numéro seront prochainement disponiblessur notre site www.educationsante.be (sous réserved’acceptation des auteurs). Notre site est certifié HON (Health on the Net - 05/2009)Notre site adhère à la Plate-forme www.promosante.net.

Imprimé sur papier blanchi sans chlore – Emballage recyclable.

Rubriques

Aide à l’actionÀ Brest, des professionnels formés à l’éducationnutritionnelle, Yves Pagès, Ronan Le Reun, VirginieAuffretLes chemins pour piétons dans le paysage genevois,Marcos WeilÉvaluation des actions de prévention : un documentpour les professionnels, Stéphanie Pin-Le Corre,Cécile Fournier, Pierre Arwidson, Philippe Guibert

Qualité de vie« Il est impératif de valoriser le savoir traditionnel des mères », entretien avec Doris Bonnet

La santé à l’écoleNouvelle-Calédonie : l’école, lieu de prévention des conduites addictives, Christian Michel

InternationalComportements et santé : quel rôle joué par l’environnement ? Gaston Godin

LecturesCéline Deroche, Sandra Kerzanet

L’abonnement à La Santé de l’Homme (6 numérospar an) est de 28 € pour la France métropolitaine etde 38 € pour la Belgique.Pour tout renseignement : La Santé de l’Homme,Institut national de prévention et d’éducation pour lasanté, 42 Bd de la Libération, F-93203 Saint-Deniscedex. Tél. 1 49 33 22 22. Fax 1 49 33 23 90. Internet :www.inpes.sante.fr

La Santé de l’homme - no 402

juillet - août 2009

Dossier. Populations précarisées :

l’accessibilité de l’alimentation

Introduction, Christine César, Corinne DelamaireManger équilibré pour 3,5 euros par jour : un véritable défi, Nicole DarmonDistribution de chèques fruits et légumes :faisabilité et impact, Hélène Bihan, Sandrine Péneau,Caroline Méjean, Laetitia Pélabon, Henri Faure,Véronique Ducros, Hervé Le Clésiau, Katia Castetbon,Serge HercbergEnvironnement alimentaire : état des connaissances aux États-Unis et au Québec, Éric Robitaille, Pascale BergeronÉtude Record : quel lien entre poids, activitéphysique et environnement urbain ? Basile Chaix,Cinira Leal, David Evans, Sabrina Havard, Nathalie BaudetAssocier les populations à la conception des messages de prévention, Florence CondroyerQuelle place pour les associations dans l’histoire du secours alimentaire ? Alain Clément, Christine LagoutteQue sait-on sur l’aide alimentaire ? Christine César« Faire les poubelles pour manger »: l’écosystèmefragile du glaneur, Christine CésarAlimentation des plus démunis : ce que prévoit le Programme national nutrition-santé, Corinne DelamaireLyon : une épicerie solidaire pour les personnes en situation de précarité, Sophie Robert, Jean-Baptiste ChiodiMouans-Sartoux : produits frais et équilibrés à la cantine, Gille PeroleProduits locaux et bio à la restauration collective de Lons-le-Saunier, Didier ThévenetPour en savoir plus, Olivier Delmer, Céline Deroche

Mensuel (11 numéros par an, ne paraît pas en août).Abonnement : gratuit pour la Belgique, Pour l’étranger, nous contacter.Réalisation et diffusion : Infor Santé, Alliance nationale desmutualités chrétiennes, dans le cadre de la Cellule deCoordination intermutualiste ANMC-UNMS.Rédacteur en chef, secrétaire de rédaction : Christian De Bock(02 246 48 50, [email protected]).Documentation : Maryse Van Audenhaege (02 246 48 51, [email protected]).Site internet : Jacques Henkinbrant (design), Maryse Van Audenhaege (animation).Contact abonnés : Maryse Van Audenhaege (02 246 48 51, [email protected])Comité stratégique : Gaëtan Absil, Pierre Baldewyns, Martine Bantuelle, Colette Barbier, Luc Berghmans, Jean-Luc Collignon, Christian De Bock, Alain Deccache,Cristine Deliens, Carole Feulien, Sophie Fiévet, FabienneHenry, Pascale Jonckheer, Roger Lonfils, Marie-Noëlle Paris,Karin Rondia, Catherine Spièce, Bernadette Taeymans, Patrick Trefois, Maryse Van Audenhaege.