Journée taurine 2010 | Revue de presse

14
JOURNÉE TAURINE 2010 www.torosorthez.com [email protected] Revue de presse

description

 

Transcript of Journée taurine 2010 | Revue de presse

Page 1: Journée taurine 2010 | Revue de presse

JOURNÉE TAURINE 2010

[email protected]

Revue de

presse

Page 2: Journée taurine 2010 | Revue de presse

Mon cher dear Chulo,Je pense à toi dans l’ile du Ravinala, l’arbre de

la légende qui sauve le voyageur imprudent ou pré-tentieux. Dimanche , sous ses vastes feuilles tu as certainement eu le cœur pincé. Tu aurais voulu être aussi à l’ombre de la tour Moncade. Le monde est petit mais nos cœurs sont vastes. le tien est fait de terre rouge où se côtoient la sarandra et des taureaux braves. Et bien dimanche ton cœur était au bon en-droit. Car sur l’aride sentier d’une aficion toujours plus désolée de tant de mirages et de faux semblants nous avons trouvé la poche d’eau salvatrice dans la gaine orthézienne. Un réduit où suintaient la rage et la bonté. Tranco y pelea. Mais je te raconte : au début il y a eu 5 Saltillos d’un autre temps on dit certains, d’un temps de chiotte ai-je complété. Je me suis empressé d’ajouter : Tout doux, tout doux, ne dit-on pas qu’après la pluie… ? Puis vint le temps des ripailles. Elles avaient lieu à La Moutète, salle mythique des cinq majeurs orthé-ziens qui résonne encore des coups de tromblon de Duquesnoy et de gueule de Larrouquis, des clameurs devant les passages de jambes de Don Freddy et des moulinets de Mathieu Bisséni. C’était aussi la salle où se tenait le matin des matchs le marché couvert ! le soir ça sentait encore la litière à lapin et la fiente de canard. On vivait le match à moins d’un mètre du bord du terrain et jusqu’au faîte de métal l’air trem-blait quand à la suite d’une erreur d’arbitrage les pieds des supporteurs martelaient le tubulaire et les planches en bois, montés à la va-comme je-te-pousse ou bien il vibrait quand Ortega, Perpère ou les frères Gadou enquillaient les lancers-francs sous les chœurs entonnant « les enfants du Pirée ». Aujourd’hui, derrière des portes vitrées battantes, tout est repeint de bleus plats et baigne dans une hygiène ripolinée de moyen aloi. Je n’ai pas vu une plaque, un rappel...la mémoire est pourtant le « bourdonnement le plus essentiel « (Char ? Aragon ? ) de nos avenirs, non ?On avait faim, les discours s’enchaînaient comme on fabrique les banderilles, un par un. Heureusement les flacons distillaient du baume aux joues. Je te fais un ersatz de panoramique : à ma gauche Bernard et son éléphantesque lobe temporal alliée à une érudi-tion vineuse charnue comme un vieux cep de Baco et devant le père Larrieu, un compère aussi fou de raisin,

derrière Jaydie, à la barbe fleur et cendre et au coup de photo imparable et à droite une petite fille avec des yeux qui me disaient de toute leur pupille « merci monsieur de ne pas aimer les desserts ». Plus loin, en vrac , le camposyruedo’s band, des femmes belles ou jolies, causantes et apaisantes como siempre et deux jeunes aficionamoiseaux que j’avais intronisés gardes du corps dès le début des hostilités : Luc et Antonio , mi nieto. Tu aurais pu te mettre en bout de table et nous parler de Curro vasquez, de manuel Azaña et de la recette du ravitoto. Puis café, copa y a los toros.Tu vois rien que du cousu main, du classique. Au Pesqué il y avait du monde sans excés, mais à part à Madrid je préfère quand il y a des trous dans les travées. On peut descendre à moindre frais et se payer une delantera de rapine. C’était le cas. J’ai passé la course à côté de Loli. J’aime bien parce que, croisent de tels sampans de souvenirs communs dans notre hispanofolie qu’on a les mêmes silences. On a juste fumé des Craven A au quatrième taureau . C’était le tour de « Carafea », le frère d’armes de « Burgales », de »Cigarrero I» et «II», de « Langosto » et de « Clavisero». Avec nous il y a avait aussi François. un vrai grand gosse de Toulouse en tong qui regardait les Aguirres de la tarde comme si c’était des pommes d’amour. D’ailleurs, à un moment, un minot est venu comme lui glisser ses yeux en bord de barrera parce qu’on avait le toril juste à main gauche et que les morlacos qui sortaient étaient beaux. Juste beaux. Ils étaient sérieux parce qu’on leur avait agrafé une devise pétrole, le deuil de leur père. La mère était là, Doña Dolores. Impavide et souriante sous les hom-mages tout à l’heure au moment des agapes et main-tenant heureuse du vacarme que produisaient son encierro. Des hommes à pied et à cheval aucun ne démérita. Miletto, Lamelas furent crânes. Fandiño et son ge-nou de roseau , ses desmayos surprenants parfois au milieu de la houle électrique qui courait de la queue au naseaux humides des taureaux, m’a plu. Il y avait aussi devant nous un père fier parce que son fils venait de piquer loyalement un seigneur de guerre. Il y avait surtout la tension du plaisir qui ne pouvait qu’explo-ser à la fin, au bar sous les arènes, une bière fraîche à la main pour deviser avec Jaydie qui ne comprend toujours pas pourquoi on aime ce truc « machinal »

LETTRE À CHULO Ludovic PautierLos Pinchos del ciego

Page 3: Journée taurine 2010 | Revue de presse

qui nous bouleverse et qui par ricochet lui paraît si intéressant. Je crois que dans ces moments-là il faut savoir être honnête avec son bonheur. Ne pas lui tail-ler des croupières. Ce fut une vraie tarde de toros. Un grand jet de caste sur nos plaies d’aficionado. On pouvait danser torse nu sous les langes nuageux de la lune. Tu aurais aimé. Je pouvais fermer les yeux, les plumes de la volaille des étals de La Moutète n’avaient pas toutes dispa-rues. 6 paires de cornes venaient d’en éventrer un sac, oublié dans la souille au souvenir qui «est un amour tamarin / Tel un fruit acide, il paraît insuffisant mais / Il en reste toujours /Dès qu’ (il) n’est pas là / J’accours à (sa) recherche» ( Hainteny de DadaRabe ).Voilà.Allez, prions my Chulo, nous les athées, les dieux animistes ou celui du Père Pedro pour que nous conti-nuions la quête.

Abrazo.

Page 4: Journée taurine 2010 | Revue de presse

Déception pour les Saltillo malgré la présentation. Le risque était pris et assumé, le chemin tracé,

n’en déplaise aux thuriféraires d’un certain mundillo professionnel. Encore faut-il être capable, ou plutôt avoir l’honnêteté intellectuelle de juger cet élevage dans son contexte... Satisfaction en revanche avec une excellente corrida de Dolores Aguirre, entretenue et passionnante mal-gré l’incapacité des matadors à se hisser à la hauteur de l’adversité et malgré des chevaux de picadors dé-mesurés.¡Fuera El Pimpi!

ORTHEZ Campos y RuedosCampos y Ruedos

Page 5: Journée taurine 2010 | Revue de presse

Burgalés, Cigarrero segundo, Clavisero, Carafea, Langosto, Cigarrero primero. Les toros de Do-

lores Aguirre ayant foulé ce dimanche le sable d’Or-thez portaient tous des noms célèbres issus de l’encaste Atanasio Fernández. Des pelages magnifiques, allant du castaño oscuro chorreado au colorado ojo de per-diz en passant par le noir luisant. Sérieux de présen-tation, charpentés et généralement bien armés, les Aguirre ont été les triomphateurs d’une tarde où les hommes ne furent que l’ombre d’eux-mêmes.Tous les toros portaient une devise noire en mé-moire de Federico Lipperheide, mari de la ganadera décédé au début de l’été. Six rubans couleur jais qui vînrent également nous rappeler que ce capharnaüm de monde taurin n’est pas tout beau et s’avère souvent obscur ces derniers temps. Quant aux toros de Dolores Aguirre, ils ont entretenu de bout en bout la course, avec plus de vingt assauts lors du premier tiers face à une cuadra de mammouths. Mais malgré des picadors dont la précision fut comparable à celle des orthodon-tistes du dix-septième siècle avant Jésus-Christ et des chevaux rappelant les tanks de la première Guerre du Golfe, les toros ont gardé suffisamment de forces et de caste pour arriver fièrement à la fin de leurs com-bats respectifs. Pour ce qui est de la pique, on vît mal-gré tout de la puissance, de la bravoure, parfois de la mansedumbre. Et l’on retiendra la pitoyable image de Clavisero – troisième toro de l’après-midi honoré d’une vuelta posthume – qui s’employa avec bravoure en mettant les reins face à un cheval démesuré qui de ce fait ne bougea que très peu malgré l’acharnement du bicho.Le premier toro fut quelque peu faible, mais il resta très maniable. Quant aux autres Aguirre, ils furent encastés en arrivant pour la plupart au troisième tiers avec du recorrido et de grandes embestidas diamé-tralement opposées à la bête sosería proposée par de nombreux élevages commerciaux. Une corrida de toros, pour aficionados, et pour matadors en quête de succès ayant le goût du vrai. Malheureusement, hormis un début de faena d’Iván Fandiño et le cou-rage d’Alberto Lamelas ponctué d’un côté brouillon et d’un manque de technique, les toreros rendirent copie blanche. Trop de bajonazos vînrent en terminer avec les toros de Doña Dolores Aguirre, dont trois à l’actif de Julien Miletto, pour lequel je ne m’élargirai pas sur la prestation car il fut en-dessous des possibilités de

ses adversaires. Après tout, tirer sur les ambulances n’est pas d’une grande utilité. Mais quelle belle tarde de Toros !

CES TOROS QUI TRIOMPHENT Florent MoreauAl toro rey

Page 6: Journée taurine 2010 | Revue de presse

Les novillos de Saltillo étaient à la limite du to-réable, présentés comme de véritables monstres

les bestioles ont terrifier non seulement les matadores mais aussi le public qui avait pris place en grand nombre dans les gradins du Pesqué. Nous passerons sur les performances avec un rentré vivant et les autres lardés de dizaines de descabellos ...Enfin vint le cinquième torée par Javier Herrero, un grand moment au cours duquel le gamin se conduisit en véritable héros pour tuer d’une entière en se jetant entre les cornes.Une énorme pétition s’en suivit et le dénommé Oli-vier Barbier crut intelligent de refuser l’oreille, que verguenza !L’ami Zocato en personne vint dire à ce freluquet ce qu’il pensait se faisant, pour l’occasion, porte parole de toute une arène. Mais comment peut-on refuser une oreille gagnée au péril de sa vie avec une péti-tion majoritaire ? Le gamin s’en rappellera longtemps sans doute.Grosse entrée pour une novillada matinale à deux ma-tadores, temps agréable.

Excellent lot de Dolores Aguirre présente dans la tri-bune d’honneur, tous magnifiquement présentés et garantis astifinos ce qui est rare à l’heure actuelle en corrida. Le 3ème a été gratifié d’une vuelta (voir com-mentaire ci-dessous)Julien Miletto hérita d’un premier qui a notre avis fut trop piqué ( Bernard Dussarat qui présidait à la ma-drilène, refusa d’arrêter la pique après la seconde) , dommage mais de toute façon le français n’aurait rien coupé suite à une épée défectueuse. Le second toro de Julien sorti a notre avis meilleur que son prédéces-seur honoré d’une vuelta, après une faena intéressante le nimois fut encore défaillant aux aciers avec deux bajonazos coup sur coup.Ivan Fandiño tomba sur un premier difficile à gauche, il eut du mal à tuer la bestiole qui ne fut pas vraiment toréee, face au cinquième le basque se fit attrapé mé-chamment heureusement pour lui plus de peur que de mal pour nous il passa à coté d’un très bon toro.Alberto Lamelas était venu d’andalousie avec la ferme intention de triompher, il fit jeu égal avec son excellent premier auquel il envoya une épée très lé-gèrement de coté, non seulement Dussarat n’accorda pas l’oreille malgré la pétition majoritaire mais de plus il octroya une vuelta posthume à la dépouille du

toro ce qui constitue pour le torero un affront diffi-cilement acceptable, face au dernier Lamelas n’avait rien perdu de son envie de vaincre, magnifique à la cape, bien aux banderilles face à ses deux adversaires l’andalou de Jaen s’appliqua et tua d’une épée entière légèrement plus éloignée que la première, malgré celà la pétion fut tellement énorme que le président du en-fin sortir un mouchoir.L’esprit venait enfin de l’emporter sur la règle...

L’ESPRIT ET LA RÈGLE Éric ColmontL’écho du callejón

Page 7: Journée taurine 2010 | Revue de presse

sort suelto la troisième fois. Herrero à cheval est ap-plaudi. Salut de l’un des banderilleros après un encore joli tiers. Agréable de voir les cuadrillas s’appliquer. Ce sera d’ailleurs naturellement la cuadrilla de Perez Mota qui gagnera le prix. Toro proteston avec un peu de noblesse dont le torero tirera partie. La musique joue, mais échec aux aciers. Le premier de Sanchez a du mal à se fixer lui aussi. Imanol banderille, finit par une paire al violin qui enchantera les gradins. Son toro gardera la tête à mi hauteur, protestant... Des charges courtes et orientées, le torero s’arrime et séduit le public par son entrega. Hélas, une vilaine sous cutanée le prive d’une oreille assurée...Son second ira trois fois au cheval piqué par Pepe Aguado qui gagnera le prix du meilleur picador. Ima-nol Sanchez banderille une nouvelle fois, ovationné. Son toro n’humilie pas, garde la tête à mi hauteur

offrant un combat de gladiateur. Grosse épée, applau-dissements puis vuelta. Bravo à Orthez pour continuer ce combat des en-castes rares, en sachant qu’en plus sur le lot de dix toros réservés trois d’entre eux sont morts ou blessés au campo et lors de l ‘embarquement. Courageux et volontaires, nous leur souhaitons de parvenir à trou-ver leur Graal, touché du bout des doigts avec cette novillada matinale très intéressante. Suerte !

Page 8: Journée taurine 2010 | Revue de presse

A l’habitude, Orthez « divise les opinions »… Et à la limite, c’est très bien ainsi.

Pour certains : Corrida « trop » présentée pour une telle plaza, en de telles circonstances ; Pour d’autres, cor-rida « con cuajo », sous exploitée… Allez donc vous y retrouver ! En tout cas, personne ne s’est ennuyé, et la ganadera, présente, n’aura pas eu à rougir du trapio de ses toros, même si, au plan comportement, il y aura eu de tout. Eso dicen ! A noter le troisième, fort et enracé, auquel on donna vuelta d’honneur. Dimanche 25 Juillet – ORTHEZ – Grande entrée - Temps gris : Toros de Dolores Aguirre, âgés, grands, durement armés, au comportement inégal. Vuelta

d’honneur au troisième. Le public fit saluer le mayo-ral, en fin de course. Julien Miletto : Silence et Silence – Un peu « just » en tout ! Tua mal son premier, et « très mal » le qua-trième, qui offrait des possibilités. Ivan Fandiño : Silence après avis, et Silence – Digne, en particulier devant son second qui l’accrocha dure-ment. Tua mal son premier. Alberto Lamelas : Vuelta et Une oreille – Vibrant, payant comptant, bien au capote et aux banderilles. Bouillant, à la muleta. Torero à revoir.

LAMELAS ET LES DOLORES Patrick BeuglotToros2000

Page 9: Journée taurine 2010 | Revue de presse

Si la novillada matinale de Saltillo a laissé quelque peu l’aficionado sur sa faim, mis à part le sobrero

qui a vu un Javier Herrero héroïque se voir refuser une oreille pourtant amplement pétitionnée et auparavant Juan Carlos Rey écouter les trois avis au quatrième, la corrida de Dolores Aguirre a tenu ses promesses.De présentation pour la plupart remarquable, elle donna le plus souvent un jeu intéressant avec en prime une vuelta posthume pour le troisième.Julien Miletto (silence aux deux) a perdu tout espoir de récompense avec le maniement des aciers.Iván Fandiño (silence aux deux) ne fut pas plus heu-

reux avec la rapière devant son premier et se fit une grosse frayeur en étant violemment secoué par le quinto qui aurait mérité un trasteo plus abouti. Al-berto Lamelas (vuelta et oreille) aurait pu être mieux récompensé après un travail méritoire face à un bon premier qui fut gratifié de la vuelta alors que le palco resta insensible à une pétition majoritaire. Face à l’ultime de doña Dolores, présente dans la tri-bune d’une plaza abondamment garnie, Lamelas pé-gua encore un gros arrimón dans tous les tercios, cette fois-ci enfin récompensé par l’octroi d’un trophée.

ORTHEZ Paul HerméTorofiesta

Page 10: Journée taurine 2010 | Revue de presse

En définitive, le courroux s’estompe. Après une novillada matinale’’ Made in Diên-Biên-Phû ‘’ »,

remercions le ciel, ses étoiles et le saint Pierre, patron d’Orthez, nous dit-on, d’avoir permis à Javier Herrero et à Juan Carlos Rey et leurs cuadrillas de se dou-cher sans égratignures majeures. Confrontés à cinq novillos-mastondontes, pour certains plus armés que le débarquement normand, ces deux apprentis toreros sont vivants. Ils pourraient être nos enfants… Des mammouths d’accord, quite à flatter l’ego de quelques « choisisseurs » de bétail, mais au moins que ce cheptel ait des passes à sortir de ses coffres-forts à quatre pattes. Hélas, non Monsieur, car hor-mis l’ultime « Jurassic Park » qui se laissa tirer le bout du nez, tout le reste, salaire de la peur, galopa en convoi de nitroglycérine. On souffrait, frissonnait, tenailles aux tripes pour ces deux jeunes gens exposés à la mitraille. Chair à canon, chair à taureau inutile, dérangeante, mal à l’aise, un brin malsaine ? Chacun jugera. J’ignore, mais je souhaite, que ces deux mata-dors arrivent un jour au statut de vedette. Le doute est permis. Mais il faudra coûte que coûte ne pas les oublier et se souvenir que le dimanche 25 juillet de l’an de grâce 2010, ils ont passé un sale quart d’heure pour un smic et le plaisir de qui ? Une présidence sourde Juan Carlos Rey n’est pas venu à bout du quatrième Saltillo. Trois avis sonnent. Le règlement, c’est le règlement. Et l’esprit de la lettre n’existe en tauro-machie que quand une présidente se met au niveau humain de ceux qui triment en bas. Assis sur leurs convictions indéboulonnables des tables de la loi, ils ont envoyé la troisième trompette de Jéricho. À terme échu ? Nulle importance. Peu dorment la montre au poignet. Il ne s’agit pas de cela mais de prendre conscience qu’un modeste novillero ne mérite pas, ne s’étant pas enfui les jambes à son coup, un tel camou-flet. Et que dire de Javier Herroro lui aussi trimballé entre les fourches caudines d’un lot quasi impossible mais qu’il tira d’estimables et valeureux muletazos au cornu « de récompenses », il est vrai le moins nocif. Il estoqua bien et la présidence fit de nouveau la sourde oreille, semble-t-il, engoncée dans ses certitudes comme dans un corset au bal de la Pompadour. Cette présidence s’appuiera, foutaises, sur la non-majorité qui réclamait un trophée. Mais comme écrit plus haut, le courroux s’estompe et l’espoir reprend le dessus. Mieux valait en effet qu’elle eut en mains des mou-

choirs en coton plutôt que des flingues… PS : 2011 approche. Les « choisisseurs » se sont mis d’accord, la roulette russe sera de mise : les taureaux élus, le bienheureux qui aura la balle pour lui, devra descendre aligner trois naturelles de face et pieds joints

Six sujets, lourds, costauds, harmonieux de char-pentes et armés sans aucun reproche, de Mme Dolores Aguirre Ybarra. D’un moral brave en général sous la pique (vingt contacts), ils ont entretenu l’intérêt de cette soirée. Une fois n’est pas coutume…À l’inverse de la matinée dantesque et dangereuse à cause du bétail de Saltillo beaucoup trop venimeux, excepté le cinquième (Javier Herrero : applaudisse-ments, silence et vuelta ; Juan Carlos Rey : silence et sifflets après trois avis), la soirée offrit à l’aficion la satisfaction d’une corrida dense, complète, sérieuse et fort respectable grâce aux six cornus de Madame Do-lores, présente au balcon d’honneur. Un lot de fauves « de menos a mas », allant crescendo suivant leur apparition en piste. En point d’orgue, le troisième, « Clavijero », n° 39, né en décembre 2004, parti quatre fois au cheval et dont le dernier assaut fut accueilli « al regaton », la pique retournée, manche en bois. Saluons également les n° 4, 5 et 6, cet ultime toro demeurant selon nous le plus complet de cet encierro trois étoiles.Le Nîmois Julien Miletto eut au menu un potable mais collant bestiau d’ouverture puis le quatrième doté d’un axe droit franchement franc. Il l’exploita par instants et furent appréciées parce que bien cali-brées deux séries de derechazos, sachant venir le toro de loin dans le tissu. Hélas, Julien achèvera sa copie de deux vilaines estocades, n’écoutant que le silence d’un public sur sa faim.De jolis gestes à signaler aussi chez Ivan Fandiño, à la cape par véroniques puis à la muleta par circulaires. Une rouste calma son ardeur et les épées s’en allèrent de guingois. Le triomphateur est le plus modeste ma-tador de ce trio. Il s’appelle Alberto Lamelas, bande-rille d’un cœur énorme, enroule parfois un peu vite mais avec une sincérité qui devrait lui ouvrir de nou-velles portes. Ce qui ne gâche rien, au final il n’hésite pas à plonger derrière le sabre.

MERCI MADAME DOLORES ZocatoSud-Ouest

Page 11: Journée taurine 2010 | Revue de presse

(Deux regards sur la corrida de Dolores Aguirre... )

Corrida de novillos matinale5 novillos de « Saltillo », nouvel élevage avec

souche et fer anciens, de Enrique Moreno, bien pré-sentés et de trapío, tous cárdenos, décevants les quatre premiers par faiblesse et manque de caste, finissant avisés à la muleta, intéressant le 5ème, bien fait, avec du trapío et des cornes, qui prit 3 piques, la dernière citée de loin.Javier Herrero, qui eut le mérite d’essayer, ne put rie faire devant les 1 et 3, mais servit une belle série droi-tière au cinquième qu’il toréa à la demande du jury. Le novillo donnait des hachazos, Javier le tua d’une estocade entière haute. La présidence n’accorda pas l’oreille demandée par une pétition non majoritaire.Juán Carlos Rey fut débordé toute la matinée, tuant de piètre manière le 2, écoutant les trois avis au 4 qui rentra aux corrales. La condition actuelle du torero de Colmenar Viejo était surprenante, lui qui était un espoir de la novillería il y a encore deux ans.A noter que quelques cornes se sont astillées ou abi-mées après choc aux burladeros.Corrida de toros vespéraleJulien Miletto, Ivan Fandiño et Alberto Lamelas (une oreille du 6).Les toros de Dolores Aguirre, très bien cornés pour la plupart, aux pelages variés (castaños chorreados, cas-taño, negro) portaient des noms de grandes familles – reatas - de l’élevage : Cigarrero, Clavisero, Carafea, Langosto. Ils arboraient tous une devise noire suite au décès récent du mari de la Ganadera.Le 1, encasté, prend deux piques et un picotazo. Ju-lien Miletto lui sert deux belles séries de derechazos au centre, le toro ne passant pas à gauche. Il achève par deux pinchazos et un bajonazo. Le 4 a du trapío, et présente du sentido au début du combat. Quatre rencontres avec la pièce montée, dont un batacazo à la 2ème et deux sorties seul. Au troisième tiers, Julien MIletto trouve rapidement la distance de ce toro et le domine avec aisance. Deux épées logées dans le cou terminent l’affaire.Ivan Fandiño se fait désarmer par le 2, un peu mansote, et recule sauf sur la demi-véronique de fin. L’Aguirre prend deux piques en sonnant les étriers. Le début de faena est bas en gagnant le centre, la faena se résu-mant aux 15 passes du toro, toutes droitières. Deux pinchazos, un descabello et un avis.Le 5 est castaño et légèrement bizco. Ivan valorise,

au capote, son caractère noble des deux côtés. Le toro reçoit trois piques en poussant, la première le cheval jusqu’aux barrières, la deuxième en faisant tourner la monture comme une girouette, la dernière mis en suerte de loin.Ivan Fandiño effectue un tanteo du meilleur goût, mais est vite débordé par les coups de tête de l’ani-mal, qui attrape la muleta à plusieurs reprises. La fae-na se termine par un pinchazo et une estocade entière dans le rincón. Le 3 est une estampe de toro de Dolores Aguirre. Le plus encasté du lot, il reçoit trois piques et une qua-trième au regaton, les premières en poussant, les deux dernières mises en suerte de loin. Alberto Lamelas effectue un tercio de banderilles très engagé, por den-tro, por fuera et l’incontournable violon. Au troisième tiers, il compense son manque de pratique, son peu de sitio, par quelques touches tremendistas. Un bajo-nazo, et une vuelta posthume méritée au toro.Au 6, beau castaño, un peu mansote, il commence par deux largas de rodillas. Le tercio de piques se ré-sume à une première carioquée pour pouvoir retenir l’animal, les deux autres étant symboliques. Alberto offre à nouveau un tercio de banderilles volontaire. Il commence à nouveau par une série à genoux, puis enchaîne deux séries de la droite, la deuxième étant de profil et électrique. La corrida s’achève par un bajonazo entier qui n’empêche pas l’attribution de l’oreille du public (mais le moment n’a pas dû être facile pour le Président…).Vuelta du mayoral demandée par le public, et méritée, pour ce remarquable lot de toros de Dolores Aguirre, lot qui a eu le mérite de présenter toutes les facettes de cet important élevage.A noter un bémol au succès de cette journée, la « nou-velle » cuadra de caballos de « El Pimpi » avait ame-né, matin et soir, des chevaux lourds et peu mobiles et que toutes les piques étaient montées à l’envers. (*)En deux ans, Orthez est devenue une plaza torista de renom. Merci à la Commission Taurine et à l’an pro-chain ! Autre regard sur : Orthez dimanche 25 juillet 2010, corrida de Dolorès AguirreJ. Milleto, Yvan Fandino, Alberto LamelasTous les toros ont quasiment 5 ans (l’un est né en 2004 !), les robes sont variées du negro au colorada ; pas de poids superflu, les cornes régulières et « astifinas ».

CORRIDA DES FÊTES Mario Tisné et Bernard DesvignesFSTF

Page 12: Journée taurine 2010 | Revue de presse

Ils supportèrent 18 piques avec souvent bravoure et détermination (excepté le 4ème manso mais avec caste).La présidence était assurée par Bernard Dussarat. Il s’acquitta de sa tâche avec une grande maîtrise dans toutes ses décisions notamment lorsqu’il refusa une oreille au 3ème alors que de nombreux spectateurs la réclamaient. Ce même toro obtint une vuelta méritée et fêtée.Il n’y avait plus que quelques places libres sur les gradins, le temps gris et incertain favorisait les per-sonnes censées être au soleil. De nombreux Espa-gnols connaisseurs et bruyants étaient présents.Milleto, matador français, a peu de contacts, mais il est toujours prêt à prouver son courage et ses qualités. Ses deux adversaires lui ont permis de montrer et l’un et les autres.Le 1er magnifique s’élança quatre fois au cheval, ce qui constitue un exploit, surtout si l’on considère le poids excessif du groupe équestre. Lors de la faena, il dessina des derechazos assez profonds, mais ce fut plus difficile à gauche. Les épées répétées n’ont pas permis l’obtention d’un trophée.Le 4ème Dolorès était le seul manso du lot ; mais il allait malgré tout avec entrain vers la pique dont il sortait assez rapidement. Ainsi, cinq rencontres de ce type ont eu lieu, ce qui paraît le châtiment habituel dans ces cas.Le « manso con casta » expression consacrée, semble parfaitement convenir à cet animal. La faena des deux côtés a montré sa noblesse linéaire dont profita gran-dement le matador chef de lidia. L’épée un peu tom-bée permit toutefois une vuelta fêtée comme il se doit.Yvan Fandino était semble-t-il l’objet de toutes les sympathies, singulièrement en provenance de la colo-nie espagnole qui ne se contente pas aujourd’hui de réussir dans le domaine sportif.Le 2ème Dolorès était, comme ses frères, très bien proportionné, c’est un toro que l’on doit considérer avec respect et courage, ce que fit le plus souvent Yvan, mais il échoua à l’épée.Les difficultés survinrent au 5ème, notamment lors d’une faute du maestro qui subit une « voltereta » spectaculaire mais heureusement sans conséquences physiques.A partir de cet instant, le fauve prit le dessus et l’épée ne permit que de mettre en valeur le « pundonor » de l’Aragonais. Notons les quatre piques magnifiques.Alberto Lamelas, novillero naguère « tremendiste » s’est assagi, sans perdre de son enthousiasme. Son premier fut un modèle : brave et noble, il prit quatre piques et la dernière de très loin « al regatón ». Il mit à profit les qualités de son adversaire, mais une épée

tombée le priva de l’oreille, fort justement.Le 6ème était, comme ses frères, fort bien présenté. Alberto profita des qualités de son opposant, notam-ment grâce à des derechazos bien dessinés. Aupara-vant, comme à son premier, il avait posé les bande-rilles dans les règles de l’art. L’épée un peu tombée ne le priva pas d’une oreille méritée, eu égard à l’en-semble de son œuvre.Les magnifiques arènes du PESQUE, repeintes et fleu-ries, nous ont permis d’assister à une vraie course de toros. Certes la musique parut parfois assez aléatoire, le sable était abondant et les chevaux trop lourds. Mais que de plaisirs en cet après-midi d’émotion au-thentique ! Le public fit preuve dans l’ensemble d’une afición que l’on rencontre peu. Les remparts de la ville puissent-t-ils protéger aussi contre les dérives de la tauromachie !(*) N.D.L.R. À propos des piques, nous avons reçu le mail que nous reproduisons ci-dessous comme le souhaite son auteur.Nous le remercions de nous avoir fourni ces informa-tions, car la question du montage des piques est plus complexe que l’on pourrait croire. Voir par exemple ici l’incidence « des douilles tordues» . Problème qui, s’il devenait récurrent, demanderait une sérieuse ana-lyse.

Nous ne pouvons que faire confiance à l’expertise de Bernard Desvignes.Bonjour, Je viens de lire à propos de la journée d’Orthez que «toutes les piques étaient montées à l’envers.» Pour le matin : j’ai assisté à l’ouverture de la caisse de puyas et à leur montage. Nous avons repéré deux puyas montées à l’envers et l’avons fait remarquer aux picadors. Le « Pimpi» nous a montré que deux douilles de ces fers étaient tordues et que quelles que soient leur posi-tion sur le palo, elles se présenteraient avec une arrête vers le haut.Problème inconnu pour nous je l’admets. Ils ont donc monté ces 2 puyas comme ils ont voulu et ont piqué sans abuser de la situation. J’ai dans l’aprés midi évoqué ce problème à trois «délégués» aux piques faisant ou ayant fait fonction à Bayonne, Dax, Mont de Marsan; aucun n’avait été confronté à ce type de problème. Pour l’aprés midi : Bernard Desvignes a assisté au montage des piques . Il m’a affirmé qu’elles étaient montées correctement. Aucun Toro n’a été piqué avec une arrête vers le haut. Je pense aussi que le tercio de varas a été soigné ma-tin et soir mais j’admets que les chevaux du «Pimpi»

Page 13: Journée taurine 2010 | Revue de presse

sont hauts et lourds avec un peto à l’ancienne . Ces inconvénients ont d’ailleurs peut être pour avantage que les piqueros se sentent davantage en sécurité et s’appliquent avec une certaine sérénité.

Page 14: Journée taurine 2010 | Revue de presse

[email protected]

Crédits photographiques :

avec l’aimable collaboration de Laurent Larrieu.