Journal Des Droits de l'Enfant 3[1]

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Dans ce numéro L’Echec scolaire est une maltraitance ..……...………………..…....2 Crèmes solaires et nanoparticules : DANGER! ............................ ………..6-7 Le Livre Blanc enfin disponible ........................... …………...8 Les dossiers sur l’échec scolaire est une maltraitance et le danger des crèmes solaires aux nanoparticules sont téléchargeables sur le site de la Ligue des Droits de l’Enfant : www.ligue-enfants.be Journal des Droits de l’Enfant Dossier Enseignement n°3 L’Echec Scolaire est une maltraitance Editorial Le redoublement et l’orientation précoce en Communauté française de Belgique sont des phénomènes très répandus. Ils touchent annuellement plus de 77 000 jeunes et sont à l’origine du décrochage annuel de plus de 20 000 élèves supplémentaires. C’est un phénomène en augmentation constante et aucun signe, même infime, n’apparaît laissant espérer une évolution inverse du phénomène. L’attachement au redoublement est bien ancré dans les croyances développées par une majorité d’enseignants et de citoyens. Pourtant, la recherche scientifique a démontré que toutes les hypothèses qu’il est possible de formuler quant à d’éventuels bienfaits du redoublement sont réfutées depuis des décennies. On sait que le redoublement n’aide pas un élève à repartir du bon pied. Au contraire, ceux qui le subissent se caractérisent par des compétences moins élevées que leurs condisciples du même âge qui, malgré les mêmes difficultés, ont été promus. Nous devons nous interroger afin de savoir en quoi des pratiques « pédagogiques » qui n’ont aucun sens ni aucune utilité, qui sont contreproductive et qui, nous le verrons, entraînent des conséquences psychologiques graves chez les élèves, ainsi qu’elles handicapent fortement leur avenir, ne relèveraient pas de la maltraitance. 1. Qu’est-ce que l’échec scolaire ? 1.1. L’échec fait partie des apprentissages. Un dictionnaire spécialisé nous dira qu’un échec à l’école c’est une situation où un objectif éducatif n’a pas été atteint. C’est une situation on ne peut plus ordinaire en classe et elle fait partie des apprentissages. Nous apprenons tous par essais et erreurs et peu d’entre nous sont capables de comprendre toutes les notions du premier coup. Le rôle de chaque enseignant est, bien entendu, de ne pas laisser cet échec se développer en y remédiant le plus rapidement possible (de préférence durant l’heure de cours). C’est ce que l’on appelle la « remédiation immédiate ». 1.2. Quand l’échec scolaire pose-t-il problème ? Lorsque, dans ce dossier, nous parlons d’échec scolaire, nous parlons de la situation d’un nombre important d’élèves qui connaissent à l’école des situations répétées d’échec se traduisant par une mise à l’écart du groupe classe, par un ou plusieurs doublements d’années d’études ou encore par une Editeur responsable : Jean-Pierre Coenen—Hunderenveld 705—1082 Bruxelles Avec le soutien de la Communauté française Wallonie-Bruxelles Belgique – België P.P. - P.B. 1099 BRU X BC10739 Trimestriel Juillet-août-sept 2010 Ligue des Droits de l’Enfant ASBL

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Journal Des Droits de l'Enfant 3[1]

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  • Dans ce numro

    LEchec scolaire est une

    maltraitance ...........2

    Crmes solaires et nanoparticules : DANGER! ............................ ..6-7

    Le Livre Blanc enfin

    disponible ........................... ...8

    Les dossiers sur lchec scolaire est une maltraitance et le danger des

    crmes solaires aux nanoparticules sont tlchargeables sur le site de la

    Ligue des Droits de lEnfant :

    www.ligue-enfants.be

    Journal des Droits de lEnfant

    Dossier Enseignement n3

    LEchec Scolaire est une

    maltraitance Editorial Le redoublement et lorientation prcoce en Communaut franaise de Belgique sont des phnomnes trs rpandus. Ils touchent annuellement plus de 77 000 jeunes et sont lorigine du dcrochage annuel de plus de 20 000 lves supplmentaires. Cest un phnomne en augmentation constante et aucun signe, mme infime, napparat laissant esprer une volution inverse du phnomne. Lattachement au redoublement est bien ancr dans les croyances dveloppes par une majorit denseignants et de citoyens. Pourtant, la recherche scientifique a dmontr que toutes les hypothses quil est possible de formuler quant dventuels bienfaits du redoublement sont rfutes depuis des dcennies. On sait que le redoublement naide pas un lve repartir du bon pied. Au contraire, ceux qui le subissent se caractrisent par des comptences moins leves que leurs condisciples du mme ge qui, malgr les mmes difficults, ont t promus. Nous devons nous interroger afin de savoir en quoi des pratiques pdagogiques qui nont aucun sens ni aucune utilit, qui sont contreproductive et qui, nous le verrons, entranent des consquences psychologiques graves chez les lves, ainsi quelles handicapent fortement leur avenir, ne relveraient pas de la maltraitance. 1. Quest-ce que lchec scolaire ? 1.1. Lchec fait partie des apprentissages. Un dictionnaire spcialis nous dira quun chec lcole cest une situation o un objectif ducatif na pas t atteint. Cest une situation on ne peut plus ordinaire en classe et elle fait partie des apprentissages. Nous apprenons tous par essais et erreurs et peu dentre nous sont capables de comprendre toutes les notions du premier coup. Le rle de chaque enseignant est, bien entendu, de ne pas laisser cet chec se dvelopper en y remdiant le plus rapidement possible (de prfrence durant lheure de cours). Cest ce que lon appelle la remdiation immdiate . 1.2. Quand lchec scolaire pose-t-il problme ? Lorsque, dans ce dossier, nous parlons dchec scolaire, nous parlons de la situation dun nombre important dlves qui connaissent lcole des situations rptes dchec se traduisant par une mise lcart du groupe classe, par un ou plusieurs doublements dannes dtudes ou encore par une

    Editeur responsable : Jean-Pierre CoenenHunderenveld 7051082 Bruxelles

    Avec le soutien de la Communaut franaise Wallonie-Bruxelles

    Belgique Belgi

    P.P. - P.B.

    1099 BRU X

    BC10739

    Trimestriel Juillet-aot-sept 2010

    Ligue des Droits de lEnfant ASBL

  • Pour rappel, lchec scolaire en

    Communaut franaise cest

    60 000 redoublements par an 17 000 orientations

    prcoces par an 20 000 abandons

    scolaires par an

    Bref, 100 000 enfants maltraits par an !

    Lchec scolaire, dans ce cas, nest autre quun objectif pdagogique non atteint que les enseignants ont laiss se dvelopper sans parvenir y remdier, au point o llve est finalement

    rorient sans que ce soit son propre choix vers le technique ou le professionnel ;

    doive redoubler (et donc recommencer son anne) ; est plac en 1e ou 2e complmentaire. Lanne complmentaire

    est une manire camoufle de faire redoubler un lve - et donc quitter son groupe social. Cest prcisment parce quaucune pdagogie diffrencie na t mise en place par lquipe pdagogique, que le redoublement a lieu. La diffrenciation - et donc la progression son rythme est pourtant une obligation qua chaque Pouvoir Organisateur ainsi que chaque enseignant, dfinie par le dcret Missions (1) .

    2. Quest ce que la maltraitance ? 2.1. Dfinition juridique : La Convention internationale des Droits de lEnfant donne une dfinition juridique de la maltraitance en son article 19 : Toute forme de violence, datteinte ou de brutalit physique ou mentale, dabandon, de ngligence, de mauvais traitements ou dexploitation, y compris la violence sexuelle. 2.2. Dfinition psychopdagogique La Communaut franaise de Belgique a dfini la maltraitance de manire psychopdagogique : Est maltraitant tout comportement et/ou attitude qui ne tient pas compte de la satisfaction des besoins dun enfant et constitue par le fait mme une entrave importante son panouissement. Une attitude ou un comportement maltraitant peut-tre intentionnel ou le rsultat de la ngligence, ou de dfaillances sociales (2) . 3. Effets psychologiques du redoublement

    Les psychologues connaissent bien, depuis de nombreuses annes, les effets du redoublement sur les lves qui le subissent. Ceux-ci sont dvastateurs ! Le redoublement opre un marquage social des lves qui le subissent : les mauvais lves ! A partir de celui-ci se dveloppe un processus de stigmatisation. Les lves qui ont vcu un redoublement ressentent divers sentiments : honte, tristesse, gne, ... Ils vivent un vritable malaise intrieur, ont des sentiments dincapacit et dinfriorit. Le doute sinstalle, la confiance stiole, lauto-dvalorisation se dveloppe (3). La loi du silence est gnrale. Ces lves taisent leur souffrance, leur honte vis--vis de leurs condisciples. La plupart ne savent mme pas pourquoi ils redoublent. A lcole, tout est fait pour faire taire les redoublants. Rien nest mis en place pour rencontrer leurs difficults propres. Il semble que ce nest qu la maison que lon parle du redoublement. Non contente de maltraiter llve, lEcole met des dizaines de milliers de familles en souffrance et les culpabilise de ses propres manquements.

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  • (1)Decret Missions = Art 15 : Chaque tablissement d'enseignement permet chaque lve de progresser son rythme, en pratiquant l'valuation formative et la pdagogie diffrencie. (2) Laide aux enfants victimes de maltraitance guide lusage des intervenants auprs des enfants et des adolescents Communaut franaise 2002 http://www.yapaka.be/files/ta_guide.pdf (3) Crahay 2003 : Peut-on lutter contre lchec scolaire p 228 et suivantes. (4)Learned helplessness aussi appele thorie de la rsignation apprise (Seligman, Maier & Solomon 1969).

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    Le redoublement engendre, chez les lves qui le subissent, ce que les psychologues appellent le sentiment dincomptence acquis. Llve se rsigne ne pas tre comptent. Le sentiment dincomptence acquis(4) est difficilement modifiable chez lenfant qui le ressent. Il a le sentiment de ne pas avoir le contrle des causes qui lont amen cet chec et quelles ne pourront jamais changer. Il est persuad dtre bte et incapable, une fois pour toute. En conclusion, le redoublement et lorientation prcoce engendrent chez les lves qui en sont victimes une profonde souffrance. Leurs familles sont galement touches par les mmes sentiments. En quoi le redoublement et lorientation prcoce relvent-ils de la maltraitance ?

    Effets du redoublement

    Pour plus de dtails, lire notre dossier complet lchec scolaire est une maltraitance

    sur www.ligue-enfants.be

    violence, atteinte

    ou brutalit mentale

    n g l i g e n c e

    Mauvais traitements

    entrave importante

    lpanouis-sement de

    lenfant

    dfaillances sociales

    Le redoublement na aucun effet correcteur. Autrement dit, il ne sert rien ! Tout au plus fait-il perdre inutilement une anne ceux qui le subissent.

    X X

    Lorientation prcoce (c--d. avant la fin de la quatrime secondaire) ne permet pas llve de faire un vritable choix de vie et le dirige vers une formation qui, souvent, lui est impose ou quil a choisie par dfaut, et dont, la plupart du temps, il ne veut pas.

    X X X

    Le redoublement et lorientation prcoce sont contreproductifs : Ils ne remdient en rien aux difficults dapprentissage. X X Le redoublement et lorientation prcoce sont contreproductifs : Ils induisent chez le jeune qui en est victime, des effets psychologiques graves.

    X X

    Le redoublement favorise labandon scolaire et jette des jeunes dans les rues, favorisant la dlinquance ;

    X X X

    Ce sont principalement (mais pas seulement) les lves issus des classes sociales les plus fragiles qui sont victimes du redoublement et de lorientation prcoce vers les filires techniques et professionnelles. De ce fait, le redoublement amplifie les ingalits sociales.

    X X X

    Le redoublement donne, aux yeux des autres lves, une image ngative de llve qui en est victime. Ceci est contraire aux principes mmes de la CIDE (art 29 2)

    X X X X

    Le redoublement et lorientation prcoce ne servent que les intrts des seuls tablissements, voire des enseignants. Ils ne tiennent nullement compte de la satisfaction des besoins des enfants et jeunes qui en sont victimes.

    X X X

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    4. Qui en porte la responsabilit ? 4.1. Les enfants ? Etant donn que nous sommes dans le champ du Droit, ne peuvent tre incrimins ceux qui bnficient de ce droit. En effet, en aucun cas les bnficiaires dun droit nont devoir le mriter. Ds lors, chaque enfant a droit la russite scolaire et il ne peut lui tre reproch son chec lcole. Le fantasme on ne peut pas faire russir ceux qui ne travaillent pas est faux. Ce qui dcourage les lves, ce sont les cours frontaux et la slection continue. Les coles doivent donc mettre en place et former leurs enseignants aux pdagogies actives qui, seules, stimulent et motivent les lves, et visent la russite de tous, et donc, au respect du Droit de tous ! 4.2. Les familles LEcole na pas se reposer sur les familles des lves. Celles-ci ne sont pas senses connatre les modes de fonctionnement de lEcole pas plus quelles ne doivent tre formes aux matires et aux pdagogies afin de jouer lenseignant aprs les heures dcole. En outre, lcole ne peut attendre delles quelles investissent financirement dans la remdiation externe (cours particuliers, stages de vacances, ). Le seul lieu dapprentissage tant la classe, les parents nont pas pallier au rle de lEtat, donc la mission de lEcole. 4.3. Les enseignants ? Nous postulons que les enseignants, dans leur immense majorit, ne pratiquent pas lchec scolaire et donc, nont pas ou prou dlves en chec dans leurs classes. Il est des coles qui sont de vrais lots de paix, qui fleurent bon la pdagogie et o tout est mis en place pour faire accder tous les lves la russite. Nous croyons dans les enseignants. Noublions pas quils sont les secondes victimes de lchec scolaire (quatre enseignants sur neuf abandonnent lEcole avant la fin de leur septime anne denseignement). Ils subissent les effets de lchec et de lorientation prcoce dcids ailleurs, dans les coles litistes (voir point 4.4.). Lchec scolaire broie prioritairement les lves mais noublie pas un nombre important dadultes dont la vocation tait la plus noble qui soit : duquer ! Nous croyons dans les enseignants car eux seuls seront capables de changer lEcole. La plupart dentre eux excrent lchec scolaire et la souffrance que celui-ci provoque chez leurs lves. Ils se battent au jour le jour pour la russite de tous et y arrivent le plus souvent. Malheureusement, pour quun systme dysfonctionne, il lui faut des collaborateurs zls. Il sagit dune minorit de professionnels - probablement toujours les mmes qui portent haut ltendard de la slection. Ceux-ci discrditent lensemble de la profession et sont responsables, la fois des checs et la souffrance des lves et de leurs familles, mais galement de la souffrance de leurs collgues. 4.4. Les pouvoirs Organisateurs(5) et les rseaux ? Cherchons qui profite le crime Ce sont les P.O. qui ont mission de faire russir TOUS les lves. Ils reoivent les subsides de la Communaut franaise (provenant des impts de TOUTES les familles) et doivent donc atteindre les objectifs fixs par le Dcret Mission (article 6), savoir :

    1 promouvoir la confiance en soi et le dveloppement de la personne de chacun des lves; 2 amener tous les lves s'approprier des savoirs et acqurir des comptences qui les rendent aptes apprendre toute leur vie et prendre une place active dans la vie conomique, sociale et culturelle; 3 prparer tous les lves tre des citoyens responsables, capables de contribuer au dveloppement d'une socit dmocratique, solidaire, pluraliste et ouverte aux autres cultures; 4 assurer tous les lves des chances gales d'mancipation sociale.

    (5) Le P.O. (Pouvoir Organisateur) est le Conseil dadministration de lcole. Il en est le patron et lemployeur des enseignants. Cest lui qui engage les enseignants, qui dcide du projet pdagogique et du projet ducatif de lcole et qui la gre sur le plan financier.

  • Ils doivent donc et larticle 6 du Dcret Missions est clair - faire russir TOUS les lves. Pourtant, nous connaissons tous les coles litistes (dites aussi coles traditionnelles cd sans pdagogie). Le premier Dcret inscriptions a eu le mrite de les dvoiler : ce sont celles o des parents ont fait la file afin dtre les premiers y inscrire leurs enfants. Ces tablissements scolaires (et donc ces Pouvoirs Organisateurs) ont comme seul objectif de se positionner par rapport aux tablissements environnants. Etre le meilleur (donc celui qui casse le plus dlves) est la place la plus prise. Cela ncessite dentrer en comptition avec les coles voisines. Les P.O. sont les premiers bnficiaires de lchec scolaire. Ils linstrumentalisent leur seul profit. Ils en sont donc les premiers et principaux responsables de lchec scolaire et de la maltraitance que celui-ci gnre chez les jeunes et dans les familles. 4.5. Le politique LEcole est linstitution mise en place par lEtat (dans ce cas-ci, la Communaut franaise) pour remplir ses obligations en matire dducation au sens large. On la vu, lducation est un droit qui doit bnficier chaque enfant sur base de lgalit des chances. Le phnomne de lchec scolaire est connu depuis de nombreuses annes. Les solutions(6) sont galement connues depuis trs longtemps. Pourtant, bien peu de choses changent. Plutt que de dmonter et reconstruire lEcole sur des bases nouvelles, ce sont des dcrets cosmtiques qui y sont apports. Il est vident que sans une rvolution copernicienne, notre Ecole continuera maltraiter plus de 100 000 lves chaque anne ! Le monde politique prfre donc fermer les yeux sur une maltraitance institutionnelle gravement rpandue - et donc sen fait complice plutt que de se positionner clairement sur le systme de socit quelle veut : une socit quitable et solidaire ou une socit litiste et discriminative. Etonnement, ces politiques ferment les yeux et accrditent un systme dysfonctionnant de slection et dorientations bases sur la discrimination. Bref, sur un systme fasciste. Pourtant, ce sont des partis (donc des femmes et des hommes) dmocratiques. Cherchez lerreur !!! 4.6. Les mdias Les mdias, dans leur ensemble, abordent rgulirement les problmes de lEcole, mais toujours en rapport avec lactualit ou le fait divers. On ny trouve que (trop) peu de dbats de fond. Pourtant, cest leur rle - et il est essentiel de lancer les dbats socitaux, de porter des valeurs citoyennes, dinformer les citoyens et de leur apporter les lments danalyse indispensable. La violence lcole est rgulirement traite et juste titre, mais la violence de lEcole, dun systme qui maltraite 100 000 enfants chaque anne, nest quasiment jamais aborde. La lutte contre lchec scolaire passera invitablement par un grand dbat au sein de notre socit, qui ne peut tre port que par lensemble des mdias dmocratiques. Malheureusement, on en est encore loin de la coupe aux lvres. 4.7. Lassociatif Lchec scolaire est abord de deux manires radicalement diffrentes selon que lon sadresse au monde de lducation permanente (et ses satellites) ou aux associations vocation plus conomique . Pour le premier, lchec scolaire est un combat porter pour la ralisation dune socit plus quitable, plus fraternelle, plus citoyenne. Cest un combat quotidien. Pour le deuxime, lchec scolaire est trs rentable ! Dans son sillage svissent nombre dassociations qui lorgnent sur la manne financire des familles des enfants en chec. Prtendant tre plus fiable que les enseignants, ces associations, par leur publicit, accrditent plus encore lide que lchec est normal et invitable. (6) Lire le Mmorandum de la plateforme de lutte contre lchec scolaire http://www.ligue-enfants.be/?p=18

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  • Dossier : Crmes solaires et nanoparticules, DANGER !!!

    1. Le dioxyde de titane (TIO2) est un colorant blanc ltat naturel qui devient transparent ltat nanomtrique. Il est largement utilis comme agent protecteur anti- UV 2. Loxyde de Zinc (ZnO) est lui aussi un bon agent protecteur anti-UV ; il est prsent dans certains produits de maquillage. Pour ses proprits antiseptiques, il est aussi utilis pour les soins de la peau. 3. Les fullernes, molcules de carbone, utilises dans certaines crmes et produits hydratants, ont des proprits antibactriennes.

    Cest la saison du soleil. De nombreux vacanciers, tout en cherchant fort justement - se protger et protger leurs enfants des dangers du soleil, sont confronts sans le savoir un autre danger, tout aussi important, lexposition de leur peau aux nanoparticules contenues dans les crmes solaires ! Ce danger est silencieux car lindustrie se garde bien davouer quelle utilise les nanotechnologies sans en connatre et en avoir tudi les risques sanitaires et environnementaux. Les dangers des nanoparticules commencent seulement tre connus. Elles mettent la sant des consommateurs en grand danger et risquent, terme, de provoquer un dsastre sanitaire et cologique sans prcdent.

    Depuis quelques annes, les nanoparticules sont entres dans notre vie quotidienne sans crier gare, notamment dans les cosmtiques et produits dhygine corporelle, les vtements et mme lalimentation. Ds lors, que ce soit par voie cutane, par inhalation ou par ingestion, des nanoparticules sont en mesure de pntrer dans nos organes et nos cellules.

    Les nanotechnologies exploitent les proprits intimes de la matire lchelle du nanomtre (1 milliardime de mtre) pour raliser de nouveaux dispositifs, objets et systmes utilisant ces proprits.

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    2. Ces nanoparticules posent de graves questions sur le plan de la sant

    1. Nanoparticules prsentes dans les cosmtiques et les crmes solaires

    Cette toxicit est relle : Le TIO2 (Dioxyde de titane) Est considr comme biologiquement inerte sous forme brute et est utilis comme additif alimentaire (E172). Des expriences in vitro et in vivo montrent qu ltat de nanoparticule ou de particule de quelques centaines de nm, le TIO2 endommage lADN, dsorganise les fonctions cellulaires, interfre avec les activits de dfense des cellules immunitaires et, en absorbant des fragments bactriens et en les faisant passer travers le tractus gastro intestinal, peut provoquer une inflammation (7). Des tests sur des souris nude (dpourvues de poils), ont dmontr que les

    Comment se protger des risques sanitaires lis aux nanoparticules contenues dans les crmes solaires ?

    Il est fondamental de protger des nanoparticules les enfants, surtout les tout petits, en choisissant une crme solaire exempte de TiO2. Ces dernires annes, la recherche biomdicale a clairement dmontr que les premiers stades de la vie, de la conception aux deux premires annes de lenfance, sont des priodes de trs grande vulnrabilit la toxicit des substances chimiques. Les femmes enceintes doivent viter, galement, dutiliser des crmes solaires contenant des nanoparticules afin de protger leur enfant. Ne jamais mettre de crme solaire contenant du TiO2 sur un coup de soleil ou une peau abime (blessure, eczma, peau atopique, psoriasis, ). 30 50 % des individus sont atopiques (prdisposition aux allergies) et 2 3 % souffrent de psoriasis. En gnral, il est toujours prfrable de choisir une crme solaire sans Titane (dioxyde de titane, TiO2, E172). Il faut lire correctement la composition du produit avant dacheter. Les crmes solaires bio ne sont pas une garantie car elles ne sont ncessairement exemptes de TiO2. Dans le cas des crmes solaires, comme de tous les produits cosmtiques en gnral, cest le principe de prcaution qui doit guider chaque consommateur, prioritairement lgard des enfants.

    (7) Friends or Earth Australia, Europe and USA : Out of the laboratory and on to our plates ; a report by G. Miller and Dr Rye Senjen, mars 2008. En ligne sur www.foeeurope.org/activities/nanotechnology/index.htm

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    nanoparticules de TiO2 peuvent pntrer travers la peau, atteindre diffrents tissus et induire diverses lsions pathologiques au niveau de plusieurs organes majeurs. Les tests indiquent quaprs une exposition subchronique par voie cutane, les nanoparticules de TiO2 saccumulent principalement dans la rate et le foie(8).

    Le ZnO (Oxyde de Zinc) Depuis le dbut du XXe sicle, les fumes des fonderies (contenant de trs fines particules 60nm de ZnO) ont caus de graves inflammations pulmonaires chez les ouvriers qui y taient exposs. Des expriences in vivo sur des rats, des coyotes, des lapins et des hommes ont confirm les donnes empiriques.

    Les fullernes de carbone Les fullernes de carbone ont des proprits antibactriennes. Cependant, il a t montr quils provoqueraient des lsions dans le cerveau des poissons ainsi que dans le foie humain.

    LEFSA (Autorit europenne pour la scurit alimentaire) a publi un rapport s(9) sur les risques potentiels lis lutilisation des nanotechnologies dans lalimentation qui confirme largement le manque de connaissance actuel en ce qui concerne les effets potentiels et les impacts de matriaux nanodimensionns sur la sant humaine et lenvironnement.

    LAFSSET (lAgence Franaise de Scurit Sanitaire, de lEnvironnement et du Travail), dans un rapport sur lexposition du consommateur aux nanomatriaux, affirmait en 2008(10) que si certaines tudes in vitro et in vivo, utilisant diffrents modles de peau, montrent que les nanoparticules de TIO2 ne pntrent pas dans les tissus cutans vivants et restent limits aux premires couches du Stratum corneum. A linverse, dautres semblent indiquer que le passage cutan existe et que les nanoparticules de TIO2 peuvent se retrouver dans la couche profonde de lpiderme .

    Quatre ans plus tt, le rapport de la Royal Society du Royaume Uni recommandait que les composants sous forme de nanoparticules devraient tre soumis une tude de risque complte mene par le conseil scientifique adquat, avant quelles ne soient autorises tre utilises dans des produits .

    Les Amis de la Terre / Friends of the Earth demandent un moratoire sur toute commercialisation de produits corporels qui contiennent des produits issus des nanotechnologies et que les produits actuellement sur le march soient retirs jusqu ce que des tudes de risques, indpendantes, adaptes, soumises la critique et accessibles au public naient t menes.

    Le GRAPPE(11) rappelle quil plaide pour ladoption dun moratoire sur la mise sur le march de produits manufacturs contenant des nanoparticules ou des nanomatriaux et susceptibles dtre inhals, ingrs ou absorbs par voie cutane. De toute manire, un tiquetage distinctif doit tre appos.

    3. Mises en gardes srieuses

    4. Les risques pour lenvironnement Selon lusage quon en fait, les nanoparticules peuvent tre diffuses en plus ou moins grande quantit dans les eaux, lair et en fin de compte contaminer les sols et les eaux souterraines. Le GRAPPE prcise que leur comportement long terme et leurs effets sur les cosystmes sont difficiles prvoir, en labsence dexprience pralable. Au mieux, les nanoparticules formeront des conglomrats de taille classique et qui pourront tre traits comme des dchets industriels familiers. Les tudes restent, ce jour, peu nombreuses et insuffisamment approfondies pour quon puisse disposer de rsultats concrets. Concernant la pollution des sols, la ractivit trs grande des nanoparticules implique que la probabilit de les voir se combiner avec des substances prsentes dans les sols est grande. Enfin, en ce qui concerne la pollution des eaux(12), la recherche scientifique a dmontr que lon a retrouv dans les glaces polaires les polluants organochlors produits dans les pays industrialiss. On peut donc imaginer que le cycle de leau transporte les nanopolluants sur lensemble de la plante. (12)Selon lAFSSET, lachat de crmes solaires en France correspondrait 2 300 tonnes et la part de TiO2 dissmin annuellement dans lenvironnement en France serait de 230 tonnes par an !

    (8) AFSSET Nanomatriaux et exposition du consommateur p 101 et 102 (9) Scientific opinion of the Scientific Comittee on a request from European Commission on the Potential Risks from Nanoscience ans Nanotechnologies on Food and Feed Safety ; the EFSA Journal (2009) 958, 1-39 (10) AFSSET Rapport Nanomatriaux et exposition du consommateur p107 (11) Les dossiers du Grappe : Nanotechnologies : les nanoparticules sont parmi nous.31 octobre 2009 http://www.grappebelgique.be/spip.php?article894

  • Ligue des Droits de lEnfant

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    Livre Blanc pour lAccueil de lenfant malade chronique ou handicap lcole.

    1ier septembre, point de dpart dune nouvelle anne ! Les enfants ressortent les cartables, dcouvrent leur nouvelle classe, leur enseignant et des nouveaux copains. Parmi eux, certains auront des besoins spcifiques : ils seront porteurs dune maladie ou dun handicap qui ncessitera certaines adaptations de la part de lcole, afin de leur permettre une scolarit optimale. Pour aider les enseignants et les professionnels comprendre chaque enfant et ses besoins, la Ligue des Droits de l'Enfant a coordonn la rdaction dun livre blanc clair et pratique. A la base, personne nest form pour rpondre aux besoins spcifiques dun enfant malade ou handicap. La littrature qui leur est consacre est trs vite dordre scientifique et difficilement comprhensible pour un enseignement ou un professionnel qui, prit dans le feu de laction, manque de temps et dhabitude pour accder cette littrature. Le livre blanc a t crit afin dtre compris par tous citoyen dsireux de dcouvrir ce que vit un enfant malade ou handicap. Nous rvons quil reste disposition des professionnels dans toutes les coles et tous les services ayant pour mission laccueil de lenfant.

    La rcente Convention internationale des droits des personnes handicapes impose aux Etats signataires la cration dune cole inclusive. Celle-ci devra accueillir tous les enfants, tels quils sont, avec leurs spcificits. Afin dy arriver, il faut des outils (comme le livre blanc) mais il faut aussi, et surtout, une volont de changement. Celle-ci doit pouvoir tre affich. Nous proposerons donc ce moment, un logo, une cole pour tous qui permettra chacun de dpasser les mots et dafficher son dsir dune ouverture relle pour tous. Info et rservation par mail [email protected]

    Comment militer pour les droits de lenfant ? Pour aider tous les enfants de Communaut franaise, vous pouvez : nous rejoindre sur les actions que nous menons nous proposer de nouvelles actions mener et vous y impliquer informer votre quartier, votre entreprise au sujet des droits de lenfant nous soutenir en devenant membre

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