Journal des Deux Rives numéro 100

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JOURNAL INDÉPENDANT Septembre - octobre 2011 Numéro 100 2,50 € des deux rives JOURNAL Le (page 12) CHANTELOUP NUISANCES LE COUP DE FORCE DE LA DGAC EST INADMISSIBLE ! (pages 22 à 25) A 104 LE COPRA SE REMOBILISE CONTRE LE NOUVEAU PROJET (page 6) pour ou contre un référendum... Les intentions : réduire les nuisan- ces aériennes sur le Confluent. Les moyens : relever de 300 m les altitudes d’approche des avions. La parodie de concertation aboutit à un transfert des nuisances ! Comment en est-on arrivé là ? Le COPRA annonce « un automne chaud… » pour contrer une auto- route A104 bis à travers le projet de connexion RD190-RD30 et Pont d’Achères. Les habitants restent aussi très mo- bilisés contre ce projet « ni fait, ni à faire ». Pages 5 à 7 L’aménagement de la Boucle soulève un énorme débat : le 22 septembre à Triel, huit associations «leaders d’opinion» ont demandé à la CA2RS une consultation locale pour chaque grand projet en cours ou à venir. (Page 5) Le bras de fer entre l’Établissement public foncier des Yvelines (man- daté par la municipalité de Chan- teloup) et les riverains commence. Selon ces derniers, « No pasaran » est le slogan de leur pétition. EXPROPRIATIONS EN CHAÎNE POUR RÉHABILITER LURBAIN Urbanisation des Coteaux :

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Urbanisation des Coteaux : pour ou contre un référendm.

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JOURNAL INDÉPENDANT Septembre - octobre 2011 Numéro 100

2,50 €

des deux rivesJOURNALLe

(page 12)

Chanteloup nuisanCes Le coup de force de La dgaC est inadmissibLe !

(pages 22 à 25)

a 104Le copra se remobiLise contre Le nouveau projet

(page 6)

pour ou contre un référendum...

les intentions : réduire les nuisan-ces aériennes sur le Confluent. les moyens : relever de 300 m les altitudes d’approche des avions.la parodie de concertation aboutit à un transfert des nuisances ! Comment en est-on arrivé là ?

le CopRa annonce « un automne chaud… » pour contrer une auto-route a104 bis à travers le projet de connexion Rd190-Rd30 et pont d’achères. les habitants restent aussi très mo-bilisés contre ce projet « ni fait, ni à faire ».

pages 5 à 7

l’aménagement de la Boucle soulève un énorme débat : le 22 septembre à triel, huit associations «leaders d’opinion» ont demandé à la Ca2Rs une consultation locale pour chaque grand projet en cours ou à venir. (page 5)

le bras de fer entre l’Établissement public foncier des Yvelines (man-daté par la municipalité de Chan-teloup) et les riverains commence. selon ces derniers, « no pasaran » est le slogan de leur pétition.

expropriations en chaîne pour réhabiLiter L’urbain

urbanisation des Coteaux :

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ÉditoRialLE JOURNAL DES SEptEmbRE - OctObRE 2011

3www.journal-deux-rives.com

100 et UNE idées pour grandir

L’hebdomadaire, Le Courrier des Yve-lines du 7 septembre vient de nous consacrer un article élogieux à l’oc-casion de notre 100e numéro.

«Le poil à gratter » de la Communauté d’agglo-mération des Deux Rives de Seine (CA2RS) sort ce 100e numéro avec modestie. On aurait pu faire une fête... ou succomber à l’autosatis-faction. Mais ce n’est pas une façon de gran-dir. On aurait pu évoquer les 100 et Une idées que nous avons publiées depuis 2001, quand le journal s’appelait Les Nouvelles de Triel : des textes littéraires, des articles sportifs, culturels et gastronomiques, des caricatures (dont une a failli nous conduire à un procès en diffamation lors de la mandature de J.-P. Houllemare, ancien maire de Triel), et des anecdotes qui là nous ont aidés à grandir.

Mais nous préférons regarder l’avenir, avec deux exigences : d’abord exiger plus de transpa-rence dans la construction de la CA2RS ; et aussi nous montrer plus intransigeant avec la liberté d’expression, fondement de notre démocratie locale française. No-tre devise reste d’actualité : «Farouchement atta-chés à la liberté d’expression et à la participation démocratique, nous souhaitons que le journal soit un lieu de discussions vivant, sans sectaris-me, dogmatisme, ni esprit de polémique».

Dans un monde de plus en plus complexe et globalisé, la démocratie locale se nourrit des débats, des échanges, des opinions multiples et variées. La pensée unique - et donc la déca-dence intellectuelle - triomphe quand il n’y a plus de débat. Sur des dossiers tels que le projet avorté de circuit de F1, l’intercommunalité en gestation, les dérives de la mondialisation fi-nancière, et l’affaire Baby-Loup... nos plumes étaient aux premières loges...Notre effort d’information plurielle reste an-cré dans l’idée antique que la légitimité dé-mocratique de nos six élus (et demain douze) se renforce lorsque l’échange avec les habi-tants s’opère systématiquement par le biais du contre-pouvoir que représente une informa-tion fiable, ce qui est le cas désormais du J2R.

Nous sommes persuadés que les choix – parfois divergents de ceux de la puissance publique – exprimés dans nos colonnes et sur notre site internet donneront de la plus-value au fonction-nement de l’agglomération des Deux Rives... Les élus ont fixé le contenant, donc le périmètre de la CA2RS ; il est temps d’y met-

tre un contenu !C’est cette ardente conviction qui anime et continuera d’animer notre équipe de rédac-teurs-citoyens pour les numéros à venir. Rodrigo aCosta

La pensée unique – et donc la décadence

intellectuelle – triomphent quand il n’y a plus de débat.

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sommaiReLE JOURNAL DES SEptEmbRE - OctObRE 2011

ÉDITORIAL100 et une idées pour grandir page 3

4 www. journal-deux-rives.com

eN BReF pages 38-39

Journal indépendant, fondé en 2001. Directeur-fondateur : Rodrigo Acosta.Commission paritaire : 0311 I 79525. ACOSTA.COOPACTIVE R.C.S. PONTOISE 490 151 271.Siret 490 151 271 00023 NAF 70.22Z.TVA FR 76 490 151 271.

Publicité et rédaction :22 rue Charles Dupuis78510 Triel-sur-Seine.Tél. 06 79 69 51 50 [email protected]

le journal des deux rives est une publication à vocation citoyenne. Son objectif est double : traiter des questions locales touchant le territoire de la Com-munauté d'Agglomération des Deux Ri-ves de Seine et au-delà, ouvrir le débat sur les questions nationales et internationales. Farouchement attachés à la liberté d’ex-pression et à la participation démocrati-que, nous souhaitons que notre journal soit un lieu de discussions vivant, sans sectarisme, dogmatisme ni esprit de po-lémique stérile. Le journal est ouvert à l’expression de toutes les opinions, dans le respect de quelques grands principes : démocratie, laïcité, égalité, non-discrimination, ab-sence d’atteinte à la dignité humaine. En conséquence, le journal ne soutiendra ni de près ni de loin de candidat à des élec-tions locales sur son territoire de diffu-sion.La ligne éditoriale est décidée et mise en œuvre par la rédaction, en toute collégialité.

rédaction : Rodrigo Acosta, Claude Barouh, François Darcq, Damien Delerin, Mustapha Kleiche, Robert Landsberger, Pierre Tassain, Lionel Wastl.

Ont participé à ce numéro : Rachel Ba-non, Fabien Dézé.

Les articles, photos, dessins et infogra-phies publiés ne peuvent en aucun cas être reproduits sans l'autorisation expres-se de la rédaction.

abonnement 10 numéros : 23 €Prix unitaire : 2,50 €.

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Le Journal des deux rives

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CULTUReun jour un Livre Le fantôme de saint-guerzan page 32

une commémoration juste et nécessairebLoc-notes de L’histoire pages 33-34

INTeRCO eT SÉNATORIALeS L’urbanisation dans La ca2rscontestée

page 5

Le copra se remobiLise contre Le projet a104 page 6La gauche gagne un siège dans Les YveLines page 7

vernouiLLet « Tombés du ciel ! » une reconstitution presque historique page 20

rugbY Le nouveau défi du rc trieL

boxe Les 40 ans du bam

fouLée

page 30

La vague rouge baLaie trieL page 31

SPORTS

pages 22 à 25nuisances aériennes : une autoroute du cieL sur nos têtes

eNvIRONNeMeNT

page 27prémices d’une faiLLite annoncéeTRIBUNeS

page 29

carrières Laïcité : Les contradictions d’eddie aït page 10

ACTUALITÉ LOCALeandrésY page 8faibLe mobiLisation contre des expuLsions

rénovation des berges de seine : ribauLt embourbé page 9

chanteLoup expropriations en chaîne page 12

trieL page 14Le commissariat de La discordepage 15bétonnage : du réchauffé trieLLois ?

verneuiL septembre mois de fête de L’air page 17

sur Les berges de La seinejournées du patrimoine page 35

gaLvanisés par La pLuie et par Le pubLicbLérots de r.a.v.e.L. page 36

soigner son petit déjeuner

BIeN-ÊTRepage 37gastronomie

je t’aime, moi non pLus !

echec et coup de force de La dgacune manifestation pour sauvegarder Le confLuent

page 28La diaLectique modernedisparition : adieu peppY notre pizzaioLo napoLitain !

dossier

page 11Le paviLLon rénové du château vanderbiLtpage 11devoir de mémoire

maurecourt page 13

page 16Le marché sénet rénové

aérodrome : moins de bruit pour Les riverains page 19

révision du pLu : entre prévisions et contradictions page 21

page 28

bienvenue à andrésY athLé page 31

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L’urbanisation dans la CA2RS contestéeLors de la réunion publique du 22 septembre, les asso-ciations locales et voisines du cadre de vie ont critiqué les projets de développement de l’interco, notamment le port industriel de Triel et la couronne urbaine prévue sur l’Hautil.Les associations exigent un référendum sur ces projets décidés sans l’accord des popu-lations.

La communauté d’agglomération des Deux Rives de Seine (CA2RS) à laquelle appartien-nent nos villes s’est engagée dans un proces-sus de développement économique et d’une politique d’urbanisation très ambitieuse qui transformeront la boucle de Chanteloup. L’inquiétude des populations est relayée par les associations qui, lors de cette soirée ont présenté les divers projets.Bernard Loiseau, d’IDF Environnement, a déploré que les terres agricoles soient «forte-ment consommées par nos élus». D’ailleurs, « le PLU de Triel risque d’être en contra-diction avec les couloirs écologiques entre l’Hautil et la Seine, prévus par la Région».En effet, les six maires de la CA2RS ont ins-crit l’urbanisation des coteaux entre Triel, Chanteloup et Andrésy, dans leur projet de développement, sous le nom de «couronne urbaine». Le maire d’Andrésy, Hugues Ri-bault, avait néanmoins décidé, en juin 2010, de consulter sa population sur l’urbanisation prévue au-dessus de la RD 55. L’Associa-tion de Sauvegarde des Coteaux de l’Hautil a rappelé que les «Andrésiens avaient refusé à 70 % ce projet d’urbanisation». Mais le projet n’a jamais été annulé au niveau de l’interco.

Temps fort de la soirée, le projet du port de Triel a été présenté par MM. Sénèque et Trognée du Collectif de riverains de Vil-lennes. Armés de documents officiels, le Collectif a d’abord ironisé sur l’appellation d’ «éco-port» : «Le cahier des charges révèle qu’il s’agit en fait d’une plate-forme por-tuaire de traitement des déchets de 35 ha, dont le seul moyen d’accès est la RD 190». Le futur port de Triel aura un «impact visuel fort sur Médan, Carrières et Poissy, avec une forte exposition au bruit. Rappelons qu’une seule péniche de 50 000 tonnes, ce sont 250 camions. Un site naturel deviendra site in-dustriel». Pour le Collectif, ce projet est «une

aberration écologique de 30 millions d’€, à la place d’un port de Plaisance et à quelques kilomètres du futur port d’Achères !». Les projets routiers du territoire ont été l’un des autres thèmes forts de la soirée. Le CO-PRA, a rappelé les conséquences d’une auto-route à 120 000 véhicules/jour sur Conflans, Achères, Carrières et Poissy. Une première phase de travaux pourrait avoir lieu du Val d’Oise jusqu’à Achères. L’impact sur l’autre projet routier pourrait être énorme : les véhi-cules «se déverseraient sur les voiries secon-daires, notamment sur la future connexion départementale avec son pont entre Achè-res, Andrésy et Triel, dans la plaine». Devant les cartes présentées par les associations, le public comprenait que l’Etat (avec sa A104) et le département des Yvelines (avec son pont d’Achères et sa route jusqu’au pont de Triel) s’étaient mis implicitement d’accord pour se partager les frais d’un plan routier que tous les élus souhaitent... à une excep-tion : le maire de Carrières, Eddie Aït.

une politique nationale en panne

Ce dernier ne laisse pas de surprendre les associations : embarqué dans un projet d’ur-banisation massive de centre ville, avec 2 800 logements prévus et soutenant le futur «éco-pôle» entre sa ville et Triel, Eddie Aït reste officiellement opposé tant à la A 104 qu’au pont départemental. Comment le maire compte-t-il absorber le surplus considérable de traffic routier qui découlera de ses projets de développement ?

En définitive, bien que tout soit d’appellation «éco», tout fait peur aux habitants... Seul élu de l’interco a être présent ce soir-là, l’adjoint à l’urbanisme de Triel, M. Jean-Yves Six, ne s’est pas exprimé sur le projet d’urbanisation de l’Hautil mais a demandé aux associations «comment on pouvait être contre ces projets qui apporteront de l’emploi – objectif nu-méro du territoire ?». Les associations pré-sentes ont d’abord rappelé leur opposition à des projets qui n’ont pas reçu l’aval des populations. Sur le fond, Marc Wiel, urba-niste reconnu, a rétorqué que la majorité de ces «créations» sont des emplois déplacés et donc que le gain pour le PIB national reste à prouver. Selon cet expert, pour ce qui concerne les loge-ments, «ce n’est pas garanti que le prix du loge-ment recule même si l’on en construit davanta-ge !» Cette question relève plutôt de la politique nationale qui est actuellement en panne.

La consultation organisée par le maire d’An-drésy est devenue l’exemple à suivre pour les associations locales. La réunion s’est achevée par un coup de tonnerre : les associations demandent «une consultation loyale sur les projets d’urbanisation de la CA2RS, à l’instar de celle organisée par le maire d’Andrésy, en juin 2010».Signe de la coupure existant entre les élus et les associations, l’absence des maires et de Pierre Cardo a été déplorée. Seul le Conseiller général des Yvelines, Jöel Tissier (EELV) était présent. Il a rappelé que ces projets devaient être financés et que choisir «de développer une boucle pose problème en termes de connexions de transports». - l.R.

inteRCo’

presque 100 personnes se sont déplacées pour écouter, échanger de l’information et défendre «l’intérêt général». (Photo J2R)

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Le COPRA se remobilise contre le projet A104 Le COPRA annonce « un automne chaud »… Pierre Cardo, le président de l’ag-glomération et Eddie Aït, maire de Carrières restent aussi très mobilisés contre ce projet « ni fait, ni à faire ».Des décisions devraient tomber et un pre-mier tronçon A104 serait construit entre Méry et Achères. Plus de 120 000 véhicu-les/jour vont donc se déverser sur les routes locales après Achères, vers Poissy, Carrières et Andrésy. L’Etat aurait trouvé une solution pour satisfaire tout le monde en arrêtant les travaux à l’endroit où sera construit le pont 2x2 voies entre Achères et Andrésy, prolon-gé par une départementale jusqu’au pont de Triel – connexion quasi directe ensuite à la A13 !C’est la rentrée et le projet du prolongement de la francilienne entre Méry et Orgeval de-vrait avancer : le gouvernement a en effet rappelé son intention de relancer le projet d’autoroute 2x3 voies qui traversera Méry, Eragny, Conflans, Achères, Carrières, Poissy et Orgeval. Néanmoins, une décision était attendue avant le 27 juillet (soit cinq ans jour pour jour après les conclusions du débat pu-blic A 104) : il ne s’est rien passé. Ce retard signifie t-il un recul de l’Etat, après 40 ans de tractations ? Les opposants au projet n’y croient pas.Tout en réaffirmant sa totale opposition à un tracé autoroutier qui traverserait les zo-nes urbaines – en aérien ou en souterrain -, le collectif anti- A104 COPRA s’inquiète de la partie de projet qui semble avancer, en-tre Méry et Achères. Sur ces dix kilomètres, il n’y a plus de communes qui s’opposent à l’autoroute : depuis longtemps le Val d’Oise est rangé derrière la A104, ainsi que les mai-res d’Achères (M. Outreman, PC) et surtout de Conflans (M. Esnol, PS), dont la ville est la principale impactée.C’est à partir de Carrières que les oppositions restent fortes : son maire, Eddie Aït (PRG) et le maire de Poissy (M. Bernard, PS), sans parler des députés UMP (MM. Régnaut et Morange). Donc la A104, entre Carrières, Andrésy, Poissy et Orgeval attendra.

le port d’achères : «un leurre»

Le COPRA s’oppose à un tracé autoroutier à 120 000 véhicules/jour « en pleines zones urbanisées qui concerne directement 200 000 riverains et qui passerait au milieu d’ha-bitations individuelles et collectives et d’éta-blissements scolaires ».

Le projet A104 entre Méry et jusqu’à Achè-res serait devenu prioritaire en raison du projet du port multi-modal d’Achères qui va intensifier, à terme, les trafics routiers, no-tamment de camions. Cette infrastructure portuaire – de la taille du port de Genne-villiers – sur la rive gauche face à Conflans et Andrésy est devenue l’argument principal du maire de Conflans, Philippe Esnol, pour appuyer le projet A104, après en avoir été longtemps le principal opposant. M. Esnol est devenu sénateur à la haute assemblée. Pour le COPRA, ce port d’Achères est « un leurre » et un point d’achoppement entre le Val d’Oise, Conflans et Achères d’une part « qui réclament le projet A 104 » et « les élus des villes situées au sud d’Achères qui le re-fusent ».

Cul-de-sac à achères et «compromis» entre l’etat et le conseil généralMais le COPRA développe un autre argu-ment qui pourrait peser dans la balance : proposer un projet qui aboutirait en cul-de-sac à Achères « constitue un véritable danger pour toutes les populations situées au sud d’Achères car le flot des 120.000 véhicules par jour congestionnerait le réseau routier local en répandant tout autant ses nuisances chimiques et sonores ».Les voitures et camions venant du nord et débouchant sur la plaine d’Achères auront trois possibilités : reprendre la RN 184 jusqu’à Saint-Germain, traverser Achères puis Poissy (via la RD 30), enfin traverser la Seine par le fu-tur pont dit d’Achères et le pont de Triel pour rejoindre Orgeval et la A13. Cette troisième option risque de devenir une autoroute bis.

En effet, un drôle de compromis semble s’installer entre l’Etat, le Conseil général des Yvelines et les élus locaux favorables à la A104 : pour l’Etat, il s’agirait de « profi-ter » du futur pont départemental 2x2 voies entre Achères, Carrières et Andrésy et sa connexion routière dans la Boucle de Chan-teloup jusqu’à Triel et… son pont (voir carte ci-dessus). Ainsi, la Francilienne construite entre Méry et Achères verrait son prolon-gement « naturel » construit par le CG 78 (pont dit d’Achères, connexion RD 30/RD 190 jusqu’à Triel) ! Mais, Pierre Cardo s’op-pose fortement à ce compromis et dénonce - dans une conférence du presse du 27 sep-tembre - une A104 bis ! De toute manière, la solution proposée par l’Etat «est fragile juridiquement» soutient le président de l’ag-glomération des Deux Rives.

Pour mémoire, le projet A104 prévoit un souterrain fluvial à la verticale du… pont dé-partemental dit d’Achères ! Soit deux projets routiers en-dessous et au-dessus de l’île de la Dérivation, à Carrières. Eddie Aït, maire PRG, «se refuse à sacrifier l’environnement [de ses concitoyens]».Le COPRA « poursuivra son action par tous les moyens, pour empêcher la réalisation de ce prolongement de la Francilienne en zones urbanisées » et invite « tous les élus conscients de la dangerosité de ce projet et toutes les populations concernées à se mobi-liser massivement pour la rentrée...». Enfin, la présidente du COPRA, Christiane Pa-ravy, prévient : «[Des] décisions vont être pri-ses sur ce dossier en cette rentrée. Le COPRA est extrêmement mobilisé et je peux déjà vous assurer que l’automne sera chaud ! » - l.W.

a104

progressivement, tisse-t-on une autoroute a104 bis ? (Infographie DR)

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sÉnatoRiales

La gauche gagne un siège dans les Yvelines

2 722 grands électeurs ont été appelés le dimanche 25 septembre 2011 à élire, pour un mandat de six ans, les six sénateurs qui représen-teront les Yvelines dans la haute assemblée. Résultat : quatre sièges pour l’UMP et deux pour la gauche.Dix listes ont sollicité les suffrages des grands électeurs pour pourvoir aux sièges occupés depuis les dernières élections par quatre UMP, un UDF et un PS. Parmi ces listes, les plus importantes sont celles conduites par Gérard Larcher pour l’UMP, actuel Pré-sident du Sénat et deuxième personnage de l’État, et Catherine Tasca, ancienne ministre, pour le Parti socialiste.À droite, trois autres listes cherchent à concurrencer celle du président du Sénat. Il s’agit de la liste conduite par le maire de Louveciennes, André Vanhollebeke pour le Nouveau Centre, celle étiquetée « Divers Droite », menée par Philippe Brillaut, maire du Chesnay, et celle de Roselle Cros, séna-trice sortante, nommée « Centre indépen-dant ».Par ailleurs, nouveauté de cette consultation,

on peut noter la présence de la liste Anticor, émanation de l’association éponyme, qui est partie civile dans le procès des emplois fic-tifs de la Ville de Paris, pour lequel a été mis en examen l’ancien président de la Républi-que Jacques Chirac.Une liste FN, une PCF et une « sans étiquet-te » complètent la description du paysage de ces élections sénatoriales yvelinoises.Que dire des enjeux ? Les commentateurs politiques avaient analysé à longueur d’arti-cles les chances pour la gauche d’obtenir la majorité au Sénat. C’est chose faite avec un écart de trois sièges.Ils justifiaient cette possibilité par les gains substantiels obtenus par la gauche au cours des dernières élections locales. Les Yvelines font partie des départements qui pourraient contribuer à ce basculement historique.Cette projection avait semblé un peu auda-cieuse dans la mesure où les Yvelines sont restées à l’écart de la vague rose et rouge qui avait prévalu aussi bien lors des élections municipales de 2008 que des dernières can-tonales et régionales. Il ne faut pas oublier que Valérie Pécresse avait obtenu la majo-rité dans ce département et que le canton de Triel avait été perdu par la gauche.Cependant, la gauche a su compenser cette faiblesse structurelle dans un département difficile pour elle par une meilleure mobilisa-tion et peut surtout compter sur les divisions

de la droite. La perte du canton d’Andrésy est un exemple du grignotage électoral par les forces de gauche. - m. KleicH

avec 26% des suffrages, la gauche a décroché deux sièges au sénat pour philippe esnol et Catherine tasca. (Photo J2R)

«pas de RÉfoRme teRRitoRiale BâClÉe»

Catherine Tasca soulignait le 3 septembre qu’il fallait «rétablir un équilibre» institu-tionnel et contrer la «Sarkozie».Dans cette bataille de septembre, premiè-re d’une année électorale de tous les dan-gers pour l’UMP, Mme Tasca estime que la gauche est unie pour «...prendre les ma-nettes du pouvoir au Sénat». Du résultat des Sénatoriales découle la suite à donner à la réforme territoriale, à la fiscalité, aux services publics... Face à un pouvoir UMP, il est temps de contrecarrer ces velléités du pouvoir monolithique par l’acte démocratique. La «Sarkozie» a défait les efforts décen-tralisateurs de la gauche. Cette dernière compte revenir sur l’ensemble des mesu-res du gouvernement Sarkozy : pas de ré-forme territoriale bâclée, pas d’abandon des territoires aux «amis du président» et pas de Grand Paris... (et le bouclage de l’A 104?)

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Faible mobilisation contre des expulsionsLes habitants d’Andrésy, appuyés par l’association Droit au Logement (DAL), se sont mobilisés contre les expulsions du bailleur so-cial OSICA le samedi 27 août. Une famille a déjà été expulsée courant août. Une deuxième, avec 1 800 € de dette, vient d’obtenir un sursis. Une troisième famille, pour 760 € de dette, doit quitter son appar-tement avant le 27 août. Ces cas ont ému les Andrésiens, d’autant que cette dernière famille est fortement investie dans des asso-ciations de la ville.760 € de dette : expulsés !Alors, aidés par le DAL, les locataires ont décidé de se mobiliser. Ils nous expliquent : « Les familles à revenus modestes ont de plus en plus de mal à accéder au logement social (souvent seule possibilité pour se loger), et quand elles y accèdent, au moindre «accident de la vie» (chômage, maladie, séparation…) c’est bien souvent l’expulsion à terme et sans relogement qui leur pend au nez ! » « Plusieurs familles habitant Andrésy sont dans cette situation. Les bailleurs, tel OSICA à Andrésy, ne sont pas toujours de bonne foi et profitent souvent des problèmes temporaires des familles pour tenter de virer ces familles qu’ils jugent insuffisamment solvables ! »

Plus globalement, le DAL rappelle que « de-puis plusieurs années, la politique du loge-ment s’est durcie pour les plus faibles, en particulier en ce qui concerne les expulsions pour dette locative : les autorités (Préfecture, État) accordent beaucoup plus facilement qu’avant le concours de la force publique sans laisser suffisamment de délai pour le relogement, et mettent à la rue des familles avant la trêve hivernale. » Réagissant aux ex-pulsions qui ont lieu à Andrésy, le collectif rappelle que « les mauvais payeurs ne sont qu’une infime minorité ; la plupart des per-sonnes en instance d’expulsion font ce qu’ils peuvent avec leurs petits revenus ! »

L’une des familles expulsées nous parle avec détresse : « Nous avons contacté l’adjointe aux Affaires Sociales de la ville d’Andrésy, qui nous a répondu que le CCAS n’avait de toute façon aucun logement de disponible. Nous faisons nos cartons et allons tout met-tre dans un box à Eragny… »Le DAL et les locataires andrésiens ont manifesté devant l’Hôtel de ville d’Andrésy, samedi 27 août.

mobilisation devant la mairie« Nous demandons : l’arrêt des expulsions sans relogement ; l’application de la loi de réquisi-tion des logements vacants ; le gel des loyers ; la production massive de logements sociaux ; l’application de la loi SRU car la moitié des communes ne remplissent pas leur objectif. C’est le cas d’Andrésy (14,8% en 2007) ; l’ar-rêt des politiques de casse du logement

social et l’abrogation des dispositifs scélérats (lois Boutin et autres) qui visent à diminuer les droits des locataires ; la taxation de la spécu-lation immobilière et foncière », concluent-ils. Mais la mobilisation était mince : moins de 20 personnes. Enfin, une délégation a été reçue par l’adjoint au maire, Denis Faist. Résultat : une commis-sion ad hoc sera lancée par la municipalité pour traiter en amont ce problème. lionel Wastl

une andrésienne frappée par la vague d’expulsions de l’osiCa. (Photo J2RS)

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andRÉsY

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Rénovation des berges de Seine : Ribault embourbé La rénovation sur quelques centaines de mètres des ber-ges de Seine dans le vieux centre d’Andrésy fait po-lémique. La quasi-totalité des riverains sont vent de-bout contre le projet de la municipalité. Les habitants refusent l’emplacement des stationnements tel qu’il est prévu et rejettent un projet qu’ils considèrent comme dange-reux et « irréaliste ». Ils ont l’impression que « le projet doit se faire à n’importe quel prix parce qu’il est subventionné. » Un projet de rénovation non concerté avec la population, malgré les déclarations en-tourant l’Agenda 21 de la ville. Les réunions avec les riverains ont en effet démarré une fois que le projet était ficelé et les subven-tions demandées... Nous publions ci-dessous le compte-rendu(1) de la réunion du 4 juillet entre le maire, un adjoint et les riverains. Nous avons égale-ment demandé une réaction du maire par l’intermédiaire de son chef de cabinet... On attend toujours.

«Hugues Ribault, le maire, et M. Mazagol nous ont projeté et commenté des diapositives représentant le futur projet d’aménagement des quais de Seine, qu’ils ont soumis à la validation de la Direction Ré-gionale dans le but d’obtenir les subventions néces-saires à l’aménagement de la voie verte (« circulation douce »). M. Le maire nous indique que le projet qu’il a pré-senté à la région, faisant état d’une piste cyclable le long des murs des propriétés des riverains avec le sta-tionnement côté Seine, a été purement et simplement

refusé par la région. Ceci dit, le projet refusé ne nous a pas été présenté et nous doutons de son existence car, depuis le début de ce projet d’aménagement, nous savons que la mairie a décidé de changer le côté du stationnement pour le positionner du côté des murs de propriétés des riverains.

le projet présenté par le maire

Le stationnement est prévu du côté des murs de pro-priétés. Un espace de 80 cm (aisance) est prévu pour l’extraction des personnes de l’habitacle des véhicules. La place réservée au stationnement est de 2 m de large. La voirie est réduite à 3 m au lieu de 3,5 m actuellement. L’espace consacré à la double piste cyclable est de 2,5 m. L’espace consacré aux piétons (plâtrage en bois) est de 1,5 m. Les fils électriques seront enterrés....Contrairement à ce qui est indiqué dans le plan, les lampadaires seront implantés côté Seine, afin de préserver l’homogénéité avec les lampadaires du cen-tre-ville. Ils seront installés entre la piste cyclable et

l’espace piétons. Cette partie des quais de Seine devient une zone à 30 km/h. Un ralentisseur est prévu à la hauteur de la rue de Seine. À cet endroit, la route emprunte une légère courbe su-rélevée. Les barrières de protection ont été supprimées à la demande d’un cer-tain nombre de personnes....

les critiques des riverains

La réaction des riverains reste iden-tique à celles maintes fois exprimées. À savoir : l’espace est incompressible, le trafic trop important pour faire co-habiter autant de modes de transport et de piétons dans un espace aussi res-treint. Dans l’état actuel de la voirie, la route

et l’espace pour le stationnement est de 6,5 m. Visi-blement, l’étroitesse de la route pose déjà des problè-mes puisque des rétroviseurs sont fréquemment arra-chés (d’où la suppression des barrières de sécurité). Les riverains sont très inquiets des dégâts qui seront occasionnés aux véhicules en stationnement puisque le projet prévoit encore de réduire cet espace d’1,5 m pour le ramener à 5 m. Les riverains sont très mécontents du peu d’espace : 0,8 m alloué au futur « trottoir ». Cet espace est insuffisant pour se déplacer éventuellement chargé et ne permet pas de descendre de façon aisée des véhicu-les. Et quid de l’extraction des véhicules des person-nes accompagnées d’enfant en bas âge, de personnes âgées, de femmes enceintes, des personnes chargeant ou déchargeant les véhicules, etc… ? Les riverains estiment également que cette confi-guration est beaucoup plus accidentogène que celle existante. En effet, l’entrée et la sortie de la place du stationnement sont très délicates à cause de la présence des murs, le manque de visibilité pour sortir de la place de stationnement et le risque qu’encourent les passagers qui doivent entrer et sortir directement sur la route....C’est pourquoi les riverains demandent, pour le bien-être de tous les utilisateurs des quais de Seine, que la taille des trottoirs ait une largeur décente de 1,4 m. Les riverains sont très inquiets de l’insécurité au quotidien....»

Quel est le niveau d’écoute de la municipali-té, face à ce groupe d’habitants qui s’est ins-tallé depuis des années dans ce lieu paisible et préservé et qui, du fait des travaux prévus, verront leur cadre profondément boulever-sé ? C’est un dossier à suivre... - l.R.

Comment concilier le passage des bus, des voitures, des vélos et des piétons ? (Photo J2R)

(1) Ce compte-rendu a été élaboré par les riverains pré-sents à la réunion du 4 juillet.

les riverains rejettent un projet qu’ils estiment dangereux et irréaliste. (Photo J2R)

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Laïcité : les contradictions d’Eddie AïtEddie Aït, en tant que maire, soutient la construc-tion d’une mosquée dans sa ville mais supprime, dans ses actions, toute référence à la religion catholique.Eddie Aït, en tant que conseiller régional, a obtenu la suppression de la subven-tion versée à la radio Fré-quence Protestante. L’élu carriérois se révèle ver-satile dans le domaine de la laïcité.On ne sait si c’est dû au cumul des man-dats, mais le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Eddie Aït a un positionnement des plus complexes face à la laïcité.Il est d’abord utile de rappeler que le maire de Carrières appartient au Parti Radical de Gauche (PRG), qui fait de la laïcité une va-leur à respecter scrupuleusement. On en a eu une preuve éclatante durant les vacances d’été lorsque le président du PRG, Jean-Mi-chel Baylet, engagé dans les primaires PS, s’est ému d’une décision du Conseil d’État, « véritable brèche dans la Loi de 1905 [de séparation de l’Église et de l’État]. »

laïcité d’ouverture ou d’orthodoxie ?Le Conseil d’État a en effet considéré que les aides cultuelles des communes n’étaient pas contraires à la loi, dans la mesure où elles répondaient à un « intérêt public local » ou garantissaient « l’ordre public ». Ainsi, ache-ter un orgue ou mettre à disposition un local pour la prière ne pouvaient plus être atta-qués et condamnés. Pour le Conseil d’État, ces actions relèvent d’une « laïcité d’ouvertu-re et de reconnaissance ». Ce qui n’a ému que le seul Baylet, « l’avocat le plus sourcilleux de la laïcité de notre douce France », pour citer l’éditorialiste des Échos (2 août 2011).

Eddie Aït fait partie de l’équipe de campa-gne de M. Baylet pour les primaires mais ne semble pas toujours épouser les principes laïcistes assimilationnistes de son chef… du moins dans sa ville. De fait, sa majorité municipale a voté la signature d’un bail em-phytéotique avec l’Union des Musulmans de Carrières, sur un terrain communal, pour

l’édification d’une salle de priè-re dans la ville. Pour un euro symbolique, les Musulmans carriérois pourront construire leur mosquée.Le problème, c’est que l’esprit d’ouverture et de tolérance re-ligieuse du maire Aït semble entrer en contradiction avec la ligne bien plus rigoriste en la matière du conseiller régional Aït. Un collègue de M. Aït à la ré-gion, intrigué par la décision du maire de Carrières, nous a fait parvenir un amendement signé par Eddie Aït, présenté lors de la commission permanente du 7 juillet dernier, qui demande la suppression pure et simple de toute subvention à la radio Fréquence Pro-testante.Cette fois-ci, l’exposé des arguments d’Ed-die Aït relève bien de la ligne laïciste de son parti : « On peut s’interroger sur la légitimité de l’intervention du Conseil régional pour financer la diffusion de programmes protes-tants sur les ondes franciliennes. L’ambition laïque de notre institution nous encourage à une telle précaution », considère Eddie Aït. C’est donc au nom « des principes laïques que cet amendement propose de supprimer l’aide à l’association Fréquence Protestan-te ».La demande d’Eddie Aït est, hélas, entachée d’une démonstration malhonnête : afin de convaincre la commission, le conseiller ré-gional compare le montant des subventions à la radio protestante sur trois années (2009-2011), soit « 75 000 € », avec le budget… annuel de la radio (« 58 000 € ») !

L’amendement a été voté par une majorité des plus exotiques : l’extrême-gauche (Front de Gauche), le centre républicain (PRG et MRC) et… l’UMP/NC ! Les socialistes ayant voté contre.

accusé d’être « islamo-collabo »Ce contraste entre le maire et le conseiller ré-gional est surprenant. Mais la situation sem-ble encore plus complexe. Car, à y regarder de plus près, Eddie Aït, en tant que maire, semble tout de même avoir une conception de la « laïcité ouverte », chère au Conseil d’État, à géométrie variable. Car si M. Aït fait preuve de grande tolérance à l’égard de la communauté musulmane de Carrières, ses accents laïcistes semblent reprendre le des-sus quand il s’agit des catholiques.

Rappelons que le maire de Carrières s’est fait remarquer, en avril dernier, pour avoir avancé la date de la chasse aux œufs (de Pâ-ques), organisée par sa municipalité, afin de « ne pas l’associer au fait religieux. J’ai donc dissocié les deux dates. Je l’assume com-plètement. » Et de poursuivre : « Je ne suis pas certain que les gens viennent à la chasse aux œufs pour des motifs religieux. Il s’agit d’abord d’une distraction pour les enfants. » Le maire a d’ailleurs décidé d’ôter le terme « Pâques » des supports de communication distribués dans la ville, pour cette chasse « aux œufs ».

Selon le Parisien (11 avril 2011), la commu-nauté musulmane a trouvé l’idée « très bon-ne ». Une musulmane de la ville dit : « Je n’ai pas eu besoin d’expliquer à mes enfants que la chasse aux œufs n’était pas liée à Pâques, donc à la religion catholique. » C’est vrai : ça aurait pu choquer l’enfant…Autre signe envoyé à sa population : Eddie Aït a décidé de supprimer le poisson du ven-dredi des cantines scolaires de sa ville.

Depuis, certains mouvements d’extrême-droite, comme Riposte Laïque, se déchaînent contre le maire de Carrières, accusé d’être « islamo-collabo » ou un « dhimmi politicien de gauche » (sic). Certes, en agitant le chiffon de la laïcité, Ed-die Aït, en élu courageux, s’attendait à de tel-les attaques outrancières. Mais même en ne tenant pas compte de telles réactions, force est de constater des contradictions fortes dans les actions entreprises par Eddie Aït à l’égard des cultes, signes d’une ligne idéolo-gique pour le moins confuse.

lionel Wastl

dalil Boubakeur (à droite), le recteur de la grande mos-quée de paris, accueille eddie aït le 4 mai 2011 à pa-ris. (Photo Carrières-sous-Poissy)

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CaRRièRes-sous-poissY

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Le Pavillon rénové du Château VanderbiltUn milliardaire américain du début du siècle dernier, très amateur de chevaux, son château délaissé depuis que la société exploitant les carrières toutes proches l’abandonne aux vanda-les, une commune motivée pour « se voir rétrocéder ce témoignage de l’histoire lo-cale » et qui programme un « chantier école » financé par la CA2RS, le Conseil régional d’Ile-de-France et l’Union Européenne... Voilà un cocktail digne d’intérêt pour promouvoir la culture.

Demain l’immense battisse connue sous le nom de Château Vanderbilt « pour-

rait constituer une vitrine culturelle de pointe.» Aujourd’hui c’est la rénovation du Pa-villion qui est achevée et donne lieu à une inauguration accompagnée d’une exposition historique sur la ville. Destiné à devenir un lieu dont « l’ob-jectif serait de développer et d’en-courager la création et l’émergence d’artistes dans le domaine des arts numériques tout en travaillant à l’in-tégration de cet espace avec le tissu urbain local (la ZAC Centralité, le Quartier Saint-Louis et le projet d’Ecôpole) », cette réalisation im-plantée sur Carrières- sous-Poissy n’en reste pas moins liée à la CA2RS et à l’OIN puisque c’est l’EPAMSA qui en finance l’étude. - C.s.B.

de g. à d. : philippe tautou, hughes Ribault, Catherine arenou, eddie aït, Joël mancel et pierre Cardo. (Photo J2R)

Devoir de mémoireLors de la cérémonie du 14 juillet dernier, le maire de Carrières-sous-Poissy, Eddie Aït, s’était exprimé dans ces termes : « En tant qu’élus du peuple, il nous revient de réveiller en permanence la conscience collective, de la ranimer et de la raviver mais aussi de transmettre aux jeunes générations des valeurs simples, fortes et naturelles : celles de l’attachement profond et sincère à notre pays. » Ce 18 septembre c’est par une cérémonie du

souvenir, en présence des familles, des anciens combattants et d’une foule nombreuse et recueillie qu’un hommage solennel a été rendu à deux jeunes hommes qui tombèrent il y a plus de 60 ans, fusillés à cet endroit, un ancien champs de course près de la maison Vanderbilt, devenu lieu de mémoire. - C.s.B.

la stèle érigée à la mémoire de René et Robert tis-sier. (Photo J2R)

(Document Carrières-sous-Poissy)

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Expropriations en chaîne

À Chanteloup-les-Vignes, les procédures d’expropria-tions sont « d’intérêt géné-ral » et « nécessaires » selon la municipalité, « brutales » selon les riverains. Une pétition a été lancée... par l’association des riverains, « victimes du béton ». Selon un pointage fin août 2011, l’association a déjà obtenu plus de 200 signatures pour cette pétition, qui se trouve aussi sur le net : peti-tionpublique.net. La procédure d’expropriation reste un drame pour n’importe quel propriétaire. Le projet urbain de la municipalité chantelouvaise en a provoqué une série au carrefour de la rue E. Legrand et de l’avenue de Poissy. Nous vivons une époque où tout doit être à la hausse : la bourse, le PIB, les salaires (!) et l’immobilier. Mais derrière cette embel-lie, il y a des gens qui, parfois, ont du mal à comprendre les méandres de l’immobilier, notamment dans cette phase en amont : une période claire-obscure qui comporte des drames et des risques tant pour les expro-priés que pour les expropriants.

nécessité de valoriser le tissu urbain L’Établissement public foncier des Yvelines (EPFY), l’expropriant, a été mandaté par la puissance publique, c’est-à-dire la mairie de Chanteloup, pour procéder à l’acquisition à l’amiable ou par expropriation afin de maî-triser (ou acquérir) le terrain, en vue de la construction de 150 logements et de la créa-tion de quelques nouveaux commerces. Le projet urbain de Chanteloup, adopté en 2008, se résume à re(valoriser), moderniser ce carrefour vital pour la ville. Ce projet reste stratégique pour faire le lien entre le

haut et le bas de Chanteloup. En filigrane, densifier et redynamiser le tissu urbain sont les maîtres mots de cette opération immo-bilière, qui a « provoqué mécaniquement » une procédure d’acquisition forcée ou ex-propriation. Rappelons que la municipalité a décidé d’ac-quérir seulement les terrains non bâtis (jar-dins, parcelles non utilisées et une voie privée de quatre propriétaires). Sur l’ensemble de l’assise foncière (1 hectare) du projet immo-bilier qui couvre aussi la rue d’Andrésy, trois propriétaires sur environ une petite dizaine ont déjà signé un accord avec l’EPFY.

Brutalité et bras de fer Fin juin, entre l’avenue de Poissy et la rue E. Legrand, un groupe de riverains a été averti brutalement avant les vacances que leurs propriétés allaient être expropriées dans l’in-térêt général. Une pétition a été lancée et dé-posée chez le commissaire-enquêteur ; des élus, le maire et le député Arnaud Richard ont été contactés. C’est une course contre la

montre qui a commencé début juillet. L’en-quête publique pour déclaration d’utilité pu-blique a été close le 13 juillet 2011. L’association nouvellement créée – L’ asso-ciation des riverains victimes du béton – re-grette d’abord la méthode : pas de concerta-tion, ni de tact de la part de l’expropriant. En deuxième lieu, et plus embêtant, l’asso-ciation conteste le bien-fondé de l’intérêt général et donc la validité de la déclaration d’utilité publique (valable pour une durée de dix ans). « Selon la Constitution, la pro-priété est un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n’est lorsque la nécessité publique est légalement constatée. La question est de savoir si la construction de tels immeubles (NDLR : abritant les 150 logements) dans cette zone est une nécessité publique ou non. Or, nous contestons cette utilité publique. » En somme, les récalcitrants estiment que la création de vis-à-vis dévalo-rise et porte atteinte à la propriété (bruit, augmentation de la circulation, vis-à-vis des bâtiments à trois étages...). En outre, le man-que d’équipements publics est saisissant. Sur la plan humain, un futur exproprié, Youssef Boulahia, a été carrément « oublié » au moment de l’enquête parcellaire. C’est fâcheux pour l’EPFY. Pour la municipalité, il s’agit d’une « erreur administrative », mais ceci témoigne du manque de profession-nalisme de la part des opérateurs fonciers. Contacté par la rédaction, un petit soldat du foncier explique : « C’est la faute au cadas-tre, notre source d’information », le cadastre indiquant que M. Boulahia réside à Carriè-res-sous-Poissy. Certes, c’était vrai il y a sept ans ! Le bras de fer entre l’Établissement public foncier des Yvelines (mandaté par la muni-cipalité de Chanteloup) et les riverains com-mence. Selon ces derniers, « No pasaran » est le slogan de leur pétition. - R. aCosta

olivier le-douaron formule sa protesta-tion. (voir page 5) (Photo J2R)

Expropriés de leur chemin privé, Youssef Boulahia et son fils n’ont pas été avisés en bonne et due forme par l’E.P.F.Y. (J2R)

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mauReCouRt

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Je t’aime, moi non plus !

Les élus de Maurecourt ont analysé les trois propositions qui leur étaient faites pour, finalement, rejoindre une intercommunalité riche. L’occasion de tirer à boulets rouges sur la CA2RS et de régler quelques comptes poli-tiques avec les villes UMP qui ont fortement critiqué le choix de Maurecourt en juin der-nier. Le travail pédagogique des élus de Maure-court se poursuit. Il leur faut expliquer les raisons qui les ont conduits à choisir la com-munauté d’agglomération de Cergy-Pontoi-se (CACP) plutôt que celle des Deux Rives de Seine de Pierre Cardo.

pourquoi rejoindre Cergy-pontoise ? La CACP est un pôle économique majeur de l’Île-de-France : « Son fonctionnement repose sur plus de 40 années d’expérience de pouvoir partagé entre les communes de l’agglo et une administration de très haut ni-veau » (qui parle ?). Le journal municipal de Maurecourt énumère les forces économiques de la CACP : la présence de sociétés françai-ses de premier plan (Valéo, SAGEM, 3M...), les 100 000 emplois, les 4 000 entreprises et aussi les 25 000 étudiants éparpillés entre le pôle universitaire et les grandes écoles.

Maurecourt rappelle aussi que la base de loisirs et les centres commerciaux de Cergy sont fortement prisés par les Maurecourtois. De surcroît, ceux-ci pourront profiter, à frais réduits ou gratuitement, des équipements sportifs et culturels de Cergy. L’interco Achères/Poissy/Conflans aurait pu être pertinente économiquement si elle n’était « qu’au stade de projet », sans avoir reçu l’aval de l’État, d’ailleurs.

pourquoi refuser l’offre de la Ca2Rs ? Mais le journal municipal de Maurecourt se distingue par l’analyse à charge faite sur la CA2RS et signée par... Joël Tissier, le nou-veau conseiller général des Yvelines, au cen-tre des attaques des élus UMP – en premier lieu de son ancien adversaire et maire d’An-drésy, Hugues Ribault. La description de la CA2RS est désobligean-te : « Conglomérat de villes économiquement faibles ne reposant sur aucun pôle économi-que dimensionnant ». Par ailleurs, M. Tissier remet en cause la stratégie de développe-ment de la CA2RS : « Basée sur une forte ur-banisation », qui buterait sur des transports en commun et un réseau routier « durable-ment saturés ». Par ailleurs, la CA2RS aurait du foncier « sur lequel repose ses ressour-ces futures et qui ne lui appartient pas, ce qui peut poser problème ». En effet, l’aide de l’État (au travers de l’OIN Seine Aval à

laquelle appartient la CA2RS) va, d’après lui, « connaître une révision à la baisse, vu la si-tuation préoccupante de la dette ». Joël Tissier est pessimiste : d’une part, la population de la CA2RS « refuse cette forte urbanisation » (cf. le projet d’urbanisation des coteaux d’Andrésy refusé) ; d’autre part, la CA2RS sera « en compétition avec les deux pôles majeurs que sont la rive gauche (Poissy, Conflans, Achères) et la CACP. La CA2RS devra forcément faire preuve de réa-lisme et intégrer un pôle économique plus performant ». Enfin, les élus de Maurecourt rappellent le problème des emprunts toxiques contrac-tés par le syndicat des déchets SIDRU, qui concerne plusieurs villes de la CA2RS. Les élus de Maurecourt auront peut-être convaincu leur population mais leur ratta-chement à Cergy-Pontoise n’est pas encore réalisé : la commission départementale doit donner son accord et les adversaires de ce rattachement – en premier lieu les villes UMP de la CA2RS, notamment Chanteloup, Andrésy et Triel – ne comptent pas laisser faire ainsi le maire de Maurecourt, Gérald Rutault, et son adjoint-conseiller général, Joël Tissier – nouvelle bête noire dans le fief UMP de Pierre Cardo... La rentrée intercommunale va être passion-nante à examiner et à analyser !

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eddie aït aime la Ca2Rs, et pour cause. au contraire, gérald Rutault n’a pas choisi son coeur, mais sa bourse ! (Photo J2R)

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Le commissariat de la discordeCela commence bien pour la future intercommunalité à douze communes, dont Ver-nouillet. Joël Mancel, maire de Triel (UMP), lance une offensive pour contrer Ma-rie-Hélène Lopez-Jollivet, maire (PS) de Vernouillet sur le dossier du commissa-riat du secteur.M. Mancel a jeté un pavé dans la mare chez nos confrères du Parisien dans l’édition du 11 août : « J’entends dire (...) qu’elle [Marie-Hélène Lopez-Jollivet] est sûre que le com-missariat verra le jour avant 2015 (...). Or, rien n’est fait et le dossier continue de traîner (...). On parle de ça depuis huit ans et rien n’avance. »Pour avancer, M. Mancel fait une contre-proposition : abriter le futur commissariat dans l’ancienne caserne de pompiers de Triel (sans affectation réelle depuis septembre 2010). D’après le trio triellois composé de Joël Mancel, Jean Rafton et Michel Bothreau respectivement Maire de Triel, adjoints au maire à la sécurité et aux travaux, cela rédui-rait les coûts - estimés à 2,5 M€ - par dix ! Il s’agit vraiment d’un acte hostile de la part de ce trio sécuritaire triellois. Mme Lopez-Jollivet n’a pas souhaité réagir directement. En revanche, son chef de Cabinet, J-M Guiavarch, a minimisé le 26 août la portée des propos de l’élu triellois : 60% du finan-cement, soit 966 000 €, seraient acquis. Le vote de la région aura lieu en octobre. Il a aussi exprimé son étonnement d’entendre ces propositions émaner de la presse, en lieu et place de la commission ad hoc (SIVU-COP). Par ailleurs, il souligne que le 21 juin, devant le préfet, l’élu de Triel n’a pas avancé une seule contre-proposition !

Si l’on en croit les affirmations de M. Guia-varch, l’annonce de M. Joël Mancel est osée, surtout quand on sait que le président du SI-VUCOP est un dénommé… Mancel Joël. En réalité, ce dossier n’avance pas depuis 2005 en raison du manque de moyens (de l’État pour embaucher plus de fonctionnai-res de police…) et d’une absence flagrante de cohérence politique dans le Canton de Triel. Ce dernier événement fournit la preu-ve flagrante de cet état d’esprit politique.

D’ailleurs, le maire de Triel s’est plaint de ne pas avoir été officiellement informé de la réunion sur l’avenir du commissariat du 28 avril dernier et de n’y avoir été invité qu’une demi-heure avant par téléphone por-table. En outre, les réunions entre les trois élus locaux du SIVUCOP (Vernouillet, Ver-

neuil-sur-Seine et Triel-sur-Seine) ne sont ni amicales, ni efficaces : fin 2009, une étude préalable pour la mise en œuvre de la vidéo-surveillance a pris du retard en raison d’une « délibération oubliée. » Le dernier bilan du SIVUCOP tient en une seule feuille ! Pour couronner le tout, Philippe Tautou, conseiller général et meilleur ennemi de Ma-rie-Hélène Lopez-Jollivet utilise un double langage : «Tautou est avec nous», explique Jean-Yves Six, adjoint à l’urbanisme à Triel, mais en réunion du SIVUCOP, il est avec Vernouillet ! Enfin, le timing politique de cette sortie médiatique pose problème : quelle mouche a piqué l’affable maire de Triel ? Est-il en service commandé ? Si cela est le cas, pour qui s’use-t-il politiquement ? Voilà une série de questions à creuser. - R.a.

Quelle mouche a piqué le maire de triel pour lancer cette polémique ? (Photo J2R)

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Bétonnage : du réchauffé triellois ?Le 31 août, la ville de Triel a déterré, dans Le Courrier des Yvelines, l’annonce du concours « Europan » sur l’espace vert entre Triel et Chanteloup-les-Vignes. Un projet mixte habitat-ac-tivités se profile. En réalité, c’est faire du neuf avec du vieux. Depuis novembre 2009, rien n’a bougé sur ce dossier Europan(1). Certes, pendant ce temps, une étude avait été menée par des urbanistes-architectes sur le site de Feuche-relles (dans une zone comprise entre 10 et 12 ha). Selon Pierre Cardo, « la conclusion était d’urbaniser tout l’espace vert sauf le couloir vers l’Hautil. » Comme d’habitude, l’Epamsa, l’établissement public foncier de la Seine Aval, dans le cadre de l’Opération d’intérêt national (OIN) était aux manettes : il s’agissait de mettre en avant des pistes pour la création d’un « éco-quartier » dans un contexte d’éco-construction... selon la formule maintes fois galvaudée. Concrètement, 60 dossiers avaient été dépo-sés mais seulement dix avaient été retenus par l’Epamsa pour une présentation auprès des élus locaux. In fine, quatre ont été dé-cortiqués par une commission de la CA2RS fin 2009. Depuis, le silence absolu règne : Europan est en « stand by », a assuré plu-sieurs fois M. J-Y Six, l’adjoint au maire à l’urbanisme.

urbaniser les espaces verts Deux années plus tard, cette sortie médiati-sée surprend ! Sauf à considérer le contexte urbain et les éventuelles conséquences d’une modification de la règle d’urbanisme. La révision du Plan local d’urbanisme est une procédure commencée par les élus de Triel depuis juin 2011. Le maire, Joël Mancel, veut transformer cet espace vert en une zone ouverte à l’urbanisation. Une première pré-sentation du bureau d’études Urballiance a eu lieu en juin 2011. Pour les néophytes, cela semble être une nouveauté... Mais si l’on considère la genèse de ce dossier (2009), on pourrait conclure que cette annonce n’a qu’un but : préparer et habituer les habitants de Triel et de la boucle à la future urbanisation des trente-six hec-tares entre Triel et Chanteloup. Il faut aussi se rappeler qu’un des projets (couronne ur-baine) de la Communauté d’agglomération

des Deux Rives consiste à grignoter l’espace vert notamment sur les coteaux de l’Hautil. Le même projet existait à Andrésy : il a été refusé massivement en 2010 par les André-siens, lors d’une consultation populaire.Pour un grand connaisseur du dossier, au ni-

veau de la CA2RS, « cette médiatisation de la réflexion d’Europan tombe mal ; ce n’est pas demain que cela se fera car sur Triel rien n’est décidé ! » - R.a.

les RiveRains Contestent le pRoJet immoBilieR de la Rue galliÉni

Le Collectif pour la protection de l’environnement du coteau de Triel, qui avait fait céder le maire fin 2009 sur un projet immobilier au 25 rue des Hublins, revient à la charge. Dans une lettre du 30 juin 2011 adressée au Préfet des Yvelines, ce collectif demande à l’État, par le biais du préfet, « d’exiger de la commune le strict respect » du PLU actuel car, selon ce collectif, il est impossible de laisser construire le projet du promoteur COTTIN sur un « site sensible » à préserver (selon les propos du maire du 23 juin 2010). Des copies de cette lettre ont été envoyées à MM Mancel, maire de Triel, Tautou, conseiller général et vice-président en charge de l’aménagement de la CA2RS, et Richard, député de la 7e circonscription des Yvelines. Suite à une présentation du 9 juin du projet COTTIN, le collectif a réuni ses membres, réfléchi à la riposte graduelle et s’est mis en route pour une énième bataille sur l’urbanisme à Triel. Le projet COTTIN, au long de la voie SNCF, sur l’ancienne emprise de la RFF, comporte un ensemble de 70 logements répartis en trois bâtiments et dix maisons indi-viduelles de 120 m2, soit potentiellement 250 habitants. Un certificat d’urbanisme (CU) positif a été délivré par l’adjoint au maire, Jean-Yves Six, le 17 mai dernier. Sur ce point, il faut se rappeler que le CU n’a aucune incidence juridique pour la suite des événements car le PLU est la seule règle opposable aux tiers. Justement en pleine procédure de révision, le PLU actuellement en vigueur (page 65) stipule que la zone de la rue Galliéni est constituée par des habitations individuelles implantées de façon isolées, jumelées ou en bandes. En plus, ce projet est contradictoire avec le positionnement du maire du 23 juin 2010 : à cette date, Joël Mancel avait en effet expliqué au collectif qu’il souhaitait « préserver cette zone historique », tout en étant bien conscient que « la rue Gallieni ne pourrait pas absor-ber un surcroît de circulation...» - sÉRieuX

(1) Europan est une émanation du Ministère de l’écolo-gie et du développement durable qui lance des idées et des pistes pour que les élus-professionnels échangent sur les partis d’aménagement possibles et imaginables. C’est loin d’être marqué sur le marbre.

le paysage de la plaine d’après le mémoire d’aurélien humm, en avril 2010 (DR)

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Le marché Senet rénovéSamedi 24 septembre la Fête du Flan a accueilli les visiteurs habituels. Venus chiner comme tous les ans, ils ont découvert cette année un marché tout neuf et plus grand. Les attendaient : pois-sons, légumes, fruits, pain et autres friandises… pré-sentés par les commerçants pour lesquels l’ancien mar-ché a été remis à neuf.

Vers 11 heures une cérémonie d’inauguration, officielle et convi-viale, s’est déroulée sous un soleil éclatant, avec ses traditionnels discours d’accueil et de remercie-ments au milieu d’un brouhaha bon enfant et des nouveaux com-merçants visiblement satisfaits de leurs emplacements.

Un marché ? Il en existait déjà un à cet empla-cement, les anciens y étaient des habitués, mais il a été radicalement transformé : nouvelle surface, tra-vaux de voirie, installations, choix de produits plus étendu et surtout nouveaux horaires.

Dans les temps anciens, les cartes postales d’avant la guerre de 14 l’attestent, un immense marché se tenait sur les quais de la Seine. Il a disparu.

Les rythmes de vie ont changé, maintenant c’est :

- chaque mercredi de 16 h à 20 h

- et chaque samedi de 8 h à 13 h

Faire ses courses dans ces horai-res sera un changement pour les habitués(es), une souplesse pour les nouveaux clients que la nou-veauté du « nocturne » attirera sû-rement.

Proximité, choix, régularité, ac-cueil, voilà des qualités qui feront que ce marché triellois saura pé-renniser, pour la plus grande satis-faction d’une clientèle existante et à venir.

C.s.B.

gRos suCCès pouR la fête du flan«Tout est parti», s’exclament les boulangers parce que c’est la fête de leur gâteau favori et qu’ils ont l’intention d’en vendre des tonnes. Le flan a été le produit vedette de la 30e édition de la Fête du même nom, en réalité, une immen-se brocante au bord de Seine, qui s’est déroulée dans des conditions exceptionnelles : le soleil était au rendez-vous, les points de vente nombreux, les points restauration bien garnis, et les animations intéressantes. Sans oublier les cinq cents stands qui font la richesse de cette fête populaire.Pour les commerçants, le bilan a été globalement positif : les restaurateurs (Saint-Martin, le Fonte-noy...) ont tout vendu; les cafés Pfaff ont fait dé-guster aux visiteurs une variété de cafés du monde entière. En plus, les associations tels le Poisson d’avril, et les Amis du Nord-pas-de-Calais ont rem-pli de bonheur les grandes et petites assiettes.

martine pelletier, adjointe au maire, déléguée au commerce. (Montage J2R)

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Septembre, mois de fête de l’Air En raison de sa présidence de la Communauté des villes d’Ariane, septembre 2011 a été rebaptisé le «mois de l’air» par la commune des Mureaux. L’édition 2011 était la quatrième «fête de l’Air» sur Verneuil.L’exposition «Des ailes et des hommes» sur la place de la mairie du 9 au 18 septembre, le concert de la Musique de l’Air par l’or-chestre de l’Armée de l’Air le 16 septembre à l’église Saint-Pierre-Saint-Paul et la Fête sur l’aérodrome des Mureaux-Verneuil, confir-ment le côté aérien de ce mois de rentrée. Cependant, revenons à Verneuil-sur-Seine.4e édition de la Fête de l’air C’est la fête en ce samedi 10 septembre car l’aérodrome des Mureaux-Verneuil a donné rendez-vous à tous les passionnés d’aviation de 10 heures à 19 heures. Ce grand moment de rassemblement d’amateurs, de profes-sionnels et de passionnés d’aviation a reçu comme chaque année une foule de visiteurs. A l’entrée, un camp militaire américain du «Big Red One» 1e division d’infanterie, 26e régiment «Blue Spader Dog Compagny Union Jeep Vexin». Plus loin, des avions alignés comme à la pa-rade. En face, les enfants et les adultes ont pu s’exploser dans des simulateurs de vol, des structures gonflables, des ateliers et des expositions (avions anciens, de collections, Ulm multiaxes…) Côté nourritures terres-tres, ils ont été accueillis au stand des «Amis du Nord-Pas-de-Calais» où des frites, des gaufres et de la bière les attendaient. L’armée de l’air était présente, et parmi les militaires, se trouvait le commandant Eric Trihoreau, chef du département média de l’Armée de l’Air et muriautin d’origine. Il est très actif au sein de l’exposition «Des

ailes et des hommes» afin de transmettre un message chaleureux à la jeunesse. Place de la Mairie des Mureaux on peut voir un « Ja-guar », appareil Franco-britanique qui fut le prédécesseur du Rafale. L’aérodrome est géré par le SIVU (Syndicat Inter-communal à Vocation Unique) présidé par Eugène Dalles, maire adjoint à Verneuil, avec la présence de Philippe Tautou, maire de Verneuil, François Garay, maire des Mu-reaux et Emmanuel Hiron, maire adjoint dans cette dernière commune. Tous étaient là pour cet événement, ainsi que Sophie Primas, ancienne députée de la 9ème cir-conscription des Yvelines, Michel Vignier, conseiller Général des Yvelines et maire-adjoint aux Mureaux, ainsi que Joël Mancel, maire de Triel-sur-Seine, et Ghislaine Sénée, conseillère régionale, maire d’Evecquemont. Avant les démonstrations, l’aéro-club Roger Janin a organisé les traditionnels baptêmes de l’air jusqu’à 14 heures. Cette année ils se sont effectués sur des avions et des Ulm multiaxes. La présence permanente des Ulm dit «multiaxes» sur l’aérodrome est actuelle-ment en discussion au sein d’une commis-sion consultative de l’environnement. Cette

dernière n’est pas arrivée à un vote en faveur de ces machines mais Michel Vignier et Phi-lippe Tautou ont effectué un petit baptême de l’air rafraîchissant. Le show aérien, jusqu’à 17 h 30, a présen-té des avions anciens, de collections et des voltiges aériennes stupéfiantes avec en final le passage de la patrouille des «Cartouches Dorées» de l’Armée de l’air, originaire de la base aérienne 709 de Cognac dont les pilo-tes sont les capitaines Berneyron et Depay-ras et les lieutenants Klene, Butin et Ollivier. Créée le 2 juin 1989 à Cognac lors de la fête du passage des cent mille heures de vol sur TB 30, cette patrouille perdure depuis cette date. Elle tire son nom des trois Épilons noir et or la composant et de l’indicatif opéra-tionnel de l’escadron «Cartouche». La Fête de l’air s’est terminée un peu après 19 heures, cependant un dernier grand mo-ment du mois de l’air s’est déroulé le vendre-di 16 septembre à l’église Saint-Pierre-Saint-Paul des Mureaux : l’orchestre d’harmonie de la Musique de l’Armée de l’Air française, sous la direction de Claude Kesmaecker, s’y produit. damien deleRin

laurent Couderc, photographe amateur, nous fait partager l’apothéose de la 4e édi-tion de la fête de l’air. (Photo L. Couderc)

ACTUALITÉ LOCALELES NOUVELLES DES FÉVRIER-MARS 2010

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De plus, la contrainte environne-mentale génère des incertitudes. Le propriétaire du site envisagé pour le transfert, Eternit, devrait traiter cor-rectement la pollution emmagasinée dans le sol. Il est temps de se poser la question de la dépollution de ce site, maltraité par un industriel qui avait exploité les ressources humaines et foncières durant des décennies.

Bail emphytéotique et propriété du Val-de-Seine I

Le « capitalisme naturel » implique de laisser dans « l’état naturel » un site après exploitation. D’ailleurs, la loi exige un traitement de la pollution avant de céder la propriété polluée. C’est pour cela que le propriétaire va procéder à l’utilisation d’un bail emphytéotique (durée entre 25 et 70 ans !) à l’aménageur.A cela s’ajoute une incertitude ju-ridique concernant le Val-de-Seine I : les propriétaires des murs et les commerçants du centre commercial actuel ont signé en 2007 un proto-cole d’accord qui est aujourd’hui caduc. Si le protocole était revalidé, il permettrait un bon déroulement

(juridique et financier) pour le dé-placement des commerçants voulant s’implanter sur l’autre site. Les pro-priétaires vont-ils, se mettre d’accord à nouveau avec l’aménageur ? Selon nos informations, quatre com-merçants craignent de payer les pots cassés des retards d’allumage de ce dossier hautement technique et poli-tique. Mais, les trois quarts des com-merçants semblent décidés à suivre : « Si le projet doit se faire, qu’il se fasse maintenant, car l’incertitude et le temps peuvent être des facteurs défavorables pour ce dossier », souligne la propriétaire de la boutique Phildar. Les arguments tels que la proximité, le savoir-faire et la co-propriété du centre actuel conduisent à justifier un arrange-ment entre les commerçants actuels et le promoteur Desjouis. En tout cas, la Commission départe-mentale d’aménagement commercial (CDAC) veille au bon déroulement de cette procédure d’instruction (deux mois). Parmi les huit repré-sentants de cette commission (cinq élus et trois personnes qualifiées,) une majorité absolue doit se dessi-ner (si quatre étaient pour et quatre

contre, la décision serait défavorable pour le transfert…). On peut regretter aussi la non concertation publique (quid de l’impact sur le commerce de proxi-mité à Triel, à Verneuil-sur-Seine et même à Vernouillet). En effet, l’en-quête publique n’est plus nécessaire pour ce type d'implantation com-merciale depuis l’adoption de la loi LME (Loi pour la modernisation de l’économie).

En conclusion, et sans se prononcer sur le fond de ce dossier, le retard du transfert de ce centre commer-cial est une illustration de la non-gouvernance locale entre décideurs politiques pour aménager globale-ment l’ensemble des deux rives de la Seine. Se pose également la question politique du rôle de la Communau-té d’agglomération des deux rives avec ou sans Vernouillet. Cet enjeu a peut-être été le levier de négo-ciation pour faire accepter le trans-fert du centre commercial dans un contexte plus que morose.

Rodrigo ACOSTA [email protected]

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Aérodrome : moins de bruit pour les riverainsL’aéro-club Roger-Janin se dote d’avions plus silen-cieux...Jean-François Boizot du club historique Roger Janin nous reçoit à l’aérodrome des Mureaux-Verneuil. Ce club, qui fait l’objet d’attaques de riverains sur le bruit, souhaitait rajeunir sa flotte d’appareils et avoir des avi-ons qui causent moins de nuisances sonores aux riverains. Nous avons constaté que les silencieux ont été adaptés à quatre avions ; surtout un nouveau avion (Tecnan P2002 deux sièges) consomme moins de fuel et produit moins de bruit (62 décibels). Ce dernier est doté d’un moteur Rotax de 100 cv, il a une consomma-tion de 18l/h ce qui le rend accessible aux jeunes pilotes avec un coût horaire inférieur à 100 €. Il est destiné essentiellement à l’éco-le de pilotage des Muraux-Verneuil.

Dans le seul but de réduire les nuisances so-nores, l’aéro-club Roger Janin a aussi décidé d’équiper ses autres appareils susceptibles de recevoir un silencieux : les avions Robin. Ce sont donc quatre appareils sur lesquels ont été posés des pots d’échappement pour les rendre plus silencieux. Le coût de 20.000 € a été financé notamment avec l’aide de la Fédération Française d’aviation (FFA), du Syndicat intercommunal à vocation unique (SIVU) et de la Direction général de l’avia-tion civile ( DGAC).

Ce sont ainsi cinq appareils sur les 9 com-posant la flotte de l’aéro-club Roger Janin qui sont moins bruyants. Ils représentent 70% des vols du club et ce sont les avions qui font le plus de tours de piste. Parmi les quatre avions restant, signalons que deux d’entre eux (Beech Bonanza et Morane 733) sont interdits de tours de piste.

En définitive, les quatre avions passent de 72 à 68 décibels : cela équivaut à une réduction importante du bruit puisque chaque avion réduit son bruit de quatre décibels. Il faut se rappeler que la progression (et dans ce cas la réduction) de bruit est algorithmique. Le club entend ainsi aller vers l’avenir en répondant à la fois aux besoins de ses 190 membres avec une modernisation de la flot-te et aux attentes de réduction de bruit pour le confort des riverains. - R.a.pour en savoir plus :Tél : 01 34 74 12 32 www.ac-rogerjanin.comcourriel : [email protected]

J-f Boizot montre les dernières améliorations des avions de l’aéroclub Roger-Janin à Verneuil-sur-Seine : des silencieux plus efficaces. (Photo J2R)

J-F Boizot est fier de la nouvelle acquisition : un Tecnam P2022. (Photo J2R)

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« Tombés du ciel ! » une reconstitution presque historiqueIl fait nuit. Le Parc des Buissons s’éclaire, un grand spectacle, deux soirs de suite, offre un moment d’intense sensations scéni-ques : danses, chants, sons et lumières, feu d’artifice… Même si la vérité historique a été un peu arrangée, c’est une évocation romanesque et inventive qui restera dans les mémoires des spectateurs comme des participants ac-tifs sur scène. L’atterrissage tourmenté du ballon libre «Vil-le de Florence », qui échappa aux Prussiens pendant la guerre de 1870, reste un grand moment d’histoire pour les Vernolitains, et la dimension participative, apportée par les nombreux bénévoles, font de ce spectacle, à travers le message sur la défense des liber-tés qu’il porte, un sujet de réflexion et un témoignage pour la liberté, la condition des hommes et un hymne à leur courage. « Ballon à l’horizon ! » C’est le cri des Ver-nolitains de jadis qui se trouvaient au lieu dit « Les Abîmes » le 25 septembre 1870, vers midi, quand ils virent un énorme ballon li-bre, le « Ville de Florence » et ses occupants atterrir sur la rive gauche de la Seine pour échapper aux balles des Prussiens qui les avaient repérés de l’autre côté du fleuve. À son bord, deux hommes bien différents : le premier, c’est Gabriel Mangin, incarné ici par un courageux sosie du «vrai». Il arrive du ciel après avoir parcouru des dizaines

de kilomètres de-puis Paris (quar-tier Glacière). Cet aéronaute, plein d’expérience, est accompagné d’un passager, Lutz, ici plus grotesque que méchant, qui en vrai s’était pré-tendu personnage officiel. Les di-zaines de kilos de courrier et les pré-cieuses dépêches du Gouvernement furent sauvées grâce à la mobili-sation patriotique des Vernolitains. Bourgeois et paysans des deux sexes, tous unis par une même volonté de résistance, ont permis au courageux Mangin de conti-nuer sa mission et au traître Lutz d’être dé-masqué et emprisonné ! Plus d’un siècle nous sépare de cet épisode guerrier, le regard a changé, ce sont des chants et des danses, des acrobaties et nom-breux sont les morceaux de bravoure qui nous sont offerts par des acteurs conscients de l’importance de leur rôle. Les specta-teurs n’ont pas cessé (à juste titre) de les applaudir. Deux musiciens, le compositeur-chanteur-guitariste (Jean-Luc Houbron) et son accompagnateur accordéoniste (Pierre Loncle) font office de « Monsieur Loyal » dans l’habile mise en scène due à Bertrand Pascual qui a trouvé un procédé efficace de narration en présentant la dualité classique : le « clown blanc » (Mangin-Pascal Pellerin) et « l’auguste » (Lutz-Christophe Bouillette). Ils sont entourés des protagonistes dont le jeu

rappelle les entrées et sorties de scènes des opérettes de jadis, avec les chants, les danses et tous les effets que provoquent les acces-soires spectaculaires de rigueur : chevaux, coups de feu, incendie… En toile de fond, le décor somptueux du château des Buissons se dresse dans une demie obscurité avec sa façade compliquée, offrant les ressources scéniques qui se prêtent bien à ce genre de spectacle.

Coup de chapeau bien mérité aux acteurs, figurants, comédiens, danseurs, chanteurs, musiciens, couturières, logisticiens… ainsi qu’à l’équipe municipale. Dix tableaux d’une réalisation dans laquelle les qualités humai-nes nécessaires pour qu’une telle aventure collective soit réussie, s’est répétée à un siècle d’écart, hier, en vrai, par patriotisme, aujourd’hui, en spectacle, pour se faire plai-sir et faire plaisir aux spectateurs. C.s.B.

après le spectacle, les applaudissements. (de g. à d.) p. pellerin, l’aéronaute mangin, m. Cinalli, adjoint au maire, m-h lopez-Jolli-vet, maire, et B. pascual, réalisateur. (Photo J2R)

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Révision du PLU : entre prévisions et contradictionsDepuis le mois de juin, la municipalité de Vernouillet s’attache à démontrer le bien-fondé de sa démarche ur-baine («Vernouillet fait son PLU») dans la perspective de la révision de son Plan local d’urbanisme, clé pour l’ouverture ou non à l’urba-nisation future de la ville.Un exemple illustre le procédé : le 10 sep-tembre dernier, les élus, les techniciens et les habitants se sont donnés rendez-vous sur le terrain pour évoquer les avantages et les inconvénients d’une probable révision du PLU, notamment pour l’agriculture périur-baine. Dans ce cadre, la balade «diagnostic en marchant», méthode inhabituelle et fort intéressante par son aspect pédagogique, a couvert les quartiers du centre ville et des Rois. Le diagnostic du bureau d’études «Es-pace ville» a été largement partagé sauf sur un point : avenue de la Châteigneraie, face au collège et à la zone agricole : quel ave-nir réserver à ce secteur ? Valoriser l’entrée de ville et la frange urbaine ? Pérenniser l’agriculture périurbaine ? Il semble qu’une nette opposition se dessine entre les habi-tants (dont l’agriculteur exploitant, Marc Surgis, présent à la balade) et le maire-ad-joint chargé de l’urbanisme, Jean-François Rovillé. Pour ce dernier, l’urbanisation d’une partie de la zone agricole est inéluctable (et il souhaite l’arrivée de la rocade RD 154), tandis que de nombreux habitants estiment que cela signifierait «l’asphyxie du village». Marc Surgis, quant à lui, critique vivement les bétonneurs de tout poil car «les plans que vous avez élaborés négligent l’avenir de notre terre !» L’enjeu foncier du site de 35 hectares «La vallée Goujon» reste également à débattre dans les années à venir.Planifier, valoriser, mettre en oeuvre, opti-miser, quantitatif, qualitatif... voilà une série de termes technocratiques qui veulent «ca-moufler» les prévisions du changement du mode de vie des habitants. Les hypothèses de la rocade et de l’augmentation démogra-phique... (Vernouillet devrait atteindre les 10.000 habitants selon J-F Rovillé) détermi-neraient les réponses à l’ensemble des ques-tions ci-dessous.Dans la continuité, le 28 septembre a eu lieu la présentation du diagnostic territorial et des résultats de l’enquête menée auprès des Vernolitains par le même bureau d’étu-des. Ce diagnostic s’inscrit dans la révision

du PLU. A cette occasion, Philippe Albarede d’Espace Ville, qui accompagne la commune sur ce dossier, a présenté le diagnostic terri-torial en trois temps (patrimoine, économie et logement) et les résultats de l’enquête - bientôt disponible sur internet - dans le ca-dre de la concertation.

une ville à la campagne !«Vernouillet, une ville à la campagne !» ex-plique Philippe Albarede : elle dispose d’une agriculture forte et dynamique avec une ZAP, (zone agricole protégée). Avec 9300 habitants la ville se caractérise par une dé-mographie jeune sur un parc de 3.300 loge-ments. Le niveau d’équipements publics est convenable. Cette identité «agricole» devrait être préservée car elle est synonyme d’un patrimoine «naturel»... à conserver ! Cela dit, ce même urbaniste défend le processus de valorisation foncière qui pourrait aller à l’encontre de l’objectif précédent. D’où une certaine contradiction qui se dégage. En-suite, le binôme «qualitatif-quantiatif» a été suremployé à tout propos dans la soirée du 28 septembre. Cependant, il faut à l’évidence prévoir une augmentation des besoins en logements du fait de la cohabitation et du parcours de vie d’un individu.

Paul Thierry Obrou, un habitant du Parc à Vernouillet, présent à la réunion du 28 septembre, ajoute : «55% des habitants du quartier du Parc ne souhaitent pas devenir propriétaires dans la ville... [cela signifie]... que l’offre d’achat immobilier dans la ville

ne serait pas à la portée de tous. Dans un second temps, ces habitants ne seront pas concernés par le projet de développement municipal dans la mesure où ils ne seront plus dans la commune... Mme la maire... ne devrait pas négliger ce point...»Le problème des transports a été largement éludé : quid de l’impact du prolongement du RER qui - rappelons le - passera par la gare de Vernouillet-Verneuil. Comment lier ce progrès au besoins futurs ? En outre, les déplacements sont dépendants des instances supracommunales (STIF, ré-gion... délégataires ) mais la ville devrait exprimer ses besoins d’une manière claire en fonction de ses plans, notamment pour le transfert du nouveau centre commercial et des zones environnantes : c’est le projet du territoire à l’échelle communale qui sera «le point de départ» d’une nouvelle ère avec la Communauté d’agglomération des Deux Rives de Seine. «On va faire partager notre projet par la CA2RS», souligne Marie-Hé-lène Lopez-Jollivet. En gros, Vernouillet ne pose pas de problè-mes particuliers - urbains, sociaux, ou éco-nomiques - sauf que la ville a tourné le dos à la Seine et manque de transports collectifs.Vernouillet possède des atouts - dont le foncier agricole - mais a fait le pari de ré-habiliter d’abord les sites autour de la zone commerciale de La Grosse Pierre. D’ailleurs, la présence de M. Bon, aménageur au sein de la SPP, à la réunion publique, confirme l’in-térêt que cette société porte sur l’ensemble du site, y compris le stade des Amandiers. R.a.

Le PLU parviendra-t-il à «planifier, valoriser, optimiser et préserver» la qualité de vie des vernolitains ? (Photo J2R)

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nuisanCes aÉRiennes

Une autoroute du ciel sur nos têtes

Relever de 300 mètres les altitudes d’approche des avions sur les aéroports franciliens, afin de mieux prendre en compte les nuisances subies par les riverains et les populations concernées, a été l’objectif de plusieurs mois de concertation. Un enjeu environnemental hissé peu à peu au rang d’enjeu politique qui a soulevé beaucoup d’espoirs, amenant les associations participant

à la concertation à présenter une plateforme de revendications communes. Mais les méthodes autoritaires de l’administration ont provoqué une mobilisation des populations, des associa-tions et des élus locaux toutes tendances confon-dues à se mobiliser afin que soient respectés les engagements ministériels, avant que soit sifflée la « fin de partie».

Relever de 300 m. les altitudes permet de réduire les nuisances sonores au sol. (Document DGAC)

Les populations des villes du Nord-Ouest francilien(1) sont survolées par les avions lors de leur procédure d’approche de l’aéroport de Roissy. Pour reprendre les propos du CI-RENA(2) on constate que « des espoirs de voir enfin la situation des survolés du nord-ouest francilien s’améliorer durablement par l’adoption d’un certain nombre de mesures, suite aux récentes « Rencontres du Grand Roissy », force est de constater aujourd’hui, que les espoirs des survolés du nord-ouest francilien se sont transformés, une fois de plus, en désillusion .

un transfert des nuisancesLe projet de la DGAC(3), semblait a priori sé-duisant puisqu’il prévoyait le relèvement de 300 mètres de l’altitude de survol des avions, mais la réalité est toute autre car il s’agit, en fait, purement et simplement d’un transfert de nuisances sur des territoires habités par plus de 200 000 habitants.

Ce projet visait initialement à diminuer les nuisances sonores autour des aéroports pa-risiens, conformément aux engagements du Grenelle de l’Environnement. Or, au final, la

modification envisagée et soumise à enquête publique a pour conséquence d’impacter des communes qui étaient moins ou pas impac-tées auparavant.

Convergence d’idéesLa forte mobilisation à la réunion publique du 6 avril à Conflans-Sainte-Honorine avait fait basculer une décision inacceptable. Plus de 200 personnes, en présence des mai-res des communes concernées et des élus de tous bords exprimant unanimement leur avis défavorable sur l’enquête publique en cours. Le développement économique du transport aérien ne doit pas avoir pour conséquence des nuisances insupportables pour les habi-tants survolés comme l’a écrit Anny Poursi-noff (députée EE-LV des Yvelines) à la mi-nistre : « Les pollutions diverses générées par le trafic aéroportuaire ne sont pas sans effets tant pour la santé, que pour la qualité de vie des riverains. Nuisances sonores, pollutions chimiques, émissions de gaz carbonique et d’oxydes d’azote sont des conséquences no-cives du trafic aérien. »Philippe Esnol (maire PS de Conflans-Sain-te-Honorine et Conseiller général et future

Sénateur des Yvelines), par lettre du 14 mars 2011, n’a pas manqué de rappeler à la ministre que « Je crois savoir qu’à Longjumeau, dont vous êtes la maire, vous avez fait des nuisan-ces aériennes un cheval de bataille municipale. Arnaud Richard (député radical de la 7e cir-conscription des Yvelines) particulièrement sensible à la mise en œuvre du Grenelle de l’Environnement, conclut en mettant en avant lui aussi un argument écologique : «Cette si-tuation, particulièrement préjudiciable pour la santé et la tranquillité des habitants, ne me semble pas conforme aux engagements du Grenelle de l’Environnement.» Il demande à la ministre « de bien vouloir me faire connaî-tre les mesures que vous envisagez de pren-dre, avec la DGAC afin de rendre ce projet conforme aux préoccupations de nos conci-toyens qui souhaitent vivre dans un environ-nement et un cadre de vie préservés.»

(1) Conflans-Sainte-Honorine, Achères, Andrésy, Mau-recourt, Triel-sur-Seine, Boisement, Vaux-sur-Seine, Courdimanche, Jouy-le-Moutier, Menucourt, Neuville-sur-Oise, Vauréal, Carrières-sous-Poissy, Poissy, Cer-gy-Pontoise.

(2) Collectif Inter-associatif du Refus des Nuisances Aériennes.

(3) Direction Générale de l’Aviation Civile.

dossier coordonné par Claude Barouh pour la rédaction.

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un ColleCtif d’assoCiations

Les exigences exprimées par le collectif des associations rappelées par le président du CIRENA :- Relèvement des altitudes de survol de nos villes du Nord-Ouest Francilien au-dessus de 3000 mètres et amélioration des trajectoi-res et des procédures d’approche,

- Limitation impérative du nombre de mou-vements annuels sur Roissy à un maximum de 500.000 (2 fois Orly),

- Suppression définitive des vols de nuit et instauration d’un véritable couvre-feu de huit heures d’affilée sur Roissy (de 23 h à 7 h) comme le recommande l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

CiRenaLe Collectif Inter associatif du REfus des Nuisances Aériennes (CIRENA) est une as-sociation qui a pour objet de lutter contre les nuisances aériennes portant préjudice au cadre de vie, à l’environnement, la santé, la sécurité et le patrimoine des populations survolées du nord-ouest de la région Île-de-France. Il assure la défense des intérêts de ses mem-bres et des populations concernées. Il in-tervient, entre autre, auprès des pouvoirs publics ainsi qu’auprès des acteurs économi-ques, chargés de l’exploitation, du contrôle et de la régulation du trafic aérien et par-ticiper à toute commission, tout groupe de travail, toute étude… C’est pourquoi il siège à la Commission Consultative de l’Environ-nement de Roissy (CCE).

nuisanCes aÉRiennes

Depuis la publication de l’enquête publi-que relative au projet de modification de la circulation aérienne en direction de Rois-sy, menée en mars 2011, concernant 138 communes, les politiques se positionnent.

Ainsi le député Arnaud Richard (proche de l’UMP) tient à souligner que les échan-ges avec les élus, les associations et les populations ont été menés avec sérieux alors même que ce type d’échanges n’est pas dans les ha-bitudes de la DGAC. Il sou-ligne cependant que le sujet, par sa complexité, donne lieu à des dossiers de pré-sentation qu’il faudra à l’avenir simplifier.

Que ce soit par la présence dans les communes, par le comité interrégional de concertation ou par des réu-nions spécifiques avec les associations, la DGAC a réalisé des efforts remarquables pour cette concertation.

Dans son rapport final, la commission d’enquête a conclu à un avis plutôt favora-ble avec des réserves et recommandations importantes qui touchent tout particuliè-rement le secteur de Conflans-Sainte-Ho-norine et du Vexin dont l’importance est capitale pour le cadre de vie des habitants. Ces réserves répondent aux engagements du Grenelle dont l’objectif est l’améliora-

tion de la qualité de vie des Franciliens. Sur ces bases, le député Richard demande au gouvernement de faire un effort sur plusieurs points : • la meilleure information des populations concernées, • la descente continue, • l’interdiction progressive des avions les plus bruyants durant la tranche 22 heures à 7 heures du matin, • et surtout, de surseoir à la mise en œuvre

du dispositif face à l’Est pour Roissy et le Bourget, tel que prévu dans le projet initial. S’étant engagé for-tement sur ce dos-sier essentiel pour notre territoire, multipliant les ac-tions en rencontrant les associations, participant aux réu-nions et aux mani-festations publiques et rappelant ses engagements très forts vis-à-vis de la proposition faite

au nom du Grenelle, le député Richard a défendu les habitants auprès du Directeur général de l’Aviation Civile et de la Mi-nistre de l’Écologie et du développement durable.

Enfin, il a interpellé le gouvernement sur ce sujet essentiel pour notre territoire à l’Assemblée nationale le 17 mai dernier. Il souhaite que ces actions, menées de façon collégiale, aboutissent dans l’intérêt de notre territoire, tout en restant vigilant et déterminé sur ce dossier.

aRnaud RiChaRd : «il faudRait suRseoiR à la mise en œuvRe de Ce pRoJet

du dispositif faCe à l’est»

nuisanCes sonoRes aeRiennes

L’aviation commerciale, dont le trafic est en accroissement, engendre une pollu-tion chimique (particules solides, polluants résiduels, etc.) et sonore. Cette dernière est sévèrement réglementée, mais les nuisances aériennes subsistent pour les riverains des aéroports et les populations survolées lors des phases d’atterrissage. Plusieurs millions de Franciliens subissent ces nuisances so-nores qui peuvent provoquer gêne, stress, problèmes de santé etc. Elles ont aussi pour conséquence de dévaloriser les biens immo-biliers et même de provoquer le départ des populations de quartiers urbains entiers des villes concernées... Des enjeux techniques, environnementaux mais aussi politiques.

dgaCla direction générale de l’aviation ci-vile (DGAC), rattachée au Ministère de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, a pour mission de garantir la sécurité et la sûreté du trans-port aérien en plaçant la logique du dévelop-pement durable au coeur de son action. La DGAC joue un rôle central dans le monde du transport aérien français. Elle intervient comme responsable de la sécurité et de la sûreté, acteur de la prévention pour le res-pect de l’environnement… Elle veille aussi à la préservation de l’environnement, par une lutte permanente contre les nuisances géné-rées par le transport aérien.

aCnusa l’autorité de contrôle des nuisances aé-roportuaires (ACNUSA) est un organisme officiel chargé de contrôler l’ensemble des dispositifs de lutte contre les nuisances gé-nérées par le transport aérien. Sa contribu-tion s’articule autour de thèmes tels que : mieux prendre en compte la gêne ressentie par les riverains d’aéroports et améliorer les performances environnementales de la navi-gation aérienne.Elle peut émettre des recommandations sur toute question relative aux nuisances envi-ronnementales générées par le transport aérien sur et autour des aéroports. Elle doit également satisfaire à un devoir d’informa-tion et de transparence notamment vis-à-vis des riverains. C’est pourquoi elle a donné un avis sur le projet de relèvement des trajectoi-res, notamment face à l’Est.

(Photo J2R)

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Le 9 juin dernier, la Com-mission consultative de l’environnement de Roissy (CCE) n’a pas validé le projet présenté par la Direc-tion générale de l’Aviation Civile (DGAC) de relève-ment des altitudes pour les atterrissages face à l’Est, es-timant que des compléments d’études étaient nécessaires. La Commission se conformait ainsi à l’avis du rapport de la Commission d’enquête qui avait dans sa conclusion émis une réserve concernant la révision des trajectoires au-dessus de la zone Conflans-Cergy et la sup-pression des mouvements de nuit à envisa-ger entre 22 h et 7 h du matin. La DGAC n’a pas renoncé pour autant à son projet et a tenté un coup de force le 6 juillet. Le CIRE-NA (Collectif inter-associatif du refus des nuisances aériennes) a aussitôt réitéré sa demande de constitution d’un groupe de tra-vail réunissant les associations concernées, les élus, les exploitants et l’administration, afin d’élaborer en concertation un projet de relèvement acceptable pour tous et sans transfert de nuisances.

tenter un passage en forceLas, fidèle à ses habitudes et dans la préci-pitation la plus totale, la DGAC a fait ins-crire le 5 juillet, c’est-à-dire la veille et par courriel, un point n° 3 à l’ordre du jour de la CCE complémentaire (de celle du 9 juin) devant se réunir le 6 juillet avec pour objet : «le projet de relèvement face à l’Est». Prétextant un avis de l’ACNUSA (Autorité de contrôle des nuisances aériennes) trou-vant le projet initial de relèvement concocté par la DGAC en novembre 2010 moins mauvais que celui établi par la même DGAC après intervention de la ministre des trans-ports fin janvier 2011, l’administration a ten-té d’imposer ce projet initial que le CIRENA combat depuis le début. Ce véritable coup de force a échoué car l’organisation en pleine période de vacances d’une CCE devant examiner un point aussi important que le relèvement face à l’Est a été aussi bancale et bâclée que le projet lui-même : la DGAC et le ministère ont été incapables de réunir le quorum nécessaire pour voter ce projet aussi inacceptable que celui soumis à enquête publique du fait des transferts de nuisances considérables qu’il entraînerait sur les zones à forte densité de

populations de la Confluence et de l’agglo-mération de Cergy-Pontoise. La CCE, faute de combattants, n’a rien va-lidé du tout et les procédés sournois de la DGAC, dont le seul objectif est et reste l’augmentation du trafic sur Roissy - sans réellement prendre en considération les po-pulations survolées - ont tourné court.

Rester vigilant Le CIRENA appelle les élus et les associations à rester très vigilants car l’administration ne re-nonce pas à imposer son projet sans prendre

en compte les propositions des associations et des élus. Cependant, du fait des textes régle-mentaires qui obligent le préfet à renouveler à partir du 27 juin 2011 la totalité des membres de la CCE actuelle, l’administration ne peut plus faire siéger et voter cette CCE tant que ce renouvellement n’aura pas été fait. La mobili-sation générale des populations, des élus, des associations contre ce projet inacceptable doit se poursuivre afin de le faire échouer défini-tivement. Il en va de la santé, de l’environne-ment, de la qualité de vie et du patrimoine de plus de 230 000 personnes !

Echec et coup de force de la DGAC

Le 16 mai 2011 a été rendu public le rap-port de la commission d’enquête sur le relèvement de survol des avions en prove-nance de Roissy CDG. Favorable et défavo-rable, il exprime deux réserves concernant le secteur Cergy-Conflans : une condition suspensive qui doit être levée par le maître d’ouvrage. Si ce n’est pas le cas, l’avis de la commission est réputé défavorable. «La commission estime nécessaire de différer la décision ministérielle de mise en application du présent projet aux fins de compléments d’études dans les domaines suivants :

1.- La révision des trajectoires ; déplace-ment de la zone de forte concentration d’avions prévue au-dessus de la zone très urbanisée de Cergy Conflans vers les zones rurales faiblement peuplées du nord-ouest de l’Ile-de-France. 2.- La suppression des mouvements de nuit à envisager entre 22 heures et 7 heures du matin.» Ces demandes et compléments d’études se-ront précédés d’une nouvelle consultation publique privilégiant une plus large concerta-tion, information et publicité des populations et collectivités directement concernées.

l’avis favoRaBle… dÉfavoRaBle (!)

Philippe Houbart, président du CIRENA, à la manifestation du 14 mai à Conflans-Sain-te-honorine. (Photo J2R)

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Sur la question cruciale du mode de vie, le rapport de forces se mesure à la fois sur le terrain et dans la sphère politique.Organisée le 14 mai par le collectif contre les nuisances aériennes, CIRENA, et la ville de Conflans-Sainte-Honorine, la manifesta-tion a commencé dans une ambiance esti-vale. Tous les élus se sont mis devant le cor-tège sur la N 184 pour entonner en choeur des slogans tel «NON, NON à la pollution de l’air». Vint le temps de la prise de parole politique. Tous les élus, de gauche et de droite, ont plaidé pour une «modification de la donne» et certains ont déploré le manque de mo-bilisation de la population (Gérald Rutault, maire de Maurecourt). Certains ont même surenchéri : Philippe Esnol (PS), maire de Conflans et conseiller général des Yvelines a souligné qu’il irait jusqu’à la ville de la minis-tre de l’écologie, Nathalie Kosciusko-Mori-zet, dans le département de l’Essonne. «Il est insupportable de voir que la DGAC continue à nous faire croire que ce projet est bon pour les habitants de la Confluente... BASTA...» Pour sa part Ghislaine Senée, conseillère ré-gionale (EE-LV) et maire d’Evecquement, a expliqué que «grâce à cette première mo-bilisation, les élus auraient la possibilité de contrer la DGAC». Hugues Ribault, maire d’Andrésy (UMP) et Joël Tissier, conseiller général EE-LV, ont, pour une fois, tenu le même même langage : le premier - l’ancien conseiller général - a déclaré : «Nous som-mes à l’écoute du CIRENA». Le second - le nouveau conseiller général - a ajouté : «Nous nous opposons à la modification des cou-loirs». En des termes sévères, Arnaud Richard, dé-puté Radical, a interpellé le 17 mai le gouver-

nement : «On ne peut pas accepter un projet qui n’atteint en rien l’objectif recherché de réduire les nuisances et se contente de les transférer sur d’autres zones et sur d’autres populations encore plus nombreuses et tou-jours plus éloignées de l’aéroport. Pour nous, élus locaux, et pour les populations, ce projet tel qu’il est présenté aujourd’hui est inaccep-table et je vous demande d’y renoncer.» En définitive, le député Arnaud Richard, a fait une synthèse de la situation : il a posé une question orale au Gouvernement; il a eu une réponse de M. Mariani (cf. ci-dessous, enca-dré); il a rencontré NKM avec la volonté de la faire changer d’avis.

la réponse de thierry mariani, sous-secretaire d’etat«Au cours des premières réunions de concer-tation et lors des rencontres du Grand Roissy, le 25 janvier dernier, certaines observations ont fait apparaître la nécessité d’amender le

projet de modification permanente des pro-cédures d’approche aux instruments de l’aé-roport de Roissy-Charles-de-Gaulle. La mi-nistre a donc souhaité que le projet soumis à enquête publique soit modifié pour éviter le survol des plus grosses agglomérations de la région. Nous sommes cependant conscients que des avis contradictoires peuvent être re-levés par l’enquête publique dont nous al-lons maintenant tirer les enseignements.»«... Des décisions ministérielles seront prises ensuite, prenant en compte les résultats de la concertation ainsi que les remarques répé-tées, et certainement justifiées, que vous avez faites sur la situation de Conflans-Sainte-Honorine après que de nombreux riverains vous aient interpellé à plusieurs reprises...» Deux étapes restent à franchir : une com-mission de concertation de l’environnement et l’avis de l’ACNUSA (Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires) et la décision du gouvernement.

Une manifestation pour sauvegarder le Confluent

Coup de théâtre : la DGAC a réuni le 12 juillet, malgré la loi, la Com-mission consultative de l’environnement de Roissy (CCE) pour la troisième fois et elle a validé... le choix de la DGAC ! Dans un com-muniqué du 14 juillet, Philippe Houbart, président du CIRENA s’insurge contre la décision «illégale» de la DGAC. C’est donc en pleines vacances de juillet, lors d’une réunion complémentaire de la CCE de Roissy du 6 juillet, qui n’avait pas atteint le quorum pour voter, avec l’aide d’une grosse poignée de membres représentant de l’exploitant (ADP, Air-France et autres) fortement sollicités pour l’occasion, ainsi que de deux petites poignées d’élus favorisés par le projet et d’associations amies, que la DGAC a fait voter d’une manière « favorable » à son projet initial de relèvement des altitudes pour les atterrissages côté ouest de l’aéroport, bien que ce projet ne

soit pas celui soumis en mars dernier à enquête publique. Pour le CIRENA, il n’y avait rien à obtenir de ce genre de commis-sion, ni de toutes les réunions (groupe vols de nuit et autres) qui vont avec. Les vraies associations n’y servent que de faire-valoir, à la DGAC et surtout à la ministre NKM.En conséquence, le CIRENA en appelle à tous les élus (Députés, Maires, CG et CR) des agglomérations des villes de la Confluence, de Cergy-Pontoise et du Vexin qui vont voir les nuisances aériennes se multiplier sur leurs villes si ce projet est appliqué, à exiger de la ministre NKM et de la DGAC que les revendications du CIRENA soient mises en application : descente continue à 1800 mètres, 24 h/24 sur le double nord; couvre-feu de 22 h à 7 h; plafonnement à 500.000 mouvements annuels d’ici à 2015.

paRodie de ConCeRtation !

Bloquer la n184, pour se faire entendre du gouvernement ! (Photo J2R)

nuisanCes aÉRiennes

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Prémices d’une faillite annoncéeL’année 2010 sera à coup sûr considérée par les futurs historiens comme une année charnière, une période-clé pendant laquelle s’est opéré un bouleversement de l’or-dre financier mondial. Ce bouleversement était déjà à l’œuvre et les crises violentes que nous avons connues en 2008, puis pendant l’été 2011 en sont les expres-sions les plus spectaculaires. Nous sommes en train de conclure un cycle initié il y a une trentaine d’années. Un agent économique qui a un besoin de financement a trois options : soit il a un ex-cès de trésorerie qu’il peut mobiliser, soit il s’adresse à un autre agent économique qui a un excédent de trésorerie, soit il s’adresse à un intermédiaire financier, comme une ban-que dont le rôle est d’allouer aux agents en demande des ressources collectées auprès d’agents en excès. Pour faire simple, il existe d’un côté des épargnants (principalement des personnes physiques et quelques entre-prises) et de l’autre les demandeurs de crédits (des personnes physiques, des entreprises, des collectivités territoriales et des États). Jusqu’aux années 80, la gestion de la relation entre épargnants et agents en demande était quasiment le monopole des intermédiaires financiers, principalement les banques, lar-gement contrôlés par l’Etat. Les entreprises recouraient principalement à l’autofinance-ment (fruit de leurs bénéfices) et au crédit. Le recours à la bourse était très marginal : pour résumer, nous étions dans une situa-tion dans laquelle les banques, grâce aux dé-pôts des épargnants et au refinancement de la banque centrale, fournissaient aux agents économiques (principalement entreprises et États) les ressources nécessaires. Par ailleurs, le secteur bancaire était compartimenté en-tre des acteurs ayant des statuts variés et en-cadrés par des réglementations spécifiques et bénéficiant, pour certains d’entre eux, de ressources moins chères pour soutenir la mise en œuvre de politiques publiques particulières. Dans ces conditions, le secteur financier était en stagnation : le rendement offert par les dépôts bancaires incitaient les épargnants à conserver leurs économies sous formes d’actifs improductifs comme le foncier. Parallèlement, les exigences élevées en termes de réserve imposées aux banques restreignaient leur capacité de prêts, tandis que le crédit « administré » mu par d’autres considérations que la simple recherche de

rentabilité créait une certaine distorsion dans l’allocation de crédit. Cette situation engen-drait un déséquilibre car l’offre de crédit était contrainte et ne pouvait satisfaire une demande en forte hausse. Ce déséquilibre était compensé par la création de monnaie et donc l’inflation.

mondialisation, libéralisation financièreLa crise de la fin des années 70, l’inflation qui caractérisait cette époque, l’apparition des premiers déficits publics et la lente mais inexorable mondialisation de l’économie ont rendu nécessaire pour les entreprises la recherche d’autres sources de financement d’une part pour échapper à l’oligarchie des banques, à travers le recours au marché fi-nancier, d’autre part pour lever des fonds propres (marché des actions) et de la dette (marché des obligations). Évidemment, seules les entreprises les plus importantes pouvant accéder au marché financier, les banques qui appliquaient une mutualisation des risques en prêtant entre petites et gran-des entreprises importantes, les premières présentant un risque beaucoup plus élevé que les secondes, ont alors connu une crise aigüe. On comparait la situation bancaire à celle du secteur sidérurgique, survenue quel-ques années plus tôt.La libéralisation financière des années 80, qui a permis de décloisonner les banques, devenues des acteurs universels de la finan-ce, allait modifier profondément le paysage financier. C’est l’ère de l’uniformisation des pratiques de financement qui permet une ré-duction des coûts, alors que se dessinent les contours de la compétition mondiale : uni-formisation des instruments, des échéances, mise en relation directe possible entre agents à la recherche de placements lucratifs (mé-nages ou gestionnaires d’épargne collective – banques, assurances, fonds de pension, etc.) et agents en recherche de financement (entreprises et États principalement, mais aussi banques). Par ailleurs, s’organise éga-lement une concurrence entre les places fi-nancières.Le but recherché était simple : libéraliser et laisser le Marché déterminer la meilleure allocation possible des ressources, l’intérêt réel s’ajustant de manière à équilibrer la de-mande de crédit et l’offre d’épargne.Ainsi, la Bourse qui avait été pendant très longtemps le lieu où s’organisaient les ventes et achats des emprunts d’État, s’est progres-sivement ouverte aux entreprises, qui ont vu là un moyen de court-circuiter les banques et d’accéder directement et sans intermédiai-res, réduisant le coût d’accès à l’argent. Par conséquent, contrairement à ce qu’on peut penser de prime abord, la financiarisation de l’économie s’est avant tout traduite par de la désintermédiation, c’est-à-dire un moindre recours aux banques. Ainsi, la part du fi-

nancement des entreprises par le marché va progressivement augmenter passant de 8% en 1970 à 54% en 1986. En conséquence, la capitalisation boursière qui représentait moins de 30% du PIB en 1970, atteint 46% en 1996, 112,7% en 2002 et avec un point culminant de 149% en 2006 .Pour survivre, les banques vont alors modifier leur modèle économique et progressivement changer de métier : face à un environnement devenu compétitif, elles vont également se tourner vers le marché financier autour des principales activités suivantes :- une activité de conseil et de prestataire du marché (placement de titres, gestion pour compte de tiers, etc..). Cette activité leur as-sure une rémunération indépendante d’une activité de crédit ;- elles émettent des titres pour financer leurs activités de prêts ;- elles interviennent pour placer une partie des énormes dépôts dont elles assurent la gestion.En un mot, les banques deviennent des in-tervenants de premier ordre du marché fi-nancier et la frontière devient floue entre activité bancaire et activité financière. Or, paradoxalement, des deux côtés de l’Atlanti-que les banques vont subir deux fortes crises mais pas pour les mêmes raisons : aux États Unis, c’est bien une activité purement finan-cière (les fameux subprimes) qui vont préci-piter les banques américaines alors qu’en Europe, c’est plutôt une activité tradition-nelle (prêts aux États) qui est la cause de la mauvaise santé des banques européennes et principalement françaises.Pourtant, les deux cas signent la fin d’un cycle initié dans les années 80 par le légis-lateur, qui voyait par la libéralisation finan-cière un moyen de lutter contre l’inflation, de construire un marché financier européen et mondial, d’attirer des investisseurs étran-gers, de recycler dans les dettes des États les énormes excès des épargnants et de dématé-rialiser l’économie. Or, les évolutions récen-tes montrent que les pays émergents, grâce à une base industrielle (une économie réelle) dynamique, sont devenus des acteurs du marché financier de plus en plus importants, comme le montre l’évolution relative de leur bourse avec celles des pays développés.Comme le souligne le dernier rapport du FMI (2011) , la situation des pays du Nord où l’ac-tivité est atone mais l’argent est bon marché grâce aux politiques très laxistes des banques centrales. Compte tenu des sombres perspec-tives de croissance à moyen terme dans les pays développés, cette dynamique est-elle porteuse d’une modification profonde, dura-ble et saine entre marchés du Nord et du Sud ou est-elle annonciatrice de grands désordres financiers encore plus importants que ceux que nous vivons actuellement ?

m. KleiCh

CRise finanCièRe

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La dialectique modernephilosophie

Disparition : adieu Peppy, notre pizzaiolo napolitain !

Un des arts du débat est la dialectique. Le langage courant évolue rapidement. Il entraîne ou est entraîné par pléthore d’ex-pressions et de locutions nouvelles qui s’in-troduisent dans son corpus et contribuent à son développement ou son retour en ar-rière. Il y a aussi manière de l’utiliser, de se l’approprier en poursuivant des objectifs personnels peu avouables. Parmi ceux-ci, la justification ou le dénigrement d’un événe-ment, d’une posture, d’une idée figurent en bonne place. L’amalgame, l’affirmation sans démonstration et la fausse comparaison sont des techniques de langage couramment utilisées pour parvenir à ces fins.L’amalgame consiste à affirmer l’équivalence de deux événements, idées, personnages ou lieux ; l’amalgame ne doit pas être confondu avec la qualification : celle-ci consiste à ca-ractériser par un signe distinctif qui peut être un adjectif. Prenons un exemple : si je dis que le maire d’Andrésy est autoritaire, je le qualifie comme tel. Si je dis maintenant que le maire d’Andresy, c’est tel ou tel dictateur, je crée un amalgame entre un personnage et un autre dans le but évident de dénigrer celui qui le subit. Prenons un autre exemple : si je dis : « L’Agglo des 2 rives de Seine est peureuse, car n’elle n’ose pas demander l’avis de la population sur ses projets d’ur-banisation », je l’affuble d’un qualificatif. Si maintenant je la compare à la grenouille de

la fable de La Fontaine, je la disqualifie par un amalgame dégradant.Ne confondons pas l’amalgame avec la gé-néralisation abusive : celle-ci consiste à dire, par exemple, que les élus sont « tous pour-ris », que les chômeurs sont tous des « as-sistés » et les entreprises des « fraudeurs ». Heureusement, la généralisation disparaît lentement de notre vocabulaire, car sa bêtise déshonore celui qui la profère.À l’inverse, l’affirmation sans démonstra-tion progresse : il n’est pas rare d’entendre de grossières affirmations qui ne reposent sur aucune étude sérieuse, ou qui assènent des chiffres qui ne résistent pas à l’analyse ou, pire encore, possèdent tous les ingré-dients constitutifs d’un mensonge. Là aussi, prenons un exemple : notre agglo dit que « le projet d’écopôle vise à développer une activité industrielle et commerciale liée aux nouvelles filières de l’éco-industrie. » Or, il est improbable que le bailleur oblige tout nouveau locataire en cas de transmission d’activité à appartenir absolument à l’univers de l’éco-industrie. L’écopôle est donc une ZAE classique que l’on ne veut pas identi-fier par son vrai nom pour des raisons de « Marketing politique ». Autre exemple : M. Tautou, maire de Verneuil et vice-président de l’agglo, affirme le 31 mai 2011, au sujet de l’écopôle : « La concertation a lieu entre élus parce qu’ils sont légitimes. » Rien n’est plus faux : la légitimité de leur élection n’est pas en cause. Il s’agit de celle de leur projet, qui

n’a pas été présenté aux citoyens de l’agglo lors de leur élection et qu’ils entreprennent sans avoir eu l’aval des habitants concernés.Dans l’univers de la dialectique moderne, la fausse comparaison progresse aussi : l’amalgame organise une équivalence, la fausse comparaison s’autorise à mettre sur le même plan des individus, des événements, des idées pour justifier un comportement ou une idéologie. Par exemple, si l’on dit : « L’agglomération des Deux Rives de Seine est une superstructure dépensière » et que l’on répond : « Mais dans d’autres, c’est pire », on établit une fausse comparaison car cha-que collectivité répond à une logique diffé-rente qui doit être analysée distinctement. La fausse comparaison cherche aussi à détour-ner le regard pour justifier ou réduire une faute. Prenons un dernier exemple : lors des affaires Woerth, Sarkozy junior, Tapie, on a entendu : « Mais la gauche, c’est la même chose », une réponse qui cherche à disculper un groupe d’individus en comparant leurs fautes à celles présumées d’un autre camp. Avec ce genre de comparaison, on pourrait absoudre Hitler et le meurtre de six millions de Juifs, puisque Staline a exécuté le même nombre de personnes dans ses camps et tue-ries sommaires.On mesure mieux l’absurdité de telles comparai-sons. Alors, de grâce, pas d’amalgames, d’affir-mations sans démonstration et de fausses com-paraisons : seule l’analyse des faits, et seulement l’analyse des faits, mérite un vrai débat. - R.l.

Giuseppe était natif de Naples. L’Italie est restée toute sa vie dans son cœur. Le mo-ment est venu pour Giuseppe de conclure sa vie et, surtout, de mettre en exergue trois valeurs qui ont guidé, à mon sens, la vie de Peppy : l’amitié, le travail et le bonheur.- Par l’amitié, Peppy a su donner, échanger sans compter pour ceux qui ont aimé sa per-sonnalité, simple et généreuse. Quand on passait à sa boutique, il nous gratifiait d’un sourire naturel. Peppy incarnait la générosi-té, une denrée qui se fait rare dans le monde complexe et féroce d’aujourd’hui.Au contraire, pour lui, il y avait toujours de la place pour l’amitié tout en dégustant ses pizzas et autres plats magnifiques. Ses amis venaient chez lui non seulement pour bien manger, mais aussi pour se ressourcer. Peppy était le tenan-cier idéal d’un troquet local où l’amitié brillait dans les petites et grandes occasions : Dany Boon, l’acteur-réalisateur, peut en attester !

- Le travail : toujours fidèle au poste, Peppy s’attelait à la tâche avec la minutie d’un hor-loger milanais (si cela existe !) : ouverture à 10 heures, fermetures tardives... La Cuattro Formaggi de Peppy était un chef d’œuvre mariant la finesse d’une pâte croquante à l’onctuosité des fromages sélectionnés. Notre artiste pizzaiolo sortait la grosse ar-tillerie du comptoir : mozzarella, parmesan, gorgonzola, chèvre frais italien ou taleg-gio… selon l’arrivage du marché. Pour lui, le travail était un moyen de se rendre utile à la société tout en se faisant plaisir. - Bonheur : voir Peppy préparer la pizza était un pur bonheur. Ici, pas question de battre des records de vitesse ! Le produit avant tout ! La pâte à pizza étalée, notre re-gretté Napolitain allait chercher au fond de son faitout le coulis de tomates, préparé le matin. Et puis, pas question de jambon pré-découpé ou de « fromage à pizza » ! Peppy

sortait le prosciutto crudo ou la mozzarella du comptoir !Avec sa femme, Véra, la famille Costigliola symbolisait à merveille cette cuisine tradition-nelle et familiale de la péninsule : Peppy pro-posait les meilleurs produits de son Italie natale et nous délectait de merveilleuses pizzas, les meilleures de notre territoire. - l.W., - R.a.

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RugBY

Le nouveau défi du RC TrielA l’aube d’un nouveau championnat, le RC Triel espère surfer sur la vague de son incroyable saison 2011. Mais cette fois-ci les choses s’annoncent plus compli-quées. Pas question cepen-dant de baisser les bras pour un groupe ambitieux.C’était le 8 mai dernier. A l’issue d’une ma-gnifique saison, le RC Triel décrochait le titre de champion régional de promotion d’honneur en battant de justesse en finale Villiers-sur-Marne (19-18). L’apothéose d’une année exceptionnelle ou les rugbymen triellois s’étaient montrés quasiment invinci-bles en ne concédant que trois défaites dans la première phase avant de finir par une sé-rie impressionnante de sept victoires. Cinq mois après, les yvelinois se sont remis au tra-vail car un nouveau défi de taille les attend, faire bonne figure dans le championnat hon-neur qui s’annonce particulièrement relevé en 2012. En effet, la Fédérale 3 a subi une refonte totale et de nombreux clubs habitués aux joutes nationales se retrouvent au niveau régional cette saison.

assurer le maintien

Avant de vouloir jouer les premiers rôles, le RC Triel devra d’abord assurer son main-tien ce qui ne sera pas forcément une tâche aisée avec des équipes du calibre de Melun ou Aulnay. Ironie du tirage au sort, les hom-mes de Vincent Kerlo retrouveront dans la même poule qu’eux les voisins yvelinois de Conflans et de Houilles, ces derniers faisant figures d’épouvantails après avoir évolué plusieurs années en Fédérale. Des derbys qui vont pimenter encore un peu plus la saison du RCT. Avant de débuter le championnat (le premier match a eu lieu le 2 octobre à domicile contre Aulnay), les triellois se sont appliqués à bien se préparer physiquement lors du stage d’avant saison au stade Gaston-de-Chirac les 10 et 11 septembre. Au pro-gramme des deux jours, du travail physique mais aussi tactique pour répéter les automa-tismes, notamment les lancements de jeu et les conquêtes. « On a quinze nouveaux joueurs et ils doivent s’habituer au système », explique Vincent Kerlo. « Cette année le groupe séniors est composé d’environ 65 joueurs, autant dire qu’il y aura de la concur-rence et que chacun devra gagner sa place à l’entraînement. Deux joueurs ont arrêté leur carrière et quinze nouveaux nous ont re-joint. Pour la plupart, ils ont beaucoup d’ex-périence, sept d’entre eux ont déjà évolué en Fédérale 1 avec Pontoise. Ils vont apporter

un vrai plus ». Et comme l’an dernier, les plus jeunes pourront profiter sur le terrain des conseils du coach adjoint Lionel Fer-nandes qui a décidé de prolonger l’aventure une année de plus. L’expérience de l’ancien joueur du MLSGP sera à n’en pas douter un atout non négligeable pour un groupe qui a de l’ambition. Les débuts sont en tout cas prometteurs, le RCT ayant disposé facile-ment de Montesson lors d’un match amical organisé en fin de stage. Reste maintenant à confirmer à un niveau supérieur pour éviter la même désillusion qu’en 2010 où le club avait été relégué en PH. Avec du cœur et du courage, nul doute qu’ils réaliseront une nouvelle grande saison.

Rencontre avec vincent Kerlo

Journal des 2 Rives.- Quelle est l’ambition du club cette année ?Vincent Kerlo.- Je tiens le même discours aux joueurs que l’an passé, c’est-à-dire d’abord se maintenir et ensuite essayer de faire du mieux possible. On ne sait pas trop où on met les pieds. Notre poule est compliquée avec plusieurs clubs qui évoluaient l’an der-nier en Fédérale 3 et un gros morceau qui se nomme Houilles.J2R.- Ca sera donc une saison difficile ?V.K.- Oui sans aucun doute. Les meilleures équipes de chaque groupe auront un super niveau. Ensuite il y aura des clubs qui seront je pense de notre valeur comme Conflans, Yerres ou Garches. Il va falloir montrer un beau visage.J2R.- L’effectif est-il plus fort que l’an dernier ?V.K.- Je pense que oui car on a gardé quasi-ment tous nos joueurs et on compte 15 ar-

rivées, dont certains qui ont une expérience de la Fédérale 1 avec Pontoise. De ce que j’ai vu à l’entraînement, c’est encourageant.J2R.- Quel sera la clé du succès cette saison ?V.K.- La clé du succès est d’avoir un grou-pe motivé avec des joueurs qui s’entraînent régulièrement. Ensuite il faut essayer de s’amuser sur le terrain. Notre jeu est basé sur la rapidité autour du 9-10 mais malheureu-sement il nous manque encore un vrai demi de mêlée cette saison. C’est pour ça que Lio-nel Fernandes qui voulait prendre du recul continuera à nous donner un coup de main de temps en temps sur le terrain.- fabien dÉzÉ

l’équipe de Rugby de triel s’entraîne avec ardeur pour la saison 2011-2012. (Photo

le calendrier du RCt2 octobre : RCT (15) – Rugby Aulnay Club (19), victoire pour Aulnay - retour le 22 jan-vier9 octobre : Rugby Melun Combs Savigny 77 – RCT (retour le 29 janvier)

16 octobre : RCT – USO Massif Central (retour le 5 février)

6 novembre : ROC Houilles Carrières – RCT (retour le 12 février)

13 novembre : RCT – RC Garches (retour le 19 février)

20 novembre : RC Conflans-Herblay – RCT (retour le 11 mars)

11 décembre : RCT – CS Ministère Finan-ces Paris (retour le 1er avril)15 janvier : RO Yerrois – RCT (retour le 8 avril).

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BoXe

Les 40 ans du BAMPrésent lors du Forum de rentrée 2011 au COSEC des Mureaux, le samedi 3 septembre, le Boxing Ami-cal des Mureaux (BAM) a présenté son actualité et la fête organisée pour ses 40 ans d’existence.

Le Boxing Amical des Mureaux (BAM) fête en 2011 ses 40 ans. Pour l’occasion, une se-maine va lui être dédiée, comme l’a annoncé son président Ali Rih. Du 24 au 29 novem-bre, une exposition et des animations sont prévues. Mais l’événement phare va avoir lieu le mardi 29 novembre avec une soirée de Gala au COSEC Pablo Néruda des Mureaux.Durant cette soirée, l’équipe de France sé-lectionnée pour les Jeux Olympiques de Londres 2012, avec Eli Konki et Tony Yoka du BAM, va affronter celle de l’Arménie.

Trois rencontres professionnelles à la suite sont prévues, dont un combat d’Ali Hallab, présent au forum et défendant son titre de champion de France. Kadhafi Djelkir, mé-daille d’argent aux Jeux Olympiques de Pé-kin, et Zakaria Attou, vainqueur de la coupe de la Ligue 2011, vont combattre dans les

deux autres combats. Une belle soirée de boxe en perspective.

action envers les jeunesLe BAM s’associe à l’association « Ile De

Rouget » (I.D.R.), une association du quar-tier des Musiciens, afin de mettre en place des actions en direction des jeunes et de développer le sport de proximité. Le club de boxe met à disposition de l’association son expérience pour organiser des séances sportives au gymnase Jean Macé et/ou au

COSEC. Les modalités sont encore à définir. La fin 2011 s’annonce comme très chargée pour le Boxing Amical des Mureaux et ses boxeurs. L’été 2012 le sera également avec les Jeux Olympiques de Londres. damien deleRin

Pour en savoir plus :Boxing Amical Les MureauxMonsieur Ali RIHGymnase Pierre de CoubertinRue Ampère 78130 LES MUREAUXMobile : 06 88 20 37 01Courriel : [email protected]

entraînements :Les horaires du BAM sont de 17 h 30 a 21 h du lundi au vendredi au gymnase.

moktar hadjri, entraîneur du Bam, Yalaoui slimane, sylvain frédéric de idR, ali Rih président du Bam et gomis Banigan, partenaire pour le quartier des musiciens. (DR)

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La vague rouge balaie TrielL’édition 2011 de la foulée trielloise a enregistré le 28 août dernier la victoire de l’équipe de Pierrefitte-multi athlon (93) parmi les 400 participants. Les «Diables rouges» ont presque tout ra-flé à Triel-sur-Seine : Ken Chareil (à droite, temps : 34’03’’), Diony Jacqueray (au centre, temps : 34’44’’) sont arrivés premier et deuxième de la générale du 10 km. Le club d’Issou a, pour sa part, dominé la ca-tégorie féminine.Sur l’autre course de la journée (les 5 km hommes), Youssef Mekdafou (16’44’’ pho-to : celui avec des lunettes) a dominé la course. Il est à noter que Y. Mekdafou est champion de France junior depuis le 3 avril 2011 lors des épreuves à Vittel (Lorraine) avec un temps de 31’ 44’’ sur la distance de 10 km. Les coureurs locaux, à l’exception d’Abdenour El Yacoubi des Mureaux - qui s’était placé deuxième de la course de 5 km avec un temps de 17’ 31’’ - n’ont pas brillé cette année à la foulée trielloise. On constate

qu’un renouvellement s’opère dans les rangs des coureurs locaux. Tant mieux !Côté femmes, les soeurs Myriam et Sabrina Adkim du club d’ISSOU ont dominé les 10 km. Myriam s’est accaparée du record des 10 km catégorie féminine : Myriam arrivant première avec un temps de 40’ 28’’, a expli-qué : « Mon objectif était d’améliorer mon temps par rapport à 2010.» Chose faite et espérons que les coureurs hommes puissent suivre cet exemple.

Les résultats in extenso sont disponibles sur le site : www.journal-deux-rives.com

Challenge des deux Rives :

- 9 octobre «Cross de Chapet» de 10 km à Chapet - 6 novembre «La Vernolienne» courses de 4,3 km cross féminine et 8,25 km cross mas-culin à Verneuil-sur-Seine. - l.R.

CouRse hoRs stade

L’équipement sportif Diagana a permis la naissance d’une nouvelle équipe d’athlétisme dans l’agglomération des Deux Rives.

La nouveauté pour cette saison 2011/2012, c’est la création du club Andrésy Athlétisme ! Profitant du Complexe Stéphane Diagana, Andrésy Athlétisme proposera des entraînements demi-fond, fond et courses hors stade les lundi, mercredi et samedi, des cadets aux vétérans, ainsi qu’une école d’athlétisme le mercredi de 14 heures à 17 heures.

Andrésy Athlétisme, un club qui se veut familial et qui prônera l’ap-prentissage des valeurs de ses différents sports.

Les premiers membres de ce club étaient présents au forum des asso-ciations de Carrièrees-sous-Poissy, le samedi 10 septembre. - l.R.

Pour des demandes complémentaires d’information, vous pouvez écrire par courriel : [email protected] ou par voie postale : Président Monsieur Miramont André2 sente de la petite muande78570 AndrésyTéléphone : 01 39 74 25 64

Pierrefitte multi-athlon (93) a inondé les podiums de couleur rouge dans presque tou-tes les catégories. (Photo J2R)

Bienvenue à Andrésy Athlé

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un JouR un livRe

Le Fantôme de Saint-GuerzanAvec les fantômes, c’est comme avec les vampires et autres goules, il faut se montrer prudent. Certains sont fantasmés, celui de Saint-Guerzan semble bien réel puisqu’il est connu de-puis des siècles. Mais est-il bien le héros de ce roman ? N’est-il pas l’orgueilleux «fil rouge» qui permet de relier des lieux, des person-nages et des événements les un aux autres, tout en ré-vélant les préoccupations de l’auteur ?

L’éditeur ne manque pas de dévoiler l’intri-gue. Pour lui, «Le Fantôme de Saint-Guer-zan» emmène son lecteur dans le monde féerique de l’imaginaire. Louis est un vieux comte vivant seul dans son château. Il ap-prend qu’à sa mort, en l’absence d’héritier, le maire du village compte mettre la main sur son bien. Par ailleurs, les villageois croient fermement à l’existence de fantômes dans le domaine : celui d’un ancien comte de Saint-Guerzan et de son frère Templier. Louis va s’associer à ces derniers pour tenter d’empê-cher le maire d’arriver à ses fins. » C’est vrai, mais c’est un peu court. L’imaginaire a-t-il sa place dans ce petit vil-lage d’une province française qui ressemble étonnamment à certaine localité toute pro-che, le château en plus ? Il est habité par une population ancrée dans ses habitudes sous la direction d’un maire à l’ancienne, style bœuf-carotte, mais qui agit et pense en bon père de famille. Sauf qu’un jour il accepte l’établissement de nouveaux habitants (so-

cialement actifs), conséquence d’un lotisse-ment juteux. Scénario bien connu dans nos contrées de campagnes périurbaines. Le châ-telain, méfiant, ami du maire, était contre.Le vieux comte ? Très vieille France, lui aussi, s’implique paternellement dans la vie du village. Une carrière militaire, un passé glorieux, l’attitude digne, aristocratique, fiè-rement dressé dans un célibat assumé mais bien embarrassant. Car il y a le château, dont la succession n’est pas assurée de rester dans la famille. Pire. L’élection d’une nouvelle équipe municipale modernise le mode de gestion des affaires communales. Pire. C’est un maire progressiste qui surgit ! Une de ces personnes qui s’assoient sur les traditions, et renvoient aux oubliettes l’ancienne équipe. Pire. Il a des vues sur le château de ses an-cêtres qui deviendrait un bien communal, un lieu public ouvert à tous. La propriété privée, c’est sacré. «Au secours les ancêtres !» Le château ? Devenu presque un musée ha-bité, c’est aussi le conservatoire du passé de la famille d’où surgissent des héros respectés depuis l’époque de Saint-Louis. L’un d’eux est évoqué de temps en temps, il est même devenu le compagnon invisible de son loin-tain descendant. Le château va ainsi devenir plus qu’un enjeu immobilier, un lieu de pou-voir dont le fantôme, légende déjà implantée dans les traditions locales, sera un souci pour les uns, une opportunité sortie de l’au-delà pour les défenseurs du château. Ici le passé et le souvenir sont à préserver car ils doivent assurer la pérennité d’une famille noble sans descendance qui lutte contre les mécréants qui, eux, n’ont pas de passé. Un gisant, sagement couché depuis des siè-cles sur sa tombe dans l’église, pense qu’il a son mot à dire dans cette histoire contem-poraine. Il a choisi son camp. C’est là que ré-side un des ressorts de l’intrigue. Ce ne sont pas le bien contre le mal, le bon contre le méchant, le merveilleux contre l’affreux qui s’affrontent, mais le passé et l’avenir que la petitesse de vue de certains décideurs cher-che à opposer, alors qu’ils sont complémen-taires. Peu de personnages féminins dans ce récit. L’auteur parvient toutefois à rendre sympa-thique l’intrigante secrétaire de mairie qui vit très mal la cohabitation avec le nouveau

maire. On rencontre aussi une gentille petite guide, genre étudiante en stage. Mais il y a le ou plutôt les curés (successifs) qui sont à la peine. On en viendrait même à plaindre ce pauvre vieux curé, complètement dépassé par les événements « surnaturels » qui s’ex-priment jusque dans son église. Il fait appel à sa hiérarchie, elle le remplace par un curé jeune et « moderne », parachuté au milieu du délire ambiant, fantôme oblige. L’église ? Autre protagoniste de ce livre, un lieu privilégié par le fantôme où des phéno-mènes incompréhensibles se déroulent de-vant témoins ou ne se produisent pas. C’est selon. « Le Fantôme de Saint-Guerzan » pourrait apparaître comme un descendant moderne des romans gothiques du XVIIIe siècle, mais il fait plutôt penser à ces romans d’aventure où réel et imaginaire s’interpénètrent habi-lement pour dérouter le lecteur. Jules Verne avait utilisé ce procédé. Il a construit son li-vre de vampires (Le château des Carpates) dans la tradition du mythe, respectant la version connue, ajoutant un coup de théâtre final, technologique et exceptionnel d’inventivité. Assemblant comme son prédécesseur le vrai et le faux, Henry Perfferkorn ne va pas aussi loin mais il crée à côté d’un climat à mi-che-min entre « Clochemerle » et « Don Camillo » des rebondissement inattendus jusqu’à la derniè-re page. L’auteur a trouvé ici un moyen très romanesque de faire progresser l’action et la psychologie de certains personnages qui, jusqu’au bout, surprennent le lecteur, même s’il reste incrédule à certaines évolutions.. Tout au long du récit, le fantôme, devenu plu-tôt opportuniste, le comte et son château, le promoteur et ses déconvenues, comme le mai-re dont les convictions laïques sont ébranlées, nous entraînent à travers un univers chargé de doutes dans lequel la vraie vie côtoie alternati-vement le fantasme généralisé, la crédulité des naïfs et les superstitions des vielles bigotes. Un récit encré dans le réel d’aujourd’hui mais aussi une intrigue dans laquelle se confrontent des personnages imaginaires aux comportements décris avec justesse, même si, ici ou là, l’auteur s’est laissé aller à dessiner de véritables por-traits. « Le Fantôme de Saint-Guerzan » serait- il un roman à clé ? Claude BaRouh

l’auteuRIngénieur métallurgiste à la retraite depuis 1990, Henry Pefferkorn a effectué trois man-dats de conseiller municipal à Vernouillet. Ancien combattant d’AFN, il est actif au sein de plusieurs associations. Passionné par l’histoire, il consacre une partie de son temps à l’écriture. Son inspiration est influencée par les situations et personnes qu’il a rencontrées au cours de ses diverses activités. Son premier roman, La Prime, a été publié en 1992. Henry Pefferkorn est aussi l’auteur de : « Vernouillet 1850-1950, du village de vignerons à la ville de banlieue». Cercle historique de Vernouillet, 2007. 420 pages 20 €. « L’église Saint-Etienne de Vernouillet », nouvelle édition en souscription. renseignements : [email protected]

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histoiRe

Une commémoration juste et nécessaireReligion, société, pouvoir politique sont indissociables dans le temps et dans l’espa-ce. D’une manière constante, ces trois dimensions doivent souvent trouver un écho dans le débat public afin de dissi-per de possibles malenten-dus qui pourraient un jour devenir la source d’un conflit entre les différents segments de la société... française.L’Histoire montre aussi la nécessité absolue du dialogue et de la tolérance : c’était la première tentative de concor-de entre catholiques et pro-testants. Voici la commé-moration du « Colloque de Poissy 1561- 2011 ». Une leçon à retenir !Dans le cadre de la commémoration des 450 ans du colloque de Poissy, la ville de Poissy propose au Musée du Jouet du 9 septembre au 1er juillet 2012 l’exposition « Le colloque de Poissy de 1561. Catholiques et protes-tants : dialogue et tolérance ? », et au théâtre les 10 et 11 septembre 2011, un colloque sur le même thème.

deux actions d’envergure

La ville de Poissy a vu grand et a proposé deux actions d’envergure : une exposition et un colloque. Examinons d’abord le colloque et son approche historique : le « Colloque de Poissy de 1561. Catholiques et protestants, dialogue et tolérance ? », et interrogeons les rapports entre catholiques et protestants. Cette rencontre, qui représente la première tentative de dialogue interconfessionnel de l’histoire de France, permet-elle de faire émerger la notion de tolérance ? Pour l’his-torien Nicolas Le Roux, le colloque de Pois-sy débouche sur le premier acte de tolérance religieuse : le premier édit de tolérance de l’histoire de France, l’édit de Saint-Germain-en-Laye de janvier 1562. Mais le colloque de Poissy marquait aussi, et surtout souligne-t-on, l’échec de la concorde religieuse.

Ce constat d’échec avait malheureusement conduit la France à trente années de guerres de Religion jusqu’à l’édit de Nantes d’avril 1598.Un colloque intitulé « Le Colloque de Poissy de 2011 ; au cœur de la laïcité, dialogue et tolérance », pour développer une approche culturelle et scientifique de ce dialogue inter-communautaire, mais dans le contexte poli-tique et sociétal d’aujourd’hui : celui de la ré-publique laïque, dont la valeur « tolérance » représente une des composantes premières.

Pour l’exposition, les organisateurs ont choisi de faire appel à un grand spécialiste de l’his-toire de la Réforme en France, Nicolas Le Roux, professeur d’histoire moderne à l’uni-versité Lumière-Lyon 2. Il propose un vrai regard contextualisé du Colloque de Poissy, ses enjeux, ses acteurs, ses conséquences – avant d’évoquer la longue quête de la liberté de conscience et de culte, et d’en donner les principaux repères.Deux passionnées d’histoire locale, Berna-dette Dieudonné et Agnès Guignard, ont également été sollicitées pour donner un témoignage sur ce que sont advenues, après trente années de guerres de Religion et trois siècles de répression religieuse, ces commu-nautés catholique et protestante, dont elles sont elles-mêmes les représentantes éclai-rées.L’exposition est l’occasion de mettre en va-

leur les collections du musée d’Art et d’His-toire de Poissy. Une partie de ces collections sera présentée durant l’exposition commé-morative au sein du Musée du Jouet situé dans l’ancienne porterie fortifiée de l’abbaye des Dominicaines, face aux vestiges de la salle du réfectoire qui a accueilli, pendant les moisde septembre et octobre 1561, les déléga-tions protestante et catholique.

L’exposition et le colloque entendent ap-porter un éclairage sur une page d’histoire nationale qui s’est écrite à Poissy, et sur un chapitre d’histoire locale qui rejoint la re-cherche universelle d’un mieux-vivre ensem-ble, quelles qu’en soient les composantes confessionnelles.La ville de Poissy peut s’enorgueillir de ses racines encore trop méconnues, porteuses de valeurs de paix, de dialogue et de tolé-rance.

l’exposition

Une introduction rappelle le contexte poli-tique et religieux de la première moitié du XVIe siècle. Elle évoque les principes de la Réforme et de sa diffusion au travers des messages de Luther (1483-1546) et de Cal-vin (1509-1564). Deux bibles exceptionnel-les ont été prêtées par la Bibliothèque natio-nale de France – une réédition de 1524 de la

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histoiRe

version allemande traduite d’après les textes grecs et hébreux par Luther en 1522 – et la première bible complète en français de 1553, reprise de la version d’Olivétan et préfacée par Jean Calvin. Cette dernière accompagne le traité doctrinal et pratique du chrétien de Jean Calvin. Christianae religionis institutio, totam fere, édition en latin de 1561 conser-vée au Musée Jean Calvin de Noyon – une des vingt-cinq éditions successives qui ver-ront le jour.Quelle réponse est alors apportée par l’Égli-se catholique face à cette remise en cause tant dogmatique qu’institutionnelle ? Et comment s’exerce la répression menée par les autorités royales dès 1534 par François 1er, après la diffusion des « placards », puis par Henri II instituant un tribunal extraordi-naire : « la chambre ardente » ? De nombreu-ses reproductions des gravures de Frans Hogenberg du XVIe siècle, d’après Jean Per-rissin et Jacques Tortorel, en il-lustrent quelques faits marquants.Une seconde par-tie s’intéresse au Colloque de Pois-sy à proprement parler. Le cadre est posé. François II, le premier fils d’Henri II, décè-de le 5 décembre 1560. Le nouveau roi, Charles IX, est un enfant de dix ans. Il est se-condé par sa mère Catherine de Mé-dicis qui devient régente. Elle est très attachée à la tradition catholique, mais soucieuse de pré-server la paix dans son royaume et l’autorité du roi. Elle est prête cependant à des conces-sions sur les questions jugées secondaires.Elle signe le premier édit accordant la liberté de conscience, l’édit d’avril 1561, interdisant toute perquisition chez les particuliers pour des motifs religieux. À partir du 31 juillet 1561, une assemblée du clergé de France est ouverte à Poissy. Elle doit proposer des ré-ponses aux « abus » affaiblissant l’Église gal-licane, préparer au niveau national le concile universel de Trente et décider de l’effort fi-nancier à accorder à la monarchie. Catherine de Médicis se rallie au principe d’accueillir des ministres du culte protestant et de les laisser pour la première fois s’exprimer en public dans le royaume de France. Elle convoque le « Colloque de Poissy » en sep-tembre 1561. À Paris, l’atmosphère est très tendue, entre les prédicateurs catholiques et les partisans de la réforme.Une copie d’atelier de 1840 du remarquable tableau de Joseph-Nicolas Robert-Fleury

« Le Colloque de Poissy », issu des collec-tions du musée d’Art et d’Histoire de Pois-sy, invite à une plongée dans l’événement. Guidé par plusieurs groupes de silhouettes mettant en scène les différents protagonistes du Colloque, le visiteur est invité à découvrir une vingtaine de manuscrits et imprimés, empruntés à la Société d’histoire du protes-tantisme français.

Ils témoignent des nombreux débats qui ont opposé Théodore de Bèze aux Cardinaux de Lorraine et de Tournon, aux docteurs en théologie Claude d’Espence et Claude de Sainctes et au Supérieur général de la Com-pagnie de Jésus Diégo Laínez, en présence du roi Charles IX et sous la vigilance de la régente Catherine de Médicis et du chance-lier de France, Michel de l’Hospital.

Deux comptes-rendus, prêtés par la Biblio-thèque nationale de France, sont présentés :• une copie du XVIIe siècle du procès-ver-bal officiel du colloque, écrit par les secré-taires d’offices « Recüeil de ce qui s’est fait en la ville de Poissy, durant l’assemblée des prélats de l’église gallicane, sçavoir depuis le 26 juillet jusques au 14 octobre 1561, vulgai-rement appellé le Colloque de Poissy »,• au regard de cette approche catholique, un exemplaire du récit contemporain de 1561 rédigé par les Calvinistes : « Ample discours des actes de Poissy. Contenant le commen-cement de l’assemblée, l’entrée & issue du colloque des prélats de France, & ministres de l’Evangile : l’ordre y gardé : ensemble la harangue du Roy Charles IX. Avec les som-maires, poincts des oraisons de Monsieur le Chancelier, Théodore de Beze, & du Cardi-nal de Lorraine... ».Un regard poétique et satirique clôt la pré-sentation des débats, avec notamment la chanson grivoise élaborée par Pierre de Ronsard et Jean-Antoine de Baïf, poètes ca-

tholiques, sur le Colloque de Poissy et dont le texte est évoqué dans le recueil fait par Rasse des Noeux, un des chirurgiens du roi, protestant. Enfin une troisième partie tire les consé-quences à long terme du Colloque de Poissy. Elle retrace les principales étapes qui ont émaillé le long chemin qui s’est dessiné en France, pour la reconnaissance de la liber-té religieuse et vers la laïcité, du XVIIe au Xe siècle. Ce cheminement se révèlera bien chaotique mais réel, si l’on jette aujourd’hui un regard sur le développement parallèle et convivial des communautés catholiques et protestantes, en prenant un exemple, au ha-sard, celui du territoire de Poissy.Tout au long de l’exposition, nombreuses sont les œuvres provenant des collections du musée d’Art et d’Histoire de Poissy, du

Cercle d’études historiques et ar-chéologiques de Poissy, du Presby-tère protestant de Poissy, de la Pa-roisse Notre-Da-me de Poissy, ainsi que de collections particulières.

Sont à retenir tout particulièrement :• Portraits des peintres pro-testants réunis autour d’Ernest Meissonier (1815 – 1891) – peintre de religion ca-tholique, marié à une femme de confession luthé-rienne ; Gustave Méquillet, Daniel Ridgway- Knight, Charles Meisso-

nier, Maurice Courant, Georges Brétegnier et Lucien Gros. Les œuvres de ce dernier ont été fortement inspirées par l’histoire du protestantisme :- Esquisses de l’Entrée triomphale du prince Maurice de Nassau (fils de Guillaume de Nassau) à Rotterdam, Lucien Gros (1845-1913). Coll. Musée d’Art et d’Histoire, Ville de Poissy et Coll. particulière.- Étude pour Gaspard de Coligny, Lucien Gros (1845-1913), huile sur toile - Coll. par-ticulière• Procession de communiantes le jour de la Fête-dieu de 1932 : elles sont suivies des « Enfants de Marie » avec leur bannière et de quelques soeurs de Saint-Paul-de-Chartres, carte postale. Coll. musée d’Art et d’Histoi-re, Ville de Poissy.• Le suisse Albert Tuboeuf (1933-1951) en grand uniforme, tenant canne et hallebarde, et le dernier bedeau Yves Quéré (1953-1963) avec la chaîne d’argent, insigne de sa fonc-tion. Coll. Cercle d’études historiques et ar-chéologiques de Poissy. - l.R.

Commémoration par les élus du Colloque de poissy : les enjeux religieux et politiques peu-vent-ils faire sens aujourd’hui dans un contexte de république laïque ? (Photo J2R)

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pRenons l’aRt

Journées du Patrimoine sur les berges de la SeineLe week-end des 17 et 18 septembre 2011 a été mar-qué par les journées du Pa-trimoine et par deux événe-ments entre les Mureaux et Meulan-en-Yvelines. L’as-sociation « Fleurs en Seine » conviait les amoureux de la nature et du jardin à la 8e édition de sa manifestation annuelle. «Prenons l’Art» inaugurait sa seconde édi-tion.Toujours sur les bords de Seine et dans le Parc de l’Oseraie des Mureaux, l’édition 2011 de « Fleurs en Seine », ou « l’instant jardin », est un événement majeur pour tous les passionnés de la nature. Son succès en a fait une fête des plantes de référence dans l’ouest parisien. De nombreuses animations, renouvelées chaque année, permettent de conserver l’intérêt du public pour ce salon floral. L’an dernier, 15 000 visiteurs sont venus déambuler entre les stands des jardiniers, paysagistes, pépiniéristes, horticulteurs, ar-tisans en art et décoration du jardin. Pour cette 8e édition, 75 exposants étaient atten-dus et un événement particulier était prévu. Il s’agissait du baptême de la rose « Fleurs en Seine », créée par Dominique Massad et ayant pour parrain l’animateur de télévision Laurent Romejko, le samedi 17 septembre 2011 à 12h30.

Des conférences et des ateliers étaient au programme de cette édition. Samedi 17 sep-tembre de 10h30 à 11h30 et de 15h à 16h, Dominique Massad a tenu des conférences sur la « création des roses nouvelles » et les « 30 ans d’obtentions ». Dimanche 18 septem-bre, Patricia Beucher, auteure de «Mon pota-ger tranquille», a animé des causeries autour de son livre. Samedi et dimanche de 13h30 à 14h30, des démonstrations d’art floral étaient proposées par la Société d’Horticul-ture des Yvelines (ateliers vert proposés aux enfants et expositions permanentes). Enfin, des ateliers de taille de rosiers avec le service des espaces des Mureaux avaient lieu le dimanche de 11h à 12h et de 14h à 15h. En parallèle de ces journées se déroulait sur les berges de la Seine entre les Mureaux et Meulan-en-Yvelines la seconde édition de «Prenons l’Art». Cette année, cette exposi-

tion invita le public à découvrir 20 artistes et 200 œuvres à travers un parcours dédié au « land art » et à l’art environnemental.

Les deux événements sont liés par leurs concours. Comme cha-que année, « Fleurs en Seine » a organisé un concours de pein-ture sur le thème de « L’Espace » et un autre de broderie autour du thème « Roses et fontaines : amour et sources de poésie ». «Prenons l’Art» organisa égale-ment un concours d’Arts visuel divisé en deux catégories. La «Première catégorie» concernait les œuvres réalisées sur le thème de « l’Espace » et la “Deuxième catégorie” était pour les œuvres réalisées le samedi 17 septembre sur les bords de Seine.

Les prix furent remis par les vil-les des Mureaux et de Meulan-en-Yvelines, l’association « Fleurs en Seine », le Conseil Général des Yvelines, le Parc aux Étoiles de Triel et leurs partenaires.

damien deleRin

laurent Romejko (à g.), invité vedette des Fleurs en Seine aux mureaux (Photo J2R)

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ConCeRt

Les Blérots de R.A.V.E.L. galvanisés par la pluie et par le publicLe samedi 17 septembre, à Maule, les Blérots de RA-VEL(1) ont passé le cap des quinze ans. Aucun des 1 200 spectateurs d’une soi-rée inoubliable, au départ « orageuse », n’a regretté le déplacement. Retour sur une soirée réussie dans le cadre du Festival Toumélé.À Maule, peu avant 19 heures, il a commen-cé à pleuvoir et, pendant presque une heure, l’orage a fait trembler les organisateurs et les fans. Pouvait-on continuer à garder espoir pour le concert de ce soir ? Avec un parapluie (mais sans conviction...), j’attends et je tente de compter les gouttes. Des techniciens s’agitent dans tous les sens : il faut faire vite pour couvrir le « matos ». Il s’agit d’une véritable bataille rangée contre les forces déchaînées du ciel. Les techniciens font tout pour sauver le festival de la noyade en œuvrant à accueillir, recueillir, maintenir à flots tous les festivaliers pris sous des trom-bes d’eaux...Et puis, les courageux membres de la Chora-le des Sept Tempêtes (cela ne s’invente pas, c’est « Toumélé ») se lancent dans la « bagar-re », comme les fantassins de jadis ouvraient la voie aux cavaliers. Vient le moment où il faut prendre une dé-cision, au vu des conditions atmosphériques. Va-t-on ou non jouer ? Et dire que les fans des Blérots de RAVEL ont failli rentrer à la maison sans pouvoir fêter les 15 ans de leur groupe favori !Dix minutes de conciliabule en coulisses, c’est comme une attente à la maternité. Yes !!! Les Blérots vont jouer !Les Blérots de RAVEL, Alice, Fred, Arnaud, Claire, Camille, Franck et Yvan, au program-me de la dixième édition du Festival Toumé-lé, se sont échauffés, encouragés et se sont jetés... à l’eau (il est vrai que la scène était un peu trempée). Les premières vingt-cinq minutes, avec le froid de canard qui s’est abattu après la tour-mente, ne semblent pas favorables pour que le public se mette à l’unisson des Blérots. Mais avec l’entrée de « Tomax », la suite a été

un délice. Pour Fred et Alice, il était impéra-tif de donner l’exemple avec des prestations irréprochables, notamment la chanson « La Tribale » qui faisait danser le public de joie sur un rythme endiablé. Ensuite, ce fut le tour de « Nanou » dans le morceau « Dégâts d’idées ». Un message plus engagé, une mé-lodie attachante et une mise en scène « blé-resque » qui fait la spécificité de ce groupe des Yvelines depuis ses débuts aux Clayes-sous-Bois.Autre moment fort, l’entrée de « Nono », l’ancien batteur disjoncté (qui n’a plus ses lunettes de geek) et son interprétation de « Mamarre » (l’histoire d’un sans papier, épi-cier du coin, qui réussit dans la vie au point d’être dénoncé par l’Amicale des Commer-çants...). On se serait crus à la Fête de « l’Hu-ma » pour le retour de Joan Baez. Les Blérots interpréteront encore « Les nouveaux rois », qui fait le lien entre l’actualité politico-finan-cière et leur indignation. Tout est dit : les kids des Yvelines sont anti-oligarchie. La dernière séquence de la soirée est plus classique. Fred se fait plaisir avec « Les petits plaisirs », « Les girafes bleues » et « Pétrou-chka ». Le public aura répondu par un « Joyeux an-niversaire » en chorus. La prestation du « Boléro » sera l’apothéose de la soirée.

Fred, le chef de la bande, conclut : « La pluie a galvanisé le public ! » Et les Blérots ont fait le reste. Pour une soirée d’anniversaire qui a mal commencé, l’esprit des Blérots reste so-lidement ancré dans les Yvelines. Les Blérots auront réussi à réunir toutes les générations, les anciens, les jeunes parents, les enfants... les indignés et les « babas ». La musique des Blérots transcende les barrières figées du monde contemporain. - R.a.

«nono» et fred, le chef de la bande, en duo : inoubliable pour les 15 ans ! (Photo J2R)

(1) Renouveau artistique volontairement élaboré par des losers

Blérots de 2011Alice Noureux : Accordéon/chantArnaud Joyet : Basse/Accordéon Claire Moulin : TrompetteCamille Mayer : Clarinette/SaxFranck Tilmant : Contrebasse/guitare/tubaFred Joiselle : Chant/guitare/tromboneYvan Ackermman : BatterieanciensThomas Le SaulnierAnne Le SaulnierNono DJ Le PsyMathieu SoyerEstèlle ErguyRaphael Foret-Bruno

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Bien-êtReLE JOURNAL DES SEptEmbRE - OctObRE 2011

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gastRonomie

Soigner son petit déjeunerC’est la rentrée, saison des bonnes résolutions, pas toujours tenues… Alors, si vous devez n’en prendre qu’une, ce serait celle-ci : un bon petit déjeuner pour toute la famille, tous les matins.Au réveil, le corps n’a pas été nourri ni hy-draté depuis environ 8 à 12 heures, il est important d’y remédier de façon saine et équilibrée. Le petit déjeuner doit apporter 25% des apports nutritionnels journaliers dont votre corps a besoin. Pour démarrer la journée en forme et éviter le coup de pompe de 10h00 et, de facto, de grignoter n’importe quoi : du trop gras, du trop salé, du trop sucré, du lourd...

Révisons nos bases. En théorie, un petit déjeuner équilibré, ce sont : des protéines, des fibres, du calcium, du fer, de la vitami-ne B et de la vitamine C. Pour faire simple, il faut une boisson chaude ou froide pour s’hydrater (thé, café, jus de fruit,…), un fruit entier ou en jus pour les fibres et les vita-mines (kiwi, orange, banane…), un laitage pour les protéines et le calcium (lait, yaourt, fromage…) et des céréales pour les glucides (céréales, pain, gâteau, biscuits…). Faites attention cependant aux viennoiseries, qui contiennent beaucoup de graisse. Il en faut aussi bien sûr, mais en petite quantité, tout comme le sucre (beurre, confiture, miel, ara-chides et oléagineux…).

plats très appréciés

D’un pays à l’autre, les habitudes peuvent va-rier. Nos voisins d’Outre-Manche aiment les petits déjeuners salés. Le traditionnel full En-glish breakfast(1) se compose d’œufs (aux plats, brouillés ou pochés), de bacon grillé, de ba-ked beans (haricots blancs à la sauce tomate) et de toasts, le tout accompagné d’une ou plusieurs tasses de thé noir spécial petit dé-jeuner. Aux États-Unis, les pancakes (petites crêpes épaisses faites avec du lait fermenté) au sirop d’érable et les eggs Benedict(2) (un œuf poché avec du bacon grillé sur un muffin an-glais avec de la sauce hollandaise), inventés à Manhattan au célèbre restaurant Delmonico’s, sont très appréciés. Mais ne croyez pas que ces mets se consomment tous les jours car ils sont longs à préparer et sont réservés, comme chez nous les viennoiseries, aux pe-tits déjeuners dominicaux ou aux jours de fêtes. Et c’est tant mieux, car ces plats sont très riches en cholestérol. Les champions de l’équilibre toutes caté-gories en matière de petit déjeuner sont les Japonais. Il est constitué d’un bol de riz,

de thé vert, d’une soupe miso (une pâte de haricots de soja fermentée et salée, diluée dans de l’eau avec des algues, du tofu et des champignons), de poisson grillé ou cru et de légumes marinés. D’accord, je vois d’ici votre grimace : il faut pouvoir, dès le lever ! Mais si l’expérience vous tente, vous pouvez, sans aller jusqu’au Japon, réserver une table dans un de ces palaces parisiens qui, ayant dû s’adapter à leurs différentes clientèles, proposent généralement une formule « Petit déjeuner japonais » – attention à l’addition cependant ! Pour vous dépayser – mais pas trop – je vous conseille d’essayer le salon de thé anglais The Tea Caddy(3) où vous pourrez déguster un des meilleurs petits déjeuners anglo-saxons de la capitale.

une règle d’or

Les enfants, et même quelques adultes, ont du mal à petit déjeuner le matin. Dans ce cas, le principal est de trouver quelque cho-se qui leur fasse envie tout en restant dans la règle du pas trop gras et pas trop sucré. C’est la mode du smoothie (fruits mixés), qui a l’avantage de réunir le liquide et le fruit, ainsi que le laitage si vous y ajoutez du lait ou du yaourt liquide. Vous pouvez le faire vous-même, c’est meilleur, plus sain et moins cher. Vous pouvez utiliser des fruits congelés pour gagner du temps. Une célèbre marque de surgelés en propose de très bons, ananas, mangue… Complétez avec un muf-fin au muesli et vous aurez un petit déjeuner très nourrissant et équilibré. Essayez !

Muffins au muesliPour 12 muffins

225 gr de farine1 sachet de levure chimique100 gr de muesli aux fruits115 gr de cassonade250 ml de lait2 œufs100 gr de beurre fondu75 gr de muesli, pour le dessus

Mélanger les ingrédients secs. Mélanger dans un autre récipient les ingrédients liqui-des. Verser le liquide sur les ingrédients secs et mélanger sans trop travailler. Remplissez des moules à muffins. Utiliser des caissettes en papier pour éviter de beurrer et fariner les moules. Parsemer sur le dessus le reste de muesli. Cuire 20 minutes à 210°C (thermos-tat 6-7). Délicieux chauds ou froids, vous pouvez également les congeler. Pour les dé-congeler, les envelopper séparément dans une feuille de papier aluminium et réchauf-fer à 180°C entre 10 et 15 minutes. Piquez-les avec un cure-dents pour savoir s’ils sont bien décongelés. - Rachel Banon

Retrouvez-moi sur http://coup-d-food-a-andresy.over-blog.com/

(1) Petit déjeuner anglais complet

(2) Œufs Benedict (créés pour M. et Mme Benedict)

(3) The Tea Caddy (La Boîte à thé), 14 rue Saint Julien le Pauvre, 75005 ParisRéservation : 01.43.54.15.56

déguster un des meilleurs petits déjeuners du monde d’après votre recette. (J2R)

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en BRef... andRÉsY

• parc de la Côte verteDimanche 9 octobre aura lieu l’inauguration du parc de la Côte Verte en la présence du député Arnaud Richard et du président du conseil général des Yvelines, Alain Schmitz. « Parc multi-générationnel exemplaire… particulièrement soigné et étudié pour tous les âges… nous avons tenu nos promesses… les Andrésiens peuvent être satisfaits… lieu idéal… exemple de développement dura-ble… parfait exemple de concrétisation de l’Agenda 21… » : la majorité municipale et le maire, Hugues Ribault, n’y sont pas allés de main morte dans l’autocongratulation. Le parc de Verdun, étrangement appelé « Parc de la Côte Verte » (du nom d’une an-cienne rue disparue) alors que le quartier est encerclé d’immeubles et qu’il se trouve sur la côte… de Verdun, est une vieille promesse électorale du maire. Il complète les inves-tissements réalisés sur l’île Nancy et dans le parc sportif Diagana. (Voir aussi : www.journal-deux-rives.com)

• polémiques entre la municipalité et le ps La section socialiste d’Andrésy organise les primaires dans deux bureaux de vote de la ville, les 9 et 16 octobre prochains, de 9 heu-res à 19 heures à la Maison des associations. Son organisation est difficile dans une ville UMP qui a fait preuve de mauvaise volonté. Jean-François Thil, ancien maire PS et à la tête de la section locale PS, a dû écrire au maire, le 3 octobre, pour lui signifier ses difficultés à organiser les primaires dans la ville.Le maire d’Andrésy, Hugues Ribault, a ré-pondu le 4 octobre à notre premier article sur le site J2R : «La municipalité a reçu per-sonnellement monsieur Jean-François Thil. Les listes électorales et toutes les garanties sur la réservation des salles et la mise en pla-ce en temps utile des panneaux, des isoloirs et des urnes lui ont été fournies.» Par ailleurs, concernant les tracts PS recou-verts par les affiches de la ville, le maire pré-cise que «la municipalité fait confiance aux agents chargés de l’affichage des manifes-tations qui doivent effectivement recouvrir une partie seulement des très volumineuses

et nombreuses affiches du PS et de la CGT qui empêchent anormalement tous autres affichages». En somme, c’est le prix à payer pour respecter la démocratie. Ajoutons que, suite à notre article sur le site du J2R, la section socialiste a reçu ses panneaux électoraux dimanche 2 octobre. Match nul, et balle au centre...

• nettoyage des bergesA l’initiative d’un riverain, Thierry Sanchez, une opération de nettoyage des berges de Seine a été organisée le dimanche 18 sep-tembre à partir de 10 heures en face de l’embarcadère (boulevard Noël-Marc). Avec le soutien de deux commerçants du centre-ville, Thierry Sanchez a appellé tous les vo-lontaires à venir ramasser les déchets flot-tant dans la Seine. Habitant sur l’île Nancy, Thierry Sanchez supporte mal les déchets qui gâchent la beauté du fleuve et des berges du centre-ville d’Andrésy.

Ce citoyen responsable a mobilisé deux commerçants du centre-ville. La librairie Point Virgule a offert des livres aux enfants qui ont accompagné les parents volontaires. Quant à la boulangerie Beaufils, elle s’est oc-cupée des viennoiseries dès 10 heures. Un apéritif a été offert après les efforts, vers midi.

La municipalité, ravie de l’aubaine, a mis à disposition des bénévoles des gants et des sacs poubelle. Cette initiative citoyenne louable en dit long sur le retrait progressif du service public, car l’entretien des rives de Seine est de la responsabilité des Voies Na-vigables de France, insuffisamment présent.

• associations refusées !Andrésy reste la dernière commune de no-tre interco à exclure des associations locales du forum de rentrée. Son maire, Hugues Ri-bault, ne désire ni du puissant collectif an-ti-A104 (COPRA), ni de la plus importante association environnementale de la ville (Sauvegarde des Coteaux de l’Hautil), ni de la Ligue des Droits de l’Homme… Déjà coiffé du «Bonnet d’âne de la Démo-cratie locale» par l’association nationale des élus de l’opposition (AELO), Hugues Ri-bault persiste et signe. Les associations in-

désirables ont réagi en installant un stand devant l’entrée du forum des associations de la ville.

CaRRièRes-sous-poissY• tout pour Carrières !Lors du conseil communautaire du 26 sep-tembre 2011, plusieurs délibérations votées confirment au sein de la Communauté d’ag-glomération des Deux Rives que la ville de Carrières concentre les principaux finance-ments des projets d’urbanisation et de dé-veloppement économique de l’interco. La CA2RS apporte 3,5 M € La ville de Carrières, sous la baguette d’Ed-die Aït, va se transformer sur les dix années qui viennent : le projet Centralité prévoit à terme 2 800 logements supplémentaires et des équipements publics dans la ville. Eddie Aït a rappelé que le projet Centralité avait été « voté à l’unanimité du conseil munici-pal ». La CA2RS vient de s’engager à hau-teur de 3 540 000 € pour financer certains équipements publics. De compétence étatique, la ZAC Centralité est entre les mains de l’établissement public d’aménagement du territoire Seine-Aval (EPAMSA) qui « garantira des financements lourds » pour l’urbanisation de Carrières, a rappelé Eddie Aït. Par ailleurs, dans le cadre du Grand Projet 3 et du plan Etat-Région 2007-2013, la Ré-gion Ile-de-France va financer une partie des projets de développement prévus sur la CA2RS, à hauteur de 1 526 250 €. Sur cette somme, Carrières-sous-Poissy absorbera, à elle seule, 52 % de la subvention de la ré-gion. « Les subventions profitent à Carriè-res » a d’ailleurs déclaré, au détour d’une dé-libération, l’adjoint aux Finances d’Andrésy, Denis Faist (NC). « Mais Carrières, c’est la CA2RS ! », lui a répondu calmement son maire, Eddie Aït…

Si la communauté d’agglomération doit avoir un avenir, celui-ci se situe certes dans la plaine (avec son futur Cœur vert) mais surtout à Carrières. Dans ces conditions, on peut comprendre que le seul maire de gauche de la CA2RS soit rentré dans le rang et dresse des lauriers à l’EPAMSA et à l’opération d’intérêt national Seine-Aval : « La capacité des OIN est évidente » s’est exclamé Eddie Aït pendant le conseil com-munautaire, oubliant les réticences des élus

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«oCtuoR-suR-seine»

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de gauche lors de la création des OIN par le gouvernement Fillon…

• point d’accès au droitLocal ouvert depuis le 11 janvier 2011, le Point d’accès au droit (PAD) de Carrières-sous-Poissy a été officiellement inauguré le vendredi 30 septembre. Étaient notamment présents Henri Bonniot, président du Tri-bunal de Grande Instance de Versailles, Mi-chel Desplan, procureur de la République, Arnaud Richard, député et Eddie Aït, maire et conseiller régional d’Ile-de-France. « Ce nouveau service public répond à un enjeu de cohésion sociale de premier ordre et témoi-gne de notre volonté de rapprocher la justice des habitants » souligne Eddie Aït, membre du conseil départemental d’accès au Droit des Yvelines. Le projet a été rendu possible grâce au soutien du conseil régional d’Ile-de-France qui participe au financement à hau-teur de 60 000€ sur un total de 135 000€. Le projet a également reçu le soutien du minis-tère de la Justice.Tél. : 01 30 65 76 74

Chanteloup• prix de la laïcitéNatalia Baleato, directrice de la crèche Baby-Loup, a reçu, le 30 septembre à l’Hôtel de ville de Paris, le prix national de la laïcité. Cet reconnaissance est plus qu’un symbole, alors que l’arrêt de la cour d’Appel dans le procès qui l’oppose à l’une de ses ex-employées n’a toujours pas été prononcé.Ce prix récompense 20 années de travail, mais il est aussi la reconnaissance de la lé-gitimité d’un combat qui sonne malheureu-sement, ici comme une exception. Un para-doxe dans notre pays, berceau de la laïcité.Paradoxalement, ce procès aura contribué à sensibiliser l’essentiel des laïcs, nourri de nombreuses réflexions et permis une prise de conscience de l’état de notre société. La crèche Baby-loup, véritable laboratoire, constitue un outil de cohésion sociale que l’on souhaite aujourd’hui voir se généraliser.Au lieu d’abandonner le terrain, comme ce fut la règle pour la majeure partie des struc-tures d’accueil, celle-ci, de par son engage-ment a su sans arrêt se remettre en question et s’adapter aux contraintes socio-profes-sionnelles de plus en plus lourdes.Plus de 400 personnes étaient donc rassem-blées dans les salons de l’Hôtel de ville de Paris. Tour a tour se sont exprimés Anne Hidalgo, première adjointe, Patrick Kessel, président du comité Laïcité République, Alain Seksig, Élisabeth Badinter, Pierre Bergé et Odile Saugues, députée du Puy-de-Dôme et présidente du jury 2011.Une constante dans toutes ces interventions fut de rendre hommage à l’intervention essentielle de Manuel Valls sans qui, et ce malgré la mobilisation pourtant massive des associations et des personnalités présentes, le combat n’aurait probablement été gagné. Un coup de chapeau unanime à l’action ci-toyenne, née de l’indignation de cet élu, le seul à prendre sa position, à l’opposé de celle de l’ensemble de la classe politique. Le prix national a donc été attribué à Natalia Baleato pour son action courageuse en faveur de la laïcité assumée au quotidien. Le jury, au-delà

des mérites personnels de Mme Baleato, a voulu adresser un signal fort pour soutenir son combat. Ce prix permet d’attendre avec sérénité l’audience du 27 octobre à Versailles, car la voilà d’ores et déjà lavée des soupçons portés par la Halde.

• la gare rouverteLa gare SNCF de Chanteloup-les-Vignes a été rouverte au public le 1er octobre. Elle avait été fermée pour des raison de sécurité cet été, suite à un accident routier sur l’un des piliers. Selon la municipalité, et par mesure de sécu-rité suite à cet accident, «la circulation auto-mobile et piétonne avait été interdite sous la passerelle de la gare depuis le vendredi 1er juillet.»

tRiel-suR-seine• gens du voyage : «il faut donner l’exemple»Avec l’arrivée de 600 caravanes depuis le 4 septembre, les sédentaires et les nomades se regardent mais s’ignorent. Ce problème est récurrent. Les autorités publiques ne sont pas prêtes de résoudre ce problème comple-xe... En attendant, on met l’hospitalité des Triellois à rude épreuve. Selon la mairie, les nomades devaient partir le soir du 25 septembre (NDLR : finalement ils sont partis le 2 octobre). Même avec la construction d’un mur de trois mètres de hauteur (on n’est encore à Berlin ou en Israël), la Plaine restera un es-pace convoité par tout le monde : aména-geurs, promoteurs et... nomades ou Gens du voyage.

Le maire de Triel, Joël Mancel (UMP) a pas-sé le bébé à la préfecture tout en expliquant que «... les Gens du voyage [se sont instal-lés] de façon illégale sur le site de l’ancienne décharge, dangereuse et toxique, à l’entrée de la Ville. [Mais,]... l’arrêté du sous-préfet intimant l’ordre aux occupants illicites de quitter les lieux dans les 2 jours a été annulé, suite à un recours de ces derniers devant le Juge des référés du tribunal administratif de Versailles.» Le maire ne comprend pas les raisons de cette décision. On va tenter de lui expliquer : effectivement, le juge interprète la loi et surtout met les élus de la CA2RS devant leurs responsabilités : pas d’aire d’accueil de grand passage, pas d’expulsion, même si l’occupation est répu-tée illégale. C’est l’état de droit car c’est d’abord à la puissance publique de se mettre en confor-mité avec la loi édictée par les parlementai-res. Depuis 2008, ce dossier n’avance pas... et n’oublions pas que la loi Besson date de 2003.

Par ailleurs, Pierre Cardo, président de l’agglomération le lui rappelle dans une conférence de presse du 27 septembre : il s’est montré volontaire et vif sur ce sujet brûlant : l’aire de grand passage pour les Gens du Voyage. Il faut agir vite et «don-ner l’exemple», et il a précisé avoir trouvé 4 hectares de terrain dans la Plaine... - sur la commune de... Triel - pour les nomades. (Merci qui ?)

• un festival du court-métrage à trielL’association Seinema lance une première à Triel : un festival de court-métrage le same-di 26 novembre à 20 heures 30. Ce festival est parrainé par l’acteur de référence Julien Courbey. Au-delà des prix pour lesquatre films qui seraient primés, les passionnés du cinéma auront l’occasion de venir vivre et vibrer avec les futurs metteurs en scène de l’industrie cinématographique. La soirée de projection des films sélection-nés par un jury de professionnels aura donc lieu à cette date au théâtre Octave-Mirbeau à Triel-sur-Seine. Pour les cinéastes et metteurs en scène en herbe, envoyez vos films avant le 31 octobre 2011 à l’association Seinéma : 4 Placette des Cerisiers, 78510 Triel-sur-Seine. Pour plus de renseignements contactez le 06 13 93 35 54 (Michaël) ou par courriel [email protected]

veRneuil-suR-seine • «spads is back !» La section Ecole du SPADS (club VTT sur Verneuil et alentours depuis 1994) a organi-sé le 10 septembre une journée porte ouver-te à la Base de loisirs Val-de-Seine 78. Sous un soleil radieux le club a proposé une matinée de découverte. Ce fut un succès, 29 enfants étant venus participer à cette mati-née.Au programme pour les 12-15 ans : réglage des VTT, échauffement, randonnée autour du lac, repérage du parcours test, entraîne-ment et enfin, pour le fun, une petite séance de passage chronométré (record obtenu par Valentin Bourdin en 29 secondes).Pour les 8-11 ans (nouveauté 2011-2012 pour l’école), ce fut plus soft : balades, séan-ces d’apprentissage du freinage et entraîne-ment sur le parcours test.

veRnouillet

• le ps local prépare les primairesC’est fait : les socialistes du canton de Triel - dont Vernouillet fait partie - sont sortis pour faire de l’action politique. C’est qu’ils croient à nouveau dans leurs chances de victoire : : quel que soit le vainqueur de la primaire, cela n’a que peu d’importance pour les militants du canton de Triel et de ses environs. Sur le tract distribué, tout est expliqué : où on peut voter, le coût symbolique, les obli-gations... Les sections de Triel, de Verneuil, d’André-sy/Chanteloup sont sur le pied de guerre et distribuent leurs tracts sur les marchés, ga-res, pour inciter à voter.

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Les coups de coeur de la rédaction9 septembre au 1e juillet

26 novembreà 20 h 30

22 octobre à 21h00

6 novembreà 18h

28 et 29 octobre

Musée du Jouet

Exposition Commémora-

tion du Colloque de

Poissy 1561-2011

Théâtre Octave-Mirbeau

Triel

1e festival de court-métrage(entrée gratuite)

Médiathèque Les Mureaux

Concert Brigitte

Espace Maurice-Béjart

Verneuil

20 000 lieues sous les mers

Spectacle fantastique €

Salle de l’AmandierVernouillet

WARM UPà 14 h 30 le 28/10

à 12 h 30 le 29/10

01 39 65 06 06 ville-poissy.fr

06 13 93 35 54courtmetrage.triel.free.fr

M y s p a c e .com/brigitte-sisters

ville-verneuil-sur-seine.fr

espritrock.org