JOURN ES DU P A TRIMOINE 2010 50 ans - Noisy-le … · car la culture est et restera une priorit...

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50 ans d’histoire musicale à Noisy-le-Sec EXPOSITION 18 septembre - 9 octobre 2010 Médiathèque Roger-Gouhier Vivent les musiciens www.noisylesec.fr JOURNÉES DU PATRIMOINE 2010

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50 ans d’histoire musicale à Noisy-le-SecEXPOSITION 18 septembre - 9 octobre 2010Médiathèque Roger-Gouhier

Vivent les musiciens

www.noisylesec.fr

JOURNÉES DU PATRIMOINE 2010

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Sources : Fonds des archives municipales de Noisy-le-Sec : série 1 D (registres des délibérations de 1945 à 2000), série 1 Fi et 2 Fi (fonds iconographiques, photos et affiches), série R (fonds relatifs à l’enseignement) série M (bâtiments communaux), (collection des bulletins municipaux de 1945 à 2000), (bibliothèque historique).

Remerciements : Gilbert Artman, Michel Le Cam, Ahmed Mazouz, Jean-Philippe Dary, Malika Alysse d’avoir accepté d’être interviewés dans le cadre du projet Vivent les musiciens, Amidou Touré, Les Amis de la musique.Création graphique : Bêta Pictoris.

Les services municipaux de Noisy-le-Sec :La direction des Archives et du Courrier : Mathieu Régis, Flavien Berruer, Farida Khider, Nadine Lucot, Inès Fabry (stagiaire) La direction des Affaires culturelles : Nathalie van der Heyden, Geneviève Beuvignon, Soraya MioudiLa direction de la Communication, et particulièrement Céline Coiffé, Jean-François Le Guen, Roger GuidetLa Médiathèque et particulièrement Marion Serre Le Conservatoire et particulièrement Jean-Philippe Dejussieu.

Et toutes les personnes qui ont contribué à l’élaboration de cette exposition et de cette brochure.

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es Journées du patrimoine constituent un moment essentiel car elles vous permettentde découvrir ou redécouvrir les éléments

et les évènements qui ont fait l’histoire de Noisy-le-Sec.C’est en effectuant ce travail de mémoire, c’est en nourrissant notre connaissance de notre ville sous tous ses aspects que nous nouspréparons le mieux à nous projeter dans l’avenir.

L’histoire de Noisy est riche. Riche de son patrimoine architectural mais également de son patrimoine culturel. C’est ce dernier que nous avons décidé de célébrer cette année avec la mise en exergue de l’héritage musical noiséen. Vous serez, j’en suis sûre, surpris par sa diversité puisque le jazz y côtoie le rap tandis que l’accordéon s’accorde avec la guitare électrique.

Au fil de cette brochure nous vous présentons quelques-uns de ces talents noiséens qui font la fierté de notre ville. Nous les célébrons aujourd’hui car la culture est et restera une priorité pour la municipalité.

Bonne lecture et que vivent les musiciens !

Alda Pereira LemaîtreMaire de Noisy-le-SecVice-présidente de la Communauté d’agglomérations Est ensemble

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La musique au cœur de Noisy

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n France après la Seconde Guerremondiale et jusquedans les années 70,la reconstruction,

la modernisation et l’essoréconomique donnent à la cultureune nouvelle dimension. Elle devient un enjeu politique et de loisir : ce sont les décennies de la « démocratisation culturelle ». La Constitution de 1946 stipuled’ailleurs : « La Nation garantitl’égal accès de l’enfant à la formation professionnelle et à la culture ».

La fin de la guerre marque une rupture avec les anciennespolitiques culturelles.L’économie, le passage des GI’s et la forte croissancedémographique bouleversent à la fois la création musicale et ses modes de transmission. Elle se démocratise et crée des valeurs propres à une communauté.

Dans un monde bipolaire où les artistes s’engagent, les municipalités organisent des manifestations de soutien aux peuples oppriméset dénoncent le sous-engagement de l’État en matièreculturelle. C’est le temps de la municipalisation de la culture portée par les bouleversements sociaux et la volonté de faire vivre la banlieue.

Quelle soit militante ou institutionnalisée (par exemple tous les 21 juin lors de la Fête de la musique), de masse ou élitiste, la musiquedes années 1945 à 2000 subitl’alternance entre prépondérancedes politiques culturelles localeset investissement national.

Dans ce contexte, quelle pierre la ville de Noisy-le-Sec a-t-elleapportée, par ses artistes et ses spécificités, à cette vastefresque musicale ?

Après la guerre, Noisy-le-Sec est déclarée sinistrée. La placede la culture est minoritaire par rapport aux préoccupationsliées à la reconstruction et au réapprovisionnement. Mais la joie de la liberté retrouvée doit se manifester, et ce besoin de faire la fête tout en respectant le travail de deuil passe par les fêtestraditionnelles d’avant-guerre.On remet au goût du jour le balde la Reine et la fête nationaledu 14 juillet.

1945 à 2000

Distribution de chewing-gums aux jeunes par les troupes américaines.

Bal de la Reine

Après la distribution de chewing-gums.

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Contestation et affirmation d’une culture de banlieue

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Ce concept des bals populairesperdurera comme les manifestations communalestraditionnelles jusque dans les années 60. À cette époque, la population qui entreprogressivement dans la périodedes Trente Glorieuses, aspire à autre chose, aidée par la démocratisation des nouveauxvecteurs de transmission. Les microsillons apparaissent en France en 1952 et la presse, la radio et la télévisionrévolutionnent les possibilités de diffusion de la cultureclassique.

En matière de radiophonie, les élus souhaitent faire de la radio le maillon essentiel dans l’édification de la démocratie culturelle. Dans les années 50, la radio,mêlant culture et distraction,connaît un grand succès auprèsdes Français. Entre 1940 et 1958, le nombre de postes enFrance passe de 5 à 10 millions,et l’acquisition d’un secondposte au sein du foyer estmonnaie courante. En 1954, les premiers postes portables à piles apparaissent, suivis en 1956 des postes à transistors. C’est une révolution : la radiosort du cadre du foyer pourconquérir les voitures. En 1955,la création d’Europe 1 par LouisMerlin bouleverse les ondes enadaptant le modèle américain à la radiophonie française.

La station se veut une station de jeunes, les animateurs n’ontplus une voix pompeuse et l’usage du direct est largement employé.

« L’American way of life » et le mimétisme du grand frèreaméricain ne consistent doncpas uniquement à mâchouillerdu chewing-gum. La radio se met au diapason de celle d’Outre-Atlantiquejusque dans sa programmation.Le jazz, peu écouté avant-guerreen France, devient le symbole du modernisme musical, avant le rock’n’ roll du King oude Bill Haley.

Noisy-le-Sec donnera d’ailleurs à cette culture les moyens de s’exprimer en créant le festival « Nuit du Jazz »dans les années 80.

ms.

A!che de bal

A!che de la « Nuit du Jazz »

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Plus de cinquante millions ont été consacrés par la municipalité à la formation et à la diffusionculturelle, l’État ne participe que pour 0,37% du budget national,se déchargeant sur les collectivitéslocales… la municipalité de Noisy-le-Sec continuera ses efforts mais avec elle, ses habitants…Citation de Pierre MONIÉ, Adjoint chargé des A"aires culturelles, et Roger GOUHIER, Maire, en 1971

La culture del’après-guerre se caractérise parune médiatisationcroissante et

la volonté des pouvoirs publicsde promouvoir l’égalité d’accèspour tous.

La France se démarque pourcause de Guerre froide, par un antiaméricanisme politiquepuis culturel virulent, tandis quela presse, la radio et la télévisionnaissante se hissent aux normesde la diffusion de masse,potentiellement américanisante.Face à ce phénomène, l’État etles collectivités entendentexercer un contrôle régulateur.D’autant que, la fin des « sixties »constituant le point d’orgue de l’opposition aux idéologies,on assiste parallèlement à de multiples mouvementscontestataires issus des évènements de 1968.

Avant mars 1959 aucunestructure institutionnelle ne permet la diffusion de la culture musicale.

Le décret du 24 juillet 1959 créele ministère de la Culture, luidonnant la mission de « rendreaccessibles les œuvres del’humanité, et d’abord de laFrance, au plus grand nombrepossible de Français ». Pendantcette décennie, le budget dédiéà la culture oscillera entre 0,38et 0,42 % du budget de l’État.Selon ses termes, AndréMalraux, écrivain, romancier et ministre de la Culture,souhaite alors « faire pour la Culture ce que Jules ferry a fait pour l’Instruction ».Élément majeur de sonministère, les maisons de la culture, financées par l’État et la ville qui les accueille,sensibilisent les élus à une politique culturelledécentralisée.

Le bilan reste néanmoinscontrasté. En 1964, le commissariat aux plans rendun rapport défavorable surl’administration de la culture.Les maisons de la culture sontsurtout fréquentées par les classes moyennes et

supérieures et ce malgré une politique favorable enversles travailleurs. Les statistiqueslaissent apparaître unediscrimination face aux loisirs en fonction des niveauxd’éducation et de revenus. Les associations d’éducationpopulaire ne baissent pas les bras et militent pour une approche plus démocratiquede la culture par « la pédagogie ». En 1966, l’État lance unepolitique culturelle de la musique en intégrant le « service de la musique » à la direction générale des Art et des Lettres.

Quelques communes, comme Noisy-le-Sec, tententde conduire une politiqueculturelle indépendante du pouvoir. De 1958 à 1960, le budget communal alloué à la culture varie entre 0,8 et 1,1 %, soit deux fois plusque le budget national car pour la municipalité de l’union des gauches « l’Esprit a lui aussi besoin de s’éduquer et de se cultiver ».

1945 à 2000

André Malraux.

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L’institutionnalisation de la politique culturelle

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Sous l’égide d’HenriQuatremaire, maire de Noisy-le-Sec de 1959 à 1971, et de Pierre Monié alors maire-adjoint en charge des Affaires culturelles, diversesactivités vont être créées sur laville dès le mois de mars 1959 :art dramatique, dessin, peinture,modélisme. En 1960, la Maison de la Jeunesse voit le jour dans deux baraquements de récupération en bois au 3 avenue de Bobigny.

La culture musicale n’y a pasencore droit de cité. Seulsquelques concerts publics ont lieu, avenue Georges-Clémenceau et dans le square dela Justice de Paix (actuellementdevant La Galerie et surl’esplanade de la médiathèque) :concert d’accordéon par lesjeunes de l’Orchestre JacquesDeneville, ou concert de musique de chambre(commenté pour les jeunes).

Il faudra attendre 1965 pourqu’une école de musique(précédant la création du conservatoire) viennes’ajouter aux multiples activités proposées.

La musique deviendra mêmeprétexte à des échangesinternationaux comme l’auditionde l’orchestre symphonique de Budapest en 1964 ou les concerts du Rondeau de Paris, ou ceux du baryton Jacques Herbillons. Des échanges qui s’intensifientdans le cadre du jumelage,notamment avec la ville anglaise d’Ebburn.

En 1966, le budget « culture fêteet bal », déjà conséquent, passeà 3,3 % du budget communal,permettant à la Ville de réaliserla réfection complète de la salledes fêtes et de la sallemunicipale près de la gare(aujourd’hui Gérard-Philipe) quideviendra la future MJC (maisonde la jeunesse et de la culture).

La rénovation de la salle Louis-Jouvet permet ainsi d'accueillirde grands artistes commeGeorges Brassens et RaymondDevos en 1970.

En 1967, la municipalité crée le Festival Art et Culture.Alors que la musique populairefrançaise commence à péricliter au profit du « yé-yé », à Noisy-le-Sec, les chanteurs se produisantrestent des artistes engagésporteurs d’espoir et de contestation, symbole d’une banlieue « rouge »imperméable aux sirènesaméricaines.

Jeunes accordéonistes dé#lantrue Jean-Jaurès en 1968.

Le groupe Maluzerne salle Gérard Philipe.

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partir des années 70,les collectivitéslocales jouent un rôle majeur

dans le développement de la politique culturelle. En effet, la politique de délégation de la culture auxcollectivités locales, menée par Jacques Duhamel (ministredes Affaires culturelles de 1971 à 1973), considérée comme une petite révolution après le dirigisme d’André Malraux, est également perçue comme un désengagement financier de l’État. Une tendance qui se confirmera sous les ministères suivants.

Dans ce contexte, Noisy-le-Secœuvre à maintenir l’engagementde la commune en faveur de la culture et particulièrementde la musique (création du Centreculturel communal en 1970). Si le budget dédié à la culturereprésente 0,57 % de celui de l’État, à Noisy il représente3,75 % du budget communal.En effet, consciente du risque de devenir une ville-dortoircomme bien d’autres communesde la périphérie urbaine à cetteépoque, Noisy-le-Sec développe

de nombreuses activités, parmilesquelles les spectaclesoccupent une place importante.Le Festival Art et Culture,symbole d’une politiqueculturelle locale engagée etdynamique, présente chaqueannée, de 1967 à 1973 unprogramme musical de qualité destiné à un public large, allantdu jazz à la musique classique enpassant par la chanson française.

De grands concerts sontorganisés comme celui de Barbara salle Louis-Jouvet en 1969, pour lequelelle exigera par contrat que soitprévu un accordeurpour son piano.

Noisy-le-Sec crée son identitéculturelle. Elle reste avant tout jazzy et populaire : les Percussions de Strasbourg,orchestre de musiqueexpérimentale, font une apparition au moisd’octobre 1969.

Noisy poursuit son engagementpolitique en programmant parexemple en 1970, pour le gala de la fête des écoles, le chanteur-compositeur Marcel Mouloudji. La ville s’inscrit aussi dans le contexte politiqueinternational en invitantQuilapayun, Le chant profond de l’Amérique Latine, l’aide au peuple espagnol…

Barbara, spectacle à la salle Louis-Jouvet en 1969

1945 à 2000

ALa municipalisation de la culture musicale

LE CHILI DES ANNÉES 70La musique néo-folklorique chilienne rend hommage aux figures révolutionnaireslatino-américaines. Dès la fin des années 60 et début 70 la nouvelle chansonchilienne s’est développée dans le giron de Salvador Allende, premier présidentsocialiste. Après le coup d’état de Pinochet en 1973 des groupes mythiques tel Illapou, Quilapayun, etc. sont contraints à l’exil en Europe et deviennent le symbole de la résistance et de la liberté pour une partie du peuple chilien. À Noisy-le-Sec, le stade Allende est inauguré en 1974. Le concert des Quilapayunsest organisé en 1975 et le comité France-Amérique Latine de Noisy-le-Sec est fondé en 1986.

Marcel Mouloudji en salle Louis-Jouvet.

Les Quilapayun

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Centre culturel communal

Créé sous la forme d’uneassociation loi 1901, le centre est affilié à la FédérationNationale des Centres CulturelsCommunaux. Il a pour objectif de favoriser une culture faisantplace à tous les courants de la pensée nationale et internationale s’exprimantdans les œuvres humanistes et de qualité. Plus que l’accès à la culture, son rôle est de créer un lienentre les associations culturelleset artistiques, et cellessusceptibles de promouvoirleurs activités et de faciliter leurcontact avec le public, commepar exemple Les Amis de la musique. À ce titre, il coordonne les manifestations,l’action des différents organismesculturels et est force de proposition. Son conseil d’administration est présidé par le Maire, Roger Gouhier, composé du Maire-adjoint, Pierre Monié,de trois membres délégués du conseil municipal et d’un membre de chaqueassociation adhérente au Centre culturelIl œuvrera principalement à la mise en place des festivalsArt et Culture.

Le mois culturel 1977

La municipalité défend l’idéeque l’accès à la culture « soustoutes ses formes » est un droitsocial au même titre que le travail. Elle souhaite mobiliserla population afin derevendiquer plus de moyens de la part de l’État.

Ainsi, afin de faire connaître les difficultés qu’elle a à mettreen place une politique culturelle,elle distribue lors de tous les spectacles une lettre insistant

sur la notion de droit à la cultureet de la nécessité de l’action.

Le 6 novembre 1976, elle appellera à participer à la Journée nationale d’actionpour la défense de la culture de la Fédération Nationale des Centres CulturelsCommunaux. Et le pourcentagedu budget de la culture atteint4,5 % contre 0,69 % pour celui de l’État, afin de soutenir le développement des activitésculturelles de toute nature.

vet.

DES DÉBUTS DIFFICILESCompte rendu du conseil d’administration du centre du 22 novembre 1972.« Le bilan des débuts du C.C.C. est plutôt négatif, le centre n’a pas eu les moyens de se faire connaître et de remplir son rôle de coordination et de création. Le rôle créateur du centre lui a été contesté au cours de cette année et la prioritésemble avoir été mise sur la coordination, rôle qu’il n’a pas pu tenir, faute de moyens et de crédibilité, ni mener à bien. » Roger GOUHIER.Le centre ne possède pas encore d’attache propre, mais sera désormais fixé à la bibliothèque municipale sous le contrôle des Affaires culturelles et sera chargé d’inciter les différentes associations noiséennes à entrer en contact les une avec les autres. Ses moyens sont augmentés (5000 Frs en 1973).

« Nous voulons faire de cet automne culturelun moment d’action indispensable pour exigerde l’État d’autres moyens. »Éditorial du bulletin municipal, 1977R. GOUHIER et R. PAVOT, maire et maire-adjoint chargé des A"aires culturelles.

Des jeunes Noiséens soucieux de défendre la culture manifestent devant la préfecture.

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epuis les années 80

et les lois de décentralisation,on constate la montée en puissance des acteurspolitiques locaux dans le domaine des politiquesculturelles et musicales. Les crédits de l'État consacrés à la musique sont multipliés par trois entre 82 et 86 et ceuxdes régions par six au cours de la même période. Les élusnationaux ou locaux, quelle que soit leur couleur politique,accordent leur soutien à ce domaine artistique, et la musique est considéréecomme un facteur dedéveloppement local. Si dans un premier temps,l’objectif est d’encourager la musique occidentale dite « classique » en ses diversrépertoires, ces politiquess’ouvrent progressivement à tous les types de musique.Mais ce n’est qu’à partir desannées 90 que le dispositif del’aide aux « musiques actuelles »permet de renforcer les interventions publiques.

Le début des années 80 est aussimarqué par deux initiativesnationales fortes : la création de la Fête de la musique le 21 juin 1982 par Jack Lang,alors ministre de la Culture et l’avènement des radios libresgrâce à l’action de FrançoisMitterrand, président de la République.

En 1981, un programme culturelest mis en place à Noisy-le-Sec :« l’Espagne et la Bretagne àNoisy ». L’Association culturelleespagnole et le Cerclephilatélique aidés par le serviceculturel joignent leurs effortspour offrir aux Noiséensmusique, chants et films durantun mois. Noisy tente ainsi, grâceà la spécificité de sa populationd’origine étrangère, de luttercontre la culture de masse.

Noisy-le-Sec consacre à la culture 3,5 % de sonbudget en 1981 et 3,75 % en1982. Selon son maire RogerGouhier, « la culture c’est notrepatrimoine commun, y avoiraccès c’est s’approprier ce quivient de nous, des autres, c’est communiquer ».

En 1982, on assiste à :• La reconduction des subventions exceptionnellesdu conservatoire• La multiplication par six de la subvention pour la bibliothèque • La participation financière aux sorties permettant aux Noiséen(nes) de bénéficierdes initiatives culturelles du département et de la région.• La propagation des initiativesculturelles aux quartiers du Londeau, Boissière et du Petit Noisy.

En 1984, Noisy-le-Sec organiserasa première Fête de la musique,à laquelle elle consacrera un mois entier.

1980-2000 Quand la musique descend dans la rue

A!che de la premièreFête de la musique à

Noisy-le-Sec

DL’ACTION DE L’ÉTAT ET DES COLLECTIVITÉSTERRITORIALES EN FAVEUR DE LA MUSIQUE

Roger Gouhier lors d’une émission de radio à TSF.

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LA NAISSANCE D’UNE CULTUREMUSICALE URBAINE

L’influence des États-Unis est à nouveau au centre desenjeux culturels des années 80,au moment où les politiquesfrançaises mettent en avant la notion d’ « exceptionculturelle » du pays. Si la chanson française semaintient, avec notamment le développement du rockfrançais de Jacques Higelin ou du groupe Téléphone, les sonorités se diversifient :l’Amérique latine influenceClaude Nougaro ou BernardLavilliers et on retrouve des rythmes d’Afrique dans les œuvres de Serge Gainsbourg.Le discours reste souventmilitant et engagé, mais les artistes tâchent pour la plupart d’éviter la récupération politique.

Issue des ghettos noirs, la musique rap, composée de rythmes heurtés et de parolesvéhémentes est née en 1975. Au début des années 1980 elle arrive en Franceaccompagnée de danses(breakdance, smurf…), d’un codevestimentaire et même d’un typed’écriture avec le tag. La jeunesse des banlieuesfrançaises se retrouve dans ces rythmes agressifs et les revendications d’une jeunesse révoltée.

À Noisy, les passages de MC Solaar en 1990 ou de IAM en 1994 sont des événements. Mais la ville sera également le berceau d’un groupe de rapnoiséen : la Caution. Influencéspar Assassin ou ExpressionDirekt, les débuts du groupe sont difficiles. Ses membresfréquentent la MJC comme de nombreux jeunes Noiséensmais ils ne sont pas autorisés à y répéter.

En effet, à Noisy, comme partouten France au début des années90, le rap est victime de nombreux clichés négatifs.

Passionnés d’écriture, les membres de La Cautionparmi lesquels Hi-tekk etNikkfurie feront tout de mêmerésonner leurs freestyles sur le terrain vague de la futureMédiathèque. Et pour préparerleurs premiers concerts, ils répètent autour d’unautoradio dans une zoneindustrielle. Dans les années 90,ils sont une dizaine de jeunesNoiséens, devenus « les cautionneurs », un collectif de rappeurs créé autour de La Caution.

MC Solaar. Akhénaton, chanteur du groupeIAM lors de leurconcert au stade Huvier en 1994.

« Nous, on peut pas faire plusnoiséens. Pour une bonnepartie du groupe on n’a jamais bougéd’ici et c’est làqu’on est bien. »Ahmed MazouzRappeur du groupe La Caution

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Les États-Unisd’Amériquefascinent autantqu’ils repoussent,mais à Noisy

l’apport d’outre-atlantique s’estmanifesté d’une façon assezsingulière qui a perduré pendantprès de 16 ans : la création du festival « Nuit du Jazz » en octobre 1982. Cette manifestation annuellespécifiquement noiséennepermet à de nombreux artistes de promouvoir cette culture de l’Amérique noire, inspiratricede talents.

La programmation des Nuits du Jazz à Noisy a notammentpour vocation la démocratisationde cette musique. Cette création n’est d’ailleursque la consécration d’un genrequi a déjà fait ses preuves lorsdes Festivals Art et Culture (entre 1967 et 1973) et au cours de l’automne culturel à partir de 1975.

Et le bilan est largement positif,Noisy-le-Sec n'est pas immensemais le festival « Nuit du Jazz »acquiert rapidement une renommée internationale,grâce à une programmation de qualité et aux artistes invités.

Une nouvelle exceptionnoiséenne dans le traitement de la culture musicale de l’époque.À travers ces cinquante années,on peut constater que Noisy-le-Sec n’est pas tout à fait une ville

de banlieue comme les autres.La qualité de ses artistes, les politiques culturellessuccessivement mises en placeet les spécificités de sapopulation en font une scèned’innovation musicale.

Le festival « Nuit du Jazz »

Une volonté de démocratisation

Maxim Saury à Noisy-le-Sec.

EN SAVOIR PLUS...Le Jazz est né dans l’état de Louisiane, plus spécifiquement à la Nouvelle-Orléans, à la fin du XIXe siècle début du XXe siècle. Issu de l’esclavage, le jazz est une musique rurale qui évolua, avec la migration du peuple noir vers les grandes agglomérations. Le durcissement des lois de Jim CROW (à partir de 1964) sur la ségrégationraciale en Louisiane a un impact sur son développement. Ces lois distinguent les citoyens selon leur appartenance « raciale ». Tout en admettant leur égalité de droit elles imposent une ségrégation de fait dans tous les lieux et services publics. En 1980, la ségrégation va jusqu’à interdire aux musiciens de couleur de se produire en compagnie de musiciens blancs. De nos jours, le jazz a trouvé sa légitimité et bénéficie d'un public élargi.

LLA PREMIÈRE NUIT DU JAZZouvrit ses portes le 9 octobre 1982 à 18 heures par la présentation d’un jeunegroupe amateur suivi de Maxim Saury et Mickey Baker au gymnase Langevin?en collaboration avec le service municipal de la jeunesse « SMJ » et le conservatoire.Maxim SAURYFils d'un violoniste professionnel, André « Kiki » Saury, Maxim Saury commence par suivre des cours de violon entre 1940 et 1942, mais l'instrument ne lui convient pas et il se tourne dès 1943 vers la clarinette. En 1946, il entre dans l'orchestre de Christian Azzi, puis, l'année suivante, rejoint la formation de Claude Bolling, qu'il quitte en 1949 pour monter un trio et qu'il réintègre en 1951.

Fiche signalétiquede Maxim Saury

A!che 16ème

« Nuit du Jazz»

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ILS AIMENT LE JAZZ...Un grand nombre de festivals de jazz fleurissent un peupartout en France, avec des succès significatifs (Jazz in Marciac en 1977, Jazz à Vienne en 1980...). Il commence à perdre saconnotation de musiqueélitiste, réservée à un petitcercle de connaisseurs d'un milieu plutôt bourgeoiset intellectuel. À traversl'analyse des pratiquesculturelles, il ressort toutefois que le public de jazzle plus fidèle demeure la tranche d'âge des 25 à 34 ans, issus de la catégoriesociale des cadres, des professions intellectuellessupérieures et des professionsintermédiaires, résidant pour la majorité à Paris intra-muros ou dans une agglomération de plus de 100 000 habitants.

QUATRIÈME NUIT DU JAZZ OCTOBRE 1985Représentation : LUTHER ALLISON du groupe HOT'CHASalle comble pour cette nuit, LUTHER ALLISON a su faire partager sa passion.LUTHER ALLISSON : 14e d'une famille de 15 enfants, il joue de l’orgue et chante dans une chorale de gospel dès son enfance avant de se familiariseravec le blues en écoutant, entre autres, BB King. Excellent guitariste à la voix puissante, Allison se fait vite un nom dans le monde du blues de Chicago des années 1960 dont il sera par la suite un des fers de lance. Il sort son premier disque en 1969 « Love me Mama » et part ensuite s'installer en Europe où il s'orientepetit à petit vers le rock avec l’album « Life is a Bitch ». Cela lui vaudra en quelque sorte la disgrâce des bluesmen qui le croient perdu pour le blues. Mais il reviendra à ses premières amours dans les années 90avec deux albums « Blue Streak » et « Reckless » qui sont unanimementreconnus par ses pairs. Il meurt en 1997 d'un cancer du poumon.Son fils Bernard Allison, également guitariste, poursuit son héritagenotamment en parrainant l'école dédiée à son père : la "Luther AllisonBlues School".

DIXIÈME NUIT DU JAZZ OCTOBRE 1992Représentation : MANU DIBANGO et BLUES BANDC'est désormais un événement de la saison culturelle de la ville, qui attire chaque année, dansune ambiance conviviale, un public qui n'a cessé de se diversifier et de s'élargir.Cette conquête du public et son ouverture à toutes les formes de jazz ont été et restent pour Noisy une des préoccupationsdominantes. Ce 10e anniversaire a marqué, une nouvelle avancée grâceà la participation du Conservatoire et de son Association de Parentsd'Élèves (A.P.E.C).

12e « Nuit du jazz » :Dee Dee Bridgewater.

Manu Dibango

Luther Allison

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Joe Turner salle Louis- Jouvet en 1970.

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LA SALLE LOUIS-JOUVETAncienne salle des fêtes détruitependant le bombardement du 18 avril1944. Lors de sa rénovation en 1966,la scène fut agrandie et une cabine de cinéma fut ajoutée. Son nouvelaménagement permettait d’accueillir427 personnes assises. Henri Tachan,Marcel Mouloudji, Juliette Gréco,Raymond Devos, George Brassens…s’y sont produits.

LE CONSERVATOIREEn janvier 1969 le conservatoirede musique et de danse de Noisy-le-Sec est créé.Il quitte les salles de la mairieannexe (aujourd’hui La Galerie)pour s’installer dans un pavillon au n°2 de la rueCottereau. Les élèves ainsique le personnel disposent d’un bureau et d’une salle au rez de chaussée. Au premier étage il y a une salled’attente et quatre salles de cours, le troisième étagecomprend trois salles de cours supplémentaires. Le ministère des Affairesculturelles confirmant le succès du conservatoire, la municipalité l’agrandit en mettant à sa dispositiondeux étages de la bibliothèqueremis à neuf.

Durant dix années, 32 disciplines y sontenseignées et 28 professeurs, une accompagnatrice, et un directeur assurent plus de 200 heures de courshebdomadaires. L'Union des conservatoires de Seine-Saint-Denis y trouve même son siège. De nombreuses activités se développent autour du conservatoire, animées par les professeurs et les associations, le tout en étroite collaboration avec le centre culturel et la maison des jeuneset de la culture. En 1982, le conservatoiredéménage dans un nouveau pavillon situé 63 rue Jean-Jaurès.

LE GYMNASE PAUL LANGEVIN

Élevé à la fin des années 60, il accueillera la première « Nuit du Jazz », ainsi que plusieursopérettes en dehors des festivals.

LE GYMNASE BAUDIN

La construction du gymnase Baudincommence en 1965, en même temps que le groupe scolaire Baudin-Charcot. Il est inauguré en 1972. Lieu culte du festival « Nuit du Jazz », de grands noms s’y produiront,notamment Nina Simone, Memphis Slim, Liz Mc Comb...

LE GYMNASE DU LONDEAU

Construit à partir de 1968, il fut inauguré en 1972.

LA MJC

Tout commence à Lyon au cœur de la Libération en 1944. La République des jeunes est fondée préfigurant la création en 1948 de la Fédération Française des Maisons des jeunes et de la Culture, présidée par André Philip. Installées au cœur des villes, dans les quartiers, les cités, les maisons de la jeunesse tissent des liens avec les habitants, les associations,les collectivités locales. A Noisy, une Maison de la Jeunesse voit le jour, installée dans deuxbaraquements de récupération en bois situés 3 avenue de Bobigny. En 1968, le Centre Gérard Philipe de la maison des jeunes et de la culture est désormais un foyer d’activités dont les possibilités d’accueil arrivent très vite à saturation : 467 inscrits participent à des activités de la M.J.C. Toutes les couches sociales s’y retrouvent. Une annexe de la MJC Gérard Philipe, voit le jour au Londeau en 1971, trois autres sont ouvertes en 1973 (Stephenson, Paul Eluard, Cité des Fleurs), puis le milk Club. Enfin, la MJC organise régulièrement, en partenariat avec la ville, des spectacles, soirées cabaret, concerts pour tout public (Juliette Gréco…).

LE STADE HUVIER Inauguré en 1948, le stade municipal prend le nom de Huvier en hommage à un professeur de gymnastique de la Vigilante tué dans les décombres de sa maison lors du bombardement du 18 avril 1944. Des artistes de renom s’y produiront lors du Festival Art et Culture de 1967 à 1973, notamment Claude Nougaro, Serge Reggiani, Manitas de Plata et plus récemment Pierre Perret.

Focus Tr

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Les lieux

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Focus Trois personnalités des années90 liées à Noisy-le-Sec

SÉTA TOURÉNés en 1950 à Ziguinchor enCasamance, Ismaïla et SixuTidiane Touré ont été initiés à la musique par leur frère aînéAmadou, également chanteur etmusicien. Chantant en soninké,wolof, peul, mandingue, diola etcréole portugais, ils feront leursarmes sur la scène parisienne.Leur premier album, « Ismaïla doSixu » sort en 1979. Il est suivipar « E'Mma Africa » en 1980 et « Touré Kunda » en 1982. En 1999, sort l’album « Légendes » qui retrace les 20 ans de carrière du groupe.Peu après, ils participent àl’album « Supernaturel » de CarlosSantana et partent en tournéeavec lui. En 2000, sort leur dernieralbum : « Terra Saabi ».Hamidou Touré, dit Séta, est l’aîné des frères Touré. Né le 10 février 1948 enMauritanie, il arrive en France le 2 août 1989 et intègre le groupe TOURE KUNDA. En 1991, il entame une carrièresolo et s’installe à Noisy-le-Secen 1996. Lors de ses débuts à Noisy, il se fait « connaître »parmi les Noiséens parl’intermédiaire de sa fille,scolarisée a l'école Brossolette.Il participe à quelques fêtes defin d'année et à la Fête de la Villeen 1997.

MC SOLAAR MC Solaar, de son vrai nomClaude M'Barali, est un rappeurfrançais d’origine sénégalo-tchadienne. Il est l'un des premiers à avoir réussi à populariser le rap en Francegrâce à ses textes élaborés et nettement moins violents que ceux de ses confrères. Mais son succès et la qualitélittéraire de ses textes dans ses albums, « Prose combat »(1994), « Paradisiaque » (1997) et « Cinquième as » (2001),montrent que le chanteur tireplus ses références de SergeGainsbourg (auquel il rendhommage en samplant « Bonnieand Clyde » sur « NouveauWestern »), que de la culture des ghettos noirs américains.Pour cela, il est critiqué par les autres rappeurs. Meilleurvendeur de disques dans la catégorie rap français, MC Solaar a débutémodestement à Noisy-le-Secdans un local rue Gallieni, où il enregistre les premièresmoutures de deux de ses futurstubes « Bouge de là » et « Caroline ». Il se produira au stade Huvier lors de la Fête de la Ville les 15 et 16 juin 1990,créant l’événement.

JEAN-PHILIPPE DARYNé en 1966 à Saint-Raphaël dans le Var, de parents guyanais,Jean-Philippe Dary commence sa carrière musicale au sein de la famille, et sur les « LoveBoat » de Méditerranée. Au début des années 1990, Jean-Philippe Dary quitte le Sud de la France pour Paris. Il enchaîne une tournée avec les Touré Kunda et participe àdifférents projets live ou studioavec divers groupes de la régionparisienne. Il enregistre avecMagic Malik pour l’album « HWI », et travaille avec HumanSpirit, sur l’album « Tangora » au milieu des années 90. Touche-à-tout de génie, ses rencontres et ses collaborations avec Papa Wemba, Tonton David,Keziah Jones… font de lui un artiste complet et de référence.

Séta Touré

Pochette de l'album

de MC Solaar « Caroline »

MC Solaar enregistre à Noisy (1991)

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Amalia RodriguesSalle Louis-Jouvet1972

BarbaraSalle Louis-Jouvet1969

Cheb Mami Salle Louis-Jouvet1999

Claude NougaroStade Huvier1975

Les Compagnons de la chanson Salle Louis-Jouvet 1970

Didier LockwoodGymnase Baudin2000

Djudjura Salle Louis-Jouvet1985

Francesca Solleville Salle Louis-Jouvet1968

Gille DreuxSalle Louis-Jouvet1972

Henri TachanSalle Louis-Jouvet

Juliette GrécoSalle Louis-Jouvet1972

Jean-Claude NaudeSalle Louis-Jouvet 1969

Le mystère des voix bulgaresSalle Louis-Jouvet1992

Les Swingers Salle Louis-Jouvet 1971

Liz Mc CombGymnase Baudin1998

Luther AllisonGymnase Baudin1993

Maluzerne Salle Gérard Philipe 1984

Manu DibangoGymnase Baudin2000

Percussions de StrasbourgSalle Louis-Jouvet1969

Princess ErikaSalle Louis-Jouvet1994

Raymond DevosSalle Louis-Jouvet1969

Memphis SlimGymnase Baudin1987

Serge ReggianiStade Huvier1976

Michel FugainSalle Gérard Philipe 1990

Sharon Evans Gymnase Baudin1997

Nicole RieuStade Huvier1975

Urban Sax 1994

Ils sont passés à Noisy-le-Sec

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