Joubert Charles 23 AVRIL 1965 - 12 janvier 2010Monsieur Nouvel Jenerasyon

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Joubert Charles 23 AVRIL 1965 - 12 janvier 2010 Monsieur Nouvel Jenerasyon

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2 12 janvier 2012No 581

Une publication de Ticket Magazine S.A.

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL

REDACTEUR EN CHEFStéphanie ANDRÉ(509) 3155-0331

SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Marie-Brunette B. MAINSOURGaëlle C. ALEXIS

RÉDACTIONRosemond LORAMUSJoël FANFANWendy SIMONAceline RENEDimitry Nader ORISMAGilles FRESLET Duckenson LAZARDMyria CHARLESWinnie Hugot GABRIELTeddy Keser MOMBRUNPeguy Flore PIERRE

CRÉATION ARTISTIQUEResponsable graphiqueRéginald GUSTAVEResponsable photoFrédérick C. ALEXISPhotographesFrédérick C. ALEXISJames ALEXISFrançois LOUISJackson SAINT LOTHomère CARDICHONJules Bernard DELVAMoranvil MERCIDIEUFrancis CONCITE

Publicité: 3782-0905 / 3782-0893Rédaction: 3806-3717

C’EST LEUR ANNIVERSAIRE

Pour insertion, envoyez un sms au :

37 98 43 11Ou un courriel à :

[email protected]

Edito

Mercredi 11 janvierBen ‘Gentle Ben’ Crenchaw (Spor-

tif ), Christine Kaufmann (Actrice), Naomi Judd (Chanteuse), Anna Calder-Marshall (Actrice), Rod Tay-lor (Acteur), Don Cherry (Chanteur), Monte Blue (Acteur), Alexander Hamilton (Célébrité).

Jeudi 12 janvierAndy Lawrence (Acteur), Melanie Jayne Chislom (Chanteuse),

Rob Zombie (Chanteur), Kirstie Alley (Actrice), Howard Stern (Pré-sentateur), Chris Bell (Chanteur/guitariste), Joe Frazier (Boxeur), Luise Rainer (Actrice), Joe E.Lewis Klewan (Comédien), Jack London (Auteur), John Singer Sargent (Artiste), Edmund Burke (Philosophe).

Vendredi 13 janvier (Acteur), Stephen Hendry (Sportif ), Julia Louis-Dreyfus (Ac-

trice), Richard Moll (Acteur), Liz Anderson (Chanteur), Gwen Verdon (Actrice/chanteuse/danseuse), Robert Stack (Acteur), Jeff Morrow (Acteur), Sophie Tucker (Chanteuse), Plateforme Bénie (Emission).

Samedi 14 janvierBlandish Jean (Réalisatrice), Jason Bateman (Acteur), LL Cool

J (Acteur/rappeur/producteur), Graham Marsh (Sportif ), Faye Dunaway (Actrice), Jack Jones (Chanteur), Andy Rooney (Ecrivain/journaliste), Hal Roach (Pro-ducteur/Ecrivain), Benedict Arnold (Célébrité).

Dimanche 15 janvierPharès Jerôme (Journalis-

te), Valiola Monfiston-Jeune (Auteure), Charo (Danseuse/Compositrice/Chanteuse/Comédiennne), Cardinal John OoConnor (Célébrité), Lloyd Bridges (Acteur), Gene Krupa (Musicien), Pierre S.DuPont (Industrialiste).

C’est aussi leur anniversaireJean Allonce, Rachelle

Bruno-Piverger, Donaldson Cantave, Préval Fabiola, Sammie Joseph, Varlyne France.

Pour insertion Phone: 3922-3006 . E-mail : [email protected]

Agenda du week-end

Peterson Gille (Ti Mèt) né le 7 janvier

MERCREDI 11 JANVIER 2012-Du 11 au 25 janvier Eyes on Haiti

photofestival (Place St Pierre, O Brasilei-ra, Cafe des Arts, Karibe, Quartier Latin, Press Cafe, La Reserve, View, et les murs de la ville avec Rising Soul ‘Haiti’) Info : www.eyes-on-haiti.org

VENDREDI 13 JANVIER 2012-CIBA basket, animation Dj Valmix

(CFC, Babiole) Dès : 1 hr 30 pm

SAMEDI 14 JANVIER 2012 -ASHBAC basket animation Dj Gooly

Mix (CFC, Babiole) Des :4 hres pm-Chaque Samedi ‘Ambiance Folle’

(Tempo Plus, rue Panaméricaine # 36, Pé-

tion ville) Info : 3467-1818 / 2940-0577 / 3554-9718 ou : @tempoplus.net

-Chaque Samedi, Animation à (Bato Baz, Le Vicomte, P-Ville) Adm : #30 ht ou 150 gdes Dès : 5 hres pm

-« Reggae Pa’m » avec Dj’s (Baz La, rue Robin) Adm : $20 ht ou 100 gdes Dès : 9 hres pm

-Chaque Samedi, Pratique Latino avec C4 Dance Sport (Bar de l’Ere, rue Capois)

-Chaque Samedi, Show de Mode, Show de Danses, Animation Dj (O Bra-sileira, Social Club, 103, rue Louverture, Pétion-ville) Adm : $50 ht ou 250 gdes Info : 3610-9125 / 3922-0188

-Chaque Week end, Animation au Bord de la Piscine (Anti Stress, Bourdon)

DIMANCHE 15 JANVIER 2012-Haiti Cœur de Femmes, invites :

Emeline Michel et le piano de Yayoi Ikawa (Parc Historique de la Canne a Sucre) Dès : 6 hres 30 pm

-Psalmiste Delly Benson, Alleluia, Chœur d’Adoration, Illumination, Invasion (Light Auditorium) Dès : 4 hr pm

Deux ans. 10 janvier 2010-10 janvier 2012. Et nous revoilà. Ticket revient au 198, Rue du Centre. Nous y avons été chassés contre notre gré, trainé dans la poussière par le séisme du 12 janvier.

Cependant, tous ensembles, nous avons fait un pas. Nous y sommes revenus. Nous rions tous avec amertume de notre dernier séjour sur notre lieu de travail. Et nous nous sommes aperçus d’un élément important. Nous sommes là. Nous sommes vivants !

Nous avons tous laissé quelques poils dans les décombres du 12 janvier 2010. Nous avons enterré (et dans certains cas même pas) nos femmes, nos maris, nos en-fants, nos collègues, nos amis, nos frères, nos parents… Mais nous sommes vivants !

Il nous incombe alors de faire un pas… puis un autre. Puis encore un autre. C’est à chaque fois le même geste, mais qui marque au bout du compte un chemin accompli.

Enfilons nos bottes tout-terrain ! Marquons un pas vers l’avenir !

Stéphanie André(509) 31510331

[email protected]

Un pas… puis un autre

Joubert Charles, producteur et promoteur, icône de l’industrie de la musique haïtienne, a perdu la vie lors du tremblement de terre du 12 janvier 2010 des suites de ses blessures. Il était au local de Radio Télé Ginen quand celui-ci s’est effondré.

Né le 23 avril 1965, Joubert a consacré le meilleur de son temps à la musique haïtienne. Découvreur de talents et accompagnateur des artistes, il a lancé la carrière musicale de presque tous les ténors actuels de la tendance dite nouvelle génération, parmi lesquels Papash, Zin, T-Vice, Carimi, Kompa Kreyòl puis Kreyòl La dont il fut le fondateur et premier manager.

Grand ami des journalistes, de ticket particulièrement et propriétaire de Nou-vèl Jenerasyon Record, Joubert a été l’instigateur de plusieurs grands événements musicaux, tant en Haïti qu’à l’étranger.

Son dernier festival « Ayiti men kompa » avait hissé les réalisations du genre à un niveau jamais encore égalé.

Joubert est aussi celui qui a pris le plus de risques pour initier et réussir des tournées des groupes haïtiens aux Etats-Unis d’Amérique et organiser celles des groupes de la diaspora en Haïti.

Producteur de plus d’une centaine de 33 Tours et CD, Il était d’un goût sûr et laisse une production remarquable sous le label de Nouvèl Jenerasyon Record.

Marié, divorcé, père de trois enfants, Joubert Charles a été un père, un époux, un compagnon et un ami dévoué.

Road manager, stage manager, représentant de plusieurs groupes musicaux, Joubert a été bon dans tous les compartiments de l’industrie musicale haïtienne.

Joubert Charles laisse aussi le souvenir d’un homme de parole qui faisait tout pour respecter son mot.

Frantz Duval

Joubert Charles

Edito

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312 janvier 2012No 581

Pour les abonnements : 2940-4848/2816-0222

Complexe Promenade, Pétion-Ville

L’agenda de Péguy

Pour commencer cette semaine tout en goût et en saveur, mangez différemment. Mercredi, essayez la cuisine thai à Look-Nun’s Thai Restaurant, au 35 de la rue Villate. Le riz à la mangue, le s’tay chicken, les onion rings, la salade de papaye, la soupe végétale au poulet sont autant de mets à découvrir.

Dans la soirée, Marc Mulholland, un guitariste plutôt connu dans le milieu musical, donnera un show à O’Bra-sileiro à partir de 8 h p.m.

Jeudi, goûtez à un bon steak chez Mr Grill Steak Hou-se. Bien cuit, médium ou saignant, il sera préparé selon vos goûts. Mangez également chez eux les « fajitas » de la cuisine mexicaine, qui sont un mélange de poulet, de bœuf, de poivron, d’oignons hachés. 9, rue Rigaud, PV.

Et puisque vous n’oublierez jamais ce jour fatidique, joignez-vous à RAM à l’hôtel Oloffson. En mémoire de vos chers disparus. En souvenir de leur présence qui manque tant à votre vie. A partir de 8 h p.m.

Vendredi, avec des copains, allez à Break Time pour un « Break Time Club », un plat composé de quatre types de viande, accompagnés de frites, de bananes pesées, d’acras et surtout du bon « pikliz ». Le plat est servi pour quatre personnes à 1 000 gourdes. Ils servent une excellente salade d’avocats.

Les soirées TGIF de Karibe reprennent en grande pompe. Et pour cause ! Avec Luck Mervil, Wanito, et Jean Jean Roosevelt. L’admission est à US $ 20.

Les habitués de Kay Atizan savent que pour passer un bon samedi soir, il leur faut la pause-détente sous fond de troubadour qu’ils ne trouvent que là-bas. Les ama-teurs de troubadour pourront se joindre à eux volon-tiers.

Finissez le week-end à Anba Tonèl, ce resto sympa à l’angle des rues Villate et Clerveaux. Il rappelle bien les époques « anba tonèl », où les lodyans des aînés te-naient en éveil petits et grands. Leur cabri boucané est tout particulièrement recommandé.

Péguy F. C. [email protected]

Le régime habituel est de retour. Bonjour la bonne forme ! Enfin, pour ceux qui se surveillent… Bref ! L’essentiel c’est de manger à un endroit sympa, où quand l’appétit va, tout va.

Des livres qui ont marqué…Des livres qui ont marqué…

Bien qu’il soit surtout connu en Haïti pour ses talents de chanteur, Luck Mervil est également un activiste, un grand humaniste, un philanthrope, et par-dessus tout, un citoyen du monde. Autodidacte, il se passionne pour tout ce qui se rapporte de loin ou de près au savoir. Et puisque le savoir réside dans les bouquins partout autour de lui, il y puise sa connaissance dans le but de se parfaire au jour le jour. Les livres qui ont laissé une empreinte sur sa vie…

Lettre à un jeune poèteC’est un poète qui écrit à un jeune poète et il lui explique la vie. Mais à travers une

écriture très poétique. J’aime parce que c’est philosophique.Le parfum de SuskinIl y a le film, mais celui-ci n’arrive pas à la cheville du roman. Quelqu’un a réussi au

niveau littéraire à décrire un sens à tel point que quand tu lis le livre, tu as l’impression de sentir les odeurs évoquées. Il arrive à rendre la laideur belle. Quelqu’un qui est laid peut être beau parce qu’il sent bon, parce que l’odorat est quelque chose de très profond. Les sens que nous avons sont beaucoup plus profonds que nous ne le pen-sons. Une personne peut sentir quelque chose, mais il y a des gens qui sont des nez. Ce n’est pas la même chose. C’est plus profond. C’est comme il y a des gens qui savent prendre une photo, mais il y a des photographes. Lui, il a réussi à transcender tout ça par l’écriture. A nous présenter l’humain dans toute sa splendeur, sa laideur, sa beauté. Et ce mélange est assez glauque.

Les fondations, d’Isaac AsimovC’est le père de la science-fiction. Qu’il s’agisse de Star Wars, de Seigneur des

Anneaux, I Robot, ils se sont tous inspirés de ses histoires pour écrire. Ce sont tous des copieurs. Isaac Asimov fait plus que de la science-fiction. C’est à peu près du genre de Jules Verne, il fait un travail monstre. C’était un visionnaire qui décrivait certaines choses qui n’existaient même pas encore. Il est de cette trempe, Asimov. Et en le lisant, il pourrait t’arriver de comprendre certaines choses qui se passent sous ton nez, dans ton pays.

Le Prince, de MachiavelC’est un livre qu’il faut avoir à son chevet. Il n’existe pas un chef d’Etat ne possédant

pas ce livre. On ne peut ne pas lire Machiavel. Ma femme m’a reproché après que je lui ai fait lire ce livre. Elle en avait pleuré. Tu imagines un type s’asseyant, pour tordre la situation et toujours la retourner en sa faveur. Tous les moyens possibles. La fin justifie les moyens. « Si pour réussir je dois tuer et créer la zizanie, alors c’est ce que je ferai. » C’est ça, la pensée machiavélique. Bizarrement, c’est un moine qui l’a écrit.

Péguy F. C. [email protected]

Luck Mervil« Il vient toujours un moment où l’essentiel d’une doctrine qui a paru abstruse est expliquée en trois mots par un homme d’esprit » Paul Valéry.

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4 12 janvier 2012No 581 Hommage

En la commémoration du 12 janvier 2012, Ticket publie quelques homma-ges vibrants à des personnes qui ont marqué des vies d’une façon ou d’une

autre. Que la terre leur soit légère !

Rafaela Romain DanielDéjà 2 ans ! Un départ si soudain…

Que l’âme de mon grand-père… papi Jean… repose en paix ! Tu nous manque beaucoup !

Lundi Carl Saraphina12 JANVIER 2010... Il était pres de 5h

pm et je venais tout juste de rentrer chez moi, toute joyeuse ne sachant pas que mon monde allait changer à tout jamais. Un évènement catastrophique a frappé mon pays ; un tremblement de terre dit-on. Mais pour moi, c’est tout simplement une catastrophe. En quelques secondes, tout s’est effondré et le pays a sombré dans la noirceur. Il y eut des pleurs et des cris... mais jamais rien ne pourra expri-mer toute notre douleur. Ce jour-là, j’ai perdu Bernadel Johana, une amie qui m’était chère. Pourquoi cela nous est-il arrivé? Qu’a-t-on fait pour mériter un tel châtiment ? Deux ans après ma douleur est restée intacte. 12 janvier 2010, une date qui restera toujours gravée dans ma mémoire !

Wisline LafontantJe ne sais par où ,ni comment com-

mencer ce que je vais écrire. J’y repense encore et déjà je sens mon cœur se contracter dans ma poitrine. Cela fait donc déjà deux ans… Deux ans depuis que tu es partie. On t’a retrouvée, m’a-t-on dit, avec ton portable en main et je me demande encore si tu n’étais pas sur le point de m’appeler pour me souhaiter un joyeux anniversaire. Mon cœur ne ces-se de me dicter un oui et là, je ne sais si je dois laisser couler les larmes de joie pour nos bons moments ensemble, de regret pour les fois où je n’ai pas été là pour toi, ou de je ne sais plus, mais encore je les retiens…

C’est bizarre. Mais m’adresser comme ça à toi me procure une certaine joie. C’est un peu comme si tu étais à es en-core à mes côtés et que tu me parlais et voilà les larmes qui coulent avec un joli sourire sur mes lèvres. Je suis sure que de là où tu es tu me souris parce que j’ai enfin pu t’écrire. Mon cœur pleure et sourit en même temps. Et oui, demain tu auras deux ans loin de cette terre, mais toujours tu seras dans mon cœur et je ferai mon possible pour sourire tout au long de la journée demain, en l’honneur de notre amitié. Tu aurais voulu qu’il en soit ainsi. « Pas de tristesse le jour de ta fête », m’aurais-tu dit toute joviale. Que ton âme repose en paix Sergline Joseph.

Smith CharlesEncore un 12 janvier… Une nouvelle

année qui ramène les tristes souvenirs d’une tragédie qui marquera à jamais notre nation. Mes pensées vont à très re-gretté ami et frère Francklin Jean-Vernet, ses sœurs Judith et Sounou qui étaient aussi plus que des amies pour moi... 2 ans plus tard, ils me manquent toujours autant. J’aurais aimé que vous soyez en-core à mes côtés aujourd’hui. Mais Dieu en a décidé autrement. Reposez en paix.

Caprinie Hugot Gabriel12janvier 2010, tu resteras a jamais

gravé dans ma mémoire. En près de 30secondes, ce qui n’aurait été qu’une journée ordinaire s’est transformé en vé-ritable cauchemar. En si peu de temps, tu as détruit ma vie et celle de tant d’autres. Tu as emporté maisons, écoles, hôpitaux, églises etc… Mais cela ne t’a pas suffi. Il a aussi fallu que tu m’ôtes l’amour d’un être très cher : mon père, Jean Elias Xavier et Arielle, une amie que je consi-dérais comme ma sœur jumelle.

12janvier 2010-12janvier 2012 : déjà 2ans. Je me souviens comme si c’était hier de ces pleurs, de ces personnes en-terrées dans des fosses ou mangées par des chiens et de ces nuits à la belle étoile. Cet après-midi n’a pas seulement gâché des vies mais il a aussi fauché un pays, une nation toute entière. 12 janvier 2010, I will never foget this day.

Fabiola NapoléonDeux ans plus tard je n’arrive tou-

jours pas à accepter l’idée qu’elles soient parties pour toujours. Nathalie, Linda et Michaëlle Louissaint vous resterez tjrs au plus profond de mon cœur. Je me rappel-le les grandes vacances que j’ai passées avec vous, nos moments de complicité et nos fous rires. Cela me fait encore mal de passer devant votre maison en sachant que jamais plus je ne y vous reverrai. Je continue tout de même à avoir l’espéran-ce de vous revoir dans un autre monde. RIP my girls.

Capelletti Hugot Gabriel12 janvier 2010, je m’en souviens

encore. Oui, je me souviens de tout ce que j’ai vu et entendu. Je garde à l’esprit cette atmosphère poussiéreuse, ces corps sanglants sous les décombres, ces gens pleurant la disparition d’un mem-bre de leur famille ou d’un ami. Je vois encore cette mère qui fait ce qu’elle peut pour essayer de libérer son fils retenu

sous les décombres d’une école de la capitale. Je me revois encore, à l’instant même où j’écris en train de crier, de courir et d’essayer de rentrer chez moi. Je revois ces instants où ma famille me manquait, où je mesurais l’immensité de la catastrophe et où je pensais déjà à la fin de ce monde me demandant si ma dernière demeure sera le paradis où l’enfer. Quand j’arrive enfin chez moi, j’y retrouve tous les membres de ma famille, enfin presque. Car, l’un d’entre me dit-on n’est pas encore rentré et… jamais plus il ne rentrera!

Dans le froid et au rythme des se-cousses, on essaie de se reposer, on est fatigué, épuisé mais on ne peut dormir... 12 janvier tu nous as fait du tort mais tu nous as appris tant de choses. A jamais tu resteras gravé dans notre mémoire.

Rangie BarreauMourir est bien peu de chose quand

on continue à vivre dan le cœur des autres, et c’est ta place à présent. Le seigneur nous t’avait prêté, tu lui as man-qué, il t’a rappelé. Trop vite, trop tôt. Il est l’heure désormais d’arrêter de compter les jours, les heures sans toi ; d’aller au gré du vent. Mais les souvenirs resteront, les larmes sècheront. Les anges du ciel nous diront alors, Pierrena Perrin est au ciel.

Wendy Adrien LamotheToute ma vie je ne cesserai de rendre

Gloire à Dieu de m’avoir permise de sortir vivante des décombres ce 12 janvier 2010. Je ne cesserai non plus de louer son Nom et sa grandeur car mon fils Keyahn a pu voir le jour malgré toutes mes blessures et les chocs encaissés. Je garderai en mémoire tous ceux qui sont partis, en particulier grand papa (Franck Gaston), Kiki (Anne-Christelle Damour), Claudjane… Ce sont des anges, qui je suis sûre aujourd’hui, veillent sur ma famille et moi… 12 janvier…je me sou-viendrai toujours.

Florence Martin12 janvier 2010 ! Tragédie pour plus

d’un! Qui n’a pas perdu un parent, un ami, une connaissance ? 12 janvier 2012, cela fait déjà deux ans ! Nous pleurons encore nos disparus, nous nous rappe-lons des moments vécus ensemble. Mon ami d’enfance, Laurent…..Je ne l’ai pas oublié, je ne saurais l’oublier, son rire, ses blagues…Je le revois en sa fille née après sa mort, sa fille qu’il n’a pas connue…..

sa fille que je suis en photos et que je n’ai pas encore eu le courage de visiter et de serrer dans mes bras…Murielle…Cette femme dynamique, courageuse, si pleine de vie, qui venait chaque samedi nous rendre visite et qui apportait tant de bien-être à mes grands-parents en les massant. J’entends encore de ma cham-bre, ses éclats de rire. Malgré l’heure que j’estimais matinale 8 Am, un samedi, je ne m’empêchais de sourire. Pierrena et Sarah, mes camarades de classe, qui semblaient avoir un avenir garanti et prometteur ! Le père, la mère, le fils, la fille, le frère, la sœur, l’ami, le camarade de classe, le collègue de travail de celui-ci ou de celle-là….partis au milieu d’une phrase, en regardant la télé, en rentrant chez eux, en accomplissant une tâche quotidienne, sans un dernier regard, sans dire adieu. Comment faire face à ce chagrin collectif ? Cette phrase du Notre Père :’’Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel’’ nous console spirituelle-ment. Mais saurons-nous tirer les leçons qui s’imposent ? Apprendre à vivre diffé-remment sur ce coin de terre, notre Haïti, sujet à tant de catastrophes naturelles ? Célébrons la VIE !

Francesca F. EugèneNan jou sa map rann on omaj espeyal

a Marie-Laurence Kerby ak Joubert Char-les. De moun ki banm konsey ak support ki pèmèt mwen lwen nan vi personnel ak pwofesyonèl mwen jodia. Domaj ke yo pa viv pou yo te wè sa, e pou yo te konti-nye mache avem… 12 janvye 2010…ou koute nou anpil.

Tim ValdaA Mario Bazile. Merci d’avoir transmis

à des milliers de jeunes dont moi, ta passion de la radio. Ta créativité n’avait aucune limite. Ton perfectionnisme avait fait de toi un technicien infatigable. Tu fus une inspiration pour beaucoup, ta famille, tes collègues, tes amis. Je n’ai ja-mais eu l’opportunité de te le dire Mario, mais tu étais unique… Merci pour tout.

Matti DomingueJust four days before we were lau-

ghing and joking together, just 4 days before you asked me to promise you i would always be there. Four days before you hugged me, held my hand and gave me some advice. And four days later you were taken away from me, from us. You were one of the sweetest men I knew. I will never forget you. I will always keep

12 JANVIER2010

ON S’EN SOUVIENT

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512 janvier 2012No 581Hommage 513 décembre 2011No 572

our memories alive till the day we meet again. May God bless your soul Papi André. I love you so much.

Claire Emmanuelle PressoirM pa pèdi on fanmi ni mwen pa pèdi

on zanmi. Men m pap janm ka bliye kijan 12 janvye te tranble kèm ni jan li te tranble vim, m pa pèdi ni fanmi ni zanmi men kounye a map goumen poum pa pèdi peyim Ayiti.

Christelle KersaintA une amie, une sœur spéciale qui

restera à jamais graver dans mon cœur. Et dans le cœur de plus d’uns. Le 12 jan-vier 2010, tu es partie en ce jour tragique. Malgré ton court passage sur terre, tu as marqué plus d’uns par ta générosité, ton dévouement, ta gentillesse et ton carac-tère bien trempé. Je me rappelle encore de tes projets, de tes rêves. Tu avais de si grands rêves pour Haïti… mais tu es partie trop tôt. Ma chérie, j’ai toujours été fière de toi. Je suis encore plus fière de savoir que tu marqueras encore les es-prits en permettant à de jeunes haïtiens à travers la bourse qui porte ton nom de poursuivre leurs études en France. Tu as été un exemple et tu resteras un exemple pour nous. J’ai admiré ton courage et ta combativité. Penser à toi me permet de mener mes propres combats. Je regrette de ne plus pouvoir partager avec toi les moments de joies et de peines qui mar-quent nos vies. Mais il y a un seul regret qui n’abrite pas mon cœur : c’est celui de t’avoir dit je t’aime et de t’avoir montré que tu avais une place spéciale dans mon cœur. Hommage à Valencia Mongérard qui avait le cœur sur la main !!! Tu me manques poupée.

Tanya LemaireAs the second year anniversary rolls

by, I am reminded of how precious and worthy the gift of life is. I am not sure if I should consider myself lucky for survi-ving the earthquake and for having all my immediate family alive today, all I know is that no matter who you are, Ja-nuary 12th was a major turning point in every Haitian’s life! I will remember those who passed on that day, one of my dea-rest customers from the bakery, Nancy Ménard; my mom’s good friend Marie José Lamothe and my cousins Gerd et Toby Bélizaire. Althought it saddens us to relive that day each year is a must to ce-lebrate life also, my life, your life and the lives of those who survived that Tuesday.

Marie Nicka Petit- FrèreA mon cher père, Serge Petit-Frère.

Deux ans déjà depuis que ce terrible séisme t’a ravie se nos vies. Nous gar-dons de beaux souvenirs de toi. Tu nous manques énormément. La douleur que nous ressentons n’est pas partie, no cœur saignent encore en ce jour de commé-moration. Mais, sache que ta famille est fière de t’avoir eu comme boussole. Nous t’aimons et nous tenons à te remercier encore pour ton héritage.

Leïla Emmanuelle AngladeLe 12 janvier 2010 ne m’a autant

affecte que de nombreuses familles et personnes qui ont perdu des parents, des amis et des collègues. Ma famille a été l’une des rares épargnées par ce tragique évènement. Cependant, je veux rendre hommage aujourd’hui non pas è ceux qui sont morts, mai à ceux qui leur ont survécu. Car survivre à des êtres chers est terrible. Je sais, parce que je les vois au quotidien, que les douleurs sont encore vives après deux ans. Mais je sais aussi que les épreuves sont faites pour renforcer notre foi, notre courage et notre amour. Mon hommage aujourd’hui est pour mon pays. J’ai vu Haïti mourir le 12 janvier 2010, mais j’ai aussi vu une autre Haïti se relever. Celle de fille et de fils qui travaillent à et désirent ardem-ment son renouveau. Le 12 janvier a changé quelque chose en nous et c’est aussi particulièrement cela : une vérita-ble transformation de votre être, de votre cœur, de votre âme.

Sarah MongérardA Valencia Mongérard! C’est souvent

le cas chez nous! On témoigne très peu de l’amour que l’on ressent pour quelqu’un de son vivant! Je sais que je n’ai pas toujours été la petite sœur idéale, mais, je voudrais, en ce second anniver-saire de ta disparition, te dire que je t’ai beaucoup aimé, beaucoup apprécié! Ton courage, ta franchise, ta détermination, ta persévérance, m’ont toujours marqué! J’ai toujours eu une très grande admira-tion pour toi. Aujourd’hui encore je me demande POURQUOI! Là où que tu sois, je te redis combien je t’aime et combien tu me manques! J’ai perdu une sœur, notre mère a perdu une fille, et Haïti, oui Haïti a perdu une haïtienne conséquente et courageuse, qui avait plein de projets pour elle! I will always love you chérie! Muaaaaaah!

Fred HypeSi je devais formuler des requêtes à

l’endroit des disparus du séisme meur-trier du 12 janvier 2010, les mots de ma bouche ne suffiraient pas. Comme il m’incombe de parler aux de mes proches qui sont disparus, je n’oublierai jamais de saluer la mémoire de Clifford Réné a.k.a Young Cliff, Valérie et Coralie Chevry. Ils resteront à jamais dans les annales de nos pensées. Ils ne cesseront jamais de nous manquer et nous souhaitons que leurs noms reposent en paix.

Jimmy RuffRaphaël L. Jasmin plus connu sous

le nom de Ti Yous était une référence en matière d’animation radiophonique. Sur la radio One et autour de la tendance compas, il animait une émission dénom-mée « Bon jan konpa ». Le 12 janvier 2010, il a rendu l’âme à l’église Sacré Cœur de Turgeau. Selon des proches, il s’était rendu au presbytère de la paroisse pour la confession de ses péchés et pour adresser des remerciements du fait que le Bon Dieu lui a permis de passer une journée sous sa protection. C’était un type respectueux et sage. Entr’amis, il avait l’habitude de se moquer de moi. Il avait une tête bien faite et bien pleine. A son départ involontaire vers l’au-delà, j’ai su que j’ai perdu un être cher. J’espère que son âme repose en paix.

Izolan BonDye bay, BonDye pran ! Mwen

pap janm bliye Young Cliff. An pasan, m’ap pwofite salye memwa lòt jeneral yo kit e tonbe nan goumen pou sa yo kwè Jiskobou. Nèg anlè a konn tout bagay. RIP.

MC (West-I) Personnellement, je n’ai perdu aucun

membre de ma famille. Mais, comment oublier le feu rappeur FullBass ? Il était un proche de West-I et il exploitait son talent au maximum. De l’avis de certains il n’est pas mort des dégâts du séisme mais une chose est sure, il a quitté ce monde le jour même. Je ne l’oublierai jamais. RIP FullBass.

Jah B (RockFam)Jou madi 12 janvye 2010 la, li te fè

3h p.m lè Childlande Fonvert (Luna) te di m’ li pral penyen cheve l’ nan stidyo. Mwen t’ap jwe avè l’ epi m’ te di l’ pa ale non cheri. Li reponn non bb fòk mwen al penyen epi mwen di l’ m’ap kite w’ ale a kondisyon ke w’ bo m’ e si w’ pa bo m’ ou pap deplase. Li asepte bo m’ epi mwen kite l’ ale vre. Vè 4h li ekri m’ pou l’ di m’ ke l’ pa gen minit. Mwen voye minit pou li. Se te dènye mesaj li te ekri m’. Tranbleman an pase a 5h, mwen pa wè Luna. Lè m’ wè 6h epi m’ poko wè l’, mwen te oblije pran lari an a pye pou mwen al chache kote mwen panse mwen te ka jwenn li. Mwen kouri al sou Bèlè paske se la mwen konnen l’ konn al penyen. Depi nan wout la mwen ap priye nan kè m’ epi m’ mande BonDye tanpri fè jwenn li vivan menm si pye l’ oswa lòt pati nan kò l’ ta koupe men mwen vle jwenn li vivan. Men elas ! Lè m’ parèt, premye kay mwen wè ki pi kraze an se kay kote

l’ t’al penyen an. Nan demen mwen t’al dèyè kò l’ pou m’ voye bay manman l’ ki Miragwann. Jou sa ret pi gwo kochma nan vi m’. Imajine ke l’ te fenk akouche yon bèl pitit fi ki rele Lubriana Christa Lubin. Ti pitit la te gen 3 mwa sèlman le manman l’ mouri an e Luna pa menm gentan jwi pitit fi li a. Pou sa m’ ta di de li senk kaye pap ase pou sa. So, ke nanm Childlande Fonvert (Luna) repoze an pè.

Merisca Vladimiy (Vlad Enjoy)J’ai perdu un ami qui m’était cher à

nul autre pareil. Il était comme un frère, un partenaire, un conseiller, un sup-port et, je ne sais quoi dire d’autre. Ses souvenirs resteront à jamais dans mes pensées. Je refuse de citer son nom pour éviter d’affecter sa famille. Je ne martèle pas mes mots rien qu’en sa mé-moire mais au nom de tous les disparus et toutes les personnes qui sont affec-tées physiquement par l’évènement. Que les lecteurs de Ticket n’oublient pas cette phrase : « pou chak delivrans nou gen yon pri pou nou peye ! Sa vle di fòk nou tonbe pou nou ka leve ». A tous les disparus je lance un grand RIP.

A.T.R.O.S (Rockfam) Le séisme du 12 janvier 2010 m’a

profondément touché et a également ouvert mes yeux sur quelque chose qui relève d’une importance capitale : l’amour fraternel du peuple haïtien. Durant la nuit et dans les jours qui sui-vaient, il n’était plus question de mère, de père, de frère, de sœur ou autre. Il ne fallait pas non plus reconnaitre la personne ou d’avoir une idée d’où elle venait car l’important était de s’en-tr’aider. Une chose que tout un chacun se portait pour le faire. Nous nous som-mes rassemblés en un seul peuple avec le désir de survivre et de voir des jours meilleurs. Au nom des plus de 300.000 disparus, j’aimerais que mes frères haïtiens transforment l’amour qu’ils ont manifesté au lendemain du 13 janvier 2010 comme le tremplin qui facilitera la reconstruction du pays. Une recons-truction avec le fer de l’amour, le sable de la dignité, le ciment de la fraternité et l’espoir d’un meilleur lendemain. Que les disparus reposent en paix.

Eddy Morancy (Brana) Physiquement, je n’ai pas eu de

dommage issu du 12 janvier 2010 mais physiquement, je souffre d’un mal chronique. Jusqu’à date, je n’ar-rive pas à me faire l’idée que j’ai perdu trois cousines adorées durant ce fait catastrophique. D’un coup, le séisme m’a privé de mes amours Lyse-Anie Bien-Aimé, Sabrina Leveillé et Cherline Bien-Aimé. Les mots me manquent pour exprimer mon ressentiment mais, je prends le bouclier de la force et le casque du courage pour souhaiter que leurs âmes reposent en paix.

Petit Fat (Frère de G-Bobby)A l’aube du 12 janvier, tableau

horrible qui restera attaché au mur de la pensée du peuple haïtien, ce qui me peine le plus n’est pas le pourcentage des disparus mais une partie du peuple qui jonche les terrains, les trottoirs, les places publiques sous les tentes (dans ou hors des camps) depuis le 12 janvier 2010. La promiscuité dans laquelle ils et les conditions infrahumaines auxquelles ils sont condamnés doivent avoir une fin. Que ceux qui continuent de mener le train de leur vie sous les tentes fassent preuve de courage. Il n’est pas facile mais j’aimerais qu’ils luttent encore car ceux qui luttent sont ceux qui luttent. RIP aux disparus.

Stéphanie André Ce matin-là, le 13 janvier 2010, après

la nuit sans fin du 12, j’ai giflé mon jeune frère Jacky. Il a osé me dire que Liline (Eline Larriveaux), ma cousine, amie et complice était morte. Cela ne pouvait pas être possible. Elle m’avait promis de passer le weekend suivant avec moi. Nous devrions ensemble aller faire des emplettes ; je l’attendais

de pied ferme parce que notre rendez-vous a été confirmé le mardi 12, aux environs de 2h PM. Il m’a fallu aller à moto de Delmas 75 à Jacmel, avec mon autre frère Blendy, en traversant Carrefour, Léogane et les zones avoisi-nantes, pour confirmer cette nouvelle. Là, je trouvai ma mère, Sonia Décime, corde au ventre, faisant les cent pas. Je fondis dans ses bras. Elle m’embrassa, me serra fort, très fort, comme jamais elle ne l’avait fait. « Liline est morte Nounouche. La maison s’est effondrée avec elle ». Une partie de moi s’en est allée avec elle. On partageait nos se-crets les plus intimes. On riait ensemble des passants qui tombaient après avoir heurté une pierre, des prises de tête entre les chauffeurs de moto taxi et leurs passagers, des coupes de cheveux ringards de celles qui n’étaient pas clientes de notre salon de beauté. Tu es partie, tu nous a laissé un cadeau. Ta fille Soraya. Claudine, Mirlande, Man-mie, Richard et moi, nous veillons sur elle. Elle te ressemble tant ! Ma Liline me manque… si fort… tellement fort. Je t’aime, ma poupounette d’amour, même la mort ne pourra changer ça !

Jean-Philippe EtienneMon dernier souvenir de frère Do-

minique Baron est son sourire ironique après une taquinerie à mon égard, le mardi 12 janvier, peu avant 4 h 30 : « On voit que tu es débordé ! », alors que je me prélassais sur mon bureau. Si jamais, fatidiquement, vous n’étiez pas parti plus tôt que d’habitude ce jour-là, le monde éducatif, la grande com-munauté saint-louisienne, n’auraient pas perdu une si riche mine de savoir, un professeur si remarquable. C’est surtout grâce à vous, avec vos conseils, que je fais ce que j’aime aujourd’hui. Votre embonpoint, votre jovialité, votre vaste culture et votre désarçon-nant humour resterons à jamais dans les cœurs. Je suis sûr que vous brillez là-haut, comme une étoile qui a éclos le jour de votre départ. Vous étiez et vous serez toujours mon modèle, frère Dominique…

Willyne M. SilliasTon sourire, ton sérieux, ton dévoue-

ment, entre autres, ont caractérisé ton passage éclair dans ma vie. Il a fallu que le 12 janvier ait lieu pour que jamais plus je ne puisse jouir de ton amitié et de ta présence. Je ne saurais t’oublier, du cou-rage, du courage, et encore du courage pour cette femme qui t’a donné la vie ; celle pour laquelle tu resteras à jamais la prunelle des yeux. Que ton âme repose en paix, Sarah Délince.

Nerlande Nicolas«12/1/10-12/1/12: 2 ans depuis que

j’ai perdu d’innombrables amis/proches dont cette colonne serait insuffisante si je me mettais à les citer. 2ans depuis que je ne vois plus vos visages, n’entend plus vos éclats de rire, vos # n’apparaissent plus sur l’écran de mon téléphone. 2ans depuis que s’est achevée votre mission sur terre, et 2 ans après... je me pose en-core la même question: Pourquoi? 2ans après j’espere toujours vous voir un jour. Reposez en paix

Johane TayetteA ma tante Sonia Bazile, Joubert Char-

les un départ vraiment tragique pour la musique haïtienne et tous ceux vraiment portés disparu un RIP du fond du cœur.

Katyana BarthelemySergeline merisier et sagine joseph ce

sont les deux meilleures amies que j’ai perdu le 12 nous étions ensembles dans la vieille du 11 mais malheureusement elles sont parties sans même me dire au revoir, il y a tant d’autres amis que j’ai perdus mais leurs visages resterons gra-ves dans mon cœur pour toujours .

Georges CasimirStephanie Gilles j’aurais du te dire

combien tu étais belle avant qu’il ne soit trop tard!

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6 12 janvier 2012No 581 Hommage

Il a été difficile pour lui de se ressaisir après le séisme du 12 janvier 2010. Ce qu’il a vécu lors du drame, peu de gens l’aurait surmonté en aussi peu de temps et avec une si grande sérénité. Ricky était au studio avec sa femme qui venait de laisser son

emploi pour l’aider à Real Biz studio, sa propre entre-prise située à Delmas 40 B. Cet après-midi-là, jamais il n’aurait pensé que cela allait être le pire moment qu’il aurait à passer au studio, débordé à recevoir des groupes qui enregistraient leur meringue carnavales-que. Le temps d’une secousse, Ricky s’est retrouvé avec sa femme sans vie sur ses jambes. La suite est remplie de grande tristesse, de douleurs qui ont été étalées antérieurement dans Ticket, de larmes qui ont duré plus qu’il n’en faut, mais, surtout, d’une force extraordinaire qui lui a permis de s’accrocher à la vie, et de penser à l’avenir de ses trois enfants.

« La tristesse est un trou que j’ai évité, ce qui s’est passé le 12 janvier m’a rendu plus fort. J’ai compris des choses et je peux vous garantir que l’important c’est d’avoir une bonne vie », affirme-t-il, le ton convaincant. « Je ne voulais nourrir à l’esprit que ma femme soit morte sur mes jambes et qu’il a fallu l’ôter sur moi afin de pouvoir me sortir des décombres du studio. J’ai du subir six opérations avant de me rendre un mois et demi après en Guadeloupe pour me faire amputer. Mais je me suis dit que ce n’était pas une raison pour m’apitoyer ; j’ai trois enfants de qui m’occuper, donc je dois forcé-ment aller de l’avant. »

Tout de suite après l’amputation, Ricky avait déjà commencé à bosser. Nouvelles idées, nouvelles straté-gies, il s’est lui-même refait le moral. En juin 2010, l’ar-

RICKY JUSTErend hommage à sa femme

tiste compose une chanson pour sa femme, où il revient sur les détails du drame. Sans peur, il revit les moments tristes du 12, les mets sur fond d’une musique gaie. « Je n’ai invité que Stanley Georges sur la chanson, je l’ai fait par ce que sa voix triste Son regard perdu et sa déso-lation ont retenu mon attention lorsqu’on parlait de ce qui était arrivé. Le contraste est donc flagrant, un texte

triste pour une musique très rythmée. Je l’ai titré ‘’12 janvye, m pa ka bliye l’’ et est dédié à ma femme autant qu’aux autres victimes. »

La première fois qu’Ericka, sa fille de onze ans, a écouté la chanson, elle a été très affectée. Ricky a vite fait d’éteindre l’appareil et de passer à autre chose. « Je vois le 12 janvier différemment des autres personnes. Je n’ai pas vraiment à commémorer cette date une fois l’an. Pour moi, c’est chaque jour, à chaque fois que je pense à ma femme, à chaque fois que je regarde mes pieds, à chaque fois que je pense à mon studio…»

Ricky n’a pas diffusé cette chanson l’année du séisme par ce qu’il avait trop de compositions pour la circons-tance, et trop de tristesse. Il soutient que cette date ne doit pas nous coller à la mémoire comme une journée d’apitoiement, mais comme une possibilité d’union, de changement et d’entente. « C’était le seul jour où l’on s’est défait de nos complexes, il n’y avait pas de Noirs, ni de Blancs ou de mulâtres. Je n’avais vu ni pauvres ni riches, mais des hommes et des femmes unis autour d’une seule cause. On a fait l’union, on s’est s’entraider, voilà la plus grande leçon qu’il faut en retenir. Cette unité est un acquis qu’on ne doit pas laisser filer. »

Plus que jamais rétabli de sa psychose, Ricky a relogé son studio à Pétion-Ville et déborde d’énergie. Il se veut un exemple et a décidé de se faire volontaire pour rencontrer des victimes et participer à des activités de renforcement moral et psychologique des gens qui ont encore des séquelles. Très ouvert et disponible au 3730-5911, Ricky croit qu’il est juste qu’on se serre les coudes sans discrimination aucune.

Plésius Junior LOUIS (JPL [email protected]

Musicien très connu, publiciste, père de trois enfants et entrepreneur, Ricky Juste a vu son entreprise s’écrouler avec lui ; a vu sa femme mourir sur sa jambe de laquelle on l’a amputé un mois après. Doué d’une grande capacité de motivation personnelle, Ricky a su vaincre chaque minute de désolation, chaque brin de tristesse que pourrait apporter le souvenir de ces circonstances atroces. Décidé de partager ce qu’il a vécu ce jour-là, le batteur de K-dans le fait en chantant : « 12 janvye, m pa ka bliye l », est un titre dédié à sa femme.

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réaliser ses rêves les plus chers, il faisait parfois fi de la logique ou d’une quel-conque rationalité pour foncer droit au but sans se soucier de ce qui l’attendait dans la ligne de défense. Joubert était un passionné, un virtuose.

Apres l’échec financier de la dernière édition de ‘’Ayiti Men Kompa’’ en juin 2009, je suis allé le voir pour faire le bilan ; et dans un élan amical qui m’exigeait à le ramener à la raison, je lui demandais

‘’Joubert, n ap kontinye osinon n ap kanpe ?’’. D’un regard perçant traduisant son opiniâtreté et sa force de caractère, il me répondait d’une voix calme et rassu-rante : ‘’Pipo, si nou kanpe, n ap bay twòp moun satisfaksyon. Nou rive twò lwen, n ap kontinye. Sa gen pou l bon kanmenm !’’. J’en avais presque les larmes aux yeux tellement j’avais envie d’avoir ce courage de ne jamais abandonner même si le mo-ral du reste de la troupe était en berne.

Avant la date fatidique du 12 janvier, chaque page du cahier de programma-tion des activités musicales de Joubert débordait de lignes écrites en lettres capitales. Ses ambitions n’avaient pas de limites. Il voulait révolutionner ce que nous appelons communément en Haïti ‘’biznis mizik la’’.

Certaines personnes reprochaient à Joubert son côté rancunier, résultant parfois de certains conflits liés à ses ac-tivités financières. Toutefois, ces mêmes personnes reconnaissent aussi qu’il ne fermait jamais la porte de la réconcilia-tion à double tour.

‘’Réconciliation’’, un mot qu’il prô-nait souvent à travers des phrases très atypiques du genre : “Piti, bagay sa a p ap mennenm okenn kote”. Il savait reconnai-tre ses torts et s’excuser quand il le fallait, même s’il était plutôt maladroit en ce sens. Je me rappelle encore ces phrases d’une innocence presqu’enfantine pour un businessman avisé de sa trempe : “Piti, nan sa m ye la a, ou p ap vin fache ave m non. Mwen tou pale w, mwen p ap pran sa a nan men w.’’

Malgré son jeune âge, il était comme un père pour plus d’un. Il restera toujours présent en nous. Le son de sa voix, son rire, ses boutades résonneront à jamais au plus profond de nos vies. Avec son esprit conquérant, sons sens inné de l’organisation et son flair à détecter les opportunités d’affaires importantes

Hommage dePhilippe Saint-Louisà Joubert Charles

Nous sommes réunis ce matin pour témoigner de notre affection à Joubert. De là-haut où il continue à travailler inlassablement pour la musique haïtien-

ne, il doit pouffer de rire à nous regarder tous endimanchés, les yeux humectés de larmes d’émotion à faire ces têtes d’enterrement. J’entends encore sa voix disant ‘’Sak gen la a ?’’, expression qu’il utilisait à tout bout de champ quand il ne pouvait contenir sa colère, quand il ne comprenait pas ou quand il était d’hu-meur taquin.

Après le passage foudroyant du cata-clysme du 12 janvier, il était la première personne que j’ai essayé de rejoindre par téléphone. Réaction normale et habituelle, car à chaque fois que j’étais dépassé par un événement quelconque, j’avais toujours l’impression que Joub avait la réponse. Je l’ai vainement appelé ; mais le silence sépulcral à l’autre bout de la ligne ne m’inquiétait guère. Pas une seconde je n’ai pensé au pire. Je l’ai telle-ment vu se sortir de situations très coria-ces sans jamais perdre son calme, son rire franc et fort qui résonnait jusqu’à l’autre bout de l’île que l’idée que son nom

allait figurer sur la liste interminable des victimes du séisme ne m’avait nullement effleuré l’esprit. Je m’étais naïvement mis en tête qu’aucun mal ne saurait lui arriver. Je ne pense pas exagéré en disant que Joub était une force de la nature, robuste et indestructible. Le 12 janvier m’a fait comprendre qu’il n’était qu’un humain comme nous et, de par sa nature humaine, il était fragile. Il était mortel.

J’ai rarement vu un homme ayant la capacité de se relever avec autant de facilité après des coups durs. Il a vaincu tous les obstacles qui se sont dressés sur son passage sans pour autant les négliger. Et il en est toujours sorti grand, renforcé, opiniâtre et décidé à aller de l’avant. Il a su se procurer le respect et l’affection de ses troupes. Ses sautes d’humeur pouvaient faire peur à ceux qui ne le connaissaient pas, mais au fond, son cœur battait toujours au rythme haletant d’une tendresse que tout le monde pouvait facilement apprivoiser avec quelques mots gentils.

Joubert était, à sa façon, un aven-turier, un rêveur, un idéaliste. Quand il avait une idée en tête, dans laquelle il croyait, personne ne pouvait la lui enlever. Dans cette quête constante de

même dans des situations d’extrême désespoir, soyez certains que là haut où il est, entouré des anges du Seigneur, des projets importants bouillonnent dans son cerveau. Un cerveau qui fonctionne à plein rendement dans la chair et dans l’esprit. Un cerveau, donc, qui jamais ne se reposera. ‘’Syèl la, men Konpa’’. Ca va chauffer là-haut ! Que Dieu te bénisse, Joub !

Merci.

Philippe Saint-Louis

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912 janvier 2012No 581

ThéoJoubert était une personne exceptionnelle. Il faisait

toujours la différence dans tout ce qu’il entreprenait. Il était royal, sincère et il adorait sa personne. C’était un homme intègre, et ils considéraient tous les musiciens comme ses fils. Joubert s’en est allé mais dans notre esprit il de-meure, jamais on ne cessera de le citer car il était un bon exemple. Le jeudi 12 janvier, nous membres de Kreyol La irons sur sa tombe lui rendre une

énième hommage, comme on le fait a chaque occasion.

Ton jeff« Mwen regret Joubert a mort ». Il était pour moi

un professeur un guide que ce soit dans le travail que dans la vie. Je pense que l’industrie de la musique haïtienne a perdu un pilier. Mais c’est la vie, Dieu a donné, Dieu a ôté. En cette occasion je pense que Joubert mérite qu’on consacre quelques mi-nutes a son intention parce qu’il est évident que son absence brille parmi nous. Le marché n’est plus le même la

production a baissé parce que justement les musiciens sont devenus méfiants vis-à-vis des autres promoteurs, alors que du temps de Joubert ce sont eux qui venaient à lui.

Jessie Al KhalLa seule chose que je peux dire

c’est que Joubert me manque beau-coup. Ce n’est plus pareil sans lui. Le business a changé en Haïti depuis sa disparition parce que Joubert était comme un « poto mitan » et ce changement je m’en rends compte a chaque fois que je vienne en Haïti.

Fito FarinenCe moment de l’année est, depuis, très difficile pour

moi. Pour ceux qui ne le sachent pas c’est Joubert qui m’a intégré dans le buisness du compas. Il est vrai que moi je continue avec mon travail mais les conseils et l’aide de Jou-bert me manque. Il avait le don de gérer les conflits, c’est donc dom-mage qu’il ne soit pas parmi nous aujourd’hui. Egalement sa dispari-

tion nous permet de mieux comprendre l’importance de la vie. Joubert nous manque tous les jours mais le 12 janvier sera encore plus difficile car jour la j’ai perdu un ami et aussi un oncle, Joubert était le mari de ma tante, le jour de la mort de Joubert marquera sans doute tous ceux qui ont eu la chance de travailler avec lui.

Pipo St LouisJoubert nous manque. Dans sa tombe il a emporte

avec lui toute l’envie, l’engouement qui autrefois nous animait pour faire des spectacles. Un bon ami s’en est allé.

Ti LionJoubert définitivement a laissé un

grand vide derrière lui. Il est évident que le poste qu’il occupait dans son vivant n’est toujours pas occupé vue la manière dont les choses se détériorent. L’absence de Joubert brille. Actuellement dans l’industrie du compas il manque de créa-tivité, de nouveauté… et si Joubert avait

Hommageà Joubert CharlesIl ya deux ans, au cours d’un violent séisme qui a ravagé Haïti, parmi tant d’autres, un roc a été renversé. N’allez pas chercher trop loin car cette branche a chu du haut de l’arbre de la musique haïtienne. Et depuis, ceux qui ont connu le rire, l’enthousiasme, et l’amour du travail de Joubert Charles, ont du mal à se re-mettre du fait qu’il ne soit plus. Même si ce vaillant monsieur, contre son gré et sa générosité, a emporté ses rêves encore inédits dans sa tombe… il nous a quand même laissé un héritage… une industrie encore vierge qui appelle a l’aide.

été la c’est sur qu’il aurait inventé quelque choses pour remédier a cette situation.

MikaJoubert nous manque énormément non seulement

en tant que promoteur mais aussi en tant qu’ami. Il avait toujours une quelconque blague pour détendre l’atmosphère. Il me manquera a ja-mais. Je sais que plus jamais person-ne ne saura le remplacer mais il nous a légué ses expériences en héritage et j’espère que quelqu’un pourra un jour prendre la relève.

Naike AugusteJoubert était mon mentor, mon ami! Il avait toujours

un sourire sur les lèvres, un mot spécial pour chacun. C’était un vrai leader! Quand Samuel son chauffeur est arrivé à la maison pour nous annoncer sa mort, je n’ai pas voulu y croire! On avait tellement de projets... Je suppose que «everything happens for a reason» mais je ne comprends toujours pas. 2 ans plus tard, je suis très triste car Il me manque énormé-

ment, mais je suis surtout révoltée parce que son rêve s’est éteint avec lui! Personne n’a su prendre la relève...

Joub montre nous le chemin pour que tes brillantes idées ne meurent pas. Que ton âme repose en Paix. «Nainaine».

Bertrovna GrimardLa situation n’a pas changé pour moi, c’est toujours

aussi difficile que quand j’ai appris la nouvelle. La mort de Joubert reste un grand choc, d’autres en plus que j’ai été la dernière personne a lui avoir parlé au téléphone… son image ne quitte ma tête. Joubert Charles était un visionnaire. Je suis rentré à Port-au-Prince il ya 5 mois et je me rends

encore une fois a quel point il manque a la musique haïtienne, une pièce importante.

ZagaloJoubert est un personnage qui manquera a jamais

à l’industrie musicale haïtienne. C’est bien malheureux que la mort existe, et elle nous a fait le plus grand mal

en nous enlevant quelqu’un comme Joubert. C’est a ces moments qu’on se rencontre a quel point le séisme du 12 janvier nous a été fatal. Joubert était presqu’un coordonateur général pour le compas. Il ya de choses qui se fait actuellement qui n’aurait jamais été possible du temps de Joubert. Jou-bert avait toujours crée des stratégies

pour mettre le compas au top. A Dieu je lui demande de nous redonner Joubert sous une autre forme. A la famille de Joubert je leur souhaite du courage et leur présente encore une fois mes condoléances.

Mimi FlorvilleJ’ai travaillé en étroite collaboration avec Joubert

Charles. Sa disparition est une grande perte pour le compas… c’était un promoteur sérieux. Il n’avait qu’une seule parole. Un homme intègre. C’était un plaisir de travailler avec lui, l’un des rares promoteurs d’une telle envergure. Il a énormément contribué à rehausser le compas. Vraiment, il est irremplaçable.

Eddy RenaudJoubert était un ami. Un homme de dialogue qui

avait le don d’apaiser les querelles. C’était un homme de cœur qui prônait toujours le respect. Il était sérieux, respectait toujours ces engagements. Même quand tout allait mal, on pouvait compter sur lui pour trouver un terrain d’entente. Ce séisme nous a ravi quelqu’un de valeur. C’était une référence dans la musique haïtienne. Ca va être difficile de le remplacer.

Soraya AngladeIl m’est impossible de trouver les

mots pouvant exprimer ma douleur. C’était mon deuxième père. Je partage ma peine avec tous ses proches, tous ceux qui ont connu Joubert. Je me souviendrai a jamais de sa bonté, de sa générosité, de son grand cœur. Je salue aussi la mémoire de mes cousins Geor-ges Anglade et sa femme. Une pensée

spéciale a tous les disparus. « Epi ann vanse » .

Evens JeanJoubert était plus qu’un ami pour moi. Il est vrai

qu’on a eu des différends dans le passé en dépit de tout, on s’est toujours montrer du respect mutuel-lement. Il a toujours été quelqu’un sur qui je pouvais compter. Il nous manque à tous. Il était toujours près à aider les autres. Toujours là pour m’écouter. Ses oreilles et ses conseils me manquent. Il est parti sans même

avoir eu le temps de nous dire au revoir.

Adolphe Janvier Joubert Charles était un ami. On savait discuter sur

la musique haïtienne. Il était toujours là pour me conseiller non seulement sur mon travail de journaliste et aussi en tant que manager de groupe. Je suis l’une des dernières personnes à avoir vu Joubert avant sa mort. Nous étions ensemble dans son magasin le mardi 12 janvier pour planifier la participation de Rockfam au défilé

carnavalesque. Joubert Charles n’est pas mort. Son nom reste vivant. Mais si les principaux acteurs du secteur musical haïtien continuent sur cette lancée, il est évi-dent qu’ils vont finir par tuer les seuls souvenirs qu’on garde encore de lui. Joubert Charles est un exemple a suivre.

Rodney NoelJoubert est une perte irrémédiable.

Deux ans plus tard, j’ai encore du mal à me remettre de sa mort. C’était un allié. L’un parmi mes meilleurs amis dans le secteur. Vraiment son absence marque plus d’un.

Roberto MartinoLa mort de Joubert est la plus grande perte jamais

enregistré dans le secteur musical haï-tien. Il était le meilleur promoteur mais surtout il était reconnu comme celui qui avait énormément de respect pour les artistes. Nous avions une très bonne re-lation. Il nous manquera a jamais et on le remercie pour tout ce qu’il a accompli dans la musique haïtienne.

Frantz DuvalQue dire de Joubert ? Je l’ai vu pour la dernière fois

le 11 janvier a son bureau a la SHODECOSA, nous avons ensemble planifié une série d’activités pour les trois mois à venir, y compris le carnaval 2010 qui s’annonçait sous les meilleurs auspices. On a parlé a Rodney Noel, on a tenté en vain de parler a Fito Farinen, j’ai aussi parle a certains des organisateurs des soirées de décembre 2009. La musique compas subissait les assauts des DJs et des rouées chics déjà en 2009. Et cette réunion du 11 janvier était pour moi et Joubert, mon ami et mon asso-cié, celui avec lequel j’avais opéré Cabanne Choucoune, le café des arts et le Paladium, celui avec qui j’avais fait « Bonne Fête Compas » pour les 50 ans du compas direct et les nombreuses éditions de bonjour Haïti, de trouver une parade et de relancer un secteur dont Joubert était le principal promoteur. Ce 11 janvier 2010 Joubert et moi nous avons eu une conversation avec Lustin Murray Jr, mon ami, mon condisciple, mon filleul- j’ai été témoin a son mariage. Joubert voulait le rencontrer au sujet d’une de ses déclarations sur les taxes sur les spectacles. Lustin nous a donné rendez-vous le 12 janvier a 4 ;30 a son bureau au dernier étage. Deux minutes après, Lustin déplacé le rendez-vous pour le 13 a la même heure il avait une réunion avec sa direction. Le 12 janvier, en vain, j’ai essaye de trouver Joubert au téléphone quel-ques secondes après le séisme. Il fut dans les quatres premières personnes que j’ai essayé de trouver au bout du fil. Lustin Murray, lui a perdu la vie, au bureau de la DGI, la ou Joubert et moi on devait le rencontrer le 12 janvier. Que dire de Joubert que « Direc Direc relem back ». C’est le dernier message que je lui ai laissé sur son portable après le 12 janvier et son fameux tremble-ment de terre.

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10 12 janvier 2012No 581 Hommage

POURQUOI ? L’éter-nelle question face à notre impuissance, notre colère, notre rage…

SILENCE… L’éternel mu-tisme de la vie en réponse à nos grands chagrins, nos larmes, notre désespoir…

L’expression « profonds regrets » que je lis sur les couronnes mortuaires prend dorénavant tout son sens, éclate de vérité, inter-pelle mes entrailles… Pour avoir côtoyé la mort, pour y avoir échappé ce 12 janvier

2010, pour gérer toute cette peine qui ne me quitte pas depuis ce fameux jour, j’ai besoin de m’appuyer sur quelque chose... sur ces regrets profonds…

Regret de ne pas avoir compris, ce vendredi 8 janvier 2010, que cette visite amicale que je tenais absolument à faire aux compagnies Tecina et Bongù était en quel-que sorte une visite d’adieu à des amis chers…

Regret d’avoir empêché mon ami à Autoplaza de me raccompagner jusqu’à mon véhicule garé dans la rue parce que je ne voulais pas, étant au régime, succomber à la tentation de partager ce succulent gâteau d’anni-versaire que je lui avais apporté en chantant et en lui souriant dix minutes plus tôt…

Regret de ne même pas pouvoir crier ma peine… je suis de service… tant de familles comptent sur moi pour chanter aux funérailles d’un enfant, d’un frère, d’un compagnon. Un artiste est comme un soldat, il n’a pas d’âme dans ces moments-là… Et même au mémorial je n’aurai pas cette chance, toujours au garde-à-vous, encore de service…

Puisque mon cœur ne pourra jamais faire le deuil de cette tragédie, je serai la voix de ceux qu’elle laisse dans le deuil…

Et mon cœur gèrera ces chagrins que les regards ignorent…

Myria Charles

J’avance les poings ser-rés et l’estomac noué. J’ai la chance d’avoir tous mes membres et j’en remercie Dieu. Les gens sont encore zombifiés par le choc post-traumatique et je considère qu’il faut les secouer un peu. Les choses ont com-plètement changé mais on n’a pas le droit d’échouer.

Fred Hype

J’ai survécu à la fin du monde ! C’est la façon dont j’interprète ce que j’ai vécu ce 12 janvier. Je ne suis pas encore prêt pour accepter qu’on ait pu perdre autant de parents et d’amis en si peu de temps. A chaque fois que cette date arrive, je ne fais que revivre les moments pénibles que j’ai vécus en 2010 et le stress, l’incertitude et l’impuis-sance face à ce qui pourrait arriver d’un moment à l’autre. D’autre part, cette expérience m’a permis de

grandir en compassion et en générosité. Ma foi en Dieu a grandi et je suis devenu plus sensible et attentif vis-à-vis de mon prochain.

Ti Djo Zenny

12 janvier 2010, c’était hier. Le jour le plus mi-séreux de ma vie. Avec l’effondrement des mai-sons, des édifices privés et publiques, la disparition de plus de 300 000 personnes sans oublier les endomma-gés, j’ai pu enfin compren-dre que les plus grandes richesses de ce monde sont la parole de Dieu, l’amour et la sagesse.

En quelques secondes, Haïti est devenue un nou-

veau pays avec des situations nouvelles. De nouveaux pauvres, de nouveaux riches, de nouveaux handicapés, de nouveaux orphelins, de nouveaux veufs et veuves, de nouveaux évadés de prisons, de nouveaux convertis, de nouveaux chutés, de nouveaux sans-abris, de nou-veaux voleurs, de nouveaux leaders, de nouveaux sages, de nouveaux fous, de nouveaux délinquants... Bref, tout devient nouveau. Et comme à l’accoutumée, nous conti-nuons à marcher à reculons.

Je me souviens encore de mes proches disparus. Je vois encore des gens sous les tentes. J’entends encore des fausses promesses. Pour le pays et pour la patrie, j’ai peur encore.

Adolphe Janvier

Je vois le 12 janvier différemment des autres person-nes. Je n’ai pas à commé-morer cette date une fois l’an. Pour moi, le 12 janvier c’est chaque jour, chaque fois que je pense à ma femme, chaque fois que je regarde mes pieds, chaque fois que je pense à mon studio…

Ricky Juste

Chaque 12 janvier ramène tant de souvenirs et d’émotions. Je peux encore me rappeler exactement du moment où tout a commencé à secouer dans le bâtiment de Digicel. Ma vie a changé pour toujours ce jour-là, et depuis ces moments sont gravés dans ma mémoire. Que je sois à l’aéroport, dans un avion ou dans ma voiture, je ne peux m’empêcher de penser qu’il puisse s’agir de ma dernière journée sur terre. Je profite de mes enfants et de ma famille au maximum. J’es-saie de vivre chaque jour comme s’il était le dernier. Je suis reconnaissant du fait que ma vie a été épargnée

ce jour-là et je garde dans mes prières tous ceux qui n’ont pas eu cette chance. J’espère que tout le monde a autant changé que moi. J’espère que le pays a retenu certaines leçons de cette pénible expérience et qu’il pourra avancer vers de meilleurs sentiers. Ce fut un grand prix à payer, mais je continue à croire que Dieu a un plan pour tous ses enfants, et que tout ce qui arrive, arrive pour une raison. Que Dieu bénisse Haïti et tous les Haïtiens !

Michael Guirand

Il y a quelques jours de cela, j’ai essayé de repen-ser à ce que je faisais deux jours avant le 12 janvier. Mais je ne suis pas arrivé à m’en rappeler. C’est un peu comme si les souvenirs du 12 janvier ont éclipsé tout ce que j’avais pu mémo-riser avant. Ce jour-là, j’ai perdu plusieurs proches ; ma femme s’est retrouvée coincée sous les décombres pendant environ 10 heures de temps ; j’ai perdu entre autre mon atelier de travail

et ma maison. Toutefois, deux ans après le tremblement de terre, je peux dire que nous avons survécu et que nous remontons tant bien que mal la pente. Magik 9 a recommencé à fonctionner, Ayitifoto a été reconstruit. Ma femme va bien et mes amis aussi. Je suis d’avis que ceux qui sont partis le 12 janvier auraient beaucoup apprécié les progrès que nous avons faits. On déplore leur absence, mais il nous faut continuer à avancer. Un tremblement peut affecter profondément un pays mais ne peut en aucun cas le détruire. Haïti ne peut donc pas arrêter de fonctionner. On doit remonter la pente et continuer à aller de l’avant.

Frederick Alexis

Je n’étais pas en Haïti le 12 janvier, mais c’est un peu comme si j’y étais vu, que j’étais toujours en commu-nication avec mes amis et ma famille en Haïti. Cette date me rappelle la mort de Young Cliff, un confrère musicien, mais aussi celle de mon père, qui, lui éga-lement est mort à la même époque. Je souhaite donc du courage à tous ceux qui

ont perdu des êtres chers ce jour-là. Je n’aimerais pas que les Haïtiens fassent preuve de solidarité une fois par an, à l’approche du 12 janvier. Je voudrais plutôt que l’on puisse travailler de concert pour qu’on puisse bâtir cette nouvelle Haïti dont on rêve depuis si longtemps.

Je remercie Ticket Magazine de m’avoir donné cette chance de m’exprimer. Je souhaite une bonne année à tous les fans de BC. Et je leur rappelle qu’il faut toujours garder le même mot d’ordre : Goumen pou sa w kwè ! Que Dieu bénisse et protège chaque Haïtien !

Marco (Barikad Crew)

12 janvier 2012, c’est comme si c’était hier... parce que les séquelles du trem-blement de terre sont en-core visibles. Le fait même d’en parler suscite plein de mauvais souvenirs qui sont définitivement inoublia-bles. Je me rappelle encore des sentiments qui m’ont animé tout de suite après le tremblement de terre et

pendant les jours qui ont suivi. C’est une tragédie inou-bliable et je suis chanceux d’y avoir survécu. Deux ans après, on ne voit aucun signe visible de reconstruction ; il semblerait que plus de la moitié des milliards récoltés à travers le monde pour mon pays ont été mal dépen-sés. Malgré tout, je suis optimiste et je crois fermement que nous aurons un meilleur pays dans un futur proche. J’envoie mes sympathies à ceux qui ont perdu des pro-ches en ce jour tragique. Nous nous devons de travailler pour un lendemain meilleur au nom de ceux qui sont partis.

Carel Pèdre

2 ans après...Témoignages d’artistes

Page 11: Joubert Charles 23 AVRIL 1965 - 12 janvier 2010Monsieur Nouvel Jenerasyon

1112 janvier 2012No 581

Gravé dans nos mémoires Inopinément, ce mardi 12 janvier 2010 a laissé des

empreintes d’amertume indélébiles dans nos sou-venirs. Si certains dissimulent leur angoisse, d’autres comme Ad Haïti et B.I.B. Records s’unissent pour l’exhiber. Ainsi ils ont réalisé un disque d’environ 35 minutes qui relate la journée du 12 janvier depuis la matinée jusqu’aux heures qui ont suivi les 35 secon-des du séisme. Sur cet enregistrement ils ont mis l’accent sur la façon dont les Haïtiens se sont unifiés pour s’entraider ce jour-là. Et ils suggèrent que si nous pouvons faire preuve d’union en de telles circonstan-ces, nous pouvons aussi mener ce pays à bon port. À la fin de leur texte ils précisent : « Cette bande n’a pas été réalisée pour remuer le couteau dans une plaie encore vive, mais plutôt pour rappeler à tout un chacun que l’avenir dépend de nous ; bonheur ou malheur, sauve-gardons notre histoire et reconstruisons notre perle. »

Le secteur évangélique joue sa partition Au milieu de ce flux d’activités qu’on organise en

la mémoire des victimes du 12 janvier 2010, le sec-teur évangélique n’est pas en reste. Avec des actions de grâces, des manifestations spirituelles, des médi-tations, tous ses adeptes se décident aussi à laisser une empreinte positive sur le label de cette journée

En mémoiredu 12 janvier

Soirée à la chandelle, disque de souvenir, manifestations évangéliques… autant d’initiatives pour marquer ce jeudi 12 janvier. Presque tous les regroupements socioculturels s’activent. L’an dernier on a enregistré pas mal de comices. Et cette année encore, nul ne veut rester indifférent.

comme ils l’ont si bien fait le 12 janvier de l’année dernière. Petites ou grandes assemblées, baptistes ou adventistes, de Dieu ou du Christ, ils ont tous prévus de louer le Tout-Puissant en cette date.

Havana Night Memorial12 janvier représente non seulement une journée de

deuil, mais aussi un moment d’hommages. Déjà deux ans se sont écoulés et nous revoilà encore à quelques heures des secondes qui ont changé le cours de notre histoire. Les organisateurs de « Havana guitar Night», le fidèle rendez-vous du jeudi soir à Mango Lounge, ont transformé cette soirée en « Havana Night Memorial » pour commémorer à leur façon cette date du 12 janvier. Cette soirée sera spéciale et unique, T-Micky et le célè-bre Lionel Benjamin ont déjà confirmé leur présence et beaucoup d’autres artistes y seront de la partie.

12 janvier 2010 – 12 janvier 2012 : où en som-mes-nous ?

C’est une interrogation qui mène à la réflexion. De-puis deux ans, nous sommes face à notre destin et nous le regardons sans pouvoir ou sans vouloir réagir. Pour-tant nous étions partis d’un bon pied. Dans la soirée du 12 janvier 2010, nous étions si unis que nous avions dormi à la belle étoile l’un à côté de l’autre, partageant

la même anxiété, la même angoisse, la même frayeur. Et le lendemain matin, encore ensemble, nous som-mes partis sauver des vies. Les jours d’après, toujours, nous étions unis dans le même camp, ensemble nous avons construit nos tentes et nous avions partagé nos pains. Et oui, pendant toute la durée de l’alerte nous avons projeté l’union. Que s’est-il passé alors ? Doit-on dire que le mot ‘’unité’’ n’existe que lorsque nous sommes dans l’adversité ? Ce comportement est absolument aberrant et le temps vient de le bannir complètement car il empêche le fonctionnement du moteur de notre développement. Il est temps pour nous de converger toutes nos ressources pour sau-vegarder notre présent afin de pouvoir construire un meilleur avenir. Aujourd’hui, le registre des sinistrés du séisme est dissimulé dans l’actualité. Pour beaucoup, cependant, cette détresse est toujours quotidienne, y compris les individus et familles qui vivent encore sous la vigoureuse chaleur des tentes. Mais c’est à nous de les secourir comme nous l’avons fait le jour de l’impact. Bannissons tout préjugé, et commençons à travailler aujourd’hui même Ainsi, nous verrons que cette inter-rogation ne sera plus pour nous une énigme.

Elisée Décembre

[email protected]

Rising Souls, c’est quoi exactement ?Rising Souls est un projet que je développe en Haïti

à partir du concept « Inside Out » de « JEA », un artiste français qui fait du « street artist » à travers le monde. Ce projet vise à montrer au monde entier la résilience, la fierté, le courage, la beauté et le sourire du peuple haïtien à travers des photos-portraits. Étant donné que je vis à Paris, de là-bas j’ai tout coordonné personnelle-ment. Ensuite le projet (les photos-portraits) a été im-primé à New York. Depuis mon arrivée le samedi écoulé, ensemble, on a commencé à placarder les portraits un peu partout. Le dimanche 8 dans la matinée on a fait la passerelle du Boulevard Toussaint Louverture ; dans l’après-midi a été du côté de Bourdon. Le lendemain on a fait Pétion-Ville. Après viendront le Mupanah (Musée du Panthéon National), la Cathédrale de Port-au-Prince, Carrefour-Feuilles, Cité Soleil… ainsi de suite. On a tout le soutien des Haïtiens basés à Port-au-Prince, de la dias-pora haïtienne de Miami, New York, Montréal et de Paris.

Rising Souls Un hommage en images

La mémoire des victimes et des disparus du tremblement de terre du 12 janvier 2010 ne doit pas être oubliée de si tôt. La résilience du peuple haïtien à surmonter les catastrophes étant flagrante, des amis d’Haïti se sont alliés à travers « Ri-sing Souls » pour saluer courageusement la grandeur d’âme du pays à la veille de cette date. Tatiana Etienne, initiatrice du projet, apporte de plus amples informa-tions.

Pour l’instant comment est le feed-back ?On peut toujours mentir lorsqu’on avoue, mais sans

faire de détour, on doit reconnaitre franchement que le feed-back est positif. Les gens se posent beaucoup de questions et se font des tas d’idées sur les photos. Et ça devient de plus en plus intéressant. Car c’est dans l’essence même du projet de ne pas tout révéler de prime à bord. Celà dit, plus il y a des interrogations, plus la nouvelle va se répandre. Toutefois, ce n’est pas notre souhait de faire une exposition pas trop explicite. Mais puisque c’est de l’art, il faut un effort de soi et un œil malicieux pour pouvoir comprendre judicieusement le message caché derrière ces affiches.

Qu’est-ce qui t’a motivée à faire ce travail ?La vision d’Haïti étant assez négative avec son

explosion démographique, j’ai voulu, par des moyens pressants sur mes désirs, contribuer à remédier à cette situation. Et dans ce travail je retrouve encore une fois la

solidarité des confrères haïtiens super-motivés qui nous aident à coller les portraits. Du coup, ça crée une bonne ambiance. Chaque fois qu’on se déplace on a toujours de la musique, notre glacière et on s’éclate.

Parles-nous un peu du staff de direction de « Rising Souls » ?

A part trois amies de New York qui nous ont rejoin-tes, je suis très fière dire que l’équipe est principalement composée de femmes haïtiennes. Une trentaine de photographes amateurs et professionnels issus de Fotokonbit et «Eyes on Haiti» qui se sont donné des gants, depuis le début du mois d’août 2010, à faire des photos-portraits à travers les rues de Port-au-Prince. Par-mi lesquels, on peut citer : Nicole Letendre et enfants, Alexandra Carias Vorbe, Kristin Condos, Mario André, Harold Laguerre, Veronica Sharon, Stéphanie Armand …

Quel message choisirais-tu de faire passer à cette occasion ?

Je projette de réaliser « Rising Souls » dans les villes de province d’Haïti. Mais pour le moment, j’espère que la population saura apprécier cette grande première et tout le mal qu’on s’est donné pour venir à bout de « Rising Souls ». A part ça, on est satisfaits et comblés de participer à la deuxième commémoration du tremble-ment de terre du 12 janvier 2010.

Propos recueillis parDimitry Nader Orisma

Page 12: Joubert Charles 23 AVRIL 1965 - 12 janvier 2010Monsieur Nouvel Jenerasyon

12 12 janvier 2012No 581

Quelque part à Port-au-Prince, une agence très spéciale et surtout très discrète, la S.A.D (Société anonyme de désenvoûtement), spécialisée dans les études et les enquêtes n’étant pas du ressort des polices traditionnelles. Cette société est dirigée par un homme connu sous le nom de René Ouari. Elle vous dévoile par le biais de Ticket Magazine quelques-uns de ses….

Résumé de l’épisode précédent : Plusieurs illégaux Haïtiens ont été capturés en Floride. C’est un véritable casse-tête pour les services d’immigration, car ils sont des voyageurs bien étranges. Ils ne sont arrivés ni par avion ni par bateau. Aucun d’eux ne veut donner d’expli-cation. Un haut fonctionnaire du consulat des États-Unis d’Amérique, sous le sceau du secret, confie l’enquête à la Société anonyme de désenvoûtement, sorte d’agence de police privée spécialisée dans les cas non catégori-sés. Après avoir examiné les documents qui leur ont été soumis, le patron de l’agence, René Ouari, et le principal agent de la SAD, Bernard Sourbier, pensent avoir trouvé une piste.

Port-au-Prince, dix heures du matin.La foule devant le service d’immigration à l’avenue

John Brown est toujours aussi dense. Un policier tente en vain de faire avancer les deux lignes de véhicules. On s’invective, on hurle. Les avertisseurs n’arrêtent pas de manifester l’impatience des conducteurs. Je descends le long de l’avenue. J’aperçois l’agence où René Ouari était venu apporter les pièces pour le passeport de sa nièce. Le « bizness » dont il parlait est à côté. Devant un corri-dor, on a installé une machine à photocopier. Au haut

de l’entrée du corridor, une pancarte retenue par des fils de fer annonce : « Voyages, travaux en tout genre. » Je m’avance et je vais m’appuyer au mur devant l’entrée du corridor. Il y a des gens qui entrent, avec en main des documents, pour aller pousser une porte d’une vieille maison en bois. Celui qui manie avec dextérité la photocopieuse me regarde, et je fais attention qu’il ne voit pas que je l’observe... Je porte ce que j’appelle ma tenue « chomeco », chômeur depuis longtemps sur le pavé, visiblement prêt à tout pour s’en sortir. Vieux sou-liers aux semelles usées, jean délavé, vieille chemise, le tout visiblement acheté à un pèpè bas de gamme. Une couverture parfaite.

-M mouri, m mouri, je scande assez fort pour que l’homme à la photocopieuse entende.

Dans d’autres pays, je n’aurais reçu qu’une indifféren-ce courtoise. Chez nous, il est de bon ton de compatir aux problèmes de l’autre, ce qui est aussi prétexte pour engager la conversation, pour parler de ses propres difficultés.

-Se tout moun ki nan mera koulye a, zanmi...-Pwoblèm pa m nan pi grav, gémis-je... Depi m ma-

ten tèt mwen cho kou vè lanp. Lajan m nan men m, m

pa ka fè anyen.-Sa w genyen ? demanda un homme qui venait de

sortir du corridor pour venir apporter des documents à photocopier.

-M gen manman m ki sou kabann lopital Fort-Lau-derdale... Yo di m li pap fè semèn nan... Avan l mouri, se pou m pale avè l.

-Ou pa gen viza ? demanda l’homme à la photoco-pieuse.

-Si m te gen viza, m ta pati...Chak fwa pou m fè paspò m se yon pakèt pwoblèm poutèt yon ekstrè achiv. Nou wè kote m ye la a mesye. Menm si se yon kantè pou m pran aswè a pou mal Miyami, m ap bay tout sa m genyen san m pa ezite.

Je vis l’homme à la photocopieuse se pencher vers celui qui venait d’arriver pour lui dire quelque chose à l’oreille. Je m’évertuai à prendre l’air le plus tourmenté, le plus désespéré possible. L’homme qui était venu faire des photocopies s’approcha de moi.

-M rele Ali. Wap jwenn kòb pou w pati.-M ap bay nan m mwen pou m pati, patizan.-Antre pou n pale.Je le suivis dans le couloir jusqu’à la porte qui per-

DOSSIERS INTERDITS

VOL DIRECT ( I)Par Gary Victor

Page 13: Joubert Charles 23 AVRIL 1965 - 12 janvier 2010Monsieur Nouvel Jenerasyon

1312 janvier 2012No 581

mettait d’entrer dans la vieille demeure en bois qui sem-blait debout parce que les deux constructions en béton, des deux côtés, la soutenaient. Je me retrouvai dans une petite salle où une dizaine d’hommes et de femmes attendaient, debout, la plupart avec des documents en main. Deux machines à photocopier étaient poussées contre un mur. Une seule fonctionnait, opérée par une femme de grande taille et maigre qui regardait cette humanité en face d’elle avec un air de suprême dédain. Je vis la porte qui avait attiré l’attention de Ouari. Le signe avait été peint sur le bois au sommet de la porte en son mitan. Une espèce de vèvè donnant à penser à un serpent avec des ailes. Celui qui m’avait introduit me dit d’attendre. Il poussa la porte qui m’intéressait, me laissant seul un instant. L’un de ceux qui attendaient également se pencha vers moi pour me demander si j’étais candidat au départ. Je lui dis que je voudrais bien. J’étais en quête d’un départ rapide en raison de ma mère malade en Floride. Il me dit que ces gens étaient très sérieux, mais qu’il ne prenait pas n’importe qui pour les voyages. « On voyage comment ? », lui demandai-je...Il me regarda, les yeux illuminés : « Par avion...Se pa ba-gay raz isit la a... Yo pa nan afè kanntè . » Je me tins coi. René Ouari s’était bien trompé en pensant qu’il y avait quelque chose de paranormal dans cette histoire. Des avions ! Sans doute de petits avions comme ceux utilisés par les trafiquants de drogue colombiens qui servaient maintenant pour le passage des clandestins. Ces avions devaient voler au ras des flots pour éviter les contrôles- radars et peut-être, avec des complices dans le système de contrôle aérien, se faufilaient dans un couloir aérien pratiquement invisible, à moins qu’ils ne soient réper-toriés par les radars sous une fausse immatriculation. On peut tout de nos jours, dès qu’il s’agit de brasser beaucoup d’argent. Je comprenais pourquoi les Améri-cains avaient parlé de problème de sécurité nationale. Si effectivement des gens étaient capables d’introduire des illégaux par cette filière, on pouvait aussi y passer n’importe quoi... De la drogue et, pourquoi pas? une bombe ! C’était le vrai scénario catastrophe.

L’homme qui m’avait emmené jusqu’ici réapparut, me prit par le bras pour m’emmener jusqu’à la porte. Avant de me faire entrer, il voulut s’assurer que je ne portais pas d’arme. Il me fouilla sans rien trouver. Je n’aurais pas commis l’erreur de venir ici avec mon arme. Puis, il me fit entrer dans une petite pièce où un homme maigre, au visage émacié et couvert de pustules, était assis derrière un bureau où il y avait plusieurs dossiers posés devant lui. Il faisait une chaleur étouffante dans la pièce. Cela ne semblait pas le gêner. La seule fenêtre de la pièce était non seulement fermée, mais un rideau noir avait été tiré. Une simple ampoule pendant du plafond par un fil diffusait de la lumière.

-Il veut partir au plus vite, Louissaint. Il dit qu’il a l’argent.

-Tu lui as dit combien ? demanda le dénommé Louis-

saint sans lever la tête pour me regarder.-Cinq mille dollars américains cash sans wete ni

mete, me lança Ali.-Ou si m ap rive ? demandai-je...Pa gen moun k ap

kenbe m ?-Si yo kenbe w, se kay blan an, dit Louissaint.. Nou

men m, n ap depoze w san anyen pa rive w, sou tè Miyami.

-Kilè pou m bay kòb ? demandai-je.-Ou li priyè a pou msye ? lança Louissaint à Ali.-Ki priyè ? fis-je en ouvrant les yeux.-Pa gen anyen mistik nan sa, s’empressa de me dire

Ali...Se yon seri de règ pou respekte. -Si n pa fè atansyon, la polis isit ou byen lòt bò, ka

debake la a, expliqua Louissaint, toujours sans lever les yeux.

-Men priyè a, dit Ali...Il prit une feuille de papier dans sa poche et se mit à

lire.- Kèlkeswa sa yo mande w, ou pap di anyen. Yap

mande kote w prale, wa di okenn kote. Ya p mande w a kilès ou te pale wa di ou pa gen memwa. Yap mande w kijan ou te fè rive la a, wa koud bouch ou. Zèl Nan Do, ou se manman m ou se papa m, wa pike kè m si m pale.

-Kilès ki Zèl Nan Do a, demandai-je en prenant l’air le plus bête qui soit.

-Bòkò Fond des Nègres kote nap mennen w lan. Se li k ap òganize vwayaj lan. Men isit lan zanmi, nèg fè silans pou simityè pa gen zo w anvan Bondye rele w.

Il me tendit la feuille de papier.-Wap aprann li pa kè pou aswè a.-Ou ka fè bak toujou, dit Louissaint... Ou gen kòb lan

?-M gen kòb lan. M pap fè bak.-Ou deside pati ?-M deside pati ?Louissaint se leva, alla ouvrir un placard et revint

avec une sorte de grand panier couvert d’une nappe noire. Il vint le poser sur la table.

-Glissez la main que vous voulez dans ce panier, mais surtout n’essayez pas de voir ce qui s’y trouve.

Ali braquait sur moi un revolver. Je fis mine d’être épouvanté.

-Qu’est-ce que cela veut dire ?-Ne vous inquiétez pas, dit Louissaint. C’est le rituel

nécessaire pour tous ceux qui doivent prendre notre avion. Avancez et glissez la main dans le panier. Faites vite. Nous sommes pressés. Il y a des dizaines de gens qui attendent.

Je ne pouvais même pas le regarder dans les yeux. Je n’avais pas le choix si je devais aller jusqu’au bout de cette enquête. Je m’avançai, glissai ma main droite dans le panier en soulevant juste ce qu’il fallait la nappe. Je poussai un cri. Quelque chose m’avait mordu. Une mor-sure froide et visqueuse. Je retirai ma main. Louissaint reprit le panier. Ali fit disparaître son arme. Stupéfait,

je regardai le signe sur le plat de ma main... Ce minus-cule vèvè... On aurait dit un serpent avec des ailes. Que signifiait tout cela ?

-Zèl nan do se fera un plaisir de vous conduire à destination, dit Louissaint. Rendez-vous ici, ce soir à six heures avec l’argent. Si vous n’y êtes pas, il vous piquera le coeur.

Ali se pencha vers moi. -Ou pa ka fè bak ankò... Men Miyami pou wou.***-Vous allez remettre cinq mille dollars à ces forbans,

Bernard ? s’inquiéta René Ouari-Si vous trouvez un autre moyen pour que nous

puissions avancer, dites-le moi, Ouari.-Je vais appeler Andrew M... pour lui dire à quel point

nous en sommes. C’est quand même impensable... Qu’ils aient trouvé un itinéraire leur permettant d’éviter les radars, de débarquer des illégaux et repartir !

-Une aubaine pour les terroristes. Je comprends l’in-quiétude des Américains, dit Bernard. Mais on me laisse partir. On intervient seulement quand on a compris tout leur système.

-D’accord avec vous, Benard. Vous conviendrez cependant avec moi que ceci n’est pas du ressort de la SAD. Il n’y a rien de paranormal dans cette histoire.

-Et ça ? demanda Bernard en brandissant le plat de sa main droite au visage de René Ouari. Je ne sais pas ce qui m’a fait cela. C’était froid, gluant, comme un serpent.

-Un système ingénieux pour une sorte de tatouage, de quoi frapper l’imagination de gens prêts à tout, dit René Ouari. Je connais. Vous voulez continuer quand même.

-On continue, affirma Benard Sourbier. Je ne sais pas, mais je sens qu’il y a en dépit de tout quelque chose de bizarre dans cette histoire. Qu’est ce que nous avons dans notre système informatique sur ce bòkò, Zèl Nan Do?

La SAD avait une banque de données sur plus de mille trois cents personnes de ce genre qui professaient à titre de oungan ou de bòko en Haiti ou à l’étranger.

-Rien de particulier, dit René Ouari. J’ai étudié son dossier. Charlatan quand même dangereux de la région de Fond-des- Nègres, qui vit de la crédulité des gens. Il a hérité du bizness de son père qui, lui, était plutôt un prêtre vaudou respectable. D’après la rumeur publique, il a mangé trois de ses frères pour être aux commandes. Ils ont tous péri de manière violente. Il n’a plus qu’un seul frère en vie qu’il a pris sous sa protection. Il sait qu’il n’a rien à craindre de celui-ci.

-Pourquoi ? demanda Bernard Sourbier.-Ce frère est trisomique. René Ouari se leva derrière son bureau.-Assurez-vous que nous puissions communiquer. Je

vais avertir notre brigade d’intervention de se tenir prêt. On ne sait jamais. L’anormal peut être plus dangereux que le paranormal.

De quelqu’un qui est posé, serein, conséquent, sachant ce qu’il veut, on dit qu’il a les pieds sur terre.

Mais comment garder les pieds sur une terre qui tremble, grogne, dévaste, tue ? Comment ne pas chanceler de temps en temps quand les nouvelles se suivent et se ressemblent toutes : untel est mort, telle maison s’est effondrée, untel a perdu x parents ?

Quand la terre tremble, on ne peut pas courir, la gravité vous en empêche. Mais… courir pour aller où au mo-ment-même ? Je voudrais me convain-cre que cette journée n’a pas eu lieu, que dans le calendrier, en lieu et place du chiffre 12, c’était porté : REVE. Je venais de rentrer du Cap-Haïtien où j’avais passé un week-end mouvemen-té : manifestations et pneus enflam-més à cause de l’état des routes. Le matin du retour, il pleuvait tellement que l’on se demandait si l’avion allait venir. Et Natacha qui s’énervait parce qu’elle devait absolument rentrer à Port-au-Prince, pour son travail au Collège Bird… Elle ne devait pas rater le rendez-vous avec son destin…

Je ne suis pas une maniaque de la ponctualité, mais je mets chapeau bas devant le destin… Certains n’y croient pas, moi oui, et je sais que ma destinée suivra son cours quelles que soient les orientations que je voudrai donner à ma vie. Oui, je salue l’horloge de ma destinée qui décide qu’à cette heure,

Destinée, rendez-vous, leçon…je serai au cœur de telle circonstance, ou bien hors de portée de telle autre.

Je ne serai jamais passive, je ne bais-serai jamais les bras en me disant que ma destinée s’accomplira no matter what ! Non ! Mais je ne me ferai pas de soucis quant aux prédictions farfelues ou réelles ; je ne vais pas faire un ulcère parce que nous vivons sur une faille qui risque de se mettre en mouvement à n’importe quel moment. D’ailleurs la sociopolitique de ce pays est sur une faille permanente, et ceci ne nous a pas empêchés de mener une vie potable et supportable.

Mon cardiologue et interniste s’énerve toujours avec moi ; quand il me pres-sure pour une qualité de vie plus saine, des contrôles à faire plus régulièrement, l’hypertension à stabiliser, il me dit : « Si tu ne prends pas ces mesures pour ta santé, tu risques de mourir oui ! » Et naturelle-ment je rétorque : « donc si je les prends, je risque de ne jamais mourir ? »

Ce 12 janvier j’avais entamé un jeûne, c’était un rituel en début d’année avec ma sœur : on annulait de notre alimen-tation, pendant un mois, trois éléments parmi nos favoris. Pour moi, cette fois-là, c’était le sucre, le farineux et autre chose, j’ai oublié. Donc cet après-midi-là, je suis passée faire un petit tour à la pâtisse-rie Marie Béliard parce que j’avais des amis à visiter. La première escale était à Nérette, chez la femme de mon pasteur dont c’était l’anniversaire. Visite inutile : ils avaient décidé la veille de passer la

semaine en Floride… Ok, je redescends donc à Delmas, et me voilà franchissant allègrement la porte d’entrée de Auto-plaza… en chantant « Happy birthday » quand j’arrive à P.R. D’ailleurs il ne me donne pas le temps d’arriver jusqu’à son bureau, j’ai droit à son sourire en coin, et bien sûr à la chaude accolade. Attention à ne pas faire tomber la boîte, kò rèd, c’est un Mont-Blanc hein ? Je t’aime ou je ne t’aime pas !

Et je ne peux ni ne veux rester pour couper le gâteau, je dois aller à Tabarre avant qu’il fasse sombre. Je bloque Pier-re-Richard qui veut aller me reconduire à mon véhicule garé dehors. C’est notre rituel : il me raccompagne à ma voiture. Nous n’avons jamais fini de parler, donc cinq minutes dehors, je rentre avec lui à son bureau, nouveau sujet de conversa-tion, il me met dehors disant que je l’em-pêche de travailler, et nous voici dehors à nouveau. Ah ! il a oublié de me remettre un petit cadeau, un gadget, n’importe quoi, et je dois rentrer avec lui… Ah ! la douce complicité amicale… « - Non, ne me suis pas, ne me raccompagne pas ! Tu me feras sortir d’ici trop tard et j’ai rendez-vous à Tabarre. Non, n’insiste pas, je ne veux pas de ton gâteau. Oui, ok, j’ai mis du « tu voudras » là-dedans et c’est bien fait pour toi. Bye bye, laisse-moi partir… pa suiv mwen tigason !

A.W. sort pour aller griller une cigaret-te, et c’est lui qui me raccompagne. A.W. allume sa cigarette et moi je démarre le

véhicule et je me déplace… et je mets comme d’habitude la musique à fond, j’ai un système de son digne d’un dj… Et je n’entends pas le son du goudou-goudou… mon véhicule refuse d’avan-cer, il devient lourd ; je pense : panne, pourquoi ? J’éteins, je redémarre, ça ne bouge pas, le moteur rugit… le sol aussi… La rue est étrange, il y a tant de mouvements autour de moi que je n’ai pas le réflexe de regarder en arrière : je ne sais pas encore que mon gâteau et ma visite sont les dernières joies que j’ai procurées à mon ami avant que le building ne s’effondre sur ses souhaits, ses projets, ses rêves, son sourire….

La maison du pasteur à Nérette s’est effondrée complètement… J’avais visité mes amis à Deka et Tecina le vendredi d’avant…

Et je ne me pose plus les questions du genre « Et si… ? Pourquoi ? Est-ce que ?... » J’ai retenu la leçon : je serai désormais et toujours messager de joie. Il y a beaucoup à faire, et recevoir en retour un sourire dans les yeux d’un enfant, un orphelin, un estropié, c’est tellement gratifiant ! Messager d’espoir, je manifesterai toujours de l’affection et de l’attention aux autres ; ma ten-dresse et mon amour du prochain ne doivent pas se soumettre à un agenda : mwenwèjodi… mwenpakonntaleu….

Sister M*

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14 12 janvier 2012No 581

MartineRunway Haïti

Montana le 28 décembre 2011

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1512 janvier 2012No 581

Les amis de Ticket ont dit sur

Stéphanie AndréIl faut croire qu’on n’en guérira

jamais! Même quand on fait de son mieux pour aller de l’avant.

Cela ne m’a jamais fait autant de mal de parler de quelqu’un au passé.

Joubert, Ticket est retourné en ville. Aujourd’hui est un jour de bouclage... et tu ne nous rendras pas visite. J’aurais pourtant gardé une bière bien fraiche pour toi au frigo. Une Prestige, bien frappée comme tu les aimes.

Tu nous manques Joub. RIP.Ti StephTu as laissé un si grand vide !

Jeff PolicardBreaking News! A man said his

credit card was stolen but he decided not to report it because the thief was spending less than his wife did!

Des l’argent et des femmesU-endi TheodoreInterdiction đe rentrer dans ma

vie!! Occupez vous de vous même! Merci!!

A qui de droit !

MikabenThanks to Everybody for appre-

ciating that song. Once again, I thank Jesus our Lord and the divine matrix for such inspiration! #Ayitise

Vivement l’enregistrement!

Lovely DelarueQuand tu Viens En Cour Il Ne Se PasRien De Spécial, Le Jour Où Tu Ne

Viens Pas Il Se Passe Des Trucs De Fou.

Quelle malchance !

Zing Experience - Official PageRest in Peace pou moun ki pedi

lavi yo 12 Javier 2010! Nap voye anpil lanmou, eneji pozitif ak kouraj pou fanmi ak zanmi yo. Li gentan gen 2 ans deja et nou pa vraiment we chan-jman. Batay la fenk komanse et nou pap dekouraje! Ayibobo!

Fok chak moun fe yon pa !

Karl Foster CandioOu kwe demen SDV m pa ta dwe

refe emisyon ak playlist espesyal pou 12 janvye a sou Magik !?! #justasking

Stop asking ! Act !

Caro-Lynn ClaraMte konn Dany, mte konn Fred-

nico, mte konn Dominique, mte konn Ti Solon, mte konn Sebastien, mte konn Magalie Marcelin, mte konn Young Cliff BC, mte konn maestro Koukout, mte konn Brice Beline, mte konn Hilaire mere et fille, mte konn Liline Lariveau, mte konn Soeur Gilles, mte konn plizye lot anko ki te pase jou saaaaa 12-01-10 «RIP»

Nan non tout sa ki ale yo

Roberto MartinoOk so kanaval la lanse pou Okay!

Sa’n pense? fok jazz yo te fe yon nouvo mizik kan meme ou bien jwen ansyen yo?

New year ! New stuff !

En matière de communication, l’Haï-tien aime particulièrement deux mimi-ques et une question: tchuiper et toiser. Le premier est facile pour tout citoyen, muet ou parlant. Pour le deuxième, dommage que la nature ait formé des rassis et des ti brout doum… Ki mele si youn nan yo twaze-m, m-pap menm wè ! Pardon wi lecteur, si vous ne m’avez pas toisée… ou si vous n ‘êtes pas « haut »

Votre premier réflexe n’est certaine-ment pas de sourire quand, dans une situation dérangeante ou délicate, votre interlocuteur vous sort cette question : «- et alors ? » Cette question vient généralement avec un froncement de sourcils ironique… (non je ne mets pas « s » à ironique, il s’accorde avec fronce-ment et non sourcils). Et puis allez donc imaginer des sourcils ironiques ! Non, mais vraiment !

Cette question ou l’une des attitudes mentionnée plus haut donne envie tout simplement à coller une bonne paire de baffes à celui qui en fait usage. Notez bien s’il vous plait que ce n’est pas une recette que je donne là (du genre baffe aux petits poings, baffe éclair, ba-baffe au rhum (si-w g-on tafya nan têt ou nan moman-an, c’est tout ce qu’il faut). Juste une opinion. Parce que la question en soi n’est pas la pire qui ait été jamais po-sée dans une conversation, mais ce sont les conditions dans lesquelles elle est po-sée qui méritent une réaction prompte.

Cette scène est tellement courante qu’il n’est même pas nécessaire de monter des tréteaux, installer l’éclairage, répéter les textes. Tout le monde peut monter sur les planches et les impro-visations rendent la scène agréable ou contrariante, dépendant du moment ou de l’humeur.

DE VOUS A MOIDE VOUS A MOI

Et alors ?Quelqu’un m’a dit qu’il a l’impression

que j’en veux à un certain secteur, parce que je suis toujours à relever les faibles-ses de la qualité des services offerts au peuple. Bon, depuis le temps, si ces mauvais « serviteurs » corrigeaient leur laisser-aller, je m’attaquerais volontiers à un autre sujet. Haaan, vous croyiez que j’allais dire que j’arrêterais d’attaquer ? Se piyay ! Qui s’occupera de vos intérêts ? D’ailleurs, cette faiblesse est commune à tous les secteurs ici.

Mais ne croyez pas que mes remar-ques leur font peur non, d’ailleurs… Sister M* … ? connaissent pas ! Ma pré-sence et ma stature pourraient peut-être peut les inciter à adopter un autre langa-ge, mais comme tout le monde, j’ai droit au regard condescendant, traduisant clairement « je vous emm----- ! » Bon, par exemple, comment pourrais-je faire peur à un agent en fonction par exemple ? Il veut à tout prix me coller une amende parce que « je » suis teintée ! Bien sûr que je suis teintée d’origine, je suis « fumée » même, autant que les vitres de mon véhicule ! J’explique patiemment et avec douceur (pas le choix !) que ce modèle est ainsi conçu, que je… et le coéquipier me sort tranquillement : « Et alors ? » … Encore au moment où j’écris ceci, j’ai dû boire deux gorgées d’eau !

Je ne peux toujours pas digérer qu’un professeur d’université à qui j’ai expliqué, preuve en main, que j’avais raté l’intra sur son cours parce que l’on enterrait mon père le jour de l’examen m’ait dit : Ah votre père est mort ? – Oui monsieur, je viens de vous le dire. – Hummmm Et alors ? Vous avez zéro wi! Hmmmm… On grenn sèl pa tap kont…

Et dire que « ça alors ! » est tellement agréable pour accueillir une bonne sur-

prise. Et quand vous avez sollicité quel-que chose de bon, et que vous attendez avec impatience un résultat, « alors ? » est le mot tout indiqué pour traduire votre intérêt.

De vous à moi, c’est vrai que le ton fait la chanson, mais il n’y a pas de

chanson sans paroles ! D’où l’importance de mesurer ses paroles et d’adopter le bon ton. Vous tenez à accompagner la chanson de gestes, et vous décidez soit de toiser soit de tchuiper aussi ? Ah là alors !!!!

Sister M*

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Le Nouvelliste et Ticket reviennent à la rue du Centre

La Première Dame en compagnie de M. Chauvet au balcon du Nouvelliste

Le prêtre Casimir Germain bénit les locaux du Nouvelliste

Chaudes retrouvailles entre Me Gérard Gourgue et Max Chauvet

Roberson Alphonse, animateur ve-dette de Panel Magik sur Magik 9, qui était en direct toute la journée-dans les locaux du journal

Le directeur général de la PNH, Mario Andrésol, était venu nous visiter

De gauche à droite: Emmelie Prophète du Nouvelliste, Roxane Kerby de Magic Haiti, Mme Max Chauvet, Mme Patrick Appolon, Mme Roland Décatrel, Mme Pierre Chauvet et Stéphanie André de Ticket Magazine

Mme Martelly s’enquiert des dernières news dans les bureaux de Ticket

Sophia Martelly intervenant sur Magik 9 avec Frantz Duval, Ré-dacteur en Chef du Nouvelliste