Jeudi 21 Juillet 2016 LES SCÈNES Un … · La compagnie Man Haast n’est pas une inconnue dans la...

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C’est un pari plutôt risqué, adopté par Clara Le Picard dans De l’imagination, une pièce à emboîtement en forme de poupées russes. La metteure en scène de la compagnie marseillaise à Ta- ble crée à Avignon le pendant de sa dernière pièce All Bovarys, présentée l’année dernière au festival Off. A partir du conte de La Barbe Bleue, elle propose un spectacle à tiroirs et à rebondisse- ments qui mêle la réalité à la fiction. Sur scène, Clara Le Picard accueille le public, une enveloppe en craft à la main. Elle se présente comme "Clara Le Picard, met- teur en scène" et explique qu’elle a reçu une lettre anonyme, ac- compagnée d’une enveloppe blanche scellée, à n’ouvrir que lorsqu’elle aura réuni un pianiste, une danseuse et un public. Chose faite avec De l’imagination qu’elle donne donc à la Chapel- le des Pénitents blancs où elle a convié Emmanuel Borghi au pia- no, Maud Pizon pour la danse, Guilhem Jeanjean à la régie tech- nique... et nous, comme spectateurs. Dans l’enveloppe, se trou- vent des partitions musicales, de chant et de danse notée, qui reconstituent les quinze minutes pendant lesquelles la femme de Barbe bleue s’est retrouvée seule pour prier. Par excès de cu- riosité, elle vient de découvrir les cadavres des précédentes épou- ses... Optant pour nous faire découvrir les rouages du théâtre, Clara Le Picard maîtrise l’art et la manière de créer une proximité avec le public et les enfants. En jonglant de la fiction du spectacle à la "réalité", elle crée un théâtre dans le théâtre, attachant, mais qui s’écorche un peu sur le côté didactique du propos. I.A. A partir de 9 ans. Jusqu’au samedi 23 juillet, 11h et 15h. A la Chapelle des Pénitents blancs à Avignon. 04 90 14 14 14 L e lieu déjà, - la cour du mu- sée Calvet à Avignon, par ciel étoilé, a quelque chose de superbe. "C’est vraiment sym- pa d’être ici avec vous ! C’est peut-être quelque chose de banal à dire mais c’est... impression- nant !", exprimera d’ailleurs en français, Mike Ladd, le rappeur originaire de Boston que Serge Teyssot-Gay a convié sur le pro- jet de Kit de Survie. Serge Teys- sot-Gay ou le co-fondateur et gui- tariste de Noir Désir, lancé de- puis toujours dans des projets pa- rallèles et aujourd’hui, plus enco- re, dans des projets collaboratifs. Mardi soir, on le retrouve sur scè- ne, nu-pieds, comme un poisson dans l’eau, accompagné de son partenaire à la batterie et à la composition Cyril Bilbeaud. En- semble, ils ont créé Zone Libre, leur espace de vie commune qu’ils ouvrent aux invitations, comme avec ce Kit de Survie (en milieu hostile) auquel partici- pent Akosh Szelevenyi au saxo- phone, Médéric Collignon, au cornet et au saxhorn et bugle, et les rappeurs-poètes Mike Ladd et Marc Nammour. Avouons-le. Cette formation sextet tient de l’improbable de- vant un public improbable. D’abord parce que tous les musi- ciens et chanteurs ont des per- sonnalités et des backgrounds différents, avec des caractères af- firmés et une créativité à toute épreuve. Des caractéristiques qui pourraient contrarier la for- mation d’un groupe. Mais aussi parce qu’entendre le Franco-li- banais Marc Nammour, mem- bre du groupe Canaille, crier : "Hommage à tous les quartiers populaires !", devant le public du Festival In d’Avignon, rappe- lons-le, dans cette cour du mu- sée Calvet, offre un beau mélan- ge des genres, loin de nous dé- plaire. Au final, ce qui fait que ce concert hybride fonctionne et même plutôt très bien, c’est l’écoute mutuelle que s’accorde l’ensemble des membres. Il y a dans la musique qu’ils ont inven- tée, quelque chose d’extensible, capable de faire de la place à tout le monde, que ce soit en duo, en solo ou en sextet. Quelque chose capable de valoriser tous les points forts du groupe. A com- mencer par Serge Teyssot-Gay, qui, sans trop en faire, se place parfois aux côtés des rappeurs quand les autres musiciens sont en oblique, et utilise pour trou- ver de nouveaux angles à sa musi- que, un archet de violon ou une baguette de tambour. Le Kit de Survie que le groupe nous propose brasse poétique- ment les thèmes des banlieues, de la jeunesse, un hommage à la mère, la prétention à une vie sans Dieu et une ode à la parte- naire amoureuse. Comble de la soirée, le concert de mardi s’est terminé de manière là aussi im- probable : Marc Nammour, an- nonçant à minuit moins le quart qu’ils étaient contraint d’arrêter, sur demande de la police munici- pale. Et les spectateurs debout, réclamant :"Du bruit !". Isabelle APPY Ce soir à 21h. Cour du musée Calvet, Avignon. ON A VU À AVIGNON L’art de l’interview selon Truong LES SCÈNES AUBAGNE Balades Théâtrales "En attendant Marcel" Balade d'environ 3 km / Niveau moyen (quelques montées abruptes et caillouteuses). A 17 h 45. Domaine de la Font de Mai 04 42 03 49 98. AVIGNON Festival Théâtr’enfants (JEUNE PUBLIC). 34 e festival Théâtr'enfants. A partir de 9 h 45. Maison du Théâtre pour enfants 20 avenue Monclar. 04 90 85 59 55. J’ai soif (CONCERT SPECTACLE) Serge Barbuscia (mise en scène et jeu), Maurizio Salerno et Luc Antonini (Orgues). 70 e festival d'Avignon. A 18 h. Cathédrale métropole Notre-Dame-des- Doms 04 90 14 14 14. Kit de survie (MUSIQUE ET POÉSIE) Direction artistique Serge Teyssot-Gay. A 22 h. Musée Calvet 65, rue Joseph Vernet. 04 90 14 14 14. Babel 7.16 (DANSE). 70 e festival d'Avignon. Chorégraphie Sidi Larbi Cherkaoui, Damien Jalet. A 22 h. Cour d'Honneur du Palais des Papes 04 90 14 14 14. Leila se meurt (DANSE). 70 e festival d'Avignon. Chorégraphie Ali Chahrour. A 22 h. Cloître des Célestins 04 90 14 14 14. We’re pretty fuckin’ far from okay (DANSE). 70 e festival d'Avignon. Création. Chorégraphie Lisbeth Gruwez. A 18 h 30. Gymnase Paul-Giéra 55 avenue Eisenhower. 04 90 14 14 14. De l’Imagination (d’après la Barbe bleue) (JEUNE PUBLIC). 70 e festival d'Avignon. Création. De Clara Le Picard. A 11 h, 15 h. Chapelle des Pénitents blancs Place St-Vincent. 04 90 14 14 14. Au Coeur (THÉÂTRE). 70 e festival d'Avignon. Création. De Thierry Thieû Niang. A 19 h. Collection Lambert 5, rue Violette. 04 90 14 14 14. Espæce (THÉÂTRE). 70 e festival d'Avignon. Création. D'Aurélien Bory. A 18 h. Opéra grand Avignon 04 90 14 14 14. Hearing (THÉÂTRE). 70 e festival d'Avignon. Mise en scène d'Amir Reza Koohestani. A 15 h. Théâtre Benoît-XII 04 90 14 14 14. Het land Nod (le pays de Nod) (THÉÂTRE). 70 e festival d'Avignon. De FC Bergman. A 17 h. Parc des Expos 04 90 14 14 14. La Dictadura de lo cool (La Dictature du cool) (THÉÂTRE). 70 e festival d'Avignon. Création. De La Re-Sentida. A 18 h. Gymnase du lycée Aubanel 04 90 14 14 14. Le ciel, la nuit et la pierre glorieuse (THÉÂTRE). 70 e festival d'Avignon. Création. La Piccola Familia. A 12 h. Jardin Ceccano rue Laboureur. 04 90 14 14 14. Les Âmes mortes (THÉÂTRE). 70 e festival d'Avignon. Mise en scène de Kirill Serebrennikov. A 15 h. La FabricA 11 rue Paul Achard. 04 90 14 14 14. BOULBON Karamazov (THÉÂTRE). 70 e festival d'Avignon. Création. Mise en scène de Jean Bellorini. A 21 h 30. Carrière de Boulbon 04 90 14 14 14. CABRIÈS Est-ce que tu viens pour les vacances ? (HUMOUR). Suivi à 21h30 de "Ma femme me prend pour un sextoy". A 19 h 30. La Comédie des Suds "La Palmeraie" 08 92 56 18 55. CARPENTRAS Les soirées de la rue du refuge Projections, conférences, cinéma muet en musique... A 21 h. Rue du Refuge. 04 90 60 69 54. Une soirée chez monsieur Satie Musique aux étoiles.A 19 h 30. Parvis de la cathédrale Saint-Siffrein 04 90 60 84 00. GRANS Walter Ricci Quartet Jazz à Grans. A 21 h. Théâtre de Verdure 04 90 59 13 75. GRIGNAN Don Quichotte (THÉÂTRE). Mise en scène de Jérémie Le Louët. A 21 h. Château 04 75 91 83 65. LE PUY-STE-RÉPARADE King Krab Music en vignes. A 21 h. Château Paradis 04 42 54 09 43. MARSEILLE C. Generaux (piano), M. Stilz (violoncelle). Nuits Musicales du Palais Carli. A 21 h. CNRR Place Carli (1 er ). 04 91 55 35 74. Coconut Beach resort (DJ SET) A 20 h. Sportbeach 138, av. Pierre- Mendès France (8 e ). 04 91 76 12 35. Sons voyageurs pour mots valises (JEUNE PUBLIC). Cie Maïrol. Dès 2 ans. A 14 h 30. Divadlo Théâtre 69 rue Sainte-Cécile (5 e ). 04 91 25 94 34. À travers des extraits d’entretiens, de textes et de films, le spectacle Interview, proposé à la Chartreuse de Vil- leneuve-lez-Avignon dans le cadre du 70 e Festival d’Avignon, revient sur ce pas- sage obligé du journalisme. Ni- colas Truong, responsable des pages "Idées-Débats" du jour- nal Le Monde, nous fait revi- vre des entretiens mythiques, de Michel Foucault à Pier Pao- lo Pasolini. Les comédiens Ju- dith Henry et Nicolas Bou- chaud se glissent tour à tour dans la peau des interviewés et des interviewers, avec une facilité de jeu déconcertante. Ils n’hésitent pas à prendre le public à partie. "Êtes-vous heu- reuse ?", lance Nicolas Bou- chaud à une spectatrice en lui tendant le micro. Des répli- ques de films sont parfois dif- fusées, comme Chronique d’un été , d’Edgar Morin et Jean Rouch. Mais la pièce n’est pas une simple rétrospective, l’auteur réactualise les entretiens, change les questions pour les faire coller à notre réalité. En quelques années, la qualité de vie et la vision du monde ont radicalement changé. "La question n’est plus de refaire notre monde, mais de ne pas le défaire", souligne Judith Hen- ry en citant Albert Camus. Le journaliste Nicolas Truong revient aussi sur les travers de ses pairs, tendant parfois même vers la leçon de journalisme. À travers des anecdotes, il revient sur les préjugés des journalistes, leur façon de sélectionner les inter- viewés, et les biais qui en dé- coulent. L’espace scénique est sobre et la musique quasiment inexistante. Ce sont la beauté des textes et la justesse des co- médiens qui portent la pièce. Amélie PETITDEMANGE "Interview", de Nicolas Truong. Jusqu’au 24 juillet à 18 h à la Chartreuse, 58, rue de la République, Villeneuve-Lez-Avi- gnon. À découvrir également, le spectacle "Pro- jet Luciole", d’après Pier Paolo Pasolini. Mis en scène par Nicolas Truong et joué par les mêmes comédiens, il sera projeté le 22 juillet à 11 h, à l’église des Célestins Un "Kit de Survie" bien entendu Serge Teyssot-Gay, ex-guitariste de Noir Désir, est aux commandes de ce concert à Avignon Théâtre imaginatif A la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon, Nicolas Bouchaud et Judith Henry sont dirigés par Nicolas Truong. / PHOTO FESTIVAL D’AVIGNON Clara Le Picard maîtrise l’art et la manière de créer une proximité avec le public et les enfants. / PHOTO CYRIL HIELY Le "Kit de Survie" que le groupe emmené par Serge Teyssot-Gay nous propose brasse poétiquement les thèmes des banlieues, de la jeunesse, un hommage à la mère, à l’amour. / PHOTO CHRISTOPHE RAYNAUD DE LAGE Ce concert hybride fonctionne grâce à l’écoute entre les membres. 28 Jeudi 21 Juillet 2016 www.laprovence.com

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C’est un pari plutôt risqué, adopté par Clara Le Picard dans Del’imagination, une pièce à emboîtement en forme de poupéesrusses. La metteure en scène de la compagnie marseillaise à Ta-ble crée à Avignon le pendant de sa dernière pièce All Bovarys,présentée l’année dernière au festival Off. A partir du conte de LaBarbe Bleue, elle propose un spectacle à tiroirs et à rebondisse-ments qui mêle la réalité à la fiction.

Sur scène, Clara Le Picard accueille le public, une enveloppeen craft à la main. Elle se présente comme "Clara Le Picard, met-teur en scène" et explique qu’elle a reçu une lettre anonyme, ac-compagnée d’une enveloppe blanche scellée, à n’ouvrir quelorsqu’elle aura réuni un pianiste, une danseuse et un public.Chose faite avec De l’imagination qu’elle donne donc à la Chapel-le des Pénitents blancs où elle a convié Emmanuel Borghi au pia-no, Maud Pizon pour la danse, Guilhem Jeanjean à la régie tech-nique... et nous, comme spectateurs. Dans l’enveloppe, se trou-vent des partitions musicales, de chant et de danse notée, quireconstituent les quinze minutes pendant lesquelles la femmede Barbe bleue s’est retrouvée seule pour prier. Par excès de cu-riosité, elle vient de découvrir les cadavres des précédentes épou-ses...

Optant pour nous faire découvrir les rouages du théâtre, ClaraLe Picard maîtrise l’art et la manière de créer une proximité avecle public et les enfants. En jonglant de la fiction du spectacle à la"réalité", elle crée un théâtre dans le théâtre, attachant, mais quis’écorche un peu sur le côté didactique du propos. I.A.

A partir de 9 ans. Jusqu’au samedi 23 juillet, 11h et 15h. A la Chapelle des Pénitents

blancs à Avignon. 04 90 14 14 14

L e lieu déjà, - la cour du mu-sée Calvet à Avignon, parciel étoilé, a quelque chose

de superbe. "C’est vraiment sym-pa d’être ici avec vous ! C’estpeut-être quelque chose de banalà dire mais c’est... impression-nant !", exprimera d’ailleurs enfrançais, Mike Ladd, le rappeuroriginaire de Boston que SergeTeyssot-Gay a convié sur le pro-jet de Kit de Survie. Serge Teys-sot-Gay ou le co-fondateur et gui-tariste de Noir Désir, lancé de-puis toujours dans des projets pa-rallèles et aujourd’hui, plus enco-re, dans des projets collaboratifs.Mardi soir, on le retrouve sur scè-ne, nu-pieds, comme un poissondans l’eau, accompagné de sonpartenaire à la batterie et à lacomposition Cyril Bilbeaud. En-semble, ils ont créé Zone Libre,leur espace de vie communequ’ils ouvrent aux invitations,comme avec ce Kit de Survie (enmilieu hostile) auquel partici-pent Akosh Szelevenyi au saxo-phone, Médéric Collignon, aucornet et au saxhorn et bugle, etles rappeurs-poètes Mike Laddet Marc Nammour.

Avouons-le. Cette formationsextet tient de l’improbable de-vant un public improbable.D’abord parce que tous les musi-ciens et chanteurs ont des per-sonnalités et des backgroundsdifférents, avec des caractères af-firmés et une créativité à touteépreuve. Des caractéristiquesqui pourraient contrarier la for-mation d’un groupe. Mais aussiparce qu’entendre le Franco-li-banais Marc Nammour, mem-bre du groupe Canaille, crier :"Hommage à tous les quartierspopulaires !", devant le public duFestival In d’Avignon, rappe-lons-le, dans cette cour du mu-sée Calvet, offre un beau mélan-

ge des genres, loin de nous dé-plaire.

Au final, ce qui fait que ceconcert hybride fonctionne etmême plutôt très bien, c’estl’écoute mutuelle que s’accordel’ensemble des membres. Il y adans la musique qu’ils ont inven-tée, quelque chose d’extensible,capable de faire de la place à toutle monde, que ce soit en duo, ensolo ou en sextet. Quelque chosecapable de valoriser tous lespoints forts du groupe. A com-mencer par Serge Teyssot-Gay,qui, sans trop en faire, se placeparfois aux côtés des rappeursquand les autres musiciens sonten oblique, et utilise pour trou-ver de nouveaux angles à sa musi-

que, un archet de violon ou unebaguette de tambour.

Le Kit de Survie que le groupenous propose brasse poétique-ment les thèmes des banlieues,de la jeunesse, un hommage à lamère, la prétention à une viesans Dieu et une ode à la parte-naire amoureuse. Comble de lasoirée, le concert de mardi s’estterminé de manière là aussi im-probable : Marc Nammour, an-nonçant à minuit moins le quartqu’ils étaient contraint d’arrêter,sur demande de la police munici-pale. Et les spectateurs debout,réclamant :"Du bruit !". Isabelle APPY

Ce soir à 21h. Cour du musée Calvet,Avignon.

ON A VU À AVIGNON

L’art de l’interview selon Truong

LES SCÈNES

AUBAGNE◆ Balades Théâtrales "En attendantMarcel" Balade d'environ 3 km / Niveaumoyen (quelques montées abruptes etcaillouteuses). A 17 h 45. Domaine de laFont de Mai 04 42 03 49 98.

AVIGNON◆ Festival Théâtr’enfants (JEUNEPUBLIC). 34e festival Théâtr'enfants.A partir de 9 h 45. Maison du Théâtrepour enfants 20 avenue Monclar.04 90 85 59 55.

◆ J’ai soif (CONCERT SPECTACLE)Serge Barbuscia (mise en scène et jeu),Maurizio Salerno et Luc Antonini(Orgues). 70e festival d'Avignon. A 18 h.Cathédrale métropole Notre-Dame-des-Doms 04 90 14 14 14.

◆ Kit de survie (MUSIQUE ET POÉSIE)Direction artistique Serge Teyssot-Gay.A 22 h. Musée Calvet 65, rue JosephVernet. 04 90 14 14 14.

◆ Babel 7.16 (DANSE). 70e festivald'Avignon. Chorégraphie Sidi LarbiCherkaoui, Damien Jalet. A 22 h.Cour d'Honneur du Palais des Papes04 90 14 14 14.

◆ Leila se meurt (DANSE). 70e festivald'Avignon. Chorégraphie Ali Chahrour.A 22 h. Cloître des Célestins04 90 14 14 14.

◆ We’re pretty fuckin’ far from okay(DANSE). 70e festival d'Avignon. Création.Chorégraphie Lisbeth Gruwez. A 18 h 30.Gymnase Paul-Giéra 55 avenueEisenhower. 04 90 14 14 14.

◆ De l’Imagination (d’après la Barbebleue) (JEUNE PUBLIC). 70e festivald'Avignon. Création. De Clara Le Picard.A 11 h, 15 h. Chapelle des Pénitentsblancs Place St-Vincent. 04 90 14 14 14.

◆ Au Coeur (THÉÂTRE). 70e festivald'Avignon. Création. De Thierry ThieûNiang. A 19 h. Collection Lambert5, rue Violette. 04 90 14 14 14.

◆ Espæce (THÉÂTRE). 70e festivald'Avignon. Création. D'Aurélien Bory.A 18 h. Opéra grand Avignon04 90 14 14 14.

◆ Hearing (THÉÂTRE). 70e festivald'Avignon. Mise en scène d'Amir RezaKoohestani. A 15 h. Théâtre Benoît-XII04 90 14 14 14.

◆ Het land Nod (le pays de Nod)(THÉÂTRE). 70e festival d'Avignon.De FC Bergman. A 17 h. Parc des Expos04 90 14 14 14.

◆ La Dictadura de lo cool (LaDictature du cool) (THÉÂTRE).70e festival d'Avignon. Création.De La Re-Sentida. A 18 h. Gymnase dulycée Aubanel 04 90 14 14 14.

◆ Le ciel, la nuit et la pierreglorieuse (THÉÂTRE). 70e festivald'Avignon. Création. La Piccola Familia.A 12 h. Jardin Ceccano rue Laboureur.04 90 14 14 14.

◆ Les Âmes mortes (THÉÂTRE).70e festival d'Avignon. Mise en scène deKirill Serebrennikov. A 15 h. La FabricA11 rue Paul Achard. 04 90 14 14 14.

BOULBON◆ Karamazov (THÉÂTRE). 70e festivald'Avignon. Création. Mise en scène deJean Bellorini. A 21 h 30. Carrière deBoulbon 04 90 14 14 14.

CABRIÈS◆ Est-ce que tu viens pour lesvacances ? (HUMOUR). Suivi à 21h30 de"Ma femme me prend pour un sextoy".A 19 h 30. La Comédie des Suds"La Palmeraie" 08 92 56 18 55.

CARPENTRAS◆ Les soirées de la rue du refugeProjections, conférences, cinéma mueten musique... A 21 h. Rue du Refuge.04 90 60 69 54.

◆ Une soirée chez monsieur SatieMusique aux étoiles.A 19 h 30. Parvisde la cathédrale Saint-Siffrein04 90 60 84 00.

GRANS◆ Walter Ricci Quartet Jazz à Grans.A 21 h. Théâtre de Verdure 04 90 59 13 75.

GRIGNAN◆ Don Quichotte (THÉÂTRE). Mise enscène de Jérémie Le Louët. A 21 h.Château 04 75 91 83 65.

LE PUY-STE-RÉPARADE◆ King Krab Music en vignes. A 21 h.Château Paradis 04 42 54 09 43.

MARSEILLE◆ C. Generaux (piano), M. Stilz(violoncelle). Nuits Musicales du PalaisCarli. A 21 h. CNRR Place Carli (1er).04 91 55 35 74.

◆ Coconut Beach resort (DJ SET)A 20 h. Sportbeach 138, av. Pierre-Mendès France (8e). 04 91 76 12 35.

◆ Sons voyageurs pour mots valises(JEUNE PUBLIC). Cie Maïrol. Dès 2 ans.A 14 h 30. Divadlo Théâtre 69 rueSainte-Cécile (5e). 04 91 25 94 34.

À t r a v e r s d e s e x t r a i t sd’entretiens, de textes et defilms, le spectacle Interview,proposé à la Chartreuse de Vil-leneuve-lez-Avignon dans lec a d r e d u 7 0 e F e s t i v a ld’Avignon, revient sur ce pas-sage obligé du journalisme. Ni-colas Truong, responsable despages "Idées-Débats" du jour-nal Le Monde, nous fait revi-vre des entretiens mythiques,de Michel Foucault à Pier Pao-lo Pasolini. Les comédiens Ju-dith Henry et Nicolas Bou-chaud se glissent tour à tourdans la peau des interviewéset des interviewers, avec unefacilité de jeu déconcertante.Ils n’hésitent pas à prendre lepublic à partie. "Êtes-vous heu-reuse ?", lance Nicolas Bou-

chaud à une spectatrice en luitendant le micro. Des répli-ques de films sont parfois dif-fusées, comme Chroniqued’un été, d’Edgar Morin etJean Rouch.

Mais la pièce n’est pas unesimple rétrospective, l’auteurréactualise les entretiens,change les questions pour lesfaire coller à notre réalité. Enquelques années, la qualité devie et la vision du monde ontradicalement changé. "Laquestion n’est plus de refairenotre monde, mais de ne pas ledéfaire", souligne Judith Hen-ry en citant Albert Camus.

Le journal iste NicolasTruong revient aussi sur lestravers de ses pairs, tendantparfois même vers la leçon de

journalisme. À travers desanecdotes, il revient sur lespréjugés des journalistes, leurfaçon de sélectionner les inter-viewés, et les biais qui en dé-coulent.

L’espace scénique est sobreet la musique quasimentinexistante. Ce sont la beautédes textes et la justesse des co-médiens qui portent la pièce. Amélie PETITDEMANGE

"Interview", de Nicolas Truong. Jusqu’au

24 juillet à 18 h à la Chartreuse, 58, rue

de la République, Villeneuve-Lez-Avi-

gnon.

À découvrir également, le spectacle "Pro-

jet Luciole", d’après Pier Paolo Pasolini.

Mis en scène par Nicolas Truong et joué

par les mêmes comédiens, il sera projeté

le 22 juillet à 11 h, à l’église des Célestins

Un "Kit de Survie" bien entenduSerge Teyssot-Gay, ex-guitariste de Noir Désir, est aux commandes de ce concert à Avignon

Théâtre imaginatif

A la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon, Nicolas Bouchaud et Judith Henry sont dirigés parNicolas Truong. / PHOTO FESTIVAL D’AVIGNON

Clara Le Picard maîtrise l’art et la manière de créer uneproximité avec le public et les enfants. / PHOTO CYRIL HIELY

Le "Kit de Survie" que le groupe emmené par Serge Teyssot-Gay nous propose brasse poétiquement lesthèmes des banlieues, de la jeunesse, un hommage à la mère, à l’amour. / PHOTO CHRISTOPHE RAYNAUD DE LAGE

Ce concert hybridefonctionne grâce àl’écoute entre lesmembres.

28 Jeudi 21 Juillet 2016www.laprovence.com

La compagnie Man Haast n’est pas une inconnue dans la ré-gion puisqu’elle a débuté ses productions avec le projet Que jet’aime à Montevideo à Marseille et qu’elle a poursuivi ses créa-tions notamment au Festival Actoral, festival marseillais desarts et des écritures contemporaines. Cette année, elle est le lau-réat du Prix Impatience, Festival du théâtre émergent, fondé àl’initiative d’Olivier Py et d’Agnès Troly, directrice del’Odéon-Théâtre de l’Europe. C’est dans ce cadre que ManHaast présente à Avignon son Lotissement avant une tournéedans des salles d’Ile-de-France, de Bretagne et de Suisse.

La pièce s’appuie sur des ressorts dramatiques intéressants.Une voix off fait entendre les didascalies. Cette voix pose lesfondements d’un Lotissement dont la mise en scène est volon-tiers épurée, pour ne pas dire vide. Pas de chambre, pas de cuisi-ne, pas de salon et encore moins de meubles ménagers. Seulesau sol des lignes blanches forment un rectangle et délimitentcet espace de vie commune à trois personnes : André, CRS à laretraite, Patricia, sa nouvelle compagne qui doit avoir l’âge dufils d’André, troisième partenaire de la pièce. La lumière estd’un blanc étouffant, à l’image de ce huis clos intime. Le specta-teur est convié à y entrer par le personnage du fils rôdeur quiutilise la caméra pour filmer et reconstruire la vie de son père.C’est peut-être à cause de cette manœuvre que la mayonnaisene prend pas. Dans ce trio aux conversations lacunaires, on pei-ne à se concentrer sur le regard du fils. Malheureusement ladistance qu’il met entre lui et les deux autres protagonistes dé-teint sur sa relation avec le public. Dommage. I.A.

Aujourd’hui à 15h. Gymnase du lycée Saint-Joseph, Avignon. 04 90 14 14 14

ON A VU À AVIGNON

"99 raisons de s’évader"

M a g n i f i q u e s o i r é ed’ouverture du Festivalde La Roque d’Anthéron,

ce vendredi soir, où dans un ParcFlorans archicomble, l’Orchestrenational de Lyon emmené par leLetton Andris Poga donnait un ré-cital tout en nuances, dans unprogramme varié et original toutentier consacré à la musique fran-çaise.

Pour ouvrir la Petite Suite deDebussy nous faisait découvrirun ensemble précis, où le me-nuet du troisième mouvementéclatait en gerbes de lumière.L’entrée sur scène de BertrandChamayou annonçait un mo-ment de rare intensité puisque lepianiste interprétait le Concertopour piano en sol majeur de Ra-vel dans une clarté sonore assezrare. On sait que ce jeune pianis-te surdoué est totalement chezlui dans l’œuvre du compositeurdu Boléro. Son intégrale des piè-ces pour piano seul enregistréchez Erato l’atteste, tout commeson deuxième mouvement Ada-gio assai à tomber par terre. Sansse pousser du col, sans effet maisavec une autorité que peu de pia-nistes français possèdent, Ber-trand Chamayou donne à redé-couvrir cette œuvre majeure deRavel sertie d’un éclat nettementromantique.

La tâche lui fut d’autant plus fa-

cilitée qu’au pupitre Andris Pogaaccompagne le pianiste en ne secontentant de le suivre mais eninsufflant une dynamique re-layée par chaque élément del’orchestre entendu séparément.Personne ne couvre personne, etainsi le concerto brille de millecouleurs bariolées.

Changement de décor aprèsl’entracte, mais pas d’intentions.D’abord avec les Masques et ber-gamasques, suite d’orchestre, deFauré, jouée allegro, puis retourde Bertrand Chamayou aidant,un Concerto pour piano et orches-tre n° 5 de Saint-Saëns, de toutebeauté, œuvre qui se termine parun morceau de virtuosité redou-table, et dont s’acquitte sansaucune difficulté le soliste dusoir. Notamment avec ce derniermouvement où l’on croit voir ap-paraître devant nous tous les élé-ments narratifs de ce concertodit "égyptien" de facture poly-phonique.

Et pour terminer, régal supplé-mentaire, Bertrand Chamayou adonné deux autres morceaux deRavel : Pavane pour une Infantedéfunte et Alborada del Graciosoextrait de Miroirs. Une salved’applaudissements méritée etpour le soliste et pour cette Or-chestre de Lyon qui brilla vendre-di de mille feux. Jean-Rémi BARLAND

Lotissement sans vis-à-vis

LES SCÈNES

ARLES◆ Louise Attaque 1ere partie : ArmanMéliès Les Escales du Cargo.escales-cargo.com. À 21 h. ThéâtreAntique 04 90 49 55 99.

AVIGNON◆ Concert de musique classique StJacobs Ungdomskör de Stockholm(Chœur) / Mikael Wedar (Direction) KurtLevorsen (Orgue). Œuvres de HeinrichSchütz, Claude Debussy, Olivier Messiaenet chants populaires scandinaves. 70efestival d’Avignon. festival-avignon.com.À 17 h. Collégiale Saint-Didier04 90 14 14 14.

◆ Prima Donna / Rufus Wainwright(MUSIQUE ET VIDÉO) Chef d’orchestreSamuel Jean / Sopranos Lyne Fortin,Pauline Texier / Ténor Antonio Figueroa/ Orchestre régional Avignon-Provence.Concert : Piano, chant Rufus Wainwright.Soirée exceptionnelle en deux parties70e festival d’Avignon.festival-avignon.com. À 22 h. Courd’Honneur du Palais des Papes04 90 14 14 14.

◆ We’re pretty fuckin’ far from okay(DANSE). 70e festival d’Avignon.festival-avignon.com. Création.Chorégraphie Lisbeth Gruwez. LisbethGruwez, Nicolas Vladyslav. À 18 h 30.Gymnase Paul-Giéra 55 avenueEisenhower. 04 90 14 14 14.

◆ Hearing (THÉÂTRE). Spectacle en farsisurtitré en français et anglais 70efestival d’Avignon. festival-avignon.com.Mise en scène d’Amir Reza Koohestani.Avec Mona Ahmadi, Ainaz Azarhoush,Elham Korda, Mahin Sadri. À 15 h, 20 h.Théâtre Benoît-XII 04 90 14 14 14.

◆ Impatience (THÉÂTRE). 70e festivald’Avignon. festival-avignon.com. AvecLauréat du prix Impatience 8e édition dufestival Théâtre Émergeant. À 15 h.Gymnase du Lycée Saint-Joseph04 90 14 14 14.

◆ La Dictadura de lo cool (LaDictature du cool) (THÉÂTRE). 70efestival d’Avignon. festival-avignon.com.Création. De La Re-Sentida. Mise enscène de Marco Layera. Avec DiegoAcuña, Benjamín Cortés, Carolina de laMaza, Pedro Muñoz. À 18 h. Gymnase dulycée Aubanel 04 90 14 14 14.

◆ Sujets à vif (C) Sisters / Il est troptôt pour un titre (THÉÂTRE). 70efestival d’Avignon. festival-avignon.com.De Roser Montlló Guberna et ElsaWolliaston / Halory Goerger et MartinPalisse. Avec Roser Montlló Guberna etElsa Wolliaston / Halory Goerger etMartin Palisse. À 11 h. Jardin de la Viergedu lycée Saint-Joseph 04 90 14 14 14.

◆ Sujets à vif (D) Les promesses dumagma / Cent titres (THÉÂTRE). 70efestival d’Avignon. festival-avignon.com.De Casey et Kevin Jean / GuilhermeGarrido et Joëlle Léandre. Avec Casey etKevin Jean / Guilherme Garrido et JoëlleLéandre. À 18 h. Jardin de la Vierge dulycée Saint-Joseph 04 90 14 14 14.

BARCELONNETTE◆ Marcus Miller "Afrodeezia tour". LesEnfants du Jazz. barcelonnette.com. À21 h 30. Parc de la Sapinière04 92 81 04 71.

BRIANÇON◆ Le songe d’une nuit d’été(THÉÂTRE). Festival Forts en Fête.fortsenfete.fr. D’Adaptation deShakespeare. Mise en scène de Jean-LucLejeune. À 21 h 30. Fort des Têtes04 92 21 08 50.

CASSIS◆ Hommage à Frank SinatraJean-Philippe Trotobas' octet. Jazz sur letoit. À 19 h 30. L’oustau Calendal08 92 39 01 03.

CAVAILLON◆ Kiosque à musique du Conservatoirede musique. À 11 h. Place de Cabassole04 90 71 32 01.

FORCALQUIER◆ Journée Continue de Musique deChambre Rencontres Musicales deHaute-Provence. rmhp.fr. À 15 h.Cathédrale 04 92 75 10 02.

LA ROQUE D’ANTHÉRON◆ Barbara Hendricks, MathiasAltgotsson, Max Schultz ("BLUESEVERYWHERE I GO", LE BLUES, CHANT DESOUFFRANCE ET D’ESPOIR) BarbaraHendricks (chant) Mathias Altgotsson(piano et orgue) Max Schultz (guitare).36e festival de Piano de La Roque.festival-piano.com. À 19 h. Parc duChâteau de Florans 04 42 50 51 15.

LE THORONET◆ Vagarem (MUSIQUE MÉDIÉVALE)Carina Taurer (chant, vièle à roue)

Ils étaient nombreux vendre-di soir à se revendiquer du 99."Le plus grand département deFrance et le plus méconnu",scande Marc Nammour, le rap-peur poète, déjà rencontré surKit de Survie, le projet de SergeTeyssot-Gay, présenté au mê-me endroit quelques jours plustôt (voir notre édition du 21juillet). Cette fois-ci, le Fran-co-Libanais est aux manettesde ce spectacle concert donnédans la cour du musée Calvetlors d’une date unique. Il a invi-té à le rejoindre quatre autresmusiciens : Rishab Prasanna, àla flûte bansuri et au chant, Jérô-me Boivin, à la contrebasse, bas-se et claviers, Amir ElSaffar, à latrompette et au santûr et Loren-zo Bianchi-Hoesch pour ce qui

est de la composition, de la mu-sique électronique et du traite-ment en temps réel.

Le concert est une évasiondans un univers poétique. Pau-pières closes, Marc Nammourscande et rap les textes dont ilest l’auteur, largement autobio-graphiques, feuilles à l’appui.Aucun mot ne doit se faire lamalle. "Il ne me reste que map o é s i e c o m m e s e u l e t e r r ed’asile", assure le rappeur dugroupe La Canaille. Il racontel’itinérance, l’obligation de par-tir, les défis de l’intégration, etce fameux département dont ile s t o r i g i n a i r e p o u rl’administration française, le99. Le département d’originede tous ceux qui ne sont pas nésen France et que l’on ne trouve

sur aucune carte. "J’ai quelquesdossiers à déballer, explique en-tre deux morceaux Marc Nam-mour. Cette création, c’est char-gé." Et elle lui tient à cœur.

Entre musiques traditionnel-les et expérimentales, duos fran-co-arabes, sonorités électroni-ques et bruitages, le concert estun plaidoyer pour revendiquerune identité complexe et multi-ple. Le public, déjà très réceptifen début de concert, a large-ment adhéré à l’univers des mu-siciens, applaudissant et sif-flant certains passages des tex-t e s . " I l s n e p o u r r o n t p a sm’enlever ce qui brille au fondde mes pupilles, j’ai nommémon humanité", a continué dechanter Marc Nammour. Isabelle APPY

Un grand Bertrand ChamayouLe Festival de La Roque d’Anthéron s’est ouvert avec la prestation d’un jeune pianiste surdoué

Au pupitre, Andris Poga accompagne Bertrand Chamayou. Il ne se contente pas de le suivre maisinsuffle une dynamique. / PHOTO MAUD DELAFLOTTE

Événement ce soir au Parc Florans, où, à 19h, Barbara Hendricks seproduira sur scène entourée de Mathias Algotsson au piano et àl’orgue, et de Max Schultz à la guitare. Citoyenne suédoise née auxEtats-Unis, dirigée par les plus grands chefs du monde, voix de ve-lours et ambassadrice de paix, Barbara Hendricks interprétera desœuvres poignantes. "Les mélodies, les harmonies et les rythmes dublues vibrent en nous" affirme-t-elle. Et d’en proposer tout un réci-tal. Une soirée qui affiche complet. J.-R. B.

Le rappeur poète, Marc Nammour, scande des textes dont il est l’auteur. "Il ne me reste que mapoésie comme seule terre d’asile". / © CHRISTOPHE RAYNAUD DE LAGE / FESTIVAL D’AVIGNON

"Lotissement" est lauréat du Prix Impatience 2016. / PHOTO JÉRÔME REY

Barbara Hendricks et son Blues Band

24 Dimanche 24 Juillet 2016www.laprovence.com

En proposant La Dictadura de lo cool, la compagnie chiliennela Re-Sentida opte pour une esthétique théâtrale inventive quireprend les codes des shows à l’américaine et des émissions detéléréalité : un plateau en avant-scène qui fait office d’extérieurcossu et un intérieur à la "palais des glaces" (ces labyrinthes demiroirs dans les fêtes foraines) séparés par un rideau pailleté.Pour suivre ce qui se passe de l’autre côté, dans les méandres descouloirs, la scénographie fait le choix de la vidéo, dont le directest retransmis sur grand écran à gauche de la scène. Un parti prisde Marco Layera qui s’adapte pleinement au propos de la pièce.Avec pour objectif d’interroger l’intégrité du groupe social des"bobos", le metteur en scène nous plonge au cœur d’une éliteculturelle et artistique, à l’heure où un membre du groupe fête sanomination comme ministre de la Culture. Conscient del’hypocrisie de ses amis et de la culture bourgeoise qui leur cor-respond, il décide de faire de la soirée, un cauchemar. La satiresociale est jeune, trash, irritante à souhait. Elle fait grincer desdents autant par son côté subversif et les très bonnes pistes deréflexions qu’elle soulève que par les moments où elle s’égare.Ainsi ce moment où La Dictadura de lo cool cède volontiers au...cool, celui de faire une scène de fête dans la fête, rendue aux spec-tateurs uniquement sous la forme d’un film à la Very Bad Trip,puisqu’elle a lieu de l’autre côté du rideau et sans lien réel avecl’histoire. À la sortie, on conserve toutefois de cette "dictature"un indéniable souvenir. Celui d’une belle gifle chilienne. I.A.

Encore aujourd’hui et demain à 18h au Gymnase du lycée Aubanel, à Avignon

K irill Serebrennikov faitpartie de ces metteurs ens c è n e c a p a b l e s d e

s’emparer d’un texte de NicolasGogol sans trembler et de le res-tituer prodigieusement au théâ-tre. Les Âmes mortes que le di-recteur artistique du Gogol cen-ter à Moscou présente jusqu’àaujourd’hui à Avignon est unconcentré d’intelligence quiaborde, sous des airs résolu-ment burlesques, la corruptionfinancière et la corruption desâmes, en grande partie liées.Nous suivons les péripéties dePavel Tchitchikov, un commer-c i a l a v e n t u r i e r , d é c i d é às’enrichir dans le négoce des"âmes mortes". Son stratagèmevise à racheter les titres de pro-priété de serfs décédés, maist o u j o u r s e n v i e p o u rl’administration tant qu’unnouveau recensement n’a paseu lieu, afin d’hypothéquer desterrains comme entreprise flo-r i s s a n t e . L e p e t i t e s c r o cs’applique à visiter les fau-bourgs de la Russie, là où la pau-vreté et la misère sont criantes.Son parcours offre une plongéesaisissante dans le comi-tragi-que humain.

Du chef-d’œuvre de Gogol,Kirill Serebrennikov a saisi lamoelle. Il s’approprie le ro-man-fable que l’auteur russe apar la suite en partie rejeté,dans une version condensée dedeux heures trente. Son inter-prétation repose sur une adap-tation du texte, sans que ce-lui-ci ne soit ni actualisé nitransposé dans une autre épo-que. Cela est dû à une scène res-treinte à un trapèze en trois di-mensions sous la forme d’uneboîte en contreplaqué dont leplancher est incliné vers le pu-blic. Pour ce qui est du décor,

rien de superflu. Les principauxobjets présents sont réutilisésd’une scène à l’autre. Pour faireentendre la poésie du texte rus-se, le metteur en scène aussi ci-néaste, a intégré des passageschantés avec la présence d’unpianiste et d’un micro vintageque rejoignent certains des co-médiens -en outre incroyableschanteurs. "Heureux sont ceuxqui peuvent lire Gogol dans salangue originale", assure KirillSerebrennikov. Il souhaite aumoins nous la faire entendre.Ces instants sont commeautant de parenthèses et de bul-les d’air, dans une incroyableépopée, narrée sous nos yeuxpar une distribution intégrale-

ment masculine. Les acteurs en-dossent à tour de rôle une plura-lité de personnages au gré desrencontres de Pavel Tchit-chikov, sans qu’il n’y ait jamaisaucune coupure dans le ryth-me, les acteurs s’habillant surscène, se métamorphosant enmeute de chiens, se travestis-sant. La pièce menée tambourbattant ne cesse de nous éton-ner par la prouesse artistiquede ces comédiens capables decréer, dans une boîte, un uni-vers conté allégorique et abjectde la nature humaine. Qui, elle,n’a plus rien d’étonnant. Isabelle APPY

À 15h à La Fabrica, à Avignon, en russesurtitré en français. 04 90 14 14 14

ON A VU À AVIGNON

Le Moyen-Orient en focus

LES SCÈNES

AIX-EN-PROVENCE◆ Au revoir et merci (HUMOUR). deJean-Luc Bosso A 20 h 30. Le Théâtred'Aix 8 avenue de la Violette.04 42 33 04 18.

APT◆ Christophe Willem A 21hwww.treteauxdenuit.com.

ARLES◆ Tryo 1ere partie : Rit + Yves Jamaitwww.escales-cargo.com. A 20 h 30.Théâtre Antique 04 90 49 55 99.

AVIGNON◆ Pone live / General Electriks fêtentle 70e festival d'Avignon ( ÉLECTRO /FUNK) www.festival-avignon.com. A 21 h.Jardins de l'université d'Avignon04 90 14 14 14.

◆ Babel 7.16 (DANSE). De Sidi LarbiCherkaoui, Damien Jalet.www.festival-avignon.com. A 22 h. Courd'Honneur du Palais des Papes04 90 14 14 14.

◆ Leila se meurt (DANSE).D’Ali Chahrour. A 22 h.www.festival-avignon.com. Cloître desCélestins 04 90 14 14 14.

◆ Soft virtuosity, still humid, on theedge (DANSE). De Marie Chouinard.www.festival-avignon.com. A 22 h. Courdu lycée Saint-Joseph 04 90 14 14 14.

◆ We’re pretty fuckin’ far from okay(DANSE). De Lisbeth Gruwez.www.festival-avignon.com. A 18 h 30.Gymnase Paul-Giéra 55 avenue

Eisenhower. 04 90 14 14 14.

◆ De l'Imagination (d'après la Barbebleue) (JEUNE PUBLIC). De Clara LePicard. www.festival-avignon.com. A 11 h,15 h. Chapelle des Pénitents blancs.04 90 14 14 14.

◆ Au Coeur (THÉÂTRE). De Thierry ThieûNiang. A 19 h. Collection Lambert.www.festival-avignon.com. 04 90 14 14 14.

◆ Espæce (THÉÂTRE). D'Aurélien Bory.A 18 h. Opéra grand Avignon04 90 14 14 14.www.festival-avignon.com

◆ Hearing (THÉÂTRE). D'Amir RezaKoohestani. www.festival-avignon.com. A15 h. Théâtre Benoît-XII 04 90 14 14 14.

◆ Het land Nod (le pays de Nod)(THÉÂTRE). www.festival-avignon.com. DeFC Bergman. A 17 h, 22 h. Parc des Expos04 90 14 14 14.

◆ La Dictadura de lo cool (LaDictature du cool) (THÉÂTRE). De MarcoLayera. A 18 h. Gymnase du lycéeAubanel, 04 90 14 14 14.www.festival-avignon.com.

◆ Le ciel, la nuit et la pierre glorieuse(THÉÂTRE). De La Piccola Familia.Feuilleton théâtral, chroniques du festivald'Avignon de 1947 à... 2086. A 12 h.Jardin Ceccano. 04 90 14 14 14.

www.festival-avignon.com.

◆ Les Âmes mortes (THÉÂTRE).DeNikolaï Gogol. www.festival-avignon.com.A 15 h. La FabricA, 11 rue Paul Achard.04 90 14 14 14.

◆ Rumeur et petits jours (THÉÂTRE).De Raoul collectif. A 11 h. Jardin de laVierge du lycée Saint-Joseph04 90 14 14 14.www.festival-avignon.com

BARCELONNETTE◆ Deluxe 1ere partie : Ibeyi Les Enfants duJazz. www.barcelonnette.com. A 20 h 30.Parc de la Sapinière 04 92 81 04 71.

CABRIÈS◆ Un ch'ti à Marseille (HUMOUR). A19 h 30. La Comédie des Suds "LaPalmeraie" Plan-de-Campagne.08 92 56 18 55.

CARPENTRAS◆ Arnaud Ducret (HUMOUR). ArnaudDucret vous fait plaisir A 21 h. Cour de laCharité 04 90 60 84 00.

CEYRESTE◆ Grupo Vocal Boca do Mundo -Brasilia 21e Festival Choral Internationalen Provence. www.aicler-provence.fr. A19 h. Place Albert Blanc 04 94 78 63 84.

COLLOBRIÈRES◆ The University of SouthernDenmark 21e Festival ChoralInternational en Provence.www.aicler-provence.fr. A 21 h. Eglise04 94 78 63 84.

CUERS◆ National choir Capella of theBelorusian State University - Minsk(Biélorussie) 21e Festival ChoralInternational en Provence.www.aicler-provence.fr. A 21 h. Eglise04 94 78 63 84.

ÉGUILLES◆ Ekaterina Mamysheva (chant), AliyaSabirova (piano). "Musique russe du XXsiècle". Programme: Sariev, IppolitovIvanov, Scriabine, Medtner, RachmaninovA 19 h 30. Datcha Kalina 315 chemin desPetites Fourques. 04 42 92 68 78.

FORCALQUIER

Dans le cadre du focusMoyen-Orient qui réunit auFestival d’Avignon des proposi-tions venues de Syrie, du Libanet d’Iran, le jeune Ali Chahrour,qui poursuit actuellement desétudes à l’Université Saint-Jose-ph de Beyrouth, présente sesdeux dernières créations. On avu Fatmeh en début de semai-ne (voir notre édition du 18juillet). Jeudi soir, c’est leconcert dansé Leïla se meurt,au cloître des Célestins, que lechorégraphe a présenté.

Le lieu, une cour intérieureméditerranéenne, se prête àmerveille au spectacle pourtransporter le public au sud duLiban, dans l’intimité d’unedes dernières pleureuses dupays. Entourée de trois hom-mes (Ali Hout et Abed Kobeissià la musique, Ali Chahrour à lachorégraphie), Leïla raconteson histoire. Celle qui l’aconduite à s’apitoyer sur lesmorts pour faire pleurer les vi-vants. On s’attendait à une cho-régraphie plus dansée, Leïla semeurt travaille davantage ladramaturgie des mouvements.Ali Chahrour s’adaptant auxpas simples et non profession-nels de la pleureuse et oubliantpour cela sa technique.

Dès le début, ce qui étonne,c’est notre réception du pre-mier chant. Le cri de magnifica-tion et de détresse "Allahu ak-bar" (Dieu est le plus grand)s’élève vers le ciel. Plus tard,Leïla chante la mort de son en-fant "martyr", son héros partitrop jeune, au printemps de savie. Ces expressions, galvau-dées, trop entendues dansd’autres circonstances, trou-vent ici une autre résonance,

plus juste. Elles s’offrent de ma-nière brute au sein d’un rituelculturel et traditionnel, en pas-se d’être oublié. Ce concert quenous donnent Leïla et les musi-ciens est autant une partd’intimité qu’un don de vie, ré-générateur.

Autre spectacle toujoursd a n s l e c a d r e d u f o c u sMoyen-Orient. Hearing est don-né en farsi surtitré en françaiset anglais, au théâtre BenoîtXII. Il raconte un épisode de vieà Téhéran qui va faire basculerla vie de deux jeunes filles. Lorsde vacances à l’internat, Nedaest accusée d’avoir fait entrerun garçon dans sa chambre. Sa-maneh les aurait entendus rireet aurait déposé un rapport à la

surveillante... Le texte et la mi-se en scène d’Amir Reza Koo-hestani jouent sur la répétition.On y voit les interrogatoires desdeux adolescentes, une premiè-re fois seule, puis à deux. La ses-s i o n e s t r e p r i s e , a v e cl’utilisation de la vidéo, commeune boucle infinie des ré-flexions qui se bousculent dansla tête de Samaneh, mêmequinze ans après les faits. Hea-ring ne donne pas de réponsemais laisse planer un fort senti-ment de culpabilité. I.A.

"Leïla se meurt", ce soir à 22h au Cloître

des Célestins. 04 90 14 14 14.

"Hearing", aujourd’hui à 15h et dimanche

à 15h et 20h, Théâtre Benoît XII. Avignon.

Des âmes mortes à vifON A VU Kirill Serebrennikov met en scène le roman de Nicolas Gogol dans une pièce éblouissante

Cette folle dictature

"Leïla se meurt" est à voir ce soir à 22h. Ici, Leïla accompagnéepar les musiciens et Ali Chahrour, au centre. / PHOTO VALÉRIE SUAU

La pièce questionne la société de consommation, notrerapport à l’image et au capitalisme. / PHOTO VALÉRIE SUAU

Les acteurs endossent à tour de rôle une pluralité de personnages au gré des rencontres de PavelTchitchikov. / PHOTO JÉRÔME REY

La pièce ne cessede nous étonner parla prouesse artistiquedes comédiens.

30 Samedi 23 Juillet 2016www.laprovence.com

"Quand il est question de contrôler l’incontrôlable, est-il vraique si la pensée se perd, le corps aussi ?" C’est une question terri-blement d’actualité que pose la chorégraphe flamande LisbethGruwez et à laquelle elle répond dans cette création, avec deuxchaises et deux danseurs - elle-même et Nicolas Vladyslav.Autant dire tout de suite que son spectacle a touché en pleincœur le public, debout, qui ne voulait plus partir. Non que cespectacle les ait rassurés sur leur état et l’état du monde, mais ilavait posé avec exactitude la question implicite : celle de la peur.En nous et autour de nous. Soit donc deux danseurs assis surdeux chaises, mains posées sur les cuisses. Un homme, une fem-me, peu importe. Long, très long silence. Puis, insidieux, un bruitvague, lointain, les éveille. Attente. Une main bouge d’abord im-perceptiblement, un pied se lève, un bras glisse, les mains se joi-gnent, grimpent vers le visage, on essaie de se protéger…L’agitation ira croissant, tandis que le souffle se désorganise, en-fle. On ne sait littéralement plus comment se tenir… Acmé, bruitassourdissant, puis silence. Perdus, ces deux humains se lèventbrutalement et "se rendent" bras et mains levés. À nous, qu’ilsregardent fixement, longuement. Serions-nous les responsablesde leur peur ? Un deuxième temps les verra se rapprocher l’un del’autre, tenter de se rassurer : dans un duo très lent et magnifi-que, se touchant à peine, ils se "supportent" l’un l’autre, pen-chés, instables. S’enlacent, avancent, reculent, tombent, dans uncorps à corps dont on ne sait plus très bien où finit l’entre-aide,et où commence la lutte. Après tout "nous sommes fichtrementloin d’être d’accord", comme l’indique le titre. Cependant, mê-me hébétés, côte à côte, il faut bien continuer. L’espace a rétréci,la folie guette, mais il faut bien vivre ! Daniele CARRAZ

Jusqu’au 24 juillet à 18h30, relâche le 22 juillet, au Gymnase Paul Giera, Avignon

E lle est déjà là alors que lepublic s’installe dans la sal-le. Herta, la petite main de

la maison aux côtés de la gouver-nante Madame Zittel, est entrain de cirer des chaussures.Autant qu’elle plante le décor.Mais ce n’est que lorsque la lu-mière sur le plateau s’allumeque le spectateur est saisi par cet-te première image. Des dizainesde paires de souliers tournéesen direction de la fenêtre, re-constitution des derniers pas duprofesseur Schuster avant quecelui-ci ne décide, dans un der-nier élan, de mettre fin à sa vie.A l’endroit même où le drame aeu lieu la veille, la jeune domesti-que est comme pétrifiée. Letemps s’est arrêté. Cette suspen-sion du réel, qui s’explique parle contexte du deuil, traverse tou-te la Place des Héros que met enscène le Polonais Krystian Lupad’après le texte de son auteuradoubé Thomas Bernhard. Et sile premier acte exprime quel-ques lenteurs, ces dernières nesont que bien utilisées par lemetteur en scène pour travailleravec minutie la psychologie despersonnages sur l’ensemble dela pièce. Et notre propre émoi.

Présenté pour la première foisen France à l’Autre scène de Ve-dène dans le cadre du Festivald’Avignon, Place des Héros a étélundi largement ovationné.L’année dernière, déjà, KrystianLupa avait créé la sensation enprésentant Des arbres à abattre àLa Fabrica, également de Tho-mas Bernhard. Cette fois-ci, lemetteur en scène reprend la der-nière pièce du dramaturge autri-chien, et la plus controversée. Le15 mars 1938, place des Héros àVienne, les habitants acclamentHitler et l’Anschluss nazi. Le pro-fesseur Josef Schuster s’exile à

Oxford avant de revenir en Autri-che cinquante ans plus tard "paramour de la musique". Toute-fois sa femme est hantée jusqu’àla folie par la ferveur que le paysa connue lors de son annexion.Le couple doit se résoudre à re-tourner vivre en Angleterre. Laveille du départ, Josef se suicide,sur cette fameuse place. La pla-ce des Héros.

Donnée en lituanien, surtitréeen français, la pièce est dense,portée par un texte noir, cyni-que et introspectif. Les acteursdu Théâtre National de Lituanieincarnent très justement leurpersonnage dans toute leur com-plexité. Le texte de Bernhardprend aux entrailles. Loin des ’ a t t a c h e r à h i e r , i l p a r l ed’aujourd’hui. De la montée desextrémismes en Europe, d’unmonde en décrépitude, de la fo-lie des religions, d’une xénopho-bie à peine cachée. Et des trau-matismes qu’ils génèrent. La for-

ce de Lupa est de savoir intégrerle public, allumant la lumière dela salle en deuxième partie.Alors que spectateurs et person-nages se regardent dans lesyeux, les paroles d’un vieil hom-me, ce frère endeuillé, percutentincisivement. Dans cet espaceclos, l ’espoir d’un mondemeilleur est loin. Très loin. Bou-leversant. Isabelle APPY

Jusqu’au 24 juillet 15h, L’Autre scène,Vedène. 04 90 14 14 14

ON A VU À AVIGNON

Les frasques et l’enclume

LES SCÈNES

AIX-EN-PROVENCE◆ Orchestre des Jeunes de laMéditerranée Marko Letonja (directionmusicale) Grigory Soloviov (Basse).Festival d'Aix-en-Provence. A 20 h. GrandThéâtre de Provence 380, avenue MaxJuvénal. 08 20 13 20 13. 08 20 92 29 23.

◆ Quatuor Tana - Lauréats HSBC del’Académie Festival d'Aix-en-Provence.A 18 h. Auditorium du conservatoireDarius Milhaud 08 20 92 29 23.

APT◆ Marina Kaye TRETEAUX DE NUIT.Tréteaux de nuit. A 21 h. BoulevardCamille Pelletan 07 81 47 70 37.

AVIGNON◆ Festival Théâtr’enfants (JEUNEPUBLIC). 34e festival Théâtr'enfants.A partir de 9 h 45. Maison du Théâtre pourenfants 20 avenue Monclar. 04 90 85 59 55.

◆ J’ai soif (CONCERT SPECTACLE) SergeBarbuscia (mise en scène et jeu) MaurizioSalerno, Luc Antonini (orgues). D’après"Si c’est un homme" de Primo Levi et "LesSept Dernières Paroles du Christ en croix"de Joseph Haydn. 70e festival d'Avignon.A 18 h. Cathédrale métropoleNotre-Dame-des-Doms 04 90 14 14 14.

◆ Kit de survie (MUSIQUE ET POÉSIE)Direction artistique Serge Teyssot-Gay.70e festival d'Avignon. A 22 h. MuséeCalvet 65, rue Joseph Vernet.04 90 14 14 14.

◆ Babel 7.16 (DANSE). 70e festivald'Avignon. Chorégraphie Sidi LarbiCherkaoui, Damien Jalet. A 22 h. Courd'Honneur du Palais des Papes04 90 14 14 14.

◆ Soft virtuosity, still humid, on theedge (DANSE). 70e festival d'Avignon.Chorégraphie Marie Chouinard.A 22 h. Cour du lycée Saint-Joseph04 90 14 14 14.

◆ We’re pretty fuckin’ far from okay(DANSE). 70e festival d'Avignon. Création.Chorégraphie Lisbeth Gruwez. A 18 h 30.Gymnase Paul-Giéra 55, avenueEisenhower. 04 90 14 14 14.

◆ De l’Imagination (d’après la Barbebleue) (JEUNE PUBLIC). 70e festivald'Avignon. Création. De Clara Le Picard.A 11 h, 15 h. Chapelle des Pénitents blancsPlace Saint-Vincent. 04 90 14 14 14.

◆ La Dictadura de lo cool (La Dictaturedu cool) (THÉÂTRE). 70e festivald'Avignon. Création. De La Re-Sentida.Mise en scène de Marco Layera. A 18 h.Gymnase du lycée Aubanel 04 90 14 14 14.

◆ Le ciel, la nuit et la pierre glorieuse(THÉÂTRE). 70e festival d'Avignon.Création. La Piccola Familia. A 12 h. JardinCeccano rue Laboureur. 04 90 14 14 14.

◆ Le Radeau de la Méduse (THÉÂTRE).70e festival d'Avignon. Création. De GeorgKaiser. A 15 h. Gymnase du LycéeSaint-Joseph 04 90 14 14 14.

◆ Les Âmes mortes (THÉÂTRE). 70e

festival d'Avignon. De Nikolaï Gogol. Miseen scène de Kirill Serebrennikov. A 15 h.La FabricA 11 rue Paul Achard.04 90 14 14 14.

◆ Rumeur et petits jours (THÉÂTRE).70e festival d'Avignon. De Raoul collectif.A 22 h. Cloître des Carmes 6, place desCarmes. 04 90 14 14 14.

◆ Sujets à vif (C) Sisters / Il est troptôt pour un titre (THÉÂTRE).70e festival d'Avignon. De Roser MontllóGuberna et Elsa Wolliaston / HaloryGoerger et Martin Palisse. A 11 h. Jardinde la Vierge du lycée Saint-Joseph04 90 14 14 14.

◆ Sujets à vif (D) Les promessesdu magma / Cent titres (THÉÂTRE).70e festival d'Avignon. De Casey et KevinJean / Guilherme Garrido et JoëlleLéandre. A 18 h. Jardin de la Viergedu lycée Saint-Joseph 04 90 14 14 14.

BARCELONNETTE◆ Concert Les Enfants du Jazz. A 21 h 15.Place Manuel 04 92 81 04 71.

CABRIÈS◆ Voulez-voux m’épouser (HUMOUR).A 19 h 30. La Comédie des Suds"La Palmeraie" 08 92 56 18 55.

CARPENTRAS◆ Les soirées de la rue du refugeProjections, conférences, cinéma mueten musique... A 21 h. Rue du Refuge.04 90 60 69 54.

◆ Jean-Sébastien fait son come-Bach(JEUNE PUBLIC). Festival Plein les Mirettes.A 10 h. Cour de la Charité 04 90 60 84 00.

◆ Lecture estivale en musique (JEUNEPUBLIC). "Chat va swinguer" pour les4-9 ans. Compagnie Okkio. Festival Pleinles Mirettes. A 16 h. La Charité04 90 60 84 00.

CASTELLANE◆ Le cri du poisson (PSYCHO-BLUES AUXACCENTS DUB) A 21 h. Place MarcelSauvaire 04 92 83 61 14.

FOS-SUR-MER◆ Titoff (HUMOUR). Les Mercredis du Rire.A 21 h 30. Place des Producteurs.

Trois indices : c’est un specta-cle de l’absurde, logorrhéen etirrésistiblement drôle. Gagné !Ce sont bien des Belges, cinqd’un coup dîtes donc, qui sontles fomenteurs zygomatiquesde Rumeur et petits jours. Unecréation explosive et revigoran-te signée par le Raoul collectif(précédemment auteurs de Lesignal du promeneur) qui,jusqu’au 23 juillet, prend placeau cloître des Carmes, dans lec a d r e d u 7 0 e F e s t i v a ld’Avignon.

Col roulé, chandail manchescourtes, clope au bec : le décorest planté, nous sommes ici de-vant cinq animateurs d’uneémission de radio des années1970. "Epigraphe", c’est le titredu talk-show (expression pasencore inventée à l’époque), seveut être "le fleuron du servicepublic". Le hic, c’est que cette347e émission à laquelle nousassistons est leur ultime direct.Le début de la fin. Qui est com-promis ? Qui va (ou voudrait) ré-sister ? "Epigraphe" est pure-ment supprimé de la grille. Enconséquence de quoi, "une lon-gue nuit va s’abattre sur la Fran-ce" lâche, très sérieusement, etdans un premier degré désopi-lant, un des protagonistes, euégard à cette éviction. On rit,beaucoup et franchement,dans ce délire total qui dit deschoses sous couvert d’une ava-lanche de gags, tant syntaxi-ques que burlesques : d’unepart, l’idée de rendementmacro (et non micro) -capitalis-tique est ici dans l’œil du cyclo-ne ; d’autre part, ce club des 5 àl’énergie sincère montre que cé-der aux puissants est aussi, larésultante du fait qu’on baisse

pavillon, individuellement, enmatière de langage.

Coup de mou avant le finalIls s’écoutent parler, chantentespagnol (bien, en plus), reçoi-vent des télex, s’invectiventavec panache face au micro(comme si, à chaque fois, leurvie en dépendait), discourentdu son que produit le soleil (sanote étant un si aigu, pa-raît-il…), et commentent desdiapositives de tortues à cara-paces molles ! Une fois les car-tes distribuées, le processusscénographique s’émoussequelque peu et la pièce a dumal à embrayer la seconde.

Mais ce quintet à forte tête re-prend du poil de la bête dans

un rocambolesque final, dit duplan B. Avec, de surcroît, un pu-blic qui se prend sur le dere-chef des drôles d’offrandes. Cequi, indubitablement, nous rap-pelle, dans ce même cloître desCarmes, et toutes proportionsgardées, le Vincent Macaignede Au moins j’aurai laissé unbeau cadavre (2011).

Il convient, enfin de citer cesescogrif fes fascinants dejusqu’auboutisme : Romain Da-vid, Jérôme de Falloise, DavidM u r g i a , B e n o î t P i r e t , e tJean-Baptiste Szézot. Cinq gars"On air". Et "on....nerfs !" Fabien BONNIEUX

Jusqu’au 23 juillet 22h, cloître des Car-

mes, Avignon. 04 90 14 14 14

Bouleversant "Place des héros"Après son succès l’année dernière au Festival d’Avignon, Krystian Lupa récidive cette année

"We’re pretty...":évident et magistral !

Les comédiens azimutés et drôlissimes du Raoul Collectif, dontl’émission radio part en sucette... / PHOTO VALÉRIE SUAU

Lisbeth Gruwez et le danseur Nicolas Vladyslav. / VALÉRIE SUAU

Herma et Madame Zittel dans la première scène. On se situe dans l’appartement des Schuster quidonne sur la place des Héros. / PHOTO CHRISTOPHE RAYNAUD DE LAGE / FESTIVAL D'AVIGNON

La force de Lupa estd’intégrer le public.Le texte de Bernhardpercute incisivement.

32 Mercredi 20 Juillet 2016www.laprovence.com

Jeune pianiste surdouée, Yulianna Avdeeva est parfaitement àl’aise dans un vaste répertoire allant de Bach à Liszt en passantpar Mozart et Chopin. C’est pourtant dans Beethoven que les fes-tivaliers de La Roque d’Anthéron ont pu l’écouter ce samedidans un parc Florans tout entier acquis à sa cause. Ayant mis auprogramme le Concerto n° 3 de Beethoven, elle était accompa-gnée par l’Orchestre National de Lyon placé comme avec Ber-trand Chamayou la veille sous la direction d’Andris Poga. Frap-pant beaucoup, jouant énormément de la pédale de son piano,Yulianna Avdeeva a souligné chaque mouvement de la partitionavec une énergie convaincante mais usant de trop d’effets n’apas vraiment ému son auditoire, tout en l’impressionnant par savirtuosité. Plus introvertie sur le second mouvement quid’ailleurs s’y prêtait davantage, la pianiste a offert à cet instantun moment musical plus onirique, bien dans le ton de ses enre-gistrements discographiques consacrés à Liszt. Andris Poga pro-posant une direction assez sobre, la fin du concerto laissait entre-voir les immenses possibilités techniques de la pianiste qui setrouvait ainsi mieux mise en lumière et davantage canalisée.Après l’entracte point de piano mais un orchestre de Lyon don-nant la Symphonie n° 6 de Tchaïkovsky, immortalisé au disquepar des enregistrements mythiques de Karajan, Abbado, Muti ouGergiev, chef qu’Andris Poga remplaça lors d’une vaste tournéeartistique dédiée à Richard Strauss. L’ensemble est percutant,très décoratif puis extrêmement appuyé dans les derniers mouve-ments mais Andris Poga demeure très efficace dans sa directionoffrant une symphonie plus fantastique que pathétique mais quine manqua ni de panache ni de tempérament. Une belle soiréecolorée et de haute tenue artistique. Jean-Rémi BARLAND

L e Festival d’Avignon quiflirte avec les musiques ac-tuelles, c’est du déjà vu.

Mais organiser une grande soi-rée de fête dans les Jardins del’Université, voilà un nouveaudéfi, relevé haut la main samedisoir par la 70e édition du Festi-val In en partenariat avec le fes-tival de musique d’aujourd’huiet patrimoine, Résonance.

À la veille de la soirée de clôtu-re, ce sont plus de 1 500 person-nes qui ont investi le site du cen-tre-vi l le pour un concertélectro qui a pris ses quartierspendant plus de quatre heures,mis le feu et mélangé différentspublics. Le show a commencépeu après 21h avec le live deThomas Parent aka Pone, ac-compagné par Manu Trouvéaux claviers et par Pierre Belle-ville à la batterie. L’ex-compa-gnon de route des Birdy NamNam, lancé en solo, est venuprésenter sur scène son pre-m i e r a l b u m , à p a r a î t r e àl’automne. C’est lui égalementqui a animé le Dj set en clôturede soirée. Son passage remar-qué n’a fait que monter la pres-sion atmosphérique et artériel-le pour l’arrivée sur scène de Ge-neral Elektriks.

Aux manettes du groupe etaux claviers, le génialissimeHervé Salters, qui n’a pasoublié d’être, par ailleurs, abso-lument sympathique dans sa re-lation avec les musiciens et lepublic. Indémodable cravaterouge rayée sur chemise noire,le chanteur-leader bondit litté-ralement d’un clavier à l’autre(il en a deux sur scène). À ses cô-tés, Eric Starczan, à la guitare,affiche un look british dans unechemise à carreaux blanche etnoire se tirant certainement labourre avec le batteur Jordan

Dalrymple qui porte le béret etassume les racines "frenchie"d’un groupe dont la plupart destextes sont en anglais. Maniantaussi bien le xylophone que labatterie, Norbert Lucarain estquant à lui coiffé d’une crête.Mais que dire de Jessie Chaton,aux claviers et à la basse (forcé-ment vintage) qui nous a totale-ment scotchés par sa présencecéleste et mystique derrière deslunettes aux verres jaunes, styleseventies ? Ces différents lookssont à l’image des itinérancesgéographiques d’un groupe quia fini par poser ses valises à Ber-lin mais qui ne cesse de tracerson sillon musical en compo-sant avec différents genres que

ce soit de l’électro-soul du groo-ve ou du funk.

Sur scène, General Elektriksaligne les nouveaux morceauxcomme "Angle Boogie" ou"Whisper to me" issu de son der-nier album To Be a Stranger.Les morceaux qui l’ont révélétel "Raid The Radio" en 2009 nesont pas oubliés. "Sautez avecnous !", enjoint Hervé Salters.Loin d’être une instruction, ils’agit plutôt d’un conseilqu’ont volontiers suivi les spec-tateurs. Comment faire autre-ment sur une musique aussi aé-rienne et exaltée ? Isabelle APPY

Pone en concert le 4 août au Sport Beachà Marseille

AU FESTIVAL DE PIANO DE LA ROQUE D’ANTHÉRON

Le phénomène Lucas Debargue

LES SCÈNES

AVIGNON◆ Carte blanche à Young Suk A 14 h.Théâtre des Halles Rue du roi René.04 90 85 52 57.

◆ Il était une fois Hamlet et Ophélieà Shanghai… (PROJECTION). C’estl’histoire d’un pari fou du metteur enscène Daniel Mesguich : monter sa piècefétiche, Hamlet, en chinois avec dejeunes comédiens de l’Académie dethéâtre de Shanghai. Ce film réalisé parEllénore Loehr retrace cette 4e aventureextra-ordinaire de partage et decréation. À 17 h. Théâtre du Chêne Noir 8bis rue Sainte-Catherine. 04 90 86 74 87.

◆ Ecce Eco. Ciao Umberto! (THÉÂTRE).De Conception : Isabelle Etienne. AvecLecture : François Marthouret et IsabelleEtienne. Musiques et interprétationsmusicales : Pascal Contet. À 19 h 30.Théâtre du Chêne Noir 8 bis rueSainte-Catherine. 04 90 86 74 87.

◆ Franck Truong "un drôle dementaliste" (THÉÂTRE). À 20 h 30.Théâtre Le Palace 38 Cours Jean Jaurès.04 90 16 42 16.

◆ Festival Théâtr’enfants (JEUNEPUBLIC). 9h45 En traits mêlés,Compagnie Désaccordé, théâtre d’ombreet de traits dès 1 an.9h50 Le journal de Lulu, CompagnieLunasol, arts plastiques et ombre enmouvement dès 2 ans.10h30 Quatuor à corps, Compagnie duPorte-voix, poème visuel et musical dès4 ans.10h40 Ah ! Anabelle Éclats de scènes,théâtre dès 6 ans.10h50 Les souliers mouillés, La FaroucheCompagnie / Sabrina Chézeau. Théâtre /récit dès 7 ans.11h30 J’ai un arbre dans mon cœur,Compagnie Sens Ascensionnels, théâtredès 4 ans.14h00 monsieur et madame BarbeBleue, compagnie Caus’Toujours / Titus,théâtre dès 7 ans.14h30 duo dodu Théâtre de Cuisine,danse / théâtre d’objet, dès 3 ans.15h15 Love me s’il te plaît, CompagnieThéâtrenFance, théâtre, musique etmarionnette dès 6 ans.15h25 Chaque jour une petite vie,Compagnie méli mélodie, spectaclemusical dès 3 ans.16h20 culotte et crotte de nez,Compagnie du Dagor, théâtre dès 5 ans.16h30 Me taire Théâtre du Phare / olivierLetellier, théâtre de récit dès 10 ans.16h45 En traits mêlés, CompagnieDésaccordé, théâtre d’ombre et de traitsdès 1 an.10h15-12h30/14h15-17h15 Les amis deCrusoé, Toc de Fusta(Catalogne/Espagne) installation et jeuxinteractifs dès 2 ans et tout public34efestival Théâtr’enfants.www.festivaltheatrenfants.com. Mise enscène de divers metteurs en scène. À9 h 45. Maison du Théâtre pour enfants20 avenue Monclar. 04 90 85 59 55.

CAVAILLON◆ Atelier "Mon bol préhistorique"(JEUNE PUBLIC). Atelier de fabricationd’un bol en argile avec la technique ducolombin. À 14 h. Chapelle du GrandCouvent Grand’ Rue. 04 90 72 26 86.

◆ La préhisto. C’est rigolo (JEUNEPUBLIC). Atelier de peinture demammouths avec des pigments. Pour les3-6 ans. À 10 h. Chapelle du GrandCouvent Grand’ Rue. 04 90 72 26 86.

CLAVIERS◆ Grupo Vocal Boca do Mundo -Brasilia André Vidal (direction). 21eFestival Choral International enProvence. www.aicler-provence.fr. À 21 h.Eglise 04 94 78 63 84.

GRIGNAN◆ Don Quichotte (THÉÂTRE). De d’aprèsMiguel de Cervantès. Mise en scèned’Adaptation et mise en scène, JérémieLe Louët. Avec Julien Buchy, AnthonyCourret, Jonathan Frajenberg, Jérémie LeLouët, David Maison, Dominique Massat.À 21 h. Château 04 75 91 83 65.

HYÈRES◆ National choir Capella of theBelorusian State University - Minsk(Biélorussie) () Olga et AlexandreMinenkova (direction). 21e FestivalChoral International en Provence.www.aicler-provence.fr. À 21 h. EgliseSaint-Louis 12, place de la République.04 94 78 63 84.

LA ROQUE D’ANTHÉRON

Récompensé d’un 4e Prix auC o n c o u r s i n t e r n a t i o n a lTchaïkovsky de Moscou en2015, Lucas Debargue est enmême temps devenu le seulcandidat toutes disciplinesconfondues à recevoir le presti-gieux Prix de l’Association dela critique musicale de Mos-cou, qui a loué son "talent uni-que, liberté créative et la beautéinterprétations musicales ontforcement impressionné le pu-blic et la critique". Il a été de-puis l’invité des plus grands or-chestres : jouant sous la direc-tion de Valery Gergiev, Vladi-mir Fedosseev, Gidon Kremeret Vladimir Spivakov. À 25 ans,il s’est déjà produit dans les sal-les les plus réputées en Russie,au Royaume-uni, en Italie,France et Allemagne, au Cana-

da, aux États-Unis, au Mexi-que, au Japon, en Corée duSud et en Chine.

Passionné de littérature, depeinture, de cinéma et de jazz,et engagé dans une démarcherésolument créatrice, LucasDebargue s’attache à faire dé-couvrir des musiques rares- Medtner, Roslavetz, Mayka-par - et à développer, autourd’un répertoire soigneuse-ment choisi, des interpréta-tions personnelles et profondé-ment mûries. Il est égalementcompositeur et certaines deses premières ont déjà eu lieuaussi bien en Russie qu’enFrance. Son premier disqueconsacré à des œuvres de Scar-latti, Chopin, Liszt et Ravel estparu en mars dernier et sonp r o c h a i n a l b u m d é d i é à

Medtner, Beethoven et Bach,paraîtra en novembre.

Ce soir, pour le public duFestival international de pianode La Roque d’Anthéron, aucœur du parc du Château deFlorans, Lucas Debargue pia-no interprétera la Toccata enut mineur BWV 911 de Bach, laSonate n°3 en la mineur opus28 de Prokofiev, Gaspard de lanuit de Ravel et la Sonate en simineur de Liszt.

En amont, dans le Cloître del’Abbaye de Silvacane, MaudeGratton installera son clavecinpour une programmationconsacrée à Bach et Scarlatti.

Lucas Debargue : ce soir, 21h30, parc du

Château de Florans. Maude Gratton :

18h30, Cloître de l’Abbaye de Silvacane.

festival-piano.com

General Elektriks, survoltéSamedi, le groupe a soulevé les Jardins de l’Université à Avignon dans un show électro-funk

Un concert très appuyé

Lucas Debargue est lauréat du prestigieux Concours international Tchaïkovsky (édition 2015). / PH. DR

Yulianna Avdeeva a souligné chaque mouvement de lapartition avec une énergie convaincante. / PHOTO MAUD DELAFLOTTE

"Sautez avec nous !", enjoint Hervé Salters, le leader de General Elektriks qui a posé ses valises àBerlin, après plusieurs années de vie aux États-Unis. / © CHRISTOPHE RAYNAUD DE LAGE / FESTIVAL D’AVIGNON

Sur scène, le groupealigne les nouveauxmorceaux et ceuxqui l’ont révélé.

22 Lundi 25 Juillet 2016www.laprovence.com

Le Jazz des Cinq Continents accueille ce soir l’un des trom-pettistes les plus intéressants de sa génération à Marseille.C’est en tout cas ce que l’on dit de lui. Christian Scott, musi-cien surdoué, représente la nouvelle génération des souffleursde La Nouvelle-Orléans. Un trompettiste vraiment unique quine cesse d’explorer le champ musical, se renouvelant sans ces-se. Son jazz novateur, le Stretch Music, objet de son dernieralbum, est une plongée dans l’univers des musiques : un jazzqualifié d’élastique mais qui peut s’entendre, selon lui, com-me "un rock indé et du hip-hop". Une expression branchée degroove et d’influences, pour celui qui refuse d’envisager unequelconque séparation des champs culturels. Le timbre de satrompette, tantôt dense et cuivré, tantôt aérien et feutré, galva-nise ses jeunes musiciens. De cet ensemble se dégage une bel-le cohésion de groupe, un tableau musical vivifiant. Ses deuxpremiers albums laissaient entrevoir un engagement social etpolitique, l’antithèse d’un jazz lisse et petit bras. Le derniercoup de coeur du festival de Montreux Jazz avec son lookbling-bling et sa drôle de trompette entend bien faire soufflerun vent de révolte sur le Palais Longchamp de Marseille.

Ce soir, 21h, Palais Longchamp, Marseille. De 33 à 38¤

D e son propre aveu, il étaitle "clownpositeur" de lasoirée de clôture du Festi-

val d’Avignon. Invité dans laCour d’honneur du Palais desPapes, dimanche soir, le cana-do-américain Rufus Wainwri-ght est arrivé sur scène en pan-tacourt large aux allures ethni-ques et veste de costume. "J’aila chance d’avoir été invité com-me chanteur et comme composi-teur. C’est pour ça que la soiréesera en deux parties", a-t-il dé-claré, introduisant d’abord leconcert-visuel Prima Donnadonné par l’orchestre régionalAvignon-Provence sous la direc-tion de Samuel Jean. "Aprèsl’opéra, si vous avez encore desressources, je serai moi-mêmesur scène avec des invités surpri-ses. Alors tenez bon avec l’opéra.Tout va bien se passer !", a-t-ilconclu avec malice.

Compositeur pour le cinéma(les BO des films Le Secret deBrokeback Mountain, Bridget Jo-nes : l’âge de raison ou Moulinrouge), Rufus Wainwright estun virtuose de la musique, untouche-à-tout capable des’aventurer tant dans la popque dans le lyrique. À la deman-de du Metropolitan Opera deNew York, il a créé en 2009 Pri-ma Donna, opéra en cinq acteset en français, pour un orches-tre de 70 musiciens. Un bébéqu’il a depuis choyé, donnantnaissance à d’autres projets : unfilm, un enregistrement et unconcert-visuel. Ce dernier, pré-senté pour la première fois enFrance, a été interprété par lessopranos Lyne Fortin et Pauli-ne Texier et le ténor Antonio Fi-gueroa. Inspiré par la vie de ladiva Maria Callas, il dessine lesmoments de doute d’une artis-te qui a tiré un trait sur sa carriè-re, après un déclin vocal. Pourrecontextualiser l’opéra, Rufus

Wainwright a fait appel au ci-néaste italien Francesco Vezzo-li. C’est sur le mur du Palais desPapes que les images, des planspour la plupart contemplatifs,ont dévoilé l’intimité d’une ar-tiste recluse. Dans sa versionconcert, le public a pu décou-vrir l’œuvre de Wainwright, uneorchestration fournie qui puiseses influences dans les mélo-dies romantiques. On regrettecependant que l’acoustique enplein air n’ait pas suffisammentfait entendre la puissance desvoix, masquées parfois parl’orchestre. En deuxième par-tie, Rufus Wainwright dans uncostume bleu fleuri, au piano, arepris le dernier air de son livret

Les feux d’artifices t’appellent,dédiant l’hymne aux victimesde l’attentat de Nice. Il a ensui-te varié les plaisirs en interpré-tant une dizaine de morceauxen anglais et en français dontLa complainte de la butte, Entrela jeunesse et la sagesse de Kateet Anna McGarrigle (sa mère etsa tante), et Going To A Town,l’une de ses chansons. Avec lepianiste américain ThomasBartlett et le Français Woodkid,il a chanté "une des meilleureschansons françaises jamais écri-tes", Dis quand reviendras-tu deBarbara. Au rappel, deux autresmonuments, Hallelujah de JeffBuckley et Je suis venu te direque je m’en vais de Serge Gains-bourg, en ultime amusementde cet artiste hors-norme. Isabelle APPY

ON ATTEND A MARSEILLE

Tilt, du ciné sous les étoiles

LES SCÈNES

AVIGNON◆ Flamenco por un poeta (DANSE).Luis de la Carrasca (création artistique etchant), José Luis Dominguez (guitare)Ana Pérez et Kuky Sanago (danse) A 21 h.Théâtre du Chêne Noir 8 bis rue

Sainte-Catherine. 04 90 86 74 87.

◆ Darius (THÉÂTRE). Mise en scèned'Anne Bouvier. Avec Clémentine Célarié,Pierre Cassignard. A 19 h. Théâtre duChêne Noir 8 bis rue Sainte-Catherine.04 90 86 74 87.

◆ Drôlement magique (THÉÂTRE). Deet par Alain Choquette, mise en scèneBertrand Petit. A 19 h 30. Théâtre duChêne Noir 8 bis rue Sainte-Catherine.04 90 86 74 87.

◆ Franck Truong "un drôle dementaliste" (THÉÂTRE). A 20 h 30.Théâtre Le Palace, 38 Cours Jean Jaurès.04 90 16 42 16.

◆ Histoire vécue d’Artaud-Mômo(THÉÂTRE). Mise en scène de GérardGelas. Avec Damien Rémy. A 17 h.Théâtre du Chêne Noir, 8 bis rueSainte-Catherine. 04 90 86 74 87.

◆ Jean-Paul II – Antoine Vitez,Rencontre à Castel Gandolfo(THÉÂTRE). De Jean-Philippe Mestre.Mise en scène de Pascal Viello. A 13 h.Théâtre du Chêne Noir, 8 bis rue

Sainte-Catherine. 04 90 86 74 87.

◆ Kennedy (THÉÂTRE). De ThierryDebroux. Mise en scène de LadislasChollat, assisté par Catherine Couchard.A 15 h. Théâtre du Chêne Noir 8 bis rueSainte-Catherine. 04 90 86 74 87.

◆ La religieuse (THÉÂTRE). D’aprèsDiderot. Mise en scène de Paulo Correia.A 13 h 15. Théâtre du Chêne Noir 8 bisrue Sainte-Catherine. 04 90 86 74 87.

◆ Les Caves (THÉÂTRE). Des FrèresTaloche. A 10 h 45. Théâtre du ChêneNoir 8 bis rue Sainte-Catherine.04 90 86 74 87.

◆ Les épis noirs (THÉÂTRE). Enalternance. Jours impairs "Flonflon",jours pairs "Romance sauvage" A 21 h 45.Théâtre du Chêne Noir 8 bis rue

Sainte-Catherine. 04 90 86 74 87.

◆ Marilyn, inme (THÉÂTRE). Écrit etinterprété par Claire Borotra. A 15 h 15.Théâtre du Chêne Noir 8 bis rue

Sainte-Catherine. 04 90 86 74 87.

◆ Monsieur Ibrahim et les fleurs duCoran (THÉÂTRE). D'Eric-EmmanuelSchmitt. A 17 h 15. Théâtre du Chêne Noir8 bis rue Sainte-Catherine.04 90 86 74 87.

◆ Tant Bien que Mal (THÉÂTRE). DeServane Deschamps et Titus. A 11 h 15.Théâtre du Chêne Noir 8 bis rue

Sainte-Catherine. 04 90 86 74 87.

◆ Festival Théâtr'enfants (JEUNEPUBLIC). 9h45 à 17h.www.festivaltheatrenfants.com. Maisondu Théâtre pour enfants 20 avenueMonclar. 04 90 85 59 55.

BRIANÇON◆ Le songe d'une nuit d'été(THÉÂTRE). Festival Forts en Fête.www.fortsenfete.fr. D'après WilliamShakespeare. Mise en scène de Jean-LucLejeune. A 21 h 30. Fort des Têtes04 92 21 08 50.

CABRIÈS◆ Eva enterrement vie d'avant(HUMOUR). A 20 h. La Comédie des Suds"La Palmeraie" Plan-de-Campagne.08 92 56 18 55.

CARPENTRAS◆ Le p'tit cirk (JEUNE PUBLIC). Duoacrobatique et poétique. Festival Pleinles Mirettes. www.carpentras.fr. A 10 h.Cour de la Charité 04 90 60 84 00.

◆ Lecture estivale en musique (JEUNEPUBLIC). "C'est quoi le cirque?" de 4 à 9ans. A 16 h. Espace Culturel LeclercSormiou chemin du Roy d'Espagne, ZACBaou. 04 90 60 84 00.

FORCALQUIER◆ Les Grönaz Trash Guinguette. Clôturede la saison A 19 h. K'fe Quoi ZA lesChaluts. 08 99 02 23 39.

GRIGNAN◆ Don Quichotte (THÉÂTRE). D’aprèsMiguel de Cervantès. Mise en scèneJérémie Le Louët. A 21 h. Château04 75 91 83 65.

HYÈRES◆ Grupo Vocal Boca do Mundo -Brasilia Direction André Vidal. 21eFestival Choral International enProvence. www.aicler-provence.fr. A 21 h.

Depuis vingt ans, tout aulong de l’été, le Ciné Plein-Airde l’association Tilt proposedes projections gratuites enplein air, au Panier, son QG,mais aussi dans plusieurs quar-tiers marseillais, à La Capelet-te, La Joliette, Saint-Jérô-me, etc.

Delphine Camolli nous pré-sente cette édition, qui se pour-suit jusqu’au 9 septembre. Ap-portez un coussin pour plus deconfort, les séances démarrentà la tombée de la nuit vers21 h 30.

❚ Chaque été, vous investis-sez de nouveaux lieux, cette an-née l’île du Frioul et le fort SaintNicolas. Pourquoi avoir choisices lieux atypiques ?C’est la deuxième annéeconcernant le Frioul, cela sepasse à l’intérieur du village,c’est très agréable. Les lieuxsont déterminés par nos ren-contres avec des partenaires.Nous projetterons Gravityd’Alfonso Cuarón, une histoirede survie dans l’espace avecSandra Bullock et George Cloo-ney, qui résonne avec ce décorinfini. La mairie du 1/7 propo-se une journée d’activitésavant la séance. On peut doncvenir pour la soirée et rentreren bateau, ou passer toute lajournée sur l’île.Au fort Saint Nicolas le partena-r i a t s ’ e s t n o u é a v e cl’association Acta Vista, char-gée de la rénovation du fort. Laprojection de Fitzcarraldo le 3septembre sera donc une soi-rée exceptionnelle, car le lieuest d’ordinaire fermé au pu-blic.

❚ Vous donnez traditionnnel-lement une grande place au filmd’animation jeune public. Dequelle façon?Au tout public, je dirai, car lesfilms programmés ne sont vrai-ment pas réservés aux enfants.Les enfants peuvent suivre,mais les adultes ne vont pass’ennuyer. Après la Prophétiedes grenouilles et Max et lesmaximonstres, on pourra voirPaprika, un film d’animationjaponais de Satoshi Kon le5août, à voir dès 10 ans, Le Pe-tit prince à voir dès 5 ans le 2septembre, ou La grande aven-ture Lego vendredi 9 septem-bre.

❚ Y at-il d’autres événe-ments à voir?Chaque année, on reprend aus-si des grands classiques. Il nefaut pas manquer en copie neu-ve Certains l’aiment chaud deBilly Wilder le 6 août, place duRefuge.Sans rayures, ça lui donne unsacré coup de neuf, c’est ma-gnifique !

Propos recueillis par M-E.B.

"Gravity" demain à 21h30 au Frioul (7e).

"Les Héritiers", jeudi à La Capelette

(10e). "Le dernier loup" de Jean-Jacques

Annaud, vendredi place du Refuge (2e).

Entrée libre. Toute la programmation sur

www.cinetilt.org

À la Cour de Rufus WainwrightLe musicien a mis un point final au Festival d’Avignon. Le Off se poursuit jusqu’à la fin du mois

JAZZ

Christian Scott,trompette révoltée

"Gravity" avec Sandra Bullock et George Clooney est projetédemain soir sur l’île du Frioul, à Marseille, en entrée libre. / PHOTO DR

Le trompettiste Christian Scott apporte un vent de fraîcheurdans le jazz. / PHOTO DR

Rufus Wainwright a créé en 2009 "Prima Donna", opéra en cinq actes et en français pour un orchestrede 70 musiciens, joué à Avignon. Un beau final. / PHOTO CHRISTOPHE RAYNAUD DE LAGE / FESTIVAL D’AVIGNON

Sur le mur du Palaisdes Papes, les imagesont dévoilé l’intimitéd’une artiste recluse.

24 Mardi 26 Juillet 2016www.laprovence.com