ITINÉRAIRESITINÉRAIRES - Institut Francais de la … · 2016-11-08 · Introduction Depuis plus...

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FRANCE Institut Français de la Vigne et du Vin

Pulvérisation en viticulture durableChoix du matériel et réglages

Pulvérisation en viticulture durableChoix du matériel et réglages

n°16

La pulvérisation viticole ................................................................ page 4

Les méthodes expérimentalespour évaluer l’efficacité des pulvérisateurs ............................... page 5

Les technologies de pulvérisation ............................................... page 6

Le choix du pulvérisateur ............................................................. page 9

Le réglage du pulvérisateur .......................................................... page 21

Sommaire

Avant-proposA l’heure des conclusions du Grenelle de l’environnement, la profession viticole se doit deprendre en compte non seulement l’efficacité de ses opérations de traitement phytosanitaire,mais aussi leur impact sur l’environnement. Les progrès permanents proposés par les constructeurs de pulvérisateurs s’inscrivent dans cette démarche. Ils doivent permettre àchaque vigneron, lors du renouvellement du matériel, de répondre au mieux à ces objectifs.Les nouvelles connaissances dans le domaine de la protection du vignoble, par exemplel’utilisation des stimulateurs des défenses naturelles de la plante, conduira à rechercher des techniques d’application encore plus précises. Cet objectif rend nécessaire un partenariat de plus en plus étroit entre l’Institut et les constructeurs de matériels.

Jean-Pierre Van Ruyskensvelde Directeur Général

Y. Heinzlé, IFV

FRANCE Institut Français de la Vigne et du Vin

IntroductionDepuis plus d’un siècle, les techniquesd’application des produits de protection desplantes font partie du paysage viticole. Il y a deuxdécennies nous écrivions : « Réussir un traitement,c’est apporter, à dose correcte un produit adapté àla date d’intervention contre la maladie ou leparasite considéré. Le bon usage du matérield’application est un facteur essentiel de succès carc’est de lui que dépend le dépôt d’une dosesuffisante de matière active sur les organes àprotéger » (Euroviti, 1987 : Le matériel d’appli-cation des produits phytosanitaires). Actuellement,il convient d’ajouter que l’opération doit s’effectuerdans des conditions acceptables vis-à-vis del’environnement. L’enjeu est de taille et le choix etla mise en œuvre du pulvérisateur doivent êtreraisonnés d’une manière globale et prendre encompte les différents aspects : technique,économique, environnemental, sociétal, sansomettre les contraintes réglementaires.

Le sujet est trop vaste pour un seul « Itinéraires » et ce documents’intéresse uniquement à l’appareil de pulvérisation considérédurant sa phase d’usage à la vigne. L’objectif est de fournir desréférences de choix et de réglage du matériel dans le cadre actuelde la viticulture durable. La réflexion est basée sur les résultatsd’expérimentations réalisées par l’IFV dans diverses situations.

Yves HeinzléResponsable pulvérisation

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Explications lors d’une démonstration IFV-CA71de matériels à Péronne, le 5 juillet 2007

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Pulvérisateurs : matériels et réglages

L’obtention de raisins de qualité nécessite dans lamajorité des situations, le recours plus ou moinsimportant à l’emploi des produits de protectiondes plantes. L’établissement d’une viticulturerespectueuse de l’environnement et économi-quement viable passe par une meilleure maîtrisede l’application de ces produits. Jusqu’à un passérelativement récent, les utilisateurs s’intéressaientuniquement à deux caractéristiques dupulvérisateur : l’efficacité technique et la largeurtraitée par passage conditionnant les temps detravaux. Si ces deux critères sont toujoursd’actualité, ils sont devenus insuffisants de nosjours. Il convient impérativement de leur adjoindre,dans la réflexion, la prise en compte de l’incidenceenvironnementale dans le choix du matériel etdans le choix des pratiques d’utilisation de celui-ci.

L’objectif d’une application raisonnée est dedistribuer, d’une manière homogène, la dosenécessaire et suffisante sur la cible du traitementtout en minimisant les risques pour l’envi-ronnement et pour l’applicateur. Le pulvérisateurest l’outil qui détermine le devenir de la substanceactive et sa répartition entre la cible du traitementet l’environnement. En matière de pulvérisation,augmenter l’efficacité technique et réduire lesrisques pour l’environnement relèvent des mêmesméthodes de travail. Il est important de soulignerque, lors de toute intervention, la bouillie contenuedans la cuve se divise, à la vigne, en deuxfractions :- la fraction efficace, celle qui se dépose sur la ciblede traitement,- la fraction gaspillée, celle qui se dépose sur lesorganes de la vigne non concernés par letraitement ou qui se perd dans l’atmosphère ousur le sol.Le type de pulvérisateur et son réglagedéterminent le ratio entre fraction efficace etfraction gaspillée, l’objectif étant, bien sûr, deréduire au maximum la fraction gaspillée.

Lors de cette réflexion il convient de différencierdeux catégories de matériels. Les matérielsd’ancienne génération ne peuvent répondretotalement aux impératifs actuels. L’objectif estalors de déterminer les pratiques d’utilisation lesplus raisonnables possibles. Les matériels denouvelle génération répondent au cahier descharges actuel. Lors du renouvellement de l’outil,le nouveau pulvérisateur doit impérativement êtrechoisi parmi ceux-ci.

En viticulture, l’obtention de références en matièrede pulvérisation doit tenir compte d’unecaractéristique principale qui est la diversité dessituations. Les principales sources de variabilitésont : le type de vigne, le type de tracteur, le typede traitement, les conditions topographiques, lesstructures d’exploitation et les différentestechnologies de pulvérisation employées dans lapratique.

La pulvérisation viticoleY.

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, IFV

En pulvérisation viticole, il n’existepas de solution universelle.

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Institut Français de la Vigne et du Vin

L’établissement de références fiables imposel’obtention de données quantitatives recueillies dansles conditions de la pratique. A cet effet, uneméthode expérimentale a été mise au point par l’ITVdans le but de comparer les pulvérisateurs avec uneréférence et de déterminer l’homogénéité dedistribution de la bouillie sur les souches. Elle consisteà pulvériser sur la vigne une bouillie cuprique deconcentration connue et à en recueillir deséchantillons sur des capteurs. Des capteurs plans enmatière plastique sont mis en place de manière àreprésenter les faces supérieures et inférieures desfeuilles. Ils sont disposés de chaque côté du rang devigne sur deux étages de végétation au moins. Pourprendre en compte la variabilité du végétal, chaqueposition comporte quarante répétitions. Des capteursreprésentant des grappes factices constituées de troispseudo-grains sont accrochés dans la zone fructifère.Quatre-vingts répétitions de ces capteurs sont misesen place. L’analyse en laboratoire des dépôts decuivre sur les capteurs permet de quantifier l’imagede la dose reçue par chacun des sites de piégeage dela pulvérisation.

L’aptitude des matériels est mesurée en incorporantsystématiquement à chaque expérimentation unmatériel de référence. Il s’agit d’une même brouetteautomotrice pneumatique évoluant dans tous lesinterlignes.Cette méthode expérimentale permet à l’Institutd’obtenir des références suffisamment précises.L’exploitation de ce type de résultats sera largementutilisée pour illustrer les réflexions contenues dans cedocument.

Cette méthode ITV est précise, mais lourde à mettreen œuvre. Elle est réservée aux travauxexpérimentaux sur des matériels suffisammentaboutis.

La méthode faisant appel aux papiers hydrosensiblesest plus facile à mettre en œuvre. Elle permet,comme sur les capteurs plans de la précédente,d’effectuer une analyse physique de la pulvérisation :nombre d’impacts, taille des gouttes, surface couverte.Ces critères apportent de bonnes informations sur lacapacité globale du pulvérisateur mais ils ne sont passuffisants pour établir de façon précise et quantitativela qualité de la pulvérisation et la répartition de ladose. Toutefois, cette méthode est employée lors decertaines expérimentations, dans la mesure où lenombre de répétitions sur une position est suffisantepour obtenir des résultats fiables (de l’ordre de 25).Les mesures sont alors effectuées par un systèmed’analyse d’images. Dans nos expérimentationsquantitatives, les papiers hydrosensibles sont toujoursutilisés au préalable pour déterminer rapidement lematériel et les réglages qui méritent d’être évalués parla méthode ITV.

Nos affirmations sur les capacités des différents typesde matériels sont appuyées par des résultats issusd’expérimentations complètes réalisées en nombresuffisant. Les résultats diffusés concernent lesmatériels dont les constructeurs ont accepté de fairel’effort de collaborer avec l’Institut dans la recherchede références fiables et impartiales. La diversité desmatériels utilisés sur le terrain est telle que nous nepouvons avoir la prétention d’être exhaustif. Toutefois,deux possibilités expliquent l’absence de résultatsavec d’autres matériels récents : soit les évaluationssont en cours (GRV, Grégoire…), soit les décideursn’ont pas souhaité les proposer à nos investigations.

Les méthodes expérimentales pourévaluer l’efficacité des pulvérisateurs

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Capteur “feuille”

Démonstration CDB-IFV avec une brouetteautomotrice

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Capteur “grappe”

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Lors d’un traitement de protection, le pulvérisateur a pour fonction de fragmenter la bouillie en goutteletteset de les projeter sur la végétation de la vigne. Dans la pratique, la pulvérisation est obtenue par deuxtechnologies différentes. La pulvérisation à pression est obtenue par une pression de liquide. Lapulvérisation pneumatique est obtenue par une pression d’air. Une troisième technologie est utilisée dansdes cas particuliers.

� Les pulvérisateurs à pression et à jet projeté

La bouillie est mise sous pression par une pompe(à piston ou à piston membrane) et la division enfines gouttelettes est obtenue par détente de laveine de liquide lors du passage dans une buse.Généralement, ce sont des buses à turbulenceproduisant un jet conique creux. Elles sontconstituées d’une hélice qui met le liquide enrotation dans la chambre de turbulence avantd’être éjecté par l’orifice de la pastille calibrée.L’hélice détermine l’angle du jet (60° ou 80°) et lediamètre de l’orifice de la pastille (6/10° - 8/10° -10/10°) conditionne le débit. D’une manièregénérale, le diamètre des gouttes diminue avec lecalibre de la pastille et l’augmentation de lapression.

Avec les rampes à pendillards, le jet est projeté surla végétation par la seule énergie des gouttes quiest fournie directement par la pression. Pourposséder une énergie suffisante, les gouttes ne

doivent pas être trop fines et le bon compromispression/diamètre se situe entre 12 et 18 barspour les différents modèles de buses à turbulence.Au-delà de cette pression, on constate uneaugmentation des embruns (“brouillard” constituéde gouttes n’atteignant pas leur cible), une dériveaccrue et donc une moindre efficacité de lapulvérisation.

Ce type de matériel nécessite peu de puissance, laseule pièce en mouvement étant la pompe.La technologie de la pulvérisation à pression et àjet projeté est également employée pour d’autresinterventions culturales comme l’épampragechimique ou l’application des herbicides. Dans cescas, les buses utilisées sont des buses à fentealimentées à des pressions de l’ordre de 2 à3 bars. Avec les herbicides, il est fortementrecommandé de mettre en œuvre des buses àfente à aspiration d’air dites “anti-dérive”.

Les technologies de pulvérisation

Schéma 1 Principe et appareil de pulvérisation à pression et à jet projeté

Hélice Chambre de turbulence Pastille

Bouillie

La pulvérisation à pression de liquideDeux types de pulvérisateurs utilisent cette technologie.

Y. Heinzlé, IFV

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� Les pulvérisateurs à pression et à jet porté

Le jet projeté se révèle limité en matière depénétration de la végétation. Pour pallier cedéfaut, les pulvérisateurs à pression et à jet portéont été élaborés. La pulvérisation de la bouillie estobtenue par un système à pression similaire àcelui de la catégorie précédente, constitué d’unepompe et de buses à turbulence. Mais les busessont disposées dans un flux d’air qui porte lapulvérisation vers les zones à protéger. Ce fluxd’air est fourni par un ventilateur de type hélicoïde

ou quelquefois centrifuge. Ce ventilateur estcomplété par des dispositifs canalisant l’air vers lavigne. Le flux d’air assure un brassage de lavégétation favorisant la pénétration de lapulvérisation au cœur de la souche. La pressiond’utilisation des buses est comprise, suivant lescas, entre 8 et 15 bars. En plus de la pompe, ilconvient de disposer à la prise de force de lapuissance nécessaire à l’entraînement duventilateur (de 20 à 45 CV).

Schéma 2 Principe et appareil de pulvérisation à pression et à jet porté

Ventilateur Bouillie

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P. Mackiewicz, IFV

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La force centrifuge est employée pour fragmenter labouillie qui est injectée, sans pression, près de l’axede rotation d’un disque tournant à haute vitesse. Leliquide se fragmente à la périphérie du disqueentraîné par un moteur électrique. La taille desgouttes peut être ajustée, soit par le débit de liquide,soit par la vitesse de rotation du disque. Le principalavantage de cette technologie est une bonnemaîtrise du diamètre des gouttes de pulvérisationdont le spectre est très homogène. Cette

pulvérisation est uniquement employée pourl’application des herbicides de post-levée à unvolume de bouillie par hectare réellement traité de20 à 50 litres. L’utilisation de la pulvérisationcentrifuge en protection du vignoble impose la miseen œuvre de la technique du jet porté avec adjonctiond’un ventilateur produisant un flux d’air porteur.Différents systèmes ont été proposés, mais aucund’eux n’a connu, jusqu’à présent, un développementsignificatif sur les appareils de traitement terrestres.

La pulvérisation centrifuge

Le fractionnement de la bouillie est obtenu grâce àun flux d’air à forte pression qui percute une veinede liquide. La pression de l’air est proportionnelle àsa vitesse et le ventilateur utilisé est de typecentrifuge. Son débit doit être suffisant pour assureraussi le transport des gouttelettes sur la végétation.La pulvérisation pneumatique permet d’obtenir unspectre de gouttes plus fin et plus homogène queles précédentes. Toutefois, pour fonctionnercorrectement, la vitesse de l’air au niveau desarrivées de liquide doit être comprise entre 300 et400 km/h. Différents types de diffuseurs (mains,

canons…) sont proposés par les constructeurs. Leréglage du débit de liquide s’effectue, soit parpastillage, soit par robinet progressif. Ces appareilsdisposent d’une pompe assurant une alimentationhomogène des différents diffuseurs. La pressiond’alimentation est comprise entre 1,5 et 5 bars.Avec ces ventilateurs, la puissance absorbée à laprise de force est importante. Pour une bonnequalité de la pulvérisation, le régime du ventilateurdoit respecter sa vitesse nominale, l’appareil doitdonc être compatible avec la puissance disponibleà la prise de force (de 20 à 55 CV).

Schéma 3 Principe et appareil de pulvérisation pneumatique

Bouillie

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La pulvérisation pneumatique

Détail et module de pulvérisation centrifuge

P. Mackiewicz, IFV

Y. Heinzlé, IFV

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Lors du renouvellement du matériel, il est impératifde choisir un pulvérisateur répondant aux objectifsde la viticulture durable. L’outil devra être utilisableà l’avenir dans le contexte d’un encadrement deplus en plus strict de l’emploi des produits deprotection des plantes. Le nouveau pulvérisateurdevra donc assurer une bonne efficacité techniqueavec un risque moindre pour l’environnement et

posséder une aptitude certaine à la maîtrise desintrants phytosanitaires. Cette maîtrise nécessitecomme préalable une homogénéité suffisante dela répartition de la dose de produit sur les cibles dutraitement. Cette homogénéité de répartition de labouillie doit se retrouver entre rangs, côtés derangs et étages de végétation.

Dans l’état actuel des connaissances, ce besoinreste valable dans le cas de l’emploi de produitsalternatifs de type stimulateurs des défensesnaturelles ou autres préparations. Il s’agit donc de choisir le modèle le mieux adaptéaux exigences actuelles et aux conditions technico-économiques de l’exploitation. Trois types decritères caractérisent un pulvérisateur : latechnologie de pulvérisation, la configuration dumatériel et la polyvalence.

� Les pulvérisateurs à pression et à jet projeté

Ces appareils sont représentés par les rampes àbaguettes interlignes, dites pendillards. Les jets ontune faible portée et un pouvoir de pénétration dela végétation limité. Les buses doivent donc êtresituées près de la cible et ce type de pulvérisationne peut être retenu que dans le cas des vignesétroites à développement végétatif et densité defeuillage modérés. En revanche, ce systèmenécessite peu de puissance, il est donc compatibleavec les plus petits tracteurs.

En vignes larges, la pulvérisation à pression et à jetprojeté peut être utilisée lors des premierstraitements. A ces stades, la faible végétationpermet cet emploi qui limite par ailleurs legaspillage par rapport aux appareils à assistanced’air. Dans le cas de vignes à distance inter-rangspas trop élevée, lors des premiers traitements, unpulvérisateur interligne à jet porté avec turbinebasse peut se transformer en jet projetéacceptable après débrayage du ventilateur.

Le choix du pulvérisateur

Un pulvérisateur à retenir lorsd’un renouvellement doit donceffectuer un traitement directface par face de chaque rang devigne.

La technologie de pulvérisation

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En vignes larges, la pulvérisation à pression et à jet projetépeut être employée lors des premières interventions.

En couverture générale, la pulvérisation à pressionet à jet projeté est réservée aux vignes étroites.

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� Les pulvérisateurs à pression et à jet porté

Ces appareils sont représentés par les turbines ouaéroconvecteurs. Avec ce type de matériel, leparamètre débit d’air est bien plus important quele paramètre vitesse de l’air, car la portée du fluxd’air est liée au débit. En première approximation,le diamètre du ventilateur et donc la puissanceabsorbée, sera fonction de son éloignement de lavégétation cible. Il faut disposer à la prise de forced’une puissance suffisante pour entraîner le (oules) ventilateur(s). Les performances du matérielde pulvérisation doivent donc être adaptées à lapuissance du tracteur.

� Les pulvérisateurs pneumatiquesAvec ce type d’appareil, le paramètre vitesse d’airest prioritaire pour obtenir un bonne pulvérisation :300 à 400 km/h en sortie. Toutefois, le débit d’airdu ventilateur doit être suffisant pour assurer –aussi – le transport des gouttelettes sur lavégétation. Les caractéristiques du ventilateurdéterminent le nombre acceptable de diffuseurs.En pulvérisation pneumatique, la vitesse derotation nominale du ventilateur doit êtreimpérativement respectée, quelle que soit latopographie de la parcelle. Le modèle doit doncêtre choisi en fonction de la puissance disponibleà la prise de force du tracteur ou du porteur.

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En vigne étroite, le traitement de plusieurs rangsen jet porté nécessite un ventilateur à fort débitd’air.

En vigne étroite, un module en jet porté avecdiffuseurs près de la végétation nécessite peu depuissance

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FVA diffuseurs identiques, un petit tracteur limite le nombre de rangs

(4 rangs pour 20 chevaux absorbés).

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En pulvérisation pneumatique, le nombre de diffuseurs estfonction de la puissance disponible à la prise de force(dans ce cas, 7 rangs nécessitent 35 chevaux).

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� Traitement uniface direct sur plusieurs rangs

Les pulvérisateurs traitant au dessus de lavégétation plusieurs rangs à la fois en unifacedirect sont de conception relativement ancienne.Ces matériels sont sensibles au vent et à la dérivedes brumes de pulvérisation. Ils répartissent labouillie de manière hétérogène entre rangs, facesd’un même rang et étages de végétation. Ce nesont donc pas des matériels à retenir lors d’unrenouvellement. Dans cette catégorie figurent lescanons pneumatiques oscillants et les turbinesoscillantes. Ces appareils génèrent une perteimportante dans l’environnement. Ils sont bannisdu référentiel national pour la production intégréede raisins, sauf exception pour les parcellesprésentant des pentes supérieures à 20 %.

Dans cette catégorie et avec les mêmesinconvénients, figurent les pulvérisateurspneumatiques équipés de voûtes multi-sorties. Ilssont déconseillés aussi bien en vignes larges qu’envignes étroites.

En vignes étroites, ces voûtes pneumatiques ontété équipées d’élargisseurs dont le but était derapprocher les diffuseurs de la végétation, d’oùleur appellation pratique de « voûte araignée ». Cetype de voûte a été évalué par l’IFV dans diversessituations de vignes étroites avec des résultatssimilaires qui confirment leur inaptitude à assurerune répartition homogène.

Cette voûte a été évaluée en mâconnais selon laméthode ITV. Absorbant 40 chevaux, elle assure letraitement de huit rangs par passage. Lors d’unaller, les quatre rangs à droite du tracteur ont étépiégés (rang 1 enjambé ; rangs 2, 3, 4, latéraux).Bien entendu, le retour a été effectué. Leshistogrammes du graphique 1 représentent lamoyenne de l’image de la dose reçue par tous lescapteurs feuilles d’un même côté de rang.

La configuration du matérielLa configuration du matériel caractérise l’emplacement des diffuseurs par rapport à la végétation de lavigne. Il s’agit du principal facteur d’homogénéité de répartition de la bouillie pulvérisée.

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Graphique 1 Répartition de la dose par côtés de rangsur les quatre rangs de droite traités par la voûteélargie (141 l/ha ; 5,1 km/h)

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Voûte pneumatique multi-sorties en vigne large.

Les canons oscillants sont encore tolérés dans lespentes importantes difficilement mécanisables,leur usage dans d’autres situations est fortementdéconseillé.

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Evaluation technique d’une voûte élargie en vigneétroite.

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Ce type de matériel répartit la pulvérisation demanière hétérogène, il est donc impossibled’envisager une bonne protection et une maîtrisedes intrants phytosanitaires.

� Traitement de plusieurs rangs de manière différente

Ces appareils sont une évolution des précédents.Il s’agit essentiellement de pulvérisateurspneumatiques équipés de voûtes avec ciblageamélioré de la végétation. Ils existent pour vigneslarges et vignes étroites avec le souci de conserverune largeur de travail suffisante.

Cette voûte a été évaluée en Languedoc selon laméthode ITV. Utilisé de manière raisonnable, cetappareil a traité trois rangs par passage(2 entiers + 2 demis). Les deux rangs latérauxau passage du tracteur sont traités directementsur une seule face par les diffuseurs situés sur lacage du ventilateur, mais on espère atteindre

l’autre face au retour par la puissance descanons. Les rangs extérieurs sont traités en facepar face lors d’un aller-retour par les deuxcanons. Les deux rangs situés à droite dutracteur lors de l’aller ont été piégés (rang 1 et2). Les résultats de chaque type de rang figurentdans le graphique 2.

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GaucheRang 1 : Droite

Par côté de rang%

Par étage de végétation

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Par côté de rang Par étage de végétation

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Graphique 2 Répartition de la dose sur le premier et le second rang traités par la voûte Sitex en vigne large(145 l/ha ; 5,5 km/h)

Dans les paragraphes suivants, lesappareils sont caractérisés par leurhomogénéité de répartition de labouillie. Cette répartition est étu-diée uniquement lorsque la doseglobale de produit reçue parchaque souche est estimée suffi-sante (feuilles et grappes en cou-verture générale). Sur certainsmatériels, la dose globale peut êtreacceptable mais la répartition surla souche mauvaise.

Les pulvérisateurs à pression à jet porté avecturbine haute, sensibles à la dérive, n’assurent pasune homogénéité suffisante de répartition de la dose.

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Voûte pneumatique à ciblage amélioré, type Sitex(Berthoud).

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Utilisé de manière raisonnable, ce type de voûteentraîne une répartition globale de la dose entre rangsbien meilleure que celle obtenue par les voûtes de laclasse précédente. Sur les deux rangs, l’hétérogénéitéde répartition entre étages de végétation restepratiquement tolérable. Il en va de même pour la

répartition par côtés du rang 2. En revanche, le rangcontigu au matériel présente une hétérogénéité entrecôtés ne permettant pas d’envisager une réductiondes intrants phytosanitaires sans risque important.Cependant, cette configuration se révèle trèsmaniable à la vigne et lors des manœuvres.

� Traitement face par face mais de manière différente

Ces appareils correspondent à la configuration“2 mains – 2 canons” sur les appareilspneumatiques évoluant dans l’interligne. Cetteconfiguration, dans le cas où bien entendu lematériel passe tous les deux interlignes, est le

minimum requis dans le référentiel national pourla production intégrée de raisins.

A titre d’exemple, l’évaluation d’un pulvérisateurpneumatique de type Eco + (Calvet) a été réaliséeen Languedoc selon la méthode ITV. Lepulvérisateur évoluait tous les deux rangs demanière à assurer le traitement direct de chaqueface.

Ce type de configuration, employé d’une manièreraisonnée, assure un traitement correct, avec unefraction gaspillée de la bouillie pratiquementtolérable. Toutefois, dans beaucoup de situations,l’hétérogénéité de répartition constatée, à la foisentre côtés de rang et entre étages de végétation,rend très risquée la pratique de réduction desdoses de produits phytosanitaires.

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Graphique 3 Répartition de la dose sur le rang situé àdroite du matériel Eco + en vigne large (105 l/ha ;5,9 km/h)

Pulvérisateur pneumatique en configuration “2 mains – 2 canons”pour le traitement direct de 4 faces par passage.

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Pulvérisateur pneumatique Eco + pour vignes larges

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Dans les graphiques, les histogrammes représentent la répartition de labouillie, d’une part entre côtés de rang (gauche et droite) et d’autre part entreétages de végétation (bas et haut). Avec les deux indicateurs d’homogénéité, laproportion est exprimée en pourcentage de la dose totale reçue par le rang.Ainsi gauche + droite = 100 et bas + haut = 100. Le ratio idéal étant 50/50 dansles deux cas.

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� Traitement face par face Les pulvérisateurs traitant directement et demanière identique chaque face de rang ont étéconçus récemment par souci du respect del’environnement. Ils représentent les matérielsassurant le traitement face par face au sens strict.Ils ont été développés conjointement ouséparément en vignes étroites et en vignes larges

et actuellement les configurations ont tendance àdevenir similaires quelle que soit la classed’écartement des interlignes. Cette catégorie dematériels regroupe deux types de configuration,caractérisés par la position des diffuseurs parrapport à la végétation de la vigne. Dans cettecatégorie, tous les pulvérisateurs obtiennent uneexcellente répartition de la dose entre rangs.

Diffuseurs dans l’interligneLes matériels avec des diffuseurs situés dansl’interligne sont la configuration la plusrecommandée. Outre les pulvérisateurs à jetprojeté avec baguette interligne, cetteconfiguration est adoptée par des pulvérisateurspneumatiques et des pulvérisateurs à jet porté. Enpulvérisation pneumatique, ce concept estreprésenté par les rampes AB Most (Berthoud).Mises au point en vignes étroites, elles ont étéadaptées récemment pour les vignes larges. Ellesont été évaluées par la méthode ITV dans les deuxsituations.

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%Graphique 4 Répartition de la dose sur un rang traitéavec la rampe AB Most en vigne étroite (150 l/ha ;4,8 km/h)

Graphique 5 Répartition de la dose sur un rang traitéavec la rampe AB Most en vigne large (145 l/ha ;5,5 km/h)

Rampe AB Most en vigne étroite.

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Rampe AB Most en vigne large.

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D’autres constructeurs proposent en pulvérisationpneumatique des dispositifs de configurationssimilaires. Citons, sans être exhaustif : Grégoire,Hardi, Idéal, Nicolas, S21…

En pulvérisation à pression à jet porté, le conceptdes diffuseurs situés dans l’interligne estreprésenté par le système Turbocoll (Tecnoma).Sur le même concept, deux types de modules sontrencontrés : Turbocoll en vignes larges et TurbocollVE en vignes étroites.

D’autres constructeurs proposent, en pulvérisationà pression et à jet porté, des dispositifs detraitement face par face situés dans l’interligne.Citons, sans être exhaustif : Faupin, GRV…

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Graphique 6 Répartition de la dose sur un rang traitéavec le Turbocoll VE en vigne étroite (220 l/ha ;4,5 km/h)

Module Turbocoll pour vignes larges.

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Descentes interlignes souples pour vignes étroites(Grégoire).

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Turbocoll VE.

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