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Investir pour des systèmes alimentaires sains Analyse de contexte et examen des données disponibles sur les investissements réalisés dans les systèmes alimentaires dans une optique d’amélioration de la nutrition Mise en œuvre du Cadre d’Action de la Deuxième Conférence Internationale sur la Nutrition United Nations System Standing Committee on Nutrition UNSCN Septembre 2016 FR Document de consultation

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Page 1: Investir pour des systèmes alimentaires sains...Investir pour des systèmes alimentaires sains Sommaire Avant-propos3 Messages clés 5 1.Introduction 7 2. Qu’est-ce qu’un système

Investir pour des systegravemes alimentaires sainsAnalyse de contexte et examen des donneacutees disponibles sur les investissements reacutealiseacutes dans les systegravemes alimentaires dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition

Mise en œuvre du Cadre drsquoAction de laDeuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN Septembre 2016

FR Document de consultation

Tous droits reacuteserveacutes Le Comiteacute permanent de la nutrition du systegraveme des Nations Unies encourage lrsquoutilisation et la diffusion du contenu de ce produit Le contenu peut ecirctre reproduit et diffuseacute agrave des fins drsquoenseignement ou agrave drsquoautres fins non commerciales sous reacuteserve que le Comiteacute permanent de la nutrition soit correctement mentionneacute comme source et qursquoil ne soit sous-entendu en aucune maniegravere que le Comiteacute approuverait les opinions produits ou services des utilisateurs

Toute demande relative aux droits de traduction et drsquoadaptation ainsi qursquoagrave la revente et autres droits drsquoexploitation commerciale doit ecirctre adresseacutee par courrier eacutelectronique au secreacutetariat du Comiteacute permanent de la nutrition agrave lrsquoadresse scnfaoorg

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Mise en œuvre du Cadre drsquoAction de laDeuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN Septembre 2016

Document de consultationFR

Remerciements

Ce document a eacuteteacute reacutedigeacute par la Pre Rachel Nugent et Daniel Grafton du deacutepartement de santeacute mondiale de lrsquoUniversiteacute de Washington (Seattle Eacutetat de Washington Eacutetats-Unis) Peu avant la finalisation de ce projet Mme Nugent est devenue vice-preacutesidente du deacutepartement des maladies non transmissibles du Research Triangle Institute International Elle est membre du Groupe international drsquoexperts du Rapport sur la nutrition mondiale et membre du comiteacute de lrsquoUS Institute of Medecine chargeacute de lrsquoeacutevaluation eacuteconomique des interventions en faveur des enfants et des familles

Les auteurs souhaitent remercier le Comiteacute permanent de la nutrition des Nations Unies (UNSCN) et lui manifester toute leur gratitude pour son soutien notamment pour lrsquoaide preacutecieuse du Dr Francesco Branca et de la Dre Marzella Wuumlstefeld Les auteurs ont aussi grandement beacuteneacuteficieacute des commentaires preacutepareacutes par Angelina Balz Helene Delisle Charlotte Dufour James Garrett Corinna Hawkes Anna Herforth Carl Lachat Carol Levin Tim Lobstein Iain MacGillivray Catherine Mah Laura Michele Noreen Mucha Stineke Oenema Jomo Sundaram Ismael Thiam et Miriam Yiannakis Les auteurs remercient eacutegalement Janice Meerman pour ses commentaires et modifications du document final Toutes les eacuteventuelles erreurs ou omissions relegravevent de la seule responsabiliteacute des auteurs

Ce document a pu voir le jour gracircce au soutien financier du gouvernement de la Reacutepublique feacutedeacuterale drsquoAllemagne par lrsquointermeacutediaire du ministegravere feacutedeacuteral de lrsquoAlimentation et de lrsquoAgriculture

Ce document est eacutegalement consultable sur le site Internet de lrsquoUNSCN agrave lrsquoadresse wwwunscnorg

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

Sommaire

Avant-propos 3Messages cleacutes 51 Introduction 72 Qursquoest-ce qursquoun systegraveme alimentaire sain 9 21 Composantes drsquoun systegraveme alimentaire 9 22 Comprendre les diffeacuterences des systegravemes alimentaires 10 23 Reacutesultats sanitaires et nutritionnels pour chaque type de systegraveme alimentaire 11

3 Investissements visant lrsquoameacutelioration de la nutrition dans diffeacuterents 16 systegravemes alimentaires 31 Systegravemes alimentaires de type IndustrielMixte (systegravemes 1 et 2) 16 32 Systegravemes alimentaires En transition (systegraveme 3) 18 33 Systegravemes alimentaires de type Eacutemergent ou Rural (systegravemes 4 et 5) 19

4 Application de la typologie des systegravemes alimentaires 22 aux choix drsquoinvestissement 5 Conclusions et recommandations 25 Reacutefeacuterences 26Annexe 31 Interventions agricoles en faveur drsquoune meilleure nutrition 31

Investissements infrastructurels et nutrition 35

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche 36 et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Liste des abreacuteviations 38

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Avant-propos

Mise en œuvre du Cadre drsquoaction de la Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition En novembre 2014 les gouvernements du monde entier se sont engageacutes agrave eacutelaborer des ldquopolitiques coheacuterentes des pouvoirs publicsrdquo afin de reacutealiser des avanceacutees dans le domaine de la nutrition Cet engagement a eacuteteacute pris agrave lrsquooccasion de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition (CIN2) conjointement organiseacutee par la FAO et lrsquoOMS Un an plus tard les gouvernements se sont eacutegalement prononceacutes en faveur de la laquo coheacuterence des politiques raquo ndash lorsque les politiques de diffeacuterents secteurs soutiennent des objectifs communs ndash dans le cadre de la mise en œuvre du nouvel Agenda 2030 et de la reacutealisation des Objectifs de deacuteveloppement durable

Comme cela est le cas avec les politiques commerciales internationales (sujet drsquoun preacuteceacutedent document de cette seacuterie) geacuteneacuteralement les politiques drsquoinvestissement sont totalement deacuteconnecteacutees des politiques et programmes de nutrition Les politiques drsquoinvestissement macro-eacuteconomique visent agrave ameacuteliorer les futurs taux de croissance eacuteconomique en sacrifiant geacuteneacuteralement la consommation actuelle agrave la faveur des gains projeteacutes pour lrsquoavenir De mecircme les politiques drsquoinvestissement dans lrsquoagriculture et les systegravemes alimentaires visent agrave ameacuteliorer les taux de rentabiliteacute eacuteconomique de ces secteurs plutocirct que de cibler speacutecifiquement la qualiteacute de ce qui est produit Cette deacuteconnexion doit ecirctre rectifieacutee Une agriculture et des systegravemes alimentaires sains ne sont pas neacutecessairement incompatibles avec de forts taux de rentabiliteacute pour les investisseurs du secteur En fait face agrave lrsquointeacuterecirct croissant que les consommateurs portent agrave la qualiteacute agrave la diversiteacute au goucirct et agrave la seacutecuriteacute sanitaire des aliments ces objectifs mutuels peuvent ecirctre atteints gracircce agrave des investissements penseacutes pour reacutepondre agrave ces demandes

Document de consultation

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Ce document eacutevoque plusieurs solutions mutuellement beacuteneacutefiques pour les investisseurs (priveacutes ou publics) opeacuterant dans les secteurs de lrsquoagriculture et des systegravemes alimentaires et pour la nutrition et la santeacute des populations Prenons un seul exemple Les investisseurs priveacutes trouvent de plus en plus drsquoopportuniteacutes agrave investir dans les chaicircnes de valeur pour ameacuteliorer la disponibiliteacute de produits horticoles frais locaux dans les supermarcheacutes du monde entier Gracircce agrave un soutien technique et agrave des aides agrave la formation des agriculteurs ils investissent dans la capaciteacute des petits exploitants agricoles agrave atteindre les marcheacutes commerciaux Parallegravelement le secteur public est responsable drsquoinvestissements importants (infrastructure de lrsquoeau et reacuteseau routier notamment) qui contribuent agrave creacuteer un environnement propice agrave lrsquoefficaciteacute du secteur priveacute Les pouvoirs publics peuvent eacutegalement eacutetendre leurs deacutecisions drsquoinvestissement de maniegravere agrave inciter le secteur priveacute agrave investir dans des systegravemes alimentaires sains (par le co-investissement des mesures fiscales des subventions ou des reacuteglementations)

Ce document offre un cadre pour comprendre les diffeacuterents systegravemes alimentaires existants et les besoins drsquoinvestissement correspondants et analyse des donneacutees probantes relatives aux interventions et aux investissements qui favorisent la nutrition et la santeacute Il a pour objectif drsquoencourager le dialogue et la reacutealisation de recherches plus approfondies sur les investissements les plus prometteurs pour promouvoir des systegravemes alimentaires sains dans de multiples pays et contextes locaux diffeacuterents Il souligne eacutegalement drsquoimportantes lacunes dans les donneacutees disponibles des lacunes qursquoil conviendrait de combler pour aider les pays agrave mettre en œuvre les recommandations de la CIN2 en matiegravere drsquoinvestissements publics et priveacutes

Anna Lartey

DirectriceDivision de la nutrition et des systegravemes alimentairesFAO

Francesco Branca

DirecteurDeacutepartement Nutrition pour la santeacute et le deacuteveloppementOMS

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Messages cleacutes

Plusieurs types drsquoinvestissements en faveur de systegravemes alimentaires plus sains sont possibles pour les pays qui souhaitent mettre en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 Les investissements visant agrave ameacuteliorer la nutrition et la santeacute vont depuis les ameacuteliorations agrave grande eacutechelle des infrastructures jusqursquoagrave des soutiens techniques et des aides agrave la commercialisation de plus petite eacutechelle Ces investissements doivent ecirctre compleacuteteacutes par des mesures reacuteglementaires et volontaires par une sensibilisation des consommateurs et par des mesures incitatives

Chaque systegraveme alimentaire a la capaciteacute de produire les aliments sains neacutecessaires agrave une bonne nutrition et agrave la santeacute des populations

Les investissements dans les systegravemes alimentaires doivent ecirctre speacutecifiquement adapteacutes au contexte Les deacutecisions drsquoinvestissement doivent tenir compte des diffeacuterences entre les systegravemes alimentaires et srsquoappuyer sur les leccedilons tireacutees drsquoautres expeacuteriences

Les investissements sont plus rentables lorsque des conditions favorables sont reacuteunies et que les interventions se renforcent les unes les autres en misant sur plusieurs types de capital (humain financier physique)

Mecircme si la plupart des investissements dans les systegravemes alimentaires proviennent du secteur priveacute crsquoest le secteur public qui assume la responsabiliteacute premiegravere de fournir les biens publics et de renforcer les valeurs sociales en reacutepondant aux besoins non couverts par le marcheacute priveacute Le secteur public devrait tester de nouvelles faccedilons de tirer au mieux parti de ses investissements et de son pouvoir de reacuteglementation pour inciter le secteur priveacute agrave inteacutegrer lrsquoameacutelioration de la nutrition dans ses objectifs

Il existe encore de profondes lacunes agrave combler en termes de donneacutees disponibles pour aider les pays et les investisseurs agrave choisir parmi les options drsquoinvestissement approprieacutees et deacuteterminer les investissements agrave privileacutegier en fonction du type de systegraveme alimentaire et du contexte de nutrition Les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres devraient fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees pour mieux identifier les investissements les plus prometteurs en matiegravere drsquoameacutelioration de la nutrition et de la santeacute

Les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres devraient fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees pour mieux identifier les investissements les plus prometteurs en matiegravere drsquoameacutelioration de la nutrition et de la santeacute

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1 Introduction

La deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition (CIN2) qui srsquoest tenue le 21 novembre 2014 a constitueacute une eacutetape fondamentale pour faire avancer les liens entre lrsquoagriculture et la nutrition La Confeacuterence a ratifieacute la Deacuteclaration de Rome sur la nutrition1 un document politique qui contient lrsquoengagement agrave reacuteduire la malnutrition sous toutes ses formes et a reacutedigeacute un Cadre drsquoaction un document politique qui propose plusieurs strateacutegies et options politiques aux pays pour satisfaire cet engagement2 La Recommandation 17 du Cadre drsquoaction de la CIN2 encourage les gouvernements les organismes programmes et fonds des Nations-Unies et drsquoautres acteurs agrave utiliser des politiques drsquoinvestissement pour identifier les possibiliteacutes drsquoatteindre les objectifs mondiaux convenus en matiegravere drsquoalimentation et de nutrition

1 httpwwwfaoorgresourcesinfographicsinfographics-detailsfrc266119 2 httpwwwfaoorg3a-mm215fpdf

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Les politiques drsquoinvestissement du secteur public correspondent aux deacutepenses engageacutees par les gouvernements en vue drsquoameacuteliorer les beacuteneacutefices socieacutetaux agrave lrsquoavenir Dans les secteurs alimentaires et agricoles ces politiques drsquoinvestissement visent agrave ameacuteliorer la production la productiviteacute lrsquoabordabiliteacute des aliments sains leur accegraves et leur consommation Ces politiques peuvent eacutegalement inclure des efforts de la part des gouvernements pour inciter le secteur priveacute agrave investir dans des systegravemes alimentaires sains Parmi les exemples de politiques drsquoinvestissement figurent la creacuteation de chaicircnes de valeur favorisant lrsquoameacutelioration de la nutrition des mesures drsquoaide aux petits exploitants agricoles et aux exploitants familiaux ou encore lrsquoameacutelioration des infrastructures

Selon la FAO (2013) Les systegravemes alimentaires ont une incidence sur la disponibiliteacute et sur lrsquoaccessibiliteacute drsquoaliments varieacutes et nutritifs et donc sur la capaciteacute des consommateurs agrave avoir un reacutegime alimentaire sain Mais les liens entre les systegravemes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels sont geacuteneacuteralement des liens indirects sur lesquels influent aussi le niveau de revenu les prix la sensibilisation du consommateur et drsquoautres facteurs De plus les interventions et politiques ciblant les systegravemes alimentaires ont rarement pour objectif premier drsquoameacuteliorer la nutrition si bien que leur impact en la matiegravere est souvent difficile agrave suivre et que les chercheurs en concluent parfois qursquoelles sont inefficaces pour reacuteduire la malnutrition

Mecircme si telle nrsquoest pas la conclusion du preacutesent document force est de constater que les donneacutees probantes attestant du lien entre les systegravemes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels font cruellement deacutefaut Selon le Global Panel on Agriculture and Food Systems for Nutrition (groupe mondial sur lrsquoagriculture et les systegravemes alimentaires pour la nutrition) ldquoles interventions politiques sur les marcheacutes et dans le domaine commercial nrsquoont eacuteteacute que faiblement eacutetudieacutees en lien avec les systegravemes alimentaires dans les pays agrave revenu faible et intermeacutediairerdquo Il est donc neacutecessaire de mettre davantage lrsquoaccent sur ce ldquochaicircnon manquantrdquo au niveau de cette marge de manœuvre politique entre les politiques agricoles et les politiques orienteacutees vers les consommateurs (GloPAn 2015)

En effet les politiques des pouvoirs publics influent sur la capaciteacute de lrsquoagriculture et des systegravemes alimentaires agrave contribuer agrave des habitudes alimentaires saines et agrave lrsquoameacutelioration de la nutrition (FAO 2015) Il ne srsquoagit pas de la seule influence ni mecircme de la plus forte mais si elles sont strateacutegiquement eacutelaboreacutees les politiques des pouvoirs publics peuvent assurer la fourniture de biens publics catalyser lrsquoaide du secteur priveacute pour apporter des contributions positives et creacuteer des mesures incitatives qui guident les consommateurs vers les bons choix Ce document deacutecrit plusieurs politiques publiques et opportuniteacutes drsquoinvestissement susceptibles drsquoameacuteliorer les reacutesultats en termes de nutrition et de santeacute Il souligne eacutegalement plusieurs strateacutegies envisageables par les gouvernements pour encourager le secteur priveacute agrave investir dans la capaciteacute de lrsquoagriculture agrave obtenir des reacutesultats plus sains Le secteur priveacute est un partenaire crucial les inteacuterecircts priveacutes repreacutesentent la plus grande part des investissements reacutealiseacutes dans lrsquoagriculture (FAO 2012) mais ils continueront agrave accorder une place insuffisante aux enjeux de nutrition tant que les gouvernements ne lanceront pas des mesures incitatives favorisant les beacuteneacutefices sociaux et environnementaux crsquoest-agrave-dire tant qursquoils ne creacuteeront pas un environnement plus favorable en termes de risques et de rentabiliteacute

Partant du constat que les besoins en matiegravere de politiques leur faisabiliteacute et leurs objectifs sont speacutecifiques agrave chaque contexte ce document propose une typologie des systegravemes alimentaires depuis le type ldquoruralrdquo jusqursquoau type ldquoindustrielldquo et formule des conseils sur les investissements les plus approprieacutes pour reacutepondre aux besoins de chaque type Un chapitre compleacutementaire illustrant les diffeacuterentes composantes drsquoun systegraveme alimentaire est preacutesenteacute ci-dessous3

3 LrsquoAnnexe A propose un examen des donneacutees disponibles sur les interventions drsquoameacutelioration de la nutrition deacutefinies selon cinq approches diffeacuterentes au sein des systegravemes alimentaires 1) interventions pour que les chaicircnes de valeur accordent plus drsquoimportance aux enjeux de nutrition 2) mise en œuvre de pratiques agricoles speacutecifiques 3) ameacutelioration de la gouvernance et des institutions 4) ameacutelioration des infrastructures et 5) promotion des nouvelles technologies et des activiteacutes de RampD

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Qursquoest-ce qursquoun systegraveme alimentaire sain

21 Composantes drsquoun systegraveme alimentaire

Les systegravemes alimentaires englobent les multiples eacutetapes de transformation des ressources naturelles et des efforts humains en denreacutees alimentaires neacutecessaires agrave la vie humaine Ces eacutetapes (depuis lrsquoexploitation agricole jusqursquoaux eaux useacutees domestiques) comprennent la culture la reacutecolte la transformation lrsquoemballage la distribution le marketing la commercialisation la consommation et lrsquoeacutelimination des deacutechets La plupart de ces eacutetapes sont regroupeacutees dans ce qui est appeleacute le laquo cocircteacute de lrsquooffre raquo du systegraveme alimentaire et elles impliquent souvent des chaicircnes drsquoapprovisionnement complexes et sophistiqueacutees alors que des chaicircnes drsquoapprovisionnement plus courtes et plus simples pourraient permettre -et permettent encore aujourdrsquohui- de proposer des options saines dans de nombreuses communauteacutes Du laquo cocircteacute de la demande raquo la reacutealiteacute est aussi contrasteacutee drsquoun pays agrave lrsquoautre et deacutepend des prix de la situation geacuteographique des preacutefeacuterences des consommateurs de leur sensibilisation de leurs goucircts de leurs habitudes culturelles et de leur perception En seacutelectionnant les investissements (publics et priveacutes) approprieacutes il est possible drsquoameacuteliorer lrsquoefficaciteacute au niveau de chacune de ces eacutetapes agrave atteindre divers objectifs notamment lrsquoameacutelioration de la nutrition

Figure 1 Cadre pour lrsquoeacutevaluation des effets drsquoun systegraveme alimentaire

La Figure 1 illustre dans le deacutetail les nombreux facteurs qui influent sur le type drsquoaliments qui sont produits et consommeacutes dans un pays reacuteveacutelant ainsi plusieurs opportuniteacutes drsquoinvestissement dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition Neacuteanmoins tous les systegravemes alimentaires sont diffeacuterents Les investissements doivent donc ecirctre speacutecifiquement adapteacutes

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Source Nesheim MC et al 2015 A Framework for Assessing Effects of the Food System US Institute of Medicine

Document de consultation

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au contexte et neacutecessitent certains eacuteleacutements porteurs Par exemple lrsquoaugmentation de la capaciteacute de production de produits frais peacuterissables destineacutes aux marcheacutes urbains est une strateacutegie viable en faveur de la nutrition uniquement si la capaciteacute de transport de distribution et de reacutefrigeacuteration est approprieacutee et fiable Ainsi les investissements doivent ecirctre adapteacutes au niveau de deacuteveloppement existant dans le secteur agricole avec un laquo eacutechafaudage raquo progressif des investissements plus complexes Ce document ne propose pas une eacutevaluation exhaustive de toutes les options drsquoinvestissements possibles pour ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels mais plutocirct une eacutevaluation des donneacutees actuellement disponibles sur plusieurs types drsquoinvestissements (portant sur la production la consommation et drsquoautres aspects des systegravemes alimentaires) envisageables pour ameacuteliorer la nutrition en identifiant les domaines ougrave des donneacutees compleacutementaires sont neacutecessaires Dans cet objectif le caractegravere tregraves limiteacute des donneacutees disponibles sur les investissements dans lrsquoagriculture (FAO 2013) pose un problegraveme de taille Des informations financiegraveres ou eacuteconomiques permettant de deacuteterminer quels investissements sont les plus rentables au fil du temps font partie des besoins les plus eacutevidents aujourdrsquohui

22 Comprendre les diffeacuterences des systegravemes alimentaires

Des analyses reacutecentes45 srsquoappuient sur cinq caracteacuteristiques importantes pour eacutelaborer une typologie des systegravemes alimentaires la deacutemographie la productiviteacute agricole la durabiliteacute environnementale la disponibiliteacute et la diversiteacute des aliments et enfin lrsquoaccessibiliteacute des aliments La deacutemographie reflegravete le degreacute drsquourbanisation drsquoun pays et donc la transition rurale-urbaine qui srsquoy opegravere et les changements concomitants des modes de vie et des habitudes alimentaires mais aussi les changements au sein des chaicircnes de valeur6 Les caracteacuteristiques de consommation sont en partie refleacuteteacutees par la disponibiliteacute et la diversiteacute des aliments Le manque de donneacutees empecircche toute cateacutegorisation plus preacutecise des systegravemes alimentaires Neacuteanmoins ces cinq aspects repreacutesentent des caracteacuteristiques cleacutes des systegravemes alimentaires7 La typologie des systegravemes alimentaires a pour objectif de passer drsquoune cateacutegorisation des pays uniquement fondeacutee sur des indices de productiviteacute (ex PIB) agrave une conceptualisation plus nuanceacutee des systegravemes alimentaires Cette typologie montre que plusieurs indicateurs peuvent ecirctre utiliseacutes pour eacutevaluer la maniegravere dont un systegraveme alimentaire influe sur les reacutesultats nutritionnels dans un pays Cette deacutefinition multidimensionnelle reprend lrsquoapproche adopteacutee pour la compreacutehension des systegravemes de santeacute depuis 2002 jusqursquoagrave aujourdrsquohui (OMS 2000)

Figure 2 Part de lrsquoagriculture dans le PIB pour chaque type de systegraveme alimentaire

4 La typologie des systegravemes alimentaires a eacuteteacute preacutepareacutee pour le Rapport sur la nutrition mondiale de 2015 Pour plus de deacutetails sur la meacutethodologie et sur lrsquoapplication de cette typologie aux reacutesultats en termes de nutrition et de santeacute voir le chapitre 7

5 Cette approche reprend la meacutethode employeacutee par Reytar et al (2014) pour deacutefinir des indicateurs drsquoagriculture durable6 Une forte urbanisation est correacuteleacutee agrave une transformation structurelle des systegravemes alimentaires qui conduit agrave une augmentation de lrsquooffre drsquoaliments hautement

transformeacutes et une reacuteduction de la diversiteacute de la production primaire (voir Banque mondiale 2008 Nugent 2011 Reardon et al 2012 Hawkes et al 2012)7 Les thegravemes non traiteacutes ici -et plusieurs sources srsquoy rapportant- sont par exemple la reacutesilience (CIMSANS) la durabiliteacute socio-eacuteconomique (CIMSANS) la gestion

agricole inteacutegreacutee (San Diego Foodshed Assessment) la gouvernance (ATNI) et le secteur social (IOM)

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Industriel Mixte En transition Eacutemergent RuralPour

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Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Le tableau 1 illustre cinq types de systegravemes alimentaires en citant plusieurs exemples de pays pour chaque type La figure 2 montre que la part de lrsquoagriculture dans le PIB est fortement lieacutee au type de systegraveme alimentaire la part de lrsquoagriculture dans le PIB des pays aux plus hauts revenus est plus petite tandis qursquoelle est plus importante dans les pays agrave plus faibles revenus Cela suggegravere que mecircme si tous les pays quel que soit le type de leur systegraveme alimentaire disposent de plusieurs opportuniteacutes drsquoinvestissement pour ameacuteliorer leurs reacutesultats en termes drsquoalimentation et de nutrition lrsquoinvestissement dans lrsquoagriculture et dans les chaicircnes alimentaires est plus justifieacute sur le plan eacuteconomique dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type 4 ou 5 (Banque mondiale 2008) La compreacutehension des principales caracteacuteristiques des diffeacuterents types de systegravemes alimentaires permet drsquoadapter ces investissements en fonction des reacutesultats viseacutes8910

Tableau 1 Caracteacuteristiques des cinq types de systegravemes alimentaires

23 Reacutesultats sanitaires et nutritionnels pour chaque type de systegraveme alimentaire

Les systegravemes alimentaires ne sont pas en eux-mecircmes bons ou mauvais sains ou malsains Ils peuvent neacuteanmoins contribuer agrave lrsquoobtention de reacutesultats plus ou moins souhaitables en termes de nutrition (ex deacuteveloppement normal des enfants plutocirct que retards de croissance) de santeacute (ex taux de glyceacutemie normaux plutocirct que problegravemes de diabegravete) et drsquoenvironnement (ex sols sains plutocirct que sols pollueacutes) Le tableau 2 propose une description geacuteneacuterale des reacutesultats constateacutes pour chaque type de systegravemes alimentaires depuis le type rural (Systegraveme alimentaire 5) jusqursquoau type industriel (Systegraveme alimentaire 1) Agrave la lecture de ce tableau il est important de noter que de nombreux reacutesultats sont speacutecifiques agrave un type de systegraveme alimentaire preacutecis Neacuteanmoins mecircme lorsque plusieurs pays entrent dans la mecircme cateacutegorie typologique des diffeacuterences importantes existent entre ces pays concernant ces reacutesultats Par ailleurs les systegravemes alimentaires deacutefinis agrave lrsquoeacutechelle des pays sont forceacutement des systegravemes-types extrecircmement geacuteneacuteralisateurs qui omettent drsquoimportantes variations entre les pays des variations qui sont mieux refleacuteteacutees par lrsquoanalyse des chaicircnes drsquoapprovisionnement des produits

8 Eacutemissions totales (eacuteqCO2) issues de lrsquoagriculture par habitant (FAO 2011 et donneacutees deacutemographiques de la Banque mondiale 2011) 9 Apport (c-agrave-d production) drsquoeacutenergie assureacute par la consommation de ceacutereacuteales de racines et de tubercules en pourcentage des disponibiliteacutes eacutenergeacutetiques

alimentaires (FAO Indicateurs de la seacutecuriteacute alimentaire 2011)10 Proportion des deacutepenses des consommateurs par personne consacreacutee aux produits alimentaires et aux boissons non alcooliseacutees telle que deacuteduite du rapport

Euromonitor entre les ldquoDeacutepenses des consommateurs en produits alimentaires et boissons non alcooliseacuteesrdquo et le total des ldquoDeacutepenses des consommateursrdquo (Euromonitor 2014)

Systegraveme alimentaire 1 Systegraveme alimentaire 2 Systegraveme alimentaire 3 Systegraveme alimentaire 4 Systegraveme alimentaire 5

bull Industriel Niveaux eacutetendus de la productiviteacute agricole et des eacutemissions drsquoeacutequivalent CO2 forte urbanisation faible deacutependance aux aliments de base (apport eacutenergeacutetique assureacute par les aliments de base 9

bull Mixte Productiviteacute agricole modeacutereacutee faibles eacutemissions urbanisation infeacuterieure faible deacutependance aux aliments de base9

bull En transition Mecircme niveau drsquourbanisation que pour le Systegraveme 2 mais productiviteacute agricole largement infeacuterieure plus grande deacutependance aux aliments de base et plus large part du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation10

bull Eacutemergent Urbanisation et productiviteacute agricole plus faibles que dans les Systegravemes 1 agrave 3 faibles eacutemissions drsquoeacutequivalent CO2 plus grande deacutependance aux aliments de base9

bull Rural Systegravemes aux niveaux drsquourbanisation et de productiviteacute agricole les plus bas faibles eacutemissions drsquoeacutequivalent CO2 systegravemes caracteacuteriseacutes par la plus forte deacutependance aux aliments de base9 et par la part du budget consacreacutee agrave la nourriture la plus eacuteleveacutee10

bull Eacutetats-Unis Danemark Coreacutee Canada Liban Suegravede Australie

bull Suisse Bulgarie Italie Estonie Allemagne Hongrie Barbade

bull Ukraine Eacutequateur Breacutesil Malaisie Maurice Guyana

bull Honduras Namibie Thaiumllande Ouzbeacutekistan Chine Cameroun

bull Seacuteneacutegal Neacutepal Indoneacutesie Eacutethiopie Bangladesh

Document de consultation

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En regravegle geacuteneacuterale agrave mesure que les pays eacutevoluent drsquoun systegraveme de type rural vers un systegraveme industriel les reacutegimes alimentaires se diversifient et integravegrent davantage drsquoaliments transformeacutes et emballeacutes et plus de proteacuteines de tous types notamment des proteacuteines animales La deacutependance aux aliments de base se reacuteduit ainsi que geacuteneacuteralement la volatiliteacute des prix des aliments La part du budget des meacutenages consacreacutee agrave lrsquoalimentation varie de 50 ou plus dans les pays ayant un systegraveme alimentaire de type rural jusqursquoagrave moins de 20 dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type industriel La deacutenutrition et lrsquoobeacutesiteacute (ldquodouble fardeau de la malnutritionrdquo) coexistent dans tous les pays agrave un degreacute plus ou moins eacuteleveacute Elles sont particuliegraverement prononceacutees dans les Systegravemes alimentaires 3 agrave 5 et constituent un problegraveme particuliegraverement eacutepineux dans certains pays correspondant au Type 5 Lrsquoencadreacute 1 donne des exemples nationaux drsquoexpeacuteriences meneacutees cocircteacute producteur et cocircteacute consommateur dans trois types de systegravemes alimentaires correspondant agrave des pays agrave revenu eacuteleveacute agrave revenu intermeacutediaire de tranche supeacuterieure ou agrave faible revenu1112

Tableau 2 Reacutesultats constateacutes pour chaque type de systegraveme alimentaire

Les descriptions sommaires ci-dessus montrent qursquoil existe des besoins tregraves varieacutes en termes drsquoinvestissement pour chacun des cinq types de systegravemes alimentaires Ideacutealement les choix drsquoinvestissement devraient se fonder sur une eacutevaluation des taux de rentabiliteacute relatifs dans le contexte speacutecifiquement concerneacute et les ressources devraient ecirctre affecteacutees lagrave ougrave les meilleures rentabiliteacutes sont obtenues en reacutepondant parallegravelement agrave un souci drsquoeacutequiteacute Malheureusement tregraves peu drsquoinformations sont publiquement disponibles sur la rentabiliteacute eacuteconomique ou mecircme financiegravere des diffeacuterents investissements reacutealiseacutes dans lrsquoagriculture vis-agrave-vis des reacutesultats sanitaires et nutritionnels

11 Un reacutegime varieacute est deacutefini ici comme un reacutegime alimentaire comportant suffisamment de calories et de proteacuteines et deacutependant peu des aliments de base12 Eacutevidemment il existe drsquoautres MNT lieacutees au reacutegime alimentaire (notamment les maladies cardiovasculaires) qui varient drsquoun type de systegraveme agrave lrsquoautre Les auteurs

ont neacuteanmoins seacutelectionneacute un nombre limiteacute de reacutesultats sanitaires indeacutesirables facilement attribuables au reacutegime alimentaire (IFPRI 2015)

Reacutesultat eacutetudieacute dans le systegraveme alimentaire

Systegraveme alimentaire 1Industriel (productiviteacuteeacuteleveacutee etforte urbanisation)

Systegraveme alimentaire 2Mixte(productiviteacuteeacuteleveacutee maisurbanisation et eacutemissions plus faibles)

Systegraveme alimentaire 3En transition(mecircme niveaudrsquourbanisation que pour le Systegraveme 2 mais productiviteacute plus faible)

Systegraveme alimentaire 4Eacutemergent(urbanisation etproductiviteacute plus faibles que pour les Systegravemes 1 agrave 3)

Systegraveme alimentaire 5Rural(systegravemecorrespondant aux niveaux drsquourbanisation et de productiviteacute les plus bas)

Diversiteacute11 et disponibiliteacute fiable des aliments

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes avec beaucoup drsquoaliments transformeacutes emballeacutes et de proteacuteines animales

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes eacutequilibreacutes en termes de sources de proteacuteines

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes avec beaucoup drsquoaliments frais + apports en proteacuteines

bull Moins diversifieacute quelques produits transformeacutes beaucoup de produits frais

bull Reacutegimes les moins varieacutes avec peu de sources de proteacuteines (animales ou autres)

Accessibiliteacute des aliments

bull Part faible du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation prix stables

bull Part faible du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation prix stables

bull Part modeacutereacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation plus grande volatiliteacute des prix

bull Part eacuteleveacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation systegraveme ougrave les prix sont les plus volatiles

bull Part eacuteleveacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation forte volatiliteacute des prix

Santeacute et nutrition12 bull Essentiellement surpoidsdiabegravete

bull Essentiellement surpoidsdiabegravete

bull Moins de surpoids quelques retards de croissance

bull Nombreux retards de croissance faible obeacutesiteacute chez lrsquoenfant forte obeacutesiteacute chez lrsquoadulte

bull Nombreux retards de croissance double fardeau apparition du problegraveme drsquoobeacutesiteacute chez lrsquoenfant

Tableau preacutepareacute agrave partir des donneacutees de lrsquoIFPRI (2015) Les qualificatifs employeacutes dans ce tableau (comme laquo eacuteleveacute raquo laquo modeacutereacute raquo laquo faible raquo) sont relatifs Pour plus de preacutecisions sur les seuils correspondants voir les donneacutees de lrsquoIFPRI (2015) Les sources utiliseacutees incluent Indice de volatiliteacute des prix alimentaires (FAO 2011) Volume de vente au deacutetail des aliments frais et emballeacutes en kg par habitant (Euromonitor 2014) Disponibiliteacutes proteacuteiques moyennes (moyenne sur 3 ans) en grammes par habitant et par jour (FAO 2011) Part du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation (Euromonitor 2014 ndash voir note de bas de page ndeg9) Retards de croissance et surpoids chez lrsquoenfant (UNICEF diverses anneacutees) Surpoids chez lrsquoadulte (OMS 2014) Preacutevalence du diabegravete (IDF 2014)

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Encadreacute 1Reacutesultats constateacutes dans divers systegravemes alimentaires nationaux - Allemagne Breacutesil Indoneacutesie Seacuteneacutegal

Allemagne Systegraveme alimentaire de type 2 - Mixte

Agrave de nombreux eacutegards lrsquoAllemagne ressemble aux autres pays riches mais comme son systegraveme alimentaire est de type 2 elle beacuteneacuteficie drsquoune diversiteacute et drsquoune disponibiliteacute alimentaires leacutegegraverement infeacuterieures et elle est un peu moins affecteacutee par lrsquoobeacutesiteacute infantile que les pays ayant un systegraveme alimentaire de type 1 Parallegravelement lrsquoAllemagne est confronteacutee agrave un gros problegraveme drsquoobeacutesiteacute et de surpoids dans sa population et cherche des moyens drsquoœuvrer pour une offre alimentaire plus saine Ses initiatives comprennent la reformulation des produits pour reacuteduire les teneurs en sel en sucre et en mauvaises graisses ainsi que des mesures incitatives pour favoriser une alimentation et des regravegles alimentaires saines dans les cantines scolaires Du cocircteacute de lrsquooffre lrsquoAllemagne tente drsquoameacuteliorer la diversification de son offre alimentaire en soutenant les agriculteurs et les chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole de maniegravere agrave encourager les consommateurs agrave opter pour une plus large diversiteacute alimentaire LrsquoAllemagne eacutetudie de pregraves les liens entre alimentation et agriculture pour trouver des moyens drsquoameacuteliorer la production durable et la qualiteacute des aliments La question des deacutechets alimentaires est actuellement au centre de lrsquoattention internationale En Allemagne ce problegraveme est traiteacute dans le cadre drsquoune approche ferme axeacutee sur les comportements alimentaires des consommateurs LrsquoAllemagne a creacuteeacute le programme INFORM en 2009 pour encourager les habitudes alimentaires saines et lrsquoactiviteacute physique

Breacutesil Systegraveme alimentaire de type 3 - En transition

Environ 85 pour cent de la population breacutesilienne vit dans des zones urbaines et la part de la diversiteacute eacutenergeacutetique fournie par les ceacutereacuteales racines et tubercules (c-agrave-d aliments de base) est relativement faible Neacuteanmoins les Breacutesiliens consomment quotidiennement pregraves de trois fois moins de fruits et leacutegumes que ce qui est recommandeacute (six portions de fruits etou leacutegumes par jour) et les sucres et graisses satureacutees constituent environ 12 et 10 pour cent respectivement de leur reacutegime alimentaire Mecircme si la sous-alimentation au Breacutesil a baisseacute depuis les anneacutees 1970 six pour cent de la population breacutesilienne en souffre encore aujourdrsquohui (Graziano Da Silva 2011) Mais depuis lrsquoobeacutesiteacute a remplaceacute la sous-alimentation en tant que principale forme de malnutrition chez les adultes en 2008 plus de 53 pour cent des Breacutesiliens de 25 ans ou plus eacutetaient en surpoids ou obegraveses (OMS) Le Breacutesil a deacutemontreacute sa capaciteacute agrave mettre en œuvre des mesures fortes du cocircteacute de lrsquooffre afin de lutter contre le problegraveme du surpoids chez lrsquoadulte et contre les mauvaises habitudes alimentaires En 2014 les centrales drsquoapprovisionnement de fruits et leacutegumes au Breacutesil (CEASA) ont lanceacute une campagne baptiseacutee ldquoEncourager la consommation de fruits et de leacutegumes au sein de lrsquoapprovisionnement alimentaire centralrdquo La premiegravere phase (actuellement en cours) de cette campagne vise agrave ameacuteliorer la disponibiliteacute des fruits et leacutegumes en ciblant les neacutegociants les diffeacuterents acteurs opeacuterant sous licence des CEASA et les producteurs La seconde phase visera lrsquoaugmentation de la demande de fruits et leacutegumes par la diffusion drsquoinformations aupregraves des consommateurs et la promotion des habitudes alimentaires saines (Hawkes 2015)

Document de consultation

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Indoneacutesie Systegraveme alimentaire de type 5 - Rural

LrsquoIndoneacutesie pays agrave revenu intermeacutediaire de la tranche infeacuterieure a connu un formidable essor eacuteconomique au cours des quarante derniegraveres anneacutees et son revenu moyen par habitant a atteint 3 475 $ en 2013 avec une espeacuterance de vie moyenne de 71 ans Malgreacute cet essor eacuteconomique et des ameacuteliorations sanitaires la pauvreteacute et le double fardeau de la malnutrition constituent de gros problegravemes dont se preacuteoccupent les deacutecideurs politiques nationaux Nombre de foyers affecteacutes par ce double fardeau habitent dans des zones urbaines ougrave ils ont accegraves agrave un plus large choix de plats cuisineacutes transformeacutes et de repas de restauration rapide et ougrave les emplois et les modes de vie sont moins exigeants physiquement (Roemling et al 2013) Le problegraveme du diabegravete progresse mais reste agrave un niveau plus bas que dans les pays voisins (Martiniuk et al 2011) Dans les zones rurales la faible diversiteacute de lrsquoalimentation rend les populations vulneacuterables face aux flambeacutees des prix alimentaires et les expose agrave des carences en micronutriments Une intervention politique forte visant agrave atteindre la seacutecuriteacute alimentaire dans le pays agrave partir de lrsquooffre nationale drsquoaliments a contribueacute agrave perpeacutetuer une eacuteconomie du riz tenace eacutegalement renforceacutee par des goucircts et preacutefeacuterences de consommation durables privileacutegiant une grande consommation de riz LrsquoIndoneacutesie a tout un passeacute de promotion de la nutrition mais les actions mises en œuvre se sont cibleacutees sur des interventions speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer la santeacute maternelle et infantile (allaitement et alimentation compleacutementaire suppleacutementation en micronutriments et planning familial) Les politiques alimentaires se sont concentreacutees sur la stabilisation des prix du riz et nrsquoont accordeacute que peu drsquoattention agrave la diversification des cultures vivriegraveres La lutte contre le double fardeau de la malnutrition neacutecessite drsquoadopter de nouvelles approches pour promouvoir une plus grande diversiteacute dans la production et la consommation alimentaires une meilleure hygiegravene et un mode de vie plus actif incluant une pratique physique reacuteguliegravere et un controcircle du poids (Soekirman 2011)

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Seacuteneacutegal Systegraveme alimentaire de type 5 - Rural

Le Seacuteneacutegal est un pays agrave revenu intermeacutediaire de la tranche infeacuterieure situeacute sur la Cocircte Ouest de lrsquoAfrique Sa population est jeune sur ses 14 millions drsquohabitants 44 pour cent a moins de 15 ans (Banque mondiale 2014) Pregraves de 20 pour cent de la population est exposeacutee agrave lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire avec une grande dispariteacute entre les communauteacutes rurales (251 pour cent) et urbaines (122 pour cent) (Wuehler et al 2011) La deacutenutrition constitue le principal problegraveme de nutrition Par exemple la preacutevalence de lrsquoaneacutemie ferriprive est tregraves eacuteleveacutee et affecte 71 pour cent des enfants de moins de 5 ans 61 pour cent des femmes enceintes et 54 pour cent des femmes en acircge de procreacuteer (USAID 2014) Ceci a de lourdes conseacutequences en termes de santeacute et de deacuteveloppement pour ces groupes deacutemographiques

Le Seacuteneacutegal a fait de reacuteels progregraves contre la malnutrition au cours des vingt derniegraveres anneacutees notamment avec la reacuteduction du taux de retard de croissance chez les enfants de moins de 5 ans et une reacuteduction drsquoenviron 40 de la mortaliteacute infanto-juveacutenile au cours des 5 derniegraveres anneacutees uniquement (Wuehler et al 2011) Ces progregraves sont vraisemblablement attribuables aux mesures suivantes campagne agrave large eacutechelle de suppleacutementation en vitamine A mise en œuvre drsquoun programme national de nutrition extension des interventions pour la survie de lrsquoenfant (gracircce au projet BASICS Soutien de base agrave lrsquoinstitutionnalisation de la survie de lrsquoenfant 1994-2006) et ameacutelioration de la communication pour favoriser ldquoun changement de comportement harmoniseacuterdquo (Wuehler et al 2011)

Les avanceacutees en termes de croissance eacuteconomique et de bien-ecirctre geacuteneacuteral ont eacuteteacute plus modeacutereacutees Alors que la croissance moyenne des pays subsahariens au cours des derniegraveres anneacutees srsquoeacutetablit agrave pregraves de 6 le Seacuteneacutegal nrsquoa enregistreacute qursquoune croissance de 4 entre 2000 et 2010 et de 33 seulement depuis 2006 (USAID 2014) Par ailleurs lrsquoextension du secteur agricole ne repreacutesente qursquoune faible part de cette croissance eacuteconomique Mecircme si lrsquoagriculture emploie 68 de la population active du pays elle ne repreacutesente que 14 du PIB national (Wuhler et al 2011) Le deacuteveloppement agricole a eacuteteacute freineacute par une faible gouvernance un climat drsquoinvestissement peu favorable et lrsquointensification de la concurrence internationale Drsquoautres contraintes se greffent agrave cette situation peacutenuries eacutenergeacutetiques reacutepeacuteteacutees seacutecheresses et inondations autant de problegravemes qui rendent difficile lrsquoentreacutee dans le secteur agricole Le taux de pauvreteacute nrsquoa que faiblement baisseacute (de 483 en 2005 agrave 467 en 2011) avec une dispariteacute croissante entre les zones rurales (571) et la capitale urbaine Dakar (261) (USAID 2014)

Au Seacuteneacutegal le secteur agricole a un gros potentiel de deacuteveloppement et de geacuteneacuteration drsquoun stimulus eacuteconomique plus important pour le pays Selon Feed the Future le gouvernement seacuteneacutegalais a augmenteacute ses investissements dans lrsquoagriculture de plus de 10 par an (Feed the Future 2015) De plus les investissements financeacutes par Millenial Challenge Corporation (MCC) au nord-ouest du pays ougrave la culture de riz est preacutedominante devraient ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute de lrsquoirrigation de 7 800 hectares et la capaciteacute de production de 32 500 hectares et ces ameacuteliorations devraient beacuteneacuteficier agrave pregraves de 270 000 petits exploitants (MCC 2015) Gracircce agrave lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux via un port drsquoimportance majeure agrave lrsquoabondance des terres arables et agrave des entrepreneurs motiveacutes un essor eacuteconomique impulseacute par lrsquoagriculture semble tout agrave fait faisable La production horticole pour lrsquoexport tout comme pour le marcheacute inteacuterieur devrait ecirctre un secteur drsquoexpansion

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3 Investissements visant lrsquoameacutelioration de la nutrition dans diffeacuterents systegravemes alimentaires

Les objectifs des investissements du secteur public sont larges Ils incluent la reacuteduction de la pauvreteacute et de la faim la fourniture de biens publics qui complegravetent les investissements priveacutes et la creacuteation de beacuteneacutefices sociaux et environnementaux (FAO 2012) La nutrition est rarement un objectif premier explicite de lrsquoagriculture mais une attention croissante est accordeacutee agrave lrsquoimpact de lrsquoagriculture et des systegravemes de nutrition sur lrsquoobjectif drsquoameacutelioration de la nutrition notamment avec les investissements dits ldquosensibles agrave la nutritionrdquo Agrave chaque type de systegraveme alimentaire correspondent des opportuniteacutes drsquoinvestissement diffeacuterentes et des contraintes speacutecifiques associeacutees agrave lrsquoobjectif drsquoameacutelioration de la nutrition Les paragraphes suivants traitent des principales caracteacuteristiques des systegravemes alimentaires preacuteceacutedemment deacutefinis ainsi que des opportuniteacutes et contraintes correspondantes dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition Pour simplifier les choses les cinq types de systegravemes alimentaires preacuteceacutedemment deacutefinis seront regroupeacutes en trois cateacutegories IndustrielMixte En transition et EacutemergentRural

31 Systegravemes alimentaires de type industrielmixte (systegravemes 1 et 2)

Les systegravemes alimentaires industriels et mixtes sont caracteacuteriseacutes par des chaicircnes drsquoapprovisionnement et de valeur complexes et geacuteneacuteralement par des niveaux eacuteleveacutes de transformation des aliments13 Les puissants acteurs de la grande distribution et de la transformation des produits peuvent avoir une influence consideacuterable sur la valeur nutritionnelle des aliments produits (Gereffi et al 2009) Les chaicircnes drsquoapprovisionnement complexes peuvent favoriser la disponibiliteacute et lrsquoabordabiliteacute des produits alimentaires gracircce agrave lrsquoaugmentation de la productiviteacute et de lrsquoefficaciteacute de lrsquoapprovisionnement Neacuteanmoins ces avantages peuvent ecirctre contrebalanceacutes par des reacuteductions dans la varieacuteteacute des produits et par un plus grand accegraves aux produits transformeacutes (ex Gereffi et al 2009)

En fait les chaicircnes de valeur et drsquoapprovisionnement complexes et inteacutegreacutees verticalement peuvent finalement priver de choix les consommateurs (Banque mondiale 2008) La production des exploitations agricoles est souvent faccedilonneacutee par les besoins et les preacutefeacuterences des industriels de la transformation des grossistes et des transporteurs dont les activiteacutes sont elles-mecircmes faccedilonneacutees par les demandes des fabricants Ces derniers agrave leur tour reacutepondent aux besoins des principaux distributeurs bas coucircts longues dureacutees de conversation et qualiteacute uniforme Agrave aucun stade des chaicircnes drsquoapprovisionnement actuelles la nutrition nrsquoest une preacuteoccupation premiegravere Il est neacutecessaire drsquoameacuteliorer le secteur de la distribution de deacutetail pour maintenir une diversiteacute de points de vente pour les consommateurs Il est eacutegalement neacutecessaire drsquoameacuteliorer lrsquoaccegraves aux produits frais notamment dans les zones urbaines ougrave les effets coupleacutes des activiteacutes de la distribution de gros et des enseignes de la grande distribution limitent les options alimentaires pour les consommateurs les plus pauvres

Des solutions pourraient ecirctre trouveacutees en ne ciblant pas uniquement la production agricole de faccedilon isoleacutee mais en cherchant eacutegalement agrave changer la maniegravere dont les ingreacutedients de base sont substitueacutes transformeacutes distribueacutes et

13 Food systems that have undergone structural transformation have longer supply chains more highly processed foods and less diversity in primary production (see World Bank 2008 Nugent 2011 Reardon et al 2012 Hawkes et al 2012)

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commercialiseacutes (Hawkes 2012) En effet dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte parallegravelement agrave la sensibilisation du consommateur des mesures de reacuteglementation et drsquoincitation destineacutees agrave modeler lrsquooffre pourraient figurer parmi les actions les plus efficientes et efficaces pour ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels

Au sein des chaicircnes de valeur les approches ciblant les activiteacutes des gros acteurs de la transformation et de la distribution de deacutetail pourraient avoir un impact sensible sur les reacutesultats nutritionnels Il pourrait srsquoagir par exemple drsquoinciter les grandes entreprise agrave reformuler leurs produits en utilisant des ingreacutedients plus sains de creacuteer et drsquoappliquer des reacuteglementations imposant drsquoinformer le consommateur (ex lrsquoeacutetiquetage nutritionnel obligatoire peut pousser les industriels agrave reformuler drsquoeux-mecircmes leurs produits [Hawkes 2015]) Pour ameacuteliorer la santeacute nutritionnelle et environnementale des communauteacutes une solution consiste agrave promouvoir lrsquoapprovisionnement local en mettant les producteurs en relation avec les fournisseurs les plus proches comme les restaurateurs les marcheacutes et les institutions publiques

Mecircme si des solutions sont envisageables en aval la production agricole et les politiques qui lrsquoinfluencent restent des eacuteleacutements majeurs agrave consideacuterer pour ameacuteliorer la disponibiliteacute de produits sains dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte Or les programmes de subventionnement de lrsquoagriculture mis en place dans de nombreux systegravemes alimentaires de type industriel et certains systegravemes de type mixte constituent un obstacle majeur agrave la formulation et agrave la commercialisation drsquoaliments plus sains Dans les pays doteacutes de programmes de ce type les politiques alimentaires et agricoles ont eu un effet deacuteleacutetegravere agrave long terme lrsquoaide srsquoest concentreacutee autour de quelques produits (ceacutereacuteales produits laitiers beacutetail sucre) qui inondent aujourdrsquohui les chaicircnes drsquoapprovisionnement alimentaire (Anand et al 2015) Ce subventionnement de produits peu sains nrsquoest pas lrsquoapanage des pays riches Anderson et al (2013) ont montreacute comment les subventions agricoles dans certains pays en deacuteveloppement creacuteent des incitations preacutejudiciables si bien que les politiques des pouvoirs publics vont agrave lrsquoinverse de la creacuteation et du maintien de chaicircnes drsquoapprovisionnement alimentaire saines Mecircme si les subventions pourraient eacutegalement cibler des produits agricoles sains cette pratique est moins reacutepandue et de magnitude beaucoup plus limiteacutee Drsquoimportants efforts politiques et eacuteconomiques sont neacutecessaires pour repenser ces systegravemes de subventionnement agricole deacutesuets et preacutejudiciables et pour deacutefinir une voie vers une plus grande coheacuterence entre lrsquoagriculture et les objectifs de santeacute

Contraintes

bull Chaicircnes drsquoapprovisionnement longues et complexes modeleacutees par la puissante industrie agroalimentaire (ex gros producteurs gros industriels de la transformation alimentaire et gros distributeurs avec ces trois fonctions geacuteneacuteralement inteacutegreacutees verticalement au sein drsquoune mecircme multinationale)

bull Sensibilisation limiteacutee des consommateurs concernant les avantages en termes de santeacute des aliments nutritifs et concernant les vrais coucircts des aliments plus mauvais pour la santeacute

Investissements

bull Prioriteacute agrave donner agrave la qualiteacute et agrave la diversiteacute et non plus agrave un nombre limiteacute de ceacutereacuteales et de produits drsquoorigine animale

bull Fourniture drsquoaliments plus sains dans certains lieux speacutecifiques (ex eacutecoles hocircpitaux) et nouvelles regravegles en la matiegravere

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bull Raccourcissement des chaicircnes drsquoapprovisionnement (c-agrave-d promotion des chaicircnes drsquoapprovisionnement locales)

bull Promotion drsquoun choix plus eacuteclaireacute de la part des consommateurs gracircce agrave lrsquoeacutetiquetage nutritionnel au marketing social et agrave la sensibilisation en matiegravere de nutrition

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

bull Fiscaliteacute alimentaire coheacuterente avec les objectifs de santeacute programmes publics de subventions destineacutes aux tranches de revenus les plus bas pour favoriser la consommation drsquoaliments sains

bull Reformulation volontaire ou obligatoire des produits

32 Systegravemes alimentaires en transition (systegraveme 3)

Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires En transition (systegraveme 3) ont une meilleure productiviteacute agricole que les systegravemes alimentaires de type eacutemergent ou rural (systegravemes 4 et 5) et ils connaissent les mecircmes transformations structurelles que celles qui se sont deacutejagrave opeacutereacutees dans les systegravemes de type industriel ou mixte Agrave mesure qursquoaugmente lrsquourbanisation les produits alimentaires proviennent de plus en plus de chaicircnes drsquoapprovisionnement et chaicircnes de valeur complexes domineacutees par les gros acteurs de la grande distribution et de lrsquoindustrie de transformation alimentaire Mecircme si lrsquoaugmentation de la productiviteacute reste une prioriteacute dans ces pays les gouvernements devraient privileacutegier les investissements qui modegravelent le systegraveme alimentaire en pleine mutation et la maniegravere dont les produits alimentaires sont traiteacutes et transformeacutes aux eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte dans les chaicircnes de valeur

De nouvelles reacuteglementations et des partenariats avec le secteur priveacute peuvent inciter les acteurs eacutemergents de la distribution de deacutetail et de la transformation alimentaire agrave deacutevelopper des chaicircnes de valeur sensibles aux enjeux de nutrition Il srsquoagirait par exemple de creacuteer des mesures incitatives pour la production et la consommation drsquoaliments enrichis et denses sur le plan nutritionnel Pour peacuterenniser sur le long terme des chaicircnes de valeur axeacutees sur la nutrition plusieurs mesures sont possibles consolidation des organisations de producteurs aide aux technologies agrave petite eacutechelle et ameacutelioration des opeacuterations posteacuterieures agrave la reacutecolte par des investissements visant agrave ameacuteliorer le stockage et le transport

Contraintes

bull Chaicircnes drsquoapprovisionnement de plus en plus complexes limiteacutees par des lacunes technologiques aux eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte (ex chaicircnes du froid)

bull Augmentation de lrsquooffre et de la demande de produits transformeacutes

bull Sensibilisation limiteacutee des consommateurs concernant les avantages en termes de santeacute des aliments nutritifs et concernant les vrais coucircts des aliments plus mauvais pour la santeacute

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Investissements

bull Relier les petits exploitants agrave des chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes agrave forte valeur sous lrsquoimpulsion de lrsquoessor des grands centres urbains

bull Inteacutegrer les enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur en ameacuteliorant les opeacuterations posteacuterieures agrave la reacutecolte en appliquant des normes de seacutecuriteacute sanitaire et en incorporant des cultures plus nutritives (y compris des aliments enrichis)

bull Encourager la demande drsquoaliments nutritifs gracircce agrave la diffeacuterentiation des produits des emballages et des eacutetiquetages

bull Fournir des aliments plus sains dans certains lieux speacutecifiques (ex eacutecoles hocircpitaux) et eacutetablir de nouvelles regravegles en la matiegravere

bull Promouvoir un choix plus eacuteclaireacute de la part des consommateurs gracircce agrave lrsquoeacutetiquetage nutritionnel au marketing social et agrave la sensibilisation agrave la nutrition

bull Reacuteglementer normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

bull Lancer des campagnes dirigeacutees par les pouvoirs publics pour inciter agrave la reformulation volontaire des produits

bull Aider les petits exploitants agricoles agrave satisfaire les contraintes de production (ex organisation de producteurs respect des normes de qualiteacute et de seacutecuriteacute sanitaire)

33 Systegravemes alimentaires de type eacutemergent ou rural (systegravemes 4 et 5)

Dans de nombreuses reacutegions des pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type eacutemergent ou rural les marcheacutes peuvent ecirctre peu deacuteveloppeacutes et difficiles agrave atteindre ce qui pousse les meacutenages agrave ecirctre partiellement ou entiegraverement autosuffisants pour leur approvisionnement alimentaire (Muller 2009) Dans ce contexte les meacutenages deacutecident des aliments agrave produire en fonction de leurs besoins de consommation ce qui relie donc directement la production alimentaire aux objectifs nutritionnels des meacutenages Par conseacutequent les investissements ciblant la production des meacutenages peuvent ecirctre plus rentables dans les reacutegions ougrave les chaicircnes alimentaires sont les moins deacuteveloppeacutees

Le chemin entre une production destineacutee agrave sa propre consommation et une meilleure nutrition est illustreacute dans une eacutetude analysant les effets de posseacuteder une vache sur la consommation quotidienne de produits laitiers par les enfants et sur la reacuteduction des retards de croissance en Inde (Hoddinott et al 2013) Agrave ces deux eacutegards les auteurs ont observeacute des effets positifs du fait de posseacuteder une vache mais uniquement pour les meacutenages vivant dans des villages nrsquoayant pas accegraves aux marcheacutes Aucun effet positif nrsquoa eacuteteacute constateacute pour les meacutenages ayant accegraves aux marcheacutes Cela suggegravere que dans les zones beacuteneacuteficiant drsquoun accegraves limiteacute aux marcheacutes les interventions qui augmentent directement lrsquoaccegraves des meacutenages agrave des aliments denses sur le plan nutritionnel constituent des strateacutegies agricoles prometteuses

Dans un exemple comparable eacutegalement en Inde une initiative de production de produits laitiers par de petits exploitants a reacuteussi agrave tirer parti drsquoune approche de la chaicircne de valeur visant agrave ameacuteliorer et consolider les liens commerciaux existants Lrsquoinitiative a fonctionneacute agrave plusieurs niveaux de la chaicircne de valeur au niveau des exploitants agricoles (introduction de technologies ameacuteliorant la productiviteacute et creacuteation de coopeacuteratives) au niveau politique (faccedilonnement de lrsquoenvironnement politique) et au niveau commercial (ameacutelioration des eacutetapes drsquoapprovisionnement de transformation et de commercialisation du lait notamment en reliant les zones rurales et urbaines indiennes gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures) (Cunningham 2009) Lrsquoinitiative srsquoest eacutetendue jusqursquoagrave inteacutegrer 13 millions de membres et gracircce agrave des investissements cibleacutes lrsquoInde est passeacutee drsquoun statut de pays importateur de produits laitiers agrave celui de premier producteur de lait de chegravevre et de bufflonne et de sixiegraveme plus grand producteur de lait de vache agrave lrsquoeacutechelle internationale

Document de consultation

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Lorsqursquoil est possible pour les neacutegociants et les distributeurs de deacutetail drsquoatteindre les producteurs les interventions visant agrave ameacuteliorer les liens commerciaux peuvent srsquoaveacuterer plus efficaces compte tenu du manque de ressources Ce type drsquoapproches des chaicircnes de valeur peuvent ecirctre efficaces pour surmonter les contraintes lieacutees agrave lrsquooffre et agrave la demande de produits et aliments nutritifs Les services de vulgarisation agricole qursquoils soient publics ou priveacutes peuvent ecirctre extrecircmement utiles pour construire des liens commerciaux Hawkes et al (2011) proposent un cadre pour lrsquoutilisation de diffeacuterentes approches de la chaicircne de valeur dans des contextes caracteacuteriseacutes par une agriculture de subsistance Ces interventions sont meneacutees tout au long de la chaicircne drsquoapprovisionnement en commenccedilant par une aide cibleacutee aux producteurs pour finir au niveau de la commercialisation de la sensibilisation des consommateurs et de lrsquoeacuteducation agrave la nutrition

Outre des investissements visant agrave accroicirctre la diversiteacute de production des meacutenages et agrave ameacuteliorer les liens commerciaux les pays et reacutegions doteacutes de systegravemes alimentaires de type rural neacutecessitent des investissements publics dans les infrastructures Pregraves de soixante pour cent de la population rurale du Nigeacuteria doit parcourir plus de deux kilomegravetres pour atteindre la premiegravere route praticable en toute saison et 65 pour cent nrsquoa pas accegraves agrave lrsquoeacutelectriciteacute (Banque mondiale 2008) Malgreacute le caractegravere limiteacute des donneacutees visant agrave deacuteterminer si les investissements dans les infrastructures contribuent directement agrave obtenir des reacutesultats positifs en termes de nutrition et de santeacute (Headey 2012) il est possible de dire que les investissements dans les reacuteseaux routiers ruraux peuvent deacuteclencher des synergies positives avec drsquoautres secteurs et avoir des reacutepercussions sur les reacutesultats de santeacute et de nutrition Gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures les exploitants agricoles peuvent acceacuteder agrave drsquoautres marcheacutes et reacuteduire les pertes apregraves la reacutecolte ce qui permet aux populations rurales drsquoobtenir des revenus suppleacutementaires et une meilleure seacutecuriteacute alimentaire Les investissements dans les techniques drsquoirrigation et autres technologies ameacuteliorant la productiviteacute et les investissements dans les infrastructures peuvent eacutegalement entraicircner des beacuteneacutefices nutritionnels consideacuterables partout ougrave la productiviteacute agricole est faible et ougrave les meacutecanismes drsquoirrigation sont deacuteficients ou inexistants

Dans les pays ougrave preacutedomine une agriculture rurale la capaciteacute des gouvernements peut ecirctre insuffisante pour reacutealiser les interventions et les investissements reacutepertorieacutes ci-dessous Certaines de ces mesures peuvent ecirctre plus efficacement mises en œuvre par des approches deacutecentraliseacutees gracircce agrave des organisations non-gouvernementales (Headey 2012) ou agrave des partenariats public-priveacute (PPP) Un grand nombre de nouveaux PPP ont eacuteteacute constitueacutes au cours des derniegraveres anneacutees mais peu drsquoeacutetudes ont eacuteteacute meneacutees pour eacutevaluer leur impact sur les reacutesultats nutritionnels Seule veacuteritable exception le programme HarvestPlus Challenge qui promeut la biofortification des aliments de base et integravegre des objectifs de nutrition explicites (Meenakshi et al 2010 FAO 2012)

Enfin les socieacuteteacutes agroalimentaires transnationales investissent de plus en plus dans des filiales eacutetrangegraveres pour augmenter les ventes dans les pays en deacuteveloppement (Hawkes 2005) Par conseacutequent dans les pays correspondant aux systegravemes 4 et 5 il pourrait aussi ecirctre beacuteneacutefique drsquoencourager les investissements eacutetrangers directs (IED) sensibles agrave la nutrition parallegravelement agrave un encadrement reacuteglementaire de lrsquoindustrie agroalimentaire en matiegravere de santeacute et de seacutecuriteacute sanitaire par les pouvoirs publics

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Contraintes

bull Marcheacutes non deacuteveloppeacutes faibles liens commerciaux lacunes dans la chaicircne drsquoapprovisionnement dysfonctionnements des marcheacutes coucircts de transaction eacuteleveacutes

bull Faible productiviteacute agricole des petits exploitants familiaux souvent engageacutes dans une agriculture de subsistance

bull Accegraves limiteacute par les producteurs aux intrants et aux capitaux

bull Infrastructures souvent rudimentaires

bull Manque de diversiteacute dans la production peu drsquooptions denses sur le plan nutritionnel pour la consommation

Investissements

bull Augmentation des deacutepenses publiques en faveur drsquoune agriculture saine

bull Investissements dans les infrastructures (ex routes entre les exploitations agricoles et les marcheacutes irrigation et meilleur accegraves agrave lrsquoeau)

bull Augmentation de la demande drsquoaliments agrave forte valeur nutritionnelle et de leur accegraves

bull Reacutevision des droits de proprieacuteteacute fonciegravere

bull Interventions agricoles agrave la fois au niveau des producteurs et au niveau des meacutenages

bull Programmes deacutecentraliseacutes publicspriveacutes de vulgarisation agricole sensibles agrave la nutrition portant notamment sur la microfinance la technologie et autres outils et intrants (ex technologie mobile pour srsquoinformer des conditions des marcheacutes outils et technologies permettant drsquoeacuteconomiser du temps et de la main drsquoœuvre lutte contre les ravageurs ameacutelioration des varieacuteteacutes cultiveacutees)

bull Connexion entre les petits exploitants agricoles et les chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes gracircce agrave diverses approches de la chaicircne de valeur

bull Inteacutegration des enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur par lrsquoameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et des normes de seacutecuriteacute sanitaire et par la promotion des aliments nutritifs (y compris des aliments enrichis)

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

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Application de la typologie des systegravemes alimentaires aux choix drsquoinvestissement

La typologie des systegravemes alimentaires permet de mieux cerner les diffeacuterents besoins et les diffeacuterentes opportuniteacutes drsquoinvestissement des pays qui mettent en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type rural dont la croissance eacuteconomique reste tregraves deacutependante agrave lrsquoagriculture sont confronteacutes agrave un dilemme speacutecifique lorsqursquoils tentent de satisfaire les besoins de consommation actuels de leur population tout en investissant pour le futur afin drsquoameacuteliorer agrave la fois leurs reacutesultats eacuteconomiques et les reacutesultats nutritionnels Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type industriel font face agrave une seacuterie de deacutefis totalement diffeacuterents dont la plupart ont trait agrave lrsquoapprovisionnement de produits frais locaux abordables en deacutepit drsquoune industrie agroalimentaire tregraves efficiente fortement meacutecaniseacutee et verticalement inteacutegreacutee qui privileacutegie les prix bas les longues dureacutees de conservation et une qualiteacute uniforme plutocirct que les enjeux nutritionnels Autant dans les systegravemes de type rural que dans ceux de type industriel un investissement preacutecautionneux dans lrsquoagriculture les systegravemes alimentaires et les institutions peuvent aujourdrsquohui preacuteparer les conditions qui permettront drsquoobtenir des systegravemes alimentaires plus sains demain

Le tableau 3 reacutepertorie plusieurs cateacutegories de politiques drsquoinvestissement dont la capaciteacute agrave ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels est prouveacutee par certaines donneacutees -soit par des investissements orienteacutes vers les producteurs soit par des investissements orienteacutes vers les consommateurs Les exploitants agricoles sont eacutegalement des consommateurs et dans de nombreux cas lrsquoaide agrave la production peut entraicircner une augmentation de la consommation des meacutenages agricoles Par conseacutequent certains investissements reacutepondent aux besoins des deux cocircteacutes du tableau ci-dessous Comme la qualiteacute des donneacutees probantes disponibles est variable et que pour la plupart des politiques drsquoinvestissement eacutevoqueacutees elles ne deacutemontrent pas explicitement un impact direct sur la nutrition lrsquoAnnexe A propose un examen partiel des donneacutees disponibles pour lrsquoutilisation de ces politiques dans lrsquooptique drsquoobtenir des systegravemes alimentaires sains Il convient de souligner que certaines de ces politiques sont particuliegraverement pertinentes dans des systegravemes alimentaires speacutecifiques Par exemple les activiteacutes de recherche et deacuteveloppement (RampD) portant sur la reformulation des produits sont particuliegraverement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type industrielmixte ougrave les consommateurs sont tregraves deacutependants agrave lrsquooffre de produits transformeacutes

Tableau 3 Cateacutegories drsquoinvestissement pour des systegravemes alimentaires sains

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Investissements affectant la nutrition cocircteacute Production Investissements affectant la nutrition cocircteacute Consommation

bull Contrats avec les producteurs coopeacuteratives et autres organisations collectives

bull Commercialisation par le biais des supermarcheacutes

bull Ameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et reacuteduction des pertes

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Infrastructures irrigation routes eacutelectriciteacute approvisionnement en eau

bull Reacuteforme des reacutegimes fonciers

bull Communication

bull Biofortification et enrichissement des aliments

bull Creacuteation de la demande pour des aliments produits localement et ameacutelioration de leur accegraves

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Drsquoapregraves lrsquoanalyse des donneacutees disponibles des eacuteleacutements suffisamment probants montrent que certaines interventions peuvent ameacuteliorer la nutrition la diversiteacute de la production et des aliments et les moyens de subsistance des exploitants agricoles (IFPRI 2014 Berti 2004 Malapit et al 2013 Behrman et al 2012) Cette analyse reacutevegravele eacutegalement que certains objectifs politiques (comme lrsquoaugmentation de lrsquoattention porteacutee agrave la nutrition dans les dispositifs de protection sociale et lrsquoameacutelioration de lrsquoaccegraves agrave des aliments nutritifs au niveau des meacutenages ou au niveau institutionnel) sont beacuteneacutefiques dans tous les contextes quel que soit le type de systegraveme alimentaire Les actions meneacutees pour atteindre ces objectifs ameacuteliorent vraisemblablement de faccedilon directe les choix des consommateurs et lrsquoaccegraves agrave des aliments sains et leur efficaciteacute est solidement attesteacutee (ex les initiatives ldquoOportunidadesrdquo au Mexique et ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo dans lrsquoIowa aux Eacutetats-Unis)

Neacuteanmoins la typologie des systegravemes alimentaires reacutevegravele eacutegalement que les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements reacutepondent agrave des besoins distincts en termes de nutrition si bien que les prioriteacutes agrave recommander varient en fonction des pays Il nrsquoest certainement pas surprenant que parmi les investissements les plus cruellement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent (systegravemes alimentaires 4 et 5) figurent les investissements dans les infrastructures utiliseacutees pour la production et pour les activiteacutes apregraves reacutecolte qui sont coucircteuses et neacutecessitent un effort drsquoinvestissement prolongeacute dans le temps Mais dans ces contextes des investissements moins lourds en faveur des jardins potagers et de lrsquoeacutelevage de beacutetail au niveau des meacutenages sont eacutegalement rentables

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Des changements institutionnels sont neacutecessaires dans tous les types de systegravemes alimentaires mecircme srsquoils ne doivent pas forceacutement prendre la mecircme forme Dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent les organisations non-gouvernementales (ONG) jouent un rocircle deacuteterminant lorsque la capaciteacute des pouvoirs publics est faible Cela implique que les investissements destineacutes agrave consolider et agrave utiliser les ONG pour ameacuteliorer la sensibilisation des meacutenages leur capaciteacute agrave produire des aliments nutritifs et leur accegraves agrave des aliments nutritifs pourraient efficacement ouvrir la voie vers une meilleure nutrition Dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires en transition (systegravemes alimentaires de type 3) des reacuteformes institutionnelles visant agrave renforcer la capaciteacute des organisations de producteurs agrave neacutegocier avec la grande distribution et agrave augmenter la valeur ajouteacutee des produits sont des investissements pertinents Enfin dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte des mesures leacutegislatives et reacuteglementaires pourraient ecirctre neacutecessaires pour permettre aux institutions publiques (cantines scolaires hocircpitaux etc) de srsquoapprovisionner aupregraves drsquoexploitants agricoles locaux ameacuteliorant ainsi la fraicirccheur et la diversiteacute des aliments proposeacutes aux usagers

Lrsquoanalyse proposeacutee ici comporte des limites importantes Premiegraverement -et avant tout- pratiquement aucune donneacutee financiegravere ou eacuteconomique nrsquoest disponible sur la plupart des investissements deacutecrits ci-dessus agrave quelques exceptions pregraves et particuliegraverement concernant les investissements infrastructurels (FAO 2012 Hoddinott et al 2013) Lrsquoabsence drsquoinformations financiegraveres limite consideacuterablement la possibiliteacute de comparer les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements et de deacuteterminer un taux de rentabiliteacute financiegravere indicatif ou mecircme un rapport coucirct-efficaciteacute Il est donc impossible drsquoaffirmer avec certitude que lrsquoune quelconque de ces strateacutegies (pas mecircme celles pour lesquelles il existe des preuves fiables attestant de reacutesultats positifs) constitue un ldquobonrdquo investissement au sens classique de ce terme Il nrsquoy a rien de fondamentalement aberrant agrave cela eacutetant donneacute que les investissements du secteur public nrsquoont geacuteneacuteralement pas agrave deacutemontrer le mecircme type de rentabiliteacute financiegravere qursquoexige le secteur priveacute Neacuteanmoins il serait preacutefeacuterable de pouvoir calculer les taux de rentabiliteacute dans le but de comparer et eacuteventuellement de classer les diffeacuterents investissements envisageables eacutetant donneacute que les ressources publiques disponibles pour investir dans la nutrition sont limiteacutees et que ces mesures font partie des critegraveres preacutevisionnels consideacutereacutes par les banques de deacuteveloppement dans leur deacutecision concernant les precircts attribueacutes au secteur public Par ailleurs comme cela a eacuteteacute le cas avec les investissements expresseacutement axeacutes sur la nutrition eacutetudieacutes dans les seacuteries 2008 et 2013 de The Lancet sur la nutrition maternelle et infantile (Bhutta et al 2008 amp 2013) des eacutevaluations coucircts-beacuteneacutefices approuveacutees par des universitaires pourraient catalyser et harmoniser les investissements des donateurs en creacuteant un consensus sur les investissements agrave privileacutegier

Deuxiegravemement ce document propose une eacutevaluation qualitative des donneacutees de recherche concernant les investissements speacutecifiquement axeacutes sur lrsquoagriculture sur la nutrition et autres types drsquoinvestissements dans une optique drsquoameacutelioration des reacutesultats des systegravemes alimentaires (Annexe A) Cet examen partiel montre que plusieurs approches drsquoinvestissement sont plus pertinentes dans certains types de systegravemes alimentaires que dans drsquoautres Neacuteanmoins cet examen des donneacutees disponibles se fonde sur les reacutesultats drsquoun nombre limiteacute drsquoeacutetudes heacuteteacuterogegravenes reacutealiseacutees dans un nombre limiteacute de contextes

Enfin le fruit de ce travail reacutevegravele une certaine ambiguumliteacute dans la Recommandation 17 du Cadre drsquoaction invitant agrave utiliser des ldquopolitiques drsquoinvestissementrdquo pour accomplir des politiques drsquoalimentation et de nutrition En effet comme cela a eacuteteacute indiqueacute preacuteceacutedemment le terme investissement est geacuteneacuteralement employeacute pour deacutesigner les deacutepenses visant agrave accroicirctre les beacuteneacutefices agrave lrsquoavenir Un grand nombre drsquointerventions et de politiques de ce type ont eacuteteacute eacutevoqueacutees lors de la CIN2 et en drsquoautres occasions par les responsables officiels et les organisations de deacutefense de la santeacute et de la nutrition et elles ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport Neacuteanmoins drsquoautres interventions visant agrave ameacuteliorer les reacutesultats sanitaires et nutritionnels sont deacutesigneacutees de faccedilon plus juste par drsquoautres termes Il srsquoagit des mesures de consommation (inteacutegration drsquoaliments plus sains dans les menus des cantines scolaires) des mesures reacuteglementaires (taxation des boissons et aliments mauvais pour la santeacute) ou des mesures de transferts (utilisation de dispositifs de protection sociale pour encourager les habitudes alimentaires saines) Comme ces interventions offrent des avantages deacutemontreacutes en matiegravere de santeacute et de nutrition elles sont essentielles dans la mise en œuvre du CdA CIN2 Les plus favorables ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport mecircme si elles ne sont pas senseacutees deacutegager un rendement futur

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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5 Conclusions et recommandations

Ce rapport analyse les donneacutees actuellement disponibles sur les investissements en faveur de systegravemes alimentaires sains dans la ligneacutee du Cadre drsquoaction de la CIN2 Recommandation 17 Ce rapport emploie une typologie des systegravemes alimentaires extraite du Rapport sur la nutrition mondiale de 2015 qui permet de diffeacuterencier les pays en fonction des caracteacuteristiques de leur systegraveme alimentaire Il en ressort qursquoil existe de consideacuterables diffeacuterences entre les systegravemes alimentaires si bien que les pays doivent proceacuteder agrave des investissements diffeacuterents pour reacutepondre agrave leurs besoins speacutecifiques en termes drsquoalimentation et de nutrition Il apparaicirct eacutegalement que de nombreux types drsquoinvestissements et drsquoinvestisseurs peuvent ecirctre impliqueacutes dans lrsquoobjectif drsquoameacutelioration des reacutesultats sanitaires et nutritionnels des systegravemes alimentaires le secteur public le secteur priveacute et les meacutenages

Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo sont drsquoapregraves cette typologie essentiellement des pays agrave faible revenu La deacutenutrition reste un problegraveme majeur dans ces pays mecircme si certains sont eacutegalement confronteacutes agrave une preacutevalence croissante du surpoids et de lrsquoobeacutesiteacute qui traduisent un changement rapide dans les systegravemes alimentaires et les conditions de nutrition Ces pays peuvent tirer profit drsquoun large eacuteventail drsquoinvestissements notamment ceux ciblant lrsquoameacutelioration des infrastructures et de la productiviteacute agricole mais aussi de strateacutegies visant agrave offrir des choix alimentaires plus diversifieacutes agrave leur population au moyen des chaicircnes de valeur alimentaires ou de la production des meacutenages Nombre de ces investissements ameacutelioreront agrave lrsquoavenir les rentabiliteacutes eacuteconomiques et agricoles Leur coucirct est geacuteneacuteralement tregraves lourd par rapport au niveau de revenu des pays concerneacutes (mais cela est aussi le cas pour certains des investissements neacutecessaires dans les pays plus deacuteveloppeacutes)

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En revanche dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoen transitionrdquo les reacutegimes alimentaires sont deacutejagrave plus varieacutes avec un apport raisonnable de produits frais et de proteacuteines La consommation de produits emballeacutes y augmente et quelques problegravemes de deacutenutrition persistent (retards de croissance essentiellement) Dans ces pays les investissements devraient prioritairement cibler les chaicircnes de valeur pour les aliments secondaires en renforccedilant notamment la technologie de la chaicircne du froid et en reacuteglant drsquoautres problegravemes au niveau des eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte ce qui permettrait drsquoameacuteliorer la productiviteacute geacuteneacuterale du secteur tout en ameacuteliorant lrsquoaccegraves aux aliments sains et la sensibilisation cocircteacute consommateurs Certains de ces investissements peuvent ecirctre coucircteux mais en moyenne ils le sont moins que les investissements infrastructurels si urgemment neacutecessaires dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo Pour reacutesumer les systegravemes alimentaires laquo en transition raquo offrent geacuteneacuteralement une diversiteacute correcte et une bonne disponibiliteacute des aliments mais ils peuvent ameacuteliorer leurs beacuteneacutefices eacuteconomiques et sanitaires en reacutealisant les bons investissements

Pour les systegravemes de type ldquoindustrielrdquo ou ldquomixterdquo les choix drsquoinvestissement devraient avant tout viser une meilleure coheacuterence des politiques publiques avec les objectifs de santeacute et de nutrition en soutenant notamment la production speacutecialiseacutee et de produits frais plutocirct que la culture de quelques varieacuteteacutes de ceacutereacuteales Il y est neacutecessaire drsquoopeacuterer des changements dans les politiques et la gouvernance dans lrsquooptique de favoriser les comportements de consommation sains et de limiter certaines pratiques et dominations industrielles Ces changements sont peu coucircteux en termes financiers mais ils sont politiquement difficiles

Les pays qui souhaitent mettre en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 disposent drsquoune grande varieacuteteacute drsquooptions drsquoinvestissements en faveur de systegravemes alimentaires plus sains Ces options vont depuis les ameacuteliorations agrave grande eacutechelle des infrastructures jusqursquoagrave des soutiens techniques et des aides agrave la commercialisation de plus petite eacutechelle en passant par des mesures drsquoincitation et de sensibilisation des consommateurs Certaines neacutecessitent de lourdes deacutepenses financiegraveres qui seront rentabiliseacutees au bout de plusieurs anneacutees par lrsquoobtention drsquoune agriculture plus productive et plus sensible aux enjeux nutritionnels tandis que drsquoautres nrsquoimpliquent pas reacuteellement de deacutepenses financiegraveres mais uniquement des mesures de reacuteglementation

Il existe encore de profondes lacunes en termes de donneacutees disponibles pour les pays et les investisseurs concernant les options drsquoinvestissement approprieacutees et celles agrave privileacutegier en fonction du type de systegraveme alimentaire et du contexte de nutrition Il faut espeacuterer que les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres coopeacutereront avec les acteurs de la nutrition pour fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees sur les interventions les plus prometteuses eacutevoqueacutees dans ce rapport de maniegravere agrave ce que les pays quel que soit le type de leur systegraveme alimentaire puissent faire des choix eacuteclaireacutes entre les diverses options drsquoinvestissement

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Annexe

Examen des donneacutees disponibles sur la creacuteation de systegravemes alimentaires sains au moyen drsquoinvestissements sensibles agrave la nutrition Interventions agricoles en faveur drsquoune meilleure nutrition

En deacutepit de donneacutees extrecircmement limiteacutees et disparates il semble que les strateacutegies agricoles soient prometteuses pour ameacuteliorer lrsquoeacutetat nutritionnel Encore moins drsquoeacuteleacutements probants sont disponibles sur les strateacutegies ciblant les systegravemes alimentaires dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition en fait il nrsquoexiste aucune litteacuterature sur ce sujet en dehors de celle traitant des politiques agricoles et de quelques politiques axeacutees sur la population et affectant lrsquoindustrie Lrsquoexamen bref et partiel proposeacute dans ce chapitre se concentre sur lrsquoagriculture un thegraveme sur lequel plusieurs contributions cleacutes sont disponibles Certaines des cateacutegories drsquoinvestissement eacutevoqueacutees ci-dessous affectent la nutrition par le biais de la production de la consommation ou par drsquoautres types de canaux

Lrsquoagriculture peut influer sur la nutrition par diffeacuterentes voies dont quatre sont identifieacutees dans la litteacuterature comme constituant des facteurs cleacutes (Ruel amp Alderman 2013) (i) prix des aliments (ii) revenus issus de lrsquoagriculture (iii) consommation de sa propre production due agrave des imperfections du marcheacute et (iv) facteurs lieacutes au sexe Si au niveau des meacutenages lrsquoagriculture a des effets sur la nutrition ces effets sont tregraves vraisemblablement lieacutes agrave un ou plusieurs de ces facteurs Lrsquoexamen de 23 eacutetudes sur cinq types drsquointerventions (biofortification jardins potagers deacuteveloppement de la production laitiegravere pecircche et eacutelevage de beacutetail) reacutevegravele une augmentation de la production et de la consommation par les meacutenages des produits alimentaires cibleacutes par ces interventions Les donneacutees disponibles sont mitigeacutees quant aux effets des interventions agricoles sur drsquoautres aspects notamment sur les apports en micronutriments et lrsquoeacutetat nutritionnel ou sur les revenus Les auteurs attribuent ceci aux insuffisances des eacutetudes en termes de puissance statistique et de collecte des donneacutees plutocirct qursquoagrave un veacuteritable manque drsquoefficaciteacute des programmes (Masset et al 2011)

Un examen anteacuterieur de 30 eacutetudes sur des interventions agricoles (comprenant des interventions en faveur des jardins potagers des interventions en faveur de lrsquoeacutelevage de beacutetail des interventions combineacutees favorisant agrave la fois le jardinage potager et lrsquoeacutelevage et des programmes drsquoirrigation) a reacuteveacuteleacute que la plupart de ces interventions avaient augmenteacute la production alimentaire et que sur ces 30 eacutetudes 19 avaient ameacutelioreacute la nutrition au niveau des meacutenages Sur ces 19 interventions ayant ameacutelioreacute la nutrition 14 avaient investi dans diffeacuterents types de capital (humain financier physique et social) (Berti 2004) Ces deux examens soulignent que le manque de rigueur et lrsquoextrecircme heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des meacutethodes entre les eacutetudes limitent la capaciteacute drsquoanalyse et de geacuteneacuteralisation des reacutesultats (Berti 2004 Masset et al 2011) Cet eacutecueil a eacutegalement eacuteteacute identifieacute dans un autre examen de 27 projets agricoles qui a conclu que les donneacutees probantes attestant drsquoun impact des strateacutegies de production agricole sur lrsquoameacutelioration de la nutrition des femmes et des enfants restaient limiteacutees en grande partie agrave cause des limitations meacutethodologiques des eacutetudes examineacutees par les auteurs (Girard et al 2012)

Document de consultation

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Selon Girard et al (2012) les strateacutegies agricoles ont invariablement et sensiblement ameacutelioreacute les reacutegimes alimentaires et les apports en vitamine A des femmes et des enfants mecircme si cela ne srsquoest pas traduit par des effets positifs sur le statut en vitamine A lrsquoaneacutemie ou la morbiditeacute Plusieurs des eacutetudes qursquoils ont examineacutees ont eu des effets significatifs sur les problegravemes de retard de croissance et drsquoeacutemaciation contrairement agrave ce qui est dit dans le reacutesumeacute des auteurs

Contrats de production et organisations de producteurs

Des contrats de production entre des agriculteurs et le secteur priveacute ont permis aux agriculteurs drsquoacceacuteder aux intrants aux creacutedits et aux services de vulgarisation neacutecessaires (Banque mondiale 2008 Asian Development Bank 2012) En outre gracircce agrave ce type de contrats des petits exploitants agricoles ont pu beacuteneacuteficier de prix et de marcheacutes assureacutes et les entreprises ont partageacute les risques de production et de commercialisation avec les producteurs Neacuteanmoins pour que les petits exploitants puissent tirer profit de lrsquoagriculture contractuelle les conditions preacutealables requises sont nombreuses Ils doivent pouvoir acceacuteder aux routes et aux services drsquoinformation et ils peuvent avoir besoin de se regrouper en organisations eacutetant donneacute que les fournisseurs et les grossistes preacutefegraverent geacuteneacuteralement passer contrat avec des organisations de producteurs qui peuvent contribuer agrave garantir la qualiteacute et la livraison des produits en temps voulu (Taren amp Alaofegrave 2013)

Canaux de la grande distribution

Les pays en deacuteveloppement ont connu un rapide deacuteveloppement des supermarcheacutes suite agrave des transformations du cocircteacute de lrsquooffre et de la demande Les supermarcheacutes peuvent ecirctre deacutetenus par des enseignes locales ou internationales Ils offrent geacuteneacuteralement un large choix drsquoaliments et de produits divers dans un mecircme lieu Par inteacutegration verticale et horizontale (Reardon et al 2012) ils sont souvent deacutetenus par les mecircmes groupes dans lesquels sont concentreacutees les activiteacutes de distribution et drsquoautres fonctions du systegraveme alimentaire Malgreacute les risques inheacuterents agrave ce mode de fonctionnement des eacutetudes ont essentiellement reacuteveacuteleacute des impacts positifs des nouveaux canaux de la grande distribution sur la productiviteacute agricole les prix de vente et les revenus Selon Chege et al (2015) au Kenya les agriculteurs intervenant dans les canaux de la grande distribution ont des revenus plus eacuteleveacutes et produisent plus de fruits et de leacutegumes Les auteurs montrent que ces deux facteurs (revenus et choix de la production veacutegeacutetale) ont eu des effets positifs sur la nutrition les meacutenages agricoles qui approvisionnent les supermarcheacutes consomment pregraves de 15 agrave 20 plus de calories de fer et de zinc et 30 plus de vitamines A Agrave noter neacuteanmoins que la commercialisation favorise la speacutecialisation ce qui reacuteduit la diversiteacute de la production des agriculteurs consideacutereacutes individuellement

Gestion des activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte et reacuteduction des pertes

Les projets de deacuteveloppement des marcheacutes ou de la chaicircne de valeur agricole peuvent eacutegalement ameacuteliorer les activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte avec des effets positifs sur lrsquoeacutetat nutritionnel En effet en ameacuteliorant les techniques de manutention de stockage et de conservation lrsquooptimisation des activiteacutes apregraves reacutecolte entraicircne un lissage de la consommation et augmente la disponibiliteacute tout au long de lrsquoanneacutee drsquoaliments frais et nutritifs Plus particuliegraverement des meacutethodes de conservation preacutecautionneuses permettent de preacuteserver les teneurs en nutriments et de reacuteduire lrsquoutilisation de sucre de sel et drsquoautres ingreacutedients ajouteacutes De plus lrsquoameacutelioration des activiteacutes apregraves reacutecolte augmente la qualiteacute et la quantiteacute des reacutecoltes ce qui se traduit par une augmentation des revenus (Copenhagen Consensus Center 2015)

Creacuteation de la demande pour des aliments cultiveacutes localement et ameacutelioration de leur accegraves

Un programme meneacute aux Eacutetats-Unis dans lrsquoIowa a permis de consideacuterablement augmenter les ventes des productions agricoles locales aux restaurants coopeacuteratives et autres institutions (Ranum amp Wiemerslage 2011) Les producteurs locaux ont ainsi eacuteteacute mis en relation avec des marcheacutes jusqursquoalors inexploiteacutes (ex cantines scolaires) avec une coordination des niveaux de prix et en ciblant avant tout les produits de deuxiegraveme cateacutegorie De plus les producteurs ont beacuteneacuteficieacute de formations et de subventions pour les aider agrave financer des serres agrave diversifier leur production et agrave ameacuteliorer leurs

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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eacutequipements de stockage Ce programme associeacute agrave la marque commerciale preacuteexistante ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo (achetez frais achetez local) ciblait les consommateurs par des activiteacutes de sensibilisation et drsquoeacuteducation inteacutegrant des deacutegustations de produits et des rencontres autour du projet de rapprochement des agriculteurs locaux et des eacutetablissements scolaires Ce programme a permis de piloter six projets au sein drsquoeacutetablissements scolaires dans lesquels lrsquoeacuteducation agrave la nutrition a eacuteteacute inteacutegreacutee aux programmes peacutedagogiques dont les enseignants ont reccedilu une formation et ougrave des reacuteseaux de distribution ont eacuteteacute creacuteeacutes pour inteacutegrer des produits locaux dans les menus des cantines scolaires Enfin le programme a ducirc faire du lobbyisme pour obtenir des changements dans la politique de lrsquoEacutetat afin de permettre aux institutions publiques de srsquoapprovisionner localement Conseacutecutivement agrave ce programme les agriculteurs ont constateacute une ameacutelioration qualitative et quantitative de leur production et les achats drsquoaliments locaux par les restaurants les coopeacuteratives alimentaires et les institutions locales ont augmenteacute de plus drsquoun demi-million drsquoUSD

Jardins potagers

Les impacts positifs des interventions en faveur des jardins potagers sur lrsquoeacutetat nutritionnel les revenus et les habitudes alimentaires sont aujourdrsquohui bien documenteacutes (Taren amp Alaofegrave 2013) Mecircme si certaines interventions ciblent prioritairement la production de leacutegumineuses et de tubercules les productions de fruits de leacutegumes drsquoherbes culinaires et de condiments restent les plus courantes (Taren amp Alaofegrave 2013) Par exemple au Neacutepal une intervention meneacutee en faveur des jardins potagers des meacutenages en association avec une campagne de sensibilisation agrave la nutrition a permis drsquoaugmenter les connaissances sur la nutrition des participants ainsi que la diversiteacute de leur reacutegime alimentaire Les participants ont eacutegalement eu davantage tendance agrave donner des aliments compleacutementaires aux nourrissons et agrave correctement conserver leurs aliments (Jones et al 2005)

Un examen de ces interventions agricoles a reacuteveacuteleacute que sur les neuf interventions en faveur des jardins potagers eacutetudieacutees toutes ont eu des effets positifs -modeacutereacutes agrave eacuteleveacutes- sur les reacutegimes alimentaires Sur les trois interventions pour lesquelles des donneacutees anthropomeacutetriques ont eacuteteacute releveacutees toutes ont permis de reacuteduire les problegravemes drsquoinsuffisance pondeacuterale drsquoeacutemaciation et de retard de croissance chez les enfants Les interventions en faveur des jardins potagers soutiennent favorablement la comparaison avec les autres types drsquointerventions examineacutees mais les auteurs font remarquer que la plupart de ces actions en faveur des jardins potagers inteacutegraient un objectif de nutrition explicite et un investissement en capital humain ce qui nrsquoest pas le cas avec la plupart des autres types drsquointerventions Par conseacutequent il est difficile de comparer les interventions en faveur des jardins potagers avec les autres types drsquointerventions et drsquoisoler les raisons qui expliquent leur succegraves Cela montre neacuteanmoins que les interventions inteacutegrant des investissements diversifieacutes dans diffeacuterents types de capital (comme lrsquoeacuteducation nutritionnelle et la prise en compte de lrsquoeacutegaliteacute entre les sexes) reacuteussissent mieux que celles qui ne le font pas (Berti 2004)

Diversiteacute des cultures

Dans un examen des strateacutegies agricoles visant agrave ameacuteliorer la nutrition Carletto et al (2015) se sont pencheacutes sur trois eacutetudes analysant les liens entre la diversiteacute des cultures et la nutrition Au Neacutepal des donneacutees probantes issues drsquoun programme de nutrition multisectoriel reacutevegravelent que la diversiteacute du reacutegime alimentaire des megraveres et des enfants ainsi que le rapport poidsacircge des enfants sont eacutetroitement lieacutes agrave la diversiteacute de la production14 au niveau du meacutenage (Malapit et al 2013) Il est inteacuteressant de remarquer que cette eacutetude a deacutetermineacute que lrsquoautonomisation des femmes limite les effets neacutegatifs drsquoune production peu diversifieacutee sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des megraveres et des enfants et sur le rapport tailleacircge des enfants Agrave partir de donneacutees de panels une analyse eacuteconomeacutetrique a estimeacute qursquoau Nigeacuteria une augmentation de 10 de la diversiteacute des varieacuteteacutes cultiveacutees entraicircne une augmentation de 24 de la diversiteacute des reacutegimes alimentaires (Dillon et al 2014) En Zambie la diversiteacute de la production (mesureacutee par le nombre total de cultures diffeacuterentes et de groupes alimentaires produits) ainsi que les activiteacutes ciblant les meacutenages

14 En utilisant un indice de la diversiteacute de la production fondeacute sur neuf items alimentaires Groupes drsquoaliments inclus feacuteculents haricots leacutegumineuses et noix leacutegumes-feuilles vert fonceacute tubercules leacutegumes et fruits riches en vitamine A autres fruits et leacutegumes lait et produits laitiers œufs poisson et viande

Document de consultation

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pratiquant une agriculture de subsistance (ex eacutelevage de beacutetail production de fruits et de leacutegumes cultures de plein champ) ont eacuteteacute positivement associeacutees au rapport taillepoids des enfants et inversement associeacutees aux retards de croissance des enfants de plus de 24 mois (Kumar et al 2015) Cela signifie que la diversiteacute de la production au niveau des meacutenages peut avoir des effets positifs sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires et sur les reacutesultats anthropomeacutetriques pour les enfants et les megraveres

Eacutelevage de beacutetail

Les interventions au niveau des meacutenages ciblant lrsquoeacutelevage de beacutetail et lrsquoaquaculture se sont majoritairement focaliseacutees sur la geacuteneacuteration de revenus plutocirct que sur la consommation Mecircme srsquoil y a peu drsquoeacuteleacutements probants disponibles quant agrave lrsquoimpact de ce type drsquoinvestissements sur la nutrition et les reacutegimes alimentaires les aliments drsquoorigine animale sont denses sur le plan nutritionnel et certaines donneacutees montrent des impacts positifs sur les reacutesultats nutritionnels Lrsquoexamen de huit eacutetudes analysant les liens entre la production agricole (production de cultures et eacutelevage de beacutetail) la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des meacutenages et les reacutesultats nutritionnels chez lrsquoenfant conclut que lrsquoeacutelevage de beacutetail est associeacute agrave des reacutesultats positifs en termes de nutrition (Carletto et al 2015)

Produits laitiers volaille et produits de lrsquoaquaculture

Plusieurs eacutetudes ont montreacute que les interventions ciblant la production laitiegravere peuvent augmenter la consommation de produits laitiers et lrsquoapport geacuteneacuteral en nutriments et reacuteduire la preacutevalence des problegravemes de retard de croissance drsquoeacutemaciation et drsquoinsuffisance pondeacuterale (Taren amp Alaofegrave 2013) Le projet baptiseacute ldquoMilk Mattersrdquo (le lait crsquoest important)(reacutefeacuterence) a compareacute deux groupes de participants agrave un groupe teacutemoin Dans le premier groupe les participants ont reccedilu des animaux laitiers (une vache ou quatre chegravevres) et du fourrage Lrsquoautre groupe a eacutegalement eu du fourrage et des animaux laitiers mais ces derniers ont eacuteteacute preacutealablement vaccineacutes et vermifugeacutes Ces interventions ont eacuteteacute reacutealiseacutees dans la reacutegion somali drsquoEacutethiopie ougrave entre 20 et 50 des besoins eacutenergeacutetiques des eacuteleveurs pastoraux proviennent de la consommation de produits laitiers et de produits drsquoorigine animale Dans cette reacutegion les seacutecheresses annuelles aggravent la malnutrition agrave cause notamment drsquoune reacuteduction de la production laitiegravere pendant la saison segraveche La comparaison avec le groupe teacutemoin a reacuteveacuteleacute que les interventions Milk Matters ont permis drsquoaugmenter la consommation de produits laitiers et de stabiliser lrsquoeacutetat nutritionnel des enfants des eacuteleveurs pastoraux en peacuteriode de soudure Par ailleurs il a eacuteteacute estimeacute que ces interventions ont eacuteteacute extrecircmement rentables leur coucirct eacutevalueacute repreacutesente entre 45 et 75 du coucirct des programmes drsquoalimentation theacuterapeutique meneacutes dans le cadre de la prise en charge communautaire de la malnutrition aigueuml Enfin les femmes ont pu deacutegager plus de temps libre ce qui peut avoir des effets positifs sur les pratiques drsquoalimentation des enfants (Sadler et al 2012)

Reacutegimes fonciers

Drsquoapregraves lrsquoexamen de vingt eacutetudes (Lawry et al 2014) les interventions visant agrave formaliser les droits fonciers (comme lrsquoacquisition en libre proprieacuteteacute lrsquoenregistrement des droits par redistribution des terres et la reacutegularisation officielle des droits fonciers coutumiers) sont associeacutes agrave des gains en termes de productiviteacute et de bien-ecirctre social La reconnaissance de jure des droits fonciers permet drsquoaugmenter la valeur moneacutetaire de la productiviteacute des terres de 40 en moyenne mecircme si lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des donneacutees limite la capaciteacute agrave tirer des conclusions formelles Le bien-ecirctre social des beacuteneacuteficiaires (mesureacute par leur consommation ou leurs revenus) a augmenteacute de 15 pour cent en moyenne Les auteurs font eacutegalement remarquer que la qualiteacute des donneacutees disponibles ne permet pas drsquoavoir une assise suffisamment solide pour geacuteneacuteraliser ces reacutesultats et que les mesures qualitatives ne tiennent pas compte des conseacutequences sociales des politiques fonciegraveres telles que le deacuteplacement ou lrsquoeacutegaliteacute hommes-femmes Les beacuteneacutefices ont eacuteteacute largement plus importants en Asie et en Ameacuterique latine qursquoen Afrique et ont eacuteteacute variables en fonction du niveau de revenu les effets moindres constateacutes en Afrique subsaharienne peuvent srsquoexpliquer par un reacutegime foncier coutumier deacutejagrave largement eacutetabli et eacutetendu Mecircme srsquoil semble que la reconnaissance des droits fonciers contribue au bien-ecirctre social ces effets sont extrecircmement variables et speacutecifiques au contexte (Lawry et al 2014)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire conditionnel (TMC)

Les donneacutees disponibles en la matiegravere suggegraverent que les programmes de TMC ont des impacts significatifs sur lrsquoanthropomeacutetrie des enfants et certaines eacutetudes montrent des effets chez les plus jeunes enfants qui beacuteneacuteficient plus longtemps de la protection sociale (Ruel et Alderman 2013) En outre ces programmes ont des effets positifs sur drsquoautres facteurs qui se reacutepercutent sur lrsquoeacutetat nutritionnel notamment lrsquoaugmentation des deacutepenses des meacutenages la seacutecuriteacute alimentaire et lrsquoameacutelioration des reacutegimes alimentaires (Leroy et al 2009) La protection sociale a joueacute un rocircle important pour reacuteduire la deacutenutrition en Colombie le seul pays actuellement en passe drsquoatteindre les quatre objectifs de lrsquoAssembleacutee mondiale de la Santeacute (IFPRI 2014a) De plus le fait de rendre la protection sociale plus sensible aux enjeux de nutrition est une strateacutegie prometteuse eacutetant donneacute que les deacutepenses publiques engageacutees dans la protection sociale progressent dans le monde entier (IFPRI 2014a)

Partenariats public-priveacute

Dans nrsquoimporte quel pays consideacutereacute la consommation alimentaire est deacutetermineacutee par les secteurs de la production de la transformation alimentaire de la distribution de gros et de la distribution de deacutetail Par conseacutequent le secteur priveacute a un eacutenorme impact sur les habitudes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels De plus drsquoautres secteurs comme la teacuteleacutephonie mobile les meacutedias et le secteur de la santeacute influent sur la consommation et les preacutefeacuterences des consommateurs Les partenariats public-priveacute (PPP) pourraient aider agrave mettre en relation les agriculteurs avec les chaicircnes drsquoapprovisionnement gracircce agrave des investissements dans des biens publics et dans des politiques facilitant le deacuteveloppement du commerce et des marcheacutes ainsi que dans lrsquoeacuteducation et la formation pour deacutevelopper la capaciteacute technique des agriculteurs et les aider agrave respecter les normes de tri drsquoemballage et de culture (Narrod et al 2008)

De plus le secteur public peut inciter le secteur priveacute agrave adopter des politiques favorables aux enjeux de nutrition Il peut le faire gracircce agrave des reacuteglementations directes des engagements volontaires ou par le biais de PPP dans lesquels les deux secteurs exploitent mutuellement leurs ressources et creacuteent de la valeur partageacutee Les PPP pourraient permettre au secteur public drsquointensifier ses interventions et de tirer au mieux parti de ses investissements gracircce agrave la capaciteacute eacutetablie drsquoexeacutecution et de deacuteveloppement du secteur priveacute De son cocircteacute le secteur priveacute pourrait beacuteneacuteficier drsquoun partage des risques et de la creacuteation drsquoune valeur partageacutee gracircce agrave lrsquoameacutelioration de sa perception par le public Les donneacutees disponibles sur les PPP axeacutes sur la nutrition sont rares et il nrsquoa pas encore eacuteteacute deacutetermineacute si les PPP sont plus efficaces que drsquoautres types drsquoengagements avec le secteur priveacute (Hoddinott et al 2015)

Investissements infrastructurels et nutrition

Irrigation

Alors que lrsquoimpact de lrsquoirrigation sur la reacuteduction de la pauvreteacute est bien documenteacute les effets de lrsquoameacutelioration des techniques drsquoirrigation sur la nutrition ne le sont pas (Hussain amp Hanjra 2004) Neacuteanmoins certaines donneacutees indiquent que lrsquoirrigation peut aider agrave reacuteduire la malnutrition chronique et saisonniegravere par lrsquoaccroissement de la consommation drsquoaliments de base et drsquoaliments drsquoorigine animale conseacutecutivement agrave une augmentation des revenus et agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute de lrsquoeacutelevage (Taren amp Alaofegrave 2013) De plus en permettant de cultiver pendant toute lrsquoanneacutee des

Document de consultation

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varieacuteteacutes agrave forte valeur lrsquoirrigation peut ameacuteliorer la consommation de certains aliments Au Beacutenin des systegravemes drsquoirrigation au goutte-agrave-goutte alimenteacutes par lrsquoeacutenergie solaire ont permis drsquoaugmenter la consommation de fruits et leacutegumes jusqursquoagrave atteindre les apports journaliers recommandeacutes et les revenus tireacutes de la production veacutegeacutetale ont permis aux agriculteurs drsquoacheter des aliments de base des leacutegumes secs et des sources de proteacuteines pendant la saison segraveche Selon une enquecircte les beacuteneacuteficiaires de ce projet drsquoirrigation eacutetaient 17 pour cent moins susceptibles de se deacutefinir comme eacutetant en situation drsquoinseacutecuriteacute alimentaire (Burney et al 2010)

Au Ghana une technologie agrave bas coucirct drsquoirrigation par les nappes phreacuteatiques peu profondes a permis drsquoameacuteliorer la rentabiliteacute et de creacuteer des emplois pendant la saison segraveche Toutefois la diversiteacute des apports alimentaires nrsquoa pas progresseacute pour les agriculteurs utilisant les techniques drsquoirrigation et elle a mecircme reculeacute pour les agriculteurs deacutetenant un type speacutecifique de puits peu profond Les auteurs pensent que cela peut ecirctre ducirc agrave lrsquoimpact deacutefavorable sur le plan nutritionnel de la monoculture que lrsquoirrigation a favoriseacutee dans certains cas (Namara et al 2011) Crsquoest pourquoi il est essentiel de tenir compte des impacts neacutegatifs potentiels des programmes drsquoirrigation tels que la deacutependance accrue agrave la monoculture et les maladies veacutehiculeacutees par lrsquoeau De plus amples recherches sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les technologies drsquoirrigation peuvent entraicircner des reacutesultats positifs sur le plan de la nutrition et comment les risques peuvent ecirctre reacuteduits notamment le risque que de lrsquoeau contamineacutee affecte la santeacute des populations via les reacuteseaux drsquoirrigation (Taren amp Alaofegrave 2013) Les effets de lrsquoirrigation varient consideacuterablement en fonction de plusieurs facteurs notamment les contextes eacutecologique et eacutepideacutemiologique de la reacutegion consideacutereacutee (Taren amp Alaofegrave 2013)

Il est essentiel de noter que les infrastructures drsquoirrigation neacutecessitent geacuteneacuteralement drsquoorganiser des services de vulgarisation et un soutien technique pour assurer la durabiliteacute de la technologie drsquoirrigation Les investissements devraient ecirctre reacutealiseacutes en fonction des ressources et des profils eacutecologiques reacutegionaux Mais lagrave ougrave les marcheacutes sont relativement peu deacuteveloppeacutes et ougrave les nappes souterraines sont facilement accessibles des technologies moins exigeantes en ressources pourraient ecirctre appliqueacutees (comme les puits peu profonds eacutevoqueacutes ci-dessus dans le cas du Ghana) Le passage agrave des technologies drsquoirrigation plus avanceacutees peut neacutecessiter une capaciteacute de fabrication reacutegionale des liens avec les marcheacutes et des intrants financiers Dans les deux cas les gouvernements peuvent srsquoassocier avec des reacutealisateurs de projets notamment le secteur priveacute et les ONG pour encourager une large adoption des technologies drsquoirrigation

Reacuteseaux routiers eacutelectriciteacute et ameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau

Des preuves limiteacutees suggegraverent que les investissements dans les reacuteseaux routiers geacutenegraverent des impacts positifs sur la productiviteacute agricole lrsquoaugmentation du PIB dans les zones rurales et la reacuteduction de la pauvreteacute (Knox et al 2013) Les investissements dans les reacuteseaux eacutelectriques ont de plus larges impacts lagrave ougrave les systegravemes agricoles sont plus modernes et ougrave les besoins en eacutelectriciteacute sont plus grands Enfin lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau peut avoir des effets positifs sur le deacuteveloppement des enfants de moins de cinq ans mecircme si les eacutetudes actuellement disponibles sont de faible qualiteacute (Dangour et al 2013)

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Communications

Les investissements visant agrave augmenter la disponibiliteacute des informations et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes peuvent ameacuteliorer le bien-ecirctre social Internet et les technologies mobiles permettent de communiquer rapidement les informations lieacutees agrave lrsquoagriculture et agrave la nutrition dans les populations rurales toutefois de forts taux drsquoanalphabeacutetisme des infrastructures inadapteacutees et le coucirct des services drsquoinformation constituent un frein pour le deacuteveloppement des

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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systegravemes drsquoinformation dans les zones rurales Les technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) peuvent promouvoir la nutrition de faccedilon directe gracircce aux campagnes de marketing social et de faccedilon indirecte en favorisant la productiviteacute des petits exploitants agricoles En Tanzanie par exemple des centres de teacuteleacutecommunications ont permis aux petits exploitants agricoles drsquoacceacuteder agrave des informations sur les creacutedits sur les marcheacutes et aux preacutevisions meacuteteacuteorologiques (Mtega amp Ronald 2013)

Behrman et al (2012) ont constateacute des rapports BeacuteneacuteficiesCoucircts positifs lieacutes agrave lrsquoameacutelioration des informations sur les marcheacutes gracircce agrave la technologie SMS dans deux pays drsquoAsie du Sud et quatre pays drsquoAfrique Des investissements dans des programmes drsquoalphabeacutetisation avec des partenariats avec le secteur priveacute destineacutes agrave reacuteduire les coucircts et des services lieacutes agrave lrsquoappropriation des informations pourraient favoriser lrsquoexpansion des TIC dans les zones rurales Des informations sur la nutrition devraient eacutegalement ecirctre communiqueacutees

Biofortification

La biofortification peut constituer un investissement extrecircmement rentable apregraves la mise de fonds initiale pour concevoir les varieacuteteacutes biofortifieacutees mener des essais dans le pays et creacuteer la demande et les marcheacutes locaux la suppleacutementation nutritionnelle par biofortification peut devenir auto-suffisante avec peu de coucircts reacutecurrents (Meenakshi 2008) Lrsquoeacutelargissement des chaicircnes de valeur pour inteacutegrer des aliments biofortifieacutes et enrichis est une strateacutegie prometteuse pour lrsquoameacutelioration de lrsquoapport en micronutriments et de lrsquoeacutetat nutritionnel geacuteneacuteral des consommateurs Les campagnes de commercialisation associeacutees agrave une sensibilisation agrave la nutrition ameacuteliorent lrsquoacceptation par les consommateurs et leur propension agrave acheter ce type drsquoaliments (Meenakashi et al 2012)

Les donneacutees disponibles sur lrsquoefficaciteacute de la biofortification pour ameacuteliorer les reacuteserves en micronutriments sont solides et de plus en plus nombreuses Par exemple une eacutetude bien connue (Low et al 2007) a eacutevalueacute un programme meneacute sur deux ans au Mozambique qui a cibleacute 741 meacutenages agricoles Avec ce programme les meacutenages ont eu accegraves agrave des pieds de patates douces agrave chair orange (OFSP) (varieacuteteacute seacutelectionneacutee de maniegravere agrave avoir une haute teneur en becirctacarotegravene) et agrave des services de vulgarisation Les services de vulgarisation couvraient plusieurs thegravemes depuis des informations sur la nutrition jusqursquoaux meacutethodes de production et de commercialisation Une augmentation de lrsquoapport en vitamine A a eacuteteacute constateacutee chez les enfants des meacutenages beacuteneacuteficiaires ainsi qursquoune augmentation nette des concentrations seacuteriques moyennes en reacutetinol et la preacutevalence des faibles concentrations seacuteriques en reacutetinol est passeacutee de 60 pour cent agrave 38 pour cent Aucun changement nrsquoa eacuteteacute observeacute dans les meacutenages teacutemoins alors que tous les enfants de la communauteacute avaient eu accegraves agrave des suppleacutements en vitamine A Les auteurs font remarquer que leurs reacutesultats mettent en eacutevidence la neacutecessiteacute de mener des interventions multiples inteacutegrant notamment la suppleacutementation nutritionnelle ainsi que des approches axeacutees sur les aliments (Low et al 2007) Des donneacutees plus reacutecentes tireacutees drsquoessais controcircleacutes randomiseacutes meneacutes agrave plus large eacutechelle ont eacutegalement reacuteveacuteleacute des effets positifs de lrsquointroduction des OFSP aupregraves de 12 000 et 10 000 meacutenages au Mozambique et en Ouganda respectivement (Hotz et al 2011 Hotz et al 2012)

Outre les OFSP drsquoautres varieacuteteacutes peuvent ecirctre biofortifieacutees comme par exemple le bleacute biofortifieacute en zinc le riz enrichi en fer ou le maiumls enrichi en proteacuteines Pour toutes ces espegraveces un potentiel drsquoameacutelioration des reacuteserves du micronutriment ou macroeacuteleacutement cibleacute a eacuteteacute deacutemontreacute Les donneacutees prouvant lrsquoefficaciteacute nutritionnelle de la biofortification sont solides mais des recherches plus approfondies sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les cultures biofortifieacutees affectent les rendements et les profits des agriculteurs et comment creacuteer des marcheacutes locaux et de la demande dans divers contextes climatiques et socio-eacuteconomiques Des donneacutees disponibles sur des reacutegions rurales du Ghana suggegraverent que les consommateurs acceptent de payer un prix plus eacuteleveacute pour les produits biofortifieacutees agrave condition de recevoir des informations sur leurs beacuteneacutefices nutritionnels (Banerji et al 2013)

Document de consultation

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Liste des abreacuteviations

ATNI Access to Nutrition Index

CdA CIN2 Cadre drsquoAction de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

CIMSANS Center for Integrated Modeling of Sustainable Agriculture amp Nutrition Security

CIN2 Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

eacuteqCO2 Eacutequivalent dioxyde de carbone

FAO Organisation des Nations Unies pour lrsquoalimentation et lrsquoagriculture

GNR Rapport sur la nutrition mondiale

IDF Feacutedeacuteration internationale du diabegravete

IED Investissement eacutetranger direct

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

IOM Institute of Medicine

MCC Millennial Challenge Corporation

MNT Maladies non transmissibles

OFSP Patate douce agrave chair orange (Orange Flesh Sweet Potato)

OMS Organisation mondiale de la Santeacute

ONG Organisation non gouvernementale

PIB Produit inteacuterieur brut

PPP Partenariat public-priveacute

RampD Recherche et deacuteveloppement

TIC Technologies de lrsquoinformation et de la communication

TMC Programmes de transfert moneacutetaire conditionnel

UNICEF Fonds international de secours agrave lrsquoenfance des Nations unies

Creacutedits photos

Couverture FAOSwiatoslaw Wojtkowiak

Page 3 FAOThomas Moth Poulsen

Page 7 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 13 World Bank

Page 14 Wikicommons

Page 15 FAOJess Fanzo

Page 15 FAOIsaac Kasamani

Page 17 Fotolia

Page 18 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 20 Fotolia

Page 23 FAOValerio Crespi

Page 25 FAORachel Nugent

Page 26 FAOSebastiaacuten Villar

Page 35 FAOOscar Castellanos

Secreacutetariat de lrsquoUNSCNE-mail scnfaoorg bull Internet wwwunscnorg bull co FAO bull Viale delle Terme di Caracalla bull 00153 Rome Italie

FR

Vision de lrsquoUNSCN Un monde libeacutereacute de la faim et de toutes les formes de malnutrition est reacutealisable dans cette geacuteneacuteration

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN

Document de consultation

Avec le soutien de

par deacutecision du Bundestag allemand

Page 2: Investir pour des systèmes alimentaires sains...Investir pour des systèmes alimentaires sains Sommaire Avant-propos3 Messages clés 5 1.Introduction 7 2. Qu’est-ce qu’un système

Tous droits reacuteserveacutes Le Comiteacute permanent de la nutrition du systegraveme des Nations Unies encourage lrsquoutilisation et la diffusion du contenu de ce produit Le contenu peut ecirctre reproduit et diffuseacute agrave des fins drsquoenseignement ou agrave drsquoautres fins non commerciales sous reacuteserve que le Comiteacute permanent de la nutrition soit correctement mentionneacute comme source et qursquoil ne soit sous-entendu en aucune maniegravere que le Comiteacute approuverait les opinions produits ou services des utilisateurs

Toute demande relative aux droits de traduction et drsquoadaptation ainsi qursquoagrave la revente et autres droits drsquoexploitation commerciale doit ecirctre adresseacutee par courrier eacutelectronique au secreacutetariat du Comiteacute permanent de la nutrition agrave lrsquoadresse scnfaoorg

Investir pour des systegravemes alimentaires sainsAnalyse de contexte et examen des donneacutees disponibles sur les investissements reacutealiseacutes dans les systegravemes alimentaires dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition

Mise en œuvre du Cadre drsquoAction de laDeuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN Septembre 2016

Document de consultationFR

Remerciements

Ce document a eacuteteacute reacutedigeacute par la Pre Rachel Nugent et Daniel Grafton du deacutepartement de santeacute mondiale de lrsquoUniversiteacute de Washington (Seattle Eacutetat de Washington Eacutetats-Unis) Peu avant la finalisation de ce projet Mme Nugent est devenue vice-preacutesidente du deacutepartement des maladies non transmissibles du Research Triangle Institute International Elle est membre du Groupe international drsquoexperts du Rapport sur la nutrition mondiale et membre du comiteacute de lrsquoUS Institute of Medecine chargeacute de lrsquoeacutevaluation eacuteconomique des interventions en faveur des enfants et des familles

Les auteurs souhaitent remercier le Comiteacute permanent de la nutrition des Nations Unies (UNSCN) et lui manifester toute leur gratitude pour son soutien notamment pour lrsquoaide preacutecieuse du Dr Francesco Branca et de la Dre Marzella Wuumlstefeld Les auteurs ont aussi grandement beacuteneacuteficieacute des commentaires preacutepareacutes par Angelina Balz Helene Delisle Charlotte Dufour James Garrett Corinna Hawkes Anna Herforth Carl Lachat Carol Levin Tim Lobstein Iain MacGillivray Catherine Mah Laura Michele Noreen Mucha Stineke Oenema Jomo Sundaram Ismael Thiam et Miriam Yiannakis Les auteurs remercient eacutegalement Janice Meerman pour ses commentaires et modifications du document final Toutes les eacuteventuelles erreurs ou omissions relegravevent de la seule responsabiliteacute des auteurs

Ce document a pu voir le jour gracircce au soutien financier du gouvernement de la Reacutepublique feacutedeacuterale drsquoAllemagne par lrsquointermeacutediaire du ministegravere feacutedeacuteral de lrsquoAlimentation et de lrsquoAgriculture

Ce document est eacutegalement consultable sur le site Internet de lrsquoUNSCN agrave lrsquoadresse wwwunscnorg

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

Sommaire

Avant-propos 3Messages cleacutes 51 Introduction 72 Qursquoest-ce qursquoun systegraveme alimentaire sain 9 21 Composantes drsquoun systegraveme alimentaire 9 22 Comprendre les diffeacuterences des systegravemes alimentaires 10 23 Reacutesultats sanitaires et nutritionnels pour chaque type de systegraveme alimentaire 11

3 Investissements visant lrsquoameacutelioration de la nutrition dans diffeacuterents 16 systegravemes alimentaires 31 Systegravemes alimentaires de type IndustrielMixte (systegravemes 1 et 2) 16 32 Systegravemes alimentaires En transition (systegraveme 3) 18 33 Systegravemes alimentaires de type Eacutemergent ou Rural (systegravemes 4 et 5) 19

4 Application de la typologie des systegravemes alimentaires 22 aux choix drsquoinvestissement 5 Conclusions et recommandations 25 Reacutefeacuterences 26Annexe 31 Interventions agricoles en faveur drsquoune meilleure nutrition 31

Investissements infrastructurels et nutrition 35

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche 36 et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Liste des abreacuteviations 38

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

3

Avant-propos

Mise en œuvre du Cadre drsquoaction de la Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition En novembre 2014 les gouvernements du monde entier se sont engageacutes agrave eacutelaborer des ldquopolitiques coheacuterentes des pouvoirs publicsrdquo afin de reacutealiser des avanceacutees dans le domaine de la nutrition Cet engagement a eacuteteacute pris agrave lrsquooccasion de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition (CIN2) conjointement organiseacutee par la FAO et lrsquoOMS Un an plus tard les gouvernements se sont eacutegalement prononceacutes en faveur de la laquo coheacuterence des politiques raquo ndash lorsque les politiques de diffeacuterents secteurs soutiennent des objectifs communs ndash dans le cadre de la mise en œuvre du nouvel Agenda 2030 et de la reacutealisation des Objectifs de deacuteveloppement durable

Comme cela est le cas avec les politiques commerciales internationales (sujet drsquoun preacuteceacutedent document de cette seacuterie) geacuteneacuteralement les politiques drsquoinvestissement sont totalement deacuteconnecteacutees des politiques et programmes de nutrition Les politiques drsquoinvestissement macro-eacuteconomique visent agrave ameacuteliorer les futurs taux de croissance eacuteconomique en sacrifiant geacuteneacuteralement la consommation actuelle agrave la faveur des gains projeteacutes pour lrsquoavenir De mecircme les politiques drsquoinvestissement dans lrsquoagriculture et les systegravemes alimentaires visent agrave ameacuteliorer les taux de rentabiliteacute eacuteconomique de ces secteurs plutocirct que de cibler speacutecifiquement la qualiteacute de ce qui est produit Cette deacuteconnexion doit ecirctre rectifieacutee Une agriculture et des systegravemes alimentaires sains ne sont pas neacutecessairement incompatibles avec de forts taux de rentabiliteacute pour les investisseurs du secteur En fait face agrave lrsquointeacuterecirct croissant que les consommateurs portent agrave la qualiteacute agrave la diversiteacute au goucirct et agrave la seacutecuriteacute sanitaire des aliments ces objectifs mutuels peuvent ecirctre atteints gracircce agrave des investissements penseacutes pour reacutepondre agrave ces demandes

Document de consultation

4

Ce document eacutevoque plusieurs solutions mutuellement beacuteneacutefiques pour les investisseurs (priveacutes ou publics) opeacuterant dans les secteurs de lrsquoagriculture et des systegravemes alimentaires et pour la nutrition et la santeacute des populations Prenons un seul exemple Les investisseurs priveacutes trouvent de plus en plus drsquoopportuniteacutes agrave investir dans les chaicircnes de valeur pour ameacuteliorer la disponibiliteacute de produits horticoles frais locaux dans les supermarcheacutes du monde entier Gracircce agrave un soutien technique et agrave des aides agrave la formation des agriculteurs ils investissent dans la capaciteacute des petits exploitants agricoles agrave atteindre les marcheacutes commerciaux Parallegravelement le secteur public est responsable drsquoinvestissements importants (infrastructure de lrsquoeau et reacuteseau routier notamment) qui contribuent agrave creacuteer un environnement propice agrave lrsquoefficaciteacute du secteur priveacute Les pouvoirs publics peuvent eacutegalement eacutetendre leurs deacutecisions drsquoinvestissement de maniegravere agrave inciter le secteur priveacute agrave investir dans des systegravemes alimentaires sains (par le co-investissement des mesures fiscales des subventions ou des reacuteglementations)

Ce document offre un cadre pour comprendre les diffeacuterents systegravemes alimentaires existants et les besoins drsquoinvestissement correspondants et analyse des donneacutees probantes relatives aux interventions et aux investissements qui favorisent la nutrition et la santeacute Il a pour objectif drsquoencourager le dialogue et la reacutealisation de recherches plus approfondies sur les investissements les plus prometteurs pour promouvoir des systegravemes alimentaires sains dans de multiples pays et contextes locaux diffeacuterents Il souligne eacutegalement drsquoimportantes lacunes dans les donneacutees disponibles des lacunes qursquoil conviendrait de combler pour aider les pays agrave mettre en œuvre les recommandations de la CIN2 en matiegravere drsquoinvestissements publics et priveacutes

Anna Lartey

DirectriceDivision de la nutrition et des systegravemes alimentairesFAO

Francesco Branca

DirecteurDeacutepartement Nutrition pour la santeacute et le deacuteveloppementOMS

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

5

Messages cleacutes

Plusieurs types drsquoinvestissements en faveur de systegravemes alimentaires plus sains sont possibles pour les pays qui souhaitent mettre en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 Les investissements visant agrave ameacuteliorer la nutrition et la santeacute vont depuis les ameacuteliorations agrave grande eacutechelle des infrastructures jusqursquoagrave des soutiens techniques et des aides agrave la commercialisation de plus petite eacutechelle Ces investissements doivent ecirctre compleacuteteacutes par des mesures reacuteglementaires et volontaires par une sensibilisation des consommateurs et par des mesures incitatives

Chaque systegraveme alimentaire a la capaciteacute de produire les aliments sains neacutecessaires agrave une bonne nutrition et agrave la santeacute des populations

Les investissements dans les systegravemes alimentaires doivent ecirctre speacutecifiquement adapteacutes au contexte Les deacutecisions drsquoinvestissement doivent tenir compte des diffeacuterences entre les systegravemes alimentaires et srsquoappuyer sur les leccedilons tireacutees drsquoautres expeacuteriences

Les investissements sont plus rentables lorsque des conditions favorables sont reacuteunies et que les interventions se renforcent les unes les autres en misant sur plusieurs types de capital (humain financier physique)

Mecircme si la plupart des investissements dans les systegravemes alimentaires proviennent du secteur priveacute crsquoest le secteur public qui assume la responsabiliteacute premiegravere de fournir les biens publics et de renforcer les valeurs sociales en reacutepondant aux besoins non couverts par le marcheacute priveacute Le secteur public devrait tester de nouvelles faccedilons de tirer au mieux parti de ses investissements et de son pouvoir de reacuteglementation pour inciter le secteur priveacute agrave inteacutegrer lrsquoameacutelioration de la nutrition dans ses objectifs

Il existe encore de profondes lacunes agrave combler en termes de donneacutees disponibles pour aider les pays et les investisseurs agrave choisir parmi les options drsquoinvestissement approprieacutees et deacuteterminer les investissements agrave privileacutegier en fonction du type de systegraveme alimentaire et du contexte de nutrition Les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres devraient fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees pour mieux identifier les investissements les plus prometteurs en matiegravere drsquoameacutelioration de la nutrition et de la santeacute

Les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres devraient fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees pour mieux identifier les investissements les plus prometteurs en matiegravere drsquoameacutelioration de la nutrition et de la santeacute

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Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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1 Introduction

La deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition (CIN2) qui srsquoest tenue le 21 novembre 2014 a constitueacute une eacutetape fondamentale pour faire avancer les liens entre lrsquoagriculture et la nutrition La Confeacuterence a ratifieacute la Deacuteclaration de Rome sur la nutrition1 un document politique qui contient lrsquoengagement agrave reacuteduire la malnutrition sous toutes ses formes et a reacutedigeacute un Cadre drsquoaction un document politique qui propose plusieurs strateacutegies et options politiques aux pays pour satisfaire cet engagement2 La Recommandation 17 du Cadre drsquoaction de la CIN2 encourage les gouvernements les organismes programmes et fonds des Nations-Unies et drsquoautres acteurs agrave utiliser des politiques drsquoinvestissement pour identifier les possibiliteacutes drsquoatteindre les objectifs mondiaux convenus en matiegravere drsquoalimentation et de nutrition

1 httpwwwfaoorgresourcesinfographicsinfographics-detailsfrc266119 2 httpwwwfaoorg3a-mm215fpdf

Document de consultation

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Les politiques drsquoinvestissement du secteur public correspondent aux deacutepenses engageacutees par les gouvernements en vue drsquoameacuteliorer les beacuteneacutefices socieacutetaux agrave lrsquoavenir Dans les secteurs alimentaires et agricoles ces politiques drsquoinvestissement visent agrave ameacuteliorer la production la productiviteacute lrsquoabordabiliteacute des aliments sains leur accegraves et leur consommation Ces politiques peuvent eacutegalement inclure des efforts de la part des gouvernements pour inciter le secteur priveacute agrave investir dans des systegravemes alimentaires sains Parmi les exemples de politiques drsquoinvestissement figurent la creacuteation de chaicircnes de valeur favorisant lrsquoameacutelioration de la nutrition des mesures drsquoaide aux petits exploitants agricoles et aux exploitants familiaux ou encore lrsquoameacutelioration des infrastructures

Selon la FAO (2013) Les systegravemes alimentaires ont une incidence sur la disponibiliteacute et sur lrsquoaccessibiliteacute drsquoaliments varieacutes et nutritifs et donc sur la capaciteacute des consommateurs agrave avoir un reacutegime alimentaire sain Mais les liens entre les systegravemes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels sont geacuteneacuteralement des liens indirects sur lesquels influent aussi le niveau de revenu les prix la sensibilisation du consommateur et drsquoautres facteurs De plus les interventions et politiques ciblant les systegravemes alimentaires ont rarement pour objectif premier drsquoameacuteliorer la nutrition si bien que leur impact en la matiegravere est souvent difficile agrave suivre et que les chercheurs en concluent parfois qursquoelles sont inefficaces pour reacuteduire la malnutrition

Mecircme si telle nrsquoest pas la conclusion du preacutesent document force est de constater que les donneacutees probantes attestant du lien entre les systegravemes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels font cruellement deacutefaut Selon le Global Panel on Agriculture and Food Systems for Nutrition (groupe mondial sur lrsquoagriculture et les systegravemes alimentaires pour la nutrition) ldquoles interventions politiques sur les marcheacutes et dans le domaine commercial nrsquoont eacuteteacute que faiblement eacutetudieacutees en lien avec les systegravemes alimentaires dans les pays agrave revenu faible et intermeacutediairerdquo Il est donc neacutecessaire de mettre davantage lrsquoaccent sur ce ldquochaicircnon manquantrdquo au niveau de cette marge de manœuvre politique entre les politiques agricoles et les politiques orienteacutees vers les consommateurs (GloPAn 2015)

En effet les politiques des pouvoirs publics influent sur la capaciteacute de lrsquoagriculture et des systegravemes alimentaires agrave contribuer agrave des habitudes alimentaires saines et agrave lrsquoameacutelioration de la nutrition (FAO 2015) Il ne srsquoagit pas de la seule influence ni mecircme de la plus forte mais si elles sont strateacutegiquement eacutelaboreacutees les politiques des pouvoirs publics peuvent assurer la fourniture de biens publics catalyser lrsquoaide du secteur priveacute pour apporter des contributions positives et creacuteer des mesures incitatives qui guident les consommateurs vers les bons choix Ce document deacutecrit plusieurs politiques publiques et opportuniteacutes drsquoinvestissement susceptibles drsquoameacuteliorer les reacutesultats en termes de nutrition et de santeacute Il souligne eacutegalement plusieurs strateacutegies envisageables par les gouvernements pour encourager le secteur priveacute agrave investir dans la capaciteacute de lrsquoagriculture agrave obtenir des reacutesultats plus sains Le secteur priveacute est un partenaire crucial les inteacuterecircts priveacutes repreacutesentent la plus grande part des investissements reacutealiseacutes dans lrsquoagriculture (FAO 2012) mais ils continueront agrave accorder une place insuffisante aux enjeux de nutrition tant que les gouvernements ne lanceront pas des mesures incitatives favorisant les beacuteneacutefices sociaux et environnementaux crsquoest-agrave-dire tant qursquoils ne creacuteeront pas un environnement plus favorable en termes de risques et de rentabiliteacute

Partant du constat que les besoins en matiegravere de politiques leur faisabiliteacute et leurs objectifs sont speacutecifiques agrave chaque contexte ce document propose une typologie des systegravemes alimentaires depuis le type ldquoruralrdquo jusqursquoau type ldquoindustrielldquo et formule des conseils sur les investissements les plus approprieacutes pour reacutepondre aux besoins de chaque type Un chapitre compleacutementaire illustrant les diffeacuterentes composantes drsquoun systegraveme alimentaire est preacutesenteacute ci-dessous3

3 LrsquoAnnexe A propose un examen des donneacutees disponibles sur les interventions drsquoameacutelioration de la nutrition deacutefinies selon cinq approches diffeacuterentes au sein des systegravemes alimentaires 1) interventions pour que les chaicircnes de valeur accordent plus drsquoimportance aux enjeux de nutrition 2) mise en œuvre de pratiques agricoles speacutecifiques 3) ameacutelioration de la gouvernance et des institutions 4) ameacutelioration des infrastructures et 5) promotion des nouvelles technologies et des activiteacutes de RampD

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

9

Qursquoest-ce qursquoun systegraveme alimentaire sain

21 Composantes drsquoun systegraveme alimentaire

Les systegravemes alimentaires englobent les multiples eacutetapes de transformation des ressources naturelles et des efforts humains en denreacutees alimentaires neacutecessaires agrave la vie humaine Ces eacutetapes (depuis lrsquoexploitation agricole jusqursquoaux eaux useacutees domestiques) comprennent la culture la reacutecolte la transformation lrsquoemballage la distribution le marketing la commercialisation la consommation et lrsquoeacutelimination des deacutechets La plupart de ces eacutetapes sont regroupeacutees dans ce qui est appeleacute le laquo cocircteacute de lrsquooffre raquo du systegraveme alimentaire et elles impliquent souvent des chaicircnes drsquoapprovisionnement complexes et sophistiqueacutees alors que des chaicircnes drsquoapprovisionnement plus courtes et plus simples pourraient permettre -et permettent encore aujourdrsquohui- de proposer des options saines dans de nombreuses communauteacutes Du laquo cocircteacute de la demande raquo la reacutealiteacute est aussi contrasteacutee drsquoun pays agrave lrsquoautre et deacutepend des prix de la situation geacuteographique des preacutefeacuterences des consommateurs de leur sensibilisation de leurs goucircts de leurs habitudes culturelles et de leur perception En seacutelectionnant les investissements (publics et priveacutes) approprieacutes il est possible drsquoameacuteliorer lrsquoefficaciteacute au niveau de chacune de ces eacutetapes agrave atteindre divers objectifs notamment lrsquoameacutelioration de la nutrition

Figure 1 Cadre pour lrsquoeacutevaluation des effets drsquoun systegraveme alimentaire

La Figure 1 illustre dans le deacutetail les nombreux facteurs qui influent sur le type drsquoaliments qui sont produits et consommeacutes dans un pays reacuteveacutelant ainsi plusieurs opportuniteacutes drsquoinvestissement dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition Neacuteanmoins tous les systegravemes alimentaires sont diffeacuterents Les investissements doivent donc ecirctre speacutecifiquement adapteacutes

2

Source Nesheim MC et al 2015 A Framework for Assessing Effects of the Food System US Institute of Medicine

Document de consultation

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au contexte et neacutecessitent certains eacuteleacutements porteurs Par exemple lrsquoaugmentation de la capaciteacute de production de produits frais peacuterissables destineacutes aux marcheacutes urbains est une strateacutegie viable en faveur de la nutrition uniquement si la capaciteacute de transport de distribution et de reacutefrigeacuteration est approprieacutee et fiable Ainsi les investissements doivent ecirctre adapteacutes au niveau de deacuteveloppement existant dans le secteur agricole avec un laquo eacutechafaudage raquo progressif des investissements plus complexes Ce document ne propose pas une eacutevaluation exhaustive de toutes les options drsquoinvestissements possibles pour ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels mais plutocirct une eacutevaluation des donneacutees actuellement disponibles sur plusieurs types drsquoinvestissements (portant sur la production la consommation et drsquoautres aspects des systegravemes alimentaires) envisageables pour ameacuteliorer la nutrition en identifiant les domaines ougrave des donneacutees compleacutementaires sont neacutecessaires Dans cet objectif le caractegravere tregraves limiteacute des donneacutees disponibles sur les investissements dans lrsquoagriculture (FAO 2013) pose un problegraveme de taille Des informations financiegraveres ou eacuteconomiques permettant de deacuteterminer quels investissements sont les plus rentables au fil du temps font partie des besoins les plus eacutevidents aujourdrsquohui

22 Comprendre les diffeacuterences des systegravemes alimentaires

Des analyses reacutecentes45 srsquoappuient sur cinq caracteacuteristiques importantes pour eacutelaborer une typologie des systegravemes alimentaires la deacutemographie la productiviteacute agricole la durabiliteacute environnementale la disponibiliteacute et la diversiteacute des aliments et enfin lrsquoaccessibiliteacute des aliments La deacutemographie reflegravete le degreacute drsquourbanisation drsquoun pays et donc la transition rurale-urbaine qui srsquoy opegravere et les changements concomitants des modes de vie et des habitudes alimentaires mais aussi les changements au sein des chaicircnes de valeur6 Les caracteacuteristiques de consommation sont en partie refleacuteteacutees par la disponibiliteacute et la diversiteacute des aliments Le manque de donneacutees empecircche toute cateacutegorisation plus preacutecise des systegravemes alimentaires Neacuteanmoins ces cinq aspects repreacutesentent des caracteacuteristiques cleacutes des systegravemes alimentaires7 La typologie des systegravemes alimentaires a pour objectif de passer drsquoune cateacutegorisation des pays uniquement fondeacutee sur des indices de productiviteacute (ex PIB) agrave une conceptualisation plus nuanceacutee des systegravemes alimentaires Cette typologie montre que plusieurs indicateurs peuvent ecirctre utiliseacutes pour eacutevaluer la maniegravere dont un systegraveme alimentaire influe sur les reacutesultats nutritionnels dans un pays Cette deacutefinition multidimensionnelle reprend lrsquoapproche adopteacutee pour la compreacutehension des systegravemes de santeacute depuis 2002 jusqursquoagrave aujourdrsquohui (OMS 2000)

Figure 2 Part de lrsquoagriculture dans le PIB pour chaque type de systegraveme alimentaire

4 La typologie des systegravemes alimentaires a eacuteteacute preacutepareacutee pour le Rapport sur la nutrition mondiale de 2015 Pour plus de deacutetails sur la meacutethodologie et sur lrsquoapplication de cette typologie aux reacutesultats en termes de nutrition et de santeacute voir le chapitre 7

5 Cette approche reprend la meacutethode employeacutee par Reytar et al (2014) pour deacutefinir des indicateurs drsquoagriculture durable6 Une forte urbanisation est correacuteleacutee agrave une transformation structurelle des systegravemes alimentaires qui conduit agrave une augmentation de lrsquooffre drsquoaliments hautement

transformeacutes et une reacuteduction de la diversiteacute de la production primaire (voir Banque mondiale 2008 Nugent 2011 Reardon et al 2012 Hawkes et al 2012)7 Les thegravemes non traiteacutes ici -et plusieurs sources srsquoy rapportant- sont par exemple la reacutesilience (CIMSANS) la durabiliteacute socio-eacuteconomique (CIMSANS) la gestion

agricole inteacutegreacutee (San Diego Foodshed Assessment) la gouvernance (ATNI) et le secteur social (IOM)

1000

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Industriel Mixte En transition Eacutemergent RuralPour

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Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Le tableau 1 illustre cinq types de systegravemes alimentaires en citant plusieurs exemples de pays pour chaque type La figure 2 montre que la part de lrsquoagriculture dans le PIB est fortement lieacutee au type de systegraveme alimentaire la part de lrsquoagriculture dans le PIB des pays aux plus hauts revenus est plus petite tandis qursquoelle est plus importante dans les pays agrave plus faibles revenus Cela suggegravere que mecircme si tous les pays quel que soit le type de leur systegraveme alimentaire disposent de plusieurs opportuniteacutes drsquoinvestissement pour ameacuteliorer leurs reacutesultats en termes drsquoalimentation et de nutrition lrsquoinvestissement dans lrsquoagriculture et dans les chaicircnes alimentaires est plus justifieacute sur le plan eacuteconomique dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type 4 ou 5 (Banque mondiale 2008) La compreacutehension des principales caracteacuteristiques des diffeacuterents types de systegravemes alimentaires permet drsquoadapter ces investissements en fonction des reacutesultats viseacutes8910

Tableau 1 Caracteacuteristiques des cinq types de systegravemes alimentaires

23 Reacutesultats sanitaires et nutritionnels pour chaque type de systegraveme alimentaire

Les systegravemes alimentaires ne sont pas en eux-mecircmes bons ou mauvais sains ou malsains Ils peuvent neacuteanmoins contribuer agrave lrsquoobtention de reacutesultats plus ou moins souhaitables en termes de nutrition (ex deacuteveloppement normal des enfants plutocirct que retards de croissance) de santeacute (ex taux de glyceacutemie normaux plutocirct que problegravemes de diabegravete) et drsquoenvironnement (ex sols sains plutocirct que sols pollueacutes) Le tableau 2 propose une description geacuteneacuterale des reacutesultats constateacutes pour chaque type de systegravemes alimentaires depuis le type rural (Systegraveme alimentaire 5) jusqursquoau type industriel (Systegraveme alimentaire 1) Agrave la lecture de ce tableau il est important de noter que de nombreux reacutesultats sont speacutecifiques agrave un type de systegraveme alimentaire preacutecis Neacuteanmoins mecircme lorsque plusieurs pays entrent dans la mecircme cateacutegorie typologique des diffeacuterences importantes existent entre ces pays concernant ces reacutesultats Par ailleurs les systegravemes alimentaires deacutefinis agrave lrsquoeacutechelle des pays sont forceacutement des systegravemes-types extrecircmement geacuteneacuteralisateurs qui omettent drsquoimportantes variations entre les pays des variations qui sont mieux refleacuteteacutees par lrsquoanalyse des chaicircnes drsquoapprovisionnement des produits

8 Eacutemissions totales (eacuteqCO2) issues de lrsquoagriculture par habitant (FAO 2011 et donneacutees deacutemographiques de la Banque mondiale 2011) 9 Apport (c-agrave-d production) drsquoeacutenergie assureacute par la consommation de ceacutereacuteales de racines et de tubercules en pourcentage des disponibiliteacutes eacutenergeacutetiques

alimentaires (FAO Indicateurs de la seacutecuriteacute alimentaire 2011)10 Proportion des deacutepenses des consommateurs par personne consacreacutee aux produits alimentaires et aux boissons non alcooliseacutees telle que deacuteduite du rapport

Euromonitor entre les ldquoDeacutepenses des consommateurs en produits alimentaires et boissons non alcooliseacuteesrdquo et le total des ldquoDeacutepenses des consommateursrdquo (Euromonitor 2014)

Systegraveme alimentaire 1 Systegraveme alimentaire 2 Systegraveme alimentaire 3 Systegraveme alimentaire 4 Systegraveme alimentaire 5

bull Industriel Niveaux eacutetendus de la productiviteacute agricole et des eacutemissions drsquoeacutequivalent CO2 forte urbanisation faible deacutependance aux aliments de base (apport eacutenergeacutetique assureacute par les aliments de base 9

bull Mixte Productiviteacute agricole modeacutereacutee faibles eacutemissions urbanisation infeacuterieure faible deacutependance aux aliments de base9

bull En transition Mecircme niveau drsquourbanisation que pour le Systegraveme 2 mais productiviteacute agricole largement infeacuterieure plus grande deacutependance aux aliments de base et plus large part du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation10

bull Eacutemergent Urbanisation et productiviteacute agricole plus faibles que dans les Systegravemes 1 agrave 3 faibles eacutemissions drsquoeacutequivalent CO2 plus grande deacutependance aux aliments de base9

bull Rural Systegravemes aux niveaux drsquourbanisation et de productiviteacute agricole les plus bas faibles eacutemissions drsquoeacutequivalent CO2 systegravemes caracteacuteriseacutes par la plus forte deacutependance aux aliments de base9 et par la part du budget consacreacutee agrave la nourriture la plus eacuteleveacutee10

bull Eacutetats-Unis Danemark Coreacutee Canada Liban Suegravede Australie

bull Suisse Bulgarie Italie Estonie Allemagne Hongrie Barbade

bull Ukraine Eacutequateur Breacutesil Malaisie Maurice Guyana

bull Honduras Namibie Thaiumllande Ouzbeacutekistan Chine Cameroun

bull Seacuteneacutegal Neacutepal Indoneacutesie Eacutethiopie Bangladesh

Document de consultation

12

En regravegle geacuteneacuterale agrave mesure que les pays eacutevoluent drsquoun systegraveme de type rural vers un systegraveme industriel les reacutegimes alimentaires se diversifient et integravegrent davantage drsquoaliments transformeacutes et emballeacutes et plus de proteacuteines de tous types notamment des proteacuteines animales La deacutependance aux aliments de base se reacuteduit ainsi que geacuteneacuteralement la volatiliteacute des prix des aliments La part du budget des meacutenages consacreacutee agrave lrsquoalimentation varie de 50 ou plus dans les pays ayant un systegraveme alimentaire de type rural jusqursquoagrave moins de 20 dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type industriel La deacutenutrition et lrsquoobeacutesiteacute (ldquodouble fardeau de la malnutritionrdquo) coexistent dans tous les pays agrave un degreacute plus ou moins eacuteleveacute Elles sont particuliegraverement prononceacutees dans les Systegravemes alimentaires 3 agrave 5 et constituent un problegraveme particuliegraverement eacutepineux dans certains pays correspondant au Type 5 Lrsquoencadreacute 1 donne des exemples nationaux drsquoexpeacuteriences meneacutees cocircteacute producteur et cocircteacute consommateur dans trois types de systegravemes alimentaires correspondant agrave des pays agrave revenu eacuteleveacute agrave revenu intermeacutediaire de tranche supeacuterieure ou agrave faible revenu1112

Tableau 2 Reacutesultats constateacutes pour chaque type de systegraveme alimentaire

Les descriptions sommaires ci-dessus montrent qursquoil existe des besoins tregraves varieacutes en termes drsquoinvestissement pour chacun des cinq types de systegravemes alimentaires Ideacutealement les choix drsquoinvestissement devraient se fonder sur une eacutevaluation des taux de rentabiliteacute relatifs dans le contexte speacutecifiquement concerneacute et les ressources devraient ecirctre affecteacutees lagrave ougrave les meilleures rentabiliteacutes sont obtenues en reacutepondant parallegravelement agrave un souci drsquoeacutequiteacute Malheureusement tregraves peu drsquoinformations sont publiquement disponibles sur la rentabiliteacute eacuteconomique ou mecircme financiegravere des diffeacuterents investissements reacutealiseacutes dans lrsquoagriculture vis-agrave-vis des reacutesultats sanitaires et nutritionnels

11 Un reacutegime varieacute est deacutefini ici comme un reacutegime alimentaire comportant suffisamment de calories et de proteacuteines et deacutependant peu des aliments de base12 Eacutevidemment il existe drsquoautres MNT lieacutees au reacutegime alimentaire (notamment les maladies cardiovasculaires) qui varient drsquoun type de systegraveme agrave lrsquoautre Les auteurs

ont neacuteanmoins seacutelectionneacute un nombre limiteacute de reacutesultats sanitaires indeacutesirables facilement attribuables au reacutegime alimentaire (IFPRI 2015)

Reacutesultat eacutetudieacute dans le systegraveme alimentaire

Systegraveme alimentaire 1Industriel (productiviteacuteeacuteleveacutee etforte urbanisation)

Systegraveme alimentaire 2Mixte(productiviteacuteeacuteleveacutee maisurbanisation et eacutemissions plus faibles)

Systegraveme alimentaire 3En transition(mecircme niveaudrsquourbanisation que pour le Systegraveme 2 mais productiviteacute plus faible)

Systegraveme alimentaire 4Eacutemergent(urbanisation etproductiviteacute plus faibles que pour les Systegravemes 1 agrave 3)

Systegraveme alimentaire 5Rural(systegravemecorrespondant aux niveaux drsquourbanisation et de productiviteacute les plus bas)

Diversiteacute11 et disponibiliteacute fiable des aliments

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes avec beaucoup drsquoaliments transformeacutes emballeacutes et de proteacuteines animales

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes eacutequilibreacutes en termes de sources de proteacuteines

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes avec beaucoup drsquoaliments frais + apports en proteacuteines

bull Moins diversifieacute quelques produits transformeacutes beaucoup de produits frais

bull Reacutegimes les moins varieacutes avec peu de sources de proteacuteines (animales ou autres)

Accessibiliteacute des aliments

bull Part faible du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation prix stables

bull Part faible du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation prix stables

bull Part modeacutereacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation plus grande volatiliteacute des prix

bull Part eacuteleveacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation systegraveme ougrave les prix sont les plus volatiles

bull Part eacuteleveacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation forte volatiliteacute des prix

Santeacute et nutrition12 bull Essentiellement surpoidsdiabegravete

bull Essentiellement surpoidsdiabegravete

bull Moins de surpoids quelques retards de croissance

bull Nombreux retards de croissance faible obeacutesiteacute chez lrsquoenfant forte obeacutesiteacute chez lrsquoadulte

bull Nombreux retards de croissance double fardeau apparition du problegraveme drsquoobeacutesiteacute chez lrsquoenfant

Tableau preacutepareacute agrave partir des donneacutees de lrsquoIFPRI (2015) Les qualificatifs employeacutes dans ce tableau (comme laquo eacuteleveacute raquo laquo modeacutereacute raquo laquo faible raquo) sont relatifs Pour plus de preacutecisions sur les seuils correspondants voir les donneacutees de lrsquoIFPRI (2015) Les sources utiliseacutees incluent Indice de volatiliteacute des prix alimentaires (FAO 2011) Volume de vente au deacutetail des aliments frais et emballeacutes en kg par habitant (Euromonitor 2014) Disponibiliteacutes proteacuteiques moyennes (moyenne sur 3 ans) en grammes par habitant et par jour (FAO 2011) Part du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation (Euromonitor 2014 ndash voir note de bas de page ndeg9) Retards de croissance et surpoids chez lrsquoenfant (UNICEF diverses anneacutees) Surpoids chez lrsquoadulte (OMS 2014) Preacutevalence du diabegravete (IDF 2014)

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Encadreacute 1Reacutesultats constateacutes dans divers systegravemes alimentaires nationaux - Allemagne Breacutesil Indoneacutesie Seacuteneacutegal

Allemagne Systegraveme alimentaire de type 2 - Mixte

Agrave de nombreux eacutegards lrsquoAllemagne ressemble aux autres pays riches mais comme son systegraveme alimentaire est de type 2 elle beacuteneacuteficie drsquoune diversiteacute et drsquoune disponibiliteacute alimentaires leacutegegraverement infeacuterieures et elle est un peu moins affecteacutee par lrsquoobeacutesiteacute infantile que les pays ayant un systegraveme alimentaire de type 1 Parallegravelement lrsquoAllemagne est confronteacutee agrave un gros problegraveme drsquoobeacutesiteacute et de surpoids dans sa population et cherche des moyens drsquoœuvrer pour une offre alimentaire plus saine Ses initiatives comprennent la reformulation des produits pour reacuteduire les teneurs en sel en sucre et en mauvaises graisses ainsi que des mesures incitatives pour favoriser une alimentation et des regravegles alimentaires saines dans les cantines scolaires Du cocircteacute de lrsquooffre lrsquoAllemagne tente drsquoameacuteliorer la diversification de son offre alimentaire en soutenant les agriculteurs et les chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole de maniegravere agrave encourager les consommateurs agrave opter pour une plus large diversiteacute alimentaire LrsquoAllemagne eacutetudie de pregraves les liens entre alimentation et agriculture pour trouver des moyens drsquoameacuteliorer la production durable et la qualiteacute des aliments La question des deacutechets alimentaires est actuellement au centre de lrsquoattention internationale En Allemagne ce problegraveme est traiteacute dans le cadre drsquoune approche ferme axeacutee sur les comportements alimentaires des consommateurs LrsquoAllemagne a creacuteeacute le programme INFORM en 2009 pour encourager les habitudes alimentaires saines et lrsquoactiviteacute physique

Breacutesil Systegraveme alimentaire de type 3 - En transition

Environ 85 pour cent de la population breacutesilienne vit dans des zones urbaines et la part de la diversiteacute eacutenergeacutetique fournie par les ceacutereacuteales racines et tubercules (c-agrave-d aliments de base) est relativement faible Neacuteanmoins les Breacutesiliens consomment quotidiennement pregraves de trois fois moins de fruits et leacutegumes que ce qui est recommandeacute (six portions de fruits etou leacutegumes par jour) et les sucres et graisses satureacutees constituent environ 12 et 10 pour cent respectivement de leur reacutegime alimentaire Mecircme si la sous-alimentation au Breacutesil a baisseacute depuis les anneacutees 1970 six pour cent de la population breacutesilienne en souffre encore aujourdrsquohui (Graziano Da Silva 2011) Mais depuis lrsquoobeacutesiteacute a remplaceacute la sous-alimentation en tant que principale forme de malnutrition chez les adultes en 2008 plus de 53 pour cent des Breacutesiliens de 25 ans ou plus eacutetaient en surpoids ou obegraveses (OMS) Le Breacutesil a deacutemontreacute sa capaciteacute agrave mettre en œuvre des mesures fortes du cocircteacute de lrsquooffre afin de lutter contre le problegraveme du surpoids chez lrsquoadulte et contre les mauvaises habitudes alimentaires En 2014 les centrales drsquoapprovisionnement de fruits et leacutegumes au Breacutesil (CEASA) ont lanceacute une campagne baptiseacutee ldquoEncourager la consommation de fruits et de leacutegumes au sein de lrsquoapprovisionnement alimentaire centralrdquo La premiegravere phase (actuellement en cours) de cette campagne vise agrave ameacuteliorer la disponibiliteacute des fruits et leacutegumes en ciblant les neacutegociants les diffeacuterents acteurs opeacuterant sous licence des CEASA et les producteurs La seconde phase visera lrsquoaugmentation de la demande de fruits et leacutegumes par la diffusion drsquoinformations aupregraves des consommateurs et la promotion des habitudes alimentaires saines (Hawkes 2015)

Document de consultation

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Indoneacutesie Systegraveme alimentaire de type 5 - Rural

LrsquoIndoneacutesie pays agrave revenu intermeacutediaire de la tranche infeacuterieure a connu un formidable essor eacuteconomique au cours des quarante derniegraveres anneacutees et son revenu moyen par habitant a atteint 3 475 $ en 2013 avec une espeacuterance de vie moyenne de 71 ans Malgreacute cet essor eacuteconomique et des ameacuteliorations sanitaires la pauvreteacute et le double fardeau de la malnutrition constituent de gros problegravemes dont se preacuteoccupent les deacutecideurs politiques nationaux Nombre de foyers affecteacutes par ce double fardeau habitent dans des zones urbaines ougrave ils ont accegraves agrave un plus large choix de plats cuisineacutes transformeacutes et de repas de restauration rapide et ougrave les emplois et les modes de vie sont moins exigeants physiquement (Roemling et al 2013) Le problegraveme du diabegravete progresse mais reste agrave un niveau plus bas que dans les pays voisins (Martiniuk et al 2011) Dans les zones rurales la faible diversiteacute de lrsquoalimentation rend les populations vulneacuterables face aux flambeacutees des prix alimentaires et les expose agrave des carences en micronutriments Une intervention politique forte visant agrave atteindre la seacutecuriteacute alimentaire dans le pays agrave partir de lrsquooffre nationale drsquoaliments a contribueacute agrave perpeacutetuer une eacuteconomie du riz tenace eacutegalement renforceacutee par des goucircts et preacutefeacuterences de consommation durables privileacutegiant une grande consommation de riz LrsquoIndoneacutesie a tout un passeacute de promotion de la nutrition mais les actions mises en œuvre se sont cibleacutees sur des interventions speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer la santeacute maternelle et infantile (allaitement et alimentation compleacutementaire suppleacutementation en micronutriments et planning familial) Les politiques alimentaires se sont concentreacutees sur la stabilisation des prix du riz et nrsquoont accordeacute que peu drsquoattention agrave la diversification des cultures vivriegraveres La lutte contre le double fardeau de la malnutrition neacutecessite drsquoadopter de nouvelles approches pour promouvoir une plus grande diversiteacute dans la production et la consommation alimentaires une meilleure hygiegravene et un mode de vie plus actif incluant une pratique physique reacuteguliegravere et un controcircle du poids (Soekirman 2011)

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Seacuteneacutegal Systegraveme alimentaire de type 5 - Rural

Le Seacuteneacutegal est un pays agrave revenu intermeacutediaire de la tranche infeacuterieure situeacute sur la Cocircte Ouest de lrsquoAfrique Sa population est jeune sur ses 14 millions drsquohabitants 44 pour cent a moins de 15 ans (Banque mondiale 2014) Pregraves de 20 pour cent de la population est exposeacutee agrave lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire avec une grande dispariteacute entre les communauteacutes rurales (251 pour cent) et urbaines (122 pour cent) (Wuehler et al 2011) La deacutenutrition constitue le principal problegraveme de nutrition Par exemple la preacutevalence de lrsquoaneacutemie ferriprive est tregraves eacuteleveacutee et affecte 71 pour cent des enfants de moins de 5 ans 61 pour cent des femmes enceintes et 54 pour cent des femmes en acircge de procreacuteer (USAID 2014) Ceci a de lourdes conseacutequences en termes de santeacute et de deacuteveloppement pour ces groupes deacutemographiques

Le Seacuteneacutegal a fait de reacuteels progregraves contre la malnutrition au cours des vingt derniegraveres anneacutees notamment avec la reacuteduction du taux de retard de croissance chez les enfants de moins de 5 ans et une reacuteduction drsquoenviron 40 de la mortaliteacute infanto-juveacutenile au cours des 5 derniegraveres anneacutees uniquement (Wuehler et al 2011) Ces progregraves sont vraisemblablement attribuables aux mesures suivantes campagne agrave large eacutechelle de suppleacutementation en vitamine A mise en œuvre drsquoun programme national de nutrition extension des interventions pour la survie de lrsquoenfant (gracircce au projet BASICS Soutien de base agrave lrsquoinstitutionnalisation de la survie de lrsquoenfant 1994-2006) et ameacutelioration de la communication pour favoriser ldquoun changement de comportement harmoniseacuterdquo (Wuehler et al 2011)

Les avanceacutees en termes de croissance eacuteconomique et de bien-ecirctre geacuteneacuteral ont eacuteteacute plus modeacutereacutees Alors que la croissance moyenne des pays subsahariens au cours des derniegraveres anneacutees srsquoeacutetablit agrave pregraves de 6 le Seacuteneacutegal nrsquoa enregistreacute qursquoune croissance de 4 entre 2000 et 2010 et de 33 seulement depuis 2006 (USAID 2014) Par ailleurs lrsquoextension du secteur agricole ne repreacutesente qursquoune faible part de cette croissance eacuteconomique Mecircme si lrsquoagriculture emploie 68 de la population active du pays elle ne repreacutesente que 14 du PIB national (Wuhler et al 2011) Le deacuteveloppement agricole a eacuteteacute freineacute par une faible gouvernance un climat drsquoinvestissement peu favorable et lrsquointensification de la concurrence internationale Drsquoautres contraintes se greffent agrave cette situation peacutenuries eacutenergeacutetiques reacutepeacuteteacutees seacutecheresses et inondations autant de problegravemes qui rendent difficile lrsquoentreacutee dans le secteur agricole Le taux de pauvreteacute nrsquoa que faiblement baisseacute (de 483 en 2005 agrave 467 en 2011) avec une dispariteacute croissante entre les zones rurales (571) et la capitale urbaine Dakar (261) (USAID 2014)

Au Seacuteneacutegal le secteur agricole a un gros potentiel de deacuteveloppement et de geacuteneacuteration drsquoun stimulus eacuteconomique plus important pour le pays Selon Feed the Future le gouvernement seacuteneacutegalais a augmenteacute ses investissements dans lrsquoagriculture de plus de 10 par an (Feed the Future 2015) De plus les investissements financeacutes par Millenial Challenge Corporation (MCC) au nord-ouest du pays ougrave la culture de riz est preacutedominante devraient ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute de lrsquoirrigation de 7 800 hectares et la capaciteacute de production de 32 500 hectares et ces ameacuteliorations devraient beacuteneacuteficier agrave pregraves de 270 000 petits exploitants (MCC 2015) Gracircce agrave lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux via un port drsquoimportance majeure agrave lrsquoabondance des terres arables et agrave des entrepreneurs motiveacutes un essor eacuteconomique impulseacute par lrsquoagriculture semble tout agrave fait faisable La production horticole pour lrsquoexport tout comme pour le marcheacute inteacuterieur devrait ecirctre un secteur drsquoexpansion

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3 Investissements visant lrsquoameacutelioration de la nutrition dans diffeacuterents systegravemes alimentaires

Les objectifs des investissements du secteur public sont larges Ils incluent la reacuteduction de la pauvreteacute et de la faim la fourniture de biens publics qui complegravetent les investissements priveacutes et la creacuteation de beacuteneacutefices sociaux et environnementaux (FAO 2012) La nutrition est rarement un objectif premier explicite de lrsquoagriculture mais une attention croissante est accordeacutee agrave lrsquoimpact de lrsquoagriculture et des systegravemes de nutrition sur lrsquoobjectif drsquoameacutelioration de la nutrition notamment avec les investissements dits ldquosensibles agrave la nutritionrdquo Agrave chaque type de systegraveme alimentaire correspondent des opportuniteacutes drsquoinvestissement diffeacuterentes et des contraintes speacutecifiques associeacutees agrave lrsquoobjectif drsquoameacutelioration de la nutrition Les paragraphes suivants traitent des principales caracteacuteristiques des systegravemes alimentaires preacuteceacutedemment deacutefinis ainsi que des opportuniteacutes et contraintes correspondantes dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition Pour simplifier les choses les cinq types de systegravemes alimentaires preacuteceacutedemment deacutefinis seront regroupeacutes en trois cateacutegories IndustrielMixte En transition et EacutemergentRural

31 Systegravemes alimentaires de type industrielmixte (systegravemes 1 et 2)

Les systegravemes alimentaires industriels et mixtes sont caracteacuteriseacutes par des chaicircnes drsquoapprovisionnement et de valeur complexes et geacuteneacuteralement par des niveaux eacuteleveacutes de transformation des aliments13 Les puissants acteurs de la grande distribution et de la transformation des produits peuvent avoir une influence consideacuterable sur la valeur nutritionnelle des aliments produits (Gereffi et al 2009) Les chaicircnes drsquoapprovisionnement complexes peuvent favoriser la disponibiliteacute et lrsquoabordabiliteacute des produits alimentaires gracircce agrave lrsquoaugmentation de la productiviteacute et de lrsquoefficaciteacute de lrsquoapprovisionnement Neacuteanmoins ces avantages peuvent ecirctre contrebalanceacutes par des reacuteductions dans la varieacuteteacute des produits et par un plus grand accegraves aux produits transformeacutes (ex Gereffi et al 2009)

En fait les chaicircnes de valeur et drsquoapprovisionnement complexes et inteacutegreacutees verticalement peuvent finalement priver de choix les consommateurs (Banque mondiale 2008) La production des exploitations agricoles est souvent faccedilonneacutee par les besoins et les preacutefeacuterences des industriels de la transformation des grossistes et des transporteurs dont les activiteacutes sont elles-mecircmes faccedilonneacutees par les demandes des fabricants Ces derniers agrave leur tour reacutepondent aux besoins des principaux distributeurs bas coucircts longues dureacutees de conversation et qualiteacute uniforme Agrave aucun stade des chaicircnes drsquoapprovisionnement actuelles la nutrition nrsquoest une preacuteoccupation premiegravere Il est neacutecessaire drsquoameacuteliorer le secteur de la distribution de deacutetail pour maintenir une diversiteacute de points de vente pour les consommateurs Il est eacutegalement neacutecessaire drsquoameacuteliorer lrsquoaccegraves aux produits frais notamment dans les zones urbaines ougrave les effets coupleacutes des activiteacutes de la distribution de gros et des enseignes de la grande distribution limitent les options alimentaires pour les consommateurs les plus pauvres

Des solutions pourraient ecirctre trouveacutees en ne ciblant pas uniquement la production agricole de faccedilon isoleacutee mais en cherchant eacutegalement agrave changer la maniegravere dont les ingreacutedients de base sont substitueacutes transformeacutes distribueacutes et

13 Food systems that have undergone structural transformation have longer supply chains more highly processed foods and less diversity in primary production (see World Bank 2008 Nugent 2011 Reardon et al 2012 Hawkes et al 2012)

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commercialiseacutes (Hawkes 2012) En effet dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte parallegravelement agrave la sensibilisation du consommateur des mesures de reacuteglementation et drsquoincitation destineacutees agrave modeler lrsquooffre pourraient figurer parmi les actions les plus efficientes et efficaces pour ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels

Au sein des chaicircnes de valeur les approches ciblant les activiteacutes des gros acteurs de la transformation et de la distribution de deacutetail pourraient avoir un impact sensible sur les reacutesultats nutritionnels Il pourrait srsquoagir par exemple drsquoinciter les grandes entreprise agrave reformuler leurs produits en utilisant des ingreacutedients plus sains de creacuteer et drsquoappliquer des reacuteglementations imposant drsquoinformer le consommateur (ex lrsquoeacutetiquetage nutritionnel obligatoire peut pousser les industriels agrave reformuler drsquoeux-mecircmes leurs produits [Hawkes 2015]) Pour ameacuteliorer la santeacute nutritionnelle et environnementale des communauteacutes une solution consiste agrave promouvoir lrsquoapprovisionnement local en mettant les producteurs en relation avec les fournisseurs les plus proches comme les restaurateurs les marcheacutes et les institutions publiques

Mecircme si des solutions sont envisageables en aval la production agricole et les politiques qui lrsquoinfluencent restent des eacuteleacutements majeurs agrave consideacuterer pour ameacuteliorer la disponibiliteacute de produits sains dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte Or les programmes de subventionnement de lrsquoagriculture mis en place dans de nombreux systegravemes alimentaires de type industriel et certains systegravemes de type mixte constituent un obstacle majeur agrave la formulation et agrave la commercialisation drsquoaliments plus sains Dans les pays doteacutes de programmes de ce type les politiques alimentaires et agricoles ont eu un effet deacuteleacutetegravere agrave long terme lrsquoaide srsquoest concentreacutee autour de quelques produits (ceacutereacuteales produits laitiers beacutetail sucre) qui inondent aujourdrsquohui les chaicircnes drsquoapprovisionnement alimentaire (Anand et al 2015) Ce subventionnement de produits peu sains nrsquoest pas lrsquoapanage des pays riches Anderson et al (2013) ont montreacute comment les subventions agricoles dans certains pays en deacuteveloppement creacuteent des incitations preacutejudiciables si bien que les politiques des pouvoirs publics vont agrave lrsquoinverse de la creacuteation et du maintien de chaicircnes drsquoapprovisionnement alimentaire saines Mecircme si les subventions pourraient eacutegalement cibler des produits agricoles sains cette pratique est moins reacutepandue et de magnitude beaucoup plus limiteacutee Drsquoimportants efforts politiques et eacuteconomiques sont neacutecessaires pour repenser ces systegravemes de subventionnement agricole deacutesuets et preacutejudiciables et pour deacutefinir une voie vers une plus grande coheacuterence entre lrsquoagriculture et les objectifs de santeacute

Contraintes

bull Chaicircnes drsquoapprovisionnement longues et complexes modeleacutees par la puissante industrie agroalimentaire (ex gros producteurs gros industriels de la transformation alimentaire et gros distributeurs avec ces trois fonctions geacuteneacuteralement inteacutegreacutees verticalement au sein drsquoune mecircme multinationale)

bull Sensibilisation limiteacutee des consommateurs concernant les avantages en termes de santeacute des aliments nutritifs et concernant les vrais coucircts des aliments plus mauvais pour la santeacute

Investissements

bull Prioriteacute agrave donner agrave la qualiteacute et agrave la diversiteacute et non plus agrave un nombre limiteacute de ceacutereacuteales et de produits drsquoorigine animale

bull Fourniture drsquoaliments plus sains dans certains lieux speacutecifiques (ex eacutecoles hocircpitaux) et nouvelles regravegles en la matiegravere

Document de consultation

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bull Raccourcissement des chaicircnes drsquoapprovisionnement (c-agrave-d promotion des chaicircnes drsquoapprovisionnement locales)

bull Promotion drsquoun choix plus eacuteclaireacute de la part des consommateurs gracircce agrave lrsquoeacutetiquetage nutritionnel au marketing social et agrave la sensibilisation en matiegravere de nutrition

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

bull Fiscaliteacute alimentaire coheacuterente avec les objectifs de santeacute programmes publics de subventions destineacutes aux tranches de revenus les plus bas pour favoriser la consommation drsquoaliments sains

bull Reformulation volontaire ou obligatoire des produits

32 Systegravemes alimentaires en transition (systegraveme 3)

Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires En transition (systegraveme 3) ont une meilleure productiviteacute agricole que les systegravemes alimentaires de type eacutemergent ou rural (systegravemes 4 et 5) et ils connaissent les mecircmes transformations structurelles que celles qui se sont deacutejagrave opeacutereacutees dans les systegravemes de type industriel ou mixte Agrave mesure qursquoaugmente lrsquourbanisation les produits alimentaires proviennent de plus en plus de chaicircnes drsquoapprovisionnement et chaicircnes de valeur complexes domineacutees par les gros acteurs de la grande distribution et de lrsquoindustrie de transformation alimentaire Mecircme si lrsquoaugmentation de la productiviteacute reste une prioriteacute dans ces pays les gouvernements devraient privileacutegier les investissements qui modegravelent le systegraveme alimentaire en pleine mutation et la maniegravere dont les produits alimentaires sont traiteacutes et transformeacutes aux eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte dans les chaicircnes de valeur

De nouvelles reacuteglementations et des partenariats avec le secteur priveacute peuvent inciter les acteurs eacutemergents de la distribution de deacutetail et de la transformation alimentaire agrave deacutevelopper des chaicircnes de valeur sensibles aux enjeux de nutrition Il srsquoagirait par exemple de creacuteer des mesures incitatives pour la production et la consommation drsquoaliments enrichis et denses sur le plan nutritionnel Pour peacuterenniser sur le long terme des chaicircnes de valeur axeacutees sur la nutrition plusieurs mesures sont possibles consolidation des organisations de producteurs aide aux technologies agrave petite eacutechelle et ameacutelioration des opeacuterations posteacuterieures agrave la reacutecolte par des investissements visant agrave ameacuteliorer le stockage et le transport

Contraintes

bull Chaicircnes drsquoapprovisionnement de plus en plus complexes limiteacutees par des lacunes technologiques aux eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte (ex chaicircnes du froid)

bull Augmentation de lrsquooffre et de la demande de produits transformeacutes

bull Sensibilisation limiteacutee des consommateurs concernant les avantages en termes de santeacute des aliments nutritifs et concernant les vrais coucircts des aliments plus mauvais pour la santeacute

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Investissements

bull Relier les petits exploitants agrave des chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes agrave forte valeur sous lrsquoimpulsion de lrsquoessor des grands centres urbains

bull Inteacutegrer les enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur en ameacuteliorant les opeacuterations posteacuterieures agrave la reacutecolte en appliquant des normes de seacutecuriteacute sanitaire et en incorporant des cultures plus nutritives (y compris des aliments enrichis)

bull Encourager la demande drsquoaliments nutritifs gracircce agrave la diffeacuterentiation des produits des emballages et des eacutetiquetages

bull Fournir des aliments plus sains dans certains lieux speacutecifiques (ex eacutecoles hocircpitaux) et eacutetablir de nouvelles regravegles en la matiegravere

bull Promouvoir un choix plus eacuteclaireacute de la part des consommateurs gracircce agrave lrsquoeacutetiquetage nutritionnel au marketing social et agrave la sensibilisation agrave la nutrition

bull Reacuteglementer normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

bull Lancer des campagnes dirigeacutees par les pouvoirs publics pour inciter agrave la reformulation volontaire des produits

bull Aider les petits exploitants agricoles agrave satisfaire les contraintes de production (ex organisation de producteurs respect des normes de qualiteacute et de seacutecuriteacute sanitaire)

33 Systegravemes alimentaires de type eacutemergent ou rural (systegravemes 4 et 5)

Dans de nombreuses reacutegions des pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type eacutemergent ou rural les marcheacutes peuvent ecirctre peu deacuteveloppeacutes et difficiles agrave atteindre ce qui pousse les meacutenages agrave ecirctre partiellement ou entiegraverement autosuffisants pour leur approvisionnement alimentaire (Muller 2009) Dans ce contexte les meacutenages deacutecident des aliments agrave produire en fonction de leurs besoins de consommation ce qui relie donc directement la production alimentaire aux objectifs nutritionnels des meacutenages Par conseacutequent les investissements ciblant la production des meacutenages peuvent ecirctre plus rentables dans les reacutegions ougrave les chaicircnes alimentaires sont les moins deacuteveloppeacutees

Le chemin entre une production destineacutee agrave sa propre consommation et une meilleure nutrition est illustreacute dans une eacutetude analysant les effets de posseacuteder une vache sur la consommation quotidienne de produits laitiers par les enfants et sur la reacuteduction des retards de croissance en Inde (Hoddinott et al 2013) Agrave ces deux eacutegards les auteurs ont observeacute des effets positifs du fait de posseacuteder une vache mais uniquement pour les meacutenages vivant dans des villages nrsquoayant pas accegraves aux marcheacutes Aucun effet positif nrsquoa eacuteteacute constateacute pour les meacutenages ayant accegraves aux marcheacutes Cela suggegravere que dans les zones beacuteneacuteficiant drsquoun accegraves limiteacute aux marcheacutes les interventions qui augmentent directement lrsquoaccegraves des meacutenages agrave des aliments denses sur le plan nutritionnel constituent des strateacutegies agricoles prometteuses

Dans un exemple comparable eacutegalement en Inde une initiative de production de produits laitiers par de petits exploitants a reacuteussi agrave tirer parti drsquoune approche de la chaicircne de valeur visant agrave ameacuteliorer et consolider les liens commerciaux existants Lrsquoinitiative a fonctionneacute agrave plusieurs niveaux de la chaicircne de valeur au niveau des exploitants agricoles (introduction de technologies ameacuteliorant la productiviteacute et creacuteation de coopeacuteratives) au niveau politique (faccedilonnement de lrsquoenvironnement politique) et au niveau commercial (ameacutelioration des eacutetapes drsquoapprovisionnement de transformation et de commercialisation du lait notamment en reliant les zones rurales et urbaines indiennes gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures) (Cunningham 2009) Lrsquoinitiative srsquoest eacutetendue jusqursquoagrave inteacutegrer 13 millions de membres et gracircce agrave des investissements cibleacutes lrsquoInde est passeacutee drsquoun statut de pays importateur de produits laitiers agrave celui de premier producteur de lait de chegravevre et de bufflonne et de sixiegraveme plus grand producteur de lait de vache agrave lrsquoeacutechelle internationale

Document de consultation

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Lorsqursquoil est possible pour les neacutegociants et les distributeurs de deacutetail drsquoatteindre les producteurs les interventions visant agrave ameacuteliorer les liens commerciaux peuvent srsquoaveacuterer plus efficaces compte tenu du manque de ressources Ce type drsquoapproches des chaicircnes de valeur peuvent ecirctre efficaces pour surmonter les contraintes lieacutees agrave lrsquooffre et agrave la demande de produits et aliments nutritifs Les services de vulgarisation agricole qursquoils soient publics ou priveacutes peuvent ecirctre extrecircmement utiles pour construire des liens commerciaux Hawkes et al (2011) proposent un cadre pour lrsquoutilisation de diffeacuterentes approches de la chaicircne de valeur dans des contextes caracteacuteriseacutes par une agriculture de subsistance Ces interventions sont meneacutees tout au long de la chaicircne drsquoapprovisionnement en commenccedilant par une aide cibleacutee aux producteurs pour finir au niveau de la commercialisation de la sensibilisation des consommateurs et de lrsquoeacuteducation agrave la nutrition

Outre des investissements visant agrave accroicirctre la diversiteacute de production des meacutenages et agrave ameacuteliorer les liens commerciaux les pays et reacutegions doteacutes de systegravemes alimentaires de type rural neacutecessitent des investissements publics dans les infrastructures Pregraves de soixante pour cent de la population rurale du Nigeacuteria doit parcourir plus de deux kilomegravetres pour atteindre la premiegravere route praticable en toute saison et 65 pour cent nrsquoa pas accegraves agrave lrsquoeacutelectriciteacute (Banque mondiale 2008) Malgreacute le caractegravere limiteacute des donneacutees visant agrave deacuteterminer si les investissements dans les infrastructures contribuent directement agrave obtenir des reacutesultats positifs en termes de nutrition et de santeacute (Headey 2012) il est possible de dire que les investissements dans les reacuteseaux routiers ruraux peuvent deacuteclencher des synergies positives avec drsquoautres secteurs et avoir des reacutepercussions sur les reacutesultats de santeacute et de nutrition Gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures les exploitants agricoles peuvent acceacuteder agrave drsquoautres marcheacutes et reacuteduire les pertes apregraves la reacutecolte ce qui permet aux populations rurales drsquoobtenir des revenus suppleacutementaires et une meilleure seacutecuriteacute alimentaire Les investissements dans les techniques drsquoirrigation et autres technologies ameacuteliorant la productiviteacute et les investissements dans les infrastructures peuvent eacutegalement entraicircner des beacuteneacutefices nutritionnels consideacuterables partout ougrave la productiviteacute agricole est faible et ougrave les meacutecanismes drsquoirrigation sont deacuteficients ou inexistants

Dans les pays ougrave preacutedomine une agriculture rurale la capaciteacute des gouvernements peut ecirctre insuffisante pour reacutealiser les interventions et les investissements reacutepertorieacutes ci-dessous Certaines de ces mesures peuvent ecirctre plus efficacement mises en œuvre par des approches deacutecentraliseacutees gracircce agrave des organisations non-gouvernementales (Headey 2012) ou agrave des partenariats public-priveacute (PPP) Un grand nombre de nouveaux PPP ont eacuteteacute constitueacutes au cours des derniegraveres anneacutees mais peu drsquoeacutetudes ont eacuteteacute meneacutees pour eacutevaluer leur impact sur les reacutesultats nutritionnels Seule veacuteritable exception le programme HarvestPlus Challenge qui promeut la biofortification des aliments de base et integravegre des objectifs de nutrition explicites (Meenakshi et al 2010 FAO 2012)

Enfin les socieacuteteacutes agroalimentaires transnationales investissent de plus en plus dans des filiales eacutetrangegraveres pour augmenter les ventes dans les pays en deacuteveloppement (Hawkes 2005) Par conseacutequent dans les pays correspondant aux systegravemes 4 et 5 il pourrait aussi ecirctre beacuteneacutefique drsquoencourager les investissements eacutetrangers directs (IED) sensibles agrave la nutrition parallegravelement agrave un encadrement reacuteglementaire de lrsquoindustrie agroalimentaire en matiegravere de santeacute et de seacutecuriteacute sanitaire par les pouvoirs publics

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Contraintes

bull Marcheacutes non deacuteveloppeacutes faibles liens commerciaux lacunes dans la chaicircne drsquoapprovisionnement dysfonctionnements des marcheacutes coucircts de transaction eacuteleveacutes

bull Faible productiviteacute agricole des petits exploitants familiaux souvent engageacutes dans une agriculture de subsistance

bull Accegraves limiteacute par les producteurs aux intrants et aux capitaux

bull Infrastructures souvent rudimentaires

bull Manque de diversiteacute dans la production peu drsquooptions denses sur le plan nutritionnel pour la consommation

Investissements

bull Augmentation des deacutepenses publiques en faveur drsquoune agriculture saine

bull Investissements dans les infrastructures (ex routes entre les exploitations agricoles et les marcheacutes irrigation et meilleur accegraves agrave lrsquoeau)

bull Augmentation de la demande drsquoaliments agrave forte valeur nutritionnelle et de leur accegraves

bull Reacutevision des droits de proprieacuteteacute fonciegravere

bull Interventions agricoles agrave la fois au niveau des producteurs et au niveau des meacutenages

bull Programmes deacutecentraliseacutes publicspriveacutes de vulgarisation agricole sensibles agrave la nutrition portant notamment sur la microfinance la technologie et autres outils et intrants (ex technologie mobile pour srsquoinformer des conditions des marcheacutes outils et technologies permettant drsquoeacuteconomiser du temps et de la main drsquoœuvre lutte contre les ravageurs ameacutelioration des varieacuteteacutes cultiveacutees)

bull Connexion entre les petits exploitants agricoles et les chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes gracircce agrave diverses approches de la chaicircne de valeur

bull Inteacutegration des enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur par lrsquoameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et des normes de seacutecuriteacute sanitaire et par la promotion des aliments nutritifs (y compris des aliments enrichis)

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

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Application de la typologie des systegravemes alimentaires aux choix drsquoinvestissement

La typologie des systegravemes alimentaires permet de mieux cerner les diffeacuterents besoins et les diffeacuterentes opportuniteacutes drsquoinvestissement des pays qui mettent en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type rural dont la croissance eacuteconomique reste tregraves deacutependante agrave lrsquoagriculture sont confronteacutes agrave un dilemme speacutecifique lorsqursquoils tentent de satisfaire les besoins de consommation actuels de leur population tout en investissant pour le futur afin drsquoameacuteliorer agrave la fois leurs reacutesultats eacuteconomiques et les reacutesultats nutritionnels Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type industriel font face agrave une seacuterie de deacutefis totalement diffeacuterents dont la plupart ont trait agrave lrsquoapprovisionnement de produits frais locaux abordables en deacutepit drsquoune industrie agroalimentaire tregraves efficiente fortement meacutecaniseacutee et verticalement inteacutegreacutee qui privileacutegie les prix bas les longues dureacutees de conservation et une qualiteacute uniforme plutocirct que les enjeux nutritionnels Autant dans les systegravemes de type rural que dans ceux de type industriel un investissement preacutecautionneux dans lrsquoagriculture les systegravemes alimentaires et les institutions peuvent aujourdrsquohui preacuteparer les conditions qui permettront drsquoobtenir des systegravemes alimentaires plus sains demain

Le tableau 3 reacutepertorie plusieurs cateacutegories de politiques drsquoinvestissement dont la capaciteacute agrave ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels est prouveacutee par certaines donneacutees -soit par des investissements orienteacutes vers les producteurs soit par des investissements orienteacutes vers les consommateurs Les exploitants agricoles sont eacutegalement des consommateurs et dans de nombreux cas lrsquoaide agrave la production peut entraicircner une augmentation de la consommation des meacutenages agricoles Par conseacutequent certains investissements reacutepondent aux besoins des deux cocircteacutes du tableau ci-dessous Comme la qualiteacute des donneacutees probantes disponibles est variable et que pour la plupart des politiques drsquoinvestissement eacutevoqueacutees elles ne deacutemontrent pas explicitement un impact direct sur la nutrition lrsquoAnnexe A propose un examen partiel des donneacutees disponibles pour lrsquoutilisation de ces politiques dans lrsquooptique drsquoobtenir des systegravemes alimentaires sains Il convient de souligner que certaines de ces politiques sont particuliegraverement pertinentes dans des systegravemes alimentaires speacutecifiques Par exemple les activiteacutes de recherche et deacuteveloppement (RampD) portant sur la reformulation des produits sont particuliegraverement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type industrielmixte ougrave les consommateurs sont tregraves deacutependants agrave lrsquooffre de produits transformeacutes

Tableau 3 Cateacutegories drsquoinvestissement pour des systegravemes alimentaires sains

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Investissements affectant la nutrition cocircteacute Production Investissements affectant la nutrition cocircteacute Consommation

bull Contrats avec les producteurs coopeacuteratives et autres organisations collectives

bull Commercialisation par le biais des supermarcheacutes

bull Ameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et reacuteduction des pertes

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Infrastructures irrigation routes eacutelectriciteacute approvisionnement en eau

bull Reacuteforme des reacutegimes fonciers

bull Communication

bull Biofortification et enrichissement des aliments

bull Creacuteation de la demande pour des aliments produits localement et ameacutelioration de leur accegraves

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Drsquoapregraves lrsquoanalyse des donneacutees disponibles des eacuteleacutements suffisamment probants montrent que certaines interventions peuvent ameacuteliorer la nutrition la diversiteacute de la production et des aliments et les moyens de subsistance des exploitants agricoles (IFPRI 2014 Berti 2004 Malapit et al 2013 Behrman et al 2012) Cette analyse reacutevegravele eacutegalement que certains objectifs politiques (comme lrsquoaugmentation de lrsquoattention porteacutee agrave la nutrition dans les dispositifs de protection sociale et lrsquoameacutelioration de lrsquoaccegraves agrave des aliments nutritifs au niveau des meacutenages ou au niveau institutionnel) sont beacuteneacutefiques dans tous les contextes quel que soit le type de systegraveme alimentaire Les actions meneacutees pour atteindre ces objectifs ameacuteliorent vraisemblablement de faccedilon directe les choix des consommateurs et lrsquoaccegraves agrave des aliments sains et leur efficaciteacute est solidement attesteacutee (ex les initiatives ldquoOportunidadesrdquo au Mexique et ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo dans lrsquoIowa aux Eacutetats-Unis)

Neacuteanmoins la typologie des systegravemes alimentaires reacutevegravele eacutegalement que les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements reacutepondent agrave des besoins distincts en termes de nutrition si bien que les prioriteacutes agrave recommander varient en fonction des pays Il nrsquoest certainement pas surprenant que parmi les investissements les plus cruellement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent (systegravemes alimentaires 4 et 5) figurent les investissements dans les infrastructures utiliseacutees pour la production et pour les activiteacutes apregraves reacutecolte qui sont coucircteuses et neacutecessitent un effort drsquoinvestissement prolongeacute dans le temps Mais dans ces contextes des investissements moins lourds en faveur des jardins potagers et de lrsquoeacutelevage de beacutetail au niveau des meacutenages sont eacutegalement rentables

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Des changements institutionnels sont neacutecessaires dans tous les types de systegravemes alimentaires mecircme srsquoils ne doivent pas forceacutement prendre la mecircme forme Dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent les organisations non-gouvernementales (ONG) jouent un rocircle deacuteterminant lorsque la capaciteacute des pouvoirs publics est faible Cela implique que les investissements destineacutes agrave consolider et agrave utiliser les ONG pour ameacuteliorer la sensibilisation des meacutenages leur capaciteacute agrave produire des aliments nutritifs et leur accegraves agrave des aliments nutritifs pourraient efficacement ouvrir la voie vers une meilleure nutrition Dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires en transition (systegravemes alimentaires de type 3) des reacuteformes institutionnelles visant agrave renforcer la capaciteacute des organisations de producteurs agrave neacutegocier avec la grande distribution et agrave augmenter la valeur ajouteacutee des produits sont des investissements pertinents Enfin dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte des mesures leacutegislatives et reacuteglementaires pourraient ecirctre neacutecessaires pour permettre aux institutions publiques (cantines scolaires hocircpitaux etc) de srsquoapprovisionner aupregraves drsquoexploitants agricoles locaux ameacuteliorant ainsi la fraicirccheur et la diversiteacute des aliments proposeacutes aux usagers

Lrsquoanalyse proposeacutee ici comporte des limites importantes Premiegraverement -et avant tout- pratiquement aucune donneacutee financiegravere ou eacuteconomique nrsquoest disponible sur la plupart des investissements deacutecrits ci-dessus agrave quelques exceptions pregraves et particuliegraverement concernant les investissements infrastructurels (FAO 2012 Hoddinott et al 2013) Lrsquoabsence drsquoinformations financiegraveres limite consideacuterablement la possibiliteacute de comparer les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements et de deacuteterminer un taux de rentabiliteacute financiegravere indicatif ou mecircme un rapport coucirct-efficaciteacute Il est donc impossible drsquoaffirmer avec certitude que lrsquoune quelconque de ces strateacutegies (pas mecircme celles pour lesquelles il existe des preuves fiables attestant de reacutesultats positifs) constitue un ldquobonrdquo investissement au sens classique de ce terme Il nrsquoy a rien de fondamentalement aberrant agrave cela eacutetant donneacute que les investissements du secteur public nrsquoont geacuteneacuteralement pas agrave deacutemontrer le mecircme type de rentabiliteacute financiegravere qursquoexige le secteur priveacute Neacuteanmoins il serait preacutefeacuterable de pouvoir calculer les taux de rentabiliteacute dans le but de comparer et eacuteventuellement de classer les diffeacuterents investissements envisageables eacutetant donneacute que les ressources publiques disponibles pour investir dans la nutrition sont limiteacutees et que ces mesures font partie des critegraveres preacutevisionnels consideacutereacutes par les banques de deacuteveloppement dans leur deacutecision concernant les precircts attribueacutes au secteur public Par ailleurs comme cela a eacuteteacute le cas avec les investissements expresseacutement axeacutes sur la nutrition eacutetudieacutes dans les seacuteries 2008 et 2013 de The Lancet sur la nutrition maternelle et infantile (Bhutta et al 2008 amp 2013) des eacutevaluations coucircts-beacuteneacutefices approuveacutees par des universitaires pourraient catalyser et harmoniser les investissements des donateurs en creacuteant un consensus sur les investissements agrave privileacutegier

Deuxiegravemement ce document propose une eacutevaluation qualitative des donneacutees de recherche concernant les investissements speacutecifiquement axeacutes sur lrsquoagriculture sur la nutrition et autres types drsquoinvestissements dans une optique drsquoameacutelioration des reacutesultats des systegravemes alimentaires (Annexe A) Cet examen partiel montre que plusieurs approches drsquoinvestissement sont plus pertinentes dans certains types de systegravemes alimentaires que dans drsquoautres Neacuteanmoins cet examen des donneacutees disponibles se fonde sur les reacutesultats drsquoun nombre limiteacute drsquoeacutetudes heacuteteacuterogegravenes reacutealiseacutees dans un nombre limiteacute de contextes

Enfin le fruit de ce travail reacutevegravele une certaine ambiguumliteacute dans la Recommandation 17 du Cadre drsquoaction invitant agrave utiliser des ldquopolitiques drsquoinvestissementrdquo pour accomplir des politiques drsquoalimentation et de nutrition En effet comme cela a eacuteteacute indiqueacute preacuteceacutedemment le terme investissement est geacuteneacuteralement employeacute pour deacutesigner les deacutepenses visant agrave accroicirctre les beacuteneacutefices agrave lrsquoavenir Un grand nombre drsquointerventions et de politiques de ce type ont eacuteteacute eacutevoqueacutees lors de la CIN2 et en drsquoautres occasions par les responsables officiels et les organisations de deacutefense de la santeacute et de la nutrition et elles ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport Neacuteanmoins drsquoautres interventions visant agrave ameacuteliorer les reacutesultats sanitaires et nutritionnels sont deacutesigneacutees de faccedilon plus juste par drsquoautres termes Il srsquoagit des mesures de consommation (inteacutegration drsquoaliments plus sains dans les menus des cantines scolaires) des mesures reacuteglementaires (taxation des boissons et aliments mauvais pour la santeacute) ou des mesures de transferts (utilisation de dispositifs de protection sociale pour encourager les habitudes alimentaires saines) Comme ces interventions offrent des avantages deacutemontreacutes en matiegravere de santeacute et de nutrition elles sont essentielles dans la mise en œuvre du CdA CIN2 Les plus favorables ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport mecircme si elles ne sont pas senseacutees deacutegager un rendement futur

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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5 Conclusions et recommandations

Ce rapport analyse les donneacutees actuellement disponibles sur les investissements en faveur de systegravemes alimentaires sains dans la ligneacutee du Cadre drsquoaction de la CIN2 Recommandation 17 Ce rapport emploie une typologie des systegravemes alimentaires extraite du Rapport sur la nutrition mondiale de 2015 qui permet de diffeacuterencier les pays en fonction des caracteacuteristiques de leur systegraveme alimentaire Il en ressort qursquoil existe de consideacuterables diffeacuterences entre les systegravemes alimentaires si bien que les pays doivent proceacuteder agrave des investissements diffeacuterents pour reacutepondre agrave leurs besoins speacutecifiques en termes drsquoalimentation et de nutrition Il apparaicirct eacutegalement que de nombreux types drsquoinvestissements et drsquoinvestisseurs peuvent ecirctre impliqueacutes dans lrsquoobjectif drsquoameacutelioration des reacutesultats sanitaires et nutritionnels des systegravemes alimentaires le secteur public le secteur priveacute et les meacutenages

Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo sont drsquoapregraves cette typologie essentiellement des pays agrave faible revenu La deacutenutrition reste un problegraveme majeur dans ces pays mecircme si certains sont eacutegalement confronteacutes agrave une preacutevalence croissante du surpoids et de lrsquoobeacutesiteacute qui traduisent un changement rapide dans les systegravemes alimentaires et les conditions de nutrition Ces pays peuvent tirer profit drsquoun large eacuteventail drsquoinvestissements notamment ceux ciblant lrsquoameacutelioration des infrastructures et de la productiviteacute agricole mais aussi de strateacutegies visant agrave offrir des choix alimentaires plus diversifieacutes agrave leur population au moyen des chaicircnes de valeur alimentaires ou de la production des meacutenages Nombre de ces investissements ameacutelioreront agrave lrsquoavenir les rentabiliteacutes eacuteconomiques et agricoles Leur coucirct est geacuteneacuteralement tregraves lourd par rapport au niveau de revenu des pays concerneacutes (mais cela est aussi le cas pour certains des investissements neacutecessaires dans les pays plus deacuteveloppeacutes)

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En revanche dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoen transitionrdquo les reacutegimes alimentaires sont deacutejagrave plus varieacutes avec un apport raisonnable de produits frais et de proteacuteines La consommation de produits emballeacutes y augmente et quelques problegravemes de deacutenutrition persistent (retards de croissance essentiellement) Dans ces pays les investissements devraient prioritairement cibler les chaicircnes de valeur pour les aliments secondaires en renforccedilant notamment la technologie de la chaicircne du froid et en reacuteglant drsquoautres problegravemes au niveau des eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte ce qui permettrait drsquoameacuteliorer la productiviteacute geacuteneacuterale du secteur tout en ameacuteliorant lrsquoaccegraves aux aliments sains et la sensibilisation cocircteacute consommateurs Certains de ces investissements peuvent ecirctre coucircteux mais en moyenne ils le sont moins que les investissements infrastructurels si urgemment neacutecessaires dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo Pour reacutesumer les systegravemes alimentaires laquo en transition raquo offrent geacuteneacuteralement une diversiteacute correcte et une bonne disponibiliteacute des aliments mais ils peuvent ameacuteliorer leurs beacuteneacutefices eacuteconomiques et sanitaires en reacutealisant les bons investissements

Pour les systegravemes de type ldquoindustrielrdquo ou ldquomixterdquo les choix drsquoinvestissement devraient avant tout viser une meilleure coheacuterence des politiques publiques avec les objectifs de santeacute et de nutrition en soutenant notamment la production speacutecialiseacutee et de produits frais plutocirct que la culture de quelques varieacuteteacutes de ceacutereacuteales Il y est neacutecessaire drsquoopeacuterer des changements dans les politiques et la gouvernance dans lrsquooptique de favoriser les comportements de consommation sains et de limiter certaines pratiques et dominations industrielles Ces changements sont peu coucircteux en termes financiers mais ils sont politiquement difficiles

Les pays qui souhaitent mettre en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 disposent drsquoune grande varieacuteteacute drsquooptions drsquoinvestissements en faveur de systegravemes alimentaires plus sains Ces options vont depuis les ameacuteliorations agrave grande eacutechelle des infrastructures jusqursquoagrave des soutiens techniques et des aides agrave la commercialisation de plus petite eacutechelle en passant par des mesures drsquoincitation et de sensibilisation des consommateurs Certaines neacutecessitent de lourdes deacutepenses financiegraveres qui seront rentabiliseacutees au bout de plusieurs anneacutees par lrsquoobtention drsquoune agriculture plus productive et plus sensible aux enjeux nutritionnels tandis que drsquoautres nrsquoimpliquent pas reacuteellement de deacutepenses financiegraveres mais uniquement des mesures de reacuteglementation

Il existe encore de profondes lacunes en termes de donneacutees disponibles pour les pays et les investisseurs concernant les options drsquoinvestissement approprieacutees et celles agrave privileacutegier en fonction du type de systegraveme alimentaire et du contexte de nutrition Il faut espeacuterer que les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres coopeacutereront avec les acteurs de la nutrition pour fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees sur les interventions les plus prometteuses eacutevoqueacutees dans ce rapport de maniegravere agrave ce que les pays quel que soit le type de leur systegraveme alimentaire puissent faire des choix eacuteclaireacutes entre les diverses options drsquoinvestissement

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Annexe

Examen des donneacutees disponibles sur la creacuteation de systegravemes alimentaires sains au moyen drsquoinvestissements sensibles agrave la nutrition Interventions agricoles en faveur drsquoune meilleure nutrition

En deacutepit de donneacutees extrecircmement limiteacutees et disparates il semble que les strateacutegies agricoles soient prometteuses pour ameacuteliorer lrsquoeacutetat nutritionnel Encore moins drsquoeacuteleacutements probants sont disponibles sur les strateacutegies ciblant les systegravemes alimentaires dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition en fait il nrsquoexiste aucune litteacuterature sur ce sujet en dehors de celle traitant des politiques agricoles et de quelques politiques axeacutees sur la population et affectant lrsquoindustrie Lrsquoexamen bref et partiel proposeacute dans ce chapitre se concentre sur lrsquoagriculture un thegraveme sur lequel plusieurs contributions cleacutes sont disponibles Certaines des cateacutegories drsquoinvestissement eacutevoqueacutees ci-dessous affectent la nutrition par le biais de la production de la consommation ou par drsquoautres types de canaux

Lrsquoagriculture peut influer sur la nutrition par diffeacuterentes voies dont quatre sont identifieacutees dans la litteacuterature comme constituant des facteurs cleacutes (Ruel amp Alderman 2013) (i) prix des aliments (ii) revenus issus de lrsquoagriculture (iii) consommation de sa propre production due agrave des imperfections du marcheacute et (iv) facteurs lieacutes au sexe Si au niveau des meacutenages lrsquoagriculture a des effets sur la nutrition ces effets sont tregraves vraisemblablement lieacutes agrave un ou plusieurs de ces facteurs Lrsquoexamen de 23 eacutetudes sur cinq types drsquointerventions (biofortification jardins potagers deacuteveloppement de la production laitiegravere pecircche et eacutelevage de beacutetail) reacutevegravele une augmentation de la production et de la consommation par les meacutenages des produits alimentaires cibleacutes par ces interventions Les donneacutees disponibles sont mitigeacutees quant aux effets des interventions agricoles sur drsquoautres aspects notamment sur les apports en micronutriments et lrsquoeacutetat nutritionnel ou sur les revenus Les auteurs attribuent ceci aux insuffisances des eacutetudes en termes de puissance statistique et de collecte des donneacutees plutocirct qursquoagrave un veacuteritable manque drsquoefficaciteacute des programmes (Masset et al 2011)

Un examen anteacuterieur de 30 eacutetudes sur des interventions agricoles (comprenant des interventions en faveur des jardins potagers des interventions en faveur de lrsquoeacutelevage de beacutetail des interventions combineacutees favorisant agrave la fois le jardinage potager et lrsquoeacutelevage et des programmes drsquoirrigation) a reacuteveacuteleacute que la plupart de ces interventions avaient augmenteacute la production alimentaire et que sur ces 30 eacutetudes 19 avaient ameacutelioreacute la nutrition au niveau des meacutenages Sur ces 19 interventions ayant ameacutelioreacute la nutrition 14 avaient investi dans diffeacuterents types de capital (humain financier physique et social) (Berti 2004) Ces deux examens soulignent que le manque de rigueur et lrsquoextrecircme heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des meacutethodes entre les eacutetudes limitent la capaciteacute drsquoanalyse et de geacuteneacuteralisation des reacutesultats (Berti 2004 Masset et al 2011) Cet eacutecueil a eacutegalement eacuteteacute identifieacute dans un autre examen de 27 projets agricoles qui a conclu que les donneacutees probantes attestant drsquoun impact des strateacutegies de production agricole sur lrsquoameacutelioration de la nutrition des femmes et des enfants restaient limiteacutees en grande partie agrave cause des limitations meacutethodologiques des eacutetudes examineacutees par les auteurs (Girard et al 2012)

Document de consultation

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Selon Girard et al (2012) les strateacutegies agricoles ont invariablement et sensiblement ameacutelioreacute les reacutegimes alimentaires et les apports en vitamine A des femmes et des enfants mecircme si cela ne srsquoest pas traduit par des effets positifs sur le statut en vitamine A lrsquoaneacutemie ou la morbiditeacute Plusieurs des eacutetudes qursquoils ont examineacutees ont eu des effets significatifs sur les problegravemes de retard de croissance et drsquoeacutemaciation contrairement agrave ce qui est dit dans le reacutesumeacute des auteurs

Contrats de production et organisations de producteurs

Des contrats de production entre des agriculteurs et le secteur priveacute ont permis aux agriculteurs drsquoacceacuteder aux intrants aux creacutedits et aux services de vulgarisation neacutecessaires (Banque mondiale 2008 Asian Development Bank 2012) En outre gracircce agrave ce type de contrats des petits exploitants agricoles ont pu beacuteneacuteficier de prix et de marcheacutes assureacutes et les entreprises ont partageacute les risques de production et de commercialisation avec les producteurs Neacuteanmoins pour que les petits exploitants puissent tirer profit de lrsquoagriculture contractuelle les conditions preacutealables requises sont nombreuses Ils doivent pouvoir acceacuteder aux routes et aux services drsquoinformation et ils peuvent avoir besoin de se regrouper en organisations eacutetant donneacute que les fournisseurs et les grossistes preacutefegraverent geacuteneacuteralement passer contrat avec des organisations de producteurs qui peuvent contribuer agrave garantir la qualiteacute et la livraison des produits en temps voulu (Taren amp Alaofegrave 2013)

Canaux de la grande distribution

Les pays en deacuteveloppement ont connu un rapide deacuteveloppement des supermarcheacutes suite agrave des transformations du cocircteacute de lrsquooffre et de la demande Les supermarcheacutes peuvent ecirctre deacutetenus par des enseignes locales ou internationales Ils offrent geacuteneacuteralement un large choix drsquoaliments et de produits divers dans un mecircme lieu Par inteacutegration verticale et horizontale (Reardon et al 2012) ils sont souvent deacutetenus par les mecircmes groupes dans lesquels sont concentreacutees les activiteacutes de distribution et drsquoautres fonctions du systegraveme alimentaire Malgreacute les risques inheacuterents agrave ce mode de fonctionnement des eacutetudes ont essentiellement reacuteveacuteleacute des impacts positifs des nouveaux canaux de la grande distribution sur la productiviteacute agricole les prix de vente et les revenus Selon Chege et al (2015) au Kenya les agriculteurs intervenant dans les canaux de la grande distribution ont des revenus plus eacuteleveacutes et produisent plus de fruits et de leacutegumes Les auteurs montrent que ces deux facteurs (revenus et choix de la production veacutegeacutetale) ont eu des effets positifs sur la nutrition les meacutenages agricoles qui approvisionnent les supermarcheacutes consomment pregraves de 15 agrave 20 plus de calories de fer et de zinc et 30 plus de vitamines A Agrave noter neacuteanmoins que la commercialisation favorise la speacutecialisation ce qui reacuteduit la diversiteacute de la production des agriculteurs consideacutereacutes individuellement

Gestion des activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte et reacuteduction des pertes

Les projets de deacuteveloppement des marcheacutes ou de la chaicircne de valeur agricole peuvent eacutegalement ameacuteliorer les activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte avec des effets positifs sur lrsquoeacutetat nutritionnel En effet en ameacuteliorant les techniques de manutention de stockage et de conservation lrsquooptimisation des activiteacutes apregraves reacutecolte entraicircne un lissage de la consommation et augmente la disponibiliteacute tout au long de lrsquoanneacutee drsquoaliments frais et nutritifs Plus particuliegraverement des meacutethodes de conservation preacutecautionneuses permettent de preacuteserver les teneurs en nutriments et de reacuteduire lrsquoutilisation de sucre de sel et drsquoautres ingreacutedients ajouteacutes De plus lrsquoameacutelioration des activiteacutes apregraves reacutecolte augmente la qualiteacute et la quantiteacute des reacutecoltes ce qui se traduit par une augmentation des revenus (Copenhagen Consensus Center 2015)

Creacuteation de la demande pour des aliments cultiveacutes localement et ameacutelioration de leur accegraves

Un programme meneacute aux Eacutetats-Unis dans lrsquoIowa a permis de consideacuterablement augmenter les ventes des productions agricoles locales aux restaurants coopeacuteratives et autres institutions (Ranum amp Wiemerslage 2011) Les producteurs locaux ont ainsi eacuteteacute mis en relation avec des marcheacutes jusqursquoalors inexploiteacutes (ex cantines scolaires) avec une coordination des niveaux de prix et en ciblant avant tout les produits de deuxiegraveme cateacutegorie De plus les producteurs ont beacuteneacuteficieacute de formations et de subventions pour les aider agrave financer des serres agrave diversifier leur production et agrave ameacuteliorer leurs

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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eacutequipements de stockage Ce programme associeacute agrave la marque commerciale preacuteexistante ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo (achetez frais achetez local) ciblait les consommateurs par des activiteacutes de sensibilisation et drsquoeacuteducation inteacutegrant des deacutegustations de produits et des rencontres autour du projet de rapprochement des agriculteurs locaux et des eacutetablissements scolaires Ce programme a permis de piloter six projets au sein drsquoeacutetablissements scolaires dans lesquels lrsquoeacuteducation agrave la nutrition a eacuteteacute inteacutegreacutee aux programmes peacutedagogiques dont les enseignants ont reccedilu une formation et ougrave des reacuteseaux de distribution ont eacuteteacute creacuteeacutes pour inteacutegrer des produits locaux dans les menus des cantines scolaires Enfin le programme a ducirc faire du lobbyisme pour obtenir des changements dans la politique de lrsquoEacutetat afin de permettre aux institutions publiques de srsquoapprovisionner localement Conseacutecutivement agrave ce programme les agriculteurs ont constateacute une ameacutelioration qualitative et quantitative de leur production et les achats drsquoaliments locaux par les restaurants les coopeacuteratives alimentaires et les institutions locales ont augmenteacute de plus drsquoun demi-million drsquoUSD

Jardins potagers

Les impacts positifs des interventions en faveur des jardins potagers sur lrsquoeacutetat nutritionnel les revenus et les habitudes alimentaires sont aujourdrsquohui bien documenteacutes (Taren amp Alaofegrave 2013) Mecircme si certaines interventions ciblent prioritairement la production de leacutegumineuses et de tubercules les productions de fruits de leacutegumes drsquoherbes culinaires et de condiments restent les plus courantes (Taren amp Alaofegrave 2013) Par exemple au Neacutepal une intervention meneacutee en faveur des jardins potagers des meacutenages en association avec une campagne de sensibilisation agrave la nutrition a permis drsquoaugmenter les connaissances sur la nutrition des participants ainsi que la diversiteacute de leur reacutegime alimentaire Les participants ont eacutegalement eu davantage tendance agrave donner des aliments compleacutementaires aux nourrissons et agrave correctement conserver leurs aliments (Jones et al 2005)

Un examen de ces interventions agricoles a reacuteveacuteleacute que sur les neuf interventions en faveur des jardins potagers eacutetudieacutees toutes ont eu des effets positifs -modeacutereacutes agrave eacuteleveacutes- sur les reacutegimes alimentaires Sur les trois interventions pour lesquelles des donneacutees anthropomeacutetriques ont eacuteteacute releveacutees toutes ont permis de reacuteduire les problegravemes drsquoinsuffisance pondeacuterale drsquoeacutemaciation et de retard de croissance chez les enfants Les interventions en faveur des jardins potagers soutiennent favorablement la comparaison avec les autres types drsquointerventions examineacutees mais les auteurs font remarquer que la plupart de ces actions en faveur des jardins potagers inteacutegraient un objectif de nutrition explicite et un investissement en capital humain ce qui nrsquoest pas le cas avec la plupart des autres types drsquointerventions Par conseacutequent il est difficile de comparer les interventions en faveur des jardins potagers avec les autres types drsquointerventions et drsquoisoler les raisons qui expliquent leur succegraves Cela montre neacuteanmoins que les interventions inteacutegrant des investissements diversifieacutes dans diffeacuterents types de capital (comme lrsquoeacuteducation nutritionnelle et la prise en compte de lrsquoeacutegaliteacute entre les sexes) reacuteussissent mieux que celles qui ne le font pas (Berti 2004)

Diversiteacute des cultures

Dans un examen des strateacutegies agricoles visant agrave ameacuteliorer la nutrition Carletto et al (2015) se sont pencheacutes sur trois eacutetudes analysant les liens entre la diversiteacute des cultures et la nutrition Au Neacutepal des donneacutees probantes issues drsquoun programme de nutrition multisectoriel reacutevegravelent que la diversiteacute du reacutegime alimentaire des megraveres et des enfants ainsi que le rapport poidsacircge des enfants sont eacutetroitement lieacutes agrave la diversiteacute de la production14 au niveau du meacutenage (Malapit et al 2013) Il est inteacuteressant de remarquer que cette eacutetude a deacutetermineacute que lrsquoautonomisation des femmes limite les effets neacutegatifs drsquoune production peu diversifieacutee sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des megraveres et des enfants et sur le rapport tailleacircge des enfants Agrave partir de donneacutees de panels une analyse eacuteconomeacutetrique a estimeacute qursquoau Nigeacuteria une augmentation de 10 de la diversiteacute des varieacuteteacutes cultiveacutees entraicircne une augmentation de 24 de la diversiteacute des reacutegimes alimentaires (Dillon et al 2014) En Zambie la diversiteacute de la production (mesureacutee par le nombre total de cultures diffeacuterentes et de groupes alimentaires produits) ainsi que les activiteacutes ciblant les meacutenages

14 En utilisant un indice de la diversiteacute de la production fondeacute sur neuf items alimentaires Groupes drsquoaliments inclus feacuteculents haricots leacutegumineuses et noix leacutegumes-feuilles vert fonceacute tubercules leacutegumes et fruits riches en vitamine A autres fruits et leacutegumes lait et produits laitiers œufs poisson et viande

Document de consultation

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pratiquant une agriculture de subsistance (ex eacutelevage de beacutetail production de fruits et de leacutegumes cultures de plein champ) ont eacuteteacute positivement associeacutees au rapport taillepoids des enfants et inversement associeacutees aux retards de croissance des enfants de plus de 24 mois (Kumar et al 2015) Cela signifie que la diversiteacute de la production au niveau des meacutenages peut avoir des effets positifs sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires et sur les reacutesultats anthropomeacutetriques pour les enfants et les megraveres

Eacutelevage de beacutetail

Les interventions au niveau des meacutenages ciblant lrsquoeacutelevage de beacutetail et lrsquoaquaculture se sont majoritairement focaliseacutees sur la geacuteneacuteration de revenus plutocirct que sur la consommation Mecircme srsquoil y a peu drsquoeacuteleacutements probants disponibles quant agrave lrsquoimpact de ce type drsquoinvestissements sur la nutrition et les reacutegimes alimentaires les aliments drsquoorigine animale sont denses sur le plan nutritionnel et certaines donneacutees montrent des impacts positifs sur les reacutesultats nutritionnels Lrsquoexamen de huit eacutetudes analysant les liens entre la production agricole (production de cultures et eacutelevage de beacutetail) la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des meacutenages et les reacutesultats nutritionnels chez lrsquoenfant conclut que lrsquoeacutelevage de beacutetail est associeacute agrave des reacutesultats positifs en termes de nutrition (Carletto et al 2015)

Produits laitiers volaille et produits de lrsquoaquaculture

Plusieurs eacutetudes ont montreacute que les interventions ciblant la production laitiegravere peuvent augmenter la consommation de produits laitiers et lrsquoapport geacuteneacuteral en nutriments et reacuteduire la preacutevalence des problegravemes de retard de croissance drsquoeacutemaciation et drsquoinsuffisance pondeacuterale (Taren amp Alaofegrave 2013) Le projet baptiseacute ldquoMilk Mattersrdquo (le lait crsquoest important)(reacutefeacuterence) a compareacute deux groupes de participants agrave un groupe teacutemoin Dans le premier groupe les participants ont reccedilu des animaux laitiers (une vache ou quatre chegravevres) et du fourrage Lrsquoautre groupe a eacutegalement eu du fourrage et des animaux laitiers mais ces derniers ont eacuteteacute preacutealablement vaccineacutes et vermifugeacutes Ces interventions ont eacuteteacute reacutealiseacutees dans la reacutegion somali drsquoEacutethiopie ougrave entre 20 et 50 des besoins eacutenergeacutetiques des eacuteleveurs pastoraux proviennent de la consommation de produits laitiers et de produits drsquoorigine animale Dans cette reacutegion les seacutecheresses annuelles aggravent la malnutrition agrave cause notamment drsquoune reacuteduction de la production laitiegravere pendant la saison segraveche La comparaison avec le groupe teacutemoin a reacuteveacuteleacute que les interventions Milk Matters ont permis drsquoaugmenter la consommation de produits laitiers et de stabiliser lrsquoeacutetat nutritionnel des enfants des eacuteleveurs pastoraux en peacuteriode de soudure Par ailleurs il a eacuteteacute estimeacute que ces interventions ont eacuteteacute extrecircmement rentables leur coucirct eacutevalueacute repreacutesente entre 45 et 75 du coucirct des programmes drsquoalimentation theacuterapeutique meneacutes dans le cadre de la prise en charge communautaire de la malnutrition aigueuml Enfin les femmes ont pu deacutegager plus de temps libre ce qui peut avoir des effets positifs sur les pratiques drsquoalimentation des enfants (Sadler et al 2012)

Reacutegimes fonciers

Drsquoapregraves lrsquoexamen de vingt eacutetudes (Lawry et al 2014) les interventions visant agrave formaliser les droits fonciers (comme lrsquoacquisition en libre proprieacuteteacute lrsquoenregistrement des droits par redistribution des terres et la reacutegularisation officielle des droits fonciers coutumiers) sont associeacutes agrave des gains en termes de productiviteacute et de bien-ecirctre social La reconnaissance de jure des droits fonciers permet drsquoaugmenter la valeur moneacutetaire de la productiviteacute des terres de 40 en moyenne mecircme si lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des donneacutees limite la capaciteacute agrave tirer des conclusions formelles Le bien-ecirctre social des beacuteneacuteficiaires (mesureacute par leur consommation ou leurs revenus) a augmenteacute de 15 pour cent en moyenne Les auteurs font eacutegalement remarquer que la qualiteacute des donneacutees disponibles ne permet pas drsquoavoir une assise suffisamment solide pour geacuteneacuteraliser ces reacutesultats et que les mesures qualitatives ne tiennent pas compte des conseacutequences sociales des politiques fonciegraveres telles que le deacuteplacement ou lrsquoeacutegaliteacute hommes-femmes Les beacuteneacutefices ont eacuteteacute largement plus importants en Asie et en Ameacuterique latine qursquoen Afrique et ont eacuteteacute variables en fonction du niveau de revenu les effets moindres constateacutes en Afrique subsaharienne peuvent srsquoexpliquer par un reacutegime foncier coutumier deacutejagrave largement eacutetabli et eacutetendu Mecircme srsquoil semble que la reconnaissance des droits fonciers contribue au bien-ecirctre social ces effets sont extrecircmement variables et speacutecifiques au contexte (Lawry et al 2014)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire conditionnel (TMC)

Les donneacutees disponibles en la matiegravere suggegraverent que les programmes de TMC ont des impacts significatifs sur lrsquoanthropomeacutetrie des enfants et certaines eacutetudes montrent des effets chez les plus jeunes enfants qui beacuteneacuteficient plus longtemps de la protection sociale (Ruel et Alderman 2013) En outre ces programmes ont des effets positifs sur drsquoautres facteurs qui se reacutepercutent sur lrsquoeacutetat nutritionnel notamment lrsquoaugmentation des deacutepenses des meacutenages la seacutecuriteacute alimentaire et lrsquoameacutelioration des reacutegimes alimentaires (Leroy et al 2009) La protection sociale a joueacute un rocircle important pour reacuteduire la deacutenutrition en Colombie le seul pays actuellement en passe drsquoatteindre les quatre objectifs de lrsquoAssembleacutee mondiale de la Santeacute (IFPRI 2014a) De plus le fait de rendre la protection sociale plus sensible aux enjeux de nutrition est une strateacutegie prometteuse eacutetant donneacute que les deacutepenses publiques engageacutees dans la protection sociale progressent dans le monde entier (IFPRI 2014a)

Partenariats public-priveacute

Dans nrsquoimporte quel pays consideacutereacute la consommation alimentaire est deacutetermineacutee par les secteurs de la production de la transformation alimentaire de la distribution de gros et de la distribution de deacutetail Par conseacutequent le secteur priveacute a un eacutenorme impact sur les habitudes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels De plus drsquoautres secteurs comme la teacuteleacutephonie mobile les meacutedias et le secteur de la santeacute influent sur la consommation et les preacutefeacuterences des consommateurs Les partenariats public-priveacute (PPP) pourraient aider agrave mettre en relation les agriculteurs avec les chaicircnes drsquoapprovisionnement gracircce agrave des investissements dans des biens publics et dans des politiques facilitant le deacuteveloppement du commerce et des marcheacutes ainsi que dans lrsquoeacuteducation et la formation pour deacutevelopper la capaciteacute technique des agriculteurs et les aider agrave respecter les normes de tri drsquoemballage et de culture (Narrod et al 2008)

De plus le secteur public peut inciter le secteur priveacute agrave adopter des politiques favorables aux enjeux de nutrition Il peut le faire gracircce agrave des reacuteglementations directes des engagements volontaires ou par le biais de PPP dans lesquels les deux secteurs exploitent mutuellement leurs ressources et creacuteent de la valeur partageacutee Les PPP pourraient permettre au secteur public drsquointensifier ses interventions et de tirer au mieux parti de ses investissements gracircce agrave la capaciteacute eacutetablie drsquoexeacutecution et de deacuteveloppement du secteur priveacute De son cocircteacute le secteur priveacute pourrait beacuteneacuteficier drsquoun partage des risques et de la creacuteation drsquoune valeur partageacutee gracircce agrave lrsquoameacutelioration de sa perception par le public Les donneacutees disponibles sur les PPP axeacutes sur la nutrition sont rares et il nrsquoa pas encore eacuteteacute deacutetermineacute si les PPP sont plus efficaces que drsquoautres types drsquoengagements avec le secteur priveacute (Hoddinott et al 2015)

Investissements infrastructurels et nutrition

Irrigation

Alors que lrsquoimpact de lrsquoirrigation sur la reacuteduction de la pauvreteacute est bien documenteacute les effets de lrsquoameacutelioration des techniques drsquoirrigation sur la nutrition ne le sont pas (Hussain amp Hanjra 2004) Neacuteanmoins certaines donneacutees indiquent que lrsquoirrigation peut aider agrave reacuteduire la malnutrition chronique et saisonniegravere par lrsquoaccroissement de la consommation drsquoaliments de base et drsquoaliments drsquoorigine animale conseacutecutivement agrave une augmentation des revenus et agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute de lrsquoeacutelevage (Taren amp Alaofegrave 2013) De plus en permettant de cultiver pendant toute lrsquoanneacutee des

Document de consultation

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varieacuteteacutes agrave forte valeur lrsquoirrigation peut ameacuteliorer la consommation de certains aliments Au Beacutenin des systegravemes drsquoirrigation au goutte-agrave-goutte alimenteacutes par lrsquoeacutenergie solaire ont permis drsquoaugmenter la consommation de fruits et leacutegumes jusqursquoagrave atteindre les apports journaliers recommandeacutes et les revenus tireacutes de la production veacutegeacutetale ont permis aux agriculteurs drsquoacheter des aliments de base des leacutegumes secs et des sources de proteacuteines pendant la saison segraveche Selon une enquecircte les beacuteneacuteficiaires de ce projet drsquoirrigation eacutetaient 17 pour cent moins susceptibles de se deacutefinir comme eacutetant en situation drsquoinseacutecuriteacute alimentaire (Burney et al 2010)

Au Ghana une technologie agrave bas coucirct drsquoirrigation par les nappes phreacuteatiques peu profondes a permis drsquoameacuteliorer la rentabiliteacute et de creacuteer des emplois pendant la saison segraveche Toutefois la diversiteacute des apports alimentaires nrsquoa pas progresseacute pour les agriculteurs utilisant les techniques drsquoirrigation et elle a mecircme reculeacute pour les agriculteurs deacutetenant un type speacutecifique de puits peu profond Les auteurs pensent que cela peut ecirctre ducirc agrave lrsquoimpact deacutefavorable sur le plan nutritionnel de la monoculture que lrsquoirrigation a favoriseacutee dans certains cas (Namara et al 2011) Crsquoest pourquoi il est essentiel de tenir compte des impacts neacutegatifs potentiels des programmes drsquoirrigation tels que la deacutependance accrue agrave la monoculture et les maladies veacutehiculeacutees par lrsquoeau De plus amples recherches sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les technologies drsquoirrigation peuvent entraicircner des reacutesultats positifs sur le plan de la nutrition et comment les risques peuvent ecirctre reacuteduits notamment le risque que de lrsquoeau contamineacutee affecte la santeacute des populations via les reacuteseaux drsquoirrigation (Taren amp Alaofegrave 2013) Les effets de lrsquoirrigation varient consideacuterablement en fonction de plusieurs facteurs notamment les contextes eacutecologique et eacutepideacutemiologique de la reacutegion consideacutereacutee (Taren amp Alaofegrave 2013)

Il est essentiel de noter que les infrastructures drsquoirrigation neacutecessitent geacuteneacuteralement drsquoorganiser des services de vulgarisation et un soutien technique pour assurer la durabiliteacute de la technologie drsquoirrigation Les investissements devraient ecirctre reacutealiseacutes en fonction des ressources et des profils eacutecologiques reacutegionaux Mais lagrave ougrave les marcheacutes sont relativement peu deacuteveloppeacutes et ougrave les nappes souterraines sont facilement accessibles des technologies moins exigeantes en ressources pourraient ecirctre appliqueacutees (comme les puits peu profonds eacutevoqueacutes ci-dessus dans le cas du Ghana) Le passage agrave des technologies drsquoirrigation plus avanceacutees peut neacutecessiter une capaciteacute de fabrication reacutegionale des liens avec les marcheacutes et des intrants financiers Dans les deux cas les gouvernements peuvent srsquoassocier avec des reacutealisateurs de projets notamment le secteur priveacute et les ONG pour encourager une large adoption des technologies drsquoirrigation

Reacuteseaux routiers eacutelectriciteacute et ameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau

Des preuves limiteacutees suggegraverent que les investissements dans les reacuteseaux routiers geacutenegraverent des impacts positifs sur la productiviteacute agricole lrsquoaugmentation du PIB dans les zones rurales et la reacuteduction de la pauvreteacute (Knox et al 2013) Les investissements dans les reacuteseaux eacutelectriques ont de plus larges impacts lagrave ougrave les systegravemes agricoles sont plus modernes et ougrave les besoins en eacutelectriciteacute sont plus grands Enfin lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau peut avoir des effets positifs sur le deacuteveloppement des enfants de moins de cinq ans mecircme si les eacutetudes actuellement disponibles sont de faible qualiteacute (Dangour et al 2013)

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Communications

Les investissements visant agrave augmenter la disponibiliteacute des informations et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes peuvent ameacuteliorer le bien-ecirctre social Internet et les technologies mobiles permettent de communiquer rapidement les informations lieacutees agrave lrsquoagriculture et agrave la nutrition dans les populations rurales toutefois de forts taux drsquoanalphabeacutetisme des infrastructures inadapteacutees et le coucirct des services drsquoinformation constituent un frein pour le deacuteveloppement des

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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systegravemes drsquoinformation dans les zones rurales Les technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) peuvent promouvoir la nutrition de faccedilon directe gracircce aux campagnes de marketing social et de faccedilon indirecte en favorisant la productiviteacute des petits exploitants agricoles En Tanzanie par exemple des centres de teacuteleacutecommunications ont permis aux petits exploitants agricoles drsquoacceacuteder agrave des informations sur les creacutedits sur les marcheacutes et aux preacutevisions meacuteteacuteorologiques (Mtega amp Ronald 2013)

Behrman et al (2012) ont constateacute des rapports BeacuteneacuteficiesCoucircts positifs lieacutes agrave lrsquoameacutelioration des informations sur les marcheacutes gracircce agrave la technologie SMS dans deux pays drsquoAsie du Sud et quatre pays drsquoAfrique Des investissements dans des programmes drsquoalphabeacutetisation avec des partenariats avec le secteur priveacute destineacutes agrave reacuteduire les coucircts et des services lieacutes agrave lrsquoappropriation des informations pourraient favoriser lrsquoexpansion des TIC dans les zones rurales Des informations sur la nutrition devraient eacutegalement ecirctre communiqueacutees

Biofortification

La biofortification peut constituer un investissement extrecircmement rentable apregraves la mise de fonds initiale pour concevoir les varieacuteteacutes biofortifieacutees mener des essais dans le pays et creacuteer la demande et les marcheacutes locaux la suppleacutementation nutritionnelle par biofortification peut devenir auto-suffisante avec peu de coucircts reacutecurrents (Meenakshi 2008) Lrsquoeacutelargissement des chaicircnes de valeur pour inteacutegrer des aliments biofortifieacutes et enrichis est une strateacutegie prometteuse pour lrsquoameacutelioration de lrsquoapport en micronutriments et de lrsquoeacutetat nutritionnel geacuteneacuteral des consommateurs Les campagnes de commercialisation associeacutees agrave une sensibilisation agrave la nutrition ameacuteliorent lrsquoacceptation par les consommateurs et leur propension agrave acheter ce type drsquoaliments (Meenakashi et al 2012)

Les donneacutees disponibles sur lrsquoefficaciteacute de la biofortification pour ameacuteliorer les reacuteserves en micronutriments sont solides et de plus en plus nombreuses Par exemple une eacutetude bien connue (Low et al 2007) a eacutevalueacute un programme meneacute sur deux ans au Mozambique qui a cibleacute 741 meacutenages agricoles Avec ce programme les meacutenages ont eu accegraves agrave des pieds de patates douces agrave chair orange (OFSP) (varieacuteteacute seacutelectionneacutee de maniegravere agrave avoir une haute teneur en becirctacarotegravene) et agrave des services de vulgarisation Les services de vulgarisation couvraient plusieurs thegravemes depuis des informations sur la nutrition jusqursquoaux meacutethodes de production et de commercialisation Une augmentation de lrsquoapport en vitamine A a eacuteteacute constateacutee chez les enfants des meacutenages beacuteneacuteficiaires ainsi qursquoune augmentation nette des concentrations seacuteriques moyennes en reacutetinol et la preacutevalence des faibles concentrations seacuteriques en reacutetinol est passeacutee de 60 pour cent agrave 38 pour cent Aucun changement nrsquoa eacuteteacute observeacute dans les meacutenages teacutemoins alors que tous les enfants de la communauteacute avaient eu accegraves agrave des suppleacutements en vitamine A Les auteurs font remarquer que leurs reacutesultats mettent en eacutevidence la neacutecessiteacute de mener des interventions multiples inteacutegrant notamment la suppleacutementation nutritionnelle ainsi que des approches axeacutees sur les aliments (Low et al 2007) Des donneacutees plus reacutecentes tireacutees drsquoessais controcircleacutes randomiseacutes meneacutes agrave plus large eacutechelle ont eacutegalement reacuteveacuteleacute des effets positifs de lrsquointroduction des OFSP aupregraves de 12 000 et 10 000 meacutenages au Mozambique et en Ouganda respectivement (Hotz et al 2011 Hotz et al 2012)

Outre les OFSP drsquoautres varieacuteteacutes peuvent ecirctre biofortifieacutees comme par exemple le bleacute biofortifieacute en zinc le riz enrichi en fer ou le maiumls enrichi en proteacuteines Pour toutes ces espegraveces un potentiel drsquoameacutelioration des reacuteserves du micronutriment ou macroeacuteleacutement cibleacute a eacuteteacute deacutemontreacute Les donneacutees prouvant lrsquoefficaciteacute nutritionnelle de la biofortification sont solides mais des recherches plus approfondies sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les cultures biofortifieacutees affectent les rendements et les profits des agriculteurs et comment creacuteer des marcheacutes locaux et de la demande dans divers contextes climatiques et socio-eacuteconomiques Des donneacutees disponibles sur des reacutegions rurales du Ghana suggegraverent que les consommateurs acceptent de payer un prix plus eacuteleveacute pour les produits biofortifieacutees agrave condition de recevoir des informations sur leurs beacuteneacutefices nutritionnels (Banerji et al 2013)

Document de consultation

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Liste des abreacuteviations

ATNI Access to Nutrition Index

CdA CIN2 Cadre drsquoAction de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

CIMSANS Center for Integrated Modeling of Sustainable Agriculture amp Nutrition Security

CIN2 Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

eacuteqCO2 Eacutequivalent dioxyde de carbone

FAO Organisation des Nations Unies pour lrsquoalimentation et lrsquoagriculture

GNR Rapport sur la nutrition mondiale

IDF Feacutedeacuteration internationale du diabegravete

IED Investissement eacutetranger direct

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

IOM Institute of Medicine

MCC Millennial Challenge Corporation

MNT Maladies non transmissibles

OFSP Patate douce agrave chair orange (Orange Flesh Sweet Potato)

OMS Organisation mondiale de la Santeacute

ONG Organisation non gouvernementale

PIB Produit inteacuterieur brut

PPP Partenariat public-priveacute

RampD Recherche et deacuteveloppement

TIC Technologies de lrsquoinformation et de la communication

TMC Programmes de transfert moneacutetaire conditionnel

UNICEF Fonds international de secours agrave lrsquoenfance des Nations unies

Creacutedits photos

Couverture FAOSwiatoslaw Wojtkowiak

Page 3 FAOThomas Moth Poulsen

Page 7 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 13 World Bank

Page 14 Wikicommons

Page 15 FAOJess Fanzo

Page 15 FAOIsaac Kasamani

Page 17 Fotolia

Page 18 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 20 Fotolia

Page 23 FAOValerio Crespi

Page 25 FAORachel Nugent

Page 26 FAOSebastiaacuten Villar

Page 35 FAOOscar Castellanos

Secreacutetariat de lrsquoUNSCNE-mail scnfaoorg bull Internet wwwunscnorg bull co FAO bull Viale delle Terme di Caracalla bull 00153 Rome Italie

FR

Vision de lrsquoUNSCN Un monde libeacutereacute de la faim et de toutes les formes de malnutrition est reacutealisable dans cette geacuteneacuteration

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN

Document de consultation

Avec le soutien de

par deacutecision du Bundestag allemand

Page 3: Investir pour des systèmes alimentaires sains...Investir pour des systèmes alimentaires sains Sommaire Avant-propos3 Messages clés 5 1.Introduction 7 2. Qu’est-ce qu’un système

Investir pour des systegravemes alimentaires sainsAnalyse de contexte et examen des donneacutees disponibles sur les investissements reacutealiseacutes dans les systegravemes alimentaires dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition

Mise en œuvre du Cadre drsquoAction de laDeuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN Septembre 2016

Document de consultationFR

Remerciements

Ce document a eacuteteacute reacutedigeacute par la Pre Rachel Nugent et Daniel Grafton du deacutepartement de santeacute mondiale de lrsquoUniversiteacute de Washington (Seattle Eacutetat de Washington Eacutetats-Unis) Peu avant la finalisation de ce projet Mme Nugent est devenue vice-preacutesidente du deacutepartement des maladies non transmissibles du Research Triangle Institute International Elle est membre du Groupe international drsquoexperts du Rapport sur la nutrition mondiale et membre du comiteacute de lrsquoUS Institute of Medecine chargeacute de lrsquoeacutevaluation eacuteconomique des interventions en faveur des enfants et des familles

Les auteurs souhaitent remercier le Comiteacute permanent de la nutrition des Nations Unies (UNSCN) et lui manifester toute leur gratitude pour son soutien notamment pour lrsquoaide preacutecieuse du Dr Francesco Branca et de la Dre Marzella Wuumlstefeld Les auteurs ont aussi grandement beacuteneacuteficieacute des commentaires preacutepareacutes par Angelina Balz Helene Delisle Charlotte Dufour James Garrett Corinna Hawkes Anna Herforth Carl Lachat Carol Levin Tim Lobstein Iain MacGillivray Catherine Mah Laura Michele Noreen Mucha Stineke Oenema Jomo Sundaram Ismael Thiam et Miriam Yiannakis Les auteurs remercient eacutegalement Janice Meerman pour ses commentaires et modifications du document final Toutes les eacuteventuelles erreurs ou omissions relegravevent de la seule responsabiliteacute des auteurs

Ce document a pu voir le jour gracircce au soutien financier du gouvernement de la Reacutepublique feacutedeacuterale drsquoAllemagne par lrsquointermeacutediaire du ministegravere feacutedeacuteral de lrsquoAlimentation et de lrsquoAgriculture

Ce document est eacutegalement consultable sur le site Internet de lrsquoUNSCN agrave lrsquoadresse wwwunscnorg

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

Sommaire

Avant-propos 3Messages cleacutes 51 Introduction 72 Qursquoest-ce qursquoun systegraveme alimentaire sain 9 21 Composantes drsquoun systegraveme alimentaire 9 22 Comprendre les diffeacuterences des systegravemes alimentaires 10 23 Reacutesultats sanitaires et nutritionnels pour chaque type de systegraveme alimentaire 11

3 Investissements visant lrsquoameacutelioration de la nutrition dans diffeacuterents 16 systegravemes alimentaires 31 Systegravemes alimentaires de type IndustrielMixte (systegravemes 1 et 2) 16 32 Systegravemes alimentaires En transition (systegraveme 3) 18 33 Systegravemes alimentaires de type Eacutemergent ou Rural (systegravemes 4 et 5) 19

4 Application de la typologie des systegravemes alimentaires 22 aux choix drsquoinvestissement 5 Conclusions et recommandations 25 Reacutefeacuterences 26Annexe 31 Interventions agricoles en faveur drsquoune meilleure nutrition 31

Investissements infrastructurels et nutrition 35

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche 36 et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Liste des abreacuteviations 38

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

3

Avant-propos

Mise en œuvre du Cadre drsquoaction de la Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition En novembre 2014 les gouvernements du monde entier se sont engageacutes agrave eacutelaborer des ldquopolitiques coheacuterentes des pouvoirs publicsrdquo afin de reacutealiser des avanceacutees dans le domaine de la nutrition Cet engagement a eacuteteacute pris agrave lrsquooccasion de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition (CIN2) conjointement organiseacutee par la FAO et lrsquoOMS Un an plus tard les gouvernements se sont eacutegalement prononceacutes en faveur de la laquo coheacuterence des politiques raquo ndash lorsque les politiques de diffeacuterents secteurs soutiennent des objectifs communs ndash dans le cadre de la mise en œuvre du nouvel Agenda 2030 et de la reacutealisation des Objectifs de deacuteveloppement durable

Comme cela est le cas avec les politiques commerciales internationales (sujet drsquoun preacuteceacutedent document de cette seacuterie) geacuteneacuteralement les politiques drsquoinvestissement sont totalement deacuteconnecteacutees des politiques et programmes de nutrition Les politiques drsquoinvestissement macro-eacuteconomique visent agrave ameacuteliorer les futurs taux de croissance eacuteconomique en sacrifiant geacuteneacuteralement la consommation actuelle agrave la faveur des gains projeteacutes pour lrsquoavenir De mecircme les politiques drsquoinvestissement dans lrsquoagriculture et les systegravemes alimentaires visent agrave ameacuteliorer les taux de rentabiliteacute eacuteconomique de ces secteurs plutocirct que de cibler speacutecifiquement la qualiteacute de ce qui est produit Cette deacuteconnexion doit ecirctre rectifieacutee Une agriculture et des systegravemes alimentaires sains ne sont pas neacutecessairement incompatibles avec de forts taux de rentabiliteacute pour les investisseurs du secteur En fait face agrave lrsquointeacuterecirct croissant que les consommateurs portent agrave la qualiteacute agrave la diversiteacute au goucirct et agrave la seacutecuriteacute sanitaire des aliments ces objectifs mutuels peuvent ecirctre atteints gracircce agrave des investissements penseacutes pour reacutepondre agrave ces demandes

Document de consultation

4

Ce document eacutevoque plusieurs solutions mutuellement beacuteneacutefiques pour les investisseurs (priveacutes ou publics) opeacuterant dans les secteurs de lrsquoagriculture et des systegravemes alimentaires et pour la nutrition et la santeacute des populations Prenons un seul exemple Les investisseurs priveacutes trouvent de plus en plus drsquoopportuniteacutes agrave investir dans les chaicircnes de valeur pour ameacuteliorer la disponibiliteacute de produits horticoles frais locaux dans les supermarcheacutes du monde entier Gracircce agrave un soutien technique et agrave des aides agrave la formation des agriculteurs ils investissent dans la capaciteacute des petits exploitants agricoles agrave atteindre les marcheacutes commerciaux Parallegravelement le secteur public est responsable drsquoinvestissements importants (infrastructure de lrsquoeau et reacuteseau routier notamment) qui contribuent agrave creacuteer un environnement propice agrave lrsquoefficaciteacute du secteur priveacute Les pouvoirs publics peuvent eacutegalement eacutetendre leurs deacutecisions drsquoinvestissement de maniegravere agrave inciter le secteur priveacute agrave investir dans des systegravemes alimentaires sains (par le co-investissement des mesures fiscales des subventions ou des reacuteglementations)

Ce document offre un cadre pour comprendre les diffeacuterents systegravemes alimentaires existants et les besoins drsquoinvestissement correspondants et analyse des donneacutees probantes relatives aux interventions et aux investissements qui favorisent la nutrition et la santeacute Il a pour objectif drsquoencourager le dialogue et la reacutealisation de recherches plus approfondies sur les investissements les plus prometteurs pour promouvoir des systegravemes alimentaires sains dans de multiples pays et contextes locaux diffeacuterents Il souligne eacutegalement drsquoimportantes lacunes dans les donneacutees disponibles des lacunes qursquoil conviendrait de combler pour aider les pays agrave mettre en œuvre les recommandations de la CIN2 en matiegravere drsquoinvestissements publics et priveacutes

Anna Lartey

DirectriceDivision de la nutrition et des systegravemes alimentairesFAO

Francesco Branca

DirecteurDeacutepartement Nutrition pour la santeacute et le deacuteveloppementOMS

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

5

Messages cleacutes

Plusieurs types drsquoinvestissements en faveur de systegravemes alimentaires plus sains sont possibles pour les pays qui souhaitent mettre en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 Les investissements visant agrave ameacuteliorer la nutrition et la santeacute vont depuis les ameacuteliorations agrave grande eacutechelle des infrastructures jusqursquoagrave des soutiens techniques et des aides agrave la commercialisation de plus petite eacutechelle Ces investissements doivent ecirctre compleacuteteacutes par des mesures reacuteglementaires et volontaires par une sensibilisation des consommateurs et par des mesures incitatives

Chaque systegraveme alimentaire a la capaciteacute de produire les aliments sains neacutecessaires agrave une bonne nutrition et agrave la santeacute des populations

Les investissements dans les systegravemes alimentaires doivent ecirctre speacutecifiquement adapteacutes au contexte Les deacutecisions drsquoinvestissement doivent tenir compte des diffeacuterences entre les systegravemes alimentaires et srsquoappuyer sur les leccedilons tireacutees drsquoautres expeacuteriences

Les investissements sont plus rentables lorsque des conditions favorables sont reacuteunies et que les interventions se renforcent les unes les autres en misant sur plusieurs types de capital (humain financier physique)

Mecircme si la plupart des investissements dans les systegravemes alimentaires proviennent du secteur priveacute crsquoest le secteur public qui assume la responsabiliteacute premiegravere de fournir les biens publics et de renforcer les valeurs sociales en reacutepondant aux besoins non couverts par le marcheacute priveacute Le secteur public devrait tester de nouvelles faccedilons de tirer au mieux parti de ses investissements et de son pouvoir de reacuteglementation pour inciter le secteur priveacute agrave inteacutegrer lrsquoameacutelioration de la nutrition dans ses objectifs

Il existe encore de profondes lacunes agrave combler en termes de donneacutees disponibles pour aider les pays et les investisseurs agrave choisir parmi les options drsquoinvestissement approprieacutees et deacuteterminer les investissements agrave privileacutegier en fonction du type de systegraveme alimentaire et du contexte de nutrition Les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres devraient fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees pour mieux identifier les investissements les plus prometteurs en matiegravere drsquoameacutelioration de la nutrition et de la santeacute

Les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres devraient fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees pour mieux identifier les investissements les plus prometteurs en matiegravere drsquoameacutelioration de la nutrition et de la santeacute

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Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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1 Introduction

La deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition (CIN2) qui srsquoest tenue le 21 novembre 2014 a constitueacute une eacutetape fondamentale pour faire avancer les liens entre lrsquoagriculture et la nutrition La Confeacuterence a ratifieacute la Deacuteclaration de Rome sur la nutrition1 un document politique qui contient lrsquoengagement agrave reacuteduire la malnutrition sous toutes ses formes et a reacutedigeacute un Cadre drsquoaction un document politique qui propose plusieurs strateacutegies et options politiques aux pays pour satisfaire cet engagement2 La Recommandation 17 du Cadre drsquoaction de la CIN2 encourage les gouvernements les organismes programmes et fonds des Nations-Unies et drsquoautres acteurs agrave utiliser des politiques drsquoinvestissement pour identifier les possibiliteacutes drsquoatteindre les objectifs mondiaux convenus en matiegravere drsquoalimentation et de nutrition

1 httpwwwfaoorgresourcesinfographicsinfographics-detailsfrc266119 2 httpwwwfaoorg3a-mm215fpdf

Document de consultation

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Les politiques drsquoinvestissement du secteur public correspondent aux deacutepenses engageacutees par les gouvernements en vue drsquoameacuteliorer les beacuteneacutefices socieacutetaux agrave lrsquoavenir Dans les secteurs alimentaires et agricoles ces politiques drsquoinvestissement visent agrave ameacuteliorer la production la productiviteacute lrsquoabordabiliteacute des aliments sains leur accegraves et leur consommation Ces politiques peuvent eacutegalement inclure des efforts de la part des gouvernements pour inciter le secteur priveacute agrave investir dans des systegravemes alimentaires sains Parmi les exemples de politiques drsquoinvestissement figurent la creacuteation de chaicircnes de valeur favorisant lrsquoameacutelioration de la nutrition des mesures drsquoaide aux petits exploitants agricoles et aux exploitants familiaux ou encore lrsquoameacutelioration des infrastructures

Selon la FAO (2013) Les systegravemes alimentaires ont une incidence sur la disponibiliteacute et sur lrsquoaccessibiliteacute drsquoaliments varieacutes et nutritifs et donc sur la capaciteacute des consommateurs agrave avoir un reacutegime alimentaire sain Mais les liens entre les systegravemes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels sont geacuteneacuteralement des liens indirects sur lesquels influent aussi le niveau de revenu les prix la sensibilisation du consommateur et drsquoautres facteurs De plus les interventions et politiques ciblant les systegravemes alimentaires ont rarement pour objectif premier drsquoameacuteliorer la nutrition si bien que leur impact en la matiegravere est souvent difficile agrave suivre et que les chercheurs en concluent parfois qursquoelles sont inefficaces pour reacuteduire la malnutrition

Mecircme si telle nrsquoest pas la conclusion du preacutesent document force est de constater que les donneacutees probantes attestant du lien entre les systegravemes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels font cruellement deacutefaut Selon le Global Panel on Agriculture and Food Systems for Nutrition (groupe mondial sur lrsquoagriculture et les systegravemes alimentaires pour la nutrition) ldquoles interventions politiques sur les marcheacutes et dans le domaine commercial nrsquoont eacuteteacute que faiblement eacutetudieacutees en lien avec les systegravemes alimentaires dans les pays agrave revenu faible et intermeacutediairerdquo Il est donc neacutecessaire de mettre davantage lrsquoaccent sur ce ldquochaicircnon manquantrdquo au niveau de cette marge de manœuvre politique entre les politiques agricoles et les politiques orienteacutees vers les consommateurs (GloPAn 2015)

En effet les politiques des pouvoirs publics influent sur la capaciteacute de lrsquoagriculture et des systegravemes alimentaires agrave contribuer agrave des habitudes alimentaires saines et agrave lrsquoameacutelioration de la nutrition (FAO 2015) Il ne srsquoagit pas de la seule influence ni mecircme de la plus forte mais si elles sont strateacutegiquement eacutelaboreacutees les politiques des pouvoirs publics peuvent assurer la fourniture de biens publics catalyser lrsquoaide du secteur priveacute pour apporter des contributions positives et creacuteer des mesures incitatives qui guident les consommateurs vers les bons choix Ce document deacutecrit plusieurs politiques publiques et opportuniteacutes drsquoinvestissement susceptibles drsquoameacuteliorer les reacutesultats en termes de nutrition et de santeacute Il souligne eacutegalement plusieurs strateacutegies envisageables par les gouvernements pour encourager le secteur priveacute agrave investir dans la capaciteacute de lrsquoagriculture agrave obtenir des reacutesultats plus sains Le secteur priveacute est un partenaire crucial les inteacuterecircts priveacutes repreacutesentent la plus grande part des investissements reacutealiseacutes dans lrsquoagriculture (FAO 2012) mais ils continueront agrave accorder une place insuffisante aux enjeux de nutrition tant que les gouvernements ne lanceront pas des mesures incitatives favorisant les beacuteneacutefices sociaux et environnementaux crsquoest-agrave-dire tant qursquoils ne creacuteeront pas un environnement plus favorable en termes de risques et de rentabiliteacute

Partant du constat que les besoins en matiegravere de politiques leur faisabiliteacute et leurs objectifs sont speacutecifiques agrave chaque contexte ce document propose une typologie des systegravemes alimentaires depuis le type ldquoruralrdquo jusqursquoau type ldquoindustrielldquo et formule des conseils sur les investissements les plus approprieacutes pour reacutepondre aux besoins de chaque type Un chapitre compleacutementaire illustrant les diffeacuterentes composantes drsquoun systegraveme alimentaire est preacutesenteacute ci-dessous3

3 LrsquoAnnexe A propose un examen des donneacutees disponibles sur les interventions drsquoameacutelioration de la nutrition deacutefinies selon cinq approches diffeacuterentes au sein des systegravemes alimentaires 1) interventions pour que les chaicircnes de valeur accordent plus drsquoimportance aux enjeux de nutrition 2) mise en œuvre de pratiques agricoles speacutecifiques 3) ameacutelioration de la gouvernance et des institutions 4) ameacutelioration des infrastructures et 5) promotion des nouvelles technologies et des activiteacutes de RampD

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

9

Qursquoest-ce qursquoun systegraveme alimentaire sain

21 Composantes drsquoun systegraveme alimentaire

Les systegravemes alimentaires englobent les multiples eacutetapes de transformation des ressources naturelles et des efforts humains en denreacutees alimentaires neacutecessaires agrave la vie humaine Ces eacutetapes (depuis lrsquoexploitation agricole jusqursquoaux eaux useacutees domestiques) comprennent la culture la reacutecolte la transformation lrsquoemballage la distribution le marketing la commercialisation la consommation et lrsquoeacutelimination des deacutechets La plupart de ces eacutetapes sont regroupeacutees dans ce qui est appeleacute le laquo cocircteacute de lrsquooffre raquo du systegraveme alimentaire et elles impliquent souvent des chaicircnes drsquoapprovisionnement complexes et sophistiqueacutees alors que des chaicircnes drsquoapprovisionnement plus courtes et plus simples pourraient permettre -et permettent encore aujourdrsquohui- de proposer des options saines dans de nombreuses communauteacutes Du laquo cocircteacute de la demande raquo la reacutealiteacute est aussi contrasteacutee drsquoun pays agrave lrsquoautre et deacutepend des prix de la situation geacuteographique des preacutefeacuterences des consommateurs de leur sensibilisation de leurs goucircts de leurs habitudes culturelles et de leur perception En seacutelectionnant les investissements (publics et priveacutes) approprieacutes il est possible drsquoameacuteliorer lrsquoefficaciteacute au niveau de chacune de ces eacutetapes agrave atteindre divers objectifs notamment lrsquoameacutelioration de la nutrition

Figure 1 Cadre pour lrsquoeacutevaluation des effets drsquoun systegraveme alimentaire

La Figure 1 illustre dans le deacutetail les nombreux facteurs qui influent sur le type drsquoaliments qui sont produits et consommeacutes dans un pays reacuteveacutelant ainsi plusieurs opportuniteacutes drsquoinvestissement dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition Neacuteanmoins tous les systegravemes alimentaires sont diffeacuterents Les investissements doivent donc ecirctre speacutecifiquement adapteacutes

2

Source Nesheim MC et al 2015 A Framework for Assessing Effects of the Food System US Institute of Medicine

Document de consultation

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au contexte et neacutecessitent certains eacuteleacutements porteurs Par exemple lrsquoaugmentation de la capaciteacute de production de produits frais peacuterissables destineacutes aux marcheacutes urbains est une strateacutegie viable en faveur de la nutrition uniquement si la capaciteacute de transport de distribution et de reacutefrigeacuteration est approprieacutee et fiable Ainsi les investissements doivent ecirctre adapteacutes au niveau de deacuteveloppement existant dans le secteur agricole avec un laquo eacutechafaudage raquo progressif des investissements plus complexes Ce document ne propose pas une eacutevaluation exhaustive de toutes les options drsquoinvestissements possibles pour ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels mais plutocirct une eacutevaluation des donneacutees actuellement disponibles sur plusieurs types drsquoinvestissements (portant sur la production la consommation et drsquoautres aspects des systegravemes alimentaires) envisageables pour ameacuteliorer la nutrition en identifiant les domaines ougrave des donneacutees compleacutementaires sont neacutecessaires Dans cet objectif le caractegravere tregraves limiteacute des donneacutees disponibles sur les investissements dans lrsquoagriculture (FAO 2013) pose un problegraveme de taille Des informations financiegraveres ou eacuteconomiques permettant de deacuteterminer quels investissements sont les plus rentables au fil du temps font partie des besoins les plus eacutevidents aujourdrsquohui

22 Comprendre les diffeacuterences des systegravemes alimentaires

Des analyses reacutecentes45 srsquoappuient sur cinq caracteacuteristiques importantes pour eacutelaborer une typologie des systegravemes alimentaires la deacutemographie la productiviteacute agricole la durabiliteacute environnementale la disponibiliteacute et la diversiteacute des aliments et enfin lrsquoaccessibiliteacute des aliments La deacutemographie reflegravete le degreacute drsquourbanisation drsquoun pays et donc la transition rurale-urbaine qui srsquoy opegravere et les changements concomitants des modes de vie et des habitudes alimentaires mais aussi les changements au sein des chaicircnes de valeur6 Les caracteacuteristiques de consommation sont en partie refleacuteteacutees par la disponibiliteacute et la diversiteacute des aliments Le manque de donneacutees empecircche toute cateacutegorisation plus preacutecise des systegravemes alimentaires Neacuteanmoins ces cinq aspects repreacutesentent des caracteacuteristiques cleacutes des systegravemes alimentaires7 La typologie des systegravemes alimentaires a pour objectif de passer drsquoune cateacutegorisation des pays uniquement fondeacutee sur des indices de productiviteacute (ex PIB) agrave une conceptualisation plus nuanceacutee des systegravemes alimentaires Cette typologie montre que plusieurs indicateurs peuvent ecirctre utiliseacutes pour eacutevaluer la maniegravere dont un systegraveme alimentaire influe sur les reacutesultats nutritionnels dans un pays Cette deacutefinition multidimensionnelle reprend lrsquoapproche adopteacutee pour la compreacutehension des systegravemes de santeacute depuis 2002 jusqursquoagrave aujourdrsquohui (OMS 2000)

Figure 2 Part de lrsquoagriculture dans le PIB pour chaque type de systegraveme alimentaire

4 La typologie des systegravemes alimentaires a eacuteteacute preacutepareacutee pour le Rapport sur la nutrition mondiale de 2015 Pour plus de deacutetails sur la meacutethodologie et sur lrsquoapplication de cette typologie aux reacutesultats en termes de nutrition et de santeacute voir le chapitre 7

5 Cette approche reprend la meacutethode employeacutee par Reytar et al (2014) pour deacutefinir des indicateurs drsquoagriculture durable6 Une forte urbanisation est correacuteleacutee agrave une transformation structurelle des systegravemes alimentaires qui conduit agrave une augmentation de lrsquooffre drsquoaliments hautement

transformeacutes et une reacuteduction de la diversiteacute de la production primaire (voir Banque mondiale 2008 Nugent 2011 Reardon et al 2012 Hawkes et al 2012)7 Les thegravemes non traiteacutes ici -et plusieurs sources srsquoy rapportant- sont par exemple la reacutesilience (CIMSANS) la durabiliteacute socio-eacuteconomique (CIMSANS) la gestion

agricole inteacutegreacutee (San Diego Foodshed Assessment) la gouvernance (ATNI) et le secteur social (IOM)

1000

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Industriel Mixte En transition Eacutemergent RuralPour

cent

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Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Le tableau 1 illustre cinq types de systegravemes alimentaires en citant plusieurs exemples de pays pour chaque type La figure 2 montre que la part de lrsquoagriculture dans le PIB est fortement lieacutee au type de systegraveme alimentaire la part de lrsquoagriculture dans le PIB des pays aux plus hauts revenus est plus petite tandis qursquoelle est plus importante dans les pays agrave plus faibles revenus Cela suggegravere que mecircme si tous les pays quel que soit le type de leur systegraveme alimentaire disposent de plusieurs opportuniteacutes drsquoinvestissement pour ameacuteliorer leurs reacutesultats en termes drsquoalimentation et de nutrition lrsquoinvestissement dans lrsquoagriculture et dans les chaicircnes alimentaires est plus justifieacute sur le plan eacuteconomique dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type 4 ou 5 (Banque mondiale 2008) La compreacutehension des principales caracteacuteristiques des diffeacuterents types de systegravemes alimentaires permet drsquoadapter ces investissements en fonction des reacutesultats viseacutes8910

Tableau 1 Caracteacuteristiques des cinq types de systegravemes alimentaires

23 Reacutesultats sanitaires et nutritionnels pour chaque type de systegraveme alimentaire

Les systegravemes alimentaires ne sont pas en eux-mecircmes bons ou mauvais sains ou malsains Ils peuvent neacuteanmoins contribuer agrave lrsquoobtention de reacutesultats plus ou moins souhaitables en termes de nutrition (ex deacuteveloppement normal des enfants plutocirct que retards de croissance) de santeacute (ex taux de glyceacutemie normaux plutocirct que problegravemes de diabegravete) et drsquoenvironnement (ex sols sains plutocirct que sols pollueacutes) Le tableau 2 propose une description geacuteneacuterale des reacutesultats constateacutes pour chaque type de systegravemes alimentaires depuis le type rural (Systegraveme alimentaire 5) jusqursquoau type industriel (Systegraveme alimentaire 1) Agrave la lecture de ce tableau il est important de noter que de nombreux reacutesultats sont speacutecifiques agrave un type de systegraveme alimentaire preacutecis Neacuteanmoins mecircme lorsque plusieurs pays entrent dans la mecircme cateacutegorie typologique des diffeacuterences importantes existent entre ces pays concernant ces reacutesultats Par ailleurs les systegravemes alimentaires deacutefinis agrave lrsquoeacutechelle des pays sont forceacutement des systegravemes-types extrecircmement geacuteneacuteralisateurs qui omettent drsquoimportantes variations entre les pays des variations qui sont mieux refleacuteteacutees par lrsquoanalyse des chaicircnes drsquoapprovisionnement des produits

8 Eacutemissions totales (eacuteqCO2) issues de lrsquoagriculture par habitant (FAO 2011 et donneacutees deacutemographiques de la Banque mondiale 2011) 9 Apport (c-agrave-d production) drsquoeacutenergie assureacute par la consommation de ceacutereacuteales de racines et de tubercules en pourcentage des disponibiliteacutes eacutenergeacutetiques

alimentaires (FAO Indicateurs de la seacutecuriteacute alimentaire 2011)10 Proportion des deacutepenses des consommateurs par personne consacreacutee aux produits alimentaires et aux boissons non alcooliseacutees telle que deacuteduite du rapport

Euromonitor entre les ldquoDeacutepenses des consommateurs en produits alimentaires et boissons non alcooliseacuteesrdquo et le total des ldquoDeacutepenses des consommateursrdquo (Euromonitor 2014)

Systegraveme alimentaire 1 Systegraveme alimentaire 2 Systegraveme alimentaire 3 Systegraveme alimentaire 4 Systegraveme alimentaire 5

bull Industriel Niveaux eacutetendus de la productiviteacute agricole et des eacutemissions drsquoeacutequivalent CO2 forte urbanisation faible deacutependance aux aliments de base (apport eacutenergeacutetique assureacute par les aliments de base 9

bull Mixte Productiviteacute agricole modeacutereacutee faibles eacutemissions urbanisation infeacuterieure faible deacutependance aux aliments de base9

bull En transition Mecircme niveau drsquourbanisation que pour le Systegraveme 2 mais productiviteacute agricole largement infeacuterieure plus grande deacutependance aux aliments de base et plus large part du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation10

bull Eacutemergent Urbanisation et productiviteacute agricole plus faibles que dans les Systegravemes 1 agrave 3 faibles eacutemissions drsquoeacutequivalent CO2 plus grande deacutependance aux aliments de base9

bull Rural Systegravemes aux niveaux drsquourbanisation et de productiviteacute agricole les plus bas faibles eacutemissions drsquoeacutequivalent CO2 systegravemes caracteacuteriseacutes par la plus forte deacutependance aux aliments de base9 et par la part du budget consacreacutee agrave la nourriture la plus eacuteleveacutee10

bull Eacutetats-Unis Danemark Coreacutee Canada Liban Suegravede Australie

bull Suisse Bulgarie Italie Estonie Allemagne Hongrie Barbade

bull Ukraine Eacutequateur Breacutesil Malaisie Maurice Guyana

bull Honduras Namibie Thaiumllande Ouzbeacutekistan Chine Cameroun

bull Seacuteneacutegal Neacutepal Indoneacutesie Eacutethiopie Bangladesh

Document de consultation

12

En regravegle geacuteneacuterale agrave mesure que les pays eacutevoluent drsquoun systegraveme de type rural vers un systegraveme industriel les reacutegimes alimentaires se diversifient et integravegrent davantage drsquoaliments transformeacutes et emballeacutes et plus de proteacuteines de tous types notamment des proteacuteines animales La deacutependance aux aliments de base se reacuteduit ainsi que geacuteneacuteralement la volatiliteacute des prix des aliments La part du budget des meacutenages consacreacutee agrave lrsquoalimentation varie de 50 ou plus dans les pays ayant un systegraveme alimentaire de type rural jusqursquoagrave moins de 20 dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type industriel La deacutenutrition et lrsquoobeacutesiteacute (ldquodouble fardeau de la malnutritionrdquo) coexistent dans tous les pays agrave un degreacute plus ou moins eacuteleveacute Elles sont particuliegraverement prononceacutees dans les Systegravemes alimentaires 3 agrave 5 et constituent un problegraveme particuliegraverement eacutepineux dans certains pays correspondant au Type 5 Lrsquoencadreacute 1 donne des exemples nationaux drsquoexpeacuteriences meneacutees cocircteacute producteur et cocircteacute consommateur dans trois types de systegravemes alimentaires correspondant agrave des pays agrave revenu eacuteleveacute agrave revenu intermeacutediaire de tranche supeacuterieure ou agrave faible revenu1112

Tableau 2 Reacutesultats constateacutes pour chaque type de systegraveme alimentaire

Les descriptions sommaires ci-dessus montrent qursquoil existe des besoins tregraves varieacutes en termes drsquoinvestissement pour chacun des cinq types de systegravemes alimentaires Ideacutealement les choix drsquoinvestissement devraient se fonder sur une eacutevaluation des taux de rentabiliteacute relatifs dans le contexte speacutecifiquement concerneacute et les ressources devraient ecirctre affecteacutees lagrave ougrave les meilleures rentabiliteacutes sont obtenues en reacutepondant parallegravelement agrave un souci drsquoeacutequiteacute Malheureusement tregraves peu drsquoinformations sont publiquement disponibles sur la rentabiliteacute eacuteconomique ou mecircme financiegravere des diffeacuterents investissements reacutealiseacutes dans lrsquoagriculture vis-agrave-vis des reacutesultats sanitaires et nutritionnels

11 Un reacutegime varieacute est deacutefini ici comme un reacutegime alimentaire comportant suffisamment de calories et de proteacuteines et deacutependant peu des aliments de base12 Eacutevidemment il existe drsquoautres MNT lieacutees au reacutegime alimentaire (notamment les maladies cardiovasculaires) qui varient drsquoun type de systegraveme agrave lrsquoautre Les auteurs

ont neacuteanmoins seacutelectionneacute un nombre limiteacute de reacutesultats sanitaires indeacutesirables facilement attribuables au reacutegime alimentaire (IFPRI 2015)

Reacutesultat eacutetudieacute dans le systegraveme alimentaire

Systegraveme alimentaire 1Industriel (productiviteacuteeacuteleveacutee etforte urbanisation)

Systegraveme alimentaire 2Mixte(productiviteacuteeacuteleveacutee maisurbanisation et eacutemissions plus faibles)

Systegraveme alimentaire 3En transition(mecircme niveaudrsquourbanisation que pour le Systegraveme 2 mais productiviteacute plus faible)

Systegraveme alimentaire 4Eacutemergent(urbanisation etproductiviteacute plus faibles que pour les Systegravemes 1 agrave 3)

Systegraveme alimentaire 5Rural(systegravemecorrespondant aux niveaux drsquourbanisation et de productiviteacute les plus bas)

Diversiteacute11 et disponibiliteacute fiable des aliments

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes avec beaucoup drsquoaliments transformeacutes emballeacutes et de proteacuteines animales

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes eacutequilibreacutes en termes de sources de proteacuteines

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes avec beaucoup drsquoaliments frais + apports en proteacuteines

bull Moins diversifieacute quelques produits transformeacutes beaucoup de produits frais

bull Reacutegimes les moins varieacutes avec peu de sources de proteacuteines (animales ou autres)

Accessibiliteacute des aliments

bull Part faible du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation prix stables

bull Part faible du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation prix stables

bull Part modeacutereacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation plus grande volatiliteacute des prix

bull Part eacuteleveacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation systegraveme ougrave les prix sont les plus volatiles

bull Part eacuteleveacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation forte volatiliteacute des prix

Santeacute et nutrition12 bull Essentiellement surpoidsdiabegravete

bull Essentiellement surpoidsdiabegravete

bull Moins de surpoids quelques retards de croissance

bull Nombreux retards de croissance faible obeacutesiteacute chez lrsquoenfant forte obeacutesiteacute chez lrsquoadulte

bull Nombreux retards de croissance double fardeau apparition du problegraveme drsquoobeacutesiteacute chez lrsquoenfant

Tableau preacutepareacute agrave partir des donneacutees de lrsquoIFPRI (2015) Les qualificatifs employeacutes dans ce tableau (comme laquo eacuteleveacute raquo laquo modeacutereacute raquo laquo faible raquo) sont relatifs Pour plus de preacutecisions sur les seuils correspondants voir les donneacutees de lrsquoIFPRI (2015) Les sources utiliseacutees incluent Indice de volatiliteacute des prix alimentaires (FAO 2011) Volume de vente au deacutetail des aliments frais et emballeacutes en kg par habitant (Euromonitor 2014) Disponibiliteacutes proteacuteiques moyennes (moyenne sur 3 ans) en grammes par habitant et par jour (FAO 2011) Part du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation (Euromonitor 2014 ndash voir note de bas de page ndeg9) Retards de croissance et surpoids chez lrsquoenfant (UNICEF diverses anneacutees) Surpoids chez lrsquoadulte (OMS 2014) Preacutevalence du diabegravete (IDF 2014)

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Encadreacute 1Reacutesultats constateacutes dans divers systegravemes alimentaires nationaux - Allemagne Breacutesil Indoneacutesie Seacuteneacutegal

Allemagne Systegraveme alimentaire de type 2 - Mixte

Agrave de nombreux eacutegards lrsquoAllemagne ressemble aux autres pays riches mais comme son systegraveme alimentaire est de type 2 elle beacuteneacuteficie drsquoune diversiteacute et drsquoune disponibiliteacute alimentaires leacutegegraverement infeacuterieures et elle est un peu moins affecteacutee par lrsquoobeacutesiteacute infantile que les pays ayant un systegraveme alimentaire de type 1 Parallegravelement lrsquoAllemagne est confronteacutee agrave un gros problegraveme drsquoobeacutesiteacute et de surpoids dans sa population et cherche des moyens drsquoœuvrer pour une offre alimentaire plus saine Ses initiatives comprennent la reformulation des produits pour reacuteduire les teneurs en sel en sucre et en mauvaises graisses ainsi que des mesures incitatives pour favoriser une alimentation et des regravegles alimentaires saines dans les cantines scolaires Du cocircteacute de lrsquooffre lrsquoAllemagne tente drsquoameacuteliorer la diversification de son offre alimentaire en soutenant les agriculteurs et les chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole de maniegravere agrave encourager les consommateurs agrave opter pour une plus large diversiteacute alimentaire LrsquoAllemagne eacutetudie de pregraves les liens entre alimentation et agriculture pour trouver des moyens drsquoameacuteliorer la production durable et la qualiteacute des aliments La question des deacutechets alimentaires est actuellement au centre de lrsquoattention internationale En Allemagne ce problegraveme est traiteacute dans le cadre drsquoune approche ferme axeacutee sur les comportements alimentaires des consommateurs LrsquoAllemagne a creacuteeacute le programme INFORM en 2009 pour encourager les habitudes alimentaires saines et lrsquoactiviteacute physique

Breacutesil Systegraveme alimentaire de type 3 - En transition

Environ 85 pour cent de la population breacutesilienne vit dans des zones urbaines et la part de la diversiteacute eacutenergeacutetique fournie par les ceacutereacuteales racines et tubercules (c-agrave-d aliments de base) est relativement faible Neacuteanmoins les Breacutesiliens consomment quotidiennement pregraves de trois fois moins de fruits et leacutegumes que ce qui est recommandeacute (six portions de fruits etou leacutegumes par jour) et les sucres et graisses satureacutees constituent environ 12 et 10 pour cent respectivement de leur reacutegime alimentaire Mecircme si la sous-alimentation au Breacutesil a baisseacute depuis les anneacutees 1970 six pour cent de la population breacutesilienne en souffre encore aujourdrsquohui (Graziano Da Silva 2011) Mais depuis lrsquoobeacutesiteacute a remplaceacute la sous-alimentation en tant que principale forme de malnutrition chez les adultes en 2008 plus de 53 pour cent des Breacutesiliens de 25 ans ou plus eacutetaient en surpoids ou obegraveses (OMS) Le Breacutesil a deacutemontreacute sa capaciteacute agrave mettre en œuvre des mesures fortes du cocircteacute de lrsquooffre afin de lutter contre le problegraveme du surpoids chez lrsquoadulte et contre les mauvaises habitudes alimentaires En 2014 les centrales drsquoapprovisionnement de fruits et leacutegumes au Breacutesil (CEASA) ont lanceacute une campagne baptiseacutee ldquoEncourager la consommation de fruits et de leacutegumes au sein de lrsquoapprovisionnement alimentaire centralrdquo La premiegravere phase (actuellement en cours) de cette campagne vise agrave ameacuteliorer la disponibiliteacute des fruits et leacutegumes en ciblant les neacutegociants les diffeacuterents acteurs opeacuterant sous licence des CEASA et les producteurs La seconde phase visera lrsquoaugmentation de la demande de fruits et leacutegumes par la diffusion drsquoinformations aupregraves des consommateurs et la promotion des habitudes alimentaires saines (Hawkes 2015)

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Indoneacutesie Systegraveme alimentaire de type 5 - Rural

LrsquoIndoneacutesie pays agrave revenu intermeacutediaire de la tranche infeacuterieure a connu un formidable essor eacuteconomique au cours des quarante derniegraveres anneacutees et son revenu moyen par habitant a atteint 3 475 $ en 2013 avec une espeacuterance de vie moyenne de 71 ans Malgreacute cet essor eacuteconomique et des ameacuteliorations sanitaires la pauvreteacute et le double fardeau de la malnutrition constituent de gros problegravemes dont se preacuteoccupent les deacutecideurs politiques nationaux Nombre de foyers affecteacutes par ce double fardeau habitent dans des zones urbaines ougrave ils ont accegraves agrave un plus large choix de plats cuisineacutes transformeacutes et de repas de restauration rapide et ougrave les emplois et les modes de vie sont moins exigeants physiquement (Roemling et al 2013) Le problegraveme du diabegravete progresse mais reste agrave un niveau plus bas que dans les pays voisins (Martiniuk et al 2011) Dans les zones rurales la faible diversiteacute de lrsquoalimentation rend les populations vulneacuterables face aux flambeacutees des prix alimentaires et les expose agrave des carences en micronutriments Une intervention politique forte visant agrave atteindre la seacutecuriteacute alimentaire dans le pays agrave partir de lrsquooffre nationale drsquoaliments a contribueacute agrave perpeacutetuer une eacuteconomie du riz tenace eacutegalement renforceacutee par des goucircts et preacutefeacuterences de consommation durables privileacutegiant une grande consommation de riz LrsquoIndoneacutesie a tout un passeacute de promotion de la nutrition mais les actions mises en œuvre se sont cibleacutees sur des interventions speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer la santeacute maternelle et infantile (allaitement et alimentation compleacutementaire suppleacutementation en micronutriments et planning familial) Les politiques alimentaires se sont concentreacutees sur la stabilisation des prix du riz et nrsquoont accordeacute que peu drsquoattention agrave la diversification des cultures vivriegraveres La lutte contre le double fardeau de la malnutrition neacutecessite drsquoadopter de nouvelles approches pour promouvoir une plus grande diversiteacute dans la production et la consommation alimentaires une meilleure hygiegravene et un mode de vie plus actif incluant une pratique physique reacuteguliegravere et un controcircle du poids (Soekirman 2011)

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Seacuteneacutegal Systegraveme alimentaire de type 5 - Rural

Le Seacuteneacutegal est un pays agrave revenu intermeacutediaire de la tranche infeacuterieure situeacute sur la Cocircte Ouest de lrsquoAfrique Sa population est jeune sur ses 14 millions drsquohabitants 44 pour cent a moins de 15 ans (Banque mondiale 2014) Pregraves de 20 pour cent de la population est exposeacutee agrave lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire avec une grande dispariteacute entre les communauteacutes rurales (251 pour cent) et urbaines (122 pour cent) (Wuehler et al 2011) La deacutenutrition constitue le principal problegraveme de nutrition Par exemple la preacutevalence de lrsquoaneacutemie ferriprive est tregraves eacuteleveacutee et affecte 71 pour cent des enfants de moins de 5 ans 61 pour cent des femmes enceintes et 54 pour cent des femmes en acircge de procreacuteer (USAID 2014) Ceci a de lourdes conseacutequences en termes de santeacute et de deacuteveloppement pour ces groupes deacutemographiques

Le Seacuteneacutegal a fait de reacuteels progregraves contre la malnutrition au cours des vingt derniegraveres anneacutees notamment avec la reacuteduction du taux de retard de croissance chez les enfants de moins de 5 ans et une reacuteduction drsquoenviron 40 de la mortaliteacute infanto-juveacutenile au cours des 5 derniegraveres anneacutees uniquement (Wuehler et al 2011) Ces progregraves sont vraisemblablement attribuables aux mesures suivantes campagne agrave large eacutechelle de suppleacutementation en vitamine A mise en œuvre drsquoun programme national de nutrition extension des interventions pour la survie de lrsquoenfant (gracircce au projet BASICS Soutien de base agrave lrsquoinstitutionnalisation de la survie de lrsquoenfant 1994-2006) et ameacutelioration de la communication pour favoriser ldquoun changement de comportement harmoniseacuterdquo (Wuehler et al 2011)

Les avanceacutees en termes de croissance eacuteconomique et de bien-ecirctre geacuteneacuteral ont eacuteteacute plus modeacutereacutees Alors que la croissance moyenne des pays subsahariens au cours des derniegraveres anneacutees srsquoeacutetablit agrave pregraves de 6 le Seacuteneacutegal nrsquoa enregistreacute qursquoune croissance de 4 entre 2000 et 2010 et de 33 seulement depuis 2006 (USAID 2014) Par ailleurs lrsquoextension du secteur agricole ne repreacutesente qursquoune faible part de cette croissance eacuteconomique Mecircme si lrsquoagriculture emploie 68 de la population active du pays elle ne repreacutesente que 14 du PIB national (Wuhler et al 2011) Le deacuteveloppement agricole a eacuteteacute freineacute par une faible gouvernance un climat drsquoinvestissement peu favorable et lrsquointensification de la concurrence internationale Drsquoautres contraintes se greffent agrave cette situation peacutenuries eacutenergeacutetiques reacutepeacuteteacutees seacutecheresses et inondations autant de problegravemes qui rendent difficile lrsquoentreacutee dans le secteur agricole Le taux de pauvreteacute nrsquoa que faiblement baisseacute (de 483 en 2005 agrave 467 en 2011) avec une dispariteacute croissante entre les zones rurales (571) et la capitale urbaine Dakar (261) (USAID 2014)

Au Seacuteneacutegal le secteur agricole a un gros potentiel de deacuteveloppement et de geacuteneacuteration drsquoun stimulus eacuteconomique plus important pour le pays Selon Feed the Future le gouvernement seacuteneacutegalais a augmenteacute ses investissements dans lrsquoagriculture de plus de 10 par an (Feed the Future 2015) De plus les investissements financeacutes par Millenial Challenge Corporation (MCC) au nord-ouest du pays ougrave la culture de riz est preacutedominante devraient ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute de lrsquoirrigation de 7 800 hectares et la capaciteacute de production de 32 500 hectares et ces ameacuteliorations devraient beacuteneacuteficier agrave pregraves de 270 000 petits exploitants (MCC 2015) Gracircce agrave lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux via un port drsquoimportance majeure agrave lrsquoabondance des terres arables et agrave des entrepreneurs motiveacutes un essor eacuteconomique impulseacute par lrsquoagriculture semble tout agrave fait faisable La production horticole pour lrsquoexport tout comme pour le marcheacute inteacuterieur devrait ecirctre un secteur drsquoexpansion

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3 Investissements visant lrsquoameacutelioration de la nutrition dans diffeacuterents systegravemes alimentaires

Les objectifs des investissements du secteur public sont larges Ils incluent la reacuteduction de la pauvreteacute et de la faim la fourniture de biens publics qui complegravetent les investissements priveacutes et la creacuteation de beacuteneacutefices sociaux et environnementaux (FAO 2012) La nutrition est rarement un objectif premier explicite de lrsquoagriculture mais une attention croissante est accordeacutee agrave lrsquoimpact de lrsquoagriculture et des systegravemes de nutrition sur lrsquoobjectif drsquoameacutelioration de la nutrition notamment avec les investissements dits ldquosensibles agrave la nutritionrdquo Agrave chaque type de systegraveme alimentaire correspondent des opportuniteacutes drsquoinvestissement diffeacuterentes et des contraintes speacutecifiques associeacutees agrave lrsquoobjectif drsquoameacutelioration de la nutrition Les paragraphes suivants traitent des principales caracteacuteristiques des systegravemes alimentaires preacuteceacutedemment deacutefinis ainsi que des opportuniteacutes et contraintes correspondantes dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition Pour simplifier les choses les cinq types de systegravemes alimentaires preacuteceacutedemment deacutefinis seront regroupeacutes en trois cateacutegories IndustrielMixte En transition et EacutemergentRural

31 Systegravemes alimentaires de type industrielmixte (systegravemes 1 et 2)

Les systegravemes alimentaires industriels et mixtes sont caracteacuteriseacutes par des chaicircnes drsquoapprovisionnement et de valeur complexes et geacuteneacuteralement par des niveaux eacuteleveacutes de transformation des aliments13 Les puissants acteurs de la grande distribution et de la transformation des produits peuvent avoir une influence consideacuterable sur la valeur nutritionnelle des aliments produits (Gereffi et al 2009) Les chaicircnes drsquoapprovisionnement complexes peuvent favoriser la disponibiliteacute et lrsquoabordabiliteacute des produits alimentaires gracircce agrave lrsquoaugmentation de la productiviteacute et de lrsquoefficaciteacute de lrsquoapprovisionnement Neacuteanmoins ces avantages peuvent ecirctre contrebalanceacutes par des reacuteductions dans la varieacuteteacute des produits et par un plus grand accegraves aux produits transformeacutes (ex Gereffi et al 2009)

En fait les chaicircnes de valeur et drsquoapprovisionnement complexes et inteacutegreacutees verticalement peuvent finalement priver de choix les consommateurs (Banque mondiale 2008) La production des exploitations agricoles est souvent faccedilonneacutee par les besoins et les preacutefeacuterences des industriels de la transformation des grossistes et des transporteurs dont les activiteacutes sont elles-mecircmes faccedilonneacutees par les demandes des fabricants Ces derniers agrave leur tour reacutepondent aux besoins des principaux distributeurs bas coucircts longues dureacutees de conversation et qualiteacute uniforme Agrave aucun stade des chaicircnes drsquoapprovisionnement actuelles la nutrition nrsquoest une preacuteoccupation premiegravere Il est neacutecessaire drsquoameacuteliorer le secteur de la distribution de deacutetail pour maintenir une diversiteacute de points de vente pour les consommateurs Il est eacutegalement neacutecessaire drsquoameacuteliorer lrsquoaccegraves aux produits frais notamment dans les zones urbaines ougrave les effets coupleacutes des activiteacutes de la distribution de gros et des enseignes de la grande distribution limitent les options alimentaires pour les consommateurs les plus pauvres

Des solutions pourraient ecirctre trouveacutees en ne ciblant pas uniquement la production agricole de faccedilon isoleacutee mais en cherchant eacutegalement agrave changer la maniegravere dont les ingreacutedients de base sont substitueacutes transformeacutes distribueacutes et

13 Food systems that have undergone structural transformation have longer supply chains more highly processed foods and less diversity in primary production (see World Bank 2008 Nugent 2011 Reardon et al 2012 Hawkes et al 2012)

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commercialiseacutes (Hawkes 2012) En effet dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte parallegravelement agrave la sensibilisation du consommateur des mesures de reacuteglementation et drsquoincitation destineacutees agrave modeler lrsquooffre pourraient figurer parmi les actions les plus efficientes et efficaces pour ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels

Au sein des chaicircnes de valeur les approches ciblant les activiteacutes des gros acteurs de la transformation et de la distribution de deacutetail pourraient avoir un impact sensible sur les reacutesultats nutritionnels Il pourrait srsquoagir par exemple drsquoinciter les grandes entreprise agrave reformuler leurs produits en utilisant des ingreacutedients plus sains de creacuteer et drsquoappliquer des reacuteglementations imposant drsquoinformer le consommateur (ex lrsquoeacutetiquetage nutritionnel obligatoire peut pousser les industriels agrave reformuler drsquoeux-mecircmes leurs produits [Hawkes 2015]) Pour ameacuteliorer la santeacute nutritionnelle et environnementale des communauteacutes une solution consiste agrave promouvoir lrsquoapprovisionnement local en mettant les producteurs en relation avec les fournisseurs les plus proches comme les restaurateurs les marcheacutes et les institutions publiques

Mecircme si des solutions sont envisageables en aval la production agricole et les politiques qui lrsquoinfluencent restent des eacuteleacutements majeurs agrave consideacuterer pour ameacuteliorer la disponibiliteacute de produits sains dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte Or les programmes de subventionnement de lrsquoagriculture mis en place dans de nombreux systegravemes alimentaires de type industriel et certains systegravemes de type mixte constituent un obstacle majeur agrave la formulation et agrave la commercialisation drsquoaliments plus sains Dans les pays doteacutes de programmes de ce type les politiques alimentaires et agricoles ont eu un effet deacuteleacutetegravere agrave long terme lrsquoaide srsquoest concentreacutee autour de quelques produits (ceacutereacuteales produits laitiers beacutetail sucre) qui inondent aujourdrsquohui les chaicircnes drsquoapprovisionnement alimentaire (Anand et al 2015) Ce subventionnement de produits peu sains nrsquoest pas lrsquoapanage des pays riches Anderson et al (2013) ont montreacute comment les subventions agricoles dans certains pays en deacuteveloppement creacuteent des incitations preacutejudiciables si bien que les politiques des pouvoirs publics vont agrave lrsquoinverse de la creacuteation et du maintien de chaicircnes drsquoapprovisionnement alimentaire saines Mecircme si les subventions pourraient eacutegalement cibler des produits agricoles sains cette pratique est moins reacutepandue et de magnitude beaucoup plus limiteacutee Drsquoimportants efforts politiques et eacuteconomiques sont neacutecessaires pour repenser ces systegravemes de subventionnement agricole deacutesuets et preacutejudiciables et pour deacutefinir une voie vers une plus grande coheacuterence entre lrsquoagriculture et les objectifs de santeacute

Contraintes

bull Chaicircnes drsquoapprovisionnement longues et complexes modeleacutees par la puissante industrie agroalimentaire (ex gros producteurs gros industriels de la transformation alimentaire et gros distributeurs avec ces trois fonctions geacuteneacuteralement inteacutegreacutees verticalement au sein drsquoune mecircme multinationale)

bull Sensibilisation limiteacutee des consommateurs concernant les avantages en termes de santeacute des aliments nutritifs et concernant les vrais coucircts des aliments plus mauvais pour la santeacute

Investissements

bull Prioriteacute agrave donner agrave la qualiteacute et agrave la diversiteacute et non plus agrave un nombre limiteacute de ceacutereacuteales et de produits drsquoorigine animale

bull Fourniture drsquoaliments plus sains dans certains lieux speacutecifiques (ex eacutecoles hocircpitaux) et nouvelles regravegles en la matiegravere

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bull Raccourcissement des chaicircnes drsquoapprovisionnement (c-agrave-d promotion des chaicircnes drsquoapprovisionnement locales)

bull Promotion drsquoun choix plus eacuteclaireacute de la part des consommateurs gracircce agrave lrsquoeacutetiquetage nutritionnel au marketing social et agrave la sensibilisation en matiegravere de nutrition

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

bull Fiscaliteacute alimentaire coheacuterente avec les objectifs de santeacute programmes publics de subventions destineacutes aux tranches de revenus les plus bas pour favoriser la consommation drsquoaliments sains

bull Reformulation volontaire ou obligatoire des produits

32 Systegravemes alimentaires en transition (systegraveme 3)

Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires En transition (systegraveme 3) ont une meilleure productiviteacute agricole que les systegravemes alimentaires de type eacutemergent ou rural (systegravemes 4 et 5) et ils connaissent les mecircmes transformations structurelles que celles qui se sont deacutejagrave opeacutereacutees dans les systegravemes de type industriel ou mixte Agrave mesure qursquoaugmente lrsquourbanisation les produits alimentaires proviennent de plus en plus de chaicircnes drsquoapprovisionnement et chaicircnes de valeur complexes domineacutees par les gros acteurs de la grande distribution et de lrsquoindustrie de transformation alimentaire Mecircme si lrsquoaugmentation de la productiviteacute reste une prioriteacute dans ces pays les gouvernements devraient privileacutegier les investissements qui modegravelent le systegraveme alimentaire en pleine mutation et la maniegravere dont les produits alimentaires sont traiteacutes et transformeacutes aux eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte dans les chaicircnes de valeur

De nouvelles reacuteglementations et des partenariats avec le secteur priveacute peuvent inciter les acteurs eacutemergents de la distribution de deacutetail et de la transformation alimentaire agrave deacutevelopper des chaicircnes de valeur sensibles aux enjeux de nutrition Il srsquoagirait par exemple de creacuteer des mesures incitatives pour la production et la consommation drsquoaliments enrichis et denses sur le plan nutritionnel Pour peacuterenniser sur le long terme des chaicircnes de valeur axeacutees sur la nutrition plusieurs mesures sont possibles consolidation des organisations de producteurs aide aux technologies agrave petite eacutechelle et ameacutelioration des opeacuterations posteacuterieures agrave la reacutecolte par des investissements visant agrave ameacuteliorer le stockage et le transport

Contraintes

bull Chaicircnes drsquoapprovisionnement de plus en plus complexes limiteacutees par des lacunes technologiques aux eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte (ex chaicircnes du froid)

bull Augmentation de lrsquooffre et de la demande de produits transformeacutes

bull Sensibilisation limiteacutee des consommateurs concernant les avantages en termes de santeacute des aliments nutritifs et concernant les vrais coucircts des aliments plus mauvais pour la santeacute

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Investissements

bull Relier les petits exploitants agrave des chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes agrave forte valeur sous lrsquoimpulsion de lrsquoessor des grands centres urbains

bull Inteacutegrer les enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur en ameacuteliorant les opeacuterations posteacuterieures agrave la reacutecolte en appliquant des normes de seacutecuriteacute sanitaire et en incorporant des cultures plus nutritives (y compris des aliments enrichis)

bull Encourager la demande drsquoaliments nutritifs gracircce agrave la diffeacuterentiation des produits des emballages et des eacutetiquetages

bull Fournir des aliments plus sains dans certains lieux speacutecifiques (ex eacutecoles hocircpitaux) et eacutetablir de nouvelles regravegles en la matiegravere

bull Promouvoir un choix plus eacuteclaireacute de la part des consommateurs gracircce agrave lrsquoeacutetiquetage nutritionnel au marketing social et agrave la sensibilisation agrave la nutrition

bull Reacuteglementer normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

bull Lancer des campagnes dirigeacutees par les pouvoirs publics pour inciter agrave la reformulation volontaire des produits

bull Aider les petits exploitants agricoles agrave satisfaire les contraintes de production (ex organisation de producteurs respect des normes de qualiteacute et de seacutecuriteacute sanitaire)

33 Systegravemes alimentaires de type eacutemergent ou rural (systegravemes 4 et 5)

Dans de nombreuses reacutegions des pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type eacutemergent ou rural les marcheacutes peuvent ecirctre peu deacuteveloppeacutes et difficiles agrave atteindre ce qui pousse les meacutenages agrave ecirctre partiellement ou entiegraverement autosuffisants pour leur approvisionnement alimentaire (Muller 2009) Dans ce contexte les meacutenages deacutecident des aliments agrave produire en fonction de leurs besoins de consommation ce qui relie donc directement la production alimentaire aux objectifs nutritionnels des meacutenages Par conseacutequent les investissements ciblant la production des meacutenages peuvent ecirctre plus rentables dans les reacutegions ougrave les chaicircnes alimentaires sont les moins deacuteveloppeacutees

Le chemin entre une production destineacutee agrave sa propre consommation et une meilleure nutrition est illustreacute dans une eacutetude analysant les effets de posseacuteder une vache sur la consommation quotidienne de produits laitiers par les enfants et sur la reacuteduction des retards de croissance en Inde (Hoddinott et al 2013) Agrave ces deux eacutegards les auteurs ont observeacute des effets positifs du fait de posseacuteder une vache mais uniquement pour les meacutenages vivant dans des villages nrsquoayant pas accegraves aux marcheacutes Aucun effet positif nrsquoa eacuteteacute constateacute pour les meacutenages ayant accegraves aux marcheacutes Cela suggegravere que dans les zones beacuteneacuteficiant drsquoun accegraves limiteacute aux marcheacutes les interventions qui augmentent directement lrsquoaccegraves des meacutenages agrave des aliments denses sur le plan nutritionnel constituent des strateacutegies agricoles prometteuses

Dans un exemple comparable eacutegalement en Inde une initiative de production de produits laitiers par de petits exploitants a reacuteussi agrave tirer parti drsquoune approche de la chaicircne de valeur visant agrave ameacuteliorer et consolider les liens commerciaux existants Lrsquoinitiative a fonctionneacute agrave plusieurs niveaux de la chaicircne de valeur au niveau des exploitants agricoles (introduction de technologies ameacuteliorant la productiviteacute et creacuteation de coopeacuteratives) au niveau politique (faccedilonnement de lrsquoenvironnement politique) et au niveau commercial (ameacutelioration des eacutetapes drsquoapprovisionnement de transformation et de commercialisation du lait notamment en reliant les zones rurales et urbaines indiennes gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures) (Cunningham 2009) Lrsquoinitiative srsquoest eacutetendue jusqursquoagrave inteacutegrer 13 millions de membres et gracircce agrave des investissements cibleacutes lrsquoInde est passeacutee drsquoun statut de pays importateur de produits laitiers agrave celui de premier producteur de lait de chegravevre et de bufflonne et de sixiegraveme plus grand producteur de lait de vache agrave lrsquoeacutechelle internationale

Document de consultation

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Lorsqursquoil est possible pour les neacutegociants et les distributeurs de deacutetail drsquoatteindre les producteurs les interventions visant agrave ameacuteliorer les liens commerciaux peuvent srsquoaveacuterer plus efficaces compte tenu du manque de ressources Ce type drsquoapproches des chaicircnes de valeur peuvent ecirctre efficaces pour surmonter les contraintes lieacutees agrave lrsquooffre et agrave la demande de produits et aliments nutritifs Les services de vulgarisation agricole qursquoils soient publics ou priveacutes peuvent ecirctre extrecircmement utiles pour construire des liens commerciaux Hawkes et al (2011) proposent un cadre pour lrsquoutilisation de diffeacuterentes approches de la chaicircne de valeur dans des contextes caracteacuteriseacutes par une agriculture de subsistance Ces interventions sont meneacutees tout au long de la chaicircne drsquoapprovisionnement en commenccedilant par une aide cibleacutee aux producteurs pour finir au niveau de la commercialisation de la sensibilisation des consommateurs et de lrsquoeacuteducation agrave la nutrition

Outre des investissements visant agrave accroicirctre la diversiteacute de production des meacutenages et agrave ameacuteliorer les liens commerciaux les pays et reacutegions doteacutes de systegravemes alimentaires de type rural neacutecessitent des investissements publics dans les infrastructures Pregraves de soixante pour cent de la population rurale du Nigeacuteria doit parcourir plus de deux kilomegravetres pour atteindre la premiegravere route praticable en toute saison et 65 pour cent nrsquoa pas accegraves agrave lrsquoeacutelectriciteacute (Banque mondiale 2008) Malgreacute le caractegravere limiteacute des donneacutees visant agrave deacuteterminer si les investissements dans les infrastructures contribuent directement agrave obtenir des reacutesultats positifs en termes de nutrition et de santeacute (Headey 2012) il est possible de dire que les investissements dans les reacuteseaux routiers ruraux peuvent deacuteclencher des synergies positives avec drsquoautres secteurs et avoir des reacutepercussions sur les reacutesultats de santeacute et de nutrition Gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures les exploitants agricoles peuvent acceacuteder agrave drsquoautres marcheacutes et reacuteduire les pertes apregraves la reacutecolte ce qui permet aux populations rurales drsquoobtenir des revenus suppleacutementaires et une meilleure seacutecuriteacute alimentaire Les investissements dans les techniques drsquoirrigation et autres technologies ameacuteliorant la productiviteacute et les investissements dans les infrastructures peuvent eacutegalement entraicircner des beacuteneacutefices nutritionnels consideacuterables partout ougrave la productiviteacute agricole est faible et ougrave les meacutecanismes drsquoirrigation sont deacuteficients ou inexistants

Dans les pays ougrave preacutedomine une agriculture rurale la capaciteacute des gouvernements peut ecirctre insuffisante pour reacutealiser les interventions et les investissements reacutepertorieacutes ci-dessous Certaines de ces mesures peuvent ecirctre plus efficacement mises en œuvre par des approches deacutecentraliseacutees gracircce agrave des organisations non-gouvernementales (Headey 2012) ou agrave des partenariats public-priveacute (PPP) Un grand nombre de nouveaux PPP ont eacuteteacute constitueacutes au cours des derniegraveres anneacutees mais peu drsquoeacutetudes ont eacuteteacute meneacutees pour eacutevaluer leur impact sur les reacutesultats nutritionnels Seule veacuteritable exception le programme HarvestPlus Challenge qui promeut la biofortification des aliments de base et integravegre des objectifs de nutrition explicites (Meenakshi et al 2010 FAO 2012)

Enfin les socieacuteteacutes agroalimentaires transnationales investissent de plus en plus dans des filiales eacutetrangegraveres pour augmenter les ventes dans les pays en deacuteveloppement (Hawkes 2005) Par conseacutequent dans les pays correspondant aux systegravemes 4 et 5 il pourrait aussi ecirctre beacuteneacutefique drsquoencourager les investissements eacutetrangers directs (IED) sensibles agrave la nutrition parallegravelement agrave un encadrement reacuteglementaire de lrsquoindustrie agroalimentaire en matiegravere de santeacute et de seacutecuriteacute sanitaire par les pouvoirs publics

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Contraintes

bull Marcheacutes non deacuteveloppeacutes faibles liens commerciaux lacunes dans la chaicircne drsquoapprovisionnement dysfonctionnements des marcheacutes coucircts de transaction eacuteleveacutes

bull Faible productiviteacute agricole des petits exploitants familiaux souvent engageacutes dans une agriculture de subsistance

bull Accegraves limiteacute par les producteurs aux intrants et aux capitaux

bull Infrastructures souvent rudimentaires

bull Manque de diversiteacute dans la production peu drsquooptions denses sur le plan nutritionnel pour la consommation

Investissements

bull Augmentation des deacutepenses publiques en faveur drsquoune agriculture saine

bull Investissements dans les infrastructures (ex routes entre les exploitations agricoles et les marcheacutes irrigation et meilleur accegraves agrave lrsquoeau)

bull Augmentation de la demande drsquoaliments agrave forte valeur nutritionnelle et de leur accegraves

bull Reacutevision des droits de proprieacuteteacute fonciegravere

bull Interventions agricoles agrave la fois au niveau des producteurs et au niveau des meacutenages

bull Programmes deacutecentraliseacutes publicspriveacutes de vulgarisation agricole sensibles agrave la nutrition portant notamment sur la microfinance la technologie et autres outils et intrants (ex technologie mobile pour srsquoinformer des conditions des marcheacutes outils et technologies permettant drsquoeacuteconomiser du temps et de la main drsquoœuvre lutte contre les ravageurs ameacutelioration des varieacuteteacutes cultiveacutees)

bull Connexion entre les petits exploitants agricoles et les chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes gracircce agrave diverses approches de la chaicircne de valeur

bull Inteacutegration des enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur par lrsquoameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et des normes de seacutecuriteacute sanitaire et par la promotion des aliments nutritifs (y compris des aliments enrichis)

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

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Application de la typologie des systegravemes alimentaires aux choix drsquoinvestissement

La typologie des systegravemes alimentaires permet de mieux cerner les diffeacuterents besoins et les diffeacuterentes opportuniteacutes drsquoinvestissement des pays qui mettent en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type rural dont la croissance eacuteconomique reste tregraves deacutependante agrave lrsquoagriculture sont confronteacutes agrave un dilemme speacutecifique lorsqursquoils tentent de satisfaire les besoins de consommation actuels de leur population tout en investissant pour le futur afin drsquoameacuteliorer agrave la fois leurs reacutesultats eacuteconomiques et les reacutesultats nutritionnels Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type industriel font face agrave une seacuterie de deacutefis totalement diffeacuterents dont la plupart ont trait agrave lrsquoapprovisionnement de produits frais locaux abordables en deacutepit drsquoune industrie agroalimentaire tregraves efficiente fortement meacutecaniseacutee et verticalement inteacutegreacutee qui privileacutegie les prix bas les longues dureacutees de conservation et une qualiteacute uniforme plutocirct que les enjeux nutritionnels Autant dans les systegravemes de type rural que dans ceux de type industriel un investissement preacutecautionneux dans lrsquoagriculture les systegravemes alimentaires et les institutions peuvent aujourdrsquohui preacuteparer les conditions qui permettront drsquoobtenir des systegravemes alimentaires plus sains demain

Le tableau 3 reacutepertorie plusieurs cateacutegories de politiques drsquoinvestissement dont la capaciteacute agrave ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels est prouveacutee par certaines donneacutees -soit par des investissements orienteacutes vers les producteurs soit par des investissements orienteacutes vers les consommateurs Les exploitants agricoles sont eacutegalement des consommateurs et dans de nombreux cas lrsquoaide agrave la production peut entraicircner une augmentation de la consommation des meacutenages agricoles Par conseacutequent certains investissements reacutepondent aux besoins des deux cocircteacutes du tableau ci-dessous Comme la qualiteacute des donneacutees probantes disponibles est variable et que pour la plupart des politiques drsquoinvestissement eacutevoqueacutees elles ne deacutemontrent pas explicitement un impact direct sur la nutrition lrsquoAnnexe A propose un examen partiel des donneacutees disponibles pour lrsquoutilisation de ces politiques dans lrsquooptique drsquoobtenir des systegravemes alimentaires sains Il convient de souligner que certaines de ces politiques sont particuliegraverement pertinentes dans des systegravemes alimentaires speacutecifiques Par exemple les activiteacutes de recherche et deacuteveloppement (RampD) portant sur la reformulation des produits sont particuliegraverement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type industrielmixte ougrave les consommateurs sont tregraves deacutependants agrave lrsquooffre de produits transformeacutes

Tableau 3 Cateacutegories drsquoinvestissement pour des systegravemes alimentaires sains

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Investissements affectant la nutrition cocircteacute Production Investissements affectant la nutrition cocircteacute Consommation

bull Contrats avec les producteurs coopeacuteratives et autres organisations collectives

bull Commercialisation par le biais des supermarcheacutes

bull Ameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et reacuteduction des pertes

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Infrastructures irrigation routes eacutelectriciteacute approvisionnement en eau

bull Reacuteforme des reacutegimes fonciers

bull Communication

bull Biofortification et enrichissement des aliments

bull Creacuteation de la demande pour des aliments produits localement et ameacutelioration de leur accegraves

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Drsquoapregraves lrsquoanalyse des donneacutees disponibles des eacuteleacutements suffisamment probants montrent que certaines interventions peuvent ameacuteliorer la nutrition la diversiteacute de la production et des aliments et les moyens de subsistance des exploitants agricoles (IFPRI 2014 Berti 2004 Malapit et al 2013 Behrman et al 2012) Cette analyse reacutevegravele eacutegalement que certains objectifs politiques (comme lrsquoaugmentation de lrsquoattention porteacutee agrave la nutrition dans les dispositifs de protection sociale et lrsquoameacutelioration de lrsquoaccegraves agrave des aliments nutritifs au niveau des meacutenages ou au niveau institutionnel) sont beacuteneacutefiques dans tous les contextes quel que soit le type de systegraveme alimentaire Les actions meneacutees pour atteindre ces objectifs ameacuteliorent vraisemblablement de faccedilon directe les choix des consommateurs et lrsquoaccegraves agrave des aliments sains et leur efficaciteacute est solidement attesteacutee (ex les initiatives ldquoOportunidadesrdquo au Mexique et ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo dans lrsquoIowa aux Eacutetats-Unis)

Neacuteanmoins la typologie des systegravemes alimentaires reacutevegravele eacutegalement que les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements reacutepondent agrave des besoins distincts en termes de nutrition si bien que les prioriteacutes agrave recommander varient en fonction des pays Il nrsquoest certainement pas surprenant que parmi les investissements les plus cruellement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent (systegravemes alimentaires 4 et 5) figurent les investissements dans les infrastructures utiliseacutees pour la production et pour les activiteacutes apregraves reacutecolte qui sont coucircteuses et neacutecessitent un effort drsquoinvestissement prolongeacute dans le temps Mais dans ces contextes des investissements moins lourds en faveur des jardins potagers et de lrsquoeacutelevage de beacutetail au niveau des meacutenages sont eacutegalement rentables

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Des changements institutionnels sont neacutecessaires dans tous les types de systegravemes alimentaires mecircme srsquoils ne doivent pas forceacutement prendre la mecircme forme Dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent les organisations non-gouvernementales (ONG) jouent un rocircle deacuteterminant lorsque la capaciteacute des pouvoirs publics est faible Cela implique que les investissements destineacutes agrave consolider et agrave utiliser les ONG pour ameacuteliorer la sensibilisation des meacutenages leur capaciteacute agrave produire des aliments nutritifs et leur accegraves agrave des aliments nutritifs pourraient efficacement ouvrir la voie vers une meilleure nutrition Dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires en transition (systegravemes alimentaires de type 3) des reacuteformes institutionnelles visant agrave renforcer la capaciteacute des organisations de producteurs agrave neacutegocier avec la grande distribution et agrave augmenter la valeur ajouteacutee des produits sont des investissements pertinents Enfin dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte des mesures leacutegislatives et reacuteglementaires pourraient ecirctre neacutecessaires pour permettre aux institutions publiques (cantines scolaires hocircpitaux etc) de srsquoapprovisionner aupregraves drsquoexploitants agricoles locaux ameacuteliorant ainsi la fraicirccheur et la diversiteacute des aliments proposeacutes aux usagers

Lrsquoanalyse proposeacutee ici comporte des limites importantes Premiegraverement -et avant tout- pratiquement aucune donneacutee financiegravere ou eacuteconomique nrsquoest disponible sur la plupart des investissements deacutecrits ci-dessus agrave quelques exceptions pregraves et particuliegraverement concernant les investissements infrastructurels (FAO 2012 Hoddinott et al 2013) Lrsquoabsence drsquoinformations financiegraveres limite consideacuterablement la possibiliteacute de comparer les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements et de deacuteterminer un taux de rentabiliteacute financiegravere indicatif ou mecircme un rapport coucirct-efficaciteacute Il est donc impossible drsquoaffirmer avec certitude que lrsquoune quelconque de ces strateacutegies (pas mecircme celles pour lesquelles il existe des preuves fiables attestant de reacutesultats positifs) constitue un ldquobonrdquo investissement au sens classique de ce terme Il nrsquoy a rien de fondamentalement aberrant agrave cela eacutetant donneacute que les investissements du secteur public nrsquoont geacuteneacuteralement pas agrave deacutemontrer le mecircme type de rentabiliteacute financiegravere qursquoexige le secteur priveacute Neacuteanmoins il serait preacutefeacuterable de pouvoir calculer les taux de rentabiliteacute dans le but de comparer et eacuteventuellement de classer les diffeacuterents investissements envisageables eacutetant donneacute que les ressources publiques disponibles pour investir dans la nutrition sont limiteacutees et que ces mesures font partie des critegraveres preacutevisionnels consideacutereacutes par les banques de deacuteveloppement dans leur deacutecision concernant les precircts attribueacutes au secteur public Par ailleurs comme cela a eacuteteacute le cas avec les investissements expresseacutement axeacutes sur la nutrition eacutetudieacutes dans les seacuteries 2008 et 2013 de The Lancet sur la nutrition maternelle et infantile (Bhutta et al 2008 amp 2013) des eacutevaluations coucircts-beacuteneacutefices approuveacutees par des universitaires pourraient catalyser et harmoniser les investissements des donateurs en creacuteant un consensus sur les investissements agrave privileacutegier

Deuxiegravemement ce document propose une eacutevaluation qualitative des donneacutees de recherche concernant les investissements speacutecifiquement axeacutes sur lrsquoagriculture sur la nutrition et autres types drsquoinvestissements dans une optique drsquoameacutelioration des reacutesultats des systegravemes alimentaires (Annexe A) Cet examen partiel montre que plusieurs approches drsquoinvestissement sont plus pertinentes dans certains types de systegravemes alimentaires que dans drsquoautres Neacuteanmoins cet examen des donneacutees disponibles se fonde sur les reacutesultats drsquoun nombre limiteacute drsquoeacutetudes heacuteteacuterogegravenes reacutealiseacutees dans un nombre limiteacute de contextes

Enfin le fruit de ce travail reacutevegravele une certaine ambiguumliteacute dans la Recommandation 17 du Cadre drsquoaction invitant agrave utiliser des ldquopolitiques drsquoinvestissementrdquo pour accomplir des politiques drsquoalimentation et de nutrition En effet comme cela a eacuteteacute indiqueacute preacuteceacutedemment le terme investissement est geacuteneacuteralement employeacute pour deacutesigner les deacutepenses visant agrave accroicirctre les beacuteneacutefices agrave lrsquoavenir Un grand nombre drsquointerventions et de politiques de ce type ont eacuteteacute eacutevoqueacutees lors de la CIN2 et en drsquoautres occasions par les responsables officiels et les organisations de deacutefense de la santeacute et de la nutrition et elles ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport Neacuteanmoins drsquoautres interventions visant agrave ameacuteliorer les reacutesultats sanitaires et nutritionnels sont deacutesigneacutees de faccedilon plus juste par drsquoautres termes Il srsquoagit des mesures de consommation (inteacutegration drsquoaliments plus sains dans les menus des cantines scolaires) des mesures reacuteglementaires (taxation des boissons et aliments mauvais pour la santeacute) ou des mesures de transferts (utilisation de dispositifs de protection sociale pour encourager les habitudes alimentaires saines) Comme ces interventions offrent des avantages deacutemontreacutes en matiegravere de santeacute et de nutrition elles sont essentielles dans la mise en œuvre du CdA CIN2 Les plus favorables ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport mecircme si elles ne sont pas senseacutees deacutegager un rendement futur

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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5 Conclusions et recommandations

Ce rapport analyse les donneacutees actuellement disponibles sur les investissements en faveur de systegravemes alimentaires sains dans la ligneacutee du Cadre drsquoaction de la CIN2 Recommandation 17 Ce rapport emploie une typologie des systegravemes alimentaires extraite du Rapport sur la nutrition mondiale de 2015 qui permet de diffeacuterencier les pays en fonction des caracteacuteristiques de leur systegraveme alimentaire Il en ressort qursquoil existe de consideacuterables diffeacuterences entre les systegravemes alimentaires si bien que les pays doivent proceacuteder agrave des investissements diffeacuterents pour reacutepondre agrave leurs besoins speacutecifiques en termes drsquoalimentation et de nutrition Il apparaicirct eacutegalement que de nombreux types drsquoinvestissements et drsquoinvestisseurs peuvent ecirctre impliqueacutes dans lrsquoobjectif drsquoameacutelioration des reacutesultats sanitaires et nutritionnels des systegravemes alimentaires le secteur public le secteur priveacute et les meacutenages

Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo sont drsquoapregraves cette typologie essentiellement des pays agrave faible revenu La deacutenutrition reste un problegraveme majeur dans ces pays mecircme si certains sont eacutegalement confronteacutes agrave une preacutevalence croissante du surpoids et de lrsquoobeacutesiteacute qui traduisent un changement rapide dans les systegravemes alimentaires et les conditions de nutrition Ces pays peuvent tirer profit drsquoun large eacuteventail drsquoinvestissements notamment ceux ciblant lrsquoameacutelioration des infrastructures et de la productiviteacute agricole mais aussi de strateacutegies visant agrave offrir des choix alimentaires plus diversifieacutes agrave leur population au moyen des chaicircnes de valeur alimentaires ou de la production des meacutenages Nombre de ces investissements ameacutelioreront agrave lrsquoavenir les rentabiliteacutes eacuteconomiques et agricoles Leur coucirct est geacuteneacuteralement tregraves lourd par rapport au niveau de revenu des pays concerneacutes (mais cela est aussi le cas pour certains des investissements neacutecessaires dans les pays plus deacuteveloppeacutes)

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En revanche dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoen transitionrdquo les reacutegimes alimentaires sont deacutejagrave plus varieacutes avec un apport raisonnable de produits frais et de proteacuteines La consommation de produits emballeacutes y augmente et quelques problegravemes de deacutenutrition persistent (retards de croissance essentiellement) Dans ces pays les investissements devraient prioritairement cibler les chaicircnes de valeur pour les aliments secondaires en renforccedilant notamment la technologie de la chaicircne du froid et en reacuteglant drsquoautres problegravemes au niveau des eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte ce qui permettrait drsquoameacuteliorer la productiviteacute geacuteneacuterale du secteur tout en ameacuteliorant lrsquoaccegraves aux aliments sains et la sensibilisation cocircteacute consommateurs Certains de ces investissements peuvent ecirctre coucircteux mais en moyenne ils le sont moins que les investissements infrastructurels si urgemment neacutecessaires dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo Pour reacutesumer les systegravemes alimentaires laquo en transition raquo offrent geacuteneacuteralement une diversiteacute correcte et une bonne disponibiliteacute des aliments mais ils peuvent ameacuteliorer leurs beacuteneacutefices eacuteconomiques et sanitaires en reacutealisant les bons investissements

Pour les systegravemes de type ldquoindustrielrdquo ou ldquomixterdquo les choix drsquoinvestissement devraient avant tout viser une meilleure coheacuterence des politiques publiques avec les objectifs de santeacute et de nutrition en soutenant notamment la production speacutecialiseacutee et de produits frais plutocirct que la culture de quelques varieacuteteacutes de ceacutereacuteales Il y est neacutecessaire drsquoopeacuterer des changements dans les politiques et la gouvernance dans lrsquooptique de favoriser les comportements de consommation sains et de limiter certaines pratiques et dominations industrielles Ces changements sont peu coucircteux en termes financiers mais ils sont politiquement difficiles

Les pays qui souhaitent mettre en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 disposent drsquoune grande varieacuteteacute drsquooptions drsquoinvestissements en faveur de systegravemes alimentaires plus sains Ces options vont depuis les ameacuteliorations agrave grande eacutechelle des infrastructures jusqursquoagrave des soutiens techniques et des aides agrave la commercialisation de plus petite eacutechelle en passant par des mesures drsquoincitation et de sensibilisation des consommateurs Certaines neacutecessitent de lourdes deacutepenses financiegraveres qui seront rentabiliseacutees au bout de plusieurs anneacutees par lrsquoobtention drsquoune agriculture plus productive et plus sensible aux enjeux nutritionnels tandis que drsquoautres nrsquoimpliquent pas reacuteellement de deacutepenses financiegraveres mais uniquement des mesures de reacuteglementation

Il existe encore de profondes lacunes en termes de donneacutees disponibles pour les pays et les investisseurs concernant les options drsquoinvestissement approprieacutees et celles agrave privileacutegier en fonction du type de systegraveme alimentaire et du contexte de nutrition Il faut espeacuterer que les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres coopeacutereront avec les acteurs de la nutrition pour fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees sur les interventions les plus prometteuses eacutevoqueacutees dans ce rapport de maniegravere agrave ce que les pays quel que soit le type de leur systegraveme alimentaire puissent faire des choix eacuteclaireacutes entre les diverses options drsquoinvestissement

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Annexe

Examen des donneacutees disponibles sur la creacuteation de systegravemes alimentaires sains au moyen drsquoinvestissements sensibles agrave la nutrition Interventions agricoles en faveur drsquoune meilleure nutrition

En deacutepit de donneacutees extrecircmement limiteacutees et disparates il semble que les strateacutegies agricoles soient prometteuses pour ameacuteliorer lrsquoeacutetat nutritionnel Encore moins drsquoeacuteleacutements probants sont disponibles sur les strateacutegies ciblant les systegravemes alimentaires dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition en fait il nrsquoexiste aucune litteacuterature sur ce sujet en dehors de celle traitant des politiques agricoles et de quelques politiques axeacutees sur la population et affectant lrsquoindustrie Lrsquoexamen bref et partiel proposeacute dans ce chapitre se concentre sur lrsquoagriculture un thegraveme sur lequel plusieurs contributions cleacutes sont disponibles Certaines des cateacutegories drsquoinvestissement eacutevoqueacutees ci-dessous affectent la nutrition par le biais de la production de la consommation ou par drsquoautres types de canaux

Lrsquoagriculture peut influer sur la nutrition par diffeacuterentes voies dont quatre sont identifieacutees dans la litteacuterature comme constituant des facteurs cleacutes (Ruel amp Alderman 2013) (i) prix des aliments (ii) revenus issus de lrsquoagriculture (iii) consommation de sa propre production due agrave des imperfections du marcheacute et (iv) facteurs lieacutes au sexe Si au niveau des meacutenages lrsquoagriculture a des effets sur la nutrition ces effets sont tregraves vraisemblablement lieacutes agrave un ou plusieurs de ces facteurs Lrsquoexamen de 23 eacutetudes sur cinq types drsquointerventions (biofortification jardins potagers deacuteveloppement de la production laitiegravere pecircche et eacutelevage de beacutetail) reacutevegravele une augmentation de la production et de la consommation par les meacutenages des produits alimentaires cibleacutes par ces interventions Les donneacutees disponibles sont mitigeacutees quant aux effets des interventions agricoles sur drsquoautres aspects notamment sur les apports en micronutriments et lrsquoeacutetat nutritionnel ou sur les revenus Les auteurs attribuent ceci aux insuffisances des eacutetudes en termes de puissance statistique et de collecte des donneacutees plutocirct qursquoagrave un veacuteritable manque drsquoefficaciteacute des programmes (Masset et al 2011)

Un examen anteacuterieur de 30 eacutetudes sur des interventions agricoles (comprenant des interventions en faveur des jardins potagers des interventions en faveur de lrsquoeacutelevage de beacutetail des interventions combineacutees favorisant agrave la fois le jardinage potager et lrsquoeacutelevage et des programmes drsquoirrigation) a reacuteveacuteleacute que la plupart de ces interventions avaient augmenteacute la production alimentaire et que sur ces 30 eacutetudes 19 avaient ameacutelioreacute la nutrition au niveau des meacutenages Sur ces 19 interventions ayant ameacutelioreacute la nutrition 14 avaient investi dans diffeacuterents types de capital (humain financier physique et social) (Berti 2004) Ces deux examens soulignent que le manque de rigueur et lrsquoextrecircme heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des meacutethodes entre les eacutetudes limitent la capaciteacute drsquoanalyse et de geacuteneacuteralisation des reacutesultats (Berti 2004 Masset et al 2011) Cet eacutecueil a eacutegalement eacuteteacute identifieacute dans un autre examen de 27 projets agricoles qui a conclu que les donneacutees probantes attestant drsquoun impact des strateacutegies de production agricole sur lrsquoameacutelioration de la nutrition des femmes et des enfants restaient limiteacutees en grande partie agrave cause des limitations meacutethodologiques des eacutetudes examineacutees par les auteurs (Girard et al 2012)

Document de consultation

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Selon Girard et al (2012) les strateacutegies agricoles ont invariablement et sensiblement ameacutelioreacute les reacutegimes alimentaires et les apports en vitamine A des femmes et des enfants mecircme si cela ne srsquoest pas traduit par des effets positifs sur le statut en vitamine A lrsquoaneacutemie ou la morbiditeacute Plusieurs des eacutetudes qursquoils ont examineacutees ont eu des effets significatifs sur les problegravemes de retard de croissance et drsquoeacutemaciation contrairement agrave ce qui est dit dans le reacutesumeacute des auteurs

Contrats de production et organisations de producteurs

Des contrats de production entre des agriculteurs et le secteur priveacute ont permis aux agriculteurs drsquoacceacuteder aux intrants aux creacutedits et aux services de vulgarisation neacutecessaires (Banque mondiale 2008 Asian Development Bank 2012) En outre gracircce agrave ce type de contrats des petits exploitants agricoles ont pu beacuteneacuteficier de prix et de marcheacutes assureacutes et les entreprises ont partageacute les risques de production et de commercialisation avec les producteurs Neacuteanmoins pour que les petits exploitants puissent tirer profit de lrsquoagriculture contractuelle les conditions preacutealables requises sont nombreuses Ils doivent pouvoir acceacuteder aux routes et aux services drsquoinformation et ils peuvent avoir besoin de se regrouper en organisations eacutetant donneacute que les fournisseurs et les grossistes preacutefegraverent geacuteneacuteralement passer contrat avec des organisations de producteurs qui peuvent contribuer agrave garantir la qualiteacute et la livraison des produits en temps voulu (Taren amp Alaofegrave 2013)

Canaux de la grande distribution

Les pays en deacuteveloppement ont connu un rapide deacuteveloppement des supermarcheacutes suite agrave des transformations du cocircteacute de lrsquooffre et de la demande Les supermarcheacutes peuvent ecirctre deacutetenus par des enseignes locales ou internationales Ils offrent geacuteneacuteralement un large choix drsquoaliments et de produits divers dans un mecircme lieu Par inteacutegration verticale et horizontale (Reardon et al 2012) ils sont souvent deacutetenus par les mecircmes groupes dans lesquels sont concentreacutees les activiteacutes de distribution et drsquoautres fonctions du systegraveme alimentaire Malgreacute les risques inheacuterents agrave ce mode de fonctionnement des eacutetudes ont essentiellement reacuteveacuteleacute des impacts positifs des nouveaux canaux de la grande distribution sur la productiviteacute agricole les prix de vente et les revenus Selon Chege et al (2015) au Kenya les agriculteurs intervenant dans les canaux de la grande distribution ont des revenus plus eacuteleveacutes et produisent plus de fruits et de leacutegumes Les auteurs montrent que ces deux facteurs (revenus et choix de la production veacutegeacutetale) ont eu des effets positifs sur la nutrition les meacutenages agricoles qui approvisionnent les supermarcheacutes consomment pregraves de 15 agrave 20 plus de calories de fer et de zinc et 30 plus de vitamines A Agrave noter neacuteanmoins que la commercialisation favorise la speacutecialisation ce qui reacuteduit la diversiteacute de la production des agriculteurs consideacutereacutes individuellement

Gestion des activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte et reacuteduction des pertes

Les projets de deacuteveloppement des marcheacutes ou de la chaicircne de valeur agricole peuvent eacutegalement ameacuteliorer les activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte avec des effets positifs sur lrsquoeacutetat nutritionnel En effet en ameacuteliorant les techniques de manutention de stockage et de conservation lrsquooptimisation des activiteacutes apregraves reacutecolte entraicircne un lissage de la consommation et augmente la disponibiliteacute tout au long de lrsquoanneacutee drsquoaliments frais et nutritifs Plus particuliegraverement des meacutethodes de conservation preacutecautionneuses permettent de preacuteserver les teneurs en nutriments et de reacuteduire lrsquoutilisation de sucre de sel et drsquoautres ingreacutedients ajouteacutes De plus lrsquoameacutelioration des activiteacutes apregraves reacutecolte augmente la qualiteacute et la quantiteacute des reacutecoltes ce qui se traduit par une augmentation des revenus (Copenhagen Consensus Center 2015)

Creacuteation de la demande pour des aliments cultiveacutes localement et ameacutelioration de leur accegraves

Un programme meneacute aux Eacutetats-Unis dans lrsquoIowa a permis de consideacuterablement augmenter les ventes des productions agricoles locales aux restaurants coopeacuteratives et autres institutions (Ranum amp Wiemerslage 2011) Les producteurs locaux ont ainsi eacuteteacute mis en relation avec des marcheacutes jusqursquoalors inexploiteacutes (ex cantines scolaires) avec une coordination des niveaux de prix et en ciblant avant tout les produits de deuxiegraveme cateacutegorie De plus les producteurs ont beacuteneacuteficieacute de formations et de subventions pour les aider agrave financer des serres agrave diversifier leur production et agrave ameacuteliorer leurs

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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eacutequipements de stockage Ce programme associeacute agrave la marque commerciale preacuteexistante ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo (achetez frais achetez local) ciblait les consommateurs par des activiteacutes de sensibilisation et drsquoeacuteducation inteacutegrant des deacutegustations de produits et des rencontres autour du projet de rapprochement des agriculteurs locaux et des eacutetablissements scolaires Ce programme a permis de piloter six projets au sein drsquoeacutetablissements scolaires dans lesquels lrsquoeacuteducation agrave la nutrition a eacuteteacute inteacutegreacutee aux programmes peacutedagogiques dont les enseignants ont reccedilu une formation et ougrave des reacuteseaux de distribution ont eacuteteacute creacuteeacutes pour inteacutegrer des produits locaux dans les menus des cantines scolaires Enfin le programme a ducirc faire du lobbyisme pour obtenir des changements dans la politique de lrsquoEacutetat afin de permettre aux institutions publiques de srsquoapprovisionner localement Conseacutecutivement agrave ce programme les agriculteurs ont constateacute une ameacutelioration qualitative et quantitative de leur production et les achats drsquoaliments locaux par les restaurants les coopeacuteratives alimentaires et les institutions locales ont augmenteacute de plus drsquoun demi-million drsquoUSD

Jardins potagers

Les impacts positifs des interventions en faveur des jardins potagers sur lrsquoeacutetat nutritionnel les revenus et les habitudes alimentaires sont aujourdrsquohui bien documenteacutes (Taren amp Alaofegrave 2013) Mecircme si certaines interventions ciblent prioritairement la production de leacutegumineuses et de tubercules les productions de fruits de leacutegumes drsquoherbes culinaires et de condiments restent les plus courantes (Taren amp Alaofegrave 2013) Par exemple au Neacutepal une intervention meneacutee en faveur des jardins potagers des meacutenages en association avec une campagne de sensibilisation agrave la nutrition a permis drsquoaugmenter les connaissances sur la nutrition des participants ainsi que la diversiteacute de leur reacutegime alimentaire Les participants ont eacutegalement eu davantage tendance agrave donner des aliments compleacutementaires aux nourrissons et agrave correctement conserver leurs aliments (Jones et al 2005)

Un examen de ces interventions agricoles a reacuteveacuteleacute que sur les neuf interventions en faveur des jardins potagers eacutetudieacutees toutes ont eu des effets positifs -modeacutereacutes agrave eacuteleveacutes- sur les reacutegimes alimentaires Sur les trois interventions pour lesquelles des donneacutees anthropomeacutetriques ont eacuteteacute releveacutees toutes ont permis de reacuteduire les problegravemes drsquoinsuffisance pondeacuterale drsquoeacutemaciation et de retard de croissance chez les enfants Les interventions en faveur des jardins potagers soutiennent favorablement la comparaison avec les autres types drsquointerventions examineacutees mais les auteurs font remarquer que la plupart de ces actions en faveur des jardins potagers inteacutegraient un objectif de nutrition explicite et un investissement en capital humain ce qui nrsquoest pas le cas avec la plupart des autres types drsquointerventions Par conseacutequent il est difficile de comparer les interventions en faveur des jardins potagers avec les autres types drsquointerventions et drsquoisoler les raisons qui expliquent leur succegraves Cela montre neacuteanmoins que les interventions inteacutegrant des investissements diversifieacutes dans diffeacuterents types de capital (comme lrsquoeacuteducation nutritionnelle et la prise en compte de lrsquoeacutegaliteacute entre les sexes) reacuteussissent mieux que celles qui ne le font pas (Berti 2004)

Diversiteacute des cultures

Dans un examen des strateacutegies agricoles visant agrave ameacuteliorer la nutrition Carletto et al (2015) se sont pencheacutes sur trois eacutetudes analysant les liens entre la diversiteacute des cultures et la nutrition Au Neacutepal des donneacutees probantes issues drsquoun programme de nutrition multisectoriel reacutevegravelent que la diversiteacute du reacutegime alimentaire des megraveres et des enfants ainsi que le rapport poidsacircge des enfants sont eacutetroitement lieacutes agrave la diversiteacute de la production14 au niveau du meacutenage (Malapit et al 2013) Il est inteacuteressant de remarquer que cette eacutetude a deacutetermineacute que lrsquoautonomisation des femmes limite les effets neacutegatifs drsquoune production peu diversifieacutee sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des megraveres et des enfants et sur le rapport tailleacircge des enfants Agrave partir de donneacutees de panels une analyse eacuteconomeacutetrique a estimeacute qursquoau Nigeacuteria une augmentation de 10 de la diversiteacute des varieacuteteacutes cultiveacutees entraicircne une augmentation de 24 de la diversiteacute des reacutegimes alimentaires (Dillon et al 2014) En Zambie la diversiteacute de la production (mesureacutee par le nombre total de cultures diffeacuterentes et de groupes alimentaires produits) ainsi que les activiteacutes ciblant les meacutenages

14 En utilisant un indice de la diversiteacute de la production fondeacute sur neuf items alimentaires Groupes drsquoaliments inclus feacuteculents haricots leacutegumineuses et noix leacutegumes-feuilles vert fonceacute tubercules leacutegumes et fruits riches en vitamine A autres fruits et leacutegumes lait et produits laitiers œufs poisson et viande

Document de consultation

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pratiquant une agriculture de subsistance (ex eacutelevage de beacutetail production de fruits et de leacutegumes cultures de plein champ) ont eacuteteacute positivement associeacutees au rapport taillepoids des enfants et inversement associeacutees aux retards de croissance des enfants de plus de 24 mois (Kumar et al 2015) Cela signifie que la diversiteacute de la production au niveau des meacutenages peut avoir des effets positifs sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires et sur les reacutesultats anthropomeacutetriques pour les enfants et les megraveres

Eacutelevage de beacutetail

Les interventions au niveau des meacutenages ciblant lrsquoeacutelevage de beacutetail et lrsquoaquaculture se sont majoritairement focaliseacutees sur la geacuteneacuteration de revenus plutocirct que sur la consommation Mecircme srsquoil y a peu drsquoeacuteleacutements probants disponibles quant agrave lrsquoimpact de ce type drsquoinvestissements sur la nutrition et les reacutegimes alimentaires les aliments drsquoorigine animale sont denses sur le plan nutritionnel et certaines donneacutees montrent des impacts positifs sur les reacutesultats nutritionnels Lrsquoexamen de huit eacutetudes analysant les liens entre la production agricole (production de cultures et eacutelevage de beacutetail) la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des meacutenages et les reacutesultats nutritionnels chez lrsquoenfant conclut que lrsquoeacutelevage de beacutetail est associeacute agrave des reacutesultats positifs en termes de nutrition (Carletto et al 2015)

Produits laitiers volaille et produits de lrsquoaquaculture

Plusieurs eacutetudes ont montreacute que les interventions ciblant la production laitiegravere peuvent augmenter la consommation de produits laitiers et lrsquoapport geacuteneacuteral en nutriments et reacuteduire la preacutevalence des problegravemes de retard de croissance drsquoeacutemaciation et drsquoinsuffisance pondeacuterale (Taren amp Alaofegrave 2013) Le projet baptiseacute ldquoMilk Mattersrdquo (le lait crsquoest important)(reacutefeacuterence) a compareacute deux groupes de participants agrave un groupe teacutemoin Dans le premier groupe les participants ont reccedilu des animaux laitiers (une vache ou quatre chegravevres) et du fourrage Lrsquoautre groupe a eacutegalement eu du fourrage et des animaux laitiers mais ces derniers ont eacuteteacute preacutealablement vaccineacutes et vermifugeacutes Ces interventions ont eacuteteacute reacutealiseacutees dans la reacutegion somali drsquoEacutethiopie ougrave entre 20 et 50 des besoins eacutenergeacutetiques des eacuteleveurs pastoraux proviennent de la consommation de produits laitiers et de produits drsquoorigine animale Dans cette reacutegion les seacutecheresses annuelles aggravent la malnutrition agrave cause notamment drsquoune reacuteduction de la production laitiegravere pendant la saison segraveche La comparaison avec le groupe teacutemoin a reacuteveacuteleacute que les interventions Milk Matters ont permis drsquoaugmenter la consommation de produits laitiers et de stabiliser lrsquoeacutetat nutritionnel des enfants des eacuteleveurs pastoraux en peacuteriode de soudure Par ailleurs il a eacuteteacute estimeacute que ces interventions ont eacuteteacute extrecircmement rentables leur coucirct eacutevalueacute repreacutesente entre 45 et 75 du coucirct des programmes drsquoalimentation theacuterapeutique meneacutes dans le cadre de la prise en charge communautaire de la malnutrition aigueuml Enfin les femmes ont pu deacutegager plus de temps libre ce qui peut avoir des effets positifs sur les pratiques drsquoalimentation des enfants (Sadler et al 2012)

Reacutegimes fonciers

Drsquoapregraves lrsquoexamen de vingt eacutetudes (Lawry et al 2014) les interventions visant agrave formaliser les droits fonciers (comme lrsquoacquisition en libre proprieacuteteacute lrsquoenregistrement des droits par redistribution des terres et la reacutegularisation officielle des droits fonciers coutumiers) sont associeacutes agrave des gains en termes de productiviteacute et de bien-ecirctre social La reconnaissance de jure des droits fonciers permet drsquoaugmenter la valeur moneacutetaire de la productiviteacute des terres de 40 en moyenne mecircme si lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des donneacutees limite la capaciteacute agrave tirer des conclusions formelles Le bien-ecirctre social des beacuteneacuteficiaires (mesureacute par leur consommation ou leurs revenus) a augmenteacute de 15 pour cent en moyenne Les auteurs font eacutegalement remarquer que la qualiteacute des donneacutees disponibles ne permet pas drsquoavoir une assise suffisamment solide pour geacuteneacuteraliser ces reacutesultats et que les mesures qualitatives ne tiennent pas compte des conseacutequences sociales des politiques fonciegraveres telles que le deacuteplacement ou lrsquoeacutegaliteacute hommes-femmes Les beacuteneacutefices ont eacuteteacute largement plus importants en Asie et en Ameacuterique latine qursquoen Afrique et ont eacuteteacute variables en fonction du niveau de revenu les effets moindres constateacutes en Afrique subsaharienne peuvent srsquoexpliquer par un reacutegime foncier coutumier deacutejagrave largement eacutetabli et eacutetendu Mecircme srsquoil semble que la reconnaissance des droits fonciers contribue au bien-ecirctre social ces effets sont extrecircmement variables et speacutecifiques au contexte (Lawry et al 2014)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire conditionnel (TMC)

Les donneacutees disponibles en la matiegravere suggegraverent que les programmes de TMC ont des impacts significatifs sur lrsquoanthropomeacutetrie des enfants et certaines eacutetudes montrent des effets chez les plus jeunes enfants qui beacuteneacuteficient plus longtemps de la protection sociale (Ruel et Alderman 2013) En outre ces programmes ont des effets positifs sur drsquoautres facteurs qui se reacutepercutent sur lrsquoeacutetat nutritionnel notamment lrsquoaugmentation des deacutepenses des meacutenages la seacutecuriteacute alimentaire et lrsquoameacutelioration des reacutegimes alimentaires (Leroy et al 2009) La protection sociale a joueacute un rocircle important pour reacuteduire la deacutenutrition en Colombie le seul pays actuellement en passe drsquoatteindre les quatre objectifs de lrsquoAssembleacutee mondiale de la Santeacute (IFPRI 2014a) De plus le fait de rendre la protection sociale plus sensible aux enjeux de nutrition est une strateacutegie prometteuse eacutetant donneacute que les deacutepenses publiques engageacutees dans la protection sociale progressent dans le monde entier (IFPRI 2014a)

Partenariats public-priveacute

Dans nrsquoimporte quel pays consideacutereacute la consommation alimentaire est deacutetermineacutee par les secteurs de la production de la transformation alimentaire de la distribution de gros et de la distribution de deacutetail Par conseacutequent le secteur priveacute a un eacutenorme impact sur les habitudes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels De plus drsquoautres secteurs comme la teacuteleacutephonie mobile les meacutedias et le secteur de la santeacute influent sur la consommation et les preacutefeacuterences des consommateurs Les partenariats public-priveacute (PPP) pourraient aider agrave mettre en relation les agriculteurs avec les chaicircnes drsquoapprovisionnement gracircce agrave des investissements dans des biens publics et dans des politiques facilitant le deacuteveloppement du commerce et des marcheacutes ainsi que dans lrsquoeacuteducation et la formation pour deacutevelopper la capaciteacute technique des agriculteurs et les aider agrave respecter les normes de tri drsquoemballage et de culture (Narrod et al 2008)

De plus le secteur public peut inciter le secteur priveacute agrave adopter des politiques favorables aux enjeux de nutrition Il peut le faire gracircce agrave des reacuteglementations directes des engagements volontaires ou par le biais de PPP dans lesquels les deux secteurs exploitent mutuellement leurs ressources et creacuteent de la valeur partageacutee Les PPP pourraient permettre au secteur public drsquointensifier ses interventions et de tirer au mieux parti de ses investissements gracircce agrave la capaciteacute eacutetablie drsquoexeacutecution et de deacuteveloppement du secteur priveacute De son cocircteacute le secteur priveacute pourrait beacuteneacuteficier drsquoun partage des risques et de la creacuteation drsquoune valeur partageacutee gracircce agrave lrsquoameacutelioration de sa perception par le public Les donneacutees disponibles sur les PPP axeacutes sur la nutrition sont rares et il nrsquoa pas encore eacuteteacute deacutetermineacute si les PPP sont plus efficaces que drsquoautres types drsquoengagements avec le secteur priveacute (Hoddinott et al 2015)

Investissements infrastructurels et nutrition

Irrigation

Alors que lrsquoimpact de lrsquoirrigation sur la reacuteduction de la pauvreteacute est bien documenteacute les effets de lrsquoameacutelioration des techniques drsquoirrigation sur la nutrition ne le sont pas (Hussain amp Hanjra 2004) Neacuteanmoins certaines donneacutees indiquent que lrsquoirrigation peut aider agrave reacuteduire la malnutrition chronique et saisonniegravere par lrsquoaccroissement de la consommation drsquoaliments de base et drsquoaliments drsquoorigine animale conseacutecutivement agrave une augmentation des revenus et agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute de lrsquoeacutelevage (Taren amp Alaofegrave 2013) De plus en permettant de cultiver pendant toute lrsquoanneacutee des

Document de consultation

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varieacuteteacutes agrave forte valeur lrsquoirrigation peut ameacuteliorer la consommation de certains aliments Au Beacutenin des systegravemes drsquoirrigation au goutte-agrave-goutte alimenteacutes par lrsquoeacutenergie solaire ont permis drsquoaugmenter la consommation de fruits et leacutegumes jusqursquoagrave atteindre les apports journaliers recommandeacutes et les revenus tireacutes de la production veacutegeacutetale ont permis aux agriculteurs drsquoacheter des aliments de base des leacutegumes secs et des sources de proteacuteines pendant la saison segraveche Selon une enquecircte les beacuteneacuteficiaires de ce projet drsquoirrigation eacutetaient 17 pour cent moins susceptibles de se deacutefinir comme eacutetant en situation drsquoinseacutecuriteacute alimentaire (Burney et al 2010)

Au Ghana une technologie agrave bas coucirct drsquoirrigation par les nappes phreacuteatiques peu profondes a permis drsquoameacuteliorer la rentabiliteacute et de creacuteer des emplois pendant la saison segraveche Toutefois la diversiteacute des apports alimentaires nrsquoa pas progresseacute pour les agriculteurs utilisant les techniques drsquoirrigation et elle a mecircme reculeacute pour les agriculteurs deacutetenant un type speacutecifique de puits peu profond Les auteurs pensent que cela peut ecirctre ducirc agrave lrsquoimpact deacutefavorable sur le plan nutritionnel de la monoculture que lrsquoirrigation a favoriseacutee dans certains cas (Namara et al 2011) Crsquoest pourquoi il est essentiel de tenir compte des impacts neacutegatifs potentiels des programmes drsquoirrigation tels que la deacutependance accrue agrave la monoculture et les maladies veacutehiculeacutees par lrsquoeau De plus amples recherches sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les technologies drsquoirrigation peuvent entraicircner des reacutesultats positifs sur le plan de la nutrition et comment les risques peuvent ecirctre reacuteduits notamment le risque que de lrsquoeau contamineacutee affecte la santeacute des populations via les reacuteseaux drsquoirrigation (Taren amp Alaofegrave 2013) Les effets de lrsquoirrigation varient consideacuterablement en fonction de plusieurs facteurs notamment les contextes eacutecologique et eacutepideacutemiologique de la reacutegion consideacutereacutee (Taren amp Alaofegrave 2013)

Il est essentiel de noter que les infrastructures drsquoirrigation neacutecessitent geacuteneacuteralement drsquoorganiser des services de vulgarisation et un soutien technique pour assurer la durabiliteacute de la technologie drsquoirrigation Les investissements devraient ecirctre reacutealiseacutes en fonction des ressources et des profils eacutecologiques reacutegionaux Mais lagrave ougrave les marcheacutes sont relativement peu deacuteveloppeacutes et ougrave les nappes souterraines sont facilement accessibles des technologies moins exigeantes en ressources pourraient ecirctre appliqueacutees (comme les puits peu profonds eacutevoqueacutes ci-dessus dans le cas du Ghana) Le passage agrave des technologies drsquoirrigation plus avanceacutees peut neacutecessiter une capaciteacute de fabrication reacutegionale des liens avec les marcheacutes et des intrants financiers Dans les deux cas les gouvernements peuvent srsquoassocier avec des reacutealisateurs de projets notamment le secteur priveacute et les ONG pour encourager une large adoption des technologies drsquoirrigation

Reacuteseaux routiers eacutelectriciteacute et ameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau

Des preuves limiteacutees suggegraverent que les investissements dans les reacuteseaux routiers geacutenegraverent des impacts positifs sur la productiviteacute agricole lrsquoaugmentation du PIB dans les zones rurales et la reacuteduction de la pauvreteacute (Knox et al 2013) Les investissements dans les reacuteseaux eacutelectriques ont de plus larges impacts lagrave ougrave les systegravemes agricoles sont plus modernes et ougrave les besoins en eacutelectriciteacute sont plus grands Enfin lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau peut avoir des effets positifs sur le deacuteveloppement des enfants de moins de cinq ans mecircme si les eacutetudes actuellement disponibles sont de faible qualiteacute (Dangour et al 2013)

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Communications

Les investissements visant agrave augmenter la disponibiliteacute des informations et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes peuvent ameacuteliorer le bien-ecirctre social Internet et les technologies mobiles permettent de communiquer rapidement les informations lieacutees agrave lrsquoagriculture et agrave la nutrition dans les populations rurales toutefois de forts taux drsquoanalphabeacutetisme des infrastructures inadapteacutees et le coucirct des services drsquoinformation constituent un frein pour le deacuteveloppement des

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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systegravemes drsquoinformation dans les zones rurales Les technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) peuvent promouvoir la nutrition de faccedilon directe gracircce aux campagnes de marketing social et de faccedilon indirecte en favorisant la productiviteacute des petits exploitants agricoles En Tanzanie par exemple des centres de teacuteleacutecommunications ont permis aux petits exploitants agricoles drsquoacceacuteder agrave des informations sur les creacutedits sur les marcheacutes et aux preacutevisions meacuteteacuteorologiques (Mtega amp Ronald 2013)

Behrman et al (2012) ont constateacute des rapports BeacuteneacuteficiesCoucircts positifs lieacutes agrave lrsquoameacutelioration des informations sur les marcheacutes gracircce agrave la technologie SMS dans deux pays drsquoAsie du Sud et quatre pays drsquoAfrique Des investissements dans des programmes drsquoalphabeacutetisation avec des partenariats avec le secteur priveacute destineacutes agrave reacuteduire les coucircts et des services lieacutes agrave lrsquoappropriation des informations pourraient favoriser lrsquoexpansion des TIC dans les zones rurales Des informations sur la nutrition devraient eacutegalement ecirctre communiqueacutees

Biofortification

La biofortification peut constituer un investissement extrecircmement rentable apregraves la mise de fonds initiale pour concevoir les varieacuteteacutes biofortifieacutees mener des essais dans le pays et creacuteer la demande et les marcheacutes locaux la suppleacutementation nutritionnelle par biofortification peut devenir auto-suffisante avec peu de coucircts reacutecurrents (Meenakshi 2008) Lrsquoeacutelargissement des chaicircnes de valeur pour inteacutegrer des aliments biofortifieacutes et enrichis est une strateacutegie prometteuse pour lrsquoameacutelioration de lrsquoapport en micronutriments et de lrsquoeacutetat nutritionnel geacuteneacuteral des consommateurs Les campagnes de commercialisation associeacutees agrave une sensibilisation agrave la nutrition ameacuteliorent lrsquoacceptation par les consommateurs et leur propension agrave acheter ce type drsquoaliments (Meenakashi et al 2012)

Les donneacutees disponibles sur lrsquoefficaciteacute de la biofortification pour ameacuteliorer les reacuteserves en micronutriments sont solides et de plus en plus nombreuses Par exemple une eacutetude bien connue (Low et al 2007) a eacutevalueacute un programme meneacute sur deux ans au Mozambique qui a cibleacute 741 meacutenages agricoles Avec ce programme les meacutenages ont eu accegraves agrave des pieds de patates douces agrave chair orange (OFSP) (varieacuteteacute seacutelectionneacutee de maniegravere agrave avoir une haute teneur en becirctacarotegravene) et agrave des services de vulgarisation Les services de vulgarisation couvraient plusieurs thegravemes depuis des informations sur la nutrition jusqursquoaux meacutethodes de production et de commercialisation Une augmentation de lrsquoapport en vitamine A a eacuteteacute constateacutee chez les enfants des meacutenages beacuteneacuteficiaires ainsi qursquoune augmentation nette des concentrations seacuteriques moyennes en reacutetinol et la preacutevalence des faibles concentrations seacuteriques en reacutetinol est passeacutee de 60 pour cent agrave 38 pour cent Aucun changement nrsquoa eacuteteacute observeacute dans les meacutenages teacutemoins alors que tous les enfants de la communauteacute avaient eu accegraves agrave des suppleacutements en vitamine A Les auteurs font remarquer que leurs reacutesultats mettent en eacutevidence la neacutecessiteacute de mener des interventions multiples inteacutegrant notamment la suppleacutementation nutritionnelle ainsi que des approches axeacutees sur les aliments (Low et al 2007) Des donneacutees plus reacutecentes tireacutees drsquoessais controcircleacutes randomiseacutes meneacutes agrave plus large eacutechelle ont eacutegalement reacuteveacuteleacute des effets positifs de lrsquointroduction des OFSP aupregraves de 12 000 et 10 000 meacutenages au Mozambique et en Ouganda respectivement (Hotz et al 2011 Hotz et al 2012)

Outre les OFSP drsquoautres varieacuteteacutes peuvent ecirctre biofortifieacutees comme par exemple le bleacute biofortifieacute en zinc le riz enrichi en fer ou le maiumls enrichi en proteacuteines Pour toutes ces espegraveces un potentiel drsquoameacutelioration des reacuteserves du micronutriment ou macroeacuteleacutement cibleacute a eacuteteacute deacutemontreacute Les donneacutees prouvant lrsquoefficaciteacute nutritionnelle de la biofortification sont solides mais des recherches plus approfondies sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les cultures biofortifieacutees affectent les rendements et les profits des agriculteurs et comment creacuteer des marcheacutes locaux et de la demande dans divers contextes climatiques et socio-eacuteconomiques Des donneacutees disponibles sur des reacutegions rurales du Ghana suggegraverent que les consommateurs acceptent de payer un prix plus eacuteleveacute pour les produits biofortifieacutees agrave condition de recevoir des informations sur leurs beacuteneacutefices nutritionnels (Banerji et al 2013)

Document de consultation

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Liste des abreacuteviations

ATNI Access to Nutrition Index

CdA CIN2 Cadre drsquoAction de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

CIMSANS Center for Integrated Modeling of Sustainable Agriculture amp Nutrition Security

CIN2 Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

eacuteqCO2 Eacutequivalent dioxyde de carbone

FAO Organisation des Nations Unies pour lrsquoalimentation et lrsquoagriculture

GNR Rapport sur la nutrition mondiale

IDF Feacutedeacuteration internationale du diabegravete

IED Investissement eacutetranger direct

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

IOM Institute of Medicine

MCC Millennial Challenge Corporation

MNT Maladies non transmissibles

OFSP Patate douce agrave chair orange (Orange Flesh Sweet Potato)

OMS Organisation mondiale de la Santeacute

ONG Organisation non gouvernementale

PIB Produit inteacuterieur brut

PPP Partenariat public-priveacute

RampD Recherche et deacuteveloppement

TIC Technologies de lrsquoinformation et de la communication

TMC Programmes de transfert moneacutetaire conditionnel

UNICEF Fonds international de secours agrave lrsquoenfance des Nations unies

Creacutedits photos

Couverture FAOSwiatoslaw Wojtkowiak

Page 3 FAOThomas Moth Poulsen

Page 7 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 13 World Bank

Page 14 Wikicommons

Page 15 FAOJess Fanzo

Page 15 FAOIsaac Kasamani

Page 17 Fotolia

Page 18 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 20 Fotolia

Page 23 FAOValerio Crespi

Page 25 FAORachel Nugent

Page 26 FAOSebastiaacuten Villar

Page 35 FAOOscar Castellanos

Secreacutetariat de lrsquoUNSCNE-mail scnfaoorg bull Internet wwwunscnorg bull co FAO bull Viale delle Terme di Caracalla bull 00153 Rome Italie

FR

Vision de lrsquoUNSCN Un monde libeacutereacute de la faim et de toutes les formes de malnutrition est reacutealisable dans cette geacuteneacuteration

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN

Document de consultation

Avec le soutien de

par deacutecision du Bundestag allemand

Page 4: Investir pour des systèmes alimentaires sains...Investir pour des systèmes alimentaires sains Sommaire Avant-propos3 Messages clés 5 1.Introduction 7 2. Qu’est-ce qu’un système

Remerciements

Ce document a eacuteteacute reacutedigeacute par la Pre Rachel Nugent et Daniel Grafton du deacutepartement de santeacute mondiale de lrsquoUniversiteacute de Washington (Seattle Eacutetat de Washington Eacutetats-Unis) Peu avant la finalisation de ce projet Mme Nugent est devenue vice-preacutesidente du deacutepartement des maladies non transmissibles du Research Triangle Institute International Elle est membre du Groupe international drsquoexperts du Rapport sur la nutrition mondiale et membre du comiteacute de lrsquoUS Institute of Medecine chargeacute de lrsquoeacutevaluation eacuteconomique des interventions en faveur des enfants et des familles

Les auteurs souhaitent remercier le Comiteacute permanent de la nutrition des Nations Unies (UNSCN) et lui manifester toute leur gratitude pour son soutien notamment pour lrsquoaide preacutecieuse du Dr Francesco Branca et de la Dre Marzella Wuumlstefeld Les auteurs ont aussi grandement beacuteneacuteficieacute des commentaires preacutepareacutes par Angelina Balz Helene Delisle Charlotte Dufour James Garrett Corinna Hawkes Anna Herforth Carl Lachat Carol Levin Tim Lobstein Iain MacGillivray Catherine Mah Laura Michele Noreen Mucha Stineke Oenema Jomo Sundaram Ismael Thiam et Miriam Yiannakis Les auteurs remercient eacutegalement Janice Meerman pour ses commentaires et modifications du document final Toutes les eacuteventuelles erreurs ou omissions relegravevent de la seule responsabiliteacute des auteurs

Ce document a pu voir le jour gracircce au soutien financier du gouvernement de la Reacutepublique feacutedeacuterale drsquoAllemagne par lrsquointermeacutediaire du ministegravere feacutedeacuteral de lrsquoAlimentation et de lrsquoAgriculture

Ce document est eacutegalement consultable sur le site Internet de lrsquoUNSCN agrave lrsquoadresse wwwunscnorg

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

Sommaire

Avant-propos 3Messages cleacutes 51 Introduction 72 Qursquoest-ce qursquoun systegraveme alimentaire sain 9 21 Composantes drsquoun systegraveme alimentaire 9 22 Comprendre les diffeacuterences des systegravemes alimentaires 10 23 Reacutesultats sanitaires et nutritionnels pour chaque type de systegraveme alimentaire 11

3 Investissements visant lrsquoameacutelioration de la nutrition dans diffeacuterents 16 systegravemes alimentaires 31 Systegravemes alimentaires de type IndustrielMixte (systegravemes 1 et 2) 16 32 Systegravemes alimentaires En transition (systegraveme 3) 18 33 Systegravemes alimentaires de type Eacutemergent ou Rural (systegravemes 4 et 5) 19

4 Application de la typologie des systegravemes alimentaires 22 aux choix drsquoinvestissement 5 Conclusions et recommandations 25 Reacutefeacuterences 26Annexe 31 Interventions agricoles en faveur drsquoune meilleure nutrition 31

Investissements infrastructurels et nutrition 35

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche 36 et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Liste des abreacuteviations 38

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

3

Avant-propos

Mise en œuvre du Cadre drsquoaction de la Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition En novembre 2014 les gouvernements du monde entier se sont engageacutes agrave eacutelaborer des ldquopolitiques coheacuterentes des pouvoirs publicsrdquo afin de reacutealiser des avanceacutees dans le domaine de la nutrition Cet engagement a eacuteteacute pris agrave lrsquooccasion de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition (CIN2) conjointement organiseacutee par la FAO et lrsquoOMS Un an plus tard les gouvernements se sont eacutegalement prononceacutes en faveur de la laquo coheacuterence des politiques raquo ndash lorsque les politiques de diffeacuterents secteurs soutiennent des objectifs communs ndash dans le cadre de la mise en œuvre du nouvel Agenda 2030 et de la reacutealisation des Objectifs de deacuteveloppement durable

Comme cela est le cas avec les politiques commerciales internationales (sujet drsquoun preacuteceacutedent document de cette seacuterie) geacuteneacuteralement les politiques drsquoinvestissement sont totalement deacuteconnecteacutees des politiques et programmes de nutrition Les politiques drsquoinvestissement macro-eacuteconomique visent agrave ameacuteliorer les futurs taux de croissance eacuteconomique en sacrifiant geacuteneacuteralement la consommation actuelle agrave la faveur des gains projeteacutes pour lrsquoavenir De mecircme les politiques drsquoinvestissement dans lrsquoagriculture et les systegravemes alimentaires visent agrave ameacuteliorer les taux de rentabiliteacute eacuteconomique de ces secteurs plutocirct que de cibler speacutecifiquement la qualiteacute de ce qui est produit Cette deacuteconnexion doit ecirctre rectifieacutee Une agriculture et des systegravemes alimentaires sains ne sont pas neacutecessairement incompatibles avec de forts taux de rentabiliteacute pour les investisseurs du secteur En fait face agrave lrsquointeacuterecirct croissant que les consommateurs portent agrave la qualiteacute agrave la diversiteacute au goucirct et agrave la seacutecuriteacute sanitaire des aliments ces objectifs mutuels peuvent ecirctre atteints gracircce agrave des investissements penseacutes pour reacutepondre agrave ces demandes

Document de consultation

4

Ce document eacutevoque plusieurs solutions mutuellement beacuteneacutefiques pour les investisseurs (priveacutes ou publics) opeacuterant dans les secteurs de lrsquoagriculture et des systegravemes alimentaires et pour la nutrition et la santeacute des populations Prenons un seul exemple Les investisseurs priveacutes trouvent de plus en plus drsquoopportuniteacutes agrave investir dans les chaicircnes de valeur pour ameacuteliorer la disponibiliteacute de produits horticoles frais locaux dans les supermarcheacutes du monde entier Gracircce agrave un soutien technique et agrave des aides agrave la formation des agriculteurs ils investissent dans la capaciteacute des petits exploitants agricoles agrave atteindre les marcheacutes commerciaux Parallegravelement le secteur public est responsable drsquoinvestissements importants (infrastructure de lrsquoeau et reacuteseau routier notamment) qui contribuent agrave creacuteer un environnement propice agrave lrsquoefficaciteacute du secteur priveacute Les pouvoirs publics peuvent eacutegalement eacutetendre leurs deacutecisions drsquoinvestissement de maniegravere agrave inciter le secteur priveacute agrave investir dans des systegravemes alimentaires sains (par le co-investissement des mesures fiscales des subventions ou des reacuteglementations)

Ce document offre un cadre pour comprendre les diffeacuterents systegravemes alimentaires existants et les besoins drsquoinvestissement correspondants et analyse des donneacutees probantes relatives aux interventions et aux investissements qui favorisent la nutrition et la santeacute Il a pour objectif drsquoencourager le dialogue et la reacutealisation de recherches plus approfondies sur les investissements les plus prometteurs pour promouvoir des systegravemes alimentaires sains dans de multiples pays et contextes locaux diffeacuterents Il souligne eacutegalement drsquoimportantes lacunes dans les donneacutees disponibles des lacunes qursquoil conviendrait de combler pour aider les pays agrave mettre en œuvre les recommandations de la CIN2 en matiegravere drsquoinvestissements publics et priveacutes

Anna Lartey

DirectriceDivision de la nutrition et des systegravemes alimentairesFAO

Francesco Branca

DirecteurDeacutepartement Nutrition pour la santeacute et le deacuteveloppementOMS

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

5

Messages cleacutes

Plusieurs types drsquoinvestissements en faveur de systegravemes alimentaires plus sains sont possibles pour les pays qui souhaitent mettre en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 Les investissements visant agrave ameacuteliorer la nutrition et la santeacute vont depuis les ameacuteliorations agrave grande eacutechelle des infrastructures jusqursquoagrave des soutiens techniques et des aides agrave la commercialisation de plus petite eacutechelle Ces investissements doivent ecirctre compleacuteteacutes par des mesures reacuteglementaires et volontaires par une sensibilisation des consommateurs et par des mesures incitatives

Chaque systegraveme alimentaire a la capaciteacute de produire les aliments sains neacutecessaires agrave une bonne nutrition et agrave la santeacute des populations

Les investissements dans les systegravemes alimentaires doivent ecirctre speacutecifiquement adapteacutes au contexte Les deacutecisions drsquoinvestissement doivent tenir compte des diffeacuterences entre les systegravemes alimentaires et srsquoappuyer sur les leccedilons tireacutees drsquoautres expeacuteriences

Les investissements sont plus rentables lorsque des conditions favorables sont reacuteunies et que les interventions se renforcent les unes les autres en misant sur plusieurs types de capital (humain financier physique)

Mecircme si la plupart des investissements dans les systegravemes alimentaires proviennent du secteur priveacute crsquoest le secteur public qui assume la responsabiliteacute premiegravere de fournir les biens publics et de renforcer les valeurs sociales en reacutepondant aux besoins non couverts par le marcheacute priveacute Le secteur public devrait tester de nouvelles faccedilons de tirer au mieux parti de ses investissements et de son pouvoir de reacuteglementation pour inciter le secteur priveacute agrave inteacutegrer lrsquoameacutelioration de la nutrition dans ses objectifs

Il existe encore de profondes lacunes agrave combler en termes de donneacutees disponibles pour aider les pays et les investisseurs agrave choisir parmi les options drsquoinvestissement approprieacutees et deacuteterminer les investissements agrave privileacutegier en fonction du type de systegraveme alimentaire et du contexte de nutrition Les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres devraient fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees pour mieux identifier les investissements les plus prometteurs en matiegravere drsquoameacutelioration de la nutrition et de la santeacute

Les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres devraient fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees pour mieux identifier les investissements les plus prometteurs en matiegravere drsquoameacutelioration de la nutrition et de la santeacute

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Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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1 Introduction

La deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition (CIN2) qui srsquoest tenue le 21 novembre 2014 a constitueacute une eacutetape fondamentale pour faire avancer les liens entre lrsquoagriculture et la nutrition La Confeacuterence a ratifieacute la Deacuteclaration de Rome sur la nutrition1 un document politique qui contient lrsquoengagement agrave reacuteduire la malnutrition sous toutes ses formes et a reacutedigeacute un Cadre drsquoaction un document politique qui propose plusieurs strateacutegies et options politiques aux pays pour satisfaire cet engagement2 La Recommandation 17 du Cadre drsquoaction de la CIN2 encourage les gouvernements les organismes programmes et fonds des Nations-Unies et drsquoautres acteurs agrave utiliser des politiques drsquoinvestissement pour identifier les possibiliteacutes drsquoatteindre les objectifs mondiaux convenus en matiegravere drsquoalimentation et de nutrition

1 httpwwwfaoorgresourcesinfographicsinfographics-detailsfrc266119 2 httpwwwfaoorg3a-mm215fpdf

Document de consultation

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Les politiques drsquoinvestissement du secteur public correspondent aux deacutepenses engageacutees par les gouvernements en vue drsquoameacuteliorer les beacuteneacutefices socieacutetaux agrave lrsquoavenir Dans les secteurs alimentaires et agricoles ces politiques drsquoinvestissement visent agrave ameacuteliorer la production la productiviteacute lrsquoabordabiliteacute des aliments sains leur accegraves et leur consommation Ces politiques peuvent eacutegalement inclure des efforts de la part des gouvernements pour inciter le secteur priveacute agrave investir dans des systegravemes alimentaires sains Parmi les exemples de politiques drsquoinvestissement figurent la creacuteation de chaicircnes de valeur favorisant lrsquoameacutelioration de la nutrition des mesures drsquoaide aux petits exploitants agricoles et aux exploitants familiaux ou encore lrsquoameacutelioration des infrastructures

Selon la FAO (2013) Les systegravemes alimentaires ont une incidence sur la disponibiliteacute et sur lrsquoaccessibiliteacute drsquoaliments varieacutes et nutritifs et donc sur la capaciteacute des consommateurs agrave avoir un reacutegime alimentaire sain Mais les liens entre les systegravemes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels sont geacuteneacuteralement des liens indirects sur lesquels influent aussi le niveau de revenu les prix la sensibilisation du consommateur et drsquoautres facteurs De plus les interventions et politiques ciblant les systegravemes alimentaires ont rarement pour objectif premier drsquoameacuteliorer la nutrition si bien que leur impact en la matiegravere est souvent difficile agrave suivre et que les chercheurs en concluent parfois qursquoelles sont inefficaces pour reacuteduire la malnutrition

Mecircme si telle nrsquoest pas la conclusion du preacutesent document force est de constater que les donneacutees probantes attestant du lien entre les systegravemes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels font cruellement deacutefaut Selon le Global Panel on Agriculture and Food Systems for Nutrition (groupe mondial sur lrsquoagriculture et les systegravemes alimentaires pour la nutrition) ldquoles interventions politiques sur les marcheacutes et dans le domaine commercial nrsquoont eacuteteacute que faiblement eacutetudieacutees en lien avec les systegravemes alimentaires dans les pays agrave revenu faible et intermeacutediairerdquo Il est donc neacutecessaire de mettre davantage lrsquoaccent sur ce ldquochaicircnon manquantrdquo au niveau de cette marge de manœuvre politique entre les politiques agricoles et les politiques orienteacutees vers les consommateurs (GloPAn 2015)

En effet les politiques des pouvoirs publics influent sur la capaciteacute de lrsquoagriculture et des systegravemes alimentaires agrave contribuer agrave des habitudes alimentaires saines et agrave lrsquoameacutelioration de la nutrition (FAO 2015) Il ne srsquoagit pas de la seule influence ni mecircme de la plus forte mais si elles sont strateacutegiquement eacutelaboreacutees les politiques des pouvoirs publics peuvent assurer la fourniture de biens publics catalyser lrsquoaide du secteur priveacute pour apporter des contributions positives et creacuteer des mesures incitatives qui guident les consommateurs vers les bons choix Ce document deacutecrit plusieurs politiques publiques et opportuniteacutes drsquoinvestissement susceptibles drsquoameacuteliorer les reacutesultats en termes de nutrition et de santeacute Il souligne eacutegalement plusieurs strateacutegies envisageables par les gouvernements pour encourager le secteur priveacute agrave investir dans la capaciteacute de lrsquoagriculture agrave obtenir des reacutesultats plus sains Le secteur priveacute est un partenaire crucial les inteacuterecircts priveacutes repreacutesentent la plus grande part des investissements reacutealiseacutes dans lrsquoagriculture (FAO 2012) mais ils continueront agrave accorder une place insuffisante aux enjeux de nutrition tant que les gouvernements ne lanceront pas des mesures incitatives favorisant les beacuteneacutefices sociaux et environnementaux crsquoest-agrave-dire tant qursquoils ne creacuteeront pas un environnement plus favorable en termes de risques et de rentabiliteacute

Partant du constat que les besoins en matiegravere de politiques leur faisabiliteacute et leurs objectifs sont speacutecifiques agrave chaque contexte ce document propose une typologie des systegravemes alimentaires depuis le type ldquoruralrdquo jusqursquoau type ldquoindustrielldquo et formule des conseils sur les investissements les plus approprieacutes pour reacutepondre aux besoins de chaque type Un chapitre compleacutementaire illustrant les diffeacuterentes composantes drsquoun systegraveme alimentaire est preacutesenteacute ci-dessous3

3 LrsquoAnnexe A propose un examen des donneacutees disponibles sur les interventions drsquoameacutelioration de la nutrition deacutefinies selon cinq approches diffeacuterentes au sein des systegravemes alimentaires 1) interventions pour que les chaicircnes de valeur accordent plus drsquoimportance aux enjeux de nutrition 2) mise en œuvre de pratiques agricoles speacutecifiques 3) ameacutelioration de la gouvernance et des institutions 4) ameacutelioration des infrastructures et 5) promotion des nouvelles technologies et des activiteacutes de RampD

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

9

Qursquoest-ce qursquoun systegraveme alimentaire sain

21 Composantes drsquoun systegraveme alimentaire

Les systegravemes alimentaires englobent les multiples eacutetapes de transformation des ressources naturelles et des efforts humains en denreacutees alimentaires neacutecessaires agrave la vie humaine Ces eacutetapes (depuis lrsquoexploitation agricole jusqursquoaux eaux useacutees domestiques) comprennent la culture la reacutecolte la transformation lrsquoemballage la distribution le marketing la commercialisation la consommation et lrsquoeacutelimination des deacutechets La plupart de ces eacutetapes sont regroupeacutees dans ce qui est appeleacute le laquo cocircteacute de lrsquooffre raquo du systegraveme alimentaire et elles impliquent souvent des chaicircnes drsquoapprovisionnement complexes et sophistiqueacutees alors que des chaicircnes drsquoapprovisionnement plus courtes et plus simples pourraient permettre -et permettent encore aujourdrsquohui- de proposer des options saines dans de nombreuses communauteacutes Du laquo cocircteacute de la demande raquo la reacutealiteacute est aussi contrasteacutee drsquoun pays agrave lrsquoautre et deacutepend des prix de la situation geacuteographique des preacutefeacuterences des consommateurs de leur sensibilisation de leurs goucircts de leurs habitudes culturelles et de leur perception En seacutelectionnant les investissements (publics et priveacutes) approprieacutes il est possible drsquoameacuteliorer lrsquoefficaciteacute au niveau de chacune de ces eacutetapes agrave atteindre divers objectifs notamment lrsquoameacutelioration de la nutrition

Figure 1 Cadre pour lrsquoeacutevaluation des effets drsquoun systegraveme alimentaire

La Figure 1 illustre dans le deacutetail les nombreux facteurs qui influent sur le type drsquoaliments qui sont produits et consommeacutes dans un pays reacuteveacutelant ainsi plusieurs opportuniteacutes drsquoinvestissement dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition Neacuteanmoins tous les systegravemes alimentaires sont diffeacuterents Les investissements doivent donc ecirctre speacutecifiquement adapteacutes

2

Source Nesheim MC et al 2015 A Framework for Assessing Effects of the Food System US Institute of Medicine

Document de consultation

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au contexte et neacutecessitent certains eacuteleacutements porteurs Par exemple lrsquoaugmentation de la capaciteacute de production de produits frais peacuterissables destineacutes aux marcheacutes urbains est une strateacutegie viable en faveur de la nutrition uniquement si la capaciteacute de transport de distribution et de reacutefrigeacuteration est approprieacutee et fiable Ainsi les investissements doivent ecirctre adapteacutes au niveau de deacuteveloppement existant dans le secteur agricole avec un laquo eacutechafaudage raquo progressif des investissements plus complexes Ce document ne propose pas une eacutevaluation exhaustive de toutes les options drsquoinvestissements possibles pour ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels mais plutocirct une eacutevaluation des donneacutees actuellement disponibles sur plusieurs types drsquoinvestissements (portant sur la production la consommation et drsquoautres aspects des systegravemes alimentaires) envisageables pour ameacuteliorer la nutrition en identifiant les domaines ougrave des donneacutees compleacutementaires sont neacutecessaires Dans cet objectif le caractegravere tregraves limiteacute des donneacutees disponibles sur les investissements dans lrsquoagriculture (FAO 2013) pose un problegraveme de taille Des informations financiegraveres ou eacuteconomiques permettant de deacuteterminer quels investissements sont les plus rentables au fil du temps font partie des besoins les plus eacutevidents aujourdrsquohui

22 Comprendre les diffeacuterences des systegravemes alimentaires

Des analyses reacutecentes45 srsquoappuient sur cinq caracteacuteristiques importantes pour eacutelaborer une typologie des systegravemes alimentaires la deacutemographie la productiviteacute agricole la durabiliteacute environnementale la disponibiliteacute et la diversiteacute des aliments et enfin lrsquoaccessibiliteacute des aliments La deacutemographie reflegravete le degreacute drsquourbanisation drsquoun pays et donc la transition rurale-urbaine qui srsquoy opegravere et les changements concomitants des modes de vie et des habitudes alimentaires mais aussi les changements au sein des chaicircnes de valeur6 Les caracteacuteristiques de consommation sont en partie refleacuteteacutees par la disponibiliteacute et la diversiteacute des aliments Le manque de donneacutees empecircche toute cateacutegorisation plus preacutecise des systegravemes alimentaires Neacuteanmoins ces cinq aspects repreacutesentent des caracteacuteristiques cleacutes des systegravemes alimentaires7 La typologie des systegravemes alimentaires a pour objectif de passer drsquoune cateacutegorisation des pays uniquement fondeacutee sur des indices de productiviteacute (ex PIB) agrave une conceptualisation plus nuanceacutee des systegravemes alimentaires Cette typologie montre que plusieurs indicateurs peuvent ecirctre utiliseacutes pour eacutevaluer la maniegravere dont un systegraveme alimentaire influe sur les reacutesultats nutritionnels dans un pays Cette deacutefinition multidimensionnelle reprend lrsquoapproche adopteacutee pour la compreacutehension des systegravemes de santeacute depuis 2002 jusqursquoagrave aujourdrsquohui (OMS 2000)

Figure 2 Part de lrsquoagriculture dans le PIB pour chaque type de systegraveme alimentaire

4 La typologie des systegravemes alimentaires a eacuteteacute preacutepareacutee pour le Rapport sur la nutrition mondiale de 2015 Pour plus de deacutetails sur la meacutethodologie et sur lrsquoapplication de cette typologie aux reacutesultats en termes de nutrition et de santeacute voir le chapitre 7

5 Cette approche reprend la meacutethode employeacutee par Reytar et al (2014) pour deacutefinir des indicateurs drsquoagriculture durable6 Une forte urbanisation est correacuteleacutee agrave une transformation structurelle des systegravemes alimentaires qui conduit agrave une augmentation de lrsquooffre drsquoaliments hautement

transformeacutes et une reacuteduction de la diversiteacute de la production primaire (voir Banque mondiale 2008 Nugent 2011 Reardon et al 2012 Hawkes et al 2012)7 Les thegravemes non traiteacutes ici -et plusieurs sources srsquoy rapportant- sont par exemple la reacutesilience (CIMSANS) la durabiliteacute socio-eacuteconomique (CIMSANS) la gestion

agricole inteacutegreacutee (San Diego Foodshed Assessment) la gouvernance (ATNI) et le secteur social (IOM)

1000

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Industriel Mixte En transition Eacutemergent RuralPour

cent

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Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Le tableau 1 illustre cinq types de systegravemes alimentaires en citant plusieurs exemples de pays pour chaque type La figure 2 montre que la part de lrsquoagriculture dans le PIB est fortement lieacutee au type de systegraveme alimentaire la part de lrsquoagriculture dans le PIB des pays aux plus hauts revenus est plus petite tandis qursquoelle est plus importante dans les pays agrave plus faibles revenus Cela suggegravere que mecircme si tous les pays quel que soit le type de leur systegraveme alimentaire disposent de plusieurs opportuniteacutes drsquoinvestissement pour ameacuteliorer leurs reacutesultats en termes drsquoalimentation et de nutrition lrsquoinvestissement dans lrsquoagriculture et dans les chaicircnes alimentaires est plus justifieacute sur le plan eacuteconomique dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type 4 ou 5 (Banque mondiale 2008) La compreacutehension des principales caracteacuteristiques des diffeacuterents types de systegravemes alimentaires permet drsquoadapter ces investissements en fonction des reacutesultats viseacutes8910

Tableau 1 Caracteacuteristiques des cinq types de systegravemes alimentaires

23 Reacutesultats sanitaires et nutritionnels pour chaque type de systegraveme alimentaire

Les systegravemes alimentaires ne sont pas en eux-mecircmes bons ou mauvais sains ou malsains Ils peuvent neacuteanmoins contribuer agrave lrsquoobtention de reacutesultats plus ou moins souhaitables en termes de nutrition (ex deacuteveloppement normal des enfants plutocirct que retards de croissance) de santeacute (ex taux de glyceacutemie normaux plutocirct que problegravemes de diabegravete) et drsquoenvironnement (ex sols sains plutocirct que sols pollueacutes) Le tableau 2 propose une description geacuteneacuterale des reacutesultats constateacutes pour chaque type de systegravemes alimentaires depuis le type rural (Systegraveme alimentaire 5) jusqursquoau type industriel (Systegraveme alimentaire 1) Agrave la lecture de ce tableau il est important de noter que de nombreux reacutesultats sont speacutecifiques agrave un type de systegraveme alimentaire preacutecis Neacuteanmoins mecircme lorsque plusieurs pays entrent dans la mecircme cateacutegorie typologique des diffeacuterences importantes existent entre ces pays concernant ces reacutesultats Par ailleurs les systegravemes alimentaires deacutefinis agrave lrsquoeacutechelle des pays sont forceacutement des systegravemes-types extrecircmement geacuteneacuteralisateurs qui omettent drsquoimportantes variations entre les pays des variations qui sont mieux refleacuteteacutees par lrsquoanalyse des chaicircnes drsquoapprovisionnement des produits

8 Eacutemissions totales (eacuteqCO2) issues de lrsquoagriculture par habitant (FAO 2011 et donneacutees deacutemographiques de la Banque mondiale 2011) 9 Apport (c-agrave-d production) drsquoeacutenergie assureacute par la consommation de ceacutereacuteales de racines et de tubercules en pourcentage des disponibiliteacutes eacutenergeacutetiques

alimentaires (FAO Indicateurs de la seacutecuriteacute alimentaire 2011)10 Proportion des deacutepenses des consommateurs par personne consacreacutee aux produits alimentaires et aux boissons non alcooliseacutees telle que deacuteduite du rapport

Euromonitor entre les ldquoDeacutepenses des consommateurs en produits alimentaires et boissons non alcooliseacuteesrdquo et le total des ldquoDeacutepenses des consommateursrdquo (Euromonitor 2014)

Systegraveme alimentaire 1 Systegraveme alimentaire 2 Systegraveme alimentaire 3 Systegraveme alimentaire 4 Systegraveme alimentaire 5

bull Industriel Niveaux eacutetendus de la productiviteacute agricole et des eacutemissions drsquoeacutequivalent CO2 forte urbanisation faible deacutependance aux aliments de base (apport eacutenergeacutetique assureacute par les aliments de base 9

bull Mixte Productiviteacute agricole modeacutereacutee faibles eacutemissions urbanisation infeacuterieure faible deacutependance aux aliments de base9

bull En transition Mecircme niveau drsquourbanisation que pour le Systegraveme 2 mais productiviteacute agricole largement infeacuterieure plus grande deacutependance aux aliments de base et plus large part du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation10

bull Eacutemergent Urbanisation et productiviteacute agricole plus faibles que dans les Systegravemes 1 agrave 3 faibles eacutemissions drsquoeacutequivalent CO2 plus grande deacutependance aux aliments de base9

bull Rural Systegravemes aux niveaux drsquourbanisation et de productiviteacute agricole les plus bas faibles eacutemissions drsquoeacutequivalent CO2 systegravemes caracteacuteriseacutes par la plus forte deacutependance aux aliments de base9 et par la part du budget consacreacutee agrave la nourriture la plus eacuteleveacutee10

bull Eacutetats-Unis Danemark Coreacutee Canada Liban Suegravede Australie

bull Suisse Bulgarie Italie Estonie Allemagne Hongrie Barbade

bull Ukraine Eacutequateur Breacutesil Malaisie Maurice Guyana

bull Honduras Namibie Thaiumllande Ouzbeacutekistan Chine Cameroun

bull Seacuteneacutegal Neacutepal Indoneacutesie Eacutethiopie Bangladesh

Document de consultation

12

En regravegle geacuteneacuterale agrave mesure que les pays eacutevoluent drsquoun systegraveme de type rural vers un systegraveme industriel les reacutegimes alimentaires se diversifient et integravegrent davantage drsquoaliments transformeacutes et emballeacutes et plus de proteacuteines de tous types notamment des proteacuteines animales La deacutependance aux aliments de base se reacuteduit ainsi que geacuteneacuteralement la volatiliteacute des prix des aliments La part du budget des meacutenages consacreacutee agrave lrsquoalimentation varie de 50 ou plus dans les pays ayant un systegraveme alimentaire de type rural jusqursquoagrave moins de 20 dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type industriel La deacutenutrition et lrsquoobeacutesiteacute (ldquodouble fardeau de la malnutritionrdquo) coexistent dans tous les pays agrave un degreacute plus ou moins eacuteleveacute Elles sont particuliegraverement prononceacutees dans les Systegravemes alimentaires 3 agrave 5 et constituent un problegraveme particuliegraverement eacutepineux dans certains pays correspondant au Type 5 Lrsquoencadreacute 1 donne des exemples nationaux drsquoexpeacuteriences meneacutees cocircteacute producteur et cocircteacute consommateur dans trois types de systegravemes alimentaires correspondant agrave des pays agrave revenu eacuteleveacute agrave revenu intermeacutediaire de tranche supeacuterieure ou agrave faible revenu1112

Tableau 2 Reacutesultats constateacutes pour chaque type de systegraveme alimentaire

Les descriptions sommaires ci-dessus montrent qursquoil existe des besoins tregraves varieacutes en termes drsquoinvestissement pour chacun des cinq types de systegravemes alimentaires Ideacutealement les choix drsquoinvestissement devraient se fonder sur une eacutevaluation des taux de rentabiliteacute relatifs dans le contexte speacutecifiquement concerneacute et les ressources devraient ecirctre affecteacutees lagrave ougrave les meilleures rentabiliteacutes sont obtenues en reacutepondant parallegravelement agrave un souci drsquoeacutequiteacute Malheureusement tregraves peu drsquoinformations sont publiquement disponibles sur la rentabiliteacute eacuteconomique ou mecircme financiegravere des diffeacuterents investissements reacutealiseacutes dans lrsquoagriculture vis-agrave-vis des reacutesultats sanitaires et nutritionnels

11 Un reacutegime varieacute est deacutefini ici comme un reacutegime alimentaire comportant suffisamment de calories et de proteacuteines et deacutependant peu des aliments de base12 Eacutevidemment il existe drsquoautres MNT lieacutees au reacutegime alimentaire (notamment les maladies cardiovasculaires) qui varient drsquoun type de systegraveme agrave lrsquoautre Les auteurs

ont neacuteanmoins seacutelectionneacute un nombre limiteacute de reacutesultats sanitaires indeacutesirables facilement attribuables au reacutegime alimentaire (IFPRI 2015)

Reacutesultat eacutetudieacute dans le systegraveme alimentaire

Systegraveme alimentaire 1Industriel (productiviteacuteeacuteleveacutee etforte urbanisation)

Systegraveme alimentaire 2Mixte(productiviteacuteeacuteleveacutee maisurbanisation et eacutemissions plus faibles)

Systegraveme alimentaire 3En transition(mecircme niveaudrsquourbanisation que pour le Systegraveme 2 mais productiviteacute plus faible)

Systegraveme alimentaire 4Eacutemergent(urbanisation etproductiviteacute plus faibles que pour les Systegravemes 1 agrave 3)

Systegraveme alimentaire 5Rural(systegravemecorrespondant aux niveaux drsquourbanisation et de productiviteacute les plus bas)

Diversiteacute11 et disponibiliteacute fiable des aliments

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes avec beaucoup drsquoaliments transformeacutes emballeacutes et de proteacuteines animales

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes eacutequilibreacutes en termes de sources de proteacuteines

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes avec beaucoup drsquoaliments frais + apports en proteacuteines

bull Moins diversifieacute quelques produits transformeacutes beaucoup de produits frais

bull Reacutegimes les moins varieacutes avec peu de sources de proteacuteines (animales ou autres)

Accessibiliteacute des aliments

bull Part faible du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation prix stables

bull Part faible du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation prix stables

bull Part modeacutereacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation plus grande volatiliteacute des prix

bull Part eacuteleveacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation systegraveme ougrave les prix sont les plus volatiles

bull Part eacuteleveacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation forte volatiliteacute des prix

Santeacute et nutrition12 bull Essentiellement surpoidsdiabegravete

bull Essentiellement surpoidsdiabegravete

bull Moins de surpoids quelques retards de croissance

bull Nombreux retards de croissance faible obeacutesiteacute chez lrsquoenfant forte obeacutesiteacute chez lrsquoadulte

bull Nombreux retards de croissance double fardeau apparition du problegraveme drsquoobeacutesiteacute chez lrsquoenfant

Tableau preacutepareacute agrave partir des donneacutees de lrsquoIFPRI (2015) Les qualificatifs employeacutes dans ce tableau (comme laquo eacuteleveacute raquo laquo modeacutereacute raquo laquo faible raquo) sont relatifs Pour plus de preacutecisions sur les seuils correspondants voir les donneacutees de lrsquoIFPRI (2015) Les sources utiliseacutees incluent Indice de volatiliteacute des prix alimentaires (FAO 2011) Volume de vente au deacutetail des aliments frais et emballeacutes en kg par habitant (Euromonitor 2014) Disponibiliteacutes proteacuteiques moyennes (moyenne sur 3 ans) en grammes par habitant et par jour (FAO 2011) Part du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation (Euromonitor 2014 ndash voir note de bas de page ndeg9) Retards de croissance et surpoids chez lrsquoenfant (UNICEF diverses anneacutees) Surpoids chez lrsquoadulte (OMS 2014) Preacutevalence du diabegravete (IDF 2014)

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Encadreacute 1Reacutesultats constateacutes dans divers systegravemes alimentaires nationaux - Allemagne Breacutesil Indoneacutesie Seacuteneacutegal

Allemagne Systegraveme alimentaire de type 2 - Mixte

Agrave de nombreux eacutegards lrsquoAllemagne ressemble aux autres pays riches mais comme son systegraveme alimentaire est de type 2 elle beacuteneacuteficie drsquoune diversiteacute et drsquoune disponibiliteacute alimentaires leacutegegraverement infeacuterieures et elle est un peu moins affecteacutee par lrsquoobeacutesiteacute infantile que les pays ayant un systegraveme alimentaire de type 1 Parallegravelement lrsquoAllemagne est confronteacutee agrave un gros problegraveme drsquoobeacutesiteacute et de surpoids dans sa population et cherche des moyens drsquoœuvrer pour une offre alimentaire plus saine Ses initiatives comprennent la reformulation des produits pour reacuteduire les teneurs en sel en sucre et en mauvaises graisses ainsi que des mesures incitatives pour favoriser une alimentation et des regravegles alimentaires saines dans les cantines scolaires Du cocircteacute de lrsquooffre lrsquoAllemagne tente drsquoameacuteliorer la diversification de son offre alimentaire en soutenant les agriculteurs et les chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole de maniegravere agrave encourager les consommateurs agrave opter pour une plus large diversiteacute alimentaire LrsquoAllemagne eacutetudie de pregraves les liens entre alimentation et agriculture pour trouver des moyens drsquoameacuteliorer la production durable et la qualiteacute des aliments La question des deacutechets alimentaires est actuellement au centre de lrsquoattention internationale En Allemagne ce problegraveme est traiteacute dans le cadre drsquoune approche ferme axeacutee sur les comportements alimentaires des consommateurs LrsquoAllemagne a creacuteeacute le programme INFORM en 2009 pour encourager les habitudes alimentaires saines et lrsquoactiviteacute physique

Breacutesil Systegraveme alimentaire de type 3 - En transition

Environ 85 pour cent de la population breacutesilienne vit dans des zones urbaines et la part de la diversiteacute eacutenergeacutetique fournie par les ceacutereacuteales racines et tubercules (c-agrave-d aliments de base) est relativement faible Neacuteanmoins les Breacutesiliens consomment quotidiennement pregraves de trois fois moins de fruits et leacutegumes que ce qui est recommandeacute (six portions de fruits etou leacutegumes par jour) et les sucres et graisses satureacutees constituent environ 12 et 10 pour cent respectivement de leur reacutegime alimentaire Mecircme si la sous-alimentation au Breacutesil a baisseacute depuis les anneacutees 1970 six pour cent de la population breacutesilienne en souffre encore aujourdrsquohui (Graziano Da Silva 2011) Mais depuis lrsquoobeacutesiteacute a remplaceacute la sous-alimentation en tant que principale forme de malnutrition chez les adultes en 2008 plus de 53 pour cent des Breacutesiliens de 25 ans ou plus eacutetaient en surpoids ou obegraveses (OMS) Le Breacutesil a deacutemontreacute sa capaciteacute agrave mettre en œuvre des mesures fortes du cocircteacute de lrsquooffre afin de lutter contre le problegraveme du surpoids chez lrsquoadulte et contre les mauvaises habitudes alimentaires En 2014 les centrales drsquoapprovisionnement de fruits et leacutegumes au Breacutesil (CEASA) ont lanceacute une campagne baptiseacutee ldquoEncourager la consommation de fruits et de leacutegumes au sein de lrsquoapprovisionnement alimentaire centralrdquo La premiegravere phase (actuellement en cours) de cette campagne vise agrave ameacuteliorer la disponibiliteacute des fruits et leacutegumes en ciblant les neacutegociants les diffeacuterents acteurs opeacuterant sous licence des CEASA et les producteurs La seconde phase visera lrsquoaugmentation de la demande de fruits et leacutegumes par la diffusion drsquoinformations aupregraves des consommateurs et la promotion des habitudes alimentaires saines (Hawkes 2015)

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Indoneacutesie Systegraveme alimentaire de type 5 - Rural

LrsquoIndoneacutesie pays agrave revenu intermeacutediaire de la tranche infeacuterieure a connu un formidable essor eacuteconomique au cours des quarante derniegraveres anneacutees et son revenu moyen par habitant a atteint 3 475 $ en 2013 avec une espeacuterance de vie moyenne de 71 ans Malgreacute cet essor eacuteconomique et des ameacuteliorations sanitaires la pauvreteacute et le double fardeau de la malnutrition constituent de gros problegravemes dont se preacuteoccupent les deacutecideurs politiques nationaux Nombre de foyers affecteacutes par ce double fardeau habitent dans des zones urbaines ougrave ils ont accegraves agrave un plus large choix de plats cuisineacutes transformeacutes et de repas de restauration rapide et ougrave les emplois et les modes de vie sont moins exigeants physiquement (Roemling et al 2013) Le problegraveme du diabegravete progresse mais reste agrave un niveau plus bas que dans les pays voisins (Martiniuk et al 2011) Dans les zones rurales la faible diversiteacute de lrsquoalimentation rend les populations vulneacuterables face aux flambeacutees des prix alimentaires et les expose agrave des carences en micronutriments Une intervention politique forte visant agrave atteindre la seacutecuriteacute alimentaire dans le pays agrave partir de lrsquooffre nationale drsquoaliments a contribueacute agrave perpeacutetuer une eacuteconomie du riz tenace eacutegalement renforceacutee par des goucircts et preacutefeacuterences de consommation durables privileacutegiant une grande consommation de riz LrsquoIndoneacutesie a tout un passeacute de promotion de la nutrition mais les actions mises en œuvre se sont cibleacutees sur des interventions speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer la santeacute maternelle et infantile (allaitement et alimentation compleacutementaire suppleacutementation en micronutriments et planning familial) Les politiques alimentaires se sont concentreacutees sur la stabilisation des prix du riz et nrsquoont accordeacute que peu drsquoattention agrave la diversification des cultures vivriegraveres La lutte contre le double fardeau de la malnutrition neacutecessite drsquoadopter de nouvelles approches pour promouvoir une plus grande diversiteacute dans la production et la consommation alimentaires une meilleure hygiegravene et un mode de vie plus actif incluant une pratique physique reacuteguliegravere et un controcircle du poids (Soekirman 2011)

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Seacuteneacutegal Systegraveme alimentaire de type 5 - Rural

Le Seacuteneacutegal est un pays agrave revenu intermeacutediaire de la tranche infeacuterieure situeacute sur la Cocircte Ouest de lrsquoAfrique Sa population est jeune sur ses 14 millions drsquohabitants 44 pour cent a moins de 15 ans (Banque mondiale 2014) Pregraves de 20 pour cent de la population est exposeacutee agrave lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire avec une grande dispariteacute entre les communauteacutes rurales (251 pour cent) et urbaines (122 pour cent) (Wuehler et al 2011) La deacutenutrition constitue le principal problegraveme de nutrition Par exemple la preacutevalence de lrsquoaneacutemie ferriprive est tregraves eacuteleveacutee et affecte 71 pour cent des enfants de moins de 5 ans 61 pour cent des femmes enceintes et 54 pour cent des femmes en acircge de procreacuteer (USAID 2014) Ceci a de lourdes conseacutequences en termes de santeacute et de deacuteveloppement pour ces groupes deacutemographiques

Le Seacuteneacutegal a fait de reacuteels progregraves contre la malnutrition au cours des vingt derniegraveres anneacutees notamment avec la reacuteduction du taux de retard de croissance chez les enfants de moins de 5 ans et une reacuteduction drsquoenviron 40 de la mortaliteacute infanto-juveacutenile au cours des 5 derniegraveres anneacutees uniquement (Wuehler et al 2011) Ces progregraves sont vraisemblablement attribuables aux mesures suivantes campagne agrave large eacutechelle de suppleacutementation en vitamine A mise en œuvre drsquoun programme national de nutrition extension des interventions pour la survie de lrsquoenfant (gracircce au projet BASICS Soutien de base agrave lrsquoinstitutionnalisation de la survie de lrsquoenfant 1994-2006) et ameacutelioration de la communication pour favoriser ldquoun changement de comportement harmoniseacuterdquo (Wuehler et al 2011)

Les avanceacutees en termes de croissance eacuteconomique et de bien-ecirctre geacuteneacuteral ont eacuteteacute plus modeacutereacutees Alors que la croissance moyenne des pays subsahariens au cours des derniegraveres anneacutees srsquoeacutetablit agrave pregraves de 6 le Seacuteneacutegal nrsquoa enregistreacute qursquoune croissance de 4 entre 2000 et 2010 et de 33 seulement depuis 2006 (USAID 2014) Par ailleurs lrsquoextension du secteur agricole ne repreacutesente qursquoune faible part de cette croissance eacuteconomique Mecircme si lrsquoagriculture emploie 68 de la population active du pays elle ne repreacutesente que 14 du PIB national (Wuhler et al 2011) Le deacuteveloppement agricole a eacuteteacute freineacute par une faible gouvernance un climat drsquoinvestissement peu favorable et lrsquointensification de la concurrence internationale Drsquoautres contraintes se greffent agrave cette situation peacutenuries eacutenergeacutetiques reacutepeacuteteacutees seacutecheresses et inondations autant de problegravemes qui rendent difficile lrsquoentreacutee dans le secteur agricole Le taux de pauvreteacute nrsquoa que faiblement baisseacute (de 483 en 2005 agrave 467 en 2011) avec une dispariteacute croissante entre les zones rurales (571) et la capitale urbaine Dakar (261) (USAID 2014)

Au Seacuteneacutegal le secteur agricole a un gros potentiel de deacuteveloppement et de geacuteneacuteration drsquoun stimulus eacuteconomique plus important pour le pays Selon Feed the Future le gouvernement seacuteneacutegalais a augmenteacute ses investissements dans lrsquoagriculture de plus de 10 par an (Feed the Future 2015) De plus les investissements financeacutes par Millenial Challenge Corporation (MCC) au nord-ouest du pays ougrave la culture de riz est preacutedominante devraient ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute de lrsquoirrigation de 7 800 hectares et la capaciteacute de production de 32 500 hectares et ces ameacuteliorations devraient beacuteneacuteficier agrave pregraves de 270 000 petits exploitants (MCC 2015) Gracircce agrave lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux via un port drsquoimportance majeure agrave lrsquoabondance des terres arables et agrave des entrepreneurs motiveacutes un essor eacuteconomique impulseacute par lrsquoagriculture semble tout agrave fait faisable La production horticole pour lrsquoexport tout comme pour le marcheacute inteacuterieur devrait ecirctre un secteur drsquoexpansion

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3 Investissements visant lrsquoameacutelioration de la nutrition dans diffeacuterents systegravemes alimentaires

Les objectifs des investissements du secteur public sont larges Ils incluent la reacuteduction de la pauvreteacute et de la faim la fourniture de biens publics qui complegravetent les investissements priveacutes et la creacuteation de beacuteneacutefices sociaux et environnementaux (FAO 2012) La nutrition est rarement un objectif premier explicite de lrsquoagriculture mais une attention croissante est accordeacutee agrave lrsquoimpact de lrsquoagriculture et des systegravemes de nutrition sur lrsquoobjectif drsquoameacutelioration de la nutrition notamment avec les investissements dits ldquosensibles agrave la nutritionrdquo Agrave chaque type de systegraveme alimentaire correspondent des opportuniteacutes drsquoinvestissement diffeacuterentes et des contraintes speacutecifiques associeacutees agrave lrsquoobjectif drsquoameacutelioration de la nutrition Les paragraphes suivants traitent des principales caracteacuteristiques des systegravemes alimentaires preacuteceacutedemment deacutefinis ainsi que des opportuniteacutes et contraintes correspondantes dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition Pour simplifier les choses les cinq types de systegravemes alimentaires preacuteceacutedemment deacutefinis seront regroupeacutes en trois cateacutegories IndustrielMixte En transition et EacutemergentRural

31 Systegravemes alimentaires de type industrielmixte (systegravemes 1 et 2)

Les systegravemes alimentaires industriels et mixtes sont caracteacuteriseacutes par des chaicircnes drsquoapprovisionnement et de valeur complexes et geacuteneacuteralement par des niveaux eacuteleveacutes de transformation des aliments13 Les puissants acteurs de la grande distribution et de la transformation des produits peuvent avoir une influence consideacuterable sur la valeur nutritionnelle des aliments produits (Gereffi et al 2009) Les chaicircnes drsquoapprovisionnement complexes peuvent favoriser la disponibiliteacute et lrsquoabordabiliteacute des produits alimentaires gracircce agrave lrsquoaugmentation de la productiviteacute et de lrsquoefficaciteacute de lrsquoapprovisionnement Neacuteanmoins ces avantages peuvent ecirctre contrebalanceacutes par des reacuteductions dans la varieacuteteacute des produits et par un plus grand accegraves aux produits transformeacutes (ex Gereffi et al 2009)

En fait les chaicircnes de valeur et drsquoapprovisionnement complexes et inteacutegreacutees verticalement peuvent finalement priver de choix les consommateurs (Banque mondiale 2008) La production des exploitations agricoles est souvent faccedilonneacutee par les besoins et les preacutefeacuterences des industriels de la transformation des grossistes et des transporteurs dont les activiteacutes sont elles-mecircmes faccedilonneacutees par les demandes des fabricants Ces derniers agrave leur tour reacutepondent aux besoins des principaux distributeurs bas coucircts longues dureacutees de conversation et qualiteacute uniforme Agrave aucun stade des chaicircnes drsquoapprovisionnement actuelles la nutrition nrsquoest une preacuteoccupation premiegravere Il est neacutecessaire drsquoameacuteliorer le secteur de la distribution de deacutetail pour maintenir une diversiteacute de points de vente pour les consommateurs Il est eacutegalement neacutecessaire drsquoameacuteliorer lrsquoaccegraves aux produits frais notamment dans les zones urbaines ougrave les effets coupleacutes des activiteacutes de la distribution de gros et des enseignes de la grande distribution limitent les options alimentaires pour les consommateurs les plus pauvres

Des solutions pourraient ecirctre trouveacutees en ne ciblant pas uniquement la production agricole de faccedilon isoleacutee mais en cherchant eacutegalement agrave changer la maniegravere dont les ingreacutedients de base sont substitueacutes transformeacutes distribueacutes et

13 Food systems that have undergone structural transformation have longer supply chains more highly processed foods and less diversity in primary production (see World Bank 2008 Nugent 2011 Reardon et al 2012 Hawkes et al 2012)

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commercialiseacutes (Hawkes 2012) En effet dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte parallegravelement agrave la sensibilisation du consommateur des mesures de reacuteglementation et drsquoincitation destineacutees agrave modeler lrsquooffre pourraient figurer parmi les actions les plus efficientes et efficaces pour ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels

Au sein des chaicircnes de valeur les approches ciblant les activiteacutes des gros acteurs de la transformation et de la distribution de deacutetail pourraient avoir un impact sensible sur les reacutesultats nutritionnels Il pourrait srsquoagir par exemple drsquoinciter les grandes entreprise agrave reformuler leurs produits en utilisant des ingreacutedients plus sains de creacuteer et drsquoappliquer des reacuteglementations imposant drsquoinformer le consommateur (ex lrsquoeacutetiquetage nutritionnel obligatoire peut pousser les industriels agrave reformuler drsquoeux-mecircmes leurs produits [Hawkes 2015]) Pour ameacuteliorer la santeacute nutritionnelle et environnementale des communauteacutes une solution consiste agrave promouvoir lrsquoapprovisionnement local en mettant les producteurs en relation avec les fournisseurs les plus proches comme les restaurateurs les marcheacutes et les institutions publiques

Mecircme si des solutions sont envisageables en aval la production agricole et les politiques qui lrsquoinfluencent restent des eacuteleacutements majeurs agrave consideacuterer pour ameacuteliorer la disponibiliteacute de produits sains dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte Or les programmes de subventionnement de lrsquoagriculture mis en place dans de nombreux systegravemes alimentaires de type industriel et certains systegravemes de type mixte constituent un obstacle majeur agrave la formulation et agrave la commercialisation drsquoaliments plus sains Dans les pays doteacutes de programmes de ce type les politiques alimentaires et agricoles ont eu un effet deacuteleacutetegravere agrave long terme lrsquoaide srsquoest concentreacutee autour de quelques produits (ceacutereacuteales produits laitiers beacutetail sucre) qui inondent aujourdrsquohui les chaicircnes drsquoapprovisionnement alimentaire (Anand et al 2015) Ce subventionnement de produits peu sains nrsquoest pas lrsquoapanage des pays riches Anderson et al (2013) ont montreacute comment les subventions agricoles dans certains pays en deacuteveloppement creacuteent des incitations preacutejudiciables si bien que les politiques des pouvoirs publics vont agrave lrsquoinverse de la creacuteation et du maintien de chaicircnes drsquoapprovisionnement alimentaire saines Mecircme si les subventions pourraient eacutegalement cibler des produits agricoles sains cette pratique est moins reacutepandue et de magnitude beaucoup plus limiteacutee Drsquoimportants efforts politiques et eacuteconomiques sont neacutecessaires pour repenser ces systegravemes de subventionnement agricole deacutesuets et preacutejudiciables et pour deacutefinir une voie vers une plus grande coheacuterence entre lrsquoagriculture et les objectifs de santeacute

Contraintes

bull Chaicircnes drsquoapprovisionnement longues et complexes modeleacutees par la puissante industrie agroalimentaire (ex gros producteurs gros industriels de la transformation alimentaire et gros distributeurs avec ces trois fonctions geacuteneacuteralement inteacutegreacutees verticalement au sein drsquoune mecircme multinationale)

bull Sensibilisation limiteacutee des consommateurs concernant les avantages en termes de santeacute des aliments nutritifs et concernant les vrais coucircts des aliments plus mauvais pour la santeacute

Investissements

bull Prioriteacute agrave donner agrave la qualiteacute et agrave la diversiteacute et non plus agrave un nombre limiteacute de ceacutereacuteales et de produits drsquoorigine animale

bull Fourniture drsquoaliments plus sains dans certains lieux speacutecifiques (ex eacutecoles hocircpitaux) et nouvelles regravegles en la matiegravere

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bull Raccourcissement des chaicircnes drsquoapprovisionnement (c-agrave-d promotion des chaicircnes drsquoapprovisionnement locales)

bull Promotion drsquoun choix plus eacuteclaireacute de la part des consommateurs gracircce agrave lrsquoeacutetiquetage nutritionnel au marketing social et agrave la sensibilisation en matiegravere de nutrition

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

bull Fiscaliteacute alimentaire coheacuterente avec les objectifs de santeacute programmes publics de subventions destineacutes aux tranches de revenus les plus bas pour favoriser la consommation drsquoaliments sains

bull Reformulation volontaire ou obligatoire des produits

32 Systegravemes alimentaires en transition (systegraveme 3)

Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires En transition (systegraveme 3) ont une meilleure productiviteacute agricole que les systegravemes alimentaires de type eacutemergent ou rural (systegravemes 4 et 5) et ils connaissent les mecircmes transformations structurelles que celles qui se sont deacutejagrave opeacutereacutees dans les systegravemes de type industriel ou mixte Agrave mesure qursquoaugmente lrsquourbanisation les produits alimentaires proviennent de plus en plus de chaicircnes drsquoapprovisionnement et chaicircnes de valeur complexes domineacutees par les gros acteurs de la grande distribution et de lrsquoindustrie de transformation alimentaire Mecircme si lrsquoaugmentation de la productiviteacute reste une prioriteacute dans ces pays les gouvernements devraient privileacutegier les investissements qui modegravelent le systegraveme alimentaire en pleine mutation et la maniegravere dont les produits alimentaires sont traiteacutes et transformeacutes aux eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte dans les chaicircnes de valeur

De nouvelles reacuteglementations et des partenariats avec le secteur priveacute peuvent inciter les acteurs eacutemergents de la distribution de deacutetail et de la transformation alimentaire agrave deacutevelopper des chaicircnes de valeur sensibles aux enjeux de nutrition Il srsquoagirait par exemple de creacuteer des mesures incitatives pour la production et la consommation drsquoaliments enrichis et denses sur le plan nutritionnel Pour peacuterenniser sur le long terme des chaicircnes de valeur axeacutees sur la nutrition plusieurs mesures sont possibles consolidation des organisations de producteurs aide aux technologies agrave petite eacutechelle et ameacutelioration des opeacuterations posteacuterieures agrave la reacutecolte par des investissements visant agrave ameacuteliorer le stockage et le transport

Contraintes

bull Chaicircnes drsquoapprovisionnement de plus en plus complexes limiteacutees par des lacunes technologiques aux eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte (ex chaicircnes du froid)

bull Augmentation de lrsquooffre et de la demande de produits transformeacutes

bull Sensibilisation limiteacutee des consommateurs concernant les avantages en termes de santeacute des aliments nutritifs et concernant les vrais coucircts des aliments plus mauvais pour la santeacute

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Investissements

bull Relier les petits exploitants agrave des chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes agrave forte valeur sous lrsquoimpulsion de lrsquoessor des grands centres urbains

bull Inteacutegrer les enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur en ameacuteliorant les opeacuterations posteacuterieures agrave la reacutecolte en appliquant des normes de seacutecuriteacute sanitaire et en incorporant des cultures plus nutritives (y compris des aliments enrichis)

bull Encourager la demande drsquoaliments nutritifs gracircce agrave la diffeacuterentiation des produits des emballages et des eacutetiquetages

bull Fournir des aliments plus sains dans certains lieux speacutecifiques (ex eacutecoles hocircpitaux) et eacutetablir de nouvelles regravegles en la matiegravere

bull Promouvoir un choix plus eacuteclaireacute de la part des consommateurs gracircce agrave lrsquoeacutetiquetage nutritionnel au marketing social et agrave la sensibilisation agrave la nutrition

bull Reacuteglementer normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

bull Lancer des campagnes dirigeacutees par les pouvoirs publics pour inciter agrave la reformulation volontaire des produits

bull Aider les petits exploitants agricoles agrave satisfaire les contraintes de production (ex organisation de producteurs respect des normes de qualiteacute et de seacutecuriteacute sanitaire)

33 Systegravemes alimentaires de type eacutemergent ou rural (systegravemes 4 et 5)

Dans de nombreuses reacutegions des pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type eacutemergent ou rural les marcheacutes peuvent ecirctre peu deacuteveloppeacutes et difficiles agrave atteindre ce qui pousse les meacutenages agrave ecirctre partiellement ou entiegraverement autosuffisants pour leur approvisionnement alimentaire (Muller 2009) Dans ce contexte les meacutenages deacutecident des aliments agrave produire en fonction de leurs besoins de consommation ce qui relie donc directement la production alimentaire aux objectifs nutritionnels des meacutenages Par conseacutequent les investissements ciblant la production des meacutenages peuvent ecirctre plus rentables dans les reacutegions ougrave les chaicircnes alimentaires sont les moins deacuteveloppeacutees

Le chemin entre une production destineacutee agrave sa propre consommation et une meilleure nutrition est illustreacute dans une eacutetude analysant les effets de posseacuteder une vache sur la consommation quotidienne de produits laitiers par les enfants et sur la reacuteduction des retards de croissance en Inde (Hoddinott et al 2013) Agrave ces deux eacutegards les auteurs ont observeacute des effets positifs du fait de posseacuteder une vache mais uniquement pour les meacutenages vivant dans des villages nrsquoayant pas accegraves aux marcheacutes Aucun effet positif nrsquoa eacuteteacute constateacute pour les meacutenages ayant accegraves aux marcheacutes Cela suggegravere que dans les zones beacuteneacuteficiant drsquoun accegraves limiteacute aux marcheacutes les interventions qui augmentent directement lrsquoaccegraves des meacutenages agrave des aliments denses sur le plan nutritionnel constituent des strateacutegies agricoles prometteuses

Dans un exemple comparable eacutegalement en Inde une initiative de production de produits laitiers par de petits exploitants a reacuteussi agrave tirer parti drsquoune approche de la chaicircne de valeur visant agrave ameacuteliorer et consolider les liens commerciaux existants Lrsquoinitiative a fonctionneacute agrave plusieurs niveaux de la chaicircne de valeur au niveau des exploitants agricoles (introduction de technologies ameacuteliorant la productiviteacute et creacuteation de coopeacuteratives) au niveau politique (faccedilonnement de lrsquoenvironnement politique) et au niveau commercial (ameacutelioration des eacutetapes drsquoapprovisionnement de transformation et de commercialisation du lait notamment en reliant les zones rurales et urbaines indiennes gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures) (Cunningham 2009) Lrsquoinitiative srsquoest eacutetendue jusqursquoagrave inteacutegrer 13 millions de membres et gracircce agrave des investissements cibleacutes lrsquoInde est passeacutee drsquoun statut de pays importateur de produits laitiers agrave celui de premier producteur de lait de chegravevre et de bufflonne et de sixiegraveme plus grand producteur de lait de vache agrave lrsquoeacutechelle internationale

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Lorsqursquoil est possible pour les neacutegociants et les distributeurs de deacutetail drsquoatteindre les producteurs les interventions visant agrave ameacuteliorer les liens commerciaux peuvent srsquoaveacuterer plus efficaces compte tenu du manque de ressources Ce type drsquoapproches des chaicircnes de valeur peuvent ecirctre efficaces pour surmonter les contraintes lieacutees agrave lrsquooffre et agrave la demande de produits et aliments nutritifs Les services de vulgarisation agricole qursquoils soient publics ou priveacutes peuvent ecirctre extrecircmement utiles pour construire des liens commerciaux Hawkes et al (2011) proposent un cadre pour lrsquoutilisation de diffeacuterentes approches de la chaicircne de valeur dans des contextes caracteacuteriseacutes par une agriculture de subsistance Ces interventions sont meneacutees tout au long de la chaicircne drsquoapprovisionnement en commenccedilant par une aide cibleacutee aux producteurs pour finir au niveau de la commercialisation de la sensibilisation des consommateurs et de lrsquoeacuteducation agrave la nutrition

Outre des investissements visant agrave accroicirctre la diversiteacute de production des meacutenages et agrave ameacuteliorer les liens commerciaux les pays et reacutegions doteacutes de systegravemes alimentaires de type rural neacutecessitent des investissements publics dans les infrastructures Pregraves de soixante pour cent de la population rurale du Nigeacuteria doit parcourir plus de deux kilomegravetres pour atteindre la premiegravere route praticable en toute saison et 65 pour cent nrsquoa pas accegraves agrave lrsquoeacutelectriciteacute (Banque mondiale 2008) Malgreacute le caractegravere limiteacute des donneacutees visant agrave deacuteterminer si les investissements dans les infrastructures contribuent directement agrave obtenir des reacutesultats positifs en termes de nutrition et de santeacute (Headey 2012) il est possible de dire que les investissements dans les reacuteseaux routiers ruraux peuvent deacuteclencher des synergies positives avec drsquoautres secteurs et avoir des reacutepercussions sur les reacutesultats de santeacute et de nutrition Gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures les exploitants agricoles peuvent acceacuteder agrave drsquoautres marcheacutes et reacuteduire les pertes apregraves la reacutecolte ce qui permet aux populations rurales drsquoobtenir des revenus suppleacutementaires et une meilleure seacutecuriteacute alimentaire Les investissements dans les techniques drsquoirrigation et autres technologies ameacuteliorant la productiviteacute et les investissements dans les infrastructures peuvent eacutegalement entraicircner des beacuteneacutefices nutritionnels consideacuterables partout ougrave la productiviteacute agricole est faible et ougrave les meacutecanismes drsquoirrigation sont deacuteficients ou inexistants

Dans les pays ougrave preacutedomine une agriculture rurale la capaciteacute des gouvernements peut ecirctre insuffisante pour reacutealiser les interventions et les investissements reacutepertorieacutes ci-dessous Certaines de ces mesures peuvent ecirctre plus efficacement mises en œuvre par des approches deacutecentraliseacutees gracircce agrave des organisations non-gouvernementales (Headey 2012) ou agrave des partenariats public-priveacute (PPP) Un grand nombre de nouveaux PPP ont eacuteteacute constitueacutes au cours des derniegraveres anneacutees mais peu drsquoeacutetudes ont eacuteteacute meneacutees pour eacutevaluer leur impact sur les reacutesultats nutritionnels Seule veacuteritable exception le programme HarvestPlus Challenge qui promeut la biofortification des aliments de base et integravegre des objectifs de nutrition explicites (Meenakshi et al 2010 FAO 2012)

Enfin les socieacuteteacutes agroalimentaires transnationales investissent de plus en plus dans des filiales eacutetrangegraveres pour augmenter les ventes dans les pays en deacuteveloppement (Hawkes 2005) Par conseacutequent dans les pays correspondant aux systegravemes 4 et 5 il pourrait aussi ecirctre beacuteneacutefique drsquoencourager les investissements eacutetrangers directs (IED) sensibles agrave la nutrition parallegravelement agrave un encadrement reacuteglementaire de lrsquoindustrie agroalimentaire en matiegravere de santeacute et de seacutecuriteacute sanitaire par les pouvoirs publics

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Contraintes

bull Marcheacutes non deacuteveloppeacutes faibles liens commerciaux lacunes dans la chaicircne drsquoapprovisionnement dysfonctionnements des marcheacutes coucircts de transaction eacuteleveacutes

bull Faible productiviteacute agricole des petits exploitants familiaux souvent engageacutes dans une agriculture de subsistance

bull Accegraves limiteacute par les producteurs aux intrants et aux capitaux

bull Infrastructures souvent rudimentaires

bull Manque de diversiteacute dans la production peu drsquooptions denses sur le plan nutritionnel pour la consommation

Investissements

bull Augmentation des deacutepenses publiques en faveur drsquoune agriculture saine

bull Investissements dans les infrastructures (ex routes entre les exploitations agricoles et les marcheacutes irrigation et meilleur accegraves agrave lrsquoeau)

bull Augmentation de la demande drsquoaliments agrave forte valeur nutritionnelle et de leur accegraves

bull Reacutevision des droits de proprieacuteteacute fonciegravere

bull Interventions agricoles agrave la fois au niveau des producteurs et au niveau des meacutenages

bull Programmes deacutecentraliseacutes publicspriveacutes de vulgarisation agricole sensibles agrave la nutrition portant notamment sur la microfinance la technologie et autres outils et intrants (ex technologie mobile pour srsquoinformer des conditions des marcheacutes outils et technologies permettant drsquoeacuteconomiser du temps et de la main drsquoœuvre lutte contre les ravageurs ameacutelioration des varieacuteteacutes cultiveacutees)

bull Connexion entre les petits exploitants agricoles et les chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes gracircce agrave diverses approches de la chaicircne de valeur

bull Inteacutegration des enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur par lrsquoameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et des normes de seacutecuriteacute sanitaire et par la promotion des aliments nutritifs (y compris des aliments enrichis)

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

Document de consultation

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Application de la typologie des systegravemes alimentaires aux choix drsquoinvestissement

La typologie des systegravemes alimentaires permet de mieux cerner les diffeacuterents besoins et les diffeacuterentes opportuniteacutes drsquoinvestissement des pays qui mettent en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type rural dont la croissance eacuteconomique reste tregraves deacutependante agrave lrsquoagriculture sont confronteacutes agrave un dilemme speacutecifique lorsqursquoils tentent de satisfaire les besoins de consommation actuels de leur population tout en investissant pour le futur afin drsquoameacuteliorer agrave la fois leurs reacutesultats eacuteconomiques et les reacutesultats nutritionnels Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type industriel font face agrave une seacuterie de deacutefis totalement diffeacuterents dont la plupart ont trait agrave lrsquoapprovisionnement de produits frais locaux abordables en deacutepit drsquoune industrie agroalimentaire tregraves efficiente fortement meacutecaniseacutee et verticalement inteacutegreacutee qui privileacutegie les prix bas les longues dureacutees de conservation et une qualiteacute uniforme plutocirct que les enjeux nutritionnels Autant dans les systegravemes de type rural que dans ceux de type industriel un investissement preacutecautionneux dans lrsquoagriculture les systegravemes alimentaires et les institutions peuvent aujourdrsquohui preacuteparer les conditions qui permettront drsquoobtenir des systegravemes alimentaires plus sains demain

Le tableau 3 reacutepertorie plusieurs cateacutegories de politiques drsquoinvestissement dont la capaciteacute agrave ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels est prouveacutee par certaines donneacutees -soit par des investissements orienteacutes vers les producteurs soit par des investissements orienteacutes vers les consommateurs Les exploitants agricoles sont eacutegalement des consommateurs et dans de nombreux cas lrsquoaide agrave la production peut entraicircner une augmentation de la consommation des meacutenages agricoles Par conseacutequent certains investissements reacutepondent aux besoins des deux cocircteacutes du tableau ci-dessous Comme la qualiteacute des donneacutees probantes disponibles est variable et que pour la plupart des politiques drsquoinvestissement eacutevoqueacutees elles ne deacutemontrent pas explicitement un impact direct sur la nutrition lrsquoAnnexe A propose un examen partiel des donneacutees disponibles pour lrsquoutilisation de ces politiques dans lrsquooptique drsquoobtenir des systegravemes alimentaires sains Il convient de souligner que certaines de ces politiques sont particuliegraverement pertinentes dans des systegravemes alimentaires speacutecifiques Par exemple les activiteacutes de recherche et deacuteveloppement (RampD) portant sur la reformulation des produits sont particuliegraverement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type industrielmixte ougrave les consommateurs sont tregraves deacutependants agrave lrsquooffre de produits transformeacutes

Tableau 3 Cateacutegories drsquoinvestissement pour des systegravemes alimentaires sains

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Investissements affectant la nutrition cocircteacute Production Investissements affectant la nutrition cocircteacute Consommation

bull Contrats avec les producteurs coopeacuteratives et autres organisations collectives

bull Commercialisation par le biais des supermarcheacutes

bull Ameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et reacuteduction des pertes

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Infrastructures irrigation routes eacutelectriciteacute approvisionnement en eau

bull Reacuteforme des reacutegimes fonciers

bull Communication

bull Biofortification et enrichissement des aliments

bull Creacuteation de la demande pour des aliments produits localement et ameacutelioration de leur accegraves

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire

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Drsquoapregraves lrsquoanalyse des donneacutees disponibles des eacuteleacutements suffisamment probants montrent que certaines interventions peuvent ameacuteliorer la nutrition la diversiteacute de la production et des aliments et les moyens de subsistance des exploitants agricoles (IFPRI 2014 Berti 2004 Malapit et al 2013 Behrman et al 2012) Cette analyse reacutevegravele eacutegalement que certains objectifs politiques (comme lrsquoaugmentation de lrsquoattention porteacutee agrave la nutrition dans les dispositifs de protection sociale et lrsquoameacutelioration de lrsquoaccegraves agrave des aliments nutritifs au niveau des meacutenages ou au niveau institutionnel) sont beacuteneacutefiques dans tous les contextes quel que soit le type de systegraveme alimentaire Les actions meneacutees pour atteindre ces objectifs ameacuteliorent vraisemblablement de faccedilon directe les choix des consommateurs et lrsquoaccegraves agrave des aliments sains et leur efficaciteacute est solidement attesteacutee (ex les initiatives ldquoOportunidadesrdquo au Mexique et ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo dans lrsquoIowa aux Eacutetats-Unis)

Neacuteanmoins la typologie des systegravemes alimentaires reacutevegravele eacutegalement que les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements reacutepondent agrave des besoins distincts en termes de nutrition si bien que les prioriteacutes agrave recommander varient en fonction des pays Il nrsquoest certainement pas surprenant que parmi les investissements les plus cruellement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent (systegravemes alimentaires 4 et 5) figurent les investissements dans les infrastructures utiliseacutees pour la production et pour les activiteacutes apregraves reacutecolte qui sont coucircteuses et neacutecessitent un effort drsquoinvestissement prolongeacute dans le temps Mais dans ces contextes des investissements moins lourds en faveur des jardins potagers et de lrsquoeacutelevage de beacutetail au niveau des meacutenages sont eacutegalement rentables

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Des changements institutionnels sont neacutecessaires dans tous les types de systegravemes alimentaires mecircme srsquoils ne doivent pas forceacutement prendre la mecircme forme Dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent les organisations non-gouvernementales (ONG) jouent un rocircle deacuteterminant lorsque la capaciteacute des pouvoirs publics est faible Cela implique que les investissements destineacutes agrave consolider et agrave utiliser les ONG pour ameacuteliorer la sensibilisation des meacutenages leur capaciteacute agrave produire des aliments nutritifs et leur accegraves agrave des aliments nutritifs pourraient efficacement ouvrir la voie vers une meilleure nutrition Dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires en transition (systegravemes alimentaires de type 3) des reacuteformes institutionnelles visant agrave renforcer la capaciteacute des organisations de producteurs agrave neacutegocier avec la grande distribution et agrave augmenter la valeur ajouteacutee des produits sont des investissements pertinents Enfin dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte des mesures leacutegislatives et reacuteglementaires pourraient ecirctre neacutecessaires pour permettre aux institutions publiques (cantines scolaires hocircpitaux etc) de srsquoapprovisionner aupregraves drsquoexploitants agricoles locaux ameacuteliorant ainsi la fraicirccheur et la diversiteacute des aliments proposeacutes aux usagers

Lrsquoanalyse proposeacutee ici comporte des limites importantes Premiegraverement -et avant tout- pratiquement aucune donneacutee financiegravere ou eacuteconomique nrsquoest disponible sur la plupart des investissements deacutecrits ci-dessus agrave quelques exceptions pregraves et particuliegraverement concernant les investissements infrastructurels (FAO 2012 Hoddinott et al 2013) Lrsquoabsence drsquoinformations financiegraveres limite consideacuterablement la possibiliteacute de comparer les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements et de deacuteterminer un taux de rentabiliteacute financiegravere indicatif ou mecircme un rapport coucirct-efficaciteacute Il est donc impossible drsquoaffirmer avec certitude que lrsquoune quelconque de ces strateacutegies (pas mecircme celles pour lesquelles il existe des preuves fiables attestant de reacutesultats positifs) constitue un ldquobonrdquo investissement au sens classique de ce terme Il nrsquoy a rien de fondamentalement aberrant agrave cela eacutetant donneacute que les investissements du secteur public nrsquoont geacuteneacuteralement pas agrave deacutemontrer le mecircme type de rentabiliteacute financiegravere qursquoexige le secteur priveacute Neacuteanmoins il serait preacutefeacuterable de pouvoir calculer les taux de rentabiliteacute dans le but de comparer et eacuteventuellement de classer les diffeacuterents investissements envisageables eacutetant donneacute que les ressources publiques disponibles pour investir dans la nutrition sont limiteacutees et que ces mesures font partie des critegraveres preacutevisionnels consideacutereacutes par les banques de deacuteveloppement dans leur deacutecision concernant les precircts attribueacutes au secteur public Par ailleurs comme cela a eacuteteacute le cas avec les investissements expresseacutement axeacutes sur la nutrition eacutetudieacutes dans les seacuteries 2008 et 2013 de The Lancet sur la nutrition maternelle et infantile (Bhutta et al 2008 amp 2013) des eacutevaluations coucircts-beacuteneacutefices approuveacutees par des universitaires pourraient catalyser et harmoniser les investissements des donateurs en creacuteant un consensus sur les investissements agrave privileacutegier

Deuxiegravemement ce document propose une eacutevaluation qualitative des donneacutees de recherche concernant les investissements speacutecifiquement axeacutes sur lrsquoagriculture sur la nutrition et autres types drsquoinvestissements dans une optique drsquoameacutelioration des reacutesultats des systegravemes alimentaires (Annexe A) Cet examen partiel montre que plusieurs approches drsquoinvestissement sont plus pertinentes dans certains types de systegravemes alimentaires que dans drsquoautres Neacuteanmoins cet examen des donneacutees disponibles se fonde sur les reacutesultats drsquoun nombre limiteacute drsquoeacutetudes heacuteteacuterogegravenes reacutealiseacutees dans un nombre limiteacute de contextes

Enfin le fruit de ce travail reacutevegravele une certaine ambiguumliteacute dans la Recommandation 17 du Cadre drsquoaction invitant agrave utiliser des ldquopolitiques drsquoinvestissementrdquo pour accomplir des politiques drsquoalimentation et de nutrition En effet comme cela a eacuteteacute indiqueacute preacuteceacutedemment le terme investissement est geacuteneacuteralement employeacute pour deacutesigner les deacutepenses visant agrave accroicirctre les beacuteneacutefices agrave lrsquoavenir Un grand nombre drsquointerventions et de politiques de ce type ont eacuteteacute eacutevoqueacutees lors de la CIN2 et en drsquoautres occasions par les responsables officiels et les organisations de deacutefense de la santeacute et de la nutrition et elles ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport Neacuteanmoins drsquoautres interventions visant agrave ameacuteliorer les reacutesultats sanitaires et nutritionnels sont deacutesigneacutees de faccedilon plus juste par drsquoautres termes Il srsquoagit des mesures de consommation (inteacutegration drsquoaliments plus sains dans les menus des cantines scolaires) des mesures reacuteglementaires (taxation des boissons et aliments mauvais pour la santeacute) ou des mesures de transferts (utilisation de dispositifs de protection sociale pour encourager les habitudes alimentaires saines) Comme ces interventions offrent des avantages deacutemontreacutes en matiegravere de santeacute et de nutrition elles sont essentielles dans la mise en œuvre du CdA CIN2 Les plus favorables ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport mecircme si elles ne sont pas senseacutees deacutegager un rendement futur

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5 Conclusions et recommandations

Ce rapport analyse les donneacutees actuellement disponibles sur les investissements en faveur de systegravemes alimentaires sains dans la ligneacutee du Cadre drsquoaction de la CIN2 Recommandation 17 Ce rapport emploie une typologie des systegravemes alimentaires extraite du Rapport sur la nutrition mondiale de 2015 qui permet de diffeacuterencier les pays en fonction des caracteacuteristiques de leur systegraveme alimentaire Il en ressort qursquoil existe de consideacuterables diffeacuterences entre les systegravemes alimentaires si bien que les pays doivent proceacuteder agrave des investissements diffeacuterents pour reacutepondre agrave leurs besoins speacutecifiques en termes drsquoalimentation et de nutrition Il apparaicirct eacutegalement que de nombreux types drsquoinvestissements et drsquoinvestisseurs peuvent ecirctre impliqueacutes dans lrsquoobjectif drsquoameacutelioration des reacutesultats sanitaires et nutritionnels des systegravemes alimentaires le secteur public le secteur priveacute et les meacutenages

Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo sont drsquoapregraves cette typologie essentiellement des pays agrave faible revenu La deacutenutrition reste un problegraveme majeur dans ces pays mecircme si certains sont eacutegalement confronteacutes agrave une preacutevalence croissante du surpoids et de lrsquoobeacutesiteacute qui traduisent un changement rapide dans les systegravemes alimentaires et les conditions de nutrition Ces pays peuvent tirer profit drsquoun large eacuteventail drsquoinvestissements notamment ceux ciblant lrsquoameacutelioration des infrastructures et de la productiviteacute agricole mais aussi de strateacutegies visant agrave offrir des choix alimentaires plus diversifieacutes agrave leur population au moyen des chaicircnes de valeur alimentaires ou de la production des meacutenages Nombre de ces investissements ameacutelioreront agrave lrsquoavenir les rentabiliteacutes eacuteconomiques et agricoles Leur coucirct est geacuteneacuteralement tregraves lourd par rapport au niveau de revenu des pays concerneacutes (mais cela est aussi le cas pour certains des investissements neacutecessaires dans les pays plus deacuteveloppeacutes)

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En revanche dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoen transitionrdquo les reacutegimes alimentaires sont deacutejagrave plus varieacutes avec un apport raisonnable de produits frais et de proteacuteines La consommation de produits emballeacutes y augmente et quelques problegravemes de deacutenutrition persistent (retards de croissance essentiellement) Dans ces pays les investissements devraient prioritairement cibler les chaicircnes de valeur pour les aliments secondaires en renforccedilant notamment la technologie de la chaicircne du froid et en reacuteglant drsquoautres problegravemes au niveau des eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte ce qui permettrait drsquoameacuteliorer la productiviteacute geacuteneacuterale du secteur tout en ameacuteliorant lrsquoaccegraves aux aliments sains et la sensibilisation cocircteacute consommateurs Certains de ces investissements peuvent ecirctre coucircteux mais en moyenne ils le sont moins que les investissements infrastructurels si urgemment neacutecessaires dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo Pour reacutesumer les systegravemes alimentaires laquo en transition raquo offrent geacuteneacuteralement une diversiteacute correcte et une bonne disponibiliteacute des aliments mais ils peuvent ameacuteliorer leurs beacuteneacutefices eacuteconomiques et sanitaires en reacutealisant les bons investissements

Pour les systegravemes de type ldquoindustrielrdquo ou ldquomixterdquo les choix drsquoinvestissement devraient avant tout viser une meilleure coheacuterence des politiques publiques avec les objectifs de santeacute et de nutrition en soutenant notamment la production speacutecialiseacutee et de produits frais plutocirct que la culture de quelques varieacuteteacutes de ceacutereacuteales Il y est neacutecessaire drsquoopeacuterer des changements dans les politiques et la gouvernance dans lrsquooptique de favoriser les comportements de consommation sains et de limiter certaines pratiques et dominations industrielles Ces changements sont peu coucircteux en termes financiers mais ils sont politiquement difficiles

Les pays qui souhaitent mettre en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 disposent drsquoune grande varieacuteteacute drsquooptions drsquoinvestissements en faveur de systegravemes alimentaires plus sains Ces options vont depuis les ameacuteliorations agrave grande eacutechelle des infrastructures jusqursquoagrave des soutiens techniques et des aides agrave la commercialisation de plus petite eacutechelle en passant par des mesures drsquoincitation et de sensibilisation des consommateurs Certaines neacutecessitent de lourdes deacutepenses financiegraveres qui seront rentabiliseacutees au bout de plusieurs anneacutees par lrsquoobtention drsquoune agriculture plus productive et plus sensible aux enjeux nutritionnels tandis que drsquoautres nrsquoimpliquent pas reacuteellement de deacutepenses financiegraveres mais uniquement des mesures de reacuteglementation

Il existe encore de profondes lacunes en termes de donneacutees disponibles pour les pays et les investisseurs concernant les options drsquoinvestissement approprieacutees et celles agrave privileacutegier en fonction du type de systegraveme alimentaire et du contexte de nutrition Il faut espeacuterer que les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres coopeacutereront avec les acteurs de la nutrition pour fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees sur les interventions les plus prometteuses eacutevoqueacutees dans ce rapport de maniegravere agrave ce que les pays quel que soit le type de leur systegraveme alimentaire puissent faire des choix eacuteclaireacutes entre les diverses options drsquoinvestissement

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Annexe

Examen des donneacutees disponibles sur la creacuteation de systegravemes alimentaires sains au moyen drsquoinvestissements sensibles agrave la nutrition Interventions agricoles en faveur drsquoune meilleure nutrition

En deacutepit de donneacutees extrecircmement limiteacutees et disparates il semble que les strateacutegies agricoles soient prometteuses pour ameacuteliorer lrsquoeacutetat nutritionnel Encore moins drsquoeacuteleacutements probants sont disponibles sur les strateacutegies ciblant les systegravemes alimentaires dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition en fait il nrsquoexiste aucune litteacuterature sur ce sujet en dehors de celle traitant des politiques agricoles et de quelques politiques axeacutees sur la population et affectant lrsquoindustrie Lrsquoexamen bref et partiel proposeacute dans ce chapitre se concentre sur lrsquoagriculture un thegraveme sur lequel plusieurs contributions cleacutes sont disponibles Certaines des cateacutegories drsquoinvestissement eacutevoqueacutees ci-dessous affectent la nutrition par le biais de la production de la consommation ou par drsquoautres types de canaux

Lrsquoagriculture peut influer sur la nutrition par diffeacuterentes voies dont quatre sont identifieacutees dans la litteacuterature comme constituant des facteurs cleacutes (Ruel amp Alderman 2013) (i) prix des aliments (ii) revenus issus de lrsquoagriculture (iii) consommation de sa propre production due agrave des imperfections du marcheacute et (iv) facteurs lieacutes au sexe Si au niveau des meacutenages lrsquoagriculture a des effets sur la nutrition ces effets sont tregraves vraisemblablement lieacutes agrave un ou plusieurs de ces facteurs Lrsquoexamen de 23 eacutetudes sur cinq types drsquointerventions (biofortification jardins potagers deacuteveloppement de la production laitiegravere pecircche et eacutelevage de beacutetail) reacutevegravele une augmentation de la production et de la consommation par les meacutenages des produits alimentaires cibleacutes par ces interventions Les donneacutees disponibles sont mitigeacutees quant aux effets des interventions agricoles sur drsquoautres aspects notamment sur les apports en micronutriments et lrsquoeacutetat nutritionnel ou sur les revenus Les auteurs attribuent ceci aux insuffisances des eacutetudes en termes de puissance statistique et de collecte des donneacutees plutocirct qursquoagrave un veacuteritable manque drsquoefficaciteacute des programmes (Masset et al 2011)

Un examen anteacuterieur de 30 eacutetudes sur des interventions agricoles (comprenant des interventions en faveur des jardins potagers des interventions en faveur de lrsquoeacutelevage de beacutetail des interventions combineacutees favorisant agrave la fois le jardinage potager et lrsquoeacutelevage et des programmes drsquoirrigation) a reacuteveacuteleacute que la plupart de ces interventions avaient augmenteacute la production alimentaire et que sur ces 30 eacutetudes 19 avaient ameacutelioreacute la nutrition au niveau des meacutenages Sur ces 19 interventions ayant ameacutelioreacute la nutrition 14 avaient investi dans diffeacuterents types de capital (humain financier physique et social) (Berti 2004) Ces deux examens soulignent que le manque de rigueur et lrsquoextrecircme heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des meacutethodes entre les eacutetudes limitent la capaciteacute drsquoanalyse et de geacuteneacuteralisation des reacutesultats (Berti 2004 Masset et al 2011) Cet eacutecueil a eacutegalement eacuteteacute identifieacute dans un autre examen de 27 projets agricoles qui a conclu que les donneacutees probantes attestant drsquoun impact des strateacutegies de production agricole sur lrsquoameacutelioration de la nutrition des femmes et des enfants restaient limiteacutees en grande partie agrave cause des limitations meacutethodologiques des eacutetudes examineacutees par les auteurs (Girard et al 2012)

Document de consultation

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Selon Girard et al (2012) les strateacutegies agricoles ont invariablement et sensiblement ameacutelioreacute les reacutegimes alimentaires et les apports en vitamine A des femmes et des enfants mecircme si cela ne srsquoest pas traduit par des effets positifs sur le statut en vitamine A lrsquoaneacutemie ou la morbiditeacute Plusieurs des eacutetudes qursquoils ont examineacutees ont eu des effets significatifs sur les problegravemes de retard de croissance et drsquoeacutemaciation contrairement agrave ce qui est dit dans le reacutesumeacute des auteurs

Contrats de production et organisations de producteurs

Des contrats de production entre des agriculteurs et le secteur priveacute ont permis aux agriculteurs drsquoacceacuteder aux intrants aux creacutedits et aux services de vulgarisation neacutecessaires (Banque mondiale 2008 Asian Development Bank 2012) En outre gracircce agrave ce type de contrats des petits exploitants agricoles ont pu beacuteneacuteficier de prix et de marcheacutes assureacutes et les entreprises ont partageacute les risques de production et de commercialisation avec les producteurs Neacuteanmoins pour que les petits exploitants puissent tirer profit de lrsquoagriculture contractuelle les conditions preacutealables requises sont nombreuses Ils doivent pouvoir acceacuteder aux routes et aux services drsquoinformation et ils peuvent avoir besoin de se regrouper en organisations eacutetant donneacute que les fournisseurs et les grossistes preacutefegraverent geacuteneacuteralement passer contrat avec des organisations de producteurs qui peuvent contribuer agrave garantir la qualiteacute et la livraison des produits en temps voulu (Taren amp Alaofegrave 2013)

Canaux de la grande distribution

Les pays en deacuteveloppement ont connu un rapide deacuteveloppement des supermarcheacutes suite agrave des transformations du cocircteacute de lrsquooffre et de la demande Les supermarcheacutes peuvent ecirctre deacutetenus par des enseignes locales ou internationales Ils offrent geacuteneacuteralement un large choix drsquoaliments et de produits divers dans un mecircme lieu Par inteacutegration verticale et horizontale (Reardon et al 2012) ils sont souvent deacutetenus par les mecircmes groupes dans lesquels sont concentreacutees les activiteacutes de distribution et drsquoautres fonctions du systegraveme alimentaire Malgreacute les risques inheacuterents agrave ce mode de fonctionnement des eacutetudes ont essentiellement reacuteveacuteleacute des impacts positifs des nouveaux canaux de la grande distribution sur la productiviteacute agricole les prix de vente et les revenus Selon Chege et al (2015) au Kenya les agriculteurs intervenant dans les canaux de la grande distribution ont des revenus plus eacuteleveacutes et produisent plus de fruits et de leacutegumes Les auteurs montrent que ces deux facteurs (revenus et choix de la production veacutegeacutetale) ont eu des effets positifs sur la nutrition les meacutenages agricoles qui approvisionnent les supermarcheacutes consomment pregraves de 15 agrave 20 plus de calories de fer et de zinc et 30 plus de vitamines A Agrave noter neacuteanmoins que la commercialisation favorise la speacutecialisation ce qui reacuteduit la diversiteacute de la production des agriculteurs consideacutereacutes individuellement

Gestion des activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte et reacuteduction des pertes

Les projets de deacuteveloppement des marcheacutes ou de la chaicircne de valeur agricole peuvent eacutegalement ameacuteliorer les activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte avec des effets positifs sur lrsquoeacutetat nutritionnel En effet en ameacuteliorant les techniques de manutention de stockage et de conservation lrsquooptimisation des activiteacutes apregraves reacutecolte entraicircne un lissage de la consommation et augmente la disponibiliteacute tout au long de lrsquoanneacutee drsquoaliments frais et nutritifs Plus particuliegraverement des meacutethodes de conservation preacutecautionneuses permettent de preacuteserver les teneurs en nutriments et de reacuteduire lrsquoutilisation de sucre de sel et drsquoautres ingreacutedients ajouteacutes De plus lrsquoameacutelioration des activiteacutes apregraves reacutecolte augmente la qualiteacute et la quantiteacute des reacutecoltes ce qui se traduit par une augmentation des revenus (Copenhagen Consensus Center 2015)

Creacuteation de la demande pour des aliments cultiveacutes localement et ameacutelioration de leur accegraves

Un programme meneacute aux Eacutetats-Unis dans lrsquoIowa a permis de consideacuterablement augmenter les ventes des productions agricoles locales aux restaurants coopeacuteratives et autres institutions (Ranum amp Wiemerslage 2011) Les producteurs locaux ont ainsi eacuteteacute mis en relation avec des marcheacutes jusqursquoalors inexploiteacutes (ex cantines scolaires) avec une coordination des niveaux de prix et en ciblant avant tout les produits de deuxiegraveme cateacutegorie De plus les producteurs ont beacuteneacuteficieacute de formations et de subventions pour les aider agrave financer des serres agrave diversifier leur production et agrave ameacuteliorer leurs

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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eacutequipements de stockage Ce programme associeacute agrave la marque commerciale preacuteexistante ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo (achetez frais achetez local) ciblait les consommateurs par des activiteacutes de sensibilisation et drsquoeacuteducation inteacutegrant des deacutegustations de produits et des rencontres autour du projet de rapprochement des agriculteurs locaux et des eacutetablissements scolaires Ce programme a permis de piloter six projets au sein drsquoeacutetablissements scolaires dans lesquels lrsquoeacuteducation agrave la nutrition a eacuteteacute inteacutegreacutee aux programmes peacutedagogiques dont les enseignants ont reccedilu une formation et ougrave des reacuteseaux de distribution ont eacuteteacute creacuteeacutes pour inteacutegrer des produits locaux dans les menus des cantines scolaires Enfin le programme a ducirc faire du lobbyisme pour obtenir des changements dans la politique de lrsquoEacutetat afin de permettre aux institutions publiques de srsquoapprovisionner localement Conseacutecutivement agrave ce programme les agriculteurs ont constateacute une ameacutelioration qualitative et quantitative de leur production et les achats drsquoaliments locaux par les restaurants les coopeacuteratives alimentaires et les institutions locales ont augmenteacute de plus drsquoun demi-million drsquoUSD

Jardins potagers

Les impacts positifs des interventions en faveur des jardins potagers sur lrsquoeacutetat nutritionnel les revenus et les habitudes alimentaires sont aujourdrsquohui bien documenteacutes (Taren amp Alaofegrave 2013) Mecircme si certaines interventions ciblent prioritairement la production de leacutegumineuses et de tubercules les productions de fruits de leacutegumes drsquoherbes culinaires et de condiments restent les plus courantes (Taren amp Alaofegrave 2013) Par exemple au Neacutepal une intervention meneacutee en faveur des jardins potagers des meacutenages en association avec une campagne de sensibilisation agrave la nutrition a permis drsquoaugmenter les connaissances sur la nutrition des participants ainsi que la diversiteacute de leur reacutegime alimentaire Les participants ont eacutegalement eu davantage tendance agrave donner des aliments compleacutementaires aux nourrissons et agrave correctement conserver leurs aliments (Jones et al 2005)

Un examen de ces interventions agricoles a reacuteveacuteleacute que sur les neuf interventions en faveur des jardins potagers eacutetudieacutees toutes ont eu des effets positifs -modeacutereacutes agrave eacuteleveacutes- sur les reacutegimes alimentaires Sur les trois interventions pour lesquelles des donneacutees anthropomeacutetriques ont eacuteteacute releveacutees toutes ont permis de reacuteduire les problegravemes drsquoinsuffisance pondeacuterale drsquoeacutemaciation et de retard de croissance chez les enfants Les interventions en faveur des jardins potagers soutiennent favorablement la comparaison avec les autres types drsquointerventions examineacutees mais les auteurs font remarquer que la plupart de ces actions en faveur des jardins potagers inteacutegraient un objectif de nutrition explicite et un investissement en capital humain ce qui nrsquoest pas le cas avec la plupart des autres types drsquointerventions Par conseacutequent il est difficile de comparer les interventions en faveur des jardins potagers avec les autres types drsquointerventions et drsquoisoler les raisons qui expliquent leur succegraves Cela montre neacuteanmoins que les interventions inteacutegrant des investissements diversifieacutes dans diffeacuterents types de capital (comme lrsquoeacuteducation nutritionnelle et la prise en compte de lrsquoeacutegaliteacute entre les sexes) reacuteussissent mieux que celles qui ne le font pas (Berti 2004)

Diversiteacute des cultures

Dans un examen des strateacutegies agricoles visant agrave ameacuteliorer la nutrition Carletto et al (2015) se sont pencheacutes sur trois eacutetudes analysant les liens entre la diversiteacute des cultures et la nutrition Au Neacutepal des donneacutees probantes issues drsquoun programme de nutrition multisectoriel reacutevegravelent que la diversiteacute du reacutegime alimentaire des megraveres et des enfants ainsi que le rapport poidsacircge des enfants sont eacutetroitement lieacutes agrave la diversiteacute de la production14 au niveau du meacutenage (Malapit et al 2013) Il est inteacuteressant de remarquer que cette eacutetude a deacutetermineacute que lrsquoautonomisation des femmes limite les effets neacutegatifs drsquoune production peu diversifieacutee sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des megraveres et des enfants et sur le rapport tailleacircge des enfants Agrave partir de donneacutees de panels une analyse eacuteconomeacutetrique a estimeacute qursquoau Nigeacuteria une augmentation de 10 de la diversiteacute des varieacuteteacutes cultiveacutees entraicircne une augmentation de 24 de la diversiteacute des reacutegimes alimentaires (Dillon et al 2014) En Zambie la diversiteacute de la production (mesureacutee par le nombre total de cultures diffeacuterentes et de groupes alimentaires produits) ainsi que les activiteacutes ciblant les meacutenages

14 En utilisant un indice de la diversiteacute de la production fondeacute sur neuf items alimentaires Groupes drsquoaliments inclus feacuteculents haricots leacutegumineuses et noix leacutegumes-feuilles vert fonceacute tubercules leacutegumes et fruits riches en vitamine A autres fruits et leacutegumes lait et produits laitiers œufs poisson et viande

Document de consultation

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pratiquant une agriculture de subsistance (ex eacutelevage de beacutetail production de fruits et de leacutegumes cultures de plein champ) ont eacuteteacute positivement associeacutees au rapport taillepoids des enfants et inversement associeacutees aux retards de croissance des enfants de plus de 24 mois (Kumar et al 2015) Cela signifie que la diversiteacute de la production au niveau des meacutenages peut avoir des effets positifs sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires et sur les reacutesultats anthropomeacutetriques pour les enfants et les megraveres

Eacutelevage de beacutetail

Les interventions au niveau des meacutenages ciblant lrsquoeacutelevage de beacutetail et lrsquoaquaculture se sont majoritairement focaliseacutees sur la geacuteneacuteration de revenus plutocirct que sur la consommation Mecircme srsquoil y a peu drsquoeacuteleacutements probants disponibles quant agrave lrsquoimpact de ce type drsquoinvestissements sur la nutrition et les reacutegimes alimentaires les aliments drsquoorigine animale sont denses sur le plan nutritionnel et certaines donneacutees montrent des impacts positifs sur les reacutesultats nutritionnels Lrsquoexamen de huit eacutetudes analysant les liens entre la production agricole (production de cultures et eacutelevage de beacutetail) la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des meacutenages et les reacutesultats nutritionnels chez lrsquoenfant conclut que lrsquoeacutelevage de beacutetail est associeacute agrave des reacutesultats positifs en termes de nutrition (Carletto et al 2015)

Produits laitiers volaille et produits de lrsquoaquaculture

Plusieurs eacutetudes ont montreacute que les interventions ciblant la production laitiegravere peuvent augmenter la consommation de produits laitiers et lrsquoapport geacuteneacuteral en nutriments et reacuteduire la preacutevalence des problegravemes de retard de croissance drsquoeacutemaciation et drsquoinsuffisance pondeacuterale (Taren amp Alaofegrave 2013) Le projet baptiseacute ldquoMilk Mattersrdquo (le lait crsquoest important)(reacutefeacuterence) a compareacute deux groupes de participants agrave un groupe teacutemoin Dans le premier groupe les participants ont reccedilu des animaux laitiers (une vache ou quatre chegravevres) et du fourrage Lrsquoautre groupe a eacutegalement eu du fourrage et des animaux laitiers mais ces derniers ont eacuteteacute preacutealablement vaccineacutes et vermifugeacutes Ces interventions ont eacuteteacute reacutealiseacutees dans la reacutegion somali drsquoEacutethiopie ougrave entre 20 et 50 des besoins eacutenergeacutetiques des eacuteleveurs pastoraux proviennent de la consommation de produits laitiers et de produits drsquoorigine animale Dans cette reacutegion les seacutecheresses annuelles aggravent la malnutrition agrave cause notamment drsquoune reacuteduction de la production laitiegravere pendant la saison segraveche La comparaison avec le groupe teacutemoin a reacuteveacuteleacute que les interventions Milk Matters ont permis drsquoaugmenter la consommation de produits laitiers et de stabiliser lrsquoeacutetat nutritionnel des enfants des eacuteleveurs pastoraux en peacuteriode de soudure Par ailleurs il a eacuteteacute estimeacute que ces interventions ont eacuteteacute extrecircmement rentables leur coucirct eacutevalueacute repreacutesente entre 45 et 75 du coucirct des programmes drsquoalimentation theacuterapeutique meneacutes dans le cadre de la prise en charge communautaire de la malnutrition aigueuml Enfin les femmes ont pu deacutegager plus de temps libre ce qui peut avoir des effets positifs sur les pratiques drsquoalimentation des enfants (Sadler et al 2012)

Reacutegimes fonciers

Drsquoapregraves lrsquoexamen de vingt eacutetudes (Lawry et al 2014) les interventions visant agrave formaliser les droits fonciers (comme lrsquoacquisition en libre proprieacuteteacute lrsquoenregistrement des droits par redistribution des terres et la reacutegularisation officielle des droits fonciers coutumiers) sont associeacutes agrave des gains en termes de productiviteacute et de bien-ecirctre social La reconnaissance de jure des droits fonciers permet drsquoaugmenter la valeur moneacutetaire de la productiviteacute des terres de 40 en moyenne mecircme si lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des donneacutees limite la capaciteacute agrave tirer des conclusions formelles Le bien-ecirctre social des beacuteneacuteficiaires (mesureacute par leur consommation ou leurs revenus) a augmenteacute de 15 pour cent en moyenne Les auteurs font eacutegalement remarquer que la qualiteacute des donneacutees disponibles ne permet pas drsquoavoir une assise suffisamment solide pour geacuteneacuteraliser ces reacutesultats et que les mesures qualitatives ne tiennent pas compte des conseacutequences sociales des politiques fonciegraveres telles que le deacuteplacement ou lrsquoeacutegaliteacute hommes-femmes Les beacuteneacutefices ont eacuteteacute largement plus importants en Asie et en Ameacuterique latine qursquoen Afrique et ont eacuteteacute variables en fonction du niveau de revenu les effets moindres constateacutes en Afrique subsaharienne peuvent srsquoexpliquer par un reacutegime foncier coutumier deacutejagrave largement eacutetabli et eacutetendu Mecircme srsquoil semble que la reconnaissance des droits fonciers contribue au bien-ecirctre social ces effets sont extrecircmement variables et speacutecifiques au contexte (Lawry et al 2014)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire conditionnel (TMC)

Les donneacutees disponibles en la matiegravere suggegraverent que les programmes de TMC ont des impacts significatifs sur lrsquoanthropomeacutetrie des enfants et certaines eacutetudes montrent des effets chez les plus jeunes enfants qui beacuteneacuteficient plus longtemps de la protection sociale (Ruel et Alderman 2013) En outre ces programmes ont des effets positifs sur drsquoautres facteurs qui se reacutepercutent sur lrsquoeacutetat nutritionnel notamment lrsquoaugmentation des deacutepenses des meacutenages la seacutecuriteacute alimentaire et lrsquoameacutelioration des reacutegimes alimentaires (Leroy et al 2009) La protection sociale a joueacute un rocircle important pour reacuteduire la deacutenutrition en Colombie le seul pays actuellement en passe drsquoatteindre les quatre objectifs de lrsquoAssembleacutee mondiale de la Santeacute (IFPRI 2014a) De plus le fait de rendre la protection sociale plus sensible aux enjeux de nutrition est une strateacutegie prometteuse eacutetant donneacute que les deacutepenses publiques engageacutees dans la protection sociale progressent dans le monde entier (IFPRI 2014a)

Partenariats public-priveacute

Dans nrsquoimporte quel pays consideacutereacute la consommation alimentaire est deacutetermineacutee par les secteurs de la production de la transformation alimentaire de la distribution de gros et de la distribution de deacutetail Par conseacutequent le secteur priveacute a un eacutenorme impact sur les habitudes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels De plus drsquoautres secteurs comme la teacuteleacutephonie mobile les meacutedias et le secteur de la santeacute influent sur la consommation et les preacutefeacuterences des consommateurs Les partenariats public-priveacute (PPP) pourraient aider agrave mettre en relation les agriculteurs avec les chaicircnes drsquoapprovisionnement gracircce agrave des investissements dans des biens publics et dans des politiques facilitant le deacuteveloppement du commerce et des marcheacutes ainsi que dans lrsquoeacuteducation et la formation pour deacutevelopper la capaciteacute technique des agriculteurs et les aider agrave respecter les normes de tri drsquoemballage et de culture (Narrod et al 2008)

De plus le secteur public peut inciter le secteur priveacute agrave adopter des politiques favorables aux enjeux de nutrition Il peut le faire gracircce agrave des reacuteglementations directes des engagements volontaires ou par le biais de PPP dans lesquels les deux secteurs exploitent mutuellement leurs ressources et creacuteent de la valeur partageacutee Les PPP pourraient permettre au secteur public drsquointensifier ses interventions et de tirer au mieux parti de ses investissements gracircce agrave la capaciteacute eacutetablie drsquoexeacutecution et de deacuteveloppement du secteur priveacute De son cocircteacute le secteur priveacute pourrait beacuteneacuteficier drsquoun partage des risques et de la creacuteation drsquoune valeur partageacutee gracircce agrave lrsquoameacutelioration de sa perception par le public Les donneacutees disponibles sur les PPP axeacutes sur la nutrition sont rares et il nrsquoa pas encore eacuteteacute deacutetermineacute si les PPP sont plus efficaces que drsquoautres types drsquoengagements avec le secteur priveacute (Hoddinott et al 2015)

Investissements infrastructurels et nutrition

Irrigation

Alors que lrsquoimpact de lrsquoirrigation sur la reacuteduction de la pauvreteacute est bien documenteacute les effets de lrsquoameacutelioration des techniques drsquoirrigation sur la nutrition ne le sont pas (Hussain amp Hanjra 2004) Neacuteanmoins certaines donneacutees indiquent que lrsquoirrigation peut aider agrave reacuteduire la malnutrition chronique et saisonniegravere par lrsquoaccroissement de la consommation drsquoaliments de base et drsquoaliments drsquoorigine animale conseacutecutivement agrave une augmentation des revenus et agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute de lrsquoeacutelevage (Taren amp Alaofegrave 2013) De plus en permettant de cultiver pendant toute lrsquoanneacutee des

Document de consultation

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varieacuteteacutes agrave forte valeur lrsquoirrigation peut ameacuteliorer la consommation de certains aliments Au Beacutenin des systegravemes drsquoirrigation au goutte-agrave-goutte alimenteacutes par lrsquoeacutenergie solaire ont permis drsquoaugmenter la consommation de fruits et leacutegumes jusqursquoagrave atteindre les apports journaliers recommandeacutes et les revenus tireacutes de la production veacutegeacutetale ont permis aux agriculteurs drsquoacheter des aliments de base des leacutegumes secs et des sources de proteacuteines pendant la saison segraveche Selon une enquecircte les beacuteneacuteficiaires de ce projet drsquoirrigation eacutetaient 17 pour cent moins susceptibles de se deacutefinir comme eacutetant en situation drsquoinseacutecuriteacute alimentaire (Burney et al 2010)

Au Ghana une technologie agrave bas coucirct drsquoirrigation par les nappes phreacuteatiques peu profondes a permis drsquoameacuteliorer la rentabiliteacute et de creacuteer des emplois pendant la saison segraveche Toutefois la diversiteacute des apports alimentaires nrsquoa pas progresseacute pour les agriculteurs utilisant les techniques drsquoirrigation et elle a mecircme reculeacute pour les agriculteurs deacutetenant un type speacutecifique de puits peu profond Les auteurs pensent que cela peut ecirctre ducirc agrave lrsquoimpact deacutefavorable sur le plan nutritionnel de la monoculture que lrsquoirrigation a favoriseacutee dans certains cas (Namara et al 2011) Crsquoest pourquoi il est essentiel de tenir compte des impacts neacutegatifs potentiels des programmes drsquoirrigation tels que la deacutependance accrue agrave la monoculture et les maladies veacutehiculeacutees par lrsquoeau De plus amples recherches sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les technologies drsquoirrigation peuvent entraicircner des reacutesultats positifs sur le plan de la nutrition et comment les risques peuvent ecirctre reacuteduits notamment le risque que de lrsquoeau contamineacutee affecte la santeacute des populations via les reacuteseaux drsquoirrigation (Taren amp Alaofegrave 2013) Les effets de lrsquoirrigation varient consideacuterablement en fonction de plusieurs facteurs notamment les contextes eacutecologique et eacutepideacutemiologique de la reacutegion consideacutereacutee (Taren amp Alaofegrave 2013)

Il est essentiel de noter que les infrastructures drsquoirrigation neacutecessitent geacuteneacuteralement drsquoorganiser des services de vulgarisation et un soutien technique pour assurer la durabiliteacute de la technologie drsquoirrigation Les investissements devraient ecirctre reacutealiseacutes en fonction des ressources et des profils eacutecologiques reacutegionaux Mais lagrave ougrave les marcheacutes sont relativement peu deacuteveloppeacutes et ougrave les nappes souterraines sont facilement accessibles des technologies moins exigeantes en ressources pourraient ecirctre appliqueacutees (comme les puits peu profonds eacutevoqueacutes ci-dessus dans le cas du Ghana) Le passage agrave des technologies drsquoirrigation plus avanceacutees peut neacutecessiter une capaciteacute de fabrication reacutegionale des liens avec les marcheacutes et des intrants financiers Dans les deux cas les gouvernements peuvent srsquoassocier avec des reacutealisateurs de projets notamment le secteur priveacute et les ONG pour encourager une large adoption des technologies drsquoirrigation

Reacuteseaux routiers eacutelectriciteacute et ameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau

Des preuves limiteacutees suggegraverent que les investissements dans les reacuteseaux routiers geacutenegraverent des impacts positifs sur la productiviteacute agricole lrsquoaugmentation du PIB dans les zones rurales et la reacuteduction de la pauvreteacute (Knox et al 2013) Les investissements dans les reacuteseaux eacutelectriques ont de plus larges impacts lagrave ougrave les systegravemes agricoles sont plus modernes et ougrave les besoins en eacutelectriciteacute sont plus grands Enfin lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau peut avoir des effets positifs sur le deacuteveloppement des enfants de moins de cinq ans mecircme si les eacutetudes actuellement disponibles sont de faible qualiteacute (Dangour et al 2013)

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Communications

Les investissements visant agrave augmenter la disponibiliteacute des informations et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes peuvent ameacuteliorer le bien-ecirctre social Internet et les technologies mobiles permettent de communiquer rapidement les informations lieacutees agrave lrsquoagriculture et agrave la nutrition dans les populations rurales toutefois de forts taux drsquoanalphabeacutetisme des infrastructures inadapteacutees et le coucirct des services drsquoinformation constituent un frein pour le deacuteveloppement des

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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systegravemes drsquoinformation dans les zones rurales Les technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) peuvent promouvoir la nutrition de faccedilon directe gracircce aux campagnes de marketing social et de faccedilon indirecte en favorisant la productiviteacute des petits exploitants agricoles En Tanzanie par exemple des centres de teacuteleacutecommunications ont permis aux petits exploitants agricoles drsquoacceacuteder agrave des informations sur les creacutedits sur les marcheacutes et aux preacutevisions meacuteteacuteorologiques (Mtega amp Ronald 2013)

Behrman et al (2012) ont constateacute des rapports BeacuteneacuteficiesCoucircts positifs lieacutes agrave lrsquoameacutelioration des informations sur les marcheacutes gracircce agrave la technologie SMS dans deux pays drsquoAsie du Sud et quatre pays drsquoAfrique Des investissements dans des programmes drsquoalphabeacutetisation avec des partenariats avec le secteur priveacute destineacutes agrave reacuteduire les coucircts et des services lieacutes agrave lrsquoappropriation des informations pourraient favoriser lrsquoexpansion des TIC dans les zones rurales Des informations sur la nutrition devraient eacutegalement ecirctre communiqueacutees

Biofortification

La biofortification peut constituer un investissement extrecircmement rentable apregraves la mise de fonds initiale pour concevoir les varieacuteteacutes biofortifieacutees mener des essais dans le pays et creacuteer la demande et les marcheacutes locaux la suppleacutementation nutritionnelle par biofortification peut devenir auto-suffisante avec peu de coucircts reacutecurrents (Meenakshi 2008) Lrsquoeacutelargissement des chaicircnes de valeur pour inteacutegrer des aliments biofortifieacutes et enrichis est une strateacutegie prometteuse pour lrsquoameacutelioration de lrsquoapport en micronutriments et de lrsquoeacutetat nutritionnel geacuteneacuteral des consommateurs Les campagnes de commercialisation associeacutees agrave une sensibilisation agrave la nutrition ameacuteliorent lrsquoacceptation par les consommateurs et leur propension agrave acheter ce type drsquoaliments (Meenakashi et al 2012)

Les donneacutees disponibles sur lrsquoefficaciteacute de la biofortification pour ameacuteliorer les reacuteserves en micronutriments sont solides et de plus en plus nombreuses Par exemple une eacutetude bien connue (Low et al 2007) a eacutevalueacute un programme meneacute sur deux ans au Mozambique qui a cibleacute 741 meacutenages agricoles Avec ce programme les meacutenages ont eu accegraves agrave des pieds de patates douces agrave chair orange (OFSP) (varieacuteteacute seacutelectionneacutee de maniegravere agrave avoir une haute teneur en becirctacarotegravene) et agrave des services de vulgarisation Les services de vulgarisation couvraient plusieurs thegravemes depuis des informations sur la nutrition jusqursquoaux meacutethodes de production et de commercialisation Une augmentation de lrsquoapport en vitamine A a eacuteteacute constateacutee chez les enfants des meacutenages beacuteneacuteficiaires ainsi qursquoune augmentation nette des concentrations seacuteriques moyennes en reacutetinol et la preacutevalence des faibles concentrations seacuteriques en reacutetinol est passeacutee de 60 pour cent agrave 38 pour cent Aucun changement nrsquoa eacuteteacute observeacute dans les meacutenages teacutemoins alors que tous les enfants de la communauteacute avaient eu accegraves agrave des suppleacutements en vitamine A Les auteurs font remarquer que leurs reacutesultats mettent en eacutevidence la neacutecessiteacute de mener des interventions multiples inteacutegrant notamment la suppleacutementation nutritionnelle ainsi que des approches axeacutees sur les aliments (Low et al 2007) Des donneacutees plus reacutecentes tireacutees drsquoessais controcircleacutes randomiseacutes meneacutes agrave plus large eacutechelle ont eacutegalement reacuteveacuteleacute des effets positifs de lrsquointroduction des OFSP aupregraves de 12 000 et 10 000 meacutenages au Mozambique et en Ouganda respectivement (Hotz et al 2011 Hotz et al 2012)

Outre les OFSP drsquoautres varieacuteteacutes peuvent ecirctre biofortifieacutees comme par exemple le bleacute biofortifieacute en zinc le riz enrichi en fer ou le maiumls enrichi en proteacuteines Pour toutes ces espegraveces un potentiel drsquoameacutelioration des reacuteserves du micronutriment ou macroeacuteleacutement cibleacute a eacuteteacute deacutemontreacute Les donneacutees prouvant lrsquoefficaciteacute nutritionnelle de la biofortification sont solides mais des recherches plus approfondies sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les cultures biofortifieacutees affectent les rendements et les profits des agriculteurs et comment creacuteer des marcheacutes locaux et de la demande dans divers contextes climatiques et socio-eacuteconomiques Des donneacutees disponibles sur des reacutegions rurales du Ghana suggegraverent que les consommateurs acceptent de payer un prix plus eacuteleveacute pour les produits biofortifieacutees agrave condition de recevoir des informations sur leurs beacuteneacutefices nutritionnels (Banerji et al 2013)

Document de consultation

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Liste des abreacuteviations

ATNI Access to Nutrition Index

CdA CIN2 Cadre drsquoAction de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

CIMSANS Center for Integrated Modeling of Sustainable Agriculture amp Nutrition Security

CIN2 Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

eacuteqCO2 Eacutequivalent dioxyde de carbone

FAO Organisation des Nations Unies pour lrsquoalimentation et lrsquoagriculture

GNR Rapport sur la nutrition mondiale

IDF Feacutedeacuteration internationale du diabegravete

IED Investissement eacutetranger direct

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

IOM Institute of Medicine

MCC Millennial Challenge Corporation

MNT Maladies non transmissibles

OFSP Patate douce agrave chair orange (Orange Flesh Sweet Potato)

OMS Organisation mondiale de la Santeacute

ONG Organisation non gouvernementale

PIB Produit inteacuterieur brut

PPP Partenariat public-priveacute

RampD Recherche et deacuteveloppement

TIC Technologies de lrsquoinformation et de la communication

TMC Programmes de transfert moneacutetaire conditionnel

UNICEF Fonds international de secours agrave lrsquoenfance des Nations unies

Creacutedits photos

Couverture FAOSwiatoslaw Wojtkowiak

Page 3 FAOThomas Moth Poulsen

Page 7 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 13 World Bank

Page 14 Wikicommons

Page 15 FAOJess Fanzo

Page 15 FAOIsaac Kasamani

Page 17 Fotolia

Page 18 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 20 Fotolia

Page 23 FAOValerio Crespi

Page 25 FAORachel Nugent

Page 26 FAOSebastiaacuten Villar

Page 35 FAOOscar Castellanos

Secreacutetariat de lrsquoUNSCNE-mail scnfaoorg bull Internet wwwunscnorg bull co FAO bull Viale delle Terme di Caracalla bull 00153 Rome Italie

FR

Vision de lrsquoUNSCN Un monde libeacutereacute de la faim et de toutes les formes de malnutrition est reacutealisable dans cette geacuteneacuteration

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN

Document de consultation

Avec le soutien de

par deacutecision du Bundestag allemand

Page 5: Investir pour des systèmes alimentaires sains...Investir pour des systèmes alimentaires sains Sommaire Avant-propos3 Messages clés 5 1.Introduction 7 2. Qu’est-ce qu’un système

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

Sommaire

Avant-propos 3Messages cleacutes 51 Introduction 72 Qursquoest-ce qursquoun systegraveme alimentaire sain 9 21 Composantes drsquoun systegraveme alimentaire 9 22 Comprendre les diffeacuterences des systegravemes alimentaires 10 23 Reacutesultats sanitaires et nutritionnels pour chaque type de systegraveme alimentaire 11

3 Investissements visant lrsquoameacutelioration de la nutrition dans diffeacuterents 16 systegravemes alimentaires 31 Systegravemes alimentaires de type IndustrielMixte (systegravemes 1 et 2) 16 32 Systegravemes alimentaires En transition (systegraveme 3) 18 33 Systegravemes alimentaires de type Eacutemergent ou Rural (systegravemes 4 et 5) 19

4 Application de la typologie des systegravemes alimentaires 22 aux choix drsquoinvestissement 5 Conclusions et recommandations 25 Reacutefeacuterences 26Annexe 31 Interventions agricoles en faveur drsquoune meilleure nutrition 31

Investissements infrastructurels et nutrition 35

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche 36 et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Liste des abreacuteviations 38

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

3

Avant-propos

Mise en œuvre du Cadre drsquoaction de la Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition En novembre 2014 les gouvernements du monde entier se sont engageacutes agrave eacutelaborer des ldquopolitiques coheacuterentes des pouvoirs publicsrdquo afin de reacutealiser des avanceacutees dans le domaine de la nutrition Cet engagement a eacuteteacute pris agrave lrsquooccasion de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition (CIN2) conjointement organiseacutee par la FAO et lrsquoOMS Un an plus tard les gouvernements se sont eacutegalement prononceacutes en faveur de la laquo coheacuterence des politiques raquo ndash lorsque les politiques de diffeacuterents secteurs soutiennent des objectifs communs ndash dans le cadre de la mise en œuvre du nouvel Agenda 2030 et de la reacutealisation des Objectifs de deacuteveloppement durable

Comme cela est le cas avec les politiques commerciales internationales (sujet drsquoun preacuteceacutedent document de cette seacuterie) geacuteneacuteralement les politiques drsquoinvestissement sont totalement deacuteconnecteacutees des politiques et programmes de nutrition Les politiques drsquoinvestissement macro-eacuteconomique visent agrave ameacuteliorer les futurs taux de croissance eacuteconomique en sacrifiant geacuteneacuteralement la consommation actuelle agrave la faveur des gains projeteacutes pour lrsquoavenir De mecircme les politiques drsquoinvestissement dans lrsquoagriculture et les systegravemes alimentaires visent agrave ameacuteliorer les taux de rentabiliteacute eacuteconomique de ces secteurs plutocirct que de cibler speacutecifiquement la qualiteacute de ce qui est produit Cette deacuteconnexion doit ecirctre rectifieacutee Une agriculture et des systegravemes alimentaires sains ne sont pas neacutecessairement incompatibles avec de forts taux de rentabiliteacute pour les investisseurs du secteur En fait face agrave lrsquointeacuterecirct croissant que les consommateurs portent agrave la qualiteacute agrave la diversiteacute au goucirct et agrave la seacutecuriteacute sanitaire des aliments ces objectifs mutuels peuvent ecirctre atteints gracircce agrave des investissements penseacutes pour reacutepondre agrave ces demandes

Document de consultation

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Ce document eacutevoque plusieurs solutions mutuellement beacuteneacutefiques pour les investisseurs (priveacutes ou publics) opeacuterant dans les secteurs de lrsquoagriculture et des systegravemes alimentaires et pour la nutrition et la santeacute des populations Prenons un seul exemple Les investisseurs priveacutes trouvent de plus en plus drsquoopportuniteacutes agrave investir dans les chaicircnes de valeur pour ameacuteliorer la disponibiliteacute de produits horticoles frais locaux dans les supermarcheacutes du monde entier Gracircce agrave un soutien technique et agrave des aides agrave la formation des agriculteurs ils investissent dans la capaciteacute des petits exploitants agricoles agrave atteindre les marcheacutes commerciaux Parallegravelement le secteur public est responsable drsquoinvestissements importants (infrastructure de lrsquoeau et reacuteseau routier notamment) qui contribuent agrave creacuteer un environnement propice agrave lrsquoefficaciteacute du secteur priveacute Les pouvoirs publics peuvent eacutegalement eacutetendre leurs deacutecisions drsquoinvestissement de maniegravere agrave inciter le secteur priveacute agrave investir dans des systegravemes alimentaires sains (par le co-investissement des mesures fiscales des subventions ou des reacuteglementations)

Ce document offre un cadre pour comprendre les diffeacuterents systegravemes alimentaires existants et les besoins drsquoinvestissement correspondants et analyse des donneacutees probantes relatives aux interventions et aux investissements qui favorisent la nutrition et la santeacute Il a pour objectif drsquoencourager le dialogue et la reacutealisation de recherches plus approfondies sur les investissements les plus prometteurs pour promouvoir des systegravemes alimentaires sains dans de multiples pays et contextes locaux diffeacuterents Il souligne eacutegalement drsquoimportantes lacunes dans les donneacutees disponibles des lacunes qursquoil conviendrait de combler pour aider les pays agrave mettre en œuvre les recommandations de la CIN2 en matiegravere drsquoinvestissements publics et priveacutes

Anna Lartey

DirectriceDivision de la nutrition et des systegravemes alimentairesFAO

Francesco Branca

DirecteurDeacutepartement Nutrition pour la santeacute et le deacuteveloppementOMS

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

5

Messages cleacutes

Plusieurs types drsquoinvestissements en faveur de systegravemes alimentaires plus sains sont possibles pour les pays qui souhaitent mettre en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 Les investissements visant agrave ameacuteliorer la nutrition et la santeacute vont depuis les ameacuteliorations agrave grande eacutechelle des infrastructures jusqursquoagrave des soutiens techniques et des aides agrave la commercialisation de plus petite eacutechelle Ces investissements doivent ecirctre compleacuteteacutes par des mesures reacuteglementaires et volontaires par une sensibilisation des consommateurs et par des mesures incitatives

Chaque systegraveme alimentaire a la capaciteacute de produire les aliments sains neacutecessaires agrave une bonne nutrition et agrave la santeacute des populations

Les investissements dans les systegravemes alimentaires doivent ecirctre speacutecifiquement adapteacutes au contexte Les deacutecisions drsquoinvestissement doivent tenir compte des diffeacuterences entre les systegravemes alimentaires et srsquoappuyer sur les leccedilons tireacutees drsquoautres expeacuteriences

Les investissements sont plus rentables lorsque des conditions favorables sont reacuteunies et que les interventions se renforcent les unes les autres en misant sur plusieurs types de capital (humain financier physique)

Mecircme si la plupart des investissements dans les systegravemes alimentaires proviennent du secteur priveacute crsquoest le secteur public qui assume la responsabiliteacute premiegravere de fournir les biens publics et de renforcer les valeurs sociales en reacutepondant aux besoins non couverts par le marcheacute priveacute Le secteur public devrait tester de nouvelles faccedilons de tirer au mieux parti de ses investissements et de son pouvoir de reacuteglementation pour inciter le secteur priveacute agrave inteacutegrer lrsquoameacutelioration de la nutrition dans ses objectifs

Il existe encore de profondes lacunes agrave combler en termes de donneacutees disponibles pour aider les pays et les investisseurs agrave choisir parmi les options drsquoinvestissement approprieacutees et deacuteterminer les investissements agrave privileacutegier en fonction du type de systegraveme alimentaire et du contexte de nutrition Les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres devraient fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees pour mieux identifier les investissements les plus prometteurs en matiegravere drsquoameacutelioration de la nutrition et de la santeacute

Les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres devraient fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees pour mieux identifier les investissements les plus prometteurs en matiegravere drsquoameacutelioration de la nutrition et de la santeacute

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Investir pour des systegravemes alimentaires sains

7

1 Introduction

La deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition (CIN2) qui srsquoest tenue le 21 novembre 2014 a constitueacute une eacutetape fondamentale pour faire avancer les liens entre lrsquoagriculture et la nutrition La Confeacuterence a ratifieacute la Deacuteclaration de Rome sur la nutrition1 un document politique qui contient lrsquoengagement agrave reacuteduire la malnutrition sous toutes ses formes et a reacutedigeacute un Cadre drsquoaction un document politique qui propose plusieurs strateacutegies et options politiques aux pays pour satisfaire cet engagement2 La Recommandation 17 du Cadre drsquoaction de la CIN2 encourage les gouvernements les organismes programmes et fonds des Nations-Unies et drsquoautres acteurs agrave utiliser des politiques drsquoinvestissement pour identifier les possibiliteacutes drsquoatteindre les objectifs mondiaux convenus en matiegravere drsquoalimentation et de nutrition

1 httpwwwfaoorgresourcesinfographicsinfographics-detailsfrc266119 2 httpwwwfaoorg3a-mm215fpdf

Document de consultation

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Les politiques drsquoinvestissement du secteur public correspondent aux deacutepenses engageacutees par les gouvernements en vue drsquoameacuteliorer les beacuteneacutefices socieacutetaux agrave lrsquoavenir Dans les secteurs alimentaires et agricoles ces politiques drsquoinvestissement visent agrave ameacuteliorer la production la productiviteacute lrsquoabordabiliteacute des aliments sains leur accegraves et leur consommation Ces politiques peuvent eacutegalement inclure des efforts de la part des gouvernements pour inciter le secteur priveacute agrave investir dans des systegravemes alimentaires sains Parmi les exemples de politiques drsquoinvestissement figurent la creacuteation de chaicircnes de valeur favorisant lrsquoameacutelioration de la nutrition des mesures drsquoaide aux petits exploitants agricoles et aux exploitants familiaux ou encore lrsquoameacutelioration des infrastructures

Selon la FAO (2013) Les systegravemes alimentaires ont une incidence sur la disponibiliteacute et sur lrsquoaccessibiliteacute drsquoaliments varieacutes et nutritifs et donc sur la capaciteacute des consommateurs agrave avoir un reacutegime alimentaire sain Mais les liens entre les systegravemes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels sont geacuteneacuteralement des liens indirects sur lesquels influent aussi le niveau de revenu les prix la sensibilisation du consommateur et drsquoautres facteurs De plus les interventions et politiques ciblant les systegravemes alimentaires ont rarement pour objectif premier drsquoameacuteliorer la nutrition si bien que leur impact en la matiegravere est souvent difficile agrave suivre et que les chercheurs en concluent parfois qursquoelles sont inefficaces pour reacuteduire la malnutrition

Mecircme si telle nrsquoest pas la conclusion du preacutesent document force est de constater que les donneacutees probantes attestant du lien entre les systegravemes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels font cruellement deacutefaut Selon le Global Panel on Agriculture and Food Systems for Nutrition (groupe mondial sur lrsquoagriculture et les systegravemes alimentaires pour la nutrition) ldquoles interventions politiques sur les marcheacutes et dans le domaine commercial nrsquoont eacuteteacute que faiblement eacutetudieacutees en lien avec les systegravemes alimentaires dans les pays agrave revenu faible et intermeacutediairerdquo Il est donc neacutecessaire de mettre davantage lrsquoaccent sur ce ldquochaicircnon manquantrdquo au niveau de cette marge de manœuvre politique entre les politiques agricoles et les politiques orienteacutees vers les consommateurs (GloPAn 2015)

En effet les politiques des pouvoirs publics influent sur la capaciteacute de lrsquoagriculture et des systegravemes alimentaires agrave contribuer agrave des habitudes alimentaires saines et agrave lrsquoameacutelioration de la nutrition (FAO 2015) Il ne srsquoagit pas de la seule influence ni mecircme de la plus forte mais si elles sont strateacutegiquement eacutelaboreacutees les politiques des pouvoirs publics peuvent assurer la fourniture de biens publics catalyser lrsquoaide du secteur priveacute pour apporter des contributions positives et creacuteer des mesures incitatives qui guident les consommateurs vers les bons choix Ce document deacutecrit plusieurs politiques publiques et opportuniteacutes drsquoinvestissement susceptibles drsquoameacuteliorer les reacutesultats en termes de nutrition et de santeacute Il souligne eacutegalement plusieurs strateacutegies envisageables par les gouvernements pour encourager le secteur priveacute agrave investir dans la capaciteacute de lrsquoagriculture agrave obtenir des reacutesultats plus sains Le secteur priveacute est un partenaire crucial les inteacuterecircts priveacutes repreacutesentent la plus grande part des investissements reacutealiseacutes dans lrsquoagriculture (FAO 2012) mais ils continueront agrave accorder une place insuffisante aux enjeux de nutrition tant que les gouvernements ne lanceront pas des mesures incitatives favorisant les beacuteneacutefices sociaux et environnementaux crsquoest-agrave-dire tant qursquoils ne creacuteeront pas un environnement plus favorable en termes de risques et de rentabiliteacute

Partant du constat que les besoins en matiegravere de politiques leur faisabiliteacute et leurs objectifs sont speacutecifiques agrave chaque contexte ce document propose une typologie des systegravemes alimentaires depuis le type ldquoruralrdquo jusqursquoau type ldquoindustrielldquo et formule des conseils sur les investissements les plus approprieacutes pour reacutepondre aux besoins de chaque type Un chapitre compleacutementaire illustrant les diffeacuterentes composantes drsquoun systegraveme alimentaire est preacutesenteacute ci-dessous3

3 LrsquoAnnexe A propose un examen des donneacutees disponibles sur les interventions drsquoameacutelioration de la nutrition deacutefinies selon cinq approches diffeacuterentes au sein des systegravemes alimentaires 1) interventions pour que les chaicircnes de valeur accordent plus drsquoimportance aux enjeux de nutrition 2) mise en œuvre de pratiques agricoles speacutecifiques 3) ameacutelioration de la gouvernance et des institutions 4) ameacutelioration des infrastructures et 5) promotion des nouvelles technologies et des activiteacutes de RampD

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Qursquoest-ce qursquoun systegraveme alimentaire sain

21 Composantes drsquoun systegraveme alimentaire

Les systegravemes alimentaires englobent les multiples eacutetapes de transformation des ressources naturelles et des efforts humains en denreacutees alimentaires neacutecessaires agrave la vie humaine Ces eacutetapes (depuis lrsquoexploitation agricole jusqursquoaux eaux useacutees domestiques) comprennent la culture la reacutecolte la transformation lrsquoemballage la distribution le marketing la commercialisation la consommation et lrsquoeacutelimination des deacutechets La plupart de ces eacutetapes sont regroupeacutees dans ce qui est appeleacute le laquo cocircteacute de lrsquooffre raquo du systegraveme alimentaire et elles impliquent souvent des chaicircnes drsquoapprovisionnement complexes et sophistiqueacutees alors que des chaicircnes drsquoapprovisionnement plus courtes et plus simples pourraient permettre -et permettent encore aujourdrsquohui- de proposer des options saines dans de nombreuses communauteacutes Du laquo cocircteacute de la demande raquo la reacutealiteacute est aussi contrasteacutee drsquoun pays agrave lrsquoautre et deacutepend des prix de la situation geacuteographique des preacutefeacuterences des consommateurs de leur sensibilisation de leurs goucircts de leurs habitudes culturelles et de leur perception En seacutelectionnant les investissements (publics et priveacutes) approprieacutes il est possible drsquoameacuteliorer lrsquoefficaciteacute au niveau de chacune de ces eacutetapes agrave atteindre divers objectifs notamment lrsquoameacutelioration de la nutrition

Figure 1 Cadre pour lrsquoeacutevaluation des effets drsquoun systegraveme alimentaire

La Figure 1 illustre dans le deacutetail les nombreux facteurs qui influent sur le type drsquoaliments qui sont produits et consommeacutes dans un pays reacuteveacutelant ainsi plusieurs opportuniteacutes drsquoinvestissement dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition Neacuteanmoins tous les systegravemes alimentaires sont diffeacuterents Les investissements doivent donc ecirctre speacutecifiquement adapteacutes

2

Source Nesheim MC et al 2015 A Framework for Assessing Effects of the Food System US Institute of Medicine

Document de consultation

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au contexte et neacutecessitent certains eacuteleacutements porteurs Par exemple lrsquoaugmentation de la capaciteacute de production de produits frais peacuterissables destineacutes aux marcheacutes urbains est une strateacutegie viable en faveur de la nutrition uniquement si la capaciteacute de transport de distribution et de reacutefrigeacuteration est approprieacutee et fiable Ainsi les investissements doivent ecirctre adapteacutes au niveau de deacuteveloppement existant dans le secteur agricole avec un laquo eacutechafaudage raquo progressif des investissements plus complexes Ce document ne propose pas une eacutevaluation exhaustive de toutes les options drsquoinvestissements possibles pour ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels mais plutocirct une eacutevaluation des donneacutees actuellement disponibles sur plusieurs types drsquoinvestissements (portant sur la production la consommation et drsquoautres aspects des systegravemes alimentaires) envisageables pour ameacuteliorer la nutrition en identifiant les domaines ougrave des donneacutees compleacutementaires sont neacutecessaires Dans cet objectif le caractegravere tregraves limiteacute des donneacutees disponibles sur les investissements dans lrsquoagriculture (FAO 2013) pose un problegraveme de taille Des informations financiegraveres ou eacuteconomiques permettant de deacuteterminer quels investissements sont les plus rentables au fil du temps font partie des besoins les plus eacutevidents aujourdrsquohui

22 Comprendre les diffeacuterences des systegravemes alimentaires

Des analyses reacutecentes45 srsquoappuient sur cinq caracteacuteristiques importantes pour eacutelaborer une typologie des systegravemes alimentaires la deacutemographie la productiviteacute agricole la durabiliteacute environnementale la disponibiliteacute et la diversiteacute des aliments et enfin lrsquoaccessibiliteacute des aliments La deacutemographie reflegravete le degreacute drsquourbanisation drsquoun pays et donc la transition rurale-urbaine qui srsquoy opegravere et les changements concomitants des modes de vie et des habitudes alimentaires mais aussi les changements au sein des chaicircnes de valeur6 Les caracteacuteristiques de consommation sont en partie refleacuteteacutees par la disponibiliteacute et la diversiteacute des aliments Le manque de donneacutees empecircche toute cateacutegorisation plus preacutecise des systegravemes alimentaires Neacuteanmoins ces cinq aspects repreacutesentent des caracteacuteristiques cleacutes des systegravemes alimentaires7 La typologie des systegravemes alimentaires a pour objectif de passer drsquoune cateacutegorisation des pays uniquement fondeacutee sur des indices de productiviteacute (ex PIB) agrave une conceptualisation plus nuanceacutee des systegravemes alimentaires Cette typologie montre que plusieurs indicateurs peuvent ecirctre utiliseacutes pour eacutevaluer la maniegravere dont un systegraveme alimentaire influe sur les reacutesultats nutritionnels dans un pays Cette deacutefinition multidimensionnelle reprend lrsquoapproche adopteacutee pour la compreacutehension des systegravemes de santeacute depuis 2002 jusqursquoagrave aujourdrsquohui (OMS 2000)

Figure 2 Part de lrsquoagriculture dans le PIB pour chaque type de systegraveme alimentaire

4 La typologie des systegravemes alimentaires a eacuteteacute preacutepareacutee pour le Rapport sur la nutrition mondiale de 2015 Pour plus de deacutetails sur la meacutethodologie et sur lrsquoapplication de cette typologie aux reacutesultats en termes de nutrition et de santeacute voir le chapitre 7

5 Cette approche reprend la meacutethode employeacutee par Reytar et al (2014) pour deacutefinir des indicateurs drsquoagriculture durable6 Une forte urbanisation est correacuteleacutee agrave une transformation structurelle des systegravemes alimentaires qui conduit agrave une augmentation de lrsquooffre drsquoaliments hautement

transformeacutes et une reacuteduction de la diversiteacute de la production primaire (voir Banque mondiale 2008 Nugent 2011 Reardon et al 2012 Hawkes et al 2012)7 Les thegravemes non traiteacutes ici -et plusieurs sources srsquoy rapportant- sont par exemple la reacutesilience (CIMSANS) la durabiliteacute socio-eacuteconomique (CIMSANS) la gestion

agricole inteacutegreacutee (San Diego Foodshed Assessment) la gouvernance (ATNI) et le secteur social (IOM)

1000

1500

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Industriel Mixte En transition Eacutemergent RuralPour

cent

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Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Le tableau 1 illustre cinq types de systegravemes alimentaires en citant plusieurs exemples de pays pour chaque type La figure 2 montre que la part de lrsquoagriculture dans le PIB est fortement lieacutee au type de systegraveme alimentaire la part de lrsquoagriculture dans le PIB des pays aux plus hauts revenus est plus petite tandis qursquoelle est plus importante dans les pays agrave plus faibles revenus Cela suggegravere que mecircme si tous les pays quel que soit le type de leur systegraveme alimentaire disposent de plusieurs opportuniteacutes drsquoinvestissement pour ameacuteliorer leurs reacutesultats en termes drsquoalimentation et de nutrition lrsquoinvestissement dans lrsquoagriculture et dans les chaicircnes alimentaires est plus justifieacute sur le plan eacuteconomique dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type 4 ou 5 (Banque mondiale 2008) La compreacutehension des principales caracteacuteristiques des diffeacuterents types de systegravemes alimentaires permet drsquoadapter ces investissements en fonction des reacutesultats viseacutes8910

Tableau 1 Caracteacuteristiques des cinq types de systegravemes alimentaires

23 Reacutesultats sanitaires et nutritionnels pour chaque type de systegraveme alimentaire

Les systegravemes alimentaires ne sont pas en eux-mecircmes bons ou mauvais sains ou malsains Ils peuvent neacuteanmoins contribuer agrave lrsquoobtention de reacutesultats plus ou moins souhaitables en termes de nutrition (ex deacuteveloppement normal des enfants plutocirct que retards de croissance) de santeacute (ex taux de glyceacutemie normaux plutocirct que problegravemes de diabegravete) et drsquoenvironnement (ex sols sains plutocirct que sols pollueacutes) Le tableau 2 propose une description geacuteneacuterale des reacutesultats constateacutes pour chaque type de systegravemes alimentaires depuis le type rural (Systegraveme alimentaire 5) jusqursquoau type industriel (Systegraveme alimentaire 1) Agrave la lecture de ce tableau il est important de noter que de nombreux reacutesultats sont speacutecifiques agrave un type de systegraveme alimentaire preacutecis Neacuteanmoins mecircme lorsque plusieurs pays entrent dans la mecircme cateacutegorie typologique des diffeacuterences importantes existent entre ces pays concernant ces reacutesultats Par ailleurs les systegravemes alimentaires deacutefinis agrave lrsquoeacutechelle des pays sont forceacutement des systegravemes-types extrecircmement geacuteneacuteralisateurs qui omettent drsquoimportantes variations entre les pays des variations qui sont mieux refleacuteteacutees par lrsquoanalyse des chaicircnes drsquoapprovisionnement des produits

8 Eacutemissions totales (eacuteqCO2) issues de lrsquoagriculture par habitant (FAO 2011 et donneacutees deacutemographiques de la Banque mondiale 2011) 9 Apport (c-agrave-d production) drsquoeacutenergie assureacute par la consommation de ceacutereacuteales de racines et de tubercules en pourcentage des disponibiliteacutes eacutenergeacutetiques

alimentaires (FAO Indicateurs de la seacutecuriteacute alimentaire 2011)10 Proportion des deacutepenses des consommateurs par personne consacreacutee aux produits alimentaires et aux boissons non alcooliseacutees telle que deacuteduite du rapport

Euromonitor entre les ldquoDeacutepenses des consommateurs en produits alimentaires et boissons non alcooliseacuteesrdquo et le total des ldquoDeacutepenses des consommateursrdquo (Euromonitor 2014)

Systegraveme alimentaire 1 Systegraveme alimentaire 2 Systegraveme alimentaire 3 Systegraveme alimentaire 4 Systegraveme alimentaire 5

bull Industriel Niveaux eacutetendus de la productiviteacute agricole et des eacutemissions drsquoeacutequivalent CO2 forte urbanisation faible deacutependance aux aliments de base (apport eacutenergeacutetique assureacute par les aliments de base 9

bull Mixte Productiviteacute agricole modeacutereacutee faibles eacutemissions urbanisation infeacuterieure faible deacutependance aux aliments de base9

bull En transition Mecircme niveau drsquourbanisation que pour le Systegraveme 2 mais productiviteacute agricole largement infeacuterieure plus grande deacutependance aux aliments de base et plus large part du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation10

bull Eacutemergent Urbanisation et productiviteacute agricole plus faibles que dans les Systegravemes 1 agrave 3 faibles eacutemissions drsquoeacutequivalent CO2 plus grande deacutependance aux aliments de base9

bull Rural Systegravemes aux niveaux drsquourbanisation et de productiviteacute agricole les plus bas faibles eacutemissions drsquoeacutequivalent CO2 systegravemes caracteacuteriseacutes par la plus forte deacutependance aux aliments de base9 et par la part du budget consacreacutee agrave la nourriture la plus eacuteleveacutee10

bull Eacutetats-Unis Danemark Coreacutee Canada Liban Suegravede Australie

bull Suisse Bulgarie Italie Estonie Allemagne Hongrie Barbade

bull Ukraine Eacutequateur Breacutesil Malaisie Maurice Guyana

bull Honduras Namibie Thaiumllande Ouzbeacutekistan Chine Cameroun

bull Seacuteneacutegal Neacutepal Indoneacutesie Eacutethiopie Bangladesh

Document de consultation

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En regravegle geacuteneacuterale agrave mesure que les pays eacutevoluent drsquoun systegraveme de type rural vers un systegraveme industriel les reacutegimes alimentaires se diversifient et integravegrent davantage drsquoaliments transformeacutes et emballeacutes et plus de proteacuteines de tous types notamment des proteacuteines animales La deacutependance aux aliments de base se reacuteduit ainsi que geacuteneacuteralement la volatiliteacute des prix des aliments La part du budget des meacutenages consacreacutee agrave lrsquoalimentation varie de 50 ou plus dans les pays ayant un systegraveme alimentaire de type rural jusqursquoagrave moins de 20 dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type industriel La deacutenutrition et lrsquoobeacutesiteacute (ldquodouble fardeau de la malnutritionrdquo) coexistent dans tous les pays agrave un degreacute plus ou moins eacuteleveacute Elles sont particuliegraverement prononceacutees dans les Systegravemes alimentaires 3 agrave 5 et constituent un problegraveme particuliegraverement eacutepineux dans certains pays correspondant au Type 5 Lrsquoencadreacute 1 donne des exemples nationaux drsquoexpeacuteriences meneacutees cocircteacute producteur et cocircteacute consommateur dans trois types de systegravemes alimentaires correspondant agrave des pays agrave revenu eacuteleveacute agrave revenu intermeacutediaire de tranche supeacuterieure ou agrave faible revenu1112

Tableau 2 Reacutesultats constateacutes pour chaque type de systegraveme alimentaire

Les descriptions sommaires ci-dessus montrent qursquoil existe des besoins tregraves varieacutes en termes drsquoinvestissement pour chacun des cinq types de systegravemes alimentaires Ideacutealement les choix drsquoinvestissement devraient se fonder sur une eacutevaluation des taux de rentabiliteacute relatifs dans le contexte speacutecifiquement concerneacute et les ressources devraient ecirctre affecteacutees lagrave ougrave les meilleures rentabiliteacutes sont obtenues en reacutepondant parallegravelement agrave un souci drsquoeacutequiteacute Malheureusement tregraves peu drsquoinformations sont publiquement disponibles sur la rentabiliteacute eacuteconomique ou mecircme financiegravere des diffeacuterents investissements reacutealiseacutes dans lrsquoagriculture vis-agrave-vis des reacutesultats sanitaires et nutritionnels

11 Un reacutegime varieacute est deacutefini ici comme un reacutegime alimentaire comportant suffisamment de calories et de proteacuteines et deacutependant peu des aliments de base12 Eacutevidemment il existe drsquoautres MNT lieacutees au reacutegime alimentaire (notamment les maladies cardiovasculaires) qui varient drsquoun type de systegraveme agrave lrsquoautre Les auteurs

ont neacuteanmoins seacutelectionneacute un nombre limiteacute de reacutesultats sanitaires indeacutesirables facilement attribuables au reacutegime alimentaire (IFPRI 2015)

Reacutesultat eacutetudieacute dans le systegraveme alimentaire

Systegraveme alimentaire 1Industriel (productiviteacuteeacuteleveacutee etforte urbanisation)

Systegraveme alimentaire 2Mixte(productiviteacuteeacuteleveacutee maisurbanisation et eacutemissions plus faibles)

Systegraveme alimentaire 3En transition(mecircme niveaudrsquourbanisation que pour le Systegraveme 2 mais productiviteacute plus faible)

Systegraveme alimentaire 4Eacutemergent(urbanisation etproductiviteacute plus faibles que pour les Systegravemes 1 agrave 3)

Systegraveme alimentaire 5Rural(systegravemecorrespondant aux niveaux drsquourbanisation et de productiviteacute les plus bas)

Diversiteacute11 et disponibiliteacute fiable des aliments

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes avec beaucoup drsquoaliments transformeacutes emballeacutes et de proteacuteines animales

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes eacutequilibreacutes en termes de sources de proteacuteines

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes avec beaucoup drsquoaliments frais + apports en proteacuteines

bull Moins diversifieacute quelques produits transformeacutes beaucoup de produits frais

bull Reacutegimes les moins varieacutes avec peu de sources de proteacuteines (animales ou autres)

Accessibiliteacute des aliments

bull Part faible du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation prix stables

bull Part faible du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation prix stables

bull Part modeacutereacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation plus grande volatiliteacute des prix

bull Part eacuteleveacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation systegraveme ougrave les prix sont les plus volatiles

bull Part eacuteleveacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation forte volatiliteacute des prix

Santeacute et nutrition12 bull Essentiellement surpoidsdiabegravete

bull Essentiellement surpoidsdiabegravete

bull Moins de surpoids quelques retards de croissance

bull Nombreux retards de croissance faible obeacutesiteacute chez lrsquoenfant forte obeacutesiteacute chez lrsquoadulte

bull Nombreux retards de croissance double fardeau apparition du problegraveme drsquoobeacutesiteacute chez lrsquoenfant

Tableau preacutepareacute agrave partir des donneacutees de lrsquoIFPRI (2015) Les qualificatifs employeacutes dans ce tableau (comme laquo eacuteleveacute raquo laquo modeacutereacute raquo laquo faible raquo) sont relatifs Pour plus de preacutecisions sur les seuils correspondants voir les donneacutees de lrsquoIFPRI (2015) Les sources utiliseacutees incluent Indice de volatiliteacute des prix alimentaires (FAO 2011) Volume de vente au deacutetail des aliments frais et emballeacutes en kg par habitant (Euromonitor 2014) Disponibiliteacutes proteacuteiques moyennes (moyenne sur 3 ans) en grammes par habitant et par jour (FAO 2011) Part du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation (Euromonitor 2014 ndash voir note de bas de page ndeg9) Retards de croissance et surpoids chez lrsquoenfant (UNICEF diverses anneacutees) Surpoids chez lrsquoadulte (OMS 2014) Preacutevalence du diabegravete (IDF 2014)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Encadreacute 1Reacutesultats constateacutes dans divers systegravemes alimentaires nationaux - Allemagne Breacutesil Indoneacutesie Seacuteneacutegal

Allemagne Systegraveme alimentaire de type 2 - Mixte

Agrave de nombreux eacutegards lrsquoAllemagne ressemble aux autres pays riches mais comme son systegraveme alimentaire est de type 2 elle beacuteneacuteficie drsquoune diversiteacute et drsquoune disponibiliteacute alimentaires leacutegegraverement infeacuterieures et elle est un peu moins affecteacutee par lrsquoobeacutesiteacute infantile que les pays ayant un systegraveme alimentaire de type 1 Parallegravelement lrsquoAllemagne est confronteacutee agrave un gros problegraveme drsquoobeacutesiteacute et de surpoids dans sa population et cherche des moyens drsquoœuvrer pour une offre alimentaire plus saine Ses initiatives comprennent la reformulation des produits pour reacuteduire les teneurs en sel en sucre et en mauvaises graisses ainsi que des mesures incitatives pour favoriser une alimentation et des regravegles alimentaires saines dans les cantines scolaires Du cocircteacute de lrsquooffre lrsquoAllemagne tente drsquoameacuteliorer la diversification de son offre alimentaire en soutenant les agriculteurs et les chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole de maniegravere agrave encourager les consommateurs agrave opter pour une plus large diversiteacute alimentaire LrsquoAllemagne eacutetudie de pregraves les liens entre alimentation et agriculture pour trouver des moyens drsquoameacuteliorer la production durable et la qualiteacute des aliments La question des deacutechets alimentaires est actuellement au centre de lrsquoattention internationale En Allemagne ce problegraveme est traiteacute dans le cadre drsquoune approche ferme axeacutee sur les comportements alimentaires des consommateurs LrsquoAllemagne a creacuteeacute le programme INFORM en 2009 pour encourager les habitudes alimentaires saines et lrsquoactiviteacute physique

Breacutesil Systegraveme alimentaire de type 3 - En transition

Environ 85 pour cent de la population breacutesilienne vit dans des zones urbaines et la part de la diversiteacute eacutenergeacutetique fournie par les ceacutereacuteales racines et tubercules (c-agrave-d aliments de base) est relativement faible Neacuteanmoins les Breacutesiliens consomment quotidiennement pregraves de trois fois moins de fruits et leacutegumes que ce qui est recommandeacute (six portions de fruits etou leacutegumes par jour) et les sucres et graisses satureacutees constituent environ 12 et 10 pour cent respectivement de leur reacutegime alimentaire Mecircme si la sous-alimentation au Breacutesil a baisseacute depuis les anneacutees 1970 six pour cent de la population breacutesilienne en souffre encore aujourdrsquohui (Graziano Da Silva 2011) Mais depuis lrsquoobeacutesiteacute a remplaceacute la sous-alimentation en tant que principale forme de malnutrition chez les adultes en 2008 plus de 53 pour cent des Breacutesiliens de 25 ans ou plus eacutetaient en surpoids ou obegraveses (OMS) Le Breacutesil a deacutemontreacute sa capaciteacute agrave mettre en œuvre des mesures fortes du cocircteacute de lrsquooffre afin de lutter contre le problegraveme du surpoids chez lrsquoadulte et contre les mauvaises habitudes alimentaires En 2014 les centrales drsquoapprovisionnement de fruits et leacutegumes au Breacutesil (CEASA) ont lanceacute une campagne baptiseacutee ldquoEncourager la consommation de fruits et de leacutegumes au sein de lrsquoapprovisionnement alimentaire centralrdquo La premiegravere phase (actuellement en cours) de cette campagne vise agrave ameacuteliorer la disponibiliteacute des fruits et leacutegumes en ciblant les neacutegociants les diffeacuterents acteurs opeacuterant sous licence des CEASA et les producteurs La seconde phase visera lrsquoaugmentation de la demande de fruits et leacutegumes par la diffusion drsquoinformations aupregraves des consommateurs et la promotion des habitudes alimentaires saines (Hawkes 2015)

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Indoneacutesie Systegraveme alimentaire de type 5 - Rural

LrsquoIndoneacutesie pays agrave revenu intermeacutediaire de la tranche infeacuterieure a connu un formidable essor eacuteconomique au cours des quarante derniegraveres anneacutees et son revenu moyen par habitant a atteint 3 475 $ en 2013 avec une espeacuterance de vie moyenne de 71 ans Malgreacute cet essor eacuteconomique et des ameacuteliorations sanitaires la pauvreteacute et le double fardeau de la malnutrition constituent de gros problegravemes dont se preacuteoccupent les deacutecideurs politiques nationaux Nombre de foyers affecteacutes par ce double fardeau habitent dans des zones urbaines ougrave ils ont accegraves agrave un plus large choix de plats cuisineacutes transformeacutes et de repas de restauration rapide et ougrave les emplois et les modes de vie sont moins exigeants physiquement (Roemling et al 2013) Le problegraveme du diabegravete progresse mais reste agrave un niveau plus bas que dans les pays voisins (Martiniuk et al 2011) Dans les zones rurales la faible diversiteacute de lrsquoalimentation rend les populations vulneacuterables face aux flambeacutees des prix alimentaires et les expose agrave des carences en micronutriments Une intervention politique forte visant agrave atteindre la seacutecuriteacute alimentaire dans le pays agrave partir de lrsquooffre nationale drsquoaliments a contribueacute agrave perpeacutetuer une eacuteconomie du riz tenace eacutegalement renforceacutee par des goucircts et preacutefeacuterences de consommation durables privileacutegiant une grande consommation de riz LrsquoIndoneacutesie a tout un passeacute de promotion de la nutrition mais les actions mises en œuvre se sont cibleacutees sur des interventions speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer la santeacute maternelle et infantile (allaitement et alimentation compleacutementaire suppleacutementation en micronutriments et planning familial) Les politiques alimentaires se sont concentreacutees sur la stabilisation des prix du riz et nrsquoont accordeacute que peu drsquoattention agrave la diversification des cultures vivriegraveres La lutte contre le double fardeau de la malnutrition neacutecessite drsquoadopter de nouvelles approches pour promouvoir une plus grande diversiteacute dans la production et la consommation alimentaires une meilleure hygiegravene et un mode de vie plus actif incluant une pratique physique reacuteguliegravere et un controcircle du poids (Soekirman 2011)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Seacuteneacutegal Systegraveme alimentaire de type 5 - Rural

Le Seacuteneacutegal est un pays agrave revenu intermeacutediaire de la tranche infeacuterieure situeacute sur la Cocircte Ouest de lrsquoAfrique Sa population est jeune sur ses 14 millions drsquohabitants 44 pour cent a moins de 15 ans (Banque mondiale 2014) Pregraves de 20 pour cent de la population est exposeacutee agrave lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire avec une grande dispariteacute entre les communauteacutes rurales (251 pour cent) et urbaines (122 pour cent) (Wuehler et al 2011) La deacutenutrition constitue le principal problegraveme de nutrition Par exemple la preacutevalence de lrsquoaneacutemie ferriprive est tregraves eacuteleveacutee et affecte 71 pour cent des enfants de moins de 5 ans 61 pour cent des femmes enceintes et 54 pour cent des femmes en acircge de procreacuteer (USAID 2014) Ceci a de lourdes conseacutequences en termes de santeacute et de deacuteveloppement pour ces groupes deacutemographiques

Le Seacuteneacutegal a fait de reacuteels progregraves contre la malnutrition au cours des vingt derniegraveres anneacutees notamment avec la reacuteduction du taux de retard de croissance chez les enfants de moins de 5 ans et une reacuteduction drsquoenviron 40 de la mortaliteacute infanto-juveacutenile au cours des 5 derniegraveres anneacutees uniquement (Wuehler et al 2011) Ces progregraves sont vraisemblablement attribuables aux mesures suivantes campagne agrave large eacutechelle de suppleacutementation en vitamine A mise en œuvre drsquoun programme national de nutrition extension des interventions pour la survie de lrsquoenfant (gracircce au projet BASICS Soutien de base agrave lrsquoinstitutionnalisation de la survie de lrsquoenfant 1994-2006) et ameacutelioration de la communication pour favoriser ldquoun changement de comportement harmoniseacuterdquo (Wuehler et al 2011)

Les avanceacutees en termes de croissance eacuteconomique et de bien-ecirctre geacuteneacuteral ont eacuteteacute plus modeacutereacutees Alors que la croissance moyenne des pays subsahariens au cours des derniegraveres anneacutees srsquoeacutetablit agrave pregraves de 6 le Seacuteneacutegal nrsquoa enregistreacute qursquoune croissance de 4 entre 2000 et 2010 et de 33 seulement depuis 2006 (USAID 2014) Par ailleurs lrsquoextension du secteur agricole ne repreacutesente qursquoune faible part de cette croissance eacuteconomique Mecircme si lrsquoagriculture emploie 68 de la population active du pays elle ne repreacutesente que 14 du PIB national (Wuhler et al 2011) Le deacuteveloppement agricole a eacuteteacute freineacute par une faible gouvernance un climat drsquoinvestissement peu favorable et lrsquointensification de la concurrence internationale Drsquoautres contraintes se greffent agrave cette situation peacutenuries eacutenergeacutetiques reacutepeacuteteacutees seacutecheresses et inondations autant de problegravemes qui rendent difficile lrsquoentreacutee dans le secteur agricole Le taux de pauvreteacute nrsquoa que faiblement baisseacute (de 483 en 2005 agrave 467 en 2011) avec une dispariteacute croissante entre les zones rurales (571) et la capitale urbaine Dakar (261) (USAID 2014)

Au Seacuteneacutegal le secteur agricole a un gros potentiel de deacuteveloppement et de geacuteneacuteration drsquoun stimulus eacuteconomique plus important pour le pays Selon Feed the Future le gouvernement seacuteneacutegalais a augmenteacute ses investissements dans lrsquoagriculture de plus de 10 par an (Feed the Future 2015) De plus les investissements financeacutes par Millenial Challenge Corporation (MCC) au nord-ouest du pays ougrave la culture de riz est preacutedominante devraient ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute de lrsquoirrigation de 7 800 hectares et la capaciteacute de production de 32 500 hectares et ces ameacuteliorations devraient beacuteneacuteficier agrave pregraves de 270 000 petits exploitants (MCC 2015) Gracircce agrave lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux via un port drsquoimportance majeure agrave lrsquoabondance des terres arables et agrave des entrepreneurs motiveacutes un essor eacuteconomique impulseacute par lrsquoagriculture semble tout agrave fait faisable La production horticole pour lrsquoexport tout comme pour le marcheacute inteacuterieur devrait ecirctre un secteur drsquoexpansion

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3 Investissements visant lrsquoameacutelioration de la nutrition dans diffeacuterents systegravemes alimentaires

Les objectifs des investissements du secteur public sont larges Ils incluent la reacuteduction de la pauvreteacute et de la faim la fourniture de biens publics qui complegravetent les investissements priveacutes et la creacuteation de beacuteneacutefices sociaux et environnementaux (FAO 2012) La nutrition est rarement un objectif premier explicite de lrsquoagriculture mais une attention croissante est accordeacutee agrave lrsquoimpact de lrsquoagriculture et des systegravemes de nutrition sur lrsquoobjectif drsquoameacutelioration de la nutrition notamment avec les investissements dits ldquosensibles agrave la nutritionrdquo Agrave chaque type de systegraveme alimentaire correspondent des opportuniteacutes drsquoinvestissement diffeacuterentes et des contraintes speacutecifiques associeacutees agrave lrsquoobjectif drsquoameacutelioration de la nutrition Les paragraphes suivants traitent des principales caracteacuteristiques des systegravemes alimentaires preacuteceacutedemment deacutefinis ainsi que des opportuniteacutes et contraintes correspondantes dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition Pour simplifier les choses les cinq types de systegravemes alimentaires preacuteceacutedemment deacutefinis seront regroupeacutes en trois cateacutegories IndustrielMixte En transition et EacutemergentRural

31 Systegravemes alimentaires de type industrielmixte (systegravemes 1 et 2)

Les systegravemes alimentaires industriels et mixtes sont caracteacuteriseacutes par des chaicircnes drsquoapprovisionnement et de valeur complexes et geacuteneacuteralement par des niveaux eacuteleveacutes de transformation des aliments13 Les puissants acteurs de la grande distribution et de la transformation des produits peuvent avoir une influence consideacuterable sur la valeur nutritionnelle des aliments produits (Gereffi et al 2009) Les chaicircnes drsquoapprovisionnement complexes peuvent favoriser la disponibiliteacute et lrsquoabordabiliteacute des produits alimentaires gracircce agrave lrsquoaugmentation de la productiviteacute et de lrsquoefficaciteacute de lrsquoapprovisionnement Neacuteanmoins ces avantages peuvent ecirctre contrebalanceacutes par des reacuteductions dans la varieacuteteacute des produits et par un plus grand accegraves aux produits transformeacutes (ex Gereffi et al 2009)

En fait les chaicircnes de valeur et drsquoapprovisionnement complexes et inteacutegreacutees verticalement peuvent finalement priver de choix les consommateurs (Banque mondiale 2008) La production des exploitations agricoles est souvent faccedilonneacutee par les besoins et les preacutefeacuterences des industriels de la transformation des grossistes et des transporteurs dont les activiteacutes sont elles-mecircmes faccedilonneacutees par les demandes des fabricants Ces derniers agrave leur tour reacutepondent aux besoins des principaux distributeurs bas coucircts longues dureacutees de conversation et qualiteacute uniforme Agrave aucun stade des chaicircnes drsquoapprovisionnement actuelles la nutrition nrsquoest une preacuteoccupation premiegravere Il est neacutecessaire drsquoameacuteliorer le secteur de la distribution de deacutetail pour maintenir une diversiteacute de points de vente pour les consommateurs Il est eacutegalement neacutecessaire drsquoameacuteliorer lrsquoaccegraves aux produits frais notamment dans les zones urbaines ougrave les effets coupleacutes des activiteacutes de la distribution de gros et des enseignes de la grande distribution limitent les options alimentaires pour les consommateurs les plus pauvres

Des solutions pourraient ecirctre trouveacutees en ne ciblant pas uniquement la production agricole de faccedilon isoleacutee mais en cherchant eacutegalement agrave changer la maniegravere dont les ingreacutedients de base sont substitueacutes transformeacutes distribueacutes et

13 Food systems that have undergone structural transformation have longer supply chains more highly processed foods and less diversity in primary production (see World Bank 2008 Nugent 2011 Reardon et al 2012 Hawkes et al 2012)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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commercialiseacutes (Hawkes 2012) En effet dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte parallegravelement agrave la sensibilisation du consommateur des mesures de reacuteglementation et drsquoincitation destineacutees agrave modeler lrsquooffre pourraient figurer parmi les actions les plus efficientes et efficaces pour ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels

Au sein des chaicircnes de valeur les approches ciblant les activiteacutes des gros acteurs de la transformation et de la distribution de deacutetail pourraient avoir un impact sensible sur les reacutesultats nutritionnels Il pourrait srsquoagir par exemple drsquoinciter les grandes entreprise agrave reformuler leurs produits en utilisant des ingreacutedients plus sains de creacuteer et drsquoappliquer des reacuteglementations imposant drsquoinformer le consommateur (ex lrsquoeacutetiquetage nutritionnel obligatoire peut pousser les industriels agrave reformuler drsquoeux-mecircmes leurs produits [Hawkes 2015]) Pour ameacuteliorer la santeacute nutritionnelle et environnementale des communauteacutes une solution consiste agrave promouvoir lrsquoapprovisionnement local en mettant les producteurs en relation avec les fournisseurs les plus proches comme les restaurateurs les marcheacutes et les institutions publiques

Mecircme si des solutions sont envisageables en aval la production agricole et les politiques qui lrsquoinfluencent restent des eacuteleacutements majeurs agrave consideacuterer pour ameacuteliorer la disponibiliteacute de produits sains dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte Or les programmes de subventionnement de lrsquoagriculture mis en place dans de nombreux systegravemes alimentaires de type industriel et certains systegravemes de type mixte constituent un obstacle majeur agrave la formulation et agrave la commercialisation drsquoaliments plus sains Dans les pays doteacutes de programmes de ce type les politiques alimentaires et agricoles ont eu un effet deacuteleacutetegravere agrave long terme lrsquoaide srsquoest concentreacutee autour de quelques produits (ceacutereacuteales produits laitiers beacutetail sucre) qui inondent aujourdrsquohui les chaicircnes drsquoapprovisionnement alimentaire (Anand et al 2015) Ce subventionnement de produits peu sains nrsquoest pas lrsquoapanage des pays riches Anderson et al (2013) ont montreacute comment les subventions agricoles dans certains pays en deacuteveloppement creacuteent des incitations preacutejudiciables si bien que les politiques des pouvoirs publics vont agrave lrsquoinverse de la creacuteation et du maintien de chaicircnes drsquoapprovisionnement alimentaire saines Mecircme si les subventions pourraient eacutegalement cibler des produits agricoles sains cette pratique est moins reacutepandue et de magnitude beaucoup plus limiteacutee Drsquoimportants efforts politiques et eacuteconomiques sont neacutecessaires pour repenser ces systegravemes de subventionnement agricole deacutesuets et preacutejudiciables et pour deacutefinir une voie vers une plus grande coheacuterence entre lrsquoagriculture et les objectifs de santeacute

Contraintes

bull Chaicircnes drsquoapprovisionnement longues et complexes modeleacutees par la puissante industrie agroalimentaire (ex gros producteurs gros industriels de la transformation alimentaire et gros distributeurs avec ces trois fonctions geacuteneacuteralement inteacutegreacutees verticalement au sein drsquoune mecircme multinationale)

bull Sensibilisation limiteacutee des consommateurs concernant les avantages en termes de santeacute des aliments nutritifs et concernant les vrais coucircts des aliments plus mauvais pour la santeacute

Investissements

bull Prioriteacute agrave donner agrave la qualiteacute et agrave la diversiteacute et non plus agrave un nombre limiteacute de ceacutereacuteales et de produits drsquoorigine animale

bull Fourniture drsquoaliments plus sains dans certains lieux speacutecifiques (ex eacutecoles hocircpitaux) et nouvelles regravegles en la matiegravere

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bull Raccourcissement des chaicircnes drsquoapprovisionnement (c-agrave-d promotion des chaicircnes drsquoapprovisionnement locales)

bull Promotion drsquoun choix plus eacuteclaireacute de la part des consommateurs gracircce agrave lrsquoeacutetiquetage nutritionnel au marketing social et agrave la sensibilisation en matiegravere de nutrition

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

bull Fiscaliteacute alimentaire coheacuterente avec les objectifs de santeacute programmes publics de subventions destineacutes aux tranches de revenus les plus bas pour favoriser la consommation drsquoaliments sains

bull Reformulation volontaire ou obligatoire des produits

32 Systegravemes alimentaires en transition (systegraveme 3)

Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires En transition (systegraveme 3) ont une meilleure productiviteacute agricole que les systegravemes alimentaires de type eacutemergent ou rural (systegravemes 4 et 5) et ils connaissent les mecircmes transformations structurelles que celles qui se sont deacutejagrave opeacutereacutees dans les systegravemes de type industriel ou mixte Agrave mesure qursquoaugmente lrsquourbanisation les produits alimentaires proviennent de plus en plus de chaicircnes drsquoapprovisionnement et chaicircnes de valeur complexes domineacutees par les gros acteurs de la grande distribution et de lrsquoindustrie de transformation alimentaire Mecircme si lrsquoaugmentation de la productiviteacute reste une prioriteacute dans ces pays les gouvernements devraient privileacutegier les investissements qui modegravelent le systegraveme alimentaire en pleine mutation et la maniegravere dont les produits alimentaires sont traiteacutes et transformeacutes aux eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte dans les chaicircnes de valeur

De nouvelles reacuteglementations et des partenariats avec le secteur priveacute peuvent inciter les acteurs eacutemergents de la distribution de deacutetail et de la transformation alimentaire agrave deacutevelopper des chaicircnes de valeur sensibles aux enjeux de nutrition Il srsquoagirait par exemple de creacuteer des mesures incitatives pour la production et la consommation drsquoaliments enrichis et denses sur le plan nutritionnel Pour peacuterenniser sur le long terme des chaicircnes de valeur axeacutees sur la nutrition plusieurs mesures sont possibles consolidation des organisations de producteurs aide aux technologies agrave petite eacutechelle et ameacutelioration des opeacuterations posteacuterieures agrave la reacutecolte par des investissements visant agrave ameacuteliorer le stockage et le transport

Contraintes

bull Chaicircnes drsquoapprovisionnement de plus en plus complexes limiteacutees par des lacunes technologiques aux eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte (ex chaicircnes du froid)

bull Augmentation de lrsquooffre et de la demande de produits transformeacutes

bull Sensibilisation limiteacutee des consommateurs concernant les avantages en termes de santeacute des aliments nutritifs et concernant les vrais coucircts des aliments plus mauvais pour la santeacute

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Investissements

bull Relier les petits exploitants agrave des chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes agrave forte valeur sous lrsquoimpulsion de lrsquoessor des grands centres urbains

bull Inteacutegrer les enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur en ameacuteliorant les opeacuterations posteacuterieures agrave la reacutecolte en appliquant des normes de seacutecuriteacute sanitaire et en incorporant des cultures plus nutritives (y compris des aliments enrichis)

bull Encourager la demande drsquoaliments nutritifs gracircce agrave la diffeacuterentiation des produits des emballages et des eacutetiquetages

bull Fournir des aliments plus sains dans certains lieux speacutecifiques (ex eacutecoles hocircpitaux) et eacutetablir de nouvelles regravegles en la matiegravere

bull Promouvoir un choix plus eacuteclaireacute de la part des consommateurs gracircce agrave lrsquoeacutetiquetage nutritionnel au marketing social et agrave la sensibilisation agrave la nutrition

bull Reacuteglementer normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

bull Lancer des campagnes dirigeacutees par les pouvoirs publics pour inciter agrave la reformulation volontaire des produits

bull Aider les petits exploitants agricoles agrave satisfaire les contraintes de production (ex organisation de producteurs respect des normes de qualiteacute et de seacutecuriteacute sanitaire)

33 Systegravemes alimentaires de type eacutemergent ou rural (systegravemes 4 et 5)

Dans de nombreuses reacutegions des pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type eacutemergent ou rural les marcheacutes peuvent ecirctre peu deacuteveloppeacutes et difficiles agrave atteindre ce qui pousse les meacutenages agrave ecirctre partiellement ou entiegraverement autosuffisants pour leur approvisionnement alimentaire (Muller 2009) Dans ce contexte les meacutenages deacutecident des aliments agrave produire en fonction de leurs besoins de consommation ce qui relie donc directement la production alimentaire aux objectifs nutritionnels des meacutenages Par conseacutequent les investissements ciblant la production des meacutenages peuvent ecirctre plus rentables dans les reacutegions ougrave les chaicircnes alimentaires sont les moins deacuteveloppeacutees

Le chemin entre une production destineacutee agrave sa propre consommation et une meilleure nutrition est illustreacute dans une eacutetude analysant les effets de posseacuteder une vache sur la consommation quotidienne de produits laitiers par les enfants et sur la reacuteduction des retards de croissance en Inde (Hoddinott et al 2013) Agrave ces deux eacutegards les auteurs ont observeacute des effets positifs du fait de posseacuteder une vache mais uniquement pour les meacutenages vivant dans des villages nrsquoayant pas accegraves aux marcheacutes Aucun effet positif nrsquoa eacuteteacute constateacute pour les meacutenages ayant accegraves aux marcheacutes Cela suggegravere que dans les zones beacuteneacuteficiant drsquoun accegraves limiteacute aux marcheacutes les interventions qui augmentent directement lrsquoaccegraves des meacutenages agrave des aliments denses sur le plan nutritionnel constituent des strateacutegies agricoles prometteuses

Dans un exemple comparable eacutegalement en Inde une initiative de production de produits laitiers par de petits exploitants a reacuteussi agrave tirer parti drsquoune approche de la chaicircne de valeur visant agrave ameacuteliorer et consolider les liens commerciaux existants Lrsquoinitiative a fonctionneacute agrave plusieurs niveaux de la chaicircne de valeur au niveau des exploitants agricoles (introduction de technologies ameacuteliorant la productiviteacute et creacuteation de coopeacuteratives) au niveau politique (faccedilonnement de lrsquoenvironnement politique) et au niveau commercial (ameacutelioration des eacutetapes drsquoapprovisionnement de transformation et de commercialisation du lait notamment en reliant les zones rurales et urbaines indiennes gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures) (Cunningham 2009) Lrsquoinitiative srsquoest eacutetendue jusqursquoagrave inteacutegrer 13 millions de membres et gracircce agrave des investissements cibleacutes lrsquoInde est passeacutee drsquoun statut de pays importateur de produits laitiers agrave celui de premier producteur de lait de chegravevre et de bufflonne et de sixiegraveme plus grand producteur de lait de vache agrave lrsquoeacutechelle internationale

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Lorsqursquoil est possible pour les neacutegociants et les distributeurs de deacutetail drsquoatteindre les producteurs les interventions visant agrave ameacuteliorer les liens commerciaux peuvent srsquoaveacuterer plus efficaces compte tenu du manque de ressources Ce type drsquoapproches des chaicircnes de valeur peuvent ecirctre efficaces pour surmonter les contraintes lieacutees agrave lrsquooffre et agrave la demande de produits et aliments nutritifs Les services de vulgarisation agricole qursquoils soient publics ou priveacutes peuvent ecirctre extrecircmement utiles pour construire des liens commerciaux Hawkes et al (2011) proposent un cadre pour lrsquoutilisation de diffeacuterentes approches de la chaicircne de valeur dans des contextes caracteacuteriseacutes par une agriculture de subsistance Ces interventions sont meneacutees tout au long de la chaicircne drsquoapprovisionnement en commenccedilant par une aide cibleacutee aux producteurs pour finir au niveau de la commercialisation de la sensibilisation des consommateurs et de lrsquoeacuteducation agrave la nutrition

Outre des investissements visant agrave accroicirctre la diversiteacute de production des meacutenages et agrave ameacuteliorer les liens commerciaux les pays et reacutegions doteacutes de systegravemes alimentaires de type rural neacutecessitent des investissements publics dans les infrastructures Pregraves de soixante pour cent de la population rurale du Nigeacuteria doit parcourir plus de deux kilomegravetres pour atteindre la premiegravere route praticable en toute saison et 65 pour cent nrsquoa pas accegraves agrave lrsquoeacutelectriciteacute (Banque mondiale 2008) Malgreacute le caractegravere limiteacute des donneacutees visant agrave deacuteterminer si les investissements dans les infrastructures contribuent directement agrave obtenir des reacutesultats positifs en termes de nutrition et de santeacute (Headey 2012) il est possible de dire que les investissements dans les reacuteseaux routiers ruraux peuvent deacuteclencher des synergies positives avec drsquoautres secteurs et avoir des reacutepercussions sur les reacutesultats de santeacute et de nutrition Gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures les exploitants agricoles peuvent acceacuteder agrave drsquoautres marcheacutes et reacuteduire les pertes apregraves la reacutecolte ce qui permet aux populations rurales drsquoobtenir des revenus suppleacutementaires et une meilleure seacutecuriteacute alimentaire Les investissements dans les techniques drsquoirrigation et autres technologies ameacuteliorant la productiviteacute et les investissements dans les infrastructures peuvent eacutegalement entraicircner des beacuteneacutefices nutritionnels consideacuterables partout ougrave la productiviteacute agricole est faible et ougrave les meacutecanismes drsquoirrigation sont deacuteficients ou inexistants

Dans les pays ougrave preacutedomine une agriculture rurale la capaciteacute des gouvernements peut ecirctre insuffisante pour reacutealiser les interventions et les investissements reacutepertorieacutes ci-dessous Certaines de ces mesures peuvent ecirctre plus efficacement mises en œuvre par des approches deacutecentraliseacutees gracircce agrave des organisations non-gouvernementales (Headey 2012) ou agrave des partenariats public-priveacute (PPP) Un grand nombre de nouveaux PPP ont eacuteteacute constitueacutes au cours des derniegraveres anneacutees mais peu drsquoeacutetudes ont eacuteteacute meneacutees pour eacutevaluer leur impact sur les reacutesultats nutritionnels Seule veacuteritable exception le programme HarvestPlus Challenge qui promeut la biofortification des aliments de base et integravegre des objectifs de nutrition explicites (Meenakshi et al 2010 FAO 2012)

Enfin les socieacuteteacutes agroalimentaires transnationales investissent de plus en plus dans des filiales eacutetrangegraveres pour augmenter les ventes dans les pays en deacuteveloppement (Hawkes 2005) Par conseacutequent dans les pays correspondant aux systegravemes 4 et 5 il pourrait aussi ecirctre beacuteneacutefique drsquoencourager les investissements eacutetrangers directs (IED) sensibles agrave la nutrition parallegravelement agrave un encadrement reacuteglementaire de lrsquoindustrie agroalimentaire en matiegravere de santeacute et de seacutecuriteacute sanitaire par les pouvoirs publics

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Contraintes

bull Marcheacutes non deacuteveloppeacutes faibles liens commerciaux lacunes dans la chaicircne drsquoapprovisionnement dysfonctionnements des marcheacutes coucircts de transaction eacuteleveacutes

bull Faible productiviteacute agricole des petits exploitants familiaux souvent engageacutes dans une agriculture de subsistance

bull Accegraves limiteacute par les producteurs aux intrants et aux capitaux

bull Infrastructures souvent rudimentaires

bull Manque de diversiteacute dans la production peu drsquooptions denses sur le plan nutritionnel pour la consommation

Investissements

bull Augmentation des deacutepenses publiques en faveur drsquoune agriculture saine

bull Investissements dans les infrastructures (ex routes entre les exploitations agricoles et les marcheacutes irrigation et meilleur accegraves agrave lrsquoeau)

bull Augmentation de la demande drsquoaliments agrave forte valeur nutritionnelle et de leur accegraves

bull Reacutevision des droits de proprieacuteteacute fonciegravere

bull Interventions agricoles agrave la fois au niveau des producteurs et au niveau des meacutenages

bull Programmes deacutecentraliseacutes publicspriveacutes de vulgarisation agricole sensibles agrave la nutrition portant notamment sur la microfinance la technologie et autres outils et intrants (ex technologie mobile pour srsquoinformer des conditions des marcheacutes outils et technologies permettant drsquoeacuteconomiser du temps et de la main drsquoœuvre lutte contre les ravageurs ameacutelioration des varieacuteteacutes cultiveacutees)

bull Connexion entre les petits exploitants agricoles et les chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes gracircce agrave diverses approches de la chaicircne de valeur

bull Inteacutegration des enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur par lrsquoameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et des normes de seacutecuriteacute sanitaire et par la promotion des aliments nutritifs (y compris des aliments enrichis)

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

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Application de la typologie des systegravemes alimentaires aux choix drsquoinvestissement

La typologie des systegravemes alimentaires permet de mieux cerner les diffeacuterents besoins et les diffeacuterentes opportuniteacutes drsquoinvestissement des pays qui mettent en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type rural dont la croissance eacuteconomique reste tregraves deacutependante agrave lrsquoagriculture sont confronteacutes agrave un dilemme speacutecifique lorsqursquoils tentent de satisfaire les besoins de consommation actuels de leur population tout en investissant pour le futur afin drsquoameacuteliorer agrave la fois leurs reacutesultats eacuteconomiques et les reacutesultats nutritionnels Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type industriel font face agrave une seacuterie de deacutefis totalement diffeacuterents dont la plupart ont trait agrave lrsquoapprovisionnement de produits frais locaux abordables en deacutepit drsquoune industrie agroalimentaire tregraves efficiente fortement meacutecaniseacutee et verticalement inteacutegreacutee qui privileacutegie les prix bas les longues dureacutees de conservation et une qualiteacute uniforme plutocirct que les enjeux nutritionnels Autant dans les systegravemes de type rural que dans ceux de type industriel un investissement preacutecautionneux dans lrsquoagriculture les systegravemes alimentaires et les institutions peuvent aujourdrsquohui preacuteparer les conditions qui permettront drsquoobtenir des systegravemes alimentaires plus sains demain

Le tableau 3 reacutepertorie plusieurs cateacutegories de politiques drsquoinvestissement dont la capaciteacute agrave ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels est prouveacutee par certaines donneacutees -soit par des investissements orienteacutes vers les producteurs soit par des investissements orienteacutes vers les consommateurs Les exploitants agricoles sont eacutegalement des consommateurs et dans de nombreux cas lrsquoaide agrave la production peut entraicircner une augmentation de la consommation des meacutenages agricoles Par conseacutequent certains investissements reacutepondent aux besoins des deux cocircteacutes du tableau ci-dessous Comme la qualiteacute des donneacutees probantes disponibles est variable et que pour la plupart des politiques drsquoinvestissement eacutevoqueacutees elles ne deacutemontrent pas explicitement un impact direct sur la nutrition lrsquoAnnexe A propose un examen partiel des donneacutees disponibles pour lrsquoutilisation de ces politiques dans lrsquooptique drsquoobtenir des systegravemes alimentaires sains Il convient de souligner que certaines de ces politiques sont particuliegraverement pertinentes dans des systegravemes alimentaires speacutecifiques Par exemple les activiteacutes de recherche et deacuteveloppement (RampD) portant sur la reformulation des produits sont particuliegraverement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type industrielmixte ougrave les consommateurs sont tregraves deacutependants agrave lrsquooffre de produits transformeacutes

Tableau 3 Cateacutegories drsquoinvestissement pour des systegravemes alimentaires sains

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Investissements affectant la nutrition cocircteacute Production Investissements affectant la nutrition cocircteacute Consommation

bull Contrats avec les producteurs coopeacuteratives et autres organisations collectives

bull Commercialisation par le biais des supermarcheacutes

bull Ameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et reacuteduction des pertes

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Infrastructures irrigation routes eacutelectriciteacute approvisionnement en eau

bull Reacuteforme des reacutegimes fonciers

bull Communication

bull Biofortification et enrichissement des aliments

bull Creacuteation de la demande pour des aliments produits localement et ameacutelioration de leur accegraves

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire

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Drsquoapregraves lrsquoanalyse des donneacutees disponibles des eacuteleacutements suffisamment probants montrent que certaines interventions peuvent ameacuteliorer la nutrition la diversiteacute de la production et des aliments et les moyens de subsistance des exploitants agricoles (IFPRI 2014 Berti 2004 Malapit et al 2013 Behrman et al 2012) Cette analyse reacutevegravele eacutegalement que certains objectifs politiques (comme lrsquoaugmentation de lrsquoattention porteacutee agrave la nutrition dans les dispositifs de protection sociale et lrsquoameacutelioration de lrsquoaccegraves agrave des aliments nutritifs au niveau des meacutenages ou au niveau institutionnel) sont beacuteneacutefiques dans tous les contextes quel que soit le type de systegraveme alimentaire Les actions meneacutees pour atteindre ces objectifs ameacuteliorent vraisemblablement de faccedilon directe les choix des consommateurs et lrsquoaccegraves agrave des aliments sains et leur efficaciteacute est solidement attesteacutee (ex les initiatives ldquoOportunidadesrdquo au Mexique et ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo dans lrsquoIowa aux Eacutetats-Unis)

Neacuteanmoins la typologie des systegravemes alimentaires reacutevegravele eacutegalement que les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements reacutepondent agrave des besoins distincts en termes de nutrition si bien que les prioriteacutes agrave recommander varient en fonction des pays Il nrsquoest certainement pas surprenant que parmi les investissements les plus cruellement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent (systegravemes alimentaires 4 et 5) figurent les investissements dans les infrastructures utiliseacutees pour la production et pour les activiteacutes apregraves reacutecolte qui sont coucircteuses et neacutecessitent un effort drsquoinvestissement prolongeacute dans le temps Mais dans ces contextes des investissements moins lourds en faveur des jardins potagers et de lrsquoeacutelevage de beacutetail au niveau des meacutenages sont eacutegalement rentables

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Des changements institutionnels sont neacutecessaires dans tous les types de systegravemes alimentaires mecircme srsquoils ne doivent pas forceacutement prendre la mecircme forme Dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent les organisations non-gouvernementales (ONG) jouent un rocircle deacuteterminant lorsque la capaciteacute des pouvoirs publics est faible Cela implique que les investissements destineacutes agrave consolider et agrave utiliser les ONG pour ameacuteliorer la sensibilisation des meacutenages leur capaciteacute agrave produire des aliments nutritifs et leur accegraves agrave des aliments nutritifs pourraient efficacement ouvrir la voie vers une meilleure nutrition Dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires en transition (systegravemes alimentaires de type 3) des reacuteformes institutionnelles visant agrave renforcer la capaciteacute des organisations de producteurs agrave neacutegocier avec la grande distribution et agrave augmenter la valeur ajouteacutee des produits sont des investissements pertinents Enfin dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte des mesures leacutegislatives et reacuteglementaires pourraient ecirctre neacutecessaires pour permettre aux institutions publiques (cantines scolaires hocircpitaux etc) de srsquoapprovisionner aupregraves drsquoexploitants agricoles locaux ameacuteliorant ainsi la fraicirccheur et la diversiteacute des aliments proposeacutes aux usagers

Lrsquoanalyse proposeacutee ici comporte des limites importantes Premiegraverement -et avant tout- pratiquement aucune donneacutee financiegravere ou eacuteconomique nrsquoest disponible sur la plupart des investissements deacutecrits ci-dessus agrave quelques exceptions pregraves et particuliegraverement concernant les investissements infrastructurels (FAO 2012 Hoddinott et al 2013) Lrsquoabsence drsquoinformations financiegraveres limite consideacuterablement la possibiliteacute de comparer les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements et de deacuteterminer un taux de rentabiliteacute financiegravere indicatif ou mecircme un rapport coucirct-efficaciteacute Il est donc impossible drsquoaffirmer avec certitude que lrsquoune quelconque de ces strateacutegies (pas mecircme celles pour lesquelles il existe des preuves fiables attestant de reacutesultats positifs) constitue un ldquobonrdquo investissement au sens classique de ce terme Il nrsquoy a rien de fondamentalement aberrant agrave cela eacutetant donneacute que les investissements du secteur public nrsquoont geacuteneacuteralement pas agrave deacutemontrer le mecircme type de rentabiliteacute financiegravere qursquoexige le secteur priveacute Neacuteanmoins il serait preacutefeacuterable de pouvoir calculer les taux de rentabiliteacute dans le but de comparer et eacuteventuellement de classer les diffeacuterents investissements envisageables eacutetant donneacute que les ressources publiques disponibles pour investir dans la nutrition sont limiteacutees et que ces mesures font partie des critegraveres preacutevisionnels consideacutereacutes par les banques de deacuteveloppement dans leur deacutecision concernant les precircts attribueacutes au secteur public Par ailleurs comme cela a eacuteteacute le cas avec les investissements expresseacutement axeacutes sur la nutrition eacutetudieacutes dans les seacuteries 2008 et 2013 de The Lancet sur la nutrition maternelle et infantile (Bhutta et al 2008 amp 2013) des eacutevaluations coucircts-beacuteneacutefices approuveacutees par des universitaires pourraient catalyser et harmoniser les investissements des donateurs en creacuteant un consensus sur les investissements agrave privileacutegier

Deuxiegravemement ce document propose une eacutevaluation qualitative des donneacutees de recherche concernant les investissements speacutecifiquement axeacutes sur lrsquoagriculture sur la nutrition et autres types drsquoinvestissements dans une optique drsquoameacutelioration des reacutesultats des systegravemes alimentaires (Annexe A) Cet examen partiel montre que plusieurs approches drsquoinvestissement sont plus pertinentes dans certains types de systegravemes alimentaires que dans drsquoautres Neacuteanmoins cet examen des donneacutees disponibles se fonde sur les reacutesultats drsquoun nombre limiteacute drsquoeacutetudes heacuteteacuterogegravenes reacutealiseacutees dans un nombre limiteacute de contextes

Enfin le fruit de ce travail reacutevegravele une certaine ambiguumliteacute dans la Recommandation 17 du Cadre drsquoaction invitant agrave utiliser des ldquopolitiques drsquoinvestissementrdquo pour accomplir des politiques drsquoalimentation et de nutrition En effet comme cela a eacuteteacute indiqueacute preacuteceacutedemment le terme investissement est geacuteneacuteralement employeacute pour deacutesigner les deacutepenses visant agrave accroicirctre les beacuteneacutefices agrave lrsquoavenir Un grand nombre drsquointerventions et de politiques de ce type ont eacuteteacute eacutevoqueacutees lors de la CIN2 et en drsquoautres occasions par les responsables officiels et les organisations de deacutefense de la santeacute et de la nutrition et elles ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport Neacuteanmoins drsquoautres interventions visant agrave ameacuteliorer les reacutesultats sanitaires et nutritionnels sont deacutesigneacutees de faccedilon plus juste par drsquoautres termes Il srsquoagit des mesures de consommation (inteacutegration drsquoaliments plus sains dans les menus des cantines scolaires) des mesures reacuteglementaires (taxation des boissons et aliments mauvais pour la santeacute) ou des mesures de transferts (utilisation de dispositifs de protection sociale pour encourager les habitudes alimentaires saines) Comme ces interventions offrent des avantages deacutemontreacutes en matiegravere de santeacute et de nutrition elles sont essentielles dans la mise en œuvre du CdA CIN2 Les plus favorables ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport mecircme si elles ne sont pas senseacutees deacutegager un rendement futur

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5 Conclusions et recommandations

Ce rapport analyse les donneacutees actuellement disponibles sur les investissements en faveur de systegravemes alimentaires sains dans la ligneacutee du Cadre drsquoaction de la CIN2 Recommandation 17 Ce rapport emploie une typologie des systegravemes alimentaires extraite du Rapport sur la nutrition mondiale de 2015 qui permet de diffeacuterencier les pays en fonction des caracteacuteristiques de leur systegraveme alimentaire Il en ressort qursquoil existe de consideacuterables diffeacuterences entre les systegravemes alimentaires si bien que les pays doivent proceacuteder agrave des investissements diffeacuterents pour reacutepondre agrave leurs besoins speacutecifiques en termes drsquoalimentation et de nutrition Il apparaicirct eacutegalement que de nombreux types drsquoinvestissements et drsquoinvestisseurs peuvent ecirctre impliqueacutes dans lrsquoobjectif drsquoameacutelioration des reacutesultats sanitaires et nutritionnels des systegravemes alimentaires le secteur public le secteur priveacute et les meacutenages

Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo sont drsquoapregraves cette typologie essentiellement des pays agrave faible revenu La deacutenutrition reste un problegraveme majeur dans ces pays mecircme si certains sont eacutegalement confronteacutes agrave une preacutevalence croissante du surpoids et de lrsquoobeacutesiteacute qui traduisent un changement rapide dans les systegravemes alimentaires et les conditions de nutrition Ces pays peuvent tirer profit drsquoun large eacuteventail drsquoinvestissements notamment ceux ciblant lrsquoameacutelioration des infrastructures et de la productiviteacute agricole mais aussi de strateacutegies visant agrave offrir des choix alimentaires plus diversifieacutes agrave leur population au moyen des chaicircnes de valeur alimentaires ou de la production des meacutenages Nombre de ces investissements ameacutelioreront agrave lrsquoavenir les rentabiliteacutes eacuteconomiques et agricoles Leur coucirct est geacuteneacuteralement tregraves lourd par rapport au niveau de revenu des pays concerneacutes (mais cela est aussi le cas pour certains des investissements neacutecessaires dans les pays plus deacuteveloppeacutes)

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En revanche dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoen transitionrdquo les reacutegimes alimentaires sont deacutejagrave plus varieacutes avec un apport raisonnable de produits frais et de proteacuteines La consommation de produits emballeacutes y augmente et quelques problegravemes de deacutenutrition persistent (retards de croissance essentiellement) Dans ces pays les investissements devraient prioritairement cibler les chaicircnes de valeur pour les aliments secondaires en renforccedilant notamment la technologie de la chaicircne du froid et en reacuteglant drsquoautres problegravemes au niveau des eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte ce qui permettrait drsquoameacuteliorer la productiviteacute geacuteneacuterale du secteur tout en ameacuteliorant lrsquoaccegraves aux aliments sains et la sensibilisation cocircteacute consommateurs Certains de ces investissements peuvent ecirctre coucircteux mais en moyenne ils le sont moins que les investissements infrastructurels si urgemment neacutecessaires dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo Pour reacutesumer les systegravemes alimentaires laquo en transition raquo offrent geacuteneacuteralement une diversiteacute correcte et une bonne disponibiliteacute des aliments mais ils peuvent ameacuteliorer leurs beacuteneacutefices eacuteconomiques et sanitaires en reacutealisant les bons investissements

Pour les systegravemes de type ldquoindustrielrdquo ou ldquomixterdquo les choix drsquoinvestissement devraient avant tout viser une meilleure coheacuterence des politiques publiques avec les objectifs de santeacute et de nutrition en soutenant notamment la production speacutecialiseacutee et de produits frais plutocirct que la culture de quelques varieacuteteacutes de ceacutereacuteales Il y est neacutecessaire drsquoopeacuterer des changements dans les politiques et la gouvernance dans lrsquooptique de favoriser les comportements de consommation sains et de limiter certaines pratiques et dominations industrielles Ces changements sont peu coucircteux en termes financiers mais ils sont politiquement difficiles

Les pays qui souhaitent mettre en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 disposent drsquoune grande varieacuteteacute drsquooptions drsquoinvestissements en faveur de systegravemes alimentaires plus sains Ces options vont depuis les ameacuteliorations agrave grande eacutechelle des infrastructures jusqursquoagrave des soutiens techniques et des aides agrave la commercialisation de plus petite eacutechelle en passant par des mesures drsquoincitation et de sensibilisation des consommateurs Certaines neacutecessitent de lourdes deacutepenses financiegraveres qui seront rentabiliseacutees au bout de plusieurs anneacutees par lrsquoobtention drsquoune agriculture plus productive et plus sensible aux enjeux nutritionnels tandis que drsquoautres nrsquoimpliquent pas reacuteellement de deacutepenses financiegraveres mais uniquement des mesures de reacuteglementation

Il existe encore de profondes lacunes en termes de donneacutees disponibles pour les pays et les investisseurs concernant les options drsquoinvestissement approprieacutees et celles agrave privileacutegier en fonction du type de systegraveme alimentaire et du contexte de nutrition Il faut espeacuterer que les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres coopeacutereront avec les acteurs de la nutrition pour fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees sur les interventions les plus prometteuses eacutevoqueacutees dans ce rapport de maniegravere agrave ce que les pays quel que soit le type de leur systegraveme alimentaire puissent faire des choix eacuteclaireacutes entre les diverses options drsquoinvestissement

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Annexe

Examen des donneacutees disponibles sur la creacuteation de systegravemes alimentaires sains au moyen drsquoinvestissements sensibles agrave la nutrition Interventions agricoles en faveur drsquoune meilleure nutrition

En deacutepit de donneacutees extrecircmement limiteacutees et disparates il semble que les strateacutegies agricoles soient prometteuses pour ameacuteliorer lrsquoeacutetat nutritionnel Encore moins drsquoeacuteleacutements probants sont disponibles sur les strateacutegies ciblant les systegravemes alimentaires dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition en fait il nrsquoexiste aucune litteacuterature sur ce sujet en dehors de celle traitant des politiques agricoles et de quelques politiques axeacutees sur la population et affectant lrsquoindustrie Lrsquoexamen bref et partiel proposeacute dans ce chapitre se concentre sur lrsquoagriculture un thegraveme sur lequel plusieurs contributions cleacutes sont disponibles Certaines des cateacutegories drsquoinvestissement eacutevoqueacutees ci-dessous affectent la nutrition par le biais de la production de la consommation ou par drsquoautres types de canaux

Lrsquoagriculture peut influer sur la nutrition par diffeacuterentes voies dont quatre sont identifieacutees dans la litteacuterature comme constituant des facteurs cleacutes (Ruel amp Alderman 2013) (i) prix des aliments (ii) revenus issus de lrsquoagriculture (iii) consommation de sa propre production due agrave des imperfections du marcheacute et (iv) facteurs lieacutes au sexe Si au niveau des meacutenages lrsquoagriculture a des effets sur la nutrition ces effets sont tregraves vraisemblablement lieacutes agrave un ou plusieurs de ces facteurs Lrsquoexamen de 23 eacutetudes sur cinq types drsquointerventions (biofortification jardins potagers deacuteveloppement de la production laitiegravere pecircche et eacutelevage de beacutetail) reacutevegravele une augmentation de la production et de la consommation par les meacutenages des produits alimentaires cibleacutes par ces interventions Les donneacutees disponibles sont mitigeacutees quant aux effets des interventions agricoles sur drsquoautres aspects notamment sur les apports en micronutriments et lrsquoeacutetat nutritionnel ou sur les revenus Les auteurs attribuent ceci aux insuffisances des eacutetudes en termes de puissance statistique et de collecte des donneacutees plutocirct qursquoagrave un veacuteritable manque drsquoefficaciteacute des programmes (Masset et al 2011)

Un examen anteacuterieur de 30 eacutetudes sur des interventions agricoles (comprenant des interventions en faveur des jardins potagers des interventions en faveur de lrsquoeacutelevage de beacutetail des interventions combineacutees favorisant agrave la fois le jardinage potager et lrsquoeacutelevage et des programmes drsquoirrigation) a reacuteveacuteleacute que la plupart de ces interventions avaient augmenteacute la production alimentaire et que sur ces 30 eacutetudes 19 avaient ameacutelioreacute la nutrition au niveau des meacutenages Sur ces 19 interventions ayant ameacutelioreacute la nutrition 14 avaient investi dans diffeacuterents types de capital (humain financier physique et social) (Berti 2004) Ces deux examens soulignent que le manque de rigueur et lrsquoextrecircme heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des meacutethodes entre les eacutetudes limitent la capaciteacute drsquoanalyse et de geacuteneacuteralisation des reacutesultats (Berti 2004 Masset et al 2011) Cet eacutecueil a eacutegalement eacuteteacute identifieacute dans un autre examen de 27 projets agricoles qui a conclu que les donneacutees probantes attestant drsquoun impact des strateacutegies de production agricole sur lrsquoameacutelioration de la nutrition des femmes et des enfants restaient limiteacutees en grande partie agrave cause des limitations meacutethodologiques des eacutetudes examineacutees par les auteurs (Girard et al 2012)

Document de consultation

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Selon Girard et al (2012) les strateacutegies agricoles ont invariablement et sensiblement ameacutelioreacute les reacutegimes alimentaires et les apports en vitamine A des femmes et des enfants mecircme si cela ne srsquoest pas traduit par des effets positifs sur le statut en vitamine A lrsquoaneacutemie ou la morbiditeacute Plusieurs des eacutetudes qursquoils ont examineacutees ont eu des effets significatifs sur les problegravemes de retard de croissance et drsquoeacutemaciation contrairement agrave ce qui est dit dans le reacutesumeacute des auteurs

Contrats de production et organisations de producteurs

Des contrats de production entre des agriculteurs et le secteur priveacute ont permis aux agriculteurs drsquoacceacuteder aux intrants aux creacutedits et aux services de vulgarisation neacutecessaires (Banque mondiale 2008 Asian Development Bank 2012) En outre gracircce agrave ce type de contrats des petits exploitants agricoles ont pu beacuteneacuteficier de prix et de marcheacutes assureacutes et les entreprises ont partageacute les risques de production et de commercialisation avec les producteurs Neacuteanmoins pour que les petits exploitants puissent tirer profit de lrsquoagriculture contractuelle les conditions preacutealables requises sont nombreuses Ils doivent pouvoir acceacuteder aux routes et aux services drsquoinformation et ils peuvent avoir besoin de se regrouper en organisations eacutetant donneacute que les fournisseurs et les grossistes preacutefegraverent geacuteneacuteralement passer contrat avec des organisations de producteurs qui peuvent contribuer agrave garantir la qualiteacute et la livraison des produits en temps voulu (Taren amp Alaofegrave 2013)

Canaux de la grande distribution

Les pays en deacuteveloppement ont connu un rapide deacuteveloppement des supermarcheacutes suite agrave des transformations du cocircteacute de lrsquooffre et de la demande Les supermarcheacutes peuvent ecirctre deacutetenus par des enseignes locales ou internationales Ils offrent geacuteneacuteralement un large choix drsquoaliments et de produits divers dans un mecircme lieu Par inteacutegration verticale et horizontale (Reardon et al 2012) ils sont souvent deacutetenus par les mecircmes groupes dans lesquels sont concentreacutees les activiteacutes de distribution et drsquoautres fonctions du systegraveme alimentaire Malgreacute les risques inheacuterents agrave ce mode de fonctionnement des eacutetudes ont essentiellement reacuteveacuteleacute des impacts positifs des nouveaux canaux de la grande distribution sur la productiviteacute agricole les prix de vente et les revenus Selon Chege et al (2015) au Kenya les agriculteurs intervenant dans les canaux de la grande distribution ont des revenus plus eacuteleveacutes et produisent plus de fruits et de leacutegumes Les auteurs montrent que ces deux facteurs (revenus et choix de la production veacutegeacutetale) ont eu des effets positifs sur la nutrition les meacutenages agricoles qui approvisionnent les supermarcheacutes consomment pregraves de 15 agrave 20 plus de calories de fer et de zinc et 30 plus de vitamines A Agrave noter neacuteanmoins que la commercialisation favorise la speacutecialisation ce qui reacuteduit la diversiteacute de la production des agriculteurs consideacutereacutes individuellement

Gestion des activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte et reacuteduction des pertes

Les projets de deacuteveloppement des marcheacutes ou de la chaicircne de valeur agricole peuvent eacutegalement ameacuteliorer les activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte avec des effets positifs sur lrsquoeacutetat nutritionnel En effet en ameacuteliorant les techniques de manutention de stockage et de conservation lrsquooptimisation des activiteacutes apregraves reacutecolte entraicircne un lissage de la consommation et augmente la disponibiliteacute tout au long de lrsquoanneacutee drsquoaliments frais et nutritifs Plus particuliegraverement des meacutethodes de conservation preacutecautionneuses permettent de preacuteserver les teneurs en nutriments et de reacuteduire lrsquoutilisation de sucre de sel et drsquoautres ingreacutedients ajouteacutes De plus lrsquoameacutelioration des activiteacutes apregraves reacutecolte augmente la qualiteacute et la quantiteacute des reacutecoltes ce qui se traduit par une augmentation des revenus (Copenhagen Consensus Center 2015)

Creacuteation de la demande pour des aliments cultiveacutes localement et ameacutelioration de leur accegraves

Un programme meneacute aux Eacutetats-Unis dans lrsquoIowa a permis de consideacuterablement augmenter les ventes des productions agricoles locales aux restaurants coopeacuteratives et autres institutions (Ranum amp Wiemerslage 2011) Les producteurs locaux ont ainsi eacuteteacute mis en relation avec des marcheacutes jusqursquoalors inexploiteacutes (ex cantines scolaires) avec une coordination des niveaux de prix et en ciblant avant tout les produits de deuxiegraveme cateacutegorie De plus les producteurs ont beacuteneacuteficieacute de formations et de subventions pour les aider agrave financer des serres agrave diversifier leur production et agrave ameacuteliorer leurs

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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eacutequipements de stockage Ce programme associeacute agrave la marque commerciale preacuteexistante ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo (achetez frais achetez local) ciblait les consommateurs par des activiteacutes de sensibilisation et drsquoeacuteducation inteacutegrant des deacutegustations de produits et des rencontres autour du projet de rapprochement des agriculteurs locaux et des eacutetablissements scolaires Ce programme a permis de piloter six projets au sein drsquoeacutetablissements scolaires dans lesquels lrsquoeacuteducation agrave la nutrition a eacuteteacute inteacutegreacutee aux programmes peacutedagogiques dont les enseignants ont reccedilu une formation et ougrave des reacuteseaux de distribution ont eacuteteacute creacuteeacutes pour inteacutegrer des produits locaux dans les menus des cantines scolaires Enfin le programme a ducirc faire du lobbyisme pour obtenir des changements dans la politique de lrsquoEacutetat afin de permettre aux institutions publiques de srsquoapprovisionner localement Conseacutecutivement agrave ce programme les agriculteurs ont constateacute une ameacutelioration qualitative et quantitative de leur production et les achats drsquoaliments locaux par les restaurants les coopeacuteratives alimentaires et les institutions locales ont augmenteacute de plus drsquoun demi-million drsquoUSD

Jardins potagers

Les impacts positifs des interventions en faveur des jardins potagers sur lrsquoeacutetat nutritionnel les revenus et les habitudes alimentaires sont aujourdrsquohui bien documenteacutes (Taren amp Alaofegrave 2013) Mecircme si certaines interventions ciblent prioritairement la production de leacutegumineuses et de tubercules les productions de fruits de leacutegumes drsquoherbes culinaires et de condiments restent les plus courantes (Taren amp Alaofegrave 2013) Par exemple au Neacutepal une intervention meneacutee en faveur des jardins potagers des meacutenages en association avec une campagne de sensibilisation agrave la nutrition a permis drsquoaugmenter les connaissances sur la nutrition des participants ainsi que la diversiteacute de leur reacutegime alimentaire Les participants ont eacutegalement eu davantage tendance agrave donner des aliments compleacutementaires aux nourrissons et agrave correctement conserver leurs aliments (Jones et al 2005)

Un examen de ces interventions agricoles a reacuteveacuteleacute que sur les neuf interventions en faveur des jardins potagers eacutetudieacutees toutes ont eu des effets positifs -modeacutereacutes agrave eacuteleveacutes- sur les reacutegimes alimentaires Sur les trois interventions pour lesquelles des donneacutees anthropomeacutetriques ont eacuteteacute releveacutees toutes ont permis de reacuteduire les problegravemes drsquoinsuffisance pondeacuterale drsquoeacutemaciation et de retard de croissance chez les enfants Les interventions en faveur des jardins potagers soutiennent favorablement la comparaison avec les autres types drsquointerventions examineacutees mais les auteurs font remarquer que la plupart de ces actions en faveur des jardins potagers inteacutegraient un objectif de nutrition explicite et un investissement en capital humain ce qui nrsquoest pas le cas avec la plupart des autres types drsquointerventions Par conseacutequent il est difficile de comparer les interventions en faveur des jardins potagers avec les autres types drsquointerventions et drsquoisoler les raisons qui expliquent leur succegraves Cela montre neacuteanmoins que les interventions inteacutegrant des investissements diversifieacutes dans diffeacuterents types de capital (comme lrsquoeacuteducation nutritionnelle et la prise en compte de lrsquoeacutegaliteacute entre les sexes) reacuteussissent mieux que celles qui ne le font pas (Berti 2004)

Diversiteacute des cultures

Dans un examen des strateacutegies agricoles visant agrave ameacuteliorer la nutrition Carletto et al (2015) se sont pencheacutes sur trois eacutetudes analysant les liens entre la diversiteacute des cultures et la nutrition Au Neacutepal des donneacutees probantes issues drsquoun programme de nutrition multisectoriel reacutevegravelent que la diversiteacute du reacutegime alimentaire des megraveres et des enfants ainsi que le rapport poidsacircge des enfants sont eacutetroitement lieacutes agrave la diversiteacute de la production14 au niveau du meacutenage (Malapit et al 2013) Il est inteacuteressant de remarquer que cette eacutetude a deacutetermineacute que lrsquoautonomisation des femmes limite les effets neacutegatifs drsquoune production peu diversifieacutee sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des megraveres et des enfants et sur le rapport tailleacircge des enfants Agrave partir de donneacutees de panels une analyse eacuteconomeacutetrique a estimeacute qursquoau Nigeacuteria une augmentation de 10 de la diversiteacute des varieacuteteacutes cultiveacutees entraicircne une augmentation de 24 de la diversiteacute des reacutegimes alimentaires (Dillon et al 2014) En Zambie la diversiteacute de la production (mesureacutee par le nombre total de cultures diffeacuterentes et de groupes alimentaires produits) ainsi que les activiteacutes ciblant les meacutenages

14 En utilisant un indice de la diversiteacute de la production fondeacute sur neuf items alimentaires Groupes drsquoaliments inclus feacuteculents haricots leacutegumineuses et noix leacutegumes-feuilles vert fonceacute tubercules leacutegumes et fruits riches en vitamine A autres fruits et leacutegumes lait et produits laitiers œufs poisson et viande

Document de consultation

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pratiquant une agriculture de subsistance (ex eacutelevage de beacutetail production de fruits et de leacutegumes cultures de plein champ) ont eacuteteacute positivement associeacutees au rapport taillepoids des enfants et inversement associeacutees aux retards de croissance des enfants de plus de 24 mois (Kumar et al 2015) Cela signifie que la diversiteacute de la production au niveau des meacutenages peut avoir des effets positifs sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires et sur les reacutesultats anthropomeacutetriques pour les enfants et les megraveres

Eacutelevage de beacutetail

Les interventions au niveau des meacutenages ciblant lrsquoeacutelevage de beacutetail et lrsquoaquaculture se sont majoritairement focaliseacutees sur la geacuteneacuteration de revenus plutocirct que sur la consommation Mecircme srsquoil y a peu drsquoeacuteleacutements probants disponibles quant agrave lrsquoimpact de ce type drsquoinvestissements sur la nutrition et les reacutegimes alimentaires les aliments drsquoorigine animale sont denses sur le plan nutritionnel et certaines donneacutees montrent des impacts positifs sur les reacutesultats nutritionnels Lrsquoexamen de huit eacutetudes analysant les liens entre la production agricole (production de cultures et eacutelevage de beacutetail) la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des meacutenages et les reacutesultats nutritionnels chez lrsquoenfant conclut que lrsquoeacutelevage de beacutetail est associeacute agrave des reacutesultats positifs en termes de nutrition (Carletto et al 2015)

Produits laitiers volaille et produits de lrsquoaquaculture

Plusieurs eacutetudes ont montreacute que les interventions ciblant la production laitiegravere peuvent augmenter la consommation de produits laitiers et lrsquoapport geacuteneacuteral en nutriments et reacuteduire la preacutevalence des problegravemes de retard de croissance drsquoeacutemaciation et drsquoinsuffisance pondeacuterale (Taren amp Alaofegrave 2013) Le projet baptiseacute ldquoMilk Mattersrdquo (le lait crsquoest important)(reacutefeacuterence) a compareacute deux groupes de participants agrave un groupe teacutemoin Dans le premier groupe les participants ont reccedilu des animaux laitiers (une vache ou quatre chegravevres) et du fourrage Lrsquoautre groupe a eacutegalement eu du fourrage et des animaux laitiers mais ces derniers ont eacuteteacute preacutealablement vaccineacutes et vermifugeacutes Ces interventions ont eacuteteacute reacutealiseacutees dans la reacutegion somali drsquoEacutethiopie ougrave entre 20 et 50 des besoins eacutenergeacutetiques des eacuteleveurs pastoraux proviennent de la consommation de produits laitiers et de produits drsquoorigine animale Dans cette reacutegion les seacutecheresses annuelles aggravent la malnutrition agrave cause notamment drsquoune reacuteduction de la production laitiegravere pendant la saison segraveche La comparaison avec le groupe teacutemoin a reacuteveacuteleacute que les interventions Milk Matters ont permis drsquoaugmenter la consommation de produits laitiers et de stabiliser lrsquoeacutetat nutritionnel des enfants des eacuteleveurs pastoraux en peacuteriode de soudure Par ailleurs il a eacuteteacute estimeacute que ces interventions ont eacuteteacute extrecircmement rentables leur coucirct eacutevalueacute repreacutesente entre 45 et 75 du coucirct des programmes drsquoalimentation theacuterapeutique meneacutes dans le cadre de la prise en charge communautaire de la malnutrition aigueuml Enfin les femmes ont pu deacutegager plus de temps libre ce qui peut avoir des effets positifs sur les pratiques drsquoalimentation des enfants (Sadler et al 2012)

Reacutegimes fonciers

Drsquoapregraves lrsquoexamen de vingt eacutetudes (Lawry et al 2014) les interventions visant agrave formaliser les droits fonciers (comme lrsquoacquisition en libre proprieacuteteacute lrsquoenregistrement des droits par redistribution des terres et la reacutegularisation officielle des droits fonciers coutumiers) sont associeacutes agrave des gains en termes de productiviteacute et de bien-ecirctre social La reconnaissance de jure des droits fonciers permet drsquoaugmenter la valeur moneacutetaire de la productiviteacute des terres de 40 en moyenne mecircme si lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des donneacutees limite la capaciteacute agrave tirer des conclusions formelles Le bien-ecirctre social des beacuteneacuteficiaires (mesureacute par leur consommation ou leurs revenus) a augmenteacute de 15 pour cent en moyenne Les auteurs font eacutegalement remarquer que la qualiteacute des donneacutees disponibles ne permet pas drsquoavoir une assise suffisamment solide pour geacuteneacuteraliser ces reacutesultats et que les mesures qualitatives ne tiennent pas compte des conseacutequences sociales des politiques fonciegraveres telles que le deacuteplacement ou lrsquoeacutegaliteacute hommes-femmes Les beacuteneacutefices ont eacuteteacute largement plus importants en Asie et en Ameacuterique latine qursquoen Afrique et ont eacuteteacute variables en fonction du niveau de revenu les effets moindres constateacutes en Afrique subsaharienne peuvent srsquoexpliquer par un reacutegime foncier coutumier deacutejagrave largement eacutetabli et eacutetendu Mecircme srsquoil semble que la reconnaissance des droits fonciers contribue au bien-ecirctre social ces effets sont extrecircmement variables et speacutecifiques au contexte (Lawry et al 2014)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire conditionnel (TMC)

Les donneacutees disponibles en la matiegravere suggegraverent que les programmes de TMC ont des impacts significatifs sur lrsquoanthropomeacutetrie des enfants et certaines eacutetudes montrent des effets chez les plus jeunes enfants qui beacuteneacuteficient plus longtemps de la protection sociale (Ruel et Alderman 2013) En outre ces programmes ont des effets positifs sur drsquoautres facteurs qui se reacutepercutent sur lrsquoeacutetat nutritionnel notamment lrsquoaugmentation des deacutepenses des meacutenages la seacutecuriteacute alimentaire et lrsquoameacutelioration des reacutegimes alimentaires (Leroy et al 2009) La protection sociale a joueacute un rocircle important pour reacuteduire la deacutenutrition en Colombie le seul pays actuellement en passe drsquoatteindre les quatre objectifs de lrsquoAssembleacutee mondiale de la Santeacute (IFPRI 2014a) De plus le fait de rendre la protection sociale plus sensible aux enjeux de nutrition est une strateacutegie prometteuse eacutetant donneacute que les deacutepenses publiques engageacutees dans la protection sociale progressent dans le monde entier (IFPRI 2014a)

Partenariats public-priveacute

Dans nrsquoimporte quel pays consideacutereacute la consommation alimentaire est deacutetermineacutee par les secteurs de la production de la transformation alimentaire de la distribution de gros et de la distribution de deacutetail Par conseacutequent le secteur priveacute a un eacutenorme impact sur les habitudes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels De plus drsquoautres secteurs comme la teacuteleacutephonie mobile les meacutedias et le secteur de la santeacute influent sur la consommation et les preacutefeacuterences des consommateurs Les partenariats public-priveacute (PPP) pourraient aider agrave mettre en relation les agriculteurs avec les chaicircnes drsquoapprovisionnement gracircce agrave des investissements dans des biens publics et dans des politiques facilitant le deacuteveloppement du commerce et des marcheacutes ainsi que dans lrsquoeacuteducation et la formation pour deacutevelopper la capaciteacute technique des agriculteurs et les aider agrave respecter les normes de tri drsquoemballage et de culture (Narrod et al 2008)

De plus le secteur public peut inciter le secteur priveacute agrave adopter des politiques favorables aux enjeux de nutrition Il peut le faire gracircce agrave des reacuteglementations directes des engagements volontaires ou par le biais de PPP dans lesquels les deux secteurs exploitent mutuellement leurs ressources et creacuteent de la valeur partageacutee Les PPP pourraient permettre au secteur public drsquointensifier ses interventions et de tirer au mieux parti de ses investissements gracircce agrave la capaciteacute eacutetablie drsquoexeacutecution et de deacuteveloppement du secteur priveacute De son cocircteacute le secteur priveacute pourrait beacuteneacuteficier drsquoun partage des risques et de la creacuteation drsquoune valeur partageacutee gracircce agrave lrsquoameacutelioration de sa perception par le public Les donneacutees disponibles sur les PPP axeacutes sur la nutrition sont rares et il nrsquoa pas encore eacuteteacute deacutetermineacute si les PPP sont plus efficaces que drsquoautres types drsquoengagements avec le secteur priveacute (Hoddinott et al 2015)

Investissements infrastructurels et nutrition

Irrigation

Alors que lrsquoimpact de lrsquoirrigation sur la reacuteduction de la pauvreteacute est bien documenteacute les effets de lrsquoameacutelioration des techniques drsquoirrigation sur la nutrition ne le sont pas (Hussain amp Hanjra 2004) Neacuteanmoins certaines donneacutees indiquent que lrsquoirrigation peut aider agrave reacuteduire la malnutrition chronique et saisonniegravere par lrsquoaccroissement de la consommation drsquoaliments de base et drsquoaliments drsquoorigine animale conseacutecutivement agrave une augmentation des revenus et agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute de lrsquoeacutelevage (Taren amp Alaofegrave 2013) De plus en permettant de cultiver pendant toute lrsquoanneacutee des

Document de consultation

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varieacuteteacutes agrave forte valeur lrsquoirrigation peut ameacuteliorer la consommation de certains aliments Au Beacutenin des systegravemes drsquoirrigation au goutte-agrave-goutte alimenteacutes par lrsquoeacutenergie solaire ont permis drsquoaugmenter la consommation de fruits et leacutegumes jusqursquoagrave atteindre les apports journaliers recommandeacutes et les revenus tireacutes de la production veacutegeacutetale ont permis aux agriculteurs drsquoacheter des aliments de base des leacutegumes secs et des sources de proteacuteines pendant la saison segraveche Selon une enquecircte les beacuteneacuteficiaires de ce projet drsquoirrigation eacutetaient 17 pour cent moins susceptibles de se deacutefinir comme eacutetant en situation drsquoinseacutecuriteacute alimentaire (Burney et al 2010)

Au Ghana une technologie agrave bas coucirct drsquoirrigation par les nappes phreacuteatiques peu profondes a permis drsquoameacuteliorer la rentabiliteacute et de creacuteer des emplois pendant la saison segraveche Toutefois la diversiteacute des apports alimentaires nrsquoa pas progresseacute pour les agriculteurs utilisant les techniques drsquoirrigation et elle a mecircme reculeacute pour les agriculteurs deacutetenant un type speacutecifique de puits peu profond Les auteurs pensent que cela peut ecirctre ducirc agrave lrsquoimpact deacutefavorable sur le plan nutritionnel de la monoculture que lrsquoirrigation a favoriseacutee dans certains cas (Namara et al 2011) Crsquoest pourquoi il est essentiel de tenir compte des impacts neacutegatifs potentiels des programmes drsquoirrigation tels que la deacutependance accrue agrave la monoculture et les maladies veacutehiculeacutees par lrsquoeau De plus amples recherches sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les technologies drsquoirrigation peuvent entraicircner des reacutesultats positifs sur le plan de la nutrition et comment les risques peuvent ecirctre reacuteduits notamment le risque que de lrsquoeau contamineacutee affecte la santeacute des populations via les reacuteseaux drsquoirrigation (Taren amp Alaofegrave 2013) Les effets de lrsquoirrigation varient consideacuterablement en fonction de plusieurs facteurs notamment les contextes eacutecologique et eacutepideacutemiologique de la reacutegion consideacutereacutee (Taren amp Alaofegrave 2013)

Il est essentiel de noter que les infrastructures drsquoirrigation neacutecessitent geacuteneacuteralement drsquoorganiser des services de vulgarisation et un soutien technique pour assurer la durabiliteacute de la technologie drsquoirrigation Les investissements devraient ecirctre reacutealiseacutes en fonction des ressources et des profils eacutecologiques reacutegionaux Mais lagrave ougrave les marcheacutes sont relativement peu deacuteveloppeacutes et ougrave les nappes souterraines sont facilement accessibles des technologies moins exigeantes en ressources pourraient ecirctre appliqueacutees (comme les puits peu profonds eacutevoqueacutes ci-dessus dans le cas du Ghana) Le passage agrave des technologies drsquoirrigation plus avanceacutees peut neacutecessiter une capaciteacute de fabrication reacutegionale des liens avec les marcheacutes et des intrants financiers Dans les deux cas les gouvernements peuvent srsquoassocier avec des reacutealisateurs de projets notamment le secteur priveacute et les ONG pour encourager une large adoption des technologies drsquoirrigation

Reacuteseaux routiers eacutelectriciteacute et ameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau

Des preuves limiteacutees suggegraverent que les investissements dans les reacuteseaux routiers geacutenegraverent des impacts positifs sur la productiviteacute agricole lrsquoaugmentation du PIB dans les zones rurales et la reacuteduction de la pauvreteacute (Knox et al 2013) Les investissements dans les reacuteseaux eacutelectriques ont de plus larges impacts lagrave ougrave les systegravemes agricoles sont plus modernes et ougrave les besoins en eacutelectriciteacute sont plus grands Enfin lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau peut avoir des effets positifs sur le deacuteveloppement des enfants de moins de cinq ans mecircme si les eacutetudes actuellement disponibles sont de faible qualiteacute (Dangour et al 2013)

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Communications

Les investissements visant agrave augmenter la disponibiliteacute des informations et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes peuvent ameacuteliorer le bien-ecirctre social Internet et les technologies mobiles permettent de communiquer rapidement les informations lieacutees agrave lrsquoagriculture et agrave la nutrition dans les populations rurales toutefois de forts taux drsquoanalphabeacutetisme des infrastructures inadapteacutees et le coucirct des services drsquoinformation constituent un frein pour le deacuteveloppement des

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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systegravemes drsquoinformation dans les zones rurales Les technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) peuvent promouvoir la nutrition de faccedilon directe gracircce aux campagnes de marketing social et de faccedilon indirecte en favorisant la productiviteacute des petits exploitants agricoles En Tanzanie par exemple des centres de teacuteleacutecommunications ont permis aux petits exploitants agricoles drsquoacceacuteder agrave des informations sur les creacutedits sur les marcheacutes et aux preacutevisions meacuteteacuteorologiques (Mtega amp Ronald 2013)

Behrman et al (2012) ont constateacute des rapports BeacuteneacuteficiesCoucircts positifs lieacutes agrave lrsquoameacutelioration des informations sur les marcheacutes gracircce agrave la technologie SMS dans deux pays drsquoAsie du Sud et quatre pays drsquoAfrique Des investissements dans des programmes drsquoalphabeacutetisation avec des partenariats avec le secteur priveacute destineacutes agrave reacuteduire les coucircts et des services lieacutes agrave lrsquoappropriation des informations pourraient favoriser lrsquoexpansion des TIC dans les zones rurales Des informations sur la nutrition devraient eacutegalement ecirctre communiqueacutees

Biofortification

La biofortification peut constituer un investissement extrecircmement rentable apregraves la mise de fonds initiale pour concevoir les varieacuteteacutes biofortifieacutees mener des essais dans le pays et creacuteer la demande et les marcheacutes locaux la suppleacutementation nutritionnelle par biofortification peut devenir auto-suffisante avec peu de coucircts reacutecurrents (Meenakshi 2008) Lrsquoeacutelargissement des chaicircnes de valeur pour inteacutegrer des aliments biofortifieacutes et enrichis est une strateacutegie prometteuse pour lrsquoameacutelioration de lrsquoapport en micronutriments et de lrsquoeacutetat nutritionnel geacuteneacuteral des consommateurs Les campagnes de commercialisation associeacutees agrave une sensibilisation agrave la nutrition ameacuteliorent lrsquoacceptation par les consommateurs et leur propension agrave acheter ce type drsquoaliments (Meenakashi et al 2012)

Les donneacutees disponibles sur lrsquoefficaciteacute de la biofortification pour ameacuteliorer les reacuteserves en micronutriments sont solides et de plus en plus nombreuses Par exemple une eacutetude bien connue (Low et al 2007) a eacutevalueacute un programme meneacute sur deux ans au Mozambique qui a cibleacute 741 meacutenages agricoles Avec ce programme les meacutenages ont eu accegraves agrave des pieds de patates douces agrave chair orange (OFSP) (varieacuteteacute seacutelectionneacutee de maniegravere agrave avoir une haute teneur en becirctacarotegravene) et agrave des services de vulgarisation Les services de vulgarisation couvraient plusieurs thegravemes depuis des informations sur la nutrition jusqursquoaux meacutethodes de production et de commercialisation Une augmentation de lrsquoapport en vitamine A a eacuteteacute constateacutee chez les enfants des meacutenages beacuteneacuteficiaires ainsi qursquoune augmentation nette des concentrations seacuteriques moyennes en reacutetinol et la preacutevalence des faibles concentrations seacuteriques en reacutetinol est passeacutee de 60 pour cent agrave 38 pour cent Aucun changement nrsquoa eacuteteacute observeacute dans les meacutenages teacutemoins alors que tous les enfants de la communauteacute avaient eu accegraves agrave des suppleacutements en vitamine A Les auteurs font remarquer que leurs reacutesultats mettent en eacutevidence la neacutecessiteacute de mener des interventions multiples inteacutegrant notamment la suppleacutementation nutritionnelle ainsi que des approches axeacutees sur les aliments (Low et al 2007) Des donneacutees plus reacutecentes tireacutees drsquoessais controcircleacutes randomiseacutes meneacutes agrave plus large eacutechelle ont eacutegalement reacuteveacuteleacute des effets positifs de lrsquointroduction des OFSP aupregraves de 12 000 et 10 000 meacutenages au Mozambique et en Ouganda respectivement (Hotz et al 2011 Hotz et al 2012)

Outre les OFSP drsquoautres varieacuteteacutes peuvent ecirctre biofortifieacutees comme par exemple le bleacute biofortifieacute en zinc le riz enrichi en fer ou le maiumls enrichi en proteacuteines Pour toutes ces espegraveces un potentiel drsquoameacutelioration des reacuteserves du micronutriment ou macroeacuteleacutement cibleacute a eacuteteacute deacutemontreacute Les donneacutees prouvant lrsquoefficaciteacute nutritionnelle de la biofortification sont solides mais des recherches plus approfondies sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les cultures biofortifieacutees affectent les rendements et les profits des agriculteurs et comment creacuteer des marcheacutes locaux et de la demande dans divers contextes climatiques et socio-eacuteconomiques Des donneacutees disponibles sur des reacutegions rurales du Ghana suggegraverent que les consommateurs acceptent de payer un prix plus eacuteleveacute pour les produits biofortifieacutees agrave condition de recevoir des informations sur leurs beacuteneacutefices nutritionnels (Banerji et al 2013)

Document de consultation

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Liste des abreacuteviations

ATNI Access to Nutrition Index

CdA CIN2 Cadre drsquoAction de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

CIMSANS Center for Integrated Modeling of Sustainable Agriculture amp Nutrition Security

CIN2 Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

eacuteqCO2 Eacutequivalent dioxyde de carbone

FAO Organisation des Nations Unies pour lrsquoalimentation et lrsquoagriculture

GNR Rapport sur la nutrition mondiale

IDF Feacutedeacuteration internationale du diabegravete

IED Investissement eacutetranger direct

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

IOM Institute of Medicine

MCC Millennial Challenge Corporation

MNT Maladies non transmissibles

OFSP Patate douce agrave chair orange (Orange Flesh Sweet Potato)

OMS Organisation mondiale de la Santeacute

ONG Organisation non gouvernementale

PIB Produit inteacuterieur brut

PPP Partenariat public-priveacute

RampD Recherche et deacuteveloppement

TIC Technologies de lrsquoinformation et de la communication

TMC Programmes de transfert moneacutetaire conditionnel

UNICEF Fonds international de secours agrave lrsquoenfance des Nations unies

Creacutedits photos

Couverture FAOSwiatoslaw Wojtkowiak

Page 3 FAOThomas Moth Poulsen

Page 7 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 13 World Bank

Page 14 Wikicommons

Page 15 FAOJess Fanzo

Page 15 FAOIsaac Kasamani

Page 17 Fotolia

Page 18 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 20 Fotolia

Page 23 FAOValerio Crespi

Page 25 FAORachel Nugent

Page 26 FAOSebastiaacuten Villar

Page 35 FAOOscar Castellanos

Secreacutetariat de lrsquoUNSCNE-mail scnfaoorg bull Internet wwwunscnorg bull co FAO bull Viale delle Terme di Caracalla bull 00153 Rome Italie

FR

Vision de lrsquoUNSCN Un monde libeacutereacute de la faim et de toutes les formes de malnutrition est reacutealisable dans cette geacuteneacuteration

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN

Document de consultation

Avec le soutien de

par deacutecision du Bundestag allemand

Page 6: Investir pour des systèmes alimentaires sains...Investir pour des systèmes alimentaires sains Sommaire Avant-propos3 Messages clés 5 1.Introduction 7 2. Qu’est-ce qu’un système

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

3

Avant-propos

Mise en œuvre du Cadre drsquoaction de la Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition En novembre 2014 les gouvernements du monde entier se sont engageacutes agrave eacutelaborer des ldquopolitiques coheacuterentes des pouvoirs publicsrdquo afin de reacutealiser des avanceacutees dans le domaine de la nutrition Cet engagement a eacuteteacute pris agrave lrsquooccasion de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition (CIN2) conjointement organiseacutee par la FAO et lrsquoOMS Un an plus tard les gouvernements se sont eacutegalement prononceacutes en faveur de la laquo coheacuterence des politiques raquo ndash lorsque les politiques de diffeacuterents secteurs soutiennent des objectifs communs ndash dans le cadre de la mise en œuvre du nouvel Agenda 2030 et de la reacutealisation des Objectifs de deacuteveloppement durable

Comme cela est le cas avec les politiques commerciales internationales (sujet drsquoun preacuteceacutedent document de cette seacuterie) geacuteneacuteralement les politiques drsquoinvestissement sont totalement deacuteconnecteacutees des politiques et programmes de nutrition Les politiques drsquoinvestissement macro-eacuteconomique visent agrave ameacuteliorer les futurs taux de croissance eacuteconomique en sacrifiant geacuteneacuteralement la consommation actuelle agrave la faveur des gains projeteacutes pour lrsquoavenir De mecircme les politiques drsquoinvestissement dans lrsquoagriculture et les systegravemes alimentaires visent agrave ameacuteliorer les taux de rentabiliteacute eacuteconomique de ces secteurs plutocirct que de cibler speacutecifiquement la qualiteacute de ce qui est produit Cette deacuteconnexion doit ecirctre rectifieacutee Une agriculture et des systegravemes alimentaires sains ne sont pas neacutecessairement incompatibles avec de forts taux de rentabiliteacute pour les investisseurs du secteur En fait face agrave lrsquointeacuterecirct croissant que les consommateurs portent agrave la qualiteacute agrave la diversiteacute au goucirct et agrave la seacutecuriteacute sanitaire des aliments ces objectifs mutuels peuvent ecirctre atteints gracircce agrave des investissements penseacutes pour reacutepondre agrave ces demandes

Document de consultation

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Ce document eacutevoque plusieurs solutions mutuellement beacuteneacutefiques pour les investisseurs (priveacutes ou publics) opeacuterant dans les secteurs de lrsquoagriculture et des systegravemes alimentaires et pour la nutrition et la santeacute des populations Prenons un seul exemple Les investisseurs priveacutes trouvent de plus en plus drsquoopportuniteacutes agrave investir dans les chaicircnes de valeur pour ameacuteliorer la disponibiliteacute de produits horticoles frais locaux dans les supermarcheacutes du monde entier Gracircce agrave un soutien technique et agrave des aides agrave la formation des agriculteurs ils investissent dans la capaciteacute des petits exploitants agricoles agrave atteindre les marcheacutes commerciaux Parallegravelement le secteur public est responsable drsquoinvestissements importants (infrastructure de lrsquoeau et reacuteseau routier notamment) qui contribuent agrave creacuteer un environnement propice agrave lrsquoefficaciteacute du secteur priveacute Les pouvoirs publics peuvent eacutegalement eacutetendre leurs deacutecisions drsquoinvestissement de maniegravere agrave inciter le secteur priveacute agrave investir dans des systegravemes alimentaires sains (par le co-investissement des mesures fiscales des subventions ou des reacuteglementations)

Ce document offre un cadre pour comprendre les diffeacuterents systegravemes alimentaires existants et les besoins drsquoinvestissement correspondants et analyse des donneacutees probantes relatives aux interventions et aux investissements qui favorisent la nutrition et la santeacute Il a pour objectif drsquoencourager le dialogue et la reacutealisation de recherches plus approfondies sur les investissements les plus prometteurs pour promouvoir des systegravemes alimentaires sains dans de multiples pays et contextes locaux diffeacuterents Il souligne eacutegalement drsquoimportantes lacunes dans les donneacutees disponibles des lacunes qursquoil conviendrait de combler pour aider les pays agrave mettre en œuvre les recommandations de la CIN2 en matiegravere drsquoinvestissements publics et priveacutes

Anna Lartey

DirectriceDivision de la nutrition et des systegravemes alimentairesFAO

Francesco Branca

DirecteurDeacutepartement Nutrition pour la santeacute et le deacuteveloppementOMS

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Messages cleacutes

Plusieurs types drsquoinvestissements en faveur de systegravemes alimentaires plus sains sont possibles pour les pays qui souhaitent mettre en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 Les investissements visant agrave ameacuteliorer la nutrition et la santeacute vont depuis les ameacuteliorations agrave grande eacutechelle des infrastructures jusqursquoagrave des soutiens techniques et des aides agrave la commercialisation de plus petite eacutechelle Ces investissements doivent ecirctre compleacuteteacutes par des mesures reacuteglementaires et volontaires par une sensibilisation des consommateurs et par des mesures incitatives

Chaque systegraveme alimentaire a la capaciteacute de produire les aliments sains neacutecessaires agrave une bonne nutrition et agrave la santeacute des populations

Les investissements dans les systegravemes alimentaires doivent ecirctre speacutecifiquement adapteacutes au contexte Les deacutecisions drsquoinvestissement doivent tenir compte des diffeacuterences entre les systegravemes alimentaires et srsquoappuyer sur les leccedilons tireacutees drsquoautres expeacuteriences

Les investissements sont plus rentables lorsque des conditions favorables sont reacuteunies et que les interventions se renforcent les unes les autres en misant sur plusieurs types de capital (humain financier physique)

Mecircme si la plupart des investissements dans les systegravemes alimentaires proviennent du secteur priveacute crsquoest le secteur public qui assume la responsabiliteacute premiegravere de fournir les biens publics et de renforcer les valeurs sociales en reacutepondant aux besoins non couverts par le marcheacute priveacute Le secteur public devrait tester de nouvelles faccedilons de tirer au mieux parti de ses investissements et de son pouvoir de reacuteglementation pour inciter le secteur priveacute agrave inteacutegrer lrsquoameacutelioration de la nutrition dans ses objectifs

Il existe encore de profondes lacunes agrave combler en termes de donneacutees disponibles pour aider les pays et les investisseurs agrave choisir parmi les options drsquoinvestissement approprieacutees et deacuteterminer les investissements agrave privileacutegier en fonction du type de systegraveme alimentaire et du contexte de nutrition Les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres devraient fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees pour mieux identifier les investissements les plus prometteurs en matiegravere drsquoameacutelioration de la nutrition et de la santeacute

Les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres devraient fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees pour mieux identifier les investissements les plus prometteurs en matiegravere drsquoameacutelioration de la nutrition et de la santeacute

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Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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1 Introduction

La deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition (CIN2) qui srsquoest tenue le 21 novembre 2014 a constitueacute une eacutetape fondamentale pour faire avancer les liens entre lrsquoagriculture et la nutrition La Confeacuterence a ratifieacute la Deacuteclaration de Rome sur la nutrition1 un document politique qui contient lrsquoengagement agrave reacuteduire la malnutrition sous toutes ses formes et a reacutedigeacute un Cadre drsquoaction un document politique qui propose plusieurs strateacutegies et options politiques aux pays pour satisfaire cet engagement2 La Recommandation 17 du Cadre drsquoaction de la CIN2 encourage les gouvernements les organismes programmes et fonds des Nations-Unies et drsquoautres acteurs agrave utiliser des politiques drsquoinvestissement pour identifier les possibiliteacutes drsquoatteindre les objectifs mondiaux convenus en matiegravere drsquoalimentation et de nutrition

1 httpwwwfaoorgresourcesinfographicsinfographics-detailsfrc266119 2 httpwwwfaoorg3a-mm215fpdf

Document de consultation

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Les politiques drsquoinvestissement du secteur public correspondent aux deacutepenses engageacutees par les gouvernements en vue drsquoameacuteliorer les beacuteneacutefices socieacutetaux agrave lrsquoavenir Dans les secteurs alimentaires et agricoles ces politiques drsquoinvestissement visent agrave ameacuteliorer la production la productiviteacute lrsquoabordabiliteacute des aliments sains leur accegraves et leur consommation Ces politiques peuvent eacutegalement inclure des efforts de la part des gouvernements pour inciter le secteur priveacute agrave investir dans des systegravemes alimentaires sains Parmi les exemples de politiques drsquoinvestissement figurent la creacuteation de chaicircnes de valeur favorisant lrsquoameacutelioration de la nutrition des mesures drsquoaide aux petits exploitants agricoles et aux exploitants familiaux ou encore lrsquoameacutelioration des infrastructures

Selon la FAO (2013) Les systegravemes alimentaires ont une incidence sur la disponibiliteacute et sur lrsquoaccessibiliteacute drsquoaliments varieacutes et nutritifs et donc sur la capaciteacute des consommateurs agrave avoir un reacutegime alimentaire sain Mais les liens entre les systegravemes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels sont geacuteneacuteralement des liens indirects sur lesquels influent aussi le niveau de revenu les prix la sensibilisation du consommateur et drsquoautres facteurs De plus les interventions et politiques ciblant les systegravemes alimentaires ont rarement pour objectif premier drsquoameacuteliorer la nutrition si bien que leur impact en la matiegravere est souvent difficile agrave suivre et que les chercheurs en concluent parfois qursquoelles sont inefficaces pour reacuteduire la malnutrition

Mecircme si telle nrsquoest pas la conclusion du preacutesent document force est de constater que les donneacutees probantes attestant du lien entre les systegravemes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels font cruellement deacutefaut Selon le Global Panel on Agriculture and Food Systems for Nutrition (groupe mondial sur lrsquoagriculture et les systegravemes alimentaires pour la nutrition) ldquoles interventions politiques sur les marcheacutes et dans le domaine commercial nrsquoont eacuteteacute que faiblement eacutetudieacutees en lien avec les systegravemes alimentaires dans les pays agrave revenu faible et intermeacutediairerdquo Il est donc neacutecessaire de mettre davantage lrsquoaccent sur ce ldquochaicircnon manquantrdquo au niveau de cette marge de manœuvre politique entre les politiques agricoles et les politiques orienteacutees vers les consommateurs (GloPAn 2015)

En effet les politiques des pouvoirs publics influent sur la capaciteacute de lrsquoagriculture et des systegravemes alimentaires agrave contribuer agrave des habitudes alimentaires saines et agrave lrsquoameacutelioration de la nutrition (FAO 2015) Il ne srsquoagit pas de la seule influence ni mecircme de la plus forte mais si elles sont strateacutegiquement eacutelaboreacutees les politiques des pouvoirs publics peuvent assurer la fourniture de biens publics catalyser lrsquoaide du secteur priveacute pour apporter des contributions positives et creacuteer des mesures incitatives qui guident les consommateurs vers les bons choix Ce document deacutecrit plusieurs politiques publiques et opportuniteacutes drsquoinvestissement susceptibles drsquoameacuteliorer les reacutesultats en termes de nutrition et de santeacute Il souligne eacutegalement plusieurs strateacutegies envisageables par les gouvernements pour encourager le secteur priveacute agrave investir dans la capaciteacute de lrsquoagriculture agrave obtenir des reacutesultats plus sains Le secteur priveacute est un partenaire crucial les inteacuterecircts priveacutes repreacutesentent la plus grande part des investissements reacutealiseacutes dans lrsquoagriculture (FAO 2012) mais ils continueront agrave accorder une place insuffisante aux enjeux de nutrition tant que les gouvernements ne lanceront pas des mesures incitatives favorisant les beacuteneacutefices sociaux et environnementaux crsquoest-agrave-dire tant qursquoils ne creacuteeront pas un environnement plus favorable en termes de risques et de rentabiliteacute

Partant du constat que les besoins en matiegravere de politiques leur faisabiliteacute et leurs objectifs sont speacutecifiques agrave chaque contexte ce document propose une typologie des systegravemes alimentaires depuis le type ldquoruralrdquo jusqursquoau type ldquoindustrielldquo et formule des conseils sur les investissements les plus approprieacutes pour reacutepondre aux besoins de chaque type Un chapitre compleacutementaire illustrant les diffeacuterentes composantes drsquoun systegraveme alimentaire est preacutesenteacute ci-dessous3

3 LrsquoAnnexe A propose un examen des donneacutees disponibles sur les interventions drsquoameacutelioration de la nutrition deacutefinies selon cinq approches diffeacuterentes au sein des systegravemes alimentaires 1) interventions pour que les chaicircnes de valeur accordent plus drsquoimportance aux enjeux de nutrition 2) mise en œuvre de pratiques agricoles speacutecifiques 3) ameacutelioration de la gouvernance et des institutions 4) ameacutelioration des infrastructures et 5) promotion des nouvelles technologies et des activiteacutes de RampD

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Qursquoest-ce qursquoun systegraveme alimentaire sain

21 Composantes drsquoun systegraveme alimentaire

Les systegravemes alimentaires englobent les multiples eacutetapes de transformation des ressources naturelles et des efforts humains en denreacutees alimentaires neacutecessaires agrave la vie humaine Ces eacutetapes (depuis lrsquoexploitation agricole jusqursquoaux eaux useacutees domestiques) comprennent la culture la reacutecolte la transformation lrsquoemballage la distribution le marketing la commercialisation la consommation et lrsquoeacutelimination des deacutechets La plupart de ces eacutetapes sont regroupeacutees dans ce qui est appeleacute le laquo cocircteacute de lrsquooffre raquo du systegraveme alimentaire et elles impliquent souvent des chaicircnes drsquoapprovisionnement complexes et sophistiqueacutees alors que des chaicircnes drsquoapprovisionnement plus courtes et plus simples pourraient permettre -et permettent encore aujourdrsquohui- de proposer des options saines dans de nombreuses communauteacutes Du laquo cocircteacute de la demande raquo la reacutealiteacute est aussi contrasteacutee drsquoun pays agrave lrsquoautre et deacutepend des prix de la situation geacuteographique des preacutefeacuterences des consommateurs de leur sensibilisation de leurs goucircts de leurs habitudes culturelles et de leur perception En seacutelectionnant les investissements (publics et priveacutes) approprieacutes il est possible drsquoameacuteliorer lrsquoefficaciteacute au niveau de chacune de ces eacutetapes agrave atteindre divers objectifs notamment lrsquoameacutelioration de la nutrition

Figure 1 Cadre pour lrsquoeacutevaluation des effets drsquoun systegraveme alimentaire

La Figure 1 illustre dans le deacutetail les nombreux facteurs qui influent sur le type drsquoaliments qui sont produits et consommeacutes dans un pays reacuteveacutelant ainsi plusieurs opportuniteacutes drsquoinvestissement dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition Neacuteanmoins tous les systegravemes alimentaires sont diffeacuterents Les investissements doivent donc ecirctre speacutecifiquement adapteacutes

2

Source Nesheim MC et al 2015 A Framework for Assessing Effects of the Food System US Institute of Medicine

Document de consultation

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au contexte et neacutecessitent certains eacuteleacutements porteurs Par exemple lrsquoaugmentation de la capaciteacute de production de produits frais peacuterissables destineacutes aux marcheacutes urbains est une strateacutegie viable en faveur de la nutrition uniquement si la capaciteacute de transport de distribution et de reacutefrigeacuteration est approprieacutee et fiable Ainsi les investissements doivent ecirctre adapteacutes au niveau de deacuteveloppement existant dans le secteur agricole avec un laquo eacutechafaudage raquo progressif des investissements plus complexes Ce document ne propose pas une eacutevaluation exhaustive de toutes les options drsquoinvestissements possibles pour ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels mais plutocirct une eacutevaluation des donneacutees actuellement disponibles sur plusieurs types drsquoinvestissements (portant sur la production la consommation et drsquoautres aspects des systegravemes alimentaires) envisageables pour ameacuteliorer la nutrition en identifiant les domaines ougrave des donneacutees compleacutementaires sont neacutecessaires Dans cet objectif le caractegravere tregraves limiteacute des donneacutees disponibles sur les investissements dans lrsquoagriculture (FAO 2013) pose un problegraveme de taille Des informations financiegraveres ou eacuteconomiques permettant de deacuteterminer quels investissements sont les plus rentables au fil du temps font partie des besoins les plus eacutevidents aujourdrsquohui

22 Comprendre les diffeacuterences des systegravemes alimentaires

Des analyses reacutecentes45 srsquoappuient sur cinq caracteacuteristiques importantes pour eacutelaborer une typologie des systegravemes alimentaires la deacutemographie la productiviteacute agricole la durabiliteacute environnementale la disponibiliteacute et la diversiteacute des aliments et enfin lrsquoaccessibiliteacute des aliments La deacutemographie reflegravete le degreacute drsquourbanisation drsquoun pays et donc la transition rurale-urbaine qui srsquoy opegravere et les changements concomitants des modes de vie et des habitudes alimentaires mais aussi les changements au sein des chaicircnes de valeur6 Les caracteacuteristiques de consommation sont en partie refleacuteteacutees par la disponibiliteacute et la diversiteacute des aliments Le manque de donneacutees empecircche toute cateacutegorisation plus preacutecise des systegravemes alimentaires Neacuteanmoins ces cinq aspects repreacutesentent des caracteacuteristiques cleacutes des systegravemes alimentaires7 La typologie des systegravemes alimentaires a pour objectif de passer drsquoune cateacutegorisation des pays uniquement fondeacutee sur des indices de productiviteacute (ex PIB) agrave une conceptualisation plus nuanceacutee des systegravemes alimentaires Cette typologie montre que plusieurs indicateurs peuvent ecirctre utiliseacutes pour eacutevaluer la maniegravere dont un systegraveme alimentaire influe sur les reacutesultats nutritionnels dans un pays Cette deacutefinition multidimensionnelle reprend lrsquoapproche adopteacutee pour la compreacutehension des systegravemes de santeacute depuis 2002 jusqursquoagrave aujourdrsquohui (OMS 2000)

Figure 2 Part de lrsquoagriculture dans le PIB pour chaque type de systegraveme alimentaire

4 La typologie des systegravemes alimentaires a eacuteteacute preacutepareacutee pour le Rapport sur la nutrition mondiale de 2015 Pour plus de deacutetails sur la meacutethodologie et sur lrsquoapplication de cette typologie aux reacutesultats en termes de nutrition et de santeacute voir le chapitre 7

5 Cette approche reprend la meacutethode employeacutee par Reytar et al (2014) pour deacutefinir des indicateurs drsquoagriculture durable6 Une forte urbanisation est correacuteleacutee agrave une transformation structurelle des systegravemes alimentaires qui conduit agrave une augmentation de lrsquooffre drsquoaliments hautement

transformeacutes et une reacuteduction de la diversiteacute de la production primaire (voir Banque mondiale 2008 Nugent 2011 Reardon et al 2012 Hawkes et al 2012)7 Les thegravemes non traiteacutes ici -et plusieurs sources srsquoy rapportant- sont par exemple la reacutesilience (CIMSANS) la durabiliteacute socio-eacuteconomique (CIMSANS) la gestion

agricole inteacutegreacutee (San Diego Foodshed Assessment) la gouvernance (ATNI) et le secteur social (IOM)

1000

1500

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Industriel Mixte En transition Eacutemergent RuralPour

cent

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Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Le tableau 1 illustre cinq types de systegravemes alimentaires en citant plusieurs exemples de pays pour chaque type La figure 2 montre que la part de lrsquoagriculture dans le PIB est fortement lieacutee au type de systegraveme alimentaire la part de lrsquoagriculture dans le PIB des pays aux plus hauts revenus est plus petite tandis qursquoelle est plus importante dans les pays agrave plus faibles revenus Cela suggegravere que mecircme si tous les pays quel que soit le type de leur systegraveme alimentaire disposent de plusieurs opportuniteacutes drsquoinvestissement pour ameacuteliorer leurs reacutesultats en termes drsquoalimentation et de nutrition lrsquoinvestissement dans lrsquoagriculture et dans les chaicircnes alimentaires est plus justifieacute sur le plan eacuteconomique dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type 4 ou 5 (Banque mondiale 2008) La compreacutehension des principales caracteacuteristiques des diffeacuterents types de systegravemes alimentaires permet drsquoadapter ces investissements en fonction des reacutesultats viseacutes8910

Tableau 1 Caracteacuteristiques des cinq types de systegravemes alimentaires

23 Reacutesultats sanitaires et nutritionnels pour chaque type de systegraveme alimentaire

Les systegravemes alimentaires ne sont pas en eux-mecircmes bons ou mauvais sains ou malsains Ils peuvent neacuteanmoins contribuer agrave lrsquoobtention de reacutesultats plus ou moins souhaitables en termes de nutrition (ex deacuteveloppement normal des enfants plutocirct que retards de croissance) de santeacute (ex taux de glyceacutemie normaux plutocirct que problegravemes de diabegravete) et drsquoenvironnement (ex sols sains plutocirct que sols pollueacutes) Le tableau 2 propose une description geacuteneacuterale des reacutesultats constateacutes pour chaque type de systegravemes alimentaires depuis le type rural (Systegraveme alimentaire 5) jusqursquoau type industriel (Systegraveme alimentaire 1) Agrave la lecture de ce tableau il est important de noter que de nombreux reacutesultats sont speacutecifiques agrave un type de systegraveme alimentaire preacutecis Neacuteanmoins mecircme lorsque plusieurs pays entrent dans la mecircme cateacutegorie typologique des diffeacuterences importantes existent entre ces pays concernant ces reacutesultats Par ailleurs les systegravemes alimentaires deacutefinis agrave lrsquoeacutechelle des pays sont forceacutement des systegravemes-types extrecircmement geacuteneacuteralisateurs qui omettent drsquoimportantes variations entre les pays des variations qui sont mieux refleacuteteacutees par lrsquoanalyse des chaicircnes drsquoapprovisionnement des produits

8 Eacutemissions totales (eacuteqCO2) issues de lrsquoagriculture par habitant (FAO 2011 et donneacutees deacutemographiques de la Banque mondiale 2011) 9 Apport (c-agrave-d production) drsquoeacutenergie assureacute par la consommation de ceacutereacuteales de racines et de tubercules en pourcentage des disponibiliteacutes eacutenergeacutetiques

alimentaires (FAO Indicateurs de la seacutecuriteacute alimentaire 2011)10 Proportion des deacutepenses des consommateurs par personne consacreacutee aux produits alimentaires et aux boissons non alcooliseacutees telle que deacuteduite du rapport

Euromonitor entre les ldquoDeacutepenses des consommateurs en produits alimentaires et boissons non alcooliseacuteesrdquo et le total des ldquoDeacutepenses des consommateursrdquo (Euromonitor 2014)

Systegraveme alimentaire 1 Systegraveme alimentaire 2 Systegraveme alimentaire 3 Systegraveme alimentaire 4 Systegraveme alimentaire 5

bull Industriel Niveaux eacutetendus de la productiviteacute agricole et des eacutemissions drsquoeacutequivalent CO2 forte urbanisation faible deacutependance aux aliments de base (apport eacutenergeacutetique assureacute par les aliments de base 9

bull Mixte Productiviteacute agricole modeacutereacutee faibles eacutemissions urbanisation infeacuterieure faible deacutependance aux aliments de base9

bull En transition Mecircme niveau drsquourbanisation que pour le Systegraveme 2 mais productiviteacute agricole largement infeacuterieure plus grande deacutependance aux aliments de base et plus large part du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation10

bull Eacutemergent Urbanisation et productiviteacute agricole plus faibles que dans les Systegravemes 1 agrave 3 faibles eacutemissions drsquoeacutequivalent CO2 plus grande deacutependance aux aliments de base9

bull Rural Systegravemes aux niveaux drsquourbanisation et de productiviteacute agricole les plus bas faibles eacutemissions drsquoeacutequivalent CO2 systegravemes caracteacuteriseacutes par la plus forte deacutependance aux aliments de base9 et par la part du budget consacreacutee agrave la nourriture la plus eacuteleveacutee10

bull Eacutetats-Unis Danemark Coreacutee Canada Liban Suegravede Australie

bull Suisse Bulgarie Italie Estonie Allemagne Hongrie Barbade

bull Ukraine Eacutequateur Breacutesil Malaisie Maurice Guyana

bull Honduras Namibie Thaiumllande Ouzbeacutekistan Chine Cameroun

bull Seacuteneacutegal Neacutepal Indoneacutesie Eacutethiopie Bangladesh

Document de consultation

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En regravegle geacuteneacuterale agrave mesure que les pays eacutevoluent drsquoun systegraveme de type rural vers un systegraveme industriel les reacutegimes alimentaires se diversifient et integravegrent davantage drsquoaliments transformeacutes et emballeacutes et plus de proteacuteines de tous types notamment des proteacuteines animales La deacutependance aux aliments de base se reacuteduit ainsi que geacuteneacuteralement la volatiliteacute des prix des aliments La part du budget des meacutenages consacreacutee agrave lrsquoalimentation varie de 50 ou plus dans les pays ayant un systegraveme alimentaire de type rural jusqursquoagrave moins de 20 dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type industriel La deacutenutrition et lrsquoobeacutesiteacute (ldquodouble fardeau de la malnutritionrdquo) coexistent dans tous les pays agrave un degreacute plus ou moins eacuteleveacute Elles sont particuliegraverement prononceacutees dans les Systegravemes alimentaires 3 agrave 5 et constituent un problegraveme particuliegraverement eacutepineux dans certains pays correspondant au Type 5 Lrsquoencadreacute 1 donne des exemples nationaux drsquoexpeacuteriences meneacutees cocircteacute producteur et cocircteacute consommateur dans trois types de systegravemes alimentaires correspondant agrave des pays agrave revenu eacuteleveacute agrave revenu intermeacutediaire de tranche supeacuterieure ou agrave faible revenu1112

Tableau 2 Reacutesultats constateacutes pour chaque type de systegraveme alimentaire

Les descriptions sommaires ci-dessus montrent qursquoil existe des besoins tregraves varieacutes en termes drsquoinvestissement pour chacun des cinq types de systegravemes alimentaires Ideacutealement les choix drsquoinvestissement devraient se fonder sur une eacutevaluation des taux de rentabiliteacute relatifs dans le contexte speacutecifiquement concerneacute et les ressources devraient ecirctre affecteacutees lagrave ougrave les meilleures rentabiliteacutes sont obtenues en reacutepondant parallegravelement agrave un souci drsquoeacutequiteacute Malheureusement tregraves peu drsquoinformations sont publiquement disponibles sur la rentabiliteacute eacuteconomique ou mecircme financiegravere des diffeacuterents investissements reacutealiseacutes dans lrsquoagriculture vis-agrave-vis des reacutesultats sanitaires et nutritionnels

11 Un reacutegime varieacute est deacutefini ici comme un reacutegime alimentaire comportant suffisamment de calories et de proteacuteines et deacutependant peu des aliments de base12 Eacutevidemment il existe drsquoautres MNT lieacutees au reacutegime alimentaire (notamment les maladies cardiovasculaires) qui varient drsquoun type de systegraveme agrave lrsquoautre Les auteurs

ont neacuteanmoins seacutelectionneacute un nombre limiteacute de reacutesultats sanitaires indeacutesirables facilement attribuables au reacutegime alimentaire (IFPRI 2015)

Reacutesultat eacutetudieacute dans le systegraveme alimentaire

Systegraveme alimentaire 1Industriel (productiviteacuteeacuteleveacutee etforte urbanisation)

Systegraveme alimentaire 2Mixte(productiviteacuteeacuteleveacutee maisurbanisation et eacutemissions plus faibles)

Systegraveme alimentaire 3En transition(mecircme niveaudrsquourbanisation que pour le Systegraveme 2 mais productiviteacute plus faible)

Systegraveme alimentaire 4Eacutemergent(urbanisation etproductiviteacute plus faibles que pour les Systegravemes 1 agrave 3)

Systegraveme alimentaire 5Rural(systegravemecorrespondant aux niveaux drsquourbanisation et de productiviteacute les plus bas)

Diversiteacute11 et disponibiliteacute fiable des aliments

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes avec beaucoup drsquoaliments transformeacutes emballeacutes et de proteacuteines animales

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes eacutequilibreacutes en termes de sources de proteacuteines

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes avec beaucoup drsquoaliments frais + apports en proteacuteines

bull Moins diversifieacute quelques produits transformeacutes beaucoup de produits frais

bull Reacutegimes les moins varieacutes avec peu de sources de proteacuteines (animales ou autres)

Accessibiliteacute des aliments

bull Part faible du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation prix stables

bull Part faible du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation prix stables

bull Part modeacutereacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation plus grande volatiliteacute des prix

bull Part eacuteleveacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation systegraveme ougrave les prix sont les plus volatiles

bull Part eacuteleveacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation forte volatiliteacute des prix

Santeacute et nutrition12 bull Essentiellement surpoidsdiabegravete

bull Essentiellement surpoidsdiabegravete

bull Moins de surpoids quelques retards de croissance

bull Nombreux retards de croissance faible obeacutesiteacute chez lrsquoenfant forte obeacutesiteacute chez lrsquoadulte

bull Nombreux retards de croissance double fardeau apparition du problegraveme drsquoobeacutesiteacute chez lrsquoenfant

Tableau preacutepareacute agrave partir des donneacutees de lrsquoIFPRI (2015) Les qualificatifs employeacutes dans ce tableau (comme laquo eacuteleveacute raquo laquo modeacutereacute raquo laquo faible raquo) sont relatifs Pour plus de preacutecisions sur les seuils correspondants voir les donneacutees de lrsquoIFPRI (2015) Les sources utiliseacutees incluent Indice de volatiliteacute des prix alimentaires (FAO 2011) Volume de vente au deacutetail des aliments frais et emballeacutes en kg par habitant (Euromonitor 2014) Disponibiliteacutes proteacuteiques moyennes (moyenne sur 3 ans) en grammes par habitant et par jour (FAO 2011) Part du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation (Euromonitor 2014 ndash voir note de bas de page ndeg9) Retards de croissance et surpoids chez lrsquoenfant (UNICEF diverses anneacutees) Surpoids chez lrsquoadulte (OMS 2014) Preacutevalence du diabegravete (IDF 2014)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Encadreacute 1Reacutesultats constateacutes dans divers systegravemes alimentaires nationaux - Allemagne Breacutesil Indoneacutesie Seacuteneacutegal

Allemagne Systegraveme alimentaire de type 2 - Mixte

Agrave de nombreux eacutegards lrsquoAllemagne ressemble aux autres pays riches mais comme son systegraveme alimentaire est de type 2 elle beacuteneacuteficie drsquoune diversiteacute et drsquoune disponibiliteacute alimentaires leacutegegraverement infeacuterieures et elle est un peu moins affecteacutee par lrsquoobeacutesiteacute infantile que les pays ayant un systegraveme alimentaire de type 1 Parallegravelement lrsquoAllemagne est confronteacutee agrave un gros problegraveme drsquoobeacutesiteacute et de surpoids dans sa population et cherche des moyens drsquoœuvrer pour une offre alimentaire plus saine Ses initiatives comprennent la reformulation des produits pour reacuteduire les teneurs en sel en sucre et en mauvaises graisses ainsi que des mesures incitatives pour favoriser une alimentation et des regravegles alimentaires saines dans les cantines scolaires Du cocircteacute de lrsquooffre lrsquoAllemagne tente drsquoameacuteliorer la diversification de son offre alimentaire en soutenant les agriculteurs et les chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole de maniegravere agrave encourager les consommateurs agrave opter pour une plus large diversiteacute alimentaire LrsquoAllemagne eacutetudie de pregraves les liens entre alimentation et agriculture pour trouver des moyens drsquoameacuteliorer la production durable et la qualiteacute des aliments La question des deacutechets alimentaires est actuellement au centre de lrsquoattention internationale En Allemagne ce problegraveme est traiteacute dans le cadre drsquoune approche ferme axeacutee sur les comportements alimentaires des consommateurs LrsquoAllemagne a creacuteeacute le programme INFORM en 2009 pour encourager les habitudes alimentaires saines et lrsquoactiviteacute physique

Breacutesil Systegraveme alimentaire de type 3 - En transition

Environ 85 pour cent de la population breacutesilienne vit dans des zones urbaines et la part de la diversiteacute eacutenergeacutetique fournie par les ceacutereacuteales racines et tubercules (c-agrave-d aliments de base) est relativement faible Neacuteanmoins les Breacutesiliens consomment quotidiennement pregraves de trois fois moins de fruits et leacutegumes que ce qui est recommandeacute (six portions de fruits etou leacutegumes par jour) et les sucres et graisses satureacutees constituent environ 12 et 10 pour cent respectivement de leur reacutegime alimentaire Mecircme si la sous-alimentation au Breacutesil a baisseacute depuis les anneacutees 1970 six pour cent de la population breacutesilienne en souffre encore aujourdrsquohui (Graziano Da Silva 2011) Mais depuis lrsquoobeacutesiteacute a remplaceacute la sous-alimentation en tant que principale forme de malnutrition chez les adultes en 2008 plus de 53 pour cent des Breacutesiliens de 25 ans ou plus eacutetaient en surpoids ou obegraveses (OMS) Le Breacutesil a deacutemontreacute sa capaciteacute agrave mettre en œuvre des mesures fortes du cocircteacute de lrsquooffre afin de lutter contre le problegraveme du surpoids chez lrsquoadulte et contre les mauvaises habitudes alimentaires En 2014 les centrales drsquoapprovisionnement de fruits et leacutegumes au Breacutesil (CEASA) ont lanceacute une campagne baptiseacutee ldquoEncourager la consommation de fruits et de leacutegumes au sein de lrsquoapprovisionnement alimentaire centralrdquo La premiegravere phase (actuellement en cours) de cette campagne vise agrave ameacuteliorer la disponibiliteacute des fruits et leacutegumes en ciblant les neacutegociants les diffeacuterents acteurs opeacuterant sous licence des CEASA et les producteurs La seconde phase visera lrsquoaugmentation de la demande de fruits et leacutegumes par la diffusion drsquoinformations aupregraves des consommateurs et la promotion des habitudes alimentaires saines (Hawkes 2015)

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Indoneacutesie Systegraveme alimentaire de type 5 - Rural

LrsquoIndoneacutesie pays agrave revenu intermeacutediaire de la tranche infeacuterieure a connu un formidable essor eacuteconomique au cours des quarante derniegraveres anneacutees et son revenu moyen par habitant a atteint 3 475 $ en 2013 avec une espeacuterance de vie moyenne de 71 ans Malgreacute cet essor eacuteconomique et des ameacuteliorations sanitaires la pauvreteacute et le double fardeau de la malnutrition constituent de gros problegravemes dont se preacuteoccupent les deacutecideurs politiques nationaux Nombre de foyers affecteacutes par ce double fardeau habitent dans des zones urbaines ougrave ils ont accegraves agrave un plus large choix de plats cuisineacutes transformeacutes et de repas de restauration rapide et ougrave les emplois et les modes de vie sont moins exigeants physiquement (Roemling et al 2013) Le problegraveme du diabegravete progresse mais reste agrave un niveau plus bas que dans les pays voisins (Martiniuk et al 2011) Dans les zones rurales la faible diversiteacute de lrsquoalimentation rend les populations vulneacuterables face aux flambeacutees des prix alimentaires et les expose agrave des carences en micronutriments Une intervention politique forte visant agrave atteindre la seacutecuriteacute alimentaire dans le pays agrave partir de lrsquooffre nationale drsquoaliments a contribueacute agrave perpeacutetuer une eacuteconomie du riz tenace eacutegalement renforceacutee par des goucircts et preacutefeacuterences de consommation durables privileacutegiant une grande consommation de riz LrsquoIndoneacutesie a tout un passeacute de promotion de la nutrition mais les actions mises en œuvre se sont cibleacutees sur des interventions speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer la santeacute maternelle et infantile (allaitement et alimentation compleacutementaire suppleacutementation en micronutriments et planning familial) Les politiques alimentaires se sont concentreacutees sur la stabilisation des prix du riz et nrsquoont accordeacute que peu drsquoattention agrave la diversification des cultures vivriegraveres La lutte contre le double fardeau de la malnutrition neacutecessite drsquoadopter de nouvelles approches pour promouvoir une plus grande diversiteacute dans la production et la consommation alimentaires une meilleure hygiegravene et un mode de vie plus actif incluant une pratique physique reacuteguliegravere et un controcircle du poids (Soekirman 2011)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Seacuteneacutegal Systegraveme alimentaire de type 5 - Rural

Le Seacuteneacutegal est un pays agrave revenu intermeacutediaire de la tranche infeacuterieure situeacute sur la Cocircte Ouest de lrsquoAfrique Sa population est jeune sur ses 14 millions drsquohabitants 44 pour cent a moins de 15 ans (Banque mondiale 2014) Pregraves de 20 pour cent de la population est exposeacutee agrave lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire avec une grande dispariteacute entre les communauteacutes rurales (251 pour cent) et urbaines (122 pour cent) (Wuehler et al 2011) La deacutenutrition constitue le principal problegraveme de nutrition Par exemple la preacutevalence de lrsquoaneacutemie ferriprive est tregraves eacuteleveacutee et affecte 71 pour cent des enfants de moins de 5 ans 61 pour cent des femmes enceintes et 54 pour cent des femmes en acircge de procreacuteer (USAID 2014) Ceci a de lourdes conseacutequences en termes de santeacute et de deacuteveloppement pour ces groupes deacutemographiques

Le Seacuteneacutegal a fait de reacuteels progregraves contre la malnutrition au cours des vingt derniegraveres anneacutees notamment avec la reacuteduction du taux de retard de croissance chez les enfants de moins de 5 ans et une reacuteduction drsquoenviron 40 de la mortaliteacute infanto-juveacutenile au cours des 5 derniegraveres anneacutees uniquement (Wuehler et al 2011) Ces progregraves sont vraisemblablement attribuables aux mesures suivantes campagne agrave large eacutechelle de suppleacutementation en vitamine A mise en œuvre drsquoun programme national de nutrition extension des interventions pour la survie de lrsquoenfant (gracircce au projet BASICS Soutien de base agrave lrsquoinstitutionnalisation de la survie de lrsquoenfant 1994-2006) et ameacutelioration de la communication pour favoriser ldquoun changement de comportement harmoniseacuterdquo (Wuehler et al 2011)

Les avanceacutees en termes de croissance eacuteconomique et de bien-ecirctre geacuteneacuteral ont eacuteteacute plus modeacutereacutees Alors que la croissance moyenne des pays subsahariens au cours des derniegraveres anneacutees srsquoeacutetablit agrave pregraves de 6 le Seacuteneacutegal nrsquoa enregistreacute qursquoune croissance de 4 entre 2000 et 2010 et de 33 seulement depuis 2006 (USAID 2014) Par ailleurs lrsquoextension du secteur agricole ne repreacutesente qursquoune faible part de cette croissance eacuteconomique Mecircme si lrsquoagriculture emploie 68 de la population active du pays elle ne repreacutesente que 14 du PIB national (Wuhler et al 2011) Le deacuteveloppement agricole a eacuteteacute freineacute par une faible gouvernance un climat drsquoinvestissement peu favorable et lrsquointensification de la concurrence internationale Drsquoautres contraintes se greffent agrave cette situation peacutenuries eacutenergeacutetiques reacutepeacuteteacutees seacutecheresses et inondations autant de problegravemes qui rendent difficile lrsquoentreacutee dans le secteur agricole Le taux de pauvreteacute nrsquoa que faiblement baisseacute (de 483 en 2005 agrave 467 en 2011) avec une dispariteacute croissante entre les zones rurales (571) et la capitale urbaine Dakar (261) (USAID 2014)

Au Seacuteneacutegal le secteur agricole a un gros potentiel de deacuteveloppement et de geacuteneacuteration drsquoun stimulus eacuteconomique plus important pour le pays Selon Feed the Future le gouvernement seacuteneacutegalais a augmenteacute ses investissements dans lrsquoagriculture de plus de 10 par an (Feed the Future 2015) De plus les investissements financeacutes par Millenial Challenge Corporation (MCC) au nord-ouest du pays ougrave la culture de riz est preacutedominante devraient ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute de lrsquoirrigation de 7 800 hectares et la capaciteacute de production de 32 500 hectares et ces ameacuteliorations devraient beacuteneacuteficier agrave pregraves de 270 000 petits exploitants (MCC 2015) Gracircce agrave lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux via un port drsquoimportance majeure agrave lrsquoabondance des terres arables et agrave des entrepreneurs motiveacutes un essor eacuteconomique impulseacute par lrsquoagriculture semble tout agrave fait faisable La production horticole pour lrsquoexport tout comme pour le marcheacute inteacuterieur devrait ecirctre un secteur drsquoexpansion

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3 Investissements visant lrsquoameacutelioration de la nutrition dans diffeacuterents systegravemes alimentaires

Les objectifs des investissements du secteur public sont larges Ils incluent la reacuteduction de la pauvreteacute et de la faim la fourniture de biens publics qui complegravetent les investissements priveacutes et la creacuteation de beacuteneacutefices sociaux et environnementaux (FAO 2012) La nutrition est rarement un objectif premier explicite de lrsquoagriculture mais une attention croissante est accordeacutee agrave lrsquoimpact de lrsquoagriculture et des systegravemes de nutrition sur lrsquoobjectif drsquoameacutelioration de la nutrition notamment avec les investissements dits ldquosensibles agrave la nutritionrdquo Agrave chaque type de systegraveme alimentaire correspondent des opportuniteacutes drsquoinvestissement diffeacuterentes et des contraintes speacutecifiques associeacutees agrave lrsquoobjectif drsquoameacutelioration de la nutrition Les paragraphes suivants traitent des principales caracteacuteristiques des systegravemes alimentaires preacuteceacutedemment deacutefinis ainsi que des opportuniteacutes et contraintes correspondantes dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition Pour simplifier les choses les cinq types de systegravemes alimentaires preacuteceacutedemment deacutefinis seront regroupeacutes en trois cateacutegories IndustrielMixte En transition et EacutemergentRural

31 Systegravemes alimentaires de type industrielmixte (systegravemes 1 et 2)

Les systegravemes alimentaires industriels et mixtes sont caracteacuteriseacutes par des chaicircnes drsquoapprovisionnement et de valeur complexes et geacuteneacuteralement par des niveaux eacuteleveacutes de transformation des aliments13 Les puissants acteurs de la grande distribution et de la transformation des produits peuvent avoir une influence consideacuterable sur la valeur nutritionnelle des aliments produits (Gereffi et al 2009) Les chaicircnes drsquoapprovisionnement complexes peuvent favoriser la disponibiliteacute et lrsquoabordabiliteacute des produits alimentaires gracircce agrave lrsquoaugmentation de la productiviteacute et de lrsquoefficaciteacute de lrsquoapprovisionnement Neacuteanmoins ces avantages peuvent ecirctre contrebalanceacutes par des reacuteductions dans la varieacuteteacute des produits et par un plus grand accegraves aux produits transformeacutes (ex Gereffi et al 2009)

En fait les chaicircnes de valeur et drsquoapprovisionnement complexes et inteacutegreacutees verticalement peuvent finalement priver de choix les consommateurs (Banque mondiale 2008) La production des exploitations agricoles est souvent faccedilonneacutee par les besoins et les preacutefeacuterences des industriels de la transformation des grossistes et des transporteurs dont les activiteacutes sont elles-mecircmes faccedilonneacutees par les demandes des fabricants Ces derniers agrave leur tour reacutepondent aux besoins des principaux distributeurs bas coucircts longues dureacutees de conversation et qualiteacute uniforme Agrave aucun stade des chaicircnes drsquoapprovisionnement actuelles la nutrition nrsquoest une preacuteoccupation premiegravere Il est neacutecessaire drsquoameacuteliorer le secteur de la distribution de deacutetail pour maintenir une diversiteacute de points de vente pour les consommateurs Il est eacutegalement neacutecessaire drsquoameacuteliorer lrsquoaccegraves aux produits frais notamment dans les zones urbaines ougrave les effets coupleacutes des activiteacutes de la distribution de gros et des enseignes de la grande distribution limitent les options alimentaires pour les consommateurs les plus pauvres

Des solutions pourraient ecirctre trouveacutees en ne ciblant pas uniquement la production agricole de faccedilon isoleacutee mais en cherchant eacutegalement agrave changer la maniegravere dont les ingreacutedients de base sont substitueacutes transformeacutes distribueacutes et

13 Food systems that have undergone structural transformation have longer supply chains more highly processed foods and less diversity in primary production (see World Bank 2008 Nugent 2011 Reardon et al 2012 Hawkes et al 2012)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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commercialiseacutes (Hawkes 2012) En effet dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte parallegravelement agrave la sensibilisation du consommateur des mesures de reacuteglementation et drsquoincitation destineacutees agrave modeler lrsquooffre pourraient figurer parmi les actions les plus efficientes et efficaces pour ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels

Au sein des chaicircnes de valeur les approches ciblant les activiteacutes des gros acteurs de la transformation et de la distribution de deacutetail pourraient avoir un impact sensible sur les reacutesultats nutritionnels Il pourrait srsquoagir par exemple drsquoinciter les grandes entreprise agrave reformuler leurs produits en utilisant des ingreacutedients plus sains de creacuteer et drsquoappliquer des reacuteglementations imposant drsquoinformer le consommateur (ex lrsquoeacutetiquetage nutritionnel obligatoire peut pousser les industriels agrave reformuler drsquoeux-mecircmes leurs produits [Hawkes 2015]) Pour ameacuteliorer la santeacute nutritionnelle et environnementale des communauteacutes une solution consiste agrave promouvoir lrsquoapprovisionnement local en mettant les producteurs en relation avec les fournisseurs les plus proches comme les restaurateurs les marcheacutes et les institutions publiques

Mecircme si des solutions sont envisageables en aval la production agricole et les politiques qui lrsquoinfluencent restent des eacuteleacutements majeurs agrave consideacuterer pour ameacuteliorer la disponibiliteacute de produits sains dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte Or les programmes de subventionnement de lrsquoagriculture mis en place dans de nombreux systegravemes alimentaires de type industriel et certains systegravemes de type mixte constituent un obstacle majeur agrave la formulation et agrave la commercialisation drsquoaliments plus sains Dans les pays doteacutes de programmes de ce type les politiques alimentaires et agricoles ont eu un effet deacuteleacutetegravere agrave long terme lrsquoaide srsquoest concentreacutee autour de quelques produits (ceacutereacuteales produits laitiers beacutetail sucre) qui inondent aujourdrsquohui les chaicircnes drsquoapprovisionnement alimentaire (Anand et al 2015) Ce subventionnement de produits peu sains nrsquoest pas lrsquoapanage des pays riches Anderson et al (2013) ont montreacute comment les subventions agricoles dans certains pays en deacuteveloppement creacuteent des incitations preacutejudiciables si bien que les politiques des pouvoirs publics vont agrave lrsquoinverse de la creacuteation et du maintien de chaicircnes drsquoapprovisionnement alimentaire saines Mecircme si les subventions pourraient eacutegalement cibler des produits agricoles sains cette pratique est moins reacutepandue et de magnitude beaucoup plus limiteacutee Drsquoimportants efforts politiques et eacuteconomiques sont neacutecessaires pour repenser ces systegravemes de subventionnement agricole deacutesuets et preacutejudiciables et pour deacutefinir une voie vers une plus grande coheacuterence entre lrsquoagriculture et les objectifs de santeacute

Contraintes

bull Chaicircnes drsquoapprovisionnement longues et complexes modeleacutees par la puissante industrie agroalimentaire (ex gros producteurs gros industriels de la transformation alimentaire et gros distributeurs avec ces trois fonctions geacuteneacuteralement inteacutegreacutees verticalement au sein drsquoune mecircme multinationale)

bull Sensibilisation limiteacutee des consommateurs concernant les avantages en termes de santeacute des aliments nutritifs et concernant les vrais coucircts des aliments plus mauvais pour la santeacute

Investissements

bull Prioriteacute agrave donner agrave la qualiteacute et agrave la diversiteacute et non plus agrave un nombre limiteacute de ceacutereacuteales et de produits drsquoorigine animale

bull Fourniture drsquoaliments plus sains dans certains lieux speacutecifiques (ex eacutecoles hocircpitaux) et nouvelles regravegles en la matiegravere

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bull Raccourcissement des chaicircnes drsquoapprovisionnement (c-agrave-d promotion des chaicircnes drsquoapprovisionnement locales)

bull Promotion drsquoun choix plus eacuteclaireacute de la part des consommateurs gracircce agrave lrsquoeacutetiquetage nutritionnel au marketing social et agrave la sensibilisation en matiegravere de nutrition

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

bull Fiscaliteacute alimentaire coheacuterente avec les objectifs de santeacute programmes publics de subventions destineacutes aux tranches de revenus les plus bas pour favoriser la consommation drsquoaliments sains

bull Reformulation volontaire ou obligatoire des produits

32 Systegravemes alimentaires en transition (systegraveme 3)

Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires En transition (systegraveme 3) ont une meilleure productiviteacute agricole que les systegravemes alimentaires de type eacutemergent ou rural (systegravemes 4 et 5) et ils connaissent les mecircmes transformations structurelles que celles qui se sont deacutejagrave opeacutereacutees dans les systegravemes de type industriel ou mixte Agrave mesure qursquoaugmente lrsquourbanisation les produits alimentaires proviennent de plus en plus de chaicircnes drsquoapprovisionnement et chaicircnes de valeur complexes domineacutees par les gros acteurs de la grande distribution et de lrsquoindustrie de transformation alimentaire Mecircme si lrsquoaugmentation de la productiviteacute reste une prioriteacute dans ces pays les gouvernements devraient privileacutegier les investissements qui modegravelent le systegraveme alimentaire en pleine mutation et la maniegravere dont les produits alimentaires sont traiteacutes et transformeacutes aux eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte dans les chaicircnes de valeur

De nouvelles reacuteglementations et des partenariats avec le secteur priveacute peuvent inciter les acteurs eacutemergents de la distribution de deacutetail et de la transformation alimentaire agrave deacutevelopper des chaicircnes de valeur sensibles aux enjeux de nutrition Il srsquoagirait par exemple de creacuteer des mesures incitatives pour la production et la consommation drsquoaliments enrichis et denses sur le plan nutritionnel Pour peacuterenniser sur le long terme des chaicircnes de valeur axeacutees sur la nutrition plusieurs mesures sont possibles consolidation des organisations de producteurs aide aux technologies agrave petite eacutechelle et ameacutelioration des opeacuterations posteacuterieures agrave la reacutecolte par des investissements visant agrave ameacuteliorer le stockage et le transport

Contraintes

bull Chaicircnes drsquoapprovisionnement de plus en plus complexes limiteacutees par des lacunes technologiques aux eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte (ex chaicircnes du froid)

bull Augmentation de lrsquooffre et de la demande de produits transformeacutes

bull Sensibilisation limiteacutee des consommateurs concernant les avantages en termes de santeacute des aliments nutritifs et concernant les vrais coucircts des aliments plus mauvais pour la santeacute

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Investissements

bull Relier les petits exploitants agrave des chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes agrave forte valeur sous lrsquoimpulsion de lrsquoessor des grands centres urbains

bull Inteacutegrer les enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur en ameacuteliorant les opeacuterations posteacuterieures agrave la reacutecolte en appliquant des normes de seacutecuriteacute sanitaire et en incorporant des cultures plus nutritives (y compris des aliments enrichis)

bull Encourager la demande drsquoaliments nutritifs gracircce agrave la diffeacuterentiation des produits des emballages et des eacutetiquetages

bull Fournir des aliments plus sains dans certains lieux speacutecifiques (ex eacutecoles hocircpitaux) et eacutetablir de nouvelles regravegles en la matiegravere

bull Promouvoir un choix plus eacuteclaireacute de la part des consommateurs gracircce agrave lrsquoeacutetiquetage nutritionnel au marketing social et agrave la sensibilisation agrave la nutrition

bull Reacuteglementer normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

bull Lancer des campagnes dirigeacutees par les pouvoirs publics pour inciter agrave la reformulation volontaire des produits

bull Aider les petits exploitants agricoles agrave satisfaire les contraintes de production (ex organisation de producteurs respect des normes de qualiteacute et de seacutecuriteacute sanitaire)

33 Systegravemes alimentaires de type eacutemergent ou rural (systegravemes 4 et 5)

Dans de nombreuses reacutegions des pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type eacutemergent ou rural les marcheacutes peuvent ecirctre peu deacuteveloppeacutes et difficiles agrave atteindre ce qui pousse les meacutenages agrave ecirctre partiellement ou entiegraverement autosuffisants pour leur approvisionnement alimentaire (Muller 2009) Dans ce contexte les meacutenages deacutecident des aliments agrave produire en fonction de leurs besoins de consommation ce qui relie donc directement la production alimentaire aux objectifs nutritionnels des meacutenages Par conseacutequent les investissements ciblant la production des meacutenages peuvent ecirctre plus rentables dans les reacutegions ougrave les chaicircnes alimentaires sont les moins deacuteveloppeacutees

Le chemin entre une production destineacutee agrave sa propre consommation et une meilleure nutrition est illustreacute dans une eacutetude analysant les effets de posseacuteder une vache sur la consommation quotidienne de produits laitiers par les enfants et sur la reacuteduction des retards de croissance en Inde (Hoddinott et al 2013) Agrave ces deux eacutegards les auteurs ont observeacute des effets positifs du fait de posseacuteder une vache mais uniquement pour les meacutenages vivant dans des villages nrsquoayant pas accegraves aux marcheacutes Aucun effet positif nrsquoa eacuteteacute constateacute pour les meacutenages ayant accegraves aux marcheacutes Cela suggegravere que dans les zones beacuteneacuteficiant drsquoun accegraves limiteacute aux marcheacutes les interventions qui augmentent directement lrsquoaccegraves des meacutenages agrave des aliments denses sur le plan nutritionnel constituent des strateacutegies agricoles prometteuses

Dans un exemple comparable eacutegalement en Inde une initiative de production de produits laitiers par de petits exploitants a reacuteussi agrave tirer parti drsquoune approche de la chaicircne de valeur visant agrave ameacuteliorer et consolider les liens commerciaux existants Lrsquoinitiative a fonctionneacute agrave plusieurs niveaux de la chaicircne de valeur au niveau des exploitants agricoles (introduction de technologies ameacuteliorant la productiviteacute et creacuteation de coopeacuteratives) au niveau politique (faccedilonnement de lrsquoenvironnement politique) et au niveau commercial (ameacutelioration des eacutetapes drsquoapprovisionnement de transformation et de commercialisation du lait notamment en reliant les zones rurales et urbaines indiennes gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures) (Cunningham 2009) Lrsquoinitiative srsquoest eacutetendue jusqursquoagrave inteacutegrer 13 millions de membres et gracircce agrave des investissements cibleacutes lrsquoInde est passeacutee drsquoun statut de pays importateur de produits laitiers agrave celui de premier producteur de lait de chegravevre et de bufflonne et de sixiegraveme plus grand producteur de lait de vache agrave lrsquoeacutechelle internationale

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Lorsqursquoil est possible pour les neacutegociants et les distributeurs de deacutetail drsquoatteindre les producteurs les interventions visant agrave ameacuteliorer les liens commerciaux peuvent srsquoaveacuterer plus efficaces compte tenu du manque de ressources Ce type drsquoapproches des chaicircnes de valeur peuvent ecirctre efficaces pour surmonter les contraintes lieacutees agrave lrsquooffre et agrave la demande de produits et aliments nutritifs Les services de vulgarisation agricole qursquoils soient publics ou priveacutes peuvent ecirctre extrecircmement utiles pour construire des liens commerciaux Hawkes et al (2011) proposent un cadre pour lrsquoutilisation de diffeacuterentes approches de la chaicircne de valeur dans des contextes caracteacuteriseacutes par une agriculture de subsistance Ces interventions sont meneacutees tout au long de la chaicircne drsquoapprovisionnement en commenccedilant par une aide cibleacutee aux producteurs pour finir au niveau de la commercialisation de la sensibilisation des consommateurs et de lrsquoeacuteducation agrave la nutrition

Outre des investissements visant agrave accroicirctre la diversiteacute de production des meacutenages et agrave ameacuteliorer les liens commerciaux les pays et reacutegions doteacutes de systegravemes alimentaires de type rural neacutecessitent des investissements publics dans les infrastructures Pregraves de soixante pour cent de la population rurale du Nigeacuteria doit parcourir plus de deux kilomegravetres pour atteindre la premiegravere route praticable en toute saison et 65 pour cent nrsquoa pas accegraves agrave lrsquoeacutelectriciteacute (Banque mondiale 2008) Malgreacute le caractegravere limiteacute des donneacutees visant agrave deacuteterminer si les investissements dans les infrastructures contribuent directement agrave obtenir des reacutesultats positifs en termes de nutrition et de santeacute (Headey 2012) il est possible de dire que les investissements dans les reacuteseaux routiers ruraux peuvent deacuteclencher des synergies positives avec drsquoautres secteurs et avoir des reacutepercussions sur les reacutesultats de santeacute et de nutrition Gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures les exploitants agricoles peuvent acceacuteder agrave drsquoautres marcheacutes et reacuteduire les pertes apregraves la reacutecolte ce qui permet aux populations rurales drsquoobtenir des revenus suppleacutementaires et une meilleure seacutecuriteacute alimentaire Les investissements dans les techniques drsquoirrigation et autres technologies ameacuteliorant la productiviteacute et les investissements dans les infrastructures peuvent eacutegalement entraicircner des beacuteneacutefices nutritionnels consideacuterables partout ougrave la productiviteacute agricole est faible et ougrave les meacutecanismes drsquoirrigation sont deacuteficients ou inexistants

Dans les pays ougrave preacutedomine une agriculture rurale la capaciteacute des gouvernements peut ecirctre insuffisante pour reacutealiser les interventions et les investissements reacutepertorieacutes ci-dessous Certaines de ces mesures peuvent ecirctre plus efficacement mises en œuvre par des approches deacutecentraliseacutees gracircce agrave des organisations non-gouvernementales (Headey 2012) ou agrave des partenariats public-priveacute (PPP) Un grand nombre de nouveaux PPP ont eacuteteacute constitueacutes au cours des derniegraveres anneacutees mais peu drsquoeacutetudes ont eacuteteacute meneacutees pour eacutevaluer leur impact sur les reacutesultats nutritionnels Seule veacuteritable exception le programme HarvestPlus Challenge qui promeut la biofortification des aliments de base et integravegre des objectifs de nutrition explicites (Meenakshi et al 2010 FAO 2012)

Enfin les socieacuteteacutes agroalimentaires transnationales investissent de plus en plus dans des filiales eacutetrangegraveres pour augmenter les ventes dans les pays en deacuteveloppement (Hawkes 2005) Par conseacutequent dans les pays correspondant aux systegravemes 4 et 5 il pourrait aussi ecirctre beacuteneacutefique drsquoencourager les investissements eacutetrangers directs (IED) sensibles agrave la nutrition parallegravelement agrave un encadrement reacuteglementaire de lrsquoindustrie agroalimentaire en matiegravere de santeacute et de seacutecuriteacute sanitaire par les pouvoirs publics

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Contraintes

bull Marcheacutes non deacuteveloppeacutes faibles liens commerciaux lacunes dans la chaicircne drsquoapprovisionnement dysfonctionnements des marcheacutes coucircts de transaction eacuteleveacutes

bull Faible productiviteacute agricole des petits exploitants familiaux souvent engageacutes dans une agriculture de subsistance

bull Accegraves limiteacute par les producteurs aux intrants et aux capitaux

bull Infrastructures souvent rudimentaires

bull Manque de diversiteacute dans la production peu drsquooptions denses sur le plan nutritionnel pour la consommation

Investissements

bull Augmentation des deacutepenses publiques en faveur drsquoune agriculture saine

bull Investissements dans les infrastructures (ex routes entre les exploitations agricoles et les marcheacutes irrigation et meilleur accegraves agrave lrsquoeau)

bull Augmentation de la demande drsquoaliments agrave forte valeur nutritionnelle et de leur accegraves

bull Reacutevision des droits de proprieacuteteacute fonciegravere

bull Interventions agricoles agrave la fois au niveau des producteurs et au niveau des meacutenages

bull Programmes deacutecentraliseacutes publicspriveacutes de vulgarisation agricole sensibles agrave la nutrition portant notamment sur la microfinance la technologie et autres outils et intrants (ex technologie mobile pour srsquoinformer des conditions des marcheacutes outils et technologies permettant drsquoeacuteconomiser du temps et de la main drsquoœuvre lutte contre les ravageurs ameacutelioration des varieacuteteacutes cultiveacutees)

bull Connexion entre les petits exploitants agricoles et les chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes gracircce agrave diverses approches de la chaicircne de valeur

bull Inteacutegration des enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur par lrsquoameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et des normes de seacutecuriteacute sanitaire et par la promotion des aliments nutritifs (y compris des aliments enrichis)

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

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Application de la typologie des systegravemes alimentaires aux choix drsquoinvestissement

La typologie des systegravemes alimentaires permet de mieux cerner les diffeacuterents besoins et les diffeacuterentes opportuniteacutes drsquoinvestissement des pays qui mettent en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type rural dont la croissance eacuteconomique reste tregraves deacutependante agrave lrsquoagriculture sont confronteacutes agrave un dilemme speacutecifique lorsqursquoils tentent de satisfaire les besoins de consommation actuels de leur population tout en investissant pour le futur afin drsquoameacuteliorer agrave la fois leurs reacutesultats eacuteconomiques et les reacutesultats nutritionnels Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type industriel font face agrave une seacuterie de deacutefis totalement diffeacuterents dont la plupart ont trait agrave lrsquoapprovisionnement de produits frais locaux abordables en deacutepit drsquoune industrie agroalimentaire tregraves efficiente fortement meacutecaniseacutee et verticalement inteacutegreacutee qui privileacutegie les prix bas les longues dureacutees de conservation et une qualiteacute uniforme plutocirct que les enjeux nutritionnels Autant dans les systegravemes de type rural que dans ceux de type industriel un investissement preacutecautionneux dans lrsquoagriculture les systegravemes alimentaires et les institutions peuvent aujourdrsquohui preacuteparer les conditions qui permettront drsquoobtenir des systegravemes alimentaires plus sains demain

Le tableau 3 reacutepertorie plusieurs cateacutegories de politiques drsquoinvestissement dont la capaciteacute agrave ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels est prouveacutee par certaines donneacutees -soit par des investissements orienteacutes vers les producteurs soit par des investissements orienteacutes vers les consommateurs Les exploitants agricoles sont eacutegalement des consommateurs et dans de nombreux cas lrsquoaide agrave la production peut entraicircner une augmentation de la consommation des meacutenages agricoles Par conseacutequent certains investissements reacutepondent aux besoins des deux cocircteacutes du tableau ci-dessous Comme la qualiteacute des donneacutees probantes disponibles est variable et que pour la plupart des politiques drsquoinvestissement eacutevoqueacutees elles ne deacutemontrent pas explicitement un impact direct sur la nutrition lrsquoAnnexe A propose un examen partiel des donneacutees disponibles pour lrsquoutilisation de ces politiques dans lrsquooptique drsquoobtenir des systegravemes alimentaires sains Il convient de souligner que certaines de ces politiques sont particuliegraverement pertinentes dans des systegravemes alimentaires speacutecifiques Par exemple les activiteacutes de recherche et deacuteveloppement (RampD) portant sur la reformulation des produits sont particuliegraverement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type industrielmixte ougrave les consommateurs sont tregraves deacutependants agrave lrsquooffre de produits transformeacutes

Tableau 3 Cateacutegories drsquoinvestissement pour des systegravemes alimentaires sains

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Investissements affectant la nutrition cocircteacute Production Investissements affectant la nutrition cocircteacute Consommation

bull Contrats avec les producteurs coopeacuteratives et autres organisations collectives

bull Commercialisation par le biais des supermarcheacutes

bull Ameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et reacuteduction des pertes

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Infrastructures irrigation routes eacutelectriciteacute approvisionnement en eau

bull Reacuteforme des reacutegimes fonciers

bull Communication

bull Biofortification et enrichissement des aliments

bull Creacuteation de la demande pour des aliments produits localement et ameacutelioration de leur accegraves

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire

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Drsquoapregraves lrsquoanalyse des donneacutees disponibles des eacuteleacutements suffisamment probants montrent que certaines interventions peuvent ameacuteliorer la nutrition la diversiteacute de la production et des aliments et les moyens de subsistance des exploitants agricoles (IFPRI 2014 Berti 2004 Malapit et al 2013 Behrman et al 2012) Cette analyse reacutevegravele eacutegalement que certains objectifs politiques (comme lrsquoaugmentation de lrsquoattention porteacutee agrave la nutrition dans les dispositifs de protection sociale et lrsquoameacutelioration de lrsquoaccegraves agrave des aliments nutritifs au niveau des meacutenages ou au niveau institutionnel) sont beacuteneacutefiques dans tous les contextes quel que soit le type de systegraveme alimentaire Les actions meneacutees pour atteindre ces objectifs ameacuteliorent vraisemblablement de faccedilon directe les choix des consommateurs et lrsquoaccegraves agrave des aliments sains et leur efficaciteacute est solidement attesteacutee (ex les initiatives ldquoOportunidadesrdquo au Mexique et ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo dans lrsquoIowa aux Eacutetats-Unis)

Neacuteanmoins la typologie des systegravemes alimentaires reacutevegravele eacutegalement que les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements reacutepondent agrave des besoins distincts en termes de nutrition si bien que les prioriteacutes agrave recommander varient en fonction des pays Il nrsquoest certainement pas surprenant que parmi les investissements les plus cruellement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent (systegravemes alimentaires 4 et 5) figurent les investissements dans les infrastructures utiliseacutees pour la production et pour les activiteacutes apregraves reacutecolte qui sont coucircteuses et neacutecessitent un effort drsquoinvestissement prolongeacute dans le temps Mais dans ces contextes des investissements moins lourds en faveur des jardins potagers et de lrsquoeacutelevage de beacutetail au niveau des meacutenages sont eacutegalement rentables

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Des changements institutionnels sont neacutecessaires dans tous les types de systegravemes alimentaires mecircme srsquoils ne doivent pas forceacutement prendre la mecircme forme Dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent les organisations non-gouvernementales (ONG) jouent un rocircle deacuteterminant lorsque la capaciteacute des pouvoirs publics est faible Cela implique que les investissements destineacutes agrave consolider et agrave utiliser les ONG pour ameacuteliorer la sensibilisation des meacutenages leur capaciteacute agrave produire des aliments nutritifs et leur accegraves agrave des aliments nutritifs pourraient efficacement ouvrir la voie vers une meilleure nutrition Dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires en transition (systegravemes alimentaires de type 3) des reacuteformes institutionnelles visant agrave renforcer la capaciteacute des organisations de producteurs agrave neacutegocier avec la grande distribution et agrave augmenter la valeur ajouteacutee des produits sont des investissements pertinents Enfin dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte des mesures leacutegislatives et reacuteglementaires pourraient ecirctre neacutecessaires pour permettre aux institutions publiques (cantines scolaires hocircpitaux etc) de srsquoapprovisionner aupregraves drsquoexploitants agricoles locaux ameacuteliorant ainsi la fraicirccheur et la diversiteacute des aliments proposeacutes aux usagers

Lrsquoanalyse proposeacutee ici comporte des limites importantes Premiegraverement -et avant tout- pratiquement aucune donneacutee financiegravere ou eacuteconomique nrsquoest disponible sur la plupart des investissements deacutecrits ci-dessus agrave quelques exceptions pregraves et particuliegraverement concernant les investissements infrastructurels (FAO 2012 Hoddinott et al 2013) Lrsquoabsence drsquoinformations financiegraveres limite consideacuterablement la possibiliteacute de comparer les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements et de deacuteterminer un taux de rentabiliteacute financiegravere indicatif ou mecircme un rapport coucirct-efficaciteacute Il est donc impossible drsquoaffirmer avec certitude que lrsquoune quelconque de ces strateacutegies (pas mecircme celles pour lesquelles il existe des preuves fiables attestant de reacutesultats positifs) constitue un ldquobonrdquo investissement au sens classique de ce terme Il nrsquoy a rien de fondamentalement aberrant agrave cela eacutetant donneacute que les investissements du secteur public nrsquoont geacuteneacuteralement pas agrave deacutemontrer le mecircme type de rentabiliteacute financiegravere qursquoexige le secteur priveacute Neacuteanmoins il serait preacutefeacuterable de pouvoir calculer les taux de rentabiliteacute dans le but de comparer et eacuteventuellement de classer les diffeacuterents investissements envisageables eacutetant donneacute que les ressources publiques disponibles pour investir dans la nutrition sont limiteacutees et que ces mesures font partie des critegraveres preacutevisionnels consideacutereacutes par les banques de deacuteveloppement dans leur deacutecision concernant les precircts attribueacutes au secteur public Par ailleurs comme cela a eacuteteacute le cas avec les investissements expresseacutement axeacutes sur la nutrition eacutetudieacutes dans les seacuteries 2008 et 2013 de The Lancet sur la nutrition maternelle et infantile (Bhutta et al 2008 amp 2013) des eacutevaluations coucircts-beacuteneacutefices approuveacutees par des universitaires pourraient catalyser et harmoniser les investissements des donateurs en creacuteant un consensus sur les investissements agrave privileacutegier

Deuxiegravemement ce document propose une eacutevaluation qualitative des donneacutees de recherche concernant les investissements speacutecifiquement axeacutes sur lrsquoagriculture sur la nutrition et autres types drsquoinvestissements dans une optique drsquoameacutelioration des reacutesultats des systegravemes alimentaires (Annexe A) Cet examen partiel montre que plusieurs approches drsquoinvestissement sont plus pertinentes dans certains types de systegravemes alimentaires que dans drsquoautres Neacuteanmoins cet examen des donneacutees disponibles se fonde sur les reacutesultats drsquoun nombre limiteacute drsquoeacutetudes heacuteteacuterogegravenes reacutealiseacutees dans un nombre limiteacute de contextes

Enfin le fruit de ce travail reacutevegravele une certaine ambiguumliteacute dans la Recommandation 17 du Cadre drsquoaction invitant agrave utiliser des ldquopolitiques drsquoinvestissementrdquo pour accomplir des politiques drsquoalimentation et de nutrition En effet comme cela a eacuteteacute indiqueacute preacuteceacutedemment le terme investissement est geacuteneacuteralement employeacute pour deacutesigner les deacutepenses visant agrave accroicirctre les beacuteneacutefices agrave lrsquoavenir Un grand nombre drsquointerventions et de politiques de ce type ont eacuteteacute eacutevoqueacutees lors de la CIN2 et en drsquoautres occasions par les responsables officiels et les organisations de deacutefense de la santeacute et de la nutrition et elles ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport Neacuteanmoins drsquoautres interventions visant agrave ameacuteliorer les reacutesultats sanitaires et nutritionnels sont deacutesigneacutees de faccedilon plus juste par drsquoautres termes Il srsquoagit des mesures de consommation (inteacutegration drsquoaliments plus sains dans les menus des cantines scolaires) des mesures reacuteglementaires (taxation des boissons et aliments mauvais pour la santeacute) ou des mesures de transferts (utilisation de dispositifs de protection sociale pour encourager les habitudes alimentaires saines) Comme ces interventions offrent des avantages deacutemontreacutes en matiegravere de santeacute et de nutrition elles sont essentielles dans la mise en œuvre du CdA CIN2 Les plus favorables ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport mecircme si elles ne sont pas senseacutees deacutegager un rendement futur

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5 Conclusions et recommandations

Ce rapport analyse les donneacutees actuellement disponibles sur les investissements en faveur de systegravemes alimentaires sains dans la ligneacutee du Cadre drsquoaction de la CIN2 Recommandation 17 Ce rapport emploie une typologie des systegravemes alimentaires extraite du Rapport sur la nutrition mondiale de 2015 qui permet de diffeacuterencier les pays en fonction des caracteacuteristiques de leur systegraveme alimentaire Il en ressort qursquoil existe de consideacuterables diffeacuterences entre les systegravemes alimentaires si bien que les pays doivent proceacuteder agrave des investissements diffeacuterents pour reacutepondre agrave leurs besoins speacutecifiques en termes drsquoalimentation et de nutrition Il apparaicirct eacutegalement que de nombreux types drsquoinvestissements et drsquoinvestisseurs peuvent ecirctre impliqueacutes dans lrsquoobjectif drsquoameacutelioration des reacutesultats sanitaires et nutritionnels des systegravemes alimentaires le secteur public le secteur priveacute et les meacutenages

Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo sont drsquoapregraves cette typologie essentiellement des pays agrave faible revenu La deacutenutrition reste un problegraveme majeur dans ces pays mecircme si certains sont eacutegalement confronteacutes agrave une preacutevalence croissante du surpoids et de lrsquoobeacutesiteacute qui traduisent un changement rapide dans les systegravemes alimentaires et les conditions de nutrition Ces pays peuvent tirer profit drsquoun large eacuteventail drsquoinvestissements notamment ceux ciblant lrsquoameacutelioration des infrastructures et de la productiviteacute agricole mais aussi de strateacutegies visant agrave offrir des choix alimentaires plus diversifieacutes agrave leur population au moyen des chaicircnes de valeur alimentaires ou de la production des meacutenages Nombre de ces investissements ameacutelioreront agrave lrsquoavenir les rentabiliteacutes eacuteconomiques et agricoles Leur coucirct est geacuteneacuteralement tregraves lourd par rapport au niveau de revenu des pays concerneacutes (mais cela est aussi le cas pour certains des investissements neacutecessaires dans les pays plus deacuteveloppeacutes)

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En revanche dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoen transitionrdquo les reacutegimes alimentaires sont deacutejagrave plus varieacutes avec un apport raisonnable de produits frais et de proteacuteines La consommation de produits emballeacutes y augmente et quelques problegravemes de deacutenutrition persistent (retards de croissance essentiellement) Dans ces pays les investissements devraient prioritairement cibler les chaicircnes de valeur pour les aliments secondaires en renforccedilant notamment la technologie de la chaicircne du froid et en reacuteglant drsquoautres problegravemes au niveau des eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte ce qui permettrait drsquoameacuteliorer la productiviteacute geacuteneacuterale du secteur tout en ameacuteliorant lrsquoaccegraves aux aliments sains et la sensibilisation cocircteacute consommateurs Certains de ces investissements peuvent ecirctre coucircteux mais en moyenne ils le sont moins que les investissements infrastructurels si urgemment neacutecessaires dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo Pour reacutesumer les systegravemes alimentaires laquo en transition raquo offrent geacuteneacuteralement une diversiteacute correcte et une bonne disponibiliteacute des aliments mais ils peuvent ameacuteliorer leurs beacuteneacutefices eacuteconomiques et sanitaires en reacutealisant les bons investissements

Pour les systegravemes de type ldquoindustrielrdquo ou ldquomixterdquo les choix drsquoinvestissement devraient avant tout viser une meilleure coheacuterence des politiques publiques avec les objectifs de santeacute et de nutrition en soutenant notamment la production speacutecialiseacutee et de produits frais plutocirct que la culture de quelques varieacuteteacutes de ceacutereacuteales Il y est neacutecessaire drsquoopeacuterer des changements dans les politiques et la gouvernance dans lrsquooptique de favoriser les comportements de consommation sains et de limiter certaines pratiques et dominations industrielles Ces changements sont peu coucircteux en termes financiers mais ils sont politiquement difficiles

Les pays qui souhaitent mettre en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 disposent drsquoune grande varieacuteteacute drsquooptions drsquoinvestissements en faveur de systegravemes alimentaires plus sains Ces options vont depuis les ameacuteliorations agrave grande eacutechelle des infrastructures jusqursquoagrave des soutiens techniques et des aides agrave la commercialisation de plus petite eacutechelle en passant par des mesures drsquoincitation et de sensibilisation des consommateurs Certaines neacutecessitent de lourdes deacutepenses financiegraveres qui seront rentabiliseacutees au bout de plusieurs anneacutees par lrsquoobtention drsquoune agriculture plus productive et plus sensible aux enjeux nutritionnels tandis que drsquoautres nrsquoimpliquent pas reacuteellement de deacutepenses financiegraveres mais uniquement des mesures de reacuteglementation

Il existe encore de profondes lacunes en termes de donneacutees disponibles pour les pays et les investisseurs concernant les options drsquoinvestissement approprieacutees et celles agrave privileacutegier en fonction du type de systegraveme alimentaire et du contexte de nutrition Il faut espeacuterer que les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres coopeacutereront avec les acteurs de la nutrition pour fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees sur les interventions les plus prometteuses eacutevoqueacutees dans ce rapport de maniegravere agrave ce que les pays quel que soit le type de leur systegraveme alimentaire puissent faire des choix eacuteclaireacutes entre les diverses options drsquoinvestissement

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Annexe

Examen des donneacutees disponibles sur la creacuteation de systegravemes alimentaires sains au moyen drsquoinvestissements sensibles agrave la nutrition Interventions agricoles en faveur drsquoune meilleure nutrition

En deacutepit de donneacutees extrecircmement limiteacutees et disparates il semble que les strateacutegies agricoles soient prometteuses pour ameacuteliorer lrsquoeacutetat nutritionnel Encore moins drsquoeacuteleacutements probants sont disponibles sur les strateacutegies ciblant les systegravemes alimentaires dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition en fait il nrsquoexiste aucune litteacuterature sur ce sujet en dehors de celle traitant des politiques agricoles et de quelques politiques axeacutees sur la population et affectant lrsquoindustrie Lrsquoexamen bref et partiel proposeacute dans ce chapitre se concentre sur lrsquoagriculture un thegraveme sur lequel plusieurs contributions cleacutes sont disponibles Certaines des cateacutegories drsquoinvestissement eacutevoqueacutees ci-dessous affectent la nutrition par le biais de la production de la consommation ou par drsquoautres types de canaux

Lrsquoagriculture peut influer sur la nutrition par diffeacuterentes voies dont quatre sont identifieacutees dans la litteacuterature comme constituant des facteurs cleacutes (Ruel amp Alderman 2013) (i) prix des aliments (ii) revenus issus de lrsquoagriculture (iii) consommation de sa propre production due agrave des imperfections du marcheacute et (iv) facteurs lieacutes au sexe Si au niveau des meacutenages lrsquoagriculture a des effets sur la nutrition ces effets sont tregraves vraisemblablement lieacutes agrave un ou plusieurs de ces facteurs Lrsquoexamen de 23 eacutetudes sur cinq types drsquointerventions (biofortification jardins potagers deacuteveloppement de la production laitiegravere pecircche et eacutelevage de beacutetail) reacutevegravele une augmentation de la production et de la consommation par les meacutenages des produits alimentaires cibleacutes par ces interventions Les donneacutees disponibles sont mitigeacutees quant aux effets des interventions agricoles sur drsquoautres aspects notamment sur les apports en micronutriments et lrsquoeacutetat nutritionnel ou sur les revenus Les auteurs attribuent ceci aux insuffisances des eacutetudes en termes de puissance statistique et de collecte des donneacutees plutocirct qursquoagrave un veacuteritable manque drsquoefficaciteacute des programmes (Masset et al 2011)

Un examen anteacuterieur de 30 eacutetudes sur des interventions agricoles (comprenant des interventions en faveur des jardins potagers des interventions en faveur de lrsquoeacutelevage de beacutetail des interventions combineacutees favorisant agrave la fois le jardinage potager et lrsquoeacutelevage et des programmes drsquoirrigation) a reacuteveacuteleacute que la plupart de ces interventions avaient augmenteacute la production alimentaire et que sur ces 30 eacutetudes 19 avaient ameacutelioreacute la nutrition au niveau des meacutenages Sur ces 19 interventions ayant ameacutelioreacute la nutrition 14 avaient investi dans diffeacuterents types de capital (humain financier physique et social) (Berti 2004) Ces deux examens soulignent que le manque de rigueur et lrsquoextrecircme heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des meacutethodes entre les eacutetudes limitent la capaciteacute drsquoanalyse et de geacuteneacuteralisation des reacutesultats (Berti 2004 Masset et al 2011) Cet eacutecueil a eacutegalement eacuteteacute identifieacute dans un autre examen de 27 projets agricoles qui a conclu que les donneacutees probantes attestant drsquoun impact des strateacutegies de production agricole sur lrsquoameacutelioration de la nutrition des femmes et des enfants restaient limiteacutees en grande partie agrave cause des limitations meacutethodologiques des eacutetudes examineacutees par les auteurs (Girard et al 2012)

Document de consultation

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Selon Girard et al (2012) les strateacutegies agricoles ont invariablement et sensiblement ameacutelioreacute les reacutegimes alimentaires et les apports en vitamine A des femmes et des enfants mecircme si cela ne srsquoest pas traduit par des effets positifs sur le statut en vitamine A lrsquoaneacutemie ou la morbiditeacute Plusieurs des eacutetudes qursquoils ont examineacutees ont eu des effets significatifs sur les problegravemes de retard de croissance et drsquoeacutemaciation contrairement agrave ce qui est dit dans le reacutesumeacute des auteurs

Contrats de production et organisations de producteurs

Des contrats de production entre des agriculteurs et le secteur priveacute ont permis aux agriculteurs drsquoacceacuteder aux intrants aux creacutedits et aux services de vulgarisation neacutecessaires (Banque mondiale 2008 Asian Development Bank 2012) En outre gracircce agrave ce type de contrats des petits exploitants agricoles ont pu beacuteneacuteficier de prix et de marcheacutes assureacutes et les entreprises ont partageacute les risques de production et de commercialisation avec les producteurs Neacuteanmoins pour que les petits exploitants puissent tirer profit de lrsquoagriculture contractuelle les conditions preacutealables requises sont nombreuses Ils doivent pouvoir acceacuteder aux routes et aux services drsquoinformation et ils peuvent avoir besoin de se regrouper en organisations eacutetant donneacute que les fournisseurs et les grossistes preacutefegraverent geacuteneacuteralement passer contrat avec des organisations de producteurs qui peuvent contribuer agrave garantir la qualiteacute et la livraison des produits en temps voulu (Taren amp Alaofegrave 2013)

Canaux de la grande distribution

Les pays en deacuteveloppement ont connu un rapide deacuteveloppement des supermarcheacutes suite agrave des transformations du cocircteacute de lrsquooffre et de la demande Les supermarcheacutes peuvent ecirctre deacutetenus par des enseignes locales ou internationales Ils offrent geacuteneacuteralement un large choix drsquoaliments et de produits divers dans un mecircme lieu Par inteacutegration verticale et horizontale (Reardon et al 2012) ils sont souvent deacutetenus par les mecircmes groupes dans lesquels sont concentreacutees les activiteacutes de distribution et drsquoautres fonctions du systegraveme alimentaire Malgreacute les risques inheacuterents agrave ce mode de fonctionnement des eacutetudes ont essentiellement reacuteveacuteleacute des impacts positifs des nouveaux canaux de la grande distribution sur la productiviteacute agricole les prix de vente et les revenus Selon Chege et al (2015) au Kenya les agriculteurs intervenant dans les canaux de la grande distribution ont des revenus plus eacuteleveacutes et produisent plus de fruits et de leacutegumes Les auteurs montrent que ces deux facteurs (revenus et choix de la production veacutegeacutetale) ont eu des effets positifs sur la nutrition les meacutenages agricoles qui approvisionnent les supermarcheacutes consomment pregraves de 15 agrave 20 plus de calories de fer et de zinc et 30 plus de vitamines A Agrave noter neacuteanmoins que la commercialisation favorise la speacutecialisation ce qui reacuteduit la diversiteacute de la production des agriculteurs consideacutereacutes individuellement

Gestion des activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte et reacuteduction des pertes

Les projets de deacuteveloppement des marcheacutes ou de la chaicircne de valeur agricole peuvent eacutegalement ameacuteliorer les activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte avec des effets positifs sur lrsquoeacutetat nutritionnel En effet en ameacuteliorant les techniques de manutention de stockage et de conservation lrsquooptimisation des activiteacutes apregraves reacutecolte entraicircne un lissage de la consommation et augmente la disponibiliteacute tout au long de lrsquoanneacutee drsquoaliments frais et nutritifs Plus particuliegraverement des meacutethodes de conservation preacutecautionneuses permettent de preacuteserver les teneurs en nutriments et de reacuteduire lrsquoutilisation de sucre de sel et drsquoautres ingreacutedients ajouteacutes De plus lrsquoameacutelioration des activiteacutes apregraves reacutecolte augmente la qualiteacute et la quantiteacute des reacutecoltes ce qui se traduit par une augmentation des revenus (Copenhagen Consensus Center 2015)

Creacuteation de la demande pour des aliments cultiveacutes localement et ameacutelioration de leur accegraves

Un programme meneacute aux Eacutetats-Unis dans lrsquoIowa a permis de consideacuterablement augmenter les ventes des productions agricoles locales aux restaurants coopeacuteratives et autres institutions (Ranum amp Wiemerslage 2011) Les producteurs locaux ont ainsi eacuteteacute mis en relation avec des marcheacutes jusqursquoalors inexploiteacutes (ex cantines scolaires) avec une coordination des niveaux de prix et en ciblant avant tout les produits de deuxiegraveme cateacutegorie De plus les producteurs ont beacuteneacuteficieacute de formations et de subventions pour les aider agrave financer des serres agrave diversifier leur production et agrave ameacuteliorer leurs

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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eacutequipements de stockage Ce programme associeacute agrave la marque commerciale preacuteexistante ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo (achetez frais achetez local) ciblait les consommateurs par des activiteacutes de sensibilisation et drsquoeacuteducation inteacutegrant des deacutegustations de produits et des rencontres autour du projet de rapprochement des agriculteurs locaux et des eacutetablissements scolaires Ce programme a permis de piloter six projets au sein drsquoeacutetablissements scolaires dans lesquels lrsquoeacuteducation agrave la nutrition a eacuteteacute inteacutegreacutee aux programmes peacutedagogiques dont les enseignants ont reccedilu une formation et ougrave des reacuteseaux de distribution ont eacuteteacute creacuteeacutes pour inteacutegrer des produits locaux dans les menus des cantines scolaires Enfin le programme a ducirc faire du lobbyisme pour obtenir des changements dans la politique de lrsquoEacutetat afin de permettre aux institutions publiques de srsquoapprovisionner localement Conseacutecutivement agrave ce programme les agriculteurs ont constateacute une ameacutelioration qualitative et quantitative de leur production et les achats drsquoaliments locaux par les restaurants les coopeacuteratives alimentaires et les institutions locales ont augmenteacute de plus drsquoun demi-million drsquoUSD

Jardins potagers

Les impacts positifs des interventions en faveur des jardins potagers sur lrsquoeacutetat nutritionnel les revenus et les habitudes alimentaires sont aujourdrsquohui bien documenteacutes (Taren amp Alaofegrave 2013) Mecircme si certaines interventions ciblent prioritairement la production de leacutegumineuses et de tubercules les productions de fruits de leacutegumes drsquoherbes culinaires et de condiments restent les plus courantes (Taren amp Alaofegrave 2013) Par exemple au Neacutepal une intervention meneacutee en faveur des jardins potagers des meacutenages en association avec une campagne de sensibilisation agrave la nutrition a permis drsquoaugmenter les connaissances sur la nutrition des participants ainsi que la diversiteacute de leur reacutegime alimentaire Les participants ont eacutegalement eu davantage tendance agrave donner des aliments compleacutementaires aux nourrissons et agrave correctement conserver leurs aliments (Jones et al 2005)

Un examen de ces interventions agricoles a reacuteveacuteleacute que sur les neuf interventions en faveur des jardins potagers eacutetudieacutees toutes ont eu des effets positifs -modeacutereacutes agrave eacuteleveacutes- sur les reacutegimes alimentaires Sur les trois interventions pour lesquelles des donneacutees anthropomeacutetriques ont eacuteteacute releveacutees toutes ont permis de reacuteduire les problegravemes drsquoinsuffisance pondeacuterale drsquoeacutemaciation et de retard de croissance chez les enfants Les interventions en faveur des jardins potagers soutiennent favorablement la comparaison avec les autres types drsquointerventions examineacutees mais les auteurs font remarquer que la plupart de ces actions en faveur des jardins potagers inteacutegraient un objectif de nutrition explicite et un investissement en capital humain ce qui nrsquoest pas le cas avec la plupart des autres types drsquointerventions Par conseacutequent il est difficile de comparer les interventions en faveur des jardins potagers avec les autres types drsquointerventions et drsquoisoler les raisons qui expliquent leur succegraves Cela montre neacuteanmoins que les interventions inteacutegrant des investissements diversifieacutes dans diffeacuterents types de capital (comme lrsquoeacuteducation nutritionnelle et la prise en compte de lrsquoeacutegaliteacute entre les sexes) reacuteussissent mieux que celles qui ne le font pas (Berti 2004)

Diversiteacute des cultures

Dans un examen des strateacutegies agricoles visant agrave ameacuteliorer la nutrition Carletto et al (2015) se sont pencheacutes sur trois eacutetudes analysant les liens entre la diversiteacute des cultures et la nutrition Au Neacutepal des donneacutees probantes issues drsquoun programme de nutrition multisectoriel reacutevegravelent que la diversiteacute du reacutegime alimentaire des megraveres et des enfants ainsi que le rapport poidsacircge des enfants sont eacutetroitement lieacutes agrave la diversiteacute de la production14 au niveau du meacutenage (Malapit et al 2013) Il est inteacuteressant de remarquer que cette eacutetude a deacutetermineacute que lrsquoautonomisation des femmes limite les effets neacutegatifs drsquoune production peu diversifieacutee sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des megraveres et des enfants et sur le rapport tailleacircge des enfants Agrave partir de donneacutees de panels une analyse eacuteconomeacutetrique a estimeacute qursquoau Nigeacuteria une augmentation de 10 de la diversiteacute des varieacuteteacutes cultiveacutees entraicircne une augmentation de 24 de la diversiteacute des reacutegimes alimentaires (Dillon et al 2014) En Zambie la diversiteacute de la production (mesureacutee par le nombre total de cultures diffeacuterentes et de groupes alimentaires produits) ainsi que les activiteacutes ciblant les meacutenages

14 En utilisant un indice de la diversiteacute de la production fondeacute sur neuf items alimentaires Groupes drsquoaliments inclus feacuteculents haricots leacutegumineuses et noix leacutegumes-feuilles vert fonceacute tubercules leacutegumes et fruits riches en vitamine A autres fruits et leacutegumes lait et produits laitiers œufs poisson et viande

Document de consultation

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pratiquant une agriculture de subsistance (ex eacutelevage de beacutetail production de fruits et de leacutegumes cultures de plein champ) ont eacuteteacute positivement associeacutees au rapport taillepoids des enfants et inversement associeacutees aux retards de croissance des enfants de plus de 24 mois (Kumar et al 2015) Cela signifie que la diversiteacute de la production au niveau des meacutenages peut avoir des effets positifs sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires et sur les reacutesultats anthropomeacutetriques pour les enfants et les megraveres

Eacutelevage de beacutetail

Les interventions au niveau des meacutenages ciblant lrsquoeacutelevage de beacutetail et lrsquoaquaculture se sont majoritairement focaliseacutees sur la geacuteneacuteration de revenus plutocirct que sur la consommation Mecircme srsquoil y a peu drsquoeacuteleacutements probants disponibles quant agrave lrsquoimpact de ce type drsquoinvestissements sur la nutrition et les reacutegimes alimentaires les aliments drsquoorigine animale sont denses sur le plan nutritionnel et certaines donneacutees montrent des impacts positifs sur les reacutesultats nutritionnels Lrsquoexamen de huit eacutetudes analysant les liens entre la production agricole (production de cultures et eacutelevage de beacutetail) la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des meacutenages et les reacutesultats nutritionnels chez lrsquoenfant conclut que lrsquoeacutelevage de beacutetail est associeacute agrave des reacutesultats positifs en termes de nutrition (Carletto et al 2015)

Produits laitiers volaille et produits de lrsquoaquaculture

Plusieurs eacutetudes ont montreacute que les interventions ciblant la production laitiegravere peuvent augmenter la consommation de produits laitiers et lrsquoapport geacuteneacuteral en nutriments et reacuteduire la preacutevalence des problegravemes de retard de croissance drsquoeacutemaciation et drsquoinsuffisance pondeacuterale (Taren amp Alaofegrave 2013) Le projet baptiseacute ldquoMilk Mattersrdquo (le lait crsquoest important)(reacutefeacuterence) a compareacute deux groupes de participants agrave un groupe teacutemoin Dans le premier groupe les participants ont reccedilu des animaux laitiers (une vache ou quatre chegravevres) et du fourrage Lrsquoautre groupe a eacutegalement eu du fourrage et des animaux laitiers mais ces derniers ont eacuteteacute preacutealablement vaccineacutes et vermifugeacutes Ces interventions ont eacuteteacute reacutealiseacutees dans la reacutegion somali drsquoEacutethiopie ougrave entre 20 et 50 des besoins eacutenergeacutetiques des eacuteleveurs pastoraux proviennent de la consommation de produits laitiers et de produits drsquoorigine animale Dans cette reacutegion les seacutecheresses annuelles aggravent la malnutrition agrave cause notamment drsquoune reacuteduction de la production laitiegravere pendant la saison segraveche La comparaison avec le groupe teacutemoin a reacuteveacuteleacute que les interventions Milk Matters ont permis drsquoaugmenter la consommation de produits laitiers et de stabiliser lrsquoeacutetat nutritionnel des enfants des eacuteleveurs pastoraux en peacuteriode de soudure Par ailleurs il a eacuteteacute estimeacute que ces interventions ont eacuteteacute extrecircmement rentables leur coucirct eacutevalueacute repreacutesente entre 45 et 75 du coucirct des programmes drsquoalimentation theacuterapeutique meneacutes dans le cadre de la prise en charge communautaire de la malnutrition aigueuml Enfin les femmes ont pu deacutegager plus de temps libre ce qui peut avoir des effets positifs sur les pratiques drsquoalimentation des enfants (Sadler et al 2012)

Reacutegimes fonciers

Drsquoapregraves lrsquoexamen de vingt eacutetudes (Lawry et al 2014) les interventions visant agrave formaliser les droits fonciers (comme lrsquoacquisition en libre proprieacuteteacute lrsquoenregistrement des droits par redistribution des terres et la reacutegularisation officielle des droits fonciers coutumiers) sont associeacutes agrave des gains en termes de productiviteacute et de bien-ecirctre social La reconnaissance de jure des droits fonciers permet drsquoaugmenter la valeur moneacutetaire de la productiviteacute des terres de 40 en moyenne mecircme si lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des donneacutees limite la capaciteacute agrave tirer des conclusions formelles Le bien-ecirctre social des beacuteneacuteficiaires (mesureacute par leur consommation ou leurs revenus) a augmenteacute de 15 pour cent en moyenne Les auteurs font eacutegalement remarquer que la qualiteacute des donneacutees disponibles ne permet pas drsquoavoir une assise suffisamment solide pour geacuteneacuteraliser ces reacutesultats et que les mesures qualitatives ne tiennent pas compte des conseacutequences sociales des politiques fonciegraveres telles que le deacuteplacement ou lrsquoeacutegaliteacute hommes-femmes Les beacuteneacutefices ont eacuteteacute largement plus importants en Asie et en Ameacuterique latine qursquoen Afrique et ont eacuteteacute variables en fonction du niveau de revenu les effets moindres constateacutes en Afrique subsaharienne peuvent srsquoexpliquer par un reacutegime foncier coutumier deacutejagrave largement eacutetabli et eacutetendu Mecircme srsquoil semble que la reconnaissance des droits fonciers contribue au bien-ecirctre social ces effets sont extrecircmement variables et speacutecifiques au contexte (Lawry et al 2014)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire conditionnel (TMC)

Les donneacutees disponibles en la matiegravere suggegraverent que les programmes de TMC ont des impacts significatifs sur lrsquoanthropomeacutetrie des enfants et certaines eacutetudes montrent des effets chez les plus jeunes enfants qui beacuteneacuteficient plus longtemps de la protection sociale (Ruel et Alderman 2013) En outre ces programmes ont des effets positifs sur drsquoautres facteurs qui se reacutepercutent sur lrsquoeacutetat nutritionnel notamment lrsquoaugmentation des deacutepenses des meacutenages la seacutecuriteacute alimentaire et lrsquoameacutelioration des reacutegimes alimentaires (Leroy et al 2009) La protection sociale a joueacute un rocircle important pour reacuteduire la deacutenutrition en Colombie le seul pays actuellement en passe drsquoatteindre les quatre objectifs de lrsquoAssembleacutee mondiale de la Santeacute (IFPRI 2014a) De plus le fait de rendre la protection sociale plus sensible aux enjeux de nutrition est une strateacutegie prometteuse eacutetant donneacute que les deacutepenses publiques engageacutees dans la protection sociale progressent dans le monde entier (IFPRI 2014a)

Partenariats public-priveacute

Dans nrsquoimporte quel pays consideacutereacute la consommation alimentaire est deacutetermineacutee par les secteurs de la production de la transformation alimentaire de la distribution de gros et de la distribution de deacutetail Par conseacutequent le secteur priveacute a un eacutenorme impact sur les habitudes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels De plus drsquoautres secteurs comme la teacuteleacutephonie mobile les meacutedias et le secteur de la santeacute influent sur la consommation et les preacutefeacuterences des consommateurs Les partenariats public-priveacute (PPP) pourraient aider agrave mettre en relation les agriculteurs avec les chaicircnes drsquoapprovisionnement gracircce agrave des investissements dans des biens publics et dans des politiques facilitant le deacuteveloppement du commerce et des marcheacutes ainsi que dans lrsquoeacuteducation et la formation pour deacutevelopper la capaciteacute technique des agriculteurs et les aider agrave respecter les normes de tri drsquoemballage et de culture (Narrod et al 2008)

De plus le secteur public peut inciter le secteur priveacute agrave adopter des politiques favorables aux enjeux de nutrition Il peut le faire gracircce agrave des reacuteglementations directes des engagements volontaires ou par le biais de PPP dans lesquels les deux secteurs exploitent mutuellement leurs ressources et creacuteent de la valeur partageacutee Les PPP pourraient permettre au secteur public drsquointensifier ses interventions et de tirer au mieux parti de ses investissements gracircce agrave la capaciteacute eacutetablie drsquoexeacutecution et de deacuteveloppement du secteur priveacute De son cocircteacute le secteur priveacute pourrait beacuteneacuteficier drsquoun partage des risques et de la creacuteation drsquoune valeur partageacutee gracircce agrave lrsquoameacutelioration de sa perception par le public Les donneacutees disponibles sur les PPP axeacutes sur la nutrition sont rares et il nrsquoa pas encore eacuteteacute deacutetermineacute si les PPP sont plus efficaces que drsquoautres types drsquoengagements avec le secteur priveacute (Hoddinott et al 2015)

Investissements infrastructurels et nutrition

Irrigation

Alors que lrsquoimpact de lrsquoirrigation sur la reacuteduction de la pauvreteacute est bien documenteacute les effets de lrsquoameacutelioration des techniques drsquoirrigation sur la nutrition ne le sont pas (Hussain amp Hanjra 2004) Neacuteanmoins certaines donneacutees indiquent que lrsquoirrigation peut aider agrave reacuteduire la malnutrition chronique et saisonniegravere par lrsquoaccroissement de la consommation drsquoaliments de base et drsquoaliments drsquoorigine animale conseacutecutivement agrave une augmentation des revenus et agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute de lrsquoeacutelevage (Taren amp Alaofegrave 2013) De plus en permettant de cultiver pendant toute lrsquoanneacutee des

Document de consultation

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varieacuteteacutes agrave forte valeur lrsquoirrigation peut ameacuteliorer la consommation de certains aliments Au Beacutenin des systegravemes drsquoirrigation au goutte-agrave-goutte alimenteacutes par lrsquoeacutenergie solaire ont permis drsquoaugmenter la consommation de fruits et leacutegumes jusqursquoagrave atteindre les apports journaliers recommandeacutes et les revenus tireacutes de la production veacutegeacutetale ont permis aux agriculteurs drsquoacheter des aliments de base des leacutegumes secs et des sources de proteacuteines pendant la saison segraveche Selon une enquecircte les beacuteneacuteficiaires de ce projet drsquoirrigation eacutetaient 17 pour cent moins susceptibles de se deacutefinir comme eacutetant en situation drsquoinseacutecuriteacute alimentaire (Burney et al 2010)

Au Ghana une technologie agrave bas coucirct drsquoirrigation par les nappes phreacuteatiques peu profondes a permis drsquoameacuteliorer la rentabiliteacute et de creacuteer des emplois pendant la saison segraveche Toutefois la diversiteacute des apports alimentaires nrsquoa pas progresseacute pour les agriculteurs utilisant les techniques drsquoirrigation et elle a mecircme reculeacute pour les agriculteurs deacutetenant un type speacutecifique de puits peu profond Les auteurs pensent que cela peut ecirctre ducirc agrave lrsquoimpact deacutefavorable sur le plan nutritionnel de la monoculture que lrsquoirrigation a favoriseacutee dans certains cas (Namara et al 2011) Crsquoest pourquoi il est essentiel de tenir compte des impacts neacutegatifs potentiels des programmes drsquoirrigation tels que la deacutependance accrue agrave la monoculture et les maladies veacutehiculeacutees par lrsquoeau De plus amples recherches sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les technologies drsquoirrigation peuvent entraicircner des reacutesultats positifs sur le plan de la nutrition et comment les risques peuvent ecirctre reacuteduits notamment le risque que de lrsquoeau contamineacutee affecte la santeacute des populations via les reacuteseaux drsquoirrigation (Taren amp Alaofegrave 2013) Les effets de lrsquoirrigation varient consideacuterablement en fonction de plusieurs facteurs notamment les contextes eacutecologique et eacutepideacutemiologique de la reacutegion consideacutereacutee (Taren amp Alaofegrave 2013)

Il est essentiel de noter que les infrastructures drsquoirrigation neacutecessitent geacuteneacuteralement drsquoorganiser des services de vulgarisation et un soutien technique pour assurer la durabiliteacute de la technologie drsquoirrigation Les investissements devraient ecirctre reacutealiseacutes en fonction des ressources et des profils eacutecologiques reacutegionaux Mais lagrave ougrave les marcheacutes sont relativement peu deacuteveloppeacutes et ougrave les nappes souterraines sont facilement accessibles des technologies moins exigeantes en ressources pourraient ecirctre appliqueacutees (comme les puits peu profonds eacutevoqueacutes ci-dessus dans le cas du Ghana) Le passage agrave des technologies drsquoirrigation plus avanceacutees peut neacutecessiter une capaciteacute de fabrication reacutegionale des liens avec les marcheacutes et des intrants financiers Dans les deux cas les gouvernements peuvent srsquoassocier avec des reacutealisateurs de projets notamment le secteur priveacute et les ONG pour encourager une large adoption des technologies drsquoirrigation

Reacuteseaux routiers eacutelectriciteacute et ameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau

Des preuves limiteacutees suggegraverent que les investissements dans les reacuteseaux routiers geacutenegraverent des impacts positifs sur la productiviteacute agricole lrsquoaugmentation du PIB dans les zones rurales et la reacuteduction de la pauvreteacute (Knox et al 2013) Les investissements dans les reacuteseaux eacutelectriques ont de plus larges impacts lagrave ougrave les systegravemes agricoles sont plus modernes et ougrave les besoins en eacutelectriciteacute sont plus grands Enfin lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau peut avoir des effets positifs sur le deacuteveloppement des enfants de moins de cinq ans mecircme si les eacutetudes actuellement disponibles sont de faible qualiteacute (Dangour et al 2013)

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Communications

Les investissements visant agrave augmenter la disponibiliteacute des informations et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes peuvent ameacuteliorer le bien-ecirctre social Internet et les technologies mobiles permettent de communiquer rapidement les informations lieacutees agrave lrsquoagriculture et agrave la nutrition dans les populations rurales toutefois de forts taux drsquoanalphabeacutetisme des infrastructures inadapteacutees et le coucirct des services drsquoinformation constituent un frein pour le deacuteveloppement des

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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systegravemes drsquoinformation dans les zones rurales Les technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) peuvent promouvoir la nutrition de faccedilon directe gracircce aux campagnes de marketing social et de faccedilon indirecte en favorisant la productiviteacute des petits exploitants agricoles En Tanzanie par exemple des centres de teacuteleacutecommunications ont permis aux petits exploitants agricoles drsquoacceacuteder agrave des informations sur les creacutedits sur les marcheacutes et aux preacutevisions meacuteteacuteorologiques (Mtega amp Ronald 2013)

Behrman et al (2012) ont constateacute des rapports BeacuteneacuteficiesCoucircts positifs lieacutes agrave lrsquoameacutelioration des informations sur les marcheacutes gracircce agrave la technologie SMS dans deux pays drsquoAsie du Sud et quatre pays drsquoAfrique Des investissements dans des programmes drsquoalphabeacutetisation avec des partenariats avec le secteur priveacute destineacutes agrave reacuteduire les coucircts et des services lieacutes agrave lrsquoappropriation des informations pourraient favoriser lrsquoexpansion des TIC dans les zones rurales Des informations sur la nutrition devraient eacutegalement ecirctre communiqueacutees

Biofortification

La biofortification peut constituer un investissement extrecircmement rentable apregraves la mise de fonds initiale pour concevoir les varieacuteteacutes biofortifieacutees mener des essais dans le pays et creacuteer la demande et les marcheacutes locaux la suppleacutementation nutritionnelle par biofortification peut devenir auto-suffisante avec peu de coucircts reacutecurrents (Meenakshi 2008) Lrsquoeacutelargissement des chaicircnes de valeur pour inteacutegrer des aliments biofortifieacutes et enrichis est une strateacutegie prometteuse pour lrsquoameacutelioration de lrsquoapport en micronutriments et de lrsquoeacutetat nutritionnel geacuteneacuteral des consommateurs Les campagnes de commercialisation associeacutees agrave une sensibilisation agrave la nutrition ameacuteliorent lrsquoacceptation par les consommateurs et leur propension agrave acheter ce type drsquoaliments (Meenakashi et al 2012)

Les donneacutees disponibles sur lrsquoefficaciteacute de la biofortification pour ameacuteliorer les reacuteserves en micronutriments sont solides et de plus en plus nombreuses Par exemple une eacutetude bien connue (Low et al 2007) a eacutevalueacute un programme meneacute sur deux ans au Mozambique qui a cibleacute 741 meacutenages agricoles Avec ce programme les meacutenages ont eu accegraves agrave des pieds de patates douces agrave chair orange (OFSP) (varieacuteteacute seacutelectionneacutee de maniegravere agrave avoir une haute teneur en becirctacarotegravene) et agrave des services de vulgarisation Les services de vulgarisation couvraient plusieurs thegravemes depuis des informations sur la nutrition jusqursquoaux meacutethodes de production et de commercialisation Une augmentation de lrsquoapport en vitamine A a eacuteteacute constateacutee chez les enfants des meacutenages beacuteneacuteficiaires ainsi qursquoune augmentation nette des concentrations seacuteriques moyennes en reacutetinol et la preacutevalence des faibles concentrations seacuteriques en reacutetinol est passeacutee de 60 pour cent agrave 38 pour cent Aucun changement nrsquoa eacuteteacute observeacute dans les meacutenages teacutemoins alors que tous les enfants de la communauteacute avaient eu accegraves agrave des suppleacutements en vitamine A Les auteurs font remarquer que leurs reacutesultats mettent en eacutevidence la neacutecessiteacute de mener des interventions multiples inteacutegrant notamment la suppleacutementation nutritionnelle ainsi que des approches axeacutees sur les aliments (Low et al 2007) Des donneacutees plus reacutecentes tireacutees drsquoessais controcircleacutes randomiseacutes meneacutes agrave plus large eacutechelle ont eacutegalement reacuteveacuteleacute des effets positifs de lrsquointroduction des OFSP aupregraves de 12 000 et 10 000 meacutenages au Mozambique et en Ouganda respectivement (Hotz et al 2011 Hotz et al 2012)

Outre les OFSP drsquoautres varieacuteteacutes peuvent ecirctre biofortifieacutees comme par exemple le bleacute biofortifieacute en zinc le riz enrichi en fer ou le maiumls enrichi en proteacuteines Pour toutes ces espegraveces un potentiel drsquoameacutelioration des reacuteserves du micronutriment ou macroeacuteleacutement cibleacute a eacuteteacute deacutemontreacute Les donneacutees prouvant lrsquoefficaciteacute nutritionnelle de la biofortification sont solides mais des recherches plus approfondies sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les cultures biofortifieacutees affectent les rendements et les profits des agriculteurs et comment creacuteer des marcheacutes locaux et de la demande dans divers contextes climatiques et socio-eacuteconomiques Des donneacutees disponibles sur des reacutegions rurales du Ghana suggegraverent que les consommateurs acceptent de payer un prix plus eacuteleveacute pour les produits biofortifieacutees agrave condition de recevoir des informations sur leurs beacuteneacutefices nutritionnels (Banerji et al 2013)

Document de consultation

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Liste des abreacuteviations

ATNI Access to Nutrition Index

CdA CIN2 Cadre drsquoAction de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

CIMSANS Center for Integrated Modeling of Sustainable Agriculture amp Nutrition Security

CIN2 Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

eacuteqCO2 Eacutequivalent dioxyde de carbone

FAO Organisation des Nations Unies pour lrsquoalimentation et lrsquoagriculture

GNR Rapport sur la nutrition mondiale

IDF Feacutedeacuteration internationale du diabegravete

IED Investissement eacutetranger direct

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

IOM Institute of Medicine

MCC Millennial Challenge Corporation

MNT Maladies non transmissibles

OFSP Patate douce agrave chair orange (Orange Flesh Sweet Potato)

OMS Organisation mondiale de la Santeacute

ONG Organisation non gouvernementale

PIB Produit inteacuterieur brut

PPP Partenariat public-priveacute

RampD Recherche et deacuteveloppement

TIC Technologies de lrsquoinformation et de la communication

TMC Programmes de transfert moneacutetaire conditionnel

UNICEF Fonds international de secours agrave lrsquoenfance des Nations unies

Creacutedits photos

Couverture FAOSwiatoslaw Wojtkowiak

Page 3 FAOThomas Moth Poulsen

Page 7 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 13 World Bank

Page 14 Wikicommons

Page 15 FAOJess Fanzo

Page 15 FAOIsaac Kasamani

Page 17 Fotolia

Page 18 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 20 Fotolia

Page 23 FAOValerio Crespi

Page 25 FAORachel Nugent

Page 26 FAOSebastiaacuten Villar

Page 35 FAOOscar Castellanos

Secreacutetariat de lrsquoUNSCNE-mail scnfaoorg bull Internet wwwunscnorg bull co FAO bull Viale delle Terme di Caracalla bull 00153 Rome Italie

FR

Vision de lrsquoUNSCN Un monde libeacutereacute de la faim et de toutes les formes de malnutrition est reacutealisable dans cette geacuteneacuteration

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN

Document de consultation

Avec le soutien de

par deacutecision du Bundestag allemand

Page 7: Investir pour des systèmes alimentaires sains...Investir pour des systèmes alimentaires sains Sommaire Avant-propos3 Messages clés 5 1.Introduction 7 2. Qu’est-ce qu’un système

Document de consultation

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Ce document eacutevoque plusieurs solutions mutuellement beacuteneacutefiques pour les investisseurs (priveacutes ou publics) opeacuterant dans les secteurs de lrsquoagriculture et des systegravemes alimentaires et pour la nutrition et la santeacute des populations Prenons un seul exemple Les investisseurs priveacutes trouvent de plus en plus drsquoopportuniteacutes agrave investir dans les chaicircnes de valeur pour ameacuteliorer la disponibiliteacute de produits horticoles frais locaux dans les supermarcheacutes du monde entier Gracircce agrave un soutien technique et agrave des aides agrave la formation des agriculteurs ils investissent dans la capaciteacute des petits exploitants agricoles agrave atteindre les marcheacutes commerciaux Parallegravelement le secteur public est responsable drsquoinvestissements importants (infrastructure de lrsquoeau et reacuteseau routier notamment) qui contribuent agrave creacuteer un environnement propice agrave lrsquoefficaciteacute du secteur priveacute Les pouvoirs publics peuvent eacutegalement eacutetendre leurs deacutecisions drsquoinvestissement de maniegravere agrave inciter le secteur priveacute agrave investir dans des systegravemes alimentaires sains (par le co-investissement des mesures fiscales des subventions ou des reacuteglementations)

Ce document offre un cadre pour comprendre les diffeacuterents systegravemes alimentaires existants et les besoins drsquoinvestissement correspondants et analyse des donneacutees probantes relatives aux interventions et aux investissements qui favorisent la nutrition et la santeacute Il a pour objectif drsquoencourager le dialogue et la reacutealisation de recherches plus approfondies sur les investissements les plus prometteurs pour promouvoir des systegravemes alimentaires sains dans de multiples pays et contextes locaux diffeacuterents Il souligne eacutegalement drsquoimportantes lacunes dans les donneacutees disponibles des lacunes qursquoil conviendrait de combler pour aider les pays agrave mettre en œuvre les recommandations de la CIN2 en matiegravere drsquoinvestissements publics et priveacutes

Anna Lartey

DirectriceDivision de la nutrition et des systegravemes alimentairesFAO

Francesco Branca

DirecteurDeacutepartement Nutrition pour la santeacute et le deacuteveloppementOMS

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Messages cleacutes

Plusieurs types drsquoinvestissements en faveur de systegravemes alimentaires plus sains sont possibles pour les pays qui souhaitent mettre en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 Les investissements visant agrave ameacuteliorer la nutrition et la santeacute vont depuis les ameacuteliorations agrave grande eacutechelle des infrastructures jusqursquoagrave des soutiens techniques et des aides agrave la commercialisation de plus petite eacutechelle Ces investissements doivent ecirctre compleacuteteacutes par des mesures reacuteglementaires et volontaires par une sensibilisation des consommateurs et par des mesures incitatives

Chaque systegraveme alimentaire a la capaciteacute de produire les aliments sains neacutecessaires agrave une bonne nutrition et agrave la santeacute des populations

Les investissements dans les systegravemes alimentaires doivent ecirctre speacutecifiquement adapteacutes au contexte Les deacutecisions drsquoinvestissement doivent tenir compte des diffeacuterences entre les systegravemes alimentaires et srsquoappuyer sur les leccedilons tireacutees drsquoautres expeacuteriences

Les investissements sont plus rentables lorsque des conditions favorables sont reacuteunies et que les interventions se renforcent les unes les autres en misant sur plusieurs types de capital (humain financier physique)

Mecircme si la plupart des investissements dans les systegravemes alimentaires proviennent du secteur priveacute crsquoest le secteur public qui assume la responsabiliteacute premiegravere de fournir les biens publics et de renforcer les valeurs sociales en reacutepondant aux besoins non couverts par le marcheacute priveacute Le secteur public devrait tester de nouvelles faccedilons de tirer au mieux parti de ses investissements et de son pouvoir de reacuteglementation pour inciter le secteur priveacute agrave inteacutegrer lrsquoameacutelioration de la nutrition dans ses objectifs

Il existe encore de profondes lacunes agrave combler en termes de donneacutees disponibles pour aider les pays et les investisseurs agrave choisir parmi les options drsquoinvestissement approprieacutees et deacuteterminer les investissements agrave privileacutegier en fonction du type de systegraveme alimentaire et du contexte de nutrition Les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres devraient fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees pour mieux identifier les investissements les plus prometteurs en matiegravere drsquoameacutelioration de la nutrition et de la santeacute

Les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres devraient fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees pour mieux identifier les investissements les plus prometteurs en matiegravere drsquoameacutelioration de la nutrition et de la santeacute

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Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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1 Introduction

La deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition (CIN2) qui srsquoest tenue le 21 novembre 2014 a constitueacute une eacutetape fondamentale pour faire avancer les liens entre lrsquoagriculture et la nutrition La Confeacuterence a ratifieacute la Deacuteclaration de Rome sur la nutrition1 un document politique qui contient lrsquoengagement agrave reacuteduire la malnutrition sous toutes ses formes et a reacutedigeacute un Cadre drsquoaction un document politique qui propose plusieurs strateacutegies et options politiques aux pays pour satisfaire cet engagement2 La Recommandation 17 du Cadre drsquoaction de la CIN2 encourage les gouvernements les organismes programmes et fonds des Nations-Unies et drsquoautres acteurs agrave utiliser des politiques drsquoinvestissement pour identifier les possibiliteacutes drsquoatteindre les objectifs mondiaux convenus en matiegravere drsquoalimentation et de nutrition

1 httpwwwfaoorgresourcesinfographicsinfographics-detailsfrc266119 2 httpwwwfaoorg3a-mm215fpdf

Document de consultation

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Les politiques drsquoinvestissement du secteur public correspondent aux deacutepenses engageacutees par les gouvernements en vue drsquoameacuteliorer les beacuteneacutefices socieacutetaux agrave lrsquoavenir Dans les secteurs alimentaires et agricoles ces politiques drsquoinvestissement visent agrave ameacuteliorer la production la productiviteacute lrsquoabordabiliteacute des aliments sains leur accegraves et leur consommation Ces politiques peuvent eacutegalement inclure des efforts de la part des gouvernements pour inciter le secteur priveacute agrave investir dans des systegravemes alimentaires sains Parmi les exemples de politiques drsquoinvestissement figurent la creacuteation de chaicircnes de valeur favorisant lrsquoameacutelioration de la nutrition des mesures drsquoaide aux petits exploitants agricoles et aux exploitants familiaux ou encore lrsquoameacutelioration des infrastructures

Selon la FAO (2013) Les systegravemes alimentaires ont une incidence sur la disponibiliteacute et sur lrsquoaccessibiliteacute drsquoaliments varieacutes et nutritifs et donc sur la capaciteacute des consommateurs agrave avoir un reacutegime alimentaire sain Mais les liens entre les systegravemes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels sont geacuteneacuteralement des liens indirects sur lesquels influent aussi le niveau de revenu les prix la sensibilisation du consommateur et drsquoautres facteurs De plus les interventions et politiques ciblant les systegravemes alimentaires ont rarement pour objectif premier drsquoameacuteliorer la nutrition si bien que leur impact en la matiegravere est souvent difficile agrave suivre et que les chercheurs en concluent parfois qursquoelles sont inefficaces pour reacuteduire la malnutrition

Mecircme si telle nrsquoest pas la conclusion du preacutesent document force est de constater que les donneacutees probantes attestant du lien entre les systegravemes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels font cruellement deacutefaut Selon le Global Panel on Agriculture and Food Systems for Nutrition (groupe mondial sur lrsquoagriculture et les systegravemes alimentaires pour la nutrition) ldquoles interventions politiques sur les marcheacutes et dans le domaine commercial nrsquoont eacuteteacute que faiblement eacutetudieacutees en lien avec les systegravemes alimentaires dans les pays agrave revenu faible et intermeacutediairerdquo Il est donc neacutecessaire de mettre davantage lrsquoaccent sur ce ldquochaicircnon manquantrdquo au niveau de cette marge de manœuvre politique entre les politiques agricoles et les politiques orienteacutees vers les consommateurs (GloPAn 2015)

En effet les politiques des pouvoirs publics influent sur la capaciteacute de lrsquoagriculture et des systegravemes alimentaires agrave contribuer agrave des habitudes alimentaires saines et agrave lrsquoameacutelioration de la nutrition (FAO 2015) Il ne srsquoagit pas de la seule influence ni mecircme de la plus forte mais si elles sont strateacutegiquement eacutelaboreacutees les politiques des pouvoirs publics peuvent assurer la fourniture de biens publics catalyser lrsquoaide du secteur priveacute pour apporter des contributions positives et creacuteer des mesures incitatives qui guident les consommateurs vers les bons choix Ce document deacutecrit plusieurs politiques publiques et opportuniteacutes drsquoinvestissement susceptibles drsquoameacuteliorer les reacutesultats en termes de nutrition et de santeacute Il souligne eacutegalement plusieurs strateacutegies envisageables par les gouvernements pour encourager le secteur priveacute agrave investir dans la capaciteacute de lrsquoagriculture agrave obtenir des reacutesultats plus sains Le secteur priveacute est un partenaire crucial les inteacuterecircts priveacutes repreacutesentent la plus grande part des investissements reacutealiseacutes dans lrsquoagriculture (FAO 2012) mais ils continueront agrave accorder une place insuffisante aux enjeux de nutrition tant que les gouvernements ne lanceront pas des mesures incitatives favorisant les beacuteneacutefices sociaux et environnementaux crsquoest-agrave-dire tant qursquoils ne creacuteeront pas un environnement plus favorable en termes de risques et de rentabiliteacute

Partant du constat que les besoins en matiegravere de politiques leur faisabiliteacute et leurs objectifs sont speacutecifiques agrave chaque contexte ce document propose une typologie des systegravemes alimentaires depuis le type ldquoruralrdquo jusqursquoau type ldquoindustrielldquo et formule des conseils sur les investissements les plus approprieacutes pour reacutepondre aux besoins de chaque type Un chapitre compleacutementaire illustrant les diffeacuterentes composantes drsquoun systegraveme alimentaire est preacutesenteacute ci-dessous3

3 LrsquoAnnexe A propose un examen des donneacutees disponibles sur les interventions drsquoameacutelioration de la nutrition deacutefinies selon cinq approches diffeacuterentes au sein des systegravemes alimentaires 1) interventions pour que les chaicircnes de valeur accordent plus drsquoimportance aux enjeux de nutrition 2) mise en œuvre de pratiques agricoles speacutecifiques 3) ameacutelioration de la gouvernance et des institutions 4) ameacutelioration des infrastructures et 5) promotion des nouvelles technologies et des activiteacutes de RampD

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Qursquoest-ce qursquoun systegraveme alimentaire sain

21 Composantes drsquoun systegraveme alimentaire

Les systegravemes alimentaires englobent les multiples eacutetapes de transformation des ressources naturelles et des efforts humains en denreacutees alimentaires neacutecessaires agrave la vie humaine Ces eacutetapes (depuis lrsquoexploitation agricole jusqursquoaux eaux useacutees domestiques) comprennent la culture la reacutecolte la transformation lrsquoemballage la distribution le marketing la commercialisation la consommation et lrsquoeacutelimination des deacutechets La plupart de ces eacutetapes sont regroupeacutees dans ce qui est appeleacute le laquo cocircteacute de lrsquooffre raquo du systegraveme alimentaire et elles impliquent souvent des chaicircnes drsquoapprovisionnement complexes et sophistiqueacutees alors que des chaicircnes drsquoapprovisionnement plus courtes et plus simples pourraient permettre -et permettent encore aujourdrsquohui- de proposer des options saines dans de nombreuses communauteacutes Du laquo cocircteacute de la demande raquo la reacutealiteacute est aussi contrasteacutee drsquoun pays agrave lrsquoautre et deacutepend des prix de la situation geacuteographique des preacutefeacuterences des consommateurs de leur sensibilisation de leurs goucircts de leurs habitudes culturelles et de leur perception En seacutelectionnant les investissements (publics et priveacutes) approprieacutes il est possible drsquoameacuteliorer lrsquoefficaciteacute au niveau de chacune de ces eacutetapes agrave atteindre divers objectifs notamment lrsquoameacutelioration de la nutrition

Figure 1 Cadre pour lrsquoeacutevaluation des effets drsquoun systegraveme alimentaire

La Figure 1 illustre dans le deacutetail les nombreux facteurs qui influent sur le type drsquoaliments qui sont produits et consommeacutes dans un pays reacuteveacutelant ainsi plusieurs opportuniteacutes drsquoinvestissement dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition Neacuteanmoins tous les systegravemes alimentaires sont diffeacuterents Les investissements doivent donc ecirctre speacutecifiquement adapteacutes

2

Source Nesheim MC et al 2015 A Framework for Assessing Effects of the Food System US Institute of Medicine

Document de consultation

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au contexte et neacutecessitent certains eacuteleacutements porteurs Par exemple lrsquoaugmentation de la capaciteacute de production de produits frais peacuterissables destineacutes aux marcheacutes urbains est une strateacutegie viable en faveur de la nutrition uniquement si la capaciteacute de transport de distribution et de reacutefrigeacuteration est approprieacutee et fiable Ainsi les investissements doivent ecirctre adapteacutes au niveau de deacuteveloppement existant dans le secteur agricole avec un laquo eacutechafaudage raquo progressif des investissements plus complexes Ce document ne propose pas une eacutevaluation exhaustive de toutes les options drsquoinvestissements possibles pour ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels mais plutocirct une eacutevaluation des donneacutees actuellement disponibles sur plusieurs types drsquoinvestissements (portant sur la production la consommation et drsquoautres aspects des systegravemes alimentaires) envisageables pour ameacuteliorer la nutrition en identifiant les domaines ougrave des donneacutees compleacutementaires sont neacutecessaires Dans cet objectif le caractegravere tregraves limiteacute des donneacutees disponibles sur les investissements dans lrsquoagriculture (FAO 2013) pose un problegraveme de taille Des informations financiegraveres ou eacuteconomiques permettant de deacuteterminer quels investissements sont les plus rentables au fil du temps font partie des besoins les plus eacutevidents aujourdrsquohui

22 Comprendre les diffeacuterences des systegravemes alimentaires

Des analyses reacutecentes45 srsquoappuient sur cinq caracteacuteristiques importantes pour eacutelaborer une typologie des systegravemes alimentaires la deacutemographie la productiviteacute agricole la durabiliteacute environnementale la disponibiliteacute et la diversiteacute des aliments et enfin lrsquoaccessibiliteacute des aliments La deacutemographie reflegravete le degreacute drsquourbanisation drsquoun pays et donc la transition rurale-urbaine qui srsquoy opegravere et les changements concomitants des modes de vie et des habitudes alimentaires mais aussi les changements au sein des chaicircnes de valeur6 Les caracteacuteristiques de consommation sont en partie refleacuteteacutees par la disponibiliteacute et la diversiteacute des aliments Le manque de donneacutees empecircche toute cateacutegorisation plus preacutecise des systegravemes alimentaires Neacuteanmoins ces cinq aspects repreacutesentent des caracteacuteristiques cleacutes des systegravemes alimentaires7 La typologie des systegravemes alimentaires a pour objectif de passer drsquoune cateacutegorisation des pays uniquement fondeacutee sur des indices de productiviteacute (ex PIB) agrave une conceptualisation plus nuanceacutee des systegravemes alimentaires Cette typologie montre que plusieurs indicateurs peuvent ecirctre utiliseacutes pour eacutevaluer la maniegravere dont un systegraveme alimentaire influe sur les reacutesultats nutritionnels dans un pays Cette deacutefinition multidimensionnelle reprend lrsquoapproche adopteacutee pour la compreacutehension des systegravemes de santeacute depuis 2002 jusqursquoagrave aujourdrsquohui (OMS 2000)

Figure 2 Part de lrsquoagriculture dans le PIB pour chaque type de systegraveme alimentaire

4 La typologie des systegravemes alimentaires a eacuteteacute preacutepareacutee pour le Rapport sur la nutrition mondiale de 2015 Pour plus de deacutetails sur la meacutethodologie et sur lrsquoapplication de cette typologie aux reacutesultats en termes de nutrition et de santeacute voir le chapitre 7

5 Cette approche reprend la meacutethode employeacutee par Reytar et al (2014) pour deacutefinir des indicateurs drsquoagriculture durable6 Une forte urbanisation est correacuteleacutee agrave une transformation structurelle des systegravemes alimentaires qui conduit agrave une augmentation de lrsquooffre drsquoaliments hautement

transformeacutes et une reacuteduction de la diversiteacute de la production primaire (voir Banque mondiale 2008 Nugent 2011 Reardon et al 2012 Hawkes et al 2012)7 Les thegravemes non traiteacutes ici -et plusieurs sources srsquoy rapportant- sont par exemple la reacutesilience (CIMSANS) la durabiliteacute socio-eacuteconomique (CIMSANS) la gestion

agricole inteacutegreacutee (San Diego Foodshed Assessment) la gouvernance (ATNI) et le secteur social (IOM)

1000

1500

2000

2500

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3500

Industriel Mixte En transition Eacutemergent RuralPour

cent

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Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Le tableau 1 illustre cinq types de systegravemes alimentaires en citant plusieurs exemples de pays pour chaque type La figure 2 montre que la part de lrsquoagriculture dans le PIB est fortement lieacutee au type de systegraveme alimentaire la part de lrsquoagriculture dans le PIB des pays aux plus hauts revenus est plus petite tandis qursquoelle est plus importante dans les pays agrave plus faibles revenus Cela suggegravere que mecircme si tous les pays quel que soit le type de leur systegraveme alimentaire disposent de plusieurs opportuniteacutes drsquoinvestissement pour ameacuteliorer leurs reacutesultats en termes drsquoalimentation et de nutrition lrsquoinvestissement dans lrsquoagriculture et dans les chaicircnes alimentaires est plus justifieacute sur le plan eacuteconomique dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type 4 ou 5 (Banque mondiale 2008) La compreacutehension des principales caracteacuteristiques des diffeacuterents types de systegravemes alimentaires permet drsquoadapter ces investissements en fonction des reacutesultats viseacutes8910

Tableau 1 Caracteacuteristiques des cinq types de systegravemes alimentaires

23 Reacutesultats sanitaires et nutritionnels pour chaque type de systegraveme alimentaire

Les systegravemes alimentaires ne sont pas en eux-mecircmes bons ou mauvais sains ou malsains Ils peuvent neacuteanmoins contribuer agrave lrsquoobtention de reacutesultats plus ou moins souhaitables en termes de nutrition (ex deacuteveloppement normal des enfants plutocirct que retards de croissance) de santeacute (ex taux de glyceacutemie normaux plutocirct que problegravemes de diabegravete) et drsquoenvironnement (ex sols sains plutocirct que sols pollueacutes) Le tableau 2 propose une description geacuteneacuterale des reacutesultats constateacutes pour chaque type de systegravemes alimentaires depuis le type rural (Systegraveme alimentaire 5) jusqursquoau type industriel (Systegraveme alimentaire 1) Agrave la lecture de ce tableau il est important de noter que de nombreux reacutesultats sont speacutecifiques agrave un type de systegraveme alimentaire preacutecis Neacuteanmoins mecircme lorsque plusieurs pays entrent dans la mecircme cateacutegorie typologique des diffeacuterences importantes existent entre ces pays concernant ces reacutesultats Par ailleurs les systegravemes alimentaires deacutefinis agrave lrsquoeacutechelle des pays sont forceacutement des systegravemes-types extrecircmement geacuteneacuteralisateurs qui omettent drsquoimportantes variations entre les pays des variations qui sont mieux refleacuteteacutees par lrsquoanalyse des chaicircnes drsquoapprovisionnement des produits

8 Eacutemissions totales (eacuteqCO2) issues de lrsquoagriculture par habitant (FAO 2011 et donneacutees deacutemographiques de la Banque mondiale 2011) 9 Apport (c-agrave-d production) drsquoeacutenergie assureacute par la consommation de ceacutereacuteales de racines et de tubercules en pourcentage des disponibiliteacutes eacutenergeacutetiques

alimentaires (FAO Indicateurs de la seacutecuriteacute alimentaire 2011)10 Proportion des deacutepenses des consommateurs par personne consacreacutee aux produits alimentaires et aux boissons non alcooliseacutees telle que deacuteduite du rapport

Euromonitor entre les ldquoDeacutepenses des consommateurs en produits alimentaires et boissons non alcooliseacuteesrdquo et le total des ldquoDeacutepenses des consommateursrdquo (Euromonitor 2014)

Systegraveme alimentaire 1 Systegraveme alimentaire 2 Systegraveme alimentaire 3 Systegraveme alimentaire 4 Systegraveme alimentaire 5

bull Industriel Niveaux eacutetendus de la productiviteacute agricole et des eacutemissions drsquoeacutequivalent CO2 forte urbanisation faible deacutependance aux aliments de base (apport eacutenergeacutetique assureacute par les aliments de base 9

bull Mixte Productiviteacute agricole modeacutereacutee faibles eacutemissions urbanisation infeacuterieure faible deacutependance aux aliments de base9

bull En transition Mecircme niveau drsquourbanisation que pour le Systegraveme 2 mais productiviteacute agricole largement infeacuterieure plus grande deacutependance aux aliments de base et plus large part du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation10

bull Eacutemergent Urbanisation et productiviteacute agricole plus faibles que dans les Systegravemes 1 agrave 3 faibles eacutemissions drsquoeacutequivalent CO2 plus grande deacutependance aux aliments de base9

bull Rural Systegravemes aux niveaux drsquourbanisation et de productiviteacute agricole les plus bas faibles eacutemissions drsquoeacutequivalent CO2 systegravemes caracteacuteriseacutes par la plus forte deacutependance aux aliments de base9 et par la part du budget consacreacutee agrave la nourriture la plus eacuteleveacutee10

bull Eacutetats-Unis Danemark Coreacutee Canada Liban Suegravede Australie

bull Suisse Bulgarie Italie Estonie Allemagne Hongrie Barbade

bull Ukraine Eacutequateur Breacutesil Malaisie Maurice Guyana

bull Honduras Namibie Thaiumllande Ouzbeacutekistan Chine Cameroun

bull Seacuteneacutegal Neacutepal Indoneacutesie Eacutethiopie Bangladesh

Document de consultation

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En regravegle geacuteneacuterale agrave mesure que les pays eacutevoluent drsquoun systegraveme de type rural vers un systegraveme industriel les reacutegimes alimentaires se diversifient et integravegrent davantage drsquoaliments transformeacutes et emballeacutes et plus de proteacuteines de tous types notamment des proteacuteines animales La deacutependance aux aliments de base se reacuteduit ainsi que geacuteneacuteralement la volatiliteacute des prix des aliments La part du budget des meacutenages consacreacutee agrave lrsquoalimentation varie de 50 ou plus dans les pays ayant un systegraveme alimentaire de type rural jusqursquoagrave moins de 20 dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type industriel La deacutenutrition et lrsquoobeacutesiteacute (ldquodouble fardeau de la malnutritionrdquo) coexistent dans tous les pays agrave un degreacute plus ou moins eacuteleveacute Elles sont particuliegraverement prononceacutees dans les Systegravemes alimentaires 3 agrave 5 et constituent un problegraveme particuliegraverement eacutepineux dans certains pays correspondant au Type 5 Lrsquoencadreacute 1 donne des exemples nationaux drsquoexpeacuteriences meneacutees cocircteacute producteur et cocircteacute consommateur dans trois types de systegravemes alimentaires correspondant agrave des pays agrave revenu eacuteleveacute agrave revenu intermeacutediaire de tranche supeacuterieure ou agrave faible revenu1112

Tableau 2 Reacutesultats constateacutes pour chaque type de systegraveme alimentaire

Les descriptions sommaires ci-dessus montrent qursquoil existe des besoins tregraves varieacutes en termes drsquoinvestissement pour chacun des cinq types de systegravemes alimentaires Ideacutealement les choix drsquoinvestissement devraient se fonder sur une eacutevaluation des taux de rentabiliteacute relatifs dans le contexte speacutecifiquement concerneacute et les ressources devraient ecirctre affecteacutees lagrave ougrave les meilleures rentabiliteacutes sont obtenues en reacutepondant parallegravelement agrave un souci drsquoeacutequiteacute Malheureusement tregraves peu drsquoinformations sont publiquement disponibles sur la rentabiliteacute eacuteconomique ou mecircme financiegravere des diffeacuterents investissements reacutealiseacutes dans lrsquoagriculture vis-agrave-vis des reacutesultats sanitaires et nutritionnels

11 Un reacutegime varieacute est deacutefini ici comme un reacutegime alimentaire comportant suffisamment de calories et de proteacuteines et deacutependant peu des aliments de base12 Eacutevidemment il existe drsquoautres MNT lieacutees au reacutegime alimentaire (notamment les maladies cardiovasculaires) qui varient drsquoun type de systegraveme agrave lrsquoautre Les auteurs

ont neacuteanmoins seacutelectionneacute un nombre limiteacute de reacutesultats sanitaires indeacutesirables facilement attribuables au reacutegime alimentaire (IFPRI 2015)

Reacutesultat eacutetudieacute dans le systegraveme alimentaire

Systegraveme alimentaire 1Industriel (productiviteacuteeacuteleveacutee etforte urbanisation)

Systegraveme alimentaire 2Mixte(productiviteacuteeacuteleveacutee maisurbanisation et eacutemissions plus faibles)

Systegraveme alimentaire 3En transition(mecircme niveaudrsquourbanisation que pour le Systegraveme 2 mais productiviteacute plus faible)

Systegraveme alimentaire 4Eacutemergent(urbanisation etproductiviteacute plus faibles que pour les Systegravemes 1 agrave 3)

Systegraveme alimentaire 5Rural(systegravemecorrespondant aux niveaux drsquourbanisation et de productiviteacute les plus bas)

Diversiteacute11 et disponibiliteacute fiable des aliments

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes avec beaucoup drsquoaliments transformeacutes emballeacutes et de proteacuteines animales

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes eacutequilibreacutes en termes de sources de proteacuteines

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes avec beaucoup drsquoaliments frais + apports en proteacuteines

bull Moins diversifieacute quelques produits transformeacutes beaucoup de produits frais

bull Reacutegimes les moins varieacutes avec peu de sources de proteacuteines (animales ou autres)

Accessibiliteacute des aliments

bull Part faible du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation prix stables

bull Part faible du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation prix stables

bull Part modeacutereacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation plus grande volatiliteacute des prix

bull Part eacuteleveacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation systegraveme ougrave les prix sont les plus volatiles

bull Part eacuteleveacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation forte volatiliteacute des prix

Santeacute et nutrition12 bull Essentiellement surpoidsdiabegravete

bull Essentiellement surpoidsdiabegravete

bull Moins de surpoids quelques retards de croissance

bull Nombreux retards de croissance faible obeacutesiteacute chez lrsquoenfant forte obeacutesiteacute chez lrsquoadulte

bull Nombreux retards de croissance double fardeau apparition du problegraveme drsquoobeacutesiteacute chez lrsquoenfant

Tableau preacutepareacute agrave partir des donneacutees de lrsquoIFPRI (2015) Les qualificatifs employeacutes dans ce tableau (comme laquo eacuteleveacute raquo laquo modeacutereacute raquo laquo faible raquo) sont relatifs Pour plus de preacutecisions sur les seuils correspondants voir les donneacutees de lrsquoIFPRI (2015) Les sources utiliseacutees incluent Indice de volatiliteacute des prix alimentaires (FAO 2011) Volume de vente au deacutetail des aliments frais et emballeacutes en kg par habitant (Euromonitor 2014) Disponibiliteacutes proteacuteiques moyennes (moyenne sur 3 ans) en grammes par habitant et par jour (FAO 2011) Part du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation (Euromonitor 2014 ndash voir note de bas de page ndeg9) Retards de croissance et surpoids chez lrsquoenfant (UNICEF diverses anneacutees) Surpoids chez lrsquoadulte (OMS 2014) Preacutevalence du diabegravete (IDF 2014)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Encadreacute 1Reacutesultats constateacutes dans divers systegravemes alimentaires nationaux - Allemagne Breacutesil Indoneacutesie Seacuteneacutegal

Allemagne Systegraveme alimentaire de type 2 - Mixte

Agrave de nombreux eacutegards lrsquoAllemagne ressemble aux autres pays riches mais comme son systegraveme alimentaire est de type 2 elle beacuteneacuteficie drsquoune diversiteacute et drsquoune disponibiliteacute alimentaires leacutegegraverement infeacuterieures et elle est un peu moins affecteacutee par lrsquoobeacutesiteacute infantile que les pays ayant un systegraveme alimentaire de type 1 Parallegravelement lrsquoAllemagne est confronteacutee agrave un gros problegraveme drsquoobeacutesiteacute et de surpoids dans sa population et cherche des moyens drsquoœuvrer pour une offre alimentaire plus saine Ses initiatives comprennent la reformulation des produits pour reacuteduire les teneurs en sel en sucre et en mauvaises graisses ainsi que des mesures incitatives pour favoriser une alimentation et des regravegles alimentaires saines dans les cantines scolaires Du cocircteacute de lrsquooffre lrsquoAllemagne tente drsquoameacuteliorer la diversification de son offre alimentaire en soutenant les agriculteurs et les chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole de maniegravere agrave encourager les consommateurs agrave opter pour une plus large diversiteacute alimentaire LrsquoAllemagne eacutetudie de pregraves les liens entre alimentation et agriculture pour trouver des moyens drsquoameacuteliorer la production durable et la qualiteacute des aliments La question des deacutechets alimentaires est actuellement au centre de lrsquoattention internationale En Allemagne ce problegraveme est traiteacute dans le cadre drsquoune approche ferme axeacutee sur les comportements alimentaires des consommateurs LrsquoAllemagne a creacuteeacute le programme INFORM en 2009 pour encourager les habitudes alimentaires saines et lrsquoactiviteacute physique

Breacutesil Systegraveme alimentaire de type 3 - En transition

Environ 85 pour cent de la population breacutesilienne vit dans des zones urbaines et la part de la diversiteacute eacutenergeacutetique fournie par les ceacutereacuteales racines et tubercules (c-agrave-d aliments de base) est relativement faible Neacuteanmoins les Breacutesiliens consomment quotidiennement pregraves de trois fois moins de fruits et leacutegumes que ce qui est recommandeacute (six portions de fruits etou leacutegumes par jour) et les sucres et graisses satureacutees constituent environ 12 et 10 pour cent respectivement de leur reacutegime alimentaire Mecircme si la sous-alimentation au Breacutesil a baisseacute depuis les anneacutees 1970 six pour cent de la population breacutesilienne en souffre encore aujourdrsquohui (Graziano Da Silva 2011) Mais depuis lrsquoobeacutesiteacute a remplaceacute la sous-alimentation en tant que principale forme de malnutrition chez les adultes en 2008 plus de 53 pour cent des Breacutesiliens de 25 ans ou plus eacutetaient en surpoids ou obegraveses (OMS) Le Breacutesil a deacutemontreacute sa capaciteacute agrave mettre en œuvre des mesures fortes du cocircteacute de lrsquooffre afin de lutter contre le problegraveme du surpoids chez lrsquoadulte et contre les mauvaises habitudes alimentaires En 2014 les centrales drsquoapprovisionnement de fruits et leacutegumes au Breacutesil (CEASA) ont lanceacute une campagne baptiseacutee ldquoEncourager la consommation de fruits et de leacutegumes au sein de lrsquoapprovisionnement alimentaire centralrdquo La premiegravere phase (actuellement en cours) de cette campagne vise agrave ameacuteliorer la disponibiliteacute des fruits et leacutegumes en ciblant les neacutegociants les diffeacuterents acteurs opeacuterant sous licence des CEASA et les producteurs La seconde phase visera lrsquoaugmentation de la demande de fruits et leacutegumes par la diffusion drsquoinformations aupregraves des consommateurs et la promotion des habitudes alimentaires saines (Hawkes 2015)

Document de consultation

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Indoneacutesie Systegraveme alimentaire de type 5 - Rural

LrsquoIndoneacutesie pays agrave revenu intermeacutediaire de la tranche infeacuterieure a connu un formidable essor eacuteconomique au cours des quarante derniegraveres anneacutees et son revenu moyen par habitant a atteint 3 475 $ en 2013 avec une espeacuterance de vie moyenne de 71 ans Malgreacute cet essor eacuteconomique et des ameacuteliorations sanitaires la pauvreteacute et le double fardeau de la malnutrition constituent de gros problegravemes dont se preacuteoccupent les deacutecideurs politiques nationaux Nombre de foyers affecteacutes par ce double fardeau habitent dans des zones urbaines ougrave ils ont accegraves agrave un plus large choix de plats cuisineacutes transformeacutes et de repas de restauration rapide et ougrave les emplois et les modes de vie sont moins exigeants physiquement (Roemling et al 2013) Le problegraveme du diabegravete progresse mais reste agrave un niveau plus bas que dans les pays voisins (Martiniuk et al 2011) Dans les zones rurales la faible diversiteacute de lrsquoalimentation rend les populations vulneacuterables face aux flambeacutees des prix alimentaires et les expose agrave des carences en micronutriments Une intervention politique forte visant agrave atteindre la seacutecuriteacute alimentaire dans le pays agrave partir de lrsquooffre nationale drsquoaliments a contribueacute agrave perpeacutetuer une eacuteconomie du riz tenace eacutegalement renforceacutee par des goucircts et preacutefeacuterences de consommation durables privileacutegiant une grande consommation de riz LrsquoIndoneacutesie a tout un passeacute de promotion de la nutrition mais les actions mises en œuvre se sont cibleacutees sur des interventions speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer la santeacute maternelle et infantile (allaitement et alimentation compleacutementaire suppleacutementation en micronutriments et planning familial) Les politiques alimentaires se sont concentreacutees sur la stabilisation des prix du riz et nrsquoont accordeacute que peu drsquoattention agrave la diversification des cultures vivriegraveres La lutte contre le double fardeau de la malnutrition neacutecessite drsquoadopter de nouvelles approches pour promouvoir une plus grande diversiteacute dans la production et la consommation alimentaires une meilleure hygiegravene et un mode de vie plus actif incluant une pratique physique reacuteguliegravere et un controcircle du poids (Soekirman 2011)

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Seacuteneacutegal Systegraveme alimentaire de type 5 - Rural

Le Seacuteneacutegal est un pays agrave revenu intermeacutediaire de la tranche infeacuterieure situeacute sur la Cocircte Ouest de lrsquoAfrique Sa population est jeune sur ses 14 millions drsquohabitants 44 pour cent a moins de 15 ans (Banque mondiale 2014) Pregraves de 20 pour cent de la population est exposeacutee agrave lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire avec une grande dispariteacute entre les communauteacutes rurales (251 pour cent) et urbaines (122 pour cent) (Wuehler et al 2011) La deacutenutrition constitue le principal problegraveme de nutrition Par exemple la preacutevalence de lrsquoaneacutemie ferriprive est tregraves eacuteleveacutee et affecte 71 pour cent des enfants de moins de 5 ans 61 pour cent des femmes enceintes et 54 pour cent des femmes en acircge de procreacuteer (USAID 2014) Ceci a de lourdes conseacutequences en termes de santeacute et de deacuteveloppement pour ces groupes deacutemographiques

Le Seacuteneacutegal a fait de reacuteels progregraves contre la malnutrition au cours des vingt derniegraveres anneacutees notamment avec la reacuteduction du taux de retard de croissance chez les enfants de moins de 5 ans et une reacuteduction drsquoenviron 40 de la mortaliteacute infanto-juveacutenile au cours des 5 derniegraveres anneacutees uniquement (Wuehler et al 2011) Ces progregraves sont vraisemblablement attribuables aux mesures suivantes campagne agrave large eacutechelle de suppleacutementation en vitamine A mise en œuvre drsquoun programme national de nutrition extension des interventions pour la survie de lrsquoenfant (gracircce au projet BASICS Soutien de base agrave lrsquoinstitutionnalisation de la survie de lrsquoenfant 1994-2006) et ameacutelioration de la communication pour favoriser ldquoun changement de comportement harmoniseacuterdquo (Wuehler et al 2011)

Les avanceacutees en termes de croissance eacuteconomique et de bien-ecirctre geacuteneacuteral ont eacuteteacute plus modeacutereacutees Alors que la croissance moyenne des pays subsahariens au cours des derniegraveres anneacutees srsquoeacutetablit agrave pregraves de 6 le Seacuteneacutegal nrsquoa enregistreacute qursquoune croissance de 4 entre 2000 et 2010 et de 33 seulement depuis 2006 (USAID 2014) Par ailleurs lrsquoextension du secteur agricole ne repreacutesente qursquoune faible part de cette croissance eacuteconomique Mecircme si lrsquoagriculture emploie 68 de la population active du pays elle ne repreacutesente que 14 du PIB national (Wuhler et al 2011) Le deacuteveloppement agricole a eacuteteacute freineacute par une faible gouvernance un climat drsquoinvestissement peu favorable et lrsquointensification de la concurrence internationale Drsquoautres contraintes se greffent agrave cette situation peacutenuries eacutenergeacutetiques reacutepeacuteteacutees seacutecheresses et inondations autant de problegravemes qui rendent difficile lrsquoentreacutee dans le secteur agricole Le taux de pauvreteacute nrsquoa que faiblement baisseacute (de 483 en 2005 agrave 467 en 2011) avec une dispariteacute croissante entre les zones rurales (571) et la capitale urbaine Dakar (261) (USAID 2014)

Au Seacuteneacutegal le secteur agricole a un gros potentiel de deacuteveloppement et de geacuteneacuteration drsquoun stimulus eacuteconomique plus important pour le pays Selon Feed the Future le gouvernement seacuteneacutegalais a augmenteacute ses investissements dans lrsquoagriculture de plus de 10 par an (Feed the Future 2015) De plus les investissements financeacutes par Millenial Challenge Corporation (MCC) au nord-ouest du pays ougrave la culture de riz est preacutedominante devraient ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute de lrsquoirrigation de 7 800 hectares et la capaciteacute de production de 32 500 hectares et ces ameacuteliorations devraient beacuteneacuteficier agrave pregraves de 270 000 petits exploitants (MCC 2015) Gracircce agrave lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux via un port drsquoimportance majeure agrave lrsquoabondance des terres arables et agrave des entrepreneurs motiveacutes un essor eacuteconomique impulseacute par lrsquoagriculture semble tout agrave fait faisable La production horticole pour lrsquoexport tout comme pour le marcheacute inteacuterieur devrait ecirctre un secteur drsquoexpansion

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3 Investissements visant lrsquoameacutelioration de la nutrition dans diffeacuterents systegravemes alimentaires

Les objectifs des investissements du secteur public sont larges Ils incluent la reacuteduction de la pauvreteacute et de la faim la fourniture de biens publics qui complegravetent les investissements priveacutes et la creacuteation de beacuteneacutefices sociaux et environnementaux (FAO 2012) La nutrition est rarement un objectif premier explicite de lrsquoagriculture mais une attention croissante est accordeacutee agrave lrsquoimpact de lrsquoagriculture et des systegravemes de nutrition sur lrsquoobjectif drsquoameacutelioration de la nutrition notamment avec les investissements dits ldquosensibles agrave la nutritionrdquo Agrave chaque type de systegraveme alimentaire correspondent des opportuniteacutes drsquoinvestissement diffeacuterentes et des contraintes speacutecifiques associeacutees agrave lrsquoobjectif drsquoameacutelioration de la nutrition Les paragraphes suivants traitent des principales caracteacuteristiques des systegravemes alimentaires preacuteceacutedemment deacutefinis ainsi que des opportuniteacutes et contraintes correspondantes dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition Pour simplifier les choses les cinq types de systegravemes alimentaires preacuteceacutedemment deacutefinis seront regroupeacutes en trois cateacutegories IndustrielMixte En transition et EacutemergentRural

31 Systegravemes alimentaires de type industrielmixte (systegravemes 1 et 2)

Les systegravemes alimentaires industriels et mixtes sont caracteacuteriseacutes par des chaicircnes drsquoapprovisionnement et de valeur complexes et geacuteneacuteralement par des niveaux eacuteleveacutes de transformation des aliments13 Les puissants acteurs de la grande distribution et de la transformation des produits peuvent avoir une influence consideacuterable sur la valeur nutritionnelle des aliments produits (Gereffi et al 2009) Les chaicircnes drsquoapprovisionnement complexes peuvent favoriser la disponibiliteacute et lrsquoabordabiliteacute des produits alimentaires gracircce agrave lrsquoaugmentation de la productiviteacute et de lrsquoefficaciteacute de lrsquoapprovisionnement Neacuteanmoins ces avantages peuvent ecirctre contrebalanceacutes par des reacuteductions dans la varieacuteteacute des produits et par un plus grand accegraves aux produits transformeacutes (ex Gereffi et al 2009)

En fait les chaicircnes de valeur et drsquoapprovisionnement complexes et inteacutegreacutees verticalement peuvent finalement priver de choix les consommateurs (Banque mondiale 2008) La production des exploitations agricoles est souvent faccedilonneacutee par les besoins et les preacutefeacuterences des industriels de la transformation des grossistes et des transporteurs dont les activiteacutes sont elles-mecircmes faccedilonneacutees par les demandes des fabricants Ces derniers agrave leur tour reacutepondent aux besoins des principaux distributeurs bas coucircts longues dureacutees de conversation et qualiteacute uniforme Agrave aucun stade des chaicircnes drsquoapprovisionnement actuelles la nutrition nrsquoest une preacuteoccupation premiegravere Il est neacutecessaire drsquoameacuteliorer le secteur de la distribution de deacutetail pour maintenir une diversiteacute de points de vente pour les consommateurs Il est eacutegalement neacutecessaire drsquoameacuteliorer lrsquoaccegraves aux produits frais notamment dans les zones urbaines ougrave les effets coupleacutes des activiteacutes de la distribution de gros et des enseignes de la grande distribution limitent les options alimentaires pour les consommateurs les plus pauvres

Des solutions pourraient ecirctre trouveacutees en ne ciblant pas uniquement la production agricole de faccedilon isoleacutee mais en cherchant eacutegalement agrave changer la maniegravere dont les ingreacutedients de base sont substitueacutes transformeacutes distribueacutes et

13 Food systems that have undergone structural transformation have longer supply chains more highly processed foods and less diversity in primary production (see World Bank 2008 Nugent 2011 Reardon et al 2012 Hawkes et al 2012)

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commercialiseacutes (Hawkes 2012) En effet dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte parallegravelement agrave la sensibilisation du consommateur des mesures de reacuteglementation et drsquoincitation destineacutees agrave modeler lrsquooffre pourraient figurer parmi les actions les plus efficientes et efficaces pour ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels

Au sein des chaicircnes de valeur les approches ciblant les activiteacutes des gros acteurs de la transformation et de la distribution de deacutetail pourraient avoir un impact sensible sur les reacutesultats nutritionnels Il pourrait srsquoagir par exemple drsquoinciter les grandes entreprise agrave reformuler leurs produits en utilisant des ingreacutedients plus sains de creacuteer et drsquoappliquer des reacuteglementations imposant drsquoinformer le consommateur (ex lrsquoeacutetiquetage nutritionnel obligatoire peut pousser les industriels agrave reformuler drsquoeux-mecircmes leurs produits [Hawkes 2015]) Pour ameacuteliorer la santeacute nutritionnelle et environnementale des communauteacutes une solution consiste agrave promouvoir lrsquoapprovisionnement local en mettant les producteurs en relation avec les fournisseurs les plus proches comme les restaurateurs les marcheacutes et les institutions publiques

Mecircme si des solutions sont envisageables en aval la production agricole et les politiques qui lrsquoinfluencent restent des eacuteleacutements majeurs agrave consideacuterer pour ameacuteliorer la disponibiliteacute de produits sains dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte Or les programmes de subventionnement de lrsquoagriculture mis en place dans de nombreux systegravemes alimentaires de type industriel et certains systegravemes de type mixte constituent un obstacle majeur agrave la formulation et agrave la commercialisation drsquoaliments plus sains Dans les pays doteacutes de programmes de ce type les politiques alimentaires et agricoles ont eu un effet deacuteleacutetegravere agrave long terme lrsquoaide srsquoest concentreacutee autour de quelques produits (ceacutereacuteales produits laitiers beacutetail sucre) qui inondent aujourdrsquohui les chaicircnes drsquoapprovisionnement alimentaire (Anand et al 2015) Ce subventionnement de produits peu sains nrsquoest pas lrsquoapanage des pays riches Anderson et al (2013) ont montreacute comment les subventions agricoles dans certains pays en deacuteveloppement creacuteent des incitations preacutejudiciables si bien que les politiques des pouvoirs publics vont agrave lrsquoinverse de la creacuteation et du maintien de chaicircnes drsquoapprovisionnement alimentaire saines Mecircme si les subventions pourraient eacutegalement cibler des produits agricoles sains cette pratique est moins reacutepandue et de magnitude beaucoup plus limiteacutee Drsquoimportants efforts politiques et eacuteconomiques sont neacutecessaires pour repenser ces systegravemes de subventionnement agricole deacutesuets et preacutejudiciables et pour deacutefinir une voie vers une plus grande coheacuterence entre lrsquoagriculture et les objectifs de santeacute

Contraintes

bull Chaicircnes drsquoapprovisionnement longues et complexes modeleacutees par la puissante industrie agroalimentaire (ex gros producteurs gros industriels de la transformation alimentaire et gros distributeurs avec ces trois fonctions geacuteneacuteralement inteacutegreacutees verticalement au sein drsquoune mecircme multinationale)

bull Sensibilisation limiteacutee des consommateurs concernant les avantages en termes de santeacute des aliments nutritifs et concernant les vrais coucircts des aliments plus mauvais pour la santeacute

Investissements

bull Prioriteacute agrave donner agrave la qualiteacute et agrave la diversiteacute et non plus agrave un nombre limiteacute de ceacutereacuteales et de produits drsquoorigine animale

bull Fourniture drsquoaliments plus sains dans certains lieux speacutecifiques (ex eacutecoles hocircpitaux) et nouvelles regravegles en la matiegravere

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bull Raccourcissement des chaicircnes drsquoapprovisionnement (c-agrave-d promotion des chaicircnes drsquoapprovisionnement locales)

bull Promotion drsquoun choix plus eacuteclaireacute de la part des consommateurs gracircce agrave lrsquoeacutetiquetage nutritionnel au marketing social et agrave la sensibilisation en matiegravere de nutrition

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

bull Fiscaliteacute alimentaire coheacuterente avec les objectifs de santeacute programmes publics de subventions destineacutes aux tranches de revenus les plus bas pour favoriser la consommation drsquoaliments sains

bull Reformulation volontaire ou obligatoire des produits

32 Systegravemes alimentaires en transition (systegraveme 3)

Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires En transition (systegraveme 3) ont une meilleure productiviteacute agricole que les systegravemes alimentaires de type eacutemergent ou rural (systegravemes 4 et 5) et ils connaissent les mecircmes transformations structurelles que celles qui se sont deacutejagrave opeacutereacutees dans les systegravemes de type industriel ou mixte Agrave mesure qursquoaugmente lrsquourbanisation les produits alimentaires proviennent de plus en plus de chaicircnes drsquoapprovisionnement et chaicircnes de valeur complexes domineacutees par les gros acteurs de la grande distribution et de lrsquoindustrie de transformation alimentaire Mecircme si lrsquoaugmentation de la productiviteacute reste une prioriteacute dans ces pays les gouvernements devraient privileacutegier les investissements qui modegravelent le systegraveme alimentaire en pleine mutation et la maniegravere dont les produits alimentaires sont traiteacutes et transformeacutes aux eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte dans les chaicircnes de valeur

De nouvelles reacuteglementations et des partenariats avec le secteur priveacute peuvent inciter les acteurs eacutemergents de la distribution de deacutetail et de la transformation alimentaire agrave deacutevelopper des chaicircnes de valeur sensibles aux enjeux de nutrition Il srsquoagirait par exemple de creacuteer des mesures incitatives pour la production et la consommation drsquoaliments enrichis et denses sur le plan nutritionnel Pour peacuterenniser sur le long terme des chaicircnes de valeur axeacutees sur la nutrition plusieurs mesures sont possibles consolidation des organisations de producteurs aide aux technologies agrave petite eacutechelle et ameacutelioration des opeacuterations posteacuterieures agrave la reacutecolte par des investissements visant agrave ameacuteliorer le stockage et le transport

Contraintes

bull Chaicircnes drsquoapprovisionnement de plus en plus complexes limiteacutees par des lacunes technologiques aux eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte (ex chaicircnes du froid)

bull Augmentation de lrsquooffre et de la demande de produits transformeacutes

bull Sensibilisation limiteacutee des consommateurs concernant les avantages en termes de santeacute des aliments nutritifs et concernant les vrais coucircts des aliments plus mauvais pour la santeacute

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Investissements

bull Relier les petits exploitants agrave des chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes agrave forte valeur sous lrsquoimpulsion de lrsquoessor des grands centres urbains

bull Inteacutegrer les enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur en ameacuteliorant les opeacuterations posteacuterieures agrave la reacutecolte en appliquant des normes de seacutecuriteacute sanitaire et en incorporant des cultures plus nutritives (y compris des aliments enrichis)

bull Encourager la demande drsquoaliments nutritifs gracircce agrave la diffeacuterentiation des produits des emballages et des eacutetiquetages

bull Fournir des aliments plus sains dans certains lieux speacutecifiques (ex eacutecoles hocircpitaux) et eacutetablir de nouvelles regravegles en la matiegravere

bull Promouvoir un choix plus eacuteclaireacute de la part des consommateurs gracircce agrave lrsquoeacutetiquetage nutritionnel au marketing social et agrave la sensibilisation agrave la nutrition

bull Reacuteglementer normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

bull Lancer des campagnes dirigeacutees par les pouvoirs publics pour inciter agrave la reformulation volontaire des produits

bull Aider les petits exploitants agricoles agrave satisfaire les contraintes de production (ex organisation de producteurs respect des normes de qualiteacute et de seacutecuriteacute sanitaire)

33 Systegravemes alimentaires de type eacutemergent ou rural (systegravemes 4 et 5)

Dans de nombreuses reacutegions des pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type eacutemergent ou rural les marcheacutes peuvent ecirctre peu deacuteveloppeacutes et difficiles agrave atteindre ce qui pousse les meacutenages agrave ecirctre partiellement ou entiegraverement autosuffisants pour leur approvisionnement alimentaire (Muller 2009) Dans ce contexte les meacutenages deacutecident des aliments agrave produire en fonction de leurs besoins de consommation ce qui relie donc directement la production alimentaire aux objectifs nutritionnels des meacutenages Par conseacutequent les investissements ciblant la production des meacutenages peuvent ecirctre plus rentables dans les reacutegions ougrave les chaicircnes alimentaires sont les moins deacuteveloppeacutees

Le chemin entre une production destineacutee agrave sa propre consommation et une meilleure nutrition est illustreacute dans une eacutetude analysant les effets de posseacuteder une vache sur la consommation quotidienne de produits laitiers par les enfants et sur la reacuteduction des retards de croissance en Inde (Hoddinott et al 2013) Agrave ces deux eacutegards les auteurs ont observeacute des effets positifs du fait de posseacuteder une vache mais uniquement pour les meacutenages vivant dans des villages nrsquoayant pas accegraves aux marcheacutes Aucun effet positif nrsquoa eacuteteacute constateacute pour les meacutenages ayant accegraves aux marcheacutes Cela suggegravere que dans les zones beacuteneacuteficiant drsquoun accegraves limiteacute aux marcheacutes les interventions qui augmentent directement lrsquoaccegraves des meacutenages agrave des aliments denses sur le plan nutritionnel constituent des strateacutegies agricoles prometteuses

Dans un exemple comparable eacutegalement en Inde une initiative de production de produits laitiers par de petits exploitants a reacuteussi agrave tirer parti drsquoune approche de la chaicircne de valeur visant agrave ameacuteliorer et consolider les liens commerciaux existants Lrsquoinitiative a fonctionneacute agrave plusieurs niveaux de la chaicircne de valeur au niveau des exploitants agricoles (introduction de technologies ameacuteliorant la productiviteacute et creacuteation de coopeacuteratives) au niveau politique (faccedilonnement de lrsquoenvironnement politique) et au niveau commercial (ameacutelioration des eacutetapes drsquoapprovisionnement de transformation et de commercialisation du lait notamment en reliant les zones rurales et urbaines indiennes gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures) (Cunningham 2009) Lrsquoinitiative srsquoest eacutetendue jusqursquoagrave inteacutegrer 13 millions de membres et gracircce agrave des investissements cibleacutes lrsquoInde est passeacutee drsquoun statut de pays importateur de produits laitiers agrave celui de premier producteur de lait de chegravevre et de bufflonne et de sixiegraveme plus grand producteur de lait de vache agrave lrsquoeacutechelle internationale

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Lorsqursquoil est possible pour les neacutegociants et les distributeurs de deacutetail drsquoatteindre les producteurs les interventions visant agrave ameacuteliorer les liens commerciaux peuvent srsquoaveacuterer plus efficaces compte tenu du manque de ressources Ce type drsquoapproches des chaicircnes de valeur peuvent ecirctre efficaces pour surmonter les contraintes lieacutees agrave lrsquooffre et agrave la demande de produits et aliments nutritifs Les services de vulgarisation agricole qursquoils soient publics ou priveacutes peuvent ecirctre extrecircmement utiles pour construire des liens commerciaux Hawkes et al (2011) proposent un cadre pour lrsquoutilisation de diffeacuterentes approches de la chaicircne de valeur dans des contextes caracteacuteriseacutes par une agriculture de subsistance Ces interventions sont meneacutees tout au long de la chaicircne drsquoapprovisionnement en commenccedilant par une aide cibleacutee aux producteurs pour finir au niveau de la commercialisation de la sensibilisation des consommateurs et de lrsquoeacuteducation agrave la nutrition

Outre des investissements visant agrave accroicirctre la diversiteacute de production des meacutenages et agrave ameacuteliorer les liens commerciaux les pays et reacutegions doteacutes de systegravemes alimentaires de type rural neacutecessitent des investissements publics dans les infrastructures Pregraves de soixante pour cent de la population rurale du Nigeacuteria doit parcourir plus de deux kilomegravetres pour atteindre la premiegravere route praticable en toute saison et 65 pour cent nrsquoa pas accegraves agrave lrsquoeacutelectriciteacute (Banque mondiale 2008) Malgreacute le caractegravere limiteacute des donneacutees visant agrave deacuteterminer si les investissements dans les infrastructures contribuent directement agrave obtenir des reacutesultats positifs en termes de nutrition et de santeacute (Headey 2012) il est possible de dire que les investissements dans les reacuteseaux routiers ruraux peuvent deacuteclencher des synergies positives avec drsquoautres secteurs et avoir des reacutepercussions sur les reacutesultats de santeacute et de nutrition Gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures les exploitants agricoles peuvent acceacuteder agrave drsquoautres marcheacutes et reacuteduire les pertes apregraves la reacutecolte ce qui permet aux populations rurales drsquoobtenir des revenus suppleacutementaires et une meilleure seacutecuriteacute alimentaire Les investissements dans les techniques drsquoirrigation et autres technologies ameacuteliorant la productiviteacute et les investissements dans les infrastructures peuvent eacutegalement entraicircner des beacuteneacutefices nutritionnels consideacuterables partout ougrave la productiviteacute agricole est faible et ougrave les meacutecanismes drsquoirrigation sont deacuteficients ou inexistants

Dans les pays ougrave preacutedomine une agriculture rurale la capaciteacute des gouvernements peut ecirctre insuffisante pour reacutealiser les interventions et les investissements reacutepertorieacutes ci-dessous Certaines de ces mesures peuvent ecirctre plus efficacement mises en œuvre par des approches deacutecentraliseacutees gracircce agrave des organisations non-gouvernementales (Headey 2012) ou agrave des partenariats public-priveacute (PPP) Un grand nombre de nouveaux PPP ont eacuteteacute constitueacutes au cours des derniegraveres anneacutees mais peu drsquoeacutetudes ont eacuteteacute meneacutees pour eacutevaluer leur impact sur les reacutesultats nutritionnels Seule veacuteritable exception le programme HarvestPlus Challenge qui promeut la biofortification des aliments de base et integravegre des objectifs de nutrition explicites (Meenakshi et al 2010 FAO 2012)

Enfin les socieacuteteacutes agroalimentaires transnationales investissent de plus en plus dans des filiales eacutetrangegraveres pour augmenter les ventes dans les pays en deacuteveloppement (Hawkes 2005) Par conseacutequent dans les pays correspondant aux systegravemes 4 et 5 il pourrait aussi ecirctre beacuteneacutefique drsquoencourager les investissements eacutetrangers directs (IED) sensibles agrave la nutrition parallegravelement agrave un encadrement reacuteglementaire de lrsquoindustrie agroalimentaire en matiegravere de santeacute et de seacutecuriteacute sanitaire par les pouvoirs publics

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Contraintes

bull Marcheacutes non deacuteveloppeacutes faibles liens commerciaux lacunes dans la chaicircne drsquoapprovisionnement dysfonctionnements des marcheacutes coucircts de transaction eacuteleveacutes

bull Faible productiviteacute agricole des petits exploitants familiaux souvent engageacutes dans une agriculture de subsistance

bull Accegraves limiteacute par les producteurs aux intrants et aux capitaux

bull Infrastructures souvent rudimentaires

bull Manque de diversiteacute dans la production peu drsquooptions denses sur le plan nutritionnel pour la consommation

Investissements

bull Augmentation des deacutepenses publiques en faveur drsquoune agriculture saine

bull Investissements dans les infrastructures (ex routes entre les exploitations agricoles et les marcheacutes irrigation et meilleur accegraves agrave lrsquoeau)

bull Augmentation de la demande drsquoaliments agrave forte valeur nutritionnelle et de leur accegraves

bull Reacutevision des droits de proprieacuteteacute fonciegravere

bull Interventions agricoles agrave la fois au niveau des producteurs et au niveau des meacutenages

bull Programmes deacutecentraliseacutes publicspriveacutes de vulgarisation agricole sensibles agrave la nutrition portant notamment sur la microfinance la technologie et autres outils et intrants (ex technologie mobile pour srsquoinformer des conditions des marcheacutes outils et technologies permettant drsquoeacuteconomiser du temps et de la main drsquoœuvre lutte contre les ravageurs ameacutelioration des varieacuteteacutes cultiveacutees)

bull Connexion entre les petits exploitants agricoles et les chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes gracircce agrave diverses approches de la chaicircne de valeur

bull Inteacutegration des enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur par lrsquoameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et des normes de seacutecuriteacute sanitaire et par la promotion des aliments nutritifs (y compris des aliments enrichis)

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

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Application de la typologie des systegravemes alimentaires aux choix drsquoinvestissement

La typologie des systegravemes alimentaires permet de mieux cerner les diffeacuterents besoins et les diffeacuterentes opportuniteacutes drsquoinvestissement des pays qui mettent en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type rural dont la croissance eacuteconomique reste tregraves deacutependante agrave lrsquoagriculture sont confronteacutes agrave un dilemme speacutecifique lorsqursquoils tentent de satisfaire les besoins de consommation actuels de leur population tout en investissant pour le futur afin drsquoameacuteliorer agrave la fois leurs reacutesultats eacuteconomiques et les reacutesultats nutritionnels Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type industriel font face agrave une seacuterie de deacutefis totalement diffeacuterents dont la plupart ont trait agrave lrsquoapprovisionnement de produits frais locaux abordables en deacutepit drsquoune industrie agroalimentaire tregraves efficiente fortement meacutecaniseacutee et verticalement inteacutegreacutee qui privileacutegie les prix bas les longues dureacutees de conservation et une qualiteacute uniforme plutocirct que les enjeux nutritionnels Autant dans les systegravemes de type rural que dans ceux de type industriel un investissement preacutecautionneux dans lrsquoagriculture les systegravemes alimentaires et les institutions peuvent aujourdrsquohui preacuteparer les conditions qui permettront drsquoobtenir des systegravemes alimentaires plus sains demain

Le tableau 3 reacutepertorie plusieurs cateacutegories de politiques drsquoinvestissement dont la capaciteacute agrave ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels est prouveacutee par certaines donneacutees -soit par des investissements orienteacutes vers les producteurs soit par des investissements orienteacutes vers les consommateurs Les exploitants agricoles sont eacutegalement des consommateurs et dans de nombreux cas lrsquoaide agrave la production peut entraicircner une augmentation de la consommation des meacutenages agricoles Par conseacutequent certains investissements reacutepondent aux besoins des deux cocircteacutes du tableau ci-dessous Comme la qualiteacute des donneacutees probantes disponibles est variable et que pour la plupart des politiques drsquoinvestissement eacutevoqueacutees elles ne deacutemontrent pas explicitement un impact direct sur la nutrition lrsquoAnnexe A propose un examen partiel des donneacutees disponibles pour lrsquoutilisation de ces politiques dans lrsquooptique drsquoobtenir des systegravemes alimentaires sains Il convient de souligner que certaines de ces politiques sont particuliegraverement pertinentes dans des systegravemes alimentaires speacutecifiques Par exemple les activiteacutes de recherche et deacuteveloppement (RampD) portant sur la reformulation des produits sont particuliegraverement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type industrielmixte ougrave les consommateurs sont tregraves deacutependants agrave lrsquooffre de produits transformeacutes

Tableau 3 Cateacutegories drsquoinvestissement pour des systegravemes alimentaires sains

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Investissements affectant la nutrition cocircteacute Production Investissements affectant la nutrition cocircteacute Consommation

bull Contrats avec les producteurs coopeacuteratives et autres organisations collectives

bull Commercialisation par le biais des supermarcheacutes

bull Ameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et reacuteduction des pertes

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Infrastructures irrigation routes eacutelectriciteacute approvisionnement en eau

bull Reacuteforme des reacutegimes fonciers

bull Communication

bull Biofortification et enrichissement des aliments

bull Creacuteation de la demande pour des aliments produits localement et ameacutelioration de leur accegraves

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Drsquoapregraves lrsquoanalyse des donneacutees disponibles des eacuteleacutements suffisamment probants montrent que certaines interventions peuvent ameacuteliorer la nutrition la diversiteacute de la production et des aliments et les moyens de subsistance des exploitants agricoles (IFPRI 2014 Berti 2004 Malapit et al 2013 Behrman et al 2012) Cette analyse reacutevegravele eacutegalement que certains objectifs politiques (comme lrsquoaugmentation de lrsquoattention porteacutee agrave la nutrition dans les dispositifs de protection sociale et lrsquoameacutelioration de lrsquoaccegraves agrave des aliments nutritifs au niveau des meacutenages ou au niveau institutionnel) sont beacuteneacutefiques dans tous les contextes quel que soit le type de systegraveme alimentaire Les actions meneacutees pour atteindre ces objectifs ameacuteliorent vraisemblablement de faccedilon directe les choix des consommateurs et lrsquoaccegraves agrave des aliments sains et leur efficaciteacute est solidement attesteacutee (ex les initiatives ldquoOportunidadesrdquo au Mexique et ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo dans lrsquoIowa aux Eacutetats-Unis)

Neacuteanmoins la typologie des systegravemes alimentaires reacutevegravele eacutegalement que les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements reacutepondent agrave des besoins distincts en termes de nutrition si bien que les prioriteacutes agrave recommander varient en fonction des pays Il nrsquoest certainement pas surprenant que parmi les investissements les plus cruellement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent (systegravemes alimentaires 4 et 5) figurent les investissements dans les infrastructures utiliseacutees pour la production et pour les activiteacutes apregraves reacutecolte qui sont coucircteuses et neacutecessitent un effort drsquoinvestissement prolongeacute dans le temps Mais dans ces contextes des investissements moins lourds en faveur des jardins potagers et de lrsquoeacutelevage de beacutetail au niveau des meacutenages sont eacutegalement rentables

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Des changements institutionnels sont neacutecessaires dans tous les types de systegravemes alimentaires mecircme srsquoils ne doivent pas forceacutement prendre la mecircme forme Dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent les organisations non-gouvernementales (ONG) jouent un rocircle deacuteterminant lorsque la capaciteacute des pouvoirs publics est faible Cela implique que les investissements destineacutes agrave consolider et agrave utiliser les ONG pour ameacuteliorer la sensibilisation des meacutenages leur capaciteacute agrave produire des aliments nutritifs et leur accegraves agrave des aliments nutritifs pourraient efficacement ouvrir la voie vers une meilleure nutrition Dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires en transition (systegravemes alimentaires de type 3) des reacuteformes institutionnelles visant agrave renforcer la capaciteacute des organisations de producteurs agrave neacutegocier avec la grande distribution et agrave augmenter la valeur ajouteacutee des produits sont des investissements pertinents Enfin dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte des mesures leacutegislatives et reacuteglementaires pourraient ecirctre neacutecessaires pour permettre aux institutions publiques (cantines scolaires hocircpitaux etc) de srsquoapprovisionner aupregraves drsquoexploitants agricoles locaux ameacuteliorant ainsi la fraicirccheur et la diversiteacute des aliments proposeacutes aux usagers

Lrsquoanalyse proposeacutee ici comporte des limites importantes Premiegraverement -et avant tout- pratiquement aucune donneacutee financiegravere ou eacuteconomique nrsquoest disponible sur la plupart des investissements deacutecrits ci-dessus agrave quelques exceptions pregraves et particuliegraverement concernant les investissements infrastructurels (FAO 2012 Hoddinott et al 2013) Lrsquoabsence drsquoinformations financiegraveres limite consideacuterablement la possibiliteacute de comparer les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements et de deacuteterminer un taux de rentabiliteacute financiegravere indicatif ou mecircme un rapport coucirct-efficaciteacute Il est donc impossible drsquoaffirmer avec certitude que lrsquoune quelconque de ces strateacutegies (pas mecircme celles pour lesquelles il existe des preuves fiables attestant de reacutesultats positifs) constitue un ldquobonrdquo investissement au sens classique de ce terme Il nrsquoy a rien de fondamentalement aberrant agrave cela eacutetant donneacute que les investissements du secteur public nrsquoont geacuteneacuteralement pas agrave deacutemontrer le mecircme type de rentabiliteacute financiegravere qursquoexige le secteur priveacute Neacuteanmoins il serait preacutefeacuterable de pouvoir calculer les taux de rentabiliteacute dans le but de comparer et eacuteventuellement de classer les diffeacuterents investissements envisageables eacutetant donneacute que les ressources publiques disponibles pour investir dans la nutrition sont limiteacutees et que ces mesures font partie des critegraveres preacutevisionnels consideacutereacutes par les banques de deacuteveloppement dans leur deacutecision concernant les precircts attribueacutes au secteur public Par ailleurs comme cela a eacuteteacute le cas avec les investissements expresseacutement axeacutes sur la nutrition eacutetudieacutes dans les seacuteries 2008 et 2013 de The Lancet sur la nutrition maternelle et infantile (Bhutta et al 2008 amp 2013) des eacutevaluations coucircts-beacuteneacutefices approuveacutees par des universitaires pourraient catalyser et harmoniser les investissements des donateurs en creacuteant un consensus sur les investissements agrave privileacutegier

Deuxiegravemement ce document propose une eacutevaluation qualitative des donneacutees de recherche concernant les investissements speacutecifiquement axeacutes sur lrsquoagriculture sur la nutrition et autres types drsquoinvestissements dans une optique drsquoameacutelioration des reacutesultats des systegravemes alimentaires (Annexe A) Cet examen partiel montre que plusieurs approches drsquoinvestissement sont plus pertinentes dans certains types de systegravemes alimentaires que dans drsquoautres Neacuteanmoins cet examen des donneacutees disponibles se fonde sur les reacutesultats drsquoun nombre limiteacute drsquoeacutetudes heacuteteacuterogegravenes reacutealiseacutees dans un nombre limiteacute de contextes

Enfin le fruit de ce travail reacutevegravele une certaine ambiguumliteacute dans la Recommandation 17 du Cadre drsquoaction invitant agrave utiliser des ldquopolitiques drsquoinvestissementrdquo pour accomplir des politiques drsquoalimentation et de nutrition En effet comme cela a eacuteteacute indiqueacute preacuteceacutedemment le terme investissement est geacuteneacuteralement employeacute pour deacutesigner les deacutepenses visant agrave accroicirctre les beacuteneacutefices agrave lrsquoavenir Un grand nombre drsquointerventions et de politiques de ce type ont eacuteteacute eacutevoqueacutees lors de la CIN2 et en drsquoautres occasions par les responsables officiels et les organisations de deacutefense de la santeacute et de la nutrition et elles ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport Neacuteanmoins drsquoautres interventions visant agrave ameacuteliorer les reacutesultats sanitaires et nutritionnels sont deacutesigneacutees de faccedilon plus juste par drsquoautres termes Il srsquoagit des mesures de consommation (inteacutegration drsquoaliments plus sains dans les menus des cantines scolaires) des mesures reacuteglementaires (taxation des boissons et aliments mauvais pour la santeacute) ou des mesures de transferts (utilisation de dispositifs de protection sociale pour encourager les habitudes alimentaires saines) Comme ces interventions offrent des avantages deacutemontreacutes en matiegravere de santeacute et de nutrition elles sont essentielles dans la mise en œuvre du CdA CIN2 Les plus favorables ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport mecircme si elles ne sont pas senseacutees deacutegager un rendement futur

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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5 Conclusions et recommandations

Ce rapport analyse les donneacutees actuellement disponibles sur les investissements en faveur de systegravemes alimentaires sains dans la ligneacutee du Cadre drsquoaction de la CIN2 Recommandation 17 Ce rapport emploie une typologie des systegravemes alimentaires extraite du Rapport sur la nutrition mondiale de 2015 qui permet de diffeacuterencier les pays en fonction des caracteacuteristiques de leur systegraveme alimentaire Il en ressort qursquoil existe de consideacuterables diffeacuterences entre les systegravemes alimentaires si bien que les pays doivent proceacuteder agrave des investissements diffeacuterents pour reacutepondre agrave leurs besoins speacutecifiques en termes drsquoalimentation et de nutrition Il apparaicirct eacutegalement que de nombreux types drsquoinvestissements et drsquoinvestisseurs peuvent ecirctre impliqueacutes dans lrsquoobjectif drsquoameacutelioration des reacutesultats sanitaires et nutritionnels des systegravemes alimentaires le secteur public le secteur priveacute et les meacutenages

Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo sont drsquoapregraves cette typologie essentiellement des pays agrave faible revenu La deacutenutrition reste un problegraveme majeur dans ces pays mecircme si certains sont eacutegalement confronteacutes agrave une preacutevalence croissante du surpoids et de lrsquoobeacutesiteacute qui traduisent un changement rapide dans les systegravemes alimentaires et les conditions de nutrition Ces pays peuvent tirer profit drsquoun large eacuteventail drsquoinvestissements notamment ceux ciblant lrsquoameacutelioration des infrastructures et de la productiviteacute agricole mais aussi de strateacutegies visant agrave offrir des choix alimentaires plus diversifieacutes agrave leur population au moyen des chaicircnes de valeur alimentaires ou de la production des meacutenages Nombre de ces investissements ameacutelioreront agrave lrsquoavenir les rentabiliteacutes eacuteconomiques et agricoles Leur coucirct est geacuteneacuteralement tregraves lourd par rapport au niveau de revenu des pays concerneacutes (mais cela est aussi le cas pour certains des investissements neacutecessaires dans les pays plus deacuteveloppeacutes)

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En revanche dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoen transitionrdquo les reacutegimes alimentaires sont deacutejagrave plus varieacutes avec un apport raisonnable de produits frais et de proteacuteines La consommation de produits emballeacutes y augmente et quelques problegravemes de deacutenutrition persistent (retards de croissance essentiellement) Dans ces pays les investissements devraient prioritairement cibler les chaicircnes de valeur pour les aliments secondaires en renforccedilant notamment la technologie de la chaicircne du froid et en reacuteglant drsquoautres problegravemes au niveau des eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte ce qui permettrait drsquoameacuteliorer la productiviteacute geacuteneacuterale du secteur tout en ameacuteliorant lrsquoaccegraves aux aliments sains et la sensibilisation cocircteacute consommateurs Certains de ces investissements peuvent ecirctre coucircteux mais en moyenne ils le sont moins que les investissements infrastructurels si urgemment neacutecessaires dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo Pour reacutesumer les systegravemes alimentaires laquo en transition raquo offrent geacuteneacuteralement une diversiteacute correcte et une bonne disponibiliteacute des aliments mais ils peuvent ameacuteliorer leurs beacuteneacutefices eacuteconomiques et sanitaires en reacutealisant les bons investissements

Pour les systegravemes de type ldquoindustrielrdquo ou ldquomixterdquo les choix drsquoinvestissement devraient avant tout viser une meilleure coheacuterence des politiques publiques avec les objectifs de santeacute et de nutrition en soutenant notamment la production speacutecialiseacutee et de produits frais plutocirct que la culture de quelques varieacuteteacutes de ceacutereacuteales Il y est neacutecessaire drsquoopeacuterer des changements dans les politiques et la gouvernance dans lrsquooptique de favoriser les comportements de consommation sains et de limiter certaines pratiques et dominations industrielles Ces changements sont peu coucircteux en termes financiers mais ils sont politiquement difficiles

Les pays qui souhaitent mettre en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 disposent drsquoune grande varieacuteteacute drsquooptions drsquoinvestissements en faveur de systegravemes alimentaires plus sains Ces options vont depuis les ameacuteliorations agrave grande eacutechelle des infrastructures jusqursquoagrave des soutiens techniques et des aides agrave la commercialisation de plus petite eacutechelle en passant par des mesures drsquoincitation et de sensibilisation des consommateurs Certaines neacutecessitent de lourdes deacutepenses financiegraveres qui seront rentabiliseacutees au bout de plusieurs anneacutees par lrsquoobtention drsquoune agriculture plus productive et plus sensible aux enjeux nutritionnels tandis que drsquoautres nrsquoimpliquent pas reacuteellement de deacutepenses financiegraveres mais uniquement des mesures de reacuteglementation

Il existe encore de profondes lacunes en termes de donneacutees disponibles pour les pays et les investisseurs concernant les options drsquoinvestissement approprieacutees et celles agrave privileacutegier en fonction du type de systegraveme alimentaire et du contexte de nutrition Il faut espeacuterer que les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres coopeacutereront avec les acteurs de la nutrition pour fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees sur les interventions les plus prometteuses eacutevoqueacutees dans ce rapport de maniegravere agrave ce que les pays quel que soit le type de leur systegraveme alimentaire puissent faire des choix eacuteclaireacutes entre les diverses options drsquoinvestissement

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Annexe

Examen des donneacutees disponibles sur la creacuteation de systegravemes alimentaires sains au moyen drsquoinvestissements sensibles agrave la nutrition Interventions agricoles en faveur drsquoune meilleure nutrition

En deacutepit de donneacutees extrecircmement limiteacutees et disparates il semble que les strateacutegies agricoles soient prometteuses pour ameacuteliorer lrsquoeacutetat nutritionnel Encore moins drsquoeacuteleacutements probants sont disponibles sur les strateacutegies ciblant les systegravemes alimentaires dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition en fait il nrsquoexiste aucune litteacuterature sur ce sujet en dehors de celle traitant des politiques agricoles et de quelques politiques axeacutees sur la population et affectant lrsquoindustrie Lrsquoexamen bref et partiel proposeacute dans ce chapitre se concentre sur lrsquoagriculture un thegraveme sur lequel plusieurs contributions cleacutes sont disponibles Certaines des cateacutegories drsquoinvestissement eacutevoqueacutees ci-dessous affectent la nutrition par le biais de la production de la consommation ou par drsquoautres types de canaux

Lrsquoagriculture peut influer sur la nutrition par diffeacuterentes voies dont quatre sont identifieacutees dans la litteacuterature comme constituant des facteurs cleacutes (Ruel amp Alderman 2013) (i) prix des aliments (ii) revenus issus de lrsquoagriculture (iii) consommation de sa propre production due agrave des imperfections du marcheacute et (iv) facteurs lieacutes au sexe Si au niveau des meacutenages lrsquoagriculture a des effets sur la nutrition ces effets sont tregraves vraisemblablement lieacutes agrave un ou plusieurs de ces facteurs Lrsquoexamen de 23 eacutetudes sur cinq types drsquointerventions (biofortification jardins potagers deacuteveloppement de la production laitiegravere pecircche et eacutelevage de beacutetail) reacutevegravele une augmentation de la production et de la consommation par les meacutenages des produits alimentaires cibleacutes par ces interventions Les donneacutees disponibles sont mitigeacutees quant aux effets des interventions agricoles sur drsquoautres aspects notamment sur les apports en micronutriments et lrsquoeacutetat nutritionnel ou sur les revenus Les auteurs attribuent ceci aux insuffisances des eacutetudes en termes de puissance statistique et de collecte des donneacutees plutocirct qursquoagrave un veacuteritable manque drsquoefficaciteacute des programmes (Masset et al 2011)

Un examen anteacuterieur de 30 eacutetudes sur des interventions agricoles (comprenant des interventions en faveur des jardins potagers des interventions en faveur de lrsquoeacutelevage de beacutetail des interventions combineacutees favorisant agrave la fois le jardinage potager et lrsquoeacutelevage et des programmes drsquoirrigation) a reacuteveacuteleacute que la plupart de ces interventions avaient augmenteacute la production alimentaire et que sur ces 30 eacutetudes 19 avaient ameacutelioreacute la nutrition au niveau des meacutenages Sur ces 19 interventions ayant ameacutelioreacute la nutrition 14 avaient investi dans diffeacuterents types de capital (humain financier physique et social) (Berti 2004) Ces deux examens soulignent que le manque de rigueur et lrsquoextrecircme heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des meacutethodes entre les eacutetudes limitent la capaciteacute drsquoanalyse et de geacuteneacuteralisation des reacutesultats (Berti 2004 Masset et al 2011) Cet eacutecueil a eacutegalement eacuteteacute identifieacute dans un autre examen de 27 projets agricoles qui a conclu que les donneacutees probantes attestant drsquoun impact des strateacutegies de production agricole sur lrsquoameacutelioration de la nutrition des femmes et des enfants restaient limiteacutees en grande partie agrave cause des limitations meacutethodologiques des eacutetudes examineacutees par les auteurs (Girard et al 2012)

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Selon Girard et al (2012) les strateacutegies agricoles ont invariablement et sensiblement ameacutelioreacute les reacutegimes alimentaires et les apports en vitamine A des femmes et des enfants mecircme si cela ne srsquoest pas traduit par des effets positifs sur le statut en vitamine A lrsquoaneacutemie ou la morbiditeacute Plusieurs des eacutetudes qursquoils ont examineacutees ont eu des effets significatifs sur les problegravemes de retard de croissance et drsquoeacutemaciation contrairement agrave ce qui est dit dans le reacutesumeacute des auteurs

Contrats de production et organisations de producteurs

Des contrats de production entre des agriculteurs et le secteur priveacute ont permis aux agriculteurs drsquoacceacuteder aux intrants aux creacutedits et aux services de vulgarisation neacutecessaires (Banque mondiale 2008 Asian Development Bank 2012) En outre gracircce agrave ce type de contrats des petits exploitants agricoles ont pu beacuteneacuteficier de prix et de marcheacutes assureacutes et les entreprises ont partageacute les risques de production et de commercialisation avec les producteurs Neacuteanmoins pour que les petits exploitants puissent tirer profit de lrsquoagriculture contractuelle les conditions preacutealables requises sont nombreuses Ils doivent pouvoir acceacuteder aux routes et aux services drsquoinformation et ils peuvent avoir besoin de se regrouper en organisations eacutetant donneacute que les fournisseurs et les grossistes preacutefegraverent geacuteneacuteralement passer contrat avec des organisations de producteurs qui peuvent contribuer agrave garantir la qualiteacute et la livraison des produits en temps voulu (Taren amp Alaofegrave 2013)

Canaux de la grande distribution

Les pays en deacuteveloppement ont connu un rapide deacuteveloppement des supermarcheacutes suite agrave des transformations du cocircteacute de lrsquooffre et de la demande Les supermarcheacutes peuvent ecirctre deacutetenus par des enseignes locales ou internationales Ils offrent geacuteneacuteralement un large choix drsquoaliments et de produits divers dans un mecircme lieu Par inteacutegration verticale et horizontale (Reardon et al 2012) ils sont souvent deacutetenus par les mecircmes groupes dans lesquels sont concentreacutees les activiteacutes de distribution et drsquoautres fonctions du systegraveme alimentaire Malgreacute les risques inheacuterents agrave ce mode de fonctionnement des eacutetudes ont essentiellement reacuteveacuteleacute des impacts positifs des nouveaux canaux de la grande distribution sur la productiviteacute agricole les prix de vente et les revenus Selon Chege et al (2015) au Kenya les agriculteurs intervenant dans les canaux de la grande distribution ont des revenus plus eacuteleveacutes et produisent plus de fruits et de leacutegumes Les auteurs montrent que ces deux facteurs (revenus et choix de la production veacutegeacutetale) ont eu des effets positifs sur la nutrition les meacutenages agricoles qui approvisionnent les supermarcheacutes consomment pregraves de 15 agrave 20 plus de calories de fer et de zinc et 30 plus de vitamines A Agrave noter neacuteanmoins que la commercialisation favorise la speacutecialisation ce qui reacuteduit la diversiteacute de la production des agriculteurs consideacutereacutes individuellement

Gestion des activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte et reacuteduction des pertes

Les projets de deacuteveloppement des marcheacutes ou de la chaicircne de valeur agricole peuvent eacutegalement ameacuteliorer les activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte avec des effets positifs sur lrsquoeacutetat nutritionnel En effet en ameacuteliorant les techniques de manutention de stockage et de conservation lrsquooptimisation des activiteacutes apregraves reacutecolte entraicircne un lissage de la consommation et augmente la disponibiliteacute tout au long de lrsquoanneacutee drsquoaliments frais et nutritifs Plus particuliegraverement des meacutethodes de conservation preacutecautionneuses permettent de preacuteserver les teneurs en nutriments et de reacuteduire lrsquoutilisation de sucre de sel et drsquoautres ingreacutedients ajouteacutes De plus lrsquoameacutelioration des activiteacutes apregraves reacutecolte augmente la qualiteacute et la quantiteacute des reacutecoltes ce qui se traduit par une augmentation des revenus (Copenhagen Consensus Center 2015)

Creacuteation de la demande pour des aliments cultiveacutes localement et ameacutelioration de leur accegraves

Un programme meneacute aux Eacutetats-Unis dans lrsquoIowa a permis de consideacuterablement augmenter les ventes des productions agricoles locales aux restaurants coopeacuteratives et autres institutions (Ranum amp Wiemerslage 2011) Les producteurs locaux ont ainsi eacuteteacute mis en relation avec des marcheacutes jusqursquoalors inexploiteacutes (ex cantines scolaires) avec une coordination des niveaux de prix et en ciblant avant tout les produits de deuxiegraveme cateacutegorie De plus les producteurs ont beacuteneacuteficieacute de formations et de subventions pour les aider agrave financer des serres agrave diversifier leur production et agrave ameacuteliorer leurs

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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eacutequipements de stockage Ce programme associeacute agrave la marque commerciale preacuteexistante ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo (achetez frais achetez local) ciblait les consommateurs par des activiteacutes de sensibilisation et drsquoeacuteducation inteacutegrant des deacutegustations de produits et des rencontres autour du projet de rapprochement des agriculteurs locaux et des eacutetablissements scolaires Ce programme a permis de piloter six projets au sein drsquoeacutetablissements scolaires dans lesquels lrsquoeacuteducation agrave la nutrition a eacuteteacute inteacutegreacutee aux programmes peacutedagogiques dont les enseignants ont reccedilu une formation et ougrave des reacuteseaux de distribution ont eacuteteacute creacuteeacutes pour inteacutegrer des produits locaux dans les menus des cantines scolaires Enfin le programme a ducirc faire du lobbyisme pour obtenir des changements dans la politique de lrsquoEacutetat afin de permettre aux institutions publiques de srsquoapprovisionner localement Conseacutecutivement agrave ce programme les agriculteurs ont constateacute une ameacutelioration qualitative et quantitative de leur production et les achats drsquoaliments locaux par les restaurants les coopeacuteratives alimentaires et les institutions locales ont augmenteacute de plus drsquoun demi-million drsquoUSD

Jardins potagers

Les impacts positifs des interventions en faveur des jardins potagers sur lrsquoeacutetat nutritionnel les revenus et les habitudes alimentaires sont aujourdrsquohui bien documenteacutes (Taren amp Alaofegrave 2013) Mecircme si certaines interventions ciblent prioritairement la production de leacutegumineuses et de tubercules les productions de fruits de leacutegumes drsquoherbes culinaires et de condiments restent les plus courantes (Taren amp Alaofegrave 2013) Par exemple au Neacutepal une intervention meneacutee en faveur des jardins potagers des meacutenages en association avec une campagne de sensibilisation agrave la nutrition a permis drsquoaugmenter les connaissances sur la nutrition des participants ainsi que la diversiteacute de leur reacutegime alimentaire Les participants ont eacutegalement eu davantage tendance agrave donner des aliments compleacutementaires aux nourrissons et agrave correctement conserver leurs aliments (Jones et al 2005)

Un examen de ces interventions agricoles a reacuteveacuteleacute que sur les neuf interventions en faveur des jardins potagers eacutetudieacutees toutes ont eu des effets positifs -modeacutereacutes agrave eacuteleveacutes- sur les reacutegimes alimentaires Sur les trois interventions pour lesquelles des donneacutees anthropomeacutetriques ont eacuteteacute releveacutees toutes ont permis de reacuteduire les problegravemes drsquoinsuffisance pondeacuterale drsquoeacutemaciation et de retard de croissance chez les enfants Les interventions en faveur des jardins potagers soutiennent favorablement la comparaison avec les autres types drsquointerventions examineacutees mais les auteurs font remarquer que la plupart de ces actions en faveur des jardins potagers inteacutegraient un objectif de nutrition explicite et un investissement en capital humain ce qui nrsquoest pas le cas avec la plupart des autres types drsquointerventions Par conseacutequent il est difficile de comparer les interventions en faveur des jardins potagers avec les autres types drsquointerventions et drsquoisoler les raisons qui expliquent leur succegraves Cela montre neacuteanmoins que les interventions inteacutegrant des investissements diversifieacutes dans diffeacuterents types de capital (comme lrsquoeacuteducation nutritionnelle et la prise en compte de lrsquoeacutegaliteacute entre les sexes) reacuteussissent mieux que celles qui ne le font pas (Berti 2004)

Diversiteacute des cultures

Dans un examen des strateacutegies agricoles visant agrave ameacuteliorer la nutrition Carletto et al (2015) se sont pencheacutes sur trois eacutetudes analysant les liens entre la diversiteacute des cultures et la nutrition Au Neacutepal des donneacutees probantes issues drsquoun programme de nutrition multisectoriel reacutevegravelent que la diversiteacute du reacutegime alimentaire des megraveres et des enfants ainsi que le rapport poidsacircge des enfants sont eacutetroitement lieacutes agrave la diversiteacute de la production14 au niveau du meacutenage (Malapit et al 2013) Il est inteacuteressant de remarquer que cette eacutetude a deacutetermineacute que lrsquoautonomisation des femmes limite les effets neacutegatifs drsquoune production peu diversifieacutee sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des megraveres et des enfants et sur le rapport tailleacircge des enfants Agrave partir de donneacutees de panels une analyse eacuteconomeacutetrique a estimeacute qursquoau Nigeacuteria une augmentation de 10 de la diversiteacute des varieacuteteacutes cultiveacutees entraicircne une augmentation de 24 de la diversiteacute des reacutegimes alimentaires (Dillon et al 2014) En Zambie la diversiteacute de la production (mesureacutee par le nombre total de cultures diffeacuterentes et de groupes alimentaires produits) ainsi que les activiteacutes ciblant les meacutenages

14 En utilisant un indice de la diversiteacute de la production fondeacute sur neuf items alimentaires Groupes drsquoaliments inclus feacuteculents haricots leacutegumineuses et noix leacutegumes-feuilles vert fonceacute tubercules leacutegumes et fruits riches en vitamine A autres fruits et leacutegumes lait et produits laitiers œufs poisson et viande

Document de consultation

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pratiquant une agriculture de subsistance (ex eacutelevage de beacutetail production de fruits et de leacutegumes cultures de plein champ) ont eacuteteacute positivement associeacutees au rapport taillepoids des enfants et inversement associeacutees aux retards de croissance des enfants de plus de 24 mois (Kumar et al 2015) Cela signifie que la diversiteacute de la production au niveau des meacutenages peut avoir des effets positifs sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires et sur les reacutesultats anthropomeacutetriques pour les enfants et les megraveres

Eacutelevage de beacutetail

Les interventions au niveau des meacutenages ciblant lrsquoeacutelevage de beacutetail et lrsquoaquaculture se sont majoritairement focaliseacutees sur la geacuteneacuteration de revenus plutocirct que sur la consommation Mecircme srsquoil y a peu drsquoeacuteleacutements probants disponibles quant agrave lrsquoimpact de ce type drsquoinvestissements sur la nutrition et les reacutegimes alimentaires les aliments drsquoorigine animale sont denses sur le plan nutritionnel et certaines donneacutees montrent des impacts positifs sur les reacutesultats nutritionnels Lrsquoexamen de huit eacutetudes analysant les liens entre la production agricole (production de cultures et eacutelevage de beacutetail) la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des meacutenages et les reacutesultats nutritionnels chez lrsquoenfant conclut que lrsquoeacutelevage de beacutetail est associeacute agrave des reacutesultats positifs en termes de nutrition (Carletto et al 2015)

Produits laitiers volaille et produits de lrsquoaquaculture

Plusieurs eacutetudes ont montreacute que les interventions ciblant la production laitiegravere peuvent augmenter la consommation de produits laitiers et lrsquoapport geacuteneacuteral en nutriments et reacuteduire la preacutevalence des problegravemes de retard de croissance drsquoeacutemaciation et drsquoinsuffisance pondeacuterale (Taren amp Alaofegrave 2013) Le projet baptiseacute ldquoMilk Mattersrdquo (le lait crsquoest important)(reacutefeacuterence) a compareacute deux groupes de participants agrave un groupe teacutemoin Dans le premier groupe les participants ont reccedilu des animaux laitiers (une vache ou quatre chegravevres) et du fourrage Lrsquoautre groupe a eacutegalement eu du fourrage et des animaux laitiers mais ces derniers ont eacuteteacute preacutealablement vaccineacutes et vermifugeacutes Ces interventions ont eacuteteacute reacutealiseacutees dans la reacutegion somali drsquoEacutethiopie ougrave entre 20 et 50 des besoins eacutenergeacutetiques des eacuteleveurs pastoraux proviennent de la consommation de produits laitiers et de produits drsquoorigine animale Dans cette reacutegion les seacutecheresses annuelles aggravent la malnutrition agrave cause notamment drsquoune reacuteduction de la production laitiegravere pendant la saison segraveche La comparaison avec le groupe teacutemoin a reacuteveacuteleacute que les interventions Milk Matters ont permis drsquoaugmenter la consommation de produits laitiers et de stabiliser lrsquoeacutetat nutritionnel des enfants des eacuteleveurs pastoraux en peacuteriode de soudure Par ailleurs il a eacuteteacute estimeacute que ces interventions ont eacuteteacute extrecircmement rentables leur coucirct eacutevalueacute repreacutesente entre 45 et 75 du coucirct des programmes drsquoalimentation theacuterapeutique meneacutes dans le cadre de la prise en charge communautaire de la malnutrition aigueuml Enfin les femmes ont pu deacutegager plus de temps libre ce qui peut avoir des effets positifs sur les pratiques drsquoalimentation des enfants (Sadler et al 2012)

Reacutegimes fonciers

Drsquoapregraves lrsquoexamen de vingt eacutetudes (Lawry et al 2014) les interventions visant agrave formaliser les droits fonciers (comme lrsquoacquisition en libre proprieacuteteacute lrsquoenregistrement des droits par redistribution des terres et la reacutegularisation officielle des droits fonciers coutumiers) sont associeacutes agrave des gains en termes de productiviteacute et de bien-ecirctre social La reconnaissance de jure des droits fonciers permet drsquoaugmenter la valeur moneacutetaire de la productiviteacute des terres de 40 en moyenne mecircme si lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des donneacutees limite la capaciteacute agrave tirer des conclusions formelles Le bien-ecirctre social des beacuteneacuteficiaires (mesureacute par leur consommation ou leurs revenus) a augmenteacute de 15 pour cent en moyenne Les auteurs font eacutegalement remarquer que la qualiteacute des donneacutees disponibles ne permet pas drsquoavoir une assise suffisamment solide pour geacuteneacuteraliser ces reacutesultats et que les mesures qualitatives ne tiennent pas compte des conseacutequences sociales des politiques fonciegraveres telles que le deacuteplacement ou lrsquoeacutegaliteacute hommes-femmes Les beacuteneacutefices ont eacuteteacute largement plus importants en Asie et en Ameacuterique latine qursquoen Afrique et ont eacuteteacute variables en fonction du niveau de revenu les effets moindres constateacutes en Afrique subsaharienne peuvent srsquoexpliquer par un reacutegime foncier coutumier deacutejagrave largement eacutetabli et eacutetendu Mecircme srsquoil semble que la reconnaissance des droits fonciers contribue au bien-ecirctre social ces effets sont extrecircmement variables et speacutecifiques au contexte (Lawry et al 2014)

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Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire conditionnel (TMC)

Les donneacutees disponibles en la matiegravere suggegraverent que les programmes de TMC ont des impacts significatifs sur lrsquoanthropomeacutetrie des enfants et certaines eacutetudes montrent des effets chez les plus jeunes enfants qui beacuteneacuteficient plus longtemps de la protection sociale (Ruel et Alderman 2013) En outre ces programmes ont des effets positifs sur drsquoautres facteurs qui se reacutepercutent sur lrsquoeacutetat nutritionnel notamment lrsquoaugmentation des deacutepenses des meacutenages la seacutecuriteacute alimentaire et lrsquoameacutelioration des reacutegimes alimentaires (Leroy et al 2009) La protection sociale a joueacute un rocircle important pour reacuteduire la deacutenutrition en Colombie le seul pays actuellement en passe drsquoatteindre les quatre objectifs de lrsquoAssembleacutee mondiale de la Santeacute (IFPRI 2014a) De plus le fait de rendre la protection sociale plus sensible aux enjeux de nutrition est une strateacutegie prometteuse eacutetant donneacute que les deacutepenses publiques engageacutees dans la protection sociale progressent dans le monde entier (IFPRI 2014a)

Partenariats public-priveacute

Dans nrsquoimporte quel pays consideacutereacute la consommation alimentaire est deacutetermineacutee par les secteurs de la production de la transformation alimentaire de la distribution de gros et de la distribution de deacutetail Par conseacutequent le secteur priveacute a un eacutenorme impact sur les habitudes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels De plus drsquoautres secteurs comme la teacuteleacutephonie mobile les meacutedias et le secteur de la santeacute influent sur la consommation et les preacutefeacuterences des consommateurs Les partenariats public-priveacute (PPP) pourraient aider agrave mettre en relation les agriculteurs avec les chaicircnes drsquoapprovisionnement gracircce agrave des investissements dans des biens publics et dans des politiques facilitant le deacuteveloppement du commerce et des marcheacutes ainsi que dans lrsquoeacuteducation et la formation pour deacutevelopper la capaciteacute technique des agriculteurs et les aider agrave respecter les normes de tri drsquoemballage et de culture (Narrod et al 2008)

De plus le secteur public peut inciter le secteur priveacute agrave adopter des politiques favorables aux enjeux de nutrition Il peut le faire gracircce agrave des reacuteglementations directes des engagements volontaires ou par le biais de PPP dans lesquels les deux secteurs exploitent mutuellement leurs ressources et creacuteent de la valeur partageacutee Les PPP pourraient permettre au secteur public drsquointensifier ses interventions et de tirer au mieux parti de ses investissements gracircce agrave la capaciteacute eacutetablie drsquoexeacutecution et de deacuteveloppement du secteur priveacute De son cocircteacute le secteur priveacute pourrait beacuteneacuteficier drsquoun partage des risques et de la creacuteation drsquoune valeur partageacutee gracircce agrave lrsquoameacutelioration de sa perception par le public Les donneacutees disponibles sur les PPP axeacutes sur la nutrition sont rares et il nrsquoa pas encore eacuteteacute deacutetermineacute si les PPP sont plus efficaces que drsquoautres types drsquoengagements avec le secteur priveacute (Hoddinott et al 2015)

Investissements infrastructurels et nutrition

Irrigation

Alors que lrsquoimpact de lrsquoirrigation sur la reacuteduction de la pauvreteacute est bien documenteacute les effets de lrsquoameacutelioration des techniques drsquoirrigation sur la nutrition ne le sont pas (Hussain amp Hanjra 2004) Neacuteanmoins certaines donneacutees indiquent que lrsquoirrigation peut aider agrave reacuteduire la malnutrition chronique et saisonniegravere par lrsquoaccroissement de la consommation drsquoaliments de base et drsquoaliments drsquoorigine animale conseacutecutivement agrave une augmentation des revenus et agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute de lrsquoeacutelevage (Taren amp Alaofegrave 2013) De plus en permettant de cultiver pendant toute lrsquoanneacutee des

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varieacuteteacutes agrave forte valeur lrsquoirrigation peut ameacuteliorer la consommation de certains aliments Au Beacutenin des systegravemes drsquoirrigation au goutte-agrave-goutte alimenteacutes par lrsquoeacutenergie solaire ont permis drsquoaugmenter la consommation de fruits et leacutegumes jusqursquoagrave atteindre les apports journaliers recommandeacutes et les revenus tireacutes de la production veacutegeacutetale ont permis aux agriculteurs drsquoacheter des aliments de base des leacutegumes secs et des sources de proteacuteines pendant la saison segraveche Selon une enquecircte les beacuteneacuteficiaires de ce projet drsquoirrigation eacutetaient 17 pour cent moins susceptibles de se deacutefinir comme eacutetant en situation drsquoinseacutecuriteacute alimentaire (Burney et al 2010)

Au Ghana une technologie agrave bas coucirct drsquoirrigation par les nappes phreacuteatiques peu profondes a permis drsquoameacuteliorer la rentabiliteacute et de creacuteer des emplois pendant la saison segraveche Toutefois la diversiteacute des apports alimentaires nrsquoa pas progresseacute pour les agriculteurs utilisant les techniques drsquoirrigation et elle a mecircme reculeacute pour les agriculteurs deacutetenant un type speacutecifique de puits peu profond Les auteurs pensent que cela peut ecirctre ducirc agrave lrsquoimpact deacutefavorable sur le plan nutritionnel de la monoculture que lrsquoirrigation a favoriseacutee dans certains cas (Namara et al 2011) Crsquoest pourquoi il est essentiel de tenir compte des impacts neacutegatifs potentiels des programmes drsquoirrigation tels que la deacutependance accrue agrave la monoculture et les maladies veacutehiculeacutees par lrsquoeau De plus amples recherches sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les technologies drsquoirrigation peuvent entraicircner des reacutesultats positifs sur le plan de la nutrition et comment les risques peuvent ecirctre reacuteduits notamment le risque que de lrsquoeau contamineacutee affecte la santeacute des populations via les reacuteseaux drsquoirrigation (Taren amp Alaofegrave 2013) Les effets de lrsquoirrigation varient consideacuterablement en fonction de plusieurs facteurs notamment les contextes eacutecologique et eacutepideacutemiologique de la reacutegion consideacutereacutee (Taren amp Alaofegrave 2013)

Il est essentiel de noter que les infrastructures drsquoirrigation neacutecessitent geacuteneacuteralement drsquoorganiser des services de vulgarisation et un soutien technique pour assurer la durabiliteacute de la technologie drsquoirrigation Les investissements devraient ecirctre reacutealiseacutes en fonction des ressources et des profils eacutecologiques reacutegionaux Mais lagrave ougrave les marcheacutes sont relativement peu deacuteveloppeacutes et ougrave les nappes souterraines sont facilement accessibles des technologies moins exigeantes en ressources pourraient ecirctre appliqueacutees (comme les puits peu profonds eacutevoqueacutes ci-dessus dans le cas du Ghana) Le passage agrave des technologies drsquoirrigation plus avanceacutees peut neacutecessiter une capaciteacute de fabrication reacutegionale des liens avec les marcheacutes et des intrants financiers Dans les deux cas les gouvernements peuvent srsquoassocier avec des reacutealisateurs de projets notamment le secteur priveacute et les ONG pour encourager une large adoption des technologies drsquoirrigation

Reacuteseaux routiers eacutelectriciteacute et ameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau

Des preuves limiteacutees suggegraverent que les investissements dans les reacuteseaux routiers geacutenegraverent des impacts positifs sur la productiviteacute agricole lrsquoaugmentation du PIB dans les zones rurales et la reacuteduction de la pauvreteacute (Knox et al 2013) Les investissements dans les reacuteseaux eacutelectriques ont de plus larges impacts lagrave ougrave les systegravemes agricoles sont plus modernes et ougrave les besoins en eacutelectriciteacute sont plus grands Enfin lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau peut avoir des effets positifs sur le deacuteveloppement des enfants de moins de cinq ans mecircme si les eacutetudes actuellement disponibles sont de faible qualiteacute (Dangour et al 2013)

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Communications

Les investissements visant agrave augmenter la disponibiliteacute des informations et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes peuvent ameacuteliorer le bien-ecirctre social Internet et les technologies mobiles permettent de communiquer rapidement les informations lieacutees agrave lrsquoagriculture et agrave la nutrition dans les populations rurales toutefois de forts taux drsquoanalphabeacutetisme des infrastructures inadapteacutees et le coucirct des services drsquoinformation constituent un frein pour le deacuteveloppement des

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systegravemes drsquoinformation dans les zones rurales Les technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) peuvent promouvoir la nutrition de faccedilon directe gracircce aux campagnes de marketing social et de faccedilon indirecte en favorisant la productiviteacute des petits exploitants agricoles En Tanzanie par exemple des centres de teacuteleacutecommunications ont permis aux petits exploitants agricoles drsquoacceacuteder agrave des informations sur les creacutedits sur les marcheacutes et aux preacutevisions meacuteteacuteorologiques (Mtega amp Ronald 2013)

Behrman et al (2012) ont constateacute des rapports BeacuteneacuteficiesCoucircts positifs lieacutes agrave lrsquoameacutelioration des informations sur les marcheacutes gracircce agrave la technologie SMS dans deux pays drsquoAsie du Sud et quatre pays drsquoAfrique Des investissements dans des programmes drsquoalphabeacutetisation avec des partenariats avec le secteur priveacute destineacutes agrave reacuteduire les coucircts et des services lieacutes agrave lrsquoappropriation des informations pourraient favoriser lrsquoexpansion des TIC dans les zones rurales Des informations sur la nutrition devraient eacutegalement ecirctre communiqueacutees

Biofortification

La biofortification peut constituer un investissement extrecircmement rentable apregraves la mise de fonds initiale pour concevoir les varieacuteteacutes biofortifieacutees mener des essais dans le pays et creacuteer la demande et les marcheacutes locaux la suppleacutementation nutritionnelle par biofortification peut devenir auto-suffisante avec peu de coucircts reacutecurrents (Meenakshi 2008) Lrsquoeacutelargissement des chaicircnes de valeur pour inteacutegrer des aliments biofortifieacutes et enrichis est une strateacutegie prometteuse pour lrsquoameacutelioration de lrsquoapport en micronutriments et de lrsquoeacutetat nutritionnel geacuteneacuteral des consommateurs Les campagnes de commercialisation associeacutees agrave une sensibilisation agrave la nutrition ameacuteliorent lrsquoacceptation par les consommateurs et leur propension agrave acheter ce type drsquoaliments (Meenakashi et al 2012)

Les donneacutees disponibles sur lrsquoefficaciteacute de la biofortification pour ameacuteliorer les reacuteserves en micronutriments sont solides et de plus en plus nombreuses Par exemple une eacutetude bien connue (Low et al 2007) a eacutevalueacute un programme meneacute sur deux ans au Mozambique qui a cibleacute 741 meacutenages agricoles Avec ce programme les meacutenages ont eu accegraves agrave des pieds de patates douces agrave chair orange (OFSP) (varieacuteteacute seacutelectionneacutee de maniegravere agrave avoir une haute teneur en becirctacarotegravene) et agrave des services de vulgarisation Les services de vulgarisation couvraient plusieurs thegravemes depuis des informations sur la nutrition jusqursquoaux meacutethodes de production et de commercialisation Une augmentation de lrsquoapport en vitamine A a eacuteteacute constateacutee chez les enfants des meacutenages beacuteneacuteficiaires ainsi qursquoune augmentation nette des concentrations seacuteriques moyennes en reacutetinol et la preacutevalence des faibles concentrations seacuteriques en reacutetinol est passeacutee de 60 pour cent agrave 38 pour cent Aucun changement nrsquoa eacuteteacute observeacute dans les meacutenages teacutemoins alors que tous les enfants de la communauteacute avaient eu accegraves agrave des suppleacutements en vitamine A Les auteurs font remarquer que leurs reacutesultats mettent en eacutevidence la neacutecessiteacute de mener des interventions multiples inteacutegrant notamment la suppleacutementation nutritionnelle ainsi que des approches axeacutees sur les aliments (Low et al 2007) Des donneacutees plus reacutecentes tireacutees drsquoessais controcircleacutes randomiseacutes meneacutes agrave plus large eacutechelle ont eacutegalement reacuteveacuteleacute des effets positifs de lrsquointroduction des OFSP aupregraves de 12 000 et 10 000 meacutenages au Mozambique et en Ouganda respectivement (Hotz et al 2011 Hotz et al 2012)

Outre les OFSP drsquoautres varieacuteteacutes peuvent ecirctre biofortifieacutees comme par exemple le bleacute biofortifieacute en zinc le riz enrichi en fer ou le maiumls enrichi en proteacuteines Pour toutes ces espegraveces un potentiel drsquoameacutelioration des reacuteserves du micronutriment ou macroeacuteleacutement cibleacute a eacuteteacute deacutemontreacute Les donneacutees prouvant lrsquoefficaciteacute nutritionnelle de la biofortification sont solides mais des recherches plus approfondies sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les cultures biofortifieacutees affectent les rendements et les profits des agriculteurs et comment creacuteer des marcheacutes locaux et de la demande dans divers contextes climatiques et socio-eacuteconomiques Des donneacutees disponibles sur des reacutegions rurales du Ghana suggegraverent que les consommateurs acceptent de payer un prix plus eacuteleveacute pour les produits biofortifieacutees agrave condition de recevoir des informations sur leurs beacuteneacutefices nutritionnels (Banerji et al 2013)

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Liste des abreacuteviations

ATNI Access to Nutrition Index

CdA CIN2 Cadre drsquoAction de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

CIMSANS Center for Integrated Modeling of Sustainable Agriculture amp Nutrition Security

CIN2 Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

eacuteqCO2 Eacutequivalent dioxyde de carbone

FAO Organisation des Nations Unies pour lrsquoalimentation et lrsquoagriculture

GNR Rapport sur la nutrition mondiale

IDF Feacutedeacuteration internationale du diabegravete

IED Investissement eacutetranger direct

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

IOM Institute of Medicine

MCC Millennial Challenge Corporation

MNT Maladies non transmissibles

OFSP Patate douce agrave chair orange (Orange Flesh Sweet Potato)

OMS Organisation mondiale de la Santeacute

ONG Organisation non gouvernementale

PIB Produit inteacuterieur brut

PPP Partenariat public-priveacute

RampD Recherche et deacuteveloppement

TIC Technologies de lrsquoinformation et de la communication

TMC Programmes de transfert moneacutetaire conditionnel

UNICEF Fonds international de secours agrave lrsquoenfance des Nations unies

Creacutedits photos

Couverture FAOSwiatoslaw Wojtkowiak

Page 3 FAOThomas Moth Poulsen

Page 7 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 13 World Bank

Page 14 Wikicommons

Page 15 FAOJess Fanzo

Page 15 FAOIsaac Kasamani

Page 17 Fotolia

Page 18 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 20 Fotolia

Page 23 FAOValerio Crespi

Page 25 FAORachel Nugent

Page 26 FAOSebastiaacuten Villar

Page 35 FAOOscar Castellanos

Secreacutetariat de lrsquoUNSCNE-mail scnfaoorg bull Internet wwwunscnorg bull co FAO bull Viale delle Terme di Caracalla bull 00153 Rome Italie

FR

Vision de lrsquoUNSCN Un monde libeacutereacute de la faim et de toutes les formes de malnutrition est reacutealisable dans cette geacuteneacuteration

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN

Document de consultation

Avec le soutien de

par deacutecision du Bundestag allemand

Page 8: Investir pour des systèmes alimentaires sains...Investir pour des systèmes alimentaires sains Sommaire Avant-propos3 Messages clés 5 1.Introduction 7 2. Qu’est-ce qu’un système

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Messages cleacutes

Plusieurs types drsquoinvestissements en faveur de systegravemes alimentaires plus sains sont possibles pour les pays qui souhaitent mettre en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 Les investissements visant agrave ameacuteliorer la nutrition et la santeacute vont depuis les ameacuteliorations agrave grande eacutechelle des infrastructures jusqursquoagrave des soutiens techniques et des aides agrave la commercialisation de plus petite eacutechelle Ces investissements doivent ecirctre compleacuteteacutes par des mesures reacuteglementaires et volontaires par une sensibilisation des consommateurs et par des mesures incitatives

Chaque systegraveme alimentaire a la capaciteacute de produire les aliments sains neacutecessaires agrave une bonne nutrition et agrave la santeacute des populations

Les investissements dans les systegravemes alimentaires doivent ecirctre speacutecifiquement adapteacutes au contexte Les deacutecisions drsquoinvestissement doivent tenir compte des diffeacuterences entre les systegravemes alimentaires et srsquoappuyer sur les leccedilons tireacutees drsquoautres expeacuteriences

Les investissements sont plus rentables lorsque des conditions favorables sont reacuteunies et que les interventions se renforcent les unes les autres en misant sur plusieurs types de capital (humain financier physique)

Mecircme si la plupart des investissements dans les systegravemes alimentaires proviennent du secteur priveacute crsquoest le secteur public qui assume la responsabiliteacute premiegravere de fournir les biens publics et de renforcer les valeurs sociales en reacutepondant aux besoins non couverts par le marcheacute priveacute Le secteur public devrait tester de nouvelles faccedilons de tirer au mieux parti de ses investissements et de son pouvoir de reacuteglementation pour inciter le secteur priveacute agrave inteacutegrer lrsquoameacutelioration de la nutrition dans ses objectifs

Il existe encore de profondes lacunes agrave combler en termes de donneacutees disponibles pour aider les pays et les investisseurs agrave choisir parmi les options drsquoinvestissement approprieacutees et deacuteterminer les investissements agrave privileacutegier en fonction du type de systegraveme alimentaire et du contexte de nutrition Les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres devraient fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees pour mieux identifier les investissements les plus prometteurs en matiegravere drsquoameacutelioration de la nutrition et de la santeacute

Les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres devraient fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees pour mieux identifier les investissements les plus prometteurs en matiegravere drsquoameacutelioration de la nutrition et de la santeacute

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Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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1 Introduction

La deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition (CIN2) qui srsquoest tenue le 21 novembre 2014 a constitueacute une eacutetape fondamentale pour faire avancer les liens entre lrsquoagriculture et la nutrition La Confeacuterence a ratifieacute la Deacuteclaration de Rome sur la nutrition1 un document politique qui contient lrsquoengagement agrave reacuteduire la malnutrition sous toutes ses formes et a reacutedigeacute un Cadre drsquoaction un document politique qui propose plusieurs strateacutegies et options politiques aux pays pour satisfaire cet engagement2 La Recommandation 17 du Cadre drsquoaction de la CIN2 encourage les gouvernements les organismes programmes et fonds des Nations-Unies et drsquoautres acteurs agrave utiliser des politiques drsquoinvestissement pour identifier les possibiliteacutes drsquoatteindre les objectifs mondiaux convenus en matiegravere drsquoalimentation et de nutrition

1 httpwwwfaoorgresourcesinfographicsinfographics-detailsfrc266119 2 httpwwwfaoorg3a-mm215fpdf

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Les politiques drsquoinvestissement du secteur public correspondent aux deacutepenses engageacutees par les gouvernements en vue drsquoameacuteliorer les beacuteneacutefices socieacutetaux agrave lrsquoavenir Dans les secteurs alimentaires et agricoles ces politiques drsquoinvestissement visent agrave ameacuteliorer la production la productiviteacute lrsquoabordabiliteacute des aliments sains leur accegraves et leur consommation Ces politiques peuvent eacutegalement inclure des efforts de la part des gouvernements pour inciter le secteur priveacute agrave investir dans des systegravemes alimentaires sains Parmi les exemples de politiques drsquoinvestissement figurent la creacuteation de chaicircnes de valeur favorisant lrsquoameacutelioration de la nutrition des mesures drsquoaide aux petits exploitants agricoles et aux exploitants familiaux ou encore lrsquoameacutelioration des infrastructures

Selon la FAO (2013) Les systegravemes alimentaires ont une incidence sur la disponibiliteacute et sur lrsquoaccessibiliteacute drsquoaliments varieacutes et nutritifs et donc sur la capaciteacute des consommateurs agrave avoir un reacutegime alimentaire sain Mais les liens entre les systegravemes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels sont geacuteneacuteralement des liens indirects sur lesquels influent aussi le niveau de revenu les prix la sensibilisation du consommateur et drsquoautres facteurs De plus les interventions et politiques ciblant les systegravemes alimentaires ont rarement pour objectif premier drsquoameacuteliorer la nutrition si bien que leur impact en la matiegravere est souvent difficile agrave suivre et que les chercheurs en concluent parfois qursquoelles sont inefficaces pour reacuteduire la malnutrition

Mecircme si telle nrsquoest pas la conclusion du preacutesent document force est de constater que les donneacutees probantes attestant du lien entre les systegravemes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels font cruellement deacutefaut Selon le Global Panel on Agriculture and Food Systems for Nutrition (groupe mondial sur lrsquoagriculture et les systegravemes alimentaires pour la nutrition) ldquoles interventions politiques sur les marcheacutes et dans le domaine commercial nrsquoont eacuteteacute que faiblement eacutetudieacutees en lien avec les systegravemes alimentaires dans les pays agrave revenu faible et intermeacutediairerdquo Il est donc neacutecessaire de mettre davantage lrsquoaccent sur ce ldquochaicircnon manquantrdquo au niveau de cette marge de manœuvre politique entre les politiques agricoles et les politiques orienteacutees vers les consommateurs (GloPAn 2015)

En effet les politiques des pouvoirs publics influent sur la capaciteacute de lrsquoagriculture et des systegravemes alimentaires agrave contribuer agrave des habitudes alimentaires saines et agrave lrsquoameacutelioration de la nutrition (FAO 2015) Il ne srsquoagit pas de la seule influence ni mecircme de la plus forte mais si elles sont strateacutegiquement eacutelaboreacutees les politiques des pouvoirs publics peuvent assurer la fourniture de biens publics catalyser lrsquoaide du secteur priveacute pour apporter des contributions positives et creacuteer des mesures incitatives qui guident les consommateurs vers les bons choix Ce document deacutecrit plusieurs politiques publiques et opportuniteacutes drsquoinvestissement susceptibles drsquoameacuteliorer les reacutesultats en termes de nutrition et de santeacute Il souligne eacutegalement plusieurs strateacutegies envisageables par les gouvernements pour encourager le secteur priveacute agrave investir dans la capaciteacute de lrsquoagriculture agrave obtenir des reacutesultats plus sains Le secteur priveacute est un partenaire crucial les inteacuterecircts priveacutes repreacutesentent la plus grande part des investissements reacutealiseacutes dans lrsquoagriculture (FAO 2012) mais ils continueront agrave accorder une place insuffisante aux enjeux de nutrition tant que les gouvernements ne lanceront pas des mesures incitatives favorisant les beacuteneacutefices sociaux et environnementaux crsquoest-agrave-dire tant qursquoils ne creacuteeront pas un environnement plus favorable en termes de risques et de rentabiliteacute

Partant du constat que les besoins en matiegravere de politiques leur faisabiliteacute et leurs objectifs sont speacutecifiques agrave chaque contexte ce document propose une typologie des systegravemes alimentaires depuis le type ldquoruralrdquo jusqursquoau type ldquoindustrielldquo et formule des conseils sur les investissements les plus approprieacutes pour reacutepondre aux besoins de chaque type Un chapitre compleacutementaire illustrant les diffeacuterentes composantes drsquoun systegraveme alimentaire est preacutesenteacute ci-dessous3

3 LrsquoAnnexe A propose un examen des donneacutees disponibles sur les interventions drsquoameacutelioration de la nutrition deacutefinies selon cinq approches diffeacuterentes au sein des systegravemes alimentaires 1) interventions pour que les chaicircnes de valeur accordent plus drsquoimportance aux enjeux de nutrition 2) mise en œuvre de pratiques agricoles speacutecifiques 3) ameacutelioration de la gouvernance et des institutions 4) ameacutelioration des infrastructures et 5) promotion des nouvelles technologies et des activiteacutes de RampD

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Qursquoest-ce qursquoun systegraveme alimentaire sain

21 Composantes drsquoun systegraveme alimentaire

Les systegravemes alimentaires englobent les multiples eacutetapes de transformation des ressources naturelles et des efforts humains en denreacutees alimentaires neacutecessaires agrave la vie humaine Ces eacutetapes (depuis lrsquoexploitation agricole jusqursquoaux eaux useacutees domestiques) comprennent la culture la reacutecolte la transformation lrsquoemballage la distribution le marketing la commercialisation la consommation et lrsquoeacutelimination des deacutechets La plupart de ces eacutetapes sont regroupeacutees dans ce qui est appeleacute le laquo cocircteacute de lrsquooffre raquo du systegraveme alimentaire et elles impliquent souvent des chaicircnes drsquoapprovisionnement complexes et sophistiqueacutees alors que des chaicircnes drsquoapprovisionnement plus courtes et plus simples pourraient permettre -et permettent encore aujourdrsquohui- de proposer des options saines dans de nombreuses communauteacutes Du laquo cocircteacute de la demande raquo la reacutealiteacute est aussi contrasteacutee drsquoun pays agrave lrsquoautre et deacutepend des prix de la situation geacuteographique des preacutefeacuterences des consommateurs de leur sensibilisation de leurs goucircts de leurs habitudes culturelles et de leur perception En seacutelectionnant les investissements (publics et priveacutes) approprieacutes il est possible drsquoameacuteliorer lrsquoefficaciteacute au niveau de chacune de ces eacutetapes agrave atteindre divers objectifs notamment lrsquoameacutelioration de la nutrition

Figure 1 Cadre pour lrsquoeacutevaluation des effets drsquoun systegraveme alimentaire

La Figure 1 illustre dans le deacutetail les nombreux facteurs qui influent sur le type drsquoaliments qui sont produits et consommeacutes dans un pays reacuteveacutelant ainsi plusieurs opportuniteacutes drsquoinvestissement dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition Neacuteanmoins tous les systegravemes alimentaires sont diffeacuterents Les investissements doivent donc ecirctre speacutecifiquement adapteacutes

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Source Nesheim MC et al 2015 A Framework for Assessing Effects of the Food System US Institute of Medicine

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au contexte et neacutecessitent certains eacuteleacutements porteurs Par exemple lrsquoaugmentation de la capaciteacute de production de produits frais peacuterissables destineacutes aux marcheacutes urbains est une strateacutegie viable en faveur de la nutrition uniquement si la capaciteacute de transport de distribution et de reacutefrigeacuteration est approprieacutee et fiable Ainsi les investissements doivent ecirctre adapteacutes au niveau de deacuteveloppement existant dans le secteur agricole avec un laquo eacutechafaudage raquo progressif des investissements plus complexes Ce document ne propose pas une eacutevaluation exhaustive de toutes les options drsquoinvestissements possibles pour ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels mais plutocirct une eacutevaluation des donneacutees actuellement disponibles sur plusieurs types drsquoinvestissements (portant sur la production la consommation et drsquoautres aspects des systegravemes alimentaires) envisageables pour ameacuteliorer la nutrition en identifiant les domaines ougrave des donneacutees compleacutementaires sont neacutecessaires Dans cet objectif le caractegravere tregraves limiteacute des donneacutees disponibles sur les investissements dans lrsquoagriculture (FAO 2013) pose un problegraveme de taille Des informations financiegraveres ou eacuteconomiques permettant de deacuteterminer quels investissements sont les plus rentables au fil du temps font partie des besoins les plus eacutevidents aujourdrsquohui

22 Comprendre les diffeacuterences des systegravemes alimentaires

Des analyses reacutecentes45 srsquoappuient sur cinq caracteacuteristiques importantes pour eacutelaborer une typologie des systegravemes alimentaires la deacutemographie la productiviteacute agricole la durabiliteacute environnementale la disponibiliteacute et la diversiteacute des aliments et enfin lrsquoaccessibiliteacute des aliments La deacutemographie reflegravete le degreacute drsquourbanisation drsquoun pays et donc la transition rurale-urbaine qui srsquoy opegravere et les changements concomitants des modes de vie et des habitudes alimentaires mais aussi les changements au sein des chaicircnes de valeur6 Les caracteacuteristiques de consommation sont en partie refleacuteteacutees par la disponibiliteacute et la diversiteacute des aliments Le manque de donneacutees empecircche toute cateacutegorisation plus preacutecise des systegravemes alimentaires Neacuteanmoins ces cinq aspects repreacutesentent des caracteacuteristiques cleacutes des systegravemes alimentaires7 La typologie des systegravemes alimentaires a pour objectif de passer drsquoune cateacutegorisation des pays uniquement fondeacutee sur des indices de productiviteacute (ex PIB) agrave une conceptualisation plus nuanceacutee des systegravemes alimentaires Cette typologie montre que plusieurs indicateurs peuvent ecirctre utiliseacutes pour eacutevaluer la maniegravere dont un systegraveme alimentaire influe sur les reacutesultats nutritionnels dans un pays Cette deacutefinition multidimensionnelle reprend lrsquoapproche adopteacutee pour la compreacutehension des systegravemes de santeacute depuis 2002 jusqursquoagrave aujourdrsquohui (OMS 2000)

Figure 2 Part de lrsquoagriculture dans le PIB pour chaque type de systegraveme alimentaire

4 La typologie des systegravemes alimentaires a eacuteteacute preacutepareacutee pour le Rapport sur la nutrition mondiale de 2015 Pour plus de deacutetails sur la meacutethodologie et sur lrsquoapplication de cette typologie aux reacutesultats en termes de nutrition et de santeacute voir le chapitre 7

5 Cette approche reprend la meacutethode employeacutee par Reytar et al (2014) pour deacutefinir des indicateurs drsquoagriculture durable6 Une forte urbanisation est correacuteleacutee agrave une transformation structurelle des systegravemes alimentaires qui conduit agrave une augmentation de lrsquooffre drsquoaliments hautement

transformeacutes et une reacuteduction de la diversiteacute de la production primaire (voir Banque mondiale 2008 Nugent 2011 Reardon et al 2012 Hawkes et al 2012)7 Les thegravemes non traiteacutes ici -et plusieurs sources srsquoy rapportant- sont par exemple la reacutesilience (CIMSANS) la durabiliteacute socio-eacuteconomique (CIMSANS) la gestion

agricole inteacutegreacutee (San Diego Foodshed Assessment) la gouvernance (ATNI) et le secteur social (IOM)

1000

1500

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2500

3000

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Industriel Mixte En transition Eacutemergent RuralPour

cent

age

de la

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ans l

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tal

000

500

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Le tableau 1 illustre cinq types de systegravemes alimentaires en citant plusieurs exemples de pays pour chaque type La figure 2 montre que la part de lrsquoagriculture dans le PIB est fortement lieacutee au type de systegraveme alimentaire la part de lrsquoagriculture dans le PIB des pays aux plus hauts revenus est plus petite tandis qursquoelle est plus importante dans les pays agrave plus faibles revenus Cela suggegravere que mecircme si tous les pays quel que soit le type de leur systegraveme alimentaire disposent de plusieurs opportuniteacutes drsquoinvestissement pour ameacuteliorer leurs reacutesultats en termes drsquoalimentation et de nutrition lrsquoinvestissement dans lrsquoagriculture et dans les chaicircnes alimentaires est plus justifieacute sur le plan eacuteconomique dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type 4 ou 5 (Banque mondiale 2008) La compreacutehension des principales caracteacuteristiques des diffeacuterents types de systegravemes alimentaires permet drsquoadapter ces investissements en fonction des reacutesultats viseacutes8910

Tableau 1 Caracteacuteristiques des cinq types de systegravemes alimentaires

23 Reacutesultats sanitaires et nutritionnels pour chaque type de systegraveme alimentaire

Les systegravemes alimentaires ne sont pas en eux-mecircmes bons ou mauvais sains ou malsains Ils peuvent neacuteanmoins contribuer agrave lrsquoobtention de reacutesultats plus ou moins souhaitables en termes de nutrition (ex deacuteveloppement normal des enfants plutocirct que retards de croissance) de santeacute (ex taux de glyceacutemie normaux plutocirct que problegravemes de diabegravete) et drsquoenvironnement (ex sols sains plutocirct que sols pollueacutes) Le tableau 2 propose une description geacuteneacuterale des reacutesultats constateacutes pour chaque type de systegravemes alimentaires depuis le type rural (Systegraveme alimentaire 5) jusqursquoau type industriel (Systegraveme alimentaire 1) Agrave la lecture de ce tableau il est important de noter que de nombreux reacutesultats sont speacutecifiques agrave un type de systegraveme alimentaire preacutecis Neacuteanmoins mecircme lorsque plusieurs pays entrent dans la mecircme cateacutegorie typologique des diffeacuterences importantes existent entre ces pays concernant ces reacutesultats Par ailleurs les systegravemes alimentaires deacutefinis agrave lrsquoeacutechelle des pays sont forceacutement des systegravemes-types extrecircmement geacuteneacuteralisateurs qui omettent drsquoimportantes variations entre les pays des variations qui sont mieux refleacuteteacutees par lrsquoanalyse des chaicircnes drsquoapprovisionnement des produits

8 Eacutemissions totales (eacuteqCO2) issues de lrsquoagriculture par habitant (FAO 2011 et donneacutees deacutemographiques de la Banque mondiale 2011) 9 Apport (c-agrave-d production) drsquoeacutenergie assureacute par la consommation de ceacutereacuteales de racines et de tubercules en pourcentage des disponibiliteacutes eacutenergeacutetiques

alimentaires (FAO Indicateurs de la seacutecuriteacute alimentaire 2011)10 Proportion des deacutepenses des consommateurs par personne consacreacutee aux produits alimentaires et aux boissons non alcooliseacutees telle que deacuteduite du rapport

Euromonitor entre les ldquoDeacutepenses des consommateurs en produits alimentaires et boissons non alcooliseacuteesrdquo et le total des ldquoDeacutepenses des consommateursrdquo (Euromonitor 2014)

Systegraveme alimentaire 1 Systegraveme alimentaire 2 Systegraveme alimentaire 3 Systegraveme alimentaire 4 Systegraveme alimentaire 5

bull Industriel Niveaux eacutetendus de la productiviteacute agricole et des eacutemissions drsquoeacutequivalent CO2 forte urbanisation faible deacutependance aux aliments de base (apport eacutenergeacutetique assureacute par les aliments de base 9

bull Mixte Productiviteacute agricole modeacutereacutee faibles eacutemissions urbanisation infeacuterieure faible deacutependance aux aliments de base9

bull En transition Mecircme niveau drsquourbanisation que pour le Systegraveme 2 mais productiviteacute agricole largement infeacuterieure plus grande deacutependance aux aliments de base et plus large part du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation10

bull Eacutemergent Urbanisation et productiviteacute agricole plus faibles que dans les Systegravemes 1 agrave 3 faibles eacutemissions drsquoeacutequivalent CO2 plus grande deacutependance aux aliments de base9

bull Rural Systegravemes aux niveaux drsquourbanisation et de productiviteacute agricole les plus bas faibles eacutemissions drsquoeacutequivalent CO2 systegravemes caracteacuteriseacutes par la plus forte deacutependance aux aliments de base9 et par la part du budget consacreacutee agrave la nourriture la plus eacuteleveacutee10

bull Eacutetats-Unis Danemark Coreacutee Canada Liban Suegravede Australie

bull Suisse Bulgarie Italie Estonie Allemagne Hongrie Barbade

bull Ukraine Eacutequateur Breacutesil Malaisie Maurice Guyana

bull Honduras Namibie Thaiumllande Ouzbeacutekistan Chine Cameroun

bull Seacuteneacutegal Neacutepal Indoneacutesie Eacutethiopie Bangladesh

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En regravegle geacuteneacuterale agrave mesure que les pays eacutevoluent drsquoun systegraveme de type rural vers un systegraveme industriel les reacutegimes alimentaires se diversifient et integravegrent davantage drsquoaliments transformeacutes et emballeacutes et plus de proteacuteines de tous types notamment des proteacuteines animales La deacutependance aux aliments de base se reacuteduit ainsi que geacuteneacuteralement la volatiliteacute des prix des aliments La part du budget des meacutenages consacreacutee agrave lrsquoalimentation varie de 50 ou plus dans les pays ayant un systegraveme alimentaire de type rural jusqursquoagrave moins de 20 dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type industriel La deacutenutrition et lrsquoobeacutesiteacute (ldquodouble fardeau de la malnutritionrdquo) coexistent dans tous les pays agrave un degreacute plus ou moins eacuteleveacute Elles sont particuliegraverement prononceacutees dans les Systegravemes alimentaires 3 agrave 5 et constituent un problegraveme particuliegraverement eacutepineux dans certains pays correspondant au Type 5 Lrsquoencadreacute 1 donne des exemples nationaux drsquoexpeacuteriences meneacutees cocircteacute producteur et cocircteacute consommateur dans trois types de systegravemes alimentaires correspondant agrave des pays agrave revenu eacuteleveacute agrave revenu intermeacutediaire de tranche supeacuterieure ou agrave faible revenu1112

Tableau 2 Reacutesultats constateacutes pour chaque type de systegraveme alimentaire

Les descriptions sommaires ci-dessus montrent qursquoil existe des besoins tregraves varieacutes en termes drsquoinvestissement pour chacun des cinq types de systegravemes alimentaires Ideacutealement les choix drsquoinvestissement devraient se fonder sur une eacutevaluation des taux de rentabiliteacute relatifs dans le contexte speacutecifiquement concerneacute et les ressources devraient ecirctre affecteacutees lagrave ougrave les meilleures rentabiliteacutes sont obtenues en reacutepondant parallegravelement agrave un souci drsquoeacutequiteacute Malheureusement tregraves peu drsquoinformations sont publiquement disponibles sur la rentabiliteacute eacuteconomique ou mecircme financiegravere des diffeacuterents investissements reacutealiseacutes dans lrsquoagriculture vis-agrave-vis des reacutesultats sanitaires et nutritionnels

11 Un reacutegime varieacute est deacutefini ici comme un reacutegime alimentaire comportant suffisamment de calories et de proteacuteines et deacutependant peu des aliments de base12 Eacutevidemment il existe drsquoautres MNT lieacutees au reacutegime alimentaire (notamment les maladies cardiovasculaires) qui varient drsquoun type de systegraveme agrave lrsquoautre Les auteurs

ont neacuteanmoins seacutelectionneacute un nombre limiteacute de reacutesultats sanitaires indeacutesirables facilement attribuables au reacutegime alimentaire (IFPRI 2015)

Reacutesultat eacutetudieacute dans le systegraveme alimentaire

Systegraveme alimentaire 1Industriel (productiviteacuteeacuteleveacutee etforte urbanisation)

Systegraveme alimentaire 2Mixte(productiviteacuteeacuteleveacutee maisurbanisation et eacutemissions plus faibles)

Systegraveme alimentaire 3En transition(mecircme niveaudrsquourbanisation que pour le Systegraveme 2 mais productiviteacute plus faible)

Systegraveme alimentaire 4Eacutemergent(urbanisation etproductiviteacute plus faibles que pour les Systegravemes 1 agrave 3)

Systegraveme alimentaire 5Rural(systegravemecorrespondant aux niveaux drsquourbanisation et de productiviteacute les plus bas)

Diversiteacute11 et disponibiliteacute fiable des aliments

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes avec beaucoup drsquoaliments transformeacutes emballeacutes et de proteacuteines animales

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes eacutequilibreacutes en termes de sources de proteacuteines

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes avec beaucoup drsquoaliments frais + apports en proteacuteines

bull Moins diversifieacute quelques produits transformeacutes beaucoup de produits frais

bull Reacutegimes les moins varieacutes avec peu de sources de proteacuteines (animales ou autres)

Accessibiliteacute des aliments

bull Part faible du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation prix stables

bull Part faible du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation prix stables

bull Part modeacutereacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation plus grande volatiliteacute des prix

bull Part eacuteleveacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation systegraveme ougrave les prix sont les plus volatiles

bull Part eacuteleveacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation forte volatiliteacute des prix

Santeacute et nutrition12 bull Essentiellement surpoidsdiabegravete

bull Essentiellement surpoidsdiabegravete

bull Moins de surpoids quelques retards de croissance

bull Nombreux retards de croissance faible obeacutesiteacute chez lrsquoenfant forte obeacutesiteacute chez lrsquoadulte

bull Nombreux retards de croissance double fardeau apparition du problegraveme drsquoobeacutesiteacute chez lrsquoenfant

Tableau preacutepareacute agrave partir des donneacutees de lrsquoIFPRI (2015) Les qualificatifs employeacutes dans ce tableau (comme laquo eacuteleveacute raquo laquo modeacutereacute raquo laquo faible raquo) sont relatifs Pour plus de preacutecisions sur les seuils correspondants voir les donneacutees de lrsquoIFPRI (2015) Les sources utiliseacutees incluent Indice de volatiliteacute des prix alimentaires (FAO 2011) Volume de vente au deacutetail des aliments frais et emballeacutes en kg par habitant (Euromonitor 2014) Disponibiliteacutes proteacuteiques moyennes (moyenne sur 3 ans) en grammes par habitant et par jour (FAO 2011) Part du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation (Euromonitor 2014 ndash voir note de bas de page ndeg9) Retards de croissance et surpoids chez lrsquoenfant (UNICEF diverses anneacutees) Surpoids chez lrsquoadulte (OMS 2014) Preacutevalence du diabegravete (IDF 2014)

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Encadreacute 1Reacutesultats constateacutes dans divers systegravemes alimentaires nationaux - Allemagne Breacutesil Indoneacutesie Seacuteneacutegal

Allemagne Systegraveme alimentaire de type 2 - Mixte

Agrave de nombreux eacutegards lrsquoAllemagne ressemble aux autres pays riches mais comme son systegraveme alimentaire est de type 2 elle beacuteneacuteficie drsquoune diversiteacute et drsquoune disponibiliteacute alimentaires leacutegegraverement infeacuterieures et elle est un peu moins affecteacutee par lrsquoobeacutesiteacute infantile que les pays ayant un systegraveme alimentaire de type 1 Parallegravelement lrsquoAllemagne est confronteacutee agrave un gros problegraveme drsquoobeacutesiteacute et de surpoids dans sa population et cherche des moyens drsquoœuvrer pour une offre alimentaire plus saine Ses initiatives comprennent la reformulation des produits pour reacuteduire les teneurs en sel en sucre et en mauvaises graisses ainsi que des mesures incitatives pour favoriser une alimentation et des regravegles alimentaires saines dans les cantines scolaires Du cocircteacute de lrsquooffre lrsquoAllemagne tente drsquoameacuteliorer la diversification de son offre alimentaire en soutenant les agriculteurs et les chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole de maniegravere agrave encourager les consommateurs agrave opter pour une plus large diversiteacute alimentaire LrsquoAllemagne eacutetudie de pregraves les liens entre alimentation et agriculture pour trouver des moyens drsquoameacuteliorer la production durable et la qualiteacute des aliments La question des deacutechets alimentaires est actuellement au centre de lrsquoattention internationale En Allemagne ce problegraveme est traiteacute dans le cadre drsquoune approche ferme axeacutee sur les comportements alimentaires des consommateurs LrsquoAllemagne a creacuteeacute le programme INFORM en 2009 pour encourager les habitudes alimentaires saines et lrsquoactiviteacute physique

Breacutesil Systegraveme alimentaire de type 3 - En transition

Environ 85 pour cent de la population breacutesilienne vit dans des zones urbaines et la part de la diversiteacute eacutenergeacutetique fournie par les ceacutereacuteales racines et tubercules (c-agrave-d aliments de base) est relativement faible Neacuteanmoins les Breacutesiliens consomment quotidiennement pregraves de trois fois moins de fruits et leacutegumes que ce qui est recommandeacute (six portions de fruits etou leacutegumes par jour) et les sucres et graisses satureacutees constituent environ 12 et 10 pour cent respectivement de leur reacutegime alimentaire Mecircme si la sous-alimentation au Breacutesil a baisseacute depuis les anneacutees 1970 six pour cent de la population breacutesilienne en souffre encore aujourdrsquohui (Graziano Da Silva 2011) Mais depuis lrsquoobeacutesiteacute a remplaceacute la sous-alimentation en tant que principale forme de malnutrition chez les adultes en 2008 plus de 53 pour cent des Breacutesiliens de 25 ans ou plus eacutetaient en surpoids ou obegraveses (OMS) Le Breacutesil a deacutemontreacute sa capaciteacute agrave mettre en œuvre des mesures fortes du cocircteacute de lrsquooffre afin de lutter contre le problegraveme du surpoids chez lrsquoadulte et contre les mauvaises habitudes alimentaires En 2014 les centrales drsquoapprovisionnement de fruits et leacutegumes au Breacutesil (CEASA) ont lanceacute une campagne baptiseacutee ldquoEncourager la consommation de fruits et de leacutegumes au sein de lrsquoapprovisionnement alimentaire centralrdquo La premiegravere phase (actuellement en cours) de cette campagne vise agrave ameacuteliorer la disponibiliteacute des fruits et leacutegumes en ciblant les neacutegociants les diffeacuterents acteurs opeacuterant sous licence des CEASA et les producteurs La seconde phase visera lrsquoaugmentation de la demande de fruits et leacutegumes par la diffusion drsquoinformations aupregraves des consommateurs et la promotion des habitudes alimentaires saines (Hawkes 2015)

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Indoneacutesie Systegraveme alimentaire de type 5 - Rural

LrsquoIndoneacutesie pays agrave revenu intermeacutediaire de la tranche infeacuterieure a connu un formidable essor eacuteconomique au cours des quarante derniegraveres anneacutees et son revenu moyen par habitant a atteint 3 475 $ en 2013 avec une espeacuterance de vie moyenne de 71 ans Malgreacute cet essor eacuteconomique et des ameacuteliorations sanitaires la pauvreteacute et le double fardeau de la malnutrition constituent de gros problegravemes dont se preacuteoccupent les deacutecideurs politiques nationaux Nombre de foyers affecteacutes par ce double fardeau habitent dans des zones urbaines ougrave ils ont accegraves agrave un plus large choix de plats cuisineacutes transformeacutes et de repas de restauration rapide et ougrave les emplois et les modes de vie sont moins exigeants physiquement (Roemling et al 2013) Le problegraveme du diabegravete progresse mais reste agrave un niveau plus bas que dans les pays voisins (Martiniuk et al 2011) Dans les zones rurales la faible diversiteacute de lrsquoalimentation rend les populations vulneacuterables face aux flambeacutees des prix alimentaires et les expose agrave des carences en micronutriments Une intervention politique forte visant agrave atteindre la seacutecuriteacute alimentaire dans le pays agrave partir de lrsquooffre nationale drsquoaliments a contribueacute agrave perpeacutetuer une eacuteconomie du riz tenace eacutegalement renforceacutee par des goucircts et preacutefeacuterences de consommation durables privileacutegiant une grande consommation de riz LrsquoIndoneacutesie a tout un passeacute de promotion de la nutrition mais les actions mises en œuvre se sont cibleacutees sur des interventions speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer la santeacute maternelle et infantile (allaitement et alimentation compleacutementaire suppleacutementation en micronutriments et planning familial) Les politiques alimentaires se sont concentreacutees sur la stabilisation des prix du riz et nrsquoont accordeacute que peu drsquoattention agrave la diversification des cultures vivriegraveres La lutte contre le double fardeau de la malnutrition neacutecessite drsquoadopter de nouvelles approches pour promouvoir une plus grande diversiteacute dans la production et la consommation alimentaires une meilleure hygiegravene et un mode de vie plus actif incluant une pratique physique reacuteguliegravere et un controcircle du poids (Soekirman 2011)

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Seacuteneacutegal Systegraveme alimentaire de type 5 - Rural

Le Seacuteneacutegal est un pays agrave revenu intermeacutediaire de la tranche infeacuterieure situeacute sur la Cocircte Ouest de lrsquoAfrique Sa population est jeune sur ses 14 millions drsquohabitants 44 pour cent a moins de 15 ans (Banque mondiale 2014) Pregraves de 20 pour cent de la population est exposeacutee agrave lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire avec une grande dispariteacute entre les communauteacutes rurales (251 pour cent) et urbaines (122 pour cent) (Wuehler et al 2011) La deacutenutrition constitue le principal problegraveme de nutrition Par exemple la preacutevalence de lrsquoaneacutemie ferriprive est tregraves eacuteleveacutee et affecte 71 pour cent des enfants de moins de 5 ans 61 pour cent des femmes enceintes et 54 pour cent des femmes en acircge de procreacuteer (USAID 2014) Ceci a de lourdes conseacutequences en termes de santeacute et de deacuteveloppement pour ces groupes deacutemographiques

Le Seacuteneacutegal a fait de reacuteels progregraves contre la malnutrition au cours des vingt derniegraveres anneacutees notamment avec la reacuteduction du taux de retard de croissance chez les enfants de moins de 5 ans et une reacuteduction drsquoenviron 40 de la mortaliteacute infanto-juveacutenile au cours des 5 derniegraveres anneacutees uniquement (Wuehler et al 2011) Ces progregraves sont vraisemblablement attribuables aux mesures suivantes campagne agrave large eacutechelle de suppleacutementation en vitamine A mise en œuvre drsquoun programme national de nutrition extension des interventions pour la survie de lrsquoenfant (gracircce au projet BASICS Soutien de base agrave lrsquoinstitutionnalisation de la survie de lrsquoenfant 1994-2006) et ameacutelioration de la communication pour favoriser ldquoun changement de comportement harmoniseacuterdquo (Wuehler et al 2011)

Les avanceacutees en termes de croissance eacuteconomique et de bien-ecirctre geacuteneacuteral ont eacuteteacute plus modeacutereacutees Alors que la croissance moyenne des pays subsahariens au cours des derniegraveres anneacutees srsquoeacutetablit agrave pregraves de 6 le Seacuteneacutegal nrsquoa enregistreacute qursquoune croissance de 4 entre 2000 et 2010 et de 33 seulement depuis 2006 (USAID 2014) Par ailleurs lrsquoextension du secteur agricole ne repreacutesente qursquoune faible part de cette croissance eacuteconomique Mecircme si lrsquoagriculture emploie 68 de la population active du pays elle ne repreacutesente que 14 du PIB national (Wuhler et al 2011) Le deacuteveloppement agricole a eacuteteacute freineacute par une faible gouvernance un climat drsquoinvestissement peu favorable et lrsquointensification de la concurrence internationale Drsquoautres contraintes se greffent agrave cette situation peacutenuries eacutenergeacutetiques reacutepeacuteteacutees seacutecheresses et inondations autant de problegravemes qui rendent difficile lrsquoentreacutee dans le secteur agricole Le taux de pauvreteacute nrsquoa que faiblement baisseacute (de 483 en 2005 agrave 467 en 2011) avec une dispariteacute croissante entre les zones rurales (571) et la capitale urbaine Dakar (261) (USAID 2014)

Au Seacuteneacutegal le secteur agricole a un gros potentiel de deacuteveloppement et de geacuteneacuteration drsquoun stimulus eacuteconomique plus important pour le pays Selon Feed the Future le gouvernement seacuteneacutegalais a augmenteacute ses investissements dans lrsquoagriculture de plus de 10 par an (Feed the Future 2015) De plus les investissements financeacutes par Millenial Challenge Corporation (MCC) au nord-ouest du pays ougrave la culture de riz est preacutedominante devraient ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute de lrsquoirrigation de 7 800 hectares et la capaciteacute de production de 32 500 hectares et ces ameacuteliorations devraient beacuteneacuteficier agrave pregraves de 270 000 petits exploitants (MCC 2015) Gracircce agrave lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux via un port drsquoimportance majeure agrave lrsquoabondance des terres arables et agrave des entrepreneurs motiveacutes un essor eacuteconomique impulseacute par lrsquoagriculture semble tout agrave fait faisable La production horticole pour lrsquoexport tout comme pour le marcheacute inteacuterieur devrait ecirctre un secteur drsquoexpansion

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3 Investissements visant lrsquoameacutelioration de la nutrition dans diffeacuterents systegravemes alimentaires

Les objectifs des investissements du secteur public sont larges Ils incluent la reacuteduction de la pauvreteacute et de la faim la fourniture de biens publics qui complegravetent les investissements priveacutes et la creacuteation de beacuteneacutefices sociaux et environnementaux (FAO 2012) La nutrition est rarement un objectif premier explicite de lrsquoagriculture mais une attention croissante est accordeacutee agrave lrsquoimpact de lrsquoagriculture et des systegravemes de nutrition sur lrsquoobjectif drsquoameacutelioration de la nutrition notamment avec les investissements dits ldquosensibles agrave la nutritionrdquo Agrave chaque type de systegraveme alimentaire correspondent des opportuniteacutes drsquoinvestissement diffeacuterentes et des contraintes speacutecifiques associeacutees agrave lrsquoobjectif drsquoameacutelioration de la nutrition Les paragraphes suivants traitent des principales caracteacuteristiques des systegravemes alimentaires preacuteceacutedemment deacutefinis ainsi que des opportuniteacutes et contraintes correspondantes dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition Pour simplifier les choses les cinq types de systegravemes alimentaires preacuteceacutedemment deacutefinis seront regroupeacutes en trois cateacutegories IndustrielMixte En transition et EacutemergentRural

31 Systegravemes alimentaires de type industrielmixte (systegravemes 1 et 2)

Les systegravemes alimentaires industriels et mixtes sont caracteacuteriseacutes par des chaicircnes drsquoapprovisionnement et de valeur complexes et geacuteneacuteralement par des niveaux eacuteleveacutes de transformation des aliments13 Les puissants acteurs de la grande distribution et de la transformation des produits peuvent avoir une influence consideacuterable sur la valeur nutritionnelle des aliments produits (Gereffi et al 2009) Les chaicircnes drsquoapprovisionnement complexes peuvent favoriser la disponibiliteacute et lrsquoabordabiliteacute des produits alimentaires gracircce agrave lrsquoaugmentation de la productiviteacute et de lrsquoefficaciteacute de lrsquoapprovisionnement Neacuteanmoins ces avantages peuvent ecirctre contrebalanceacutes par des reacuteductions dans la varieacuteteacute des produits et par un plus grand accegraves aux produits transformeacutes (ex Gereffi et al 2009)

En fait les chaicircnes de valeur et drsquoapprovisionnement complexes et inteacutegreacutees verticalement peuvent finalement priver de choix les consommateurs (Banque mondiale 2008) La production des exploitations agricoles est souvent faccedilonneacutee par les besoins et les preacutefeacuterences des industriels de la transformation des grossistes et des transporteurs dont les activiteacutes sont elles-mecircmes faccedilonneacutees par les demandes des fabricants Ces derniers agrave leur tour reacutepondent aux besoins des principaux distributeurs bas coucircts longues dureacutees de conversation et qualiteacute uniforme Agrave aucun stade des chaicircnes drsquoapprovisionnement actuelles la nutrition nrsquoest une preacuteoccupation premiegravere Il est neacutecessaire drsquoameacuteliorer le secteur de la distribution de deacutetail pour maintenir une diversiteacute de points de vente pour les consommateurs Il est eacutegalement neacutecessaire drsquoameacuteliorer lrsquoaccegraves aux produits frais notamment dans les zones urbaines ougrave les effets coupleacutes des activiteacutes de la distribution de gros et des enseignes de la grande distribution limitent les options alimentaires pour les consommateurs les plus pauvres

Des solutions pourraient ecirctre trouveacutees en ne ciblant pas uniquement la production agricole de faccedilon isoleacutee mais en cherchant eacutegalement agrave changer la maniegravere dont les ingreacutedients de base sont substitueacutes transformeacutes distribueacutes et

13 Food systems that have undergone structural transformation have longer supply chains more highly processed foods and less diversity in primary production (see World Bank 2008 Nugent 2011 Reardon et al 2012 Hawkes et al 2012)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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commercialiseacutes (Hawkes 2012) En effet dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte parallegravelement agrave la sensibilisation du consommateur des mesures de reacuteglementation et drsquoincitation destineacutees agrave modeler lrsquooffre pourraient figurer parmi les actions les plus efficientes et efficaces pour ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels

Au sein des chaicircnes de valeur les approches ciblant les activiteacutes des gros acteurs de la transformation et de la distribution de deacutetail pourraient avoir un impact sensible sur les reacutesultats nutritionnels Il pourrait srsquoagir par exemple drsquoinciter les grandes entreprise agrave reformuler leurs produits en utilisant des ingreacutedients plus sains de creacuteer et drsquoappliquer des reacuteglementations imposant drsquoinformer le consommateur (ex lrsquoeacutetiquetage nutritionnel obligatoire peut pousser les industriels agrave reformuler drsquoeux-mecircmes leurs produits [Hawkes 2015]) Pour ameacuteliorer la santeacute nutritionnelle et environnementale des communauteacutes une solution consiste agrave promouvoir lrsquoapprovisionnement local en mettant les producteurs en relation avec les fournisseurs les plus proches comme les restaurateurs les marcheacutes et les institutions publiques

Mecircme si des solutions sont envisageables en aval la production agricole et les politiques qui lrsquoinfluencent restent des eacuteleacutements majeurs agrave consideacuterer pour ameacuteliorer la disponibiliteacute de produits sains dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte Or les programmes de subventionnement de lrsquoagriculture mis en place dans de nombreux systegravemes alimentaires de type industriel et certains systegravemes de type mixte constituent un obstacle majeur agrave la formulation et agrave la commercialisation drsquoaliments plus sains Dans les pays doteacutes de programmes de ce type les politiques alimentaires et agricoles ont eu un effet deacuteleacutetegravere agrave long terme lrsquoaide srsquoest concentreacutee autour de quelques produits (ceacutereacuteales produits laitiers beacutetail sucre) qui inondent aujourdrsquohui les chaicircnes drsquoapprovisionnement alimentaire (Anand et al 2015) Ce subventionnement de produits peu sains nrsquoest pas lrsquoapanage des pays riches Anderson et al (2013) ont montreacute comment les subventions agricoles dans certains pays en deacuteveloppement creacuteent des incitations preacutejudiciables si bien que les politiques des pouvoirs publics vont agrave lrsquoinverse de la creacuteation et du maintien de chaicircnes drsquoapprovisionnement alimentaire saines Mecircme si les subventions pourraient eacutegalement cibler des produits agricoles sains cette pratique est moins reacutepandue et de magnitude beaucoup plus limiteacutee Drsquoimportants efforts politiques et eacuteconomiques sont neacutecessaires pour repenser ces systegravemes de subventionnement agricole deacutesuets et preacutejudiciables et pour deacutefinir une voie vers une plus grande coheacuterence entre lrsquoagriculture et les objectifs de santeacute

Contraintes

bull Chaicircnes drsquoapprovisionnement longues et complexes modeleacutees par la puissante industrie agroalimentaire (ex gros producteurs gros industriels de la transformation alimentaire et gros distributeurs avec ces trois fonctions geacuteneacuteralement inteacutegreacutees verticalement au sein drsquoune mecircme multinationale)

bull Sensibilisation limiteacutee des consommateurs concernant les avantages en termes de santeacute des aliments nutritifs et concernant les vrais coucircts des aliments plus mauvais pour la santeacute

Investissements

bull Prioriteacute agrave donner agrave la qualiteacute et agrave la diversiteacute et non plus agrave un nombre limiteacute de ceacutereacuteales et de produits drsquoorigine animale

bull Fourniture drsquoaliments plus sains dans certains lieux speacutecifiques (ex eacutecoles hocircpitaux) et nouvelles regravegles en la matiegravere

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bull Raccourcissement des chaicircnes drsquoapprovisionnement (c-agrave-d promotion des chaicircnes drsquoapprovisionnement locales)

bull Promotion drsquoun choix plus eacuteclaireacute de la part des consommateurs gracircce agrave lrsquoeacutetiquetage nutritionnel au marketing social et agrave la sensibilisation en matiegravere de nutrition

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

bull Fiscaliteacute alimentaire coheacuterente avec les objectifs de santeacute programmes publics de subventions destineacutes aux tranches de revenus les plus bas pour favoriser la consommation drsquoaliments sains

bull Reformulation volontaire ou obligatoire des produits

32 Systegravemes alimentaires en transition (systegraveme 3)

Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires En transition (systegraveme 3) ont une meilleure productiviteacute agricole que les systegravemes alimentaires de type eacutemergent ou rural (systegravemes 4 et 5) et ils connaissent les mecircmes transformations structurelles que celles qui se sont deacutejagrave opeacutereacutees dans les systegravemes de type industriel ou mixte Agrave mesure qursquoaugmente lrsquourbanisation les produits alimentaires proviennent de plus en plus de chaicircnes drsquoapprovisionnement et chaicircnes de valeur complexes domineacutees par les gros acteurs de la grande distribution et de lrsquoindustrie de transformation alimentaire Mecircme si lrsquoaugmentation de la productiviteacute reste une prioriteacute dans ces pays les gouvernements devraient privileacutegier les investissements qui modegravelent le systegraveme alimentaire en pleine mutation et la maniegravere dont les produits alimentaires sont traiteacutes et transformeacutes aux eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte dans les chaicircnes de valeur

De nouvelles reacuteglementations et des partenariats avec le secteur priveacute peuvent inciter les acteurs eacutemergents de la distribution de deacutetail et de la transformation alimentaire agrave deacutevelopper des chaicircnes de valeur sensibles aux enjeux de nutrition Il srsquoagirait par exemple de creacuteer des mesures incitatives pour la production et la consommation drsquoaliments enrichis et denses sur le plan nutritionnel Pour peacuterenniser sur le long terme des chaicircnes de valeur axeacutees sur la nutrition plusieurs mesures sont possibles consolidation des organisations de producteurs aide aux technologies agrave petite eacutechelle et ameacutelioration des opeacuterations posteacuterieures agrave la reacutecolte par des investissements visant agrave ameacuteliorer le stockage et le transport

Contraintes

bull Chaicircnes drsquoapprovisionnement de plus en plus complexes limiteacutees par des lacunes technologiques aux eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte (ex chaicircnes du froid)

bull Augmentation de lrsquooffre et de la demande de produits transformeacutes

bull Sensibilisation limiteacutee des consommateurs concernant les avantages en termes de santeacute des aliments nutritifs et concernant les vrais coucircts des aliments plus mauvais pour la santeacute

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Investissements

bull Relier les petits exploitants agrave des chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes agrave forte valeur sous lrsquoimpulsion de lrsquoessor des grands centres urbains

bull Inteacutegrer les enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur en ameacuteliorant les opeacuterations posteacuterieures agrave la reacutecolte en appliquant des normes de seacutecuriteacute sanitaire et en incorporant des cultures plus nutritives (y compris des aliments enrichis)

bull Encourager la demande drsquoaliments nutritifs gracircce agrave la diffeacuterentiation des produits des emballages et des eacutetiquetages

bull Fournir des aliments plus sains dans certains lieux speacutecifiques (ex eacutecoles hocircpitaux) et eacutetablir de nouvelles regravegles en la matiegravere

bull Promouvoir un choix plus eacuteclaireacute de la part des consommateurs gracircce agrave lrsquoeacutetiquetage nutritionnel au marketing social et agrave la sensibilisation agrave la nutrition

bull Reacuteglementer normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

bull Lancer des campagnes dirigeacutees par les pouvoirs publics pour inciter agrave la reformulation volontaire des produits

bull Aider les petits exploitants agricoles agrave satisfaire les contraintes de production (ex organisation de producteurs respect des normes de qualiteacute et de seacutecuriteacute sanitaire)

33 Systegravemes alimentaires de type eacutemergent ou rural (systegravemes 4 et 5)

Dans de nombreuses reacutegions des pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type eacutemergent ou rural les marcheacutes peuvent ecirctre peu deacuteveloppeacutes et difficiles agrave atteindre ce qui pousse les meacutenages agrave ecirctre partiellement ou entiegraverement autosuffisants pour leur approvisionnement alimentaire (Muller 2009) Dans ce contexte les meacutenages deacutecident des aliments agrave produire en fonction de leurs besoins de consommation ce qui relie donc directement la production alimentaire aux objectifs nutritionnels des meacutenages Par conseacutequent les investissements ciblant la production des meacutenages peuvent ecirctre plus rentables dans les reacutegions ougrave les chaicircnes alimentaires sont les moins deacuteveloppeacutees

Le chemin entre une production destineacutee agrave sa propre consommation et une meilleure nutrition est illustreacute dans une eacutetude analysant les effets de posseacuteder une vache sur la consommation quotidienne de produits laitiers par les enfants et sur la reacuteduction des retards de croissance en Inde (Hoddinott et al 2013) Agrave ces deux eacutegards les auteurs ont observeacute des effets positifs du fait de posseacuteder une vache mais uniquement pour les meacutenages vivant dans des villages nrsquoayant pas accegraves aux marcheacutes Aucun effet positif nrsquoa eacuteteacute constateacute pour les meacutenages ayant accegraves aux marcheacutes Cela suggegravere que dans les zones beacuteneacuteficiant drsquoun accegraves limiteacute aux marcheacutes les interventions qui augmentent directement lrsquoaccegraves des meacutenages agrave des aliments denses sur le plan nutritionnel constituent des strateacutegies agricoles prometteuses

Dans un exemple comparable eacutegalement en Inde une initiative de production de produits laitiers par de petits exploitants a reacuteussi agrave tirer parti drsquoune approche de la chaicircne de valeur visant agrave ameacuteliorer et consolider les liens commerciaux existants Lrsquoinitiative a fonctionneacute agrave plusieurs niveaux de la chaicircne de valeur au niveau des exploitants agricoles (introduction de technologies ameacuteliorant la productiviteacute et creacuteation de coopeacuteratives) au niveau politique (faccedilonnement de lrsquoenvironnement politique) et au niveau commercial (ameacutelioration des eacutetapes drsquoapprovisionnement de transformation et de commercialisation du lait notamment en reliant les zones rurales et urbaines indiennes gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures) (Cunningham 2009) Lrsquoinitiative srsquoest eacutetendue jusqursquoagrave inteacutegrer 13 millions de membres et gracircce agrave des investissements cibleacutes lrsquoInde est passeacutee drsquoun statut de pays importateur de produits laitiers agrave celui de premier producteur de lait de chegravevre et de bufflonne et de sixiegraveme plus grand producteur de lait de vache agrave lrsquoeacutechelle internationale

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Lorsqursquoil est possible pour les neacutegociants et les distributeurs de deacutetail drsquoatteindre les producteurs les interventions visant agrave ameacuteliorer les liens commerciaux peuvent srsquoaveacuterer plus efficaces compte tenu du manque de ressources Ce type drsquoapproches des chaicircnes de valeur peuvent ecirctre efficaces pour surmonter les contraintes lieacutees agrave lrsquooffre et agrave la demande de produits et aliments nutritifs Les services de vulgarisation agricole qursquoils soient publics ou priveacutes peuvent ecirctre extrecircmement utiles pour construire des liens commerciaux Hawkes et al (2011) proposent un cadre pour lrsquoutilisation de diffeacuterentes approches de la chaicircne de valeur dans des contextes caracteacuteriseacutes par une agriculture de subsistance Ces interventions sont meneacutees tout au long de la chaicircne drsquoapprovisionnement en commenccedilant par une aide cibleacutee aux producteurs pour finir au niveau de la commercialisation de la sensibilisation des consommateurs et de lrsquoeacuteducation agrave la nutrition

Outre des investissements visant agrave accroicirctre la diversiteacute de production des meacutenages et agrave ameacuteliorer les liens commerciaux les pays et reacutegions doteacutes de systegravemes alimentaires de type rural neacutecessitent des investissements publics dans les infrastructures Pregraves de soixante pour cent de la population rurale du Nigeacuteria doit parcourir plus de deux kilomegravetres pour atteindre la premiegravere route praticable en toute saison et 65 pour cent nrsquoa pas accegraves agrave lrsquoeacutelectriciteacute (Banque mondiale 2008) Malgreacute le caractegravere limiteacute des donneacutees visant agrave deacuteterminer si les investissements dans les infrastructures contribuent directement agrave obtenir des reacutesultats positifs en termes de nutrition et de santeacute (Headey 2012) il est possible de dire que les investissements dans les reacuteseaux routiers ruraux peuvent deacuteclencher des synergies positives avec drsquoautres secteurs et avoir des reacutepercussions sur les reacutesultats de santeacute et de nutrition Gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures les exploitants agricoles peuvent acceacuteder agrave drsquoautres marcheacutes et reacuteduire les pertes apregraves la reacutecolte ce qui permet aux populations rurales drsquoobtenir des revenus suppleacutementaires et une meilleure seacutecuriteacute alimentaire Les investissements dans les techniques drsquoirrigation et autres technologies ameacuteliorant la productiviteacute et les investissements dans les infrastructures peuvent eacutegalement entraicircner des beacuteneacutefices nutritionnels consideacuterables partout ougrave la productiviteacute agricole est faible et ougrave les meacutecanismes drsquoirrigation sont deacuteficients ou inexistants

Dans les pays ougrave preacutedomine une agriculture rurale la capaciteacute des gouvernements peut ecirctre insuffisante pour reacutealiser les interventions et les investissements reacutepertorieacutes ci-dessous Certaines de ces mesures peuvent ecirctre plus efficacement mises en œuvre par des approches deacutecentraliseacutees gracircce agrave des organisations non-gouvernementales (Headey 2012) ou agrave des partenariats public-priveacute (PPP) Un grand nombre de nouveaux PPP ont eacuteteacute constitueacutes au cours des derniegraveres anneacutees mais peu drsquoeacutetudes ont eacuteteacute meneacutees pour eacutevaluer leur impact sur les reacutesultats nutritionnels Seule veacuteritable exception le programme HarvestPlus Challenge qui promeut la biofortification des aliments de base et integravegre des objectifs de nutrition explicites (Meenakshi et al 2010 FAO 2012)

Enfin les socieacuteteacutes agroalimentaires transnationales investissent de plus en plus dans des filiales eacutetrangegraveres pour augmenter les ventes dans les pays en deacuteveloppement (Hawkes 2005) Par conseacutequent dans les pays correspondant aux systegravemes 4 et 5 il pourrait aussi ecirctre beacuteneacutefique drsquoencourager les investissements eacutetrangers directs (IED) sensibles agrave la nutrition parallegravelement agrave un encadrement reacuteglementaire de lrsquoindustrie agroalimentaire en matiegravere de santeacute et de seacutecuriteacute sanitaire par les pouvoirs publics

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Contraintes

bull Marcheacutes non deacuteveloppeacutes faibles liens commerciaux lacunes dans la chaicircne drsquoapprovisionnement dysfonctionnements des marcheacutes coucircts de transaction eacuteleveacutes

bull Faible productiviteacute agricole des petits exploitants familiaux souvent engageacutes dans une agriculture de subsistance

bull Accegraves limiteacute par les producteurs aux intrants et aux capitaux

bull Infrastructures souvent rudimentaires

bull Manque de diversiteacute dans la production peu drsquooptions denses sur le plan nutritionnel pour la consommation

Investissements

bull Augmentation des deacutepenses publiques en faveur drsquoune agriculture saine

bull Investissements dans les infrastructures (ex routes entre les exploitations agricoles et les marcheacutes irrigation et meilleur accegraves agrave lrsquoeau)

bull Augmentation de la demande drsquoaliments agrave forte valeur nutritionnelle et de leur accegraves

bull Reacutevision des droits de proprieacuteteacute fonciegravere

bull Interventions agricoles agrave la fois au niveau des producteurs et au niveau des meacutenages

bull Programmes deacutecentraliseacutes publicspriveacutes de vulgarisation agricole sensibles agrave la nutrition portant notamment sur la microfinance la technologie et autres outils et intrants (ex technologie mobile pour srsquoinformer des conditions des marcheacutes outils et technologies permettant drsquoeacuteconomiser du temps et de la main drsquoœuvre lutte contre les ravageurs ameacutelioration des varieacuteteacutes cultiveacutees)

bull Connexion entre les petits exploitants agricoles et les chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes gracircce agrave diverses approches de la chaicircne de valeur

bull Inteacutegration des enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur par lrsquoameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et des normes de seacutecuriteacute sanitaire et par la promotion des aliments nutritifs (y compris des aliments enrichis)

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

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Application de la typologie des systegravemes alimentaires aux choix drsquoinvestissement

La typologie des systegravemes alimentaires permet de mieux cerner les diffeacuterents besoins et les diffeacuterentes opportuniteacutes drsquoinvestissement des pays qui mettent en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type rural dont la croissance eacuteconomique reste tregraves deacutependante agrave lrsquoagriculture sont confronteacutes agrave un dilemme speacutecifique lorsqursquoils tentent de satisfaire les besoins de consommation actuels de leur population tout en investissant pour le futur afin drsquoameacuteliorer agrave la fois leurs reacutesultats eacuteconomiques et les reacutesultats nutritionnels Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type industriel font face agrave une seacuterie de deacutefis totalement diffeacuterents dont la plupart ont trait agrave lrsquoapprovisionnement de produits frais locaux abordables en deacutepit drsquoune industrie agroalimentaire tregraves efficiente fortement meacutecaniseacutee et verticalement inteacutegreacutee qui privileacutegie les prix bas les longues dureacutees de conservation et une qualiteacute uniforme plutocirct que les enjeux nutritionnels Autant dans les systegravemes de type rural que dans ceux de type industriel un investissement preacutecautionneux dans lrsquoagriculture les systegravemes alimentaires et les institutions peuvent aujourdrsquohui preacuteparer les conditions qui permettront drsquoobtenir des systegravemes alimentaires plus sains demain

Le tableau 3 reacutepertorie plusieurs cateacutegories de politiques drsquoinvestissement dont la capaciteacute agrave ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels est prouveacutee par certaines donneacutees -soit par des investissements orienteacutes vers les producteurs soit par des investissements orienteacutes vers les consommateurs Les exploitants agricoles sont eacutegalement des consommateurs et dans de nombreux cas lrsquoaide agrave la production peut entraicircner une augmentation de la consommation des meacutenages agricoles Par conseacutequent certains investissements reacutepondent aux besoins des deux cocircteacutes du tableau ci-dessous Comme la qualiteacute des donneacutees probantes disponibles est variable et que pour la plupart des politiques drsquoinvestissement eacutevoqueacutees elles ne deacutemontrent pas explicitement un impact direct sur la nutrition lrsquoAnnexe A propose un examen partiel des donneacutees disponibles pour lrsquoutilisation de ces politiques dans lrsquooptique drsquoobtenir des systegravemes alimentaires sains Il convient de souligner que certaines de ces politiques sont particuliegraverement pertinentes dans des systegravemes alimentaires speacutecifiques Par exemple les activiteacutes de recherche et deacuteveloppement (RampD) portant sur la reformulation des produits sont particuliegraverement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type industrielmixte ougrave les consommateurs sont tregraves deacutependants agrave lrsquooffre de produits transformeacutes

Tableau 3 Cateacutegories drsquoinvestissement pour des systegravemes alimentaires sains

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Investissements affectant la nutrition cocircteacute Production Investissements affectant la nutrition cocircteacute Consommation

bull Contrats avec les producteurs coopeacuteratives et autres organisations collectives

bull Commercialisation par le biais des supermarcheacutes

bull Ameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et reacuteduction des pertes

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Infrastructures irrigation routes eacutelectriciteacute approvisionnement en eau

bull Reacuteforme des reacutegimes fonciers

bull Communication

bull Biofortification et enrichissement des aliments

bull Creacuteation de la demande pour des aliments produits localement et ameacutelioration de leur accegraves

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Drsquoapregraves lrsquoanalyse des donneacutees disponibles des eacuteleacutements suffisamment probants montrent que certaines interventions peuvent ameacuteliorer la nutrition la diversiteacute de la production et des aliments et les moyens de subsistance des exploitants agricoles (IFPRI 2014 Berti 2004 Malapit et al 2013 Behrman et al 2012) Cette analyse reacutevegravele eacutegalement que certains objectifs politiques (comme lrsquoaugmentation de lrsquoattention porteacutee agrave la nutrition dans les dispositifs de protection sociale et lrsquoameacutelioration de lrsquoaccegraves agrave des aliments nutritifs au niveau des meacutenages ou au niveau institutionnel) sont beacuteneacutefiques dans tous les contextes quel que soit le type de systegraveme alimentaire Les actions meneacutees pour atteindre ces objectifs ameacuteliorent vraisemblablement de faccedilon directe les choix des consommateurs et lrsquoaccegraves agrave des aliments sains et leur efficaciteacute est solidement attesteacutee (ex les initiatives ldquoOportunidadesrdquo au Mexique et ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo dans lrsquoIowa aux Eacutetats-Unis)

Neacuteanmoins la typologie des systegravemes alimentaires reacutevegravele eacutegalement que les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements reacutepondent agrave des besoins distincts en termes de nutrition si bien que les prioriteacutes agrave recommander varient en fonction des pays Il nrsquoest certainement pas surprenant que parmi les investissements les plus cruellement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent (systegravemes alimentaires 4 et 5) figurent les investissements dans les infrastructures utiliseacutees pour la production et pour les activiteacutes apregraves reacutecolte qui sont coucircteuses et neacutecessitent un effort drsquoinvestissement prolongeacute dans le temps Mais dans ces contextes des investissements moins lourds en faveur des jardins potagers et de lrsquoeacutelevage de beacutetail au niveau des meacutenages sont eacutegalement rentables

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Des changements institutionnels sont neacutecessaires dans tous les types de systegravemes alimentaires mecircme srsquoils ne doivent pas forceacutement prendre la mecircme forme Dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent les organisations non-gouvernementales (ONG) jouent un rocircle deacuteterminant lorsque la capaciteacute des pouvoirs publics est faible Cela implique que les investissements destineacutes agrave consolider et agrave utiliser les ONG pour ameacuteliorer la sensibilisation des meacutenages leur capaciteacute agrave produire des aliments nutritifs et leur accegraves agrave des aliments nutritifs pourraient efficacement ouvrir la voie vers une meilleure nutrition Dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires en transition (systegravemes alimentaires de type 3) des reacuteformes institutionnelles visant agrave renforcer la capaciteacute des organisations de producteurs agrave neacutegocier avec la grande distribution et agrave augmenter la valeur ajouteacutee des produits sont des investissements pertinents Enfin dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte des mesures leacutegislatives et reacuteglementaires pourraient ecirctre neacutecessaires pour permettre aux institutions publiques (cantines scolaires hocircpitaux etc) de srsquoapprovisionner aupregraves drsquoexploitants agricoles locaux ameacuteliorant ainsi la fraicirccheur et la diversiteacute des aliments proposeacutes aux usagers

Lrsquoanalyse proposeacutee ici comporte des limites importantes Premiegraverement -et avant tout- pratiquement aucune donneacutee financiegravere ou eacuteconomique nrsquoest disponible sur la plupart des investissements deacutecrits ci-dessus agrave quelques exceptions pregraves et particuliegraverement concernant les investissements infrastructurels (FAO 2012 Hoddinott et al 2013) Lrsquoabsence drsquoinformations financiegraveres limite consideacuterablement la possibiliteacute de comparer les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements et de deacuteterminer un taux de rentabiliteacute financiegravere indicatif ou mecircme un rapport coucirct-efficaciteacute Il est donc impossible drsquoaffirmer avec certitude que lrsquoune quelconque de ces strateacutegies (pas mecircme celles pour lesquelles il existe des preuves fiables attestant de reacutesultats positifs) constitue un ldquobonrdquo investissement au sens classique de ce terme Il nrsquoy a rien de fondamentalement aberrant agrave cela eacutetant donneacute que les investissements du secteur public nrsquoont geacuteneacuteralement pas agrave deacutemontrer le mecircme type de rentabiliteacute financiegravere qursquoexige le secteur priveacute Neacuteanmoins il serait preacutefeacuterable de pouvoir calculer les taux de rentabiliteacute dans le but de comparer et eacuteventuellement de classer les diffeacuterents investissements envisageables eacutetant donneacute que les ressources publiques disponibles pour investir dans la nutrition sont limiteacutees et que ces mesures font partie des critegraveres preacutevisionnels consideacutereacutes par les banques de deacuteveloppement dans leur deacutecision concernant les precircts attribueacutes au secteur public Par ailleurs comme cela a eacuteteacute le cas avec les investissements expresseacutement axeacutes sur la nutrition eacutetudieacutes dans les seacuteries 2008 et 2013 de The Lancet sur la nutrition maternelle et infantile (Bhutta et al 2008 amp 2013) des eacutevaluations coucircts-beacuteneacutefices approuveacutees par des universitaires pourraient catalyser et harmoniser les investissements des donateurs en creacuteant un consensus sur les investissements agrave privileacutegier

Deuxiegravemement ce document propose une eacutevaluation qualitative des donneacutees de recherche concernant les investissements speacutecifiquement axeacutes sur lrsquoagriculture sur la nutrition et autres types drsquoinvestissements dans une optique drsquoameacutelioration des reacutesultats des systegravemes alimentaires (Annexe A) Cet examen partiel montre que plusieurs approches drsquoinvestissement sont plus pertinentes dans certains types de systegravemes alimentaires que dans drsquoautres Neacuteanmoins cet examen des donneacutees disponibles se fonde sur les reacutesultats drsquoun nombre limiteacute drsquoeacutetudes heacuteteacuterogegravenes reacutealiseacutees dans un nombre limiteacute de contextes

Enfin le fruit de ce travail reacutevegravele une certaine ambiguumliteacute dans la Recommandation 17 du Cadre drsquoaction invitant agrave utiliser des ldquopolitiques drsquoinvestissementrdquo pour accomplir des politiques drsquoalimentation et de nutrition En effet comme cela a eacuteteacute indiqueacute preacuteceacutedemment le terme investissement est geacuteneacuteralement employeacute pour deacutesigner les deacutepenses visant agrave accroicirctre les beacuteneacutefices agrave lrsquoavenir Un grand nombre drsquointerventions et de politiques de ce type ont eacuteteacute eacutevoqueacutees lors de la CIN2 et en drsquoautres occasions par les responsables officiels et les organisations de deacutefense de la santeacute et de la nutrition et elles ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport Neacuteanmoins drsquoautres interventions visant agrave ameacuteliorer les reacutesultats sanitaires et nutritionnels sont deacutesigneacutees de faccedilon plus juste par drsquoautres termes Il srsquoagit des mesures de consommation (inteacutegration drsquoaliments plus sains dans les menus des cantines scolaires) des mesures reacuteglementaires (taxation des boissons et aliments mauvais pour la santeacute) ou des mesures de transferts (utilisation de dispositifs de protection sociale pour encourager les habitudes alimentaires saines) Comme ces interventions offrent des avantages deacutemontreacutes en matiegravere de santeacute et de nutrition elles sont essentielles dans la mise en œuvre du CdA CIN2 Les plus favorables ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport mecircme si elles ne sont pas senseacutees deacutegager un rendement futur

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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5 Conclusions et recommandations

Ce rapport analyse les donneacutees actuellement disponibles sur les investissements en faveur de systegravemes alimentaires sains dans la ligneacutee du Cadre drsquoaction de la CIN2 Recommandation 17 Ce rapport emploie une typologie des systegravemes alimentaires extraite du Rapport sur la nutrition mondiale de 2015 qui permet de diffeacuterencier les pays en fonction des caracteacuteristiques de leur systegraveme alimentaire Il en ressort qursquoil existe de consideacuterables diffeacuterences entre les systegravemes alimentaires si bien que les pays doivent proceacuteder agrave des investissements diffeacuterents pour reacutepondre agrave leurs besoins speacutecifiques en termes drsquoalimentation et de nutrition Il apparaicirct eacutegalement que de nombreux types drsquoinvestissements et drsquoinvestisseurs peuvent ecirctre impliqueacutes dans lrsquoobjectif drsquoameacutelioration des reacutesultats sanitaires et nutritionnels des systegravemes alimentaires le secteur public le secteur priveacute et les meacutenages

Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo sont drsquoapregraves cette typologie essentiellement des pays agrave faible revenu La deacutenutrition reste un problegraveme majeur dans ces pays mecircme si certains sont eacutegalement confronteacutes agrave une preacutevalence croissante du surpoids et de lrsquoobeacutesiteacute qui traduisent un changement rapide dans les systegravemes alimentaires et les conditions de nutrition Ces pays peuvent tirer profit drsquoun large eacuteventail drsquoinvestissements notamment ceux ciblant lrsquoameacutelioration des infrastructures et de la productiviteacute agricole mais aussi de strateacutegies visant agrave offrir des choix alimentaires plus diversifieacutes agrave leur population au moyen des chaicircnes de valeur alimentaires ou de la production des meacutenages Nombre de ces investissements ameacutelioreront agrave lrsquoavenir les rentabiliteacutes eacuteconomiques et agricoles Leur coucirct est geacuteneacuteralement tregraves lourd par rapport au niveau de revenu des pays concerneacutes (mais cela est aussi le cas pour certains des investissements neacutecessaires dans les pays plus deacuteveloppeacutes)

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En revanche dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoen transitionrdquo les reacutegimes alimentaires sont deacutejagrave plus varieacutes avec un apport raisonnable de produits frais et de proteacuteines La consommation de produits emballeacutes y augmente et quelques problegravemes de deacutenutrition persistent (retards de croissance essentiellement) Dans ces pays les investissements devraient prioritairement cibler les chaicircnes de valeur pour les aliments secondaires en renforccedilant notamment la technologie de la chaicircne du froid et en reacuteglant drsquoautres problegravemes au niveau des eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte ce qui permettrait drsquoameacuteliorer la productiviteacute geacuteneacuterale du secteur tout en ameacuteliorant lrsquoaccegraves aux aliments sains et la sensibilisation cocircteacute consommateurs Certains de ces investissements peuvent ecirctre coucircteux mais en moyenne ils le sont moins que les investissements infrastructurels si urgemment neacutecessaires dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo Pour reacutesumer les systegravemes alimentaires laquo en transition raquo offrent geacuteneacuteralement une diversiteacute correcte et une bonne disponibiliteacute des aliments mais ils peuvent ameacuteliorer leurs beacuteneacutefices eacuteconomiques et sanitaires en reacutealisant les bons investissements

Pour les systegravemes de type ldquoindustrielrdquo ou ldquomixterdquo les choix drsquoinvestissement devraient avant tout viser une meilleure coheacuterence des politiques publiques avec les objectifs de santeacute et de nutrition en soutenant notamment la production speacutecialiseacutee et de produits frais plutocirct que la culture de quelques varieacuteteacutes de ceacutereacuteales Il y est neacutecessaire drsquoopeacuterer des changements dans les politiques et la gouvernance dans lrsquooptique de favoriser les comportements de consommation sains et de limiter certaines pratiques et dominations industrielles Ces changements sont peu coucircteux en termes financiers mais ils sont politiquement difficiles

Les pays qui souhaitent mettre en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 disposent drsquoune grande varieacuteteacute drsquooptions drsquoinvestissements en faveur de systegravemes alimentaires plus sains Ces options vont depuis les ameacuteliorations agrave grande eacutechelle des infrastructures jusqursquoagrave des soutiens techniques et des aides agrave la commercialisation de plus petite eacutechelle en passant par des mesures drsquoincitation et de sensibilisation des consommateurs Certaines neacutecessitent de lourdes deacutepenses financiegraveres qui seront rentabiliseacutees au bout de plusieurs anneacutees par lrsquoobtention drsquoune agriculture plus productive et plus sensible aux enjeux nutritionnels tandis que drsquoautres nrsquoimpliquent pas reacuteellement de deacutepenses financiegraveres mais uniquement des mesures de reacuteglementation

Il existe encore de profondes lacunes en termes de donneacutees disponibles pour les pays et les investisseurs concernant les options drsquoinvestissement approprieacutees et celles agrave privileacutegier en fonction du type de systegraveme alimentaire et du contexte de nutrition Il faut espeacuterer que les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres coopeacutereront avec les acteurs de la nutrition pour fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees sur les interventions les plus prometteuses eacutevoqueacutees dans ce rapport de maniegravere agrave ce que les pays quel que soit le type de leur systegraveme alimentaire puissent faire des choix eacuteclaireacutes entre les diverses options drsquoinvestissement

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Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Annexe

Examen des donneacutees disponibles sur la creacuteation de systegravemes alimentaires sains au moyen drsquoinvestissements sensibles agrave la nutrition Interventions agricoles en faveur drsquoune meilleure nutrition

En deacutepit de donneacutees extrecircmement limiteacutees et disparates il semble que les strateacutegies agricoles soient prometteuses pour ameacuteliorer lrsquoeacutetat nutritionnel Encore moins drsquoeacuteleacutements probants sont disponibles sur les strateacutegies ciblant les systegravemes alimentaires dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition en fait il nrsquoexiste aucune litteacuterature sur ce sujet en dehors de celle traitant des politiques agricoles et de quelques politiques axeacutees sur la population et affectant lrsquoindustrie Lrsquoexamen bref et partiel proposeacute dans ce chapitre se concentre sur lrsquoagriculture un thegraveme sur lequel plusieurs contributions cleacutes sont disponibles Certaines des cateacutegories drsquoinvestissement eacutevoqueacutees ci-dessous affectent la nutrition par le biais de la production de la consommation ou par drsquoautres types de canaux

Lrsquoagriculture peut influer sur la nutrition par diffeacuterentes voies dont quatre sont identifieacutees dans la litteacuterature comme constituant des facteurs cleacutes (Ruel amp Alderman 2013) (i) prix des aliments (ii) revenus issus de lrsquoagriculture (iii) consommation de sa propre production due agrave des imperfections du marcheacute et (iv) facteurs lieacutes au sexe Si au niveau des meacutenages lrsquoagriculture a des effets sur la nutrition ces effets sont tregraves vraisemblablement lieacutes agrave un ou plusieurs de ces facteurs Lrsquoexamen de 23 eacutetudes sur cinq types drsquointerventions (biofortification jardins potagers deacuteveloppement de la production laitiegravere pecircche et eacutelevage de beacutetail) reacutevegravele une augmentation de la production et de la consommation par les meacutenages des produits alimentaires cibleacutes par ces interventions Les donneacutees disponibles sont mitigeacutees quant aux effets des interventions agricoles sur drsquoautres aspects notamment sur les apports en micronutriments et lrsquoeacutetat nutritionnel ou sur les revenus Les auteurs attribuent ceci aux insuffisances des eacutetudes en termes de puissance statistique et de collecte des donneacutees plutocirct qursquoagrave un veacuteritable manque drsquoefficaciteacute des programmes (Masset et al 2011)

Un examen anteacuterieur de 30 eacutetudes sur des interventions agricoles (comprenant des interventions en faveur des jardins potagers des interventions en faveur de lrsquoeacutelevage de beacutetail des interventions combineacutees favorisant agrave la fois le jardinage potager et lrsquoeacutelevage et des programmes drsquoirrigation) a reacuteveacuteleacute que la plupart de ces interventions avaient augmenteacute la production alimentaire et que sur ces 30 eacutetudes 19 avaient ameacutelioreacute la nutrition au niveau des meacutenages Sur ces 19 interventions ayant ameacutelioreacute la nutrition 14 avaient investi dans diffeacuterents types de capital (humain financier physique et social) (Berti 2004) Ces deux examens soulignent que le manque de rigueur et lrsquoextrecircme heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des meacutethodes entre les eacutetudes limitent la capaciteacute drsquoanalyse et de geacuteneacuteralisation des reacutesultats (Berti 2004 Masset et al 2011) Cet eacutecueil a eacutegalement eacuteteacute identifieacute dans un autre examen de 27 projets agricoles qui a conclu que les donneacutees probantes attestant drsquoun impact des strateacutegies de production agricole sur lrsquoameacutelioration de la nutrition des femmes et des enfants restaient limiteacutees en grande partie agrave cause des limitations meacutethodologiques des eacutetudes examineacutees par les auteurs (Girard et al 2012)

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Selon Girard et al (2012) les strateacutegies agricoles ont invariablement et sensiblement ameacutelioreacute les reacutegimes alimentaires et les apports en vitamine A des femmes et des enfants mecircme si cela ne srsquoest pas traduit par des effets positifs sur le statut en vitamine A lrsquoaneacutemie ou la morbiditeacute Plusieurs des eacutetudes qursquoils ont examineacutees ont eu des effets significatifs sur les problegravemes de retard de croissance et drsquoeacutemaciation contrairement agrave ce qui est dit dans le reacutesumeacute des auteurs

Contrats de production et organisations de producteurs

Des contrats de production entre des agriculteurs et le secteur priveacute ont permis aux agriculteurs drsquoacceacuteder aux intrants aux creacutedits et aux services de vulgarisation neacutecessaires (Banque mondiale 2008 Asian Development Bank 2012) En outre gracircce agrave ce type de contrats des petits exploitants agricoles ont pu beacuteneacuteficier de prix et de marcheacutes assureacutes et les entreprises ont partageacute les risques de production et de commercialisation avec les producteurs Neacuteanmoins pour que les petits exploitants puissent tirer profit de lrsquoagriculture contractuelle les conditions preacutealables requises sont nombreuses Ils doivent pouvoir acceacuteder aux routes et aux services drsquoinformation et ils peuvent avoir besoin de se regrouper en organisations eacutetant donneacute que les fournisseurs et les grossistes preacutefegraverent geacuteneacuteralement passer contrat avec des organisations de producteurs qui peuvent contribuer agrave garantir la qualiteacute et la livraison des produits en temps voulu (Taren amp Alaofegrave 2013)

Canaux de la grande distribution

Les pays en deacuteveloppement ont connu un rapide deacuteveloppement des supermarcheacutes suite agrave des transformations du cocircteacute de lrsquooffre et de la demande Les supermarcheacutes peuvent ecirctre deacutetenus par des enseignes locales ou internationales Ils offrent geacuteneacuteralement un large choix drsquoaliments et de produits divers dans un mecircme lieu Par inteacutegration verticale et horizontale (Reardon et al 2012) ils sont souvent deacutetenus par les mecircmes groupes dans lesquels sont concentreacutees les activiteacutes de distribution et drsquoautres fonctions du systegraveme alimentaire Malgreacute les risques inheacuterents agrave ce mode de fonctionnement des eacutetudes ont essentiellement reacuteveacuteleacute des impacts positifs des nouveaux canaux de la grande distribution sur la productiviteacute agricole les prix de vente et les revenus Selon Chege et al (2015) au Kenya les agriculteurs intervenant dans les canaux de la grande distribution ont des revenus plus eacuteleveacutes et produisent plus de fruits et de leacutegumes Les auteurs montrent que ces deux facteurs (revenus et choix de la production veacutegeacutetale) ont eu des effets positifs sur la nutrition les meacutenages agricoles qui approvisionnent les supermarcheacutes consomment pregraves de 15 agrave 20 plus de calories de fer et de zinc et 30 plus de vitamines A Agrave noter neacuteanmoins que la commercialisation favorise la speacutecialisation ce qui reacuteduit la diversiteacute de la production des agriculteurs consideacutereacutes individuellement

Gestion des activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte et reacuteduction des pertes

Les projets de deacuteveloppement des marcheacutes ou de la chaicircne de valeur agricole peuvent eacutegalement ameacuteliorer les activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte avec des effets positifs sur lrsquoeacutetat nutritionnel En effet en ameacuteliorant les techniques de manutention de stockage et de conservation lrsquooptimisation des activiteacutes apregraves reacutecolte entraicircne un lissage de la consommation et augmente la disponibiliteacute tout au long de lrsquoanneacutee drsquoaliments frais et nutritifs Plus particuliegraverement des meacutethodes de conservation preacutecautionneuses permettent de preacuteserver les teneurs en nutriments et de reacuteduire lrsquoutilisation de sucre de sel et drsquoautres ingreacutedients ajouteacutes De plus lrsquoameacutelioration des activiteacutes apregraves reacutecolte augmente la qualiteacute et la quantiteacute des reacutecoltes ce qui se traduit par une augmentation des revenus (Copenhagen Consensus Center 2015)

Creacuteation de la demande pour des aliments cultiveacutes localement et ameacutelioration de leur accegraves

Un programme meneacute aux Eacutetats-Unis dans lrsquoIowa a permis de consideacuterablement augmenter les ventes des productions agricoles locales aux restaurants coopeacuteratives et autres institutions (Ranum amp Wiemerslage 2011) Les producteurs locaux ont ainsi eacuteteacute mis en relation avec des marcheacutes jusqursquoalors inexploiteacutes (ex cantines scolaires) avec une coordination des niveaux de prix et en ciblant avant tout les produits de deuxiegraveme cateacutegorie De plus les producteurs ont beacuteneacuteficieacute de formations et de subventions pour les aider agrave financer des serres agrave diversifier leur production et agrave ameacuteliorer leurs

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eacutequipements de stockage Ce programme associeacute agrave la marque commerciale preacuteexistante ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo (achetez frais achetez local) ciblait les consommateurs par des activiteacutes de sensibilisation et drsquoeacuteducation inteacutegrant des deacutegustations de produits et des rencontres autour du projet de rapprochement des agriculteurs locaux et des eacutetablissements scolaires Ce programme a permis de piloter six projets au sein drsquoeacutetablissements scolaires dans lesquels lrsquoeacuteducation agrave la nutrition a eacuteteacute inteacutegreacutee aux programmes peacutedagogiques dont les enseignants ont reccedilu une formation et ougrave des reacuteseaux de distribution ont eacuteteacute creacuteeacutes pour inteacutegrer des produits locaux dans les menus des cantines scolaires Enfin le programme a ducirc faire du lobbyisme pour obtenir des changements dans la politique de lrsquoEacutetat afin de permettre aux institutions publiques de srsquoapprovisionner localement Conseacutecutivement agrave ce programme les agriculteurs ont constateacute une ameacutelioration qualitative et quantitative de leur production et les achats drsquoaliments locaux par les restaurants les coopeacuteratives alimentaires et les institutions locales ont augmenteacute de plus drsquoun demi-million drsquoUSD

Jardins potagers

Les impacts positifs des interventions en faveur des jardins potagers sur lrsquoeacutetat nutritionnel les revenus et les habitudes alimentaires sont aujourdrsquohui bien documenteacutes (Taren amp Alaofegrave 2013) Mecircme si certaines interventions ciblent prioritairement la production de leacutegumineuses et de tubercules les productions de fruits de leacutegumes drsquoherbes culinaires et de condiments restent les plus courantes (Taren amp Alaofegrave 2013) Par exemple au Neacutepal une intervention meneacutee en faveur des jardins potagers des meacutenages en association avec une campagne de sensibilisation agrave la nutrition a permis drsquoaugmenter les connaissances sur la nutrition des participants ainsi que la diversiteacute de leur reacutegime alimentaire Les participants ont eacutegalement eu davantage tendance agrave donner des aliments compleacutementaires aux nourrissons et agrave correctement conserver leurs aliments (Jones et al 2005)

Un examen de ces interventions agricoles a reacuteveacuteleacute que sur les neuf interventions en faveur des jardins potagers eacutetudieacutees toutes ont eu des effets positifs -modeacutereacutes agrave eacuteleveacutes- sur les reacutegimes alimentaires Sur les trois interventions pour lesquelles des donneacutees anthropomeacutetriques ont eacuteteacute releveacutees toutes ont permis de reacuteduire les problegravemes drsquoinsuffisance pondeacuterale drsquoeacutemaciation et de retard de croissance chez les enfants Les interventions en faveur des jardins potagers soutiennent favorablement la comparaison avec les autres types drsquointerventions examineacutees mais les auteurs font remarquer que la plupart de ces actions en faveur des jardins potagers inteacutegraient un objectif de nutrition explicite et un investissement en capital humain ce qui nrsquoest pas le cas avec la plupart des autres types drsquointerventions Par conseacutequent il est difficile de comparer les interventions en faveur des jardins potagers avec les autres types drsquointerventions et drsquoisoler les raisons qui expliquent leur succegraves Cela montre neacuteanmoins que les interventions inteacutegrant des investissements diversifieacutes dans diffeacuterents types de capital (comme lrsquoeacuteducation nutritionnelle et la prise en compte de lrsquoeacutegaliteacute entre les sexes) reacuteussissent mieux que celles qui ne le font pas (Berti 2004)

Diversiteacute des cultures

Dans un examen des strateacutegies agricoles visant agrave ameacuteliorer la nutrition Carletto et al (2015) se sont pencheacutes sur trois eacutetudes analysant les liens entre la diversiteacute des cultures et la nutrition Au Neacutepal des donneacutees probantes issues drsquoun programme de nutrition multisectoriel reacutevegravelent que la diversiteacute du reacutegime alimentaire des megraveres et des enfants ainsi que le rapport poidsacircge des enfants sont eacutetroitement lieacutes agrave la diversiteacute de la production14 au niveau du meacutenage (Malapit et al 2013) Il est inteacuteressant de remarquer que cette eacutetude a deacutetermineacute que lrsquoautonomisation des femmes limite les effets neacutegatifs drsquoune production peu diversifieacutee sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des megraveres et des enfants et sur le rapport tailleacircge des enfants Agrave partir de donneacutees de panels une analyse eacuteconomeacutetrique a estimeacute qursquoau Nigeacuteria une augmentation de 10 de la diversiteacute des varieacuteteacutes cultiveacutees entraicircne une augmentation de 24 de la diversiteacute des reacutegimes alimentaires (Dillon et al 2014) En Zambie la diversiteacute de la production (mesureacutee par le nombre total de cultures diffeacuterentes et de groupes alimentaires produits) ainsi que les activiteacutes ciblant les meacutenages

14 En utilisant un indice de la diversiteacute de la production fondeacute sur neuf items alimentaires Groupes drsquoaliments inclus feacuteculents haricots leacutegumineuses et noix leacutegumes-feuilles vert fonceacute tubercules leacutegumes et fruits riches en vitamine A autres fruits et leacutegumes lait et produits laitiers œufs poisson et viande

Document de consultation

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pratiquant une agriculture de subsistance (ex eacutelevage de beacutetail production de fruits et de leacutegumes cultures de plein champ) ont eacuteteacute positivement associeacutees au rapport taillepoids des enfants et inversement associeacutees aux retards de croissance des enfants de plus de 24 mois (Kumar et al 2015) Cela signifie que la diversiteacute de la production au niveau des meacutenages peut avoir des effets positifs sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires et sur les reacutesultats anthropomeacutetriques pour les enfants et les megraveres

Eacutelevage de beacutetail

Les interventions au niveau des meacutenages ciblant lrsquoeacutelevage de beacutetail et lrsquoaquaculture se sont majoritairement focaliseacutees sur la geacuteneacuteration de revenus plutocirct que sur la consommation Mecircme srsquoil y a peu drsquoeacuteleacutements probants disponibles quant agrave lrsquoimpact de ce type drsquoinvestissements sur la nutrition et les reacutegimes alimentaires les aliments drsquoorigine animale sont denses sur le plan nutritionnel et certaines donneacutees montrent des impacts positifs sur les reacutesultats nutritionnels Lrsquoexamen de huit eacutetudes analysant les liens entre la production agricole (production de cultures et eacutelevage de beacutetail) la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des meacutenages et les reacutesultats nutritionnels chez lrsquoenfant conclut que lrsquoeacutelevage de beacutetail est associeacute agrave des reacutesultats positifs en termes de nutrition (Carletto et al 2015)

Produits laitiers volaille et produits de lrsquoaquaculture

Plusieurs eacutetudes ont montreacute que les interventions ciblant la production laitiegravere peuvent augmenter la consommation de produits laitiers et lrsquoapport geacuteneacuteral en nutriments et reacuteduire la preacutevalence des problegravemes de retard de croissance drsquoeacutemaciation et drsquoinsuffisance pondeacuterale (Taren amp Alaofegrave 2013) Le projet baptiseacute ldquoMilk Mattersrdquo (le lait crsquoest important)(reacutefeacuterence) a compareacute deux groupes de participants agrave un groupe teacutemoin Dans le premier groupe les participants ont reccedilu des animaux laitiers (une vache ou quatre chegravevres) et du fourrage Lrsquoautre groupe a eacutegalement eu du fourrage et des animaux laitiers mais ces derniers ont eacuteteacute preacutealablement vaccineacutes et vermifugeacutes Ces interventions ont eacuteteacute reacutealiseacutees dans la reacutegion somali drsquoEacutethiopie ougrave entre 20 et 50 des besoins eacutenergeacutetiques des eacuteleveurs pastoraux proviennent de la consommation de produits laitiers et de produits drsquoorigine animale Dans cette reacutegion les seacutecheresses annuelles aggravent la malnutrition agrave cause notamment drsquoune reacuteduction de la production laitiegravere pendant la saison segraveche La comparaison avec le groupe teacutemoin a reacuteveacuteleacute que les interventions Milk Matters ont permis drsquoaugmenter la consommation de produits laitiers et de stabiliser lrsquoeacutetat nutritionnel des enfants des eacuteleveurs pastoraux en peacuteriode de soudure Par ailleurs il a eacuteteacute estimeacute que ces interventions ont eacuteteacute extrecircmement rentables leur coucirct eacutevalueacute repreacutesente entre 45 et 75 du coucirct des programmes drsquoalimentation theacuterapeutique meneacutes dans le cadre de la prise en charge communautaire de la malnutrition aigueuml Enfin les femmes ont pu deacutegager plus de temps libre ce qui peut avoir des effets positifs sur les pratiques drsquoalimentation des enfants (Sadler et al 2012)

Reacutegimes fonciers

Drsquoapregraves lrsquoexamen de vingt eacutetudes (Lawry et al 2014) les interventions visant agrave formaliser les droits fonciers (comme lrsquoacquisition en libre proprieacuteteacute lrsquoenregistrement des droits par redistribution des terres et la reacutegularisation officielle des droits fonciers coutumiers) sont associeacutes agrave des gains en termes de productiviteacute et de bien-ecirctre social La reconnaissance de jure des droits fonciers permet drsquoaugmenter la valeur moneacutetaire de la productiviteacute des terres de 40 en moyenne mecircme si lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des donneacutees limite la capaciteacute agrave tirer des conclusions formelles Le bien-ecirctre social des beacuteneacuteficiaires (mesureacute par leur consommation ou leurs revenus) a augmenteacute de 15 pour cent en moyenne Les auteurs font eacutegalement remarquer que la qualiteacute des donneacutees disponibles ne permet pas drsquoavoir une assise suffisamment solide pour geacuteneacuteraliser ces reacutesultats et que les mesures qualitatives ne tiennent pas compte des conseacutequences sociales des politiques fonciegraveres telles que le deacuteplacement ou lrsquoeacutegaliteacute hommes-femmes Les beacuteneacutefices ont eacuteteacute largement plus importants en Asie et en Ameacuterique latine qursquoen Afrique et ont eacuteteacute variables en fonction du niveau de revenu les effets moindres constateacutes en Afrique subsaharienne peuvent srsquoexpliquer par un reacutegime foncier coutumier deacutejagrave largement eacutetabli et eacutetendu Mecircme srsquoil semble que la reconnaissance des droits fonciers contribue au bien-ecirctre social ces effets sont extrecircmement variables et speacutecifiques au contexte (Lawry et al 2014)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire conditionnel (TMC)

Les donneacutees disponibles en la matiegravere suggegraverent que les programmes de TMC ont des impacts significatifs sur lrsquoanthropomeacutetrie des enfants et certaines eacutetudes montrent des effets chez les plus jeunes enfants qui beacuteneacuteficient plus longtemps de la protection sociale (Ruel et Alderman 2013) En outre ces programmes ont des effets positifs sur drsquoautres facteurs qui se reacutepercutent sur lrsquoeacutetat nutritionnel notamment lrsquoaugmentation des deacutepenses des meacutenages la seacutecuriteacute alimentaire et lrsquoameacutelioration des reacutegimes alimentaires (Leroy et al 2009) La protection sociale a joueacute un rocircle important pour reacuteduire la deacutenutrition en Colombie le seul pays actuellement en passe drsquoatteindre les quatre objectifs de lrsquoAssembleacutee mondiale de la Santeacute (IFPRI 2014a) De plus le fait de rendre la protection sociale plus sensible aux enjeux de nutrition est une strateacutegie prometteuse eacutetant donneacute que les deacutepenses publiques engageacutees dans la protection sociale progressent dans le monde entier (IFPRI 2014a)

Partenariats public-priveacute

Dans nrsquoimporte quel pays consideacutereacute la consommation alimentaire est deacutetermineacutee par les secteurs de la production de la transformation alimentaire de la distribution de gros et de la distribution de deacutetail Par conseacutequent le secteur priveacute a un eacutenorme impact sur les habitudes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels De plus drsquoautres secteurs comme la teacuteleacutephonie mobile les meacutedias et le secteur de la santeacute influent sur la consommation et les preacutefeacuterences des consommateurs Les partenariats public-priveacute (PPP) pourraient aider agrave mettre en relation les agriculteurs avec les chaicircnes drsquoapprovisionnement gracircce agrave des investissements dans des biens publics et dans des politiques facilitant le deacuteveloppement du commerce et des marcheacutes ainsi que dans lrsquoeacuteducation et la formation pour deacutevelopper la capaciteacute technique des agriculteurs et les aider agrave respecter les normes de tri drsquoemballage et de culture (Narrod et al 2008)

De plus le secteur public peut inciter le secteur priveacute agrave adopter des politiques favorables aux enjeux de nutrition Il peut le faire gracircce agrave des reacuteglementations directes des engagements volontaires ou par le biais de PPP dans lesquels les deux secteurs exploitent mutuellement leurs ressources et creacuteent de la valeur partageacutee Les PPP pourraient permettre au secteur public drsquointensifier ses interventions et de tirer au mieux parti de ses investissements gracircce agrave la capaciteacute eacutetablie drsquoexeacutecution et de deacuteveloppement du secteur priveacute De son cocircteacute le secteur priveacute pourrait beacuteneacuteficier drsquoun partage des risques et de la creacuteation drsquoune valeur partageacutee gracircce agrave lrsquoameacutelioration de sa perception par le public Les donneacutees disponibles sur les PPP axeacutes sur la nutrition sont rares et il nrsquoa pas encore eacuteteacute deacutetermineacute si les PPP sont plus efficaces que drsquoautres types drsquoengagements avec le secteur priveacute (Hoddinott et al 2015)

Investissements infrastructurels et nutrition

Irrigation

Alors que lrsquoimpact de lrsquoirrigation sur la reacuteduction de la pauvreteacute est bien documenteacute les effets de lrsquoameacutelioration des techniques drsquoirrigation sur la nutrition ne le sont pas (Hussain amp Hanjra 2004) Neacuteanmoins certaines donneacutees indiquent que lrsquoirrigation peut aider agrave reacuteduire la malnutrition chronique et saisonniegravere par lrsquoaccroissement de la consommation drsquoaliments de base et drsquoaliments drsquoorigine animale conseacutecutivement agrave une augmentation des revenus et agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute de lrsquoeacutelevage (Taren amp Alaofegrave 2013) De plus en permettant de cultiver pendant toute lrsquoanneacutee des

Document de consultation

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varieacuteteacutes agrave forte valeur lrsquoirrigation peut ameacuteliorer la consommation de certains aliments Au Beacutenin des systegravemes drsquoirrigation au goutte-agrave-goutte alimenteacutes par lrsquoeacutenergie solaire ont permis drsquoaugmenter la consommation de fruits et leacutegumes jusqursquoagrave atteindre les apports journaliers recommandeacutes et les revenus tireacutes de la production veacutegeacutetale ont permis aux agriculteurs drsquoacheter des aliments de base des leacutegumes secs et des sources de proteacuteines pendant la saison segraveche Selon une enquecircte les beacuteneacuteficiaires de ce projet drsquoirrigation eacutetaient 17 pour cent moins susceptibles de se deacutefinir comme eacutetant en situation drsquoinseacutecuriteacute alimentaire (Burney et al 2010)

Au Ghana une technologie agrave bas coucirct drsquoirrigation par les nappes phreacuteatiques peu profondes a permis drsquoameacuteliorer la rentabiliteacute et de creacuteer des emplois pendant la saison segraveche Toutefois la diversiteacute des apports alimentaires nrsquoa pas progresseacute pour les agriculteurs utilisant les techniques drsquoirrigation et elle a mecircme reculeacute pour les agriculteurs deacutetenant un type speacutecifique de puits peu profond Les auteurs pensent que cela peut ecirctre ducirc agrave lrsquoimpact deacutefavorable sur le plan nutritionnel de la monoculture que lrsquoirrigation a favoriseacutee dans certains cas (Namara et al 2011) Crsquoest pourquoi il est essentiel de tenir compte des impacts neacutegatifs potentiels des programmes drsquoirrigation tels que la deacutependance accrue agrave la monoculture et les maladies veacutehiculeacutees par lrsquoeau De plus amples recherches sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les technologies drsquoirrigation peuvent entraicircner des reacutesultats positifs sur le plan de la nutrition et comment les risques peuvent ecirctre reacuteduits notamment le risque que de lrsquoeau contamineacutee affecte la santeacute des populations via les reacuteseaux drsquoirrigation (Taren amp Alaofegrave 2013) Les effets de lrsquoirrigation varient consideacuterablement en fonction de plusieurs facteurs notamment les contextes eacutecologique et eacutepideacutemiologique de la reacutegion consideacutereacutee (Taren amp Alaofegrave 2013)

Il est essentiel de noter que les infrastructures drsquoirrigation neacutecessitent geacuteneacuteralement drsquoorganiser des services de vulgarisation et un soutien technique pour assurer la durabiliteacute de la technologie drsquoirrigation Les investissements devraient ecirctre reacutealiseacutes en fonction des ressources et des profils eacutecologiques reacutegionaux Mais lagrave ougrave les marcheacutes sont relativement peu deacuteveloppeacutes et ougrave les nappes souterraines sont facilement accessibles des technologies moins exigeantes en ressources pourraient ecirctre appliqueacutees (comme les puits peu profonds eacutevoqueacutes ci-dessus dans le cas du Ghana) Le passage agrave des technologies drsquoirrigation plus avanceacutees peut neacutecessiter une capaciteacute de fabrication reacutegionale des liens avec les marcheacutes et des intrants financiers Dans les deux cas les gouvernements peuvent srsquoassocier avec des reacutealisateurs de projets notamment le secteur priveacute et les ONG pour encourager une large adoption des technologies drsquoirrigation

Reacuteseaux routiers eacutelectriciteacute et ameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau

Des preuves limiteacutees suggegraverent que les investissements dans les reacuteseaux routiers geacutenegraverent des impacts positifs sur la productiviteacute agricole lrsquoaugmentation du PIB dans les zones rurales et la reacuteduction de la pauvreteacute (Knox et al 2013) Les investissements dans les reacuteseaux eacutelectriques ont de plus larges impacts lagrave ougrave les systegravemes agricoles sont plus modernes et ougrave les besoins en eacutelectriciteacute sont plus grands Enfin lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau peut avoir des effets positifs sur le deacuteveloppement des enfants de moins de cinq ans mecircme si les eacutetudes actuellement disponibles sont de faible qualiteacute (Dangour et al 2013)

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Communications

Les investissements visant agrave augmenter la disponibiliteacute des informations et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes peuvent ameacuteliorer le bien-ecirctre social Internet et les technologies mobiles permettent de communiquer rapidement les informations lieacutees agrave lrsquoagriculture et agrave la nutrition dans les populations rurales toutefois de forts taux drsquoanalphabeacutetisme des infrastructures inadapteacutees et le coucirct des services drsquoinformation constituent un frein pour le deacuteveloppement des

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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systegravemes drsquoinformation dans les zones rurales Les technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) peuvent promouvoir la nutrition de faccedilon directe gracircce aux campagnes de marketing social et de faccedilon indirecte en favorisant la productiviteacute des petits exploitants agricoles En Tanzanie par exemple des centres de teacuteleacutecommunications ont permis aux petits exploitants agricoles drsquoacceacuteder agrave des informations sur les creacutedits sur les marcheacutes et aux preacutevisions meacuteteacuteorologiques (Mtega amp Ronald 2013)

Behrman et al (2012) ont constateacute des rapports BeacuteneacuteficiesCoucircts positifs lieacutes agrave lrsquoameacutelioration des informations sur les marcheacutes gracircce agrave la technologie SMS dans deux pays drsquoAsie du Sud et quatre pays drsquoAfrique Des investissements dans des programmes drsquoalphabeacutetisation avec des partenariats avec le secteur priveacute destineacutes agrave reacuteduire les coucircts et des services lieacutes agrave lrsquoappropriation des informations pourraient favoriser lrsquoexpansion des TIC dans les zones rurales Des informations sur la nutrition devraient eacutegalement ecirctre communiqueacutees

Biofortification

La biofortification peut constituer un investissement extrecircmement rentable apregraves la mise de fonds initiale pour concevoir les varieacuteteacutes biofortifieacutees mener des essais dans le pays et creacuteer la demande et les marcheacutes locaux la suppleacutementation nutritionnelle par biofortification peut devenir auto-suffisante avec peu de coucircts reacutecurrents (Meenakshi 2008) Lrsquoeacutelargissement des chaicircnes de valeur pour inteacutegrer des aliments biofortifieacutes et enrichis est une strateacutegie prometteuse pour lrsquoameacutelioration de lrsquoapport en micronutriments et de lrsquoeacutetat nutritionnel geacuteneacuteral des consommateurs Les campagnes de commercialisation associeacutees agrave une sensibilisation agrave la nutrition ameacuteliorent lrsquoacceptation par les consommateurs et leur propension agrave acheter ce type drsquoaliments (Meenakashi et al 2012)

Les donneacutees disponibles sur lrsquoefficaciteacute de la biofortification pour ameacuteliorer les reacuteserves en micronutriments sont solides et de plus en plus nombreuses Par exemple une eacutetude bien connue (Low et al 2007) a eacutevalueacute un programme meneacute sur deux ans au Mozambique qui a cibleacute 741 meacutenages agricoles Avec ce programme les meacutenages ont eu accegraves agrave des pieds de patates douces agrave chair orange (OFSP) (varieacuteteacute seacutelectionneacutee de maniegravere agrave avoir une haute teneur en becirctacarotegravene) et agrave des services de vulgarisation Les services de vulgarisation couvraient plusieurs thegravemes depuis des informations sur la nutrition jusqursquoaux meacutethodes de production et de commercialisation Une augmentation de lrsquoapport en vitamine A a eacuteteacute constateacutee chez les enfants des meacutenages beacuteneacuteficiaires ainsi qursquoune augmentation nette des concentrations seacuteriques moyennes en reacutetinol et la preacutevalence des faibles concentrations seacuteriques en reacutetinol est passeacutee de 60 pour cent agrave 38 pour cent Aucun changement nrsquoa eacuteteacute observeacute dans les meacutenages teacutemoins alors que tous les enfants de la communauteacute avaient eu accegraves agrave des suppleacutements en vitamine A Les auteurs font remarquer que leurs reacutesultats mettent en eacutevidence la neacutecessiteacute de mener des interventions multiples inteacutegrant notamment la suppleacutementation nutritionnelle ainsi que des approches axeacutees sur les aliments (Low et al 2007) Des donneacutees plus reacutecentes tireacutees drsquoessais controcircleacutes randomiseacutes meneacutes agrave plus large eacutechelle ont eacutegalement reacuteveacuteleacute des effets positifs de lrsquointroduction des OFSP aupregraves de 12 000 et 10 000 meacutenages au Mozambique et en Ouganda respectivement (Hotz et al 2011 Hotz et al 2012)

Outre les OFSP drsquoautres varieacuteteacutes peuvent ecirctre biofortifieacutees comme par exemple le bleacute biofortifieacute en zinc le riz enrichi en fer ou le maiumls enrichi en proteacuteines Pour toutes ces espegraveces un potentiel drsquoameacutelioration des reacuteserves du micronutriment ou macroeacuteleacutement cibleacute a eacuteteacute deacutemontreacute Les donneacutees prouvant lrsquoefficaciteacute nutritionnelle de la biofortification sont solides mais des recherches plus approfondies sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les cultures biofortifieacutees affectent les rendements et les profits des agriculteurs et comment creacuteer des marcheacutes locaux et de la demande dans divers contextes climatiques et socio-eacuteconomiques Des donneacutees disponibles sur des reacutegions rurales du Ghana suggegraverent que les consommateurs acceptent de payer un prix plus eacuteleveacute pour les produits biofortifieacutees agrave condition de recevoir des informations sur leurs beacuteneacutefices nutritionnels (Banerji et al 2013)

Document de consultation

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Liste des abreacuteviations

ATNI Access to Nutrition Index

CdA CIN2 Cadre drsquoAction de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

CIMSANS Center for Integrated Modeling of Sustainable Agriculture amp Nutrition Security

CIN2 Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

eacuteqCO2 Eacutequivalent dioxyde de carbone

FAO Organisation des Nations Unies pour lrsquoalimentation et lrsquoagriculture

GNR Rapport sur la nutrition mondiale

IDF Feacutedeacuteration internationale du diabegravete

IED Investissement eacutetranger direct

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

IOM Institute of Medicine

MCC Millennial Challenge Corporation

MNT Maladies non transmissibles

OFSP Patate douce agrave chair orange (Orange Flesh Sweet Potato)

OMS Organisation mondiale de la Santeacute

ONG Organisation non gouvernementale

PIB Produit inteacuterieur brut

PPP Partenariat public-priveacute

RampD Recherche et deacuteveloppement

TIC Technologies de lrsquoinformation et de la communication

TMC Programmes de transfert moneacutetaire conditionnel

UNICEF Fonds international de secours agrave lrsquoenfance des Nations unies

Creacutedits photos

Couverture FAOSwiatoslaw Wojtkowiak

Page 3 FAOThomas Moth Poulsen

Page 7 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 13 World Bank

Page 14 Wikicommons

Page 15 FAOJess Fanzo

Page 15 FAOIsaac Kasamani

Page 17 Fotolia

Page 18 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 20 Fotolia

Page 23 FAOValerio Crespi

Page 25 FAORachel Nugent

Page 26 FAOSebastiaacuten Villar

Page 35 FAOOscar Castellanos

Secreacutetariat de lrsquoUNSCNE-mail scnfaoorg bull Internet wwwunscnorg bull co FAO bull Viale delle Terme di Caracalla bull 00153 Rome Italie

FR

Vision de lrsquoUNSCN Un monde libeacutereacute de la faim et de toutes les formes de malnutrition est reacutealisable dans cette geacuteneacuteration

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN

Document de consultation

Avec le soutien de

par deacutecision du Bundestag allemand

Page 9: Investir pour des systèmes alimentaires sains...Investir pour des systèmes alimentaires sains Sommaire Avant-propos3 Messages clés 5 1.Introduction 7 2. Qu’est-ce qu’un système

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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1 Introduction

La deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition (CIN2) qui srsquoest tenue le 21 novembre 2014 a constitueacute une eacutetape fondamentale pour faire avancer les liens entre lrsquoagriculture et la nutrition La Confeacuterence a ratifieacute la Deacuteclaration de Rome sur la nutrition1 un document politique qui contient lrsquoengagement agrave reacuteduire la malnutrition sous toutes ses formes et a reacutedigeacute un Cadre drsquoaction un document politique qui propose plusieurs strateacutegies et options politiques aux pays pour satisfaire cet engagement2 La Recommandation 17 du Cadre drsquoaction de la CIN2 encourage les gouvernements les organismes programmes et fonds des Nations-Unies et drsquoautres acteurs agrave utiliser des politiques drsquoinvestissement pour identifier les possibiliteacutes drsquoatteindre les objectifs mondiaux convenus en matiegravere drsquoalimentation et de nutrition

1 httpwwwfaoorgresourcesinfographicsinfographics-detailsfrc266119 2 httpwwwfaoorg3a-mm215fpdf

Document de consultation

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Les politiques drsquoinvestissement du secteur public correspondent aux deacutepenses engageacutees par les gouvernements en vue drsquoameacuteliorer les beacuteneacutefices socieacutetaux agrave lrsquoavenir Dans les secteurs alimentaires et agricoles ces politiques drsquoinvestissement visent agrave ameacuteliorer la production la productiviteacute lrsquoabordabiliteacute des aliments sains leur accegraves et leur consommation Ces politiques peuvent eacutegalement inclure des efforts de la part des gouvernements pour inciter le secteur priveacute agrave investir dans des systegravemes alimentaires sains Parmi les exemples de politiques drsquoinvestissement figurent la creacuteation de chaicircnes de valeur favorisant lrsquoameacutelioration de la nutrition des mesures drsquoaide aux petits exploitants agricoles et aux exploitants familiaux ou encore lrsquoameacutelioration des infrastructures

Selon la FAO (2013) Les systegravemes alimentaires ont une incidence sur la disponibiliteacute et sur lrsquoaccessibiliteacute drsquoaliments varieacutes et nutritifs et donc sur la capaciteacute des consommateurs agrave avoir un reacutegime alimentaire sain Mais les liens entre les systegravemes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels sont geacuteneacuteralement des liens indirects sur lesquels influent aussi le niveau de revenu les prix la sensibilisation du consommateur et drsquoautres facteurs De plus les interventions et politiques ciblant les systegravemes alimentaires ont rarement pour objectif premier drsquoameacuteliorer la nutrition si bien que leur impact en la matiegravere est souvent difficile agrave suivre et que les chercheurs en concluent parfois qursquoelles sont inefficaces pour reacuteduire la malnutrition

Mecircme si telle nrsquoest pas la conclusion du preacutesent document force est de constater que les donneacutees probantes attestant du lien entre les systegravemes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels font cruellement deacutefaut Selon le Global Panel on Agriculture and Food Systems for Nutrition (groupe mondial sur lrsquoagriculture et les systegravemes alimentaires pour la nutrition) ldquoles interventions politiques sur les marcheacutes et dans le domaine commercial nrsquoont eacuteteacute que faiblement eacutetudieacutees en lien avec les systegravemes alimentaires dans les pays agrave revenu faible et intermeacutediairerdquo Il est donc neacutecessaire de mettre davantage lrsquoaccent sur ce ldquochaicircnon manquantrdquo au niveau de cette marge de manœuvre politique entre les politiques agricoles et les politiques orienteacutees vers les consommateurs (GloPAn 2015)

En effet les politiques des pouvoirs publics influent sur la capaciteacute de lrsquoagriculture et des systegravemes alimentaires agrave contribuer agrave des habitudes alimentaires saines et agrave lrsquoameacutelioration de la nutrition (FAO 2015) Il ne srsquoagit pas de la seule influence ni mecircme de la plus forte mais si elles sont strateacutegiquement eacutelaboreacutees les politiques des pouvoirs publics peuvent assurer la fourniture de biens publics catalyser lrsquoaide du secteur priveacute pour apporter des contributions positives et creacuteer des mesures incitatives qui guident les consommateurs vers les bons choix Ce document deacutecrit plusieurs politiques publiques et opportuniteacutes drsquoinvestissement susceptibles drsquoameacuteliorer les reacutesultats en termes de nutrition et de santeacute Il souligne eacutegalement plusieurs strateacutegies envisageables par les gouvernements pour encourager le secteur priveacute agrave investir dans la capaciteacute de lrsquoagriculture agrave obtenir des reacutesultats plus sains Le secteur priveacute est un partenaire crucial les inteacuterecircts priveacutes repreacutesentent la plus grande part des investissements reacutealiseacutes dans lrsquoagriculture (FAO 2012) mais ils continueront agrave accorder une place insuffisante aux enjeux de nutrition tant que les gouvernements ne lanceront pas des mesures incitatives favorisant les beacuteneacutefices sociaux et environnementaux crsquoest-agrave-dire tant qursquoils ne creacuteeront pas un environnement plus favorable en termes de risques et de rentabiliteacute

Partant du constat que les besoins en matiegravere de politiques leur faisabiliteacute et leurs objectifs sont speacutecifiques agrave chaque contexte ce document propose une typologie des systegravemes alimentaires depuis le type ldquoruralrdquo jusqursquoau type ldquoindustrielldquo et formule des conseils sur les investissements les plus approprieacutes pour reacutepondre aux besoins de chaque type Un chapitre compleacutementaire illustrant les diffeacuterentes composantes drsquoun systegraveme alimentaire est preacutesenteacute ci-dessous3

3 LrsquoAnnexe A propose un examen des donneacutees disponibles sur les interventions drsquoameacutelioration de la nutrition deacutefinies selon cinq approches diffeacuterentes au sein des systegravemes alimentaires 1) interventions pour que les chaicircnes de valeur accordent plus drsquoimportance aux enjeux de nutrition 2) mise en œuvre de pratiques agricoles speacutecifiques 3) ameacutelioration de la gouvernance et des institutions 4) ameacutelioration des infrastructures et 5) promotion des nouvelles technologies et des activiteacutes de RampD

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Qursquoest-ce qursquoun systegraveme alimentaire sain

21 Composantes drsquoun systegraveme alimentaire

Les systegravemes alimentaires englobent les multiples eacutetapes de transformation des ressources naturelles et des efforts humains en denreacutees alimentaires neacutecessaires agrave la vie humaine Ces eacutetapes (depuis lrsquoexploitation agricole jusqursquoaux eaux useacutees domestiques) comprennent la culture la reacutecolte la transformation lrsquoemballage la distribution le marketing la commercialisation la consommation et lrsquoeacutelimination des deacutechets La plupart de ces eacutetapes sont regroupeacutees dans ce qui est appeleacute le laquo cocircteacute de lrsquooffre raquo du systegraveme alimentaire et elles impliquent souvent des chaicircnes drsquoapprovisionnement complexes et sophistiqueacutees alors que des chaicircnes drsquoapprovisionnement plus courtes et plus simples pourraient permettre -et permettent encore aujourdrsquohui- de proposer des options saines dans de nombreuses communauteacutes Du laquo cocircteacute de la demande raquo la reacutealiteacute est aussi contrasteacutee drsquoun pays agrave lrsquoautre et deacutepend des prix de la situation geacuteographique des preacutefeacuterences des consommateurs de leur sensibilisation de leurs goucircts de leurs habitudes culturelles et de leur perception En seacutelectionnant les investissements (publics et priveacutes) approprieacutes il est possible drsquoameacuteliorer lrsquoefficaciteacute au niveau de chacune de ces eacutetapes agrave atteindre divers objectifs notamment lrsquoameacutelioration de la nutrition

Figure 1 Cadre pour lrsquoeacutevaluation des effets drsquoun systegraveme alimentaire

La Figure 1 illustre dans le deacutetail les nombreux facteurs qui influent sur le type drsquoaliments qui sont produits et consommeacutes dans un pays reacuteveacutelant ainsi plusieurs opportuniteacutes drsquoinvestissement dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition Neacuteanmoins tous les systegravemes alimentaires sont diffeacuterents Les investissements doivent donc ecirctre speacutecifiquement adapteacutes

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Source Nesheim MC et al 2015 A Framework for Assessing Effects of the Food System US Institute of Medicine

Document de consultation

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au contexte et neacutecessitent certains eacuteleacutements porteurs Par exemple lrsquoaugmentation de la capaciteacute de production de produits frais peacuterissables destineacutes aux marcheacutes urbains est une strateacutegie viable en faveur de la nutrition uniquement si la capaciteacute de transport de distribution et de reacutefrigeacuteration est approprieacutee et fiable Ainsi les investissements doivent ecirctre adapteacutes au niveau de deacuteveloppement existant dans le secteur agricole avec un laquo eacutechafaudage raquo progressif des investissements plus complexes Ce document ne propose pas une eacutevaluation exhaustive de toutes les options drsquoinvestissements possibles pour ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels mais plutocirct une eacutevaluation des donneacutees actuellement disponibles sur plusieurs types drsquoinvestissements (portant sur la production la consommation et drsquoautres aspects des systegravemes alimentaires) envisageables pour ameacuteliorer la nutrition en identifiant les domaines ougrave des donneacutees compleacutementaires sont neacutecessaires Dans cet objectif le caractegravere tregraves limiteacute des donneacutees disponibles sur les investissements dans lrsquoagriculture (FAO 2013) pose un problegraveme de taille Des informations financiegraveres ou eacuteconomiques permettant de deacuteterminer quels investissements sont les plus rentables au fil du temps font partie des besoins les plus eacutevidents aujourdrsquohui

22 Comprendre les diffeacuterences des systegravemes alimentaires

Des analyses reacutecentes45 srsquoappuient sur cinq caracteacuteristiques importantes pour eacutelaborer une typologie des systegravemes alimentaires la deacutemographie la productiviteacute agricole la durabiliteacute environnementale la disponibiliteacute et la diversiteacute des aliments et enfin lrsquoaccessibiliteacute des aliments La deacutemographie reflegravete le degreacute drsquourbanisation drsquoun pays et donc la transition rurale-urbaine qui srsquoy opegravere et les changements concomitants des modes de vie et des habitudes alimentaires mais aussi les changements au sein des chaicircnes de valeur6 Les caracteacuteristiques de consommation sont en partie refleacuteteacutees par la disponibiliteacute et la diversiteacute des aliments Le manque de donneacutees empecircche toute cateacutegorisation plus preacutecise des systegravemes alimentaires Neacuteanmoins ces cinq aspects repreacutesentent des caracteacuteristiques cleacutes des systegravemes alimentaires7 La typologie des systegravemes alimentaires a pour objectif de passer drsquoune cateacutegorisation des pays uniquement fondeacutee sur des indices de productiviteacute (ex PIB) agrave une conceptualisation plus nuanceacutee des systegravemes alimentaires Cette typologie montre que plusieurs indicateurs peuvent ecirctre utiliseacutes pour eacutevaluer la maniegravere dont un systegraveme alimentaire influe sur les reacutesultats nutritionnels dans un pays Cette deacutefinition multidimensionnelle reprend lrsquoapproche adopteacutee pour la compreacutehension des systegravemes de santeacute depuis 2002 jusqursquoagrave aujourdrsquohui (OMS 2000)

Figure 2 Part de lrsquoagriculture dans le PIB pour chaque type de systegraveme alimentaire

4 La typologie des systegravemes alimentaires a eacuteteacute preacutepareacutee pour le Rapport sur la nutrition mondiale de 2015 Pour plus de deacutetails sur la meacutethodologie et sur lrsquoapplication de cette typologie aux reacutesultats en termes de nutrition et de santeacute voir le chapitre 7

5 Cette approche reprend la meacutethode employeacutee par Reytar et al (2014) pour deacutefinir des indicateurs drsquoagriculture durable6 Une forte urbanisation est correacuteleacutee agrave une transformation structurelle des systegravemes alimentaires qui conduit agrave une augmentation de lrsquooffre drsquoaliments hautement

transformeacutes et une reacuteduction de la diversiteacute de la production primaire (voir Banque mondiale 2008 Nugent 2011 Reardon et al 2012 Hawkes et al 2012)7 Les thegravemes non traiteacutes ici -et plusieurs sources srsquoy rapportant- sont par exemple la reacutesilience (CIMSANS) la durabiliteacute socio-eacuteconomique (CIMSANS) la gestion

agricole inteacutegreacutee (San Diego Foodshed Assessment) la gouvernance (ATNI) et le secteur social (IOM)

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Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Le tableau 1 illustre cinq types de systegravemes alimentaires en citant plusieurs exemples de pays pour chaque type La figure 2 montre que la part de lrsquoagriculture dans le PIB est fortement lieacutee au type de systegraveme alimentaire la part de lrsquoagriculture dans le PIB des pays aux plus hauts revenus est plus petite tandis qursquoelle est plus importante dans les pays agrave plus faibles revenus Cela suggegravere que mecircme si tous les pays quel que soit le type de leur systegraveme alimentaire disposent de plusieurs opportuniteacutes drsquoinvestissement pour ameacuteliorer leurs reacutesultats en termes drsquoalimentation et de nutrition lrsquoinvestissement dans lrsquoagriculture et dans les chaicircnes alimentaires est plus justifieacute sur le plan eacuteconomique dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type 4 ou 5 (Banque mondiale 2008) La compreacutehension des principales caracteacuteristiques des diffeacuterents types de systegravemes alimentaires permet drsquoadapter ces investissements en fonction des reacutesultats viseacutes8910

Tableau 1 Caracteacuteristiques des cinq types de systegravemes alimentaires

23 Reacutesultats sanitaires et nutritionnels pour chaque type de systegraveme alimentaire

Les systegravemes alimentaires ne sont pas en eux-mecircmes bons ou mauvais sains ou malsains Ils peuvent neacuteanmoins contribuer agrave lrsquoobtention de reacutesultats plus ou moins souhaitables en termes de nutrition (ex deacuteveloppement normal des enfants plutocirct que retards de croissance) de santeacute (ex taux de glyceacutemie normaux plutocirct que problegravemes de diabegravete) et drsquoenvironnement (ex sols sains plutocirct que sols pollueacutes) Le tableau 2 propose une description geacuteneacuterale des reacutesultats constateacutes pour chaque type de systegravemes alimentaires depuis le type rural (Systegraveme alimentaire 5) jusqursquoau type industriel (Systegraveme alimentaire 1) Agrave la lecture de ce tableau il est important de noter que de nombreux reacutesultats sont speacutecifiques agrave un type de systegraveme alimentaire preacutecis Neacuteanmoins mecircme lorsque plusieurs pays entrent dans la mecircme cateacutegorie typologique des diffeacuterences importantes existent entre ces pays concernant ces reacutesultats Par ailleurs les systegravemes alimentaires deacutefinis agrave lrsquoeacutechelle des pays sont forceacutement des systegravemes-types extrecircmement geacuteneacuteralisateurs qui omettent drsquoimportantes variations entre les pays des variations qui sont mieux refleacuteteacutees par lrsquoanalyse des chaicircnes drsquoapprovisionnement des produits

8 Eacutemissions totales (eacuteqCO2) issues de lrsquoagriculture par habitant (FAO 2011 et donneacutees deacutemographiques de la Banque mondiale 2011) 9 Apport (c-agrave-d production) drsquoeacutenergie assureacute par la consommation de ceacutereacuteales de racines et de tubercules en pourcentage des disponibiliteacutes eacutenergeacutetiques

alimentaires (FAO Indicateurs de la seacutecuriteacute alimentaire 2011)10 Proportion des deacutepenses des consommateurs par personne consacreacutee aux produits alimentaires et aux boissons non alcooliseacutees telle que deacuteduite du rapport

Euromonitor entre les ldquoDeacutepenses des consommateurs en produits alimentaires et boissons non alcooliseacuteesrdquo et le total des ldquoDeacutepenses des consommateursrdquo (Euromonitor 2014)

Systegraveme alimentaire 1 Systegraveme alimentaire 2 Systegraveme alimentaire 3 Systegraveme alimentaire 4 Systegraveme alimentaire 5

bull Industriel Niveaux eacutetendus de la productiviteacute agricole et des eacutemissions drsquoeacutequivalent CO2 forte urbanisation faible deacutependance aux aliments de base (apport eacutenergeacutetique assureacute par les aliments de base 9

bull Mixte Productiviteacute agricole modeacutereacutee faibles eacutemissions urbanisation infeacuterieure faible deacutependance aux aliments de base9

bull En transition Mecircme niveau drsquourbanisation que pour le Systegraveme 2 mais productiviteacute agricole largement infeacuterieure plus grande deacutependance aux aliments de base et plus large part du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation10

bull Eacutemergent Urbanisation et productiviteacute agricole plus faibles que dans les Systegravemes 1 agrave 3 faibles eacutemissions drsquoeacutequivalent CO2 plus grande deacutependance aux aliments de base9

bull Rural Systegravemes aux niveaux drsquourbanisation et de productiviteacute agricole les plus bas faibles eacutemissions drsquoeacutequivalent CO2 systegravemes caracteacuteriseacutes par la plus forte deacutependance aux aliments de base9 et par la part du budget consacreacutee agrave la nourriture la plus eacuteleveacutee10

bull Eacutetats-Unis Danemark Coreacutee Canada Liban Suegravede Australie

bull Suisse Bulgarie Italie Estonie Allemagne Hongrie Barbade

bull Ukraine Eacutequateur Breacutesil Malaisie Maurice Guyana

bull Honduras Namibie Thaiumllande Ouzbeacutekistan Chine Cameroun

bull Seacuteneacutegal Neacutepal Indoneacutesie Eacutethiopie Bangladesh

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En regravegle geacuteneacuterale agrave mesure que les pays eacutevoluent drsquoun systegraveme de type rural vers un systegraveme industriel les reacutegimes alimentaires se diversifient et integravegrent davantage drsquoaliments transformeacutes et emballeacutes et plus de proteacuteines de tous types notamment des proteacuteines animales La deacutependance aux aliments de base se reacuteduit ainsi que geacuteneacuteralement la volatiliteacute des prix des aliments La part du budget des meacutenages consacreacutee agrave lrsquoalimentation varie de 50 ou plus dans les pays ayant un systegraveme alimentaire de type rural jusqursquoagrave moins de 20 dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type industriel La deacutenutrition et lrsquoobeacutesiteacute (ldquodouble fardeau de la malnutritionrdquo) coexistent dans tous les pays agrave un degreacute plus ou moins eacuteleveacute Elles sont particuliegraverement prononceacutees dans les Systegravemes alimentaires 3 agrave 5 et constituent un problegraveme particuliegraverement eacutepineux dans certains pays correspondant au Type 5 Lrsquoencadreacute 1 donne des exemples nationaux drsquoexpeacuteriences meneacutees cocircteacute producteur et cocircteacute consommateur dans trois types de systegravemes alimentaires correspondant agrave des pays agrave revenu eacuteleveacute agrave revenu intermeacutediaire de tranche supeacuterieure ou agrave faible revenu1112

Tableau 2 Reacutesultats constateacutes pour chaque type de systegraveme alimentaire

Les descriptions sommaires ci-dessus montrent qursquoil existe des besoins tregraves varieacutes en termes drsquoinvestissement pour chacun des cinq types de systegravemes alimentaires Ideacutealement les choix drsquoinvestissement devraient se fonder sur une eacutevaluation des taux de rentabiliteacute relatifs dans le contexte speacutecifiquement concerneacute et les ressources devraient ecirctre affecteacutees lagrave ougrave les meilleures rentabiliteacutes sont obtenues en reacutepondant parallegravelement agrave un souci drsquoeacutequiteacute Malheureusement tregraves peu drsquoinformations sont publiquement disponibles sur la rentabiliteacute eacuteconomique ou mecircme financiegravere des diffeacuterents investissements reacutealiseacutes dans lrsquoagriculture vis-agrave-vis des reacutesultats sanitaires et nutritionnels

11 Un reacutegime varieacute est deacutefini ici comme un reacutegime alimentaire comportant suffisamment de calories et de proteacuteines et deacutependant peu des aliments de base12 Eacutevidemment il existe drsquoautres MNT lieacutees au reacutegime alimentaire (notamment les maladies cardiovasculaires) qui varient drsquoun type de systegraveme agrave lrsquoautre Les auteurs

ont neacuteanmoins seacutelectionneacute un nombre limiteacute de reacutesultats sanitaires indeacutesirables facilement attribuables au reacutegime alimentaire (IFPRI 2015)

Reacutesultat eacutetudieacute dans le systegraveme alimentaire

Systegraveme alimentaire 1Industriel (productiviteacuteeacuteleveacutee etforte urbanisation)

Systegraveme alimentaire 2Mixte(productiviteacuteeacuteleveacutee maisurbanisation et eacutemissions plus faibles)

Systegraveme alimentaire 3En transition(mecircme niveaudrsquourbanisation que pour le Systegraveme 2 mais productiviteacute plus faible)

Systegraveme alimentaire 4Eacutemergent(urbanisation etproductiviteacute plus faibles que pour les Systegravemes 1 agrave 3)

Systegraveme alimentaire 5Rural(systegravemecorrespondant aux niveaux drsquourbanisation et de productiviteacute les plus bas)

Diversiteacute11 et disponibiliteacute fiable des aliments

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes avec beaucoup drsquoaliments transformeacutes emballeacutes et de proteacuteines animales

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes eacutequilibreacutes en termes de sources de proteacuteines

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes avec beaucoup drsquoaliments frais + apports en proteacuteines

bull Moins diversifieacute quelques produits transformeacutes beaucoup de produits frais

bull Reacutegimes les moins varieacutes avec peu de sources de proteacuteines (animales ou autres)

Accessibiliteacute des aliments

bull Part faible du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation prix stables

bull Part faible du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation prix stables

bull Part modeacutereacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation plus grande volatiliteacute des prix

bull Part eacuteleveacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation systegraveme ougrave les prix sont les plus volatiles

bull Part eacuteleveacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation forte volatiliteacute des prix

Santeacute et nutrition12 bull Essentiellement surpoidsdiabegravete

bull Essentiellement surpoidsdiabegravete

bull Moins de surpoids quelques retards de croissance

bull Nombreux retards de croissance faible obeacutesiteacute chez lrsquoenfant forte obeacutesiteacute chez lrsquoadulte

bull Nombreux retards de croissance double fardeau apparition du problegraveme drsquoobeacutesiteacute chez lrsquoenfant

Tableau preacutepareacute agrave partir des donneacutees de lrsquoIFPRI (2015) Les qualificatifs employeacutes dans ce tableau (comme laquo eacuteleveacute raquo laquo modeacutereacute raquo laquo faible raquo) sont relatifs Pour plus de preacutecisions sur les seuils correspondants voir les donneacutees de lrsquoIFPRI (2015) Les sources utiliseacutees incluent Indice de volatiliteacute des prix alimentaires (FAO 2011) Volume de vente au deacutetail des aliments frais et emballeacutes en kg par habitant (Euromonitor 2014) Disponibiliteacutes proteacuteiques moyennes (moyenne sur 3 ans) en grammes par habitant et par jour (FAO 2011) Part du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation (Euromonitor 2014 ndash voir note de bas de page ndeg9) Retards de croissance et surpoids chez lrsquoenfant (UNICEF diverses anneacutees) Surpoids chez lrsquoadulte (OMS 2014) Preacutevalence du diabegravete (IDF 2014)

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Encadreacute 1Reacutesultats constateacutes dans divers systegravemes alimentaires nationaux - Allemagne Breacutesil Indoneacutesie Seacuteneacutegal

Allemagne Systegraveme alimentaire de type 2 - Mixte

Agrave de nombreux eacutegards lrsquoAllemagne ressemble aux autres pays riches mais comme son systegraveme alimentaire est de type 2 elle beacuteneacuteficie drsquoune diversiteacute et drsquoune disponibiliteacute alimentaires leacutegegraverement infeacuterieures et elle est un peu moins affecteacutee par lrsquoobeacutesiteacute infantile que les pays ayant un systegraveme alimentaire de type 1 Parallegravelement lrsquoAllemagne est confronteacutee agrave un gros problegraveme drsquoobeacutesiteacute et de surpoids dans sa population et cherche des moyens drsquoœuvrer pour une offre alimentaire plus saine Ses initiatives comprennent la reformulation des produits pour reacuteduire les teneurs en sel en sucre et en mauvaises graisses ainsi que des mesures incitatives pour favoriser une alimentation et des regravegles alimentaires saines dans les cantines scolaires Du cocircteacute de lrsquooffre lrsquoAllemagne tente drsquoameacuteliorer la diversification de son offre alimentaire en soutenant les agriculteurs et les chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole de maniegravere agrave encourager les consommateurs agrave opter pour une plus large diversiteacute alimentaire LrsquoAllemagne eacutetudie de pregraves les liens entre alimentation et agriculture pour trouver des moyens drsquoameacuteliorer la production durable et la qualiteacute des aliments La question des deacutechets alimentaires est actuellement au centre de lrsquoattention internationale En Allemagne ce problegraveme est traiteacute dans le cadre drsquoune approche ferme axeacutee sur les comportements alimentaires des consommateurs LrsquoAllemagne a creacuteeacute le programme INFORM en 2009 pour encourager les habitudes alimentaires saines et lrsquoactiviteacute physique

Breacutesil Systegraveme alimentaire de type 3 - En transition

Environ 85 pour cent de la population breacutesilienne vit dans des zones urbaines et la part de la diversiteacute eacutenergeacutetique fournie par les ceacutereacuteales racines et tubercules (c-agrave-d aliments de base) est relativement faible Neacuteanmoins les Breacutesiliens consomment quotidiennement pregraves de trois fois moins de fruits et leacutegumes que ce qui est recommandeacute (six portions de fruits etou leacutegumes par jour) et les sucres et graisses satureacutees constituent environ 12 et 10 pour cent respectivement de leur reacutegime alimentaire Mecircme si la sous-alimentation au Breacutesil a baisseacute depuis les anneacutees 1970 six pour cent de la population breacutesilienne en souffre encore aujourdrsquohui (Graziano Da Silva 2011) Mais depuis lrsquoobeacutesiteacute a remplaceacute la sous-alimentation en tant que principale forme de malnutrition chez les adultes en 2008 plus de 53 pour cent des Breacutesiliens de 25 ans ou plus eacutetaient en surpoids ou obegraveses (OMS) Le Breacutesil a deacutemontreacute sa capaciteacute agrave mettre en œuvre des mesures fortes du cocircteacute de lrsquooffre afin de lutter contre le problegraveme du surpoids chez lrsquoadulte et contre les mauvaises habitudes alimentaires En 2014 les centrales drsquoapprovisionnement de fruits et leacutegumes au Breacutesil (CEASA) ont lanceacute une campagne baptiseacutee ldquoEncourager la consommation de fruits et de leacutegumes au sein de lrsquoapprovisionnement alimentaire centralrdquo La premiegravere phase (actuellement en cours) de cette campagne vise agrave ameacuteliorer la disponibiliteacute des fruits et leacutegumes en ciblant les neacutegociants les diffeacuterents acteurs opeacuterant sous licence des CEASA et les producteurs La seconde phase visera lrsquoaugmentation de la demande de fruits et leacutegumes par la diffusion drsquoinformations aupregraves des consommateurs et la promotion des habitudes alimentaires saines (Hawkes 2015)

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Indoneacutesie Systegraveme alimentaire de type 5 - Rural

LrsquoIndoneacutesie pays agrave revenu intermeacutediaire de la tranche infeacuterieure a connu un formidable essor eacuteconomique au cours des quarante derniegraveres anneacutees et son revenu moyen par habitant a atteint 3 475 $ en 2013 avec une espeacuterance de vie moyenne de 71 ans Malgreacute cet essor eacuteconomique et des ameacuteliorations sanitaires la pauvreteacute et le double fardeau de la malnutrition constituent de gros problegravemes dont se preacuteoccupent les deacutecideurs politiques nationaux Nombre de foyers affecteacutes par ce double fardeau habitent dans des zones urbaines ougrave ils ont accegraves agrave un plus large choix de plats cuisineacutes transformeacutes et de repas de restauration rapide et ougrave les emplois et les modes de vie sont moins exigeants physiquement (Roemling et al 2013) Le problegraveme du diabegravete progresse mais reste agrave un niveau plus bas que dans les pays voisins (Martiniuk et al 2011) Dans les zones rurales la faible diversiteacute de lrsquoalimentation rend les populations vulneacuterables face aux flambeacutees des prix alimentaires et les expose agrave des carences en micronutriments Une intervention politique forte visant agrave atteindre la seacutecuriteacute alimentaire dans le pays agrave partir de lrsquooffre nationale drsquoaliments a contribueacute agrave perpeacutetuer une eacuteconomie du riz tenace eacutegalement renforceacutee par des goucircts et preacutefeacuterences de consommation durables privileacutegiant une grande consommation de riz LrsquoIndoneacutesie a tout un passeacute de promotion de la nutrition mais les actions mises en œuvre se sont cibleacutees sur des interventions speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer la santeacute maternelle et infantile (allaitement et alimentation compleacutementaire suppleacutementation en micronutriments et planning familial) Les politiques alimentaires se sont concentreacutees sur la stabilisation des prix du riz et nrsquoont accordeacute que peu drsquoattention agrave la diversification des cultures vivriegraveres La lutte contre le double fardeau de la malnutrition neacutecessite drsquoadopter de nouvelles approches pour promouvoir une plus grande diversiteacute dans la production et la consommation alimentaires une meilleure hygiegravene et un mode de vie plus actif incluant une pratique physique reacuteguliegravere et un controcircle du poids (Soekirman 2011)

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Seacuteneacutegal Systegraveme alimentaire de type 5 - Rural

Le Seacuteneacutegal est un pays agrave revenu intermeacutediaire de la tranche infeacuterieure situeacute sur la Cocircte Ouest de lrsquoAfrique Sa population est jeune sur ses 14 millions drsquohabitants 44 pour cent a moins de 15 ans (Banque mondiale 2014) Pregraves de 20 pour cent de la population est exposeacutee agrave lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire avec une grande dispariteacute entre les communauteacutes rurales (251 pour cent) et urbaines (122 pour cent) (Wuehler et al 2011) La deacutenutrition constitue le principal problegraveme de nutrition Par exemple la preacutevalence de lrsquoaneacutemie ferriprive est tregraves eacuteleveacutee et affecte 71 pour cent des enfants de moins de 5 ans 61 pour cent des femmes enceintes et 54 pour cent des femmes en acircge de procreacuteer (USAID 2014) Ceci a de lourdes conseacutequences en termes de santeacute et de deacuteveloppement pour ces groupes deacutemographiques

Le Seacuteneacutegal a fait de reacuteels progregraves contre la malnutrition au cours des vingt derniegraveres anneacutees notamment avec la reacuteduction du taux de retard de croissance chez les enfants de moins de 5 ans et une reacuteduction drsquoenviron 40 de la mortaliteacute infanto-juveacutenile au cours des 5 derniegraveres anneacutees uniquement (Wuehler et al 2011) Ces progregraves sont vraisemblablement attribuables aux mesures suivantes campagne agrave large eacutechelle de suppleacutementation en vitamine A mise en œuvre drsquoun programme national de nutrition extension des interventions pour la survie de lrsquoenfant (gracircce au projet BASICS Soutien de base agrave lrsquoinstitutionnalisation de la survie de lrsquoenfant 1994-2006) et ameacutelioration de la communication pour favoriser ldquoun changement de comportement harmoniseacuterdquo (Wuehler et al 2011)

Les avanceacutees en termes de croissance eacuteconomique et de bien-ecirctre geacuteneacuteral ont eacuteteacute plus modeacutereacutees Alors que la croissance moyenne des pays subsahariens au cours des derniegraveres anneacutees srsquoeacutetablit agrave pregraves de 6 le Seacuteneacutegal nrsquoa enregistreacute qursquoune croissance de 4 entre 2000 et 2010 et de 33 seulement depuis 2006 (USAID 2014) Par ailleurs lrsquoextension du secteur agricole ne repreacutesente qursquoune faible part de cette croissance eacuteconomique Mecircme si lrsquoagriculture emploie 68 de la population active du pays elle ne repreacutesente que 14 du PIB national (Wuhler et al 2011) Le deacuteveloppement agricole a eacuteteacute freineacute par une faible gouvernance un climat drsquoinvestissement peu favorable et lrsquointensification de la concurrence internationale Drsquoautres contraintes se greffent agrave cette situation peacutenuries eacutenergeacutetiques reacutepeacuteteacutees seacutecheresses et inondations autant de problegravemes qui rendent difficile lrsquoentreacutee dans le secteur agricole Le taux de pauvreteacute nrsquoa que faiblement baisseacute (de 483 en 2005 agrave 467 en 2011) avec une dispariteacute croissante entre les zones rurales (571) et la capitale urbaine Dakar (261) (USAID 2014)

Au Seacuteneacutegal le secteur agricole a un gros potentiel de deacuteveloppement et de geacuteneacuteration drsquoun stimulus eacuteconomique plus important pour le pays Selon Feed the Future le gouvernement seacuteneacutegalais a augmenteacute ses investissements dans lrsquoagriculture de plus de 10 par an (Feed the Future 2015) De plus les investissements financeacutes par Millenial Challenge Corporation (MCC) au nord-ouest du pays ougrave la culture de riz est preacutedominante devraient ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute de lrsquoirrigation de 7 800 hectares et la capaciteacute de production de 32 500 hectares et ces ameacuteliorations devraient beacuteneacuteficier agrave pregraves de 270 000 petits exploitants (MCC 2015) Gracircce agrave lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux via un port drsquoimportance majeure agrave lrsquoabondance des terres arables et agrave des entrepreneurs motiveacutes un essor eacuteconomique impulseacute par lrsquoagriculture semble tout agrave fait faisable La production horticole pour lrsquoexport tout comme pour le marcheacute inteacuterieur devrait ecirctre un secteur drsquoexpansion

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3 Investissements visant lrsquoameacutelioration de la nutrition dans diffeacuterents systegravemes alimentaires

Les objectifs des investissements du secteur public sont larges Ils incluent la reacuteduction de la pauvreteacute et de la faim la fourniture de biens publics qui complegravetent les investissements priveacutes et la creacuteation de beacuteneacutefices sociaux et environnementaux (FAO 2012) La nutrition est rarement un objectif premier explicite de lrsquoagriculture mais une attention croissante est accordeacutee agrave lrsquoimpact de lrsquoagriculture et des systegravemes de nutrition sur lrsquoobjectif drsquoameacutelioration de la nutrition notamment avec les investissements dits ldquosensibles agrave la nutritionrdquo Agrave chaque type de systegraveme alimentaire correspondent des opportuniteacutes drsquoinvestissement diffeacuterentes et des contraintes speacutecifiques associeacutees agrave lrsquoobjectif drsquoameacutelioration de la nutrition Les paragraphes suivants traitent des principales caracteacuteristiques des systegravemes alimentaires preacuteceacutedemment deacutefinis ainsi que des opportuniteacutes et contraintes correspondantes dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition Pour simplifier les choses les cinq types de systegravemes alimentaires preacuteceacutedemment deacutefinis seront regroupeacutes en trois cateacutegories IndustrielMixte En transition et EacutemergentRural

31 Systegravemes alimentaires de type industrielmixte (systegravemes 1 et 2)

Les systegravemes alimentaires industriels et mixtes sont caracteacuteriseacutes par des chaicircnes drsquoapprovisionnement et de valeur complexes et geacuteneacuteralement par des niveaux eacuteleveacutes de transformation des aliments13 Les puissants acteurs de la grande distribution et de la transformation des produits peuvent avoir une influence consideacuterable sur la valeur nutritionnelle des aliments produits (Gereffi et al 2009) Les chaicircnes drsquoapprovisionnement complexes peuvent favoriser la disponibiliteacute et lrsquoabordabiliteacute des produits alimentaires gracircce agrave lrsquoaugmentation de la productiviteacute et de lrsquoefficaciteacute de lrsquoapprovisionnement Neacuteanmoins ces avantages peuvent ecirctre contrebalanceacutes par des reacuteductions dans la varieacuteteacute des produits et par un plus grand accegraves aux produits transformeacutes (ex Gereffi et al 2009)

En fait les chaicircnes de valeur et drsquoapprovisionnement complexes et inteacutegreacutees verticalement peuvent finalement priver de choix les consommateurs (Banque mondiale 2008) La production des exploitations agricoles est souvent faccedilonneacutee par les besoins et les preacutefeacuterences des industriels de la transformation des grossistes et des transporteurs dont les activiteacutes sont elles-mecircmes faccedilonneacutees par les demandes des fabricants Ces derniers agrave leur tour reacutepondent aux besoins des principaux distributeurs bas coucircts longues dureacutees de conversation et qualiteacute uniforme Agrave aucun stade des chaicircnes drsquoapprovisionnement actuelles la nutrition nrsquoest une preacuteoccupation premiegravere Il est neacutecessaire drsquoameacuteliorer le secteur de la distribution de deacutetail pour maintenir une diversiteacute de points de vente pour les consommateurs Il est eacutegalement neacutecessaire drsquoameacuteliorer lrsquoaccegraves aux produits frais notamment dans les zones urbaines ougrave les effets coupleacutes des activiteacutes de la distribution de gros et des enseignes de la grande distribution limitent les options alimentaires pour les consommateurs les plus pauvres

Des solutions pourraient ecirctre trouveacutees en ne ciblant pas uniquement la production agricole de faccedilon isoleacutee mais en cherchant eacutegalement agrave changer la maniegravere dont les ingreacutedients de base sont substitueacutes transformeacutes distribueacutes et

13 Food systems that have undergone structural transformation have longer supply chains more highly processed foods and less diversity in primary production (see World Bank 2008 Nugent 2011 Reardon et al 2012 Hawkes et al 2012)

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commercialiseacutes (Hawkes 2012) En effet dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte parallegravelement agrave la sensibilisation du consommateur des mesures de reacuteglementation et drsquoincitation destineacutees agrave modeler lrsquooffre pourraient figurer parmi les actions les plus efficientes et efficaces pour ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels

Au sein des chaicircnes de valeur les approches ciblant les activiteacutes des gros acteurs de la transformation et de la distribution de deacutetail pourraient avoir un impact sensible sur les reacutesultats nutritionnels Il pourrait srsquoagir par exemple drsquoinciter les grandes entreprise agrave reformuler leurs produits en utilisant des ingreacutedients plus sains de creacuteer et drsquoappliquer des reacuteglementations imposant drsquoinformer le consommateur (ex lrsquoeacutetiquetage nutritionnel obligatoire peut pousser les industriels agrave reformuler drsquoeux-mecircmes leurs produits [Hawkes 2015]) Pour ameacuteliorer la santeacute nutritionnelle et environnementale des communauteacutes une solution consiste agrave promouvoir lrsquoapprovisionnement local en mettant les producteurs en relation avec les fournisseurs les plus proches comme les restaurateurs les marcheacutes et les institutions publiques

Mecircme si des solutions sont envisageables en aval la production agricole et les politiques qui lrsquoinfluencent restent des eacuteleacutements majeurs agrave consideacuterer pour ameacuteliorer la disponibiliteacute de produits sains dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte Or les programmes de subventionnement de lrsquoagriculture mis en place dans de nombreux systegravemes alimentaires de type industriel et certains systegravemes de type mixte constituent un obstacle majeur agrave la formulation et agrave la commercialisation drsquoaliments plus sains Dans les pays doteacutes de programmes de ce type les politiques alimentaires et agricoles ont eu un effet deacuteleacutetegravere agrave long terme lrsquoaide srsquoest concentreacutee autour de quelques produits (ceacutereacuteales produits laitiers beacutetail sucre) qui inondent aujourdrsquohui les chaicircnes drsquoapprovisionnement alimentaire (Anand et al 2015) Ce subventionnement de produits peu sains nrsquoest pas lrsquoapanage des pays riches Anderson et al (2013) ont montreacute comment les subventions agricoles dans certains pays en deacuteveloppement creacuteent des incitations preacutejudiciables si bien que les politiques des pouvoirs publics vont agrave lrsquoinverse de la creacuteation et du maintien de chaicircnes drsquoapprovisionnement alimentaire saines Mecircme si les subventions pourraient eacutegalement cibler des produits agricoles sains cette pratique est moins reacutepandue et de magnitude beaucoup plus limiteacutee Drsquoimportants efforts politiques et eacuteconomiques sont neacutecessaires pour repenser ces systegravemes de subventionnement agricole deacutesuets et preacutejudiciables et pour deacutefinir une voie vers une plus grande coheacuterence entre lrsquoagriculture et les objectifs de santeacute

Contraintes

bull Chaicircnes drsquoapprovisionnement longues et complexes modeleacutees par la puissante industrie agroalimentaire (ex gros producteurs gros industriels de la transformation alimentaire et gros distributeurs avec ces trois fonctions geacuteneacuteralement inteacutegreacutees verticalement au sein drsquoune mecircme multinationale)

bull Sensibilisation limiteacutee des consommateurs concernant les avantages en termes de santeacute des aliments nutritifs et concernant les vrais coucircts des aliments plus mauvais pour la santeacute

Investissements

bull Prioriteacute agrave donner agrave la qualiteacute et agrave la diversiteacute et non plus agrave un nombre limiteacute de ceacutereacuteales et de produits drsquoorigine animale

bull Fourniture drsquoaliments plus sains dans certains lieux speacutecifiques (ex eacutecoles hocircpitaux) et nouvelles regravegles en la matiegravere

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bull Raccourcissement des chaicircnes drsquoapprovisionnement (c-agrave-d promotion des chaicircnes drsquoapprovisionnement locales)

bull Promotion drsquoun choix plus eacuteclaireacute de la part des consommateurs gracircce agrave lrsquoeacutetiquetage nutritionnel au marketing social et agrave la sensibilisation en matiegravere de nutrition

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

bull Fiscaliteacute alimentaire coheacuterente avec les objectifs de santeacute programmes publics de subventions destineacutes aux tranches de revenus les plus bas pour favoriser la consommation drsquoaliments sains

bull Reformulation volontaire ou obligatoire des produits

32 Systegravemes alimentaires en transition (systegraveme 3)

Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires En transition (systegraveme 3) ont une meilleure productiviteacute agricole que les systegravemes alimentaires de type eacutemergent ou rural (systegravemes 4 et 5) et ils connaissent les mecircmes transformations structurelles que celles qui se sont deacutejagrave opeacutereacutees dans les systegravemes de type industriel ou mixte Agrave mesure qursquoaugmente lrsquourbanisation les produits alimentaires proviennent de plus en plus de chaicircnes drsquoapprovisionnement et chaicircnes de valeur complexes domineacutees par les gros acteurs de la grande distribution et de lrsquoindustrie de transformation alimentaire Mecircme si lrsquoaugmentation de la productiviteacute reste une prioriteacute dans ces pays les gouvernements devraient privileacutegier les investissements qui modegravelent le systegraveme alimentaire en pleine mutation et la maniegravere dont les produits alimentaires sont traiteacutes et transformeacutes aux eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte dans les chaicircnes de valeur

De nouvelles reacuteglementations et des partenariats avec le secteur priveacute peuvent inciter les acteurs eacutemergents de la distribution de deacutetail et de la transformation alimentaire agrave deacutevelopper des chaicircnes de valeur sensibles aux enjeux de nutrition Il srsquoagirait par exemple de creacuteer des mesures incitatives pour la production et la consommation drsquoaliments enrichis et denses sur le plan nutritionnel Pour peacuterenniser sur le long terme des chaicircnes de valeur axeacutees sur la nutrition plusieurs mesures sont possibles consolidation des organisations de producteurs aide aux technologies agrave petite eacutechelle et ameacutelioration des opeacuterations posteacuterieures agrave la reacutecolte par des investissements visant agrave ameacuteliorer le stockage et le transport

Contraintes

bull Chaicircnes drsquoapprovisionnement de plus en plus complexes limiteacutees par des lacunes technologiques aux eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte (ex chaicircnes du froid)

bull Augmentation de lrsquooffre et de la demande de produits transformeacutes

bull Sensibilisation limiteacutee des consommateurs concernant les avantages en termes de santeacute des aliments nutritifs et concernant les vrais coucircts des aliments plus mauvais pour la santeacute

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Investissements

bull Relier les petits exploitants agrave des chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes agrave forte valeur sous lrsquoimpulsion de lrsquoessor des grands centres urbains

bull Inteacutegrer les enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur en ameacuteliorant les opeacuterations posteacuterieures agrave la reacutecolte en appliquant des normes de seacutecuriteacute sanitaire et en incorporant des cultures plus nutritives (y compris des aliments enrichis)

bull Encourager la demande drsquoaliments nutritifs gracircce agrave la diffeacuterentiation des produits des emballages et des eacutetiquetages

bull Fournir des aliments plus sains dans certains lieux speacutecifiques (ex eacutecoles hocircpitaux) et eacutetablir de nouvelles regravegles en la matiegravere

bull Promouvoir un choix plus eacuteclaireacute de la part des consommateurs gracircce agrave lrsquoeacutetiquetage nutritionnel au marketing social et agrave la sensibilisation agrave la nutrition

bull Reacuteglementer normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

bull Lancer des campagnes dirigeacutees par les pouvoirs publics pour inciter agrave la reformulation volontaire des produits

bull Aider les petits exploitants agricoles agrave satisfaire les contraintes de production (ex organisation de producteurs respect des normes de qualiteacute et de seacutecuriteacute sanitaire)

33 Systegravemes alimentaires de type eacutemergent ou rural (systegravemes 4 et 5)

Dans de nombreuses reacutegions des pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type eacutemergent ou rural les marcheacutes peuvent ecirctre peu deacuteveloppeacutes et difficiles agrave atteindre ce qui pousse les meacutenages agrave ecirctre partiellement ou entiegraverement autosuffisants pour leur approvisionnement alimentaire (Muller 2009) Dans ce contexte les meacutenages deacutecident des aliments agrave produire en fonction de leurs besoins de consommation ce qui relie donc directement la production alimentaire aux objectifs nutritionnels des meacutenages Par conseacutequent les investissements ciblant la production des meacutenages peuvent ecirctre plus rentables dans les reacutegions ougrave les chaicircnes alimentaires sont les moins deacuteveloppeacutees

Le chemin entre une production destineacutee agrave sa propre consommation et une meilleure nutrition est illustreacute dans une eacutetude analysant les effets de posseacuteder une vache sur la consommation quotidienne de produits laitiers par les enfants et sur la reacuteduction des retards de croissance en Inde (Hoddinott et al 2013) Agrave ces deux eacutegards les auteurs ont observeacute des effets positifs du fait de posseacuteder une vache mais uniquement pour les meacutenages vivant dans des villages nrsquoayant pas accegraves aux marcheacutes Aucun effet positif nrsquoa eacuteteacute constateacute pour les meacutenages ayant accegraves aux marcheacutes Cela suggegravere que dans les zones beacuteneacuteficiant drsquoun accegraves limiteacute aux marcheacutes les interventions qui augmentent directement lrsquoaccegraves des meacutenages agrave des aliments denses sur le plan nutritionnel constituent des strateacutegies agricoles prometteuses

Dans un exemple comparable eacutegalement en Inde une initiative de production de produits laitiers par de petits exploitants a reacuteussi agrave tirer parti drsquoune approche de la chaicircne de valeur visant agrave ameacuteliorer et consolider les liens commerciaux existants Lrsquoinitiative a fonctionneacute agrave plusieurs niveaux de la chaicircne de valeur au niveau des exploitants agricoles (introduction de technologies ameacuteliorant la productiviteacute et creacuteation de coopeacuteratives) au niveau politique (faccedilonnement de lrsquoenvironnement politique) et au niveau commercial (ameacutelioration des eacutetapes drsquoapprovisionnement de transformation et de commercialisation du lait notamment en reliant les zones rurales et urbaines indiennes gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures) (Cunningham 2009) Lrsquoinitiative srsquoest eacutetendue jusqursquoagrave inteacutegrer 13 millions de membres et gracircce agrave des investissements cibleacutes lrsquoInde est passeacutee drsquoun statut de pays importateur de produits laitiers agrave celui de premier producteur de lait de chegravevre et de bufflonne et de sixiegraveme plus grand producteur de lait de vache agrave lrsquoeacutechelle internationale

Document de consultation

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Lorsqursquoil est possible pour les neacutegociants et les distributeurs de deacutetail drsquoatteindre les producteurs les interventions visant agrave ameacuteliorer les liens commerciaux peuvent srsquoaveacuterer plus efficaces compte tenu du manque de ressources Ce type drsquoapproches des chaicircnes de valeur peuvent ecirctre efficaces pour surmonter les contraintes lieacutees agrave lrsquooffre et agrave la demande de produits et aliments nutritifs Les services de vulgarisation agricole qursquoils soient publics ou priveacutes peuvent ecirctre extrecircmement utiles pour construire des liens commerciaux Hawkes et al (2011) proposent un cadre pour lrsquoutilisation de diffeacuterentes approches de la chaicircne de valeur dans des contextes caracteacuteriseacutes par une agriculture de subsistance Ces interventions sont meneacutees tout au long de la chaicircne drsquoapprovisionnement en commenccedilant par une aide cibleacutee aux producteurs pour finir au niveau de la commercialisation de la sensibilisation des consommateurs et de lrsquoeacuteducation agrave la nutrition

Outre des investissements visant agrave accroicirctre la diversiteacute de production des meacutenages et agrave ameacuteliorer les liens commerciaux les pays et reacutegions doteacutes de systegravemes alimentaires de type rural neacutecessitent des investissements publics dans les infrastructures Pregraves de soixante pour cent de la population rurale du Nigeacuteria doit parcourir plus de deux kilomegravetres pour atteindre la premiegravere route praticable en toute saison et 65 pour cent nrsquoa pas accegraves agrave lrsquoeacutelectriciteacute (Banque mondiale 2008) Malgreacute le caractegravere limiteacute des donneacutees visant agrave deacuteterminer si les investissements dans les infrastructures contribuent directement agrave obtenir des reacutesultats positifs en termes de nutrition et de santeacute (Headey 2012) il est possible de dire que les investissements dans les reacuteseaux routiers ruraux peuvent deacuteclencher des synergies positives avec drsquoautres secteurs et avoir des reacutepercussions sur les reacutesultats de santeacute et de nutrition Gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures les exploitants agricoles peuvent acceacuteder agrave drsquoautres marcheacutes et reacuteduire les pertes apregraves la reacutecolte ce qui permet aux populations rurales drsquoobtenir des revenus suppleacutementaires et une meilleure seacutecuriteacute alimentaire Les investissements dans les techniques drsquoirrigation et autres technologies ameacuteliorant la productiviteacute et les investissements dans les infrastructures peuvent eacutegalement entraicircner des beacuteneacutefices nutritionnels consideacuterables partout ougrave la productiviteacute agricole est faible et ougrave les meacutecanismes drsquoirrigation sont deacuteficients ou inexistants

Dans les pays ougrave preacutedomine une agriculture rurale la capaciteacute des gouvernements peut ecirctre insuffisante pour reacutealiser les interventions et les investissements reacutepertorieacutes ci-dessous Certaines de ces mesures peuvent ecirctre plus efficacement mises en œuvre par des approches deacutecentraliseacutees gracircce agrave des organisations non-gouvernementales (Headey 2012) ou agrave des partenariats public-priveacute (PPP) Un grand nombre de nouveaux PPP ont eacuteteacute constitueacutes au cours des derniegraveres anneacutees mais peu drsquoeacutetudes ont eacuteteacute meneacutees pour eacutevaluer leur impact sur les reacutesultats nutritionnels Seule veacuteritable exception le programme HarvestPlus Challenge qui promeut la biofortification des aliments de base et integravegre des objectifs de nutrition explicites (Meenakshi et al 2010 FAO 2012)

Enfin les socieacuteteacutes agroalimentaires transnationales investissent de plus en plus dans des filiales eacutetrangegraveres pour augmenter les ventes dans les pays en deacuteveloppement (Hawkes 2005) Par conseacutequent dans les pays correspondant aux systegravemes 4 et 5 il pourrait aussi ecirctre beacuteneacutefique drsquoencourager les investissements eacutetrangers directs (IED) sensibles agrave la nutrition parallegravelement agrave un encadrement reacuteglementaire de lrsquoindustrie agroalimentaire en matiegravere de santeacute et de seacutecuriteacute sanitaire par les pouvoirs publics

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Contraintes

bull Marcheacutes non deacuteveloppeacutes faibles liens commerciaux lacunes dans la chaicircne drsquoapprovisionnement dysfonctionnements des marcheacutes coucircts de transaction eacuteleveacutes

bull Faible productiviteacute agricole des petits exploitants familiaux souvent engageacutes dans une agriculture de subsistance

bull Accegraves limiteacute par les producteurs aux intrants et aux capitaux

bull Infrastructures souvent rudimentaires

bull Manque de diversiteacute dans la production peu drsquooptions denses sur le plan nutritionnel pour la consommation

Investissements

bull Augmentation des deacutepenses publiques en faveur drsquoune agriculture saine

bull Investissements dans les infrastructures (ex routes entre les exploitations agricoles et les marcheacutes irrigation et meilleur accegraves agrave lrsquoeau)

bull Augmentation de la demande drsquoaliments agrave forte valeur nutritionnelle et de leur accegraves

bull Reacutevision des droits de proprieacuteteacute fonciegravere

bull Interventions agricoles agrave la fois au niveau des producteurs et au niveau des meacutenages

bull Programmes deacutecentraliseacutes publicspriveacutes de vulgarisation agricole sensibles agrave la nutrition portant notamment sur la microfinance la technologie et autres outils et intrants (ex technologie mobile pour srsquoinformer des conditions des marcheacutes outils et technologies permettant drsquoeacuteconomiser du temps et de la main drsquoœuvre lutte contre les ravageurs ameacutelioration des varieacuteteacutes cultiveacutees)

bull Connexion entre les petits exploitants agricoles et les chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes gracircce agrave diverses approches de la chaicircne de valeur

bull Inteacutegration des enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur par lrsquoameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et des normes de seacutecuriteacute sanitaire et par la promotion des aliments nutritifs (y compris des aliments enrichis)

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

Document de consultation

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Application de la typologie des systegravemes alimentaires aux choix drsquoinvestissement

La typologie des systegravemes alimentaires permet de mieux cerner les diffeacuterents besoins et les diffeacuterentes opportuniteacutes drsquoinvestissement des pays qui mettent en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type rural dont la croissance eacuteconomique reste tregraves deacutependante agrave lrsquoagriculture sont confronteacutes agrave un dilemme speacutecifique lorsqursquoils tentent de satisfaire les besoins de consommation actuels de leur population tout en investissant pour le futur afin drsquoameacuteliorer agrave la fois leurs reacutesultats eacuteconomiques et les reacutesultats nutritionnels Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type industriel font face agrave une seacuterie de deacutefis totalement diffeacuterents dont la plupart ont trait agrave lrsquoapprovisionnement de produits frais locaux abordables en deacutepit drsquoune industrie agroalimentaire tregraves efficiente fortement meacutecaniseacutee et verticalement inteacutegreacutee qui privileacutegie les prix bas les longues dureacutees de conservation et une qualiteacute uniforme plutocirct que les enjeux nutritionnels Autant dans les systegravemes de type rural que dans ceux de type industriel un investissement preacutecautionneux dans lrsquoagriculture les systegravemes alimentaires et les institutions peuvent aujourdrsquohui preacuteparer les conditions qui permettront drsquoobtenir des systegravemes alimentaires plus sains demain

Le tableau 3 reacutepertorie plusieurs cateacutegories de politiques drsquoinvestissement dont la capaciteacute agrave ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels est prouveacutee par certaines donneacutees -soit par des investissements orienteacutes vers les producteurs soit par des investissements orienteacutes vers les consommateurs Les exploitants agricoles sont eacutegalement des consommateurs et dans de nombreux cas lrsquoaide agrave la production peut entraicircner une augmentation de la consommation des meacutenages agricoles Par conseacutequent certains investissements reacutepondent aux besoins des deux cocircteacutes du tableau ci-dessous Comme la qualiteacute des donneacutees probantes disponibles est variable et que pour la plupart des politiques drsquoinvestissement eacutevoqueacutees elles ne deacutemontrent pas explicitement un impact direct sur la nutrition lrsquoAnnexe A propose un examen partiel des donneacutees disponibles pour lrsquoutilisation de ces politiques dans lrsquooptique drsquoobtenir des systegravemes alimentaires sains Il convient de souligner que certaines de ces politiques sont particuliegraverement pertinentes dans des systegravemes alimentaires speacutecifiques Par exemple les activiteacutes de recherche et deacuteveloppement (RampD) portant sur la reformulation des produits sont particuliegraverement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type industrielmixte ougrave les consommateurs sont tregraves deacutependants agrave lrsquooffre de produits transformeacutes

Tableau 3 Cateacutegories drsquoinvestissement pour des systegravemes alimentaires sains

4

Investissements affectant la nutrition cocircteacute Production Investissements affectant la nutrition cocircteacute Consommation

bull Contrats avec les producteurs coopeacuteratives et autres organisations collectives

bull Commercialisation par le biais des supermarcheacutes

bull Ameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et reacuteduction des pertes

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Infrastructures irrigation routes eacutelectriciteacute approvisionnement en eau

bull Reacuteforme des reacutegimes fonciers

bull Communication

bull Biofortification et enrichissement des aliments

bull Creacuteation de la demande pour des aliments produits localement et ameacutelioration de leur accegraves

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Drsquoapregraves lrsquoanalyse des donneacutees disponibles des eacuteleacutements suffisamment probants montrent que certaines interventions peuvent ameacuteliorer la nutrition la diversiteacute de la production et des aliments et les moyens de subsistance des exploitants agricoles (IFPRI 2014 Berti 2004 Malapit et al 2013 Behrman et al 2012) Cette analyse reacutevegravele eacutegalement que certains objectifs politiques (comme lrsquoaugmentation de lrsquoattention porteacutee agrave la nutrition dans les dispositifs de protection sociale et lrsquoameacutelioration de lrsquoaccegraves agrave des aliments nutritifs au niveau des meacutenages ou au niveau institutionnel) sont beacuteneacutefiques dans tous les contextes quel que soit le type de systegraveme alimentaire Les actions meneacutees pour atteindre ces objectifs ameacuteliorent vraisemblablement de faccedilon directe les choix des consommateurs et lrsquoaccegraves agrave des aliments sains et leur efficaciteacute est solidement attesteacutee (ex les initiatives ldquoOportunidadesrdquo au Mexique et ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo dans lrsquoIowa aux Eacutetats-Unis)

Neacuteanmoins la typologie des systegravemes alimentaires reacutevegravele eacutegalement que les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements reacutepondent agrave des besoins distincts en termes de nutrition si bien que les prioriteacutes agrave recommander varient en fonction des pays Il nrsquoest certainement pas surprenant que parmi les investissements les plus cruellement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent (systegravemes alimentaires 4 et 5) figurent les investissements dans les infrastructures utiliseacutees pour la production et pour les activiteacutes apregraves reacutecolte qui sont coucircteuses et neacutecessitent un effort drsquoinvestissement prolongeacute dans le temps Mais dans ces contextes des investissements moins lourds en faveur des jardins potagers et de lrsquoeacutelevage de beacutetail au niveau des meacutenages sont eacutegalement rentables

Document de consultation

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Des changements institutionnels sont neacutecessaires dans tous les types de systegravemes alimentaires mecircme srsquoils ne doivent pas forceacutement prendre la mecircme forme Dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent les organisations non-gouvernementales (ONG) jouent un rocircle deacuteterminant lorsque la capaciteacute des pouvoirs publics est faible Cela implique que les investissements destineacutes agrave consolider et agrave utiliser les ONG pour ameacuteliorer la sensibilisation des meacutenages leur capaciteacute agrave produire des aliments nutritifs et leur accegraves agrave des aliments nutritifs pourraient efficacement ouvrir la voie vers une meilleure nutrition Dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires en transition (systegravemes alimentaires de type 3) des reacuteformes institutionnelles visant agrave renforcer la capaciteacute des organisations de producteurs agrave neacutegocier avec la grande distribution et agrave augmenter la valeur ajouteacutee des produits sont des investissements pertinents Enfin dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte des mesures leacutegislatives et reacuteglementaires pourraient ecirctre neacutecessaires pour permettre aux institutions publiques (cantines scolaires hocircpitaux etc) de srsquoapprovisionner aupregraves drsquoexploitants agricoles locaux ameacuteliorant ainsi la fraicirccheur et la diversiteacute des aliments proposeacutes aux usagers

Lrsquoanalyse proposeacutee ici comporte des limites importantes Premiegraverement -et avant tout- pratiquement aucune donneacutee financiegravere ou eacuteconomique nrsquoest disponible sur la plupart des investissements deacutecrits ci-dessus agrave quelques exceptions pregraves et particuliegraverement concernant les investissements infrastructurels (FAO 2012 Hoddinott et al 2013) Lrsquoabsence drsquoinformations financiegraveres limite consideacuterablement la possibiliteacute de comparer les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements et de deacuteterminer un taux de rentabiliteacute financiegravere indicatif ou mecircme un rapport coucirct-efficaciteacute Il est donc impossible drsquoaffirmer avec certitude que lrsquoune quelconque de ces strateacutegies (pas mecircme celles pour lesquelles il existe des preuves fiables attestant de reacutesultats positifs) constitue un ldquobonrdquo investissement au sens classique de ce terme Il nrsquoy a rien de fondamentalement aberrant agrave cela eacutetant donneacute que les investissements du secteur public nrsquoont geacuteneacuteralement pas agrave deacutemontrer le mecircme type de rentabiliteacute financiegravere qursquoexige le secteur priveacute Neacuteanmoins il serait preacutefeacuterable de pouvoir calculer les taux de rentabiliteacute dans le but de comparer et eacuteventuellement de classer les diffeacuterents investissements envisageables eacutetant donneacute que les ressources publiques disponibles pour investir dans la nutrition sont limiteacutees et que ces mesures font partie des critegraveres preacutevisionnels consideacutereacutes par les banques de deacuteveloppement dans leur deacutecision concernant les precircts attribueacutes au secteur public Par ailleurs comme cela a eacuteteacute le cas avec les investissements expresseacutement axeacutes sur la nutrition eacutetudieacutes dans les seacuteries 2008 et 2013 de The Lancet sur la nutrition maternelle et infantile (Bhutta et al 2008 amp 2013) des eacutevaluations coucircts-beacuteneacutefices approuveacutees par des universitaires pourraient catalyser et harmoniser les investissements des donateurs en creacuteant un consensus sur les investissements agrave privileacutegier

Deuxiegravemement ce document propose une eacutevaluation qualitative des donneacutees de recherche concernant les investissements speacutecifiquement axeacutes sur lrsquoagriculture sur la nutrition et autres types drsquoinvestissements dans une optique drsquoameacutelioration des reacutesultats des systegravemes alimentaires (Annexe A) Cet examen partiel montre que plusieurs approches drsquoinvestissement sont plus pertinentes dans certains types de systegravemes alimentaires que dans drsquoautres Neacuteanmoins cet examen des donneacutees disponibles se fonde sur les reacutesultats drsquoun nombre limiteacute drsquoeacutetudes heacuteteacuterogegravenes reacutealiseacutees dans un nombre limiteacute de contextes

Enfin le fruit de ce travail reacutevegravele une certaine ambiguumliteacute dans la Recommandation 17 du Cadre drsquoaction invitant agrave utiliser des ldquopolitiques drsquoinvestissementrdquo pour accomplir des politiques drsquoalimentation et de nutrition En effet comme cela a eacuteteacute indiqueacute preacuteceacutedemment le terme investissement est geacuteneacuteralement employeacute pour deacutesigner les deacutepenses visant agrave accroicirctre les beacuteneacutefices agrave lrsquoavenir Un grand nombre drsquointerventions et de politiques de ce type ont eacuteteacute eacutevoqueacutees lors de la CIN2 et en drsquoautres occasions par les responsables officiels et les organisations de deacutefense de la santeacute et de la nutrition et elles ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport Neacuteanmoins drsquoautres interventions visant agrave ameacuteliorer les reacutesultats sanitaires et nutritionnels sont deacutesigneacutees de faccedilon plus juste par drsquoautres termes Il srsquoagit des mesures de consommation (inteacutegration drsquoaliments plus sains dans les menus des cantines scolaires) des mesures reacuteglementaires (taxation des boissons et aliments mauvais pour la santeacute) ou des mesures de transferts (utilisation de dispositifs de protection sociale pour encourager les habitudes alimentaires saines) Comme ces interventions offrent des avantages deacutemontreacutes en matiegravere de santeacute et de nutrition elles sont essentielles dans la mise en œuvre du CdA CIN2 Les plus favorables ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport mecircme si elles ne sont pas senseacutees deacutegager un rendement futur

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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5 Conclusions et recommandations

Ce rapport analyse les donneacutees actuellement disponibles sur les investissements en faveur de systegravemes alimentaires sains dans la ligneacutee du Cadre drsquoaction de la CIN2 Recommandation 17 Ce rapport emploie une typologie des systegravemes alimentaires extraite du Rapport sur la nutrition mondiale de 2015 qui permet de diffeacuterencier les pays en fonction des caracteacuteristiques de leur systegraveme alimentaire Il en ressort qursquoil existe de consideacuterables diffeacuterences entre les systegravemes alimentaires si bien que les pays doivent proceacuteder agrave des investissements diffeacuterents pour reacutepondre agrave leurs besoins speacutecifiques en termes drsquoalimentation et de nutrition Il apparaicirct eacutegalement que de nombreux types drsquoinvestissements et drsquoinvestisseurs peuvent ecirctre impliqueacutes dans lrsquoobjectif drsquoameacutelioration des reacutesultats sanitaires et nutritionnels des systegravemes alimentaires le secteur public le secteur priveacute et les meacutenages

Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo sont drsquoapregraves cette typologie essentiellement des pays agrave faible revenu La deacutenutrition reste un problegraveme majeur dans ces pays mecircme si certains sont eacutegalement confronteacutes agrave une preacutevalence croissante du surpoids et de lrsquoobeacutesiteacute qui traduisent un changement rapide dans les systegravemes alimentaires et les conditions de nutrition Ces pays peuvent tirer profit drsquoun large eacuteventail drsquoinvestissements notamment ceux ciblant lrsquoameacutelioration des infrastructures et de la productiviteacute agricole mais aussi de strateacutegies visant agrave offrir des choix alimentaires plus diversifieacutes agrave leur population au moyen des chaicircnes de valeur alimentaires ou de la production des meacutenages Nombre de ces investissements ameacutelioreront agrave lrsquoavenir les rentabiliteacutes eacuteconomiques et agricoles Leur coucirct est geacuteneacuteralement tregraves lourd par rapport au niveau de revenu des pays concerneacutes (mais cela est aussi le cas pour certains des investissements neacutecessaires dans les pays plus deacuteveloppeacutes)

Document de consultation

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En revanche dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoen transitionrdquo les reacutegimes alimentaires sont deacutejagrave plus varieacutes avec un apport raisonnable de produits frais et de proteacuteines La consommation de produits emballeacutes y augmente et quelques problegravemes de deacutenutrition persistent (retards de croissance essentiellement) Dans ces pays les investissements devraient prioritairement cibler les chaicircnes de valeur pour les aliments secondaires en renforccedilant notamment la technologie de la chaicircne du froid et en reacuteglant drsquoautres problegravemes au niveau des eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte ce qui permettrait drsquoameacuteliorer la productiviteacute geacuteneacuterale du secteur tout en ameacuteliorant lrsquoaccegraves aux aliments sains et la sensibilisation cocircteacute consommateurs Certains de ces investissements peuvent ecirctre coucircteux mais en moyenne ils le sont moins que les investissements infrastructurels si urgemment neacutecessaires dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo Pour reacutesumer les systegravemes alimentaires laquo en transition raquo offrent geacuteneacuteralement une diversiteacute correcte et une bonne disponibiliteacute des aliments mais ils peuvent ameacuteliorer leurs beacuteneacutefices eacuteconomiques et sanitaires en reacutealisant les bons investissements

Pour les systegravemes de type ldquoindustrielrdquo ou ldquomixterdquo les choix drsquoinvestissement devraient avant tout viser une meilleure coheacuterence des politiques publiques avec les objectifs de santeacute et de nutrition en soutenant notamment la production speacutecialiseacutee et de produits frais plutocirct que la culture de quelques varieacuteteacutes de ceacutereacuteales Il y est neacutecessaire drsquoopeacuterer des changements dans les politiques et la gouvernance dans lrsquooptique de favoriser les comportements de consommation sains et de limiter certaines pratiques et dominations industrielles Ces changements sont peu coucircteux en termes financiers mais ils sont politiquement difficiles

Les pays qui souhaitent mettre en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 disposent drsquoune grande varieacuteteacute drsquooptions drsquoinvestissements en faveur de systegravemes alimentaires plus sains Ces options vont depuis les ameacuteliorations agrave grande eacutechelle des infrastructures jusqursquoagrave des soutiens techniques et des aides agrave la commercialisation de plus petite eacutechelle en passant par des mesures drsquoincitation et de sensibilisation des consommateurs Certaines neacutecessitent de lourdes deacutepenses financiegraveres qui seront rentabiliseacutees au bout de plusieurs anneacutees par lrsquoobtention drsquoune agriculture plus productive et plus sensible aux enjeux nutritionnels tandis que drsquoautres nrsquoimpliquent pas reacuteellement de deacutepenses financiegraveres mais uniquement des mesures de reacuteglementation

Il existe encore de profondes lacunes en termes de donneacutees disponibles pour les pays et les investisseurs concernant les options drsquoinvestissement approprieacutees et celles agrave privileacutegier en fonction du type de systegraveme alimentaire et du contexte de nutrition Il faut espeacuterer que les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres coopeacutereront avec les acteurs de la nutrition pour fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees sur les interventions les plus prometteuses eacutevoqueacutees dans ce rapport de maniegravere agrave ce que les pays quel que soit le type de leur systegraveme alimentaire puissent faire des choix eacuteclaireacutes entre les diverses options drsquoinvestissement

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Annexe

Examen des donneacutees disponibles sur la creacuteation de systegravemes alimentaires sains au moyen drsquoinvestissements sensibles agrave la nutrition Interventions agricoles en faveur drsquoune meilleure nutrition

En deacutepit de donneacutees extrecircmement limiteacutees et disparates il semble que les strateacutegies agricoles soient prometteuses pour ameacuteliorer lrsquoeacutetat nutritionnel Encore moins drsquoeacuteleacutements probants sont disponibles sur les strateacutegies ciblant les systegravemes alimentaires dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition en fait il nrsquoexiste aucune litteacuterature sur ce sujet en dehors de celle traitant des politiques agricoles et de quelques politiques axeacutees sur la population et affectant lrsquoindustrie Lrsquoexamen bref et partiel proposeacute dans ce chapitre se concentre sur lrsquoagriculture un thegraveme sur lequel plusieurs contributions cleacutes sont disponibles Certaines des cateacutegories drsquoinvestissement eacutevoqueacutees ci-dessous affectent la nutrition par le biais de la production de la consommation ou par drsquoautres types de canaux

Lrsquoagriculture peut influer sur la nutrition par diffeacuterentes voies dont quatre sont identifieacutees dans la litteacuterature comme constituant des facteurs cleacutes (Ruel amp Alderman 2013) (i) prix des aliments (ii) revenus issus de lrsquoagriculture (iii) consommation de sa propre production due agrave des imperfections du marcheacute et (iv) facteurs lieacutes au sexe Si au niveau des meacutenages lrsquoagriculture a des effets sur la nutrition ces effets sont tregraves vraisemblablement lieacutes agrave un ou plusieurs de ces facteurs Lrsquoexamen de 23 eacutetudes sur cinq types drsquointerventions (biofortification jardins potagers deacuteveloppement de la production laitiegravere pecircche et eacutelevage de beacutetail) reacutevegravele une augmentation de la production et de la consommation par les meacutenages des produits alimentaires cibleacutes par ces interventions Les donneacutees disponibles sont mitigeacutees quant aux effets des interventions agricoles sur drsquoautres aspects notamment sur les apports en micronutriments et lrsquoeacutetat nutritionnel ou sur les revenus Les auteurs attribuent ceci aux insuffisances des eacutetudes en termes de puissance statistique et de collecte des donneacutees plutocirct qursquoagrave un veacuteritable manque drsquoefficaciteacute des programmes (Masset et al 2011)

Un examen anteacuterieur de 30 eacutetudes sur des interventions agricoles (comprenant des interventions en faveur des jardins potagers des interventions en faveur de lrsquoeacutelevage de beacutetail des interventions combineacutees favorisant agrave la fois le jardinage potager et lrsquoeacutelevage et des programmes drsquoirrigation) a reacuteveacuteleacute que la plupart de ces interventions avaient augmenteacute la production alimentaire et que sur ces 30 eacutetudes 19 avaient ameacutelioreacute la nutrition au niveau des meacutenages Sur ces 19 interventions ayant ameacutelioreacute la nutrition 14 avaient investi dans diffeacuterents types de capital (humain financier physique et social) (Berti 2004) Ces deux examens soulignent que le manque de rigueur et lrsquoextrecircme heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des meacutethodes entre les eacutetudes limitent la capaciteacute drsquoanalyse et de geacuteneacuteralisation des reacutesultats (Berti 2004 Masset et al 2011) Cet eacutecueil a eacutegalement eacuteteacute identifieacute dans un autre examen de 27 projets agricoles qui a conclu que les donneacutees probantes attestant drsquoun impact des strateacutegies de production agricole sur lrsquoameacutelioration de la nutrition des femmes et des enfants restaient limiteacutees en grande partie agrave cause des limitations meacutethodologiques des eacutetudes examineacutees par les auteurs (Girard et al 2012)

Document de consultation

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Selon Girard et al (2012) les strateacutegies agricoles ont invariablement et sensiblement ameacutelioreacute les reacutegimes alimentaires et les apports en vitamine A des femmes et des enfants mecircme si cela ne srsquoest pas traduit par des effets positifs sur le statut en vitamine A lrsquoaneacutemie ou la morbiditeacute Plusieurs des eacutetudes qursquoils ont examineacutees ont eu des effets significatifs sur les problegravemes de retard de croissance et drsquoeacutemaciation contrairement agrave ce qui est dit dans le reacutesumeacute des auteurs

Contrats de production et organisations de producteurs

Des contrats de production entre des agriculteurs et le secteur priveacute ont permis aux agriculteurs drsquoacceacuteder aux intrants aux creacutedits et aux services de vulgarisation neacutecessaires (Banque mondiale 2008 Asian Development Bank 2012) En outre gracircce agrave ce type de contrats des petits exploitants agricoles ont pu beacuteneacuteficier de prix et de marcheacutes assureacutes et les entreprises ont partageacute les risques de production et de commercialisation avec les producteurs Neacuteanmoins pour que les petits exploitants puissent tirer profit de lrsquoagriculture contractuelle les conditions preacutealables requises sont nombreuses Ils doivent pouvoir acceacuteder aux routes et aux services drsquoinformation et ils peuvent avoir besoin de se regrouper en organisations eacutetant donneacute que les fournisseurs et les grossistes preacutefegraverent geacuteneacuteralement passer contrat avec des organisations de producteurs qui peuvent contribuer agrave garantir la qualiteacute et la livraison des produits en temps voulu (Taren amp Alaofegrave 2013)

Canaux de la grande distribution

Les pays en deacuteveloppement ont connu un rapide deacuteveloppement des supermarcheacutes suite agrave des transformations du cocircteacute de lrsquooffre et de la demande Les supermarcheacutes peuvent ecirctre deacutetenus par des enseignes locales ou internationales Ils offrent geacuteneacuteralement un large choix drsquoaliments et de produits divers dans un mecircme lieu Par inteacutegration verticale et horizontale (Reardon et al 2012) ils sont souvent deacutetenus par les mecircmes groupes dans lesquels sont concentreacutees les activiteacutes de distribution et drsquoautres fonctions du systegraveme alimentaire Malgreacute les risques inheacuterents agrave ce mode de fonctionnement des eacutetudes ont essentiellement reacuteveacuteleacute des impacts positifs des nouveaux canaux de la grande distribution sur la productiviteacute agricole les prix de vente et les revenus Selon Chege et al (2015) au Kenya les agriculteurs intervenant dans les canaux de la grande distribution ont des revenus plus eacuteleveacutes et produisent plus de fruits et de leacutegumes Les auteurs montrent que ces deux facteurs (revenus et choix de la production veacutegeacutetale) ont eu des effets positifs sur la nutrition les meacutenages agricoles qui approvisionnent les supermarcheacutes consomment pregraves de 15 agrave 20 plus de calories de fer et de zinc et 30 plus de vitamines A Agrave noter neacuteanmoins que la commercialisation favorise la speacutecialisation ce qui reacuteduit la diversiteacute de la production des agriculteurs consideacutereacutes individuellement

Gestion des activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte et reacuteduction des pertes

Les projets de deacuteveloppement des marcheacutes ou de la chaicircne de valeur agricole peuvent eacutegalement ameacuteliorer les activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte avec des effets positifs sur lrsquoeacutetat nutritionnel En effet en ameacuteliorant les techniques de manutention de stockage et de conservation lrsquooptimisation des activiteacutes apregraves reacutecolte entraicircne un lissage de la consommation et augmente la disponibiliteacute tout au long de lrsquoanneacutee drsquoaliments frais et nutritifs Plus particuliegraverement des meacutethodes de conservation preacutecautionneuses permettent de preacuteserver les teneurs en nutriments et de reacuteduire lrsquoutilisation de sucre de sel et drsquoautres ingreacutedients ajouteacutes De plus lrsquoameacutelioration des activiteacutes apregraves reacutecolte augmente la qualiteacute et la quantiteacute des reacutecoltes ce qui se traduit par une augmentation des revenus (Copenhagen Consensus Center 2015)

Creacuteation de la demande pour des aliments cultiveacutes localement et ameacutelioration de leur accegraves

Un programme meneacute aux Eacutetats-Unis dans lrsquoIowa a permis de consideacuterablement augmenter les ventes des productions agricoles locales aux restaurants coopeacuteratives et autres institutions (Ranum amp Wiemerslage 2011) Les producteurs locaux ont ainsi eacuteteacute mis en relation avec des marcheacutes jusqursquoalors inexploiteacutes (ex cantines scolaires) avec une coordination des niveaux de prix et en ciblant avant tout les produits de deuxiegraveme cateacutegorie De plus les producteurs ont beacuteneacuteficieacute de formations et de subventions pour les aider agrave financer des serres agrave diversifier leur production et agrave ameacuteliorer leurs

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eacutequipements de stockage Ce programme associeacute agrave la marque commerciale preacuteexistante ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo (achetez frais achetez local) ciblait les consommateurs par des activiteacutes de sensibilisation et drsquoeacuteducation inteacutegrant des deacutegustations de produits et des rencontres autour du projet de rapprochement des agriculteurs locaux et des eacutetablissements scolaires Ce programme a permis de piloter six projets au sein drsquoeacutetablissements scolaires dans lesquels lrsquoeacuteducation agrave la nutrition a eacuteteacute inteacutegreacutee aux programmes peacutedagogiques dont les enseignants ont reccedilu une formation et ougrave des reacuteseaux de distribution ont eacuteteacute creacuteeacutes pour inteacutegrer des produits locaux dans les menus des cantines scolaires Enfin le programme a ducirc faire du lobbyisme pour obtenir des changements dans la politique de lrsquoEacutetat afin de permettre aux institutions publiques de srsquoapprovisionner localement Conseacutecutivement agrave ce programme les agriculteurs ont constateacute une ameacutelioration qualitative et quantitative de leur production et les achats drsquoaliments locaux par les restaurants les coopeacuteratives alimentaires et les institutions locales ont augmenteacute de plus drsquoun demi-million drsquoUSD

Jardins potagers

Les impacts positifs des interventions en faveur des jardins potagers sur lrsquoeacutetat nutritionnel les revenus et les habitudes alimentaires sont aujourdrsquohui bien documenteacutes (Taren amp Alaofegrave 2013) Mecircme si certaines interventions ciblent prioritairement la production de leacutegumineuses et de tubercules les productions de fruits de leacutegumes drsquoherbes culinaires et de condiments restent les plus courantes (Taren amp Alaofegrave 2013) Par exemple au Neacutepal une intervention meneacutee en faveur des jardins potagers des meacutenages en association avec une campagne de sensibilisation agrave la nutrition a permis drsquoaugmenter les connaissances sur la nutrition des participants ainsi que la diversiteacute de leur reacutegime alimentaire Les participants ont eacutegalement eu davantage tendance agrave donner des aliments compleacutementaires aux nourrissons et agrave correctement conserver leurs aliments (Jones et al 2005)

Un examen de ces interventions agricoles a reacuteveacuteleacute que sur les neuf interventions en faveur des jardins potagers eacutetudieacutees toutes ont eu des effets positifs -modeacutereacutes agrave eacuteleveacutes- sur les reacutegimes alimentaires Sur les trois interventions pour lesquelles des donneacutees anthropomeacutetriques ont eacuteteacute releveacutees toutes ont permis de reacuteduire les problegravemes drsquoinsuffisance pondeacuterale drsquoeacutemaciation et de retard de croissance chez les enfants Les interventions en faveur des jardins potagers soutiennent favorablement la comparaison avec les autres types drsquointerventions examineacutees mais les auteurs font remarquer que la plupart de ces actions en faveur des jardins potagers inteacutegraient un objectif de nutrition explicite et un investissement en capital humain ce qui nrsquoest pas le cas avec la plupart des autres types drsquointerventions Par conseacutequent il est difficile de comparer les interventions en faveur des jardins potagers avec les autres types drsquointerventions et drsquoisoler les raisons qui expliquent leur succegraves Cela montre neacuteanmoins que les interventions inteacutegrant des investissements diversifieacutes dans diffeacuterents types de capital (comme lrsquoeacuteducation nutritionnelle et la prise en compte de lrsquoeacutegaliteacute entre les sexes) reacuteussissent mieux que celles qui ne le font pas (Berti 2004)

Diversiteacute des cultures

Dans un examen des strateacutegies agricoles visant agrave ameacuteliorer la nutrition Carletto et al (2015) se sont pencheacutes sur trois eacutetudes analysant les liens entre la diversiteacute des cultures et la nutrition Au Neacutepal des donneacutees probantes issues drsquoun programme de nutrition multisectoriel reacutevegravelent que la diversiteacute du reacutegime alimentaire des megraveres et des enfants ainsi que le rapport poidsacircge des enfants sont eacutetroitement lieacutes agrave la diversiteacute de la production14 au niveau du meacutenage (Malapit et al 2013) Il est inteacuteressant de remarquer que cette eacutetude a deacutetermineacute que lrsquoautonomisation des femmes limite les effets neacutegatifs drsquoune production peu diversifieacutee sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des megraveres et des enfants et sur le rapport tailleacircge des enfants Agrave partir de donneacutees de panels une analyse eacuteconomeacutetrique a estimeacute qursquoau Nigeacuteria une augmentation de 10 de la diversiteacute des varieacuteteacutes cultiveacutees entraicircne une augmentation de 24 de la diversiteacute des reacutegimes alimentaires (Dillon et al 2014) En Zambie la diversiteacute de la production (mesureacutee par le nombre total de cultures diffeacuterentes et de groupes alimentaires produits) ainsi que les activiteacutes ciblant les meacutenages

14 En utilisant un indice de la diversiteacute de la production fondeacute sur neuf items alimentaires Groupes drsquoaliments inclus feacuteculents haricots leacutegumineuses et noix leacutegumes-feuilles vert fonceacute tubercules leacutegumes et fruits riches en vitamine A autres fruits et leacutegumes lait et produits laitiers œufs poisson et viande

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pratiquant une agriculture de subsistance (ex eacutelevage de beacutetail production de fruits et de leacutegumes cultures de plein champ) ont eacuteteacute positivement associeacutees au rapport taillepoids des enfants et inversement associeacutees aux retards de croissance des enfants de plus de 24 mois (Kumar et al 2015) Cela signifie que la diversiteacute de la production au niveau des meacutenages peut avoir des effets positifs sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires et sur les reacutesultats anthropomeacutetriques pour les enfants et les megraveres

Eacutelevage de beacutetail

Les interventions au niveau des meacutenages ciblant lrsquoeacutelevage de beacutetail et lrsquoaquaculture se sont majoritairement focaliseacutees sur la geacuteneacuteration de revenus plutocirct que sur la consommation Mecircme srsquoil y a peu drsquoeacuteleacutements probants disponibles quant agrave lrsquoimpact de ce type drsquoinvestissements sur la nutrition et les reacutegimes alimentaires les aliments drsquoorigine animale sont denses sur le plan nutritionnel et certaines donneacutees montrent des impacts positifs sur les reacutesultats nutritionnels Lrsquoexamen de huit eacutetudes analysant les liens entre la production agricole (production de cultures et eacutelevage de beacutetail) la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des meacutenages et les reacutesultats nutritionnels chez lrsquoenfant conclut que lrsquoeacutelevage de beacutetail est associeacute agrave des reacutesultats positifs en termes de nutrition (Carletto et al 2015)

Produits laitiers volaille et produits de lrsquoaquaculture

Plusieurs eacutetudes ont montreacute que les interventions ciblant la production laitiegravere peuvent augmenter la consommation de produits laitiers et lrsquoapport geacuteneacuteral en nutriments et reacuteduire la preacutevalence des problegravemes de retard de croissance drsquoeacutemaciation et drsquoinsuffisance pondeacuterale (Taren amp Alaofegrave 2013) Le projet baptiseacute ldquoMilk Mattersrdquo (le lait crsquoest important)(reacutefeacuterence) a compareacute deux groupes de participants agrave un groupe teacutemoin Dans le premier groupe les participants ont reccedilu des animaux laitiers (une vache ou quatre chegravevres) et du fourrage Lrsquoautre groupe a eacutegalement eu du fourrage et des animaux laitiers mais ces derniers ont eacuteteacute preacutealablement vaccineacutes et vermifugeacutes Ces interventions ont eacuteteacute reacutealiseacutees dans la reacutegion somali drsquoEacutethiopie ougrave entre 20 et 50 des besoins eacutenergeacutetiques des eacuteleveurs pastoraux proviennent de la consommation de produits laitiers et de produits drsquoorigine animale Dans cette reacutegion les seacutecheresses annuelles aggravent la malnutrition agrave cause notamment drsquoune reacuteduction de la production laitiegravere pendant la saison segraveche La comparaison avec le groupe teacutemoin a reacuteveacuteleacute que les interventions Milk Matters ont permis drsquoaugmenter la consommation de produits laitiers et de stabiliser lrsquoeacutetat nutritionnel des enfants des eacuteleveurs pastoraux en peacuteriode de soudure Par ailleurs il a eacuteteacute estimeacute que ces interventions ont eacuteteacute extrecircmement rentables leur coucirct eacutevalueacute repreacutesente entre 45 et 75 du coucirct des programmes drsquoalimentation theacuterapeutique meneacutes dans le cadre de la prise en charge communautaire de la malnutrition aigueuml Enfin les femmes ont pu deacutegager plus de temps libre ce qui peut avoir des effets positifs sur les pratiques drsquoalimentation des enfants (Sadler et al 2012)

Reacutegimes fonciers

Drsquoapregraves lrsquoexamen de vingt eacutetudes (Lawry et al 2014) les interventions visant agrave formaliser les droits fonciers (comme lrsquoacquisition en libre proprieacuteteacute lrsquoenregistrement des droits par redistribution des terres et la reacutegularisation officielle des droits fonciers coutumiers) sont associeacutes agrave des gains en termes de productiviteacute et de bien-ecirctre social La reconnaissance de jure des droits fonciers permet drsquoaugmenter la valeur moneacutetaire de la productiviteacute des terres de 40 en moyenne mecircme si lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des donneacutees limite la capaciteacute agrave tirer des conclusions formelles Le bien-ecirctre social des beacuteneacuteficiaires (mesureacute par leur consommation ou leurs revenus) a augmenteacute de 15 pour cent en moyenne Les auteurs font eacutegalement remarquer que la qualiteacute des donneacutees disponibles ne permet pas drsquoavoir une assise suffisamment solide pour geacuteneacuteraliser ces reacutesultats et que les mesures qualitatives ne tiennent pas compte des conseacutequences sociales des politiques fonciegraveres telles que le deacuteplacement ou lrsquoeacutegaliteacute hommes-femmes Les beacuteneacutefices ont eacuteteacute largement plus importants en Asie et en Ameacuterique latine qursquoen Afrique et ont eacuteteacute variables en fonction du niveau de revenu les effets moindres constateacutes en Afrique subsaharienne peuvent srsquoexpliquer par un reacutegime foncier coutumier deacutejagrave largement eacutetabli et eacutetendu Mecircme srsquoil semble que la reconnaissance des droits fonciers contribue au bien-ecirctre social ces effets sont extrecircmement variables et speacutecifiques au contexte (Lawry et al 2014)

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Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire conditionnel (TMC)

Les donneacutees disponibles en la matiegravere suggegraverent que les programmes de TMC ont des impacts significatifs sur lrsquoanthropomeacutetrie des enfants et certaines eacutetudes montrent des effets chez les plus jeunes enfants qui beacuteneacuteficient plus longtemps de la protection sociale (Ruel et Alderman 2013) En outre ces programmes ont des effets positifs sur drsquoautres facteurs qui se reacutepercutent sur lrsquoeacutetat nutritionnel notamment lrsquoaugmentation des deacutepenses des meacutenages la seacutecuriteacute alimentaire et lrsquoameacutelioration des reacutegimes alimentaires (Leroy et al 2009) La protection sociale a joueacute un rocircle important pour reacuteduire la deacutenutrition en Colombie le seul pays actuellement en passe drsquoatteindre les quatre objectifs de lrsquoAssembleacutee mondiale de la Santeacute (IFPRI 2014a) De plus le fait de rendre la protection sociale plus sensible aux enjeux de nutrition est une strateacutegie prometteuse eacutetant donneacute que les deacutepenses publiques engageacutees dans la protection sociale progressent dans le monde entier (IFPRI 2014a)

Partenariats public-priveacute

Dans nrsquoimporte quel pays consideacutereacute la consommation alimentaire est deacutetermineacutee par les secteurs de la production de la transformation alimentaire de la distribution de gros et de la distribution de deacutetail Par conseacutequent le secteur priveacute a un eacutenorme impact sur les habitudes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels De plus drsquoautres secteurs comme la teacuteleacutephonie mobile les meacutedias et le secteur de la santeacute influent sur la consommation et les preacutefeacuterences des consommateurs Les partenariats public-priveacute (PPP) pourraient aider agrave mettre en relation les agriculteurs avec les chaicircnes drsquoapprovisionnement gracircce agrave des investissements dans des biens publics et dans des politiques facilitant le deacuteveloppement du commerce et des marcheacutes ainsi que dans lrsquoeacuteducation et la formation pour deacutevelopper la capaciteacute technique des agriculteurs et les aider agrave respecter les normes de tri drsquoemballage et de culture (Narrod et al 2008)

De plus le secteur public peut inciter le secteur priveacute agrave adopter des politiques favorables aux enjeux de nutrition Il peut le faire gracircce agrave des reacuteglementations directes des engagements volontaires ou par le biais de PPP dans lesquels les deux secteurs exploitent mutuellement leurs ressources et creacuteent de la valeur partageacutee Les PPP pourraient permettre au secteur public drsquointensifier ses interventions et de tirer au mieux parti de ses investissements gracircce agrave la capaciteacute eacutetablie drsquoexeacutecution et de deacuteveloppement du secteur priveacute De son cocircteacute le secteur priveacute pourrait beacuteneacuteficier drsquoun partage des risques et de la creacuteation drsquoune valeur partageacutee gracircce agrave lrsquoameacutelioration de sa perception par le public Les donneacutees disponibles sur les PPP axeacutes sur la nutrition sont rares et il nrsquoa pas encore eacuteteacute deacutetermineacute si les PPP sont plus efficaces que drsquoautres types drsquoengagements avec le secteur priveacute (Hoddinott et al 2015)

Investissements infrastructurels et nutrition

Irrigation

Alors que lrsquoimpact de lrsquoirrigation sur la reacuteduction de la pauvreteacute est bien documenteacute les effets de lrsquoameacutelioration des techniques drsquoirrigation sur la nutrition ne le sont pas (Hussain amp Hanjra 2004) Neacuteanmoins certaines donneacutees indiquent que lrsquoirrigation peut aider agrave reacuteduire la malnutrition chronique et saisonniegravere par lrsquoaccroissement de la consommation drsquoaliments de base et drsquoaliments drsquoorigine animale conseacutecutivement agrave une augmentation des revenus et agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute de lrsquoeacutelevage (Taren amp Alaofegrave 2013) De plus en permettant de cultiver pendant toute lrsquoanneacutee des

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varieacuteteacutes agrave forte valeur lrsquoirrigation peut ameacuteliorer la consommation de certains aliments Au Beacutenin des systegravemes drsquoirrigation au goutte-agrave-goutte alimenteacutes par lrsquoeacutenergie solaire ont permis drsquoaugmenter la consommation de fruits et leacutegumes jusqursquoagrave atteindre les apports journaliers recommandeacutes et les revenus tireacutes de la production veacutegeacutetale ont permis aux agriculteurs drsquoacheter des aliments de base des leacutegumes secs et des sources de proteacuteines pendant la saison segraveche Selon une enquecircte les beacuteneacuteficiaires de ce projet drsquoirrigation eacutetaient 17 pour cent moins susceptibles de se deacutefinir comme eacutetant en situation drsquoinseacutecuriteacute alimentaire (Burney et al 2010)

Au Ghana une technologie agrave bas coucirct drsquoirrigation par les nappes phreacuteatiques peu profondes a permis drsquoameacuteliorer la rentabiliteacute et de creacuteer des emplois pendant la saison segraveche Toutefois la diversiteacute des apports alimentaires nrsquoa pas progresseacute pour les agriculteurs utilisant les techniques drsquoirrigation et elle a mecircme reculeacute pour les agriculteurs deacutetenant un type speacutecifique de puits peu profond Les auteurs pensent que cela peut ecirctre ducirc agrave lrsquoimpact deacutefavorable sur le plan nutritionnel de la monoculture que lrsquoirrigation a favoriseacutee dans certains cas (Namara et al 2011) Crsquoest pourquoi il est essentiel de tenir compte des impacts neacutegatifs potentiels des programmes drsquoirrigation tels que la deacutependance accrue agrave la monoculture et les maladies veacutehiculeacutees par lrsquoeau De plus amples recherches sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les technologies drsquoirrigation peuvent entraicircner des reacutesultats positifs sur le plan de la nutrition et comment les risques peuvent ecirctre reacuteduits notamment le risque que de lrsquoeau contamineacutee affecte la santeacute des populations via les reacuteseaux drsquoirrigation (Taren amp Alaofegrave 2013) Les effets de lrsquoirrigation varient consideacuterablement en fonction de plusieurs facteurs notamment les contextes eacutecologique et eacutepideacutemiologique de la reacutegion consideacutereacutee (Taren amp Alaofegrave 2013)

Il est essentiel de noter que les infrastructures drsquoirrigation neacutecessitent geacuteneacuteralement drsquoorganiser des services de vulgarisation et un soutien technique pour assurer la durabiliteacute de la technologie drsquoirrigation Les investissements devraient ecirctre reacutealiseacutes en fonction des ressources et des profils eacutecologiques reacutegionaux Mais lagrave ougrave les marcheacutes sont relativement peu deacuteveloppeacutes et ougrave les nappes souterraines sont facilement accessibles des technologies moins exigeantes en ressources pourraient ecirctre appliqueacutees (comme les puits peu profonds eacutevoqueacutes ci-dessus dans le cas du Ghana) Le passage agrave des technologies drsquoirrigation plus avanceacutees peut neacutecessiter une capaciteacute de fabrication reacutegionale des liens avec les marcheacutes et des intrants financiers Dans les deux cas les gouvernements peuvent srsquoassocier avec des reacutealisateurs de projets notamment le secteur priveacute et les ONG pour encourager une large adoption des technologies drsquoirrigation

Reacuteseaux routiers eacutelectriciteacute et ameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau

Des preuves limiteacutees suggegraverent que les investissements dans les reacuteseaux routiers geacutenegraverent des impacts positifs sur la productiviteacute agricole lrsquoaugmentation du PIB dans les zones rurales et la reacuteduction de la pauvreteacute (Knox et al 2013) Les investissements dans les reacuteseaux eacutelectriques ont de plus larges impacts lagrave ougrave les systegravemes agricoles sont plus modernes et ougrave les besoins en eacutelectriciteacute sont plus grands Enfin lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau peut avoir des effets positifs sur le deacuteveloppement des enfants de moins de cinq ans mecircme si les eacutetudes actuellement disponibles sont de faible qualiteacute (Dangour et al 2013)

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Communications

Les investissements visant agrave augmenter la disponibiliteacute des informations et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes peuvent ameacuteliorer le bien-ecirctre social Internet et les technologies mobiles permettent de communiquer rapidement les informations lieacutees agrave lrsquoagriculture et agrave la nutrition dans les populations rurales toutefois de forts taux drsquoanalphabeacutetisme des infrastructures inadapteacutees et le coucirct des services drsquoinformation constituent un frein pour le deacuteveloppement des

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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systegravemes drsquoinformation dans les zones rurales Les technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) peuvent promouvoir la nutrition de faccedilon directe gracircce aux campagnes de marketing social et de faccedilon indirecte en favorisant la productiviteacute des petits exploitants agricoles En Tanzanie par exemple des centres de teacuteleacutecommunications ont permis aux petits exploitants agricoles drsquoacceacuteder agrave des informations sur les creacutedits sur les marcheacutes et aux preacutevisions meacuteteacuteorologiques (Mtega amp Ronald 2013)

Behrman et al (2012) ont constateacute des rapports BeacuteneacuteficiesCoucircts positifs lieacutes agrave lrsquoameacutelioration des informations sur les marcheacutes gracircce agrave la technologie SMS dans deux pays drsquoAsie du Sud et quatre pays drsquoAfrique Des investissements dans des programmes drsquoalphabeacutetisation avec des partenariats avec le secteur priveacute destineacutes agrave reacuteduire les coucircts et des services lieacutes agrave lrsquoappropriation des informations pourraient favoriser lrsquoexpansion des TIC dans les zones rurales Des informations sur la nutrition devraient eacutegalement ecirctre communiqueacutees

Biofortification

La biofortification peut constituer un investissement extrecircmement rentable apregraves la mise de fonds initiale pour concevoir les varieacuteteacutes biofortifieacutees mener des essais dans le pays et creacuteer la demande et les marcheacutes locaux la suppleacutementation nutritionnelle par biofortification peut devenir auto-suffisante avec peu de coucircts reacutecurrents (Meenakshi 2008) Lrsquoeacutelargissement des chaicircnes de valeur pour inteacutegrer des aliments biofortifieacutes et enrichis est une strateacutegie prometteuse pour lrsquoameacutelioration de lrsquoapport en micronutriments et de lrsquoeacutetat nutritionnel geacuteneacuteral des consommateurs Les campagnes de commercialisation associeacutees agrave une sensibilisation agrave la nutrition ameacuteliorent lrsquoacceptation par les consommateurs et leur propension agrave acheter ce type drsquoaliments (Meenakashi et al 2012)

Les donneacutees disponibles sur lrsquoefficaciteacute de la biofortification pour ameacuteliorer les reacuteserves en micronutriments sont solides et de plus en plus nombreuses Par exemple une eacutetude bien connue (Low et al 2007) a eacutevalueacute un programme meneacute sur deux ans au Mozambique qui a cibleacute 741 meacutenages agricoles Avec ce programme les meacutenages ont eu accegraves agrave des pieds de patates douces agrave chair orange (OFSP) (varieacuteteacute seacutelectionneacutee de maniegravere agrave avoir une haute teneur en becirctacarotegravene) et agrave des services de vulgarisation Les services de vulgarisation couvraient plusieurs thegravemes depuis des informations sur la nutrition jusqursquoaux meacutethodes de production et de commercialisation Une augmentation de lrsquoapport en vitamine A a eacuteteacute constateacutee chez les enfants des meacutenages beacuteneacuteficiaires ainsi qursquoune augmentation nette des concentrations seacuteriques moyennes en reacutetinol et la preacutevalence des faibles concentrations seacuteriques en reacutetinol est passeacutee de 60 pour cent agrave 38 pour cent Aucun changement nrsquoa eacuteteacute observeacute dans les meacutenages teacutemoins alors que tous les enfants de la communauteacute avaient eu accegraves agrave des suppleacutements en vitamine A Les auteurs font remarquer que leurs reacutesultats mettent en eacutevidence la neacutecessiteacute de mener des interventions multiples inteacutegrant notamment la suppleacutementation nutritionnelle ainsi que des approches axeacutees sur les aliments (Low et al 2007) Des donneacutees plus reacutecentes tireacutees drsquoessais controcircleacutes randomiseacutes meneacutes agrave plus large eacutechelle ont eacutegalement reacuteveacuteleacute des effets positifs de lrsquointroduction des OFSP aupregraves de 12 000 et 10 000 meacutenages au Mozambique et en Ouganda respectivement (Hotz et al 2011 Hotz et al 2012)

Outre les OFSP drsquoautres varieacuteteacutes peuvent ecirctre biofortifieacutees comme par exemple le bleacute biofortifieacute en zinc le riz enrichi en fer ou le maiumls enrichi en proteacuteines Pour toutes ces espegraveces un potentiel drsquoameacutelioration des reacuteserves du micronutriment ou macroeacuteleacutement cibleacute a eacuteteacute deacutemontreacute Les donneacutees prouvant lrsquoefficaciteacute nutritionnelle de la biofortification sont solides mais des recherches plus approfondies sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les cultures biofortifieacutees affectent les rendements et les profits des agriculteurs et comment creacuteer des marcheacutes locaux et de la demande dans divers contextes climatiques et socio-eacuteconomiques Des donneacutees disponibles sur des reacutegions rurales du Ghana suggegraverent que les consommateurs acceptent de payer un prix plus eacuteleveacute pour les produits biofortifieacutees agrave condition de recevoir des informations sur leurs beacuteneacutefices nutritionnels (Banerji et al 2013)

Document de consultation

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Liste des abreacuteviations

ATNI Access to Nutrition Index

CdA CIN2 Cadre drsquoAction de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

CIMSANS Center for Integrated Modeling of Sustainable Agriculture amp Nutrition Security

CIN2 Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

eacuteqCO2 Eacutequivalent dioxyde de carbone

FAO Organisation des Nations Unies pour lrsquoalimentation et lrsquoagriculture

GNR Rapport sur la nutrition mondiale

IDF Feacutedeacuteration internationale du diabegravete

IED Investissement eacutetranger direct

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

IOM Institute of Medicine

MCC Millennial Challenge Corporation

MNT Maladies non transmissibles

OFSP Patate douce agrave chair orange (Orange Flesh Sweet Potato)

OMS Organisation mondiale de la Santeacute

ONG Organisation non gouvernementale

PIB Produit inteacuterieur brut

PPP Partenariat public-priveacute

RampD Recherche et deacuteveloppement

TIC Technologies de lrsquoinformation et de la communication

TMC Programmes de transfert moneacutetaire conditionnel

UNICEF Fonds international de secours agrave lrsquoenfance des Nations unies

Creacutedits photos

Couverture FAOSwiatoslaw Wojtkowiak

Page 3 FAOThomas Moth Poulsen

Page 7 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 13 World Bank

Page 14 Wikicommons

Page 15 FAOJess Fanzo

Page 15 FAOIsaac Kasamani

Page 17 Fotolia

Page 18 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 20 Fotolia

Page 23 FAOValerio Crespi

Page 25 FAORachel Nugent

Page 26 FAOSebastiaacuten Villar

Page 35 FAOOscar Castellanos

Secreacutetariat de lrsquoUNSCNE-mail scnfaoorg bull Internet wwwunscnorg bull co FAO bull Viale delle Terme di Caracalla bull 00153 Rome Italie

FR

Vision de lrsquoUNSCN Un monde libeacutereacute de la faim et de toutes les formes de malnutrition est reacutealisable dans cette geacuteneacuteration

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN

Document de consultation

Avec le soutien de

par deacutecision du Bundestag allemand

Page 10: Investir pour des systèmes alimentaires sains...Investir pour des systèmes alimentaires sains Sommaire Avant-propos3 Messages clés 5 1.Introduction 7 2. Qu’est-ce qu’un système

Document de consultation

8

Les politiques drsquoinvestissement du secteur public correspondent aux deacutepenses engageacutees par les gouvernements en vue drsquoameacuteliorer les beacuteneacutefices socieacutetaux agrave lrsquoavenir Dans les secteurs alimentaires et agricoles ces politiques drsquoinvestissement visent agrave ameacuteliorer la production la productiviteacute lrsquoabordabiliteacute des aliments sains leur accegraves et leur consommation Ces politiques peuvent eacutegalement inclure des efforts de la part des gouvernements pour inciter le secteur priveacute agrave investir dans des systegravemes alimentaires sains Parmi les exemples de politiques drsquoinvestissement figurent la creacuteation de chaicircnes de valeur favorisant lrsquoameacutelioration de la nutrition des mesures drsquoaide aux petits exploitants agricoles et aux exploitants familiaux ou encore lrsquoameacutelioration des infrastructures

Selon la FAO (2013) Les systegravemes alimentaires ont une incidence sur la disponibiliteacute et sur lrsquoaccessibiliteacute drsquoaliments varieacutes et nutritifs et donc sur la capaciteacute des consommateurs agrave avoir un reacutegime alimentaire sain Mais les liens entre les systegravemes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels sont geacuteneacuteralement des liens indirects sur lesquels influent aussi le niveau de revenu les prix la sensibilisation du consommateur et drsquoautres facteurs De plus les interventions et politiques ciblant les systegravemes alimentaires ont rarement pour objectif premier drsquoameacuteliorer la nutrition si bien que leur impact en la matiegravere est souvent difficile agrave suivre et que les chercheurs en concluent parfois qursquoelles sont inefficaces pour reacuteduire la malnutrition

Mecircme si telle nrsquoest pas la conclusion du preacutesent document force est de constater que les donneacutees probantes attestant du lien entre les systegravemes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels font cruellement deacutefaut Selon le Global Panel on Agriculture and Food Systems for Nutrition (groupe mondial sur lrsquoagriculture et les systegravemes alimentaires pour la nutrition) ldquoles interventions politiques sur les marcheacutes et dans le domaine commercial nrsquoont eacuteteacute que faiblement eacutetudieacutees en lien avec les systegravemes alimentaires dans les pays agrave revenu faible et intermeacutediairerdquo Il est donc neacutecessaire de mettre davantage lrsquoaccent sur ce ldquochaicircnon manquantrdquo au niveau de cette marge de manœuvre politique entre les politiques agricoles et les politiques orienteacutees vers les consommateurs (GloPAn 2015)

En effet les politiques des pouvoirs publics influent sur la capaciteacute de lrsquoagriculture et des systegravemes alimentaires agrave contribuer agrave des habitudes alimentaires saines et agrave lrsquoameacutelioration de la nutrition (FAO 2015) Il ne srsquoagit pas de la seule influence ni mecircme de la plus forte mais si elles sont strateacutegiquement eacutelaboreacutees les politiques des pouvoirs publics peuvent assurer la fourniture de biens publics catalyser lrsquoaide du secteur priveacute pour apporter des contributions positives et creacuteer des mesures incitatives qui guident les consommateurs vers les bons choix Ce document deacutecrit plusieurs politiques publiques et opportuniteacutes drsquoinvestissement susceptibles drsquoameacuteliorer les reacutesultats en termes de nutrition et de santeacute Il souligne eacutegalement plusieurs strateacutegies envisageables par les gouvernements pour encourager le secteur priveacute agrave investir dans la capaciteacute de lrsquoagriculture agrave obtenir des reacutesultats plus sains Le secteur priveacute est un partenaire crucial les inteacuterecircts priveacutes repreacutesentent la plus grande part des investissements reacutealiseacutes dans lrsquoagriculture (FAO 2012) mais ils continueront agrave accorder une place insuffisante aux enjeux de nutrition tant que les gouvernements ne lanceront pas des mesures incitatives favorisant les beacuteneacutefices sociaux et environnementaux crsquoest-agrave-dire tant qursquoils ne creacuteeront pas un environnement plus favorable en termes de risques et de rentabiliteacute

Partant du constat que les besoins en matiegravere de politiques leur faisabiliteacute et leurs objectifs sont speacutecifiques agrave chaque contexte ce document propose une typologie des systegravemes alimentaires depuis le type ldquoruralrdquo jusqursquoau type ldquoindustrielldquo et formule des conseils sur les investissements les plus approprieacutes pour reacutepondre aux besoins de chaque type Un chapitre compleacutementaire illustrant les diffeacuterentes composantes drsquoun systegraveme alimentaire est preacutesenteacute ci-dessous3

3 LrsquoAnnexe A propose un examen des donneacutees disponibles sur les interventions drsquoameacutelioration de la nutrition deacutefinies selon cinq approches diffeacuterentes au sein des systegravemes alimentaires 1) interventions pour que les chaicircnes de valeur accordent plus drsquoimportance aux enjeux de nutrition 2) mise en œuvre de pratiques agricoles speacutecifiques 3) ameacutelioration de la gouvernance et des institutions 4) ameacutelioration des infrastructures et 5) promotion des nouvelles technologies et des activiteacutes de RampD

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Qursquoest-ce qursquoun systegraveme alimentaire sain

21 Composantes drsquoun systegraveme alimentaire

Les systegravemes alimentaires englobent les multiples eacutetapes de transformation des ressources naturelles et des efforts humains en denreacutees alimentaires neacutecessaires agrave la vie humaine Ces eacutetapes (depuis lrsquoexploitation agricole jusqursquoaux eaux useacutees domestiques) comprennent la culture la reacutecolte la transformation lrsquoemballage la distribution le marketing la commercialisation la consommation et lrsquoeacutelimination des deacutechets La plupart de ces eacutetapes sont regroupeacutees dans ce qui est appeleacute le laquo cocircteacute de lrsquooffre raquo du systegraveme alimentaire et elles impliquent souvent des chaicircnes drsquoapprovisionnement complexes et sophistiqueacutees alors que des chaicircnes drsquoapprovisionnement plus courtes et plus simples pourraient permettre -et permettent encore aujourdrsquohui- de proposer des options saines dans de nombreuses communauteacutes Du laquo cocircteacute de la demande raquo la reacutealiteacute est aussi contrasteacutee drsquoun pays agrave lrsquoautre et deacutepend des prix de la situation geacuteographique des preacutefeacuterences des consommateurs de leur sensibilisation de leurs goucircts de leurs habitudes culturelles et de leur perception En seacutelectionnant les investissements (publics et priveacutes) approprieacutes il est possible drsquoameacuteliorer lrsquoefficaciteacute au niveau de chacune de ces eacutetapes agrave atteindre divers objectifs notamment lrsquoameacutelioration de la nutrition

Figure 1 Cadre pour lrsquoeacutevaluation des effets drsquoun systegraveme alimentaire

La Figure 1 illustre dans le deacutetail les nombreux facteurs qui influent sur le type drsquoaliments qui sont produits et consommeacutes dans un pays reacuteveacutelant ainsi plusieurs opportuniteacutes drsquoinvestissement dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition Neacuteanmoins tous les systegravemes alimentaires sont diffeacuterents Les investissements doivent donc ecirctre speacutecifiquement adapteacutes

2

Source Nesheim MC et al 2015 A Framework for Assessing Effects of the Food System US Institute of Medicine

Document de consultation

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au contexte et neacutecessitent certains eacuteleacutements porteurs Par exemple lrsquoaugmentation de la capaciteacute de production de produits frais peacuterissables destineacutes aux marcheacutes urbains est une strateacutegie viable en faveur de la nutrition uniquement si la capaciteacute de transport de distribution et de reacutefrigeacuteration est approprieacutee et fiable Ainsi les investissements doivent ecirctre adapteacutes au niveau de deacuteveloppement existant dans le secteur agricole avec un laquo eacutechafaudage raquo progressif des investissements plus complexes Ce document ne propose pas une eacutevaluation exhaustive de toutes les options drsquoinvestissements possibles pour ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels mais plutocirct une eacutevaluation des donneacutees actuellement disponibles sur plusieurs types drsquoinvestissements (portant sur la production la consommation et drsquoautres aspects des systegravemes alimentaires) envisageables pour ameacuteliorer la nutrition en identifiant les domaines ougrave des donneacutees compleacutementaires sont neacutecessaires Dans cet objectif le caractegravere tregraves limiteacute des donneacutees disponibles sur les investissements dans lrsquoagriculture (FAO 2013) pose un problegraveme de taille Des informations financiegraveres ou eacuteconomiques permettant de deacuteterminer quels investissements sont les plus rentables au fil du temps font partie des besoins les plus eacutevidents aujourdrsquohui

22 Comprendre les diffeacuterences des systegravemes alimentaires

Des analyses reacutecentes45 srsquoappuient sur cinq caracteacuteristiques importantes pour eacutelaborer une typologie des systegravemes alimentaires la deacutemographie la productiviteacute agricole la durabiliteacute environnementale la disponibiliteacute et la diversiteacute des aliments et enfin lrsquoaccessibiliteacute des aliments La deacutemographie reflegravete le degreacute drsquourbanisation drsquoun pays et donc la transition rurale-urbaine qui srsquoy opegravere et les changements concomitants des modes de vie et des habitudes alimentaires mais aussi les changements au sein des chaicircnes de valeur6 Les caracteacuteristiques de consommation sont en partie refleacuteteacutees par la disponibiliteacute et la diversiteacute des aliments Le manque de donneacutees empecircche toute cateacutegorisation plus preacutecise des systegravemes alimentaires Neacuteanmoins ces cinq aspects repreacutesentent des caracteacuteristiques cleacutes des systegravemes alimentaires7 La typologie des systegravemes alimentaires a pour objectif de passer drsquoune cateacutegorisation des pays uniquement fondeacutee sur des indices de productiviteacute (ex PIB) agrave une conceptualisation plus nuanceacutee des systegravemes alimentaires Cette typologie montre que plusieurs indicateurs peuvent ecirctre utiliseacutes pour eacutevaluer la maniegravere dont un systegraveme alimentaire influe sur les reacutesultats nutritionnels dans un pays Cette deacutefinition multidimensionnelle reprend lrsquoapproche adopteacutee pour la compreacutehension des systegravemes de santeacute depuis 2002 jusqursquoagrave aujourdrsquohui (OMS 2000)

Figure 2 Part de lrsquoagriculture dans le PIB pour chaque type de systegraveme alimentaire

4 La typologie des systegravemes alimentaires a eacuteteacute preacutepareacutee pour le Rapport sur la nutrition mondiale de 2015 Pour plus de deacutetails sur la meacutethodologie et sur lrsquoapplication de cette typologie aux reacutesultats en termes de nutrition et de santeacute voir le chapitre 7

5 Cette approche reprend la meacutethode employeacutee par Reytar et al (2014) pour deacutefinir des indicateurs drsquoagriculture durable6 Une forte urbanisation est correacuteleacutee agrave une transformation structurelle des systegravemes alimentaires qui conduit agrave une augmentation de lrsquooffre drsquoaliments hautement

transformeacutes et une reacuteduction de la diversiteacute de la production primaire (voir Banque mondiale 2008 Nugent 2011 Reardon et al 2012 Hawkes et al 2012)7 Les thegravemes non traiteacutes ici -et plusieurs sources srsquoy rapportant- sont par exemple la reacutesilience (CIMSANS) la durabiliteacute socio-eacuteconomique (CIMSANS) la gestion

agricole inteacutegreacutee (San Diego Foodshed Assessment) la gouvernance (ATNI) et le secteur social (IOM)

1000

1500

2000

2500

3000

3500

Industriel Mixte En transition Eacutemergent RuralPour

cent

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de la

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ans l

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000

500

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Le tableau 1 illustre cinq types de systegravemes alimentaires en citant plusieurs exemples de pays pour chaque type La figure 2 montre que la part de lrsquoagriculture dans le PIB est fortement lieacutee au type de systegraveme alimentaire la part de lrsquoagriculture dans le PIB des pays aux plus hauts revenus est plus petite tandis qursquoelle est plus importante dans les pays agrave plus faibles revenus Cela suggegravere que mecircme si tous les pays quel que soit le type de leur systegraveme alimentaire disposent de plusieurs opportuniteacutes drsquoinvestissement pour ameacuteliorer leurs reacutesultats en termes drsquoalimentation et de nutrition lrsquoinvestissement dans lrsquoagriculture et dans les chaicircnes alimentaires est plus justifieacute sur le plan eacuteconomique dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type 4 ou 5 (Banque mondiale 2008) La compreacutehension des principales caracteacuteristiques des diffeacuterents types de systegravemes alimentaires permet drsquoadapter ces investissements en fonction des reacutesultats viseacutes8910

Tableau 1 Caracteacuteristiques des cinq types de systegravemes alimentaires

23 Reacutesultats sanitaires et nutritionnels pour chaque type de systegraveme alimentaire

Les systegravemes alimentaires ne sont pas en eux-mecircmes bons ou mauvais sains ou malsains Ils peuvent neacuteanmoins contribuer agrave lrsquoobtention de reacutesultats plus ou moins souhaitables en termes de nutrition (ex deacuteveloppement normal des enfants plutocirct que retards de croissance) de santeacute (ex taux de glyceacutemie normaux plutocirct que problegravemes de diabegravete) et drsquoenvironnement (ex sols sains plutocirct que sols pollueacutes) Le tableau 2 propose une description geacuteneacuterale des reacutesultats constateacutes pour chaque type de systegravemes alimentaires depuis le type rural (Systegraveme alimentaire 5) jusqursquoau type industriel (Systegraveme alimentaire 1) Agrave la lecture de ce tableau il est important de noter que de nombreux reacutesultats sont speacutecifiques agrave un type de systegraveme alimentaire preacutecis Neacuteanmoins mecircme lorsque plusieurs pays entrent dans la mecircme cateacutegorie typologique des diffeacuterences importantes existent entre ces pays concernant ces reacutesultats Par ailleurs les systegravemes alimentaires deacutefinis agrave lrsquoeacutechelle des pays sont forceacutement des systegravemes-types extrecircmement geacuteneacuteralisateurs qui omettent drsquoimportantes variations entre les pays des variations qui sont mieux refleacuteteacutees par lrsquoanalyse des chaicircnes drsquoapprovisionnement des produits

8 Eacutemissions totales (eacuteqCO2) issues de lrsquoagriculture par habitant (FAO 2011 et donneacutees deacutemographiques de la Banque mondiale 2011) 9 Apport (c-agrave-d production) drsquoeacutenergie assureacute par la consommation de ceacutereacuteales de racines et de tubercules en pourcentage des disponibiliteacutes eacutenergeacutetiques

alimentaires (FAO Indicateurs de la seacutecuriteacute alimentaire 2011)10 Proportion des deacutepenses des consommateurs par personne consacreacutee aux produits alimentaires et aux boissons non alcooliseacutees telle que deacuteduite du rapport

Euromonitor entre les ldquoDeacutepenses des consommateurs en produits alimentaires et boissons non alcooliseacuteesrdquo et le total des ldquoDeacutepenses des consommateursrdquo (Euromonitor 2014)

Systegraveme alimentaire 1 Systegraveme alimentaire 2 Systegraveme alimentaire 3 Systegraveme alimentaire 4 Systegraveme alimentaire 5

bull Industriel Niveaux eacutetendus de la productiviteacute agricole et des eacutemissions drsquoeacutequivalent CO2 forte urbanisation faible deacutependance aux aliments de base (apport eacutenergeacutetique assureacute par les aliments de base 9

bull Mixte Productiviteacute agricole modeacutereacutee faibles eacutemissions urbanisation infeacuterieure faible deacutependance aux aliments de base9

bull En transition Mecircme niveau drsquourbanisation que pour le Systegraveme 2 mais productiviteacute agricole largement infeacuterieure plus grande deacutependance aux aliments de base et plus large part du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation10

bull Eacutemergent Urbanisation et productiviteacute agricole plus faibles que dans les Systegravemes 1 agrave 3 faibles eacutemissions drsquoeacutequivalent CO2 plus grande deacutependance aux aliments de base9

bull Rural Systegravemes aux niveaux drsquourbanisation et de productiviteacute agricole les plus bas faibles eacutemissions drsquoeacutequivalent CO2 systegravemes caracteacuteriseacutes par la plus forte deacutependance aux aliments de base9 et par la part du budget consacreacutee agrave la nourriture la plus eacuteleveacutee10

bull Eacutetats-Unis Danemark Coreacutee Canada Liban Suegravede Australie

bull Suisse Bulgarie Italie Estonie Allemagne Hongrie Barbade

bull Ukraine Eacutequateur Breacutesil Malaisie Maurice Guyana

bull Honduras Namibie Thaiumllande Ouzbeacutekistan Chine Cameroun

bull Seacuteneacutegal Neacutepal Indoneacutesie Eacutethiopie Bangladesh

Document de consultation

12

En regravegle geacuteneacuterale agrave mesure que les pays eacutevoluent drsquoun systegraveme de type rural vers un systegraveme industriel les reacutegimes alimentaires se diversifient et integravegrent davantage drsquoaliments transformeacutes et emballeacutes et plus de proteacuteines de tous types notamment des proteacuteines animales La deacutependance aux aliments de base se reacuteduit ainsi que geacuteneacuteralement la volatiliteacute des prix des aliments La part du budget des meacutenages consacreacutee agrave lrsquoalimentation varie de 50 ou plus dans les pays ayant un systegraveme alimentaire de type rural jusqursquoagrave moins de 20 dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type industriel La deacutenutrition et lrsquoobeacutesiteacute (ldquodouble fardeau de la malnutritionrdquo) coexistent dans tous les pays agrave un degreacute plus ou moins eacuteleveacute Elles sont particuliegraverement prononceacutees dans les Systegravemes alimentaires 3 agrave 5 et constituent un problegraveme particuliegraverement eacutepineux dans certains pays correspondant au Type 5 Lrsquoencadreacute 1 donne des exemples nationaux drsquoexpeacuteriences meneacutees cocircteacute producteur et cocircteacute consommateur dans trois types de systegravemes alimentaires correspondant agrave des pays agrave revenu eacuteleveacute agrave revenu intermeacutediaire de tranche supeacuterieure ou agrave faible revenu1112

Tableau 2 Reacutesultats constateacutes pour chaque type de systegraveme alimentaire

Les descriptions sommaires ci-dessus montrent qursquoil existe des besoins tregraves varieacutes en termes drsquoinvestissement pour chacun des cinq types de systegravemes alimentaires Ideacutealement les choix drsquoinvestissement devraient se fonder sur une eacutevaluation des taux de rentabiliteacute relatifs dans le contexte speacutecifiquement concerneacute et les ressources devraient ecirctre affecteacutees lagrave ougrave les meilleures rentabiliteacutes sont obtenues en reacutepondant parallegravelement agrave un souci drsquoeacutequiteacute Malheureusement tregraves peu drsquoinformations sont publiquement disponibles sur la rentabiliteacute eacuteconomique ou mecircme financiegravere des diffeacuterents investissements reacutealiseacutes dans lrsquoagriculture vis-agrave-vis des reacutesultats sanitaires et nutritionnels

11 Un reacutegime varieacute est deacutefini ici comme un reacutegime alimentaire comportant suffisamment de calories et de proteacuteines et deacutependant peu des aliments de base12 Eacutevidemment il existe drsquoautres MNT lieacutees au reacutegime alimentaire (notamment les maladies cardiovasculaires) qui varient drsquoun type de systegraveme agrave lrsquoautre Les auteurs

ont neacuteanmoins seacutelectionneacute un nombre limiteacute de reacutesultats sanitaires indeacutesirables facilement attribuables au reacutegime alimentaire (IFPRI 2015)

Reacutesultat eacutetudieacute dans le systegraveme alimentaire

Systegraveme alimentaire 1Industriel (productiviteacuteeacuteleveacutee etforte urbanisation)

Systegraveme alimentaire 2Mixte(productiviteacuteeacuteleveacutee maisurbanisation et eacutemissions plus faibles)

Systegraveme alimentaire 3En transition(mecircme niveaudrsquourbanisation que pour le Systegraveme 2 mais productiviteacute plus faible)

Systegraveme alimentaire 4Eacutemergent(urbanisation etproductiviteacute plus faibles que pour les Systegravemes 1 agrave 3)

Systegraveme alimentaire 5Rural(systegravemecorrespondant aux niveaux drsquourbanisation et de productiviteacute les plus bas)

Diversiteacute11 et disponibiliteacute fiable des aliments

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes avec beaucoup drsquoaliments transformeacutes emballeacutes et de proteacuteines animales

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes eacutequilibreacutes en termes de sources de proteacuteines

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes avec beaucoup drsquoaliments frais + apports en proteacuteines

bull Moins diversifieacute quelques produits transformeacutes beaucoup de produits frais

bull Reacutegimes les moins varieacutes avec peu de sources de proteacuteines (animales ou autres)

Accessibiliteacute des aliments

bull Part faible du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation prix stables

bull Part faible du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation prix stables

bull Part modeacutereacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation plus grande volatiliteacute des prix

bull Part eacuteleveacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation systegraveme ougrave les prix sont les plus volatiles

bull Part eacuteleveacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation forte volatiliteacute des prix

Santeacute et nutrition12 bull Essentiellement surpoidsdiabegravete

bull Essentiellement surpoidsdiabegravete

bull Moins de surpoids quelques retards de croissance

bull Nombreux retards de croissance faible obeacutesiteacute chez lrsquoenfant forte obeacutesiteacute chez lrsquoadulte

bull Nombreux retards de croissance double fardeau apparition du problegraveme drsquoobeacutesiteacute chez lrsquoenfant

Tableau preacutepareacute agrave partir des donneacutees de lrsquoIFPRI (2015) Les qualificatifs employeacutes dans ce tableau (comme laquo eacuteleveacute raquo laquo modeacutereacute raquo laquo faible raquo) sont relatifs Pour plus de preacutecisions sur les seuils correspondants voir les donneacutees de lrsquoIFPRI (2015) Les sources utiliseacutees incluent Indice de volatiliteacute des prix alimentaires (FAO 2011) Volume de vente au deacutetail des aliments frais et emballeacutes en kg par habitant (Euromonitor 2014) Disponibiliteacutes proteacuteiques moyennes (moyenne sur 3 ans) en grammes par habitant et par jour (FAO 2011) Part du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation (Euromonitor 2014 ndash voir note de bas de page ndeg9) Retards de croissance et surpoids chez lrsquoenfant (UNICEF diverses anneacutees) Surpoids chez lrsquoadulte (OMS 2014) Preacutevalence du diabegravete (IDF 2014)

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Encadreacute 1Reacutesultats constateacutes dans divers systegravemes alimentaires nationaux - Allemagne Breacutesil Indoneacutesie Seacuteneacutegal

Allemagne Systegraveme alimentaire de type 2 - Mixte

Agrave de nombreux eacutegards lrsquoAllemagne ressemble aux autres pays riches mais comme son systegraveme alimentaire est de type 2 elle beacuteneacuteficie drsquoune diversiteacute et drsquoune disponibiliteacute alimentaires leacutegegraverement infeacuterieures et elle est un peu moins affecteacutee par lrsquoobeacutesiteacute infantile que les pays ayant un systegraveme alimentaire de type 1 Parallegravelement lrsquoAllemagne est confronteacutee agrave un gros problegraveme drsquoobeacutesiteacute et de surpoids dans sa population et cherche des moyens drsquoœuvrer pour une offre alimentaire plus saine Ses initiatives comprennent la reformulation des produits pour reacuteduire les teneurs en sel en sucre et en mauvaises graisses ainsi que des mesures incitatives pour favoriser une alimentation et des regravegles alimentaires saines dans les cantines scolaires Du cocircteacute de lrsquooffre lrsquoAllemagne tente drsquoameacuteliorer la diversification de son offre alimentaire en soutenant les agriculteurs et les chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole de maniegravere agrave encourager les consommateurs agrave opter pour une plus large diversiteacute alimentaire LrsquoAllemagne eacutetudie de pregraves les liens entre alimentation et agriculture pour trouver des moyens drsquoameacuteliorer la production durable et la qualiteacute des aliments La question des deacutechets alimentaires est actuellement au centre de lrsquoattention internationale En Allemagne ce problegraveme est traiteacute dans le cadre drsquoune approche ferme axeacutee sur les comportements alimentaires des consommateurs LrsquoAllemagne a creacuteeacute le programme INFORM en 2009 pour encourager les habitudes alimentaires saines et lrsquoactiviteacute physique

Breacutesil Systegraveme alimentaire de type 3 - En transition

Environ 85 pour cent de la population breacutesilienne vit dans des zones urbaines et la part de la diversiteacute eacutenergeacutetique fournie par les ceacutereacuteales racines et tubercules (c-agrave-d aliments de base) est relativement faible Neacuteanmoins les Breacutesiliens consomment quotidiennement pregraves de trois fois moins de fruits et leacutegumes que ce qui est recommandeacute (six portions de fruits etou leacutegumes par jour) et les sucres et graisses satureacutees constituent environ 12 et 10 pour cent respectivement de leur reacutegime alimentaire Mecircme si la sous-alimentation au Breacutesil a baisseacute depuis les anneacutees 1970 six pour cent de la population breacutesilienne en souffre encore aujourdrsquohui (Graziano Da Silva 2011) Mais depuis lrsquoobeacutesiteacute a remplaceacute la sous-alimentation en tant que principale forme de malnutrition chez les adultes en 2008 plus de 53 pour cent des Breacutesiliens de 25 ans ou plus eacutetaient en surpoids ou obegraveses (OMS) Le Breacutesil a deacutemontreacute sa capaciteacute agrave mettre en œuvre des mesures fortes du cocircteacute de lrsquooffre afin de lutter contre le problegraveme du surpoids chez lrsquoadulte et contre les mauvaises habitudes alimentaires En 2014 les centrales drsquoapprovisionnement de fruits et leacutegumes au Breacutesil (CEASA) ont lanceacute une campagne baptiseacutee ldquoEncourager la consommation de fruits et de leacutegumes au sein de lrsquoapprovisionnement alimentaire centralrdquo La premiegravere phase (actuellement en cours) de cette campagne vise agrave ameacuteliorer la disponibiliteacute des fruits et leacutegumes en ciblant les neacutegociants les diffeacuterents acteurs opeacuterant sous licence des CEASA et les producteurs La seconde phase visera lrsquoaugmentation de la demande de fruits et leacutegumes par la diffusion drsquoinformations aupregraves des consommateurs et la promotion des habitudes alimentaires saines (Hawkes 2015)

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Indoneacutesie Systegraveme alimentaire de type 5 - Rural

LrsquoIndoneacutesie pays agrave revenu intermeacutediaire de la tranche infeacuterieure a connu un formidable essor eacuteconomique au cours des quarante derniegraveres anneacutees et son revenu moyen par habitant a atteint 3 475 $ en 2013 avec une espeacuterance de vie moyenne de 71 ans Malgreacute cet essor eacuteconomique et des ameacuteliorations sanitaires la pauvreteacute et le double fardeau de la malnutrition constituent de gros problegravemes dont se preacuteoccupent les deacutecideurs politiques nationaux Nombre de foyers affecteacutes par ce double fardeau habitent dans des zones urbaines ougrave ils ont accegraves agrave un plus large choix de plats cuisineacutes transformeacutes et de repas de restauration rapide et ougrave les emplois et les modes de vie sont moins exigeants physiquement (Roemling et al 2013) Le problegraveme du diabegravete progresse mais reste agrave un niveau plus bas que dans les pays voisins (Martiniuk et al 2011) Dans les zones rurales la faible diversiteacute de lrsquoalimentation rend les populations vulneacuterables face aux flambeacutees des prix alimentaires et les expose agrave des carences en micronutriments Une intervention politique forte visant agrave atteindre la seacutecuriteacute alimentaire dans le pays agrave partir de lrsquooffre nationale drsquoaliments a contribueacute agrave perpeacutetuer une eacuteconomie du riz tenace eacutegalement renforceacutee par des goucircts et preacutefeacuterences de consommation durables privileacutegiant une grande consommation de riz LrsquoIndoneacutesie a tout un passeacute de promotion de la nutrition mais les actions mises en œuvre se sont cibleacutees sur des interventions speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer la santeacute maternelle et infantile (allaitement et alimentation compleacutementaire suppleacutementation en micronutriments et planning familial) Les politiques alimentaires se sont concentreacutees sur la stabilisation des prix du riz et nrsquoont accordeacute que peu drsquoattention agrave la diversification des cultures vivriegraveres La lutte contre le double fardeau de la malnutrition neacutecessite drsquoadopter de nouvelles approches pour promouvoir une plus grande diversiteacute dans la production et la consommation alimentaires une meilleure hygiegravene et un mode de vie plus actif incluant une pratique physique reacuteguliegravere et un controcircle du poids (Soekirman 2011)

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Seacuteneacutegal Systegraveme alimentaire de type 5 - Rural

Le Seacuteneacutegal est un pays agrave revenu intermeacutediaire de la tranche infeacuterieure situeacute sur la Cocircte Ouest de lrsquoAfrique Sa population est jeune sur ses 14 millions drsquohabitants 44 pour cent a moins de 15 ans (Banque mondiale 2014) Pregraves de 20 pour cent de la population est exposeacutee agrave lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire avec une grande dispariteacute entre les communauteacutes rurales (251 pour cent) et urbaines (122 pour cent) (Wuehler et al 2011) La deacutenutrition constitue le principal problegraveme de nutrition Par exemple la preacutevalence de lrsquoaneacutemie ferriprive est tregraves eacuteleveacutee et affecte 71 pour cent des enfants de moins de 5 ans 61 pour cent des femmes enceintes et 54 pour cent des femmes en acircge de procreacuteer (USAID 2014) Ceci a de lourdes conseacutequences en termes de santeacute et de deacuteveloppement pour ces groupes deacutemographiques

Le Seacuteneacutegal a fait de reacuteels progregraves contre la malnutrition au cours des vingt derniegraveres anneacutees notamment avec la reacuteduction du taux de retard de croissance chez les enfants de moins de 5 ans et une reacuteduction drsquoenviron 40 de la mortaliteacute infanto-juveacutenile au cours des 5 derniegraveres anneacutees uniquement (Wuehler et al 2011) Ces progregraves sont vraisemblablement attribuables aux mesures suivantes campagne agrave large eacutechelle de suppleacutementation en vitamine A mise en œuvre drsquoun programme national de nutrition extension des interventions pour la survie de lrsquoenfant (gracircce au projet BASICS Soutien de base agrave lrsquoinstitutionnalisation de la survie de lrsquoenfant 1994-2006) et ameacutelioration de la communication pour favoriser ldquoun changement de comportement harmoniseacuterdquo (Wuehler et al 2011)

Les avanceacutees en termes de croissance eacuteconomique et de bien-ecirctre geacuteneacuteral ont eacuteteacute plus modeacutereacutees Alors que la croissance moyenne des pays subsahariens au cours des derniegraveres anneacutees srsquoeacutetablit agrave pregraves de 6 le Seacuteneacutegal nrsquoa enregistreacute qursquoune croissance de 4 entre 2000 et 2010 et de 33 seulement depuis 2006 (USAID 2014) Par ailleurs lrsquoextension du secteur agricole ne repreacutesente qursquoune faible part de cette croissance eacuteconomique Mecircme si lrsquoagriculture emploie 68 de la population active du pays elle ne repreacutesente que 14 du PIB national (Wuhler et al 2011) Le deacuteveloppement agricole a eacuteteacute freineacute par une faible gouvernance un climat drsquoinvestissement peu favorable et lrsquointensification de la concurrence internationale Drsquoautres contraintes se greffent agrave cette situation peacutenuries eacutenergeacutetiques reacutepeacuteteacutees seacutecheresses et inondations autant de problegravemes qui rendent difficile lrsquoentreacutee dans le secteur agricole Le taux de pauvreteacute nrsquoa que faiblement baisseacute (de 483 en 2005 agrave 467 en 2011) avec une dispariteacute croissante entre les zones rurales (571) et la capitale urbaine Dakar (261) (USAID 2014)

Au Seacuteneacutegal le secteur agricole a un gros potentiel de deacuteveloppement et de geacuteneacuteration drsquoun stimulus eacuteconomique plus important pour le pays Selon Feed the Future le gouvernement seacuteneacutegalais a augmenteacute ses investissements dans lrsquoagriculture de plus de 10 par an (Feed the Future 2015) De plus les investissements financeacutes par Millenial Challenge Corporation (MCC) au nord-ouest du pays ougrave la culture de riz est preacutedominante devraient ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute de lrsquoirrigation de 7 800 hectares et la capaciteacute de production de 32 500 hectares et ces ameacuteliorations devraient beacuteneacuteficier agrave pregraves de 270 000 petits exploitants (MCC 2015) Gracircce agrave lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux via un port drsquoimportance majeure agrave lrsquoabondance des terres arables et agrave des entrepreneurs motiveacutes un essor eacuteconomique impulseacute par lrsquoagriculture semble tout agrave fait faisable La production horticole pour lrsquoexport tout comme pour le marcheacute inteacuterieur devrait ecirctre un secteur drsquoexpansion

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3 Investissements visant lrsquoameacutelioration de la nutrition dans diffeacuterents systegravemes alimentaires

Les objectifs des investissements du secteur public sont larges Ils incluent la reacuteduction de la pauvreteacute et de la faim la fourniture de biens publics qui complegravetent les investissements priveacutes et la creacuteation de beacuteneacutefices sociaux et environnementaux (FAO 2012) La nutrition est rarement un objectif premier explicite de lrsquoagriculture mais une attention croissante est accordeacutee agrave lrsquoimpact de lrsquoagriculture et des systegravemes de nutrition sur lrsquoobjectif drsquoameacutelioration de la nutrition notamment avec les investissements dits ldquosensibles agrave la nutritionrdquo Agrave chaque type de systegraveme alimentaire correspondent des opportuniteacutes drsquoinvestissement diffeacuterentes et des contraintes speacutecifiques associeacutees agrave lrsquoobjectif drsquoameacutelioration de la nutrition Les paragraphes suivants traitent des principales caracteacuteristiques des systegravemes alimentaires preacuteceacutedemment deacutefinis ainsi que des opportuniteacutes et contraintes correspondantes dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition Pour simplifier les choses les cinq types de systegravemes alimentaires preacuteceacutedemment deacutefinis seront regroupeacutes en trois cateacutegories IndustrielMixte En transition et EacutemergentRural

31 Systegravemes alimentaires de type industrielmixte (systegravemes 1 et 2)

Les systegravemes alimentaires industriels et mixtes sont caracteacuteriseacutes par des chaicircnes drsquoapprovisionnement et de valeur complexes et geacuteneacuteralement par des niveaux eacuteleveacutes de transformation des aliments13 Les puissants acteurs de la grande distribution et de la transformation des produits peuvent avoir une influence consideacuterable sur la valeur nutritionnelle des aliments produits (Gereffi et al 2009) Les chaicircnes drsquoapprovisionnement complexes peuvent favoriser la disponibiliteacute et lrsquoabordabiliteacute des produits alimentaires gracircce agrave lrsquoaugmentation de la productiviteacute et de lrsquoefficaciteacute de lrsquoapprovisionnement Neacuteanmoins ces avantages peuvent ecirctre contrebalanceacutes par des reacuteductions dans la varieacuteteacute des produits et par un plus grand accegraves aux produits transformeacutes (ex Gereffi et al 2009)

En fait les chaicircnes de valeur et drsquoapprovisionnement complexes et inteacutegreacutees verticalement peuvent finalement priver de choix les consommateurs (Banque mondiale 2008) La production des exploitations agricoles est souvent faccedilonneacutee par les besoins et les preacutefeacuterences des industriels de la transformation des grossistes et des transporteurs dont les activiteacutes sont elles-mecircmes faccedilonneacutees par les demandes des fabricants Ces derniers agrave leur tour reacutepondent aux besoins des principaux distributeurs bas coucircts longues dureacutees de conversation et qualiteacute uniforme Agrave aucun stade des chaicircnes drsquoapprovisionnement actuelles la nutrition nrsquoest une preacuteoccupation premiegravere Il est neacutecessaire drsquoameacuteliorer le secteur de la distribution de deacutetail pour maintenir une diversiteacute de points de vente pour les consommateurs Il est eacutegalement neacutecessaire drsquoameacuteliorer lrsquoaccegraves aux produits frais notamment dans les zones urbaines ougrave les effets coupleacutes des activiteacutes de la distribution de gros et des enseignes de la grande distribution limitent les options alimentaires pour les consommateurs les plus pauvres

Des solutions pourraient ecirctre trouveacutees en ne ciblant pas uniquement la production agricole de faccedilon isoleacutee mais en cherchant eacutegalement agrave changer la maniegravere dont les ingreacutedients de base sont substitueacutes transformeacutes distribueacutes et

13 Food systems that have undergone structural transformation have longer supply chains more highly processed foods and less diversity in primary production (see World Bank 2008 Nugent 2011 Reardon et al 2012 Hawkes et al 2012)

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commercialiseacutes (Hawkes 2012) En effet dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte parallegravelement agrave la sensibilisation du consommateur des mesures de reacuteglementation et drsquoincitation destineacutees agrave modeler lrsquooffre pourraient figurer parmi les actions les plus efficientes et efficaces pour ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels

Au sein des chaicircnes de valeur les approches ciblant les activiteacutes des gros acteurs de la transformation et de la distribution de deacutetail pourraient avoir un impact sensible sur les reacutesultats nutritionnels Il pourrait srsquoagir par exemple drsquoinciter les grandes entreprise agrave reformuler leurs produits en utilisant des ingreacutedients plus sains de creacuteer et drsquoappliquer des reacuteglementations imposant drsquoinformer le consommateur (ex lrsquoeacutetiquetage nutritionnel obligatoire peut pousser les industriels agrave reformuler drsquoeux-mecircmes leurs produits [Hawkes 2015]) Pour ameacuteliorer la santeacute nutritionnelle et environnementale des communauteacutes une solution consiste agrave promouvoir lrsquoapprovisionnement local en mettant les producteurs en relation avec les fournisseurs les plus proches comme les restaurateurs les marcheacutes et les institutions publiques

Mecircme si des solutions sont envisageables en aval la production agricole et les politiques qui lrsquoinfluencent restent des eacuteleacutements majeurs agrave consideacuterer pour ameacuteliorer la disponibiliteacute de produits sains dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte Or les programmes de subventionnement de lrsquoagriculture mis en place dans de nombreux systegravemes alimentaires de type industriel et certains systegravemes de type mixte constituent un obstacle majeur agrave la formulation et agrave la commercialisation drsquoaliments plus sains Dans les pays doteacutes de programmes de ce type les politiques alimentaires et agricoles ont eu un effet deacuteleacutetegravere agrave long terme lrsquoaide srsquoest concentreacutee autour de quelques produits (ceacutereacuteales produits laitiers beacutetail sucre) qui inondent aujourdrsquohui les chaicircnes drsquoapprovisionnement alimentaire (Anand et al 2015) Ce subventionnement de produits peu sains nrsquoest pas lrsquoapanage des pays riches Anderson et al (2013) ont montreacute comment les subventions agricoles dans certains pays en deacuteveloppement creacuteent des incitations preacutejudiciables si bien que les politiques des pouvoirs publics vont agrave lrsquoinverse de la creacuteation et du maintien de chaicircnes drsquoapprovisionnement alimentaire saines Mecircme si les subventions pourraient eacutegalement cibler des produits agricoles sains cette pratique est moins reacutepandue et de magnitude beaucoup plus limiteacutee Drsquoimportants efforts politiques et eacuteconomiques sont neacutecessaires pour repenser ces systegravemes de subventionnement agricole deacutesuets et preacutejudiciables et pour deacutefinir une voie vers une plus grande coheacuterence entre lrsquoagriculture et les objectifs de santeacute

Contraintes

bull Chaicircnes drsquoapprovisionnement longues et complexes modeleacutees par la puissante industrie agroalimentaire (ex gros producteurs gros industriels de la transformation alimentaire et gros distributeurs avec ces trois fonctions geacuteneacuteralement inteacutegreacutees verticalement au sein drsquoune mecircme multinationale)

bull Sensibilisation limiteacutee des consommateurs concernant les avantages en termes de santeacute des aliments nutritifs et concernant les vrais coucircts des aliments plus mauvais pour la santeacute

Investissements

bull Prioriteacute agrave donner agrave la qualiteacute et agrave la diversiteacute et non plus agrave un nombre limiteacute de ceacutereacuteales et de produits drsquoorigine animale

bull Fourniture drsquoaliments plus sains dans certains lieux speacutecifiques (ex eacutecoles hocircpitaux) et nouvelles regravegles en la matiegravere

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bull Raccourcissement des chaicircnes drsquoapprovisionnement (c-agrave-d promotion des chaicircnes drsquoapprovisionnement locales)

bull Promotion drsquoun choix plus eacuteclaireacute de la part des consommateurs gracircce agrave lrsquoeacutetiquetage nutritionnel au marketing social et agrave la sensibilisation en matiegravere de nutrition

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

bull Fiscaliteacute alimentaire coheacuterente avec les objectifs de santeacute programmes publics de subventions destineacutes aux tranches de revenus les plus bas pour favoriser la consommation drsquoaliments sains

bull Reformulation volontaire ou obligatoire des produits

32 Systegravemes alimentaires en transition (systegraveme 3)

Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires En transition (systegraveme 3) ont une meilleure productiviteacute agricole que les systegravemes alimentaires de type eacutemergent ou rural (systegravemes 4 et 5) et ils connaissent les mecircmes transformations structurelles que celles qui se sont deacutejagrave opeacutereacutees dans les systegravemes de type industriel ou mixte Agrave mesure qursquoaugmente lrsquourbanisation les produits alimentaires proviennent de plus en plus de chaicircnes drsquoapprovisionnement et chaicircnes de valeur complexes domineacutees par les gros acteurs de la grande distribution et de lrsquoindustrie de transformation alimentaire Mecircme si lrsquoaugmentation de la productiviteacute reste une prioriteacute dans ces pays les gouvernements devraient privileacutegier les investissements qui modegravelent le systegraveme alimentaire en pleine mutation et la maniegravere dont les produits alimentaires sont traiteacutes et transformeacutes aux eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte dans les chaicircnes de valeur

De nouvelles reacuteglementations et des partenariats avec le secteur priveacute peuvent inciter les acteurs eacutemergents de la distribution de deacutetail et de la transformation alimentaire agrave deacutevelopper des chaicircnes de valeur sensibles aux enjeux de nutrition Il srsquoagirait par exemple de creacuteer des mesures incitatives pour la production et la consommation drsquoaliments enrichis et denses sur le plan nutritionnel Pour peacuterenniser sur le long terme des chaicircnes de valeur axeacutees sur la nutrition plusieurs mesures sont possibles consolidation des organisations de producteurs aide aux technologies agrave petite eacutechelle et ameacutelioration des opeacuterations posteacuterieures agrave la reacutecolte par des investissements visant agrave ameacuteliorer le stockage et le transport

Contraintes

bull Chaicircnes drsquoapprovisionnement de plus en plus complexes limiteacutees par des lacunes technologiques aux eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte (ex chaicircnes du froid)

bull Augmentation de lrsquooffre et de la demande de produits transformeacutes

bull Sensibilisation limiteacutee des consommateurs concernant les avantages en termes de santeacute des aliments nutritifs et concernant les vrais coucircts des aliments plus mauvais pour la santeacute

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Investissements

bull Relier les petits exploitants agrave des chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes agrave forte valeur sous lrsquoimpulsion de lrsquoessor des grands centres urbains

bull Inteacutegrer les enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur en ameacuteliorant les opeacuterations posteacuterieures agrave la reacutecolte en appliquant des normes de seacutecuriteacute sanitaire et en incorporant des cultures plus nutritives (y compris des aliments enrichis)

bull Encourager la demande drsquoaliments nutritifs gracircce agrave la diffeacuterentiation des produits des emballages et des eacutetiquetages

bull Fournir des aliments plus sains dans certains lieux speacutecifiques (ex eacutecoles hocircpitaux) et eacutetablir de nouvelles regravegles en la matiegravere

bull Promouvoir un choix plus eacuteclaireacute de la part des consommateurs gracircce agrave lrsquoeacutetiquetage nutritionnel au marketing social et agrave la sensibilisation agrave la nutrition

bull Reacuteglementer normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

bull Lancer des campagnes dirigeacutees par les pouvoirs publics pour inciter agrave la reformulation volontaire des produits

bull Aider les petits exploitants agricoles agrave satisfaire les contraintes de production (ex organisation de producteurs respect des normes de qualiteacute et de seacutecuriteacute sanitaire)

33 Systegravemes alimentaires de type eacutemergent ou rural (systegravemes 4 et 5)

Dans de nombreuses reacutegions des pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type eacutemergent ou rural les marcheacutes peuvent ecirctre peu deacuteveloppeacutes et difficiles agrave atteindre ce qui pousse les meacutenages agrave ecirctre partiellement ou entiegraverement autosuffisants pour leur approvisionnement alimentaire (Muller 2009) Dans ce contexte les meacutenages deacutecident des aliments agrave produire en fonction de leurs besoins de consommation ce qui relie donc directement la production alimentaire aux objectifs nutritionnels des meacutenages Par conseacutequent les investissements ciblant la production des meacutenages peuvent ecirctre plus rentables dans les reacutegions ougrave les chaicircnes alimentaires sont les moins deacuteveloppeacutees

Le chemin entre une production destineacutee agrave sa propre consommation et une meilleure nutrition est illustreacute dans une eacutetude analysant les effets de posseacuteder une vache sur la consommation quotidienne de produits laitiers par les enfants et sur la reacuteduction des retards de croissance en Inde (Hoddinott et al 2013) Agrave ces deux eacutegards les auteurs ont observeacute des effets positifs du fait de posseacuteder une vache mais uniquement pour les meacutenages vivant dans des villages nrsquoayant pas accegraves aux marcheacutes Aucun effet positif nrsquoa eacuteteacute constateacute pour les meacutenages ayant accegraves aux marcheacutes Cela suggegravere que dans les zones beacuteneacuteficiant drsquoun accegraves limiteacute aux marcheacutes les interventions qui augmentent directement lrsquoaccegraves des meacutenages agrave des aliments denses sur le plan nutritionnel constituent des strateacutegies agricoles prometteuses

Dans un exemple comparable eacutegalement en Inde une initiative de production de produits laitiers par de petits exploitants a reacuteussi agrave tirer parti drsquoune approche de la chaicircne de valeur visant agrave ameacuteliorer et consolider les liens commerciaux existants Lrsquoinitiative a fonctionneacute agrave plusieurs niveaux de la chaicircne de valeur au niveau des exploitants agricoles (introduction de technologies ameacuteliorant la productiviteacute et creacuteation de coopeacuteratives) au niveau politique (faccedilonnement de lrsquoenvironnement politique) et au niveau commercial (ameacutelioration des eacutetapes drsquoapprovisionnement de transformation et de commercialisation du lait notamment en reliant les zones rurales et urbaines indiennes gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures) (Cunningham 2009) Lrsquoinitiative srsquoest eacutetendue jusqursquoagrave inteacutegrer 13 millions de membres et gracircce agrave des investissements cibleacutes lrsquoInde est passeacutee drsquoun statut de pays importateur de produits laitiers agrave celui de premier producteur de lait de chegravevre et de bufflonne et de sixiegraveme plus grand producteur de lait de vache agrave lrsquoeacutechelle internationale

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Lorsqursquoil est possible pour les neacutegociants et les distributeurs de deacutetail drsquoatteindre les producteurs les interventions visant agrave ameacuteliorer les liens commerciaux peuvent srsquoaveacuterer plus efficaces compte tenu du manque de ressources Ce type drsquoapproches des chaicircnes de valeur peuvent ecirctre efficaces pour surmonter les contraintes lieacutees agrave lrsquooffre et agrave la demande de produits et aliments nutritifs Les services de vulgarisation agricole qursquoils soient publics ou priveacutes peuvent ecirctre extrecircmement utiles pour construire des liens commerciaux Hawkes et al (2011) proposent un cadre pour lrsquoutilisation de diffeacuterentes approches de la chaicircne de valeur dans des contextes caracteacuteriseacutes par une agriculture de subsistance Ces interventions sont meneacutees tout au long de la chaicircne drsquoapprovisionnement en commenccedilant par une aide cibleacutee aux producteurs pour finir au niveau de la commercialisation de la sensibilisation des consommateurs et de lrsquoeacuteducation agrave la nutrition

Outre des investissements visant agrave accroicirctre la diversiteacute de production des meacutenages et agrave ameacuteliorer les liens commerciaux les pays et reacutegions doteacutes de systegravemes alimentaires de type rural neacutecessitent des investissements publics dans les infrastructures Pregraves de soixante pour cent de la population rurale du Nigeacuteria doit parcourir plus de deux kilomegravetres pour atteindre la premiegravere route praticable en toute saison et 65 pour cent nrsquoa pas accegraves agrave lrsquoeacutelectriciteacute (Banque mondiale 2008) Malgreacute le caractegravere limiteacute des donneacutees visant agrave deacuteterminer si les investissements dans les infrastructures contribuent directement agrave obtenir des reacutesultats positifs en termes de nutrition et de santeacute (Headey 2012) il est possible de dire que les investissements dans les reacuteseaux routiers ruraux peuvent deacuteclencher des synergies positives avec drsquoautres secteurs et avoir des reacutepercussions sur les reacutesultats de santeacute et de nutrition Gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures les exploitants agricoles peuvent acceacuteder agrave drsquoautres marcheacutes et reacuteduire les pertes apregraves la reacutecolte ce qui permet aux populations rurales drsquoobtenir des revenus suppleacutementaires et une meilleure seacutecuriteacute alimentaire Les investissements dans les techniques drsquoirrigation et autres technologies ameacuteliorant la productiviteacute et les investissements dans les infrastructures peuvent eacutegalement entraicircner des beacuteneacutefices nutritionnels consideacuterables partout ougrave la productiviteacute agricole est faible et ougrave les meacutecanismes drsquoirrigation sont deacuteficients ou inexistants

Dans les pays ougrave preacutedomine une agriculture rurale la capaciteacute des gouvernements peut ecirctre insuffisante pour reacutealiser les interventions et les investissements reacutepertorieacutes ci-dessous Certaines de ces mesures peuvent ecirctre plus efficacement mises en œuvre par des approches deacutecentraliseacutees gracircce agrave des organisations non-gouvernementales (Headey 2012) ou agrave des partenariats public-priveacute (PPP) Un grand nombre de nouveaux PPP ont eacuteteacute constitueacutes au cours des derniegraveres anneacutees mais peu drsquoeacutetudes ont eacuteteacute meneacutees pour eacutevaluer leur impact sur les reacutesultats nutritionnels Seule veacuteritable exception le programme HarvestPlus Challenge qui promeut la biofortification des aliments de base et integravegre des objectifs de nutrition explicites (Meenakshi et al 2010 FAO 2012)

Enfin les socieacuteteacutes agroalimentaires transnationales investissent de plus en plus dans des filiales eacutetrangegraveres pour augmenter les ventes dans les pays en deacuteveloppement (Hawkes 2005) Par conseacutequent dans les pays correspondant aux systegravemes 4 et 5 il pourrait aussi ecirctre beacuteneacutefique drsquoencourager les investissements eacutetrangers directs (IED) sensibles agrave la nutrition parallegravelement agrave un encadrement reacuteglementaire de lrsquoindustrie agroalimentaire en matiegravere de santeacute et de seacutecuriteacute sanitaire par les pouvoirs publics

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Contraintes

bull Marcheacutes non deacuteveloppeacutes faibles liens commerciaux lacunes dans la chaicircne drsquoapprovisionnement dysfonctionnements des marcheacutes coucircts de transaction eacuteleveacutes

bull Faible productiviteacute agricole des petits exploitants familiaux souvent engageacutes dans une agriculture de subsistance

bull Accegraves limiteacute par les producteurs aux intrants et aux capitaux

bull Infrastructures souvent rudimentaires

bull Manque de diversiteacute dans la production peu drsquooptions denses sur le plan nutritionnel pour la consommation

Investissements

bull Augmentation des deacutepenses publiques en faveur drsquoune agriculture saine

bull Investissements dans les infrastructures (ex routes entre les exploitations agricoles et les marcheacutes irrigation et meilleur accegraves agrave lrsquoeau)

bull Augmentation de la demande drsquoaliments agrave forte valeur nutritionnelle et de leur accegraves

bull Reacutevision des droits de proprieacuteteacute fonciegravere

bull Interventions agricoles agrave la fois au niveau des producteurs et au niveau des meacutenages

bull Programmes deacutecentraliseacutes publicspriveacutes de vulgarisation agricole sensibles agrave la nutrition portant notamment sur la microfinance la technologie et autres outils et intrants (ex technologie mobile pour srsquoinformer des conditions des marcheacutes outils et technologies permettant drsquoeacuteconomiser du temps et de la main drsquoœuvre lutte contre les ravageurs ameacutelioration des varieacuteteacutes cultiveacutees)

bull Connexion entre les petits exploitants agricoles et les chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes gracircce agrave diverses approches de la chaicircne de valeur

bull Inteacutegration des enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur par lrsquoameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et des normes de seacutecuriteacute sanitaire et par la promotion des aliments nutritifs (y compris des aliments enrichis)

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

Document de consultation

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Application de la typologie des systegravemes alimentaires aux choix drsquoinvestissement

La typologie des systegravemes alimentaires permet de mieux cerner les diffeacuterents besoins et les diffeacuterentes opportuniteacutes drsquoinvestissement des pays qui mettent en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type rural dont la croissance eacuteconomique reste tregraves deacutependante agrave lrsquoagriculture sont confronteacutes agrave un dilemme speacutecifique lorsqursquoils tentent de satisfaire les besoins de consommation actuels de leur population tout en investissant pour le futur afin drsquoameacuteliorer agrave la fois leurs reacutesultats eacuteconomiques et les reacutesultats nutritionnels Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type industriel font face agrave une seacuterie de deacutefis totalement diffeacuterents dont la plupart ont trait agrave lrsquoapprovisionnement de produits frais locaux abordables en deacutepit drsquoune industrie agroalimentaire tregraves efficiente fortement meacutecaniseacutee et verticalement inteacutegreacutee qui privileacutegie les prix bas les longues dureacutees de conservation et une qualiteacute uniforme plutocirct que les enjeux nutritionnels Autant dans les systegravemes de type rural que dans ceux de type industriel un investissement preacutecautionneux dans lrsquoagriculture les systegravemes alimentaires et les institutions peuvent aujourdrsquohui preacuteparer les conditions qui permettront drsquoobtenir des systegravemes alimentaires plus sains demain

Le tableau 3 reacutepertorie plusieurs cateacutegories de politiques drsquoinvestissement dont la capaciteacute agrave ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels est prouveacutee par certaines donneacutees -soit par des investissements orienteacutes vers les producteurs soit par des investissements orienteacutes vers les consommateurs Les exploitants agricoles sont eacutegalement des consommateurs et dans de nombreux cas lrsquoaide agrave la production peut entraicircner une augmentation de la consommation des meacutenages agricoles Par conseacutequent certains investissements reacutepondent aux besoins des deux cocircteacutes du tableau ci-dessous Comme la qualiteacute des donneacutees probantes disponibles est variable et que pour la plupart des politiques drsquoinvestissement eacutevoqueacutees elles ne deacutemontrent pas explicitement un impact direct sur la nutrition lrsquoAnnexe A propose un examen partiel des donneacutees disponibles pour lrsquoutilisation de ces politiques dans lrsquooptique drsquoobtenir des systegravemes alimentaires sains Il convient de souligner que certaines de ces politiques sont particuliegraverement pertinentes dans des systegravemes alimentaires speacutecifiques Par exemple les activiteacutes de recherche et deacuteveloppement (RampD) portant sur la reformulation des produits sont particuliegraverement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type industrielmixte ougrave les consommateurs sont tregraves deacutependants agrave lrsquooffre de produits transformeacutes

Tableau 3 Cateacutegories drsquoinvestissement pour des systegravemes alimentaires sains

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Investissements affectant la nutrition cocircteacute Production Investissements affectant la nutrition cocircteacute Consommation

bull Contrats avec les producteurs coopeacuteratives et autres organisations collectives

bull Commercialisation par le biais des supermarcheacutes

bull Ameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et reacuteduction des pertes

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Infrastructures irrigation routes eacutelectriciteacute approvisionnement en eau

bull Reacuteforme des reacutegimes fonciers

bull Communication

bull Biofortification et enrichissement des aliments

bull Creacuteation de la demande pour des aliments produits localement et ameacutelioration de leur accegraves

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire

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Drsquoapregraves lrsquoanalyse des donneacutees disponibles des eacuteleacutements suffisamment probants montrent que certaines interventions peuvent ameacuteliorer la nutrition la diversiteacute de la production et des aliments et les moyens de subsistance des exploitants agricoles (IFPRI 2014 Berti 2004 Malapit et al 2013 Behrman et al 2012) Cette analyse reacutevegravele eacutegalement que certains objectifs politiques (comme lrsquoaugmentation de lrsquoattention porteacutee agrave la nutrition dans les dispositifs de protection sociale et lrsquoameacutelioration de lrsquoaccegraves agrave des aliments nutritifs au niveau des meacutenages ou au niveau institutionnel) sont beacuteneacutefiques dans tous les contextes quel que soit le type de systegraveme alimentaire Les actions meneacutees pour atteindre ces objectifs ameacuteliorent vraisemblablement de faccedilon directe les choix des consommateurs et lrsquoaccegraves agrave des aliments sains et leur efficaciteacute est solidement attesteacutee (ex les initiatives ldquoOportunidadesrdquo au Mexique et ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo dans lrsquoIowa aux Eacutetats-Unis)

Neacuteanmoins la typologie des systegravemes alimentaires reacutevegravele eacutegalement que les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements reacutepondent agrave des besoins distincts en termes de nutrition si bien que les prioriteacutes agrave recommander varient en fonction des pays Il nrsquoest certainement pas surprenant que parmi les investissements les plus cruellement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent (systegravemes alimentaires 4 et 5) figurent les investissements dans les infrastructures utiliseacutees pour la production et pour les activiteacutes apregraves reacutecolte qui sont coucircteuses et neacutecessitent un effort drsquoinvestissement prolongeacute dans le temps Mais dans ces contextes des investissements moins lourds en faveur des jardins potagers et de lrsquoeacutelevage de beacutetail au niveau des meacutenages sont eacutegalement rentables

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Des changements institutionnels sont neacutecessaires dans tous les types de systegravemes alimentaires mecircme srsquoils ne doivent pas forceacutement prendre la mecircme forme Dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent les organisations non-gouvernementales (ONG) jouent un rocircle deacuteterminant lorsque la capaciteacute des pouvoirs publics est faible Cela implique que les investissements destineacutes agrave consolider et agrave utiliser les ONG pour ameacuteliorer la sensibilisation des meacutenages leur capaciteacute agrave produire des aliments nutritifs et leur accegraves agrave des aliments nutritifs pourraient efficacement ouvrir la voie vers une meilleure nutrition Dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires en transition (systegravemes alimentaires de type 3) des reacuteformes institutionnelles visant agrave renforcer la capaciteacute des organisations de producteurs agrave neacutegocier avec la grande distribution et agrave augmenter la valeur ajouteacutee des produits sont des investissements pertinents Enfin dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte des mesures leacutegislatives et reacuteglementaires pourraient ecirctre neacutecessaires pour permettre aux institutions publiques (cantines scolaires hocircpitaux etc) de srsquoapprovisionner aupregraves drsquoexploitants agricoles locaux ameacuteliorant ainsi la fraicirccheur et la diversiteacute des aliments proposeacutes aux usagers

Lrsquoanalyse proposeacutee ici comporte des limites importantes Premiegraverement -et avant tout- pratiquement aucune donneacutee financiegravere ou eacuteconomique nrsquoest disponible sur la plupart des investissements deacutecrits ci-dessus agrave quelques exceptions pregraves et particuliegraverement concernant les investissements infrastructurels (FAO 2012 Hoddinott et al 2013) Lrsquoabsence drsquoinformations financiegraveres limite consideacuterablement la possibiliteacute de comparer les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements et de deacuteterminer un taux de rentabiliteacute financiegravere indicatif ou mecircme un rapport coucirct-efficaciteacute Il est donc impossible drsquoaffirmer avec certitude que lrsquoune quelconque de ces strateacutegies (pas mecircme celles pour lesquelles il existe des preuves fiables attestant de reacutesultats positifs) constitue un ldquobonrdquo investissement au sens classique de ce terme Il nrsquoy a rien de fondamentalement aberrant agrave cela eacutetant donneacute que les investissements du secteur public nrsquoont geacuteneacuteralement pas agrave deacutemontrer le mecircme type de rentabiliteacute financiegravere qursquoexige le secteur priveacute Neacuteanmoins il serait preacutefeacuterable de pouvoir calculer les taux de rentabiliteacute dans le but de comparer et eacuteventuellement de classer les diffeacuterents investissements envisageables eacutetant donneacute que les ressources publiques disponibles pour investir dans la nutrition sont limiteacutees et que ces mesures font partie des critegraveres preacutevisionnels consideacutereacutes par les banques de deacuteveloppement dans leur deacutecision concernant les precircts attribueacutes au secteur public Par ailleurs comme cela a eacuteteacute le cas avec les investissements expresseacutement axeacutes sur la nutrition eacutetudieacutes dans les seacuteries 2008 et 2013 de The Lancet sur la nutrition maternelle et infantile (Bhutta et al 2008 amp 2013) des eacutevaluations coucircts-beacuteneacutefices approuveacutees par des universitaires pourraient catalyser et harmoniser les investissements des donateurs en creacuteant un consensus sur les investissements agrave privileacutegier

Deuxiegravemement ce document propose une eacutevaluation qualitative des donneacutees de recherche concernant les investissements speacutecifiquement axeacutes sur lrsquoagriculture sur la nutrition et autres types drsquoinvestissements dans une optique drsquoameacutelioration des reacutesultats des systegravemes alimentaires (Annexe A) Cet examen partiel montre que plusieurs approches drsquoinvestissement sont plus pertinentes dans certains types de systegravemes alimentaires que dans drsquoautres Neacuteanmoins cet examen des donneacutees disponibles se fonde sur les reacutesultats drsquoun nombre limiteacute drsquoeacutetudes heacuteteacuterogegravenes reacutealiseacutees dans un nombre limiteacute de contextes

Enfin le fruit de ce travail reacutevegravele une certaine ambiguumliteacute dans la Recommandation 17 du Cadre drsquoaction invitant agrave utiliser des ldquopolitiques drsquoinvestissementrdquo pour accomplir des politiques drsquoalimentation et de nutrition En effet comme cela a eacuteteacute indiqueacute preacuteceacutedemment le terme investissement est geacuteneacuteralement employeacute pour deacutesigner les deacutepenses visant agrave accroicirctre les beacuteneacutefices agrave lrsquoavenir Un grand nombre drsquointerventions et de politiques de ce type ont eacuteteacute eacutevoqueacutees lors de la CIN2 et en drsquoautres occasions par les responsables officiels et les organisations de deacutefense de la santeacute et de la nutrition et elles ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport Neacuteanmoins drsquoautres interventions visant agrave ameacuteliorer les reacutesultats sanitaires et nutritionnels sont deacutesigneacutees de faccedilon plus juste par drsquoautres termes Il srsquoagit des mesures de consommation (inteacutegration drsquoaliments plus sains dans les menus des cantines scolaires) des mesures reacuteglementaires (taxation des boissons et aliments mauvais pour la santeacute) ou des mesures de transferts (utilisation de dispositifs de protection sociale pour encourager les habitudes alimentaires saines) Comme ces interventions offrent des avantages deacutemontreacutes en matiegravere de santeacute et de nutrition elles sont essentielles dans la mise en œuvre du CdA CIN2 Les plus favorables ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport mecircme si elles ne sont pas senseacutees deacutegager un rendement futur

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5 Conclusions et recommandations

Ce rapport analyse les donneacutees actuellement disponibles sur les investissements en faveur de systegravemes alimentaires sains dans la ligneacutee du Cadre drsquoaction de la CIN2 Recommandation 17 Ce rapport emploie une typologie des systegravemes alimentaires extraite du Rapport sur la nutrition mondiale de 2015 qui permet de diffeacuterencier les pays en fonction des caracteacuteristiques de leur systegraveme alimentaire Il en ressort qursquoil existe de consideacuterables diffeacuterences entre les systegravemes alimentaires si bien que les pays doivent proceacuteder agrave des investissements diffeacuterents pour reacutepondre agrave leurs besoins speacutecifiques en termes drsquoalimentation et de nutrition Il apparaicirct eacutegalement que de nombreux types drsquoinvestissements et drsquoinvestisseurs peuvent ecirctre impliqueacutes dans lrsquoobjectif drsquoameacutelioration des reacutesultats sanitaires et nutritionnels des systegravemes alimentaires le secteur public le secteur priveacute et les meacutenages

Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo sont drsquoapregraves cette typologie essentiellement des pays agrave faible revenu La deacutenutrition reste un problegraveme majeur dans ces pays mecircme si certains sont eacutegalement confronteacutes agrave une preacutevalence croissante du surpoids et de lrsquoobeacutesiteacute qui traduisent un changement rapide dans les systegravemes alimentaires et les conditions de nutrition Ces pays peuvent tirer profit drsquoun large eacuteventail drsquoinvestissements notamment ceux ciblant lrsquoameacutelioration des infrastructures et de la productiviteacute agricole mais aussi de strateacutegies visant agrave offrir des choix alimentaires plus diversifieacutes agrave leur population au moyen des chaicircnes de valeur alimentaires ou de la production des meacutenages Nombre de ces investissements ameacutelioreront agrave lrsquoavenir les rentabiliteacutes eacuteconomiques et agricoles Leur coucirct est geacuteneacuteralement tregraves lourd par rapport au niveau de revenu des pays concerneacutes (mais cela est aussi le cas pour certains des investissements neacutecessaires dans les pays plus deacuteveloppeacutes)

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En revanche dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoen transitionrdquo les reacutegimes alimentaires sont deacutejagrave plus varieacutes avec un apport raisonnable de produits frais et de proteacuteines La consommation de produits emballeacutes y augmente et quelques problegravemes de deacutenutrition persistent (retards de croissance essentiellement) Dans ces pays les investissements devraient prioritairement cibler les chaicircnes de valeur pour les aliments secondaires en renforccedilant notamment la technologie de la chaicircne du froid et en reacuteglant drsquoautres problegravemes au niveau des eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte ce qui permettrait drsquoameacuteliorer la productiviteacute geacuteneacuterale du secteur tout en ameacuteliorant lrsquoaccegraves aux aliments sains et la sensibilisation cocircteacute consommateurs Certains de ces investissements peuvent ecirctre coucircteux mais en moyenne ils le sont moins que les investissements infrastructurels si urgemment neacutecessaires dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo Pour reacutesumer les systegravemes alimentaires laquo en transition raquo offrent geacuteneacuteralement une diversiteacute correcte et une bonne disponibiliteacute des aliments mais ils peuvent ameacuteliorer leurs beacuteneacutefices eacuteconomiques et sanitaires en reacutealisant les bons investissements

Pour les systegravemes de type ldquoindustrielrdquo ou ldquomixterdquo les choix drsquoinvestissement devraient avant tout viser une meilleure coheacuterence des politiques publiques avec les objectifs de santeacute et de nutrition en soutenant notamment la production speacutecialiseacutee et de produits frais plutocirct que la culture de quelques varieacuteteacutes de ceacutereacuteales Il y est neacutecessaire drsquoopeacuterer des changements dans les politiques et la gouvernance dans lrsquooptique de favoriser les comportements de consommation sains et de limiter certaines pratiques et dominations industrielles Ces changements sont peu coucircteux en termes financiers mais ils sont politiquement difficiles

Les pays qui souhaitent mettre en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 disposent drsquoune grande varieacuteteacute drsquooptions drsquoinvestissements en faveur de systegravemes alimentaires plus sains Ces options vont depuis les ameacuteliorations agrave grande eacutechelle des infrastructures jusqursquoagrave des soutiens techniques et des aides agrave la commercialisation de plus petite eacutechelle en passant par des mesures drsquoincitation et de sensibilisation des consommateurs Certaines neacutecessitent de lourdes deacutepenses financiegraveres qui seront rentabiliseacutees au bout de plusieurs anneacutees par lrsquoobtention drsquoune agriculture plus productive et plus sensible aux enjeux nutritionnels tandis que drsquoautres nrsquoimpliquent pas reacuteellement de deacutepenses financiegraveres mais uniquement des mesures de reacuteglementation

Il existe encore de profondes lacunes en termes de donneacutees disponibles pour les pays et les investisseurs concernant les options drsquoinvestissement approprieacutees et celles agrave privileacutegier en fonction du type de systegraveme alimentaire et du contexte de nutrition Il faut espeacuterer que les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres coopeacutereront avec les acteurs de la nutrition pour fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees sur les interventions les plus prometteuses eacutevoqueacutees dans ce rapport de maniegravere agrave ce que les pays quel que soit le type de leur systegraveme alimentaire puissent faire des choix eacuteclaireacutes entre les diverses options drsquoinvestissement

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Annexe

Examen des donneacutees disponibles sur la creacuteation de systegravemes alimentaires sains au moyen drsquoinvestissements sensibles agrave la nutrition Interventions agricoles en faveur drsquoune meilleure nutrition

En deacutepit de donneacutees extrecircmement limiteacutees et disparates il semble que les strateacutegies agricoles soient prometteuses pour ameacuteliorer lrsquoeacutetat nutritionnel Encore moins drsquoeacuteleacutements probants sont disponibles sur les strateacutegies ciblant les systegravemes alimentaires dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition en fait il nrsquoexiste aucune litteacuterature sur ce sujet en dehors de celle traitant des politiques agricoles et de quelques politiques axeacutees sur la population et affectant lrsquoindustrie Lrsquoexamen bref et partiel proposeacute dans ce chapitre se concentre sur lrsquoagriculture un thegraveme sur lequel plusieurs contributions cleacutes sont disponibles Certaines des cateacutegories drsquoinvestissement eacutevoqueacutees ci-dessous affectent la nutrition par le biais de la production de la consommation ou par drsquoautres types de canaux

Lrsquoagriculture peut influer sur la nutrition par diffeacuterentes voies dont quatre sont identifieacutees dans la litteacuterature comme constituant des facteurs cleacutes (Ruel amp Alderman 2013) (i) prix des aliments (ii) revenus issus de lrsquoagriculture (iii) consommation de sa propre production due agrave des imperfections du marcheacute et (iv) facteurs lieacutes au sexe Si au niveau des meacutenages lrsquoagriculture a des effets sur la nutrition ces effets sont tregraves vraisemblablement lieacutes agrave un ou plusieurs de ces facteurs Lrsquoexamen de 23 eacutetudes sur cinq types drsquointerventions (biofortification jardins potagers deacuteveloppement de la production laitiegravere pecircche et eacutelevage de beacutetail) reacutevegravele une augmentation de la production et de la consommation par les meacutenages des produits alimentaires cibleacutes par ces interventions Les donneacutees disponibles sont mitigeacutees quant aux effets des interventions agricoles sur drsquoautres aspects notamment sur les apports en micronutriments et lrsquoeacutetat nutritionnel ou sur les revenus Les auteurs attribuent ceci aux insuffisances des eacutetudes en termes de puissance statistique et de collecte des donneacutees plutocirct qursquoagrave un veacuteritable manque drsquoefficaciteacute des programmes (Masset et al 2011)

Un examen anteacuterieur de 30 eacutetudes sur des interventions agricoles (comprenant des interventions en faveur des jardins potagers des interventions en faveur de lrsquoeacutelevage de beacutetail des interventions combineacutees favorisant agrave la fois le jardinage potager et lrsquoeacutelevage et des programmes drsquoirrigation) a reacuteveacuteleacute que la plupart de ces interventions avaient augmenteacute la production alimentaire et que sur ces 30 eacutetudes 19 avaient ameacutelioreacute la nutrition au niveau des meacutenages Sur ces 19 interventions ayant ameacutelioreacute la nutrition 14 avaient investi dans diffeacuterents types de capital (humain financier physique et social) (Berti 2004) Ces deux examens soulignent que le manque de rigueur et lrsquoextrecircme heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des meacutethodes entre les eacutetudes limitent la capaciteacute drsquoanalyse et de geacuteneacuteralisation des reacutesultats (Berti 2004 Masset et al 2011) Cet eacutecueil a eacutegalement eacuteteacute identifieacute dans un autre examen de 27 projets agricoles qui a conclu que les donneacutees probantes attestant drsquoun impact des strateacutegies de production agricole sur lrsquoameacutelioration de la nutrition des femmes et des enfants restaient limiteacutees en grande partie agrave cause des limitations meacutethodologiques des eacutetudes examineacutees par les auteurs (Girard et al 2012)

Document de consultation

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Selon Girard et al (2012) les strateacutegies agricoles ont invariablement et sensiblement ameacutelioreacute les reacutegimes alimentaires et les apports en vitamine A des femmes et des enfants mecircme si cela ne srsquoest pas traduit par des effets positifs sur le statut en vitamine A lrsquoaneacutemie ou la morbiditeacute Plusieurs des eacutetudes qursquoils ont examineacutees ont eu des effets significatifs sur les problegravemes de retard de croissance et drsquoeacutemaciation contrairement agrave ce qui est dit dans le reacutesumeacute des auteurs

Contrats de production et organisations de producteurs

Des contrats de production entre des agriculteurs et le secteur priveacute ont permis aux agriculteurs drsquoacceacuteder aux intrants aux creacutedits et aux services de vulgarisation neacutecessaires (Banque mondiale 2008 Asian Development Bank 2012) En outre gracircce agrave ce type de contrats des petits exploitants agricoles ont pu beacuteneacuteficier de prix et de marcheacutes assureacutes et les entreprises ont partageacute les risques de production et de commercialisation avec les producteurs Neacuteanmoins pour que les petits exploitants puissent tirer profit de lrsquoagriculture contractuelle les conditions preacutealables requises sont nombreuses Ils doivent pouvoir acceacuteder aux routes et aux services drsquoinformation et ils peuvent avoir besoin de se regrouper en organisations eacutetant donneacute que les fournisseurs et les grossistes preacutefegraverent geacuteneacuteralement passer contrat avec des organisations de producteurs qui peuvent contribuer agrave garantir la qualiteacute et la livraison des produits en temps voulu (Taren amp Alaofegrave 2013)

Canaux de la grande distribution

Les pays en deacuteveloppement ont connu un rapide deacuteveloppement des supermarcheacutes suite agrave des transformations du cocircteacute de lrsquooffre et de la demande Les supermarcheacutes peuvent ecirctre deacutetenus par des enseignes locales ou internationales Ils offrent geacuteneacuteralement un large choix drsquoaliments et de produits divers dans un mecircme lieu Par inteacutegration verticale et horizontale (Reardon et al 2012) ils sont souvent deacutetenus par les mecircmes groupes dans lesquels sont concentreacutees les activiteacutes de distribution et drsquoautres fonctions du systegraveme alimentaire Malgreacute les risques inheacuterents agrave ce mode de fonctionnement des eacutetudes ont essentiellement reacuteveacuteleacute des impacts positifs des nouveaux canaux de la grande distribution sur la productiviteacute agricole les prix de vente et les revenus Selon Chege et al (2015) au Kenya les agriculteurs intervenant dans les canaux de la grande distribution ont des revenus plus eacuteleveacutes et produisent plus de fruits et de leacutegumes Les auteurs montrent que ces deux facteurs (revenus et choix de la production veacutegeacutetale) ont eu des effets positifs sur la nutrition les meacutenages agricoles qui approvisionnent les supermarcheacutes consomment pregraves de 15 agrave 20 plus de calories de fer et de zinc et 30 plus de vitamines A Agrave noter neacuteanmoins que la commercialisation favorise la speacutecialisation ce qui reacuteduit la diversiteacute de la production des agriculteurs consideacutereacutes individuellement

Gestion des activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte et reacuteduction des pertes

Les projets de deacuteveloppement des marcheacutes ou de la chaicircne de valeur agricole peuvent eacutegalement ameacuteliorer les activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte avec des effets positifs sur lrsquoeacutetat nutritionnel En effet en ameacuteliorant les techniques de manutention de stockage et de conservation lrsquooptimisation des activiteacutes apregraves reacutecolte entraicircne un lissage de la consommation et augmente la disponibiliteacute tout au long de lrsquoanneacutee drsquoaliments frais et nutritifs Plus particuliegraverement des meacutethodes de conservation preacutecautionneuses permettent de preacuteserver les teneurs en nutriments et de reacuteduire lrsquoutilisation de sucre de sel et drsquoautres ingreacutedients ajouteacutes De plus lrsquoameacutelioration des activiteacutes apregraves reacutecolte augmente la qualiteacute et la quantiteacute des reacutecoltes ce qui se traduit par une augmentation des revenus (Copenhagen Consensus Center 2015)

Creacuteation de la demande pour des aliments cultiveacutes localement et ameacutelioration de leur accegraves

Un programme meneacute aux Eacutetats-Unis dans lrsquoIowa a permis de consideacuterablement augmenter les ventes des productions agricoles locales aux restaurants coopeacuteratives et autres institutions (Ranum amp Wiemerslage 2011) Les producteurs locaux ont ainsi eacuteteacute mis en relation avec des marcheacutes jusqursquoalors inexploiteacutes (ex cantines scolaires) avec une coordination des niveaux de prix et en ciblant avant tout les produits de deuxiegraveme cateacutegorie De plus les producteurs ont beacuteneacuteficieacute de formations et de subventions pour les aider agrave financer des serres agrave diversifier leur production et agrave ameacuteliorer leurs

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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eacutequipements de stockage Ce programme associeacute agrave la marque commerciale preacuteexistante ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo (achetez frais achetez local) ciblait les consommateurs par des activiteacutes de sensibilisation et drsquoeacuteducation inteacutegrant des deacutegustations de produits et des rencontres autour du projet de rapprochement des agriculteurs locaux et des eacutetablissements scolaires Ce programme a permis de piloter six projets au sein drsquoeacutetablissements scolaires dans lesquels lrsquoeacuteducation agrave la nutrition a eacuteteacute inteacutegreacutee aux programmes peacutedagogiques dont les enseignants ont reccedilu une formation et ougrave des reacuteseaux de distribution ont eacuteteacute creacuteeacutes pour inteacutegrer des produits locaux dans les menus des cantines scolaires Enfin le programme a ducirc faire du lobbyisme pour obtenir des changements dans la politique de lrsquoEacutetat afin de permettre aux institutions publiques de srsquoapprovisionner localement Conseacutecutivement agrave ce programme les agriculteurs ont constateacute une ameacutelioration qualitative et quantitative de leur production et les achats drsquoaliments locaux par les restaurants les coopeacuteratives alimentaires et les institutions locales ont augmenteacute de plus drsquoun demi-million drsquoUSD

Jardins potagers

Les impacts positifs des interventions en faveur des jardins potagers sur lrsquoeacutetat nutritionnel les revenus et les habitudes alimentaires sont aujourdrsquohui bien documenteacutes (Taren amp Alaofegrave 2013) Mecircme si certaines interventions ciblent prioritairement la production de leacutegumineuses et de tubercules les productions de fruits de leacutegumes drsquoherbes culinaires et de condiments restent les plus courantes (Taren amp Alaofegrave 2013) Par exemple au Neacutepal une intervention meneacutee en faveur des jardins potagers des meacutenages en association avec une campagne de sensibilisation agrave la nutrition a permis drsquoaugmenter les connaissances sur la nutrition des participants ainsi que la diversiteacute de leur reacutegime alimentaire Les participants ont eacutegalement eu davantage tendance agrave donner des aliments compleacutementaires aux nourrissons et agrave correctement conserver leurs aliments (Jones et al 2005)

Un examen de ces interventions agricoles a reacuteveacuteleacute que sur les neuf interventions en faveur des jardins potagers eacutetudieacutees toutes ont eu des effets positifs -modeacutereacutes agrave eacuteleveacutes- sur les reacutegimes alimentaires Sur les trois interventions pour lesquelles des donneacutees anthropomeacutetriques ont eacuteteacute releveacutees toutes ont permis de reacuteduire les problegravemes drsquoinsuffisance pondeacuterale drsquoeacutemaciation et de retard de croissance chez les enfants Les interventions en faveur des jardins potagers soutiennent favorablement la comparaison avec les autres types drsquointerventions examineacutees mais les auteurs font remarquer que la plupart de ces actions en faveur des jardins potagers inteacutegraient un objectif de nutrition explicite et un investissement en capital humain ce qui nrsquoest pas le cas avec la plupart des autres types drsquointerventions Par conseacutequent il est difficile de comparer les interventions en faveur des jardins potagers avec les autres types drsquointerventions et drsquoisoler les raisons qui expliquent leur succegraves Cela montre neacuteanmoins que les interventions inteacutegrant des investissements diversifieacutes dans diffeacuterents types de capital (comme lrsquoeacuteducation nutritionnelle et la prise en compte de lrsquoeacutegaliteacute entre les sexes) reacuteussissent mieux que celles qui ne le font pas (Berti 2004)

Diversiteacute des cultures

Dans un examen des strateacutegies agricoles visant agrave ameacuteliorer la nutrition Carletto et al (2015) se sont pencheacutes sur trois eacutetudes analysant les liens entre la diversiteacute des cultures et la nutrition Au Neacutepal des donneacutees probantes issues drsquoun programme de nutrition multisectoriel reacutevegravelent que la diversiteacute du reacutegime alimentaire des megraveres et des enfants ainsi que le rapport poidsacircge des enfants sont eacutetroitement lieacutes agrave la diversiteacute de la production14 au niveau du meacutenage (Malapit et al 2013) Il est inteacuteressant de remarquer que cette eacutetude a deacutetermineacute que lrsquoautonomisation des femmes limite les effets neacutegatifs drsquoune production peu diversifieacutee sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des megraveres et des enfants et sur le rapport tailleacircge des enfants Agrave partir de donneacutees de panels une analyse eacuteconomeacutetrique a estimeacute qursquoau Nigeacuteria une augmentation de 10 de la diversiteacute des varieacuteteacutes cultiveacutees entraicircne une augmentation de 24 de la diversiteacute des reacutegimes alimentaires (Dillon et al 2014) En Zambie la diversiteacute de la production (mesureacutee par le nombre total de cultures diffeacuterentes et de groupes alimentaires produits) ainsi que les activiteacutes ciblant les meacutenages

14 En utilisant un indice de la diversiteacute de la production fondeacute sur neuf items alimentaires Groupes drsquoaliments inclus feacuteculents haricots leacutegumineuses et noix leacutegumes-feuilles vert fonceacute tubercules leacutegumes et fruits riches en vitamine A autres fruits et leacutegumes lait et produits laitiers œufs poisson et viande

Document de consultation

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pratiquant une agriculture de subsistance (ex eacutelevage de beacutetail production de fruits et de leacutegumes cultures de plein champ) ont eacuteteacute positivement associeacutees au rapport taillepoids des enfants et inversement associeacutees aux retards de croissance des enfants de plus de 24 mois (Kumar et al 2015) Cela signifie que la diversiteacute de la production au niveau des meacutenages peut avoir des effets positifs sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires et sur les reacutesultats anthropomeacutetriques pour les enfants et les megraveres

Eacutelevage de beacutetail

Les interventions au niveau des meacutenages ciblant lrsquoeacutelevage de beacutetail et lrsquoaquaculture se sont majoritairement focaliseacutees sur la geacuteneacuteration de revenus plutocirct que sur la consommation Mecircme srsquoil y a peu drsquoeacuteleacutements probants disponibles quant agrave lrsquoimpact de ce type drsquoinvestissements sur la nutrition et les reacutegimes alimentaires les aliments drsquoorigine animale sont denses sur le plan nutritionnel et certaines donneacutees montrent des impacts positifs sur les reacutesultats nutritionnels Lrsquoexamen de huit eacutetudes analysant les liens entre la production agricole (production de cultures et eacutelevage de beacutetail) la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des meacutenages et les reacutesultats nutritionnels chez lrsquoenfant conclut que lrsquoeacutelevage de beacutetail est associeacute agrave des reacutesultats positifs en termes de nutrition (Carletto et al 2015)

Produits laitiers volaille et produits de lrsquoaquaculture

Plusieurs eacutetudes ont montreacute que les interventions ciblant la production laitiegravere peuvent augmenter la consommation de produits laitiers et lrsquoapport geacuteneacuteral en nutriments et reacuteduire la preacutevalence des problegravemes de retard de croissance drsquoeacutemaciation et drsquoinsuffisance pondeacuterale (Taren amp Alaofegrave 2013) Le projet baptiseacute ldquoMilk Mattersrdquo (le lait crsquoest important)(reacutefeacuterence) a compareacute deux groupes de participants agrave un groupe teacutemoin Dans le premier groupe les participants ont reccedilu des animaux laitiers (une vache ou quatre chegravevres) et du fourrage Lrsquoautre groupe a eacutegalement eu du fourrage et des animaux laitiers mais ces derniers ont eacuteteacute preacutealablement vaccineacutes et vermifugeacutes Ces interventions ont eacuteteacute reacutealiseacutees dans la reacutegion somali drsquoEacutethiopie ougrave entre 20 et 50 des besoins eacutenergeacutetiques des eacuteleveurs pastoraux proviennent de la consommation de produits laitiers et de produits drsquoorigine animale Dans cette reacutegion les seacutecheresses annuelles aggravent la malnutrition agrave cause notamment drsquoune reacuteduction de la production laitiegravere pendant la saison segraveche La comparaison avec le groupe teacutemoin a reacuteveacuteleacute que les interventions Milk Matters ont permis drsquoaugmenter la consommation de produits laitiers et de stabiliser lrsquoeacutetat nutritionnel des enfants des eacuteleveurs pastoraux en peacuteriode de soudure Par ailleurs il a eacuteteacute estimeacute que ces interventions ont eacuteteacute extrecircmement rentables leur coucirct eacutevalueacute repreacutesente entre 45 et 75 du coucirct des programmes drsquoalimentation theacuterapeutique meneacutes dans le cadre de la prise en charge communautaire de la malnutrition aigueuml Enfin les femmes ont pu deacutegager plus de temps libre ce qui peut avoir des effets positifs sur les pratiques drsquoalimentation des enfants (Sadler et al 2012)

Reacutegimes fonciers

Drsquoapregraves lrsquoexamen de vingt eacutetudes (Lawry et al 2014) les interventions visant agrave formaliser les droits fonciers (comme lrsquoacquisition en libre proprieacuteteacute lrsquoenregistrement des droits par redistribution des terres et la reacutegularisation officielle des droits fonciers coutumiers) sont associeacutes agrave des gains en termes de productiviteacute et de bien-ecirctre social La reconnaissance de jure des droits fonciers permet drsquoaugmenter la valeur moneacutetaire de la productiviteacute des terres de 40 en moyenne mecircme si lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des donneacutees limite la capaciteacute agrave tirer des conclusions formelles Le bien-ecirctre social des beacuteneacuteficiaires (mesureacute par leur consommation ou leurs revenus) a augmenteacute de 15 pour cent en moyenne Les auteurs font eacutegalement remarquer que la qualiteacute des donneacutees disponibles ne permet pas drsquoavoir une assise suffisamment solide pour geacuteneacuteraliser ces reacutesultats et que les mesures qualitatives ne tiennent pas compte des conseacutequences sociales des politiques fonciegraveres telles que le deacuteplacement ou lrsquoeacutegaliteacute hommes-femmes Les beacuteneacutefices ont eacuteteacute largement plus importants en Asie et en Ameacuterique latine qursquoen Afrique et ont eacuteteacute variables en fonction du niveau de revenu les effets moindres constateacutes en Afrique subsaharienne peuvent srsquoexpliquer par un reacutegime foncier coutumier deacutejagrave largement eacutetabli et eacutetendu Mecircme srsquoil semble que la reconnaissance des droits fonciers contribue au bien-ecirctre social ces effets sont extrecircmement variables et speacutecifiques au contexte (Lawry et al 2014)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire conditionnel (TMC)

Les donneacutees disponibles en la matiegravere suggegraverent que les programmes de TMC ont des impacts significatifs sur lrsquoanthropomeacutetrie des enfants et certaines eacutetudes montrent des effets chez les plus jeunes enfants qui beacuteneacuteficient plus longtemps de la protection sociale (Ruel et Alderman 2013) En outre ces programmes ont des effets positifs sur drsquoautres facteurs qui se reacutepercutent sur lrsquoeacutetat nutritionnel notamment lrsquoaugmentation des deacutepenses des meacutenages la seacutecuriteacute alimentaire et lrsquoameacutelioration des reacutegimes alimentaires (Leroy et al 2009) La protection sociale a joueacute un rocircle important pour reacuteduire la deacutenutrition en Colombie le seul pays actuellement en passe drsquoatteindre les quatre objectifs de lrsquoAssembleacutee mondiale de la Santeacute (IFPRI 2014a) De plus le fait de rendre la protection sociale plus sensible aux enjeux de nutrition est une strateacutegie prometteuse eacutetant donneacute que les deacutepenses publiques engageacutees dans la protection sociale progressent dans le monde entier (IFPRI 2014a)

Partenariats public-priveacute

Dans nrsquoimporte quel pays consideacutereacute la consommation alimentaire est deacutetermineacutee par les secteurs de la production de la transformation alimentaire de la distribution de gros et de la distribution de deacutetail Par conseacutequent le secteur priveacute a un eacutenorme impact sur les habitudes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels De plus drsquoautres secteurs comme la teacuteleacutephonie mobile les meacutedias et le secteur de la santeacute influent sur la consommation et les preacutefeacuterences des consommateurs Les partenariats public-priveacute (PPP) pourraient aider agrave mettre en relation les agriculteurs avec les chaicircnes drsquoapprovisionnement gracircce agrave des investissements dans des biens publics et dans des politiques facilitant le deacuteveloppement du commerce et des marcheacutes ainsi que dans lrsquoeacuteducation et la formation pour deacutevelopper la capaciteacute technique des agriculteurs et les aider agrave respecter les normes de tri drsquoemballage et de culture (Narrod et al 2008)

De plus le secteur public peut inciter le secteur priveacute agrave adopter des politiques favorables aux enjeux de nutrition Il peut le faire gracircce agrave des reacuteglementations directes des engagements volontaires ou par le biais de PPP dans lesquels les deux secteurs exploitent mutuellement leurs ressources et creacuteent de la valeur partageacutee Les PPP pourraient permettre au secteur public drsquointensifier ses interventions et de tirer au mieux parti de ses investissements gracircce agrave la capaciteacute eacutetablie drsquoexeacutecution et de deacuteveloppement du secteur priveacute De son cocircteacute le secteur priveacute pourrait beacuteneacuteficier drsquoun partage des risques et de la creacuteation drsquoune valeur partageacutee gracircce agrave lrsquoameacutelioration de sa perception par le public Les donneacutees disponibles sur les PPP axeacutes sur la nutrition sont rares et il nrsquoa pas encore eacuteteacute deacutetermineacute si les PPP sont plus efficaces que drsquoautres types drsquoengagements avec le secteur priveacute (Hoddinott et al 2015)

Investissements infrastructurels et nutrition

Irrigation

Alors que lrsquoimpact de lrsquoirrigation sur la reacuteduction de la pauvreteacute est bien documenteacute les effets de lrsquoameacutelioration des techniques drsquoirrigation sur la nutrition ne le sont pas (Hussain amp Hanjra 2004) Neacuteanmoins certaines donneacutees indiquent que lrsquoirrigation peut aider agrave reacuteduire la malnutrition chronique et saisonniegravere par lrsquoaccroissement de la consommation drsquoaliments de base et drsquoaliments drsquoorigine animale conseacutecutivement agrave une augmentation des revenus et agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute de lrsquoeacutelevage (Taren amp Alaofegrave 2013) De plus en permettant de cultiver pendant toute lrsquoanneacutee des

Document de consultation

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varieacuteteacutes agrave forte valeur lrsquoirrigation peut ameacuteliorer la consommation de certains aliments Au Beacutenin des systegravemes drsquoirrigation au goutte-agrave-goutte alimenteacutes par lrsquoeacutenergie solaire ont permis drsquoaugmenter la consommation de fruits et leacutegumes jusqursquoagrave atteindre les apports journaliers recommandeacutes et les revenus tireacutes de la production veacutegeacutetale ont permis aux agriculteurs drsquoacheter des aliments de base des leacutegumes secs et des sources de proteacuteines pendant la saison segraveche Selon une enquecircte les beacuteneacuteficiaires de ce projet drsquoirrigation eacutetaient 17 pour cent moins susceptibles de se deacutefinir comme eacutetant en situation drsquoinseacutecuriteacute alimentaire (Burney et al 2010)

Au Ghana une technologie agrave bas coucirct drsquoirrigation par les nappes phreacuteatiques peu profondes a permis drsquoameacuteliorer la rentabiliteacute et de creacuteer des emplois pendant la saison segraveche Toutefois la diversiteacute des apports alimentaires nrsquoa pas progresseacute pour les agriculteurs utilisant les techniques drsquoirrigation et elle a mecircme reculeacute pour les agriculteurs deacutetenant un type speacutecifique de puits peu profond Les auteurs pensent que cela peut ecirctre ducirc agrave lrsquoimpact deacutefavorable sur le plan nutritionnel de la monoculture que lrsquoirrigation a favoriseacutee dans certains cas (Namara et al 2011) Crsquoest pourquoi il est essentiel de tenir compte des impacts neacutegatifs potentiels des programmes drsquoirrigation tels que la deacutependance accrue agrave la monoculture et les maladies veacutehiculeacutees par lrsquoeau De plus amples recherches sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les technologies drsquoirrigation peuvent entraicircner des reacutesultats positifs sur le plan de la nutrition et comment les risques peuvent ecirctre reacuteduits notamment le risque que de lrsquoeau contamineacutee affecte la santeacute des populations via les reacuteseaux drsquoirrigation (Taren amp Alaofegrave 2013) Les effets de lrsquoirrigation varient consideacuterablement en fonction de plusieurs facteurs notamment les contextes eacutecologique et eacutepideacutemiologique de la reacutegion consideacutereacutee (Taren amp Alaofegrave 2013)

Il est essentiel de noter que les infrastructures drsquoirrigation neacutecessitent geacuteneacuteralement drsquoorganiser des services de vulgarisation et un soutien technique pour assurer la durabiliteacute de la technologie drsquoirrigation Les investissements devraient ecirctre reacutealiseacutes en fonction des ressources et des profils eacutecologiques reacutegionaux Mais lagrave ougrave les marcheacutes sont relativement peu deacuteveloppeacutes et ougrave les nappes souterraines sont facilement accessibles des technologies moins exigeantes en ressources pourraient ecirctre appliqueacutees (comme les puits peu profonds eacutevoqueacutes ci-dessus dans le cas du Ghana) Le passage agrave des technologies drsquoirrigation plus avanceacutees peut neacutecessiter une capaciteacute de fabrication reacutegionale des liens avec les marcheacutes et des intrants financiers Dans les deux cas les gouvernements peuvent srsquoassocier avec des reacutealisateurs de projets notamment le secteur priveacute et les ONG pour encourager une large adoption des technologies drsquoirrigation

Reacuteseaux routiers eacutelectriciteacute et ameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau

Des preuves limiteacutees suggegraverent que les investissements dans les reacuteseaux routiers geacutenegraverent des impacts positifs sur la productiviteacute agricole lrsquoaugmentation du PIB dans les zones rurales et la reacuteduction de la pauvreteacute (Knox et al 2013) Les investissements dans les reacuteseaux eacutelectriques ont de plus larges impacts lagrave ougrave les systegravemes agricoles sont plus modernes et ougrave les besoins en eacutelectriciteacute sont plus grands Enfin lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau peut avoir des effets positifs sur le deacuteveloppement des enfants de moins de cinq ans mecircme si les eacutetudes actuellement disponibles sont de faible qualiteacute (Dangour et al 2013)

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Communications

Les investissements visant agrave augmenter la disponibiliteacute des informations et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes peuvent ameacuteliorer le bien-ecirctre social Internet et les technologies mobiles permettent de communiquer rapidement les informations lieacutees agrave lrsquoagriculture et agrave la nutrition dans les populations rurales toutefois de forts taux drsquoanalphabeacutetisme des infrastructures inadapteacutees et le coucirct des services drsquoinformation constituent un frein pour le deacuteveloppement des

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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systegravemes drsquoinformation dans les zones rurales Les technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) peuvent promouvoir la nutrition de faccedilon directe gracircce aux campagnes de marketing social et de faccedilon indirecte en favorisant la productiviteacute des petits exploitants agricoles En Tanzanie par exemple des centres de teacuteleacutecommunications ont permis aux petits exploitants agricoles drsquoacceacuteder agrave des informations sur les creacutedits sur les marcheacutes et aux preacutevisions meacuteteacuteorologiques (Mtega amp Ronald 2013)

Behrman et al (2012) ont constateacute des rapports BeacuteneacuteficiesCoucircts positifs lieacutes agrave lrsquoameacutelioration des informations sur les marcheacutes gracircce agrave la technologie SMS dans deux pays drsquoAsie du Sud et quatre pays drsquoAfrique Des investissements dans des programmes drsquoalphabeacutetisation avec des partenariats avec le secteur priveacute destineacutes agrave reacuteduire les coucircts et des services lieacutes agrave lrsquoappropriation des informations pourraient favoriser lrsquoexpansion des TIC dans les zones rurales Des informations sur la nutrition devraient eacutegalement ecirctre communiqueacutees

Biofortification

La biofortification peut constituer un investissement extrecircmement rentable apregraves la mise de fonds initiale pour concevoir les varieacuteteacutes biofortifieacutees mener des essais dans le pays et creacuteer la demande et les marcheacutes locaux la suppleacutementation nutritionnelle par biofortification peut devenir auto-suffisante avec peu de coucircts reacutecurrents (Meenakshi 2008) Lrsquoeacutelargissement des chaicircnes de valeur pour inteacutegrer des aliments biofortifieacutes et enrichis est une strateacutegie prometteuse pour lrsquoameacutelioration de lrsquoapport en micronutriments et de lrsquoeacutetat nutritionnel geacuteneacuteral des consommateurs Les campagnes de commercialisation associeacutees agrave une sensibilisation agrave la nutrition ameacuteliorent lrsquoacceptation par les consommateurs et leur propension agrave acheter ce type drsquoaliments (Meenakashi et al 2012)

Les donneacutees disponibles sur lrsquoefficaciteacute de la biofortification pour ameacuteliorer les reacuteserves en micronutriments sont solides et de plus en plus nombreuses Par exemple une eacutetude bien connue (Low et al 2007) a eacutevalueacute un programme meneacute sur deux ans au Mozambique qui a cibleacute 741 meacutenages agricoles Avec ce programme les meacutenages ont eu accegraves agrave des pieds de patates douces agrave chair orange (OFSP) (varieacuteteacute seacutelectionneacutee de maniegravere agrave avoir une haute teneur en becirctacarotegravene) et agrave des services de vulgarisation Les services de vulgarisation couvraient plusieurs thegravemes depuis des informations sur la nutrition jusqursquoaux meacutethodes de production et de commercialisation Une augmentation de lrsquoapport en vitamine A a eacuteteacute constateacutee chez les enfants des meacutenages beacuteneacuteficiaires ainsi qursquoune augmentation nette des concentrations seacuteriques moyennes en reacutetinol et la preacutevalence des faibles concentrations seacuteriques en reacutetinol est passeacutee de 60 pour cent agrave 38 pour cent Aucun changement nrsquoa eacuteteacute observeacute dans les meacutenages teacutemoins alors que tous les enfants de la communauteacute avaient eu accegraves agrave des suppleacutements en vitamine A Les auteurs font remarquer que leurs reacutesultats mettent en eacutevidence la neacutecessiteacute de mener des interventions multiples inteacutegrant notamment la suppleacutementation nutritionnelle ainsi que des approches axeacutees sur les aliments (Low et al 2007) Des donneacutees plus reacutecentes tireacutees drsquoessais controcircleacutes randomiseacutes meneacutes agrave plus large eacutechelle ont eacutegalement reacuteveacuteleacute des effets positifs de lrsquointroduction des OFSP aupregraves de 12 000 et 10 000 meacutenages au Mozambique et en Ouganda respectivement (Hotz et al 2011 Hotz et al 2012)

Outre les OFSP drsquoautres varieacuteteacutes peuvent ecirctre biofortifieacutees comme par exemple le bleacute biofortifieacute en zinc le riz enrichi en fer ou le maiumls enrichi en proteacuteines Pour toutes ces espegraveces un potentiel drsquoameacutelioration des reacuteserves du micronutriment ou macroeacuteleacutement cibleacute a eacuteteacute deacutemontreacute Les donneacutees prouvant lrsquoefficaciteacute nutritionnelle de la biofortification sont solides mais des recherches plus approfondies sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les cultures biofortifieacutees affectent les rendements et les profits des agriculteurs et comment creacuteer des marcheacutes locaux et de la demande dans divers contextes climatiques et socio-eacuteconomiques Des donneacutees disponibles sur des reacutegions rurales du Ghana suggegraverent que les consommateurs acceptent de payer un prix plus eacuteleveacute pour les produits biofortifieacutees agrave condition de recevoir des informations sur leurs beacuteneacutefices nutritionnels (Banerji et al 2013)

Document de consultation

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Liste des abreacuteviations

ATNI Access to Nutrition Index

CdA CIN2 Cadre drsquoAction de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

CIMSANS Center for Integrated Modeling of Sustainable Agriculture amp Nutrition Security

CIN2 Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

eacuteqCO2 Eacutequivalent dioxyde de carbone

FAO Organisation des Nations Unies pour lrsquoalimentation et lrsquoagriculture

GNR Rapport sur la nutrition mondiale

IDF Feacutedeacuteration internationale du diabegravete

IED Investissement eacutetranger direct

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

IOM Institute of Medicine

MCC Millennial Challenge Corporation

MNT Maladies non transmissibles

OFSP Patate douce agrave chair orange (Orange Flesh Sweet Potato)

OMS Organisation mondiale de la Santeacute

ONG Organisation non gouvernementale

PIB Produit inteacuterieur brut

PPP Partenariat public-priveacute

RampD Recherche et deacuteveloppement

TIC Technologies de lrsquoinformation et de la communication

TMC Programmes de transfert moneacutetaire conditionnel

UNICEF Fonds international de secours agrave lrsquoenfance des Nations unies

Creacutedits photos

Couverture FAOSwiatoslaw Wojtkowiak

Page 3 FAOThomas Moth Poulsen

Page 7 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 13 World Bank

Page 14 Wikicommons

Page 15 FAOJess Fanzo

Page 15 FAOIsaac Kasamani

Page 17 Fotolia

Page 18 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 20 Fotolia

Page 23 FAOValerio Crespi

Page 25 FAORachel Nugent

Page 26 FAOSebastiaacuten Villar

Page 35 FAOOscar Castellanos

Secreacutetariat de lrsquoUNSCNE-mail scnfaoorg bull Internet wwwunscnorg bull co FAO bull Viale delle Terme di Caracalla bull 00153 Rome Italie

FR

Vision de lrsquoUNSCN Un monde libeacutereacute de la faim et de toutes les formes de malnutrition est reacutealisable dans cette geacuteneacuteration

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN

Document de consultation

Avec le soutien de

par deacutecision du Bundestag allemand

Page 11: Investir pour des systèmes alimentaires sains...Investir pour des systèmes alimentaires sains Sommaire Avant-propos3 Messages clés 5 1.Introduction 7 2. Qu’est-ce qu’un système

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Qursquoest-ce qursquoun systegraveme alimentaire sain

21 Composantes drsquoun systegraveme alimentaire

Les systegravemes alimentaires englobent les multiples eacutetapes de transformation des ressources naturelles et des efforts humains en denreacutees alimentaires neacutecessaires agrave la vie humaine Ces eacutetapes (depuis lrsquoexploitation agricole jusqursquoaux eaux useacutees domestiques) comprennent la culture la reacutecolte la transformation lrsquoemballage la distribution le marketing la commercialisation la consommation et lrsquoeacutelimination des deacutechets La plupart de ces eacutetapes sont regroupeacutees dans ce qui est appeleacute le laquo cocircteacute de lrsquooffre raquo du systegraveme alimentaire et elles impliquent souvent des chaicircnes drsquoapprovisionnement complexes et sophistiqueacutees alors que des chaicircnes drsquoapprovisionnement plus courtes et plus simples pourraient permettre -et permettent encore aujourdrsquohui- de proposer des options saines dans de nombreuses communauteacutes Du laquo cocircteacute de la demande raquo la reacutealiteacute est aussi contrasteacutee drsquoun pays agrave lrsquoautre et deacutepend des prix de la situation geacuteographique des preacutefeacuterences des consommateurs de leur sensibilisation de leurs goucircts de leurs habitudes culturelles et de leur perception En seacutelectionnant les investissements (publics et priveacutes) approprieacutes il est possible drsquoameacuteliorer lrsquoefficaciteacute au niveau de chacune de ces eacutetapes agrave atteindre divers objectifs notamment lrsquoameacutelioration de la nutrition

Figure 1 Cadre pour lrsquoeacutevaluation des effets drsquoun systegraveme alimentaire

La Figure 1 illustre dans le deacutetail les nombreux facteurs qui influent sur le type drsquoaliments qui sont produits et consommeacutes dans un pays reacuteveacutelant ainsi plusieurs opportuniteacutes drsquoinvestissement dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition Neacuteanmoins tous les systegravemes alimentaires sont diffeacuterents Les investissements doivent donc ecirctre speacutecifiquement adapteacutes

2

Source Nesheim MC et al 2015 A Framework for Assessing Effects of the Food System US Institute of Medicine

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au contexte et neacutecessitent certains eacuteleacutements porteurs Par exemple lrsquoaugmentation de la capaciteacute de production de produits frais peacuterissables destineacutes aux marcheacutes urbains est une strateacutegie viable en faveur de la nutrition uniquement si la capaciteacute de transport de distribution et de reacutefrigeacuteration est approprieacutee et fiable Ainsi les investissements doivent ecirctre adapteacutes au niveau de deacuteveloppement existant dans le secteur agricole avec un laquo eacutechafaudage raquo progressif des investissements plus complexes Ce document ne propose pas une eacutevaluation exhaustive de toutes les options drsquoinvestissements possibles pour ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels mais plutocirct une eacutevaluation des donneacutees actuellement disponibles sur plusieurs types drsquoinvestissements (portant sur la production la consommation et drsquoautres aspects des systegravemes alimentaires) envisageables pour ameacuteliorer la nutrition en identifiant les domaines ougrave des donneacutees compleacutementaires sont neacutecessaires Dans cet objectif le caractegravere tregraves limiteacute des donneacutees disponibles sur les investissements dans lrsquoagriculture (FAO 2013) pose un problegraveme de taille Des informations financiegraveres ou eacuteconomiques permettant de deacuteterminer quels investissements sont les plus rentables au fil du temps font partie des besoins les plus eacutevidents aujourdrsquohui

22 Comprendre les diffeacuterences des systegravemes alimentaires

Des analyses reacutecentes45 srsquoappuient sur cinq caracteacuteristiques importantes pour eacutelaborer une typologie des systegravemes alimentaires la deacutemographie la productiviteacute agricole la durabiliteacute environnementale la disponibiliteacute et la diversiteacute des aliments et enfin lrsquoaccessibiliteacute des aliments La deacutemographie reflegravete le degreacute drsquourbanisation drsquoun pays et donc la transition rurale-urbaine qui srsquoy opegravere et les changements concomitants des modes de vie et des habitudes alimentaires mais aussi les changements au sein des chaicircnes de valeur6 Les caracteacuteristiques de consommation sont en partie refleacuteteacutees par la disponibiliteacute et la diversiteacute des aliments Le manque de donneacutees empecircche toute cateacutegorisation plus preacutecise des systegravemes alimentaires Neacuteanmoins ces cinq aspects repreacutesentent des caracteacuteristiques cleacutes des systegravemes alimentaires7 La typologie des systegravemes alimentaires a pour objectif de passer drsquoune cateacutegorisation des pays uniquement fondeacutee sur des indices de productiviteacute (ex PIB) agrave une conceptualisation plus nuanceacutee des systegravemes alimentaires Cette typologie montre que plusieurs indicateurs peuvent ecirctre utiliseacutes pour eacutevaluer la maniegravere dont un systegraveme alimentaire influe sur les reacutesultats nutritionnels dans un pays Cette deacutefinition multidimensionnelle reprend lrsquoapproche adopteacutee pour la compreacutehension des systegravemes de santeacute depuis 2002 jusqursquoagrave aujourdrsquohui (OMS 2000)

Figure 2 Part de lrsquoagriculture dans le PIB pour chaque type de systegraveme alimentaire

4 La typologie des systegravemes alimentaires a eacuteteacute preacutepareacutee pour le Rapport sur la nutrition mondiale de 2015 Pour plus de deacutetails sur la meacutethodologie et sur lrsquoapplication de cette typologie aux reacutesultats en termes de nutrition et de santeacute voir le chapitre 7

5 Cette approche reprend la meacutethode employeacutee par Reytar et al (2014) pour deacutefinir des indicateurs drsquoagriculture durable6 Une forte urbanisation est correacuteleacutee agrave une transformation structurelle des systegravemes alimentaires qui conduit agrave une augmentation de lrsquooffre drsquoaliments hautement

transformeacutes et une reacuteduction de la diversiteacute de la production primaire (voir Banque mondiale 2008 Nugent 2011 Reardon et al 2012 Hawkes et al 2012)7 Les thegravemes non traiteacutes ici -et plusieurs sources srsquoy rapportant- sont par exemple la reacutesilience (CIMSANS) la durabiliteacute socio-eacuteconomique (CIMSANS) la gestion

agricole inteacutegreacutee (San Diego Foodshed Assessment) la gouvernance (ATNI) et le secteur social (IOM)

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Industriel Mixte En transition Eacutemergent RuralPour

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Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Le tableau 1 illustre cinq types de systegravemes alimentaires en citant plusieurs exemples de pays pour chaque type La figure 2 montre que la part de lrsquoagriculture dans le PIB est fortement lieacutee au type de systegraveme alimentaire la part de lrsquoagriculture dans le PIB des pays aux plus hauts revenus est plus petite tandis qursquoelle est plus importante dans les pays agrave plus faibles revenus Cela suggegravere que mecircme si tous les pays quel que soit le type de leur systegraveme alimentaire disposent de plusieurs opportuniteacutes drsquoinvestissement pour ameacuteliorer leurs reacutesultats en termes drsquoalimentation et de nutrition lrsquoinvestissement dans lrsquoagriculture et dans les chaicircnes alimentaires est plus justifieacute sur le plan eacuteconomique dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type 4 ou 5 (Banque mondiale 2008) La compreacutehension des principales caracteacuteristiques des diffeacuterents types de systegravemes alimentaires permet drsquoadapter ces investissements en fonction des reacutesultats viseacutes8910

Tableau 1 Caracteacuteristiques des cinq types de systegravemes alimentaires

23 Reacutesultats sanitaires et nutritionnels pour chaque type de systegraveme alimentaire

Les systegravemes alimentaires ne sont pas en eux-mecircmes bons ou mauvais sains ou malsains Ils peuvent neacuteanmoins contribuer agrave lrsquoobtention de reacutesultats plus ou moins souhaitables en termes de nutrition (ex deacuteveloppement normal des enfants plutocirct que retards de croissance) de santeacute (ex taux de glyceacutemie normaux plutocirct que problegravemes de diabegravete) et drsquoenvironnement (ex sols sains plutocirct que sols pollueacutes) Le tableau 2 propose une description geacuteneacuterale des reacutesultats constateacutes pour chaque type de systegravemes alimentaires depuis le type rural (Systegraveme alimentaire 5) jusqursquoau type industriel (Systegraveme alimentaire 1) Agrave la lecture de ce tableau il est important de noter que de nombreux reacutesultats sont speacutecifiques agrave un type de systegraveme alimentaire preacutecis Neacuteanmoins mecircme lorsque plusieurs pays entrent dans la mecircme cateacutegorie typologique des diffeacuterences importantes existent entre ces pays concernant ces reacutesultats Par ailleurs les systegravemes alimentaires deacutefinis agrave lrsquoeacutechelle des pays sont forceacutement des systegravemes-types extrecircmement geacuteneacuteralisateurs qui omettent drsquoimportantes variations entre les pays des variations qui sont mieux refleacuteteacutees par lrsquoanalyse des chaicircnes drsquoapprovisionnement des produits

8 Eacutemissions totales (eacuteqCO2) issues de lrsquoagriculture par habitant (FAO 2011 et donneacutees deacutemographiques de la Banque mondiale 2011) 9 Apport (c-agrave-d production) drsquoeacutenergie assureacute par la consommation de ceacutereacuteales de racines et de tubercules en pourcentage des disponibiliteacutes eacutenergeacutetiques

alimentaires (FAO Indicateurs de la seacutecuriteacute alimentaire 2011)10 Proportion des deacutepenses des consommateurs par personne consacreacutee aux produits alimentaires et aux boissons non alcooliseacutees telle que deacuteduite du rapport

Euromonitor entre les ldquoDeacutepenses des consommateurs en produits alimentaires et boissons non alcooliseacuteesrdquo et le total des ldquoDeacutepenses des consommateursrdquo (Euromonitor 2014)

Systegraveme alimentaire 1 Systegraveme alimentaire 2 Systegraveme alimentaire 3 Systegraveme alimentaire 4 Systegraveme alimentaire 5

bull Industriel Niveaux eacutetendus de la productiviteacute agricole et des eacutemissions drsquoeacutequivalent CO2 forte urbanisation faible deacutependance aux aliments de base (apport eacutenergeacutetique assureacute par les aliments de base 9

bull Mixte Productiviteacute agricole modeacutereacutee faibles eacutemissions urbanisation infeacuterieure faible deacutependance aux aliments de base9

bull En transition Mecircme niveau drsquourbanisation que pour le Systegraveme 2 mais productiviteacute agricole largement infeacuterieure plus grande deacutependance aux aliments de base et plus large part du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation10

bull Eacutemergent Urbanisation et productiviteacute agricole plus faibles que dans les Systegravemes 1 agrave 3 faibles eacutemissions drsquoeacutequivalent CO2 plus grande deacutependance aux aliments de base9

bull Rural Systegravemes aux niveaux drsquourbanisation et de productiviteacute agricole les plus bas faibles eacutemissions drsquoeacutequivalent CO2 systegravemes caracteacuteriseacutes par la plus forte deacutependance aux aliments de base9 et par la part du budget consacreacutee agrave la nourriture la plus eacuteleveacutee10

bull Eacutetats-Unis Danemark Coreacutee Canada Liban Suegravede Australie

bull Suisse Bulgarie Italie Estonie Allemagne Hongrie Barbade

bull Ukraine Eacutequateur Breacutesil Malaisie Maurice Guyana

bull Honduras Namibie Thaiumllande Ouzbeacutekistan Chine Cameroun

bull Seacuteneacutegal Neacutepal Indoneacutesie Eacutethiopie Bangladesh

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En regravegle geacuteneacuterale agrave mesure que les pays eacutevoluent drsquoun systegraveme de type rural vers un systegraveme industriel les reacutegimes alimentaires se diversifient et integravegrent davantage drsquoaliments transformeacutes et emballeacutes et plus de proteacuteines de tous types notamment des proteacuteines animales La deacutependance aux aliments de base se reacuteduit ainsi que geacuteneacuteralement la volatiliteacute des prix des aliments La part du budget des meacutenages consacreacutee agrave lrsquoalimentation varie de 50 ou plus dans les pays ayant un systegraveme alimentaire de type rural jusqursquoagrave moins de 20 dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type industriel La deacutenutrition et lrsquoobeacutesiteacute (ldquodouble fardeau de la malnutritionrdquo) coexistent dans tous les pays agrave un degreacute plus ou moins eacuteleveacute Elles sont particuliegraverement prononceacutees dans les Systegravemes alimentaires 3 agrave 5 et constituent un problegraveme particuliegraverement eacutepineux dans certains pays correspondant au Type 5 Lrsquoencadreacute 1 donne des exemples nationaux drsquoexpeacuteriences meneacutees cocircteacute producteur et cocircteacute consommateur dans trois types de systegravemes alimentaires correspondant agrave des pays agrave revenu eacuteleveacute agrave revenu intermeacutediaire de tranche supeacuterieure ou agrave faible revenu1112

Tableau 2 Reacutesultats constateacutes pour chaque type de systegraveme alimentaire

Les descriptions sommaires ci-dessus montrent qursquoil existe des besoins tregraves varieacutes en termes drsquoinvestissement pour chacun des cinq types de systegravemes alimentaires Ideacutealement les choix drsquoinvestissement devraient se fonder sur une eacutevaluation des taux de rentabiliteacute relatifs dans le contexte speacutecifiquement concerneacute et les ressources devraient ecirctre affecteacutees lagrave ougrave les meilleures rentabiliteacutes sont obtenues en reacutepondant parallegravelement agrave un souci drsquoeacutequiteacute Malheureusement tregraves peu drsquoinformations sont publiquement disponibles sur la rentabiliteacute eacuteconomique ou mecircme financiegravere des diffeacuterents investissements reacutealiseacutes dans lrsquoagriculture vis-agrave-vis des reacutesultats sanitaires et nutritionnels

11 Un reacutegime varieacute est deacutefini ici comme un reacutegime alimentaire comportant suffisamment de calories et de proteacuteines et deacutependant peu des aliments de base12 Eacutevidemment il existe drsquoautres MNT lieacutees au reacutegime alimentaire (notamment les maladies cardiovasculaires) qui varient drsquoun type de systegraveme agrave lrsquoautre Les auteurs

ont neacuteanmoins seacutelectionneacute un nombre limiteacute de reacutesultats sanitaires indeacutesirables facilement attribuables au reacutegime alimentaire (IFPRI 2015)

Reacutesultat eacutetudieacute dans le systegraveme alimentaire

Systegraveme alimentaire 1Industriel (productiviteacuteeacuteleveacutee etforte urbanisation)

Systegraveme alimentaire 2Mixte(productiviteacuteeacuteleveacutee maisurbanisation et eacutemissions plus faibles)

Systegraveme alimentaire 3En transition(mecircme niveaudrsquourbanisation que pour le Systegraveme 2 mais productiviteacute plus faible)

Systegraveme alimentaire 4Eacutemergent(urbanisation etproductiviteacute plus faibles que pour les Systegravemes 1 agrave 3)

Systegraveme alimentaire 5Rural(systegravemecorrespondant aux niveaux drsquourbanisation et de productiviteacute les plus bas)

Diversiteacute11 et disponibiliteacute fiable des aliments

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes avec beaucoup drsquoaliments transformeacutes emballeacutes et de proteacuteines animales

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes eacutequilibreacutes en termes de sources de proteacuteines

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes avec beaucoup drsquoaliments frais + apports en proteacuteines

bull Moins diversifieacute quelques produits transformeacutes beaucoup de produits frais

bull Reacutegimes les moins varieacutes avec peu de sources de proteacuteines (animales ou autres)

Accessibiliteacute des aliments

bull Part faible du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation prix stables

bull Part faible du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation prix stables

bull Part modeacutereacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation plus grande volatiliteacute des prix

bull Part eacuteleveacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation systegraveme ougrave les prix sont les plus volatiles

bull Part eacuteleveacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation forte volatiliteacute des prix

Santeacute et nutrition12 bull Essentiellement surpoidsdiabegravete

bull Essentiellement surpoidsdiabegravete

bull Moins de surpoids quelques retards de croissance

bull Nombreux retards de croissance faible obeacutesiteacute chez lrsquoenfant forte obeacutesiteacute chez lrsquoadulte

bull Nombreux retards de croissance double fardeau apparition du problegraveme drsquoobeacutesiteacute chez lrsquoenfant

Tableau preacutepareacute agrave partir des donneacutees de lrsquoIFPRI (2015) Les qualificatifs employeacutes dans ce tableau (comme laquo eacuteleveacute raquo laquo modeacutereacute raquo laquo faible raquo) sont relatifs Pour plus de preacutecisions sur les seuils correspondants voir les donneacutees de lrsquoIFPRI (2015) Les sources utiliseacutees incluent Indice de volatiliteacute des prix alimentaires (FAO 2011) Volume de vente au deacutetail des aliments frais et emballeacutes en kg par habitant (Euromonitor 2014) Disponibiliteacutes proteacuteiques moyennes (moyenne sur 3 ans) en grammes par habitant et par jour (FAO 2011) Part du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation (Euromonitor 2014 ndash voir note de bas de page ndeg9) Retards de croissance et surpoids chez lrsquoenfant (UNICEF diverses anneacutees) Surpoids chez lrsquoadulte (OMS 2014) Preacutevalence du diabegravete (IDF 2014)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Encadreacute 1Reacutesultats constateacutes dans divers systegravemes alimentaires nationaux - Allemagne Breacutesil Indoneacutesie Seacuteneacutegal

Allemagne Systegraveme alimentaire de type 2 - Mixte

Agrave de nombreux eacutegards lrsquoAllemagne ressemble aux autres pays riches mais comme son systegraveme alimentaire est de type 2 elle beacuteneacuteficie drsquoune diversiteacute et drsquoune disponibiliteacute alimentaires leacutegegraverement infeacuterieures et elle est un peu moins affecteacutee par lrsquoobeacutesiteacute infantile que les pays ayant un systegraveme alimentaire de type 1 Parallegravelement lrsquoAllemagne est confronteacutee agrave un gros problegraveme drsquoobeacutesiteacute et de surpoids dans sa population et cherche des moyens drsquoœuvrer pour une offre alimentaire plus saine Ses initiatives comprennent la reformulation des produits pour reacuteduire les teneurs en sel en sucre et en mauvaises graisses ainsi que des mesures incitatives pour favoriser une alimentation et des regravegles alimentaires saines dans les cantines scolaires Du cocircteacute de lrsquooffre lrsquoAllemagne tente drsquoameacuteliorer la diversification de son offre alimentaire en soutenant les agriculteurs et les chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole de maniegravere agrave encourager les consommateurs agrave opter pour une plus large diversiteacute alimentaire LrsquoAllemagne eacutetudie de pregraves les liens entre alimentation et agriculture pour trouver des moyens drsquoameacuteliorer la production durable et la qualiteacute des aliments La question des deacutechets alimentaires est actuellement au centre de lrsquoattention internationale En Allemagne ce problegraveme est traiteacute dans le cadre drsquoune approche ferme axeacutee sur les comportements alimentaires des consommateurs LrsquoAllemagne a creacuteeacute le programme INFORM en 2009 pour encourager les habitudes alimentaires saines et lrsquoactiviteacute physique

Breacutesil Systegraveme alimentaire de type 3 - En transition

Environ 85 pour cent de la population breacutesilienne vit dans des zones urbaines et la part de la diversiteacute eacutenergeacutetique fournie par les ceacutereacuteales racines et tubercules (c-agrave-d aliments de base) est relativement faible Neacuteanmoins les Breacutesiliens consomment quotidiennement pregraves de trois fois moins de fruits et leacutegumes que ce qui est recommandeacute (six portions de fruits etou leacutegumes par jour) et les sucres et graisses satureacutees constituent environ 12 et 10 pour cent respectivement de leur reacutegime alimentaire Mecircme si la sous-alimentation au Breacutesil a baisseacute depuis les anneacutees 1970 six pour cent de la population breacutesilienne en souffre encore aujourdrsquohui (Graziano Da Silva 2011) Mais depuis lrsquoobeacutesiteacute a remplaceacute la sous-alimentation en tant que principale forme de malnutrition chez les adultes en 2008 plus de 53 pour cent des Breacutesiliens de 25 ans ou plus eacutetaient en surpoids ou obegraveses (OMS) Le Breacutesil a deacutemontreacute sa capaciteacute agrave mettre en œuvre des mesures fortes du cocircteacute de lrsquooffre afin de lutter contre le problegraveme du surpoids chez lrsquoadulte et contre les mauvaises habitudes alimentaires En 2014 les centrales drsquoapprovisionnement de fruits et leacutegumes au Breacutesil (CEASA) ont lanceacute une campagne baptiseacutee ldquoEncourager la consommation de fruits et de leacutegumes au sein de lrsquoapprovisionnement alimentaire centralrdquo La premiegravere phase (actuellement en cours) de cette campagne vise agrave ameacuteliorer la disponibiliteacute des fruits et leacutegumes en ciblant les neacutegociants les diffeacuterents acteurs opeacuterant sous licence des CEASA et les producteurs La seconde phase visera lrsquoaugmentation de la demande de fruits et leacutegumes par la diffusion drsquoinformations aupregraves des consommateurs et la promotion des habitudes alimentaires saines (Hawkes 2015)

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Indoneacutesie Systegraveme alimentaire de type 5 - Rural

LrsquoIndoneacutesie pays agrave revenu intermeacutediaire de la tranche infeacuterieure a connu un formidable essor eacuteconomique au cours des quarante derniegraveres anneacutees et son revenu moyen par habitant a atteint 3 475 $ en 2013 avec une espeacuterance de vie moyenne de 71 ans Malgreacute cet essor eacuteconomique et des ameacuteliorations sanitaires la pauvreteacute et le double fardeau de la malnutrition constituent de gros problegravemes dont se preacuteoccupent les deacutecideurs politiques nationaux Nombre de foyers affecteacutes par ce double fardeau habitent dans des zones urbaines ougrave ils ont accegraves agrave un plus large choix de plats cuisineacutes transformeacutes et de repas de restauration rapide et ougrave les emplois et les modes de vie sont moins exigeants physiquement (Roemling et al 2013) Le problegraveme du diabegravete progresse mais reste agrave un niveau plus bas que dans les pays voisins (Martiniuk et al 2011) Dans les zones rurales la faible diversiteacute de lrsquoalimentation rend les populations vulneacuterables face aux flambeacutees des prix alimentaires et les expose agrave des carences en micronutriments Une intervention politique forte visant agrave atteindre la seacutecuriteacute alimentaire dans le pays agrave partir de lrsquooffre nationale drsquoaliments a contribueacute agrave perpeacutetuer une eacuteconomie du riz tenace eacutegalement renforceacutee par des goucircts et preacutefeacuterences de consommation durables privileacutegiant une grande consommation de riz LrsquoIndoneacutesie a tout un passeacute de promotion de la nutrition mais les actions mises en œuvre se sont cibleacutees sur des interventions speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer la santeacute maternelle et infantile (allaitement et alimentation compleacutementaire suppleacutementation en micronutriments et planning familial) Les politiques alimentaires se sont concentreacutees sur la stabilisation des prix du riz et nrsquoont accordeacute que peu drsquoattention agrave la diversification des cultures vivriegraveres La lutte contre le double fardeau de la malnutrition neacutecessite drsquoadopter de nouvelles approches pour promouvoir une plus grande diversiteacute dans la production et la consommation alimentaires une meilleure hygiegravene et un mode de vie plus actif incluant une pratique physique reacuteguliegravere et un controcircle du poids (Soekirman 2011)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Seacuteneacutegal Systegraveme alimentaire de type 5 - Rural

Le Seacuteneacutegal est un pays agrave revenu intermeacutediaire de la tranche infeacuterieure situeacute sur la Cocircte Ouest de lrsquoAfrique Sa population est jeune sur ses 14 millions drsquohabitants 44 pour cent a moins de 15 ans (Banque mondiale 2014) Pregraves de 20 pour cent de la population est exposeacutee agrave lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire avec une grande dispariteacute entre les communauteacutes rurales (251 pour cent) et urbaines (122 pour cent) (Wuehler et al 2011) La deacutenutrition constitue le principal problegraveme de nutrition Par exemple la preacutevalence de lrsquoaneacutemie ferriprive est tregraves eacuteleveacutee et affecte 71 pour cent des enfants de moins de 5 ans 61 pour cent des femmes enceintes et 54 pour cent des femmes en acircge de procreacuteer (USAID 2014) Ceci a de lourdes conseacutequences en termes de santeacute et de deacuteveloppement pour ces groupes deacutemographiques

Le Seacuteneacutegal a fait de reacuteels progregraves contre la malnutrition au cours des vingt derniegraveres anneacutees notamment avec la reacuteduction du taux de retard de croissance chez les enfants de moins de 5 ans et une reacuteduction drsquoenviron 40 de la mortaliteacute infanto-juveacutenile au cours des 5 derniegraveres anneacutees uniquement (Wuehler et al 2011) Ces progregraves sont vraisemblablement attribuables aux mesures suivantes campagne agrave large eacutechelle de suppleacutementation en vitamine A mise en œuvre drsquoun programme national de nutrition extension des interventions pour la survie de lrsquoenfant (gracircce au projet BASICS Soutien de base agrave lrsquoinstitutionnalisation de la survie de lrsquoenfant 1994-2006) et ameacutelioration de la communication pour favoriser ldquoun changement de comportement harmoniseacuterdquo (Wuehler et al 2011)

Les avanceacutees en termes de croissance eacuteconomique et de bien-ecirctre geacuteneacuteral ont eacuteteacute plus modeacutereacutees Alors que la croissance moyenne des pays subsahariens au cours des derniegraveres anneacutees srsquoeacutetablit agrave pregraves de 6 le Seacuteneacutegal nrsquoa enregistreacute qursquoune croissance de 4 entre 2000 et 2010 et de 33 seulement depuis 2006 (USAID 2014) Par ailleurs lrsquoextension du secteur agricole ne repreacutesente qursquoune faible part de cette croissance eacuteconomique Mecircme si lrsquoagriculture emploie 68 de la population active du pays elle ne repreacutesente que 14 du PIB national (Wuhler et al 2011) Le deacuteveloppement agricole a eacuteteacute freineacute par une faible gouvernance un climat drsquoinvestissement peu favorable et lrsquointensification de la concurrence internationale Drsquoautres contraintes se greffent agrave cette situation peacutenuries eacutenergeacutetiques reacutepeacuteteacutees seacutecheresses et inondations autant de problegravemes qui rendent difficile lrsquoentreacutee dans le secteur agricole Le taux de pauvreteacute nrsquoa que faiblement baisseacute (de 483 en 2005 agrave 467 en 2011) avec une dispariteacute croissante entre les zones rurales (571) et la capitale urbaine Dakar (261) (USAID 2014)

Au Seacuteneacutegal le secteur agricole a un gros potentiel de deacuteveloppement et de geacuteneacuteration drsquoun stimulus eacuteconomique plus important pour le pays Selon Feed the Future le gouvernement seacuteneacutegalais a augmenteacute ses investissements dans lrsquoagriculture de plus de 10 par an (Feed the Future 2015) De plus les investissements financeacutes par Millenial Challenge Corporation (MCC) au nord-ouest du pays ougrave la culture de riz est preacutedominante devraient ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute de lrsquoirrigation de 7 800 hectares et la capaciteacute de production de 32 500 hectares et ces ameacuteliorations devraient beacuteneacuteficier agrave pregraves de 270 000 petits exploitants (MCC 2015) Gracircce agrave lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux via un port drsquoimportance majeure agrave lrsquoabondance des terres arables et agrave des entrepreneurs motiveacutes un essor eacuteconomique impulseacute par lrsquoagriculture semble tout agrave fait faisable La production horticole pour lrsquoexport tout comme pour le marcheacute inteacuterieur devrait ecirctre un secteur drsquoexpansion

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3 Investissements visant lrsquoameacutelioration de la nutrition dans diffeacuterents systegravemes alimentaires

Les objectifs des investissements du secteur public sont larges Ils incluent la reacuteduction de la pauvreteacute et de la faim la fourniture de biens publics qui complegravetent les investissements priveacutes et la creacuteation de beacuteneacutefices sociaux et environnementaux (FAO 2012) La nutrition est rarement un objectif premier explicite de lrsquoagriculture mais une attention croissante est accordeacutee agrave lrsquoimpact de lrsquoagriculture et des systegravemes de nutrition sur lrsquoobjectif drsquoameacutelioration de la nutrition notamment avec les investissements dits ldquosensibles agrave la nutritionrdquo Agrave chaque type de systegraveme alimentaire correspondent des opportuniteacutes drsquoinvestissement diffeacuterentes et des contraintes speacutecifiques associeacutees agrave lrsquoobjectif drsquoameacutelioration de la nutrition Les paragraphes suivants traitent des principales caracteacuteristiques des systegravemes alimentaires preacuteceacutedemment deacutefinis ainsi que des opportuniteacutes et contraintes correspondantes dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition Pour simplifier les choses les cinq types de systegravemes alimentaires preacuteceacutedemment deacutefinis seront regroupeacutes en trois cateacutegories IndustrielMixte En transition et EacutemergentRural

31 Systegravemes alimentaires de type industrielmixte (systegravemes 1 et 2)

Les systegravemes alimentaires industriels et mixtes sont caracteacuteriseacutes par des chaicircnes drsquoapprovisionnement et de valeur complexes et geacuteneacuteralement par des niveaux eacuteleveacutes de transformation des aliments13 Les puissants acteurs de la grande distribution et de la transformation des produits peuvent avoir une influence consideacuterable sur la valeur nutritionnelle des aliments produits (Gereffi et al 2009) Les chaicircnes drsquoapprovisionnement complexes peuvent favoriser la disponibiliteacute et lrsquoabordabiliteacute des produits alimentaires gracircce agrave lrsquoaugmentation de la productiviteacute et de lrsquoefficaciteacute de lrsquoapprovisionnement Neacuteanmoins ces avantages peuvent ecirctre contrebalanceacutes par des reacuteductions dans la varieacuteteacute des produits et par un plus grand accegraves aux produits transformeacutes (ex Gereffi et al 2009)

En fait les chaicircnes de valeur et drsquoapprovisionnement complexes et inteacutegreacutees verticalement peuvent finalement priver de choix les consommateurs (Banque mondiale 2008) La production des exploitations agricoles est souvent faccedilonneacutee par les besoins et les preacutefeacuterences des industriels de la transformation des grossistes et des transporteurs dont les activiteacutes sont elles-mecircmes faccedilonneacutees par les demandes des fabricants Ces derniers agrave leur tour reacutepondent aux besoins des principaux distributeurs bas coucircts longues dureacutees de conversation et qualiteacute uniforme Agrave aucun stade des chaicircnes drsquoapprovisionnement actuelles la nutrition nrsquoest une preacuteoccupation premiegravere Il est neacutecessaire drsquoameacuteliorer le secteur de la distribution de deacutetail pour maintenir une diversiteacute de points de vente pour les consommateurs Il est eacutegalement neacutecessaire drsquoameacuteliorer lrsquoaccegraves aux produits frais notamment dans les zones urbaines ougrave les effets coupleacutes des activiteacutes de la distribution de gros et des enseignes de la grande distribution limitent les options alimentaires pour les consommateurs les plus pauvres

Des solutions pourraient ecirctre trouveacutees en ne ciblant pas uniquement la production agricole de faccedilon isoleacutee mais en cherchant eacutegalement agrave changer la maniegravere dont les ingreacutedients de base sont substitueacutes transformeacutes distribueacutes et

13 Food systems that have undergone structural transformation have longer supply chains more highly processed foods and less diversity in primary production (see World Bank 2008 Nugent 2011 Reardon et al 2012 Hawkes et al 2012)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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commercialiseacutes (Hawkes 2012) En effet dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte parallegravelement agrave la sensibilisation du consommateur des mesures de reacuteglementation et drsquoincitation destineacutees agrave modeler lrsquooffre pourraient figurer parmi les actions les plus efficientes et efficaces pour ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels

Au sein des chaicircnes de valeur les approches ciblant les activiteacutes des gros acteurs de la transformation et de la distribution de deacutetail pourraient avoir un impact sensible sur les reacutesultats nutritionnels Il pourrait srsquoagir par exemple drsquoinciter les grandes entreprise agrave reformuler leurs produits en utilisant des ingreacutedients plus sains de creacuteer et drsquoappliquer des reacuteglementations imposant drsquoinformer le consommateur (ex lrsquoeacutetiquetage nutritionnel obligatoire peut pousser les industriels agrave reformuler drsquoeux-mecircmes leurs produits [Hawkes 2015]) Pour ameacuteliorer la santeacute nutritionnelle et environnementale des communauteacutes une solution consiste agrave promouvoir lrsquoapprovisionnement local en mettant les producteurs en relation avec les fournisseurs les plus proches comme les restaurateurs les marcheacutes et les institutions publiques

Mecircme si des solutions sont envisageables en aval la production agricole et les politiques qui lrsquoinfluencent restent des eacuteleacutements majeurs agrave consideacuterer pour ameacuteliorer la disponibiliteacute de produits sains dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte Or les programmes de subventionnement de lrsquoagriculture mis en place dans de nombreux systegravemes alimentaires de type industriel et certains systegravemes de type mixte constituent un obstacle majeur agrave la formulation et agrave la commercialisation drsquoaliments plus sains Dans les pays doteacutes de programmes de ce type les politiques alimentaires et agricoles ont eu un effet deacuteleacutetegravere agrave long terme lrsquoaide srsquoest concentreacutee autour de quelques produits (ceacutereacuteales produits laitiers beacutetail sucre) qui inondent aujourdrsquohui les chaicircnes drsquoapprovisionnement alimentaire (Anand et al 2015) Ce subventionnement de produits peu sains nrsquoest pas lrsquoapanage des pays riches Anderson et al (2013) ont montreacute comment les subventions agricoles dans certains pays en deacuteveloppement creacuteent des incitations preacutejudiciables si bien que les politiques des pouvoirs publics vont agrave lrsquoinverse de la creacuteation et du maintien de chaicircnes drsquoapprovisionnement alimentaire saines Mecircme si les subventions pourraient eacutegalement cibler des produits agricoles sains cette pratique est moins reacutepandue et de magnitude beaucoup plus limiteacutee Drsquoimportants efforts politiques et eacuteconomiques sont neacutecessaires pour repenser ces systegravemes de subventionnement agricole deacutesuets et preacutejudiciables et pour deacutefinir une voie vers une plus grande coheacuterence entre lrsquoagriculture et les objectifs de santeacute

Contraintes

bull Chaicircnes drsquoapprovisionnement longues et complexes modeleacutees par la puissante industrie agroalimentaire (ex gros producteurs gros industriels de la transformation alimentaire et gros distributeurs avec ces trois fonctions geacuteneacuteralement inteacutegreacutees verticalement au sein drsquoune mecircme multinationale)

bull Sensibilisation limiteacutee des consommateurs concernant les avantages en termes de santeacute des aliments nutritifs et concernant les vrais coucircts des aliments plus mauvais pour la santeacute

Investissements

bull Prioriteacute agrave donner agrave la qualiteacute et agrave la diversiteacute et non plus agrave un nombre limiteacute de ceacutereacuteales et de produits drsquoorigine animale

bull Fourniture drsquoaliments plus sains dans certains lieux speacutecifiques (ex eacutecoles hocircpitaux) et nouvelles regravegles en la matiegravere

Document de consultation

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bull Raccourcissement des chaicircnes drsquoapprovisionnement (c-agrave-d promotion des chaicircnes drsquoapprovisionnement locales)

bull Promotion drsquoun choix plus eacuteclaireacute de la part des consommateurs gracircce agrave lrsquoeacutetiquetage nutritionnel au marketing social et agrave la sensibilisation en matiegravere de nutrition

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

bull Fiscaliteacute alimentaire coheacuterente avec les objectifs de santeacute programmes publics de subventions destineacutes aux tranches de revenus les plus bas pour favoriser la consommation drsquoaliments sains

bull Reformulation volontaire ou obligatoire des produits

32 Systegravemes alimentaires en transition (systegraveme 3)

Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires En transition (systegraveme 3) ont une meilleure productiviteacute agricole que les systegravemes alimentaires de type eacutemergent ou rural (systegravemes 4 et 5) et ils connaissent les mecircmes transformations structurelles que celles qui se sont deacutejagrave opeacutereacutees dans les systegravemes de type industriel ou mixte Agrave mesure qursquoaugmente lrsquourbanisation les produits alimentaires proviennent de plus en plus de chaicircnes drsquoapprovisionnement et chaicircnes de valeur complexes domineacutees par les gros acteurs de la grande distribution et de lrsquoindustrie de transformation alimentaire Mecircme si lrsquoaugmentation de la productiviteacute reste une prioriteacute dans ces pays les gouvernements devraient privileacutegier les investissements qui modegravelent le systegraveme alimentaire en pleine mutation et la maniegravere dont les produits alimentaires sont traiteacutes et transformeacutes aux eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte dans les chaicircnes de valeur

De nouvelles reacuteglementations et des partenariats avec le secteur priveacute peuvent inciter les acteurs eacutemergents de la distribution de deacutetail et de la transformation alimentaire agrave deacutevelopper des chaicircnes de valeur sensibles aux enjeux de nutrition Il srsquoagirait par exemple de creacuteer des mesures incitatives pour la production et la consommation drsquoaliments enrichis et denses sur le plan nutritionnel Pour peacuterenniser sur le long terme des chaicircnes de valeur axeacutees sur la nutrition plusieurs mesures sont possibles consolidation des organisations de producteurs aide aux technologies agrave petite eacutechelle et ameacutelioration des opeacuterations posteacuterieures agrave la reacutecolte par des investissements visant agrave ameacuteliorer le stockage et le transport

Contraintes

bull Chaicircnes drsquoapprovisionnement de plus en plus complexes limiteacutees par des lacunes technologiques aux eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte (ex chaicircnes du froid)

bull Augmentation de lrsquooffre et de la demande de produits transformeacutes

bull Sensibilisation limiteacutee des consommateurs concernant les avantages en termes de santeacute des aliments nutritifs et concernant les vrais coucircts des aliments plus mauvais pour la santeacute

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Investissements

bull Relier les petits exploitants agrave des chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes agrave forte valeur sous lrsquoimpulsion de lrsquoessor des grands centres urbains

bull Inteacutegrer les enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur en ameacuteliorant les opeacuterations posteacuterieures agrave la reacutecolte en appliquant des normes de seacutecuriteacute sanitaire et en incorporant des cultures plus nutritives (y compris des aliments enrichis)

bull Encourager la demande drsquoaliments nutritifs gracircce agrave la diffeacuterentiation des produits des emballages et des eacutetiquetages

bull Fournir des aliments plus sains dans certains lieux speacutecifiques (ex eacutecoles hocircpitaux) et eacutetablir de nouvelles regravegles en la matiegravere

bull Promouvoir un choix plus eacuteclaireacute de la part des consommateurs gracircce agrave lrsquoeacutetiquetage nutritionnel au marketing social et agrave la sensibilisation agrave la nutrition

bull Reacuteglementer normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

bull Lancer des campagnes dirigeacutees par les pouvoirs publics pour inciter agrave la reformulation volontaire des produits

bull Aider les petits exploitants agricoles agrave satisfaire les contraintes de production (ex organisation de producteurs respect des normes de qualiteacute et de seacutecuriteacute sanitaire)

33 Systegravemes alimentaires de type eacutemergent ou rural (systegravemes 4 et 5)

Dans de nombreuses reacutegions des pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type eacutemergent ou rural les marcheacutes peuvent ecirctre peu deacuteveloppeacutes et difficiles agrave atteindre ce qui pousse les meacutenages agrave ecirctre partiellement ou entiegraverement autosuffisants pour leur approvisionnement alimentaire (Muller 2009) Dans ce contexte les meacutenages deacutecident des aliments agrave produire en fonction de leurs besoins de consommation ce qui relie donc directement la production alimentaire aux objectifs nutritionnels des meacutenages Par conseacutequent les investissements ciblant la production des meacutenages peuvent ecirctre plus rentables dans les reacutegions ougrave les chaicircnes alimentaires sont les moins deacuteveloppeacutees

Le chemin entre une production destineacutee agrave sa propre consommation et une meilleure nutrition est illustreacute dans une eacutetude analysant les effets de posseacuteder une vache sur la consommation quotidienne de produits laitiers par les enfants et sur la reacuteduction des retards de croissance en Inde (Hoddinott et al 2013) Agrave ces deux eacutegards les auteurs ont observeacute des effets positifs du fait de posseacuteder une vache mais uniquement pour les meacutenages vivant dans des villages nrsquoayant pas accegraves aux marcheacutes Aucun effet positif nrsquoa eacuteteacute constateacute pour les meacutenages ayant accegraves aux marcheacutes Cela suggegravere que dans les zones beacuteneacuteficiant drsquoun accegraves limiteacute aux marcheacutes les interventions qui augmentent directement lrsquoaccegraves des meacutenages agrave des aliments denses sur le plan nutritionnel constituent des strateacutegies agricoles prometteuses

Dans un exemple comparable eacutegalement en Inde une initiative de production de produits laitiers par de petits exploitants a reacuteussi agrave tirer parti drsquoune approche de la chaicircne de valeur visant agrave ameacuteliorer et consolider les liens commerciaux existants Lrsquoinitiative a fonctionneacute agrave plusieurs niveaux de la chaicircne de valeur au niveau des exploitants agricoles (introduction de technologies ameacuteliorant la productiviteacute et creacuteation de coopeacuteratives) au niveau politique (faccedilonnement de lrsquoenvironnement politique) et au niveau commercial (ameacutelioration des eacutetapes drsquoapprovisionnement de transformation et de commercialisation du lait notamment en reliant les zones rurales et urbaines indiennes gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures) (Cunningham 2009) Lrsquoinitiative srsquoest eacutetendue jusqursquoagrave inteacutegrer 13 millions de membres et gracircce agrave des investissements cibleacutes lrsquoInde est passeacutee drsquoun statut de pays importateur de produits laitiers agrave celui de premier producteur de lait de chegravevre et de bufflonne et de sixiegraveme plus grand producteur de lait de vache agrave lrsquoeacutechelle internationale

Document de consultation

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Lorsqursquoil est possible pour les neacutegociants et les distributeurs de deacutetail drsquoatteindre les producteurs les interventions visant agrave ameacuteliorer les liens commerciaux peuvent srsquoaveacuterer plus efficaces compte tenu du manque de ressources Ce type drsquoapproches des chaicircnes de valeur peuvent ecirctre efficaces pour surmonter les contraintes lieacutees agrave lrsquooffre et agrave la demande de produits et aliments nutritifs Les services de vulgarisation agricole qursquoils soient publics ou priveacutes peuvent ecirctre extrecircmement utiles pour construire des liens commerciaux Hawkes et al (2011) proposent un cadre pour lrsquoutilisation de diffeacuterentes approches de la chaicircne de valeur dans des contextes caracteacuteriseacutes par une agriculture de subsistance Ces interventions sont meneacutees tout au long de la chaicircne drsquoapprovisionnement en commenccedilant par une aide cibleacutee aux producteurs pour finir au niveau de la commercialisation de la sensibilisation des consommateurs et de lrsquoeacuteducation agrave la nutrition

Outre des investissements visant agrave accroicirctre la diversiteacute de production des meacutenages et agrave ameacuteliorer les liens commerciaux les pays et reacutegions doteacutes de systegravemes alimentaires de type rural neacutecessitent des investissements publics dans les infrastructures Pregraves de soixante pour cent de la population rurale du Nigeacuteria doit parcourir plus de deux kilomegravetres pour atteindre la premiegravere route praticable en toute saison et 65 pour cent nrsquoa pas accegraves agrave lrsquoeacutelectriciteacute (Banque mondiale 2008) Malgreacute le caractegravere limiteacute des donneacutees visant agrave deacuteterminer si les investissements dans les infrastructures contribuent directement agrave obtenir des reacutesultats positifs en termes de nutrition et de santeacute (Headey 2012) il est possible de dire que les investissements dans les reacuteseaux routiers ruraux peuvent deacuteclencher des synergies positives avec drsquoautres secteurs et avoir des reacutepercussions sur les reacutesultats de santeacute et de nutrition Gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures les exploitants agricoles peuvent acceacuteder agrave drsquoautres marcheacutes et reacuteduire les pertes apregraves la reacutecolte ce qui permet aux populations rurales drsquoobtenir des revenus suppleacutementaires et une meilleure seacutecuriteacute alimentaire Les investissements dans les techniques drsquoirrigation et autres technologies ameacuteliorant la productiviteacute et les investissements dans les infrastructures peuvent eacutegalement entraicircner des beacuteneacutefices nutritionnels consideacuterables partout ougrave la productiviteacute agricole est faible et ougrave les meacutecanismes drsquoirrigation sont deacuteficients ou inexistants

Dans les pays ougrave preacutedomine une agriculture rurale la capaciteacute des gouvernements peut ecirctre insuffisante pour reacutealiser les interventions et les investissements reacutepertorieacutes ci-dessous Certaines de ces mesures peuvent ecirctre plus efficacement mises en œuvre par des approches deacutecentraliseacutees gracircce agrave des organisations non-gouvernementales (Headey 2012) ou agrave des partenariats public-priveacute (PPP) Un grand nombre de nouveaux PPP ont eacuteteacute constitueacutes au cours des derniegraveres anneacutees mais peu drsquoeacutetudes ont eacuteteacute meneacutees pour eacutevaluer leur impact sur les reacutesultats nutritionnels Seule veacuteritable exception le programme HarvestPlus Challenge qui promeut la biofortification des aliments de base et integravegre des objectifs de nutrition explicites (Meenakshi et al 2010 FAO 2012)

Enfin les socieacuteteacutes agroalimentaires transnationales investissent de plus en plus dans des filiales eacutetrangegraveres pour augmenter les ventes dans les pays en deacuteveloppement (Hawkes 2005) Par conseacutequent dans les pays correspondant aux systegravemes 4 et 5 il pourrait aussi ecirctre beacuteneacutefique drsquoencourager les investissements eacutetrangers directs (IED) sensibles agrave la nutrition parallegravelement agrave un encadrement reacuteglementaire de lrsquoindustrie agroalimentaire en matiegravere de santeacute et de seacutecuriteacute sanitaire par les pouvoirs publics

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Contraintes

bull Marcheacutes non deacuteveloppeacutes faibles liens commerciaux lacunes dans la chaicircne drsquoapprovisionnement dysfonctionnements des marcheacutes coucircts de transaction eacuteleveacutes

bull Faible productiviteacute agricole des petits exploitants familiaux souvent engageacutes dans une agriculture de subsistance

bull Accegraves limiteacute par les producteurs aux intrants et aux capitaux

bull Infrastructures souvent rudimentaires

bull Manque de diversiteacute dans la production peu drsquooptions denses sur le plan nutritionnel pour la consommation

Investissements

bull Augmentation des deacutepenses publiques en faveur drsquoune agriculture saine

bull Investissements dans les infrastructures (ex routes entre les exploitations agricoles et les marcheacutes irrigation et meilleur accegraves agrave lrsquoeau)

bull Augmentation de la demande drsquoaliments agrave forte valeur nutritionnelle et de leur accegraves

bull Reacutevision des droits de proprieacuteteacute fonciegravere

bull Interventions agricoles agrave la fois au niveau des producteurs et au niveau des meacutenages

bull Programmes deacutecentraliseacutes publicspriveacutes de vulgarisation agricole sensibles agrave la nutrition portant notamment sur la microfinance la technologie et autres outils et intrants (ex technologie mobile pour srsquoinformer des conditions des marcheacutes outils et technologies permettant drsquoeacuteconomiser du temps et de la main drsquoœuvre lutte contre les ravageurs ameacutelioration des varieacuteteacutes cultiveacutees)

bull Connexion entre les petits exploitants agricoles et les chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes gracircce agrave diverses approches de la chaicircne de valeur

bull Inteacutegration des enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur par lrsquoameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et des normes de seacutecuriteacute sanitaire et par la promotion des aliments nutritifs (y compris des aliments enrichis)

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

Document de consultation

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Application de la typologie des systegravemes alimentaires aux choix drsquoinvestissement

La typologie des systegravemes alimentaires permet de mieux cerner les diffeacuterents besoins et les diffeacuterentes opportuniteacutes drsquoinvestissement des pays qui mettent en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type rural dont la croissance eacuteconomique reste tregraves deacutependante agrave lrsquoagriculture sont confronteacutes agrave un dilemme speacutecifique lorsqursquoils tentent de satisfaire les besoins de consommation actuels de leur population tout en investissant pour le futur afin drsquoameacuteliorer agrave la fois leurs reacutesultats eacuteconomiques et les reacutesultats nutritionnels Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type industriel font face agrave une seacuterie de deacutefis totalement diffeacuterents dont la plupart ont trait agrave lrsquoapprovisionnement de produits frais locaux abordables en deacutepit drsquoune industrie agroalimentaire tregraves efficiente fortement meacutecaniseacutee et verticalement inteacutegreacutee qui privileacutegie les prix bas les longues dureacutees de conservation et une qualiteacute uniforme plutocirct que les enjeux nutritionnels Autant dans les systegravemes de type rural que dans ceux de type industriel un investissement preacutecautionneux dans lrsquoagriculture les systegravemes alimentaires et les institutions peuvent aujourdrsquohui preacuteparer les conditions qui permettront drsquoobtenir des systegravemes alimentaires plus sains demain

Le tableau 3 reacutepertorie plusieurs cateacutegories de politiques drsquoinvestissement dont la capaciteacute agrave ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels est prouveacutee par certaines donneacutees -soit par des investissements orienteacutes vers les producteurs soit par des investissements orienteacutes vers les consommateurs Les exploitants agricoles sont eacutegalement des consommateurs et dans de nombreux cas lrsquoaide agrave la production peut entraicircner une augmentation de la consommation des meacutenages agricoles Par conseacutequent certains investissements reacutepondent aux besoins des deux cocircteacutes du tableau ci-dessous Comme la qualiteacute des donneacutees probantes disponibles est variable et que pour la plupart des politiques drsquoinvestissement eacutevoqueacutees elles ne deacutemontrent pas explicitement un impact direct sur la nutrition lrsquoAnnexe A propose un examen partiel des donneacutees disponibles pour lrsquoutilisation de ces politiques dans lrsquooptique drsquoobtenir des systegravemes alimentaires sains Il convient de souligner que certaines de ces politiques sont particuliegraverement pertinentes dans des systegravemes alimentaires speacutecifiques Par exemple les activiteacutes de recherche et deacuteveloppement (RampD) portant sur la reformulation des produits sont particuliegraverement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type industrielmixte ougrave les consommateurs sont tregraves deacutependants agrave lrsquooffre de produits transformeacutes

Tableau 3 Cateacutegories drsquoinvestissement pour des systegravemes alimentaires sains

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Investissements affectant la nutrition cocircteacute Production Investissements affectant la nutrition cocircteacute Consommation

bull Contrats avec les producteurs coopeacuteratives et autres organisations collectives

bull Commercialisation par le biais des supermarcheacutes

bull Ameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et reacuteduction des pertes

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Infrastructures irrigation routes eacutelectriciteacute approvisionnement en eau

bull Reacuteforme des reacutegimes fonciers

bull Communication

bull Biofortification et enrichissement des aliments

bull Creacuteation de la demande pour des aliments produits localement et ameacutelioration de leur accegraves

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Drsquoapregraves lrsquoanalyse des donneacutees disponibles des eacuteleacutements suffisamment probants montrent que certaines interventions peuvent ameacuteliorer la nutrition la diversiteacute de la production et des aliments et les moyens de subsistance des exploitants agricoles (IFPRI 2014 Berti 2004 Malapit et al 2013 Behrman et al 2012) Cette analyse reacutevegravele eacutegalement que certains objectifs politiques (comme lrsquoaugmentation de lrsquoattention porteacutee agrave la nutrition dans les dispositifs de protection sociale et lrsquoameacutelioration de lrsquoaccegraves agrave des aliments nutritifs au niveau des meacutenages ou au niveau institutionnel) sont beacuteneacutefiques dans tous les contextes quel que soit le type de systegraveme alimentaire Les actions meneacutees pour atteindre ces objectifs ameacuteliorent vraisemblablement de faccedilon directe les choix des consommateurs et lrsquoaccegraves agrave des aliments sains et leur efficaciteacute est solidement attesteacutee (ex les initiatives ldquoOportunidadesrdquo au Mexique et ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo dans lrsquoIowa aux Eacutetats-Unis)

Neacuteanmoins la typologie des systegravemes alimentaires reacutevegravele eacutegalement que les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements reacutepondent agrave des besoins distincts en termes de nutrition si bien que les prioriteacutes agrave recommander varient en fonction des pays Il nrsquoest certainement pas surprenant que parmi les investissements les plus cruellement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent (systegravemes alimentaires 4 et 5) figurent les investissements dans les infrastructures utiliseacutees pour la production et pour les activiteacutes apregraves reacutecolte qui sont coucircteuses et neacutecessitent un effort drsquoinvestissement prolongeacute dans le temps Mais dans ces contextes des investissements moins lourds en faveur des jardins potagers et de lrsquoeacutelevage de beacutetail au niveau des meacutenages sont eacutegalement rentables

Document de consultation

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Des changements institutionnels sont neacutecessaires dans tous les types de systegravemes alimentaires mecircme srsquoils ne doivent pas forceacutement prendre la mecircme forme Dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent les organisations non-gouvernementales (ONG) jouent un rocircle deacuteterminant lorsque la capaciteacute des pouvoirs publics est faible Cela implique que les investissements destineacutes agrave consolider et agrave utiliser les ONG pour ameacuteliorer la sensibilisation des meacutenages leur capaciteacute agrave produire des aliments nutritifs et leur accegraves agrave des aliments nutritifs pourraient efficacement ouvrir la voie vers une meilleure nutrition Dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires en transition (systegravemes alimentaires de type 3) des reacuteformes institutionnelles visant agrave renforcer la capaciteacute des organisations de producteurs agrave neacutegocier avec la grande distribution et agrave augmenter la valeur ajouteacutee des produits sont des investissements pertinents Enfin dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte des mesures leacutegislatives et reacuteglementaires pourraient ecirctre neacutecessaires pour permettre aux institutions publiques (cantines scolaires hocircpitaux etc) de srsquoapprovisionner aupregraves drsquoexploitants agricoles locaux ameacuteliorant ainsi la fraicirccheur et la diversiteacute des aliments proposeacutes aux usagers

Lrsquoanalyse proposeacutee ici comporte des limites importantes Premiegraverement -et avant tout- pratiquement aucune donneacutee financiegravere ou eacuteconomique nrsquoest disponible sur la plupart des investissements deacutecrits ci-dessus agrave quelques exceptions pregraves et particuliegraverement concernant les investissements infrastructurels (FAO 2012 Hoddinott et al 2013) Lrsquoabsence drsquoinformations financiegraveres limite consideacuterablement la possibiliteacute de comparer les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements et de deacuteterminer un taux de rentabiliteacute financiegravere indicatif ou mecircme un rapport coucirct-efficaciteacute Il est donc impossible drsquoaffirmer avec certitude que lrsquoune quelconque de ces strateacutegies (pas mecircme celles pour lesquelles il existe des preuves fiables attestant de reacutesultats positifs) constitue un ldquobonrdquo investissement au sens classique de ce terme Il nrsquoy a rien de fondamentalement aberrant agrave cela eacutetant donneacute que les investissements du secteur public nrsquoont geacuteneacuteralement pas agrave deacutemontrer le mecircme type de rentabiliteacute financiegravere qursquoexige le secteur priveacute Neacuteanmoins il serait preacutefeacuterable de pouvoir calculer les taux de rentabiliteacute dans le but de comparer et eacuteventuellement de classer les diffeacuterents investissements envisageables eacutetant donneacute que les ressources publiques disponibles pour investir dans la nutrition sont limiteacutees et que ces mesures font partie des critegraveres preacutevisionnels consideacutereacutes par les banques de deacuteveloppement dans leur deacutecision concernant les precircts attribueacutes au secteur public Par ailleurs comme cela a eacuteteacute le cas avec les investissements expresseacutement axeacutes sur la nutrition eacutetudieacutes dans les seacuteries 2008 et 2013 de The Lancet sur la nutrition maternelle et infantile (Bhutta et al 2008 amp 2013) des eacutevaluations coucircts-beacuteneacutefices approuveacutees par des universitaires pourraient catalyser et harmoniser les investissements des donateurs en creacuteant un consensus sur les investissements agrave privileacutegier

Deuxiegravemement ce document propose une eacutevaluation qualitative des donneacutees de recherche concernant les investissements speacutecifiquement axeacutes sur lrsquoagriculture sur la nutrition et autres types drsquoinvestissements dans une optique drsquoameacutelioration des reacutesultats des systegravemes alimentaires (Annexe A) Cet examen partiel montre que plusieurs approches drsquoinvestissement sont plus pertinentes dans certains types de systegravemes alimentaires que dans drsquoautres Neacuteanmoins cet examen des donneacutees disponibles se fonde sur les reacutesultats drsquoun nombre limiteacute drsquoeacutetudes heacuteteacuterogegravenes reacutealiseacutees dans un nombre limiteacute de contextes

Enfin le fruit de ce travail reacutevegravele une certaine ambiguumliteacute dans la Recommandation 17 du Cadre drsquoaction invitant agrave utiliser des ldquopolitiques drsquoinvestissementrdquo pour accomplir des politiques drsquoalimentation et de nutrition En effet comme cela a eacuteteacute indiqueacute preacuteceacutedemment le terme investissement est geacuteneacuteralement employeacute pour deacutesigner les deacutepenses visant agrave accroicirctre les beacuteneacutefices agrave lrsquoavenir Un grand nombre drsquointerventions et de politiques de ce type ont eacuteteacute eacutevoqueacutees lors de la CIN2 et en drsquoautres occasions par les responsables officiels et les organisations de deacutefense de la santeacute et de la nutrition et elles ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport Neacuteanmoins drsquoautres interventions visant agrave ameacuteliorer les reacutesultats sanitaires et nutritionnels sont deacutesigneacutees de faccedilon plus juste par drsquoautres termes Il srsquoagit des mesures de consommation (inteacutegration drsquoaliments plus sains dans les menus des cantines scolaires) des mesures reacuteglementaires (taxation des boissons et aliments mauvais pour la santeacute) ou des mesures de transferts (utilisation de dispositifs de protection sociale pour encourager les habitudes alimentaires saines) Comme ces interventions offrent des avantages deacutemontreacutes en matiegravere de santeacute et de nutrition elles sont essentielles dans la mise en œuvre du CdA CIN2 Les plus favorables ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport mecircme si elles ne sont pas senseacutees deacutegager un rendement futur

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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5 Conclusions et recommandations

Ce rapport analyse les donneacutees actuellement disponibles sur les investissements en faveur de systegravemes alimentaires sains dans la ligneacutee du Cadre drsquoaction de la CIN2 Recommandation 17 Ce rapport emploie une typologie des systegravemes alimentaires extraite du Rapport sur la nutrition mondiale de 2015 qui permet de diffeacuterencier les pays en fonction des caracteacuteristiques de leur systegraveme alimentaire Il en ressort qursquoil existe de consideacuterables diffeacuterences entre les systegravemes alimentaires si bien que les pays doivent proceacuteder agrave des investissements diffeacuterents pour reacutepondre agrave leurs besoins speacutecifiques en termes drsquoalimentation et de nutrition Il apparaicirct eacutegalement que de nombreux types drsquoinvestissements et drsquoinvestisseurs peuvent ecirctre impliqueacutes dans lrsquoobjectif drsquoameacutelioration des reacutesultats sanitaires et nutritionnels des systegravemes alimentaires le secteur public le secteur priveacute et les meacutenages

Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo sont drsquoapregraves cette typologie essentiellement des pays agrave faible revenu La deacutenutrition reste un problegraveme majeur dans ces pays mecircme si certains sont eacutegalement confronteacutes agrave une preacutevalence croissante du surpoids et de lrsquoobeacutesiteacute qui traduisent un changement rapide dans les systegravemes alimentaires et les conditions de nutrition Ces pays peuvent tirer profit drsquoun large eacuteventail drsquoinvestissements notamment ceux ciblant lrsquoameacutelioration des infrastructures et de la productiviteacute agricole mais aussi de strateacutegies visant agrave offrir des choix alimentaires plus diversifieacutes agrave leur population au moyen des chaicircnes de valeur alimentaires ou de la production des meacutenages Nombre de ces investissements ameacutelioreront agrave lrsquoavenir les rentabiliteacutes eacuteconomiques et agricoles Leur coucirct est geacuteneacuteralement tregraves lourd par rapport au niveau de revenu des pays concerneacutes (mais cela est aussi le cas pour certains des investissements neacutecessaires dans les pays plus deacuteveloppeacutes)

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En revanche dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoen transitionrdquo les reacutegimes alimentaires sont deacutejagrave plus varieacutes avec un apport raisonnable de produits frais et de proteacuteines La consommation de produits emballeacutes y augmente et quelques problegravemes de deacutenutrition persistent (retards de croissance essentiellement) Dans ces pays les investissements devraient prioritairement cibler les chaicircnes de valeur pour les aliments secondaires en renforccedilant notamment la technologie de la chaicircne du froid et en reacuteglant drsquoautres problegravemes au niveau des eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte ce qui permettrait drsquoameacuteliorer la productiviteacute geacuteneacuterale du secteur tout en ameacuteliorant lrsquoaccegraves aux aliments sains et la sensibilisation cocircteacute consommateurs Certains de ces investissements peuvent ecirctre coucircteux mais en moyenne ils le sont moins que les investissements infrastructurels si urgemment neacutecessaires dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo Pour reacutesumer les systegravemes alimentaires laquo en transition raquo offrent geacuteneacuteralement une diversiteacute correcte et une bonne disponibiliteacute des aliments mais ils peuvent ameacuteliorer leurs beacuteneacutefices eacuteconomiques et sanitaires en reacutealisant les bons investissements

Pour les systegravemes de type ldquoindustrielrdquo ou ldquomixterdquo les choix drsquoinvestissement devraient avant tout viser une meilleure coheacuterence des politiques publiques avec les objectifs de santeacute et de nutrition en soutenant notamment la production speacutecialiseacutee et de produits frais plutocirct que la culture de quelques varieacuteteacutes de ceacutereacuteales Il y est neacutecessaire drsquoopeacuterer des changements dans les politiques et la gouvernance dans lrsquooptique de favoriser les comportements de consommation sains et de limiter certaines pratiques et dominations industrielles Ces changements sont peu coucircteux en termes financiers mais ils sont politiquement difficiles

Les pays qui souhaitent mettre en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 disposent drsquoune grande varieacuteteacute drsquooptions drsquoinvestissements en faveur de systegravemes alimentaires plus sains Ces options vont depuis les ameacuteliorations agrave grande eacutechelle des infrastructures jusqursquoagrave des soutiens techniques et des aides agrave la commercialisation de plus petite eacutechelle en passant par des mesures drsquoincitation et de sensibilisation des consommateurs Certaines neacutecessitent de lourdes deacutepenses financiegraveres qui seront rentabiliseacutees au bout de plusieurs anneacutees par lrsquoobtention drsquoune agriculture plus productive et plus sensible aux enjeux nutritionnels tandis que drsquoautres nrsquoimpliquent pas reacuteellement de deacutepenses financiegraveres mais uniquement des mesures de reacuteglementation

Il existe encore de profondes lacunes en termes de donneacutees disponibles pour les pays et les investisseurs concernant les options drsquoinvestissement approprieacutees et celles agrave privileacutegier en fonction du type de systegraveme alimentaire et du contexte de nutrition Il faut espeacuterer que les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres coopeacutereront avec les acteurs de la nutrition pour fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees sur les interventions les plus prometteuses eacutevoqueacutees dans ce rapport de maniegravere agrave ce que les pays quel que soit le type de leur systegraveme alimentaire puissent faire des choix eacuteclaireacutes entre les diverses options drsquoinvestissement

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Annexe

Examen des donneacutees disponibles sur la creacuteation de systegravemes alimentaires sains au moyen drsquoinvestissements sensibles agrave la nutrition Interventions agricoles en faveur drsquoune meilleure nutrition

En deacutepit de donneacutees extrecircmement limiteacutees et disparates il semble que les strateacutegies agricoles soient prometteuses pour ameacuteliorer lrsquoeacutetat nutritionnel Encore moins drsquoeacuteleacutements probants sont disponibles sur les strateacutegies ciblant les systegravemes alimentaires dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition en fait il nrsquoexiste aucune litteacuterature sur ce sujet en dehors de celle traitant des politiques agricoles et de quelques politiques axeacutees sur la population et affectant lrsquoindustrie Lrsquoexamen bref et partiel proposeacute dans ce chapitre se concentre sur lrsquoagriculture un thegraveme sur lequel plusieurs contributions cleacutes sont disponibles Certaines des cateacutegories drsquoinvestissement eacutevoqueacutees ci-dessous affectent la nutrition par le biais de la production de la consommation ou par drsquoautres types de canaux

Lrsquoagriculture peut influer sur la nutrition par diffeacuterentes voies dont quatre sont identifieacutees dans la litteacuterature comme constituant des facteurs cleacutes (Ruel amp Alderman 2013) (i) prix des aliments (ii) revenus issus de lrsquoagriculture (iii) consommation de sa propre production due agrave des imperfections du marcheacute et (iv) facteurs lieacutes au sexe Si au niveau des meacutenages lrsquoagriculture a des effets sur la nutrition ces effets sont tregraves vraisemblablement lieacutes agrave un ou plusieurs de ces facteurs Lrsquoexamen de 23 eacutetudes sur cinq types drsquointerventions (biofortification jardins potagers deacuteveloppement de la production laitiegravere pecircche et eacutelevage de beacutetail) reacutevegravele une augmentation de la production et de la consommation par les meacutenages des produits alimentaires cibleacutes par ces interventions Les donneacutees disponibles sont mitigeacutees quant aux effets des interventions agricoles sur drsquoautres aspects notamment sur les apports en micronutriments et lrsquoeacutetat nutritionnel ou sur les revenus Les auteurs attribuent ceci aux insuffisances des eacutetudes en termes de puissance statistique et de collecte des donneacutees plutocirct qursquoagrave un veacuteritable manque drsquoefficaciteacute des programmes (Masset et al 2011)

Un examen anteacuterieur de 30 eacutetudes sur des interventions agricoles (comprenant des interventions en faveur des jardins potagers des interventions en faveur de lrsquoeacutelevage de beacutetail des interventions combineacutees favorisant agrave la fois le jardinage potager et lrsquoeacutelevage et des programmes drsquoirrigation) a reacuteveacuteleacute que la plupart de ces interventions avaient augmenteacute la production alimentaire et que sur ces 30 eacutetudes 19 avaient ameacutelioreacute la nutrition au niveau des meacutenages Sur ces 19 interventions ayant ameacutelioreacute la nutrition 14 avaient investi dans diffeacuterents types de capital (humain financier physique et social) (Berti 2004) Ces deux examens soulignent que le manque de rigueur et lrsquoextrecircme heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des meacutethodes entre les eacutetudes limitent la capaciteacute drsquoanalyse et de geacuteneacuteralisation des reacutesultats (Berti 2004 Masset et al 2011) Cet eacutecueil a eacutegalement eacuteteacute identifieacute dans un autre examen de 27 projets agricoles qui a conclu que les donneacutees probantes attestant drsquoun impact des strateacutegies de production agricole sur lrsquoameacutelioration de la nutrition des femmes et des enfants restaient limiteacutees en grande partie agrave cause des limitations meacutethodologiques des eacutetudes examineacutees par les auteurs (Girard et al 2012)

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Selon Girard et al (2012) les strateacutegies agricoles ont invariablement et sensiblement ameacutelioreacute les reacutegimes alimentaires et les apports en vitamine A des femmes et des enfants mecircme si cela ne srsquoest pas traduit par des effets positifs sur le statut en vitamine A lrsquoaneacutemie ou la morbiditeacute Plusieurs des eacutetudes qursquoils ont examineacutees ont eu des effets significatifs sur les problegravemes de retard de croissance et drsquoeacutemaciation contrairement agrave ce qui est dit dans le reacutesumeacute des auteurs

Contrats de production et organisations de producteurs

Des contrats de production entre des agriculteurs et le secteur priveacute ont permis aux agriculteurs drsquoacceacuteder aux intrants aux creacutedits et aux services de vulgarisation neacutecessaires (Banque mondiale 2008 Asian Development Bank 2012) En outre gracircce agrave ce type de contrats des petits exploitants agricoles ont pu beacuteneacuteficier de prix et de marcheacutes assureacutes et les entreprises ont partageacute les risques de production et de commercialisation avec les producteurs Neacuteanmoins pour que les petits exploitants puissent tirer profit de lrsquoagriculture contractuelle les conditions preacutealables requises sont nombreuses Ils doivent pouvoir acceacuteder aux routes et aux services drsquoinformation et ils peuvent avoir besoin de se regrouper en organisations eacutetant donneacute que les fournisseurs et les grossistes preacutefegraverent geacuteneacuteralement passer contrat avec des organisations de producteurs qui peuvent contribuer agrave garantir la qualiteacute et la livraison des produits en temps voulu (Taren amp Alaofegrave 2013)

Canaux de la grande distribution

Les pays en deacuteveloppement ont connu un rapide deacuteveloppement des supermarcheacutes suite agrave des transformations du cocircteacute de lrsquooffre et de la demande Les supermarcheacutes peuvent ecirctre deacutetenus par des enseignes locales ou internationales Ils offrent geacuteneacuteralement un large choix drsquoaliments et de produits divers dans un mecircme lieu Par inteacutegration verticale et horizontale (Reardon et al 2012) ils sont souvent deacutetenus par les mecircmes groupes dans lesquels sont concentreacutees les activiteacutes de distribution et drsquoautres fonctions du systegraveme alimentaire Malgreacute les risques inheacuterents agrave ce mode de fonctionnement des eacutetudes ont essentiellement reacuteveacuteleacute des impacts positifs des nouveaux canaux de la grande distribution sur la productiviteacute agricole les prix de vente et les revenus Selon Chege et al (2015) au Kenya les agriculteurs intervenant dans les canaux de la grande distribution ont des revenus plus eacuteleveacutes et produisent plus de fruits et de leacutegumes Les auteurs montrent que ces deux facteurs (revenus et choix de la production veacutegeacutetale) ont eu des effets positifs sur la nutrition les meacutenages agricoles qui approvisionnent les supermarcheacutes consomment pregraves de 15 agrave 20 plus de calories de fer et de zinc et 30 plus de vitamines A Agrave noter neacuteanmoins que la commercialisation favorise la speacutecialisation ce qui reacuteduit la diversiteacute de la production des agriculteurs consideacutereacutes individuellement

Gestion des activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte et reacuteduction des pertes

Les projets de deacuteveloppement des marcheacutes ou de la chaicircne de valeur agricole peuvent eacutegalement ameacuteliorer les activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte avec des effets positifs sur lrsquoeacutetat nutritionnel En effet en ameacuteliorant les techniques de manutention de stockage et de conservation lrsquooptimisation des activiteacutes apregraves reacutecolte entraicircne un lissage de la consommation et augmente la disponibiliteacute tout au long de lrsquoanneacutee drsquoaliments frais et nutritifs Plus particuliegraverement des meacutethodes de conservation preacutecautionneuses permettent de preacuteserver les teneurs en nutriments et de reacuteduire lrsquoutilisation de sucre de sel et drsquoautres ingreacutedients ajouteacutes De plus lrsquoameacutelioration des activiteacutes apregraves reacutecolte augmente la qualiteacute et la quantiteacute des reacutecoltes ce qui se traduit par une augmentation des revenus (Copenhagen Consensus Center 2015)

Creacuteation de la demande pour des aliments cultiveacutes localement et ameacutelioration de leur accegraves

Un programme meneacute aux Eacutetats-Unis dans lrsquoIowa a permis de consideacuterablement augmenter les ventes des productions agricoles locales aux restaurants coopeacuteratives et autres institutions (Ranum amp Wiemerslage 2011) Les producteurs locaux ont ainsi eacuteteacute mis en relation avec des marcheacutes jusqursquoalors inexploiteacutes (ex cantines scolaires) avec une coordination des niveaux de prix et en ciblant avant tout les produits de deuxiegraveme cateacutegorie De plus les producteurs ont beacuteneacuteficieacute de formations et de subventions pour les aider agrave financer des serres agrave diversifier leur production et agrave ameacuteliorer leurs

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eacutequipements de stockage Ce programme associeacute agrave la marque commerciale preacuteexistante ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo (achetez frais achetez local) ciblait les consommateurs par des activiteacutes de sensibilisation et drsquoeacuteducation inteacutegrant des deacutegustations de produits et des rencontres autour du projet de rapprochement des agriculteurs locaux et des eacutetablissements scolaires Ce programme a permis de piloter six projets au sein drsquoeacutetablissements scolaires dans lesquels lrsquoeacuteducation agrave la nutrition a eacuteteacute inteacutegreacutee aux programmes peacutedagogiques dont les enseignants ont reccedilu une formation et ougrave des reacuteseaux de distribution ont eacuteteacute creacuteeacutes pour inteacutegrer des produits locaux dans les menus des cantines scolaires Enfin le programme a ducirc faire du lobbyisme pour obtenir des changements dans la politique de lrsquoEacutetat afin de permettre aux institutions publiques de srsquoapprovisionner localement Conseacutecutivement agrave ce programme les agriculteurs ont constateacute une ameacutelioration qualitative et quantitative de leur production et les achats drsquoaliments locaux par les restaurants les coopeacuteratives alimentaires et les institutions locales ont augmenteacute de plus drsquoun demi-million drsquoUSD

Jardins potagers

Les impacts positifs des interventions en faveur des jardins potagers sur lrsquoeacutetat nutritionnel les revenus et les habitudes alimentaires sont aujourdrsquohui bien documenteacutes (Taren amp Alaofegrave 2013) Mecircme si certaines interventions ciblent prioritairement la production de leacutegumineuses et de tubercules les productions de fruits de leacutegumes drsquoherbes culinaires et de condiments restent les plus courantes (Taren amp Alaofegrave 2013) Par exemple au Neacutepal une intervention meneacutee en faveur des jardins potagers des meacutenages en association avec une campagne de sensibilisation agrave la nutrition a permis drsquoaugmenter les connaissances sur la nutrition des participants ainsi que la diversiteacute de leur reacutegime alimentaire Les participants ont eacutegalement eu davantage tendance agrave donner des aliments compleacutementaires aux nourrissons et agrave correctement conserver leurs aliments (Jones et al 2005)

Un examen de ces interventions agricoles a reacuteveacuteleacute que sur les neuf interventions en faveur des jardins potagers eacutetudieacutees toutes ont eu des effets positifs -modeacutereacutes agrave eacuteleveacutes- sur les reacutegimes alimentaires Sur les trois interventions pour lesquelles des donneacutees anthropomeacutetriques ont eacuteteacute releveacutees toutes ont permis de reacuteduire les problegravemes drsquoinsuffisance pondeacuterale drsquoeacutemaciation et de retard de croissance chez les enfants Les interventions en faveur des jardins potagers soutiennent favorablement la comparaison avec les autres types drsquointerventions examineacutees mais les auteurs font remarquer que la plupart de ces actions en faveur des jardins potagers inteacutegraient un objectif de nutrition explicite et un investissement en capital humain ce qui nrsquoest pas le cas avec la plupart des autres types drsquointerventions Par conseacutequent il est difficile de comparer les interventions en faveur des jardins potagers avec les autres types drsquointerventions et drsquoisoler les raisons qui expliquent leur succegraves Cela montre neacuteanmoins que les interventions inteacutegrant des investissements diversifieacutes dans diffeacuterents types de capital (comme lrsquoeacuteducation nutritionnelle et la prise en compte de lrsquoeacutegaliteacute entre les sexes) reacuteussissent mieux que celles qui ne le font pas (Berti 2004)

Diversiteacute des cultures

Dans un examen des strateacutegies agricoles visant agrave ameacuteliorer la nutrition Carletto et al (2015) se sont pencheacutes sur trois eacutetudes analysant les liens entre la diversiteacute des cultures et la nutrition Au Neacutepal des donneacutees probantes issues drsquoun programme de nutrition multisectoriel reacutevegravelent que la diversiteacute du reacutegime alimentaire des megraveres et des enfants ainsi que le rapport poidsacircge des enfants sont eacutetroitement lieacutes agrave la diversiteacute de la production14 au niveau du meacutenage (Malapit et al 2013) Il est inteacuteressant de remarquer que cette eacutetude a deacutetermineacute que lrsquoautonomisation des femmes limite les effets neacutegatifs drsquoune production peu diversifieacutee sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des megraveres et des enfants et sur le rapport tailleacircge des enfants Agrave partir de donneacutees de panels une analyse eacuteconomeacutetrique a estimeacute qursquoau Nigeacuteria une augmentation de 10 de la diversiteacute des varieacuteteacutes cultiveacutees entraicircne une augmentation de 24 de la diversiteacute des reacutegimes alimentaires (Dillon et al 2014) En Zambie la diversiteacute de la production (mesureacutee par le nombre total de cultures diffeacuterentes et de groupes alimentaires produits) ainsi que les activiteacutes ciblant les meacutenages

14 En utilisant un indice de la diversiteacute de la production fondeacute sur neuf items alimentaires Groupes drsquoaliments inclus feacuteculents haricots leacutegumineuses et noix leacutegumes-feuilles vert fonceacute tubercules leacutegumes et fruits riches en vitamine A autres fruits et leacutegumes lait et produits laitiers œufs poisson et viande

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pratiquant une agriculture de subsistance (ex eacutelevage de beacutetail production de fruits et de leacutegumes cultures de plein champ) ont eacuteteacute positivement associeacutees au rapport taillepoids des enfants et inversement associeacutees aux retards de croissance des enfants de plus de 24 mois (Kumar et al 2015) Cela signifie que la diversiteacute de la production au niveau des meacutenages peut avoir des effets positifs sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires et sur les reacutesultats anthropomeacutetriques pour les enfants et les megraveres

Eacutelevage de beacutetail

Les interventions au niveau des meacutenages ciblant lrsquoeacutelevage de beacutetail et lrsquoaquaculture se sont majoritairement focaliseacutees sur la geacuteneacuteration de revenus plutocirct que sur la consommation Mecircme srsquoil y a peu drsquoeacuteleacutements probants disponibles quant agrave lrsquoimpact de ce type drsquoinvestissements sur la nutrition et les reacutegimes alimentaires les aliments drsquoorigine animale sont denses sur le plan nutritionnel et certaines donneacutees montrent des impacts positifs sur les reacutesultats nutritionnels Lrsquoexamen de huit eacutetudes analysant les liens entre la production agricole (production de cultures et eacutelevage de beacutetail) la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des meacutenages et les reacutesultats nutritionnels chez lrsquoenfant conclut que lrsquoeacutelevage de beacutetail est associeacute agrave des reacutesultats positifs en termes de nutrition (Carletto et al 2015)

Produits laitiers volaille et produits de lrsquoaquaculture

Plusieurs eacutetudes ont montreacute que les interventions ciblant la production laitiegravere peuvent augmenter la consommation de produits laitiers et lrsquoapport geacuteneacuteral en nutriments et reacuteduire la preacutevalence des problegravemes de retard de croissance drsquoeacutemaciation et drsquoinsuffisance pondeacuterale (Taren amp Alaofegrave 2013) Le projet baptiseacute ldquoMilk Mattersrdquo (le lait crsquoest important)(reacutefeacuterence) a compareacute deux groupes de participants agrave un groupe teacutemoin Dans le premier groupe les participants ont reccedilu des animaux laitiers (une vache ou quatre chegravevres) et du fourrage Lrsquoautre groupe a eacutegalement eu du fourrage et des animaux laitiers mais ces derniers ont eacuteteacute preacutealablement vaccineacutes et vermifugeacutes Ces interventions ont eacuteteacute reacutealiseacutees dans la reacutegion somali drsquoEacutethiopie ougrave entre 20 et 50 des besoins eacutenergeacutetiques des eacuteleveurs pastoraux proviennent de la consommation de produits laitiers et de produits drsquoorigine animale Dans cette reacutegion les seacutecheresses annuelles aggravent la malnutrition agrave cause notamment drsquoune reacuteduction de la production laitiegravere pendant la saison segraveche La comparaison avec le groupe teacutemoin a reacuteveacuteleacute que les interventions Milk Matters ont permis drsquoaugmenter la consommation de produits laitiers et de stabiliser lrsquoeacutetat nutritionnel des enfants des eacuteleveurs pastoraux en peacuteriode de soudure Par ailleurs il a eacuteteacute estimeacute que ces interventions ont eacuteteacute extrecircmement rentables leur coucirct eacutevalueacute repreacutesente entre 45 et 75 du coucirct des programmes drsquoalimentation theacuterapeutique meneacutes dans le cadre de la prise en charge communautaire de la malnutrition aigueuml Enfin les femmes ont pu deacutegager plus de temps libre ce qui peut avoir des effets positifs sur les pratiques drsquoalimentation des enfants (Sadler et al 2012)

Reacutegimes fonciers

Drsquoapregraves lrsquoexamen de vingt eacutetudes (Lawry et al 2014) les interventions visant agrave formaliser les droits fonciers (comme lrsquoacquisition en libre proprieacuteteacute lrsquoenregistrement des droits par redistribution des terres et la reacutegularisation officielle des droits fonciers coutumiers) sont associeacutes agrave des gains en termes de productiviteacute et de bien-ecirctre social La reconnaissance de jure des droits fonciers permet drsquoaugmenter la valeur moneacutetaire de la productiviteacute des terres de 40 en moyenne mecircme si lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des donneacutees limite la capaciteacute agrave tirer des conclusions formelles Le bien-ecirctre social des beacuteneacuteficiaires (mesureacute par leur consommation ou leurs revenus) a augmenteacute de 15 pour cent en moyenne Les auteurs font eacutegalement remarquer que la qualiteacute des donneacutees disponibles ne permet pas drsquoavoir une assise suffisamment solide pour geacuteneacuteraliser ces reacutesultats et que les mesures qualitatives ne tiennent pas compte des conseacutequences sociales des politiques fonciegraveres telles que le deacuteplacement ou lrsquoeacutegaliteacute hommes-femmes Les beacuteneacutefices ont eacuteteacute largement plus importants en Asie et en Ameacuterique latine qursquoen Afrique et ont eacuteteacute variables en fonction du niveau de revenu les effets moindres constateacutes en Afrique subsaharienne peuvent srsquoexpliquer par un reacutegime foncier coutumier deacutejagrave largement eacutetabli et eacutetendu Mecircme srsquoil semble que la reconnaissance des droits fonciers contribue au bien-ecirctre social ces effets sont extrecircmement variables et speacutecifiques au contexte (Lawry et al 2014)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire conditionnel (TMC)

Les donneacutees disponibles en la matiegravere suggegraverent que les programmes de TMC ont des impacts significatifs sur lrsquoanthropomeacutetrie des enfants et certaines eacutetudes montrent des effets chez les plus jeunes enfants qui beacuteneacuteficient plus longtemps de la protection sociale (Ruel et Alderman 2013) En outre ces programmes ont des effets positifs sur drsquoautres facteurs qui se reacutepercutent sur lrsquoeacutetat nutritionnel notamment lrsquoaugmentation des deacutepenses des meacutenages la seacutecuriteacute alimentaire et lrsquoameacutelioration des reacutegimes alimentaires (Leroy et al 2009) La protection sociale a joueacute un rocircle important pour reacuteduire la deacutenutrition en Colombie le seul pays actuellement en passe drsquoatteindre les quatre objectifs de lrsquoAssembleacutee mondiale de la Santeacute (IFPRI 2014a) De plus le fait de rendre la protection sociale plus sensible aux enjeux de nutrition est une strateacutegie prometteuse eacutetant donneacute que les deacutepenses publiques engageacutees dans la protection sociale progressent dans le monde entier (IFPRI 2014a)

Partenariats public-priveacute

Dans nrsquoimporte quel pays consideacutereacute la consommation alimentaire est deacutetermineacutee par les secteurs de la production de la transformation alimentaire de la distribution de gros et de la distribution de deacutetail Par conseacutequent le secteur priveacute a un eacutenorme impact sur les habitudes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels De plus drsquoautres secteurs comme la teacuteleacutephonie mobile les meacutedias et le secteur de la santeacute influent sur la consommation et les preacutefeacuterences des consommateurs Les partenariats public-priveacute (PPP) pourraient aider agrave mettre en relation les agriculteurs avec les chaicircnes drsquoapprovisionnement gracircce agrave des investissements dans des biens publics et dans des politiques facilitant le deacuteveloppement du commerce et des marcheacutes ainsi que dans lrsquoeacuteducation et la formation pour deacutevelopper la capaciteacute technique des agriculteurs et les aider agrave respecter les normes de tri drsquoemballage et de culture (Narrod et al 2008)

De plus le secteur public peut inciter le secteur priveacute agrave adopter des politiques favorables aux enjeux de nutrition Il peut le faire gracircce agrave des reacuteglementations directes des engagements volontaires ou par le biais de PPP dans lesquels les deux secteurs exploitent mutuellement leurs ressources et creacuteent de la valeur partageacutee Les PPP pourraient permettre au secteur public drsquointensifier ses interventions et de tirer au mieux parti de ses investissements gracircce agrave la capaciteacute eacutetablie drsquoexeacutecution et de deacuteveloppement du secteur priveacute De son cocircteacute le secteur priveacute pourrait beacuteneacuteficier drsquoun partage des risques et de la creacuteation drsquoune valeur partageacutee gracircce agrave lrsquoameacutelioration de sa perception par le public Les donneacutees disponibles sur les PPP axeacutes sur la nutrition sont rares et il nrsquoa pas encore eacuteteacute deacutetermineacute si les PPP sont plus efficaces que drsquoautres types drsquoengagements avec le secteur priveacute (Hoddinott et al 2015)

Investissements infrastructurels et nutrition

Irrigation

Alors que lrsquoimpact de lrsquoirrigation sur la reacuteduction de la pauvreteacute est bien documenteacute les effets de lrsquoameacutelioration des techniques drsquoirrigation sur la nutrition ne le sont pas (Hussain amp Hanjra 2004) Neacuteanmoins certaines donneacutees indiquent que lrsquoirrigation peut aider agrave reacuteduire la malnutrition chronique et saisonniegravere par lrsquoaccroissement de la consommation drsquoaliments de base et drsquoaliments drsquoorigine animale conseacutecutivement agrave une augmentation des revenus et agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute de lrsquoeacutelevage (Taren amp Alaofegrave 2013) De plus en permettant de cultiver pendant toute lrsquoanneacutee des

Document de consultation

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varieacuteteacutes agrave forte valeur lrsquoirrigation peut ameacuteliorer la consommation de certains aliments Au Beacutenin des systegravemes drsquoirrigation au goutte-agrave-goutte alimenteacutes par lrsquoeacutenergie solaire ont permis drsquoaugmenter la consommation de fruits et leacutegumes jusqursquoagrave atteindre les apports journaliers recommandeacutes et les revenus tireacutes de la production veacutegeacutetale ont permis aux agriculteurs drsquoacheter des aliments de base des leacutegumes secs et des sources de proteacuteines pendant la saison segraveche Selon une enquecircte les beacuteneacuteficiaires de ce projet drsquoirrigation eacutetaient 17 pour cent moins susceptibles de se deacutefinir comme eacutetant en situation drsquoinseacutecuriteacute alimentaire (Burney et al 2010)

Au Ghana une technologie agrave bas coucirct drsquoirrigation par les nappes phreacuteatiques peu profondes a permis drsquoameacuteliorer la rentabiliteacute et de creacuteer des emplois pendant la saison segraveche Toutefois la diversiteacute des apports alimentaires nrsquoa pas progresseacute pour les agriculteurs utilisant les techniques drsquoirrigation et elle a mecircme reculeacute pour les agriculteurs deacutetenant un type speacutecifique de puits peu profond Les auteurs pensent que cela peut ecirctre ducirc agrave lrsquoimpact deacutefavorable sur le plan nutritionnel de la monoculture que lrsquoirrigation a favoriseacutee dans certains cas (Namara et al 2011) Crsquoest pourquoi il est essentiel de tenir compte des impacts neacutegatifs potentiels des programmes drsquoirrigation tels que la deacutependance accrue agrave la monoculture et les maladies veacutehiculeacutees par lrsquoeau De plus amples recherches sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les technologies drsquoirrigation peuvent entraicircner des reacutesultats positifs sur le plan de la nutrition et comment les risques peuvent ecirctre reacuteduits notamment le risque que de lrsquoeau contamineacutee affecte la santeacute des populations via les reacuteseaux drsquoirrigation (Taren amp Alaofegrave 2013) Les effets de lrsquoirrigation varient consideacuterablement en fonction de plusieurs facteurs notamment les contextes eacutecologique et eacutepideacutemiologique de la reacutegion consideacutereacutee (Taren amp Alaofegrave 2013)

Il est essentiel de noter que les infrastructures drsquoirrigation neacutecessitent geacuteneacuteralement drsquoorganiser des services de vulgarisation et un soutien technique pour assurer la durabiliteacute de la technologie drsquoirrigation Les investissements devraient ecirctre reacutealiseacutes en fonction des ressources et des profils eacutecologiques reacutegionaux Mais lagrave ougrave les marcheacutes sont relativement peu deacuteveloppeacutes et ougrave les nappes souterraines sont facilement accessibles des technologies moins exigeantes en ressources pourraient ecirctre appliqueacutees (comme les puits peu profonds eacutevoqueacutes ci-dessus dans le cas du Ghana) Le passage agrave des technologies drsquoirrigation plus avanceacutees peut neacutecessiter une capaciteacute de fabrication reacutegionale des liens avec les marcheacutes et des intrants financiers Dans les deux cas les gouvernements peuvent srsquoassocier avec des reacutealisateurs de projets notamment le secteur priveacute et les ONG pour encourager une large adoption des technologies drsquoirrigation

Reacuteseaux routiers eacutelectriciteacute et ameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau

Des preuves limiteacutees suggegraverent que les investissements dans les reacuteseaux routiers geacutenegraverent des impacts positifs sur la productiviteacute agricole lrsquoaugmentation du PIB dans les zones rurales et la reacuteduction de la pauvreteacute (Knox et al 2013) Les investissements dans les reacuteseaux eacutelectriques ont de plus larges impacts lagrave ougrave les systegravemes agricoles sont plus modernes et ougrave les besoins en eacutelectriciteacute sont plus grands Enfin lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau peut avoir des effets positifs sur le deacuteveloppement des enfants de moins de cinq ans mecircme si les eacutetudes actuellement disponibles sont de faible qualiteacute (Dangour et al 2013)

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Communications

Les investissements visant agrave augmenter la disponibiliteacute des informations et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes peuvent ameacuteliorer le bien-ecirctre social Internet et les technologies mobiles permettent de communiquer rapidement les informations lieacutees agrave lrsquoagriculture et agrave la nutrition dans les populations rurales toutefois de forts taux drsquoanalphabeacutetisme des infrastructures inadapteacutees et le coucirct des services drsquoinformation constituent un frein pour le deacuteveloppement des

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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systegravemes drsquoinformation dans les zones rurales Les technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) peuvent promouvoir la nutrition de faccedilon directe gracircce aux campagnes de marketing social et de faccedilon indirecte en favorisant la productiviteacute des petits exploitants agricoles En Tanzanie par exemple des centres de teacuteleacutecommunications ont permis aux petits exploitants agricoles drsquoacceacuteder agrave des informations sur les creacutedits sur les marcheacutes et aux preacutevisions meacuteteacuteorologiques (Mtega amp Ronald 2013)

Behrman et al (2012) ont constateacute des rapports BeacuteneacuteficiesCoucircts positifs lieacutes agrave lrsquoameacutelioration des informations sur les marcheacutes gracircce agrave la technologie SMS dans deux pays drsquoAsie du Sud et quatre pays drsquoAfrique Des investissements dans des programmes drsquoalphabeacutetisation avec des partenariats avec le secteur priveacute destineacutes agrave reacuteduire les coucircts et des services lieacutes agrave lrsquoappropriation des informations pourraient favoriser lrsquoexpansion des TIC dans les zones rurales Des informations sur la nutrition devraient eacutegalement ecirctre communiqueacutees

Biofortification

La biofortification peut constituer un investissement extrecircmement rentable apregraves la mise de fonds initiale pour concevoir les varieacuteteacutes biofortifieacutees mener des essais dans le pays et creacuteer la demande et les marcheacutes locaux la suppleacutementation nutritionnelle par biofortification peut devenir auto-suffisante avec peu de coucircts reacutecurrents (Meenakshi 2008) Lrsquoeacutelargissement des chaicircnes de valeur pour inteacutegrer des aliments biofortifieacutes et enrichis est une strateacutegie prometteuse pour lrsquoameacutelioration de lrsquoapport en micronutriments et de lrsquoeacutetat nutritionnel geacuteneacuteral des consommateurs Les campagnes de commercialisation associeacutees agrave une sensibilisation agrave la nutrition ameacuteliorent lrsquoacceptation par les consommateurs et leur propension agrave acheter ce type drsquoaliments (Meenakashi et al 2012)

Les donneacutees disponibles sur lrsquoefficaciteacute de la biofortification pour ameacuteliorer les reacuteserves en micronutriments sont solides et de plus en plus nombreuses Par exemple une eacutetude bien connue (Low et al 2007) a eacutevalueacute un programme meneacute sur deux ans au Mozambique qui a cibleacute 741 meacutenages agricoles Avec ce programme les meacutenages ont eu accegraves agrave des pieds de patates douces agrave chair orange (OFSP) (varieacuteteacute seacutelectionneacutee de maniegravere agrave avoir une haute teneur en becirctacarotegravene) et agrave des services de vulgarisation Les services de vulgarisation couvraient plusieurs thegravemes depuis des informations sur la nutrition jusqursquoaux meacutethodes de production et de commercialisation Une augmentation de lrsquoapport en vitamine A a eacuteteacute constateacutee chez les enfants des meacutenages beacuteneacuteficiaires ainsi qursquoune augmentation nette des concentrations seacuteriques moyennes en reacutetinol et la preacutevalence des faibles concentrations seacuteriques en reacutetinol est passeacutee de 60 pour cent agrave 38 pour cent Aucun changement nrsquoa eacuteteacute observeacute dans les meacutenages teacutemoins alors que tous les enfants de la communauteacute avaient eu accegraves agrave des suppleacutements en vitamine A Les auteurs font remarquer que leurs reacutesultats mettent en eacutevidence la neacutecessiteacute de mener des interventions multiples inteacutegrant notamment la suppleacutementation nutritionnelle ainsi que des approches axeacutees sur les aliments (Low et al 2007) Des donneacutees plus reacutecentes tireacutees drsquoessais controcircleacutes randomiseacutes meneacutes agrave plus large eacutechelle ont eacutegalement reacuteveacuteleacute des effets positifs de lrsquointroduction des OFSP aupregraves de 12 000 et 10 000 meacutenages au Mozambique et en Ouganda respectivement (Hotz et al 2011 Hotz et al 2012)

Outre les OFSP drsquoautres varieacuteteacutes peuvent ecirctre biofortifieacutees comme par exemple le bleacute biofortifieacute en zinc le riz enrichi en fer ou le maiumls enrichi en proteacuteines Pour toutes ces espegraveces un potentiel drsquoameacutelioration des reacuteserves du micronutriment ou macroeacuteleacutement cibleacute a eacuteteacute deacutemontreacute Les donneacutees prouvant lrsquoefficaciteacute nutritionnelle de la biofortification sont solides mais des recherches plus approfondies sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les cultures biofortifieacutees affectent les rendements et les profits des agriculteurs et comment creacuteer des marcheacutes locaux et de la demande dans divers contextes climatiques et socio-eacuteconomiques Des donneacutees disponibles sur des reacutegions rurales du Ghana suggegraverent que les consommateurs acceptent de payer un prix plus eacuteleveacute pour les produits biofortifieacutees agrave condition de recevoir des informations sur leurs beacuteneacutefices nutritionnels (Banerji et al 2013)

Document de consultation

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Liste des abreacuteviations

ATNI Access to Nutrition Index

CdA CIN2 Cadre drsquoAction de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

CIMSANS Center for Integrated Modeling of Sustainable Agriculture amp Nutrition Security

CIN2 Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

eacuteqCO2 Eacutequivalent dioxyde de carbone

FAO Organisation des Nations Unies pour lrsquoalimentation et lrsquoagriculture

GNR Rapport sur la nutrition mondiale

IDF Feacutedeacuteration internationale du diabegravete

IED Investissement eacutetranger direct

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

IOM Institute of Medicine

MCC Millennial Challenge Corporation

MNT Maladies non transmissibles

OFSP Patate douce agrave chair orange (Orange Flesh Sweet Potato)

OMS Organisation mondiale de la Santeacute

ONG Organisation non gouvernementale

PIB Produit inteacuterieur brut

PPP Partenariat public-priveacute

RampD Recherche et deacuteveloppement

TIC Technologies de lrsquoinformation et de la communication

TMC Programmes de transfert moneacutetaire conditionnel

UNICEF Fonds international de secours agrave lrsquoenfance des Nations unies

Creacutedits photos

Couverture FAOSwiatoslaw Wojtkowiak

Page 3 FAOThomas Moth Poulsen

Page 7 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 13 World Bank

Page 14 Wikicommons

Page 15 FAOJess Fanzo

Page 15 FAOIsaac Kasamani

Page 17 Fotolia

Page 18 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 20 Fotolia

Page 23 FAOValerio Crespi

Page 25 FAORachel Nugent

Page 26 FAOSebastiaacuten Villar

Page 35 FAOOscar Castellanos

Secreacutetariat de lrsquoUNSCNE-mail scnfaoorg bull Internet wwwunscnorg bull co FAO bull Viale delle Terme di Caracalla bull 00153 Rome Italie

FR

Vision de lrsquoUNSCN Un monde libeacutereacute de la faim et de toutes les formes de malnutrition est reacutealisable dans cette geacuteneacuteration

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN

Document de consultation

Avec le soutien de

par deacutecision du Bundestag allemand

Page 12: Investir pour des systèmes alimentaires sains...Investir pour des systèmes alimentaires sains Sommaire Avant-propos3 Messages clés 5 1.Introduction 7 2. Qu’est-ce qu’un système

Document de consultation

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au contexte et neacutecessitent certains eacuteleacutements porteurs Par exemple lrsquoaugmentation de la capaciteacute de production de produits frais peacuterissables destineacutes aux marcheacutes urbains est une strateacutegie viable en faveur de la nutrition uniquement si la capaciteacute de transport de distribution et de reacutefrigeacuteration est approprieacutee et fiable Ainsi les investissements doivent ecirctre adapteacutes au niveau de deacuteveloppement existant dans le secteur agricole avec un laquo eacutechafaudage raquo progressif des investissements plus complexes Ce document ne propose pas une eacutevaluation exhaustive de toutes les options drsquoinvestissements possibles pour ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels mais plutocirct une eacutevaluation des donneacutees actuellement disponibles sur plusieurs types drsquoinvestissements (portant sur la production la consommation et drsquoautres aspects des systegravemes alimentaires) envisageables pour ameacuteliorer la nutrition en identifiant les domaines ougrave des donneacutees compleacutementaires sont neacutecessaires Dans cet objectif le caractegravere tregraves limiteacute des donneacutees disponibles sur les investissements dans lrsquoagriculture (FAO 2013) pose un problegraveme de taille Des informations financiegraveres ou eacuteconomiques permettant de deacuteterminer quels investissements sont les plus rentables au fil du temps font partie des besoins les plus eacutevidents aujourdrsquohui

22 Comprendre les diffeacuterences des systegravemes alimentaires

Des analyses reacutecentes45 srsquoappuient sur cinq caracteacuteristiques importantes pour eacutelaborer une typologie des systegravemes alimentaires la deacutemographie la productiviteacute agricole la durabiliteacute environnementale la disponibiliteacute et la diversiteacute des aliments et enfin lrsquoaccessibiliteacute des aliments La deacutemographie reflegravete le degreacute drsquourbanisation drsquoun pays et donc la transition rurale-urbaine qui srsquoy opegravere et les changements concomitants des modes de vie et des habitudes alimentaires mais aussi les changements au sein des chaicircnes de valeur6 Les caracteacuteristiques de consommation sont en partie refleacuteteacutees par la disponibiliteacute et la diversiteacute des aliments Le manque de donneacutees empecircche toute cateacutegorisation plus preacutecise des systegravemes alimentaires Neacuteanmoins ces cinq aspects repreacutesentent des caracteacuteristiques cleacutes des systegravemes alimentaires7 La typologie des systegravemes alimentaires a pour objectif de passer drsquoune cateacutegorisation des pays uniquement fondeacutee sur des indices de productiviteacute (ex PIB) agrave une conceptualisation plus nuanceacutee des systegravemes alimentaires Cette typologie montre que plusieurs indicateurs peuvent ecirctre utiliseacutes pour eacutevaluer la maniegravere dont un systegraveme alimentaire influe sur les reacutesultats nutritionnels dans un pays Cette deacutefinition multidimensionnelle reprend lrsquoapproche adopteacutee pour la compreacutehension des systegravemes de santeacute depuis 2002 jusqursquoagrave aujourdrsquohui (OMS 2000)

Figure 2 Part de lrsquoagriculture dans le PIB pour chaque type de systegraveme alimentaire

4 La typologie des systegravemes alimentaires a eacuteteacute preacutepareacutee pour le Rapport sur la nutrition mondiale de 2015 Pour plus de deacutetails sur la meacutethodologie et sur lrsquoapplication de cette typologie aux reacutesultats en termes de nutrition et de santeacute voir le chapitre 7

5 Cette approche reprend la meacutethode employeacutee par Reytar et al (2014) pour deacutefinir des indicateurs drsquoagriculture durable6 Une forte urbanisation est correacuteleacutee agrave une transformation structurelle des systegravemes alimentaires qui conduit agrave une augmentation de lrsquooffre drsquoaliments hautement

transformeacutes et une reacuteduction de la diversiteacute de la production primaire (voir Banque mondiale 2008 Nugent 2011 Reardon et al 2012 Hawkes et al 2012)7 Les thegravemes non traiteacutes ici -et plusieurs sources srsquoy rapportant- sont par exemple la reacutesilience (CIMSANS) la durabiliteacute socio-eacuteconomique (CIMSANS) la gestion

agricole inteacutegreacutee (San Diego Foodshed Assessment) la gouvernance (ATNI) et le secteur social (IOM)

1000

1500

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2500

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Industriel Mixte En transition Eacutemergent RuralPour

cent

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500

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Le tableau 1 illustre cinq types de systegravemes alimentaires en citant plusieurs exemples de pays pour chaque type La figure 2 montre que la part de lrsquoagriculture dans le PIB est fortement lieacutee au type de systegraveme alimentaire la part de lrsquoagriculture dans le PIB des pays aux plus hauts revenus est plus petite tandis qursquoelle est plus importante dans les pays agrave plus faibles revenus Cela suggegravere que mecircme si tous les pays quel que soit le type de leur systegraveme alimentaire disposent de plusieurs opportuniteacutes drsquoinvestissement pour ameacuteliorer leurs reacutesultats en termes drsquoalimentation et de nutrition lrsquoinvestissement dans lrsquoagriculture et dans les chaicircnes alimentaires est plus justifieacute sur le plan eacuteconomique dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type 4 ou 5 (Banque mondiale 2008) La compreacutehension des principales caracteacuteristiques des diffeacuterents types de systegravemes alimentaires permet drsquoadapter ces investissements en fonction des reacutesultats viseacutes8910

Tableau 1 Caracteacuteristiques des cinq types de systegravemes alimentaires

23 Reacutesultats sanitaires et nutritionnels pour chaque type de systegraveme alimentaire

Les systegravemes alimentaires ne sont pas en eux-mecircmes bons ou mauvais sains ou malsains Ils peuvent neacuteanmoins contribuer agrave lrsquoobtention de reacutesultats plus ou moins souhaitables en termes de nutrition (ex deacuteveloppement normal des enfants plutocirct que retards de croissance) de santeacute (ex taux de glyceacutemie normaux plutocirct que problegravemes de diabegravete) et drsquoenvironnement (ex sols sains plutocirct que sols pollueacutes) Le tableau 2 propose une description geacuteneacuterale des reacutesultats constateacutes pour chaque type de systegravemes alimentaires depuis le type rural (Systegraveme alimentaire 5) jusqursquoau type industriel (Systegraveme alimentaire 1) Agrave la lecture de ce tableau il est important de noter que de nombreux reacutesultats sont speacutecifiques agrave un type de systegraveme alimentaire preacutecis Neacuteanmoins mecircme lorsque plusieurs pays entrent dans la mecircme cateacutegorie typologique des diffeacuterences importantes existent entre ces pays concernant ces reacutesultats Par ailleurs les systegravemes alimentaires deacutefinis agrave lrsquoeacutechelle des pays sont forceacutement des systegravemes-types extrecircmement geacuteneacuteralisateurs qui omettent drsquoimportantes variations entre les pays des variations qui sont mieux refleacuteteacutees par lrsquoanalyse des chaicircnes drsquoapprovisionnement des produits

8 Eacutemissions totales (eacuteqCO2) issues de lrsquoagriculture par habitant (FAO 2011 et donneacutees deacutemographiques de la Banque mondiale 2011) 9 Apport (c-agrave-d production) drsquoeacutenergie assureacute par la consommation de ceacutereacuteales de racines et de tubercules en pourcentage des disponibiliteacutes eacutenergeacutetiques

alimentaires (FAO Indicateurs de la seacutecuriteacute alimentaire 2011)10 Proportion des deacutepenses des consommateurs par personne consacreacutee aux produits alimentaires et aux boissons non alcooliseacutees telle que deacuteduite du rapport

Euromonitor entre les ldquoDeacutepenses des consommateurs en produits alimentaires et boissons non alcooliseacuteesrdquo et le total des ldquoDeacutepenses des consommateursrdquo (Euromonitor 2014)

Systegraveme alimentaire 1 Systegraveme alimentaire 2 Systegraveme alimentaire 3 Systegraveme alimentaire 4 Systegraveme alimentaire 5

bull Industriel Niveaux eacutetendus de la productiviteacute agricole et des eacutemissions drsquoeacutequivalent CO2 forte urbanisation faible deacutependance aux aliments de base (apport eacutenergeacutetique assureacute par les aliments de base 9

bull Mixte Productiviteacute agricole modeacutereacutee faibles eacutemissions urbanisation infeacuterieure faible deacutependance aux aliments de base9

bull En transition Mecircme niveau drsquourbanisation que pour le Systegraveme 2 mais productiviteacute agricole largement infeacuterieure plus grande deacutependance aux aliments de base et plus large part du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation10

bull Eacutemergent Urbanisation et productiviteacute agricole plus faibles que dans les Systegravemes 1 agrave 3 faibles eacutemissions drsquoeacutequivalent CO2 plus grande deacutependance aux aliments de base9

bull Rural Systegravemes aux niveaux drsquourbanisation et de productiviteacute agricole les plus bas faibles eacutemissions drsquoeacutequivalent CO2 systegravemes caracteacuteriseacutes par la plus forte deacutependance aux aliments de base9 et par la part du budget consacreacutee agrave la nourriture la plus eacuteleveacutee10

bull Eacutetats-Unis Danemark Coreacutee Canada Liban Suegravede Australie

bull Suisse Bulgarie Italie Estonie Allemagne Hongrie Barbade

bull Ukraine Eacutequateur Breacutesil Malaisie Maurice Guyana

bull Honduras Namibie Thaiumllande Ouzbeacutekistan Chine Cameroun

bull Seacuteneacutegal Neacutepal Indoneacutesie Eacutethiopie Bangladesh

Document de consultation

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En regravegle geacuteneacuterale agrave mesure que les pays eacutevoluent drsquoun systegraveme de type rural vers un systegraveme industriel les reacutegimes alimentaires se diversifient et integravegrent davantage drsquoaliments transformeacutes et emballeacutes et plus de proteacuteines de tous types notamment des proteacuteines animales La deacutependance aux aliments de base se reacuteduit ainsi que geacuteneacuteralement la volatiliteacute des prix des aliments La part du budget des meacutenages consacreacutee agrave lrsquoalimentation varie de 50 ou plus dans les pays ayant un systegraveme alimentaire de type rural jusqursquoagrave moins de 20 dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type industriel La deacutenutrition et lrsquoobeacutesiteacute (ldquodouble fardeau de la malnutritionrdquo) coexistent dans tous les pays agrave un degreacute plus ou moins eacuteleveacute Elles sont particuliegraverement prononceacutees dans les Systegravemes alimentaires 3 agrave 5 et constituent un problegraveme particuliegraverement eacutepineux dans certains pays correspondant au Type 5 Lrsquoencadreacute 1 donne des exemples nationaux drsquoexpeacuteriences meneacutees cocircteacute producteur et cocircteacute consommateur dans trois types de systegravemes alimentaires correspondant agrave des pays agrave revenu eacuteleveacute agrave revenu intermeacutediaire de tranche supeacuterieure ou agrave faible revenu1112

Tableau 2 Reacutesultats constateacutes pour chaque type de systegraveme alimentaire

Les descriptions sommaires ci-dessus montrent qursquoil existe des besoins tregraves varieacutes en termes drsquoinvestissement pour chacun des cinq types de systegravemes alimentaires Ideacutealement les choix drsquoinvestissement devraient se fonder sur une eacutevaluation des taux de rentabiliteacute relatifs dans le contexte speacutecifiquement concerneacute et les ressources devraient ecirctre affecteacutees lagrave ougrave les meilleures rentabiliteacutes sont obtenues en reacutepondant parallegravelement agrave un souci drsquoeacutequiteacute Malheureusement tregraves peu drsquoinformations sont publiquement disponibles sur la rentabiliteacute eacuteconomique ou mecircme financiegravere des diffeacuterents investissements reacutealiseacutes dans lrsquoagriculture vis-agrave-vis des reacutesultats sanitaires et nutritionnels

11 Un reacutegime varieacute est deacutefini ici comme un reacutegime alimentaire comportant suffisamment de calories et de proteacuteines et deacutependant peu des aliments de base12 Eacutevidemment il existe drsquoautres MNT lieacutees au reacutegime alimentaire (notamment les maladies cardiovasculaires) qui varient drsquoun type de systegraveme agrave lrsquoautre Les auteurs

ont neacuteanmoins seacutelectionneacute un nombre limiteacute de reacutesultats sanitaires indeacutesirables facilement attribuables au reacutegime alimentaire (IFPRI 2015)

Reacutesultat eacutetudieacute dans le systegraveme alimentaire

Systegraveme alimentaire 1Industriel (productiviteacuteeacuteleveacutee etforte urbanisation)

Systegraveme alimentaire 2Mixte(productiviteacuteeacuteleveacutee maisurbanisation et eacutemissions plus faibles)

Systegraveme alimentaire 3En transition(mecircme niveaudrsquourbanisation que pour le Systegraveme 2 mais productiviteacute plus faible)

Systegraveme alimentaire 4Eacutemergent(urbanisation etproductiviteacute plus faibles que pour les Systegravemes 1 agrave 3)

Systegraveme alimentaire 5Rural(systegravemecorrespondant aux niveaux drsquourbanisation et de productiviteacute les plus bas)

Diversiteacute11 et disponibiliteacute fiable des aliments

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes avec beaucoup drsquoaliments transformeacutes emballeacutes et de proteacuteines animales

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes eacutequilibreacutes en termes de sources de proteacuteines

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes avec beaucoup drsquoaliments frais + apports en proteacuteines

bull Moins diversifieacute quelques produits transformeacutes beaucoup de produits frais

bull Reacutegimes les moins varieacutes avec peu de sources de proteacuteines (animales ou autres)

Accessibiliteacute des aliments

bull Part faible du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation prix stables

bull Part faible du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation prix stables

bull Part modeacutereacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation plus grande volatiliteacute des prix

bull Part eacuteleveacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation systegraveme ougrave les prix sont les plus volatiles

bull Part eacuteleveacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation forte volatiliteacute des prix

Santeacute et nutrition12 bull Essentiellement surpoidsdiabegravete

bull Essentiellement surpoidsdiabegravete

bull Moins de surpoids quelques retards de croissance

bull Nombreux retards de croissance faible obeacutesiteacute chez lrsquoenfant forte obeacutesiteacute chez lrsquoadulte

bull Nombreux retards de croissance double fardeau apparition du problegraveme drsquoobeacutesiteacute chez lrsquoenfant

Tableau preacutepareacute agrave partir des donneacutees de lrsquoIFPRI (2015) Les qualificatifs employeacutes dans ce tableau (comme laquo eacuteleveacute raquo laquo modeacutereacute raquo laquo faible raquo) sont relatifs Pour plus de preacutecisions sur les seuils correspondants voir les donneacutees de lrsquoIFPRI (2015) Les sources utiliseacutees incluent Indice de volatiliteacute des prix alimentaires (FAO 2011) Volume de vente au deacutetail des aliments frais et emballeacutes en kg par habitant (Euromonitor 2014) Disponibiliteacutes proteacuteiques moyennes (moyenne sur 3 ans) en grammes par habitant et par jour (FAO 2011) Part du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation (Euromonitor 2014 ndash voir note de bas de page ndeg9) Retards de croissance et surpoids chez lrsquoenfant (UNICEF diverses anneacutees) Surpoids chez lrsquoadulte (OMS 2014) Preacutevalence du diabegravete (IDF 2014)

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Encadreacute 1Reacutesultats constateacutes dans divers systegravemes alimentaires nationaux - Allemagne Breacutesil Indoneacutesie Seacuteneacutegal

Allemagne Systegraveme alimentaire de type 2 - Mixte

Agrave de nombreux eacutegards lrsquoAllemagne ressemble aux autres pays riches mais comme son systegraveme alimentaire est de type 2 elle beacuteneacuteficie drsquoune diversiteacute et drsquoune disponibiliteacute alimentaires leacutegegraverement infeacuterieures et elle est un peu moins affecteacutee par lrsquoobeacutesiteacute infantile que les pays ayant un systegraveme alimentaire de type 1 Parallegravelement lrsquoAllemagne est confronteacutee agrave un gros problegraveme drsquoobeacutesiteacute et de surpoids dans sa population et cherche des moyens drsquoœuvrer pour une offre alimentaire plus saine Ses initiatives comprennent la reformulation des produits pour reacuteduire les teneurs en sel en sucre et en mauvaises graisses ainsi que des mesures incitatives pour favoriser une alimentation et des regravegles alimentaires saines dans les cantines scolaires Du cocircteacute de lrsquooffre lrsquoAllemagne tente drsquoameacuteliorer la diversification de son offre alimentaire en soutenant les agriculteurs et les chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole de maniegravere agrave encourager les consommateurs agrave opter pour une plus large diversiteacute alimentaire LrsquoAllemagne eacutetudie de pregraves les liens entre alimentation et agriculture pour trouver des moyens drsquoameacuteliorer la production durable et la qualiteacute des aliments La question des deacutechets alimentaires est actuellement au centre de lrsquoattention internationale En Allemagne ce problegraveme est traiteacute dans le cadre drsquoune approche ferme axeacutee sur les comportements alimentaires des consommateurs LrsquoAllemagne a creacuteeacute le programme INFORM en 2009 pour encourager les habitudes alimentaires saines et lrsquoactiviteacute physique

Breacutesil Systegraveme alimentaire de type 3 - En transition

Environ 85 pour cent de la population breacutesilienne vit dans des zones urbaines et la part de la diversiteacute eacutenergeacutetique fournie par les ceacutereacuteales racines et tubercules (c-agrave-d aliments de base) est relativement faible Neacuteanmoins les Breacutesiliens consomment quotidiennement pregraves de trois fois moins de fruits et leacutegumes que ce qui est recommandeacute (six portions de fruits etou leacutegumes par jour) et les sucres et graisses satureacutees constituent environ 12 et 10 pour cent respectivement de leur reacutegime alimentaire Mecircme si la sous-alimentation au Breacutesil a baisseacute depuis les anneacutees 1970 six pour cent de la population breacutesilienne en souffre encore aujourdrsquohui (Graziano Da Silva 2011) Mais depuis lrsquoobeacutesiteacute a remplaceacute la sous-alimentation en tant que principale forme de malnutrition chez les adultes en 2008 plus de 53 pour cent des Breacutesiliens de 25 ans ou plus eacutetaient en surpoids ou obegraveses (OMS) Le Breacutesil a deacutemontreacute sa capaciteacute agrave mettre en œuvre des mesures fortes du cocircteacute de lrsquooffre afin de lutter contre le problegraveme du surpoids chez lrsquoadulte et contre les mauvaises habitudes alimentaires En 2014 les centrales drsquoapprovisionnement de fruits et leacutegumes au Breacutesil (CEASA) ont lanceacute une campagne baptiseacutee ldquoEncourager la consommation de fruits et de leacutegumes au sein de lrsquoapprovisionnement alimentaire centralrdquo La premiegravere phase (actuellement en cours) de cette campagne vise agrave ameacuteliorer la disponibiliteacute des fruits et leacutegumes en ciblant les neacutegociants les diffeacuterents acteurs opeacuterant sous licence des CEASA et les producteurs La seconde phase visera lrsquoaugmentation de la demande de fruits et leacutegumes par la diffusion drsquoinformations aupregraves des consommateurs et la promotion des habitudes alimentaires saines (Hawkes 2015)

Document de consultation

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Indoneacutesie Systegraveme alimentaire de type 5 - Rural

LrsquoIndoneacutesie pays agrave revenu intermeacutediaire de la tranche infeacuterieure a connu un formidable essor eacuteconomique au cours des quarante derniegraveres anneacutees et son revenu moyen par habitant a atteint 3 475 $ en 2013 avec une espeacuterance de vie moyenne de 71 ans Malgreacute cet essor eacuteconomique et des ameacuteliorations sanitaires la pauvreteacute et le double fardeau de la malnutrition constituent de gros problegravemes dont se preacuteoccupent les deacutecideurs politiques nationaux Nombre de foyers affecteacutes par ce double fardeau habitent dans des zones urbaines ougrave ils ont accegraves agrave un plus large choix de plats cuisineacutes transformeacutes et de repas de restauration rapide et ougrave les emplois et les modes de vie sont moins exigeants physiquement (Roemling et al 2013) Le problegraveme du diabegravete progresse mais reste agrave un niveau plus bas que dans les pays voisins (Martiniuk et al 2011) Dans les zones rurales la faible diversiteacute de lrsquoalimentation rend les populations vulneacuterables face aux flambeacutees des prix alimentaires et les expose agrave des carences en micronutriments Une intervention politique forte visant agrave atteindre la seacutecuriteacute alimentaire dans le pays agrave partir de lrsquooffre nationale drsquoaliments a contribueacute agrave perpeacutetuer une eacuteconomie du riz tenace eacutegalement renforceacutee par des goucircts et preacutefeacuterences de consommation durables privileacutegiant une grande consommation de riz LrsquoIndoneacutesie a tout un passeacute de promotion de la nutrition mais les actions mises en œuvre se sont cibleacutees sur des interventions speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer la santeacute maternelle et infantile (allaitement et alimentation compleacutementaire suppleacutementation en micronutriments et planning familial) Les politiques alimentaires se sont concentreacutees sur la stabilisation des prix du riz et nrsquoont accordeacute que peu drsquoattention agrave la diversification des cultures vivriegraveres La lutte contre le double fardeau de la malnutrition neacutecessite drsquoadopter de nouvelles approches pour promouvoir une plus grande diversiteacute dans la production et la consommation alimentaires une meilleure hygiegravene et un mode de vie plus actif incluant une pratique physique reacuteguliegravere et un controcircle du poids (Soekirman 2011)

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Seacuteneacutegal Systegraveme alimentaire de type 5 - Rural

Le Seacuteneacutegal est un pays agrave revenu intermeacutediaire de la tranche infeacuterieure situeacute sur la Cocircte Ouest de lrsquoAfrique Sa population est jeune sur ses 14 millions drsquohabitants 44 pour cent a moins de 15 ans (Banque mondiale 2014) Pregraves de 20 pour cent de la population est exposeacutee agrave lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire avec une grande dispariteacute entre les communauteacutes rurales (251 pour cent) et urbaines (122 pour cent) (Wuehler et al 2011) La deacutenutrition constitue le principal problegraveme de nutrition Par exemple la preacutevalence de lrsquoaneacutemie ferriprive est tregraves eacuteleveacutee et affecte 71 pour cent des enfants de moins de 5 ans 61 pour cent des femmes enceintes et 54 pour cent des femmes en acircge de procreacuteer (USAID 2014) Ceci a de lourdes conseacutequences en termes de santeacute et de deacuteveloppement pour ces groupes deacutemographiques

Le Seacuteneacutegal a fait de reacuteels progregraves contre la malnutrition au cours des vingt derniegraveres anneacutees notamment avec la reacuteduction du taux de retard de croissance chez les enfants de moins de 5 ans et une reacuteduction drsquoenviron 40 de la mortaliteacute infanto-juveacutenile au cours des 5 derniegraveres anneacutees uniquement (Wuehler et al 2011) Ces progregraves sont vraisemblablement attribuables aux mesures suivantes campagne agrave large eacutechelle de suppleacutementation en vitamine A mise en œuvre drsquoun programme national de nutrition extension des interventions pour la survie de lrsquoenfant (gracircce au projet BASICS Soutien de base agrave lrsquoinstitutionnalisation de la survie de lrsquoenfant 1994-2006) et ameacutelioration de la communication pour favoriser ldquoun changement de comportement harmoniseacuterdquo (Wuehler et al 2011)

Les avanceacutees en termes de croissance eacuteconomique et de bien-ecirctre geacuteneacuteral ont eacuteteacute plus modeacutereacutees Alors que la croissance moyenne des pays subsahariens au cours des derniegraveres anneacutees srsquoeacutetablit agrave pregraves de 6 le Seacuteneacutegal nrsquoa enregistreacute qursquoune croissance de 4 entre 2000 et 2010 et de 33 seulement depuis 2006 (USAID 2014) Par ailleurs lrsquoextension du secteur agricole ne repreacutesente qursquoune faible part de cette croissance eacuteconomique Mecircme si lrsquoagriculture emploie 68 de la population active du pays elle ne repreacutesente que 14 du PIB national (Wuhler et al 2011) Le deacuteveloppement agricole a eacuteteacute freineacute par une faible gouvernance un climat drsquoinvestissement peu favorable et lrsquointensification de la concurrence internationale Drsquoautres contraintes se greffent agrave cette situation peacutenuries eacutenergeacutetiques reacutepeacuteteacutees seacutecheresses et inondations autant de problegravemes qui rendent difficile lrsquoentreacutee dans le secteur agricole Le taux de pauvreteacute nrsquoa que faiblement baisseacute (de 483 en 2005 agrave 467 en 2011) avec une dispariteacute croissante entre les zones rurales (571) et la capitale urbaine Dakar (261) (USAID 2014)

Au Seacuteneacutegal le secteur agricole a un gros potentiel de deacuteveloppement et de geacuteneacuteration drsquoun stimulus eacuteconomique plus important pour le pays Selon Feed the Future le gouvernement seacuteneacutegalais a augmenteacute ses investissements dans lrsquoagriculture de plus de 10 par an (Feed the Future 2015) De plus les investissements financeacutes par Millenial Challenge Corporation (MCC) au nord-ouest du pays ougrave la culture de riz est preacutedominante devraient ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute de lrsquoirrigation de 7 800 hectares et la capaciteacute de production de 32 500 hectares et ces ameacuteliorations devraient beacuteneacuteficier agrave pregraves de 270 000 petits exploitants (MCC 2015) Gracircce agrave lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux via un port drsquoimportance majeure agrave lrsquoabondance des terres arables et agrave des entrepreneurs motiveacutes un essor eacuteconomique impulseacute par lrsquoagriculture semble tout agrave fait faisable La production horticole pour lrsquoexport tout comme pour le marcheacute inteacuterieur devrait ecirctre un secteur drsquoexpansion

Document de consultation

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3 Investissements visant lrsquoameacutelioration de la nutrition dans diffeacuterents systegravemes alimentaires

Les objectifs des investissements du secteur public sont larges Ils incluent la reacuteduction de la pauvreteacute et de la faim la fourniture de biens publics qui complegravetent les investissements priveacutes et la creacuteation de beacuteneacutefices sociaux et environnementaux (FAO 2012) La nutrition est rarement un objectif premier explicite de lrsquoagriculture mais une attention croissante est accordeacutee agrave lrsquoimpact de lrsquoagriculture et des systegravemes de nutrition sur lrsquoobjectif drsquoameacutelioration de la nutrition notamment avec les investissements dits ldquosensibles agrave la nutritionrdquo Agrave chaque type de systegraveme alimentaire correspondent des opportuniteacutes drsquoinvestissement diffeacuterentes et des contraintes speacutecifiques associeacutees agrave lrsquoobjectif drsquoameacutelioration de la nutrition Les paragraphes suivants traitent des principales caracteacuteristiques des systegravemes alimentaires preacuteceacutedemment deacutefinis ainsi que des opportuniteacutes et contraintes correspondantes dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition Pour simplifier les choses les cinq types de systegravemes alimentaires preacuteceacutedemment deacutefinis seront regroupeacutes en trois cateacutegories IndustrielMixte En transition et EacutemergentRural

31 Systegravemes alimentaires de type industrielmixte (systegravemes 1 et 2)

Les systegravemes alimentaires industriels et mixtes sont caracteacuteriseacutes par des chaicircnes drsquoapprovisionnement et de valeur complexes et geacuteneacuteralement par des niveaux eacuteleveacutes de transformation des aliments13 Les puissants acteurs de la grande distribution et de la transformation des produits peuvent avoir une influence consideacuterable sur la valeur nutritionnelle des aliments produits (Gereffi et al 2009) Les chaicircnes drsquoapprovisionnement complexes peuvent favoriser la disponibiliteacute et lrsquoabordabiliteacute des produits alimentaires gracircce agrave lrsquoaugmentation de la productiviteacute et de lrsquoefficaciteacute de lrsquoapprovisionnement Neacuteanmoins ces avantages peuvent ecirctre contrebalanceacutes par des reacuteductions dans la varieacuteteacute des produits et par un plus grand accegraves aux produits transformeacutes (ex Gereffi et al 2009)

En fait les chaicircnes de valeur et drsquoapprovisionnement complexes et inteacutegreacutees verticalement peuvent finalement priver de choix les consommateurs (Banque mondiale 2008) La production des exploitations agricoles est souvent faccedilonneacutee par les besoins et les preacutefeacuterences des industriels de la transformation des grossistes et des transporteurs dont les activiteacutes sont elles-mecircmes faccedilonneacutees par les demandes des fabricants Ces derniers agrave leur tour reacutepondent aux besoins des principaux distributeurs bas coucircts longues dureacutees de conversation et qualiteacute uniforme Agrave aucun stade des chaicircnes drsquoapprovisionnement actuelles la nutrition nrsquoest une preacuteoccupation premiegravere Il est neacutecessaire drsquoameacuteliorer le secteur de la distribution de deacutetail pour maintenir une diversiteacute de points de vente pour les consommateurs Il est eacutegalement neacutecessaire drsquoameacuteliorer lrsquoaccegraves aux produits frais notamment dans les zones urbaines ougrave les effets coupleacutes des activiteacutes de la distribution de gros et des enseignes de la grande distribution limitent les options alimentaires pour les consommateurs les plus pauvres

Des solutions pourraient ecirctre trouveacutees en ne ciblant pas uniquement la production agricole de faccedilon isoleacutee mais en cherchant eacutegalement agrave changer la maniegravere dont les ingreacutedients de base sont substitueacutes transformeacutes distribueacutes et

13 Food systems that have undergone structural transformation have longer supply chains more highly processed foods and less diversity in primary production (see World Bank 2008 Nugent 2011 Reardon et al 2012 Hawkes et al 2012)

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commercialiseacutes (Hawkes 2012) En effet dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte parallegravelement agrave la sensibilisation du consommateur des mesures de reacuteglementation et drsquoincitation destineacutees agrave modeler lrsquooffre pourraient figurer parmi les actions les plus efficientes et efficaces pour ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels

Au sein des chaicircnes de valeur les approches ciblant les activiteacutes des gros acteurs de la transformation et de la distribution de deacutetail pourraient avoir un impact sensible sur les reacutesultats nutritionnels Il pourrait srsquoagir par exemple drsquoinciter les grandes entreprise agrave reformuler leurs produits en utilisant des ingreacutedients plus sains de creacuteer et drsquoappliquer des reacuteglementations imposant drsquoinformer le consommateur (ex lrsquoeacutetiquetage nutritionnel obligatoire peut pousser les industriels agrave reformuler drsquoeux-mecircmes leurs produits [Hawkes 2015]) Pour ameacuteliorer la santeacute nutritionnelle et environnementale des communauteacutes une solution consiste agrave promouvoir lrsquoapprovisionnement local en mettant les producteurs en relation avec les fournisseurs les plus proches comme les restaurateurs les marcheacutes et les institutions publiques

Mecircme si des solutions sont envisageables en aval la production agricole et les politiques qui lrsquoinfluencent restent des eacuteleacutements majeurs agrave consideacuterer pour ameacuteliorer la disponibiliteacute de produits sains dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte Or les programmes de subventionnement de lrsquoagriculture mis en place dans de nombreux systegravemes alimentaires de type industriel et certains systegravemes de type mixte constituent un obstacle majeur agrave la formulation et agrave la commercialisation drsquoaliments plus sains Dans les pays doteacutes de programmes de ce type les politiques alimentaires et agricoles ont eu un effet deacuteleacutetegravere agrave long terme lrsquoaide srsquoest concentreacutee autour de quelques produits (ceacutereacuteales produits laitiers beacutetail sucre) qui inondent aujourdrsquohui les chaicircnes drsquoapprovisionnement alimentaire (Anand et al 2015) Ce subventionnement de produits peu sains nrsquoest pas lrsquoapanage des pays riches Anderson et al (2013) ont montreacute comment les subventions agricoles dans certains pays en deacuteveloppement creacuteent des incitations preacutejudiciables si bien que les politiques des pouvoirs publics vont agrave lrsquoinverse de la creacuteation et du maintien de chaicircnes drsquoapprovisionnement alimentaire saines Mecircme si les subventions pourraient eacutegalement cibler des produits agricoles sains cette pratique est moins reacutepandue et de magnitude beaucoup plus limiteacutee Drsquoimportants efforts politiques et eacuteconomiques sont neacutecessaires pour repenser ces systegravemes de subventionnement agricole deacutesuets et preacutejudiciables et pour deacutefinir une voie vers une plus grande coheacuterence entre lrsquoagriculture et les objectifs de santeacute

Contraintes

bull Chaicircnes drsquoapprovisionnement longues et complexes modeleacutees par la puissante industrie agroalimentaire (ex gros producteurs gros industriels de la transformation alimentaire et gros distributeurs avec ces trois fonctions geacuteneacuteralement inteacutegreacutees verticalement au sein drsquoune mecircme multinationale)

bull Sensibilisation limiteacutee des consommateurs concernant les avantages en termes de santeacute des aliments nutritifs et concernant les vrais coucircts des aliments plus mauvais pour la santeacute

Investissements

bull Prioriteacute agrave donner agrave la qualiteacute et agrave la diversiteacute et non plus agrave un nombre limiteacute de ceacutereacuteales et de produits drsquoorigine animale

bull Fourniture drsquoaliments plus sains dans certains lieux speacutecifiques (ex eacutecoles hocircpitaux) et nouvelles regravegles en la matiegravere

Document de consultation

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bull Raccourcissement des chaicircnes drsquoapprovisionnement (c-agrave-d promotion des chaicircnes drsquoapprovisionnement locales)

bull Promotion drsquoun choix plus eacuteclaireacute de la part des consommateurs gracircce agrave lrsquoeacutetiquetage nutritionnel au marketing social et agrave la sensibilisation en matiegravere de nutrition

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

bull Fiscaliteacute alimentaire coheacuterente avec les objectifs de santeacute programmes publics de subventions destineacutes aux tranches de revenus les plus bas pour favoriser la consommation drsquoaliments sains

bull Reformulation volontaire ou obligatoire des produits

32 Systegravemes alimentaires en transition (systegraveme 3)

Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires En transition (systegraveme 3) ont une meilleure productiviteacute agricole que les systegravemes alimentaires de type eacutemergent ou rural (systegravemes 4 et 5) et ils connaissent les mecircmes transformations structurelles que celles qui se sont deacutejagrave opeacutereacutees dans les systegravemes de type industriel ou mixte Agrave mesure qursquoaugmente lrsquourbanisation les produits alimentaires proviennent de plus en plus de chaicircnes drsquoapprovisionnement et chaicircnes de valeur complexes domineacutees par les gros acteurs de la grande distribution et de lrsquoindustrie de transformation alimentaire Mecircme si lrsquoaugmentation de la productiviteacute reste une prioriteacute dans ces pays les gouvernements devraient privileacutegier les investissements qui modegravelent le systegraveme alimentaire en pleine mutation et la maniegravere dont les produits alimentaires sont traiteacutes et transformeacutes aux eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte dans les chaicircnes de valeur

De nouvelles reacuteglementations et des partenariats avec le secteur priveacute peuvent inciter les acteurs eacutemergents de la distribution de deacutetail et de la transformation alimentaire agrave deacutevelopper des chaicircnes de valeur sensibles aux enjeux de nutrition Il srsquoagirait par exemple de creacuteer des mesures incitatives pour la production et la consommation drsquoaliments enrichis et denses sur le plan nutritionnel Pour peacuterenniser sur le long terme des chaicircnes de valeur axeacutees sur la nutrition plusieurs mesures sont possibles consolidation des organisations de producteurs aide aux technologies agrave petite eacutechelle et ameacutelioration des opeacuterations posteacuterieures agrave la reacutecolte par des investissements visant agrave ameacuteliorer le stockage et le transport

Contraintes

bull Chaicircnes drsquoapprovisionnement de plus en plus complexes limiteacutees par des lacunes technologiques aux eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte (ex chaicircnes du froid)

bull Augmentation de lrsquooffre et de la demande de produits transformeacutes

bull Sensibilisation limiteacutee des consommateurs concernant les avantages en termes de santeacute des aliments nutritifs et concernant les vrais coucircts des aliments plus mauvais pour la santeacute

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Investissements

bull Relier les petits exploitants agrave des chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes agrave forte valeur sous lrsquoimpulsion de lrsquoessor des grands centres urbains

bull Inteacutegrer les enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur en ameacuteliorant les opeacuterations posteacuterieures agrave la reacutecolte en appliquant des normes de seacutecuriteacute sanitaire et en incorporant des cultures plus nutritives (y compris des aliments enrichis)

bull Encourager la demande drsquoaliments nutritifs gracircce agrave la diffeacuterentiation des produits des emballages et des eacutetiquetages

bull Fournir des aliments plus sains dans certains lieux speacutecifiques (ex eacutecoles hocircpitaux) et eacutetablir de nouvelles regravegles en la matiegravere

bull Promouvoir un choix plus eacuteclaireacute de la part des consommateurs gracircce agrave lrsquoeacutetiquetage nutritionnel au marketing social et agrave la sensibilisation agrave la nutrition

bull Reacuteglementer normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

bull Lancer des campagnes dirigeacutees par les pouvoirs publics pour inciter agrave la reformulation volontaire des produits

bull Aider les petits exploitants agricoles agrave satisfaire les contraintes de production (ex organisation de producteurs respect des normes de qualiteacute et de seacutecuriteacute sanitaire)

33 Systegravemes alimentaires de type eacutemergent ou rural (systegravemes 4 et 5)

Dans de nombreuses reacutegions des pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type eacutemergent ou rural les marcheacutes peuvent ecirctre peu deacuteveloppeacutes et difficiles agrave atteindre ce qui pousse les meacutenages agrave ecirctre partiellement ou entiegraverement autosuffisants pour leur approvisionnement alimentaire (Muller 2009) Dans ce contexte les meacutenages deacutecident des aliments agrave produire en fonction de leurs besoins de consommation ce qui relie donc directement la production alimentaire aux objectifs nutritionnels des meacutenages Par conseacutequent les investissements ciblant la production des meacutenages peuvent ecirctre plus rentables dans les reacutegions ougrave les chaicircnes alimentaires sont les moins deacuteveloppeacutees

Le chemin entre une production destineacutee agrave sa propre consommation et une meilleure nutrition est illustreacute dans une eacutetude analysant les effets de posseacuteder une vache sur la consommation quotidienne de produits laitiers par les enfants et sur la reacuteduction des retards de croissance en Inde (Hoddinott et al 2013) Agrave ces deux eacutegards les auteurs ont observeacute des effets positifs du fait de posseacuteder une vache mais uniquement pour les meacutenages vivant dans des villages nrsquoayant pas accegraves aux marcheacutes Aucun effet positif nrsquoa eacuteteacute constateacute pour les meacutenages ayant accegraves aux marcheacutes Cela suggegravere que dans les zones beacuteneacuteficiant drsquoun accegraves limiteacute aux marcheacutes les interventions qui augmentent directement lrsquoaccegraves des meacutenages agrave des aliments denses sur le plan nutritionnel constituent des strateacutegies agricoles prometteuses

Dans un exemple comparable eacutegalement en Inde une initiative de production de produits laitiers par de petits exploitants a reacuteussi agrave tirer parti drsquoune approche de la chaicircne de valeur visant agrave ameacuteliorer et consolider les liens commerciaux existants Lrsquoinitiative a fonctionneacute agrave plusieurs niveaux de la chaicircne de valeur au niveau des exploitants agricoles (introduction de technologies ameacuteliorant la productiviteacute et creacuteation de coopeacuteratives) au niveau politique (faccedilonnement de lrsquoenvironnement politique) et au niveau commercial (ameacutelioration des eacutetapes drsquoapprovisionnement de transformation et de commercialisation du lait notamment en reliant les zones rurales et urbaines indiennes gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures) (Cunningham 2009) Lrsquoinitiative srsquoest eacutetendue jusqursquoagrave inteacutegrer 13 millions de membres et gracircce agrave des investissements cibleacutes lrsquoInde est passeacutee drsquoun statut de pays importateur de produits laitiers agrave celui de premier producteur de lait de chegravevre et de bufflonne et de sixiegraveme plus grand producteur de lait de vache agrave lrsquoeacutechelle internationale

Document de consultation

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Lorsqursquoil est possible pour les neacutegociants et les distributeurs de deacutetail drsquoatteindre les producteurs les interventions visant agrave ameacuteliorer les liens commerciaux peuvent srsquoaveacuterer plus efficaces compte tenu du manque de ressources Ce type drsquoapproches des chaicircnes de valeur peuvent ecirctre efficaces pour surmonter les contraintes lieacutees agrave lrsquooffre et agrave la demande de produits et aliments nutritifs Les services de vulgarisation agricole qursquoils soient publics ou priveacutes peuvent ecirctre extrecircmement utiles pour construire des liens commerciaux Hawkes et al (2011) proposent un cadre pour lrsquoutilisation de diffeacuterentes approches de la chaicircne de valeur dans des contextes caracteacuteriseacutes par une agriculture de subsistance Ces interventions sont meneacutees tout au long de la chaicircne drsquoapprovisionnement en commenccedilant par une aide cibleacutee aux producteurs pour finir au niveau de la commercialisation de la sensibilisation des consommateurs et de lrsquoeacuteducation agrave la nutrition

Outre des investissements visant agrave accroicirctre la diversiteacute de production des meacutenages et agrave ameacuteliorer les liens commerciaux les pays et reacutegions doteacutes de systegravemes alimentaires de type rural neacutecessitent des investissements publics dans les infrastructures Pregraves de soixante pour cent de la population rurale du Nigeacuteria doit parcourir plus de deux kilomegravetres pour atteindre la premiegravere route praticable en toute saison et 65 pour cent nrsquoa pas accegraves agrave lrsquoeacutelectriciteacute (Banque mondiale 2008) Malgreacute le caractegravere limiteacute des donneacutees visant agrave deacuteterminer si les investissements dans les infrastructures contribuent directement agrave obtenir des reacutesultats positifs en termes de nutrition et de santeacute (Headey 2012) il est possible de dire que les investissements dans les reacuteseaux routiers ruraux peuvent deacuteclencher des synergies positives avec drsquoautres secteurs et avoir des reacutepercussions sur les reacutesultats de santeacute et de nutrition Gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures les exploitants agricoles peuvent acceacuteder agrave drsquoautres marcheacutes et reacuteduire les pertes apregraves la reacutecolte ce qui permet aux populations rurales drsquoobtenir des revenus suppleacutementaires et une meilleure seacutecuriteacute alimentaire Les investissements dans les techniques drsquoirrigation et autres technologies ameacuteliorant la productiviteacute et les investissements dans les infrastructures peuvent eacutegalement entraicircner des beacuteneacutefices nutritionnels consideacuterables partout ougrave la productiviteacute agricole est faible et ougrave les meacutecanismes drsquoirrigation sont deacuteficients ou inexistants

Dans les pays ougrave preacutedomine une agriculture rurale la capaciteacute des gouvernements peut ecirctre insuffisante pour reacutealiser les interventions et les investissements reacutepertorieacutes ci-dessous Certaines de ces mesures peuvent ecirctre plus efficacement mises en œuvre par des approches deacutecentraliseacutees gracircce agrave des organisations non-gouvernementales (Headey 2012) ou agrave des partenariats public-priveacute (PPP) Un grand nombre de nouveaux PPP ont eacuteteacute constitueacutes au cours des derniegraveres anneacutees mais peu drsquoeacutetudes ont eacuteteacute meneacutees pour eacutevaluer leur impact sur les reacutesultats nutritionnels Seule veacuteritable exception le programme HarvestPlus Challenge qui promeut la biofortification des aliments de base et integravegre des objectifs de nutrition explicites (Meenakshi et al 2010 FAO 2012)

Enfin les socieacuteteacutes agroalimentaires transnationales investissent de plus en plus dans des filiales eacutetrangegraveres pour augmenter les ventes dans les pays en deacuteveloppement (Hawkes 2005) Par conseacutequent dans les pays correspondant aux systegravemes 4 et 5 il pourrait aussi ecirctre beacuteneacutefique drsquoencourager les investissements eacutetrangers directs (IED) sensibles agrave la nutrition parallegravelement agrave un encadrement reacuteglementaire de lrsquoindustrie agroalimentaire en matiegravere de santeacute et de seacutecuriteacute sanitaire par les pouvoirs publics

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Contraintes

bull Marcheacutes non deacuteveloppeacutes faibles liens commerciaux lacunes dans la chaicircne drsquoapprovisionnement dysfonctionnements des marcheacutes coucircts de transaction eacuteleveacutes

bull Faible productiviteacute agricole des petits exploitants familiaux souvent engageacutes dans une agriculture de subsistance

bull Accegraves limiteacute par les producteurs aux intrants et aux capitaux

bull Infrastructures souvent rudimentaires

bull Manque de diversiteacute dans la production peu drsquooptions denses sur le plan nutritionnel pour la consommation

Investissements

bull Augmentation des deacutepenses publiques en faveur drsquoune agriculture saine

bull Investissements dans les infrastructures (ex routes entre les exploitations agricoles et les marcheacutes irrigation et meilleur accegraves agrave lrsquoeau)

bull Augmentation de la demande drsquoaliments agrave forte valeur nutritionnelle et de leur accegraves

bull Reacutevision des droits de proprieacuteteacute fonciegravere

bull Interventions agricoles agrave la fois au niveau des producteurs et au niveau des meacutenages

bull Programmes deacutecentraliseacutes publicspriveacutes de vulgarisation agricole sensibles agrave la nutrition portant notamment sur la microfinance la technologie et autres outils et intrants (ex technologie mobile pour srsquoinformer des conditions des marcheacutes outils et technologies permettant drsquoeacuteconomiser du temps et de la main drsquoœuvre lutte contre les ravageurs ameacutelioration des varieacuteteacutes cultiveacutees)

bull Connexion entre les petits exploitants agricoles et les chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes gracircce agrave diverses approches de la chaicircne de valeur

bull Inteacutegration des enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur par lrsquoameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et des normes de seacutecuriteacute sanitaire et par la promotion des aliments nutritifs (y compris des aliments enrichis)

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

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Application de la typologie des systegravemes alimentaires aux choix drsquoinvestissement

La typologie des systegravemes alimentaires permet de mieux cerner les diffeacuterents besoins et les diffeacuterentes opportuniteacutes drsquoinvestissement des pays qui mettent en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type rural dont la croissance eacuteconomique reste tregraves deacutependante agrave lrsquoagriculture sont confronteacutes agrave un dilemme speacutecifique lorsqursquoils tentent de satisfaire les besoins de consommation actuels de leur population tout en investissant pour le futur afin drsquoameacuteliorer agrave la fois leurs reacutesultats eacuteconomiques et les reacutesultats nutritionnels Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type industriel font face agrave une seacuterie de deacutefis totalement diffeacuterents dont la plupart ont trait agrave lrsquoapprovisionnement de produits frais locaux abordables en deacutepit drsquoune industrie agroalimentaire tregraves efficiente fortement meacutecaniseacutee et verticalement inteacutegreacutee qui privileacutegie les prix bas les longues dureacutees de conservation et une qualiteacute uniforme plutocirct que les enjeux nutritionnels Autant dans les systegravemes de type rural que dans ceux de type industriel un investissement preacutecautionneux dans lrsquoagriculture les systegravemes alimentaires et les institutions peuvent aujourdrsquohui preacuteparer les conditions qui permettront drsquoobtenir des systegravemes alimentaires plus sains demain

Le tableau 3 reacutepertorie plusieurs cateacutegories de politiques drsquoinvestissement dont la capaciteacute agrave ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels est prouveacutee par certaines donneacutees -soit par des investissements orienteacutes vers les producteurs soit par des investissements orienteacutes vers les consommateurs Les exploitants agricoles sont eacutegalement des consommateurs et dans de nombreux cas lrsquoaide agrave la production peut entraicircner une augmentation de la consommation des meacutenages agricoles Par conseacutequent certains investissements reacutepondent aux besoins des deux cocircteacutes du tableau ci-dessous Comme la qualiteacute des donneacutees probantes disponibles est variable et que pour la plupart des politiques drsquoinvestissement eacutevoqueacutees elles ne deacutemontrent pas explicitement un impact direct sur la nutrition lrsquoAnnexe A propose un examen partiel des donneacutees disponibles pour lrsquoutilisation de ces politiques dans lrsquooptique drsquoobtenir des systegravemes alimentaires sains Il convient de souligner que certaines de ces politiques sont particuliegraverement pertinentes dans des systegravemes alimentaires speacutecifiques Par exemple les activiteacutes de recherche et deacuteveloppement (RampD) portant sur la reformulation des produits sont particuliegraverement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type industrielmixte ougrave les consommateurs sont tregraves deacutependants agrave lrsquooffre de produits transformeacutes

Tableau 3 Cateacutegories drsquoinvestissement pour des systegravemes alimentaires sains

4

Investissements affectant la nutrition cocircteacute Production Investissements affectant la nutrition cocircteacute Consommation

bull Contrats avec les producteurs coopeacuteratives et autres organisations collectives

bull Commercialisation par le biais des supermarcheacutes

bull Ameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et reacuteduction des pertes

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Infrastructures irrigation routes eacutelectriciteacute approvisionnement en eau

bull Reacuteforme des reacutegimes fonciers

bull Communication

bull Biofortification et enrichissement des aliments

bull Creacuteation de la demande pour des aliments produits localement et ameacutelioration de leur accegraves

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Drsquoapregraves lrsquoanalyse des donneacutees disponibles des eacuteleacutements suffisamment probants montrent que certaines interventions peuvent ameacuteliorer la nutrition la diversiteacute de la production et des aliments et les moyens de subsistance des exploitants agricoles (IFPRI 2014 Berti 2004 Malapit et al 2013 Behrman et al 2012) Cette analyse reacutevegravele eacutegalement que certains objectifs politiques (comme lrsquoaugmentation de lrsquoattention porteacutee agrave la nutrition dans les dispositifs de protection sociale et lrsquoameacutelioration de lrsquoaccegraves agrave des aliments nutritifs au niveau des meacutenages ou au niveau institutionnel) sont beacuteneacutefiques dans tous les contextes quel que soit le type de systegraveme alimentaire Les actions meneacutees pour atteindre ces objectifs ameacuteliorent vraisemblablement de faccedilon directe les choix des consommateurs et lrsquoaccegraves agrave des aliments sains et leur efficaciteacute est solidement attesteacutee (ex les initiatives ldquoOportunidadesrdquo au Mexique et ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo dans lrsquoIowa aux Eacutetats-Unis)

Neacuteanmoins la typologie des systegravemes alimentaires reacutevegravele eacutegalement que les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements reacutepondent agrave des besoins distincts en termes de nutrition si bien que les prioriteacutes agrave recommander varient en fonction des pays Il nrsquoest certainement pas surprenant que parmi les investissements les plus cruellement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent (systegravemes alimentaires 4 et 5) figurent les investissements dans les infrastructures utiliseacutees pour la production et pour les activiteacutes apregraves reacutecolte qui sont coucircteuses et neacutecessitent un effort drsquoinvestissement prolongeacute dans le temps Mais dans ces contextes des investissements moins lourds en faveur des jardins potagers et de lrsquoeacutelevage de beacutetail au niveau des meacutenages sont eacutegalement rentables

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Des changements institutionnels sont neacutecessaires dans tous les types de systegravemes alimentaires mecircme srsquoils ne doivent pas forceacutement prendre la mecircme forme Dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent les organisations non-gouvernementales (ONG) jouent un rocircle deacuteterminant lorsque la capaciteacute des pouvoirs publics est faible Cela implique que les investissements destineacutes agrave consolider et agrave utiliser les ONG pour ameacuteliorer la sensibilisation des meacutenages leur capaciteacute agrave produire des aliments nutritifs et leur accegraves agrave des aliments nutritifs pourraient efficacement ouvrir la voie vers une meilleure nutrition Dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires en transition (systegravemes alimentaires de type 3) des reacuteformes institutionnelles visant agrave renforcer la capaciteacute des organisations de producteurs agrave neacutegocier avec la grande distribution et agrave augmenter la valeur ajouteacutee des produits sont des investissements pertinents Enfin dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte des mesures leacutegislatives et reacuteglementaires pourraient ecirctre neacutecessaires pour permettre aux institutions publiques (cantines scolaires hocircpitaux etc) de srsquoapprovisionner aupregraves drsquoexploitants agricoles locaux ameacuteliorant ainsi la fraicirccheur et la diversiteacute des aliments proposeacutes aux usagers

Lrsquoanalyse proposeacutee ici comporte des limites importantes Premiegraverement -et avant tout- pratiquement aucune donneacutee financiegravere ou eacuteconomique nrsquoest disponible sur la plupart des investissements deacutecrits ci-dessus agrave quelques exceptions pregraves et particuliegraverement concernant les investissements infrastructurels (FAO 2012 Hoddinott et al 2013) Lrsquoabsence drsquoinformations financiegraveres limite consideacuterablement la possibiliteacute de comparer les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements et de deacuteterminer un taux de rentabiliteacute financiegravere indicatif ou mecircme un rapport coucirct-efficaciteacute Il est donc impossible drsquoaffirmer avec certitude que lrsquoune quelconque de ces strateacutegies (pas mecircme celles pour lesquelles il existe des preuves fiables attestant de reacutesultats positifs) constitue un ldquobonrdquo investissement au sens classique de ce terme Il nrsquoy a rien de fondamentalement aberrant agrave cela eacutetant donneacute que les investissements du secteur public nrsquoont geacuteneacuteralement pas agrave deacutemontrer le mecircme type de rentabiliteacute financiegravere qursquoexige le secteur priveacute Neacuteanmoins il serait preacutefeacuterable de pouvoir calculer les taux de rentabiliteacute dans le but de comparer et eacuteventuellement de classer les diffeacuterents investissements envisageables eacutetant donneacute que les ressources publiques disponibles pour investir dans la nutrition sont limiteacutees et que ces mesures font partie des critegraveres preacutevisionnels consideacutereacutes par les banques de deacuteveloppement dans leur deacutecision concernant les precircts attribueacutes au secteur public Par ailleurs comme cela a eacuteteacute le cas avec les investissements expresseacutement axeacutes sur la nutrition eacutetudieacutes dans les seacuteries 2008 et 2013 de The Lancet sur la nutrition maternelle et infantile (Bhutta et al 2008 amp 2013) des eacutevaluations coucircts-beacuteneacutefices approuveacutees par des universitaires pourraient catalyser et harmoniser les investissements des donateurs en creacuteant un consensus sur les investissements agrave privileacutegier

Deuxiegravemement ce document propose une eacutevaluation qualitative des donneacutees de recherche concernant les investissements speacutecifiquement axeacutes sur lrsquoagriculture sur la nutrition et autres types drsquoinvestissements dans une optique drsquoameacutelioration des reacutesultats des systegravemes alimentaires (Annexe A) Cet examen partiel montre que plusieurs approches drsquoinvestissement sont plus pertinentes dans certains types de systegravemes alimentaires que dans drsquoautres Neacuteanmoins cet examen des donneacutees disponibles se fonde sur les reacutesultats drsquoun nombre limiteacute drsquoeacutetudes heacuteteacuterogegravenes reacutealiseacutees dans un nombre limiteacute de contextes

Enfin le fruit de ce travail reacutevegravele une certaine ambiguumliteacute dans la Recommandation 17 du Cadre drsquoaction invitant agrave utiliser des ldquopolitiques drsquoinvestissementrdquo pour accomplir des politiques drsquoalimentation et de nutrition En effet comme cela a eacuteteacute indiqueacute preacuteceacutedemment le terme investissement est geacuteneacuteralement employeacute pour deacutesigner les deacutepenses visant agrave accroicirctre les beacuteneacutefices agrave lrsquoavenir Un grand nombre drsquointerventions et de politiques de ce type ont eacuteteacute eacutevoqueacutees lors de la CIN2 et en drsquoautres occasions par les responsables officiels et les organisations de deacutefense de la santeacute et de la nutrition et elles ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport Neacuteanmoins drsquoautres interventions visant agrave ameacuteliorer les reacutesultats sanitaires et nutritionnels sont deacutesigneacutees de faccedilon plus juste par drsquoautres termes Il srsquoagit des mesures de consommation (inteacutegration drsquoaliments plus sains dans les menus des cantines scolaires) des mesures reacuteglementaires (taxation des boissons et aliments mauvais pour la santeacute) ou des mesures de transferts (utilisation de dispositifs de protection sociale pour encourager les habitudes alimentaires saines) Comme ces interventions offrent des avantages deacutemontreacutes en matiegravere de santeacute et de nutrition elles sont essentielles dans la mise en œuvre du CdA CIN2 Les plus favorables ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport mecircme si elles ne sont pas senseacutees deacutegager un rendement futur

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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5 Conclusions et recommandations

Ce rapport analyse les donneacutees actuellement disponibles sur les investissements en faveur de systegravemes alimentaires sains dans la ligneacutee du Cadre drsquoaction de la CIN2 Recommandation 17 Ce rapport emploie une typologie des systegravemes alimentaires extraite du Rapport sur la nutrition mondiale de 2015 qui permet de diffeacuterencier les pays en fonction des caracteacuteristiques de leur systegraveme alimentaire Il en ressort qursquoil existe de consideacuterables diffeacuterences entre les systegravemes alimentaires si bien que les pays doivent proceacuteder agrave des investissements diffeacuterents pour reacutepondre agrave leurs besoins speacutecifiques en termes drsquoalimentation et de nutrition Il apparaicirct eacutegalement que de nombreux types drsquoinvestissements et drsquoinvestisseurs peuvent ecirctre impliqueacutes dans lrsquoobjectif drsquoameacutelioration des reacutesultats sanitaires et nutritionnels des systegravemes alimentaires le secteur public le secteur priveacute et les meacutenages

Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo sont drsquoapregraves cette typologie essentiellement des pays agrave faible revenu La deacutenutrition reste un problegraveme majeur dans ces pays mecircme si certains sont eacutegalement confronteacutes agrave une preacutevalence croissante du surpoids et de lrsquoobeacutesiteacute qui traduisent un changement rapide dans les systegravemes alimentaires et les conditions de nutrition Ces pays peuvent tirer profit drsquoun large eacuteventail drsquoinvestissements notamment ceux ciblant lrsquoameacutelioration des infrastructures et de la productiviteacute agricole mais aussi de strateacutegies visant agrave offrir des choix alimentaires plus diversifieacutes agrave leur population au moyen des chaicircnes de valeur alimentaires ou de la production des meacutenages Nombre de ces investissements ameacutelioreront agrave lrsquoavenir les rentabiliteacutes eacuteconomiques et agricoles Leur coucirct est geacuteneacuteralement tregraves lourd par rapport au niveau de revenu des pays concerneacutes (mais cela est aussi le cas pour certains des investissements neacutecessaires dans les pays plus deacuteveloppeacutes)

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En revanche dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoen transitionrdquo les reacutegimes alimentaires sont deacutejagrave plus varieacutes avec un apport raisonnable de produits frais et de proteacuteines La consommation de produits emballeacutes y augmente et quelques problegravemes de deacutenutrition persistent (retards de croissance essentiellement) Dans ces pays les investissements devraient prioritairement cibler les chaicircnes de valeur pour les aliments secondaires en renforccedilant notamment la technologie de la chaicircne du froid et en reacuteglant drsquoautres problegravemes au niveau des eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte ce qui permettrait drsquoameacuteliorer la productiviteacute geacuteneacuterale du secteur tout en ameacuteliorant lrsquoaccegraves aux aliments sains et la sensibilisation cocircteacute consommateurs Certains de ces investissements peuvent ecirctre coucircteux mais en moyenne ils le sont moins que les investissements infrastructurels si urgemment neacutecessaires dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo Pour reacutesumer les systegravemes alimentaires laquo en transition raquo offrent geacuteneacuteralement une diversiteacute correcte et une bonne disponibiliteacute des aliments mais ils peuvent ameacuteliorer leurs beacuteneacutefices eacuteconomiques et sanitaires en reacutealisant les bons investissements

Pour les systegravemes de type ldquoindustrielrdquo ou ldquomixterdquo les choix drsquoinvestissement devraient avant tout viser une meilleure coheacuterence des politiques publiques avec les objectifs de santeacute et de nutrition en soutenant notamment la production speacutecialiseacutee et de produits frais plutocirct que la culture de quelques varieacuteteacutes de ceacutereacuteales Il y est neacutecessaire drsquoopeacuterer des changements dans les politiques et la gouvernance dans lrsquooptique de favoriser les comportements de consommation sains et de limiter certaines pratiques et dominations industrielles Ces changements sont peu coucircteux en termes financiers mais ils sont politiquement difficiles

Les pays qui souhaitent mettre en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 disposent drsquoune grande varieacuteteacute drsquooptions drsquoinvestissements en faveur de systegravemes alimentaires plus sains Ces options vont depuis les ameacuteliorations agrave grande eacutechelle des infrastructures jusqursquoagrave des soutiens techniques et des aides agrave la commercialisation de plus petite eacutechelle en passant par des mesures drsquoincitation et de sensibilisation des consommateurs Certaines neacutecessitent de lourdes deacutepenses financiegraveres qui seront rentabiliseacutees au bout de plusieurs anneacutees par lrsquoobtention drsquoune agriculture plus productive et plus sensible aux enjeux nutritionnels tandis que drsquoautres nrsquoimpliquent pas reacuteellement de deacutepenses financiegraveres mais uniquement des mesures de reacuteglementation

Il existe encore de profondes lacunes en termes de donneacutees disponibles pour les pays et les investisseurs concernant les options drsquoinvestissement approprieacutees et celles agrave privileacutegier en fonction du type de systegraveme alimentaire et du contexte de nutrition Il faut espeacuterer que les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres coopeacutereront avec les acteurs de la nutrition pour fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees sur les interventions les plus prometteuses eacutevoqueacutees dans ce rapport de maniegravere agrave ce que les pays quel que soit le type de leur systegraveme alimentaire puissent faire des choix eacuteclaireacutes entre les diverses options drsquoinvestissement

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Annexe

Examen des donneacutees disponibles sur la creacuteation de systegravemes alimentaires sains au moyen drsquoinvestissements sensibles agrave la nutrition Interventions agricoles en faveur drsquoune meilleure nutrition

En deacutepit de donneacutees extrecircmement limiteacutees et disparates il semble que les strateacutegies agricoles soient prometteuses pour ameacuteliorer lrsquoeacutetat nutritionnel Encore moins drsquoeacuteleacutements probants sont disponibles sur les strateacutegies ciblant les systegravemes alimentaires dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition en fait il nrsquoexiste aucune litteacuterature sur ce sujet en dehors de celle traitant des politiques agricoles et de quelques politiques axeacutees sur la population et affectant lrsquoindustrie Lrsquoexamen bref et partiel proposeacute dans ce chapitre se concentre sur lrsquoagriculture un thegraveme sur lequel plusieurs contributions cleacutes sont disponibles Certaines des cateacutegories drsquoinvestissement eacutevoqueacutees ci-dessous affectent la nutrition par le biais de la production de la consommation ou par drsquoautres types de canaux

Lrsquoagriculture peut influer sur la nutrition par diffeacuterentes voies dont quatre sont identifieacutees dans la litteacuterature comme constituant des facteurs cleacutes (Ruel amp Alderman 2013) (i) prix des aliments (ii) revenus issus de lrsquoagriculture (iii) consommation de sa propre production due agrave des imperfections du marcheacute et (iv) facteurs lieacutes au sexe Si au niveau des meacutenages lrsquoagriculture a des effets sur la nutrition ces effets sont tregraves vraisemblablement lieacutes agrave un ou plusieurs de ces facteurs Lrsquoexamen de 23 eacutetudes sur cinq types drsquointerventions (biofortification jardins potagers deacuteveloppement de la production laitiegravere pecircche et eacutelevage de beacutetail) reacutevegravele une augmentation de la production et de la consommation par les meacutenages des produits alimentaires cibleacutes par ces interventions Les donneacutees disponibles sont mitigeacutees quant aux effets des interventions agricoles sur drsquoautres aspects notamment sur les apports en micronutriments et lrsquoeacutetat nutritionnel ou sur les revenus Les auteurs attribuent ceci aux insuffisances des eacutetudes en termes de puissance statistique et de collecte des donneacutees plutocirct qursquoagrave un veacuteritable manque drsquoefficaciteacute des programmes (Masset et al 2011)

Un examen anteacuterieur de 30 eacutetudes sur des interventions agricoles (comprenant des interventions en faveur des jardins potagers des interventions en faveur de lrsquoeacutelevage de beacutetail des interventions combineacutees favorisant agrave la fois le jardinage potager et lrsquoeacutelevage et des programmes drsquoirrigation) a reacuteveacuteleacute que la plupart de ces interventions avaient augmenteacute la production alimentaire et que sur ces 30 eacutetudes 19 avaient ameacutelioreacute la nutrition au niveau des meacutenages Sur ces 19 interventions ayant ameacutelioreacute la nutrition 14 avaient investi dans diffeacuterents types de capital (humain financier physique et social) (Berti 2004) Ces deux examens soulignent que le manque de rigueur et lrsquoextrecircme heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des meacutethodes entre les eacutetudes limitent la capaciteacute drsquoanalyse et de geacuteneacuteralisation des reacutesultats (Berti 2004 Masset et al 2011) Cet eacutecueil a eacutegalement eacuteteacute identifieacute dans un autre examen de 27 projets agricoles qui a conclu que les donneacutees probantes attestant drsquoun impact des strateacutegies de production agricole sur lrsquoameacutelioration de la nutrition des femmes et des enfants restaient limiteacutees en grande partie agrave cause des limitations meacutethodologiques des eacutetudes examineacutees par les auteurs (Girard et al 2012)

Document de consultation

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Selon Girard et al (2012) les strateacutegies agricoles ont invariablement et sensiblement ameacutelioreacute les reacutegimes alimentaires et les apports en vitamine A des femmes et des enfants mecircme si cela ne srsquoest pas traduit par des effets positifs sur le statut en vitamine A lrsquoaneacutemie ou la morbiditeacute Plusieurs des eacutetudes qursquoils ont examineacutees ont eu des effets significatifs sur les problegravemes de retard de croissance et drsquoeacutemaciation contrairement agrave ce qui est dit dans le reacutesumeacute des auteurs

Contrats de production et organisations de producteurs

Des contrats de production entre des agriculteurs et le secteur priveacute ont permis aux agriculteurs drsquoacceacuteder aux intrants aux creacutedits et aux services de vulgarisation neacutecessaires (Banque mondiale 2008 Asian Development Bank 2012) En outre gracircce agrave ce type de contrats des petits exploitants agricoles ont pu beacuteneacuteficier de prix et de marcheacutes assureacutes et les entreprises ont partageacute les risques de production et de commercialisation avec les producteurs Neacuteanmoins pour que les petits exploitants puissent tirer profit de lrsquoagriculture contractuelle les conditions preacutealables requises sont nombreuses Ils doivent pouvoir acceacuteder aux routes et aux services drsquoinformation et ils peuvent avoir besoin de se regrouper en organisations eacutetant donneacute que les fournisseurs et les grossistes preacutefegraverent geacuteneacuteralement passer contrat avec des organisations de producteurs qui peuvent contribuer agrave garantir la qualiteacute et la livraison des produits en temps voulu (Taren amp Alaofegrave 2013)

Canaux de la grande distribution

Les pays en deacuteveloppement ont connu un rapide deacuteveloppement des supermarcheacutes suite agrave des transformations du cocircteacute de lrsquooffre et de la demande Les supermarcheacutes peuvent ecirctre deacutetenus par des enseignes locales ou internationales Ils offrent geacuteneacuteralement un large choix drsquoaliments et de produits divers dans un mecircme lieu Par inteacutegration verticale et horizontale (Reardon et al 2012) ils sont souvent deacutetenus par les mecircmes groupes dans lesquels sont concentreacutees les activiteacutes de distribution et drsquoautres fonctions du systegraveme alimentaire Malgreacute les risques inheacuterents agrave ce mode de fonctionnement des eacutetudes ont essentiellement reacuteveacuteleacute des impacts positifs des nouveaux canaux de la grande distribution sur la productiviteacute agricole les prix de vente et les revenus Selon Chege et al (2015) au Kenya les agriculteurs intervenant dans les canaux de la grande distribution ont des revenus plus eacuteleveacutes et produisent plus de fruits et de leacutegumes Les auteurs montrent que ces deux facteurs (revenus et choix de la production veacutegeacutetale) ont eu des effets positifs sur la nutrition les meacutenages agricoles qui approvisionnent les supermarcheacutes consomment pregraves de 15 agrave 20 plus de calories de fer et de zinc et 30 plus de vitamines A Agrave noter neacuteanmoins que la commercialisation favorise la speacutecialisation ce qui reacuteduit la diversiteacute de la production des agriculteurs consideacutereacutes individuellement

Gestion des activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte et reacuteduction des pertes

Les projets de deacuteveloppement des marcheacutes ou de la chaicircne de valeur agricole peuvent eacutegalement ameacuteliorer les activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte avec des effets positifs sur lrsquoeacutetat nutritionnel En effet en ameacuteliorant les techniques de manutention de stockage et de conservation lrsquooptimisation des activiteacutes apregraves reacutecolte entraicircne un lissage de la consommation et augmente la disponibiliteacute tout au long de lrsquoanneacutee drsquoaliments frais et nutritifs Plus particuliegraverement des meacutethodes de conservation preacutecautionneuses permettent de preacuteserver les teneurs en nutriments et de reacuteduire lrsquoutilisation de sucre de sel et drsquoautres ingreacutedients ajouteacutes De plus lrsquoameacutelioration des activiteacutes apregraves reacutecolte augmente la qualiteacute et la quantiteacute des reacutecoltes ce qui se traduit par une augmentation des revenus (Copenhagen Consensus Center 2015)

Creacuteation de la demande pour des aliments cultiveacutes localement et ameacutelioration de leur accegraves

Un programme meneacute aux Eacutetats-Unis dans lrsquoIowa a permis de consideacuterablement augmenter les ventes des productions agricoles locales aux restaurants coopeacuteratives et autres institutions (Ranum amp Wiemerslage 2011) Les producteurs locaux ont ainsi eacuteteacute mis en relation avec des marcheacutes jusqursquoalors inexploiteacutes (ex cantines scolaires) avec une coordination des niveaux de prix et en ciblant avant tout les produits de deuxiegraveme cateacutegorie De plus les producteurs ont beacuteneacuteficieacute de formations et de subventions pour les aider agrave financer des serres agrave diversifier leur production et agrave ameacuteliorer leurs

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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eacutequipements de stockage Ce programme associeacute agrave la marque commerciale preacuteexistante ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo (achetez frais achetez local) ciblait les consommateurs par des activiteacutes de sensibilisation et drsquoeacuteducation inteacutegrant des deacutegustations de produits et des rencontres autour du projet de rapprochement des agriculteurs locaux et des eacutetablissements scolaires Ce programme a permis de piloter six projets au sein drsquoeacutetablissements scolaires dans lesquels lrsquoeacuteducation agrave la nutrition a eacuteteacute inteacutegreacutee aux programmes peacutedagogiques dont les enseignants ont reccedilu une formation et ougrave des reacuteseaux de distribution ont eacuteteacute creacuteeacutes pour inteacutegrer des produits locaux dans les menus des cantines scolaires Enfin le programme a ducirc faire du lobbyisme pour obtenir des changements dans la politique de lrsquoEacutetat afin de permettre aux institutions publiques de srsquoapprovisionner localement Conseacutecutivement agrave ce programme les agriculteurs ont constateacute une ameacutelioration qualitative et quantitative de leur production et les achats drsquoaliments locaux par les restaurants les coopeacuteratives alimentaires et les institutions locales ont augmenteacute de plus drsquoun demi-million drsquoUSD

Jardins potagers

Les impacts positifs des interventions en faveur des jardins potagers sur lrsquoeacutetat nutritionnel les revenus et les habitudes alimentaires sont aujourdrsquohui bien documenteacutes (Taren amp Alaofegrave 2013) Mecircme si certaines interventions ciblent prioritairement la production de leacutegumineuses et de tubercules les productions de fruits de leacutegumes drsquoherbes culinaires et de condiments restent les plus courantes (Taren amp Alaofegrave 2013) Par exemple au Neacutepal une intervention meneacutee en faveur des jardins potagers des meacutenages en association avec une campagne de sensibilisation agrave la nutrition a permis drsquoaugmenter les connaissances sur la nutrition des participants ainsi que la diversiteacute de leur reacutegime alimentaire Les participants ont eacutegalement eu davantage tendance agrave donner des aliments compleacutementaires aux nourrissons et agrave correctement conserver leurs aliments (Jones et al 2005)

Un examen de ces interventions agricoles a reacuteveacuteleacute que sur les neuf interventions en faveur des jardins potagers eacutetudieacutees toutes ont eu des effets positifs -modeacutereacutes agrave eacuteleveacutes- sur les reacutegimes alimentaires Sur les trois interventions pour lesquelles des donneacutees anthropomeacutetriques ont eacuteteacute releveacutees toutes ont permis de reacuteduire les problegravemes drsquoinsuffisance pondeacuterale drsquoeacutemaciation et de retard de croissance chez les enfants Les interventions en faveur des jardins potagers soutiennent favorablement la comparaison avec les autres types drsquointerventions examineacutees mais les auteurs font remarquer que la plupart de ces actions en faveur des jardins potagers inteacutegraient un objectif de nutrition explicite et un investissement en capital humain ce qui nrsquoest pas le cas avec la plupart des autres types drsquointerventions Par conseacutequent il est difficile de comparer les interventions en faveur des jardins potagers avec les autres types drsquointerventions et drsquoisoler les raisons qui expliquent leur succegraves Cela montre neacuteanmoins que les interventions inteacutegrant des investissements diversifieacutes dans diffeacuterents types de capital (comme lrsquoeacuteducation nutritionnelle et la prise en compte de lrsquoeacutegaliteacute entre les sexes) reacuteussissent mieux que celles qui ne le font pas (Berti 2004)

Diversiteacute des cultures

Dans un examen des strateacutegies agricoles visant agrave ameacuteliorer la nutrition Carletto et al (2015) se sont pencheacutes sur trois eacutetudes analysant les liens entre la diversiteacute des cultures et la nutrition Au Neacutepal des donneacutees probantes issues drsquoun programme de nutrition multisectoriel reacutevegravelent que la diversiteacute du reacutegime alimentaire des megraveres et des enfants ainsi que le rapport poidsacircge des enfants sont eacutetroitement lieacutes agrave la diversiteacute de la production14 au niveau du meacutenage (Malapit et al 2013) Il est inteacuteressant de remarquer que cette eacutetude a deacutetermineacute que lrsquoautonomisation des femmes limite les effets neacutegatifs drsquoune production peu diversifieacutee sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des megraveres et des enfants et sur le rapport tailleacircge des enfants Agrave partir de donneacutees de panels une analyse eacuteconomeacutetrique a estimeacute qursquoau Nigeacuteria une augmentation de 10 de la diversiteacute des varieacuteteacutes cultiveacutees entraicircne une augmentation de 24 de la diversiteacute des reacutegimes alimentaires (Dillon et al 2014) En Zambie la diversiteacute de la production (mesureacutee par le nombre total de cultures diffeacuterentes et de groupes alimentaires produits) ainsi que les activiteacutes ciblant les meacutenages

14 En utilisant un indice de la diversiteacute de la production fondeacute sur neuf items alimentaires Groupes drsquoaliments inclus feacuteculents haricots leacutegumineuses et noix leacutegumes-feuilles vert fonceacute tubercules leacutegumes et fruits riches en vitamine A autres fruits et leacutegumes lait et produits laitiers œufs poisson et viande

Document de consultation

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pratiquant une agriculture de subsistance (ex eacutelevage de beacutetail production de fruits et de leacutegumes cultures de plein champ) ont eacuteteacute positivement associeacutees au rapport taillepoids des enfants et inversement associeacutees aux retards de croissance des enfants de plus de 24 mois (Kumar et al 2015) Cela signifie que la diversiteacute de la production au niveau des meacutenages peut avoir des effets positifs sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires et sur les reacutesultats anthropomeacutetriques pour les enfants et les megraveres

Eacutelevage de beacutetail

Les interventions au niveau des meacutenages ciblant lrsquoeacutelevage de beacutetail et lrsquoaquaculture se sont majoritairement focaliseacutees sur la geacuteneacuteration de revenus plutocirct que sur la consommation Mecircme srsquoil y a peu drsquoeacuteleacutements probants disponibles quant agrave lrsquoimpact de ce type drsquoinvestissements sur la nutrition et les reacutegimes alimentaires les aliments drsquoorigine animale sont denses sur le plan nutritionnel et certaines donneacutees montrent des impacts positifs sur les reacutesultats nutritionnels Lrsquoexamen de huit eacutetudes analysant les liens entre la production agricole (production de cultures et eacutelevage de beacutetail) la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des meacutenages et les reacutesultats nutritionnels chez lrsquoenfant conclut que lrsquoeacutelevage de beacutetail est associeacute agrave des reacutesultats positifs en termes de nutrition (Carletto et al 2015)

Produits laitiers volaille et produits de lrsquoaquaculture

Plusieurs eacutetudes ont montreacute que les interventions ciblant la production laitiegravere peuvent augmenter la consommation de produits laitiers et lrsquoapport geacuteneacuteral en nutriments et reacuteduire la preacutevalence des problegravemes de retard de croissance drsquoeacutemaciation et drsquoinsuffisance pondeacuterale (Taren amp Alaofegrave 2013) Le projet baptiseacute ldquoMilk Mattersrdquo (le lait crsquoest important)(reacutefeacuterence) a compareacute deux groupes de participants agrave un groupe teacutemoin Dans le premier groupe les participants ont reccedilu des animaux laitiers (une vache ou quatre chegravevres) et du fourrage Lrsquoautre groupe a eacutegalement eu du fourrage et des animaux laitiers mais ces derniers ont eacuteteacute preacutealablement vaccineacutes et vermifugeacutes Ces interventions ont eacuteteacute reacutealiseacutees dans la reacutegion somali drsquoEacutethiopie ougrave entre 20 et 50 des besoins eacutenergeacutetiques des eacuteleveurs pastoraux proviennent de la consommation de produits laitiers et de produits drsquoorigine animale Dans cette reacutegion les seacutecheresses annuelles aggravent la malnutrition agrave cause notamment drsquoune reacuteduction de la production laitiegravere pendant la saison segraveche La comparaison avec le groupe teacutemoin a reacuteveacuteleacute que les interventions Milk Matters ont permis drsquoaugmenter la consommation de produits laitiers et de stabiliser lrsquoeacutetat nutritionnel des enfants des eacuteleveurs pastoraux en peacuteriode de soudure Par ailleurs il a eacuteteacute estimeacute que ces interventions ont eacuteteacute extrecircmement rentables leur coucirct eacutevalueacute repreacutesente entre 45 et 75 du coucirct des programmes drsquoalimentation theacuterapeutique meneacutes dans le cadre de la prise en charge communautaire de la malnutrition aigueuml Enfin les femmes ont pu deacutegager plus de temps libre ce qui peut avoir des effets positifs sur les pratiques drsquoalimentation des enfants (Sadler et al 2012)

Reacutegimes fonciers

Drsquoapregraves lrsquoexamen de vingt eacutetudes (Lawry et al 2014) les interventions visant agrave formaliser les droits fonciers (comme lrsquoacquisition en libre proprieacuteteacute lrsquoenregistrement des droits par redistribution des terres et la reacutegularisation officielle des droits fonciers coutumiers) sont associeacutes agrave des gains en termes de productiviteacute et de bien-ecirctre social La reconnaissance de jure des droits fonciers permet drsquoaugmenter la valeur moneacutetaire de la productiviteacute des terres de 40 en moyenne mecircme si lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des donneacutees limite la capaciteacute agrave tirer des conclusions formelles Le bien-ecirctre social des beacuteneacuteficiaires (mesureacute par leur consommation ou leurs revenus) a augmenteacute de 15 pour cent en moyenne Les auteurs font eacutegalement remarquer que la qualiteacute des donneacutees disponibles ne permet pas drsquoavoir une assise suffisamment solide pour geacuteneacuteraliser ces reacutesultats et que les mesures qualitatives ne tiennent pas compte des conseacutequences sociales des politiques fonciegraveres telles que le deacuteplacement ou lrsquoeacutegaliteacute hommes-femmes Les beacuteneacutefices ont eacuteteacute largement plus importants en Asie et en Ameacuterique latine qursquoen Afrique et ont eacuteteacute variables en fonction du niveau de revenu les effets moindres constateacutes en Afrique subsaharienne peuvent srsquoexpliquer par un reacutegime foncier coutumier deacutejagrave largement eacutetabli et eacutetendu Mecircme srsquoil semble que la reconnaissance des droits fonciers contribue au bien-ecirctre social ces effets sont extrecircmement variables et speacutecifiques au contexte (Lawry et al 2014)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire conditionnel (TMC)

Les donneacutees disponibles en la matiegravere suggegraverent que les programmes de TMC ont des impacts significatifs sur lrsquoanthropomeacutetrie des enfants et certaines eacutetudes montrent des effets chez les plus jeunes enfants qui beacuteneacuteficient plus longtemps de la protection sociale (Ruel et Alderman 2013) En outre ces programmes ont des effets positifs sur drsquoautres facteurs qui se reacutepercutent sur lrsquoeacutetat nutritionnel notamment lrsquoaugmentation des deacutepenses des meacutenages la seacutecuriteacute alimentaire et lrsquoameacutelioration des reacutegimes alimentaires (Leroy et al 2009) La protection sociale a joueacute un rocircle important pour reacuteduire la deacutenutrition en Colombie le seul pays actuellement en passe drsquoatteindre les quatre objectifs de lrsquoAssembleacutee mondiale de la Santeacute (IFPRI 2014a) De plus le fait de rendre la protection sociale plus sensible aux enjeux de nutrition est une strateacutegie prometteuse eacutetant donneacute que les deacutepenses publiques engageacutees dans la protection sociale progressent dans le monde entier (IFPRI 2014a)

Partenariats public-priveacute

Dans nrsquoimporte quel pays consideacutereacute la consommation alimentaire est deacutetermineacutee par les secteurs de la production de la transformation alimentaire de la distribution de gros et de la distribution de deacutetail Par conseacutequent le secteur priveacute a un eacutenorme impact sur les habitudes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels De plus drsquoautres secteurs comme la teacuteleacutephonie mobile les meacutedias et le secteur de la santeacute influent sur la consommation et les preacutefeacuterences des consommateurs Les partenariats public-priveacute (PPP) pourraient aider agrave mettre en relation les agriculteurs avec les chaicircnes drsquoapprovisionnement gracircce agrave des investissements dans des biens publics et dans des politiques facilitant le deacuteveloppement du commerce et des marcheacutes ainsi que dans lrsquoeacuteducation et la formation pour deacutevelopper la capaciteacute technique des agriculteurs et les aider agrave respecter les normes de tri drsquoemballage et de culture (Narrod et al 2008)

De plus le secteur public peut inciter le secteur priveacute agrave adopter des politiques favorables aux enjeux de nutrition Il peut le faire gracircce agrave des reacuteglementations directes des engagements volontaires ou par le biais de PPP dans lesquels les deux secteurs exploitent mutuellement leurs ressources et creacuteent de la valeur partageacutee Les PPP pourraient permettre au secteur public drsquointensifier ses interventions et de tirer au mieux parti de ses investissements gracircce agrave la capaciteacute eacutetablie drsquoexeacutecution et de deacuteveloppement du secteur priveacute De son cocircteacute le secteur priveacute pourrait beacuteneacuteficier drsquoun partage des risques et de la creacuteation drsquoune valeur partageacutee gracircce agrave lrsquoameacutelioration de sa perception par le public Les donneacutees disponibles sur les PPP axeacutes sur la nutrition sont rares et il nrsquoa pas encore eacuteteacute deacutetermineacute si les PPP sont plus efficaces que drsquoautres types drsquoengagements avec le secteur priveacute (Hoddinott et al 2015)

Investissements infrastructurels et nutrition

Irrigation

Alors que lrsquoimpact de lrsquoirrigation sur la reacuteduction de la pauvreteacute est bien documenteacute les effets de lrsquoameacutelioration des techniques drsquoirrigation sur la nutrition ne le sont pas (Hussain amp Hanjra 2004) Neacuteanmoins certaines donneacutees indiquent que lrsquoirrigation peut aider agrave reacuteduire la malnutrition chronique et saisonniegravere par lrsquoaccroissement de la consommation drsquoaliments de base et drsquoaliments drsquoorigine animale conseacutecutivement agrave une augmentation des revenus et agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute de lrsquoeacutelevage (Taren amp Alaofegrave 2013) De plus en permettant de cultiver pendant toute lrsquoanneacutee des

Document de consultation

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varieacuteteacutes agrave forte valeur lrsquoirrigation peut ameacuteliorer la consommation de certains aliments Au Beacutenin des systegravemes drsquoirrigation au goutte-agrave-goutte alimenteacutes par lrsquoeacutenergie solaire ont permis drsquoaugmenter la consommation de fruits et leacutegumes jusqursquoagrave atteindre les apports journaliers recommandeacutes et les revenus tireacutes de la production veacutegeacutetale ont permis aux agriculteurs drsquoacheter des aliments de base des leacutegumes secs et des sources de proteacuteines pendant la saison segraveche Selon une enquecircte les beacuteneacuteficiaires de ce projet drsquoirrigation eacutetaient 17 pour cent moins susceptibles de se deacutefinir comme eacutetant en situation drsquoinseacutecuriteacute alimentaire (Burney et al 2010)

Au Ghana une technologie agrave bas coucirct drsquoirrigation par les nappes phreacuteatiques peu profondes a permis drsquoameacuteliorer la rentabiliteacute et de creacuteer des emplois pendant la saison segraveche Toutefois la diversiteacute des apports alimentaires nrsquoa pas progresseacute pour les agriculteurs utilisant les techniques drsquoirrigation et elle a mecircme reculeacute pour les agriculteurs deacutetenant un type speacutecifique de puits peu profond Les auteurs pensent que cela peut ecirctre ducirc agrave lrsquoimpact deacutefavorable sur le plan nutritionnel de la monoculture que lrsquoirrigation a favoriseacutee dans certains cas (Namara et al 2011) Crsquoest pourquoi il est essentiel de tenir compte des impacts neacutegatifs potentiels des programmes drsquoirrigation tels que la deacutependance accrue agrave la monoculture et les maladies veacutehiculeacutees par lrsquoeau De plus amples recherches sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les technologies drsquoirrigation peuvent entraicircner des reacutesultats positifs sur le plan de la nutrition et comment les risques peuvent ecirctre reacuteduits notamment le risque que de lrsquoeau contamineacutee affecte la santeacute des populations via les reacuteseaux drsquoirrigation (Taren amp Alaofegrave 2013) Les effets de lrsquoirrigation varient consideacuterablement en fonction de plusieurs facteurs notamment les contextes eacutecologique et eacutepideacutemiologique de la reacutegion consideacutereacutee (Taren amp Alaofegrave 2013)

Il est essentiel de noter que les infrastructures drsquoirrigation neacutecessitent geacuteneacuteralement drsquoorganiser des services de vulgarisation et un soutien technique pour assurer la durabiliteacute de la technologie drsquoirrigation Les investissements devraient ecirctre reacutealiseacutes en fonction des ressources et des profils eacutecologiques reacutegionaux Mais lagrave ougrave les marcheacutes sont relativement peu deacuteveloppeacutes et ougrave les nappes souterraines sont facilement accessibles des technologies moins exigeantes en ressources pourraient ecirctre appliqueacutees (comme les puits peu profonds eacutevoqueacutes ci-dessus dans le cas du Ghana) Le passage agrave des technologies drsquoirrigation plus avanceacutees peut neacutecessiter une capaciteacute de fabrication reacutegionale des liens avec les marcheacutes et des intrants financiers Dans les deux cas les gouvernements peuvent srsquoassocier avec des reacutealisateurs de projets notamment le secteur priveacute et les ONG pour encourager une large adoption des technologies drsquoirrigation

Reacuteseaux routiers eacutelectriciteacute et ameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau

Des preuves limiteacutees suggegraverent que les investissements dans les reacuteseaux routiers geacutenegraverent des impacts positifs sur la productiviteacute agricole lrsquoaugmentation du PIB dans les zones rurales et la reacuteduction de la pauvreteacute (Knox et al 2013) Les investissements dans les reacuteseaux eacutelectriques ont de plus larges impacts lagrave ougrave les systegravemes agricoles sont plus modernes et ougrave les besoins en eacutelectriciteacute sont plus grands Enfin lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau peut avoir des effets positifs sur le deacuteveloppement des enfants de moins de cinq ans mecircme si les eacutetudes actuellement disponibles sont de faible qualiteacute (Dangour et al 2013)

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Communications

Les investissements visant agrave augmenter la disponibiliteacute des informations et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes peuvent ameacuteliorer le bien-ecirctre social Internet et les technologies mobiles permettent de communiquer rapidement les informations lieacutees agrave lrsquoagriculture et agrave la nutrition dans les populations rurales toutefois de forts taux drsquoanalphabeacutetisme des infrastructures inadapteacutees et le coucirct des services drsquoinformation constituent un frein pour le deacuteveloppement des

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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systegravemes drsquoinformation dans les zones rurales Les technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) peuvent promouvoir la nutrition de faccedilon directe gracircce aux campagnes de marketing social et de faccedilon indirecte en favorisant la productiviteacute des petits exploitants agricoles En Tanzanie par exemple des centres de teacuteleacutecommunications ont permis aux petits exploitants agricoles drsquoacceacuteder agrave des informations sur les creacutedits sur les marcheacutes et aux preacutevisions meacuteteacuteorologiques (Mtega amp Ronald 2013)

Behrman et al (2012) ont constateacute des rapports BeacuteneacuteficiesCoucircts positifs lieacutes agrave lrsquoameacutelioration des informations sur les marcheacutes gracircce agrave la technologie SMS dans deux pays drsquoAsie du Sud et quatre pays drsquoAfrique Des investissements dans des programmes drsquoalphabeacutetisation avec des partenariats avec le secteur priveacute destineacutes agrave reacuteduire les coucircts et des services lieacutes agrave lrsquoappropriation des informations pourraient favoriser lrsquoexpansion des TIC dans les zones rurales Des informations sur la nutrition devraient eacutegalement ecirctre communiqueacutees

Biofortification

La biofortification peut constituer un investissement extrecircmement rentable apregraves la mise de fonds initiale pour concevoir les varieacuteteacutes biofortifieacutees mener des essais dans le pays et creacuteer la demande et les marcheacutes locaux la suppleacutementation nutritionnelle par biofortification peut devenir auto-suffisante avec peu de coucircts reacutecurrents (Meenakshi 2008) Lrsquoeacutelargissement des chaicircnes de valeur pour inteacutegrer des aliments biofortifieacutes et enrichis est une strateacutegie prometteuse pour lrsquoameacutelioration de lrsquoapport en micronutriments et de lrsquoeacutetat nutritionnel geacuteneacuteral des consommateurs Les campagnes de commercialisation associeacutees agrave une sensibilisation agrave la nutrition ameacuteliorent lrsquoacceptation par les consommateurs et leur propension agrave acheter ce type drsquoaliments (Meenakashi et al 2012)

Les donneacutees disponibles sur lrsquoefficaciteacute de la biofortification pour ameacuteliorer les reacuteserves en micronutriments sont solides et de plus en plus nombreuses Par exemple une eacutetude bien connue (Low et al 2007) a eacutevalueacute un programme meneacute sur deux ans au Mozambique qui a cibleacute 741 meacutenages agricoles Avec ce programme les meacutenages ont eu accegraves agrave des pieds de patates douces agrave chair orange (OFSP) (varieacuteteacute seacutelectionneacutee de maniegravere agrave avoir une haute teneur en becirctacarotegravene) et agrave des services de vulgarisation Les services de vulgarisation couvraient plusieurs thegravemes depuis des informations sur la nutrition jusqursquoaux meacutethodes de production et de commercialisation Une augmentation de lrsquoapport en vitamine A a eacuteteacute constateacutee chez les enfants des meacutenages beacuteneacuteficiaires ainsi qursquoune augmentation nette des concentrations seacuteriques moyennes en reacutetinol et la preacutevalence des faibles concentrations seacuteriques en reacutetinol est passeacutee de 60 pour cent agrave 38 pour cent Aucun changement nrsquoa eacuteteacute observeacute dans les meacutenages teacutemoins alors que tous les enfants de la communauteacute avaient eu accegraves agrave des suppleacutements en vitamine A Les auteurs font remarquer que leurs reacutesultats mettent en eacutevidence la neacutecessiteacute de mener des interventions multiples inteacutegrant notamment la suppleacutementation nutritionnelle ainsi que des approches axeacutees sur les aliments (Low et al 2007) Des donneacutees plus reacutecentes tireacutees drsquoessais controcircleacutes randomiseacutes meneacutes agrave plus large eacutechelle ont eacutegalement reacuteveacuteleacute des effets positifs de lrsquointroduction des OFSP aupregraves de 12 000 et 10 000 meacutenages au Mozambique et en Ouganda respectivement (Hotz et al 2011 Hotz et al 2012)

Outre les OFSP drsquoautres varieacuteteacutes peuvent ecirctre biofortifieacutees comme par exemple le bleacute biofortifieacute en zinc le riz enrichi en fer ou le maiumls enrichi en proteacuteines Pour toutes ces espegraveces un potentiel drsquoameacutelioration des reacuteserves du micronutriment ou macroeacuteleacutement cibleacute a eacuteteacute deacutemontreacute Les donneacutees prouvant lrsquoefficaciteacute nutritionnelle de la biofortification sont solides mais des recherches plus approfondies sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les cultures biofortifieacutees affectent les rendements et les profits des agriculteurs et comment creacuteer des marcheacutes locaux et de la demande dans divers contextes climatiques et socio-eacuteconomiques Des donneacutees disponibles sur des reacutegions rurales du Ghana suggegraverent que les consommateurs acceptent de payer un prix plus eacuteleveacute pour les produits biofortifieacutees agrave condition de recevoir des informations sur leurs beacuteneacutefices nutritionnels (Banerji et al 2013)

Document de consultation

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Liste des abreacuteviations

ATNI Access to Nutrition Index

CdA CIN2 Cadre drsquoAction de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

CIMSANS Center for Integrated Modeling of Sustainable Agriculture amp Nutrition Security

CIN2 Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

eacuteqCO2 Eacutequivalent dioxyde de carbone

FAO Organisation des Nations Unies pour lrsquoalimentation et lrsquoagriculture

GNR Rapport sur la nutrition mondiale

IDF Feacutedeacuteration internationale du diabegravete

IED Investissement eacutetranger direct

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

IOM Institute of Medicine

MCC Millennial Challenge Corporation

MNT Maladies non transmissibles

OFSP Patate douce agrave chair orange (Orange Flesh Sweet Potato)

OMS Organisation mondiale de la Santeacute

ONG Organisation non gouvernementale

PIB Produit inteacuterieur brut

PPP Partenariat public-priveacute

RampD Recherche et deacuteveloppement

TIC Technologies de lrsquoinformation et de la communication

TMC Programmes de transfert moneacutetaire conditionnel

UNICEF Fonds international de secours agrave lrsquoenfance des Nations unies

Creacutedits photos

Couverture FAOSwiatoslaw Wojtkowiak

Page 3 FAOThomas Moth Poulsen

Page 7 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 13 World Bank

Page 14 Wikicommons

Page 15 FAOJess Fanzo

Page 15 FAOIsaac Kasamani

Page 17 Fotolia

Page 18 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 20 Fotolia

Page 23 FAOValerio Crespi

Page 25 FAORachel Nugent

Page 26 FAOSebastiaacuten Villar

Page 35 FAOOscar Castellanos

Secreacutetariat de lrsquoUNSCNE-mail scnfaoorg bull Internet wwwunscnorg bull co FAO bull Viale delle Terme di Caracalla bull 00153 Rome Italie

FR

Vision de lrsquoUNSCN Un monde libeacutereacute de la faim et de toutes les formes de malnutrition est reacutealisable dans cette geacuteneacuteration

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN

Document de consultation

Avec le soutien de

par deacutecision du Bundestag allemand

Page 13: Investir pour des systèmes alimentaires sains...Investir pour des systèmes alimentaires sains Sommaire Avant-propos3 Messages clés 5 1.Introduction 7 2. Qu’est-ce qu’un système

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

11

Le tableau 1 illustre cinq types de systegravemes alimentaires en citant plusieurs exemples de pays pour chaque type La figure 2 montre que la part de lrsquoagriculture dans le PIB est fortement lieacutee au type de systegraveme alimentaire la part de lrsquoagriculture dans le PIB des pays aux plus hauts revenus est plus petite tandis qursquoelle est plus importante dans les pays agrave plus faibles revenus Cela suggegravere que mecircme si tous les pays quel que soit le type de leur systegraveme alimentaire disposent de plusieurs opportuniteacutes drsquoinvestissement pour ameacuteliorer leurs reacutesultats en termes drsquoalimentation et de nutrition lrsquoinvestissement dans lrsquoagriculture et dans les chaicircnes alimentaires est plus justifieacute sur le plan eacuteconomique dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type 4 ou 5 (Banque mondiale 2008) La compreacutehension des principales caracteacuteristiques des diffeacuterents types de systegravemes alimentaires permet drsquoadapter ces investissements en fonction des reacutesultats viseacutes8910

Tableau 1 Caracteacuteristiques des cinq types de systegravemes alimentaires

23 Reacutesultats sanitaires et nutritionnels pour chaque type de systegraveme alimentaire

Les systegravemes alimentaires ne sont pas en eux-mecircmes bons ou mauvais sains ou malsains Ils peuvent neacuteanmoins contribuer agrave lrsquoobtention de reacutesultats plus ou moins souhaitables en termes de nutrition (ex deacuteveloppement normal des enfants plutocirct que retards de croissance) de santeacute (ex taux de glyceacutemie normaux plutocirct que problegravemes de diabegravete) et drsquoenvironnement (ex sols sains plutocirct que sols pollueacutes) Le tableau 2 propose une description geacuteneacuterale des reacutesultats constateacutes pour chaque type de systegravemes alimentaires depuis le type rural (Systegraveme alimentaire 5) jusqursquoau type industriel (Systegraveme alimentaire 1) Agrave la lecture de ce tableau il est important de noter que de nombreux reacutesultats sont speacutecifiques agrave un type de systegraveme alimentaire preacutecis Neacuteanmoins mecircme lorsque plusieurs pays entrent dans la mecircme cateacutegorie typologique des diffeacuterences importantes existent entre ces pays concernant ces reacutesultats Par ailleurs les systegravemes alimentaires deacutefinis agrave lrsquoeacutechelle des pays sont forceacutement des systegravemes-types extrecircmement geacuteneacuteralisateurs qui omettent drsquoimportantes variations entre les pays des variations qui sont mieux refleacuteteacutees par lrsquoanalyse des chaicircnes drsquoapprovisionnement des produits

8 Eacutemissions totales (eacuteqCO2) issues de lrsquoagriculture par habitant (FAO 2011 et donneacutees deacutemographiques de la Banque mondiale 2011) 9 Apport (c-agrave-d production) drsquoeacutenergie assureacute par la consommation de ceacutereacuteales de racines et de tubercules en pourcentage des disponibiliteacutes eacutenergeacutetiques

alimentaires (FAO Indicateurs de la seacutecuriteacute alimentaire 2011)10 Proportion des deacutepenses des consommateurs par personne consacreacutee aux produits alimentaires et aux boissons non alcooliseacutees telle que deacuteduite du rapport

Euromonitor entre les ldquoDeacutepenses des consommateurs en produits alimentaires et boissons non alcooliseacuteesrdquo et le total des ldquoDeacutepenses des consommateursrdquo (Euromonitor 2014)

Systegraveme alimentaire 1 Systegraveme alimentaire 2 Systegraveme alimentaire 3 Systegraveme alimentaire 4 Systegraveme alimentaire 5

bull Industriel Niveaux eacutetendus de la productiviteacute agricole et des eacutemissions drsquoeacutequivalent CO2 forte urbanisation faible deacutependance aux aliments de base (apport eacutenergeacutetique assureacute par les aliments de base 9

bull Mixte Productiviteacute agricole modeacutereacutee faibles eacutemissions urbanisation infeacuterieure faible deacutependance aux aliments de base9

bull En transition Mecircme niveau drsquourbanisation que pour le Systegraveme 2 mais productiviteacute agricole largement infeacuterieure plus grande deacutependance aux aliments de base et plus large part du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation10

bull Eacutemergent Urbanisation et productiviteacute agricole plus faibles que dans les Systegravemes 1 agrave 3 faibles eacutemissions drsquoeacutequivalent CO2 plus grande deacutependance aux aliments de base9

bull Rural Systegravemes aux niveaux drsquourbanisation et de productiviteacute agricole les plus bas faibles eacutemissions drsquoeacutequivalent CO2 systegravemes caracteacuteriseacutes par la plus forte deacutependance aux aliments de base9 et par la part du budget consacreacutee agrave la nourriture la plus eacuteleveacutee10

bull Eacutetats-Unis Danemark Coreacutee Canada Liban Suegravede Australie

bull Suisse Bulgarie Italie Estonie Allemagne Hongrie Barbade

bull Ukraine Eacutequateur Breacutesil Malaisie Maurice Guyana

bull Honduras Namibie Thaiumllande Ouzbeacutekistan Chine Cameroun

bull Seacuteneacutegal Neacutepal Indoneacutesie Eacutethiopie Bangladesh

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En regravegle geacuteneacuterale agrave mesure que les pays eacutevoluent drsquoun systegraveme de type rural vers un systegraveme industriel les reacutegimes alimentaires se diversifient et integravegrent davantage drsquoaliments transformeacutes et emballeacutes et plus de proteacuteines de tous types notamment des proteacuteines animales La deacutependance aux aliments de base se reacuteduit ainsi que geacuteneacuteralement la volatiliteacute des prix des aliments La part du budget des meacutenages consacreacutee agrave lrsquoalimentation varie de 50 ou plus dans les pays ayant un systegraveme alimentaire de type rural jusqursquoagrave moins de 20 dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type industriel La deacutenutrition et lrsquoobeacutesiteacute (ldquodouble fardeau de la malnutritionrdquo) coexistent dans tous les pays agrave un degreacute plus ou moins eacuteleveacute Elles sont particuliegraverement prononceacutees dans les Systegravemes alimentaires 3 agrave 5 et constituent un problegraveme particuliegraverement eacutepineux dans certains pays correspondant au Type 5 Lrsquoencadreacute 1 donne des exemples nationaux drsquoexpeacuteriences meneacutees cocircteacute producteur et cocircteacute consommateur dans trois types de systegravemes alimentaires correspondant agrave des pays agrave revenu eacuteleveacute agrave revenu intermeacutediaire de tranche supeacuterieure ou agrave faible revenu1112

Tableau 2 Reacutesultats constateacutes pour chaque type de systegraveme alimentaire

Les descriptions sommaires ci-dessus montrent qursquoil existe des besoins tregraves varieacutes en termes drsquoinvestissement pour chacun des cinq types de systegravemes alimentaires Ideacutealement les choix drsquoinvestissement devraient se fonder sur une eacutevaluation des taux de rentabiliteacute relatifs dans le contexte speacutecifiquement concerneacute et les ressources devraient ecirctre affecteacutees lagrave ougrave les meilleures rentabiliteacutes sont obtenues en reacutepondant parallegravelement agrave un souci drsquoeacutequiteacute Malheureusement tregraves peu drsquoinformations sont publiquement disponibles sur la rentabiliteacute eacuteconomique ou mecircme financiegravere des diffeacuterents investissements reacutealiseacutes dans lrsquoagriculture vis-agrave-vis des reacutesultats sanitaires et nutritionnels

11 Un reacutegime varieacute est deacutefini ici comme un reacutegime alimentaire comportant suffisamment de calories et de proteacuteines et deacutependant peu des aliments de base12 Eacutevidemment il existe drsquoautres MNT lieacutees au reacutegime alimentaire (notamment les maladies cardiovasculaires) qui varient drsquoun type de systegraveme agrave lrsquoautre Les auteurs

ont neacuteanmoins seacutelectionneacute un nombre limiteacute de reacutesultats sanitaires indeacutesirables facilement attribuables au reacutegime alimentaire (IFPRI 2015)

Reacutesultat eacutetudieacute dans le systegraveme alimentaire

Systegraveme alimentaire 1Industriel (productiviteacuteeacuteleveacutee etforte urbanisation)

Systegraveme alimentaire 2Mixte(productiviteacuteeacuteleveacutee maisurbanisation et eacutemissions plus faibles)

Systegraveme alimentaire 3En transition(mecircme niveaudrsquourbanisation que pour le Systegraveme 2 mais productiviteacute plus faible)

Systegraveme alimentaire 4Eacutemergent(urbanisation etproductiviteacute plus faibles que pour les Systegravemes 1 agrave 3)

Systegraveme alimentaire 5Rural(systegravemecorrespondant aux niveaux drsquourbanisation et de productiviteacute les plus bas)

Diversiteacute11 et disponibiliteacute fiable des aliments

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes avec beaucoup drsquoaliments transformeacutes emballeacutes et de proteacuteines animales

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes eacutequilibreacutes en termes de sources de proteacuteines

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes avec beaucoup drsquoaliments frais + apports en proteacuteines

bull Moins diversifieacute quelques produits transformeacutes beaucoup de produits frais

bull Reacutegimes les moins varieacutes avec peu de sources de proteacuteines (animales ou autres)

Accessibiliteacute des aliments

bull Part faible du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation prix stables

bull Part faible du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation prix stables

bull Part modeacutereacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation plus grande volatiliteacute des prix

bull Part eacuteleveacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation systegraveme ougrave les prix sont les plus volatiles

bull Part eacuteleveacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation forte volatiliteacute des prix

Santeacute et nutrition12 bull Essentiellement surpoidsdiabegravete

bull Essentiellement surpoidsdiabegravete

bull Moins de surpoids quelques retards de croissance

bull Nombreux retards de croissance faible obeacutesiteacute chez lrsquoenfant forte obeacutesiteacute chez lrsquoadulte

bull Nombreux retards de croissance double fardeau apparition du problegraveme drsquoobeacutesiteacute chez lrsquoenfant

Tableau preacutepareacute agrave partir des donneacutees de lrsquoIFPRI (2015) Les qualificatifs employeacutes dans ce tableau (comme laquo eacuteleveacute raquo laquo modeacutereacute raquo laquo faible raquo) sont relatifs Pour plus de preacutecisions sur les seuils correspondants voir les donneacutees de lrsquoIFPRI (2015) Les sources utiliseacutees incluent Indice de volatiliteacute des prix alimentaires (FAO 2011) Volume de vente au deacutetail des aliments frais et emballeacutes en kg par habitant (Euromonitor 2014) Disponibiliteacutes proteacuteiques moyennes (moyenne sur 3 ans) en grammes par habitant et par jour (FAO 2011) Part du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation (Euromonitor 2014 ndash voir note de bas de page ndeg9) Retards de croissance et surpoids chez lrsquoenfant (UNICEF diverses anneacutees) Surpoids chez lrsquoadulte (OMS 2014) Preacutevalence du diabegravete (IDF 2014)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Encadreacute 1Reacutesultats constateacutes dans divers systegravemes alimentaires nationaux - Allemagne Breacutesil Indoneacutesie Seacuteneacutegal

Allemagne Systegraveme alimentaire de type 2 - Mixte

Agrave de nombreux eacutegards lrsquoAllemagne ressemble aux autres pays riches mais comme son systegraveme alimentaire est de type 2 elle beacuteneacuteficie drsquoune diversiteacute et drsquoune disponibiliteacute alimentaires leacutegegraverement infeacuterieures et elle est un peu moins affecteacutee par lrsquoobeacutesiteacute infantile que les pays ayant un systegraveme alimentaire de type 1 Parallegravelement lrsquoAllemagne est confronteacutee agrave un gros problegraveme drsquoobeacutesiteacute et de surpoids dans sa population et cherche des moyens drsquoœuvrer pour une offre alimentaire plus saine Ses initiatives comprennent la reformulation des produits pour reacuteduire les teneurs en sel en sucre et en mauvaises graisses ainsi que des mesures incitatives pour favoriser une alimentation et des regravegles alimentaires saines dans les cantines scolaires Du cocircteacute de lrsquooffre lrsquoAllemagne tente drsquoameacuteliorer la diversification de son offre alimentaire en soutenant les agriculteurs et les chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole de maniegravere agrave encourager les consommateurs agrave opter pour une plus large diversiteacute alimentaire LrsquoAllemagne eacutetudie de pregraves les liens entre alimentation et agriculture pour trouver des moyens drsquoameacuteliorer la production durable et la qualiteacute des aliments La question des deacutechets alimentaires est actuellement au centre de lrsquoattention internationale En Allemagne ce problegraveme est traiteacute dans le cadre drsquoune approche ferme axeacutee sur les comportements alimentaires des consommateurs LrsquoAllemagne a creacuteeacute le programme INFORM en 2009 pour encourager les habitudes alimentaires saines et lrsquoactiviteacute physique

Breacutesil Systegraveme alimentaire de type 3 - En transition

Environ 85 pour cent de la population breacutesilienne vit dans des zones urbaines et la part de la diversiteacute eacutenergeacutetique fournie par les ceacutereacuteales racines et tubercules (c-agrave-d aliments de base) est relativement faible Neacuteanmoins les Breacutesiliens consomment quotidiennement pregraves de trois fois moins de fruits et leacutegumes que ce qui est recommandeacute (six portions de fruits etou leacutegumes par jour) et les sucres et graisses satureacutees constituent environ 12 et 10 pour cent respectivement de leur reacutegime alimentaire Mecircme si la sous-alimentation au Breacutesil a baisseacute depuis les anneacutees 1970 six pour cent de la population breacutesilienne en souffre encore aujourdrsquohui (Graziano Da Silva 2011) Mais depuis lrsquoobeacutesiteacute a remplaceacute la sous-alimentation en tant que principale forme de malnutrition chez les adultes en 2008 plus de 53 pour cent des Breacutesiliens de 25 ans ou plus eacutetaient en surpoids ou obegraveses (OMS) Le Breacutesil a deacutemontreacute sa capaciteacute agrave mettre en œuvre des mesures fortes du cocircteacute de lrsquooffre afin de lutter contre le problegraveme du surpoids chez lrsquoadulte et contre les mauvaises habitudes alimentaires En 2014 les centrales drsquoapprovisionnement de fruits et leacutegumes au Breacutesil (CEASA) ont lanceacute une campagne baptiseacutee ldquoEncourager la consommation de fruits et de leacutegumes au sein de lrsquoapprovisionnement alimentaire centralrdquo La premiegravere phase (actuellement en cours) de cette campagne vise agrave ameacuteliorer la disponibiliteacute des fruits et leacutegumes en ciblant les neacutegociants les diffeacuterents acteurs opeacuterant sous licence des CEASA et les producteurs La seconde phase visera lrsquoaugmentation de la demande de fruits et leacutegumes par la diffusion drsquoinformations aupregraves des consommateurs et la promotion des habitudes alimentaires saines (Hawkes 2015)

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Indoneacutesie Systegraveme alimentaire de type 5 - Rural

LrsquoIndoneacutesie pays agrave revenu intermeacutediaire de la tranche infeacuterieure a connu un formidable essor eacuteconomique au cours des quarante derniegraveres anneacutees et son revenu moyen par habitant a atteint 3 475 $ en 2013 avec une espeacuterance de vie moyenne de 71 ans Malgreacute cet essor eacuteconomique et des ameacuteliorations sanitaires la pauvreteacute et le double fardeau de la malnutrition constituent de gros problegravemes dont se preacuteoccupent les deacutecideurs politiques nationaux Nombre de foyers affecteacutes par ce double fardeau habitent dans des zones urbaines ougrave ils ont accegraves agrave un plus large choix de plats cuisineacutes transformeacutes et de repas de restauration rapide et ougrave les emplois et les modes de vie sont moins exigeants physiquement (Roemling et al 2013) Le problegraveme du diabegravete progresse mais reste agrave un niveau plus bas que dans les pays voisins (Martiniuk et al 2011) Dans les zones rurales la faible diversiteacute de lrsquoalimentation rend les populations vulneacuterables face aux flambeacutees des prix alimentaires et les expose agrave des carences en micronutriments Une intervention politique forte visant agrave atteindre la seacutecuriteacute alimentaire dans le pays agrave partir de lrsquooffre nationale drsquoaliments a contribueacute agrave perpeacutetuer une eacuteconomie du riz tenace eacutegalement renforceacutee par des goucircts et preacutefeacuterences de consommation durables privileacutegiant une grande consommation de riz LrsquoIndoneacutesie a tout un passeacute de promotion de la nutrition mais les actions mises en œuvre se sont cibleacutees sur des interventions speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer la santeacute maternelle et infantile (allaitement et alimentation compleacutementaire suppleacutementation en micronutriments et planning familial) Les politiques alimentaires se sont concentreacutees sur la stabilisation des prix du riz et nrsquoont accordeacute que peu drsquoattention agrave la diversification des cultures vivriegraveres La lutte contre le double fardeau de la malnutrition neacutecessite drsquoadopter de nouvelles approches pour promouvoir une plus grande diversiteacute dans la production et la consommation alimentaires une meilleure hygiegravene et un mode de vie plus actif incluant une pratique physique reacuteguliegravere et un controcircle du poids (Soekirman 2011)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Seacuteneacutegal Systegraveme alimentaire de type 5 - Rural

Le Seacuteneacutegal est un pays agrave revenu intermeacutediaire de la tranche infeacuterieure situeacute sur la Cocircte Ouest de lrsquoAfrique Sa population est jeune sur ses 14 millions drsquohabitants 44 pour cent a moins de 15 ans (Banque mondiale 2014) Pregraves de 20 pour cent de la population est exposeacutee agrave lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire avec une grande dispariteacute entre les communauteacutes rurales (251 pour cent) et urbaines (122 pour cent) (Wuehler et al 2011) La deacutenutrition constitue le principal problegraveme de nutrition Par exemple la preacutevalence de lrsquoaneacutemie ferriprive est tregraves eacuteleveacutee et affecte 71 pour cent des enfants de moins de 5 ans 61 pour cent des femmes enceintes et 54 pour cent des femmes en acircge de procreacuteer (USAID 2014) Ceci a de lourdes conseacutequences en termes de santeacute et de deacuteveloppement pour ces groupes deacutemographiques

Le Seacuteneacutegal a fait de reacuteels progregraves contre la malnutrition au cours des vingt derniegraveres anneacutees notamment avec la reacuteduction du taux de retard de croissance chez les enfants de moins de 5 ans et une reacuteduction drsquoenviron 40 de la mortaliteacute infanto-juveacutenile au cours des 5 derniegraveres anneacutees uniquement (Wuehler et al 2011) Ces progregraves sont vraisemblablement attribuables aux mesures suivantes campagne agrave large eacutechelle de suppleacutementation en vitamine A mise en œuvre drsquoun programme national de nutrition extension des interventions pour la survie de lrsquoenfant (gracircce au projet BASICS Soutien de base agrave lrsquoinstitutionnalisation de la survie de lrsquoenfant 1994-2006) et ameacutelioration de la communication pour favoriser ldquoun changement de comportement harmoniseacuterdquo (Wuehler et al 2011)

Les avanceacutees en termes de croissance eacuteconomique et de bien-ecirctre geacuteneacuteral ont eacuteteacute plus modeacutereacutees Alors que la croissance moyenne des pays subsahariens au cours des derniegraveres anneacutees srsquoeacutetablit agrave pregraves de 6 le Seacuteneacutegal nrsquoa enregistreacute qursquoune croissance de 4 entre 2000 et 2010 et de 33 seulement depuis 2006 (USAID 2014) Par ailleurs lrsquoextension du secteur agricole ne repreacutesente qursquoune faible part de cette croissance eacuteconomique Mecircme si lrsquoagriculture emploie 68 de la population active du pays elle ne repreacutesente que 14 du PIB national (Wuhler et al 2011) Le deacuteveloppement agricole a eacuteteacute freineacute par une faible gouvernance un climat drsquoinvestissement peu favorable et lrsquointensification de la concurrence internationale Drsquoautres contraintes se greffent agrave cette situation peacutenuries eacutenergeacutetiques reacutepeacuteteacutees seacutecheresses et inondations autant de problegravemes qui rendent difficile lrsquoentreacutee dans le secteur agricole Le taux de pauvreteacute nrsquoa que faiblement baisseacute (de 483 en 2005 agrave 467 en 2011) avec une dispariteacute croissante entre les zones rurales (571) et la capitale urbaine Dakar (261) (USAID 2014)

Au Seacuteneacutegal le secteur agricole a un gros potentiel de deacuteveloppement et de geacuteneacuteration drsquoun stimulus eacuteconomique plus important pour le pays Selon Feed the Future le gouvernement seacuteneacutegalais a augmenteacute ses investissements dans lrsquoagriculture de plus de 10 par an (Feed the Future 2015) De plus les investissements financeacutes par Millenial Challenge Corporation (MCC) au nord-ouest du pays ougrave la culture de riz est preacutedominante devraient ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute de lrsquoirrigation de 7 800 hectares et la capaciteacute de production de 32 500 hectares et ces ameacuteliorations devraient beacuteneacuteficier agrave pregraves de 270 000 petits exploitants (MCC 2015) Gracircce agrave lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux via un port drsquoimportance majeure agrave lrsquoabondance des terres arables et agrave des entrepreneurs motiveacutes un essor eacuteconomique impulseacute par lrsquoagriculture semble tout agrave fait faisable La production horticole pour lrsquoexport tout comme pour le marcheacute inteacuterieur devrait ecirctre un secteur drsquoexpansion

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3 Investissements visant lrsquoameacutelioration de la nutrition dans diffeacuterents systegravemes alimentaires

Les objectifs des investissements du secteur public sont larges Ils incluent la reacuteduction de la pauvreteacute et de la faim la fourniture de biens publics qui complegravetent les investissements priveacutes et la creacuteation de beacuteneacutefices sociaux et environnementaux (FAO 2012) La nutrition est rarement un objectif premier explicite de lrsquoagriculture mais une attention croissante est accordeacutee agrave lrsquoimpact de lrsquoagriculture et des systegravemes de nutrition sur lrsquoobjectif drsquoameacutelioration de la nutrition notamment avec les investissements dits ldquosensibles agrave la nutritionrdquo Agrave chaque type de systegraveme alimentaire correspondent des opportuniteacutes drsquoinvestissement diffeacuterentes et des contraintes speacutecifiques associeacutees agrave lrsquoobjectif drsquoameacutelioration de la nutrition Les paragraphes suivants traitent des principales caracteacuteristiques des systegravemes alimentaires preacuteceacutedemment deacutefinis ainsi que des opportuniteacutes et contraintes correspondantes dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition Pour simplifier les choses les cinq types de systegravemes alimentaires preacuteceacutedemment deacutefinis seront regroupeacutes en trois cateacutegories IndustrielMixte En transition et EacutemergentRural

31 Systegravemes alimentaires de type industrielmixte (systegravemes 1 et 2)

Les systegravemes alimentaires industriels et mixtes sont caracteacuteriseacutes par des chaicircnes drsquoapprovisionnement et de valeur complexes et geacuteneacuteralement par des niveaux eacuteleveacutes de transformation des aliments13 Les puissants acteurs de la grande distribution et de la transformation des produits peuvent avoir une influence consideacuterable sur la valeur nutritionnelle des aliments produits (Gereffi et al 2009) Les chaicircnes drsquoapprovisionnement complexes peuvent favoriser la disponibiliteacute et lrsquoabordabiliteacute des produits alimentaires gracircce agrave lrsquoaugmentation de la productiviteacute et de lrsquoefficaciteacute de lrsquoapprovisionnement Neacuteanmoins ces avantages peuvent ecirctre contrebalanceacutes par des reacuteductions dans la varieacuteteacute des produits et par un plus grand accegraves aux produits transformeacutes (ex Gereffi et al 2009)

En fait les chaicircnes de valeur et drsquoapprovisionnement complexes et inteacutegreacutees verticalement peuvent finalement priver de choix les consommateurs (Banque mondiale 2008) La production des exploitations agricoles est souvent faccedilonneacutee par les besoins et les preacutefeacuterences des industriels de la transformation des grossistes et des transporteurs dont les activiteacutes sont elles-mecircmes faccedilonneacutees par les demandes des fabricants Ces derniers agrave leur tour reacutepondent aux besoins des principaux distributeurs bas coucircts longues dureacutees de conversation et qualiteacute uniforme Agrave aucun stade des chaicircnes drsquoapprovisionnement actuelles la nutrition nrsquoest une preacuteoccupation premiegravere Il est neacutecessaire drsquoameacuteliorer le secteur de la distribution de deacutetail pour maintenir une diversiteacute de points de vente pour les consommateurs Il est eacutegalement neacutecessaire drsquoameacuteliorer lrsquoaccegraves aux produits frais notamment dans les zones urbaines ougrave les effets coupleacutes des activiteacutes de la distribution de gros et des enseignes de la grande distribution limitent les options alimentaires pour les consommateurs les plus pauvres

Des solutions pourraient ecirctre trouveacutees en ne ciblant pas uniquement la production agricole de faccedilon isoleacutee mais en cherchant eacutegalement agrave changer la maniegravere dont les ingreacutedients de base sont substitueacutes transformeacutes distribueacutes et

13 Food systems that have undergone structural transformation have longer supply chains more highly processed foods and less diversity in primary production (see World Bank 2008 Nugent 2011 Reardon et al 2012 Hawkes et al 2012)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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commercialiseacutes (Hawkes 2012) En effet dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte parallegravelement agrave la sensibilisation du consommateur des mesures de reacuteglementation et drsquoincitation destineacutees agrave modeler lrsquooffre pourraient figurer parmi les actions les plus efficientes et efficaces pour ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels

Au sein des chaicircnes de valeur les approches ciblant les activiteacutes des gros acteurs de la transformation et de la distribution de deacutetail pourraient avoir un impact sensible sur les reacutesultats nutritionnels Il pourrait srsquoagir par exemple drsquoinciter les grandes entreprise agrave reformuler leurs produits en utilisant des ingreacutedients plus sains de creacuteer et drsquoappliquer des reacuteglementations imposant drsquoinformer le consommateur (ex lrsquoeacutetiquetage nutritionnel obligatoire peut pousser les industriels agrave reformuler drsquoeux-mecircmes leurs produits [Hawkes 2015]) Pour ameacuteliorer la santeacute nutritionnelle et environnementale des communauteacutes une solution consiste agrave promouvoir lrsquoapprovisionnement local en mettant les producteurs en relation avec les fournisseurs les plus proches comme les restaurateurs les marcheacutes et les institutions publiques

Mecircme si des solutions sont envisageables en aval la production agricole et les politiques qui lrsquoinfluencent restent des eacuteleacutements majeurs agrave consideacuterer pour ameacuteliorer la disponibiliteacute de produits sains dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte Or les programmes de subventionnement de lrsquoagriculture mis en place dans de nombreux systegravemes alimentaires de type industriel et certains systegravemes de type mixte constituent un obstacle majeur agrave la formulation et agrave la commercialisation drsquoaliments plus sains Dans les pays doteacutes de programmes de ce type les politiques alimentaires et agricoles ont eu un effet deacuteleacutetegravere agrave long terme lrsquoaide srsquoest concentreacutee autour de quelques produits (ceacutereacuteales produits laitiers beacutetail sucre) qui inondent aujourdrsquohui les chaicircnes drsquoapprovisionnement alimentaire (Anand et al 2015) Ce subventionnement de produits peu sains nrsquoest pas lrsquoapanage des pays riches Anderson et al (2013) ont montreacute comment les subventions agricoles dans certains pays en deacuteveloppement creacuteent des incitations preacutejudiciables si bien que les politiques des pouvoirs publics vont agrave lrsquoinverse de la creacuteation et du maintien de chaicircnes drsquoapprovisionnement alimentaire saines Mecircme si les subventions pourraient eacutegalement cibler des produits agricoles sains cette pratique est moins reacutepandue et de magnitude beaucoup plus limiteacutee Drsquoimportants efforts politiques et eacuteconomiques sont neacutecessaires pour repenser ces systegravemes de subventionnement agricole deacutesuets et preacutejudiciables et pour deacutefinir une voie vers une plus grande coheacuterence entre lrsquoagriculture et les objectifs de santeacute

Contraintes

bull Chaicircnes drsquoapprovisionnement longues et complexes modeleacutees par la puissante industrie agroalimentaire (ex gros producteurs gros industriels de la transformation alimentaire et gros distributeurs avec ces trois fonctions geacuteneacuteralement inteacutegreacutees verticalement au sein drsquoune mecircme multinationale)

bull Sensibilisation limiteacutee des consommateurs concernant les avantages en termes de santeacute des aliments nutritifs et concernant les vrais coucircts des aliments plus mauvais pour la santeacute

Investissements

bull Prioriteacute agrave donner agrave la qualiteacute et agrave la diversiteacute et non plus agrave un nombre limiteacute de ceacutereacuteales et de produits drsquoorigine animale

bull Fourniture drsquoaliments plus sains dans certains lieux speacutecifiques (ex eacutecoles hocircpitaux) et nouvelles regravegles en la matiegravere

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bull Raccourcissement des chaicircnes drsquoapprovisionnement (c-agrave-d promotion des chaicircnes drsquoapprovisionnement locales)

bull Promotion drsquoun choix plus eacuteclaireacute de la part des consommateurs gracircce agrave lrsquoeacutetiquetage nutritionnel au marketing social et agrave la sensibilisation en matiegravere de nutrition

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

bull Fiscaliteacute alimentaire coheacuterente avec les objectifs de santeacute programmes publics de subventions destineacutes aux tranches de revenus les plus bas pour favoriser la consommation drsquoaliments sains

bull Reformulation volontaire ou obligatoire des produits

32 Systegravemes alimentaires en transition (systegraveme 3)

Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires En transition (systegraveme 3) ont une meilleure productiviteacute agricole que les systegravemes alimentaires de type eacutemergent ou rural (systegravemes 4 et 5) et ils connaissent les mecircmes transformations structurelles que celles qui se sont deacutejagrave opeacutereacutees dans les systegravemes de type industriel ou mixte Agrave mesure qursquoaugmente lrsquourbanisation les produits alimentaires proviennent de plus en plus de chaicircnes drsquoapprovisionnement et chaicircnes de valeur complexes domineacutees par les gros acteurs de la grande distribution et de lrsquoindustrie de transformation alimentaire Mecircme si lrsquoaugmentation de la productiviteacute reste une prioriteacute dans ces pays les gouvernements devraient privileacutegier les investissements qui modegravelent le systegraveme alimentaire en pleine mutation et la maniegravere dont les produits alimentaires sont traiteacutes et transformeacutes aux eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte dans les chaicircnes de valeur

De nouvelles reacuteglementations et des partenariats avec le secteur priveacute peuvent inciter les acteurs eacutemergents de la distribution de deacutetail et de la transformation alimentaire agrave deacutevelopper des chaicircnes de valeur sensibles aux enjeux de nutrition Il srsquoagirait par exemple de creacuteer des mesures incitatives pour la production et la consommation drsquoaliments enrichis et denses sur le plan nutritionnel Pour peacuterenniser sur le long terme des chaicircnes de valeur axeacutees sur la nutrition plusieurs mesures sont possibles consolidation des organisations de producteurs aide aux technologies agrave petite eacutechelle et ameacutelioration des opeacuterations posteacuterieures agrave la reacutecolte par des investissements visant agrave ameacuteliorer le stockage et le transport

Contraintes

bull Chaicircnes drsquoapprovisionnement de plus en plus complexes limiteacutees par des lacunes technologiques aux eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte (ex chaicircnes du froid)

bull Augmentation de lrsquooffre et de la demande de produits transformeacutes

bull Sensibilisation limiteacutee des consommateurs concernant les avantages en termes de santeacute des aliments nutritifs et concernant les vrais coucircts des aliments plus mauvais pour la santeacute

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Investissements

bull Relier les petits exploitants agrave des chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes agrave forte valeur sous lrsquoimpulsion de lrsquoessor des grands centres urbains

bull Inteacutegrer les enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur en ameacuteliorant les opeacuterations posteacuterieures agrave la reacutecolte en appliquant des normes de seacutecuriteacute sanitaire et en incorporant des cultures plus nutritives (y compris des aliments enrichis)

bull Encourager la demande drsquoaliments nutritifs gracircce agrave la diffeacuterentiation des produits des emballages et des eacutetiquetages

bull Fournir des aliments plus sains dans certains lieux speacutecifiques (ex eacutecoles hocircpitaux) et eacutetablir de nouvelles regravegles en la matiegravere

bull Promouvoir un choix plus eacuteclaireacute de la part des consommateurs gracircce agrave lrsquoeacutetiquetage nutritionnel au marketing social et agrave la sensibilisation agrave la nutrition

bull Reacuteglementer normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

bull Lancer des campagnes dirigeacutees par les pouvoirs publics pour inciter agrave la reformulation volontaire des produits

bull Aider les petits exploitants agricoles agrave satisfaire les contraintes de production (ex organisation de producteurs respect des normes de qualiteacute et de seacutecuriteacute sanitaire)

33 Systegravemes alimentaires de type eacutemergent ou rural (systegravemes 4 et 5)

Dans de nombreuses reacutegions des pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type eacutemergent ou rural les marcheacutes peuvent ecirctre peu deacuteveloppeacutes et difficiles agrave atteindre ce qui pousse les meacutenages agrave ecirctre partiellement ou entiegraverement autosuffisants pour leur approvisionnement alimentaire (Muller 2009) Dans ce contexte les meacutenages deacutecident des aliments agrave produire en fonction de leurs besoins de consommation ce qui relie donc directement la production alimentaire aux objectifs nutritionnels des meacutenages Par conseacutequent les investissements ciblant la production des meacutenages peuvent ecirctre plus rentables dans les reacutegions ougrave les chaicircnes alimentaires sont les moins deacuteveloppeacutees

Le chemin entre une production destineacutee agrave sa propre consommation et une meilleure nutrition est illustreacute dans une eacutetude analysant les effets de posseacuteder une vache sur la consommation quotidienne de produits laitiers par les enfants et sur la reacuteduction des retards de croissance en Inde (Hoddinott et al 2013) Agrave ces deux eacutegards les auteurs ont observeacute des effets positifs du fait de posseacuteder une vache mais uniquement pour les meacutenages vivant dans des villages nrsquoayant pas accegraves aux marcheacutes Aucun effet positif nrsquoa eacuteteacute constateacute pour les meacutenages ayant accegraves aux marcheacutes Cela suggegravere que dans les zones beacuteneacuteficiant drsquoun accegraves limiteacute aux marcheacutes les interventions qui augmentent directement lrsquoaccegraves des meacutenages agrave des aliments denses sur le plan nutritionnel constituent des strateacutegies agricoles prometteuses

Dans un exemple comparable eacutegalement en Inde une initiative de production de produits laitiers par de petits exploitants a reacuteussi agrave tirer parti drsquoune approche de la chaicircne de valeur visant agrave ameacuteliorer et consolider les liens commerciaux existants Lrsquoinitiative a fonctionneacute agrave plusieurs niveaux de la chaicircne de valeur au niveau des exploitants agricoles (introduction de technologies ameacuteliorant la productiviteacute et creacuteation de coopeacuteratives) au niveau politique (faccedilonnement de lrsquoenvironnement politique) et au niveau commercial (ameacutelioration des eacutetapes drsquoapprovisionnement de transformation et de commercialisation du lait notamment en reliant les zones rurales et urbaines indiennes gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures) (Cunningham 2009) Lrsquoinitiative srsquoest eacutetendue jusqursquoagrave inteacutegrer 13 millions de membres et gracircce agrave des investissements cibleacutes lrsquoInde est passeacutee drsquoun statut de pays importateur de produits laitiers agrave celui de premier producteur de lait de chegravevre et de bufflonne et de sixiegraveme plus grand producteur de lait de vache agrave lrsquoeacutechelle internationale

Document de consultation

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Lorsqursquoil est possible pour les neacutegociants et les distributeurs de deacutetail drsquoatteindre les producteurs les interventions visant agrave ameacuteliorer les liens commerciaux peuvent srsquoaveacuterer plus efficaces compte tenu du manque de ressources Ce type drsquoapproches des chaicircnes de valeur peuvent ecirctre efficaces pour surmonter les contraintes lieacutees agrave lrsquooffre et agrave la demande de produits et aliments nutritifs Les services de vulgarisation agricole qursquoils soient publics ou priveacutes peuvent ecirctre extrecircmement utiles pour construire des liens commerciaux Hawkes et al (2011) proposent un cadre pour lrsquoutilisation de diffeacuterentes approches de la chaicircne de valeur dans des contextes caracteacuteriseacutes par une agriculture de subsistance Ces interventions sont meneacutees tout au long de la chaicircne drsquoapprovisionnement en commenccedilant par une aide cibleacutee aux producteurs pour finir au niveau de la commercialisation de la sensibilisation des consommateurs et de lrsquoeacuteducation agrave la nutrition

Outre des investissements visant agrave accroicirctre la diversiteacute de production des meacutenages et agrave ameacuteliorer les liens commerciaux les pays et reacutegions doteacutes de systegravemes alimentaires de type rural neacutecessitent des investissements publics dans les infrastructures Pregraves de soixante pour cent de la population rurale du Nigeacuteria doit parcourir plus de deux kilomegravetres pour atteindre la premiegravere route praticable en toute saison et 65 pour cent nrsquoa pas accegraves agrave lrsquoeacutelectriciteacute (Banque mondiale 2008) Malgreacute le caractegravere limiteacute des donneacutees visant agrave deacuteterminer si les investissements dans les infrastructures contribuent directement agrave obtenir des reacutesultats positifs en termes de nutrition et de santeacute (Headey 2012) il est possible de dire que les investissements dans les reacuteseaux routiers ruraux peuvent deacuteclencher des synergies positives avec drsquoautres secteurs et avoir des reacutepercussions sur les reacutesultats de santeacute et de nutrition Gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures les exploitants agricoles peuvent acceacuteder agrave drsquoautres marcheacutes et reacuteduire les pertes apregraves la reacutecolte ce qui permet aux populations rurales drsquoobtenir des revenus suppleacutementaires et une meilleure seacutecuriteacute alimentaire Les investissements dans les techniques drsquoirrigation et autres technologies ameacuteliorant la productiviteacute et les investissements dans les infrastructures peuvent eacutegalement entraicircner des beacuteneacutefices nutritionnels consideacuterables partout ougrave la productiviteacute agricole est faible et ougrave les meacutecanismes drsquoirrigation sont deacuteficients ou inexistants

Dans les pays ougrave preacutedomine une agriculture rurale la capaciteacute des gouvernements peut ecirctre insuffisante pour reacutealiser les interventions et les investissements reacutepertorieacutes ci-dessous Certaines de ces mesures peuvent ecirctre plus efficacement mises en œuvre par des approches deacutecentraliseacutees gracircce agrave des organisations non-gouvernementales (Headey 2012) ou agrave des partenariats public-priveacute (PPP) Un grand nombre de nouveaux PPP ont eacuteteacute constitueacutes au cours des derniegraveres anneacutees mais peu drsquoeacutetudes ont eacuteteacute meneacutees pour eacutevaluer leur impact sur les reacutesultats nutritionnels Seule veacuteritable exception le programme HarvestPlus Challenge qui promeut la biofortification des aliments de base et integravegre des objectifs de nutrition explicites (Meenakshi et al 2010 FAO 2012)

Enfin les socieacuteteacutes agroalimentaires transnationales investissent de plus en plus dans des filiales eacutetrangegraveres pour augmenter les ventes dans les pays en deacuteveloppement (Hawkes 2005) Par conseacutequent dans les pays correspondant aux systegravemes 4 et 5 il pourrait aussi ecirctre beacuteneacutefique drsquoencourager les investissements eacutetrangers directs (IED) sensibles agrave la nutrition parallegravelement agrave un encadrement reacuteglementaire de lrsquoindustrie agroalimentaire en matiegravere de santeacute et de seacutecuriteacute sanitaire par les pouvoirs publics

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Contraintes

bull Marcheacutes non deacuteveloppeacutes faibles liens commerciaux lacunes dans la chaicircne drsquoapprovisionnement dysfonctionnements des marcheacutes coucircts de transaction eacuteleveacutes

bull Faible productiviteacute agricole des petits exploitants familiaux souvent engageacutes dans une agriculture de subsistance

bull Accegraves limiteacute par les producteurs aux intrants et aux capitaux

bull Infrastructures souvent rudimentaires

bull Manque de diversiteacute dans la production peu drsquooptions denses sur le plan nutritionnel pour la consommation

Investissements

bull Augmentation des deacutepenses publiques en faveur drsquoune agriculture saine

bull Investissements dans les infrastructures (ex routes entre les exploitations agricoles et les marcheacutes irrigation et meilleur accegraves agrave lrsquoeau)

bull Augmentation de la demande drsquoaliments agrave forte valeur nutritionnelle et de leur accegraves

bull Reacutevision des droits de proprieacuteteacute fonciegravere

bull Interventions agricoles agrave la fois au niveau des producteurs et au niveau des meacutenages

bull Programmes deacutecentraliseacutes publicspriveacutes de vulgarisation agricole sensibles agrave la nutrition portant notamment sur la microfinance la technologie et autres outils et intrants (ex technologie mobile pour srsquoinformer des conditions des marcheacutes outils et technologies permettant drsquoeacuteconomiser du temps et de la main drsquoœuvre lutte contre les ravageurs ameacutelioration des varieacuteteacutes cultiveacutees)

bull Connexion entre les petits exploitants agricoles et les chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes gracircce agrave diverses approches de la chaicircne de valeur

bull Inteacutegration des enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur par lrsquoameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et des normes de seacutecuriteacute sanitaire et par la promotion des aliments nutritifs (y compris des aliments enrichis)

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

Document de consultation

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Application de la typologie des systegravemes alimentaires aux choix drsquoinvestissement

La typologie des systegravemes alimentaires permet de mieux cerner les diffeacuterents besoins et les diffeacuterentes opportuniteacutes drsquoinvestissement des pays qui mettent en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type rural dont la croissance eacuteconomique reste tregraves deacutependante agrave lrsquoagriculture sont confronteacutes agrave un dilemme speacutecifique lorsqursquoils tentent de satisfaire les besoins de consommation actuels de leur population tout en investissant pour le futur afin drsquoameacuteliorer agrave la fois leurs reacutesultats eacuteconomiques et les reacutesultats nutritionnels Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type industriel font face agrave une seacuterie de deacutefis totalement diffeacuterents dont la plupart ont trait agrave lrsquoapprovisionnement de produits frais locaux abordables en deacutepit drsquoune industrie agroalimentaire tregraves efficiente fortement meacutecaniseacutee et verticalement inteacutegreacutee qui privileacutegie les prix bas les longues dureacutees de conservation et une qualiteacute uniforme plutocirct que les enjeux nutritionnels Autant dans les systegravemes de type rural que dans ceux de type industriel un investissement preacutecautionneux dans lrsquoagriculture les systegravemes alimentaires et les institutions peuvent aujourdrsquohui preacuteparer les conditions qui permettront drsquoobtenir des systegravemes alimentaires plus sains demain

Le tableau 3 reacutepertorie plusieurs cateacutegories de politiques drsquoinvestissement dont la capaciteacute agrave ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels est prouveacutee par certaines donneacutees -soit par des investissements orienteacutes vers les producteurs soit par des investissements orienteacutes vers les consommateurs Les exploitants agricoles sont eacutegalement des consommateurs et dans de nombreux cas lrsquoaide agrave la production peut entraicircner une augmentation de la consommation des meacutenages agricoles Par conseacutequent certains investissements reacutepondent aux besoins des deux cocircteacutes du tableau ci-dessous Comme la qualiteacute des donneacutees probantes disponibles est variable et que pour la plupart des politiques drsquoinvestissement eacutevoqueacutees elles ne deacutemontrent pas explicitement un impact direct sur la nutrition lrsquoAnnexe A propose un examen partiel des donneacutees disponibles pour lrsquoutilisation de ces politiques dans lrsquooptique drsquoobtenir des systegravemes alimentaires sains Il convient de souligner que certaines de ces politiques sont particuliegraverement pertinentes dans des systegravemes alimentaires speacutecifiques Par exemple les activiteacutes de recherche et deacuteveloppement (RampD) portant sur la reformulation des produits sont particuliegraverement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type industrielmixte ougrave les consommateurs sont tregraves deacutependants agrave lrsquooffre de produits transformeacutes

Tableau 3 Cateacutegories drsquoinvestissement pour des systegravemes alimentaires sains

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Investissements affectant la nutrition cocircteacute Production Investissements affectant la nutrition cocircteacute Consommation

bull Contrats avec les producteurs coopeacuteratives et autres organisations collectives

bull Commercialisation par le biais des supermarcheacutes

bull Ameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et reacuteduction des pertes

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Infrastructures irrigation routes eacutelectriciteacute approvisionnement en eau

bull Reacuteforme des reacutegimes fonciers

bull Communication

bull Biofortification et enrichissement des aliments

bull Creacuteation de la demande pour des aliments produits localement et ameacutelioration de leur accegraves

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Drsquoapregraves lrsquoanalyse des donneacutees disponibles des eacuteleacutements suffisamment probants montrent que certaines interventions peuvent ameacuteliorer la nutrition la diversiteacute de la production et des aliments et les moyens de subsistance des exploitants agricoles (IFPRI 2014 Berti 2004 Malapit et al 2013 Behrman et al 2012) Cette analyse reacutevegravele eacutegalement que certains objectifs politiques (comme lrsquoaugmentation de lrsquoattention porteacutee agrave la nutrition dans les dispositifs de protection sociale et lrsquoameacutelioration de lrsquoaccegraves agrave des aliments nutritifs au niveau des meacutenages ou au niveau institutionnel) sont beacuteneacutefiques dans tous les contextes quel que soit le type de systegraveme alimentaire Les actions meneacutees pour atteindre ces objectifs ameacuteliorent vraisemblablement de faccedilon directe les choix des consommateurs et lrsquoaccegraves agrave des aliments sains et leur efficaciteacute est solidement attesteacutee (ex les initiatives ldquoOportunidadesrdquo au Mexique et ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo dans lrsquoIowa aux Eacutetats-Unis)

Neacuteanmoins la typologie des systegravemes alimentaires reacutevegravele eacutegalement que les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements reacutepondent agrave des besoins distincts en termes de nutrition si bien que les prioriteacutes agrave recommander varient en fonction des pays Il nrsquoest certainement pas surprenant que parmi les investissements les plus cruellement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent (systegravemes alimentaires 4 et 5) figurent les investissements dans les infrastructures utiliseacutees pour la production et pour les activiteacutes apregraves reacutecolte qui sont coucircteuses et neacutecessitent un effort drsquoinvestissement prolongeacute dans le temps Mais dans ces contextes des investissements moins lourds en faveur des jardins potagers et de lrsquoeacutelevage de beacutetail au niveau des meacutenages sont eacutegalement rentables

Document de consultation

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Des changements institutionnels sont neacutecessaires dans tous les types de systegravemes alimentaires mecircme srsquoils ne doivent pas forceacutement prendre la mecircme forme Dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent les organisations non-gouvernementales (ONG) jouent un rocircle deacuteterminant lorsque la capaciteacute des pouvoirs publics est faible Cela implique que les investissements destineacutes agrave consolider et agrave utiliser les ONG pour ameacuteliorer la sensibilisation des meacutenages leur capaciteacute agrave produire des aliments nutritifs et leur accegraves agrave des aliments nutritifs pourraient efficacement ouvrir la voie vers une meilleure nutrition Dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires en transition (systegravemes alimentaires de type 3) des reacuteformes institutionnelles visant agrave renforcer la capaciteacute des organisations de producteurs agrave neacutegocier avec la grande distribution et agrave augmenter la valeur ajouteacutee des produits sont des investissements pertinents Enfin dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte des mesures leacutegislatives et reacuteglementaires pourraient ecirctre neacutecessaires pour permettre aux institutions publiques (cantines scolaires hocircpitaux etc) de srsquoapprovisionner aupregraves drsquoexploitants agricoles locaux ameacuteliorant ainsi la fraicirccheur et la diversiteacute des aliments proposeacutes aux usagers

Lrsquoanalyse proposeacutee ici comporte des limites importantes Premiegraverement -et avant tout- pratiquement aucune donneacutee financiegravere ou eacuteconomique nrsquoest disponible sur la plupart des investissements deacutecrits ci-dessus agrave quelques exceptions pregraves et particuliegraverement concernant les investissements infrastructurels (FAO 2012 Hoddinott et al 2013) Lrsquoabsence drsquoinformations financiegraveres limite consideacuterablement la possibiliteacute de comparer les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements et de deacuteterminer un taux de rentabiliteacute financiegravere indicatif ou mecircme un rapport coucirct-efficaciteacute Il est donc impossible drsquoaffirmer avec certitude que lrsquoune quelconque de ces strateacutegies (pas mecircme celles pour lesquelles il existe des preuves fiables attestant de reacutesultats positifs) constitue un ldquobonrdquo investissement au sens classique de ce terme Il nrsquoy a rien de fondamentalement aberrant agrave cela eacutetant donneacute que les investissements du secteur public nrsquoont geacuteneacuteralement pas agrave deacutemontrer le mecircme type de rentabiliteacute financiegravere qursquoexige le secteur priveacute Neacuteanmoins il serait preacutefeacuterable de pouvoir calculer les taux de rentabiliteacute dans le but de comparer et eacuteventuellement de classer les diffeacuterents investissements envisageables eacutetant donneacute que les ressources publiques disponibles pour investir dans la nutrition sont limiteacutees et que ces mesures font partie des critegraveres preacutevisionnels consideacutereacutes par les banques de deacuteveloppement dans leur deacutecision concernant les precircts attribueacutes au secteur public Par ailleurs comme cela a eacuteteacute le cas avec les investissements expresseacutement axeacutes sur la nutrition eacutetudieacutes dans les seacuteries 2008 et 2013 de The Lancet sur la nutrition maternelle et infantile (Bhutta et al 2008 amp 2013) des eacutevaluations coucircts-beacuteneacutefices approuveacutees par des universitaires pourraient catalyser et harmoniser les investissements des donateurs en creacuteant un consensus sur les investissements agrave privileacutegier

Deuxiegravemement ce document propose une eacutevaluation qualitative des donneacutees de recherche concernant les investissements speacutecifiquement axeacutes sur lrsquoagriculture sur la nutrition et autres types drsquoinvestissements dans une optique drsquoameacutelioration des reacutesultats des systegravemes alimentaires (Annexe A) Cet examen partiel montre que plusieurs approches drsquoinvestissement sont plus pertinentes dans certains types de systegravemes alimentaires que dans drsquoautres Neacuteanmoins cet examen des donneacutees disponibles se fonde sur les reacutesultats drsquoun nombre limiteacute drsquoeacutetudes heacuteteacuterogegravenes reacutealiseacutees dans un nombre limiteacute de contextes

Enfin le fruit de ce travail reacutevegravele une certaine ambiguumliteacute dans la Recommandation 17 du Cadre drsquoaction invitant agrave utiliser des ldquopolitiques drsquoinvestissementrdquo pour accomplir des politiques drsquoalimentation et de nutrition En effet comme cela a eacuteteacute indiqueacute preacuteceacutedemment le terme investissement est geacuteneacuteralement employeacute pour deacutesigner les deacutepenses visant agrave accroicirctre les beacuteneacutefices agrave lrsquoavenir Un grand nombre drsquointerventions et de politiques de ce type ont eacuteteacute eacutevoqueacutees lors de la CIN2 et en drsquoautres occasions par les responsables officiels et les organisations de deacutefense de la santeacute et de la nutrition et elles ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport Neacuteanmoins drsquoautres interventions visant agrave ameacuteliorer les reacutesultats sanitaires et nutritionnels sont deacutesigneacutees de faccedilon plus juste par drsquoautres termes Il srsquoagit des mesures de consommation (inteacutegration drsquoaliments plus sains dans les menus des cantines scolaires) des mesures reacuteglementaires (taxation des boissons et aliments mauvais pour la santeacute) ou des mesures de transferts (utilisation de dispositifs de protection sociale pour encourager les habitudes alimentaires saines) Comme ces interventions offrent des avantages deacutemontreacutes en matiegravere de santeacute et de nutrition elles sont essentielles dans la mise en œuvre du CdA CIN2 Les plus favorables ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport mecircme si elles ne sont pas senseacutees deacutegager un rendement futur

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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5 Conclusions et recommandations

Ce rapport analyse les donneacutees actuellement disponibles sur les investissements en faveur de systegravemes alimentaires sains dans la ligneacutee du Cadre drsquoaction de la CIN2 Recommandation 17 Ce rapport emploie une typologie des systegravemes alimentaires extraite du Rapport sur la nutrition mondiale de 2015 qui permet de diffeacuterencier les pays en fonction des caracteacuteristiques de leur systegraveme alimentaire Il en ressort qursquoil existe de consideacuterables diffeacuterences entre les systegravemes alimentaires si bien que les pays doivent proceacuteder agrave des investissements diffeacuterents pour reacutepondre agrave leurs besoins speacutecifiques en termes drsquoalimentation et de nutrition Il apparaicirct eacutegalement que de nombreux types drsquoinvestissements et drsquoinvestisseurs peuvent ecirctre impliqueacutes dans lrsquoobjectif drsquoameacutelioration des reacutesultats sanitaires et nutritionnels des systegravemes alimentaires le secteur public le secteur priveacute et les meacutenages

Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo sont drsquoapregraves cette typologie essentiellement des pays agrave faible revenu La deacutenutrition reste un problegraveme majeur dans ces pays mecircme si certains sont eacutegalement confronteacutes agrave une preacutevalence croissante du surpoids et de lrsquoobeacutesiteacute qui traduisent un changement rapide dans les systegravemes alimentaires et les conditions de nutrition Ces pays peuvent tirer profit drsquoun large eacuteventail drsquoinvestissements notamment ceux ciblant lrsquoameacutelioration des infrastructures et de la productiviteacute agricole mais aussi de strateacutegies visant agrave offrir des choix alimentaires plus diversifieacutes agrave leur population au moyen des chaicircnes de valeur alimentaires ou de la production des meacutenages Nombre de ces investissements ameacutelioreront agrave lrsquoavenir les rentabiliteacutes eacuteconomiques et agricoles Leur coucirct est geacuteneacuteralement tregraves lourd par rapport au niveau de revenu des pays concerneacutes (mais cela est aussi le cas pour certains des investissements neacutecessaires dans les pays plus deacuteveloppeacutes)

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En revanche dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoen transitionrdquo les reacutegimes alimentaires sont deacutejagrave plus varieacutes avec un apport raisonnable de produits frais et de proteacuteines La consommation de produits emballeacutes y augmente et quelques problegravemes de deacutenutrition persistent (retards de croissance essentiellement) Dans ces pays les investissements devraient prioritairement cibler les chaicircnes de valeur pour les aliments secondaires en renforccedilant notamment la technologie de la chaicircne du froid et en reacuteglant drsquoautres problegravemes au niveau des eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte ce qui permettrait drsquoameacuteliorer la productiviteacute geacuteneacuterale du secteur tout en ameacuteliorant lrsquoaccegraves aux aliments sains et la sensibilisation cocircteacute consommateurs Certains de ces investissements peuvent ecirctre coucircteux mais en moyenne ils le sont moins que les investissements infrastructurels si urgemment neacutecessaires dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo Pour reacutesumer les systegravemes alimentaires laquo en transition raquo offrent geacuteneacuteralement une diversiteacute correcte et une bonne disponibiliteacute des aliments mais ils peuvent ameacuteliorer leurs beacuteneacutefices eacuteconomiques et sanitaires en reacutealisant les bons investissements

Pour les systegravemes de type ldquoindustrielrdquo ou ldquomixterdquo les choix drsquoinvestissement devraient avant tout viser une meilleure coheacuterence des politiques publiques avec les objectifs de santeacute et de nutrition en soutenant notamment la production speacutecialiseacutee et de produits frais plutocirct que la culture de quelques varieacuteteacutes de ceacutereacuteales Il y est neacutecessaire drsquoopeacuterer des changements dans les politiques et la gouvernance dans lrsquooptique de favoriser les comportements de consommation sains et de limiter certaines pratiques et dominations industrielles Ces changements sont peu coucircteux en termes financiers mais ils sont politiquement difficiles

Les pays qui souhaitent mettre en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 disposent drsquoune grande varieacuteteacute drsquooptions drsquoinvestissements en faveur de systegravemes alimentaires plus sains Ces options vont depuis les ameacuteliorations agrave grande eacutechelle des infrastructures jusqursquoagrave des soutiens techniques et des aides agrave la commercialisation de plus petite eacutechelle en passant par des mesures drsquoincitation et de sensibilisation des consommateurs Certaines neacutecessitent de lourdes deacutepenses financiegraveres qui seront rentabiliseacutees au bout de plusieurs anneacutees par lrsquoobtention drsquoune agriculture plus productive et plus sensible aux enjeux nutritionnels tandis que drsquoautres nrsquoimpliquent pas reacuteellement de deacutepenses financiegraveres mais uniquement des mesures de reacuteglementation

Il existe encore de profondes lacunes en termes de donneacutees disponibles pour les pays et les investisseurs concernant les options drsquoinvestissement approprieacutees et celles agrave privileacutegier en fonction du type de systegraveme alimentaire et du contexte de nutrition Il faut espeacuterer que les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres coopeacutereront avec les acteurs de la nutrition pour fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees sur les interventions les plus prometteuses eacutevoqueacutees dans ce rapport de maniegravere agrave ce que les pays quel que soit le type de leur systegraveme alimentaire puissent faire des choix eacuteclaireacutes entre les diverses options drsquoinvestissement

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Annexe

Examen des donneacutees disponibles sur la creacuteation de systegravemes alimentaires sains au moyen drsquoinvestissements sensibles agrave la nutrition Interventions agricoles en faveur drsquoune meilleure nutrition

En deacutepit de donneacutees extrecircmement limiteacutees et disparates il semble que les strateacutegies agricoles soient prometteuses pour ameacuteliorer lrsquoeacutetat nutritionnel Encore moins drsquoeacuteleacutements probants sont disponibles sur les strateacutegies ciblant les systegravemes alimentaires dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition en fait il nrsquoexiste aucune litteacuterature sur ce sujet en dehors de celle traitant des politiques agricoles et de quelques politiques axeacutees sur la population et affectant lrsquoindustrie Lrsquoexamen bref et partiel proposeacute dans ce chapitre se concentre sur lrsquoagriculture un thegraveme sur lequel plusieurs contributions cleacutes sont disponibles Certaines des cateacutegories drsquoinvestissement eacutevoqueacutees ci-dessous affectent la nutrition par le biais de la production de la consommation ou par drsquoautres types de canaux

Lrsquoagriculture peut influer sur la nutrition par diffeacuterentes voies dont quatre sont identifieacutees dans la litteacuterature comme constituant des facteurs cleacutes (Ruel amp Alderman 2013) (i) prix des aliments (ii) revenus issus de lrsquoagriculture (iii) consommation de sa propre production due agrave des imperfections du marcheacute et (iv) facteurs lieacutes au sexe Si au niveau des meacutenages lrsquoagriculture a des effets sur la nutrition ces effets sont tregraves vraisemblablement lieacutes agrave un ou plusieurs de ces facteurs Lrsquoexamen de 23 eacutetudes sur cinq types drsquointerventions (biofortification jardins potagers deacuteveloppement de la production laitiegravere pecircche et eacutelevage de beacutetail) reacutevegravele une augmentation de la production et de la consommation par les meacutenages des produits alimentaires cibleacutes par ces interventions Les donneacutees disponibles sont mitigeacutees quant aux effets des interventions agricoles sur drsquoautres aspects notamment sur les apports en micronutriments et lrsquoeacutetat nutritionnel ou sur les revenus Les auteurs attribuent ceci aux insuffisances des eacutetudes en termes de puissance statistique et de collecte des donneacutees plutocirct qursquoagrave un veacuteritable manque drsquoefficaciteacute des programmes (Masset et al 2011)

Un examen anteacuterieur de 30 eacutetudes sur des interventions agricoles (comprenant des interventions en faveur des jardins potagers des interventions en faveur de lrsquoeacutelevage de beacutetail des interventions combineacutees favorisant agrave la fois le jardinage potager et lrsquoeacutelevage et des programmes drsquoirrigation) a reacuteveacuteleacute que la plupart de ces interventions avaient augmenteacute la production alimentaire et que sur ces 30 eacutetudes 19 avaient ameacutelioreacute la nutrition au niveau des meacutenages Sur ces 19 interventions ayant ameacutelioreacute la nutrition 14 avaient investi dans diffeacuterents types de capital (humain financier physique et social) (Berti 2004) Ces deux examens soulignent que le manque de rigueur et lrsquoextrecircme heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des meacutethodes entre les eacutetudes limitent la capaciteacute drsquoanalyse et de geacuteneacuteralisation des reacutesultats (Berti 2004 Masset et al 2011) Cet eacutecueil a eacutegalement eacuteteacute identifieacute dans un autre examen de 27 projets agricoles qui a conclu que les donneacutees probantes attestant drsquoun impact des strateacutegies de production agricole sur lrsquoameacutelioration de la nutrition des femmes et des enfants restaient limiteacutees en grande partie agrave cause des limitations meacutethodologiques des eacutetudes examineacutees par les auteurs (Girard et al 2012)

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Selon Girard et al (2012) les strateacutegies agricoles ont invariablement et sensiblement ameacutelioreacute les reacutegimes alimentaires et les apports en vitamine A des femmes et des enfants mecircme si cela ne srsquoest pas traduit par des effets positifs sur le statut en vitamine A lrsquoaneacutemie ou la morbiditeacute Plusieurs des eacutetudes qursquoils ont examineacutees ont eu des effets significatifs sur les problegravemes de retard de croissance et drsquoeacutemaciation contrairement agrave ce qui est dit dans le reacutesumeacute des auteurs

Contrats de production et organisations de producteurs

Des contrats de production entre des agriculteurs et le secteur priveacute ont permis aux agriculteurs drsquoacceacuteder aux intrants aux creacutedits et aux services de vulgarisation neacutecessaires (Banque mondiale 2008 Asian Development Bank 2012) En outre gracircce agrave ce type de contrats des petits exploitants agricoles ont pu beacuteneacuteficier de prix et de marcheacutes assureacutes et les entreprises ont partageacute les risques de production et de commercialisation avec les producteurs Neacuteanmoins pour que les petits exploitants puissent tirer profit de lrsquoagriculture contractuelle les conditions preacutealables requises sont nombreuses Ils doivent pouvoir acceacuteder aux routes et aux services drsquoinformation et ils peuvent avoir besoin de se regrouper en organisations eacutetant donneacute que les fournisseurs et les grossistes preacutefegraverent geacuteneacuteralement passer contrat avec des organisations de producteurs qui peuvent contribuer agrave garantir la qualiteacute et la livraison des produits en temps voulu (Taren amp Alaofegrave 2013)

Canaux de la grande distribution

Les pays en deacuteveloppement ont connu un rapide deacuteveloppement des supermarcheacutes suite agrave des transformations du cocircteacute de lrsquooffre et de la demande Les supermarcheacutes peuvent ecirctre deacutetenus par des enseignes locales ou internationales Ils offrent geacuteneacuteralement un large choix drsquoaliments et de produits divers dans un mecircme lieu Par inteacutegration verticale et horizontale (Reardon et al 2012) ils sont souvent deacutetenus par les mecircmes groupes dans lesquels sont concentreacutees les activiteacutes de distribution et drsquoautres fonctions du systegraveme alimentaire Malgreacute les risques inheacuterents agrave ce mode de fonctionnement des eacutetudes ont essentiellement reacuteveacuteleacute des impacts positifs des nouveaux canaux de la grande distribution sur la productiviteacute agricole les prix de vente et les revenus Selon Chege et al (2015) au Kenya les agriculteurs intervenant dans les canaux de la grande distribution ont des revenus plus eacuteleveacutes et produisent plus de fruits et de leacutegumes Les auteurs montrent que ces deux facteurs (revenus et choix de la production veacutegeacutetale) ont eu des effets positifs sur la nutrition les meacutenages agricoles qui approvisionnent les supermarcheacutes consomment pregraves de 15 agrave 20 plus de calories de fer et de zinc et 30 plus de vitamines A Agrave noter neacuteanmoins que la commercialisation favorise la speacutecialisation ce qui reacuteduit la diversiteacute de la production des agriculteurs consideacutereacutes individuellement

Gestion des activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte et reacuteduction des pertes

Les projets de deacuteveloppement des marcheacutes ou de la chaicircne de valeur agricole peuvent eacutegalement ameacuteliorer les activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte avec des effets positifs sur lrsquoeacutetat nutritionnel En effet en ameacuteliorant les techniques de manutention de stockage et de conservation lrsquooptimisation des activiteacutes apregraves reacutecolte entraicircne un lissage de la consommation et augmente la disponibiliteacute tout au long de lrsquoanneacutee drsquoaliments frais et nutritifs Plus particuliegraverement des meacutethodes de conservation preacutecautionneuses permettent de preacuteserver les teneurs en nutriments et de reacuteduire lrsquoutilisation de sucre de sel et drsquoautres ingreacutedients ajouteacutes De plus lrsquoameacutelioration des activiteacutes apregraves reacutecolte augmente la qualiteacute et la quantiteacute des reacutecoltes ce qui se traduit par une augmentation des revenus (Copenhagen Consensus Center 2015)

Creacuteation de la demande pour des aliments cultiveacutes localement et ameacutelioration de leur accegraves

Un programme meneacute aux Eacutetats-Unis dans lrsquoIowa a permis de consideacuterablement augmenter les ventes des productions agricoles locales aux restaurants coopeacuteratives et autres institutions (Ranum amp Wiemerslage 2011) Les producteurs locaux ont ainsi eacuteteacute mis en relation avec des marcheacutes jusqursquoalors inexploiteacutes (ex cantines scolaires) avec une coordination des niveaux de prix et en ciblant avant tout les produits de deuxiegraveme cateacutegorie De plus les producteurs ont beacuteneacuteficieacute de formations et de subventions pour les aider agrave financer des serres agrave diversifier leur production et agrave ameacuteliorer leurs

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eacutequipements de stockage Ce programme associeacute agrave la marque commerciale preacuteexistante ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo (achetez frais achetez local) ciblait les consommateurs par des activiteacutes de sensibilisation et drsquoeacuteducation inteacutegrant des deacutegustations de produits et des rencontres autour du projet de rapprochement des agriculteurs locaux et des eacutetablissements scolaires Ce programme a permis de piloter six projets au sein drsquoeacutetablissements scolaires dans lesquels lrsquoeacuteducation agrave la nutrition a eacuteteacute inteacutegreacutee aux programmes peacutedagogiques dont les enseignants ont reccedilu une formation et ougrave des reacuteseaux de distribution ont eacuteteacute creacuteeacutes pour inteacutegrer des produits locaux dans les menus des cantines scolaires Enfin le programme a ducirc faire du lobbyisme pour obtenir des changements dans la politique de lrsquoEacutetat afin de permettre aux institutions publiques de srsquoapprovisionner localement Conseacutecutivement agrave ce programme les agriculteurs ont constateacute une ameacutelioration qualitative et quantitative de leur production et les achats drsquoaliments locaux par les restaurants les coopeacuteratives alimentaires et les institutions locales ont augmenteacute de plus drsquoun demi-million drsquoUSD

Jardins potagers

Les impacts positifs des interventions en faveur des jardins potagers sur lrsquoeacutetat nutritionnel les revenus et les habitudes alimentaires sont aujourdrsquohui bien documenteacutes (Taren amp Alaofegrave 2013) Mecircme si certaines interventions ciblent prioritairement la production de leacutegumineuses et de tubercules les productions de fruits de leacutegumes drsquoherbes culinaires et de condiments restent les plus courantes (Taren amp Alaofegrave 2013) Par exemple au Neacutepal une intervention meneacutee en faveur des jardins potagers des meacutenages en association avec une campagne de sensibilisation agrave la nutrition a permis drsquoaugmenter les connaissances sur la nutrition des participants ainsi que la diversiteacute de leur reacutegime alimentaire Les participants ont eacutegalement eu davantage tendance agrave donner des aliments compleacutementaires aux nourrissons et agrave correctement conserver leurs aliments (Jones et al 2005)

Un examen de ces interventions agricoles a reacuteveacuteleacute que sur les neuf interventions en faveur des jardins potagers eacutetudieacutees toutes ont eu des effets positifs -modeacutereacutes agrave eacuteleveacutes- sur les reacutegimes alimentaires Sur les trois interventions pour lesquelles des donneacutees anthropomeacutetriques ont eacuteteacute releveacutees toutes ont permis de reacuteduire les problegravemes drsquoinsuffisance pondeacuterale drsquoeacutemaciation et de retard de croissance chez les enfants Les interventions en faveur des jardins potagers soutiennent favorablement la comparaison avec les autres types drsquointerventions examineacutees mais les auteurs font remarquer que la plupart de ces actions en faveur des jardins potagers inteacutegraient un objectif de nutrition explicite et un investissement en capital humain ce qui nrsquoest pas le cas avec la plupart des autres types drsquointerventions Par conseacutequent il est difficile de comparer les interventions en faveur des jardins potagers avec les autres types drsquointerventions et drsquoisoler les raisons qui expliquent leur succegraves Cela montre neacuteanmoins que les interventions inteacutegrant des investissements diversifieacutes dans diffeacuterents types de capital (comme lrsquoeacuteducation nutritionnelle et la prise en compte de lrsquoeacutegaliteacute entre les sexes) reacuteussissent mieux que celles qui ne le font pas (Berti 2004)

Diversiteacute des cultures

Dans un examen des strateacutegies agricoles visant agrave ameacuteliorer la nutrition Carletto et al (2015) se sont pencheacutes sur trois eacutetudes analysant les liens entre la diversiteacute des cultures et la nutrition Au Neacutepal des donneacutees probantes issues drsquoun programme de nutrition multisectoriel reacutevegravelent que la diversiteacute du reacutegime alimentaire des megraveres et des enfants ainsi que le rapport poidsacircge des enfants sont eacutetroitement lieacutes agrave la diversiteacute de la production14 au niveau du meacutenage (Malapit et al 2013) Il est inteacuteressant de remarquer que cette eacutetude a deacutetermineacute que lrsquoautonomisation des femmes limite les effets neacutegatifs drsquoune production peu diversifieacutee sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des megraveres et des enfants et sur le rapport tailleacircge des enfants Agrave partir de donneacutees de panels une analyse eacuteconomeacutetrique a estimeacute qursquoau Nigeacuteria une augmentation de 10 de la diversiteacute des varieacuteteacutes cultiveacutees entraicircne une augmentation de 24 de la diversiteacute des reacutegimes alimentaires (Dillon et al 2014) En Zambie la diversiteacute de la production (mesureacutee par le nombre total de cultures diffeacuterentes et de groupes alimentaires produits) ainsi que les activiteacutes ciblant les meacutenages

14 En utilisant un indice de la diversiteacute de la production fondeacute sur neuf items alimentaires Groupes drsquoaliments inclus feacuteculents haricots leacutegumineuses et noix leacutegumes-feuilles vert fonceacute tubercules leacutegumes et fruits riches en vitamine A autres fruits et leacutegumes lait et produits laitiers œufs poisson et viande

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pratiquant une agriculture de subsistance (ex eacutelevage de beacutetail production de fruits et de leacutegumes cultures de plein champ) ont eacuteteacute positivement associeacutees au rapport taillepoids des enfants et inversement associeacutees aux retards de croissance des enfants de plus de 24 mois (Kumar et al 2015) Cela signifie que la diversiteacute de la production au niveau des meacutenages peut avoir des effets positifs sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires et sur les reacutesultats anthropomeacutetriques pour les enfants et les megraveres

Eacutelevage de beacutetail

Les interventions au niveau des meacutenages ciblant lrsquoeacutelevage de beacutetail et lrsquoaquaculture se sont majoritairement focaliseacutees sur la geacuteneacuteration de revenus plutocirct que sur la consommation Mecircme srsquoil y a peu drsquoeacuteleacutements probants disponibles quant agrave lrsquoimpact de ce type drsquoinvestissements sur la nutrition et les reacutegimes alimentaires les aliments drsquoorigine animale sont denses sur le plan nutritionnel et certaines donneacutees montrent des impacts positifs sur les reacutesultats nutritionnels Lrsquoexamen de huit eacutetudes analysant les liens entre la production agricole (production de cultures et eacutelevage de beacutetail) la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des meacutenages et les reacutesultats nutritionnels chez lrsquoenfant conclut que lrsquoeacutelevage de beacutetail est associeacute agrave des reacutesultats positifs en termes de nutrition (Carletto et al 2015)

Produits laitiers volaille et produits de lrsquoaquaculture

Plusieurs eacutetudes ont montreacute que les interventions ciblant la production laitiegravere peuvent augmenter la consommation de produits laitiers et lrsquoapport geacuteneacuteral en nutriments et reacuteduire la preacutevalence des problegravemes de retard de croissance drsquoeacutemaciation et drsquoinsuffisance pondeacuterale (Taren amp Alaofegrave 2013) Le projet baptiseacute ldquoMilk Mattersrdquo (le lait crsquoest important)(reacutefeacuterence) a compareacute deux groupes de participants agrave un groupe teacutemoin Dans le premier groupe les participants ont reccedilu des animaux laitiers (une vache ou quatre chegravevres) et du fourrage Lrsquoautre groupe a eacutegalement eu du fourrage et des animaux laitiers mais ces derniers ont eacuteteacute preacutealablement vaccineacutes et vermifugeacutes Ces interventions ont eacuteteacute reacutealiseacutees dans la reacutegion somali drsquoEacutethiopie ougrave entre 20 et 50 des besoins eacutenergeacutetiques des eacuteleveurs pastoraux proviennent de la consommation de produits laitiers et de produits drsquoorigine animale Dans cette reacutegion les seacutecheresses annuelles aggravent la malnutrition agrave cause notamment drsquoune reacuteduction de la production laitiegravere pendant la saison segraveche La comparaison avec le groupe teacutemoin a reacuteveacuteleacute que les interventions Milk Matters ont permis drsquoaugmenter la consommation de produits laitiers et de stabiliser lrsquoeacutetat nutritionnel des enfants des eacuteleveurs pastoraux en peacuteriode de soudure Par ailleurs il a eacuteteacute estimeacute que ces interventions ont eacuteteacute extrecircmement rentables leur coucirct eacutevalueacute repreacutesente entre 45 et 75 du coucirct des programmes drsquoalimentation theacuterapeutique meneacutes dans le cadre de la prise en charge communautaire de la malnutrition aigueuml Enfin les femmes ont pu deacutegager plus de temps libre ce qui peut avoir des effets positifs sur les pratiques drsquoalimentation des enfants (Sadler et al 2012)

Reacutegimes fonciers

Drsquoapregraves lrsquoexamen de vingt eacutetudes (Lawry et al 2014) les interventions visant agrave formaliser les droits fonciers (comme lrsquoacquisition en libre proprieacuteteacute lrsquoenregistrement des droits par redistribution des terres et la reacutegularisation officielle des droits fonciers coutumiers) sont associeacutes agrave des gains en termes de productiviteacute et de bien-ecirctre social La reconnaissance de jure des droits fonciers permet drsquoaugmenter la valeur moneacutetaire de la productiviteacute des terres de 40 en moyenne mecircme si lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des donneacutees limite la capaciteacute agrave tirer des conclusions formelles Le bien-ecirctre social des beacuteneacuteficiaires (mesureacute par leur consommation ou leurs revenus) a augmenteacute de 15 pour cent en moyenne Les auteurs font eacutegalement remarquer que la qualiteacute des donneacutees disponibles ne permet pas drsquoavoir une assise suffisamment solide pour geacuteneacuteraliser ces reacutesultats et que les mesures qualitatives ne tiennent pas compte des conseacutequences sociales des politiques fonciegraveres telles que le deacuteplacement ou lrsquoeacutegaliteacute hommes-femmes Les beacuteneacutefices ont eacuteteacute largement plus importants en Asie et en Ameacuterique latine qursquoen Afrique et ont eacuteteacute variables en fonction du niveau de revenu les effets moindres constateacutes en Afrique subsaharienne peuvent srsquoexpliquer par un reacutegime foncier coutumier deacutejagrave largement eacutetabli et eacutetendu Mecircme srsquoil semble que la reconnaissance des droits fonciers contribue au bien-ecirctre social ces effets sont extrecircmement variables et speacutecifiques au contexte (Lawry et al 2014)

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Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire conditionnel (TMC)

Les donneacutees disponibles en la matiegravere suggegraverent que les programmes de TMC ont des impacts significatifs sur lrsquoanthropomeacutetrie des enfants et certaines eacutetudes montrent des effets chez les plus jeunes enfants qui beacuteneacuteficient plus longtemps de la protection sociale (Ruel et Alderman 2013) En outre ces programmes ont des effets positifs sur drsquoautres facteurs qui se reacutepercutent sur lrsquoeacutetat nutritionnel notamment lrsquoaugmentation des deacutepenses des meacutenages la seacutecuriteacute alimentaire et lrsquoameacutelioration des reacutegimes alimentaires (Leroy et al 2009) La protection sociale a joueacute un rocircle important pour reacuteduire la deacutenutrition en Colombie le seul pays actuellement en passe drsquoatteindre les quatre objectifs de lrsquoAssembleacutee mondiale de la Santeacute (IFPRI 2014a) De plus le fait de rendre la protection sociale plus sensible aux enjeux de nutrition est une strateacutegie prometteuse eacutetant donneacute que les deacutepenses publiques engageacutees dans la protection sociale progressent dans le monde entier (IFPRI 2014a)

Partenariats public-priveacute

Dans nrsquoimporte quel pays consideacutereacute la consommation alimentaire est deacutetermineacutee par les secteurs de la production de la transformation alimentaire de la distribution de gros et de la distribution de deacutetail Par conseacutequent le secteur priveacute a un eacutenorme impact sur les habitudes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels De plus drsquoautres secteurs comme la teacuteleacutephonie mobile les meacutedias et le secteur de la santeacute influent sur la consommation et les preacutefeacuterences des consommateurs Les partenariats public-priveacute (PPP) pourraient aider agrave mettre en relation les agriculteurs avec les chaicircnes drsquoapprovisionnement gracircce agrave des investissements dans des biens publics et dans des politiques facilitant le deacuteveloppement du commerce et des marcheacutes ainsi que dans lrsquoeacuteducation et la formation pour deacutevelopper la capaciteacute technique des agriculteurs et les aider agrave respecter les normes de tri drsquoemballage et de culture (Narrod et al 2008)

De plus le secteur public peut inciter le secteur priveacute agrave adopter des politiques favorables aux enjeux de nutrition Il peut le faire gracircce agrave des reacuteglementations directes des engagements volontaires ou par le biais de PPP dans lesquels les deux secteurs exploitent mutuellement leurs ressources et creacuteent de la valeur partageacutee Les PPP pourraient permettre au secteur public drsquointensifier ses interventions et de tirer au mieux parti de ses investissements gracircce agrave la capaciteacute eacutetablie drsquoexeacutecution et de deacuteveloppement du secteur priveacute De son cocircteacute le secteur priveacute pourrait beacuteneacuteficier drsquoun partage des risques et de la creacuteation drsquoune valeur partageacutee gracircce agrave lrsquoameacutelioration de sa perception par le public Les donneacutees disponibles sur les PPP axeacutes sur la nutrition sont rares et il nrsquoa pas encore eacuteteacute deacutetermineacute si les PPP sont plus efficaces que drsquoautres types drsquoengagements avec le secteur priveacute (Hoddinott et al 2015)

Investissements infrastructurels et nutrition

Irrigation

Alors que lrsquoimpact de lrsquoirrigation sur la reacuteduction de la pauvreteacute est bien documenteacute les effets de lrsquoameacutelioration des techniques drsquoirrigation sur la nutrition ne le sont pas (Hussain amp Hanjra 2004) Neacuteanmoins certaines donneacutees indiquent que lrsquoirrigation peut aider agrave reacuteduire la malnutrition chronique et saisonniegravere par lrsquoaccroissement de la consommation drsquoaliments de base et drsquoaliments drsquoorigine animale conseacutecutivement agrave une augmentation des revenus et agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute de lrsquoeacutelevage (Taren amp Alaofegrave 2013) De plus en permettant de cultiver pendant toute lrsquoanneacutee des

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varieacuteteacutes agrave forte valeur lrsquoirrigation peut ameacuteliorer la consommation de certains aliments Au Beacutenin des systegravemes drsquoirrigation au goutte-agrave-goutte alimenteacutes par lrsquoeacutenergie solaire ont permis drsquoaugmenter la consommation de fruits et leacutegumes jusqursquoagrave atteindre les apports journaliers recommandeacutes et les revenus tireacutes de la production veacutegeacutetale ont permis aux agriculteurs drsquoacheter des aliments de base des leacutegumes secs et des sources de proteacuteines pendant la saison segraveche Selon une enquecircte les beacuteneacuteficiaires de ce projet drsquoirrigation eacutetaient 17 pour cent moins susceptibles de se deacutefinir comme eacutetant en situation drsquoinseacutecuriteacute alimentaire (Burney et al 2010)

Au Ghana une technologie agrave bas coucirct drsquoirrigation par les nappes phreacuteatiques peu profondes a permis drsquoameacuteliorer la rentabiliteacute et de creacuteer des emplois pendant la saison segraveche Toutefois la diversiteacute des apports alimentaires nrsquoa pas progresseacute pour les agriculteurs utilisant les techniques drsquoirrigation et elle a mecircme reculeacute pour les agriculteurs deacutetenant un type speacutecifique de puits peu profond Les auteurs pensent que cela peut ecirctre ducirc agrave lrsquoimpact deacutefavorable sur le plan nutritionnel de la monoculture que lrsquoirrigation a favoriseacutee dans certains cas (Namara et al 2011) Crsquoest pourquoi il est essentiel de tenir compte des impacts neacutegatifs potentiels des programmes drsquoirrigation tels que la deacutependance accrue agrave la monoculture et les maladies veacutehiculeacutees par lrsquoeau De plus amples recherches sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les technologies drsquoirrigation peuvent entraicircner des reacutesultats positifs sur le plan de la nutrition et comment les risques peuvent ecirctre reacuteduits notamment le risque que de lrsquoeau contamineacutee affecte la santeacute des populations via les reacuteseaux drsquoirrigation (Taren amp Alaofegrave 2013) Les effets de lrsquoirrigation varient consideacuterablement en fonction de plusieurs facteurs notamment les contextes eacutecologique et eacutepideacutemiologique de la reacutegion consideacutereacutee (Taren amp Alaofegrave 2013)

Il est essentiel de noter que les infrastructures drsquoirrigation neacutecessitent geacuteneacuteralement drsquoorganiser des services de vulgarisation et un soutien technique pour assurer la durabiliteacute de la technologie drsquoirrigation Les investissements devraient ecirctre reacutealiseacutes en fonction des ressources et des profils eacutecologiques reacutegionaux Mais lagrave ougrave les marcheacutes sont relativement peu deacuteveloppeacutes et ougrave les nappes souterraines sont facilement accessibles des technologies moins exigeantes en ressources pourraient ecirctre appliqueacutees (comme les puits peu profonds eacutevoqueacutes ci-dessus dans le cas du Ghana) Le passage agrave des technologies drsquoirrigation plus avanceacutees peut neacutecessiter une capaciteacute de fabrication reacutegionale des liens avec les marcheacutes et des intrants financiers Dans les deux cas les gouvernements peuvent srsquoassocier avec des reacutealisateurs de projets notamment le secteur priveacute et les ONG pour encourager une large adoption des technologies drsquoirrigation

Reacuteseaux routiers eacutelectriciteacute et ameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau

Des preuves limiteacutees suggegraverent que les investissements dans les reacuteseaux routiers geacutenegraverent des impacts positifs sur la productiviteacute agricole lrsquoaugmentation du PIB dans les zones rurales et la reacuteduction de la pauvreteacute (Knox et al 2013) Les investissements dans les reacuteseaux eacutelectriques ont de plus larges impacts lagrave ougrave les systegravemes agricoles sont plus modernes et ougrave les besoins en eacutelectriciteacute sont plus grands Enfin lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau peut avoir des effets positifs sur le deacuteveloppement des enfants de moins de cinq ans mecircme si les eacutetudes actuellement disponibles sont de faible qualiteacute (Dangour et al 2013)

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Communications

Les investissements visant agrave augmenter la disponibiliteacute des informations et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes peuvent ameacuteliorer le bien-ecirctre social Internet et les technologies mobiles permettent de communiquer rapidement les informations lieacutees agrave lrsquoagriculture et agrave la nutrition dans les populations rurales toutefois de forts taux drsquoanalphabeacutetisme des infrastructures inadapteacutees et le coucirct des services drsquoinformation constituent un frein pour le deacuteveloppement des

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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systegravemes drsquoinformation dans les zones rurales Les technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) peuvent promouvoir la nutrition de faccedilon directe gracircce aux campagnes de marketing social et de faccedilon indirecte en favorisant la productiviteacute des petits exploitants agricoles En Tanzanie par exemple des centres de teacuteleacutecommunications ont permis aux petits exploitants agricoles drsquoacceacuteder agrave des informations sur les creacutedits sur les marcheacutes et aux preacutevisions meacuteteacuteorologiques (Mtega amp Ronald 2013)

Behrman et al (2012) ont constateacute des rapports BeacuteneacuteficiesCoucircts positifs lieacutes agrave lrsquoameacutelioration des informations sur les marcheacutes gracircce agrave la technologie SMS dans deux pays drsquoAsie du Sud et quatre pays drsquoAfrique Des investissements dans des programmes drsquoalphabeacutetisation avec des partenariats avec le secteur priveacute destineacutes agrave reacuteduire les coucircts et des services lieacutes agrave lrsquoappropriation des informations pourraient favoriser lrsquoexpansion des TIC dans les zones rurales Des informations sur la nutrition devraient eacutegalement ecirctre communiqueacutees

Biofortification

La biofortification peut constituer un investissement extrecircmement rentable apregraves la mise de fonds initiale pour concevoir les varieacuteteacutes biofortifieacutees mener des essais dans le pays et creacuteer la demande et les marcheacutes locaux la suppleacutementation nutritionnelle par biofortification peut devenir auto-suffisante avec peu de coucircts reacutecurrents (Meenakshi 2008) Lrsquoeacutelargissement des chaicircnes de valeur pour inteacutegrer des aliments biofortifieacutes et enrichis est une strateacutegie prometteuse pour lrsquoameacutelioration de lrsquoapport en micronutriments et de lrsquoeacutetat nutritionnel geacuteneacuteral des consommateurs Les campagnes de commercialisation associeacutees agrave une sensibilisation agrave la nutrition ameacuteliorent lrsquoacceptation par les consommateurs et leur propension agrave acheter ce type drsquoaliments (Meenakashi et al 2012)

Les donneacutees disponibles sur lrsquoefficaciteacute de la biofortification pour ameacuteliorer les reacuteserves en micronutriments sont solides et de plus en plus nombreuses Par exemple une eacutetude bien connue (Low et al 2007) a eacutevalueacute un programme meneacute sur deux ans au Mozambique qui a cibleacute 741 meacutenages agricoles Avec ce programme les meacutenages ont eu accegraves agrave des pieds de patates douces agrave chair orange (OFSP) (varieacuteteacute seacutelectionneacutee de maniegravere agrave avoir une haute teneur en becirctacarotegravene) et agrave des services de vulgarisation Les services de vulgarisation couvraient plusieurs thegravemes depuis des informations sur la nutrition jusqursquoaux meacutethodes de production et de commercialisation Une augmentation de lrsquoapport en vitamine A a eacuteteacute constateacutee chez les enfants des meacutenages beacuteneacuteficiaires ainsi qursquoune augmentation nette des concentrations seacuteriques moyennes en reacutetinol et la preacutevalence des faibles concentrations seacuteriques en reacutetinol est passeacutee de 60 pour cent agrave 38 pour cent Aucun changement nrsquoa eacuteteacute observeacute dans les meacutenages teacutemoins alors que tous les enfants de la communauteacute avaient eu accegraves agrave des suppleacutements en vitamine A Les auteurs font remarquer que leurs reacutesultats mettent en eacutevidence la neacutecessiteacute de mener des interventions multiples inteacutegrant notamment la suppleacutementation nutritionnelle ainsi que des approches axeacutees sur les aliments (Low et al 2007) Des donneacutees plus reacutecentes tireacutees drsquoessais controcircleacutes randomiseacutes meneacutes agrave plus large eacutechelle ont eacutegalement reacuteveacuteleacute des effets positifs de lrsquointroduction des OFSP aupregraves de 12 000 et 10 000 meacutenages au Mozambique et en Ouganda respectivement (Hotz et al 2011 Hotz et al 2012)

Outre les OFSP drsquoautres varieacuteteacutes peuvent ecirctre biofortifieacutees comme par exemple le bleacute biofortifieacute en zinc le riz enrichi en fer ou le maiumls enrichi en proteacuteines Pour toutes ces espegraveces un potentiel drsquoameacutelioration des reacuteserves du micronutriment ou macroeacuteleacutement cibleacute a eacuteteacute deacutemontreacute Les donneacutees prouvant lrsquoefficaciteacute nutritionnelle de la biofortification sont solides mais des recherches plus approfondies sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les cultures biofortifieacutees affectent les rendements et les profits des agriculteurs et comment creacuteer des marcheacutes locaux et de la demande dans divers contextes climatiques et socio-eacuteconomiques Des donneacutees disponibles sur des reacutegions rurales du Ghana suggegraverent que les consommateurs acceptent de payer un prix plus eacuteleveacute pour les produits biofortifieacutees agrave condition de recevoir des informations sur leurs beacuteneacutefices nutritionnels (Banerji et al 2013)

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Liste des abreacuteviations

ATNI Access to Nutrition Index

CdA CIN2 Cadre drsquoAction de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

CIMSANS Center for Integrated Modeling of Sustainable Agriculture amp Nutrition Security

CIN2 Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

eacuteqCO2 Eacutequivalent dioxyde de carbone

FAO Organisation des Nations Unies pour lrsquoalimentation et lrsquoagriculture

GNR Rapport sur la nutrition mondiale

IDF Feacutedeacuteration internationale du diabegravete

IED Investissement eacutetranger direct

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

IOM Institute of Medicine

MCC Millennial Challenge Corporation

MNT Maladies non transmissibles

OFSP Patate douce agrave chair orange (Orange Flesh Sweet Potato)

OMS Organisation mondiale de la Santeacute

ONG Organisation non gouvernementale

PIB Produit inteacuterieur brut

PPP Partenariat public-priveacute

RampD Recherche et deacuteveloppement

TIC Technologies de lrsquoinformation et de la communication

TMC Programmes de transfert moneacutetaire conditionnel

UNICEF Fonds international de secours agrave lrsquoenfance des Nations unies

Creacutedits photos

Couverture FAOSwiatoslaw Wojtkowiak

Page 3 FAOThomas Moth Poulsen

Page 7 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 13 World Bank

Page 14 Wikicommons

Page 15 FAOJess Fanzo

Page 15 FAOIsaac Kasamani

Page 17 Fotolia

Page 18 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 20 Fotolia

Page 23 FAOValerio Crespi

Page 25 FAORachel Nugent

Page 26 FAOSebastiaacuten Villar

Page 35 FAOOscar Castellanos

Secreacutetariat de lrsquoUNSCNE-mail scnfaoorg bull Internet wwwunscnorg bull co FAO bull Viale delle Terme di Caracalla bull 00153 Rome Italie

FR

Vision de lrsquoUNSCN Un monde libeacutereacute de la faim et de toutes les formes de malnutrition est reacutealisable dans cette geacuteneacuteration

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN

Document de consultation

Avec le soutien de

par deacutecision du Bundestag allemand

Page 14: Investir pour des systèmes alimentaires sains...Investir pour des systèmes alimentaires sains Sommaire Avant-propos3 Messages clés 5 1.Introduction 7 2. Qu’est-ce qu’un système

Document de consultation

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En regravegle geacuteneacuterale agrave mesure que les pays eacutevoluent drsquoun systegraveme de type rural vers un systegraveme industriel les reacutegimes alimentaires se diversifient et integravegrent davantage drsquoaliments transformeacutes et emballeacutes et plus de proteacuteines de tous types notamment des proteacuteines animales La deacutependance aux aliments de base se reacuteduit ainsi que geacuteneacuteralement la volatiliteacute des prix des aliments La part du budget des meacutenages consacreacutee agrave lrsquoalimentation varie de 50 ou plus dans les pays ayant un systegraveme alimentaire de type rural jusqursquoagrave moins de 20 dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type industriel La deacutenutrition et lrsquoobeacutesiteacute (ldquodouble fardeau de la malnutritionrdquo) coexistent dans tous les pays agrave un degreacute plus ou moins eacuteleveacute Elles sont particuliegraverement prononceacutees dans les Systegravemes alimentaires 3 agrave 5 et constituent un problegraveme particuliegraverement eacutepineux dans certains pays correspondant au Type 5 Lrsquoencadreacute 1 donne des exemples nationaux drsquoexpeacuteriences meneacutees cocircteacute producteur et cocircteacute consommateur dans trois types de systegravemes alimentaires correspondant agrave des pays agrave revenu eacuteleveacute agrave revenu intermeacutediaire de tranche supeacuterieure ou agrave faible revenu1112

Tableau 2 Reacutesultats constateacutes pour chaque type de systegraveme alimentaire

Les descriptions sommaires ci-dessus montrent qursquoil existe des besoins tregraves varieacutes en termes drsquoinvestissement pour chacun des cinq types de systegravemes alimentaires Ideacutealement les choix drsquoinvestissement devraient se fonder sur une eacutevaluation des taux de rentabiliteacute relatifs dans le contexte speacutecifiquement concerneacute et les ressources devraient ecirctre affecteacutees lagrave ougrave les meilleures rentabiliteacutes sont obtenues en reacutepondant parallegravelement agrave un souci drsquoeacutequiteacute Malheureusement tregraves peu drsquoinformations sont publiquement disponibles sur la rentabiliteacute eacuteconomique ou mecircme financiegravere des diffeacuterents investissements reacutealiseacutes dans lrsquoagriculture vis-agrave-vis des reacutesultats sanitaires et nutritionnels

11 Un reacutegime varieacute est deacutefini ici comme un reacutegime alimentaire comportant suffisamment de calories et de proteacuteines et deacutependant peu des aliments de base12 Eacutevidemment il existe drsquoautres MNT lieacutees au reacutegime alimentaire (notamment les maladies cardiovasculaires) qui varient drsquoun type de systegraveme agrave lrsquoautre Les auteurs

ont neacuteanmoins seacutelectionneacute un nombre limiteacute de reacutesultats sanitaires indeacutesirables facilement attribuables au reacutegime alimentaire (IFPRI 2015)

Reacutesultat eacutetudieacute dans le systegraveme alimentaire

Systegraveme alimentaire 1Industriel (productiviteacuteeacuteleveacutee etforte urbanisation)

Systegraveme alimentaire 2Mixte(productiviteacuteeacuteleveacutee maisurbanisation et eacutemissions plus faibles)

Systegraveme alimentaire 3En transition(mecircme niveaudrsquourbanisation que pour le Systegraveme 2 mais productiviteacute plus faible)

Systegraveme alimentaire 4Eacutemergent(urbanisation etproductiviteacute plus faibles que pour les Systegravemes 1 agrave 3)

Systegraveme alimentaire 5Rural(systegravemecorrespondant aux niveaux drsquourbanisation et de productiviteacute les plus bas)

Diversiteacute11 et disponibiliteacute fiable des aliments

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes avec beaucoup drsquoaliments transformeacutes emballeacutes et de proteacuteines animales

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes eacutequilibreacutes en termes de sources de proteacuteines

bull Reacutegimes alimentaires varieacutes avec beaucoup drsquoaliments frais + apports en proteacuteines

bull Moins diversifieacute quelques produits transformeacutes beaucoup de produits frais

bull Reacutegimes les moins varieacutes avec peu de sources de proteacuteines (animales ou autres)

Accessibiliteacute des aliments

bull Part faible du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation prix stables

bull Part faible du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation prix stables

bull Part modeacutereacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation plus grande volatiliteacute des prix

bull Part eacuteleveacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation systegraveme ougrave les prix sont les plus volatiles

bull Part eacuteleveacutee du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation forte volatiliteacute des prix

Santeacute et nutrition12 bull Essentiellement surpoidsdiabegravete

bull Essentiellement surpoidsdiabegravete

bull Moins de surpoids quelques retards de croissance

bull Nombreux retards de croissance faible obeacutesiteacute chez lrsquoenfant forte obeacutesiteacute chez lrsquoadulte

bull Nombreux retards de croissance double fardeau apparition du problegraveme drsquoobeacutesiteacute chez lrsquoenfant

Tableau preacutepareacute agrave partir des donneacutees de lrsquoIFPRI (2015) Les qualificatifs employeacutes dans ce tableau (comme laquo eacuteleveacute raquo laquo modeacutereacute raquo laquo faible raquo) sont relatifs Pour plus de preacutecisions sur les seuils correspondants voir les donneacutees de lrsquoIFPRI (2015) Les sources utiliseacutees incluent Indice de volatiliteacute des prix alimentaires (FAO 2011) Volume de vente au deacutetail des aliments frais et emballeacutes en kg par habitant (Euromonitor 2014) Disponibiliteacutes proteacuteiques moyennes (moyenne sur 3 ans) en grammes par habitant et par jour (FAO 2011) Part du budget consacreacutee agrave lrsquoalimentation (Euromonitor 2014 ndash voir note de bas de page ndeg9) Retards de croissance et surpoids chez lrsquoenfant (UNICEF diverses anneacutees) Surpoids chez lrsquoadulte (OMS 2014) Preacutevalence du diabegravete (IDF 2014)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Encadreacute 1Reacutesultats constateacutes dans divers systegravemes alimentaires nationaux - Allemagne Breacutesil Indoneacutesie Seacuteneacutegal

Allemagne Systegraveme alimentaire de type 2 - Mixte

Agrave de nombreux eacutegards lrsquoAllemagne ressemble aux autres pays riches mais comme son systegraveme alimentaire est de type 2 elle beacuteneacuteficie drsquoune diversiteacute et drsquoune disponibiliteacute alimentaires leacutegegraverement infeacuterieures et elle est un peu moins affecteacutee par lrsquoobeacutesiteacute infantile que les pays ayant un systegraveme alimentaire de type 1 Parallegravelement lrsquoAllemagne est confronteacutee agrave un gros problegraveme drsquoobeacutesiteacute et de surpoids dans sa population et cherche des moyens drsquoœuvrer pour une offre alimentaire plus saine Ses initiatives comprennent la reformulation des produits pour reacuteduire les teneurs en sel en sucre et en mauvaises graisses ainsi que des mesures incitatives pour favoriser une alimentation et des regravegles alimentaires saines dans les cantines scolaires Du cocircteacute de lrsquooffre lrsquoAllemagne tente drsquoameacuteliorer la diversification de son offre alimentaire en soutenant les agriculteurs et les chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole de maniegravere agrave encourager les consommateurs agrave opter pour une plus large diversiteacute alimentaire LrsquoAllemagne eacutetudie de pregraves les liens entre alimentation et agriculture pour trouver des moyens drsquoameacuteliorer la production durable et la qualiteacute des aliments La question des deacutechets alimentaires est actuellement au centre de lrsquoattention internationale En Allemagne ce problegraveme est traiteacute dans le cadre drsquoune approche ferme axeacutee sur les comportements alimentaires des consommateurs LrsquoAllemagne a creacuteeacute le programme INFORM en 2009 pour encourager les habitudes alimentaires saines et lrsquoactiviteacute physique

Breacutesil Systegraveme alimentaire de type 3 - En transition

Environ 85 pour cent de la population breacutesilienne vit dans des zones urbaines et la part de la diversiteacute eacutenergeacutetique fournie par les ceacutereacuteales racines et tubercules (c-agrave-d aliments de base) est relativement faible Neacuteanmoins les Breacutesiliens consomment quotidiennement pregraves de trois fois moins de fruits et leacutegumes que ce qui est recommandeacute (six portions de fruits etou leacutegumes par jour) et les sucres et graisses satureacutees constituent environ 12 et 10 pour cent respectivement de leur reacutegime alimentaire Mecircme si la sous-alimentation au Breacutesil a baisseacute depuis les anneacutees 1970 six pour cent de la population breacutesilienne en souffre encore aujourdrsquohui (Graziano Da Silva 2011) Mais depuis lrsquoobeacutesiteacute a remplaceacute la sous-alimentation en tant que principale forme de malnutrition chez les adultes en 2008 plus de 53 pour cent des Breacutesiliens de 25 ans ou plus eacutetaient en surpoids ou obegraveses (OMS) Le Breacutesil a deacutemontreacute sa capaciteacute agrave mettre en œuvre des mesures fortes du cocircteacute de lrsquooffre afin de lutter contre le problegraveme du surpoids chez lrsquoadulte et contre les mauvaises habitudes alimentaires En 2014 les centrales drsquoapprovisionnement de fruits et leacutegumes au Breacutesil (CEASA) ont lanceacute une campagne baptiseacutee ldquoEncourager la consommation de fruits et de leacutegumes au sein de lrsquoapprovisionnement alimentaire centralrdquo La premiegravere phase (actuellement en cours) de cette campagne vise agrave ameacuteliorer la disponibiliteacute des fruits et leacutegumes en ciblant les neacutegociants les diffeacuterents acteurs opeacuterant sous licence des CEASA et les producteurs La seconde phase visera lrsquoaugmentation de la demande de fruits et leacutegumes par la diffusion drsquoinformations aupregraves des consommateurs et la promotion des habitudes alimentaires saines (Hawkes 2015)

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Indoneacutesie Systegraveme alimentaire de type 5 - Rural

LrsquoIndoneacutesie pays agrave revenu intermeacutediaire de la tranche infeacuterieure a connu un formidable essor eacuteconomique au cours des quarante derniegraveres anneacutees et son revenu moyen par habitant a atteint 3 475 $ en 2013 avec une espeacuterance de vie moyenne de 71 ans Malgreacute cet essor eacuteconomique et des ameacuteliorations sanitaires la pauvreteacute et le double fardeau de la malnutrition constituent de gros problegravemes dont se preacuteoccupent les deacutecideurs politiques nationaux Nombre de foyers affecteacutes par ce double fardeau habitent dans des zones urbaines ougrave ils ont accegraves agrave un plus large choix de plats cuisineacutes transformeacutes et de repas de restauration rapide et ougrave les emplois et les modes de vie sont moins exigeants physiquement (Roemling et al 2013) Le problegraveme du diabegravete progresse mais reste agrave un niveau plus bas que dans les pays voisins (Martiniuk et al 2011) Dans les zones rurales la faible diversiteacute de lrsquoalimentation rend les populations vulneacuterables face aux flambeacutees des prix alimentaires et les expose agrave des carences en micronutriments Une intervention politique forte visant agrave atteindre la seacutecuriteacute alimentaire dans le pays agrave partir de lrsquooffre nationale drsquoaliments a contribueacute agrave perpeacutetuer une eacuteconomie du riz tenace eacutegalement renforceacutee par des goucircts et preacutefeacuterences de consommation durables privileacutegiant une grande consommation de riz LrsquoIndoneacutesie a tout un passeacute de promotion de la nutrition mais les actions mises en œuvre se sont cibleacutees sur des interventions speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer la santeacute maternelle et infantile (allaitement et alimentation compleacutementaire suppleacutementation en micronutriments et planning familial) Les politiques alimentaires se sont concentreacutees sur la stabilisation des prix du riz et nrsquoont accordeacute que peu drsquoattention agrave la diversification des cultures vivriegraveres La lutte contre le double fardeau de la malnutrition neacutecessite drsquoadopter de nouvelles approches pour promouvoir une plus grande diversiteacute dans la production et la consommation alimentaires une meilleure hygiegravene et un mode de vie plus actif incluant une pratique physique reacuteguliegravere et un controcircle du poids (Soekirman 2011)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Seacuteneacutegal Systegraveme alimentaire de type 5 - Rural

Le Seacuteneacutegal est un pays agrave revenu intermeacutediaire de la tranche infeacuterieure situeacute sur la Cocircte Ouest de lrsquoAfrique Sa population est jeune sur ses 14 millions drsquohabitants 44 pour cent a moins de 15 ans (Banque mondiale 2014) Pregraves de 20 pour cent de la population est exposeacutee agrave lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire avec une grande dispariteacute entre les communauteacutes rurales (251 pour cent) et urbaines (122 pour cent) (Wuehler et al 2011) La deacutenutrition constitue le principal problegraveme de nutrition Par exemple la preacutevalence de lrsquoaneacutemie ferriprive est tregraves eacuteleveacutee et affecte 71 pour cent des enfants de moins de 5 ans 61 pour cent des femmes enceintes et 54 pour cent des femmes en acircge de procreacuteer (USAID 2014) Ceci a de lourdes conseacutequences en termes de santeacute et de deacuteveloppement pour ces groupes deacutemographiques

Le Seacuteneacutegal a fait de reacuteels progregraves contre la malnutrition au cours des vingt derniegraveres anneacutees notamment avec la reacuteduction du taux de retard de croissance chez les enfants de moins de 5 ans et une reacuteduction drsquoenviron 40 de la mortaliteacute infanto-juveacutenile au cours des 5 derniegraveres anneacutees uniquement (Wuehler et al 2011) Ces progregraves sont vraisemblablement attribuables aux mesures suivantes campagne agrave large eacutechelle de suppleacutementation en vitamine A mise en œuvre drsquoun programme national de nutrition extension des interventions pour la survie de lrsquoenfant (gracircce au projet BASICS Soutien de base agrave lrsquoinstitutionnalisation de la survie de lrsquoenfant 1994-2006) et ameacutelioration de la communication pour favoriser ldquoun changement de comportement harmoniseacuterdquo (Wuehler et al 2011)

Les avanceacutees en termes de croissance eacuteconomique et de bien-ecirctre geacuteneacuteral ont eacuteteacute plus modeacutereacutees Alors que la croissance moyenne des pays subsahariens au cours des derniegraveres anneacutees srsquoeacutetablit agrave pregraves de 6 le Seacuteneacutegal nrsquoa enregistreacute qursquoune croissance de 4 entre 2000 et 2010 et de 33 seulement depuis 2006 (USAID 2014) Par ailleurs lrsquoextension du secteur agricole ne repreacutesente qursquoune faible part de cette croissance eacuteconomique Mecircme si lrsquoagriculture emploie 68 de la population active du pays elle ne repreacutesente que 14 du PIB national (Wuhler et al 2011) Le deacuteveloppement agricole a eacuteteacute freineacute par une faible gouvernance un climat drsquoinvestissement peu favorable et lrsquointensification de la concurrence internationale Drsquoautres contraintes se greffent agrave cette situation peacutenuries eacutenergeacutetiques reacutepeacuteteacutees seacutecheresses et inondations autant de problegravemes qui rendent difficile lrsquoentreacutee dans le secteur agricole Le taux de pauvreteacute nrsquoa que faiblement baisseacute (de 483 en 2005 agrave 467 en 2011) avec une dispariteacute croissante entre les zones rurales (571) et la capitale urbaine Dakar (261) (USAID 2014)

Au Seacuteneacutegal le secteur agricole a un gros potentiel de deacuteveloppement et de geacuteneacuteration drsquoun stimulus eacuteconomique plus important pour le pays Selon Feed the Future le gouvernement seacuteneacutegalais a augmenteacute ses investissements dans lrsquoagriculture de plus de 10 par an (Feed the Future 2015) De plus les investissements financeacutes par Millenial Challenge Corporation (MCC) au nord-ouest du pays ougrave la culture de riz est preacutedominante devraient ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute de lrsquoirrigation de 7 800 hectares et la capaciteacute de production de 32 500 hectares et ces ameacuteliorations devraient beacuteneacuteficier agrave pregraves de 270 000 petits exploitants (MCC 2015) Gracircce agrave lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux via un port drsquoimportance majeure agrave lrsquoabondance des terres arables et agrave des entrepreneurs motiveacutes un essor eacuteconomique impulseacute par lrsquoagriculture semble tout agrave fait faisable La production horticole pour lrsquoexport tout comme pour le marcheacute inteacuterieur devrait ecirctre un secteur drsquoexpansion

Document de consultation

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3 Investissements visant lrsquoameacutelioration de la nutrition dans diffeacuterents systegravemes alimentaires

Les objectifs des investissements du secteur public sont larges Ils incluent la reacuteduction de la pauvreteacute et de la faim la fourniture de biens publics qui complegravetent les investissements priveacutes et la creacuteation de beacuteneacutefices sociaux et environnementaux (FAO 2012) La nutrition est rarement un objectif premier explicite de lrsquoagriculture mais une attention croissante est accordeacutee agrave lrsquoimpact de lrsquoagriculture et des systegravemes de nutrition sur lrsquoobjectif drsquoameacutelioration de la nutrition notamment avec les investissements dits ldquosensibles agrave la nutritionrdquo Agrave chaque type de systegraveme alimentaire correspondent des opportuniteacutes drsquoinvestissement diffeacuterentes et des contraintes speacutecifiques associeacutees agrave lrsquoobjectif drsquoameacutelioration de la nutrition Les paragraphes suivants traitent des principales caracteacuteristiques des systegravemes alimentaires preacuteceacutedemment deacutefinis ainsi que des opportuniteacutes et contraintes correspondantes dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition Pour simplifier les choses les cinq types de systegravemes alimentaires preacuteceacutedemment deacutefinis seront regroupeacutes en trois cateacutegories IndustrielMixte En transition et EacutemergentRural

31 Systegravemes alimentaires de type industrielmixte (systegravemes 1 et 2)

Les systegravemes alimentaires industriels et mixtes sont caracteacuteriseacutes par des chaicircnes drsquoapprovisionnement et de valeur complexes et geacuteneacuteralement par des niveaux eacuteleveacutes de transformation des aliments13 Les puissants acteurs de la grande distribution et de la transformation des produits peuvent avoir une influence consideacuterable sur la valeur nutritionnelle des aliments produits (Gereffi et al 2009) Les chaicircnes drsquoapprovisionnement complexes peuvent favoriser la disponibiliteacute et lrsquoabordabiliteacute des produits alimentaires gracircce agrave lrsquoaugmentation de la productiviteacute et de lrsquoefficaciteacute de lrsquoapprovisionnement Neacuteanmoins ces avantages peuvent ecirctre contrebalanceacutes par des reacuteductions dans la varieacuteteacute des produits et par un plus grand accegraves aux produits transformeacutes (ex Gereffi et al 2009)

En fait les chaicircnes de valeur et drsquoapprovisionnement complexes et inteacutegreacutees verticalement peuvent finalement priver de choix les consommateurs (Banque mondiale 2008) La production des exploitations agricoles est souvent faccedilonneacutee par les besoins et les preacutefeacuterences des industriels de la transformation des grossistes et des transporteurs dont les activiteacutes sont elles-mecircmes faccedilonneacutees par les demandes des fabricants Ces derniers agrave leur tour reacutepondent aux besoins des principaux distributeurs bas coucircts longues dureacutees de conversation et qualiteacute uniforme Agrave aucun stade des chaicircnes drsquoapprovisionnement actuelles la nutrition nrsquoest une preacuteoccupation premiegravere Il est neacutecessaire drsquoameacuteliorer le secteur de la distribution de deacutetail pour maintenir une diversiteacute de points de vente pour les consommateurs Il est eacutegalement neacutecessaire drsquoameacuteliorer lrsquoaccegraves aux produits frais notamment dans les zones urbaines ougrave les effets coupleacutes des activiteacutes de la distribution de gros et des enseignes de la grande distribution limitent les options alimentaires pour les consommateurs les plus pauvres

Des solutions pourraient ecirctre trouveacutees en ne ciblant pas uniquement la production agricole de faccedilon isoleacutee mais en cherchant eacutegalement agrave changer la maniegravere dont les ingreacutedients de base sont substitueacutes transformeacutes distribueacutes et

13 Food systems that have undergone structural transformation have longer supply chains more highly processed foods and less diversity in primary production (see World Bank 2008 Nugent 2011 Reardon et al 2012 Hawkes et al 2012)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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commercialiseacutes (Hawkes 2012) En effet dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte parallegravelement agrave la sensibilisation du consommateur des mesures de reacuteglementation et drsquoincitation destineacutees agrave modeler lrsquooffre pourraient figurer parmi les actions les plus efficientes et efficaces pour ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels

Au sein des chaicircnes de valeur les approches ciblant les activiteacutes des gros acteurs de la transformation et de la distribution de deacutetail pourraient avoir un impact sensible sur les reacutesultats nutritionnels Il pourrait srsquoagir par exemple drsquoinciter les grandes entreprise agrave reformuler leurs produits en utilisant des ingreacutedients plus sains de creacuteer et drsquoappliquer des reacuteglementations imposant drsquoinformer le consommateur (ex lrsquoeacutetiquetage nutritionnel obligatoire peut pousser les industriels agrave reformuler drsquoeux-mecircmes leurs produits [Hawkes 2015]) Pour ameacuteliorer la santeacute nutritionnelle et environnementale des communauteacutes une solution consiste agrave promouvoir lrsquoapprovisionnement local en mettant les producteurs en relation avec les fournisseurs les plus proches comme les restaurateurs les marcheacutes et les institutions publiques

Mecircme si des solutions sont envisageables en aval la production agricole et les politiques qui lrsquoinfluencent restent des eacuteleacutements majeurs agrave consideacuterer pour ameacuteliorer la disponibiliteacute de produits sains dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte Or les programmes de subventionnement de lrsquoagriculture mis en place dans de nombreux systegravemes alimentaires de type industriel et certains systegravemes de type mixte constituent un obstacle majeur agrave la formulation et agrave la commercialisation drsquoaliments plus sains Dans les pays doteacutes de programmes de ce type les politiques alimentaires et agricoles ont eu un effet deacuteleacutetegravere agrave long terme lrsquoaide srsquoest concentreacutee autour de quelques produits (ceacutereacuteales produits laitiers beacutetail sucre) qui inondent aujourdrsquohui les chaicircnes drsquoapprovisionnement alimentaire (Anand et al 2015) Ce subventionnement de produits peu sains nrsquoest pas lrsquoapanage des pays riches Anderson et al (2013) ont montreacute comment les subventions agricoles dans certains pays en deacuteveloppement creacuteent des incitations preacutejudiciables si bien que les politiques des pouvoirs publics vont agrave lrsquoinverse de la creacuteation et du maintien de chaicircnes drsquoapprovisionnement alimentaire saines Mecircme si les subventions pourraient eacutegalement cibler des produits agricoles sains cette pratique est moins reacutepandue et de magnitude beaucoup plus limiteacutee Drsquoimportants efforts politiques et eacuteconomiques sont neacutecessaires pour repenser ces systegravemes de subventionnement agricole deacutesuets et preacutejudiciables et pour deacutefinir une voie vers une plus grande coheacuterence entre lrsquoagriculture et les objectifs de santeacute

Contraintes

bull Chaicircnes drsquoapprovisionnement longues et complexes modeleacutees par la puissante industrie agroalimentaire (ex gros producteurs gros industriels de la transformation alimentaire et gros distributeurs avec ces trois fonctions geacuteneacuteralement inteacutegreacutees verticalement au sein drsquoune mecircme multinationale)

bull Sensibilisation limiteacutee des consommateurs concernant les avantages en termes de santeacute des aliments nutritifs et concernant les vrais coucircts des aliments plus mauvais pour la santeacute

Investissements

bull Prioriteacute agrave donner agrave la qualiteacute et agrave la diversiteacute et non plus agrave un nombre limiteacute de ceacutereacuteales et de produits drsquoorigine animale

bull Fourniture drsquoaliments plus sains dans certains lieux speacutecifiques (ex eacutecoles hocircpitaux) et nouvelles regravegles en la matiegravere

Document de consultation

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bull Raccourcissement des chaicircnes drsquoapprovisionnement (c-agrave-d promotion des chaicircnes drsquoapprovisionnement locales)

bull Promotion drsquoun choix plus eacuteclaireacute de la part des consommateurs gracircce agrave lrsquoeacutetiquetage nutritionnel au marketing social et agrave la sensibilisation en matiegravere de nutrition

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

bull Fiscaliteacute alimentaire coheacuterente avec les objectifs de santeacute programmes publics de subventions destineacutes aux tranches de revenus les plus bas pour favoriser la consommation drsquoaliments sains

bull Reformulation volontaire ou obligatoire des produits

32 Systegravemes alimentaires en transition (systegraveme 3)

Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires En transition (systegraveme 3) ont une meilleure productiviteacute agricole que les systegravemes alimentaires de type eacutemergent ou rural (systegravemes 4 et 5) et ils connaissent les mecircmes transformations structurelles que celles qui se sont deacutejagrave opeacutereacutees dans les systegravemes de type industriel ou mixte Agrave mesure qursquoaugmente lrsquourbanisation les produits alimentaires proviennent de plus en plus de chaicircnes drsquoapprovisionnement et chaicircnes de valeur complexes domineacutees par les gros acteurs de la grande distribution et de lrsquoindustrie de transformation alimentaire Mecircme si lrsquoaugmentation de la productiviteacute reste une prioriteacute dans ces pays les gouvernements devraient privileacutegier les investissements qui modegravelent le systegraveme alimentaire en pleine mutation et la maniegravere dont les produits alimentaires sont traiteacutes et transformeacutes aux eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte dans les chaicircnes de valeur

De nouvelles reacuteglementations et des partenariats avec le secteur priveacute peuvent inciter les acteurs eacutemergents de la distribution de deacutetail et de la transformation alimentaire agrave deacutevelopper des chaicircnes de valeur sensibles aux enjeux de nutrition Il srsquoagirait par exemple de creacuteer des mesures incitatives pour la production et la consommation drsquoaliments enrichis et denses sur le plan nutritionnel Pour peacuterenniser sur le long terme des chaicircnes de valeur axeacutees sur la nutrition plusieurs mesures sont possibles consolidation des organisations de producteurs aide aux technologies agrave petite eacutechelle et ameacutelioration des opeacuterations posteacuterieures agrave la reacutecolte par des investissements visant agrave ameacuteliorer le stockage et le transport

Contraintes

bull Chaicircnes drsquoapprovisionnement de plus en plus complexes limiteacutees par des lacunes technologiques aux eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte (ex chaicircnes du froid)

bull Augmentation de lrsquooffre et de la demande de produits transformeacutes

bull Sensibilisation limiteacutee des consommateurs concernant les avantages en termes de santeacute des aliments nutritifs et concernant les vrais coucircts des aliments plus mauvais pour la santeacute

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Investissements

bull Relier les petits exploitants agrave des chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes agrave forte valeur sous lrsquoimpulsion de lrsquoessor des grands centres urbains

bull Inteacutegrer les enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur en ameacuteliorant les opeacuterations posteacuterieures agrave la reacutecolte en appliquant des normes de seacutecuriteacute sanitaire et en incorporant des cultures plus nutritives (y compris des aliments enrichis)

bull Encourager la demande drsquoaliments nutritifs gracircce agrave la diffeacuterentiation des produits des emballages et des eacutetiquetages

bull Fournir des aliments plus sains dans certains lieux speacutecifiques (ex eacutecoles hocircpitaux) et eacutetablir de nouvelles regravegles en la matiegravere

bull Promouvoir un choix plus eacuteclaireacute de la part des consommateurs gracircce agrave lrsquoeacutetiquetage nutritionnel au marketing social et agrave la sensibilisation agrave la nutrition

bull Reacuteglementer normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

bull Lancer des campagnes dirigeacutees par les pouvoirs publics pour inciter agrave la reformulation volontaire des produits

bull Aider les petits exploitants agricoles agrave satisfaire les contraintes de production (ex organisation de producteurs respect des normes de qualiteacute et de seacutecuriteacute sanitaire)

33 Systegravemes alimentaires de type eacutemergent ou rural (systegravemes 4 et 5)

Dans de nombreuses reacutegions des pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type eacutemergent ou rural les marcheacutes peuvent ecirctre peu deacuteveloppeacutes et difficiles agrave atteindre ce qui pousse les meacutenages agrave ecirctre partiellement ou entiegraverement autosuffisants pour leur approvisionnement alimentaire (Muller 2009) Dans ce contexte les meacutenages deacutecident des aliments agrave produire en fonction de leurs besoins de consommation ce qui relie donc directement la production alimentaire aux objectifs nutritionnels des meacutenages Par conseacutequent les investissements ciblant la production des meacutenages peuvent ecirctre plus rentables dans les reacutegions ougrave les chaicircnes alimentaires sont les moins deacuteveloppeacutees

Le chemin entre une production destineacutee agrave sa propre consommation et une meilleure nutrition est illustreacute dans une eacutetude analysant les effets de posseacuteder une vache sur la consommation quotidienne de produits laitiers par les enfants et sur la reacuteduction des retards de croissance en Inde (Hoddinott et al 2013) Agrave ces deux eacutegards les auteurs ont observeacute des effets positifs du fait de posseacuteder une vache mais uniquement pour les meacutenages vivant dans des villages nrsquoayant pas accegraves aux marcheacutes Aucun effet positif nrsquoa eacuteteacute constateacute pour les meacutenages ayant accegraves aux marcheacutes Cela suggegravere que dans les zones beacuteneacuteficiant drsquoun accegraves limiteacute aux marcheacutes les interventions qui augmentent directement lrsquoaccegraves des meacutenages agrave des aliments denses sur le plan nutritionnel constituent des strateacutegies agricoles prometteuses

Dans un exemple comparable eacutegalement en Inde une initiative de production de produits laitiers par de petits exploitants a reacuteussi agrave tirer parti drsquoune approche de la chaicircne de valeur visant agrave ameacuteliorer et consolider les liens commerciaux existants Lrsquoinitiative a fonctionneacute agrave plusieurs niveaux de la chaicircne de valeur au niveau des exploitants agricoles (introduction de technologies ameacuteliorant la productiviteacute et creacuteation de coopeacuteratives) au niveau politique (faccedilonnement de lrsquoenvironnement politique) et au niveau commercial (ameacutelioration des eacutetapes drsquoapprovisionnement de transformation et de commercialisation du lait notamment en reliant les zones rurales et urbaines indiennes gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures) (Cunningham 2009) Lrsquoinitiative srsquoest eacutetendue jusqursquoagrave inteacutegrer 13 millions de membres et gracircce agrave des investissements cibleacutes lrsquoInde est passeacutee drsquoun statut de pays importateur de produits laitiers agrave celui de premier producteur de lait de chegravevre et de bufflonne et de sixiegraveme plus grand producteur de lait de vache agrave lrsquoeacutechelle internationale

Document de consultation

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Lorsqursquoil est possible pour les neacutegociants et les distributeurs de deacutetail drsquoatteindre les producteurs les interventions visant agrave ameacuteliorer les liens commerciaux peuvent srsquoaveacuterer plus efficaces compte tenu du manque de ressources Ce type drsquoapproches des chaicircnes de valeur peuvent ecirctre efficaces pour surmonter les contraintes lieacutees agrave lrsquooffre et agrave la demande de produits et aliments nutritifs Les services de vulgarisation agricole qursquoils soient publics ou priveacutes peuvent ecirctre extrecircmement utiles pour construire des liens commerciaux Hawkes et al (2011) proposent un cadre pour lrsquoutilisation de diffeacuterentes approches de la chaicircne de valeur dans des contextes caracteacuteriseacutes par une agriculture de subsistance Ces interventions sont meneacutees tout au long de la chaicircne drsquoapprovisionnement en commenccedilant par une aide cibleacutee aux producteurs pour finir au niveau de la commercialisation de la sensibilisation des consommateurs et de lrsquoeacuteducation agrave la nutrition

Outre des investissements visant agrave accroicirctre la diversiteacute de production des meacutenages et agrave ameacuteliorer les liens commerciaux les pays et reacutegions doteacutes de systegravemes alimentaires de type rural neacutecessitent des investissements publics dans les infrastructures Pregraves de soixante pour cent de la population rurale du Nigeacuteria doit parcourir plus de deux kilomegravetres pour atteindre la premiegravere route praticable en toute saison et 65 pour cent nrsquoa pas accegraves agrave lrsquoeacutelectriciteacute (Banque mondiale 2008) Malgreacute le caractegravere limiteacute des donneacutees visant agrave deacuteterminer si les investissements dans les infrastructures contribuent directement agrave obtenir des reacutesultats positifs en termes de nutrition et de santeacute (Headey 2012) il est possible de dire que les investissements dans les reacuteseaux routiers ruraux peuvent deacuteclencher des synergies positives avec drsquoautres secteurs et avoir des reacutepercussions sur les reacutesultats de santeacute et de nutrition Gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures les exploitants agricoles peuvent acceacuteder agrave drsquoautres marcheacutes et reacuteduire les pertes apregraves la reacutecolte ce qui permet aux populations rurales drsquoobtenir des revenus suppleacutementaires et une meilleure seacutecuriteacute alimentaire Les investissements dans les techniques drsquoirrigation et autres technologies ameacuteliorant la productiviteacute et les investissements dans les infrastructures peuvent eacutegalement entraicircner des beacuteneacutefices nutritionnels consideacuterables partout ougrave la productiviteacute agricole est faible et ougrave les meacutecanismes drsquoirrigation sont deacuteficients ou inexistants

Dans les pays ougrave preacutedomine une agriculture rurale la capaciteacute des gouvernements peut ecirctre insuffisante pour reacutealiser les interventions et les investissements reacutepertorieacutes ci-dessous Certaines de ces mesures peuvent ecirctre plus efficacement mises en œuvre par des approches deacutecentraliseacutees gracircce agrave des organisations non-gouvernementales (Headey 2012) ou agrave des partenariats public-priveacute (PPP) Un grand nombre de nouveaux PPP ont eacuteteacute constitueacutes au cours des derniegraveres anneacutees mais peu drsquoeacutetudes ont eacuteteacute meneacutees pour eacutevaluer leur impact sur les reacutesultats nutritionnels Seule veacuteritable exception le programme HarvestPlus Challenge qui promeut la biofortification des aliments de base et integravegre des objectifs de nutrition explicites (Meenakshi et al 2010 FAO 2012)

Enfin les socieacuteteacutes agroalimentaires transnationales investissent de plus en plus dans des filiales eacutetrangegraveres pour augmenter les ventes dans les pays en deacuteveloppement (Hawkes 2005) Par conseacutequent dans les pays correspondant aux systegravemes 4 et 5 il pourrait aussi ecirctre beacuteneacutefique drsquoencourager les investissements eacutetrangers directs (IED) sensibles agrave la nutrition parallegravelement agrave un encadrement reacuteglementaire de lrsquoindustrie agroalimentaire en matiegravere de santeacute et de seacutecuriteacute sanitaire par les pouvoirs publics

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Contraintes

bull Marcheacutes non deacuteveloppeacutes faibles liens commerciaux lacunes dans la chaicircne drsquoapprovisionnement dysfonctionnements des marcheacutes coucircts de transaction eacuteleveacutes

bull Faible productiviteacute agricole des petits exploitants familiaux souvent engageacutes dans une agriculture de subsistance

bull Accegraves limiteacute par les producteurs aux intrants et aux capitaux

bull Infrastructures souvent rudimentaires

bull Manque de diversiteacute dans la production peu drsquooptions denses sur le plan nutritionnel pour la consommation

Investissements

bull Augmentation des deacutepenses publiques en faveur drsquoune agriculture saine

bull Investissements dans les infrastructures (ex routes entre les exploitations agricoles et les marcheacutes irrigation et meilleur accegraves agrave lrsquoeau)

bull Augmentation de la demande drsquoaliments agrave forte valeur nutritionnelle et de leur accegraves

bull Reacutevision des droits de proprieacuteteacute fonciegravere

bull Interventions agricoles agrave la fois au niveau des producteurs et au niveau des meacutenages

bull Programmes deacutecentraliseacutes publicspriveacutes de vulgarisation agricole sensibles agrave la nutrition portant notamment sur la microfinance la technologie et autres outils et intrants (ex technologie mobile pour srsquoinformer des conditions des marcheacutes outils et technologies permettant drsquoeacuteconomiser du temps et de la main drsquoœuvre lutte contre les ravageurs ameacutelioration des varieacuteteacutes cultiveacutees)

bull Connexion entre les petits exploitants agricoles et les chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes gracircce agrave diverses approches de la chaicircne de valeur

bull Inteacutegration des enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur par lrsquoameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et des normes de seacutecuriteacute sanitaire et par la promotion des aliments nutritifs (y compris des aliments enrichis)

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

Document de consultation

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Application de la typologie des systegravemes alimentaires aux choix drsquoinvestissement

La typologie des systegravemes alimentaires permet de mieux cerner les diffeacuterents besoins et les diffeacuterentes opportuniteacutes drsquoinvestissement des pays qui mettent en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type rural dont la croissance eacuteconomique reste tregraves deacutependante agrave lrsquoagriculture sont confronteacutes agrave un dilemme speacutecifique lorsqursquoils tentent de satisfaire les besoins de consommation actuels de leur population tout en investissant pour le futur afin drsquoameacuteliorer agrave la fois leurs reacutesultats eacuteconomiques et les reacutesultats nutritionnels Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type industriel font face agrave une seacuterie de deacutefis totalement diffeacuterents dont la plupart ont trait agrave lrsquoapprovisionnement de produits frais locaux abordables en deacutepit drsquoune industrie agroalimentaire tregraves efficiente fortement meacutecaniseacutee et verticalement inteacutegreacutee qui privileacutegie les prix bas les longues dureacutees de conservation et une qualiteacute uniforme plutocirct que les enjeux nutritionnels Autant dans les systegravemes de type rural que dans ceux de type industriel un investissement preacutecautionneux dans lrsquoagriculture les systegravemes alimentaires et les institutions peuvent aujourdrsquohui preacuteparer les conditions qui permettront drsquoobtenir des systegravemes alimentaires plus sains demain

Le tableau 3 reacutepertorie plusieurs cateacutegories de politiques drsquoinvestissement dont la capaciteacute agrave ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels est prouveacutee par certaines donneacutees -soit par des investissements orienteacutes vers les producteurs soit par des investissements orienteacutes vers les consommateurs Les exploitants agricoles sont eacutegalement des consommateurs et dans de nombreux cas lrsquoaide agrave la production peut entraicircner une augmentation de la consommation des meacutenages agricoles Par conseacutequent certains investissements reacutepondent aux besoins des deux cocircteacutes du tableau ci-dessous Comme la qualiteacute des donneacutees probantes disponibles est variable et que pour la plupart des politiques drsquoinvestissement eacutevoqueacutees elles ne deacutemontrent pas explicitement un impact direct sur la nutrition lrsquoAnnexe A propose un examen partiel des donneacutees disponibles pour lrsquoutilisation de ces politiques dans lrsquooptique drsquoobtenir des systegravemes alimentaires sains Il convient de souligner que certaines de ces politiques sont particuliegraverement pertinentes dans des systegravemes alimentaires speacutecifiques Par exemple les activiteacutes de recherche et deacuteveloppement (RampD) portant sur la reformulation des produits sont particuliegraverement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type industrielmixte ougrave les consommateurs sont tregraves deacutependants agrave lrsquooffre de produits transformeacutes

Tableau 3 Cateacutegories drsquoinvestissement pour des systegravemes alimentaires sains

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Investissements affectant la nutrition cocircteacute Production Investissements affectant la nutrition cocircteacute Consommation

bull Contrats avec les producteurs coopeacuteratives et autres organisations collectives

bull Commercialisation par le biais des supermarcheacutes

bull Ameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et reacuteduction des pertes

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Infrastructures irrigation routes eacutelectriciteacute approvisionnement en eau

bull Reacuteforme des reacutegimes fonciers

bull Communication

bull Biofortification et enrichissement des aliments

bull Creacuteation de la demande pour des aliments produits localement et ameacutelioration de leur accegraves

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Drsquoapregraves lrsquoanalyse des donneacutees disponibles des eacuteleacutements suffisamment probants montrent que certaines interventions peuvent ameacuteliorer la nutrition la diversiteacute de la production et des aliments et les moyens de subsistance des exploitants agricoles (IFPRI 2014 Berti 2004 Malapit et al 2013 Behrman et al 2012) Cette analyse reacutevegravele eacutegalement que certains objectifs politiques (comme lrsquoaugmentation de lrsquoattention porteacutee agrave la nutrition dans les dispositifs de protection sociale et lrsquoameacutelioration de lrsquoaccegraves agrave des aliments nutritifs au niveau des meacutenages ou au niveau institutionnel) sont beacuteneacutefiques dans tous les contextes quel que soit le type de systegraveme alimentaire Les actions meneacutees pour atteindre ces objectifs ameacuteliorent vraisemblablement de faccedilon directe les choix des consommateurs et lrsquoaccegraves agrave des aliments sains et leur efficaciteacute est solidement attesteacutee (ex les initiatives ldquoOportunidadesrdquo au Mexique et ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo dans lrsquoIowa aux Eacutetats-Unis)

Neacuteanmoins la typologie des systegravemes alimentaires reacutevegravele eacutegalement que les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements reacutepondent agrave des besoins distincts en termes de nutrition si bien que les prioriteacutes agrave recommander varient en fonction des pays Il nrsquoest certainement pas surprenant que parmi les investissements les plus cruellement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent (systegravemes alimentaires 4 et 5) figurent les investissements dans les infrastructures utiliseacutees pour la production et pour les activiteacutes apregraves reacutecolte qui sont coucircteuses et neacutecessitent un effort drsquoinvestissement prolongeacute dans le temps Mais dans ces contextes des investissements moins lourds en faveur des jardins potagers et de lrsquoeacutelevage de beacutetail au niveau des meacutenages sont eacutegalement rentables

Document de consultation

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Des changements institutionnels sont neacutecessaires dans tous les types de systegravemes alimentaires mecircme srsquoils ne doivent pas forceacutement prendre la mecircme forme Dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent les organisations non-gouvernementales (ONG) jouent un rocircle deacuteterminant lorsque la capaciteacute des pouvoirs publics est faible Cela implique que les investissements destineacutes agrave consolider et agrave utiliser les ONG pour ameacuteliorer la sensibilisation des meacutenages leur capaciteacute agrave produire des aliments nutritifs et leur accegraves agrave des aliments nutritifs pourraient efficacement ouvrir la voie vers une meilleure nutrition Dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires en transition (systegravemes alimentaires de type 3) des reacuteformes institutionnelles visant agrave renforcer la capaciteacute des organisations de producteurs agrave neacutegocier avec la grande distribution et agrave augmenter la valeur ajouteacutee des produits sont des investissements pertinents Enfin dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte des mesures leacutegislatives et reacuteglementaires pourraient ecirctre neacutecessaires pour permettre aux institutions publiques (cantines scolaires hocircpitaux etc) de srsquoapprovisionner aupregraves drsquoexploitants agricoles locaux ameacuteliorant ainsi la fraicirccheur et la diversiteacute des aliments proposeacutes aux usagers

Lrsquoanalyse proposeacutee ici comporte des limites importantes Premiegraverement -et avant tout- pratiquement aucune donneacutee financiegravere ou eacuteconomique nrsquoest disponible sur la plupart des investissements deacutecrits ci-dessus agrave quelques exceptions pregraves et particuliegraverement concernant les investissements infrastructurels (FAO 2012 Hoddinott et al 2013) Lrsquoabsence drsquoinformations financiegraveres limite consideacuterablement la possibiliteacute de comparer les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements et de deacuteterminer un taux de rentabiliteacute financiegravere indicatif ou mecircme un rapport coucirct-efficaciteacute Il est donc impossible drsquoaffirmer avec certitude que lrsquoune quelconque de ces strateacutegies (pas mecircme celles pour lesquelles il existe des preuves fiables attestant de reacutesultats positifs) constitue un ldquobonrdquo investissement au sens classique de ce terme Il nrsquoy a rien de fondamentalement aberrant agrave cela eacutetant donneacute que les investissements du secteur public nrsquoont geacuteneacuteralement pas agrave deacutemontrer le mecircme type de rentabiliteacute financiegravere qursquoexige le secteur priveacute Neacuteanmoins il serait preacutefeacuterable de pouvoir calculer les taux de rentabiliteacute dans le but de comparer et eacuteventuellement de classer les diffeacuterents investissements envisageables eacutetant donneacute que les ressources publiques disponibles pour investir dans la nutrition sont limiteacutees et que ces mesures font partie des critegraveres preacutevisionnels consideacutereacutes par les banques de deacuteveloppement dans leur deacutecision concernant les precircts attribueacutes au secteur public Par ailleurs comme cela a eacuteteacute le cas avec les investissements expresseacutement axeacutes sur la nutrition eacutetudieacutes dans les seacuteries 2008 et 2013 de The Lancet sur la nutrition maternelle et infantile (Bhutta et al 2008 amp 2013) des eacutevaluations coucircts-beacuteneacutefices approuveacutees par des universitaires pourraient catalyser et harmoniser les investissements des donateurs en creacuteant un consensus sur les investissements agrave privileacutegier

Deuxiegravemement ce document propose une eacutevaluation qualitative des donneacutees de recherche concernant les investissements speacutecifiquement axeacutes sur lrsquoagriculture sur la nutrition et autres types drsquoinvestissements dans une optique drsquoameacutelioration des reacutesultats des systegravemes alimentaires (Annexe A) Cet examen partiel montre que plusieurs approches drsquoinvestissement sont plus pertinentes dans certains types de systegravemes alimentaires que dans drsquoautres Neacuteanmoins cet examen des donneacutees disponibles se fonde sur les reacutesultats drsquoun nombre limiteacute drsquoeacutetudes heacuteteacuterogegravenes reacutealiseacutees dans un nombre limiteacute de contextes

Enfin le fruit de ce travail reacutevegravele une certaine ambiguumliteacute dans la Recommandation 17 du Cadre drsquoaction invitant agrave utiliser des ldquopolitiques drsquoinvestissementrdquo pour accomplir des politiques drsquoalimentation et de nutrition En effet comme cela a eacuteteacute indiqueacute preacuteceacutedemment le terme investissement est geacuteneacuteralement employeacute pour deacutesigner les deacutepenses visant agrave accroicirctre les beacuteneacutefices agrave lrsquoavenir Un grand nombre drsquointerventions et de politiques de ce type ont eacuteteacute eacutevoqueacutees lors de la CIN2 et en drsquoautres occasions par les responsables officiels et les organisations de deacutefense de la santeacute et de la nutrition et elles ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport Neacuteanmoins drsquoautres interventions visant agrave ameacuteliorer les reacutesultats sanitaires et nutritionnels sont deacutesigneacutees de faccedilon plus juste par drsquoautres termes Il srsquoagit des mesures de consommation (inteacutegration drsquoaliments plus sains dans les menus des cantines scolaires) des mesures reacuteglementaires (taxation des boissons et aliments mauvais pour la santeacute) ou des mesures de transferts (utilisation de dispositifs de protection sociale pour encourager les habitudes alimentaires saines) Comme ces interventions offrent des avantages deacutemontreacutes en matiegravere de santeacute et de nutrition elles sont essentielles dans la mise en œuvre du CdA CIN2 Les plus favorables ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport mecircme si elles ne sont pas senseacutees deacutegager un rendement futur

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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5 Conclusions et recommandations

Ce rapport analyse les donneacutees actuellement disponibles sur les investissements en faveur de systegravemes alimentaires sains dans la ligneacutee du Cadre drsquoaction de la CIN2 Recommandation 17 Ce rapport emploie une typologie des systegravemes alimentaires extraite du Rapport sur la nutrition mondiale de 2015 qui permet de diffeacuterencier les pays en fonction des caracteacuteristiques de leur systegraveme alimentaire Il en ressort qursquoil existe de consideacuterables diffeacuterences entre les systegravemes alimentaires si bien que les pays doivent proceacuteder agrave des investissements diffeacuterents pour reacutepondre agrave leurs besoins speacutecifiques en termes drsquoalimentation et de nutrition Il apparaicirct eacutegalement que de nombreux types drsquoinvestissements et drsquoinvestisseurs peuvent ecirctre impliqueacutes dans lrsquoobjectif drsquoameacutelioration des reacutesultats sanitaires et nutritionnels des systegravemes alimentaires le secteur public le secteur priveacute et les meacutenages

Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo sont drsquoapregraves cette typologie essentiellement des pays agrave faible revenu La deacutenutrition reste un problegraveme majeur dans ces pays mecircme si certains sont eacutegalement confronteacutes agrave une preacutevalence croissante du surpoids et de lrsquoobeacutesiteacute qui traduisent un changement rapide dans les systegravemes alimentaires et les conditions de nutrition Ces pays peuvent tirer profit drsquoun large eacuteventail drsquoinvestissements notamment ceux ciblant lrsquoameacutelioration des infrastructures et de la productiviteacute agricole mais aussi de strateacutegies visant agrave offrir des choix alimentaires plus diversifieacutes agrave leur population au moyen des chaicircnes de valeur alimentaires ou de la production des meacutenages Nombre de ces investissements ameacutelioreront agrave lrsquoavenir les rentabiliteacutes eacuteconomiques et agricoles Leur coucirct est geacuteneacuteralement tregraves lourd par rapport au niveau de revenu des pays concerneacutes (mais cela est aussi le cas pour certains des investissements neacutecessaires dans les pays plus deacuteveloppeacutes)

Document de consultation

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En revanche dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoen transitionrdquo les reacutegimes alimentaires sont deacutejagrave plus varieacutes avec un apport raisonnable de produits frais et de proteacuteines La consommation de produits emballeacutes y augmente et quelques problegravemes de deacutenutrition persistent (retards de croissance essentiellement) Dans ces pays les investissements devraient prioritairement cibler les chaicircnes de valeur pour les aliments secondaires en renforccedilant notamment la technologie de la chaicircne du froid et en reacuteglant drsquoautres problegravemes au niveau des eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte ce qui permettrait drsquoameacuteliorer la productiviteacute geacuteneacuterale du secteur tout en ameacuteliorant lrsquoaccegraves aux aliments sains et la sensibilisation cocircteacute consommateurs Certains de ces investissements peuvent ecirctre coucircteux mais en moyenne ils le sont moins que les investissements infrastructurels si urgemment neacutecessaires dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo Pour reacutesumer les systegravemes alimentaires laquo en transition raquo offrent geacuteneacuteralement une diversiteacute correcte et une bonne disponibiliteacute des aliments mais ils peuvent ameacuteliorer leurs beacuteneacutefices eacuteconomiques et sanitaires en reacutealisant les bons investissements

Pour les systegravemes de type ldquoindustrielrdquo ou ldquomixterdquo les choix drsquoinvestissement devraient avant tout viser une meilleure coheacuterence des politiques publiques avec les objectifs de santeacute et de nutrition en soutenant notamment la production speacutecialiseacutee et de produits frais plutocirct que la culture de quelques varieacuteteacutes de ceacutereacuteales Il y est neacutecessaire drsquoopeacuterer des changements dans les politiques et la gouvernance dans lrsquooptique de favoriser les comportements de consommation sains et de limiter certaines pratiques et dominations industrielles Ces changements sont peu coucircteux en termes financiers mais ils sont politiquement difficiles

Les pays qui souhaitent mettre en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 disposent drsquoune grande varieacuteteacute drsquooptions drsquoinvestissements en faveur de systegravemes alimentaires plus sains Ces options vont depuis les ameacuteliorations agrave grande eacutechelle des infrastructures jusqursquoagrave des soutiens techniques et des aides agrave la commercialisation de plus petite eacutechelle en passant par des mesures drsquoincitation et de sensibilisation des consommateurs Certaines neacutecessitent de lourdes deacutepenses financiegraveres qui seront rentabiliseacutees au bout de plusieurs anneacutees par lrsquoobtention drsquoune agriculture plus productive et plus sensible aux enjeux nutritionnels tandis que drsquoautres nrsquoimpliquent pas reacuteellement de deacutepenses financiegraveres mais uniquement des mesures de reacuteglementation

Il existe encore de profondes lacunes en termes de donneacutees disponibles pour les pays et les investisseurs concernant les options drsquoinvestissement approprieacutees et celles agrave privileacutegier en fonction du type de systegraveme alimentaire et du contexte de nutrition Il faut espeacuterer que les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres coopeacutereront avec les acteurs de la nutrition pour fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees sur les interventions les plus prometteuses eacutevoqueacutees dans ce rapport de maniegravere agrave ce que les pays quel que soit le type de leur systegraveme alimentaire puissent faire des choix eacuteclaireacutes entre les diverses options drsquoinvestissement

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Annexe

Examen des donneacutees disponibles sur la creacuteation de systegravemes alimentaires sains au moyen drsquoinvestissements sensibles agrave la nutrition Interventions agricoles en faveur drsquoune meilleure nutrition

En deacutepit de donneacutees extrecircmement limiteacutees et disparates il semble que les strateacutegies agricoles soient prometteuses pour ameacuteliorer lrsquoeacutetat nutritionnel Encore moins drsquoeacuteleacutements probants sont disponibles sur les strateacutegies ciblant les systegravemes alimentaires dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition en fait il nrsquoexiste aucune litteacuterature sur ce sujet en dehors de celle traitant des politiques agricoles et de quelques politiques axeacutees sur la population et affectant lrsquoindustrie Lrsquoexamen bref et partiel proposeacute dans ce chapitre se concentre sur lrsquoagriculture un thegraveme sur lequel plusieurs contributions cleacutes sont disponibles Certaines des cateacutegories drsquoinvestissement eacutevoqueacutees ci-dessous affectent la nutrition par le biais de la production de la consommation ou par drsquoautres types de canaux

Lrsquoagriculture peut influer sur la nutrition par diffeacuterentes voies dont quatre sont identifieacutees dans la litteacuterature comme constituant des facteurs cleacutes (Ruel amp Alderman 2013) (i) prix des aliments (ii) revenus issus de lrsquoagriculture (iii) consommation de sa propre production due agrave des imperfections du marcheacute et (iv) facteurs lieacutes au sexe Si au niveau des meacutenages lrsquoagriculture a des effets sur la nutrition ces effets sont tregraves vraisemblablement lieacutes agrave un ou plusieurs de ces facteurs Lrsquoexamen de 23 eacutetudes sur cinq types drsquointerventions (biofortification jardins potagers deacuteveloppement de la production laitiegravere pecircche et eacutelevage de beacutetail) reacutevegravele une augmentation de la production et de la consommation par les meacutenages des produits alimentaires cibleacutes par ces interventions Les donneacutees disponibles sont mitigeacutees quant aux effets des interventions agricoles sur drsquoautres aspects notamment sur les apports en micronutriments et lrsquoeacutetat nutritionnel ou sur les revenus Les auteurs attribuent ceci aux insuffisances des eacutetudes en termes de puissance statistique et de collecte des donneacutees plutocirct qursquoagrave un veacuteritable manque drsquoefficaciteacute des programmes (Masset et al 2011)

Un examen anteacuterieur de 30 eacutetudes sur des interventions agricoles (comprenant des interventions en faveur des jardins potagers des interventions en faveur de lrsquoeacutelevage de beacutetail des interventions combineacutees favorisant agrave la fois le jardinage potager et lrsquoeacutelevage et des programmes drsquoirrigation) a reacuteveacuteleacute que la plupart de ces interventions avaient augmenteacute la production alimentaire et que sur ces 30 eacutetudes 19 avaient ameacutelioreacute la nutrition au niveau des meacutenages Sur ces 19 interventions ayant ameacutelioreacute la nutrition 14 avaient investi dans diffeacuterents types de capital (humain financier physique et social) (Berti 2004) Ces deux examens soulignent que le manque de rigueur et lrsquoextrecircme heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des meacutethodes entre les eacutetudes limitent la capaciteacute drsquoanalyse et de geacuteneacuteralisation des reacutesultats (Berti 2004 Masset et al 2011) Cet eacutecueil a eacutegalement eacuteteacute identifieacute dans un autre examen de 27 projets agricoles qui a conclu que les donneacutees probantes attestant drsquoun impact des strateacutegies de production agricole sur lrsquoameacutelioration de la nutrition des femmes et des enfants restaient limiteacutees en grande partie agrave cause des limitations meacutethodologiques des eacutetudes examineacutees par les auteurs (Girard et al 2012)

Document de consultation

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Selon Girard et al (2012) les strateacutegies agricoles ont invariablement et sensiblement ameacutelioreacute les reacutegimes alimentaires et les apports en vitamine A des femmes et des enfants mecircme si cela ne srsquoest pas traduit par des effets positifs sur le statut en vitamine A lrsquoaneacutemie ou la morbiditeacute Plusieurs des eacutetudes qursquoils ont examineacutees ont eu des effets significatifs sur les problegravemes de retard de croissance et drsquoeacutemaciation contrairement agrave ce qui est dit dans le reacutesumeacute des auteurs

Contrats de production et organisations de producteurs

Des contrats de production entre des agriculteurs et le secteur priveacute ont permis aux agriculteurs drsquoacceacuteder aux intrants aux creacutedits et aux services de vulgarisation neacutecessaires (Banque mondiale 2008 Asian Development Bank 2012) En outre gracircce agrave ce type de contrats des petits exploitants agricoles ont pu beacuteneacuteficier de prix et de marcheacutes assureacutes et les entreprises ont partageacute les risques de production et de commercialisation avec les producteurs Neacuteanmoins pour que les petits exploitants puissent tirer profit de lrsquoagriculture contractuelle les conditions preacutealables requises sont nombreuses Ils doivent pouvoir acceacuteder aux routes et aux services drsquoinformation et ils peuvent avoir besoin de se regrouper en organisations eacutetant donneacute que les fournisseurs et les grossistes preacutefegraverent geacuteneacuteralement passer contrat avec des organisations de producteurs qui peuvent contribuer agrave garantir la qualiteacute et la livraison des produits en temps voulu (Taren amp Alaofegrave 2013)

Canaux de la grande distribution

Les pays en deacuteveloppement ont connu un rapide deacuteveloppement des supermarcheacutes suite agrave des transformations du cocircteacute de lrsquooffre et de la demande Les supermarcheacutes peuvent ecirctre deacutetenus par des enseignes locales ou internationales Ils offrent geacuteneacuteralement un large choix drsquoaliments et de produits divers dans un mecircme lieu Par inteacutegration verticale et horizontale (Reardon et al 2012) ils sont souvent deacutetenus par les mecircmes groupes dans lesquels sont concentreacutees les activiteacutes de distribution et drsquoautres fonctions du systegraveme alimentaire Malgreacute les risques inheacuterents agrave ce mode de fonctionnement des eacutetudes ont essentiellement reacuteveacuteleacute des impacts positifs des nouveaux canaux de la grande distribution sur la productiviteacute agricole les prix de vente et les revenus Selon Chege et al (2015) au Kenya les agriculteurs intervenant dans les canaux de la grande distribution ont des revenus plus eacuteleveacutes et produisent plus de fruits et de leacutegumes Les auteurs montrent que ces deux facteurs (revenus et choix de la production veacutegeacutetale) ont eu des effets positifs sur la nutrition les meacutenages agricoles qui approvisionnent les supermarcheacutes consomment pregraves de 15 agrave 20 plus de calories de fer et de zinc et 30 plus de vitamines A Agrave noter neacuteanmoins que la commercialisation favorise la speacutecialisation ce qui reacuteduit la diversiteacute de la production des agriculteurs consideacutereacutes individuellement

Gestion des activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte et reacuteduction des pertes

Les projets de deacuteveloppement des marcheacutes ou de la chaicircne de valeur agricole peuvent eacutegalement ameacuteliorer les activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte avec des effets positifs sur lrsquoeacutetat nutritionnel En effet en ameacuteliorant les techniques de manutention de stockage et de conservation lrsquooptimisation des activiteacutes apregraves reacutecolte entraicircne un lissage de la consommation et augmente la disponibiliteacute tout au long de lrsquoanneacutee drsquoaliments frais et nutritifs Plus particuliegraverement des meacutethodes de conservation preacutecautionneuses permettent de preacuteserver les teneurs en nutriments et de reacuteduire lrsquoutilisation de sucre de sel et drsquoautres ingreacutedients ajouteacutes De plus lrsquoameacutelioration des activiteacutes apregraves reacutecolte augmente la qualiteacute et la quantiteacute des reacutecoltes ce qui se traduit par une augmentation des revenus (Copenhagen Consensus Center 2015)

Creacuteation de la demande pour des aliments cultiveacutes localement et ameacutelioration de leur accegraves

Un programme meneacute aux Eacutetats-Unis dans lrsquoIowa a permis de consideacuterablement augmenter les ventes des productions agricoles locales aux restaurants coopeacuteratives et autres institutions (Ranum amp Wiemerslage 2011) Les producteurs locaux ont ainsi eacuteteacute mis en relation avec des marcheacutes jusqursquoalors inexploiteacutes (ex cantines scolaires) avec une coordination des niveaux de prix et en ciblant avant tout les produits de deuxiegraveme cateacutegorie De plus les producteurs ont beacuteneacuteficieacute de formations et de subventions pour les aider agrave financer des serres agrave diversifier leur production et agrave ameacuteliorer leurs

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eacutequipements de stockage Ce programme associeacute agrave la marque commerciale preacuteexistante ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo (achetez frais achetez local) ciblait les consommateurs par des activiteacutes de sensibilisation et drsquoeacuteducation inteacutegrant des deacutegustations de produits et des rencontres autour du projet de rapprochement des agriculteurs locaux et des eacutetablissements scolaires Ce programme a permis de piloter six projets au sein drsquoeacutetablissements scolaires dans lesquels lrsquoeacuteducation agrave la nutrition a eacuteteacute inteacutegreacutee aux programmes peacutedagogiques dont les enseignants ont reccedilu une formation et ougrave des reacuteseaux de distribution ont eacuteteacute creacuteeacutes pour inteacutegrer des produits locaux dans les menus des cantines scolaires Enfin le programme a ducirc faire du lobbyisme pour obtenir des changements dans la politique de lrsquoEacutetat afin de permettre aux institutions publiques de srsquoapprovisionner localement Conseacutecutivement agrave ce programme les agriculteurs ont constateacute une ameacutelioration qualitative et quantitative de leur production et les achats drsquoaliments locaux par les restaurants les coopeacuteratives alimentaires et les institutions locales ont augmenteacute de plus drsquoun demi-million drsquoUSD

Jardins potagers

Les impacts positifs des interventions en faveur des jardins potagers sur lrsquoeacutetat nutritionnel les revenus et les habitudes alimentaires sont aujourdrsquohui bien documenteacutes (Taren amp Alaofegrave 2013) Mecircme si certaines interventions ciblent prioritairement la production de leacutegumineuses et de tubercules les productions de fruits de leacutegumes drsquoherbes culinaires et de condiments restent les plus courantes (Taren amp Alaofegrave 2013) Par exemple au Neacutepal une intervention meneacutee en faveur des jardins potagers des meacutenages en association avec une campagne de sensibilisation agrave la nutrition a permis drsquoaugmenter les connaissances sur la nutrition des participants ainsi que la diversiteacute de leur reacutegime alimentaire Les participants ont eacutegalement eu davantage tendance agrave donner des aliments compleacutementaires aux nourrissons et agrave correctement conserver leurs aliments (Jones et al 2005)

Un examen de ces interventions agricoles a reacuteveacuteleacute que sur les neuf interventions en faveur des jardins potagers eacutetudieacutees toutes ont eu des effets positifs -modeacutereacutes agrave eacuteleveacutes- sur les reacutegimes alimentaires Sur les trois interventions pour lesquelles des donneacutees anthropomeacutetriques ont eacuteteacute releveacutees toutes ont permis de reacuteduire les problegravemes drsquoinsuffisance pondeacuterale drsquoeacutemaciation et de retard de croissance chez les enfants Les interventions en faveur des jardins potagers soutiennent favorablement la comparaison avec les autres types drsquointerventions examineacutees mais les auteurs font remarquer que la plupart de ces actions en faveur des jardins potagers inteacutegraient un objectif de nutrition explicite et un investissement en capital humain ce qui nrsquoest pas le cas avec la plupart des autres types drsquointerventions Par conseacutequent il est difficile de comparer les interventions en faveur des jardins potagers avec les autres types drsquointerventions et drsquoisoler les raisons qui expliquent leur succegraves Cela montre neacuteanmoins que les interventions inteacutegrant des investissements diversifieacutes dans diffeacuterents types de capital (comme lrsquoeacuteducation nutritionnelle et la prise en compte de lrsquoeacutegaliteacute entre les sexes) reacuteussissent mieux que celles qui ne le font pas (Berti 2004)

Diversiteacute des cultures

Dans un examen des strateacutegies agricoles visant agrave ameacuteliorer la nutrition Carletto et al (2015) se sont pencheacutes sur trois eacutetudes analysant les liens entre la diversiteacute des cultures et la nutrition Au Neacutepal des donneacutees probantes issues drsquoun programme de nutrition multisectoriel reacutevegravelent que la diversiteacute du reacutegime alimentaire des megraveres et des enfants ainsi que le rapport poidsacircge des enfants sont eacutetroitement lieacutes agrave la diversiteacute de la production14 au niveau du meacutenage (Malapit et al 2013) Il est inteacuteressant de remarquer que cette eacutetude a deacutetermineacute que lrsquoautonomisation des femmes limite les effets neacutegatifs drsquoune production peu diversifieacutee sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des megraveres et des enfants et sur le rapport tailleacircge des enfants Agrave partir de donneacutees de panels une analyse eacuteconomeacutetrique a estimeacute qursquoau Nigeacuteria une augmentation de 10 de la diversiteacute des varieacuteteacutes cultiveacutees entraicircne une augmentation de 24 de la diversiteacute des reacutegimes alimentaires (Dillon et al 2014) En Zambie la diversiteacute de la production (mesureacutee par le nombre total de cultures diffeacuterentes et de groupes alimentaires produits) ainsi que les activiteacutes ciblant les meacutenages

14 En utilisant un indice de la diversiteacute de la production fondeacute sur neuf items alimentaires Groupes drsquoaliments inclus feacuteculents haricots leacutegumineuses et noix leacutegumes-feuilles vert fonceacute tubercules leacutegumes et fruits riches en vitamine A autres fruits et leacutegumes lait et produits laitiers œufs poisson et viande

Document de consultation

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pratiquant une agriculture de subsistance (ex eacutelevage de beacutetail production de fruits et de leacutegumes cultures de plein champ) ont eacuteteacute positivement associeacutees au rapport taillepoids des enfants et inversement associeacutees aux retards de croissance des enfants de plus de 24 mois (Kumar et al 2015) Cela signifie que la diversiteacute de la production au niveau des meacutenages peut avoir des effets positifs sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires et sur les reacutesultats anthropomeacutetriques pour les enfants et les megraveres

Eacutelevage de beacutetail

Les interventions au niveau des meacutenages ciblant lrsquoeacutelevage de beacutetail et lrsquoaquaculture se sont majoritairement focaliseacutees sur la geacuteneacuteration de revenus plutocirct que sur la consommation Mecircme srsquoil y a peu drsquoeacuteleacutements probants disponibles quant agrave lrsquoimpact de ce type drsquoinvestissements sur la nutrition et les reacutegimes alimentaires les aliments drsquoorigine animale sont denses sur le plan nutritionnel et certaines donneacutees montrent des impacts positifs sur les reacutesultats nutritionnels Lrsquoexamen de huit eacutetudes analysant les liens entre la production agricole (production de cultures et eacutelevage de beacutetail) la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des meacutenages et les reacutesultats nutritionnels chez lrsquoenfant conclut que lrsquoeacutelevage de beacutetail est associeacute agrave des reacutesultats positifs en termes de nutrition (Carletto et al 2015)

Produits laitiers volaille et produits de lrsquoaquaculture

Plusieurs eacutetudes ont montreacute que les interventions ciblant la production laitiegravere peuvent augmenter la consommation de produits laitiers et lrsquoapport geacuteneacuteral en nutriments et reacuteduire la preacutevalence des problegravemes de retard de croissance drsquoeacutemaciation et drsquoinsuffisance pondeacuterale (Taren amp Alaofegrave 2013) Le projet baptiseacute ldquoMilk Mattersrdquo (le lait crsquoest important)(reacutefeacuterence) a compareacute deux groupes de participants agrave un groupe teacutemoin Dans le premier groupe les participants ont reccedilu des animaux laitiers (une vache ou quatre chegravevres) et du fourrage Lrsquoautre groupe a eacutegalement eu du fourrage et des animaux laitiers mais ces derniers ont eacuteteacute preacutealablement vaccineacutes et vermifugeacutes Ces interventions ont eacuteteacute reacutealiseacutees dans la reacutegion somali drsquoEacutethiopie ougrave entre 20 et 50 des besoins eacutenergeacutetiques des eacuteleveurs pastoraux proviennent de la consommation de produits laitiers et de produits drsquoorigine animale Dans cette reacutegion les seacutecheresses annuelles aggravent la malnutrition agrave cause notamment drsquoune reacuteduction de la production laitiegravere pendant la saison segraveche La comparaison avec le groupe teacutemoin a reacuteveacuteleacute que les interventions Milk Matters ont permis drsquoaugmenter la consommation de produits laitiers et de stabiliser lrsquoeacutetat nutritionnel des enfants des eacuteleveurs pastoraux en peacuteriode de soudure Par ailleurs il a eacuteteacute estimeacute que ces interventions ont eacuteteacute extrecircmement rentables leur coucirct eacutevalueacute repreacutesente entre 45 et 75 du coucirct des programmes drsquoalimentation theacuterapeutique meneacutes dans le cadre de la prise en charge communautaire de la malnutrition aigueuml Enfin les femmes ont pu deacutegager plus de temps libre ce qui peut avoir des effets positifs sur les pratiques drsquoalimentation des enfants (Sadler et al 2012)

Reacutegimes fonciers

Drsquoapregraves lrsquoexamen de vingt eacutetudes (Lawry et al 2014) les interventions visant agrave formaliser les droits fonciers (comme lrsquoacquisition en libre proprieacuteteacute lrsquoenregistrement des droits par redistribution des terres et la reacutegularisation officielle des droits fonciers coutumiers) sont associeacutes agrave des gains en termes de productiviteacute et de bien-ecirctre social La reconnaissance de jure des droits fonciers permet drsquoaugmenter la valeur moneacutetaire de la productiviteacute des terres de 40 en moyenne mecircme si lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des donneacutees limite la capaciteacute agrave tirer des conclusions formelles Le bien-ecirctre social des beacuteneacuteficiaires (mesureacute par leur consommation ou leurs revenus) a augmenteacute de 15 pour cent en moyenne Les auteurs font eacutegalement remarquer que la qualiteacute des donneacutees disponibles ne permet pas drsquoavoir une assise suffisamment solide pour geacuteneacuteraliser ces reacutesultats et que les mesures qualitatives ne tiennent pas compte des conseacutequences sociales des politiques fonciegraveres telles que le deacuteplacement ou lrsquoeacutegaliteacute hommes-femmes Les beacuteneacutefices ont eacuteteacute largement plus importants en Asie et en Ameacuterique latine qursquoen Afrique et ont eacuteteacute variables en fonction du niveau de revenu les effets moindres constateacutes en Afrique subsaharienne peuvent srsquoexpliquer par un reacutegime foncier coutumier deacutejagrave largement eacutetabli et eacutetendu Mecircme srsquoil semble que la reconnaissance des droits fonciers contribue au bien-ecirctre social ces effets sont extrecircmement variables et speacutecifiques au contexte (Lawry et al 2014)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire conditionnel (TMC)

Les donneacutees disponibles en la matiegravere suggegraverent que les programmes de TMC ont des impacts significatifs sur lrsquoanthropomeacutetrie des enfants et certaines eacutetudes montrent des effets chez les plus jeunes enfants qui beacuteneacuteficient plus longtemps de la protection sociale (Ruel et Alderman 2013) En outre ces programmes ont des effets positifs sur drsquoautres facteurs qui se reacutepercutent sur lrsquoeacutetat nutritionnel notamment lrsquoaugmentation des deacutepenses des meacutenages la seacutecuriteacute alimentaire et lrsquoameacutelioration des reacutegimes alimentaires (Leroy et al 2009) La protection sociale a joueacute un rocircle important pour reacuteduire la deacutenutrition en Colombie le seul pays actuellement en passe drsquoatteindre les quatre objectifs de lrsquoAssembleacutee mondiale de la Santeacute (IFPRI 2014a) De plus le fait de rendre la protection sociale plus sensible aux enjeux de nutrition est une strateacutegie prometteuse eacutetant donneacute que les deacutepenses publiques engageacutees dans la protection sociale progressent dans le monde entier (IFPRI 2014a)

Partenariats public-priveacute

Dans nrsquoimporte quel pays consideacutereacute la consommation alimentaire est deacutetermineacutee par les secteurs de la production de la transformation alimentaire de la distribution de gros et de la distribution de deacutetail Par conseacutequent le secteur priveacute a un eacutenorme impact sur les habitudes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels De plus drsquoautres secteurs comme la teacuteleacutephonie mobile les meacutedias et le secteur de la santeacute influent sur la consommation et les preacutefeacuterences des consommateurs Les partenariats public-priveacute (PPP) pourraient aider agrave mettre en relation les agriculteurs avec les chaicircnes drsquoapprovisionnement gracircce agrave des investissements dans des biens publics et dans des politiques facilitant le deacuteveloppement du commerce et des marcheacutes ainsi que dans lrsquoeacuteducation et la formation pour deacutevelopper la capaciteacute technique des agriculteurs et les aider agrave respecter les normes de tri drsquoemballage et de culture (Narrod et al 2008)

De plus le secteur public peut inciter le secteur priveacute agrave adopter des politiques favorables aux enjeux de nutrition Il peut le faire gracircce agrave des reacuteglementations directes des engagements volontaires ou par le biais de PPP dans lesquels les deux secteurs exploitent mutuellement leurs ressources et creacuteent de la valeur partageacutee Les PPP pourraient permettre au secteur public drsquointensifier ses interventions et de tirer au mieux parti de ses investissements gracircce agrave la capaciteacute eacutetablie drsquoexeacutecution et de deacuteveloppement du secteur priveacute De son cocircteacute le secteur priveacute pourrait beacuteneacuteficier drsquoun partage des risques et de la creacuteation drsquoune valeur partageacutee gracircce agrave lrsquoameacutelioration de sa perception par le public Les donneacutees disponibles sur les PPP axeacutes sur la nutrition sont rares et il nrsquoa pas encore eacuteteacute deacutetermineacute si les PPP sont plus efficaces que drsquoautres types drsquoengagements avec le secteur priveacute (Hoddinott et al 2015)

Investissements infrastructurels et nutrition

Irrigation

Alors que lrsquoimpact de lrsquoirrigation sur la reacuteduction de la pauvreteacute est bien documenteacute les effets de lrsquoameacutelioration des techniques drsquoirrigation sur la nutrition ne le sont pas (Hussain amp Hanjra 2004) Neacuteanmoins certaines donneacutees indiquent que lrsquoirrigation peut aider agrave reacuteduire la malnutrition chronique et saisonniegravere par lrsquoaccroissement de la consommation drsquoaliments de base et drsquoaliments drsquoorigine animale conseacutecutivement agrave une augmentation des revenus et agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute de lrsquoeacutelevage (Taren amp Alaofegrave 2013) De plus en permettant de cultiver pendant toute lrsquoanneacutee des

Document de consultation

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varieacuteteacutes agrave forte valeur lrsquoirrigation peut ameacuteliorer la consommation de certains aliments Au Beacutenin des systegravemes drsquoirrigation au goutte-agrave-goutte alimenteacutes par lrsquoeacutenergie solaire ont permis drsquoaugmenter la consommation de fruits et leacutegumes jusqursquoagrave atteindre les apports journaliers recommandeacutes et les revenus tireacutes de la production veacutegeacutetale ont permis aux agriculteurs drsquoacheter des aliments de base des leacutegumes secs et des sources de proteacuteines pendant la saison segraveche Selon une enquecircte les beacuteneacuteficiaires de ce projet drsquoirrigation eacutetaient 17 pour cent moins susceptibles de se deacutefinir comme eacutetant en situation drsquoinseacutecuriteacute alimentaire (Burney et al 2010)

Au Ghana une technologie agrave bas coucirct drsquoirrigation par les nappes phreacuteatiques peu profondes a permis drsquoameacuteliorer la rentabiliteacute et de creacuteer des emplois pendant la saison segraveche Toutefois la diversiteacute des apports alimentaires nrsquoa pas progresseacute pour les agriculteurs utilisant les techniques drsquoirrigation et elle a mecircme reculeacute pour les agriculteurs deacutetenant un type speacutecifique de puits peu profond Les auteurs pensent que cela peut ecirctre ducirc agrave lrsquoimpact deacutefavorable sur le plan nutritionnel de la monoculture que lrsquoirrigation a favoriseacutee dans certains cas (Namara et al 2011) Crsquoest pourquoi il est essentiel de tenir compte des impacts neacutegatifs potentiels des programmes drsquoirrigation tels que la deacutependance accrue agrave la monoculture et les maladies veacutehiculeacutees par lrsquoeau De plus amples recherches sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les technologies drsquoirrigation peuvent entraicircner des reacutesultats positifs sur le plan de la nutrition et comment les risques peuvent ecirctre reacuteduits notamment le risque que de lrsquoeau contamineacutee affecte la santeacute des populations via les reacuteseaux drsquoirrigation (Taren amp Alaofegrave 2013) Les effets de lrsquoirrigation varient consideacuterablement en fonction de plusieurs facteurs notamment les contextes eacutecologique et eacutepideacutemiologique de la reacutegion consideacutereacutee (Taren amp Alaofegrave 2013)

Il est essentiel de noter que les infrastructures drsquoirrigation neacutecessitent geacuteneacuteralement drsquoorganiser des services de vulgarisation et un soutien technique pour assurer la durabiliteacute de la technologie drsquoirrigation Les investissements devraient ecirctre reacutealiseacutes en fonction des ressources et des profils eacutecologiques reacutegionaux Mais lagrave ougrave les marcheacutes sont relativement peu deacuteveloppeacutes et ougrave les nappes souterraines sont facilement accessibles des technologies moins exigeantes en ressources pourraient ecirctre appliqueacutees (comme les puits peu profonds eacutevoqueacutes ci-dessus dans le cas du Ghana) Le passage agrave des technologies drsquoirrigation plus avanceacutees peut neacutecessiter une capaciteacute de fabrication reacutegionale des liens avec les marcheacutes et des intrants financiers Dans les deux cas les gouvernements peuvent srsquoassocier avec des reacutealisateurs de projets notamment le secteur priveacute et les ONG pour encourager une large adoption des technologies drsquoirrigation

Reacuteseaux routiers eacutelectriciteacute et ameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau

Des preuves limiteacutees suggegraverent que les investissements dans les reacuteseaux routiers geacutenegraverent des impacts positifs sur la productiviteacute agricole lrsquoaugmentation du PIB dans les zones rurales et la reacuteduction de la pauvreteacute (Knox et al 2013) Les investissements dans les reacuteseaux eacutelectriques ont de plus larges impacts lagrave ougrave les systegravemes agricoles sont plus modernes et ougrave les besoins en eacutelectriciteacute sont plus grands Enfin lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau peut avoir des effets positifs sur le deacuteveloppement des enfants de moins de cinq ans mecircme si les eacutetudes actuellement disponibles sont de faible qualiteacute (Dangour et al 2013)

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Communications

Les investissements visant agrave augmenter la disponibiliteacute des informations et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes peuvent ameacuteliorer le bien-ecirctre social Internet et les technologies mobiles permettent de communiquer rapidement les informations lieacutees agrave lrsquoagriculture et agrave la nutrition dans les populations rurales toutefois de forts taux drsquoanalphabeacutetisme des infrastructures inadapteacutees et le coucirct des services drsquoinformation constituent un frein pour le deacuteveloppement des

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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systegravemes drsquoinformation dans les zones rurales Les technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) peuvent promouvoir la nutrition de faccedilon directe gracircce aux campagnes de marketing social et de faccedilon indirecte en favorisant la productiviteacute des petits exploitants agricoles En Tanzanie par exemple des centres de teacuteleacutecommunications ont permis aux petits exploitants agricoles drsquoacceacuteder agrave des informations sur les creacutedits sur les marcheacutes et aux preacutevisions meacuteteacuteorologiques (Mtega amp Ronald 2013)

Behrman et al (2012) ont constateacute des rapports BeacuteneacuteficiesCoucircts positifs lieacutes agrave lrsquoameacutelioration des informations sur les marcheacutes gracircce agrave la technologie SMS dans deux pays drsquoAsie du Sud et quatre pays drsquoAfrique Des investissements dans des programmes drsquoalphabeacutetisation avec des partenariats avec le secteur priveacute destineacutes agrave reacuteduire les coucircts et des services lieacutes agrave lrsquoappropriation des informations pourraient favoriser lrsquoexpansion des TIC dans les zones rurales Des informations sur la nutrition devraient eacutegalement ecirctre communiqueacutees

Biofortification

La biofortification peut constituer un investissement extrecircmement rentable apregraves la mise de fonds initiale pour concevoir les varieacuteteacutes biofortifieacutees mener des essais dans le pays et creacuteer la demande et les marcheacutes locaux la suppleacutementation nutritionnelle par biofortification peut devenir auto-suffisante avec peu de coucircts reacutecurrents (Meenakshi 2008) Lrsquoeacutelargissement des chaicircnes de valeur pour inteacutegrer des aliments biofortifieacutes et enrichis est une strateacutegie prometteuse pour lrsquoameacutelioration de lrsquoapport en micronutriments et de lrsquoeacutetat nutritionnel geacuteneacuteral des consommateurs Les campagnes de commercialisation associeacutees agrave une sensibilisation agrave la nutrition ameacuteliorent lrsquoacceptation par les consommateurs et leur propension agrave acheter ce type drsquoaliments (Meenakashi et al 2012)

Les donneacutees disponibles sur lrsquoefficaciteacute de la biofortification pour ameacuteliorer les reacuteserves en micronutriments sont solides et de plus en plus nombreuses Par exemple une eacutetude bien connue (Low et al 2007) a eacutevalueacute un programme meneacute sur deux ans au Mozambique qui a cibleacute 741 meacutenages agricoles Avec ce programme les meacutenages ont eu accegraves agrave des pieds de patates douces agrave chair orange (OFSP) (varieacuteteacute seacutelectionneacutee de maniegravere agrave avoir une haute teneur en becirctacarotegravene) et agrave des services de vulgarisation Les services de vulgarisation couvraient plusieurs thegravemes depuis des informations sur la nutrition jusqursquoaux meacutethodes de production et de commercialisation Une augmentation de lrsquoapport en vitamine A a eacuteteacute constateacutee chez les enfants des meacutenages beacuteneacuteficiaires ainsi qursquoune augmentation nette des concentrations seacuteriques moyennes en reacutetinol et la preacutevalence des faibles concentrations seacuteriques en reacutetinol est passeacutee de 60 pour cent agrave 38 pour cent Aucun changement nrsquoa eacuteteacute observeacute dans les meacutenages teacutemoins alors que tous les enfants de la communauteacute avaient eu accegraves agrave des suppleacutements en vitamine A Les auteurs font remarquer que leurs reacutesultats mettent en eacutevidence la neacutecessiteacute de mener des interventions multiples inteacutegrant notamment la suppleacutementation nutritionnelle ainsi que des approches axeacutees sur les aliments (Low et al 2007) Des donneacutees plus reacutecentes tireacutees drsquoessais controcircleacutes randomiseacutes meneacutes agrave plus large eacutechelle ont eacutegalement reacuteveacuteleacute des effets positifs de lrsquointroduction des OFSP aupregraves de 12 000 et 10 000 meacutenages au Mozambique et en Ouganda respectivement (Hotz et al 2011 Hotz et al 2012)

Outre les OFSP drsquoautres varieacuteteacutes peuvent ecirctre biofortifieacutees comme par exemple le bleacute biofortifieacute en zinc le riz enrichi en fer ou le maiumls enrichi en proteacuteines Pour toutes ces espegraveces un potentiel drsquoameacutelioration des reacuteserves du micronutriment ou macroeacuteleacutement cibleacute a eacuteteacute deacutemontreacute Les donneacutees prouvant lrsquoefficaciteacute nutritionnelle de la biofortification sont solides mais des recherches plus approfondies sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les cultures biofortifieacutees affectent les rendements et les profits des agriculteurs et comment creacuteer des marcheacutes locaux et de la demande dans divers contextes climatiques et socio-eacuteconomiques Des donneacutees disponibles sur des reacutegions rurales du Ghana suggegraverent que les consommateurs acceptent de payer un prix plus eacuteleveacute pour les produits biofortifieacutees agrave condition de recevoir des informations sur leurs beacuteneacutefices nutritionnels (Banerji et al 2013)

Document de consultation

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Liste des abreacuteviations

ATNI Access to Nutrition Index

CdA CIN2 Cadre drsquoAction de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

CIMSANS Center for Integrated Modeling of Sustainable Agriculture amp Nutrition Security

CIN2 Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

eacuteqCO2 Eacutequivalent dioxyde de carbone

FAO Organisation des Nations Unies pour lrsquoalimentation et lrsquoagriculture

GNR Rapport sur la nutrition mondiale

IDF Feacutedeacuteration internationale du diabegravete

IED Investissement eacutetranger direct

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

IOM Institute of Medicine

MCC Millennial Challenge Corporation

MNT Maladies non transmissibles

OFSP Patate douce agrave chair orange (Orange Flesh Sweet Potato)

OMS Organisation mondiale de la Santeacute

ONG Organisation non gouvernementale

PIB Produit inteacuterieur brut

PPP Partenariat public-priveacute

RampD Recherche et deacuteveloppement

TIC Technologies de lrsquoinformation et de la communication

TMC Programmes de transfert moneacutetaire conditionnel

UNICEF Fonds international de secours agrave lrsquoenfance des Nations unies

Creacutedits photos

Couverture FAOSwiatoslaw Wojtkowiak

Page 3 FAOThomas Moth Poulsen

Page 7 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 13 World Bank

Page 14 Wikicommons

Page 15 FAOJess Fanzo

Page 15 FAOIsaac Kasamani

Page 17 Fotolia

Page 18 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 20 Fotolia

Page 23 FAOValerio Crespi

Page 25 FAORachel Nugent

Page 26 FAOSebastiaacuten Villar

Page 35 FAOOscar Castellanos

Secreacutetariat de lrsquoUNSCNE-mail scnfaoorg bull Internet wwwunscnorg bull co FAO bull Viale delle Terme di Caracalla bull 00153 Rome Italie

FR

Vision de lrsquoUNSCN Un monde libeacutereacute de la faim et de toutes les formes de malnutrition est reacutealisable dans cette geacuteneacuteration

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN

Document de consultation

Avec le soutien de

par deacutecision du Bundestag allemand

Page 15: Investir pour des systèmes alimentaires sains...Investir pour des systèmes alimentaires sains Sommaire Avant-propos3 Messages clés 5 1.Introduction 7 2. Qu’est-ce qu’un système

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Encadreacute 1Reacutesultats constateacutes dans divers systegravemes alimentaires nationaux - Allemagne Breacutesil Indoneacutesie Seacuteneacutegal

Allemagne Systegraveme alimentaire de type 2 - Mixte

Agrave de nombreux eacutegards lrsquoAllemagne ressemble aux autres pays riches mais comme son systegraveme alimentaire est de type 2 elle beacuteneacuteficie drsquoune diversiteacute et drsquoune disponibiliteacute alimentaires leacutegegraverement infeacuterieures et elle est un peu moins affecteacutee par lrsquoobeacutesiteacute infantile que les pays ayant un systegraveme alimentaire de type 1 Parallegravelement lrsquoAllemagne est confronteacutee agrave un gros problegraveme drsquoobeacutesiteacute et de surpoids dans sa population et cherche des moyens drsquoœuvrer pour une offre alimentaire plus saine Ses initiatives comprennent la reformulation des produits pour reacuteduire les teneurs en sel en sucre et en mauvaises graisses ainsi que des mesures incitatives pour favoriser une alimentation et des regravegles alimentaires saines dans les cantines scolaires Du cocircteacute de lrsquooffre lrsquoAllemagne tente drsquoameacuteliorer la diversification de son offre alimentaire en soutenant les agriculteurs et les chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole de maniegravere agrave encourager les consommateurs agrave opter pour une plus large diversiteacute alimentaire LrsquoAllemagne eacutetudie de pregraves les liens entre alimentation et agriculture pour trouver des moyens drsquoameacuteliorer la production durable et la qualiteacute des aliments La question des deacutechets alimentaires est actuellement au centre de lrsquoattention internationale En Allemagne ce problegraveme est traiteacute dans le cadre drsquoune approche ferme axeacutee sur les comportements alimentaires des consommateurs LrsquoAllemagne a creacuteeacute le programme INFORM en 2009 pour encourager les habitudes alimentaires saines et lrsquoactiviteacute physique

Breacutesil Systegraveme alimentaire de type 3 - En transition

Environ 85 pour cent de la population breacutesilienne vit dans des zones urbaines et la part de la diversiteacute eacutenergeacutetique fournie par les ceacutereacuteales racines et tubercules (c-agrave-d aliments de base) est relativement faible Neacuteanmoins les Breacutesiliens consomment quotidiennement pregraves de trois fois moins de fruits et leacutegumes que ce qui est recommandeacute (six portions de fruits etou leacutegumes par jour) et les sucres et graisses satureacutees constituent environ 12 et 10 pour cent respectivement de leur reacutegime alimentaire Mecircme si la sous-alimentation au Breacutesil a baisseacute depuis les anneacutees 1970 six pour cent de la population breacutesilienne en souffre encore aujourdrsquohui (Graziano Da Silva 2011) Mais depuis lrsquoobeacutesiteacute a remplaceacute la sous-alimentation en tant que principale forme de malnutrition chez les adultes en 2008 plus de 53 pour cent des Breacutesiliens de 25 ans ou plus eacutetaient en surpoids ou obegraveses (OMS) Le Breacutesil a deacutemontreacute sa capaciteacute agrave mettre en œuvre des mesures fortes du cocircteacute de lrsquooffre afin de lutter contre le problegraveme du surpoids chez lrsquoadulte et contre les mauvaises habitudes alimentaires En 2014 les centrales drsquoapprovisionnement de fruits et leacutegumes au Breacutesil (CEASA) ont lanceacute une campagne baptiseacutee ldquoEncourager la consommation de fruits et de leacutegumes au sein de lrsquoapprovisionnement alimentaire centralrdquo La premiegravere phase (actuellement en cours) de cette campagne vise agrave ameacuteliorer la disponibiliteacute des fruits et leacutegumes en ciblant les neacutegociants les diffeacuterents acteurs opeacuterant sous licence des CEASA et les producteurs La seconde phase visera lrsquoaugmentation de la demande de fruits et leacutegumes par la diffusion drsquoinformations aupregraves des consommateurs et la promotion des habitudes alimentaires saines (Hawkes 2015)

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Indoneacutesie Systegraveme alimentaire de type 5 - Rural

LrsquoIndoneacutesie pays agrave revenu intermeacutediaire de la tranche infeacuterieure a connu un formidable essor eacuteconomique au cours des quarante derniegraveres anneacutees et son revenu moyen par habitant a atteint 3 475 $ en 2013 avec une espeacuterance de vie moyenne de 71 ans Malgreacute cet essor eacuteconomique et des ameacuteliorations sanitaires la pauvreteacute et le double fardeau de la malnutrition constituent de gros problegravemes dont se preacuteoccupent les deacutecideurs politiques nationaux Nombre de foyers affecteacutes par ce double fardeau habitent dans des zones urbaines ougrave ils ont accegraves agrave un plus large choix de plats cuisineacutes transformeacutes et de repas de restauration rapide et ougrave les emplois et les modes de vie sont moins exigeants physiquement (Roemling et al 2013) Le problegraveme du diabegravete progresse mais reste agrave un niveau plus bas que dans les pays voisins (Martiniuk et al 2011) Dans les zones rurales la faible diversiteacute de lrsquoalimentation rend les populations vulneacuterables face aux flambeacutees des prix alimentaires et les expose agrave des carences en micronutriments Une intervention politique forte visant agrave atteindre la seacutecuriteacute alimentaire dans le pays agrave partir de lrsquooffre nationale drsquoaliments a contribueacute agrave perpeacutetuer une eacuteconomie du riz tenace eacutegalement renforceacutee par des goucircts et preacutefeacuterences de consommation durables privileacutegiant une grande consommation de riz LrsquoIndoneacutesie a tout un passeacute de promotion de la nutrition mais les actions mises en œuvre se sont cibleacutees sur des interventions speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer la santeacute maternelle et infantile (allaitement et alimentation compleacutementaire suppleacutementation en micronutriments et planning familial) Les politiques alimentaires se sont concentreacutees sur la stabilisation des prix du riz et nrsquoont accordeacute que peu drsquoattention agrave la diversification des cultures vivriegraveres La lutte contre le double fardeau de la malnutrition neacutecessite drsquoadopter de nouvelles approches pour promouvoir une plus grande diversiteacute dans la production et la consommation alimentaires une meilleure hygiegravene et un mode de vie plus actif incluant une pratique physique reacuteguliegravere et un controcircle du poids (Soekirman 2011)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Seacuteneacutegal Systegraveme alimentaire de type 5 - Rural

Le Seacuteneacutegal est un pays agrave revenu intermeacutediaire de la tranche infeacuterieure situeacute sur la Cocircte Ouest de lrsquoAfrique Sa population est jeune sur ses 14 millions drsquohabitants 44 pour cent a moins de 15 ans (Banque mondiale 2014) Pregraves de 20 pour cent de la population est exposeacutee agrave lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire avec une grande dispariteacute entre les communauteacutes rurales (251 pour cent) et urbaines (122 pour cent) (Wuehler et al 2011) La deacutenutrition constitue le principal problegraveme de nutrition Par exemple la preacutevalence de lrsquoaneacutemie ferriprive est tregraves eacuteleveacutee et affecte 71 pour cent des enfants de moins de 5 ans 61 pour cent des femmes enceintes et 54 pour cent des femmes en acircge de procreacuteer (USAID 2014) Ceci a de lourdes conseacutequences en termes de santeacute et de deacuteveloppement pour ces groupes deacutemographiques

Le Seacuteneacutegal a fait de reacuteels progregraves contre la malnutrition au cours des vingt derniegraveres anneacutees notamment avec la reacuteduction du taux de retard de croissance chez les enfants de moins de 5 ans et une reacuteduction drsquoenviron 40 de la mortaliteacute infanto-juveacutenile au cours des 5 derniegraveres anneacutees uniquement (Wuehler et al 2011) Ces progregraves sont vraisemblablement attribuables aux mesures suivantes campagne agrave large eacutechelle de suppleacutementation en vitamine A mise en œuvre drsquoun programme national de nutrition extension des interventions pour la survie de lrsquoenfant (gracircce au projet BASICS Soutien de base agrave lrsquoinstitutionnalisation de la survie de lrsquoenfant 1994-2006) et ameacutelioration de la communication pour favoriser ldquoun changement de comportement harmoniseacuterdquo (Wuehler et al 2011)

Les avanceacutees en termes de croissance eacuteconomique et de bien-ecirctre geacuteneacuteral ont eacuteteacute plus modeacutereacutees Alors que la croissance moyenne des pays subsahariens au cours des derniegraveres anneacutees srsquoeacutetablit agrave pregraves de 6 le Seacuteneacutegal nrsquoa enregistreacute qursquoune croissance de 4 entre 2000 et 2010 et de 33 seulement depuis 2006 (USAID 2014) Par ailleurs lrsquoextension du secteur agricole ne repreacutesente qursquoune faible part de cette croissance eacuteconomique Mecircme si lrsquoagriculture emploie 68 de la population active du pays elle ne repreacutesente que 14 du PIB national (Wuhler et al 2011) Le deacuteveloppement agricole a eacuteteacute freineacute par une faible gouvernance un climat drsquoinvestissement peu favorable et lrsquointensification de la concurrence internationale Drsquoautres contraintes se greffent agrave cette situation peacutenuries eacutenergeacutetiques reacutepeacuteteacutees seacutecheresses et inondations autant de problegravemes qui rendent difficile lrsquoentreacutee dans le secteur agricole Le taux de pauvreteacute nrsquoa que faiblement baisseacute (de 483 en 2005 agrave 467 en 2011) avec une dispariteacute croissante entre les zones rurales (571) et la capitale urbaine Dakar (261) (USAID 2014)

Au Seacuteneacutegal le secteur agricole a un gros potentiel de deacuteveloppement et de geacuteneacuteration drsquoun stimulus eacuteconomique plus important pour le pays Selon Feed the Future le gouvernement seacuteneacutegalais a augmenteacute ses investissements dans lrsquoagriculture de plus de 10 par an (Feed the Future 2015) De plus les investissements financeacutes par Millenial Challenge Corporation (MCC) au nord-ouest du pays ougrave la culture de riz est preacutedominante devraient ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute de lrsquoirrigation de 7 800 hectares et la capaciteacute de production de 32 500 hectares et ces ameacuteliorations devraient beacuteneacuteficier agrave pregraves de 270 000 petits exploitants (MCC 2015) Gracircce agrave lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux via un port drsquoimportance majeure agrave lrsquoabondance des terres arables et agrave des entrepreneurs motiveacutes un essor eacuteconomique impulseacute par lrsquoagriculture semble tout agrave fait faisable La production horticole pour lrsquoexport tout comme pour le marcheacute inteacuterieur devrait ecirctre un secteur drsquoexpansion

Document de consultation

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3 Investissements visant lrsquoameacutelioration de la nutrition dans diffeacuterents systegravemes alimentaires

Les objectifs des investissements du secteur public sont larges Ils incluent la reacuteduction de la pauvreteacute et de la faim la fourniture de biens publics qui complegravetent les investissements priveacutes et la creacuteation de beacuteneacutefices sociaux et environnementaux (FAO 2012) La nutrition est rarement un objectif premier explicite de lrsquoagriculture mais une attention croissante est accordeacutee agrave lrsquoimpact de lrsquoagriculture et des systegravemes de nutrition sur lrsquoobjectif drsquoameacutelioration de la nutrition notamment avec les investissements dits ldquosensibles agrave la nutritionrdquo Agrave chaque type de systegraveme alimentaire correspondent des opportuniteacutes drsquoinvestissement diffeacuterentes et des contraintes speacutecifiques associeacutees agrave lrsquoobjectif drsquoameacutelioration de la nutrition Les paragraphes suivants traitent des principales caracteacuteristiques des systegravemes alimentaires preacuteceacutedemment deacutefinis ainsi que des opportuniteacutes et contraintes correspondantes dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition Pour simplifier les choses les cinq types de systegravemes alimentaires preacuteceacutedemment deacutefinis seront regroupeacutes en trois cateacutegories IndustrielMixte En transition et EacutemergentRural

31 Systegravemes alimentaires de type industrielmixte (systegravemes 1 et 2)

Les systegravemes alimentaires industriels et mixtes sont caracteacuteriseacutes par des chaicircnes drsquoapprovisionnement et de valeur complexes et geacuteneacuteralement par des niveaux eacuteleveacutes de transformation des aliments13 Les puissants acteurs de la grande distribution et de la transformation des produits peuvent avoir une influence consideacuterable sur la valeur nutritionnelle des aliments produits (Gereffi et al 2009) Les chaicircnes drsquoapprovisionnement complexes peuvent favoriser la disponibiliteacute et lrsquoabordabiliteacute des produits alimentaires gracircce agrave lrsquoaugmentation de la productiviteacute et de lrsquoefficaciteacute de lrsquoapprovisionnement Neacuteanmoins ces avantages peuvent ecirctre contrebalanceacutes par des reacuteductions dans la varieacuteteacute des produits et par un plus grand accegraves aux produits transformeacutes (ex Gereffi et al 2009)

En fait les chaicircnes de valeur et drsquoapprovisionnement complexes et inteacutegreacutees verticalement peuvent finalement priver de choix les consommateurs (Banque mondiale 2008) La production des exploitations agricoles est souvent faccedilonneacutee par les besoins et les preacutefeacuterences des industriels de la transformation des grossistes et des transporteurs dont les activiteacutes sont elles-mecircmes faccedilonneacutees par les demandes des fabricants Ces derniers agrave leur tour reacutepondent aux besoins des principaux distributeurs bas coucircts longues dureacutees de conversation et qualiteacute uniforme Agrave aucun stade des chaicircnes drsquoapprovisionnement actuelles la nutrition nrsquoest une preacuteoccupation premiegravere Il est neacutecessaire drsquoameacuteliorer le secteur de la distribution de deacutetail pour maintenir une diversiteacute de points de vente pour les consommateurs Il est eacutegalement neacutecessaire drsquoameacuteliorer lrsquoaccegraves aux produits frais notamment dans les zones urbaines ougrave les effets coupleacutes des activiteacutes de la distribution de gros et des enseignes de la grande distribution limitent les options alimentaires pour les consommateurs les plus pauvres

Des solutions pourraient ecirctre trouveacutees en ne ciblant pas uniquement la production agricole de faccedilon isoleacutee mais en cherchant eacutegalement agrave changer la maniegravere dont les ingreacutedients de base sont substitueacutes transformeacutes distribueacutes et

13 Food systems that have undergone structural transformation have longer supply chains more highly processed foods and less diversity in primary production (see World Bank 2008 Nugent 2011 Reardon et al 2012 Hawkes et al 2012)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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commercialiseacutes (Hawkes 2012) En effet dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte parallegravelement agrave la sensibilisation du consommateur des mesures de reacuteglementation et drsquoincitation destineacutees agrave modeler lrsquooffre pourraient figurer parmi les actions les plus efficientes et efficaces pour ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels

Au sein des chaicircnes de valeur les approches ciblant les activiteacutes des gros acteurs de la transformation et de la distribution de deacutetail pourraient avoir un impact sensible sur les reacutesultats nutritionnels Il pourrait srsquoagir par exemple drsquoinciter les grandes entreprise agrave reformuler leurs produits en utilisant des ingreacutedients plus sains de creacuteer et drsquoappliquer des reacuteglementations imposant drsquoinformer le consommateur (ex lrsquoeacutetiquetage nutritionnel obligatoire peut pousser les industriels agrave reformuler drsquoeux-mecircmes leurs produits [Hawkes 2015]) Pour ameacuteliorer la santeacute nutritionnelle et environnementale des communauteacutes une solution consiste agrave promouvoir lrsquoapprovisionnement local en mettant les producteurs en relation avec les fournisseurs les plus proches comme les restaurateurs les marcheacutes et les institutions publiques

Mecircme si des solutions sont envisageables en aval la production agricole et les politiques qui lrsquoinfluencent restent des eacuteleacutements majeurs agrave consideacuterer pour ameacuteliorer la disponibiliteacute de produits sains dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte Or les programmes de subventionnement de lrsquoagriculture mis en place dans de nombreux systegravemes alimentaires de type industriel et certains systegravemes de type mixte constituent un obstacle majeur agrave la formulation et agrave la commercialisation drsquoaliments plus sains Dans les pays doteacutes de programmes de ce type les politiques alimentaires et agricoles ont eu un effet deacuteleacutetegravere agrave long terme lrsquoaide srsquoest concentreacutee autour de quelques produits (ceacutereacuteales produits laitiers beacutetail sucre) qui inondent aujourdrsquohui les chaicircnes drsquoapprovisionnement alimentaire (Anand et al 2015) Ce subventionnement de produits peu sains nrsquoest pas lrsquoapanage des pays riches Anderson et al (2013) ont montreacute comment les subventions agricoles dans certains pays en deacuteveloppement creacuteent des incitations preacutejudiciables si bien que les politiques des pouvoirs publics vont agrave lrsquoinverse de la creacuteation et du maintien de chaicircnes drsquoapprovisionnement alimentaire saines Mecircme si les subventions pourraient eacutegalement cibler des produits agricoles sains cette pratique est moins reacutepandue et de magnitude beaucoup plus limiteacutee Drsquoimportants efforts politiques et eacuteconomiques sont neacutecessaires pour repenser ces systegravemes de subventionnement agricole deacutesuets et preacutejudiciables et pour deacutefinir une voie vers une plus grande coheacuterence entre lrsquoagriculture et les objectifs de santeacute

Contraintes

bull Chaicircnes drsquoapprovisionnement longues et complexes modeleacutees par la puissante industrie agroalimentaire (ex gros producteurs gros industriels de la transformation alimentaire et gros distributeurs avec ces trois fonctions geacuteneacuteralement inteacutegreacutees verticalement au sein drsquoune mecircme multinationale)

bull Sensibilisation limiteacutee des consommateurs concernant les avantages en termes de santeacute des aliments nutritifs et concernant les vrais coucircts des aliments plus mauvais pour la santeacute

Investissements

bull Prioriteacute agrave donner agrave la qualiteacute et agrave la diversiteacute et non plus agrave un nombre limiteacute de ceacutereacuteales et de produits drsquoorigine animale

bull Fourniture drsquoaliments plus sains dans certains lieux speacutecifiques (ex eacutecoles hocircpitaux) et nouvelles regravegles en la matiegravere

Document de consultation

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bull Raccourcissement des chaicircnes drsquoapprovisionnement (c-agrave-d promotion des chaicircnes drsquoapprovisionnement locales)

bull Promotion drsquoun choix plus eacuteclaireacute de la part des consommateurs gracircce agrave lrsquoeacutetiquetage nutritionnel au marketing social et agrave la sensibilisation en matiegravere de nutrition

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

bull Fiscaliteacute alimentaire coheacuterente avec les objectifs de santeacute programmes publics de subventions destineacutes aux tranches de revenus les plus bas pour favoriser la consommation drsquoaliments sains

bull Reformulation volontaire ou obligatoire des produits

32 Systegravemes alimentaires en transition (systegraveme 3)

Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires En transition (systegraveme 3) ont une meilleure productiviteacute agricole que les systegravemes alimentaires de type eacutemergent ou rural (systegravemes 4 et 5) et ils connaissent les mecircmes transformations structurelles que celles qui se sont deacutejagrave opeacutereacutees dans les systegravemes de type industriel ou mixte Agrave mesure qursquoaugmente lrsquourbanisation les produits alimentaires proviennent de plus en plus de chaicircnes drsquoapprovisionnement et chaicircnes de valeur complexes domineacutees par les gros acteurs de la grande distribution et de lrsquoindustrie de transformation alimentaire Mecircme si lrsquoaugmentation de la productiviteacute reste une prioriteacute dans ces pays les gouvernements devraient privileacutegier les investissements qui modegravelent le systegraveme alimentaire en pleine mutation et la maniegravere dont les produits alimentaires sont traiteacutes et transformeacutes aux eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte dans les chaicircnes de valeur

De nouvelles reacuteglementations et des partenariats avec le secteur priveacute peuvent inciter les acteurs eacutemergents de la distribution de deacutetail et de la transformation alimentaire agrave deacutevelopper des chaicircnes de valeur sensibles aux enjeux de nutrition Il srsquoagirait par exemple de creacuteer des mesures incitatives pour la production et la consommation drsquoaliments enrichis et denses sur le plan nutritionnel Pour peacuterenniser sur le long terme des chaicircnes de valeur axeacutees sur la nutrition plusieurs mesures sont possibles consolidation des organisations de producteurs aide aux technologies agrave petite eacutechelle et ameacutelioration des opeacuterations posteacuterieures agrave la reacutecolte par des investissements visant agrave ameacuteliorer le stockage et le transport

Contraintes

bull Chaicircnes drsquoapprovisionnement de plus en plus complexes limiteacutees par des lacunes technologiques aux eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte (ex chaicircnes du froid)

bull Augmentation de lrsquooffre et de la demande de produits transformeacutes

bull Sensibilisation limiteacutee des consommateurs concernant les avantages en termes de santeacute des aliments nutritifs et concernant les vrais coucircts des aliments plus mauvais pour la santeacute

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Investissements

bull Relier les petits exploitants agrave des chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes agrave forte valeur sous lrsquoimpulsion de lrsquoessor des grands centres urbains

bull Inteacutegrer les enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur en ameacuteliorant les opeacuterations posteacuterieures agrave la reacutecolte en appliquant des normes de seacutecuriteacute sanitaire et en incorporant des cultures plus nutritives (y compris des aliments enrichis)

bull Encourager la demande drsquoaliments nutritifs gracircce agrave la diffeacuterentiation des produits des emballages et des eacutetiquetages

bull Fournir des aliments plus sains dans certains lieux speacutecifiques (ex eacutecoles hocircpitaux) et eacutetablir de nouvelles regravegles en la matiegravere

bull Promouvoir un choix plus eacuteclaireacute de la part des consommateurs gracircce agrave lrsquoeacutetiquetage nutritionnel au marketing social et agrave la sensibilisation agrave la nutrition

bull Reacuteglementer normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

bull Lancer des campagnes dirigeacutees par les pouvoirs publics pour inciter agrave la reformulation volontaire des produits

bull Aider les petits exploitants agricoles agrave satisfaire les contraintes de production (ex organisation de producteurs respect des normes de qualiteacute et de seacutecuriteacute sanitaire)

33 Systegravemes alimentaires de type eacutemergent ou rural (systegravemes 4 et 5)

Dans de nombreuses reacutegions des pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type eacutemergent ou rural les marcheacutes peuvent ecirctre peu deacuteveloppeacutes et difficiles agrave atteindre ce qui pousse les meacutenages agrave ecirctre partiellement ou entiegraverement autosuffisants pour leur approvisionnement alimentaire (Muller 2009) Dans ce contexte les meacutenages deacutecident des aliments agrave produire en fonction de leurs besoins de consommation ce qui relie donc directement la production alimentaire aux objectifs nutritionnels des meacutenages Par conseacutequent les investissements ciblant la production des meacutenages peuvent ecirctre plus rentables dans les reacutegions ougrave les chaicircnes alimentaires sont les moins deacuteveloppeacutees

Le chemin entre une production destineacutee agrave sa propre consommation et une meilleure nutrition est illustreacute dans une eacutetude analysant les effets de posseacuteder une vache sur la consommation quotidienne de produits laitiers par les enfants et sur la reacuteduction des retards de croissance en Inde (Hoddinott et al 2013) Agrave ces deux eacutegards les auteurs ont observeacute des effets positifs du fait de posseacuteder une vache mais uniquement pour les meacutenages vivant dans des villages nrsquoayant pas accegraves aux marcheacutes Aucun effet positif nrsquoa eacuteteacute constateacute pour les meacutenages ayant accegraves aux marcheacutes Cela suggegravere que dans les zones beacuteneacuteficiant drsquoun accegraves limiteacute aux marcheacutes les interventions qui augmentent directement lrsquoaccegraves des meacutenages agrave des aliments denses sur le plan nutritionnel constituent des strateacutegies agricoles prometteuses

Dans un exemple comparable eacutegalement en Inde une initiative de production de produits laitiers par de petits exploitants a reacuteussi agrave tirer parti drsquoune approche de la chaicircne de valeur visant agrave ameacuteliorer et consolider les liens commerciaux existants Lrsquoinitiative a fonctionneacute agrave plusieurs niveaux de la chaicircne de valeur au niveau des exploitants agricoles (introduction de technologies ameacuteliorant la productiviteacute et creacuteation de coopeacuteratives) au niveau politique (faccedilonnement de lrsquoenvironnement politique) et au niveau commercial (ameacutelioration des eacutetapes drsquoapprovisionnement de transformation et de commercialisation du lait notamment en reliant les zones rurales et urbaines indiennes gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures) (Cunningham 2009) Lrsquoinitiative srsquoest eacutetendue jusqursquoagrave inteacutegrer 13 millions de membres et gracircce agrave des investissements cibleacutes lrsquoInde est passeacutee drsquoun statut de pays importateur de produits laitiers agrave celui de premier producteur de lait de chegravevre et de bufflonne et de sixiegraveme plus grand producteur de lait de vache agrave lrsquoeacutechelle internationale

Document de consultation

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Lorsqursquoil est possible pour les neacutegociants et les distributeurs de deacutetail drsquoatteindre les producteurs les interventions visant agrave ameacuteliorer les liens commerciaux peuvent srsquoaveacuterer plus efficaces compte tenu du manque de ressources Ce type drsquoapproches des chaicircnes de valeur peuvent ecirctre efficaces pour surmonter les contraintes lieacutees agrave lrsquooffre et agrave la demande de produits et aliments nutritifs Les services de vulgarisation agricole qursquoils soient publics ou priveacutes peuvent ecirctre extrecircmement utiles pour construire des liens commerciaux Hawkes et al (2011) proposent un cadre pour lrsquoutilisation de diffeacuterentes approches de la chaicircne de valeur dans des contextes caracteacuteriseacutes par une agriculture de subsistance Ces interventions sont meneacutees tout au long de la chaicircne drsquoapprovisionnement en commenccedilant par une aide cibleacutee aux producteurs pour finir au niveau de la commercialisation de la sensibilisation des consommateurs et de lrsquoeacuteducation agrave la nutrition

Outre des investissements visant agrave accroicirctre la diversiteacute de production des meacutenages et agrave ameacuteliorer les liens commerciaux les pays et reacutegions doteacutes de systegravemes alimentaires de type rural neacutecessitent des investissements publics dans les infrastructures Pregraves de soixante pour cent de la population rurale du Nigeacuteria doit parcourir plus de deux kilomegravetres pour atteindre la premiegravere route praticable en toute saison et 65 pour cent nrsquoa pas accegraves agrave lrsquoeacutelectriciteacute (Banque mondiale 2008) Malgreacute le caractegravere limiteacute des donneacutees visant agrave deacuteterminer si les investissements dans les infrastructures contribuent directement agrave obtenir des reacutesultats positifs en termes de nutrition et de santeacute (Headey 2012) il est possible de dire que les investissements dans les reacuteseaux routiers ruraux peuvent deacuteclencher des synergies positives avec drsquoautres secteurs et avoir des reacutepercussions sur les reacutesultats de santeacute et de nutrition Gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures les exploitants agricoles peuvent acceacuteder agrave drsquoautres marcheacutes et reacuteduire les pertes apregraves la reacutecolte ce qui permet aux populations rurales drsquoobtenir des revenus suppleacutementaires et une meilleure seacutecuriteacute alimentaire Les investissements dans les techniques drsquoirrigation et autres technologies ameacuteliorant la productiviteacute et les investissements dans les infrastructures peuvent eacutegalement entraicircner des beacuteneacutefices nutritionnels consideacuterables partout ougrave la productiviteacute agricole est faible et ougrave les meacutecanismes drsquoirrigation sont deacuteficients ou inexistants

Dans les pays ougrave preacutedomine une agriculture rurale la capaciteacute des gouvernements peut ecirctre insuffisante pour reacutealiser les interventions et les investissements reacutepertorieacutes ci-dessous Certaines de ces mesures peuvent ecirctre plus efficacement mises en œuvre par des approches deacutecentraliseacutees gracircce agrave des organisations non-gouvernementales (Headey 2012) ou agrave des partenariats public-priveacute (PPP) Un grand nombre de nouveaux PPP ont eacuteteacute constitueacutes au cours des derniegraveres anneacutees mais peu drsquoeacutetudes ont eacuteteacute meneacutees pour eacutevaluer leur impact sur les reacutesultats nutritionnels Seule veacuteritable exception le programme HarvestPlus Challenge qui promeut la biofortification des aliments de base et integravegre des objectifs de nutrition explicites (Meenakshi et al 2010 FAO 2012)

Enfin les socieacuteteacutes agroalimentaires transnationales investissent de plus en plus dans des filiales eacutetrangegraveres pour augmenter les ventes dans les pays en deacuteveloppement (Hawkes 2005) Par conseacutequent dans les pays correspondant aux systegravemes 4 et 5 il pourrait aussi ecirctre beacuteneacutefique drsquoencourager les investissements eacutetrangers directs (IED) sensibles agrave la nutrition parallegravelement agrave un encadrement reacuteglementaire de lrsquoindustrie agroalimentaire en matiegravere de santeacute et de seacutecuriteacute sanitaire par les pouvoirs publics

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Contraintes

bull Marcheacutes non deacuteveloppeacutes faibles liens commerciaux lacunes dans la chaicircne drsquoapprovisionnement dysfonctionnements des marcheacutes coucircts de transaction eacuteleveacutes

bull Faible productiviteacute agricole des petits exploitants familiaux souvent engageacutes dans une agriculture de subsistance

bull Accegraves limiteacute par les producteurs aux intrants et aux capitaux

bull Infrastructures souvent rudimentaires

bull Manque de diversiteacute dans la production peu drsquooptions denses sur le plan nutritionnel pour la consommation

Investissements

bull Augmentation des deacutepenses publiques en faveur drsquoune agriculture saine

bull Investissements dans les infrastructures (ex routes entre les exploitations agricoles et les marcheacutes irrigation et meilleur accegraves agrave lrsquoeau)

bull Augmentation de la demande drsquoaliments agrave forte valeur nutritionnelle et de leur accegraves

bull Reacutevision des droits de proprieacuteteacute fonciegravere

bull Interventions agricoles agrave la fois au niveau des producteurs et au niveau des meacutenages

bull Programmes deacutecentraliseacutes publicspriveacutes de vulgarisation agricole sensibles agrave la nutrition portant notamment sur la microfinance la technologie et autres outils et intrants (ex technologie mobile pour srsquoinformer des conditions des marcheacutes outils et technologies permettant drsquoeacuteconomiser du temps et de la main drsquoœuvre lutte contre les ravageurs ameacutelioration des varieacuteteacutes cultiveacutees)

bull Connexion entre les petits exploitants agricoles et les chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes gracircce agrave diverses approches de la chaicircne de valeur

bull Inteacutegration des enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur par lrsquoameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et des normes de seacutecuriteacute sanitaire et par la promotion des aliments nutritifs (y compris des aliments enrichis)

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

Document de consultation

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Application de la typologie des systegravemes alimentaires aux choix drsquoinvestissement

La typologie des systegravemes alimentaires permet de mieux cerner les diffeacuterents besoins et les diffeacuterentes opportuniteacutes drsquoinvestissement des pays qui mettent en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type rural dont la croissance eacuteconomique reste tregraves deacutependante agrave lrsquoagriculture sont confronteacutes agrave un dilemme speacutecifique lorsqursquoils tentent de satisfaire les besoins de consommation actuels de leur population tout en investissant pour le futur afin drsquoameacuteliorer agrave la fois leurs reacutesultats eacuteconomiques et les reacutesultats nutritionnels Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type industriel font face agrave une seacuterie de deacutefis totalement diffeacuterents dont la plupart ont trait agrave lrsquoapprovisionnement de produits frais locaux abordables en deacutepit drsquoune industrie agroalimentaire tregraves efficiente fortement meacutecaniseacutee et verticalement inteacutegreacutee qui privileacutegie les prix bas les longues dureacutees de conservation et une qualiteacute uniforme plutocirct que les enjeux nutritionnels Autant dans les systegravemes de type rural que dans ceux de type industriel un investissement preacutecautionneux dans lrsquoagriculture les systegravemes alimentaires et les institutions peuvent aujourdrsquohui preacuteparer les conditions qui permettront drsquoobtenir des systegravemes alimentaires plus sains demain

Le tableau 3 reacutepertorie plusieurs cateacutegories de politiques drsquoinvestissement dont la capaciteacute agrave ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels est prouveacutee par certaines donneacutees -soit par des investissements orienteacutes vers les producteurs soit par des investissements orienteacutes vers les consommateurs Les exploitants agricoles sont eacutegalement des consommateurs et dans de nombreux cas lrsquoaide agrave la production peut entraicircner une augmentation de la consommation des meacutenages agricoles Par conseacutequent certains investissements reacutepondent aux besoins des deux cocircteacutes du tableau ci-dessous Comme la qualiteacute des donneacutees probantes disponibles est variable et que pour la plupart des politiques drsquoinvestissement eacutevoqueacutees elles ne deacutemontrent pas explicitement un impact direct sur la nutrition lrsquoAnnexe A propose un examen partiel des donneacutees disponibles pour lrsquoutilisation de ces politiques dans lrsquooptique drsquoobtenir des systegravemes alimentaires sains Il convient de souligner que certaines de ces politiques sont particuliegraverement pertinentes dans des systegravemes alimentaires speacutecifiques Par exemple les activiteacutes de recherche et deacuteveloppement (RampD) portant sur la reformulation des produits sont particuliegraverement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type industrielmixte ougrave les consommateurs sont tregraves deacutependants agrave lrsquooffre de produits transformeacutes

Tableau 3 Cateacutegories drsquoinvestissement pour des systegravemes alimentaires sains

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Investissements affectant la nutrition cocircteacute Production Investissements affectant la nutrition cocircteacute Consommation

bull Contrats avec les producteurs coopeacuteratives et autres organisations collectives

bull Commercialisation par le biais des supermarcheacutes

bull Ameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et reacuteduction des pertes

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Infrastructures irrigation routes eacutelectriciteacute approvisionnement en eau

bull Reacuteforme des reacutegimes fonciers

bull Communication

bull Biofortification et enrichissement des aliments

bull Creacuteation de la demande pour des aliments produits localement et ameacutelioration de leur accegraves

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Drsquoapregraves lrsquoanalyse des donneacutees disponibles des eacuteleacutements suffisamment probants montrent que certaines interventions peuvent ameacuteliorer la nutrition la diversiteacute de la production et des aliments et les moyens de subsistance des exploitants agricoles (IFPRI 2014 Berti 2004 Malapit et al 2013 Behrman et al 2012) Cette analyse reacutevegravele eacutegalement que certains objectifs politiques (comme lrsquoaugmentation de lrsquoattention porteacutee agrave la nutrition dans les dispositifs de protection sociale et lrsquoameacutelioration de lrsquoaccegraves agrave des aliments nutritifs au niveau des meacutenages ou au niveau institutionnel) sont beacuteneacutefiques dans tous les contextes quel que soit le type de systegraveme alimentaire Les actions meneacutees pour atteindre ces objectifs ameacuteliorent vraisemblablement de faccedilon directe les choix des consommateurs et lrsquoaccegraves agrave des aliments sains et leur efficaciteacute est solidement attesteacutee (ex les initiatives ldquoOportunidadesrdquo au Mexique et ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo dans lrsquoIowa aux Eacutetats-Unis)

Neacuteanmoins la typologie des systegravemes alimentaires reacutevegravele eacutegalement que les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements reacutepondent agrave des besoins distincts en termes de nutrition si bien que les prioriteacutes agrave recommander varient en fonction des pays Il nrsquoest certainement pas surprenant que parmi les investissements les plus cruellement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent (systegravemes alimentaires 4 et 5) figurent les investissements dans les infrastructures utiliseacutees pour la production et pour les activiteacutes apregraves reacutecolte qui sont coucircteuses et neacutecessitent un effort drsquoinvestissement prolongeacute dans le temps Mais dans ces contextes des investissements moins lourds en faveur des jardins potagers et de lrsquoeacutelevage de beacutetail au niveau des meacutenages sont eacutegalement rentables

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Des changements institutionnels sont neacutecessaires dans tous les types de systegravemes alimentaires mecircme srsquoils ne doivent pas forceacutement prendre la mecircme forme Dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent les organisations non-gouvernementales (ONG) jouent un rocircle deacuteterminant lorsque la capaciteacute des pouvoirs publics est faible Cela implique que les investissements destineacutes agrave consolider et agrave utiliser les ONG pour ameacuteliorer la sensibilisation des meacutenages leur capaciteacute agrave produire des aliments nutritifs et leur accegraves agrave des aliments nutritifs pourraient efficacement ouvrir la voie vers une meilleure nutrition Dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires en transition (systegravemes alimentaires de type 3) des reacuteformes institutionnelles visant agrave renforcer la capaciteacute des organisations de producteurs agrave neacutegocier avec la grande distribution et agrave augmenter la valeur ajouteacutee des produits sont des investissements pertinents Enfin dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte des mesures leacutegislatives et reacuteglementaires pourraient ecirctre neacutecessaires pour permettre aux institutions publiques (cantines scolaires hocircpitaux etc) de srsquoapprovisionner aupregraves drsquoexploitants agricoles locaux ameacuteliorant ainsi la fraicirccheur et la diversiteacute des aliments proposeacutes aux usagers

Lrsquoanalyse proposeacutee ici comporte des limites importantes Premiegraverement -et avant tout- pratiquement aucune donneacutee financiegravere ou eacuteconomique nrsquoest disponible sur la plupart des investissements deacutecrits ci-dessus agrave quelques exceptions pregraves et particuliegraverement concernant les investissements infrastructurels (FAO 2012 Hoddinott et al 2013) Lrsquoabsence drsquoinformations financiegraveres limite consideacuterablement la possibiliteacute de comparer les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements et de deacuteterminer un taux de rentabiliteacute financiegravere indicatif ou mecircme un rapport coucirct-efficaciteacute Il est donc impossible drsquoaffirmer avec certitude que lrsquoune quelconque de ces strateacutegies (pas mecircme celles pour lesquelles il existe des preuves fiables attestant de reacutesultats positifs) constitue un ldquobonrdquo investissement au sens classique de ce terme Il nrsquoy a rien de fondamentalement aberrant agrave cela eacutetant donneacute que les investissements du secteur public nrsquoont geacuteneacuteralement pas agrave deacutemontrer le mecircme type de rentabiliteacute financiegravere qursquoexige le secteur priveacute Neacuteanmoins il serait preacutefeacuterable de pouvoir calculer les taux de rentabiliteacute dans le but de comparer et eacuteventuellement de classer les diffeacuterents investissements envisageables eacutetant donneacute que les ressources publiques disponibles pour investir dans la nutrition sont limiteacutees et que ces mesures font partie des critegraveres preacutevisionnels consideacutereacutes par les banques de deacuteveloppement dans leur deacutecision concernant les precircts attribueacutes au secteur public Par ailleurs comme cela a eacuteteacute le cas avec les investissements expresseacutement axeacutes sur la nutrition eacutetudieacutes dans les seacuteries 2008 et 2013 de The Lancet sur la nutrition maternelle et infantile (Bhutta et al 2008 amp 2013) des eacutevaluations coucircts-beacuteneacutefices approuveacutees par des universitaires pourraient catalyser et harmoniser les investissements des donateurs en creacuteant un consensus sur les investissements agrave privileacutegier

Deuxiegravemement ce document propose une eacutevaluation qualitative des donneacutees de recherche concernant les investissements speacutecifiquement axeacutes sur lrsquoagriculture sur la nutrition et autres types drsquoinvestissements dans une optique drsquoameacutelioration des reacutesultats des systegravemes alimentaires (Annexe A) Cet examen partiel montre que plusieurs approches drsquoinvestissement sont plus pertinentes dans certains types de systegravemes alimentaires que dans drsquoautres Neacuteanmoins cet examen des donneacutees disponibles se fonde sur les reacutesultats drsquoun nombre limiteacute drsquoeacutetudes heacuteteacuterogegravenes reacutealiseacutees dans un nombre limiteacute de contextes

Enfin le fruit de ce travail reacutevegravele une certaine ambiguumliteacute dans la Recommandation 17 du Cadre drsquoaction invitant agrave utiliser des ldquopolitiques drsquoinvestissementrdquo pour accomplir des politiques drsquoalimentation et de nutrition En effet comme cela a eacuteteacute indiqueacute preacuteceacutedemment le terme investissement est geacuteneacuteralement employeacute pour deacutesigner les deacutepenses visant agrave accroicirctre les beacuteneacutefices agrave lrsquoavenir Un grand nombre drsquointerventions et de politiques de ce type ont eacuteteacute eacutevoqueacutees lors de la CIN2 et en drsquoautres occasions par les responsables officiels et les organisations de deacutefense de la santeacute et de la nutrition et elles ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport Neacuteanmoins drsquoautres interventions visant agrave ameacuteliorer les reacutesultats sanitaires et nutritionnels sont deacutesigneacutees de faccedilon plus juste par drsquoautres termes Il srsquoagit des mesures de consommation (inteacutegration drsquoaliments plus sains dans les menus des cantines scolaires) des mesures reacuteglementaires (taxation des boissons et aliments mauvais pour la santeacute) ou des mesures de transferts (utilisation de dispositifs de protection sociale pour encourager les habitudes alimentaires saines) Comme ces interventions offrent des avantages deacutemontreacutes en matiegravere de santeacute et de nutrition elles sont essentielles dans la mise en œuvre du CdA CIN2 Les plus favorables ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport mecircme si elles ne sont pas senseacutees deacutegager un rendement futur

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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5 Conclusions et recommandations

Ce rapport analyse les donneacutees actuellement disponibles sur les investissements en faveur de systegravemes alimentaires sains dans la ligneacutee du Cadre drsquoaction de la CIN2 Recommandation 17 Ce rapport emploie une typologie des systegravemes alimentaires extraite du Rapport sur la nutrition mondiale de 2015 qui permet de diffeacuterencier les pays en fonction des caracteacuteristiques de leur systegraveme alimentaire Il en ressort qursquoil existe de consideacuterables diffeacuterences entre les systegravemes alimentaires si bien que les pays doivent proceacuteder agrave des investissements diffeacuterents pour reacutepondre agrave leurs besoins speacutecifiques en termes drsquoalimentation et de nutrition Il apparaicirct eacutegalement que de nombreux types drsquoinvestissements et drsquoinvestisseurs peuvent ecirctre impliqueacutes dans lrsquoobjectif drsquoameacutelioration des reacutesultats sanitaires et nutritionnels des systegravemes alimentaires le secteur public le secteur priveacute et les meacutenages

Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo sont drsquoapregraves cette typologie essentiellement des pays agrave faible revenu La deacutenutrition reste un problegraveme majeur dans ces pays mecircme si certains sont eacutegalement confronteacutes agrave une preacutevalence croissante du surpoids et de lrsquoobeacutesiteacute qui traduisent un changement rapide dans les systegravemes alimentaires et les conditions de nutrition Ces pays peuvent tirer profit drsquoun large eacuteventail drsquoinvestissements notamment ceux ciblant lrsquoameacutelioration des infrastructures et de la productiviteacute agricole mais aussi de strateacutegies visant agrave offrir des choix alimentaires plus diversifieacutes agrave leur population au moyen des chaicircnes de valeur alimentaires ou de la production des meacutenages Nombre de ces investissements ameacutelioreront agrave lrsquoavenir les rentabiliteacutes eacuteconomiques et agricoles Leur coucirct est geacuteneacuteralement tregraves lourd par rapport au niveau de revenu des pays concerneacutes (mais cela est aussi le cas pour certains des investissements neacutecessaires dans les pays plus deacuteveloppeacutes)

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En revanche dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoen transitionrdquo les reacutegimes alimentaires sont deacutejagrave plus varieacutes avec un apport raisonnable de produits frais et de proteacuteines La consommation de produits emballeacutes y augmente et quelques problegravemes de deacutenutrition persistent (retards de croissance essentiellement) Dans ces pays les investissements devraient prioritairement cibler les chaicircnes de valeur pour les aliments secondaires en renforccedilant notamment la technologie de la chaicircne du froid et en reacuteglant drsquoautres problegravemes au niveau des eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte ce qui permettrait drsquoameacuteliorer la productiviteacute geacuteneacuterale du secteur tout en ameacuteliorant lrsquoaccegraves aux aliments sains et la sensibilisation cocircteacute consommateurs Certains de ces investissements peuvent ecirctre coucircteux mais en moyenne ils le sont moins que les investissements infrastructurels si urgemment neacutecessaires dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo Pour reacutesumer les systegravemes alimentaires laquo en transition raquo offrent geacuteneacuteralement une diversiteacute correcte et une bonne disponibiliteacute des aliments mais ils peuvent ameacuteliorer leurs beacuteneacutefices eacuteconomiques et sanitaires en reacutealisant les bons investissements

Pour les systegravemes de type ldquoindustrielrdquo ou ldquomixterdquo les choix drsquoinvestissement devraient avant tout viser une meilleure coheacuterence des politiques publiques avec les objectifs de santeacute et de nutrition en soutenant notamment la production speacutecialiseacutee et de produits frais plutocirct que la culture de quelques varieacuteteacutes de ceacutereacuteales Il y est neacutecessaire drsquoopeacuterer des changements dans les politiques et la gouvernance dans lrsquooptique de favoriser les comportements de consommation sains et de limiter certaines pratiques et dominations industrielles Ces changements sont peu coucircteux en termes financiers mais ils sont politiquement difficiles

Les pays qui souhaitent mettre en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 disposent drsquoune grande varieacuteteacute drsquooptions drsquoinvestissements en faveur de systegravemes alimentaires plus sains Ces options vont depuis les ameacuteliorations agrave grande eacutechelle des infrastructures jusqursquoagrave des soutiens techniques et des aides agrave la commercialisation de plus petite eacutechelle en passant par des mesures drsquoincitation et de sensibilisation des consommateurs Certaines neacutecessitent de lourdes deacutepenses financiegraveres qui seront rentabiliseacutees au bout de plusieurs anneacutees par lrsquoobtention drsquoune agriculture plus productive et plus sensible aux enjeux nutritionnels tandis que drsquoautres nrsquoimpliquent pas reacuteellement de deacutepenses financiegraveres mais uniquement des mesures de reacuteglementation

Il existe encore de profondes lacunes en termes de donneacutees disponibles pour les pays et les investisseurs concernant les options drsquoinvestissement approprieacutees et celles agrave privileacutegier en fonction du type de systegraveme alimentaire et du contexte de nutrition Il faut espeacuterer que les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres coopeacutereront avec les acteurs de la nutrition pour fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees sur les interventions les plus prometteuses eacutevoqueacutees dans ce rapport de maniegravere agrave ce que les pays quel que soit le type de leur systegraveme alimentaire puissent faire des choix eacuteclaireacutes entre les diverses options drsquoinvestissement

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Annexe

Examen des donneacutees disponibles sur la creacuteation de systegravemes alimentaires sains au moyen drsquoinvestissements sensibles agrave la nutrition Interventions agricoles en faveur drsquoune meilleure nutrition

En deacutepit de donneacutees extrecircmement limiteacutees et disparates il semble que les strateacutegies agricoles soient prometteuses pour ameacuteliorer lrsquoeacutetat nutritionnel Encore moins drsquoeacuteleacutements probants sont disponibles sur les strateacutegies ciblant les systegravemes alimentaires dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition en fait il nrsquoexiste aucune litteacuterature sur ce sujet en dehors de celle traitant des politiques agricoles et de quelques politiques axeacutees sur la population et affectant lrsquoindustrie Lrsquoexamen bref et partiel proposeacute dans ce chapitre se concentre sur lrsquoagriculture un thegraveme sur lequel plusieurs contributions cleacutes sont disponibles Certaines des cateacutegories drsquoinvestissement eacutevoqueacutees ci-dessous affectent la nutrition par le biais de la production de la consommation ou par drsquoautres types de canaux

Lrsquoagriculture peut influer sur la nutrition par diffeacuterentes voies dont quatre sont identifieacutees dans la litteacuterature comme constituant des facteurs cleacutes (Ruel amp Alderman 2013) (i) prix des aliments (ii) revenus issus de lrsquoagriculture (iii) consommation de sa propre production due agrave des imperfections du marcheacute et (iv) facteurs lieacutes au sexe Si au niveau des meacutenages lrsquoagriculture a des effets sur la nutrition ces effets sont tregraves vraisemblablement lieacutes agrave un ou plusieurs de ces facteurs Lrsquoexamen de 23 eacutetudes sur cinq types drsquointerventions (biofortification jardins potagers deacuteveloppement de la production laitiegravere pecircche et eacutelevage de beacutetail) reacutevegravele une augmentation de la production et de la consommation par les meacutenages des produits alimentaires cibleacutes par ces interventions Les donneacutees disponibles sont mitigeacutees quant aux effets des interventions agricoles sur drsquoautres aspects notamment sur les apports en micronutriments et lrsquoeacutetat nutritionnel ou sur les revenus Les auteurs attribuent ceci aux insuffisances des eacutetudes en termes de puissance statistique et de collecte des donneacutees plutocirct qursquoagrave un veacuteritable manque drsquoefficaciteacute des programmes (Masset et al 2011)

Un examen anteacuterieur de 30 eacutetudes sur des interventions agricoles (comprenant des interventions en faveur des jardins potagers des interventions en faveur de lrsquoeacutelevage de beacutetail des interventions combineacutees favorisant agrave la fois le jardinage potager et lrsquoeacutelevage et des programmes drsquoirrigation) a reacuteveacuteleacute que la plupart de ces interventions avaient augmenteacute la production alimentaire et que sur ces 30 eacutetudes 19 avaient ameacutelioreacute la nutrition au niveau des meacutenages Sur ces 19 interventions ayant ameacutelioreacute la nutrition 14 avaient investi dans diffeacuterents types de capital (humain financier physique et social) (Berti 2004) Ces deux examens soulignent que le manque de rigueur et lrsquoextrecircme heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des meacutethodes entre les eacutetudes limitent la capaciteacute drsquoanalyse et de geacuteneacuteralisation des reacutesultats (Berti 2004 Masset et al 2011) Cet eacutecueil a eacutegalement eacuteteacute identifieacute dans un autre examen de 27 projets agricoles qui a conclu que les donneacutees probantes attestant drsquoun impact des strateacutegies de production agricole sur lrsquoameacutelioration de la nutrition des femmes et des enfants restaient limiteacutees en grande partie agrave cause des limitations meacutethodologiques des eacutetudes examineacutees par les auteurs (Girard et al 2012)

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Selon Girard et al (2012) les strateacutegies agricoles ont invariablement et sensiblement ameacutelioreacute les reacutegimes alimentaires et les apports en vitamine A des femmes et des enfants mecircme si cela ne srsquoest pas traduit par des effets positifs sur le statut en vitamine A lrsquoaneacutemie ou la morbiditeacute Plusieurs des eacutetudes qursquoils ont examineacutees ont eu des effets significatifs sur les problegravemes de retard de croissance et drsquoeacutemaciation contrairement agrave ce qui est dit dans le reacutesumeacute des auteurs

Contrats de production et organisations de producteurs

Des contrats de production entre des agriculteurs et le secteur priveacute ont permis aux agriculteurs drsquoacceacuteder aux intrants aux creacutedits et aux services de vulgarisation neacutecessaires (Banque mondiale 2008 Asian Development Bank 2012) En outre gracircce agrave ce type de contrats des petits exploitants agricoles ont pu beacuteneacuteficier de prix et de marcheacutes assureacutes et les entreprises ont partageacute les risques de production et de commercialisation avec les producteurs Neacuteanmoins pour que les petits exploitants puissent tirer profit de lrsquoagriculture contractuelle les conditions preacutealables requises sont nombreuses Ils doivent pouvoir acceacuteder aux routes et aux services drsquoinformation et ils peuvent avoir besoin de se regrouper en organisations eacutetant donneacute que les fournisseurs et les grossistes preacutefegraverent geacuteneacuteralement passer contrat avec des organisations de producteurs qui peuvent contribuer agrave garantir la qualiteacute et la livraison des produits en temps voulu (Taren amp Alaofegrave 2013)

Canaux de la grande distribution

Les pays en deacuteveloppement ont connu un rapide deacuteveloppement des supermarcheacutes suite agrave des transformations du cocircteacute de lrsquooffre et de la demande Les supermarcheacutes peuvent ecirctre deacutetenus par des enseignes locales ou internationales Ils offrent geacuteneacuteralement un large choix drsquoaliments et de produits divers dans un mecircme lieu Par inteacutegration verticale et horizontale (Reardon et al 2012) ils sont souvent deacutetenus par les mecircmes groupes dans lesquels sont concentreacutees les activiteacutes de distribution et drsquoautres fonctions du systegraveme alimentaire Malgreacute les risques inheacuterents agrave ce mode de fonctionnement des eacutetudes ont essentiellement reacuteveacuteleacute des impacts positifs des nouveaux canaux de la grande distribution sur la productiviteacute agricole les prix de vente et les revenus Selon Chege et al (2015) au Kenya les agriculteurs intervenant dans les canaux de la grande distribution ont des revenus plus eacuteleveacutes et produisent plus de fruits et de leacutegumes Les auteurs montrent que ces deux facteurs (revenus et choix de la production veacutegeacutetale) ont eu des effets positifs sur la nutrition les meacutenages agricoles qui approvisionnent les supermarcheacutes consomment pregraves de 15 agrave 20 plus de calories de fer et de zinc et 30 plus de vitamines A Agrave noter neacuteanmoins que la commercialisation favorise la speacutecialisation ce qui reacuteduit la diversiteacute de la production des agriculteurs consideacutereacutes individuellement

Gestion des activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte et reacuteduction des pertes

Les projets de deacuteveloppement des marcheacutes ou de la chaicircne de valeur agricole peuvent eacutegalement ameacuteliorer les activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte avec des effets positifs sur lrsquoeacutetat nutritionnel En effet en ameacuteliorant les techniques de manutention de stockage et de conservation lrsquooptimisation des activiteacutes apregraves reacutecolte entraicircne un lissage de la consommation et augmente la disponibiliteacute tout au long de lrsquoanneacutee drsquoaliments frais et nutritifs Plus particuliegraverement des meacutethodes de conservation preacutecautionneuses permettent de preacuteserver les teneurs en nutriments et de reacuteduire lrsquoutilisation de sucre de sel et drsquoautres ingreacutedients ajouteacutes De plus lrsquoameacutelioration des activiteacutes apregraves reacutecolte augmente la qualiteacute et la quantiteacute des reacutecoltes ce qui se traduit par une augmentation des revenus (Copenhagen Consensus Center 2015)

Creacuteation de la demande pour des aliments cultiveacutes localement et ameacutelioration de leur accegraves

Un programme meneacute aux Eacutetats-Unis dans lrsquoIowa a permis de consideacuterablement augmenter les ventes des productions agricoles locales aux restaurants coopeacuteratives et autres institutions (Ranum amp Wiemerslage 2011) Les producteurs locaux ont ainsi eacuteteacute mis en relation avec des marcheacutes jusqursquoalors inexploiteacutes (ex cantines scolaires) avec une coordination des niveaux de prix et en ciblant avant tout les produits de deuxiegraveme cateacutegorie De plus les producteurs ont beacuteneacuteficieacute de formations et de subventions pour les aider agrave financer des serres agrave diversifier leur production et agrave ameacuteliorer leurs

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eacutequipements de stockage Ce programme associeacute agrave la marque commerciale preacuteexistante ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo (achetez frais achetez local) ciblait les consommateurs par des activiteacutes de sensibilisation et drsquoeacuteducation inteacutegrant des deacutegustations de produits et des rencontres autour du projet de rapprochement des agriculteurs locaux et des eacutetablissements scolaires Ce programme a permis de piloter six projets au sein drsquoeacutetablissements scolaires dans lesquels lrsquoeacuteducation agrave la nutrition a eacuteteacute inteacutegreacutee aux programmes peacutedagogiques dont les enseignants ont reccedilu une formation et ougrave des reacuteseaux de distribution ont eacuteteacute creacuteeacutes pour inteacutegrer des produits locaux dans les menus des cantines scolaires Enfin le programme a ducirc faire du lobbyisme pour obtenir des changements dans la politique de lrsquoEacutetat afin de permettre aux institutions publiques de srsquoapprovisionner localement Conseacutecutivement agrave ce programme les agriculteurs ont constateacute une ameacutelioration qualitative et quantitative de leur production et les achats drsquoaliments locaux par les restaurants les coopeacuteratives alimentaires et les institutions locales ont augmenteacute de plus drsquoun demi-million drsquoUSD

Jardins potagers

Les impacts positifs des interventions en faveur des jardins potagers sur lrsquoeacutetat nutritionnel les revenus et les habitudes alimentaires sont aujourdrsquohui bien documenteacutes (Taren amp Alaofegrave 2013) Mecircme si certaines interventions ciblent prioritairement la production de leacutegumineuses et de tubercules les productions de fruits de leacutegumes drsquoherbes culinaires et de condiments restent les plus courantes (Taren amp Alaofegrave 2013) Par exemple au Neacutepal une intervention meneacutee en faveur des jardins potagers des meacutenages en association avec une campagne de sensibilisation agrave la nutrition a permis drsquoaugmenter les connaissances sur la nutrition des participants ainsi que la diversiteacute de leur reacutegime alimentaire Les participants ont eacutegalement eu davantage tendance agrave donner des aliments compleacutementaires aux nourrissons et agrave correctement conserver leurs aliments (Jones et al 2005)

Un examen de ces interventions agricoles a reacuteveacuteleacute que sur les neuf interventions en faveur des jardins potagers eacutetudieacutees toutes ont eu des effets positifs -modeacutereacutes agrave eacuteleveacutes- sur les reacutegimes alimentaires Sur les trois interventions pour lesquelles des donneacutees anthropomeacutetriques ont eacuteteacute releveacutees toutes ont permis de reacuteduire les problegravemes drsquoinsuffisance pondeacuterale drsquoeacutemaciation et de retard de croissance chez les enfants Les interventions en faveur des jardins potagers soutiennent favorablement la comparaison avec les autres types drsquointerventions examineacutees mais les auteurs font remarquer que la plupart de ces actions en faveur des jardins potagers inteacutegraient un objectif de nutrition explicite et un investissement en capital humain ce qui nrsquoest pas le cas avec la plupart des autres types drsquointerventions Par conseacutequent il est difficile de comparer les interventions en faveur des jardins potagers avec les autres types drsquointerventions et drsquoisoler les raisons qui expliquent leur succegraves Cela montre neacuteanmoins que les interventions inteacutegrant des investissements diversifieacutes dans diffeacuterents types de capital (comme lrsquoeacuteducation nutritionnelle et la prise en compte de lrsquoeacutegaliteacute entre les sexes) reacuteussissent mieux que celles qui ne le font pas (Berti 2004)

Diversiteacute des cultures

Dans un examen des strateacutegies agricoles visant agrave ameacuteliorer la nutrition Carletto et al (2015) se sont pencheacutes sur trois eacutetudes analysant les liens entre la diversiteacute des cultures et la nutrition Au Neacutepal des donneacutees probantes issues drsquoun programme de nutrition multisectoriel reacutevegravelent que la diversiteacute du reacutegime alimentaire des megraveres et des enfants ainsi que le rapport poidsacircge des enfants sont eacutetroitement lieacutes agrave la diversiteacute de la production14 au niveau du meacutenage (Malapit et al 2013) Il est inteacuteressant de remarquer que cette eacutetude a deacutetermineacute que lrsquoautonomisation des femmes limite les effets neacutegatifs drsquoune production peu diversifieacutee sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des megraveres et des enfants et sur le rapport tailleacircge des enfants Agrave partir de donneacutees de panels une analyse eacuteconomeacutetrique a estimeacute qursquoau Nigeacuteria une augmentation de 10 de la diversiteacute des varieacuteteacutes cultiveacutees entraicircne une augmentation de 24 de la diversiteacute des reacutegimes alimentaires (Dillon et al 2014) En Zambie la diversiteacute de la production (mesureacutee par le nombre total de cultures diffeacuterentes et de groupes alimentaires produits) ainsi que les activiteacutes ciblant les meacutenages

14 En utilisant un indice de la diversiteacute de la production fondeacute sur neuf items alimentaires Groupes drsquoaliments inclus feacuteculents haricots leacutegumineuses et noix leacutegumes-feuilles vert fonceacute tubercules leacutegumes et fruits riches en vitamine A autres fruits et leacutegumes lait et produits laitiers œufs poisson et viande

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pratiquant une agriculture de subsistance (ex eacutelevage de beacutetail production de fruits et de leacutegumes cultures de plein champ) ont eacuteteacute positivement associeacutees au rapport taillepoids des enfants et inversement associeacutees aux retards de croissance des enfants de plus de 24 mois (Kumar et al 2015) Cela signifie que la diversiteacute de la production au niveau des meacutenages peut avoir des effets positifs sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires et sur les reacutesultats anthropomeacutetriques pour les enfants et les megraveres

Eacutelevage de beacutetail

Les interventions au niveau des meacutenages ciblant lrsquoeacutelevage de beacutetail et lrsquoaquaculture se sont majoritairement focaliseacutees sur la geacuteneacuteration de revenus plutocirct que sur la consommation Mecircme srsquoil y a peu drsquoeacuteleacutements probants disponibles quant agrave lrsquoimpact de ce type drsquoinvestissements sur la nutrition et les reacutegimes alimentaires les aliments drsquoorigine animale sont denses sur le plan nutritionnel et certaines donneacutees montrent des impacts positifs sur les reacutesultats nutritionnels Lrsquoexamen de huit eacutetudes analysant les liens entre la production agricole (production de cultures et eacutelevage de beacutetail) la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des meacutenages et les reacutesultats nutritionnels chez lrsquoenfant conclut que lrsquoeacutelevage de beacutetail est associeacute agrave des reacutesultats positifs en termes de nutrition (Carletto et al 2015)

Produits laitiers volaille et produits de lrsquoaquaculture

Plusieurs eacutetudes ont montreacute que les interventions ciblant la production laitiegravere peuvent augmenter la consommation de produits laitiers et lrsquoapport geacuteneacuteral en nutriments et reacuteduire la preacutevalence des problegravemes de retard de croissance drsquoeacutemaciation et drsquoinsuffisance pondeacuterale (Taren amp Alaofegrave 2013) Le projet baptiseacute ldquoMilk Mattersrdquo (le lait crsquoest important)(reacutefeacuterence) a compareacute deux groupes de participants agrave un groupe teacutemoin Dans le premier groupe les participants ont reccedilu des animaux laitiers (une vache ou quatre chegravevres) et du fourrage Lrsquoautre groupe a eacutegalement eu du fourrage et des animaux laitiers mais ces derniers ont eacuteteacute preacutealablement vaccineacutes et vermifugeacutes Ces interventions ont eacuteteacute reacutealiseacutees dans la reacutegion somali drsquoEacutethiopie ougrave entre 20 et 50 des besoins eacutenergeacutetiques des eacuteleveurs pastoraux proviennent de la consommation de produits laitiers et de produits drsquoorigine animale Dans cette reacutegion les seacutecheresses annuelles aggravent la malnutrition agrave cause notamment drsquoune reacuteduction de la production laitiegravere pendant la saison segraveche La comparaison avec le groupe teacutemoin a reacuteveacuteleacute que les interventions Milk Matters ont permis drsquoaugmenter la consommation de produits laitiers et de stabiliser lrsquoeacutetat nutritionnel des enfants des eacuteleveurs pastoraux en peacuteriode de soudure Par ailleurs il a eacuteteacute estimeacute que ces interventions ont eacuteteacute extrecircmement rentables leur coucirct eacutevalueacute repreacutesente entre 45 et 75 du coucirct des programmes drsquoalimentation theacuterapeutique meneacutes dans le cadre de la prise en charge communautaire de la malnutrition aigueuml Enfin les femmes ont pu deacutegager plus de temps libre ce qui peut avoir des effets positifs sur les pratiques drsquoalimentation des enfants (Sadler et al 2012)

Reacutegimes fonciers

Drsquoapregraves lrsquoexamen de vingt eacutetudes (Lawry et al 2014) les interventions visant agrave formaliser les droits fonciers (comme lrsquoacquisition en libre proprieacuteteacute lrsquoenregistrement des droits par redistribution des terres et la reacutegularisation officielle des droits fonciers coutumiers) sont associeacutes agrave des gains en termes de productiviteacute et de bien-ecirctre social La reconnaissance de jure des droits fonciers permet drsquoaugmenter la valeur moneacutetaire de la productiviteacute des terres de 40 en moyenne mecircme si lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des donneacutees limite la capaciteacute agrave tirer des conclusions formelles Le bien-ecirctre social des beacuteneacuteficiaires (mesureacute par leur consommation ou leurs revenus) a augmenteacute de 15 pour cent en moyenne Les auteurs font eacutegalement remarquer que la qualiteacute des donneacutees disponibles ne permet pas drsquoavoir une assise suffisamment solide pour geacuteneacuteraliser ces reacutesultats et que les mesures qualitatives ne tiennent pas compte des conseacutequences sociales des politiques fonciegraveres telles que le deacuteplacement ou lrsquoeacutegaliteacute hommes-femmes Les beacuteneacutefices ont eacuteteacute largement plus importants en Asie et en Ameacuterique latine qursquoen Afrique et ont eacuteteacute variables en fonction du niveau de revenu les effets moindres constateacutes en Afrique subsaharienne peuvent srsquoexpliquer par un reacutegime foncier coutumier deacutejagrave largement eacutetabli et eacutetendu Mecircme srsquoil semble que la reconnaissance des droits fonciers contribue au bien-ecirctre social ces effets sont extrecircmement variables et speacutecifiques au contexte (Lawry et al 2014)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire conditionnel (TMC)

Les donneacutees disponibles en la matiegravere suggegraverent que les programmes de TMC ont des impacts significatifs sur lrsquoanthropomeacutetrie des enfants et certaines eacutetudes montrent des effets chez les plus jeunes enfants qui beacuteneacuteficient plus longtemps de la protection sociale (Ruel et Alderman 2013) En outre ces programmes ont des effets positifs sur drsquoautres facteurs qui se reacutepercutent sur lrsquoeacutetat nutritionnel notamment lrsquoaugmentation des deacutepenses des meacutenages la seacutecuriteacute alimentaire et lrsquoameacutelioration des reacutegimes alimentaires (Leroy et al 2009) La protection sociale a joueacute un rocircle important pour reacuteduire la deacutenutrition en Colombie le seul pays actuellement en passe drsquoatteindre les quatre objectifs de lrsquoAssembleacutee mondiale de la Santeacute (IFPRI 2014a) De plus le fait de rendre la protection sociale plus sensible aux enjeux de nutrition est une strateacutegie prometteuse eacutetant donneacute que les deacutepenses publiques engageacutees dans la protection sociale progressent dans le monde entier (IFPRI 2014a)

Partenariats public-priveacute

Dans nrsquoimporte quel pays consideacutereacute la consommation alimentaire est deacutetermineacutee par les secteurs de la production de la transformation alimentaire de la distribution de gros et de la distribution de deacutetail Par conseacutequent le secteur priveacute a un eacutenorme impact sur les habitudes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels De plus drsquoautres secteurs comme la teacuteleacutephonie mobile les meacutedias et le secteur de la santeacute influent sur la consommation et les preacutefeacuterences des consommateurs Les partenariats public-priveacute (PPP) pourraient aider agrave mettre en relation les agriculteurs avec les chaicircnes drsquoapprovisionnement gracircce agrave des investissements dans des biens publics et dans des politiques facilitant le deacuteveloppement du commerce et des marcheacutes ainsi que dans lrsquoeacuteducation et la formation pour deacutevelopper la capaciteacute technique des agriculteurs et les aider agrave respecter les normes de tri drsquoemballage et de culture (Narrod et al 2008)

De plus le secteur public peut inciter le secteur priveacute agrave adopter des politiques favorables aux enjeux de nutrition Il peut le faire gracircce agrave des reacuteglementations directes des engagements volontaires ou par le biais de PPP dans lesquels les deux secteurs exploitent mutuellement leurs ressources et creacuteent de la valeur partageacutee Les PPP pourraient permettre au secteur public drsquointensifier ses interventions et de tirer au mieux parti de ses investissements gracircce agrave la capaciteacute eacutetablie drsquoexeacutecution et de deacuteveloppement du secteur priveacute De son cocircteacute le secteur priveacute pourrait beacuteneacuteficier drsquoun partage des risques et de la creacuteation drsquoune valeur partageacutee gracircce agrave lrsquoameacutelioration de sa perception par le public Les donneacutees disponibles sur les PPP axeacutes sur la nutrition sont rares et il nrsquoa pas encore eacuteteacute deacutetermineacute si les PPP sont plus efficaces que drsquoautres types drsquoengagements avec le secteur priveacute (Hoddinott et al 2015)

Investissements infrastructurels et nutrition

Irrigation

Alors que lrsquoimpact de lrsquoirrigation sur la reacuteduction de la pauvreteacute est bien documenteacute les effets de lrsquoameacutelioration des techniques drsquoirrigation sur la nutrition ne le sont pas (Hussain amp Hanjra 2004) Neacuteanmoins certaines donneacutees indiquent que lrsquoirrigation peut aider agrave reacuteduire la malnutrition chronique et saisonniegravere par lrsquoaccroissement de la consommation drsquoaliments de base et drsquoaliments drsquoorigine animale conseacutecutivement agrave une augmentation des revenus et agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute de lrsquoeacutelevage (Taren amp Alaofegrave 2013) De plus en permettant de cultiver pendant toute lrsquoanneacutee des

Document de consultation

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varieacuteteacutes agrave forte valeur lrsquoirrigation peut ameacuteliorer la consommation de certains aliments Au Beacutenin des systegravemes drsquoirrigation au goutte-agrave-goutte alimenteacutes par lrsquoeacutenergie solaire ont permis drsquoaugmenter la consommation de fruits et leacutegumes jusqursquoagrave atteindre les apports journaliers recommandeacutes et les revenus tireacutes de la production veacutegeacutetale ont permis aux agriculteurs drsquoacheter des aliments de base des leacutegumes secs et des sources de proteacuteines pendant la saison segraveche Selon une enquecircte les beacuteneacuteficiaires de ce projet drsquoirrigation eacutetaient 17 pour cent moins susceptibles de se deacutefinir comme eacutetant en situation drsquoinseacutecuriteacute alimentaire (Burney et al 2010)

Au Ghana une technologie agrave bas coucirct drsquoirrigation par les nappes phreacuteatiques peu profondes a permis drsquoameacuteliorer la rentabiliteacute et de creacuteer des emplois pendant la saison segraveche Toutefois la diversiteacute des apports alimentaires nrsquoa pas progresseacute pour les agriculteurs utilisant les techniques drsquoirrigation et elle a mecircme reculeacute pour les agriculteurs deacutetenant un type speacutecifique de puits peu profond Les auteurs pensent que cela peut ecirctre ducirc agrave lrsquoimpact deacutefavorable sur le plan nutritionnel de la monoculture que lrsquoirrigation a favoriseacutee dans certains cas (Namara et al 2011) Crsquoest pourquoi il est essentiel de tenir compte des impacts neacutegatifs potentiels des programmes drsquoirrigation tels que la deacutependance accrue agrave la monoculture et les maladies veacutehiculeacutees par lrsquoeau De plus amples recherches sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les technologies drsquoirrigation peuvent entraicircner des reacutesultats positifs sur le plan de la nutrition et comment les risques peuvent ecirctre reacuteduits notamment le risque que de lrsquoeau contamineacutee affecte la santeacute des populations via les reacuteseaux drsquoirrigation (Taren amp Alaofegrave 2013) Les effets de lrsquoirrigation varient consideacuterablement en fonction de plusieurs facteurs notamment les contextes eacutecologique et eacutepideacutemiologique de la reacutegion consideacutereacutee (Taren amp Alaofegrave 2013)

Il est essentiel de noter que les infrastructures drsquoirrigation neacutecessitent geacuteneacuteralement drsquoorganiser des services de vulgarisation et un soutien technique pour assurer la durabiliteacute de la technologie drsquoirrigation Les investissements devraient ecirctre reacutealiseacutes en fonction des ressources et des profils eacutecologiques reacutegionaux Mais lagrave ougrave les marcheacutes sont relativement peu deacuteveloppeacutes et ougrave les nappes souterraines sont facilement accessibles des technologies moins exigeantes en ressources pourraient ecirctre appliqueacutees (comme les puits peu profonds eacutevoqueacutes ci-dessus dans le cas du Ghana) Le passage agrave des technologies drsquoirrigation plus avanceacutees peut neacutecessiter une capaciteacute de fabrication reacutegionale des liens avec les marcheacutes et des intrants financiers Dans les deux cas les gouvernements peuvent srsquoassocier avec des reacutealisateurs de projets notamment le secteur priveacute et les ONG pour encourager une large adoption des technologies drsquoirrigation

Reacuteseaux routiers eacutelectriciteacute et ameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau

Des preuves limiteacutees suggegraverent que les investissements dans les reacuteseaux routiers geacutenegraverent des impacts positifs sur la productiviteacute agricole lrsquoaugmentation du PIB dans les zones rurales et la reacuteduction de la pauvreteacute (Knox et al 2013) Les investissements dans les reacuteseaux eacutelectriques ont de plus larges impacts lagrave ougrave les systegravemes agricoles sont plus modernes et ougrave les besoins en eacutelectriciteacute sont plus grands Enfin lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau peut avoir des effets positifs sur le deacuteveloppement des enfants de moins de cinq ans mecircme si les eacutetudes actuellement disponibles sont de faible qualiteacute (Dangour et al 2013)

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Communications

Les investissements visant agrave augmenter la disponibiliteacute des informations et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes peuvent ameacuteliorer le bien-ecirctre social Internet et les technologies mobiles permettent de communiquer rapidement les informations lieacutees agrave lrsquoagriculture et agrave la nutrition dans les populations rurales toutefois de forts taux drsquoanalphabeacutetisme des infrastructures inadapteacutees et le coucirct des services drsquoinformation constituent un frein pour le deacuteveloppement des

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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systegravemes drsquoinformation dans les zones rurales Les technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) peuvent promouvoir la nutrition de faccedilon directe gracircce aux campagnes de marketing social et de faccedilon indirecte en favorisant la productiviteacute des petits exploitants agricoles En Tanzanie par exemple des centres de teacuteleacutecommunications ont permis aux petits exploitants agricoles drsquoacceacuteder agrave des informations sur les creacutedits sur les marcheacutes et aux preacutevisions meacuteteacuteorologiques (Mtega amp Ronald 2013)

Behrman et al (2012) ont constateacute des rapports BeacuteneacuteficiesCoucircts positifs lieacutes agrave lrsquoameacutelioration des informations sur les marcheacutes gracircce agrave la technologie SMS dans deux pays drsquoAsie du Sud et quatre pays drsquoAfrique Des investissements dans des programmes drsquoalphabeacutetisation avec des partenariats avec le secteur priveacute destineacutes agrave reacuteduire les coucircts et des services lieacutes agrave lrsquoappropriation des informations pourraient favoriser lrsquoexpansion des TIC dans les zones rurales Des informations sur la nutrition devraient eacutegalement ecirctre communiqueacutees

Biofortification

La biofortification peut constituer un investissement extrecircmement rentable apregraves la mise de fonds initiale pour concevoir les varieacuteteacutes biofortifieacutees mener des essais dans le pays et creacuteer la demande et les marcheacutes locaux la suppleacutementation nutritionnelle par biofortification peut devenir auto-suffisante avec peu de coucircts reacutecurrents (Meenakshi 2008) Lrsquoeacutelargissement des chaicircnes de valeur pour inteacutegrer des aliments biofortifieacutes et enrichis est une strateacutegie prometteuse pour lrsquoameacutelioration de lrsquoapport en micronutriments et de lrsquoeacutetat nutritionnel geacuteneacuteral des consommateurs Les campagnes de commercialisation associeacutees agrave une sensibilisation agrave la nutrition ameacuteliorent lrsquoacceptation par les consommateurs et leur propension agrave acheter ce type drsquoaliments (Meenakashi et al 2012)

Les donneacutees disponibles sur lrsquoefficaciteacute de la biofortification pour ameacuteliorer les reacuteserves en micronutriments sont solides et de plus en plus nombreuses Par exemple une eacutetude bien connue (Low et al 2007) a eacutevalueacute un programme meneacute sur deux ans au Mozambique qui a cibleacute 741 meacutenages agricoles Avec ce programme les meacutenages ont eu accegraves agrave des pieds de patates douces agrave chair orange (OFSP) (varieacuteteacute seacutelectionneacutee de maniegravere agrave avoir une haute teneur en becirctacarotegravene) et agrave des services de vulgarisation Les services de vulgarisation couvraient plusieurs thegravemes depuis des informations sur la nutrition jusqursquoaux meacutethodes de production et de commercialisation Une augmentation de lrsquoapport en vitamine A a eacuteteacute constateacutee chez les enfants des meacutenages beacuteneacuteficiaires ainsi qursquoune augmentation nette des concentrations seacuteriques moyennes en reacutetinol et la preacutevalence des faibles concentrations seacuteriques en reacutetinol est passeacutee de 60 pour cent agrave 38 pour cent Aucun changement nrsquoa eacuteteacute observeacute dans les meacutenages teacutemoins alors que tous les enfants de la communauteacute avaient eu accegraves agrave des suppleacutements en vitamine A Les auteurs font remarquer que leurs reacutesultats mettent en eacutevidence la neacutecessiteacute de mener des interventions multiples inteacutegrant notamment la suppleacutementation nutritionnelle ainsi que des approches axeacutees sur les aliments (Low et al 2007) Des donneacutees plus reacutecentes tireacutees drsquoessais controcircleacutes randomiseacutes meneacutes agrave plus large eacutechelle ont eacutegalement reacuteveacuteleacute des effets positifs de lrsquointroduction des OFSP aupregraves de 12 000 et 10 000 meacutenages au Mozambique et en Ouganda respectivement (Hotz et al 2011 Hotz et al 2012)

Outre les OFSP drsquoautres varieacuteteacutes peuvent ecirctre biofortifieacutees comme par exemple le bleacute biofortifieacute en zinc le riz enrichi en fer ou le maiumls enrichi en proteacuteines Pour toutes ces espegraveces un potentiel drsquoameacutelioration des reacuteserves du micronutriment ou macroeacuteleacutement cibleacute a eacuteteacute deacutemontreacute Les donneacutees prouvant lrsquoefficaciteacute nutritionnelle de la biofortification sont solides mais des recherches plus approfondies sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les cultures biofortifieacutees affectent les rendements et les profits des agriculteurs et comment creacuteer des marcheacutes locaux et de la demande dans divers contextes climatiques et socio-eacuteconomiques Des donneacutees disponibles sur des reacutegions rurales du Ghana suggegraverent que les consommateurs acceptent de payer un prix plus eacuteleveacute pour les produits biofortifieacutees agrave condition de recevoir des informations sur leurs beacuteneacutefices nutritionnels (Banerji et al 2013)

Document de consultation

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Liste des abreacuteviations

ATNI Access to Nutrition Index

CdA CIN2 Cadre drsquoAction de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

CIMSANS Center for Integrated Modeling of Sustainable Agriculture amp Nutrition Security

CIN2 Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

eacuteqCO2 Eacutequivalent dioxyde de carbone

FAO Organisation des Nations Unies pour lrsquoalimentation et lrsquoagriculture

GNR Rapport sur la nutrition mondiale

IDF Feacutedeacuteration internationale du diabegravete

IED Investissement eacutetranger direct

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

IOM Institute of Medicine

MCC Millennial Challenge Corporation

MNT Maladies non transmissibles

OFSP Patate douce agrave chair orange (Orange Flesh Sweet Potato)

OMS Organisation mondiale de la Santeacute

ONG Organisation non gouvernementale

PIB Produit inteacuterieur brut

PPP Partenariat public-priveacute

RampD Recherche et deacuteveloppement

TIC Technologies de lrsquoinformation et de la communication

TMC Programmes de transfert moneacutetaire conditionnel

UNICEF Fonds international de secours agrave lrsquoenfance des Nations unies

Creacutedits photos

Couverture FAOSwiatoslaw Wojtkowiak

Page 3 FAOThomas Moth Poulsen

Page 7 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 13 World Bank

Page 14 Wikicommons

Page 15 FAOJess Fanzo

Page 15 FAOIsaac Kasamani

Page 17 Fotolia

Page 18 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 20 Fotolia

Page 23 FAOValerio Crespi

Page 25 FAORachel Nugent

Page 26 FAOSebastiaacuten Villar

Page 35 FAOOscar Castellanos

Secreacutetariat de lrsquoUNSCNE-mail scnfaoorg bull Internet wwwunscnorg bull co FAO bull Viale delle Terme di Caracalla bull 00153 Rome Italie

FR

Vision de lrsquoUNSCN Un monde libeacutereacute de la faim et de toutes les formes de malnutrition est reacutealisable dans cette geacuteneacuteration

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN

Document de consultation

Avec le soutien de

par deacutecision du Bundestag allemand

Page 16: Investir pour des systèmes alimentaires sains...Investir pour des systèmes alimentaires sains Sommaire Avant-propos3 Messages clés 5 1.Introduction 7 2. Qu’est-ce qu’un système

Document de consultation

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Indoneacutesie Systegraveme alimentaire de type 5 - Rural

LrsquoIndoneacutesie pays agrave revenu intermeacutediaire de la tranche infeacuterieure a connu un formidable essor eacuteconomique au cours des quarante derniegraveres anneacutees et son revenu moyen par habitant a atteint 3 475 $ en 2013 avec une espeacuterance de vie moyenne de 71 ans Malgreacute cet essor eacuteconomique et des ameacuteliorations sanitaires la pauvreteacute et le double fardeau de la malnutrition constituent de gros problegravemes dont se preacuteoccupent les deacutecideurs politiques nationaux Nombre de foyers affecteacutes par ce double fardeau habitent dans des zones urbaines ougrave ils ont accegraves agrave un plus large choix de plats cuisineacutes transformeacutes et de repas de restauration rapide et ougrave les emplois et les modes de vie sont moins exigeants physiquement (Roemling et al 2013) Le problegraveme du diabegravete progresse mais reste agrave un niveau plus bas que dans les pays voisins (Martiniuk et al 2011) Dans les zones rurales la faible diversiteacute de lrsquoalimentation rend les populations vulneacuterables face aux flambeacutees des prix alimentaires et les expose agrave des carences en micronutriments Une intervention politique forte visant agrave atteindre la seacutecuriteacute alimentaire dans le pays agrave partir de lrsquooffre nationale drsquoaliments a contribueacute agrave perpeacutetuer une eacuteconomie du riz tenace eacutegalement renforceacutee par des goucircts et preacutefeacuterences de consommation durables privileacutegiant une grande consommation de riz LrsquoIndoneacutesie a tout un passeacute de promotion de la nutrition mais les actions mises en œuvre se sont cibleacutees sur des interventions speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer la santeacute maternelle et infantile (allaitement et alimentation compleacutementaire suppleacutementation en micronutriments et planning familial) Les politiques alimentaires se sont concentreacutees sur la stabilisation des prix du riz et nrsquoont accordeacute que peu drsquoattention agrave la diversification des cultures vivriegraveres La lutte contre le double fardeau de la malnutrition neacutecessite drsquoadopter de nouvelles approches pour promouvoir une plus grande diversiteacute dans la production et la consommation alimentaires une meilleure hygiegravene et un mode de vie plus actif incluant une pratique physique reacuteguliegravere et un controcircle du poids (Soekirman 2011)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Seacuteneacutegal Systegraveme alimentaire de type 5 - Rural

Le Seacuteneacutegal est un pays agrave revenu intermeacutediaire de la tranche infeacuterieure situeacute sur la Cocircte Ouest de lrsquoAfrique Sa population est jeune sur ses 14 millions drsquohabitants 44 pour cent a moins de 15 ans (Banque mondiale 2014) Pregraves de 20 pour cent de la population est exposeacutee agrave lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire avec une grande dispariteacute entre les communauteacutes rurales (251 pour cent) et urbaines (122 pour cent) (Wuehler et al 2011) La deacutenutrition constitue le principal problegraveme de nutrition Par exemple la preacutevalence de lrsquoaneacutemie ferriprive est tregraves eacuteleveacutee et affecte 71 pour cent des enfants de moins de 5 ans 61 pour cent des femmes enceintes et 54 pour cent des femmes en acircge de procreacuteer (USAID 2014) Ceci a de lourdes conseacutequences en termes de santeacute et de deacuteveloppement pour ces groupes deacutemographiques

Le Seacuteneacutegal a fait de reacuteels progregraves contre la malnutrition au cours des vingt derniegraveres anneacutees notamment avec la reacuteduction du taux de retard de croissance chez les enfants de moins de 5 ans et une reacuteduction drsquoenviron 40 de la mortaliteacute infanto-juveacutenile au cours des 5 derniegraveres anneacutees uniquement (Wuehler et al 2011) Ces progregraves sont vraisemblablement attribuables aux mesures suivantes campagne agrave large eacutechelle de suppleacutementation en vitamine A mise en œuvre drsquoun programme national de nutrition extension des interventions pour la survie de lrsquoenfant (gracircce au projet BASICS Soutien de base agrave lrsquoinstitutionnalisation de la survie de lrsquoenfant 1994-2006) et ameacutelioration de la communication pour favoriser ldquoun changement de comportement harmoniseacuterdquo (Wuehler et al 2011)

Les avanceacutees en termes de croissance eacuteconomique et de bien-ecirctre geacuteneacuteral ont eacuteteacute plus modeacutereacutees Alors que la croissance moyenne des pays subsahariens au cours des derniegraveres anneacutees srsquoeacutetablit agrave pregraves de 6 le Seacuteneacutegal nrsquoa enregistreacute qursquoune croissance de 4 entre 2000 et 2010 et de 33 seulement depuis 2006 (USAID 2014) Par ailleurs lrsquoextension du secteur agricole ne repreacutesente qursquoune faible part de cette croissance eacuteconomique Mecircme si lrsquoagriculture emploie 68 de la population active du pays elle ne repreacutesente que 14 du PIB national (Wuhler et al 2011) Le deacuteveloppement agricole a eacuteteacute freineacute par une faible gouvernance un climat drsquoinvestissement peu favorable et lrsquointensification de la concurrence internationale Drsquoautres contraintes se greffent agrave cette situation peacutenuries eacutenergeacutetiques reacutepeacuteteacutees seacutecheresses et inondations autant de problegravemes qui rendent difficile lrsquoentreacutee dans le secteur agricole Le taux de pauvreteacute nrsquoa que faiblement baisseacute (de 483 en 2005 agrave 467 en 2011) avec une dispariteacute croissante entre les zones rurales (571) et la capitale urbaine Dakar (261) (USAID 2014)

Au Seacuteneacutegal le secteur agricole a un gros potentiel de deacuteveloppement et de geacuteneacuteration drsquoun stimulus eacuteconomique plus important pour le pays Selon Feed the Future le gouvernement seacuteneacutegalais a augmenteacute ses investissements dans lrsquoagriculture de plus de 10 par an (Feed the Future 2015) De plus les investissements financeacutes par Millenial Challenge Corporation (MCC) au nord-ouest du pays ougrave la culture de riz est preacutedominante devraient ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute de lrsquoirrigation de 7 800 hectares et la capaciteacute de production de 32 500 hectares et ces ameacuteliorations devraient beacuteneacuteficier agrave pregraves de 270 000 petits exploitants (MCC 2015) Gracircce agrave lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux via un port drsquoimportance majeure agrave lrsquoabondance des terres arables et agrave des entrepreneurs motiveacutes un essor eacuteconomique impulseacute par lrsquoagriculture semble tout agrave fait faisable La production horticole pour lrsquoexport tout comme pour le marcheacute inteacuterieur devrait ecirctre un secteur drsquoexpansion

Document de consultation

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3 Investissements visant lrsquoameacutelioration de la nutrition dans diffeacuterents systegravemes alimentaires

Les objectifs des investissements du secteur public sont larges Ils incluent la reacuteduction de la pauvreteacute et de la faim la fourniture de biens publics qui complegravetent les investissements priveacutes et la creacuteation de beacuteneacutefices sociaux et environnementaux (FAO 2012) La nutrition est rarement un objectif premier explicite de lrsquoagriculture mais une attention croissante est accordeacutee agrave lrsquoimpact de lrsquoagriculture et des systegravemes de nutrition sur lrsquoobjectif drsquoameacutelioration de la nutrition notamment avec les investissements dits ldquosensibles agrave la nutritionrdquo Agrave chaque type de systegraveme alimentaire correspondent des opportuniteacutes drsquoinvestissement diffeacuterentes et des contraintes speacutecifiques associeacutees agrave lrsquoobjectif drsquoameacutelioration de la nutrition Les paragraphes suivants traitent des principales caracteacuteristiques des systegravemes alimentaires preacuteceacutedemment deacutefinis ainsi que des opportuniteacutes et contraintes correspondantes dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition Pour simplifier les choses les cinq types de systegravemes alimentaires preacuteceacutedemment deacutefinis seront regroupeacutes en trois cateacutegories IndustrielMixte En transition et EacutemergentRural

31 Systegravemes alimentaires de type industrielmixte (systegravemes 1 et 2)

Les systegravemes alimentaires industriels et mixtes sont caracteacuteriseacutes par des chaicircnes drsquoapprovisionnement et de valeur complexes et geacuteneacuteralement par des niveaux eacuteleveacutes de transformation des aliments13 Les puissants acteurs de la grande distribution et de la transformation des produits peuvent avoir une influence consideacuterable sur la valeur nutritionnelle des aliments produits (Gereffi et al 2009) Les chaicircnes drsquoapprovisionnement complexes peuvent favoriser la disponibiliteacute et lrsquoabordabiliteacute des produits alimentaires gracircce agrave lrsquoaugmentation de la productiviteacute et de lrsquoefficaciteacute de lrsquoapprovisionnement Neacuteanmoins ces avantages peuvent ecirctre contrebalanceacutes par des reacuteductions dans la varieacuteteacute des produits et par un plus grand accegraves aux produits transformeacutes (ex Gereffi et al 2009)

En fait les chaicircnes de valeur et drsquoapprovisionnement complexes et inteacutegreacutees verticalement peuvent finalement priver de choix les consommateurs (Banque mondiale 2008) La production des exploitations agricoles est souvent faccedilonneacutee par les besoins et les preacutefeacuterences des industriels de la transformation des grossistes et des transporteurs dont les activiteacutes sont elles-mecircmes faccedilonneacutees par les demandes des fabricants Ces derniers agrave leur tour reacutepondent aux besoins des principaux distributeurs bas coucircts longues dureacutees de conversation et qualiteacute uniforme Agrave aucun stade des chaicircnes drsquoapprovisionnement actuelles la nutrition nrsquoest une preacuteoccupation premiegravere Il est neacutecessaire drsquoameacuteliorer le secteur de la distribution de deacutetail pour maintenir une diversiteacute de points de vente pour les consommateurs Il est eacutegalement neacutecessaire drsquoameacuteliorer lrsquoaccegraves aux produits frais notamment dans les zones urbaines ougrave les effets coupleacutes des activiteacutes de la distribution de gros et des enseignes de la grande distribution limitent les options alimentaires pour les consommateurs les plus pauvres

Des solutions pourraient ecirctre trouveacutees en ne ciblant pas uniquement la production agricole de faccedilon isoleacutee mais en cherchant eacutegalement agrave changer la maniegravere dont les ingreacutedients de base sont substitueacutes transformeacutes distribueacutes et

13 Food systems that have undergone structural transformation have longer supply chains more highly processed foods and less diversity in primary production (see World Bank 2008 Nugent 2011 Reardon et al 2012 Hawkes et al 2012)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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commercialiseacutes (Hawkes 2012) En effet dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte parallegravelement agrave la sensibilisation du consommateur des mesures de reacuteglementation et drsquoincitation destineacutees agrave modeler lrsquooffre pourraient figurer parmi les actions les plus efficientes et efficaces pour ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels

Au sein des chaicircnes de valeur les approches ciblant les activiteacutes des gros acteurs de la transformation et de la distribution de deacutetail pourraient avoir un impact sensible sur les reacutesultats nutritionnels Il pourrait srsquoagir par exemple drsquoinciter les grandes entreprise agrave reformuler leurs produits en utilisant des ingreacutedients plus sains de creacuteer et drsquoappliquer des reacuteglementations imposant drsquoinformer le consommateur (ex lrsquoeacutetiquetage nutritionnel obligatoire peut pousser les industriels agrave reformuler drsquoeux-mecircmes leurs produits [Hawkes 2015]) Pour ameacuteliorer la santeacute nutritionnelle et environnementale des communauteacutes une solution consiste agrave promouvoir lrsquoapprovisionnement local en mettant les producteurs en relation avec les fournisseurs les plus proches comme les restaurateurs les marcheacutes et les institutions publiques

Mecircme si des solutions sont envisageables en aval la production agricole et les politiques qui lrsquoinfluencent restent des eacuteleacutements majeurs agrave consideacuterer pour ameacuteliorer la disponibiliteacute de produits sains dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte Or les programmes de subventionnement de lrsquoagriculture mis en place dans de nombreux systegravemes alimentaires de type industriel et certains systegravemes de type mixte constituent un obstacle majeur agrave la formulation et agrave la commercialisation drsquoaliments plus sains Dans les pays doteacutes de programmes de ce type les politiques alimentaires et agricoles ont eu un effet deacuteleacutetegravere agrave long terme lrsquoaide srsquoest concentreacutee autour de quelques produits (ceacutereacuteales produits laitiers beacutetail sucre) qui inondent aujourdrsquohui les chaicircnes drsquoapprovisionnement alimentaire (Anand et al 2015) Ce subventionnement de produits peu sains nrsquoest pas lrsquoapanage des pays riches Anderson et al (2013) ont montreacute comment les subventions agricoles dans certains pays en deacuteveloppement creacuteent des incitations preacutejudiciables si bien que les politiques des pouvoirs publics vont agrave lrsquoinverse de la creacuteation et du maintien de chaicircnes drsquoapprovisionnement alimentaire saines Mecircme si les subventions pourraient eacutegalement cibler des produits agricoles sains cette pratique est moins reacutepandue et de magnitude beaucoup plus limiteacutee Drsquoimportants efforts politiques et eacuteconomiques sont neacutecessaires pour repenser ces systegravemes de subventionnement agricole deacutesuets et preacutejudiciables et pour deacutefinir une voie vers une plus grande coheacuterence entre lrsquoagriculture et les objectifs de santeacute

Contraintes

bull Chaicircnes drsquoapprovisionnement longues et complexes modeleacutees par la puissante industrie agroalimentaire (ex gros producteurs gros industriels de la transformation alimentaire et gros distributeurs avec ces trois fonctions geacuteneacuteralement inteacutegreacutees verticalement au sein drsquoune mecircme multinationale)

bull Sensibilisation limiteacutee des consommateurs concernant les avantages en termes de santeacute des aliments nutritifs et concernant les vrais coucircts des aliments plus mauvais pour la santeacute

Investissements

bull Prioriteacute agrave donner agrave la qualiteacute et agrave la diversiteacute et non plus agrave un nombre limiteacute de ceacutereacuteales et de produits drsquoorigine animale

bull Fourniture drsquoaliments plus sains dans certains lieux speacutecifiques (ex eacutecoles hocircpitaux) et nouvelles regravegles en la matiegravere

Document de consultation

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bull Raccourcissement des chaicircnes drsquoapprovisionnement (c-agrave-d promotion des chaicircnes drsquoapprovisionnement locales)

bull Promotion drsquoun choix plus eacuteclaireacute de la part des consommateurs gracircce agrave lrsquoeacutetiquetage nutritionnel au marketing social et agrave la sensibilisation en matiegravere de nutrition

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

bull Fiscaliteacute alimentaire coheacuterente avec les objectifs de santeacute programmes publics de subventions destineacutes aux tranches de revenus les plus bas pour favoriser la consommation drsquoaliments sains

bull Reformulation volontaire ou obligatoire des produits

32 Systegravemes alimentaires en transition (systegraveme 3)

Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires En transition (systegraveme 3) ont une meilleure productiviteacute agricole que les systegravemes alimentaires de type eacutemergent ou rural (systegravemes 4 et 5) et ils connaissent les mecircmes transformations structurelles que celles qui se sont deacutejagrave opeacutereacutees dans les systegravemes de type industriel ou mixte Agrave mesure qursquoaugmente lrsquourbanisation les produits alimentaires proviennent de plus en plus de chaicircnes drsquoapprovisionnement et chaicircnes de valeur complexes domineacutees par les gros acteurs de la grande distribution et de lrsquoindustrie de transformation alimentaire Mecircme si lrsquoaugmentation de la productiviteacute reste une prioriteacute dans ces pays les gouvernements devraient privileacutegier les investissements qui modegravelent le systegraveme alimentaire en pleine mutation et la maniegravere dont les produits alimentaires sont traiteacutes et transformeacutes aux eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte dans les chaicircnes de valeur

De nouvelles reacuteglementations et des partenariats avec le secteur priveacute peuvent inciter les acteurs eacutemergents de la distribution de deacutetail et de la transformation alimentaire agrave deacutevelopper des chaicircnes de valeur sensibles aux enjeux de nutrition Il srsquoagirait par exemple de creacuteer des mesures incitatives pour la production et la consommation drsquoaliments enrichis et denses sur le plan nutritionnel Pour peacuterenniser sur le long terme des chaicircnes de valeur axeacutees sur la nutrition plusieurs mesures sont possibles consolidation des organisations de producteurs aide aux technologies agrave petite eacutechelle et ameacutelioration des opeacuterations posteacuterieures agrave la reacutecolte par des investissements visant agrave ameacuteliorer le stockage et le transport

Contraintes

bull Chaicircnes drsquoapprovisionnement de plus en plus complexes limiteacutees par des lacunes technologiques aux eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte (ex chaicircnes du froid)

bull Augmentation de lrsquooffre et de la demande de produits transformeacutes

bull Sensibilisation limiteacutee des consommateurs concernant les avantages en termes de santeacute des aliments nutritifs et concernant les vrais coucircts des aliments plus mauvais pour la santeacute

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Investissements

bull Relier les petits exploitants agrave des chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes agrave forte valeur sous lrsquoimpulsion de lrsquoessor des grands centres urbains

bull Inteacutegrer les enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur en ameacuteliorant les opeacuterations posteacuterieures agrave la reacutecolte en appliquant des normes de seacutecuriteacute sanitaire et en incorporant des cultures plus nutritives (y compris des aliments enrichis)

bull Encourager la demande drsquoaliments nutritifs gracircce agrave la diffeacuterentiation des produits des emballages et des eacutetiquetages

bull Fournir des aliments plus sains dans certains lieux speacutecifiques (ex eacutecoles hocircpitaux) et eacutetablir de nouvelles regravegles en la matiegravere

bull Promouvoir un choix plus eacuteclaireacute de la part des consommateurs gracircce agrave lrsquoeacutetiquetage nutritionnel au marketing social et agrave la sensibilisation agrave la nutrition

bull Reacuteglementer normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

bull Lancer des campagnes dirigeacutees par les pouvoirs publics pour inciter agrave la reformulation volontaire des produits

bull Aider les petits exploitants agricoles agrave satisfaire les contraintes de production (ex organisation de producteurs respect des normes de qualiteacute et de seacutecuriteacute sanitaire)

33 Systegravemes alimentaires de type eacutemergent ou rural (systegravemes 4 et 5)

Dans de nombreuses reacutegions des pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type eacutemergent ou rural les marcheacutes peuvent ecirctre peu deacuteveloppeacutes et difficiles agrave atteindre ce qui pousse les meacutenages agrave ecirctre partiellement ou entiegraverement autosuffisants pour leur approvisionnement alimentaire (Muller 2009) Dans ce contexte les meacutenages deacutecident des aliments agrave produire en fonction de leurs besoins de consommation ce qui relie donc directement la production alimentaire aux objectifs nutritionnels des meacutenages Par conseacutequent les investissements ciblant la production des meacutenages peuvent ecirctre plus rentables dans les reacutegions ougrave les chaicircnes alimentaires sont les moins deacuteveloppeacutees

Le chemin entre une production destineacutee agrave sa propre consommation et une meilleure nutrition est illustreacute dans une eacutetude analysant les effets de posseacuteder une vache sur la consommation quotidienne de produits laitiers par les enfants et sur la reacuteduction des retards de croissance en Inde (Hoddinott et al 2013) Agrave ces deux eacutegards les auteurs ont observeacute des effets positifs du fait de posseacuteder une vache mais uniquement pour les meacutenages vivant dans des villages nrsquoayant pas accegraves aux marcheacutes Aucun effet positif nrsquoa eacuteteacute constateacute pour les meacutenages ayant accegraves aux marcheacutes Cela suggegravere que dans les zones beacuteneacuteficiant drsquoun accegraves limiteacute aux marcheacutes les interventions qui augmentent directement lrsquoaccegraves des meacutenages agrave des aliments denses sur le plan nutritionnel constituent des strateacutegies agricoles prometteuses

Dans un exemple comparable eacutegalement en Inde une initiative de production de produits laitiers par de petits exploitants a reacuteussi agrave tirer parti drsquoune approche de la chaicircne de valeur visant agrave ameacuteliorer et consolider les liens commerciaux existants Lrsquoinitiative a fonctionneacute agrave plusieurs niveaux de la chaicircne de valeur au niveau des exploitants agricoles (introduction de technologies ameacuteliorant la productiviteacute et creacuteation de coopeacuteratives) au niveau politique (faccedilonnement de lrsquoenvironnement politique) et au niveau commercial (ameacutelioration des eacutetapes drsquoapprovisionnement de transformation et de commercialisation du lait notamment en reliant les zones rurales et urbaines indiennes gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures) (Cunningham 2009) Lrsquoinitiative srsquoest eacutetendue jusqursquoagrave inteacutegrer 13 millions de membres et gracircce agrave des investissements cibleacutes lrsquoInde est passeacutee drsquoun statut de pays importateur de produits laitiers agrave celui de premier producteur de lait de chegravevre et de bufflonne et de sixiegraveme plus grand producteur de lait de vache agrave lrsquoeacutechelle internationale

Document de consultation

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Lorsqursquoil est possible pour les neacutegociants et les distributeurs de deacutetail drsquoatteindre les producteurs les interventions visant agrave ameacuteliorer les liens commerciaux peuvent srsquoaveacuterer plus efficaces compte tenu du manque de ressources Ce type drsquoapproches des chaicircnes de valeur peuvent ecirctre efficaces pour surmonter les contraintes lieacutees agrave lrsquooffre et agrave la demande de produits et aliments nutritifs Les services de vulgarisation agricole qursquoils soient publics ou priveacutes peuvent ecirctre extrecircmement utiles pour construire des liens commerciaux Hawkes et al (2011) proposent un cadre pour lrsquoutilisation de diffeacuterentes approches de la chaicircne de valeur dans des contextes caracteacuteriseacutes par une agriculture de subsistance Ces interventions sont meneacutees tout au long de la chaicircne drsquoapprovisionnement en commenccedilant par une aide cibleacutee aux producteurs pour finir au niveau de la commercialisation de la sensibilisation des consommateurs et de lrsquoeacuteducation agrave la nutrition

Outre des investissements visant agrave accroicirctre la diversiteacute de production des meacutenages et agrave ameacuteliorer les liens commerciaux les pays et reacutegions doteacutes de systegravemes alimentaires de type rural neacutecessitent des investissements publics dans les infrastructures Pregraves de soixante pour cent de la population rurale du Nigeacuteria doit parcourir plus de deux kilomegravetres pour atteindre la premiegravere route praticable en toute saison et 65 pour cent nrsquoa pas accegraves agrave lrsquoeacutelectriciteacute (Banque mondiale 2008) Malgreacute le caractegravere limiteacute des donneacutees visant agrave deacuteterminer si les investissements dans les infrastructures contribuent directement agrave obtenir des reacutesultats positifs en termes de nutrition et de santeacute (Headey 2012) il est possible de dire que les investissements dans les reacuteseaux routiers ruraux peuvent deacuteclencher des synergies positives avec drsquoautres secteurs et avoir des reacutepercussions sur les reacutesultats de santeacute et de nutrition Gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures les exploitants agricoles peuvent acceacuteder agrave drsquoautres marcheacutes et reacuteduire les pertes apregraves la reacutecolte ce qui permet aux populations rurales drsquoobtenir des revenus suppleacutementaires et une meilleure seacutecuriteacute alimentaire Les investissements dans les techniques drsquoirrigation et autres technologies ameacuteliorant la productiviteacute et les investissements dans les infrastructures peuvent eacutegalement entraicircner des beacuteneacutefices nutritionnels consideacuterables partout ougrave la productiviteacute agricole est faible et ougrave les meacutecanismes drsquoirrigation sont deacuteficients ou inexistants

Dans les pays ougrave preacutedomine une agriculture rurale la capaciteacute des gouvernements peut ecirctre insuffisante pour reacutealiser les interventions et les investissements reacutepertorieacutes ci-dessous Certaines de ces mesures peuvent ecirctre plus efficacement mises en œuvre par des approches deacutecentraliseacutees gracircce agrave des organisations non-gouvernementales (Headey 2012) ou agrave des partenariats public-priveacute (PPP) Un grand nombre de nouveaux PPP ont eacuteteacute constitueacutes au cours des derniegraveres anneacutees mais peu drsquoeacutetudes ont eacuteteacute meneacutees pour eacutevaluer leur impact sur les reacutesultats nutritionnels Seule veacuteritable exception le programme HarvestPlus Challenge qui promeut la biofortification des aliments de base et integravegre des objectifs de nutrition explicites (Meenakshi et al 2010 FAO 2012)

Enfin les socieacuteteacutes agroalimentaires transnationales investissent de plus en plus dans des filiales eacutetrangegraveres pour augmenter les ventes dans les pays en deacuteveloppement (Hawkes 2005) Par conseacutequent dans les pays correspondant aux systegravemes 4 et 5 il pourrait aussi ecirctre beacuteneacutefique drsquoencourager les investissements eacutetrangers directs (IED) sensibles agrave la nutrition parallegravelement agrave un encadrement reacuteglementaire de lrsquoindustrie agroalimentaire en matiegravere de santeacute et de seacutecuriteacute sanitaire par les pouvoirs publics

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Contraintes

bull Marcheacutes non deacuteveloppeacutes faibles liens commerciaux lacunes dans la chaicircne drsquoapprovisionnement dysfonctionnements des marcheacutes coucircts de transaction eacuteleveacutes

bull Faible productiviteacute agricole des petits exploitants familiaux souvent engageacutes dans une agriculture de subsistance

bull Accegraves limiteacute par les producteurs aux intrants et aux capitaux

bull Infrastructures souvent rudimentaires

bull Manque de diversiteacute dans la production peu drsquooptions denses sur le plan nutritionnel pour la consommation

Investissements

bull Augmentation des deacutepenses publiques en faveur drsquoune agriculture saine

bull Investissements dans les infrastructures (ex routes entre les exploitations agricoles et les marcheacutes irrigation et meilleur accegraves agrave lrsquoeau)

bull Augmentation de la demande drsquoaliments agrave forte valeur nutritionnelle et de leur accegraves

bull Reacutevision des droits de proprieacuteteacute fonciegravere

bull Interventions agricoles agrave la fois au niveau des producteurs et au niveau des meacutenages

bull Programmes deacutecentraliseacutes publicspriveacutes de vulgarisation agricole sensibles agrave la nutrition portant notamment sur la microfinance la technologie et autres outils et intrants (ex technologie mobile pour srsquoinformer des conditions des marcheacutes outils et technologies permettant drsquoeacuteconomiser du temps et de la main drsquoœuvre lutte contre les ravageurs ameacutelioration des varieacuteteacutes cultiveacutees)

bull Connexion entre les petits exploitants agricoles et les chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes gracircce agrave diverses approches de la chaicircne de valeur

bull Inteacutegration des enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur par lrsquoameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et des normes de seacutecuriteacute sanitaire et par la promotion des aliments nutritifs (y compris des aliments enrichis)

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

Document de consultation

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Application de la typologie des systegravemes alimentaires aux choix drsquoinvestissement

La typologie des systegravemes alimentaires permet de mieux cerner les diffeacuterents besoins et les diffeacuterentes opportuniteacutes drsquoinvestissement des pays qui mettent en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type rural dont la croissance eacuteconomique reste tregraves deacutependante agrave lrsquoagriculture sont confronteacutes agrave un dilemme speacutecifique lorsqursquoils tentent de satisfaire les besoins de consommation actuels de leur population tout en investissant pour le futur afin drsquoameacuteliorer agrave la fois leurs reacutesultats eacuteconomiques et les reacutesultats nutritionnels Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type industriel font face agrave une seacuterie de deacutefis totalement diffeacuterents dont la plupart ont trait agrave lrsquoapprovisionnement de produits frais locaux abordables en deacutepit drsquoune industrie agroalimentaire tregraves efficiente fortement meacutecaniseacutee et verticalement inteacutegreacutee qui privileacutegie les prix bas les longues dureacutees de conservation et une qualiteacute uniforme plutocirct que les enjeux nutritionnels Autant dans les systegravemes de type rural que dans ceux de type industriel un investissement preacutecautionneux dans lrsquoagriculture les systegravemes alimentaires et les institutions peuvent aujourdrsquohui preacuteparer les conditions qui permettront drsquoobtenir des systegravemes alimentaires plus sains demain

Le tableau 3 reacutepertorie plusieurs cateacutegories de politiques drsquoinvestissement dont la capaciteacute agrave ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels est prouveacutee par certaines donneacutees -soit par des investissements orienteacutes vers les producteurs soit par des investissements orienteacutes vers les consommateurs Les exploitants agricoles sont eacutegalement des consommateurs et dans de nombreux cas lrsquoaide agrave la production peut entraicircner une augmentation de la consommation des meacutenages agricoles Par conseacutequent certains investissements reacutepondent aux besoins des deux cocircteacutes du tableau ci-dessous Comme la qualiteacute des donneacutees probantes disponibles est variable et que pour la plupart des politiques drsquoinvestissement eacutevoqueacutees elles ne deacutemontrent pas explicitement un impact direct sur la nutrition lrsquoAnnexe A propose un examen partiel des donneacutees disponibles pour lrsquoutilisation de ces politiques dans lrsquooptique drsquoobtenir des systegravemes alimentaires sains Il convient de souligner que certaines de ces politiques sont particuliegraverement pertinentes dans des systegravemes alimentaires speacutecifiques Par exemple les activiteacutes de recherche et deacuteveloppement (RampD) portant sur la reformulation des produits sont particuliegraverement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type industrielmixte ougrave les consommateurs sont tregraves deacutependants agrave lrsquooffre de produits transformeacutes

Tableau 3 Cateacutegories drsquoinvestissement pour des systegravemes alimentaires sains

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Investissements affectant la nutrition cocircteacute Production Investissements affectant la nutrition cocircteacute Consommation

bull Contrats avec les producteurs coopeacuteratives et autres organisations collectives

bull Commercialisation par le biais des supermarcheacutes

bull Ameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et reacuteduction des pertes

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Infrastructures irrigation routes eacutelectriciteacute approvisionnement en eau

bull Reacuteforme des reacutegimes fonciers

bull Communication

bull Biofortification et enrichissement des aliments

bull Creacuteation de la demande pour des aliments produits localement et ameacutelioration de leur accegraves

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Drsquoapregraves lrsquoanalyse des donneacutees disponibles des eacuteleacutements suffisamment probants montrent que certaines interventions peuvent ameacuteliorer la nutrition la diversiteacute de la production et des aliments et les moyens de subsistance des exploitants agricoles (IFPRI 2014 Berti 2004 Malapit et al 2013 Behrman et al 2012) Cette analyse reacutevegravele eacutegalement que certains objectifs politiques (comme lrsquoaugmentation de lrsquoattention porteacutee agrave la nutrition dans les dispositifs de protection sociale et lrsquoameacutelioration de lrsquoaccegraves agrave des aliments nutritifs au niveau des meacutenages ou au niveau institutionnel) sont beacuteneacutefiques dans tous les contextes quel que soit le type de systegraveme alimentaire Les actions meneacutees pour atteindre ces objectifs ameacuteliorent vraisemblablement de faccedilon directe les choix des consommateurs et lrsquoaccegraves agrave des aliments sains et leur efficaciteacute est solidement attesteacutee (ex les initiatives ldquoOportunidadesrdquo au Mexique et ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo dans lrsquoIowa aux Eacutetats-Unis)

Neacuteanmoins la typologie des systegravemes alimentaires reacutevegravele eacutegalement que les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements reacutepondent agrave des besoins distincts en termes de nutrition si bien que les prioriteacutes agrave recommander varient en fonction des pays Il nrsquoest certainement pas surprenant que parmi les investissements les plus cruellement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent (systegravemes alimentaires 4 et 5) figurent les investissements dans les infrastructures utiliseacutees pour la production et pour les activiteacutes apregraves reacutecolte qui sont coucircteuses et neacutecessitent un effort drsquoinvestissement prolongeacute dans le temps Mais dans ces contextes des investissements moins lourds en faveur des jardins potagers et de lrsquoeacutelevage de beacutetail au niveau des meacutenages sont eacutegalement rentables

Document de consultation

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Des changements institutionnels sont neacutecessaires dans tous les types de systegravemes alimentaires mecircme srsquoils ne doivent pas forceacutement prendre la mecircme forme Dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent les organisations non-gouvernementales (ONG) jouent un rocircle deacuteterminant lorsque la capaciteacute des pouvoirs publics est faible Cela implique que les investissements destineacutes agrave consolider et agrave utiliser les ONG pour ameacuteliorer la sensibilisation des meacutenages leur capaciteacute agrave produire des aliments nutritifs et leur accegraves agrave des aliments nutritifs pourraient efficacement ouvrir la voie vers une meilleure nutrition Dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires en transition (systegravemes alimentaires de type 3) des reacuteformes institutionnelles visant agrave renforcer la capaciteacute des organisations de producteurs agrave neacutegocier avec la grande distribution et agrave augmenter la valeur ajouteacutee des produits sont des investissements pertinents Enfin dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte des mesures leacutegislatives et reacuteglementaires pourraient ecirctre neacutecessaires pour permettre aux institutions publiques (cantines scolaires hocircpitaux etc) de srsquoapprovisionner aupregraves drsquoexploitants agricoles locaux ameacuteliorant ainsi la fraicirccheur et la diversiteacute des aliments proposeacutes aux usagers

Lrsquoanalyse proposeacutee ici comporte des limites importantes Premiegraverement -et avant tout- pratiquement aucune donneacutee financiegravere ou eacuteconomique nrsquoest disponible sur la plupart des investissements deacutecrits ci-dessus agrave quelques exceptions pregraves et particuliegraverement concernant les investissements infrastructurels (FAO 2012 Hoddinott et al 2013) Lrsquoabsence drsquoinformations financiegraveres limite consideacuterablement la possibiliteacute de comparer les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements et de deacuteterminer un taux de rentabiliteacute financiegravere indicatif ou mecircme un rapport coucirct-efficaciteacute Il est donc impossible drsquoaffirmer avec certitude que lrsquoune quelconque de ces strateacutegies (pas mecircme celles pour lesquelles il existe des preuves fiables attestant de reacutesultats positifs) constitue un ldquobonrdquo investissement au sens classique de ce terme Il nrsquoy a rien de fondamentalement aberrant agrave cela eacutetant donneacute que les investissements du secteur public nrsquoont geacuteneacuteralement pas agrave deacutemontrer le mecircme type de rentabiliteacute financiegravere qursquoexige le secteur priveacute Neacuteanmoins il serait preacutefeacuterable de pouvoir calculer les taux de rentabiliteacute dans le but de comparer et eacuteventuellement de classer les diffeacuterents investissements envisageables eacutetant donneacute que les ressources publiques disponibles pour investir dans la nutrition sont limiteacutees et que ces mesures font partie des critegraveres preacutevisionnels consideacutereacutes par les banques de deacuteveloppement dans leur deacutecision concernant les precircts attribueacutes au secteur public Par ailleurs comme cela a eacuteteacute le cas avec les investissements expresseacutement axeacutes sur la nutrition eacutetudieacutes dans les seacuteries 2008 et 2013 de The Lancet sur la nutrition maternelle et infantile (Bhutta et al 2008 amp 2013) des eacutevaluations coucircts-beacuteneacutefices approuveacutees par des universitaires pourraient catalyser et harmoniser les investissements des donateurs en creacuteant un consensus sur les investissements agrave privileacutegier

Deuxiegravemement ce document propose une eacutevaluation qualitative des donneacutees de recherche concernant les investissements speacutecifiquement axeacutes sur lrsquoagriculture sur la nutrition et autres types drsquoinvestissements dans une optique drsquoameacutelioration des reacutesultats des systegravemes alimentaires (Annexe A) Cet examen partiel montre que plusieurs approches drsquoinvestissement sont plus pertinentes dans certains types de systegravemes alimentaires que dans drsquoautres Neacuteanmoins cet examen des donneacutees disponibles se fonde sur les reacutesultats drsquoun nombre limiteacute drsquoeacutetudes heacuteteacuterogegravenes reacutealiseacutees dans un nombre limiteacute de contextes

Enfin le fruit de ce travail reacutevegravele une certaine ambiguumliteacute dans la Recommandation 17 du Cadre drsquoaction invitant agrave utiliser des ldquopolitiques drsquoinvestissementrdquo pour accomplir des politiques drsquoalimentation et de nutrition En effet comme cela a eacuteteacute indiqueacute preacuteceacutedemment le terme investissement est geacuteneacuteralement employeacute pour deacutesigner les deacutepenses visant agrave accroicirctre les beacuteneacutefices agrave lrsquoavenir Un grand nombre drsquointerventions et de politiques de ce type ont eacuteteacute eacutevoqueacutees lors de la CIN2 et en drsquoautres occasions par les responsables officiels et les organisations de deacutefense de la santeacute et de la nutrition et elles ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport Neacuteanmoins drsquoautres interventions visant agrave ameacuteliorer les reacutesultats sanitaires et nutritionnels sont deacutesigneacutees de faccedilon plus juste par drsquoautres termes Il srsquoagit des mesures de consommation (inteacutegration drsquoaliments plus sains dans les menus des cantines scolaires) des mesures reacuteglementaires (taxation des boissons et aliments mauvais pour la santeacute) ou des mesures de transferts (utilisation de dispositifs de protection sociale pour encourager les habitudes alimentaires saines) Comme ces interventions offrent des avantages deacutemontreacutes en matiegravere de santeacute et de nutrition elles sont essentielles dans la mise en œuvre du CdA CIN2 Les plus favorables ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport mecircme si elles ne sont pas senseacutees deacutegager un rendement futur

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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5 Conclusions et recommandations

Ce rapport analyse les donneacutees actuellement disponibles sur les investissements en faveur de systegravemes alimentaires sains dans la ligneacutee du Cadre drsquoaction de la CIN2 Recommandation 17 Ce rapport emploie une typologie des systegravemes alimentaires extraite du Rapport sur la nutrition mondiale de 2015 qui permet de diffeacuterencier les pays en fonction des caracteacuteristiques de leur systegraveme alimentaire Il en ressort qursquoil existe de consideacuterables diffeacuterences entre les systegravemes alimentaires si bien que les pays doivent proceacuteder agrave des investissements diffeacuterents pour reacutepondre agrave leurs besoins speacutecifiques en termes drsquoalimentation et de nutrition Il apparaicirct eacutegalement que de nombreux types drsquoinvestissements et drsquoinvestisseurs peuvent ecirctre impliqueacutes dans lrsquoobjectif drsquoameacutelioration des reacutesultats sanitaires et nutritionnels des systegravemes alimentaires le secteur public le secteur priveacute et les meacutenages

Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo sont drsquoapregraves cette typologie essentiellement des pays agrave faible revenu La deacutenutrition reste un problegraveme majeur dans ces pays mecircme si certains sont eacutegalement confronteacutes agrave une preacutevalence croissante du surpoids et de lrsquoobeacutesiteacute qui traduisent un changement rapide dans les systegravemes alimentaires et les conditions de nutrition Ces pays peuvent tirer profit drsquoun large eacuteventail drsquoinvestissements notamment ceux ciblant lrsquoameacutelioration des infrastructures et de la productiviteacute agricole mais aussi de strateacutegies visant agrave offrir des choix alimentaires plus diversifieacutes agrave leur population au moyen des chaicircnes de valeur alimentaires ou de la production des meacutenages Nombre de ces investissements ameacutelioreront agrave lrsquoavenir les rentabiliteacutes eacuteconomiques et agricoles Leur coucirct est geacuteneacuteralement tregraves lourd par rapport au niveau de revenu des pays concerneacutes (mais cela est aussi le cas pour certains des investissements neacutecessaires dans les pays plus deacuteveloppeacutes)

Document de consultation

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En revanche dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoen transitionrdquo les reacutegimes alimentaires sont deacutejagrave plus varieacutes avec un apport raisonnable de produits frais et de proteacuteines La consommation de produits emballeacutes y augmente et quelques problegravemes de deacutenutrition persistent (retards de croissance essentiellement) Dans ces pays les investissements devraient prioritairement cibler les chaicircnes de valeur pour les aliments secondaires en renforccedilant notamment la technologie de la chaicircne du froid et en reacuteglant drsquoautres problegravemes au niveau des eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte ce qui permettrait drsquoameacuteliorer la productiviteacute geacuteneacuterale du secteur tout en ameacuteliorant lrsquoaccegraves aux aliments sains et la sensibilisation cocircteacute consommateurs Certains de ces investissements peuvent ecirctre coucircteux mais en moyenne ils le sont moins que les investissements infrastructurels si urgemment neacutecessaires dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo Pour reacutesumer les systegravemes alimentaires laquo en transition raquo offrent geacuteneacuteralement une diversiteacute correcte et une bonne disponibiliteacute des aliments mais ils peuvent ameacuteliorer leurs beacuteneacutefices eacuteconomiques et sanitaires en reacutealisant les bons investissements

Pour les systegravemes de type ldquoindustrielrdquo ou ldquomixterdquo les choix drsquoinvestissement devraient avant tout viser une meilleure coheacuterence des politiques publiques avec les objectifs de santeacute et de nutrition en soutenant notamment la production speacutecialiseacutee et de produits frais plutocirct que la culture de quelques varieacuteteacutes de ceacutereacuteales Il y est neacutecessaire drsquoopeacuterer des changements dans les politiques et la gouvernance dans lrsquooptique de favoriser les comportements de consommation sains et de limiter certaines pratiques et dominations industrielles Ces changements sont peu coucircteux en termes financiers mais ils sont politiquement difficiles

Les pays qui souhaitent mettre en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 disposent drsquoune grande varieacuteteacute drsquooptions drsquoinvestissements en faveur de systegravemes alimentaires plus sains Ces options vont depuis les ameacuteliorations agrave grande eacutechelle des infrastructures jusqursquoagrave des soutiens techniques et des aides agrave la commercialisation de plus petite eacutechelle en passant par des mesures drsquoincitation et de sensibilisation des consommateurs Certaines neacutecessitent de lourdes deacutepenses financiegraveres qui seront rentabiliseacutees au bout de plusieurs anneacutees par lrsquoobtention drsquoune agriculture plus productive et plus sensible aux enjeux nutritionnels tandis que drsquoautres nrsquoimpliquent pas reacuteellement de deacutepenses financiegraveres mais uniquement des mesures de reacuteglementation

Il existe encore de profondes lacunes en termes de donneacutees disponibles pour les pays et les investisseurs concernant les options drsquoinvestissement approprieacutees et celles agrave privileacutegier en fonction du type de systegraveme alimentaire et du contexte de nutrition Il faut espeacuterer que les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres coopeacutereront avec les acteurs de la nutrition pour fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees sur les interventions les plus prometteuses eacutevoqueacutees dans ce rapport de maniegravere agrave ce que les pays quel que soit le type de leur systegraveme alimentaire puissent faire des choix eacuteclaireacutes entre les diverses options drsquoinvestissement

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Annexe

Examen des donneacutees disponibles sur la creacuteation de systegravemes alimentaires sains au moyen drsquoinvestissements sensibles agrave la nutrition Interventions agricoles en faveur drsquoune meilleure nutrition

En deacutepit de donneacutees extrecircmement limiteacutees et disparates il semble que les strateacutegies agricoles soient prometteuses pour ameacuteliorer lrsquoeacutetat nutritionnel Encore moins drsquoeacuteleacutements probants sont disponibles sur les strateacutegies ciblant les systegravemes alimentaires dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition en fait il nrsquoexiste aucune litteacuterature sur ce sujet en dehors de celle traitant des politiques agricoles et de quelques politiques axeacutees sur la population et affectant lrsquoindustrie Lrsquoexamen bref et partiel proposeacute dans ce chapitre se concentre sur lrsquoagriculture un thegraveme sur lequel plusieurs contributions cleacutes sont disponibles Certaines des cateacutegories drsquoinvestissement eacutevoqueacutees ci-dessous affectent la nutrition par le biais de la production de la consommation ou par drsquoautres types de canaux

Lrsquoagriculture peut influer sur la nutrition par diffeacuterentes voies dont quatre sont identifieacutees dans la litteacuterature comme constituant des facteurs cleacutes (Ruel amp Alderman 2013) (i) prix des aliments (ii) revenus issus de lrsquoagriculture (iii) consommation de sa propre production due agrave des imperfections du marcheacute et (iv) facteurs lieacutes au sexe Si au niveau des meacutenages lrsquoagriculture a des effets sur la nutrition ces effets sont tregraves vraisemblablement lieacutes agrave un ou plusieurs de ces facteurs Lrsquoexamen de 23 eacutetudes sur cinq types drsquointerventions (biofortification jardins potagers deacuteveloppement de la production laitiegravere pecircche et eacutelevage de beacutetail) reacutevegravele une augmentation de la production et de la consommation par les meacutenages des produits alimentaires cibleacutes par ces interventions Les donneacutees disponibles sont mitigeacutees quant aux effets des interventions agricoles sur drsquoautres aspects notamment sur les apports en micronutriments et lrsquoeacutetat nutritionnel ou sur les revenus Les auteurs attribuent ceci aux insuffisances des eacutetudes en termes de puissance statistique et de collecte des donneacutees plutocirct qursquoagrave un veacuteritable manque drsquoefficaciteacute des programmes (Masset et al 2011)

Un examen anteacuterieur de 30 eacutetudes sur des interventions agricoles (comprenant des interventions en faveur des jardins potagers des interventions en faveur de lrsquoeacutelevage de beacutetail des interventions combineacutees favorisant agrave la fois le jardinage potager et lrsquoeacutelevage et des programmes drsquoirrigation) a reacuteveacuteleacute que la plupart de ces interventions avaient augmenteacute la production alimentaire et que sur ces 30 eacutetudes 19 avaient ameacutelioreacute la nutrition au niveau des meacutenages Sur ces 19 interventions ayant ameacutelioreacute la nutrition 14 avaient investi dans diffeacuterents types de capital (humain financier physique et social) (Berti 2004) Ces deux examens soulignent que le manque de rigueur et lrsquoextrecircme heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des meacutethodes entre les eacutetudes limitent la capaciteacute drsquoanalyse et de geacuteneacuteralisation des reacutesultats (Berti 2004 Masset et al 2011) Cet eacutecueil a eacutegalement eacuteteacute identifieacute dans un autre examen de 27 projets agricoles qui a conclu que les donneacutees probantes attestant drsquoun impact des strateacutegies de production agricole sur lrsquoameacutelioration de la nutrition des femmes et des enfants restaient limiteacutees en grande partie agrave cause des limitations meacutethodologiques des eacutetudes examineacutees par les auteurs (Girard et al 2012)

Document de consultation

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Selon Girard et al (2012) les strateacutegies agricoles ont invariablement et sensiblement ameacutelioreacute les reacutegimes alimentaires et les apports en vitamine A des femmes et des enfants mecircme si cela ne srsquoest pas traduit par des effets positifs sur le statut en vitamine A lrsquoaneacutemie ou la morbiditeacute Plusieurs des eacutetudes qursquoils ont examineacutees ont eu des effets significatifs sur les problegravemes de retard de croissance et drsquoeacutemaciation contrairement agrave ce qui est dit dans le reacutesumeacute des auteurs

Contrats de production et organisations de producteurs

Des contrats de production entre des agriculteurs et le secteur priveacute ont permis aux agriculteurs drsquoacceacuteder aux intrants aux creacutedits et aux services de vulgarisation neacutecessaires (Banque mondiale 2008 Asian Development Bank 2012) En outre gracircce agrave ce type de contrats des petits exploitants agricoles ont pu beacuteneacuteficier de prix et de marcheacutes assureacutes et les entreprises ont partageacute les risques de production et de commercialisation avec les producteurs Neacuteanmoins pour que les petits exploitants puissent tirer profit de lrsquoagriculture contractuelle les conditions preacutealables requises sont nombreuses Ils doivent pouvoir acceacuteder aux routes et aux services drsquoinformation et ils peuvent avoir besoin de se regrouper en organisations eacutetant donneacute que les fournisseurs et les grossistes preacutefegraverent geacuteneacuteralement passer contrat avec des organisations de producteurs qui peuvent contribuer agrave garantir la qualiteacute et la livraison des produits en temps voulu (Taren amp Alaofegrave 2013)

Canaux de la grande distribution

Les pays en deacuteveloppement ont connu un rapide deacuteveloppement des supermarcheacutes suite agrave des transformations du cocircteacute de lrsquooffre et de la demande Les supermarcheacutes peuvent ecirctre deacutetenus par des enseignes locales ou internationales Ils offrent geacuteneacuteralement un large choix drsquoaliments et de produits divers dans un mecircme lieu Par inteacutegration verticale et horizontale (Reardon et al 2012) ils sont souvent deacutetenus par les mecircmes groupes dans lesquels sont concentreacutees les activiteacutes de distribution et drsquoautres fonctions du systegraveme alimentaire Malgreacute les risques inheacuterents agrave ce mode de fonctionnement des eacutetudes ont essentiellement reacuteveacuteleacute des impacts positifs des nouveaux canaux de la grande distribution sur la productiviteacute agricole les prix de vente et les revenus Selon Chege et al (2015) au Kenya les agriculteurs intervenant dans les canaux de la grande distribution ont des revenus plus eacuteleveacutes et produisent plus de fruits et de leacutegumes Les auteurs montrent que ces deux facteurs (revenus et choix de la production veacutegeacutetale) ont eu des effets positifs sur la nutrition les meacutenages agricoles qui approvisionnent les supermarcheacutes consomment pregraves de 15 agrave 20 plus de calories de fer et de zinc et 30 plus de vitamines A Agrave noter neacuteanmoins que la commercialisation favorise la speacutecialisation ce qui reacuteduit la diversiteacute de la production des agriculteurs consideacutereacutes individuellement

Gestion des activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte et reacuteduction des pertes

Les projets de deacuteveloppement des marcheacutes ou de la chaicircne de valeur agricole peuvent eacutegalement ameacuteliorer les activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte avec des effets positifs sur lrsquoeacutetat nutritionnel En effet en ameacuteliorant les techniques de manutention de stockage et de conservation lrsquooptimisation des activiteacutes apregraves reacutecolte entraicircne un lissage de la consommation et augmente la disponibiliteacute tout au long de lrsquoanneacutee drsquoaliments frais et nutritifs Plus particuliegraverement des meacutethodes de conservation preacutecautionneuses permettent de preacuteserver les teneurs en nutriments et de reacuteduire lrsquoutilisation de sucre de sel et drsquoautres ingreacutedients ajouteacutes De plus lrsquoameacutelioration des activiteacutes apregraves reacutecolte augmente la qualiteacute et la quantiteacute des reacutecoltes ce qui se traduit par une augmentation des revenus (Copenhagen Consensus Center 2015)

Creacuteation de la demande pour des aliments cultiveacutes localement et ameacutelioration de leur accegraves

Un programme meneacute aux Eacutetats-Unis dans lrsquoIowa a permis de consideacuterablement augmenter les ventes des productions agricoles locales aux restaurants coopeacuteratives et autres institutions (Ranum amp Wiemerslage 2011) Les producteurs locaux ont ainsi eacuteteacute mis en relation avec des marcheacutes jusqursquoalors inexploiteacutes (ex cantines scolaires) avec une coordination des niveaux de prix et en ciblant avant tout les produits de deuxiegraveme cateacutegorie De plus les producteurs ont beacuteneacuteficieacute de formations et de subventions pour les aider agrave financer des serres agrave diversifier leur production et agrave ameacuteliorer leurs

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eacutequipements de stockage Ce programme associeacute agrave la marque commerciale preacuteexistante ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo (achetez frais achetez local) ciblait les consommateurs par des activiteacutes de sensibilisation et drsquoeacuteducation inteacutegrant des deacutegustations de produits et des rencontres autour du projet de rapprochement des agriculteurs locaux et des eacutetablissements scolaires Ce programme a permis de piloter six projets au sein drsquoeacutetablissements scolaires dans lesquels lrsquoeacuteducation agrave la nutrition a eacuteteacute inteacutegreacutee aux programmes peacutedagogiques dont les enseignants ont reccedilu une formation et ougrave des reacuteseaux de distribution ont eacuteteacute creacuteeacutes pour inteacutegrer des produits locaux dans les menus des cantines scolaires Enfin le programme a ducirc faire du lobbyisme pour obtenir des changements dans la politique de lrsquoEacutetat afin de permettre aux institutions publiques de srsquoapprovisionner localement Conseacutecutivement agrave ce programme les agriculteurs ont constateacute une ameacutelioration qualitative et quantitative de leur production et les achats drsquoaliments locaux par les restaurants les coopeacuteratives alimentaires et les institutions locales ont augmenteacute de plus drsquoun demi-million drsquoUSD

Jardins potagers

Les impacts positifs des interventions en faveur des jardins potagers sur lrsquoeacutetat nutritionnel les revenus et les habitudes alimentaires sont aujourdrsquohui bien documenteacutes (Taren amp Alaofegrave 2013) Mecircme si certaines interventions ciblent prioritairement la production de leacutegumineuses et de tubercules les productions de fruits de leacutegumes drsquoherbes culinaires et de condiments restent les plus courantes (Taren amp Alaofegrave 2013) Par exemple au Neacutepal une intervention meneacutee en faveur des jardins potagers des meacutenages en association avec une campagne de sensibilisation agrave la nutrition a permis drsquoaugmenter les connaissances sur la nutrition des participants ainsi que la diversiteacute de leur reacutegime alimentaire Les participants ont eacutegalement eu davantage tendance agrave donner des aliments compleacutementaires aux nourrissons et agrave correctement conserver leurs aliments (Jones et al 2005)

Un examen de ces interventions agricoles a reacuteveacuteleacute que sur les neuf interventions en faveur des jardins potagers eacutetudieacutees toutes ont eu des effets positifs -modeacutereacutes agrave eacuteleveacutes- sur les reacutegimes alimentaires Sur les trois interventions pour lesquelles des donneacutees anthropomeacutetriques ont eacuteteacute releveacutees toutes ont permis de reacuteduire les problegravemes drsquoinsuffisance pondeacuterale drsquoeacutemaciation et de retard de croissance chez les enfants Les interventions en faveur des jardins potagers soutiennent favorablement la comparaison avec les autres types drsquointerventions examineacutees mais les auteurs font remarquer que la plupart de ces actions en faveur des jardins potagers inteacutegraient un objectif de nutrition explicite et un investissement en capital humain ce qui nrsquoest pas le cas avec la plupart des autres types drsquointerventions Par conseacutequent il est difficile de comparer les interventions en faveur des jardins potagers avec les autres types drsquointerventions et drsquoisoler les raisons qui expliquent leur succegraves Cela montre neacuteanmoins que les interventions inteacutegrant des investissements diversifieacutes dans diffeacuterents types de capital (comme lrsquoeacuteducation nutritionnelle et la prise en compte de lrsquoeacutegaliteacute entre les sexes) reacuteussissent mieux que celles qui ne le font pas (Berti 2004)

Diversiteacute des cultures

Dans un examen des strateacutegies agricoles visant agrave ameacuteliorer la nutrition Carletto et al (2015) se sont pencheacutes sur trois eacutetudes analysant les liens entre la diversiteacute des cultures et la nutrition Au Neacutepal des donneacutees probantes issues drsquoun programme de nutrition multisectoriel reacutevegravelent que la diversiteacute du reacutegime alimentaire des megraveres et des enfants ainsi que le rapport poidsacircge des enfants sont eacutetroitement lieacutes agrave la diversiteacute de la production14 au niveau du meacutenage (Malapit et al 2013) Il est inteacuteressant de remarquer que cette eacutetude a deacutetermineacute que lrsquoautonomisation des femmes limite les effets neacutegatifs drsquoune production peu diversifieacutee sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des megraveres et des enfants et sur le rapport tailleacircge des enfants Agrave partir de donneacutees de panels une analyse eacuteconomeacutetrique a estimeacute qursquoau Nigeacuteria une augmentation de 10 de la diversiteacute des varieacuteteacutes cultiveacutees entraicircne une augmentation de 24 de la diversiteacute des reacutegimes alimentaires (Dillon et al 2014) En Zambie la diversiteacute de la production (mesureacutee par le nombre total de cultures diffeacuterentes et de groupes alimentaires produits) ainsi que les activiteacutes ciblant les meacutenages

14 En utilisant un indice de la diversiteacute de la production fondeacute sur neuf items alimentaires Groupes drsquoaliments inclus feacuteculents haricots leacutegumineuses et noix leacutegumes-feuilles vert fonceacute tubercules leacutegumes et fruits riches en vitamine A autres fruits et leacutegumes lait et produits laitiers œufs poisson et viande

Document de consultation

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pratiquant une agriculture de subsistance (ex eacutelevage de beacutetail production de fruits et de leacutegumes cultures de plein champ) ont eacuteteacute positivement associeacutees au rapport taillepoids des enfants et inversement associeacutees aux retards de croissance des enfants de plus de 24 mois (Kumar et al 2015) Cela signifie que la diversiteacute de la production au niveau des meacutenages peut avoir des effets positifs sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires et sur les reacutesultats anthropomeacutetriques pour les enfants et les megraveres

Eacutelevage de beacutetail

Les interventions au niveau des meacutenages ciblant lrsquoeacutelevage de beacutetail et lrsquoaquaculture se sont majoritairement focaliseacutees sur la geacuteneacuteration de revenus plutocirct que sur la consommation Mecircme srsquoil y a peu drsquoeacuteleacutements probants disponibles quant agrave lrsquoimpact de ce type drsquoinvestissements sur la nutrition et les reacutegimes alimentaires les aliments drsquoorigine animale sont denses sur le plan nutritionnel et certaines donneacutees montrent des impacts positifs sur les reacutesultats nutritionnels Lrsquoexamen de huit eacutetudes analysant les liens entre la production agricole (production de cultures et eacutelevage de beacutetail) la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des meacutenages et les reacutesultats nutritionnels chez lrsquoenfant conclut que lrsquoeacutelevage de beacutetail est associeacute agrave des reacutesultats positifs en termes de nutrition (Carletto et al 2015)

Produits laitiers volaille et produits de lrsquoaquaculture

Plusieurs eacutetudes ont montreacute que les interventions ciblant la production laitiegravere peuvent augmenter la consommation de produits laitiers et lrsquoapport geacuteneacuteral en nutriments et reacuteduire la preacutevalence des problegravemes de retard de croissance drsquoeacutemaciation et drsquoinsuffisance pondeacuterale (Taren amp Alaofegrave 2013) Le projet baptiseacute ldquoMilk Mattersrdquo (le lait crsquoest important)(reacutefeacuterence) a compareacute deux groupes de participants agrave un groupe teacutemoin Dans le premier groupe les participants ont reccedilu des animaux laitiers (une vache ou quatre chegravevres) et du fourrage Lrsquoautre groupe a eacutegalement eu du fourrage et des animaux laitiers mais ces derniers ont eacuteteacute preacutealablement vaccineacutes et vermifugeacutes Ces interventions ont eacuteteacute reacutealiseacutees dans la reacutegion somali drsquoEacutethiopie ougrave entre 20 et 50 des besoins eacutenergeacutetiques des eacuteleveurs pastoraux proviennent de la consommation de produits laitiers et de produits drsquoorigine animale Dans cette reacutegion les seacutecheresses annuelles aggravent la malnutrition agrave cause notamment drsquoune reacuteduction de la production laitiegravere pendant la saison segraveche La comparaison avec le groupe teacutemoin a reacuteveacuteleacute que les interventions Milk Matters ont permis drsquoaugmenter la consommation de produits laitiers et de stabiliser lrsquoeacutetat nutritionnel des enfants des eacuteleveurs pastoraux en peacuteriode de soudure Par ailleurs il a eacuteteacute estimeacute que ces interventions ont eacuteteacute extrecircmement rentables leur coucirct eacutevalueacute repreacutesente entre 45 et 75 du coucirct des programmes drsquoalimentation theacuterapeutique meneacutes dans le cadre de la prise en charge communautaire de la malnutrition aigueuml Enfin les femmes ont pu deacutegager plus de temps libre ce qui peut avoir des effets positifs sur les pratiques drsquoalimentation des enfants (Sadler et al 2012)

Reacutegimes fonciers

Drsquoapregraves lrsquoexamen de vingt eacutetudes (Lawry et al 2014) les interventions visant agrave formaliser les droits fonciers (comme lrsquoacquisition en libre proprieacuteteacute lrsquoenregistrement des droits par redistribution des terres et la reacutegularisation officielle des droits fonciers coutumiers) sont associeacutes agrave des gains en termes de productiviteacute et de bien-ecirctre social La reconnaissance de jure des droits fonciers permet drsquoaugmenter la valeur moneacutetaire de la productiviteacute des terres de 40 en moyenne mecircme si lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des donneacutees limite la capaciteacute agrave tirer des conclusions formelles Le bien-ecirctre social des beacuteneacuteficiaires (mesureacute par leur consommation ou leurs revenus) a augmenteacute de 15 pour cent en moyenne Les auteurs font eacutegalement remarquer que la qualiteacute des donneacutees disponibles ne permet pas drsquoavoir une assise suffisamment solide pour geacuteneacuteraliser ces reacutesultats et que les mesures qualitatives ne tiennent pas compte des conseacutequences sociales des politiques fonciegraveres telles que le deacuteplacement ou lrsquoeacutegaliteacute hommes-femmes Les beacuteneacutefices ont eacuteteacute largement plus importants en Asie et en Ameacuterique latine qursquoen Afrique et ont eacuteteacute variables en fonction du niveau de revenu les effets moindres constateacutes en Afrique subsaharienne peuvent srsquoexpliquer par un reacutegime foncier coutumier deacutejagrave largement eacutetabli et eacutetendu Mecircme srsquoil semble que la reconnaissance des droits fonciers contribue au bien-ecirctre social ces effets sont extrecircmement variables et speacutecifiques au contexte (Lawry et al 2014)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire conditionnel (TMC)

Les donneacutees disponibles en la matiegravere suggegraverent que les programmes de TMC ont des impacts significatifs sur lrsquoanthropomeacutetrie des enfants et certaines eacutetudes montrent des effets chez les plus jeunes enfants qui beacuteneacuteficient plus longtemps de la protection sociale (Ruel et Alderman 2013) En outre ces programmes ont des effets positifs sur drsquoautres facteurs qui se reacutepercutent sur lrsquoeacutetat nutritionnel notamment lrsquoaugmentation des deacutepenses des meacutenages la seacutecuriteacute alimentaire et lrsquoameacutelioration des reacutegimes alimentaires (Leroy et al 2009) La protection sociale a joueacute un rocircle important pour reacuteduire la deacutenutrition en Colombie le seul pays actuellement en passe drsquoatteindre les quatre objectifs de lrsquoAssembleacutee mondiale de la Santeacute (IFPRI 2014a) De plus le fait de rendre la protection sociale plus sensible aux enjeux de nutrition est une strateacutegie prometteuse eacutetant donneacute que les deacutepenses publiques engageacutees dans la protection sociale progressent dans le monde entier (IFPRI 2014a)

Partenariats public-priveacute

Dans nrsquoimporte quel pays consideacutereacute la consommation alimentaire est deacutetermineacutee par les secteurs de la production de la transformation alimentaire de la distribution de gros et de la distribution de deacutetail Par conseacutequent le secteur priveacute a un eacutenorme impact sur les habitudes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels De plus drsquoautres secteurs comme la teacuteleacutephonie mobile les meacutedias et le secteur de la santeacute influent sur la consommation et les preacutefeacuterences des consommateurs Les partenariats public-priveacute (PPP) pourraient aider agrave mettre en relation les agriculteurs avec les chaicircnes drsquoapprovisionnement gracircce agrave des investissements dans des biens publics et dans des politiques facilitant le deacuteveloppement du commerce et des marcheacutes ainsi que dans lrsquoeacuteducation et la formation pour deacutevelopper la capaciteacute technique des agriculteurs et les aider agrave respecter les normes de tri drsquoemballage et de culture (Narrod et al 2008)

De plus le secteur public peut inciter le secteur priveacute agrave adopter des politiques favorables aux enjeux de nutrition Il peut le faire gracircce agrave des reacuteglementations directes des engagements volontaires ou par le biais de PPP dans lesquels les deux secteurs exploitent mutuellement leurs ressources et creacuteent de la valeur partageacutee Les PPP pourraient permettre au secteur public drsquointensifier ses interventions et de tirer au mieux parti de ses investissements gracircce agrave la capaciteacute eacutetablie drsquoexeacutecution et de deacuteveloppement du secteur priveacute De son cocircteacute le secteur priveacute pourrait beacuteneacuteficier drsquoun partage des risques et de la creacuteation drsquoune valeur partageacutee gracircce agrave lrsquoameacutelioration de sa perception par le public Les donneacutees disponibles sur les PPP axeacutes sur la nutrition sont rares et il nrsquoa pas encore eacuteteacute deacutetermineacute si les PPP sont plus efficaces que drsquoautres types drsquoengagements avec le secteur priveacute (Hoddinott et al 2015)

Investissements infrastructurels et nutrition

Irrigation

Alors que lrsquoimpact de lrsquoirrigation sur la reacuteduction de la pauvreteacute est bien documenteacute les effets de lrsquoameacutelioration des techniques drsquoirrigation sur la nutrition ne le sont pas (Hussain amp Hanjra 2004) Neacuteanmoins certaines donneacutees indiquent que lrsquoirrigation peut aider agrave reacuteduire la malnutrition chronique et saisonniegravere par lrsquoaccroissement de la consommation drsquoaliments de base et drsquoaliments drsquoorigine animale conseacutecutivement agrave une augmentation des revenus et agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute de lrsquoeacutelevage (Taren amp Alaofegrave 2013) De plus en permettant de cultiver pendant toute lrsquoanneacutee des

Document de consultation

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varieacuteteacutes agrave forte valeur lrsquoirrigation peut ameacuteliorer la consommation de certains aliments Au Beacutenin des systegravemes drsquoirrigation au goutte-agrave-goutte alimenteacutes par lrsquoeacutenergie solaire ont permis drsquoaugmenter la consommation de fruits et leacutegumes jusqursquoagrave atteindre les apports journaliers recommandeacutes et les revenus tireacutes de la production veacutegeacutetale ont permis aux agriculteurs drsquoacheter des aliments de base des leacutegumes secs et des sources de proteacuteines pendant la saison segraveche Selon une enquecircte les beacuteneacuteficiaires de ce projet drsquoirrigation eacutetaient 17 pour cent moins susceptibles de se deacutefinir comme eacutetant en situation drsquoinseacutecuriteacute alimentaire (Burney et al 2010)

Au Ghana une technologie agrave bas coucirct drsquoirrigation par les nappes phreacuteatiques peu profondes a permis drsquoameacuteliorer la rentabiliteacute et de creacuteer des emplois pendant la saison segraveche Toutefois la diversiteacute des apports alimentaires nrsquoa pas progresseacute pour les agriculteurs utilisant les techniques drsquoirrigation et elle a mecircme reculeacute pour les agriculteurs deacutetenant un type speacutecifique de puits peu profond Les auteurs pensent que cela peut ecirctre ducirc agrave lrsquoimpact deacutefavorable sur le plan nutritionnel de la monoculture que lrsquoirrigation a favoriseacutee dans certains cas (Namara et al 2011) Crsquoest pourquoi il est essentiel de tenir compte des impacts neacutegatifs potentiels des programmes drsquoirrigation tels que la deacutependance accrue agrave la monoculture et les maladies veacutehiculeacutees par lrsquoeau De plus amples recherches sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les technologies drsquoirrigation peuvent entraicircner des reacutesultats positifs sur le plan de la nutrition et comment les risques peuvent ecirctre reacuteduits notamment le risque que de lrsquoeau contamineacutee affecte la santeacute des populations via les reacuteseaux drsquoirrigation (Taren amp Alaofegrave 2013) Les effets de lrsquoirrigation varient consideacuterablement en fonction de plusieurs facteurs notamment les contextes eacutecologique et eacutepideacutemiologique de la reacutegion consideacutereacutee (Taren amp Alaofegrave 2013)

Il est essentiel de noter que les infrastructures drsquoirrigation neacutecessitent geacuteneacuteralement drsquoorganiser des services de vulgarisation et un soutien technique pour assurer la durabiliteacute de la technologie drsquoirrigation Les investissements devraient ecirctre reacutealiseacutes en fonction des ressources et des profils eacutecologiques reacutegionaux Mais lagrave ougrave les marcheacutes sont relativement peu deacuteveloppeacutes et ougrave les nappes souterraines sont facilement accessibles des technologies moins exigeantes en ressources pourraient ecirctre appliqueacutees (comme les puits peu profonds eacutevoqueacutes ci-dessus dans le cas du Ghana) Le passage agrave des technologies drsquoirrigation plus avanceacutees peut neacutecessiter une capaciteacute de fabrication reacutegionale des liens avec les marcheacutes et des intrants financiers Dans les deux cas les gouvernements peuvent srsquoassocier avec des reacutealisateurs de projets notamment le secteur priveacute et les ONG pour encourager une large adoption des technologies drsquoirrigation

Reacuteseaux routiers eacutelectriciteacute et ameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau

Des preuves limiteacutees suggegraverent que les investissements dans les reacuteseaux routiers geacutenegraverent des impacts positifs sur la productiviteacute agricole lrsquoaugmentation du PIB dans les zones rurales et la reacuteduction de la pauvreteacute (Knox et al 2013) Les investissements dans les reacuteseaux eacutelectriques ont de plus larges impacts lagrave ougrave les systegravemes agricoles sont plus modernes et ougrave les besoins en eacutelectriciteacute sont plus grands Enfin lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau peut avoir des effets positifs sur le deacuteveloppement des enfants de moins de cinq ans mecircme si les eacutetudes actuellement disponibles sont de faible qualiteacute (Dangour et al 2013)

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Communications

Les investissements visant agrave augmenter la disponibiliteacute des informations et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes peuvent ameacuteliorer le bien-ecirctre social Internet et les technologies mobiles permettent de communiquer rapidement les informations lieacutees agrave lrsquoagriculture et agrave la nutrition dans les populations rurales toutefois de forts taux drsquoanalphabeacutetisme des infrastructures inadapteacutees et le coucirct des services drsquoinformation constituent un frein pour le deacuteveloppement des

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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systegravemes drsquoinformation dans les zones rurales Les technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) peuvent promouvoir la nutrition de faccedilon directe gracircce aux campagnes de marketing social et de faccedilon indirecte en favorisant la productiviteacute des petits exploitants agricoles En Tanzanie par exemple des centres de teacuteleacutecommunications ont permis aux petits exploitants agricoles drsquoacceacuteder agrave des informations sur les creacutedits sur les marcheacutes et aux preacutevisions meacuteteacuteorologiques (Mtega amp Ronald 2013)

Behrman et al (2012) ont constateacute des rapports BeacuteneacuteficiesCoucircts positifs lieacutes agrave lrsquoameacutelioration des informations sur les marcheacutes gracircce agrave la technologie SMS dans deux pays drsquoAsie du Sud et quatre pays drsquoAfrique Des investissements dans des programmes drsquoalphabeacutetisation avec des partenariats avec le secteur priveacute destineacutes agrave reacuteduire les coucircts et des services lieacutes agrave lrsquoappropriation des informations pourraient favoriser lrsquoexpansion des TIC dans les zones rurales Des informations sur la nutrition devraient eacutegalement ecirctre communiqueacutees

Biofortification

La biofortification peut constituer un investissement extrecircmement rentable apregraves la mise de fonds initiale pour concevoir les varieacuteteacutes biofortifieacutees mener des essais dans le pays et creacuteer la demande et les marcheacutes locaux la suppleacutementation nutritionnelle par biofortification peut devenir auto-suffisante avec peu de coucircts reacutecurrents (Meenakshi 2008) Lrsquoeacutelargissement des chaicircnes de valeur pour inteacutegrer des aliments biofortifieacutes et enrichis est une strateacutegie prometteuse pour lrsquoameacutelioration de lrsquoapport en micronutriments et de lrsquoeacutetat nutritionnel geacuteneacuteral des consommateurs Les campagnes de commercialisation associeacutees agrave une sensibilisation agrave la nutrition ameacuteliorent lrsquoacceptation par les consommateurs et leur propension agrave acheter ce type drsquoaliments (Meenakashi et al 2012)

Les donneacutees disponibles sur lrsquoefficaciteacute de la biofortification pour ameacuteliorer les reacuteserves en micronutriments sont solides et de plus en plus nombreuses Par exemple une eacutetude bien connue (Low et al 2007) a eacutevalueacute un programme meneacute sur deux ans au Mozambique qui a cibleacute 741 meacutenages agricoles Avec ce programme les meacutenages ont eu accegraves agrave des pieds de patates douces agrave chair orange (OFSP) (varieacuteteacute seacutelectionneacutee de maniegravere agrave avoir une haute teneur en becirctacarotegravene) et agrave des services de vulgarisation Les services de vulgarisation couvraient plusieurs thegravemes depuis des informations sur la nutrition jusqursquoaux meacutethodes de production et de commercialisation Une augmentation de lrsquoapport en vitamine A a eacuteteacute constateacutee chez les enfants des meacutenages beacuteneacuteficiaires ainsi qursquoune augmentation nette des concentrations seacuteriques moyennes en reacutetinol et la preacutevalence des faibles concentrations seacuteriques en reacutetinol est passeacutee de 60 pour cent agrave 38 pour cent Aucun changement nrsquoa eacuteteacute observeacute dans les meacutenages teacutemoins alors que tous les enfants de la communauteacute avaient eu accegraves agrave des suppleacutements en vitamine A Les auteurs font remarquer que leurs reacutesultats mettent en eacutevidence la neacutecessiteacute de mener des interventions multiples inteacutegrant notamment la suppleacutementation nutritionnelle ainsi que des approches axeacutees sur les aliments (Low et al 2007) Des donneacutees plus reacutecentes tireacutees drsquoessais controcircleacutes randomiseacutes meneacutes agrave plus large eacutechelle ont eacutegalement reacuteveacuteleacute des effets positifs de lrsquointroduction des OFSP aupregraves de 12 000 et 10 000 meacutenages au Mozambique et en Ouganda respectivement (Hotz et al 2011 Hotz et al 2012)

Outre les OFSP drsquoautres varieacuteteacutes peuvent ecirctre biofortifieacutees comme par exemple le bleacute biofortifieacute en zinc le riz enrichi en fer ou le maiumls enrichi en proteacuteines Pour toutes ces espegraveces un potentiel drsquoameacutelioration des reacuteserves du micronutriment ou macroeacuteleacutement cibleacute a eacuteteacute deacutemontreacute Les donneacutees prouvant lrsquoefficaciteacute nutritionnelle de la biofortification sont solides mais des recherches plus approfondies sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les cultures biofortifieacutees affectent les rendements et les profits des agriculteurs et comment creacuteer des marcheacutes locaux et de la demande dans divers contextes climatiques et socio-eacuteconomiques Des donneacutees disponibles sur des reacutegions rurales du Ghana suggegraverent que les consommateurs acceptent de payer un prix plus eacuteleveacute pour les produits biofortifieacutees agrave condition de recevoir des informations sur leurs beacuteneacutefices nutritionnels (Banerji et al 2013)

Document de consultation

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Liste des abreacuteviations

ATNI Access to Nutrition Index

CdA CIN2 Cadre drsquoAction de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

CIMSANS Center for Integrated Modeling of Sustainable Agriculture amp Nutrition Security

CIN2 Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

eacuteqCO2 Eacutequivalent dioxyde de carbone

FAO Organisation des Nations Unies pour lrsquoalimentation et lrsquoagriculture

GNR Rapport sur la nutrition mondiale

IDF Feacutedeacuteration internationale du diabegravete

IED Investissement eacutetranger direct

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

IOM Institute of Medicine

MCC Millennial Challenge Corporation

MNT Maladies non transmissibles

OFSP Patate douce agrave chair orange (Orange Flesh Sweet Potato)

OMS Organisation mondiale de la Santeacute

ONG Organisation non gouvernementale

PIB Produit inteacuterieur brut

PPP Partenariat public-priveacute

RampD Recherche et deacuteveloppement

TIC Technologies de lrsquoinformation et de la communication

TMC Programmes de transfert moneacutetaire conditionnel

UNICEF Fonds international de secours agrave lrsquoenfance des Nations unies

Creacutedits photos

Couverture FAOSwiatoslaw Wojtkowiak

Page 3 FAOThomas Moth Poulsen

Page 7 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 13 World Bank

Page 14 Wikicommons

Page 15 FAOJess Fanzo

Page 15 FAOIsaac Kasamani

Page 17 Fotolia

Page 18 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 20 Fotolia

Page 23 FAOValerio Crespi

Page 25 FAORachel Nugent

Page 26 FAOSebastiaacuten Villar

Page 35 FAOOscar Castellanos

Secreacutetariat de lrsquoUNSCNE-mail scnfaoorg bull Internet wwwunscnorg bull co FAO bull Viale delle Terme di Caracalla bull 00153 Rome Italie

FR

Vision de lrsquoUNSCN Un monde libeacutereacute de la faim et de toutes les formes de malnutrition est reacutealisable dans cette geacuteneacuteration

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN

Document de consultation

Avec le soutien de

par deacutecision du Bundestag allemand

Page 17: Investir pour des systèmes alimentaires sains...Investir pour des systèmes alimentaires sains Sommaire Avant-propos3 Messages clés 5 1.Introduction 7 2. Qu’est-ce qu’un système

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Seacuteneacutegal Systegraveme alimentaire de type 5 - Rural

Le Seacuteneacutegal est un pays agrave revenu intermeacutediaire de la tranche infeacuterieure situeacute sur la Cocircte Ouest de lrsquoAfrique Sa population est jeune sur ses 14 millions drsquohabitants 44 pour cent a moins de 15 ans (Banque mondiale 2014) Pregraves de 20 pour cent de la population est exposeacutee agrave lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire avec une grande dispariteacute entre les communauteacutes rurales (251 pour cent) et urbaines (122 pour cent) (Wuehler et al 2011) La deacutenutrition constitue le principal problegraveme de nutrition Par exemple la preacutevalence de lrsquoaneacutemie ferriprive est tregraves eacuteleveacutee et affecte 71 pour cent des enfants de moins de 5 ans 61 pour cent des femmes enceintes et 54 pour cent des femmes en acircge de procreacuteer (USAID 2014) Ceci a de lourdes conseacutequences en termes de santeacute et de deacuteveloppement pour ces groupes deacutemographiques

Le Seacuteneacutegal a fait de reacuteels progregraves contre la malnutrition au cours des vingt derniegraveres anneacutees notamment avec la reacuteduction du taux de retard de croissance chez les enfants de moins de 5 ans et une reacuteduction drsquoenviron 40 de la mortaliteacute infanto-juveacutenile au cours des 5 derniegraveres anneacutees uniquement (Wuehler et al 2011) Ces progregraves sont vraisemblablement attribuables aux mesures suivantes campagne agrave large eacutechelle de suppleacutementation en vitamine A mise en œuvre drsquoun programme national de nutrition extension des interventions pour la survie de lrsquoenfant (gracircce au projet BASICS Soutien de base agrave lrsquoinstitutionnalisation de la survie de lrsquoenfant 1994-2006) et ameacutelioration de la communication pour favoriser ldquoun changement de comportement harmoniseacuterdquo (Wuehler et al 2011)

Les avanceacutees en termes de croissance eacuteconomique et de bien-ecirctre geacuteneacuteral ont eacuteteacute plus modeacutereacutees Alors que la croissance moyenne des pays subsahariens au cours des derniegraveres anneacutees srsquoeacutetablit agrave pregraves de 6 le Seacuteneacutegal nrsquoa enregistreacute qursquoune croissance de 4 entre 2000 et 2010 et de 33 seulement depuis 2006 (USAID 2014) Par ailleurs lrsquoextension du secteur agricole ne repreacutesente qursquoune faible part de cette croissance eacuteconomique Mecircme si lrsquoagriculture emploie 68 de la population active du pays elle ne repreacutesente que 14 du PIB national (Wuhler et al 2011) Le deacuteveloppement agricole a eacuteteacute freineacute par une faible gouvernance un climat drsquoinvestissement peu favorable et lrsquointensification de la concurrence internationale Drsquoautres contraintes se greffent agrave cette situation peacutenuries eacutenergeacutetiques reacutepeacuteteacutees seacutecheresses et inondations autant de problegravemes qui rendent difficile lrsquoentreacutee dans le secteur agricole Le taux de pauvreteacute nrsquoa que faiblement baisseacute (de 483 en 2005 agrave 467 en 2011) avec une dispariteacute croissante entre les zones rurales (571) et la capitale urbaine Dakar (261) (USAID 2014)

Au Seacuteneacutegal le secteur agricole a un gros potentiel de deacuteveloppement et de geacuteneacuteration drsquoun stimulus eacuteconomique plus important pour le pays Selon Feed the Future le gouvernement seacuteneacutegalais a augmenteacute ses investissements dans lrsquoagriculture de plus de 10 par an (Feed the Future 2015) De plus les investissements financeacutes par Millenial Challenge Corporation (MCC) au nord-ouest du pays ougrave la culture de riz est preacutedominante devraient ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute de lrsquoirrigation de 7 800 hectares et la capaciteacute de production de 32 500 hectares et ces ameacuteliorations devraient beacuteneacuteficier agrave pregraves de 270 000 petits exploitants (MCC 2015) Gracircce agrave lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux via un port drsquoimportance majeure agrave lrsquoabondance des terres arables et agrave des entrepreneurs motiveacutes un essor eacuteconomique impulseacute par lrsquoagriculture semble tout agrave fait faisable La production horticole pour lrsquoexport tout comme pour le marcheacute inteacuterieur devrait ecirctre un secteur drsquoexpansion

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3 Investissements visant lrsquoameacutelioration de la nutrition dans diffeacuterents systegravemes alimentaires

Les objectifs des investissements du secteur public sont larges Ils incluent la reacuteduction de la pauvreteacute et de la faim la fourniture de biens publics qui complegravetent les investissements priveacutes et la creacuteation de beacuteneacutefices sociaux et environnementaux (FAO 2012) La nutrition est rarement un objectif premier explicite de lrsquoagriculture mais une attention croissante est accordeacutee agrave lrsquoimpact de lrsquoagriculture et des systegravemes de nutrition sur lrsquoobjectif drsquoameacutelioration de la nutrition notamment avec les investissements dits ldquosensibles agrave la nutritionrdquo Agrave chaque type de systegraveme alimentaire correspondent des opportuniteacutes drsquoinvestissement diffeacuterentes et des contraintes speacutecifiques associeacutees agrave lrsquoobjectif drsquoameacutelioration de la nutrition Les paragraphes suivants traitent des principales caracteacuteristiques des systegravemes alimentaires preacuteceacutedemment deacutefinis ainsi que des opportuniteacutes et contraintes correspondantes dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition Pour simplifier les choses les cinq types de systegravemes alimentaires preacuteceacutedemment deacutefinis seront regroupeacutes en trois cateacutegories IndustrielMixte En transition et EacutemergentRural

31 Systegravemes alimentaires de type industrielmixte (systegravemes 1 et 2)

Les systegravemes alimentaires industriels et mixtes sont caracteacuteriseacutes par des chaicircnes drsquoapprovisionnement et de valeur complexes et geacuteneacuteralement par des niveaux eacuteleveacutes de transformation des aliments13 Les puissants acteurs de la grande distribution et de la transformation des produits peuvent avoir une influence consideacuterable sur la valeur nutritionnelle des aliments produits (Gereffi et al 2009) Les chaicircnes drsquoapprovisionnement complexes peuvent favoriser la disponibiliteacute et lrsquoabordabiliteacute des produits alimentaires gracircce agrave lrsquoaugmentation de la productiviteacute et de lrsquoefficaciteacute de lrsquoapprovisionnement Neacuteanmoins ces avantages peuvent ecirctre contrebalanceacutes par des reacuteductions dans la varieacuteteacute des produits et par un plus grand accegraves aux produits transformeacutes (ex Gereffi et al 2009)

En fait les chaicircnes de valeur et drsquoapprovisionnement complexes et inteacutegreacutees verticalement peuvent finalement priver de choix les consommateurs (Banque mondiale 2008) La production des exploitations agricoles est souvent faccedilonneacutee par les besoins et les preacutefeacuterences des industriels de la transformation des grossistes et des transporteurs dont les activiteacutes sont elles-mecircmes faccedilonneacutees par les demandes des fabricants Ces derniers agrave leur tour reacutepondent aux besoins des principaux distributeurs bas coucircts longues dureacutees de conversation et qualiteacute uniforme Agrave aucun stade des chaicircnes drsquoapprovisionnement actuelles la nutrition nrsquoest une preacuteoccupation premiegravere Il est neacutecessaire drsquoameacuteliorer le secteur de la distribution de deacutetail pour maintenir une diversiteacute de points de vente pour les consommateurs Il est eacutegalement neacutecessaire drsquoameacuteliorer lrsquoaccegraves aux produits frais notamment dans les zones urbaines ougrave les effets coupleacutes des activiteacutes de la distribution de gros et des enseignes de la grande distribution limitent les options alimentaires pour les consommateurs les plus pauvres

Des solutions pourraient ecirctre trouveacutees en ne ciblant pas uniquement la production agricole de faccedilon isoleacutee mais en cherchant eacutegalement agrave changer la maniegravere dont les ingreacutedients de base sont substitueacutes transformeacutes distribueacutes et

13 Food systems that have undergone structural transformation have longer supply chains more highly processed foods and less diversity in primary production (see World Bank 2008 Nugent 2011 Reardon et al 2012 Hawkes et al 2012)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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commercialiseacutes (Hawkes 2012) En effet dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte parallegravelement agrave la sensibilisation du consommateur des mesures de reacuteglementation et drsquoincitation destineacutees agrave modeler lrsquooffre pourraient figurer parmi les actions les plus efficientes et efficaces pour ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels

Au sein des chaicircnes de valeur les approches ciblant les activiteacutes des gros acteurs de la transformation et de la distribution de deacutetail pourraient avoir un impact sensible sur les reacutesultats nutritionnels Il pourrait srsquoagir par exemple drsquoinciter les grandes entreprise agrave reformuler leurs produits en utilisant des ingreacutedients plus sains de creacuteer et drsquoappliquer des reacuteglementations imposant drsquoinformer le consommateur (ex lrsquoeacutetiquetage nutritionnel obligatoire peut pousser les industriels agrave reformuler drsquoeux-mecircmes leurs produits [Hawkes 2015]) Pour ameacuteliorer la santeacute nutritionnelle et environnementale des communauteacutes une solution consiste agrave promouvoir lrsquoapprovisionnement local en mettant les producteurs en relation avec les fournisseurs les plus proches comme les restaurateurs les marcheacutes et les institutions publiques

Mecircme si des solutions sont envisageables en aval la production agricole et les politiques qui lrsquoinfluencent restent des eacuteleacutements majeurs agrave consideacuterer pour ameacuteliorer la disponibiliteacute de produits sains dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte Or les programmes de subventionnement de lrsquoagriculture mis en place dans de nombreux systegravemes alimentaires de type industriel et certains systegravemes de type mixte constituent un obstacle majeur agrave la formulation et agrave la commercialisation drsquoaliments plus sains Dans les pays doteacutes de programmes de ce type les politiques alimentaires et agricoles ont eu un effet deacuteleacutetegravere agrave long terme lrsquoaide srsquoest concentreacutee autour de quelques produits (ceacutereacuteales produits laitiers beacutetail sucre) qui inondent aujourdrsquohui les chaicircnes drsquoapprovisionnement alimentaire (Anand et al 2015) Ce subventionnement de produits peu sains nrsquoest pas lrsquoapanage des pays riches Anderson et al (2013) ont montreacute comment les subventions agricoles dans certains pays en deacuteveloppement creacuteent des incitations preacutejudiciables si bien que les politiques des pouvoirs publics vont agrave lrsquoinverse de la creacuteation et du maintien de chaicircnes drsquoapprovisionnement alimentaire saines Mecircme si les subventions pourraient eacutegalement cibler des produits agricoles sains cette pratique est moins reacutepandue et de magnitude beaucoup plus limiteacutee Drsquoimportants efforts politiques et eacuteconomiques sont neacutecessaires pour repenser ces systegravemes de subventionnement agricole deacutesuets et preacutejudiciables et pour deacutefinir une voie vers une plus grande coheacuterence entre lrsquoagriculture et les objectifs de santeacute

Contraintes

bull Chaicircnes drsquoapprovisionnement longues et complexes modeleacutees par la puissante industrie agroalimentaire (ex gros producteurs gros industriels de la transformation alimentaire et gros distributeurs avec ces trois fonctions geacuteneacuteralement inteacutegreacutees verticalement au sein drsquoune mecircme multinationale)

bull Sensibilisation limiteacutee des consommateurs concernant les avantages en termes de santeacute des aliments nutritifs et concernant les vrais coucircts des aliments plus mauvais pour la santeacute

Investissements

bull Prioriteacute agrave donner agrave la qualiteacute et agrave la diversiteacute et non plus agrave un nombre limiteacute de ceacutereacuteales et de produits drsquoorigine animale

bull Fourniture drsquoaliments plus sains dans certains lieux speacutecifiques (ex eacutecoles hocircpitaux) et nouvelles regravegles en la matiegravere

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bull Raccourcissement des chaicircnes drsquoapprovisionnement (c-agrave-d promotion des chaicircnes drsquoapprovisionnement locales)

bull Promotion drsquoun choix plus eacuteclaireacute de la part des consommateurs gracircce agrave lrsquoeacutetiquetage nutritionnel au marketing social et agrave la sensibilisation en matiegravere de nutrition

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

bull Fiscaliteacute alimentaire coheacuterente avec les objectifs de santeacute programmes publics de subventions destineacutes aux tranches de revenus les plus bas pour favoriser la consommation drsquoaliments sains

bull Reformulation volontaire ou obligatoire des produits

32 Systegravemes alimentaires en transition (systegraveme 3)

Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires En transition (systegraveme 3) ont une meilleure productiviteacute agricole que les systegravemes alimentaires de type eacutemergent ou rural (systegravemes 4 et 5) et ils connaissent les mecircmes transformations structurelles que celles qui se sont deacutejagrave opeacutereacutees dans les systegravemes de type industriel ou mixte Agrave mesure qursquoaugmente lrsquourbanisation les produits alimentaires proviennent de plus en plus de chaicircnes drsquoapprovisionnement et chaicircnes de valeur complexes domineacutees par les gros acteurs de la grande distribution et de lrsquoindustrie de transformation alimentaire Mecircme si lrsquoaugmentation de la productiviteacute reste une prioriteacute dans ces pays les gouvernements devraient privileacutegier les investissements qui modegravelent le systegraveme alimentaire en pleine mutation et la maniegravere dont les produits alimentaires sont traiteacutes et transformeacutes aux eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte dans les chaicircnes de valeur

De nouvelles reacuteglementations et des partenariats avec le secteur priveacute peuvent inciter les acteurs eacutemergents de la distribution de deacutetail et de la transformation alimentaire agrave deacutevelopper des chaicircnes de valeur sensibles aux enjeux de nutrition Il srsquoagirait par exemple de creacuteer des mesures incitatives pour la production et la consommation drsquoaliments enrichis et denses sur le plan nutritionnel Pour peacuterenniser sur le long terme des chaicircnes de valeur axeacutees sur la nutrition plusieurs mesures sont possibles consolidation des organisations de producteurs aide aux technologies agrave petite eacutechelle et ameacutelioration des opeacuterations posteacuterieures agrave la reacutecolte par des investissements visant agrave ameacuteliorer le stockage et le transport

Contraintes

bull Chaicircnes drsquoapprovisionnement de plus en plus complexes limiteacutees par des lacunes technologiques aux eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte (ex chaicircnes du froid)

bull Augmentation de lrsquooffre et de la demande de produits transformeacutes

bull Sensibilisation limiteacutee des consommateurs concernant les avantages en termes de santeacute des aliments nutritifs et concernant les vrais coucircts des aliments plus mauvais pour la santeacute

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Investissements

bull Relier les petits exploitants agrave des chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes agrave forte valeur sous lrsquoimpulsion de lrsquoessor des grands centres urbains

bull Inteacutegrer les enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur en ameacuteliorant les opeacuterations posteacuterieures agrave la reacutecolte en appliquant des normes de seacutecuriteacute sanitaire et en incorporant des cultures plus nutritives (y compris des aliments enrichis)

bull Encourager la demande drsquoaliments nutritifs gracircce agrave la diffeacuterentiation des produits des emballages et des eacutetiquetages

bull Fournir des aliments plus sains dans certains lieux speacutecifiques (ex eacutecoles hocircpitaux) et eacutetablir de nouvelles regravegles en la matiegravere

bull Promouvoir un choix plus eacuteclaireacute de la part des consommateurs gracircce agrave lrsquoeacutetiquetage nutritionnel au marketing social et agrave la sensibilisation agrave la nutrition

bull Reacuteglementer normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

bull Lancer des campagnes dirigeacutees par les pouvoirs publics pour inciter agrave la reformulation volontaire des produits

bull Aider les petits exploitants agricoles agrave satisfaire les contraintes de production (ex organisation de producteurs respect des normes de qualiteacute et de seacutecuriteacute sanitaire)

33 Systegravemes alimentaires de type eacutemergent ou rural (systegravemes 4 et 5)

Dans de nombreuses reacutegions des pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type eacutemergent ou rural les marcheacutes peuvent ecirctre peu deacuteveloppeacutes et difficiles agrave atteindre ce qui pousse les meacutenages agrave ecirctre partiellement ou entiegraverement autosuffisants pour leur approvisionnement alimentaire (Muller 2009) Dans ce contexte les meacutenages deacutecident des aliments agrave produire en fonction de leurs besoins de consommation ce qui relie donc directement la production alimentaire aux objectifs nutritionnels des meacutenages Par conseacutequent les investissements ciblant la production des meacutenages peuvent ecirctre plus rentables dans les reacutegions ougrave les chaicircnes alimentaires sont les moins deacuteveloppeacutees

Le chemin entre une production destineacutee agrave sa propre consommation et une meilleure nutrition est illustreacute dans une eacutetude analysant les effets de posseacuteder une vache sur la consommation quotidienne de produits laitiers par les enfants et sur la reacuteduction des retards de croissance en Inde (Hoddinott et al 2013) Agrave ces deux eacutegards les auteurs ont observeacute des effets positifs du fait de posseacuteder une vache mais uniquement pour les meacutenages vivant dans des villages nrsquoayant pas accegraves aux marcheacutes Aucun effet positif nrsquoa eacuteteacute constateacute pour les meacutenages ayant accegraves aux marcheacutes Cela suggegravere que dans les zones beacuteneacuteficiant drsquoun accegraves limiteacute aux marcheacutes les interventions qui augmentent directement lrsquoaccegraves des meacutenages agrave des aliments denses sur le plan nutritionnel constituent des strateacutegies agricoles prometteuses

Dans un exemple comparable eacutegalement en Inde une initiative de production de produits laitiers par de petits exploitants a reacuteussi agrave tirer parti drsquoune approche de la chaicircne de valeur visant agrave ameacuteliorer et consolider les liens commerciaux existants Lrsquoinitiative a fonctionneacute agrave plusieurs niveaux de la chaicircne de valeur au niveau des exploitants agricoles (introduction de technologies ameacuteliorant la productiviteacute et creacuteation de coopeacuteratives) au niveau politique (faccedilonnement de lrsquoenvironnement politique) et au niveau commercial (ameacutelioration des eacutetapes drsquoapprovisionnement de transformation et de commercialisation du lait notamment en reliant les zones rurales et urbaines indiennes gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures) (Cunningham 2009) Lrsquoinitiative srsquoest eacutetendue jusqursquoagrave inteacutegrer 13 millions de membres et gracircce agrave des investissements cibleacutes lrsquoInde est passeacutee drsquoun statut de pays importateur de produits laitiers agrave celui de premier producteur de lait de chegravevre et de bufflonne et de sixiegraveme plus grand producteur de lait de vache agrave lrsquoeacutechelle internationale

Document de consultation

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Lorsqursquoil est possible pour les neacutegociants et les distributeurs de deacutetail drsquoatteindre les producteurs les interventions visant agrave ameacuteliorer les liens commerciaux peuvent srsquoaveacuterer plus efficaces compte tenu du manque de ressources Ce type drsquoapproches des chaicircnes de valeur peuvent ecirctre efficaces pour surmonter les contraintes lieacutees agrave lrsquooffre et agrave la demande de produits et aliments nutritifs Les services de vulgarisation agricole qursquoils soient publics ou priveacutes peuvent ecirctre extrecircmement utiles pour construire des liens commerciaux Hawkes et al (2011) proposent un cadre pour lrsquoutilisation de diffeacuterentes approches de la chaicircne de valeur dans des contextes caracteacuteriseacutes par une agriculture de subsistance Ces interventions sont meneacutees tout au long de la chaicircne drsquoapprovisionnement en commenccedilant par une aide cibleacutee aux producteurs pour finir au niveau de la commercialisation de la sensibilisation des consommateurs et de lrsquoeacuteducation agrave la nutrition

Outre des investissements visant agrave accroicirctre la diversiteacute de production des meacutenages et agrave ameacuteliorer les liens commerciaux les pays et reacutegions doteacutes de systegravemes alimentaires de type rural neacutecessitent des investissements publics dans les infrastructures Pregraves de soixante pour cent de la population rurale du Nigeacuteria doit parcourir plus de deux kilomegravetres pour atteindre la premiegravere route praticable en toute saison et 65 pour cent nrsquoa pas accegraves agrave lrsquoeacutelectriciteacute (Banque mondiale 2008) Malgreacute le caractegravere limiteacute des donneacutees visant agrave deacuteterminer si les investissements dans les infrastructures contribuent directement agrave obtenir des reacutesultats positifs en termes de nutrition et de santeacute (Headey 2012) il est possible de dire que les investissements dans les reacuteseaux routiers ruraux peuvent deacuteclencher des synergies positives avec drsquoautres secteurs et avoir des reacutepercussions sur les reacutesultats de santeacute et de nutrition Gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures les exploitants agricoles peuvent acceacuteder agrave drsquoautres marcheacutes et reacuteduire les pertes apregraves la reacutecolte ce qui permet aux populations rurales drsquoobtenir des revenus suppleacutementaires et une meilleure seacutecuriteacute alimentaire Les investissements dans les techniques drsquoirrigation et autres technologies ameacuteliorant la productiviteacute et les investissements dans les infrastructures peuvent eacutegalement entraicircner des beacuteneacutefices nutritionnels consideacuterables partout ougrave la productiviteacute agricole est faible et ougrave les meacutecanismes drsquoirrigation sont deacuteficients ou inexistants

Dans les pays ougrave preacutedomine une agriculture rurale la capaciteacute des gouvernements peut ecirctre insuffisante pour reacutealiser les interventions et les investissements reacutepertorieacutes ci-dessous Certaines de ces mesures peuvent ecirctre plus efficacement mises en œuvre par des approches deacutecentraliseacutees gracircce agrave des organisations non-gouvernementales (Headey 2012) ou agrave des partenariats public-priveacute (PPP) Un grand nombre de nouveaux PPP ont eacuteteacute constitueacutes au cours des derniegraveres anneacutees mais peu drsquoeacutetudes ont eacuteteacute meneacutees pour eacutevaluer leur impact sur les reacutesultats nutritionnels Seule veacuteritable exception le programme HarvestPlus Challenge qui promeut la biofortification des aliments de base et integravegre des objectifs de nutrition explicites (Meenakshi et al 2010 FAO 2012)

Enfin les socieacuteteacutes agroalimentaires transnationales investissent de plus en plus dans des filiales eacutetrangegraveres pour augmenter les ventes dans les pays en deacuteveloppement (Hawkes 2005) Par conseacutequent dans les pays correspondant aux systegravemes 4 et 5 il pourrait aussi ecirctre beacuteneacutefique drsquoencourager les investissements eacutetrangers directs (IED) sensibles agrave la nutrition parallegravelement agrave un encadrement reacuteglementaire de lrsquoindustrie agroalimentaire en matiegravere de santeacute et de seacutecuriteacute sanitaire par les pouvoirs publics

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Contraintes

bull Marcheacutes non deacuteveloppeacutes faibles liens commerciaux lacunes dans la chaicircne drsquoapprovisionnement dysfonctionnements des marcheacutes coucircts de transaction eacuteleveacutes

bull Faible productiviteacute agricole des petits exploitants familiaux souvent engageacutes dans une agriculture de subsistance

bull Accegraves limiteacute par les producteurs aux intrants et aux capitaux

bull Infrastructures souvent rudimentaires

bull Manque de diversiteacute dans la production peu drsquooptions denses sur le plan nutritionnel pour la consommation

Investissements

bull Augmentation des deacutepenses publiques en faveur drsquoune agriculture saine

bull Investissements dans les infrastructures (ex routes entre les exploitations agricoles et les marcheacutes irrigation et meilleur accegraves agrave lrsquoeau)

bull Augmentation de la demande drsquoaliments agrave forte valeur nutritionnelle et de leur accegraves

bull Reacutevision des droits de proprieacuteteacute fonciegravere

bull Interventions agricoles agrave la fois au niveau des producteurs et au niveau des meacutenages

bull Programmes deacutecentraliseacutes publicspriveacutes de vulgarisation agricole sensibles agrave la nutrition portant notamment sur la microfinance la technologie et autres outils et intrants (ex technologie mobile pour srsquoinformer des conditions des marcheacutes outils et technologies permettant drsquoeacuteconomiser du temps et de la main drsquoœuvre lutte contre les ravageurs ameacutelioration des varieacuteteacutes cultiveacutees)

bull Connexion entre les petits exploitants agricoles et les chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes gracircce agrave diverses approches de la chaicircne de valeur

bull Inteacutegration des enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur par lrsquoameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et des normes de seacutecuriteacute sanitaire et par la promotion des aliments nutritifs (y compris des aliments enrichis)

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

Document de consultation

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Application de la typologie des systegravemes alimentaires aux choix drsquoinvestissement

La typologie des systegravemes alimentaires permet de mieux cerner les diffeacuterents besoins et les diffeacuterentes opportuniteacutes drsquoinvestissement des pays qui mettent en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type rural dont la croissance eacuteconomique reste tregraves deacutependante agrave lrsquoagriculture sont confronteacutes agrave un dilemme speacutecifique lorsqursquoils tentent de satisfaire les besoins de consommation actuels de leur population tout en investissant pour le futur afin drsquoameacuteliorer agrave la fois leurs reacutesultats eacuteconomiques et les reacutesultats nutritionnels Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type industriel font face agrave une seacuterie de deacutefis totalement diffeacuterents dont la plupart ont trait agrave lrsquoapprovisionnement de produits frais locaux abordables en deacutepit drsquoune industrie agroalimentaire tregraves efficiente fortement meacutecaniseacutee et verticalement inteacutegreacutee qui privileacutegie les prix bas les longues dureacutees de conservation et une qualiteacute uniforme plutocirct que les enjeux nutritionnels Autant dans les systegravemes de type rural que dans ceux de type industriel un investissement preacutecautionneux dans lrsquoagriculture les systegravemes alimentaires et les institutions peuvent aujourdrsquohui preacuteparer les conditions qui permettront drsquoobtenir des systegravemes alimentaires plus sains demain

Le tableau 3 reacutepertorie plusieurs cateacutegories de politiques drsquoinvestissement dont la capaciteacute agrave ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels est prouveacutee par certaines donneacutees -soit par des investissements orienteacutes vers les producteurs soit par des investissements orienteacutes vers les consommateurs Les exploitants agricoles sont eacutegalement des consommateurs et dans de nombreux cas lrsquoaide agrave la production peut entraicircner une augmentation de la consommation des meacutenages agricoles Par conseacutequent certains investissements reacutepondent aux besoins des deux cocircteacutes du tableau ci-dessous Comme la qualiteacute des donneacutees probantes disponibles est variable et que pour la plupart des politiques drsquoinvestissement eacutevoqueacutees elles ne deacutemontrent pas explicitement un impact direct sur la nutrition lrsquoAnnexe A propose un examen partiel des donneacutees disponibles pour lrsquoutilisation de ces politiques dans lrsquooptique drsquoobtenir des systegravemes alimentaires sains Il convient de souligner que certaines de ces politiques sont particuliegraverement pertinentes dans des systegravemes alimentaires speacutecifiques Par exemple les activiteacutes de recherche et deacuteveloppement (RampD) portant sur la reformulation des produits sont particuliegraverement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type industrielmixte ougrave les consommateurs sont tregraves deacutependants agrave lrsquooffre de produits transformeacutes

Tableau 3 Cateacutegories drsquoinvestissement pour des systegravemes alimentaires sains

4

Investissements affectant la nutrition cocircteacute Production Investissements affectant la nutrition cocircteacute Consommation

bull Contrats avec les producteurs coopeacuteratives et autres organisations collectives

bull Commercialisation par le biais des supermarcheacutes

bull Ameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et reacuteduction des pertes

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Infrastructures irrigation routes eacutelectriciteacute approvisionnement en eau

bull Reacuteforme des reacutegimes fonciers

bull Communication

bull Biofortification et enrichissement des aliments

bull Creacuteation de la demande pour des aliments produits localement et ameacutelioration de leur accegraves

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Drsquoapregraves lrsquoanalyse des donneacutees disponibles des eacuteleacutements suffisamment probants montrent que certaines interventions peuvent ameacuteliorer la nutrition la diversiteacute de la production et des aliments et les moyens de subsistance des exploitants agricoles (IFPRI 2014 Berti 2004 Malapit et al 2013 Behrman et al 2012) Cette analyse reacutevegravele eacutegalement que certains objectifs politiques (comme lrsquoaugmentation de lrsquoattention porteacutee agrave la nutrition dans les dispositifs de protection sociale et lrsquoameacutelioration de lrsquoaccegraves agrave des aliments nutritifs au niveau des meacutenages ou au niveau institutionnel) sont beacuteneacutefiques dans tous les contextes quel que soit le type de systegraveme alimentaire Les actions meneacutees pour atteindre ces objectifs ameacuteliorent vraisemblablement de faccedilon directe les choix des consommateurs et lrsquoaccegraves agrave des aliments sains et leur efficaciteacute est solidement attesteacutee (ex les initiatives ldquoOportunidadesrdquo au Mexique et ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo dans lrsquoIowa aux Eacutetats-Unis)

Neacuteanmoins la typologie des systegravemes alimentaires reacutevegravele eacutegalement que les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements reacutepondent agrave des besoins distincts en termes de nutrition si bien que les prioriteacutes agrave recommander varient en fonction des pays Il nrsquoest certainement pas surprenant que parmi les investissements les plus cruellement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent (systegravemes alimentaires 4 et 5) figurent les investissements dans les infrastructures utiliseacutees pour la production et pour les activiteacutes apregraves reacutecolte qui sont coucircteuses et neacutecessitent un effort drsquoinvestissement prolongeacute dans le temps Mais dans ces contextes des investissements moins lourds en faveur des jardins potagers et de lrsquoeacutelevage de beacutetail au niveau des meacutenages sont eacutegalement rentables

Document de consultation

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Des changements institutionnels sont neacutecessaires dans tous les types de systegravemes alimentaires mecircme srsquoils ne doivent pas forceacutement prendre la mecircme forme Dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent les organisations non-gouvernementales (ONG) jouent un rocircle deacuteterminant lorsque la capaciteacute des pouvoirs publics est faible Cela implique que les investissements destineacutes agrave consolider et agrave utiliser les ONG pour ameacuteliorer la sensibilisation des meacutenages leur capaciteacute agrave produire des aliments nutritifs et leur accegraves agrave des aliments nutritifs pourraient efficacement ouvrir la voie vers une meilleure nutrition Dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires en transition (systegravemes alimentaires de type 3) des reacuteformes institutionnelles visant agrave renforcer la capaciteacute des organisations de producteurs agrave neacutegocier avec la grande distribution et agrave augmenter la valeur ajouteacutee des produits sont des investissements pertinents Enfin dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte des mesures leacutegislatives et reacuteglementaires pourraient ecirctre neacutecessaires pour permettre aux institutions publiques (cantines scolaires hocircpitaux etc) de srsquoapprovisionner aupregraves drsquoexploitants agricoles locaux ameacuteliorant ainsi la fraicirccheur et la diversiteacute des aliments proposeacutes aux usagers

Lrsquoanalyse proposeacutee ici comporte des limites importantes Premiegraverement -et avant tout- pratiquement aucune donneacutee financiegravere ou eacuteconomique nrsquoest disponible sur la plupart des investissements deacutecrits ci-dessus agrave quelques exceptions pregraves et particuliegraverement concernant les investissements infrastructurels (FAO 2012 Hoddinott et al 2013) Lrsquoabsence drsquoinformations financiegraveres limite consideacuterablement la possibiliteacute de comparer les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements et de deacuteterminer un taux de rentabiliteacute financiegravere indicatif ou mecircme un rapport coucirct-efficaciteacute Il est donc impossible drsquoaffirmer avec certitude que lrsquoune quelconque de ces strateacutegies (pas mecircme celles pour lesquelles il existe des preuves fiables attestant de reacutesultats positifs) constitue un ldquobonrdquo investissement au sens classique de ce terme Il nrsquoy a rien de fondamentalement aberrant agrave cela eacutetant donneacute que les investissements du secteur public nrsquoont geacuteneacuteralement pas agrave deacutemontrer le mecircme type de rentabiliteacute financiegravere qursquoexige le secteur priveacute Neacuteanmoins il serait preacutefeacuterable de pouvoir calculer les taux de rentabiliteacute dans le but de comparer et eacuteventuellement de classer les diffeacuterents investissements envisageables eacutetant donneacute que les ressources publiques disponibles pour investir dans la nutrition sont limiteacutees et que ces mesures font partie des critegraveres preacutevisionnels consideacutereacutes par les banques de deacuteveloppement dans leur deacutecision concernant les precircts attribueacutes au secteur public Par ailleurs comme cela a eacuteteacute le cas avec les investissements expresseacutement axeacutes sur la nutrition eacutetudieacutes dans les seacuteries 2008 et 2013 de The Lancet sur la nutrition maternelle et infantile (Bhutta et al 2008 amp 2013) des eacutevaluations coucircts-beacuteneacutefices approuveacutees par des universitaires pourraient catalyser et harmoniser les investissements des donateurs en creacuteant un consensus sur les investissements agrave privileacutegier

Deuxiegravemement ce document propose une eacutevaluation qualitative des donneacutees de recherche concernant les investissements speacutecifiquement axeacutes sur lrsquoagriculture sur la nutrition et autres types drsquoinvestissements dans une optique drsquoameacutelioration des reacutesultats des systegravemes alimentaires (Annexe A) Cet examen partiel montre que plusieurs approches drsquoinvestissement sont plus pertinentes dans certains types de systegravemes alimentaires que dans drsquoautres Neacuteanmoins cet examen des donneacutees disponibles se fonde sur les reacutesultats drsquoun nombre limiteacute drsquoeacutetudes heacuteteacuterogegravenes reacutealiseacutees dans un nombre limiteacute de contextes

Enfin le fruit de ce travail reacutevegravele une certaine ambiguumliteacute dans la Recommandation 17 du Cadre drsquoaction invitant agrave utiliser des ldquopolitiques drsquoinvestissementrdquo pour accomplir des politiques drsquoalimentation et de nutrition En effet comme cela a eacuteteacute indiqueacute preacuteceacutedemment le terme investissement est geacuteneacuteralement employeacute pour deacutesigner les deacutepenses visant agrave accroicirctre les beacuteneacutefices agrave lrsquoavenir Un grand nombre drsquointerventions et de politiques de ce type ont eacuteteacute eacutevoqueacutees lors de la CIN2 et en drsquoautres occasions par les responsables officiels et les organisations de deacutefense de la santeacute et de la nutrition et elles ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport Neacuteanmoins drsquoautres interventions visant agrave ameacuteliorer les reacutesultats sanitaires et nutritionnels sont deacutesigneacutees de faccedilon plus juste par drsquoautres termes Il srsquoagit des mesures de consommation (inteacutegration drsquoaliments plus sains dans les menus des cantines scolaires) des mesures reacuteglementaires (taxation des boissons et aliments mauvais pour la santeacute) ou des mesures de transferts (utilisation de dispositifs de protection sociale pour encourager les habitudes alimentaires saines) Comme ces interventions offrent des avantages deacutemontreacutes en matiegravere de santeacute et de nutrition elles sont essentielles dans la mise en œuvre du CdA CIN2 Les plus favorables ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport mecircme si elles ne sont pas senseacutees deacutegager un rendement futur

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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5 Conclusions et recommandations

Ce rapport analyse les donneacutees actuellement disponibles sur les investissements en faveur de systegravemes alimentaires sains dans la ligneacutee du Cadre drsquoaction de la CIN2 Recommandation 17 Ce rapport emploie une typologie des systegravemes alimentaires extraite du Rapport sur la nutrition mondiale de 2015 qui permet de diffeacuterencier les pays en fonction des caracteacuteristiques de leur systegraveme alimentaire Il en ressort qursquoil existe de consideacuterables diffeacuterences entre les systegravemes alimentaires si bien que les pays doivent proceacuteder agrave des investissements diffeacuterents pour reacutepondre agrave leurs besoins speacutecifiques en termes drsquoalimentation et de nutrition Il apparaicirct eacutegalement que de nombreux types drsquoinvestissements et drsquoinvestisseurs peuvent ecirctre impliqueacutes dans lrsquoobjectif drsquoameacutelioration des reacutesultats sanitaires et nutritionnels des systegravemes alimentaires le secteur public le secteur priveacute et les meacutenages

Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo sont drsquoapregraves cette typologie essentiellement des pays agrave faible revenu La deacutenutrition reste un problegraveme majeur dans ces pays mecircme si certains sont eacutegalement confronteacutes agrave une preacutevalence croissante du surpoids et de lrsquoobeacutesiteacute qui traduisent un changement rapide dans les systegravemes alimentaires et les conditions de nutrition Ces pays peuvent tirer profit drsquoun large eacuteventail drsquoinvestissements notamment ceux ciblant lrsquoameacutelioration des infrastructures et de la productiviteacute agricole mais aussi de strateacutegies visant agrave offrir des choix alimentaires plus diversifieacutes agrave leur population au moyen des chaicircnes de valeur alimentaires ou de la production des meacutenages Nombre de ces investissements ameacutelioreront agrave lrsquoavenir les rentabiliteacutes eacuteconomiques et agricoles Leur coucirct est geacuteneacuteralement tregraves lourd par rapport au niveau de revenu des pays concerneacutes (mais cela est aussi le cas pour certains des investissements neacutecessaires dans les pays plus deacuteveloppeacutes)

Document de consultation

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En revanche dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoen transitionrdquo les reacutegimes alimentaires sont deacutejagrave plus varieacutes avec un apport raisonnable de produits frais et de proteacuteines La consommation de produits emballeacutes y augmente et quelques problegravemes de deacutenutrition persistent (retards de croissance essentiellement) Dans ces pays les investissements devraient prioritairement cibler les chaicircnes de valeur pour les aliments secondaires en renforccedilant notamment la technologie de la chaicircne du froid et en reacuteglant drsquoautres problegravemes au niveau des eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte ce qui permettrait drsquoameacuteliorer la productiviteacute geacuteneacuterale du secteur tout en ameacuteliorant lrsquoaccegraves aux aliments sains et la sensibilisation cocircteacute consommateurs Certains de ces investissements peuvent ecirctre coucircteux mais en moyenne ils le sont moins que les investissements infrastructurels si urgemment neacutecessaires dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo Pour reacutesumer les systegravemes alimentaires laquo en transition raquo offrent geacuteneacuteralement une diversiteacute correcte et une bonne disponibiliteacute des aliments mais ils peuvent ameacuteliorer leurs beacuteneacutefices eacuteconomiques et sanitaires en reacutealisant les bons investissements

Pour les systegravemes de type ldquoindustrielrdquo ou ldquomixterdquo les choix drsquoinvestissement devraient avant tout viser une meilleure coheacuterence des politiques publiques avec les objectifs de santeacute et de nutrition en soutenant notamment la production speacutecialiseacutee et de produits frais plutocirct que la culture de quelques varieacuteteacutes de ceacutereacuteales Il y est neacutecessaire drsquoopeacuterer des changements dans les politiques et la gouvernance dans lrsquooptique de favoriser les comportements de consommation sains et de limiter certaines pratiques et dominations industrielles Ces changements sont peu coucircteux en termes financiers mais ils sont politiquement difficiles

Les pays qui souhaitent mettre en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 disposent drsquoune grande varieacuteteacute drsquooptions drsquoinvestissements en faveur de systegravemes alimentaires plus sains Ces options vont depuis les ameacuteliorations agrave grande eacutechelle des infrastructures jusqursquoagrave des soutiens techniques et des aides agrave la commercialisation de plus petite eacutechelle en passant par des mesures drsquoincitation et de sensibilisation des consommateurs Certaines neacutecessitent de lourdes deacutepenses financiegraveres qui seront rentabiliseacutees au bout de plusieurs anneacutees par lrsquoobtention drsquoune agriculture plus productive et plus sensible aux enjeux nutritionnels tandis que drsquoautres nrsquoimpliquent pas reacuteellement de deacutepenses financiegraveres mais uniquement des mesures de reacuteglementation

Il existe encore de profondes lacunes en termes de donneacutees disponibles pour les pays et les investisseurs concernant les options drsquoinvestissement approprieacutees et celles agrave privileacutegier en fonction du type de systegraveme alimentaire et du contexte de nutrition Il faut espeacuterer que les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres coopeacutereront avec les acteurs de la nutrition pour fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees sur les interventions les plus prometteuses eacutevoqueacutees dans ce rapport de maniegravere agrave ce que les pays quel que soit le type de leur systegraveme alimentaire puissent faire des choix eacuteclaireacutes entre les diverses options drsquoinvestissement

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Annexe

Examen des donneacutees disponibles sur la creacuteation de systegravemes alimentaires sains au moyen drsquoinvestissements sensibles agrave la nutrition Interventions agricoles en faveur drsquoune meilleure nutrition

En deacutepit de donneacutees extrecircmement limiteacutees et disparates il semble que les strateacutegies agricoles soient prometteuses pour ameacuteliorer lrsquoeacutetat nutritionnel Encore moins drsquoeacuteleacutements probants sont disponibles sur les strateacutegies ciblant les systegravemes alimentaires dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition en fait il nrsquoexiste aucune litteacuterature sur ce sujet en dehors de celle traitant des politiques agricoles et de quelques politiques axeacutees sur la population et affectant lrsquoindustrie Lrsquoexamen bref et partiel proposeacute dans ce chapitre se concentre sur lrsquoagriculture un thegraveme sur lequel plusieurs contributions cleacutes sont disponibles Certaines des cateacutegories drsquoinvestissement eacutevoqueacutees ci-dessous affectent la nutrition par le biais de la production de la consommation ou par drsquoautres types de canaux

Lrsquoagriculture peut influer sur la nutrition par diffeacuterentes voies dont quatre sont identifieacutees dans la litteacuterature comme constituant des facteurs cleacutes (Ruel amp Alderman 2013) (i) prix des aliments (ii) revenus issus de lrsquoagriculture (iii) consommation de sa propre production due agrave des imperfections du marcheacute et (iv) facteurs lieacutes au sexe Si au niveau des meacutenages lrsquoagriculture a des effets sur la nutrition ces effets sont tregraves vraisemblablement lieacutes agrave un ou plusieurs de ces facteurs Lrsquoexamen de 23 eacutetudes sur cinq types drsquointerventions (biofortification jardins potagers deacuteveloppement de la production laitiegravere pecircche et eacutelevage de beacutetail) reacutevegravele une augmentation de la production et de la consommation par les meacutenages des produits alimentaires cibleacutes par ces interventions Les donneacutees disponibles sont mitigeacutees quant aux effets des interventions agricoles sur drsquoautres aspects notamment sur les apports en micronutriments et lrsquoeacutetat nutritionnel ou sur les revenus Les auteurs attribuent ceci aux insuffisances des eacutetudes en termes de puissance statistique et de collecte des donneacutees plutocirct qursquoagrave un veacuteritable manque drsquoefficaciteacute des programmes (Masset et al 2011)

Un examen anteacuterieur de 30 eacutetudes sur des interventions agricoles (comprenant des interventions en faveur des jardins potagers des interventions en faveur de lrsquoeacutelevage de beacutetail des interventions combineacutees favorisant agrave la fois le jardinage potager et lrsquoeacutelevage et des programmes drsquoirrigation) a reacuteveacuteleacute que la plupart de ces interventions avaient augmenteacute la production alimentaire et que sur ces 30 eacutetudes 19 avaient ameacutelioreacute la nutrition au niveau des meacutenages Sur ces 19 interventions ayant ameacutelioreacute la nutrition 14 avaient investi dans diffeacuterents types de capital (humain financier physique et social) (Berti 2004) Ces deux examens soulignent que le manque de rigueur et lrsquoextrecircme heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des meacutethodes entre les eacutetudes limitent la capaciteacute drsquoanalyse et de geacuteneacuteralisation des reacutesultats (Berti 2004 Masset et al 2011) Cet eacutecueil a eacutegalement eacuteteacute identifieacute dans un autre examen de 27 projets agricoles qui a conclu que les donneacutees probantes attestant drsquoun impact des strateacutegies de production agricole sur lrsquoameacutelioration de la nutrition des femmes et des enfants restaient limiteacutees en grande partie agrave cause des limitations meacutethodologiques des eacutetudes examineacutees par les auteurs (Girard et al 2012)

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Selon Girard et al (2012) les strateacutegies agricoles ont invariablement et sensiblement ameacutelioreacute les reacutegimes alimentaires et les apports en vitamine A des femmes et des enfants mecircme si cela ne srsquoest pas traduit par des effets positifs sur le statut en vitamine A lrsquoaneacutemie ou la morbiditeacute Plusieurs des eacutetudes qursquoils ont examineacutees ont eu des effets significatifs sur les problegravemes de retard de croissance et drsquoeacutemaciation contrairement agrave ce qui est dit dans le reacutesumeacute des auteurs

Contrats de production et organisations de producteurs

Des contrats de production entre des agriculteurs et le secteur priveacute ont permis aux agriculteurs drsquoacceacuteder aux intrants aux creacutedits et aux services de vulgarisation neacutecessaires (Banque mondiale 2008 Asian Development Bank 2012) En outre gracircce agrave ce type de contrats des petits exploitants agricoles ont pu beacuteneacuteficier de prix et de marcheacutes assureacutes et les entreprises ont partageacute les risques de production et de commercialisation avec les producteurs Neacuteanmoins pour que les petits exploitants puissent tirer profit de lrsquoagriculture contractuelle les conditions preacutealables requises sont nombreuses Ils doivent pouvoir acceacuteder aux routes et aux services drsquoinformation et ils peuvent avoir besoin de se regrouper en organisations eacutetant donneacute que les fournisseurs et les grossistes preacutefegraverent geacuteneacuteralement passer contrat avec des organisations de producteurs qui peuvent contribuer agrave garantir la qualiteacute et la livraison des produits en temps voulu (Taren amp Alaofegrave 2013)

Canaux de la grande distribution

Les pays en deacuteveloppement ont connu un rapide deacuteveloppement des supermarcheacutes suite agrave des transformations du cocircteacute de lrsquooffre et de la demande Les supermarcheacutes peuvent ecirctre deacutetenus par des enseignes locales ou internationales Ils offrent geacuteneacuteralement un large choix drsquoaliments et de produits divers dans un mecircme lieu Par inteacutegration verticale et horizontale (Reardon et al 2012) ils sont souvent deacutetenus par les mecircmes groupes dans lesquels sont concentreacutees les activiteacutes de distribution et drsquoautres fonctions du systegraveme alimentaire Malgreacute les risques inheacuterents agrave ce mode de fonctionnement des eacutetudes ont essentiellement reacuteveacuteleacute des impacts positifs des nouveaux canaux de la grande distribution sur la productiviteacute agricole les prix de vente et les revenus Selon Chege et al (2015) au Kenya les agriculteurs intervenant dans les canaux de la grande distribution ont des revenus plus eacuteleveacutes et produisent plus de fruits et de leacutegumes Les auteurs montrent que ces deux facteurs (revenus et choix de la production veacutegeacutetale) ont eu des effets positifs sur la nutrition les meacutenages agricoles qui approvisionnent les supermarcheacutes consomment pregraves de 15 agrave 20 plus de calories de fer et de zinc et 30 plus de vitamines A Agrave noter neacuteanmoins que la commercialisation favorise la speacutecialisation ce qui reacuteduit la diversiteacute de la production des agriculteurs consideacutereacutes individuellement

Gestion des activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte et reacuteduction des pertes

Les projets de deacuteveloppement des marcheacutes ou de la chaicircne de valeur agricole peuvent eacutegalement ameacuteliorer les activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte avec des effets positifs sur lrsquoeacutetat nutritionnel En effet en ameacuteliorant les techniques de manutention de stockage et de conservation lrsquooptimisation des activiteacutes apregraves reacutecolte entraicircne un lissage de la consommation et augmente la disponibiliteacute tout au long de lrsquoanneacutee drsquoaliments frais et nutritifs Plus particuliegraverement des meacutethodes de conservation preacutecautionneuses permettent de preacuteserver les teneurs en nutriments et de reacuteduire lrsquoutilisation de sucre de sel et drsquoautres ingreacutedients ajouteacutes De plus lrsquoameacutelioration des activiteacutes apregraves reacutecolte augmente la qualiteacute et la quantiteacute des reacutecoltes ce qui se traduit par une augmentation des revenus (Copenhagen Consensus Center 2015)

Creacuteation de la demande pour des aliments cultiveacutes localement et ameacutelioration de leur accegraves

Un programme meneacute aux Eacutetats-Unis dans lrsquoIowa a permis de consideacuterablement augmenter les ventes des productions agricoles locales aux restaurants coopeacuteratives et autres institutions (Ranum amp Wiemerslage 2011) Les producteurs locaux ont ainsi eacuteteacute mis en relation avec des marcheacutes jusqursquoalors inexploiteacutes (ex cantines scolaires) avec une coordination des niveaux de prix et en ciblant avant tout les produits de deuxiegraveme cateacutegorie De plus les producteurs ont beacuteneacuteficieacute de formations et de subventions pour les aider agrave financer des serres agrave diversifier leur production et agrave ameacuteliorer leurs

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eacutequipements de stockage Ce programme associeacute agrave la marque commerciale preacuteexistante ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo (achetez frais achetez local) ciblait les consommateurs par des activiteacutes de sensibilisation et drsquoeacuteducation inteacutegrant des deacutegustations de produits et des rencontres autour du projet de rapprochement des agriculteurs locaux et des eacutetablissements scolaires Ce programme a permis de piloter six projets au sein drsquoeacutetablissements scolaires dans lesquels lrsquoeacuteducation agrave la nutrition a eacuteteacute inteacutegreacutee aux programmes peacutedagogiques dont les enseignants ont reccedilu une formation et ougrave des reacuteseaux de distribution ont eacuteteacute creacuteeacutes pour inteacutegrer des produits locaux dans les menus des cantines scolaires Enfin le programme a ducirc faire du lobbyisme pour obtenir des changements dans la politique de lrsquoEacutetat afin de permettre aux institutions publiques de srsquoapprovisionner localement Conseacutecutivement agrave ce programme les agriculteurs ont constateacute une ameacutelioration qualitative et quantitative de leur production et les achats drsquoaliments locaux par les restaurants les coopeacuteratives alimentaires et les institutions locales ont augmenteacute de plus drsquoun demi-million drsquoUSD

Jardins potagers

Les impacts positifs des interventions en faveur des jardins potagers sur lrsquoeacutetat nutritionnel les revenus et les habitudes alimentaires sont aujourdrsquohui bien documenteacutes (Taren amp Alaofegrave 2013) Mecircme si certaines interventions ciblent prioritairement la production de leacutegumineuses et de tubercules les productions de fruits de leacutegumes drsquoherbes culinaires et de condiments restent les plus courantes (Taren amp Alaofegrave 2013) Par exemple au Neacutepal une intervention meneacutee en faveur des jardins potagers des meacutenages en association avec une campagne de sensibilisation agrave la nutrition a permis drsquoaugmenter les connaissances sur la nutrition des participants ainsi que la diversiteacute de leur reacutegime alimentaire Les participants ont eacutegalement eu davantage tendance agrave donner des aliments compleacutementaires aux nourrissons et agrave correctement conserver leurs aliments (Jones et al 2005)

Un examen de ces interventions agricoles a reacuteveacuteleacute que sur les neuf interventions en faveur des jardins potagers eacutetudieacutees toutes ont eu des effets positifs -modeacutereacutes agrave eacuteleveacutes- sur les reacutegimes alimentaires Sur les trois interventions pour lesquelles des donneacutees anthropomeacutetriques ont eacuteteacute releveacutees toutes ont permis de reacuteduire les problegravemes drsquoinsuffisance pondeacuterale drsquoeacutemaciation et de retard de croissance chez les enfants Les interventions en faveur des jardins potagers soutiennent favorablement la comparaison avec les autres types drsquointerventions examineacutees mais les auteurs font remarquer que la plupart de ces actions en faveur des jardins potagers inteacutegraient un objectif de nutrition explicite et un investissement en capital humain ce qui nrsquoest pas le cas avec la plupart des autres types drsquointerventions Par conseacutequent il est difficile de comparer les interventions en faveur des jardins potagers avec les autres types drsquointerventions et drsquoisoler les raisons qui expliquent leur succegraves Cela montre neacuteanmoins que les interventions inteacutegrant des investissements diversifieacutes dans diffeacuterents types de capital (comme lrsquoeacuteducation nutritionnelle et la prise en compte de lrsquoeacutegaliteacute entre les sexes) reacuteussissent mieux que celles qui ne le font pas (Berti 2004)

Diversiteacute des cultures

Dans un examen des strateacutegies agricoles visant agrave ameacuteliorer la nutrition Carletto et al (2015) se sont pencheacutes sur trois eacutetudes analysant les liens entre la diversiteacute des cultures et la nutrition Au Neacutepal des donneacutees probantes issues drsquoun programme de nutrition multisectoriel reacutevegravelent que la diversiteacute du reacutegime alimentaire des megraveres et des enfants ainsi que le rapport poidsacircge des enfants sont eacutetroitement lieacutes agrave la diversiteacute de la production14 au niveau du meacutenage (Malapit et al 2013) Il est inteacuteressant de remarquer que cette eacutetude a deacutetermineacute que lrsquoautonomisation des femmes limite les effets neacutegatifs drsquoune production peu diversifieacutee sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des megraveres et des enfants et sur le rapport tailleacircge des enfants Agrave partir de donneacutees de panels une analyse eacuteconomeacutetrique a estimeacute qursquoau Nigeacuteria une augmentation de 10 de la diversiteacute des varieacuteteacutes cultiveacutees entraicircne une augmentation de 24 de la diversiteacute des reacutegimes alimentaires (Dillon et al 2014) En Zambie la diversiteacute de la production (mesureacutee par le nombre total de cultures diffeacuterentes et de groupes alimentaires produits) ainsi que les activiteacutes ciblant les meacutenages

14 En utilisant un indice de la diversiteacute de la production fondeacute sur neuf items alimentaires Groupes drsquoaliments inclus feacuteculents haricots leacutegumineuses et noix leacutegumes-feuilles vert fonceacute tubercules leacutegumes et fruits riches en vitamine A autres fruits et leacutegumes lait et produits laitiers œufs poisson et viande

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pratiquant une agriculture de subsistance (ex eacutelevage de beacutetail production de fruits et de leacutegumes cultures de plein champ) ont eacuteteacute positivement associeacutees au rapport taillepoids des enfants et inversement associeacutees aux retards de croissance des enfants de plus de 24 mois (Kumar et al 2015) Cela signifie que la diversiteacute de la production au niveau des meacutenages peut avoir des effets positifs sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires et sur les reacutesultats anthropomeacutetriques pour les enfants et les megraveres

Eacutelevage de beacutetail

Les interventions au niveau des meacutenages ciblant lrsquoeacutelevage de beacutetail et lrsquoaquaculture se sont majoritairement focaliseacutees sur la geacuteneacuteration de revenus plutocirct que sur la consommation Mecircme srsquoil y a peu drsquoeacuteleacutements probants disponibles quant agrave lrsquoimpact de ce type drsquoinvestissements sur la nutrition et les reacutegimes alimentaires les aliments drsquoorigine animale sont denses sur le plan nutritionnel et certaines donneacutees montrent des impacts positifs sur les reacutesultats nutritionnels Lrsquoexamen de huit eacutetudes analysant les liens entre la production agricole (production de cultures et eacutelevage de beacutetail) la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des meacutenages et les reacutesultats nutritionnels chez lrsquoenfant conclut que lrsquoeacutelevage de beacutetail est associeacute agrave des reacutesultats positifs en termes de nutrition (Carletto et al 2015)

Produits laitiers volaille et produits de lrsquoaquaculture

Plusieurs eacutetudes ont montreacute que les interventions ciblant la production laitiegravere peuvent augmenter la consommation de produits laitiers et lrsquoapport geacuteneacuteral en nutriments et reacuteduire la preacutevalence des problegravemes de retard de croissance drsquoeacutemaciation et drsquoinsuffisance pondeacuterale (Taren amp Alaofegrave 2013) Le projet baptiseacute ldquoMilk Mattersrdquo (le lait crsquoest important)(reacutefeacuterence) a compareacute deux groupes de participants agrave un groupe teacutemoin Dans le premier groupe les participants ont reccedilu des animaux laitiers (une vache ou quatre chegravevres) et du fourrage Lrsquoautre groupe a eacutegalement eu du fourrage et des animaux laitiers mais ces derniers ont eacuteteacute preacutealablement vaccineacutes et vermifugeacutes Ces interventions ont eacuteteacute reacutealiseacutees dans la reacutegion somali drsquoEacutethiopie ougrave entre 20 et 50 des besoins eacutenergeacutetiques des eacuteleveurs pastoraux proviennent de la consommation de produits laitiers et de produits drsquoorigine animale Dans cette reacutegion les seacutecheresses annuelles aggravent la malnutrition agrave cause notamment drsquoune reacuteduction de la production laitiegravere pendant la saison segraveche La comparaison avec le groupe teacutemoin a reacuteveacuteleacute que les interventions Milk Matters ont permis drsquoaugmenter la consommation de produits laitiers et de stabiliser lrsquoeacutetat nutritionnel des enfants des eacuteleveurs pastoraux en peacuteriode de soudure Par ailleurs il a eacuteteacute estimeacute que ces interventions ont eacuteteacute extrecircmement rentables leur coucirct eacutevalueacute repreacutesente entre 45 et 75 du coucirct des programmes drsquoalimentation theacuterapeutique meneacutes dans le cadre de la prise en charge communautaire de la malnutrition aigueuml Enfin les femmes ont pu deacutegager plus de temps libre ce qui peut avoir des effets positifs sur les pratiques drsquoalimentation des enfants (Sadler et al 2012)

Reacutegimes fonciers

Drsquoapregraves lrsquoexamen de vingt eacutetudes (Lawry et al 2014) les interventions visant agrave formaliser les droits fonciers (comme lrsquoacquisition en libre proprieacuteteacute lrsquoenregistrement des droits par redistribution des terres et la reacutegularisation officielle des droits fonciers coutumiers) sont associeacutes agrave des gains en termes de productiviteacute et de bien-ecirctre social La reconnaissance de jure des droits fonciers permet drsquoaugmenter la valeur moneacutetaire de la productiviteacute des terres de 40 en moyenne mecircme si lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des donneacutees limite la capaciteacute agrave tirer des conclusions formelles Le bien-ecirctre social des beacuteneacuteficiaires (mesureacute par leur consommation ou leurs revenus) a augmenteacute de 15 pour cent en moyenne Les auteurs font eacutegalement remarquer que la qualiteacute des donneacutees disponibles ne permet pas drsquoavoir une assise suffisamment solide pour geacuteneacuteraliser ces reacutesultats et que les mesures qualitatives ne tiennent pas compte des conseacutequences sociales des politiques fonciegraveres telles que le deacuteplacement ou lrsquoeacutegaliteacute hommes-femmes Les beacuteneacutefices ont eacuteteacute largement plus importants en Asie et en Ameacuterique latine qursquoen Afrique et ont eacuteteacute variables en fonction du niveau de revenu les effets moindres constateacutes en Afrique subsaharienne peuvent srsquoexpliquer par un reacutegime foncier coutumier deacutejagrave largement eacutetabli et eacutetendu Mecircme srsquoil semble que la reconnaissance des droits fonciers contribue au bien-ecirctre social ces effets sont extrecircmement variables et speacutecifiques au contexte (Lawry et al 2014)

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Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire conditionnel (TMC)

Les donneacutees disponibles en la matiegravere suggegraverent que les programmes de TMC ont des impacts significatifs sur lrsquoanthropomeacutetrie des enfants et certaines eacutetudes montrent des effets chez les plus jeunes enfants qui beacuteneacuteficient plus longtemps de la protection sociale (Ruel et Alderman 2013) En outre ces programmes ont des effets positifs sur drsquoautres facteurs qui se reacutepercutent sur lrsquoeacutetat nutritionnel notamment lrsquoaugmentation des deacutepenses des meacutenages la seacutecuriteacute alimentaire et lrsquoameacutelioration des reacutegimes alimentaires (Leroy et al 2009) La protection sociale a joueacute un rocircle important pour reacuteduire la deacutenutrition en Colombie le seul pays actuellement en passe drsquoatteindre les quatre objectifs de lrsquoAssembleacutee mondiale de la Santeacute (IFPRI 2014a) De plus le fait de rendre la protection sociale plus sensible aux enjeux de nutrition est une strateacutegie prometteuse eacutetant donneacute que les deacutepenses publiques engageacutees dans la protection sociale progressent dans le monde entier (IFPRI 2014a)

Partenariats public-priveacute

Dans nrsquoimporte quel pays consideacutereacute la consommation alimentaire est deacutetermineacutee par les secteurs de la production de la transformation alimentaire de la distribution de gros et de la distribution de deacutetail Par conseacutequent le secteur priveacute a un eacutenorme impact sur les habitudes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels De plus drsquoautres secteurs comme la teacuteleacutephonie mobile les meacutedias et le secteur de la santeacute influent sur la consommation et les preacutefeacuterences des consommateurs Les partenariats public-priveacute (PPP) pourraient aider agrave mettre en relation les agriculteurs avec les chaicircnes drsquoapprovisionnement gracircce agrave des investissements dans des biens publics et dans des politiques facilitant le deacuteveloppement du commerce et des marcheacutes ainsi que dans lrsquoeacuteducation et la formation pour deacutevelopper la capaciteacute technique des agriculteurs et les aider agrave respecter les normes de tri drsquoemballage et de culture (Narrod et al 2008)

De plus le secteur public peut inciter le secteur priveacute agrave adopter des politiques favorables aux enjeux de nutrition Il peut le faire gracircce agrave des reacuteglementations directes des engagements volontaires ou par le biais de PPP dans lesquels les deux secteurs exploitent mutuellement leurs ressources et creacuteent de la valeur partageacutee Les PPP pourraient permettre au secteur public drsquointensifier ses interventions et de tirer au mieux parti de ses investissements gracircce agrave la capaciteacute eacutetablie drsquoexeacutecution et de deacuteveloppement du secteur priveacute De son cocircteacute le secteur priveacute pourrait beacuteneacuteficier drsquoun partage des risques et de la creacuteation drsquoune valeur partageacutee gracircce agrave lrsquoameacutelioration de sa perception par le public Les donneacutees disponibles sur les PPP axeacutes sur la nutrition sont rares et il nrsquoa pas encore eacuteteacute deacutetermineacute si les PPP sont plus efficaces que drsquoautres types drsquoengagements avec le secteur priveacute (Hoddinott et al 2015)

Investissements infrastructurels et nutrition

Irrigation

Alors que lrsquoimpact de lrsquoirrigation sur la reacuteduction de la pauvreteacute est bien documenteacute les effets de lrsquoameacutelioration des techniques drsquoirrigation sur la nutrition ne le sont pas (Hussain amp Hanjra 2004) Neacuteanmoins certaines donneacutees indiquent que lrsquoirrigation peut aider agrave reacuteduire la malnutrition chronique et saisonniegravere par lrsquoaccroissement de la consommation drsquoaliments de base et drsquoaliments drsquoorigine animale conseacutecutivement agrave une augmentation des revenus et agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute de lrsquoeacutelevage (Taren amp Alaofegrave 2013) De plus en permettant de cultiver pendant toute lrsquoanneacutee des

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varieacuteteacutes agrave forte valeur lrsquoirrigation peut ameacuteliorer la consommation de certains aliments Au Beacutenin des systegravemes drsquoirrigation au goutte-agrave-goutte alimenteacutes par lrsquoeacutenergie solaire ont permis drsquoaugmenter la consommation de fruits et leacutegumes jusqursquoagrave atteindre les apports journaliers recommandeacutes et les revenus tireacutes de la production veacutegeacutetale ont permis aux agriculteurs drsquoacheter des aliments de base des leacutegumes secs et des sources de proteacuteines pendant la saison segraveche Selon une enquecircte les beacuteneacuteficiaires de ce projet drsquoirrigation eacutetaient 17 pour cent moins susceptibles de se deacutefinir comme eacutetant en situation drsquoinseacutecuriteacute alimentaire (Burney et al 2010)

Au Ghana une technologie agrave bas coucirct drsquoirrigation par les nappes phreacuteatiques peu profondes a permis drsquoameacuteliorer la rentabiliteacute et de creacuteer des emplois pendant la saison segraveche Toutefois la diversiteacute des apports alimentaires nrsquoa pas progresseacute pour les agriculteurs utilisant les techniques drsquoirrigation et elle a mecircme reculeacute pour les agriculteurs deacutetenant un type speacutecifique de puits peu profond Les auteurs pensent que cela peut ecirctre ducirc agrave lrsquoimpact deacutefavorable sur le plan nutritionnel de la monoculture que lrsquoirrigation a favoriseacutee dans certains cas (Namara et al 2011) Crsquoest pourquoi il est essentiel de tenir compte des impacts neacutegatifs potentiels des programmes drsquoirrigation tels que la deacutependance accrue agrave la monoculture et les maladies veacutehiculeacutees par lrsquoeau De plus amples recherches sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les technologies drsquoirrigation peuvent entraicircner des reacutesultats positifs sur le plan de la nutrition et comment les risques peuvent ecirctre reacuteduits notamment le risque que de lrsquoeau contamineacutee affecte la santeacute des populations via les reacuteseaux drsquoirrigation (Taren amp Alaofegrave 2013) Les effets de lrsquoirrigation varient consideacuterablement en fonction de plusieurs facteurs notamment les contextes eacutecologique et eacutepideacutemiologique de la reacutegion consideacutereacutee (Taren amp Alaofegrave 2013)

Il est essentiel de noter que les infrastructures drsquoirrigation neacutecessitent geacuteneacuteralement drsquoorganiser des services de vulgarisation et un soutien technique pour assurer la durabiliteacute de la technologie drsquoirrigation Les investissements devraient ecirctre reacutealiseacutes en fonction des ressources et des profils eacutecologiques reacutegionaux Mais lagrave ougrave les marcheacutes sont relativement peu deacuteveloppeacutes et ougrave les nappes souterraines sont facilement accessibles des technologies moins exigeantes en ressources pourraient ecirctre appliqueacutees (comme les puits peu profonds eacutevoqueacutes ci-dessus dans le cas du Ghana) Le passage agrave des technologies drsquoirrigation plus avanceacutees peut neacutecessiter une capaciteacute de fabrication reacutegionale des liens avec les marcheacutes et des intrants financiers Dans les deux cas les gouvernements peuvent srsquoassocier avec des reacutealisateurs de projets notamment le secteur priveacute et les ONG pour encourager une large adoption des technologies drsquoirrigation

Reacuteseaux routiers eacutelectriciteacute et ameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau

Des preuves limiteacutees suggegraverent que les investissements dans les reacuteseaux routiers geacutenegraverent des impacts positifs sur la productiviteacute agricole lrsquoaugmentation du PIB dans les zones rurales et la reacuteduction de la pauvreteacute (Knox et al 2013) Les investissements dans les reacuteseaux eacutelectriques ont de plus larges impacts lagrave ougrave les systegravemes agricoles sont plus modernes et ougrave les besoins en eacutelectriciteacute sont plus grands Enfin lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau peut avoir des effets positifs sur le deacuteveloppement des enfants de moins de cinq ans mecircme si les eacutetudes actuellement disponibles sont de faible qualiteacute (Dangour et al 2013)

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Communications

Les investissements visant agrave augmenter la disponibiliteacute des informations et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes peuvent ameacuteliorer le bien-ecirctre social Internet et les technologies mobiles permettent de communiquer rapidement les informations lieacutees agrave lrsquoagriculture et agrave la nutrition dans les populations rurales toutefois de forts taux drsquoanalphabeacutetisme des infrastructures inadapteacutees et le coucirct des services drsquoinformation constituent un frein pour le deacuteveloppement des

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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systegravemes drsquoinformation dans les zones rurales Les technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) peuvent promouvoir la nutrition de faccedilon directe gracircce aux campagnes de marketing social et de faccedilon indirecte en favorisant la productiviteacute des petits exploitants agricoles En Tanzanie par exemple des centres de teacuteleacutecommunications ont permis aux petits exploitants agricoles drsquoacceacuteder agrave des informations sur les creacutedits sur les marcheacutes et aux preacutevisions meacuteteacuteorologiques (Mtega amp Ronald 2013)

Behrman et al (2012) ont constateacute des rapports BeacuteneacuteficiesCoucircts positifs lieacutes agrave lrsquoameacutelioration des informations sur les marcheacutes gracircce agrave la technologie SMS dans deux pays drsquoAsie du Sud et quatre pays drsquoAfrique Des investissements dans des programmes drsquoalphabeacutetisation avec des partenariats avec le secteur priveacute destineacutes agrave reacuteduire les coucircts et des services lieacutes agrave lrsquoappropriation des informations pourraient favoriser lrsquoexpansion des TIC dans les zones rurales Des informations sur la nutrition devraient eacutegalement ecirctre communiqueacutees

Biofortification

La biofortification peut constituer un investissement extrecircmement rentable apregraves la mise de fonds initiale pour concevoir les varieacuteteacutes biofortifieacutees mener des essais dans le pays et creacuteer la demande et les marcheacutes locaux la suppleacutementation nutritionnelle par biofortification peut devenir auto-suffisante avec peu de coucircts reacutecurrents (Meenakshi 2008) Lrsquoeacutelargissement des chaicircnes de valeur pour inteacutegrer des aliments biofortifieacutes et enrichis est une strateacutegie prometteuse pour lrsquoameacutelioration de lrsquoapport en micronutriments et de lrsquoeacutetat nutritionnel geacuteneacuteral des consommateurs Les campagnes de commercialisation associeacutees agrave une sensibilisation agrave la nutrition ameacuteliorent lrsquoacceptation par les consommateurs et leur propension agrave acheter ce type drsquoaliments (Meenakashi et al 2012)

Les donneacutees disponibles sur lrsquoefficaciteacute de la biofortification pour ameacuteliorer les reacuteserves en micronutriments sont solides et de plus en plus nombreuses Par exemple une eacutetude bien connue (Low et al 2007) a eacutevalueacute un programme meneacute sur deux ans au Mozambique qui a cibleacute 741 meacutenages agricoles Avec ce programme les meacutenages ont eu accegraves agrave des pieds de patates douces agrave chair orange (OFSP) (varieacuteteacute seacutelectionneacutee de maniegravere agrave avoir une haute teneur en becirctacarotegravene) et agrave des services de vulgarisation Les services de vulgarisation couvraient plusieurs thegravemes depuis des informations sur la nutrition jusqursquoaux meacutethodes de production et de commercialisation Une augmentation de lrsquoapport en vitamine A a eacuteteacute constateacutee chez les enfants des meacutenages beacuteneacuteficiaires ainsi qursquoune augmentation nette des concentrations seacuteriques moyennes en reacutetinol et la preacutevalence des faibles concentrations seacuteriques en reacutetinol est passeacutee de 60 pour cent agrave 38 pour cent Aucun changement nrsquoa eacuteteacute observeacute dans les meacutenages teacutemoins alors que tous les enfants de la communauteacute avaient eu accegraves agrave des suppleacutements en vitamine A Les auteurs font remarquer que leurs reacutesultats mettent en eacutevidence la neacutecessiteacute de mener des interventions multiples inteacutegrant notamment la suppleacutementation nutritionnelle ainsi que des approches axeacutees sur les aliments (Low et al 2007) Des donneacutees plus reacutecentes tireacutees drsquoessais controcircleacutes randomiseacutes meneacutes agrave plus large eacutechelle ont eacutegalement reacuteveacuteleacute des effets positifs de lrsquointroduction des OFSP aupregraves de 12 000 et 10 000 meacutenages au Mozambique et en Ouganda respectivement (Hotz et al 2011 Hotz et al 2012)

Outre les OFSP drsquoautres varieacuteteacutes peuvent ecirctre biofortifieacutees comme par exemple le bleacute biofortifieacute en zinc le riz enrichi en fer ou le maiumls enrichi en proteacuteines Pour toutes ces espegraveces un potentiel drsquoameacutelioration des reacuteserves du micronutriment ou macroeacuteleacutement cibleacute a eacuteteacute deacutemontreacute Les donneacutees prouvant lrsquoefficaciteacute nutritionnelle de la biofortification sont solides mais des recherches plus approfondies sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les cultures biofortifieacutees affectent les rendements et les profits des agriculteurs et comment creacuteer des marcheacutes locaux et de la demande dans divers contextes climatiques et socio-eacuteconomiques Des donneacutees disponibles sur des reacutegions rurales du Ghana suggegraverent que les consommateurs acceptent de payer un prix plus eacuteleveacute pour les produits biofortifieacutees agrave condition de recevoir des informations sur leurs beacuteneacutefices nutritionnels (Banerji et al 2013)

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Liste des abreacuteviations

ATNI Access to Nutrition Index

CdA CIN2 Cadre drsquoAction de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

CIMSANS Center for Integrated Modeling of Sustainable Agriculture amp Nutrition Security

CIN2 Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

eacuteqCO2 Eacutequivalent dioxyde de carbone

FAO Organisation des Nations Unies pour lrsquoalimentation et lrsquoagriculture

GNR Rapport sur la nutrition mondiale

IDF Feacutedeacuteration internationale du diabegravete

IED Investissement eacutetranger direct

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

IOM Institute of Medicine

MCC Millennial Challenge Corporation

MNT Maladies non transmissibles

OFSP Patate douce agrave chair orange (Orange Flesh Sweet Potato)

OMS Organisation mondiale de la Santeacute

ONG Organisation non gouvernementale

PIB Produit inteacuterieur brut

PPP Partenariat public-priveacute

RampD Recherche et deacuteveloppement

TIC Technologies de lrsquoinformation et de la communication

TMC Programmes de transfert moneacutetaire conditionnel

UNICEF Fonds international de secours agrave lrsquoenfance des Nations unies

Creacutedits photos

Couverture FAOSwiatoslaw Wojtkowiak

Page 3 FAOThomas Moth Poulsen

Page 7 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 13 World Bank

Page 14 Wikicommons

Page 15 FAOJess Fanzo

Page 15 FAOIsaac Kasamani

Page 17 Fotolia

Page 18 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 20 Fotolia

Page 23 FAOValerio Crespi

Page 25 FAORachel Nugent

Page 26 FAOSebastiaacuten Villar

Page 35 FAOOscar Castellanos

Secreacutetariat de lrsquoUNSCNE-mail scnfaoorg bull Internet wwwunscnorg bull co FAO bull Viale delle Terme di Caracalla bull 00153 Rome Italie

FR

Vision de lrsquoUNSCN Un monde libeacutereacute de la faim et de toutes les formes de malnutrition est reacutealisable dans cette geacuteneacuteration

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN

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Avec le soutien de

par deacutecision du Bundestag allemand

Page 18: Investir pour des systèmes alimentaires sains...Investir pour des systèmes alimentaires sains Sommaire Avant-propos3 Messages clés 5 1.Introduction 7 2. Qu’est-ce qu’un système

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3 Investissements visant lrsquoameacutelioration de la nutrition dans diffeacuterents systegravemes alimentaires

Les objectifs des investissements du secteur public sont larges Ils incluent la reacuteduction de la pauvreteacute et de la faim la fourniture de biens publics qui complegravetent les investissements priveacutes et la creacuteation de beacuteneacutefices sociaux et environnementaux (FAO 2012) La nutrition est rarement un objectif premier explicite de lrsquoagriculture mais une attention croissante est accordeacutee agrave lrsquoimpact de lrsquoagriculture et des systegravemes de nutrition sur lrsquoobjectif drsquoameacutelioration de la nutrition notamment avec les investissements dits ldquosensibles agrave la nutritionrdquo Agrave chaque type de systegraveme alimentaire correspondent des opportuniteacutes drsquoinvestissement diffeacuterentes et des contraintes speacutecifiques associeacutees agrave lrsquoobjectif drsquoameacutelioration de la nutrition Les paragraphes suivants traitent des principales caracteacuteristiques des systegravemes alimentaires preacuteceacutedemment deacutefinis ainsi que des opportuniteacutes et contraintes correspondantes dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition Pour simplifier les choses les cinq types de systegravemes alimentaires preacuteceacutedemment deacutefinis seront regroupeacutes en trois cateacutegories IndustrielMixte En transition et EacutemergentRural

31 Systegravemes alimentaires de type industrielmixte (systegravemes 1 et 2)

Les systegravemes alimentaires industriels et mixtes sont caracteacuteriseacutes par des chaicircnes drsquoapprovisionnement et de valeur complexes et geacuteneacuteralement par des niveaux eacuteleveacutes de transformation des aliments13 Les puissants acteurs de la grande distribution et de la transformation des produits peuvent avoir une influence consideacuterable sur la valeur nutritionnelle des aliments produits (Gereffi et al 2009) Les chaicircnes drsquoapprovisionnement complexes peuvent favoriser la disponibiliteacute et lrsquoabordabiliteacute des produits alimentaires gracircce agrave lrsquoaugmentation de la productiviteacute et de lrsquoefficaciteacute de lrsquoapprovisionnement Neacuteanmoins ces avantages peuvent ecirctre contrebalanceacutes par des reacuteductions dans la varieacuteteacute des produits et par un plus grand accegraves aux produits transformeacutes (ex Gereffi et al 2009)

En fait les chaicircnes de valeur et drsquoapprovisionnement complexes et inteacutegreacutees verticalement peuvent finalement priver de choix les consommateurs (Banque mondiale 2008) La production des exploitations agricoles est souvent faccedilonneacutee par les besoins et les preacutefeacuterences des industriels de la transformation des grossistes et des transporteurs dont les activiteacutes sont elles-mecircmes faccedilonneacutees par les demandes des fabricants Ces derniers agrave leur tour reacutepondent aux besoins des principaux distributeurs bas coucircts longues dureacutees de conversation et qualiteacute uniforme Agrave aucun stade des chaicircnes drsquoapprovisionnement actuelles la nutrition nrsquoest une preacuteoccupation premiegravere Il est neacutecessaire drsquoameacuteliorer le secteur de la distribution de deacutetail pour maintenir une diversiteacute de points de vente pour les consommateurs Il est eacutegalement neacutecessaire drsquoameacuteliorer lrsquoaccegraves aux produits frais notamment dans les zones urbaines ougrave les effets coupleacutes des activiteacutes de la distribution de gros et des enseignes de la grande distribution limitent les options alimentaires pour les consommateurs les plus pauvres

Des solutions pourraient ecirctre trouveacutees en ne ciblant pas uniquement la production agricole de faccedilon isoleacutee mais en cherchant eacutegalement agrave changer la maniegravere dont les ingreacutedients de base sont substitueacutes transformeacutes distribueacutes et

13 Food systems that have undergone structural transformation have longer supply chains more highly processed foods and less diversity in primary production (see World Bank 2008 Nugent 2011 Reardon et al 2012 Hawkes et al 2012)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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commercialiseacutes (Hawkes 2012) En effet dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte parallegravelement agrave la sensibilisation du consommateur des mesures de reacuteglementation et drsquoincitation destineacutees agrave modeler lrsquooffre pourraient figurer parmi les actions les plus efficientes et efficaces pour ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels

Au sein des chaicircnes de valeur les approches ciblant les activiteacutes des gros acteurs de la transformation et de la distribution de deacutetail pourraient avoir un impact sensible sur les reacutesultats nutritionnels Il pourrait srsquoagir par exemple drsquoinciter les grandes entreprise agrave reformuler leurs produits en utilisant des ingreacutedients plus sains de creacuteer et drsquoappliquer des reacuteglementations imposant drsquoinformer le consommateur (ex lrsquoeacutetiquetage nutritionnel obligatoire peut pousser les industriels agrave reformuler drsquoeux-mecircmes leurs produits [Hawkes 2015]) Pour ameacuteliorer la santeacute nutritionnelle et environnementale des communauteacutes une solution consiste agrave promouvoir lrsquoapprovisionnement local en mettant les producteurs en relation avec les fournisseurs les plus proches comme les restaurateurs les marcheacutes et les institutions publiques

Mecircme si des solutions sont envisageables en aval la production agricole et les politiques qui lrsquoinfluencent restent des eacuteleacutements majeurs agrave consideacuterer pour ameacuteliorer la disponibiliteacute de produits sains dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte Or les programmes de subventionnement de lrsquoagriculture mis en place dans de nombreux systegravemes alimentaires de type industriel et certains systegravemes de type mixte constituent un obstacle majeur agrave la formulation et agrave la commercialisation drsquoaliments plus sains Dans les pays doteacutes de programmes de ce type les politiques alimentaires et agricoles ont eu un effet deacuteleacutetegravere agrave long terme lrsquoaide srsquoest concentreacutee autour de quelques produits (ceacutereacuteales produits laitiers beacutetail sucre) qui inondent aujourdrsquohui les chaicircnes drsquoapprovisionnement alimentaire (Anand et al 2015) Ce subventionnement de produits peu sains nrsquoest pas lrsquoapanage des pays riches Anderson et al (2013) ont montreacute comment les subventions agricoles dans certains pays en deacuteveloppement creacuteent des incitations preacutejudiciables si bien que les politiques des pouvoirs publics vont agrave lrsquoinverse de la creacuteation et du maintien de chaicircnes drsquoapprovisionnement alimentaire saines Mecircme si les subventions pourraient eacutegalement cibler des produits agricoles sains cette pratique est moins reacutepandue et de magnitude beaucoup plus limiteacutee Drsquoimportants efforts politiques et eacuteconomiques sont neacutecessaires pour repenser ces systegravemes de subventionnement agricole deacutesuets et preacutejudiciables et pour deacutefinir une voie vers une plus grande coheacuterence entre lrsquoagriculture et les objectifs de santeacute

Contraintes

bull Chaicircnes drsquoapprovisionnement longues et complexes modeleacutees par la puissante industrie agroalimentaire (ex gros producteurs gros industriels de la transformation alimentaire et gros distributeurs avec ces trois fonctions geacuteneacuteralement inteacutegreacutees verticalement au sein drsquoune mecircme multinationale)

bull Sensibilisation limiteacutee des consommateurs concernant les avantages en termes de santeacute des aliments nutritifs et concernant les vrais coucircts des aliments plus mauvais pour la santeacute

Investissements

bull Prioriteacute agrave donner agrave la qualiteacute et agrave la diversiteacute et non plus agrave un nombre limiteacute de ceacutereacuteales et de produits drsquoorigine animale

bull Fourniture drsquoaliments plus sains dans certains lieux speacutecifiques (ex eacutecoles hocircpitaux) et nouvelles regravegles en la matiegravere

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bull Raccourcissement des chaicircnes drsquoapprovisionnement (c-agrave-d promotion des chaicircnes drsquoapprovisionnement locales)

bull Promotion drsquoun choix plus eacuteclaireacute de la part des consommateurs gracircce agrave lrsquoeacutetiquetage nutritionnel au marketing social et agrave la sensibilisation en matiegravere de nutrition

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

bull Fiscaliteacute alimentaire coheacuterente avec les objectifs de santeacute programmes publics de subventions destineacutes aux tranches de revenus les plus bas pour favoriser la consommation drsquoaliments sains

bull Reformulation volontaire ou obligatoire des produits

32 Systegravemes alimentaires en transition (systegraveme 3)

Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires En transition (systegraveme 3) ont une meilleure productiviteacute agricole que les systegravemes alimentaires de type eacutemergent ou rural (systegravemes 4 et 5) et ils connaissent les mecircmes transformations structurelles que celles qui se sont deacutejagrave opeacutereacutees dans les systegravemes de type industriel ou mixte Agrave mesure qursquoaugmente lrsquourbanisation les produits alimentaires proviennent de plus en plus de chaicircnes drsquoapprovisionnement et chaicircnes de valeur complexes domineacutees par les gros acteurs de la grande distribution et de lrsquoindustrie de transformation alimentaire Mecircme si lrsquoaugmentation de la productiviteacute reste une prioriteacute dans ces pays les gouvernements devraient privileacutegier les investissements qui modegravelent le systegraveme alimentaire en pleine mutation et la maniegravere dont les produits alimentaires sont traiteacutes et transformeacutes aux eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte dans les chaicircnes de valeur

De nouvelles reacuteglementations et des partenariats avec le secteur priveacute peuvent inciter les acteurs eacutemergents de la distribution de deacutetail et de la transformation alimentaire agrave deacutevelopper des chaicircnes de valeur sensibles aux enjeux de nutrition Il srsquoagirait par exemple de creacuteer des mesures incitatives pour la production et la consommation drsquoaliments enrichis et denses sur le plan nutritionnel Pour peacuterenniser sur le long terme des chaicircnes de valeur axeacutees sur la nutrition plusieurs mesures sont possibles consolidation des organisations de producteurs aide aux technologies agrave petite eacutechelle et ameacutelioration des opeacuterations posteacuterieures agrave la reacutecolte par des investissements visant agrave ameacuteliorer le stockage et le transport

Contraintes

bull Chaicircnes drsquoapprovisionnement de plus en plus complexes limiteacutees par des lacunes technologiques aux eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte (ex chaicircnes du froid)

bull Augmentation de lrsquooffre et de la demande de produits transformeacutes

bull Sensibilisation limiteacutee des consommateurs concernant les avantages en termes de santeacute des aliments nutritifs et concernant les vrais coucircts des aliments plus mauvais pour la santeacute

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Investissements

bull Relier les petits exploitants agrave des chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes agrave forte valeur sous lrsquoimpulsion de lrsquoessor des grands centres urbains

bull Inteacutegrer les enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur en ameacuteliorant les opeacuterations posteacuterieures agrave la reacutecolte en appliquant des normes de seacutecuriteacute sanitaire et en incorporant des cultures plus nutritives (y compris des aliments enrichis)

bull Encourager la demande drsquoaliments nutritifs gracircce agrave la diffeacuterentiation des produits des emballages et des eacutetiquetages

bull Fournir des aliments plus sains dans certains lieux speacutecifiques (ex eacutecoles hocircpitaux) et eacutetablir de nouvelles regravegles en la matiegravere

bull Promouvoir un choix plus eacuteclaireacute de la part des consommateurs gracircce agrave lrsquoeacutetiquetage nutritionnel au marketing social et agrave la sensibilisation agrave la nutrition

bull Reacuteglementer normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

bull Lancer des campagnes dirigeacutees par les pouvoirs publics pour inciter agrave la reformulation volontaire des produits

bull Aider les petits exploitants agricoles agrave satisfaire les contraintes de production (ex organisation de producteurs respect des normes de qualiteacute et de seacutecuriteacute sanitaire)

33 Systegravemes alimentaires de type eacutemergent ou rural (systegravemes 4 et 5)

Dans de nombreuses reacutegions des pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type eacutemergent ou rural les marcheacutes peuvent ecirctre peu deacuteveloppeacutes et difficiles agrave atteindre ce qui pousse les meacutenages agrave ecirctre partiellement ou entiegraverement autosuffisants pour leur approvisionnement alimentaire (Muller 2009) Dans ce contexte les meacutenages deacutecident des aliments agrave produire en fonction de leurs besoins de consommation ce qui relie donc directement la production alimentaire aux objectifs nutritionnels des meacutenages Par conseacutequent les investissements ciblant la production des meacutenages peuvent ecirctre plus rentables dans les reacutegions ougrave les chaicircnes alimentaires sont les moins deacuteveloppeacutees

Le chemin entre une production destineacutee agrave sa propre consommation et une meilleure nutrition est illustreacute dans une eacutetude analysant les effets de posseacuteder une vache sur la consommation quotidienne de produits laitiers par les enfants et sur la reacuteduction des retards de croissance en Inde (Hoddinott et al 2013) Agrave ces deux eacutegards les auteurs ont observeacute des effets positifs du fait de posseacuteder une vache mais uniquement pour les meacutenages vivant dans des villages nrsquoayant pas accegraves aux marcheacutes Aucun effet positif nrsquoa eacuteteacute constateacute pour les meacutenages ayant accegraves aux marcheacutes Cela suggegravere que dans les zones beacuteneacuteficiant drsquoun accegraves limiteacute aux marcheacutes les interventions qui augmentent directement lrsquoaccegraves des meacutenages agrave des aliments denses sur le plan nutritionnel constituent des strateacutegies agricoles prometteuses

Dans un exemple comparable eacutegalement en Inde une initiative de production de produits laitiers par de petits exploitants a reacuteussi agrave tirer parti drsquoune approche de la chaicircne de valeur visant agrave ameacuteliorer et consolider les liens commerciaux existants Lrsquoinitiative a fonctionneacute agrave plusieurs niveaux de la chaicircne de valeur au niveau des exploitants agricoles (introduction de technologies ameacuteliorant la productiviteacute et creacuteation de coopeacuteratives) au niveau politique (faccedilonnement de lrsquoenvironnement politique) et au niveau commercial (ameacutelioration des eacutetapes drsquoapprovisionnement de transformation et de commercialisation du lait notamment en reliant les zones rurales et urbaines indiennes gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures) (Cunningham 2009) Lrsquoinitiative srsquoest eacutetendue jusqursquoagrave inteacutegrer 13 millions de membres et gracircce agrave des investissements cibleacutes lrsquoInde est passeacutee drsquoun statut de pays importateur de produits laitiers agrave celui de premier producteur de lait de chegravevre et de bufflonne et de sixiegraveme plus grand producteur de lait de vache agrave lrsquoeacutechelle internationale

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Lorsqursquoil est possible pour les neacutegociants et les distributeurs de deacutetail drsquoatteindre les producteurs les interventions visant agrave ameacuteliorer les liens commerciaux peuvent srsquoaveacuterer plus efficaces compte tenu du manque de ressources Ce type drsquoapproches des chaicircnes de valeur peuvent ecirctre efficaces pour surmonter les contraintes lieacutees agrave lrsquooffre et agrave la demande de produits et aliments nutritifs Les services de vulgarisation agricole qursquoils soient publics ou priveacutes peuvent ecirctre extrecircmement utiles pour construire des liens commerciaux Hawkes et al (2011) proposent un cadre pour lrsquoutilisation de diffeacuterentes approches de la chaicircne de valeur dans des contextes caracteacuteriseacutes par une agriculture de subsistance Ces interventions sont meneacutees tout au long de la chaicircne drsquoapprovisionnement en commenccedilant par une aide cibleacutee aux producteurs pour finir au niveau de la commercialisation de la sensibilisation des consommateurs et de lrsquoeacuteducation agrave la nutrition

Outre des investissements visant agrave accroicirctre la diversiteacute de production des meacutenages et agrave ameacuteliorer les liens commerciaux les pays et reacutegions doteacutes de systegravemes alimentaires de type rural neacutecessitent des investissements publics dans les infrastructures Pregraves de soixante pour cent de la population rurale du Nigeacuteria doit parcourir plus de deux kilomegravetres pour atteindre la premiegravere route praticable en toute saison et 65 pour cent nrsquoa pas accegraves agrave lrsquoeacutelectriciteacute (Banque mondiale 2008) Malgreacute le caractegravere limiteacute des donneacutees visant agrave deacuteterminer si les investissements dans les infrastructures contribuent directement agrave obtenir des reacutesultats positifs en termes de nutrition et de santeacute (Headey 2012) il est possible de dire que les investissements dans les reacuteseaux routiers ruraux peuvent deacuteclencher des synergies positives avec drsquoautres secteurs et avoir des reacutepercussions sur les reacutesultats de santeacute et de nutrition Gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures les exploitants agricoles peuvent acceacuteder agrave drsquoautres marcheacutes et reacuteduire les pertes apregraves la reacutecolte ce qui permet aux populations rurales drsquoobtenir des revenus suppleacutementaires et une meilleure seacutecuriteacute alimentaire Les investissements dans les techniques drsquoirrigation et autres technologies ameacuteliorant la productiviteacute et les investissements dans les infrastructures peuvent eacutegalement entraicircner des beacuteneacutefices nutritionnels consideacuterables partout ougrave la productiviteacute agricole est faible et ougrave les meacutecanismes drsquoirrigation sont deacuteficients ou inexistants

Dans les pays ougrave preacutedomine une agriculture rurale la capaciteacute des gouvernements peut ecirctre insuffisante pour reacutealiser les interventions et les investissements reacutepertorieacutes ci-dessous Certaines de ces mesures peuvent ecirctre plus efficacement mises en œuvre par des approches deacutecentraliseacutees gracircce agrave des organisations non-gouvernementales (Headey 2012) ou agrave des partenariats public-priveacute (PPP) Un grand nombre de nouveaux PPP ont eacuteteacute constitueacutes au cours des derniegraveres anneacutees mais peu drsquoeacutetudes ont eacuteteacute meneacutees pour eacutevaluer leur impact sur les reacutesultats nutritionnels Seule veacuteritable exception le programme HarvestPlus Challenge qui promeut la biofortification des aliments de base et integravegre des objectifs de nutrition explicites (Meenakshi et al 2010 FAO 2012)

Enfin les socieacuteteacutes agroalimentaires transnationales investissent de plus en plus dans des filiales eacutetrangegraveres pour augmenter les ventes dans les pays en deacuteveloppement (Hawkes 2005) Par conseacutequent dans les pays correspondant aux systegravemes 4 et 5 il pourrait aussi ecirctre beacuteneacutefique drsquoencourager les investissements eacutetrangers directs (IED) sensibles agrave la nutrition parallegravelement agrave un encadrement reacuteglementaire de lrsquoindustrie agroalimentaire en matiegravere de santeacute et de seacutecuriteacute sanitaire par les pouvoirs publics

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Contraintes

bull Marcheacutes non deacuteveloppeacutes faibles liens commerciaux lacunes dans la chaicircne drsquoapprovisionnement dysfonctionnements des marcheacutes coucircts de transaction eacuteleveacutes

bull Faible productiviteacute agricole des petits exploitants familiaux souvent engageacutes dans une agriculture de subsistance

bull Accegraves limiteacute par les producteurs aux intrants et aux capitaux

bull Infrastructures souvent rudimentaires

bull Manque de diversiteacute dans la production peu drsquooptions denses sur le plan nutritionnel pour la consommation

Investissements

bull Augmentation des deacutepenses publiques en faveur drsquoune agriculture saine

bull Investissements dans les infrastructures (ex routes entre les exploitations agricoles et les marcheacutes irrigation et meilleur accegraves agrave lrsquoeau)

bull Augmentation de la demande drsquoaliments agrave forte valeur nutritionnelle et de leur accegraves

bull Reacutevision des droits de proprieacuteteacute fonciegravere

bull Interventions agricoles agrave la fois au niveau des producteurs et au niveau des meacutenages

bull Programmes deacutecentraliseacutes publicspriveacutes de vulgarisation agricole sensibles agrave la nutrition portant notamment sur la microfinance la technologie et autres outils et intrants (ex technologie mobile pour srsquoinformer des conditions des marcheacutes outils et technologies permettant drsquoeacuteconomiser du temps et de la main drsquoœuvre lutte contre les ravageurs ameacutelioration des varieacuteteacutes cultiveacutees)

bull Connexion entre les petits exploitants agricoles et les chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes gracircce agrave diverses approches de la chaicircne de valeur

bull Inteacutegration des enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur par lrsquoameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et des normes de seacutecuriteacute sanitaire et par la promotion des aliments nutritifs (y compris des aliments enrichis)

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

Document de consultation

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Application de la typologie des systegravemes alimentaires aux choix drsquoinvestissement

La typologie des systegravemes alimentaires permet de mieux cerner les diffeacuterents besoins et les diffeacuterentes opportuniteacutes drsquoinvestissement des pays qui mettent en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type rural dont la croissance eacuteconomique reste tregraves deacutependante agrave lrsquoagriculture sont confronteacutes agrave un dilemme speacutecifique lorsqursquoils tentent de satisfaire les besoins de consommation actuels de leur population tout en investissant pour le futur afin drsquoameacuteliorer agrave la fois leurs reacutesultats eacuteconomiques et les reacutesultats nutritionnels Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type industriel font face agrave une seacuterie de deacutefis totalement diffeacuterents dont la plupart ont trait agrave lrsquoapprovisionnement de produits frais locaux abordables en deacutepit drsquoune industrie agroalimentaire tregraves efficiente fortement meacutecaniseacutee et verticalement inteacutegreacutee qui privileacutegie les prix bas les longues dureacutees de conservation et une qualiteacute uniforme plutocirct que les enjeux nutritionnels Autant dans les systegravemes de type rural que dans ceux de type industriel un investissement preacutecautionneux dans lrsquoagriculture les systegravemes alimentaires et les institutions peuvent aujourdrsquohui preacuteparer les conditions qui permettront drsquoobtenir des systegravemes alimentaires plus sains demain

Le tableau 3 reacutepertorie plusieurs cateacutegories de politiques drsquoinvestissement dont la capaciteacute agrave ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels est prouveacutee par certaines donneacutees -soit par des investissements orienteacutes vers les producteurs soit par des investissements orienteacutes vers les consommateurs Les exploitants agricoles sont eacutegalement des consommateurs et dans de nombreux cas lrsquoaide agrave la production peut entraicircner une augmentation de la consommation des meacutenages agricoles Par conseacutequent certains investissements reacutepondent aux besoins des deux cocircteacutes du tableau ci-dessous Comme la qualiteacute des donneacutees probantes disponibles est variable et que pour la plupart des politiques drsquoinvestissement eacutevoqueacutees elles ne deacutemontrent pas explicitement un impact direct sur la nutrition lrsquoAnnexe A propose un examen partiel des donneacutees disponibles pour lrsquoutilisation de ces politiques dans lrsquooptique drsquoobtenir des systegravemes alimentaires sains Il convient de souligner que certaines de ces politiques sont particuliegraverement pertinentes dans des systegravemes alimentaires speacutecifiques Par exemple les activiteacutes de recherche et deacuteveloppement (RampD) portant sur la reformulation des produits sont particuliegraverement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type industrielmixte ougrave les consommateurs sont tregraves deacutependants agrave lrsquooffre de produits transformeacutes

Tableau 3 Cateacutegories drsquoinvestissement pour des systegravemes alimentaires sains

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Investissements affectant la nutrition cocircteacute Production Investissements affectant la nutrition cocircteacute Consommation

bull Contrats avec les producteurs coopeacuteratives et autres organisations collectives

bull Commercialisation par le biais des supermarcheacutes

bull Ameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et reacuteduction des pertes

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Infrastructures irrigation routes eacutelectriciteacute approvisionnement en eau

bull Reacuteforme des reacutegimes fonciers

bull Communication

bull Biofortification et enrichissement des aliments

bull Creacuteation de la demande pour des aliments produits localement et ameacutelioration de leur accegraves

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire

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Drsquoapregraves lrsquoanalyse des donneacutees disponibles des eacuteleacutements suffisamment probants montrent que certaines interventions peuvent ameacuteliorer la nutrition la diversiteacute de la production et des aliments et les moyens de subsistance des exploitants agricoles (IFPRI 2014 Berti 2004 Malapit et al 2013 Behrman et al 2012) Cette analyse reacutevegravele eacutegalement que certains objectifs politiques (comme lrsquoaugmentation de lrsquoattention porteacutee agrave la nutrition dans les dispositifs de protection sociale et lrsquoameacutelioration de lrsquoaccegraves agrave des aliments nutritifs au niveau des meacutenages ou au niveau institutionnel) sont beacuteneacutefiques dans tous les contextes quel que soit le type de systegraveme alimentaire Les actions meneacutees pour atteindre ces objectifs ameacuteliorent vraisemblablement de faccedilon directe les choix des consommateurs et lrsquoaccegraves agrave des aliments sains et leur efficaciteacute est solidement attesteacutee (ex les initiatives ldquoOportunidadesrdquo au Mexique et ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo dans lrsquoIowa aux Eacutetats-Unis)

Neacuteanmoins la typologie des systegravemes alimentaires reacutevegravele eacutegalement que les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements reacutepondent agrave des besoins distincts en termes de nutrition si bien que les prioriteacutes agrave recommander varient en fonction des pays Il nrsquoest certainement pas surprenant que parmi les investissements les plus cruellement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent (systegravemes alimentaires 4 et 5) figurent les investissements dans les infrastructures utiliseacutees pour la production et pour les activiteacutes apregraves reacutecolte qui sont coucircteuses et neacutecessitent un effort drsquoinvestissement prolongeacute dans le temps Mais dans ces contextes des investissements moins lourds en faveur des jardins potagers et de lrsquoeacutelevage de beacutetail au niveau des meacutenages sont eacutegalement rentables

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Des changements institutionnels sont neacutecessaires dans tous les types de systegravemes alimentaires mecircme srsquoils ne doivent pas forceacutement prendre la mecircme forme Dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent les organisations non-gouvernementales (ONG) jouent un rocircle deacuteterminant lorsque la capaciteacute des pouvoirs publics est faible Cela implique que les investissements destineacutes agrave consolider et agrave utiliser les ONG pour ameacuteliorer la sensibilisation des meacutenages leur capaciteacute agrave produire des aliments nutritifs et leur accegraves agrave des aliments nutritifs pourraient efficacement ouvrir la voie vers une meilleure nutrition Dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires en transition (systegravemes alimentaires de type 3) des reacuteformes institutionnelles visant agrave renforcer la capaciteacute des organisations de producteurs agrave neacutegocier avec la grande distribution et agrave augmenter la valeur ajouteacutee des produits sont des investissements pertinents Enfin dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte des mesures leacutegislatives et reacuteglementaires pourraient ecirctre neacutecessaires pour permettre aux institutions publiques (cantines scolaires hocircpitaux etc) de srsquoapprovisionner aupregraves drsquoexploitants agricoles locaux ameacuteliorant ainsi la fraicirccheur et la diversiteacute des aliments proposeacutes aux usagers

Lrsquoanalyse proposeacutee ici comporte des limites importantes Premiegraverement -et avant tout- pratiquement aucune donneacutee financiegravere ou eacuteconomique nrsquoest disponible sur la plupart des investissements deacutecrits ci-dessus agrave quelques exceptions pregraves et particuliegraverement concernant les investissements infrastructurels (FAO 2012 Hoddinott et al 2013) Lrsquoabsence drsquoinformations financiegraveres limite consideacuterablement la possibiliteacute de comparer les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements et de deacuteterminer un taux de rentabiliteacute financiegravere indicatif ou mecircme un rapport coucirct-efficaciteacute Il est donc impossible drsquoaffirmer avec certitude que lrsquoune quelconque de ces strateacutegies (pas mecircme celles pour lesquelles il existe des preuves fiables attestant de reacutesultats positifs) constitue un ldquobonrdquo investissement au sens classique de ce terme Il nrsquoy a rien de fondamentalement aberrant agrave cela eacutetant donneacute que les investissements du secteur public nrsquoont geacuteneacuteralement pas agrave deacutemontrer le mecircme type de rentabiliteacute financiegravere qursquoexige le secteur priveacute Neacuteanmoins il serait preacutefeacuterable de pouvoir calculer les taux de rentabiliteacute dans le but de comparer et eacuteventuellement de classer les diffeacuterents investissements envisageables eacutetant donneacute que les ressources publiques disponibles pour investir dans la nutrition sont limiteacutees et que ces mesures font partie des critegraveres preacutevisionnels consideacutereacutes par les banques de deacuteveloppement dans leur deacutecision concernant les precircts attribueacutes au secteur public Par ailleurs comme cela a eacuteteacute le cas avec les investissements expresseacutement axeacutes sur la nutrition eacutetudieacutes dans les seacuteries 2008 et 2013 de The Lancet sur la nutrition maternelle et infantile (Bhutta et al 2008 amp 2013) des eacutevaluations coucircts-beacuteneacutefices approuveacutees par des universitaires pourraient catalyser et harmoniser les investissements des donateurs en creacuteant un consensus sur les investissements agrave privileacutegier

Deuxiegravemement ce document propose une eacutevaluation qualitative des donneacutees de recherche concernant les investissements speacutecifiquement axeacutes sur lrsquoagriculture sur la nutrition et autres types drsquoinvestissements dans une optique drsquoameacutelioration des reacutesultats des systegravemes alimentaires (Annexe A) Cet examen partiel montre que plusieurs approches drsquoinvestissement sont plus pertinentes dans certains types de systegravemes alimentaires que dans drsquoautres Neacuteanmoins cet examen des donneacutees disponibles se fonde sur les reacutesultats drsquoun nombre limiteacute drsquoeacutetudes heacuteteacuterogegravenes reacutealiseacutees dans un nombre limiteacute de contextes

Enfin le fruit de ce travail reacutevegravele une certaine ambiguumliteacute dans la Recommandation 17 du Cadre drsquoaction invitant agrave utiliser des ldquopolitiques drsquoinvestissementrdquo pour accomplir des politiques drsquoalimentation et de nutrition En effet comme cela a eacuteteacute indiqueacute preacuteceacutedemment le terme investissement est geacuteneacuteralement employeacute pour deacutesigner les deacutepenses visant agrave accroicirctre les beacuteneacutefices agrave lrsquoavenir Un grand nombre drsquointerventions et de politiques de ce type ont eacuteteacute eacutevoqueacutees lors de la CIN2 et en drsquoautres occasions par les responsables officiels et les organisations de deacutefense de la santeacute et de la nutrition et elles ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport Neacuteanmoins drsquoautres interventions visant agrave ameacuteliorer les reacutesultats sanitaires et nutritionnels sont deacutesigneacutees de faccedilon plus juste par drsquoautres termes Il srsquoagit des mesures de consommation (inteacutegration drsquoaliments plus sains dans les menus des cantines scolaires) des mesures reacuteglementaires (taxation des boissons et aliments mauvais pour la santeacute) ou des mesures de transferts (utilisation de dispositifs de protection sociale pour encourager les habitudes alimentaires saines) Comme ces interventions offrent des avantages deacutemontreacutes en matiegravere de santeacute et de nutrition elles sont essentielles dans la mise en œuvre du CdA CIN2 Les plus favorables ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport mecircme si elles ne sont pas senseacutees deacutegager un rendement futur

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5 Conclusions et recommandations

Ce rapport analyse les donneacutees actuellement disponibles sur les investissements en faveur de systegravemes alimentaires sains dans la ligneacutee du Cadre drsquoaction de la CIN2 Recommandation 17 Ce rapport emploie une typologie des systegravemes alimentaires extraite du Rapport sur la nutrition mondiale de 2015 qui permet de diffeacuterencier les pays en fonction des caracteacuteristiques de leur systegraveme alimentaire Il en ressort qursquoil existe de consideacuterables diffeacuterences entre les systegravemes alimentaires si bien que les pays doivent proceacuteder agrave des investissements diffeacuterents pour reacutepondre agrave leurs besoins speacutecifiques en termes drsquoalimentation et de nutrition Il apparaicirct eacutegalement que de nombreux types drsquoinvestissements et drsquoinvestisseurs peuvent ecirctre impliqueacutes dans lrsquoobjectif drsquoameacutelioration des reacutesultats sanitaires et nutritionnels des systegravemes alimentaires le secteur public le secteur priveacute et les meacutenages

Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo sont drsquoapregraves cette typologie essentiellement des pays agrave faible revenu La deacutenutrition reste un problegraveme majeur dans ces pays mecircme si certains sont eacutegalement confronteacutes agrave une preacutevalence croissante du surpoids et de lrsquoobeacutesiteacute qui traduisent un changement rapide dans les systegravemes alimentaires et les conditions de nutrition Ces pays peuvent tirer profit drsquoun large eacuteventail drsquoinvestissements notamment ceux ciblant lrsquoameacutelioration des infrastructures et de la productiviteacute agricole mais aussi de strateacutegies visant agrave offrir des choix alimentaires plus diversifieacutes agrave leur population au moyen des chaicircnes de valeur alimentaires ou de la production des meacutenages Nombre de ces investissements ameacutelioreront agrave lrsquoavenir les rentabiliteacutes eacuteconomiques et agricoles Leur coucirct est geacuteneacuteralement tregraves lourd par rapport au niveau de revenu des pays concerneacutes (mais cela est aussi le cas pour certains des investissements neacutecessaires dans les pays plus deacuteveloppeacutes)

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En revanche dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoen transitionrdquo les reacutegimes alimentaires sont deacutejagrave plus varieacutes avec un apport raisonnable de produits frais et de proteacuteines La consommation de produits emballeacutes y augmente et quelques problegravemes de deacutenutrition persistent (retards de croissance essentiellement) Dans ces pays les investissements devraient prioritairement cibler les chaicircnes de valeur pour les aliments secondaires en renforccedilant notamment la technologie de la chaicircne du froid et en reacuteglant drsquoautres problegravemes au niveau des eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte ce qui permettrait drsquoameacuteliorer la productiviteacute geacuteneacuterale du secteur tout en ameacuteliorant lrsquoaccegraves aux aliments sains et la sensibilisation cocircteacute consommateurs Certains de ces investissements peuvent ecirctre coucircteux mais en moyenne ils le sont moins que les investissements infrastructurels si urgemment neacutecessaires dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo Pour reacutesumer les systegravemes alimentaires laquo en transition raquo offrent geacuteneacuteralement une diversiteacute correcte et une bonne disponibiliteacute des aliments mais ils peuvent ameacuteliorer leurs beacuteneacutefices eacuteconomiques et sanitaires en reacutealisant les bons investissements

Pour les systegravemes de type ldquoindustrielrdquo ou ldquomixterdquo les choix drsquoinvestissement devraient avant tout viser une meilleure coheacuterence des politiques publiques avec les objectifs de santeacute et de nutrition en soutenant notamment la production speacutecialiseacutee et de produits frais plutocirct que la culture de quelques varieacuteteacutes de ceacutereacuteales Il y est neacutecessaire drsquoopeacuterer des changements dans les politiques et la gouvernance dans lrsquooptique de favoriser les comportements de consommation sains et de limiter certaines pratiques et dominations industrielles Ces changements sont peu coucircteux en termes financiers mais ils sont politiquement difficiles

Les pays qui souhaitent mettre en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 disposent drsquoune grande varieacuteteacute drsquooptions drsquoinvestissements en faveur de systegravemes alimentaires plus sains Ces options vont depuis les ameacuteliorations agrave grande eacutechelle des infrastructures jusqursquoagrave des soutiens techniques et des aides agrave la commercialisation de plus petite eacutechelle en passant par des mesures drsquoincitation et de sensibilisation des consommateurs Certaines neacutecessitent de lourdes deacutepenses financiegraveres qui seront rentabiliseacutees au bout de plusieurs anneacutees par lrsquoobtention drsquoune agriculture plus productive et plus sensible aux enjeux nutritionnels tandis que drsquoautres nrsquoimpliquent pas reacuteellement de deacutepenses financiegraveres mais uniquement des mesures de reacuteglementation

Il existe encore de profondes lacunes en termes de donneacutees disponibles pour les pays et les investisseurs concernant les options drsquoinvestissement approprieacutees et celles agrave privileacutegier en fonction du type de systegraveme alimentaire et du contexte de nutrition Il faut espeacuterer que les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres coopeacutereront avec les acteurs de la nutrition pour fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees sur les interventions les plus prometteuses eacutevoqueacutees dans ce rapport de maniegravere agrave ce que les pays quel que soit le type de leur systegraveme alimentaire puissent faire des choix eacuteclaireacutes entre les diverses options drsquoinvestissement

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Annexe

Examen des donneacutees disponibles sur la creacuteation de systegravemes alimentaires sains au moyen drsquoinvestissements sensibles agrave la nutrition Interventions agricoles en faveur drsquoune meilleure nutrition

En deacutepit de donneacutees extrecircmement limiteacutees et disparates il semble que les strateacutegies agricoles soient prometteuses pour ameacuteliorer lrsquoeacutetat nutritionnel Encore moins drsquoeacuteleacutements probants sont disponibles sur les strateacutegies ciblant les systegravemes alimentaires dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition en fait il nrsquoexiste aucune litteacuterature sur ce sujet en dehors de celle traitant des politiques agricoles et de quelques politiques axeacutees sur la population et affectant lrsquoindustrie Lrsquoexamen bref et partiel proposeacute dans ce chapitre se concentre sur lrsquoagriculture un thegraveme sur lequel plusieurs contributions cleacutes sont disponibles Certaines des cateacutegories drsquoinvestissement eacutevoqueacutees ci-dessous affectent la nutrition par le biais de la production de la consommation ou par drsquoautres types de canaux

Lrsquoagriculture peut influer sur la nutrition par diffeacuterentes voies dont quatre sont identifieacutees dans la litteacuterature comme constituant des facteurs cleacutes (Ruel amp Alderman 2013) (i) prix des aliments (ii) revenus issus de lrsquoagriculture (iii) consommation de sa propre production due agrave des imperfections du marcheacute et (iv) facteurs lieacutes au sexe Si au niveau des meacutenages lrsquoagriculture a des effets sur la nutrition ces effets sont tregraves vraisemblablement lieacutes agrave un ou plusieurs de ces facteurs Lrsquoexamen de 23 eacutetudes sur cinq types drsquointerventions (biofortification jardins potagers deacuteveloppement de la production laitiegravere pecircche et eacutelevage de beacutetail) reacutevegravele une augmentation de la production et de la consommation par les meacutenages des produits alimentaires cibleacutes par ces interventions Les donneacutees disponibles sont mitigeacutees quant aux effets des interventions agricoles sur drsquoautres aspects notamment sur les apports en micronutriments et lrsquoeacutetat nutritionnel ou sur les revenus Les auteurs attribuent ceci aux insuffisances des eacutetudes en termes de puissance statistique et de collecte des donneacutees plutocirct qursquoagrave un veacuteritable manque drsquoefficaciteacute des programmes (Masset et al 2011)

Un examen anteacuterieur de 30 eacutetudes sur des interventions agricoles (comprenant des interventions en faveur des jardins potagers des interventions en faveur de lrsquoeacutelevage de beacutetail des interventions combineacutees favorisant agrave la fois le jardinage potager et lrsquoeacutelevage et des programmes drsquoirrigation) a reacuteveacuteleacute que la plupart de ces interventions avaient augmenteacute la production alimentaire et que sur ces 30 eacutetudes 19 avaient ameacutelioreacute la nutrition au niveau des meacutenages Sur ces 19 interventions ayant ameacutelioreacute la nutrition 14 avaient investi dans diffeacuterents types de capital (humain financier physique et social) (Berti 2004) Ces deux examens soulignent que le manque de rigueur et lrsquoextrecircme heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des meacutethodes entre les eacutetudes limitent la capaciteacute drsquoanalyse et de geacuteneacuteralisation des reacutesultats (Berti 2004 Masset et al 2011) Cet eacutecueil a eacutegalement eacuteteacute identifieacute dans un autre examen de 27 projets agricoles qui a conclu que les donneacutees probantes attestant drsquoun impact des strateacutegies de production agricole sur lrsquoameacutelioration de la nutrition des femmes et des enfants restaient limiteacutees en grande partie agrave cause des limitations meacutethodologiques des eacutetudes examineacutees par les auteurs (Girard et al 2012)

Document de consultation

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Selon Girard et al (2012) les strateacutegies agricoles ont invariablement et sensiblement ameacutelioreacute les reacutegimes alimentaires et les apports en vitamine A des femmes et des enfants mecircme si cela ne srsquoest pas traduit par des effets positifs sur le statut en vitamine A lrsquoaneacutemie ou la morbiditeacute Plusieurs des eacutetudes qursquoils ont examineacutees ont eu des effets significatifs sur les problegravemes de retard de croissance et drsquoeacutemaciation contrairement agrave ce qui est dit dans le reacutesumeacute des auteurs

Contrats de production et organisations de producteurs

Des contrats de production entre des agriculteurs et le secteur priveacute ont permis aux agriculteurs drsquoacceacuteder aux intrants aux creacutedits et aux services de vulgarisation neacutecessaires (Banque mondiale 2008 Asian Development Bank 2012) En outre gracircce agrave ce type de contrats des petits exploitants agricoles ont pu beacuteneacuteficier de prix et de marcheacutes assureacutes et les entreprises ont partageacute les risques de production et de commercialisation avec les producteurs Neacuteanmoins pour que les petits exploitants puissent tirer profit de lrsquoagriculture contractuelle les conditions preacutealables requises sont nombreuses Ils doivent pouvoir acceacuteder aux routes et aux services drsquoinformation et ils peuvent avoir besoin de se regrouper en organisations eacutetant donneacute que les fournisseurs et les grossistes preacutefegraverent geacuteneacuteralement passer contrat avec des organisations de producteurs qui peuvent contribuer agrave garantir la qualiteacute et la livraison des produits en temps voulu (Taren amp Alaofegrave 2013)

Canaux de la grande distribution

Les pays en deacuteveloppement ont connu un rapide deacuteveloppement des supermarcheacutes suite agrave des transformations du cocircteacute de lrsquooffre et de la demande Les supermarcheacutes peuvent ecirctre deacutetenus par des enseignes locales ou internationales Ils offrent geacuteneacuteralement un large choix drsquoaliments et de produits divers dans un mecircme lieu Par inteacutegration verticale et horizontale (Reardon et al 2012) ils sont souvent deacutetenus par les mecircmes groupes dans lesquels sont concentreacutees les activiteacutes de distribution et drsquoautres fonctions du systegraveme alimentaire Malgreacute les risques inheacuterents agrave ce mode de fonctionnement des eacutetudes ont essentiellement reacuteveacuteleacute des impacts positifs des nouveaux canaux de la grande distribution sur la productiviteacute agricole les prix de vente et les revenus Selon Chege et al (2015) au Kenya les agriculteurs intervenant dans les canaux de la grande distribution ont des revenus plus eacuteleveacutes et produisent plus de fruits et de leacutegumes Les auteurs montrent que ces deux facteurs (revenus et choix de la production veacutegeacutetale) ont eu des effets positifs sur la nutrition les meacutenages agricoles qui approvisionnent les supermarcheacutes consomment pregraves de 15 agrave 20 plus de calories de fer et de zinc et 30 plus de vitamines A Agrave noter neacuteanmoins que la commercialisation favorise la speacutecialisation ce qui reacuteduit la diversiteacute de la production des agriculteurs consideacutereacutes individuellement

Gestion des activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte et reacuteduction des pertes

Les projets de deacuteveloppement des marcheacutes ou de la chaicircne de valeur agricole peuvent eacutegalement ameacuteliorer les activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte avec des effets positifs sur lrsquoeacutetat nutritionnel En effet en ameacuteliorant les techniques de manutention de stockage et de conservation lrsquooptimisation des activiteacutes apregraves reacutecolte entraicircne un lissage de la consommation et augmente la disponibiliteacute tout au long de lrsquoanneacutee drsquoaliments frais et nutritifs Plus particuliegraverement des meacutethodes de conservation preacutecautionneuses permettent de preacuteserver les teneurs en nutriments et de reacuteduire lrsquoutilisation de sucre de sel et drsquoautres ingreacutedients ajouteacutes De plus lrsquoameacutelioration des activiteacutes apregraves reacutecolte augmente la qualiteacute et la quantiteacute des reacutecoltes ce qui se traduit par une augmentation des revenus (Copenhagen Consensus Center 2015)

Creacuteation de la demande pour des aliments cultiveacutes localement et ameacutelioration de leur accegraves

Un programme meneacute aux Eacutetats-Unis dans lrsquoIowa a permis de consideacuterablement augmenter les ventes des productions agricoles locales aux restaurants coopeacuteratives et autres institutions (Ranum amp Wiemerslage 2011) Les producteurs locaux ont ainsi eacuteteacute mis en relation avec des marcheacutes jusqursquoalors inexploiteacutes (ex cantines scolaires) avec une coordination des niveaux de prix et en ciblant avant tout les produits de deuxiegraveme cateacutegorie De plus les producteurs ont beacuteneacuteficieacute de formations et de subventions pour les aider agrave financer des serres agrave diversifier leur production et agrave ameacuteliorer leurs

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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eacutequipements de stockage Ce programme associeacute agrave la marque commerciale preacuteexistante ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo (achetez frais achetez local) ciblait les consommateurs par des activiteacutes de sensibilisation et drsquoeacuteducation inteacutegrant des deacutegustations de produits et des rencontres autour du projet de rapprochement des agriculteurs locaux et des eacutetablissements scolaires Ce programme a permis de piloter six projets au sein drsquoeacutetablissements scolaires dans lesquels lrsquoeacuteducation agrave la nutrition a eacuteteacute inteacutegreacutee aux programmes peacutedagogiques dont les enseignants ont reccedilu une formation et ougrave des reacuteseaux de distribution ont eacuteteacute creacuteeacutes pour inteacutegrer des produits locaux dans les menus des cantines scolaires Enfin le programme a ducirc faire du lobbyisme pour obtenir des changements dans la politique de lrsquoEacutetat afin de permettre aux institutions publiques de srsquoapprovisionner localement Conseacutecutivement agrave ce programme les agriculteurs ont constateacute une ameacutelioration qualitative et quantitative de leur production et les achats drsquoaliments locaux par les restaurants les coopeacuteratives alimentaires et les institutions locales ont augmenteacute de plus drsquoun demi-million drsquoUSD

Jardins potagers

Les impacts positifs des interventions en faveur des jardins potagers sur lrsquoeacutetat nutritionnel les revenus et les habitudes alimentaires sont aujourdrsquohui bien documenteacutes (Taren amp Alaofegrave 2013) Mecircme si certaines interventions ciblent prioritairement la production de leacutegumineuses et de tubercules les productions de fruits de leacutegumes drsquoherbes culinaires et de condiments restent les plus courantes (Taren amp Alaofegrave 2013) Par exemple au Neacutepal une intervention meneacutee en faveur des jardins potagers des meacutenages en association avec une campagne de sensibilisation agrave la nutrition a permis drsquoaugmenter les connaissances sur la nutrition des participants ainsi que la diversiteacute de leur reacutegime alimentaire Les participants ont eacutegalement eu davantage tendance agrave donner des aliments compleacutementaires aux nourrissons et agrave correctement conserver leurs aliments (Jones et al 2005)

Un examen de ces interventions agricoles a reacuteveacuteleacute que sur les neuf interventions en faveur des jardins potagers eacutetudieacutees toutes ont eu des effets positifs -modeacutereacutes agrave eacuteleveacutes- sur les reacutegimes alimentaires Sur les trois interventions pour lesquelles des donneacutees anthropomeacutetriques ont eacuteteacute releveacutees toutes ont permis de reacuteduire les problegravemes drsquoinsuffisance pondeacuterale drsquoeacutemaciation et de retard de croissance chez les enfants Les interventions en faveur des jardins potagers soutiennent favorablement la comparaison avec les autres types drsquointerventions examineacutees mais les auteurs font remarquer que la plupart de ces actions en faveur des jardins potagers inteacutegraient un objectif de nutrition explicite et un investissement en capital humain ce qui nrsquoest pas le cas avec la plupart des autres types drsquointerventions Par conseacutequent il est difficile de comparer les interventions en faveur des jardins potagers avec les autres types drsquointerventions et drsquoisoler les raisons qui expliquent leur succegraves Cela montre neacuteanmoins que les interventions inteacutegrant des investissements diversifieacutes dans diffeacuterents types de capital (comme lrsquoeacuteducation nutritionnelle et la prise en compte de lrsquoeacutegaliteacute entre les sexes) reacuteussissent mieux que celles qui ne le font pas (Berti 2004)

Diversiteacute des cultures

Dans un examen des strateacutegies agricoles visant agrave ameacuteliorer la nutrition Carletto et al (2015) se sont pencheacutes sur trois eacutetudes analysant les liens entre la diversiteacute des cultures et la nutrition Au Neacutepal des donneacutees probantes issues drsquoun programme de nutrition multisectoriel reacutevegravelent que la diversiteacute du reacutegime alimentaire des megraveres et des enfants ainsi que le rapport poidsacircge des enfants sont eacutetroitement lieacutes agrave la diversiteacute de la production14 au niveau du meacutenage (Malapit et al 2013) Il est inteacuteressant de remarquer que cette eacutetude a deacutetermineacute que lrsquoautonomisation des femmes limite les effets neacutegatifs drsquoune production peu diversifieacutee sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des megraveres et des enfants et sur le rapport tailleacircge des enfants Agrave partir de donneacutees de panels une analyse eacuteconomeacutetrique a estimeacute qursquoau Nigeacuteria une augmentation de 10 de la diversiteacute des varieacuteteacutes cultiveacutees entraicircne une augmentation de 24 de la diversiteacute des reacutegimes alimentaires (Dillon et al 2014) En Zambie la diversiteacute de la production (mesureacutee par le nombre total de cultures diffeacuterentes et de groupes alimentaires produits) ainsi que les activiteacutes ciblant les meacutenages

14 En utilisant un indice de la diversiteacute de la production fondeacute sur neuf items alimentaires Groupes drsquoaliments inclus feacuteculents haricots leacutegumineuses et noix leacutegumes-feuilles vert fonceacute tubercules leacutegumes et fruits riches en vitamine A autres fruits et leacutegumes lait et produits laitiers œufs poisson et viande

Document de consultation

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pratiquant une agriculture de subsistance (ex eacutelevage de beacutetail production de fruits et de leacutegumes cultures de plein champ) ont eacuteteacute positivement associeacutees au rapport taillepoids des enfants et inversement associeacutees aux retards de croissance des enfants de plus de 24 mois (Kumar et al 2015) Cela signifie que la diversiteacute de la production au niveau des meacutenages peut avoir des effets positifs sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires et sur les reacutesultats anthropomeacutetriques pour les enfants et les megraveres

Eacutelevage de beacutetail

Les interventions au niveau des meacutenages ciblant lrsquoeacutelevage de beacutetail et lrsquoaquaculture se sont majoritairement focaliseacutees sur la geacuteneacuteration de revenus plutocirct que sur la consommation Mecircme srsquoil y a peu drsquoeacuteleacutements probants disponibles quant agrave lrsquoimpact de ce type drsquoinvestissements sur la nutrition et les reacutegimes alimentaires les aliments drsquoorigine animale sont denses sur le plan nutritionnel et certaines donneacutees montrent des impacts positifs sur les reacutesultats nutritionnels Lrsquoexamen de huit eacutetudes analysant les liens entre la production agricole (production de cultures et eacutelevage de beacutetail) la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des meacutenages et les reacutesultats nutritionnels chez lrsquoenfant conclut que lrsquoeacutelevage de beacutetail est associeacute agrave des reacutesultats positifs en termes de nutrition (Carletto et al 2015)

Produits laitiers volaille et produits de lrsquoaquaculture

Plusieurs eacutetudes ont montreacute que les interventions ciblant la production laitiegravere peuvent augmenter la consommation de produits laitiers et lrsquoapport geacuteneacuteral en nutriments et reacuteduire la preacutevalence des problegravemes de retard de croissance drsquoeacutemaciation et drsquoinsuffisance pondeacuterale (Taren amp Alaofegrave 2013) Le projet baptiseacute ldquoMilk Mattersrdquo (le lait crsquoest important)(reacutefeacuterence) a compareacute deux groupes de participants agrave un groupe teacutemoin Dans le premier groupe les participants ont reccedilu des animaux laitiers (une vache ou quatre chegravevres) et du fourrage Lrsquoautre groupe a eacutegalement eu du fourrage et des animaux laitiers mais ces derniers ont eacuteteacute preacutealablement vaccineacutes et vermifugeacutes Ces interventions ont eacuteteacute reacutealiseacutees dans la reacutegion somali drsquoEacutethiopie ougrave entre 20 et 50 des besoins eacutenergeacutetiques des eacuteleveurs pastoraux proviennent de la consommation de produits laitiers et de produits drsquoorigine animale Dans cette reacutegion les seacutecheresses annuelles aggravent la malnutrition agrave cause notamment drsquoune reacuteduction de la production laitiegravere pendant la saison segraveche La comparaison avec le groupe teacutemoin a reacuteveacuteleacute que les interventions Milk Matters ont permis drsquoaugmenter la consommation de produits laitiers et de stabiliser lrsquoeacutetat nutritionnel des enfants des eacuteleveurs pastoraux en peacuteriode de soudure Par ailleurs il a eacuteteacute estimeacute que ces interventions ont eacuteteacute extrecircmement rentables leur coucirct eacutevalueacute repreacutesente entre 45 et 75 du coucirct des programmes drsquoalimentation theacuterapeutique meneacutes dans le cadre de la prise en charge communautaire de la malnutrition aigueuml Enfin les femmes ont pu deacutegager plus de temps libre ce qui peut avoir des effets positifs sur les pratiques drsquoalimentation des enfants (Sadler et al 2012)

Reacutegimes fonciers

Drsquoapregraves lrsquoexamen de vingt eacutetudes (Lawry et al 2014) les interventions visant agrave formaliser les droits fonciers (comme lrsquoacquisition en libre proprieacuteteacute lrsquoenregistrement des droits par redistribution des terres et la reacutegularisation officielle des droits fonciers coutumiers) sont associeacutes agrave des gains en termes de productiviteacute et de bien-ecirctre social La reconnaissance de jure des droits fonciers permet drsquoaugmenter la valeur moneacutetaire de la productiviteacute des terres de 40 en moyenne mecircme si lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des donneacutees limite la capaciteacute agrave tirer des conclusions formelles Le bien-ecirctre social des beacuteneacuteficiaires (mesureacute par leur consommation ou leurs revenus) a augmenteacute de 15 pour cent en moyenne Les auteurs font eacutegalement remarquer que la qualiteacute des donneacutees disponibles ne permet pas drsquoavoir une assise suffisamment solide pour geacuteneacuteraliser ces reacutesultats et que les mesures qualitatives ne tiennent pas compte des conseacutequences sociales des politiques fonciegraveres telles que le deacuteplacement ou lrsquoeacutegaliteacute hommes-femmes Les beacuteneacutefices ont eacuteteacute largement plus importants en Asie et en Ameacuterique latine qursquoen Afrique et ont eacuteteacute variables en fonction du niveau de revenu les effets moindres constateacutes en Afrique subsaharienne peuvent srsquoexpliquer par un reacutegime foncier coutumier deacutejagrave largement eacutetabli et eacutetendu Mecircme srsquoil semble que la reconnaissance des droits fonciers contribue au bien-ecirctre social ces effets sont extrecircmement variables et speacutecifiques au contexte (Lawry et al 2014)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire conditionnel (TMC)

Les donneacutees disponibles en la matiegravere suggegraverent que les programmes de TMC ont des impacts significatifs sur lrsquoanthropomeacutetrie des enfants et certaines eacutetudes montrent des effets chez les plus jeunes enfants qui beacuteneacuteficient plus longtemps de la protection sociale (Ruel et Alderman 2013) En outre ces programmes ont des effets positifs sur drsquoautres facteurs qui se reacutepercutent sur lrsquoeacutetat nutritionnel notamment lrsquoaugmentation des deacutepenses des meacutenages la seacutecuriteacute alimentaire et lrsquoameacutelioration des reacutegimes alimentaires (Leroy et al 2009) La protection sociale a joueacute un rocircle important pour reacuteduire la deacutenutrition en Colombie le seul pays actuellement en passe drsquoatteindre les quatre objectifs de lrsquoAssembleacutee mondiale de la Santeacute (IFPRI 2014a) De plus le fait de rendre la protection sociale plus sensible aux enjeux de nutrition est une strateacutegie prometteuse eacutetant donneacute que les deacutepenses publiques engageacutees dans la protection sociale progressent dans le monde entier (IFPRI 2014a)

Partenariats public-priveacute

Dans nrsquoimporte quel pays consideacutereacute la consommation alimentaire est deacutetermineacutee par les secteurs de la production de la transformation alimentaire de la distribution de gros et de la distribution de deacutetail Par conseacutequent le secteur priveacute a un eacutenorme impact sur les habitudes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels De plus drsquoautres secteurs comme la teacuteleacutephonie mobile les meacutedias et le secteur de la santeacute influent sur la consommation et les preacutefeacuterences des consommateurs Les partenariats public-priveacute (PPP) pourraient aider agrave mettre en relation les agriculteurs avec les chaicircnes drsquoapprovisionnement gracircce agrave des investissements dans des biens publics et dans des politiques facilitant le deacuteveloppement du commerce et des marcheacutes ainsi que dans lrsquoeacuteducation et la formation pour deacutevelopper la capaciteacute technique des agriculteurs et les aider agrave respecter les normes de tri drsquoemballage et de culture (Narrod et al 2008)

De plus le secteur public peut inciter le secteur priveacute agrave adopter des politiques favorables aux enjeux de nutrition Il peut le faire gracircce agrave des reacuteglementations directes des engagements volontaires ou par le biais de PPP dans lesquels les deux secteurs exploitent mutuellement leurs ressources et creacuteent de la valeur partageacutee Les PPP pourraient permettre au secteur public drsquointensifier ses interventions et de tirer au mieux parti de ses investissements gracircce agrave la capaciteacute eacutetablie drsquoexeacutecution et de deacuteveloppement du secteur priveacute De son cocircteacute le secteur priveacute pourrait beacuteneacuteficier drsquoun partage des risques et de la creacuteation drsquoune valeur partageacutee gracircce agrave lrsquoameacutelioration de sa perception par le public Les donneacutees disponibles sur les PPP axeacutes sur la nutrition sont rares et il nrsquoa pas encore eacuteteacute deacutetermineacute si les PPP sont plus efficaces que drsquoautres types drsquoengagements avec le secteur priveacute (Hoddinott et al 2015)

Investissements infrastructurels et nutrition

Irrigation

Alors que lrsquoimpact de lrsquoirrigation sur la reacuteduction de la pauvreteacute est bien documenteacute les effets de lrsquoameacutelioration des techniques drsquoirrigation sur la nutrition ne le sont pas (Hussain amp Hanjra 2004) Neacuteanmoins certaines donneacutees indiquent que lrsquoirrigation peut aider agrave reacuteduire la malnutrition chronique et saisonniegravere par lrsquoaccroissement de la consommation drsquoaliments de base et drsquoaliments drsquoorigine animale conseacutecutivement agrave une augmentation des revenus et agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute de lrsquoeacutelevage (Taren amp Alaofegrave 2013) De plus en permettant de cultiver pendant toute lrsquoanneacutee des

Document de consultation

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varieacuteteacutes agrave forte valeur lrsquoirrigation peut ameacuteliorer la consommation de certains aliments Au Beacutenin des systegravemes drsquoirrigation au goutte-agrave-goutte alimenteacutes par lrsquoeacutenergie solaire ont permis drsquoaugmenter la consommation de fruits et leacutegumes jusqursquoagrave atteindre les apports journaliers recommandeacutes et les revenus tireacutes de la production veacutegeacutetale ont permis aux agriculteurs drsquoacheter des aliments de base des leacutegumes secs et des sources de proteacuteines pendant la saison segraveche Selon une enquecircte les beacuteneacuteficiaires de ce projet drsquoirrigation eacutetaient 17 pour cent moins susceptibles de se deacutefinir comme eacutetant en situation drsquoinseacutecuriteacute alimentaire (Burney et al 2010)

Au Ghana une technologie agrave bas coucirct drsquoirrigation par les nappes phreacuteatiques peu profondes a permis drsquoameacuteliorer la rentabiliteacute et de creacuteer des emplois pendant la saison segraveche Toutefois la diversiteacute des apports alimentaires nrsquoa pas progresseacute pour les agriculteurs utilisant les techniques drsquoirrigation et elle a mecircme reculeacute pour les agriculteurs deacutetenant un type speacutecifique de puits peu profond Les auteurs pensent que cela peut ecirctre ducirc agrave lrsquoimpact deacutefavorable sur le plan nutritionnel de la monoculture que lrsquoirrigation a favoriseacutee dans certains cas (Namara et al 2011) Crsquoest pourquoi il est essentiel de tenir compte des impacts neacutegatifs potentiels des programmes drsquoirrigation tels que la deacutependance accrue agrave la monoculture et les maladies veacutehiculeacutees par lrsquoeau De plus amples recherches sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les technologies drsquoirrigation peuvent entraicircner des reacutesultats positifs sur le plan de la nutrition et comment les risques peuvent ecirctre reacuteduits notamment le risque que de lrsquoeau contamineacutee affecte la santeacute des populations via les reacuteseaux drsquoirrigation (Taren amp Alaofegrave 2013) Les effets de lrsquoirrigation varient consideacuterablement en fonction de plusieurs facteurs notamment les contextes eacutecologique et eacutepideacutemiologique de la reacutegion consideacutereacutee (Taren amp Alaofegrave 2013)

Il est essentiel de noter que les infrastructures drsquoirrigation neacutecessitent geacuteneacuteralement drsquoorganiser des services de vulgarisation et un soutien technique pour assurer la durabiliteacute de la technologie drsquoirrigation Les investissements devraient ecirctre reacutealiseacutes en fonction des ressources et des profils eacutecologiques reacutegionaux Mais lagrave ougrave les marcheacutes sont relativement peu deacuteveloppeacutes et ougrave les nappes souterraines sont facilement accessibles des technologies moins exigeantes en ressources pourraient ecirctre appliqueacutees (comme les puits peu profonds eacutevoqueacutes ci-dessus dans le cas du Ghana) Le passage agrave des technologies drsquoirrigation plus avanceacutees peut neacutecessiter une capaciteacute de fabrication reacutegionale des liens avec les marcheacutes et des intrants financiers Dans les deux cas les gouvernements peuvent srsquoassocier avec des reacutealisateurs de projets notamment le secteur priveacute et les ONG pour encourager une large adoption des technologies drsquoirrigation

Reacuteseaux routiers eacutelectriciteacute et ameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau

Des preuves limiteacutees suggegraverent que les investissements dans les reacuteseaux routiers geacutenegraverent des impacts positifs sur la productiviteacute agricole lrsquoaugmentation du PIB dans les zones rurales et la reacuteduction de la pauvreteacute (Knox et al 2013) Les investissements dans les reacuteseaux eacutelectriques ont de plus larges impacts lagrave ougrave les systegravemes agricoles sont plus modernes et ougrave les besoins en eacutelectriciteacute sont plus grands Enfin lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau peut avoir des effets positifs sur le deacuteveloppement des enfants de moins de cinq ans mecircme si les eacutetudes actuellement disponibles sont de faible qualiteacute (Dangour et al 2013)

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Communications

Les investissements visant agrave augmenter la disponibiliteacute des informations et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes peuvent ameacuteliorer le bien-ecirctre social Internet et les technologies mobiles permettent de communiquer rapidement les informations lieacutees agrave lrsquoagriculture et agrave la nutrition dans les populations rurales toutefois de forts taux drsquoanalphabeacutetisme des infrastructures inadapteacutees et le coucirct des services drsquoinformation constituent un frein pour le deacuteveloppement des

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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systegravemes drsquoinformation dans les zones rurales Les technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) peuvent promouvoir la nutrition de faccedilon directe gracircce aux campagnes de marketing social et de faccedilon indirecte en favorisant la productiviteacute des petits exploitants agricoles En Tanzanie par exemple des centres de teacuteleacutecommunications ont permis aux petits exploitants agricoles drsquoacceacuteder agrave des informations sur les creacutedits sur les marcheacutes et aux preacutevisions meacuteteacuteorologiques (Mtega amp Ronald 2013)

Behrman et al (2012) ont constateacute des rapports BeacuteneacuteficiesCoucircts positifs lieacutes agrave lrsquoameacutelioration des informations sur les marcheacutes gracircce agrave la technologie SMS dans deux pays drsquoAsie du Sud et quatre pays drsquoAfrique Des investissements dans des programmes drsquoalphabeacutetisation avec des partenariats avec le secteur priveacute destineacutes agrave reacuteduire les coucircts et des services lieacutes agrave lrsquoappropriation des informations pourraient favoriser lrsquoexpansion des TIC dans les zones rurales Des informations sur la nutrition devraient eacutegalement ecirctre communiqueacutees

Biofortification

La biofortification peut constituer un investissement extrecircmement rentable apregraves la mise de fonds initiale pour concevoir les varieacuteteacutes biofortifieacutees mener des essais dans le pays et creacuteer la demande et les marcheacutes locaux la suppleacutementation nutritionnelle par biofortification peut devenir auto-suffisante avec peu de coucircts reacutecurrents (Meenakshi 2008) Lrsquoeacutelargissement des chaicircnes de valeur pour inteacutegrer des aliments biofortifieacutes et enrichis est une strateacutegie prometteuse pour lrsquoameacutelioration de lrsquoapport en micronutriments et de lrsquoeacutetat nutritionnel geacuteneacuteral des consommateurs Les campagnes de commercialisation associeacutees agrave une sensibilisation agrave la nutrition ameacuteliorent lrsquoacceptation par les consommateurs et leur propension agrave acheter ce type drsquoaliments (Meenakashi et al 2012)

Les donneacutees disponibles sur lrsquoefficaciteacute de la biofortification pour ameacuteliorer les reacuteserves en micronutriments sont solides et de plus en plus nombreuses Par exemple une eacutetude bien connue (Low et al 2007) a eacutevalueacute un programme meneacute sur deux ans au Mozambique qui a cibleacute 741 meacutenages agricoles Avec ce programme les meacutenages ont eu accegraves agrave des pieds de patates douces agrave chair orange (OFSP) (varieacuteteacute seacutelectionneacutee de maniegravere agrave avoir une haute teneur en becirctacarotegravene) et agrave des services de vulgarisation Les services de vulgarisation couvraient plusieurs thegravemes depuis des informations sur la nutrition jusqursquoaux meacutethodes de production et de commercialisation Une augmentation de lrsquoapport en vitamine A a eacuteteacute constateacutee chez les enfants des meacutenages beacuteneacuteficiaires ainsi qursquoune augmentation nette des concentrations seacuteriques moyennes en reacutetinol et la preacutevalence des faibles concentrations seacuteriques en reacutetinol est passeacutee de 60 pour cent agrave 38 pour cent Aucun changement nrsquoa eacuteteacute observeacute dans les meacutenages teacutemoins alors que tous les enfants de la communauteacute avaient eu accegraves agrave des suppleacutements en vitamine A Les auteurs font remarquer que leurs reacutesultats mettent en eacutevidence la neacutecessiteacute de mener des interventions multiples inteacutegrant notamment la suppleacutementation nutritionnelle ainsi que des approches axeacutees sur les aliments (Low et al 2007) Des donneacutees plus reacutecentes tireacutees drsquoessais controcircleacutes randomiseacutes meneacutes agrave plus large eacutechelle ont eacutegalement reacuteveacuteleacute des effets positifs de lrsquointroduction des OFSP aupregraves de 12 000 et 10 000 meacutenages au Mozambique et en Ouganda respectivement (Hotz et al 2011 Hotz et al 2012)

Outre les OFSP drsquoautres varieacuteteacutes peuvent ecirctre biofortifieacutees comme par exemple le bleacute biofortifieacute en zinc le riz enrichi en fer ou le maiumls enrichi en proteacuteines Pour toutes ces espegraveces un potentiel drsquoameacutelioration des reacuteserves du micronutriment ou macroeacuteleacutement cibleacute a eacuteteacute deacutemontreacute Les donneacutees prouvant lrsquoefficaciteacute nutritionnelle de la biofortification sont solides mais des recherches plus approfondies sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les cultures biofortifieacutees affectent les rendements et les profits des agriculteurs et comment creacuteer des marcheacutes locaux et de la demande dans divers contextes climatiques et socio-eacuteconomiques Des donneacutees disponibles sur des reacutegions rurales du Ghana suggegraverent que les consommateurs acceptent de payer un prix plus eacuteleveacute pour les produits biofortifieacutees agrave condition de recevoir des informations sur leurs beacuteneacutefices nutritionnels (Banerji et al 2013)

Document de consultation

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Liste des abreacuteviations

ATNI Access to Nutrition Index

CdA CIN2 Cadre drsquoAction de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

CIMSANS Center for Integrated Modeling of Sustainable Agriculture amp Nutrition Security

CIN2 Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

eacuteqCO2 Eacutequivalent dioxyde de carbone

FAO Organisation des Nations Unies pour lrsquoalimentation et lrsquoagriculture

GNR Rapport sur la nutrition mondiale

IDF Feacutedeacuteration internationale du diabegravete

IED Investissement eacutetranger direct

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

IOM Institute of Medicine

MCC Millennial Challenge Corporation

MNT Maladies non transmissibles

OFSP Patate douce agrave chair orange (Orange Flesh Sweet Potato)

OMS Organisation mondiale de la Santeacute

ONG Organisation non gouvernementale

PIB Produit inteacuterieur brut

PPP Partenariat public-priveacute

RampD Recherche et deacuteveloppement

TIC Technologies de lrsquoinformation et de la communication

TMC Programmes de transfert moneacutetaire conditionnel

UNICEF Fonds international de secours agrave lrsquoenfance des Nations unies

Creacutedits photos

Couverture FAOSwiatoslaw Wojtkowiak

Page 3 FAOThomas Moth Poulsen

Page 7 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 13 World Bank

Page 14 Wikicommons

Page 15 FAOJess Fanzo

Page 15 FAOIsaac Kasamani

Page 17 Fotolia

Page 18 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 20 Fotolia

Page 23 FAOValerio Crespi

Page 25 FAORachel Nugent

Page 26 FAOSebastiaacuten Villar

Page 35 FAOOscar Castellanos

Secreacutetariat de lrsquoUNSCNE-mail scnfaoorg bull Internet wwwunscnorg bull co FAO bull Viale delle Terme di Caracalla bull 00153 Rome Italie

FR

Vision de lrsquoUNSCN Un monde libeacutereacute de la faim et de toutes les formes de malnutrition est reacutealisable dans cette geacuteneacuteration

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN

Document de consultation

Avec le soutien de

par deacutecision du Bundestag allemand

Page 19: Investir pour des systèmes alimentaires sains...Investir pour des systèmes alimentaires sains Sommaire Avant-propos3 Messages clés 5 1.Introduction 7 2. Qu’est-ce qu’un système

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

17

commercialiseacutes (Hawkes 2012) En effet dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte parallegravelement agrave la sensibilisation du consommateur des mesures de reacuteglementation et drsquoincitation destineacutees agrave modeler lrsquooffre pourraient figurer parmi les actions les plus efficientes et efficaces pour ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels

Au sein des chaicircnes de valeur les approches ciblant les activiteacutes des gros acteurs de la transformation et de la distribution de deacutetail pourraient avoir un impact sensible sur les reacutesultats nutritionnels Il pourrait srsquoagir par exemple drsquoinciter les grandes entreprise agrave reformuler leurs produits en utilisant des ingreacutedients plus sains de creacuteer et drsquoappliquer des reacuteglementations imposant drsquoinformer le consommateur (ex lrsquoeacutetiquetage nutritionnel obligatoire peut pousser les industriels agrave reformuler drsquoeux-mecircmes leurs produits [Hawkes 2015]) Pour ameacuteliorer la santeacute nutritionnelle et environnementale des communauteacutes une solution consiste agrave promouvoir lrsquoapprovisionnement local en mettant les producteurs en relation avec les fournisseurs les plus proches comme les restaurateurs les marcheacutes et les institutions publiques

Mecircme si des solutions sont envisageables en aval la production agricole et les politiques qui lrsquoinfluencent restent des eacuteleacutements majeurs agrave consideacuterer pour ameacuteliorer la disponibiliteacute de produits sains dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte Or les programmes de subventionnement de lrsquoagriculture mis en place dans de nombreux systegravemes alimentaires de type industriel et certains systegravemes de type mixte constituent un obstacle majeur agrave la formulation et agrave la commercialisation drsquoaliments plus sains Dans les pays doteacutes de programmes de ce type les politiques alimentaires et agricoles ont eu un effet deacuteleacutetegravere agrave long terme lrsquoaide srsquoest concentreacutee autour de quelques produits (ceacutereacuteales produits laitiers beacutetail sucre) qui inondent aujourdrsquohui les chaicircnes drsquoapprovisionnement alimentaire (Anand et al 2015) Ce subventionnement de produits peu sains nrsquoest pas lrsquoapanage des pays riches Anderson et al (2013) ont montreacute comment les subventions agricoles dans certains pays en deacuteveloppement creacuteent des incitations preacutejudiciables si bien que les politiques des pouvoirs publics vont agrave lrsquoinverse de la creacuteation et du maintien de chaicircnes drsquoapprovisionnement alimentaire saines Mecircme si les subventions pourraient eacutegalement cibler des produits agricoles sains cette pratique est moins reacutepandue et de magnitude beaucoup plus limiteacutee Drsquoimportants efforts politiques et eacuteconomiques sont neacutecessaires pour repenser ces systegravemes de subventionnement agricole deacutesuets et preacutejudiciables et pour deacutefinir une voie vers une plus grande coheacuterence entre lrsquoagriculture et les objectifs de santeacute

Contraintes

bull Chaicircnes drsquoapprovisionnement longues et complexes modeleacutees par la puissante industrie agroalimentaire (ex gros producteurs gros industriels de la transformation alimentaire et gros distributeurs avec ces trois fonctions geacuteneacuteralement inteacutegreacutees verticalement au sein drsquoune mecircme multinationale)

bull Sensibilisation limiteacutee des consommateurs concernant les avantages en termes de santeacute des aliments nutritifs et concernant les vrais coucircts des aliments plus mauvais pour la santeacute

Investissements

bull Prioriteacute agrave donner agrave la qualiteacute et agrave la diversiteacute et non plus agrave un nombre limiteacute de ceacutereacuteales et de produits drsquoorigine animale

bull Fourniture drsquoaliments plus sains dans certains lieux speacutecifiques (ex eacutecoles hocircpitaux) et nouvelles regravegles en la matiegravere

Document de consultation

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bull Raccourcissement des chaicircnes drsquoapprovisionnement (c-agrave-d promotion des chaicircnes drsquoapprovisionnement locales)

bull Promotion drsquoun choix plus eacuteclaireacute de la part des consommateurs gracircce agrave lrsquoeacutetiquetage nutritionnel au marketing social et agrave la sensibilisation en matiegravere de nutrition

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

bull Fiscaliteacute alimentaire coheacuterente avec les objectifs de santeacute programmes publics de subventions destineacutes aux tranches de revenus les plus bas pour favoriser la consommation drsquoaliments sains

bull Reformulation volontaire ou obligatoire des produits

32 Systegravemes alimentaires en transition (systegraveme 3)

Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires En transition (systegraveme 3) ont une meilleure productiviteacute agricole que les systegravemes alimentaires de type eacutemergent ou rural (systegravemes 4 et 5) et ils connaissent les mecircmes transformations structurelles que celles qui se sont deacutejagrave opeacutereacutees dans les systegravemes de type industriel ou mixte Agrave mesure qursquoaugmente lrsquourbanisation les produits alimentaires proviennent de plus en plus de chaicircnes drsquoapprovisionnement et chaicircnes de valeur complexes domineacutees par les gros acteurs de la grande distribution et de lrsquoindustrie de transformation alimentaire Mecircme si lrsquoaugmentation de la productiviteacute reste une prioriteacute dans ces pays les gouvernements devraient privileacutegier les investissements qui modegravelent le systegraveme alimentaire en pleine mutation et la maniegravere dont les produits alimentaires sont traiteacutes et transformeacutes aux eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte dans les chaicircnes de valeur

De nouvelles reacuteglementations et des partenariats avec le secteur priveacute peuvent inciter les acteurs eacutemergents de la distribution de deacutetail et de la transformation alimentaire agrave deacutevelopper des chaicircnes de valeur sensibles aux enjeux de nutrition Il srsquoagirait par exemple de creacuteer des mesures incitatives pour la production et la consommation drsquoaliments enrichis et denses sur le plan nutritionnel Pour peacuterenniser sur le long terme des chaicircnes de valeur axeacutees sur la nutrition plusieurs mesures sont possibles consolidation des organisations de producteurs aide aux technologies agrave petite eacutechelle et ameacutelioration des opeacuterations posteacuterieures agrave la reacutecolte par des investissements visant agrave ameacuteliorer le stockage et le transport

Contraintes

bull Chaicircnes drsquoapprovisionnement de plus en plus complexes limiteacutees par des lacunes technologiques aux eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte (ex chaicircnes du froid)

bull Augmentation de lrsquooffre et de la demande de produits transformeacutes

bull Sensibilisation limiteacutee des consommateurs concernant les avantages en termes de santeacute des aliments nutritifs et concernant les vrais coucircts des aliments plus mauvais pour la santeacute

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Investissements

bull Relier les petits exploitants agrave des chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes agrave forte valeur sous lrsquoimpulsion de lrsquoessor des grands centres urbains

bull Inteacutegrer les enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur en ameacuteliorant les opeacuterations posteacuterieures agrave la reacutecolte en appliquant des normes de seacutecuriteacute sanitaire et en incorporant des cultures plus nutritives (y compris des aliments enrichis)

bull Encourager la demande drsquoaliments nutritifs gracircce agrave la diffeacuterentiation des produits des emballages et des eacutetiquetages

bull Fournir des aliments plus sains dans certains lieux speacutecifiques (ex eacutecoles hocircpitaux) et eacutetablir de nouvelles regravegles en la matiegravere

bull Promouvoir un choix plus eacuteclaireacute de la part des consommateurs gracircce agrave lrsquoeacutetiquetage nutritionnel au marketing social et agrave la sensibilisation agrave la nutrition

bull Reacuteglementer normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

bull Lancer des campagnes dirigeacutees par les pouvoirs publics pour inciter agrave la reformulation volontaire des produits

bull Aider les petits exploitants agricoles agrave satisfaire les contraintes de production (ex organisation de producteurs respect des normes de qualiteacute et de seacutecuriteacute sanitaire)

33 Systegravemes alimentaires de type eacutemergent ou rural (systegravemes 4 et 5)

Dans de nombreuses reacutegions des pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type eacutemergent ou rural les marcheacutes peuvent ecirctre peu deacuteveloppeacutes et difficiles agrave atteindre ce qui pousse les meacutenages agrave ecirctre partiellement ou entiegraverement autosuffisants pour leur approvisionnement alimentaire (Muller 2009) Dans ce contexte les meacutenages deacutecident des aliments agrave produire en fonction de leurs besoins de consommation ce qui relie donc directement la production alimentaire aux objectifs nutritionnels des meacutenages Par conseacutequent les investissements ciblant la production des meacutenages peuvent ecirctre plus rentables dans les reacutegions ougrave les chaicircnes alimentaires sont les moins deacuteveloppeacutees

Le chemin entre une production destineacutee agrave sa propre consommation et une meilleure nutrition est illustreacute dans une eacutetude analysant les effets de posseacuteder une vache sur la consommation quotidienne de produits laitiers par les enfants et sur la reacuteduction des retards de croissance en Inde (Hoddinott et al 2013) Agrave ces deux eacutegards les auteurs ont observeacute des effets positifs du fait de posseacuteder une vache mais uniquement pour les meacutenages vivant dans des villages nrsquoayant pas accegraves aux marcheacutes Aucun effet positif nrsquoa eacuteteacute constateacute pour les meacutenages ayant accegraves aux marcheacutes Cela suggegravere que dans les zones beacuteneacuteficiant drsquoun accegraves limiteacute aux marcheacutes les interventions qui augmentent directement lrsquoaccegraves des meacutenages agrave des aliments denses sur le plan nutritionnel constituent des strateacutegies agricoles prometteuses

Dans un exemple comparable eacutegalement en Inde une initiative de production de produits laitiers par de petits exploitants a reacuteussi agrave tirer parti drsquoune approche de la chaicircne de valeur visant agrave ameacuteliorer et consolider les liens commerciaux existants Lrsquoinitiative a fonctionneacute agrave plusieurs niveaux de la chaicircne de valeur au niveau des exploitants agricoles (introduction de technologies ameacuteliorant la productiviteacute et creacuteation de coopeacuteratives) au niveau politique (faccedilonnement de lrsquoenvironnement politique) et au niveau commercial (ameacutelioration des eacutetapes drsquoapprovisionnement de transformation et de commercialisation du lait notamment en reliant les zones rurales et urbaines indiennes gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures) (Cunningham 2009) Lrsquoinitiative srsquoest eacutetendue jusqursquoagrave inteacutegrer 13 millions de membres et gracircce agrave des investissements cibleacutes lrsquoInde est passeacutee drsquoun statut de pays importateur de produits laitiers agrave celui de premier producteur de lait de chegravevre et de bufflonne et de sixiegraveme plus grand producteur de lait de vache agrave lrsquoeacutechelle internationale

Document de consultation

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Lorsqursquoil est possible pour les neacutegociants et les distributeurs de deacutetail drsquoatteindre les producteurs les interventions visant agrave ameacuteliorer les liens commerciaux peuvent srsquoaveacuterer plus efficaces compte tenu du manque de ressources Ce type drsquoapproches des chaicircnes de valeur peuvent ecirctre efficaces pour surmonter les contraintes lieacutees agrave lrsquooffre et agrave la demande de produits et aliments nutritifs Les services de vulgarisation agricole qursquoils soient publics ou priveacutes peuvent ecirctre extrecircmement utiles pour construire des liens commerciaux Hawkes et al (2011) proposent un cadre pour lrsquoutilisation de diffeacuterentes approches de la chaicircne de valeur dans des contextes caracteacuteriseacutes par une agriculture de subsistance Ces interventions sont meneacutees tout au long de la chaicircne drsquoapprovisionnement en commenccedilant par une aide cibleacutee aux producteurs pour finir au niveau de la commercialisation de la sensibilisation des consommateurs et de lrsquoeacuteducation agrave la nutrition

Outre des investissements visant agrave accroicirctre la diversiteacute de production des meacutenages et agrave ameacuteliorer les liens commerciaux les pays et reacutegions doteacutes de systegravemes alimentaires de type rural neacutecessitent des investissements publics dans les infrastructures Pregraves de soixante pour cent de la population rurale du Nigeacuteria doit parcourir plus de deux kilomegravetres pour atteindre la premiegravere route praticable en toute saison et 65 pour cent nrsquoa pas accegraves agrave lrsquoeacutelectriciteacute (Banque mondiale 2008) Malgreacute le caractegravere limiteacute des donneacutees visant agrave deacuteterminer si les investissements dans les infrastructures contribuent directement agrave obtenir des reacutesultats positifs en termes de nutrition et de santeacute (Headey 2012) il est possible de dire que les investissements dans les reacuteseaux routiers ruraux peuvent deacuteclencher des synergies positives avec drsquoautres secteurs et avoir des reacutepercussions sur les reacutesultats de santeacute et de nutrition Gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures les exploitants agricoles peuvent acceacuteder agrave drsquoautres marcheacutes et reacuteduire les pertes apregraves la reacutecolte ce qui permet aux populations rurales drsquoobtenir des revenus suppleacutementaires et une meilleure seacutecuriteacute alimentaire Les investissements dans les techniques drsquoirrigation et autres technologies ameacuteliorant la productiviteacute et les investissements dans les infrastructures peuvent eacutegalement entraicircner des beacuteneacutefices nutritionnels consideacuterables partout ougrave la productiviteacute agricole est faible et ougrave les meacutecanismes drsquoirrigation sont deacuteficients ou inexistants

Dans les pays ougrave preacutedomine une agriculture rurale la capaciteacute des gouvernements peut ecirctre insuffisante pour reacutealiser les interventions et les investissements reacutepertorieacutes ci-dessous Certaines de ces mesures peuvent ecirctre plus efficacement mises en œuvre par des approches deacutecentraliseacutees gracircce agrave des organisations non-gouvernementales (Headey 2012) ou agrave des partenariats public-priveacute (PPP) Un grand nombre de nouveaux PPP ont eacuteteacute constitueacutes au cours des derniegraveres anneacutees mais peu drsquoeacutetudes ont eacuteteacute meneacutees pour eacutevaluer leur impact sur les reacutesultats nutritionnels Seule veacuteritable exception le programme HarvestPlus Challenge qui promeut la biofortification des aliments de base et integravegre des objectifs de nutrition explicites (Meenakshi et al 2010 FAO 2012)

Enfin les socieacuteteacutes agroalimentaires transnationales investissent de plus en plus dans des filiales eacutetrangegraveres pour augmenter les ventes dans les pays en deacuteveloppement (Hawkes 2005) Par conseacutequent dans les pays correspondant aux systegravemes 4 et 5 il pourrait aussi ecirctre beacuteneacutefique drsquoencourager les investissements eacutetrangers directs (IED) sensibles agrave la nutrition parallegravelement agrave un encadrement reacuteglementaire de lrsquoindustrie agroalimentaire en matiegravere de santeacute et de seacutecuriteacute sanitaire par les pouvoirs publics

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Contraintes

bull Marcheacutes non deacuteveloppeacutes faibles liens commerciaux lacunes dans la chaicircne drsquoapprovisionnement dysfonctionnements des marcheacutes coucircts de transaction eacuteleveacutes

bull Faible productiviteacute agricole des petits exploitants familiaux souvent engageacutes dans une agriculture de subsistance

bull Accegraves limiteacute par les producteurs aux intrants et aux capitaux

bull Infrastructures souvent rudimentaires

bull Manque de diversiteacute dans la production peu drsquooptions denses sur le plan nutritionnel pour la consommation

Investissements

bull Augmentation des deacutepenses publiques en faveur drsquoune agriculture saine

bull Investissements dans les infrastructures (ex routes entre les exploitations agricoles et les marcheacutes irrigation et meilleur accegraves agrave lrsquoeau)

bull Augmentation de la demande drsquoaliments agrave forte valeur nutritionnelle et de leur accegraves

bull Reacutevision des droits de proprieacuteteacute fonciegravere

bull Interventions agricoles agrave la fois au niveau des producteurs et au niveau des meacutenages

bull Programmes deacutecentraliseacutes publicspriveacutes de vulgarisation agricole sensibles agrave la nutrition portant notamment sur la microfinance la technologie et autres outils et intrants (ex technologie mobile pour srsquoinformer des conditions des marcheacutes outils et technologies permettant drsquoeacuteconomiser du temps et de la main drsquoœuvre lutte contre les ravageurs ameacutelioration des varieacuteteacutes cultiveacutees)

bull Connexion entre les petits exploitants agricoles et les chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes gracircce agrave diverses approches de la chaicircne de valeur

bull Inteacutegration des enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur par lrsquoameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et des normes de seacutecuriteacute sanitaire et par la promotion des aliments nutritifs (y compris des aliments enrichis)

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

Document de consultation

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Application de la typologie des systegravemes alimentaires aux choix drsquoinvestissement

La typologie des systegravemes alimentaires permet de mieux cerner les diffeacuterents besoins et les diffeacuterentes opportuniteacutes drsquoinvestissement des pays qui mettent en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type rural dont la croissance eacuteconomique reste tregraves deacutependante agrave lrsquoagriculture sont confronteacutes agrave un dilemme speacutecifique lorsqursquoils tentent de satisfaire les besoins de consommation actuels de leur population tout en investissant pour le futur afin drsquoameacuteliorer agrave la fois leurs reacutesultats eacuteconomiques et les reacutesultats nutritionnels Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type industriel font face agrave une seacuterie de deacutefis totalement diffeacuterents dont la plupart ont trait agrave lrsquoapprovisionnement de produits frais locaux abordables en deacutepit drsquoune industrie agroalimentaire tregraves efficiente fortement meacutecaniseacutee et verticalement inteacutegreacutee qui privileacutegie les prix bas les longues dureacutees de conservation et une qualiteacute uniforme plutocirct que les enjeux nutritionnels Autant dans les systegravemes de type rural que dans ceux de type industriel un investissement preacutecautionneux dans lrsquoagriculture les systegravemes alimentaires et les institutions peuvent aujourdrsquohui preacuteparer les conditions qui permettront drsquoobtenir des systegravemes alimentaires plus sains demain

Le tableau 3 reacutepertorie plusieurs cateacutegories de politiques drsquoinvestissement dont la capaciteacute agrave ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels est prouveacutee par certaines donneacutees -soit par des investissements orienteacutes vers les producteurs soit par des investissements orienteacutes vers les consommateurs Les exploitants agricoles sont eacutegalement des consommateurs et dans de nombreux cas lrsquoaide agrave la production peut entraicircner une augmentation de la consommation des meacutenages agricoles Par conseacutequent certains investissements reacutepondent aux besoins des deux cocircteacutes du tableau ci-dessous Comme la qualiteacute des donneacutees probantes disponibles est variable et que pour la plupart des politiques drsquoinvestissement eacutevoqueacutees elles ne deacutemontrent pas explicitement un impact direct sur la nutrition lrsquoAnnexe A propose un examen partiel des donneacutees disponibles pour lrsquoutilisation de ces politiques dans lrsquooptique drsquoobtenir des systegravemes alimentaires sains Il convient de souligner que certaines de ces politiques sont particuliegraverement pertinentes dans des systegravemes alimentaires speacutecifiques Par exemple les activiteacutes de recherche et deacuteveloppement (RampD) portant sur la reformulation des produits sont particuliegraverement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type industrielmixte ougrave les consommateurs sont tregraves deacutependants agrave lrsquooffre de produits transformeacutes

Tableau 3 Cateacutegories drsquoinvestissement pour des systegravemes alimentaires sains

4

Investissements affectant la nutrition cocircteacute Production Investissements affectant la nutrition cocircteacute Consommation

bull Contrats avec les producteurs coopeacuteratives et autres organisations collectives

bull Commercialisation par le biais des supermarcheacutes

bull Ameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et reacuteduction des pertes

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Infrastructures irrigation routes eacutelectriciteacute approvisionnement en eau

bull Reacuteforme des reacutegimes fonciers

bull Communication

bull Biofortification et enrichissement des aliments

bull Creacuteation de la demande pour des aliments produits localement et ameacutelioration de leur accegraves

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Drsquoapregraves lrsquoanalyse des donneacutees disponibles des eacuteleacutements suffisamment probants montrent que certaines interventions peuvent ameacuteliorer la nutrition la diversiteacute de la production et des aliments et les moyens de subsistance des exploitants agricoles (IFPRI 2014 Berti 2004 Malapit et al 2013 Behrman et al 2012) Cette analyse reacutevegravele eacutegalement que certains objectifs politiques (comme lrsquoaugmentation de lrsquoattention porteacutee agrave la nutrition dans les dispositifs de protection sociale et lrsquoameacutelioration de lrsquoaccegraves agrave des aliments nutritifs au niveau des meacutenages ou au niveau institutionnel) sont beacuteneacutefiques dans tous les contextes quel que soit le type de systegraveme alimentaire Les actions meneacutees pour atteindre ces objectifs ameacuteliorent vraisemblablement de faccedilon directe les choix des consommateurs et lrsquoaccegraves agrave des aliments sains et leur efficaciteacute est solidement attesteacutee (ex les initiatives ldquoOportunidadesrdquo au Mexique et ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo dans lrsquoIowa aux Eacutetats-Unis)

Neacuteanmoins la typologie des systegravemes alimentaires reacutevegravele eacutegalement que les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements reacutepondent agrave des besoins distincts en termes de nutrition si bien que les prioriteacutes agrave recommander varient en fonction des pays Il nrsquoest certainement pas surprenant que parmi les investissements les plus cruellement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent (systegravemes alimentaires 4 et 5) figurent les investissements dans les infrastructures utiliseacutees pour la production et pour les activiteacutes apregraves reacutecolte qui sont coucircteuses et neacutecessitent un effort drsquoinvestissement prolongeacute dans le temps Mais dans ces contextes des investissements moins lourds en faveur des jardins potagers et de lrsquoeacutelevage de beacutetail au niveau des meacutenages sont eacutegalement rentables

Document de consultation

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Des changements institutionnels sont neacutecessaires dans tous les types de systegravemes alimentaires mecircme srsquoils ne doivent pas forceacutement prendre la mecircme forme Dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent les organisations non-gouvernementales (ONG) jouent un rocircle deacuteterminant lorsque la capaciteacute des pouvoirs publics est faible Cela implique que les investissements destineacutes agrave consolider et agrave utiliser les ONG pour ameacuteliorer la sensibilisation des meacutenages leur capaciteacute agrave produire des aliments nutritifs et leur accegraves agrave des aliments nutritifs pourraient efficacement ouvrir la voie vers une meilleure nutrition Dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires en transition (systegravemes alimentaires de type 3) des reacuteformes institutionnelles visant agrave renforcer la capaciteacute des organisations de producteurs agrave neacutegocier avec la grande distribution et agrave augmenter la valeur ajouteacutee des produits sont des investissements pertinents Enfin dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte des mesures leacutegislatives et reacuteglementaires pourraient ecirctre neacutecessaires pour permettre aux institutions publiques (cantines scolaires hocircpitaux etc) de srsquoapprovisionner aupregraves drsquoexploitants agricoles locaux ameacuteliorant ainsi la fraicirccheur et la diversiteacute des aliments proposeacutes aux usagers

Lrsquoanalyse proposeacutee ici comporte des limites importantes Premiegraverement -et avant tout- pratiquement aucune donneacutee financiegravere ou eacuteconomique nrsquoest disponible sur la plupart des investissements deacutecrits ci-dessus agrave quelques exceptions pregraves et particuliegraverement concernant les investissements infrastructurels (FAO 2012 Hoddinott et al 2013) Lrsquoabsence drsquoinformations financiegraveres limite consideacuterablement la possibiliteacute de comparer les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements et de deacuteterminer un taux de rentabiliteacute financiegravere indicatif ou mecircme un rapport coucirct-efficaciteacute Il est donc impossible drsquoaffirmer avec certitude que lrsquoune quelconque de ces strateacutegies (pas mecircme celles pour lesquelles il existe des preuves fiables attestant de reacutesultats positifs) constitue un ldquobonrdquo investissement au sens classique de ce terme Il nrsquoy a rien de fondamentalement aberrant agrave cela eacutetant donneacute que les investissements du secteur public nrsquoont geacuteneacuteralement pas agrave deacutemontrer le mecircme type de rentabiliteacute financiegravere qursquoexige le secteur priveacute Neacuteanmoins il serait preacutefeacuterable de pouvoir calculer les taux de rentabiliteacute dans le but de comparer et eacuteventuellement de classer les diffeacuterents investissements envisageables eacutetant donneacute que les ressources publiques disponibles pour investir dans la nutrition sont limiteacutees et que ces mesures font partie des critegraveres preacutevisionnels consideacutereacutes par les banques de deacuteveloppement dans leur deacutecision concernant les precircts attribueacutes au secteur public Par ailleurs comme cela a eacuteteacute le cas avec les investissements expresseacutement axeacutes sur la nutrition eacutetudieacutes dans les seacuteries 2008 et 2013 de The Lancet sur la nutrition maternelle et infantile (Bhutta et al 2008 amp 2013) des eacutevaluations coucircts-beacuteneacutefices approuveacutees par des universitaires pourraient catalyser et harmoniser les investissements des donateurs en creacuteant un consensus sur les investissements agrave privileacutegier

Deuxiegravemement ce document propose une eacutevaluation qualitative des donneacutees de recherche concernant les investissements speacutecifiquement axeacutes sur lrsquoagriculture sur la nutrition et autres types drsquoinvestissements dans une optique drsquoameacutelioration des reacutesultats des systegravemes alimentaires (Annexe A) Cet examen partiel montre que plusieurs approches drsquoinvestissement sont plus pertinentes dans certains types de systegravemes alimentaires que dans drsquoautres Neacuteanmoins cet examen des donneacutees disponibles se fonde sur les reacutesultats drsquoun nombre limiteacute drsquoeacutetudes heacuteteacuterogegravenes reacutealiseacutees dans un nombre limiteacute de contextes

Enfin le fruit de ce travail reacutevegravele une certaine ambiguumliteacute dans la Recommandation 17 du Cadre drsquoaction invitant agrave utiliser des ldquopolitiques drsquoinvestissementrdquo pour accomplir des politiques drsquoalimentation et de nutrition En effet comme cela a eacuteteacute indiqueacute preacuteceacutedemment le terme investissement est geacuteneacuteralement employeacute pour deacutesigner les deacutepenses visant agrave accroicirctre les beacuteneacutefices agrave lrsquoavenir Un grand nombre drsquointerventions et de politiques de ce type ont eacuteteacute eacutevoqueacutees lors de la CIN2 et en drsquoautres occasions par les responsables officiels et les organisations de deacutefense de la santeacute et de la nutrition et elles ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport Neacuteanmoins drsquoautres interventions visant agrave ameacuteliorer les reacutesultats sanitaires et nutritionnels sont deacutesigneacutees de faccedilon plus juste par drsquoautres termes Il srsquoagit des mesures de consommation (inteacutegration drsquoaliments plus sains dans les menus des cantines scolaires) des mesures reacuteglementaires (taxation des boissons et aliments mauvais pour la santeacute) ou des mesures de transferts (utilisation de dispositifs de protection sociale pour encourager les habitudes alimentaires saines) Comme ces interventions offrent des avantages deacutemontreacutes en matiegravere de santeacute et de nutrition elles sont essentielles dans la mise en œuvre du CdA CIN2 Les plus favorables ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport mecircme si elles ne sont pas senseacutees deacutegager un rendement futur

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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5 Conclusions et recommandations

Ce rapport analyse les donneacutees actuellement disponibles sur les investissements en faveur de systegravemes alimentaires sains dans la ligneacutee du Cadre drsquoaction de la CIN2 Recommandation 17 Ce rapport emploie une typologie des systegravemes alimentaires extraite du Rapport sur la nutrition mondiale de 2015 qui permet de diffeacuterencier les pays en fonction des caracteacuteristiques de leur systegraveme alimentaire Il en ressort qursquoil existe de consideacuterables diffeacuterences entre les systegravemes alimentaires si bien que les pays doivent proceacuteder agrave des investissements diffeacuterents pour reacutepondre agrave leurs besoins speacutecifiques en termes drsquoalimentation et de nutrition Il apparaicirct eacutegalement que de nombreux types drsquoinvestissements et drsquoinvestisseurs peuvent ecirctre impliqueacutes dans lrsquoobjectif drsquoameacutelioration des reacutesultats sanitaires et nutritionnels des systegravemes alimentaires le secteur public le secteur priveacute et les meacutenages

Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo sont drsquoapregraves cette typologie essentiellement des pays agrave faible revenu La deacutenutrition reste un problegraveme majeur dans ces pays mecircme si certains sont eacutegalement confronteacutes agrave une preacutevalence croissante du surpoids et de lrsquoobeacutesiteacute qui traduisent un changement rapide dans les systegravemes alimentaires et les conditions de nutrition Ces pays peuvent tirer profit drsquoun large eacuteventail drsquoinvestissements notamment ceux ciblant lrsquoameacutelioration des infrastructures et de la productiviteacute agricole mais aussi de strateacutegies visant agrave offrir des choix alimentaires plus diversifieacutes agrave leur population au moyen des chaicircnes de valeur alimentaires ou de la production des meacutenages Nombre de ces investissements ameacutelioreront agrave lrsquoavenir les rentabiliteacutes eacuteconomiques et agricoles Leur coucirct est geacuteneacuteralement tregraves lourd par rapport au niveau de revenu des pays concerneacutes (mais cela est aussi le cas pour certains des investissements neacutecessaires dans les pays plus deacuteveloppeacutes)

Document de consultation

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En revanche dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoen transitionrdquo les reacutegimes alimentaires sont deacutejagrave plus varieacutes avec un apport raisonnable de produits frais et de proteacuteines La consommation de produits emballeacutes y augmente et quelques problegravemes de deacutenutrition persistent (retards de croissance essentiellement) Dans ces pays les investissements devraient prioritairement cibler les chaicircnes de valeur pour les aliments secondaires en renforccedilant notamment la technologie de la chaicircne du froid et en reacuteglant drsquoautres problegravemes au niveau des eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte ce qui permettrait drsquoameacuteliorer la productiviteacute geacuteneacuterale du secteur tout en ameacuteliorant lrsquoaccegraves aux aliments sains et la sensibilisation cocircteacute consommateurs Certains de ces investissements peuvent ecirctre coucircteux mais en moyenne ils le sont moins que les investissements infrastructurels si urgemment neacutecessaires dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo Pour reacutesumer les systegravemes alimentaires laquo en transition raquo offrent geacuteneacuteralement une diversiteacute correcte et une bonne disponibiliteacute des aliments mais ils peuvent ameacuteliorer leurs beacuteneacutefices eacuteconomiques et sanitaires en reacutealisant les bons investissements

Pour les systegravemes de type ldquoindustrielrdquo ou ldquomixterdquo les choix drsquoinvestissement devraient avant tout viser une meilleure coheacuterence des politiques publiques avec les objectifs de santeacute et de nutrition en soutenant notamment la production speacutecialiseacutee et de produits frais plutocirct que la culture de quelques varieacuteteacutes de ceacutereacuteales Il y est neacutecessaire drsquoopeacuterer des changements dans les politiques et la gouvernance dans lrsquooptique de favoriser les comportements de consommation sains et de limiter certaines pratiques et dominations industrielles Ces changements sont peu coucircteux en termes financiers mais ils sont politiquement difficiles

Les pays qui souhaitent mettre en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 disposent drsquoune grande varieacuteteacute drsquooptions drsquoinvestissements en faveur de systegravemes alimentaires plus sains Ces options vont depuis les ameacuteliorations agrave grande eacutechelle des infrastructures jusqursquoagrave des soutiens techniques et des aides agrave la commercialisation de plus petite eacutechelle en passant par des mesures drsquoincitation et de sensibilisation des consommateurs Certaines neacutecessitent de lourdes deacutepenses financiegraveres qui seront rentabiliseacutees au bout de plusieurs anneacutees par lrsquoobtention drsquoune agriculture plus productive et plus sensible aux enjeux nutritionnels tandis que drsquoautres nrsquoimpliquent pas reacuteellement de deacutepenses financiegraveres mais uniquement des mesures de reacuteglementation

Il existe encore de profondes lacunes en termes de donneacutees disponibles pour les pays et les investisseurs concernant les options drsquoinvestissement approprieacutees et celles agrave privileacutegier en fonction du type de systegraveme alimentaire et du contexte de nutrition Il faut espeacuterer que les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres coopeacutereront avec les acteurs de la nutrition pour fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees sur les interventions les plus prometteuses eacutevoqueacutees dans ce rapport de maniegravere agrave ce que les pays quel que soit le type de leur systegraveme alimentaire puissent faire des choix eacuteclaireacutes entre les diverses options drsquoinvestissement

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Annexe

Examen des donneacutees disponibles sur la creacuteation de systegravemes alimentaires sains au moyen drsquoinvestissements sensibles agrave la nutrition Interventions agricoles en faveur drsquoune meilleure nutrition

En deacutepit de donneacutees extrecircmement limiteacutees et disparates il semble que les strateacutegies agricoles soient prometteuses pour ameacuteliorer lrsquoeacutetat nutritionnel Encore moins drsquoeacuteleacutements probants sont disponibles sur les strateacutegies ciblant les systegravemes alimentaires dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition en fait il nrsquoexiste aucune litteacuterature sur ce sujet en dehors de celle traitant des politiques agricoles et de quelques politiques axeacutees sur la population et affectant lrsquoindustrie Lrsquoexamen bref et partiel proposeacute dans ce chapitre se concentre sur lrsquoagriculture un thegraveme sur lequel plusieurs contributions cleacutes sont disponibles Certaines des cateacutegories drsquoinvestissement eacutevoqueacutees ci-dessous affectent la nutrition par le biais de la production de la consommation ou par drsquoautres types de canaux

Lrsquoagriculture peut influer sur la nutrition par diffeacuterentes voies dont quatre sont identifieacutees dans la litteacuterature comme constituant des facteurs cleacutes (Ruel amp Alderman 2013) (i) prix des aliments (ii) revenus issus de lrsquoagriculture (iii) consommation de sa propre production due agrave des imperfections du marcheacute et (iv) facteurs lieacutes au sexe Si au niveau des meacutenages lrsquoagriculture a des effets sur la nutrition ces effets sont tregraves vraisemblablement lieacutes agrave un ou plusieurs de ces facteurs Lrsquoexamen de 23 eacutetudes sur cinq types drsquointerventions (biofortification jardins potagers deacuteveloppement de la production laitiegravere pecircche et eacutelevage de beacutetail) reacutevegravele une augmentation de la production et de la consommation par les meacutenages des produits alimentaires cibleacutes par ces interventions Les donneacutees disponibles sont mitigeacutees quant aux effets des interventions agricoles sur drsquoautres aspects notamment sur les apports en micronutriments et lrsquoeacutetat nutritionnel ou sur les revenus Les auteurs attribuent ceci aux insuffisances des eacutetudes en termes de puissance statistique et de collecte des donneacutees plutocirct qursquoagrave un veacuteritable manque drsquoefficaciteacute des programmes (Masset et al 2011)

Un examen anteacuterieur de 30 eacutetudes sur des interventions agricoles (comprenant des interventions en faveur des jardins potagers des interventions en faveur de lrsquoeacutelevage de beacutetail des interventions combineacutees favorisant agrave la fois le jardinage potager et lrsquoeacutelevage et des programmes drsquoirrigation) a reacuteveacuteleacute que la plupart de ces interventions avaient augmenteacute la production alimentaire et que sur ces 30 eacutetudes 19 avaient ameacutelioreacute la nutrition au niveau des meacutenages Sur ces 19 interventions ayant ameacutelioreacute la nutrition 14 avaient investi dans diffeacuterents types de capital (humain financier physique et social) (Berti 2004) Ces deux examens soulignent que le manque de rigueur et lrsquoextrecircme heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des meacutethodes entre les eacutetudes limitent la capaciteacute drsquoanalyse et de geacuteneacuteralisation des reacutesultats (Berti 2004 Masset et al 2011) Cet eacutecueil a eacutegalement eacuteteacute identifieacute dans un autre examen de 27 projets agricoles qui a conclu que les donneacutees probantes attestant drsquoun impact des strateacutegies de production agricole sur lrsquoameacutelioration de la nutrition des femmes et des enfants restaient limiteacutees en grande partie agrave cause des limitations meacutethodologiques des eacutetudes examineacutees par les auteurs (Girard et al 2012)

Document de consultation

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Selon Girard et al (2012) les strateacutegies agricoles ont invariablement et sensiblement ameacutelioreacute les reacutegimes alimentaires et les apports en vitamine A des femmes et des enfants mecircme si cela ne srsquoest pas traduit par des effets positifs sur le statut en vitamine A lrsquoaneacutemie ou la morbiditeacute Plusieurs des eacutetudes qursquoils ont examineacutees ont eu des effets significatifs sur les problegravemes de retard de croissance et drsquoeacutemaciation contrairement agrave ce qui est dit dans le reacutesumeacute des auteurs

Contrats de production et organisations de producteurs

Des contrats de production entre des agriculteurs et le secteur priveacute ont permis aux agriculteurs drsquoacceacuteder aux intrants aux creacutedits et aux services de vulgarisation neacutecessaires (Banque mondiale 2008 Asian Development Bank 2012) En outre gracircce agrave ce type de contrats des petits exploitants agricoles ont pu beacuteneacuteficier de prix et de marcheacutes assureacutes et les entreprises ont partageacute les risques de production et de commercialisation avec les producteurs Neacuteanmoins pour que les petits exploitants puissent tirer profit de lrsquoagriculture contractuelle les conditions preacutealables requises sont nombreuses Ils doivent pouvoir acceacuteder aux routes et aux services drsquoinformation et ils peuvent avoir besoin de se regrouper en organisations eacutetant donneacute que les fournisseurs et les grossistes preacutefegraverent geacuteneacuteralement passer contrat avec des organisations de producteurs qui peuvent contribuer agrave garantir la qualiteacute et la livraison des produits en temps voulu (Taren amp Alaofegrave 2013)

Canaux de la grande distribution

Les pays en deacuteveloppement ont connu un rapide deacuteveloppement des supermarcheacutes suite agrave des transformations du cocircteacute de lrsquooffre et de la demande Les supermarcheacutes peuvent ecirctre deacutetenus par des enseignes locales ou internationales Ils offrent geacuteneacuteralement un large choix drsquoaliments et de produits divers dans un mecircme lieu Par inteacutegration verticale et horizontale (Reardon et al 2012) ils sont souvent deacutetenus par les mecircmes groupes dans lesquels sont concentreacutees les activiteacutes de distribution et drsquoautres fonctions du systegraveme alimentaire Malgreacute les risques inheacuterents agrave ce mode de fonctionnement des eacutetudes ont essentiellement reacuteveacuteleacute des impacts positifs des nouveaux canaux de la grande distribution sur la productiviteacute agricole les prix de vente et les revenus Selon Chege et al (2015) au Kenya les agriculteurs intervenant dans les canaux de la grande distribution ont des revenus plus eacuteleveacutes et produisent plus de fruits et de leacutegumes Les auteurs montrent que ces deux facteurs (revenus et choix de la production veacutegeacutetale) ont eu des effets positifs sur la nutrition les meacutenages agricoles qui approvisionnent les supermarcheacutes consomment pregraves de 15 agrave 20 plus de calories de fer et de zinc et 30 plus de vitamines A Agrave noter neacuteanmoins que la commercialisation favorise la speacutecialisation ce qui reacuteduit la diversiteacute de la production des agriculteurs consideacutereacutes individuellement

Gestion des activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte et reacuteduction des pertes

Les projets de deacuteveloppement des marcheacutes ou de la chaicircne de valeur agricole peuvent eacutegalement ameacuteliorer les activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte avec des effets positifs sur lrsquoeacutetat nutritionnel En effet en ameacuteliorant les techniques de manutention de stockage et de conservation lrsquooptimisation des activiteacutes apregraves reacutecolte entraicircne un lissage de la consommation et augmente la disponibiliteacute tout au long de lrsquoanneacutee drsquoaliments frais et nutritifs Plus particuliegraverement des meacutethodes de conservation preacutecautionneuses permettent de preacuteserver les teneurs en nutriments et de reacuteduire lrsquoutilisation de sucre de sel et drsquoautres ingreacutedients ajouteacutes De plus lrsquoameacutelioration des activiteacutes apregraves reacutecolte augmente la qualiteacute et la quantiteacute des reacutecoltes ce qui se traduit par une augmentation des revenus (Copenhagen Consensus Center 2015)

Creacuteation de la demande pour des aliments cultiveacutes localement et ameacutelioration de leur accegraves

Un programme meneacute aux Eacutetats-Unis dans lrsquoIowa a permis de consideacuterablement augmenter les ventes des productions agricoles locales aux restaurants coopeacuteratives et autres institutions (Ranum amp Wiemerslage 2011) Les producteurs locaux ont ainsi eacuteteacute mis en relation avec des marcheacutes jusqursquoalors inexploiteacutes (ex cantines scolaires) avec une coordination des niveaux de prix et en ciblant avant tout les produits de deuxiegraveme cateacutegorie De plus les producteurs ont beacuteneacuteficieacute de formations et de subventions pour les aider agrave financer des serres agrave diversifier leur production et agrave ameacuteliorer leurs

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eacutequipements de stockage Ce programme associeacute agrave la marque commerciale preacuteexistante ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo (achetez frais achetez local) ciblait les consommateurs par des activiteacutes de sensibilisation et drsquoeacuteducation inteacutegrant des deacutegustations de produits et des rencontres autour du projet de rapprochement des agriculteurs locaux et des eacutetablissements scolaires Ce programme a permis de piloter six projets au sein drsquoeacutetablissements scolaires dans lesquels lrsquoeacuteducation agrave la nutrition a eacuteteacute inteacutegreacutee aux programmes peacutedagogiques dont les enseignants ont reccedilu une formation et ougrave des reacuteseaux de distribution ont eacuteteacute creacuteeacutes pour inteacutegrer des produits locaux dans les menus des cantines scolaires Enfin le programme a ducirc faire du lobbyisme pour obtenir des changements dans la politique de lrsquoEacutetat afin de permettre aux institutions publiques de srsquoapprovisionner localement Conseacutecutivement agrave ce programme les agriculteurs ont constateacute une ameacutelioration qualitative et quantitative de leur production et les achats drsquoaliments locaux par les restaurants les coopeacuteratives alimentaires et les institutions locales ont augmenteacute de plus drsquoun demi-million drsquoUSD

Jardins potagers

Les impacts positifs des interventions en faveur des jardins potagers sur lrsquoeacutetat nutritionnel les revenus et les habitudes alimentaires sont aujourdrsquohui bien documenteacutes (Taren amp Alaofegrave 2013) Mecircme si certaines interventions ciblent prioritairement la production de leacutegumineuses et de tubercules les productions de fruits de leacutegumes drsquoherbes culinaires et de condiments restent les plus courantes (Taren amp Alaofegrave 2013) Par exemple au Neacutepal une intervention meneacutee en faveur des jardins potagers des meacutenages en association avec une campagne de sensibilisation agrave la nutrition a permis drsquoaugmenter les connaissances sur la nutrition des participants ainsi que la diversiteacute de leur reacutegime alimentaire Les participants ont eacutegalement eu davantage tendance agrave donner des aliments compleacutementaires aux nourrissons et agrave correctement conserver leurs aliments (Jones et al 2005)

Un examen de ces interventions agricoles a reacuteveacuteleacute que sur les neuf interventions en faveur des jardins potagers eacutetudieacutees toutes ont eu des effets positifs -modeacutereacutes agrave eacuteleveacutes- sur les reacutegimes alimentaires Sur les trois interventions pour lesquelles des donneacutees anthropomeacutetriques ont eacuteteacute releveacutees toutes ont permis de reacuteduire les problegravemes drsquoinsuffisance pondeacuterale drsquoeacutemaciation et de retard de croissance chez les enfants Les interventions en faveur des jardins potagers soutiennent favorablement la comparaison avec les autres types drsquointerventions examineacutees mais les auteurs font remarquer que la plupart de ces actions en faveur des jardins potagers inteacutegraient un objectif de nutrition explicite et un investissement en capital humain ce qui nrsquoest pas le cas avec la plupart des autres types drsquointerventions Par conseacutequent il est difficile de comparer les interventions en faveur des jardins potagers avec les autres types drsquointerventions et drsquoisoler les raisons qui expliquent leur succegraves Cela montre neacuteanmoins que les interventions inteacutegrant des investissements diversifieacutes dans diffeacuterents types de capital (comme lrsquoeacuteducation nutritionnelle et la prise en compte de lrsquoeacutegaliteacute entre les sexes) reacuteussissent mieux que celles qui ne le font pas (Berti 2004)

Diversiteacute des cultures

Dans un examen des strateacutegies agricoles visant agrave ameacuteliorer la nutrition Carletto et al (2015) se sont pencheacutes sur trois eacutetudes analysant les liens entre la diversiteacute des cultures et la nutrition Au Neacutepal des donneacutees probantes issues drsquoun programme de nutrition multisectoriel reacutevegravelent que la diversiteacute du reacutegime alimentaire des megraveres et des enfants ainsi que le rapport poidsacircge des enfants sont eacutetroitement lieacutes agrave la diversiteacute de la production14 au niveau du meacutenage (Malapit et al 2013) Il est inteacuteressant de remarquer que cette eacutetude a deacutetermineacute que lrsquoautonomisation des femmes limite les effets neacutegatifs drsquoune production peu diversifieacutee sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des megraveres et des enfants et sur le rapport tailleacircge des enfants Agrave partir de donneacutees de panels une analyse eacuteconomeacutetrique a estimeacute qursquoau Nigeacuteria une augmentation de 10 de la diversiteacute des varieacuteteacutes cultiveacutees entraicircne une augmentation de 24 de la diversiteacute des reacutegimes alimentaires (Dillon et al 2014) En Zambie la diversiteacute de la production (mesureacutee par le nombre total de cultures diffeacuterentes et de groupes alimentaires produits) ainsi que les activiteacutes ciblant les meacutenages

14 En utilisant un indice de la diversiteacute de la production fondeacute sur neuf items alimentaires Groupes drsquoaliments inclus feacuteculents haricots leacutegumineuses et noix leacutegumes-feuilles vert fonceacute tubercules leacutegumes et fruits riches en vitamine A autres fruits et leacutegumes lait et produits laitiers œufs poisson et viande

Document de consultation

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pratiquant une agriculture de subsistance (ex eacutelevage de beacutetail production de fruits et de leacutegumes cultures de plein champ) ont eacuteteacute positivement associeacutees au rapport taillepoids des enfants et inversement associeacutees aux retards de croissance des enfants de plus de 24 mois (Kumar et al 2015) Cela signifie que la diversiteacute de la production au niveau des meacutenages peut avoir des effets positifs sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires et sur les reacutesultats anthropomeacutetriques pour les enfants et les megraveres

Eacutelevage de beacutetail

Les interventions au niveau des meacutenages ciblant lrsquoeacutelevage de beacutetail et lrsquoaquaculture se sont majoritairement focaliseacutees sur la geacuteneacuteration de revenus plutocirct que sur la consommation Mecircme srsquoil y a peu drsquoeacuteleacutements probants disponibles quant agrave lrsquoimpact de ce type drsquoinvestissements sur la nutrition et les reacutegimes alimentaires les aliments drsquoorigine animale sont denses sur le plan nutritionnel et certaines donneacutees montrent des impacts positifs sur les reacutesultats nutritionnels Lrsquoexamen de huit eacutetudes analysant les liens entre la production agricole (production de cultures et eacutelevage de beacutetail) la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des meacutenages et les reacutesultats nutritionnels chez lrsquoenfant conclut que lrsquoeacutelevage de beacutetail est associeacute agrave des reacutesultats positifs en termes de nutrition (Carletto et al 2015)

Produits laitiers volaille et produits de lrsquoaquaculture

Plusieurs eacutetudes ont montreacute que les interventions ciblant la production laitiegravere peuvent augmenter la consommation de produits laitiers et lrsquoapport geacuteneacuteral en nutriments et reacuteduire la preacutevalence des problegravemes de retard de croissance drsquoeacutemaciation et drsquoinsuffisance pondeacuterale (Taren amp Alaofegrave 2013) Le projet baptiseacute ldquoMilk Mattersrdquo (le lait crsquoest important)(reacutefeacuterence) a compareacute deux groupes de participants agrave un groupe teacutemoin Dans le premier groupe les participants ont reccedilu des animaux laitiers (une vache ou quatre chegravevres) et du fourrage Lrsquoautre groupe a eacutegalement eu du fourrage et des animaux laitiers mais ces derniers ont eacuteteacute preacutealablement vaccineacutes et vermifugeacutes Ces interventions ont eacuteteacute reacutealiseacutees dans la reacutegion somali drsquoEacutethiopie ougrave entre 20 et 50 des besoins eacutenergeacutetiques des eacuteleveurs pastoraux proviennent de la consommation de produits laitiers et de produits drsquoorigine animale Dans cette reacutegion les seacutecheresses annuelles aggravent la malnutrition agrave cause notamment drsquoune reacuteduction de la production laitiegravere pendant la saison segraveche La comparaison avec le groupe teacutemoin a reacuteveacuteleacute que les interventions Milk Matters ont permis drsquoaugmenter la consommation de produits laitiers et de stabiliser lrsquoeacutetat nutritionnel des enfants des eacuteleveurs pastoraux en peacuteriode de soudure Par ailleurs il a eacuteteacute estimeacute que ces interventions ont eacuteteacute extrecircmement rentables leur coucirct eacutevalueacute repreacutesente entre 45 et 75 du coucirct des programmes drsquoalimentation theacuterapeutique meneacutes dans le cadre de la prise en charge communautaire de la malnutrition aigueuml Enfin les femmes ont pu deacutegager plus de temps libre ce qui peut avoir des effets positifs sur les pratiques drsquoalimentation des enfants (Sadler et al 2012)

Reacutegimes fonciers

Drsquoapregraves lrsquoexamen de vingt eacutetudes (Lawry et al 2014) les interventions visant agrave formaliser les droits fonciers (comme lrsquoacquisition en libre proprieacuteteacute lrsquoenregistrement des droits par redistribution des terres et la reacutegularisation officielle des droits fonciers coutumiers) sont associeacutes agrave des gains en termes de productiviteacute et de bien-ecirctre social La reconnaissance de jure des droits fonciers permet drsquoaugmenter la valeur moneacutetaire de la productiviteacute des terres de 40 en moyenne mecircme si lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des donneacutees limite la capaciteacute agrave tirer des conclusions formelles Le bien-ecirctre social des beacuteneacuteficiaires (mesureacute par leur consommation ou leurs revenus) a augmenteacute de 15 pour cent en moyenne Les auteurs font eacutegalement remarquer que la qualiteacute des donneacutees disponibles ne permet pas drsquoavoir une assise suffisamment solide pour geacuteneacuteraliser ces reacutesultats et que les mesures qualitatives ne tiennent pas compte des conseacutequences sociales des politiques fonciegraveres telles que le deacuteplacement ou lrsquoeacutegaliteacute hommes-femmes Les beacuteneacutefices ont eacuteteacute largement plus importants en Asie et en Ameacuterique latine qursquoen Afrique et ont eacuteteacute variables en fonction du niveau de revenu les effets moindres constateacutes en Afrique subsaharienne peuvent srsquoexpliquer par un reacutegime foncier coutumier deacutejagrave largement eacutetabli et eacutetendu Mecircme srsquoil semble que la reconnaissance des droits fonciers contribue au bien-ecirctre social ces effets sont extrecircmement variables et speacutecifiques au contexte (Lawry et al 2014)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire conditionnel (TMC)

Les donneacutees disponibles en la matiegravere suggegraverent que les programmes de TMC ont des impacts significatifs sur lrsquoanthropomeacutetrie des enfants et certaines eacutetudes montrent des effets chez les plus jeunes enfants qui beacuteneacuteficient plus longtemps de la protection sociale (Ruel et Alderman 2013) En outre ces programmes ont des effets positifs sur drsquoautres facteurs qui se reacutepercutent sur lrsquoeacutetat nutritionnel notamment lrsquoaugmentation des deacutepenses des meacutenages la seacutecuriteacute alimentaire et lrsquoameacutelioration des reacutegimes alimentaires (Leroy et al 2009) La protection sociale a joueacute un rocircle important pour reacuteduire la deacutenutrition en Colombie le seul pays actuellement en passe drsquoatteindre les quatre objectifs de lrsquoAssembleacutee mondiale de la Santeacute (IFPRI 2014a) De plus le fait de rendre la protection sociale plus sensible aux enjeux de nutrition est une strateacutegie prometteuse eacutetant donneacute que les deacutepenses publiques engageacutees dans la protection sociale progressent dans le monde entier (IFPRI 2014a)

Partenariats public-priveacute

Dans nrsquoimporte quel pays consideacutereacute la consommation alimentaire est deacutetermineacutee par les secteurs de la production de la transformation alimentaire de la distribution de gros et de la distribution de deacutetail Par conseacutequent le secteur priveacute a un eacutenorme impact sur les habitudes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels De plus drsquoautres secteurs comme la teacuteleacutephonie mobile les meacutedias et le secteur de la santeacute influent sur la consommation et les preacutefeacuterences des consommateurs Les partenariats public-priveacute (PPP) pourraient aider agrave mettre en relation les agriculteurs avec les chaicircnes drsquoapprovisionnement gracircce agrave des investissements dans des biens publics et dans des politiques facilitant le deacuteveloppement du commerce et des marcheacutes ainsi que dans lrsquoeacuteducation et la formation pour deacutevelopper la capaciteacute technique des agriculteurs et les aider agrave respecter les normes de tri drsquoemballage et de culture (Narrod et al 2008)

De plus le secteur public peut inciter le secteur priveacute agrave adopter des politiques favorables aux enjeux de nutrition Il peut le faire gracircce agrave des reacuteglementations directes des engagements volontaires ou par le biais de PPP dans lesquels les deux secteurs exploitent mutuellement leurs ressources et creacuteent de la valeur partageacutee Les PPP pourraient permettre au secteur public drsquointensifier ses interventions et de tirer au mieux parti de ses investissements gracircce agrave la capaciteacute eacutetablie drsquoexeacutecution et de deacuteveloppement du secteur priveacute De son cocircteacute le secteur priveacute pourrait beacuteneacuteficier drsquoun partage des risques et de la creacuteation drsquoune valeur partageacutee gracircce agrave lrsquoameacutelioration de sa perception par le public Les donneacutees disponibles sur les PPP axeacutes sur la nutrition sont rares et il nrsquoa pas encore eacuteteacute deacutetermineacute si les PPP sont plus efficaces que drsquoautres types drsquoengagements avec le secteur priveacute (Hoddinott et al 2015)

Investissements infrastructurels et nutrition

Irrigation

Alors que lrsquoimpact de lrsquoirrigation sur la reacuteduction de la pauvreteacute est bien documenteacute les effets de lrsquoameacutelioration des techniques drsquoirrigation sur la nutrition ne le sont pas (Hussain amp Hanjra 2004) Neacuteanmoins certaines donneacutees indiquent que lrsquoirrigation peut aider agrave reacuteduire la malnutrition chronique et saisonniegravere par lrsquoaccroissement de la consommation drsquoaliments de base et drsquoaliments drsquoorigine animale conseacutecutivement agrave une augmentation des revenus et agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute de lrsquoeacutelevage (Taren amp Alaofegrave 2013) De plus en permettant de cultiver pendant toute lrsquoanneacutee des

Document de consultation

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varieacuteteacutes agrave forte valeur lrsquoirrigation peut ameacuteliorer la consommation de certains aliments Au Beacutenin des systegravemes drsquoirrigation au goutte-agrave-goutte alimenteacutes par lrsquoeacutenergie solaire ont permis drsquoaugmenter la consommation de fruits et leacutegumes jusqursquoagrave atteindre les apports journaliers recommandeacutes et les revenus tireacutes de la production veacutegeacutetale ont permis aux agriculteurs drsquoacheter des aliments de base des leacutegumes secs et des sources de proteacuteines pendant la saison segraveche Selon une enquecircte les beacuteneacuteficiaires de ce projet drsquoirrigation eacutetaient 17 pour cent moins susceptibles de se deacutefinir comme eacutetant en situation drsquoinseacutecuriteacute alimentaire (Burney et al 2010)

Au Ghana une technologie agrave bas coucirct drsquoirrigation par les nappes phreacuteatiques peu profondes a permis drsquoameacuteliorer la rentabiliteacute et de creacuteer des emplois pendant la saison segraveche Toutefois la diversiteacute des apports alimentaires nrsquoa pas progresseacute pour les agriculteurs utilisant les techniques drsquoirrigation et elle a mecircme reculeacute pour les agriculteurs deacutetenant un type speacutecifique de puits peu profond Les auteurs pensent que cela peut ecirctre ducirc agrave lrsquoimpact deacutefavorable sur le plan nutritionnel de la monoculture que lrsquoirrigation a favoriseacutee dans certains cas (Namara et al 2011) Crsquoest pourquoi il est essentiel de tenir compte des impacts neacutegatifs potentiels des programmes drsquoirrigation tels que la deacutependance accrue agrave la monoculture et les maladies veacutehiculeacutees par lrsquoeau De plus amples recherches sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les technologies drsquoirrigation peuvent entraicircner des reacutesultats positifs sur le plan de la nutrition et comment les risques peuvent ecirctre reacuteduits notamment le risque que de lrsquoeau contamineacutee affecte la santeacute des populations via les reacuteseaux drsquoirrigation (Taren amp Alaofegrave 2013) Les effets de lrsquoirrigation varient consideacuterablement en fonction de plusieurs facteurs notamment les contextes eacutecologique et eacutepideacutemiologique de la reacutegion consideacutereacutee (Taren amp Alaofegrave 2013)

Il est essentiel de noter que les infrastructures drsquoirrigation neacutecessitent geacuteneacuteralement drsquoorganiser des services de vulgarisation et un soutien technique pour assurer la durabiliteacute de la technologie drsquoirrigation Les investissements devraient ecirctre reacutealiseacutes en fonction des ressources et des profils eacutecologiques reacutegionaux Mais lagrave ougrave les marcheacutes sont relativement peu deacuteveloppeacutes et ougrave les nappes souterraines sont facilement accessibles des technologies moins exigeantes en ressources pourraient ecirctre appliqueacutees (comme les puits peu profonds eacutevoqueacutes ci-dessus dans le cas du Ghana) Le passage agrave des technologies drsquoirrigation plus avanceacutees peut neacutecessiter une capaciteacute de fabrication reacutegionale des liens avec les marcheacutes et des intrants financiers Dans les deux cas les gouvernements peuvent srsquoassocier avec des reacutealisateurs de projets notamment le secteur priveacute et les ONG pour encourager une large adoption des technologies drsquoirrigation

Reacuteseaux routiers eacutelectriciteacute et ameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau

Des preuves limiteacutees suggegraverent que les investissements dans les reacuteseaux routiers geacutenegraverent des impacts positifs sur la productiviteacute agricole lrsquoaugmentation du PIB dans les zones rurales et la reacuteduction de la pauvreteacute (Knox et al 2013) Les investissements dans les reacuteseaux eacutelectriques ont de plus larges impacts lagrave ougrave les systegravemes agricoles sont plus modernes et ougrave les besoins en eacutelectriciteacute sont plus grands Enfin lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau peut avoir des effets positifs sur le deacuteveloppement des enfants de moins de cinq ans mecircme si les eacutetudes actuellement disponibles sont de faible qualiteacute (Dangour et al 2013)

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Communications

Les investissements visant agrave augmenter la disponibiliteacute des informations et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes peuvent ameacuteliorer le bien-ecirctre social Internet et les technologies mobiles permettent de communiquer rapidement les informations lieacutees agrave lrsquoagriculture et agrave la nutrition dans les populations rurales toutefois de forts taux drsquoanalphabeacutetisme des infrastructures inadapteacutees et le coucirct des services drsquoinformation constituent un frein pour le deacuteveloppement des

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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systegravemes drsquoinformation dans les zones rurales Les technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) peuvent promouvoir la nutrition de faccedilon directe gracircce aux campagnes de marketing social et de faccedilon indirecte en favorisant la productiviteacute des petits exploitants agricoles En Tanzanie par exemple des centres de teacuteleacutecommunications ont permis aux petits exploitants agricoles drsquoacceacuteder agrave des informations sur les creacutedits sur les marcheacutes et aux preacutevisions meacuteteacuteorologiques (Mtega amp Ronald 2013)

Behrman et al (2012) ont constateacute des rapports BeacuteneacuteficiesCoucircts positifs lieacutes agrave lrsquoameacutelioration des informations sur les marcheacutes gracircce agrave la technologie SMS dans deux pays drsquoAsie du Sud et quatre pays drsquoAfrique Des investissements dans des programmes drsquoalphabeacutetisation avec des partenariats avec le secteur priveacute destineacutes agrave reacuteduire les coucircts et des services lieacutes agrave lrsquoappropriation des informations pourraient favoriser lrsquoexpansion des TIC dans les zones rurales Des informations sur la nutrition devraient eacutegalement ecirctre communiqueacutees

Biofortification

La biofortification peut constituer un investissement extrecircmement rentable apregraves la mise de fonds initiale pour concevoir les varieacuteteacutes biofortifieacutees mener des essais dans le pays et creacuteer la demande et les marcheacutes locaux la suppleacutementation nutritionnelle par biofortification peut devenir auto-suffisante avec peu de coucircts reacutecurrents (Meenakshi 2008) Lrsquoeacutelargissement des chaicircnes de valeur pour inteacutegrer des aliments biofortifieacutes et enrichis est une strateacutegie prometteuse pour lrsquoameacutelioration de lrsquoapport en micronutriments et de lrsquoeacutetat nutritionnel geacuteneacuteral des consommateurs Les campagnes de commercialisation associeacutees agrave une sensibilisation agrave la nutrition ameacuteliorent lrsquoacceptation par les consommateurs et leur propension agrave acheter ce type drsquoaliments (Meenakashi et al 2012)

Les donneacutees disponibles sur lrsquoefficaciteacute de la biofortification pour ameacuteliorer les reacuteserves en micronutriments sont solides et de plus en plus nombreuses Par exemple une eacutetude bien connue (Low et al 2007) a eacutevalueacute un programme meneacute sur deux ans au Mozambique qui a cibleacute 741 meacutenages agricoles Avec ce programme les meacutenages ont eu accegraves agrave des pieds de patates douces agrave chair orange (OFSP) (varieacuteteacute seacutelectionneacutee de maniegravere agrave avoir une haute teneur en becirctacarotegravene) et agrave des services de vulgarisation Les services de vulgarisation couvraient plusieurs thegravemes depuis des informations sur la nutrition jusqursquoaux meacutethodes de production et de commercialisation Une augmentation de lrsquoapport en vitamine A a eacuteteacute constateacutee chez les enfants des meacutenages beacuteneacuteficiaires ainsi qursquoune augmentation nette des concentrations seacuteriques moyennes en reacutetinol et la preacutevalence des faibles concentrations seacuteriques en reacutetinol est passeacutee de 60 pour cent agrave 38 pour cent Aucun changement nrsquoa eacuteteacute observeacute dans les meacutenages teacutemoins alors que tous les enfants de la communauteacute avaient eu accegraves agrave des suppleacutements en vitamine A Les auteurs font remarquer que leurs reacutesultats mettent en eacutevidence la neacutecessiteacute de mener des interventions multiples inteacutegrant notamment la suppleacutementation nutritionnelle ainsi que des approches axeacutees sur les aliments (Low et al 2007) Des donneacutees plus reacutecentes tireacutees drsquoessais controcircleacutes randomiseacutes meneacutes agrave plus large eacutechelle ont eacutegalement reacuteveacuteleacute des effets positifs de lrsquointroduction des OFSP aupregraves de 12 000 et 10 000 meacutenages au Mozambique et en Ouganda respectivement (Hotz et al 2011 Hotz et al 2012)

Outre les OFSP drsquoautres varieacuteteacutes peuvent ecirctre biofortifieacutees comme par exemple le bleacute biofortifieacute en zinc le riz enrichi en fer ou le maiumls enrichi en proteacuteines Pour toutes ces espegraveces un potentiel drsquoameacutelioration des reacuteserves du micronutriment ou macroeacuteleacutement cibleacute a eacuteteacute deacutemontreacute Les donneacutees prouvant lrsquoefficaciteacute nutritionnelle de la biofortification sont solides mais des recherches plus approfondies sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les cultures biofortifieacutees affectent les rendements et les profits des agriculteurs et comment creacuteer des marcheacutes locaux et de la demande dans divers contextes climatiques et socio-eacuteconomiques Des donneacutees disponibles sur des reacutegions rurales du Ghana suggegraverent que les consommateurs acceptent de payer un prix plus eacuteleveacute pour les produits biofortifieacutees agrave condition de recevoir des informations sur leurs beacuteneacutefices nutritionnels (Banerji et al 2013)

Document de consultation

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Liste des abreacuteviations

ATNI Access to Nutrition Index

CdA CIN2 Cadre drsquoAction de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

CIMSANS Center for Integrated Modeling of Sustainable Agriculture amp Nutrition Security

CIN2 Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

eacuteqCO2 Eacutequivalent dioxyde de carbone

FAO Organisation des Nations Unies pour lrsquoalimentation et lrsquoagriculture

GNR Rapport sur la nutrition mondiale

IDF Feacutedeacuteration internationale du diabegravete

IED Investissement eacutetranger direct

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

IOM Institute of Medicine

MCC Millennial Challenge Corporation

MNT Maladies non transmissibles

OFSP Patate douce agrave chair orange (Orange Flesh Sweet Potato)

OMS Organisation mondiale de la Santeacute

ONG Organisation non gouvernementale

PIB Produit inteacuterieur brut

PPP Partenariat public-priveacute

RampD Recherche et deacuteveloppement

TIC Technologies de lrsquoinformation et de la communication

TMC Programmes de transfert moneacutetaire conditionnel

UNICEF Fonds international de secours agrave lrsquoenfance des Nations unies

Creacutedits photos

Couverture FAOSwiatoslaw Wojtkowiak

Page 3 FAOThomas Moth Poulsen

Page 7 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 13 World Bank

Page 14 Wikicommons

Page 15 FAOJess Fanzo

Page 15 FAOIsaac Kasamani

Page 17 Fotolia

Page 18 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 20 Fotolia

Page 23 FAOValerio Crespi

Page 25 FAORachel Nugent

Page 26 FAOSebastiaacuten Villar

Page 35 FAOOscar Castellanos

Secreacutetariat de lrsquoUNSCNE-mail scnfaoorg bull Internet wwwunscnorg bull co FAO bull Viale delle Terme di Caracalla bull 00153 Rome Italie

FR

Vision de lrsquoUNSCN Un monde libeacutereacute de la faim et de toutes les formes de malnutrition est reacutealisable dans cette geacuteneacuteration

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN

Document de consultation

Avec le soutien de

par deacutecision du Bundestag allemand

Page 20: Investir pour des systèmes alimentaires sains...Investir pour des systèmes alimentaires sains Sommaire Avant-propos3 Messages clés 5 1.Introduction 7 2. Qu’est-ce qu’un système

Document de consultation

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bull Raccourcissement des chaicircnes drsquoapprovisionnement (c-agrave-d promotion des chaicircnes drsquoapprovisionnement locales)

bull Promotion drsquoun choix plus eacuteclaireacute de la part des consommateurs gracircce agrave lrsquoeacutetiquetage nutritionnel au marketing social et agrave la sensibilisation en matiegravere de nutrition

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

bull Fiscaliteacute alimentaire coheacuterente avec les objectifs de santeacute programmes publics de subventions destineacutes aux tranches de revenus les plus bas pour favoriser la consommation drsquoaliments sains

bull Reformulation volontaire ou obligatoire des produits

32 Systegravemes alimentaires en transition (systegraveme 3)

Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires En transition (systegraveme 3) ont une meilleure productiviteacute agricole que les systegravemes alimentaires de type eacutemergent ou rural (systegravemes 4 et 5) et ils connaissent les mecircmes transformations structurelles que celles qui se sont deacutejagrave opeacutereacutees dans les systegravemes de type industriel ou mixte Agrave mesure qursquoaugmente lrsquourbanisation les produits alimentaires proviennent de plus en plus de chaicircnes drsquoapprovisionnement et chaicircnes de valeur complexes domineacutees par les gros acteurs de la grande distribution et de lrsquoindustrie de transformation alimentaire Mecircme si lrsquoaugmentation de la productiviteacute reste une prioriteacute dans ces pays les gouvernements devraient privileacutegier les investissements qui modegravelent le systegraveme alimentaire en pleine mutation et la maniegravere dont les produits alimentaires sont traiteacutes et transformeacutes aux eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte dans les chaicircnes de valeur

De nouvelles reacuteglementations et des partenariats avec le secteur priveacute peuvent inciter les acteurs eacutemergents de la distribution de deacutetail et de la transformation alimentaire agrave deacutevelopper des chaicircnes de valeur sensibles aux enjeux de nutrition Il srsquoagirait par exemple de creacuteer des mesures incitatives pour la production et la consommation drsquoaliments enrichis et denses sur le plan nutritionnel Pour peacuterenniser sur le long terme des chaicircnes de valeur axeacutees sur la nutrition plusieurs mesures sont possibles consolidation des organisations de producteurs aide aux technologies agrave petite eacutechelle et ameacutelioration des opeacuterations posteacuterieures agrave la reacutecolte par des investissements visant agrave ameacuteliorer le stockage et le transport

Contraintes

bull Chaicircnes drsquoapprovisionnement de plus en plus complexes limiteacutees par des lacunes technologiques aux eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte (ex chaicircnes du froid)

bull Augmentation de lrsquooffre et de la demande de produits transformeacutes

bull Sensibilisation limiteacutee des consommateurs concernant les avantages en termes de santeacute des aliments nutritifs et concernant les vrais coucircts des aliments plus mauvais pour la santeacute

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Investissements

bull Relier les petits exploitants agrave des chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes agrave forte valeur sous lrsquoimpulsion de lrsquoessor des grands centres urbains

bull Inteacutegrer les enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur en ameacuteliorant les opeacuterations posteacuterieures agrave la reacutecolte en appliquant des normes de seacutecuriteacute sanitaire et en incorporant des cultures plus nutritives (y compris des aliments enrichis)

bull Encourager la demande drsquoaliments nutritifs gracircce agrave la diffeacuterentiation des produits des emballages et des eacutetiquetages

bull Fournir des aliments plus sains dans certains lieux speacutecifiques (ex eacutecoles hocircpitaux) et eacutetablir de nouvelles regravegles en la matiegravere

bull Promouvoir un choix plus eacuteclaireacute de la part des consommateurs gracircce agrave lrsquoeacutetiquetage nutritionnel au marketing social et agrave la sensibilisation agrave la nutrition

bull Reacuteglementer normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

bull Lancer des campagnes dirigeacutees par les pouvoirs publics pour inciter agrave la reformulation volontaire des produits

bull Aider les petits exploitants agricoles agrave satisfaire les contraintes de production (ex organisation de producteurs respect des normes de qualiteacute et de seacutecuriteacute sanitaire)

33 Systegravemes alimentaires de type eacutemergent ou rural (systegravemes 4 et 5)

Dans de nombreuses reacutegions des pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type eacutemergent ou rural les marcheacutes peuvent ecirctre peu deacuteveloppeacutes et difficiles agrave atteindre ce qui pousse les meacutenages agrave ecirctre partiellement ou entiegraverement autosuffisants pour leur approvisionnement alimentaire (Muller 2009) Dans ce contexte les meacutenages deacutecident des aliments agrave produire en fonction de leurs besoins de consommation ce qui relie donc directement la production alimentaire aux objectifs nutritionnels des meacutenages Par conseacutequent les investissements ciblant la production des meacutenages peuvent ecirctre plus rentables dans les reacutegions ougrave les chaicircnes alimentaires sont les moins deacuteveloppeacutees

Le chemin entre une production destineacutee agrave sa propre consommation et une meilleure nutrition est illustreacute dans une eacutetude analysant les effets de posseacuteder une vache sur la consommation quotidienne de produits laitiers par les enfants et sur la reacuteduction des retards de croissance en Inde (Hoddinott et al 2013) Agrave ces deux eacutegards les auteurs ont observeacute des effets positifs du fait de posseacuteder une vache mais uniquement pour les meacutenages vivant dans des villages nrsquoayant pas accegraves aux marcheacutes Aucun effet positif nrsquoa eacuteteacute constateacute pour les meacutenages ayant accegraves aux marcheacutes Cela suggegravere que dans les zones beacuteneacuteficiant drsquoun accegraves limiteacute aux marcheacutes les interventions qui augmentent directement lrsquoaccegraves des meacutenages agrave des aliments denses sur le plan nutritionnel constituent des strateacutegies agricoles prometteuses

Dans un exemple comparable eacutegalement en Inde une initiative de production de produits laitiers par de petits exploitants a reacuteussi agrave tirer parti drsquoune approche de la chaicircne de valeur visant agrave ameacuteliorer et consolider les liens commerciaux existants Lrsquoinitiative a fonctionneacute agrave plusieurs niveaux de la chaicircne de valeur au niveau des exploitants agricoles (introduction de technologies ameacuteliorant la productiviteacute et creacuteation de coopeacuteratives) au niveau politique (faccedilonnement de lrsquoenvironnement politique) et au niveau commercial (ameacutelioration des eacutetapes drsquoapprovisionnement de transformation et de commercialisation du lait notamment en reliant les zones rurales et urbaines indiennes gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures) (Cunningham 2009) Lrsquoinitiative srsquoest eacutetendue jusqursquoagrave inteacutegrer 13 millions de membres et gracircce agrave des investissements cibleacutes lrsquoInde est passeacutee drsquoun statut de pays importateur de produits laitiers agrave celui de premier producteur de lait de chegravevre et de bufflonne et de sixiegraveme plus grand producteur de lait de vache agrave lrsquoeacutechelle internationale

Document de consultation

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Lorsqursquoil est possible pour les neacutegociants et les distributeurs de deacutetail drsquoatteindre les producteurs les interventions visant agrave ameacuteliorer les liens commerciaux peuvent srsquoaveacuterer plus efficaces compte tenu du manque de ressources Ce type drsquoapproches des chaicircnes de valeur peuvent ecirctre efficaces pour surmonter les contraintes lieacutees agrave lrsquooffre et agrave la demande de produits et aliments nutritifs Les services de vulgarisation agricole qursquoils soient publics ou priveacutes peuvent ecirctre extrecircmement utiles pour construire des liens commerciaux Hawkes et al (2011) proposent un cadre pour lrsquoutilisation de diffeacuterentes approches de la chaicircne de valeur dans des contextes caracteacuteriseacutes par une agriculture de subsistance Ces interventions sont meneacutees tout au long de la chaicircne drsquoapprovisionnement en commenccedilant par une aide cibleacutee aux producteurs pour finir au niveau de la commercialisation de la sensibilisation des consommateurs et de lrsquoeacuteducation agrave la nutrition

Outre des investissements visant agrave accroicirctre la diversiteacute de production des meacutenages et agrave ameacuteliorer les liens commerciaux les pays et reacutegions doteacutes de systegravemes alimentaires de type rural neacutecessitent des investissements publics dans les infrastructures Pregraves de soixante pour cent de la population rurale du Nigeacuteria doit parcourir plus de deux kilomegravetres pour atteindre la premiegravere route praticable en toute saison et 65 pour cent nrsquoa pas accegraves agrave lrsquoeacutelectriciteacute (Banque mondiale 2008) Malgreacute le caractegravere limiteacute des donneacutees visant agrave deacuteterminer si les investissements dans les infrastructures contribuent directement agrave obtenir des reacutesultats positifs en termes de nutrition et de santeacute (Headey 2012) il est possible de dire que les investissements dans les reacuteseaux routiers ruraux peuvent deacuteclencher des synergies positives avec drsquoautres secteurs et avoir des reacutepercussions sur les reacutesultats de santeacute et de nutrition Gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures les exploitants agricoles peuvent acceacuteder agrave drsquoautres marcheacutes et reacuteduire les pertes apregraves la reacutecolte ce qui permet aux populations rurales drsquoobtenir des revenus suppleacutementaires et une meilleure seacutecuriteacute alimentaire Les investissements dans les techniques drsquoirrigation et autres technologies ameacuteliorant la productiviteacute et les investissements dans les infrastructures peuvent eacutegalement entraicircner des beacuteneacutefices nutritionnels consideacuterables partout ougrave la productiviteacute agricole est faible et ougrave les meacutecanismes drsquoirrigation sont deacuteficients ou inexistants

Dans les pays ougrave preacutedomine une agriculture rurale la capaciteacute des gouvernements peut ecirctre insuffisante pour reacutealiser les interventions et les investissements reacutepertorieacutes ci-dessous Certaines de ces mesures peuvent ecirctre plus efficacement mises en œuvre par des approches deacutecentraliseacutees gracircce agrave des organisations non-gouvernementales (Headey 2012) ou agrave des partenariats public-priveacute (PPP) Un grand nombre de nouveaux PPP ont eacuteteacute constitueacutes au cours des derniegraveres anneacutees mais peu drsquoeacutetudes ont eacuteteacute meneacutees pour eacutevaluer leur impact sur les reacutesultats nutritionnels Seule veacuteritable exception le programme HarvestPlus Challenge qui promeut la biofortification des aliments de base et integravegre des objectifs de nutrition explicites (Meenakshi et al 2010 FAO 2012)

Enfin les socieacuteteacutes agroalimentaires transnationales investissent de plus en plus dans des filiales eacutetrangegraveres pour augmenter les ventes dans les pays en deacuteveloppement (Hawkes 2005) Par conseacutequent dans les pays correspondant aux systegravemes 4 et 5 il pourrait aussi ecirctre beacuteneacutefique drsquoencourager les investissements eacutetrangers directs (IED) sensibles agrave la nutrition parallegravelement agrave un encadrement reacuteglementaire de lrsquoindustrie agroalimentaire en matiegravere de santeacute et de seacutecuriteacute sanitaire par les pouvoirs publics

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Contraintes

bull Marcheacutes non deacuteveloppeacutes faibles liens commerciaux lacunes dans la chaicircne drsquoapprovisionnement dysfonctionnements des marcheacutes coucircts de transaction eacuteleveacutes

bull Faible productiviteacute agricole des petits exploitants familiaux souvent engageacutes dans une agriculture de subsistance

bull Accegraves limiteacute par les producteurs aux intrants et aux capitaux

bull Infrastructures souvent rudimentaires

bull Manque de diversiteacute dans la production peu drsquooptions denses sur le plan nutritionnel pour la consommation

Investissements

bull Augmentation des deacutepenses publiques en faveur drsquoune agriculture saine

bull Investissements dans les infrastructures (ex routes entre les exploitations agricoles et les marcheacutes irrigation et meilleur accegraves agrave lrsquoeau)

bull Augmentation de la demande drsquoaliments agrave forte valeur nutritionnelle et de leur accegraves

bull Reacutevision des droits de proprieacuteteacute fonciegravere

bull Interventions agricoles agrave la fois au niveau des producteurs et au niveau des meacutenages

bull Programmes deacutecentraliseacutes publicspriveacutes de vulgarisation agricole sensibles agrave la nutrition portant notamment sur la microfinance la technologie et autres outils et intrants (ex technologie mobile pour srsquoinformer des conditions des marcheacutes outils et technologies permettant drsquoeacuteconomiser du temps et de la main drsquoœuvre lutte contre les ravageurs ameacutelioration des varieacuteteacutes cultiveacutees)

bull Connexion entre les petits exploitants agricoles et les chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes gracircce agrave diverses approches de la chaicircne de valeur

bull Inteacutegration des enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur par lrsquoameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et des normes de seacutecuriteacute sanitaire et par la promotion des aliments nutritifs (y compris des aliments enrichis)

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

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Application de la typologie des systegravemes alimentaires aux choix drsquoinvestissement

La typologie des systegravemes alimentaires permet de mieux cerner les diffeacuterents besoins et les diffeacuterentes opportuniteacutes drsquoinvestissement des pays qui mettent en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type rural dont la croissance eacuteconomique reste tregraves deacutependante agrave lrsquoagriculture sont confronteacutes agrave un dilemme speacutecifique lorsqursquoils tentent de satisfaire les besoins de consommation actuels de leur population tout en investissant pour le futur afin drsquoameacuteliorer agrave la fois leurs reacutesultats eacuteconomiques et les reacutesultats nutritionnels Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type industriel font face agrave une seacuterie de deacutefis totalement diffeacuterents dont la plupart ont trait agrave lrsquoapprovisionnement de produits frais locaux abordables en deacutepit drsquoune industrie agroalimentaire tregraves efficiente fortement meacutecaniseacutee et verticalement inteacutegreacutee qui privileacutegie les prix bas les longues dureacutees de conservation et une qualiteacute uniforme plutocirct que les enjeux nutritionnels Autant dans les systegravemes de type rural que dans ceux de type industriel un investissement preacutecautionneux dans lrsquoagriculture les systegravemes alimentaires et les institutions peuvent aujourdrsquohui preacuteparer les conditions qui permettront drsquoobtenir des systegravemes alimentaires plus sains demain

Le tableau 3 reacutepertorie plusieurs cateacutegories de politiques drsquoinvestissement dont la capaciteacute agrave ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels est prouveacutee par certaines donneacutees -soit par des investissements orienteacutes vers les producteurs soit par des investissements orienteacutes vers les consommateurs Les exploitants agricoles sont eacutegalement des consommateurs et dans de nombreux cas lrsquoaide agrave la production peut entraicircner une augmentation de la consommation des meacutenages agricoles Par conseacutequent certains investissements reacutepondent aux besoins des deux cocircteacutes du tableau ci-dessous Comme la qualiteacute des donneacutees probantes disponibles est variable et que pour la plupart des politiques drsquoinvestissement eacutevoqueacutees elles ne deacutemontrent pas explicitement un impact direct sur la nutrition lrsquoAnnexe A propose un examen partiel des donneacutees disponibles pour lrsquoutilisation de ces politiques dans lrsquooptique drsquoobtenir des systegravemes alimentaires sains Il convient de souligner que certaines de ces politiques sont particuliegraverement pertinentes dans des systegravemes alimentaires speacutecifiques Par exemple les activiteacutes de recherche et deacuteveloppement (RampD) portant sur la reformulation des produits sont particuliegraverement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type industrielmixte ougrave les consommateurs sont tregraves deacutependants agrave lrsquooffre de produits transformeacutes

Tableau 3 Cateacutegories drsquoinvestissement pour des systegravemes alimentaires sains

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Investissements affectant la nutrition cocircteacute Production Investissements affectant la nutrition cocircteacute Consommation

bull Contrats avec les producteurs coopeacuteratives et autres organisations collectives

bull Commercialisation par le biais des supermarcheacutes

bull Ameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et reacuteduction des pertes

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Infrastructures irrigation routes eacutelectriciteacute approvisionnement en eau

bull Reacuteforme des reacutegimes fonciers

bull Communication

bull Biofortification et enrichissement des aliments

bull Creacuteation de la demande pour des aliments produits localement et ameacutelioration de leur accegraves

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Drsquoapregraves lrsquoanalyse des donneacutees disponibles des eacuteleacutements suffisamment probants montrent que certaines interventions peuvent ameacuteliorer la nutrition la diversiteacute de la production et des aliments et les moyens de subsistance des exploitants agricoles (IFPRI 2014 Berti 2004 Malapit et al 2013 Behrman et al 2012) Cette analyse reacutevegravele eacutegalement que certains objectifs politiques (comme lrsquoaugmentation de lrsquoattention porteacutee agrave la nutrition dans les dispositifs de protection sociale et lrsquoameacutelioration de lrsquoaccegraves agrave des aliments nutritifs au niveau des meacutenages ou au niveau institutionnel) sont beacuteneacutefiques dans tous les contextes quel que soit le type de systegraveme alimentaire Les actions meneacutees pour atteindre ces objectifs ameacuteliorent vraisemblablement de faccedilon directe les choix des consommateurs et lrsquoaccegraves agrave des aliments sains et leur efficaciteacute est solidement attesteacutee (ex les initiatives ldquoOportunidadesrdquo au Mexique et ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo dans lrsquoIowa aux Eacutetats-Unis)

Neacuteanmoins la typologie des systegravemes alimentaires reacutevegravele eacutegalement que les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements reacutepondent agrave des besoins distincts en termes de nutrition si bien que les prioriteacutes agrave recommander varient en fonction des pays Il nrsquoest certainement pas surprenant que parmi les investissements les plus cruellement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent (systegravemes alimentaires 4 et 5) figurent les investissements dans les infrastructures utiliseacutees pour la production et pour les activiteacutes apregraves reacutecolte qui sont coucircteuses et neacutecessitent un effort drsquoinvestissement prolongeacute dans le temps Mais dans ces contextes des investissements moins lourds en faveur des jardins potagers et de lrsquoeacutelevage de beacutetail au niveau des meacutenages sont eacutegalement rentables

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Des changements institutionnels sont neacutecessaires dans tous les types de systegravemes alimentaires mecircme srsquoils ne doivent pas forceacutement prendre la mecircme forme Dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent les organisations non-gouvernementales (ONG) jouent un rocircle deacuteterminant lorsque la capaciteacute des pouvoirs publics est faible Cela implique que les investissements destineacutes agrave consolider et agrave utiliser les ONG pour ameacuteliorer la sensibilisation des meacutenages leur capaciteacute agrave produire des aliments nutritifs et leur accegraves agrave des aliments nutritifs pourraient efficacement ouvrir la voie vers une meilleure nutrition Dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires en transition (systegravemes alimentaires de type 3) des reacuteformes institutionnelles visant agrave renforcer la capaciteacute des organisations de producteurs agrave neacutegocier avec la grande distribution et agrave augmenter la valeur ajouteacutee des produits sont des investissements pertinents Enfin dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte des mesures leacutegislatives et reacuteglementaires pourraient ecirctre neacutecessaires pour permettre aux institutions publiques (cantines scolaires hocircpitaux etc) de srsquoapprovisionner aupregraves drsquoexploitants agricoles locaux ameacuteliorant ainsi la fraicirccheur et la diversiteacute des aliments proposeacutes aux usagers

Lrsquoanalyse proposeacutee ici comporte des limites importantes Premiegraverement -et avant tout- pratiquement aucune donneacutee financiegravere ou eacuteconomique nrsquoest disponible sur la plupart des investissements deacutecrits ci-dessus agrave quelques exceptions pregraves et particuliegraverement concernant les investissements infrastructurels (FAO 2012 Hoddinott et al 2013) Lrsquoabsence drsquoinformations financiegraveres limite consideacuterablement la possibiliteacute de comparer les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements et de deacuteterminer un taux de rentabiliteacute financiegravere indicatif ou mecircme un rapport coucirct-efficaciteacute Il est donc impossible drsquoaffirmer avec certitude que lrsquoune quelconque de ces strateacutegies (pas mecircme celles pour lesquelles il existe des preuves fiables attestant de reacutesultats positifs) constitue un ldquobonrdquo investissement au sens classique de ce terme Il nrsquoy a rien de fondamentalement aberrant agrave cela eacutetant donneacute que les investissements du secteur public nrsquoont geacuteneacuteralement pas agrave deacutemontrer le mecircme type de rentabiliteacute financiegravere qursquoexige le secteur priveacute Neacuteanmoins il serait preacutefeacuterable de pouvoir calculer les taux de rentabiliteacute dans le but de comparer et eacuteventuellement de classer les diffeacuterents investissements envisageables eacutetant donneacute que les ressources publiques disponibles pour investir dans la nutrition sont limiteacutees et que ces mesures font partie des critegraveres preacutevisionnels consideacutereacutes par les banques de deacuteveloppement dans leur deacutecision concernant les precircts attribueacutes au secteur public Par ailleurs comme cela a eacuteteacute le cas avec les investissements expresseacutement axeacutes sur la nutrition eacutetudieacutes dans les seacuteries 2008 et 2013 de The Lancet sur la nutrition maternelle et infantile (Bhutta et al 2008 amp 2013) des eacutevaluations coucircts-beacuteneacutefices approuveacutees par des universitaires pourraient catalyser et harmoniser les investissements des donateurs en creacuteant un consensus sur les investissements agrave privileacutegier

Deuxiegravemement ce document propose une eacutevaluation qualitative des donneacutees de recherche concernant les investissements speacutecifiquement axeacutes sur lrsquoagriculture sur la nutrition et autres types drsquoinvestissements dans une optique drsquoameacutelioration des reacutesultats des systegravemes alimentaires (Annexe A) Cet examen partiel montre que plusieurs approches drsquoinvestissement sont plus pertinentes dans certains types de systegravemes alimentaires que dans drsquoautres Neacuteanmoins cet examen des donneacutees disponibles se fonde sur les reacutesultats drsquoun nombre limiteacute drsquoeacutetudes heacuteteacuterogegravenes reacutealiseacutees dans un nombre limiteacute de contextes

Enfin le fruit de ce travail reacutevegravele une certaine ambiguumliteacute dans la Recommandation 17 du Cadre drsquoaction invitant agrave utiliser des ldquopolitiques drsquoinvestissementrdquo pour accomplir des politiques drsquoalimentation et de nutrition En effet comme cela a eacuteteacute indiqueacute preacuteceacutedemment le terme investissement est geacuteneacuteralement employeacute pour deacutesigner les deacutepenses visant agrave accroicirctre les beacuteneacutefices agrave lrsquoavenir Un grand nombre drsquointerventions et de politiques de ce type ont eacuteteacute eacutevoqueacutees lors de la CIN2 et en drsquoautres occasions par les responsables officiels et les organisations de deacutefense de la santeacute et de la nutrition et elles ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport Neacuteanmoins drsquoautres interventions visant agrave ameacuteliorer les reacutesultats sanitaires et nutritionnels sont deacutesigneacutees de faccedilon plus juste par drsquoautres termes Il srsquoagit des mesures de consommation (inteacutegration drsquoaliments plus sains dans les menus des cantines scolaires) des mesures reacuteglementaires (taxation des boissons et aliments mauvais pour la santeacute) ou des mesures de transferts (utilisation de dispositifs de protection sociale pour encourager les habitudes alimentaires saines) Comme ces interventions offrent des avantages deacutemontreacutes en matiegravere de santeacute et de nutrition elles sont essentielles dans la mise en œuvre du CdA CIN2 Les plus favorables ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport mecircme si elles ne sont pas senseacutees deacutegager un rendement futur

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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5 Conclusions et recommandations

Ce rapport analyse les donneacutees actuellement disponibles sur les investissements en faveur de systegravemes alimentaires sains dans la ligneacutee du Cadre drsquoaction de la CIN2 Recommandation 17 Ce rapport emploie une typologie des systegravemes alimentaires extraite du Rapport sur la nutrition mondiale de 2015 qui permet de diffeacuterencier les pays en fonction des caracteacuteristiques de leur systegraveme alimentaire Il en ressort qursquoil existe de consideacuterables diffeacuterences entre les systegravemes alimentaires si bien que les pays doivent proceacuteder agrave des investissements diffeacuterents pour reacutepondre agrave leurs besoins speacutecifiques en termes drsquoalimentation et de nutrition Il apparaicirct eacutegalement que de nombreux types drsquoinvestissements et drsquoinvestisseurs peuvent ecirctre impliqueacutes dans lrsquoobjectif drsquoameacutelioration des reacutesultats sanitaires et nutritionnels des systegravemes alimentaires le secteur public le secteur priveacute et les meacutenages

Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo sont drsquoapregraves cette typologie essentiellement des pays agrave faible revenu La deacutenutrition reste un problegraveme majeur dans ces pays mecircme si certains sont eacutegalement confronteacutes agrave une preacutevalence croissante du surpoids et de lrsquoobeacutesiteacute qui traduisent un changement rapide dans les systegravemes alimentaires et les conditions de nutrition Ces pays peuvent tirer profit drsquoun large eacuteventail drsquoinvestissements notamment ceux ciblant lrsquoameacutelioration des infrastructures et de la productiviteacute agricole mais aussi de strateacutegies visant agrave offrir des choix alimentaires plus diversifieacutes agrave leur population au moyen des chaicircnes de valeur alimentaires ou de la production des meacutenages Nombre de ces investissements ameacutelioreront agrave lrsquoavenir les rentabiliteacutes eacuteconomiques et agricoles Leur coucirct est geacuteneacuteralement tregraves lourd par rapport au niveau de revenu des pays concerneacutes (mais cela est aussi le cas pour certains des investissements neacutecessaires dans les pays plus deacuteveloppeacutes)

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En revanche dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoen transitionrdquo les reacutegimes alimentaires sont deacutejagrave plus varieacutes avec un apport raisonnable de produits frais et de proteacuteines La consommation de produits emballeacutes y augmente et quelques problegravemes de deacutenutrition persistent (retards de croissance essentiellement) Dans ces pays les investissements devraient prioritairement cibler les chaicircnes de valeur pour les aliments secondaires en renforccedilant notamment la technologie de la chaicircne du froid et en reacuteglant drsquoautres problegravemes au niveau des eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte ce qui permettrait drsquoameacuteliorer la productiviteacute geacuteneacuterale du secteur tout en ameacuteliorant lrsquoaccegraves aux aliments sains et la sensibilisation cocircteacute consommateurs Certains de ces investissements peuvent ecirctre coucircteux mais en moyenne ils le sont moins que les investissements infrastructurels si urgemment neacutecessaires dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo Pour reacutesumer les systegravemes alimentaires laquo en transition raquo offrent geacuteneacuteralement une diversiteacute correcte et une bonne disponibiliteacute des aliments mais ils peuvent ameacuteliorer leurs beacuteneacutefices eacuteconomiques et sanitaires en reacutealisant les bons investissements

Pour les systegravemes de type ldquoindustrielrdquo ou ldquomixterdquo les choix drsquoinvestissement devraient avant tout viser une meilleure coheacuterence des politiques publiques avec les objectifs de santeacute et de nutrition en soutenant notamment la production speacutecialiseacutee et de produits frais plutocirct que la culture de quelques varieacuteteacutes de ceacutereacuteales Il y est neacutecessaire drsquoopeacuterer des changements dans les politiques et la gouvernance dans lrsquooptique de favoriser les comportements de consommation sains et de limiter certaines pratiques et dominations industrielles Ces changements sont peu coucircteux en termes financiers mais ils sont politiquement difficiles

Les pays qui souhaitent mettre en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 disposent drsquoune grande varieacuteteacute drsquooptions drsquoinvestissements en faveur de systegravemes alimentaires plus sains Ces options vont depuis les ameacuteliorations agrave grande eacutechelle des infrastructures jusqursquoagrave des soutiens techniques et des aides agrave la commercialisation de plus petite eacutechelle en passant par des mesures drsquoincitation et de sensibilisation des consommateurs Certaines neacutecessitent de lourdes deacutepenses financiegraveres qui seront rentabiliseacutees au bout de plusieurs anneacutees par lrsquoobtention drsquoune agriculture plus productive et plus sensible aux enjeux nutritionnels tandis que drsquoautres nrsquoimpliquent pas reacuteellement de deacutepenses financiegraveres mais uniquement des mesures de reacuteglementation

Il existe encore de profondes lacunes en termes de donneacutees disponibles pour les pays et les investisseurs concernant les options drsquoinvestissement approprieacutees et celles agrave privileacutegier en fonction du type de systegraveme alimentaire et du contexte de nutrition Il faut espeacuterer que les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres coopeacutereront avec les acteurs de la nutrition pour fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees sur les interventions les plus prometteuses eacutevoqueacutees dans ce rapport de maniegravere agrave ce que les pays quel que soit le type de leur systegraveme alimentaire puissent faire des choix eacuteclaireacutes entre les diverses options drsquoinvestissement

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Annexe

Examen des donneacutees disponibles sur la creacuteation de systegravemes alimentaires sains au moyen drsquoinvestissements sensibles agrave la nutrition Interventions agricoles en faveur drsquoune meilleure nutrition

En deacutepit de donneacutees extrecircmement limiteacutees et disparates il semble que les strateacutegies agricoles soient prometteuses pour ameacuteliorer lrsquoeacutetat nutritionnel Encore moins drsquoeacuteleacutements probants sont disponibles sur les strateacutegies ciblant les systegravemes alimentaires dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition en fait il nrsquoexiste aucune litteacuterature sur ce sujet en dehors de celle traitant des politiques agricoles et de quelques politiques axeacutees sur la population et affectant lrsquoindustrie Lrsquoexamen bref et partiel proposeacute dans ce chapitre se concentre sur lrsquoagriculture un thegraveme sur lequel plusieurs contributions cleacutes sont disponibles Certaines des cateacutegories drsquoinvestissement eacutevoqueacutees ci-dessous affectent la nutrition par le biais de la production de la consommation ou par drsquoautres types de canaux

Lrsquoagriculture peut influer sur la nutrition par diffeacuterentes voies dont quatre sont identifieacutees dans la litteacuterature comme constituant des facteurs cleacutes (Ruel amp Alderman 2013) (i) prix des aliments (ii) revenus issus de lrsquoagriculture (iii) consommation de sa propre production due agrave des imperfections du marcheacute et (iv) facteurs lieacutes au sexe Si au niveau des meacutenages lrsquoagriculture a des effets sur la nutrition ces effets sont tregraves vraisemblablement lieacutes agrave un ou plusieurs de ces facteurs Lrsquoexamen de 23 eacutetudes sur cinq types drsquointerventions (biofortification jardins potagers deacuteveloppement de la production laitiegravere pecircche et eacutelevage de beacutetail) reacutevegravele une augmentation de la production et de la consommation par les meacutenages des produits alimentaires cibleacutes par ces interventions Les donneacutees disponibles sont mitigeacutees quant aux effets des interventions agricoles sur drsquoautres aspects notamment sur les apports en micronutriments et lrsquoeacutetat nutritionnel ou sur les revenus Les auteurs attribuent ceci aux insuffisances des eacutetudes en termes de puissance statistique et de collecte des donneacutees plutocirct qursquoagrave un veacuteritable manque drsquoefficaciteacute des programmes (Masset et al 2011)

Un examen anteacuterieur de 30 eacutetudes sur des interventions agricoles (comprenant des interventions en faveur des jardins potagers des interventions en faveur de lrsquoeacutelevage de beacutetail des interventions combineacutees favorisant agrave la fois le jardinage potager et lrsquoeacutelevage et des programmes drsquoirrigation) a reacuteveacuteleacute que la plupart de ces interventions avaient augmenteacute la production alimentaire et que sur ces 30 eacutetudes 19 avaient ameacutelioreacute la nutrition au niveau des meacutenages Sur ces 19 interventions ayant ameacutelioreacute la nutrition 14 avaient investi dans diffeacuterents types de capital (humain financier physique et social) (Berti 2004) Ces deux examens soulignent que le manque de rigueur et lrsquoextrecircme heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des meacutethodes entre les eacutetudes limitent la capaciteacute drsquoanalyse et de geacuteneacuteralisation des reacutesultats (Berti 2004 Masset et al 2011) Cet eacutecueil a eacutegalement eacuteteacute identifieacute dans un autre examen de 27 projets agricoles qui a conclu que les donneacutees probantes attestant drsquoun impact des strateacutegies de production agricole sur lrsquoameacutelioration de la nutrition des femmes et des enfants restaient limiteacutees en grande partie agrave cause des limitations meacutethodologiques des eacutetudes examineacutees par les auteurs (Girard et al 2012)

Document de consultation

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Selon Girard et al (2012) les strateacutegies agricoles ont invariablement et sensiblement ameacutelioreacute les reacutegimes alimentaires et les apports en vitamine A des femmes et des enfants mecircme si cela ne srsquoest pas traduit par des effets positifs sur le statut en vitamine A lrsquoaneacutemie ou la morbiditeacute Plusieurs des eacutetudes qursquoils ont examineacutees ont eu des effets significatifs sur les problegravemes de retard de croissance et drsquoeacutemaciation contrairement agrave ce qui est dit dans le reacutesumeacute des auteurs

Contrats de production et organisations de producteurs

Des contrats de production entre des agriculteurs et le secteur priveacute ont permis aux agriculteurs drsquoacceacuteder aux intrants aux creacutedits et aux services de vulgarisation neacutecessaires (Banque mondiale 2008 Asian Development Bank 2012) En outre gracircce agrave ce type de contrats des petits exploitants agricoles ont pu beacuteneacuteficier de prix et de marcheacutes assureacutes et les entreprises ont partageacute les risques de production et de commercialisation avec les producteurs Neacuteanmoins pour que les petits exploitants puissent tirer profit de lrsquoagriculture contractuelle les conditions preacutealables requises sont nombreuses Ils doivent pouvoir acceacuteder aux routes et aux services drsquoinformation et ils peuvent avoir besoin de se regrouper en organisations eacutetant donneacute que les fournisseurs et les grossistes preacutefegraverent geacuteneacuteralement passer contrat avec des organisations de producteurs qui peuvent contribuer agrave garantir la qualiteacute et la livraison des produits en temps voulu (Taren amp Alaofegrave 2013)

Canaux de la grande distribution

Les pays en deacuteveloppement ont connu un rapide deacuteveloppement des supermarcheacutes suite agrave des transformations du cocircteacute de lrsquooffre et de la demande Les supermarcheacutes peuvent ecirctre deacutetenus par des enseignes locales ou internationales Ils offrent geacuteneacuteralement un large choix drsquoaliments et de produits divers dans un mecircme lieu Par inteacutegration verticale et horizontale (Reardon et al 2012) ils sont souvent deacutetenus par les mecircmes groupes dans lesquels sont concentreacutees les activiteacutes de distribution et drsquoautres fonctions du systegraveme alimentaire Malgreacute les risques inheacuterents agrave ce mode de fonctionnement des eacutetudes ont essentiellement reacuteveacuteleacute des impacts positifs des nouveaux canaux de la grande distribution sur la productiviteacute agricole les prix de vente et les revenus Selon Chege et al (2015) au Kenya les agriculteurs intervenant dans les canaux de la grande distribution ont des revenus plus eacuteleveacutes et produisent plus de fruits et de leacutegumes Les auteurs montrent que ces deux facteurs (revenus et choix de la production veacutegeacutetale) ont eu des effets positifs sur la nutrition les meacutenages agricoles qui approvisionnent les supermarcheacutes consomment pregraves de 15 agrave 20 plus de calories de fer et de zinc et 30 plus de vitamines A Agrave noter neacuteanmoins que la commercialisation favorise la speacutecialisation ce qui reacuteduit la diversiteacute de la production des agriculteurs consideacutereacutes individuellement

Gestion des activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte et reacuteduction des pertes

Les projets de deacuteveloppement des marcheacutes ou de la chaicircne de valeur agricole peuvent eacutegalement ameacuteliorer les activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte avec des effets positifs sur lrsquoeacutetat nutritionnel En effet en ameacuteliorant les techniques de manutention de stockage et de conservation lrsquooptimisation des activiteacutes apregraves reacutecolte entraicircne un lissage de la consommation et augmente la disponibiliteacute tout au long de lrsquoanneacutee drsquoaliments frais et nutritifs Plus particuliegraverement des meacutethodes de conservation preacutecautionneuses permettent de preacuteserver les teneurs en nutriments et de reacuteduire lrsquoutilisation de sucre de sel et drsquoautres ingreacutedients ajouteacutes De plus lrsquoameacutelioration des activiteacutes apregraves reacutecolte augmente la qualiteacute et la quantiteacute des reacutecoltes ce qui se traduit par une augmentation des revenus (Copenhagen Consensus Center 2015)

Creacuteation de la demande pour des aliments cultiveacutes localement et ameacutelioration de leur accegraves

Un programme meneacute aux Eacutetats-Unis dans lrsquoIowa a permis de consideacuterablement augmenter les ventes des productions agricoles locales aux restaurants coopeacuteratives et autres institutions (Ranum amp Wiemerslage 2011) Les producteurs locaux ont ainsi eacuteteacute mis en relation avec des marcheacutes jusqursquoalors inexploiteacutes (ex cantines scolaires) avec une coordination des niveaux de prix et en ciblant avant tout les produits de deuxiegraveme cateacutegorie De plus les producteurs ont beacuteneacuteficieacute de formations et de subventions pour les aider agrave financer des serres agrave diversifier leur production et agrave ameacuteliorer leurs

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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eacutequipements de stockage Ce programme associeacute agrave la marque commerciale preacuteexistante ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo (achetez frais achetez local) ciblait les consommateurs par des activiteacutes de sensibilisation et drsquoeacuteducation inteacutegrant des deacutegustations de produits et des rencontres autour du projet de rapprochement des agriculteurs locaux et des eacutetablissements scolaires Ce programme a permis de piloter six projets au sein drsquoeacutetablissements scolaires dans lesquels lrsquoeacuteducation agrave la nutrition a eacuteteacute inteacutegreacutee aux programmes peacutedagogiques dont les enseignants ont reccedilu une formation et ougrave des reacuteseaux de distribution ont eacuteteacute creacuteeacutes pour inteacutegrer des produits locaux dans les menus des cantines scolaires Enfin le programme a ducirc faire du lobbyisme pour obtenir des changements dans la politique de lrsquoEacutetat afin de permettre aux institutions publiques de srsquoapprovisionner localement Conseacutecutivement agrave ce programme les agriculteurs ont constateacute une ameacutelioration qualitative et quantitative de leur production et les achats drsquoaliments locaux par les restaurants les coopeacuteratives alimentaires et les institutions locales ont augmenteacute de plus drsquoun demi-million drsquoUSD

Jardins potagers

Les impacts positifs des interventions en faveur des jardins potagers sur lrsquoeacutetat nutritionnel les revenus et les habitudes alimentaires sont aujourdrsquohui bien documenteacutes (Taren amp Alaofegrave 2013) Mecircme si certaines interventions ciblent prioritairement la production de leacutegumineuses et de tubercules les productions de fruits de leacutegumes drsquoherbes culinaires et de condiments restent les plus courantes (Taren amp Alaofegrave 2013) Par exemple au Neacutepal une intervention meneacutee en faveur des jardins potagers des meacutenages en association avec une campagne de sensibilisation agrave la nutrition a permis drsquoaugmenter les connaissances sur la nutrition des participants ainsi que la diversiteacute de leur reacutegime alimentaire Les participants ont eacutegalement eu davantage tendance agrave donner des aliments compleacutementaires aux nourrissons et agrave correctement conserver leurs aliments (Jones et al 2005)

Un examen de ces interventions agricoles a reacuteveacuteleacute que sur les neuf interventions en faveur des jardins potagers eacutetudieacutees toutes ont eu des effets positifs -modeacutereacutes agrave eacuteleveacutes- sur les reacutegimes alimentaires Sur les trois interventions pour lesquelles des donneacutees anthropomeacutetriques ont eacuteteacute releveacutees toutes ont permis de reacuteduire les problegravemes drsquoinsuffisance pondeacuterale drsquoeacutemaciation et de retard de croissance chez les enfants Les interventions en faveur des jardins potagers soutiennent favorablement la comparaison avec les autres types drsquointerventions examineacutees mais les auteurs font remarquer que la plupart de ces actions en faveur des jardins potagers inteacutegraient un objectif de nutrition explicite et un investissement en capital humain ce qui nrsquoest pas le cas avec la plupart des autres types drsquointerventions Par conseacutequent il est difficile de comparer les interventions en faveur des jardins potagers avec les autres types drsquointerventions et drsquoisoler les raisons qui expliquent leur succegraves Cela montre neacuteanmoins que les interventions inteacutegrant des investissements diversifieacutes dans diffeacuterents types de capital (comme lrsquoeacuteducation nutritionnelle et la prise en compte de lrsquoeacutegaliteacute entre les sexes) reacuteussissent mieux que celles qui ne le font pas (Berti 2004)

Diversiteacute des cultures

Dans un examen des strateacutegies agricoles visant agrave ameacuteliorer la nutrition Carletto et al (2015) se sont pencheacutes sur trois eacutetudes analysant les liens entre la diversiteacute des cultures et la nutrition Au Neacutepal des donneacutees probantes issues drsquoun programme de nutrition multisectoriel reacutevegravelent que la diversiteacute du reacutegime alimentaire des megraveres et des enfants ainsi que le rapport poidsacircge des enfants sont eacutetroitement lieacutes agrave la diversiteacute de la production14 au niveau du meacutenage (Malapit et al 2013) Il est inteacuteressant de remarquer que cette eacutetude a deacutetermineacute que lrsquoautonomisation des femmes limite les effets neacutegatifs drsquoune production peu diversifieacutee sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des megraveres et des enfants et sur le rapport tailleacircge des enfants Agrave partir de donneacutees de panels une analyse eacuteconomeacutetrique a estimeacute qursquoau Nigeacuteria une augmentation de 10 de la diversiteacute des varieacuteteacutes cultiveacutees entraicircne une augmentation de 24 de la diversiteacute des reacutegimes alimentaires (Dillon et al 2014) En Zambie la diversiteacute de la production (mesureacutee par le nombre total de cultures diffeacuterentes et de groupes alimentaires produits) ainsi que les activiteacutes ciblant les meacutenages

14 En utilisant un indice de la diversiteacute de la production fondeacute sur neuf items alimentaires Groupes drsquoaliments inclus feacuteculents haricots leacutegumineuses et noix leacutegumes-feuilles vert fonceacute tubercules leacutegumes et fruits riches en vitamine A autres fruits et leacutegumes lait et produits laitiers œufs poisson et viande

Document de consultation

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pratiquant une agriculture de subsistance (ex eacutelevage de beacutetail production de fruits et de leacutegumes cultures de plein champ) ont eacuteteacute positivement associeacutees au rapport taillepoids des enfants et inversement associeacutees aux retards de croissance des enfants de plus de 24 mois (Kumar et al 2015) Cela signifie que la diversiteacute de la production au niveau des meacutenages peut avoir des effets positifs sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires et sur les reacutesultats anthropomeacutetriques pour les enfants et les megraveres

Eacutelevage de beacutetail

Les interventions au niveau des meacutenages ciblant lrsquoeacutelevage de beacutetail et lrsquoaquaculture se sont majoritairement focaliseacutees sur la geacuteneacuteration de revenus plutocirct que sur la consommation Mecircme srsquoil y a peu drsquoeacuteleacutements probants disponibles quant agrave lrsquoimpact de ce type drsquoinvestissements sur la nutrition et les reacutegimes alimentaires les aliments drsquoorigine animale sont denses sur le plan nutritionnel et certaines donneacutees montrent des impacts positifs sur les reacutesultats nutritionnels Lrsquoexamen de huit eacutetudes analysant les liens entre la production agricole (production de cultures et eacutelevage de beacutetail) la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des meacutenages et les reacutesultats nutritionnels chez lrsquoenfant conclut que lrsquoeacutelevage de beacutetail est associeacute agrave des reacutesultats positifs en termes de nutrition (Carletto et al 2015)

Produits laitiers volaille et produits de lrsquoaquaculture

Plusieurs eacutetudes ont montreacute que les interventions ciblant la production laitiegravere peuvent augmenter la consommation de produits laitiers et lrsquoapport geacuteneacuteral en nutriments et reacuteduire la preacutevalence des problegravemes de retard de croissance drsquoeacutemaciation et drsquoinsuffisance pondeacuterale (Taren amp Alaofegrave 2013) Le projet baptiseacute ldquoMilk Mattersrdquo (le lait crsquoest important)(reacutefeacuterence) a compareacute deux groupes de participants agrave un groupe teacutemoin Dans le premier groupe les participants ont reccedilu des animaux laitiers (une vache ou quatre chegravevres) et du fourrage Lrsquoautre groupe a eacutegalement eu du fourrage et des animaux laitiers mais ces derniers ont eacuteteacute preacutealablement vaccineacutes et vermifugeacutes Ces interventions ont eacuteteacute reacutealiseacutees dans la reacutegion somali drsquoEacutethiopie ougrave entre 20 et 50 des besoins eacutenergeacutetiques des eacuteleveurs pastoraux proviennent de la consommation de produits laitiers et de produits drsquoorigine animale Dans cette reacutegion les seacutecheresses annuelles aggravent la malnutrition agrave cause notamment drsquoune reacuteduction de la production laitiegravere pendant la saison segraveche La comparaison avec le groupe teacutemoin a reacuteveacuteleacute que les interventions Milk Matters ont permis drsquoaugmenter la consommation de produits laitiers et de stabiliser lrsquoeacutetat nutritionnel des enfants des eacuteleveurs pastoraux en peacuteriode de soudure Par ailleurs il a eacuteteacute estimeacute que ces interventions ont eacuteteacute extrecircmement rentables leur coucirct eacutevalueacute repreacutesente entre 45 et 75 du coucirct des programmes drsquoalimentation theacuterapeutique meneacutes dans le cadre de la prise en charge communautaire de la malnutrition aigueuml Enfin les femmes ont pu deacutegager plus de temps libre ce qui peut avoir des effets positifs sur les pratiques drsquoalimentation des enfants (Sadler et al 2012)

Reacutegimes fonciers

Drsquoapregraves lrsquoexamen de vingt eacutetudes (Lawry et al 2014) les interventions visant agrave formaliser les droits fonciers (comme lrsquoacquisition en libre proprieacuteteacute lrsquoenregistrement des droits par redistribution des terres et la reacutegularisation officielle des droits fonciers coutumiers) sont associeacutes agrave des gains en termes de productiviteacute et de bien-ecirctre social La reconnaissance de jure des droits fonciers permet drsquoaugmenter la valeur moneacutetaire de la productiviteacute des terres de 40 en moyenne mecircme si lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des donneacutees limite la capaciteacute agrave tirer des conclusions formelles Le bien-ecirctre social des beacuteneacuteficiaires (mesureacute par leur consommation ou leurs revenus) a augmenteacute de 15 pour cent en moyenne Les auteurs font eacutegalement remarquer que la qualiteacute des donneacutees disponibles ne permet pas drsquoavoir une assise suffisamment solide pour geacuteneacuteraliser ces reacutesultats et que les mesures qualitatives ne tiennent pas compte des conseacutequences sociales des politiques fonciegraveres telles que le deacuteplacement ou lrsquoeacutegaliteacute hommes-femmes Les beacuteneacutefices ont eacuteteacute largement plus importants en Asie et en Ameacuterique latine qursquoen Afrique et ont eacuteteacute variables en fonction du niveau de revenu les effets moindres constateacutes en Afrique subsaharienne peuvent srsquoexpliquer par un reacutegime foncier coutumier deacutejagrave largement eacutetabli et eacutetendu Mecircme srsquoil semble que la reconnaissance des droits fonciers contribue au bien-ecirctre social ces effets sont extrecircmement variables et speacutecifiques au contexte (Lawry et al 2014)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire conditionnel (TMC)

Les donneacutees disponibles en la matiegravere suggegraverent que les programmes de TMC ont des impacts significatifs sur lrsquoanthropomeacutetrie des enfants et certaines eacutetudes montrent des effets chez les plus jeunes enfants qui beacuteneacuteficient plus longtemps de la protection sociale (Ruel et Alderman 2013) En outre ces programmes ont des effets positifs sur drsquoautres facteurs qui se reacutepercutent sur lrsquoeacutetat nutritionnel notamment lrsquoaugmentation des deacutepenses des meacutenages la seacutecuriteacute alimentaire et lrsquoameacutelioration des reacutegimes alimentaires (Leroy et al 2009) La protection sociale a joueacute un rocircle important pour reacuteduire la deacutenutrition en Colombie le seul pays actuellement en passe drsquoatteindre les quatre objectifs de lrsquoAssembleacutee mondiale de la Santeacute (IFPRI 2014a) De plus le fait de rendre la protection sociale plus sensible aux enjeux de nutrition est une strateacutegie prometteuse eacutetant donneacute que les deacutepenses publiques engageacutees dans la protection sociale progressent dans le monde entier (IFPRI 2014a)

Partenariats public-priveacute

Dans nrsquoimporte quel pays consideacutereacute la consommation alimentaire est deacutetermineacutee par les secteurs de la production de la transformation alimentaire de la distribution de gros et de la distribution de deacutetail Par conseacutequent le secteur priveacute a un eacutenorme impact sur les habitudes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels De plus drsquoautres secteurs comme la teacuteleacutephonie mobile les meacutedias et le secteur de la santeacute influent sur la consommation et les preacutefeacuterences des consommateurs Les partenariats public-priveacute (PPP) pourraient aider agrave mettre en relation les agriculteurs avec les chaicircnes drsquoapprovisionnement gracircce agrave des investissements dans des biens publics et dans des politiques facilitant le deacuteveloppement du commerce et des marcheacutes ainsi que dans lrsquoeacuteducation et la formation pour deacutevelopper la capaciteacute technique des agriculteurs et les aider agrave respecter les normes de tri drsquoemballage et de culture (Narrod et al 2008)

De plus le secteur public peut inciter le secteur priveacute agrave adopter des politiques favorables aux enjeux de nutrition Il peut le faire gracircce agrave des reacuteglementations directes des engagements volontaires ou par le biais de PPP dans lesquels les deux secteurs exploitent mutuellement leurs ressources et creacuteent de la valeur partageacutee Les PPP pourraient permettre au secteur public drsquointensifier ses interventions et de tirer au mieux parti de ses investissements gracircce agrave la capaciteacute eacutetablie drsquoexeacutecution et de deacuteveloppement du secteur priveacute De son cocircteacute le secteur priveacute pourrait beacuteneacuteficier drsquoun partage des risques et de la creacuteation drsquoune valeur partageacutee gracircce agrave lrsquoameacutelioration de sa perception par le public Les donneacutees disponibles sur les PPP axeacutes sur la nutrition sont rares et il nrsquoa pas encore eacuteteacute deacutetermineacute si les PPP sont plus efficaces que drsquoautres types drsquoengagements avec le secteur priveacute (Hoddinott et al 2015)

Investissements infrastructurels et nutrition

Irrigation

Alors que lrsquoimpact de lrsquoirrigation sur la reacuteduction de la pauvreteacute est bien documenteacute les effets de lrsquoameacutelioration des techniques drsquoirrigation sur la nutrition ne le sont pas (Hussain amp Hanjra 2004) Neacuteanmoins certaines donneacutees indiquent que lrsquoirrigation peut aider agrave reacuteduire la malnutrition chronique et saisonniegravere par lrsquoaccroissement de la consommation drsquoaliments de base et drsquoaliments drsquoorigine animale conseacutecutivement agrave une augmentation des revenus et agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute de lrsquoeacutelevage (Taren amp Alaofegrave 2013) De plus en permettant de cultiver pendant toute lrsquoanneacutee des

Document de consultation

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varieacuteteacutes agrave forte valeur lrsquoirrigation peut ameacuteliorer la consommation de certains aliments Au Beacutenin des systegravemes drsquoirrigation au goutte-agrave-goutte alimenteacutes par lrsquoeacutenergie solaire ont permis drsquoaugmenter la consommation de fruits et leacutegumes jusqursquoagrave atteindre les apports journaliers recommandeacutes et les revenus tireacutes de la production veacutegeacutetale ont permis aux agriculteurs drsquoacheter des aliments de base des leacutegumes secs et des sources de proteacuteines pendant la saison segraveche Selon une enquecircte les beacuteneacuteficiaires de ce projet drsquoirrigation eacutetaient 17 pour cent moins susceptibles de se deacutefinir comme eacutetant en situation drsquoinseacutecuriteacute alimentaire (Burney et al 2010)

Au Ghana une technologie agrave bas coucirct drsquoirrigation par les nappes phreacuteatiques peu profondes a permis drsquoameacuteliorer la rentabiliteacute et de creacuteer des emplois pendant la saison segraveche Toutefois la diversiteacute des apports alimentaires nrsquoa pas progresseacute pour les agriculteurs utilisant les techniques drsquoirrigation et elle a mecircme reculeacute pour les agriculteurs deacutetenant un type speacutecifique de puits peu profond Les auteurs pensent que cela peut ecirctre ducirc agrave lrsquoimpact deacutefavorable sur le plan nutritionnel de la monoculture que lrsquoirrigation a favoriseacutee dans certains cas (Namara et al 2011) Crsquoest pourquoi il est essentiel de tenir compte des impacts neacutegatifs potentiels des programmes drsquoirrigation tels que la deacutependance accrue agrave la monoculture et les maladies veacutehiculeacutees par lrsquoeau De plus amples recherches sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les technologies drsquoirrigation peuvent entraicircner des reacutesultats positifs sur le plan de la nutrition et comment les risques peuvent ecirctre reacuteduits notamment le risque que de lrsquoeau contamineacutee affecte la santeacute des populations via les reacuteseaux drsquoirrigation (Taren amp Alaofegrave 2013) Les effets de lrsquoirrigation varient consideacuterablement en fonction de plusieurs facteurs notamment les contextes eacutecologique et eacutepideacutemiologique de la reacutegion consideacutereacutee (Taren amp Alaofegrave 2013)

Il est essentiel de noter que les infrastructures drsquoirrigation neacutecessitent geacuteneacuteralement drsquoorganiser des services de vulgarisation et un soutien technique pour assurer la durabiliteacute de la technologie drsquoirrigation Les investissements devraient ecirctre reacutealiseacutes en fonction des ressources et des profils eacutecologiques reacutegionaux Mais lagrave ougrave les marcheacutes sont relativement peu deacuteveloppeacutes et ougrave les nappes souterraines sont facilement accessibles des technologies moins exigeantes en ressources pourraient ecirctre appliqueacutees (comme les puits peu profonds eacutevoqueacutes ci-dessus dans le cas du Ghana) Le passage agrave des technologies drsquoirrigation plus avanceacutees peut neacutecessiter une capaciteacute de fabrication reacutegionale des liens avec les marcheacutes et des intrants financiers Dans les deux cas les gouvernements peuvent srsquoassocier avec des reacutealisateurs de projets notamment le secteur priveacute et les ONG pour encourager une large adoption des technologies drsquoirrigation

Reacuteseaux routiers eacutelectriciteacute et ameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau

Des preuves limiteacutees suggegraverent que les investissements dans les reacuteseaux routiers geacutenegraverent des impacts positifs sur la productiviteacute agricole lrsquoaugmentation du PIB dans les zones rurales et la reacuteduction de la pauvreteacute (Knox et al 2013) Les investissements dans les reacuteseaux eacutelectriques ont de plus larges impacts lagrave ougrave les systegravemes agricoles sont plus modernes et ougrave les besoins en eacutelectriciteacute sont plus grands Enfin lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau peut avoir des effets positifs sur le deacuteveloppement des enfants de moins de cinq ans mecircme si les eacutetudes actuellement disponibles sont de faible qualiteacute (Dangour et al 2013)

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Communications

Les investissements visant agrave augmenter la disponibiliteacute des informations et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes peuvent ameacuteliorer le bien-ecirctre social Internet et les technologies mobiles permettent de communiquer rapidement les informations lieacutees agrave lrsquoagriculture et agrave la nutrition dans les populations rurales toutefois de forts taux drsquoanalphabeacutetisme des infrastructures inadapteacutees et le coucirct des services drsquoinformation constituent un frein pour le deacuteveloppement des

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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systegravemes drsquoinformation dans les zones rurales Les technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) peuvent promouvoir la nutrition de faccedilon directe gracircce aux campagnes de marketing social et de faccedilon indirecte en favorisant la productiviteacute des petits exploitants agricoles En Tanzanie par exemple des centres de teacuteleacutecommunications ont permis aux petits exploitants agricoles drsquoacceacuteder agrave des informations sur les creacutedits sur les marcheacutes et aux preacutevisions meacuteteacuteorologiques (Mtega amp Ronald 2013)

Behrman et al (2012) ont constateacute des rapports BeacuteneacuteficiesCoucircts positifs lieacutes agrave lrsquoameacutelioration des informations sur les marcheacutes gracircce agrave la technologie SMS dans deux pays drsquoAsie du Sud et quatre pays drsquoAfrique Des investissements dans des programmes drsquoalphabeacutetisation avec des partenariats avec le secteur priveacute destineacutes agrave reacuteduire les coucircts et des services lieacutes agrave lrsquoappropriation des informations pourraient favoriser lrsquoexpansion des TIC dans les zones rurales Des informations sur la nutrition devraient eacutegalement ecirctre communiqueacutees

Biofortification

La biofortification peut constituer un investissement extrecircmement rentable apregraves la mise de fonds initiale pour concevoir les varieacuteteacutes biofortifieacutees mener des essais dans le pays et creacuteer la demande et les marcheacutes locaux la suppleacutementation nutritionnelle par biofortification peut devenir auto-suffisante avec peu de coucircts reacutecurrents (Meenakshi 2008) Lrsquoeacutelargissement des chaicircnes de valeur pour inteacutegrer des aliments biofortifieacutes et enrichis est une strateacutegie prometteuse pour lrsquoameacutelioration de lrsquoapport en micronutriments et de lrsquoeacutetat nutritionnel geacuteneacuteral des consommateurs Les campagnes de commercialisation associeacutees agrave une sensibilisation agrave la nutrition ameacuteliorent lrsquoacceptation par les consommateurs et leur propension agrave acheter ce type drsquoaliments (Meenakashi et al 2012)

Les donneacutees disponibles sur lrsquoefficaciteacute de la biofortification pour ameacuteliorer les reacuteserves en micronutriments sont solides et de plus en plus nombreuses Par exemple une eacutetude bien connue (Low et al 2007) a eacutevalueacute un programme meneacute sur deux ans au Mozambique qui a cibleacute 741 meacutenages agricoles Avec ce programme les meacutenages ont eu accegraves agrave des pieds de patates douces agrave chair orange (OFSP) (varieacuteteacute seacutelectionneacutee de maniegravere agrave avoir une haute teneur en becirctacarotegravene) et agrave des services de vulgarisation Les services de vulgarisation couvraient plusieurs thegravemes depuis des informations sur la nutrition jusqursquoaux meacutethodes de production et de commercialisation Une augmentation de lrsquoapport en vitamine A a eacuteteacute constateacutee chez les enfants des meacutenages beacuteneacuteficiaires ainsi qursquoune augmentation nette des concentrations seacuteriques moyennes en reacutetinol et la preacutevalence des faibles concentrations seacuteriques en reacutetinol est passeacutee de 60 pour cent agrave 38 pour cent Aucun changement nrsquoa eacuteteacute observeacute dans les meacutenages teacutemoins alors que tous les enfants de la communauteacute avaient eu accegraves agrave des suppleacutements en vitamine A Les auteurs font remarquer que leurs reacutesultats mettent en eacutevidence la neacutecessiteacute de mener des interventions multiples inteacutegrant notamment la suppleacutementation nutritionnelle ainsi que des approches axeacutees sur les aliments (Low et al 2007) Des donneacutees plus reacutecentes tireacutees drsquoessais controcircleacutes randomiseacutes meneacutes agrave plus large eacutechelle ont eacutegalement reacuteveacuteleacute des effets positifs de lrsquointroduction des OFSP aupregraves de 12 000 et 10 000 meacutenages au Mozambique et en Ouganda respectivement (Hotz et al 2011 Hotz et al 2012)

Outre les OFSP drsquoautres varieacuteteacutes peuvent ecirctre biofortifieacutees comme par exemple le bleacute biofortifieacute en zinc le riz enrichi en fer ou le maiumls enrichi en proteacuteines Pour toutes ces espegraveces un potentiel drsquoameacutelioration des reacuteserves du micronutriment ou macroeacuteleacutement cibleacute a eacuteteacute deacutemontreacute Les donneacutees prouvant lrsquoefficaciteacute nutritionnelle de la biofortification sont solides mais des recherches plus approfondies sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les cultures biofortifieacutees affectent les rendements et les profits des agriculteurs et comment creacuteer des marcheacutes locaux et de la demande dans divers contextes climatiques et socio-eacuteconomiques Des donneacutees disponibles sur des reacutegions rurales du Ghana suggegraverent que les consommateurs acceptent de payer un prix plus eacuteleveacute pour les produits biofortifieacutees agrave condition de recevoir des informations sur leurs beacuteneacutefices nutritionnels (Banerji et al 2013)

Document de consultation

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Liste des abreacuteviations

ATNI Access to Nutrition Index

CdA CIN2 Cadre drsquoAction de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

CIMSANS Center for Integrated Modeling of Sustainable Agriculture amp Nutrition Security

CIN2 Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

eacuteqCO2 Eacutequivalent dioxyde de carbone

FAO Organisation des Nations Unies pour lrsquoalimentation et lrsquoagriculture

GNR Rapport sur la nutrition mondiale

IDF Feacutedeacuteration internationale du diabegravete

IED Investissement eacutetranger direct

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

IOM Institute of Medicine

MCC Millennial Challenge Corporation

MNT Maladies non transmissibles

OFSP Patate douce agrave chair orange (Orange Flesh Sweet Potato)

OMS Organisation mondiale de la Santeacute

ONG Organisation non gouvernementale

PIB Produit inteacuterieur brut

PPP Partenariat public-priveacute

RampD Recherche et deacuteveloppement

TIC Technologies de lrsquoinformation et de la communication

TMC Programmes de transfert moneacutetaire conditionnel

UNICEF Fonds international de secours agrave lrsquoenfance des Nations unies

Creacutedits photos

Couverture FAOSwiatoslaw Wojtkowiak

Page 3 FAOThomas Moth Poulsen

Page 7 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 13 World Bank

Page 14 Wikicommons

Page 15 FAOJess Fanzo

Page 15 FAOIsaac Kasamani

Page 17 Fotolia

Page 18 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 20 Fotolia

Page 23 FAOValerio Crespi

Page 25 FAORachel Nugent

Page 26 FAOSebastiaacuten Villar

Page 35 FAOOscar Castellanos

Secreacutetariat de lrsquoUNSCNE-mail scnfaoorg bull Internet wwwunscnorg bull co FAO bull Viale delle Terme di Caracalla bull 00153 Rome Italie

FR

Vision de lrsquoUNSCN Un monde libeacutereacute de la faim et de toutes les formes de malnutrition est reacutealisable dans cette geacuteneacuteration

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN

Document de consultation

Avec le soutien de

par deacutecision du Bundestag allemand

Page 21: Investir pour des systèmes alimentaires sains...Investir pour des systèmes alimentaires sains Sommaire Avant-propos3 Messages clés 5 1.Introduction 7 2. Qu’est-ce qu’un système

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Investissements

bull Relier les petits exploitants agrave des chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes agrave forte valeur sous lrsquoimpulsion de lrsquoessor des grands centres urbains

bull Inteacutegrer les enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur en ameacuteliorant les opeacuterations posteacuterieures agrave la reacutecolte en appliquant des normes de seacutecuriteacute sanitaire et en incorporant des cultures plus nutritives (y compris des aliments enrichis)

bull Encourager la demande drsquoaliments nutritifs gracircce agrave la diffeacuterentiation des produits des emballages et des eacutetiquetages

bull Fournir des aliments plus sains dans certains lieux speacutecifiques (ex eacutecoles hocircpitaux) et eacutetablir de nouvelles regravegles en la matiegravere

bull Promouvoir un choix plus eacuteclaireacute de la part des consommateurs gracircce agrave lrsquoeacutetiquetage nutritionnel au marketing social et agrave la sensibilisation agrave la nutrition

bull Reacuteglementer normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

bull Lancer des campagnes dirigeacutees par les pouvoirs publics pour inciter agrave la reformulation volontaire des produits

bull Aider les petits exploitants agricoles agrave satisfaire les contraintes de production (ex organisation de producteurs respect des normes de qualiteacute et de seacutecuriteacute sanitaire)

33 Systegravemes alimentaires de type eacutemergent ou rural (systegravemes 4 et 5)

Dans de nombreuses reacutegions des pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type eacutemergent ou rural les marcheacutes peuvent ecirctre peu deacuteveloppeacutes et difficiles agrave atteindre ce qui pousse les meacutenages agrave ecirctre partiellement ou entiegraverement autosuffisants pour leur approvisionnement alimentaire (Muller 2009) Dans ce contexte les meacutenages deacutecident des aliments agrave produire en fonction de leurs besoins de consommation ce qui relie donc directement la production alimentaire aux objectifs nutritionnels des meacutenages Par conseacutequent les investissements ciblant la production des meacutenages peuvent ecirctre plus rentables dans les reacutegions ougrave les chaicircnes alimentaires sont les moins deacuteveloppeacutees

Le chemin entre une production destineacutee agrave sa propre consommation et une meilleure nutrition est illustreacute dans une eacutetude analysant les effets de posseacuteder une vache sur la consommation quotidienne de produits laitiers par les enfants et sur la reacuteduction des retards de croissance en Inde (Hoddinott et al 2013) Agrave ces deux eacutegards les auteurs ont observeacute des effets positifs du fait de posseacuteder une vache mais uniquement pour les meacutenages vivant dans des villages nrsquoayant pas accegraves aux marcheacutes Aucun effet positif nrsquoa eacuteteacute constateacute pour les meacutenages ayant accegraves aux marcheacutes Cela suggegravere que dans les zones beacuteneacuteficiant drsquoun accegraves limiteacute aux marcheacutes les interventions qui augmentent directement lrsquoaccegraves des meacutenages agrave des aliments denses sur le plan nutritionnel constituent des strateacutegies agricoles prometteuses

Dans un exemple comparable eacutegalement en Inde une initiative de production de produits laitiers par de petits exploitants a reacuteussi agrave tirer parti drsquoune approche de la chaicircne de valeur visant agrave ameacuteliorer et consolider les liens commerciaux existants Lrsquoinitiative a fonctionneacute agrave plusieurs niveaux de la chaicircne de valeur au niveau des exploitants agricoles (introduction de technologies ameacuteliorant la productiviteacute et creacuteation de coopeacuteratives) au niveau politique (faccedilonnement de lrsquoenvironnement politique) et au niveau commercial (ameacutelioration des eacutetapes drsquoapprovisionnement de transformation et de commercialisation du lait notamment en reliant les zones rurales et urbaines indiennes gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures) (Cunningham 2009) Lrsquoinitiative srsquoest eacutetendue jusqursquoagrave inteacutegrer 13 millions de membres et gracircce agrave des investissements cibleacutes lrsquoInde est passeacutee drsquoun statut de pays importateur de produits laitiers agrave celui de premier producteur de lait de chegravevre et de bufflonne et de sixiegraveme plus grand producteur de lait de vache agrave lrsquoeacutechelle internationale

Document de consultation

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Lorsqursquoil est possible pour les neacutegociants et les distributeurs de deacutetail drsquoatteindre les producteurs les interventions visant agrave ameacuteliorer les liens commerciaux peuvent srsquoaveacuterer plus efficaces compte tenu du manque de ressources Ce type drsquoapproches des chaicircnes de valeur peuvent ecirctre efficaces pour surmonter les contraintes lieacutees agrave lrsquooffre et agrave la demande de produits et aliments nutritifs Les services de vulgarisation agricole qursquoils soient publics ou priveacutes peuvent ecirctre extrecircmement utiles pour construire des liens commerciaux Hawkes et al (2011) proposent un cadre pour lrsquoutilisation de diffeacuterentes approches de la chaicircne de valeur dans des contextes caracteacuteriseacutes par une agriculture de subsistance Ces interventions sont meneacutees tout au long de la chaicircne drsquoapprovisionnement en commenccedilant par une aide cibleacutee aux producteurs pour finir au niveau de la commercialisation de la sensibilisation des consommateurs et de lrsquoeacuteducation agrave la nutrition

Outre des investissements visant agrave accroicirctre la diversiteacute de production des meacutenages et agrave ameacuteliorer les liens commerciaux les pays et reacutegions doteacutes de systegravemes alimentaires de type rural neacutecessitent des investissements publics dans les infrastructures Pregraves de soixante pour cent de la population rurale du Nigeacuteria doit parcourir plus de deux kilomegravetres pour atteindre la premiegravere route praticable en toute saison et 65 pour cent nrsquoa pas accegraves agrave lrsquoeacutelectriciteacute (Banque mondiale 2008) Malgreacute le caractegravere limiteacute des donneacutees visant agrave deacuteterminer si les investissements dans les infrastructures contribuent directement agrave obtenir des reacutesultats positifs en termes de nutrition et de santeacute (Headey 2012) il est possible de dire que les investissements dans les reacuteseaux routiers ruraux peuvent deacuteclencher des synergies positives avec drsquoautres secteurs et avoir des reacutepercussions sur les reacutesultats de santeacute et de nutrition Gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures les exploitants agricoles peuvent acceacuteder agrave drsquoautres marcheacutes et reacuteduire les pertes apregraves la reacutecolte ce qui permet aux populations rurales drsquoobtenir des revenus suppleacutementaires et une meilleure seacutecuriteacute alimentaire Les investissements dans les techniques drsquoirrigation et autres technologies ameacuteliorant la productiviteacute et les investissements dans les infrastructures peuvent eacutegalement entraicircner des beacuteneacutefices nutritionnels consideacuterables partout ougrave la productiviteacute agricole est faible et ougrave les meacutecanismes drsquoirrigation sont deacuteficients ou inexistants

Dans les pays ougrave preacutedomine une agriculture rurale la capaciteacute des gouvernements peut ecirctre insuffisante pour reacutealiser les interventions et les investissements reacutepertorieacutes ci-dessous Certaines de ces mesures peuvent ecirctre plus efficacement mises en œuvre par des approches deacutecentraliseacutees gracircce agrave des organisations non-gouvernementales (Headey 2012) ou agrave des partenariats public-priveacute (PPP) Un grand nombre de nouveaux PPP ont eacuteteacute constitueacutes au cours des derniegraveres anneacutees mais peu drsquoeacutetudes ont eacuteteacute meneacutees pour eacutevaluer leur impact sur les reacutesultats nutritionnels Seule veacuteritable exception le programme HarvestPlus Challenge qui promeut la biofortification des aliments de base et integravegre des objectifs de nutrition explicites (Meenakshi et al 2010 FAO 2012)

Enfin les socieacuteteacutes agroalimentaires transnationales investissent de plus en plus dans des filiales eacutetrangegraveres pour augmenter les ventes dans les pays en deacuteveloppement (Hawkes 2005) Par conseacutequent dans les pays correspondant aux systegravemes 4 et 5 il pourrait aussi ecirctre beacuteneacutefique drsquoencourager les investissements eacutetrangers directs (IED) sensibles agrave la nutrition parallegravelement agrave un encadrement reacuteglementaire de lrsquoindustrie agroalimentaire en matiegravere de santeacute et de seacutecuriteacute sanitaire par les pouvoirs publics

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Contraintes

bull Marcheacutes non deacuteveloppeacutes faibles liens commerciaux lacunes dans la chaicircne drsquoapprovisionnement dysfonctionnements des marcheacutes coucircts de transaction eacuteleveacutes

bull Faible productiviteacute agricole des petits exploitants familiaux souvent engageacutes dans une agriculture de subsistance

bull Accegraves limiteacute par les producteurs aux intrants et aux capitaux

bull Infrastructures souvent rudimentaires

bull Manque de diversiteacute dans la production peu drsquooptions denses sur le plan nutritionnel pour la consommation

Investissements

bull Augmentation des deacutepenses publiques en faveur drsquoune agriculture saine

bull Investissements dans les infrastructures (ex routes entre les exploitations agricoles et les marcheacutes irrigation et meilleur accegraves agrave lrsquoeau)

bull Augmentation de la demande drsquoaliments agrave forte valeur nutritionnelle et de leur accegraves

bull Reacutevision des droits de proprieacuteteacute fonciegravere

bull Interventions agricoles agrave la fois au niveau des producteurs et au niveau des meacutenages

bull Programmes deacutecentraliseacutes publicspriveacutes de vulgarisation agricole sensibles agrave la nutrition portant notamment sur la microfinance la technologie et autres outils et intrants (ex technologie mobile pour srsquoinformer des conditions des marcheacutes outils et technologies permettant drsquoeacuteconomiser du temps et de la main drsquoœuvre lutte contre les ravageurs ameacutelioration des varieacuteteacutes cultiveacutees)

bull Connexion entre les petits exploitants agricoles et les chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes gracircce agrave diverses approches de la chaicircne de valeur

bull Inteacutegration des enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur par lrsquoameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et des normes de seacutecuriteacute sanitaire et par la promotion des aliments nutritifs (y compris des aliments enrichis)

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

Document de consultation

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Application de la typologie des systegravemes alimentaires aux choix drsquoinvestissement

La typologie des systegravemes alimentaires permet de mieux cerner les diffeacuterents besoins et les diffeacuterentes opportuniteacutes drsquoinvestissement des pays qui mettent en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type rural dont la croissance eacuteconomique reste tregraves deacutependante agrave lrsquoagriculture sont confronteacutes agrave un dilemme speacutecifique lorsqursquoils tentent de satisfaire les besoins de consommation actuels de leur population tout en investissant pour le futur afin drsquoameacuteliorer agrave la fois leurs reacutesultats eacuteconomiques et les reacutesultats nutritionnels Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type industriel font face agrave une seacuterie de deacutefis totalement diffeacuterents dont la plupart ont trait agrave lrsquoapprovisionnement de produits frais locaux abordables en deacutepit drsquoune industrie agroalimentaire tregraves efficiente fortement meacutecaniseacutee et verticalement inteacutegreacutee qui privileacutegie les prix bas les longues dureacutees de conservation et une qualiteacute uniforme plutocirct que les enjeux nutritionnels Autant dans les systegravemes de type rural que dans ceux de type industriel un investissement preacutecautionneux dans lrsquoagriculture les systegravemes alimentaires et les institutions peuvent aujourdrsquohui preacuteparer les conditions qui permettront drsquoobtenir des systegravemes alimentaires plus sains demain

Le tableau 3 reacutepertorie plusieurs cateacutegories de politiques drsquoinvestissement dont la capaciteacute agrave ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels est prouveacutee par certaines donneacutees -soit par des investissements orienteacutes vers les producteurs soit par des investissements orienteacutes vers les consommateurs Les exploitants agricoles sont eacutegalement des consommateurs et dans de nombreux cas lrsquoaide agrave la production peut entraicircner une augmentation de la consommation des meacutenages agricoles Par conseacutequent certains investissements reacutepondent aux besoins des deux cocircteacutes du tableau ci-dessous Comme la qualiteacute des donneacutees probantes disponibles est variable et que pour la plupart des politiques drsquoinvestissement eacutevoqueacutees elles ne deacutemontrent pas explicitement un impact direct sur la nutrition lrsquoAnnexe A propose un examen partiel des donneacutees disponibles pour lrsquoutilisation de ces politiques dans lrsquooptique drsquoobtenir des systegravemes alimentaires sains Il convient de souligner que certaines de ces politiques sont particuliegraverement pertinentes dans des systegravemes alimentaires speacutecifiques Par exemple les activiteacutes de recherche et deacuteveloppement (RampD) portant sur la reformulation des produits sont particuliegraverement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type industrielmixte ougrave les consommateurs sont tregraves deacutependants agrave lrsquooffre de produits transformeacutes

Tableau 3 Cateacutegories drsquoinvestissement pour des systegravemes alimentaires sains

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Investissements affectant la nutrition cocircteacute Production Investissements affectant la nutrition cocircteacute Consommation

bull Contrats avec les producteurs coopeacuteratives et autres organisations collectives

bull Commercialisation par le biais des supermarcheacutes

bull Ameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et reacuteduction des pertes

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Infrastructures irrigation routes eacutelectriciteacute approvisionnement en eau

bull Reacuteforme des reacutegimes fonciers

bull Communication

bull Biofortification et enrichissement des aliments

bull Creacuteation de la demande pour des aliments produits localement et ameacutelioration de leur accegraves

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Drsquoapregraves lrsquoanalyse des donneacutees disponibles des eacuteleacutements suffisamment probants montrent que certaines interventions peuvent ameacuteliorer la nutrition la diversiteacute de la production et des aliments et les moyens de subsistance des exploitants agricoles (IFPRI 2014 Berti 2004 Malapit et al 2013 Behrman et al 2012) Cette analyse reacutevegravele eacutegalement que certains objectifs politiques (comme lrsquoaugmentation de lrsquoattention porteacutee agrave la nutrition dans les dispositifs de protection sociale et lrsquoameacutelioration de lrsquoaccegraves agrave des aliments nutritifs au niveau des meacutenages ou au niveau institutionnel) sont beacuteneacutefiques dans tous les contextes quel que soit le type de systegraveme alimentaire Les actions meneacutees pour atteindre ces objectifs ameacuteliorent vraisemblablement de faccedilon directe les choix des consommateurs et lrsquoaccegraves agrave des aliments sains et leur efficaciteacute est solidement attesteacutee (ex les initiatives ldquoOportunidadesrdquo au Mexique et ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo dans lrsquoIowa aux Eacutetats-Unis)

Neacuteanmoins la typologie des systegravemes alimentaires reacutevegravele eacutegalement que les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements reacutepondent agrave des besoins distincts en termes de nutrition si bien que les prioriteacutes agrave recommander varient en fonction des pays Il nrsquoest certainement pas surprenant que parmi les investissements les plus cruellement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent (systegravemes alimentaires 4 et 5) figurent les investissements dans les infrastructures utiliseacutees pour la production et pour les activiteacutes apregraves reacutecolte qui sont coucircteuses et neacutecessitent un effort drsquoinvestissement prolongeacute dans le temps Mais dans ces contextes des investissements moins lourds en faveur des jardins potagers et de lrsquoeacutelevage de beacutetail au niveau des meacutenages sont eacutegalement rentables

Document de consultation

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Des changements institutionnels sont neacutecessaires dans tous les types de systegravemes alimentaires mecircme srsquoils ne doivent pas forceacutement prendre la mecircme forme Dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent les organisations non-gouvernementales (ONG) jouent un rocircle deacuteterminant lorsque la capaciteacute des pouvoirs publics est faible Cela implique que les investissements destineacutes agrave consolider et agrave utiliser les ONG pour ameacuteliorer la sensibilisation des meacutenages leur capaciteacute agrave produire des aliments nutritifs et leur accegraves agrave des aliments nutritifs pourraient efficacement ouvrir la voie vers une meilleure nutrition Dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires en transition (systegravemes alimentaires de type 3) des reacuteformes institutionnelles visant agrave renforcer la capaciteacute des organisations de producteurs agrave neacutegocier avec la grande distribution et agrave augmenter la valeur ajouteacutee des produits sont des investissements pertinents Enfin dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte des mesures leacutegislatives et reacuteglementaires pourraient ecirctre neacutecessaires pour permettre aux institutions publiques (cantines scolaires hocircpitaux etc) de srsquoapprovisionner aupregraves drsquoexploitants agricoles locaux ameacuteliorant ainsi la fraicirccheur et la diversiteacute des aliments proposeacutes aux usagers

Lrsquoanalyse proposeacutee ici comporte des limites importantes Premiegraverement -et avant tout- pratiquement aucune donneacutee financiegravere ou eacuteconomique nrsquoest disponible sur la plupart des investissements deacutecrits ci-dessus agrave quelques exceptions pregraves et particuliegraverement concernant les investissements infrastructurels (FAO 2012 Hoddinott et al 2013) Lrsquoabsence drsquoinformations financiegraveres limite consideacuterablement la possibiliteacute de comparer les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements et de deacuteterminer un taux de rentabiliteacute financiegravere indicatif ou mecircme un rapport coucirct-efficaciteacute Il est donc impossible drsquoaffirmer avec certitude que lrsquoune quelconque de ces strateacutegies (pas mecircme celles pour lesquelles il existe des preuves fiables attestant de reacutesultats positifs) constitue un ldquobonrdquo investissement au sens classique de ce terme Il nrsquoy a rien de fondamentalement aberrant agrave cela eacutetant donneacute que les investissements du secteur public nrsquoont geacuteneacuteralement pas agrave deacutemontrer le mecircme type de rentabiliteacute financiegravere qursquoexige le secteur priveacute Neacuteanmoins il serait preacutefeacuterable de pouvoir calculer les taux de rentabiliteacute dans le but de comparer et eacuteventuellement de classer les diffeacuterents investissements envisageables eacutetant donneacute que les ressources publiques disponibles pour investir dans la nutrition sont limiteacutees et que ces mesures font partie des critegraveres preacutevisionnels consideacutereacutes par les banques de deacuteveloppement dans leur deacutecision concernant les precircts attribueacutes au secteur public Par ailleurs comme cela a eacuteteacute le cas avec les investissements expresseacutement axeacutes sur la nutrition eacutetudieacutes dans les seacuteries 2008 et 2013 de The Lancet sur la nutrition maternelle et infantile (Bhutta et al 2008 amp 2013) des eacutevaluations coucircts-beacuteneacutefices approuveacutees par des universitaires pourraient catalyser et harmoniser les investissements des donateurs en creacuteant un consensus sur les investissements agrave privileacutegier

Deuxiegravemement ce document propose une eacutevaluation qualitative des donneacutees de recherche concernant les investissements speacutecifiquement axeacutes sur lrsquoagriculture sur la nutrition et autres types drsquoinvestissements dans une optique drsquoameacutelioration des reacutesultats des systegravemes alimentaires (Annexe A) Cet examen partiel montre que plusieurs approches drsquoinvestissement sont plus pertinentes dans certains types de systegravemes alimentaires que dans drsquoautres Neacuteanmoins cet examen des donneacutees disponibles se fonde sur les reacutesultats drsquoun nombre limiteacute drsquoeacutetudes heacuteteacuterogegravenes reacutealiseacutees dans un nombre limiteacute de contextes

Enfin le fruit de ce travail reacutevegravele une certaine ambiguumliteacute dans la Recommandation 17 du Cadre drsquoaction invitant agrave utiliser des ldquopolitiques drsquoinvestissementrdquo pour accomplir des politiques drsquoalimentation et de nutrition En effet comme cela a eacuteteacute indiqueacute preacuteceacutedemment le terme investissement est geacuteneacuteralement employeacute pour deacutesigner les deacutepenses visant agrave accroicirctre les beacuteneacutefices agrave lrsquoavenir Un grand nombre drsquointerventions et de politiques de ce type ont eacuteteacute eacutevoqueacutees lors de la CIN2 et en drsquoautres occasions par les responsables officiels et les organisations de deacutefense de la santeacute et de la nutrition et elles ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport Neacuteanmoins drsquoautres interventions visant agrave ameacuteliorer les reacutesultats sanitaires et nutritionnels sont deacutesigneacutees de faccedilon plus juste par drsquoautres termes Il srsquoagit des mesures de consommation (inteacutegration drsquoaliments plus sains dans les menus des cantines scolaires) des mesures reacuteglementaires (taxation des boissons et aliments mauvais pour la santeacute) ou des mesures de transferts (utilisation de dispositifs de protection sociale pour encourager les habitudes alimentaires saines) Comme ces interventions offrent des avantages deacutemontreacutes en matiegravere de santeacute et de nutrition elles sont essentielles dans la mise en œuvre du CdA CIN2 Les plus favorables ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport mecircme si elles ne sont pas senseacutees deacutegager un rendement futur

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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5 Conclusions et recommandations

Ce rapport analyse les donneacutees actuellement disponibles sur les investissements en faveur de systegravemes alimentaires sains dans la ligneacutee du Cadre drsquoaction de la CIN2 Recommandation 17 Ce rapport emploie une typologie des systegravemes alimentaires extraite du Rapport sur la nutrition mondiale de 2015 qui permet de diffeacuterencier les pays en fonction des caracteacuteristiques de leur systegraveme alimentaire Il en ressort qursquoil existe de consideacuterables diffeacuterences entre les systegravemes alimentaires si bien que les pays doivent proceacuteder agrave des investissements diffeacuterents pour reacutepondre agrave leurs besoins speacutecifiques en termes drsquoalimentation et de nutrition Il apparaicirct eacutegalement que de nombreux types drsquoinvestissements et drsquoinvestisseurs peuvent ecirctre impliqueacutes dans lrsquoobjectif drsquoameacutelioration des reacutesultats sanitaires et nutritionnels des systegravemes alimentaires le secteur public le secteur priveacute et les meacutenages

Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo sont drsquoapregraves cette typologie essentiellement des pays agrave faible revenu La deacutenutrition reste un problegraveme majeur dans ces pays mecircme si certains sont eacutegalement confronteacutes agrave une preacutevalence croissante du surpoids et de lrsquoobeacutesiteacute qui traduisent un changement rapide dans les systegravemes alimentaires et les conditions de nutrition Ces pays peuvent tirer profit drsquoun large eacuteventail drsquoinvestissements notamment ceux ciblant lrsquoameacutelioration des infrastructures et de la productiviteacute agricole mais aussi de strateacutegies visant agrave offrir des choix alimentaires plus diversifieacutes agrave leur population au moyen des chaicircnes de valeur alimentaires ou de la production des meacutenages Nombre de ces investissements ameacutelioreront agrave lrsquoavenir les rentabiliteacutes eacuteconomiques et agricoles Leur coucirct est geacuteneacuteralement tregraves lourd par rapport au niveau de revenu des pays concerneacutes (mais cela est aussi le cas pour certains des investissements neacutecessaires dans les pays plus deacuteveloppeacutes)

Document de consultation

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En revanche dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoen transitionrdquo les reacutegimes alimentaires sont deacutejagrave plus varieacutes avec un apport raisonnable de produits frais et de proteacuteines La consommation de produits emballeacutes y augmente et quelques problegravemes de deacutenutrition persistent (retards de croissance essentiellement) Dans ces pays les investissements devraient prioritairement cibler les chaicircnes de valeur pour les aliments secondaires en renforccedilant notamment la technologie de la chaicircne du froid et en reacuteglant drsquoautres problegravemes au niveau des eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte ce qui permettrait drsquoameacuteliorer la productiviteacute geacuteneacuterale du secteur tout en ameacuteliorant lrsquoaccegraves aux aliments sains et la sensibilisation cocircteacute consommateurs Certains de ces investissements peuvent ecirctre coucircteux mais en moyenne ils le sont moins que les investissements infrastructurels si urgemment neacutecessaires dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo Pour reacutesumer les systegravemes alimentaires laquo en transition raquo offrent geacuteneacuteralement une diversiteacute correcte et une bonne disponibiliteacute des aliments mais ils peuvent ameacuteliorer leurs beacuteneacutefices eacuteconomiques et sanitaires en reacutealisant les bons investissements

Pour les systegravemes de type ldquoindustrielrdquo ou ldquomixterdquo les choix drsquoinvestissement devraient avant tout viser une meilleure coheacuterence des politiques publiques avec les objectifs de santeacute et de nutrition en soutenant notamment la production speacutecialiseacutee et de produits frais plutocirct que la culture de quelques varieacuteteacutes de ceacutereacuteales Il y est neacutecessaire drsquoopeacuterer des changements dans les politiques et la gouvernance dans lrsquooptique de favoriser les comportements de consommation sains et de limiter certaines pratiques et dominations industrielles Ces changements sont peu coucircteux en termes financiers mais ils sont politiquement difficiles

Les pays qui souhaitent mettre en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 disposent drsquoune grande varieacuteteacute drsquooptions drsquoinvestissements en faveur de systegravemes alimentaires plus sains Ces options vont depuis les ameacuteliorations agrave grande eacutechelle des infrastructures jusqursquoagrave des soutiens techniques et des aides agrave la commercialisation de plus petite eacutechelle en passant par des mesures drsquoincitation et de sensibilisation des consommateurs Certaines neacutecessitent de lourdes deacutepenses financiegraveres qui seront rentabiliseacutees au bout de plusieurs anneacutees par lrsquoobtention drsquoune agriculture plus productive et plus sensible aux enjeux nutritionnels tandis que drsquoautres nrsquoimpliquent pas reacuteellement de deacutepenses financiegraveres mais uniquement des mesures de reacuteglementation

Il existe encore de profondes lacunes en termes de donneacutees disponibles pour les pays et les investisseurs concernant les options drsquoinvestissement approprieacutees et celles agrave privileacutegier en fonction du type de systegraveme alimentaire et du contexte de nutrition Il faut espeacuterer que les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres coopeacutereront avec les acteurs de la nutrition pour fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees sur les interventions les plus prometteuses eacutevoqueacutees dans ce rapport de maniegravere agrave ce que les pays quel que soit le type de leur systegraveme alimentaire puissent faire des choix eacuteclaireacutes entre les diverses options drsquoinvestissement

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Annexe

Examen des donneacutees disponibles sur la creacuteation de systegravemes alimentaires sains au moyen drsquoinvestissements sensibles agrave la nutrition Interventions agricoles en faveur drsquoune meilleure nutrition

En deacutepit de donneacutees extrecircmement limiteacutees et disparates il semble que les strateacutegies agricoles soient prometteuses pour ameacuteliorer lrsquoeacutetat nutritionnel Encore moins drsquoeacuteleacutements probants sont disponibles sur les strateacutegies ciblant les systegravemes alimentaires dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition en fait il nrsquoexiste aucune litteacuterature sur ce sujet en dehors de celle traitant des politiques agricoles et de quelques politiques axeacutees sur la population et affectant lrsquoindustrie Lrsquoexamen bref et partiel proposeacute dans ce chapitre se concentre sur lrsquoagriculture un thegraveme sur lequel plusieurs contributions cleacutes sont disponibles Certaines des cateacutegories drsquoinvestissement eacutevoqueacutees ci-dessous affectent la nutrition par le biais de la production de la consommation ou par drsquoautres types de canaux

Lrsquoagriculture peut influer sur la nutrition par diffeacuterentes voies dont quatre sont identifieacutees dans la litteacuterature comme constituant des facteurs cleacutes (Ruel amp Alderman 2013) (i) prix des aliments (ii) revenus issus de lrsquoagriculture (iii) consommation de sa propre production due agrave des imperfections du marcheacute et (iv) facteurs lieacutes au sexe Si au niveau des meacutenages lrsquoagriculture a des effets sur la nutrition ces effets sont tregraves vraisemblablement lieacutes agrave un ou plusieurs de ces facteurs Lrsquoexamen de 23 eacutetudes sur cinq types drsquointerventions (biofortification jardins potagers deacuteveloppement de la production laitiegravere pecircche et eacutelevage de beacutetail) reacutevegravele une augmentation de la production et de la consommation par les meacutenages des produits alimentaires cibleacutes par ces interventions Les donneacutees disponibles sont mitigeacutees quant aux effets des interventions agricoles sur drsquoautres aspects notamment sur les apports en micronutriments et lrsquoeacutetat nutritionnel ou sur les revenus Les auteurs attribuent ceci aux insuffisances des eacutetudes en termes de puissance statistique et de collecte des donneacutees plutocirct qursquoagrave un veacuteritable manque drsquoefficaciteacute des programmes (Masset et al 2011)

Un examen anteacuterieur de 30 eacutetudes sur des interventions agricoles (comprenant des interventions en faveur des jardins potagers des interventions en faveur de lrsquoeacutelevage de beacutetail des interventions combineacutees favorisant agrave la fois le jardinage potager et lrsquoeacutelevage et des programmes drsquoirrigation) a reacuteveacuteleacute que la plupart de ces interventions avaient augmenteacute la production alimentaire et que sur ces 30 eacutetudes 19 avaient ameacutelioreacute la nutrition au niveau des meacutenages Sur ces 19 interventions ayant ameacutelioreacute la nutrition 14 avaient investi dans diffeacuterents types de capital (humain financier physique et social) (Berti 2004) Ces deux examens soulignent que le manque de rigueur et lrsquoextrecircme heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des meacutethodes entre les eacutetudes limitent la capaciteacute drsquoanalyse et de geacuteneacuteralisation des reacutesultats (Berti 2004 Masset et al 2011) Cet eacutecueil a eacutegalement eacuteteacute identifieacute dans un autre examen de 27 projets agricoles qui a conclu que les donneacutees probantes attestant drsquoun impact des strateacutegies de production agricole sur lrsquoameacutelioration de la nutrition des femmes et des enfants restaient limiteacutees en grande partie agrave cause des limitations meacutethodologiques des eacutetudes examineacutees par les auteurs (Girard et al 2012)

Document de consultation

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Selon Girard et al (2012) les strateacutegies agricoles ont invariablement et sensiblement ameacutelioreacute les reacutegimes alimentaires et les apports en vitamine A des femmes et des enfants mecircme si cela ne srsquoest pas traduit par des effets positifs sur le statut en vitamine A lrsquoaneacutemie ou la morbiditeacute Plusieurs des eacutetudes qursquoils ont examineacutees ont eu des effets significatifs sur les problegravemes de retard de croissance et drsquoeacutemaciation contrairement agrave ce qui est dit dans le reacutesumeacute des auteurs

Contrats de production et organisations de producteurs

Des contrats de production entre des agriculteurs et le secteur priveacute ont permis aux agriculteurs drsquoacceacuteder aux intrants aux creacutedits et aux services de vulgarisation neacutecessaires (Banque mondiale 2008 Asian Development Bank 2012) En outre gracircce agrave ce type de contrats des petits exploitants agricoles ont pu beacuteneacuteficier de prix et de marcheacutes assureacutes et les entreprises ont partageacute les risques de production et de commercialisation avec les producteurs Neacuteanmoins pour que les petits exploitants puissent tirer profit de lrsquoagriculture contractuelle les conditions preacutealables requises sont nombreuses Ils doivent pouvoir acceacuteder aux routes et aux services drsquoinformation et ils peuvent avoir besoin de se regrouper en organisations eacutetant donneacute que les fournisseurs et les grossistes preacutefegraverent geacuteneacuteralement passer contrat avec des organisations de producteurs qui peuvent contribuer agrave garantir la qualiteacute et la livraison des produits en temps voulu (Taren amp Alaofegrave 2013)

Canaux de la grande distribution

Les pays en deacuteveloppement ont connu un rapide deacuteveloppement des supermarcheacutes suite agrave des transformations du cocircteacute de lrsquooffre et de la demande Les supermarcheacutes peuvent ecirctre deacutetenus par des enseignes locales ou internationales Ils offrent geacuteneacuteralement un large choix drsquoaliments et de produits divers dans un mecircme lieu Par inteacutegration verticale et horizontale (Reardon et al 2012) ils sont souvent deacutetenus par les mecircmes groupes dans lesquels sont concentreacutees les activiteacutes de distribution et drsquoautres fonctions du systegraveme alimentaire Malgreacute les risques inheacuterents agrave ce mode de fonctionnement des eacutetudes ont essentiellement reacuteveacuteleacute des impacts positifs des nouveaux canaux de la grande distribution sur la productiviteacute agricole les prix de vente et les revenus Selon Chege et al (2015) au Kenya les agriculteurs intervenant dans les canaux de la grande distribution ont des revenus plus eacuteleveacutes et produisent plus de fruits et de leacutegumes Les auteurs montrent que ces deux facteurs (revenus et choix de la production veacutegeacutetale) ont eu des effets positifs sur la nutrition les meacutenages agricoles qui approvisionnent les supermarcheacutes consomment pregraves de 15 agrave 20 plus de calories de fer et de zinc et 30 plus de vitamines A Agrave noter neacuteanmoins que la commercialisation favorise la speacutecialisation ce qui reacuteduit la diversiteacute de la production des agriculteurs consideacutereacutes individuellement

Gestion des activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte et reacuteduction des pertes

Les projets de deacuteveloppement des marcheacutes ou de la chaicircne de valeur agricole peuvent eacutegalement ameacuteliorer les activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte avec des effets positifs sur lrsquoeacutetat nutritionnel En effet en ameacuteliorant les techniques de manutention de stockage et de conservation lrsquooptimisation des activiteacutes apregraves reacutecolte entraicircne un lissage de la consommation et augmente la disponibiliteacute tout au long de lrsquoanneacutee drsquoaliments frais et nutritifs Plus particuliegraverement des meacutethodes de conservation preacutecautionneuses permettent de preacuteserver les teneurs en nutriments et de reacuteduire lrsquoutilisation de sucre de sel et drsquoautres ingreacutedients ajouteacutes De plus lrsquoameacutelioration des activiteacutes apregraves reacutecolte augmente la qualiteacute et la quantiteacute des reacutecoltes ce qui se traduit par une augmentation des revenus (Copenhagen Consensus Center 2015)

Creacuteation de la demande pour des aliments cultiveacutes localement et ameacutelioration de leur accegraves

Un programme meneacute aux Eacutetats-Unis dans lrsquoIowa a permis de consideacuterablement augmenter les ventes des productions agricoles locales aux restaurants coopeacuteratives et autres institutions (Ranum amp Wiemerslage 2011) Les producteurs locaux ont ainsi eacuteteacute mis en relation avec des marcheacutes jusqursquoalors inexploiteacutes (ex cantines scolaires) avec une coordination des niveaux de prix et en ciblant avant tout les produits de deuxiegraveme cateacutegorie De plus les producteurs ont beacuteneacuteficieacute de formations et de subventions pour les aider agrave financer des serres agrave diversifier leur production et agrave ameacuteliorer leurs

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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eacutequipements de stockage Ce programme associeacute agrave la marque commerciale preacuteexistante ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo (achetez frais achetez local) ciblait les consommateurs par des activiteacutes de sensibilisation et drsquoeacuteducation inteacutegrant des deacutegustations de produits et des rencontres autour du projet de rapprochement des agriculteurs locaux et des eacutetablissements scolaires Ce programme a permis de piloter six projets au sein drsquoeacutetablissements scolaires dans lesquels lrsquoeacuteducation agrave la nutrition a eacuteteacute inteacutegreacutee aux programmes peacutedagogiques dont les enseignants ont reccedilu une formation et ougrave des reacuteseaux de distribution ont eacuteteacute creacuteeacutes pour inteacutegrer des produits locaux dans les menus des cantines scolaires Enfin le programme a ducirc faire du lobbyisme pour obtenir des changements dans la politique de lrsquoEacutetat afin de permettre aux institutions publiques de srsquoapprovisionner localement Conseacutecutivement agrave ce programme les agriculteurs ont constateacute une ameacutelioration qualitative et quantitative de leur production et les achats drsquoaliments locaux par les restaurants les coopeacuteratives alimentaires et les institutions locales ont augmenteacute de plus drsquoun demi-million drsquoUSD

Jardins potagers

Les impacts positifs des interventions en faveur des jardins potagers sur lrsquoeacutetat nutritionnel les revenus et les habitudes alimentaires sont aujourdrsquohui bien documenteacutes (Taren amp Alaofegrave 2013) Mecircme si certaines interventions ciblent prioritairement la production de leacutegumineuses et de tubercules les productions de fruits de leacutegumes drsquoherbes culinaires et de condiments restent les plus courantes (Taren amp Alaofegrave 2013) Par exemple au Neacutepal une intervention meneacutee en faveur des jardins potagers des meacutenages en association avec une campagne de sensibilisation agrave la nutrition a permis drsquoaugmenter les connaissances sur la nutrition des participants ainsi que la diversiteacute de leur reacutegime alimentaire Les participants ont eacutegalement eu davantage tendance agrave donner des aliments compleacutementaires aux nourrissons et agrave correctement conserver leurs aliments (Jones et al 2005)

Un examen de ces interventions agricoles a reacuteveacuteleacute que sur les neuf interventions en faveur des jardins potagers eacutetudieacutees toutes ont eu des effets positifs -modeacutereacutes agrave eacuteleveacutes- sur les reacutegimes alimentaires Sur les trois interventions pour lesquelles des donneacutees anthropomeacutetriques ont eacuteteacute releveacutees toutes ont permis de reacuteduire les problegravemes drsquoinsuffisance pondeacuterale drsquoeacutemaciation et de retard de croissance chez les enfants Les interventions en faveur des jardins potagers soutiennent favorablement la comparaison avec les autres types drsquointerventions examineacutees mais les auteurs font remarquer que la plupart de ces actions en faveur des jardins potagers inteacutegraient un objectif de nutrition explicite et un investissement en capital humain ce qui nrsquoest pas le cas avec la plupart des autres types drsquointerventions Par conseacutequent il est difficile de comparer les interventions en faveur des jardins potagers avec les autres types drsquointerventions et drsquoisoler les raisons qui expliquent leur succegraves Cela montre neacuteanmoins que les interventions inteacutegrant des investissements diversifieacutes dans diffeacuterents types de capital (comme lrsquoeacuteducation nutritionnelle et la prise en compte de lrsquoeacutegaliteacute entre les sexes) reacuteussissent mieux que celles qui ne le font pas (Berti 2004)

Diversiteacute des cultures

Dans un examen des strateacutegies agricoles visant agrave ameacuteliorer la nutrition Carletto et al (2015) se sont pencheacutes sur trois eacutetudes analysant les liens entre la diversiteacute des cultures et la nutrition Au Neacutepal des donneacutees probantes issues drsquoun programme de nutrition multisectoriel reacutevegravelent que la diversiteacute du reacutegime alimentaire des megraveres et des enfants ainsi que le rapport poidsacircge des enfants sont eacutetroitement lieacutes agrave la diversiteacute de la production14 au niveau du meacutenage (Malapit et al 2013) Il est inteacuteressant de remarquer que cette eacutetude a deacutetermineacute que lrsquoautonomisation des femmes limite les effets neacutegatifs drsquoune production peu diversifieacutee sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des megraveres et des enfants et sur le rapport tailleacircge des enfants Agrave partir de donneacutees de panels une analyse eacuteconomeacutetrique a estimeacute qursquoau Nigeacuteria une augmentation de 10 de la diversiteacute des varieacuteteacutes cultiveacutees entraicircne une augmentation de 24 de la diversiteacute des reacutegimes alimentaires (Dillon et al 2014) En Zambie la diversiteacute de la production (mesureacutee par le nombre total de cultures diffeacuterentes et de groupes alimentaires produits) ainsi que les activiteacutes ciblant les meacutenages

14 En utilisant un indice de la diversiteacute de la production fondeacute sur neuf items alimentaires Groupes drsquoaliments inclus feacuteculents haricots leacutegumineuses et noix leacutegumes-feuilles vert fonceacute tubercules leacutegumes et fruits riches en vitamine A autres fruits et leacutegumes lait et produits laitiers œufs poisson et viande

Document de consultation

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pratiquant une agriculture de subsistance (ex eacutelevage de beacutetail production de fruits et de leacutegumes cultures de plein champ) ont eacuteteacute positivement associeacutees au rapport taillepoids des enfants et inversement associeacutees aux retards de croissance des enfants de plus de 24 mois (Kumar et al 2015) Cela signifie que la diversiteacute de la production au niveau des meacutenages peut avoir des effets positifs sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires et sur les reacutesultats anthropomeacutetriques pour les enfants et les megraveres

Eacutelevage de beacutetail

Les interventions au niveau des meacutenages ciblant lrsquoeacutelevage de beacutetail et lrsquoaquaculture se sont majoritairement focaliseacutees sur la geacuteneacuteration de revenus plutocirct que sur la consommation Mecircme srsquoil y a peu drsquoeacuteleacutements probants disponibles quant agrave lrsquoimpact de ce type drsquoinvestissements sur la nutrition et les reacutegimes alimentaires les aliments drsquoorigine animale sont denses sur le plan nutritionnel et certaines donneacutees montrent des impacts positifs sur les reacutesultats nutritionnels Lrsquoexamen de huit eacutetudes analysant les liens entre la production agricole (production de cultures et eacutelevage de beacutetail) la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des meacutenages et les reacutesultats nutritionnels chez lrsquoenfant conclut que lrsquoeacutelevage de beacutetail est associeacute agrave des reacutesultats positifs en termes de nutrition (Carletto et al 2015)

Produits laitiers volaille et produits de lrsquoaquaculture

Plusieurs eacutetudes ont montreacute que les interventions ciblant la production laitiegravere peuvent augmenter la consommation de produits laitiers et lrsquoapport geacuteneacuteral en nutriments et reacuteduire la preacutevalence des problegravemes de retard de croissance drsquoeacutemaciation et drsquoinsuffisance pondeacuterale (Taren amp Alaofegrave 2013) Le projet baptiseacute ldquoMilk Mattersrdquo (le lait crsquoest important)(reacutefeacuterence) a compareacute deux groupes de participants agrave un groupe teacutemoin Dans le premier groupe les participants ont reccedilu des animaux laitiers (une vache ou quatre chegravevres) et du fourrage Lrsquoautre groupe a eacutegalement eu du fourrage et des animaux laitiers mais ces derniers ont eacuteteacute preacutealablement vaccineacutes et vermifugeacutes Ces interventions ont eacuteteacute reacutealiseacutees dans la reacutegion somali drsquoEacutethiopie ougrave entre 20 et 50 des besoins eacutenergeacutetiques des eacuteleveurs pastoraux proviennent de la consommation de produits laitiers et de produits drsquoorigine animale Dans cette reacutegion les seacutecheresses annuelles aggravent la malnutrition agrave cause notamment drsquoune reacuteduction de la production laitiegravere pendant la saison segraveche La comparaison avec le groupe teacutemoin a reacuteveacuteleacute que les interventions Milk Matters ont permis drsquoaugmenter la consommation de produits laitiers et de stabiliser lrsquoeacutetat nutritionnel des enfants des eacuteleveurs pastoraux en peacuteriode de soudure Par ailleurs il a eacuteteacute estimeacute que ces interventions ont eacuteteacute extrecircmement rentables leur coucirct eacutevalueacute repreacutesente entre 45 et 75 du coucirct des programmes drsquoalimentation theacuterapeutique meneacutes dans le cadre de la prise en charge communautaire de la malnutrition aigueuml Enfin les femmes ont pu deacutegager plus de temps libre ce qui peut avoir des effets positifs sur les pratiques drsquoalimentation des enfants (Sadler et al 2012)

Reacutegimes fonciers

Drsquoapregraves lrsquoexamen de vingt eacutetudes (Lawry et al 2014) les interventions visant agrave formaliser les droits fonciers (comme lrsquoacquisition en libre proprieacuteteacute lrsquoenregistrement des droits par redistribution des terres et la reacutegularisation officielle des droits fonciers coutumiers) sont associeacutes agrave des gains en termes de productiviteacute et de bien-ecirctre social La reconnaissance de jure des droits fonciers permet drsquoaugmenter la valeur moneacutetaire de la productiviteacute des terres de 40 en moyenne mecircme si lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des donneacutees limite la capaciteacute agrave tirer des conclusions formelles Le bien-ecirctre social des beacuteneacuteficiaires (mesureacute par leur consommation ou leurs revenus) a augmenteacute de 15 pour cent en moyenne Les auteurs font eacutegalement remarquer que la qualiteacute des donneacutees disponibles ne permet pas drsquoavoir une assise suffisamment solide pour geacuteneacuteraliser ces reacutesultats et que les mesures qualitatives ne tiennent pas compte des conseacutequences sociales des politiques fonciegraveres telles que le deacuteplacement ou lrsquoeacutegaliteacute hommes-femmes Les beacuteneacutefices ont eacuteteacute largement plus importants en Asie et en Ameacuterique latine qursquoen Afrique et ont eacuteteacute variables en fonction du niveau de revenu les effets moindres constateacutes en Afrique subsaharienne peuvent srsquoexpliquer par un reacutegime foncier coutumier deacutejagrave largement eacutetabli et eacutetendu Mecircme srsquoil semble que la reconnaissance des droits fonciers contribue au bien-ecirctre social ces effets sont extrecircmement variables et speacutecifiques au contexte (Lawry et al 2014)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire conditionnel (TMC)

Les donneacutees disponibles en la matiegravere suggegraverent que les programmes de TMC ont des impacts significatifs sur lrsquoanthropomeacutetrie des enfants et certaines eacutetudes montrent des effets chez les plus jeunes enfants qui beacuteneacuteficient plus longtemps de la protection sociale (Ruel et Alderman 2013) En outre ces programmes ont des effets positifs sur drsquoautres facteurs qui se reacutepercutent sur lrsquoeacutetat nutritionnel notamment lrsquoaugmentation des deacutepenses des meacutenages la seacutecuriteacute alimentaire et lrsquoameacutelioration des reacutegimes alimentaires (Leroy et al 2009) La protection sociale a joueacute un rocircle important pour reacuteduire la deacutenutrition en Colombie le seul pays actuellement en passe drsquoatteindre les quatre objectifs de lrsquoAssembleacutee mondiale de la Santeacute (IFPRI 2014a) De plus le fait de rendre la protection sociale plus sensible aux enjeux de nutrition est une strateacutegie prometteuse eacutetant donneacute que les deacutepenses publiques engageacutees dans la protection sociale progressent dans le monde entier (IFPRI 2014a)

Partenariats public-priveacute

Dans nrsquoimporte quel pays consideacutereacute la consommation alimentaire est deacutetermineacutee par les secteurs de la production de la transformation alimentaire de la distribution de gros et de la distribution de deacutetail Par conseacutequent le secteur priveacute a un eacutenorme impact sur les habitudes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels De plus drsquoautres secteurs comme la teacuteleacutephonie mobile les meacutedias et le secteur de la santeacute influent sur la consommation et les preacutefeacuterences des consommateurs Les partenariats public-priveacute (PPP) pourraient aider agrave mettre en relation les agriculteurs avec les chaicircnes drsquoapprovisionnement gracircce agrave des investissements dans des biens publics et dans des politiques facilitant le deacuteveloppement du commerce et des marcheacutes ainsi que dans lrsquoeacuteducation et la formation pour deacutevelopper la capaciteacute technique des agriculteurs et les aider agrave respecter les normes de tri drsquoemballage et de culture (Narrod et al 2008)

De plus le secteur public peut inciter le secteur priveacute agrave adopter des politiques favorables aux enjeux de nutrition Il peut le faire gracircce agrave des reacuteglementations directes des engagements volontaires ou par le biais de PPP dans lesquels les deux secteurs exploitent mutuellement leurs ressources et creacuteent de la valeur partageacutee Les PPP pourraient permettre au secteur public drsquointensifier ses interventions et de tirer au mieux parti de ses investissements gracircce agrave la capaciteacute eacutetablie drsquoexeacutecution et de deacuteveloppement du secteur priveacute De son cocircteacute le secteur priveacute pourrait beacuteneacuteficier drsquoun partage des risques et de la creacuteation drsquoune valeur partageacutee gracircce agrave lrsquoameacutelioration de sa perception par le public Les donneacutees disponibles sur les PPP axeacutes sur la nutrition sont rares et il nrsquoa pas encore eacuteteacute deacutetermineacute si les PPP sont plus efficaces que drsquoautres types drsquoengagements avec le secteur priveacute (Hoddinott et al 2015)

Investissements infrastructurels et nutrition

Irrigation

Alors que lrsquoimpact de lrsquoirrigation sur la reacuteduction de la pauvreteacute est bien documenteacute les effets de lrsquoameacutelioration des techniques drsquoirrigation sur la nutrition ne le sont pas (Hussain amp Hanjra 2004) Neacuteanmoins certaines donneacutees indiquent que lrsquoirrigation peut aider agrave reacuteduire la malnutrition chronique et saisonniegravere par lrsquoaccroissement de la consommation drsquoaliments de base et drsquoaliments drsquoorigine animale conseacutecutivement agrave une augmentation des revenus et agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute de lrsquoeacutelevage (Taren amp Alaofegrave 2013) De plus en permettant de cultiver pendant toute lrsquoanneacutee des

Document de consultation

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varieacuteteacutes agrave forte valeur lrsquoirrigation peut ameacuteliorer la consommation de certains aliments Au Beacutenin des systegravemes drsquoirrigation au goutte-agrave-goutte alimenteacutes par lrsquoeacutenergie solaire ont permis drsquoaugmenter la consommation de fruits et leacutegumes jusqursquoagrave atteindre les apports journaliers recommandeacutes et les revenus tireacutes de la production veacutegeacutetale ont permis aux agriculteurs drsquoacheter des aliments de base des leacutegumes secs et des sources de proteacuteines pendant la saison segraveche Selon une enquecircte les beacuteneacuteficiaires de ce projet drsquoirrigation eacutetaient 17 pour cent moins susceptibles de se deacutefinir comme eacutetant en situation drsquoinseacutecuriteacute alimentaire (Burney et al 2010)

Au Ghana une technologie agrave bas coucirct drsquoirrigation par les nappes phreacuteatiques peu profondes a permis drsquoameacuteliorer la rentabiliteacute et de creacuteer des emplois pendant la saison segraveche Toutefois la diversiteacute des apports alimentaires nrsquoa pas progresseacute pour les agriculteurs utilisant les techniques drsquoirrigation et elle a mecircme reculeacute pour les agriculteurs deacutetenant un type speacutecifique de puits peu profond Les auteurs pensent que cela peut ecirctre ducirc agrave lrsquoimpact deacutefavorable sur le plan nutritionnel de la monoculture que lrsquoirrigation a favoriseacutee dans certains cas (Namara et al 2011) Crsquoest pourquoi il est essentiel de tenir compte des impacts neacutegatifs potentiels des programmes drsquoirrigation tels que la deacutependance accrue agrave la monoculture et les maladies veacutehiculeacutees par lrsquoeau De plus amples recherches sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les technologies drsquoirrigation peuvent entraicircner des reacutesultats positifs sur le plan de la nutrition et comment les risques peuvent ecirctre reacuteduits notamment le risque que de lrsquoeau contamineacutee affecte la santeacute des populations via les reacuteseaux drsquoirrigation (Taren amp Alaofegrave 2013) Les effets de lrsquoirrigation varient consideacuterablement en fonction de plusieurs facteurs notamment les contextes eacutecologique et eacutepideacutemiologique de la reacutegion consideacutereacutee (Taren amp Alaofegrave 2013)

Il est essentiel de noter que les infrastructures drsquoirrigation neacutecessitent geacuteneacuteralement drsquoorganiser des services de vulgarisation et un soutien technique pour assurer la durabiliteacute de la technologie drsquoirrigation Les investissements devraient ecirctre reacutealiseacutes en fonction des ressources et des profils eacutecologiques reacutegionaux Mais lagrave ougrave les marcheacutes sont relativement peu deacuteveloppeacutes et ougrave les nappes souterraines sont facilement accessibles des technologies moins exigeantes en ressources pourraient ecirctre appliqueacutees (comme les puits peu profonds eacutevoqueacutes ci-dessus dans le cas du Ghana) Le passage agrave des technologies drsquoirrigation plus avanceacutees peut neacutecessiter une capaciteacute de fabrication reacutegionale des liens avec les marcheacutes et des intrants financiers Dans les deux cas les gouvernements peuvent srsquoassocier avec des reacutealisateurs de projets notamment le secteur priveacute et les ONG pour encourager une large adoption des technologies drsquoirrigation

Reacuteseaux routiers eacutelectriciteacute et ameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau

Des preuves limiteacutees suggegraverent que les investissements dans les reacuteseaux routiers geacutenegraverent des impacts positifs sur la productiviteacute agricole lrsquoaugmentation du PIB dans les zones rurales et la reacuteduction de la pauvreteacute (Knox et al 2013) Les investissements dans les reacuteseaux eacutelectriques ont de plus larges impacts lagrave ougrave les systegravemes agricoles sont plus modernes et ougrave les besoins en eacutelectriciteacute sont plus grands Enfin lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau peut avoir des effets positifs sur le deacuteveloppement des enfants de moins de cinq ans mecircme si les eacutetudes actuellement disponibles sont de faible qualiteacute (Dangour et al 2013)

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Communications

Les investissements visant agrave augmenter la disponibiliteacute des informations et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes peuvent ameacuteliorer le bien-ecirctre social Internet et les technologies mobiles permettent de communiquer rapidement les informations lieacutees agrave lrsquoagriculture et agrave la nutrition dans les populations rurales toutefois de forts taux drsquoanalphabeacutetisme des infrastructures inadapteacutees et le coucirct des services drsquoinformation constituent un frein pour le deacuteveloppement des

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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systegravemes drsquoinformation dans les zones rurales Les technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) peuvent promouvoir la nutrition de faccedilon directe gracircce aux campagnes de marketing social et de faccedilon indirecte en favorisant la productiviteacute des petits exploitants agricoles En Tanzanie par exemple des centres de teacuteleacutecommunications ont permis aux petits exploitants agricoles drsquoacceacuteder agrave des informations sur les creacutedits sur les marcheacutes et aux preacutevisions meacuteteacuteorologiques (Mtega amp Ronald 2013)

Behrman et al (2012) ont constateacute des rapports BeacuteneacuteficiesCoucircts positifs lieacutes agrave lrsquoameacutelioration des informations sur les marcheacutes gracircce agrave la technologie SMS dans deux pays drsquoAsie du Sud et quatre pays drsquoAfrique Des investissements dans des programmes drsquoalphabeacutetisation avec des partenariats avec le secteur priveacute destineacutes agrave reacuteduire les coucircts et des services lieacutes agrave lrsquoappropriation des informations pourraient favoriser lrsquoexpansion des TIC dans les zones rurales Des informations sur la nutrition devraient eacutegalement ecirctre communiqueacutees

Biofortification

La biofortification peut constituer un investissement extrecircmement rentable apregraves la mise de fonds initiale pour concevoir les varieacuteteacutes biofortifieacutees mener des essais dans le pays et creacuteer la demande et les marcheacutes locaux la suppleacutementation nutritionnelle par biofortification peut devenir auto-suffisante avec peu de coucircts reacutecurrents (Meenakshi 2008) Lrsquoeacutelargissement des chaicircnes de valeur pour inteacutegrer des aliments biofortifieacutes et enrichis est une strateacutegie prometteuse pour lrsquoameacutelioration de lrsquoapport en micronutriments et de lrsquoeacutetat nutritionnel geacuteneacuteral des consommateurs Les campagnes de commercialisation associeacutees agrave une sensibilisation agrave la nutrition ameacuteliorent lrsquoacceptation par les consommateurs et leur propension agrave acheter ce type drsquoaliments (Meenakashi et al 2012)

Les donneacutees disponibles sur lrsquoefficaciteacute de la biofortification pour ameacuteliorer les reacuteserves en micronutriments sont solides et de plus en plus nombreuses Par exemple une eacutetude bien connue (Low et al 2007) a eacutevalueacute un programme meneacute sur deux ans au Mozambique qui a cibleacute 741 meacutenages agricoles Avec ce programme les meacutenages ont eu accegraves agrave des pieds de patates douces agrave chair orange (OFSP) (varieacuteteacute seacutelectionneacutee de maniegravere agrave avoir une haute teneur en becirctacarotegravene) et agrave des services de vulgarisation Les services de vulgarisation couvraient plusieurs thegravemes depuis des informations sur la nutrition jusqursquoaux meacutethodes de production et de commercialisation Une augmentation de lrsquoapport en vitamine A a eacuteteacute constateacutee chez les enfants des meacutenages beacuteneacuteficiaires ainsi qursquoune augmentation nette des concentrations seacuteriques moyennes en reacutetinol et la preacutevalence des faibles concentrations seacuteriques en reacutetinol est passeacutee de 60 pour cent agrave 38 pour cent Aucun changement nrsquoa eacuteteacute observeacute dans les meacutenages teacutemoins alors que tous les enfants de la communauteacute avaient eu accegraves agrave des suppleacutements en vitamine A Les auteurs font remarquer que leurs reacutesultats mettent en eacutevidence la neacutecessiteacute de mener des interventions multiples inteacutegrant notamment la suppleacutementation nutritionnelle ainsi que des approches axeacutees sur les aliments (Low et al 2007) Des donneacutees plus reacutecentes tireacutees drsquoessais controcircleacutes randomiseacutes meneacutes agrave plus large eacutechelle ont eacutegalement reacuteveacuteleacute des effets positifs de lrsquointroduction des OFSP aupregraves de 12 000 et 10 000 meacutenages au Mozambique et en Ouganda respectivement (Hotz et al 2011 Hotz et al 2012)

Outre les OFSP drsquoautres varieacuteteacutes peuvent ecirctre biofortifieacutees comme par exemple le bleacute biofortifieacute en zinc le riz enrichi en fer ou le maiumls enrichi en proteacuteines Pour toutes ces espegraveces un potentiel drsquoameacutelioration des reacuteserves du micronutriment ou macroeacuteleacutement cibleacute a eacuteteacute deacutemontreacute Les donneacutees prouvant lrsquoefficaciteacute nutritionnelle de la biofortification sont solides mais des recherches plus approfondies sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les cultures biofortifieacutees affectent les rendements et les profits des agriculteurs et comment creacuteer des marcheacutes locaux et de la demande dans divers contextes climatiques et socio-eacuteconomiques Des donneacutees disponibles sur des reacutegions rurales du Ghana suggegraverent que les consommateurs acceptent de payer un prix plus eacuteleveacute pour les produits biofortifieacutees agrave condition de recevoir des informations sur leurs beacuteneacutefices nutritionnels (Banerji et al 2013)

Document de consultation

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Liste des abreacuteviations

ATNI Access to Nutrition Index

CdA CIN2 Cadre drsquoAction de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

CIMSANS Center for Integrated Modeling of Sustainable Agriculture amp Nutrition Security

CIN2 Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

eacuteqCO2 Eacutequivalent dioxyde de carbone

FAO Organisation des Nations Unies pour lrsquoalimentation et lrsquoagriculture

GNR Rapport sur la nutrition mondiale

IDF Feacutedeacuteration internationale du diabegravete

IED Investissement eacutetranger direct

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

IOM Institute of Medicine

MCC Millennial Challenge Corporation

MNT Maladies non transmissibles

OFSP Patate douce agrave chair orange (Orange Flesh Sweet Potato)

OMS Organisation mondiale de la Santeacute

ONG Organisation non gouvernementale

PIB Produit inteacuterieur brut

PPP Partenariat public-priveacute

RampD Recherche et deacuteveloppement

TIC Technologies de lrsquoinformation et de la communication

TMC Programmes de transfert moneacutetaire conditionnel

UNICEF Fonds international de secours agrave lrsquoenfance des Nations unies

Creacutedits photos

Couverture FAOSwiatoslaw Wojtkowiak

Page 3 FAOThomas Moth Poulsen

Page 7 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 13 World Bank

Page 14 Wikicommons

Page 15 FAOJess Fanzo

Page 15 FAOIsaac Kasamani

Page 17 Fotolia

Page 18 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 20 Fotolia

Page 23 FAOValerio Crespi

Page 25 FAORachel Nugent

Page 26 FAOSebastiaacuten Villar

Page 35 FAOOscar Castellanos

Secreacutetariat de lrsquoUNSCNE-mail scnfaoorg bull Internet wwwunscnorg bull co FAO bull Viale delle Terme di Caracalla bull 00153 Rome Italie

FR

Vision de lrsquoUNSCN Un monde libeacutereacute de la faim et de toutes les formes de malnutrition est reacutealisable dans cette geacuteneacuteration

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN

Document de consultation

Avec le soutien de

par deacutecision du Bundestag allemand

Page 22: Investir pour des systèmes alimentaires sains...Investir pour des systèmes alimentaires sains Sommaire Avant-propos3 Messages clés 5 1.Introduction 7 2. Qu’est-ce qu’un système

Document de consultation

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Lorsqursquoil est possible pour les neacutegociants et les distributeurs de deacutetail drsquoatteindre les producteurs les interventions visant agrave ameacuteliorer les liens commerciaux peuvent srsquoaveacuterer plus efficaces compte tenu du manque de ressources Ce type drsquoapproches des chaicircnes de valeur peuvent ecirctre efficaces pour surmonter les contraintes lieacutees agrave lrsquooffre et agrave la demande de produits et aliments nutritifs Les services de vulgarisation agricole qursquoils soient publics ou priveacutes peuvent ecirctre extrecircmement utiles pour construire des liens commerciaux Hawkes et al (2011) proposent un cadre pour lrsquoutilisation de diffeacuterentes approches de la chaicircne de valeur dans des contextes caracteacuteriseacutes par une agriculture de subsistance Ces interventions sont meneacutees tout au long de la chaicircne drsquoapprovisionnement en commenccedilant par une aide cibleacutee aux producteurs pour finir au niveau de la commercialisation de la sensibilisation des consommateurs et de lrsquoeacuteducation agrave la nutrition

Outre des investissements visant agrave accroicirctre la diversiteacute de production des meacutenages et agrave ameacuteliorer les liens commerciaux les pays et reacutegions doteacutes de systegravemes alimentaires de type rural neacutecessitent des investissements publics dans les infrastructures Pregraves de soixante pour cent de la population rurale du Nigeacuteria doit parcourir plus de deux kilomegravetres pour atteindre la premiegravere route praticable en toute saison et 65 pour cent nrsquoa pas accegraves agrave lrsquoeacutelectriciteacute (Banque mondiale 2008) Malgreacute le caractegravere limiteacute des donneacutees visant agrave deacuteterminer si les investissements dans les infrastructures contribuent directement agrave obtenir des reacutesultats positifs en termes de nutrition et de santeacute (Headey 2012) il est possible de dire que les investissements dans les reacuteseaux routiers ruraux peuvent deacuteclencher des synergies positives avec drsquoautres secteurs et avoir des reacutepercussions sur les reacutesultats de santeacute et de nutrition Gracircce agrave lrsquoameacutelioration des infrastructures les exploitants agricoles peuvent acceacuteder agrave drsquoautres marcheacutes et reacuteduire les pertes apregraves la reacutecolte ce qui permet aux populations rurales drsquoobtenir des revenus suppleacutementaires et une meilleure seacutecuriteacute alimentaire Les investissements dans les techniques drsquoirrigation et autres technologies ameacuteliorant la productiviteacute et les investissements dans les infrastructures peuvent eacutegalement entraicircner des beacuteneacutefices nutritionnels consideacuterables partout ougrave la productiviteacute agricole est faible et ougrave les meacutecanismes drsquoirrigation sont deacuteficients ou inexistants

Dans les pays ougrave preacutedomine une agriculture rurale la capaciteacute des gouvernements peut ecirctre insuffisante pour reacutealiser les interventions et les investissements reacutepertorieacutes ci-dessous Certaines de ces mesures peuvent ecirctre plus efficacement mises en œuvre par des approches deacutecentraliseacutees gracircce agrave des organisations non-gouvernementales (Headey 2012) ou agrave des partenariats public-priveacute (PPP) Un grand nombre de nouveaux PPP ont eacuteteacute constitueacutes au cours des derniegraveres anneacutees mais peu drsquoeacutetudes ont eacuteteacute meneacutees pour eacutevaluer leur impact sur les reacutesultats nutritionnels Seule veacuteritable exception le programme HarvestPlus Challenge qui promeut la biofortification des aliments de base et integravegre des objectifs de nutrition explicites (Meenakshi et al 2010 FAO 2012)

Enfin les socieacuteteacutes agroalimentaires transnationales investissent de plus en plus dans des filiales eacutetrangegraveres pour augmenter les ventes dans les pays en deacuteveloppement (Hawkes 2005) Par conseacutequent dans les pays correspondant aux systegravemes 4 et 5 il pourrait aussi ecirctre beacuteneacutefique drsquoencourager les investissements eacutetrangers directs (IED) sensibles agrave la nutrition parallegravelement agrave un encadrement reacuteglementaire de lrsquoindustrie agroalimentaire en matiegravere de santeacute et de seacutecuriteacute sanitaire par les pouvoirs publics

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Contraintes

bull Marcheacutes non deacuteveloppeacutes faibles liens commerciaux lacunes dans la chaicircne drsquoapprovisionnement dysfonctionnements des marcheacutes coucircts de transaction eacuteleveacutes

bull Faible productiviteacute agricole des petits exploitants familiaux souvent engageacutes dans une agriculture de subsistance

bull Accegraves limiteacute par les producteurs aux intrants et aux capitaux

bull Infrastructures souvent rudimentaires

bull Manque de diversiteacute dans la production peu drsquooptions denses sur le plan nutritionnel pour la consommation

Investissements

bull Augmentation des deacutepenses publiques en faveur drsquoune agriculture saine

bull Investissements dans les infrastructures (ex routes entre les exploitations agricoles et les marcheacutes irrigation et meilleur accegraves agrave lrsquoeau)

bull Augmentation de la demande drsquoaliments agrave forte valeur nutritionnelle et de leur accegraves

bull Reacutevision des droits de proprieacuteteacute fonciegravere

bull Interventions agricoles agrave la fois au niveau des producteurs et au niveau des meacutenages

bull Programmes deacutecentraliseacutes publicspriveacutes de vulgarisation agricole sensibles agrave la nutrition portant notamment sur la microfinance la technologie et autres outils et intrants (ex technologie mobile pour srsquoinformer des conditions des marcheacutes outils et technologies permettant drsquoeacuteconomiser du temps et de la main drsquoœuvre lutte contre les ravageurs ameacutelioration des varieacuteteacutes cultiveacutees)

bull Connexion entre les petits exploitants agricoles et les chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes gracircce agrave diverses approches de la chaicircne de valeur

bull Inteacutegration des enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur par lrsquoameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et des normes de seacutecuriteacute sanitaire et par la promotion des aliments nutritifs (y compris des aliments enrichis)

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

Document de consultation

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Application de la typologie des systegravemes alimentaires aux choix drsquoinvestissement

La typologie des systegravemes alimentaires permet de mieux cerner les diffeacuterents besoins et les diffeacuterentes opportuniteacutes drsquoinvestissement des pays qui mettent en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type rural dont la croissance eacuteconomique reste tregraves deacutependante agrave lrsquoagriculture sont confronteacutes agrave un dilemme speacutecifique lorsqursquoils tentent de satisfaire les besoins de consommation actuels de leur population tout en investissant pour le futur afin drsquoameacuteliorer agrave la fois leurs reacutesultats eacuteconomiques et les reacutesultats nutritionnels Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type industriel font face agrave une seacuterie de deacutefis totalement diffeacuterents dont la plupart ont trait agrave lrsquoapprovisionnement de produits frais locaux abordables en deacutepit drsquoune industrie agroalimentaire tregraves efficiente fortement meacutecaniseacutee et verticalement inteacutegreacutee qui privileacutegie les prix bas les longues dureacutees de conservation et une qualiteacute uniforme plutocirct que les enjeux nutritionnels Autant dans les systegravemes de type rural que dans ceux de type industriel un investissement preacutecautionneux dans lrsquoagriculture les systegravemes alimentaires et les institutions peuvent aujourdrsquohui preacuteparer les conditions qui permettront drsquoobtenir des systegravemes alimentaires plus sains demain

Le tableau 3 reacutepertorie plusieurs cateacutegories de politiques drsquoinvestissement dont la capaciteacute agrave ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels est prouveacutee par certaines donneacutees -soit par des investissements orienteacutes vers les producteurs soit par des investissements orienteacutes vers les consommateurs Les exploitants agricoles sont eacutegalement des consommateurs et dans de nombreux cas lrsquoaide agrave la production peut entraicircner une augmentation de la consommation des meacutenages agricoles Par conseacutequent certains investissements reacutepondent aux besoins des deux cocircteacutes du tableau ci-dessous Comme la qualiteacute des donneacutees probantes disponibles est variable et que pour la plupart des politiques drsquoinvestissement eacutevoqueacutees elles ne deacutemontrent pas explicitement un impact direct sur la nutrition lrsquoAnnexe A propose un examen partiel des donneacutees disponibles pour lrsquoutilisation de ces politiques dans lrsquooptique drsquoobtenir des systegravemes alimentaires sains Il convient de souligner que certaines de ces politiques sont particuliegraverement pertinentes dans des systegravemes alimentaires speacutecifiques Par exemple les activiteacutes de recherche et deacuteveloppement (RampD) portant sur la reformulation des produits sont particuliegraverement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type industrielmixte ougrave les consommateurs sont tregraves deacutependants agrave lrsquooffre de produits transformeacutes

Tableau 3 Cateacutegories drsquoinvestissement pour des systegravemes alimentaires sains

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Investissements affectant la nutrition cocircteacute Production Investissements affectant la nutrition cocircteacute Consommation

bull Contrats avec les producteurs coopeacuteratives et autres organisations collectives

bull Commercialisation par le biais des supermarcheacutes

bull Ameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et reacuteduction des pertes

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Infrastructures irrigation routes eacutelectriciteacute approvisionnement en eau

bull Reacuteforme des reacutegimes fonciers

bull Communication

bull Biofortification et enrichissement des aliments

bull Creacuteation de la demande pour des aliments produits localement et ameacutelioration de leur accegraves

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Drsquoapregraves lrsquoanalyse des donneacutees disponibles des eacuteleacutements suffisamment probants montrent que certaines interventions peuvent ameacuteliorer la nutrition la diversiteacute de la production et des aliments et les moyens de subsistance des exploitants agricoles (IFPRI 2014 Berti 2004 Malapit et al 2013 Behrman et al 2012) Cette analyse reacutevegravele eacutegalement que certains objectifs politiques (comme lrsquoaugmentation de lrsquoattention porteacutee agrave la nutrition dans les dispositifs de protection sociale et lrsquoameacutelioration de lrsquoaccegraves agrave des aliments nutritifs au niveau des meacutenages ou au niveau institutionnel) sont beacuteneacutefiques dans tous les contextes quel que soit le type de systegraveme alimentaire Les actions meneacutees pour atteindre ces objectifs ameacuteliorent vraisemblablement de faccedilon directe les choix des consommateurs et lrsquoaccegraves agrave des aliments sains et leur efficaciteacute est solidement attesteacutee (ex les initiatives ldquoOportunidadesrdquo au Mexique et ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo dans lrsquoIowa aux Eacutetats-Unis)

Neacuteanmoins la typologie des systegravemes alimentaires reacutevegravele eacutegalement que les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements reacutepondent agrave des besoins distincts en termes de nutrition si bien que les prioriteacutes agrave recommander varient en fonction des pays Il nrsquoest certainement pas surprenant que parmi les investissements les plus cruellement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent (systegravemes alimentaires 4 et 5) figurent les investissements dans les infrastructures utiliseacutees pour la production et pour les activiteacutes apregraves reacutecolte qui sont coucircteuses et neacutecessitent un effort drsquoinvestissement prolongeacute dans le temps Mais dans ces contextes des investissements moins lourds en faveur des jardins potagers et de lrsquoeacutelevage de beacutetail au niveau des meacutenages sont eacutegalement rentables

Document de consultation

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Des changements institutionnels sont neacutecessaires dans tous les types de systegravemes alimentaires mecircme srsquoils ne doivent pas forceacutement prendre la mecircme forme Dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent les organisations non-gouvernementales (ONG) jouent un rocircle deacuteterminant lorsque la capaciteacute des pouvoirs publics est faible Cela implique que les investissements destineacutes agrave consolider et agrave utiliser les ONG pour ameacuteliorer la sensibilisation des meacutenages leur capaciteacute agrave produire des aliments nutritifs et leur accegraves agrave des aliments nutritifs pourraient efficacement ouvrir la voie vers une meilleure nutrition Dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires en transition (systegravemes alimentaires de type 3) des reacuteformes institutionnelles visant agrave renforcer la capaciteacute des organisations de producteurs agrave neacutegocier avec la grande distribution et agrave augmenter la valeur ajouteacutee des produits sont des investissements pertinents Enfin dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte des mesures leacutegislatives et reacuteglementaires pourraient ecirctre neacutecessaires pour permettre aux institutions publiques (cantines scolaires hocircpitaux etc) de srsquoapprovisionner aupregraves drsquoexploitants agricoles locaux ameacuteliorant ainsi la fraicirccheur et la diversiteacute des aliments proposeacutes aux usagers

Lrsquoanalyse proposeacutee ici comporte des limites importantes Premiegraverement -et avant tout- pratiquement aucune donneacutee financiegravere ou eacuteconomique nrsquoest disponible sur la plupart des investissements deacutecrits ci-dessus agrave quelques exceptions pregraves et particuliegraverement concernant les investissements infrastructurels (FAO 2012 Hoddinott et al 2013) Lrsquoabsence drsquoinformations financiegraveres limite consideacuterablement la possibiliteacute de comparer les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements et de deacuteterminer un taux de rentabiliteacute financiegravere indicatif ou mecircme un rapport coucirct-efficaciteacute Il est donc impossible drsquoaffirmer avec certitude que lrsquoune quelconque de ces strateacutegies (pas mecircme celles pour lesquelles il existe des preuves fiables attestant de reacutesultats positifs) constitue un ldquobonrdquo investissement au sens classique de ce terme Il nrsquoy a rien de fondamentalement aberrant agrave cela eacutetant donneacute que les investissements du secteur public nrsquoont geacuteneacuteralement pas agrave deacutemontrer le mecircme type de rentabiliteacute financiegravere qursquoexige le secteur priveacute Neacuteanmoins il serait preacutefeacuterable de pouvoir calculer les taux de rentabiliteacute dans le but de comparer et eacuteventuellement de classer les diffeacuterents investissements envisageables eacutetant donneacute que les ressources publiques disponibles pour investir dans la nutrition sont limiteacutees et que ces mesures font partie des critegraveres preacutevisionnels consideacutereacutes par les banques de deacuteveloppement dans leur deacutecision concernant les precircts attribueacutes au secteur public Par ailleurs comme cela a eacuteteacute le cas avec les investissements expresseacutement axeacutes sur la nutrition eacutetudieacutes dans les seacuteries 2008 et 2013 de The Lancet sur la nutrition maternelle et infantile (Bhutta et al 2008 amp 2013) des eacutevaluations coucircts-beacuteneacutefices approuveacutees par des universitaires pourraient catalyser et harmoniser les investissements des donateurs en creacuteant un consensus sur les investissements agrave privileacutegier

Deuxiegravemement ce document propose une eacutevaluation qualitative des donneacutees de recherche concernant les investissements speacutecifiquement axeacutes sur lrsquoagriculture sur la nutrition et autres types drsquoinvestissements dans une optique drsquoameacutelioration des reacutesultats des systegravemes alimentaires (Annexe A) Cet examen partiel montre que plusieurs approches drsquoinvestissement sont plus pertinentes dans certains types de systegravemes alimentaires que dans drsquoautres Neacuteanmoins cet examen des donneacutees disponibles se fonde sur les reacutesultats drsquoun nombre limiteacute drsquoeacutetudes heacuteteacuterogegravenes reacutealiseacutees dans un nombre limiteacute de contextes

Enfin le fruit de ce travail reacutevegravele une certaine ambiguumliteacute dans la Recommandation 17 du Cadre drsquoaction invitant agrave utiliser des ldquopolitiques drsquoinvestissementrdquo pour accomplir des politiques drsquoalimentation et de nutrition En effet comme cela a eacuteteacute indiqueacute preacuteceacutedemment le terme investissement est geacuteneacuteralement employeacute pour deacutesigner les deacutepenses visant agrave accroicirctre les beacuteneacutefices agrave lrsquoavenir Un grand nombre drsquointerventions et de politiques de ce type ont eacuteteacute eacutevoqueacutees lors de la CIN2 et en drsquoautres occasions par les responsables officiels et les organisations de deacutefense de la santeacute et de la nutrition et elles ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport Neacuteanmoins drsquoautres interventions visant agrave ameacuteliorer les reacutesultats sanitaires et nutritionnels sont deacutesigneacutees de faccedilon plus juste par drsquoautres termes Il srsquoagit des mesures de consommation (inteacutegration drsquoaliments plus sains dans les menus des cantines scolaires) des mesures reacuteglementaires (taxation des boissons et aliments mauvais pour la santeacute) ou des mesures de transferts (utilisation de dispositifs de protection sociale pour encourager les habitudes alimentaires saines) Comme ces interventions offrent des avantages deacutemontreacutes en matiegravere de santeacute et de nutrition elles sont essentielles dans la mise en œuvre du CdA CIN2 Les plus favorables ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport mecircme si elles ne sont pas senseacutees deacutegager un rendement futur

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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5 Conclusions et recommandations

Ce rapport analyse les donneacutees actuellement disponibles sur les investissements en faveur de systegravemes alimentaires sains dans la ligneacutee du Cadre drsquoaction de la CIN2 Recommandation 17 Ce rapport emploie une typologie des systegravemes alimentaires extraite du Rapport sur la nutrition mondiale de 2015 qui permet de diffeacuterencier les pays en fonction des caracteacuteristiques de leur systegraveme alimentaire Il en ressort qursquoil existe de consideacuterables diffeacuterences entre les systegravemes alimentaires si bien que les pays doivent proceacuteder agrave des investissements diffeacuterents pour reacutepondre agrave leurs besoins speacutecifiques en termes drsquoalimentation et de nutrition Il apparaicirct eacutegalement que de nombreux types drsquoinvestissements et drsquoinvestisseurs peuvent ecirctre impliqueacutes dans lrsquoobjectif drsquoameacutelioration des reacutesultats sanitaires et nutritionnels des systegravemes alimentaires le secteur public le secteur priveacute et les meacutenages

Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo sont drsquoapregraves cette typologie essentiellement des pays agrave faible revenu La deacutenutrition reste un problegraveme majeur dans ces pays mecircme si certains sont eacutegalement confronteacutes agrave une preacutevalence croissante du surpoids et de lrsquoobeacutesiteacute qui traduisent un changement rapide dans les systegravemes alimentaires et les conditions de nutrition Ces pays peuvent tirer profit drsquoun large eacuteventail drsquoinvestissements notamment ceux ciblant lrsquoameacutelioration des infrastructures et de la productiviteacute agricole mais aussi de strateacutegies visant agrave offrir des choix alimentaires plus diversifieacutes agrave leur population au moyen des chaicircnes de valeur alimentaires ou de la production des meacutenages Nombre de ces investissements ameacutelioreront agrave lrsquoavenir les rentabiliteacutes eacuteconomiques et agricoles Leur coucirct est geacuteneacuteralement tregraves lourd par rapport au niveau de revenu des pays concerneacutes (mais cela est aussi le cas pour certains des investissements neacutecessaires dans les pays plus deacuteveloppeacutes)

Document de consultation

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En revanche dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoen transitionrdquo les reacutegimes alimentaires sont deacutejagrave plus varieacutes avec un apport raisonnable de produits frais et de proteacuteines La consommation de produits emballeacutes y augmente et quelques problegravemes de deacutenutrition persistent (retards de croissance essentiellement) Dans ces pays les investissements devraient prioritairement cibler les chaicircnes de valeur pour les aliments secondaires en renforccedilant notamment la technologie de la chaicircne du froid et en reacuteglant drsquoautres problegravemes au niveau des eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte ce qui permettrait drsquoameacuteliorer la productiviteacute geacuteneacuterale du secteur tout en ameacuteliorant lrsquoaccegraves aux aliments sains et la sensibilisation cocircteacute consommateurs Certains de ces investissements peuvent ecirctre coucircteux mais en moyenne ils le sont moins que les investissements infrastructurels si urgemment neacutecessaires dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo Pour reacutesumer les systegravemes alimentaires laquo en transition raquo offrent geacuteneacuteralement une diversiteacute correcte et une bonne disponibiliteacute des aliments mais ils peuvent ameacuteliorer leurs beacuteneacutefices eacuteconomiques et sanitaires en reacutealisant les bons investissements

Pour les systegravemes de type ldquoindustrielrdquo ou ldquomixterdquo les choix drsquoinvestissement devraient avant tout viser une meilleure coheacuterence des politiques publiques avec les objectifs de santeacute et de nutrition en soutenant notamment la production speacutecialiseacutee et de produits frais plutocirct que la culture de quelques varieacuteteacutes de ceacutereacuteales Il y est neacutecessaire drsquoopeacuterer des changements dans les politiques et la gouvernance dans lrsquooptique de favoriser les comportements de consommation sains et de limiter certaines pratiques et dominations industrielles Ces changements sont peu coucircteux en termes financiers mais ils sont politiquement difficiles

Les pays qui souhaitent mettre en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 disposent drsquoune grande varieacuteteacute drsquooptions drsquoinvestissements en faveur de systegravemes alimentaires plus sains Ces options vont depuis les ameacuteliorations agrave grande eacutechelle des infrastructures jusqursquoagrave des soutiens techniques et des aides agrave la commercialisation de plus petite eacutechelle en passant par des mesures drsquoincitation et de sensibilisation des consommateurs Certaines neacutecessitent de lourdes deacutepenses financiegraveres qui seront rentabiliseacutees au bout de plusieurs anneacutees par lrsquoobtention drsquoune agriculture plus productive et plus sensible aux enjeux nutritionnels tandis que drsquoautres nrsquoimpliquent pas reacuteellement de deacutepenses financiegraveres mais uniquement des mesures de reacuteglementation

Il existe encore de profondes lacunes en termes de donneacutees disponibles pour les pays et les investisseurs concernant les options drsquoinvestissement approprieacutees et celles agrave privileacutegier en fonction du type de systegraveme alimentaire et du contexte de nutrition Il faut espeacuterer que les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres coopeacutereront avec les acteurs de la nutrition pour fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees sur les interventions les plus prometteuses eacutevoqueacutees dans ce rapport de maniegravere agrave ce que les pays quel que soit le type de leur systegraveme alimentaire puissent faire des choix eacuteclaireacutes entre les diverses options drsquoinvestissement

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Annexe

Examen des donneacutees disponibles sur la creacuteation de systegravemes alimentaires sains au moyen drsquoinvestissements sensibles agrave la nutrition Interventions agricoles en faveur drsquoune meilleure nutrition

En deacutepit de donneacutees extrecircmement limiteacutees et disparates il semble que les strateacutegies agricoles soient prometteuses pour ameacuteliorer lrsquoeacutetat nutritionnel Encore moins drsquoeacuteleacutements probants sont disponibles sur les strateacutegies ciblant les systegravemes alimentaires dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition en fait il nrsquoexiste aucune litteacuterature sur ce sujet en dehors de celle traitant des politiques agricoles et de quelques politiques axeacutees sur la population et affectant lrsquoindustrie Lrsquoexamen bref et partiel proposeacute dans ce chapitre se concentre sur lrsquoagriculture un thegraveme sur lequel plusieurs contributions cleacutes sont disponibles Certaines des cateacutegories drsquoinvestissement eacutevoqueacutees ci-dessous affectent la nutrition par le biais de la production de la consommation ou par drsquoautres types de canaux

Lrsquoagriculture peut influer sur la nutrition par diffeacuterentes voies dont quatre sont identifieacutees dans la litteacuterature comme constituant des facteurs cleacutes (Ruel amp Alderman 2013) (i) prix des aliments (ii) revenus issus de lrsquoagriculture (iii) consommation de sa propre production due agrave des imperfections du marcheacute et (iv) facteurs lieacutes au sexe Si au niveau des meacutenages lrsquoagriculture a des effets sur la nutrition ces effets sont tregraves vraisemblablement lieacutes agrave un ou plusieurs de ces facteurs Lrsquoexamen de 23 eacutetudes sur cinq types drsquointerventions (biofortification jardins potagers deacuteveloppement de la production laitiegravere pecircche et eacutelevage de beacutetail) reacutevegravele une augmentation de la production et de la consommation par les meacutenages des produits alimentaires cibleacutes par ces interventions Les donneacutees disponibles sont mitigeacutees quant aux effets des interventions agricoles sur drsquoautres aspects notamment sur les apports en micronutriments et lrsquoeacutetat nutritionnel ou sur les revenus Les auteurs attribuent ceci aux insuffisances des eacutetudes en termes de puissance statistique et de collecte des donneacutees plutocirct qursquoagrave un veacuteritable manque drsquoefficaciteacute des programmes (Masset et al 2011)

Un examen anteacuterieur de 30 eacutetudes sur des interventions agricoles (comprenant des interventions en faveur des jardins potagers des interventions en faveur de lrsquoeacutelevage de beacutetail des interventions combineacutees favorisant agrave la fois le jardinage potager et lrsquoeacutelevage et des programmes drsquoirrigation) a reacuteveacuteleacute que la plupart de ces interventions avaient augmenteacute la production alimentaire et que sur ces 30 eacutetudes 19 avaient ameacutelioreacute la nutrition au niveau des meacutenages Sur ces 19 interventions ayant ameacutelioreacute la nutrition 14 avaient investi dans diffeacuterents types de capital (humain financier physique et social) (Berti 2004) Ces deux examens soulignent que le manque de rigueur et lrsquoextrecircme heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des meacutethodes entre les eacutetudes limitent la capaciteacute drsquoanalyse et de geacuteneacuteralisation des reacutesultats (Berti 2004 Masset et al 2011) Cet eacutecueil a eacutegalement eacuteteacute identifieacute dans un autre examen de 27 projets agricoles qui a conclu que les donneacutees probantes attestant drsquoun impact des strateacutegies de production agricole sur lrsquoameacutelioration de la nutrition des femmes et des enfants restaient limiteacutees en grande partie agrave cause des limitations meacutethodologiques des eacutetudes examineacutees par les auteurs (Girard et al 2012)

Document de consultation

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Selon Girard et al (2012) les strateacutegies agricoles ont invariablement et sensiblement ameacutelioreacute les reacutegimes alimentaires et les apports en vitamine A des femmes et des enfants mecircme si cela ne srsquoest pas traduit par des effets positifs sur le statut en vitamine A lrsquoaneacutemie ou la morbiditeacute Plusieurs des eacutetudes qursquoils ont examineacutees ont eu des effets significatifs sur les problegravemes de retard de croissance et drsquoeacutemaciation contrairement agrave ce qui est dit dans le reacutesumeacute des auteurs

Contrats de production et organisations de producteurs

Des contrats de production entre des agriculteurs et le secteur priveacute ont permis aux agriculteurs drsquoacceacuteder aux intrants aux creacutedits et aux services de vulgarisation neacutecessaires (Banque mondiale 2008 Asian Development Bank 2012) En outre gracircce agrave ce type de contrats des petits exploitants agricoles ont pu beacuteneacuteficier de prix et de marcheacutes assureacutes et les entreprises ont partageacute les risques de production et de commercialisation avec les producteurs Neacuteanmoins pour que les petits exploitants puissent tirer profit de lrsquoagriculture contractuelle les conditions preacutealables requises sont nombreuses Ils doivent pouvoir acceacuteder aux routes et aux services drsquoinformation et ils peuvent avoir besoin de se regrouper en organisations eacutetant donneacute que les fournisseurs et les grossistes preacutefegraverent geacuteneacuteralement passer contrat avec des organisations de producteurs qui peuvent contribuer agrave garantir la qualiteacute et la livraison des produits en temps voulu (Taren amp Alaofegrave 2013)

Canaux de la grande distribution

Les pays en deacuteveloppement ont connu un rapide deacuteveloppement des supermarcheacutes suite agrave des transformations du cocircteacute de lrsquooffre et de la demande Les supermarcheacutes peuvent ecirctre deacutetenus par des enseignes locales ou internationales Ils offrent geacuteneacuteralement un large choix drsquoaliments et de produits divers dans un mecircme lieu Par inteacutegration verticale et horizontale (Reardon et al 2012) ils sont souvent deacutetenus par les mecircmes groupes dans lesquels sont concentreacutees les activiteacutes de distribution et drsquoautres fonctions du systegraveme alimentaire Malgreacute les risques inheacuterents agrave ce mode de fonctionnement des eacutetudes ont essentiellement reacuteveacuteleacute des impacts positifs des nouveaux canaux de la grande distribution sur la productiviteacute agricole les prix de vente et les revenus Selon Chege et al (2015) au Kenya les agriculteurs intervenant dans les canaux de la grande distribution ont des revenus plus eacuteleveacutes et produisent plus de fruits et de leacutegumes Les auteurs montrent que ces deux facteurs (revenus et choix de la production veacutegeacutetale) ont eu des effets positifs sur la nutrition les meacutenages agricoles qui approvisionnent les supermarcheacutes consomment pregraves de 15 agrave 20 plus de calories de fer et de zinc et 30 plus de vitamines A Agrave noter neacuteanmoins que la commercialisation favorise la speacutecialisation ce qui reacuteduit la diversiteacute de la production des agriculteurs consideacutereacutes individuellement

Gestion des activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte et reacuteduction des pertes

Les projets de deacuteveloppement des marcheacutes ou de la chaicircne de valeur agricole peuvent eacutegalement ameacuteliorer les activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte avec des effets positifs sur lrsquoeacutetat nutritionnel En effet en ameacuteliorant les techniques de manutention de stockage et de conservation lrsquooptimisation des activiteacutes apregraves reacutecolte entraicircne un lissage de la consommation et augmente la disponibiliteacute tout au long de lrsquoanneacutee drsquoaliments frais et nutritifs Plus particuliegraverement des meacutethodes de conservation preacutecautionneuses permettent de preacuteserver les teneurs en nutriments et de reacuteduire lrsquoutilisation de sucre de sel et drsquoautres ingreacutedients ajouteacutes De plus lrsquoameacutelioration des activiteacutes apregraves reacutecolte augmente la qualiteacute et la quantiteacute des reacutecoltes ce qui se traduit par une augmentation des revenus (Copenhagen Consensus Center 2015)

Creacuteation de la demande pour des aliments cultiveacutes localement et ameacutelioration de leur accegraves

Un programme meneacute aux Eacutetats-Unis dans lrsquoIowa a permis de consideacuterablement augmenter les ventes des productions agricoles locales aux restaurants coopeacuteratives et autres institutions (Ranum amp Wiemerslage 2011) Les producteurs locaux ont ainsi eacuteteacute mis en relation avec des marcheacutes jusqursquoalors inexploiteacutes (ex cantines scolaires) avec une coordination des niveaux de prix et en ciblant avant tout les produits de deuxiegraveme cateacutegorie De plus les producteurs ont beacuteneacuteficieacute de formations et de subventions pour les aider agrave financer des serres agrave diversifier leur production et agrave ameacuteliorer leurs

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eacutequipements de stockage Ce programme associeacute agrave la marque commerciale preacuteexistante ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo (achetez frais achetez local) ciblait les consommateurs par des activiteacutes de sensibilisation et drsquoeacuteducation inteacutegrant des deacutegustations de produits et des rencontres autour du projet de rapprochement des agriculteurs locaux et des eacutetablissements scolaires Ce programme a permis de piloter six projets au sein drsquoeacutetablissements scolaires dans lesquels lrsquoeacuteducation agrave la nutrition a eacuteteacute inteacutegreacutee aux programmes peacutedagogiques dont les enseignants ont reccedilu une formation et ougrave des reacuteseaux de distribution ont eacuteteacute creacuteeacutes pour inteacutegrer des produits locaux dans les menus des cantines scolaires Enfin le programme a ducirc faire du lobbyisme pour obtenir des changements dans la politique de lrsquoEacutetat afin de permettre aux institutions publiques de srsquoapprovisionner localement Conseacutecutivement agrave ce programme les agriculteurs ont constateacute une ameacutelioration qualitative et quantitative de leur production et les achats drsquoaliments locaux par les restaurants les coopeacuteratives alimentaires et les institutions locales ont augmenteacute de plus drsquoun demi-million drsquoUSD

Jardins potagers

Les impacts positifs des interventions en faveur des jardins potagers sur lrsquoeacutetat nutritionnel les revenus et les habitudes alimentaires sont aujourdrsquohui bien documenteacutes (Taren amp Alaofegrave 2013) Mecircme si certaines interventions ciblent prioritairement la production de leacutegumineuses et de tubercules les productions de fruits de leacutegumes drsquoherbes culinaires et de condiments restent les plus courantes (Taren amp Alaofegrave 2013) Par exemple au Neacutepal une intervention meneacutee en faveur des jardins potagers des meacutenages en association avec une campagne de sensibilisation agrave la nutrition a permis drsquoaugmenter les connaissances sur la nutrition des participants ainsi que la diversiteacute de leur reacutegime alimentaire Les participants ont eacutegalement eu davantage tendance agrave donner des aliments compleacutementaires aux nourrissons et agrave correctement conserver leurs aliments (Jones et al 2005)

Un examen de ces interventions agricoles a reacuteveacuteleacute que sur les neuf interventions en faveur des jardins potagers eacutetudieacutees toutes ont eu des effets positifs -modeacutereacutes agrave eacuteleveacutes- sur les reacutegimes alimentaires Sur les trois interventions pour lesquelles des donneacutees anthropomeacutetriques ont eacuteteacute releveacutees toutes ont permis de reacuteduire les problegravemes drsquoinsuffisance pondeacuterale drsquoeacutemaciation et de retard de croissance chez les enfants Les interventions en faveur des jardins potagers soutiennent favorablement la comparaison avec les autres types drsquointerventions examineacutees mais les auteurs font remarquer que la plupart de ces actions en faveur des jardins potagers inteacutegraient un objectif de nutrition explicite et un investissement en capital humain ce qui nrsquoest pas le cas avec la plupart des autres types drsquointerventions Par conseacutequent il est difficile de comparer les interventions en faveur des jardins potagers avec les autres types drsquointerventions et drsquoisoler les raisons qui expliquent leur succegraves Cela montre neacuteanmoins que les interventions inteacutegrant des investissements diversifieacutes dans diffeacuterents types de capital (comme lrsquoeacuteducation nutritionnelle et la prise en compte de lrsquoeacutegaliteacute entre les sexes) reacuteussissent mieux que celles qui ne le font pas (Berti 2004)

Diversiteacute des cultures

Dans un examen des strateacutegies agricoles visant agrave ameacuteliorer la nutrition Carletto et al (2015) se sont pencheacutes sur trois eacutetudes analysant les liens entre la diversiteacute des cultures et la nutrition Au Neacutepal des donneacutees probantes issues drsquoun programme de nutrition multisectoriel reacutevegravelent que la diversiteacute du reacutegime alimentaire des megraveres et des enfants ainsi que le rapport poidsacircge des enfants sont eacutetroitement lieacutes agrave la diversiteacute de la production14 au niveau du meacutenage (Malapit et al 2013) Il est inteacuteressant de remarquer que cette eacutetude a deacutetermineacute que lrsquoautonomisation des femmes limite les effets neacutegatifs drsquoune production peu diversifieacutee sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des megraveres et des enfants et sur le rapport tailleacircge des enfants Agrave partir de donneacutees de panels une analyse eacuteconomeacutetrique a estimeacute qursquoau Nigeacuteria une augmentation de 10 de la diversiteacute des varieacuteteacutes cultiveacutees entraicircne une augmentation de 24 de la diversiteacute des reacutegimes alimentaires (Dillon et al 2014) En Zambie la diversiteacute de la production (mesureacutee par le nombre total de cultures diffeacuterentes et de groupes alimentaires produits) ainsi que les activiteacutes ciblant les meacutenages

14 En utilisant un indice de la diversiteacute de la production fondeacute sur neuf items alimentaires Groupes drsquoaliments inclus feacuteculents haricots leacutegumineuses et noix leacutegumes-feuilles vert fonceacute tubercules leacutegumes et fruits riches en vitamine A autres fruits et leacutegumes lait et produits laitiers œufs poisson et viande

Document de consultation

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pratiquant une agriculture de subsistance (ex eacutelevage de beacutetail production de fruits et de leacutegumes cultures de plein champ) ont eacuteteacute positivement associeacutees au rapport taillepoids des enfants et inversement associeacutees aux retards de croissance des enfants de plus de 24 mois (Kumar et al 2015) Cela signifie que la diversiteacute de la production au niveau des meacutenages peut avoir des effets positifs sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires et sur les reacutesultats anthropomeacutetriques pour les enfants et les megraveres

Eacutelevage de beacutetail

Les interventions au niveau des meacutenages ciblant lrsquoeacutelevage de beacutetail et lrsquoaquaculture se sont majoritairement focaliseacutees sur la geacuteneacuteration de revenus plutocirct que sur la consommation Mecircme srsquoil y a peu drsquoeacuteleacutements probants disponibles quant agrave lrsquoimpact de ce type drsquoinvestissements sur la nutrition et les reacutegimes alimentaires les aliments drsquoorigine animale sont denses sur le plan nutritionnel et certaines donneacutees montrent des impacts positifs sur les reacutesultats nutritionnels Lrsquoexamen de huit eacutetudes analysant les liens entre la production agricole (production de cultures et eacutelevage de beacutetail) la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des meacutenages et les reacutesultats nutritionnels chez lrsquoenfant conclut que lrsquoeacutelevage de beacutetail est associeacute agrave des reacutesultats positifs en termes de nutrition (Carletto et al 2015)

Produits laitiers volaille et produits de lrsquoaquaculture

Plusieurs eacutetudes ont montreacute que les interventions ciblant la production laitiegravere peuvent augmenter la consommation de produits laitiers et lrsquoapport geacuteneacuteral en nutriments et reacuteduire la preacutevalence des problegravemes de retard de croissance drsquoeacutemaciation et drsquoinsuffisance pondeacuterale (Taren amp Alaofegrave 2013) Le projet baptiseacute ldquoMilk Mattersrdquo (le lait crsquoest important)(reacutefeacuterence) a compareacute deux groupes de participants agrave un groupe teacutemoin Dans le premier groupe les participants ont reccedilu des animaux laitiers (une vache ou quatre chegravevres) et du fourrage Lrsquoautre groupe a eacutegalement eu du fourrage et des animaux laitiers mais ces derniers ont eacuteteacute preacutealablement vaccineacutes et vermifugeacutes Ces interventions ont eacuteteacute reacutealiseacutees dans la reacutegion somali drsquoEacutethiopie ougrave entre 20 et 50 des besoins eacutenergeacutetiques des eacuteleveurs pastoraux proviennent de la consommation de produits laitiers et de produits drsquoorigine animale Dans cette reacutegion les seacutecheresses annuelles aggravent la malnutrition agrave cause notamment drsquoune reacuteduction de la production laitiegravere pendant la saison segraveche La comparaison avec le groupe teacutemoin a reacuteveacuteleacute que les interventions Milk Matters ont permis drsquoaugmenter la consommation de produits laitiers et de stabiliser lrsquoeacutetat nutritionnel des enfants des eacuteleveurs pastoraux en peacuteriode de soudure Par ailleurs il a eacuteteacute estimeacute que ces interventions ont eacuteteacute extrecircmement rentables leur coucirct eacutevalueacute repreacutesente entre 45 et 75 du coucirct des programmes drsquoalimentation theacuterapeutique meneacutes dans le cadre de la prise en charge communautaire de la malnutrition aigueuml Enfin les femmes ont pu deacutegager plus de temps libre ce qui peut avoir des effets positifs sur les pratiques drsquoalimentation des enfants (Sadler et al 2012)

Reacutegimes fonciers

Drsquoapregraves lrsquoexamen de vingt eacutetudes (Lawry et al 2014) les interventions visant agrave formaliser les droits fonciers (comme lrsquoacquisition en libre proprieacuteteacute lrsquoenregistrement des droits par redistribution des terres et la reacutegularisation officielle des droits fonciers coutumiers) sont associeacutes agrave des gains en termes de productiviteacute et de bien-ecirctre social La reconnaissance de jure des droits fonciers permet drsquoaugmenter la valeur moneacutetaire de la productiviteacute des terres de 40 en moyenne mecircme si lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des donneacutees limite la capaciteacute agrave tirer des conclusions formelles Le bien-ecirctre social des beacuteneacuteficiaires (mesureacute par leur consommation ou leurs revenus) a augmenteacute de 15 pour cent en moyenne Les auteurs font eacutegalement remarquer que la qualiteacute des donneacutees disponibles ne permet pas drsquoavoir une assise suffisamment solide pour geacuteneacuteraliser ces reacutesultats et que les mesures qualitatives ne tiennent pas compte des conseacutequences sociales des politiques fonciegraveres telles que le deacuteplacement ou lrsquoeacutegaliteacute hommes-femmes Les beacuteneacutefices ont eacuteteacute largement plus importants en Asie et en Ameacuterique latine qursquoen Afrique et ont eacuteteacute variables en fonction du niveau de revenu les effets moindres constateacutes en Afrique subsaharienne peuvent srsquoexpliquer par un reacutegime foncier coutumier deacutejagrave largement eacutetabli et eacutetendu Mecircme srsquoil semble que la reconnaissance des droits fonciers contribue au bien-ecirctre social ces effets sont extrecircmement variables et speacutecifiques au contexte (Lawry et al 2014)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire conditionnel (TMC)

Les donneacutees disponibles en la matiegravere suggegraverent que les programmes de TMC ont des impacts significatifs sur lrsquoanthropomeacutetrie des enfants et certaines eacutetudes montrent des effets chez les plus jeunes enfants qui beacuteneacuteficient plus longtemps de la protection sociale (Ruel et Alderman 2013) En outre ces programmes ont des effets positifs sur drsquoautres facteurs qui se reacutepercutent sur lrsquoeacutetat nutritionnel notamment lrsquoaugmentation des deacutepenses des meacutenages la seacutecuriteacute alimentaire et lrsquoameacutelioration des reacutegimes alimentaires (Leroy et al 2009) La protection sociale a joueacute un rocircle important pour reacuteduire la deacutenutrition en Colombie le seul pays actuellement en passe drsquoatteindre les quatre objectifs de lrsquoAssembleacutee mondiale de la Santeacute (IFPRI 2014a) De plus le fait de rendre la protection sociale plus sensible aux enjeux de nutrition est une strateacutegie prometteuse eacutetant donneacute que les deacutepenses publiques engageacutees dans la protection sociale progressent dans le monde entier (IFPRI 2014a)

Partenariats public-priveacute

Dans nrsquoimporte quel pays consideacutereacute la consommation alimentaire est deacutetermineacutee par les secteurs de la production de la transformation alimentaire de la distribution de gros et de la distribution de deacutetail Par conseacutequent le secteur priveacute a un eacutenorme impact sur les habitudes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels De plus drsquoautres secteurs comme la teacuteleacutephonie mobile les meacutedias et le secteur de la santeacute influent sur la consommation et les preacutefeacuterences des consommateurs Les partenariats public-priveacute (PPP) pourraient aider agrave mettre en relation les agriculteurs avec les chaicircnes drsquoapprovisionnement gracircce agrave des investissements dans des biens publics et dans des politiques facilitant le deacuteveloppement du commerce et des marcheacutes ainsi que dans lrsquoeacuteducation et la formation pour deacutevelopper la capaciteacute technique des agriculteurs et les aider agrave respecter les normes de tri drsquoemballage et de culture (Narrod et al 2008)

De plus le secteur public peut inciter le secteur priveacute agrave adopter des politiques favorables aux enjeux de nutrition Il peut le faire gracircce agrave des reacuteglementations directes des engagements volontaires ou par le biais de PPP dans lesquels les deux secteurs exploitent mutuellement leurs ressources et creacuteent de la valeur partageacutee Les PPP pourraient permettre au secteur public drsquointensifier ses interventions et de tirer au mieux parti de ses investissements gracircce agrave la capaciteacute eacutetablie drsquoexeacutecution et de deacuteveloppement du secteur priveacute De son cocircteacute le secteur priveacute pourrait beacuteneacuteficier drsquoun partage des risques et de la creacuteation drsquoune valeur partageacutee gracircce agrave lrsquoameacutelioration de sa perception par le public Les donneacutees disponibles sur les PPP axeacutes sur la nutrition sont rares et il nrsquoa pas encore eacuteteacute deacutetermineacute si les PPP sont plus efficaces que drsquoautres types drsquoengagements avec le secteur priveacute (Hoddinott et al 2015)

Investissements infrastructurels et nutrition

Irrigation

Alors que lrsquoimpact de lrsquoirrigation sur la reacuteduction de la pauvreteacute est bien documenteacute les effets de lrsquoameacutelioration des techniques drsquoirrigation sur la nutrition ne le sont pas (Hussain amp Hanjra 2004) Neacuteanmoins certaines donneacutees indiquent que lrsquoirrigation peut aider agrave reacuteduire la malnutrition chronique et saisonniegravere par lrsquoaccroissement de la consommation drsquoaliments de base et drsquoaliments drsquoorigine animale conseacutecutivement agrave une augmentation des revenus et agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute de lrsquoeacutelevage (Taren amp Alaofegrave 2013) De plus en permettant de cultiver pendant toute lrsquoanneacutee des

Document de consultation

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varieacuteteacutes agrave forte valeur lrsquoirrigation peut ameacuteliorer la consommation de certains aliments Au Beacutenin des systegravemes drsquoirrigation au goutte-agrave-goutte alimenteacutes par lrsquoeacutenergie solaire ont permis drsquoaugmenter la consommation de fruits et leacutegumes jusqursquoagrave atteindre les apports journaliers recommandeacutes et les revenus tireacutes de la production veacutegeacutetale ont permis aux agriculteurs drsquoacheter des aliments de base des leacutegumes secs et des sources de proteacuteines pendant la saison segraveche Selon une enquecircte les beacuteneacuteficiaires de ce projet drsquoirrigation eacutetaient 17 pour cent moins susceptibles de se deacutefinir comme eacutetant en situation drsquoinseacutecuriteacute alimentaire (Burney et al 2010)

Au Ghana une technologie agrave bas coucirct drsquoirrigation par les nappes phreacuteatiques peu profondes a permis drsquoameacuteliorer la rentabiliteacute et de creacuteer des emplois pendant la saison segraveche Toutefois la diversiteacute des apports alimentaires nrsquoa pas progresseacute pour les agriculteurs utilisant les techniques drsquoirrigation et elle a mecircme reculeacute pour les agriculteurs deacutetenant un type speacutecifique de puits peu profond Les auteurs pensent que cela peut ecirctre ducirc agrave lrsquoimpact deacutefavorable sur le plan nutritionnel de la monoculture que lrsquoirrigation a favoriseacutee dans certains cas (Namara et al 2011) Crsquoest pourquoi il est essentiel de tenir compte des impacts neacutegatifs potentiels des programmes drsquoirrigation tels que la deacutependance accrue agrave la monoculture et les maladies veacutehiculeacutees par lrsquoeau De plus amples recherches sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les technologies drsquoirrigation peuvent entraicircner des reacutesultats positifs sur le plan de la nutrition et comment les risques peuvent ecirctre reacuteduits notamment le risque que de lrsquoeau contamineacutee affecte la santeacute des populations via les reacuteseaux drsquoirrigation (Taren amp Alaofegrave 2013) Les effets de lrsquoirrigation varient consideacuterablement en fonction de plusieurs facteurs notamment les contextes eacutecologique et eacutepideacutemiologique de la reacutegion consideacutereacutee (Taren amp Alaofegrave 2013)

Il est essentiel de noter que les infrastructures drsquoirrigation neacutecessitent geacuteneacuteralement drsquoorganiser des services de vulgarisation et un soutien technique pour assurer la durabiliteacute de la technologie drsquoirrigation Les investissements devraient ecirctre reacutealiseacutes en fonction des ressources et des profils eacutecologiques reacutegionaux Mais lagrave ougrave les marcheacutes sont relativement peu deacuteveloppeacutes et ougrave les nappes souterraines sont facilement accessibles des technologies moins exigeantes en ressources pourraient ecirctre appliqueacutees (comme les puits peu profonds eacutevoqueacutes ci-dessus dans le cas du Ghana) Le passage agrave des technologies drsquoirrigation plus avanceacutees peut neacutecessiter une capaciteacute de fabrication reacutegionale des liens avec les marcheacutes et des intrants financiers Dans les deux cas les gouvernements peuvent srsquoassocier avec des reacutealisateurs de projets notamment le secteur priveacute et les ONG pour encourager une large adoption des technologies drsquoirrigation

Reacuteseaux routiers eacutelectriciteacute et ameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau

Des preuves limiteacutees suggegraverent que les investissements dans les reacuteseaux routiers geacutenegraverent des impacts positifs sur la productiviteacute agricole lrsquoaugmentation du PIB dans les zones rurales et la reacuteduction de la pauvreteacute (Knox et al 2013) Les investissements dans les reacuteseaux eacutelectriques ont de plus larges impacts lagrave ougrave les systegravemes agricoles sont plus modernes et ougrave les besoins en eacutelectriciteacute sont plus grands Enfin lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau peut avoir des effets positifs sur le deacuteveloppement des enfants de moins de cinq ans mecircme si les eacutetudes actuellement disponibles sont de faible qualiteacute (Dangour et al 2013)

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Communications

Les investissements visant agrave augmenter la disponibiliteacute des informations et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes peuvent ameacuteliorer le bien-ecirctre social Internet et les technologies mobiles permettent de communiquer rapidement les informations lieacutees agrave lrsquoagriculture et agrave la nutrition dans les populations rurales toutefois de forts taux drsquoanalphabeacutetisme des infrastructures inadapteacutees et le coucirct des services drsquoinformation constituent un frein pour le deacuteveloppement des

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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systegravemes drsquoinformation dans les zones rurales Les technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) peuvent promouvoir la nutrition de faccedilon directe gracircce aux campagnes de marketing social et de faccedilon indirecte en favorisant la productiviteacute des petits exploitants agricoles En Tanzanie par exemple des centres de teacuteleacutecommunications ont permis aux petits exploitants agricoles drsquoacceacuteder agrave des informations sur les creacutedits sur les marcheacutes et aux preacutevisions meacuteteacuteorologiques (Mtega amp Ronald 2013)

Behrman et al (2012) ont constateacute des rapports BeacuteneacuteficiesCoucircts positifs lieacutes agrave lrsquoameacutelioration des informations sur les marcheacutes gracircce agrave la technologie SMS dans deux pays drsquoAsie du Sud et quatre pays drsquoAfrique Des investissements dans des programmes drsquoalphabeacutetisation avec des partenariats avec le secteur priveacute destineacutes agrave reacuteduire les coucircts et des services lieacutes agrave lrsquoappropriation des informations pourraient favoriser lrsquoexpansion des TIC dans les zones rurales Des informations sur la nutrition devraient eacutegalement ecirctre communiqueacutees

Biofortification

La biofortification peut constituer un investissement extrecircmement rentable apregraves la mise de fonds initiale pour concevoir les varieacuteteacutes biofortifieacutees mener des essais dans le pays et creacuteer la demande et les marcheacutes locaux la suppleacutementation nutritionnelle par biofortification peut devenir auto-suffisante avec peu de coucircts reacutecurrents (Meenakshi 2008) Lrsquoeacutelargissement des chaicircnes de valeur pour inteacutegrer des aliments biofortifieacutes et enrichis est une strateacutegie prometteuse pour lrsquoameacutelioration de lrsquoapport en micronutriments et de lrsquoeacutetat nutritionnel geacuteneacuteral des consommateurs Les campagnes de commercialisation associeacutees agrave une sensibilisation agrave la nutrition ameacuteliorent lrsquoacceptation par les consommateurs et leur propension agrave acheter ce type drsquoaliments (Meenakashi et al 2012)

Les donneacutees disponibles sur lrsquoefficaciteacute de la biofortification pour ameacuteliorer les reacuteserves en micronutriments sont solides et de plus en plus nombreuses Par exemple une eacutetude bien connue (Low et al 2007) a eacutevalueacute un programme meneacute sur deux ans au Mozambique qui a cibleacute 741 meacutenages agricoles Avec ce programme les meacutenages ont eu accegraves agrave des pieds de patates douces agrave chair orange (OFSP) (varieacuteteacute seacutelectionneacutee de maniegravere agrave avoir une haute teneur en becirctacarotegravene) et agrave des services de vulgarisation Les services de vulgarisation couvraient plusieurs thegravemes depuis des informations sur la nutrition jusqursquoaux meacutethodes de production et de commercialisation Une augmentation de lrsquoapport en vitamine A a eacuteteacute constateacutee chez les enfants des meacutenages beacuteneacuteficiaires ainsi qursquoune augmentation nette des concentrations seacuteriques moyennes en reacutetinol et la preacutevalence des faibles concentrations seacuteriques en reacutetinol est passeacutee de 60 pour cent agrave 38 pour cent Aucun changement nrsquoa eacuteteacute observeacute dans les meacutenages teacutemoins alors que tous les enfants de la communauteacute avaient eu accegraves agrave des suppleacutements en vitamine A Les auteurs font remarquer que leurs reacutesultats mettent en eacutevidence la neacutecessiteacute de mener des interventions multiples inteacutegrant notamment la suppleacutementation nutritionnelle ainsi que des approches axeacutees sur les aliments (Low et al 2007) Des donneacutees plus reacutecentes tireacutees drsquoessais controcircleacutes randomiseacutes meneacutes agrave plus large eacutechelle ont eacutegalement reacuteveacuteleacute des effets positifs de lrsquointroduction des OFSP aupregraves de 12 000 et 10 000 meacutenages au Mozambique et en Ouganda respectivement (Hotz et al 2011 Hotz et al 2012)

Outre les OFSP drsquoautres varieacuteteacutes peuvent ecirctre biofortifieacutees comme par exemple le bleacute biofortifieacute en zinc le riz enrichi en fer ou le maiumls enrichi en proteacuteines Pour toutes ces espegraveces un potentiel drsquoameacutelioration des reacuteserves du micronutriment ou macroeacuteleacutement cibleacute a eacuteteacute deacutemontreacute Les donneacutees prouvant lrsquoefficaciteacute nutritionnelle de la biofortification sont solides mais des recherches plus approfondies sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les cultures biofortifieacutees affectent les rendements et les profits des agriculteurs et comment creacuteer des marcheacutes locaux et de la demande dans divers contextes climatiques et socio-eacuteconomiques Des donneacutees disponibles sur des reacutegions rurales du Ghana suggegraverent que les consommateurs acceptent de payer un prix plus eacuteleveacute pour les produits biofortifieacutees agrave condition de recevoir des informations sur leurs beacuteneacutefices nutritionnels (Banerji et al 2013)

Document de consultation

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Liste des abreacuteviations

ATNI Access to Nutrition Index

CdA CIN2 Cadre drsquoAction de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

CIMSANS Center for Integrated Modeling of Sustainable Agriculture amp Nutrition Security

CIN2 Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

eacuteqCO2 Eacutequivalent dioxyde de carbone

FAO Organisation des Nations Unies pour lrsquoalimentation et lrsquoagriculture

GNR Rapport sur la nutrition mondiale

IDF Feacutedeacuteration internationale du diabegravete

IED Investissement eacutetranger direct

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

IOM Institute of Medicine

MCC Millennial Challenge Corporation

MNT Maladies non transmissibles

OFSP Patate douce agrave chair orange (Orange Flesh Sweet Potato)

OMS Organisation mondiale de la Santeacute

ONG Organisation non gouvernementale

PIB Produit inteacuterieur brut

PPP Partenariat public-priveacute

RampD Recherche et deacuteveloppement

TIC Technologies de lrsquoinformation et de la communication

TMC Programmes de transfert moneacutetaire conditionnel

UNICEF Fonds international de secours agrave lrsquoenfance des Nations unies

Creacutedits photos

Couverture FAOSwiatoslaw Wojtkowiak

Page 3 FAOThomas Moth Poulsen

Page 7 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 13 World Bank

Page 14 Wikicommons

Page 15 FAOJess Fanzo

Page 15 FAOIsaac Kasamani

Page 17 Fotolia

Page 18 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 20 Fotolia

Page 23 FAOValerio Crespi

Page 25 FAORachel Nugent

Page 26 FAOSebastiaacuten Villar

Page 35 FAOOscar Castellanos

Secreacutetariat de lrsquoUNSCNE-mail scnfaoorg bull Internet wwwunscnorg bull co FAO bull Viale delle Terme di Caracalla bull 00153 Rome Italie

FR

Vision de lrsquoUNSCN Un monde libeacutereacute de la faim et de toutes les formes de malnutrition est reacutealisable dans cette geacuteneacuteration

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN

Document de consultation

Avec le soutien de

par deacutecision du Bundestag allemand

Page 23: Investir pour des systèmes alimentaires sains...Investir pour des systèmes alimentaires sains Sommaire Avant-propos3 Messages clés 5 1.Introduction 7 2. Qu’est-ce qu’un système

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Contraintes

bull Marcheacutes non deacuteveloppeacutes faibles liens commerciaux lacunes dans la chaicircne drsquoapprovisionnement dysfonctionnements des marcheacutes coucircts de transaction eacuteleveacutes

bull Faible productiviteacute agricole des petits exploitants familiaux souvent engageacutes dans une agriculture de subsistance

bull Accegraves limiteacute par les producteurs aux intrants et aux capitaux

bull Infrastructures souvent rudimentaires

bull Manque de diversiteacute dans la production peu drsquooptions denses sur le plan nutritionnel pour la consommation

Investissements

bull Augmentation des deacutepenses publiques en faveur drsquoune agriculture saine

bull Investissements dans les infrastructures (ex routes entre les exploitations agricoles et les marcheacutes irrigation et meilleur accegraves agrave lrsquoeau)

bull Augmentation de la demande drsquoaliments agrave forte valeur nutritionnelle et de leur accegraves

bull Reacutevision des droits de proprieacuteteacute fonciegravere

bull Interventions agricoles agrave la fois au niveau des producteurs et au niveau des meacutenages

bull Programmes deacutecentraliseacutes publicspriveacutes de vulgarisation agricole sensibles agrave la nutrition portant notamment sur la microfinance la technologie et autres outils et intrants (ex technologie mobile pour srsquoinformer des conditions des marcheacutes outils et technologies permettant drsquoeacuteconomiser du temps et de la main drsquoœuvre lutte contre les ravageurs ameacutelioration des varieacuteteacutes cultiveacutees)

bull Connexion entre les petits exploitants agricoles et les chaicircnes drsquoapprovisionnement eacutemergentes gracircce agrave diverses approches de la chaicircne de valeur

bull Inteacutegration des enjeux de nutrition dans les chaicircnes de valeur par lrsquoameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et des normes de seacutecuriteacute sanitaire et par la promotion des aliments nutritifs (y compris des aliments enrichis)

bull Reacuteglementations normes de nutrition et de seacutecuriteacute sanitaire restriction de la commercialisation des aliments mauvais pour la santeacute regravegles sur lrsquoinformation nutritionnelle et les messages inscrits sur les emballages limitation de la teneur en sel et suppression des acides gras trans

Document de consultation

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Application de la typologie des systegravemes alimentaires aux choix drsquoinvestissement

La typologie des systegravemes alimentaires permet de mieux cerner les diffeacuterents besoins et les diffeacuterentes opportuniteacutes drsquoinvestissement des pays qui mettent en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type rural dont la croissance eacuteconomique reste tregraves deacutependante agrave lrsquoagriculture sont confronteacutes agrave un dilemme speacutecifique lorsqursquoils tentent de satisfaire les besoins de consommation actuels de leur population tout en investissant pour le futur afin drsquoameacuteliorer agrave la fois leurs reacutesultats eacuteconomiques et les reacutesultats nutritionnels Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type industriel font face agrave une seacuterie de deacutefis totalement diffeacuterents dont la plupart ont trait agrave lrsquoapprovisionnement de produits frais locaux abordables en deacutepit drsquoune industrie agroalimentaire tregraves efficiente fortement meacutecaniseacutee et verticalement inteacutegreacutee qui privileacutegie les prix bas les longues dureacutees de conservation et une qualiteacute uniforme plutocirct que les enjeux nutritionnels Autant dans les systegravemes de type rural que dans ceux de type industriel un investissement preacutecautionneux dans lrsquoagriculture les systegravemes alimentaires et les institutions peuvent aujourdrsquohui preacuteparer les conditions qui permettront drsquoobtenir des systegravemes alimentaires plus sains demain

Le tableau 3 reacutepertorie plusieurs cateacutegories de politiques drsquoinvestissement dont la capaciteacute agrave ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels est prouveacutee par certaines donneacutees -soit par des investissements orienteacutes vers les producteurs soit par des investissements orienteacutes vers les consommateurs Les exploitants agricoles sont eacutegalement des consommateurs et dans de nombreux cas lrsquoaide agrave la production peut entraicircner une augmentation de la consommation des meacutenages agricoles Par conseacutequent certains investissements reacutepondent aux besoins des deux cocircteacutes du tableau ci-dessous Comme la qualiteacute des donneacutees probantes disponibles est variable et que pour la plupart des politiques drsquoinvestissement eacutevoqueacutees elles ne deacutemontrent pas explicitement un impact direct sur la nutrition lrsquoAnnexe A propose un examen partiel des donneacutees disponibles pour lrsquoutilisation de ces politiques dans lrsquooptique drsquoobtenir des systegravemes alimentaires sains Il convient de souligner que certaines de ces politiques sont particuliegraverement pertinentes dans des systegravemes alimentaires speacutecifiques Par exemple les activiteacutes de recherche et deacuteveloppement (RampD) portant sur la reformulation des produits sont particuliegraverement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type industrielmixte ougrave les consommateurs sont tregraves deacutependants agrave lrsquooffre de produits transformeacutes

Tableau 3 Cateacutegories drsquoinvestissement pour des systegravemes alimentaires sains

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Investissements affectant la nutrition cocircteacute Production Investissements affectant la nutrition cocircteacute Consommation

bull Contrats avec les producteurs coopeacuteratives et autres organisations collectives

bull Commercialisation par le biais des supermarcheacutes

bull Ameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et reacuteduction des pertes

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Infrastructures irrigation routes eacutelectriciteacute approvisionnement en eau

bull Reacuteforme des reacutegimes fonciers

bull Communication

bull Biofortification et enrichissement des aliments

bull Creacuteation de la demande pour des aliments produits localement et ameacutelioration de leur accegraves

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Drsquoapregraves lrsquoanalyse des donneacutees disponibles des eacuteleacutements suffisamment probants montrent que certaines interventions peuvent ameacuteliorer la nutrition la diversiteacute de la production et des aliments et les moyens de subsistance des exploitants agricoles (IFPRI 2014 Berti 2004 Malapit et al 2013 Behrman et al 2012) Cette analyse reacutevegravele eacutegalement que certains objectifs politiques (comme lrsquoaugmentation de lrsquoattention porteacutee agrave la nutrition dans les dispositifs de protection sociale et lrsquoameacutelioration de lrsquoaccegraves agrave des aliments nutritifs au niveau des meacutenages ou au niveau institutionnel) sont beacuteneacutefiques dans tous les contextes quel que soit le type de systegraveme alimentaire Les actions meneacutees pour atteindre ces objectifs ameacuteliorent vraisemblablement de faccedilon directe les choix des consommateurs et lrsquoaccegraves agrave des aliments sains et leur efficaciteacute est solidement attesteacutee (ex les initiatives ldquoOportunidadesrdquo au Mexique et ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo dans lrsquoIowa aux Eacutetats-Unis)

Neacuteanmoins la typologie des systegravemes alimentaires reacutevegravele eacutegalement que les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements reacutepondent agrave des besoins distincts en termes de nutrition si bien que les prioriteacutes agrave recommander varient en fonction des pays Il nrsquoest certainement pas surprenant que parmi les investissements les plus cruellement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent (systegravemes alimentaires 4 et 5) figurent les investissements dans les infrastructures utiliseacutees pour la production et pour les activiteacutes apregraves reacutecolte qui sont coucircteuses et neacutecessitent un effort drsquoinvestissement prolongeacute dans le temps Mais dans ces contextes des investissements moins lourds en faveur des jardins potagers et de lrsquoeacutelevage de beacutetail au niveau des meacutenages sont eacutegalement rentables

Document de consultation

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Des changements institutionnels sont neacutecessaires dans tous les types de systegravemes alimentaires mecircme srsquoils ne doivent pas forceacutement prendre la mecircme forme Dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent les organisations non-gouvernementales (ONG) jouent un rocircle deacuteterminant lorsque la capaciteacute des pouvoirs publics est faible Cela implique que les investissements destineacutes agrave consolider et agrave utiliser les ONG pour ameacuteliorer la sensibilisation des meacutenages leur capaciteacute agrave produire des aliments nutritifs et leur accegraves agrave des aliments nutritifs pourraient efficacement ouvrir la voie vers une meilleure nutrition Dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires en transition (systegravemes alimentaires de type 3) des reacuteformes institutionnelles visant agrave renforcer la capaciteacute des organisations de producteurs agrave neacutegocier avec la grande distribution et agrave augmenter la valeur ajouteacutee des produits sont des investissements pertinents Enfin dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte des mesures leacutegislatives et reacuteglementaires pourraient ecirctre neacutecessaires pour permettre aux institutions publiques (cantines scolaires hocircpitaux etc) de srsquoapprovisionner aupregraves drsquoexploitants agricoles locaux ameacuteliorant ainsi la fraicirccheur et la diversiteacute des aliments proposeacutes aux usagers

Lrsquoanalyse proposeacutee ici comporte des limites importantes Premiegraverement -et avant tout- pratiquement aucune donneacutee financiegravere ou eacuteconomique nrsquoest disponible sur la plupart des investissements deacutecrits ci-dessus agrave quelques exceptions pregraves et particuliegraverement concernant les investissements infrastructurels (FAO 2012 Hoddinott et al 2013) Lrsquoabsence drsquoinformations financiegraveres limite consideacuterablement la possibiliteacute de comparer les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements et de deacuteterminer un taux de rentabiliteacute financiegravere indicatif ou mecircme un rapport coucirct-efficaciteacute Il est donc impossible drsquoaffirmer avec certitude que lrsquoune quelconque de ces strateacutegies (pas mecircme celles pour lesquelles il existe des preuves fiables attestant de reacutesultats positifs) constitue un ldquobonrdquo investissement au sens classique de ce terme Il nrsquoy a rien de fondamentalement aberrant agrave cela eacutetant donneacute que les investissements du secteur public nrsquoont geacuteneacuteralement pas agrave deacutemontrer le mecircme type de rentabiliteacute financiegravere qursquoexige le secteur priveacute Neacuteanmoins il serait preacutefeacuterable de pouvoir calculer les taux de rentabiliteacute dans le but de comparer et eacuteventuellement de classer les diffeacuterents investissements envisageables eacutetant donneacute que les ressources publiques disponibles pour investir dans la nutrition sont limiteacutees et que ces mesures font partie des critegraveres preacutevisionnels consideacutereacutes par les banques de deacuteveloppement dans leur deacutecision concernant les precircts attribueacutes au secteur public Par ailleurs comme cela a eacuteteacute le cas avec les investissements expresseacutement axeacutes sur la nutrition eacutetudieacutes dans les seacuteries 2008 et 2013 de The Lancet sur la nutrition maternelle et infantile (Bhutta et al 2008 amp 2013) des eacutevaluations coucircts-beacuteneacutefices approuveacutees par des universitaires pourraient catalyser et harmoniser les investissements des donateurs en creacuteant un consensus sur les investissements agrave privileacutegier

Deuxiegravemement ce document propose une eacutevaluation qualitative des donneacutees de recherche concernant les investissements speacutecifiquement axeacutes sur lrsquoagriculture sur la nutrition et autres types drsquoinvestissements dans une optique drsquoameacutelioration des reacutesultats des systegravemes alimentaires (Annexe A) Cet examen partiel montre que plusieurs approches drsquoinvestissement sont plus pertinentes dans certains types de systegravemes alimentaires que dans drsquoautres Neacuteanmoins cet examen des donneacutees disponibles se fonde sur les reacutesultats drsquoun nombre limiteacute drsquoeacutetudes heacuteteacuterogegravenes reacutealiseacutees dans un nombre limiteacute de contextes

Enfin le fruit de ce travail reacutevegravele une certaine ambiguumliteacute dans la Recommandation 17 du Cadre drsquoaction invitant agrave utiliser des ldquopolitiques drsquoinvestissementrdquo pour accomplir des politiques drsquoalimentation et de nutrition En effet comme cela a eacuteteacute indiqueacute preacuteceacutedemment le terme investissement est geacuteneacuteralement employeacute pour deacutesigner les deacutepenses visant agrave accroicirctre les beacuteneacutefices agrave lrsquoavenir Un grand nombre drsquointerventions et de politiques de ce type ont eacuteteacute eacutevoqueacutees lors de la CIN2 et en drsquoautres occasions par les responsables officiels et les organisations de deacutefense de la santeacute et de la nutrition et elles ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport Neacuteanmoins drsquoautres interventions visant agrave ameacuteliorer les reacutesultats sanitaires et nutritionnels sont deacutesigneacutees de faccedilon plus juste par drsquoautres termes Il srsquoagit des mesures de consommation (inteacutegration drsquoaliments plus sains dans les menus des cantines scolaires) des mesures reacuteglementaires (taxation des boissons et aliments mauvais pour la santeacute) ou des mesures de transferts (utilisation de dispositifs de protection sociale pour encourager les habitudes alimentaires saines) Comme ces interventions offrent des avantages deacutemontreacutes en matiegravere de santeacute et de nutrition elles sont essentielles dans la mise en œuvre du CdA CIN2 Les plus favorables ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport mecircme si elles ne sont pas senseacutees deacutegager un rendement futur

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5 Conclusions et recommandations

Ce rapport analyse les donneacutees actuellement disponibles sur les investissements en faveur de systegravemes alimentaires sains dans la ligneacutee du Cadre drsquoaction de la CIN2 Recommandation 17 Ce rapport emploie une typologie des systegravemes alimentaires extraite du Rapport sur la nutrition mondiale de 2015 qui permet de diffeacuterencier les pays en fonction des caracteacuteristiques de leur systegraveme alimentaire Il en ressort qursquoil existe de consideacuterables diffeacuterences entre les systegravemes alimentaires si bien que les pays doivent proceacuteder agrave des investissements diffeacuterents pour reacutepondre agrave leurs besoins speacutecifiques en termes drsquoalimentation et de nutrition Il apparaicirct eacutegalement que de nombreux types drsquoinvestissements et drsquoinvestisseurs peuvent ecirctre impliqueacutes dans lrsquoobjectif drsquoameacutelioration des reacutesultats sanitaires et nutritionnels des systegravemes alimentaires le secteur public le secteur priveacute et les meacutenages

Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo sont drsquoapregraves cette typologie essentiellement des pays agrave faible revenu La deacutenutrition reste un problegraveme majeur dans ces pays mecircme si certains sont eacutegalement confronteacutes agrave une preacutevalence croissante du surpoids et de lrsquoobeacutesiteacute qui traduisent un changement rapide dans les systegravemes alimentaires et les conditions de nutrition Ces pays peuvent tirer profit drsquoun large eacuteventail drsquoinvestissements notamment ceux ciblant lrsquoameacutelioration des infrastructures et de la productiviteacute agricole mais aussi de strateacutegies visant agrave offrir des choix alimentaires plus diversifieacutes agrave leur population au moyen des chaicircnes de valeur alimentaires ou de la production des meacutenages Nombre de ces investissements ameacutelioreront agrave lrsquoavenir les rentabiliteacutes eacuteconomiques et agricoles Leur coucirct est geacuteneacuteralement tregraves lourd par rapport au niveau de revenu des pays concerneacutes (mais cela est aussi le cas pour certains des investissements neacutecessaires dans les pays plus deacuteveloppeacutes)

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En revanche dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoen transitionrdquo les reacutegimes alimentaires sont deacutejagrave plus varieacutes avec un apport raisonnable de produits frais et de proteacuteines La consommation de produits emballeacutes y augmente et quelques problegravemes de deacutenutrition persistent (retards de croissance essentiellement) Dans ces pays les investissements devraient prioritairement cibler les chaicircnes de valeur pour les aliments secondaires en renforccedilant notamment la technologie de la chaicircne du froid et en reacuteglant drsquoautres problegravemes au niveau des eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte ce qui permettrait drsquoameacuteliorer la productiviteacute geacuteneacuterale du secteur tout en ameacuteliorant lrsquoaccegraves aux aliments sains et la sensibilisation cocircteacute consommateurs Certains de ces investissements peuvent ecirctre coucircteux mais en moyenne ils le sont moins que les investissements infrastructurels si urgemment neacutecessaires dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo Pour reacutesumer les systegravemes alimentaires laquo en transition raquo offrent geacuteneacuteralement une diversiteacute correcte et une bonne disponibiliteacute des aliments mais ils peuvent ameacuteliorer leurs beacuteneacutefices eacuteconomiques et sanitaires en reacutealisant les bons investissements

Pour les systegravemes de type ldquoindustrielrdquo ou ldquomixterdquo les choix drsquoinvestissement devraient avant tout viser une meilleure coheacuterence des politiques publiques avec les objectifs de santeacute et de nutrition en soutenant notamment la production speacutecialiseacutee et de produits frais plutocirct que la culture de quelques varieacuteteacutes de ceacutereacuteales Il y est neacutecessaire drsquoopeacuterer des changements dans les politiques et la gouvernance dans lrsquooptique de favoriser les comportements de consommation sains et de limiter certaines pratiques et dominations industrielles Ces changements sont peu coucircteux en termes financiers mais ils sont politiquement difficiles

Les pays qui souhaitent mettre en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 disposent drsquoune grande varieacuteteacute drsquooptions drsquoinvestissements en faveur de systegravemes alimentaires plus sains Ces options vont depuis les ameacuteliorations agrave grande eacutechelle des infrastructures jusqursquoagrave des soutiens techniques et des aides agrave la commercialisation de plus petite eacutechelle en passant par des mesures drsquoincitation et de sensibilisation des consommateurs Certaines neacutecessitent de lourdes deacutepenses financiegraveres qui seront rentabiliseacutees au bout de plusieurs anneacutees par lrsquoobtention drsquoune agriculture plus productive et plus sensible aux enjeux nutritionnels tandis que drsquoautres nrsquoimpliquent pas reacuteellement de deacutepenses financiegraveres mais uniquement des mesures de reacuteglementation

Il existe encore de profondes lacunes en termes de donneacutees disponibles pour les pays et les investisseurs concernant les options drsquoinvestissement approprieacutees et celles agrave privileacutegier en fonction du type de systegraveme alimentaire et du contexte de nutrition Il faut espeacuterer que les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres coopeacutereront avec les acteurs de la nutrition pour fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees sur les interventions les plus prometteuses eacutevoqueacutees dans ce rapport de maniegravere agrave ce que les pays quel que soit le type de leur systegraveme alimentaire puissent faire des choix eacuteclaireacutes entre les diverses options drsquoinvestissement

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Annexe

Examen des donneacutees disponibles sur la creacuteation de systegravemes alimentaires sains au moyen drsquoinvestissements sensibles agrave la nutrition Interventions agricoles en faveur drsquoune meilleure nutrition

En deacutepit de donneacutees extrecircmement limiteacutees et disparates il semble que les strateacutegies agricoles soient prometteuses pour ameacuteliorer lrsquoeacutetat nutritionnel Encore moins drsquoeacuteleacutements probants sont disponibles sur les strateacutegies ciblant les systegravemes alimentaires dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition en fait il nrsquoexiste aucune litteacuterature sur ce sujet en dehors de celle traitant des politiques agricoles et de quelques politiques axeacutees sur la population et affectant lrsquoindustrie Lrsquoexamen bref et partiel proposeacute dans ce chapitre se concentre sur lrsquoagriculture un thegraveme sur lequel plusieurs contributions cleacutes sont disponibles Certaines des cateacutegories drsquoinvestissement eacutevoqueacutees ci-dessous affectent la nutrition par le biais de la production de la consommation ou par drsquoautres types de canaux

Lrsquoagriculture peut influer sur la nutrition par diffeacuterentes voies dont quatre sont identifieacutees dans la litteacuterature comme constituant des facteurs cleacutes (Ruel amp Alderman 2013) (i) prix des aliments (ii) revenus issus de lrsquoagriculture (iii) consommation de sa propre production due agrave des imperfections du marcheacute et (iv) facteurs lieacutes au sexe Si au niveau des meacutenages lrsquoagriculture a des effets sur la nutrition ces effets sont tregraves vraisemblablement lieacutes agrave un ou plusieurs de ces facteurs Lrsquoexamen de 23 eacutetudes sur cinq types drsquointerventions (biofortification jardins potagers deacuteveloppement de la production laitiegravere pecircche et eacutelevage de beacutetail) reacutevegravele une augmentation de la production et de la consommation par les meacutenages des produits alimentaires cibleacutes par ces interventions Les donneacutees disponibles sont mitigeacutees quant aux effets des interventions agricoles sur drsquoautres aspects notamment sur les apports en micronutriments et lrsquoeacutetat nutritionnel ou sur les revenus Les auteurs attribuent ceci aux insuffisances des eacutetudes en termes de puissance statistique et de collecte des donneacutees plutocirct qursquoagrave un veacuteritable manque drsquoefficaciteacute des programmes (Masset et al 2011)

Un examen anteacuterieur de 30 eacutetudes sur des interventions agricoles (comprenant des interventions en faveur des jardins potagers des interventions en faveur de lrsquoeacutelevage de beacutetail des interventions combineacutees favorisant agrave la fois le jardinage potager et lrsquoeacutelevage et des programmes drsquoirrigation) a reacuteveacuteleacute que la plupart de ces interventions avaient augmenteacute la production alimentaire et que sur ces 30 eacutetudes 19 avaient ameacutelioreacute la nutrition au niveau des meacutenages Sur ces 19 interventions ayant ameacutelioreacute la nutrition 14 avaient investi dans diffeacuterents types de capital (humain financier physique et social) (Berti 2004) Ces deux examens soulignent que le manque de rigueur et lrsquoextrecircme heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des meacutethodes entre les eacutetudes limitent la capaciteacute drsquoanalyse et de geacuteneacuteralisation des reacutesultats (Berti 2004 Masset et al 2011) Cet eacutecueil a eacutegalement eacuteteacute identifieacute dans un autre examen de 27 projets agricoles qui a conclu que les donneacutees probantes attestant drsquoun impact des strateacutegies de production agricole sur lrsquoameacutelioration de la nutrition des femmes et des enfants restaient limiteacutees en grande partie agrave cause des limitations meacutethodologiques des eacutetudes examineacutees par les auteurs (Girard et al 2012)

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Selon Girard et al (2012) les strateacutegies agricoles ont invariablement et sensiblement ameacutelioreacute les reacutegimes alimentaires et les apports en vitamine A des femmes et des enfants mecircme si cela ne srsquoest pas traduit par des effets positifs sur le statut en vitamine A lrsquoaneacutemie ou la morbiditeacute Plusieurs des eacutetudes qursquoils ont examineacutees ont eu des effets significatifs sur les problegravemes de retard de croissance et drsquoeacutemaciation contrairement agrave ce qui est dit dans le reacutesumeacute des auteurs

Contrats de production et organisations de producteurs

Des contrats de production entre des agriculteurs et le secteur priveacute ont permis aux agriculteurs drsquoacceacuteder aux intrants aux creacutedits et aux services de vulgarisation neacutecessaires (Banque mondiale 2008 Asian Development Bank 2012) En outre gracircce agrave ce type de contrats des petits exploitants agricoles ont pu beacuteneacuteficier de prix et de marcheacutes assureacutes et les entreprises ont partageacute les risques de production et de commercialisation avec les producteurs Neacuteanmoins pour que les petits exploitants puissent tirer profit de lrsquoagriculture contractuelle les conditions preacutealables requises sont nombreuses Ils doivent pouvoir acceacuteder aux routes et aux services drsquoinformation et ils peuvent avoir besoin de se regrouper en organisations eacutetant donneacute que les fournisseurs et les grossistes preacutefegraverent geacuteneacuteralement passer contrat avec des organisations de producteurs qui peuvent contribuer agrave garantir la qualiteacute et la livraison des produits en temps voulu (Taren amp Alaofegrave 2013)

Canaux de la grande distribution

Les pays en deacuteveloppement ont connu un rapide deacuteveloppement des supermarcheacutes suite agrave des transformations du cocircteacute de lrsquooffre et de la demande Les supermarcheacutes peuvent ecirctre deacutetenus par des enseignes locales ou internationales Ils offrent geacuteneacuteralement un large choix drsquoaliments et de produits divers dans un mecircme lieu Par inteacutegration verticale et horizontale (Reardon et al 2012) ils sont souvent deacutetenus par les mecircmes groupes dans lesquels sont concentreacutees les activiteacutes de distribution et drsquoautres fonctions du systegraveme alimentaire Malgreacute les risques inheacuterents agrave ce mode de fonctionnement des eacutetudes ont essentiellement reacuteveacuteleacute des impacts positifs des nouveaux canaux de la grande distribution sur la productiviteacute agricole les prix de vente et les revenus Selon Chege et al (2015) au Kenya les agriculteurs intervenant dans les canaux de la grande distribution ont des revenus plus eacuteleveacutes et produisent plus de fruits et de leacutegumes Les auteurs montrent que ces deux facteurs (revenus et choix de la production veacutegeacutetale) ont eu des effets positifs sur la nutrition les meacutenages agricoles qui approvisionnent les supermarcheacutes consomment pregraves de 15 agrave 20 plus de calories de fer et de zinc et 30 plus de vitamines A Agrave noter neacuteanmoins que la commercialisation favorise la speacutecialisation ce qui reacuteduit la diversiteacute de la production des agriculteurs consideacutereacutes individuellement

Gestion des activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte et reacuteduction des pertes

Les projets de deacuteveloppement des marcheacutes ou de la chaicircne de valeur agricole peuvent eacutegalement ameacuteliorer les activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte avec des effets positifs sur lrsquoeacutetat nutritionnel En effet en ameacuteliorant les techniques de manutention de stockage et de conservation lrsquooptimisation des activiteacutes apregraves reacutecolte entraicircne un lissage de la consommation et augmente la disponibiliteacute tout au long de lrsquoanneacutee drsquoaliments frais et nutritifs Plus particuliegraverement des meacutethodes de conservation preacutecautionneuses permettent de preacuteserver les teneurs en nutriments et de reacuteduire lrsquoutilisation de sucre de sel et drsquoautres ingreacutedients ajouteacutes De plus lrsquoameacutelioration des activiteacutes apregraves reacutecolte augmente la qualiteacute et la quantiteacute des reacutecoltes ce qui se traduit par une augmentation des revenus (Copenhagen Consensus Center 2015)

Creacuteation de la demande pour des aliments cultiveacutes localement et ameacutelioration de leur accegraves

Un programme meneacute aux Eacutetats-Unis dans lrsquoIowa a permis de consideacuterablement augmenter les ventes des productions agricoles locales aux restaurants coopeacuteratives et autres institutions (Ranum amp Wiemerslage 2011) Les producteurs locaux ont ainsi eacuteteacute mis en relation avec des marcheacutes jusqursquoalors inexploiteacutes (ex cantines scolaires) avec une coordination des niveaux de prix et en ciblant avant tout les produits de deuxiegraveme cateacutegorie De plus les producteurs ont beacuteneacuteficieacute de formations et de subventions pour les aider agrave financer des serres agrave diversifier leur production et agrave ameacuteliorer leurs

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eacutequipements de stockage Ce programme associeacute agrave la marque commerciale preacuteexistante ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo (achetez frais achetez local) ciblait les consommateurs par des activiteacutes de sensibilisation et drsquoeacuteducation inteacutegrant des deacutegustations de produits et des rencontres autour du projet de rapprochement des agriculteurs locaux et des eacutetablissements scolaires Ce programme a permis de piloter six projets au sein drsquoeacutetablissements scolaires dans lesquels lrsquoeacuteducation agrave la nutrition a eacuteteacute inteacutegreacutee aux programmes peacutedagogiques dont les enseignants ont reccedilu une formation et ougrave des reacuteseaux de distribution ont eacuteteacute creacuteeacutes pour inteacutegrer des produits locaux dans les menus des cantines scolaires Enfin le programme a ducirc faire du lobbyisme pour obtenir des changements dans la politique de lrsquoEacutetat afin de permettre aux institutions publiques de srsquoapprovisionner localement Conseacutecutivement agrave ce programme les agriculteurs ont constateacute une ameacutelioration qualitative et quantitative de leur production et les achats drsquoaliments locaux par les restaurants les coopeacuteratives alimentaires et les institutions locales ont augmenteacute de plus drsquoun demi-million drsquoUSD

Jardins potagers

Les impacts positifs des interventions en faveur des jardins potagers sur lrsquoeacutetat nutritionnel les revenus et les habitudes alimentaires sont aujourdrsquohui bien documenteacutes (Taren amp Alaofegrave 2013) Mecircme si certaines interventions ciblent prioritairement la production de leacutegumineuses et de tubercules les productions de fruits de leacutegumes drsquoherbes culinaires et de condiments restent les plus courantes (Taren amp Alaofegrave 2013) Par exemple au Neacutepal une intervention meneacutee en faveur des jardins potagers des meacutenages en association avec une campagne de sensibilisation agrave la nutrition a permis drsquoaugmenter les connaissances sur la nutrition des participants ainsi que la diversiteacute de leur reacutegime alimentaire Les participants ont eacutegalement eu davantage tendance agrave donner des aliments compleacutementaires aux nourrissons et agrave correctement conserver leurs aliments (Jones et al 2005)

Un examen de ces interventions agricoles a reacuteveacuteleacute que sur les neuf interventions en faveur des jardins potagers eacutetudieacutees toutes ont eu des effets positifs -modeacutereacutes agrave eacuteleveacutes- sur les reacutegimes alimentaires Sur les trois interventions pour lesquelles des donneacutees anthropomeacutetriques ont eacuteteacute releveacutees toutes ont permis de reacuteduire les problegravemes drsquoinsuffisance pondeacuterale drsquoeacutemaciation et de retard de croissance chez les enfants Les interventions en faveur des jardins potagers soutiennent favorablement la comparaison avec les autres types drsquointerventions examineacutees mais les auteurs font remarquer que la plupart de ces actions en faveur des jardins potagers inteacutegraient un objectif de nutrition explicite et un investissement en capital humain ce qui nrsquoest pas le cas avec la plupart des autres types drsquointerventions Par conseacutequent il est difficile de comparer les interventions en faveur des jardins potagers avec les autres types drsquointerventions et drsquoisoler les raisons qui expliquent leur succegraves Cela montre neacuteanmoins que les interventions inteacutegrant des investissements diversifieacutes dans diffeacuterents types de capital (comme lrsquoeacuteducation nutritionnelle et la prise en compte de lrsquoeacutegaliteacute entre les sexes) reacuteussissent mieux que celles qui ne le font pas (Berti 2004)

Diversiteacute des cultures

Dans un examen des strateacutegies agricoles visant agrave ameacuteliorer la nutrition Carletto et al (2015) se sont pencheacutes sur trois eacutetudes analysant les liens entre la diversiteacute des cultures et la nutrition Au Neacutepal des donneacutees probantes issues drsquoun programme de nutrition multisectoriel reacutevegravelent que la diversiteacute du reacutegime alimentaire des megraveres et des enfants ainsi que le rapport poidsacircge des enfants sont eacutetroitement lieacutes agrave la diversiteacute de la production14 au niveau du meacutenage (Malapit et al 2013) Il est inteacuteressant de remarquer que cette eacutetude a deacutetermineacute que lrsquoautonomisation des femmes limite les effets neacutegatifs drsquoune production peu diversifieacutee sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des megraveres et des enfants et sur le rapport tailleacircge des enfants Agrave partir de donneacutees de panels une analyse eacuteconomeacutetrique a estimeacute qursquoau Nigeacuteria une augmentation de 10 de la diversiteacute des varieacuteteacutes cultiveacutees entraicircne une augmentation de 24 de la diversiteacute des reacutegimes alimentaires (Dillon et al 2014) En Zambie la diversiteacute de la production (mesureacutee par le nombre total de cultures diffeacuterentes et de groupes alimentaires produits) ainsi que les activiteacutes ciblant les meacutenages

14 En utilisant un indice de la diversiteacute de la production fondeacute sur neuf items alimentaires Groupes drsquoaliments inclus feacuteculents haricots leacutegumineuses et noix leacutegumes-feuilles vert fonceacute tubercules leacutegumes et fruits riches en vitamine A autres fruits et leacutegumes lait et produits laitiers œufs poisson et viande

Document de consultation

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pratiquant une agriculture de subsistance (ex eacutelevage de beacutetail production de fruits et de leacutegumes cultures de plein champ) ont eacuteteacute positivement associeacutees au rapport taillepoids des enfants et inversement associeacutees aux retards de croissance des enfants de plus de 24 mois (Kumar et al 2015) Cela signifie que la diversiteacute de la production au niveau des meacutenages peut avoir des effets positifs sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires et sur les reacutesultats anthropomeacutetriques pour les enfants et les megraveres

Eacutelevage de beacutetail

Les interventions au niveau des meacutenages ciblant lrsquoeacutelevage de beacutetail et lrsquoaquaculture se sont majoritairement focaliseacutees sur la geacuteneacuteration de revenus plutocirct que sur la consommation Mecircme srsquoil y a peu drsquoeacuteleacutements probants disponibles quant agrave lrsquoimpact de ce type drsquoinvestissements sur la nutrition et les reacutegimes alimentaires les aliments drsquoorigine animale sont denses sur le plan nutritionnel et certaines donneacutees montrent des impacts positifs sur les reacutesultats nutritionnels Lrsquoexamen de huit eacutetudes analysant les liens entre la production agricole (production de cultures et eacutelevage de beacutetail) la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des meacutenages et les reacutesultats nutritionnels chez lrsquoenfant conclut que lrsquoeacutelevage de beacutetail est associeacute agrave des reacutesultats positifs en termes de nutrition (Carletto et al 2015)

Produits laitiers volaille et produits de lrsquoaquaculture

Plusieurs eacutetudes ont montreacute que les interventions ciblant la production laitiegravere peuvent augmenter la consommation de produits laitiers et lrsquoapport geacuteneacuteral en nutriments et reacuteduire la preacutevalence des problegravemes de retard de croissance drsquoeacutemaciation et drsquoinsuffisance pondeacuterale (Taren amp Alaofegrave 2013) Le projet baptiseacute ldquoMilk Mattersrdquo (le lait crsquoest important)(reacutefeacuterence) a compareacute deux groupes de participants agrave un groupe teacutemoin Dans le premier groupe les participants ont reccedilu des animaux laitiers (une vache ou quatre chegravevres) et du fourrage Lrsquoautre groupe a eacutegalement eu du fourrage et des animaux laitiers mais ces derniers ont eacuteteacute preacutealablement vaccineacutes et vermifugeacutes Ces interventions ont eacuteteacute reacutealiseacutees dans la reacutegion somali drsquoEacutethiopie ougrave entre 20 et 50 des besoins eacutenergeacutetiques des eacuteleveurs pastoraux proviennent de la consommation de produits laitiers et de produits drsquoorigine animale Dans cette reacutegion les seacutecheresses annuelles aggravent la malnutrition agrave cause notamment drsquoune reacuteduction de la production laitiegravere pendant la saison segraveche La comparaison avec le groupe teacutemoin a reacuteveacuteleacute que les interventions Milk Matters ont permis drsquoaugmenter la consommation de produits laitiers et de stabiliser lrsquoeacutetat nutritionnel des enfants des eacuteleveurs pastoraux en peacuteriode de soudure Par ailleurs il a eacuteteacute estimeacute que ces interventions ont eacuteteacute extrecircmement rentables leur coucirct eacutevalueacute repreacutesente entre 45 et 75 du coucirct des programmes drsquoalimentation theacuterapeutique meneacutes dans le cadre de la prise en charge communautaire de la malnutrition aigueuml Enfin les femmes ont pu deacutegager plus de temps libre ce qui peut avoir des effets positifs sur les pratiques drsquoalimentation des enfants (Sadler et al 2012)

Reacutegimes fonciers

Drsquoapregraves lrsquoexamen de vingt eacutetudes (Lawry et al 2014) les interventions visant agrave formaliser les droits fonciers (comme lrsquoacquisition en libre proprieacuteteacute lrsquoenregistrement des droits par redistribution des terres et la reacutegularisation officielle des droits fonciers coutumiers) sont associeacutes agrave des gains en termes de productiviteacute et de bien-ecirctre social La reconnaissance de jure des droits fonciers permet drsquoaugmenter la valeur moneacutetaire de la productiviteacute des terres de 40 en moyenne mecircme si lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des donneacutees limite la capaciteacute agrave tirer des conclusions formelles Le bien-ecirctre social des beacuteneacuteficiaires (mesureacute par leur consommation ou leurs revenus) a augmenteacute de 15 pour cent en moyenne Les auteurs font eacutegalement remarquer que la qualiteacute des donneacutees disponibles ne permet pas drsquoavoir une assise suffisamment solide pour geacuteneacuteraliser ces reacutesultats et que les mesures qualitatives ne tiennent pas compte des conseacutequences sociales des politiques fonciegraveres telles que le deacuteplacement ou lrsquoeacutegaliteacute hommes-femmes Les beacuteneacutefices ont eacuteteacute largement plus importants en Asie et en Ameacuterique latine qursquoen Afrique et ont eacuteteacute variables en fonction du niveau de revenu les effets moindres constateacutes en Afrique subsaharienne peuvent srsquoexpliquer par un reacutegime foncier coutumier deacutejagrave largement eacutetabli et eacutetendu Mecircme srsquoil semble que la reconnaissance des droits fonciers contribue au bien-ecirctre social ces effets sont extrecircmement variables et speacutecifiques au contexte (Lawry et al 2014)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire conditionnel (TMC)

Les donneacutees disponibles en la matiegravere suggegraverent que les programmes de TMC ont des impacts significatifs sur lrsquoanthropomeacutetrie des enfants et certaines eacutetudes montrent des effets chez les plus jeunes enfants qui beacuteneacuteficient plus longtemps de la protection sociale (Ruel et Alderman 2013) En outre ces programmes ont des effets positifs sur drsquoautres facteurs qui se reacutepercutent sur lrsquoeacutetat nutritionnel notamment lrsquoaugmentation des deacutepenses des meacutenages la seacutecuriteacute alimentaire et lrsquoameacutelioration des reacutegimes alimentaires (Leroy et al 2009) La protection sociale a joueacute un rocircle important pour reacuteduire la deacutenutrition en Colombie le seul pays actuellement en passe drsquoatteindre les quatre objectifs de lrsquoAssembleacutee mondiale de la Santeacute (IFPRI 2014a) De plus le fait de rendre la protection sociale plus sensible aux enjeux de nutrition est une strateacutegie prometteuse eacutetant donneacute que les deacutepenses publiques engageacutees dans la protection sociale progressent dans le monde entier (IFPRI 2014a)

Partenariats public-priveacute

Dans nrsquoimporte quel pays consideacutereacute la consommation alimentaire est deacutetermineacutee par les secteurs de la production de la transformation alimentaire de la distribution de gros et de la distribution de deacutetail Par conseacutequent le secteur priveacute a un eacutenorme impact sur les habitudes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels De plus drsquoautres secteurs comme la teacuteleacutephonie mobile les meacutedias et le secteur de la santeacute influent sur la consommation et les preacutefeacuterences des consommateurs Les partenariats public-priveacute (PPP) pourraient aider agrave mettre en relation les agriculteurs avec les chaicircnes drsquoapprovisionnement gracircce agrave des investissements dans des biens publics et dans des politiques facilitant le deacuteveloppement du commerce et des marcheacutes ainsi que dans lrsquoeacuteducation et la formation pour deacutevelopper la capaciteacute technique des agriculteurs et les aider agrave respecter les normes de tri drsquoemballage et de culture (Narrod et al 2008)

De plus le secteur public peut inciter le secteur priveacute agrave adopter des politiques favorables aux enjeux de nutrition Il peut le faire gracircce agrave des reacuteglementations directes des engagements volontaires ou par le biais de PPP dans lesquels les deux secteurs exploitent mutuellement leurs ressources et creacuteent de la valeur partageacutee Les PPP pourraient permettre au secteur public drsquointensifier ses interventions et de tirer au mieux parti de ses investissements gracircce agrave la capaciteacute eacutetablie drsquoexeacutecution et de deacuteveloppement du secteur priveacute De son cocircteacute le secteur priveacute pourrait beacuteneacuteficier drsquoun partage des risques et de la creacuteation drsquoune valeur partageacutee gracircce agrave lrsquoameacutelioration de sa perception par le public Les donneacutees disponibles sur les PPP axeacutes sur la nutrition sont rares et il nrsquoa pas encore eacuteteacute deacutetermineacute si les PPP sont plus efficaces que drsquoautres types drsquoengagements avec le secteur priveacute (Hoddinott et al 2015)

Investissements infrastructurels et nutrition

Irrigation

Alors que lrsquoimpact de lrsquoirrigation sur la reacuteduction de la pauvreteacute est bien documenteacute les effets de lrsquoameacutelioration des techniques drsquoirrigation sur la nutrition ne le sont pas (Hussain amp Hanjra 2004) Neacuteanmoins certaines donneacutees indiquent que lrsquoirrigation peut aider agrave reacuteduire la malnutrition chronique et saisonniegravere par lrsquoaccroissement de la consommation drsquoaliments de base et drsquoaliments drsquoorigine animale conseacutecutivement agrave une augmentation des revenus et agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute de lrsquoeacutelevage (Taren amp Alaofegrave 2013) De plus en permettant de cultiver pendant toute lrsquoanneacutee des

Document de consultation

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varieacuteteacutes agrave forte valeur lrsquoirrigation peut ameacuteliorer la consommation de certains aliments Au Beacutenin des systegravemes drsquoirrigation au goutte-agrave-goutte alimenteacutes par lrsquoeacutenergie solaire ont permis drsquoaugmenter la consommation de fruits et leacutegumes jusqursquoagrave atteindre les apports journaliers recommandeacutes et les revenus tireacutes de la production veacutegeacutetale ont permis aux agriculteurs drsquoacheter des aliments de base des leacutegumes secs et des sources de proteacuteines pendant la saison segraveche Selon une enquecircte les beacuteneacuteficiaires de ce projet drsquoirrigation eacutetaient 17 pour cent moins susceptibles de se deacutefinir comme eacutetant en situation drsquoinseacutecuriteacute alimentaire (Burney et al 2010)

Au Ghana une technologie agrave bas coucirct drsquoirrigation par les nappes phreacuteatiques peu profondes a permis drsquoameacuteliorer la rentabiliteacute et de creacuteer des emplois pendant la saison segraveche Toutefois la diversiteacute des apports alimentaires nrsquoa pas progresseacute pour les agriculteurs utilisant les techniques drsquoirrigation et elle a mecircme reculeacute pour les agriculteurs deacutetenant un type speacutecifique de puits peu profond Les auteurs pensent que cela peut ecirctre ducirc agrave lrsquoimpact deacutefavorable sur le plan nutritionnel de la monoculture que lrsquoirrigation a favoriseacutee dans certains cas (Namara et al 2011) Crsquoest pourquoi il est essentiel de tenir compte des impacts neacutegatifs potentiels des programmes drsquoirrigation tels que la deacutependance accrue agrave la monoculture et les maladies veacutehiculeacutees par lrsquoeau De plus amples recherches sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les technologies drsquoirrigation peuvent entraicircner des reacutesultats positifs sur le plan de la nutrition et comment les risques peuvent ecirctre reacuteduits notamment le risque que de lrsquoeau contamineacutee affecte la santeacute des populations via les reacuteseaux drsquoirrigation (Taren amp Alaofegrave 2013) Les effets de lrsquoirrigation varient consideacuterablement en fonction de plusieurs facteurs notamment les contextes eacutecologique et eacutepideacutemiologique de la reacutegion consideacutereacutee (Taren amp Alaofegrave 2013)

Il est essentiel de noter que les infrastructures drsquoirrigation neacutecessitent geacuteneacuteralement drsquoorganiser des services de vulgarisation et un soutien technique pour assurer la durabiliteacute de la technologie drsquoirrigation Les investissements devraient ecirctre reacutealiseacutes en fonction des ressources et des profils eacutecologiques reacutegionaux Mais lagrave ougrave les marcheacutes sont relativement peu deacuteveloppeacutes et ougrave les nappes souterraines sont facilement accessibles des technologies moins exigeantes en ressources pourraient ecirctre appliqueacutees (comme les puits peu profonds eacutevoqueacutes ci-dessus dans le cas du Ghana) Le passage agrave des technologies drsquoirrigation plus avanceacutees peut neacutecessiter une capaciteacute de fabrication reacutegionale des liens avec les marcheacutes et des intrants financiers Dans les deux cas les gouvernements peuvent srsquoassocier avec des reacutealisateurs de projets notamment le secteur priveacute et les ONG pour encourager une large adoption des technologies drsquoirrigation

Reacuteseaux routiers eacutelectriciteacute et ameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau

Des preuves limiteacutees suggegraverent que les investissements dans les reacuteseaux routiers geacutenegraverent des impacts positifs sur la productiviteacute agricole lrsquoaugmentation du PIB dans les zones rurales et la reacuteduction de la pauvreteacute (Knox et al 2013) Les investissements dans les reacuteseaux eacutelectriques ont de plus larges impacts lagrave ougrave les systegravemes agricoles sont plus modernes et ougrave les besoins en eacutelectriciteacute sont plus grands Enfin lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau peut avoir des effets positifs sur le deacuteveloppement des enfants de moins de cinq ans mecircme si les eacutetudes actuellement disponibles sont de faible qualiteacute (Dangour et al 2013)

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Communications

Les investissements visant agrave augmenter la disponibiliteacute des informations et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes peuvent ameacuteliorer le bien-ecirctre social Internet et les technologies mobiles permettent de communiquer rapidement les informations lieacutees agrave lrsquoagriculture et agrave la nutrition dans les populations rurales toutefois de forts taux drsquoanalphabeacutetisme des infrastructures inadapteacutees et le coucirct des services drsquoinformation constituent un frein pour le deacuteveloppement des

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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systegravemes drsquoinformation dans les zones rurales Les technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) peuvent promouvoir la nutrition de faccedilon directe gracircce aux campagnes de marketing social et de faccedilon indirecte en favorisant la productiviteacute des petits exploitants agricoles En Tanzanie par exemple des centres de teacuteleacutecommunications ont permis aux petits exploitants agricoles drsquoacceacuteder agrave des informations sur les creacutedits sur les marcheacutes et aux preacutevisions meacuteteacuteorologiques (Mtega amp Ronald 2013)

Behrman et al (2012) ont constateacute des rapports BeacuteneacuteficiesCoucircts positifs lieacutes agrave lrsquoameacutelioration des informations sur les marcheacutes gracircce agrave la technologie SMS dans deux pays drsquoAsie du Sud et quatre pays drsquoAfrique Des investissements dans des programmes drsquoalphabeacutetisation avec des partenariats avec le secteur priveacute destineacutes agrave reacuteduire les coucircts et des services lieacutes agrave lrsquoappropriation des informations pourraient favoriser lrsquoexpansion des TIC dans les zones rurales Des informations sur la nutrition devraient eacutegalement ecirctre communiqueacutees

Biofortification

La biofortification peut constituer un investissement extrecircmement rentable apregraves la mise de fonds initiale pour concevoir les varieacuteteacutes biofortifieacutees mener des essais dans le pays et creacuteer la demande et les marcheacutes locaux la suppleacutementation nutritionnelle par biofortification peut devenir auto-suffisante avec peu de coucircts reacutecurrents (Meenakshi 2008) Lrsquoeacutelargissement des chaicircnes de valeur pour inteacutegrer des aliments biofortifieacutes et enrichis est une strateacutegie prometteuse pour lrsquoameacutelioration de lrsquoapport en micronutriments et de lrsquoeacutetat nutritionnel geacuteneacuteral des consommateurs Les campagnes de commercialisation associeacutees agrave une sensibilisation agrave la nutrition ameacuteliorent lrsquoacceptation par les consommateurs et leur propension agrave acheter ce type drsquoaliments (Meenakashi et al 2012)

Les donneacutees disponibles sur lrsquoefficaciteacute de la biofortification pour ameacuteliorer les reacuteserves en micronutriments sont solides et de plus en plus nombreuses Par exemple une eacutetude bien connue (Low et al 2007) a eacutevalueacute un programme meneacute sur deux ans au Mozambique qui a cibleacute 741 meacutenages agricoles Avec ce programme les meacutenages ont eu accegraves agrave des pieds de patates douces agrave chair orange (OFSP) (varieacuteteacute seacutelectionneacutee de maniegravere agrave avoir une haute teneur en becirctacarotegravene) et agrave des services de vulgarisation Les services de vulgarisation couvraient plusieurs thegravemes depuis des informations sur la nutrition jusqursquoaux meacutethodes de production et de commercialisation Une augmentation de lrsquoapport en vitamine A a eacuteteacute constateacutee chez les enfants des meacutenages beacuteneacuteficiaires ainsi qursquoune augmentation nette des concentrations seacuteriques moyennes en reacutetinol et la preacutevalence des faibles concentrations seacuteriques en reacutetinol est passeacutee de 60 pour cent agrave 38 pour cent Aucun changement nrsquoa eacuteteacute observeacute dans les meacutenages teacutemoins alors que tous les enfants de la communauteacute avaient eu accegraves agrave des suppleacutements en vitamine A Les auteurs font remarquer que leurs reacutesultats mettent en eacutevidence la neacutecessiteacute de mener des interventions multiples inteacutegrant notamment la suppleacutementation nutritionnelle ainsi que des approches axeacutees sur les aliments (Low et al 2007) Des donneacutees plus reacutecentes tireacutees drsquoessais controcircleacutes randomiseacutes meneacutes agrave plus large eacutechelle ont eacutegalement reacuteveacuteleacute des effets positifs de lrsquointroduction des OFSP aupregraves de 12 000 et 10 000 meacutenages au Mozambique et en Ouganda respectivement (Hotz et al 2011 Hotz et al 2012)

Outre les OFSP drsquoautres varieacuteteacutes peuvent ecirctre biofortifieacutees comme par exemple le bleacute biofortifieacute en zinc le riz enrichi en fer ou le maiumls enrichi en proteacuteines Pour toutes ces espegraveces un potentiel drsquoameacutelioration des reacuteserves du micronutriment ou macroeacuteleacutement cibleacute a eacuteteacute deacutemontreacute Les donneacutees prouvant lrsquoefficaciteacute nutritionnelle de la biofortification sont solides mais des recherches plus approfondies sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les cultures biofortifieacutees affectent les rendements et les profits des agriculteurs et comment creacuteer des marcheacutes locaux et de la demande dans divers contextes climatiques et socio-eacuteconomiques Des donneacutees disponibles sur des reacutegions rurales du Ghana suggegraverent que les consommateurs acceptent de payer un prix plus eacuteleveacute pour les produits biofortifieacutees agrave condition de recevoir des informations sur leurs beacuteneacutefices nutritionnels (Banerji et al 2013)

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Liste des abreacuteviations

ATNI Access to Nutrition Index

CdA CIN2 Cadre drsquoAction de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

CIMSANS Center for Integrated Modeling of Sustainable Agriculture amp Nutrition Security

CIN2 Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

eacuteqCO2 Eacutequivalent dioxyde de carbone

FAO Organisation des Nations Unies pour lrsquoalimentation et lrsquoagriculture

GNR Rapport sur la nutrition mondiale

IDF Feacutedeacuteration internationale du diabegravete

IED Investissement eacutetranger direct

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

IOM Institute of Medicine

MCC Millennial Challenge Corporation

MNT Maladies non transmissibles

OFSP Patate douce agrave chair orange (Orange Flesh Sweet Potato)

OMS Organisation mondiale de la Santeacute

ONG Organisation non gouvernementale

PIB Produit inteacuterieur brut

PPP Partenariat public-priveacute

RampD Recherche et deacuteveloppement

TIC Technologies de lrsquoinformation et de la communication

TMC Programmes de transfert moneacutetaire conditionnel

UNICEF Fonds international de secours agrave lrsquoenfance des Nations unies

Creacutedits photos

Couverture FAOSwiatoslaw Wojtkowiak

Page 3 FAOThomas Moth Poulsen

Page 7 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 13 World Bank

Page 14 Wikicommons

Page 15 FAOJess Fanzo

Page 15 FAOIsaac Kasamani

Page 17 Fotolia

Page 18 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 20 Fotolia

Page 23 FAOValerio Crespi

Page 25 FAORachel Nugent

Page 26 FAOSebastiaacuten Villar

Page 35 FAOOscar Castellanos

Secreacutetariat de lrsquoUNSCNE-mail scnfaoorg bull Internet wwwunscnorg bull co FAO bull Viale delle Terme di Caracalla bull 00153 Rome Italie

FR

Vision de lrsquoUNSCN Un monde libeacutereacute de la faim et de toutes les formes de malnutrition est reacutealisable dans cette geacuteneacuteration

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN

Document de consultation

Avec le soutien de

par deacutecision du Bundestag allemand

Page 24: Investir pour des systèmes alimentaires sains...Investir pour des systèmes alimentaires sains Sommaire Avant-propos3 Messages clés 5 1.Introduction 7 2. Qu’est-ce qu’un système

Document de consultation

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Application de la typologie des systegravemes alimentaires aux choix drsquoinvestissement

La typologie des systegravemes alimentaires permet de mieux cerner les diffeacuterents besoins et les diffeacuterentes opportuniteacutes drsquoinvestissement des pays qui mettent en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type rural dont la croissance eacuteconomique reste tregraves deacutependante agrave lrsquoagriculture sont confronteacutes agrave un dilemme speacutecifique lorsqursquoils tentent de satisfaire les besoins de consommation actuels de leur population tout en investissant pour le futur afin drsquoameacuteliorer agrave la fois leurs reacutesultats eacuteconomiques et les reacutesultats nutritionnels Les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type industriel font face agrave une seacuterie de deacutefis totalement diffeacuterents dont la plupart ont trait agrave lrsquoapprovisionnement de produits frais locaux abordables en deacutepit drsquoune industrie agroalimentaire tregraves efficiente fortement meacutecaniseacutee et verticalement inteacutegreacutee qui privileacutegie les prix bas les longues dureacutees de conservation et une qualiteacute uniforme plutocirct que les enjeux nutritionnels Autant dans les systegravemes de type rural que dans ceux de type industriel un investissement preacutecautionneux dans lrsquoagriculture les systegravemes alimentaires et les institutions peuvent aujourdrsquohui preacuteparer les conditions qui permettront drsquoobtenir des systegravemes alimentaires plus sains demain

Le tableau 3 reacutepertorie plusieurs cateacutegories de politiques drsquoinvestissement dont la capaciteacute agrave ameacuteliorer les reacutesultats nutritionnels est prouveacutee par certaines donneacutees -soit par des investissements orienteacutes vers les producteurs soit par des investissements orienteacutes vers les consommateurs Les exploitants agricoles sont eacutegalement des consommateurs et dans de nombreux cas lrsquoaide agrave la production peut entraicircner une augmentation de la consommation des meacutenages agricoles Par conseacutequent certains investissements reacutepondent aux besoins des deux cocircteacutes du tableau ci-dessous Comme la qualiteacute des donneacutees probantes disponibles est variable et que pour la plupart des politiques drsquoinvestissement eacutevoqueacutees elles ne deacutemontrent pas explicitement un impact direct sur la nutrition lrsquoAnnexe A propose un examen partiel des donneacutees disponibles pour lrsquoutilisation de ces politiques dans lrsquooptique drsquoobtenir des systegravemes alimentaires sains Il convient de souligner que certaines de ces politiques sont particuliegraverement pertinentes dans des systegravemes alimentaires speacutecifiques Par exemple les activiteacutes de recherche et deacuteveloppement (RampD) portant sur la reformulation des produits sont particuliegraverement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type industrielmixte ougrave les consommateurs sont tregraves deacutependants agrave lrsquooffre de produits transformeacutes

Tableau 3 Cateacutegories drsquoinvestissement pour des systegravemes alimentaires sains

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Investissements affectant la nutrition cocircteacute Production Investissements affectant la nutrition cocircteacute Consommation

bull Contrats avec les producteurs coopeacuteratives et autres organisations collectives

bull Commercialisation par le biais des supermarcheacutes

bull Ameacutelioration des opeacuterations apregraves reacutecolte et reacuteduction des pertes

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Infrastructures irrigation routes eacutelectriciteacute approvisionnement en eau

bull Reacuteforme des reacutegimes fonciers

bull Communication

bull Biofortification et enrichissement des aliments

bull Creacuteation de la demande pour des aliments produits localement et ameacutelioration de leur accegraves

bull Jardins potagers

bull Diversiteacute des cultures

bull Eacutelevage de beacutetail

bull Production de produits laitiers de volaille et produits de lrsquoaquaculture

bull Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Drsquoapregraves lrsquoanalyse des donneacutees disponibles des eacuteleacutements suffisamment probants montrent que certaines interventions peuvent ameacuteliorer la nutrition la diversiteacute de la production et des aliments et les moyens de subsistance des exploitants agricoles (IFPRI 2014 Berti 2004 Malapit et al 2013 Behrman et al 2012) Cette analyse reacutevegravele eacutegalement que certains objectifs politiques (comme lrsquoaugmentation de lrsquoattention porteacutee agrave la nutrition dans les dispositifs de protection sociale et lrsquoameacutelioration de lrsquoaccegraves agrave des aliments nutritifs au niveau des meacutenages ou au niveau institutionnel) sont beacuteneacutefiques dans tous les contextes quel que soit le type de systegraveme alimentaire Les actions meneacutees pour atteindre ces objectifs ameacuteliorent vraisemblablement de faccedilon directe les choix des consommateurs et lrsquoaccegraves agrave des aliments sains et leur efficaciteacute est solidement attesteacutee (ex les initiatives ldquoOportunidadesrdquo au Mexique et ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo dans lrsquoIowa aux Eacutetats-Unis)

Neacuteanmoins la typologie des systegravemes alimentaires reacutevegravele eacutegalement que les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements reacutepondent agrave des besoins distincts en termes de nutrition si bien que les prioriteacutes agrave recommander varient en fonction des pays Il nrsquoest certainement pas surprenant que parmi les investissements les plus cruellement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent (systegravemes alimentaires 4 et 5) figurent les investissements dans les infrastructures utiliseacutees pour la production et pour les activiteacutes apregraves reacutecolte qui sont coucircteuses et neacutecessitent un effort drsquoinvestissement prolongeacute dans le temps Mais dans ces contextes des investissements moins lourds en faveur des jardins potagers et de lrsquoeacutelevage de beacutetail au niveau des meacutenages sont eacutegalement rentables

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Des changements institutionnels sont neacutecessaires dans tous les types de systegravemes alimentaires mecircme srsquoils ne doivent pas forceacutement prendre la mecircme forme Dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent les organisations non-gouvernementales (ONG) jouent un rocircle deacuteterminant lorsque la capaciteacute des pouvoirs publics est faible Cela implique que les investissements destineacutes agrave consolider et agrave utiliser les ONG pour ameacuteliorer la sensibilisation des meacutenages leur capaciteacute agrave produire des aliments nutritifs et leur accegraves agrave des aliments nutritifs pourraient efficacement ouvrir la voie vers une meilleure nutrition Dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires en transition (systegravemes alimentaires de type 3) des reacuteformes institutionnelles visant agrave renforcer la capaciteacute des organisations de producteurs agrave neacutegocier avec la grande distribution et agrave augmenter la valeur ajouteacutee des produits sont des investissements pertinents Enfin dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte des mesures leacutegislatives et reacuteglementaires pourraient ecirctre neacutecessaires pour permettre aux institutions publiques (cantines scolaires hocircpitaux etc) de srsquoapprovisionner aupregraves drsquoexploitants agricoles locaux ameacuteliorant ainsi la fraicirccheur et la diversiteacute des aliments proposeacutes aux usagers

Lrsquoanalyse proposeacutee ici comporte des limites importantes Premiegraverement -et avant tout- pratiquement aucune donneacutee financiegravere ou eacuteconomique nrsquoest disponible sur la plupart des investissements deacutecrits ci-dessus agrave quelques exceptions pregraves et particuliegraverement concernant les investissements infrastructurels (FAO 2012 Hoddinott et al 2013) Lrsquoabsence drsquoinformations financiegraveres limite consideacuterablement la possibiliteacute de comparer les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements et de deacuteterminer un taux de rentabiliteacute financiegravere indicatif ou mecircme un rapport coucirct-efficaciteacute Il est donc impossible drsquoaffirmer avec certitude que lrsquoune quelconque de ces strateacutegies (pas mecircme celles pour lesquelles il existe des preuves fiables attestant de reacutesultats positifs) constitue un ldquobonrdquo investissement au sens classique de ce terme Il nrsquoy a rien de fondamentalement aberrant agrave cela eacutetant donneacute que les investissements du secteur public nrsquoont geacuteneacuteralement pas agrave deacutemontrer le mecircme type de rentabiliteacute financiegravere qursquoexige le secteur priveacute Neacuteanmoins il serait preacutefeacuterable de pouvoir calculer les taux de rentabiliteacute dans le but de comparer et eacuteventuellement de classer les diffeacuterents investissements envisageables eacutetant donneacute que les ressources publiques disponibles pour investir dans la nutrition sont limiteacutees et que ces mesures font partie des critegraveres preacutevisionnels consideacutereacutes par les banques de deacuteveloppement dans leur deacutecision concernant les precircts attribueacutes au secteur public Par ailleurs comme cela a eacuteteacute le cas avec les investissements expresseacutement axeacutes sur la nutrition eacutetudieacutes dans les seacuteries 2008 et 2013 de The Lancet sur la nutrition maternelle et infantile (Bhutta et al 2008 amp 2013) des eacutevaluations coucircts-beacuteneacutefices approuveacutees par des universitaires pourraient catalyser et harmoniser les investissements des donateurs en creacuteant un consensus sur les investissements agrave privileacutegier

Deuxiegravemement ce document propose une eacutevaluation qualitative des donneacutees de recherche concernant les investissements speacutecifiquement axeacutes sur lrsquoagriculture sur la nutrition et autres types drsquoinvestissements dans une optique drsquoameacutelioration des reacutesultats des systegravemes alimentaires (Annexe A) Cet examen partiel montre que plusieurs approches drsquoinvestissement sont plus pertinentes dans certains types de systegravemes alimentaires que dans drsquoautres Neacuteanmoins cet examen des donneacutees disponibles se fonde sur les reacutesultats drsquoun nombre limiteacute drsquoeacutetudes heacuteteacuterogegravenes reacutealiseacutees dans un nombre limiteacute de contextes

Enfin le fruit de ce travail reacutevegravele une certaine ambiguumliteacute dans la Recommandation 17 du Cadre drsquoaction invitant agrave utiliser des ldquopolitiques drsquoinvestissementrdquo pour accomplir des politiques drsquoalimentation et de nutrition En effet comme cela a eacuteteacute indiqueacute preacuteceacutedemment le terme investissement est geacuteneacuteralement employeacute pour deacutesigner les deacutepenses visant agrave accroicirctre les beacuteneacutefices agrave lrsquoavenir Un grand nombre drsquointerventions et de politiques de ce type ont eacuteteacute eacutevoqueacutees lors de la CIN2 et en drsquoautres occasions par les responsables officiels et les organisations de deacutefense de la santeacute et de la nutrition et elles ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport Neacuteanmoins drsquoautres interventions visant agrave ameacuteliorer les reacutesultats sanitaires et nutritionnels sont deacutesigneacutees de faccedilon plus juste par drsquoautres termes Il srsquoagit des mesures de consommation (inteacutegration drsquoaliments plus sains dans les menus des cantines scolaires) des mesures reacuteglementaires (taxation des boissons et aliments mauvais pour la santeacute) ou des mesures de transferts (utilisation de dispositifs de protection sociale pour encourager les habitudes alimentaires saines) Comme ces interventions offrent des avantages deacutemontreacutes en matiegravere de santeacute et de nutrition elles sont essentielles dans la mise en œuvre du CdA CIN2 Les plus favorables ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport mecircme si elles ne sont pas senseacutees deacutegager un rendement futur

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5 Conclusions et recommandations

Ce rapport analyse les donneacutees actuellement disponibles sur les investissements en faveur de systegravemes alimentaires sains dans la ligneacutee du Cadre drsquoaction de la CIN2 Recommandation 17 Ce rapport emploie une typologie des systegravemes alimentaires extraite du Rapport sur la nutrition mondiale de 2015 qui permet de diffeacuterencier les pays en fonction des caracteacuteristiques de leur systegraveme alimentaire Il en ressort qursquoil existe de consideacuterables diffeacuterences entre les systegravemes alimentaires si bien que les pays doivent proceacuteder agrave des investissements diffeacuterents pour reacutepondre agrave leurs besoins speacutecifiques en termes drsquoalimentation et de nutrition Il apparaicirct eacutegalement que de nombreux types drsquoinvestissements et drsquoinvestisseurs peuvent ecirctre impliqueacutes dans lrsquoobjectif drsquoameacutelioration des reacutesultats sanitaires et nutritionnels des systegravemes alimentaires le secteur public le secteur priveacute et les meacutenages

Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo sont drsquoapregraves cette typologie essentiellement des pays agrave faible revenu La deacutenutrition reste un problegraveme majeur dans ces pays mecircme si certains sont eacutegalement confronteacutes agrave une preacutevalence croissante du surpoids et de lrsquoobeacutesiteacute qui traduisent un changement rapide dans les systegravemes alimentaires et les conditions de nutrition Ces pays peuvent tirer profit drsquoun large eacuteventail drsquoinvestissements notamment ceux ciblant lrsquoameacutelioration des infrastructures et de la productiviteacute agricole mais aussi de strateacutegies visant agrave offrir des choix alimentaires plus diversifieacutes agrave leur population au moyen des chaicircnes de valeur alimentaires ou de la production des meacutenages Nombre de ces investissements ameacutelioreront agrave lrsquoavenir les rentabiliteacutes eacuteconomiques et agricoles Leur coucirct est geacuteneacuteralement tregraves lourd par rapport au niveau de revenu des pays concerneacutes (mais cela est aussi le cas pour certains des investissements neacutecessaires dans les pays plus deacuteveloppeacutes)

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En revanche dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoen transitionrdquo les reacutegimes alimentaires sont deacutejagrave plus varieacutes avec un apport raisonnable de produits frais et de proteacuteines La consommation de produits emballeacutes y augmente et quelques problegravemes de deacutenutrition persistent (retards de croissance essentiellement) Dans ces pays les investissements devraient prioritairement cibler les chaicircnes de valeur pour les aliments secondaires en renforccedilant notamment la technologie de la chaicircne du froid et en reacuteglant drsquoautres problegravemes au niveau des eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte ce qui permettrait drsquoameacuteliorer la productiviteacute geacuteneacuterale du secteur tout en ameacuteliorant lrsquoaccegraves aux aliments sains et la sensibilisation cocircteacute consommateurs Certains de ces investissements peuvent ecirctre coucircteux mais en moyenne ils le sont moins que les investissements infrastructurels si urgemment neacutecessaires dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo Pour reacutesumer les systegravemes alimentaires laquo en transition raquo offrent geacuteneacuteralement une diversiteacute correcte et une bonne disponibiliteacute des aliments mais ils peuvent ameacuteliorer leurs beacuteneacutefices eacuteconomiques et sanitaires en reacutealisant les bons investissements

Pour les systegravemes de type ldquoindustrielrdquo ou ldquomixterdquo les choix drsquoinvestissement devraient avant tout viser une meilleure coheacuterence des politiques publiques avec les objectifs de santeacute et de nutrition en soutenant notamment la production speacutecialiseacutee et de produits frais plutocirct que la culture de quelques varieacuteteacutes de ceacutereacuteales Il y est neacutecessaire drsquoopeacuterer des changements dans les politiques et la gouvernance dans lrsquooptique de favoriser les comportements de consommation sains et de limiter certaines pratiques et dominations industrielles Ces changements sont peu coucircteux en termes financiers mais ils sont politiquement difficiles

Les pays qui souhaitent mettre en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 disposent drsquoune grande varieacuteteacute drsquooptions drsquoinvestissements en faveur de systegravemes alimentaires plus sains Ces options vont depuis les ameacuteliorations agrave grande eacutechelle des infrastructures jusqursquoagrave des soutiens techniques et des aides agrave la commercialisation de plus petite eacutechelle en passant par des mesures drsquoincitation et de sensibilisation des consommateurs Certaines neacutecessitent de lourdes deacutepenses financiegraveres qui seront rentabiliseacutees au bout de plusieurs anneacutees par lrsquoobtention drsquoune agriculture plus productive et plus sensible aux enjeux nutritionnels tandis que drsquoautres nrsquoimpliquent pas reacuteellement de deacutepenses financiegraveres mais uniquement des mesures de reacuteglementation

Il existe encore de profondes lacunes en termes de donneacutees disponibles pour les pays et les investisseurs concernant les options drsquoinvestissement approprieacutees et celles agrave privileacutegier en fonction du type de systegraveme alimentaire et du contexte de nutrition Il faut espeacuterer que les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres coopeacutereront avec les acteurs de la nutrition pour fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees sur les interventions les plus prometteuses eacutevoqueacutees dans ce rapport de maniegravere agrave ce que les pays quel que soit le type de leur systegraveme alimentaire puissent faire des choix eacuteclaireacutes entre les diverses options drsquoinvestissement

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Annexe

Examen des donneacutees disponibles sur la creacuteation de systegravemes alimentaires sains au moyen drsquoinvestissements sensibles agrave la nutrition Interventions agricoles en faveur drsquoune meilleure nutrition

En deacutepit de donneacutees extrecircmement limiteacutees et disparates il semble que les strateacutegies agricoles soient prometteuses pour ameacuteliorer lrsquoeacutetat nutritionnel Encore moins drsquoeacuteleacutements probants sont disponibles sur les strateacutegies ciblant les systegravemes alimentaires dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition en fait il nrsquoexiste aucune litteacuterature sur ce sujet en dehors de celle traitant des politiques agricoles et de quelques politiques axeacutees sur la population et affectant lrsquoindustrie Lrsquoexamen bref et partiel proposeacute dans ce chapitre se concentre sur lrsquoagriculture un thegraveme sur lequel plusieurs contributions cleacutes sont disponibles Certaines des cateacutegories drsquoinvestissement eacutevoqueacutees ci-dessous affectent la nutrition par le biais de la production de la consommation ou par drsquoautres types de canaux

Lrsquoagriculture peut influer sur la nutrition par diffeacuterentes voies dont quatre sont identifieacutees dans la litteacuterature comme constituant des facteurs cleacutes (Ruel amp Alderman 2013) (i) prix des aliments (ii) revenus issus de lrsquoagriculture (iii) consommation de sa propre production due agrave des imperfections du marcheacute et (iv) facteurs lieacutes au sexe Si au niveau des meacutenages lrsquoagriculture a des effets sur la nutrition ces effets sont tregraves vraisemblablement lieacutes agrave un ou plusieurs de ces facteurs Lrsquoexamen de 23 eacutetudes sur cinq types drsquointerventions (biofortification jardins potagers deacuteveloppement de la production laitiegravere pecircche et eacutelevage de beacutetail) reacutevegravele une augmentation de la production et de la consommation par les meacutenages des produits alimentaires cibleacutes par ces interventions Les donneacutees disponibles sont mitigeacutees quant aux effets des interventions agricoles sur drsquoautres aspects notamment sur les apports en micronutriments et lrsquoeacutetat nutritionnel ou sur les revenus Les auteurs attribuent ceci aux insuffisances des eacutetudes en termes de puissance statistique et de collecte des donneacutees plutocirct qursquoagrave un veacuteritable manque drsquoefficaciteacute des programmes (Masset et al 2011)

Un examen anteacuterieur de 30 eacutetudes sur des interventions agricoles (comprenant des interventions en faveur des jardins potagers des interventions en faveur de lrsquoeacutelevage de beacutetail des interventions combineacutees favorisant agrave la fois le jardinage potager et lrsquoeacutelevage et des programmes drsquoirrigation) a reacuteveacuteleacute que la plupart de ces interventions avaient augmenteacute la production alimentaire et que sur ces 30 eacutetudes 19 avaient ameacutelioreacute la nutrition au niveau des meacutenages Sur ces 19 interventions ayant ameacutelioreacute la nutrition 14 avaient investi dans diffeacuterents types de capital (humain financier physique et social) (Berti 2004) Ces deux examens soulignent que le manque de rigueur et lrsquoextrecircme heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des meacutethodes entre les eacutetudes limitent la capaciteacute drsquoanalyse et de geacuteneacuteralisation des reacutesultats (Berti 2004 Masset et al 2011) Cet eacutecueil a eacutegalement eacuteteacute identifieacute dans un autre examen de 27 projets agricoles qui a conclu que les donneacutees probantes attestant drsquoun impact des strateacutegies de production agricole sur lrsquoameacutelioration de la nutrition des femmes et des enfants restaient limiteacutees en grande partie agrave cause des limitations meacutethodologiques des eacutetudes examineacutees par les auteurs (Girard et al 2012)

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Selon Girard et al (2012) les strateacutegies agricoles ont invariablement et sensiblement ameacutelioreacute les reacutegimes alimentaires et les apports en vitamine A des femmes et des enfants mecircme si cela ne srsquoest pas traduit par des effets positifs sur le statut en vitamine A lrsquoaneacutemie ou la morbiditeacute Plusieurs des eacutetudes qursquoils ont examineacutees ont eu des effets significatifs sur les problegravemes de retard de croissance et drsquoeacutemaciation contrairement agrave ce qui est dit dans le reacutesumeacute des auteurs

Contrats de production et organisations de producteurs

Des contrats de production entre des agriculteurs et le secteur priveacute ont permis aux agriculteurs drsquoacceacuteder aux intrants aux creacutedits et aux services de vulgarisation neacutecessaires (Banque mondiale 2008 Asian Development Bank 2012) En outre gracircce agrave ce type de contrats des petits exploitants agricoles ont pu beacuteneacuteficier de prix et de marcheacutes assureacutes et les entreprises ont partageacute les risques de production et de commercialisation avec les producteurs Neacuteanmoins pour que les petits exploitants puissent tirer profit de lrsquoagriculture contractuelle les conditions preacutealables requises sont nombreuses Ils doivent pouvoir acceacuteder aux routes et aux services drsquoinformation et ils peuvent avoir besoin de se regrouper en organisations eacutetant donneacute que les fournisseurs et les grossistes preacutefegraverent geacuteneacuteralement passer contrat avec des organisations de producteurs qui peuvent contribuer agrave garantir la qualiteacute et la livraison des produits en temps voulu (Taren amp Alaofegrave 2013)

Canaux de la grande distribution

Les pays en deacuteveloppement ont connu un rapide deacuteveloppement des supermarcheacutes suite agrave des transformations du cocircteacute de lrsquooffre et de la demande Les supermarcheacutes peuvent ecirctre deacutetenus par des enseignes locales ou internationales Ils offrent geacuteneacuteralement un large choix drsquoaliments et de produits divers dans un mecircme lieu Par inteacutegration verticale et horizontale (Reardon et al 2012) ils sont souvent deacutetenus par les mecircmes groupes dans lesquels sont concentreacutees les activiteacutes de distribution et drsquoautres fonctions du systegraveme alimentaire Malgreacute les risques inheacuterents agrave ce mode de fonctionnement des eacutetudes ont essentiellement reacuteveacuteleacute des impacts positifs des nouveaux canaux de la grande distribution sur la productiviteacute agricole les prix de vente et les revenus Selon Chege et al (2015) au Kenya les agriculteurs intervenant dans les canaux de la grande distribution ont des revenus plus eacuteleveacutes et produisent plus de fruits et de leacutegumes Les auteurs montrent que ces deux facteurs (revenus et choix de la production veacutegeacutetale) ont eu des effets positifs sur la nutrition les meacutenages agricoles qui approvisionnent les supermarcheacutes consomment pregraves de 15 agrave 20 plus de calories de fer et de zinc et 30 plus de vitamines A Agrave noter neacuteanmoins que la commercialisation favorise la speacutecialisation ce qui reacuteduit la diversiteacute de la production des agriculteurs consideacutereacutes individuellement

Gestion des activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte et reacuteduction des pertes

Les projets de deacuteveloppement des marcheacutes ou de la chaicircne de valeur agricole peuvent eacutegalement ameacuteliorer les activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte avec des effets positifs sur lrsquoeacutetat nutritionnel En effet en ameacuteliorant les techniques de manutention de stockage et de conservation lrsquooptimisation des activiteacutes apregraves reacutecolte entraicircne un lissage de la consommation et augmente la disponibiliteacute tout au long de lrsquoanneacutee drsquoaliments frais et nutritifs Plus particuliegraverement des meacutethodes de conservation preacutecautionneuses permettent de preacuteserver les teneurs en nutriments et de reacuteduire lrsquoutilisation de sucre de sel et drsquoautres ingreacutedients ajouteacutes De plus lrsquoameacutelioration des activiteacutes apregraves reacutecolte augmente la qualiteacute et la quantiteacute des reacutecoltes ce qui se traduit par une augmentation des revenus (Copenhagen Consensus Center 2015)

Creacuteation de la demande pour des aliments cultiveacutes localement et ameacutelioration de leur accegraves

Un programme meneacute aux Eacutetats-Unis dans lrsquoIowa a permis de consideacuterablement augmenter les ventes des productions agricoles locales aux restaurants coopeacuteratives et autres institutions (Ranum amp Wiemerslage 2011) Les producteurs locaux ont ainsi eacuteteacute mis en relation avec des marcheacutes jusqursquoalors inexploiteacutes (ex cantines scolaires) avec une coordination des niveaux de prix et en ciblant avant tout les produits de deuxiegraveme cateacutegorie De plus les producteurs ont beacuteneacuteficieacute de formations et de subventions pour les aider agrave financer des serres agrave diversifier leur production et agrave ameacuteliorer leurs

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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eacutequipements de stockage Ce programme associeacute agrave la marque commerciale preacuteexistante ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo (achetez frais achetez local) ciblait les consommateurs par des activiteacutes de sensibilisation et drsquoeacuteducation inteacutegrant des deacutegustations de produits et des rencontres autour du projet de rapprochement des agriculteurs locaux et des eacutetablissements scolaires Ce programme a permis de piloter six projets au sein drsquoeacutetablissements scolaires dans lesquels lrsquoeacuteducation agrave la nutrition a eacuteteacute inteacutegreacutee aux programmes peacutedagogiques dont les enseignants ont reccedilu une formation et ougrave des reacuteseaux de distribution ont eacuteteacute creacuteeacutes pour inteacutegrer des produits locaux dans les menus des cantines scolaires Enfin le programme a ducirc faire du lobbyisme pour obtenir des changements dans la politique de lrsquoEacutetat afin de permettre aux institutions publiques de srsquoapprovisionner localement Conseacutecutivement agrave ce programme les agriculteurs ont constateacute une ameacutelioration qualitative et quantitative de leur production et les achats drsquoaliments locaux par les restaurants les coopeacuteratives alimentaires et les institutions locales ont augmenteacute de plus drsquoun demi-million drsquoUSD

Jardins potagers

Les impacts positifs des interventions en faveur des jardins potagers sur lrsquoeacutetat nutritionnel les revenus et les habitudes alimentaires sont aujourdrsquohui bien documenteacutes (Taren amp Alaofegrave 2013) Mecircme si certaines interventions ciblent prioritairement la production de leacutegumineuses et de tubercules les productions de fruits de leacutegumes drsquoherbes culinaires et de condiments restent les plus courantes (Taren amp Alaofegrave 2013) Par exemple au Neacutepal une intervention meneacutee en faveur des jardins potagers des meacutenages en association avec une campagne de sensibilisation agrave la nutrition a permis drsquoaugmenter les connaissances sur la nutrition des participants ainsi que la diversiteacute de leur reacutegime alimentaire Les participants ont eacutegalement eu davantage tendance agrave donner des aliments compleacutementaires aux nourrissons et agrave correctement conserver leurs aliments (Jones et al 2005)

Un examen de ces interventions agricoles a reacuteveacuteleacute que sur les neuf interventions en faveur des jardins potagers eacutetudieacutees toutes ont eu des effets positifs -modeacutereacutes agrave eacuteleveacutes- sur les reacutegimes alimentaires Sur les trois interventions pour lesquelles des donneacutees anthropomeacutetriques ont eacuteteacute releveacutees toutes ont permis de reacuteduire les problegravemes drsquoinsuffisance pondeacuterale drsquoeacutemaciation et de retard de croissance chez les enfants Les interventions en faveur des jardins potagers soutiennent favorablement la comparaison avec les autres types drsquointerventions examineacutees mais les auteurs font remarquer que la plupart de ces actions en faveur des jardins potagers inteacutegraient un objectif de nutrition explicite et un investissement en capital humain ce qui nrsquoest pas le cas avec la plupart des autres types drsquointerventions Par conseacutequent il est difficile de comparer les interventions en faveur des jardins potagers avec les autres types drsquointerventions et drsquoisoler les raisons qui expliquent leur succegraves Cela montre neacuteanmoins que les interventions inteacutegrant des investissements diversifieacutes dans diffeacuterents types de capital (comme lrsquoeacuteducation nutritionnelle et la prise en compte de lrsquoeacutegaliteacute entre les sexes) reacuteussissent mieux que celles qui ne le font pas (Berti 2004)

Diversiteacute des cultures

Dans un examen des strateacutegies agricoles visant agrave ameacuteliorer la nutrition Carletto et al (2015) se sont pencheacutes sur trois eacutetudes analysant les liens entre la diversiteacute des cultures et la nutrition Au Neacutepal des donneacutees probantes issues drsquoun programme de nutrition multisectoriel reacutevegravelent que la diversiteacute du reacutegime alimentaire des megraveres et des enfants ainsi que le rapport poidsacircge des enfants sont eacutetroitement lieacutes agrave la diversiteacute de la production14 au niveau du meacutenage (Malapit et al 2013) Il est inteacuteressant de remarquer que cette eacutetude a deacutetermineacute que lrsquoautonomisation des femmes limite les effets neacutegatifs drsquoune production peu diversifieacutee sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des megraveres et des enfants et sur le rapport tailleacircge des enfants Agrave partir de donneacutees de panels une analyse eacuteconomeacutetrique a estimeacute qursquoau Nigeacuteria une augmentation de 10 de la diversiteacute des varieacuteteacutes cultiveacutees entraicircne une augmentation de 24 de la diversiteacute des reacutegimes alimentaires (Dillon et al 2014) En Zambie la diversiteacute de la production (mesureacutee par le nombre total de cultures diffeacuterentes et de groupes alimentaires produits) ainsi que les activiteacutes ciblant les meacutenages

14 En utilisant un indice de la diversiteacute de la production fondeacute sur neuf items alimentaires Groupes drsquoaliments inclus feacuteculents haricots leacutegumineuses et noix leacutegumes-feuilles vert fonceacute tubercules leacutegumes et fruits riches en vitamine A autres fruits et leacutegumes lait et produits laitiers œufs poisson et viande

Document de consultation

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pratiquant une agriculture de subsistance (ex eacutelevage de beacutetail production de fruits et de leacutegumes cultures de plein champ) ont eacuteteacute positivement associeacutees au rapport taillepoids des enfants et inversement associeacutees aux retards de croissance des enfants de plus de 24 mois (Kumar et al 2015) Cela signifie que la diversiteacute de la production au niveau des meacutenages peut avoir des effets positifs sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires et sur les reacutesultats anthropomeacutetriques pour les enfants et les megraveres

Eacutelevage de beacutetail

Les interventions au niveau des meacutenages ciblant lrsquoeacutelevage de beacutetail et lrsquoaquaculture se sont majoritairement focaliseacutees sur la geacuteneacuteration de revenus plutocirct que sur la consommation Mecircme srsquoil y a peu drsquoeacuteleacutements probants disponibles quant agrave lrsquoimpact de ce type drsquoinvestissements sur la nutrition et les reacutegimes alimentaires les aliments drsquoorigine animale sont denses sur le plan nutritionnel et certaines donneacutees montrent des impacts positifs sur les reacutesultats nutritionnels Lrsquoexamen de huit eacutetudes analysant les liens entre la production agricole (production de cultures et eacutelevage de beacutetail) la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des meacutenages et les reacutesultats nutritionnels chez lrsquoenfant conclut que lrsquoeacutelevage de beacutetail est associeacute agrave des reacutesultats positifs en termes de nutrition (Carletto et al 2015)

Produits laitiers volaille et produits de lrsquoaquaculture

Plusieurs eacutetudes ont montreacute que les interventions ciblant la production laitiegravere peuvent augmenter la consommation de produits laitiers et lrsquoapport geacuteneacuteral en nutriments et reacuteduire la preacutevalence des problegravemes de retard de croissance drsquoeacutemaciation et drsquoinsuffisance pondeacuterale (Taren amp Alaofegrave 2013) Le projet baptiseacute ldquoMilk Mattersrdquo (le lait crsquoest important)(reacutefeacuterence) a compareacute deux groupes de participants agrave un groupe teacutemoin Dans le premier groupe les participants ont reccedilu des animaux laitiers (une vache ou quatre chegravevres) et du fourrage Lrsquoautre groupe a eacutegalement eu du fourrage et des animaux laitiers mais ces derniers ont eacuteteacute preacutealablement vaccineacutes et vermifugeacutes Ces interventions ont eacuteteacute reacutealiseacutees dans la reacutegion somali drsquoEacutethiopie ougrave entre 20 et 50 des besoins eacutenergeacutetiques des eacuteleveurs pastoraux proviennent de la consommation de produits laitiers et de produits drsquoorigine animale Dans cette reacutegion les seacutecheresses annuelles aggravent la malnutrition agrave cause notamment drsquoune reacuteduction de la production laitiegravere pendant la saison segraveche La comparaison avec le groupe teacutemoin a reacuteveacuteleacute que les interventions Milk Matters ont permis drsquoaugmenter la consommation de produits laitiers et de stabiliser lrsquoeacutetat nutritionnel des enfants des eacuteleveurs pastoraux en peacuteriode de soudure Par ailleurs il a eacuteteacute estimeacute que ces interventions ont eacuteteacute extrecircmement rentables leur coucirct eacutevalueacute repreacutesente entre 45 et 75 du coucirct des programmes drsquoalimentation theacuterapeutique meneacutes dans le cadre de la prise en charge communautaire de la malnutrition aigueuml Enfin les femmes ont pu deacutegager plus de temps libre ce qui peut avoir des effets positifs sur les pratiques drsquoalimentation des enfants (Sadler et al 2012)

Reacutegimes fonciers

Drsquoapregraves lrsquoexamen de vingt eacutetudes (Lawry et al 2014) les interventions visant agrave formaliser les droits fonciers (comme lrsquoacquisition en libre proprieacuteteacute lrsquoenregistrement des droits par redistribution des terres et la reacutegularisation officielle des droits fonciers coutumiers) sont associeacutes agrave des gains en termes de productiviteacute et de bien-ecirctre social La reconnaissance de jure des droits fonciers permet drsquoaugmenter la valeur moneacutetaire de la productiviteacute des terres de 40 en moyenne mecircme si lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des donneacutees limite la capaciteacute agrave tirer des conclusions formelles Le bien-ecirctre social des beacuteneacuteficiaires (mesureacute par leur consommation ou leurs revenus) a augmenteacute de 15 pour cent en moyenne Les auteurs font eacutegalement remarquer que la qualiteacute des donneacutees disponibles ne permet pas drsquoavoir une assise suffisamment solide pour geacuteneacuteraliser ces reacutesultats et que les mesures qualitatives ne tiennent pas compte des conseacutequences sociales des politiques fonciegraveres telles que le deacuteplacement ou lrsquoeacutegaliteacute hommes-femmes Les beacuteneacutefices ont eacuteteacute largement plus importants en Asie et en Ameacuterique latine qursquoen Afrique et ont eacuteteacute variables en fonction du niveau de revenu les effets moindres constateacutes en Afrique subsaharienne peuvent srsquoexpliquer par un reacutegime foncier coutumier deacutejagrave largement eacutetabli et eacutetendu Mecircme srsquoil semble que la reconnaissance des droits fonciers contribue au bien-ecirctre social ces effets sont extrecircmement variables et speacutecifiques au contexte (Lawry et al 2014)

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Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire conditionnel (TMC)

Les donneacutees disponibles en la matiegravere suggegraverent que les programmes de TMC ont des impacts significatifs sur lrsquoanthropomeacutetrie des enfants et certaines eacutetudes montrent des effets chez les plus jeunes enfants qui beacuteneacuteficient plus longtemps de la protection sociale (Ruel et Alderman 2013) En outre ces programmes ont des effets positifs sur drsquoautres facteurs qui se reacutepercutent sur lrsquoeacutetat nutritionnel notamment lrsquoaugmentation des deacutepenses des meacutenages la seacutecuriteacute alimentaire et lrsquoameacutelioration des reacutegimes alimentaires (Leroy et al 2009) La protection sociale a joueacute un rocircle important pour reacuteduire la deacutenutrition en Colombie le seul pays actuellement en passe drsquoatteindre les quatre objectifs de lrsquoAssembleacutee mondiale de la Santeacute (IFPRI 2014a) De plus le fait de rendre la protection sociale plus sensible aux enjeux de nutrition est une strateacutegie prometteuse eacutetant donneacute que les deacutepenses publiques engageacutees dans la protection sociale progressent dans le monde entier (IFPRI 2014a)

Partenariats public-priveacute

Dans nrsquoimporte quel pays consideacutereacute la consommation alimentaire est deacutetermineacutee par les secteurs de la production de la transformation alimentaire de la distribution de gros et de la distribution de deacutetail Par conseacutequent le secteur priveacute a un eacutenorme impact sur les habitudes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels De plus drsquoautres secteurs comme la teacuteleacutephonie mobile les meacutedias et le secteur de la santeacute influent sur la consommation et les preacutefeacuterences des consommateurs Les partenariats public-priveacute (PPP) pourraient aider agrave mettre en relation les agriculteurs avec les chaicircnes drsquoapprovisionnement gracircce agrave des investissements dans des biens publics et dans des politiques facilitant le deacuteveloppement du commerce et des marcheacutes ainsi que dans lrsquoeacuteducation et la formation pour deacutevelopper la capaciteacute technique des agriculteurs et les aider agrave respecter les normes de tri drsquoemballage et de culture (Narrod et al 2008)

De plus le secteur public peut inciter le secteur priveacute agrave adopter des politiques favorables aux enjeux de nutrition Il peut le faire gracircce agrave des reacuteglementations directes des engagements volontaires ou par le biais de PPP dans lesquels les deux secteurs exploitent mutuellement leurs ressources et creacuteent de la valeur partageacutee Les PPP pourraient permettre au secteur public drsquointensifier ses interventions et de tirer au mieux parti de ses investissements gracircce agrave la capaciteacute eacutetablie drsquoexeacutecution et de deacuteveloppement du secteur priveacute De son cocircteacute le secteur priveacute pourrait beacuteneacuteficier drsquoun partage des risques et de la creacuteation drsquoune valeur partageacutee gracircce agrave lrsquoameacutelioration de sa perception par le public Les donneacutees disponibles sur les PPP axeacutes sur la nutrition sont rares et il nrsquoa pas encore eacuteteacute deacutetermineacute si les PPP sont plus efficaces que drsquoautres types drsquoengagements avec le secteur priveacute (Hoddinott et al 2015)

Investissements infrastructurels et nutrition

Irrigation

Alors que lrsquoimpact de lrsquoirrigation sur la reacuteduction de la pauvreteacute est bien documenteacute les effets de lrsquoameacutelioration des techniques drsquoirrigation sur la nutrition ne le sont pas (Hussain amp Hanjra 2004) Neacuteanmoins certaines donneacutees indiquent que lrsquoirrigation peut aider agrave reacuteduire la malnutrition chronique et saisonniegravere par lrsquoaccroissement de la consommation drsquoaliments de base et drsquoaliments drsquoorigine animale conseacutecutivement agrave une augmentation des revenus et agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute de lrsquoeacutelevage (Taren amp Alaofegrave 2013) De plus en permettant de cultiver pendant toute lrsquoanneacutee des

Document de consultation

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varieacuteteacutes agrave forte valeur lrsquoirrigation peut ameacuteliorer la consommation de certains aliments Au Beacutenin des systegravemes drsquoirrigation au goutte-agrave-goutte alimenteacutes par lrsquoeacutenergie solaire ont permis drsquoaugmenter la consommation de fruits et leacutegumes jusqursquoagrave atteindre les apports journaliers recommandeacutes et les revenus tireacutes de la production veacutegeacutetale ont permis aux agriculteurs drsquoacheter des aliments de base des leacutegumes secs et des sources de proteacuteines pendant la saison segraveche Selon une enquecircte les beacuteneacuteficiaires de ce projet drsquoirrigation eacutetaient 17 pour cent moins susceptibles de se deacutefinir comme eacutetant en situation drsquoinseacutecuriteacute alimentaire (Burney et al 2010)

Au Ghana une technologie agrave bas coucirct drsquoirrigation par les nappes phreacuteatiques peu profondes a permis drsquoameacuteliorer la rentabiliteacute et de creacuteer des emplois pendant la saison segraveche Toutefois la diversiteacute des apports alimentaires nrsquoa pas progresseacute pour les agriculteurs utilisant les techniques drsquoirrigation et elle a mecircme reculeacute pour les agriculteurs deacutetenant un type speacutecifique de puits peu profond Les auteurs pensent que cela peut ecirctre ducirc agrave lrsquoimpact deacutefavorable sur le plan nutritionnel de la monoculture que lrsquoirrigation a favoriseacutee dans certains cas (Namara et al 2011) Crsquoest pourquoi il est essentiel de tenir compte des impacts neacutegatifs potentiels des programmes drsquoirrigation tels que la deacutependance accrue agrave la monoculture et les maladies veacutehiculeacutees par lrsquoeau De plus amples recherches sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les technologies drsquoirrigation peuvent entraicircner des reacutesultats positifs sur le plan de la nutrition et comment les risques peuvent ecirctre reacuteduits notamment le risque que de lrsquoeau contamineacutee affecte la santeacute des populations via les reacuteseaux drsquoirrigation (Taren amp Alaofegrave 2013) Les effets de lrsquoirrigation varient consideacuterablement en fonction de plusieurs facteurs notamment les contextes eacutecologique et eacutepideacutemiologique de la reacutegion consideacutereacutee (Taren amp Alaofegrave 2013)

Il est essentiel de noter que les infrastructures drsquoirrigation neacutecessitent geacuteneacuteralement drsquoorganiser des services de vulgarisation et un soutien technique pour assurer la durabiliteacute de la technologie drsquoirrigation Les investissements devraient ecirctre reacutealiseacutes en fonction des ressources et des profils eacutecologiques reacutegionaux Mais lagrave ougrave les marcheacutes sont relativement peu deacuteveloppeacutes et ougrave les nappes souterraines sont facilement accessibles des technologies moins exigeantes en ressources pourraient ecirctre appliqueacutees (comme les puits peu profonds eacutevoqueacutes ci-dessus dans le cas du Ghana) Le passage agrave des technologies drsquoirrigation plus avanceacutees peut neacutecessiter une capaciteacute de fabrication reacutegionale des liens avec les marcheacutes et des intrants financiers Dans les deux cas les gouvernements peuvent srsquoassocier avec des reacutealisateurs de projets notamment le secteur priveacute et les ONG pour encourager une large adoption des technologies drsquoirrigation

Reacuteseaux routiers eacutelectriciteacute et ameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau

Des preuves limiteacutees suggegraverent que les investissements dans les reacuteseaux routiers geacutenegraverent des impacts positifs sur la productiviteacute agricole lrsquoaugmentation du PIB dans les zones rurales et la reacuteduction de la pauvreteacute (Knox et al 2013) Les investissements dans les reacuteseaux eacutelectriques ont de plus larges impacts lagrave ougrave les systegravemes agricoles sont plus modernes et ougrave les besoins en eacutelectriciteacute sont plus grands Enfin lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau peut avoir des effets positifs sur le deacuteveloppement des enfants de moins de cinq ans mecircme si les eacutetudes actuellement disponibles sont de faible qualiteacute (Dangour et al 2013)

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Communications

Les investissements visant agrave augmenter la disponibiliteacute des informations et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes peuvent ameacuteliorer le bien-ecirctre social Internet et les technologies mobiles permettent de communiquer rapidement les informations lieacutees agrave lrsquoagriculture et agrave la nutrition dans les populations rurales toutefois de forts taux drsquoanalphabeacutetisme des infrastructures inadapteacutees et le coucirct des services drsquoinformation constituent un frein pour le deacuteveloppement des

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systegravemes drsquoinformation dans les zones rurales Les technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) peuvent promouvoir la nutrition de faccedilon directe gracircce aux campagnes de marketing social et de faccedilon indirecte en favorisant la productiviteacute des petits exploitants agricoles En Tanzanie par exemple des centres de teacuteleacutecommunications ont permis aux petits exploitants agricoles drsquoacceacuteder agrave des informations sur les creacutedits sur les marcheacutes et aux preacutevisions meacuteteacuteorologiques (Mtega amp Ronald 2013)

Behrman et al (2012) ont constateacute des rapports BeacuteneacuteficiesCoucircts positifs lieacutes agrave lrsquoameacutelioration des informations sur les marcheacutes gracircce agrave la technologie SMS dans deux pays drsquoAsie du Sud et quatre pays drsquoAfrique Des investissements dans des programmes drsquoalphabeacutetisation avec des partenariats avec le secteur priveacute destineacutes agrave reacuteduire les coucircts et des services lieacutes agrave lrsquoappropriation des informations pourraient favoriser lrsquoexpansion des TIC dans les zones rurales Des informations sur la nutrition devraient eacutegalement ecirctre communiqueacutees

Biofortification

La biofortification peut constituer un investissement extrecircmement rentable apregraves la mise de fonds initiale pour concevoir les varieacuteteacutes biofortifieacutees mener des essais dans le pays et creacuteer la demande et les marcheacutes locaux la suppleacutementation nutritionnelle par biofortification peut devenir auto-suffisante avec peu de coucircts reacutecurrents (Meenakshi 2008) Lrsquoeacutelargissement des chaicircnes de valeur pour inteacutegrer des aliments biofortifieacutes et enrichis est une strateacutegie prometteuse pour lrsquoameacutelioration de lrsquoapport en micronutriments et de lrsquoeacutetat nutritionnel geacuteneacuteral des consommateurs Les campagnes de commercialisation associeacutees agrave une sensibilisation agrave la nutrition ameacuteliorent lrsquoacceptation par les consommateurs et leur propension agrave acheter ce type drsquoaliments (Meenakashi et al 2012)

Les donneacutees disponibles sur lrsquoefficaciteacute de la biofortification pour ameacuteliorer les reacuteserves en micronutriments sont solides et de plus en plus nombreuses Par exemple une eacutetude bien connue (Low et al 2007) a eacutevalueacute un programme meneacute sur deux ans au Mozambique qui a cibleacute 741 meacutenages agricoles Avec ce programme les meacutenages ont eu accegraves agrave des pieds de patates douces agrave chair orange (OFSP) (varieacuteteacute seacutelectionneacutee de maniegravere agrave avoir une haute teneur en becirctacarotegravene) et agrave des services de vulgarisation Les services de vulgarisation couvraient plusieurs thegravemes depuis des informations sur la nutrition jusqursquoaux meacutethodes de production et de commercialisation Une augmentation de lrsquoapport en vitamine A a eacuteteacute constateacutee chez les enfants des meacutenages beacuteneacuteficiaires ainsi qursquoune augmentation nette des concentrations seacuteriques moyennes en reacutetinol et la preacutevalence des faibles concentrations seacuteriques en reacutetinol est passeacutee de 60 pour cent agrave 38 pour cent Aucun changement nrsquoa eacuteteacute observeacute dans les meacutenages teacutemoins alors que tous les enfants de la communauteacute avaient eu accegraves agrave des suppleacutements en vitamine A Les auteurs font remarquer que leurs reacutesultats mettent en eacutevidence la neacutecessiteacute de mener des interventions multiples inteacutegrant notamment la suppleacutementation nutritionnelle ainsi que des approches axeacutees sur les aliments (Low et al 2007) Des donneacutees plus reacutecentes tireacutees drsquoessais controcircleacutes randomiseacutes meneacutes agrave plus large eacutechelle ont eacutegalement reacuteveacuteleacute des effets positifs de lrsquointroduction des OFSP aupregraves de 12 000 et 10 000 meacutenages au Mozambique et en Ouganda respectivement (Hotz et al 2011 Hotz et al 2012)

Outre les OFSP drsquoautres varieacuteteacutes peuvent ecirctre biofortifieacutees comme par exemple le bleacute biofortifieacute en zinc le riz enrichi en fer ou le maiumls enrichi en proteacuteines Pour toutes ces espegraveces un potentiel drsquoameacutelioration des reacuteserves du micronutriment ou macroeacuteleacutement cibleacute a eacuteteacute deacutemontreacute Les donneacutees prouvant lrsquoefficaciteacute nutritionnelle de la biofortification sont solides mais des recherches plus approfondies sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les cultures biofortifieacutees affectent les rendements et les profits des agriculteurs et comment creacuteer des marcheacutes locaux et de la demande dans divers contextes climatiques et socio-eacuteconomiques Des donneacutees disponibles sur des reacutegions rurales du Ghana suggegraverent que les consommateurs acceptent de payer un prix plus eacuteleveacute pour les produits biofortifieacutees agrave condition de recevoir des informations sur leurs beacuteneacutefices nutritionnels (Banerji et al 2013)

Document de consultation

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Liste des abreacuteviations

ATNI Access to Nutrition Index

CdA CIN2 Cadre drsquoAction de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

CIMSANS Center for Integrated Modeling of Sustainable Agriculture amp Nutrition Security

CIN2 Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

eacuteqCO2 Eacutequivalent dioxyde de carbone

FAO Organisation des Nations Unies pour lrsquoalimentation et lrsquoagriculture

GNR Rapport sur la nutrition mondiale

IDF Feacutedeacuteration internationale du diabegravete

IED Investissement eacutetranger direct

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

IOM Institute of Medicine

MCC Millennial Challenge Corporation

MNT Maladies non transmissibles

OFSP Patate douce agrave chair orange (Orange Flesh Sweet Potato)

OMS Organisation mondiale de la Santeacute

ONG Organisation non gouvernementale

PIB Produit inteacuterieur brut

PPP Partenariat public-priveacute

RampD Recherche et deacuteveloppement

TIC Technologies de lrsquoinformation et de la communication

TMC Programmes de transfert moneacutetaire conditionnel

UNICEF Fonds international de secours agrave lrsquoenfance des Nations unies

Creacutedits photos

Couverture FAOSwiatoslaw Wojtkowiak

Page 3 FAOThomas Moth Poulsen

Page 7 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 13 World Bank

Page 14 Wikicommons

Page 15 FAOJess Fanzo

Page 15 FAOIsaac Kasamani

Page 17 Fotolia

Page 18 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 20 Fotolia

Page 23 FAOValerio Crespi

Page 25 FAORachel Nugent

Page 26 FAOSebastiaacuten Villar

Page 35 FAOOscar Castellanos

Secreacutetariat de lrsquoUNSCNE-mail scnfaoorg bull Internet wwwunscnorg bull co FAO bull Viale delle Terme di Caracalla bull 00153 Rome Italie

FR

Vision de lrsquoUNSCN Un monde libeacutereacute de la faim et de toutes les formes de malnutrition est reacutealisable dans cette geacuteneacuteration

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN

Document de consultation

Avec le soutien de

par deacutecision du Bundestag allemand

Page 25: Investir pour des systèmes alimentaires sains...Investir pour des systèmes alimentaires sains Sommaire Avant-propos3 Messages clés 5 1.Introduction 7 2. Qu’est-ce qu’un système

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Drsquoapregraves lrsquoanalyse des donneacutees disponibles des eacuteleacutements suffisamment probants montrent que certaines interventions peuvent ameacuteliorer la nutrition la diversiteacute de la production et des aliments et les moyens de subsistance des exploitants agricoles (IFPRI 2014 Berti 2004 Malapit et al 2013 Behrman et al 2012) Cette analyse reacutevegravele eacutegalement que certains objectifs politiques (comme lrsquoaugmentation de lrsquoattention porteacutee agrave la nutrition dans les dispositifs de protection sociale et lrsquoameacutelioration de lrsquoaccegraves agrave des aliments nutritifs au niveau des meacutenages ou au niveau institutionnel) sont beacuteneacutefiques dans tous les contextes quel que soit le type de systegraveme alimentaire Les actions meneacutees pour atteindre ces objectifs ameacuteliorent vraisemblablement de faccedilon directe les choix des consommateurs et lrsquoaccegraves agrave des aliments sains et leur efficaciteacute est solidement attesteacutee (ex les initiatives ldquoOportunidadesrdquo au Mexique et ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo dans lrsquoIowa aux Eacutetats-Unis)

Neacuteanmoins la typologie des systegravemes alimentaires reacutevegravele eacutegalement que les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements reacutepondent agrave des besoins distincts en termes de nutrition si bien que les prioriteacutes agrave recommander varient en fonction des pays Il nrsquoest certainement pas surprenant que parmi les investissements les plus cruellement neacutecessaires dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent (systegravemes alimentaires 4 et 5) figurent les investissements dans les infrastructures utiliseacutees pour la production et pour les activiteacutes apregraves reacutecolte qui sont coucircteuses et neacutecessitent un effort drsquoinvestissement prolongeacute dans le temps Mais dans ces contextes des investissements moins lourds en faveur des jardins potagers et de lrsquoeacutelevage de beacutetail au niveau des meacutenages sont eacutegalement rentables

Document de consultation

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Des changements institutionnels sont neacutecessaires dans tous les types de systegravemes alimentaires mecircme srsquoils ne doivent pas forceacutement prendre la mecircme forme Dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent les organisations non-gouvernementales (ONG) jouent un rocircle deacuteterminant lorsque la capaciteacute des pouvoirs publics est faible Cela implique que les investissements destineacutes agrave consolider et agrave utiliser les ONG pour ameacuteliorer la sensibilisation des meacutenages leur capaciteacute agrave produire des aliments nutritifs et leur accegraves agrave des aliments nutritifs pourraient efficacement ouvrir la voie vers une meilleure nutrition Dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires en transition (systegravemes alimentaires de type 3) des reacuteformes institutionnelles visant agrave renforcer la capaciteacute des organisations de producteurs agrave neacutegocier avec la grande distribution et agrave augmenter la valeur ajouteacutee des produits sont des investissements pertinents Enfin dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte des mesures leacutegislatives et reacuteglementaires pourraient ecirctre neacutecessaires pour permettre aux institutions publiques (cantines scolaires hocircpitaux etc) de srsquoapprovisionner aupregraves drsquoexploitants agricoles locaux ameacuteliorant ainsi la fraicirccheur et la diversiteacute des aliments proposeacutes aux usagers

Lrsquoanalyse proposeacutee ici comporte des limites importantes Premiegraverement -et avant tout- pratiquement aucune donneacutee financiegravere ou eacuteconomique nrsquoest disponible sur la plupart des investissements deacutecrits ci-dessus agrave quelques exceptions pregraves et particuliegraverement concernant les investissements infrastructurels (FAO 2012 Hoddinott et al 2013) Lrsquoabsence drsquoinformations financiegraveres limite consideacuterablement la possibiliteacute de comparer les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements et de deacuteterminer un taux de rentabiliteacute financiegravere indicatif ou mecircme un rapport coucirct-efficaciteacute Il est donc impossible drsquoaffirmer avec certitude que lrsquoune quelconque de ces strateacutegies (pas mecircme celles pour lesquelles il existe des preuves fiables attestant de reacutesultats positifs) constitue un ldquobonrdquo investissement au sens classique de ce terme Il nrsquoy a rien de fondamentalement aberrant agrave cela eacutetant donneacute que les investissements du secteur public nrsquoont geacuteneacuteralement pas agrave deacutemontrer le mecircme type de rentabiliteacute financiegravere qursquoexige le secteur priveacute Neacuteanmoins il serait preacutefeacuterable de pouvoir calculer les taux de rentabiliteacute dans le but de comparer et eacuteventuellement de classer les diffeacuterents investissements envisageables eacutetant donneacute que les ressources publiques disponibles pour investir dans la nutrition sont limiteacutees et que ces mesures font partie des critegraveres preacutevisionnels consideacutereacutes par les banques de deacuteveloppement dans leur deacutecision concernant les precircts attribueacutes au secteur public Par ailleurs comme cela a eacuteteacute le cas avec les investissements expresseacutement axeacutes sur la nutrition eacutetudieacutes dans les seacuteries 2008 et 2013 de The Lancet sur la nutrition maternelle et infantile (Bhutta et al 2008 amp 2013) des eacutevaluations coucircts-beacuteneacutefices approuveacutees par des universitaires pourraient catalyser et harmoniser les investissements des donateurs en creacuteant un consensus sur les investissements agrave privileacutegier

Deuxiegravemement ce document propose une eacutevaluation qualitative des donneacutees de recherche concernant les investissements speacutecifiquement axeacutes sur lrsquoagriculture sur la nutrition et autres types drsquoinvestissements dans une optique drsquoameacutelioration des reacutesultats des systegravemes alimentaires (Annexe A) Cet examen partiel montre que plusieurs approches drsquoinvestissement sont plus pertinentes dans certains types de systegravemes alimentaires que dans drsquoautres Neacuteanmoins cet examen des donneacutees disponibles se fonde sur les reacutesultats drsquoun nombre limiteacute drsquoeacutetudes heacuteteacuterogegravenes reacutealiseacutees dans un nombre limiteacute de contextes

Enfin le fruit de ce travail reacutevegravele une certaine ambiguumliteacute dans la Recommandation 17 du Cadre drsquoaction invitant agrave utiliser des ldquopolitiques drsquoinvestissementrdquo pour accomplir des politiques drsquoalimentation et de nutrition En effet comme cela a eacuteteacute indiqueacute preacuteceacutedemment le terme investissement est geacuteneacuteralement employeacute pour deacutesigner les deacutepenses visant agrave accroicirctre les beacuteneacutefices agrave lrsquoavenir Un grand nombre drsquointerventions et de politiques de ce type ont eacuteteacute eacutevoqueacutees lors de la CIN2 et en drsquoautres occasions par les responsables officiels et les organisations de deacutefense de la santeacute et de la nutrition et elles ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport Neacuteanmoins drsquoautres interventions visant agrave ameacuteliorer les reacutesultats sanitaires et nutritionnels sont deacutesigneacutees de faccedilon plus juste par drsquoautres termes Il srsquoagit des mesures de consommation (inteacutegration drsquoaliments plus sains dans les menus des cantines scolaires) des mesures reacuteglementaires (taxation des boissons et aliments mauvais pour la santeacute) ou des mesures de transferts (utilisation de dispositifs de protection sociale pour encourager les habitudes alimentaires saines) Comme ces interventions offrent des avantages deacutemontreacutes en matiegravere de santeacute et de nutrition elles sont essentielles dans la mise en œuvre du CdA CIN2 Les plus favorables ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport mecircme si elles ne sont pas senseacutees deacutegager un rendement futur

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5 Conclusions et recommandations

Ce rapport analyse les donneacutees actuellement disponibles sur les investissements en faveur de systegravemes alimentaires sains dans la ligneacutee du Cadre drsquoaction de la CIN2 Recommandation 17 Ce rapport emploie une typologie des systegravemes alimentaires extraite du Rapport sur la nutrition mondiale de 2015 qui permet de diffeacuterencier les pays en fonction des caracteacuteristiques de leur systegraveme alimentaire Il en ressort qursquoil existe de consideacuterables diffeacuterences entre les systegravemes alimentaires si bien que les pays doivent proceacuteder agrave des investissements diffeacuterents pour reacutepondre agrave leurs besoins speacutecifiques en termes drsquoalimentation et de nutrition Il apparaicirct eacutegalement que de nombreux types drsquoinvestissements et drsquoinvestisseurs peuvent ecirctre impliqueacutes dans lrsquoobjectif drsquoameacutelioration des reacutesultats sanitaires et nutritionnels des systegravemes alimentaires le secteur public le secteur priveacute et les meacutenages

Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo sont drsquoapregraves cette typologie essentiellement des pays agrave faible revenu La deacutenutrition reste un problegraveme majeur dans ces pays mecircme si certains sont eacutegalement confronteacutes agrave une preacutevalence croissante du surpoids et de lrsquoobeacutesiteacute qui traduisent un changement rapide dans les systegravemes alimentaires et les conditions de nutrition Ces pays peuvent tirer profit drsquoun large eacuteventail drsquoinvestissements notamment ceux ciblant lrsquoameacutelioration des infrastructures et de la productiviteacute agricole mais aussi de strateacutegies visant agrave offrir des choix alimentaires plus diversifieacutes agrave leur population au moyen des chaicircnes de valeur alimentaires ou de la production des meacutenages Nombre de ces investissements ameacutelioreront agrave lrsquoavenir les rentabiliteacutes eacuteconomiques et agricoles Leur coucirct est geacuteneacuteralement tregraves lourd par rapport au niveau de revenu des pays concerneacutes (mais cela est aussi le cas pour certains des investissements neacutecessaires dans les pays plus deacuteveloppeacutes)

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En revanche dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoen transitionrdquo les reacutegimes alimentaires sont deacutejagrave plus varieacutes avec un apport raisonnable de produits frais et de proteacuteines La consommation de produits emballeacutes y augmente et quelques problegravemes de deacutenutrition persistent (retards de croissance essentiellement) Dans ces pays les investissements devraient prioritairement cibler les chaicircnes de valeur pour les aliments secondaires en renforccedilant notamment la technologie de la chaicircne du froid et en reacuteglant drsquoautres problegravemes au niveau des eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte ce qui permettrait drsquoameacuteliorer la productiviteacute geacuteneacuterale du secteur tout en ameacuteliorant lrsquoaccegraves aux aliments sains et la sensibilisation cocircteacute consommateurs Certains de ces investissements peuvent ecirctre coucircteux mais en moyenne ils le sont moins que les investissements infrastructurels si urgemment neacutecessaires dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo Pour reacutesumer les systegravemes alimentaires laquo en transition raquo offrent geacuteneacuteralement une diversiteacute correcte et une bonne disponibiliteacute des aliments mais ils peuvent ameacuteliorer leurs beacuteneacutefices eacuteconomiques et sanitaires en reacutealisant les bons investissements

Pour les systegravemes de type ldquoindustrielrdquo ou ldquomixterdquo les choix drsquoinvestissement devraient avant tout viser une meilleure coheacuterence des politiques publiques avec les objectifs de santeacute et de nutrition en soutenant notamment la production speacutecialiseacutee et de produits frais plutocirct que la culture de quelques varieacuteteacutes de ceacutereacuteales Il y est neacutecessaire drsquoopeacuterer des changements dans les politiques et la gouvernance dans lrsquooptique de favoriser les comportements de consommation sains et de limiter certaines pratiques et dominations industrielles Ces changements sont peu coucircteux en termes financiers mais ils sont politiquement difficiles

Les pays qui souhaitent mettre en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 disposent drsquoune grande varieacuteteacute drsquooptions drsquoinvestissements en faveur de systegravemes alimentaires plus sains Ces options vont depuis les ameacuteliorations agrave grande eacutechelle des infrastructures jusqursquoagrave des soutiens techniques et des aides agrave la commercialisation de plus petite eacutechelle en passant par des mesures drsquoincitation et de sensibilisation des consommateurs Certaines neacutecessitent de lourdes deacutepenses financiegraveres qui seront rentabiliseacutees au bout de plusieurs anneacutees par lrsquoobtention drsquoune agriculture plus productive et plus sensible aux enjeux nutritionnels tandis que drsquoautres nrsquoimpliquent pas reacuteellement de deacutepenses financiegraveres mais uniquement des mesures de reacuteglementation

Il existe encore de profondes lacunes en termes de donneacutees disponibles pour les pays et les investisseurs concernant les options drsquoinvestissement approprieacutees et celles agrave privileacutegier en fonction du type de systegraveme alimentaire et du contexte de nutrition Il faut espeacuterer que les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres coopeacutereront avec les acteurs de la nutrition pour fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees sur les interventions les plus prometteuses eacutevoqueacutees dans ce rapport de maniegravere agrave ce que les pays quel que soit le type de leur systegraveme alimentaire puissent faire des choix eacuteclaireacutes entre les diverses options drsquoinvestissement

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Annexe

Examen des donneacutees disponibles sur la creacuteation de systegravemes alimentaires sains au moyen drsquoinvestissements sensibles agrave la nutrition Interventions agricoles en faveur drsquoune meilleure nutrition

En deacutepit de donneacutees extrecircmement limiteacutees et disparates il semble que les strateacutegies agricoles soient prometteuses pour ameacuteliorer lrsquoeacutetat nutritionnel Encore moins drsquoeacuteleacutements probants sont disponibles sur les strateacutegies ciblant les systegravemes alimentaires dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition en fait il nrsquoexiste aucune litteacuterature sur ce sujet en dehors de celle traitant des politiques agricoles et de quelques politiques axeacutees sur la population et affectant lrsquoindustrie Lrsquoexamen bref et partiel proposeacute dans ce chapitre se concentre sur lrsquoagriculture un thegraveme sur lequel plusieurs contributions cleacutes sont disponibles Certaines des cateacutegories drsquoinvestissement eacutevoqueacutees ci-dessous affectent la nutrition par le biais de la production de la consommation ou par drsquoautres types de canaux

Lrsquoagriculture peut influer sur la nutrition par diffeacuterentes voies dont quatre sont identifieacutees dans la litteacuterature comme constituant des facteurs cleacutes (Ruel amp Alderman 2013) (i) prix des aliments (ii) revenus issus de lrsquoagriculture (iii) consommation de sa propre production due agrave des imperfections du marcheacute et (iv) facteurs lieacutes au sexe Si au niveau des meacutenages lrsquoagriculture a des effets sur la nutrition ces effets sont tregraves vraisemblablement lieacutes agrave un ou plusieurs de ces facteurs Lrsquoexamen de 23 eacutetudes sur cinq types drsquointerventions (biofortification jardins potagers deacuteveloppement de la production laitiegravere pecircche et eacutelevage de beacutetail) reacutevegravele une augmentation de la production et de la consommation par les meacutenages des produits alimentaires cibleacutes par ces interventions Les donneacutees disponibles sont mitigeacutees quant aux effets des interventions agricoles sur drsquoautres aspects notamment sur les apports en micronutriments et lrsquoeacutetat nutritionnel ou sur les revenus Les auteurs attribuent ceci aux insuffisances des eacutetudes en termes de puissance statistique et de collecte des donneacutees plutocirct qursquoagrave un veacuteritable manque drsquoefficaciteacute des programmes (Masset et al 2011)

Un examen anteacuterieur de 30 eacutetudes sur des interventions agricoles (comprenant des interventions en faveur des jardins potagers des interventions en faveur de lrsquoeacutelevage de beacutetail des interventions combineacutees favorisant agrave la fois le jardinage potager et lrsquoeacutelevage et des programmes drsquoirrigation) a reacuteveacuteleacute que la plupart de ces interventions avaient augmenteacute la production alimentaire et que sur ces 30 eacutetudes 19 avaient ameacutelioreacute la nutrition au niveau des meacutenages Sur ces 19 interventions ayant ameacutelioreacute la nutrition 14 avaient investi dans diffeacuterents types de capital (humain financier physique et social) (Berti 2004) Ces deux examens soulignent que le manque de rigueur et lrsquoextrecircme heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des meacutethodes entre les eacutetudes limitent la capaciteacute drsquoanalyse et de geacuteneacuteralisation des reacutesultats (Berti 2004 Masset et al 2011) Cet eacutecueil a eacutegalement eacuteteacute identifieacute dans un autre examen de 27 projets agricoles qui a conclu que les donneacutees probantes attestant drsquoun impact des strateacutegies de production agricole sur lrsquoameacutelioration de la nutrition des femmes et des enfants restaient limiteacutees en grande partie agrave cause des limitations meacutethodologiques des eacutetudes examineacutees par les auteurs (Girard et al 2012)

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Selon Girard et al (2012) les strateacutegies agricoles ont invariablement et sensiblement ameacutelioreacute les reacutegimes alimentaires et les apports en vitamine A des femmes et des enfants mecircme si cela ne srsquoest pas traduit par des effets positifs sur le statut en vitamine A lrsquoaneacutemie ou la morbiditeacute Plusieurs des eacutetudes qursquoils ont examineacutees ont eu des effets significatifs sur les problegravemes de retard de croissance et drsquoeacutemaciation contrairement agrave ce qui est dit dans le reacutesumeacute des auteurs

Contrats de production et organisations de producteurs

Des contrats de production entre des agriculteurs et le secteur priveacute ont permis aux agriculteurs drsquoacceacuteder aux intrants aux creacutedits et aux services de vulgarisation neacutecessaires (Banque mondiale 2008 Asian Development Bank 2012) En outre gracircce agrave ce type de contrats des petits exploitants agricoles ont pu beacuteneacuteficier de prix et de marcheacutes assureacutes et les entreprises ont partageacute les risques de production et de commercialisation avec les producteurs Neacuteanmoins pour que les petits exploitants puissent tirer profit de lrsquoagriculture contractuelle les conditions preacutealables requises sont nombreuses Ils doivent pouvoir acceacuteder aux routes et aux services drsquoinformation et ils peuvent avoir besoin de se regrouper en organisations eacutetant donneacute que les fournisseurs et les grossistes preacutefegraverent geacuteneacuteralement passer contrat avec des organisations de producteurs qui peuvent contribuer agrave garantir la qualiteacute et la livraison des produits en temps voulu (Taren amp Alaofegrave 2013)

Canaux de la grande distribution

Les pays en deacuteveloppement ont connu un rapide deacuteveloppement des supermarcheacutes suite agrave des transformations du cocircteacute de lrsquooffre et de la demande Les supermarcheacutes peuvent ecirctre deacutetenus par des enseignes locales ou internationales Ils offrent geacuteneacuteralement un large choix drsquoaliments et de produits divers dans un mecircme lieu Par inteacutegration verticale et horizontale (Reardon et al 2012) ils sont souvent deacutetenus par les mecircmes groupes dans lesquels sont concentreacutees les activiteacutes de distribution et drsquoautres fonctions du systegraveme alimentaire Malgreacute les risques inheacuterents agrave ce mode de fonctionnement des eacutetudes ont essentiellement reacuteveacuteleacute des impacts positifs des nouveaux canaux de la grande distribution sur la productiviteacute agricole les prix de vente et les revenus Selon Chege et al (2015) au Kenya les agriculteurs intervenant dans les canaux de la grande distribution ont des revenus plus eacuteleveacutes et produisent plus de fruits et de leacutegumes Les auteurs montrent que ces deux facteurs (revenus et choix de la production veacutegeacutetale) ont eu des effets positifs sur la nutrition les meacutenages agricoles qui approvisionnent les supermarcheacutes consomment pregraves de 15 agrave 20 plus de calories de fer et de zinc et 30 plus de vitamines A Agrave noter neacuteanmoins que la commercialisation favorise la speacutecialisation ce qui reacuteduit la diversiteacute de la production des agriculteurs consideacutereacutes individuellement

Gestion des activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte et reacuteduction des pertes

Les projets de deacuteveloppement des marcheacutes ou de la chaicircne de valeur agricole peuvent eacutegalement ameacuteliorer les activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte avec des effets positifs sur lrsquoeacutetat nutritionnel En effet en ameacuteliorant les techniques de manutention de stockage et de conservation lrsquooptimisation des activiteacutes apregraves reacutecolte entraicircne un lissage de la consommation et augmente la disponibiliteacute tout au long de lrsquoanneacutee drsquoaliments frais et nutritifs Plus particuliegraverement des meacutethodes de conservation preacutecautionneuses permettent de preacuteserver les teneurs en nutriments et de reacuteduire lrsquoutilisation de sucre de sel et drsquoautres ingreacutedients ajouteacutes De plus lrsquoameacutelioration des activiteacutes apregraves reacutecolte augmente la qualiteacute et la quantiteacute des reacutecoltes ce qui se traduit par une augmentation des revenus (Copenhagen Consensus Center 2015)

Creacuteation de la demande pour des aliments cultiveacutes localement et ameacutelioration de leur accegraves

Un programme meneacute aux Eacutetats-Unis dans lrsquoIowa a permis de consideacuterablement augmenter les ventes des productions agricoles locales aux restaurants coopeacuteratives et autres institutions (Ranum amp Wiemerslage 2011) Les producteurs locaux ont ainsi eacuteteacute mis en relation avec des marcheacutes jusqursquoalors inexploiteacutes (ex cantines scolaires) avec une coordination des niveaux de prix et en ciblant avant tout les produits de deuxiegraveme cateacutegorie De plus les producteurs ont beacuteneacuteficieacute de formations et de subventions pour les aider agrave financer des serres agrave diversifier leur production et agrave ameacuteliorer leurs

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eacutequipements de stockage Ce programme associeacute agrave la marque commerciale preacuteexistante ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo (achetez frais achetez local) ciblait les consommateurs par des activiteacutes de sensibilisation et drsquoeacuteducation inteacutegrant des deacutegustations de produits et des rencontres autour du projet de rapprochement des agriculteurs locaux et des eacutetablissements scolaires Ce programme a permis de piloter six projets au sein drsquoeacutetablissements scolaires dans lesquels lrsquoeacuteducation agrave la nutrition a eacuteteacute inteacutegreacutee aux programmes peacutedagogiques dont les enseignants ont reccedilu une formation et ougrave des reacuteseaux de distribution ont eacuteteacute creacuteeacutes pour inteacutegrer des produits locaux dans les menus des cantines scolaires Enfin le programme a ducirc faire du lobbyisme pour obtenir des changements dans la politique de lrsquoEacutetat afin de permettre aux institutions publiques de srsquoapprovisionner localement Conseacutecutivement agrave ce programme les agriculteurs ont constateacute une ameacutelioration qualitative et quantitative de leur production et les achats drsquoaliments locaux par les restaurants les coopeacuteratives alimentaires et les institutions locales ont augmenteacute de plus drsquoun demi-million drsquoUSD

Jardins potagers

Les impacts positifs des interventions en faveur des jardins potagers sur lrsquoeacutetat nutritionnel les revenus et les habitudes alimentaires sont aujourdrsquohui bien documenteacutes (Taren amp Alaofegrave 2013) Mecircme si certaines interventions ciblent prioritairement la production de leacutegumineuses et de tubercules les productions de fruits de leacutegumes drsquoherbes culinaires et de condiments restent les plus courantes (Taren amp Alaofegrave 2013) Par exemple au Neacutepal une intervention meneacutee en faveur des jardins potagers des meacutenages en association avec une campagne de sensibilisation agrave la nutrition a permis drsquoaugmenter les connaissances sur la nutrition des participants ainsi que la diversiteacute de leur reacutegime alimentaire Les participants ont eacutegalement eu davantage tendance agrave donner des aliments compleacutementaires aux nourrissons et agrave correctement conserver leurs aliments (Jones et al 2005)

Un examen de ces interventions agricoles a reacuteveacuteleacute que sur les neuf interventions en faveur des jardins potagers eacutetudieacutees toutes ont eu des effets positifs -modeacutereacutes agrave eacuteleveacutes- sur les reacutegimes alimentaires Sur les trois interventions pour lesquelles des donneacutees anthropomeacutetriques ont eacuteteacute releveacutees toutes ont permis de reacuteduire les problegravemes drsquoinsuffisance pondeacuterale drsquoeacutemaciation et de retard de croissance chez les enfants Les interventions en faveur des jardins potagers soutiennent favorablement la comparaison avec les autres types drsquointerventions examineacutees mais les auteurs font remarquer que la plupart de ces actions en faveur des jardins potagers inteacutegraient un objectif de nutrition explicite et un investissement en capital humain ce qui nrsquoest pas le cas avec la plupart des autres types drsquointerventions Par conseacutequent il est difficile de comparer les interventions en faveur des jardins potagers avec les autres types drsquointerventions et drsquoisoler les raisons qui expliquent leur succegraves Cela montre neacuteanmoins que les interventions inteacutegrant des investissements diversifieacutes dans diffeacuterents types de capital (comme lrsquoeacuteducation nutritionnelle et la prise en compte de lrsquoeacutegaliteacute entre les sexes) reacuteussissent mieux que celles qui ne le font pas (Berti 2004)

Diversiteacute des cultures

Dans un examen des strateacutegies agricoles visant agrave ameacuteliorer la nutrition Carletto et al (2015) se sont pencheacutes sur trois eacutetudes analysant les liens entre la diversiteacute des cultures et la nutrition Au Neacutepal des donneacutees probantes issues drsquoun programme de nutrition multisectoriel reacutevegravelent que la diversiteacute du reacutegime alimentaire des megraveres et des enfants ainsi que le rapport poidsacircge des enfants sont eacutetroitement lieacutes agrave la diversiteacute de la production14 au niveau du meacutenage (Malapit et al 2013) Il est inteacuteressant de remarquer que cette eacutetude a deacutetermineacute que lrsquoautonomisation des femmes limite les effets neacutegatifs drsquoune production peu diversifieacutee sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des megraveres et des enfants et sur le rapport tailleacircge des enfants Agrave partir de donneacutees de panels une analyse eacuteconomeacutetrique a estimeacute qursquoau Nigeacuteria une augmentation de 10 de la diversiteacute des varieacuteteacutes cultiveacutees entraicircne une augmentation de 24 de la diversiteacute des reacutegimes alimentaires (Dillon et al 2014) En Zambie la diversiteacute de la production (mesureacutee par le nombre total de cultures diffeacuterentes et de groupes alimentaires produits) ainsi que les activiteacutes ciblant les meacutenages

14 En utilisant un indice de la diversiteacute de la production fondeacute sur neuf items alimentaires Groupes drsquoaliments inclus feacuteculents haricots leacutegumineuses et noix leacutegumes-feuilles vert fonceacute tubercules leacutegumes et fruits riches en vitamine A autres fruits et leacutegumes lait et produits laitiers œufs poisson et viande

Document de consultation

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pratiquant une agriculture de subsistance (ex eacutelevage de beacutetail production de fruits et de leacutegumes cultures de plein champ) ont eacuteteacute positivement associeacutees au rapport taillepoids des enfants et inversement associeacutees aux retards de croissance des enfants de plus de 24 mois (Kumar et al 2015) Cela signifie que la diversiteacute de la production au niveau des meacutenages peut avoir des effets positifs sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires et sur les reacutesultats anthropomeacutetriques pour les enfants et les megraveres

Eacutelevage de beacutetail

Les interventions au niveau des meacutenages ciblant lrsquoeacutelevage de beacutetail et lrsquoaquaculture se sont majoritairement focaliseacutees sur la geacuteneacuteration de revenus plutocirct que sur la consommation Mecircme srsquoil y a peu drsquoeacuteleacutements probants disponibles quant agrave lrsquoimpact de ce type drsquoinvestissements sur la nutrition et les reacutegimes alimentaires les aliments drsquoorigine animale sont denses sur le plan nutritionnel et certaines donneacutees montrent des impacts positifs sur les reacutesultats nutritionnels Lrsquoexamen de huit eacutetudes analysant les liens entre la production agricole (production de cultures et eacutelevage de beacutetail) la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des meacutenages et les reacutesultats nutritionnels chez lrsquoenfant conclut que lrsquoeacutelevage de beacutetail est associeacute agrave des reacutesultats positifs en termes de nutrition (Carletto et al 2015)

Produits laitiers volaille et produits de lrsquoaquaculture

Plusieurs eacutetudes ont montreacute que les interventions ciblant la production laitiegravere peuvent augmenter la consommation de produits laitiers et lrsquoapport geacuteneacuteral en nutriments et reacuteduire la preacutevalence des problegravemes de retard de croissance drsquoeacutemaciation et drsquoinsuffisance pondeacuterale (Taren amp Alaofegrave 2013) Le projet baptiseacute ldquoMilk Mattersrdquo (le lait crsquoest important)(reacutefeacuterence) a compareacute deux groupes de participants agrave un groupe teacutemoin Dans le premier groupe les participants ont reccedilu des animaux laitiers (une vache ou quatre chegravevres) et du fourrage Lrsquoautre groupe a eacutegalement eu du fourrage et des animaux laitiers mais ces derniers ont eacuteteacute preacutealablement vaccineacutes et vermifugeacutes Ces interventions ont eacuteteacute reacutealiseacutees dans la reacutegion somali drsquoEacutethiopie ougrave entre 20 et 50 des besoins eacutenergeacutetiques des eacuteleveurs pastoraux proviennent de la consommation de produits laitiers et de produits drsquoorigine animale Dans cette reacutegion les seacutecheresses annuelles aggravent la malnutrition agrave cause notamment drsquoune reacuteduction de la production laitiegravere pendant la saison segraveche La comparaison avec le groupe teacutemoin a reacuteveacuteleacute que les interventions Milk Matters ont permis drsquoaugmenter la consommation de produits laitiers et de stabiliser lrsquoeacutetat nutritionnel des enfants des eacuteleveurs pastoraux en peacuteriode de soudure Par ailleurs il a eacuteteacute estimeacute que ces interventions ont eacuteteacute extrecircmement rentables leur coucirct eacutevalueacute repreacutesente entre 45 et 75 du coucirct des programmes drsquoalimentation theacuterapeutique meneacutes dans le cadre de la prise en charge communautaire de la malnutrition aigueuml Enfin les femmes ont pu deacutegager plus de temps libre ce qui peut avoir des effets positifs sur les pratiques drsquoalimentation des enfants (Sadler et al 2012)

Reacutegimes fonciers

Drsquoapregraves lrsquoexamen de vingt eacutetudes (Lawry et al 2014) les interventions visant agrave formaliser les droits fonciers (comme lrsquoacquisition en libre proprieacuteteacute lrsquoenregistrement des droits par redistribution des terres et la reacutegularisation officielle des droits fonciers coutumiers) sont associeacutes agrave des gains en termes de productiviteacute et de bien-ecirctre social La reconnaissance de jure des droits fonciers permet drsquoaugmenter la valeur moneacutetaire de la productiviteacute des terres de 40 en moyenne mecircme si lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des donneacutees limite la capaciteacute agrave tirer des conclusions formelles Le bien-ecirctre social des beacuteneacuteficiaires (mesureacute par leur consommation ou leurs revenus) a augmenteacute de 15 pour cent en moyenne Les auteurs font eacutegalement remarquer que la qualiteacute des donneacutees disponibles ne permet pas drsquoavoir une assise suffisamment solide pour geacuteneacuteraliser ces reacutesultats et que les mesures qualitatives ne tiennent pas compte des conseacutequences sociales des politiques fonciegraveres telles que le deacuteplacement ou lrsquoeacutegaliteacute hommes-femmes Les beacuteneacutefices ont eacuteteacute largement plus importants en Asie et en Ameacuterique latine qursquoen Afrique et ont eacuteteacute variables en fonction du niveau de revenu les effets moindres constateacutes en Afrique subsaharienne peuvent srsquoexpliquer par un reacutegime foncier coutumier deacutejagrave largement eacutetabli et eacutetendu Mecircme srsquoil semble que la reconnaissance des droits fonciers contribue au bien-ecirctre social ces effets sont extrecircmement variables et speacutecifiques au contexte (Lawry et al 2014)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire conditionnel (TMC)

Les donneacutees disponibles en la matiegravere suggegraverent que les programmes de TMC ont des impacts significatifs sur lrsquoanthropomeacutetrie des enfants et certaines eacutetudes montrent des effets chez les plus jeunes enfants qui beacuteneacuteficient plus longtemps de la protection sociale (Ruel et Alderman 2013) En outre ces programmes ont des effets positifs sur drsquoautres facteurs qui se reacutepercutent sur lrsquoeacutetat nutritionnel notamment lrsquoaugmentation des deacutepenses des meacutenages la seacutecuriteacute alimentaire et lrsquoameacutelioration des reacutegimes alimentaires (Leroy et al 2009) La protection sociale a joueacute un rocircle important pour reacuteduire la deacutenutrition en Colombie le seul pays actuellement en passe drsquoatteindre les quatre objectifs de lrsquoAssembleacutee mondiale de la Santeacute (IFPRI 2014a) De plus le fait de rendre la protection sociale plus sensible aux enjeux de nutrition est une strateacutegie prometteuse eacutetant donneacute que les deacutepenses publiques engageacutees dans la protection sociale progressent dans le monde entier (IFPRI 2014a)

Partenariats public-priveacute

Dans nrsquoimporte quel pays consideacutereacute la consommation alimentaire est deacutetermineacutee par les secteurs de la production de la transformation alimentaire de la distribution de gros et de la distribution de deacutetail Par conseacutequent le secteur priveacute a un eacutenorme impact sur les habitudes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels De plus drsquoautres secteurs comme la teacuteleacutephonie mobile les meacutedias et le secteur de la santeacute influent sur la consommation et les preacutefeacuterences des consommateurs Les partenariats public-priveacute (PPP) pourraient aider agrave mettre en relation les agriculteurs avec les chaicircnes drsquoapprovisionnement gracircce agrave des investissements dans des biens publics et dans des politiques facilitant le deacuteveloppement du commerce et des marcheacutes ainsi que dans lrsquoeacuteducation et la formation pour deacutevelopper la capaciteacute technique des agriculteurs et les aider agrave respecter les normes de tri drsquoemballage et de culture (Narrod et al 2008)

De plus le secteur public peut inciter le secteur priveacute agrave adopter des politiques favorables aux enjeux de nutrition Il peut le faire gracircce agrave des reacuteglementations directes des engagements volontaires ou par le biais de PPP dans lesquels les deux secteurs exploitent mutuellement leurs ressources et creacuteent de la valeur partageacutee Les PPP pourraient permettre au secteur public drsquointensifier ses interventions et de tirer au mieux parti de ses investissements gracircce agrave la capaciteacute eacutetablie drsquoexeacutecution et de deacuteveloppement du secteur priveacute De son cocircteacute le secteur priveacute pourrait beacuteneacuteficier drsquoun partage des risques et de la creacuteation drsquoune valeur partageacutee gracircce agrave lrsquoameacutelioration de sa perception par le public Les donneacutees disponibles sur les PPP axeacutes sur la nutrition sont rares et il nrsquoa pas encore eacuteteacute deacutetermineacute si les PPP sont plus efficaces que drsquoautres types drsquoengagements avec le secteur priveacute (Hoddinott et al 2015)

Investissements infrastructurels et nutrition

Irrigation

Alors que lrsquoimpact de lrsquoirrigation sur la reacuteduction de la pauvreteacute est bien documenteacute les effets de lrsquoameacutelioration des techniques drsquoirrigation sur la nutrition ne le sont pas (Hussain amp Hanjra 2004) Neacuteanmoins certaines donneacutees indiquent que lrsquoirrigation peut aider agrave reacuteduire la malnutrition chronique et saisonniegravere par lrsquoaccroissement de la consommation drsquoaliments de base et drsquoaliments drsquoorigine animale conseacutecutivement agrave une augmentation des revenus et agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute de lrsquoeacutelevage (Taren amp Alaofegrave 2013) De plus en permettant de cultiver pendant toute lrsquoanneacutee des

Document de consultation

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varieacuteteacutes agrave forte valeur lrsquoirrigation peut ameacuteliorer la consommation de certains aliments Au Beacutenin des systegravemes drsquoirrigation au goutte-agrave-goutte alimenteacutes par lrsquoeacutenergie solaire ont permis drsquoaugmenter la consommation de fruits et leacutegumes jusqursquoagrave atteindre les apports journaliers recommandeacutes et les revenus tireacutes de la production veacutegeacutetale ont permis aux agriculteurs drsquoacheter des aliments de base des leacutegumes secs et des sources de proteacuteines pendant la saison segraveche Selon une enquecircte les beacuteneacuteficiaires de ce projet drsquoirrigation eacutetaient 17 pour cent moins susceptibles de se deacutefinir comme eacutetant en situation drsquoinseacutecuriteacute alimentaire (Burney et al 2010)

Au Ghana une technologie agrave bas coucirct drsquoirrigation par les nappes phreacuteatiques peu profondes a permis drsquoameacuteliorer la rentabiliteacute et de creacuteer des emplois pendant la saison segraveche Toutefois la diversiteacute des apports alimentaires nrsquoa pas progresseacute pour les agriculteurs utilisant les techniques drsquoirrigation et elle a mecircme reculeacute pour les agriculteurs deacutetenant un type speacutecifique de puits peu profond Les auteurs pensent que cela peut ecirctre ducirc agrave lrsquoimpact deacutefavorable sur le plan nutritionnel de la monoculture que lrsquoirrigation a favoriseacutee dans certains cas (Namara et al 2011) Crsquoest pourquoi il est essentiel de tenir compte des impacts neacutegatifs potentiels des programmes drsquoirrigation tels que la deacutependance accrue agrave la monoculture et les maladies veacutehiculeacutees par lrsquoeau De plus amples recherches sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les technologies drsquoirrigation peuvent entraicircner des reacutesultats positifs sur le plan de la nutrition et comment les risques peuvent ecirctre reacuteduits notamment le risque que de lrsquoeau contamineacutee affecte la santeacute des populations via les reacuteseaux drsquoirrigation (Taren amp Alaofegrave 2013) Les effets de lrsquoirrigation varient consideacuterablement en fonction de plusieurs facteurs notamment les contextes eacutecologique et eacutepideacutemiologique de la reacutegion consideacutereacutee (Taren amp Alaofegrave 2013)

Il est essentiel de noter que les infrastructures drsquoirrigation neacutecessitent geacuteneacuteralement drsquoorganiser des services de vulgarisation et un soutien technique pour assurer la durabiliteacute de la technologie drsquoirrigation Les investissements devraient ecirctre reacutealiseacutes en fonction des ressources et des profils eacutecologiques reacutegionaux Mais lagrave ougrave les marcheacutes sont relativement peu deacuteveloppeacutes et ougrave les nappes souterraines sont facilement accessibles des technologies moins exigeantes en ressources pourraient ecirctre appliqueacutees (comme les puits peu profonds eacutevoqueacutes ci-dessus dans le cas du Ghana) Le passage agrave des technologies drsquoirrigation plus avanceacutees peut neacutecessiter une capaciteacute de fabrication reacutegionale des liens avec les marcheacutes et des intrants financiers Dans les deux cas les gouvernements peuvent srsquoassocier avec des reacutealisateurs de projets notamment le secteur priveacute et les ONG pour encourager une large adoption des technologies drsquoirrigation

Reacuteseaux routiers eacutelectriciteacute et ameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau

Des preuves limiteacutees suggegraverent que les investissements dans les reacuteseaux routiers geacutenegraverent des impacts positifs sur la productiviteacute agricole lrsquoaugmentation du PIB dans les zones rurales et la reacuteduction de la pauvreteacute (Knox et al 2013) Les investissements dans les reacuteseaux eacutelectriques ont de plus larges impacts lagrave ougrave les systegravemes agricoles sont plus modernes et ougrave les besoins en eacutelectriciteacute sont plus grands Enfin lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau peut avoir des effets positifs sur le deacuteveloppement des enfants de moins de cinq ans mecircme si les eacutetudes actuellement disponibles sont de faible qualiteacute (Dangour et al 2013)

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Communications

Les investissements visant agrave augmenter la disponibiliteacute des informations et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes peuvent ameacuteliorer le bien-ecirctre social Internet et les technologies mobiles permettent de communiquer rapidement les informations lieacutees agrave lrsquoagriculture et agrave la nutrition dans les populations rurales toutefois de forts taux drsquoanalphabeacutetisme des infrastructures inadapteacutees et le coucirct des services drsquoinformation constituent un frein pour le deacuteveloppement des

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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systegravemes drsquoinformation dans les zones rurales Les technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) peuvent promouvoir la nutrition de faccedilon directe gracircce aux campagnes de marketing social et de faccedilon indirecte en favorisant la productiviteacute des petits exploitants agricoles En Tanzanie par exemple des centres de teacuteleacutecommunications ont permis aux petits exploitants agricoles drsquoacceacuteder agrave des informations sur les creacutedits sur les marcheacutes et aux preacutevisions meacuteteacuteorologiques (Mtega amp Ronald 2013)

Behrman et al (2012) ont constateacute des rapports BeacuteneacuteficiesCoucircts positifs lieacutes agrave lrsquoameacutelioration des informations sur les marcheacutes gracircce agrave la technologie SMS dans deux pays drsquoAsie du Sud et quatre pays drsquoAfrique Des investissements dans des programmes drsquoalphabeacutetisation avec des partenariats avec le secteur priveacute destineacutes agrave reacuteduire les coucircts et des services lieacutes agrave lrsquoappropriation des informations pourraient favoriser lrsquoexpansion des TIC dans les zones rurales Des informations sur la nutrition devraient eacutegalement ecirctre communiqueacutees

Biofortification

La biofortification peut constituer un investissement extrecircmement rentable apregraves la mise de fonds initiale pour concevoir les varieacuteteacutes biofortifieacutees mener des essais dans le pays et creacuteer la demande et les marcheacutes locaux la suppleacutementation nutritionnelle par biofortification peut devenir auto-suffisante avec peu de coucircts reacutecurrents (Meenakshi 2008) Lrsquoeacutelargissement des chaicircnes de valeur pour inteacutegrer des aliments biofortifieacutes et enrichis est une strateacutegie prometteuse pour lrsquoameacutelioration de lrsquoapport en micronutriments et de lrsquoeacutetat nutritionnel geacuteneacuteral des consommateurs Les campagnes de commercialisation associeacutees agrave une sensibilisation agrave la nutrition ameacuteliorent lrsquoacceptation par les consommateurs et leur propension agrave acheter ce type drsquoaliments (Meenakashi et al 2012)

Les donneacutees disponibles sur lrsquoefficaciteacute de la biofortification pour ameacuteliorer les reacuteserves en micronutriments sont solides et de plus en plus nombreuses Par exemple une eacutetude bien connue (Low et al 2007) a eacutevalueacute un programme meneacute sur deux ans au Mozambique qui a cibleacute 741 meacutenages agricoles Avec ce programme les meacutenages ont eu accegraves agrave des pieds de patates douces agrave chair orange (OFSP) (varieacuteteacute seacutelectionneacutee de maniegravere agrave avoir une haute teneur en becirctacarotegravene) et agrave des services de vulgarisation Les services de vulgarisation couvraient plusieurs thegravemes depuis des informations sur la nutrition jusqursquoaux meacutethodes de production et de commercialisation Une augmentation de lrsquoapport en vitamine A a eacuteteacute constateacutee chez les enfants des meacutenages beacuteneacuteficiaires ainsi qursquoune augmentation nette des concentrations seacuteriques moyennes en reacutetinol et la preacutevalence des faibles concentrations seacuteriques en reacutetinol est passeacutee de 60 pour cent agrave 38 pour cent Aucun changement nrsquoa eacuteteacute observeacute dans les meacutenages teacutemoins alors que tous les enfants de la communauteacute avaient eu accegraves agrave des suppleacutements en vitamine A Les auteurs font remarquer que leurs reacutesultats mettent en eacutevidence la neacutecessiteacute de mener des interventions multiples inteacutegrant notamment la suppleacutementation nutritionnelle ainsi que des approches axeacutees sur les aliments (Low et al 2007) Des donneacutees plus reacutecentes tireacutees drsquoessais controcircleacutes randomiseacutes meneacutes agrave plus large eacutechelle ont eacutegalement reacuteveacuteleacute des effets positifs de lrsquointroduction des OFSP aupregraves de 12 000 et 10 000 meacutenages au Mozambique et en Ouganda respectivement (Hotz et al 2011 Hotz et al 2012)

Outre les OFSP drsquoautres varieacuteteacutes peuvent ecirctre biofortifieacutees comme par exemple le bleacute biofortifieacute en zinc le riz enrichi en fer ou le maiumls enrichi en proteacuteines Pour toutes ces espegraveces un potentiel drsquoameacutelioration des reacuteserves du micronutriment ou macroeacuteleacutement cibleacute a eacuteteacute deacutemontreacute Les donneacutees prouvant lrsquoefficaciteacute nutritionnelle de la biofortification sont solides mais des recherches plus approfondies sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les cultures biofortifieacutees affectent les rendements et les profits des agriculteurs et comment creacuteer des marcheacutes locaux et de la demande dans divers contextes climatiques et socio-eacuteconomiques Des donneacutees disponibles sur des reacutegions rurales du Ghana suggegraverent que les consommateurs acceptent de payer un prix plus eacuteleveacute pour les produits biofortifieacutees agrave condition de recevoir des informations sur leurs beacuteneacutefices nutritionnels (Banerji et al 2013)

Document de consultation

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Liste des abreacuteviations

ATNI Access to Nutrition Index

CdA CIN2 Cadre drsquoAction de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

CIMSANS Center for Integrated Modeling of Sustainable Agriculture amp Nutrition Security

CIN2 Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

eacuteqCO2 Eacutequivalent dioxyde de carbone

FAO Organisation des Nations Unies pour lrsquoalimentation et lrsquoagriculture

GNR Rapport sur la nutrition mondiale

IDF Feacutedeacuteration internationale du diabegravete

IED Investissement eacutetranger direct

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

IOM Institute of Medicine

MCC Millennial Challenge Corporation

MNT Maladies non transmissibles

OFSP Patate douce agrave chair orange (Orange Flesh Sweet Potato)

OMS Organisation mondiale de la Santeacute

ONG Organisation non gouvernementale

PIB Produit inteacuterieur brut

PPP Partenariat public-priveacute

RampD Recherche et deacuteveloppement

TIC Technologies de lrsquoinformation et de la communication

TMC Programmes de transfert moneacutetaire conditionnel

UNICEF Fonds international de secours agrave lrsquoenfance des Nations unies

Creacutedits photos

Couverture FAOSwiatoslaw Wojtkowiak

Page 3 FAOThomas Moth Poulsen

Page 7 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 13 World Bank

Page 14 Wikicommons

Page 15 FAOJess Fanzo

Page 15 FAOIsaac Kasamani

Page 17 Fotolia

Page 18 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 20 Fotolia

Page 23 FAOValerio Crespi

Page 25 FAORachel Nugent

Page 26 FAOSebastiaacuten Villar

Page 35 FAOOscar Castellanos

Secreacutetariat de lrsquoUNSCNE-mail scnfaoorg bull Internet wwwunscnorg bull co FAO bull Viale delle Terme di Caracalla bull 00153 Rome Italie

FR

Vision de lrsquoUNSCN Un monde libeacutereacute de la faim et de toutes les formes de malnutrition est reacutealisable dans cette geacuteneacuteration

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN

Document de consultation

Avec le soutien de

par deacutecision du Bundestag allemand

Page 26: Investir pour des systèmes alimentaires sains...Investir pour des systèmes alimentaires sains Sommaire Avant-propos3 Messages clés 5 1.Introduction 7 2. Qu’est-ce qu’un système

Document de consultation

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Des changements institutionnels sont neacutecessaires dans tous les types de systegravemes alimentaires mecircme srsquoils ne doivent pas forceacutement prendre la mecircme forme Dans les systegravemes alimentaires de type rural ou eacutemergent les organisations non-gouvernementales (ONG) jouent un rocircle deacuteterminant lorsque la capaciteacute des pouvoirs publics est faible Cela implique que les investissements destineacutes agrave consolider et agrave utiliser les ONG pour ameacuteliorer la sensibilisation des meacutenages leur capaciteacute agrave produire des aliments nutritifs et leur accegraves agrave des aliments nutritifs pourraient efficacement ouvrir la voie vers une meilleure nutrition Dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires en transition (systegravemes alimentaires de type 3) des reacuteformes institutionnelles visant agrave renforcer la capaciteacute des organisations de producteurs agrave neacutegocier avec la grande distribution et agrave augmenter la valeur ajouteacutee des produits sont des investissements pertinents Enfin dans les systegravemes alimentaires de type industriel ou mixte des mesures leacutegislatives et reacuteglementaires pourraient ecirctre neacutecessaires pour permettre aux institutions publiques (cantines scolaires hocircpitaux etc) de srsquoapprovisionner aupregraves drsquoexploitants agricoles locaux ameacuteliorant ainsi la fraicirccheur et la diversiteacute des aliments proposeacutes aux usagers

Lrsquoanalyse proposeacutee ici comporte des limites importantes Premiegraverement -et avant tout- pratiquement aucune donneacutee financiegravere ou eacuteconomique nrsquoest disponible sur la plupart des investissements deacutecrits ci-dessus agrave quelques exceptions pregraves et particuliegraverement concernant les investissements infrastructurels (FAO 2012 Hoddinott et al 2013) Lrsquoabsence drsquoinformations financiegraveres limite consideacuterablement la possibiliteacute de comparer les diffeacuterentes cateacutegories drsquoinvestissements et de deacuteterminer un taux de rentabiliteacute financiegravere indicatif ou mecircme un rapport coucirct-efficaciteacute Il est donc impossible drsquoaffirmer avec certitude que lrsquoune quelconque de ces strateacutegies (pas mecircme celles pour lesquelles il existe des preuves fiables attestant de reacutesultats positifs) constitue un ldquobonrdquo investissement au sens classique de ce terme Il nrsquoy a rien de fondamentalement aberrant agrave cela eacutetant donneacute que les investissements du secteur public nrsquoont geacuteneacuteralement pas agrave deacutemontrer le mecircme type de rentabiliteacute financiegravere qursquoexige le secteur priveacute Neacuteanmoins il serait preacutefeacuterable de pouvoir calculer les taux de rentabiliteacute dans le but de comparer et eacuteventuellement de classer les diffeacuterents investissements envisageables eacutetant donneacute que les ressources publiques disponibles pour investir dans la nutrition sont limiteacutees et que ces mesures font partie des critegraveres preacutevisionnels consideacutereacutes par les banques de deacuteveloppement dans leur deacutecision concernant les precircts attribueacutes au secteur public Par ailleurs comme cela a eacuteteacute le cas avec les investissements expresseacutement axeacutes sur la nutrition eacutetudieacutes dans les seacuteries 2008 et 2013 de The Lancet sur la nutrition maternelle et infantile (Bhutta et al 2008 amp 2013) des eacutevaluations coucircts-beacuteneacutefices approuveacutees par des universitaires pourraient catalyser et harmoniser les investissements des donateurs en creacuteant un consensus sur les investissements agrave privileacutegier

Deuxiegravemement ce document propose une eacutevaluation qualitative des donneacutees de recherche concernant les investissements speacutecifiquement axeacutes sur lrsquoagriculture sur la nutrition et autres types drsquoinvestissements dans une optique drsquoameacutelioration des reacutesultats des systegravemes alimentaires (Annexe A) Cet examen partiel montre que plusieurs approches drsquoinvestissement sont plus pertinentes dans certains types de systegravemes alimentaires que dans drsquoautres Neacuteanmoins cet examen des donneacutees disponibles se fonde sur les reacutesultats drsquoun nombre limiteacute drsquoeacutetudes heacuteteacuterogegravenes reacutealiseacutees dans un nombre limiteacute de contextes

Enfin le fruit de ce travail reacutevegravele une certaine ambiguumliteacute dans la Recommandation 17 du Cadre drsquoaction invitant agrave utiliser des ldquopolitiques drsquoinvestissementrdquo pour accomplir des politiques drsquoalimentation et de nutrition En effet comme cela a eacuteteacute indiqueacute preacuteceacutedemment le terme investissement est geacuteneacuteralement employeacute pour deacutesigner les deacutepenses visant agrave accroicirctre les beacuteneacutefices agrave lrsquoavenir Un grand nombre drsquointerventions et de politiques de ce type ont eacuteteacute eacutevoqueacutees lors de la CIN2 et en drsquoautres occasions par les responsables officiels et les organisations de deacutefense de la santeacute et de la nutrition et elles ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport Neacuteanmoins drsquoautres interventions visant agrave ameacuteliorer les reacutesultats sanitaires et nutritionnels sont deacutesigneacutees de faccedilon plus juste par drsquoautres termes Il srsquoagit des mesures de consommation (inteacutegration drsquoaliments plus sains dans les menus des cantines scolaires) des mesures reacuteglementaires (taxation des boissons et aliments mauvais pour la santeacute) ou des mesures de transferts (utilisation de dispositifs de protection sociale pour encourager les habitudes alimentaires saines) Comme ces interventions offrent des avantages deacutemontreacutes en matiegravere de santeacute et de nutrition elles sont essentielles dans la mise en œuvre du CdA CIN2 Les plus favorables ont eacuteteacute inteacutegreacutees dans ce rapport mecircme si elles ne sont pas senseacutees deacutegager un rendement futur

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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5 Conclusions et recommandations

Ce rapport analyse les donneacutees actuellement disponibles sur les investissements en faveur de systegravemes alimentaires sains dans la ligneacutee du Cadre drsquoaction de la CIN2 Recommandation 17 Ce rapport emploie une typologie des systegravemes alimentaires extraite du Rapport sur la nutrition mondiale de 2015 qui permet de diffeacuterencier les pays en fonction des caracteacuteristiques de leur systegraveme alimentaire Il en ressort qursquoil existe de consideacuterables diffeacuterences entre les systegravemes alimentaires si bien que les pays doivent proceacuteder agrave des investissements diffeacuterents pour reacutepondre agrave leurs besoins speacutecifiques en termes drsquoalimentation et de nutrition Il apparaicirct eacutegalement que de nombreux types drsquoinvestissements et drsquoinvestisseurs peuvent ecirctre impliqueacutes dans lrsquoobjectif drsquoameacutelioration des reacutesultats sanitaires et nutritionnels des systegravemes alimentaires le secteur public le secteur priveacute et les meacutenages

Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo sont drsquoapregraves cette typologie essentiellement des pays agrave faible revenu La deacutenutrition reste un problegraveme majeur dans ces pays mecircme si certains sont eacutegalement confronteacutes agrave une preacutevalence croissante du surpoids et de lrsquoobeacutesiteacute qui traduisent un changement rapide dans les systegravemes alimentaires et les conditions de nutrition Ces pays peuvent tirer profit drsquoun large eacuteventail drsquoinvestissements notamment ceux ciblant lrsquoameacutelioration des infrastructures et de la productiviteacute agricole mais aussi de strateacutegies visant agrave offrir des choix alimentaires plus diversifieacutes agrave leur population au moyen des chaicircnes de valeur alimentaires ou de la production des meacutenages Nombre de ces investissements ameacutelioreront agrave lrsquoavenir les rentabiliteacutes eacuteconomiques et agricoles Leur coucirct est geacuteneacuteralement tregraves lourd par rapport au niveau de revenu des pays concerneacutes (mais cela est aussi le cas pour certains des investissements neacutecessaires dans les pays plus deacuteveloppeacutes)

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En revanche dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoen transitionrdquo les reacutegimes alimentaires sont deacutejagrave plus varieacutes avec un apport raisonnable de produits frais et de proteacuteines La consommation de produits emballeacutes y augmente et quelques problegravemes de deacutenutrition persistent (retards de croissance essentiellement) Dans ces pays les investissements devraient prioritairement cibler les chaicircnes de valeur pour les aliments secondaires en renforccedilant notamment la technologie de la chaicircne du froid et en reacuteglant drsquoautres problegravemes au niveau des eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte ce qui permettrait drsquoameacuteliorer la productiviteacute geacuteneacuterale du secteur tout en ameacuteliorant lrsquoaccegraves aux aliments sains et la sensibilisation cocircteacute consommateurs Certains de ces investissements peuvent ecirctre coucircteux mais en moyenne ils le sont moins que les investissements infrastructurels si urgemment neacutecessaires dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo Pour reacutesumer les systegravemes alimentaires laquo en transition raquo offrent geacuteneacuteralement une diversiteacute correcte et une bonne disponibiliteacute des aliments mais ils peuvent ameacuteliorer leurs beacuteneacutefices eacuteconomiques et sanitaires en reacutealisant les bons investissements

Pour les systegravemes de type ldquoindustrielrdquo ou ldquomixterdquo les choix drsquoinvestissement devraient avant tout viser une meilleure coheacuterence des politiques publiques avec les objectifs de santeacute et de nutrition en soutenant notamment la production speacutecialiseacutee et de produits frais plutocirct que la culture de quelques varieacuteteacutes de ceacutereacuteales Il y est neacutecessaire drsquoopeacuterer des changements dans les politiques et la gouvernance dans lrsquooptique de favoriser les comportements de consommation sains et de limiter certaines pratiques et dominations industrielles Ces changements sont peu coucircteux en termes financiers mais ils sont politiquement difficiles

Les pays qui souhaitent mettre en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 disposent drsquoune grande varieacuteteacute drsquooptions drsquoinvestissements en faveur de systegravemes alimentaires plus sains Ces options vont depuis les ameacuteliorations agrave grande eacutechelle des infrastructures jusqursquoagrave des soutiens techniques et des aides agrave la commercialisation de plus petite eacutechelle en passant par des mesures drsquoincitation et de sensibilisation des consommateurs Certaines neacutecessitent de lourdes deacutepenses financiegraveres qui seront rentabiliseacutees au bout de plusieurs anneacutees par lrsquoobtention drsquoune agriculture plus productive et plus sensible aux enjeux nutritionnels tandis que drsquoautres nrsquoimpliquent pas reacuteellement de deacutepenses financiegraveres mais uniquement des mesures de reacuteglementation

Il existe encore de profondes lacunes en termes de donneacutees disponibles pour les pays et les investisseurs concernant les options drsquoinvestissement approprieacutees et celles agrave privileacutegier en fonction du type de systegraveme alimentaire et du contexte de nutrition Il faut espeacuterer que les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres coopeacutereront avec les acteurs de la nutrition pour fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees sur les interventions les plus prometteuses eacutevoqueacutees dans ce rapport de maniegravere agrave ce que les pays quel que soit le type de leur systegraveme alimentaire puissent faire des choix eacuteclaireacutes entre les diverses options drsquoinvestissement

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Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Annexe

Examen des donneacutees disponibles sur la creacuteation de systegravemes alimentaires sains au moyen drsquoinvestissements sensibles agrave la nutrition Interventions agricoles en faveur drsquoune meilleure nutrition

En deacutepit de donneacutees extrecircmement limiteacutees et disparates il semble que les strateacutegies agricoles soient prometteuses pour ameacuteliorer lrsquoeacutetat nutritionnel Encore moins drsquoeacuteleacutements probants sont disponibles sur les strateacutegies ciblant les systegravemes alimentaires dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition en fait il nrsquoexiste aucune litteacuterature sur ce sujet en dehors de celle traitant des politiques agricoles et de quelques politiques axeacutees sur la population et affectant lrsquoindustrie Lrsquoexamen bref et partiel proposeacute dans ce chapitre se concentre sur lrsquoagriculture un thegraveme sur lequel plusieurs contributions cleacutes sont disponibles Certaines des cateacutegories drsquoinvestissement eacutevoqueacutees ci-dessous affectent la nutrition par le biais de la production de la consommation ou par drsquoautres types de canaux

Lrsquoagriculture peut influer sur la nutrition par diffeacuterentes voies dont quatre sont identifieacutees dans la litteacuterature comme constituant des facteurs cleacutes (Ruel amp Alderman 2013) (i) prix des aliments (ii) revenus issus de lrsquoagriculture (iii) consommation de sa propre production due agrave des imperfections du marcheacute et (iv) facteurs lieacutes au sexe Si au niveau des meacutenages lrsquoagriculture a des effets sur la nutrition ces effets sont tregraves vraisemblablement lieacutes agrave un ou plusieurs de ces facteurs Lrsquoexamen de 23 eacutetudes sur cinq types drsquointerventions (biofortification jardins potagers deacuteveloppement de la production laitiegravere pecircche et eacutelevage de beacutetail) reacutevegravele une augmentation de la production et de la consommation par les meacutenages des produits alimentaires cibleacutes par ces interventions Les donneacutees disponibles sont mitigeacutees quant aux effets des interventions agricoles sur drsquoautres aspects notamment sur les apports en micronutriments et lrsquoeacutetat nutritionnel ou sur les revenus Les auteurs attribuent ceci aux insuffisances des eacutetudes en termes de puissance statistique et de collecte des donneacutees plutocirct qursquoagrave un veacuteritable manque drsquoefficaciteacute des programmes (Masset et al 2011)

Un examen anteacuterieur de 30 eacutetudes sur des interventions agricoles (comprenant des interventions en faveur des jardins potagers des interventions en faveur de lrsquoeacutelevage de beacutetail des interventions combineacutees favorisant agrave la fois le jardinage potager et lrsquoeacutelevage et des programmes drsquoirrigation) a reacuteveacuteleacute que la plupart de ces interventions avaient augmenteacute la production alimentaire et que sur ces 30 eacutetudes 19 avaient ameacutelioreacute la nutrition au niveau des meacutenages Sur ces 19 interventions ayant ameacutelioreacute la nutrition 14 avaient investi dans diffeacuterents types de capital (humain financier physique et social) (Berti 2004) Ces deux examens soulignent que le manque de rigueur et lrsquoextrecircme heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des meacutethodes entre les eacutetudes limitent la capaciteacute drsquoanalyse et de geacuteneacuteralisation des reacutesultats (Berti 2004 Masset et al 2011) Cet eacutecueil a eacutegalement eacuteteacute identifieacute dans un autre examen de 27 projets agricoles qui a conclu que les donneacutees probantes attestant drsquoun impact des strateacutegies de production agricole sur lrsquoameacutelioration de la nutrition des femmes et des enfants restaient limiteacutees en grande partie agrave cause des limitations meacutethodologiques des eacutetudes examineacutees par les auteurs (Girard et al 2012)

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Selon Girard et al (2012) les strateacutegies agricoles ont invariablement et sensiblement ameacutelioreacute les reacutegimes alimentaires et les apports en vitamine A des femmes et des enfants mecircme si cela ne srsquoest pas traduit par des effets positifs sur le statut en vitamine A lrsquoaneacutemie ou la morbiditeacute Plusieurs des eacutetudes qursquoils ont examineacutees ont eu des effets significatifs sur les problegravemes de retard de croissance et drsquoeacutemaciation contrairement agrave ce qui est dit dans le reacutesumeacute des auteurs

Contrats de production et organisations de producteurs

Des contrats de production entre des agriculteurs et le secteur priveacute ont permis aux agriculteurs drsquoacceacuteder aux intrants aux creacutedits et aux services de vulgarisation neacutecessaires (Banque mondiale 2008 Asian Development Bank 2012) En outre gracircce agrave ce type de contrats des petits exploitants agricoles ont pu beacuteneacuteficier de prix et de marcheacutes assureacutes et les entreprises ont partageacute les risques de production et de commercialisation avec les producteurs Neacuteanmoins pour que les petits exploitants puissent tirer profit de lrsquoagriculture contractuelle les conditions preacutealables requises sont nombreuses Ils doivent pouvoir acceacuteder aux routes et aux services drsquoinformation et ils peuvent avoir besoin de se regrouper en organisations eacutetant donneacute que les fournisseurs et les grossistes preacutefegraverent geacuteneacuteralement passer contrat avec des organisations de producteurs qui peuvent contribuer agrave garantir la qualiteacute et la livraison des produits en temps voulu (Taren amp Alaofegrave 2013)

Canaux de la grande distribution

Les pays en deacuteveloppement ont connu un rapide deacuteveloppement des supermarcheacutes suite agrave des transformations du cocircteacute de lrsquooffre et de la demande Les supermarcheacutes peuvent ecirctre deacutetenus par des enseignes locales ou internationales Ils offrent geacuteneacuteralement un large choix drsquoaliments et de produits divers dans un mecircme lieu Par inteacutegration verticale et horizontale (Reardon et al 2012) ils sont souvent deacutetenus par les mecircmes groupes dans lesquels sont concentreacutees les activiteacutes de distribution et drsquoautres fonctions du systegraveme alimentaire Malgreacute les risques inheacuterents agrave ce mode de fonctionnement des eacutetudes ont essentiellement reacuteveacuteleacute des impacts positifs des nouveaux canaux de la grande distribution sur la productiviteacute agricole les prix de vente et les revenus Selon Chege et al (2015) au Kenya les agriculteurs intervenant dans les canaux de la grande distribution ont des revenus plus eacuteleveacutes et produisent plus de fruits et de leacutegumes Les auteurs montrent que ces deux facteurs (revenus et choix de la production veacutegeacutetale) ont eu des effets positifs sur la nutrition les meacutenages agricoles qui approvisionnent les supermarcheacutes consomment pregraves de 15 agrave 20 plus de calories de fer et de zinc et 30 plus de vitamines A Agrave noter neacuteanmoins que la commercialisation favorise la speacutecialisation ce qui reacuteduit la diversiteacute de la production des agriculteurs consideacutereacutes individuellement

Gestion des activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte et reacuteduction des pertes

Les projets de deacuteveloppement des marcheacutes ou de la chaicircne de valeur agricole peuvent eacutegalement ameacuteliorer les activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte avec des effets positifs sur lrsquoeacutetat nutritionnel En effet en ameacuteliorant les techniques de manutention de stockage et de conservation lrsquooptimisation des activiteacutes apregraves reacutecolte entraicircne un lissage de la consommation et augmente la disponibiliteacute tout au long de lrsquoanneacutee drsquoaliments frais et nutritifs Plus particuliegraverement des meacutethodes de conservation preacutecautionneuses permettent de preacuteserver les teneurs en nutriments et de reacuteduire lrsquoutilisation de sucre de sel et drsquoautres ingreacutedients ajouteacutes De plus lrsquoameacutelioration des activiteacutes apregraves reacutecolte augmente la qualiteacute et la quantiteacute des reacutecoltes ce qui se traduit par une augmentation des revenus (Copenhagen Consensus Center 2015)

Creacuteation de la demande pour des aliments cultiveacutes localement et ameacutelioration de leur accegraves

Un programme meneacute aux Eacutetats-Unis dans lrsquoIowa a permis de consideacuterablement augmenter les ventes des productions agricoles locales aux restaurants coopeacuteratives et autres institutions (Ranum amp Wiemerslage 2011) Les producteurs locaux ont ainsi eacuteteacute mis en relation avec des marcheacutes jusqursquoalors inexploiteacutes (ex cantines scolaires) avec une coordination des niveaux de prix et en ciblant avant tout les produits de deuxiegraveme cateacutegorie De plus les producteurs ont beacuteneacuteficieacute de formations et de subventions pour les aider agrave financer des serres agrave diversifier leur production et agrave ameacuteliorer leurs

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eacutequipements de stockage Ce programme associeacute agrave la marque commerciale preacuteexistante ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo (achetez frais achetez local) ciblait les consommateurs par des activiteacutes de sensibilisation et drsquoeacuteducation inteacutegrant des deacutegustations de produits et des rencontres autour du projet de rapprochement des agriculteurs locaux et des eacutetablissements scolaires Ce programme a permis de piloter six projets au sein drsquoeacutetablissements scolaires dans lesquels lrsquoeacuteducation agrave la nutrition a eacuteteacute inteacutegreacutee aux programmes peacutedagogiques dont les enseignants ont reccedilu une formation et ougrave des reacuteseaux de distribution ont eacuteteacute creacuteeacutes pour inteacutegrer des produits locaux dans les menus des cantines scolaires Enfin le programme a ducirc faire du lobbyisme pour obtenir des changements dans la politique de lrsquoEacutetat afin de permettre aux institutions publiques de srsquoapprovisionner localement Conseacutecutivement agrave ce programme les agriculteurs ont constateacute une ameacutelioration qualitative et quantitative de leur production et les achats drsquoaliments locaux par les restaurants les coopeacuteratives alimentaires et les institutions locales ont augmenteacute de plus drsquoun demi-million drsquoUSD

Jardins potagers

Les impacts positifs des interventions en faveur des jardins potagers sur lrsquoeacutetat nutritionnel les revenus et les habitudes alimentaires sont aujourdrsquohui bien documenteacutes (Taren amp Alaofegrave 2013) Mecircme si certaines interventions ciblent prioritairement la production de leacutegumineuses et de tubercules les productions de fruits de leacutegumes drsquoherbes culinaires et de condiments restent les plus courantes (Taren amp Alaofegrave 2013) Par exemple au Neacutepal une intervention meneacutee en faveur des jardins potagers des meacutenages en association avec une campagne de sensibilisation agrave la nutrition a permis drsquoaugmenter les connaissances sur la nutrition des participants ainsi que la diversiteacute de leur reacutegime alimentaire Les participants ont eacutegalement eu davantage tendance agrave donner des aliments compleacutementaires aux nourrissons et agrave correctement conserver leurs aliments (Jones et al 2005)

Un examen de ces interventions agricoles a reacuteveacuteleacute que sur les neuf interventions en faveur des jardins potagers eacutetudieacutees toutes ont eu des effets positifs -modeacutereacutes agrave eacuteleveacutes- sur les reacutegimes alimentaires Sur les trois interventions pour lesquelles des donneacutees anthropomeacutetriques ont eacuteteacute releveacutees toutes ont permis de reacuteduire les problegravemes drsquoinsuffisance pondeacuterale drsquoeacutemaciation et de retard de croissance chez les enfants Les interventions en faveur des jardins potagers soutiennent favorablement la comparaison avec les autres types drsquointerventions examineacutees mais les auteurs font remarquer que la plupart de ces actions en faveur des jardins potagers inteacutegraient un objectif de nutrition explicite et un investissement en capital humain ce qui nrsquoest pas le cas avec la plupart des autres types drsquointerventions Par conseacutequent il est difficile de comparer les interventions en faveur des jardins potagers avec les autres types drsquointerventions et drsquoisoler les raisons qui expliquent leur succegraves Cela montre neacuteanmoins que les interventions inteacutegrant des investissements diversifieacutes dans diffeacuterents types de capital (comme lrsquoeacuteducation nutritionnelle et la prise en compte de lrsquoeacutegaliteacute entre les sexes) reacuteussissent mieux que celles qui ne le font pas (Berti 2004)

Diversiteacute des cultures

Dans un examen des strateacutegies agricoles visant agrave ameacuteliorer la nutrition Carletto et al (2015) se sont pencheacutes sur trois eacutetudes analysant les liens entre la diversiteacute des cultures et la nutrition Au Neacutepal des donneacutees probantes issues drsquoun programme de nutrition multisectoriel reacutevegravelent que la diversiteacute du reacutegime alimentaire des megraveres et des enfants ainsi que le rapport poidsacircge des enfants sont eacutetroitement lieacutes agrave la diversiteacute de la production14 au niveau du meacutenage (Malapit et al 2013) Il est inteacuteressant de remarquer que cette eacutetude a deacutetermineacute que lrsquoautonomisation des femmes limite les effets neacutegatifs drsquoune production peu diversifieacutee sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des megraveres et des enfants et sur le rapport tailleacircge des enfants Agrave partir de donneacutees de panels une analyse eacuteconomeacutetrique a estimeacute qursquoau Nigeacuteria une augmentation de 10 de la diversiteacute des varieacuteteacutes cultiveacutees entraicircne une augmentation de 24 de la diversiteacute des reacutegimes alimentaires (Dillon et al 2014) En Zambie la diversiteacute de la production (mesureacutee par le nombre total de cultures diffeacuterentes et de groupes alimentaires produits) ainsi que les activiteacutes ciblant les meacutenages

14 En utilisant un indice de la diversiteacute de la production fondeacute sur neuf items alimentaires Groupes drsquoaliments inclus feacuteculents haricots leacutegumineuses et noix leacutegumes-feuilles vert fonceacute tubercules leacutegumes et fruits riches en vitamine A autres fruits et leacutegumes lait et produits laitiers œufs poisson et viande

Document de consultation

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pratiquant une agriculture de subsistance (ex eacutelevage de beacutetail production de fruits et de leacutegumes cultures de plein champ) ont eacuteteacute positivement associeacutees au rapport taillepoids des enfants et inversement associeacutees aux retards de croissance des enfants de plus de 24 mois (Kumar et al 2015) Cela signifie que la diversiteacute de la production au niveau des meacutenages peut avoir des effets positifs sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires et sur les reacutesultats anthropomeacutetriques pour les enfants et les megraveres

Eacutelevage de beacutetail

Les interventions au niveau des meacutenages ciblant lrsquoeacutelevage de beacutetail et lrsquoaquaculture se sont majoritairement focaliseacutees sur la geacuteneacuteration de revenus plutocirct que sur la consommation Mecircme srsquoil y a peu drsquoeacuteleacutements probants disponibles quant agrave lrsquoimpact de ce type drsquoinvestissements sur la nutrition et les reacutegimes alimentaires les aliments drsquoorigine animale sont denses sur le plan nutritionnel et certaines donneacutees montrent des impacts positifs sur les reacutesultats nutritionnels Lrsquoexamen de huit eacutetudes analysant les liens entre la production agricole (production de cultures et eacutelevage de beacutetail) la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des meacutenages et les reacutesultats nutritionnels chez lrsquoenfant conclut que lrsquoeacutelevage de beacutetail est associeacute agrave des reacutesultats positifs en termes de nutrition (Carletto et al 2015)

Produits laitiers volaille et produits de lrsquoaquaculture

Plusieurs eacutetudes ont montreacute que les interventions ciblant la production laitiegravere peuvent augmenter la consommation de produits laitiers et lrsquoapport geacuteneacuteral en nutriments et reacuteduire la preacutevalence des problegravemes de retard de croissance drsquoeacutemaciation et drsquoinsuffisance pondeacuterale (Taren amp Alaofegrave 2013) Le projet baptiseacute ldquoMilk Mattersrdquo (le lait crsquoest important)(reacutefeacuterence) a compareacute deux groupes de participants agrave un groupe teacutemoin Dans le premier groupe les participants ont reccedilu des animaux laitiers (une vache ou quatre chegravevres) et du fourrage Lrsquoautre groupe a eacutegalement eu du fourrage et des animaux laitiers mais ces derniers ont eacuteteacute preacutealablement vaccineacutes et vermifugeacutes Ces interventions ont eacuteteacute reacutealiseacutees dans la reacutegion somali drsquoEacutethiopie ougrave entre 20 et 50 des besoins eacutenergeacutetiques des eacuteleveurs pastoraux proviennent de la consommation de produits laitiers et de produits drsquoorigine animale Dans cette reacutegion les seacutecheresses annuelles aggravent la malnutrition agrave cause notamment drsquoune reacuteduction de la production laitiegravere pendant la saison segraveche La comparaison avec le groupe teacutemoin a reacuteveacuteleacute que les interventions Milk Matters ont permis drsquoaugmenter la consommation de produits laitiers et de stabiliser lrsquoeacutetat nutritionnel des enfants des eacuteleveurs pastoraux en peacuteriode de soudure Par ailleurs il a eacuteteacute estimeacute que ces interventions ont eacuteteacute extrecircmement rentables leur coucirct eacutevalueacute repreacutesente entre 45 et 75 du coucirct des programmes drsquoalimentation theacuterapeutique meneacutes dans le cadre de la prise en charge communautaire de la malnutrition aigueuml Enfin les femmes ont pu deacutegager plus de temps libre ce qui peut avoir des effets positifs sur les pratiques drsquoalimentation des enfants (Sadler et al 2012)

Reacutegimes fonciers

Drsquoapregraves lrsquoexamen de vingt eacutetudes (Lawry et al 2014) les interventions visant agrave formaliser les droits fonciers (comme lrsquoacquisition en libre proprieacuteteacute lrsquoenregistrement des droits par redistribution des terres et la reacutegularisation officielle des droits fonciers coutumiers) sont associeacutes agrave des gains en termes de productiviteacute et de bien-ecirctre social La reconnaissance de jure des droits fonciers permet drsquoaugmenter la valeur moneacutetaire de la productiviteacute des terres de 40 en moyenne mecircme si lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des donneacutees limite la capaciteacute agrave tirer des conclusions formelles Le bien-ecirctre social des beacuteneacuteficiaires (mesureacute par leur consommation ou leurs revenus) a augmenteacute de 15 pour cent en moyenne Les auteurs font eacutegalement remarquer que la qualiteacute des donneacutees disponibles ne permet pas drsquoavoir une assise suffisamment solide pour geacuteneacuteraliser ces reacutesultats et que les mesures qualitatives ne tiennent pas compte des conseacutequences sociales des politiques fonciegraveres telles que le deacuteplacement ou lrsquoeacutegaliteacute hommes-femmes Les beacuteneacutefices ont eacuteteacute largement plus importants en Asie et en Ameacuterique latine qursquoen Afrique et ont eacuteteacute variables en fonction du niveau de revenu les effets moindres constateacutes en Afrique subsaharienne peuvent srsquoexpliquer par un reacutegime foncier coutumier deacutejagrave largement eacutetabli et eacutetendu Mecircme srsquoil semble que la reconnaissance des droits fonciers contribue au bien-ecirctre social ces effets sont extrecircmement variables et speacutecifiques au contexte (Lawry et al 2014)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire conditionnel (TMC)

Les donneacutees disponibles en la matiegravere suggegraverent que les programmes de TMC ont des impacts significatifs sur lrsquoanthropomeacutetrie des enfants et certaines eacutetudes montrent des effets chez les plus jeunes enfants qui beacuteneacuteficient plus longtemps de la protection sociale (Ruel et Alderman 2013) En outre ces programmes ont des effets positifs sur drsquoautres facteurs qui se reacutepercutent sur lrsquoeacutetat nutritionnel notamment lrsquoaugmentation des deacutepenses des meacutenages la seacutecuriteacute alimentaire et lrsquoameacutelioration des reacutegimes alimentaires (Leroy et al 2009) La protection sociale a joueacute un rocircle important pour reacuteduire la deacutenutrition en Colombie le seul pays actuellement en passe drsquoatteindre les quatre objectifs de lrsquoAssembleacutee mondiale de la Santeacute (IFPRI 2014a) De plus le fait de rendre la protection sociale plus sensible aux enjeux de nutrition est une strateacutegie prometteuse eacutetant donneacute que les deacutepenses publiques engageacutees dans la protection sociale progressent dans le monde entier (IFPRI 2014a)

Partenariats public-priveacute

Dans nrsquoimporte quel pays consideacutereacute la consommation alimentaire est deacutetermineacutee par les secteurs de la production de la transformation alimentaire de la distribution de gros et de la distribution de deacutetail Par conseacutequent le secteur priveacute a un eacutenorme impact sur les habitudes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels De plus drsquoautres secteurs comme la teacuteleacutephonie mobile les meacutedias et le secteur de la santeacute influent sur la consommation et les preacutefeacuterences des consommateurs Les partenariats public-priveacute (PPP) pourraient aider agrave mettre en relation les agriculteurs avec les chaicircnes drsquoapprovisionnement gracircce agrave des investissements dans des biens publics et dans des politiques facilitant le deacuteveloppement du commerce et des marcheacutes ainsi que dans lrsquoeacuteducation et la formation pour deacutevelopper la capaciteacute technique des agriculteurs et les aider agrave respecter les normes de tri drsquoemballage et de culture (Narrod et al 2008)

De plus le secteur public peut inciter le secteur priveacute agrave adopter des politiques favorables aux enjeux de nutrition Il peut le faire gracircce agrave des reacuteglementations directes des engagements volontaires ou par le biais de PPP dans lesquels les deux secteurs exploitent mutuellement leurs ressources et creacuteent de la valeur partageacutee Les PPP pourraient permettre au secteur public drsquointensifier ses interventions et de tirer au mieux parti de ses investissements gracircce agrave la capaciteacute eacutetablie drsquoexeacutecution et de deacuteveloppement du secteur priveacute De son cocircteacute le secteur priveacute pourrait beacuteneacuteficier drsquoun partage des risques et de la creacuteation drsquoune valeur partageacutee gracircce agrave lrsquoameacutelioration de sa perception par le public Les donneacutees disponibles sur les PPP axeacutes sur la nutrition sont rares et il nrsquoa pas encore eacuteteacute deacutetermineacute si les PPP sont plus efficaces que drsquoautres types drsquoengagements avec le secteur priveacute (Hoddinott et al 2015)

Investissements infrastructurels et nutrition

Irrigation

Alors que lrsquoimpact de lrsquoirrigation sur la reacuteduction de la pauvreteacute est bien documenteacute les effets de lrsquoameacutelioration des techniques drsquoirrigation sur la nutrition ne le sont pas (Hussain amp Hanjra 2004) Neacuteanmoins certaines donneacutees indiquent que lrsquoirrigation peut aider agrave reacuteduire la malnutrition chronique et saisonniegravere par lrsquoaccroissement de la consommation drsquoaliments de base et drsquoaliments drsquoorigine animale conseacutecutivement agrave une augmentation des revenus et agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute de lrsquoeacutelevage (Taren amp Alaofegrave 2013) De plus en permettant de cultiver pendant toute lrsquoanneacutee des

Document de consultation

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varieacuteteacutes agrave forte valeur lrsquoirrigation peut ameacuteliorer la consommation de certains aliments Au Beacutenin des systegravemes drsquoirrigation au goutte-agrave-goutte alimenteacutes par lrsquoeacutenergie solaire ont permis drsquoaugmenter la consommation de fruits et leacutegumes jusqursquoagrave atteindre les apports journaliers recommandeacutes et les revenus tireacutes de la production veacutegeacutetale ont permis aux agriculteurs drsquoacheter des aliments de base des leacutegumes secs et des sources de proteacuteines pendant la saison segraveche Selon une enquecircte les beacuteneacuteficiaires de ce projet drsquoirrigation eacutetaient 17 pour cent moins susceptibles de se deacutefinir comme eacutetant en situation drsquoinseacutecuriteacute alimentaire (Burney et al 2010)

Au Ghana une technologie agrave bas coucirct drsquoirrigation par les nappes phreacuteatiques peu profondes a permis drsquoameacuteliorer la rentabiliteacute et de creacuteer des emplois pendant la saison segraveche Toutefois la diversiteacute des apports alimentaires nrsquoa pas progresseacute pour les agriculteurs utilisant les techniques drsquoirrigation et elle a mecircme reculeacute pour les agriculteurs deacutetenant un type speacutecifique de puits peu profond Les auteurs pensent que cela peut ecirctre ducirc agrave lrsquoimpact deacutefavorable sur le plan nutritionnel de la monoculture que lrsquoirrigation a favoriseacutee dans certains cas (Namara et al 2011) Crsquoest pourquoi il est essentiel de tenir compte des impacts neacutegatifs potentiels des programmes drsquoirrigation tels que la deacutependance accrue agrave la monoculture et les maladies veacutehiculeacutees par lrsquoeau De plus amples recherches sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les technologies drsquoirrigation peuvent entraicircner des reacutesultats positifs sur le plan de la nutrition et comment les risques peuvent ecirctre reacuteduits notamment le risque que de lrsquoeau contamineacutee affecte la santeacute des populations via les reacuteseaux drsquoirrigation (Taren amp Alaofegrave 2013) Les effets de lrsquoirrigation varient consideacuterablement en fonction de plusieurs facteurs notamment les contextes eacutecologique et eacutepideacutemiologique de la reacutegion consideacutereacutee (Taren amp Alaofegrave 2013)

Il est essentiel de noter que les infrastructures drsquoirrigation neacutecessitent geacuteneacuteralement drsquoorganiser des services de vulgarisation et un soutien technique pour assurer la durabiliteacute de la technologie drsquoirrigation Les investissements devraient ecirctre reacutealiseacutes en fonction des ressources et des profils eacutecologiques reacutegionaux Mais lagrave ougrave les marcheacutes sont relativement peu deacuteveloppeacutes et ougrave les nappes souterraines sont facilement accessibles des technologies moins exigeantes en ressources pourraient ecirctre appliqueacutees (comme les puits peu profonds eacutevoqueacutes ci-dessus dans le cas du Ghana) Le passage agrave des technologies drsquoirrigation plus avanceacutees peut neacutecessiter une capaciteacute de fabrication reacutegionale des liens avec les marcheacutes et des intrants financiers Dans les deux cas les gouvernements peuvent srsquoassocier avec des reacutealisateurs de projets notamment le secteur priveacute et les ONG pour encourager une large adoption des technologies drsquoirrigation

Reacuteseaux routiers eacutelectriciteacute et ameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau

Des preuves limiteacutees suggegraverent que les investissements dans les reacuteseaux routiers geacutenegraverent des impacts positifs sur la productiviteacute agricole lrsquoaugmentation du PIB dans les zones rurales et la reacuteduction de la pauvreteacute (Knox et al 2013) Les investissements dans les reacuteseaux eacutelectriques ont de plus larges impacts lagrave ougrave les systegravemes agricoles sont plus modernes et ougrave les besoins en eacutelectriciteacute sont plus grands Enfin lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau peut avoir des effets positifs sur le deacuteveloppement des enfants de moins de cinq ans mecircme si les eacutetudes actuellement disponibles sont de faible qualiteacute (Dangour et al 2013)

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Communications

Les investissements visant agrave augmenter la disponibiliteacute des informations et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes peuvent ameacuteliorer le bien-ecirctre social Internet et les technologies mobiles permettent de communiquer rapidement les informations lieacutees agrave lrsquoagriculture et agrave la nutrition dans les populations rurales toutefois de forts taux drsquoanalphabeacutetisme des infrastructures inadapteacutees et le coucirct des services drsquoinformation constituent un frein pour le deacuteveloppement des

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systegravemes drsquoinformation dans les zones rurales Les technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) peuvent promouvoir la nutrition de faccedilon directe gracircce aux campagnes de marketing social et de faccedilon indirecte en favorisant la productiviteacute des petits exploitants agricoles En Tanzanie par exemple des centres de teacuteleacutecommunications ont permis aux petits exploitants agricoles drsquoacceacuteder agrave des informations sur les creacutedits sur les marcheacutes et aux preacutevisions meacuteteacuteorologiques (Mtega amp Ronald 2013)

Behrman et al (2012) ont constateacute des rapports BeacuteneacuteficiesCoucircts positifs lieacutes agrave lrsquoameacutelioration des informations sur les marcheacutes gracircce agrave la technologie SMS dans deux pays drsquoAsie du Sud et quatre pays drsquoAfrique Des investissements dans des programmes drsquoalphabeacutetisation avec des partenariats avec le secteur priveacute destineacutes agrave reacuteduire les coucircts et des services lieacutes agrave lrsquoappropriation des informations pourraient favoriser lrsquoexpansion des TIC dans les zones rurales Des informations sur la nutrition devraient eacutegalement ecirctre communiqueacutees

Biofortification

La biofortification peut constituer un investissement extrecircmement rentable apregraves la mise de fonds initiale pour concevoir les varieacuteteacutes biofortifieacutees mener des essais dans le pays et creacuteer la demande et les marcheacutes locaux la suppleacutementation nutritionnelle par biofortification peut devenir auto-suffisante avec peu de coucircts reacutecurrents (Meenakshi 2008) Lrsquoeacutelargissement des chaicircnes de valeur pour inteacutegrer des aliments biofortifieacutes et enrichis est une strateacutegie prometteuse pour lrsquoameacutelioration de lrsquoapport en micronutriments et de lrsquoeacutetat nutritionnel geacuteneacuteral des consommateurs Les campagnes de commercialisation associeacutees agrave une sensibilisation agrave la nutrition ameacuteliorent lrsquoacceptation par les consommateurs et leur propension agrave acheter ce type drsquoaliments (Meenakashi et al 2012)

Les donneacutees disponibles sur lrsquoefficaciteacute de la biofortification pour ameacuteliorer les reacuteserves en micronutriments sont solides et de plus en plus nombreuses Par exemple une eacutetude bien connue (Low et al 2007) a eacutevalueacute un programme meneacute sur deux ans au Mozambique qui a cibleacute 741 meacutenages agricoles Avec ce programme les meacutenages ont eu accegraves agrave des pieds de patates douces agrave chair orange (OFSP) (varieacuteteacute seacutelectionneacutee de maniegravere agrave avoir une haute teneur en becirctacarotegravene) et agrave des services de vulgarisation Les services de vulgarisation couvraient plusieurs thegravemes depuis des informations sur la nutrition jusqursquoaux meacutethodes de production et de commercialisation Une augmentation de lrsquoapport en vitamine A a eacuteteacute constateacutee chez les enfants des meacutenages beacuteneacuteficiaires ainsi qursquoune augmentation nette des concentrations seacuteriques moyennes en reacutetinol et la preacutevalence des faibles concentrations seacuteriques en reacutetinol est passeacutee de 60 pour cent agrave 38 pour cent Aucun changement nrsquoa eacuteteacute observeacute dans les meacutenages teacutemoins alors que tous les enfants de la communauteacute avaient eu accegraves agrave des suppleacutements en vitamine A Les auteurs font remarquer que leurs reacutesultats mettent en eacutevidence la neacutecessiteacute de mener des interventions multiples inteacutegrant notamment la suppleacutementation nutritionnelle ainsi que des approches axeacutees sur les aliments (Low et al 2007) Des donneacutees plus reacutecentes tireacutees drsquoessais controcircleacutes randomiseacutes meneacutes agrave plus large eacutechelle ont eacutegalement reacuteveacuteleacute des effets positifs de lrsquointroduction des OFSP aupregraves de 12 000 et 10 000 meacutenages au Mozambique et en Ouganda respectivement (Hotz et al 2011 Hotz et al 2012)

Outre les OFSP drsquoautres varieacuteteacutes peuvent ecirctre biofortifieacutees comme par exemple le bleacute biofortifieacute en zinc le riz enrichi en fer ou le maiumls enrichi en proteacuteines Pour toutes ces espegraveces un potentiel drsquoameacutelioration des reacuteserves du micronutriment ou macroeacuteleacutement cibleacute a eacuteteacute deacutemontreacute Les donneacutees prouvant lrsquoefficaciteacute nutritionnelle de la biofortification sont solides mais des recherches plus approfondies sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les cultures biofortifieacutees affectent les rendements et les profits des agriculteurs et comment creacuteer des marcheacutes locaux et de la demande dans divers contextes climatiques et socio-eacuteconomiques Des donneacutees disponibles sur des reacutegions rurales du Ghana suggegraverent que les consommateurs acceptent de payer un prix plus eacuteleveacute pour les produits biofortifieacutees agrave condition de recevoir des informations sur leurs beacuteneacutefices nutritionnels (Banerji et al 2013)

Document de consultation

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Liste des abreacuteviations

ATNI Access to Nutrition Index

CdA CIN2 Cadre drsquoAction de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

CIMSANS Center for Integrated Modeling of Sustainable Agriculture amp Nutrition Security

CIN2 Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

eacuteqCO2 Eacutequivalent dioxyde de carbone

FAO Organisation des Nations Unies pour lrsquoalimentation et lrsquoagriculture

GNR Rapport sur la nutrition mondiale

IDF Feacutedeacuteration internationale du diabegravete

IED Investissement eacutetranger direct

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

IOM Institute of Medicine

MCC Millennial Challenge Corporation

MNT Maladies non transmissibles

OFSP Patate douce agrave chair orange (Orange Flesh Sweet Potato)

OMS Organisation mondiale de la Santeacute

ONG Organisation non gouvernementale

PIB Produit inteacuterieur brut

PPP Partenariat public-priveacute

RampD Recherche et deacuteveloppement

TIC Technologies de lrsquoinformation et de la communication

TMC Programmes de transfert moneacutetaire conditionnel

UNICEF Fonds international de secours agrave lrsquoenfance des Nations unies

Creacutedits photos

Couverture FAOSwiatoslaw Wojtkowiak

Page 3 FAOThomas Moth Poulsen

Page 7 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 13 World Bank

Page 14 Wikicommons

Page 15 FAOJess Fanzo

Page 15 FAOIsaac Kasamani

Page 17 Fotolia

Page 18 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 20 Fotolia

Page 23 FAOValerio Crespi

Page 25 FAORachel Nugent

Page 26 FAOSebastiaacuten Villar

Page 35 FAOOscar Castellanos

Secreacutetariat de lrsquoUNSCNE-mail scnfaoorg bull Internet wwwunscnorg bull co FAO bull Viale delle Terme di Caracalla bull 00153 Rome Italie

FR

Vision de lrsquoUNSCN Un monde libeacutereacute de la faim et de toutes les formes de malnutrition est reacutealisable dans cette geacuteneacuteration

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN

Document de consultation

Avec le soutien de

par deacutecision du Bundestag allemand

Page 27: Investir pour des systèmes alimentaires sains...Investir pour des systèmes alimentaires sains Sommaire Avant-propos3 Messages clés 5 1.Introduction 7 2. Qu’est-ce qu’un système

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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5 Conclusions et recommandations

Ce rapport analyse les donneacutees actuellement disponibles sur les investissements en faveur de systegravemes alimentaires sains dans la ligneacutee du Cadre drsquoaction de la CIN2 Recommandation 17 Ce rapport emploie une typologie des systegravemes alimentaires extraite du Rapport sur la nutrition mondiale de 2015 qui permet de diffeacuterencier les pays en fonction des caracteacuteristiques de leur systegraveme alimentaire Il en ressort qursquoil existe de consideacuterables diffeacuterences entre les systegravemes alimentaires si bien que les pays doivent proceacuteder agrave des investissements diffeacuterents pour reacutepondre agrave leurs besoins speacutecifiques en termes drsquoalimentation et de nutrition Il apparaicirct eacutegalement que de nombreux types drsquoinvestissements et drsquoinvestisseurs peuvent ecirctre impliqueacutes dans lrsquoobjectif drsquoameacutelioration des reacutesultats sanitaires et nutritionnels des systegravemes alimentaires le secteur public le secteur priveacute et les meacutenages

Les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo sont drsquoapregraves cette typologie essentiellement des pays agrave faible revenu La deacutenutrition reste un problegraveme majeur dans ces pays mecircme si certains sont eacutegalement confronteacutes agrave une preacutevalence croissante du surpoids et de lrsquoobeacutesiteacute qui traduisent un changement rapide dans les systegravemes alimentaires et les conditions de nutrition Ces pays peuvent tirer profit drsquoun large eacuteventail drsquoinvestissements notamment ceux ciblant lrsquoameacutelioration des infrastructures et de la productiviteacute agricole mais aussi de strateacutegies visant agrave offrir des choix alimentaires plus diversifieacutes agrave leur population au moyen des chaicircnes de valeur alimentaires ou de la production des meacutenages Nombre de ces investissements ameacutelioreront agrave lrsquoavenir les rentabiliteacutes eacuteconomiques et agricoles Leur coucirct est geacuteneacuteralement tregraves lourd par rapport au niveau de revenu des pays concerneacutes (mais cela est aussi le cas pour certains des investissements neacutecessaires dans les pays plus deacuteveloppeacutes)

Document de consultation

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En revanche dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoen transitionrdquo les reacutegimes alimentaires sont deacutejagrave plus varieacutes avec un apport raisonnable de produits frais et de proteacuteines La consommation de produits emballeacutes y augmente et quelques problegravemes de deacutenutrition persistent (retards de croissance essentiellement) Dans ces pays les investissements devraient prioritairement cibler les chaicircnes de valeur pour les aliments secondaires en renforccedilant notamment la technologie de la chaicircne du froid et en reacuteglant drsquoautres problegravemes au niveau des eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte ce qui permettrait drsquoameacuteliorer la productiviteacute geacuteneacuterale du secteur tout en ameacuteliorant lrsquoaccegraves aux aliments sains et la sensibilisation cocircteacute consommateurs Certains de ces investissements peuvent ecirctre coucircteux mais en moyenne ils le sont moins que les investissements infrastructurels si urgemment neacutecessaires dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo Pour reacutesumer les systegravemes alimentaires laquo en transition raquo offrent geacuteneacuteralement une diversiteacute correcte et une bonne disponibiliteacute des aliments mais ils peuvent ameacuteliorer leurs beacuteneacutefices eacuteconomiques et sanitaires en reacutealisant les bons investissements

Pour les systegravemes de type ldquoindustrielrdquo ou ldquomixterdquo les choix drsquoinvestissement devraient avant tout viser une meilleure coheacuterence des politiques publiques avec les objectifs de santeacute et de nutrition en soutenant notamment la production speacutecialiseacutee et de produits frais plutocirct que la culture de quelques varieacuteteacutes de ceacutereacuteales Il y est neacutecessaire drsquoopeacuterer des changements dans les politiques et la gouvernance dans lrsquooptique de favoriser les comportements de consommation sains et de limiter certaines pratiques et dominations industrielles Ces changements sont peu coucircteux en termes financiers mais ils sont politiquement difficiles

Les pays qui souhaitent mettre en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 disposent drsquoune grande varieacuteteacute drsquooptions drsquoinvestissements en faveur de systegravemes alimentaires plus sains Ces options vont depuis les ameacuteliorations agrave grande eacutechelle des infrastructures jusqursquoagrave des soutiens techniques et des aides agrave la commercialisation de plus petite eacutechelle en passant par des mesures drsquoincitation et de sensibilisation des consommateurs Certaines neacutecessitent de lourdes deacutepenses financiegraveres qui seront rentabiliseacutees au bout de plusieurs anneacutees par lrsquoobtention drsquoune agriculture plus productive et plus sensible aux enjeux nutritionnels tandis que drsquoautres nrsquoimpliquent pas reacuteellement de deacutepenses financiegraveres mais uniquement des mesures de reacuteglementation

Il existe encore de profondes lacunes en termes de donneacutees disponibles pour les pays et les investisseurs concernant les options drsquoinvestissement approprieacutees et celles agrave privileacutegier en fonction du type de systegraveme alimentaire et du contexte de nutrition Il faut espeacuterer que les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres coopeacutereront avec les acteurs de la nutrition pour fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees sur les interventions les plus prometteuses eacutevoqueacutees dans ce rapport de maniegravere agrave ce que les pays quel que soit le type de leur systegraveme alimentaire puissent faire des choix eacuteclaireacutes entre les diverses options drsquoinvestissement

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Reacutefeacuterences

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Document de consultation

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Annexe

Examen des donneacutees disponibles sur la creacuteation de systegravemes alimentaires sains au moyen drsquoinvestissements sensibles agrave la nutrition Interventions agricoles en faveur drsquoune meilleure nutrition

En deacutepit de donneacutees extrecircmement limiteacutees et disparates il semble que les strateacutegies agricoles soient prometteuses pour ameacuteliorer lrsquoeacutetat nutritionnel Encore moins drsquoeacuteleacutements probants sont disponibles sur les strateacutegies ciblant les systegravemes alimentaires dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition en fait il nrsquoexiste aucune litteacuterature sur ce sujet en dehors de celle traitant des politiques agricoles et de quelques politiques axeacutees sur la population et affectant lrsquoindustrie Lrsquoexamen bref et partiel proposeacute dans ce chapitre se concentre sur lrsquoagriculture un thegraveme sur lequel plusieurs contributions cleacutes sont disponibles Certaines des cateacutegories drsquoinvestissement eacutevoqueacutees ci-dessous affectent la nutrition par le biais de la production de la consommation ou par drsquoautres types de canaux

Lrsquoagriculture peut influer sur la nutrition par diffeacuterentes voies dont quatre sont identifieacutees dans la litteacuterature comme constituant des facteurs cleacutes (Ruel amp Alderman 2013) (i) prix des aliments (ii) revenus issus de lrsquoagriculture (iii) consommation de sa propre production due agrave des imperfections du marcheacute et (iv) facteurs lieacutes au sexe Si au niveau des meacutenages lrsquoagriculture a des effets sur la nutrition ces effets sont tregraves vraisemblablement lieacutes agrave un ou plusieurs de ces facteurs Lrsquoexamen de 23 eacutetudes sur cinq types drsquointerventions (biofortification jardins potagers deacuteveloppement de la production laitiegravere pecircche et eacutelevage de beacutetail) reacutevegravele une augmentation de la production et de la consommation par les meacutenages des produits alimentaires cibleacutes par ces interventions Les donneacutees disponibles sont mitigeacutees quant aux effets des interventions agricoles sur drsquoautres aspects notamment sur les apports en micronutriments et lrsquoeacutetat nutritionnel ou sur les revenus Les auteurs attribuent ceci aux insuffisances des eacutetudes en termes de puissance statistique et de collecte des donneacutees plutocirct qursquoagrave un veacuteritable manque drsquoefficaciteacute des programmes (Masset et al 2011)

Un examen anteacuterieur de 30 eacutetudes sur des interventions agricoles (comprenant des interventions en faveur des jardins potagers des interventions en faveur de lrsquoeacutelevage de beacutetail des interventions combineacutees favorisant agrave la fois le jardinage potager et lrsquoeacutelevage et des programmes drsquoirrigation) a reacuteveacuteleacute que la plupart de ces interventions avaient augmenteacute la production alimentaire et que sur ces 30 eacutetudes 19 avaient ameacutelioreacute la nutrition au niveau des meacutenages Sur ces 19 interventions ayant ameacutelioreacute la nutrition 14 avaient investi dans diffeacuterents types de capital (humain financier physique et social) (Berti 2004) Ces deux examens soulignent que le manque de rigueur et lrsquoextrecircme heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des meacutethodes entre les eacutetudes limitent la capaciteacute drsquoanalyse et de geacuteneacuteralisation des reacutesultats (Berti 2004 Masset et al 2011) Cet eacutecueil a eacutegalement eacuteteacute identifieacute dans un autre examen de 27 projets agricoles qui a conclu que les donneacutees probantes attestant drsquoun impact des strateacutegies de production agricole sur lrsquoameacutelioration de la nutrition des femmes et des enfants restaient limiteacutees en grande partie agrave cause des limitations meacutethodologiques des eacutetudes examineacutees par les auteurs (Girard et al 2012)

Document de consultation

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Selon Girard et al (2012) les strateacutegies agricoles ont invariablement et sensiblement ameacutelioreacute les reacutegimes alimentaires et les apports en vitamine A des femmes et des enfants mecircme si cela ne srsquoest pas traduit par des effets positifs sur le statut en vitamine A lrsquoaneacutemie ou la morbiditeacute Plusieurs des eacutetudes qursquoils ont examineacutees ont eu des effets significatifs sur les problegravemes de retard de croissance et drsquoeacutemaciation contrairement agrave ce qui est dit dans le reacutesumeacute des auteurs

Contrats de production et organisations de producteurs

Des contrats de production entre des agriculteurs et le secteur priveacute ont permis aux agriculteurs drsquoacceacuteder aux intrants aux creacutedits et aux services de vulgarisation neacutecessaires (Banque mondiale 2008 Asian Development Bank 2012) En outre gracircce agrave ce type de contrats des petits exploitants agricoles ont pu beacuteneacuteficier de prix et de marcheacutes assureacutes et les entreprises ont partageacute les risques de production et de commercialisation avec les producteurs Neacuteanmoins pour que les petits exploitants puissent tirer profit de lrsquoagriculture contractuelle les conditions preacutealables requises sont nombreuses Ils doivent pouvoir acceacuteder aux routes et aux services drsquoinformation et ils peuvent avoir besoin de se regrouper en organisations eacutetant donneacute que les fournisseurs et les grossistes preacutefegraverent geacuteneacuteralement passer contrat avec des organisations de producteurs qui peuvent contribuer agrave garantir la qualiteacute et la livraison des produits en temps voulu (Taren amp Alaofegrave 2013)

Canaux de la grande distribution

Les pays en deacuteveloppement ont connu un rapide deacuteveloppement des supermarcheacutes suite agrave des transformations du cocircteacute de lrsquooffre et de la demande Les supermarcheacutes peuvent ecirctre deacutetenus par des enseignes locales ou internationales Ils offrent geacuteneacuteralement un large choix drsquoaliments et de produits divers dans un mecircme lieu Par inteacutegration verticale et horizontale (Reardon et al 2012) ils sont souvent deacutetenus par les mecircmes groupes dans lesquels sont concentreacutees les activiteacutes de distribution et drsquoautres fonctions du systegraveme alimentaire Malgreacute les risques inheacuterents agrave ce mode de fonctionnement des eacutetudes ont essentiellement reacuteveacuteleacute des impacts positifs des nouveaux canaux de la grande distribution sur la productiviteacute agricole les prix de vente et les revenus Selon Chege et al (2015) au Kenya les agriculteurs intervenant dans les canaux de la grande distribution ont des revenus plus eacuteleveacutes et produisent plus de fruits et de leacutegumes Les auteurs montrent que ces deux facteurs (revenus et choix de la production veacutegeacutetale) ont eu des effets positifs sur la nutrition les meacutenages agricoles qui approvisionnent les supermarcheacutes consomment pregraves de 15 agrave 20 plus de calories de fer et de zinc et 30 plus de vitamines A Agrave noter neacuteanmoins que la commercialisation favorise la speacutecialisation ce qui reacuteduit la diversiteacute de la production des agriculteurs consideacutereacutes individuellement

Gestion des activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte et reacuteduction des pertes

Les projets de deacuteveloppement des marcheacutes ou de la chaicircne de valeur agricole peuvent eacutegalement ameacuteliorer les activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte avec des effets positifs sur lrsquoeacutetat nutritionnel En effet en ameacuteliorant les techniques de manutention de stockage et de conservation lrsquooptimisation des activiteacutes apregraves reacutecolte entraicircne un lissage de la consommation et augmente la disponibiliteacute tout au long de lrsquoanneacutee drsquoaliments frais et nutritifs Plus particuliegraverement des meacutethodes de conservation preacutecautionneuses permettent de preacuteserver les teneurs en nutriments et de reacuteduire lrsquoutilisation de sucre de sel et drsquoautres ingreacutedients ajouteacutes De plus lrsquoameacutelioration des activiteacutes apregraves reacutecolte augmente la qualiteacute et la quantiteacute des reacutecoltes ce qui se traduit par une augmentation des revenus (Copenhagen Consensus Center 2015)

Creacuteation de la demande pour des aliments cultiveacutes localement et ameacutelioration de leur accegraves

Un programme meneacute aux Eacutetats-Unis dans lrsquoIowa a permis de consideacuterablement augmenter les ventes des productions agricoles locales aux restaurants coopeacuteratives et autres institutions (Ranum amp Wiemerslage 2011) Les producteurs locaux ont ainsi eacuteteacute mis en relation avec des marcheacutes jusqursquoalors inexploiteacutes (ex cantines scolaires) avec une coordination des niveaux de prix et en ciblant avant tout les produits de deuxiegraveme cateacutegorie De plus les producteurs ont beacuteneacuteficieacute de formations et de subventions pour les aider agrave financer des serres agrave diversifier leur production et agrave ameacuteliorer leurs

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eacutequipements de stockage Ce programme associeacute agrave la marque commerciale preacuteexistante ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo (achetez frais achetez local) ciblait les consommateurs par des activiteacutes de sensibilisation et drsquoeacuteducation inteacutegrant des deacutegustations de produits et des rencontres autour du projet de rapprochement des agriculteurs locaux et des eacutetablissements scolaires Ce programme a permis de piloter six projets au sein drsquoeacutetablissements scolaires dans lesquels lrsquoeacuteducation agrave la nutrition a eacuteteacute inteacutegreacutee aux programmes peacutedagogiques dont les enseignants ont reccedilu une formation et ougrave des reacuteseaux de distribution ont eacuteteacute creacuteeacutes pour inteacutegrer des produits locaux dans les menus des cantines scolaires Enfin le programme a ducirc faire du lobbyisme pour obtenir des changements dans la politique de lrsquoEacutetat afin de permettre aux institutions publiques de srsquoapprovisionner localement Conseacutecutivement agrave ce programme les agriculteurs ont constateacute une ameacutelioration qualitative et quantitative de leur production et les achats drsquoaliments locaux par les restaurants les coopeacuteratives alimentaires et les institutions locales ont augmenteacute de plus drsquoun demi-million drsquoUSD

Jardins potagers

Les impacts positifs des interventions en faveur des jardins potagers sur lrsquoeacutetat nutritionnel les revenus et les habitudes alimentaires sont aujourdrsquohui bien documenteacutes (Taren amp Alaofegrave 2013) Mecircme si certaines interventions ciblent prioritairement la production de leacutegumineuses et de tubercules les productions de fruits de leacutegumes drsquoherbes culinaires et de condiments restent les plus courantes (Taren amp Alaofegrave 2013) Par exemple au Neacutepal une intervention meneacutee en faveur des jardins potagers des meacutenages en association avec une campagne de sensibilisation agrave la nutrition a permis drsquoaugmenter les connaissances sur la nutrition des participants ainsi que la diversiteacute de leur reacutegime alimentaire Les participants ont eacutegalement eu davantage tendance agrave donner des aliments compleacutementaires aux nourrissons et agrave correctement conserver leurs aliments (Jones et al 2005)

Un examen de ces interventions agricoles a reacuteveacuteleacute que sur les neuf interventions en faveur des jardins potagers eacutetudieacutees toutes ont eu des effets positifs -modeacutereacutes agrave eacuteleveacutes- sur les reacutegimes alimentaires Sur les trois interventions pour lesquelles des donneacutees anthropomeacutetriques ont eacuteteacute releveacutees toutes ont permis de reacuteduire les problegravemes drsquoinsuffisance pondeacuterale drsquoeacutemaciation et de retard de croissance chez les enfants Les interventions en faveur des jardins potagers soutiennent favorablement la comparaison avec les autres types drsquointerventions examineacutees mais les auteurs font remarquer que la plupart de ces actions en faveur des jardins potagers inteacutegraient un objectif de nutrition explicite et un investissement en capital humain ce qui nrsquoest pas le cas avec la plupart des autres types drsquointerventions Par conseacutequent il est difficile de comparer les interventions en faveur des jardins potagers avec les autres types drsquointerventions et drsquoisoler les raisons qui expliquent leur succegraves Cela montre neacuteanmoins que les interventions inteacutegrant des investissements diversifieacutes dans diffeacuterents types de capital (comme lrsquoeacuteducation nutritionnelle et la prise en compte de lrsquoeacutegaliteacute entre les sexes) reacuteussissent mieux que celles qui ne le font pas (Berti 2004)

Diversiteacute des cultures

Dans un examen des strateacutegies agricoles visant agrave ameacuteliorer la nutrition Carletto et al (2015) se sont pencheacutes sur trois eacutetudes analysant les liens entre la diversiteacute des cultures et la nutrition Au Neacutepal des donneacutees probantes issues drsquoun programme de nutrition multisectoriel reacutevegravelent que la diversiteacute du reacutegime alimentaire des megraveres et des enfants ainsi que le rapport poidsacircge des enfants sont eacutetroitement lieacutes agrave la diversiteacute de la production14 au niveau du meacutenage (Malapit et al 2013) Il est inteacuteressant de remarquer que cette eacutetude a deacutetermineacute que lrsquoautonomisation des femmes limite les effets neacutegatifs drsquoune production peu diversifieacutee sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des megraveres et des enfants et sur le rapport tailleacircge des enfants Agrave partir de donneacutees de panels une analyse eacuteconomeacutetrique a estimeacute qursquoau Nigeacuteria une augmentation de 10 de la diversiteacute des varieacuteteacutes cultiveacutees entraicircne une augmentation de 24 de la diversiteacute des reacutegimes alimentaires (Dillon et al 2014) En Zambie la diversiteacute de la production (mesureacutee par le nombre total de cultures diffeacuterentes et de groupes alimentaires produits) ainsi que les activiteacutes ciblant les meacutenages

14 En utilisant un indice de la diversiteacute de la production fondeacute sur neuf items alimentaires Groupes drsquoaliments inclus feacuteculents haricots leacutegumineuses et noix leacutegumes-feuilles vert fonceacute tubercules leacutegumes et fruits riches en vitamine A autres fruits et leacutegumes lait et produits laitiers œufs poisson et viande

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pratiquant une agriculture de subsistance (ex eacutelevage de beacutetail production de fruits et de leacutegumes cultures de plein champ) ont eacuteteacute positivement associeacutees au rapport taillepoids des enfants et inversement associeacutees aux retards de croissance des enfants de plus de 24 mois (Kumar et al 2015) Cela signifie que la diversiteacute de la production au niveau des meacutenages peut avoir des effets positifs sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires et sur les reacutesultats anthropomeacutetriques pour les enfants et les megraveres

Eacutelevage de beacutetail

Les interventions au niveau des meacutenages ciblant lrsquoeacutelevage de beacutetail et lrsquoaquaculture se sont majoritairement focaliseacutees sur la geacuteneacuteration de revenus plutocirct que sur la consommation Mecircme srsquoil y a peu drsquoeacuteleacutements probants disponibles quant agrave lrsquoimpact de ce type drsquoinvestissements sur la nutrition et les reacutegimes alimentaires les aliments drsquoorigine animale sont denses sur le plan nutritionnel et certaines donneacutees montrent des impacts positifs sur les reacutesultats nutritionnels Lrsquoexamen de huit eacutetudes analysant les liens entre la production agricole (production de cultures et eacutelevage de beacutetail) la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des meacutenages et les reacutesultats nutritionnels chez lrsquoenfant conclut que lrsquoeacutelevage de beacutetail est associeacute agrave des reacutesultats positifs en termes de nutrition (Carletto et al 2015)

Produits laitiers volaille et produits de lrsquoaquaculture

Plusieurs eacutetudes ont montreacute que les interventions ciblant la production laitiegravere peuvent augmenter la consommation de produits laitiers et lrsquoapport geacuteneacuteral en nutriments et reacuteduire la preacutevalence des problegravemes de retard de croissance drsquoeacutemaciation et drsquoinsuffisance pondeacuterale (Taren amp Alaofegrave 2013) Le projet baptiseacute ldquoMilk Mattersrdquo (le lait crsquoest important)(reacutefeacuterence) a compareacute deux groupes de participants agrave un groupe teacutemoin Dans le premier groupe les participants ont reccedilu des animaux laitiers (une vache ou quatre chegravevres) et du fourrage Lrsquoautre groupe a eacutegalement eu du fourrage et des animaux laitiers mais ces derniers ont eacuteteacute preacutealablement vaccineacutes et vermifugeacutes Ces interventions ont eacuteteacute reacutealiseacutees dans la reacutegion somali drsquoEacutethiopie ougrave entre 20 et 50 des besoins eacutenergeacutetiques des eacuteleveurs pastoraux proviennent de la consommation de produits laitiers et de produits drsquoorigine animale Dans cette reacutegion les seacutecheresses annuelles aggravent la malnutrition agrave cause notamment drsquoune reacuteduction de la production laitiegravere pendant la saison segraveche La comparaison avec le groupe teacutemoin a reacuteveacuteleacute que les interventions Milk Matters ont permis drsquoaugmenter la consommation de produits laitiers et de stabiliser lrsquoeacutetat nutritionnel des enfants des eacuteleveurs pastoraux en peacuteriode de soudure Par ailleurs il a eacuteteacute estimeacute que ces interventions ont eacuteteacute extrecircmement rentables leur coucirct eacutevalueacute repreacutesente entre 45 et 75 du coucirct des programmes drsquoalimentation theacuterapeutique meneacutes dans le cadre de la prise en charge communautaire de la malnutrition aigueuml Enfin les femmes ont pu deacutegager plus de temps libre ce qui peut avoir des effets positifs sur les pratiques drsquoalimentation des enfants (Sadler et al 2012)

Reacutegimes fonciers

Drsquoapregraves lrsquoexamen de vingt eacutetudes (Lawry et al 2014) les interventions visant agrave formaliser les droits fonciers (comme lrsquoacquisition en libre proprieacuteteacute lrsquoenregistrement des droits par redistribution des terres et la reacutegularisation officielle des droits fonciers coutumiers) sont associeacutes agrave des gains en termes de productiviteacute et de bien-ecirctre social La reconnaissance de jure des droits fonciers permet drsquoaugmenter la valeur moneacutetaire de la productiviteacute des terres de 40 en moyenne mecircme si lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des donneacutees limite la capaciteacute agrave tirer des conclusions formelles Le bien-ecirctre social des beacuteneacuteficiaires (mesureacute par leur consommation ou leurs revenus) a augmenteacute de 15 pour cent en moyenne Les auteurs font eacutegalement remarquer que la qualiteacute des donneacutees disponibles ne permet pas drsquoavoir une assise suffisamment solide pour geacuteneacuteraliser ces reacutesultats et que les mesures qualitatives ne tiennent pas compte des conseacutequences sociales des politiques fonciegraveres telles que le deacuteplacement ou lrsquoeacutegaliteacute hommes-femmes Les beacuteneacutefices ont eacuteteacute largement plus importants en Asie et en Ameacuterique latine qursquoen Afrique et ont eacuteteacute variables en fonction du niveau de revenu les effets moindres constateacutes en Afrique subsaharienne peuvent srsquoexpliquer par un reacutegime foncier coutumier deacutejagrave largement eacutetabli et eacutetendu Mecircme srsquoil semble que la reconnaissance des droits fonciers contribue au bien-ecirctre social ces effets sont extrecircmement variables et speacutecifiques au contexte (Lawry et al 2014)

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Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire conditionnel (TMC)

Les donneacutees disponibles en la matiegravere suggegraverent que les programmes de TMC ont des impacts significatifs sur lrsquoanthropomeacutetrie des enfants et certaines eacutetudes montrent des effets chez les plus jeunes enfants qui beacuteneacuteficient plus longtemps de la protection sociale (Ruel et Alderman 2013) En outre ces programmes ont des effets positifs sur drsquoautres facteurs qui se reacutepercutent sur lrsquoeacutetat nutritionnel notamment lrsquoaugmentation des deacutepenses des meacutenages la seacutecuriteacute alimentaire et lrsquoameacutelioration des reacutegimes alimentaires (Leroy et al 2009) La protection sociale a joueacute un rocircle important pour reacuteduire la deacutenutrition en Colombie le seul pays actuellement en passe drsquoatteindre les quatre objectifs de lrsquoAssembleacutee mondiale de la Santeacute (IFPRI 2014a) De plus le fait de rendre la protection sociale plus sensible aux enjeux de nutrition est une strateacutegie prometteuse eacutetant donneacute que les deacutepenses publiques engageacutees dans la protection sociale progressent dans le monde entier (IFPRI 2014a)

Partenariats public-priveacute

Dans nrsquoimporte quel pays consideacutereacute la consommation alimentaire est deacutetermineacutee par les secteurs de la production de la transformation alimentaire de la distribution de gros et de la distribution de deacutetail Par conseacutequent le secteur priveacute a un eacutenorme impact sur les habitudes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels De plus drsquoautres secteurs comme la teacuteleacutephonie mobile les meacutedias et le secteur de la santeacute influent sur la consommation et les preacutefeacuterences des consommateurs Les partenariats public-priveacute (PPP) pourraient aider agrave mettre en relation les agriculteurs avec les chaicircnes drsquoapprovisionnement gracircce agrave des investissements dans des biens publics et dans des politiques facilitant le deacuteveloppement du commerce et des marcheacutes ainsi que dans lrsquoeacuteducation et la formation pour deacutevelopper la capaciteacute technique des agriculteurs et les aider agrave respecter les normes de tri drsquoemballage et de culture (Narrod et al 2008)

De plus le secteur public peut inciter le secteur priveacute agrave adopter des politiques favorables aux enjeux de nutrition Il peut le faire gracircce agrave des reacuteglementations directes des engagements volontaires ou par le biais de PPP dans lesquels les deux secteurs exploitent mutuellement leurs ressources et creacuteent de la valeur partageacutee Les PPP pourraient permettre au secteur public drsquointensifier ses interventions et de tirer au mieux parti de ses investissements gracircce agrave la capaciteacute eacutetablie drsquoexeacutecution et de deacuteveloppement du secteur priveacute De son cocircteacute le secteur priveacute pourrait beacuteneacuteficier drsquoun partage des risques et de la creacuteation drsquoune valeur partageacutee gracircce agrave lrsquoameacutelioration de sa perception par le public Les donneacutees disponibles sur les PPP axeacutes sur la nutrition sont rares et il nrsquoa pas encore eacuteteacute deacutetermineacute si les PPP sont plus efficaces que drsquoautres types drsquoengagements avec le secteur priveacute (Hoddinott et al 2015)

Investissements infrastructurels et nutrition

Irrigation

Alors que lrsquoimpact de lrsquoirrigation sur la reacuteduction de la pauvreteacute est bien documenteacute les effets de lrsquoameacutelioration des techniques drsquoirrigation sur la nutrition ne le sont pas (Hussain amp Hanjra 2004) Neacuteanmoins certaines donneacutees indiquent que lrsquoirrigation peut aider agrave reacuteduire la malnutrition chronique et saisonniegravere par lrsquoaccroissement de la consommation drsquoaliments de base et drsquoaliments drsquoorigine animale conseacutecutivement agrave une augmentation des revenus et agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute de lrsquoeacutelevage (Taren amp Alaofegrave 2013) De plus en permettant de cultiver pendant toute lrsquoanneacutee des

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varieacuteteacutes agrave forte valeur lrsquoirrigation peut ameacuteliorer la consommation de certains aliments Au Beacutenin des systegravemes drsquoirrigation au goutte-agrave-goutte alimenteacutes par lrsquoeacutenergie solaire ont permis drsquoaugmenter la consommation de fruits et leacutegumes jusqursquoagrave atteindre les apports journaliers recommandeacutes et les revenus tireacutes de la production veacutegeacutetale ont permis aux agriculteurs drsquoacheter des aliments de base des leacutegumes secs et des sources de proteacuteines pendant la saison segraveche Selon une enquecircte les beacuteneacuteficiaires de ce projet drsquoirrigation eacutetaient 17 pour cent moins susceptibles de se deacutefinir comme eacutetant en situation drsquoinseacutecuriteacute alimentaire (Burney et al 2010)

Au Ghana une technologie agrave bas coucirct drsquoirrigation par les nappes phreacuteatiques peu profondes a permis drsquoameacuteliorer la rentabiliteacute et de creacuteer des emplois pendant la saison segraveche Toutefois la diversiteacute des apports alimentaires nrsquoa pas progresseacute pour les agriculteurs utilisant les techniques drsquoirrigation et elle a mecircme reculeacute pour les agriculteurs deacutetenant un type speacutecifique de puits peu profond Les auteurs pensent que cela peut ecirctre ducirc agrave lrsquoimpact deacutefavorable sur le plan nutritionnel de la monoculture que lrsquoirrigation a favoriseacutee dans certains cas (Namara et al 2011) Crsquoest pourquoi il est essentiel de tenir compte des impacts neacutegatifs potentiels des programmes drsquoirrigation tels que la deacutependance accrue agrave la monoculture et les maladies veacutehiculeacutees par lrsquoeau De plus amples recherches sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les technologies drsquoirrigation peuvent entraicircner des reacutesultats positifs sur le plan de la nutrition et comment les risques peuvent ecirctre reacuteduits notamment le risque que de lrsquoeau contamineacutee affecte la santeacute des populations via les reacuteseaux drsquoirrigation (Taren amp Alaofegrave 2013) Les effets de lrsquoirrigation varient consideacuterablement en fonction de plusieurs facteurs notamment les contextes eacutecologique et eacutepideacutemiologique de la reacutegion consideacutereacutee (Taren amp Alaofegrave 2013)

Il est essentiel de noter que les infrastructures drsquoirrigation neacutecessitent geacuteneacuteralement drsquoorganiser des services de vulgarisation et un soutien technique pour assurer la durabiliteacute de la technologie drsquoirrigation Les investissements devraient ecirctre reacutealiseacutes en fonction des ressources et des profils eacutecologiques reacutegionaux Mais lagrave ougrave les marcheacutes sont relativement peu deacuteveloppeacutes et ougrave les nappes souterraines sont facilement accessibles des technologies moins exigeantes en ressources pourraient ecirctre appliqueacutees (comme les puits peu profonds eacutevoqueacutes ci-dessus dans le cas du Ghana) Le passage agrave des technologies drsquoirrigation plus avanceacutees peut neacutecessiter une capaciteacute de fabrication reacutegionale des liens avec les marcheacutes et des intrants financiers Dans les deux cas les gouvernements peuvent srsquoassocier avec des reacutealisateurs de projets notamment le secteur priveacute et les ONG pour encourager une large adoption des technologies drsquoirrigation

Reacuteseaux routiers eacutelectriciteacute et ameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau

Des preuves limiteacutees suggegraverent que les investissements dans les reacuteseaux routiers geacutenegraverent des impacts positifs sur la productiviteacute agricole lrsquoaugmentation du PIB dans les zones rurales et la reacuteduction de la pauvreteacute (Knox et al 2013) Les investissements dans les reacuteseaux eacutelectriques ont de plus larges impacts lagrave ougrave les systegravemes agricoles sont plus modernes et ougrave les besoins en eacutelectriciteacute sont plus grands Enfin lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau peut avoir des effets positifs sur le deacuteveloppement des enfants de moins de cinq ans mecircme si les eacutetudes actuellement disponibles sont de faible qualiteacute (Dangour et al 2013)

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Communications

Les investissements visant agrave augmenter la disponibiliteacute des informations et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes peuvent ameacuteliorer le bien-ecirctre social Internet et les technologies mobiles permettent de communiquer rapidement les informations lieacutees agrave lrsquoagriculture et agrave la nutrition dans les populations rurales toutefois de forts taux drsquoanalphabeacutetisme des infrastructures inadapteacutees et le coucirct des services drsquoinformation constituent un frein pour le deacuteveloppement des

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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systegravemes drsquoinformation dans les zones rurales Les technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) peuvent promouvoir la nutrition de faccedilon directe gracircce aux campagnes de marketing social et de faccedilon indirecte en favorisant la productiviteacute des petits exploitants agricoles En Tanzanie par exemple des centres de teacuteleacutecommunications ont permis aux petits exploitants agricoles drsquoacceacuteder agrave des informations sur les creacutedits sur les marcheacutes et aux preacutevisions meacuteteacuteorologiques (Mtega amp Ronald 2013)

Behrman et al (2012) ont constateacute des rapports BeacuteneacuteficiesCoucircts positifs lieacutes agrave lrsquoameacutelioration des informations sur les marcheacutes gracircce agrave la technologie SMS dans deux pays drsquoAsie du Sud et quatre pays drsquoAfrique Des investissements dans des programmes drsquoalphabeacutetisation avec des partenariats avec le secteur priveacute destineacutes agrave reacuteduire les coucircts et des services lieacutes agrave lrsquoappropriation des informations pourraient favoriser lrsquoexpansion des TIC dans les zones rurales Des informations sur la nutrition devraient eacutegalement ecirctre communiqueacutees

Biofortification

La biofortification peut constituer un investissement extrecircmement rentable apregraves la mise de fonds initiale pour concevoir les varieacuteteacutes biofortifieacutees mener des essais dans le pays et creacuteer la demande et les marcheacutes locaux la suppleacutementation nutritionnelle par biofortification peut devenir auto-suffisante avec peu de coucircts reacutecurrents (Meenakshi 2008) Lrsquoeacutelargissement des chaicircnes de valeur pour inteacutegrer des aliments biofortifieacutes et enrichis est une strateacutegie prometteuse pour lrsquoameacutelioration de lrsquoapport en micronutriments et de lrsquoeacutetat nutritionnel geacuteneacuteral des consommateurs Les campagnes de commercialisation associeacutees agrave une sensibilisation agrave la nutrition ameacuteliorent lrsquoacceptation par les consommateurs et leur propension agrave acheter ce type drsquoaliments (Meenakashi et al 2012)

Les donneacutees disponibles sur lrsquoefficaciteacute de la biofortification pour ameacuteliorer les reacuteserves en micronutriments sont solides et de plus en plus nombreuses Par exemple une eacutetude bien connue (Low et al 2007) a eacutevalueacute un programme meneacute sur deux ans au Mozambique qui a cibleacute 741 meacutenages agricoles Avec ce programme les meacutenages ont eu accegraves agrave des pieds de patates douces agrave chair orange (OFSP) (varieacuteteacute seacutelectionneacutee de maniegravere agrave avoir une haute teneur en becirctacarotegravene) et agrave des services de vulgarisation Les services de vulgarisation couvraient plusieurs thegravemes depuis des informations sur la nutrition jusqursquoaux meacutethodes de production et de commercialisation Une augmentation de lrsquoapport en vitamine A a eacuteteacute constateacutee chez les enfants des meacutenages beacuteneacuteficiaires ainsi qursquoune augmentation nette des concentrations seacuteriques moyennes en reacutetinol et la preacutevalence des faibles concentrations seacuteriques en reacutetinol est passeacutee de 60 pour cent agrave 38 pour cent Aucun changement nrsquoa eacuteteacute observeacute dans les meacutenages teacutemoins alors que tous les enfants de la communauteacute avaient eu accegraves agrave des suppleacutements en vitamine A Les auteurs font remarquer que leurs reacutesultats mettent en eacutevidence la neacutecessiteacute de mener des interventions multiples inteacutegrant notamment la suppleacutementation nutritionnelle ainsi que des approches axeacutees sur les aliments (Low et al 2007) Des donneacutees plus reacutecentes tireacutees drsquoessais controcircleacutes randomiseacutes meneacutes agrave plus large eacutechelle ont eacutegalement reacuteveacuteleacute des effets positifs de lrsquointroduction des OFSP aupregraves de 12 000 et 10 000 meacutenages au Mozambique et en Ouganda respectivement (Hotz et al 2011 Hotz et al 2012)

Outre les OFSP drsquoautres varieacuteteacutes peuvent ecirctre biofortifieacutees comme par exemple le bleacute biofortifieacute en zinc le riz enrichi en fer ou le maiumls enrichi en proteacuteines Pour toutes ces espegraveces un potentiel drsquoameacutelioration des reacuteserves du micronutriment ou macroeacuteleacutement cibleacute a eacuteteacute deacutemontreacute Les donneacutees prouvant lrsquoefficaciteacute nutritionnelle de la biofortification sont solides mais des recherches plus approfondies sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les cultures biofortifieacutees affectent les rendements et les profits des agriculteurs et comment creacuteer des marcheacutes locaux et de la demande dans divers contextes climatiques et socio-eacuteconomiques Des donneacutees disponibles sur des reacutegions rurales du Ghana suggegraverent que les consommateurs acceptent de payer un prix plus eacuteleveacute pour les produits biofortifieacutees agrave condition de recevoir des informations sur leurs beacuteneacutefices nutritionnels (Banerji et al 2013)

Document de consultation

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Liste des abreacuteviations

ATNI Access to Nutrition Index

CdA CIN2 Cadre drsquoAction de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

CIMSANS Center for Integrated Modeling of Sustainable Agriculture amp Nutrition Security

CIN2 Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

eacuteqCO2 Eacutequivalent dioxyde de carbone

FAO Organisation des Nations Unies pour lrsquoalimentation et lrsquoagriculture

GNR Rapport sur la nutrition mondiale

IDF Feacutedeacuteration internationale du diabegravete

IED Investissement eacutetranger direct

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

IOM Institute of Medicine

MCC Millennial Challenge Corporation

MNT Maladies non transmissibles

OFSP Patate douce agrave chair orange (Orange Flesh Sweet Potato)

OMS Organisation mondiale de la Santeacute

ONG Organisation non gouvernementale

PIB Produit inteacuterieur brut

PPP Partenariat public-priveacute

RampD Recherche et deacuteveloppement

TIC Technologies de lrsquoinformation et de la communication

TMC Programmes de transfert moneacutetaire conditionnel

UNICEF Fonds international de secours agrave lrsquoenfance des Nations unies

Creacutedits photos

Couverture FAOSwiatoslaw Wojtkowiak

Page 3 FAOThomas Moth Poulsen

Page 7 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 13 World Bank

Page 14 Wikicommons

Page 15 FAOJess Fanzo

Page 15 FAOIsaac Kasamani

Page 17 Fotolia

Page 18 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 20 Fotolia

Page 23 FAOValerio Crespi

Page 25 FAORachel Nugent

Page 26 FAOSebastiaacuten Villar

Page 35 FAOOscar Castellanos

Secreacutetariat de lrsquoUNSCNE-mail scnfaoorg bull Internet wwwunscnorg bull co FAO bull Viale delle Terme di Caracalla bull 00153 Rome Italie

FR

Vision de lrsquoUNSCN Un monde libeacutereacute de la faim et de toutes les formes de malnutrition est reacutealisable dans cette geacuteneacuteration

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN

Document de consultation

Avec le soutien de

par deacutecision du Bundestag allemand

Page 28: Investir pour des systèmes alimentaires sains...Investir pour des systèmes alimentaires sains Sommaire Avant-propos3 Messages clés 5 1.Introduction 7 2. Qu’est-ce qu’un système

Document de consultation

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En revanche dans les pays doteacutes drsquoun systegraveme alimentaire de type ldquoen transitionrdquo les reacutegimes alimentaires sont deacutejagrave plus varieacutes avec un apport raisonnable de produits frais et de proteacuteines La consommation de produits emballeacutes y augmente et quelques problegravemes de deacutenutrition persistent (retards de croissance essentiellement) Dans ces pays les investissements devraient prioritairement cibler les chaicircnes de valeur pour les aliments secondaires en renforccedilant notamment la technologie de la chaicircne du froid et en reacuteglant drsquoautres problegravemes au niveau des eacutetapes posteacuterieures agrave la reacutecolte ce qui permettrait drsquoameacuteliorer la productiviteacute geacuteneacuterale du secteur tout en ameacuteliorant lrsquoaccegraves aux aliments sains et la sensibilisation cocircteacute consommateurs Certains de ces investissements peuvent ecirctre coucircteux mais en moyenne ils le sont moins que les investissements infrastructurels si urgemment neacutecessaires dans les pays doteacutes de systegravemes alimentaires de type ldquoruralrdquo ou ldquoeacutemergentrdquo Pour reacutesumer les systegravemes alimentaires laquo en transition raquo offrent geacuteneacuteralement une diversiteacute correcte et une bonne disponibiliteacute des aliments mais ils peuvent ameacuteliorer leurs beacuteneacutefices eacuteconomiques et sanitaires en reacutealisant les bons investissements

Pour les systegravemes de type ldquoindustrielrdquo ou ldquomixterdquo les choix drsquoinvestissement devraient avant tout viser une meilleure coheacuterence des politiques publiques avec les objectifs de santeacute et de nutrition en soutenant notamment la production speacutecialiseacutee et de produits frais plutocirct que la culture de quelques varieacuteteacutes de ceacutereacuteales Il y est neacutecessaire drsquoopeacuterer des changements dans les politiques et la gouvernance dans lrsquooptique de favoriser les comportements de consommation sains et de limiter certaines pratiques et dominations industrielles Ces changements sont peu coucircteux en termes financiers mais ils sont politiquement difficiles

Les pays qui souhaitent mettre en œuvre le Cadre drsquoaction de la CIN2 disposent drsquoune grande varieacuteteacute drsquooptions drsquoinvestissements en faveur de systegravemes alimentaires plus sains Ces options vont depuis les ameacuteliorations agrave grande eacutechelle des infrastructures jusqursquoagrave des soutiens techniques et des aides agrave la commercialisation de plus petite eacutechelle en passant par des mesures drsquoincitation et de sensibilisation des consommateurs Certaines neacutecessitent de lourdes deacutepenses financiegraveres qui seront rentabiliseacutees au bout de plusieurs anneacutees par lrsquoobtention drsquoune agriculture plus productive et plus sensible aux enjeux nutritionnels tandis que drsquoautres nrsquoimpliquent pas reacuteellement de deacutepenses financiegraveres mais uniquement des mesures de reacuteglementation

Il existe encore de profondes lacunes en termes de donneacutees disponibles pour les pays et les investisseurs concernant les options drsquoinvestissement approprieacutees et celles agrave privileacutegier en fonction du type de systegraveme alimentaire et du contexte de nutrition Il faut espeacuterer que les banques de deacuteveloppement et autres institutions financiegraveres coopeacutereront avec les acteurs de la nutrition pour fournir des informations financiegraveres contextualiseacutees sur les interventions les plus prometteuses eacutevoqueacutees dans ce rapport de maniegravere agrave ce que les pays quel que soit le type de leur systegraveme alimentaire puissent faire des choix eacuteclaireacutes entre les diverses options drsquoinvestissement

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Annexe

Examen des donneacutees disponibles sur la creacuteation de systegravemes alimentaires sains au moyen drsquoinvestissements sensibles agrave la nutrition Interventions agricoles en faveur drsquoune meilleure nutrition

En deacutepit de donneacutees extrecircmement limiteacutees et disparates il semble que les strateacutegies agricoles soient prometteuses pour ameacuteliorer lrsquoeacutetat nutritionnel Encore moins drsquoeacuteleacutements probants sont disponibles sur les strateacutegies ciblant les systegravemes alimentaires dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition en fait il nrsquoexiste aucune litteacuterature sur ce sujet en dehors de celle traitant des politiques agricoles et de quelques politiques axeacutees sur la population et affectant lrsquoindustrie Lrsquoexamen bref et partiel proposeacute dans ce chapitre se concentre sur lrsquoagriculture un thegraveme sur lequel plusieurs contributions cleacutes sont disponibles Certaines des cateacutegories drsquoinvestissement eacutevoqueacutees ci-dessous affectent la nutrition par le biais de la production de la consommation ou par drsquoautres types de canaux

Lrsquoagriculture peut influer sur la nutrition par diffeacuterentes voies dont quatre sont identifieacutees dans la litteacuterature comme constituant des facteurs cleacutes (Ruel amp Alderman 2013) (i) prix des aliments (ii) revenus issus de lrsquoagriculture (iii) consommation de sa propre production due agrave des imperfections du marcheacute et (iv) facteurs lieacutes au sexe Si au niveau des meacutenages lrsquoagriculture a des effets sur la nutrition ces effets sont tregraves vraisemblablement lieacutes agrave un ou plusieurs de ces facteurs Lrsquoexamen de 23 eacutetudes sur cinq types drsquointerventions (biofortification jardins potagers deacuteveloppement de la production laitiegravere pecircche et eacutelevage de beacutetail) reacutevegravele une augmentation de la production et de la consommation par les meacutenages des produits alimentaires cibleacutes par ces interventions Les donneacutees disponibles sont mitigeacutees quant aux effets des interventions agricoles sur drsquoautres aspects notamment sur les apports en micronutriments et lrsquoeacutetat nutritionnel ou sur les revenus Les auteurs attribuent ceci aux insuffisances des eacutetudes en termes de puissance statistique et de collecte des donneacutees plutocirct qursquoagrave un veacuteritable manque drsquoefficaciteacute des programmes (Masset et al 2011)

Un examen anteacuterieur de 30 eacutetudes sur des interventions agricoles (comprenant des interventions en faveur des jardins potagers des interventions en faveur de lrsquoeacutelevage de beacutetail des interventions combineacutees favorisant agrave la fois le jardinage potager et lrsquoeacutelevage et des programmes drsquoirrigation) a reacuteveacuteleacute que la plupart de ces interventions avaient augmenteacute la production alimentaire et que sur ces 30 eacutetudes 19 avaient ameacutelioreacute la nutrition au niveau des meacutenages Sur ces 19 interventions ayant ameacutelioreacute la nutrition 14 avaient investi dans diffeacuterents types de capital (humain financier physique et social) (Berti 2004) Ces deux examens soulignent que le manque de rigueur et lrsquoextrecircme heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des meacutethodes entre les eacutetudes limitent la capaciteacute drsquoanalyse et de geacuteneacuteralisation des reacutesultats (Berti 2004 Masset et al 2011) Cet eacutecueil a eacutegalement eacuteteacute identifieacute dans un autre examen de 27 projets agricoles qui a conclu que les donneacutees probantes attestant drsquoun impact des strateacutegies de production agricole sur lrsquoameacutelioration de la nutrition des femmes et des enfants restaient limiteacutees en grande partie agrave cause des limitations meacutethodologiques des eacutetudes examineacutees par les auteurs (Girard et al 2012)

Document de consultation

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Selon Girard et al (2012) les strateacutegies agricoles ont invariablement et sensiblement ameacutelioreacute les reacutegimes alimentaires et les apports en vitamine A des femmes et des enfants mecircme si cela ne srsquoest pas traduit par des effets positifs sur le statut en vitamine A lrsquoaneacutemie ou la morbiditeacute Plusieurs des eacutetudes qursquoils ont examineacutees ont eu des effets significatifs sur les problegravemes de retard de croissance et drsquoeacutemaciation contrairement agrave ce qui est dit dans le reacutesumeacute des auteurs

Contrats de production et organisations de producteurs

Des contrats de production entre des agriculteurs et le secteur priveacute ont permis aux agriculteurs drsquoacceacuteder aux intrants aux creacutedits et aux services de vulgarisation neacutecessaires (Banque mondiale 2008 Asian Development Bank 2012) En outre gracircce agrave ce type de contrats des petits exploitants agricoles ont pu beacuteneacuteficier de prix et de marcheacutes assureacutes et les entreprises ont partageacute les risques de production et de commercialisation avec les producteurs Neacuteanmoins pour que les petits exploitants puissent tirer profit de lrsquoagriculture contractuelle les conditions preacutealables requises sont nombreuses Ils doivent pouvoir acceacuteder aux routes et aux services drsquoinformation et ils peuvent avoir besoin de se regrouper en organisations eacutetant donneacute que les fournisseurs et les grossistes preacutefegraverent geacuteneacuteralement passer contrat avec des organisations de producteurs qui peuvent contribuer agrave garantir la qualiteacute et la livraison des produits en temps voulu (Taren amp Alaofegrave 2013)

Canaux de la grande distribution

Les pays en deacuteveloppement ont connu un rapide deacuteveloppement des supermarcheacutes suite agrave des transformations du cocircteacute de lrsquooffre et de la demande Les supermarcheacutes peuvent ecirctre deacutetenus par des enseignes locales ou internationales Ils offrent geacuteneacuteralement un large choix drsquoaliments et de produits divers dans un mecircme lieu Par inteacutegration verticale et horizontale (Reardon et al 2012) ils sont souvent deacutetenus par les mecircmes groupes dans lesquels sont concentreacutees les activiteacutes de distribution et drsquoautres fonctions du systegraveme alimentaire Malgreacute les risques inheacuterents agrave ce mode de fonctionnement des eacutetudes ont essentiellement reacuteveacuteleacute des impacts positifs des nouveaux canaux de la grande distribution sur la productiviteacute agricole les prix de vente et les revenus Selon Chege et al (2015) au Kenya les agriculteurs intervenant dans les canaux de la grande distribution ont des revenus plus eacuteleveacutes et produisent plus de fruits et de leacutegumes Les auteurs montrent que ces deux facteurs (revenus et choix de la production veacutegeacutetale) ont eu des effets positifs sur la nutrition les meacutenages agricoles qui approvisionnent les supermarcheacutes consomment pregraves de 15 agrave 20 plus de calories de fer et de zinc et 30 plus de vitamines A Agrave noter neacuteanmoins que la commercialisation favorise la speacutecialisation ce qui reacuteduit la diversiteacute de la production des agriculteurs consideacutereacutes individuellement

Gestion des activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte et reacuteduction des pertes

Les projets de deacuteveloppement des marcheacutes ou de la chaicircne de valeur agricole peuvent eacutegalement ameacuteliorer les activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte avec des effets positifs sur lrsquoeacutetat nutritionnel En effet en ameacuteliorant les techniques de manutention de stockage et de conservation lrsquooptimisation des activiteacutes apregraves reacutecolte entraicircne un lissage de la consommation et augmente la disponibiliteacute tout au long de lrsquoanneacutee drsquoaliments frais et nutritifs Plus particuliegraverement des meacutethodes de conservation preacutecautionneuses permettent de preacuteserver les teneurs en nutriments et de reacuteduire lrsquoutilisation de sucre de sel et drsquoautres ingreacutedients ajouteacutes De plus lrsquoameacutelioration des activiteacutes apregraves reacutecolte augmente la qualiteacute et la quantiteacute des reacutecoltes ce qui se traduit par une augmentation des revenus (Copenhagen Consensus Center 2015)

Creacuteation de la demande pour des aliments cultiveacutes localement et ameacutelioration de leur accegraves

Un programme meneacute aux Eacutetats-Unis dans lrsquoIowa a permis de consideacuterablement augmenter les ventes des productions agricoles locales aux restaurants coopeacuteratives et autres institutions (Ranum amp Wiemerslage 2011) Les producteurs locaux ont ainsi eacuteteacute mis en relation avec des marcheacutes jusqursquoalors inexploiteacutes (ex cantines scolaires) avec une coordination des niveaux de prix et en ciblant avant tout les produits de deuxiegraveme cateacutegorie De plus les producteurs ont beacuteneacuteficieacute de formations et de subventions pour les aider agrave financer des serres agrave diversifier leur production et agrave ameacuteliorer leurs

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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eacutequipements de stockage Ce programme associeacute agrave la marque commerciale preacuteexistante ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo (achetez frais achetez local) ciblait les consommateurs par des activiteacutes de sensibilisation et drsquoeacuteducation inteacutegrant des deacutegustations de produits et des rencontres autour du projet de rapprochement des agriculteurs locaux et des eacutetablissements scolaires Ce programme a permis de piloter six projets au sein drsquoeacutetablissements scolaires dans lesquels lrsquoeacuteducation agrave la nutrition a eacuteteacute inteacutegreacutee aux programmes peacutedagogiques dont les enseignants ont reccedilu une formation et ougrave des reacuteseaux de distribution ont eacuteteacute creacuteeacutes pour inteacutegrer des produits locaux dans les menus des cantines scolaires Enfin le programme a ducirc faire du lobbyisme pour obtenir des changements dans la politique de lrsquoEacutetat afin de permettre aux institutions publiques de srsquoapprovisionner localement Conseacutecutivement agrave ce programme les agriculteurs ont constateacute une ameacutelioration qualitative et quantitative de leur production et les achats drsquoaliments locaux par les restaurants les coopeacuteratives alimentaires et les institutions locales ont augmenteacute de plus drsquoun demi-million drsquoUSD

Jardins potagers

Les impacts positifs des interventions en faveur des jardins potagers sur lrsquoeacutetat nutritionnel les revenus et les habitudes alimentaires sont aujourdrsquohui bien documenteacutes (Taren amp Alaofegrave 2013) Mecircme si certaines interventions ciblent prioritairement la production de leacutegumineuses et de tubercules les productions de fruits de leacutegumes drsquoherbes culinaires et de condiments restent les plus courantes (Taren amp Alaofegrave 2013) Par exemple au Neacutepal une intervention meneacutee en faveur des jardins potagers des meacutenages en association avec une campagne de sensibilisation agrave la nutrition a permis drsquoaugmenter les connaissances sur la nutrition des participants ainsi que la diversiteacute de leur reacutegime alimentaire Les participants ont eacutegalement eu davantage tendance agrave donner des aliments compleacutementaires aux nourrissons et agrave correctement conserver leurs aliments (Jones et al 2005)

Un examen de ces interventions agricoles a reacuteveacuteleacute que sur les neuf interventions en faveur des jardins potagers eacutetudieacutees toutes ont eu des effets positifs -modeacutereacutes agrave eacuteleveacutes- sur les reacutegimes alimentaires Sur les trois interventions pour lesquelles des donneacutees anthropomeacutetriques ont eacuteteacute releveacutees toutes ont permis de reacuteduire les problegravemes drsquoinsuffisance pondeacuterale drsquoeacutemaciation et de retard de croissance chez les enfants Les interventions en faveur des jardins potagers soutiennent favorablement la comparaison avec les autres types drsquointerventions examineacutees mais les auteurs font remarquer que la plupart de ces actions en faveur des jardins potagers inteacutegraient un objectif de nutrition explicite et un investissement en capital humain ce qui nrsquoest pas le cas avec la plupart des autres types drsquointerventions Par conseacutequent il est difficile de comparer les interventions en faveur des jardins potagers avec les autres types drsquointerventions et drsquoisoler les raisons qui expliquent leur succegraves Cela montre neacuteanmoins que les interventions inteacutegrant des investissements diversifieacutes dans diffeacuterents types de capital (comme lrsquoeacuteducation nutritionnelle et la prise en compte de lrsquoeacutegaliteacute entre les sexes) reacuteussissent mieux que celles qui ne le font pas (Berti 2004)

Diversiteacute des cultures

Dans un examen des strateacutegies agricoles visant agrave ameacuteliorer la nutrition Carletto et al (2015) se sont pencheacutes sur trois eacutetudes analysant les liens entre la diversiteacute des cultures et la nutrition Au Neacutepal des donneacutees probantes issues drsquoun programme de nutrition multisectoriel reacutevegravelent que la diversiteacute du reacutegime alimentaire des megraveres et des enfants ainsi que le rapport poidsacircge des enfants sont eacutetroitement lieacutes agrave la diversiteacute de la production14 au niveau du meacutenage (Malapit et al 2013) Il est inteacuteressant de remarquer que cette eacutetude a deacutetermineacute que lrsquoautonomisation des femmes limite les effets neacutegatifs drsquoune production peu diversifieacutee sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des megraveres et des enfants et sur le rapport tailleacircge des enfants Agrave partir de donneacutees de panels une analyse eacuteconomeacutetrique a estimeacute qursquoau Nigeacuteria une augmentation de 10 de la diversiteacute des varieacuteteacutes cultiveacutees entraicircne une augmentation de 24 de la diversiteacute des reacutegimes alimentaires (Dillon et al 2014) En Zambie la diversiteacute de la production (mesureacutee par le nombre total de cultures diffeacuterentes et de groupes alimentaires produits) ainsi que les activiteacutes ciblant les meacutenages

14 En utilisant un indice de la diversiteacute de la production fondeacute sur neuf items alimentaires Groupes drsquoaliments inclus feacuteculents haricots leacutegumineuses et noix leacutegumes-feuilles vert fonceacute tubercules leacutegumes et fruits riches en vitamine A autres fruits et leacutegumes lait et produits laitiers œufs poisson et viande

Document de consultation

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pratiquant une agriculture de subsistance (ex eacutelevage de beacutetail production de fruits et de leacutegumes cultures de plein champ) ont eacuteteacute positivement associeacutees au rapport taillepoids des enfants et inversement associeacutees aux retards de croissance des enfants de plus de 24 mois (Kumar et al 2015) Cela signifie que la diversiteacute de la production au niveau des meacutenages peut avoir des effets positifs sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires et sur les reacutesultats anthropomeacutetriques pour les enfants et les megraveres

Eacutelevage de beacutetail

Les interventions au niveau des meacutenages ciblant lrsquoeacutelevage de beacutetail et lrsquoaquaculture se sont majoritairement focaliseacutees sur la geacuteneacuteration de revenus plutocirct que sur la consommation Mecircme srsquoil y a peu drsquoeacuteleacutements probants disponibles quant agrave lrsquoimpact de ce type drsquoinvestissements sur la nutrition et les reacutegimes alimentaires les aliments drsquoorigine animale sont denses sur le plan nutritionnel et certaines donneacutees montrent des impacts positifs sur les reacutesultats nutritionnels Lrsquoexamen de huit eacutetudes analysant les liens entre la production agricole (production de cultures et eacutelevage de beacutetail) la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des meacutenages et les reacutesultats nutritionnels chez lrsquoenfant conclut que lrsquoeacutelevage de beacutetail est associeacute agrave des reacutesultats positifs en termes de nutrition (Carletto et al 2015)

Produits laitiers volaille et produits de lrsquoaquaculture

Plusieurs eacutetudes ont montreacute que les interventions ciblant la production laitiegravere peuvent augmenter la consommation de produits laitiers et lrsquoapport geacuteneacuteral en nutriments et reacuteduire la preacutevalence des problegravemes de retard de croissance drsquoeacutemaciation et drsquoinsuffisance pondeacuterale (Taren amp Alaofegrave 2013) Le projet baptiseacute ldquoMilk Mattersrdquo (le lait crsquoest important)(reacutefeacuterence) a compareacute deux groupes de participants agrave un groupe teacutemoin Dans le premier groupe les participants ont reccedilu des animaux laitiers (une vache ou quatre chegravevres) et du fourrage Lrsquoautre groupe a eacutegalement eu du fourrage et des animaux laitiers mais ces derniers ont eacuteteacute preacutealablement vaccineacutes et vermifugeacutes Ces interventions ont eacuteteacute reacutealiseacutees dans la reacutegion somali drsquoEacutethiopie ougrave entre 20 et 50 des besoins eacutenergeacutetiques des eacuteleveurs pastoraux proviennent de la consommation de produits laitiers et de produits drsquoorigine animale Dans cette reacutegion les seacutecheresses annuelles aggravent la malnutrition agrave cause notamment drsquoune reacuteduction de la production laitiegravere pendant la saison segraveche La comparaison avec le groupe teacutemoin a reacuteveacuteleacute que les interventions Milk Matters ont permis drsquoaugmenter la consommation de produits laitiers et de stabiliser lrsquoeacutetat nutritionnel des enfants des eacuteleveurs pastoraux en peacuteriode de soudure Par ailleurs il a eacuteteacute estimeacute que ces interventions ont eacuteteacute extrecircmement rentables leur coucirct eacutevalueacute repreacutesente entre 45 et 75 du coucirct des programmes drsquoalimentation theacuterapeutique meneacutes dans le cadre de la prise en charge communautaire de la malnutrition aigueuml Enfin les femmes ont pu deacutegager plus de temps libre ce qui peut avoir des effets positifs sur les pratiques drsquoalimentation des enfants (Sadler et al 2012)

Reacutegimes fonciers

Drsquoapregraves lrsquoexamen de vingt eacutetudes (Lawry et al 2014) les interventions visant agrave formaliser les droits fonciers (comme lrsquoacquisition en libre proprieacuteteacute lrsquoenregistrement des droits par redistribution des terres et la reacutegularisation officielle des droits fonciers coutumiers) sont associeacutes agrave des gains en termes de productiviteacute et de bien-ecirctre social La reconnaissance de jure des droits fonciers permet drsquoaugmenter la valeur moneacutetaire de la productiviteacute des terres de 40 en moyenne mecircme si lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des donneacutees limite la capaciteacute agrave tirer des conclusions formelles Le bien-ecirctre social des beacuteneacuteficiaires (mesureacute par leur consommation ou leurs revenus) a augmenteacute de 15 pour cent en moyenne Les auteurs font eacutegalement remarquer que la qualiteacute des donneacutees disponibles ne permet pas drsquoavoir une assise suffisamment solide pour geacuteneacuteraliser ces reacutesultats et que les mesures qualitatives ne tiennent pas compte des conseacutequences sociales des politiques fonciegraveres telles que le deacuteplacement ou lrsquoeacutegaliteacute hommes-femmes Les beacuteneacutefices ont eacuteteacute largement plus importants en Asie et en Ameacuterique latine qursquoen Afrique et ont eacuteteacute variables en fonction du niveau de revenu les effets moindres constateacutes en Afrique subsaharienne peuvent srsquoexpliquer par un reacutegime foncier coutumier deacutejagrave largement eacutetabli et eacutetendu Mecircme srsquoil semble que la reconnaissance des droits fonciers contribue au bien-ecirctre social ces effets sont extrecircmement variables et speacutecifiques au contexte (Lawry et al 2014)

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Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire conditionnel (TMC)

Les donneacutees disponibles en la matiegravere suggegraverent que les programmes de TMC ont des impacts significatifs sur lrsquoanthropomeacutetrie des enfants et certaines eacutetudes montrent des effets chez les plus jeunes enfants qui beacuteneacuteficient plus longtemps de la protection sociale (Ruel et Alderman 2013) En outre ces programmes ont des effets positifs sur drsquoautres facteurs qui se reacutepercutent sur lrsquoeacutetat nutritionnel notamment lrsquoaugmentation des deacutepenses des meacutenages la seacutecuriteacute alimentaire et lrsquoameacutelioration des reacutegimes alimentaires (Leroy et al 2009) La protection sociale a joueacute un rocircle important pour reacuteduire la deacutenutrition en Colombie le seul pays actuellement en passe drsquoatteindre les quatre objectifs de lrsquoAssembleacutee mondiale de la Santeacute (IFPRI 2014a) De plus le fait de rendre la protection sociale plus sensible aux enjeux de nutrition est une strateacutegie prometteuse eacutetant donneacute que les deacutepenses publiques engageacutees dans la protection sociale progressent dans le monde entier (IFPRI 2014a)

Partenariats public-priveacute

Dans nrsquoimporte quel pays consideacutereacute la consommation alimentaire est deacutetermineacutee par les secteurs de la production de la transformation alimentaire de la distribution de gros et de la distribution de deacutetail Par conseacutequent le secteur priveacute a un eacutenorme impact sur les habitudes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels De plus drsquoautres secteurs comme la teacuteleacutephonie mobile les meacutedias et le secteur de la santeacute influent sur la consommation et les preacutefeacuterences des consommateurs Les partenariats public-priveacute (PPP) pourraient aider agrave mettre en relation les agriculteurs avec les chaicircnes drsquoapprovisionnement gracircce agrave des investissements dans des biens publics et dans des politiques facilitant le deacuteveloppement du commerce et des marcheacutes ainsi que dans lrsquoeacuteducation et la formation pour deacutevelopper la capaciteacute technique des agriculteurs et les aider agrave respecter les normes de tri drsquoemballage et de culture (Narrod et al 2008)

De plus le secteur public peut inciter le secteur priveacute agrave adopter des politiques favorables aux enjeux de nutrition Il peut le faire gracircce agrave des reacuteglementations directes des engagements volontaires ou par le biais de PPP dans lesquels les deux secteurs exploitent mutuellement leurs ressources et creacuteent de la valeur partageacutee Les PPP pourraient permettre au secteur public drsquointensifier ses interventions et de tirer au mieux parti de ses investissements gracircce agrave la capaciteacute eacutetablie drsquoexeacutecution et de deacuteveloppement du secteur priveacute De son cocircteacute le secteur priveacute pourrait beacuteneacuteficier drsquoun partage des risques et de la creacuteation drsquoune valeur partageacutee gracircce agrave lrsquoameacutelioration de sa perception par le public Les donneacutees disponibles sur les PPP axeacutes sur la nutrition sont rares et il nrsquoa pas encore eacuteteacute deacutetermineacute si les PPP sont plus efficaces que drsquoautres types drsquoengagements avec le secteur priveacute (Hoddinott et al 2015)

Investissements infrastructurels et nutrition

Irrigation

Alors que lrsquoimpact de lrsquoirrigation sur la reacuteduction de la pauvreteacute est bien documenteacute les effets de lrsquoameacutelioration des techniques drsquoirrigation sur la nutrition ne le sont pas (Hussain amp Hanjra 2004) Neacuteanmoins certaines donneacutees indiquent que lrsquoirrigation peut aider agrave reacuteduire la malnutrition chronique et saisonniegravere par lrsquoaccroissement de la consommation drsquoaliments de base et drsquoaliments drsquoorigine animale conseacutecutivement agrave une augmentation des revenus et agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute de lrsquoeacutelevage (Taren amp Alaofegrave 2013) De plus en permettant de cultiver pendant toute lrsquoanneacutee des

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varieacuteteacutes agrave forte valeur lrsquoirrigation peut ameacuteliorer la consommation de certains aliments Au Beacutenin des systegravemes drsquoirrigation au goutte-agrave-goutte alimenteacutes par lrsquoeacutenergie solaire ont permis drsquoaugmenter la consommation de fruits et leacutegumes jusqursquoagrave atteindre les apports journaliers recommandeacutes et les revenus tireacutes de la production veacutegeacutetale ont permis aux agriculteurs drsquoacheter des aliments de base des leacutegumes secs et des sources de proteacuteines pendant la saison segraveche Selon une enquecircte les beacuteneacuteficiaires de ce projet drsquoirrigation eacutetaient 17 pour cent moins susceptibles de se deacutefinir comme eacutetant en situation drsquoinseacutecuriteacute alimentaire (Burney et al 2010)

Au Ghana une technologie agrave bas coucirct drsquoirrigation par les nappes phreacuteatiques peu profondes a permis drsquoameacuteliorer la rentabiliteacute et de creacuteer des emplois pendant la saison segraveche Toutefois la diversiteacute des apports alimentaires nrsquoa pas progresseacute pour les agriculteurs utilisant les techniques drsquoirrigation et elle a mecircme reculeacute pour les agriculteurs deacutetenant un type speacutecifique de puits peu profond Les auteurs pensent que cela peut ecirctre ducirc agrave lrsquoimpact deacutefavorable sur le plan nutritionnel de la monoculture que lrsquoirrigation a favoriseacutee dans certains cas (Namara et al 2011) Crsquoest pourquoi il est essentiel de tenir compte des impacts neacutegatifs potentiels des programmes drsquoirrigation tels que la deacutependance accrue agrave la monoculture et les maladies veacutehiculeacutees par lrsquoeau De plus amples recherches sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les technologies drsquoirrigation peuvent entraicircner des reacutesultats positifs sur le plan de la nutrition et comment les risques peuvent ecirctre reacuteduits notamment le risque que de lrsquoeau contamineacutee affecte la santeacute des populations via les reacuteseaux drsquoirrigation (Taren amp Alaofegrave 2013) Les effets de lrsquoirrigation varient consideacuterablement en fonction de plusieurs facteurs notamment les contextes eacutecologique et eacutepideacutemiologique de la reacutegion consideacutereacutee (Taren amp Alaofegrave 2013)

Il est essentiel de noter que les infrastructures drsquoirrigation neacutecessitent geacuteneacuteralement drsquoorganiser des services de vulgarisation et un soutien technique pour assurer la durabiliteacute de la technologie drsquoirrigation Les investissements devraient ecirctre reacutealiseacutes en fonction des ressources et des profils eacutecologiques reacutegionaux Mais lagrave ougrave les marcheacutes sont relativement peu deacuteveloppeacutes et ougrave les nappes souterraines sont facilement accessibles des technologies moins exigeantes en ressources pourraient ecirctre appliqueacutees (comme les puits peu profonds eacutevoqueacutes ci-dessus dans le cas du Ghana) Le passage agrave des technologies drsquoirrigation plus avanceacutees peut neacutecessiter une capaciteacute de fabrication reacutegionale des liens avec les marcheacutes et des intrants financiers Dans les deux cas les gouvernements peuvent srsquoassocier avec des reacutealisateurs de projets notamment le secteur priveacute et les ONG pour encourager une large adoption des technologies drsquoirrigation

Reacuteseaux routiers eacutelectriciteacute et ameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau

Des preuves limiteacutees suggegraverent que les investissements dans les reacuteseaux routiers geacutenegraverent des impacts positifs sur la productiviteacute agricole lrsquoaugmentation du PIB dans les zones rurales et la reacuteduction de la pauvreteacute (Knox et al 2013) Les investissements dans les reacuteseaux eacutelectriques ont de plus larges impacts lagrave ougrave les systegravemes agricoles sont plus modernes et ougrave les besoins en eacutelectriciteacute sont plus grands Enfin lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau peut avoir des effets positifs sur le deacuteveloppement des enfants de moins de cinq ans mecircme si les eacutetudes actuellement disponibles sont de faible qualiteacute (Dangour et al 2013)

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Communications

Les investissements visant agrave augmenter la disponibiliteacute des informations et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes peuvent ameacuteliorer le bien-ecirctre social Internet et les technologies mobiles permettent de communiquer rapidement les informations lieacutees agrave lrsquoagriculture et agrave la nutrition dans les populations rurales toutefois de forts taux drsquoanalphabeacutetisme des infrastructures inadapteacutees et le coucirct des services drsquoinformation constituent un frein pour le deacuteveloppement des

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systegravemes drsquoinformation dans les zones rurales Les technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) peuvent promouvoir la nutrition de faccedilon directe gracircce aux campagnes de marketing social et de faccedilon indirecte en favorisant la productiviteacute des petits exploitants agricoles En Tanzanie par exemple des centres de teacuteleacutecommunications ont permis aux petits exploitants agricoles drsquoacceacuteder agrave des informations sur les creacutedits sur les marcheacutes et aux preacutevisions meacuteteacuteorologiques (Mtega amp Ronald 2013)

Behrman et al (2012) ont constateacute des rapports BeacuteneacuteficiesCoucircts positifs lieacutes agrave lrsquoameacutelioration des informations sur les marcheacutes gracircce agrave la technologie SMS dans deux pays drsquoAsie du Sud et quatre pays drsquoAfrique Des investissements dans des programmes drsquoalphabeacutetisation avec des partenariats avec le secteur priveacute destineacutes agrave reacuteduire les coucircts et des services lieacutes agrave lrsquoappropriation des informations pourraient favoriser lrsquoexpansion des TIC dans les zones rurales Des informations sur la nutrition devraient eacutegalement ecirctre communiqueacutees

Biofortification

La biofortification peut constituer un investissement extrecircmement rentable apregraves la mise de fonds initiale pour concevoir les varieacuteteacutes biofortifieacutees mener des essais dans le pays et creacuteer la demande et les marcheacutes locaux la suppleacutementation nutritionnelle par biofortification peut devenir auto-suffisante avec peu de coucircts reacutecurrents (Meenakshi 2008) Lrsquoeacutelargissement des chaicircnes de valeur pour inteacutegrer des aliments biofortifieacutes et enrichis est une strateacutegie prometteuse pour lrsquoameacutelioration de lrsquoapport en micronutriments et de lrsquoeacutetat nutritionnel geacuteneacuteral des consommateurs Les campagnes de commercialisation associeacutees agrave une sensibilisation agrave la nutrition ameacuteliorent lrsquoacceptation par les consommateurs et leur propension agrave acheter ce type drsquoaliments (Meenakashi et al 2012)

Les donneacutees disponibles sur lrsquoefficaciteacute de la biofortification pour ameacuteliorer les reacuteserves en micronutriments sont solides et de plus en plus nombreuses Par exemple une eacutetude bien connue (Low et al 2007) a eacutevalueacute un programme meneacute sur deux ans au Mozambique qui a cibleacute 741 meacutenages agricoles Avec ce programme les meacutenages ont eu accegraves agrave des pieds de patates douces agrave chair orange (OFSP) (varieacuteteacute seacutelectionneacutee de maniegravere agrave avoir une haute teneur en becirctacarotegravene) et agrave des services de vulgarisation Les services de vulgarisation couvraient plusieurs thegravemes depuis des informations sur la nutrition jusqursquoaux meacutethodes de production et de commercialisation Une augmentation de lrsquoapport en vitamine A a eacuteteacute constateacutee chez les enfants des meacutenages beacuteneacuteficiaires ainsi qursquoune augmentation nette des concentrations seacuteriques moyennes en reacutetinol et la preacutevalence des faibles concentrations seacuteriques en reacutetinol est passeacutee de 60 pour cent agrave 38 pour cent Aucun changement nrsquoa eacuteteacute observeacute dans les meacutenages teacutemoins alors que tous les enfants de la communauteacute avaient eu accegraves agrave des suppleacutements en vitamine A Les auteurs font remarquer que leurs reacutesultats mettent en eacutevidence la neacutecessiteacute de mener des interventions multiples inteacutegrant notamment la suppleacutementation nutritionnelle ainsi que des approches axeacutees sur les aliments (Low et al 2007) Des donneacutees plus reacutecentes tireacutees drsquoessais controcircleacutes randomiseacutes meneacutes agrave plus large eacutechelle ont eacutegalement reacuteveacuteleacute des effets positifs de lrsquointroduction des OFSP aupregraves de 12 000 et 10 000 meacutenages au Mozambique et en Ouganda respectivement (Hotz et al 2011 Hotz et al 2012)

Outre les OFSP drsquoautres varieacuteteacutes peuvent ecirctre biofortifieacutees comme par exemple le bleacute biofortifieacute en zinc le riz enrichi en fer ou le maiumls enrichi en proteacuteines Pour toutes ces espegraveces un potentiel drsquoameacutelioration des reacuteserves du micronutriment ou macroeacuteleacutement cibleacute a eacuteteacute deacutemontreacute Les donneacutees prouvant lrsquoefficaciteacute nutritionnelle de la biofortification sont solides mais des recherches plus approfondies sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les cultures biofortifieacutees affectent les rendements et les profits des agriculteurs et comment creacuteer des marcheacutes locaux et de la demande dans divers contextes climatiques et socio-eacuteconomiques Des donneacutees disponibles sur des reacutegions rurales du Ghana suggegraverent que les consommateurs acceptent de payer un prix plus eacuteleveacute pour les produits biofortifieacutees agrave condition de recevoir des informations sur leurs beacuteneacutefices nutritionnels (Banerji et al 2013)

Document de consultation

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Liste des abreacuteviations

ATNI Access to Nutrition Index

CdA CIN2 Cadre drsquoAction de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

CIMSANS Center for Integrated Modeling of Sustainable Agriculture amp Nutrition Security

CIN2 Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

eacuteqCO2 Eacutequivalent dioxyde de carbone

FAO Organisation des Nations Unies pour lrsquoalimentation et lrsquoagriculture

GNR Rapport sur la nutrition mondiale

IDF Feacutedeacuteration internationale du diabegravete

IED Investissement eacutetranger direct

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

IOM Institute of Medicine

MCC Millennial Challenge Corporation

MNT Maladies non transmissibles

OFSP Patate douce agrave chair orange (Orange Flesh Sweet Potato)

OMS Organisation mondiale de la Santeacute

ONG Organisation non gouvernementale

PIB Produit inteacuterieur brut

PPP Partenariat public-priveacute

RampD Recherche et deacuteveloppement

TIC Technologies de lrsquoinformation et de la communication

TMC Programmes de transfert moneacutetaire conditionnel

UNICEF Fonds international de secours agrave lrsquoenfance des Nations unies

Creacutedits photos

Couverture FAOSwiatoslaw Wojtkowiak

Page 3 FAOThomas Moth Poulsen

Page 7 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 13 World Bank

Page 14 Wikicommons

Page 15 FAOJess Fanzo

Page 15 FAOIsaac Kasamani

Page 17 Fotolia

Page 18 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 20 Fotolia

Page 23 FAOValerio Crespi

Page 25 FAORachel Nugent

Page 26 FAOSebastiaacuten Villar

Page 35 FAOOscar Castellanos

Secreacutetariat de lrsquoUNSCNE-mail scnfaoorg bull Internet wwwunscnorg bull co FAO bull Viale delle Terme di Caracalla bull 00153 Rome Italie

FR

Vision de lrsquoUNSCN Un monde libeacutereacute de la faim et de toutes les formes de malnutrition est reacutealisable dans cette geacuteneacuteration

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN

Document de consultation

Avec le soutien de

par deacutecision du Bundestag allemand

Page 29: Investir pour des systèmes alimentaires sains...Investir pour des systèmes alimentaires sains Sommaire Avant-propos3 Messages clés 5 1.Introduction 7 2. Qu’est-ce qu’un système

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Reacutefeacuterences

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Annexe

Examen des donneacutees disponibles sur la creacuteation de systegravemes alimentaires sains au moyen drsquoinvestissements sensibles agrave la nutrition Interventions agricoles en faveur drsquoune meilleure nutrition

En deacutepit de donneacutees extrecircmement limiteacutees et disparates il semble que les strateacutegies agricoles soient prometteuses pour ameacuteliorer lrsquoeacutetat nutritionnel Encore moins drsquoeacuteleacutements probants sont disponibles sur les strateacutegies ciblant les systegravemes alimentaires dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition en fait il nrsquoexiste aucune litteacuterature sur ce sujet en dehors de celle traitant des politiques agricoles et de quelques politiques axeacutees sur la population et affectant lrsquoindustrie Lrsquoexamen bref et partiel proposeacute dans ce chapitre se concentre sur lrsquoagriculture un thegraveme sur lequel plusieurs contributions cleacutes sont disponibles Certaines des cateacutegories drsquoinvestissement eacutevoqueacutees ci-dessous affectent la nutrition par le biais de la production de la consommation ou par drsquoautres types de canaux

Lrsquoagriculture peut influer sur la nutrition par diffeacuterentes voies dont quatre sont identifieacutees dans la litteacuterature comme constituant des facteurs cleacutes (Ruel amp Alderman 2013) (i) prix des aliments (ii) revenus issus de lrsquoagriculture (iii) consommation de sa propre production due agrave des imperfections du marcheacute et (iv) facteurs lieacutes au sexe Si au niveau des meacutenages lrsquoagriculture a des effets sur la nutrition ces effets sont tregraves vraisemblablement lieacutes agrave un ou plusieurs de ces facteurs Lrsquoexamen de 23 eacutetudes sur cinq types drsquointerventions (biofortification jardins potagers deacuteveloppement de la production laitiegravere pecircche et eacutelevage de beacutetail) reacutevegravele une augmentation de la production et de la consommation par les meacutenages des produits alimentaires cibleacutes par ces interventions Les donneacutees disponibles sont mitigeacutees quant aux effets des interventions agricoles sur drsquoautres aspects notamment sur les apports en micronutriments et lrsquoeacutetat nutritionnel ou sur les revenus Les auteurs attribuent ceci aux insuffisances des eacutetudes en termes de puissance statistique et de collecte des donneacutees plutocirct qursquoagrave un veacuteritable manque drsquoefficaciteacute des programmes (Masset et al 2011)

Un examen anteacuterieur de 30 eacutetudes sur des interventions agricoles (comprenant des interventions en faveur des jardins potagers des interventions en faveur de lrsquoeacutelevage de beacutetail des interventions combineacutees favorisant agrave la fois le jardinage potager et lrsquoeacutelevage et des programmes drsquoirrigation) a reacuteveacuteleacute que la plupart de ces interventions avaient augmenteacute la production alimentaire et que sur ces 30 eacutetudes 19 avaient ameacutelioreacute la nutrition au niveau des meacutenages Sur ces 19 interventions ayant ameacutelioreacute la nutrition 14 avaient investi dans diffeacuterents types de capital (humain financier physique et social) (Berti 2004) Ces deux examens soulignent que le manque de rigueur et lrsquoextrecircme heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des meacutethodes entre les eacutetudes limitent la capaciteacute drsquoanalyse et de geacuteneacuteralisation des reacutesultats (Berti 2004 Masset et al 2011) Cet eacutecueil a eacutegalement eacuteteacute identifieacute dans un autre examen de 27 projets agricoles qui a conclu que les donneacutees probantes attestant drsquoun impact des strateacutegies de production agricole sur lrsquoameacutelioration de la nutrition des femmes et des enfants restaient limiteacutees en grande partie agrave cause des limitations meacutethodologiques des eacutetudes examineacutees par les auteurs (Girard et al 2012)

Document de consultation

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Selon Girard et al (2012) les strateacutegies agricoles ont invariablement et sensiblement ameacutelioreacute les reacutegimes alimentaires et les apports en vitamine A des femmes et des enfants mecircme si cela ne srsquoest pas traduit par des effets positifs sur le statut en vitamine A lrsquoaneacutemie ou la morbiditeacute Plusieurs des eacutetudes qursquoils ont examineacutees ont eu des effets significatifs sur les problegravemes de retard de croissance et drsquoeacutemaciation contrairement agrave ce qui est dit dans le reacutesumeacute des auteurs

Contrats de production et organisations de producteurs

Des contrats de production entre des agriculteurs et le secteur priveacute ont permis aux agriculteurs drsquoacceacuteder aux intrants aux creacutedits et aux services de vulgarisation neacutecessaires (Banque mondiale 2008 Asian Development Bank 2012) En outre gracircce agrave ce type de contrats des petits exploitants agricoles ont pu beacuteneacuteficier de prix et de marcheacutes assureacutes et les entreprises ont partageacute les risques de production et de commercialisation avec les producteurs Neacuteanmoins pour que les petits exploitants puissent tirer profit de lrsquoagriculture contractuelle les conditions preacutealables requises sont nombreuses Ils doivent pouvoir acceacuteder aux routes et aux services drsquoinformation et ils peuvent avoir besoin de se regrouper en organisations eacutetant donneacute que les fournisseurs et les grossistes preacutefegraverent geacuteneacuteralement passer contrat avec des organisations de producteurs qui peuvent contribuer agrave garantir la qualiteacute et la livraison des produits en temps voulu (Taren amp Alaofegrave 2013)

Canaux de la grande distribution

Les pays en deacuteveloppement ont connu un rapide deacuteveloppement des supermarcheacutes suite agrave des transformations du cocircteacute de lrsquooffre et de la demande Les supermarcheacutes peuvent ecirctre deacutetenus par des enseignes locales ou internationales Ils offrent geacuteneacuteralement un large choix drsquoaliments et de produits divers dans un mecircme lieu Par inteacutegration verticale et horizontale (Reardon et al 2012) ils sont souvent deacutetenus par les mecircmes groupes dans lesquels sont concentreacutees les activiteacutes de distribution et drsquoautres fonctions du systegraveme alimentaire Malgreacute les risques inheacuterents agrave ce mode de fonctionnement des eacutetudes ont essentiellement reacuteveacuteleacute des impacts positifs des nouveaux canaux de la grande distribution sur la productiviteacute agricole les prix de vente et les revenus Selon Chege et al (2015) au Kenya les agriculteurs intervenant dans les canaux de la grande distribution ont des revenus plus eacuteleveacutes et produisent plus de fruits et de leacutegumes Les auteurs montrent que ces deux facteurs (revenus et choix de la production veacutegeacutetale) ont eu des effets positifs sur la nutrition les meacutenages agricoles qui approvisionnent les supermarcheacutes consomment pregraves de 15 agrave 20 plus de calories de fer et de zinc et 30 plus de vitamines A Agrave noter neacuteanmoins que la commercialisation favorise la speacutecialisation ce qui reacuteduit la diversiteacute de la production des agriculteurs consideacutereacutes individuellement

Gestion des activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte et reacuteduction des pertes

Les projets de deacuteveloppement des marcheacutes ou de la chaicircne de valeur agricole peuvent eacutegalement ameacuteliorer les activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte avec des effets positifs sur lrsquoeacutetat nutritionnel En effet en ameacuteliorant les techniques de manutention de stockage et de conservation lrsquooptimisation des activiteacutes apregraves reacutecolte entraicircne un lissage de la consommation et augmente la disponibiliteacute tout au long de lrsquoanneacutee drsquoaliments frais et nutritifs Plus particuliegraverement des meacutethodes de conservation preacutecautionneuses permettent de preacuteserver les teneurs en nutriments et de reacuteduire lrsquoutilisation de sucre de sel et drsquoautres ingreacutedients ajouteacutes De plus lrsquoameacutelioration des activiteacutes apregraves reacutecolte augmente la qualiteacute et la quantiteacute des reacutecoltes ce qui se traduit par une augmentation des revenus (Copenhagen Consensus Center 2015)

Creacuteation de la demande pour des aliments cultiveacutes localement et ameacutelioration de leur accegraves

Un programme meneacute aux Eacutetats-Unis dans lrsquoIowa a permis de consideacuterablement augmenter les ventes des productions agricoles locales aux restaurants coopeacuteratives et autres institutions (Ranum amp Wiemerslage 2011) Les producteurs locaux ont ainsi eacuteteacute mis en relation avec des marcheacutes jusqursquoalors inexploiteacutes (ex cantines scolaires) avec une coordination des niveaux de prix et en ciblant avant tout les produits de deuxiegraveme cateacutegorie De plus les producteurs ont beacuteneacuteficieacute de formations et de subventions pour les aider agrave financer des serres agrave diversifier leur production et agrave ameacuteliorer leurs

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eacutequipements de stockage Ce programme associeacute agrave la marque commerciale preacuteexistante ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo (achetez frais achetez local) ciblait les consommateurs par des activiteacutes de sensibilisation et drsquoeacuteducation inteacutegrant des deacutegustations de produits et des rencontres autour du projet de rapprochement des agriculteurs locaux et des eacutetablissements scolaires Ce programme a permis de piloter six projets au sein drsquoeacutetablissements scolaires dans lesquels lrsquoeacuteducation agrave la nutrition a eacuteteacute inteacutegreacutee aux programmes peacutedagogiques dont les enseignants ont reccedilu une formation et ougrave des reacuteseaux de distribution ont eacuteteacute creacuteeacutes pour inteacutegrer des produits locaux dans les menus des cantines scolaires Enfin le programme a ducirc faire du lobbyisme pour obtenir des changements dans la politique de lrsquoEacutetat afin de permettre aux institutions publiques de srsquoapprovisionner localement Conseacutecutivement agrave ce programme les agriculteurs ont constateacute une ameacutelioration qualitative et quantitative de leur production et les achats drsquoaliments locaux par les restaurants les coopeacuteratives alimentaires et les institutions locales ont augmenteacute de plus drsquoun demi-million drsquoUSD

Jardins potagers

Les impacts positifs des interventions en faveur des jardins potagers sur lrsquoeacutetat nutritionnel les revenus et les habitudes alimentaires sont aujourdrsquohui bien documenteacutes (Taren amp Alaofegrave 2013) Mecircme si certaines interventions ciblent prioritairement la production de leacutegumineuses et de tubercules les productions de fruits de leacutegumes drsquoherbes culinaires et de condiments restent les plus courantes (Taren amp Alaofegrave 2013) Par exemple au Neacutepal une intervention meneacutee en faveur des jardins potagers des meacutenages en association avec une campagne de sensibilisation agrave la nutrition a permis drsquoaugmenter les connaissances sur la nutrition des participants ainsi que la diversiteacute de leur reacutegime alimentaire Les participants ont eacutegalement eu davantage tendance agrave donner des aliments compleacutementaires aux nourrissons et agrave correctement conserver leurs aliments (Jones et al 2005)

Un examen de ces interventions agricoles a reacuteveacuteleacute que sur les neuf interventions en faveur des jardins potagers eacutetudieacutees toutes ont eu des effets positifs -modeacutereacutes agrave eacuteleveacutes- sur les reacutegimes alimentaires Sur les trois interventions pour lesquelles des donneacutees anthropomeacutetriques ont eacuteteacute releveacutees toutes ont permis de reacuteduire les problegravemes drsquoinsuffisance pondeacuterale drsquoeacutemaciation et de retard de croissance chez les enfants Les interventions en faveur des jardins potagers soutiennent favorablement la comparaison avec les autres types drsquointerventions examineacutees mais les auteurs font remarquer que la plupart de ces actions en faveur des jardins potagers inteacutegraient un objectif de nutrition explicite et un investissement en capital humain ce qui nrsquoest pas le cas avec la plupart des autres types drsquointerventions Par conseacutequent il est difficile de comparer les interventions en faveur des jardins potagers avec les autres types drsquointerventions et drsquoisoler les raisons qui expliquent leur succegraves Cela montre neacuteanmoins que les interventions inteacutegrant des investissements diversifieacutes dans diffeacuterents types de capital (comme lrsquoeacuteducation nutritionnelle et la prise en compte de lrsquoeacutegaliteacute entre les sexes) reacuteussissent mieux que celles qui ne le font pas (Berti 2004)

Diversiteacute des cultures

Dans un examen des strateacutegies agricoles visant agrave ameacuteliorer la nutrition Carletto et al (2015) se sont pencheacutes sur trois eacutetudes analysant les liens entre la diversiteacute des cultures et la nutrition Au Neacutepal des donneacutees probantes issues drsquoun programme de nutrition multisectoriel reacutevegravelent que la diversiteacute du reacutegime alimentaire des megraveres et des enfants ainsi que le rapport poidsacircge des enfants sont eacutetroitement lieacutes agrave la diversiteacute de la production14 au niveau du meacutenage (Malapit et al 2013) Il est inteacuteressant de remarquer que cette eacutetude a deacutetermineacute que lrsquoautonomisation des femmes limite les effets neacutegatifs drsquoune production peu diversifieacutee sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des megraveres et des enfants et sur le rapport tailleacircge des enfants Agrave partir de donneacutees de panels une analyse eacuteconomeacutetrique a estimeacute qursquoau Nigeacuteria une augmentation de 10 de la diversiteacute des varieacuteteacutes cultiveacutees entraicircne une augmentation de 24 de la diversiteacute des reacutegimes alimentaires (Dillon et al 2014) En Zambie la diversiteacute de la production (mesureacutee par le nombre total de cultures diffeacuterentes et de groupes alimentaires produits) ainsi que les activiteacutes ciblant les meacutenages

14 En utilisant un indice de la diversiteacute de la production fondeacute sur neuf items alimentaires Groupes drsquoaliments inclus feacuteculents haricots leacutegumineuses et noix leacutegumes-feuilles vert fonceacute tubercules leacutegumes et fruits riches en vitamine A autres fruits et leacutegumes lait et produits laitiers œufs poisson et viande

Document de consultation

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pratiquant une agriculture de subsistance (ex eacutelevage de beacutetail production de fruits et de leacutegumes cultures de plein champ) ont eacuteteacute positivement associeacutees au rapport taillepoids des enfants et inversement associeacutees aux retards de croissance des enfants de plus de 24 mois (Kumar et al 2015) Cela signifie que la diversiteacute de la production au niveau des meacutenages peut avoir des effets positifs sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires et sur les reacutesultats anthropomeacutetriques pour les enfants et les megraveres

Eacutelevage de beacutetail

Les interventions au niveau des meacutenages ciblant lrsquoeacutelevage de beacutetail et lrsquoaquaculture se sont majoritairement focaliseacutees sur la geacuteneacuteration de revenus plutocirct que sur la consommation Mecircme srsquoil y a peu drsquoeacuteleacutements probants disponibles quant agrave lrsquoimpact de ce type drsquoinvestissements sur la nutrition et les reacutegimes alimentaires les aliments drsquoorigine animale sont denses sur le plan nutritionnel et certaines donneacutees montrent des impacts positifs sur les reacutesultats nutritionnels Lrsquoexamen de huit eacutetudes analysant les liens entre la production agricole (production de cultures et eacutelevage de beacutetail) la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des meacutenages et les reacutesultats nutritionnels chez lrsquoenfant conclut que lrsquoeacutelevage de beacutetail est associeacute agrave des reacutesultats positifs en termes de nutrition (Carletto et al 2015)

Produits laitiers volaille et produits de lrsquoaquaculture

Plusieurs eacutetudes ont montreacute que les interventions ciblant la production laitiegravere peuvent augmenter la consommation de produits laitiers et lrsquoapport geacuteneacuteral en nutriments et reacuteduire la preacutevalence des problegravemes de retard de croissance drsquoeacutemaciation et drsquoinsuffisance pondeacuterale (Taren amp Alaofegrave 2013) Le projet baptiseacute ldquoMilk Mattersrdquo (le lait crsquoest important)(reacutefeacuterence) a compareacute deux groupes de participants agrave un groupe teacutemoin Dans le premier groupe les participants ont reccedilu des animaux laitiers (une vache ou quatre chegravevres) et du fourrage Lrsquoautre groupe a eacutegalement eu du fourrage et des animaux laitiers mais ces derniers ont eacuteteacute preacutealablement vaccineacutes et vermifugeacutes Ces interventions ont eacuteteacute reacutealiseacutees dans la reacutegion somali drsquoEacutethiopie ougrave entre 20 et 50 des besoins eacutenergeacutetiques des eacuteleveurs pastoraux proviennent de la consommation de produits laitiers et de produits drsquoorigine animale Dans cette reacutegion les seacutecheresses annuelles aggravent la malnutrition agrave cause notamment drsquoune reacuteduction de la production laitiegravere pendant la saison segraveche La comparaison avec le groupe teacutemoin a reacuteveacuteleacute que les interventions Milk Matters ont permis drsquoaugmenter la consommation de produits laitiers et de stabiliser lrsquoeacutetat nutritionnel des enfants des eacuteleveurs pastoraux en peacuteriode de soudure Par ailleurs il a eacuteteacute estimeacute que ces interventions ont eacuteteacute extrecircmement rentables leur coucirct eacutevalueacute repreacutesente entre 45 et 75 du coucirct des programmes drsquoalimentation theacuterapeutique meneacutes dans le cadre de la prise en charge communautaire de la malnutrition aigueuml Enfin les femmes ont pu deacutegager plus de temps libre ce qui peut avoir des effets positifs sur les pratiques drsquoalimentation des enfants (Sadler et al 2012)

Reacutegimes fonciers

Drsquoapregraves lrsquoexamen de vingt eacutetudes (Lawry et al 2014) les interventions visant agrave formaliser les droits fonciers (comme lrsquoacquisition en libre proprieacuteteacute lrsquoenregistrement des droits par redistribution des terres et la reacutegularisation officielle des droits fonciers coutumiers) sont associeacutes agrave des gains en termes de productiviteacute et de bien-ecirctre social La reconnaissance de jure des droits fonciers permet drsquoaugmenter la valeur moneacutetaire de la productiviteacute des terres de 40 en moyenne mecircme si lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des donneacutees limite la capaciteacute agrave tirer des conclusions formelles Le bien-ecirctre social des beacuteneacuteficiaires (mesureacute par leur consommation ou leurs revenus) a augmenteacute de 15 pour cent en moyenne Les auteurs font eacutegalement remarquer que la qualiteacute des donneacutees disponibles ne permet pas drsquoavoir une assise suffisamment solide pour geacuteneacuteraliser ces reacutesultats et que les mesures qualitatives ne tiennent pas compte des conseacutequences sociales des politiques fonciegraveres telles que le deacuteplacement ou lrsquoeacutegaliteacute hommes-femmes Les beacuteneacutefices ont eacuteteacute largement plus importants en Asie et en Ameacuterique latine qursquoen Afrique et ont eacuteteacute variables en fonction du niveau de revenu les effets moindres constateacutes en Afrique subsaharienne peuvent srsquoexpliquer par un reacutegime foncier coutumier deacutejagrave largement eacutetabli et eacutetendu Mecircme srsquoil semble que la reconnaissance des droits fonciers contribue au bien-ecirctre social ces effets sont extrecircmement variables et speacutecifiques au contexte (Lawry et al 2014)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire conditionnel (TMC)

Les donneacutees disponibles en la matiegravere suggegraverent que les programmes de TMC ont des impacts significatifs sur lrsquoanthropomeacutetrie des enfants et certaines eacutetudes montrent des effets chez les plus jeunes enfants qui beacuteneacuteficient plus longtemps de la protection sociale (Ruel et Alderman 2013) En outre ces programmes ont des effets positifs sur drsquoautres facteurs qui se reacutepercutent sur lrsquoeacutetat nutritionnel notamment lrsquoaugmentation des deacutepenses des meacutenages la seacutecuriteacute alimentaire et lrsquoameacutelioration des reacutegimes alimentaires (Leroy et al 2009) La protection sociale a joueacute un rocircle important pour reacuteduire la deacutenutrition en Colombie le seul pays actuellement en passe drsquoatteindre les quatre objectifs de lrsquoAssembleacutee mondiale de la Santeacute (IFPRI 2014a) De plus le fait de rendre la protection sociale plus sensible aux enjeux de nutrition est une strateacutegie prometteuse eacutetant donneacute que les deacutepenses publiques engageacutees dans la protection sociale progressent dans le monde entier (IFPRI 2014a)

Partenariats public-priveacute

Dans nrsquoimporte quel pays consideacutereacute la consommation alimentaire est deacutetermineacutee par les secteurs de la production de la transformation alimentaire de la distribution de gros et de la distribution de deacutetail Par conseacutequent le secteur priveacute a un eacutenorme impact sur les habitudes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels De plus drsquoautres secteurs comme la teacuteleacutephonie mobile les meacutedias et le secteur de la santeacute influent sur la consommation et les preacutefeacuterences des consommateurs Les partenariats public-priveacute (PPP) pourraient aider agrave mettre en relation les agriculteurs avec les chaicircnes drsquoapprovisionnement gracircce agrave des investissements dans des biens publics et dans des politiques facilitant le deacuteveloppement du commerce et des marcheacutes ainsi que dans lrsquoeacuteducation et la formation pour deacutevelopper la capaciteacute technique des agriculteurs et les aider agrave respecter les normes de tri drsquoemballage et de culture (Narrod et al 2008)

De plus le secteur public peut inciter le secteur priveacute agrave adopter des politiques favorables aux enjeux de nutrition Il peut le faire gracircce agrave des reacuteglementations directes des engagements volontaires ou par le biais de PPP dans lesquels les deux secteurs exploitent mutuellement leurs ressources et creacuteent de la valeur partageacutee Les PPP pourraient permettre au secteur public drsquointensifier ses interventions et de tirer au mieux parti de ses investissements gracircce agrave la capaciteacute eacutetablie drsquoexeacutecution et de deacuteveloppement du secteur priveacute De son cocircteacute le secteur priveacute pourrait beacuteneacuteficier drsquoun partage des risques et de la creacuteation drsquoune valeur partageacutee gracircce agrave lrsquoameacutelioration de sa perception par le public Les donneacutees disponibles sur les PPP axeacutes sur la nutrition sont rares et il nrsquoa pas encore eacuteteacute deacutetermineacute si les PPP sont plus efficaces que drsquoautres types drsquoengagements avec le secteur priveacute (Hoddinott et al 2015)

Investissements infrastructurels et nutrition

Irrigation

Alors que lrsquoimpact de lrsquoirrigation sur la reacuteduction de la pauvreteacute est bien documenteacute les effets de lrsquoameacutelioration des techniques drsquoirrigation sur la nutrition ne le sont pas (Hussain amp Hanjra 2004) Neacuteanmoins certaines donneacutees indiquent que lrsquoirrigation peut aider agrave reacuteduire la malnutrition chronique et saisonniegravere par lrsquoaccroissement de la consommation drsquoaliments de base et drsquoaliments drsquoorigine animale conseacutecutivement agrave une augmentation des revenus et agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute de lrsquoeacutelevage (Taren amp Alaofegrave 2013) De plus en permettant de cultiver pendant toute lrsquoanneacutee des

Document de consultation

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varieacuteteacutes agrave forte valeur lrsquoirrigation peut ameacuteliorer la consommation de certains aliments Au Beacutenin des systegravemes drsquoirrigation au goutte-agrave-goutte alimenteacutes par lrsquoeacutenergie solaire ont permis drsquoaugmenter la consommation de fruits et leacutegumes jusqursquoagrave atteindre les apports journaliers recommandeacutes et les revenus tireacutes de la production veacutegeacutetale ont permis aux agriculteurs drsquoacheter des aliments de base des leacutegumes secs et des sources de proteacuteines pendant la saison segraveche Selon une enquecircte les beacuteneacuteficiaires de ce projet drsquoirrigation eacutetaient 17 pour cent moins susceptibles de se deacutefinir comme eacutetant en situation drsquoinseacutecuriteacute alimentaire (Burney et al 2010)

Au Ghana une technologie agrave bas coucirct drsquoirrigation par les nappes phreacuteatiques peu profondes a permis drsquoameacuteliorer la rentabiliteacute et de creacuteer des emplois pendant la saison segraveche Toutefois la diversiteacute des apports alimentaires nrsquoa pas progresseacute pour les agriculteurs utilisant les techniques drsquoirrigation et elle a mecircme reculeacute pour les agriculteurs deacutetenant un type speacutecifique de puits peu profond Les auteurs pensent que cela peut ecirctre ducirc agrave lrsquoimpact deacutefavorable sur le plan nutritionnel de la monoculture que lrsquoirrigation a favoriseacutee dans certains cas (Namara et al 2011) Crsquoest pourquoi il est essentiel de tenir compte des impacts neacutegatifs potentiels des programmes drsquoirrigation tels que la deacutependance accrue agrave la monoculture et les maladies veacutehiculeacutees par lrsquoeau De plus amples recherches sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les technologies drsquoirrigation peuvent entraicircner des reacutesultats positifs sur le plan de la nutrition et comment les risques peuvent ecirctre reacuteduits notamment le risque que de lrsquoeau contamineacutee affecte la santeacute des populations via les reacuteseaux drsquoirrigation (Taren amp Alaofegrave 2013) Les effets de lrsquoirrigation varient consideacuterablement en fonction de plusieurs facteurs notamment les contextes eacutecologique et eacutepideacutemiologique de la reacutegion consideacutereacutee (Taren amp Alaofegrave 2013)

Il est essentiel de noter que les infrastructures drsquoirrigation neacutecessitent geacuteneacuteralement drsquoorganiser des services de vulgarisation et un soutien technique pour assurer la durabiliteacute de la technologie drsquoirrigation Les investissements devraient ecirctre reacutealiseacutes en fonction des ressources et des profils eacutecologiques reacutegionaux Mais lagrave ougrave les marcheacutes sont relativement peu deacuteveloppeacutes et ougrave les nappes souterraines sont facilement accessibles des technologies moins exigeantes en ressources pourraient ecirctre appliqueacutees (comme les puits peu profonds eacutevoqueacutes ci-dessus dans le cas du Ghana) Le passage agrave des technologies drsquoirrigation plus avanceacutees peut neacutecessiter une capaciteacute de fabrication reacutegionale des liens avec les marcheacutes et des intrants financiers Dans les deux cas les gouvernements peuvent srsquoassocier avec des reacutealisateurs de projets notamment le secteur priveacute et les ONG pour encourager une large adoption des technologies drsquoirrigation

Reacuteseaux routiers eacutelectriciteacute et ameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau

Des preuves limiteacutees suggegraverent que les investissements dans les reacuteseaux routiers geacutenegraverent des impacts positifs sur la productiviteacute agricole lrsquoaugmentation du PIB dans les zones rurales et la reacuteduction de la pauvreteacute (Knox et al 2013) Les investissements dans les reacuteseaux eacutelectriques ont de plus larges impacts lagrave ougrave les systegravemes agricoles sont plus modernes et ougrave les besoins en eacutelectriciteacute sont plus grands Enfin lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau peut avoir des effets positifs sur le deacuteveloppement des enfants de moins de cinq ans mecircme si les eacutetudes actuellement disponibles sont de faible qualiteacute (Dangour et al 2013)

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Communications

Les investissements visant agrave augmenter la disponibiliteacute des informations et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes peuvent ameacuteliorer le bien-ecirctre social Internet et les technologies mobiles permettent de communiquer rapidement les informations lieacutees agrave lrsquoagriculture et agrave la nutrition dans les populations rurales toutefois de forts taux drsquoanalphabeacutetisme des infrastructures inadapteacutees et le coucirct des services drsquoinformation constituent un frein pour le deacuteveloppement des

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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systegravemes drsquoinformation dans les zones rurales Les technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) peuvent promouvoir la nutrition de faccedilon directe gracircce aux campagnes de marketing social et de faccedilon indirecte en favorisant la productiviteacute des petits exploitants agricoles En Tanzanie par exemple des centres de teacuteleacutecommunications ont permis aux petits exploitants agricoles drsquoacceacuteder agrave des informations sur les creacutedits sur les marcheacutes et aux preacutevisions meacuteteacuteorologiques (Mtega amp Ronald 2013)

Behrman et al (2012) ont constateacute des rapports BeacuteneacuteficiesCoucircts positifs lieacutes agrave lrsquoameacutelioration des informations sur les marcheacutes gracircce agrave la technologie SMS dans deux pays drsquoAsie du Sud et quatre pays drsquoAfrique Des investissements dans des programmes drsquoalphabeacutetisation avec des partenariats avec le secteur priveacute destineacutes agrave reacuteduire les coucircts et des services lieacutes agrave lrsquoappropriation des informations pourraient favoriser lrsquoexpansion des TIC dans les zones rurales Des informations sur la nutrition devraient eacutegalement ecirctre communiqueacutees

Biofortification

La biofortification peut constituer un investissement extrecircmement rentable apregraves la mise de fonds initiale pour concevoir les varieacuteteacutes biofortifieacutees mener des essais dans le pays et creacuteer la demande et les marcheacutes locaux la suppleacutementation nutritionnelle par biofortification peut devenir auto-suffisante avec peu de coucircts reacutecurrents (Meenakshi 2008) Lrsquoeacutelargissement des chaicircnes de valeur pour inteacutegrer des aliments biofortifieacutes et enrichis est une strateacutegie prometteuse pour lrsquoameacutelioration de lrsquoapport en micronutriments et de lrsquoeacutetat nutritionnel geacuteneacuteral des consommateurs Les campagnes de commercialisation associeacutees agrave une sensibilisation agrave la nutrition ameacuteliorent lrsquoacceptation par les consommateurs et leur propension agrave acheter ce type drsquoaliments (Meenakashi et al 2012)

Les donneacutees disponibles sur lrsquoefficaciteacute de la biofortification pour ameacuteliorer les reacuteserves en micronutriments sont solides et de plus en plus nombreuses Par exemple une eacutetude bien connue (Low et al 2007) a eacutevalueacute un programme meneacute sur deux ans au Mozambique qui a cibleacute 741 meacutenages agricoles Avec ce programme les meacutenages ont eu accegraves agrave des pieds de patates douces agrave chair orange (OFSP) (varieacuteteacute seacutelectionneacutee de maniegravere agrave avoir une haute teneur en becirctacarotegravene) et agrave des services de vulgarisation Les services de vulgarisation couvraient plusieurs thegravemes depuis des informations sur la nutrition jusqursquoaux meacutethodes de production et de commercialisation Une augmentation de lrsquoapport en vitamine A a eacuteteacute constateacutee chez les enfants des meacutenages beacuteneacuteficiaires ainsi qursquoune augmentation nette des concentrations seacuteriques moyennes en reacutetinol et la preacutevalence des faibles concentrations seacuteriques en reacutetinol est passeacutee de 60 pour cent agrave 38 pour cent Aucun changement nrsquoa eacuteteacute observeacute dans les meacutenages teacutemoins alors que tous les enfants de la communauteacute avaient eu accegraves agrave des suppleacutements en vitamine A Les auteurs font remarquer que leurs reacutesultats mettent en eacutevidence la neacutecessiteacute de mener des interventions multiples inteacutegrant notamment la suppleacutementation nutritionnelle ainsi que des approches axeacutees sur les aliments (Low et al 2007) Des donneacutees plus reacutecentes tireacutees drsquoessais controcircleacutes randomiseacutes meneacutes agrave plus large eacutechelle ont eacutegalement reacuteveacuteleacute des effets positifs de lrsquointroduction des OFSP aupregraves de 12 000 et 10 000 meacutenages au Mozambique et en Ouganda respectivement (Hotz et al 2011 Hotz et al 2012)

Outre les OFSP drsquoautres varieacuteteacutes peuvent ecirctre biofortifieacutees comme par exemple le bleacute biofortifieacute en zinc le riz enrichi en fer ou le maiumls enrichi en proteacuteines Pour toutes ces espegraveces un potentiel drsquoameacutelioration des reacuteserves du micronutriment ou macroeacuteleacutement cibleacute a eacuteteacute deacutemontreacute Les donneacutees prouvant lrsquoefficaciteacute nutritionnelle de la biofortification sont solides mais des recherches plus approfondies sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les cultures biofortifieacutees affectent les rendements et les profits des agriculteurs et comment creacuteer des marcheacutes locaux et de la demande dans divers contextes climatiques et socio-eacuteconomiques Des donneacutees disponibles sur des reacutegions rurales du Ghana suggegraverent que les consommateurs acceptent de payer un prix plus eacuteleveacute pour les produits biofortifieacutees agrave condition de recevoir des informations sur leurs beacuteneacutefices nutritionnels (Banerji et al 2013)

Document de consultation

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Liste des abreacuteviations

ATNI Access to Nutrition Index

CdA CIN2 Cadre drsquoAction de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

CIMSANS Center for Integrated Modeling of Sustainable Agriculture amp Nutrition Security

CIN2 Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

eacuteqCO2 Eacutequivalent dioxyde de carbone

FAO Organisation des Nations Unies pour lrsquoalimentation et lrsquoagriculture

GNR Rapport sur la nutrition mondiale

IDF Feacutedeacuteration internationale du diabegravete

IED Investissement eacutetranger direct

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

IOM Institute of Medicine

MCC Millennial Challenge Corporation

MNT Maladies non transmissibles

OFSP Patate douce agrave chair orange (Orange Flesh Sweet Potato)

OMS Organisation mondiale de la Santeacute

ONG Organisation non gouvernementale

PIB Produit inteacuterieur brut

PPP Partenariat public-priveacute

RampD Recherche et deacuteveloppement

TIC Technologies de lrsquoinformation et de la communication

TMC Programmes de transfert moneacutetaire conditionnel

UNICEF Fonds international de secours agrave lrsquoenfance des Nations unies

Creacutedits photos

Couverture FAOSwiatoslaw Wojtkowiak

Page 3 FAOThomas Moth Poulsen

Page 7 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 13 World Bank

Page 14 Wikicommons

Page 15 FAOJess Fanzo

Page 15 FAOIsaac Kasamani

Page 17 Fotolia

Page 18 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 20 Fotolia

Page 23 FAOValerio Crespi

Page 25 FAORachel Nugent

Page 26 FAOSebastiaacuten Villar

Page 35 FAOOscar Castellanos

Secreacutetariat de lrsquoUNSCNE-mail scnfaoorg bull Internet wwwunscnorg bull co FAO bull Viale delle Terme di Caracalla bull 00153 Rome Italie

FR

Vision de lrsquoUNSCN Un monde libeacutereacute de la faim et de toutes les formes de malnutrition est reacutealisable dans cette geacuteneacuteration

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN

Document de consultation

Avec le soutien de

par deacutecision du Bundestag allemand

Page 30: Investir pour des systèmes alimentaires sains...Investir pour des systèmes alimentaires sains Sommaire Avant-propos3 Messages clés 5 1.Introduction 7 2. Qu’est-ce qu’un système

Document de consultation

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Dillon A McGee K and Oseni G 2014 Agricultural Production Dietary Diversity and Climate Variability

Feed the Future 2015 Feed the Future Country Fact Sheet Available at httpwwwfeedthefuturegovprintpdf82

FAO 2012 The State of Food and Agriculture Investing in Agriculture for a Better Future Rome

FAO 2013 The State of Food and Agriculture Food Systems for Better Nutrition Rome

FAO 2014 Conference Outcome Document Framework for Action Rome

FAO 2015 Key Recommendations for Improving Nutrition through Agriculture and Food Systems available at httpwwwfaoorg3a-i4922epdf

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Global Panel on Agriculture and Food Systems for Nutrition Improved metrics and data are needed for effective food systempolicies in the post-2015 erardquo Technical Brief No 2 2015

Graziano Da Silva Jose ldquoZero Hunger and Territories of Citizenship Promoting Food Security in Brazilrsquos Rural Areasrdquo in The Poorest and Hungry Assessments Analyses and Actions An IFPRI 2020 book edited by Joachim Von Braun and Rajul Pandya-Lorch IFPRI 2009 World Bank World Development Indicators 2011

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Hotz C Loechl C Lubowa A Tumwine J K Ndeezi G Masawi A N Gilligan D O 2012 Introduction of β-carotenendashrich orange sweet potato in rural Uganda resulted in increased vitamin A intakes among children and women and improved vitamin A status among children Journal of Nutrition 142(10) 1871ndash1880 doi 103945jn111151829

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Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Lawry S Samii C Hall R Leopold A Hornby D and Mtero F 2014 The impact of land property rights interventions on investment and agricultural productivity in developing countries a systematic review Campbell Systematic Reviews 10(1)

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Low WJ Mary Arimond Nadia Osman Benedito Cunguara Filipe Zano and David Tschirley 2007 A Food-Based Approach Introducing Orange-Fleshed Sweet Potatoes Increased Vitamin A Intake and Serum Retinol Concentrations in Young Children in Mozambique The Journal of Nutrition 137(5)1320

Martiniuk ALC CMY Lee S Colagiuri and M Woodward 2011 Higher-than-optimal body mass index and diabetes mortality in the Asia Pacific region Diabetes research and clinical practice 94 471ndash476

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Document de consultation

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World Bank 2008 World Development Report Agriculture for Development Available at httpsiteresourcesworldbankorgINTWDR2008ResourcesWDR_00_bookpdf

World Bank 2014 World Development Indicators for Senegal Available at httpdataworldbankorgcountrysenegal

Wuehler SE Wane L and Thierno C 2011 Situational analysis of infant and young child nutrition policies and programmatic activities in Senegal Maternal amp child nutrition 7(s1) pp157-181

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Annexe

Examen des donneacutees disponibles sur la creacuteation de systegravemes alimentaires sains au moyen drsquoinvestissements sensibles agrave la nutrition Interventions agricoles en faveur drsquoune meilleure nutrition

En deacutepit de donneacutees extrecircmement limiteacutees et disparates il semble que les strateacutegies agricoles soient prometteuses pour ameacuteliorer lrsquoeacutetat nutritionnel Encore moins drsquoeacuteleacutements probants sont disponibles sur les strateacutegies ciblant les systegravemes alimentaires dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition en fait il nrsquoexiste aucune litteacuterature sur ce sujet en dehors de celle traitant des politiques agricoles et de quelques politiques axeacutees sur la population et affectant lrsquoindustrie Lrsquoexamen bref et partiel proposeacute dans ce chapitre se concentre sur lrsquoagriculture un thegraveme sur lequel plusieurs contributions cleacutes sont disponibles Certaines des cateacutegories drsquoinvestissement eacutevoqueacutees ci-dessous affectent la nutrition par le biais de la production de la consommation ou par drsquoautres types de canaux

Lrsquoagriculture peut influer sur la nutrition par diffeacuterentes voies dont quatre sont identifieacutees dans la litteacuterature comme constituant des facteurs cleacutes (Ruel amp Alderman 2013) (i) prix des aliments (ii) revenus issus de lrsquoagriculture (iii) consommation de sa propre production due agrave des imperfections du marcheacute et (iv) facteurs lieacutes au sexe Si au niveau des meacutenages lrsquoagriculture a des effets sur la nutrition ces effets sont tregraves vraisemblablement lieacutes agrave un ou plusieurs de ces facteurs Lrsquoexamen de 23 eacutetudes sur cinq types drsquointerventions (biofortification jardins potagers deacuteveloppement de la production laitiegravere pecircche et eacutelevage de beacutetail) reacutevegravele une augmentation de la production et de la consommation par les meacutenages des produits alimentaires cibleacutes par ces interventions Les donneacutees disponibles sont mitigeacutees quant aux effets des interventions agricoles sur drsquoautres aspects notamment sur les apports en micronutriments et lrsquoeacutetat nutritionnel ou sur les revenus Les auteurs attribuent ceci aux insuffisances des eacutetudes en termes de puissance statistique et de collecte des donneacutees plutocirct qursquoagrave un veacuteritable manque drsquoefficaciteacute des programmes (Masset et al 2011)

Un examen anteacuterieur de 30 eacutetudes sur des interventions agricoles (comprenant des interventions en faveur des jardins potagers des interventions en faveur de lrsquoeacutelevage de beacutetail des interventions combineacutees favorisant agrave la fois le jardinage potager et lrsquoeacutelevage et des programmes drsquoirrigation) a reacuteveacuteleacute que la plupart de ces interventions avaient augmenteacute la production alimentaire et que sur ces 30 eacutetudes 19 avaient ameacutelioreacute la nutrition au niveau des meacutenages Sur ces 19 interventions ayant ameacutelioreacute la nutrition 14 avaient investi dans diffeacuterents types de capital (humain financier physique et social) (Berti 2004) Ces deux examens soulignent que le manque de rigueur et lrsquoextrecircme heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des meacutethodes entre les eacutetudes limitent la capaciteacute drsquoanalyse et de geacuteneacuteralisation des reacutesultats (Berti 2004 Masset et al 2011) Cet eacutecueil a eacutegalement eacuteteacute identifieacute dans un autre examen de 27 projets agricoles qui a conclu que les donneacutees probantes attestant drsquoun impact des strateacutegies de production agricole sur lrsquoameacutelioration de la nutrition des femmes et des enfants restaient limiteacutees en grande partie agrave cause des limitations meacutethodologiques des eacutetudes examineacutees par les auteurs (Girard et al 2012)

Document de consultation

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Selon Girard et al (2012) les strateacutegies agricoles ont invariablement et sensiblement ameacutelioreacute les reacutegimes alimentaires et les apports en vitamine A des femmes et des enfants mecircme si cela ne srsquoest pas traduit par des effets positifs sur le statut en vitamine A lrsquoaneacutemie ou la morbiditeacute Plusieurs des eacutetudes qursquoils ont examineacutees ont eu des effets significatifs sur les problegravemes de retard de croissance et drsquoeacutemaciation contrairement agrave ce qui est dit dans le reacutesumeacute des auteurs

Contrats de production et organisations de producteurs

Des contrats de production entre des agriculteurs et le secteur priveacute ont permis aux agriculteurs drsquoacceacuteder aux intrants aux creacutedits et aux services de vulgarisation neacutecessaires (Banque mondiale 2008 Asian Development Bank 2012) En outre gracircce agrave ce type de contrats des petits exploitants agricoles ont pu beacuteneacuteficier de prix et de marcheacutes assureacutes et les entreprises ont partageacute les risques de production et de commercialisation avec les producteurs Neacuteanmoins pour que les petits exploitants puissent tirer profit de lrsquoagriculture contractuelle les conditions preacutealables requises sont nombreuses Ils doivent pouvoir acceacuteder aux routes et aux services drsquoinformation et ils peuvent avoir besoin de se regrouper en organisations eacutetant donneacute que les fournisseurs et les grossistes preacutefegraverent geacuteneacuteralement passer contrat avec des organisations de producteurs qui peuvent contribuer agrave garantir la qualiteacute et la livraison des produits en temps voulu (Taren amp Alaofegrave 2013)

Canaux de la grande distribution

Les pays en deacuteveloppement ont connu un rapide deacuteveloppement des supermarcheacutes suite agrave des transformations du cocircteacute de lrsquooffre et de la demande Les supermarcheacutes peuvent ecirctre deacutetenus par des enseignes locales ou internationales Ils offrent geacuteneacuteralement un large choix drsquoaliments et de produits divers dans un mecircme lieu Par inteacutegration verticale et horizontale (Reardon et al 2012) ils sont souvent deacutetenus par les mecircmes groupes dans lesquels sont concentreacutees les activiteacutes de distribution et drsquoautres fonctions du systegraveme alimentaire Malgreacute les risques inheacuterents agrave ce mode de fonctionnement des eacutetudes ont essentiellement reacuteveacuteleacute des impacts positifs des nouveaux canaux de la grande distribution sur la productiviteacute agricole les prix de vente et les revenus Selon Chege et al (2015) au Kenya les agriculteurs intervenant dans les canaux de la grande distribution ont des revenus plus eacuteleveacutes et produisent plus de fruits et de leacutegumes Les auteurs montrent que ces deux facteurs (revenus et choix de la production veacutegeacutetale) ont eu des effets positifs sur la nutrition les meacutenages agricoles qui approvisionnent les supermarcheacutes consomment pregraves de 15 agrave 20 plus de calories de fer et de zinc et 30 plus de vitamines A Agrave noter neacuteanmoins que la commercialisation favorise la speacutecialisation ce qui reacuteduit la diversiteacute de la production des agriculteurs consideacutereacutes individuellement

Gestion des activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte et reacuteduction des pertes

Les projets de deacuteveloppement des marcheacutes ou de la chaicircne de valeur agricole peuvent eacutegalement ameacuteliorer les activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte avec des effets positifs sur lrsquoeacutetat nutritionnel En effet en ameacuteliorant les techniques de manutention de stockage et de conservation lrsquooptimisation des activiteacutes apregraves reacutecolte entraicircne un lissage de la consommation et augmente la disponibiliteacute tout au long de lrsquoanneacutee drsquoaliments frais et nutritifs Plus particuliegraverement des meacutethodes de conservation preacutecautionneuses permettent de preacuteserver les teneurs en nutriments et de reacuteduire lrsquoutilisation de sucre de sel et drsquoautres ingreacutedients ajouteacutes De plus lrsquoameacutelioration des activiteacutes apregraves reacutecolte augmente la qualiteacute et la quantiteacute des reacutecoltes ce qui se traduit par une augmentation des revenus (Copenhagen Consensus Center 2015)

Creacuteation de la demande pour des aliments cultiveacutes localement et ameacutelioration de leur accegraves

Un programme meneacute aux Eacutetats-Unis dans lrsquoIowa a permis de consideacuterablement augmenter les ventes des productions agricoles locales aux restaurants coopeacuteratives et autres institutions (Ranum amp Wiemerslage 2011) Les producteurs locaux ont ainsi eacuteteacute mis en relation avec des marcheacutes jusqursquoalors inexploiteacutes (ex cantines scolaires) avec une coordination des niveaux de prix et en ciblant avant tout les produits de deuxiegraveme cateacutegorie De plus les producteurs ont beacuteneacuteficieacute de formations et de subventions pour les aider agrave financer des serres agrave diversifier leur production et agrave ameacuteliorer leurs

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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eacutequipements de stockage Ce programme associeacute agrave la marque commerciale preacuteexistante ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo (achetez frais achetez local) ciblait les consommateurs par des activiteacutes de sensibilisation et drsquoeacuteducation inteacutegrant des deacutegustations de produits et des rencontres autour du projet de rapprochement des agriculteurs locaux et des eacutetablissements scolaires Ce programme a permis de piloter six projets au sein drsquoeacutetablissements scolaires dans lesquels lrsquoeacuteducation agrave la nutrition a eacuteteacute inteacutegreacutee aux programmes peacutedagogiques dont les enseignants ont reccedilu une formation et ougrave des reacuteseaux de distribution ont eacuteteacute creacuteeacutes pour inteacutegrer des produits locaux dans les menus des cantines scolaires Enfin le programme a ducirc faire du lobbyisme pour obtenir des changements dans la politique de lrsquoEacutetat afin de permettre aux institutions publiques de srsquoapprovisionner localement Conseacutecutivement agrave ce programme les agriculteurs ont constateacute une ameacutelioration qualitative et quantitative de leur production et les achats drsquoaliments locaux par les restaurants les coopeacuteratives alimentaires et les institutions locales ont augmenteacute de plus drsquoun demi-million drsquoUSD

Jardins potagers

Les impacts positifs des interventions en faveur des jardins potagers sur lrsquoeacutetat nutritionnel les revenus et les habitudes alimentaires sont aujourdrsquohui bien documenteacutes (Taren amp Alaofegrave 2013) Mecircme si certaines interventions ciblent prioritairement la production de leacutegumineuses et de tubercules les productions de fruits de leacutegumes drsquoherbes culinaires et de condiments restent les plus courantes (Taren amp Alaofegrave 2013) Par exemple au Neacutepal une intervention meneacutee en faveur des jardins potagers des meacutenages en association avec une campagne de sensibilisation agrave la nutrition a permis drsquoaugmenter les connaissances sur la nutrition des participants ainsi que la diversiteacute de leur reacutegime alimentaire Les participants ont eacutegalement eu davantage tendance agrave donner des aliments compleacutementaires aux nourrissons et agrave correctement conserver leurs aliments (Jones et al 2005)

Un examen de ces interventions agricoles a reacuteveacuteleacute que sur les neuf interventions en faveur des jardins potagers eacutetudieacutees toutes ont eu des effets positifs -modeacutereacutes agrave eacuteleveacutes- sur les reacutegimes alimentaires Sur les trois interventions pour lesquelles des donneacutees anthropomeacutetriques ont eacuteteacute releveacutees toutes ont permis de reacuteduire les problegravemes drsquoinsuffisance pondeacuterale drsquoeacutemaciation et de retard de croissance chez les enfants Les interventions en faveur des jardins potagers soutiennent favorablement la comparaison avec les autres types drsquointerventions examineacutees mais les auteurs font remarquer que la plupart de ces actions en faveur des jardins potagers inteacutegraient un objectif de nutrition explicite et un investissement en capital humain ce qui nrsquoest pas le cas avec la plupart des autres types drsquointerventions Par conseacutequent il est difficile de comparer les interventions en faveur des jardins potagers avec les autres types drsquointerventions et drsquoisoler les raisons qui expliquent leur succegraves Cela montre neacuteanmoins que les interventions inteacutegrant des investissements diversifieacutes dans diffeacuterents types de capital (comme lrsquoeacuteducation nutritionnelle et la prise en compte de lrsquoeacutegaliteacute entre les sexes) reacuteussissent mieux que celles qui ne le font pas (Berti 2004)

Diversiteacute des cultures

Dans un examen des strateacutegies agricoles visant agrave ameacuteliorer la nutrition Carletto et al (2015) se sont pencheacutes sur trois eacutetudes analysant les liens entre la diversiteacute des cultures et la nutrition Au Neacutepal des donneacutees probantes issues drsquoun programme de nutrition multisectoriel reacutevegravelent que la diversiteacute du reacutegime alimentaire des megraveres et des enfants ainsi que le rapport poidsacircge des enfants sont eacutetroitement lieacutes agrave la diversiteacute de la production14 au niveau du meacutenage (Malapit et al 2013) Il est inteacuteressant de remarquer que cette eacutetude a deacutetermineacute que lrsquoautonomisation des femmes limite les effets neacutegatifs drsquoune production peu diversifieacutee sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des megraveres et des enfants et sur le rapport tailleacircge des enfants Agrave partir de donneacutees de panels une analyse eacuteconomeacutetrique a estimeacute qursquoau Nigeacuteria une augmentation de 10 de la diversiteacute des varieacuteteacutes cultiveacutees entraicircne une augmentation de 24 de la diversiteacute des reacutegimes alimentaires (Dillon et al 2014) En Zambie la diversiteacute de la production (mesureacutee par le nombre total de cultures diffeacuterentes et de groupes alimentaires produits) ainsi que les activiteacutes ciblant les meacutenages

14 En utilisant un indice de la diversiteacute de la production fondeacute sur neuf items alimentaires Groupes drsquoaliments inclus feacuteculents haricots leacutegumineuses et noix leacutegumes-feuilles vert fonceacute tubercules leacutegumes et fruits riches en vitamine A autres fruits et leacutegumes lait et produits laitiers œufs poisson et viande

Document de consultation

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pratiquant une agriculture de subsistance (ex eacutelevage de beacutetail production de fruits et de leacutegumes cultures de plein champ) ont eacuteteacute positivement associeacutees au rapport taillepoids des enfants et inversement associeacutees aux retards de croissance des enfants de plus de 24 mois (Kumar et al 2015) Cela signifie que la diversiteacute de la production au niveau des meacutenages peut avoir des effets positifs sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires et sur les reacutesultats anthropomeacutetriques pour les enfants et les megraveres

Eacutelevage de beacutetail

Les interventions au niveau des meacutenages ciblant lrsquoeacutelevage de beacutetail et lrsquoaquaculture se sont majoritairement focaliseacutees sur la geacuteneacuteration de revenus plutocirct que sur la consommation Mecircme srsquoil y a peu drsquoeacuteleacutements probants disponibles quant agrave lrsquoimpact de ce type drsquoinvestissements sur la nutrition et les reacutegimes alimentaires les aliments drsquoorigine animale sont denses sur le plan nutritionnel et certaines donneacutees montrent des impacts positifs sur les reacutesultats nutritionnels Lrsquoexamen de huit eacutetudes analysant les liens entre la production agricole (production de cultures et eacutelevage de beacutetail) la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des meacutenages et les reacutesultats nutritionnels chez lrsquoenfant conclut que lrsquoeacutelevage de beacutetail est associeacute agrave des reacutesultats positifs en termes de nutrition (Carletto et al 2015)

Produits laitiers volaille et produits de lrsquoaquaculture

Plusieurs eacutetudes ont montreacute que les interventions ciblant la production laitiegravere peuvent augmenter la consommation de produits laitiers et lrsquoapport geacuteneacuteral en nutriments et reacuteduire la preacutevalence des problegravemes de retard de croissance drsquoeacutemaciation et drsquoinsuffisance pondeacuterale (Taren amp Alaofegrave 2013) Le projet baptiseacute ldquoMilk Mattersrdquo (le lait crsquoest important)(reacutefeacuterence) a compareacute deux groupes de participants agrave un groupe teacutemoin Dans le premier groupe les participants ont reccedilu des animaux laitiers (une vache ou quatre chegravevres) et du fourrage Lrsquoautre groupe a eacutegalement eu du fourrage et des animaux laitiers mais ces derniers ont eacuteteacute preacutealablement vaccineacutes et vermifugeacutes Ces interventions ont eacuteteacute reacutealiseacutees dans la reacutegion somali drsquoEacutethiopie ougrave entre 20 et 50 des besoins eacutenergeacutetiques des eacuteleveurs pastoraux proviennent de la consommation de produits laitiers et de produits drsquoorigine animale Dans cette reacutegion les seacutecheresses annuelles aggravent la malnutrition agrave cause notamment drsquoune reacuteduction de la production laitiegravere pendant la saison segraveche La comparaison avec le groupe teacutemoin a reacuteveacuteleacute que les interventions Milk Matters ont permis drsquoaugmenter la consommation de produits laitiers et de stabiliser lrsquoeacutetat nutritionnel des enfants des eacuteleveurs pastoraux en peacuteriode de soudure Par ailleurs il a eacuteteacute estimeacute que ces interventions ont eacuteteacute extrecircmement rentables leur coucirct eacutevalueacute repreacutesente entre 45 et 75 du coucirct des programmes drsquoalimentation theacuterapeutique meneacutes dans le cadre de la prise en charge communautaire de la malnutrition aigueuml Enfin les femmes ont pu deacutegager plus de temps libre ce qui peut avoir des effets positifs sur les pratiques drsquoalimentation des enfants (Sadler et al 2012)

Reacutegimes fonciers

Drsquoapregraves lrsquoexamen de vingt eacutetudes (Lawry et al 2014) les interventions visant agrave formaliser les droits fonciers (comme lrsquoacquisition en libre proprieacuteteacute lrsquoenregistrement des droits par redistribution des terres et la reacutegularisation officielle des droits fonciers coutumiers) sont associeacutes agrave des gains en termes de productiviteacute et de bien-ecirctre social La reconnaissance de jure des droits fonciers permet drsquoaugmenter la valeur moneacutetaire de la productiviteacute des terres de 40 en moyenne mecircme si lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des donneacutees limite la capaciteacute agrave tirer des conclusions formelles Le bien-ecirctre social des beacuteneacuteficiaires (mesureacute par leur consommation ou leurs revenus) a augmenteacute de 15 pour cent en moyenne Les auteurs font eacutegalement remarquer que la qualiteacute des donneacutees disponibles ne permet pas drsquoavoir une assise suffisamment solide pour geacuteneacuteraliser ces reacutesultats et que les mesures qualitatives ne tiennent pas compte des conseacutequences sociales des politiques fonciegraveres telles que le deacuteplacement ou lrsquoeacutegaliteacute hommes-femmes Les beacuteneacutefices ont eacuteteacute largement plus importants en Asie et en Ameacuterique latine qursquoen Afrique et ont eacuteteacute variables en fonction du niveau de revenu les effets moindres constateacutes en Afrique subsaharienne peuvent srsquoexpliquer par un reacutegime foncier coutumier deacutejagrave largement eacutetabli et eacutetendu Mecircme srsquoil semble que la reconnaissance des droits fonciers contribue au bien-ecirctre social ces effets sont extrecircmement variables et speacutecifiques au contexte (Lawry et al 2014)

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Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire conditionnel (TMC)

Les donneacutees disponibles en la matiegravere suggegraverent que les programmes de TMC ont des impacts significatifs sur lrsquoanthropomeacutetrie des enfants et certaines eacutetudes montrent des effets chez les plus jeunes enfants qui beacuteneacuteficient plus longtemps de la protection sociale (Ruel et Alderman 2013) En outre ces programmes ont des effets positifs sur drsquoautres facteurs qui se reacutepercutent sur lrsquoeacutetat nutritionnel notamment lrsquoaugmentation des deacutepenses des meacutenages la seacutecuriteacute alimentaire et lrsquoameacutelioration des reacutegimes alimentaires (Leroy et al 2009) La protection sociale a joueacute un rocircle important pour reacuteduire la deacutenutrition en Colombie le seul pays actuellement en passe drsquoatteindre les quatre objectifs de lrsquoAssembleacutee mondiale de la Santeacute (IFPRI 2014a) De plus le fait de rendre la protection sociale plus sensible aux enjeux de nutrition est une strateacutegie prometteuse eacutetant donneacute que les deacutepenses publiques engageacutees dans la protection sociale progressent dans le monde entier (IFPRI 2014a)

Partenariats public-priveacute

Dans nrsquoimporte quel pays consideacutereacute la consommation alimentaire est deacutetermineacutee par les secteurs de la production de la transformation alimentaire de la distribution de gros et de la distribution de deacutetail Par conseacutequent le secteur priveacute a un eacutenorme impact sur les habitudes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels De plus drsquoautres secteurs comme la teacuteleacutephonie mobile les meacutedias et le secteur de la santeacute influent sur la consommation et les preacutefeacuterences des consommateurs Les partenariats public-priveacute (PPP) pourraient aider agrave mettre en relation les agriculteurs avec les chaicircnes drsquoapprovisionnement gracircce agrave des investissements dans des biens publics et dans des politiques facilitant le deacuteveloppement du commerce et des marcheacutes ainsi que dans lrsquoeacuteducation et la formation pour deacutevelopper la capaciteacute technique des agriculteurs et les aider agrave respecter les normes de tri drsquoemballage et de culture (Narrod et al 2008)

De plus le secteur public peut inciter le secteur priveacute agrave adopter des politiques favorables aux enjeux de nutrition Il peut le faire gracircce agrave des reacuteglementations directes des engagements volontaires ou par le biais de PPP dans lesquels les deux secteurs exploitent mutuellement leurs ressources et creacuteent de la valeur partageacutee Les PPP pourraient permettre au secteur public drsquointensifier ses interventions et de tirer au mieux parti de ses investissements gracircce agrave la capaciteacute eacutetablie drsquoexeacutecution et de deacuteveloppement du secteur priveacute De son cocircteacute le secteur priveacute pourrait beacuteneacuteficier drsquoun partage des risques et de la creacuteation drsquoune valeur partageacutee gracircce agrave lrsquoameacutelioration de sa perception par le public Les donneacutees disponibles sur les PPP axeacutes sur la nutrition sont rares et il nrsquoa pas encore eacuteteacute deacutetermineacute si les PPP sont plus efficaces que drsquoautres types drsquoengagements avec le secteur priveacute (Hoddinott et al 2015)

Investissements infrastructurels et nutrition

Irrigation

Alors que lrsquoimpact de lrsquoirrigation sur la reacuteduction de la pauvreteacute est bien documenteacute les effets de lrsquoameacutelioration des techniques drsquoirrigation sur la nutrition ne le sont pas (Hussain amp Hanjra 2004) Neacuteanmoins certaines donneacutees indiquent que lrsquoirrigation peut aider agrave reacuteduire la malnutrition chronique et saisonniegravere par lrsquoaccroissement de la consommation drsquoaliments de base et drsquoaliments drsquoorigine animale conseacutecutivement agrave une augmentation des revenus et agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute de lrsquoeacutelevage (Taren amp Alaofegrave 2013) De plus en permettant de cultiver pendant toute lrsquoanneacutee des

Document de consultation

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varieacuteteacutes agrave forte valeur lrsquoirrigation peut ameacuteliorer la consommation de certains aliments Au Beacutenin des systegravemes drsquoirrigation au goutte-agrave-goutte alimenteacutes par lrsquoeacutenergie solaire ont permis drsquoaugmenter la consommation de fruits et leacutegumes jusqursquoagrave atteindre les apports journaliers recommandeacutes et les revenus tireacutes de la production veacutegeacutetale ont permis aux agriculteurs drsquoacheter des aliments de base des leacutegumes secs et des sources de proteacuteines pendant la saison segraveche Selon une enquecircte les beacuteneacuteficiaires de ce projet drsquoirrigation eacutetaient 17 pour cent moins susceptibles de se deacutefinir comme eacutetant en situation drsquoinseacutecuriteacute alimentaire (Burney et al 2010)

Au Ghana une technologie agrave bas coucirct drsquoirrigation par les nappes phreacuteatiques peu profondes a permis drsquoameacuteliorer la rentabiliteacute et de creacuteer des emplois pendant la saison segraveche Toutefois la diversiteacute des apports alimentaires nrsquoa pas progresseacute pour les agriculteurs utilisant les techniques drsquoirrigation et elle a mecircme reculeacute pour les agriculteurs deacutetenant un type speacutecifique de puits peu profond Les auteurs pensent que cela peut ecirctre ducirc agrave lrsquoimpact deacutefavorable sur le plan nutritionnel de la monoculture que lrsquoirrigation a favoriseacutee dans certains cas (Namara et al 2011) Crsquoest pourquoi il est essentiel de tenir compte des impacts neacutegatifs potentiels des programmes drsquoirrigation tels que la deacutependance accrue agrave la monoculture et les maladies veacutehiculeacutees par lrsquoeau De plus amples recherches sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les technologies drsquoirrigation peuvent entraicircner des reacutesultats positifs sur le plan de la nutrition et comment les risques peuvent ecirctre reacuteduits notamment le risque que de lrsquoeau contamineacutee affecte la santeacute des populations via les reacuteseaux drsquoirrigation (Taren amp Alaofegrave 2013) Les effets de lrsquoirrigation varient consideacuterablement en fonction de plusieurs facteurs notamment les contextes eacutecologique et eacutepideacutemiologique de la reacutegion consideacutereacutee (Taren amp Alaofegrave 2013)

Il est essentiel de noter que les infrastructures drsquoirrigation neacutecessitent geacuteneacuteralement drsquoorganiser des services de vulgarisation et un soutien technique pour assurer la durabiliteacute de la technologie drsquoirrigation Les investissements devraient ecirctre reacutealiseacutes en fonction des ressources et des profils eacutecologiques reacutegionaux Mais lagrave ougrave les marcheacutes sont relativement peu deacuteveloppeacutes et ougrave les nappes souterraines sont facilement accessibles des technologies moins exigeantes en ressources pourraient ecirctre appliqueacutees (comme les puits peu profonds eacutevoqueacutes ci-dessus dans le cas du Ghana) Le passage agrave des technologies drsquoirrigation plus avanceacutees peut neacutecessiter une capaciteacute de fabrication reacutegionale des liens avec les marcheacutes et des intrants financiers Dans les deux cas les gouvernements peuvent srsquoassocier avec des reacutealisateurs de projets notamment le secteur priveacute et les ONG pour encourager une large adoption des technologies drsquoirrigation

Reacuteseaux routiers eacutelectriciteacute et ameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau

Des preuves limiteacutees suggegraverent que les investissements dans les reacuteseaux routiers geacutenegraverent des impacts positifs sur la productiviteacute agricole lrsquoaugmentation du PIB dans les zones rurales et la reacuteduction de la pauvreteacute (Knox et al 2013) Les investissements dans les reacuteseaux eacutelectriques ont de plus larges impacts lagrave ougrave les systegravemes agricoles sont plus modernes et ougrave les besoins en eacutelectriciteacute sont plus grands Enfin lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau peut avoir des effets positifs sur le deacuteveloppement des enfants de moins de cinq ans mecircme si les eacutetudes actuellement disponibles sont de faible qualiteacute (Dangour et al 2013)

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Communications

Les investissements visant agrave augmenter la disponibiliteacute des informations et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes peuvent ameacuteliorer le bien-ecirctre social Internet et les technologies mobiles permettent de communiquer rapidement les informations lieacutees agrave lrsquoagriculture et agrave la nutrition dans les populations rurales toutefois de forts taux drsquoanalphabeacutetisme des infrastructures inadapteacutees et le coucirct des services drsquoinformation constituent un frein pour le deacuteveloppement des

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systegravemes drsquoinformation dans les zones rurales Les technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) peuvent promouvoir la nutrition de faccedilon directe gracircce aux campagnes de marketing social et de faccedilon indirecte en favorisant la productiviteacute des petits exploitants agricoles En Tanzanie par exemple des centres de teacuteleacutecommunications ont permis aux petits exploitants agricoles drsquoacceacuteder agrave des informations sur les creacutedits sur les marcheacutes et aux preacutevisions meacuteteacuteorologiques (Mtega amp Ronald 2013)

Behrman et al (2012) ont constateacute des rapports BeacuteneacuteficiesCoucircts positifs lieacutes agrave lrsquoameacutelioration des informations sur les marcheacutes gracircce agrave la technologie SMS dans deux pays drsquoAsie du Sud et quatre pays drsquoAfrique Des investissements dans des programmes drsquoalphabeacutetisation avec des partenariats avec le secteur priveacute destineacutes agrave reacuteduire les coucircts et des services lieacutes agrave lrsquoappropriation des informations pourraient favoriser lrsquoexpansion des TIC dans les zones rurales Des informations sur la nutrition devraient eacutegalement ecirctre communiqueacutees

Biofortification

La biofortification peut constituer un investissement extrecircmement rentable apregraves la mise de fonds initiale pour concevoir les varieacuteteacutes biofortifieacutees mener des essais dans le pays et creacuteer la demande et les marcheacutes locaux la suppleacutementation nutritionnelle par biofortification peut devenir auto-suffisante avec peu de coucircts reacutecurrents (Meenakshi 2008) Lrsquoeacutelargissement des chaicircnes de valeur pour inteacutegrer des aliments biofortifieacutes et enrichis est une strateacutegie prometteuse pour lrsquoameacutelioration de lrsquoapport en micronutriments et de lrsquoeacutetat nutritionnel geacuteneacuteral des consommateurs Les campagnes de commercialisation associeacutees agrave une sensibilisation agrave la nutrition ameacuteliorent lrsquoacceptation par les consommateurs et leur propension agrave acheter ce type drsquoaliments (Meenakashi et al 2012)

Les donneacutees disponibles sur lrsquoefficaciteacute de la biofortification pour ameacuteliorer les reacuteserves en micronutriments sont solides et de plus en plus nombreuses Par exemple une eacutetude bien connue (Low et al 2007) a eacutevalueacute un programme meneacute sur deux ans au Mozambique qui a cibleacute 741 meacutenages agricoles Avec ce programme les meacutenages ont eu accegraves agrave des pieds de patates douces agrave chair orange (OFSP) (varieacuteteacute seacutelectionneacutee de maniegravere agrave avoir une haute teneur en becirctacarotegravene) et agrave des services de vulgarisation Les services de vulgarisation couvraient plusieurs thegravemes depuis des informations sur la nutrition jusqursquoaux meacutethodes de production et de commercialisation Une augmentation de lrsquoapport en vitamine A a eacuteteacute constateacutee chez les enfants des meacutenages beacuteneacuteficiaires ainsi qursquoune augmentation nette des concentrations seacuteriques moyennes en reacutetinol et la preacutevalence des faibles concentrations seacuteriques en reacutetinol est passeacutee de 60 pour cent agrave 38 pour cent Aucun changement nrsquoa eacuteteacute observeacute dans les meacutenages teacutemoins alors que tous les enfants de la communauteacute avaient eu accegraves agrave des suppleacutements en vitamine A Les auteurs font remarquer que leurs reacutesultats mettent en eacutevidence la neacutecessiteacute de mener des interventions multiples inteacutegrant notamment la suppleacutementation nutritionnelle ainsi que des approches axeacutees sur les aliments (Low et al 2007) Des donneacutees plus reacutecentes tireacutees drsquoessais controcircleacutes randomiseacutes meneacutes agrave plus large eacutechelle ont eacutegalement reacuteveacuteleacute des effets positifs de lrsquointroduction des OFSP aupregraves de 12 000 et 10 000 meacutenages au Mozambique et en Ouganda respectivement (Hotz et al 2011 Hotz et al 2012)

Outre les OFSP drsquoautres varieacuteteacutes peuvent ecirctre biofortifieacutees comme par exemple le bleacute biofortifieacute en zinc le riz enrichi en fer ou le maiumls enrichi en proteacuteines Pour toutes ces espegraveces un potentiel drsquoameacutelioration des reacuteserves du micronutriment ou macroeacuteleacutement cibleacute a eacuteteacute deacutemontreacute Les donneacutees prouvant lrsquoefficaciteacute nutritionnelle de la biofortification sont solides mais des recherches plus approfondies sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les cultures biofortifieacutees affectent les rendements et les profits des agriculteurs et comment creacuteer des marcheacutes locaux et de la demande dans divers contextes climatiques et socio-eacuteconomiques Des donneacutees disponibles sur des reacutegions rurales du Ghana suggegraverent que les consommateurs acceptent de payer un prix plus eacuteleveacute pour les produits biofortifieacutees agrave condition de recevoir des informations sur leurs beacuteneacutefices nutritionnels (Banerji et al 2013)

Document de consultation

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Liste des abreacuteviations

ATNI Access to Nutrition Index

CdA CIN2 Cadre drsquoAction de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

CIMSANS Center for Integrated Modeling of Sustainable Agriculture amp Nutrition Security

CIN2 Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

eacuteqCO2 Eacutequivalent dioxyde de carbone

FAO Organisation des Nations Unies pour lrsquoalimentation et lrsquoagriculture

GNR Rapport sur la nutrition mondiale

IDF Feacutedeacuteration internationale du diabegravete

IED Investissement eacutetranger direct

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

IOM Institute of Medicine

MCC Millennial Challenge Corporation

MNT Maladies non transmissibles

OFSP Patate douce agrave chair orange (Orange Flesh Sweet Potato)

OMS Organisation mondiale de la Santeacute

ONG Organisation non gouvernementale

PIB Produit inteacuterieur brut

PPP Partenariat public-priveacute

RampD Recherche et deacuteveloppement

TIC Technologies de lrsquoinformation et de la communication

TMC Programmes de transfert moneacutetaire conditionnel

UNICEF Fonds international de secours agrave lrsquoenfance des Nations unies

Creacutedits photos

Couverture FAOSwiatoslaw Wojtkowiak

Page 3 FAOThomas Moth Poulsen

Page 7 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 13 World Bank

Page 14 Wikicommons

Page 15 FAOJess Fanzo

Page 15 FAOIsaac Kasamani

Page 17 Fotolia

Page 18 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 20 Fotolia

Page 23 FAOValerio Crespi

Page 25 FAORachel Nugent

Page 26 FAOSebastiaacuten Villar

Page 35 FAOOscar Castellanos

Secreacutetariat de lrsquoUNSCNE-mail scnfaoorg bull Internet wwwunscnorg bull co FAO bull Viale delle Terme di Caracalla bull 00153 Rome Italie

FR

Vision de lrsquoUNSCN Un monde libeacutereacute de la faim et de toutes les formes de malnutrition est reacutealisable dans cette geacuteneacuteration

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN

Document de consultation

Avec le soutien de

par deacutecision du Bundestag allemand

Page 31: Investir pour des systèmes alimentaires sains...Investir pour des systèmes alimentaires sains Sommaire Avant-propos3 Messages clés 5 1.Introduction 7 2. Qu’est-ce qu’un système

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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IFPRI 2014 Global Nutrition Report 2014 Actions and Accountability to Accelerate the Worldrsquos Progress on Nutrition Washington DC

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Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Annexe

Examen des donneacutees disponibles sur la creacuteation de systegravemes alimentaires sains au moyen drsquoinvestissements sensibles agrave la nutrition Interventions agricoles en faveur drsquoune meilleure nutrition

En deacutepit de donneacutees extrecircmement limiteacutees et disparates il semble que les strateacutegies agricoles soient prometteuses pour ameacuteliorer lrsquoeacutetat nutritionnel Encore moins drsquoeacuteleacutements probants sont disponibles sur les strateacutegies ciblant les systegravemes alimentaires dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition en fait il nrsquoexiste aucune litteacuterature sur ce sujet en dehors de celle traitant des politiques agricoles et de quelques politiques axeacutees sur la population et affectant lrsquoindustrie Lrsquoexamen bref et partiel proposeacute dans ce chapitre se concentre sur lrsquoagriculture un thegraveme sur lequel plusieurs contributions cleacutes sont disponibles Certaines des cateacutegories drsquoinvestissement eacutevoqueacutees ci-dessous affectent la nutrition par le biais de la production de la consommation ou par drsquoautres types de canaux

Lrsquoagriculture peut influer sur la nutrition par diffeacuterentes voies dont quatre sont identifieacutees dans la litteacuterature comme constituant des facteurs cleacutes (Ruel amp Alderman 2013) (i) prix des aliments (ii) revenus issus de lrsquoagriculture (iii) consommation de sa propre production due agrave des imperfections du marcheacute et (iv) facteurs lieacutes au sexe Si au niveau des meacutenages lrsquoagriculture a des effets sur la nutrition ces effets sont tregraves vraisemblablement lieacutes agrave un ou plusieurs de ces facteurs Lrsquoexamen de 23 eacutetudes sur cinq types drsquointerventions (biofortification jardins potagers deacuteveloppement de la production laitiegravere pecircche et eacutelevage de beacutetail) reacutevegravele une augmentation de la production et de la consommation par les meacutenages des produits alimentaires cibleacutes par ces interventions Les donneacutees disponibles sont mitigeacutees quant aux effets des interventions agricoles sur drsquoautres aspects notamment sur les apports en micronutriments et lrsquoeacutetat nutritionnel ou sur les revenus Les auteurs attribuent ceci aux insuffisances des eacutetudes en termes de puissance statistique et de collecte des donneacutees plutocirct qursquoagrave un veacuteritable manque drsquoefficaciteacute des programmes (Masset et al 2011)

Un examen anteacuterieur de 30 eacutetudes sur des interventions agricoles (comprenant des interventions en faveur des jardins potagers des interventions en faveur de lrsquoeacutelevage de beacutetail des interventions combineacutees favorisant agrave la fois le jardinage potager et lrsquoeacutelevage et des programmes drsquoirrigation) a reacuteveacuteleacute que la plupart de ces interventions avaient augmenteacute la production alimentaire et que sur ces 30 eacutetudes 19 avaient ameacutelioreacute la nutrition au niveau des meacutenages Sur ces 19 interventions ayant ameacutelioreacute la nutrition 14 avaient investi dans diffeacuterents types de capital (humain financier physique et social) (Berti 2004) Ces deux examens soulignent que le manque de rigueur et lrsquoextrecircme heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des meacutethodes entre les eacutetudes limitent la capaciteacute drsquoanalyse et de geacuteneacuteralisation des reacutesultats (Berti 2004 Masset et al 2011) Cet eacutecueil a eacutegalement eacuteteacute identifieacute dans un autre examen de 27 projets agricoles qui a conclu que les donneacutees probantes attestant drsquoun impact des strateacutegies de production agricole sur lrsquoameacutelioration de la nutrition des femmes et des enfants restaient limiteacutees en grande partie agrave cause des limitations meacutethodologiques des eacutetudes examineacutees par les auteurs (Girard et al 2012)

Document de consultation

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Selon Girard et al (2012) les strateacutegies agricoles ont invariablement et sensiblement ameacutelioreacute les reacutegimes alimentaires et les apports en vitamine A des femmes et des enfants mecircme si cela ne srsquoest pas traduit par des effets positifs sur le statut en vitamine A lrsquoaneacutemie ou la morbiditeacute Plusieurs des eacutetudes qursquoils ont examineacutees ont eu des effets significatifs sur les problegravemes de retard de croissance et drsquoeacutemaciation contrairement agrave ce qui est dit dans le reacutesumeacute des auteurs

Contrats de production et organisations de producteurs

Des contrats de production entre des agriculteurs et le secteur priveacute ont permis aux agriculteurs drsquoacceacuteder aux intrants aux creacutedits et aux services de vulgarisation neacutecessaires (Banque mondiale 2008 Asian Development Bank 2012) En outre gracircce agrave ce type de contrats des petits exploitants agricoles ont pu beacuteneacuteficier de prix et de marcheacutes assureacutes et les entreprises ont partageacute les risques de production et de commercialisation avec les producteurs Neacuteanmoins pour que les petits exploitants puissent tirer profit de lrsquoagriculture contractuelle les conditions preacutealables requises sont nombreuses Ils doivent pouvoir acceacuteder aux routes et aux services drsquoinformation et ils peuvent avoir besoin de se regrouper en organisations eacutetant donneacute que les fournisseurs et les grossistes preacutefegraverent geacuteneacuteralement passer contrat avec des organisations de producteurs qui peuvent contribuer agrave garantir la qualiteacute et la livraison des produits en temps voulu (Taren amp Alaofegrave 2013)

Canaux de la grande distribution

Les pays en deacuteveloppement ont connu un rapide deacuteveloppement des supermarcheacutes suite agrave des transformations du cocircteacute de lrsquooffre et de la demande Les supermarcheacutes peuvent ecirctre deacutetenus par des enseignes locales ou internationales Ils offrent geacuteneacuteralement un large choix drsquoaliments et de produits divers dans un mecircme lieu Par inteacutegration verticale et horizontale (Reardon et al 2012) ils sont souvent deacutetenus par les mecircmes groupes dans lesquels sont concentreacutees les activiteacutes de distribution et drsquoautres fonctions du systegraveme alimentaire Malgreacute les risques inheacuterents agrave ce mode de fonctionnement des eacutetudes ont essentiellement reacuteveacuteleacute des impacts positifs des nouveaux canaux de la grande distribution sur la productiviteacute agricole les prix de vente et les revenus Selon Chege et al (2015) au Kenya les agriculteurs intervenant dans les canaux de la grande distribution ont des revenus plus eacuteleveacutes et produisent plus de fruits et de leacutegumes Les auteurs montrent que ces deux facteurs (revenus et choix de la production veacutegeacutetale) ont eu des effets positifs sur la nutrition les meacutenages agricoles qui approvisionnent les supermarcheacutes consomment pregraves de 15 agrave 20 plus de calories de fer et de zinc et 30 plus de vitamines A Agrave noter neacuteanmoins que la commercialisation favorise la speacutecialisation ce qui reacuteduit la diversiteacute de la production des agriculteurs consideacutereacutes individuellement

Gestion des activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte et reacuteduction des pertes

Les projets de deacuteveloppement des marcheacutes ou de la chaicircne de valeur agricole peuvent eacutegalement ameacuteliorer les activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte avec des effets positifs sur lrsquoeacutetat nutritionnel En effet en ameacuteliorant les techniques de manutention de stockage et de conservation lrsquooptimisation des activiteacutes apregraves reacutecolte entraicircne un lissage de la consommation et augmente la disponibiliteacute tout au long de lrsquoanneacutee drsquoaliments frais et nutritifs Plus particuliegraverement des meacutethodes de conservation preacutecautionneuses permettent de preacuteserver les teneurs en nutriments et de reacuteduire lrsquoutilisation de sucre de sel et drsquoautres ingreacutedients ajouteacutes De plus lrsquoameacutelioration des activiteacutes apregraves reacutecolte augmente la qualiteacute et la quantiteacute des reacutecoltes ce qui se traduit par une augmentation des revenus (Copenhagen Consensus Center 2015)

Creacuteation de la demande pour des aliments cultiveacutes localement et ameacutelioration de leur accegraves

Un programme meneacute aux Eacutetats-Unis dans lrsquoIowa a permis de consideacuterablement augmenter les ventes des productions agricoles locales aux restaurants coopeacuteratives et autres institutions (Ranum amp Wiemerslage 2011) Les producteurs locaux ont ainsi eacuteteacute mis en relation avec des marcheacutes jusqursquoalors inexploiteacutes (ex cantines scolaires) avec une coordination des niveaux de prix et en ciblant avant tout les produits de deuxiegraveme cateacutegorie De plus les producteurs ont beacuteneacuteficieacute de formations et de subventions pour les aider agrave financer des serres agrave diversifier leur production et agrave ameacuteliorer leurs

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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eacutequipements de stockage Ce programme associeacute agrave la marque commerciale preacuteexistante ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo (achetez frais achetez local) ciblait les consommateurs par des activiteacutes de sensibilisation et drsquoeacuteducation inteacutegrant des deacutegustations de produits et des rencontres autour du projet de rapprochement des agriculteurs locaux et des eacutetablissements scolaires Ce programme a permis de piloter six projets au sein drsquoeacutetablissements scolaires dans lesquels lrsquoeacuteducation agrave la nutrition a eacuteteacute inteacutegreacutee aux programmes peacutedagogiques dont les enseignants ont reccedilu une formation et ougrave des reacuteseaux de distribution ont eacuteteacute creacuteeacutes pour inteacutegrer des produits locaux dans les menus des cantines scolaires Enfin le programme a ducirc faire du lobbyisme pour obtenir des changements dans la politique de lrsquoEacutetat afin de permettre aux institutions publiques de srsquoapprovisionner localement Conseacutecutivement agrave ce programme les agriculteurs ont constateacute une ameacutelioration qualitative et quantitative de leur production et les achats drsquoaliments locaux par les restaurants les coopeacuteratives alimentaires et les institutions locales ont augmenteacute de plus drsquoun demi-million drsquoUSD

Jardins potagers

Les impacts positifs des interventions en faveur des jardins potagers sur lrsquoeacutetat nutritionnel les revenus et les habitudes alimentaires sont aujourdrsquohui bien documenteacutes (Taren amp Alaofegrave 2013) Mecircme si certaines interventions ciblent prioritairement la production de leacutegumineuses et de tubercules les productions de fruits de leacutegumes drsquoherbes culinaires et de condiments restent les plus courantes (Taren amp Alaofegrave 2013) Par exemple au Neacutepal une intervention meneacutee en faveur des jardins potagers des meacutenages en association avec une campagne de sensibilisation agrave la nutrition a permis drsquoaugmenter les connaissances sur la nutrition des participants ainsi que la diversiteacute de leur reacutegime alimentaire Les participants ont eacutegalement eu davantage tendance agrave donner des aliments compleacutementaires aux nourrissons et agrave correctement conserver leurs aliments (Jones et al 2005)

Un examen de ces interventions agricoles a reacuteveacuteleacute que sur les neuf interventions en faveur des jardins potagers eacutetudieacutees toutes ont eu des effets positifs -modeacutereacutes agrave eacuteleveacutes- sur les reacutegimes alimentaires Sur les trois interventions pour lesquelles des donneacutees anthropomeacutetriques ont eacuteteacute releveacutees toutes ont permis de reacuteduire les problegravemes drsquoinsuffisance pondeacuterale drsquoeacutemaciation et de retard de croissance chez les enfants Les interventions en faveur des jardins potagers soutiennent favorablement la comparaison avec les autres types drsquointerventions examineacutees mais les auteurs font remarquer que la plupart de ces actions en faveur des jardins potagers inteacutegraient un objectif de nutrition explicite et un investissement en capital humain ce qui nrsquoest pas le cas avec la plupart des autres types drsquointerventions Par conseacutequent il est difficile de comparer les interventions en faveur des jardins potagers avec les autres types drsquointerventions et drsquoisoler les raisons qui expliquent leur succegraves Cela montre neacuteanmoins que les interventions inteacutegrant des investissements diversifieacutes dans diffeacuterents types de capital (comme lrsquoeacuteducation nutritionnelle et la prise en compte de lrsquoeacutegaliteacute entre les sexes) reacuteussissent mieux que celles qui ne le font pas (Berti 2004)

Diversiteacute des cultures

Dans un examen des strateacutegies agricoles visant agrave ameacuteliorer la nutrition Carletto et al (2015) se sont pencheacutes sur trois eacutetudes analysant les liens entre la diversiteacute des cultures et la nutrition Au Neacutepal des donneacutees probantes issues drsquoun programme de nutrition multisectoriel reacutevegravelent que la diversiteacute du reacutegime alimentaire des megraveres et des enfants ainsi que le rapport poidsacircge des enfants sont eacutetroitement lieacutes agrave la diversiteacute de la production14 au niveau du meacutenage (Malapit et al 2013) Il est inteacuteressant de remarquer que cette eacutetude a deacutetermineacute que lrsquoautonomisation des femmes limite les effets neacutegatifs drsquoune production peu diversifieacutee sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des megraveres et des enfants et sur le rapport tailleacircge des enfants Agrave partir de donneacutees de panels une analyse eacuteconomeacutetrique a estimeacute qursquoau Nigeacuteria une augmentation de 10 de la diversiteacute des varieacuteteacutes cultiveacutees entraicircne une augmentation de 24 de la diversiteacute des reacutegimes alimentaires (Dillon et al 2014) En Zambie la diversiteacute de la production (mesureacutee par le nombre total de cultures diffeacuterentes et de groupes alimentaires produits) ainsi que les activiteacutes ciblant les meacutenages

14 En utilisant un indice de la diversiteacute de la production fondeacute sur neuf items alimentaires Groupes drsquoaliments inclus feacuteculents haricots leacutegumineuses et noix leacutegumes-feuilles vert fonceacute tubercules leacutegumes et fruits riches en vitamine A autres fruits et leacutegumes lait et produits laitiers œufs poisson et viande

Document de consultation

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pratiquant une agriculture de subsistance (ex eacutelevage de beacutetail production de fruits et de leacutegumes cultures de plein champ) ont eacuteteacute positivement associeacutees au rapport taillepoids des enfants et inversement associeacutees aux retards de croissance des enfants de plus de 24 mois (Kumar et al 2015) Cela signifie que la diversiteacute de la production au niveau des meacutenages peut avoir des effets positifs sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires et sur les reacutesultats anthropomeacutetriques pour les enfants et les megraveres

Eacutelevage de beacutetail

Les interventions au niveau des meacutenages ciblant lrsquoeacutelevage de beacutetail et lrsquoaquaculture se sont majoritairement focaliseacutees sur la geacuteneacuteration de revenus plutocirct que sur la consommation Mecircme srsquoil y a peu drsquoeacuteleacutements probants disponibles quant agrave lrsquoimpact de ce type drsquoinvestissements sur la nutrition et les reacutegimes alimentaires les aliments drsquoorigine animale sont denses sur le plan nutritionnel et certaines donneacutees montrent des impacts positifs sur les reacutesultats nutritionnels Lrsquoexamen de huit eacutetudes analysant les liens entre la production agricole (production de cultures et eacutelevage de beacutetail) la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des meacutenages et les reacutesultats nutritionnels chez lrsquoenfant conclut que lrsquoeacutelevage de beacutetail est associeacute agrave des reacutesultats positifs en termes de nutrition (Carletto et al 2015)

Produits laitiers volaille et produits de lrsquoaquaculture

Plusieurs eacutetudes ont montreacute que les interventions ciblant la production laitiegravere peuvent augmenter la consommation de produits laitiers et lrsquoapport geacuteneacuteral en nutriments et reacuteduire la preacutevalence des problegravemes de retard de croissance drsquoeacutemaciation et drsquoinsuffisance pondeacuterale (Taren amp Alaofegrave 2013) Le projet baptiseacute ldquoMilk Mattersrdquo (le lait crsquoest important)(reacutefeacuterence) a compareacute deux groupes de participants agrave un groupe teacutemoin Dans le premier groupe les participants ont reccedilu des animaux laitiers (une vache ou quatre chegravevres) et du fourrage Lrsquoautre groupe a eacutegalement eu du fourrage et des animaux laitiers mais ces derniers ont eacuteteacute preacutealablement vaccineacutes et vermifugeacutes Ces interventions ont eacuteteacute reacutealiseacutees dans la reacutegion somali drsquoEacutethiopie ougrave entre 20 et 50 des besoins eacutenergeacutetiques des eacuteleveurs pastoraux proviennent de la consommation de produits laitiers et de produits drsquoorigine animale Dans cette reacutegion les seacutecheresses annuelles aggravent la malnutrition agrave cause notamment drsquoune reacuteduction de la production laitiegravere pendant la saison segraveche La comparaison avec le groupe teacutemoin a reacuteveacuteleacute que les interventions Milk Matters ont permis drsquoaugmenter la consommation de produits laitiers et de stabiliser lrsquoeacutetat nutritionnel des enfants des eacuteleveurs pastoraux en peacuteriode de soudure Par ailleurs il a eacuteteacute estimeacute que ces interventions ont eacuteteacute extrecircmement rentables leur coucirct eacutevalueacute repreacutesente entre 45 et 75 du coucirct des programmes drsquoalimentation theacuterapeutique meneacutes dans le cadre de la prise en charge communautaire de la malnutrition aigueuml Enfin les femmes ont pu deacutegager plus de temps libre ce qui peut avoir des effets positifs sur les pratiques drsquoalimentation des enfants (Sadler et al 2012)

Reacutegimes fonciers

Drsquoapregraves lrsquoexamen de vingt eacutetudes (Lawry et al 2014) les interventions visant agrave formaliser les droits fonciers (comme lrsquoacquisition en libre proprieacuteteacute lrsquoenregistrement des droits par redistribution des terres et la reacutegularisation officielle des droits fonciers coutumiers) sont associeacutes agrave des gains en termes de productiviteacute et de bien-ecirctre social La reconnaissance de jure des droits fonciers permet drsquoaugmenter la valeur moneacutetaire de la productiviteacute des terres de 40 en moyenne mecircme si lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des donneacutees limite la capaciteacute agrave tirer des conclusions formelles Le bien-ecirctre social des beacuteneacuteficiaires (mesureacute par leur consommation ou leurs revenus) a augmenteacute de 15 pour cent en moyenne Les auteurs font eacutegalement remarquer que la qualiteacute des donneacutees disponibles ne permet pas drsquoavoir une assise suffisamment solide pour geacuteneacuteraliser ces reacutesultats et que les mesures qualitatives ne tiennent pas compte des conseacutequences sociales des politiques fonciegraveres telles que le deacuteplacement ou lrsquoeacutegaliteacute hommes-femmes Les beacuteneacutefices ont eacuteteacute largement plus importants en Asie et en Ameacuterique latine qursquoen Afrique et ont eacuteteacute variables en fonction du niveau de revenu les effets moindres constateacutes en Afrique subsaharienne peuvent srsquoexpliquer par un reacutegime foncier coutumier deacutejagrave largement eacutetabli et eacutetendu Mecircme srsquoil semble que la reconnaissance des droits fonciers contribue au bien-ecirctre social ces effets sont extrecircmement variables et speacutecifiques au contexte (Lawry et al 2014)

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Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire conditionnel (TMC)

Les donneacutees disponibles en la matiegravere suggegraverent que les programmes de TMC ont des impacts significatifs sur lrsquoanthropomeacutetrie des enfants et certaines eacutetudes montrent des effets chez les plus jeunes enfants qui beacuteneacuteficient plus longtemps de la protection sociale (Ruel et Alderman 2013) En outre ces programmes ont des effets positifs sur drsquoautres facteurs qui se reacutepercutent sur lrsquoeacutetat nutritionnel notamment lrsquoaugmentation des deacutepenses des meacutenages la seacutecuriteacute alimentaire et lrsquoameacutelioration des reacutegimes alimentaires (Leroy et al 2009) La protection sociale a joueacute un rocircle important pour reacuteduire la deacutenutrition en Colombie le seul pays actuellement en passe drsquoatteindre les quatre objectifs de lrsquoAssembleacutee mondiale de la Santeacute (IFPRI 2014a) De plus le fait de rendre la protection sociale plus sensible aux enjeux de nutrition est une strateacutegie prometteuse eacutetant donneacute que les deacutepenses publiques engageacutees dans la protection sociale progressent dans le monde entier (IFPRI 2014a)

Partenariats public-priveacute

Dans nrsquoimporte quel pays consideacutereacute la consommation alimentaire est deacutetermineacutee par les secteurs de la production de la transformation alimentaire de la distribution de gros et de la distribution de deacutetail Par conseacutequent le secteur priveacute a un eacutenorme impact sur les habitudes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels De plus drsquoautres secteurs comme la teacuteleacutephonie mobile les meacutedias et le secteur de la santeacute influent sur la consommation et les preacutefeacuterences des consommateurs Les partenariats public-priveacute (PPP) pourraient aider agrave mettre en relation les agriculteurs avec les chaicircnes drsquoapprovisionnement gracircce agrave des investissements dans des biens publics et dans des politiques facilitant le deacuteveloppement du commerce et des marcheacutes ainsi que dans lrsquoeacuteducation et la formation pour deacutevelopper la capaciteacute technique des agriculteurs et les aider agrave respecter les normes de tri drsquoemballage et de culture (Narrod et al 2008)

De plus le secteur public peut inciter le secteur priveacute agrave adopter des politiques favorables aux enjeux de nutrition Il peut le faire gracircce agrave des reacuteglementations directes des engagements volontaires ou par le biais de PPP dans lesquels les deux secteurs exploitent mutuellement leurs ressources et creacuteent de la valeur partageacutee Les PPP pourraient permettre au secteur public drsquointensifier ses interventions et de tirer au mieux parti de ses investissements gracircce agrave la capaciteacute eacutetablie drsquoexeacutecution et de deacuteveloppement du secteur priveacute De son cocircteacute le secteur priveacute pourrait beacuteneacuteficier drsquoun partage des risques et de la creacuteation drsquoune valeur partageacutee gracircce agrave lrsquoameacutelioration de sa perception par le public Les donneacutees disponibles sur les PPP axeacutes sur la nutrition sont rares et il nrsquoa pas encore eacuteteacute deacutetermineacute si les PPP sont plus efficaces que drsquoautres types drsquoengagements avec le secteur priveacute (Hoddinott et al 2015)

Investissements infrastructurels et nutrition

Irrigation

Alors que lrsquoimpact de lrsquoirrigation sur la reacuteduction de la pauvreteacute est bien documenteacute les effets de lrsquoameacutelioration des techniques drsquoirrigation sur la nutrition ne le sont pas (Hussain amp Hanjra 2004) Neacuteanmoins certaines donneacutees indiquent que lrsquoirrigation peut aider agrave reacuteduire la malnutrition chronique et saisonniegravere par lrsquoaccroissement de la consommation drsquoaliments de base et drsquoaliments drsquoorigine animale conseacutecutivement agrave une augmentation des revenus et agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute de lrsquoeacutelevage (Taren amp Alaofegrave 2013) De plus en permettant de cultiver pendant toute lrsquoanneacutee des

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varieacuteteacutes agrave forte valeur lrsquoirrigation peut ameacuteliorer la consommation de certains aliments Au Beacutenin des systegravemes drsquoirrigation au goutte-agrave-goutte alimenteacutes par lrsquoeacutenergie solaire ont permis drsquoaugmenter la consommation de fruits et leacutegumes jusqursquoagrave atteindre les apports journaliers recommandeacutes et les revenus tireacutes de la production veacutegeacutetale ont permis aux agriculteurs drsquoacheter des aliments de base des leacutegumes secs et des sources de proteacuteines pendant la saison segraveche Selon une enquecircte les beacuteneacuteficiaires de ce projet drsquoirrigation eacutetaient 17 pour cent moins susceptibles de se deacutefinir comme eacutetant en situation drsquoinseacutecuriteacute alimentaire (Burney et al 2010)

Au Ghana une technologie agrave bas coucirct drsquoirrigation par les nappes phreacuteatiques peu profondes a permis drsquoameacuteliorer la rentabiliteacute et de creacuteer des emplois pendant la saison segraveche Toutefois la diversiteacute des apports alimentaires nrsquoa pas progresseacute pour les agriculteurs utilisant les techniques drsquoirrigation et elle a mecircme reculeacute pour les agriculteurs deacutetenant un type speacutecifique de puits peu profond Les auteurs pensent que cela peut ecirctre ducirc agrave lrsquoimpact deacutefavorable sur le plan nutritionnel de la monoculture que lrsquoirrigation a favoriseacutee dans certains cas (Namara et al 2011) Crsquoest pourquoi il est essentiel de tenir compte des impacts neacutegatifs potentiels des programmes drsquoirrigation tels que la deacutependance accrue agrave la monoculture et les maladies veacutehiculeacutees par lrsquoeau De plus amples recherches sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les technologies drsquoirrigation peuvent entraicircner des reacutesultats positifs sur le plan de la nutrition et comment les risques peuvent ecirctre reacuteduits notamment le risque que de lrsquoeau contamineacutee affecte la santeacute des populations via les reacuteseaux drsquoirrigation (Taren amp Alaofegrave 2013) Les effets de lrsquoirrigation varient consideacuterablement en fonction de plusieurs facteurs notamment les contextes eacutecologique et eacutepideacutemiologique de la reacutegion consideacutereacutee (Taren amp Alaofegrave 2013)

Il est essentiel de noter que les infrastructures drsquoirrigation neacutecessitent geacuteneacuteralement drsquoorganiser des services de vulgarisation et un soutien technique pour assurer la durabiliteacute de la technologie drsquoirrigation Les investissements devraient ecirctre reacutealiseacutes en fonction des ressources et des profils eacutecologiques reacutegionaux Mais lagrave ougrave les marcheacutes sont relativement peu deacuteveloppeacutes et ougrave les nappes souterraines sont facilement accessibles des technologies moins exigeantes en ressources pourraient ecirctre appliqueacutees (comme les puits peu profonds eacutevoqueacutes ci-dessus dans le cas du Ghana) Le passage agrave des technologies drsquoirrigation plus avanceacutees peut neacutecessiter une capaciteacute de fabrication reacutegionale des liens avec les marcheacutes et des intrants financiers Dans les deux cas les gouvernements peuvent srsquoassocier avec des reacutealisateurs de projets notamment le secteur priveacute et les ONG pour encourager une large adoption des technologies drsquoirrigation

Reacuteseaux routiers eacutelectriciteacute et ameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau

Des preuves limiteacutees suggegraverent que les investissements dans les reacuteseaux routiers geacutenegraverent des impacts positifs sur la productiviteacute agricole lrsquoaugmentation du PIB dans les zones rurales et la reacuteduction de la pauvreteacute (Knox et al 2013) Les investissements dans les reacuteseaux eacutelectriques ont de plus larges impacts lagrave ougrave les systegravemes agricoles sont plus modernes et ougrave les besoins en eacutelectriciteacute sont plus grands Enfin lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau peut avoir des effets positifs sur le deacuteveloppement des enfants de moins de cinq ans mecircme si les eacutetudes actuellement disponibles sont de faible qualiteacute (Dangour et al 2013)

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Communications

Les investissements visant agrave augmenter la disponibiliteacute des informations et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes peuvent ameacuteliorer le bien-ecirctre social Internet et les technologies mobiles permettent de communiquer rapidement les informations lieacutees agrave lrsquoagriculture et agrave la nutrition dans les populations rurales toutefois de forts taux drsquoanalphabeacutetisme des infrastructures inadapteacutees et le coucirct des services drsquoinformation constituent un frein pour le deacuteveloppement des

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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systegravemes drsquoinformation dans les zones rurales Les technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) peuvent promouvoir la nutrition de faccedilon directe gracircce aux campagnes de marketing social et de faccedilon indirecte en favorisant la productiviteacute des petits exploitants agricoles En Tanzanie par exemple des centres de teacuteleacutecommunications ont permis aux petits exploitants agricoles drsquoacceacuteder agrave des informations sur les creacutedits sur les marcheacutes et aux preacutevisions meacuteteacuteorologiques (Mtega amp Ronald 2013)

Behrman et al (2012) ont constateacute des rapports BeacuteneacuteficiesCoucircts positifs lieacutes agrave lrsquoameacutelioration des informations sur les marcheacutes gracircce agrave la technologie SMS dans deux pays drsquoAsie du Sud et quatre pays drsquoAfrique Des investissements dans des programmes drsquoalphabeacutetisation avec des partenariats avec le secteur priveacute destineacutes agrave reacuteduire les coucircts et des services lieacutes agrave lrsquoappropriation des informations pourraient favoriser lrsquoexpansion des TIC dans les zones rurales Des informations sur la nutrition devraient eacutegalement ecirctre communiqueacutees

Biofortification

La biofortification peut constituer un investissement extrecircmement rentable apregraves la mise de fonds initiale pour concevoir les varieacuteteacutes biofortifieacutees mener des essais dans le pays et creacuteer la demande et les marcheacutes locaux la suppleacutementation nutritionnelle par biofortification peut devenir auto-suffisante avec peu de coucircts reacutecurrents (Meenakshi 2008) Lrsquoeacutelargissement des chaicircnes de valeur pour inteacutegrer des aliments biofortifieacutes et enrichis est une strateacutegie prometteuse pour lrsquoameacutelioration de lrsquoapport en micronutriments et de lrsquoeacutetat nutritionnel geacuteneacuteral des consommateurs Les campagnes de commercialisation associeacutees agrave une sensibilisation agrave la nutrition ameacuteliorent lrsquoacceptation par les consommateurs et leur propension agrave acheter ce type drsquoaliments (Meenakashi et al 2012)

Les donneacutees disponibles sur lrsquoefficaciteacute de la biofortification pour ameacuteliorer les reacuteserves en micronutriments sont solides et de plus en plus nombreuses Par exemple une eacutetude bien connue (Low et al 2007) a eacutevalueacute un programme meneacute sur deux ans au Mozambique qui a cibleacute 741 meacutenages agricoles Avec ce programme les meacutenages ont eu accegraves agrave des pieds de patates douces agrave chair orange (OFSP) (varieacuteteacute seacutelectionneacutee de maniegravere agrave avoir une haute teneur en becirctacarotegravene) et agrave des services de vulgarisation Les services de vulgarisation couvraient plusieurs thegravemes depuis des informations sur la nutrition jusqursquoaux meacutethodes de production et de commercialisation Une augmentation de lrsquoapport en vitamine A a eacuteteacute constateacutee chez les enfants des meacutenages beacuteneacuteficiaires ainsi qursquoune augmentation nette des concentrations seacuteriques moyennes en reacutetinol et la preacutevalence des faibles concentrations seacuteriques en reacutetinol est passeacutee de 60 pour cent agrave 38 pour cent Aucun changement nrsquoa eacuteteacute observeacute dans les meacutenages teacutemoins alors que tous les enfants de la communauteacute avaient eu accegraves agrave des suppleacutements en vitamine A Les auteurs font remarquer que leurs reacutesultats mettent en eacutevidence la neacutecessiteacute de mener des interventions multiples inteacutegrant notamment la suppleacutementation nutritionnelle ainsi que des approches axeacutees sur les aliments (Low et al 2007) Des donneacutees plus reacutecentes tireacutees drsquoessais controcircleacutes randomiseacutes meneacutes agrave plus large eacutechelle ont eacutegalement reacuteveacuteleacute des effets positifs de lrsquointroduction des OFSP aupregraves de 12 000 et 10 000 meacutenages au Mozambique et en Ouganda respectivement (Hotz et al 2011 Hotz et al 2012)

Outre les OFSP drsquoautres varieacuteteacutes peuvent ecirctre biofortifieacutees comme par exemple le bleacute biofortifieacute en zinc le riz enrichi en fer ou le maiumls enrichi en proteacuteines Pour toutes ces espegraveces un potentiel drsquoameacutelioration des reacuteserves du micronutriment ou macroeacuteleacutement cibleacute a eacuteteacute deacutemontreacute Les donneacutees prouvant lrsquoefficaciteacute nutritionnelle de la biofortification sont solides mais des recherches plus approfondies sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les cultures biofortifieacutees affectent les rendements et les profits des agriculteurs et comment creacuteer des marcheacutes locaux et de la demande dans divers contextes climatiques et socio-eacuteconomiques Des donneacutees disponibles sur des reacutegions rurales du Ghana suggegraverent que les consommateurs acceptent de payer un prix plus eacuteleveacute pour les produits biofortifieacutees agrave condition de recevoir des informations sur leurs beacuteneacutefices nutritionnels (Banerji et al 2013)

Document de consultation

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Liste des abreacuteviations

ATNI Access to Nutrition Index

CdA CIN2 Cadre drsquoAction de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

CIMSANS Center for Integrated Modeling of Sustainable Agriculture amp Nutrition Security

CIN2 Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

eacuteqCO2 Eacutequivalent dioxyde de carbone

FAO Organisation des Nations Unies pour lrsquoalimentation et lrsquoagriculture

GNR Rapport sur la nutrition mondiale

IDF Feacutedeacuteration internationale du diabegravete

IED Investissement eacutetranger direct

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

IOM Institute of Medicine

MCC Millennial Challenge Corporation

MNT Maladies non transmissibles

OFSP Patate douce agrave chair orange (Orange Flesh Sweet Potato)

OMS Organisation mondiale de la Santeacute

ONG Organisation non gouvernementale

PIB Produit inteacuterieur brut

PPP Partenariat public-priveacute

RampD Recherche et deacuteveloppement

TIC Technologies de lrsquoinformation et de la communication

TMC Programmes de transfert moneacutetaire conditionnel

UNICEF Fonds international de secours agrave lrsquoenfance des Nations unies

Creacutedits photos

Couverture FAOSwiatoslaw Wojtkowiak

Page 3 FAOThomas Moth Poulsen

Page 7 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 13 World Bank

Page 14 Wikicommons

Page 15 FAOJess Fanzo

Page 15 FAOIsaac Kasamani

Page 17 Fotolia

Page 18 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 20 Fotolia

Page 23 FAOValerio Crespi

Page 25 FAORachel Nugent

Page 26 FAOSebastiaacuten Villar

Page 35 FAOOscar Castellanos

Secreacutetariat de lrsquoUNSCNE-mail scnfaoorg bull Internet wwwunscnorg bull co FAO bull Viale delle Terme di Caracalla bull 00153 Rome Italie

FR

Vision de lrsquoUNSCN Un monde libeacutereacute de la faim et de toutes les formes de malnutrition est reacutealisable dans cette geacuteneacuteration

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN

Document de consultation

Avec le soutien de

par deacutecision du Bundestag allemand

Page 32: Investir pour des systèmes alimentaires sains...Investir pour des systèmes alimentaires sains Sommaire Avant-propos3 Messages clés 5 1.Introduction 7 2. Qu’est-ce qu’un système

Document de consultation

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Ranum B and Wiemerslage T 2011 Building food systems and access to nutritious foods in northeast Iowa Iowa State University Extension USA In C Hawkes amp M T Ruel (Eds) Value chains for nutrition (2020 Conference Paper 4) Washington DC International Food Policy Research Institute Retrieved from httpwwwifpriorgsitesdefaultfilespublications2020anhconfpaper04pdf

Reardon T K Chen B Minten and L Adriano 2012 The Quiet Revolution in Staple Food Value Chains Manila Asian Development Bank and Washington DC International Food Policy Research InstituteReytar K C Hanson and N Henninger 2014 Indicators of Sustainable Agriculture A Scoping Analysis World Resources Institute

Roemling C and M Qaim 2013 Dual burden households and intra-household nutritional inequality in IndonesiaRuel M and Alderman H 2013 Nutrition-sensitive interventions and programmes How can they help to accelerate progress in improving maternal and child nutrition The Lancet 382 536ndash551 Early Online Publication 6 June 2013 doi101016S0140-6736(13)60843-0

Sadler K Mitchard E Abdi A Shiferaw Y Bekele G and Catley A 2012 Milk matters the impact of dry season livestock support on milk supply and child nutrition in Somali Region Ethiopia

Soekirman 2011 Taking the Indonesian history to leap into betterment of the future generation development of Indonesian Nutrition Gudielines Asia Pacific Journal of Clinical Nutrition 2011 20(3)447-451

Taren D and Alaofegrave H 2013 Feed the Future Learning Agenda Literature Review Improved Nutrition and Diet Quality Rockville MD Westat Available at httppdfusaidgovpdf_docsPA00JW41pdf

USAID 2014 Senegal Nutrition Profile Available at httpswwwusaidgovsitesdefaultfilesdocuments1864USAIDSenegal_NCPpdf

World Health Organization 2000 The World Health Report Health Systems Improving Performance Available at httpwwwwhointwhr2000en

World Bank 2008 World Development Report Agriculture for Development Available at httpsiteresourcesworldbankorgINTWDR2008ResourcesWDR_00_bookpdf

World Bank 2014 World Development Indicators for Senegal Available at httpdataworldbankorgcountrysenegal

Wuehler SE Wane L and Thierno C 2011 Situational analysis of infant and young child nutrition policies and programmatic activities in Senegal Maternal amp child nutrition 7(s1) pp157-181

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Annexe

Examen des donneacutees disponibles sur la creacuteation de systegravemes alimentaires sains au moyen drsquoinvestissements sensibles agrave la nutrition Interventions agricoles en faveur drsquoune meilleure nutrition

En deacutepit de donneacutees extrecircmement limiteacutees et disparates il semble que les strateacutegies agricoles soient prometteuses pour ameacuteliorer lrsquoeacutetat nutritionnel Encore moins drsquoeacuteleacutements probants sont disponibles sur les strateacutegies ciblant les systegravemes alimentaires dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition en fait il nrsquoexiste aucune litteacuterature sur ce sujet en dehors de celle traitant des politiques agricoles et de quelques politiques axeacutees sur la population et affectant lrsquoindustrie Lrsquoexamen bref et partiel proposeacute dans ce chapitre se concentre sur lrsquoagriculture un thegraveme sur lequel plusieurs contributions cleacutes sont disponibles Certaines des cateacutegories drsquoinvestissement eacutevoqueacutees ci-dessous affectent la nutrition par le biais de la production de la consommation ou par drsquoautres types de canaux

Lrsquoagriculture peut influer sur la nutrition par diffeacuterentes voies dont quatre sont identifieacutees dans la litteacuterature comme constituant des facteurs cleacutes (Ruel amp Alderman 2013) (i) prix des aliments (ii) revenus issus de lrsquoagriculture (iii) consommation de sa propre production due agrave des imperfections du marcheacute et (iv) facteurs lieacutes au sexe Si au niveau des meacutenages lrsquoagriculture a des effets sur la nutrition ces effets sont tregraves vraisemblablement lieacutes agrave un ou plusieurs de ces facteurs Lrsquoexamen de 23 eacutetudes sur cinq types drsquointerventions (biofortification jardins potagers deacuteveloppement de la production laitiegravere pecircche et eacutelevage de beacutetail) reacutevegravele une augmentation de la production et de la consommation par les meacutenages des produits alimentaires cibleacutes par ces interventions Les donneacutees disponibles sont mitigeacutees quant aux effets des interventions agricoles sur drsquoautres aspects notamment sur les apports en micronutriments et lrsquoeacutetat nutritionnel ou sur les revenus Les auteurs attribuent ceci aux insuffisances des eacutetudes en termes de puissance statistique et de collecte des donneacutees plutocirct qursquoagrave un veacuteritable manque drsquoefficaciteacute des programmes (Masset et al 2011)

Un examen anteacuterieur de 30 eacutetudes sur des interventions agricoles (comprenant des interventions en faveur des jardins potagers des interventions en faveur de lrsquoeacutelevage de beacutetail des interventions combineacutees favorisant agrave la fois le jardinage potager et lrsquoeacutelevage et des programmes drsquoirrigation) a reacuteveacuteleacute que la plupart de ces interventions avaient augmenteacute la production alimentaire et que sur ces 30 eacutetudes 19 avaient ameacutelioreacute la nutrition au niveau des meacutenages Sur ces 19 interventions ayant ameacutelioreacute la nutrition 14 avaient investi dans diffeacuterents types de capital (humain financier physique et social) (Berti 2004) Ces deux examens soulignent que le manque de rigueur et lrsquoextrecircme heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des meacutethodes entre les eacutetudes limitent la capaciteacute drsquoanalyse et de geacuteneacuteralisation des reacutesultats (Berti 2004 Masset et al 2011) Cet eacutecueil a eacutegalement eacuteteacute identifieacute dans un autre examen de 27 projets agricoles qui a conclu que les donneacutees probantes attestant drsquoun impact des strateacutegies de production agricole sur lrsquoameacutelioration de la nutrition des femmes et des enfants restaient limiteacutees en grande partie agrave cause des limitations meacutethodologiques des eacutetudes examineacutees par les auteurs (Girard et al 2012)

Document de consultation

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Selon Girard et al (2012) les strateacutegies agricoles ont invariablement et sensiblement ameacutelioreacute les reacutegimes alimentaires et les apports en vitamine A des femmes et des enfants mecircme si cela ne srsquoest pas traduit par des effets positifs sur le statut en vitamine A lrsquoaneacutemie ou la morbiditeacute Plusieurs des eacutetudes qursquoils ont examineacutees ont eu des effets significatifs sur les problegravemes de retard de croissance et drsquoeacutemaciation contrairement agrave ce qui est dit dans le reacutesumeacute des auteurs

Contrats de production et organisations de producteurs

Des contrats de production entre des agriculteurs et le secteur priveacute ont permis aux agriculteurs drsquoacceacuteder aux intrants aux creacutedits et aux services de vulgarisation neacutecessaires (Banque mondiale 2008 Asian Development Bank 2012) En outre gracircce agrave ce type de contrats des petits exploitants agricoles ont pu beacuteneacuteficier de prix et de marcheacutes assureacutes et les entreprises ont partageacute les risques de production et de commercialisation avec les producteurs Neacuteanmoins pour que les petits exploitants puissent tirer profit de lrsquoagriculture contractuelle les conditions preacutealables requises sont nombreuses Ils doivent pouvoir acceacuteder aux routes et aux services drsquoinformation et ils peuvent avoir besoin de se regrouper en organisations eacutetant donneacute que les fournisseurs et les grossistes preacutefegraverent geacuteneacuteralement passer contrat avec des organisations de producteurs qui peuvent contribuer agrave garantir la qualiteacute et la livraison des produits en temps voulu (Taren amp Alaofegrave 2013)

Canaux de la grande distribution

Les pays en deacuteveloppement ont connu un rapide deacuteveloppement des supermarcheacutes suite agrave des transformations du cocircteacute de lrsquooffre et de la demande Les supermarcheacutes peuvent ecirctre deacutetenus par des enseignes locales ou internationales Ils offrent geacuteneacuteralement un large choix drsquoaliments et de produits divers dans un mecircme lieu Par inteacutegration verticale et horizontale (Reardon et al 2012) ils sont souvent deacutetenus par les mecircmes groupes dans lesquels sont concentreacutees les activiteacutes de distribution et drsquoautres fonctions du systegraveme alimentaire Malgreacute les risques inheacuterents agrave ce mode de fonctionnement des eacutetudes ont essentiellement reacuteveacuteleacute des impacts positifs des nouveaux canaux de la grande distribution sur la productiviteacute agricole les prix de vente et les revenus Selon Chege et al (2015) au Kenya les agriculteurs intervenant dans les canaux de la grande distribution ont des revenus plus eacuteleveacutes et produisent plus de fruits et de leacutegumes Les auteurs montrent que ces deux facteurs (revenus et choix de la production veacutegeacutetale) ont eu des effets positifs sur la nutrition les meacutenages agricoles qui approvisionnent les supermarcheacutes consomment pregraves de 15 agrave 20 plus de calories de fer et de zinc et 30 plus de vitamines A Agrave noter neacuteanmoins que la commercialisation favorise la speacutecialisation ce qui reacuteduit la diversiteacute de la production des agriculteurs consideacutereacutes individuellement

Gestion des activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte et reacuteduction des pertes

Les projets de deacuteveloppement des marcheacutes ou de la chaicircne de valeur agricole peuvent eacutegalement ameacuteliorer les activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte avec des effets positifs sur lrsquoeacutetat nutritionnel En effet en ameacuteliorant les techniques de manutention de stockage et de conservation lrsquooptimisation des activiteacutes apregraves reacutecolte entraicircne un lissage de la consommation et augmente la disponibiliteacute tout au long de lrsquoanneacutee drsquoaliments frais et nutritifs Plus particuliegraverement des meacutethodes de conservation preacutecautionneuses permettent de preacuteserver les teneurs en nutriments et de reacuteduire lrsquoutilisation de sucre de sel et drsquoautres ingreacutedients ajouteacutes De plus lrsquoameacutelioration des activiteacutes apregraves reacutecolte augmente la qualiteacute et la quantiteacute des reacutecoltes ce qui se traduit par une augmentation des revenus (Copenhagen Consensus Center 2015)

Creacuteation de la demande pour des aliments cultiveacutes localement et ameacutelioration de leur accegraves

Un programme meneacute aux Eacutetats-Unis dans lrsquoIowa a permis de consideacuterablement augmenter les ventes des productions agricoles locales aux restaurants coopeacuteratives et autres institutions (Ranum amp Wiemerslage 2011) Les producteurs locaux ont ainsi eacuteteacute mis en relation avec des marcheacutes jusqursquoalors inexploiteacutes (ex cantines scolaires) avec une coordination des niveaux de prix et en ciblant avant tout les produits de deuxiegraveme cateacutegorie De plus les producteurs ont beacuteneacuteficieacute de formations et de subventions pour les aider agrave financer des serres agrave diversifier leur production et agrave ameacuteliorer leurs

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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eacutequipements de stockage Ce programme associeacute agrave la marque commerciale preacuteexistante ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo (achetez frais achetez local) ciblait les consommateurs par des activiteacutes de sensibilisation et drsquoeacuteducation inteacutegrant des deacutegustations de produits et des rencontres autour du projet de rapprochement des agriculteurs locaux et des eacutetablissements scolaires Ce programme a permis de piloter six projets au sein drsquoeacutetablissements scolaires dans lesquels lrsquoeacuteducation agrave la nutrition a eacuteteacute inteacutegreacutee aux programmes peacutedagogiques dont les enseignants ont reccedilu une formation et ougrave des reacuteseaux de distribution ont eacuteteacute creacuteeacutes pour inteacutegrer des produits locaux dans les menus des cantines scolaires Enfin le programme a ducirc faire du lobbyisme pour obtenir des changements dans la politique de lrsquoEacutetat afin de permettre aux institutions publiques de srsquoapprovisionner localement Conseacutecutivement agrave ce programme les agriculteurs ont constateacute une ameacutelioration qualitative et quantitative de leur production et les achats drsquoaliments locaux par les restaurants les coopeacuteratives alimentaires et les institutions locales ont augmenteacute de plus drsquoun demi-million drsquoUSD

Jardins potagers

Les impacts positifs des interventions en faveur des jardins potagers sur lrsquoeacutetat nutritionnel les revenus et les habitudes alimentaires sont aujourdrsquohui bien documenteacutes (Taren amp Alaofegrave 2013) Mecircme si certaines interventions ciblent prioritairement la production de leacutegumineuses et de tubercules les productions de fruits de leacutegumes drsquoherbes culinaires et de condiments restent les plus courantes (Taren amp Alaofegrave 2013) Par exemple au Neacutepal une intervention meneacutee en faveur des jardins potagers des meacutenages en association avec une campagne de sensibilisation agrave la nutrition a permis drsquoaugmenter les connaissances sur la nutrition des participants ainsi que la diversiteacute de leur reacutegime alimentaire Les participants ont eacutegalement eu davantage tendance agrave donner des aliments compleacutementaires aux nourrissons et agrave correctement conserver leurs aliments (Jones et al 2005)

Un examen de ces interventions agricoles a reacuteveacuteleacute que sur les neuf interventions en faveur des jardins potagers eacutetudieacutees toutes ont eu des effets positifs -modeacutereacutes agrave eacuteleveacutes- sur les reacutegimes alimentaires Sur les trois interventions pour lesquelles des donneacutees anthropomeacutetriques ont eacuteteacute releveacutees toutes ont permis de reacuteduire les problegravemes drsquoinsuffisance pondeacuterale drsquoeacutemaciation et de retard de croissance chez les enfants Les interventions en faveur des jardins potagers soutiennent favorablement la comparaison avec les autres types drsquointerventions examineacutees mais les auteurs font remarquer que la plupart de ces actions en faveur des jardins potagers inteacutegraient un objectif de nutrition explicite et un investissement en capital humain ce qui nrsquoest pas le cas avec la plupart des autres types drsquointerventions Par conseacutequent il est difficile de comparer les interventions en faveur des jardins potagers avec les autres types drsquointerventions et drsquoisoler les raisons qui expliquent leur succegraves Cela montre neacuteanmoins que les interventions inteacutegrant des investissements diversifieacutes dans diffeacuterents types de capital (comme lrsquoeacuteducation nutritionnelle et la prise en compte de lrsquoeacutegaliteacute entre les sexes) reacuteussissent mieux que celles qui ne le font pas (Berti 2004)

Diversiteacute des cultures

Dans un examen des strateacutegies agricoles visant agrave ameacuteliorer la nutrition Carletto et al (2015) se sont pencheacutes sur trois eacutetudes analysant les liens entre la diversiteacute des cultures et la nutrition Au Neacutepal des donneacutees probantes issues drsquoun programme de nutrition multisectoriel reacutevegravelent que la diversiteacute du reacutegime alimentaire des megraveres et des enfants ainsi que le rapport poidsacircge des enfants sont eacutetroitement lieacutes agrave la diversiteacute de la production14 au niveau du meacutenage (Malapit et al 2013) Il est inteacuteressant de remarquer que cette eacutetude a deacutetermineacute que lrsquoautonomisation des femmes limite les effets neacutegatifs drsquoune production peu diversifieacutee sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des megraveres et des enfants et sur le rapport tailleacircge des enfants Agrave partir de donneacutees de panels une analyse eacuteconomeacutetrique a estimeacute qursquoau Nigeacuteria une augmentation de 10 de la diversiteacute des varieacuteteacutes cultiveacutees entraicircne une augmentation de 24 de la diversiteacute des reacutegimes alimentaires (Dillon et al 2014) En Zambie la diversiteacute de la production (mesureacutee par le nombre total de cultures diffeacuterentes et de groupes alimentaires produits) ainsi que les activiteacutes ciblant les meacutenages

14 En utilisant un indice de la diversiteacute de la production fondeacute sur neuf items alimentaires Groupes drsquoaliments inclus feacuteculents haricots leacutegumineuses et noix leacutegumes-feuilles vert fonceacute tubercules leacutegumes et fruits riches en vitamine A autres fruits et leacutegumes lait et produits laitiers œufs poisson et viande

Document de consultation

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pratiquant une agriculture de subsistance (ex eacutelevage de beacutetail production de fruits et de leacutegumes cultures de plein champ) ont eacuteteacute positivement associeacutees au rapport taillepoids des enfants et inversement associeacutees aux retards de croissance des enfants de plus de 24 mois (Kumar et al 2015) Cela signifie que la diversiteacute de la production au niveau des meacutenages peut avoir des effets positifs sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires et sur les reacutesultats anthropomeacutetriques pour les enfants et les megraveres

Eacutelevage de beacutetail

Les interventions au niveau des meacutenages ciblant lrsquoeacutelevage de beacutetail et lrsquoaquaculture se sont majoritairement focaliseacutees sur la geacuteneacuteration de revenus plutocirct que sur la consommation Mecircme srsquoil y a peu drsquoeacuteleacutements probants disponibles quant agrave lrsquoimpact de ce type drsquoinvestissements sur la nutrition et les reacutegimes alimentaires les aliments drsquoorigine animale sont denses sur le plan nutritionnel et certaines donneacutees montrent des impacts positifs sur les reacutesultats nutritionnels Lrsquoexamen de huit eacutetudes analysant les liens entre la production agricole (production de cultures et eacutelevage de beacutetail) la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des meacutenages et les reacutesultats nutritionnels chez lrsquoenfant conclut que lrsquoeacutelevage de beacutetail est associeacute agrave des reacutesultats positifs en termes de nutrition (Carletto et al 2015)

Produits laitiers volaille et produits de lrsquoaquaculture

Plusieurs eacutetudes ont montreacute que les interventions ciblant la production laitiegravere peuvent augmenter la consommation de produits laitiers et lrsquoapport geacuteneacuteral en nutriments et reacuteduire la preacutevalence des problegravemes de retard de croissance drsquoeacutemaciation et drsquoinsuffisance pondeacuterale (Taren amp Alaofegrave 2013) Le projet baptiseacute ldquoMilk Mattersrdquo (le lait crsquoest important)(reacutefeacuterence) a compareacute deux groupes de participants agrave un groupe teacutemoin Dans le premier groupe les participants ont reccedilu des animaux laitiers (une vache ou quatre chegravevres) et du fourrage Lrsquoautre groupe a eacutegalement eu du fourrage et des animaux laitiers mais ces derniers ont eacuteteacute preacutealablement vaccineacutes et vermifugeacutes Ces interventions ont eacuteteacute reacutealiseacutees dans la reacutegion somali drsquoEacutethiopie ougrave entre 20 et 50 des besoins eacutenergeacutetiques des eacuteleveurs pastoraux proviennent de la consommation de produits laitiers et de produits drsquoorigine animale Dans cette reacutegion les seacutecheresses annuelles aggravent la malnutrition agrave cause notamment drsquoune reacuteduction de la production laitiegravere pendant la saison segraveche La comparaison avec le groupe teacutemoin a reacuteveacuteleacute que les interventions Milk Matters ont permis drsquoaugmenter la consommation de produits laitiers et de stabiliser lrsquoeacutetat nutritionnel des enfants des eacuteleveurs pastoraux en peacuteriode de soudure Par ailleurs il a eacuteteacute estimeacute que ces interventions ont eacuteteacute extrecircmement rentables leur coucirct eacutevalueacute repreacutesente entre 45 et 75 du coucirct des programmes drsquoalimentation theacuterapeutique meneacutes dans le cadre de la prise en charge communautaire de la malnutrition aigueuml Enfin les femmes ont pu deacutegager plus de temps libre ce qui peut avoir des effets positifs sur les pratiques drsquoalimentation des enfants (Sadler et al 2012)

Reacutegimes fonciers

Drsquoapregraves lrsquoexamen de vingt eacutetudes (Lawry et al 2014) les interventions visant agrave formaliser les droits fonciers (comme lrsquoacquisition en libre proprieacuteteacute lrsquoenregistrement des droits par redistribution des terres et la reacutegularisation officielle des droits fonciers coutumiers) sont associeacutes agrave des gains en termes de productiviteacute et de bien-ecirctre social La reconnaissance de jure des droits fonciers permet drsquoaugmenter la valeur moneacutetaire de la productiviteacute des terres de 40 en moyenne mecircme si lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des donneacutees limite la capaciteacute agrave tirer des conclusions formelles Le bien-ecirctre social des beacuteneacuteficiaires (mesureacute par leur consommation ou leurs revenus) a augmenteacute de 15 pour cent en moyenne Les auteurs font eacutegalement remarquer que la qualiteacute des donneacutees disponibles ne permet pas drsquoavoir une assise suffisamment solide pour geacuteneacuteraliser ces reacutesultats et que les mesures qualitatives ne tiennent pas compte des conseacutequences sociales des politiques fonciegraveres telles que le deacuteplacement ou lrsquoeacutegaliteacute hommes-femmes Les beacuteneacutefices ont eacuteteacute largement plus importants en Asie et en Ameacuterique latine qursquoen Afrique et ont eacuteteacute variables en fonction du niveau de revenu les effets moindres constateacutes en Afrique subsaharienne peuvent srsquoexpliquer par un reacutegime foncier coutumier deacutejagrave largement eacutetabli et eacutetendu Mecircme srsquoil semble que la reconnaissance des droits fonciers contribue au bien-ecirctre social ces effets sont extrecircmement variables et speacutecifiques au contexte (Lawry et al 2014)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire conditionnel (TMC)

Les donneacutees disponibles en la matiegravere suggegraverent que les programmes de TMC ont des impacts significatifs sur lrsquoanthropomeacutetrie des enfants et certaines eacutetudes montrent des effets chez les plus jeunes enfants qui beacuteneacuteficient plus longtemps de la protection sociale (Ruel et Alderman 2013) En outre ces programmes ont des effets positifs sur drsquoautres facteurs qui se reacutepercutent sur lrsquoeacutetat nutritionnel notamment lrsquoaugmentation des deacutepenses des meacutenages la seacutecuriteacute alimentaire et lrsquoameacutelioration des reacutegimes alimentaires (Leroy et al 2009) La protection sociale a joueacute un rocircle important pour reacuteduire la deacutenutrition en Colombie le seul pays actuellement en passe drsquoatteindre les quatre objectifs de lrsquoAssembleacutee mondiale de la Santeacute (IFPRI 2014a) De plus le fait de rendre la protection sociale plus sensible aux enjeux de nutrition est une strateacutegie prometteuse eacutetant donneacute que les deacutepenses publiques engageacutees dans la protection sociale progressent dans le monde entier (IFPRI 2014a)

Partenariats public-priveacute

Dans nrsquoimporte quel pays consideacutereacute la consommation alimentaire est deacutetermineacutee par les secteurs de la production de la transformation alimentaire de la distribution de gros et de la distribution de deacutetail Par conseacutequent le secteur priveacute a un eacutenorme impact sur les habitudes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels De plus drsquoautres secteurs comme la teacuteleacutephonie mobile les meacutedias et le secteur de la santeacute influent sur la consommation et les preacutefeacuterences des consommateurs Les partenariats public-priveacute (PPP) pourraient aider agrave mettre en relation les agriculteurs avec les chaicircnes drsquoapprovisionnement gracircce agrave des investissements dans des biens publics et dans des politiques facilitant le deacuteveloppement du commerce et des marcheacutes ainsi que dans lrsquoeacuteducation et la formation pour deacutevelopper la capaciteacute technique des agriculteurs et les aider agrave respecter les normes de tri drsquoemballage et de culture (Narrod et al 2008)

De plus le secteur public peut inciter le secteur priveacute agrave adopter des politiques favorables aux enjeux de nutrition Il peut le faire gracircce agrave des reacuteglementations directes des engagements volontaires ou par le biais de PPP dans lesquels les deux secteurs exploitent mutuellement leurs ressources et creacuteent de la valeur partageacutee Les PPP pourraient permettre au secteur public drsquointensifier ses interventions et de tirer au mieux parti de ses investissements gracircce agrave la capaciteacute eacutetablie drsquoexeacutecution et de deacuteveloppement du secteur priveacute De son cocircteacute le secteur priveacute pourrait beacuteneacuteficier drsquoun partage des risques et de la creacuteation drsquoune valeur partageacutee gracircce agrave lrsquoameacutelioration de sa perception par le public Les donneacutees disponibles sur les PPP axeacutes sur la nutrition sont rares et il nrsquoa pas encore eacuteteacute deacutetermineacute si les PPP sont plus efficaces que drsquoautres types drsquoengagements avec le secteur priveacute (Hoddinott et al 2015)

Investissements infrastructurels et nutrition

Irrigation

Alors que lrsquoimpact de lrsquoirrigation sur la reacuteduction de la pauvreteacute est bien documenteacute les effets de lrsquoameacutelioration des techniques drsquoirrigation sur la nutrition ne le sont pas (Hussain amp Hanjra 2004) Neacuteanmoins certaines donneacutees indiquent que lrsquoirrigation peut aider agrave reacuteduire la malnutrition chronique et saisonniegravere par lrsquoaccroissement de la consommation drsquoaliments de base et drsquoaliments drsquoorigine animale conseacutecutivement agrave une augmentation des revenus et agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute de lrsquoeacutelevage (Taren amp Alaofegrave 2013) De plus en permettant de cultiver pendant toute lrsquoanneacutee des

Document de consultation

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varieacuteteacutes agrave forte valeur lrsquoirrigation peut ameacuteliorer la consommation de certains aliments Au Beacutenin des systegravemes drsquoirrigation au goutte-agrave-goutte alimenteacutes par lrsquoeacutenergie solaire ont permis drsquoaugmenter la consommation de fruits et leacutegumes jusqursquoagrave atteindre les apports journaliers recommandeacutes et les revenus tireacutes de la production veacutegeacutetale ont permis aux agriculteurs drsquoacheter des aliments de base des leacutegumes secs et des sources de proteacuteines pendant la saison segraveche Selon une enquecircte les beacuteneacuteficiaires de ce projet drsquoirrigation eacutetaient 17 pour cent moins susceptibles de se deacutefinir comme eacutetant en situation drsquoinseacutecuriteacute alimentaire (Burney et al 2010)

Au Ghana une technologie agrave bas coucirct drsquoirrigation par les nappes phreacuteatiques peu profondes a permis drsquoameacuteliorer la rentabiliteacute et de creacuteer des emplois pendant la saison segraveche Toutefois la diversiteacute des apports alimentaires nrsquoa pas progresseacute pour les agriculteurs utilisant les techniques drsquoirrigation et elle a mecircme reculeacute pour les agriculteurs deacutetenant un type speacutecifique de puits peu profond Les auteurs pensent que cela peut ecirctre ducirc agrave lrsquoimpact deacutefavorable sur le plan nutritionnel de la monoculture que lrsquoirrigation a favoriseacutee dans certains cas (Namara et al 2011) Crsquoest pourquoi il est essentiel de tenir compte des impacts neacutegatifs potentiels des programmes drsquoirrigation tels que la deacutependance accrue agrave la monoculture et les maladies veacutehiculeacutees par lrsquoeau De plus amples recherches sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les technologies drsquoirrigation peuvent entraicircner des reacutesultats positifs sur le plan de la nutrition et comment les risques peuvent ecirctre reacuteduits notamment le risque que de lrsquoeau contamineacutee affecte la santeacute des populations via les reacuteseaux drsquoirrigation (Taren amp Alaofegrave 2013) Les effets de lrsquoirrigation varient consideacuterablement en fonction de plusieurs facteurs notamment les contextes eacutecologique et eacutepideacutemiologique de la reacutegion consideacutereacutee (Taren amp Alaofegrave 2013)

Il est essentiel de noter que les infrastructures drsquoirrigation neacutecessitent geacuteneacuteralement drsquoorganiser des services de vulgarisation et un soutien technique pour assurer la durabiliteacute de la technologie drsquoirrigation Les investissements devraient ecirctre reacutealiseacutes en fonction des ressources et des profils eacutecologiques reacutegionaux Mais lagrave ougrave les marcheacutes sont relativement peu deacuteveloppeacutes et ougrave les nappes souterraines sont facilement accessibles des technologies moins exigeantes en ressources pourraient ecirctre appliqueacutees (comme les puits peu profonds eacutevoqueacutes ci-dessus dans le cas du Ghana) Le passage agrave des technologies drsquoirrigation plus avanceacutees peut neacutecessiter une capaciteacute de fabrication reacutegionale des liens avec les marcheacutes et des intrants financiers Dans les deux cas les gouvernements peuvent srsquoassocier avec des reacutealisateurs de projets notamment le secteur priveacute et les ONG pour encourager une large adoption des technologies drsquoirrigation

Reacuteseaux routiers eacutelectriciteacute et ameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau

Des preuves limiteacutees suggegraverent que les investissements dans les reacuteseaux routiers geacutenegraverent des impacts positifs sur la productiviteacute agricole lrsquoaugmentation du PIB dans les zones rurales et la reacuteduction de la pauvreteacute (Knox et al 2013) Les investissements dans les reacuteseaux eacutelectriques ont de plus larges impacts lagrave ougrave les systegravemes agricoles sont plus modernes et ougrave les besoins en eacutelectriciteacute sont plus grands Enfin lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau peut avoir des effets positifs sur le deacuteveloppement des enfants de moins de cinq ans mecircme si les eacutetudes actuellement disponibles sont de faible qualiteacute (Dangour et al 2013)

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Communications

Les investissements visant agrave augmenter la disponibiliteacute des informations et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes peuvent ameacuteliorer le bien-ecirctre social Internet et les technologies mobiles permettent de communiquer rapidement les informations lieacutees agrave lrsquoagriculture et agrave la nutrition dans les populations rurales toutefois de forts taux drsquoanalphabeacutetisme des infrastructures inadapteacutees et le coucirct des services drsquoinformation constituent un frein pour le deacuteveloppement des

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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systegravemes drsquoinformation dans les zones rurales Les technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) peuvent promouvoir la nutrition de faccedilon directe gracircce aux campagnes de marketing social et de faccedilon indirecte en favorisant la productiviteacute des petits exploitants agricoles En Tanzanie par exemple des centres de teacuteleacutecommunications ont permis aux petits exploitants agricoles drsquoacceacuteder agrave des informations sur les creacutedits sur les marcheacutes et aux preacutevisions meacuteteacuteorologiques (Mtega amp Ronald 2013)

Behrman et al (2012) ont constateacute des rapports BeacuteneacuteficiesCoucircts positifs lieacutes agrave lrsquoameacutelioration des informations sur les marcheacutes gracircce agrave la technologie SMS dans deux pays drsquoAsie du Sud et quatre pays drsquoAfrique Des investissements dans des programmes drsquoalphabeacutetisation avec des partenariats avec le secteur priveacute destineacutes agrave reacuteduire les coucircts et des services lieacutes agrave lrsquoappropriation des informations pourraient favoriser lrsquoexpansion des TIC dans les zones rurales Des informations sur la nutrition devraient eacutegalement ecirctre communiqueacutees

Biofortification

La biofortification peut constituer un investissement extrecircmement rentable apregraves la mise de fonds initiale pour concevoir les varieacuteteacutes biofortifieacutees mener des essais dans le pays et creacuteer la demande et les marcheacutes locaux la suppleacutementation nutritionnelle par biofortification peut devenir auto-suffisante avec peu de coucircts reacutecurrents (Meenakshi 2008) Lrsquoeacutelargissement des chaicircnes de valeur pour inteacutegrer des aliments biofortifieacutes et enrichis est une strateacutegie prometteuse pour lrsquoameacutelioration de lrsquoapport en micronutriments et de lrsquoeacutetat nutritionnel geacuteneacuteral des consommateurs Les campagnes de commercialisation associeacutees agrave une sensibilisation agrave la nutrition ameacuteliorent lrsquoacceptation par les consommateurs et leur propension agrave acheter ce type drsquoaliments (Meenakashi et al 2012)

Les donneacutees disponibles sur lrsquoefficaciteacute de la biofortification pour ameacuteliorer les reacuteserves en micronutriments sont solides et de plus en plus nombreuses Par exemple une eacutetude bien connue (Low et al 2007) a eacutevalueacute un programme meneacute sur deux ans au Mozambique qui a cibleacute 741 meacutenages agricoles Avec ce programme les meacutenages ont eu accegraves agrave des pieds de patates douces agrave chair orange (OFSP) (varieacuteteacute seacutelectionneacutee de maniegravere agrave avoir une haute teneur en becirctacarotegravene) et agrave des services de vulgarisation Les services de vulgarisation couvraient plusieurs thegravemes depuis des informations sur la nutrition jusqursquoaux meacutethodes de production et de commercialisation Une augmentation de lrsquoapport en vitamine A a eacuteteacute constateacutee chez les enfants des meacutenages beacuteneacuteficiaires ainsi qursquoune augmentation nette des concentrations seacuteriques moyennes en reacutetinol et la preacutevalence des faibles concentrations seacuteriques en reacutetinol est passeacutee de 60 pour cent agrave 38 pour cent Aucun changement nrsquoa eacuteteacute observeacute dans les meacutenages teacutemoins alors que tous les enfants de la communauteacute avaient eu accegraves agrave des suppleacutements en vitamine A Les auteurs font remarquer que leurs reacutesultats mettent en eacutevidence la neacutecessiteacute de mener des interventions multiples inteacutegrant notamment la suppleacutementation nutritionnelle ainsi que des approches axeacutees sur les aliments (Low et al 2007) Des donneacutees plus reacutecentes tireacutees drsquoessais controcircleacutes randomiseacutes meneacutes agrave plus large eacutechelle ont eacutegalement reacuteveacuteleacute des effets positifs de lrsquointroduction des OFSP aupregraves de 12 000 et 10 000 meacutenages au Mozambique et en Ouganda respectivement (Hotz et al 2011 Hotz et al 2012)

Outre les OFSP drsquoautres varieacuteteacutes peuvent ecirctre biofortifieacutees comme par exemple le bleacute biofortifieacute en zinc le riz enrichi en fer ou le maiumls enrichi en proteacuteines Pour toutes ces espegraveces un potentiel drsquoameacutelioration des reacuteserves du micronutriment ou macroeacuteleacutement cibleacute a eacuteteacute deacutemontreacute Les donneacutees prouvant lrsquoefficaciteacute nutritionnelle de la biofortification sont solides mais des recherches plus approfondies sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les cultures biofortifieacutees affectent les rendements et les profits des agriculteurs et comment creacuteer des marcheacutes locaux et de la demande dans divers contextes climatiques et socio-eacuteconomiques Des donneacutees disponibles sur des reacutegions rurales du Ghana suggegraverent que les consommateurs acceptent de payer un prix plus eacuteleveacute pour les produits biofortifieacutees agrave condition de recevoir des informations sur leurs beacuteneacutefices nutritionnels (Banerji et al 2013)

Document de consultation

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Liste des abreacuteviations

ATNI Access to Nutrition Index

CdA CIN2 Cadre drsquoAction de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

CIMSANS Center for Integrated Modeling of Sustainable Agriculture amp Nutrition Security

CIN2 Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

eacuteqCO2 Eacutequivalent dioxyde de carbone

FAO Organisation des Nations Unies pour lrsquoalimentation et lrsquoagriculture

GNR Rapport sur la nutrition mondiale

IDF Feacutedeacuteration internationale du diabegravete

IED Investissement eacutetranger direct

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

IOM Institute of Medicine

MCC Millennial Challenge Corporation

MNT Maladies non transmissibles

OFSP Patate douce agrave chair orange (Orange Flesh Sweet Potato)

OMS Organisation mondiale de la Santeacute

ONG Organisation non gouvernementale

PIB Produit inteacuterieur brut

PPP Partenariat public-priveacute

RampD Recherche et deacuteveloppement

TIC Technologies de lrsquoinformation et de la communication

TMC Programmes de transfert moneacutetaire conditionnel

UNICEF Fonds international de secours agrave lrsquoenfance des Nations unies

Creacutedits photos

Couverture FAOSwiatoslaw Wojtkowiak

Page 3 FAOThomas Moth Poulsen

Page 7 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 13 World Bank

Page 14 Wikicommons

Page 15 FAOJess Fanzo

Page 15 FAOIsaac Kasamani

Page 17 Fotolia

Page 18 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 20 Fotolia

Page 23 FAOValerio Crespi

Page 25 FAORachel Nugent

Page 26 FAOSebastiaacuten Villar

Page 35 FAOOscar Castellanos

Secreacutetariat de lrsquoUNSCNE-mail scnfaoorg bull Internet wwwunscnorg bull co FAO bull Viale delle Terme di Caracalla bull 00153 Rome Italie

FR

Vision de lrsquoUNSCN Un monde libeacutereacute de la faim et de toutes les formes de malnutrition est reacutealisable dans cette geacuteneacuteration

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN

Document de consultation

Avec le soutien de

par deacutecision du Bundestag allemand

Page 33: Investir pour des systèmes alimentaires sains...Investir pour des systèmes alimentaires sains Sommaire Avant-propos3 Messages clés 5 1.Introduction 7 2. Qu’est-ce qu’un système

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Annexe

Examen des donneacutees disponibles sur la creacuteation de systegravemes alimentaires sains au moyen drsquoinvestissements sensibles agrave la nutrition Interventions agricoles en faveur drsquoune meilleure nutrition

En deacutepit de donneacutees extrecircmement limiteacutees et disparates il semble que les strateacutegies agricoles soient prometteuses pour ameacuteliorer lrsquoeacutetat nutritionnel Encore moins drsquoeacuteleacutements probants sont disponibles sur les strateacutegies ciblant les systegravemes alimentaires dans une optique drsquoameacutelioration de la nutrition en fait il nrsquoexiste aucune litteacuterature sur ce sujet en dehors de celle traitant des politiques agricoles et de quelques politiques axeacutees sur la population et affectant lrsquoindustrie Lrsquoexamen bref et partiel proposeacute dans ce chapitre se concentre sur lrsquoagriculture un thegraveme sur lequel plusieurs contributions cleacutes sont disponibles Certaines des cateacutegories drsquoinvestissement eacutevoqueacutees ci-dessous affectent la nutrition par le biais de la production de la consommation ou par drsquoautres types de canaux

Lrsquoagriculture peut influer sur la nutrition par diffeacuterentes voies dont quatre sont identifieacutees dans la litteacuterature comme constituant des facteurs cleacutes (Ruel amp Alderman 2013) (i) prix des aliments (ii) revenus issus de lrsquoagriculture (iii) consommation de sa propre production due agrave des imperfections du marcheacute et (iv) facteurs lieacutes au sexe Si au niveau des meacutenages lrsquoagriculture a des effets sur la nutrition ces effets sont tregraves vraisemblablement lieacutes agrave un ou plusieurs de ces facteurs Lrsquoexamen de 23 eacutetudes sur cinq types drsquointerventions (biofortification jardins potagers deacuteveloppement de la production laitiegravere pecircche et eacutelevage de beacutetail) reacutevegravele une augmentation de la production et de la consommation par les meacutenages des produits alimentaires cibleacutes par ces interventions Les donneacutees disponibles sont mitigeacutees quant aux effets des interventions agricoles sur drsquoautres aspects notamment sur les apports en micronutriments et lrsquoeacutetat nutritionnel ou sur les revenus Les auteurs attribuent ceci aux insuffisances des eacutetudes en termes de puissance statistique et de collecte des donneacutees plutocirct qursquoagrave un veacuteritable manque drsquoefficaciteacute des programmes (Masset et al 2011)

Un examen anteacuterieur de 30 eacutetudes sur des interventions agricoles (comprenant des interventions en faveur des jardins potagers des interventions en faveur de lrsquoeacutelevage de beacutetail des interventions combineacutees favorisant agrave la fois le jardinage potager et lrsquoeacutelevage et des programmes drsquoirrigation) a reacuteveacuteleacute que la plupart de ces interventions avaient augmenteacute la production alimentaire et que sur ces 30 eacutetudes 19 avaient ameacutelioreacute la nutrition au niveau des meacutenages Sur ces 19 interventions ayant ameacutelioreacute la nutrition 14 avaient investi dans diffeacuterents types de capital (humain financier physique et social) (Berti 2004) Ces deux examens soulignent que le manque de rigueur et lrsquoextrecircme heacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des meacutethodes entre les eacutetudes limitent la capaciteacute drsquoanalyse et de geacuteneacuteralisation des reacutesultats (Berti 2004 Masset et al 2011) Cet eacutecueil a eacutegalement eacuteteacute identifieacute dans un autre examen de 27 projets agricoles qui a conclu que les donneacutees probantes attestant drsquoun impact des strateacutegies de production agricole sur lrsquoameacutelioration de la nutrition des femmes et des enfants restaient limiteacutees en grande partie agrave cause des limitations meacutethodologiques des eacutetudes examineacutees par les auteurs (Girard et al 2012)

Document de consultation

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Selon Girard et al (2012) les strateacutegies agricoles ont invariablement et sensiblement ameacutelioreacute les reacutegimes alimentaires et les apports en vitamine A des femmes et des enfants mecircme si cela ne srsquoest pas traduit par des effets positifs sur le statut en vitamine A lrsquoaneacutemie ou la morbiditeacute Plusieurs des eacutetudes qursquoils ont examineacutees ont eu des effets significatifs sur les problegravemes de retard de croissance et drsquoeacutemaciation contrairement agrave ce qui est dit dans le reacutesumeacute des auteurs

Contrats de production et organisations de producteurs

Des contrats de production entre des agriculteurs et le secteur priveacute ont permis aux agriculteurs drsquoacceacuteder aux intrants aux creacutedits et aux services de vulgarisation neacutecessaires (Banque mondiale 2008 Asian Development Bank 2012) En outre gracircce agrave ce type de contrats des petits exploitants agricoles ont pu beacuteneacuteficier de prix et de marcheacutes assureacutes et les entreprises ont partageacute les risques de production et de commercialisation avec les producteurs Neacuteanmoins pour que les petits exploitants puissent tirer profit de lrsquoagriculture contractuelle les conditions preacutealables requises sont nombreuses Ils doivent pouvoir acceacuteder aux routes et aux services drsquoinformation et ils peuvent avoir besoin de se regrouper en organisations eacutetant donneacute que les fournisseurs et les grossistes preacutefegraverent geacuteneacuteralement passer contrat avec des organisations de producteurs qui peuvent contribuer agrave garantir la qualiteacute et la livraison des produits en temps voulu (Taren amp Alaofegrave 2013)

Canaux de la grande distribution

Les pays en deacuteveloppement ont connu un rapide deacuteveloppement des supermarcheacutes suite agrave des transformations du cocircteacute de lrsquooffre et de la demande Les supermarcheacutes peuvent ecirctre deacutetenus par des enseignes locales ou internationales Ils offrent geacuteneacuteralement un large choix drsquoaliments et de produits divers dans un mecircme lieu Par inteacutegration verticale et horizontale (Reardon et al 2012) ils sont souvent deacutetenus par les mecircmes groupes dans lesquels sont concentreacutees les activiteacutes de distribution et drsquoautres fonctions du systegraveme alimentaire Malgreacute les risques inheacuterents agrave ce mode de fonctionnement des eacutetudes ont essentiellement reacuteveacuteleacute des impacts positifs des nouveaux canaux de la grande distribution sur la productiviteacute agricole les prix de vente et les revenus Selon Chege et al (2015) au Kenya les agriculteurs intervenant dans les canaux de la grande distribution ont des revenus plus eacuteleveacutes et produisent plus de fruits et de leacutegumes Les auteurs montrent que ces deux facteurs (revenus et choix de la production veacutegeacutetale) ont eu des effets positifs sur la nutrition les meacutenages agricoles qui approvisionnent les supermarcheacutes consomment pregraves de 15 agrave 20 plus de calories de fer et de zinc et 30 plus de vitamines A Agrave noter neacuteanmoins que la commercialisation favorise la speacutecialisation ce qui reacuteduit la diversiteacute de la production des agriculteurs consideacutereacutes individuellement

Gestion des activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte et reacuteduction des pertes

Les projets de deacuteveloppement des marcheacutes ou de la chaicircne de valeur agricole peuvent eacutegalement ameacuteliorer les activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte avec des effets positifs sur lrsquoeacutetat nutritionnel En effet en ameacuteliorant les techniques de manutention de stockage et de conservation lrsquooptimisation des activiteacutes apregraves reacutecolte entraicircne un lissage de la consommation et augmente la disponibiliteacute tout au long de lrsquoanneacutee drsquoaliments frais et nutritifs Plus particuliegraverement des meacutethodes de conservation preacutecautionneuses permettent de preacuteserver les teneurs en nutriments et de reacuteduire lrsquoutilisation de sucre de sel et drsquoautres ingreacutedients ajouteacutes De plus lrsquoameacutelioration des activiteacutes apregraves reacutecolte augmente la qualiteacute et la quantiteacute des reacutecoltes ce qui se traduit par une augmentation des revenus (Copenhagen Consensus Center 2015)

Creacuteation de la demande pour des aliments cultiveacutes localement et ameacutelioration de leur accegraves

Un programme meneacute aux Eacutetats-Unis dans lrsquoIowa a permis de consideacuterablement augmenter les ventes des productions agricoles locales aux restaurants coopeacuteratives et autres institutions (Ranum amp Wiemerslage 2011) Les producteurs locaux ont ainsi eacuteteacute mis en relation avec des marcheacutes jusqursquoalors inexploiteacutes (ex cantines scolaires) avec une coordination des niveaux de prix et en ciblant avant tout les produits de deuxiegraveme cateacutegorie De plus les producteurs ont beacuteneacuteficieacute de formations et de subventions pour les aider agrave financer des serres agrave diversifier leur production et agrave ameacuteliorer leurs

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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eacutequipements de stockage Ce programme associeacute agrave la marque commerciale preacuteexistante ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo (achetez frais achetez local) ciblait les consommateurs par des activiteacutes de sensibilisation et drsquoeacuteducation inteacutegrant des deacutegustations de produits et des rencontres autour du projet de rapprochement des agriculteurs locaux et des eacutetablissements scolaires Ce programme a permis de piloter six projets au sein drsquoeacutetablissements scolaires dans lesquels lrsquoeacuteducation agrave la nutrition a eacuteteacute inteacutegreacutee aux programmes peacutedagogiques dont les enseignants ont reccedilu une formation et ougrave des reacuteseaux de distribution ont eacuteteacute creacuteeacutes pour inteacutegrer des produits locaux dans les menus des cantines scolaires Enfin le programme a ducirc faire du lobbyisme pour obtenir des changements dans la politique de lrsquoEacutetat afin de permettre aux institutions publiques de srsquoapprovisionner localement Conseacutecutivement agrave ce programme les agriculteurs ont constateacute une ameacutelioration qualitative et quantitative de leur production et les achats drsquoaliments locaux par les restaurants les coopeacuteratives alimentaires et les institutions locales ont augmenteacute de plus drsquoun demi-million drsquoUSD

Jardins potagers

Les impacts positifs des interventions en faveur des jardins potagers sur lrsquoeacutetat nutritionnel les revenus et les habitudes alimentaires sont aujourdrsquohui bien documenteacutes (Taren amp Alaofegrave 2013) Mecircme si certaines interventions ciblent prioritairement la production de leacutegumineuses et de tubercules les productions de fruits de leacutegumes drsquoherbes culinaires et de condiments restent les plus courantes (Taren amp Alaofegrave 2013) Par exemple au Neacutepal une intervention meneacutee en faveur des jardins potagers des meacutenages en association avec une campagne de sensibilisation agrave la nutrition a permis drsquoaugmenter les connaissances sur la nutrition des participants ainsi que la diversiteacute de leur reacutegime alimentaire Les participants ont eacutegalement eu davantage tendance agrave donner des aliments compleacutementaires aux nourrissons et agrave correctement conserver leurs aliments (Jones et al 2005)

Un examen de ces interventions agricoles a reacuteveacuteleacute que sur les neuf interventions en faveur des jardins potagers eacutetudieacutees toutes ont eu des effets positifs -modeacutereacutes agrave eacuteleveacutes- sur les reacutegimes alimentaires Sur les trois interventions pour lesquelles des donneacutees anthropomeacutetriques ont eacuteteacute releveacutees toutes ont permis de reacuteduire les problegravemes drsquoinsuffisance pondeacuterale drsquoeacutemaciation et de retard de croissance chez les enfants Les interventions en faveur des jardins potagers soutiennent favorablement la comparaison avec les autres types drsquointerventions examineacutees mais les auteurs font remarquer que la plupart de ces actions en faveur des jardins potagers inteacutegraient un objectif de nutrition explicite et un investissement en capital humain ce qui nrsquoest pas le cas avec la plupart des autres types drsquointerventions Par conseacutequent il est difficile de comparer les interventions en faveur des jardins potagers avec les autres types drsquointerventions et drsquoisoler les raisons qui expliquent leur succegraves Cela montre neacuteanmoins que les interventions inteacutegrant des investissements diversifieacutes dans diffeacuterents types de capital (comme lrsquoeacuteducation nutritionnelle et la prise en compte de lrsquoeacutegaliteacute entre les sexes) reacuteussissent mieux que celles qui ne le font pas (Berti 2004)

Diversiteacute des cultures

Dans un examen des strateacutegies agricoles visant agrave ameacuteliorer la nutrition Carletto et al (2015) se sont pencheacutes sur trois eacutetudes analysant les liens entre la diversiteacute des cultures et la nutrition Au Neacutepal des donneacutees probantes issues drsquoun programme de nutrition multisectoriel reacutevegravelent que la diversiteacute du reacutegime alimentaire des megraveres et des enfants ainsi que le rapport poidsacircge des enfants sont eacutetroitement lieacutes agrave la diversiteacute de la production14 au niveau du meacutenage (Malapit et al 2013) Il est inteacuteressant de remarquer que cette eacutetude a deacutetermineacute que lrsquoautonomisation des femmes limite les effets neacutegatifs drsquoune production peu diversifieacutee sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des megraveres et des enfants et sur le rapport tailleacircge des enfants Agrave partir de donneacutees de panels une analyse eacuteconomeacutetrique a estimeacute qursquoau Nigeacuteria une augmentation de 10 de la diversiteacute des varieacuteteacutes cultiveacutees entraicircne une augmentation de 24 de la diversiteacute des reacutegimes alimentaires (Dillon et al 2014) En Zambie la diversiteacute de la production (mesureacutee par le nombre total de cultures diffeacuterentes et de groupes alimentaires produits) ainsi que les activiteacutes ciblant les meacutenages

14 En utilisant un indice de la diversiteacute de la production fondeacute sur neuf items alimentaires Groupes drsquoaliments inclus feacuteculents haricots leacutegumineuses et noix leacutegumes-feuilles vert fonceacute tubercules leacutegumes et fruits riches en vitamine A autres fruits et leacutegumes lait et produits laitiers œufs poisson et viande

Document de consultation

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pratiquant une agriculture de subsistance (ex eacutelevage de beacutetail production de fruits et de leacutegumes cultures de plein champ) ont eacuteteacute positivement associeacutees au rapport taillepoids des enfants et inversement associeacutees aux retards de croissance des enfants de plus de 24 mois (Kumar et al 2015) Cela signifie que la diversiteacute de la production au niveau des meacutenages peut avoir des effets positifs sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires et sur les reacutesultats anthropomeacutetriques pour les enfants et les megraveres

Eacutelevage de beacutetail

Les interventions au niveau des meacutenages ciblant lrsquoeacutelevage de beacutetail et lrsquoaquaculture se sont majoritairement focaliseacutees sur la geacuteneacuteration de revenus plutocirct que sur la consommation Mecircme srsquoil y a peu drsquoeacuteleacutements probants disponibles quant agrave lrsquoimpact de ce type drsquoinvestissements sur la nutrition et les reacutegimes alimentaires les aliments drsquoorigine animale sont denses sur le plan nutritionnel et certaines donneacutees montrent des impacts positifs sur les reacutesultats nutritionnels Lrsquoexamen de huit eacutetudes analysant les liens entre la production agricole (production de cultures et eacutelevage de beacutetail) la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des meacutenages et les reacutesultats nutritionnels chez lrsquoenfant conclut que lrsquoeacutelevage de beacutetail est associeacute agrave des reacutesultats positifs en termes de nutrition (Carletto et al 2015)

Produits laitiers volaille et produits de lrsquoaquaculture

Plusieurs eacutetudes ont montreacute que les interventions ciblant la production laitiegravere peuvent augmenter la consommation de produits laitiers et lrsquoapport geacuteneacuteral en nutriments et reacuteduire la preacutevalence des problegravemes de retard de croissance drsquoeacutemaciation et drsquoinsuffisance pondeacuterale (Taren amp Alaofegrave 2013) Le projet baptiseacute ldquoMilk Mattersrdquo (le lait crsquoest important)(reacutefeacuterence) a compareacute deux groupes de participants agrave un groupe teacutemoin Dans le premier groupe les participants ont reccedilu des animaux laitiers (une vache ou quatre chegravevres) et du fourrage Lrsquoautre groupe a eacutegalement eu du fourrage et des animaux laitiers mais ces derniers ont eacuteteacute preacutealablement vaccineacutes et vermifugeacutes Ces interventions ont eacuteteacute reacutealiseacutees dans la reacutegion somali drsquoEacutethiopie ougrave entre 20 et 50 des besoins eacutenergeacutetiques des eacuteleveurs pastoraux proviennent de la consommation de produits laitiers et de produits drsquoorigine animale Dans cette reacutegion les seacutecheresses annuelles aggravent la malnutrition agrave cause notamment drsquoune reacuteduction de la production laitiegravere pendant la saison segraveche La comparaison avec le groupe teacutemoin a reacuteveacuteleacute que les interventions Milk Matters ont permis drsquoaugmenter la consommation de produits laitiers et de stabiliser lrsquoeacutetat nutritionnel des enfants des eacuteleveurs pastoraux en peacuteriode de soudure Par ailleurs il a eacuteteacute estimeacute que ces interventions ont eacuteteacute extrecircmement rentables leur coucirct eacutevalueacute repreacutesente entre 45 et 75 du coucirct des programmes drsquoalimentation theacuterapeutique meneacutes dans le cadre de la prise en charge communautaire de la malnutrition aigueuml Enfin les femmes ont pu deacutegager plus de temps libre ce qui peut avoir des effets positifs sur les pratiques drsquoalimentation des enfants (Sadler et al 2012)

Reacutegimes fonciers

Drsquoapregraves lrsquoexamen de vingt eacutetudes (Lawry et al 2014) les interventions visant agrave formaliser les droits fonciers (comme lrsquoacquisition en libre proprieacuteteacute lrsquoenregistrement des droits par redistribution des terres et la reacutegularisation officielle des droits fonciers coutumiers) sont associeacutes agrave des gains en termes de productiviteacute et de bien-ecirctre social La reconnaissance de jure des droits fonciers permet drsquoaugmenter la valeur moneacutetaire de la productiviteacute des terres de 40 en moyenne mecircme si lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des donneacutees limite la capaciteacute agrave tirer des conclusions formelles Le bien-ecirctre social des beacuteneacuteficiaires (mesureacute par leur consommation ou leurs revenus) a augmenteacute de 15 pour cent en moyenne Les auteurs font eacutegalement remarquer que la qualiteacute des donneacutees disponibles ne permet pas drsquoavoir une assise suffisamment solide pour geacuteneacuteraliser ces reacutesultats et que les mesures qualitatives ne tiennent pas compte des conseacutequences sociales des politiques fonciegraveres telles que le deacuteplacement ou lrsquoeacutegaliteacute hommes-femmes Les beacuteneacutefices ont eacuteteacute largement plus importants en Asie et en Ameacuterique latine qursquoen Afrique et ont eacuteteacute variables en fonction du niveau de revenu les effets moindres constateacutes en Afrique subsaharienne peuvent srsquoexpliquer par un reacutegime foncier coutumier deacutejagrave largement eacutetabli et eacutetendu Mecircme srsquoil semble que la reconnaissance des droits fonciers contribue au bien-ecirctre social ces effets sont extrecircmement variables et speacutecifiques au contexte (Lawry et al 2014)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire conditionnel (TMC)

Les donneacutees disponibles en la matiegravere suggegraverent que les programmes de TMC ont des impacts significatifs sur lrsquoanthropomeacutetrie des enfants et certaines eacutetudes montrent des effets chez les plus jeunes enfants qui beacuteneacuteficient plus longtemps de la protection sociale (Ruel et Alderman 2013) En outre ces programmes ont des effets positifs sur drsquoautres facteurs qui se reacutepercutent sur lrsquoeacutetat nutritionnel notamment lrsquoaugmentation des deacutepenses des meacutenages la seacutecuriteacute alimentaire et lrsquoameacutelioration des reacutegimes alimentaires (Leroy et al 2009) La protection sociale a joueacute un rocircle important pour reacuteduire la deacutenutrition en Colombie le seul pays actuellement en passe drsquoatteindre les quatre objectifs de lrsquoAssembleacutee mondiale de la Santeacute (IFPRI 2014a) De plus le fait de rendre la protection sociale plus sensible aux enjeux de nutrition est une strateacutegie prometteuse eacutetant donneacute que les deacutepenses publiques engageacutees dans la protection sociale progressent dans le monde entier (IFPRI 2014a)

Partenariats public-priveacute

Dans nrsquoimporte quel pays consideacutereacute la consommation alimentaire est deacutetermineacutee par les secteurs de la production de la transformation alimentaire de la distribution de gros et de la distribution de deacutetail Par conseacutequent le secteur priveacute a un eacutenorme impact sur les habitudes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels De plus drsquoautres secteurs comme la teacuteleacutephonie mobile les meacutedias et le secteur de la santeacute influent sur la consommation et les preacutefeacuterences des consommateurs Les partenariats public-priveacute (PPP) pourraient aider agrave mettre en relation les agriculteurs avec les chaicircnes drsquoapprovisionnement gracircce agrave des investissements dans des biens publics et dans des politiques facilitant le deacuteveloppement du commerce et des marcheacutes ainsi que dans lrsquoeacuteducation et la formation pour deacutevelopper la capaciteacute technique des agriculteurs et les aider agrave respecter les normes de tri drsquoemballage et de culture (Narrod et al 2008)

De plus le secteur public peut inciter le secteur priveacute agrave adopter des politiques favorables aux enjeux de nutrition Il peut le faire gracircce agrave des reacuteglementations directes des engagements volontaires ou par le biais de PPP dans lesquels les deux secteurs exploitent mutuellement leurs ressources et creacuteent de la valeur partageacutee Les PPP pourraient permettre au secteur public drsquointensifier ses interventions et de tirer au mieux parti de ses investissements gracircce agrave la capaciteacute eacutetablie drsquoexeacutecution et de deacuteveloppement du secteur priveacute De son cocircteacute le secteur priveacute pourrait beacuteneacuteficier drsquoun partage des risques et de la creacuteation drsquoune valeur partageacutee gracircce agrave lrsquoameacutelioration de sa perception par le public Les donneacutees disponibles sur les PPP axeacutes sur la nutrition sont rares et il nrsquoa pas encore eacuteteacute deacutetermineacute si les PPP sont plus efficaces que drsquoautres types drsquoengagements avec le secteur priveacute (Hoddinott et al 2015)

Investissements infrastructurels et nutrition

Irrigation

Alors que lrsquoimpact de lrsquoirrigation sur la reacuteduction de la pauvreteacute est bien documenteacute les effets de lrsquoameacutelioration des techniques drsquoirrigation sur la nutrition ne le sont pas (Hussain amp Hanjra 2004) Neacuteanmoins certaines donneacutees indiquent que lrsquoirrigation peut aider agrave reacuteduire la malnutrition chronique et saisonniegravere par lrsquoaccroissement de la consommation drsquoaliments de base et drsquoaliments drsquoorigine animale conseacutecutivement agrave une augmentation des revenus et agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute de lrsquoeacutelevage (Taren amp Alaofegrave 2013) De plus en permettant de cultiver pendant toute lrsquoanneacutee des

Document de consultation

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varieacuteteacutes agrave forte valeur lrsquoirrigation peut ameacuteliorer la consommation de certains aliments Au Beacutenin des systegravemes drsquoirrigation au goutte-agrave-goutte alimenteacutes par lrsquoeacutenergie solaire ont permis drsquoaugmenter la consommation de fruits et leacutegumes jusqursquoagrave atteindre les apports journaliers recommandeacutes et les revenus tireacutes de la production veacutegeacutetale ont permis aux agriculteurs drsquoacheter des aliments de base des leacutegumes secs et des sources de proteacuteines pendant la saison segraveche Selon une enquecircte les beacuteneacuteficiaires de ce projet drsquoirrigation eacutetaient 17 pour cent moins susceptibles de se deacutefinir comme eacutetant en situation drsquoinseacutecuriteacute alimentaire (Burney et al 2010)

Au Ghana une technologie agrave bas coucirct drsquoirrigation par les nappes phreacuteatiques peu profondes a permis drsquoameacuteliorer la rentabiliteacute et de creacuteer des emplois pendant la saison segraveche Toutefois la diversiteacute des apports alimentaires nrsquoa pas progresseacute pour les agriculteurs utilisant les techniques drsquoirrigation et elle a mecircme reculeacute pour les agriculteurs deacutetenant un type speacutecifique de puits peu profond Les auteurs pensent que cela peut ecirctre ducirc agrave lrsquoimpact deacutefavorable sur le plan nutritionnel de la monoculture que lrsquoirrigation a favoriseacutee dans certains cas (Namara et al 2011) Crsquoest pourquoi il est essentiel de tenir compte des impacts neacutegatifs potentiels des programmes drsquoirrigation tels que la deacutependance accrue agrave la monoculture et les maladies veacutehiculeacutees par lrsquoeau De plus amples recherches sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les technologies drsquoirrigation peuvent entraicircner des reacutesultats positifs sur le plan de la nutrition et comment les risques peuvent ecirctre reacuteduits notamment le risque que de lrsquoeau contamineacutee affecte la santeacute des populations via les reacuteseaux drsquoirrigation (Taren amp Alaofegrave 2013) Les effets de lrsquoirrigation varient consideacuterablement en fonction de plusieurs facteurs notamment les contextes eacutecologique et eacutepideacutemiologique de la reacutegion consideacutereacutee (Taren amp Alaofegrave 2013)

Il est essentiel de noter que les infrastructures drsquoirrigation neacutecessitent geacuteneacuteralement drsquoorganiser des services de vulgarisation et un soutien technique pour assurer la durabiliteacute de la technologie drsquoirrigation Les investissements devraient ecirctre reacutealiseacutes en fonction des ressources et des profils eacutecologiques reacutegionaux Mais lagrave ougrave les marcheacutes sont relativement peu deacuteveloppeacutes et ougrave les nappes souterraines sont facilement accessibles des technologies moins exigeantes en ressources pourraient ecirctre appliqueacutees (comme les puits peu profonds eacutevoqueacutes ci-dessus dans le cas du Ghana) Le passage agrave des technologies drsquoirrigation plus avanceacutees peut neacutecessiter une capaciteacute de fabrication reacutegionale des liens avec les marcheacutes et des intrants financiers Dans les deux cas les gouvernements peuvent srsquoassocier avec des reacutealisateurs de projets notamment le secteur priveacute et les ONG pour encourager une large adoption des technologies drsquoirrigation

Reacuteseaux routiers eacutelectriciteacute et ameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau

Des preuves limiteacutees suggegraverent que les investissements dans les reacuteseaux routiers geacutenegraverent des impacts positifs sur la productiviteacute agricole lrsquoaugmentation du PIB dans les zones rurales et la reacuteduction de la pauvreteacute (Knox et al 2013) Les investissements dans les reacuteseaux eacutelectriques ont de plus larges impacts lagrave ougrave les systegravemes agricoles sont plus modernes et ougrave les besoins en eacutelectriciteacute sont plus grands Enfin lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau peut avoir des effets positifs sur le deacuteveloppement des enfants de moins de cinq ans mecircme si les eacutetudes actuellement disponibles sont de faible qualiteacute (Dangour et al 2013)

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Communications

Les investissements visant agrave augmenter la disponibiliteacute des informations et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes peuvent ameacuteliorer le bien-ecirctre social Internet et les technologies mobiles permettent de communiquer rapidement les informations lieacutees agrave lrsquoagriculture et agrave la nutrition dans les populations rurales toutefois de forts taux drsquoanalphabeacutetisme des infrastructures inadapteacutees et le coucirct des services drsquoinformation constituent un frein pour le deacuteveloppement des

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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systegravemes drsquoinformation dans les zones rurales Les technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) peuvent promouvoir la nutrition de faccedilon directe gracircce aux campagnes de marketing social et de faccedilon indirecte en favorisant la productiviteacute des petits exploitants agricoles En Tanzanie par exemple des centres de teacuteleacutecommunications ont permis aux petits exploitants agricoles drsquoacceacuteder agrave des informations sur les creacutedits sur les marcheacutes et aux preacutevisions meacuteteacuteorologiques (Mtega amp Ronald 2013)

Behrman et al (2012) ont constateacute des rapports BeacuteneacuteficiesCoucircts positifs lieacutes agrave lrsquoameacutelioration des informations sur les marcheacutes gracircce agrave la technologie SMS dans deux pays drsquoAsie du Sud et quatre pays drsquoAfrique Des investissements dans des programmes drsquoalphabeacutetisation avec des partenariats avec le secteur priveacute destineacutes agrave reacuteduire les coucircts et des services lieacutes agrave lrsquoappropriation des informations pourraient favoriser lrsquoexpansion des TIC dans les zones rurales Des informations sur la nutrition devraient eacutegalement ecirctre communiqueacutees

Biofortification

La biofortification peut constituer un investissement extrecircmement rentable apregraves la mise de fonds initiale pour concevoir les varieacuteteacutes biofortifieacutees mener des essais dans le pays et creacuteer la demande et les marcheacutes locaux la suppleacutementation nutritionnelle par biofortification peut devenir auto-suffisante avec peu de coucircts reacutecurrents (Meenakshi 2008) Lrsquoeacutelargissement des chaicircnes de valeur pour inteacutegrer des aliments biofortifieacutes et enrichis est une strateacutegie prometteuse pour lrsquoameacutelioration de lrsquoapport en micronutriments et de lrsquoeacutetat nutritionnel geacuteneacuteral des consommateurs Les campagnes de commercialisation associeacutees agrave une sensibilisation agrave la nutrition ameacuteliorent lrsquoacceptation par les consommateurs et leur propension agrave acheter ce type drsquoaliments (Meenakashi et al 2012)

Les donneacutees disponibles sur lrsquoefficaciteacute de la biofortification pour ameacuteliorer les reacuteserves en micronutriments sont solides et de plus en plus nombreuses Par exemple une eacutetude bien connue (Low et al 2007) a eacutevalueacute un programme meneacute sur deux ans au Mozambique qui a cibleacute 741 meacutenages agricoles Avec ce programme les meacutenages ont eu accegraves agrave des pieds de patates douces agrave chair orange (OFSP) (varieacuteteacute seacutelectionneacutee de maniegravere agrave avoir une haute teneur en becirctacarotegravene) et agrave des services de vulgarisation Les services de vulgarisation couvraient plusieurs thegravemes depuis des informations sur la nutrition jusqursquoaux meacutethodes de production et de commercialisation Une augmentation de lrsquoapport en vitamine A a eacuteteacute constateacutee chez les enfants des meacutenages beacuteneacuteficiaires ainsi qursquoune augmentation nette des concentrations seacuteriques moyennes en reacutetinol et la preacutevalence des faibles concentrations seacuteriques en reacutetinol est passeacutee de 60 pour cent agrave 38 pour cent Aucun changement nrsquoa eacuteteacute observeacute dans les meacutenages teacutemoins alors que tous les enfants de la communauteacute avaient eu accegraves agrave des suppleacutements en vitamine A Les auteurs font remarquer que leurs reacutesultats mettent en eacutevidence la neacutecessiteacute de mener des interventions multiples inteacutegrant notamment la suppleacutementation nutritionnelle ainsi que des approches axeacutees sur les aliments (Low et al 2007) Des donneacutees plus reacutecentes tireacutees drsquoessais controcircleacutes randomiseacutes meneacutes agrave plus large eacutechelle ont eacutegalement reacuteveacuteleacute des effets positifs de lrsquointroduction des OFSP aupregraves de 12 000 et 10 000 meacutenages au Mozambique et en Ouganda respectivement (Hotz et al 2011 Hotz et al 2012)

Outre les OFSP drsquoautres varieacuteteacutes peuvent ecirctre biofortifieacutees comme par exemple le bleacute biofortifieacute en zinc le riz enrichi en fer ou le maiumls enrichi en proteacuteines Pour toutes ces espegraveces un potentiel drsquoameacutelioration des reacuteserves du micronutriment ou macroeacuteleacutement cibleacute a eacuteteacute deacutemontreacute Les donneacutees prouvant lrsquoefficaciteacute nutritionnelle de la biofortification sont solides mais des recherches plus approfondies sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les cultures biofortifieacutees affectent les rendements et les profits des agriculteurs et comment creacuteer des marcheacutes locaux et de la demande dans divers contextes climatiques et socio-eacuteconomiques Des donneacutees disponibles sur des reacutegions rurales du Ghana suggegraverent que les consommateurs acceptent de payer un prix plus eacuteleveacute pour les produits biofortifieacutees agrave condition de recevoir des informations sur leurs beacuteneacutefices nutritionnels (Banerji et al 2013)

Document de consultation

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Liste des abreacuteviations

ATNI Access to Nutrition Index

CdA CIN2 Cadre drsquoAction de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

CIMSANS Center for Integrated Modeling of Sustainable Agriculture amp Nutrition Security

CIN2 Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

eacuteqCO2 Eacutequivalent dioxyde de carbone

FAO Organisation des Nations Unies pour lrsquoalimentation et lrsquoagriculture

GNR Rapport sur la nutrition mondiale

IDF Feacutedeacuteration internationale du diabegravete

IED Investissement eacutetranger direct

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

IOM Institute of Medicine

MCC Millennial Challenge Corporation

MNT Maladies non transmissibles

OFSP Patate douce agrave chair orange (Orange Flesh Sweet Potato)

OMS Organisation mondiale de la Santeacute

ONG Organisation non gouvernementale

PIB Produit inteacuterieur brut

PPP Partenariat public-priveacute

RampD Recherche et deacuteveloppement

TIC Technologies de lrsquoinformation et de la communication

TMC Programmes de transfert moneacutetaire conditionnel

UNICEF Fonds international de secours agrave lrsquoenfance des Nations unies

Creacutedits photos

Couverture FAOSwiatoslaw Wojtkowiak

Page 3 FAOThomas Moth Poulsen

Page 7 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 13 World Bank

Page 14 Wikicommons

Page 15 FAOJess Fanzo

Page 15 FAOIsaac Kasamani

Page 17 Fotolia

Page 18 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 20 Fotolia

Page 23 FAOValerio Crespi

Page 25 FAORachel Nugent

Page 26 FAOSebastiaacuten Villar

Page 35 FAOOscar Castellanos

Secreacutetariat de lrsquoUNSCNE-mail scnfaoorg bull Internet wwwunscnorg bull co FAO bull Viale delle Terme di Caracalla bull 00153 Rome Italie

FR

Vision de lrsquoUNSCN Un monde libeacutereacute de la faim et de toutes les formes de malnutrition est reacutealisable dans cette geacuteneacuteration

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN

Document de consultation

Avec le soutien de

par deacutecision du Bundestag allemand

Page 34: Investir pour des systèmes alimentaires sains...Investir pour des systèmes alimentaires sains Sommaire Avant-propos3 Messages clés 5 1.Introduction 7 2. Qu’est-ce qu’un système

Document de consultation

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Selon Girard et al (2012) les strateacutegies agricoles ont invariablement et sensiblement ameacutelioreacute les reacutegimes alimentaires et les apports en vitamine A des femmes et des enfants mecircme si cela ne srsquoest pas traduit par des effets positifs sur le statut en vitamine A lrsquoaneacutemie ou la morbiditeacute Plusieurs des eacutetudes qursquoils ont examineacutees ont eu des effets significatifs sur les problegravemes de retard de croissance et drsquoeacutemaciation contrairement agrave ce qui est dit dans le reacutesumeacute des auteurs

Contrats de production et organisations de producteurs

Des contrats de production entre des agriculteurs et le secteur priveacute ont permis aux agriculteurs drsquoacceacuteder aux intrants aux creacutedits et aux services de vulgarisation neacutecessaires (Banque mondiale 2008 Asian Development Bank 2012) En outre gracircce agrave ce type de contrats des petits exploitants agricoles ont pu beacuteneacuteficier de prix et de marcheacutes assureacutes et les entreprises ont partageacute les risques de production et de commercialisation avec les producteurs Neacuteanmoins pour que les petits exploitants puissent tirer profit de lrsquoagriculture contractuelle les conditions preacutealables requises sont nombreuses Ils doivent pouvoir acceacuteder aux routes et aux services drsquoinformation et ils peuvent avoir besoin de se regrouper en organisations eacutetant donneacute que les fournisseurs et les grossistes preacutefegraverent geacuteneacuteralement passer contrat avec des organisations de producteurs qui peuvent contribuer agrave garantir la qualiteacute et la livraison des produits en temps voulu (Taren amp Alaofegrave 2013)

Canaux de la grande distribution

Les pays en deacuteveloppement ont connu un rapide deacuteveloppement des supermarcheacutes suite agrave des transformations du cocircteacute de lrsquooffre et de la demande Les supermarcheacutes peuvent ecirctre deacutetenus par des enseignes locales ou internationales Ils offrent geacuteneacuteralement un large choix drsquoaliments et de produits divers dans un mecircme lieu Par inteacutegration verticale et horizontale (Reardon et al 2012) ils sont souvent deacutetenus par les mecircmes groupes dans lesquels sont concentreacutees les activiteacutes de distribution et drsquoautres fonctions du systegraveme alimentaire Malgreacute les risques inheacuterents agrave ce mode de fonctionnement des eacutetudes ont essentiellement reacuteveacuteleacute des impacts positifs des nouveaux canaux de la grande distribution sur la productiviteacute agricole les prix de vente et les revenus Selon Chege et al (2015) au Kenya les agriculteurs intervenant dans les canaux de la grande distribution ont des revenus plus eacuteleveacutes et produisent plus de fruits et de leacutegumes Les auteurs montrent que ces deux facteurs (revenus et choix de la production veacutegeacutetale) ont eu des effets positifs sur la nutrition les meacutenages agricoles qui approvisionnent les supermarcheacutes consomment pregraves de 15 agrave 20 plus de calories de fer et de zinc et 30 plus de vitamines A Agrave noter neacuteanmoins que la commercialisation favorise la speacutecialisation ce qui reacuteduit la diversiteacute de la production des agriculteurs consideacutereacutes individuellement

Gestion des activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte et reacuteduction des pertes

Les projets de deacuteveloppement des marcheacutes ou de la chaicircne de valeur agricole peuvent eacutegalement ameacuteliorer les activiteacutes posteacuterieures agrave la reacutecolte avec des effets positifs sur lrsquoeacutetat nutritionnel En effet en ameacuteliorant les techniques de manutention de stockage et de conservation lrsquooptimisation des activiteacutes apregraves reacutecolte entraicircne un lissage de la consommation et augmente la disponibiliteacute tout au long de lrsquoanneacutee drsquoaliments frais et nutritifs Plus particuliegraverement des meacutethodes de conservation preacutecautionneuses permettent de preacuteserver les teneurs en nutriments et de reacuteduire lrsquoutilisation de sucre de sel et drsquoautres ingreacutedients ajouteacutes De plus lrsquoameacutelioration des activiteacutes apregraves reacutecolte augmente la qualiteacute et la quantiteacute des reacutecoltes ce qui se traduit par une augmentation des revenus (Copenhagen Consensus Center 2015)

Creacuteation de la demande pour des aliments cultiveacutes localement et ameacutelioration de leur accegraves

Un programme meneacute aux Eacutetats-Unis dans lrsquoIowa a permis de consideacuterablement augmenter les ventes des productions agricoles locales aux restaurants coopeacuteratives et autres institutions (Ranum amp Wiemerslage 2011) Les producteurs locaux ont ainsi eacuteteacute mis en relation avec des marcheacutes jusqursquoalors inexploiteacutes (ex cantines scolaires) avec une coordination des niveaux de prix et en ciblant avant tout les produits de deuxiegraveme cateacutegorie De plus les producteurs ont beacuteneacuteficieacute de formations et de subventions pour les aider agrave financer des serres agrave diversifier leur production et agrave ameacuteliorer leurs

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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eacutequipements de stockage Ce programme associeacute agrave la marque commerciale preacuteexistante ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo (achetez frais achetez local) ciblait les consommateurs par des activiteacutes de sensibilisation et drsquoeacuteducation inteacutegrant des deacutegustations de produits et des rencontres autour du projet de rapprochement des agriculteurs locaux et des eacutetablissements scolaires Ce programme a permis de piloter six projets au sein drsquoeacutetablissements scolaires dans lesquels lrsquoeacuteducation agrave la nutrition a eacuteteacute inteacutegreacutee aux programmes peacutedagogiques dont les enseignants ont reccedilu une formation et ougrave des reacuteseaux de distribution ont eacuteteacute creacuteeacutes pour inteacutegrer des produits locaux dans les menus des cantines scolaires Enfin le programme a ducirc faire du lobbyisme pour obtenir des changements dans la politique de lrsquoEacutetat afin de permettre aux institutions publiques de srsquoapprovisionner localement Conseacutecutivement agrave ce programme les agriculteurs ont constateacute une ameacutelioration qualitative et quantitative de leur production et les achats drsquoaliments locaux par les restaurants les coopeacuteratives alimentaires et les institutions locales ont augmenteacute de plus drsquoun demi-million drsquoUSD

Jardins potagers

Les impacts positifs des interventions en faveur des jardins potagers sur lrsquoeacutetat nutritionnel les revenus et les habitudes alimentaires sont aujourdrsquohui bien documenteacutes (Taren amp Alaofegrave 2013) Mecircme si certaines interventions ciblent prioritairement la production de leacutegumineuses et de tubercules les productions de fruits de leacutegumes drsquoherbes culinaires et de condiments restent les plus courantes (Taren amp Alaofegrave 2013) Par exemple au Neacutepal une intervention meneacutee en faveur des jardins potagers des meacutenages en association avec une campagne de sensibilisation agrave la nutrition a permis drsquoaugmenter les connaissances sur la nutrition des participants ainsi que la diversiteacute de leur reacutegime alimentaire Les participants ont eacutegalement eu davantage tendance agrave donner des aliments compleacutementaires aux nourrissons et agrave correctement conserver leurs aliments (Jones et al 2005)

Un examen de ces interventions agricoles a reacuteveacuteleacute que sur les neuf interventions en faveur des jardins potagers eacutetudieacutees toutes ont eu des effets positifs -modeacutereacutes agrave eacuteleveacutes- sur les reacutegimes alimentaires Sur les trois interventions pour lesquelles des donneacutees anthropomeacutetriques ont eacuteteacute releveacutees toutes ont permis de reacuteduire les problegravemes drsquoinsuffisance pondeacuterale drsquoeacutemaciation et de retard de croissance chez les enfants Les interventions en faveur des jardins potagers soutiennent favorablement la comparaison avec les autres types drsquointerventions examineacutees mais les auteurs font remarquer que la plupart de ces actions en faveur des jardins potagers inteacutegraient un objectif de nutrition explicite et un investissement en capital humain ce qui nrsquoest pas le cas avec la plupart des autres types drsquointerventions Par conseacutequent il est difficile de comparer les interventions en faveur des jardins potagers avec les autres types drsquointerventions et drsquoisoler les raisons qui expliquent leur succegraves Cela montre neacuteanmoins que les interventions inteacutegrant des investissements diversifieacutes dans diffeacuterents types de capital (comme lrsquoeacuteducation nutritionnelle et la prise en compte de lrsquoeacutegaliteacute entre les sexes) reacuteussissent mieux que celles qui ne le font pas (Berti 2004)

Diversiteacute des cultures

Dans un examen des strateacutegies agricoles visant agrave ameacuteliorer la nutrition Carletto et al (2015) se sont pencheacutes sur trois eacutetudes analysant les liens entre la diversiteacute des cultures et la nutrition Au Neacutepal des donneacutees probantes issues drsquoun programme de nutrition multisectoriel reacutevegravelent que la diversiteacute du reacutegime alimentaire des megraveres et des enfants ainsi que le rapport poidsacircge des enfants sont eacutetroitement lieacutes agrave la diversiteacute de la production14 au niveau du meacutenage (Malapit et al 2013) Il est inteacuteressant de remarquer que cette eacutetude a deacutetermineacute que lrsquoautonomisation des femmes limite les effets neacutegatifs drsquoune production peu diversifieacutee sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des megraveres et des enfants et sur le rapport tailleacircge des enfants Agrave partir de donneacutees de panels une analyse eacuteconomeacutetrique a estimeacute qursquoau Nigeacuteria une augmentation de 10 de la diversiteacute des varieacuteteacutes cultiveacutees entraicircne une augmentation de 24 de la diversiteacute des reacutegimes alimentaires (Dillon et al 2014) En Zambie la diversiteacute de la production (mesureacutee par le nombre total de cultures diffeacuterentes et de groupes alimentaires produits) ainsi que les activiteacutes ciblant les meacutenages

14 En utilisant un indice de la diversiteacute de la production fondeacute sur neuf items alimentaires Groupes drsquoaliments inclus feacuteculents haricots leacutegumineuses et noix leacutegumes-feuilles vert fonceacute tubercules leacutegumes et fruits riches en vitamine A autres fruits et leacutegumes lait et produits laitiers œufs poisson et viande

Document de consultation

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pratiquant une agriculture de subsistance (ex eacutelevage de beacutetail production de fruits et de leacutegumes cultures de plein champ) ont eacuteteacute positivement associeacutees au rapport taillepoids des enfants et inversement associeacutees aux retards de croissance des enfants de plus de 24 mois (Kumar et al 2015) Cela signifie que la diversiteacute de la production au niveau des meacutenages peut avoir des effets positifs sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires et sur les reacutesultats anthropomeacutetriques pour les enfants et les megraveres

Eacutelevage de beacutetail

Les interventions au niveau des meacutenages ciblant lrsquoeacutelevage de beacutetail et lrsquoaquaculture se sont majoritairement focaliseacutees sur la geacuteneacuteration de revenus plutocirct que sur la consommation Mecircme srsquoil y a peu drsquoeacuteleacutements probants disponibles quant agrave lrsquoimpact de ce type drsquoinvestissements sur la nutrition et les reacutegimes alimentaires les aliments drsquoorigine animale sont denses sur le plan nutritionnel et certaines donneacutees montrent des impacts positifs sur les reacutesultats nutritionnels Lrsquoexamen de huit eacutetudes analysant les liens entre la production agricole (production de cultures et eacutelevage de beacutetail) la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des meacutenages et les reacutesultats nutritionnels chez lrsquoenfant conclut que lrsquoeacutelevage de beacutetail est associeacute agrave des reacutesultats positifs en termes de nutrition (Carletto et al 2015)

Produits laitiers volaille et produits de lrsquoaquaculture

Plusieurs eacutetudes ont montreacute que les interventions ciblant la production laitiegravere peuvent augmenter la consommation de produits laitiers et lrsquoapport geacuteneacuteral en nutriments et reacuteduire la preacutevalence des problegravemes de retard de croissance drsquoeacutemaciation et drsquoinsuffisance pondeacuterale (Taren amp Alaofegrave 2013) Le projet baptiseacute ldquoMilk Mattersrdquo (le lait crsquoest important)(reacutefeacuterence) a compareacute deux groupes de participants agrave un groupe teacutemoin Dans le premier groupe les participants ont reccedilu des animaux laitiers (une vache ou quatre chegravevres) et du fourrage Lrsquoautre groupe a eacutegalement eu du fourrage et des animaux laitiers mais ces derniers ont eacuteteacute preacutealablement vaccineacutes et vermifugeacutes Ces interventions ont eacuteteacute reacutealiseacutees dans la reacutegion somali drsquoEacutethiopie ougrave entre 20 et 50 des besoins eacutenergeacutetiques des eacuteleveurs pastoraux proviennent de la consommation de produits laitiers et de produits drsquoorigine animale Dans cette reacutegion les seacutecheresses annuelles aggravent la malnutrition agrave cause notamment drsquoune reacuteduction de la production laitiegravere pendant la saison segraveche La comparaison avec le groupe teacutemoin a reacuteveacuteleacute que les interventions Milk Matters ont permis drsquoaugmenter la consommation de produits laitiers et de stabiliser lrsquoeacutetat nutritionnel des enfants des eacuteleveurs pastoraux en peacuteriode de soudure Par ailleurs il a eacuteteacute estimeacute que ces interventions ont eacuteteacute extrecircmement rentables leur coucirct eacutevalueacute repreacutesente entre 45 et 75 du coucirct des programmes drsquoalimentation theacuterapeutique meneacutes dans le cadre de la prise en charge communautaire de la malnutrition aigueuml Enfin les femmes ont pu deacutegager plus de temps libre ce qui peut avoir des effets positifs sur les pratiques drsquoalimentation des enfants (Sadler et al 2012)

Reacutegimes fonciers

Drsquoapregraves lrsquoexamen de vingt eacutetudes (Lawry et al 2014) les interventions visant agrave formaliser les droits fonciers (comme lrsquoacquisition en libre proprieacuteteacute lrsquoenregistrement des droits par redistribution des terres et la reacutegularisation officielle des droits fonciers coutumiers) sont associeacutes agrave des gains en termes de productiviteacute et de bien-ecirctre social La reconnaissance de jure des droits fonciers permet drsquoaugmenter la valeur moneacutetaire de la productiviteacute des terres de 40 en moyenne mecircme si lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des donneacutees limite la capaciteacute agrave tirer des conclusions formelles Le bien-ecirctre social des beacuteneacuteficiaires (mesureacute par leur consommation ou leurs revenus) a augmenteacute de 15 pour cent en moyenne Les auteurs font eacutegalement remarquer que la qualiteacute des donneacutees disponibles ne permet pas drsquoavoir une assise suffisamment solide pour geacuteneacuteraliser ces reacutesultats et que les mesures qualitatives ne tiennent pas compte des conseacutequences sociales des politiques fonciegraveres telles que le deacuteplacement ou lrsquoeacutegaliteacute hommes-femmes Les beacuteneacutefices ont eacuteteacute largement plus importants en Asie et en Ameacuterique latine qursquoen Afrique et ont eacuteteacute variables en fonction du niveau de revenu les effets moindres constateacutes en Afrique subsaharienne peuvent srsquoexpliquer par un reacutegime foncier coutumier deacutejagrave largement eacutetabli et eacutetendu Mecircme srsquoil semble que la reconnaissance des droits fonciers contribue au bien-ecirctre social ces effets sont extrecircmement variables et speacutecifiques au contexte (Lawry et al 2014)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire conditionnel (TMC)

Les donneacutees disponibles en la matiegravere suggegraverent que les programmes de TMC ont des impacts significatifs sur lrsquoanthropomeacutetrie des enfants et certaines eacutetudes montrent des effets chez les plus jeunes enfants qui beacuteneacuteficient plus longtemps de la protection sociale (Ruel et Alderman 2013) En outre ces programmes ont des effets positifs sur drsquoautres facteurs qui se reacutepercutent sur lrsquoeacutetat nutritionnel notamment lrsquoaugmentation des deacutepenses des meacutenages la seacutecuriteacute alimentaire et lrsquoameacutelioration des reacutegimes alimentaires (Leroy et al 2009) La protection sociale a joueacute un rocircle important pour reacuteduire la deacutenutrition en Colombie le seul pays actuellement en passe drsquoatteindre les quatre objectifs de lrsquoAssembleacutee mondiale de la Santeacute (IFPRI 2014a) De plus le fait de rendre la protection sociale plus sensible aux enjeux de nutrition est une strateacutegie prometteuse eacutetant donneacute que les deacutepenses publiques engageacutees dans la protection sociale progressent dans le monde entier (IFPRI 2014a)

Partenariats public-priveacute

Dans nrsquoimporte quel pays consideacutereacute la consommation alimentaire est deacutetermineacutee par les secteurs de la production de la transformation alimentaire de la distribution de gros et de la distribution de deacutetail Par conseacutequent le secteur priveacute a un eacutenorme impact sur les habitudes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels De plus drsquoautres secteurs comme la teacuteleacutephonie mobile les meacutedias et le secteur de la santeacute influent sur la consommation et les preacutefeacuterences des consommateurs Les partenariats public-priveacute (PPP) pourraient aider agrave mettre en relation les agriculteurs avec les chaicircnes drsquoapprovisionnement gracircce agrave des investissements dans des biens publics et dans des politiques facilitant le deacuteveloppement du commerce et des marcheacutes ainsi que dans lrsquoeacuteducation et la formation pour deacutevelopper la capaciteacute technique des agriculteurs et les aider agrave respecter les normes de tri drsquoemballage et de culture (Narrod et al 2008)

De plus le secteur public peut inciter le secteur priveacute agrave adopter des politiques favorables aux enjeux de nutrition Il peut le faire gracircce agrave des reacuteglementations directes des engagements volontaires ou par le biais de PPP dans lesquels les deux secteurs exploitent mutuellement leurs ressources et creacuteent de la valeur partageacutee Les PPP pourraient permettre au secteur public drsquointensifier ses interventions et de tirer au mieux parti de ses investissements gracircce agrave la capaciteacute eacutetablie drsquoexeacutecution et de deacuteveloppement du secteur priveacute De son cocircteacute le secteur priveacute pourrait beacuteneacuteficier drsquoun partage des risques et de la creacuteation drsquoune valeur partageacutee gracircce agrave lrsquoameacutelioration de sa perception par le public Les donneacutees disponibles sur les PPP axeacutes sur la nutrition sont rares et il nrsquoa pas encore eacuteteacute deacutetermineacute si les PPP sont plus efficaces que drsquoautres types drsquoengagements avec le secteur priveacute (Hoddinott et al 2015)

Investissements infrastructurels et nutrition

Irrigation

Alors que lrsquoimpact de lrsquoirrigation sur la reacuteduction de la pauvreteacute est bien documenteacute les effets de lrsquoameacutelioration des techniques drsquoirrigation sur la nutrition ne le sont pas (Hussain amp Hanjra 2004) Neacuteanmoins certaines donneacutees indiquent que lrsquoirrigation peut aider agrave reacuteduire la malnutrition chronique et saisonniegravere par lrsquoaccroissement de la consommation drsquoaliments de base et drsquoaliments drsquoorigine animale conseacutecutivement agrave une augmentation des revenus et agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute de lrsquoeacutelevage (Taren amp Alaofegrave 2013) De plus en permettant de cultiver pendant toute lrsquoanneacutee des

Document de consultation

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varieacuteteacutes agrave forte valeur lrsquoirrigation peut ameacuteliorer la consommation de certains aliments Au Beacutenin des systegravemes drsquoirrigation au goutte-agrave-goutte alimenteacutes par lrsquoeacutenergie solaire ont permis drsquoaugmenter la consommation de fruits et leacutegumes jusqursquoagrave atteindre les apports journaliers recommandeacutes et les revenus tireacutes de la production veacutegeacutetale ont permis aux agriculteurs drsquoacheter des aliments de base des leacutegumes secs et des sources de proteacuteines pendant la saison segraveche Selon une enquecircte les beacuteneacuteficiaires de ce projet drsquoirrigation eacutetaient 17 pour cent moins susceptibles de se deacutefinir comme eacutetant en situation drsquoinseacutecuriteacute alimentaire (Burney et al 2010)

Au Ghana une technologie agrave bas coucirct drsquoirrigation par les nappes phreacuteatiques peu profondes a permis drsquoameacuteliorer la rentabiliteacute et de creacuteer des emplois pendant la saison segraveche Toutefois la diversiteacute des apports alimentaires nrsquoa pas progresseacute pour les agriculteurs utilisant les techniques drsquoirrigation et elle a mecircme reculeacute pour les agriculteurs deacutetenant un type speacutecifique de puits peu profond Les auteurs pensent que cela peut ecirctre ducirc agrave lrsquoimpact deacutefavorable sur le plan nutritionnel de la monoculture que lrsquoirrigation a favoriseacutee dans certains cas (Namara et al 2011) Crsquoest pourquoi il est essentiel de tenir compte des impacts neacutegatifs potentiels des programmes drsquoirrigation tels que la deacutependance accrue agrave la monoculture et les maladies veacutehiculeacutees par lrsquoeau De plus amples recherches sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les technologies drsquoirrigation peuvent entraicircner des reacutesultats positifs sur le plan de la nutrition et comment les risques peuvent ecirctre reacuteduits notamment le risque que de lrsquoeau contamineacutee affecte la santeacute des populations via les reacuteseaux drsquoirrigation (Taren amp Alaofegrave 2013) Les effets de lrsquoirrigation varient consideacuterablement en fonction de plusieurs facteurs notamment les contextes eacutecologique et eacutepideacutemiologique de la reacutegion consideacutereacutee (Taren amp Alaofegrave 2013)

Il est essentiel de noter que les infrastructures drsquoirrigation neacutecessitent geacuteneacuteralement drsquoorganiser des services de vulgarisation et un soutien technique pour assurer la durabiliteacute de la technologie drsquoirrigation Les investissements devraient ecirctre reacutealiseacutes en fonction des ressources et des profils eacutecologiques reacutegionaux Mais lagrave ougrave les marcheacutes sont relativement peu deacuteveloppeacutes et ougrave les nappes souterraines sont facilement accessibles des technologies moins exigeantes en ressources pourraient ecirctre appliqueacutees (comme les puits peu profonds eacutevoqueacutes ci-dessus dans le cas du Ghana) Le passage agrave des technologies drsquoirrigation plus avanceacutees peut neacutecessiter une capaciteacute de fabrication reacutegionale des liens avec les marcheacutes et des intrants financiers Dans les deux cas les gouvernements peuvent srsquoassocier avec des reacutealisateurs de projets notamment le secteur priveacute et les ONG pour encourager une large adoption des technologies drsquoirrigation

Reacuteseaux routiers eacutelectriciteacute et ameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau

Des preuves limiteacutees suggegraverent que les investissements dans les reacuteseaux routiers geacutenegraverent des impacts positifs sur la productiviteacute agricole lrsquoaugmentation du PIB dans les zones rurales et la reacuteduction de la pauvreteacute (Knox et al 2013) Les investissements dans les reacuteseaux eacutelectriques ont de plus larges impacts lagrave ougrave les systegravemes agricoles sont plus modernes et ougrave les besoins en eacutelectriciteacute sont plus grands Enfin lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau peut avoir des effets positifs sur le deacuteveloppement des enfants de moins de cinq ans mecircme si les eacutetudes actuellement disponibles sont de faible qualiteacute (Dangour et al 2013)

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Communications

Les investissements visant agrave augmenter la disponibiliteacute des informations et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes peuvent ameacuteliorer le bien-ecirctre social Internet et les technologies mobiles permettent de communiquer rapidement les informations lieacutees agrave lrsquoagriculture et agrave la nutrition dans les populations rurales toutefois de forts taux drsquoanalphabeacutetisme des infrastructures inadapteacutees et le coucirct des services drsquoinformation constituent un frein pour le deacuteveloppement des

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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systegravemes drsquoinformation dans les zones rurales Les technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) peuvent promouvoir la nutrition de faccedilon directe gracircce aux campagnes de marketing social et de faccedilon indirecte en favorisant la productiviteacute des petits exploitants agricoles En Tanzanie par exemple des centres de teacuteleacutecommunications ont permis aux petits exploitants agricoles drsquoacceacuteder agrave des informations sur les creacutedits sur les marcheacutes et aux preacutevisions meacuteteacuteorologiques (Mtega amp Ronald 2013)

Behrman et al (2012) ont constateacute des rapports BeacuteneacuteficiesCoucircts positifs lieacutes agrave lrsquoameacutelioration des informations sur les marcheacutes gracircce agrave la technologie SMS dans deux pays drsquoAsie du Sud et quatre pays drsquoAfrique Des investissements dans des programmes drsquoalphabeacutetisation avec des partenariats avec le secteur priveacute destineacutes agrave reacuteduire les coucircts et des services lieacutes agrave lrsquoappropriation des informations pourraient favoriser lrsquoexpansion des TIC dans les zones rurales Des informations sur la nutrition devraient eacutegalement ecirctre communiqueacutees

Biofortification

La biofortification peut constituer un investissement extrecircmement rentable apregraves la mise de fonds initiale pour concevoir les varieacuteteacutes biofortifieacutees mener des essais dans le pays et creacuteer la demande et les marcheacutes locaux la suppleacutementation nutritionnelle par biofortification peut devenir auto-suffisante avec peu de coucircts reacutecurrents (Meenakshi 2008) Lrsquoeacutelargissement des chaicircnes de valeur pour inteacutegrer des aliments biofortifieacutes et enrichis est une strateacutegie prometteuse pour lrsquoameacutelioration de lrsquoapport en micronutriments et de lrsquoeacutetat nutritionnel geacuteneacuteral des consommateurs Les campagnes de commercialisation associeacutees agrave une sensibilisation agrave la nutrition ameacuteliorent lrsquoacceptation par les consommateurs et leur propension agrave acheter ce type drsquoaliments (Meenakashi et al 2012)

Les donneacutees disponibles sur lrsquoefficaciteacute de la biofortification pour ameacuteliorer les reacuteserves en micronutriments sont solides et de plus en plus nombreuses Par exemple une eacutetude bien connue (Low et al 2007) a eacutevalueacute un programme meneacute sur deux ans au Mozambique qui a cibleacute 741 meacutenages agricoles Avec ce programme les meacutenages ont eu accegraves agrave des pieds de patates douces agrave chair orange (OFSP) (varieacuteteacute seacutelectionneacutee de maniegravere agrave avoir une haute teneur en becirctacarotegravene) et agrave des services de vulgarisation Les services de vulgarisation couvraient plusieurs thegravemes depuis des informations sur la nutrition jusqursquoaux meacutethodes de production et de commercialisation Une augmentation de lrsquoapport en vitamine A a eacuteteacute constateacutee chez les enfants des meacutenages beacuteneacuteficiaires ainsi qursquoune augmentation nette des concentrations seacuteriques moyennes en reacutetinol et la preacutevalence des faibles concentrations seacuteriques en reacutetinol est passeacutee de 60 pour cent agrave 38 pour cent Aucun changement nrsquoa eacuteteacute observeacute dans les meacutenages teacutemoins alors que tous les enfants de la communauteacute avaient eu accegraves agrave des suppleacutements en vitamine A Les auteurs font remarquer que leurs reacutesultats mettent en eacutevidence la neacutecessiteacute de mener des interventions multiples inteacutegrant notamment la suppleacutementation nutritionnelle ainsi que des approches axeacutees sur les aliments (Low et al 2007) Des donneacutees plus reacutecentes tireacutees drsquoessais controcircleacutes randomiseacutes meneacutes agrave plus large eacutechelle ont eacutegalement reacuteveacuteleacute des effets positifs de lrsquointroduction des OFSP aupregraves de 12 000 et 10 000 meacutenages au Mozambique et en Ouganda respectivement (Hotz et al 2011 Hotz et al 2012)

Outre les OFSP drsquoautres varieacuteteacutes peuvent ecirctre biofortifieacutees comme par exemple le bleacute biofortifieacute en zinc le riz enrichi en fer ou le maiumls enrichi en proteacuteines Pour toutes ces espegraveces un potentiel drsquoameacutelioration des reacuteserves du micronutriment ou macroeacuteleacutement cibleacute a eacuteteacute deacutemontreacute Les donneacutees prouvant lrsquoefficaciteacute nutritionnelle de la biofortification sont solides mais des recherches plus approfondies sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les cultures biofortifieacutees affectent les rendements et les profits des agriculteurs et comment creacuteer des marcheacutes locaux et de la demande dans divers contextes climatiques et socio-eacuteconomiques Des donneacutees disponibles sur des reacutegions rurales du Ghana suggegraverent que les consommateurs acceptent de payer un prix plus eacuteleveacute pour les produits biofortifieacutees agrave condition de recevoir des informations sur leurs beacuteneacutefices nutritionnels (Banerji et al 2013)

Document de consultation

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Liste des abreacuteviations

ATNI Access to Nutrition Index

CdA CIN2 Cadre drsquoAction de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

CIMSANS Center for Integrated Modeling of Sustainable Agriculture amp Nutrition Security

CIN2 Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

eacuteqCO2 Eacutequivalent dioxyde de carbone

FAO Organisation des Nations Unies pour lrsquoalimentation et lrsquoagriculture

GNR Rapport sur la nutrition mondiale

IDF Feacutedeacuteration internationale du diabegravete

IED Investissement eacutetranger direct

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

IOM Institute of Medicine

MCC Millennial Challenge Corporation

MNT Maladies non transmissibles

OFSP Patate douce agrave chair orange (Orange Flesh Sweet Potato)

OMS Organisation mondiale de la Santeacute

ONG Organisation non gouvernementale

PIB Produit inteacuterieur brut

PPP Partenariat public-priveacute

RampD Recherche et deacuteveloppement

TIC Technologies de lrsquoinformation et de la communication

TMC Programmes de transfert moneacutetaire conditionnel

UNICEF Fonds international de secours agrave lrsquoenfance des Nations unies

Creacutedits photos

Couverture FAOSwiatoslaw Wojtkowiak

Page 3 FAOThomas Moth Poulsen

Page 7 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 13 World Bank

Page 14 Wikicommons

Page 15 FAOJess Fanzo

Page 15 FAOIsaac Kasamani

Page 17 Fotolia

Page 18 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 20 Fotolia

Page 23 FAOValerio Crespi

Page 25 FAORachel Nugent

Page 26 FAOSebastiaacuten Villar

Page 35 FAOOscar Castellanos

Secreacutetariat de lrsquoUNSCNE-mail scnfaoorg bull Internet wwwunscnorg bull co FAO bull Viale delle Terme di Caracalla bull 00153 Rome Italie

FR

Vision de lrsquoUNSCN Un monde libeacutereacute de la faim et de toutes les formes de malnutrition est reacutealisable dans cette geacuteneacuteration

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN

Document de consultation

Avec le soutien de

par deacutecision du Bundestag allemand

Page 35: Investir pour des systèmes alimentaires sains...Investir pour des systèmes alimentaires sains Sommaire Avant-propos3 Messages clés 5 1.Introduction 7 2. Qu’est-ce qu’un système

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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eacutequipements de stockage Ce programme associeacute agrave la marque commerciale preacuteexistante ldquoBuy Fresh Buy Localrdquo (achetez frais achetez local) ciblait les consommateurs par des activiteacutes de sensibilisation et drsquoeacuteducation inteacutegrant des deacutegustations de produits et des rencontres autour du projet de rapprochement des agriculteurs locaux et des eacutetablissements scolaires Ce programme a permis de piloter six projets au sein drsquoeacutetablissements scolaires dans lesquels lrsquoeacuteducation agrave la nutrition a eacuteteacute inteacutegreacutee aux programmes peacutedagogiques dont les enseignants ont reccedilu une formation et ougrave des reacuteseaux de distribution ont eacuteteacute creacuteeacutes pour inteacutegrer des produits locaux dans les menus des cantines scolaires Enfin le programme a ducirc faire du lobbyisme pour obtenir des changements dans la politique de lrsquoEacutetat afin de permettre aux institutions publiques de srsquoapprovisionner localement Conseacutecutivement agrave ce programme les agriculteurs ont constateacute une ameacutelioration qualitative et quantitative de leur production et les achats drsquoaliments locaux par les restaurants les coopeacuteratives alimentaires et les institutions locales ont augmenteacute de plus drsquoun demi-million drsquoUSD

Jardins potagers

Les impacts positifs des interventions en faveur des jardins potagers sur lrsquoeacutetat nutritionnel les revenus et les habitudes alimentaires sont aujourdrsquohui bien documenteacutes (Taren amp Alaofegrave 2013) Mecircme si certaines interventions ciblent prioritairement la production de leacutegumineuses et de tubercules les productions de fruits de leacutegumes drsquoherbes culinaires et de condiments restent les plus courantes (Taren amp Alaofegrave 2013) Par exemple au Neacutepal une intervention meneacutee en faveur des jardins potagers des meacutenages en association avec une campagne de sensibilisation agrave la nutrition a permis drsquoaugmenter les connaissances sur la nutrition des participants ainsi que la diversiteacute de leur reacutegime alimentaire Les participants ont eacutegalement eu davantage tendance agrave donner des aliments compleacutementaires aux nourrissons et agrave correctement conserver leurs aliments (Jones et al 2005)

Un examen de ces interventions agricoles a reacuteveacuteleacute que sur les neuf interventions en faveur des jardins potagers eacutetudieacutees toutes ont eu des effets positifs -modeacutereacutes agrave eacuteleveacutes- sur les reacutegimes alimentaires Sur les trois interventions pour lesquelles des donneacutees anthropomeacutetriques ont eacuteteacute releveacutees toutes ont permis de reacuteduire les problegravemes drsquoinsuffisance pondeacuterale drsquoeacutemaciation et de retard de croissance chez les enfants Les interventions en faveur des jardins potagers soutiennent favorablement la comparaison avec les autres types drsquointerventions examineacutees mais les auteurs font remarquer que la plupart de ces actions en faveur des jardins potagers inteacutegraient un objectif de nutrition explicite et un investissement en capital humain ce qui nrsquoest pas le cas avec la plupart des autres types drsquointerventions Par conseacutequent il est difficile de comparer les interventions en faveur des jardins potagers avec les autres types drsquointerventions et drsquoisoler les raisons qui expliquent leur succegraves Cela montre neacuteanmoins que les interventions inteacutegrant des investissements diversifieacutes dans diffeacuterents types de capital (comme lrsquoeacuteducation nutritionnelle et la prise en compte de lrsquoeacutegaliteacute entre les sexes) reacuteussissent mieux que celles qui ne le font pas (Berti 2004)

Diversiteacute des cultures

Dans un examen des strateacutegies agricoles visant agrave ameacuteliorer la nutrition Carletto et al (2015) se sont pencheacutes sur trois eacutetudes analysant les liens entre la diversiteacute des cultures et la nutrition Au Neacutepal des donneacutees probantes issues drsquoun programme de nutrition multisectoriel reacutevegravelent que la diversiteacute du reacutegime alimentaire des megraveres et des enfants ainsi que le rapport poidsacircge des enfants sont eacutetroitement lieacutes agrave la diversiteacute de la production14 au niveau du meacutenage (Malapit et al 2013) Il est inteacuteressant de remarquer que cette eacutetude a deacutetermineacute que lrsquoautonomisation des femmes limite les effets neacutegatifs drsquoune production peu diversifieacutee sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des megraveres et des enfants et sur le rapport tailleacircge des enfants Agrave partir de donneacutees de panels une analyse eacuteconomeacutetrique a estimeacute qursquoau Nigeacuteria une augmentation de 10 de la diversiteacute des varieacuteteacutes cultiveacutees entraicircne une augmentation de 24 de la diversiteacute des reacutegimes alimentaires (Dillon et al 2014) En Zambie la diversiteacute de la production (mesureacutee par le nombre total de cultures diffeacuterentes et de groupes alimentaires produits) ainsi que les activiteacutes ciblant les meacutenages

14 En utilisant un indice de la diversiteacute de la production fondeacute sur neuf items alimentaires Groupes drsquoaliments inclus feacuteculents haricots leacutegumineuses et noix leacutegumes-feuilles vert fonceacute tubercules leacutegumes et fruits riches en vitamine A autres fruits et leacutegumes lait et produits laitiers œufs poisson et viande

Document de consultation

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pratiquant une agriculture de subsistance (ex eacutelevage de beacutetail production de fruits et de leacutegumes cultures de plein champ) ont eacuteteacute positivement associeacutees au rapport taillepoids des enfants et inversement associeacutees aux retards de croissance des enfants de plus de 24 mois (Kumar et al 2015) Cela signifie que la diversiteacute de la production au niveau des meacutenages peut avoir des effets positifs sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires et sur les reacutesultats anthropomeacutetriques pour les enfants et les megraveres

Eacutelevage de beacutetail

Les interventions au niveau des meacutenages ciblant lrsquoeacutelevage de beacutetail et lrsquoaquaculture se sont majoritairement focaliseacutees sur la geacuteneacuteration de revenus plutocirct que sur la consommation Mecircme srsquoil y a peu drsquoeacuteleacutements probants disponibles quant agrave lrsquoimpact de ce type drsquoinvestissements sur la nutrition et les reacutegimes alimentaires les aliments drsquoorigine animale sont denses sur le plan nutritionnel et certaines donneacutees montrent des impacts positifs sur les reacutesultats nutritionnels Lrsquoexamen de huit eacutetudes analysant les liens entre la production agricole (production de cultures et eacutelevage de beacutetail) la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des meacutenages et les reacutesultats nutritionnels chez lrsquoenfant conclut que lrsquoeacutelevage de beacutetail est associeacute agrave des reacutesultats positifs en termes de nutrition (Carletto et al 2015)

Produits laitiers volaille et produits de lrsquoaquaculture

Plusieurs eacutetudes ont montreacute que les interventions ciblant la production laitiegravere peuvent augmenter la consommation de produits laitiers et lrsquoapport geacuteneacuteral en nutriments et reacuteduire la preacutevalence des problegravemes de retard de croissance drsquoeacutemaciation et drsquoinsuffisance pondeacuterale (Taren amp Alaofegrave 2013) Le projet baptiseacute ldquoMilk Mattersrdquo (le lait crsquoest important)(reacutefeacuterence) a compareacute deux groupes de participants agrave un groupe teacutemoin Dans le premier groupe les participants ont reccedilu des animaux laitiers (une vache ou quatre chegravevres) et du fourrage Lrsquoautre groupe a eacutegalement eu du fourrage et des animaux laitiers mais ces derniers ont eacuteteacute preacutealablement vaccineacutes et vermifugeacutes Ces interventions ont eacuteteacute reacutealiseacutees dans la reacutegion somali drsquoEacutethiopie ougrave entre 20 et 50 des besoins eacutenergeacutetiques des eacuteleveurs pastoraux proviennent de la consommation de produits laitiers et de produits drsquoorigine animale Dans cette reacutegion les seacutecheresses annuelles aggravent la malnutrition agrave cause notamment drsquoune reacuteduction de la production laitiegravere pendant la saison segraveche La comparaison avec le groupe teacutemoin a reacuteveacuteleacute que les interventions Milk Matters ont permis drsquoaugmenter la consommation de produits laitiers et de stabiliser lrsquoeacutetat nutritionnel des enfants des eacuteleveurs pastoraux en peacuteriode de soudure Par ailleurs il a eacuteteacute estimeacute que ces interventions ont eacuteteacute extrecircmement rentables leur coucirct eacutevalueacute repreacutesente entre 45 et 75 du coucirct des programmes drsquoalimentation theacuterapeutique meneacutes dans le cadre de la prise en charge communautaire de la malnutrition aigueuml Enfin les femmes ont pu deacutegager plus de temps libre ce qui peut avoir des effets positifs sur les pratiques drsquoalimentation des enfants (Sadler et al 2012)

Reacutegimes fonciers

Drsquoapregraves lrsquoexamen de vingt eacutetudes (Lawry et al 2014) les interventions visant agrave formaliser les droits fonciers (comme lrsquoacquisition en libre proprieacuteteacute lrsquoenregistrement des droits par redistribution des terres et la reacutegularisation officielle des droits fonciers coutumiers) sont associeacutes agrave des gains en termes de productiviteacute et de bien-ecirctre social La reconnaissance de jure des droits fonciers permet drsquoaugmenter la valeur moneacutetaire de la productiviteacute des terres de 40 en moyenne mecircme si lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des donneacutees limite la capaciteacute agrave tirer des conclusions formelles Le bien-ecirctre social des beacuteneacuteficiaires (mesureacute par leur consommation ou leurs revenus) a augmenteacute de 15 pour cent en moyenne Les auteurs font eacutegalement remarquer que la qualiteacute des donneacutees disponibles ne permet pas drsquoavoir une assise suffisamment solide pour geacuteneacuteraliser ces reacutesultats et que les mesures qualitatives ne tiennent pas compte des conseacutequences sociales des politiques fonciegraveres telles que le deacuteplacement ou lrsquoeacutegaliteacute hommes-femmes Les beacuteneacutefices ont eacuteteacute largement plus importants en Asie et en Ameacuterique latine qursquoen Afrique et ont eacuteteacute variables en fonction du niveau de revenu les effets moindres constateacutes en Afrique subsaharienne peuvent srsquoexpliquer par un reacutegime foncier coutumier deacutejagrave largement eacutetabli et eacutetendu Mecircme srsquoil semble que la reconnaissance des droits fonciers contribue au bien-ecirctre social ces effets sont extrecircmement variables et speacutecifiques au contexte (Lawry et al 2014)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire conditionnel (TMC)

Les donneacutees disponibles en la matiegravere suggegraverent que les programmes de TMC ont des impacts significatifs sur lrsquoanthropomeacutetrie des enfants et certaines eacutetudes montrent des effets chez les plus jeunes enfants qui beacuteneacuteficient plus longtemps de la protection sociale (Ruel et Alderman 2013) En outre ces programmes ont des effets positifs sur drsquoautres facteurs qui se reacutepercutent sur lrsquoeacutetat nutritionnel notamment lrsquoaugmentation des deacutepenses des meacutenages la seacutecuriteacute alimentaire et lrsquoameacutelioration des reacutegimes alimentaires (Leroy et al 2009) La protection sociale a joueacute un rocircle important pour reacuteduire la deacutenutrition en Colombie le seul pays actuellement en passe drsquoatteindre les quatre objectifs de lrsquoAssembleacutee mondiale de la Santeacute (IFPRI 2014a) De plus le fait de rendre la protection sociale plus sensible aux enjeux de nutrition est une strateacutegie prometteuse eacutetant donneacute que les deacutepenses publiques engageacutees dans la protection sociale progressent dans le monde entier (IFPRI 2014a)

Partenariats public-priveacute

Dans nrsquoimporte quel pays consideacutereacute la consommation alimentaire est deacutetermineacutee par les secteurs de la production de la transformation alimentaire de la distribution de gros et de la distribution de deacutetail Par conseacutequent le secteur priveacute a un eacutenorme impact sur les habitudes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels De plus drsquoautres secteurs comme la teacuteleacutephonie mobile les meacutedias et le secteur de la santeacute influent sur la consommation et les preacutefeacuterences des consommateurs Les partenariats public-priveacute (PPP) pourraient aider agrave mettre en relation les agriculteurs avec les chaicircnes drsquoapprovisionnement gracircce agrave des investissements dans des biens publics et dans des politiques facilitant le deacuteveloppement du commerce et des marcheacutes ainsi que dans lrsquoeacuteducation et la formation pour deacutevelopper la capaciteacute technique des agriculteurs et les aider agrave respecter les normes de tri drsquoemballage et de culture (Narrod et al 2008)

De plus le secteur public peut inciter le secteur priveacute agrave adopter des politiques favorables aux enjeux de nutrition Il peut le faire gracircce agrave des reacuteglementations directes des engagements volontaires ou par le biais de PPP dans lesquels les deux secteurs exploitent mutuellement leurs ressources et creacuteent de la valeur partageacutee Les PPP pourraient permettre au secteur public drsquointensifier ses interventions et de tirer au mieux parti de ses investissements gracircce agrave la capaciteacute eacutetablie drsquoexeacutecution et de deacuteveloppement du secteur priveacute De son cocircteacute le secteur priveacute pourrait beacuteneacuteficier drsquoun partage des risques et de la creacuteation drsquoune valeur partageacutee gracircce agrave lrsquoameacutelioration de sa perception par le public Les donneacutees disponibles sur les PPP axeacutes sur la nutrition sont rares et il nrsquoa pas encore eacuteteacute deacutetermineacute si les PPP sont plus efficaces que drsquoautres types drsquoengagements avec le secteur priveacute (Hoddinott et al 2015)

Investissements infrastructurels et nutrition

Irrigation

Alors que lrsquoimpact de lrsquoirrigation sur la reacuteduction de la pauvreteacute est bien documenteacute les effets de lrsquoameacutelioration des techniques drsquoirrigation sur la nutrition ne le sont pas (Hussain amp Hanjra 2004) Neacuteanmoins certaines donneacutees indiquent que lrsquoirrigation peut aider agrave reacuteduire la malnutrition chronique et saisonniegravere par lrsquoaccroissement de la consommation drsquoaliments de base et drsquoaliments drsquoorigine animale conseacutecutivement agrave une augmentation des revenus et agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute de lrsquoeacutelevage (Taren amp Alaofegrave 2013) De plus en permettant de cultiver pendant toute lrsquoanneacutee des

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varieacuteteacutes agrave forte valeur lrsquoirrigation peut ameacuteliorer la consommation de certains aliments Au Beacutenin des systegravemes drsquoirrigation au goutte-agrave-goutte alimenteacutes par lrsquoeacutenergie solaire ont permis drsquoaugmenter la consommation de fruits et leacutegumes jusqursquoagrave atteindre les apports journaliers recommandeacutes et les revenus tireacutes de la production veacutegeacutetale ont permis aux agriculteurs drsquoacheter des aliments de base des leacutegumes secs et des sources de proteacuteines pendant la saison segraveche Selon une enquecircte les beacuteneacuteficiaires de ce projet drsquoirrigation eacutetaient 17 pour cent moins susceptibles de se deacutefinir comme eacutetant en situation drsquoinseacutecuriteacute alimentaire (Burney et al 2010)

Au Ghana une technologie agrave bas coucirct drsquoirrigation par les nappes phreacuteatiques peu profondes a permis drsquoameacuteliorer la rentabiliteacute et de creacuteer des emplois pendant la saison segraveche Toutefois la diversiteacute des apports alimentaires nrsquoa pas progresseacute pour les agriculteurs utilisant les techniques drsquoirrigation et elle a mecircme reculeacute pour les agriculteurs deacutetenant un type speacutecifique de puits peu profond Les auteurs pensent que cela peut ecirctre ducirc agrave lrsquoimpact deacutefavorable sur le plan nutritionnel de la monoculture que lrsquoirrigation a favoriseacutee dans certains cas (Namara et al 2011) Crsquoest pourquoi il est essentiel de tenir compte des impacts neacutegatifs potentiels des programmes drsquoirrigation tels que la deacutependance accrue agrave la monoculture et les maladies veacutehiculeacutees par lrsquoeau De plus amples recherches sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les technologies drsquoirrigation peuvent entraicircner des reacutesultats positifs sur le plan de la nutrition et comment les risques peuvent ecirctre reacuteduits notamment le risque que de lrsquoeau contamineacutee affecte la santeacute des populations via les reacuteseaux drsquoirrigation (Taren amp Alaofegrave 2013) Les effets de lrsquoirrigation varient consideacuterablement en fonction de plusieurs facteurs notamment les contextes eacutecologique et eacutepideacutemiologique de la reacutegion consideacutereacutee (Taren amp Alaofegrave 2013)

Il est essentiel de noter que les infrastructures drsquoirrigation neacutecessitent geacuteneacuteralement drsquoorganiser des services de vulgarisation et un soutien technique pour assurer la durabiliteacute de la technologie drsquoirrigation Les investissements devraient ecirctre reacutealiseacutes en fonction des ressources et des profils eacutecologiques reacutegionaux Mais lagrave ougrave les marcheacutes sont relativement peu deacuteveloppeacutes et ougrave les nappes souterraines sont facilement accessibles des technologies moins exigeantes en ressources pourraient ecirctre appliqueacutees (comme les puits peu profonds eacutevoqueacutes ci-dessus dans le cas du Ghana) Le passage agrave des technologies drsquoirrigation plus avanceacutees peut neacutecessiter une capaciteacute de fabrication reacutegionale des liens avec les marcheacutes et des intrants financiers Dans les deux cas les gouvernements peuvent srsquoassocier avec des reacutealisateurs de projets notamment le secteur priveacute et les ONG pour encourager une large adoption des technologies drsquoirrigation

Reacuteseaux routiers eacutelectriciteacute et ameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau

Des preuves limiteacutees suggegraverent que les investissements dans les reacuteseaux routiers geacutenegraverent des impacts positifs sur la productiviteacute agricole lrsquoaugmentation du PIB dans les zones rurales et la reacuteduction de la pauvreteacute (Knox et al 2013) Les investissements dans les reacuteseaux eacutelectriques ont de plus larges impacts lagrave ougrave les systegravemes agricoles sont plus modernes et ougrave les besoins en eacutelectriciteacute sont plus grands Enfin lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau peut avoir des effets positifs sur le deacuteveloppement des enfants de moins de cinq ans mecircme si les eacutetudes actuellement disponibles sont de faible qualiteacute (Dangour et al 2013)

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Communications

Les investissements visant agrave augmenter la disponibiliteacute des informations et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes peuvent ameacuteliorer le bien-ecirctre social Internet et les technologies mobiles permettent de communiquer rapidement les informations lieacutees agrave lrsquoagriculture et agrave la nutrition dans les populations rurales toutefois de forts taux drsquoanalphabeacutetisme des infrastructures inadapteacutees et le coucirct des services drsquoinformation constituent un frein pour le deacuteveloppement des

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systegravemes drsquoinformation dans les zones rurales Les technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) peuvent promouvoir la nutrition de faccedilon directe gracircce aux campagnes de marketing social et de faccedilon indirecte en favorisant la productiviteacute des petits exploitants agricoles En Tanzanie par exemple des centres de teacuteleacutecommunications ont permis aux petits exploitants agricoles drsquoacceacuteder agrave des informations sur les creacutedits sur les marcheacutes et aux preacutevisions meacuteteacuteorologiques (Mtega amp Ronald 2013)

Behrman et al (2012) ont constateacute des rapports BeacuteneacuteficiesCoucircts positifs lieacutes agrave lrsquoameacutelioration des informations sur les marcheacutes gracircce agrave la technologie SMS dans deux pays drsquoAsie du Sud et quatre pays drsquoAfrique Des investissements dans des programmes drsquoalphabeacutetisation avec des partenariats avec le secteur priveacute destineacutes agrave reacuteduire les coucircts et des services lieacutes agrave lrsquoappropriation des informations pourraient favoriser lrsquoexpansion des TIC dans les zones rurales Des informations sur la nutrition devraient eacutegalement ecirctre communiqueacutees

Biofortification

La biofortification peut constituer un investissement extrecircmement rentable apregraves la mise de fonds initiale pour concevoir les varieacuteteacutes biofortifieacutees mener des essais dans le pays et creacuteer la demande et les marcheacutes locaux la suppleacutementation nutritionnelle par biofortification peut devenir auto-suffisante avec peu de coucircts reacutecurrents (Meenakshi 2008) Lrsquoeacutelargissement des chaicircnes de valeur pour inteacutegrer des aliments biofortifieacutes et enrichis est une strateacutegie prometteuse pour lrsquoameacutelioration de lrsquoapport en micronutriments et de lrsquoeacutetat nutritionnel geacuteneacuteral des consommateurs Les campagnes de commercialisation associeacutees agrave une sensibilisation agrave la nutrition ameacuteliorent lrsquoacceptation par les consommateurs et leur propension agrave acheter ce type drsquoaliments (Meenakashi et al 2012)

Les donneacutees disponibles sur lrsquoefficaciteacute de la biofortification pour ameacuteliorer les reacuteserves en micronutriments sont solides et de plus en plus nombreuses Par exemple une eacutetude bien connue (Low et al 2007) a eacutevalueacute un programme meneacute sur deux ans au Mozambique qui a cibleacute 741 meacutenages agricoles Avec ce programme les meacutenages ont eu accegraves agrave des pieds de patates douces agrave chair orange (OFSP) (varieacuteteacute seacutelectionneacutee de maniegravere agrave avoir une haute teneur en becirctacarotegravene) et agrave des services de vulgarisation Les services de vulgarisation couvraient plusieurs thegravemes depuis des informations sur la nutrition jusqursquoaux meacutethodes de production et de commercialisation Une augmentation de lrsquoapport en vitamine A a eacuteteacute constateacutee chez les enfants des meacutenages beacuteneacuteficiaires ainsi qursquoune augmentation nette des concentrations seacuteriques moyennes en reacutetinol et la preacutevalence des faibles concentrations seacuteriques en reacutetinol est passeacutee de 60 pour cent agrave 38 pour cent Aucun changement nrsquoa eacuteteacute observeacute dans les meacutenages teacutemoins alors que tous les enfants de la communauteacute avaient eu accegraves agrave des suppleacutements en vitamine A Les auteurs font remarquer que leurs reacutesultats mettent en eacutevidence la neacutecessiteacute de mener des interventions multiples inteacutegrant notamment la suppleacutementation nutritionnelle ainsi que des approches axeacutees sur les aliments (Low et al 2007) Des donneacutees plus reacutecentes tireacutees drsquoessais controcircleacutes randomiseacutes meneacutes agrave plus large eacutechelle ont eacutegalement reacuteveacuteleacute des effets positifs de lrsquointroduction des OFSP aupregraves de 12 000 et 10 000 meacutenages au Mozambique et en Ouganda respectivement (Hotz et al 2011 Hotz et al 2012)

Outre les OFSP drsquoautres varieacuteteacutes peuvent ecirctre biofortifieacutees comme par exemple le bleacute biofortifieacute en zinc le riz enrichi en fer ou le maiumls enrichi en proteacuteines Pour toutes ces espegraveces un potentiel drsquoameacutelioration des reacuteserves du micronutriment ou macroeacuteleacutement cibleacute a eacuteteacute deacutemontreacute Les donneacutees prouvant lrsquoefficaciteacute nutritionnelle de la biofortification sont solides mais des recherches plus approfondies sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les cultures biofortifieacutees affectent les rendements et les profits des agriculteurs et comment creacuteer des marcheacutes locaux et de la demande dans divers contextes climatiques et socio-eacuteconomiques Des donneacutees disponibles sur des reacutegions rurales du Ghana suggegraverent que les consommateurs acceptent de payer un prix plus eacuteleveacute pour les produits biofortifieacutees agrave condition de recevoir des informations sur leurs beacuteneacutefices nutritionnels (Banerji et al 2013)

Document de consultation

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Liste des abreacuteviations

ATNI Access to Nutrition Index

CdA CIN2 Cadre drsquoAction de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

CIMSANS Center for Integrated Modeling of Sustainable Agriculture amp Nutrition Security

CIN2 Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

eacuteqCO2 Eacutequivalent dioxyde de carbone

FAO Organisation des Nations Unies pour lrsquoalimentation et lrsquoagriculture

GNR Rapport sur la nutrition mondiale

IDF Feacutedeacuteration internationale du diabegravete

IED Investissement eacutetranger direct

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

IOM Institute of Medicine

MCC Millennial Challenge Corporation

MNT Maladies non transmissibles

OFSP Patate douce agrave chair orange (Orange Flesh Sweet Potato)

OMS Organisation mondiale de la Santeacute

ONG Organisation non gouvernementale

PIB Produit inteacuterieur brut

PPP Partenariat public-priveacute

RampD Recherche et deacuteveloppement

TIC Technologies de lrsquoinformation et de la communication

TMC Programmes de transfert moneacutetaire conditionnel

UNICEF Fonds international de secours agrave lrsquoenfance des Nations unies

Creacutedits photos

Couverture FAOSwiatoslaw Wojtkowiak

Page 3 FAOThomas Moth Poulsen

Page 7 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 13 World Bank

Page 14 Wikicommons

Page 15 FAOJess Fanzo

Page 15 FAOIsaac Kasamani

Page 17 Fotolia

Page 18 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 20 Fotolia

Page 23 FAOValerio Crespi

Page 25 FAORachel Nugent

Page 26 FAOSebastiaacuten Villar

Page 35 FAOOscar Castellanos

Secreacutetariat de lrsquoUNSCNE-mail scnfaoorg bull Internet wwwunscnorg bull co FAO bull Viale delle Terme di Caracalla bull 00153 Rome Italie

FR

Vision de lrsquoUNSCN Un monde libeacutereacute de la faim et de toutes les formes de malnutrition est reacutealisable dans cette geacuteneacuteration

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN

Document de consultation

Avec le soutien de

par deacutecision du Bundestag allemand

Page 36: Investir pour des systèmes alimentaires sains...Investir pour des systèmes alimentaires sains Sommaire Avant-propos3 Messages clés 5 1.Introduction 7 2. Qu’est-ce qu’un système

Document de consultation

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pratiquant une agriculture de subsistance (ex eacutelevage de beacutetail production de fruits et de leacutegumes cultures de plein champ) ont eacuteteacute positivement associeacutees au rapport taillepoids des enfants et inversement associeacutees aux retards de croissance des enfants de plus de 24 mois (Kumar et al 2015) Cela signifie que la diversiteacute de la production au niveau des meacutenages peut avoir des effets positifs sur la diversiteacute des reacutegimes alimentaires et sur les reacutesultats anthropomeacutetriques pour les enfants et les megraveres

Eacutelevage de beacutetail

Les interventions au niveau des meacutenages ciblant lrsquoeacutelevage de beacutetail et lrsquoaquaculture se sont majoritairement focaliseacutees sur la geacuteneacuteration de revenus plutocirct que sur la consommation Mecircme srsquoil y a peu drsquoeacuteleacutements probants disponibles quant agrave lrsquoimpact de ce type drsquoinvestissements sur la nutrition et les reacutegimes alimentaires les aliments drsquoorigine animale sont denses sur le plan nutritionnel et certaines donneacutees montrent des impacts positifs sur les reacutesultats nutritionnels Lrsquoexamen de huit eacutetudes analysant les liens entre la production agricole (production de cultures et eacutelevage de beacutetail) la diversiteacute des reacutegimes alimentaires des meacutenages et les reacutesultats nutritionnels chez lrsquoenfant conclut que lrsquoeacutelevage de beacutetail est associeacute agrave des reacutesultats positifs en termes de nutrition (Carletto et al 2015)

Produits laitiers volaille et produits de lrsquoaquaculture

Plusieurs eacutetudes ont montreacute que les interventions ciblant la production laitiegravere peuvent augmenter la consommation de produits laitiers et lrsquoapport geacuteneacuteral en nutriments et reacuteduire la preacutevalence des problegravemes de retard de croissance drsquoeacutemaciation et drsquoinsuffisance pondeacuterale (Taren amp Alaofegrave 2013) Le projet baptiseacute ldquoMilk Mattersrdquo (le lait crsquoest important)(reacutefeacuterence) a compareacute deux groupes de participants agrave un groupe teacutemoin Dans le premier groupe les participants ont reccedilu des animaux laitiers (une vache ou quatre chegravevres) et du fourrage Lrsquoautre groupe a eacutegalement eu du fourrage et des animaux laitiers mais ces derniers ont eacuteteacute preacutealablement vaccineacutes et vermifugeacutes Ces interventions ont eacuteteacute reacutealiseacutees dans la reacutegion somali drsquoEacutethiopie ougrave entre 20 et 50 des besoins eacutenergeacutetiques des eacuteleveurs pastoraux proviennent de la consommation de produits laitiers et de produits drsquoorigine animale Dans cette reacutegion les seacutecheresses annuelles aggravent la malnutrition agrave cause notamment drsquoune reacuteduction de la production laitiegravere pendant la saison segraveche La comparaison avec le groupe teacutemoin a reacuteveacuteleacute que les interventions Milk Matters ont permis drsquoaugmenter la consommation de produits laitiers et de stabiliser lrsquoeacutetat nutritionnel des enfants des eacuteleveurs pastoraux en peacuteriode de soudure Par ailleurs il a eacuteteacute estimeacute que ces interventions ont eacuteteacute extrecircmement rentables leur coucirct eacutevalueacute repreacutesente entre 45 et 75 du coucirct des programmes drsquoalimentation theacuterapeutique meneacutes dans le cadre de la prise en charge communautaire de la malnutrition aigueuml Enfin les femmes ont pu deacutegager plus de temps libre ce qui peut avoir des effets positifs sur les pratiques drsquoalimentation des enfants (Sadler et al 2012)

Reacutegimes fonciers

Drsquoapregraves lrsquoexamen de vingt eacutetudes (Lawry et al 2014) les interventions visant agrave formaliser les droits fonciers (comme lrsquoacquisition en libre proprieacuteteacute lrsquoenregistrement des droits par redistribution des terres et la reacutegularisation officielle des droits fonciers coutumiers) sont associeacutes agrave des gains en termes de productiviteacute et de bien-ecirctre social La reconnaissance de jure des droits fonciers permet drsquoaugmenter la valeur moneacutetaire de la productiviteacute des terres de 40 en moyenne mecircme si lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des donneacutees limite la capaciteacute agrave tirer des conclusions formelles Le bien-ecirctre social des beacuteneacuteficiaires (mesureacute par leur consommation ou leurs revenus) a augmenteacute de 15 pour cent en moyenne Les auteurs font eacutegalement remarquer que la qualiteacute des donneacutees disponibles ne permet pas drsquoavoir une assise suffisamment solide pour geacuteneacuteraliser ces reacutesultats et que les mesures qualitatives ne tiennent pas compte des conseacutequences sociales des politiques fonciegraveres telles que le deacuteplacement ou lrsquoeacutegaliteacute hommes-femmes Les beacuteneacutefices ont eacuteteacute largement plus importants en Asie et en Ameacuterique latine qursquoen Afrique et ont eacuteteacute variables en fonction du niveau de revenu les effets moindres constateacutes en Afrique subsaharienne peuvent srsquoexpliquer par un reacutegime foncier coutumier deacutejagrave largement eacutetabli et eacutetendu Mecircme srsquoil semble que la reconnaissance des droits fonciers contribue au bien-ecirctre social ces effets sont extrecircmement variables et speacutecifiques au contexte (Lawry et al 2014)

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire conditionnel (TMC)

Les donneacutees disponibles en la matiegravere suggegraverent que les programmes de TMC ont des impacts significatifs sur lrsquoanthropomeacutetrie des enfants et certaines eacutetudes montrent des effets chez les plus jeunes enfants qui beacuteneacuteficient plus longtemps de la protection sociale (Ruel et Alderman 2013) En outre ces programmes ont des effets positifs sur drsquoautres facteurs qui se reacutepercutent sur lrsquoeacutetat nutritionnel notamment lrsquoaugmentation des deacutepenses des meacutenages la seacutecuriteacute alimentaire et lrsquoameacutelioration des reacutegimes alimentaires (Leroy et al 2009) La protection sociale a joueacute un rocircle important pour reacuteduire la deacutenutrition en Colombie le seul pays actuellement en passe drsquoatteindre les quatre objectifs de lrsquoAssembleacutee mondiale de la Santeacute (IFPRI 2014a) De plus le fait de rendre la protection sociale plus sensible aux enjeux de nutrition est une strateacutegie prometteuse eacutetant donneacute que les deacutepenses publiques engageacutees dans la protection sociale progressent dans le monde entier (IFPRI 2014a)

Partenariats public-priveacute

Dans nrsquoimporte quel pays consideacutereacute la consommation alimentaire est deacutetermineacutee par les secteurs de la production de la transformation alimentaire de la distribution de gros et de la distribution de deacutetail Par conseacutequent le secteur priveacute a un eacutenorme impact sur les habitudes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels De plus drsquoautres secteurs comme la teacuteleacutephonie mobile les meacutedias et le secteur de la santeacute influent sur la consommation et les preacutefeacuterences des consommateurs Les partenariats public-priveacute (PPP) pourraient aider agrave mettre en relation les agriculteurs avec les chaicircnes drsquoapprovisionnement gracircce agrave des investissements dans des biens publics et dans des politiques facilitant le deacuteveloppement du commerce et des marcheacutes ainsi que dans lrsquoeacuteducation et la formation pour deacutevelopper la capaciteacute technique des agriculteurs et les aider agrave respecter les normes de tri drsquoemballage et de culture (Narrod et al 2008)

De plus le secteur public peut inciter le secteur priveacute agrave adopter des politiques favorables aux enjeux de nutrition Il peut le faire gracircce agrave des reacuteglementations directes des engagements volontaires ou par le biais de PPP dans lesquels les deux secteurs exploitent mutuellement leurs ressources et creacuteent de la valeur partageacutee Les PPP pourraient permettre au secteur public drsquointensifier ses interventions et de tirer au mieux parti de ses investissements gracircce agrave la capaciteacute eacutetablie drsquoexeacutecution et de deacuteveloppement du secteur priveacute De son cocircteacute le secteur priveacute pourrait beacuteneacuteficier drsquoun partage des risques et de la creacuteation drsquoune valeur partageacutee gracircce agrave lrsquoameacutelioration de sa perception par le public Les donneacutees disponibles sur les PPP axeacutes sur la nutrition sont rares et il nrsquoa pas encore eacuteteacute deacutetermineacute si les PPP sont plus efficaces que drsquoautres types drsquoengagements avec le secteur priveacute (Hoddinott et al 2015)

Investissements infrastructurels et nutrition

Irrigation

Alors que lrsquoimpact de lrsquoirrigation sur la reacuteduction de la pauvreteacute est bien documenteacute les effets de lrsquoameacutelioration des techniques drsquoirrigation sur la nutrition ne le sont pas (Hussain amp Hanjra 2004) Neacuteanmoins certaines donneacutees indiquent que lrsquoirrigation peut aider agrave reacuteduire la malnutrition chronique et saisonniegravere par lrsquoaccroissement de la consommation drsquoaliments de base et drsquoaliments drsquoorigine animale conseacutecutivement agrave une augmentation des revenus et agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute de lrsquoeacutelevage (Taren amp Alaofegrave 2013) De plus en permettant de cultiver pendant toute lrsquoanneacutee des

Document de consultation

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varieacuteteacutes agrave forte valeur lrsquoirrigation peut ameacuteliorer la consommation de certains aliments Au Beacutenin des systegravemes drsquoirrigation au goutte-agrave-goutte alimenteacutes par lrsquoeacutenergie solaire ont permis drsquoaugmenter la consommation de fruits et leacutegumes jusqursquoagrave atteindre les apports journaliers recommandeacutes et les revenus tireacutes de la production veacutegeacutetale ont permis aux agriculteurs drsquoacheter des aliments de base des leacutegumes secs et des sources de proteacuteines pendant la saison segraveche Selon une enquecircte les beacuteneacuteficiaires de ce projet drsquoirrigation eacutetaient 17 pour cent moins susceptibles de se deacutefinir comme eacutetant en situation drsquoinseacutecuriteacute alimentaire (Burney et al 2010)

Au Ghana une technologie agrave bas coucirct drsquoirrigation par les nappes phreacuteatiques peu profondes a permis drsquoameacuteliorer la rentabiliteacute et de creacuteer des emplois pendant la saison segraveche Toutefois la diversiteacute des apports alimentaires nrsquoa pas progresseacute pour les agriculteurs utilisant les techniques drsquoirrigation et elle a mecircme reculeacute pour les agriculteurs deacutetenant un type speacutecifique de puits peu profond Les auteurs pensent que cela peut ecirctre ducirc agrave lrsquoimpact deacutefavorable sur le plan nutritionnel de la monoculture que lrsquoirrigation a favoriseacutee dans certains cas (Namara et al 2011) Crsquoest pourquoi il est essentiel de tenir compte des impacts neacutegatifs potentiels des programmes drsquoirrigation tels que la deacutependance accrue agrave la monoculture et les maladies veacutehiculeacutees par lrsquoeau De plus amples recherches sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les technologies drsquoirrigation peuvent entraicircner des reacutesultats positifs sur le plan de la nutrition et comment les risques peuvent ecirctre reacuteduits notamment le risque que de lrsquoeau contamineacutee affecte la santeacute des populations via les reacuteseaux drsquoirrigation (Taren amp Alaofegrave 2013) Les effets de lrsquoirrigation varient consideacuterablement en fonction de plusieurs facteurs notamment les contextes eacutecologique et eacutepideacutemiologique de la reacutegion consideacutereacutee (Taren amp Alaofegrave 2013)

Il est essentiel de noter que les infrastructures drsquoirrigation neacutecessitent geacuteneacuteralement drsquoorganiser des services de vulgarisation et un soutien technique pour assurer la durabiliteacute de la technologie drsquoirrigation Les investissements devraient ecirctre reacutealiseacutes en fonction des ressources et des profils eacutecologiques reacutegionaux Mais lagrave ougrave les marcheacutes sont relativement peu deacuteveloppeacutes et ougrave les nappes souterraines sont facilement accessibles des technologies moins exigeantes en ressources pourraient ecirctre appliqueacutees (comme les puits peu profonds eacutevoqueacutes ci-dessus dans le cas du Ghana) Le passage agrave des technologies drsquoirrigation plus avanceacutees peut neacutecessiter une capaciteacute de fabrication reacutegionale des liens avec les marcheacutes et des intrants financiers Dans les deux cas les gouvernements peuvent srsquoassocier avec des reacutealisateurs de projets notamment le secteur priveacute et les ONG pour encourager une large adoption des technologies drsquoirrigation

Reacuteseaux routiers eacutelectriciteacute et ameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau

Des preuves limiteacutees suggegraverent que les investissements dans les reacuteseaux routiers geacutenegraverent des impacts positifs sur la productiviteacute agricole lrsquoaugmentation du PIB dans les zones rurales et la reacuteduction de la pauvreteacute (Knox et al 2013) Les investissements dans les reacuteseaux eacutelectriques ont de plus larges impacts lagrave ougrave les systegravemes agricoles sont plus modernes et ougrave les besoins en eacutelectriciteacute sont plus grands Enfin lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau peut avoir des effets positifs sur le deacuteveloppement des enfants de moins de cinq ans mecircme si les eacutetudes actuellement disponibles sont de faible qualiteacute (Dangour et al 2013)

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Communications

Les investissements visant agrave augmenter la disponibiliteacute des informations et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes peuvent ameacuteliorer le bien-ecirctre social Internet et les technologies mobiles permettent de communiquer rapidement les informations lieacutees agrave lrsquoagriculture et agrave la nutrition dans les populations rurales toutefois de forts taux drsquoanalphabeacutetisme des infrastructures inadapteacutees et le coucirct des services drsquoinformation constituent un frein pour le deacuteveloppement des

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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systegravemes drsquoinformation dans les zones rurales Les technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) peuvent promouvoir la nutrition de faccedilon directe gracircce aux campagnes de marketing social et de faccedilon indirecte en favorisant la productiviteacute des petits exploitants agricoles En Tanzanie par exemple des centres de teacuteleacutecommunications ont permis aux petits exploitants agricoles drsquoacceacuteder agrave des informations sur les creacutedits sur les marcheacutes et aux preacutevisions meacuteteacuteorologiques (Mtega amp Ronald 2013)

Behrman et al (2012) ont constateacute des rapports BeacuteneacuteficiesCoucircts positifs lieacutes agrave lrsquoameacutelioration des informations sur les marcheacutes gracircce agrave la technologie SMS dans deux pays drsquoAsie du Sud et quatre pays drsquoAfrique Des investissements dans des programmes drsquoalphabeacutetisation avec des partenariats avec le secteur priveacute destineacutes agrave reacuteduire les coucircts et des services lieacutes agrave lrsquoappropriation des informations pourraient favoriser lrsquoexpansion des TIC dans les zones rurales Des informations sur la nutrition devraient eacutegalement ecirctre communiqueacutees

Biofortification

La biofortification peut constituer un investissement extrecircmement rentable apregraves la mise de fonds initiale pour concevoir les varieacuteteacutes biofortifieacutees mener des essais dans le pays et creacuteer la demande et les marcheacutes locaux la suppleacutementation nutritionnelle par biofortification peut devenir auto-suffisante avec peu de coucircts reacutecurrents (Meenakshi 2008) Lrsquoeacutelargissement des chaicircnes de valeur pour inteacutegrer des aliments biofortifieacutes et enrichis est une strateacutegie prometteuse pour lrsquoameacutelioration de lrsquoapport en micronutriments et de lrsquoeacutetat nutritionnel geacuteneacuteral des consommateurs Les campagnes de commercialisation associeacutees agrave une sensibilisation agrave la nutrition ameacuteliorent lrsquoacceptation par les consommateurs et leur propension agrave acheter ce type drsquoaliments (Meenakashi et al 2012)

Les donneacutees disponibles sur lrsquoefficaciteacute de la biofortification pour ameacuteliorer les reacuteserves en micronutriments sont solides et de plus en plus nombreuses Par exemple une eacutetude bien connue (Low et al 2007) a eacutevalueacute un programme meneacute sur deux ans au Mozambique qui a cibleacute 741 meacutenages agricoles Avec ce programme les meacutenages ont eu accegraves agrave des pieds de patates douces agrave chair orange (OFSP) (varieacuteteacute seacutelectionneacutee de maniegravere agrave avoir une haute teneur en becirctacarotegravene) et agrave des services de vulgarisation Les services de vulgarisation couvraient plusieurs thegravemes depuis des informations sur la nutrition jusqursquoaux meacutethodes de production et de commercialisation Une augmentation de lrsquoapport en vitamine A a eacuteteacute constateacutee chez les enfants des meacutenages beacuteneacuteficiaires ainsi qursquoune augmentation nette des concentrations seacuteriques moyennes en reacutetinol et la preacutevalence des faibles concentrations seacuteriques en reacutetinol est passeacutee de 60 pour cent agrave 38 pour cent Aucun changement nrsquoa eacuteteacute observeacute dans les meacutenages teacutemoins alors que tous les enfants de la communauteacute avaient eu accegraves agrave des suppleacutements en vitamine A Les auteurs font remarquer que leurs reacutesultats mettent en eacutevidence la neacutecessiteacute de mener des interventions multiples inteacutegrant notamment la suppleacutementation nutritionnelle ainsi que des approches axeacutees sur les aliments (Low et al 2007) Des donneacutees plus reacutecentes tireacutees drsquoessais controcircleacutes randomiseacutes meneacutes agrave plus large eacutechelle ont eacutegalement reacuteveacuteleacute des effets positifs de lrsquointroduction des OFSP aupregraves de 12 000 et 10 000 meacutenages au Mozambique et en Ouganda respectivement (Hotz et al 2011 Hotz et al 2012)

Outre les OFSP drsquoautres varieacuteteacutes peuvent ecirctre biofortifieacutees comme par exemple le bleacute biofortifieacute en zinc le riz enrichi en fer ou le maiumls enrichi en proteacuteines Pour toutes ces espegraveces un potentiel drsquoameacutelioration des reacuteserves du micronutriment ou macroeacuteleacutement cibleacute a eacuteteacute deacutemontreacute Les donneacutees prouvant lrsquoefficaciteacute nutritionnelle de la biofortification sont solides mais des recherches plus approfondies sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les cultures biofortifieacutees affectent les rendements et les profits des agriculteurs et comment creacuteer des marcheacutes locaux et de la demande dans divers contextes climatiques et socio-eacuteconomiques Des donneacutees disponibles sur des reacutegions rurales du Ghana suggegraverent que les consommateurs acceptent de payer un prix plus eacuteleveacute pour les produits biofortifieacutees agrave condition de recevoir des informations sur leurs beacuteneacutefices nutritionnels (Banerji et al 2013)

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Liste des abreacuteviations

ATNI Access to Nutrition Index

CdA CIN2 Cadre drsquoAction de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

CIMSANS Center for Integrated Modeling of Sustainable Agriculture amp Nutrition Security

CIN2 Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

eacuteqCO2 Eacutequivalent dioxyde de carbone

FAO Organisation des Nations Unies pour lrsquoalimentation et lrsquoagriculture

GNR Rapport sur la nutrition mondiale

IDF Feacutedeacuteration internationale du diabegravete

IED Investissement eacutetranger direct

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

IOM Institute of Medicine

MCC Millennial Challenge Corporation

MNT Maladies non transmissibles

OFSP Patate douce agrave chair orange (Orange Flesh Sweet Potato)

OMS Organisation mondiale de la Santeacute

ONG Organisation non gouvernementale

PIB Produit inteacuterieur brut

PPP Partenariat public-priveacute

RampD Recherche et deacuteveloppement

TIC Technologies de lrsquoinformation et de la communication

TMC Programmes de transfert moneacutetaire conditionnel

UNICEF Fonds international de secours agrave lrsquoenfance des Nations unies

Creacutedits photos

Couverture FAOSwiatoslaw Wojtkowiak

Page 3 FAOThomas Moth Poulsen

Page 7 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 13 World Bank

Page 14 Wikicommons

Page 15 FAOJess Fanzo

Page 15 FAOIsaac Kasamani

Page 17 Fotolia

Page 18 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 20 Fotolia

Page 23 FAOValerio Crespi

Page 25 FAORachel Nugent

Page 26 FAOSebastiaacuten Villar

Page 35 FAOOscar Castellanos

Secreacutetariat de lrsquoUNSCNE-mail scnfaoorg bull Internet wwwunscnorg bull co FAO bull Viale delle Terme di Caracalla bull 00153 Rome Italie

FR

Vision de lrsquoUNSCN Un monde libeacutereacute de la faim et de toutes les formes de malnutrition est reacutealisable dans cette geacuteneacuteration

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN

Document de consultation

Avec le soutien de

par deacutecision du Bundestag allemand

Page 37: Investir pour des systèmes alimentaires sains...Investir pour des systèmes alimentaires sains Sommaire Avant-propos3 Messages clés 5 1.Introduction 7 2. Qu’est-ce qu’un système

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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Dispositifs de protection sociale et programmes de transfert moneacutetaire conditionnel (TMC)

Les donneacutees disponibles en la matiegravere suggegraverent que les programmes de TMC ont des impacts significatifs sur lrsquoanthropomeacutetrie des enfants et certaines eacutetudes montrent des effets chez les plus jeunes enfants qui beacuteneacuteficient plus longtemps de la protection sociale (Ruel et Alderman 2013) En outre ces programmes ont des effets positifs sur drsquoautres facteurs qui se reacutepercutent sur lrsquoeacutetat nutritionnel notamment lrsquoaugmentation des deacutepenses des meacutenages la seacutecuriteacute alimentaire et lrsquoameacutelioration des reacutegimes alimentaires (Leroy et al 2009) La protection sociale a joueacute un rocircle important pour reacuteduire la deacutenutrition en Colombie le seul pays actuellement en passe drsquoatteindre les quatre objectifs de lrsquoAssembleacutee mondiale de la Santeacute (IFPRI 2014a) De plus le fait de rendre la protection sociale plus sensible aux enjeux de nutrition est une strateacutegie prometteuse eacutetant donneacute que les deacutepenses publiques engageacutees dans la protection sociale progressent dans le monde entier (IFPRI 2014a)

Partenariats public-priveacute

Dans nrsquoimporte quel pays consideacutereacute la consommation alimentaire est deacutetermineacutee par les secteurs de la production de la transformation alimentaire de la distribution de gros et de la distribution de deacutetail Par conseacutequent le secteur priveacute a un eacutenorme impact sur les habitudes alimentaires et les reacutesultats nutritionnels De plus drsquoautres secteurs comme la teacuteleacutephonie mobile les meacutedias et le secteur de la santeacute influent sur la consommation et les preacutefeacuterences des consommateurs Les partenariats public-priveacute (PPP) pourraient aider agrave mettre en relation les agriculteurs avec les chaicircnes drsquoapprovisionnement gracircce agrave des investissements dans des biens publics et dans des politiques facilitant le deacuteveloppement du commerce et des marcheacutes ainsi que dans lrsquoeacuteducation et la formation pour deacutevelopper la capaciteacute technique des agriculteurs et les aider agrave respecter les normes de tri drsquoemballage et de culture (Narrod et al 2008)

De plus le secteur public peut inciter le secteur priveacute agrave adopter des politiques favorables aux enjeux de nutrition Il peut le faire gracircce agrave des reacuteglementations directes des engagements volontaires ou par le biais de PPP dans lesquels les deux secteurs exploitent mutuellement leurs ressources et creacuteent de la valeur partageacutee Les PPP pourraient permettre au secteur public drsquointensifier ses interventions et de tirer au mieux parti de ses investissements gracircce agrave la capaciteacute eacutetablie drsquoexeacutecution et de deacuteveloppement du secteur priveacute De son cocircteacute le secteur priveacute pourrait beacuteneacuteficier drsquoun partage des risques et de la creacuteation drsquoune valeur partageacutee gracircce agrave lrsquoameacutelioration de sa perception par le public Les donneacutees disponibles sur les PPP axeacutes sur la nutrition sont rares et il nrsquoa pas encore eacuteteacute deacutetermineacute si les PPP sont plus efficaces que drsquoautres types drsquoengagements avec le secteur priveacute (Hoddinott et al 2015)

Investissements infrastructurels et nutrition

Irrigation

Alors que lrsquoimpact de lrsquoirrigation sur la reacuteduction de la pauvreteacute est bien documenteacute les effets de lrsquoameacutelioration des techniques drsquoirrigation sur la nutrition ne le sont pas (Hussain amp Hanjra 2004) Neacuteanmoins certaines donneacutees indiquent que lrsquoirrigation peut aider agrave reacuteduire la malnutrition chronique et saisonniegravere par lrsquoaccroissement de la consommation drsquoaliments de base et drsquoaliments drsquoorigine animale conseacutecutivement agrave une augmentation des revenus et agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute de lrsquoeacutelevage (Taren amp Alaofegrave 2013) De plus en permettant de cultiver pendant toute lrsquoanneacutee des

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varieacuteteacutes agrave forte valeur lrsquoirrigation peut ameacuteliorer la consommation de certains aliments Au Beacutenin des systegravemes drsquoirrigation au goutte-agrave-goutte alimenteacutes par lrsquoeacutenergie solaire ont permis drsquoaugmenter la consommation de fruits et leacutegumes jusqursquoagrave atteindre les apports journaliers recommandeacutes et les revenus tireacutes de la production veacutegeacutetale ont permis aux agriculteurs drsquoacheter des aliments de base des leacutegumes secs et des sources de proteacuteines pendant la saison segraveche Selon une enquecircte les beacuteneacuteficiaires de ce projet drsquoirrigation eacutetaient 17 pour cent moins susceptibles de se deacutefinir comme eacutetant en situation drsquoinseacutecuriteacute alimentaire (Burney et al 2010)

Au Ghana une technologie agrave bas coucirct drsquoirrigation par les nappes phreacuteatiques peu profondes a permis drsquoameacuteliorer la rentabiliteacute et de creacuteer des emplois pendant la saison segraveche Toutefois la diversiteacute des apports alimentaires nrsquoa pas progresseacute pour les agriculteurs utilisant les techniques drsquoirrigation et elle a mecircme reculeacute pour les agriculteurs deacutetenant un type speacutecifique de puits peu profond Les auteurs pensent que cela peut ecirctre ducirc agrave lrsquoimpact deacutefavorable sur le plan nutritionnel de la monoculture que lrsquoirrigation a favoriseacutee dans certains cas (Namara et al 2011) Crsquoest pourquoi il est essentiel de tenir compte des impacts neacutegatifs potentiels des programmes drsquoirrigation tels que la deacutependance accrue agrave la monoculture et les maladies veacutehiculeacutees par lrsquoeau De plus amples recherches sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les technologies drsquoirrigation peuvent entraicircner des reacutesultats positifs sur le plan de la nutrition et comment les risques peuvent ecirctre reacuteduits notamment le risque que de lrsquoeau contamineacutee affecte la santeacute des populations via les reacuteseaux drsquoirrigation (Taren amp Alaofegrave 2013) Les effets de lrsquoirrigation varient consideacuterablement en fonction de plusieurs facteurs notamment les contextes eacutecologique et eacutepideacutemiologique de la reacutegion consideacutereacutee (Taren amp Alaofegrave 2013)

Il est essentiel de noter que les infrastructures drsquoirrigation neacutecessitent geacuteneacuteralement drsquoorganiser des services de vulgarisation et un soutien technique pour assurer la durabiliteacute de la technologie drsquoirrigation Les investissements devraient ecirctre reacutealiseacutes en fonction des ressources et des profils eacutecologiques reacutegionaux Mais lagrave ougrave les marcheacutes sont relativement peu deacuteveloppeacutes et ougrave les nappes souterraines sont facilement accessibles des technologies moins exigeantes en ressources pourraient ecirctre appliqueacutees (comme les puits peu profonds eacutevoqueacutes ci-dessus dans le cas du Ghana) Le passage agrave des technologies drsquoirrigation plus avanceacutees peut neacutecessiter une capaciteacute de fabrication reacutegionale des liens avec les marcheacutes et des intrants financiers Dans les deux cas les gouvernements peuvent srsquoassocier avec des reacutealisateurs de projets notamment le secteur priveacute et les ONG pour encourager une large adoption des technologies drsquoirrigation

Reacuteseaux routiers eacutelectriciteacute et ameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau

Des preuves limiteacutees suggegraverent que les investissements dans les reacuteseaux routiers geacutenegraverent des impacts positifs sur la productiviteacute agricole lrsquoaugmentation du PIB dans les zones rurales et la reacuteduction de la pauvreteacute (Knox et al 2013) Les investissements dans les reacuteseaux eacutelectriques ont de plus larges impacts lagrave ougrave les systegravemes agricoles sont plus modernes et ougrave les besoins en eacutelectriciteacute sont plus grands Enfin lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau peut avoir des effets positifs sur le deacuteveloppement des enfants de moins de cinq ans mecircme si les eacutetudes actuellement disponibles sont de faible qualiteacute (Dangour et al 2013)

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Communications

Les investissements visant agrave augmenter la disponibiliteacute des informations et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes peuvent ameacuteliorer le bien-ecirctre social Internet et les technologies mobiles permettent de communiquer rapidement les informations lieacutees agrave lrsquoagriculture et agrave la nutrition dans les populations rurales toutefois de forts taux drsquoanalphabeacutetisme des infrastructures inadapteacutees et le coucirct des services drsquoinformation constituent un frein pour le deacuteveloppement des

Investir pour des systegravemes alimentaires sains

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systegravemes drsquoinformation dans les zones rurales Les technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) peuvent promouvoir la nutrition de faccedilon directe gracircce aux campagnes de marketing social et de faccedilon indirecte en favorisant la productiviteacute des petits exploitants agricoles En Tanzanie par exemple des centres de teacuteleacutecommunications ont permis aux petits exploitants agricoles drsquoacceacuteder agrave des informations sur les creacutedits sur les marcheacutes et aux preacutevisions meacuteteacuteorologiques (Mtega amp Ronald 2013)

Behrman et al (2012) ont constateacute des rapports BeacuteneacuteficiesCoucircts positifs lieacutes agrave lrsquoameacutelioration des informations sur les marcheacutes gracircce agrave la technologie SMS dans deux pays drsquoAsie du Sud et quatre pays drsquoAfrique Des investissements dans des programmes drsquoalphabeacutetisation avec des partenariats avec le secteur priveacute destineacutes agrave reacuteduire les coucircts et des services lieacutes agrave lrsquoappropriation des informations pourraient favoriser lrsquoexpansion des TIC dans les zones rurales Des informations sur la nutrition devraient eacutegalement ecirctre communiqueacutees

Biofortification

La biofortification peut constituer un investissement extrecircmement rentable apregraves la mise de fonds initiale pour concevoir les varieacuteteacutes biofortifieacutees mener des essais dans le pays et creacuteer la demande et les marcheacutes locaux la suppleacutementation nutritionnelle par biofortification peut devenir auto-suffisante avec peu de coucircts reacutecurrents (Meenakshi 2008) Lrsquoeacutelargissement des chaicircnes de valeur pour inteacutegrer des aliments biofortifieacutes et enrichis est une strateacutegie prometteuse pour lrsquoameacutelioration de lrsquoapport en micronutriments et de lrsquoeacutetat nutritionnel geacuteneacuteral des consommateurs Les campagnes de commercialisation associeacutees agrave une sensibilisation agrave la nutrition ameacuteliorent lrsquoacceptation par les consommateurs et leur propension agrave acheter ce type drsquoaliments (Meenakashi et al 2012)

Les donneacutees disponibles sur lrsquoefficaciteacute de la biofortification pour ameacuteliorer les reacuteserves en micronutriments sont solides et de plus en plus nombreuses Par exemple une eacutetude bien connue (Low et al 2007) a eacutevalueacute un programme meneacute sur deux ans au Mozambique qui a cibleacute 741 meacutenages agricoles Avec ce programme les meacutenages ont eu accegraves agrave des pieds de patates douces agrave chair orange (OFSP) (varieacuteteacute seacutelectionneacutee de maniegravere agrave avoir une haute teneur en becirctacarotegravene) et agrave des services de vulgarisation Les services de vulgarisation couvraient plusieurs thegravemes depuis des informations sur la nutrition jusqursquoaux meacutethodes de production et de commercialisation Une augmentation de lrsquoapport en vitamine A a eacuteteacute constateacutee chez les enfants des meacutenages beacuteneacuteficiaires ainsi qursquoune augmentation nette des concentrations seacuteriques moyennes en reacutetinol et la preacutevalence des faibles concentrations seacuteriques en reacutetinol est passeacutee de 60 pour cent agrave 38 pour cent Aucun changement nrsquoa eacuteteacute observeacute dans les meacutenages teacutemoins alors que tous les enfants de la communauteacute avaient eu accegraves agrave des suppleacutements en vitamine A Les auteurs font remarquer que leurs reacutesultats mettent en eacutevidence la neacutecessiteacute de mener des interventions multiples inteacutegrant notamment la suppleacutementation nutritionnelle ainsi que des approches axeacutees sur les aliments (Low et al 2007) Des donneacutees plus reacutecentes tireacutees drsquoessais controcircleacutes randomiseacutes meneacutes agrave plus large eacutechelle ont eacutegalement reacuteveacuteleacute des effets positifs de lrsquointroduction des OFSP aupregraves de 12 000 et 10 000 meacutenages au Mozambique et en Ouganda respectivement (Hotz et al 2011 Hotz et al 2012)

Outre les OFSP drsquoautres varieacuteteacutes peuvent ecirctre biofortifieacutees comme par exemple le bleacute biofortifieacute en zinc le riz enrichi en fer ou le maiumls enrichi en proteacuteines Pour toutes ces espegraveces un potentiel drsquoameacutelioration des reacuteserves du micronutriment ou macroeacuteleacutement cibleacute a eacuteteacute deacutemontreacute Les donneacutees prouvant lrsquoefficaciteacute nutritionnelle de la biofortification sont solides mais des recherches plus approfondies sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les cultures biofortifieacutees affectent les rendements et les profits des agriculteurs et comment creacuteer des marcheacutes locaux et de la demande dans divers contextes climatiques et socio-eacuteconomiques Des donneacutees disponibles sur des reacutegions rurales du Ghana suggegraverent que les consommateurs acceptent de payer un prix plus eacuteleveacute pour les produits biofortifieacutees agrave condition de recevoir des informations sur leurs beacuteneacutefices nutritionnels (Banerji et al 2013)

Document de consultation

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Liste des abreacuteviations

ATNI Access to Nutrition Index

CdA CIN2 Cadre drsquoAction de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

CIMSANS Center for Integrated Modeling of Sustainable Agriculture amp Nutrition Security

CIN2 Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

eacuteqCO2 Eacutequivalent dioxyde de carbone

FAO Organisation des Nations Unies pour lrsquoalimentation et lrsquoagriculture

GNR Rapport sur la nutrition mondiale

IDF Feacutedeacuteration internationale du diabegravete

IED Investissement eacutetranger direct

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

IOM Institute of Medicine

MCC Millennial Challenge Corporation

MNT Maladies non transmissibles

OFSP Patate douce agrave chair orange (Orange Flesh Sweet Potato)

OMS Organisation mondiale de la Santeacute

ONG Organisation non gouvernementale

PIB Produit inteacuterieur brut

PPP Partenariat public-priveacute

RampD Recherche et deacuteveloppement

TIC Technologies de lrsquoinformation et de la communication

TMC Programmes de transfert moneacutetaire conditionnel

UNICEF Fonds international de secours agrave lrsquoenfance des Nations unies

Creacutedits photos

Couverture FAOSwiatoslaw Wojtkowiak

Page 3 FAOThomas Moth Poulsen

Page 7 FAOMarzella Wuumlstefeld

Page 13 World Bank

Page 14 Wikicommons

Page 15 FAOJess Fanzo

Page 15 FAOIsaac Kasamani

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Page 18 FAOMarzella Wuumlstefeld

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Page 23 FAOValerio Crespi

Page 25 FAORachel Nugent

Page 26 FAOSebastiaacuten Villar

Page 35 FAOOscar Castellanos

Secreacutetariat de lrsquoUNSCNE-mail scnfaoorg bull Internet wwwunscnorg bull co FAO bull Viale delle Terme di Caracalla bull 00153 Rome Italie

FR

Vision de lrsquoUNSCN Un monde libeacutereacute de la faim et de toutes les formes de malnutrition est reacutealisable dans cette geacuteneacuteration

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN

Document de consultation

Avec le soutien de

par deacutecision du Bundestag allemand

Page 38: Investir pour des systèmes alimentaires sains...Investir pour des systèmes alimentaires sains Sommaire Avant-propos3 Messages clés 5 1.Introduction 7 2. Qu’est-ce qu’un système

Document de consultation

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varieacuteteacutes agrave forte valeur lrsquoirrigation peut ameacuteliorer la consommation de certains aliments Au Beacutenin des systegravemes drsquoirrigation au goutte-agrave-goutte alimenteacutes par lrsquoeacutenergie solaire ont permis drsquoaugmenter la consommation de fruits et leacutegumes jusqursquoagrave atteindre les apports journaliers recommandeacutes et les revenus tireacutes de la production veacutegeacutetale ont permis aux agriculteurs drsquoacheter des aliments de base des leacutegumes secs et des sources de proteacuteines pendant la saison segraveche Selon une enquecircte les beacuteneacuteficiaires de ce projet drsquoirrigation eacutetaient 17 pour cent moins susceptibles de se deacutefinir comme eacutetant en situation drsquoinseacutecuriteacute alimentaire (Burney et al 2010)

Au Ghana une technologie agrave bas coucirct drsquoirrigation par les nappes phreacuteatiques peu profondes a permis drsquoameacuteliorer la rentabiliteacute et de creacuteer des emplois pendant la saison segraveche Toutefois la diversiteacute des apports alimentaires nrsquoa pas progresseacute pour les agriculteurs utilisant les techniques drsquoirrigation et elle a mecircme reculeacute pour les agriculteurs deacutetenant un type speacutecifique de puits peu profond Les auteurs pensent que cela peut ecirctre ducirc agrave lrsquoimpact deacutefavorable sur le plan nutritionnel de la monoculture que lrsquoirrigation a favoriseacutee dans certains cas (Namara et al 2011) Crsquoest pourquoi il est essentiel de tenir compte des impacts neacutegatifs potentiels des programmes drsquoirrigation tels que la deacutependance accrue agrave la monoculture et les maladies veacutehiculeacutees par lrsquoeau De plus amples recherches sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les technologies drsquoirrigation peuvent entraicircner des reacutesultats positifs sur le plan de la nutrition et comment les risques peuvent ecirctre reacuteduits notamment le risque que de lrsquoeau contamineacutee affecte la santeacute des populations via les reacuteseaux drsquoirrigation (Taren amp Alaofegrave 2013) Les effets de lrsquoirrigation varient consideacuterablement en fonction de plusieurs facteurs notamment les contextes eacutecologique et eacutepideacutemiologique de la reacutegion consideacutereacutee (Taren amp Alaofegrave 2013)

Il est essentiel de noter que les infrastructures drsquoirrigation neacutecessitent geacuteneacuteralement drsquoorganiser des services de vulgarisation et un soutien technique pour assurer la durabiliteacute de la technologie drsquoirrigation Les investissements devraient ecirctre reacutealiseacutes en fonction des ressources et des profils eacutecologiques reacutegionaux Mais lagrave ougrave les marcheacutes sont relativement peu deacuteveloppeacutes et ougrave les nappes souterraines sont facilement accessibles des technologies moins exigeantes en ressources pourraient ecirctre appliqueacutees (comme les puits peu profonds eacutevoqueacutes ci-dessus dans le cas du Ghana) Le passage agrave des technologies drsquoirrigation plus avanceacutees peut neacutecessiter une capaciteacute de fabrication reacutegionale des liens avec les marcheacutes et des intrants financiers Dans les deux cas les gouvernements peuvent srsquoassocier avec des reacutealisateurs de projets notamment le secteur priveacute et les ONG pour encourager une large adoption des technologies drsquoirrigation

Reacuteseaux routiers eacutelectriciteacute et ameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau

Des preuves limiteacutees suggegraverent que les investissements dans les reacuteseaux routiers geacutenegraverent des impacts positifs sur la productiviteacute agricole lrsquoaugmentation du PIB dans les zones rurales et la reacuteduction de la pauvreteacute (Knox et al 2013) Les investissements dans les reacuteseaux eacutelectriques ont de plus larges impacts lagrave ougrave les systegravemes agricoles sont plus modernes et ougrave les besoins en eacutelectriciteacute sont plus grands Enfin lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoeau peut avoir des effets positifs sur le deacuteveloppement des enfants de moins de cinq ans mecircme si les eacutetudes actuellement disponibles sont de faible qualiteacute (Dangour et al 2013)

Investissements dans les technologies et activiteacutes de recherche et deacuteveloppement axeacutees sur la nutrition

Communications

Les investissements visant agrave augmenter la disponibiliteacute des informations et agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute des marcheacutes peuvent ameacuteliorer le bien-ecirctre social Internet et les technologies mobiles permettent de communiquer rapidement les informations lieacutees agrave lrsquoagriculture et agrave la nutrition dans les populations rurales toutefois de forts taux drsquoanalphabeacutetisme des infrastructures inadapteacutees et le coucirct des services drsquoinformation constituent un frein pour le deacuteveloppement des

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systegravemes drsquoinformation dans les zones rurales Les technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) peuvent promouvoir la nutrition de faccedilon directe gracircce aux campagnes de marketing social et de faccedilon indirecte en favorisant la productiviteacute des petits exploitants agricoles En Tanzanie par exemple des centres de teacuteleacutecommunications ont permis aux petits exploitants agricoles drsquoacceacuteder agrave des informations sur les creacutedits sur les marcheacutes et aux preacutevisions meacuteteacuteorologiques (Mtega amp Ronald 2013)

Behrman et al (2012) ont constateacute des rapports BeacuteneacuteficiesCoucircts positifs lieacutes agrave lrsquoameacutelioration des informations sur les marcheacutes gracircce agrave la technologie SMS dans deux pays drsquoAsie du Sud et quatre pays drsquoAfrique Des investissements dans des programmes drsquoalphabeacutetisation avec des partenariats avec le secteur priveacute destineacutes agrave reacuteduire les coucircts et des services lieacutes agrave lrsquoappropriation des informations pourraient favoriser lrsquoexpansion des TIC dans les zones rurales Des informations sur la nutrition devraient eacutegalement ecirctre communiqueacutees

Biofortification

La biofortification peut constituer un investissement extrecircmement rentable apregraves la mise de fonds initiale pour concevoir les varieacuteteacutes biofortifieacutees mener des essais dans le pays et creacuteer la demande et les marcheacutes locaux la suppleacutementation nutritionnelle par biofortification peut devenir auto-suffisante avec peu de coucircts reacutecurrents (Meenakshi 2008) Lrsquoeacutelargissement des chaicircnes de valeur pour inteacutegrer des aliments biofortifieacutes et enrichis est une strateacutegie prometteuse pour lrsquoameacutelioration de lrsquoapport en micronutriments et de lrsquoeacutetat nutritionnel geacuteneacuteral des consommateurs Les campagnes de commercialisation associeacutees agrave une sensibilisation agrave la nutrition ameacuteliorent lrsquoacceptation par les consommateurs et leur propension agrave acheter ce type drsquoaliments (Meenakashi et al 2012)

Les donneacutees disponibles sur lrsquoefficaciteacute de la biofortification pour ameacuteliorer les reacuteserves en micronutriments sont solides et de plus en plus nombreuses Par exemple une eacutetude bien connue (Low et al 2007) a eacutevalueacute un programme meneacute sur deux ans au Mozambique qui a cibleacute 741 meacutenages agricoles Avec ce programme les meacutenages ont eu accegraves agrave des pieds de patates douces agrave chair orange (OFSP) (varieacuteteacute seacutelectionneacutee de maniegravere agrave avoir une haute teneur en becirctacarotegravene) et agrave des services de vulgarisation Les services de vulgarisation couvraient plusieurs thegravemes depuis des informations sur la nutrition jusqursquoaux meacutethodes de production et de commercialisation Une augmentation de lrsquoapport en vitamine A a eacuteteacute constateacutee chez les enfants des meacutenages beacuteneacuteficiaires ainsi qursquoune augmentation nette des concentrations seacuteriques moyennes en reacutetinol et la preacutevalence des faibles concentrations seacuteriques en reacutetinol est passeacutee de 60 pour cent agrave 38 pour cent Aucun changement nrsquoa eacuteteacute observeacute dans les meacutenages teacutemoins alors que tous les enfants de la communauteacute avaient eu accegraves agrave des suppleacutements en vitamine A Les auteurs font remarquer que leurs reacutesultats mettent en eacutevidence la neacutecessiteacute de mener des interventions multiples inteacutegrant notamment la suppleacutementation nutritionnelle ainsi que des approches axeacutees sur les aliments (Low et al 2007) Des donneacutees plus reacutecentes tireacutees drsquoessais controcircleacutes randomiseacutes meneacutes agrave plus large eacutechelle ont eacutegalement reacuteveacuteleacute des effets positifs de lrsquointroduction des OFSP aupregraves de 12 000 et 10 000 meacutenages au Mozambique et en Ouganda respectivement (Hotz et al 2011 Hotz et al 2012)

Outre les OFSP drsquoautres varieacuteteacutes peuvent ecirctre biofortifieacutees comme par exemple le bleacute biofortifieacute en zinc le riz enrichi en fer ou le maiumls enrichi en proteacuteines Pour toutes ces espegraveces un potentiel drsquoameacutelioration des reacuteserves du micronutriment ou macroeacuteleacutement cibleacute a eacuteteacute deacutemontreacute Les donneacutees prouvant lrsquoefficaciteacute nutritionnelle de la biofortification sont solides mais des recherches plus approfondies sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les cultures biofortifieacutees affectent les rendements et les profits des agriculteurs et comment creacuteer des marcheacutes locaux et de la demande dans divers contextes climatiques et socio-eacuteconomiques Des donneacutees disponibles sur des reacutegions rurales du Ghana suggegraverent que les consommateurs acceptent de payer un prix plus eacuteleveacute pour les produits biofortifieacutees agrave condition de recevoir des informations sur leurs beacuteneacutefices nutritionnels (Banerji et al 2013)

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ATNI Access to Nutrition Index

CdA CIN2 Cadre drsquoAction de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

CIMSANS Center for Integrated Modeling of Sustainable Agriculture amp Nutrition Security

CIN2 Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

eacuteqCO2 Eacutequivalent dioxyde de carbone

FAO Organisation des Nations Unies pour lrsquoalimentation et lrsquoagriculture

GNR Rapport sur la nutrition mondiale

IDF Feacutedeacuteration internationale du diabegravete

IED Investissement eacutetranger direct

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

IOM Institute of Medicine

MCC Millennial Challenge Corporation

MNT Maladies non transmissibles

OFSP Patate douce agrave chair orange (Orange Flesh Sweet Potato)

OMS Organisation mondiale de la Santeacute

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PIB Produit inteacuterieur brut

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TIC Technologies de lrsquoinformation et de la communication

TMC Programmes de transfert moneacutetaire conditionnel

UNICEF Fonds international de secours agrave lrsquoenfance des Nations unies

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Vision de lrsquoUNSCN Un monde libeacutereacute de la faim et de toutes les formes de malnutrition est reacutealisable dans cette geacuteneacuteration

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN

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Avec le soutien de

par deacutecision du Bundestag allemand

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Investir pour des systegravemes alimentaires sains

37

systegravemes drsquoinformation dans les zones rurales Les technologies de lrsquoinformation et de la communication (TIC) peuvent promouvoir la nutrition de faccedilon directe gracircce aux campagnes de marketing social et de faccedilon indirecte en favorisant la productiviteacute des petits exploitants agricoles En Tanzanie par exemple des centres de teacuteleacutecommunications ont permis aux petits exploitants agricoles drsquoacceacuteder agrave des informations sur les creacutedits sur les marcheacutes et aux preacutevisions meacuteteacuteorologiques (Mtega amp Ronald 2013)

Behrman et al (2012) ont constateacute des rapports BeacuteneacuteficiesCoucircts positifs lieacutes agrave lrsquoameacutelioration des informations sur les marcheacutes gracircce agrave la technologie SMS dans deux pays drsquoAsie du Sud et quatre pays drsquoAfrique Des investissements dans des programmes drsquoalphabeacutetisation avec des partenariats avec le secteur priveacute destineacutes agrave reacuteduire les coucircts et des services lieacutes agrave lrsquoappropriation des informations pourraient favoriser lrsquoexpansion des TIC dans les zones rurales Des informations sur la nutrition devraient eacutegalement ecirctre communiqueacutees

Biofortification

La biofortification peut constituer un investissement extrecircmement rentable apregraves la mise de fonds initiale pour concevoir les varieacuteteacutes biofortifieacutees mener des essais dans le pays et creacuteer la demande et les marcheacutes locaux la suppleacutementation nutritionnelle par biofortification peut devenir auto-suffisante avec peu de coucircts reacutecurrents (Meenakshi 2008) Lrsquoeacutelargissement des chaicircnes de valeur pour inteacutegrer des aliments biofortifieacutes et enrichis est une strateacutegie prometteuse pour lrsquoameacutelioration de lrsquoapport en micronutriments et de lrsquoeacutetat nutritionnel geacuteneacuteral des consommateurs Les campagnes de commercialisation associeacutees agrave une sensibilisation agrave la nutrition ameacuteliorent lrsquoacceptation par les consommateurs et leur propension agrave acheter ce type drsquoaliments (Meenakashi et al 2012)

Les donneacutees disponibles sur lrsquoefficaciteacute de la biofortification pour ameacuteliorer les reacuteserves en micronutriments sont solides et de plus en plus nombreuses Par exemple une eacutetude bien connue (Low et al 2007) a eacutevalueacute un programme meneacute sur deux ans au Mozambique qui a cibleacute 741 meacutenages agricoles Avec ce programme les meacutenages ont eu accegraves agrave des pieds de patates douces agrave chair orange (OFSP) (varieacuteteacute seacutelectionneacutee de maniegravere agrave avoir une haute teneur en becirctacarotegravene) et agrave des services de vulgarisation Les services de vulgarisation couvraient plusieurs thegravemes depuis des informations sur la nutrition jusqursquoaux meacutethodes de production et de commercialisation Une augmentation de lrsquoapport en vitamine A a eacuteteacute constateacutee chez les enfants des meacutenages beacuteneacuteficiaires ainsi qursquoune augmentation nette des concentrations seacuteriques moyennes en reacutetinol et la preacutevalence des faibles concentrations seacuteriques en reacutetinol est passeacutee de 60 pour cent agrave 38 pour cent Aucun changement nrsquoa eacuteteacute observeacute dans les meacutenages teacutemoins alors que tous les enfants de la communauteacute avaient eu accegraves agrave des suppleacutements en vitamine A Les auteurs font remarquer que leurs reacutesultats mettent en eacutevidence la neacutecessiteacute de mener des interventions multiples inteacutegrant notamment la suppleacutementation nutritionnelle ainsi que des approches axeacutees sur les aliments (Low et al 2007) Des donneacutees plus reacutecentes tireacutees drsquoessais controcircleacutes randomiseacutes meneacutes agrave plus large eacutechelle ont eacutegalement reacuteveacuteleacute des effets positifs de lrsquointroduction des OFSP aupregraves de 12 000 et 10 000 meacutenages au Mozambique et en Ouganda respectivement (Hotz et al 2011 Hotz et al 2012)

Outre les OFSP drsquoautres varieacuteteacutes peuvent ecirctre biofortifieacutees comme par exemple le bleacute biofortifieacute en zinc le riz enrichi en fer ou le maiumls enrichi en proteacuteines Pour toutes ces espegraveces un potentiel drsquoameacutelioration des reacuteserves du micronutriment ou macroeacuteleacutement cibleacute a eacuteteacute deacutemontreacute Les donneacutees prouvant lrsquoefficaciteacute nutritionnelle de la biofortification sont solides mais des recherches plus approfondies sont neacutecessaires pour deacuteterminer comment les cultures biofortifieacutees affectent les rendements et les profits des agriculteurs et comment creacuteer des marcheacutes locaux et de la demande dans divers contextes climatiques et socio-eacuteconomiques Des donneacutees disponibles sur des reacutegions rurales du Ghana suggegraverent que les consommateurs acceptent de payer un prix plus eacuteleveacute pour les produits biofortifieacutees agrave condition de recevoir des informations sur leurs beacuteneacutefices nutritionnels (Banerji et al 2013)

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CdA CIN2 Cadre drsquoAction de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

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CIN2 Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

eacuteqCO2 Eacutequivalent dioxyde de carbone

FAO Organisation des Nations Unies pour lrsquoalimentation et lrsquoagriculture

GNR Rapport sur la nutrition mondiale

IDF Feacutedeacuteration internationale du diabegravete

IED Investissement eacutetranger direct

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

IOM Institute of Medicine

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OMS Organisation mondiale de la Santeacute

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PIB Produit inteacuterieur brut

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TIC Technologies de lrsquoinformation et de la communication

TMC Programmes de transfert moneacutetaire conditionnel

UNICEF Fonds international de secours agrave lrsquoenfance des Nations unies

Creacutedits photos

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Page 13 World Bank

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United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN

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Avec le soutien de

par deacutecision du Bundestag allemand

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CdA CIN2 Cadre drsquoAction de la deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

CIMSANS Center for Integrated Modeling of Sustainable Agriculture amp Nutrition Security

CIN2 Deuxiegraveme Confeacuterence Internationale sur la Nutrition

eacuteqCO2 Eacutequivalent dioxyde de carbone

FAO Organisation des Nations Unies pour lrsquoalimentation et lrsquoagriculture

GNR Rapport sur la nutrition mondiale

IDF Feacutedeacuteration internationale du diabegravete

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OMS Organisation mondiale de la Santeacute

ONG Organisation non gouvernementale

PIB Produit inteacuterieur brut

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RampD Recherche et deacuteveloppement

TIC Technologies de lrsquoinformation et de la communication

TMC Programmes de transfert moneacutetaire conditionnel

UNICEF Fonds international de secours agrave lrsquoenfance des Nations unies

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Couverture FAOSwiatoslaw Wojtkowiak

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Secreacutetariat de lrsquoUNSCNE-mail scnfaoorg bull Internet wwwunscnorg bull co FAO bull Viale delle Terme di Caracalla bull 00153 Rome Italie

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Vision de lrsquoUNSCN Un monde libeacutereacute de la faim et de toutes les formes de malnutrition est reacutealisable dans cette geacuteneacuteration

United Nations System Standing Committee on Nutrition

UNSCN

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Avec le soutien de

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