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Investir dans la paix et la préven- tion de la violence en Afrique de l’Ouest et dans le Sahel-Sahara : Conversations autour du Plan d’action du secrétaire général SEPTEMBRE 2016 Introduction L’Afrique de l'Ouest et la région sahélo-saharienne sont aujourd'hui confron- tées à des défis liés à la paix et la sécurité qui contribuent à fragiliser les États et affectent la relation État-citoyen. L’émergence et la prolifération de groupes extrémistes violents accentuent le climat de peur et d'insécurité, et les actions de ces groupes affectent les efforts de paix, le développement durable et les droits de l'homme. Face à cette réalité, les décideurs ont pris conscience que la prévention de la violence nécessite une approche multidisciplinaire et multipartenaire, afin de traiter les causes sous-jacentes qui poussent les individus à intégrer des groupes extrémistes violents, et, accessoirement, de réintégrer les membres de groupes violents qui souhaiteraient quitter ces groupes et retourner dans leur environnement initial. Au cours de la dernière décennie, les efforts mis en œuvre pour résoudre le problème de l'extrémisme violent ont principalement consisté en une série de mesures sécuritaires et de lutte contre le terrorisme. Ces mesures se sont avérées insuffisantes. L'expérience montre que l'extrémisme violent est perçu et se manifeste différemment selon le contexte, nécessitant des réponses différenciées. Des approches axées seulement sur l’antiterrorisme, par exemple, risquent d'alimenter davantage l'extrémisme violent. Cette prise de conscience a amené les organisations internationales et les États à adopter des approches préventives, incarnées dans le Plan d’action du secrétaire général des Nations Unies pour la prévention de l'extrémisme violent du 24 décembre 2015. 1 Lors de la présentation de son Plan d’action, le secrétaire général de l'ONU a insisté sur le fait que « de nombreuses années d'expérience ont prouvé que les politiques à court terme, les approches musclées, une vision restreinte des domaines relevant de la sécurité et un mépris total pour les droits de l'homme ont souvent empiré la situation. » 2 Il faut donc instamment prévoir à l’agenda mondial une conversation entre les États, la société civile et les praticiens, y compris en Afrique de l’Ouest et dans la région Sahel-Sahara, dans le but d’identifier des mesures plus efficaces et des politiques durables pour prévenir l'extrémisme violent. Dans ce contexte, le Bureau des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel (UNOWAS), l’International Peace Institute (Institut international pour la paix, IPI) et le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) suisse ont co-organisé un séminaire régional à Dakar, au Sénégal, les 27 et 28 Ce séminaire a été co-organisé à Dakar du 27 au 28 juin 2016 par IPI, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) suisse et le Bureau des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel (UNOWAS). Les participants, y compris des experts, des autorités religieux et traditionnels, et des représentants de la société civile, le secteur privé, les gouvernements, et les organisations régionales et internationales, ont discuté le Plan d’action pour la prévention de l’extrémisme violent, publié en décembre 2016 par le secrétaire général. Arthur Boutellis, Olga Abilova, Delphine Mechoulan et Lesley Connolly du Centre Brian Urquhart pour les opérations de paix d’IPI ont supervisé les préparations substan- tives de la rencontre et la rédaction de ce rapport. Ce rapport reflète l’interprétation des discussions par les rapporteurs et ne représente pas nécessairement les opinions de tous les participants. IPI est reconnaissant envers ses généreux donateurs, dont le soutien rend possible les publications comme celle-ci. En particulier, IPI remercie la Confédération Suisse. 1 Assemblée générale de l’ONU, Plan d’action pour la prévention de l'extrémisme violent du 24 décembre 2015 : Rapport du secrétaire général, 24 décembre 2015, UN Doc. A/70/674. 2 Secrétaire général de l’ONU, « UN Secretary-General’s Remarks at General Assembly Presentation of the Plan of Action to Prevent Violent Extremism », traduction du rapporteur, 15 janvier 2016.

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Investir dans la paix et la préven-tion de la violence en Afrique del’Ouest et dans le Sahel-Sahara :Conversations autour du Pland’action du secrétaire général

SEPTEMBRE 2016

Introduction

L’Afrique de l'Ouest et la région sahélo-saharienne sont aujourd'hui confron-tées à des défis liés à la paix et la sécurité qui contribuent à fragiliser les Étatset affectent la relation État-citoyen. L’émergence et la prolifération de groupesextrémistes violents accentuent le climat de peur et d'insécurité, et les actionsde ces groupes affectent les efforts de paix, le développement durable et lesdroits de l'homme. Face à cette réalité, les décideurs ont pris conscience que laprévention de la violence nécessite une approche multidisciplinaire etmultipartenaire, afin de traiter les causes sous-jacentes qui poussent lesindividus à intégrer des groupes extrémistes violents, et, accessoirement, deréintégrer les membres de groupes violents qui souhaiteraient quitter cesgroupes et retourner dans leur environnement initial. Au cours de la dernière décennie, les efforts mis en œuvre pour résoudre leproblème de l'extrémisme violent ont principalement consisté en une série demesures sécuritaires et de lutte contre le terrorisme. Ces mesures se sontavérées insuffisantes. L'expérience montre que l'extrémisme violent est perçuet se manifeste différemment selon le contexte, nécessitant des réponsesdifférenciées. Des approches axées seulement sur l’antiterrorisme, parexemple, risquent d'alimenter davantage l'extrémisme violent. Cette prise de conscience a amené les organisations internationales et lesÉtats à adopter des approches préventives, incarnées dans le Plan d’action dusecrétaire général des Nations Unies pour la prévention de l'extrémismeviolent du 24 décembre 2015.1 Lors de la présentation de son Plan d’action, lesecrétaire général de l'ONU a insisté sur le fait que « de nombreuses annéesd'expérience ont prouvé que les politiques à court terme, les approchesmusclées, une vision restreinte des domaines relevant de la sécurité et unmépris total pour les droits de l'homme ont souvent empiré la situation. »2 Ilfaut donc instamment prévoir à l’agenda mondial une conversation entre lesÉtats, la société civile et les praticiens, y compris en Afrique de l’Ouest et dansla région Sahel-Sahara, dans le but d’identifier des mesures plus efficaces et despolitiques durables pour prévenir l'extrémisme violent. Dans ce contexte, le Bureau des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest etle Sahel (UNOWAS), l’International Peace Institute (Institut internationalpour la paix, IPI) et le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE)suisse ont co-organisé un séminaire régional à Dakar, au Sénégal, les 27 et 28

Ce séminaire a été co-organisé à

Dakar du 27 au 28 juin 2016 par IPI,

le Département fédéral des affaires

étrangères (DFAE) suisse et le

Bureau des Nations Unies pour

l'Afrique de l'Ouest et le Sahel

(UNOWAS). Les participants, y

compris des experts, des autorités

religieux et traditionnels, et des

représentants de la société civile, le

secteur privé, les gouvernements, et

les organisations régionales et

internationales, ont discuté le Plan

d’action pour la prévention de

l’extrémisme violent, publié en

décembre 2016 par le secrétaire

général.

Arthur Boutellis, Olga Abilova,

Delphine Mechoulan et Lesley

Connolly du Centre Brian Urquhart

pour les opérations de paix d’IPI ont

supervisé les préparations substan-

tives de la rencontre et la rédaction

de ce rapport. Ce rapport reflète

l’interprétation des discussions par

les rapporteurs et ne représente pas

nécessairement les opinions de tous

les participants.

IPI est reconnaissant envers ses

généreux donateurs, dont le soutien

rend possible les publications

comme celle-ci. En particulier, IPI

remercie la Confédération Suisse.

1 Assemblée générale de l’ONU, Plan d’action pour la prévention de l'extrémisme violent du 24 décembre 2015 :Rapport du secrétaire général, 24 décembre 2015, UN Doc. A/70/674.

2 Secrétaire général de l’ONU, « UN Secretary-General’s Remarks at General Assembly Presentation of the Plan ofAction to Prevent Violent Extremism », traduction du rapporteur, 15 janvier 2016.

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2 COMPTE-RENDU DU SÉMINAIRE

juin 2016. Cette rencontre a réuni une soixantainede participants de 14 pays, y compris des dirigeantspolitiques, des membres de la société civile(hommes, femmes, jeunes), des autoritésreligieuses et traditionnelles, ainsi que desreprésentants des médias (en leur capacitéd'experts), du secteur privé, des gouvernements etdes organisations régionales et internationales. La rencontre a d’abord cherché à mieuxcomprendre comment les États, les citoyens et lesorganisations de la région perçoivent et définissentla question de l'extrémisme violent en Afrique del'Ouest et dans le Sahel-Sahara. Elle s’est ensuitepenchée sur la dynamique sous-régionale etl'impact des tendances mondiales de l'extrémismeviolent sur la région. Les participants ont ensuitediscuté des pratiques de prévention qui ont donnédes résultats positifs en Afrique de l’Ouest et dansle Sahel-Sahara. Ils ont conclu leurs délibérationspar le développement d’une perspective régionalevisant à mettre en œuvre le Plan d’action dusecrétaire général de l'ONU pour la prévention del'extrémisme violent qui prendrait en compte lesdéfis et les opportunités propres à la région, ensoulignant l’importance de concevoir cetteperspective de manière dynamique, transfrontal-ière et également transrégionale.

Perceptions de l’extrémismeviolent et de ses causessous-jacentes en Afrique del’Ouest et dans le Sahel-Sahara

La thématique de la prévention de l’extrémismeviolent est d’une importance primordiale pourl’avenir du continent africain. Toutefois, l’élabora-tion de politiques pour tenter de prévenir cephénomène exige une meilleure compréhension deses causes profondes et un diagnostic commun duproblème. La première partie de la rencontre a ainsiporté sur les manifestations et perceptions localesde l'extrémisme violent dans la région. L’extrémisme violent est généralement perçu etdécrit dans la région comme une menace extérieurepour les communautés locales. Pour certainsparticipants, étant donné que le djihadismeexprime un courant nihiliste de rejet de la société, il

faut le distinguer de l’extrémisme violent. Une telledistinction est essentielle car l’amalgame entre lesdeux concepts risque de stigmatiser certainsgroupes religieux et pourrait amener à encore plusde violence. Si la perception générale est que de nombreuxpays de la région semblent être, par à-coups et demanière imprévisible, sous la menace de ce fléau,de très nombreux espaces de stabilité existent etméritent un examen plus approfondi. Il s’imposede reconnaître les facteurs qui augmentent lacapacité de certaines communautés à ne pas sejoindre à la dynamique des groupes extrémistesviolents et à s’en démarquer. Il faut également seposer la question « dans quelle mesure la confiancequi règne entre les États et leurs citoyens faciliteune action intégrée et concertée face à l’extrémismeviolent ? ». De meilleures réponses à ces questionspourraient aider à l’identification et à l’élaborationde politiques plus efficaces aux niveaux nationaleset transnationales. Pour les participants, les médias jouent un rôleimportant dans la perception de l’extrémismeviolent en fonction de la façon dont ils dépeignentles évènements. La communauté internationale etles médias internationaux ont tendance à seconcentrer sur certains groupes extrémistesviolents, comme l’État islamique ou Al-Qaida.D'autres groupes bénéficiant de plus de soutien dela part des communautés locales, comme Ansar Al-Charia en Libye ou le Mouvement pour l’unicité etle djihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) en 2012au Mali, ou encore Boko Haram dans sa périodeinitiale, semblent moins attirer l’attention desmédias et ne pas faire l’objet d’analyses nuancées.Ces derniers groupes one souvent émergé enréponse à des déficits de gouvernance — manquede services de base, d’éducation et de santé — etpour combler des vides sécuritaires. De ce fait, les définitions et perceptions del'extrémisme violent varient selon le contexte. Lesdiscours nationaux sur l'extrémisme violent dansles pays en conflit ou ayant connu un conflit onttendance à se concentrer sur le degré d’inclusiondans les négociations de paix et le dialoguepolitique (degré de participation et de l’associationélargie de groupes extrémistes aux processus), ainsique sur l'émergence et la propagation de groupesviolents transnationaux. Les résultats de rechercheset d’études de perception auprès des populations

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locales mettent plutôt en avant le rôle des facteurssocio-économiques et de l’absence de l’État — etdonc du déficit d’interaction avec les citoyens. Ce sont en effet les inégalités socio-économiqueset le manque d’opportunités qui influencent lacapacité d'une communauté à prévenir l’attrait desgroupes extrémistes violents et leur rhétorique,surtout auprès des jeunes. Ces derniers ont souventperdu confiance dans les institutions de l'État etleurs dirigeants. Un des participants à la rencontrea ainsi dit : « Al-Qaïda est maintenant devenul’employeur principal des jeunes de la région ».Selon une cartographie des facteurs de résiliencedes communautés au sud de la Libye, la priorité despopulations locales ne porte ni sur l’accord deréconciliation parrainé par l’ONU ni sur l’Étatislamique mais sur l'accès à l'économie et àl'argent.3 D’autres études, menées au Niger, ontmontré que les communautés locales considèrent lemanque de moyens de subsistance plutôt que leterrorisme comme la cause principale de l'insécu-rité.4

La montée de l’extrémisme violent est souventassociée à une rupture dans les relations État-société, et, dans la région, les participants ontremarqué que cette rupture est souvent due à laviolence — physique ou structurelle — exercée parles États eux-mêmes. Cette violence est une descauses profondes de l'aliénation de certainsindividus, qui les pousse vers la violence. Il fautdonc veiller à ce que la focalisation sur les groupesextrémistes violents et leur propagande ne rendepas invisible d'autres formes de violence dans lessociétés, en particulier celle émanant de l’action del'État. Enfin, la problématique de la corruption revientsouvent. Il ne s’agit pas uniquement de l’accapare-ment des espaces politiques et des ressourceséconomiques par certaines élites ; il s’agitégalement de l’indifférence et du mépris des élitesenvers le reste de la population que l’ampleur decette corruption traduit. Cela a pour conséquencenon seulement d’entraver le développement socio-économique des pays, mais également de miner laconfiance des citoyens envers leurs institutions

alors que le besoin de protection et de perspectivessocio-économiques sont les principales préoccupa-tions des populations à risque d’extrémismeviolent. Ce sentiment est d’autant plus fort dans lescampagnes, victimes des disparités croissantesentre capitales et périphéries. Ces mêmes popula-tions sont aussi celles qui se tournent les premièresvers divers groupes armés pour leur sécuritélorsque les forces nationales de sécurité sontabsentes, prédatrices ou perçues comme peufiables. Les participants ont souligné l’importanced’inclure les jeunes et les femmes comme desacteurs clés de la prévention de l’extrémismeviolent. Cette inclusion peut se faire à la fois par lebiais de consultations visant à mieux informer lespolitiques mais également de manière plus directeen les impliquant dans les efforts de sensibilisationaux effets négatifs de l'extrémisme violent. Lesparticipants ont également suggéré le renforcementdes partenariats stratégiques entre les gouverne-ments et le secteur privé pour générer des emploispour les jeunes. L’entreprenariat des jeunes doitaussi être encouragé par une coopération plusétroite avec les banques, pour les inciter à accorderaux jeunes des prêts à taux d’intérêt faibles. Lesparticipants ont aussi souligné l’importance de nepas associer les jeunes à des projets uniquementdans un cadre de loisirs, mais de stimulerégalement leur engagement politique et citoyen.Plusieurs jeunes participants ont ainsi parléd’initiatives qu’ils ont lancées à ce titre (parexemple en Tunisie) — appelant à ce que les jeunesne soient pas considérés comme des bénéficiaires,mais des responsables de leur propre destin. Les discussions des participants à cette rencontreont ainsi fait ressortir un diagnostic beaucoup plusnuancé de l’extrémisme violent et de ses causes quel’étalage fréquent de violence et d’appel auxréponses musclées. Elles ont mis plutôt en exerguele fait que l’extrémisme violent se nourrit auxterreaux favorables que sont l’exclusion politique,le manque de perspectives socio-économiques,l’absence de l’État et la rupture néfaste des relationsentre citoyens et États. Elles ont aussi mis en

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3 Voir Interpeace, « Libya », disponible à www.interpeace.org/programme/libya/ .4 Voir Search for Common Ground, « Analyse des déterminants de conflits dans les communes de Tchintabaraden et Tassara », mars 2014, disponible à

www.sfcg.org/wp-content/uploads/2014/08/NIG_RR_Jan14_Rapport-Dynamique-des-conflits-et-Medias-au-Niger-et-Tahoua1.pdf ; et PNUD, « Analyse desfacteurs de conflits au Niger », novembre 2014, disponible à www.ne.undp.org/content/dam/niger/docs/Publications/UNDP-NE-Analyse%20des%20facteurs%20des%20conflits.pdf?download .

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exergue la nécessité d’investir dans des actionsauxquelles les institutions, les citoyens et lescommunautés participent pour faire émerger desalternatives qui apportent des réponses positives àde tels déficits, désactivant ainsi l’attrait du recoursà la violence comme moyen d’aboutir à ses fins.Cette conversation a par ailleurs fait ressortir quede telles initiatives existent, et qu’il importe qu’ellessoient entendues et soutenues.

La dynamique sous-régionale et l’impact destendances mondiales del’extrémisme violent

La rencontre a souligné que tout en agissant locale-ment, il est important de comprendre ladynamique de l’extrémisme violent au planrégional, de voire l’impact qu’exercent lestendances mondiales et de considérer commentl’action locale peut être complétée par une actionde prévention régionale. En effet, les réponsesglobales ont été largement limitées — à la fois sur leplan conceptuel et programmatique — au domainede la sécurité, que ce soit au plan de la coopérationinternationale ou au plan national. De tellesapproches visent à contenir la violence, mais ellesne permettent pas d’en aborder les causes ; parailleurs, elles n’impliquent pas l’ensemble de lasociété et, la plupart du temps, ne tiennent pascompte des dimensions genre de la question. Latransversalité de la thématique de prévention del’extrémisme violent, du niveau local à l’interna-tional, appelle aussi à une réflexion sur l’articula-tion des actions à différents niveaux afin que celles-ci résultent en un tout cohérent plutôt que cacoph-onique comme c’est trop souvent le cas. En raison de la complexité du phénomène, il estclair qu'il n'y a pas d'approche simple et uniformepour engager une action de prévention del'extrémisme violent — qui par définition se situedans le long terme. En même temps, un certainnombre de facteurs structurels sont partagés parbeaucoup de pays de la région, comme la pauvretéet le déficit d’éducation culturelle, en particulier surl'Islam, qui rendent certains individus d’autant plusvulnérables au recrutement par certains groupesextrémistes violents. L'absence de l’État — deservices de base notamment mais aussi de sécurité

— joue aussi un rôle important dans les zonesrurales et dans les espaces périphériques et margin-alisés, où la dimension transfrontalière prendsouvent le pas sur la dimension centripète de l’État.Il est donc essentiel d’élaborer des réponses quisont à la fois ancrées dans les spécificités locales dessociétés et de leur relation avec l’État, maiségalement de fédérer les réponses à un phénomènequi revêt un caractère de plus en plus transnational,de l’Afrique de l’Ouest au Sahel, jusqu'à l’Afriquedu Nord et l’Afrique centrale et au-delà. La difficulté de mettre en œuvre des politiquesglobales au niveau local n’est pas nouvelle. Tant lePlan d'action du secrétaire général sur la préven-tion de l'extrémisme violent que la Stratégie pour lasécurité et le développement au Sahel de l'Unioneuropéenne, par exemple, risquent de faire face auxmêmes écueils. Les dynamiques locales et transna-tionales liées à la violence en Afrique de l’Ouest etdans la région Sahel-Sahara doivent être mieuxprises en compte et être intégrées dans les cadresd’action sous-régionaux, afin de définir despolitiques plus efficaces, tout en mettant à profit lesleçons tirées des expériences positives vécues par larégion. Il faut également revoir les hypothèses quisous-tendent les politiques de prévention envigueur en se basant davantage sur une analyse desperceptions des acteurs de la région quant à laprévalence de l’extrémisme violent et du rôle del'Islam, par rapport à d’autres causes d’insécuritéou d’instabilité à travers la région. Les engagementspolitiques doivent aussi être accompagnés definancements, y compris pour des initiativescommunautaires et des initiatives au plan régional.

Initiatives de préventionproposant des alternativesà la violence

La discussion d’initiatives de prévention en Afriquede l’Ouest et au Sahel-Sahara a été menée au sein detrois groupes thématiques parallèles qui ontabordé, respectivement, les questions suivantes :(1) la participation politique, les relations État-citoyen et le dialogue inclusif; (2) la couverturemédiatique indépendante et responsable dans unmonde où prime la concurrence pour obtenirl’information; et (3) les approches sous-régionalesen matière de prévention.

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Dans tous les groupes, la discussion a porté sur lanécessité d'aller au-delà d'une approche sécuritaireet de mettre l'accent sur la prévention en privilé-giant les communautés locales qui peuvent à la foisconstituer un terreau favorisant l’extrémismeviolent et, souvent, être elles-mêmes les victimesprincipales des groupes extrémistes violents. Unmessage central de la rencontre est que lacommunauté internationale, les organisationsrégionales et les États doivent travailler beaucoupplus étroitement et de manière participative avecles communautés locales — des plus jeunes auxaînés — lors de l'élaboration de programmes visantà prévenir l‘extrémisme violent. Cette reconnais-sance des responsabilités partagées est une descaractéristiques les plus importantes d’uneapproche de prévention. Identité et cohésionsociale jouent un rôle majeur dans la capacité descommunautés locales à lutter contre l'extrémismeviolent. Il est ressorti des discussions que le maintiend’un lien fort entre les aînés et les plus jeunesmembres d’une même communauté est central ; lesrésultats de recherches menées dans le sud de laLibye, présentés lors de la rencontre, ont montréque la communication constante et le respect entreles jeunes et les aînés ont joué un rôle dans laréduction de l'infiltration de l'extrémisme violentdans ces communautés.5 Il est également partic-ulièrement important d'associer les autoritéslocales et les chefs traditionnels et religieux, et desoutenir le dialogue intra- et interculturel et confes-sionnel en vue de promouvoir la tolérance. Enfin, une évaluation commune des politiquesactuelles de gestion de la menace terroriste estnécessaire, qui pourrait jeter la lumière sur laméfiance qui existe entre les États et les organisa-tions de la société civile, mais également entrecertains acteurs locaux et organisations interna-tionales. Pour plusieurs participants, seul unchangement de pratiques et de vocabulaire seraitsusceptible de bâtir la confiance nécessaire pourune action intégrée et concertée. Les médias ont une influence majeure sur lamanière dont l'extrémisme violent est perçu ainsique sur la façon dont sont réfléchies les réponses ày apporter. Les médias influencent également laperception de l’efficacité des politiques de préven-

tion, même s’ils n’accordent souvent que peu deplace aux initiatives de prévention. Certainsjournalistes participant aux débats ont maintenuque leur rôle principal demeure un rôle d’informa-tion et qu’il ne leur appartient pas d’exercer unefonction éducative ou d’être des agents de préven-tion de l'extrémisme violent. Ceci est d’autant plusimportant que l’indépendance et la neutralité desjournalistes sont essentielles pour leur permettre defaire leur travail en sécurité. D’autres, tout enreconnaissant ce rôle, estiment néanmoins que « les médias, s’ils ne nous éduquent pas, nousformatent », souvent négativement — alors qued’autres exemples montrent le rôle positif qu’ilspeuvent jouer, par exemple celui de radios quidiffusent des programmes d’éducation à la paix. Par ailleurs, à l’opposé de médias internationauxbien nantis, les médias locaux sous-financés sontmal ou peu formés et n’arrivent pas à faire untravail de couverture impartiale, en raison aussi depressions ou des risques encourus, et ce malgré unemeilleure connaissance des réalités locales. Unepréoccupation souvent exprimée est le manque decontrôle sur certaines radios communautaireslocales qui servent parfois de porte-voix à desincitations à la violence, de quelque bord qu’ellesviennent. Autant il va de l’intérêt des autoritésétatiques de professionnaliser la couverturemédiatique locale de l'extrémisme violent, autant ilfaut s’assurer que toute réglementation jugéenécessaire ne restreigne pas de manière excessive lacapacité des journalistes à faire leur travail dans lerespect de leur déontologie.

Vers une perspectiverégionale sur le Pland’action

Le Plan d’action du secrétaire général pour laprévention de l'extrémisme violent appelle audéveloppement de plans régionaux et nationauxmultisectoriels et multidisciplinaires pour traiterles causes profondes du phénomène. En Afrique del’Ouest et au Sahel-Sahara, plusieurs organisationsrégionales agissent déjà sur cette problématique —le G5, la Communauté économique des États del’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union

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5 Voir Interpeace, « Libya », disponible à www.interpeace.org/programme/libya/ .

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économique et monétaire ouest-africaine(UEMOA), l’Union africaine (UA) — de même queplusieurs autres organisations internationales etpartenaires — notamment l’ONU et l’UE — dans lecadre de stratégies régionales. S’il est nécessaire demettre en cohérence ces différentes stratégies, ilimporte aussi de reconnaître leur complémentaritéet de capitaliser sur les avantages comparatifs de cesdifférents cadres d’action régionaux. Il est doncessentiel que stratégies et plans se renforcentmutuellement et qu’ils se traduisent dans despolitiques régionales, nationales et locales efficaces,soutenues par les organisations régionales etinternationales et les partenaires bilatéraux, demanière coordonnée. Pour ce qui est des Nations Unies, le dialogueentre les États membres et le Secrétariat de l'ONUautour de la mise en œuvre du Plan d’action dusecrétaire général pour la prévention del’extrémisme violent doit se poursuivre, même enl’absence d’une définition de l’extrémisme violent.Ce dialogue doit en particulier mieux prendre encompte les perspectives et perceptions régionales,sous-régionales, nationales et locales — car mieuxque les définitions, les contextes doivent guiderl’action. L’engagement de l’ONU sur le terrain doit sebaser sur une analyse approfondie du contexte localet des environnements en constante évolution,doublée d’une compréhension plus nuancée desgroupes armés, des facteurs qui ont permis leurémergence et de leur évolution. Cela doitégalement passer par un dialogue actif entre lesÉtats membres, le Secrétariat de l’ONU, et sesmissions sur le terrain, en mettant davantagel'accent sur le rôle que peuvent jouer les bureauxrégionaux et les équipes pays du système de l’ONUdans l‘approche de prévention de la violence. Celadoit également, le cas échéant, passer par uneaugmentation des ressources humaines etfinancières dans le cadre des opérations de paixonusiennes. Néanmoins, il est important de garderà l'esprit certains risques, en particulier celui decompromettre la perception par les acteurs locauxde l'impartialité de l'ONU, essentielle à son travailde dialogue et de prévention de conflit, ainsi que lesrisques d’être mêlé à l’abus par certains États d’unepolitique de lutte contre l’« extrémisme violent »

pour des raisons politiques et en vue de la stigmati-sation de groupes d’opposition politique. La mise en œuvre du Plan d'action du secrétairegénéral de l’ONU au niveau régional exigera uneétroite collaboration avec les organisationsrégionales travaillant déjà dans ces domaines (leG5, la CEDEAO, l’UEMOA, l’UA), ainsi qued’autres partenaires multi- ou bilatéraux. L’ONU etces organisations régionales opèrent dans unespace commun et doivent donc s’associer etenrichir leur réflexion et leurs actions mutuelles encapitalisant sur les synergies. Le Bureau desNations Unies pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel(UNOWAS) a clairement un rôle à jouer dans cettemise en commun des moyens et dans la facilitationde la coordination des actions régionales deprévention de l’extrémisme violent, tout en servantde pont vers d’autres espaces régionaux pertinentsque sont l’Afrique du Nord et l’Afrique centrale, enliaison avec les bureaux onusiens implantés dansces régions.

Conclusions et recommandations

Le secrétaire général de l’ONU avait appelé audéveloppement de « nouveaux plans d’actionrégionaux ou sous-régionaux, sous l’égide d’organ-isations régionales ou sous-régionales et del'Organisation des Nations Unies, en ayant l’espritqu’il s’agit de compléter et de renforcer [les] plansnationaux ».6 En réponse à cet appel, les partici-pants à la rencontre ont insisté sur le fait que lespolitiques relatives à la prévention de l'extrémismeviolent doivent être fondées sur des actionsauxquelles les institutions, les citoyens et lescommunautés participent pour faire émerger desalternatives qui apportent des réponses positivesinnovantes, et que les différents niveaux d'actiondoivent être adaptés aux contextes et perceptionslocales spécifiques. Cependant, la réforme des approches actuellesnécessite de faire le bilan et de reconnaître leslimites et échecs des politiques conduites auxdifférents niveaux — internationaux, régionaux ounationaux. Il faut aussi reconnaître qu’aucuneapproche technique ne pourra pallier à la nécessitéd’une bonne gouvernance de l’État et d’un dialogue

6 COMPTE-RENDU DU SÉMINAIRE

6 Assemblée générale de l’ONU, Plan d’action pour la prévention de l'extrémisme violent du 24 décembre 2015, para. 45.

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inclusif permettant dès le début de poser lesdiagnostics et de dessiner des réponses communes.Les institutions nationales et régionales n’ontsouvent également pas les outils nécessaires desuivi des phénomènes de montée de l’extrémismeviolent, notamment aux niveaux locaux et transna-tionaux. Enfin, la quasi-absence de débat nationalautour de ces questions reste un défi car despolitiques efficaces ne peuvent pas être mises enœuvre avec succès sans l’implication des citoyens. La rencontre a permis de dégager un certainnombre de recommandations. Celles-ci concernenttant la façon dont l'ONU et ses partenairespourraient plus efficacement aborder la questionde la prévention de l'extrémisme violent par uneaction coordonnée au niveau sous-régional enAfrique de l'Ouest et au Sahel-Sahara, en appui auxgouvernements nationaux et aux autorités etcommunautés locales, que l’émergence d’initiativescitoyennes responsables :• La participation politique, l’amélioration des

relations État-citoyen/gouvernants-gouvernés etle dialogue inclusif sont des mécanismesprivilégiés pour investir dans la paix et prévenirla violence, y compris l’extrémisme violent.

• Des structures consultatives inclusives des aînés,des sages, des femmes, des jeunes, des partispolitiques et du secteur privé doivent être crééesou renforcées pour éclairer les politiquesnationales, régionales et internationales sur laprévention de l’extrémisme violent et ainsicontribuer à une plus grande appropriationnationale des politiques de prévention, ainsiqu’une meilleure évaluation de leur mise enœuvre.

• Les médias pourront aussi informer sur les initia-tives positives de paix. Une programmationconjointe au niveau régional pourrait êtreencouragée, y compris par la mise en place d’unréseau de femmes journalistes. Les radioscommunautaires ont également un rôleimportant dans l’éducation et la sensibilisationdes citoyens.

• Les initiatives institutionnelles visant la préven-tion de l’extrémisme violent doivent bâtir sur lesinitiatives existantes — des organisationsrégionales du G5, la CEDEAO, l’UEMOA, etl’UA. Ces initiatives doivent mettre en cohérenceleurs différentes stratégies et mettre à profit leursavantages comparatifs et bonnes pratiques de

manière coordonnée.• Si les États ont des espaces de coordination au

sein desquels ils peuvent travailler de concert àrenforcer les politiques de prévention del’extrémisme violent, il manque de tels espacespermettant de mettre en réseau et de fédérer lesinitiatives citoyennes, au plan local maiségalement transnational. Un appui est nécessairepour les aider à se mettre en place et à jouer leurpartition en dialogue avec les autorités et organi-sations régionales et internationales.

• La mise en place d’espaces d’échanges au planrégional, permettant une prise en compte desdynamiques transnationales entre l’Afrique duNord, l’Afrique de l’Ouest et sahélienne, etl’Afrique centrale, doit également contribuer àdes approches de prévention qui soient adaptéesaux réalités et portées par des interactionstransnationales.

• Il est essentiel de faire valoir, mettre à profit etappuyer la recherche scientifique locale et sadiffusion, et de la prendre en considération dansl’élaboration des politiques nationales etrégionales.

• Il est important de reconnaître le rôle et laresponsabilité centrale des États dans la préven-tion, y compris par la gestion saine de la chosepublique et de la diversité. Ils pourraient jouer cerôle à travers des institutions inclusives et unmeilleur équilibre entre les approches préven-tives et les réponses exclusivement sécuritaires,ces dernières devant être respectueuses de l’étatde droit et des droits de l’homme. Ceci s’appliqueégalement aux politiques que doivent élaborerchaque État concerné face aux retours ou aurepentir des personnes qui ont participé à desmouvements extrémistes violents.

Il va de soi que toutes ces recommandations nepeuvent pas faire abstraction du contexte mondialet de la gouvernance mondiale. Elles doiventégalement informer les politiques et stratégiesinternationales relatives à la prévention del’extrémisme violent en Afrique de l’Ouest et auSahel-Sahara. Pour ce faire, les co-organisateurs dela rencontre, l’UNOWAS, IPI et le Départementfédéral des affaires étrangères (DFAE) de la Suisse,s’engagent à restituer les résultats de cetterencontre dans le cadre d’une table-ronde qu’ilsorganiseront à l’automne à New York, en marge del’Assemblée générale des Nations Unies.

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Agenda

Lundi 27 juin 2016

8 h 30 – 9 h 00 Arrivée et inscription des participants

9 h 00 – 9 h 15 Discours d'ouverture

M. Mohamed Ibn Chambas, Représentant spécial du secrétaire général de l’ONU et Chefdu Bureau des Nations unies pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel (UNOWAS)

Mme Dagmar Schmidt, Ambassadeur au Sénégal, Département fédéral des affairesétrangères, Suisse

M. Youssef Mahmoud, International Peace Institute (IPI)

9 h 15 – 9 h 25 Lancement des travaux

M. Coly Seck, Chef de cabinet du Ministre des affaires étrangères, Sénégal

9 h 25 – 9 h 45 Allocution principale

M. Ahmedou Ould-Abdallah, Centre 4s, Mauritanie

9 h 45 – 10h 00 Pause-café

10 h 00 – 11 h 30 Première séance plénière

Perceptions et manifestations de l'extrémisme violent en Afrique de l'Ouest et dans leSahel-Sahara

Cette session cherchera à mieux comprendre comment les États, les citoyens et les organisa-tions de la région perçoivent et définissent la question de l'extrémisme violent en Afrique del'Ouest et dans le Sahel-Sahara. Une série d'enquêtes et d'études de perception récentesmenées dans divers pays de la région a sert de point de départ pour cette conversation.

Présidente de séance Mme Carol Mottet, Conseillère principale, Division sécurité humaine, Département

fédéral des affaires étrangères, Suisse

Panelistes Dr. Bouchra Benhida, Directeur, Center of Executive Education, Université Al Akhawayn,

Casablanca, Maroc M. Ahmed Labnouj, Chercheur, Interpeace, Maroc M. Mohamed Anacko, Président, Conseil régional d’Agadez, Niger M. Fabrice Boussalem, Coordonnateur, Programme Sahel, PNUD, Sénégal M. Reda Benkirane, Chercheur, Centre pour le dialogue humanitaire, Suisse

11h 30 – 13h 00 Deuxième séance plénière

La dynamique sous régionale et l'impact des tendances mondiales de l'extrémismeviolent sur l'Afrique de l'Ouest et le Sahel-Sahara

Cette session se concentrera sur la dynamique sous régionale et l'impact des tendances

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mondiales de l'extrémisme violent sur l'Afrique de l'Ouest et du Sahel-Sahara.

Président de séance M. Moudjib Djinadou, Directeur politique, UNOWAS, Sénégal

Panelistes Mme Comfort Lamptey, Conseillère régionale sur la paix et la sécurité, ONU Femmes,

Sénégal M. Dahane Ahmed Mahmoud, Directeur exécutif, Institut mauritanien des études

stratégiques (IMES), Mauritanie M. Jean-Hervé Jézéquel, Directeur adjoint, Bureau Afrique de l’Ouest, International Crisis

Group, Sénégal Dr. Salma Belaala, Expert sénior en la prévention sociétale de la radicalisation violente

dans le Sahel-Maghreb, UE

13 h 00 – 14 h 00 Déjeuner

14 h 00 – 17 h 30 Groupes de travail thématiques

Options politiques et meilleures pratiques de prévention réussie Les groupes discuteront d’une nouvelle approche de la question de la prévention de

l'extrémisme violent en regardant les facteurs qui sont associés à des sociétés pacifiques etrésilientes et en offrant des alternatives à la violence (plutôt que seulement les facteurs quialimentent et soutiennent des actes de violence), et en identifiant des exemples de la façondont les Etats et/ou les communautés et les organisations cherchent à prévenir la violenceextrême à travers: (1) la participation politique, l'amélioration des relations État-citoyenset un dialogue inclusif; (2) une couverture médiatique indépendante et responsable, dansun monde où prime la concurrence pour obtenir des informations; et (3) les approches sousrégionales de prévention au-delà des frontières. Les participants discuteront des lacunesdans les politiques et les options actuelles pour traiter davantage les défis auxquels ils sontconfrontés.

Groupe 1 : La participation politique, les relations État-citoyen et le dialogue inclusif

Présidente de groupe Prof. Marie-Joëlle Zahar, Professeure titulaire de science politique et Fellow, Centre

d’études et de recherches internationales, Université de Montréal, Canada

Groupe 2 : La couverture médiatique indépendante et responsable dans un monde oùprime la concurrence pour obtenir des informations

Président de groupe M. Kouider Zerrouk, Chef des communications et de l’information publique, UNOWAS,

Sénégal

Groupe 3 : Les approches sous-régionales en matière de prévention au-delà desfrontières

Présidente de groupe Mme Lori-Anne Théroux-Bénoni, Directrice, Bureau Afrique de l’Ouest, Institut d’études

de sécurité, Sénégal

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10 COMPTE-RENDU DU SÉMINAIRE

Mardi 28 juin 2016

9 h 30 – 11 h 00 Troisième séance plénière

Présentation des travaux des sessions du groupe de travail

Modérateur M. Youssef Mahmoud, International Peace Institute (IPI)

12 h 00 – 13 h 00 Déjeuner

13 h 00 – 14 h 45 Quatrième séance plénière

Vers une perspective régionale sur le plan d’action du secrétaire général des NationsUnies pour la prévention de l'extrémisme violent

Passant en revue les conclusions des trois groupes de travail, les participants examinerontles moyens dont dispose l'ONU et ses partenaires pour aborder efficacement la question dela prévention de l'extrémisme violent en appui aux gouvernements nationaux et autoritéset communautés locales, par une action coordonnée au niveau sous-régional en Afrique del'Ouest et au Sahel-Sahara. La session cherchera à développer une perspective régionale surle Plan d’action du secrétaire général des Nations Unies pour la prévention de l'extrémismeviolent, y compris les défis et opportunités pour la mise en œuvre du plan en Afrique del'Ouest et au Sahel.

Président de séance M. Edem Blege, Responsable de la Cellule de liaison d’UNOWAS à Nouakchott,

Mauritanie

Panelistes M. El Hadj Mohamed Najim, Secrétaire permanent, G5 Sahel, Mauritanie Mme Fatima Kyari Mohammed, Conseillère spéciale, CEDEAO, Nigéria M. Arthur Boutellis, International Peace Institute (IPI) M. Gilles Yabi, WATHI Think Tank Citoyen de l’Afrique de l’Ouest

14 h 45 – 15 h 00 Pause-café

15 h 00 – 15 h 45 Conclusions, remarques de clôture

Mme Dagmar Schmidt, Ambassadeur au Sénégal, Département fédéral des affairesétrangères, Suisse

M. Youssef Mahmoud, International Peace Institute (IPI) M. Mohamed Ibn Chambas, Représentant spécial du secrétaire général de l’ONU et Chef

du Bureau des Nations unies pour l'Afrique de l’UNOWAS

15 h 45 – 16 h 15 Communiqué conjoint (Suisse/ONU/IPI)

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M. Ahmedou Ould-AbdallahCentre 4s, Mauritanie

Mme Olga AbilovaAnalyste politique, IPI

M. Moussa Maed Amar Centre 4s, Mauritanie

Mme Ngozi AmuChef d'Unité de recherche et analytique,UNOWAS, Sénégal

M. Mohamed AnackoPrésident, Conseil régional d’Agadez, Niger

M. Abdoulaye BâReprésentant au Sahel, Fondation Cordoue deGenève, Suisse

Dr. Bouchra BenhidaDirecteur, Center of Executive Education,Université Al Akhawayn, Casablanca, Maroc

M. Mehdi BarhoumiDirecteur de programme, International Alert,Tunisie

M. Philippe BéguinChef de mission adjoint, Ambassade au Sénégal,Suisse

Mme Salma BelaalaExpert sénior en la prévention sociétale de laradicalisation violente dans le Sahel-Maghreb, UE

M. Reda BenkiraneChercheur, Centre pour le dialogue humanitaire,Suisse

Mme Lori-Anne Théroux-BénoniDirectrice, Bureau Afrique de l’Ouest, Institutd’études de sécurité, Sénégal

Amb. Jean-Daniel BiélerConseiller spécial pour l'Afrique centrale, Divisionsécurité humaine, Département fédéral des affairesétrangères, Suisse

M. Edem BlegeResponsable de la Cellule de liaison d’UNOWAS àNouakchott, Mauritanie

M. David BouanchaudAttaché régional en charge de la réponse auxcrises en Afrique de l'Ouest et dans les GrandsLacs, Délégation de l'Union européenne auSénégal

M. Fabrice BoussalemCoordonnateur, Programme Sahel, PNUD,Sénégal

M. Arthur BoutellisDirecteur, Centre pour les Operations de Paix, IPI

M. Mohammed Ibn ChambasReprésentant spécial du secrétaire général del’ONU et Chef du Bureau des Nations unies pourl'Afrique de l'Ouest et le Sahel (UNOWAS)

M. Rémi CarayolJournaliste, Jeune Afrique, Mali

M. Andrés Figueroa DávilaAnalyste informatique, UNOWAS, Sénégal

M. Michaël N. DidamaDirecteur de publication Le Temps; Président,Association des éditeurs de la presse privée duTchad (AEPT); Président, Forum des responsablesdes médias de l’Afrique centrale (FREMAC),Tchad

M. Moudjib DjinadouDirecteur politique, UNOWAS, Sénégal

Mme Mousry Ahmed EthmaneEtudiant-chercheur en science politique etrelations internationales, Université Jean MoulinLyon III, France

Mme Sarah FallCollaboratrice droits de l’homme, Ambassade auSénégal, Suisse

Participants

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M. Vincent FoucherAnalyste principal Afrique de l’Ouest, BureauAfrique de l’Ouest, International Crisis Group,Sénégal

M. Gatama GuibaiDirecteur de publication, L’œil du Sahel,Cameroun

Mme Amandine GnanguênonDirectrice du projet Guerre et politique, Institutdes mondes africains (IMAF), Sénégal

Mme Nora GhelimOrganisation Internationale de la Francophonie,France

M. Pascal HolligerConseiller politique, Ambassade au Nigéria, Suisse

M. Napoleon IdamwenhorResponsable de programme, Centre forDemocracy and Development (CDD), Nigéria

M. Jean-Hervé JézéquelDirecteur adjoint, Bureau Afrique de l’Ouest,International Crisis Group, Sénégal

Mme Comfort LampteyConseillère régionale sur la paix et la sécurité,ONU Femmes, Sénégal

M. Ahmed LabnoujChercheur, Interpeace, Maroc

Mme Zahra' LanghiDirectrice fondatrice, Plateforme des femmeslibyennes pour la paix, Libye

M. Abdoulaye MaïgaAnalyste alerte et prévention, African Center forthe Study and Research on Terrorism(ASCRT/CAERT), African Union Commission,Algérie

M. Youssef MahmoudConseiller principal, IPI

M. Dahane Ahmed Mahmoud Directeur exécutif, Institut mauritanien des étudesstratégiques (IMES), Mauritanie

Mme Guadalupe MègreCheffe de la prévention du terrorisme, UNODC,Sénégal

M. Zakari MijinyawaProgramme CVE, Bureau du conseiller de sécuriténationale, Nigéria

M. Najim El Hadj MohamedSecrétaire permanent, G5 Sahel, Mauritanie

Mme Fatima Kyari Mohammed Conseillère spéciale, CEDEAO, Nigéria

Mme Carol MottetConseillère principale, Division sécurité humaine,Département fédéral des affaires étrangères, Suisse

M. El Houssein Ould NagiConseiller, Présidence de la République,Mauritanie

Mme Zipporah NdioneRéseau ouest africain des jeunes femmes leaders,Sénégal

Général de Brigade M. Paul NdiayeDirecteur, Centre des hautes études de défense etde sécurité (CHEDS), Sénégal

M. Philippe PrévostChief of Joint Mission Analysis Centre andChairman of the Joint Coordination Board,MINUSMA, Mali

Mme Elisabeth SanceryCheffe de Section Coordination et Partenariats,UNOWAS, Sénégal

Amb. Dagmar SchmidtAmbassadeur au Sénégal, Département fédéral desaffaires étrangères, Suisse

Mme Oumou Sall SeckAncienne maire de Goundam, Mali

M. El Haiba Sheikh SidatiJournaliste, Al Akhbar, Mauritanie

12 COMPTE-RENDU DU SÉMINAIRE

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M. Aslam SouliVice-Président, Initiative nationale de la jeunessecontre le terrorisme, Tunisie

M. Adam ThiamJournaliste, Le Républicain, Mali

M. Massalbaye TenebayeConseiller aux droits de l'homme, Bureau dupremier ministre, Tchad

M. Guillaume ThibaultJournaliste, Radio France Internationale, Sénégal

Mme Djeinaba Touré Présidente, Je m’engage, Mauritanie

Mme Nana Touré-SyCoordinatrice de la plateforme sous-régionale,PNUD, Sénégal

Mme Lea TriesDélégation de l’Union européenne, Sénégal

M. Gilles YabiWATHI Think Tank Citoyen de l’Afrique del’Ouest, Sénégal

M. Hervé YonkeuRédacteur en Chef, Bureau régional, BBC Afriquede l'Ouest, Sénégal

Prof. Marie-Joëlle ZaharProfesseure titulaire de science politique et Fellow,Centre d’études et de recherches internationales,Université de Montréal, Canada

M. Kouider ZerroukChef des communications et de l’informationpublique, UNOWAS, Sénégal

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L’International Peace Institute (IPI) est un centre de recherche interna-

tional, indépendant et à but non lucratif dédié à la gestion du risque et

au renforcement des capacités de résilience pour la promotion de la

paix, de la sécurité et du développement durable. Dans ce but, l’institut

conduit des activités associant recherche, analyse stratégique, publica-

tions et séminaires. L’institut a son siège à New York en face des Nations

Unies, ainsi que des bureaux à Vienne et à Manama, et son personnel est

composé de plus d’une vingtaine de nationalités différentes.

777 United Nations Plaza, New York, NY 10017-3521, USA

TEL +1-212-687-4300 FAX +1-212-983-8246

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