Inter Agisq - mars 2012

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Revue trimestrielle de l'Agisq

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2 INTER AGISQ vol. 1, no. 3 - mars 2012

La permanence(de gauche à droite)

Carole Drouin, agente de bureau

Guylaine Auger, adjointe administrative

France Thibault, directrice générale

MissionL’AGISQ se consacre au développement et au maintien de l’expertise de ses membres et à leur recon-naissance professionnelle en tant que leaders de l’informa-tion de santé au Québec. Dans le prolongement de cette mission, son action s’organise selon trois axes stratégiques : établir et faire la promotion du rôle prépondérant de santé dans le continuum des soins de santé, concentrer l’expertise de pointe dans tous les champs d’utilisation de l’information de la santé et maintenir la compétence de ses membres par une diffusion de cette expertise adaptée à leurs besoins.

VisionLe gestionnaire de l’information de la santé est un spécialiste reconnu et respecté dans son domaine d’inter-vention. L’AGISQ est la référence dans les dossiers traitant de l’information de la santé au Québec. L’AGISQ dispose des ressources humaines, financières et matérielles requises pour maintenir et diffuser l’expertise dans tous les domaines de la gestion de l’information de la santé et promouvoir la profession.

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3vol. 1, no 3 - mars 2012 INTER AGISQ

SOMMAIRE

Revue de l’Association des gestionnaires de l’information de la santé du Québec5104, boulevard Bourque, bureau 104Sherbrooke (Québec) J1N 2K7

Téléphone : 819 823-6670Télécopieur : 819 823-0799www.agisq-quebec.ca

Inter Agisq est préparé par le comité d’information en collaboration avec le personnel du siège social.

Les titres, rubriques et textes non signés sont dus à la rédaction.

Distribution: 1050 exemplaires

Dates de tombée :1er juin pour juillet.1er octobre pour novembre;1er février pour mars;

Les auteurs ont l’entière responsabilité de leurs textes.Reproduction partielle autorisée à la condition de citerla source.Abonnement: 31,50 $ taxes incluses (3 numéros); gratuit pour les membres.

Revue disponible en format électronique

Dépôt légal – ISBN 0837-0117Bibliothèque et Archives nationales du QuébecBibliothèque et Archives Canada

Espaces publicitaires

Grille tarifaire (prix, par parution, taxes incluses):

Parution 1 fois 2 fois 3 fois1 page 431,16 $ 804,83 $ 1,034,78 $

½ page 229,95 $ 425,41 $ 551,88 $

¼ page 143,72 $ 229,95 $ 293,19 $

carte d’affaires 57,49 $ 91,98 $ 103,48 $

Publi-reportage

Gratuit avec l’engagement d’une publicité éventuelle d’une valeur minimale de 375 $(431,16 $ taxes incluses).

4 INFORMATION GÉNÉRALE

5 AVANT-PROPOS

6 MOT DE LA PRÉSIDENTE

8 ENTREVUE - PROFEssION: PhARMAcIEN

10 cAPsULE VIRTUELLE

11 FORMATION cONTINUE LE dÉVELOPPEMENT PROFEssIONNEL cONTINU ET LA FORMATION EN LIGNE PEUVENT-ILs êTRE EN cOMPLÉMENTARITÉ AU sEIN dE L’AGIsQ?

13 PROFEssION L’ARchIVIsTE MÉdIcALE ET LA GEsTION dEs LITs - PARTIE I

LA RELÈVE

14 cÉGEP RÉGIONAL dE LANAUdIÈRE à L’AssOMPTION

15 cOLLÈGE LAFLÈchE

16 cOLLÈGE AhUNTsIc dE MONTRÉAL

18 cOLLÈGE O’sULLIVAN dE MONTRÉAL

19 LE BULLETIN dU sUccÈs

AcTUALITÉ

20 AccROIssEMENT dEs dÉPENsEs dE sANTÉ - LE VIEILLIssEMENT, cAUsE PRINcIPALE?

23 UNE TENdANcE: LA cOGEsTION MÉdIcO-AdMINIsTRATIVE

chRONIQUE JURIdIQUE

26 L’AdOLEscENT PEUT-IL dIRE NON?

TEchNOLOGIEs dE L’INFORMATION

29 L’INFORMATION AU BOUT dEs dOIGTs: UNE LONGUEUR d’AVANcE POUR LE chUs!

chRONIQUE MÉdIcALE

31 LE cANcER cOLOREcTAL - LA RÉALITÉ dU dÉPIsTAGE VIRTUEL

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4 INTER AGISQ vol. 1, no. 3 - mars 2012

LE CONSEIL D’ADMINISTRATION ET LES COMITÉS

présidenteMarie-Hélène Côté

Hôpital Charles LeMoyneGreenfield Park

vice-présidenteJulie Coulombe

CSSS du Nord de Lanaudière

CHRDL

trésorièreDanielle Masson, Montréal

administratriceGeneviève Duplantie,

CSSS de Laval

administrateurMario Morissette

Collège O’Sullivan de Montréal

administratriceMarie-Ève Sirois,IUCPQ, Québec

directrice généraleFrance Thibault

siège social, Sherbrooke

administratriceChristiane Hamel

Services conseil, Saint-Liboire

Comités opérationnels:

o Archivistes médicales en milieu psychiatrique: Céline Gagnon, Montréal

o Éducation : France Thibault, Sherbrooke (AGISQ)

o Gestion de l’information : Nathalie M. Charette, Sorel-Tracy

o Information : Julie Bouthillette, Cowansville

o Organisation : Chantal Joubert, St-Hubert

o Promotion de la confidentialité : Johanne Carufel, Laval

o Registraires en oncologie

o Registraires en traumatologie : Véronique Poirier, Mtl

o Site Internet et forum de discussion : Josée Lafontaine, Shawinigan Représentants régionaux:

01/09/11 - Bas St-Laurent/Côte nord/Gaspésie: Marie-Christine Breault, Baie-Comeau

02 - Saguenay/Lac St-Jean : Mélanie Dionne, La Baie

03/12 – Capitale Nationale/Chaudière Appalaches : Véronique Tremblay, Québec 04 - Mauricie/Bois Francs : Alexandre Allard, Trois-Rivières 05 – Estrie : Maryse Houle, Sherbrooke

06 – Montréal : Jeannette Neault, Montréal 07 – Outaouais : Sylvie Dumont, Gatineau

08/10 - Abitibi/Nord du Québec : Valérie Lambert-Ducharme, Val-d’Or

13/14/15 – Laval/Lanaudière/Laurentides : Annick Welsh, St-Jérôme

16 – Montérégie : Nathalie M. Charette, Sorel-Tracy

Délégués:

o Lecteur officiel: Emmanuelle Gingras, Laval

o Normalisation, formulaires du MSSS: Lise Chagnon, Sorel-Tracy France Thibault, AGISQ

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AVANT-PROPOS

Chers collègues,

Que de travail accompli en 2011 pour améliorer notre revue professionnelle!!!

Tout d’abord, elle a changé de nom et d’image, passant du Contact à l’Inter Agisq. Elle s’est dotée, depuis un certain temps, de la nouvelle chronique Entrevue qui vous fait découvrir, à chaque parution, une profession du milieu de la santé. Aussi, la chronique Le Bulletin du succès de Patrick Leroux demeure bien présente dans la poursuite de notre motivation.

En cours d’année, nous avons revu les critères de sélection d’articles pour vous offrir, membres de l’AGISQ, un outil d’information et de perfectionnement digne de vos attentes. J’espère que vous apprécierez les efforts investis. Pour toutes questions, commentaires ou suggestions qui nous permettraient de mieux répondre à vos besoins, n’hésitez pas à nous contacter par le biais du siège social.

Le comité d’information,Julie Bouthillette, AMA, CSSS La PommeraieJulie Drolet, AMA, CSSS du Cœur-de-l’ÎleTammy David, AM, CHUS Sherbrooke

5vol. 1, no 3 - mars 2012 INTER AGISQ

Nos publicationssont disponibles

sur le site Internetsous la rubriqueboutique virtuelle

www.agisq-quebec.ca

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MOT DE LA PRÉSIDENTE

Vous êtes certainement en accord avec ce titre! Vous souvenez-vous du rôle des archivistes médicaux dans les années 1990 ? Il était très différent de celui d’aujourd’hui…. Je suis fière de constater l’évolution de notre profession ainsi que sa notoriété acquise dans le réseau de la santé. Chaque archiviste médical est responsable de ces changements et afin de poursuivre le tout, il est important qu’il poursuive sa formation. Après tout, comme le disait si bien notre directrice générale, nous ne devons pas nous contenter de regarder le train passer, nous voulons le conduire.

Au grand plaisir de plusieurs, l’époque où l’ancienneté et les années d’expérience garantissaient la sécurité d’emploi tend à être remplacée par une meilleure compétence du personnel. Toutes les littératures concernant la gestion des ressources humaines ainsi que les tendances en matière d’administration publique moderne le confirment : les employés seront dorénavant évalués et recrutés selon leurs compétences. De nos jours, la formation continue est un élément essentiel à la promotion professionnelle et même un critère d’embauche. Chacun est responsable d’assurer le maintien de ses compétences afin de suivre l’évolution en matière d’administration publique. Je suis de cette génération qui croit qu’il est important d’être heureux au travail. Est-ce que je désire passer ma vie professionnelle à regarder l’heure passer ou je préfère être stimulée par mon travail et relever plein de beaux défis? La vie est trop courte et nous devons en profiter pleinement, tant sur le plan personnel que professionnel. Je ne voudrais pas avoir à manquer une belle opportunité de carrière dû à un manque de connaissances.

L’AGISQ désire que ses membres demeurent les leaders en gestion de l’information de la santé. Nous devons tout mettre en œuvre pour y arriver. Peu importe le champ d’expertise que vous avez développé, en centre hospitalier, en CLSC, en centre d’hébergement ou autre. Vos fonctions finissent par rejoindre celles de vos collègues. Il ne faut pas diviser la profession mais plutôt diversifier les compétences et l’expertise.

Par la compilation des évaluations, nous avons constaté les appréciations positives des participants aux formations offertes et il est entendu que l’AGISQ poursuivra sur sa lancée. Également, d’autres activités de perfectionnement seront organisées pour mettre à votre disposition un éventail de possibilités pour vous soutenir dans votre développement professionnel.

Je me permets de vous glisser un mot sur les prochaines journées de perfectionnement qui se tiendront à l’hôtel Hilton Québec, du 9 au 11 mai prochains. Pour célébrer le premier anniversaire de l’AGISQ et pour répondre à vos besoins spécifiques, deux journées de formation en simultanée seront offertes. Le comité organisateur a travaillé très fort pour recruter tous ces professionnels qui sauront répondre à vos attentes. C’est donc un événement à ne pas manquer car vous aurez aussi l’opportunité de rencontrer les différents fournisseurs directement en lien avec votre travail tout en assurant votre réseautage professionnel. Une de mes anciennes patronne me disait régulièrement, «Marie-Hélène, si tu veux avancer dans la vie, fait aller ton «PR», c’est super important !» Faites comme nous, suivez la tendance et participez aux 52es journées de perfectionnement de votre association professionnelle.

En terminant mon dernier article en tant que présidente de l’association (snif…), j’ai le goût de vous transmettre un petit message plus personnel : les archivistes médicaux me disent à tous les jours qu’ils veulent être reconnus comme étant des professionnels de la santé et avec raison. Alors pourquoi remettre en question votre membership? Y a-t-il des professionnels de la santé qui ne sont pas représentés par un ordre ou une association? Attendons-nous que notre association provinciale disparaisse?

Qu’adviendrait-il de notre profession s’il y avait absence de représentants aux tables du ministère de la Santé, de l’Éducation, du Conseil québécois d’agrément…? Nous sommes en période de renouvellement du membership. Faites comme plusieurs de vos collègues et parrainez une personne dans sa réintégration!

Gestionnaire de l’information de la santé:profession en constante évolution

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MOT DE LA PRÉSIDENTE

7vol. 1, no 3 - mars 2012 INTER AGISQ

Être membre de son association professionnelle, c’est être proactif; c’est demeurer à l’affût des nouveautés, c’est assurer le maintien de ses connaissances par le biais des activités de perfectionnement, les lectures et le réseautage. Mais surtout, être membre de son association professionnelle, c’est être branché sur la profession.

J’ai adoré mon mandat de présidente de l’association et ce, depuis maintenant 2 ans. Votre association a le vent dans les voiles et a de beaux projets pour l’avenir. L’association existe par et pour vous, merci pour votre beau travail et n’oubliez pas que vos commentaires et votre implication sont essentiels au bon fonctionnement et à la visibilité de l’association. Notre association = un travail d’équipe !

Marie-Hélène Côté, AMAprésidente

Agir

de façon

responsable

C’est ça, être membre

d’une association professionnelle

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8 INTER AGISQ vol. 1, no. 3 - mars 2012

Profession: pharmacien Par le comité d’information

Monsieur Paradis, vous avez de l’expérience dans le réseau de la santé, depuis combien de temps exercez-vous le métier de pharmacien ?

Cela fait déjà 23 ans que j’exerce le métier de pharmacien.

Quelles sont vos études?

J’ai fais un bac suivi d’un diplôme en pharmacie hospitalière (DPH). Aujourd’hui, le programme s’appelle pharmD et est offert à l’université de Montréal ainsi qu’à l’université Laval de Québec.

Est-ce que, comme la médecine, vous pouvez choisir un champ d’intérêt?

Nous pouvons choisir de travailler dans un éta-blissement de santé, dans une pharmacie privée (communautaire), pour le gouvernement (Bureau des drogues dangereuses, INESSS), pour une compagnie pharmaceutique (recherche) et en enseignement (université).

Avez-vous toujours travaillé dans un hôpital ?

Oui, j’ai débuté ma carrière dans un centre hospitalier à temps complet dans la région de l’Outaouais et je travaillais en même temps dans une pharmacie Jean-Coutu, une soirée par semaine. Par la suite, j’ai travaillé pendant 14 ans au CHUM, en oncologie. Depuis peu, j’étais dans un CSSS de la région de Montréal.

Quelles sont les grandes différences entre exercer dans un hôpital universitaire, un hôpital d’un CSSS et une pharmacie Jean- Coutu?

Pour ce numéro de l’Inter Agisq, nous avons pensé vous présenter un des acteurs clés de la prise en charge d’un patient: le pharmacien. Dans cette entrevue, nous allons tenter de faire un parallèle entre le pharmacien dans un centre universitaire et celui dans un CSSS. Entrons dans l’univers de Monsieur Bertrand Paradis, pharmacien.

Dans le centre hospitalier universitaire où j’exerçais (CHUM), plus de 70 pharmaciens étaient déployés dans trois sites, sur différentes unités de soins et dans plusieurs spécialités. Les pharmaciens peuvent ainsi jouer un rôle important dans la décision et/ou l’application du schéma pharmacothérapeutique ainsi

qu’un rôle conseil au niveau de la médication avec les équipes traitantes. De mon côté, j’ai développé une expertise en oncologie, en soins palliatifs et à la clinique du VIH. Les pharmaciens sont très présents auprès des patients et sont ainsi en mesure de discuter et de les conseiller directement.

Les pharmaciens prennent en charge la thérapie du patient en général et la gestion des interactions possibles dans la médication. Nous exerçons également une surveillance étroite lorsque le patient est sous antibiothérapie intraveineuse ou sous certains médicaments avec fenêtre thérapeutique étroite tels

certains anticonvulsivants, les immunosuppresseurs, etc.

Le pharmacien participe aussi à la recherche clinique, à l’enseignement des stagiaires et des résidents et à une participation assidue à des clubs de lecture. Ils sont aussi impliqués dans des équipes multidisciplinaires pour effectuer des études de cas.

Les pharmaciens exerçant dans un CSSS sont beaucoup moins nombreux car il ne s’agit pas d’un établissement universitaire à vocation d’ensei-gnement. Les pharmaciens peuvent être impliqués sur certaines unités de soins (ex : urgence, soins intensifs, cliniques externes) dans les équipes multidisciplinaires (gériatrie active, psychiatrie) et certains travaillent physiquement à la pharmacie de l’hôpital du CSSS pour le bon déroulement des activités quotidiennes du département de pharmacie.

ENTREVUE

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techniques dans la préparation des médicaments antinéoplasiques et nous travaillons activement dans les protocoles de recherches reliés aux traitements de chimiothérapie.

Que fait l’assistant technique en pharmacie?

L’assistant-technique effectue l’entrée de l’ordonnance au dossier du patient, s’occupe de toute la préparation et le conditionnement des médicaments ainsi que dela gestion de l’inventaire des produits.

Est-ce que votre profession a évolué à travers le temps?

Oui, au niveau technique, la préparation de la médication a changé considérablement avec l’arrivée des robots pour les médicaments et de tous les systèmes automatisés.

Pour le volet clinique, de l’apothicaire que nous étions, nous sommes maintenant impliqués dans les décisions de traitements et leur application. Nous ne sommes plus les distributeurs de pilules d’antan. Maintenant, notre rôle est presque totalement clinique et nous agissons en tant que professionnel du médicament et ses impacts sur la qualité de vie du patient.

Qu’est-ce qu’un robot?

Le robot est un appareil automatisé et sophistiqué. Suite à la consigne de l’assistant-technique, il gère le conditionnement de la médication orale (et parfois parentérale) via l’ensachage de chaque dose et la distribution des médicaments pour être acheminée aux patients sur l’unité de soins. Présentement, un robot pour la préparation et l’administration des médicaments intraveineux est en évaluation.

Il y a aussi le cabinet informatisé, un distributeur de médicaments automatisé, installé sur certaines unités de soins (ex : l’urgence, les soins intensifs). Il contient les médicaments les plus utilisés et agit, en quelque sorte, comme un mini robot utilisé surtout en dehors des heures d’ouverture de la pharmacie.

Finalement, le chariot à médicaments est muni de différents compartiments identifiés selon la chambre et ou l’on retrouve la médication attitré à chaque patient sur l’unité de soins.

Monsieur Paradis, merci beaucoup pour cette entrevue très enrichissante.

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Pour le pharmacien qui travaille dans le milieu privé ou communautaire (ex: Pharmaprix, pharmacies Jean-Coutu, Brunet, Familiprix, etc), ses principales tâches consistent en la validation des ordonnances, les conseils aux patients, les interventions avec le médecin, la gestion des assistants-techniques, les suivis avec certains patients, etc.

Quelles sont les aptitudes nécessaires pour devenir un bon pharmacien ?

Je crois que la curiosité scientifique, l’humanisme, le bien-être et la santé du patient sont au cœur des intérêts du pharmacien. Nous devons avoir le goût de nous impliquer et de travailler en équipe surtout si le milieu de travail demande beaucoup d’effectifs.

Pourquoi avez-vous décidé de devenir pharmacien?

J’ai toujours aimé le milieu de la santé, la biologie et la chimie. J’avais cette curiosité scientifique sur le traitement des maladies et le fait de travailler avec des professionnels de la santé et des patients m’intéressait énormément.

Vous devez sûrement interagir avec d’autres professionnels: lesquels ?

Nous travaillons de très près avec les médecins et les infirmières. Nous oeuvrons en fait avec tous les intervenants, que se soit la nutritionniste, le travailleur social ou le physiothérapeute.

Au quotidien, les assistants-techniques forment notre personnel de soutien et s’occupent de la préparation des médicaments du patient.

Quelle est une journée-type pour vous ?

Pour ce qui est du CHUM, en oncologie, la pharmacie est située dans la clinique externe d’oncologie. Le matin, nous regardons les dossiers des patients du lendemain. Nous validons les protocoles de traitements, nous proposons des ajustements si nécessaire et nous nous attardons aussi sur la détection des interactions avec les autres médicaments que le patient prend à la maison. Nous validons également avec le médecin s’il y a des ajustements de dose de médicament basés sur les résultats de laboratoire. Nous vérifions et validons ce que l’assistant-technique a préparé pour la journée. Nous rencontrons tous les patients qui ont des nouveaux traitements et nous leur expliquons leur traitement ainsi que les effets secondaires possibles. En fait, nous tentons de démystifier leur traitement de chimiothérapie. Nous supervisons les assistants-

ENTREVUE

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Par Josée Lafontaine, AMA

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CAPSULE VIRTUELLE

La santé,notre affaire à tousLes 2 et 3 novembre derniers se tenait à Montréal une conférence-santé réunissant plusieurs acteurs du réseau de la santé. La conférence était présidée par Messieurs Michel Venne de l’Institut du nouveau monde et membre du comité Castonguay sur le financement de la santé et Claude Castonguay, ancien ministre de la santé et père de l’assurance-maladie.

Y étaient présents plusieurs membres de diverses associations de la santé, ordres professionnels, syndicats et acteurs du milieu politique, médecins, citoyens, étudiants, etc…Parmi les plus connus, citons Messieurs Gatéan Barrette, président de la FMSQ, Yves Lamontagne, ancien président du Collège des médecins et Amir Khadir de Québec Solidaire. Plusieurs associations avaient aussi délégué des membres : l’AQESSS, les comités des usagers, etc…

Le contenu des conférences est disponible à l’adresse suivante : http://www.sante-conference.ca/archives/diagnostic/

Informatisationclinique :la population est prêteLa revue Synergie de l’AQESSS de janvier 2012 a publié un article sort intéressant sur l’informatisation clinique faisant état de quelques statistiques.

En voici quelques extraits :

• 85 % des Québécois se disent favorables à ce que toutes les informations sur leur santé soient mises dans un dossier électronique accessible via internet pour les professionnels de la santé rencontrés.

• Les Québécois souhaitent que l’on développe des outils permettant de prendre rendez-vous, de communiquer des données à son médecin, etc…

• Dans le concert d’affirmations positives, certaines réserves subsistent tout de même : un pourcentage significatif de répondants (77 %) craint que le fait de rendre le dossier médical disponible sur internet présente un risque pour la sécurité des informations.

• 34 % des gens considèrent que les médecins ne sont pas prêts à utiliser l’ordinateur et internet pour accomplir leur travail.

• Une personne sur deux a peur que les informations contenues à son dossier soit perdue.

Lire l’article en entier :http://www.myvirtualpaper.com/doc/aqesss/synergie-decembre-2011-janvier-2012/2011120501#0 (page 20)

L’oncologueJean Latreille héritedu dossier du cancer au QuébecAlors que le registre du cancer québécois n’est toujours pas fonctionnel, les attentes envers le Dr Jean Latreille, nommé hier à la tête de la Direction québécoise du cancer, sont très élevées. L’oncologue annonce d’emblée qu’il va apporter du «changement» dans la lutte contre le cancer.

Lire l’article : http://www.ledevoir.com/societe/sante/340576/l-oncologue-jean-latreille-herite-du-dossier-du-cancer-au-quebec

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FORMATION CONTINUE

À l’automne dernier, j’ai eu le privilège de rencontrer votre directrice générale, Mme France Thibault ainsi que votre conseil d’administration afin de discuter de l’avenue du développement professionnel continu (DPC) et de la formation en ligne (e-formation). Cet article aimerait démontrer l’importance du développement professionnel continu pour les gestionnaires de l’information de la santé et faire connaître la formation en ligne afin de favoriser le maintien des compétences.

Dans le milieu des professionnels de la santé québécois, le développement professionnel continu pourrait se définir comme une démarche personnelle dans le but d’acquérir, de maintenir ou de parfaire ses connaissances, ses habiletés ou ses attitudes. En effet, le DPC consiste en une action individuelle ou collective, basée sur un besoin ou un intérêt, qui s’inscrit dans le cycle des apprentissages visant à améliorer la qualité et la gestion de l’information de santé. Il est possible d’y voir un maintien évolutif dans le développement d’aptitudes, de la construction de connaissances, d’attitudes, de savoir-faire, d’un savoir-être, de champ de compétences et d’un raffinement de l’expertise. Il est favorable d’y voir que la notion d’apprentissage s’alimente de plus en plus au récit cognitif de l’apprenant. Également, il serait profitable de reconnaître les avantages d’une approche réflexive où les réponses et les applications du questionnement vous alimentent au cours de votre réflexion concernant votre apprentissage et votre acquisition de connaissances. Idéalement, votre démarche de réflexion professionnelle mènera vers des changements significatifs et spécifiques dans vos comportements et vos actions et alimentera votre développement professionnel continu.

La technologie fait maintenant partie intégrante de votre quotidien et insuffle un dynamisme nouveau à votre quête de savoir et à la gestion de votre développement professionnel continu. Aujourd’hui, les gestionnaires de l’information de la santé du Québec (AGISQ), grâce à un simple outil numérique, pourraient faire évoluer les connaissances de ses membres selon leur propre rythme d’apprentissage, leurs besoins ponctuels, les ressources en ligne et diffuser la formation au bénéfice de tous.

Le développement professionnel continu et laformation en ligne peuvent-ils êtreen complémentarité au sein de l’AGISQ?Par Marcel Borduas, MBA, M.Éd., président d’Aptimed inc.

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Cette nouvelle réalité a des impacts majeurs, ne serait-ce que par le fait qu’elle peut contribuer à la réflexion face à votre propre développement professionnel continu. L’utilisation des nouvelles technologies change la façon dont les apprenants du millénaire interagissent, tant du point de vue structurel que social. La formation en ligne répond aux attentes en renforçant les façons d’apprendre par l’interaction, la communication, la collaboration et la construction du savoir. La formation en ligne ou e-Learning recentre la formation sur l’apprentissage et non sur la transmission de l’information de sorte que sa définition learning oriente la pédagogie vers l’apprendre alors que le e fait référence aux nouvelles technologies.

L’e-Learning peut s’associer, comme la gestion de l’information de la santé, avec l’apprentissage en ligne, e-formation, formation en ligne, formation médicale continue en ligne et bien d’autres. Il permet d’y joindre des concepts d’autonomie, d’autodétermination, d’auto-formation, d’engagement, d’expertise, de participation, de collaboration, de communication, d’autogestion, de réflexion, d’autoapprentissage...

Un groupe québécois d’intervenants du milieu, Technocompétences, le définit comme un outil privilégié de formation afin d’appuyer les postulats sur la formation continue soit de former tout au long de la vie et de reconnaître le rôle de la personne au centre de sa démarche de formation. L’Office québécois de la langue française le définit comme un mode d’apprentissage basé sur l’utilisation des nouvelles technologies.

En réponse à la question de départ, le développement professionnel continu et la formation en ligne peuvent être en complémentarité au sein de l’AGISQ. Pour l’AGISQ, l’apprentissage en ligne se veut un outil qui vous permettra de maintenir vos connaissances et vos compétences selon vos disponibilités de temps, de s’autoformer et d’établir des liens professionnels avec vos collègues québécois et de se questionner collectivement, et ce, malgré vos horaires chargés. L’apprentissage en ligne, serait-il un pas vers la gestion des connaissances de l’AGISQ?

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FORMATION CONTINUE

12 INTER AGISQ vol. 1, no. 3 - mars 2012

RéférencesBorduas, M. (2011). Les EAL : une réponse aux futurs besoins numériques de l’AOGQ. Gynobilis, Bulletin de l’Association des obstétriciens et gynécologues du Québec (AOGQ), volume 12, numéro 2.

Borduas, M. (2009). Comment le e-Learning peut aider le médecin dans son plan d’autogestion de DPC. La Lettre de DPC, Conseil québécois de développement professionnel continu des médecins (CQDPCM), volume 18.

Borduas, M. (2006). Comment pallier la biodégradation des connaissances? Modélisation du rôle de la e-formation. Le Conseiller, bulletin de l’Association des conseils des médecins, dentistes et pharmaciens, ACMDP, volume XXXI, numéro 1.

Borduas, M. (2006). L’e-formation, un pas vers la gestion des connaissances. Le Point en administration de la santé et des services sociaux, volume 2, numéro 3.

Jacques, A. (2007, hiver). Le développement professionnel continu, une obligation, le maintien des compétences, un plan d’action pancanadien, Le Collège, bulletin officiel du Collège des médecins du Québec, XLVII, (1), 6-7.

Jacques, A. (2008). Le développement professionnel continu obligatoire: une nouveauté? La lettre de DPC, Conseil québécois du développement professionnel continu des médecins (CQDPCM), 17, (1).

Jacques, A. (2008). Le développement professionnel continu, le portfolio du Collège des médecins change les habitudes, Le Conseiller, Bulletin de l’Association des Conseils des Médecins, Dentistes et Pharmaciens du Québec, XXIII, (2) 3.

Karsenti, T., Charlin, B. (2010). Analyse des impacts des technologies de l’information et de la communication sur l’enseignement et la pratique, Pédagogie médicale; 11 (2) : 127-141.

Knowles, M. (2005). The Adult Learner. Burlington, MA: Elsevier.

Merriam, S. (2007). Learning in Adulthood, a Comprehensive Guide. San Francisco : John Wiley & Sons.

Office québécois de la langue française, Document préparé sur l’industrie de la formation virtuelle, mars 2004.

Raîche, P. (2007, septembre). Autogestion du DPC- résolution ou évolution…tranquille! Le médecin du Québec- Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), 42 (9), 35-104.

Schön, D., A. (1983). The Reflexive Practitioner, How Professionals Think in Action. San Francisco: Jossey-Bass inc.

Schön, D., A. (1987). Educating the Reflexive Practitioner: Toward a New Design for Teaching and Learning in the Professions. San Francisco: Jossey-Bass Inc.

Technocompétences (Comité sectoriel de main d’œuvre en technologie de l’information et des communications), Miser sur le e-Learning pour assurer une formation continue de qualité, Septembre 2001.

Thivierge, R. L. (2006, novembre-décembre). Utilisation des savoirs: le transfert et l’utilisation des connaissances, expérience-vision sous l’angle de la formation professionnelle continue, Le Point en administration de la santé et des services sociaux, l’utilisation des savoirs, 2 (3).

Sites InternetAlliance numérique

http://www.alliancenumerique.com/fr-ca/alliance-elearning/blogue/marcel-borduas/20090303-la-valeur-du-elearning.html

CIRTA (Communauté pour l’innovation et la recherche sur les technologies dans l’enseignement/apprentissage) www.cirta.org

http://www.groupes.polymtl.ca/cirta/Colloque2009/

GTN-Québec (Groupe de travail québécois sur les normes et standards TI pour l’apprentissage, l’éducation et la formation)

http://www.gtn-quebec.org/blog/nouvelles/developpement-diffusion-ena/

MATI (Maison des technologies et des apprentissages Roland Giguère)

http://www.matimtl.ca/journee2011/docs/ENA%20(2011)%20-%20GTN-Qu%C3%A9bec.pdf

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PROFESSION

Diplômée depuis mai 2009, j’ai fait mes débuts à l’Hôpital Juif de réadaptation dès la fin de mes études. Codage et divulgation furent mes principales activités jusqu’à ce que le poste de la gestion des admissions soit laissé vacant à la suite d’une démission. Le poste étant maintenant destiné à une archiviste médicale (initialement, ce poste était occupé par une technicienne en administration), j’ai posé ma candidature.

J’avoue avoir été hésitante au départ par méconnaissance des tâches et du quotidien de ce type de travail. Beaucoup d’activités semblaient émaner de ce bureau et il y avait un évident va-et-vient de coordonnatrices, infirmières-chef, et autres intervenants. J’ai tout de même accepté, encouragée par mes supérieures qui étaient persuadées que j’avais le profil de l’emploi. Sortir de ma zone de confort, tel était ma résolution pour l’année 2011. J’en avais maintenant l’occasion!

D’emblée, je peux affirmer que je ne regrette pas ma décision. La gestion des admissions et des lits s’avère être une occupation non routinière qui implique une constante interaction avec plusieurs intervenants du réseau de la santé et ce, tant au sein de mon établissement qu’avec les hôpitaux référents.

Une des principales tâches est gérer les demandes d’admission que nous acheminent les hôpitaux de soins aigus. Cela consiste essentiellement à analyser les demandes, à coder les diagnostics d’admission et à les assigner à un programme approprié (orthopédie, neurologie, oncologie etc...). Bien entendu, cela implique des échanges avec les personnes-ressources des établissements référents afin d’obtenir des rapports manquants ou autre information pertinente et leur transmettre le résultat d’acceptation ou de refus de la demande. Il est aussi nécessaire de maintenir la communication avec les hôpitaux référents concernant les usagers en attente et d’obtenir une mise à jour de leur état en vue de leur admission.

L’archiviste médicale en poste à la gestion des lits et des admissions agit aussi de façon dynamique au sein de l’établissement où il travaille. Pour ma part, je soumets les demandes d’admission aux coordonnatrices des différents programmes. Comme il est de mon ressort de maximiser l’occupation des lits tout en tenant compte de la répartition des admissions par programme et

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L’archiviste médicale et la gestion des litsPartie 1Par Emmanuelle Gingras, archiviste médicaleHôpital Juif de réadaptation, Laval

par unités de soins, je les informe de la disponibilité des lits et de l’ordre de classement des demandes en attente. Je dois aussi m’assurer que l’admission d’un nouveau patient se fasse dans le meilleur intérêt de celui-ci. Pour ce faire, il est essentiel de communiquer à l’étage où il séjournera toute information susceptible d’affecter sa prise en charge : allergie, dysphagie, mise en isolation etc…Il faut aussi voir à l’obtention de matériel particulier (pour stomie par ex.) ou de médicament non-conventionnel. Vous l’aurez deviné, j’interagis non seulement avec les coordonnatrices de programmes mais aussi avec les infirmières d’étage, la pharmacie, l’infirmière responsable de la prévention des infections, l’infirmière responsable de l’approvisionnement de matériel médical sans oublier le département de la diététique, pour ne nommer que ceux-ci. En effet, maximiser l’occupation des lits implique aussi de gérer les choix de chambre (salle à 4, privée ou semi-privée) des usagers tout en tenant compte des cas d’isolation. Il n’est donc pas rare d’avoir à interagir avec le département de la comptabilité afin d’assurer le suivi des choix de chambre. (Les patients ayant choisi une chambre privée ou semi-privée doivent assurer le paiement de cette chambre selon les critères gouvernementaux.)

La gestion des cas d’exception fait aussi partie du quotidien. Il faut gérer les transferts de chambre (cas d’isolation par exemple), obtenir les autorisations fédérales pour les admissions de réfugiés, faire appliquer les tarifs gouvernementaux pour les usagers hors province et ceux sans carte d’assurance-maladie. Parfois, des usagers sont transférés d’urgence à l’hôpital de soins aigus. Il est donc essentiel d’assurer le suivi et d’informer la coordonnatrice et l’équipe traitante de l’évolution de l’état de santé de l’usager.

Ce court texte ne brosse qu’un aperçu du quotidien de la vie d’archiviste en poste à la gestion des lits et des admissions. Il y a tant à faire et à dire ! Cela fait maintenant 5 mois que j’occupe ce poste. Lors de ma prochaine communication, j’aurai presque complété ma première année. Je vous ferai part de mes observations quant aux aptitudes, qualités et habiletés personnelles et professionnelles requises pour apprécier cet emploi à sa juste valeur. Une chose est certaine, oser sortir des sentiers battus constitue une première démarche pour y avoir accès !

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LA RELÈVE

Rappel des objectifs desententes de gestionet d’imputabilitéL’entente de gestion et d’imputabilité est la méthode retenue par le MSSS et les agences pour indiquer les priorités aux établissements du réseau. L’entente détermine les résultats attendus en regard des programmes-service, des programmes-soutien, des ressources humaines, de l’amélioration continue de la qualité des services et des mesures liées à l’optimisation. Elle précise également les cadres financier et budgétaire applicables et détermine les règles de reddition de comptes. L’entente de gestion est un contrat qui lie le MSSS, les agences et les établissements. L’entente permet d’apprécier l’évolution globale du réseau et de servir de levier pour la mise en œuvre du plan stratégique du MSSS.

Un nouveau plan stratégiqueLes premières ententes de gestion découlaient du plan stratégique du MSSS 2005-2010. En continuité avec le plan de 2005-2010, le MSSS a déterminé le plan stratégique 2010-2015. Les ententes signées cette année par les établissements sont donc basées sur ce dernier plan stratégique. Voici les principaux enjeux signifiés pour les prochaines années :

• L’action en amont des problèmes et la réduction des inégalités de santé et de bien-être;

• La primauté des services de première ligne dans une perspective d’intégration et de hiérarchisation des services;

• Un délai raisonnable pour l’accès aux services;• La qualité des services et l’innovation;• L’attraction, la rétention et la contribution optimale

des ressources humaines;• Une gestion performante et imputable.

Ainsi, de nouveaux indicateurs sont apparus dans les ententes de gestion. Cependant, pour assurer la pérennité des avancées faites par le réseau au cours des dernières années, plusieurs indicateurs qui étaient suivis ces dernières années sont maintenus en annexe dans les nouvelles ententes.

Cégep régional de Lanaudière à L’Assomption

Le cycle des ententes de gestion et d’imputabilitéPar Nathalie Charette, AMA, enseignante

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Un nouveau cycle de gestionJusqu’à présent, les ententes étaient conclues tout au long de l’année financière, même parfois en toute fin d’année. Pour les prochaines années, nous savons déjà que le MSSS et les agences sont à réviser le calendrier de production pour le coller davantage au cycle budgétaire.

Pour l’année 2012-2013, le MSSS souhaite devancer le cycle de négociation et la signature des ententes, en premier lieu, entre le MSSS lui-même et les agences en février et mars pour permettre à ces dernières d’entamer, en second lieu, les négociations avec les établissements en tout début d’année financière et ainsi conclure les ententes avant la fin du mois de juin.

Ce nouveau processus permettra aux établissements de s’engager plus rapidement en début d’année vers les objectifs et permettra de concilier le processus de reddition de comptes avec le calendrier budgétaire du réseau.

Bibliographie

Ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) (2010). Plan stratégique 2010-2015, 52 pages.

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LA RELÈVE

Collège LaflècheRosa au service du cerveauPar Julie Lafond, étudiante 2e année

15vol. 1, no 3 - mars 2012 INTER AGISQ

La recherche pour le traitement des cancers est en constante évolution. Le désir de guérir, de prévenir et d’apporter une meilleure qualité de vie au patient pousse les chercheurs à toujours explorer de nouvelles avenues, tant pharmacologiques que technologiques, et ainsi faire des découvertes extraordinaires.

Une de ces découvertes est le bras robotisé ROSA, dont le CRC Étienne-Le Bel du CHUS a d’ailleurs fait l’acquisition, ce qui fait de cet établissement le premier au Canada à traiter ses patients avec cette nouvelle technologie et le rend unique en matière d’avancée pour le traitement des tumeurs au cerveau. Le bras robotisé ROSA se combine avec la résonnance magnétique nucléaire de diffusion qui permet une visualisation en 3D du cerveau, ce qui permet maintenant l’ablation complète d’une tumeur qui, autrement, ne pouvait être retirée en entier. Il permet également d’effectuer plusieurs autres interventions, toujours au niveau du cerveau, comme des biopsies, des chirurgies pour l’épilepsie, de l’implantation d’électrodes et plus encore.

C’est à suivre pour découvrir jusqu’où cette technologie permettra d’investiguer et de traiter le cerveau car les recherches ne cessent de se faire. Ce robot a été conçu pour procéder à des interventions délicates au cerveau. C’est un troisième bras pour le neurochirurgien, un guide dans la manipulation des instruments chirurgicaux pendant l’intervention.

Cette nouvelle découverte a pour avantage d'apporter au patient une meilleure qualité de soins, d’obtenir de meilleurs résultats, d’avoir des traitements plus efficaces, car la tumeur est entièrement retirée, augmentant ainsi les chances de guérison. De plus, le patient est moins mutilé par l’intervention. C’est aussi une façon de faire plus sécuritaire et plus fiable.

C’est l’équipe du Dr David Fortin du CHUS qui a procédé à la première intervention et elle cherche depuis à continuer d’améliorer le bras robotisé ROSA de l’entreprise française Medtech.

Avec toutes ces avancées, peut-être un jour vaincrons-nous le cancer, que les gens cesseront d’en souffrir et d’en mourir.

Source :Entre nous, bulletin d’information du CHUS, Numéro du 2 mai 2011EstriePlus.com, Le Journal Internethttp://www.aqesss.qc.ca/fr/babillard_annonce.aspx?sortcode=1.1.3.6&messageID=840&rubriqueID=17

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LA RELÈVE

Le choix d’étudier en archives médicalesAu début de la vingtaine, j’ai mis mes ambitions professionnelles en suspens, le temps de fonder ma petite famille. Je m’étais toujours promis d’effectuer, au moment opportun, un retour aux études. Après neuf ans à la maison, il était temps pour moi de me concentrer sur cet aspect de ma vie. J’avais eu le temps de faire de nombreuses recherches personnelles, une consultation avec un orienteur professionnel et plusieurs tests de personnalités et d’intérêts. Cependant, malgré toutes mes recherches, je ne réussissais pas à trouver un métier pouvant allier mes intérêts variés et mon désir de demeurer présente pour ma famille. Il s’avère difficile de choisir un seul domaine quand tout vous intéresse! Voyant la date limite des inscriptions arriver à grands pas, je devais faire un choix. Le domaine de la santé m’attirait, mais les conditions de travail des infirmières et des techniciens me décourageaient. Passer dix ans à travailler la nuit et les fins de semaines, ce n’était pas pour moi. Je ne disposais, ni des ressources financières, ni du temps pour entreprendre des études universitaires de longue haleine. C’est alors que mon choix s’est arrêté sur une technique qui me semblait diversifiée et appropriée à mon type de personnalité, où je pouvais étudier, à la fois la médecine, le droit et l’administration. Je me suis donc inscrite en archives médicales au Collège Ahuntsic.

La formationRapidement, j’ai constaté une grande diversité au niveau des étudiants. Plusieurs effectuaient un retour aux études ou un changement de programme, certains étaient des agents

Collège AhuntsicÀ 30 ans, comment en vient-on à étudier en archives médicales? Un choix adapté à ma personnalitéPar Valérie Beauchamp, 30 ans, mère de deux enfants et étudiante en 2e année

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administratifs en réorientation, d’autres venaient directement du secondaire. De 120 élèves au début de la première session, nous sommes passés à moins de cinquante la deuxième année. Une grande majorité des abandons se situaient chez les plus jeunes. En effet, il faut avoir le profil pour pouvoir apprécier ce domaine : rigueur, souci du détail, intégrité et curiosité intellectuelle sont autant d’éléments devant faire partie de notre personnalité. J’ai constaté que cette formation correspondait davantage à une clientèle mature dotée d’une bonne dose de motivation car la formation est exigeante. Le stage d’observation effectué en fin de première année, ainsi que plusieurs conférences avec des archivistes venant de différents milieux de travail m’ont aussi permis de valider mon choix de carrière. La deuxième année nous brosse un portrait plus juste du vrai travail de l’archiviste. Les cours de codage et d’accès à l’information sont venus marquer mes préférences.

Ce que je préfère en archives, c’est lire le dossier de l’usager en entier, de rechercher les détails qui précisent le cas du patient. Je le lis comme une histoire. Elle est parfois heureuse, parfois terrible. Comprendre l’anatomie, les différentes pathologies, les traitements ainsi que demeurer au courant des diverses avancées médicales, voilà ce qui que je trouve passionnant dans ce métier. Les registres spécialisés en oncologie et en traumatologie m’intéressent plus particulièrement. Les professeurs d’archives à Ahuntsic sont des gens d’expérience à l’affût des derniers changements dans le domaine médical. La mise à jour constante des notes de cours et des outils de références nous assure une connaissance actuelle de la profession.

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LA RELÈVE

L’an prochain, je débuterai mes stages en établissement et terminerai ma formation théorique. J’espère y acquérir l’expérience et les connaissances nécessaires afin d’être efficace lors de mon embauche future.

Comment j’entrevois l’avenirLorsque nous sommes en formation, il est difficile de connaître exactement la réalité du milieu professionnel. On nous peint un tableau général des possibilités futures, du travail quotidien de l’archiviste et des différents lieux de travail. Je m’aperçois que la profession est en mutation. Depuis quelques années maintenant, le travail de l’archiviste s’est considérablement modifié. Il le sera sûrement encore plus au cours des prochaines années. La cueillette de données de

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plus en plus précise, la production d’études et de rapports spécifiques ainsi que la gestion de l’information médicale seront des aspects de notre travail qui prendront de plus en plus d’importance.

Je termine ma formation d’archiviste médicale (ou devrais-je plutôt dire de « gestionnaire de l’information de la santé ») au printemps 2013. Je suis fébrile à l’idée de découvrir mon futur milieu de travail. Je demeure ouverte aux multiples opportunités de carrières et de spécialisations qui se présenteront à moi. Je crois que le milieu des archives médicales est un domaine large et diversifié où les possibilités sont à la mesure de nos ambitions.

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LA RELÈVE

On November 17, 2011, teachers and students from all three years of the Medical Records program assembled in the auditorium for the Medical Records Department’s annual HIM Conference. The guest speakers at this conference included France Thibault, General Director of AGISQ (Association des gestionnaires de l’information de la santé du Québec); Marie-Christine Demers and Véronique Poirier, HIM professionals from CHUM (Centre hospitalier de l’Université de Montréal); and Yves Quintal, President of Archi-Médic Inc.

The conference made students familiar with the provincial association for HIM professionals in Quebec. Ms. Thibault briefed students about AGISQ’s organizational structure, variety of publications (some of which are published online at www.agisq-quebec.ca) and professional development seminars, which provide networking opportunities within the HIM profession. Students were also informed about AGISQ’s new initiative, which encourages students to put forward new ideas to improve the HIM profession.

Guest speakers, Ms. Demers and Ms. Poirier, gave an overview of the CHUM establishment, and informed students about their professional roles and responsibilities. Students were encouraged to apply for employment at www.faitpourlechum.com and were notified that paid internships are available within the CHUM establishment.

Collège O’Sullivan de MontréalMedical Records Department Conference a SuccessBy Rachel Cohen, Medical Records 1

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The HIM profession within the private sector was represented by guest speaker Mr. Quintal. Mr. Quintal spoke about Archi Médic, a private company for medical coding and transcription, and informed students that Archi-Médic provides many employment benefits, such as flexible working hours and opportunities to make additional income.

I would like to thank Mr. Mario Morissette and the teachers responsible for making this experience possible. In my opinion, the conference was a great success and hopefully will take place again next year!

ErratumDans l’Inter Agisq de novembre dernier, en page 12, le titre aurait dû se lire ainsi: Une réorientation de carrière gagnante. Toutes nos excuses à Monsieur Charles Saulnier, auteur.

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LE BULLETIN DU SUCCÈS

Le problème avec les résolutions, c’est qu’elles se résument trop souvent à des intentions verbales floues. « J’aimerais perdre du poids », « j’aimerais faire plus d’argent », j’aimerais rencontrer un ou une partenaire de vie ».

Pas étonnant que les résolutions ne fonctionnent pas pour la majorité des gens et que plusieurs se disent : « à quoi bon en avoir, ça ne fonctionne jamais! ». Avoir des résolutions est mieux que de ne pas en avoir, mais le problème des résolutions est qu’elles manquent de punch!

Un engagement par contre a beaucoup plus de force et de vigueur. Un engagement est une promesse écrite qu’on fait à soi-même et aux autres. Il n’y a pas de retour à la case départ. Les ponts sont brûlés. Lorsqu’on s’engage à faire quelque chose, on le fait, un point c’est tout. Peu importe les circonstances extérieures, les gens qui s’engagent vont jusqu’au bout des choses. Il n’y a pas d’excuses possibles.

Une résolution, c’est comme une demande en mariage: « j’aimerais t’épouser. » Ça n’engage absolument à rien. On peut mettre fin à la relation en tout temps sans conséquence. Bien des gens sont d’ailleurs fiancés depuis des lunes, mais ils n’ont aucune date de mariage prévue. Dans ce sens, des fiançailles sans une date de mariage, ça ne vaut rien. C’est comme dire : «j’aimerais perdre du poids ».

Par contre, le mariage c’est un engagement avec le morceau de papier signé et les obligations qui viennent avec. Une fois marié, vous ne pouvez pas revenir en arrière. Vous allez tout faire pour que ça fonctionne malgré les temps plus difficiles. En fait, oui vous pouvez toujours mettre fin à votre engagement, mais non sans en subir de sérieux désagréments et conséquences.

Évidemment, un engagement demande de la discipline. Mais la discipline vient facilement à la personne qui sait pourquoi elle s’est engagée.

C’est en fait une des principales différences entre une résolution et un engagement. Une résolution est une intention verbale floue qui manque de motivation. Le risque d’échec est donc énorme. Par contre, un engagement est soutenu par des « pourquoi » très forts.

Prenons l’exemple d’un homme qui pèse 200 livres et qui voudrait maigrir :

Résolution : « En 2012, j’aimerais perdre du poids. »

Avouez que ça manque de puissance et qu’il y a peu de chances que ça se réalise.

Engagement : « D’ici le 1er avril 2012, je m’engage à diminuer mon poids à 180 livres ou moins et le maintenir par la suite en coupant le « fast-food », en ne buvant plus d’alcool à la maison, en mangeant santé et en faisant de l’exercice au moins trois fois par semaine. Les raisons pour lesquelles je veux absolument atteindre et maintenir mon objectif sont :

1. Avoir une plus belle apparence physique : ne plus voir mon double menton et ma bedaine lorsque je me regarde sur les photos ou dans le miroir;

2. Pouvoir remettre de beaux vêtements qui ne me font plus à cause de mon surplus de poids et éviter les coûts d’une nouvelle garde-robe;

3. Ne plus être essoufflé et embarrassé lorsque je monte les marches pour me rendre au travail;

4. Être plus attrayant physiquement afin d’attirer la personne idéale (et sexy) dans ma vie;

5. Ressentir un sentiment de satisfaction personnelle d’avoir atteint mon objectif;

6. Avoir une plus grande confiance en moi;7. Avoir plus d’énergie sexuelle et une meilleure

concentration au travail;8. Avoir besoin de moins de sommeil et donc disposer

de plus de temps libre;9. Donner un bon exemple à mes enfants; et10. Augmenter mon espérance de vie.

Comme vous le constatez, un engagement est beaucoup plus puissant et a beaucoup plus de chance de se réaliser qu’une simple résolution d’où le titre de cette chronique « À mort les résolutions, vive les engagements. »

Une dernière et excellente idée pour vous aider à atteindre vos engagements serait d’imprimer vos engagements et vos « pourquoi » et d’en faire la lecture chaque matin à votre réveil et à chaque soir avant de vous coucher : programmez-vous!

Hé! oui, une fois que vous aurez mis par écrit vos engagements et que vous aurez pris l’habitude de les lire deux fois par jour, la seule chose qu’il vous restera à faire sera de passer à l’action.

À mort les résolutions, vive les engagements!

Par Patrick Leroux, CSP

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ACTUALITÉ

L’évolution historique des dépenses de santéEn 2011, les dépenses totales du Canada en santé devraient atteindre 200 milliards de dollars. À l’aide de sa Base de données sur les dépenses nationales de santé (BDDNS), l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) effectue un suivi de ces dépenses au pays.

L’ICIS a réalisé en 2011 une étude sur les facteurs d’accroissement des dépenses de santé. Cette analyse visait à expliquer les récentes tendances en matière de dépenses de santé du secteur public et identifier la contribution des différents facteurs à cette augmentation.

ll est utile de mettre en perspective la croissance récente des dépenses de santé en examinant les tendances sur une plus longue période. Il faut également souligner que le rythme de croissance des dépenses de santé a connu des variations au cours des 35 dernières années. En effet, la croissance des dépenses publiques de santé depuis 1975 peut être divisée en trois phases : une phase de croissance de 1976 à 1991; une courte période de repli et de

Accroissement des dépenses de santéle vieillissement, cause principale?Par Claude Lemay, M.Sc., gestionnaire, relations clientèle, bureau du Québec, ICIS

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ACTUALITÉ

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désinvestissement de 1992 à 1996, alors que les gouvernements étaient aux prises avec des déficits financiers; suivie d’une autre phase de croissance de 3,5 % par an en moyenne, de 1997 à 2008.

Quatre postes budgétaires constituent la majorité des dépenses de santé: les hôpitaux (ceci inclut les salaires des professionnels qui y travaillent), les paiements aux médecins, les médicaments et les autres établissements du système de santé. Seules les dépenses des hôpitaux ont diminué fortement au cours des 10 dernières années, suite à la fermeture d’un certain nombre d’entre eux au milieu des années 90.

Facteurs d’accroissement À l’instar d’un grand nombre de pays industrialisés, le Canada connaît un changement sur le plan démographique au moment où les premiers membres de la génération du baby-boom, le plus important groupe de population de l’histoire récente du Canada, atteignent l’âge de 65 ans. L’idée selon laquelle le vieillissement de la population entraîne une hausse de la demande de services et une croissance accélérée des dépenses de santé est largement répandue.

Pour la période de 1998 à 2008, l’ICIS a étudié de façon plus détaillée la répartition des dépenses selon certaines causes principales. Durant cette période, les coûts de santé ont connu une augmentation annuelle moyenne de 7.8%. Contrairement à la croyance populaire, le vieillissement de la population n’exerce qu’une faible influence sur l’accroissement des dépenses, soit en moyenne 0,8 % annuellement. Le veillissement de la population n’est donc pas la cause principale de l’augmenation des dépenses. Quels sont donc les autres facteurs ?

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ACTUALITÉ

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Outre le vieillissement de la population, l’inflation générale et la croissance démographique ont contribué à hauteur de 2.8% et 1%. La catégorie « autres » a contribué pour 2.8%. Les facteurs inclus dans cette catégorie sont : les dépenses consacrées aux médecins, la rémunération des professionnels, le prix des médicaments, l’utilisation de la technologie.

• Les dépenses consacrées aux médecins figurent parmi les catégories ayant connu la plus forte croissance au cours des dernières années dans le secteur de la santé, atteignant 6,8 % par an de 1998 à 2008. Plus de la moitié de cette croissance, soit 3,6 % annuellement, est attribuable à la hausse des barèmes tarifaires des médecins.

• La rémunération du personnel représente 60 % du budget des hôpitaux. La rémunération de la main-d’oeuvre hospitalière, composée majoritairement d’infirmières, a augmenté plus rapidement depuis 1998 que la rémunération dans les secteurs autres que la santé.

• De 1998 à 2007, les dépenses liées aux médicaments prescrits ont augmenté de 10,1 % par an en moyenne. Cette augmentation découle d’une hausse du volume (6.2 %) annuellement, et d’une modification de l’éventail de médicaments, qui représente 2 % de plus par an.

• Finalement, le recours aux technologies d’imagerie médicale, qui permettent de déceler un plus grand nombre d’anomalies, a également contribué à la croissance des coûts hospitaliers. Entre 2003-2004 et 2009-2010, le nombre d’examens de TDM et d’IRM a presque doublé.

En conclusion, l’augmentation des dépenses de santé n’est pas principalement le résultat du vieillissement de la population, et il faudra continuer de suivre de façon attentive l’évolution des coûts pour les autres facteurs identifiés dans cette étude.

Le rapport complet intitulé « Facteurs d’accroissement des dépenses de santé : les faits » peut être consulté à partir du site internet de l’ICIS : www.icis.ca

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ACTUALITÉ

Dans le contexte mentionné ci-dessus et pour amé-liorer la situation, la direction du Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de Laval a décidé de se structurer en adoptant un modèle de cogestion médico-administrative formelle et d’intégrer des médecins dans les structures de gestion de la direction. Cette décision coïncidait avec la mise en place du projet clinique et des programmes-clientèles.

Gestion desregroupements-clientèlesDepuis maintenant trois ans, sous la direction d’un tandem constitué du directeur de la santé physique (DSP) et du directeur général adjoint (DGA), chaque regroupement-clientèle est géré par un directeur clinico-administratif et un directeur médical qui endossent des rôles respectifs face à leurs clientèles spécifiques en plus d’assumer conjointement certaines responsabilités. L’ensemble des directeurs médicaux et administratifs forme le comité de direction de l’établissement, lequel est présidé par le directeur général. Les directeurs médicaux siègent à la table médicale avec les chefs de département, le directeur des services professionnels et hospitaliers (DSPH) et le président du Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens (CMDP), regroupant ainsi les instances médicales de l’établissement. Ce regroupement a été instauré dans un deuxième temps pour favoriser la communication et accélérer ainsi la prise de décisions. La table médicale se rapporte directement au comité de direction, ainsi que son homologue administratif, le comité de gestion, qui regroupe tous les directeurs administratifs, le DGA et le DSPH.

Conjointement, le directeur médical et le directeur administratif du regroupement-clientèle déterminent les orientations cliniques et scientifiques en conformité avec la mission, la vision, le but et les valeurs de l’organisation. Ils sont imputables et responsables en regard de l’offre de services et de son efficience. Ils élaborent la programmation des activités et l’organisation des services en plus de fixer les objectifs annuels de toute la direction. Ensemble, ils gèrent les ressources humaines, matérielles, techniques, informationnelles et financières, et ce, en collaboration avec les directions de soutien. Ils planifient et coordonnent les processus de soins et développent les liens nécessaires avec les partenaires internes et externes. lis s’assurent de l’évaluation de la satisfaction de la clientèle, assument la gestion des plaintes et des risques dans leur regroupement. Ils procèdent à la mise en place de mécanismes d’évaluation de la pertinence et du niveau de performance des services. Ils participent également aux travaux en matière de planification, d’organisation et d’évaluation des soins et services au sein de la région. Bref, le tandem médico-administratif gère tous les aspects de la direction et partage l’ensemble de ses orientations et décisions.

Une tendance:la cogestion médico-administrativePar Sylvie Bourassa, directrice clinino-administrative, regroupement clientèle santé physique (médecine et chirurgie)et Dre Martine Montigny, directrice médicale, regroupement clientèle santé physique (médecine)CSSS de Laval

Source: Le Point en administration de la santé et des services sociaux, vol. 7, no 1, printemps 2011Nous reproduisons cet article grace à l’autorisation de son éditeur.

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La collaboration entre médecins et administrateurs n’est pas toujours optimale, et ce, malgré l’implication, parfois variable, de la profession médicale dans la gestion des soins de santé. Les raisons en sont multiples et modulées par la pénurie des ressources matérielles et humaines, celle-ci limitant à son tour les projets des uns et des autres. Manque de communication, disponibilité limitée, culture professionnelle différente sont autant de facteurs réduisant le potentiel de la cogestion saine et équilibrée.

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ACTUALITÉ

Tout document émis par la codirection est préparé, révisé et signé conjointement et son contenu maîtrisé par les deux cogestionnaires.

Les apports respectifs de deux personnes d’habilités différentes - clinique et administrative - permettent un rehaussement de la gestion grâce à la complémentarité et le transfert du savoir. Cette cohésion et cette collaboration ne peuvent avoir lieu sans l’accès inconditionnel au même soutien administratif, clérical et informatique. Une adjointe administrative commune travaille avec les deux cogestionnaires, gère leurs agendas, suit les échéanciers, réalise les travaux.

La dimension humaineEn ce qui a trait à la dimension humaine de la cogestion, les coges-tionnaires doivent possé-der une personnalité leur permettant de travailler en équipe; ils doivent être respectés dans leur milieu, démontrer un res-pect et une confiance mutuels, un rapport de forces égal et les mêmes pouvoirs décisionnels. La communication entre eux doit être totale et transparente pour compenser leur implication diffé-rente. Le médecin a beaucoup moins de temps à consacrer à la tâche administrative et doit donc apprendre à lâcher prise et à faire confiance à son cogestionnaire. En contrepartie, ce dernier doit accepter de fournir une part de travail plus importante.

Les tandemsmédico-administratifs

Plus spécifiquement, au sein de la direction clientèle que nous dirigeons à la Direction Santé Physique Médecine du CSSS de Laval, nous supervisons quatre autres tandems médico-administratifs pour les programmes suivants : Programme cardiovasculaire et neurologique - Programme de santé respiratoire - Programme de médecine métabolique - Programme de lutte contre le cancer. De façon statutaire, le directeur médical et le directeur administratif rencontrent les chefs médicaux et administratifs de chacun des pro- grammes. À cette occasion, nous assurons le suivi du plan d’action de chaque programme. On y discute de grandes orientations, échéanciers et des suivis longitudinaux des principaux dossiers du programme. Au début de cette cogestion, la plupart des cadres administratifs avaient une tendance naturelle à se référer uniquement au directeur clinico-administratif; mais depuis, les cadres administratifs collaborent aussi avec le directeur médical. L’inverse est vrai pour les médecins œuvrant dans les programmes qui s’adressent indifféremment à l’un ou à l’autre des cogestionnaires. Les dossiers de la direction qui nécessitent des interventions auprès de l’Agence de la santé et des services sociaux (ASSS) sont discutés avec le directeur médical et le directeur clinico-administratif. D’ailleurs, des réunions statutaires ont lieu avec l’agence et les directeurs médicaux et clinico-administratifs afin de discuter des questions prioritaires de la direction.

La communicationLa cogestion au quotidien comporte trios dimensions importantes : la communication, la collaboration et la dimension humaine. Au chapitre de la communication, les directeurs médicaux et administratifs du regroupement clientèle doivent travailler en étroite collaboration, partageant des rencontres statutaires, des réunions informelles, aussi souvent que les circonstances l’exigent, et d’abondants échanges par courrier électronique. Ils doivent par ailleurs participer à des rencontres ad hoc avec les cadres, médecins et autres professionnels, ceci de façon croisée.

La collaborationEn termes de collaboration, les rôles et les tâches sont clairement répartis, mais les enjeux respectifs sont constamment partagés et leur connaissance est assez approfondie pour que les tâches soient interchangeables au besoin.

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ACTUALITÉ

Pour un directeur clinico-administratif, le partage des enjeux avec le directeur médical de même que son appui et son soutien dans les décisions sont maintenant indispensables pour faire face aux défis de gestion d’aujourd’hui.

ConclusionLe succès de cette cogestion repose sur un ensemble de facteurs: une communication rapide et transparente - notre intérêt et notre passion commune pour le développement des soins et services - le souci des individus (patients, employés et cliniciens) - et la recherche d’adhésion des différentes parties impliquées. Ceci suppose une confiance réciproque et un respect mutuel, la connaissance et l’appréciation de notre complémentarité et une indéfectible solidarité dans nos choix de direction.

Sommes-nous allés jusqu’au bout de l’expérience de la cogestion médico-administrative? Ou peut-on encore aller plus loin, notamment en expérimentant ce type de cogestion avec un tandem DG, DSP? Et après quelques années d’apprivoisement et d’apprentissage mutuels,nous pourrions envisager une cogestion médico-administrative à tous les niveaux décisionnels de l’organisation. Nous croyons que la cogestion médico-administrative est un modèle qui mérite d’être étendu à tous les établissements. C’est une nouvelle façon de gérer qui fait ses preuves quand tous les enjeux sont partagés de façon transparente et que la confiance s’installe entre les tandems médico-administratifs. Comme le veut le dicton, « deux têtes valent mieux qu’une! »

L’introduction d’une cogestion impliquant des médecins est un défi de taille et nécessite certaines conditions de base pour réussir. Il peut s’avérer utile de choisir pour ce poste un médecin ayant une expérience de gestion, mais aussi une solide expérience clinique et restant impliqué quotidiennement de façon importante à la clinique.

Par ailleurs, le directeur médical a un rôle différent de celui du chef de département, plus axé vers la gestion tout en mettant à profit son expérience de clinicien. Cette position mitoyenne nécessite le maintien d’un équilibre constant entre les préoccupations administratives et cliniques. Le risque étant de favoriser les unes au détriment des autres et de mettre en péril le lien de confiance avec le corps médical et la mission liée à sa fonction. Par contre, cette dualité permet un transfert progressif de savoirs entre les instances et génère une meilleure compréhension mutuelle. Les administrateurs saisissent mieux les enjeux cliniques et y sont confrontés plus précocement lors des prises de décisions. Quant aux médecins, ils comprennent mieux, à défaut de les accepter, les contraintes administratives.

Pour le directeur administratif, il faut désormais prendre toutes les décisions significatives de la direction après le partage des enjeux et entente avec le directeur médical. La cogestion médico-administrative n’est pas uniquement une tendance mais une nécessité; elle permet de conjuguer les actions de tous au profit de l’amélioration des services à la population.

Au CSSS de Laval, la cogestion médico -administrative se pratique depuis le début des années 2000, à un niveau intermédiaire de gestion. Bien qu’intéressant, ce niveau de cogestion présentait des limites sur le plan décisionnel; par contre, il a permis un apprivoisement des deux parties. L’introduction des médecins à titre de directeurs en 2007 a engendré une nouvelle dynamique du comité de direction de l’établissement. Les principaux enjeux organisationnels sont discutés et partagés avec tous. L’administration doit prendre en compte la vision médicale et les médecins, quant à eux, partagent les contraintes administratives lors de la prise de décisions. Il nous apparaît que cette façon d’exercer des choix est assurément très bénéfique pour toute l’organisation et, conséquemment, pour les services à la population.

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CHRONIQUE JURIDIQUE

UN ADULTE COMPÉTENT est libre de consentir à des soins essentiels à sa survie ou de les refuser en raison de ses convictions religieuses. Mais qu’en est-il du mineur? Le médecin doit-il respecter le refus éclairé d’un mineur fondé sur des convictions religieuses?

Dans cette affaire, une jeune témoin de Jéhovah de 14 ans avait été admise à l’hôpital pour des saignements du tractus gastro-intestinal inférieur causés par la maladie de Crohn. Selon son médecin, ces saignements internes créaient un risque imminent et grave pour sa santé et peut-être même pour sa vie. Il était donc d’avis qu’une transfusion sanguine était nécessaire.

Quelques mois auparavant, l’adolescente avait rédigé une directive à ses médecins indiquant qu’elle refusait, en raison de ses croyances religieuses, toute transfusion sanguine. Malgré les recommandations insistantes de son médecin, elle persistait à refuser la transfusion sanguine. Ses parents appuyaient sa décision.

Le soir de son hospitalisation, une brève évaluation psychiatrique menée par trois psychiatres a permis de conclure qu’elle ne souffrait d’aucune maladie mentale.

Quelques jours plus tard, le directeur des Services à l’enfant et à la famille demandait au tribunal de rendre une ordonnance de traitement en vertu de la loi manitobaine qui prévoit qu’un tribunal peut obliger un enfant à subir un traitement médical s’il juge qu’il est dans l’intérêt de ce dernier.

La Cour de première instance du Manitoba a ordonné à l’adolescente de recevoir des transfusions sanguines parce qu’elle jugeait qu’elles étaient dans son intérêt. Bien que les transfusions aient déjà eu lieu, l’adolescente a porté cette décision en appel en invoquant notamment l’inconstitutionnalité de la loi manitobaine qui régit les traitements médicaux des mineurs.

La Cour d’appel a confirmé la constitutionnalité des dispositions contestées et l’ordonnance de traitement, ce qui a amené l’adolescente à porter sa cause devant la Cour suprême du Canada. Cette dernière a également conclu que les dispositions de la loi manitobaine étaient constitutionnelles.

Motifs de la Cour suprêmeNous croyons que les éléments suivants de la décision de la Cour suprême sont pertinents pour les médecins québécois et méritent d’être soulignés :

• Les adultes sont présumés avoir le droit de décider de leur traitement médical et doivent généralement donner un consentement libre et éclairé avant tout traitement.

• Les tribunaux canadiens ont toujours accepté d’émettre des ordonnances de traitement lorsqu’une personne n’a pas la capacité de consentir à ses soins.

• En « common law », le « mineur mature » a une autonomie décisionnelle qui correspond à son développement intellectuel et à son degré de compréhension. Ce concept permet aux tribunaux de tenir compte de l’opinion du mineur avant de prendre leur décision.

• La relative autonomie du « mineur mature » ne dicte pas nécessairement la conduite à tenir, encore moins lorsque les conséquences d’un refus de traitement seraient néfastes pour le mineur. Il est alors difficile de déterminer avec certitude si un enfant possède la maturité suffisante pour prendre une décision importante concernant son traitement médical.

• Les tribunaux canadiens ont toujours accepté d’émettre des ordonnances de traitement lorsque la volonté des mineurs mettait leur vie ou leur santé en danger, au motif que ces derniers n’avaient pas la capacité de consentir et qu’ils n’étaient pas matures.

L’adolescent peut-il dire non?Par Me Robert-Jean Chénier et Me Emmy Serikawa, avocats, cabinet McCarthy Tétrault. Source : Le médecin du Québec, volume 46, no 10, octobre 2011

Me Robert-Jean Chénier, est un associé du cabinet McCarthy Tétrault. Me Emmy Serikawa, avocate, pratique également chez McCarthy Tétrault. Ils se spécialisent notamment dans la responsabilité professionnelle et médicale.

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En juin 2009, la Cour suprême du Canada dans l’affaire A.C.c. Manitoba (directeur des Services à l’enfant et à la famille (2009 CSC 30.)) a rendu un jugement concernant le droit d’un mineur à refuser des traitements médicaux vitaux en raison de ses croyantes religieuses.

Cette décision est pertinente pour les médecins québécois, car elle précise les paramètres entourant le droit des patients de refuser des soins médicaux qui peuvent être essentiels à leur survie.

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CHRONIQUE JURIDIQUE

• Lorsqu’un tribunal est saisi d’une demande présentée en vertu de la loi manitobaine à l’égard d’un enfant de moins de 16 ans, il doit évaluer l’intérêt supérieur de l’enfant, tout en respectant le droit croissant de l’adolescent à l’autonomie.

• Plus un tribunal est convaincu que le mineur est capable de prendre lui-même des décisions de façon véritablement mature et indépendante, plus il doit accorder de poids à ses opinions dans l’exercice de son pouvoir discrétionnaire.

• Afin d’évaluer la maturité d’un adolescent, le juge peut tenir compte de la nature, du but et de l’utilité du traitement médical recommandé, des risques et bienfaits, de la capacité intellectuelle de l’adolescent, ainsi que de la capacité de discernement nécessaire pour comprendre les renseignements qui lui permettraient de prendre une décision et d’en évaluer les conséquences possibles.

• Le juge doit également évaluer si le refus de traitement reflète véritablement les valeurs et les croyances profondes de l’adolescent, examiner les répercussions de la décision, son mode de vie ainsi que l’influence des relations avec sa famille et ses affiliations sociales sur sa capacité d’exercer seul son jugement, puis s’interroger sur l’existence de troubles émotionnels ou psychiatriques et sur l’effet de sa maladie sur sa capacité de prendre une décision.

• Le juge peut également prendre en considération les renseignements pertinents fournis par des adultes qui connaissent l’adolescent.

• Tout en étant consciente qu’il peut être difficile de bien évaluer le degré de maturité, la Cour suprême énonce que les tribunaux doivent prendre tous les

moyens nécessaires pour y parvenir afin de rendre une décision juste.

• Une évaluation exhaustive de la maturité d’un mineur peut rendre la tâche d’un médecin ardue, car le professionnel n’a pas toujours le temps de procéder à une analyse approfondie de la question en situation d’urgence. Plus le refus de traitement présente un risque élevé de décès, plus la maturité devra faire l’objet d’une évaluation minutieuse. Si le temps et les circonstances le permettent, un tribunal devrait examiner tous les facteurs et rendre un jugement motivé sur ces fondements. Toutefois, en cas d’urgence, le tribunal pourrait fonder sa décision sur une présomption de capacité.

Au QuébecLe Code civil du Québec prévoit des dispositions concernant le consentement aux soins des mineurs. Les mineurs sont séparés en deux catégories, ceux de 14 ans et plus et ceux de moins de 14 ans. Les règles sont également divisées selon que les soins sont nécessaires ou non d’un point de vue médical. Nous ferons ici état des règles concernant le consentement aux soins médicalement requis.

Le consentement aux soins exigés par l’état de santé d’un mineur de moins de 14 ans doit être donné par le titulaire de l’autorité parentale ou par le tuteur. Cependant, dans le cas d’un mineur de 14 ans et plus, ce dernier peut lui-même consentir aux soins qu’exige son état de santé.

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CHRONIQUE JURIDIQUE

En cas de refus injustifié du titulaire de l’autorité parentale ou du tuteur de consentir aux soins, une demande devant un tribunal doit être faite. La Cour pourra alors ordonner aux médecins de prodiguer les soins requis.

De même, en cas de refus injustifié d’un mineur de 14 ans et plus de consentir aux soins nécessaires en raison de son état de santé, une demande devant les tribunaux doit être faite. Toutefois, si l’état de santé du mineur exige des soins urgents et que la vie de l’enfant est en danger ou que son intégrité est menacée, le consentement du titulaire de l’autorité parentale ou du tuteur suffira pour passer outre le refus injustifié du mineur de 14 ans et plus.

Lorsqu’une demande d’autorisation de soins est faite devant un tribunal, la Cour prendra en considération de nombreux facteurs et pourra s’inspirer de ceux qui sont énoncés dans la décision de la Cour suprême du Canada dans l’affaire A.C.c. Manitoba (directeur des Services à l’enfant et à la famille).

CETTE DÉCISION de la Cour suprême en est une de principe en matière de refus de traitement. Elle illustre le fait que l’équilibre fragile entre le droit à l’autonomie de la volonté et celui de la protection de la vie s’applique aux mineurs. Les médecins doivent donc être particulièrement prudents lorsqu’un patient mineur refuse des soins.

En général, un adulte a le droit de refuser des soins lorsqu’il a la capacité de consentir. Pour ce qui est des mineurs, certaines règles particulières s’appliquent. En cas de doute, mieux vaut consulter un conseiller juridique. La liberté individuelle d’une personne peut prévaloir sur l’intérêt de préserver la vie et la santé, même dans le cas des mineurs.

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TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION

Quatrième plus grand centre hospitalier au Québec, le Centre hospitalier de l’Université de Sherbrooke (CHUS) offre des soins à la population de l’Estrie, du Centre-du-Québec et d’une partie de la Montérégie, entre autres, en cardiologie, neurochirurgie, oncologie et néonatalogie.

C’est en 1988 que le conseil d’admi-nistration du CHUS s’est donné comme objectif d’acquérir un système intégré d’information médicale informatisée pour son dossier patient. Ce n’est toutefois qu’en 1990 que le système est devenu présent et a été reconnu comme un outil de travail de tous les jours. Le processus de numérisation des dossiers antérieurs des patients a été complété au milieu des années 2000 et depuis, l’information est mise à jour lors de chaque étape des épisodes de soins. Aujourd’hui, environ 1 500 000 dossiers patients sont informatisés. Lors de la fusion de l’hôpital Fleurimont et de l’Hôtel-Dieu, un dossier commun a été créé, ce qui fait en sorte que les deux établissements peuvent échanger leurs informations en temps réel. Depuis, il s’étend à divers autres sites reliés au CHUS, soit le centre d’hémodialyse à Magog, ainsi qu’aux sept centres de santé et services sociaux (CSSS) de la région. Maintenant connu au niveau régional comme « Continuum ARIANE Estrie », ce système permet essentiellement une meilleure gestion de l’information dans le dossier de chaque patient et de chacun de ses épisodes de soins. À même le CHUS, plus de 5 000 utilisateurs en font usage : médecins, résidents, infirmières, professionnels, techniciens en santé, etc. À l’extérieur du CHUS, notamment dans les CSSS, ils sont plus de 200 utilisateurs.

Le système supporte l’ensemble des diverses activités médicales que l’on retrouve dans un hôpital. Il contient la numérisation de l’information médicale du patient, soit tous les épisodes de soins tels que les divers tests de laboratoire, les notes d’évolution, les consultations médicales et professionnelles, etc. Outil privilégié de gestion pour les cliniciens, les décideurs cliniques et administratifs, l’enseignement et la recherche, il génère des données essentielles, accessibles, disponibles, que l’on peut personnaliser pour la réalisation d’indicateurs de performance (gestion d’épisodes de soins, tableaux de bord et autres).

Le système ARIANE est accessible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 par un réseau de plus de 3 700 postes de travail. L’installation d’ordinateurs aux postes des unités de soins, dans chaque chambre des patients et à différents points de consultation permet l’obtention rapide de l’information médicale requise et

une réduction considérable du temps consacré à la manipulation de l’information papier. Ceci permet une meilleure coordination entre les intervenants et évite aussi au patient de répéter son historique médical à chacun d’eux. De plus, le système permet l’entrée de données par le personnel infirmier, telles que les signes vitaux, une ordonnance médicale de laboratoire ou d’imagerie.

« Les bénéfices sont nombreux tant pour le patient, le corps médical que les professionnels de la santé. Les patients reçoivent le traitement dans de plus courts délais ce qui peut avoir une influence directe sur leur guérison » déclare le Dr Stéphane Tremblay, pédiatre et directeur des services professionnels du CHUS. « Ceux et celles qui ont fait le choix, il y a maintenant 20 ans, d’investir dans le développement d’un dossier clinique informatisé, ont fait preuve de courage et de vision. Ce choix n’était pas évident à l’époque, mais cela s’est avéré une sage décision et on ne peut concevoir aujourd’hui ne pas avoir accès à ces données » ajoute le Dr Tremblay.

L’information au bout des doigts :une longueur d’avance pour le CHUS!

Source : magazine Clic S@nté, octobre 2011, volume 1, numéro 1

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TECHNOLOGIESDE L’INFORMATION

Un plan régionald’informatisationLe CHUS a commencé à développer une plateforme en vue d’un plan régional d’informatisation. En tout et partout, plus d’une douzaine d’établissements utiliseront en totalité ou en partie ARIANE, dont le Centre jeunesse et le Centre de réadaptation de l’Estrie. L’idée est d’utiliser le système en place au CHUS et d’y intégrer les fonctionnalités nécessaires pour former un dossier complet qui inclura les données additionnelles. Avec l’accord des patients, le personnel médical aura donc accès à l’ensemble du dossier incluant, éventuellement, son profil phar-maceutique. Ce qui fait en sorte qu’un patient qui consulte sera assuré que toute l’information pertinente à son dossier sera accessible au personnel soignant, peu importe l’établissement dans lequel il ira consulter.

Comme l’indique le Dr Tremblay, la prochaine étape sera donc de déployer le système ARIANE dans les autres établissements de la région et de développer les interfaces qui lui permettront de s’arrimer adéquatement avec les autres systèmes utilisés dans ces établissements. Une harmonisation sera d’ailleurs requise entre ARIANE et le Dossier de santé du Québec (DSQ) puisque ce dernier sera prochainement mis en oeuvre dans la région. En effet, pionnière en matière d’informatisation médicale, l’Estrie devient l’une des régions avec celle de Lanaudière où débutera, à compter du 28 octobre 2011, l’implantation du DSQ, en continuité du projet pilote déjà en cours dans la région de la Capitale-Nationale.

Le CHUS travaille aussi à développer un Plan d’intervention clinique qui bonifiera les données actuelles. Pour l’instant, les informations pertinentes au dossier du patient durant un épisode de soins aigus, par exemple son hospitalisation, sont numérisées à la fin de son séjour. Une prochaine étape sera d’intégrer ces informations (feuille d’admission, consultations, notes d’évolution, sommaire de départ, etc.) tout au long de l’épisode. Une «Fiche réseau » qui permet d’assurer le suivi des besoins particuliers d’un patient a été développée et est présentement envoyée électroniquement aux professionnels concernés, par exemple dans les CLSC. L’informatisation de toute cette information permettra au personnel soignant, incluant le médecin de famille, d’avoir un résumé des soins accordés au patient, en temps réel.

Pour le Dr Tremblay, « la médecine actuelle est restée ce qu’elle était en 1950. La base de l’intervention est la même : on questionne un patient, on fait un examen physique et on décide d’une investigation. Malgré toute la technologie qui nous entoure, c’est encore vrai en 2011. Cependant, les dossiers informatiques des patients nous permettent d’avoir, à jour, une image complète du profil médical. Ceci facilite grandement notre travail et assure des soins sécuritaires et de qualité aux patients ».

Le CHUS a fait preuve d’avant-garde dans le développement d’un dossier clinique informatisé. Les résultats sont probants et les autres régions du Québec peuvent s’inspirer de son succès.

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CHRONIQUE MÉDICALE

LE CANCER COLORECTAL est la deuxième cause de décès par cancer aux États-Unis et le troisième plus fréquent chez la femme après ceux du poumon et du sein et chez l’homme après ceux du poumon et de la prostate1,2.

Plus de 95 % des cancers colorectaux sont des adénocarcinomes provenant d’adénomes dysplasiques. On estime qu’un quart des adénomes de plus de 1 cm se transformeront en cancer1. La durée de la séquence adénome-cancer est très difficile à définir et est estimée en moyenne à 10 ans (figure 1)1. Cependant, les adénomes n’ont aucune traduction clinique pendant de nombreuses années.

Il a été prouvé que l’on peut diminuer l’incidence et la mortalité du cancer colorectal grâce à la détection précoce et à la résection des polypes adénomateux. Le dépistage du cancer colorectal est une méthode de prévention efficace et sûre qui permet de prévenir 18,800 décès par an2.

Il existe plusieurs examens de dépistage du cancer colorectal: l’analyse des selles, les examens endoscopiques (sigmoïdoscopie, coloscopie optique) et les examens radiologiques (lavement baryté en double contraste et coloscopie virtuelle) (tableau)3. Tous ces examens sont efficaces, mais leur sensibilité, leur spécificité, leur coût et leur caractère effractif diffèrent4.

Quels sont les examens de dépistage radiologiques ?On distingue deux types de population pour le dépistage du cancer colorectal, soit les patients à risque élevé et ceux à risque modéré. Les premiers ont des antécédents personnels ou familiaux d’adénomes ou de cancers colorectaux, une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique) ou un syndrome héréditaire prédisposant (polypose adénomateuse familiale, cancer du côlon héréditaire non polyposique).

Le cancer colorectalLa réalité du dépistage virtuel

Par Perrine Manchec et Renée DéryLa Dre Perrine Manchec, moniteur en radiologie abdominale et pelvienne, exerce au CHUM (Hôpital St-Luc et Hôpital Notre-Dame). La Dre Renée Déry, radiologiste, exerce à l’Hôpital St-Luc au sein du département d’imagerie abdominale et pelvienne.

Source : Le médecin du Québec, volume 46, numéro 5, mai 2011

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Mme K, 65 ans, une patiente de votre service, vous parle de son voisin à qui l’on vient de découvrir un cancer du côlon à la suite d’un examen de dépistage. Bien qu’elle n’ait pas d’antécédents familiaux, elle souhaite tout de même subir un dépistage en raison de son âge afin d’être rassurée. Elle vous demande donc des renseignements sur les examens existants et sur leur fréquence.

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CHRONIQUE MÉDICALE

Le programme québécois de dépistage du cancer colorectal s’adresse aux personnes à risque modéré, c’est-à-dire ayant au moins 50 ans et ne présentant aucun symptôme.

Par ailleurs, il existe actuellement deux examens radiologiques reconnus par l’American Cancer Society pour le dépistage du cancer colorectal dans la population à risque modéré : le lavement baryté en double contraste (photos 1, 2 et 3) et la coloscopie virtuelle.

Le lavement barytéen double contraste

Le lavement baryté en double contraste doit être effectué par un radiologiste expérimenté. Il permet d’étudier l’ensemble du cadre colique et de détecter la plupart des cancers et des polypes de taille considérable. C’est un examen à faible risque comportant un taux de perforation de la paroi intestinale nettement inférieur à celui de la coloscopie optique (1/25 000 contre 1/1000 à 2000)3.

Indications

Cet examen est recommandé pour le dépistage des cancers colorectaux chez les patients de 50 ans et plus à risque modéré et doit être répété tous les cinq ans. Bien qu’il soit de moins en moins utilisé, il reste facile d’accès et indiqué lorsque la coloscopie est incomplète ou contre-indiquée.

Préparation

La préparation est à peu près la même que pour la coloscopie. Elle consiste en un régime sans résidu (c’est-à-dire sans fibres) dans les 48 à 72 heures précédentes, associé à la prise d’une solution colique laxative (PEG) la veille de l’examen pour purger le côlon.

La sédation n’est pas nécessaire. L’examen peut occasionner quelques douleurs ou troubles digestifs, avec un retour rapide à la normale.

Déroulement de l’examen

Le médecin instille du baryum, puis de l’air à basse pression dans le côlon à l’aide d’une canule rectale. Le baryum sert à établir le contour de la muqueuse colique tandis que l’air en assure la distension. Le patient est mobilisé sur la table d’examen dans différentes positions afin d’étudier les différents segments coliques. Une série de clichés radiographiques est ainsi réalisée. L’examen dure de 30 à 60 minutes.

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La coloscopie virtuelle

La coloscopie virtuelle (photos 4, 5 et 6) est un examen non effractif qui permet d’explorer l’ensemble du cadre colique et du rectum par l’acquisition d’images en 2D et en 3D. Cet examen doit être exécuté par un radiologiste expérimenté qui connaît et maîtrise très bien la technique de la coloscopie virtuelle.

Indication

Cet examen est recommandé pour le dépistage des cancers colorectaux chez les patients de 50 ans et plus à risque modéré et doit être répété tous les cinq ans. Il est également indiqué en cas de coloscopie incomplète, pour l’exploration du côlon en amont d’une lésion

sténosante ou encore en cas de contre-indication ou de refus à la coloscopie optique.

Préparation

La qualité de l’examen dépend de la qualité de la préparation et de la distension colique. La préparation est similaire à celle d’une coloscopie optique : diète liquide le jour précédant l’examen et prise d’une préparation cathartique (comme le citrate de magnésium) et d’un laxatif colique (comme le polyéthylène glycol) dont la dose sera ajustée en cas d’insuffisance rénale ou cardiaque. Les selles solides résiduelles et les liquides sont marqués par l’ingestion de baryum ou de produit de contraste iodé.

Déroulement de l’examen

Le patient est installé sur la table de tomodensitométrie en procubitus. Le médecin lui insuffle du dioxyde de carbone dans le côlon à l’aide d’une canule rectale afin de permettre la distension de l’ensemble du cadre colique. Par la suite, il effectue deux acquisitions d’images de l’abdomen lors d’une courte apnée, le patient étant placé en procubitus puis en décubitus. Le temps d’acquisition global est inférieur à dix minutes.

Aucune injection de produit de contraste ni sédation n’est nécessaire. L’insufflation d’air peut causer un léger inconfort en raison de la distension du côlon. Cependant, cette sensation n’est que de courte durée, le gaz étant très rapidement réabsorbé par la paroi colique. Les images recueillies par tomodensitométrie sont ensuite reformatées sur une console de post-traitement afin d’obtenir une reconstruction endoluminale en 3D de l’ensemble du cadre colique ainsi que des reconstructions en 2D des plans axial, sagittal et coronal.

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CHRONIQUE MÉDICALE

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CHRONIQUE MÉDICALE

Le radiologiste doit analyser l’ensemble des images prises, soit les acquisitions tomodensitométriques et les reconstructions sur la console de post-traitement. Les reconstructions endoluminales en 3D sont analysées de façon interactive de la même manière que les images d’un examen endoscopique. L’association des images en 2D et en 3D facilite la détection et la localisation des polypes. Lorsqu’une lésion polypoïde est détectée, elle peut être mesurée et localisée dans les trois plans de l’espace.

Quels sont les avantages de chaque examen ?L’analyse des selles, y compris la recherche de sang occulte ou d’ADN, est mieux adaptée à la détection de lésions cancéreuses ou d’adénomes avancés. Les examens endoscopiques et radiologiques classiques vont permettre non seulement le dépistage des cancers colorectaux, mais également le repérage des polypes adénomateux susceptibles d’évoluer vers un cancer.

Le lavement barytéen double contraste

Le lavement baryté en double contraste n’est pas aussi sensible que la coloscopie optique ou virtuelle pour la détection des polypes, surtout ceux de petite taille. Même pour les polypes de plus de 1 cm, la sensibilité de cet examen n’est que de 50 %. Et la majorité des lésions découvertes le sont au stade d’adénomes avancés ou de cancers4. Par ailleurs, une préparation colique sous-optimale peut encore réduire la sensibilité et la spécificité de l’examen. Les facteurs pouvant limiter la qualité de l’examen sont:3

• l’incapacité d’explorer l’ensemble du côlon en raison d’une mauvaise insufflation d’air ou d’un segment colique collabé ;

• une préparation colique inadéquate;• une mauvaise collaboration du patient (mob-

ilisation difficile);• l’expérience du radiologiste qui exécute l’examen

et en interprète les résultats.

La coloscopie optique

La coloscopie optique permet de détecter les polypes et les cancers que la recherche de sang occulte dans les selles ou la sigmoïdoscopie pourrait manquer. C’est un examen très sensible et très spécifique pour la détection de cancers du côlon. Elle permet dans le même temps la réalisation de biopsies et la résection d’éventuels polypes. Malgré tout, certaines lésions peuvent passer inaperçues : c’est le cas d’environ 6 % des adénomes de plus de 1 cm, de 13 % des adénomes de 6 mm à 9 mm et de 27 % des adénomes de 5 mm et moins4.

Par ailleurs, c’est un examen effractif qui nécessite une sédation. Les complications associées au diagnostic et à la prise en charge thérapeutique par coloscopie comprennent un risque de perforation (1 pour 1000) et d’hémorragie (3 pour 1000). Le taux de mortalité est toutefois faible, soit de 1 pour 30 000 environ6.

La coloscopie virtuelle

La coloscopie virtuelle est une méthode de dépistage rapide non effractive qui ne nécessite aucune sédation. Elle permet donc au patient de retourner rapidement à ses activités habituelles.

Contrairement au lavement baryté en double contraste, la coloscopie virtuelle n’est pas limitée par le morphotype du patient ni par la dextérité ou

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l’expérience de l’opérateur et ne demande aucune compression manuelle pendant son exécution. En tant qu’examen de dépistage, elle permet aussi, à l’inverse de la recherche de sang occulte dans les selles et de la sigmoïdoscopie, une exploration de l’ensemble du cadre colique.

Efficacité diagnostique

Dans une étude parue en 2001, Yee et ses collaborateurs6 ont évalué la sensibilité de la coloscopie virtuelle comme test de dépistage dans une population à risque moyen et élevé sans symptômes. Ils ont obtenu une sensibilité de 60 % pour la détection des polypes de moins de 5 mm, de 80 % pour ceux de 5 mm à 9,9 mm, de 90 % pour ceux de plus de 10 mm et de 94 % pour les adénomes de 10 mm et plus.

Dans une étude menée en 2003 chez plus de 1000 patients sans symptômes, Pickhardt et ses collaborateurs ont obtenu des résultats encore plus encourageants, soit une sensibilité de 94 % pour la détection des polypes adénomateux mesurant 10 mm et plus et de 89 % pour ceux d’au moins 6 mm7. Ces résultats sont tout à fait comparables à ceux de la coloscopie optique classique.

La spécificité de la coloscopie virtuelle est de 93 % à 97%, et le taux de faux négatifs, d’environ 6 %.

Détections extracoliques

Les acquisitions tomodensitométriques en 2D permettent l’évaluation simultanée des structures extracoliques abdominales et pelviennes. Le taux de

découvertes extracoliques varie de 15 % à 69 %, les données étant cliniquement significatives dans environ 10 % des cas.

Tolérance et acceptation

La coloscopie virtuelle est un examen très bien toléré. Les acquisitions tomodensitométriques sont réalisées à faibles doses de rayonnement suffisantes pour la détection des polypes, équivalant à celles d’un lavement baryté (de 5 mSv à 8 mSv)1. En outre, le risque de perforation colique est extrêmement faible (de 0,03 % à 0,06 %)3.

Quelles sont lesrecommandations après un dépistage ?

Une prise en charge adéquate après la coloscopie virtuelle constitue une part importante du dépistage du cancer colorectal (figure 2)3. Ainsi, tous les patients présentant un ou plusieurs polypes de 10 mm et plus ou encore au moins trois polypes d’au moins 6 mm doivent subir une coloscopie optique en vue de l’exérèse de ces polypes.

Cette polypectomie peut, dans certains cas, être faite le même jour en raison d’une préparation colique adéquate, mais exige néanmoins une coordination entre le radiologiste et le gastro-entérologue.

Pour les patients présentant moins de trois polypes ou dont les polypes mesurent de 6 mm à 9 mm, la prise

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en charge reste controversée. Pour les polypes de 6 mm à 9 mm, la prévalence de lésions avancées est faible et varie de 3,5 % à 6,5 %. Il est toutefois plus prudent de recommander l’exérèse par la coloscopie optique. En cas de contre-indication ou de refus du patient, une surveillance par coloscopie virtuelle peut être envisagée. Comme les polypes de 6 mm et moins présentent un risque très faible de dégénérescence (1,7 %), leur résection n’est pas recommandée. Une simple surveillance suffit. En cas de coloscopie virtuelle négative, l’examen doit être repris tous les cinq ans dans le cadre du dépistage.

Mme K fait partie des patientes à risque modéré visées par le programme de dépistage. Vous pouvez donc lui proposer un test de recherche de sang occulte dans les selles à refaire dans deux ans en cas de résultats négatifs, un examen radiologique comme le lavement baryté en double contraste ou la coloscopie virtuelle à répéter tous les cinq ans ou encore une coloscopie optique tous les dix ans.

IL EXISTE PLUSIEURS EXAMENS de dépistage du cancer colorectal dont l’acceptabilité, le coût et l’accessibilité varient. La coloscopie virtuelle en est un rapide, efficace et peu effractif.

Il faut donner aux patients toutes les informations nécessaires sur les examens de dépistage possibles, leurs caractéristiques, leur efficacité et leurs limites, le but étant d’augmenter la participation des patients à un programme de dépistage.

Bibliographie1. Macari M, Bini EJ. CT colonography: where have we been and where are we going? Radiology 2005 ; 237 (3): 819-33.2. Walsh JM, Terdiman JP. Colorectal cancer screening: scientific review. JAMA 2003 ; 289 (10) : 1288-96.3. Shokar NK, Carlson CA, Weller SC. Informed decision making changes test preferences for colorectal cancer screening in

a diverse population. Ann Fam Med 2010 ; 8 (2) : 141-50.4. Ministère de la Santé et des Services sociaux. Dépistage du cancer colorectal (PQDCCR). Québec : le Ministère ; 2011.

Site Internet : www.msss.gouv.qc.ca/sujets/santepub/pqdccr/index.php (Date de consultation: mars 2011).5. Levin B, Lieberman DA, McFarland B et coll. Screening and surveillance for the early detection of colorectal cancer and

adenomatous polyps, 2008: a joint guideline from the American Cancer Society, the US Multi-Society Task Force on Colorectal Cancer, and the American College of Radiology. Gastroenterology 2008 ; 134 (5):1570-95.

6. Yee J, Akerkar GA, Hung RK et coll. Colorectal neoplasia: performance characteristics of CT colonography for detection in 300 patients. Radiology 2001 ; 219 (3) : 685-92.

7. Pickhardt PJ, Choi JR, Hwang I et coll. Computed tomographic virtual colonoscopy to screen for colorectal neoplasia in asymptomatic adults. N Engl J Med 2003; 349 (23) : 2191-200.

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