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INEE SP~VIIER~ 0 L'OBSTACLE DELALANGUE Uneapproche del'illettrisme desadultes danslaFrance d'aujourd'hui InstitutNationaldelaStatistique etdes EtudesEconomiques DirectionGénérale : 18,boulevardAdolphePinard 75675PARISCEDEX14 Directeurdelapublication Jean-ClaudeMilleron Rédactionenchef . E .Maurin - E .Naulleau- J .M .Renaux - N .Seligman Secrétairedefabrication :L .Luong NO27 - juin1989 Sur37millionsdepersonnesvalidesdeplusde18ansvivantenFiancemétropolitaine, plusde9 %,soit3,3millions,éprouventdesdifficultésgraves àparlerfrançais,ouàle lire,ouencore àl'éaire,ouenfinàlebiencomprendre. Ainsicomptabilisé,l'illettrismetouche1,4milliond'immigréset1,9milliondefrançais . Pourcesderniers,desscolaritéstrop brèves,puis rage, aveclequelvientl'oubli,sontles pincipauxfacteursd'illettrisme. Illettrismenesignifiepasforcémentpauvreté .Lerisqued'uneviecontinuellementpassée danslapauvreté,estnéanmoinsbienplus fort pourlesillettrés .Ilssemblentaussiavoir plusdemalquelesautresàresterdansunesituationfinancièresatisfaisante . Lefrançaisn'estnilalanguematernelle,nicelleutiliséehabituellementàlamaisonparprès de4%desrésidants.Sacompréhensions'estrévéléetrèsdifficileaulongd'uneheure d'interview,pourunnombrecomparabled'entreeux .Lespersonnesquiontcettedouble particularitésonttenuesicinepassavoirparlerlefrançais .Sontdanscecasplusde700000 personnesdeplusde18ans(tableau1) . 20%despersonnesdéclarent"nejamaislireoupresquedejournauxquotidiensd'in- formationsgénérales"(ordredegrandeurcomparableàceuxd'autresenquêtes [9],[10]) et 4%affirmentdeleurcôténepasavoirludelivresrécemmentendisant"jenesaispasdu toutlire"ou"jesaismallirecarj'enaiperdul'habitude"ou"jenesaispaslirelefrançais" . 900000personnes,faisantcesdeuxréponses,seronticiconsidéréescommenesachantpas lire . Parailleurs,2,4%despersonnesassurent"nepasêtrecapablesderemplirunchèque lisiblementetsanserreur"etexcluentd'écrireelles-mêmesunelettrederéclamationfaceà un"problèmedifficileavecuneadministration" .Nouslesprésumeronsnepassavoirécrire . Certainespersonnes,sansdirequ'ellesnesontpascapablesderédigerunchèque,déclarent "nepassouhaiterlefaire"ou"n'enavoirjamaisl'occasion" .Parmicelles-ci,certaines affirmentenoutrequ'ellesferaientécrireunelettrederéclamationparquelqu'und'autre . Ellesreprésentent1,7%delapopulation,etnouslesprésumeronségalementnepassavoir écrire .Autotal,1,5milliondepersonnesontdeslacunesgravespourécrireenfrançais . Enfin,toujoursdansl'éventualitéd'un"problèmedifficileavecuneadministration(Sécurité sociale,servicesfiscaux.. .)",25%depersonnesn'auraientpasderéactionautonome immédiate,oraleouécrite .Parailleurs,10%depersonnesonteu,selonlesenquêteurs, "souventdumalàcomprendrelesquestionsposéesdurantl'interview" .Plusde2millionsde personnescumulentcesdeuxcaractéristiques .Ellesserontditesiciavoirunemauvaise maîtrisedelacompréhensiondufrançais . Trèsgénéralement,etc'estunrésultatpeusurprenant,lanaissanceàl'étranger,unescola- ritééphémère,etlegrandâgeaccroissenttoujourslesrisquesdeconnaîtrechacunedes incapacités. Desrelationsmutuellesentrelesincapacités. .. Ceuxquiparlentmallefrançais,nesaventengénéralpaslelire,etceuxquinesaventpasle lirenesaventpasl'écrire .Etlesdifficultésàparlerouàlireentrainenttrèssouventune mauvaisemaitrîsedelalangue. Nepassavoirparlerlefrançaiset,àunmoindreégard,nepassavoirlelire,semblentdonc lesincapacitésfondamentales : ilestbienrarequ'onéprouvecesdifficultéssanséprouver lesautres . Parcontre,lamoitiédeceuxquimaîtrisentmallefrançaissaventparailleursleparler,lelire etl'écrire .Unemauvaisemaîtrisedufrançaisestcelledesquatredifficultésquisurgitleplus souventindépendammentdestroisautres .Elleestle"dernier"obstacledelalangue . ©Insee1989 Prix :10F

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INEESP ~VIIER~

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L'OBSTACLEDE LA LANGUEUne approchede l'illettrismedes adultesdans la Franced'aujourd'hui

Institut National de la Statistiqueet des Etudes EconomiquesDirection Générale :18, boulevard Adolphe Pinard75675 PARIS CEDEX 14Directeur de la publicationJean-Claude MilleronRédaction en chef .E . Maurin - E . Naulleau-J .M . Renaux - N . SeligmanSecrétaire de fabrication : L . Luong

NO 27 - juin 1989

Sur 37 millions de personnes valides de plus de 18 ans vivant en Fiance métropolitaine,plus de 9 %, soit 3,3 millions, éprouvent des difficultés graves à parler français, ou à lelire, ou encore à l'éaire, ou enfin à le bien comprendre.Ainsi comptabilisé, l'illettrisme touche 1,4 million d'immigrés et 1,9 million de français .Pour ces derniers, des scolarités trop brèves, puis rage, avec lequel vient l'oubli, sont lespincipaux facteurs d'illettrisme.Illettrisme ne signifie pas forcément pauvreté . Le risque d'une vie continuellement passéedans la pauvreté, est néanmoins bien plus fort pour les illettrés . Ils semblent aussi avoirplus de mal que les autres à rester dans une situation financière satisfaisante.

Le français n'est ni la langue maternelle, ni celle utilisée habituellement à la maison par prèsde 4 % des résidants. Sa compréhension s'est révélée très difficile au long d'une heured'interview, pour un nombre comparable d'entre eux . Les personnes qui ont cette doubleparticularité sont tenues ici ne pas savoir parler le français. Sont dans ce cas plus de 700 000personnes de plus de 18 ans (tableau 1) .20% des personnes déclarent "ne jamais lire ou presque de journaux quotidiens d'in-formations générales" (ordre de grandeur comparable à ceux d'autres enquêtes [9], [10]) et4 % affirment de leur côté ne pas avoir lu de livres récemment en disant "je ne sais pas dutout lire" ou "je sais mal lire car j'en ai perdu l'habitude" ou "je ne sais pas lire le français" .900 000 personnes, faisant ces deux réponses, seront ici considérées comme ne sachant paslire .Par ailleurs, 2,4 % des personnes assurent "ne pas être capables de remplir un chèquelisiblement et sans erreur" et excluent d'écrire elles-mêmes une lettre de réclamation face àun "problème difficile avec une administration". Nous les présumerons ne pas savoir écrire .Certaines personnes, sans dire qu'elles ne sont pas capables de rédiger un chèque, déclarent"ne pas souhaiter le faire" ou "n'en avoir jamais l'occasion" . Parmi celles-ci, certainesaffirment en outre qu'elles feraient écrire une lettre de réclamation par quelqu'un d'autre .Elles représentent 1,7 % de la population, et nous les présumerons également ne pas savoirécrire . Au total, 1,5 million de personnes ont des lacunes graves pour écrire en français .Enfin, toujours dans l'éventualité d'un "problème difficile avec une administration (Sécuritésociale, services fiscaux. . .)", 25 % de personnes n'auraient pas de réaction autonomeimmédiate, orale ou écrite . Par ailleurs, 10 % de personnes ont eu, selon les enquêteurs,"souvent du mal à comprendre les questions posées durant l'interview" . Plus de 2 millions depersonnes cumulent ces deux caractéristiques . Elles seront dites ici avoir une mauvaisemaîtrise de la compréhension du français .Très généralement, et c'est un résultat peu surprenant, la naissance à l'étranger, une scola-rité éphémère, et le grand âge accroissent toujours les risques de connaître chacune desincapacités.

Des relations mutuelles entre les incapacités. . .

Ceux qui parlent mal le français, ne savent en général pas le lire, et ceux qui ne savent pas lelire ne savent pas l'écrire. Et les difficultés à parler ou à lire entrainent très souvent unemauvaise maitrîse de la langue.Ne pas savoir parler le français et, à un moindre égard, ne pas savoir le lire, semblent doncles incapacités fondamentales : il est bien rare qu'on éprouve ces difficultés sans éprouverles autres .Par contre, la moitié de ceux qui maîtrisent mal le français savent par ailleurs le parler, le lireet l'écrire . Une mauvaise maîtrise du français est celle des quatre difficultés qui surgit le plussouvent indépendamment des trois autres . Elle est le "dernier" obstacle de la langue .

© Insee 1989 Prix : 10F

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. . . à un modèle plutôt classique de l'illettrisme

Dans leurs grandes lignes, ces résultats suggèrent que l'illettrisme est simplement ce qu'élimine, à chaque palier, unprocessus de type scolaire d'acquisition des connaissances. L'école, en effet, familiarise les enfants d'abord avec lalangue, puis avec la lecture et l'écriture, et développe enfin la maîtrise du langage . Que cela résulte ou non de la sco-larité, il y aurait donc ceux qui ne savent pas même parler, ceux qui savent parler et rien d'autre, ceux qui savent parleret lire, mais rien d'autre . . . jusqu'à ceux qui, ayant les acquis de base, ne maîtrisent néanmoins pas bien le langage .Cette image de l'illettrisme reflète la réalité dominante, mais néglige certains cas. Par exemple, le quart de ceux qui nesavent pas lire, savent néanmoins écrire un minimum et maîtrisent à peu près la langue . En fait, on conçoit aisémentqu'au cours de la vie d'autres processus se greffent sur le schéma principal : ainsi la perte progressive, pour despersonnes âgées, de telle ou telle compétence initialement apprise ; ou encore, en sens inverse, l'apprentissage, sansformation de base, de pratiques assez simples et très généralisées dans la société, comme la rédaction de chèques .

De la mesure globale de l'illettrisme à ses contours

Selon nos conventions et nos données, 750 000 adultes ne parlent pas le français. En ajoutant ceux qui parlent mais nesavent pas lire, ce chiffre devient 1,3 million ; puis 2,3 millions en retenant ceux qui ne savent pas écrire, tout en sachantparler et lire ; 3,3 millions enfin, en tenant compte de ceux qui n'ont qu'une maîtrise imparfaite de la compréhension dufrançais . Ce dernier chiffre est donc celui des adultes ayant au moins l'une des quatre incapacités retenues .

Tableau 2-Répartition de la population suivantl'évolution de la situation financière au coursde la vieTableau 1-

Définitions des quatre incapacités à parler, lire, écrire,et bien maîtriser le langage .Proportions de personnes concernées, selon le pays de naissance

Champ : Personnes de 18 ans et plus, valides .Lecture : 15,5 % des personnes nées .i l'étranger sont ici considérées ne pas parlerfrançais . Elles utilisent une langue différente du français à la maison, et les enquê-teurs ont constaté qu'elles avaient beaucoup de mal à comprendre les questionsposées.

en %

Lecture : A la fin de l'enquête, l'enquêteur devait résumer la viede la personne interrogée, à l'aide de 12 types de trajectoires,définies a priori (dans 7 % des cas, il n'a pu le faire) . Cestrajectoires sont symbolisées par des flèches. Elles représententle déroulement de la vie à travers 3 situations possiblesd'aisance financière : mauvaise (notée -), moyenne, ou bonne(notée +) . L'origine des flèches correspond à la date de fin descolarité ou du premier emploi ; leur extrémité à la date del'enquête. Une flèche "tourmentée" exprime que l'évolutions'est produite avec quelques fluctuations . Dans le tableau, n'ontété retenus que 7 types de trajectoires, regroupés en quatregrandes catégories : "ascendantes", "moyennes", "en chute", "enpauvreté constante" . L'évolution de la situation financière a été"ascendante" pour 14 % de l'ensemble des personnes illettrées .

Définitions des quatre

incapacités élémentaires

Personnesnées à

l'étranger

en %

Personnesnées enFrance

en %

Ensemble

en % Effectifs

PARLER LE FRANCAIS

A7 . Usage à la maison d'une langue maternelledifférente du français 263 05 3,7 1 370000

A2 . Compréhension difficile du français (selonles enquêteurs) 218 0,4 31 1133000

Incapacité à parler français (à la fois A7 etA2) 155 01 21 757000

LIRE

B1 . Non lecture habituelle de journaux 329 175 194 7151000

B2. Non lecture récente de livre pour cause deméconnaissance totale de la lecture ou du

français ou par perte d'habitude 181 1 7 38 1 396000

Incapacité à lire (à la fois B1 et B2) 149 06 24 894000

ECRIRE

C1 . Incapacité de rédaction de chèque et absencede réaction écrie personnelle face à unproblème administratif éventuel 88 1 5 24 897000

C2. Absence de souhait ou d'occasion pour rédi-ger des choques et recours à une autre per-sonne pour lui faire rédiger une lettre deréclamation face à un problème administra-filéventuel 35 14 17 617000

incapacité à écrire (Cl ou C2) 123 29 41 1 514000

MNTRISER LE LANGAGE(E(PRESSION-COMPRE)IENSICN)

Dl . Absence de réaction (orale ou écrite)autonome face à un problème administratiféventuel 374 23,1 249 9174000

D2 . Mauvaise compréhension durant l'enquête .des questions posées (selon les enquêteurs) 335 75 107 3945000

Incapacité à maîtriser le langage (à la fois Dl et D2) 222 39 62 2288000

Evoluton dela situationfinancière et

trajectoires correspondantes

Ensembledes adultes

valides

Personnesillettrées

ASCENDANTE

+ 22 14

+MOYENNE

31 31

EN CHUTE

6 11

+

EN PAUVRETECONSTANTE

6 18

AUTRES 35 26

TOTAL 100 100

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EMIEREChiffres réalistes, élevés ou faibles par rapport à ce qu'il en est véritablement ? Cela est largement affaire de conven-tions. La méconnaissance de pratiques élémentaires comme lire l'heure, remplir une feuille de maladie ou utiliser desopérations arithmétiques, s'étend certainement au delà des limites que nous avons trouvé ici à l'illettrisme [11] .L'extension de l'étude aux personnes invalides, ou hébergées dans des institutions, ou encore vivant outre mer, auraitelle-aussi alourdi notre bilan [12] .Mais de plus grandes exigences, ou un champ d'enquête plus vaste, n'auraient sans doute pas fondamentalementmodifié les grandes caractéristiques de la population illettrée . Elle est majoritairement d'origine française : 1,9 millioncontre 1,4 million d'immigrés .

Un immigré sur trois a des difficultés graves avec la langue Française

16 % des immigrés ne savent pas parler français . 7 % ont surmonté cet obstacle mais ne savent pas lire. Ceux qui n'ontjamais été scolarisés en France sont évidemment les plus exposés . Inversement, les moins illettrés sont les jeunes ayantété scolarisés. Au total, près du tiers des adultes immigrés ont de graves difficultés avec la langue française (tableau 3) .

6 % des personnes nées en France sont illettrées

Parmi ceux qui sont nés en France, seule la petite frange qui n'a jamais été scolarisée est fortement atteinte par laméconnaissance de la lecture . Pour les autres, les incapacités les plus rencontrées sont, de loin, l'écriture et la maîtrisedu langage . Des scolarités trop brèves, puis l'âge, avec lequel vient l'oubli, sont les principaux facteurs d'illettrisme .Reste que parmi ceux qui n'ont pas dépassé le primaire, la proportion d'illettrés est plus forte parmi les jeunes de 18-25ans que parmi les 25-60 ans. Arrêter la scolarité dès le primaire n'a pas la même signification aujourd'hui qu'hier . Lescomparaisons entre générations sont donc fragiles . L'évolution de l'illettrisme avec l'âge suggère néanmoins que l'oublin'est pas le seul facteur à l'oeuvre : la vie professionnelle, la vie familiale, et, plus généralement, toutes les formesd'intégration sociale, peuvent favoriser un progressif "rattrapage" des lacunes initiales .Enfin, si la scolarité semble le meilleur garant contre l'illettrisme, 150 000 personnes ont dépassé le primaire et n'ensont pas moins illettrées .

L'illettrisme : un handicap pour la vie?

L'illettrisme rend difficile de trouver un premier emploi, ou de sortir du chômage . Ceux d'entre les illettrés qui trouventmalgré tout du travail, s'orientent massivement vers des métiers d'ouvriers non qualifiés ou de salariés agricoles . Unquart environ des actifs qui ne lisent pas le français, estiment que leur travail n'implique pas le moindre "effort deréflexion" .Plus généralement, l'illettrisme marque-t-il "à vie" les personnes concernées ? De l'avis des enquêteurs, comme on dit,"tout est possible" : un illettré sur trois a passé sa vie dans une situation moyenne, et un sur sept a même suivi unetrajectoire ascendante . Mais les illettrés sont plus fragiles que les autres : ils ont plus de mal à rester dans une situationfinancière satisfaisante, et surtout, près d'un cinquième d'entre eux n'a jamais pu sortir de la pauvreté (tableau 2) .

en % (total en ligne =100)

Tableau 3 - Répartitionde la population selon une échellerésumée d'illettrisme

Lecture : Sur 100 personnes nées à l'étranger,jamais scolarisées (ni en France, ni à l'étranger),53 ne parlent pas le Français . Le nombrede personnes nées à l'étranger, jamais scolarisées,est de 566 000

Ne parlepas le

français

Parle lefrançais mais

ne lit pas

Parte le

français, litmais n'écrit

pas

Perte lefrançais,lit, écrit

mais maîtrisemalle

langage

AucuneIncapacité

Effectifsen ligne

Nées à l'étranger. Jamais scolarisées 53 34 3 1 9 566000. Scolarisées, âgées de moins de 26 ans 5 1 1 7 86 493 000. Scolarisées, âgées de 26 à 60 ans 12 4 2 5 77 2770000. Scolarisées, âgées de plus de 60 ans 7 4 9 8 72 767000

Total 16 7 3 5 69 4596000

Nées en France :Jamais scolarisées 2 60 14 4 20 106000

- Scolarisées dans le primaire, âgées demoins de 26 ans 0 1 3 7 89 1 281 000

. Scolarisées dans le primaire, âgées de 26à 60 ans 0 1 2 4 93 8574000

. Scolarisées dans le primaire, âgées de 61à 75 ans 0 1 7 6 86 3275000

. Scolarisées dans le primaire, âgées de plusde 75 ans 0 1 26 10 63 1427000

. Scolarisées au-delà du primaire 0 0 0 1 99 17 552000

Total 0 1 3 3 94 32 215000

% 2 1 3 3 91 -Ensemble

Effectifs 757 000 533 000 1005 000 1071000 33 445 000 36811 000

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[1]

INSEE PREMIERE

Pour comprendre ses résultats . . . .

Les résultats présentés ci-dessus, proviennent de l'enquête "Etude des conditions de vie" réalisée durant l'hiver 1986-1987 par l'Insee, avec le concours financier du Sesi(service des statistiques, des études, et des systèmes d'information) etde la Mire (Mission interministérielle de recherche et d'expérimentation) du ministère des affaires sociales .Le premier objectif de cette enquête est l'étude du cumul des différentes inégalités de conditions de vie des personnesadultes ; les relations entre les cumuls et les trajectoires suivies pendant la vie, le second .Les données présentées ici ne concernent que les personnes valides, c'est-à-dire celles chez qui l'enquêteur n'aremarqué, en les interrogeant, aucun handicap gênant, de nature sensorielle, motrice ou mentale .Ces données proviennent de questions posées la plupart du temps à d'autres fins qu'une étude de l'illettrisme . On peutconsidérer que leur éparpillement a joué en faveur d'une bonne qualité des réponses obtenues . En effet, les expériencessur le sujet montrent qu'une interrogation directe et soutenue sur les difficultés provoquées par l'illettrisme, se heurtesouvent à un sentiment de honte, et se traduit par une minoration des faits .La méthode employée, cernant l'illettrisme à partir de ses manifestations dans la vie courante, s'inspire de travauxeffectués sur la mesure des handicaps de santé [6] .Pour plus de précision sur l'enquête se rapporter au Courrier des statistiques, n040 [7]

Pour en savoir plus

La notion d'illettrisme est passée en quelques dizaines d'années d'une signification restreinte d'incapacité absolue à lireet à écrire, à une notion plus large . De plus en plus, on entend par illettrés, ceux qui rencontrent, dans leur vie quoti-dienne, certaines difficultés liées à des incapacités de compréhension ou d'utilisation du langage [1] .Ainsi entendu, l'illettrisme n'est entré que très récemment dans les préoccupations sociales générales [2], [3], [8] . Néan-moins, les premières mesures du phénomène ont déjà attiré l'attention sur sa prégnance dans la société française [4], [5] .Ces évaluations, reposent sur des méthodes différentes, testant de façon plus ou moins détaillée les difficultés de lecture,d'écriture et de compréhension du langage . Elles restent peu comparables entre elles et aucune ne s'impose de manièreindiscutable .Celle-ci pas davantage . Reste que les données ici utilisées sont extraites d'une enquête globale, abordant les "inégalités"de multiples façons. Elles devraient ainsi permettre de cerner les rapports entre l'illettrisme et divers aspects des condi-tions de vie .

Bibliographie

Unesco-1958 : "Est définie comme analphabète toute personne incapable de lire et d'écrire en le comprenantun exposé simple et bref de faits en rapport avec la vie quoditienne" .V. Espérandieu, A. Lion, avec la collaboration de J .P. Benichou : Des illettrés en France, Documentationfrançaise, 1984 .L'illettrisme - Informations sociales, ri 8, 1984 .Le Service National en chiffres (1987) - Ministère de la défense .Enquête du Groupe Permanent de Lutte contre l'Illettrisme (G PLI), 19.88- Ministère des affaires sociales .A. Charraud et O. Choquet - L'inégalité devant les incapacités physiques - Economie et statistique, n°170,octobre 1984 .J.L. Borkowski - Courrier des Statistiques, n° 40, octobre 1986 . Etude des conditions de vie, une enquête sur lecumul des inégalités .Hommes et migration, décembre 1988, Dossier Illettrisme.Enquête "Loisirs' Insee-1987 : 26,6 % de personnes de 14 ans et plus ne lisent jamais ou presque de journauxquotidiens .Enquête pratiques culturelles des Français (ministère de la culture - Dalloz 1982) : 28,7 % de personnes deplus de 15 ans ne lisent jamais ou presque de journaux quotidiens .A. Vinerier : La lecture retrouvée - Compte-rendu de l'action menée contre l'illettrisme à l'Entr'aide ouvrière deTours, 1986.J.P. Colliez : Enquête en cours sur l'illettrisme - Insee - La Réunion .

Jean Louis BorkowskiDivision "Condition de vie des ménages"

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