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[desarmir.fr]. Document sous License Crea5ve Commons (by-nc-sa). 1 ACADEMIE DE PARIS Année 2017 MEMOIRE Pour l’obtention du DES d’Anesthésie-Réanimation Coordonnateur: Monsieur le Professeur Benoît PLAUD Par GODEMENT Mathieu Présenté et soutenu le 29 Mars 2017 Impact des complications post opératoires précoces sur la mortalité à un an des patients transplantés pulmonaires Travail effectué sous la direction: Dr Sylvain JEAN BAPTISTE - Pr Dan LONGROIS

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ACADEMIE DE PARIS

Année 2017

MEMOIRE

Pour l’obtention du

DES d’Anesthésie-Réanimation

Coordonnateur: Monsieur le Professeur Benoît PLAUD

Par

GODEMENT Mathieu

Présenté et soutenu le 29 Mars 2017

Impact des complications post opératoires précoces

sur la mortalité à un an des patients transplantés

pulmonaires

Travail effectué sous la direction:

Dr Sylvain JEAN BAPTISTE - Pr Dan LONGROIS

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Table des matières:

I. Liste des abréviations ……….……………………………………………………. 3

II. Résumé …………………………..…..……………………………………………. 4

III. Introduction ………………….……..…………………………………………….... 5

IV. Matériels et méthodes ………….……..……………………………………….…. 7

a. Ethique ……………….…….…….………………………………………... 7

b. Recueil des données….……….….………………………………….…... 7

c. Procédure de transplantation et prise en charge des patients …...….. 8

d. Critère de jugement principal ……….….….…………………………….. 9

e. Analyse statistique ………….…………………………………………... 10

V. Résultats ………….……………………………………………………………… 11

a. Caractéristiques du receveur ……….…….……………………………. 12

b. Caractéristiques du donneur ……….…….……………………………. 12

c. Caractéristiques du peropératoire …….………………………………. 12

d. Séjour en réanimation …………….……………………………………. 12

e. Survie et analyse de survie ….………………………………………… 13

f. Analyse univariée ………….…………………………………………… 15

g. Analyse multivariée ………….…………………………………………. 17

VI. Discussion …………….………………………………………………………… 19

VII. Les limites ………………………………………………………………………. 23

VIII. Conclusion ……………………………………………………………………… 24

IX. Perspectives ……………………………………………………………………. 24

X. Bibliographie ……………………………………………………………………. 25

XI. Annexe ………………………………………………………………………….. 29

a. Définition des variables utilisées …….….………………………….….. 29

b. Figure 4 …………………….………………………………………….…. 30

c. Résultats descriptifs ……………….……………………………….….... 30

d. Accord du comité d’éthique …………….….………………………….... 35

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I. Liste des abréviations:

ACFA Arythmie cardiaque par fibrillation auriculaire

ACR Arrêt cardio-respiratoire

ABM Agence de biomédecine

BPCO Broncho-pneumopathie chronique obstructive

CGR Culot de globule rouge

CP Culot plaquettaire

DDB Dilatation des bronches

DPG Dysfonction primaire du greffon

ECLS Extra-corporeal life support

ECMO VA Extracorporelle Membrane Oxygénation veino-artérielle

ECMO VV Extracorporelle Membrane Oxygénation veino-veineuse

EER Epuration extra-rénale

IMC Indice de masse corporelle

IRA Insuffisance rénale aiguë

ISHLT International Society for Heart and Lung Transplantation

PAPm Pression artérielle pulmonaire moyenne

PAPs Pression artérielle pulmonaire systolique

PAVM Pneumopathie acquise sous ventilation mécanique

PFC Plasma frais congelé

PRES Posterior-reversible encephalopathy syndrome

PSL Produit sanguin labile

TP Transplantation pulmonaire

VM Ventilation mécanique

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II. Résumé:

Contexte: La transplantation pulmonaire est devenue le traitement de référence de

l’insuffisance respiratoire terminale mais reste cependant grevée d’une forte mortalité et

d’une survie qui reste faible comparée aux autres transplantations d’organes solides (80% à

un an et 54% à cinq ans selon le registre de l’ISHLT 2015). L'objectif de cette étude était

d’analyser les facteurs potentiellement associés à la mortalité au cours de la première année

durant le séjour en réanimation.

Méthodes: Tous les patients transplantés à l’hôpital Bichât Claude Bernard (APHP) entre

Janvier 2006 et 2014 ont été inclus de manière rétrospective et suivis jusqu’au mois de

Septembre 2015. Les caractéristiques du donneur, du receveur ainsi que du séjour en

réanimation des survivants et des non-survivants à un an ont été rassemblés et comparés

rétrospectivement. Une Analyse multivariée par régression logistique a été réalisée sur les

facteurs prédictifs en univariée de mortalité durant la première année avec un critère d'entrée

de p <0,001. Le protocole a été approuvé par le Comité d’Evaluation de l’Ethique des projets

de Recherche Biomédicale (CEERB) Paris Nord.

Résultats: Au total, 254 dossiers consécutifs ont été analysés. L’âge moyen au moment de

la greffe était de 53,4 ans avec un sexe ratio H/F de 2,1. Les indications principales de TP

étaient une fibrose pulmonaire (44%) et une BPCO (29%). Le taux de survie à un mois était

de 87% et 70% à un an. Les causes présumées de décès étaient un sepsis (32%), une

dysfonction du greffon (28%), une hémorragie (13%), une défaillance multi-viscérale (7%),

un cancer (6%) ou un évènement cardiovasculaire (6%). La durée du séjour en réanimation,

le nombre de jours de catécholamines, de ventilation mécanique, la nécessité d’une

assistance cardio-respiratoire, l’insuffisance rénale aiguë, l’épuration extra-rénale,

l’insuffisance cardiaque aiguë, la dysfonction primaire du greffon, la pneumonie acquise sous

ventilation mécanique et les complications chirurgicales étaient associées à la mortalité à un

an. L’étiologie de l’insuffisance respiratoire chronique, les rejets aigus et le type de greffe

pulmonaire n’avaient pas d’impact significatif sur la survie. En analyse multivariée,

l’insuffisance rénale aiguë (OR=4,32 IC95% 2,03-9,17 p<0,001), l’insuffisance cardiaque

aiguë (OR=6,22 IC95% 2,71-14,26 p<0,001), le nombre de jours sous amines (OR=1,31

pour chaque jour, IC95 1,15-1,49 p<0,001) et l’utilisation d’une épuration extrarénale

(OR=6,35 IC95% 2,59-15,56 p<0,001) étaient des facteurs de risque indépendants de

mortalité à un.

Conclusion: Dans notre série, au cours du séjour en réanimation après transplantation

pulmonaire la survenue d’une insuffisance cardiaque aigue, d’une insuffisance rénale aigue

ainsi que la nécessité d’une technique d’épuration extra-rénale et le nombre de jours sous

amines ont été retrouvés comme des facteurs de risque indépendants de mortalité à un an.

L'analyse des variables de notre cohorte a mis en lumière le poids des complications non

pulmonaires sur le pronostic des patients greffés pulmonaires lors de la première année post

greffe.

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III. Introduction:

La transplantation pulmonaire (TP) offre actuellement pour les patients atteints d’insuffisance

respiratoire chronique terminale, l’espoir conjugué d’une survie prolongée et d’une meilleure

qualité de vie liée à la santé. Depuis ses premiers succès obtenus au début des années

1980, la TP a connu un essor impressionnant au niveau international en nombre et en

qualité avec une amélioration des résultats au fil des ans. Les informations les plus riches

concernant la survie sont issues du registre de l’International Society for Heart and Lung

Transplantation (ISHLT) [1]. Ce registre international collige des données provenant des

centres de transplantation et des différents organismes représentant certains pays: United

Network for Organ Sharing (UNOS) pour les États-Unis, Euro transplant qui regroupe

plusieurs pays (Autriche, Belgique, Allemagne, Luxembourg, Pays Bas, Slovénie) ou UK

Transplant pour l’Angleterre. Les données du registre de l’ISHLT sont éloquentes avec un

nombre de déclarations annuelles qui a presque doublé entre 2005 et 2013 passant de 2500

à près de 4000, correspondant à un nombre cumulé de 27438 TP. La survie médiane est

passée de 4,4 à 6,1 ans pour les patients transplantés respectivement pendant les périodes

1990–1998 et 1999–2008 [1]. De la même manière en France, l’Agence de BioMédecine

(ABM) rapporte un doublement des transplantations pulmonaires entre 2004 et 2013,

passant de 145 à 299 ce qui correspond à un nombre cumulé de 2318 TP [2]. La médiane

de survie en France a augmenté de 2,8 à 6,1 ans pour les patients transplantés entre 1995-

1999 et 2005-2007.

L’amélioration globale de ces résultats est la somme de nombreux progrès concernant la

prise en charge des candidats et des transplantés pulmonaires à différents moments:

traitement intégré de l’insuffisance respiratoire chronique grave [3], sélection des candidats

et des donneurs [4], expérience des équipes médico-chirurgicales [5,6], gestion des

immunosuppresseurs et des infections de l’immunodéprimé [7,8] et prévention de la

dysfonction chronique du greffon [9]. Cependant, ces progrès incontestables ne doivent pas

faire occulter les obstacles persistants. Le registre de l’ISHLT 2015 retrouve sur la période

1990-2013, une survie de 89% à trois mois, 80% à un an, 65% à trois ans et 54% à cinq ans

[1]. A dix ans, elle est de seulement 31%, ce qui reste très inférieur à celle observée pour les

autres transplantations d’organe solide, avec une survie du greffon à dix ans de 54 % pour le

cœur et 60 % pour le foie.

Une période restant particulièrement critique, est la phase comprenant l’intervention elle-

même et les suites postopératoires pendant les premières semaines. Les suites post-

opératoires peuvent être cependant très simples, le patient étant extubé d’emblée, le séjour

en réanimation est alors très court. Mais bien souvent, des complications peuvent survenir

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précocement chez ces patients lourdement immunodéprimés, et nécessiter une prise en

charge spécifique en réanimation. Il peut s’agir d’une défaillance primaire du greffon (DPG)

liée aux phénomènes d’ischémie/reperfusion, de complications infectieuses essentiellement

bactériennes pulmonaires, d’un rejet aigu cellulaire, de complications cardiovasculaires ou

encore de complications liées à la technique. La morbi-mortalité liée à ces différentes

complications est significative comme le montre le registre de l’ISHLT 2015 [1]. Une prise en

charge de qualité est donc indispensable pour gérer au mieux cette phase postopératoire,

mettant le réanimateur au centre de la démarche de prévention, de diagnostic et de

traitement.

A notre connaissance, il existe peu d’information dans la littérature sur l'impact des

complications de réanimation sur la morbi-mortalité et la qualité de vie des patients greffés

pulmonaires [10-13]. Les résultats de ces études varient considérablement et elles se

concentrent principalement sur une complication unique comme la DPG [13] ou à des sous-

groupes de population [11]. Afin d'améliorer la survie après TP, il semble pourtant

indispensable d'avoir une connaissance approfondie des facteurs influençant la survie du

sujet transplanté. En effet, une meilleure connaissance de ces derniers permettrait

d’accroitre la prévention et la détection de ces complications ainsi que d’optimiser la prise en

charge des patients transplantés en coordination avec l’équipe de chirurgie et de

pneumologie. De plus, l’identification précoce dès le séjour en réanimation des patients les

plus à risque de décès permettrait de mieux orienter leur prise en charge et d’informer les

patients et leurs proches sur leur pronostic.

L'objectif de cette étude était de rapporter les résultats de notre cohorte de sujets

transplantés pulmonaires sur une période de huit ans et d’identifier les facteurs associés à la

mortalité à un an durant le séjour en réanimation après transplantation pulmonaire.

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IV. Matériels et méthodes:

a. Ethique:

Le protocole a été approuvé par le Comité d’Evaluation de l’Ethique des projets de

Recherche Biomédicale (CEERB) Paris Nord qui nous a de plus dispensés du recueil du

consentement éclairé du patient compte tenu de son caractère rétrospectif -IRB 00006477-

(cf. annexe d).

b. Recueil des données:

Nous avons conduit une étude rétrospective, observationnelle mono-centrique dans le

service de réanimation chirurgicale de l’hôpital Bichât Claude Bernard (APHP). Le service de

transplantation pulmonaire de l’hôpital Bichât est un service disposant: d’une équipe de

pneumologues, d’une équipe de chirurgiens thoraciques et d’un service de réanimation

chirurgicale de 18 lits. Il s’agit d’un hôpital tertiaire accueillant des patients insuffisants

respiratoires chroniques adressés par des correspondants répartis sur huit régions

françaises.

Tous les patients transplantés pulmonaires entre Janvier 2006 et Aout 2014 ont été inclus et

suivis jusqu’au mois de Septembre 2015. Les données ont été recueillies de manière

rétrospective à partir des dossiers médicaux, des dossiers transfusionnels (via l’EFS) et des

pancartes de suivi des patients. Les données suivantes (cf. annexe a) ont été colligées sur la

population de l’étude:

- Le receveur: l’âge, le sexe, l’IMC, le score de Charlson, la date de transplantation, les

antécédents de tabagisme actif, le motif de la greffe, les données du cathétérisme

droit et/ou de l’échographie préopératoire.

- Le donneur: la durée de ventilation mécanique (VM), le dernier rapport Pa02/Fi02, les

antécédents de tabagisme actif, la survenue d’une inhalation ou d’un ACR, l’usage de

catécholamines, la colonisation bactérienne du greffon.

- Les données peropératoires: le caractère « super urgent » de la greffe, le type de

greffe (mono ou bi pulmonaire), le temps d’ischémie froide, l’utilisation de

catécholamines ou d’ECMO.

- Le séjour en réanimation: le score SOFA des premières 24h et l’IGS2 à l’entrée, la

durée de séjour en réanimation, le nombre de jours de catécholamines et de

ventilation mécanique, l’ECMO, le nombre et le type de PSL transfusés, les

complications pulmonaires, cardiovasculaires, rénales, chirurgicales, neurologiques

et digestives.

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- La survie: le nombre de jours de survie post greffe, la survie à un mois et à un an, le

retour à domicile, le décès en réanimation et la cause présumée de décès.

Au décours du séjour en réanimation ont été recueillies: le nombre de jours de survie

jusqu’au neuf septembre 2015 (correspondant à une année après la dernière TP incluse), les

causes présumées de décès, le décès en réanimation et le retour à domicile. Les différentes

causes présumées de décès ont été regroupées pour plus de clarté:

- Hémorragie: rassemblant le choc hémorragique et l’hémoptysie massive.

- Sepsis: pour un choc septique ou un sepsis sévère.

- Cardiovasculaire: pour l’état de choc cardiogénique comprenant l’embolie pulmonaire

massive, la tamponnade et les insuffisances cardiaques sévères.

- Technique: rassemblant principalement les dysfonctions anastomotiques bronchiques

ou vasculaires et le décès peropératoire

- Dysfonction du greffon: incluant le rejet aigu, la dysfonction primaire du greffon et la

bronchiolite oblitérante

- Autre: pour les étiologies inclassables: ischémie mésentérique, AVC malin, ACR

inexpliqué.

c. Procédure de transplantation et prise en charge des

patients:

La prise en charge des patients était laissée à l’appréciation des équipes médicales et

chirurgicales en charge du patient. Les patients inscrits sur liste d’attente de greffe

pulmonaire étaient sélectionnés selon les recommandations de l’ISHLT et la décision finale

d’inscription ou de non inscription était prise au cours d’une réunion pluridisciplinaire faisant

intervenir les équipes de pneumologie, de réanimation, de chirurgie thoracique et

d’anesthésie. Avant leur inscription, les patients étaient évalués par un examen clinique et un

interrogatoire par au moins un médecin de chaque équipe et par un bilan paraclinique pour

déterminer leur niveau de gravité et leurs comorbidités selon la procédure de notre centre.

Une procédure dite de « super-urgence » était mise en place pour les patients les plus

graves suivant les procédures d’application de l’agence de biomédecine (ABM). Les

indications d’une greffe bi pulmonaire dans notre centre étaient : une pathologie pulmonaire

suppurative (mucoviscidose, bronchectasies) ou la présence de lésions pulmonaires

excavées, un âge < 60 ans. Les indications de greffes mono pulmonaires étaient un âge >

60 ans ou un état général jugé incompatible avec la réalisation d’une greffe bi pulmonaire en

l’absence de suppuration bronchique chronique ou de lésions pulmonaires excavées.

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Les greffes mono pulmonaires étaient réalisées par thoracotomie postéro-latérale et le choix

du poumon transplanté était réalisé en fonction des résultats de la scintigraphie

ventilation/perfusion, des difficultés techniques prévisibles et de la récupération d’une

mécanique ventilatoire de qualité. Les greffes bi pulmonaires, étaient réalisées soit par bi-

thoracotomie antérieure soit par voie postéro-latérale à l’appréciation de l’équipe

chirurgicale. Les transplantations ont été réalisées en utilisant des donneurs en état de mort-

encéphalique. Une technique d’assistance cardio-respiratoire (ECMO VA) était utilisée en

peropératoire en cas de défaillance hémodynamique ou respiratoire. La prophylaxie

antibiotique était effectuée selon les données préopératoires de colonisation des voies

aériennes ou par Céfamandole® en l’absence de telles données pour une durée de totale de

48h selon les recommandations de la Société Française d’Anesthésie-Réanimation (SFAR).

Des prélèvements dans la bronche souche du greffon, le liquide de conservation et une

aspiration bronchique post transplantation étaient envoyés pour culture. Toutes les cultures

microbiologiques positives ont été considérées comme une colonisation du greffon. Un

traitement antibiotique était alors laissé en place suivant le clinicien en charge du dossier

pour une durée de cinq à sept jours. Les patients étaient secondairement transférés en

réanimation.

La prise en charge en réanimation et la décision de transfert vers le service de pneumologie

était laissée à l’appréciation de l’équipe présente. Les pratiques médicales et les soins dans

notre service respectent les recommandations des sociétés savantes françaises (SFAR et

SRLF, SPLF, SPILF).

Dès leur arrivée en réanimation, les patients étaient mis sous un protocole

d’immunosuppression comprenant une corticothérapie par Méthylprednisolone (Solumedrol

©) 0.5 mg/kg/jour, du Tacrolimus (Prograf ©) avec objectif de concentration plasmatique

entre 7 et 11 ng/ml, et du Mycophénlolate mofétil (Cellcept ©) associée à une prophylaxie

anti CMV et antifongique. Des fibroscopies bronchiques étaient réalisées toutes les 48

heures pendant deux semaines pour contrôle des sutures bronchiques et prélèvements

microbiologiques. Une radiographie thoracique quotidienne était réalisée au lit du patient.

d. Critère de jugement principal:

Le succès de la TP a été évalué selon plusieurs critères dans la littérature: la physiologie, la

fonction, la survie, la qualité de vie, le rapport coût/efficacité... Cependant la survie demeure

le critère principal de jugement pour juger de l’efficacité de la TP, comme cela a été rappelé

dans les dernières recommandations d’expert pour lister les patients [14,15]. Nous avons par

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conséquent retenu dans notre étude la mortalité à un an comme critère de jugement

principal.

e. Analyse statistique:

Pour l’analyse descriptive, les variables quantitatives ont été exprimées en moyenne

associée à leur dérivation standard ou en médiane avec les interquartiles. Les variables

catégorielles ont été exprimées en pourcentage. La comparaison entre les groupes a été

réalisée par le test du Chi-2 et le test de Mann-Whitney. Une valeur de p inférieure à 0,001

était considérée comme significative. Une valeur de p inférieur 0.05, quant à elle, permettait

de déterminer une tendance. L’analyse univariée nous a permis d’identifier les variables

associées à la mortalité à un an. Les variables mettant en évidence une différence

significative ont été intégrées dans l’analyse multivariée basée sur un modèle de régression

logistique pour calculer les Odds ratio associés à leurs intervalles de confiances 95%. La

survie post transplantation a été analysée par la méthode de Kaplan–Meier. Les différences

de survie pouvaient être évaluées au moyen du test log-rank avec une signification

statistique de p inférieur à 0,001. Les différentes analyses ont été réalisées avec le logiciel

MedCalc version 2015.

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V. Résultats:

a. Caractéristiques du receveur (cf. annexe c):

Durant la période de l’étude, 254 patients consécutifs ont été inclus. Le sexe ratio H/F était

de 2,06 et l’âge moyen de 53,4 ans (± 9,3) dont 28% des patients étaient âgés de plus de 60

ans. L’IMC moyen était de 24,0 (± 5,3) dont 7% avec un IMC inférieur à 18 et 10% supérieur

à 30. Dans notre étude, 73% des patients présentaient un antécédent de tabagisme actif. Le

score de Charlson médian était de 3 (2-3) mettant en évidence le faible nombre de

comorbidité associée à l’insuffisance respiratoire au moment de la greffe. Les deux

principales étiologies de l’insuffisance respiratoire terminale étaient la fibrose avec 112

patients (44%) et la BPCO avec 74 patients (29%) (cf. figure 1). Les autres étiologies étaient

l’emphysème déficitaire (9%), la DDB (7%), la re-transplantation (3%) et une catégorie autre

définie plus haut (7%) (cf figure 1). Nous avons retrouvé que 136 patients (53%) présentaient

une HTAP au moment de la transplantation dont 40 (16%) une HTAP sévère. La PAPm

mesurée par cathétérisme cardiaque droit chez 151 malades était de 27,6 mm Hg (± 8,1).

Figure 1: activité de greffe et motif de transplantation pulmonaire suivant les années de

transplantation.

0

5

10

15

20

25

30

35

40

2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

No

mb

re d

e T

P retransplantation

fibrose

emphysème déficitaire

DDB

BPCO

autre

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b. Caractéristiques du donneur (cf. annexe c):

La durée moyenne de ventilation mécanique avant prélèvement était de 70 h (± 59,2). Le

dernier rapport Pa02/Fi02 avant prélèvement était en moyenne de 399 min (± 81,8). Les

donneurs ont présenté durant leur prise en charge pour 13% un ACR et 32% une

pneumopathie d’inhalation. Nous avons retrouvé que 39% des donneurs avaient un

antécédent de tabagisme actif. Une colonisation bactérienne du greffon était retrouvée chez

85% des patients avec par ordre décroissant : les entérobactéries (46%), la flore

oropharyngée (35%), le Staphylocoque aureus (27%) puis le Pseudomonas et

l’Acinetobacter (5%).

c. Caractéristiques du peropératoire (cf. annexe c):

La transplantation était pour 168 patients (66%) mono pulmonaire et pour 86 (34%) bi

pulmonaire. La procédure de super urgence a été mise en place chez 36 patients (14%). Le

temps moyen d’ischémie froide du premier poumon était de 261 min (± 74) et pour le second

en cas de greffe bi pulmonaire de 372 min (± 77). Un support vasopresseur peropératoire a

été nécessaire chez 181 malades (71%) et une ECMO chez 93 malades (37%).

d. Séjour en réanimation (cf. annexe c):

La durée de séjour médiane en réanimation était de 12 jours (7-21). Le score SOFA médian

des 24 premières heures était de 6 (3-8) et l’IGS2 médian de 37 (31-44). La durée médiane

de ventilation mécanique était de 3 jours (1-13). La durée médiane de catécholamines était

de 1 jour (0-3). L’ECMO a été utilisé chez 25% des patients en réanimation avec une

prédominance de l’ECMO VA (78%). La durée moyenne sous ECMO VV était de 7,4 jours (±

6,3) et sous ECMO VA de 3,9 jours (± 3,6). Chez 14 patients, nous avons retrouvé une

complication locale liée à la technique soit 22% des patients sous assistance. Nous avons

retrouvé que 71% des patients ont été transfusés en péri opératoire avec une moyenne de

6,9 CGR (± 9,7), 4,8 PFC (± 11,7) et 0,9 CP (± 2,3). Les patients avec un ratio CGR/PFC

inférieur à deux (20%) étaient dus principalement aux échanges plasmatiques en prévention

du rejet aigu humoral. A noter que 30 patients ont reçus plus de 15 CGR. Nous avons

observé l’apparition d’un cytopénie médicamenteuse chez 26 patients, deux thrombopénies

à l’héparine, trois micro angiopathies thrombotiques et quatre syndromes d’activation

macrophagique. La complication la plus fréquente dans notre étude était la dysfonction

rénale avec une incidence de 46%. L’EER a été utilisée chez 38% des patients atteints. Le

site le plus touché par les complications infectieuses était le poumon, 105 patients (41%) ont

présenté au moins un épisode de pneumonie acquise sous ventilation mécanique (PAVM).

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La surinfection bronchique était présente chez 26% des patients transplantés. L’infection de

paroi et la pleurésie infectieuse ont concerné 4% des patients. La DPG est survenue chez 42

patients (17%). Dans notre étude l’incidence de l’insuffisance cardiaque aigue était de 20%.

Les épisodes d’ischémie myocardique concernés 9% des patients, la tamponnade 2%,

l‘embolie pulmonaire ou la thrombose cave 2%. L’incidence de l’ACFA était de 15%. Dans

notre série, 31% des patients ont présenté une complication chirurgicale. La plus fréquente

était l’apparition d’un pneumothorax ou d’un hémothorax durant le séjour en réanimation

(20%). La seconde complication était liée aux anastomoses bronchiques (9%) avec

principalement des déhiscences bronchiques. Les autres complications étaient liées aux

anastomoses vasculaires (2%) et à la paroi (3%). Au total, 10% des patients transplantés ont

nécessité une reprise chirurgicale. Les causes de reprise chirurgicale étaient: neuf

hémorragies, quatre tamponnades, deux infarctus pulmonaires, sept ischémies de membre,

deux marsupialisations, deux déhiscences bronchiques graves. Les complications digestives

ont affecté 20% des patients. Les complications étaient: une gastro parésie ou un iléus (8%);

une hémorragie digestive (7%), une péritonite (2%), une pancréatite (1%), une cholécystite

(2%), une ischémie mésentérique (2%). Les complications neurologiques ont touché 37%

des patients avec: une confusion mentale (21%), une neuromyopathie de réanimation (9%),

un épisode d’AVC (2%), un PRES syndrome (2%), des convulsions (2%), un syndrome

extrapyramidal (1%).

e. Survie et analyse de survie:

La totalité des patients inclus ont pu être suivie jusqu’à la date de recueil du critère de

jugement principal. La survie à un mois et un an étaient respectivement de 87% et 70% (cf

figure 2). Le retour à domicile a été possible chez 75% des patients transplantés. Plus des

deux tiers des patients décédés, le sont en réanimation (73%). Un patient est décédé en

peropératoire lié à des difficultés techniques. Sur la période de l’étude 121 patients sont

décédés et nous avons pu retrouver une étiologie chez 110 malades (91%). Les causes de

décès étaient: un sepsis (32%), une dysfonction du greffon (28%), une hémorragie (13%),

une défaillance multi-viscérale (7%), un cancer (6%), un évènement cardiovasculaire (6%),

un problème technique (5%) (cf. figure 3).

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Figure 2: Courbe de survie selon la méthode de Kaplan-Meier des patients transplantés

pulmonaires durant la première année post transplantation.

Figure 3: Etiologies du décès suivant la période post transplantation.

0% 20% 40% 60% 80% 100%

< 1 mois

1 mois-1 an

> 1 an

sepsis

dysfonction du greffon

défaillance multiviscérale

cardiovasculaire

hémorragie

cancer

technique

autre

perdus de vue

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f. Analyse univariée:

Une analyse de sous-groupe des survivants et des non-survivants à un an est présentée

dans le tableau 1. Aucune des caractéristiques du préopératoire ainsi que du donneur

n’étaient associées de manière significative à la mortalité à un an. Dans le groupe de

variables peropératoires, la procédure de transplantation en « super-urgence » (p=0,009)

ainsi que la nécessité d’une ECMO (p=0,008) ou d’amines (p=0,007) étaient des facteurs

pronostiques potentiels. Parmi les variables postopératoires, le score de SOFA des 24h,

l’IGS2 à l’entrée, la durée de séjour en réanimation, le nombre de jours de catécholamines,

l’ECMO, l’EER, la DPG, l’insuffisance cardiaque aiguë, l’insuffisance rénale aiguë, les

complications chirurgicales, les reprises chirurgicales, les PAVM, la transfusion de CGR-

PFC-CUP, la ventilation mécanique supérieure à 48h et les complications digestives étaient

associés à la mortalité à un an (p<0,001). Il n’y avait aucune différence statistiquement

significative dans le nombre de rejet aigu et dans le groupe ACFA entre les survivants et les

non survivants.

Caractéristiques du receveur décès à un an

(n=76)

vivant à un an

(n=176)

p =

Age (années) 57 (51-61) 56 (47-60) 0,129

Sexe M 72%(55) 65% (116) 0,439

ATCD de tabagisme actif 71% (54) 74% (131) 0,817

BMI 24 (19-27) 24 (20-27) 0,939

Score de Charlson 3 (2-3) 3 (2-3) 0,968

Fibrose 50% (38) 42% (74) 0,215

BPCO 26 % (20) 30% (54) 0,518

PAPm préopératoire (mmHg) 25 (21-32) 27 (22-31) 0,655

HTAP préopératoire 55% (42) 53% (94) 0,941

HTAP sévère préopératoire 17% (13) 15% (27) 0,889

Caractéristiques du donneur

Durée de VM avant prélèvement (h) 48 (32-72) 48 (29-82) 0,916

Caractéristiques du peropératoire

Super urgence 23% (18) 10% (18) 0,009**

Transplantation monopulmonaire 64% (49) 67% (119) 0,68

Ischémie froide 1er poumon (min) 260 (213-308) 260 (202-300) 0,586

Ischémie froide du 2ème poumon (min) 360 (305-397) 360 (312-420) 0,346

Catécholamines en peropératoire 82% (63) 67% (118) 0,007**

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ECMO en peropératoire 50% (38) 31% (55) 0,008**

Séjour en réanimation

SOFA score des 24h 8 (5-9) 5 (3-7) <0,001*

IGS2 à l'entrée 42,5 (35-52) 34 (29-39) <0,001*

Durée de séjour en réanimation (jours) 19 (8-39) 10 (7-16) <0,001*

Nombre de jours de catécholamines (jours) 5 (1-12) 1 (0-2) <0,001*

Nombre de jours de VM (jours) 13 (3-33) 2 (1-7) <0,001*

ECMO en réanimation 47% (36) 16% (28) <0,001*

Nombre de CGR 8,5 (2-21) 2 (0-6) <0,001*

Nombre de PFC 2 (0-13) 0 (0-2) <0,001*

Nombre de CP 0 (0-2,5) 0 (0-0) <0,001*

Pathologies hématologiques 29% (22) 8% (15) <0,001*

PAVM 65% (50) 31% (55) <0,001*

Bronchite 11% (9) 31% (56) 0,013**

Rejet aigu cellulaire 9% (7) 7% (13) 0,584

DPG 35% (27) 8% (15) <0,001*

Insuffisance cardiaque aiguë 49% (39) 7% (12) <0,001*

ACFA 17% (13) 14% (25) 0,708

Insuffisance rénale aiguë 81% (62) 31% (55) <0,001*

Epuration extrarénale 45% (34) 6% (11) <0,001*

Complications chirurgicales 48% (37) 19% (35) <0,001*

Reprise chirurgicale 23% (18) 5% (8) <0,001*

Complications neurologiques 40% (31) 35% (63) 0,521

Complications digestives 46% (32) 14% (25) <0,001*

Tableau 1 : Analyse univariée des caractéristiques du receveur, du donneur, du

peropératoire et du séjour en réanimation sur la mortalité à un an. * Valeurs significatives

(p<0.001) - ** Valeurs marquant une « tendance » (p<0.05)

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g. Analyse multivariée:

L’analyse multivariée basée sur la défaillance d’organe a montré que l’insuffisance rénale

aiguë (OR=4,32 IC95% 2,03-9,17 p<0,001) et l’insuffisance cardiaque aiguë (OR=6,22

IC95% 2,71-14,26 p<0,001) étaient les seuls facteurs prédictifs indépendants de mortalité à

un an (cf. tableau 2). La DPG a montré une tendance à la surmortalité DPG (OR=3,55

IC95% 1,46-8,64 p=0,005). Dans le second modèle fondé sur les ressources, le nombre de

jours sous amines (OR=1,31 pour chaque jour, IC95 1,15-1,49 p<0,001) et l’utilisation d’une

épuration extrarénale (OR=6,35 IC95% 2,59-15,56 p<0,001) étaient des facteurs de risque

indépendants de mortalité à un après TP (cf. tableau 3). Les autres facteurs prédictifs en

univarié inclus dans les deux analyses n'ont pas montré d’importance statistique dans

l'analyse multivariée. Le test du log-rank a été réalisé sur le sous-groupe de patient ayant

présenté une IRA et a montré une surmortalité significative chez les patients ayant reçu une

technique d’EER (HR=2,98 IC95% 1,72-5,15 P<0.001) (cf. figure 3).

Variables Odds ratio IC 95% p=

Insuffisance cardiaque aiguë 6,22 2,71-14,26 <0,001*

Complications digestives 2,15 0,97-4,78 0,061

Insuffisance rénale aiguë 4,32 2,03-9,17 <0,001*

DPG 3,55 1,46-8,64 0,005**

PAVM 2,03 0,98-4,23 0,058

Tableau 2: Analyse multivariée basée sur les défaillances. * Valeurs significatives (p<0.001) -

** Valeurs marquant une «tendance» (p<0.05)

Variables Odds ratio IC 95% p=

ECMO en réanimation 1,86 0,82-4,21 0,135

Nombre de jours d'amines 1,31 1,15-1,49 <0,001*

Nombre de jours de VM 1,00 0,97-1,03 0,898

EER 6,35 2,59-15,56 <0,001*

Tableau 3: Analyse multivariée basée sur les ressources. * Valeurs significatives (p<0.001) -

** Valeurs marquant une « tendance » (p<0.05)

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Figure 2: Forest Plot représentant les variables des deux analyses multivariées. * Valeurs

significatives (p<0.001) - ** Valeurs marquant une « tendance » (p<0.05)

Figure 3: Courbes de survie selon la méthode de Kaplan-Meier du groupe des patients

transplantés pulmonaires atteints d’une IRA suivant la nécessité d’une EER (p<0.001).

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VI. Discussion :

Une des forces principales de cette étude est qu'aucun patient n'a été exclu de l’analyse

représentant une cohorte réelle de « tous les arrivants » dans notre centre. Nous avons

inclus des variables du receveur en pré, per et postopératoire ainsi que du donneur afin de

fournir un plein éventail des facteurs possibles pouvant influer sur la survie à un an. Pour

prendre en charge certains facteurs de confusion potentiels dans notre analyse, nous avons

délibérément séparé l’analyse multivariée en deux analyses disjointes, avec une première

fondée sur les dysfonctions d’organe et une seconde sur les ressources utilisées en

réanimations. Ce choix s’explique par l’importante corrélation entre ces deux entités

exposant au risque de multicolinéarité.

En résumé, notre étude confirme l’impact délétère des dysfonctions d’organe et des

techniques utilisées durant le séjour en réanimation sur la mortalité à un an après TP. Nous

avons retrouvé la dysfonction cardiaque aiguë, la dysfonction rénale aiguë, la nécessité

d’une EER et le nombre de jours sous amines comme des facteurs de risque indépendants

de mortalité à un an. Dans notre cohorte, la survie à un mois et à un an étaient

respectivement de 87% et 70% et restaient stable sur la période de l’étude. Nos données de

mortalité sont comparables à un mois et légèrement inférieures à un an par rapport à la

moyenne nationale donnée par l’ABM sur les années 2000-2012 avec 88 et 74%

respectivement [2]. Notre recrutement principalement constitué de fibroses pulmonaires et

de BPCO avec une survie à un an inférieure à d’autre pathologie comme la mucoviscidose,

semble expliquer ces moins bons résultats [9]. Les meilleurs données de mortalité publiés

par l’ISHLT en 2015 avec 80% de survivants à un an (n= 45,542) sur la période 1990-2013

sont probablement surestimés compte tenu d’un contrôle des données incomplet à la

différence du registre français de l’ABM [1]. Les causes de décès correspondant au premier

mois post TP, étaient principalement à rattacher à l’infection (36%), aux causes

cardiovasculaires (16%) et aux hémorragies (14%). Au cours de la première année,

l’infection restait la première cause de décès (35%), mettant en évidence le haut niveau

d’immunosuppression durant cette période. Au-delà de un an, c’était la dysfonction

chronique du greffon qui prédominait (42%). L’analyse des causes de mortalité suivant la

période concordent avec celles retrouvées dans le registre de l’ISHLT de 2015 [1].

Dans notre étude, le peropératoire semblait avoir un impact négatif sur la mortalité à un an

comme le montre les scores SOFA et IGS2 en post opératoire qui lui étaient associés. Un

des principaux problèmes posé par le postopératoire immédiat est lié aux phénomènes

d’ischémie/reperfusion du greffon responsable de la DPG et d’un état de choc vasoplégique

proche de celui du choc septique. Dans notre étude l’incidence de la DPG était de 17% et

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stable suivant les années. Christie et al ont réalisé la plus grosse étude sur le sujet

comportant 5262 patients qui ont subi une TP entre 1994 et 2000 [13]. L’incidence de la

DPG était légèrement inférieure avec 10% des patients atteints mais ressortait comme

facteur de risque indépendant de mortalité à un mois et à un an. Une autre étude plus

récente réalisée en 2013 par Diamond et al sur 1255 patients, a montré de la même manière

une majoration du risque de décès durant la première année avec une incidence équivalente

à notre série de 17% [16]. Bien que nous n’ayons pas retrouvé la survenue d’une DPG

comme un facteur de risque significatif de mortalité à un an, il ressortait une forte tendance à

la surmortalité associée à sa survenue. Cette constatation pourrait s'expliquer par la taille de

l'échantillon, car la survenue d’une DPG dans notre série étaient associée à une importante

surmortalité (64% versus 29%). D’autre part, l’état de choc qui lui est associé est une

complication fréquente et encore peu comprise avec une incidence élevée variant de 40 à

95% suivant les études [17,18]. Dans notre étude le nombre de jours sous amines, en lien

direct avec cette complication ressortait comme un facteur de risque indépendant de

mortalité mettant en évidence l’importance liée à la prévention et à la prise en charge de

cette situation. L’ECMO peropératoire joue aussi probablement un rôle dans le

postopératoire immédiat. Cette technique d’utilisation simple et sa moindre morbidité lui ont

permis récemment de supplanter la CEC conventionnelle [19,20]. Dans une étude de 2016

de Ius, il ressortait que l’utilisation de l’ECMO peropératoire programmée majorait la quasi-

totalité des complications postopératoires mais n’impactait pas la survie à un an [21].

D’autres études semblent donc nécessaires dans l’avenir pour en évaluer l’impact. Une autre

cause peu fréquente mais classique de décès en périopératoire était l’hémorragie massive.

Ce sont essentiellement des hémorragies d’origine pleurale responsables d’hémothorax,

rarement des hémorragies intra-parenchymateuses ou médiastinales. Nous avons retrouvé

14% de décès liés à une hémorragie massive durant le premier mois et une association

entre la mortalité à un an et le nombre de produits sanguins labiles reçus.

En réanimation, la dysfonction rénale aiguë ainsi que l’utilisation d’une technique d’EER

étaient des facteurs de risque indépendants de mortalité. Nous avons retrouvé une survie au

décours de la première année de 52% et 24% respectivement. L’IRA était la complication la

plus fréquente de notre série avec une incidence de 46%. Cette incidence élevée s’explique

par l’instabilité hémodynamique périopératoire et à un grand nombre de facteurs de risque

aux décours de l’intervention tel que les anticalcineurines, les antibiotiques ou encore

l’administration de gammaglobulines intraveineuses (IVIG). Néanmoins cette incidence était

inférieure aux études sur le sujet qui retrouvent des chiffres plus proches des deux tiers [22-

24]. Nous ne pouvons par conséquent écarter un certain biais de recueil lié à l’omission dans

les comptes rendus de réanimation des IRA les moins sévères. De plus, nous avons

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retrouvé que les épisodes d’IRA n’ayant pas nécessité d’EER avaient une faible influence

sur la mortalité à un an par rapport aux IRA traitées par EER (cf. figure 3). Plusieurs études

ont retrouvé des résultats similaires, montrant que l’IRA était fréquente en postopératoire de

TP mais que c’était principalement les IRA dialysées qui influençaient la survie [12,23]. Il

semble donc que ce soit plus la gravité de l’IRA que sa survenue qui soit associée à un

mauvais pronostic. Cependant, il est impossible dans notre étude de déterminer si l'IRA joue

vraiment un rôle sur la mortalité ou si elle est seulement un marqueur du statut global du

patient. Le pronostic néphrologique après IRA sévère en réanimation est probablement lui

aussi altéré au décours de l’hospitalisation. Hors, l’insuffisance rénale chronique dialysée

précocement au décours de la TP possède un pronostic particulièrement sombre. Dans une

cohorte de transplantés, Mason et al ont retrouvé une médiane de survie après initiation de

la dialyse de cinq mois, avec 100% de mortalité lorsqu'elle était instituée au cours des trois

premiers mois après TP [25].

Dans notre série, l’insuffisance cardiaque aiguë avait avec une incidence de 20%. Cette

complication fréquente au décours de l’intervention était un facteur de risque indépendant de

mortalité à un an. L’incidence particulièrement élevée d’épisodes d’ischémies myocardiques

en pépriopératoire (9%) ainsi que l’importance du cœur droit chez des patients souvent

atteints par une maladie ventriculaire droite chronique (16% d’HTAP sévère en

préopératoire) méritent une attention particulière dans leurs préventions et leurs prises en

charge. Nous regrettons cependant de ne pas avoir séparé les différents types d’insuffisance

cardiaque, car elles n’ont probablement pas le même pronostic. Nous n’avons pas retrouvé

d’étude concernant l’insuffisance cardiaque aiguë en transplantation pulmonaire et ne

pouvons comparer ces résultats à ceux de la chirurgie thoracique lourde qui est bien moins

pourvoyeuse de ce type de complications. Les troubles du rythme supraventriculaires avec

une incidence de 15%, ne semblaient pas influencer sur la mortalité.

L’arsenal thérapeutique utilisé en transplantation pulmonaire a vu apparaître en quelques

années l’ECMO, son utilisation s’est étendue à la réanimation pour les cas les plus graves

de DPG ou de dysfonction cardio-circulatoire [26]. Cette utilisation est liée à un certain

nombre de centres de TP qui ont rapporté des résultats encourageants chez les patients

atteints d’une DPG grave comme pont vers la récupération du poumon. Dans notre centre,

nous avons retrouvé depuis 2007 un développement croissant de cette technique pour

arriver en 2014 à son utilisation chez 86% de nos malades (cf. annexe c). Dans notre

cohorte près d’un patient sur deux a reçu cette technique dans le cadre d’une DPG et 17%

pour une dysfonction cardio-circulatoire ou respiratoire durant le séjour en réanimation. Les

autres indications étaient principalement liées à une pratique spécifique de notre centre avec

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une conservation préventive de l’ECMO mise au cours de l’intervention durant les 24-48

premières heures pour assurer le post-opératoire immédiat chez les patients instables au

cours de l’intervention. Néanmoins, il est bien démontré que l’utilisation de cette technique

est associée à des complications graves, dont: l’hémorragie, l’accident neurologique ou

encore les complications locales [27-29]. Cette approche préventive doit donc être réévaluée

dans les années à venir. Les études évaluant la mortalité dans le groupe assistance en

réanimation ont de petits effectifs mais ont mis en évidence une surmortalité [27,29]. Hartwig

et al de l’université de Duke ont rapporté que cette surmortalité était plus importante avec la

technique VA dans le cadre de la DPG [30]. Dans notre étude nous n’avons pas retrouvé de

surmortalité liée à son utilisation. On ne peut cependant éliminer un biais de de confusion.

Effectivement, on ne peut exclure que les patients ayant eu recours à cette technique en

réanimation étaient plus à risque de décès que les patients l’ayant reçu pour couvrir le

périopératoire. La nécessité d’une assistance durant le séjour en réanimation est

probablement un facteur déterminant de survie et nécessite d’être réévaluer dans l’avenir.

L’infection est la première cause de mortalité tout au long de la vie du patient transplanté et

deux infections sur trois sont d’origine broncho-pulmonaires [31,32]. Il est cependant très

difficile de comparer les données de la littérature car de nombreux points diffèrent suivant les

centres: les pathologies transplantés, les agents de la prophylaxie péri-opératoire, l’écologie

locale, les mesures de prévention en réanimation… La principale étude concernant les

pneumonies bactériennes après TP a été réalisée en 2007 par Aguilar-Guisado qui retrouvait

sur 236 patients une surmortalité un an dans le groupe PAVM [34]. Dans notre étude

l’incidence de la PAVM était de 41% et ne ressortait pas de manière significative sur la

mortalité à un an, néanmoins on notait une tendance à la surmortalité. L’incidence

particulièrement élevée des épisodes de PAVM dans le cadre de la TP semble en dehors de

l’immunosuppression, être la conséquence de plusieurs éléments spécifiques. Nous avons

constatés un dysfonctionnement des anastomoses bronchiques principalement chez les

patients ayant présenté un épisode de PAVM (18 versus 2%). La DPG semblait aussi par

son allongement de la durée de ventilation mécanique être associée à la PAVM (64 versus

37%). Enfin la transplantation mono pulmonaire semblait plus affectée que dans le groupe bi

pulmonaire (29 versus 10%), ce qui nous a fait émettre l’hypothèse d’un plus grand nombre

de comorbidité et/ou d’une transmission exogène à partir du donneur.

Depuis 2006, un système de « super-urgence » nationale (SU) a été créé pour, rendre

prioritaire les patients dont le pronostic vital est menacé à très court terme et permettre leur

transplantation en moins de deux semaines. Le registre de l’ABM sur les années 2007-2013

a montré que la survie non ajustée à un an post greffe en SU est significativement inférieure

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de celle des autres malades (65% versus 80%). Dans notre étude la survie à un an dans le

groupe SU était de 53% versus 73% dans le groupe non SU mais ne ressortait pas dans

l’analyse.

Nous n’avons pas retrouvé d’impact sur la mortalité liée au rejet aigu. Pourtant l'incidence du

rejet aigu après TP est plus élevée qu'après d'autres types de transplantation d'organe et

plutôt durant les premiers mois [34]. Dans notre étude, l’incidence de 8% était probablement

inexacte car le diagnostic est difficile et les patients peuvent être parfaitement

asymptomatiques et présenter un examen clinique et des examens paracliniques normaux.

Cependant bien que le rejet aigu soit une complication fréquente dans la première année,

elle cause peu de décès [1]. En revanche, il est un des principaux facteurs de risque du rejet

chronique qui est responsable d'un grand nombre de décès à plus long terme [35].

Dans notre étude, nous n’avons pas retrouvé la durée de ventilation mécanique comme un

facteur de risque indépendant de mortalité à un an. Cependant, la durée de ventilation

mécanique était associée la mortalité à un an et nous avons constaté que 11% des patients

ventilés moins de 48 heures sont décédés durant la première année contre 45% dans le

groupe des patients ventilés plus de 48 heures. Il semble donc que la nécessité de

conserver une ventilation mécanique au-delà de 48 heures soit de mauvais pronostic. Après

une transplantation pulmonaire diverses complications digestives ont été identifiées. Les plus

fréquentes dans notre étude étaient la gastro-parésie et l’iléus liés à la vagotomie thoracique

qui ont touché 21 patients soit 8% des TP. L’impact des complications digestives n’était pas

significatif sur le pronostic des patients transplantés pulmonaires. Nous n'avons pas non plus

identifié de facteur de risque de mortalité chez le receveur. Pourtant l’âge [36,37] ou

l’étiologie de l’insuffisance respiratoire [1] ont été identifié dans la littérature comme des

facteurs influençant la mortalité précoce. De même, pour les caractéristiques du donneur qui

sont toutes ressorties comme non significatives.

VII. Les limites:

Ces données ont plusieurs limitations. Cette étude est une analyse rétrospective des

données d'un établissement unique. Nous ne pouvons donc écarter une certaine quantité de

contradiction et de données absentes. Nous regrettons au cours du recueil des données de

ne pas avoir mieux identifié certains paramètres comme la cause de l’insuffisance cardiaque

ou encore le nombre de patients ayant nécessité une ECMO en réanimation qui auraient

probablement permis de mieux caractériser les facteurs de mauvais pronostic. Une autre

limite de l’étude est liée à l’évolution des pratiques durant la période de l’étude. Ces

évolutions qui ont eu lieu au cours de la période de l’étude ont affecté irrémédiablement les

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résultats. On peut citer par exemple: la sélection des receveurs, l’apparition de la procédure

dite de « super-urgence » ou encore la gestion péri-opératoire avec l’utilisation de l’ECMO.

Enfin, une limite provient du type de TP, il est retrouvé dans le registre de l’ISHLT et de

l’ABM une croissance constante de la greffe bi-pulmonaire sur les dernières années ainsi

qu’un probable bénéfice de survie [38-40]. Dans notre étude, c’était la greffe mono-

pulmonaire qui prédominait avec 168 procédures (66%) et nous n’avons pas retrouvé de

différence statistiquement significative suivant le type de greffe. Dans notre centre, la

prédominance de la greffe mono-pulmonaire était donc en complète opposition avec les

résultats de la littérature ce qui interfère avec sa validité externe. La question d’un gain de

survie apporté par la transplantation bi-pulmonaire par rapport à la transplantation mono-

pulmonaire reste néanmoins largement débattue.

VIII. Conclusion:

Au total, notre étude confirme l’impact délétère des complications de réanimation sur la

mortalité à un an. Nous avons retrouvé dans notre cohorte l’insuffisance cardiaque aiguë et

rénale aigue ainsi que le nombre de jours sous amines et l’utilisation d’une EER comme des

facteurs de risque indépendants de mortalité à un an. Le poids des différentes complications

non pulmonaires rappelle que la TP est avant tout une chirurgie lourde associée à des

complications spécifiques de la greffe pulmonaire. La rencontre de ces deux types de

complications explique les difficultés de prise en charge au décours de l’intervention et la

forte mortalité qui en découle.

IX. Perspectives:

La transplantation pulmonaire connaît un essor important depuis quelques années et va

continuer à se développer afin de mieux couvrir les besoins de la population française. Nous

croyons que les nouvelles stratégies de prise en charge: immunosuppression, ECMO,

perfusion ex vivo, procédure de « super-urgence » pourraient améliorer les résultats. Ce

domaine de la médecine n’a pas fini de progresser.

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XI. Annexe:

a. Définitions des variables utilisées:

Les patients étaient mis sur liste de greffe selon les critères de l'ISHLT. Nous avons décidé

de rassembler certaines étiologies pour plus de clarté :

- les bronchectasies incluant les bronchectasies séquellaires, la mucoviscidose et les

dyskinésies ciliaires,

- la fibrose mélangeant principalement la fibrose idiopathique, la pneumopathie

d'hypersensibilité, les pneumopathies auto-immunes, les pneumoconioses et les

PINS,

- une catégorie autre contenant la GVH, la lymphangio-léyomyomatose, l’histiocytose

X, la sarcoïdose et le carcinome bronchiolo-avléolaire,

- la re-transplantation (principalement pour bronchiolite oblitérante).

Le bilan préopératoire réalisé en amont permettait de déterminer les caractéristiques

préopératoires dont l’hypertension artérielle pulmonaire (HTP). Elle était définie soit par une

pression artérielle pulmonaire moyenne (PAPm) supérieure à 25 mmHg au repos par

cathétérisme droit, soit par une pression artérielle pulmonaire systolique (PAPs) supérieure à

35 mmHg mesurée par échographie trans-thoracique [41,42]. L'hypertension pulmonaire

sévère était définie par une PAPm supérieure à 35 mmg au céthétérsime droit ou par une

PAPs supérieure à 50 mmHg à l’échographie. En ce qui concerne le greffon nous avons

choisi comme cut-off, une durée d’ischémie froide de 330 minutes pour analyser les données

[43]. En réanimation, le temps passé sous ventilation mécanique correspondait au nombre

de jours passés sous ventilation invasive en réanimation mais ne discernait pas les

réintubations. Une technique d’assistance type ECMO VA ou VV pouvait être utilisée devant

une DPG ou une instabilité hémodynamique justifiant la technique. En ce qui concerne la

DPG, nous nous sommes intéressé uniquement à la forme la plus sévère (grade 3) qui est

communément définie par l’ISHLT depuis 2005 comme un PaO2/FiO2 ratio inférieur à 200

dans les 72 premières heures suivant la transplantation et des infiltrats radiologiques diffus

prédominants au niveau du poumon greffé [44]. Les causes secondaires de DPG était

évidemment éliminées pour parvenir au diagnostic (le rejet aigu, l’œdème aigu

cardiogénique, le blocage au retour veineux pulmonaire et la pneumopathie infectieuse). Les

critères diagnostiques utilisés pour déterminer la présence d’une PAVM dans le service

étaient celles du CTINILS: au moins un infiltrat radiologique ou sa progression ; une fièvre >

38°C ou une leucopénie < 4000/mm3 ou une hyperleucocytose > 14000/mm3 et au moins

deux critères parmi des sécrétions purulentes et/ou une augmentation de celles-ci avec une

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altération des échanges gazeux et une majoration des besoins en oxygène [45]. La

documentation bactériologique était bien sûr réalisée si possible. Pour la bronchite étaient

retenus: les sécrétions purulentes et/ou une augmentation de celles-ci avec une

documentation bactériologique si possible. Le diagnostic de rejet aigu cellulaire était retenu

soit par diagnostic histologique après réalisation de biopsies pulmonaires trans-bronchiques

soit de manière rétrospective devant l’amélioration clinique, gazométrique et radiologique

sous traitement immunosuppresseur renforcé. Les rejets humoraux n’ont pas été pris en

compte du fait des difficultés diagnostiques. Pour déterminer la présence d’une insuffisance

rénale aigue, la classification KDIGO était utilisée [46]. Sa présence était déterminée par le

critère le plus péjoratif entre "créatinine plasmatique" et "diurèse" (≥ 26,5 μmol/l ou 1,5 à 1,9

fois la créatinine plasmatique de base et/ou une diurèse inférieur à 0.5 ml/kg/h pendant 6–12

h). La mise en place d’une EER était déterminée par le praticien en charge du patient.

b. Figure 4:

c. Résultats descriptifs:

Caractéristiques du receveur n = nombre

(%)

Moyenne ±

DS

Médiane

(IQR)

Age (années) 254 53,4 ± 9,3 56 (49-60)

18-29 254 7 (3%)

30-39 254 16 (6%)

40-49 254 49 (19%)

50-59 254 110 (43%)

60-65 254 68 (27%)

> 65 254 4 (2%)

Sexe Ratio (M/F) 254 2,06

0%

20%

40%

60%

80%

100%

2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

% u

tilis

atio

n e

n r

éan

imat

ion

ECMO en réanimation suivant l'année

ACMO VA et VV

ECMO VA

ECMO VV

absence

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ATCD de tabagisme actif 254 185 (73%)

IMC 196 24,0 ± 5,3 24 (21-27)

< 18 196 18 (9%)

>30 196 25 (13%)

Score de Charlson 254 2,7 ± 1,1 3 (2-3)

Etiologies 253

Fibrose 253 112 (44%)

BPCO 253 74 (29%)

Emphysème déficitaire 253 23 (9%)

DDB 253 19 (7%)

Retransplantation 253 7 (3%)

Autre 253 18 (7%)

PAPm préopératoire (mmHg) 151 27,6 ± 8,1 27 (21-31)

HTAP préopératoire 254 136 (53%)

HTAP sévère préopératoire 254 40 (16%)

Caractéristiques du donneur n = nombre

(%)

Moyenne ±

DS

Médiane

(IQR)

Durée VM avant prélèvement (heures) 247 70,0 ± 59,2 48 (30-79)

Rapport P/F avant prélèvement 207 399 ± 81,8 394 (329-463)

ATCD de tabagisme actif 199 99 (39%)

ACR durant la prise en charge 190 32 (13%)

Pneumopathie d'inhalation 192 80 (31%)

Colonisation du greffon 208 177 (85%)

Entérobactérie 208 96 (46%)

Staphylocoque aureus 208 58 (28%)

Flore 208 73 (35%)

Pseudomonas-Acinetobacter 208 10 (5%)

Caractéristiques du peropératoire n = nombre

(%)

Moyenne ±

DS

Médiane

(IQR)

TP en super urgence 249 36 (14%)

TP monopulmonaire 254 168 (66%)

TP bipulmonaire 254 86 (34%)

Ischémie froide 1 er poumon (min) 206 261 ± 74 260 (210-300)

Ischémie froide 2 ème poumon (min) 66 372 ± 77 360 (310-420)

Ischémie froide < 330min 206 134 (65%)

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Catécholamines en peropératoire 254 181 (71%)

ECMO peropératoire 254 93 (37%)

Séjour en réanimation n = nombre

(%)

Moyenne ±

DS

Médiane

(IQR)

SOFA score des 24h 253 6,1 ± 3,1 6 (3-8)

IGS2 à l'entrée 253 38,0 ± 10,8 37 (31-44)

Durée séjour réanimation (jours) 253 18,7 ± 20,8 12 (7-21)

Durée catécholamines (jours) 253 3,4 ± 6,2 1 (0-3)

0 253 68 (27%)

< 2 jours 253 105 (41%)

2 jours à 7 jours 253 44 (17%)

> 7 jours 253 36 (14%)

Durée de VM (jours) 253 10,5 ± 16,2 3 (1-13)

< 2 jours 253 115 (45%)

2 jours à 10 jours 253 67 (26%)

10 jours à 21 jours 253 31 (12%)

> 21 jours 253 40 (16%)

ECMO en réanimation 253 64 (25%)

ECMO VV en réanimation 253 21 (8%)

Durée ECMO VV (jours) 21 7,4 ± 6,5 6 (3-7)

ECMO VA en réanimation 253 50 (20%)

Durée ECMO VA (jours) 50 3,9 ± 3,7 3 (1,25-5)

Complications locales 64 14 (22%)

Transfusions periopératoires 214 150 (71%)

Nombre de CGR 214 6,9 ± 9,7 3 (0-10)

Nombre de PFC 214 4,8 ± 11,7 0 (0-4)

Nombre de CP 214 0,9 ± 2,3 0 (0-1)

CGR/PFC<2 150 118 (78%)

CGR/PFC 2-5 150 26 (17,%)

CGR/PFC 5-10 150 3 (2%)

CGR/PFC> 11 150 1 (1%)

Complications pulmonaires 253 133 (53%)

PAVM 253 105 (41%)

Infections (plèvre, paroi) 253 10 (4%)

Rejet aigu cellulaire 253 20 (8%)

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DPG 253 42 (17%)

Trachéotomie 253 18 (7%)

Complications cardiaques 253 83 (33%)

ACFA 253 38 (15%)

Insuffisance cardiaque aigue 253 51 (20%)

Ischémie myocardique 253 23 (9%)

Embolie pulmonaire 253 4 (2%)

Tamponnade 253 4 (2%)

Complications rénales 253 117 (46%)

Insuffisance rénale aigue 253 117 (46%)

Epuration extra-rénale 253 45 (18%)

Complications chirurgicales 253 73 (29%)

Plèvre 253 51 (20%)

Anastomose bronchique 253 23 (9%)

Anastomose vasculaire 253 5 (2%)

Paroi 253 8 (3%)

Reprises chirurgicales 253 26 (10%)

Complications neurologiques 253 94 (37%)

AVC 253 6 (2%)

PRES 253 4 (2%)

Autre 253 84 (33%)

Complications digestives 253 57 (23%)

Gastroparésie 253 21 (8%)

Hémorragie digestive 253 17 (7%)

Péritonite 253 4 (2%)

Pancréatite 253 2 (1%)

Cholecystite 253 6 (2%)

Ischémie mésentérique 253 5 (2%)

Caractéristiques de la survie n = nombre

(%)

Moyenne ±

DS

Médiane

(IQR)

Nombre de jours de vie post TP

(en date du 09/09/2015)

225 990 ± 935 745 (90-1634)

Survie à un mois 254 222 (87%)

Survie à un an 254 178 (70%)

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Période de décès

< 30 jours 102 32 (31%)

30 jours à 1 an 102 44 (43%)

1 an à 3 ans 102 26 (25%)

Décès en réanimation 107 78 (73%)

Retour à domicile 252 188 (75%)

Causes présumée de décès

Sepsis 110 36 (32%)

Dysfonction du greffon 110 31 (28%)

Hémorragie 110 14 (13%)

Défaillance multiviscérale 110 8 (7%)

Cancer 110 7 (6%)

Cardiovasculaire 110 6 (5%)

Technique 110 6 (5%)

Autre 110 2 (2%)

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d. Accord du comité d’éthique

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