ILLKIRCH- GRAFFENSTADEN demain · Se projeter dans la ville de demain relève de notre...

www.illkirch.euNUMÉRO SPÉCIAL JUILLET 2019

ILLKIRCH-GRAFFENSTADEN demain

RÊVER LA VILLE

AVANT-PROPOSSe projeter dans la ville de demain relève de notre responsabilité d’élu, de citoyen, d’habitant.

Face aux évolutions de nos modes de vie, aux urgences climatiques, aux contraintes économiques, il nous est apparu essentiel de nous projeter ensemble, citoyens d’Illkirch-Graffenstaden et membres de l’équipe municipale, sur l’avenir de notre commune et son devenir.

A quoi notre ville ressemblera-t-elle dans trente ans ? Dans quel environnement vivrons-nous ? Quelle ville laisserons-nous aux générations futures ? Comment devons-nous faire face aux demandes de logements qui ne cessent de croître et où habiteront nos enfants demain ?

Il importe de relever aujourd’hui les défis de la ville durable, de penser nos investissements afin qu’elle reste la ville agréable que l’on connait, où il fait bon vivre, où l’on sent la présence de la nature toute proche, où l’on profite de lieux de convivialité et de commerces de proximité, où l’on travaille, où l’on peut circuler paisiblement à pied, à vélo, en bus et en tram.

Notre ville évolue tel un organisme vivant : il nous appartient de maîtriser son avenir et de

rendre acceptables les changements qui s’y opèrent. En participant à la construction de son futur, les habitants deviennent des acteurs informés des réalités concrètes du terrain et définissent une vision commune.

En initiant une démarche de réflexion collective, nous étions loin de penser que notre projet prendrait une telle ampleur. Les premiers parti-cipants ont souhaité prolonger les échanges sur d’autres problématiques et petit à petit, pendant deux ans, nous avons progressé ensemble dans cette expérience inédite de débats et d’ateliers. Des acteurs de la ville et un spécialiste de l’urba-nisme nous ont rejoints et ont nourri nos idées pour qu’elles deviennent réalisables. Au centre de ce projet collectif se trouve aussi, comme il l’a été dit lors d’un atelier de travail citoyen, le partage de valeurs communes, source du vivre ensemble.

C’est le fruit de ce travail collégial, qui a également associé étudiants et enfants, que nous souhaitons partager aujourd’hui avec l’ensemble des Illkirchois pour nous permettre, à tous, de prendre les bonnes décisions afin de dessiner la ville dont nous rêvons pour demain.

Claude FroehlyMaire d’Illkirch-Graffenstaden

3 La genèse du projet

4/9 Le temps de l’échange : les ateliers citoyens

10/13 Le temps de la réflexion partagée : La concertation avec les autres acteurs du territoire

14/16 Vivre le canal autrement : des étudiants repensent notre lien à l’eau

17/21 Illkirch-Graffenstaden vue par… Alfred Peter

22/24 Le temps de la synthèse : les conclusions de la démarche

25/27 Quelles pistes pour demain ?

28 Remerciements

SOMMAIRE

LA FORCE D’UNE INTELLIGENCE COLLECTIVE De nombreux acteurs ont été invités à exprimer leur vision de la ville de demain : le conseil citoyen, le groupe de réflexion handicap, le conseil municipal des enfants, les étudiants (In Situ Lab du lycée Le Corbusier), les « acteurs » du canal (SERS, VNF), l’Eurométropole de Strasbourg. Les services de la Ville ont été associés à cette réflexion et une classe de CE2 de l’école élémentaire Libermann a travaillé sur le thème « Autour de la ville » avec le centre socio-culturel Le Phare de l’Ill.

DES VALEURS COMMUNES, UNE VISION PARTAGÉE

Ces rencontres ont mis en évidence les valeurs partagées par les citoyens et les élus : maintenir la qualité de vie, très appréciée, d’Illkirch-Graffens-taden, protéger et valoriser son important potentiel « nature » (forêt, canal, Ill, jardins familiaux, parcs…) mais aussi ses commerces de proximité, conserver la dimension humaine et l’attractivité de la ville (dynamisme culturel, associatif, économique), la mixité des transports, les équipe-ments et services…

LA COLLABORATION D’UN PAYSAGISTE URBANISTELe fruit de ces rencontres a également servi de point de départ à un projet plus vaste pour lequel la municipalité a commandé une étude à l’agence Alfred Peter, paysagiste urbaniste.L’objet de cette étude était de proposer une vision approfondie des poten-tiels de développement de la ville, notamment en lien avec ses espaces naturels et en interaction avec les centralités existantes. Alfred Peter a rencontré les participants, leur a exposé les atouts et les faiblesses de la ville et a partagé ses analyses sur le centre-ville, le canal du Rhône au Rhin, l’Ill, les quartiers en mutation, les liens entre la ville et le Parc d’Innovation. Les préconisations du paysagiste urbaniste ont concrétisé les idées formulées par les habitants au cours des ateliers citoyens.

LA GENÈSE DU PROJET

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Faire primer l’intérêt collectif.

Bien vivre ensemble.

Garder une trace de l’histoire.

Penser aux générations futures.

Se respecter.

QUELLE VILLE VOULONS-NOUS POUR DEMAIN ?Face aux défis d’aménagements urbains et aux enjeux actuels liés à l’environnement et à la société, de nombreux citadins s’interrogent sur l’avenir de la ville. En novembre 2017, Illkirch-Graffenstaden lance un cycle d’ateliers citoyens pour réfléchir à cette question essentielle et donner la parole aux habitants.

Plan Local d’Urbanisme, déplacements, nature en ville, valeurs partagées… De débats nourris en discussions libres et construc-tives, chacune des séances a permis d’avancer pas à pas dans cette réflexion aussi complexe que passionnante. Les questions posées et les échanges qui s’y sont tenus ont été soigneuse-ment consignés et ont donné naissance à un projet d’envergure, « Rêver la ville », qu’ont rejoint des acteurs experts des enjeux des évolutions urbaines.

L’ATELIER FONDATEUR : QUELLE IMAGE AVONS-NOUS DE NOTRE VILLE ?

En préambule à tous les thèmes développés, un premier atelier de réflexion générale a été proposé le 28 novembre 2017 aux participants afin de définir les spécificités d’Illkirch-Graffenstaden et de préciser ses atouts et ses faiblesses. Ses points forts : son offre culturelle et sportive, ses animations (et notamment le marché), ses commerces et services, son bassin d’emploi, la présence du Parc d’Innovation et du campus, sa vie associative, la nature (forêt, berges de l’Ill, canal, espaces verts), les équipements pour les enfants et les jeunes (de la petite enfance au lycée), la proximité de Strasbourg.

Ses points faibles : l’engorgement du carrefour Baggersee et de l’A35, la circulation aux heures de pointe et la pollution inhérente, la densité des projets urbains, les incivilités (vitesse de circulation, stationnement, déjec-tions canines), l’absence d’œuvres d’art contemporain (ou de fontaines) sur l’espace public ou encore le manque de témoignages du passé qui rendraient hommage à l’histoire de la ville et à son passé industriel.Illkirch-Graffenstaden est une ville à dimension humaine où l’on se sent bien et où l’on profite des avantages de la ville et de la campagne.

COMMENT SE DÉPLACE-T-ON À ILLKIRCH-GRAFFENSTADEN ?

L’offre multimodale des modes de déplacements dans la ville (tram, bus, voiture, vélo…) est apparue satisfaisante pour la majorité des participants. La plupart des problèmes rencontrés relèvent d’incivilités : chauffards (vitesse, bruit, danger, pollution, stationnement), cyclistes ou piétons irres-pectueux provoquant un sentiment d’insécurité chez les autres usagers. D’autres difficultés ont été évoquées comme le manque d’aménagements pour les cyclistes et les piétons et le sentiment d’insécurité ressenti au carrefour Baggersee. Des pistes d’amélioration ont été formulées concernant la création de circuits sécurisés cyclistes/piétons pour relier les lieux culturels et sportifs, une meilleure continuité des pistes cyclables, l’ajout de

LE TEMPS DE L’ÉCHANGE : LES ATELIERS CITOYENS

Six ateliers citoyens se sont déroulés entre novembre 2017 et mai 2018. Animés par Bruno Parasote, directeur général adjoint, alors directeur de l’aménagement urbain et du développement durable et Bernard Luttmann maire-adjoint en charge de l’urbanisme, ces ateliers ont rassemblé une vingtaine d’Illkirchois à chaque rencontre et ont donné la parole à chacun pour réfléchir ensemble sur l’urbanisme, les déplacements, la nature en ville, les valeurs, la nécessité d’innover…

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RENCONTRE DU 28/11/2017


bancs, d’œuvres d’art ou de fontaines pour rendre les rues plus agréables, le retour des pédibus/vélobus, une jonction entre Illkirch et Ostwald…

LA PLACE DE LA NATURE EN VILLEMalgré la satisfaction d’habiter une ville qui a renoncé aux produits phyto-sanitaires depuis de nombreuses années, les habitants présents ont exprimé leurs inquiétudes quant à la disparition des arbres et notamment des grands arbres, aux conséquences négatives : moins de biodiversité, moins d’oiseaux, moins de fraîcheur en été, perte esthétique…

Une protection des arbres pré-existants à des opérations immobilières est demandée à la mairie qui fait respecter au mieux le Plan Local d’Urbanisme mais ne dispose pas de la maîtrise des localisa-tions des programmes immobiliers qui relèvent du domaine privé.

Des actions de sensibilisation en direction des écoliers et des adultes sont également souhaitées afin que les mentalités changent et qu’une réelle prise de conscience s’opère.

Le maire Claude Froehly et les adjoints présents ont rappelé que la Ville pouvait difficilement agir lorsque des particuliers préfèrent minéraliser leur jardin ou y planter du gazon plutôt que des haies ou des arbres.

En revanche, lorsque la Ville doit faire abattre des arbres malades ou dangereux, elle prend toujours soin de les remplacer. Depuis 2016, 16 000 arbres, arbustes, issus en majorité de la pépinière municipale, ont été plantés en jeunes plants afin de favoriser la biodiversité et lutter contre le réchauffement climatique. Plus de 120 arbres fruitiers hautes tiges (pommiers, cerisiers, poiriers, quetschiers) et près de 300 grands arbres ont été plantés dans les parcs et les écoles. L’existence d’un plan paysager régit la vocation des espaces naturels de la ville : parcs, jardins, prairies fleuries, coulées vertes…

Les participants ont affirmé que la nature est au cœur de leurs préoccu-pations et qu’il est nécessaire de sensibiliser et de convaincre l’ensemble des habitants de leur responsabilité afin qu’ils s’interrogent sur l’environ-nement et la ville qu’ils souhaitent laisser à leurs enfants…

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Le saviez-vous ? Illkirch-Graffenstaden compte 56 % d’automobilistes, 28 % de piétons, 10 % de personnes utilisant les transports en commun et 6 % de cyclistes.

Un premier plan de déplacement a été élaboré en 1997, un second en 2017. Il détermine la vitesse de circulation en hiérarchisant les axes de circulation. Il comporte également un plan piéton, le développement des pistes cyclables, la répartition des rues en zone 30 ou en zones de rencontre où la vitesse est limitée à 20km/h, le plan de stationnement…

Le saviez-vous ? Les demandes d’autorisations d’urbanisme (permis de construire, déclaration préalable…) sont réceptionnées par la Ville qui effectue une pré-instruction du dossier par rapport à la réglementation d’urbanisme applicable.

Le dossier est ensuite instruit par les services de l’Eurométropole en relation avec la Ville. Une Commission des Permis composée d’élus de la ville, tous bords confondus, se réunit toutes les trois semaines pour émettre un avis sur les demandes d’autorisation. Cet avis peut être favorable ou défavorable. Dans le respect du PLUi, le projet est alors autorisé ou refusé. En cas de refus, la Ville doit motiver sa décision. Assumant pleinement son rôle de contrôle, elle est souvent amenée à demander des modifications afin que les projets de construction s’intègrent de façon satisfaisante dans la ville.


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COMPRENDRE ET RESPECTER LES RÈGLES D’URBANISME Statistiques à l’appui, les participants ont constaté qu’il n’y avait pas eu d’augmentation significative de la population de la ville durant les dix dernières années. Propriétaires ou locataires (à parts relativement égales), les Illkirchois ont en grande majorité une résidence principale sur la commune. Le commerce, les transports et les services divers constituent les principales activités professionnelles des habitants.

Le Plan Local d’Urbanisme intercommunal (PLUi), auquel il est souvent fait référence dans les projets d’aménagements urbains, est un outil réglementaire fixant les règles applicables sur le territoire de

l’Eurométropole de Strasbourg (EMS) depuis le 1er janvier 2017. Il est construit autour de grands axes qui font l’objet d’un consensus au sein des communes de l’EMS : l’attractivité, la proximité et le développement durable.

Le PLUi a été modifié en 2018 par la Ville qui s’est inspirée des échanges menés au cours des ateliers citoyens pour mieux encadrer les constructions dans les zones urbanisées en abaissant les hauteurs et en diminuant l’emprise au sol des bâtiments, en limitant également les toitures plates en zone historique.

Les projets doivent, en vertu du code de l’urbanisme, s’insérer architecturalement dans l’existant. Ce sont des projets privés qui répondent à des intérêts particuliers. La Ville a une approche globale, liée


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développement en lien avec les espaces naturels et en interaction avec les centralités existantes, dont le centre-ville et l’ensemble campus/parc d’innovation.

Ses réflexions ont porté sur le centre-ville, le Canal du Rhône au Rhin, l’Ill et le quartier Libermann. Il a également posé de nouvelles questions pour enrichir le débat :

Qu’est-ce qui constitue l’identité d’une ville de première couronne de l’Eurométropole de Strasbourg ?

Quelle place joue Illkirch-Graffenstaden dans l’agglomération, par rapport à la ville centre, par rapport aux autres communes et aux zones commerciales ?

Quels fondamentaux symboliques et fonctionnels seraient à préserver, valoriser, créer ?

Comment repenser la ZAC Baggersee ?

Faut-il développer des activités sportives sur et autour de l’eau ?

Faut-il créer de nouveaux axes de circulation ?

Les participants se sont interrogés sur la capacité de la Ville à affirmer sa singularité au cœur de l’Eurométropole de Strasbourg, sur la perte de valeur des terrains situés en cœur d’îlot et sur l’évolution des modes de vie qui oblige une grande partie des actifs à se déplacer en voiture.

aux déplacements, à l’attractivité économique et à l’emploi. Elle est garante du respect des règles d’urbanisme qui protègent chacun des abus de pouvoir tout en cherchant à concilier l’intérêt général et l’intérêt particulier.Illkirch-Graffenstaden, grande commune urbaine, faisant partie de la première couronne de l’Eurométropole de Strasbourg, s’est vue fixer comme objectif 80 logements par hectare à l’horizon 2030 (contre 100 par hectare pour Strasbourg), selon le modèle de l’urbanisme rhénan. L’effort de construction à réaliser est moins important que dans d’autres territoires de l’Eurométropole.

RÊVER LA VILLE DE DEMAIN Le paysagiste urbaniste Alfred Peter, sollicité par la Ville pour parti-ciper à la réflexion, a présenté un plan-guide analysant les potentiels de

Ce qui nous questionne...

Une extension des constructions denses, homogènes et très rapprochées.

La vente de terrains de particuliers aux promoteurs immobiliers,sans que la Ville ne puisse le maîtriser.

La part des investisseurs dans l’achat des logements produits (ex : Prairies du canal).

L’absence de protection des maisons à pans de bois (certaines ont disparu comme la villa Ettore Bugatti).

Le dilemme entre la nécessité de densifier la ville pour limiter l’étalement urbain en périphérie et la nécessité de préserver les espaces de nature en ville et le fonctionnement des transports.

Le rapport entre la forte demande de logement, l’emploi et les déplacements qui y sont liés.

La capacité des pouvoirs publics de s’opposer à une urbanisation sauvage et sans respect des espaces naturels.



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QUELLES VALEURS POUR LA VILLE DE DEMAIN ? Nous pourrions définir les valeurs par ce que nous trouvons bien, bon, essentiel en respectant l’intérêt collectif et la devise républicaine « Liberté, Egalité, Fraternité ».

De l’avis de tous, Illkirch-Graffenstaden doit rester une ville bienveillante, à dimension humaine, où se cultive le bien-vivre ensemble.

Pour y parvenir, il faut :


Être attentif aux autres.

Permettre à chacun de vivre dans de bonnes conditions.

Conserver les maisons avec leur jardin.

Préserver la nature, le patrimoine, les témoins de notre histoire.

Soutenir les commerces de proximité et les petites entreprises.

Lutter contre la pollution.

Améliorer la circulation et le stationnement.

Les atouts et spécificités de la ville ne sont pas assez valorisés, notamment l’Ill, élément identitaire de la ville, souvent invisible, parfois inaccessible.Alfred Peter

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Le canal du Rhône au Rhin pourrait ne plus être considéré comme un obstacle : c’est un espace digne d’intérêt pour les habitants et les touristes fluviaux.

Les Prairies du Canal constituent un nouveau quartier comme l’ont été, dans le passé, le quartier Libermann, le quartier des Vergers ou le quartier Village expo, au sein d’une ville qui se compose de différentes architectures.

Le lotissement des Vignes, jugé réussi et harmonieux, mériterait que la place Lamartine soit plus vivante.

Le cimetière central, qui va atteindre sa capacité d’accueil dans quelques années, sera complété par un cimetière paysager, actuellement à l’étude, où la nature aura une place importante.

Le centre-ville pourrait être repensé autour de sa place centrale en cas de déconstruction de la Caisse d’Epargne, en intégrant un projet de marché couvert.

Le Domaine de l’Ile a souligné l’intérêt d’une réappropriation des berges et la nécessité de valoriser ces espaces qui fondent la ville.

Le lac Achard pourrait devenir une vraie base de loisirs, en lien avec la piscine de la Hardt, avec une ouverture sur la ville dans le prolongement de l’Illiade.

VOIR SA VILLE AUTREMENT Au cœur du bâtiment 1922, ancienne centrale hydraulique, Alfred Peter a présenté des perspectives d’aménagement du centre-ville et de dévelop-pement de la commune.Sur une carte géante, les participants ont identifié leur lieu d’habitation, les endroits appréciés et ceux qui le sont moins. La forêt et le centre-ville sont des lieux plébiscités, tandis que l’éco-quartier les Prairies du canal inspire de la méfiance. L’accès au Parc d’Innovation, le carrefour Baggersee et les zones industrielles demeurent des problématiques complexes.Alfred Peter a invité les habitants à porter un autre regard sur l’espace de la ville et à la parcourir d’est en ouest, et non plus du nord au sud comme à notre habitude.

Dans cette perspective :

La forêt reste l’élément indispensable de l’écosystème urbain, un poumon écologique protégé et classé réserve naturelle nationale.

Le Parc d’Innovation est une zone où les salariés ignorent qu’ils sont à Illkirch-Graffenstaden. Pour relier cette zone à la ville, la piste cyclable doit être repensée.


LE TEMPS DE LA RÉFLEXION PARTAGÉE : LA CONCERTATION AVEC LES AUTRES ACTEURS DU TERRITOIRE

Le travail de co-construction du projet s’est ouvert à différents acteurs de la ville dont les réflexions sont venues compléter les travaux menés au cours des ateliers citoyens. Les agents de la Ville, les membres du Conseil Citoyen et du Groupe de Réflexion Handicap, le Conseil Municipal des Enfants, les habitants du quartier Libermann se sont tous exprimés à l’occasion de rencontres spécifiques.

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AU FIL DE L’ILL : FAIRE L’EXPÉRIENCE DE L’EAU DANS LA VILLEUne descente de l’Ill en canoë a précédé la réunion de travail entre les élus et Alfred Peter. L’occasion de découvrir une partie d’Illkirch-Graffenstaden depuis l’eau et de souligner l’importance de la nature et plus spécialement de l’eau, un atout à valoriser dans la ville.

Alfred Peter a rappelé que le grand enjeu du devenir des villes est d’avoir une identité propre. Pour Illkirch-Graffenstaden, il semble évident que l’Ill a un rôle majeur à jouer !

Se projeter dans l’avenir de la ville nécessite aussi de travailler sur les moteurs économiques, les équipements et les services, le logement, la place de la nature, les déplacements et le stationnement.

Les élus s’accordent à dire que nature et développement de la ville ne doivent pas être mis en opposition. Illkirch-Graffenstaden doit rester une ville où il fait bon vivre et où la qualité de vie est une réalité pour tous.

Des aménagements restent à entreprendre pour finaliser la transformation du centre-ville. Des questions se posent sur le devenir de la zone commer-ciale de la Vigie à l’heure où le commerce de proximité doit être soutenu et encouragé. Des terres agricoles sont également à préserver. L’emploi doit être soutenu et un équilibre est à trouver entre le développement écono-mique de la ville et la préservation de la nature.

AUTOUR DE LA VILLE, EXPOSITION D’ENFANTS AU PHARE DE L’ILL

Les élèves d’une classe de CE2 de l’école élémentaire Libermann ont travaillé sur le thème « Autour de la ville » en collaboration avec l’espace multimédia du Phare de l’Ill. Dessins en 3D, poèmes, création d’une carte illustrant leur vision de la ville idéale… Leurs travaux ont fait l’objet d’une exposition à laquelle les parents ont été invités.

LE QUARTIER LIBERMANN SE RÉINVENTE AVEC SES HABITANTSDans le cadre de la signature du Contrat de Ville, le quartier Libermann et six autres quartiers de l’Eurométropole de Strasbourg ont été identifiés comme prioritaires et bénéficieront du Nouveau Programme National de

Renouvellement Urbain (2015-2025) pour poursuivre leur rénovation. Un travail important est engagé pour renforcer la qualité de vie dans le quartier.Au cours d’animations de rues estivales, les habitants du quartier Libermann, enfants comme adultes, ont été invités à exprimer leur vision du quartier et de la ville. Les espaces publics de plein air sont particulièrement appréciés ainsi que le marché, les animations et les activités gratuites pour tous, les pistes cyclables et la forêt toute proche. Parmi les points à améliorer, les habitants ont cité le Parc Friedel (où a été inaugurée en juin une nouvelle aire de jeux et de sport sur un terrain d’un hectare), le respect des aména-gements et la difficulté à concilier aires de jeux et tranquillité du voisinage. Les enfants ont dessiné leur quartier idéal composé d’eau, d’arbres, de plantes, de fleurs et agrémenté de bancs, de hamacs et de poubelles !

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RENCONTRES DES 10/07 ET 12/07/2018

AVRIL 2018

DÉVOILER LE NOUVEAU VISAGE DU QUARTIER LIBERMANN

Une réunion publique de présentation du projet de renouvellement urbain du quartier Libermann s’est tenue le 6 mars 2019 au centre socio-culturel dévoilant les axes forts de cette

restructuration élaborée sur la base de plusieurs concertations avec les habitants et des études menées avec l’ensemble des bailleurs et partenaires.

Le projet doit permettre de renforcer l’attractivité du quartier, ses commerces et ses services comme le centre commercial Leclerc Express récemment rénové et, à partir de 2020, la restructuration de l’école élémentaire Libermann, puis la construction d’un Pôle Petite Enfance et d’une Maison des Services regroupant plusieurs entités (notamment le centre socio-culturel, le centre médico-social) visant l’accompagnement social des publics. Certains immeubles seront démolis en vue de construire de nouveaux logements afin de créer une trame viaire et apporter de la diversité à l’habitat existant. Une attention particulière est portée à la circulation, l’aménagement des rues, le stationnement afin que le quartier soit ouvert sur la ville et propice aux mobilités actives.

LE TEMPS DE LA RÉFLEXION PARTAGÉE : LA CONCERTATION AVEC LES AUTRES ACTEURS DU TERRITOIRE

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LE CONSEIL CITOYEN ET LE GROUPE DE RÉFLEXION HANDICAP PRENNENT LA PAROLE Les membres ont été invités à échanger sur les points forts et les points faibles de la ville. La présence de la nature (forêt, canal, parcs, plan d’eau, fleurissement) est unanimement appréciée ainsi que certains aménagements comme le fort Uhrich, le forum de l’Ill, le tram… Le dynamisme économique et la variété des animations proposées ont également été soulignés.

Parmi les pistes d’amélioration, les participants ont évoqué la propreté (il faudrait davantage de distributeurs de sacs pour les déjections canines et plus de civisme), le développement de la végétalisation dans le cadre de constructions, les problèmes liés aux automobilistes (stationnement anarchique, non-respect de la vitesse), le manque de places de stationnement.

Les conditions de déplacement des cyclistes pourraient être améliorées (pistes cyclables, sécurité). Les personnes du Groupe de Réflexion Handicap ont listé les difficultés auxquelles elles se heurtent au quotidien.

RASSEMBLER LES ACTEURS DU CANAL POUR DÉVELOPPER LES SYNERGIES

Le canal du Rhône au Rhin traverse Illkirch-Graffenstaden. C’est un lieu apprécié des habitants qui aiment s’y promener. La piste cyclable qui le longe est également très prisée.Afin d’envisager des possibilités d’évolution de ce site et de nouvelles approches (mise en valeur des berges, loisirs, tourisme fluvial, plaisance), de nombreux acteurs locaux, de la Ville, de l’Eurométropole de Strasbourg mais aussi les partenaires institutionnels comme la Société d’aménagement et d’Équipement de la Région de Strasbourg (SERS) et Voies Navigables de France (VNF) se sont rencontrés pour partager leurs compétences en la matière et leurs suggestions.



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FAIRE RÉFLÉCHIR LE CONSEIL MUNICIPAL DES ENFANTS Après la projection d’une vidéo présentant les différentes facettes d’Illkirch-Graffenstaden, Bernard Luttmann, maire-adjoint à l’urbanisme, a invité les enfants à réfléchir à l’avenir de leur ville. Les jeunes élus ont listé les endroits qui leur plaisaient et ceux qu’ils appréciaient moins. Ils ont ainsi exprimé leur attachement à leur école ou leur quartier.En expliquant leurs choix, ils ont aussi relevé les atouts de leur ville (présence de la nature, écoles, activités du centre socioculturel, skate parc…) et ses inconvénients (pollution, usines en centre-ville, forte circulation automobile…).

RENCONTRES DU 13/10 AU 26/10/2018


« Une vraie ville est celle qui donne le sentiment que l’on pourrait y passer ses vacances. »

Alfred Peter

UNE CONFÉRENCE POUR TOUS : « L’ÉMERGENCE DE MÉTROPOLES MULTIPOLAIRES : LES RÊVES D’ILLKIRCH-GRAFFENSTADEN » L’Illiade a accueilli une centaine de personnes lors de la conférence animée par le paysagiste urbaniste Alfred Peter et le maire Claude Froehly, dans le cadre des Journées de l’Architecture. Cette conférence à deux voix a permis d’évoquer les différentes facettes de la ville : Illkirch-Graffenstaden la Métropolitaine, la Villageoise… De nouveaux rêves sont apparus, des perspectives se sont précisées : halle ou marché couvert, évolution du centre-ville, ville-jardin, ville-forêt… Alfred Peter a présenté le fruit de sa réflexion et notamment la création de trois allées structurantes est/ouest : verte, bleue, urbaine. (voir p. 21)

UNE EXPOSITION AU CŒUR D’ILLKIRCH-GRAFFENSTADEN « RÊVER LA VILLE » C’est sur le Forum de l’Ill que les habitants ont pu découvrir les premières réflexions et propositions d’Alfred Peter. Son étude a tenu compte des travaux menés lors des ateliers citoyens et des différentes rencontres organisés avec les habitants. L’exposition dévoilait également les projets de transformation et d’aménagement du canal du Rhône au Rhin imaginés par les étudiants d’In Situ Lab du lycée Le Corbusier. (voir p. 14 à 16)


UN MOMENT SUSPENDU Dans le cadre de l’enquête menée auprès des usagers, des remarques récurrentes ont été faites sur le manque de bancs le long du canal. Les passants souhaiteraient pouvoir s’asseoir et le contempler. Les familles soulignent le fait que les enfants n’ont pas grand-chose à faire au bord du canal, des espaces pourraient être pensés pour eux et les futurs habitants de l’éco-quartier.

« Nous avons pris de la hauteur et imaginé une nouvelle manière de voyager à travers le canal. Des filets de corde seraient tissés et proposeraient aux plus joueurs une découverte et une activité ludique et confortable. Ce parcours devient une aventure. »

Les étudiants du groupe « À La Ligne » : Julia Veljkovic, Emma Bescos, Guillaume Bretonnet, Hugues Herphelin

VIVRE LE CANAL AUTREMENT : DES ÉTUDIANTS REPENSENT NOTRE LIEN À L’EAU

Dans le prolongement des ateliers citoyens, la Municipalité a sollicité In Situ Lab (lycée Le Corbusier)

pour une étude prospective questionnant la place du canal du Rhône au Rhin dans la ville et le rapport entretenu avec lui par les habitants et les usagers.

Les investigations menées par les six équipes d’étudiants d’In Situ Lab pendant six semaines, du 3 septembre au 12 octobre 2018, ont fait l’objet d’une présentation publique à l’Hôtel de Ville (notre photo), en présence du maire et de ses adjoints, suivie d’une exposition sur le Forum de l’Ill.

Promenades flottantes, guinguettes, jardins partagés, ferme urbaine… Les projets sont audacieux mais tout à fait réalisables ! Petit tour d’horizon de leurs idées.

En savoir plus : www.illkirch.eu

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LA GUINGUETTE AU FIL DE L’EAU Partir du campus pendant sa pause pour arriver dans un lieu de détente. Pourquoi pas au bord du canal ?

« La Pince à Schlouk : Perchée le long du canal, une structure se dégage. On aperçoit au loin un filet surplombant ce qui semble être une guinguette en bois.

Lieu de vie et de partage autour d’un verre et d’un repas, elle permet de prendre un moment pour s’y arrêter et profiter du charme du lieu. Un menu proposé par saison, un lieu tenu par une association étudiante en partenariat avec le CROUS et des entreprises locales.

Vous souhaitez suivre le protocole pour ramasser les déchets à l’aide d’un kit dédié ? Profitez d’une réduction de 70% sur tous les mets et boissons ! »

Les étudiants du groupe Écho : Camille, Léa, Morgane, Valentine

BRUNCH’ILL Le canal est un lieu qui manque de dynamisme…

« Nous proposons d’installer des assises, et de repenser les ponts et passerelles avec des fresques aux motifs abstraits ou figuratifs, afin de redynamiser ces lieux de passage urbain peu esthétiques et délaissés. La création d’un « Food Boat » dans le futur permet de proposer une alimentation saine et plus responsable aux usagers. Des ports seront construits le long du canal pour accueillir le bateau et distribuer les repas. Une signalétique en accord avec l’habillage des ponts guidera et informera sur les horaires de passage et le fonctionnement du food-boat. »

Les étudiants du groupe Virgule : Sarah Bordel, Carla Rollin, Gwenn Perrier, Léa Bergougnoux

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VIVRE LE CANAL AUTREMENT : DES ÉTUDIANTS REPENSENT NOTRE LIEN À L’EAU

LA FERME DU CANAL Un champ à disposition à proximité de l’écluse 84 où logerait un fermier qui développerait une culture vivrière, installerait une basse-cour…

« La ferme du canal devient un lieu stable de production raisonnée. Elle développe et expérimente plusieurs modes d’agriculture (agroforesterie, permaculture, agriculture biologique…) en tirant profit de son lieu d’implantation. Elle partage sa philosophie et développe une approche pédagogique avec l’école voisine et les Illkirchois. »

Les étudiants du groupe « Tohu Bohu» : Laure Rey, Valmira Tasholli, Suzanne Laclautre, Valentin Garnier

UNE DÉAMBULATION SENSIBLE Le canal d’Illkirch et ses rives sont devenus une autoroute, plutôt monotone. Tous ses usagers se déplacent selon un trajet linéaire sans se rencontrer : ils passent, mais ne s’arrêtent pas.

« Notre aménagement permettrait de s’approcher au plus près du canal pour mieux apprécier sa tranquillité et contempler sa biodiversité. Des plateformes seront placées de manière ponctuelle le long du canal avec diverses informations sur le lieu, sa faune et sa flore. »

Par les étudiants du groupe « Studio Poivrons»

IMAGINONS NOS JARDINS A proximité de l’écluse 83, le site offre de grands espaces verts sur les deux rives au niveau des berges du canal, idéal pour laisser libre cours à l’imagination d’aménagements divers…

« Les jardins partagés du canal ont pour objectif d’être un lieu de rencontre, de partage. Le canal et ses berges, qui étaient une route, un carrefour, vont devenir un lieu de halte où les gens s’arrêtent, prennent du temps pour eux, pour échanger et jardiner ».

Les étudiants du groupe « Pep’s » : Audrey Spiewek, Jean Muller, Pauline Brémont

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ILLKIRCH-GRAFFENSTADEN VUE PAR… ALFRED PETER

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L’étude commandée à Alfred Peter par la Ville nous a permis d’interroger les potentiels de développement de la ville en lien avec ses espaces naturels et en repensant les dynamiques des centralités existantes. Des voies nouvelles se dessinent pour notre ville, découvrons ce champ des possibles…

ILLKIRCH-GRAFFENSTADEN, SON ADNRENFORCER L’IDENTITÉ DE LA VILLE

Qu’est-ce qui fait l’identité d’Illkirch-Graffenstaden ? Qu’est-ce qui la différencie de Schiltigheim, de Lingolsheim ou d’Oberhausbergen ? Rêver la ville a pour objectif de se projeter dans l’avenir et cette question de l’identité est au cœur de la démarche.

Illkirch-Graffenstaden fait partie intégrante d’une métropole dont la ville centre est en position dominante et qui a tendance à assimiler son périurbain sans faire de différenciation. Illkirch-Graffenstaden est métropolitaine, mais

Illkirch-Graffenstaden doit aussi rester Illkirch-Graffenstaden. Dans les nombreuses discussions menées sur son avenir, la question identitaire est revenue comme une question clé. Quelle est notre spécificité ? Quels sont nos atouts ? On ne peut pas rêver un avenir radieux si on ne voit pas d’où l’on vient. Et quand on s’écarte trop de son ADN, ça coince… !

Pour Alfred Peter, les points forts de la ville sont : la forêt à l’Est ; l’eau (l’Ill, le canal et les gravières) ; un centre moderne et ancien ; une mosaïque de quartiers bien identifiés ; des commerces dignes d’une ville aux distances courtes ; un patrimoine post industriel… Elle est capable de grandir mais cette croissance « raisonnée » doit aller de pair avec un renforcement du bien vivre.

Cet équilibre est devenu la base de Rêver la ville.

Le passé industriel laisse un héritage à exploiter L’agriculture de proximité, un potentiel énorme

Faire du canal un lieu de projets liés à l’eauLa forêt Strasbourg-Illkirch classée en Réserve Nationale « rapprochée » du cœur de ville


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ILLKIRCH-GRAFFENSTADEN, LA MÉTROPOLITAINEDES ÉQUIPEMENTS À TRANSFORMERLa richesse, le dynamisme économique, la mobilité, les questions environnementales sont des questions métropolitaines. Illkirch-Graffenstaden a sur son ban communal le Parc d’Innovation, fleuron métropolitain, mais encore très peu intégré dans la commune.

Son modèle issu des utopies des années 60 mérite d’être revisité pour en faire un lieu de travail et un lieu de vie, un vrai quartier de la commune. Le tramway a créé un cordon ombilical puissant avec la ville centre, mais

le potentiel autour de ses stations est loin d’être totalement exploité ; le tramway peut devenir créateur de petites centralités, autant de lieux de vie dans la commune.

La ville est riche de grands équipements de loisirs, de terrains sportifs, d’équipements culturels (L’Illiade, la Vill’A, la médiathèque, le Phare de l’Ill…), d’un golf. Ces équipements ont un rayonnement dépassant pour beaucoup les limites communales. Pour autant, tous ces lieux sont peu reliés les uns aux autres par une armature urbaine. C’est le grand défi de ce début du XXIème siècle : après une période de forte croissance, la ville doit les relier les uns aux autres pour pouvoir continuer à dire : Illkirch-Graffenstaden est une belle ville !

Lac Achard. Une base de loisirs dont les usages pourraient être développés.

Après le tramway, la requalification de l’autoroute est un énorme chantier qui s’ouvre.

Le Parc d’Innovation. Un modèle à revisiter et diversifier.

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ILLKIRCH-GRAFFENSTADEN, LA VILLAGEOISEUN CŒUR DE VILLE À CONFORTERLe souhait d’habiter un village est au cœur de la question métropolitaine. Habiter un village, c’est-à-dire un quartier qui leur fait honneur, où les enfants peuvent bénéficier des meilleures écoles, où l’on peut cultiver son jardin, est une valeur très sensible à Illkirch-Graffenstaden. Il faut continuer d’investir dans l’espace public pour créer des lieux de convivialité, des commerces de proximité de qualité, il faut développer la pratique de la marche à pied, du vélo, renforcer la présence de la nature.

Cela a pour conséquence une grande maîtrise des opérations de développement urbain, pour bien évaluer leur échelle, leur programme et leur localisation. Illkirch-Graffenstaden village n’est pas incompatible avec Illkirch-Graffenstaden métropolitaine, à condition de le faire de manière douce, de façon bien intégrée dans un projet ville/nature, de limiter les hauteurs et de mettre l’effort sur des espaces extérieurs fonctionnant en réseau, tout en développant intimité et sécurité.

Le développement du bien vivre est aussi une façon de travailler sur les grands défis de la ville durable : réduire les points chauds, redonner sa place à la biodiversité, réduire les émissions carbonées.

Trouver un mode de mise en valeur d’un patrimoine historique dispersé Des espaces publics de proximité à adapter aux nouveaux usages et au climat

Un cœur de ville à achever par l’agrandissement de la place centrale et par une ouverture du Cours de l’Illiade vers le lac Achard


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ILLKIRCH-GRAFFENSTADEN, TROIS ALLÉES STRUCTURANTESÀ Illkirch-Graffenstaden, toutes les infrastructures linéaires structurantes sont orientées nord/sud : rivière, canal, tramway, routes et autoroute sont dirigés vers la ville centre. Il en résulte un découpage en tranches de la commune qui limite les échanges entre ses composants, affaiblit la perception de ses richesses et survalorise son tropisme vers Strasbourg.

Les trois grandes allées est/ouest rééquilibreraient cet état de fait et articuleraient autour d’espaces publics de nature différente toutes les composantes de la commune en les rapprochant. De la forêt du Neuhof au lac Achard, on doit pouvoir circuler à vélo sans obstacles ou déambuler sur une partie. Elles relient, réorientent et donnent une vocation à des espaces tout en renforçant la présence de la nature, en sanctuarisant un espace libre entre Strasbourg et notre commune.

Ces trois allées croisent le canal et l’Ill. Elles en facilitent l’accès et forment des boucles offrant plusieurs variantes dans les parcours. Avec ces deux cours d’eau, Illkirch-Graffenstaden se dote d’un maillage nature, destiné à renforcer le sentiment mainte fois exprimé d’un «bon vivre» et d’une appartenance à « un village ». Elles peuvent aussi donner des inflexions à des projets en cours comme les Prairies du canal et en susciter d’autres dans un équilibre ville/nature beaucoup plus ambitieux.

L’allée bleue. Une liaison forte avec Ostwald à travers un couloir écologique et une zone humide.

L’allée verte. Une revalorisation du sud de la commune

Au centre, l’allée urbaine. Un cours moderne, de la forêt au lac Achard

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L’ALLÉE VERTE, UNE VALORISATION ÉCOLOGIQUE DU SUD DE LA COMMUNE

L’ALLÉE URBAINE, UNE CHAÎNE D’ESPACES PUBLICS DU LAC ACHARD À LA FORÊT DU NEUDORF

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L’ALLÉE BLEUE, ENTRE BAGGERSEE ET OSTWALD, UN GRAND CORRIDOR ÉCOLOGIQUE

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Participants des ateliers citoyens, membres du groupe de réflexion handicap et du Conseil citoyen, élus et étudiants ont partagé leur ressenti sur la démarche tout en commentant la synthèse présentée par le maire Claude Froehly, Bernard Luttmann, maire-adjoint en charge de l’urbanisme, et Bruno Parasote, directeur général adjoint. Des étudiants d’In Situ Lab du lycée Le Corbusier ont présenté trois de leurs six projets. Alfred Peter a conclu ce temps de restitution en présentant sa vision du développement de la ville.Les participants se sont exprimés sur le projet Rêver la ville et les ateliers citoyens (leur pertinence, la fréquence des rencontres, les thématiques abordées), sur les projets des étudiants d’In Situ Lab du lycée Le Corbusier et sur les orientations proposées par Alfred Peter.

RÊVER LA VILLE, PAROLES D’HABITANTS

Très positive et bien accueillie par les citoyens plutôt en demande, thèmes abordés pertinents, notamment l’urbanisme et l’écologie.

Trop peu de participants et pas assez de jeunes, à renouveler avec les étudiants.

Foisonnement d’idées, pas forcément réalistes mais intéressantes.

LE TEMPS DE LA SYNTHÈSE : LES CONCLUSIONS DE LA DÉMARCHE

Tous les acteurs du projet « Rêver la ville » se sont réunis le 26 mars 2019 à la salle des fêtes. Des représentants des différents groupes de travail étaient présents pour découvrir la synthèse de la démarche débutée en novembre 2017.

LA DÉMARCHE

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Une belle occasion de donner la parole aux citoyens.

Belle initiative de démocratie participative.

Permet de poser un regard citoyen sur les projets. La notion de rêve inquiète : réalisation des projets ?

L’idée de consulter la population : super !

Permet de mieux connaître la ville, d’intégrer les quartiers éloignés du centre.

Ce serait bien d’en faire une synthèse et que cela continue.

« Rêver la ville a permis de poser la question du cadre humain, des valeurs, de discuter de beaucoup de sujets… »

L’idée de développer les transports en commun est bonne.

Nous attendons avec impatience le marché couvert.

Nous craignons qu’un marché couvert (non occupé tous les jours) devienne un lieu de squat. De plus, c’est un projet coûteux.

Nous adhérons au développement de l’agriculture.

Les trois allées transversales sont séduisantes mais elles n’ont pas de finalité « pratique » et qu’en est-il du financement ?

La vision des trois allées nous séduit : la bleue est la plus nécessaire. Lieu idéal pour l’intermodalité.

Nous aimons l’idée d’accorder une grande place à la nature en ville.

Oui au marché couvert, à des passerelles piétons cyclistes, dans quels délais ?

Inquiétude quant à l’ampleur des projets.

Il faudrait plus de passages (ponts) entre est et ouest.

Les orientations urbanistiques avec le développement des trois allées est à concrétiser pour contrer l’étirement nord-sud.

Le maraîchage est un très bon projet : faire revenir le monde paysan en ville.

Les projets éviteront de jeter les déchets dans la nature.

Des idées sans bétonisation ; priorité au maraîchage.

Des assises le long du canal pour s’y attarder : une bonne idée.

L’idée de la guinguette est à concrétiser absolument !

Le projet du maraîchage semble coûteux.

Le maraîchage permettrait de rapprocher les habitants des produits qu’ils consomment.

Création de lieux de vie le long du canal : une bonne idée.

La guinguette : cela changerait du Mc Donald’s pour les étudiants.

Nous aimons l’idée de pouvoir accoster avec de petites embarcations, c’est sympathique.

LE TEMPS DE LA SYNTHÈSE :LES CONCLUSIONS DE LA DÉMARCHE

LES PROJETS DES ÉTUDIANTSD’IN SITU LAB

LA VISION D’ALFRED PETER

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QUELLES PISTES POUR DEMAIN ?

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Ces ateliers ont eu des retombées concrètes. Les questions que nous nous sommes posées, les réflexions que nous avons approfondies nous ont permis de passer à l’action.

Nous avons pris certaines problématiques à bras le corps en intervenant, par exemple, sur la règlementation des constructions. Nos débats se sont nourris du Plan Local d’Urbanisme intercommunal que nous trouvions trop permissif. Et nos échanges ont permis de donner une nouvelle orientation à ce plan. Des projets en cours ont même été modifiés avec l’objectif de réduire le nombre de logements et d’abaisser les hauteurs des constructions, et de nouveaux projets immobiliers ont vu le jour. Car il reste impératif de construire pour répondre à un besoin très important de logements, notamment pour les jeunes familles ou pour nos aînés.

Durant ces mois de réflexion, les immeubles de l’Ecoquartier des Prairies du canal sont sortis de terre et ont soulevé de nombreuses interrogations,

notamment sur le choix des formes architecturales et la densité du bâti. Le projet, qui répond parfaitement au défi environnemental, privilégie la hauteur pour conserver plus de 80 % d’emprise au sol non bâtie permettant la réalisation de prairies, bois, vergers urbains et la plantation de 1 000 arbres pour faire le lien avec le canal du Rhône au Rhin. La première tranche de constructions ne révèle pas encore le vrai visage de ce programme pensé dans le sens d’une ville durable. Les étapes suivantes donneront au quartier sa pleine mesure, en faisant de l’esplanade un nouveau centre d’animation avec des commerces et, peut-être, un nouveau marché, en aménageant une résidence senior, en favorisant le maraichage. La seconde tranche de constructions devra tenir compte des enseignements de la première phase et des débats menés avec les habitants pour une meilleure appropriation de ce quartier au sein de notre commune.

La modification du Plan Local d’Urbanisme Intercommunal est un des résultats concrets de notre démarche collective « Rêver la ville » et les habitants en ont été les premiers acteurs.

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La protection des cœurs d’îlots à l’arrière des maisons est un autre résultat de cette démarche inédite afin de préserver plus d’espaces de nature dans la ville. Le service de l’urbanisme et le service des espaces verts ont identifié 87 espaces plantés remarquables. 25 d’entre eux, pour moitié propriétés de la Ville ou propriétés privées, ont d’ores et déjà fait l’objet d’une demande de protection au plan d’urbanisme dans le cadre de la modification du PLUi en cours.

Pour les cyclistes et les piétons, le canal du Rhône au Rhin, au niveau de la rue des Vignes, reste un obstacle entre le Parc d’Innovation à l’est

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QUELLES PISTESPOUR DEMAIN ?

qui accueille de nombreux employés et les quartiers résidentiels situés à l’ouest. L’actuel pont qui enjambe le canal est doté d’un trottoir étroit et dépourvu de piste cyclable. La Ville a sollicité l’Eurométropole de Strasbourg pour le développement d’une véritable voie verte entre la rue de la ceinture et le boulevard Sébastien Brant. La création d’une passerelle piétons/cyclistes adaptée est inscrite dans le Plan d’Actions pour les Mobilités Actives de l’Eurométropole et sera réalisée à l’horizon 2021.

Enfin, de nombreuses rues ont été aménagées en zone 30 et en zone de rencontre pour apaiser la circulation en ville. Les contrôles de vitesse

Cœurs d’îlots

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ont été multipliés pour sensibiliser à la sécurité et au civisme. Entre généralisation de la limitation des vitesses à 30 km/h et facilité de se déplacer en voiture, le débat reste cependant ouvert et devra être prolongé.

Au-delà des ateliers citoyens, dans le cadre du projet de modernisation de la zone commerciale de la Vigie mené par l’Eurométropole de Strasbourg, la Ville a soutenu une position qui permet d’alléger la circulation automobile. Les demandes de la Ville portent sur l’aménagement de la gare de Graffenstaden, la création d’un parking-relais et d’un parking de co-voiturage, le développement de l’auto-partage, l’aménagement de trottoirs sécurisés et de pistes cyclables qui favorisent la pratique du vélo. La Ville a également montré son engagement en faveur des commerces de proximité en exigeant que l’Eurométropole veille à la typologie des enseignes qui s’installeront dans la zone commerciale, pour ne pas concurrencer les commerces du centre-ville de notre commune.

D’autres problématiques prennent du temps : c’est le temps de l’urbanisme. Réussir la restructuration du centre-ville pour en faire un espace de centralité attractif et dynamique a nécessité de nombreuses années de réflexion puis de réalisation. Les perspectives envisagées pour des espaces urbains repensés, comme les projette Alfred Peter, sont en adéquation avec la vision que nous avons de notre ville mais exigent de plus amples études pour être concrétisées.

Nous achevons ici une première étape, qu’il nous appartient de poursuivre. Nous avons entrevu de nouvelles opportunités de continuer le travail de réflexion en direction de l’Ill, en intégrant mieux la rivière, ou en renforçant l’activité et l’attractivité du centre…

L’objectif est de conserver une commune à échelle humaine où il est agréable de vivre et de travailler. Les nouveaux paysages que nous bâtirons seront la suite de l’histoire d’Illkirch-Graffenstaden, forcément moderne, forcément en mutation.

REMERCIEMENTS

LA VILLE REMERCIE TOUTES LES PERSONNES QUI SE SONT ASSOCIÉES AU PROJET « RÊVER LA VILLE » ET DONT LES CONTRIBUTIONS ONT NOURRI LE TRAVAIL DE RÉFLEXION DE LA MUNICIPALITÉ ET D’ALFRED PETER.

Merci aux membres du Conseil citoyen, du Groupe de Réflexion Handicap, du Conseil Municipal des Enfants, aux étudiants d’In Situ Lab du lycée Le Corbusier, aux participants des ateliers citoyens et à la journée de travail autour du canal :Khadija Arratbi (Présidente de l’association Icared), Léonard Barth, Jean-Pierre Berg, Nathalie Bartholome, Jean Berton, Gérard Bodhuin, Yvette Boltz, Michèle Bovet, Claude Davranche, Jean-Paul Ferrenbach, Charles Frankhauser, Eric Fullenwarth (Directeur de la SERS), Christiane Heitz, Jean-Baptiste Gernet (Adjoint au maire de Strasbourg), Pascal Ingwiller, Christian Joannes, René Koecher, Antoine Latham, Jérémie Leymarie (Voies Navigables de France), Bernard Lickel (IUT Robert Schuman), Christian Lidner (Président des Rencontres fluviales de Strasbourg, Membre du conseil de développement de l’Eurométropole), Annie Lision, Dominique Jean Maquaire, Denis Matter (Président de l’association ZONA), Sébastien Matter, Magali Meudre (Voies Navigables de France), Jean Obrecht (Professeur In Situ Lab / Lycée Le Corbusier), Marie-Ève Rothan (Proviseur Lycée Alexandre Dumas), François Schmitt (Président d’Honneur Développement Strasbourg Sud), Roland Schmitthaeusler, Denis Staebel, Isabelle Stamm, Christophe Thouard, Dominique Toursel-Harster, Catherine Trautmann (Vice-Présidente de l’EMS) Gérard et Yaël Weil, Marie Françoise Zorgniotti (Proviseure Lycée Gutenberg).

RÊVER LA VILLE

Infograff numéro spécial juillet 2019 • Rêver la villeDirecteur de la publication : Claude Froehly - Rédaction : H. Braeuner, A. Merck - Contact : 03 88 66 80 66 - Courriel : [email protected] - Création & réalisation : Blitz Studio - Photos : © Ville d’Illkirch-Graffenstaden, FotoliaImpression : Ott imprimeurs - Tirage : 15 000 exemplaires - Diffusion : Impact Media Pub - Dépôt légal 06/2019 . ISSN 0998-0989

ILLKIRCH- GRAFFENSTADEN demain · Se projeter dans la ville de demain relève de notre...

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