II 13 juillet 2009
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7h00. Les chiffres rouges se mirent clignoter,
comme toujours, au rythme de lalarme. Loc mergea
rapidement. Oh merde ! Il avait laiss la lumire
allume toute la nuit.
Aujourdhui il devait aller lusine pour prendre enmain un petit groupe de personnes en formation. Il se
leva et se dirigea vers la salle de bain, toujours avec la
mme faon de pester contre le carrelage gel. Il prit
une douche rapidement et une vingtaine de minutes
plus tard, il descendit la cuisine pour le petit
djeuner. Funky lattendait avec impatience. Loc lui
mit vite fait une boite de pt dans sa petite gamelle.Le chien se jeta dessus comme son habitude, croire
que cela faisait des jours quil navait pas mang. Puis
son matre alluma la radio Rien De la neige.
Cest quoi ce binz ?! . Il changea de frquence,
mais toujours rien part cette neige. Rooo quest-
ce qui se passe ?! . Il donna quelques coups dessus
mais rien ny fit.
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Trs trange ce moment-l. Car il prit conscience
que lon nentendait rien mme aux alentours. Silence
complet. Pas mme une voiture, On est lundi
pourtant . Il prit son petit djeuner une vitesseincroyable, trs curieux de voir ce quil se passait
dehors.
Quelques instants plus tard, il attrapa le collier et la
laisse de Funky et dcida de le sortir. Une belle
journe sannonait Les oiseaux chantaient pas
lombre dun nuage et et une voiture tait
encastre dans un des arbres qui bordait la route. Locde mit courir vers elle. Pauvre Funky. Il fut entran
par son matre et ne put que le suivre toute allure.
La majeure partie du vhicule tait intact. Mais
lavant tait compltement dform. Larbre dans
lequel il avait fonc tait courb presque 45 degrs.
A lintrieur, personne. Etaient-ils partis ? Aucune
ide. Loc ouvrit la portire ct passager, le pare-brise
tait fendu en son milieu et les airbags pendaient de
part et dautre de lhabitacle, compltement dgonfls.
Il y avait toujours les clefs sur le contact, et les deux
ceintures avant ntaient pas retires, toujours
enclenches. Mais cest quoi a ?! Cest une
blague ? . A larrire sur la banquette tait pose, ou
plutt balanc en vrac, un sac main. La moiti des
choses quil contenait tait rependue un peu partoutdans toute la voiture, sous les siges, dans les vide-
poches Finalement il trouva une carte didentit.
Mme Rachel Lefvre. Elle venait du Nord, et
effectivement, la voiture tait immatricule du Nord.
Mais o est-ce quils sont passs ?! . De plus, chose
trange, il remarqua quil ny avait personne dans les
rues, absolument personne. En temps normal, un
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accident de ce genre aurait ameut la moiti du
quartier. Il prit son portable et appela les pompiers.
Cela sonna un moment pendant quelques secondes
quelques dizaines de secondes Mais quest-cequi se passe la fin ?! . Personne ne rpondit. Il fini
par raccrocher. Il essaya de klaxonner pour faire signe
une quelconque personne de ce quil se passait, mais
le klaxon ne fonctionnait plus. Un peu agac de la
tournure des choses, il se dirigea alors vers chez M
Lavan, un autre de ses voisins. Il sonna, encore
personne ? Quelques secondes passrent, il se mit frapper fort sa porte tout en criant :
- OH !! Y A QUELQUUN ?!! M LAVAN !!!
Mais toujours personne. Mais cest la quatrime
dimension ! Cest pas vrai !
Finalement il retourna chez lui et termina de se
prparer pour partir au travail. Cest bon je suis
dj assez en retard, quelquun dautre devra sen
occuper ! . Malgr tout, il tait compltement
abasourdi. Personne et encore personne. Il ne put
sempcher de penser Eveline. Il laurait bien
appele dailleurs, mais il se dit que ce ntait pas
vraiment lheure.
Il rentra donc Funky pour ensuite sortir sa voiture.
Monta au volant de celle-ci et parti sur la route de
lusine, laissant un dernier regard la voitureabandonne
Incroyable ! Absolument personne dans les rues.
Mais vraiment pas un chat ! Pas me qui vive
Quelques voitures taient arrtes au beau milieu de la
route Toujours pareil. Loc ralentissait quelques
fois, pour mieux voir lintrieur et chaque fois, les
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ceintures taient toujours enclenches, comme dans la
voiture accidente prs de chez lui. Il commena
paniquer. Mais cest quoi ce truc Bordel ! Il se mit
klaxonner et crier dans les rues dsertes.- OH ! . OHE !! Y A QUELQUUN ?!
QUEST-CE QUI SE PASSE A LA FIN !!!
BORDEL !!! QUELQUUN REPONDEZ !!
MERDE !!
Rien A part lcho de sa voix. Il acclra et prit
la direction de lautoroute. Partout, tout le long de laroute, les voitures abandonnes taient renverses sur
le bas ct, contre les barrires de scurits ou bien
mmes certaines taient encastres dedans. Dautres
avaient eu le temps de sarrter compltement avant
davoir percut quelque chose et gisaient au milieu du
bitume. Certaines mme taient fumantes, signe
dincendies, ou dexplosions pour dautres. Notre
hros fona toute allure, slalomant entre les voitures
encore au milieu de son passage. 110, 120, 130, 140,
150, jamais il navait roul aussi vite. Au passage, il se
fit flasher quatre ou cinq fois, mais quelle
importance ?
Pour un voyage qui durait normalement une
vingtaine de minutes, il arriva en dix minutes.
Les grilles du parking de lusine taient fermes.
Toujours aucune me qui vive. Il klaxonna de nouveau
puis sorti de sa voiture. Tout en courant, il cria :
- OH !!! Y A QUELQUUN !!??? REPONDEZ
MERDE SIL VOUS PLAIT !! Non
Il fondit en larmes, genou sur le bitume. Quel
choc pour Loc. Puis dans ses sanglots, un bruit
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schappa de sa voiture. Ctait la sonnerie de son
tlphone portable. Il se prcipita dans sa direction
pour le rcuprer et dcrocha.
- OUI ?! ALLO !? cria-t-il travers le combin.Ctait Eveline qui lappelait. Quel soulagement
pour Loc dentendre une voix familire. Sa femme
stait rveille toute seule ce matin. Personne dans la
maison ni dans les rues. Incroyable disait-elle. Elle
avait tellement peur que Loc ne rponde pas, quil
soit lui aussi disparu. Daprs elle, les tlphones fixes
ne fonctionnaient plus, elle avait essay dappeler chezeux, mais il ny avait mme plus de tonalit. Loc lui
exposa sa situation aussi. La voiture crase devant la
maison, personne ni en ville ni sur lautoroute part
toujours ces voitures laisses comme si les gens
staient jets sur la route pendant quelles roulaient.
Finalement il dcida daller la chercher. Il lui dit quil
devait retourner la maison chercher quelques petites
affaires et quil se mettrait en route la seconde o il
aurait fini. Quelques minutes plus tard, il raccrocha.
Aussi, il lui dit de ne surtout pas bouger.
Il sinstalla dans sa voiture. Il alla retirer le frein
main lorsquil pensa : Les portables fonctionnent !
Sur cette pense, il dcida dappeler ses parents, pour
savoir sils taient encore l, eux.
Le tlphone sonnait Et continuait de sonner Bien trop longtemps, a ne servait rien dinsister.
Ils sont srement sorti faire un tour
- Oui cest a ! Eux aussi ont vu quil ny avait
plus personne, alors ils sont sortis
Tas raison Cest forcment a
- Oui mais son portable ! Pourquoi il ne laurait
pas avec lui ?!
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Mais ne tinquite pas Il a srement d loublier
a arrive
- Ok Calmons-nous On respire
Allez go Puis il retira le frein main.
Comme lalle, il traa, le plus vite possible, entre
quelques voitures. Le soleil montait, de plus en plus
haut dans le ciel. Il tait 8h25. Du moins cest ce
quindiquait lhorloge de sa voiture. Quelques
centimtres droite, laiguille du compteur de vitessepointait entre 150 et 155 kilomtres lheure. Et Loc
avait lair dadorer a !
8h30. Loc fut de retour chez lui. Chose
intressante, il eu le rflexe de fermer sa Nissan clef
en sloignant. Pourtant parfaitement conscient
maintenant quil tait compltement seul. Il rentra
donc chez lui, monta quatre quatre les escaliers
menant au premier pour aller jusqu sa chambre. Puis
il alluma le vieil ordinateur. Il y avait encore du
courant, Loc avait dj remarqu que quelques
maisons avaient encore des ampoules, des tlvisions
allumes. Bon cest cool ! . Le tlphone fixe ne
fonctionnait plus, mais les mobiles si Il priait pour
quinternet, lui, fonctionne toujours. Il attendit que
cette machine se mette en route Ctait long, troplong son got, mais il ne pouvait rien y faire. Mais
plus vite bon sang ! .
La machine en route, il cliqua sur Firefox en
croisant les doigts Et la chance lui souri,
Enfin ! . Internet tait encore l. Google, recherche
Michelin, itinraires, dpart Viry-Chtillon, arrive
Cholet. Voil ! .
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Un voyage de 3h20 quand mme. Eh ben ! Cest
pas la porte ct . 350 kilomtres. Il imprima la
feuille ditinraire et pile au moment o le papier sorti,
tout steignit. Ordinateur imprimante mme lapetite lumire rouge de la rallonge. Notre ami tenta
dallumer la lampe de chevet, mais ce fut bien ce quil
pensait. Il ny avait plus de courant du tout.
Il descendit, pris un petit sac de nourriture, fruits,
lgumes, tout ce qui tait frais et qui ne pouvait pas
tre conserv longtemps. Il ajouta dans son sac
quelques boites de pt pour Funky, car bien sr, ilemporta son chien avec lui. Aussi, il descendit la
cave prendre un sac entier de disques. Il prit ses
prfrs, ainsi que tous ceux quil pouvait trouver qui
appartenaient Eveline. Il chercha bien, mais ils
taient parpills partout dans la maison. Le tout dans
la voiture et le voil reparti, aussi vite quil tait venu.
9h05
Sur le chemin, il commena voir le nouveau
monde qui lentourait dun autre il. Il se dit que
finalement, ce ntait pas si mal, les villes dsertes et
tout ce bazar . Ctait mme magnifique, plus
aucune contrainte, plus dhoraires, plus de rgles, plus
dargent, plus de prises de tte
Il quitta la ville pour lautoroute. Mais, unevingtaine de minutes plus tard, la jauge dessence
sillumina. Ah problme ! Y faut que je ralentisse un
peu sinon a va Hum Non a ne cote plus
rien ! . Il rigola dans sa tte. Funky par contre,
navait pas lair dapprcier autant la vitesse que son
matre. Il ne bougeait pas dun poil dans sa caisse, la
queue entre les jambes.
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Il trouva rapidement une aire dautoroute avec une
station. Bien sr, elle tait dserte. Tout en
ralentissant, il contemplait les poids lourds et autres
semi-remorques. Imposants Ctait le mot pour lesdcrire. Maintenant quil ny avait plus personne, dans
ce silence, ils paraissaient bien plus impressionnants
quauparavant, du temps o il y avait encore du
monde. Ils gisaient l, Loc prit conscience, que plus
personne nallait les faire rouler. Non Plus
personne Ils allaient se dcomposer, ici, faire partie
du paysage jusqu ce quils ne tiennent plus sur leursroues.
Il continua jusquaux pompes, mais dcida de
passer la boutique avant de prendre du carburant. Il y
entra donc et se dirigea sans hsitations vers le
comptoir o taient les barres de chocolat. Pourquoi ne
se ferait-il pas plaisir aprs tout ?
Les pompes fonctionnaient encore et le carburant
coulait. Il rigolait intrieurement. Combien de temps
cela faisait quil navait pas fait un vritable plein ?!
Vraiment longtemps. Sa joie sextriorisa peu peu,
puis il se mit rire aux clats, seul dans ce lieu. On
pouvait entendre lcho de ses rires jusqu des
dizaines de centaines de mtres. Il commena
prendre ses marques dans ce nouveau monde.
Il tait temps de repartir. 9h38. Seulement, il y eu
un petit problme. Une voiture, ou plutt ce quil en
restait, bloquait lembranchement qui menait la
sortie de laire de repos. Elle tait compltement
calcine et ne ressemblait maintenant qu un amas de
ferraille recouvert de cendres. Loc cogita un instant.
Pure Comment je fais moi ?
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Mais tes vraiment con ! . Il fit demi-tour et sorti
par lentre, repassant devant la zone rserve aux
poids lourds. Adieu cimetire de camions ! . Et il
reparti bonne allure.Pendant un moment, il ny eu plus de voitures, ni en
travers, ni sur les bords de la route. Il ny avait que la
sienne et lui, seul rouler. Les autres seraient
condamnes contempler jamais le bitume et finir
par senraciner, coinces dans la vgtation qui, peu
peu, ira reprendre possession de ce qui lui appartenait
jadis.Loc fonait comme jamais. Il tablit un nouveau
record de vitesse. 163 kilomtres lheure. Il manqua
de peu de se tuer pour de bon. Une semi-remorque se
trouvait couche, tale sur la quasi-totalit de la
largeur de la route. Elle bloquait pratiquement tout
lespace et il ny avait quun petit passage sur la bande
darrt durgence. Cela lui remit la tte sur les paules,
du moins pour un moment, car par la suite, il
recommena forcer sur lacclrateur.
Arriva un moment o il fut coinc un page.
Lendroit tait pratiquement dsert, quatre ou cinq
voitures tout au plus. Il ny avait plus de courant ici.
Les grands panneaux lumineux ntaient plus
lumineux. Et les barrires bloquaient le chemin. Loc
recula un peu, puis il sarrta contemplant laconstruction, il respirait lentement Puis, quelques
secondes plus tard, il acclra dun coup, fonant vers
une des barrires, il retenait sa respiration, et
finalement il passa. La peinture, sur le capot tait
dsormais toute raye. Et pauvre Funky, il tait secou
dans tous les sens.
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10h30. Le soleil montait peu peu dans le ciel,
lentement mais srement. Abreuvant de lumire les
innombrables champs qui cernaient lautoroute. Et au
loin, dans la direction de Cholet, lon pouvait voirdimmenses nuages noirs, dun noir menaant. Quel
contraste Cest magnifique ! . Mais il lui
manquait quelque chose. Il y avait comme une sorte de
vide. Soudain, il remarqua quil avait pass, jusquici,
la totalit du voyage dans le silence. Un silence de
mort. Il fut jusquici dans ses penses. Sur le coup, il
prit un disque compltement au hasard. Bon allez !Peu importe ! Hum ? GY!BE? Cest
quoi ce truc ? Bah allons-y ! .
Pour je ne sais quelle raison, il commena
directement le CD la piste 2, intitule Blaise Bailey
Finnegan III.
Sa premire impression sur cette musique fut
Quest-ce que cest que cmachin ?! . Il y avait de
quoi ! Pendant les cinq premires minutes un mec ne
faisait que de parler Eveline lui avait dj parl de
ce groupe. Le nom entier tait Godspeed You ! Black
Emperor Anticapitalistes, ils enregistraient des
morceaux dune vingtaine de minutes, compltement
dsorganiss. Etrange, oui. Cela commenait toujours
trs calmement, puis des instruments venaient
sajouter au fur et mesure, a samplifiait et au final,tout sassemblait dans une superbe harmonie. Ce
ntait que de linstrumental. Loc tomba peu peu
amoureux de cette musique. Aprs dix bonnes minutes
dcoute, il adorait a. Il vibrait littralement au son de
ces morceaux, il montait toujours un peu plus le
volume et klaxonnait parfois en rythme. Tant mieux
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pour lui, mais encore une fois Funky ne pouvait que
subir.
11h45. Loc ne vit pas le temps passer. Il stonnade voir quil tait dj arriv. Il avait fait le voyage en
seulement 2 heures et 40 minutes au lieu de 3 heures
20, comme lavait prdit le guide. Bah, y avait
beaucoup moins de trafic que prvu ! . En cours de
route, il tait entr dans lnorme orage. Il pleuvait
verse et sans les phares de la voiture, on ne pouvait
pas y voir plus de dix mtres. Loc tait juste endessous de lorage. Un clair et juste le temps de
cligner des yeux plus tard, Tonnerre. Comme dans
toutes les villes quil eu traverser et comme chez lui,
la plupart des habitations avaient les volets ferms.
Mais contrairement Viry-Chtillon, il y avait encore
du courant ici. Les feux de signalisation jonglaient
encore entre le rouge, lorange et le vert. Les
enseignes de certains magasins taient encore
illumines.
Il tourna un peu dans la ville, assourdit par le
tonnerre. Funky poussait quelques aboiements
chaque fois que lun deux retentissait. Il fallait quil
appelle Eveline pour connaitre ladresse exacte. Mais
voil La batterie lavait lch. Ah merde !
Comment faire ? Il fallait quil se fasse entendre,mais ctait peine perdue dans le vacarme de la pluie
et des coups de tonnerre. Et de plus, la ville est assez
grande. Jai une ide . Il tourna encore dans les
rues puis sorti lextrieur de la ville. En retournant
sur ses pas, il vit exactement ce dont il avait besoin.
UnDarty. Il roula donc vers le parking, mais une fois
arriv, il se retrouva face un obstacle quil navait
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pas prvu Evidemment, il tait ferm. Et les grilles
avaient lair robuste. Pure ! On nest pas aid ! .
Il ny avait quun seul moyen de toute faon. Il
sortie de sa voiture, pris la caisse de funky, et la posaassez loin sur le bitume, labri. Puis retourna dans sa
Nissan verte prit un peu dlan respira un
moment et comme au page, fona vers la faade.
Bien sr, il ouvra un grand passage dans la vitrine,
mais il dforma compltement lavant du vhicule et
brisa le pare-brise. Sur le coup, lairbag se gonfla en
un clin dil, mais il le creva dun coup de couteau Il en avait toujours un sur lui, par prcaution. Il ne se
proccupa pas des dgts pour le moment. Il recula
puis sorti avec grande peine de la voiture par la fentre
La portire tant bloque. Il courue ensuite rcuprer
son chien. Et une fois tout arrang, entra dans la
grande surface.
Les diffrentes alarmes retentissaient. Il faisait trop
sombre, on ny voyait rien. Mais Loc continua tant
bien que mal. Il arriva vite au coin des tlphones
portables, et trouva aussi vite les batteries Il avait
une trs bonne vision. Il chercha celles qui pouvaient
aller dans son mobile et une fois trouv, recouru vers
la sortie.
Une fois de retour dans sa voiture, et bien au sec,
Quest-ce qui faut pas faire ! , il prit cette fois toutson temps pour remettre la pile. Une petite minute plus
tard il composa le numro dEveline. 12h20.
- Allo !
- Oui chrie ? Cest moi ! dit-il trs calmement. Je
suis arriv
- Super !
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- Mais je connais pas ladresse, ajouta-t-il avec un
petit rire.
- Ah ! Euh oui bon ! ben cest au 10 rue Jean
Batiste Klber, tu verras cest prs de hum Bah dis moi, tes o l ?
- Euh, prs dunDarty, rpondit-il en se raclant un
peu la gorge.
- Ah oui ! Ok ! je vois o cest ! Mmm Bah
coute, tu continus toujours tout droit, vers le
centre. Tu devrais passer ct dune grande
place, avec une grande cathdrale. Tu devrais pasla louper de toute faon.
- Ok
- Pis aprs tu continus encore tout droit, et tu
arriveras un grand carrefour en toile. Avec un
parking juste en face.
- Oui je vois
- Et l tauras qu donner un coup de klaxon, et je
te ferais signe.
- Ok a marche !
- Cest bon ?
- Oui oui !
- Bon ! tout de suite ! Je taime
- Moi aussi je taime ! A tout de suite !
Aprs ce bref appel, Loc repensa ses parents. Ilretenta de les appeler mais comme ce matin, aucune
rponse. Il commena sangoisser Mais attend
pourquoi je serais encore l et pas eux ?! .
Finalement, il se remit de suite en route. Ce ne fut qu
cet instant quil mesura lampleur des dgts. Il tait
dsormais impossible de voir correctement travers le
pare-brise. Il tait compltement bris comme si une
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araigne avait tiss une grande toile. De plus, il ntait
mme pas sr quelle puisse encore dmarrer et rouler
tant donn ltat gnral de lavant. Il essaya
toutefois de mettre le contact. Et elle dmarra ! Loctait vraiment chanceux ces temps-ci
Il ramassa un torchon sous le sige, en enveloppa sa
main et tout en se protgeant les yeux, il donna de
grands coups au pare-brise, afin de le retirer
compltement. De toute faon, si jen veux une
autre, jaurais qu me servir !
Il pleuvait des trombes deau dans la voituremaintenant. Loc nallait pas tarder tre
compltement tremp.
Sur ce, il reprit la route Comme prvu, il passa
ct de la cathdrale Majestueuse cathdrale. Avec
la mto actuelle, il tait presque impossible de
discerner le sommet des clochers. Aussi, vous auriez
eu du mal croire quil ntait que 12h15.
Loc continua tout droit, comme lui avait indiqu sa
femme. Le tonnerre grondait toujours, inlassablement.
Notre hros tait tremp jusquaux os. Et la voiture,
quant elle, navanait que trs lentement. Loc avait
la nette impression dtre pied au plancher. Et
mesure quil roulait, cela allait de mal en pis. Elle
commena faire un trange bruit. Une sorte de
frottement, ml un grincement strident. Funkysemblait dtester ce bruit.
Une dizaine de minutes plus tard, il arriva enfin. Un
grand carrefour, avec cinq rues dans chaque coin, qui
formaient une sorte dtoile. Aussi, il y avait bien le
parking droit devant Avec une lgre peur que le
vhicule ne produise plus aucun son, il klaxonna Le
tonnerre retentit, la suite de quoi, un silence de mort
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sinstalla. Seul le bruit assourdissant de la pluie
Rien ne se passa Il retenta de klaxonner et, la
seconde o il se fit entendre, quelquun cogna la
vitre, du ct passager.Loc sursauta
- Eh ben ?! Je tai fais peur ?! lana Eveline,
moqueuse.
- Oh ! Ma puce ! Quest-ce que tu mas manqu !
Loc ouvra la portire de lintrieur et Eveline entra
Ils sembrassrent alors et senlacrent. Eveline se
mit rire.- Waouh ! Y a eu un ppin avec la voiture ? Et cest
tout tremp !
- Euh Rien de grave tinquite pas Je te
raconterai. Le bb va bien ? demanda-t-il.
- Oui oui Il t sage hum Ben je te
propose de ne pas rester l comme a, on va
choper la crve.
- Ben oui ! rpondit Loc.
- Allez ! Fais demi-tour et cest la rue de gauche.
- Ok
Loc mit la marche arrire et recula Trs
lentement Lorsquil tourna le volant pour faire son
demi-tour, on pouvait entendre les roues qui raclaient
la carrosserie toute dforme. Le vhicule se mit alors
trembler de toute part. Funky, lui, aboya de tous sespoumons.
- Ah ? Bah tu las amen aussi ?! stonna Eveline.
- Ben oui Jallais quand mme pas le laisser tout
seul.
Il prit la rue Jean-Baptiste Klber et continua
jusquau 10.
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- Stop ! Cest l ! dit Eveline en montrant du doit
lentre du btiment.
Loc arrta le moteur et celle-ci produisit alors une
sorte de soupir.- Allez ! Viens ! On va monter les affaires.
Eveline sortie du vhicule par la portire encore en
bon tat, tandis que son mari fut contraint de sortir par
la fentre.
- Ouh ! quelle souplesse ! rigola Eveline.
- Tas vu a !
Ils amenrent les affaires que Loc avait emmen
avec hte dans le hall dentre. Ils furent dsormais
tous les deux compltement tremps.
Un tage plus haut, se trouvait lappartement de
Maeva. Trs belle dcoration. Trs zen trs simple.
Ds quil fut rentr, Loc retira ses chaussures. Il jubila
de bonheur.
- Mmm !! a fait trop du bien la moquette sous
les pieds
- Ah a oui ! lui rpondit sa femme.
Il ny avait rien de superflu dans la maison.
Beaucoup de plantes, soit des pots mme le sol, soit
suspendus au plafond. La couleur dominante tait le
beige trs clair. Les portes souvraient comme celles
de ces maisons asiatiques, en les faisant coulisser. Leseul signe apparent de technologie moderne fut cette
tl. Une petite tlvision, pose sur un meuble
dappoint dans ce qui semblait tre le salon. Dans la
chambre, Loc remarqua tout de suite que la moquette
tait encore plus douce dans cette pice que dans tout
le reste de la maison. Il ny avait quun lit double et
quelques plantes rien dautre. Au-dessus de la tte
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de lit, sur le mur, tait peinte une norme tte de
bouddha.
- Bienvenue dans la maison du bonheur ! ditEveline en posant les sacs dans lentre.
- Eh ben ! Cest ben cest propre ! Et jadore
la moquette ! lui rpondit-il en ouvrant la caisse
de funky.
Ce dernier se prcipita en dehors de sa petite bote et
couru faire le tour du propritaire.
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Alors Raconte-moi demanda Eveline.- Te raconter quoi ?
- Ben tout ! au tlphone on sest pas beaucoup
parl si on y repense. Tient ! Quest-ce qui sest
pass avec la voiture ?! demanda-t-elle en
souriant.
- Oul ! hum comment te dire jai fais des
trucs, si hier tu mavais dit que je les ferais !
- Ben je veux bien, oui ! mais quoi ? insista-t-elle
- Eh ben tout lheure, quand jai voulu
tappeler, je me suis aperu que je navais plus de
batterie. Alors jai fais un petit dtour par le
Darty. Mais le hic, il tait ferm, les grilles et
tout ! Alors bon tu vois quoi
- Oui, je crois que je comprends.
Pendant les minutes qui suivirent, ni lun, ni lautrene dit un mot. Ils se fixrent.
- Tu mas manqu tu peux mme pas imaginer, finit
par dire Loc.
- Jai cru, ce matin, que je ne te reverrai jamais,
ajouta Eveline.
Et sur ces paroles ils sembrassrent. Passionnment
Au bout de cinq minutes, Funky fit irruption,
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haletant, la queue plus agite que jamais. Loc et
Eveline se levrent.
- Hum ahem Il doit avoir faim, dit Eveline.
Tas faim toi ?- Jai la dalle
Nos hros se rendirent la cuisine, Loc appela son
chien. Eveline expliqua quil ny avait pas de viande,
seulement quelques filets de poisson. Elle sortie aussi
deux bols et en remplie un deau quelle dposa
ensuite au sol. Loc prit lautre et alla chercher une des
botes de pt.
Ils mangrent lgumes la vapeur et poisson la
plancha.
13h30 Aprs ce djeuner fort bon, la petite
famille se reposa dans le salon, sur le canap.
- Va falloir y aller, dit Eveline.
- Aller o ?
- Bah, rentrer chez nous
- Et pourquoi ? demanda Loc.
- Je sais pas
- Moi je propose quon reste ici tant quil y a du
courant. Aprs on verra
- Ouais, pas con, conclu Eveline.
Un nouveau silence sinstalla
- Tu mexcuse, faut que jaille aux toilettes, ditLoc.
Il se dirigea vers les toilettes et senferma dedans.
Puis il sortie son tlphone et composa une nouvelle
fois le numro de ses parents.
Malheureusement, comme les deux autres fois,
personne ne rpondit
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Pure pourquoi tu tobstine a sert rien de se
voiler la face Non mais quand mme ! Si
moi je suis encore l, eux aussi, ya pas de raison !
Il ressorti des latrines, encore plus angoiss.
- a va pas chri ? demanda Eveline.
- Non si, a va a va, dit Loc en se rinstallant sur
le sofa.
Il pleuvait moins fort dehors, et lorage tait pass.
- Quest-ce quon va faire ? demanda Loc.
-
Comment-a ?- Bah, quest-ce quon va faire, maintenant quil y a
plus personne ?
Eveline se redressa et fixa Loc dun air tonn.
- Ben cest vident non ? On peut tout faire ! Ce
quon veut ! Tu te rends pas compte y a plus
personne. Cest tout ce que je rvais, quand jtais
encore jeune.
- Si tu le dit.
- Toi taimerais faire quoi ? demanda Eveline.
- Ben je sais pas trop Dj, je voudrais retourner
voir mes parents. Y doivent tres encore l.
- Ok ! On va rester ici un peu, et aprs on ira l
bas ! dit-elle en se levant Moi je sais pas
trop ce que je veux faire. En fait, jai jamais su
Dj du temps o je faisais du stop jallais nullepart.
- Mmm
Ils ne firent rien de laprs-midi. Ils coutrent de la
musique sur le poste. Gimme Danger dIggy Pop,
Angel de Massive Attackou mme Differente de
Gotan Project. Le ciel sclaircit, les nuages se
-
8/7/2019 II 13 juillet 2009
20/20
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dissiprent, les rues, dtrempes, schrent et le temps
passa. Loc sorti le chien et eu ainsi loccasion de faire
le tour du voisinage. Pas trop loin non-plus Il
napprciait toujours gure la marche. Il rentra un peuplus tard, dansa avec sa femme et tous deux
discutrent de choses qui navaient dimportance que
du temps des humains.
Le soleil fini par se coucher. Les lumires des
habitations qui taient toutes restes allumes
commencrent se faire vraiment remarquer. Le ciel
rougit puis sassombri de plus en plus. Les rverbresau dehors silluminrent.
Loc et sa femme dnrent en musique. Notre hros
avait parl Eveline de Godspeed You ! Black
Emperor. Et ce fut le morceau Storm qui tournait.
22h23 Ils finirent par se coucher. Ils passrent
une longue nuit damour