Les bandes végétatives d'espèces locales et leur influence ...
Identification cytogénétique d'espèces annuelles du...
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2008 / 2009
RÉPUBLIQUE ALGÉRIENNE DÉMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTÈRE DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE
Laboratoire de génétique et amélioration des plantes, Département de Biologie, Faculté
des sciences,
Université d'Oran, Es-Senia
Mémoire
Présenté pour l'obtention du titre de Magister
Mention : Amélioration des plantes
Par : Mr SAADA Ahmed
Identification cytogénétique d'espèces annuelles
du genre Medicago par les techniques de
coloration au Feulgen et au Giemsa
Membres de jury
Président : Pr. AOUES.A Professeur, université d'Oran.
Rapporteur : Pr. FYAD LAMECHE F/Z Professeur, université d'Oran.
Examinateurs : Pr. SLIMANI. M Professeur, université d'Oran
Dr. ISSOLAH. R Maitre de recherches, l'INRAA (Alger)
Dr. MESLI, F Maitre de conférences université d'Oran.
REMERCIEMENTS
Tout d'abord je tiens à exprimer mes profonds remerciements au Pr FYAD LAMECHE F/Z
de m'avoir accueilli dans son laboratoire, pour son encadrement scientifique, pour la confiance
qu'elle m'a donnée durant ces années, pour sa participation active dans mon travail et
surtout pour tous les à-côtés qui rendent la vie de Thésard encore plus agréable.
Un grand merci au Pr AOUES A d'avoir accepté de présider le Jury.
Je suis très reconnaissant au Dr ISSOLAH R, pour ses conseils et d'avoir accepté de
participer à ce jury.
Je tiens aussi à remercier Pr SLIMANI M et Dr MESLI TALEB BENDIAB F d'avoir accepté de
faire partie de ce jury.
Je tiens à exprimer ma profonde gratitude à LACHEHEB F, pour ses aides précieuses dès
les premiers instants, pour sa gentillesse et sa disponibilité, qui, tout au long de ce travail
m'a apporté et servi et m'a consacré de nombreuses discussions sur le sujet, merci beaucoup
Fairouz.
Que le Pr KARAM N, trouve ici l'expression de ma profonde reconnaissance, pour ses accueils
chaleureux qu’il m'a réservés dans son laboratoire pour faire mes observations.
microscopiques.
Un super grand merci au Pr TOUHAMI H qui m'a bien accueilli dans son laboratoire ou j'ai
réalisé mon premier stage en cytogénétique. Ce fut une expérience enrichissante autant sur le
plan scientifique qu’humain.
Merci aussi à Mr YAHIA N, Mr ABD EREZZAK L et Mr SAADALLAH M pour leurs conseils et
encouragements.
Je voudrais encore remercier Mr CHAHROUR F et Mme CHAHROUR S d'avoir été à
mes cotés durant mon cursus d'études surtout pour leur gentillesse.
Je suis très reconnaissant à mon ami et collègue Mr MEDDAH M A, qui m'a beaucoup aidé
afin de réaliser mon projet.
Un grand merci également à mon collègue Mr BAKHTI N pour l'utilisation de son Appareil Photo.
RESUME
La cytogénétique de part sa nature investigatrice participe d'une manière importante
aux études de taxonomie et de phylogénie. Les techniques classiques qui permettent une vision
morphologique de la cellule en métaphase ont rendu possible le dénombrement des
chromosomes et l'établissement des caryotypes. L'apparition par la suite des techniques de
marquage chromosomiques ouvre de nouvelles et larges perspectives et leur application a permis
de dépasser l'approche cytologique classique et d'apporter des précisions et des réponses à des
problèmes d'ordre systématique et évolutif à tous les niveaux taxonomiques.
Notre étude a porté sur 9 espèces annuelles du genre Medicago d’origine différentes
fournies par I.C.A.R.D.A et une espèce locale récoltée dans la région de Tizi-Ouzou. Dans un
premier lieu, les 9 espèces ont été traitées par le protocole de Feulgen afin de déterminer le
nombre chromosomique et d'établir leurs caryotypes respectifs, en suite nous avons exploré
les chromosomes de l’espèce d’origine locale à l'aide de la technique de banding C pour discuter
sur l'emplacement et la quantité d'hétérochromatine constitutive. Nos résultats concordent avec
ceux obtenus par plusieurs auteurs et confirment que les espèces étudiées présentent un
nombre chromosomique diploïde (2n =14 ou 16). Concernant la technique de bandes C, l'espèce
étudiée montre un polymorphisme au niveau des bandes hétérochromatiques localisées sur ses
chromosomes.
Mots clés ; Medicago, cytogénétique, caryotype, bandes C, chromosome.
1
SOMMAIRE
INTRODUCTION .................................................................................................................................. 1
CHAPITRE I : GENERALIT~SUR LE GENRE MEDICAGO .................................................... 5
1. Historique et origine géographique du genre Medicago ............................................................ 5
2. Place du genre Medicago dans le règne végétal……………………………………………...6
2. 1. Caractères botaniques du genre Medicago………………………………………………………………….6
2. 2. Place dans la classification…………………………………………………………………………..7
2. 3. Biologie de la reproduction ………………………………………………………………………….7
3. Intérêts agronomique, économique et zootechnique du genre Medicago……………………….8
5. Diversité génétique et variabilité morphologique dans le genre Medicago ……………………11
6. Problèmes taxonomiques dans le genre Medicago ........................................................................... 13
7. Description de quelques espèces annuelles du genre Medicago .......................................................... 16
8. Amélioration dans le genre Medicago 23
CHAPITRE II : NOTIONS DE CYTOGENETIQUE
1. La mitose somatique ............................................................................................................................ 24
2. Quelques notions caryologiques ......................................................................................................... 24
2. 1. Les chromosomes ............................................................................................................................. 25
2. 2. L'état ploïdique du noyau ............................................................................................................... 27
3. Etude bibliographique sur les techniques de banding en cytogénétique .................................... 28
3. 1- Technique de bandes Q (ou technique de fluorescence) ................................................................ 29
3. 2- Les techniques de bandes par coloration au Giemsa ………………………………………………29
30 31
31
3.2.4. Les bandes N .................................................................................................................................. 32
3. 2. 5. Les bandes C ................................................................................................................................. 32
3. 3. Dénaturation, renaturation de l'ADN et bandes C ........................................................................... 33
a- Hypothèse privilégiant le rôle de l ADN répétitif ........................................................................ 33
b- Hypothèse privilégiant l'interaction ADN protéines .................................................................. 35
c -Hypothèse privilégiant une condensation différentielle de la chromatine : ............................. 36
3. 4. Les techniques qui colorent les organisateurs nucléolaires (NOR) : ............................................... 37
4. La cytogénétique moléculaire .............................................................................................................. 38
CHAPITRE III : CYTOGENETIQUE DU GENRE MEDICAGO .....................................
I. Données taxogénétiques sur le genre Medicago ................................................................................ 41
II. Polymorphisme hétérochromatique ................................................................................................. 42
III. Relations phylogénétiques entre les espèces du genre Medicago ................................................ 43
IV. Les bandes C dans le genre Medicago .............................................................................................. 45
V. Le chromosome B dans le genre Medicago ........................................................................................ 46
3. 2. 1 Les bandes G……………………………………………………………30
3. 2. 2. Les bandes R………………………………………………………………………….
3. 2.3 Les bandes T .......................................................................................................................
1
h. Coloration………………………………………………………………………. 55
B. 3. Etablissement de caryotypes…………………………………………………… 55
SOMMAIRE
CHAPITRE IV : MATERIEL ET METHODES A. Matériel……………………………………………………………………………….. 50 B. Méthodes………………………………………………………………………… 51 B. 1 Technique de Feulgen……………………………………………………….. 51
a. Germination………………………………………………………………….. 51
b. Prétraitement............................................................................................................ 51
c. Le stockage ...................................................................................................................... 51
d. L'hydrolyse ............................................................................................................................... 52
e. Macération enzymatique .................................................................................................... 52
f. La coloration ........................................................................................................ 52
g. Ecrasement, observation .................................................................... 52
B 2. Technique de bandes C ................................................................................................................ 54
d. L’hydrolyse ........................................................................................................................... 54 e. Ecrasement, délamellage, séchag54 f. Dénaturation …………………... 54
g. Renaturation ……………………………………………………………………. .54
CHAPITRE V : RESULTATS……………………………………………………………… 57
I. Technique de Feulgen …………………………………………………………………….. 57
I. 1. Dénombrement chromosomique et établissement de caryotypes ……………………… 57
I. 2. Morphologie des chromosomes………………………………………………………… 59
1. 3. Discussion......................................................................................................................................................
I. 4. Conclusion……………………………………………………………………………… 60
II. Les bandes C……………………………………………………………………………… 60
II. 1. Dénombrement chromosomique ………………………………………………………. 61
II. 2. Morphologie des chromosomes et analyse des bandes hétérochromatiques 61
.II. 3. Discussion ………………………………………………………………...63
II. 4. Conclusion……………………………………………………………………………… 64
III. Discussion générale……………………………………………………………………….64
IV. Conclusion générale et perspectives
BIBLIOGRAPHIE………………………………………………………………………… .78
ANNEXE……………………………………………………………………………………. 86
1
Liste des tableaux
Tableau 1 : Valeurs des aliments en matières azotées et acides aminés (ABAFOUR, 1961).
Tableau 2 : Azote fixé par an et par hectare chez certaines cultures de légumineuses (Burns
et Hardy, 1975 ; citées par Bekki, 1983).
Tableau 3 : les minéraux et les oligo-éléments que contient la luzerne.
Tableau 4 : Code des techniques de marquage chromosomique (Paris Conférence l971,
supplément, 1975).
Tableau 5 : Hybridations interspécifiques réalisées dans le genre Medicago entre espèces
annuelles (d'après Quitus et Bauchan (1988)
Tableau 6 : les différentes espèces annuelles du genre Medicago étudiées.
1
Liste des figures
Figure 1 : Plante de Medicago polymorpha. 5
Figure 2 : Schéma d'un chromosome. 27
Figure 3 : Principe de la technique 'Fish. 40
Figure 4 : Plaques métaphasiques obtenues par la technique de Feulgen sur les espèces : 67
M. rotata (4199), M. rotata (726) et M. rotata (726).
Figure 5 : Plaques métaphasiques obtenues par la technique de Feulgen sur les espèces 68
MM laciniata (674), MM radiata (4198) et MM noeana (2608).
Figure 6 : Plaques métaphasiques obtenues par la technique de Feulgen sur les espèces : 69
M. rigidula (725), M. truncatula (673), MM orbicularis (736) et M. intertexta
(3084).
Figure 7 : Plaques métaphasiques obtenues par la technique de Feulgen sur l'espèce : 0
M. polymorpha (3032, 3907 et 3930).
Figure 8 : Caryotype de M noeana. 71
Figure 9 : Caryotype de M.radiata (4198). 72
Figure 10 : Caryotype de M.orbicularis (736). 73
Figure 11 : Caryotype de M. rotata (726) 74
Figure 12 : Caryotype de M. polymorpha (3930). 75
Figure 13 : Caryotype de M. rotala (726). 76
1
Figure 14 : Caryotype de M. ciliaris. (Banding C). 77
Introduction
La cytogénétique fait le lien entre la cytologie et la génétique. Les premiers travaux chez
les végétaux ont débuté au cours de la seconde moitié du 19èm siècle mais c’est surtout à
partir de 1920 que la cytogénétique s’est développée et son importance n’a cessé de croître
par la suite.
C’est d’abord une science d’investigation. Elle a pris une part active à la
compréhension des mécanismes héréditaires et du monde végétal dans sa diversité
(taxonomie, phylogénie). La cytogénétique est une des nombreuses disciplines sur lesquelles
s’appuie l’amélioration des plantes. Elle se situe avant tout en amont de la sélection. Elle
participe à :
- la connaissance du matériel végétal utilisé : nombre de chromosomes, (polyploïdie,
allo ploïdie...).
- l'établissement de cartes génétiques grâce à la production et l'étude d'aneuploïdes
(lignées monosomiques, télosomiques, lignées d'addition...).
- l'exploitation de la variabilité intraspécifique, interspécifique ou induite.
L'expérience montre que les outils de la cytogénétique sont indispensables à une
exploitation rationnelle des hybrides interspécifiques. Par ailleurs, la cytogénétique a trouvé
un nouveau domaine d'application dans l'étude et l'utilisation des produits issus « de culture in
vitro » (hybrides somatiques, variants somaclonaux...).
La cytogénétique peut être impliquée au niveau même de la création variétale en
participant à l'explication et la résolution de problèmes ponctuels rencontrés par les
sélectionneurs : instabilité, stérilité...
En Cytogénétique, un important effort de développement, a été consentit, ces dernières
années pour l’améliorer. Des laboratoires spécialisés, ont élaboré des techniques permettant
une résolution poussée de l’analyse cytogénétique : on peut citer les techniques de bandes
simples et celles de super banding qui sont utilisées en clinique ainsi que dans le domaine de
1
l’amélioration des plantes.
Les études caryologiques jouent un rôle prépondérant dans les recherches
biosystématiques en vue de la compréhension des relations phylogénétiques et des processus
de spécialisation ( Stebbins, 1971 ; Grant, 1986). Mais, leur développement est étroitement lié
à l’évolution des techniques de marquages des chromosomes.
Les techniques classiques, qui permettent une vision morphologique de la cellule en
métaphase, ont rendu possible le dénombrement des chromosomes et l’établissement des
caryotypes (Darlington et La Cour, 1940).
Cependant l’utilisation de ces techniques est limitée par la complexité de leurs
protocoles d’application, la nécessité de les adapter à chaque espèce et le faible taux de la
répétitivité q’elles présentent, quelquefois, pour un même taxon. Autant de causes d’erreurs
dans le comptage des chromosomes et la composition des caryotypes ( Sybenga, 1959).
Après avoir épuisé les possibilités des techniques classiques, les chercheurs se
retrouvèrent dans une impasse. Ils n’en sortiront qu’a la fin des années 60, avec l’apparition
des techniques de bandes qui leur ouvrirent de nouvelles et larges perspectives. Ce sont les
techniques de fluorescence (utilisant les fluorochromes) et les techniques de bandes (utilisant
le mélange Giemsa), qui induisent une coloration différentielle des chromosomes. Chaque
modèle de bandes produit un marquage spécifique et constant sur un même chromosome et
révèle, de surcroît, la nature du matériel chromosomique induisant ce marquage.
Chez les végétaux, l’application des techniques de bandes a permis de dépasser
l’approche cytologique classique et d’apporter des précisions et des réponses à des problèmes
d’ordre systématique et évolutif à tous les niveaux taxonomiques (Bennett, 1984 ; Fukuda,
1984).
Des résultats positifs ont été obtenus, grâce aux techniques de bandes, dans les créneaux
suivants :
- la recherche de microdifférenciations permettant une identification plus sure des
chromosomes ;
- la mise en évidence des anomalies structurales ;
- la connaissance de la structure profonde du chromosome, afin de mieux connaître la
disposition et le rôle des différentes molécules le constituant (ADN, histones, protéines
acides, etc.…) et de progresser dans le déchiffrage du code (sans doute universel) qui
commande l’élaboration, la conservation et la transmission de l’information génétique.
Ceci a permis de préciser certains problèmes liés à :
- la détermination des liens phylogénétiques entre les espèces ;
1
- l’étude des variations génétiques en rapport avec la spéciation.
Le genre Medicago, légumineuse de la famille des Fabacées, constitue un groupe
taxonomique largement distribué dont les centres de diversification recouvrent le pourtour
méditerranéen et l’Eurasie. Il comporte un grand nombre d’espèces annuelles et pérennes
depuis fort longtemps comme d’excellents fourrages.
Le genre Medicago regroupe une centaine d’espèces dont une vingtaine, typiquement
méditerranéennes.
Parmi les 20 espèces recensées en Afrique du Nord, 16 sont largement distribuées en
Algérie dans des étages bioclimatiques variés. Elles présentent un important potentiel
agropastoral notamment dans les zones steppiques arides ou semi-arides. Comme
légumineuses, leur intérêt agronomique est connu depuis longtemps.
Parmi d’autres avantages que présentent les espèces de Medicago, on peut citer
l’amélioration de fertilité des sols grâce à leur association symbiotique avec Rhizobium
meliloti, bactérie fixatrice d’azote atmosphérique.
Le genre Medicago a fait l’objet de nombreuses études systématiques, basées
essentiellement sur la morphologie de la gousse et de la feuille.
Les analyses caryologiques des espèces du genre Medicago ont également retenue
l’attention de nombreux auteurs afin de préciser la position systématique et phylogénétique de
certains taxons (Lesins et Gilles, 1972). Hossain et bauchan (1998) sont les premiers qui ont
pu vérifier l’existence de chromosomes B dans le genre Medicago (aneuploïdie, 2n = 17). Les
mêmes auteurs ont déterminé en 2001 la distribution de l’hétérochromatine constitutive dans
le genre Medicago par les techniques de bandes C.
Sur une étude cytogénétique et moléculaire (RFLP) de quelques luzernes annuelles
Mariani et al (1996), estiment les distances génétiques et le degré de parenté avec les formes
tétraploïdes.
Par ailleurs, certains auteurs se sont intéressés au rôle joué par la variation enzymatique
et notent ainsi, chez les espèces annuelles du genre Medicago, qu’il est difficile de procéder à
la délimitation des espèces (Ibn Tattou, 1982).
Pour ce qui est de l’Algérie les travaux concernant les Medicago sont peu nombreux. Ils
se limitent à des préoccupations d’ordre écologique et sur la répartition biogéographique des
espèces (Abdelgherfi, 1978).
L’objet de notre étude consiste à :
1. – Préciser et améliorer certaines étapes de la technique de coloration classique
1
(Feulgen), sur quelques populations d’espèces annuelles du genre Medicago de
différentes origines et de déterminer la variabilité génétique de ces espèces.
2. _ Mettre au point la technique de bandes C sur les mêmes espèces.
Dans un premier temps, nous avons procédé à un dénombrement chromosomique des
espèces, puis dans un deuxième temps, nous avons établi des caryotypes afin de discuter sur
le nombre et la morphologie des chromosomes de chaque espèce ainsi que la quantité et
l’emplacement de l’hétérochromatine constitutive chez ces espèces.
1
Le genre Medicago, légumineuse de la famille des Fabacées, constitue un groupe
taxonomique largement distribué dont les centres de diversification recouvrent le pourtour
méditerranéen et l’Eurasie. Il comporte un grand nombre d’espèces annuelles et pérennes
depuis fort longtemps comme d’excellents fourrages.
Figure 1 : Plante de Medicago polymorpha
1. Historique et origine géographique du genre Medicago
Selon Fournier (1961), le terme "Medicago", vient du mot latin "Medica" ou « herbes
de médic », il fut modifié par Dalechamps en 1587, et devient : Medicago. Le nom américain
donné à la luzerne "alfalfa" proviendrait de l'Arabe. On retrouve d'ailleurs l'appellation alfalfa
en Espagnol et en Italien. La culture de la luzerne, comme le cite Raymond et Glandard
(1952), remonterait à plus de 9000 ans, elle est connue des Perses, des Grecs et des Romains,
et sa région d'origine serait la Transcaucasie. En partant de là, une série de types se sont
formés dans les régions d'Asie Mineure, et du Moyen Orient, ainsi que dans l'Asie Centrale.
Au XVIème siècle, à partir du Midi de la France, et de la Bourgogne, la luzerne commence à
s'étendre vers le Nord et pénétrer en Rhénanie.
Prosperi et all (1995), signalent les aires d’origine de toutes les espèces du genre
comme étant « le croissant fertile » recouvrant les pays ou régions actuelles de Turquie,
d’Iran, d’Irak, du Sud du Caucase et du pourtour méditerranéen.
1
7. Description de quelques espèces annuelles du genre Medicago
De nombreux travaux portant sur des analyses morphologiques des espèces du genre
Medicago ont été réalisés.
Heyn (1963) dans la classification des espèces de la section Spirocarpos énumère
certains caractères morphologiques comme la taille et la pubescence des folioles, la forme des
stipules, la taille de certaines pièces florales, le nombre de fleurs par inflorescence,
l’orientation du jeune fruit dans le calice qui permettent dans certaines limites d’établir des
différences interspécifiques.
L’importance de certains caractères floraux a été mise en évidence par Small (1981).
La micromorphologie des épidermes foliaires étudiés par Damerval (1983) semble n’être
d’aucune valeur systématique, mais le caractère développement hétéroblastique peut susciter
certaines hypothèses phylogéniques.
L’étude biosystématique réalisée par Ibn Tatou (1981) sur 15 populations de 9
espèces de Medicago utilise plusieurs caractères morphologiques qualitatifs et quantitatifs.
L’auteur conclut que les caractères végétatifs notamment la pilosité, la forme des folioles et
des stipules ne permettent pas une discrimination entre les espèces et peuvent conduire au
plus à des groupes d’espèces, par contre les caractères se rattachant à la partie reproductrice :
vernation, ornementation, forme et taille de la gousse, nombre de spires par gousse, caractères
de la graine, inflorescence restent les seuls valables pour une discrimination sure aux niveaux
spécifiques et interspécifiques.
Pour Heyn (1963) les caractères les plus significatifs dans la distinction des variétés
sont essentiellement ceux se rattachant au compte tenu de ces résultats.
La description sommaire de quelques espèces annuelles du genre Medicago en limitant
à certains caractères (SAHBANE, 2006) est comme suit :
M. secundiflora Dur
C’est une espèce de la section Lupularia à 2n = 16 chromosomes. Elle possède une
tige couchée ou redressée de 5 à 30 cm de long avec des feuilles imparipennées à 3 folioles
ovales elliptiques. C’est une plante recouverte de poils blanchâtres, qui a 3 à 10 fleurs
jaunes de 2 à 25 mm de long possèdent 10 étamines, 9 d’entre elles sont soudées et une libre
(diadelphe). La période de floraison est de mars à mai, le fruit est une gousse non articulée
1
1. La mitose somatique
C’est un processus de division ou une cellule se divise en deux cellules filles,
génétiquement et morphologiquement identiques entre elles d’une part et à la cellule mère
d’une autre part.
Classiquement, le processus dynamique de la mitose est divisé en quatre phases : la
prophase, la métaphase, l’anaphase et la télophase.
Selon Berkaloff et al (1981) :
Le stade prophase est caractérisé par un gros noyau dépourvu de nucléole. A l’intérieur
du noyau se trouvent de très longs filaments qui vont devenir de plus en plus courts. Ce
raccourcissement est du à la spiralisation, qui se traduit par l’individualisation des
chromosomes.
Le stade de métaphase est caractérisé par la disposition médiane des chromosomes ou
ces derniers sont bien visibles et ils atteignent leur condensation maximale.
A ce moment, les deux chromatides de chaque élément sont nettement séparées l’une de
l’autre, mais restent toujours reliées toutes les deux au centromère qui, lui, n’est pas encore
clivé. C’est par le centromère que chaque élément s’accroche aux fibres fusoriales.
L’anaphase se manifeste par la séparation et l’attirance des chromatides sœurs vers les
pôles opposés de la cellule.
Le stade télophase est caractérisé par la despiralisation des chromosomes fils. Ils
deviennent de plus en plus fins et longs et finissent par ne plus être reconnaissables.
L’enveloppe nucléaire commence à se constituer.
2. Quelques notions caryologiques
Constituant principal du noyau cellulaire, caractéristique de l’interphase, la chromatine
renferme au moins 4 types de molécules : de l’ADN (20 à 25 %), des protéines basiques ou
histones (30 à 40 %), des protéines acides (10 à 25 %), de l’ARN (5 %), etc.…
1
I. Données taxogénétiques sur le genre Medicago
Le genre Medicago a fait l’objet de nombreuses recherches cytogénétiques, basées
essentiellement sur les analyses caryologiques afin de préciser la position systématique et
phylogénétique de certains taxons (Lesins et Gillies, 1970).
Mais les données caryologiques sont insuffisantes et les relations phylogénétiques entre
les espèces subsistent. Pourtant, il ressort de ces études au moins quatre nombres
chromosomiques : 2n = 2x = 14, 16, 32 et 48 ; deux nombre de base x = 7, x = 8 et trois
niveaux de ploïdies : diploïdes, tétraploïdes, et héxaploïdes (Bauchan et al, 1984 ; Mariani et
al, 1991).
Le nombre chromosomique le plus commun entre les espèces annuelles du genre
Medicago est 2n = 2x = 16. Cependant, il existe des espèces diploïdes qui ont le nombre
chromosomique 2n= 14 et seule M. murex qui a à la fois 2n = 14 et 2n = 16.
Le nombre chromosomique 2n = 14 est le résultat d’un réarrangement des chromosomes
faisant suite à l’union de deux chromosomes ou l’un des deux chromosomes est dépourvu du
centromère Lesins et all (1970).
D’après Lesins et Lesins (1979) il existe trois espèces avec le nombre chromosomique
2n = 14, il s’agit de M. polymorpha, M. praecox et M. rididula et elles sont probablement
dérivées de la même manière que M. murex, vu leur possession exceptionnelle d’un
chromosome long qui est le résultat d’une fusion de deux chromosomes.
M. constricta, une autre espèce également à 2n = 14, mais ne possède pas des
chromosomes longs, elle est venue suite à un réarrangement secondaire des chromosomes.
Il existe uniquement deux espèces annuelles tétraploïdes, il s’agit de : M. rugosa et
M. scutellata. Les deux espèces ont le nombre chromosomique 2n = 30 et 2n = 32.
M. scutellata possède deux paires de chromosomes avec des régions organisatrices
nucléolaires (NOR), tandis que M.rugosa présente uniquement une paire de chromosome avec
des régions organisatrices (NOR).
Les deux espèces sont dérivées d’hybridation entre des espèces à 2n = 14 et 2n = 16.
En général, il est difficile de distinguer les chromosomes homologues chez le genre
Medicago et de voir les différences de prétraitement et les méthodes de préparation des
chromosomes Lesins and Lesins (1972 et 1979).
1
En effet, les chromosomes du genre Medicago sont très petits et similaires (2.3 - 5 µ)
dans les métaphases mitotiques, par conséquent, il est difficile de réaliser un caryotype en
l’absence des techniques de Banding.
II. Polymorphisme hétérochromatique
Pour étudier un complexe d’espèces comme celui du Medicago, il faut être capable de
reconnaitre les différentes populations, notamment au niveau chromosomique. Les méthodes
cytogénétiques permettent déjà de déterminer la ploïdie du matériel ainsi que le nombre
chromosomique de base.
L’hétérochromatine constitutive est mise en évidence par la coloration différentielle au
Giemsa ou le C Banding. Cette méthode permet l’identification précise des chromosomes et
elle est utilisée spécifiquement dans le but de préciser la structure d’un variant de satellite
multiple ou géant, ou de mettre en évidence une translocation.
C’est ainsi que chez le mais, des nodosités hétérochromatiques ont été mises en
évidence, elles ont permis la caractérisation d’un certain nombre de races et apporté des
informations intéressantes sur l’évolution au sein du groupe mais (MC Clintock, 1981).
La coloration différentielle met en évidence des zones intensément colorées par rapport
au reste du chromosome. Ces zones correspondent à l’hétérochromatine constitutive dont le
rôle reste mal connu. Elle représente la partie du chromosome non active en ce qui concerne
la transcription de l’ADN.
La présence de l’hétérochromatine dans le génome pose un certain nombre de problèmes
dans la mesure où cette partie est non codante, cependant, on pense qu’elle joue divers rôles
dans la structuration du chromosome, dans les recombinaisons génétiques intra et
interchromosomiques, dans la régulation des gènes des régions euchromatiques voisines ainsi
que dans la cytodifférenciation.
Centaines hypothèses ont été formulées quant à son rôle dans la protection des zones
vitales du génome ou dans la structuration de l’organisation chromosomique en mitose et en
méiose (centromère, télomère, maintien de d’appariement des homologues en méiose).
D’autres hypothèses lui confèrent un rôle dans l’évolution du génome, notamment par la
création de nouveaux loci pourvus de nouvelles fonctions.
L’hétérochromatine est constituée essentiellement d’ADN répétitif contenant plusieurs
séquences de nucléotides, elle est considérée comme une partie du génome qui « bouge »
1
beaucoup : amplification rapide, siège d’insertion de transposants, zones renfermant des
points de cassure.
III. Relations phylogénétiques entre les espèces du genre Medicago
Des croisements sont réalisés pour délimiter les unités taxonomiques ou les proximités
phylogénétiques. L’aptitude des espèces à se croiser les unes avec les autres est peut être le
meilleur indicateur de leur relation phylogénétique. Ces expériences indiquent l’existence de
liaisons phylogénétiques importantes entre les parents croisés, si l’hybride est viable ; il s’agit
de la même espèce mais probablement de populations très différentes. Par contre si l’hybride
n’est pas viable, les deux espèces peuvent être considérées comme différentes avec toutefois
peut-être une distance génétique assez faible qui expliquerait leur forte ressemblance
morphologique.
Plusieurs expériences d’hybridation impliquant des espèces annuelles de Medicago ont
été ainsi réalisées (Lesins et al, 1971 ; Lesins 1972 ; Singh et Lesins, 1972 ; Lesins et Singh,
1973 ; Lesins et Lesins, 1979 ; Lesins et al, 1980) cités par FYAD F/Z (1999).
L’hybridation entre M.rotata et M.blancheana se produit fréquemment dans la nature.
Ceci est démontré par le fait que les hybrides entre ces deux espèces ont été décrits comme
des sous-espèces. Des croisements entre M.truncatula et M.littoralis sont possibles avec un
bon appariement des chromosomes chez l’hybride. Cependant quand M.littoralis est utilisée
comme parent maternel résultant du croisement est déficient en chlorophylle et certaines
plantes sont des chimères. Le croisement réciproque produit des plantes hybrides avec un
feuillage vert normal et des caractères morphologiques intermédiaires entre les parents.
M.tornata peut-être hybridée avec M.littoralis mais les hybrides produits sont déficients
en chlorophylle. D’autre part, M.tornata est plus distante de M.littoralis que ne l’est
M.truncatula à en juger par la présence de chromosomes transloqués. Les hybrides entre
M.turbinata avec M.tronata sont également déficients en chlorophylle.
L’hybridation est réussie entre M.tribunata avec M.truncatula seulement quand
M.truncatula est utilisée comme parent maternel Lesins et al (1980). Les hybrides sont stériles
avec un feuillage vert plus clair que celui des deux parents. La fertilité est trouvée quand le
nombre chromosomique de l’hybride est doublé. L’absence de ségrégation, chez les hybrides
pour différents caractères y compris les isoenzymes, l’appariement préférentiel des
chromosomes, indique que les deux espèces possèdent des génomes différents.
1
L’hybride entre M.laciniata et M.sauvagei, deux espèces des Leptospirae, est déficient en
chlorophylle. Ces deux espèces sont très proches l’une de l’autre comme le montre la
formation de bivalents normaux chez leurs hybrides.
M.intertexta, M.ciliaris et M.muricoleptis peuvent s’entre croiser. M.muricoleptis est plus
distante de M.intertexta que ne l’est M.ciliaris à en juger par la fertilité pollinique réduite et
l’appariement des chromosomes observés chez les hybrides entre M.muricoleptis et soit
M.intertexta ou M. ciliaris. D’ailleurs, certains ne considèrent que M.ciliaris comme une
sous-espèce de M.intertexta.
Mariani et al (1996) ont entrepris une étude cytogénétique et moléculaire sur
M.scutellata, M.rugosa et les espèces diploïdes ayant 2n=16 et 2n=14 qui semblent leur être
les plus étroitement apparentées.
L’analyse caryologique a permis d’établir que certaines des espèces diploïdes
examinées, sont plus similaires que les autres, à la fois à M.rugosa et à M.scutellata (c’est le
cas de M.intertexta, M.rotata et M.polymorpha) ou du moins à l’une ou l’autre de ces deux
espèces (comme M.doliata, et M.murex). L’analyse RFLP a identifié les quatre espèces ayant
le plus d’affinité génétique avec les deux espèces à 30 chromosomes ; ce sont M.intertexta et
M.muricoleptis (2n=16) d’une part et M.polymorpha et M.murex (2n=14) d’autre part.
Ces résultats semblent indiquer la possibilité d’identifier, parmi ces quatre espèces, les
ancêtres de M.scutellata et de M.rugosa. Ces deux espèces tétraploïdes de la section des
Rotatae pourraient dériver d’espèces provenant soit de la section des Pachyspirae (M.murex
et M.doliata), soit de la section des Leptospirae (M.polymorpha), soit de la section des
Intertextae.
Lesins et al (1982) cité par Mc Coy et Bingham (1988) ont réalisé le seul et unique
hybride entre espèce pérenne et annuelle (M.scutellata et M.sativa). Le nombre
chromosomique de l’hybride est instable, variant de 30 à 64 chromosomes dans les cellules
des pointes de racine. Les tiges primaires sont héxaploides (2n=48) et les secondaires sont
tétraploïdes (2n=32), résultats inattendus puisque M.scutellata possède 30 chromosomes.
L’hybride est à la fois male stérile et femelle stérile. Il est de type pérenne avec des fleurs
pourpres comme le parent M.sativa. L’hybride est vivace et intermédiaire pour la plus part des
caractéristiques morphologiques.
Les résultats de ces expériences d’hybridation semblent indiquer que les distances
génétiques entre espèces sont très variables dans une même section et d’une section à l’autre,
par exemple dans la section des Intertextae les hybrides sont facilement obtenus et les espèces
1
sont proches alors que dans la section des Rotatae, de Leptospirae et des Pachyspirae en
moyenne deux espèces s’entrecroisent aisément avec formation de bivalents normaux tandis
que le reste des espèces est nettement plus distant.
Tableau 5 : Hybridations interspécifiques réalisées dans le genre Medicago (d’après Quiros et
Bauchan (1988)
Hybrides interspécifiques entre espèces
annuelles
Hybrides interspécifiques entre
espèces annuelles et perennes
M.rotata x M.blancheana (et réciproquement) M. sativa x M. scutellata
M.truncatula x M.littoralis (et réciproquement)
M.tronata x M.littoralis (et réciproquement)
M.soleirolii x M.tronata
M.tribinata x M.truncatula (et réciproquement)
M.sauvagei x Mlaciniata (et réciproquement)
M.ciliaris x M.intertexta
M.muricoleptis x M intertextae
M.muricoleptis x M.ciliaris
IV. Les bandes C dans le genre Medicago
A l’issue des travaux qui ont été fait sur les techniques de marquage chromosomique par
différents chercheurs, ils ont pu trouver des réponses aux deux questions essentielles qui se
posaient :
-Quelles zones de structure chromosomique réagissent à la coloration au Giemsa ? Ce
sont les zones des centromères, les constructions secondaires et les satellites.
-Quelle est la nature du matériel chromosomique intégrant ce colorant ? C’est
l’hétérochromatine constitutive et l’ADN satellite qu’elle renferme.
La technique de coloration des bandes C au Giemsa a été utilisée afin de déterminer la
quantité et l’emplacement d’hétérochromatine constitutive chez les plantes.
Cette technique repose sur deux phénomènes : la dénaturation et la renaturation de l’ADN
chromosomique.
1
Lors de la dénaturation, les deux filaments de l’ADN chromosomique se dissocient par
rupture des liaisons hydrogènes qui les relient par leurs bases. Ce sont les deux liaisons AT
qui se dissolvent les premières sous l’effet de l’agent dénaturant ; si la dénaturation se
prolonge, les deux liaisons GC cèdent à leur tour.
La renaturation fait intervenir les propriétés physico-chimiques de l’ADN. Les zones
chromosomiques constituées d’ADN répétitif (qui est riche en bases AT et localisé dans
l’hétérochromatine constitutive) se réassocient avant les zones d’ADN à séquences uniques
(ou zones euchromatiques). La dénaturation et la renaturation sont deux étapes essentielles de
la technique de bandes C.
Bauchan et Hossain (1997) sont les premiers qui ont signalé des bandes C
hétérochromatiques constitutives chez les plantes diploïdes de Medicago sativa ssp.falcata, ils
ont montré des bandes localisées uniquement au niveau des centromères et des régions
organisatrices nucléolaires NOR des chromosomes satellites SAT. Des observations similaires
ont été trouvées avec le banding N sur le genre Medicago (Bauchan et Hossain, 1998).
Cependant, les auteurs ont observé chez certaines accessions la présence de bandes C
d’hétérochromatine constitutive aux extrémités télomériques des chromosomes.
Les bandes C peuvent être également régies par des conditions extérieures du milieu.
Cette constatation sur la quantité d’hétérochromatine en rapport avec le milieu extérieur a déjà
été rapportée par Lespinasse et al. (1992).
V. Le chromosome B dans le genre Medicago
Les chromosomes B sont présents dans très nombreuses espèces animales et végétales
(Jones et Rees, 1982) et ils sont différents des chromosomes A (chromosomes normaux). Ces
chromosomes ont été décrits la première fois par Pantulu (1960). La présence de
chromosomes surnuméraires (les chromosomes B) totalement ou partiellement
hétérochromatiques selon les espèces et facilement détectables par simple examen
cytologique.
C’était la première fois en 1998, dans l’histoire de la cytogénétique du genre Medicago,
que M. A Hossain et G. R. Bauchan ont pu vérifier l’existence de chromosomes B dans le
genre Medicago (aneuploïdie, 2n = 17), mais l’origine de ces chromosomes est inconnue.
Les chromosomes B sont nommés les chromosomes surnuméraires ou les extra-
chromosomes, typiquement ils ont peu d’effet sur le phénotype d’un individu (Jones et Hoben
1
(2008), ils sont présents dans 15% des espèces eucaryotes Maria Teruel et al (2009) et leur
nombre varie d’une espèce à l’autre de zero à plusieurs Jonathan (2007).
Des études de biologie moléculaire ont montré que la majorité des chromosomes B
contient l’ADN répétitif, en outre l’ADN ribosomique, l’ADN centromérique et télomérique,
ainsi que les transposant qui sont fréquemment présents chez les chromosomes surnuméraires
Camatchou (2005).
Les chromosomes B ont particulièrement les caractéristiques suivantes :
- Ils sont toujours plus petits que les chromosomes A et généralement, ils sont
hétérochromatiques.
- Les chromosomes B ne sont pas indispensables à l’espèce qui les possède.
- Ils n’ont pas d’influence sur la viabilité de l’organisme.
- Ils varient entre les cellules, tissus, individus et populations.
- Ils ne présentent pas d’homologie avec les chromosomes A
- Ils affectent le comportement mitotique par élimination de distribution préférentielle
(Reiger et all. 1991).
- Ils augmentent le taux de crossing-over et les fréquences de recombinaison.
- Ils causent l’augmentation des chromosomes impairs (l’infertilité).
On voit donc tout intérêt qu’il y a à s’intéresser à cette partie du génome qui, bien que
non codante, joue vraisemblablement un role important dans la régulation de l’expression du
génome tout entier : chez Scilla automnalis (Ruiz – Rejion et al., 1980 ; Oliver et al., 1982)
une corrélation est mise en évidence entre la présence des chromosomes B et une bande
supplémentaire dans le profil enzymatique de l’estérase E1 : leurs analyses montrent que le
gène en cause est situé sur le chromosome A (et non sur le B) et que c’est seulement son
expression qui est régulée par la présence des chromosomes B.
D’aprés (Puretas et al, 1988), les chromosomes B se comportent en « égoïste » et
n’apparaissent que lorsque cela les avantage, ces observations illustrent bien les deux théories
qui existent quant au rôle de l’hétérochromatine dans un génome (Jones, 1985 ; Shaw et
Hewitt, 1990).
Il a été mis en évidence que les télomères terminaux des chromosomes
hétérochromatiques, sont indispensables au maintien de la structure et au fonctionnement de
ces chromosomes, que ce soit chez l’homme, la drosophile ou le Mais, Moyzis (1991).
1
A. Matériel
Notre travail a porté sur dix espèces annuelles du genre Medicago et une espèce algérienne
d’origine, dont les gousses ont été récoltées à Tizi-Ouzou, il s’agit de (M. ciliaris).
Les semences de ces dix espèces nous ont été fournies par l’I C A R D A), et sont de
différentes origines, (tableau 6).
Tableau 6 : Différentes espèces annuelles du genre Medicago étudiées.
Ecotypes Nom des espèces Origine des
collecteurs
Origine des espèces
IFMA 0673 M. truncatula
truncatula
ICA/SAD/MAJ JOR
IFMA 0726 M. rotata ICA/SAD/MAJ JOR
IFMA 4199 M. rotata ICA/IBPGR/US SYR
IFMA 3032 M. polymorpha
brevispina
ICA/GTZ/INRA MAR
IFMA 3930 M. polymorpha ICARDA SYR
IFMA 3938 M. polymorpha
vulgaris
ICARDA SYR
IFMA 4198 M. radiata ICA/IBPGR/US SYR
IFMA 0674 M. laciniata laciniata ICA/SAD/MAJ JOR
IFMA 3084 M. intertexta ICA/GTZ/INRA MAR
IFMA 0725 M. regidula agrestis ICA/SAD/MAJ JOR
IFMA 0736 M. orbicularis
marginata
ICA/SAD/MAJ JOR
IFMA 2608 M. noena ICARDA SYR
IFMA 4193 M. noena ICA/IBPGR/US SUR
1
B. Méthodes
Nous avons utilisé deux techniques d’analyse des chromosomes, une technique de
coloration classique (technique de Feulgen), et la technique de bandes C. Ces deux techniques
se révélant particulièrement bien adaptées à l’étude des chromosomes végétaux, elles ont pour
objectif la réalisation de préparations chromosomiques qui permettent de dénombrer les
chromosomes et d’étudier leur morphologie pour l’établissement de caryotypes ou pour la
mise en évidence de modifications chromosomiques (délétions, réarrangements,..).
Les deux méthodes que nous détaillerons sont celles qui ont donné les meilleurs résultats.
B. 1 Technique de Feulgen :
Comme technique de coloration classique, nous avons utilisé la technique de Feulgen,
basée sur la propriété du réactif de Schiff de colorer l’ADN chromosomique en rouge violet.
Pour la mise en œuvre, nous avons choisi le protocole suivant :
a- Germination :
Les graines de Medicago scarifiées et ensemencées (dans des boites de Pétri
tapissées de papier filtre et humidifiées à l’eau distillée sont tout d’abord soumises à une
prégermination à 4°C pendant 48 heures, puis elles sont mises dans l’étuve pour une
germination de 40 heures jusqu’à l’obtention de racines de 1 à 1.5 cm de longueur.
b- Prétraitement :
Cette opération vise un triple objectif : bloquer les chromosomes au stade
métaphase, les contracter et les libérer de leur fuseau achromatique.
Selon les auteurs, les agents de prétraitement les plus utilisés sont la colchicine,
l’α-bromonaphtalène en solution et le froid.
Pour notre part, nous avons immergé les racines dans une solution saturée
l’ α-bromonaphtalène pendant 4 heures dans l’étuve.
c. Le stockage :
Les racines sont conservées dans l’éthanol 70% après avoir effectué deux rinçages
dans l’éthanol 95%, pendant 5 minutes chacun.
1
Le matériel peut être conservé pendant plusieurs mois dans l’éthanol, certains
fixateurs comme le Carnoy I peuvent également servir de solution de stockage.
d. Hydrolyse :
Cette étape est généralement nécessaire pour obtenir ultérieurement un bon étalement
de cellules et de chromosomes entre lame et lamelle. L’agent le plus fréquemment
utilisé pour le ramollissement des tissus est l’acide chlorhydrique (Hcl 1N) ou l’acide
acétique 45%. Son action peut être associée à celle d’enzymes. L’hydrolyse dissout les
sels pectiques de la lamelle moyenne et permet l’éclaircissage de cytoplasme. En outre,
l’acide chlorhydrique libère les groupements aldéhydes sur les molécules de sucres de
l’ADN par destruction des liaisons (N-glucosidiques) entre les bases puriques et le
désoxyribose.
Après quelques essais, nous avons obtenu ce résultat en plongeant les racines dans
l’acide chlorhydrique (Hcl 1N) pendant 12 minutes à la température de 60° C.
e. Macération enzymatique :
Cette opération facilite l’étalement, elle agit en détruisant la paroi pectocellulosique
des cellules et favorise leur séparation.
Les racines sont macérées à l’obscurité dans une solution de pectinase pendant 45
minutes.
f. La coloration :
Le réactif de Schiff préparé à partir de la fuchsine basique est le colorant le plus
utilisé. Il se fixe sur les groupements aldéhydiques libérés lors de l’hydrolyse pour
donner une coloration rouge aux chromosomes. Fréquemment, cette technique de
coloration est dite technique de Feulgen car elle a été décrite pour la première fois par
Feulgen (1926).
Les racines sont immergées dans le réactif de Schiff pendant 60 min à température
ambiante et à l’obscurité.
g. Ecrasement, observation :
La majorité des techniques présentées concernent les mitoses dans les méristèmes
racinaires. Dans ce cas, la zone méristématique hydrolysée et colorée est isolée, déposée sur
1
une lame dans une goutte d'eau acétique ou de carmin acétique et écrasée entre lame et
lamelle pour assurer la dissociation des cellules.
Cette dissociation est plus difficile si les tissus ont été préalablement stockés dans
l'alcool pendant une longue durée et si la quantité de tissu déposé est importante. Il faut éviter
un écrasement trop violent car il y a risque d'éclatement des cellules et donc l'observation de
cellules incomplètes.
Puis, afin d'assurer un bon étalement des chromosomes, un léger chauffage de la lame
est conseillé avant d'exercer une pression uniforme homogène à l’aide du pousse sur la
lamelle.
Après, les lames sont observées au microscope photonique à un fort grossissement, le
plus souvent, les combinaisons (Oculaire × Objectif) donnent des grossissements compris
entre 1000 et 1600 et les meilleures préparations sont lutées avec du vernis à ongles et
conservées au réfrigérateur.
Les plaques métaphasiques sont photographiées avant ou pendant leur conservation.
B 2. Technique de bandes C :
Basée sur le principe de dénaturation- renaturation de l’ADN et coloration au Giemsa,
cette technique permet, comparativement aux techniques de coloration classiques, une analyse
différentielle, et donc plus détaillée, des chromosomes. Elle met en évidence, sous forme de
bandes colorées, certaines zones spécifiques du chromosome, caractérisant l’hétérochromatine
constitutive, et localisées dans les régions centromériques, télémétriques et intercalaires.
L’obtention de bandes C sur un matériel chromosomique donné nécessite un protocole
d’application adapté, autant que possible, à l’espèce étudiée. Nous avons employé le protocole
de Jahier (1992).
Les principales étapes de ce protocole sont :
a. La germination ;
b. b. le prétraitement ;
c. c. la fixation ;
d. d. l’hydrolyse ;
e. l’écrasement, délamellage, séchage ;
f. la dénaturation ;
g. la renaturation ;
1
h. la coloration.
Les trois premières étapes (germination, prétraitement et fixation) sont exécutées de la
même façon que pour la technique de Feulgen. Les racines sont ensuite rincées à l’eau
distillée et utilisées pour les étapes suivantes.
d. Hydrolyse : Cette opération a pour but la séparation de l’ADN des protéines
basiques ou histones.
En général, on utilise de l’acide chlorhydrique 1 normal ou l’acide acétique à 45%.
Mais la réussite de cette opération nécessite une adaptation précise des concentrations de
l’acide, de la température et de la durée du traitement au matériel à hydrolyser.
Pour notre part, nous avons utilisé de l’acide acétique à 45%, pendant 10 minutes, à
température de 60°C.
Rinçage à l’eau distillée pour stopper l’hydrolyse.
e. Ecrasement, délamellage, séchage : Après prélèvement des pointes racinaires, et
leur écrasement entre lame et lamelle dans une goûte d’acide acétique à 45%, nous avons
procédé au délamellage (décollement de la lamelle dans de l’azote liquide), et au séchage des
lames, à température ambiante.
Le séchage est assez souvent négligé par certains opérateurs, mais plusieurs auteurs ont
montré que plus la durée de séchage du matériel cromosomique est longue, meilleure est la
qualité tinctoriale des bandes obtenues.
f. Dénaturation : Opération capitale dans le protocole d’application de la technique de
bandes C, dont l’objectif est la séparation des deux brins complémentaires d’ADN.
L’agent dénaturant utilisé pour les chromosomes végétaux est l’hydroxyde de baryum
(Ba (OH)2). La aussi, les trois paramètres : concentration, température et durée d’action,
varient selon le matériel végétal utilisé.
Tout excès entraîne la destruction des chromosomes.
Il semblerait qu’une faible concentration de Ba (OH)2, alliée à une durée d’action
prolongée, donne de meilleurs résultats.
Nous avons utilisé une solution de Ba (OH)2, à température ambiante, pendant 10
minutes.
Les lames ensuite sont rincées à l’eau distillée afin d’éliminer toute trace d’hydroxyde
de Baryum.
1
g. Renaturation : Elle permet de réassocier les deux brins d’ADN dissociés au cours
de la précédente opération.
La renaturation se fait dans une solution de citrate salin (2× SSC), à une température
moyenne de 60 °C pendant 60 à 90 minutes. Le PH doit se rapprocher de la neutralité.
Ce sont les mêmes paramètres que nous avons utilisé : Solution de 2× SSC, à 60,
pendant 60 minutes.
h. Coloration : C’est l’Ultime étape de la technique de bandes C. Elle a pour but de
faire apparaître le résultat final, c'est-à-dire des bandes C le long des chromosomes. Elle
s’effectue dans une solution- tampon de Giemsa à PH = 6,7, avec les durées d’action allant de
5 minutes à 12 heures.
La concentration de Giemsa habituellement utilisée est de 3%. Nos lames ont été
colorées dans une solution de Giemsa à 3%, à température ambiante, pendant 15 à 30
minutes.
Après les lames sont rincées à l’eau distillée, puis séchées à température ambiante, et
observées au microscope.
B. 3. Etablissement des caryotypes :
Le nombre de chromosomes est normalement constant au sein d’une même espèce et la
morphologie de chaque paire chromosomique est caractéristique, mais ce nombre peut varier
à l’intérieur d’un groupe (tribu, famille ou genre) et même au sein d’une espèce (Essad,
1957).
Il est possible d’obtenir par cellule un caryotype, représenté sous forme de dessin ou de
photographie de chaque paire chromosomique.
L’ensemble de ces caryotypes permet d’établir une « carte d’identité chromosomique »
ou caryogramme ou idiogramme, représentation schématique du génome haploïde. Elle peut
être recherchée :
- pour des raisons d’ordre taxonomique correspondant alors à l’acquisition d’un nouveau
critère de classification,
- pour l’analyse de lignées d’addition ou de substitution, de mono ou de polysomie,
- pour l’étude des remaniements chromosomiques.
Pour notre cas, on n’a pas établi les idiogrammes, en raison du manque du matériel.
1
L’identification des chromosomes en prophase de méiose est possible chez quelques
rares espèces (mais, tomate). Cependant, c’est d’une façon générale lors de la métaphase de
mitose, que l’observation est la plus aisée.
Trois critères permettent de distinguer les chromosomes métaphasiques afin d’établir un
caryotype c'est-à-dire la classification et l’apparition phénotypique des chromosomes :
1- la longueur de chaque chromosome.
2- La position de la constriction primaire (centromérique).
3- L’existence et la localisation de constrictions secondaires correspondant généralement
à des organisateurs nucléolaires. Leur position fréquemment distale sur un bras
chromosomique détermine l’existence de satellites.
Pour notre cas, les caryotypes sont réalisés à l’aide du logiciel PHOTOSHOP 7.0.
1
RESULTATS
I. Technique de Feulgen
I. 1. Dénombrement chromosomique et établissement de caryotypes
Ce travail s’insère dans le cadre d’un programme de recherche du laboratoire de
Génétique et Amélioration des plantes à l’Université d’Oran. Les observations portent sur 09
espèces annuelles du genre Medicago et les plaques métaphasiques sont présentés dans les
figures suivantes (Figure 4, 5, 6 et 7).
En effet, le genre Medicago pose des problèmes d’ordre technique en raison de la petite
taille des chromosomes.
Plusieurs études caryologiques ont été faites sur le genre Medicago afin de mettre en
évidence la grande variation de caryotype des différents taxons.
Yen et al (1979) ont montré des variations dans le nombre chromomique de 2n =36 à 2n
= 51 alors que le niveau tétraploïde 2 = 4x = 32 a été observé par Falistocco et al (1996).
Nous avons essayé d’établir le nombre chromosomique pour chaque espèce. Les
dénombrements chromosomiques qui ont été effectué sur une quinzaine de plaques
métaphasiques mentionnent deux niveaux de ploïdie : x = 7 et x = 8, la présence de deux
nombres chromosomiques a été discutée par Abdelguerfi et al (1989).
Lesins et Lesins (1979) suggèrent que le nombre : x = 7 dériverait de x = 8, ce qui
confirme que les deux génomes auraient un ancêtre commun.
Martinez et Parker (1995) estiment que « le dénombrement chromosomique » jouerait
un rôle important dans l’évaluation de la biodiversité et de sa conservation.
Les résultats de nos observations concordent avec ceux obtenus par les auteurs et
confirment que M. truncatula, M. orbicularis, M. intertexta, M. rotata, M. noeana, M.
radiata et M. laciniata possèdent un nombre chromosomique 2n = 16. Seules les espèces M.
polymorpha et M. rigidula ont 2n = 14 chromosomes.
1
M. polymorpha est décrite comme étant une espèce diploïde à 2n = 14 (Lesins et
Lesins, (1979), Abdelguerfi (1978), Quiros et Bauchan (1988), Mariani et Falistocco (1990).
Un seul cas d’aneuploïdie (2n = 17) a été rencontré chez l’espèce M .noeana et cela a été
vérifié sur plusieurs plaques métaphasiques. Il semblerait que le chromosome 17 est le
chromosome B (chromosome surnuméraire) dont la description est détaillée par plusieurs
auteurs. La présence du chromosome B dans le genre Medicago été déjà vérifié par Hossain et
Bauchan (1998).
Les caryotypes des espèces étudiées ont été établis à l’aide d’un logiciel de traitement
d’image (Photoshop 07) et ils sont présentés dans les figures (8, 9, 10, 11, 12 et 13).
M. polymorpha 3930 :
L’analyse caryologique de M. polymorpha 3930 montre que l’espèce est diploïde
(2n = 14 ou 16). Son caryotype est de type symétrique, les quatre premières paires de
chromosomes sont métacentriques, les paires deux chromosomiques (5 et 6) sont
submétacentriques et la dernière paire (8) est acrocentrique. (Figure 7).
M. rotata 726 :
L’étude caryologique de M. rotata 726 montre que l’espèce M. rotata est diploïde
avec 2n = 16. Dans la même espèce, nous avons rencontré un seul cas d’aneuploïdie
(2n = 17) répété plusieurs fois, nous avons supposé que le 17ème
chromosome est le
chromosome surnuméraire (B).
Nous avons observé deux paires de chromosomes métacentriques (1 et 3), une paire
chromosomique (2) submétacentrique et cinq paires de chromosomes acrocentriques
(4, 5, 6, 7 et 8) et le chromosome 17 est le chromosome le plus petit et il est également
acrocentrique. (Figure 4).
M. noeana
Le caryotype (figure 5) montre que l’espèce M. noeana est diploïde à 2n = 16
chromosomes, trois paires de chromosomes sont métacentriques (1, 5 et 6), trois autres
paires chromosomiques (3, 4, et 5) sont submétacentriques et les deux dernières paires
chromosomiques sont acrocentriques (7 et 8).
1
M. radiata :
L’étude caryologique de M. radiata montre que cette espèce possède un caryotype
diploïde à 2n = 16. On observé six paires de chromosomes métacentriques (1, 5, 6 et 7),
trois paires de chromosomes submétacentriques (2, 3 et 4) et la dernière paire de
chromosomes (8) est acrocentrique. (Figure 5).
M. orbicularis 736 :
Le caryotype de (figure 7) montre que l’espèce M. orbicularis 736 présente 16
chromosomes qui sont pour la plupart métacentriques, cinq paires de chromosomes
métacentriques (1, 2, 3, 4, et 5), deux paires de chromosomes submétacentriques (6 et 7)
et la dérnière paire de chromosomes (8) est acrocentrique.
I. 2. Morphologie des chromosomes
Comme il a été signalé avant, en comparaison avec d’autre type de plantes, les espèces de
Medicago présentent des chromosomes de taille réduite. On peut remarquer quelques
différences sur les plaques métaphasiques obtenues dans le type et la taille des chromosomes.
Les espèces M. laciniata et M. orbicularis ont des chromosomes plus ou moins
similaires et plus longs par rapport aux autres espèces, alors que les espèces M. truncatula, M.
intertexta et M. regidula et M. radiata possèdent également des chromosomes de type et de
taille similaire et intermédiaire en les comparant avec les autres espèces (voir les figures 1, 2,
3 et 4)
De plus, au sein de la même espèce, des variations morphologiques des chromosomes sont
évidentes ; par exemple chez les chromosomes de M. polymorpha (3907), il existe des
métaphases ou nous avons observé des chromosomes plus petits par rapport aux autres
espèces, et d’autres métaphases qui présentent des chromosomes intermédiaires, il s’agit de
M. polymorpha (3032 et 3930).
1
I. 3. Discussion
Les espèces annuelles du genre Medicago sont diploïdes avec un même nombre
chromosomique de 2n = 16 à l’exception de quelques espèces, comme M.polymorpha et
M. rigidula avec 2n = 14 chromosomes, il n’y a pas de polymorphisme interspécifique du
nombre chromosomique, par conséquent, les espèces annuelles de Medicago forment donc un
groupe homogène tant en ce qui concerne le niveau de ploïdie, qu’en ce qui concerne le
nombre chromosomique de base.
Mariani (1996) trouve que M. polymorpha possède le nombre chromosomique 2n = 14,
alors que nous avons observé des métaphases avec 2n = 16 chez quelques populations
(Poly 3930, Poly 3032), et chez d’autre populations de la même espèce (Poly 3907) des
métaphases à 2n = 14 chromosomes.
La connaissance des observations faites par Meriani (1996) laisse supposer que peut-être
les deux formes coexistent dans cette espèce, d’autant plus que cette espèce est considérée
comme étant très polymorphe.
I. 4. Conclusion
Les études chromosomiques chez les espèces diploïdes mentionnent deux nombres
chromosomiques de base : x = 7 et x = 8. Le nombre de base x = 7 est uniquement dénombré
chez M. polymorpha et M. regidula
Nous pouvons conclure que le groupe des espèces annuelles du genre Medicago est
constitué presque exclusivement de diploïdes avec un même nombre de chromosomes 2n =
16, il n’y a pas de polymorphisme interspécifique du nombre chromosomique. Les espèces
annuelles forment donc un groupe homogène du point de vue de la ploïdie et du nombre
chromosomique de base.
1
II. Les bandes C
II. 1. Dénombrement chromosomique et établissement de caryotype
L’utilisation de la technique de bandes C nous a permis d’obtenir des résultats
satisfaisants sur une espèce annuelle du genre Medicago d’origine locale.
Nous avons répété plusieurs fois le protocole expérimental en modifiant certains
paramètres (durée et/ou température d’hydrolyse, durée et/ou température de dénaturation et
renaturation, durée de coloration, etc.), nous sommes arrivé à obtenir quelques observations
de métaphases d’une espèce M. ciliaris (d’origine locale dont les gousses ont été récoltées à
Tizi-Ouzou).
Le nombre chromosomique rencontré chez cette espèce est 2n = 16 chromosomes, c’est le
même nombre signalé dans la littérature.
Le caryotype (figure I) montre que l’espèce M. ciliaris est diploïde avec 2n = 16
chromosomes, la plupart des chromosomes sont métacentriques à l’exception de la dernière
paire (8) qui présente des chromosomes acrocentriques.
II. 2. Morphologie des chromosomes et analyse des bandes hétéro chromatiques
Le genre Medicago présente en général des chromosomes assez courts, raison pour
laquelle il est difficile d’obtenir des métaphases avec la technique de bandes C.
L’espèce M. ciliaris a montré des chromosomes de taille plus ou moins importante par
rapport à ceux rencontrés chez les espèces précédentes.
Dans la majorité des cellules, nous avons observé trois types de bandes (Figure I) :
Des bandes centromériques, des bandes intercalaires et des bandes télomériques.
Après l’observation de plusieurs plaques métaphasiques, les bandes hétérochromatiques
ont été méthodiquement positionnées sur les chromosomes.
La distribution de ces bandes sur les différents chromosomes ( figure 14), est comme suit :
Paire 1 : Les deux chromosomes (1 et 2) sont les plus longs dans cette espèce et sont
métacentriques. Comme bandes typiques, cette paire présente une bande
1
centromérique assez large et fortement colorée et deux bandes télomériques
fortement colorées sur chacun des deux chromosomes.
Paire 2 : cette paire présente deux chromosomes submétacentrique et montre trois
bandes typiques pour chaque chromosome : deux bandes télomériques fortement
colorées et une bande centromérique fortement colorée.
Paire 3 : elle montre deux chromosomes submétacentriques, une bande
centromérique large et fortement colorée sur le chromosome 5 et deux bandes
télomériques larges et fortement colorées sur les chromosomes, représentent les
bandes typiques de cette paire
Paire 4 : les chromosomes de cette paire sont métacentriques, le chromosome 7
présente deux bandes télomériques, une large fortement colorée et une autre fine et
faiblement colorée, le chromosome 8 présente également deux bandes télomériques
une large et fortement colorée et l’autre fine et fortement colorée et un bande
centromérique fine et faiblement colorée.
Paire 5 : elle présente des chromosomes acrocentriques, le chromosome 9 présente
uniquement une seule bande télomérique large et fortement colorée, par contre le
chromosome 10, présente deux bandes télomériques, une large et fortement colorée
et l’autre fine et faiblement colorée. Cette paire diffère des paires précédentes par
l’absence de bandes centromériques.
Paire 6 : les chromosomes de cette paire sont métacentriques, elle ne présente
également que des bandes télomériques, deux bandes centromériques larges et
fortement colorées pour chacun des deux chromosomes ont été observées.
Paire 7 : elle présente des chromosomes métacentriques, le chromosome 13 présente
deux bandes télomériques larges et fortement colorées et le chromosome 14 présente
aussi deux bandes télomériques mais fines et faiblement colorées.
1
Paire 8 : cette paire présente deux chromosomes les plus petits chez cette espèce, ce
sont des chromosomes acrocentriques sur lesquels on a observé une seule bande
télomérique une fine et faiblement colorée sur chromosome 15 et l’autre large et
fortement colorée sur le chromosome 16.
II. 3. Discussion :
Le banding est l’étude de profil de distribution de l’hétérochromatine qui montre une
grande variabilité de la distribution de l’hétérochromatine constitutive.
Bauchan et Hossain (1997) sont les premiers à avoir signalé des bandes C
hétérochromatiques constitutives chez les plantes diploïdes de Medicago sativa ssp.falcata.
Les bandes sombres observées chez M. ciliaris correspondent à la quantité et
l’emplacement d’hétérochromatine constitutive dans les régions télomériques et
centromériques des chromosomes.
En revanche, nous n’avons pas observé des bandes intercalaires sur les chromosomes
de cette espèce.
Chez les diploïdes, Linde (1989) estime le nombre de bandes entre 5 et 13 bandes par
chromosome, pour les tétraploïdes, en moyenne 5 à 8 bandes par chromosome. Cette
différence notée au sein du nombre de bandes peut s’expliquer par le degré de condensation
de la chromatine.
Lespinasse et al. (1992), signalent que les bandes C peuvent être gouvernées par les
conditions de milieu. L’environnement de l’origine des populations peut avoir une influence
sur la distribution de l’hétérochromatine constitutive (Issolah, 2006), Siljak- Yokovlev et al
(1982) ont signalé que les taxons riches en hétérochromatine sont ceux vivant à des altitudes
élevées.
Siljak- Yakovlev (2000), considère l’hétérochromatine comme étant un marqueur de
différenciation entre les espèces.
Des différences minimes dans l’emplacement, le nombre et l’intensité de coloration des
bandes permettent de faire une comparaison entre les espèces.
Des nombreux auteurs ont appliqué la technique de bandes C sur plusieurs variétés
d’Hordeum vulgare, provenant de différents pays, et ils ont signalé la grande similitude
existant entre les caryotypes de ces variétés, ce qui rend parfois leur distinction difficile.
1
Ainsi, Vosa (1976) affirme que la quantité et l’emplacement de l’hétérochromatine
varient très peu à l’intérieur de l’espèce.
II. 4. Conclusion
L’espèce M. ciliaris étudiée présente des bandes télomériques et des bandes
centromériques, autrement dit, l’hétérochromatine constitutive de cette espèce est fortement
localisée dans les régions télomériques et centromériques des chromosomes, ce qui
correspond aux schémas classiques d’application des bandes C.
III. Discussion générale
La variation des paramètres des protocoles expérimentaux des deux techniques utilisées
nous a permis de constater que certains de ces paramètres sont nettement plus efficaces que
d’autres sur les chromosomes des 10 espèces étudiées.
Pour la technique de coloration classique, le meilleur protocole d’application serait à
base d’ α- bromonaphtalène, d’alcool acétique, d’acide chlorhydrique normal, de pectinase,
soulignons que l’étape de macération à la pectinase qui est peu utilisée, s’est révélée efficace
pour obtenir un bon étalement des chromosomes.
La technique de bandes C (Jahier, 1991) a permis d’obtenir, sur une espèce des
chromosomes bien étalés, avec un nombre relativement réduit de bandes colorées.
La variation des paramètres de deux étapes, le prétraitement (utilisant l’α-
bromonaphtalène) et la coloration (réduction de la durée), ont amélioré un peu les résultats.
Des auteurs dont Jackson et Nguyen, (1988), qui ont travaillé sur Triticum, ont constaté
que l’apparition de bandes C peut être ralentie par la réaction du Ba(OH)2 avec le CO2 de
l’air.
D’autres dont Vosa (1976) notent que l’ordre d’apparition des bandes C dépend de la
durée de l’hydrolyse : longue, elle favorise les bandes centromérique, courte, elle induit des
bandes intercalaires et télomériques.
Vosa (1976) signale, pour sa part, que ces deux dernières bandes peuvent être plus
aisément observées entre la fin de la prophase et le début de la métaphase, lorsque les
chromosomes sont très condensés.
1
Il ressort des résultats que nous avons obtenu avec la technique de coloration classique et
la technique de bandes C que, les espèces annuelles du genre Medicago étudiées présentent
des caractéristiques qu’on retrouve chez tous les auteurs : entre autre, le nombre de
chromosomes
(14 et 16), leur symétrie et leur richesse en hétérochromatine constitutive.
La seule différence importante révélée entre nos résultats et ceux d’autres auteurs
concerne la présence de deux nombres chromosomiques (14 et 16) chez la même espèce M.
polymorpha ainsi que la rencontre d’aneuploïdie (2n = 17) chez M. rotata.
Remarquons, enfin, que si la technique de bandes C a révélée chez Medicago, une
richesse relative en hétérochromatine constitutive, matérialisée par un marquage dont la
distribution répond au modèle typique de bandes C, il n’en est pas de même chez toutes les
plantes. Chez Ormithogalum par exemple, Azzioui (1990) signale l’existence d’une faible
quantité d’hétérochromatine, qu’il attribue à des translocations ou à des délétions.
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES
Ce travail a mis en application deux techniques de coloration. La première technique,
de coloration classique, a été réalisée selon la méthode dite « Feulgen » ; la seconde, la
coloration différentielle au Giemsa, met en évidence des bandes spécifiques à chaque
chromosome. Ces techniques ont été appliquées sur 10 espèces du genre Medicago.
Nous avons pu établir, peu à peu, un protocole pour les 10 espèces.
Ainsi, les nombres chromosomiques et les caryotypes de quelques espèces, ou les
chromosomes sont bien dispersés ont été déterminés (toutes les espèces étudiées sont
diploïdes à 2n = 14 et 16).
L’application de la technique de coloration différentielle sur ces espèces n’a donné des
résultats que sur une seule espèce M. ciliaris (d’origine locale). C’est un premier résultat
prometteur du fait même de la complexité des étapes du protocole expérimental, en particulier
l’étape importante de dénaturation- renaturation.
La technique de bandes C nous a permis de démontrer l’emplacement et la quantité
d’hétérochromatine constitutive présente chez l’espèce M. ciliaris. L’hétérochromatine
constitutive est fortement localisée dans les régions télomériques et centromériques et
totalement absente dans les régions intercalaires des chromosomes de cette espèce.
1
Il est évident que les techniques de bandes C représentent un instrument privilégié en
cytogénétique des plantes et sont destinées à jouer un rôle déterminant dans les recherches sur
la structure intime de chromosome.
Pour ce faire, il est impératif qu’elles évoluent afin d’atteindre une précision accrue,
notamment dans l’identification des petits chromosomes, qu’on retrouve chez des espèces
végétales.
Une voie dans ce sens a été tracée depuis quelque temps, par l’initiative de plusieurs
chercheurs d’utiliser ces techniques sur des chromosomes en prophase en en anaphase,
révélant ainsi trois fois plus de bandes que sur les chromosomes métaphasiques.
Nos perspectives de travail sont de trois ordres :
Appliquer les techniques de bandes R, N et Q sur les différentes espèces de Medicago
afin d’étudier le profil hetérochromatique chez ces espèces.
Utiliser les techniques de cytogénétique moléculaire (FISH et GISH) pour déterminer
la localisation des familles de rDNA sur les chromosomes des espèces de Medicago et
la caractérisation de leur caryotype.
Utiliser les techniques de biologie moléculaire pour caractériser les chromosomes B
dans l’optique d’obtenir certaines données quant à leur origine et fabriquer des lignées
isogéniques de Medicago uniquement par la présence de chromosomes B, cela nous
permettra d’apporter de nouveaux éléments relatifs à la place des chromosomes B
dans le génome.
1
Figure 5 : Plaques métaphasiques obtenues par la technique de Feulgen.
a) et b) M. laciniata (674) à 2n = 16. c) M. radiata (4198) à 2n = 16. d) M. noeana (2608) à
2n = 16.
a b
c
C
c
d
1
Figure 4 : Plaques métaphasiques obtenues par la technique de Feulgen. a) M. rotata (4199) à
2n = 16. b) M. rotata (726) à 2n = 16. c) et d) M. rotata (726) à 2n = 17 (avec présence du
chromosome B).
a b
c d
1
Figure 6 : Plaques métaphasiques obtenues par la technique de Feulgen. a) M. rigidula (725)
à 2n = 14. b) M. truncatula (673) à 2n = 16. c) et d) M. orbicularis (736) à 2n = 16. e) M.
intertexta (3084) à 2n = 16.
a b
c d
e
1
a b
1
Figure 7 : Plaques métaphasiques obtenues par la technique de Feulgen. a) et b) M.
polymorpha (3907) à 2n = 14. c) M. polymorpha (3032) à 2n = 16. d) M. polymorpha (3930)
à 2n = 16.
c d
1
1
1
1
1
1
1
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