Huit cas de péritonite tuberculeuse dans un centre de dialyse péritonéale européen

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304 Communications affichées : dialyse / Néphrologie & Thérapeutique 9 (2013) 282–319 Introduction.– De nombreuses équipes pensent que les patients atteints de polykystose rénale (PKR) présentent un risque accru de complications et d’échec de technique en dialyse péritonéale (DP) du fait de l’importance du volume rénal. Plusieurs études ont déjà démontré une survie identique en DP entre patients PKR ou non. Cependant, aucune étude à ce jour, n’a pris en compte l’impact de la taille des reins polykystiques sur le maintien des patients en DP. Patients et méthodes.– Étude monocentrique, rétrospective. Cinquante-huit patients atteints de PKR ont débuté une tech- nique d’épuration extrarénale entre 2000 et 2010 : 24 en DP et 34 en hémodialyse (HD). Pour 44 patients (18 en DP et 26 en HD), nous avons collecté des scanners abdominaux nous per- mettant de mesurer la taille des reins. Nous avons également estimé l’encombrement de la cavité abdominale par les reins en rapportant la taille moyenne des reins à la surface corporelle. Résultats.– Les 2 cohortes étaient similaires en termes d’âge et de surface corporelle. En DP, 16 patients étaient en DP automatisée contre 8 en DP continue ambulatoire. La taille moyenne des reins ainsi que l’encombrement rénal estimé étaient similaires entre patients en DP et HD (20,6 contre 18,2 cm et 20 contre 17 cm/m 2 , respectivement). Le temps moyen passé en DP et HD était compa- rable (2,7 contre 1,8 an respectivement, p = 0,3). Le motif principal de sortie de dialyse à la fois en HD et DP était la transplantation rénale. Dix patients ont présenté un ou plusieurs épisodes de périto- nites principalement liées à des germes non digestifs. Ni le nombre de complications kystiques (infection, hémorragie), ni le nombre de complications pariétales n’étaient plus fréquentes en DP qu’en HD. La DP a pu être poursuivie chez 4 sur 5 patients ayant eu une néphrectomie pré-transplantation, et ce jusqu’à la transplantation rénale, avec des critères d’adéquation satisfaisants. Discussion et conclusion.– La taille des reins polykystiques ne semble présenter aucune contre-indication à la DP. La nécessité d’une néphrectomie pré-transplantation rénale ne doit pas être un obs- tacle à la mise en DP. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2013.07.258 AD065 Huit cas de péritonite tuberculeuse dans un centre de dialyse péritonéale européen D. Pagniez , C. Lessore , T. Guyon , J.B. Beuscart Service de néphrologie - dialyse - transplantation rénale, CHRU de Lille, Lille, France Introduction.– La péritonite tuberculeuse est rare en dialyse périto- néale (DP). Une seule série de péritonites tuberculeuses chez des patients européens a été rapportée [1] ; 7 des 8 patients étaient d’origine asiatique. Nous rapportons 8 cas de péritonite tubercu- leuse survenus dans un centre européen. Patients et méthodes.– Les 8 patients étaient âgés de 49 à 94 ans (médiane 78), en DP depuis 2 à 82 mois (médiane 15). 6 patients étaient caucasiens d’origine. Les 5 patients mâles étaient tous d’anciens mineurs de charbon. Le tableau clinique allait de la périto- nite suraiguë (2 cas) ou aiguë (3 cas), à la constatation d’un effluent trouble avec une formule lymphocytaire, sans autre symptomato- logie. On retrouvait des bacilles acido-alcoolo résistants à l’examen direct dans 2 cas. Mycobacterium tuberculosis était retrouvé à la culture dans 7 cas. Le test Quantiferon était positif chez le patient où il a été pratiqué. Un traitement antibiotique par voie parentérale a fréquemment été rendu nécessaire par l’importance des vomis- sements. Le cathéter a été retiré dans 2 cas. Les 3 patientes et le plus âgé des patients mâles sont décédés moins d’un mois après le diagnostic. L’infection tuberculeuse a été guérie chez les 4 autres patients mâles, mais aucun n’est resté en DP à terme. Discussion et conclusion.– Dans notre centre, la proportion de péri- tonites tuberculeuses a atteint 1 %, avec un lien manifeste avec la mine. Cela est peut-être en rapport avec l’immunodépression due à la silicose, qui peut également avoir participé au tableau clinique inhabituellement sévère constaté chez 2 patients. Surtout, il nous semble important d’évoquer de principe la péritonite tuberculeuse chez un patient à l’état général altéré, devant une infection péri- tonéale à culture négative qui ne s’améliore pas sous-traitement antibiotique empirique. Référence [1] Gokal R, et al. Nephrol Dial Transplant 2001;16:1024–7. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2013.07.259 AD066 Ultrafiltration par dialyse péritonéale et insuffisance cardiaque réfractaire au traitement M. Busuioc a , P. Trolliet b , A. Guerraoui a , A. Caillette Beaudoin a a Hémodialyse, centre associatif lyonnais de dialyse, Vienne, France b Néphrologie, CHU de Lyon, Lyon, France Introduction.– L’ultrafiltration par dialyse péritonéale a été propo- sée comme alternative pour les patients ayant une insuffisance cardiaque isolée ou associé à l’insuffisance rénale, en cas d’échec au traitement médicale. Patients et méthodes.– Nous rapportons notre expérience sur 9 patientes, (4 F, 5 H), d’âge moyen 58 (min 50, max 80), suivi en DP entre 2006 et 2012, avec l’insuffisance cardiaque résistante au traitement par diurétique (Lasilix 1 g et IEC) et restriction diété- tique (40–50 mmol Na/j) et hydrique. L’étiologie de l’insuffisance cardiaque est représentée par une valvulopathie pour un patient et secondaire à l’ischémie et/ou cardiopathie hypertensive en reste. Dans 6 cas les patients ont associé aussi l’insuffisance rénale. Nous avons utilisé comme schéma de dialyse péritonéale hypertonique et isotonique ± extraneal ou extraneal seul. Les paramètres que nous avons surveillé ont était : – évolution de l’insuffisance cardiaque par échocardiographie (FEj) et classification NYHA ; – le poids ; diurèse/24H ; ultrafiltration péritonéale/semaine ; – la fréquence d’hospitalisation. Discussion et conclusion.– La durée moyenne d’ultrafiltration par dialyse péritonéale a été 10 mois (6–18). Une patiente est inscrite sur la liste de greffe cardiaque ; 2 autres sont décédés. L’évolution clinique favorable avec disparition de l’œdème était constatée pour 6 patientes. L’échocardiographie cardiaque ne montre pas de signes d’évolution pour 2 patientes ; amélioration pour 5 et aggravation pour 2 autres. Les jours d’hospitalisation pour épi- sode de décompensation cardiaque sont diminués de 60 %. La perte du poids était de 64,3 kg (50–92) à 58,7 kg (48–78) ; diurèse a été stable à 900 mL–1300 mL/24H ; ultrafiltration par patient est 2,5–7 L/semaine. Notre résultat montre que l’ultrafiltration par dia- lyse péritonéale permet, de maniéré satisfaisante, de garder la balance hydrique, stabilité du poids du patient tout en préservant la fonction rénale résiduelle. De plus permet une diminution des jours d’hospitalisation. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2013.07.260 AD067 Comparaison de la mortalité entre dialyse péritonéale et hémodialyse W. Belkhir , A. Belarbia , Y. Guedri , A. Azzabi , S. Mrabet , W. Sahtout , S. Nouira , S. Amor , F. Sabri , D. Zellama , A. Achour Néphrologie, dialyse et transplantation rénale, CHU Sahloul, Sousse, Tunisie Introduction.– En Tunisie, la dialyse péritonéale (DP) et l’hémodialyse (HD) sont les 2 principales modalités de dialyse. Le pronostic associé à ces modalités est une question d’importance clinique et a été débattue pendant une longue période.

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304 Communications affichées : dialyse / Néphrologie & Thérapeutique 9 (2013) 282–319

Introduction.– De nombreuses équipes pensent que les patientsatteints de polykystose rénale (PKR) présentent un risque accru decomplications et d’échec de technique en dialyse péritonéale (DP)du fait de l’importance du volume rénal. Plusieurs études ont déjàdémontré une survie identique en DP entre patients PKR ou non.Cependant, aucune étude à ce jour, n’a pris en compte l’impact dela taille des reins polykystiques sur le maintien des patients en DP.Patients et méthodes.– Étude monocentrique, rétrospective.Cinquante-huit patients atteints de PKR ont débuté une tech-nique d’épuration extrarénale entre 2000 et 2010 : 24 en DP et34 en hémodialyse (HD). Pour 44 patients (18 en DP et 26 enHD), nous avons collecté des scanners abdominaux nous per-mettant de mesurer la taille des reins. Nous avons égalementestimé l’encombrement de la cavité abdominale par les reins enrapportant la taille moyenne des reins à la surface corporelle.Résultats.– Les 2 cohortes étaient similaires en termes d’âge et desurface corporelle. En DP, 16 patients étaient en DP automatiséecontre 8 en DP continue ambulatoire. La taille moyenne des reinsainsi que l’encombrement rénal estimé étaient similaires entrepatients en DP et HD (20,6 contre 18,2 cm et 20 contre 17 cm/m2,respectivement). Le temps moyen passé en DP et HD était compa-rable (2,7 contre 1,8 an respectivement, p = 0,3). Le motif principalde sortie de dialyse à la fois en HD et DP était la transplantationrénale. Dix patients ont présenté un ou plusieurs épisodes de périto-nites principalement liées à des germes non digestifs. Ni le nombrede complications kystiques (infection, hémorragie), ni le nombrede complications pariétales n’étaient plus fréquentes en DP qu’enHD. La DP a pu être poursuivie chez 4 sur 5 patients ayant eu unenéphrectomie pré-transplantation, et ce jusqu’à la transplantationrénale, avec des critères d’adéquation satisfaisants.Discussion et conclusion.– La taille des reins polykystiques ne sembleprésenter aucune contre-indication à la DP. La nécessité d’unenéphrectomie pré-transplantation rénale ne doit pas être un obs-tacle à la mise en DP.

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AD065Huit cas de péritonite tuberculeusedans un centre de dialyse péritonéaleeuropéenD. Pagniez , C. Lessore , T. Guyon , J.B. BeuscartService de néphrologie - dialyse - transplantation rénale, CHRU deLille, Lille, France

Introduction.– La péritonite tuberculeuse est rare en dialyse périto-néale (DP). Une seule série de péritonites tuberculeuses chez despatients européens a été rapportée [1] ; 7 des 8 patients étaientd’origine asiatique. Nous rapportons 8 cas de péritonite tubercu-leuse survenus dans un centre européen.Patients et méthodes.– Les 8 patients étaient âgés de 49 à 94 ans(médiane 78), en DP depuis 2 à 82 mois (médiane 15). 6 patientsétaient caucasiens d’origine. Les 5 patients mâles étaient tousd’anciens mineurs de charbon. Le tableau clinique allait de la périto-nite suraiguë (2 cas) ou aiguë (3 cas), à la constatation d’un effluenttrouble avec une formule lymphocytaire, sans autre symptomato-logie. On retrouvait des bacilles acido-alcoolo résistants à l’examendirect dans 2 cas. Mycobacterium tuberculosis était retrouvé à laculture dans 7 cas. Le test Quantiferon était positif chez le patientoù il a été pratiqué. Un traitement antibiotique par voie parentéralea fréquemment été rendu nécessaire par l’importance des vomis-sements. Le cathéter a été retiré dans 2 cas. Les 3 patientes et leplus âgé des patients mâles sont décédés moins d’un mois après lediagnostic. L’infection tuberculeuse a été guérie chez les 4 autrespatients mâles, mais aucun n’est resté en DP à terme.Discussion et conclusion.– Dans notre centre, la proportion de péri-tonites tuberculeuses a atteint 1 %, avec un lien manifeste avec lamine. Cela est peut-être en rapport avec l’immunodépression dueà la silicose, qui peut également avoir participé au tableau clinique

inhabituellement sévère constaté chez 2 patients. Surtout, il noussemble important d’évoquer de principe la péritonite tuberculeusechez un patient à l’état général altéré, devant une infection péri-tonéale à culture négative qui ne s’améliore pas sous-traitementantibiotique empirique.Référence[1] Gokal R, et al. Nephrol Dial Transplant 2001;16:1024–7.

http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2013.07.259

AD066Ultrafiltration par dialyse péritonéaleet insuffisance cardiaque réfractaireau traitementM. Busuioc a, P. Trolliet b, A. Guerraoui a,A. Caillette Beaudoin a

a Hémodialyse, centre associatif lyonnais de dialyse, Vienne, Franceb Néphrologie, CHU de Lyon, Lyon, France

Introduction.– L’ultrafiltration par dialyse péritonéale a été propo-sée comme alternative pour les patients ayant une insuffisancecardiaque isolée ou associé à l’insuffisance rénale, en cas d’échecau traitement médicale.Patients et méthodes.– Nous rapportons notre expérience sur9 patientes, (4 F, 5 H), d’âge moyen 58 (min 50, max 80), suivi enDP entre 2006 et 2012, avec l’insuffisance cardiaque résistante autraitement par diurétique (Lasilix 1 g et IEC) et restriction diété-tique (40–50 mmol Na/j) et hydrique. L’étiologie de l’insuffisancecardiaque est représentée par une valvulopathie pour un patient etsecondaire à l’ischémie et/ou cardiopathie hypertensive en reste.Dans 6 cas les patients ont associé aussi l’insuffisance rénale. Nousavons utilisé comme schéma de dialyse péritonéale hypertoniqueet isotonique ± extraneal ou extraneal seul. Les paramètres quenous avons surveillé ont était :– évolution de l’insuffisance cardiaque par échocardiographie (FEj)et classification NYHA ;– le poids ; diurèse/24H ; ultrafiltration péritonéale/semaine ;– la fréquence d’hospitalisation.Discussion et conclusion.– La durée moyenne d’ultrafiltration pardialyse péritonéale a été 10 mois (6–18). Une patiente est inscritesur la liste de greffe cardiaque ; 2 autres sont décédés. L’évolutionclinique favorable avec disparition de l’œdème était constatéepour 6 patientes. L’échocardiographie cardiaque ne montre pasde signes d’évolution pour 2 patientes ; amélioration pour 5 etaggravation pour 2 autres. Les jours d’hospitalisation pour épi-sode de décompensation cardiaque sont diminués de 60 %. La pertedu poids était de 64,3 kg (50–92) à 58,7 kg (48–78) ; diurèse aété stable à 900 mL–1300 mL/24H ; ultrafiltration par patient est2,5–7 L/semaine. Notre résultat montre que l’ultrafiltration par dia-lyse péritonéale permet, de maniéré satisfaisante, de garder labalance hydrique, stabilité du poids du patient tout en préservantla fonction rénale résiduelle. De plus permet une diminution desjours d’hospitalisation.

http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2013.07.260

AD067Comparaison de la mortalité entredialyse péritonéale et hémodialyseW. Belkhir , A. Belarbia , Y. Guedri , A. Azzabi ,S. Mrabet , W. Sahtout , S. Nouira , S. Amor ,F. Sabri , D. Zellama , A. AchourNéphrologie, dialyse et transplantation rénale, CHU Sahloul, Sousse,Tunisie

Introduction.– En Tunisie, la dialyse péritonéale (DP) etl’hémodialyse (HD) sont les 2 principales modalités de dialyse. Lepronostic associé à ces modalités est une question d’importanceclinique et a été débattue pendant une longue période.