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Hé BLANQUER et les AUTRES dans le MINISTÈRE La GUYANE c'est pas rose, L’ÉCOLE y est morose Alors prendstoi en main C'est ton destin, c'est ton destin Prends, prends, prendstoi en main, c'est ton destin ÉMANCIPATION par l’ ÉDUCATION Moi, je dis OUI Ce sont des mots que tu refuses en bloc Oh, ça c'est sûr BLANQUER MACRON on ne se soumettra pas à VOS lois Ouais, t'as bien pris note Alors prendstoi en main C'est ton destin, C'est ton destin Alors prendstoi z'en main C'est ton destin Écoute mon frère Te laisse pas faire Écoute bien ce qu'il te dit Ouais, c'est le monde à l'envers Faut pas qu'tu désespères La vie, c'est la jungle Il faut se battre pour y arriver Tu peux le faire mon frère Alors retiens bien ce qu'y te dit C'est pour ton bien, c'est ton destin, c'est ton destin ! Hé Manu ! Tu descends ? Et pour quoi faire ? Bah, c'est TA DESTITUTION ! Hé MACRON et tous les RESPONSABLES La GUYANE c'est pas rose, L’URGENCE Y EST SANITAIRE Alors prendstoi en main C'est ton destin ! C'est ton destin ! Prends, prends, prends toi en main Moi, j'ai rien à te dire de plus Que te dire, que c'est ton destin Hors série n°2 Spécial COVID19 Cher.e adhérent.e, cher.e sympathisant.e, cher.e lecteur.trice du journal SUD Éducation Guyane, Pour commencer, installe toi, tranquillement…. Si tu peux, mets un peu de musique ! Suis ce lien https : http//www.youtube.com/watch?v=1V0IE87waHU et écoute les paroles ci-après : 1 T'as entendu, t'es sourd z'ou quoi ? Si tu as bien retiendu la leçon (à distance !), C'est ton destin CAYENNE, SAINT GEORGES, KOUROU ou SAINT LAU C'est le même destin ! Allez mes frères et mes sœurs, tous ensemble ! C'est ton destin ! Sommaire : Lettre ouverte à M. Le Recteur d’académie........................ p.2 Point de Rupture (Re)penser le nouveau monde ............. p.6 17 mars 2020 : le grand soir .................................................. p.9 Paroles de confiné .................................................................. p.10 Urgence sociale et sanitaire pour les élèves et étudiant.e.s de Guyane............................................................ p11 C’est bien, c’est amusant ce petit texte, on s’est fait plaisir, mais derrière tout ça, on voulait te dire que nous refusons l’implacabilité apparente de ce destin dans lequel on nous confine. Alors tous ensemble, on va agir pour que les choses changent. C’est notre destin ! BIENVENUE DANS LE HORSSERIE N°2 spécial COVID19du JOURNALSUD ÉDUCATION GUYANE

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Hé BLANQUER et les AUTRESdans le MINISTÈRELa GUYANE c'est pas rose,L’ÉCOLE y est moroseAlors prends­toi en mainC'est ton destin, c'est ton destinPrends, prends, prends­toi enmain, c'est ton destin

ÉMANCIPATION par l’ÉDUCATIONMoi, je dis OUICe sont des mots que tu refusesen blocOh, ça c'est sûrBLANQUER MACRON on nese soumettra pas à VOS loisOuais, t'as bien pris noteAlors prends­toi en mainC'est ton destin, C'est ton destin

Alors prends­toi z'en mainC'est ton destin

Écoute mon frèreTe laisse pas faireÉcoute bien ce qu'il te ditOuais, c'est le monde à l'enversFaut pas qu'tu désespèresLa vie, c'est la jungleIl faut se battre pour y arriverTu peux le faire mon frèreAlors retiens bien ce qu'y te ditC'est pour ton bien, c'est tondestin, c'est ton destin !

Hé Manu ! Tu descends ?

Et pour quoi faire ?Bah, c'est TA DESTITUTION !

Hé MACRON et tous lesRESPONSABLESLa GUYANE c'est pas rose,L’URGENCE Y ESTSANITAIREAlors prends­toi en mainC'est ton destin ! C'est ton destin !Prends, prends, prends toi enmain

Moi, j'ai rien à te dire de plusQue te dire, que c'est ton destin

Hors série n°2 ­ Spécial COVID­19

Cher.e adhérent.e, cher.e sympathisant.e, cher.e lecteur.trice du journal SUD Éducation Guyane,

Pour commencer, installe toi, tranquillement…. Si tu peux, mets un peu de musique !

Suis ce lien https : http//www.youtube.com/watch?v=1V0IE87waHU

et écoute les paroles ci-après :

1

T'as entendu, t'es sourd z'ou quoi?Si tu as bien retiendu la leçon (àdistance !),C'est ton destin

CAYENNE, SAINT GEORGES,KOUROU ou SAINT LAUC'est le même destin !

Allez mes frères et mes sœurs,tous ensemble !C'est ton destin !

Sommaire :

Lettre ouverte à M. Le Recteur d’académie........................ p.2

Point de Rupture (Re)penser le nouveau monde ............. p.6

17 mars 2020 : le grand soir .................................................. p.9Paroles de confiné .................................................................. p.10Urgence sociale et sanitaire pour les élèves etétudiant.e.s de Guyane............................................................ p11

C’est bien, c’est amusant ce petit texte, on s’est fait plaisir, maisderrière tout ça, on voulait te dire que nous refusons l’implacabilitéapparente de ce destin dans lequel on nous confine.

Alors tous ensemble, on va agir pour que les choses changent.

C’est notre destin !

BIENVENUE DANS LE HORS­SERIE N°2 spécial COVID­19duJOURNAL SUD ÉDUCATION GUYANE

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Lettre ouverte à Monsieur le recteur de l’académie de Guyane

Monsieur le Recteur,

Nous entamons la 4ème semaine de confinement…Tout est allé très vite, trop vite. Dès le 16 mars,dans un contexte inédit et anxiogène de pandémie,les personnels de l'éducation nationale ont dû faireface à des informations gouvernementalescontradictoires et des injonctions ministériellesparadoxales sur fond d'urgence sanitaire et de «déclaration de guerre » présidentielle. La Guyanen’a pas été épargnée.

Le ministre, que vous représentez ici et dont vousvous faites le relais, affirme dans les médias quetout est prêt, sous contrôle et organisé.

En Guyane, quelles réalités se cachent derrière cesdéclarations et injonctions ?

DES INJONCTIONS CONTRADICTOIRES

Dans certaines écoles, depuis plusieurs jours, lesenseignant.e.s reçoivent les messages d'Inspectriceset Inspecteurs de l’Éducation Nationale quidemandent aux professeur­e­s des écoles de serendre régulièrement dans des établissements afind’assurer des permanences et de rencontrer lesparents d’élèves éloigné­e­s de l’école et dunumérique (ou non) pour leur fournir desdocuments papiers, voire même, semble­t­il, dumatériel pédagogique plastifié dans certainesécoles. Nous avons même des témoignages derencontres entre enseignant.e.s et parents ; cesderniers ramènent des documents remplis par lesélèves afin que les enseignant.e.s les corrigent lorsd’entretiens réguliers. Ces injonctions non­réglementaires mettent en danger les enseignant.e.stout comme les familles de nos élèves.

Nous rappelons que des études montrent que cevirus pourrait rester actif de quelques heures àquelques jours sur les objets, selon le matériau.Nous ne pouvons avoir aucune certitude sur lacontamination des documents rendus par les élèvesni qu’ils et elles ont bien respecté les gestesbarrières. Et de même, nous ne pouvons avoiraucune certitude sur le fait que les documentsdonnés aux élèves ne soient pas contaminés. Lesconsignes du gouvernement ont pourtant étéclaires: les personnels qui peuvent télé­travaillern’ont pas à se déplacer dans le cadre professionnel,

la population doit éviter le plus possible lesdéplacements. Les parents enfreignent d’ailleurs laréglementation car il n’y a pas de cas dérogatoirepour se rendre dans les écoles.

En ce qui concerne les professeur.e.s, levademecum continuité pédagogique, envoyé à tousles personnels de l’éducation nationale est trèsexplicite à ce sujet : «Les professeurs de mon écoledoivent­ils rester chez eux ? Seuls doivent êtreprésents les personnels dont la présence eststrictement et absolument nécessaire. »

Dans certains collèges, des pratiques similairesnous sont rapportées sur l’île de Cayenne avec desremises de documents aux familles. A Papaïchton,Camopi et Maripasoula, il a même été proposé derecevoir des élèves pour qu’ils puissent seconnecter à Parcoursup ! Les consignes delimitation des déplacements du gouvernement sontainsi totalement niées. Il est irresponsable decontinuer à cautionner cet assouplissement desrègles de confinement alors que la loi organique surl’état d’urgence sanitaire a été votée depuis le 23

mars 2020. De la même façon, les conseils declasse sont maintenus dans quasiment tous lesétablissements. Mais à quel prix ? Les conseils ont

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lieu en totale improvisation, sans représentant.e.sélèves ou parents. Il est demandé aux parents,parfois, de valider des avis provisoires d’orientationsans concertation et sans information aux familleset aux élèves sur lesdites orientations.

Les demandes sont tellement ubuesques quecertains établissements formulent déjà desdemandes relatives à la préparation de la rentréeprochaine. Comment peut­on la préparer, alors quela question des examens vient tout juste d'êtretranchée, que la sortie du confinement baigne dansun flou absolu et que les moyens attribués pour larentrée de septembre n'ont pas été communiquéspar les chef.fe.s d'établissement aux équipes, ni auxinstances?

UNE HIÉRARCHIE DE LA DÉFIANCE ET DELA MÉFIANCE :

Bienvenue dans « l'école de la confiance » !

Nous constatons une surveillance suspicieuse et desinjonctions insupportables de certainsreprésentant.es de la hiérarchie (IPR, IEN, chef.fe.sd'établissement) qui n'hésitent pas à harceler descollègues, par mail ou téléphone, pour leurdemander de rendre des comptes sur le travail faitou prétendument non fait. Nous pensons aucontraire que les supérieur.e.s hiérarchiquespourraient davantage nous accorder leur confiance.Pour l'heure, nous rappelons que le télétravail estencadré dans la Fonction Publique (Décret 2016­151).

Les personnels ne peuvent pas être tenus à une «obligation de résultat » face aux difficultéstechniques, aux conditions de vie des élèves et auxrisques sanitaires auxquels nous faisons faceactuellement. Il serait bienvenu que vous lerappeliez aux IPR, IEN et chef.fe.s d'établissementqui n'hésitent pas à harceler certain.e.s collègues.La maltraitance institutionnelle n'est pas acceptable.

Dans le premier degré en particulier, depuis ledébut du confinement, les enseignant­e­s sedémènent pour assurer la prétendue « continuitépédagogique » et ils vivent très mal la pressionquotidienne exercée sur eux/elles. Nous avonsplusieurs exemples de consignes aberrantes etirréalisables envoyées aux enseignant.e.s parl'institution. Cela doit cesser.

Dernièrement, dans toute l’académie, nous avonsreçu des questionnaires ou tableaux à compléter

pour faire remonter les chiffres de la prétenduecontinuité pédagogique. Les résultats et conclusionsde ces enquêtes, questionnaires et tableaux sont paravance contestables, tant au niveau de la démarcheque de la méthodologie.

UNE CONTINUITÉ PÉDAGOGIQUEIMPOSSIBLE et UNE ÉCOLE DU TRI SOCIALLe 13 mars, nous avons été sommé.e.s d'assurer lacontinuité pédagogique voulue par le Ministredepuis son cabinet. Or, sur le terrain, elle estimpossible à mettre en œuvre : que ce soit dansl'Ouest, l'Est, sur le Fleuve et sur le Littoral. Lesinégalités sociales sont le principal obstacle : mallogement, difficultés économiques croissantes dufait de la crise, fracture numérique, parents isolés,réquisitionnés, parfois malades, barrière de lalangue pour les échanges par mails ou téléphoneavec les familles, fin de l'accompagnement pour lesenfants en situation de handicap… Voilà un aperçudu quotidien de beaucoup d'élèves en Guyanedepuis plusieurs semaines.

Certain.e.s collègues, encouragés par leurhiérarchie, ont choisi de garder un lien «pédagogique » avec certaines familles ou élèves endépit des règles élémentaires du Réglement Généralsur la Protection des Données ; la plupart descommunications se font hors cadre institutionnel(Pronote, messagerie professionnelle, plateforme duCNED…) et passent par WhatsApp et lestéléphones personnels, entre autres, car nous nevoulons pas laisser d’élèves sur le bord du chemin ;mais cela met en exergue la difficulté de cette miseen place totalement improvisée et non maîtrisée dela prétendue continuité pédagogique.

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En ce qui concerne Parcoursup, pourquois’acharner à tenir à tout prix le calendrier de laplateforme ? Voulons­nous sacrifier certains de nosélèves à l’autel du tri social et donner une autresignification à la petite phrase scandée par lePrésident de la République lors de son interventiondu 12 mars : « quoi qu’il en coûte » ? En Guyane,plus qu’ailleurs, nous savions déjà à quel point ilétait difficile de respecter les exigences deParcoursup et à quel point ce système était néfastepour nos élèves ; mais, dernièrement, nous avonspu constater que notre ministère ne voulait passtopper la machine infernale. Pourtant, à un autreniveau, le calendrier des vœux pour les mutations aété adapté !

Au sujet des examens, le ministre a annoncé enurgence des nouvelles modalités en contrôlecontinu, sans concertation avec le personnelenseignant et sans mesurer les conséquences detelles annonces. Comment motiver les élèvesjusqu'au 4 juillet ? Où était l’urgence de statuer surles épreuves de 1ère et de 3ème ? Pour le lycéeprofessionnel, les mesures annoncées ne prennentpas en considération les spécificités de la voieprofessionnelle. De plus, Monsieur Blanquer necesse de parler d’équité entre les élèves, mais fairepasser la totalité des examens en contrôle continu(projet cher à notre ministre) va créer une inégalitéencore plus forte entre les élèves en fonctionnotamment de l'académie et de l’établissement danslequel ils ou elles sont inscrites. Les ÉpreuvesCommunes de Contrôle Continu (E3C) n'ont pas puavoir lieu partout, ni dans de bonnes conditions,accentuant encore les inégalités entre candidat.e.s.Une annulation de ces épreuves aurait été plusjuste. Au vu de ces nombreux dysfonctionnements,SUD EDUCATION appelle à délivrerexceptionnellement le Diplôme National du Brevetet le baccalauréat à tou.te.s les candidat.e.s.

Pour toutes les raisons énoncées ci­dessus et biend’autres, la période de confinement ne peut pas êtresérieusement considérée comme ayant permis une «continuité pédagogique », l'école s'est arrêtée le 13mars 2020 et nous la reprendrons là où nous l'avonslaissée. Les carences et les inégalités sociales quenous dénonçons depuis trop longtemps laisserontbien des enfants et des jeunes « sur le bord duchemin » si vous persistez à utiliser la fameuse«continuité pédagogique». Pour SUDÉDUCATION, l’urgence est surtout sanitaire et enGuyane cette phrase prend malheureusement toutesa signification.

UNE CRISE ACTUELLE et UNE CRISE ÀVENIR

Une immense incertitude pèse sur la date, lesconditions et les modalités de sortie de confinementet sur les conséquences de cette crise sanitaire,sociale et économique. Crise face à laquelle cegouvernement, et ceux qui l'ont précédé, portentune lourde responsabilité. Le désastre actuel révèleavec acuité les conséquences de la casse desservices publics (santé, éducation, poste, protectionsociale, chômage, retraites..) que les politiqueslibérales ont savamment orchestrées depuis desdécennies.

La Guyane est en souffrance. Les autorités ont ledevoir de réagir. Le Préfet et le Président de la CTGdoivent prendre leurs responsabilités. Notre unionsyndicale interprofessionnelle les a prises puisqueSolidaires Guyane a décidé de soutenir le référédéposé par l’UTG et d’intégrer l’initiative inter­organisationnelle UTG ­ MDES ­ Trop Violans ­Komité Drapo. Les enseignants qui accueillentactuellement les enfants de soignant­e­s font partiedes personnels exposés et doivent avoir lesprotections nécessaires dans ce contextepandémique.

Dans ce contexte, SUD ÉDUCATION GUYANEEXIGE et REVENDIQUE :

­ que soit mise en place une réelle continuitésanitaire, sociale et psychologique pour nos élèveset leurs familles en lieu et place d’une prétenduecontinuité pédagogique impossible à appliquer enGuyane : numéros spécifiques à appeler etpersonnes ressources à contacter en cas dedifficulté ou de violences, aide alimentaire pour les

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Infos & Analyses

FAQ de SUD éducation « Épidémie Coronavirus : quels

sont mes droits ? » :

https://www.sudeducation.org/Epidemie-Coronavirus-

quels-sont-mes-droits-Les-FAQ-de-SUD-education-et-

no-vert.html

Numéro vert d’appui syndical de Solidaires « Faire

valoir nos droits » :

0 805 37 21 34

Le CHSCT ministériel demande au ministère le

dépistage des élèves et des personnels avant la reprise

des cours :

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/20

20/04/07042020Article637218423904757344.aspx

Site internet du Réseau Syndical International de

Solidarité et de Luttes « Crise sanitaire internationale,

Solidarité internationaliste ! » :

http://www.laboursolidarity.org

Tract de la Fédération SUD éducation « Aménagement

des examens et confinement : les obsessions de

Blanquer » :

https://www.sudeducation.org/Amenagement-des-

examens-et-confinement-les-obsessions-de-

Blanquer.html

Un article de RFI sur le Coronavirus et les risques

d’implosions sociales à cause des défaillances de l’État

à tous les niveaux

http:://www.rfi.fr/fr/france/20200408-coronavirus-

confin%C3%A9e-la-guyane-risqe-une-crise-sociale-0

plus démuni.e.s (les fonds sociaux spécifiques à larestauration scolaire).

­ que la mise en place de l’enseignement à distancese fasse dans le respect de la liberté pédagogiquecar nous dénonçons les pressions voire leharcèlement exercés sur les personnels, mais aussisur les familles, dans le cadre de l’enseignement àdistance.

­ que l’employeur garantisse les conditions desécurité sanitaire à l’accueil des enfants desoignants et des autres professions concernées aussibien pour les personnels que pour les élèves et leursparents qui ne doivent pas être exposé.e.s à desrisques supplémentaires.

­ que cessent les injonctions aux déplacements non­essentiels : notamment ceux de certain.e.s IEN etIPR ou chef.fe.s d’établissements à déposer etrécupérer du matériel pédagogique.

­ que cessent les enquêtes sous quelques formesqu’elles soient, laissons les enseignant.e.s faire leurtravail.

­ que la machine Parcoursup s’arrête au niveaunational. En Guyane, nos élèves n’ont pas puvalider leurs vœux dans des conditions équitables etconvenables.

­ le droit aux vacances scolaires pour toutes et tous.

­ dans l’éventualité d’une reprise : que l’écolereprenne là où elle s’était arrêtée le vendredi 13mars : aucune nouvelle notion et aucune pressionde progression.

NI OUBLI NI PARDON...

Nous affirmons que, bien que confiné.e.s, nous nesommes ni résigné.e.s ni bâillonné.e.s. Noussommes prêt.e.s à prendre toutes les initiatives pourrendre visible et audible notre colère. Nousn'oublierons rien de tout ça à l'heure du bilan. Nousne pardonnerons rien lorsque les responsablesdevront rendre des comptes.

Nous savons que vous avez le devoir d'être la voixdu ministre en Guyane, mais nous aimerionscomprendre à quel moment vous respectez votredevoir moral et professionnel qui est d'être la voixde la Guyane auprès du ministre ? MonsieurBlanquer n’a certainement pas oublié ce territoiredont il fut le Recteur, il n’y a pas si longtemps queça.

Veuillez croire, Monsieur le Recteur, à notreattachement au service public d'éducation, à unenseignement démocratique, égalitaire,émancipateur dans une école gratuite et ouverte àtoutes et tous, et aux droits des personnels,notamment les précaires, qui assurent au quotidienet sur le terrain les missions qui sont les leurs. Ilstiennent les murs que d'autres s'acharnent àdétruire…

SUD Éducation Guyane,

le 8 avril 2020

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Point de rupture (Re)Penser le nouveau monde !

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Nous voilà dans le mur !

Plus de structure !

Le gouverne­Ment

L’éducation nationale, point final

La Santé HS, c’est là où le bas blesse

L’économie est à l’agonie

L’Europe et l’O.N.U. : n’en parlons plus !

Le coronavirus n’est pas une guerre mais unepandémie, surprenante mais pas imprévisible ! Il ad’ores et déjà permis au monde de comprendre lavanité des occidentaux, la criminalité de nosdirigeant.e.s ! ... la stupidité de nos « modèles »économiques !… et nos peurs !

Pour une fois, nous ne sommes pas invulnérables.

C’est pourquoi les riches ont accepté de mettre enberne une partie de l’économie, de perfuser desmilliers de milliards de dollars en quelques instants,dans leur système moribond… Pour continuer decroire qu’ils dirigeaient alors qu’ils agonisent !

Ils ont pris des mesures radicales !

Les avaient­ils prévues ?

De quoi avaient­ils débattu lors des derniers dînersdu siècle, de l’OMC et de toutes ces organisationsqui tentent de gouverner le monde ?

Y a­t­il eu complot ?

Naïfs/ves sont celles et ceux qui pensent que cesgens n’ont pas cherché et ne cherchent pas encorependant que nous rédigeons ces lignes, à seprotéger à nos dépends, voire à profiter de la crisedu coronavirus pour détruire encore un peu ce quipeut faire société !

Naïfs/ves, celles et ceux qui pensent que lamentalité de ces gens, la lutte des classes qu’ilsorganisent au quotidien ont changé !

Il est par expérience, évident qu’au contraire, entemps de crise, leurs actes se multiplient et sedéroulent au mieux (« la stratégie du choc » de N.Klein) sachant que les quelques rares outils decontrôle qui nous restaient sont en berne : plus demanifestation possible, plus de regard sur des pansentiers de société ou tout au moins, plus moyen de

les mettreenlumière :qui parleencore decette« petite »guerresyrienne ? De cette « petite » réforme desretraites ?.

Et l’indécence et l’incompétence des Macron etconsorts, aux ordres de ces ordures, apparaissentsans limite : projet de casse du code du travail,discours de Ndiaye, Lallement, Lannelongue,l’incapacité à gérer les approvisionnements, etc.

Il ne s’agit plus aujourd’hui, de discuter dans nosservices publics avec nos directions, du budget (àtravers les DHG par exemple, pour l’EducationNationale) de l’année prochaine !

Il ne s’agit plus de savoir quand nous allons revenirà « la normale » (si nous allons reprendre les coursen juin, par exemple) !

Il ne s’agit plus pour les personnels soignants de sedire : « ouf, en juin, on souffle ! » ­ ils/elles ne lefaisaient déjà plus avant la crise.

Il ne s’agit plus pour les maraîcher.e.s, les petit.e.sartisan.e.s, les employés précaires, etc. de luttercontre Carrefour et Leclerc ! Les décisionsgouvernementales de privilégier ces derniers enpleine crise au détriment de tous les autres ont étéassez claires !

Il ne s’agit plus de réclamer quelques centimes auxGAFAM. Amazon a plus gagné en quelques moisque durant toutes les années précédentes (en chiffred’affaire, mais aussi en part de marché).

Il s’agit de prendre conscience de la révolution encours ! Et de la nécessité de l’amplifier !

Elle n’est pas organisée, ni décidée par untel ouunetelle, elle s’impose à nous ! Soit nous lasubissons ! Soit nous y participons !

Il est évident que nul.le ne peut en prédire lesconséquences !

Mais ne pas y participer, c’est renoncer !

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C’est permettre aux pourri.es de dérouler leursplans !

C’est accepter de mourir pour eux/elles et de laissersuccomber nos proches !

Nous payons cher notre suffisance, notreaveuglement, notre oubli de l’histoire du XIXème etdu XXème siècle ; en particulier celle des prolétaireset des discriminé­es. Oui, le communisme ou ce quiest appelé comme tel, a dérapé x fois ! Oui, ce n’estpas l’unique modèle pour demain. Mais il avaitessayé de comprendre les ennemis fondamentauxdu peuple dont le nazisme n’était qu’uneexpression ; le capitalisme, le sexisme, le racisme,tout autant.

Le but n’est pas seulement d’éradiquer lecapitalisme, et son frère le productivisme/sa sœur lacroissance, le but est de transformer l’Humanité ens’appuyant sur l’égalité et la diversité, pour qu’elleredevienne une espèce non hégémonique et dont lesmembres ne s’entre­tuent plus, afin que notreplanète puisse de nouveau nous supporter.

La tâche est colossale.

Elle fait peur à la quasi­totalité.

Elle doit donc d’abord être conscientisée.

Pour la mener, avant d’agir, posons nousquelques questions :

A) Pourquoi n’avons­nous collectivement rien vu ?Y compris en France, censée être la patrie de laraison ?

B) Quels sont les principaux facteurs qui ont permisce drame ?

C) Qui a su le mieux lutter (indice : point communentre Corée du Sud et Allemagne) ? Qui a su lemoins bien (indices : qui sont Bolsonaro, Trump,Johnson ?) ?

D) Reprenons l’histoire de la grippe espagnole, dela peste, etc. ! Mais aussi des libertaires, à travers laCommune, le POUM, etc. !

Centrons­nous là, sur l’ici et le maintenant :

Nous avons passé trois semaines comme desenfants sages.

Nous avons d’emblée accepté pour la plupartd’entre nous la suspension de nos libertés.

Pour d’autres ­ outre quelques personnes tellementindividualistes qu’elles devraient être en prison ­ laplupart du temps, leur confinement tardif ou leurnon­confinement sont dus à un défautd’information et/ou d’éducation. En effet, commepour la santé , l’éducation et l’information nes’improvisent pas.

Or, au bout de 21 jours, que constatons­nous ?Malgré la démonstration de cette sagesse collective,nos gouvernant.e.s continuent !

Ils/elles continuent :

­ de nous mentir ;

­ de nous prendre pour des idiots ;

­ de nous mépriser ouvertement ;

­ de ne pas prendre un certain nombre de mesuresclaires, égalitaires et sociales (fermeture decertaines entreprises, réquisition et nationalisationd’autres, arrêt de la casse sociale, etc.) ;

­ de refuser tout élargissement du gouvernement, ens’ouvrant réellement aux autres partis politiques età la société civile, pour montrer que l’alliancenationale n’est pas qu’un discours, et ce, malgrél’incompétence crasse et indiscutable de plusieursd’entre eux/elles : Blanquer, Ndiaye, Pénicault, etc.

… les conflits d’intérêts d’autres (Veran, Buzyn,etc.). etc.

C’est pourquoi nous sommes légitimes pour exigerdes sanctions lourdes. Non pour sauver des gens. Ilest malheureusement trop tard. Mais pour éviterque cela ne se reproduise, pour donner des leçonsaux prochain.e.s !

Une autre réflexion est urgente et nécessaire :

Il est à nos yeux extrêmement peu probable que leconfinement tienne le temps nécessaire ! Et nous nepouvons rester des mois entiers dans desappartements !

Il y a donc URGENCE :

­ soit à renforcer la crédibilité du gouvernement(autant dire croire au Père Noël… voire à Dieu).

­ soit à prévoir la suite ! Et notamment, la sortied’une partie de plus en plus forte de la populationmalgré les risques et en dépit des consignesgouvernementales.

Ceci est extrêmement grave !!!

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Cela va bien plus loin que les milliers de morts quenous aurons à cause du Coronavirus. Cela va faireimploser nos modèles, déjà agonisants, de société !

En tant qu’enseignant.e.s, il est de notre devoir nonpas d’assurer une « continuité pédagogique »« disciplinaire », totalement inopérante etvisiblement faite pour noyer le poisson ! (« Je suispoisson ! ») ; mais bien d’envisager une« continuité pédagogique » pour le jour d’après !Qui risque d’être les années d’après !

Ainsi, nos questions centrales et actuelles sont :

Comment nous aider et donc aider nos jeunes àpenser le monde de demain ? Et à l’agir/le faireadvenir ?

À Sud Education et dans quelques autres syndicats,partis, associations et groupes d’éducation, ce sontdes questions que nous abordons régulièrement(« nous refaisons le monde » souvent), lors desmanifestations, de diverses formations, rencontres,etc.

Mais aujourd’hui, ces questions doivent être priseen compte par toutes et tous les professionnel.le.s etpar toutes et tous les parents !

La tâche est colossale !

Il s’agit de penser le rapport à une « pédagogie decatastrophe » (comme les personnels de santé sontrentrés dans une « médecine de catastrophe »).Ainsi, le système éducatif, déjà moribond ­ et ledéni absolu de notre ministre et de la plupart de sessbires le montre ­ va définitivement imploser. Or,rien n’est prévu officiellement à la place !

Il ne faut pas se leurrer, les riches ont bien déjàquelques palliatifs autour de la continuité de ladestruction du service public et du renfort d’unsystème privé pour quelques privilégié.e.s.

Quid de l’année prochaine ? Quand et commenten parlons-nous ?

Il s’agit de penser le rapport politique/ à lapolitique : où est l’extrême gauche ?

Il s’agit de penser le court, le moyen et le longterme avec de nouveaux prismes :

­ que faire dans une société qui perd 5 % de sesmembres tous les ans ?

­ que faire dans une société qui n’assurera pas lessoins pour une majorité ?

­ que faire dans une société qui n’est plusdémocratique ?

­ que faire dans une société où les riches doiventêtre lourdement entravés sans quoi, 95 % de lapopulation sera comme dans les pays pauvres,l’esclave de cette minorité ?

Il ne faut pas être naïf: beaucoup de gens se sontdéjà posé ces questions : les riches qui ont sûrementbien plus anticipé cette situation que nous.Quelques politiques et syndicalistes… Et certain.e.sles vivent déjà : les gens des pays pauvres oùmalheureusement, ce genre de situation n’est qu’unquotidien (morts du paludisme, des guerres,régimes dictatoriaux etc.). Et ne les oublions pas :les populations pauvres de nos pays, car de toutefaçon leur espérance de vie est bien plus faible !

Il s’agit de penser par exemple, notre rapport à lapropriété, aux voyages, etc. Le coronavirus est lié àla sédentarité et aux problèmes qu’elle pose commele capitalisme, l’obésité, la déforestation… Mais ilest aussi une question quant au nomadisme : lacirculation des biens ou des personnes à grandevitesse pose au niveau sanitaire quelques questions.

Tout cela nous amène à une crise majeure.

Elle a commencé par une dimension physique maiselle est rapidement devenue psychique et mentale,elle entraîne une crise économique et elle est due aumoins partiellement à une crise écologique. Ce nesont ni des économistes, ni des financiers qui nousaideront à la comprendre, l’appréhender et larésoudre !!! Ou en tout cas, ils ne pourront qu’avoirun rôle secondaire !

Tou.te.s les expert.e.s des plateaux télés neserviront pas plus qu’avant et surtout pas mieux !Zemmour, pour n’en citer qu’un, n’avait commerôle que de scinder la société, il est maintenanttotalement obsolète. L’ignorer, nous devons !

Comme les services publics ont montré leur utilité,les sciences humaines et leurs penseur.euse.srévèlent toute leur pertinence. Par contre, ils/ellesne doivent pas être confisqué.e.s, comme ils/elles lesont trop souvent, par une minorité. Nietzche,Bourdieu et Marx évidemment mais aussi Arendt,Delphy, Chomsky, Bakounine, Louise Michel, E.Fassin et bien d’autres et tous les autres penseurs en

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Dix­sept mars 2020, le grand soir.

Il y a deux semaines de cela, alors qu’il s’exprimaitsur l’actualité, le président des États­Unis DonaldTrump déclarait sur Fox News qu’ « une graverécession pourrait faire plus de victimes que lecoronavirus ». Impressionnant éclair de lucidité !En cette période de confinement global, lecapitalisme mondialisé est effectivement entré dansune crise comme on n'en a jamais vu. Desentreprises font faillite. Les bourses s’effondrent.Des États en panique s’endettent pour des plans derelance inédits (6 200 milliards de dollars aux USA,1 100 milliards d’euros en Allemagne). Quant auxvictimes évoquées par Trump, ce seront, commetoujours, ceux qui n’ont pas d’autres moyens desurvie que leur force de travail.

De nombreux patrons n’ont pas hésité à licenciermassivement dès la prise de conscience de la crisesanitaire. Des CDD également, on l'imagine, neseront pas renouvelés et les travailleurs des applis,pour beaucoup, n'ont tout simplement plus aucunrevenu. Dans le secteur agricole enfin, on découvreque sans la main­d’œuvre étrangère pour se taper lesale boulot, les récoltes ne se feront pas. Exercice :sachant que le virus a déjà fait 5 millions dechômeurs en Chine et 10 aux USA, à vousd’effectuer la règle de trois pour transposer ceschiffres au pays de votre choix.

Souvenons­nous qu’en 2008, la crise des subprimesavait déclenché pas moins qu’une révolution enIslande, puis quelques années plus tard desretournements politiques majeurs en Irlande, enGrèce, en Italie, en Espagne, au Portugal... Elle futaussi l’une des causes du printemps arabe et dumouvement d’occupation des places. C’est que lestemps de crise sont aussi ceux pendant lesquels lesinjustices deviennent les plus flagrantes et donc, lesplus insupportables. Plus récemment en France, ce

même sentiment poussait les gilets jaunes dans larue semaine après semaine, malgré la violence de larépression. Comment ne pas voir qu’en 2020 lesmêmes causes, mais démultipliées, produiront lesmêmes effets, démultipliés eux aussi ? S’ajoutent àcela, aujourd’hui, les morts du coronavirus.L'indécence absolue d'un Capital dont les profits,décidément, valent littéralement plus que nos vies.Emmanuel Macron promettait dans un récentdiscours : « l’État paiera ». Il est bien possible eneffet, qu’on le lui fasse payer.

Non seulement le retournement est inévitable, dansles esprits, il a déjà commencé. Car si leconfinement n’est pas l’équivalent exact d’unegrève générale, il a pour vertu similaire et unique defaire la démonstration, par le vide, des métiers quisont essentiels et de ceux qui ne le sont pas. Signedes temps, même l’inénarrable François Lengletsemblait découvrir il y a quelques jours que « ceuxqui font tourner le pays, c’est la France duSMIC » ! Cette dernière ne l’aura pas attendu pourtirer de ce paradoxe les conclusions qui s’imposent.

Le grand soir, c’était donc le 17 mars 2020, date dedébut du confinement. Et nous dans tout ça ?Combien de temps allons­nous encore perdre àdénoncer l’attitude de nos dirigeants alors que nousdevrions être en train d’œuvrer à les exproprier ?Notre syndicat est une organisation detransformation sociale. Nous n'avons pas vocationsà éternellement défendre les droits qu’un Étatbourgeois a un jour daigné nous accorder, mais bienà proposer un modèle alternatif et plus juste. Alorsquand le peuple sortira de son confinement, avecdes masques sur le visage mais aussi des torches etdes fourches à la main, nous aurons le devoir d’enêtre ; et surtout d’être à la hauteur.

Inde, au Nigéria, au Congo et ailleurs.

Nous aurons aussi besoin des artistes. Je ne parleévidemment pas de la caste présente aux Césars etdéfendant ses barons à tout prix.

Car, une société qui subit un traumatisme comme lenôtre ne peut se projeter dans l’avenir que grâce àla joie et au plaisir… Ainsi, nous aurons intérêt à(ré)inventer des façons d’être ensemble, à peaufinernos modes de partage, notre rapport au virtuel, à latechnologie, à l’Autre !

Et nous aurons besoin (sous une forme qui reste à

penser et définir) d’organisations mondialescapables de penser le bien commun !

Ne nous mettons pas la tête dans le trou commel’autruche : l’ONU comme l’Europe, si elles restentles instances de domination qu’elles sont,imploseront et nous amèneront à la prochaineguerre mondiale ! Et s’il n’y a pas d’instancemondiale réellement égalitaire et démocratique,n’importe quel.le despote pourra s’imposer sur unterritoire…

Bon courage !

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Car après, ça arrive. C'est pas un beau rêve, pas untruc imaginaire bercé de belles idées qui font desprincipes que tout le monde partage mais quepersonne sait appliquer.

Le terrain des idées, et des idées concrètes, il vafalloir le retourner sévère, le travailler dur, et yconstruire un bon truc dessus. Avec un plan. Ou desplans. Ou au moins des idées de plans.

Parce que le vide, ça fait pas rêver.

Parce que le vide, ça se comble.

Vite.

Et avec tout et n'importe quoi.

Les solutions toutes faites, elles existent déjà.

BAM, tu fermes les frontières et tous tes vœuxseront exaucés par le miracle de la xénophobie.

C'est clair, c'est concis, c'est net. Ça a l'air un peufoireux, mais si y a rien de mieux à côté, qui va yregarder à deux fois ?

BAM, tu scannes tout ça, avec des tests par millierset des applis pour tracer les parcours et desnotations de bon citoyen.

Ça a pas mal marché en Asie, cet ordresympathique auquel on obéirait docilement parcequ'il nous veut du bien. Liberté, sécurité, quand tunous tiens.

Les trucs utopistes, c'est plus compliqué. Liberté,égalité, fraternité, ça fait longtemps que ces mots làsont gravés dans nos belles consciences, mais onn'est pas foutu d'en voir la couleur.

Va falloir recalibrer le système, swaper le curseurdans un sens ou dans l'autre, ça c'est clair.

Y a des sens qui me plaisent, y a des sens qui mefont peur.

C'est le peuple qui décide de tout ça, et moi je suisun partie de peuple. Je propose quoi moi quand j'aimon mot à dire ?

Des idées qui valent ce qu'elles sont :

des putains d'impôts masse progressif, patrimoine etrevenu, parce que du capitalisme dilué entre tou.tes,ben ça fait du socialisme.

de l'auto dans la gestion, parce que voir par le bas,ça capte mieux les détails et les conséquences des

Paroles de confiné.

Le confinement, c'est pas trop dur pour moi.

J'ai beaucoup de loisirs individuels comme lalecture ou les mathématiques, et j'ai la chance d'êtreen colocation dans une assez grande maison. On aconnu pire comme conditions d'enfermement.

Le travail se fait à distance. Se fait moins bien. Sefait comme on peut. Prof à distance, si ça marchaitvraiment, on le ferait déjà au lieu de bâtir desétablissements scolaires. Mais le sentiment dutravail qu'on pourrait mieux faire dans demeilleures conditions, on connaît déjà ça àl’Éducation Nationale. Rien de nouveau.

Comme d'hab chacun.e y met du sien pour que çafonctionne. Même, on se réjouit que ça élèvequelques vocations de solidarité : va­t­en soulagerles personnels soignants en gardant leurs gosses,va­t­en aider à recâbler des élèves décrocheurs àcoup de Whatsapp. L’État ne fait pas son taf et onpallie le manque sur la base de la bonne volontépersonnelle. Rien de nouveau.

Passé le "shock", rentrée la routine, fatigués lesapplaudissements aux soignant.es, oublié le respectà toutes ces professions indispensables aufonctionnement de la nation, il restera quoi commechangement ? Des bons sentiments de souvenirsd'une unité dans un malheur mondial ?Félicitations, comme sur un bulletin. Payer avecdes mots, c'est pas cher.

Parce qu'après, on fait quoi ? Le choc qui a faittrembler les fondations du monde, on le laissepasser sans en bâtir un meilleur ?

L'économie mondiale est en lambeaux, avec l'arrêtde l'activité, la grève forcée.

Puis les morts. Ça en fait de la tristesse de la rage etdu sang les morts. Ça en fait un putain de prix àpayer. A faire payer. Ça en fait du carburant àrévolutionner le monde.

Ouais, moi je le vois ce cocktail d'un système àgenoux et d'un peuple qu'a tellement plus rien àperdre qu'il va te le foutre carrément six pieds sousterre.

Mais s'agirait pas de se faire voler cette révolutionpar du rien, du vide, de l'anesthésie mentale parcequ'on est trop fatigué de ne rien savoir plusimaginer après.

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Urgence sociale et sanitaire pour les élèves et étudiant.e.s de Guyane

En Guyane, peut­être plus que dans l'Hexagone, lesdifficultés économiques des plus précairess'aggravent du fait de la crise que nous traversons(arrêt des activités de nombreuses sociétés, fin desCDD, du travail intérimaire, diminution du travaildissimulé ou illégal, impossibilité de se déplacer,augmentation des prix, difficulté d'accès auxservices sociaux, au pôle emploi et à la CAF).Avant la pandémie, 44% de la population deGuyane vivait en dessous du seuil de pauvreté (558€ mensuel). Les conditions de vie qui découlent decette précarité font pour beaucoup du confinementune souffrance excessive (promiscuité permanente,manque de place, absence d'eau potable,d'électricité, chaleur extrême...). Nos élèves quibénéficiaient pour certain.e.s de l'accompagnementdes assistantes sociales et des infirmières sontdésormais plus difficiles à suivre et le nombred'élèves et d'étudiant.e.s rencontrant des difficultéséconomiques, sociales et sanitaires ne fait ques'accroître.

Dans ce contexte, les tensions au sein des foyers secristallisent et les enfants et les femmes sont lespremier.e.s victimes de la violences qui peut endécouler.

SUD Education Guyane revendique depuis toujoursdes moyens à la hauteur des besoins dans les

services publics et dans l'éducation en particulier.Notre académie a besoin de plus detravailleur.euse.s sociaux et personnels de santéformé.e.s (infirmier.e.s, psy­Education Nationale,assistant.e.s sociaux/ales) et que nous disposionsenfin pour les personnels d'un.e médecin deprévention académique. Nous réclamons desconditions de travail décentes pour toutes et tous etnous demandons que le Rectorat prenne sesresponsabilités face à la crise sanitaire etéconomique que rencontrent les jeunes. Face à la «continuité pédagogique » imposée depuis lesbureaux du ministère, sans tenir compte des réalitésdu terrain, nous demandons la continuité sanitaireet sociale. L'urgence est là !

Ainsi, alors que les fonds sociaux pour larestauration scolaire n'ont pas servi depuis 4semaines et que nous arrivons dans une période decongés de plus de 2 semaines, nous demandons quele Rectorat en lien avec la Préfecture, lescommunes et les associations mettent en place unvrai service d'aide alimentaire, dès maintenant etnon à la rentrée comme cela est prévu. L'argent desfonds sociaux non utilisés doit pouvoir servir àl'achat de colis alimentaires.

Les élèves (et non les familles) auraient déjà dûobtenir les procédures et démarches à effectuer en

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décisions qu'on prend d'en haut.

de la régulation sans l'auto, parce que c'est dans leregard d'un.e autre que tu verras si t'es un connardou un gars bien (Et si t'arrives à te voir assez toi­même pour répondre à ça, chapeau l'égocentré)

des frontières qu'en sont pas, mais du local qu'enest quand même. Putain mais comment ? I dunno.I'd love to have one big world united, don't care ifwe're all the same (we're already all human), butthat would make so many people sad to lose theway they got.

de l'éducation comme un don sans mérite, commedes savoirs sans hiérarchie, parce qu'un droit on n'apas besoin de mérite pour le recevoir et qu'étudieravec ses mains plutôt qu'avec sa tête, on doitpouvoir le choisir et pas le subir.

Ça fait se mettre à nu, ça fait se faire recadrer, çafait être pas d'accord.

Mais si je parle pas, je peux pas être compris.

Mais si on se parle pas, on peut pas se comprendre.

Ça fait se faire écouter, ça fait se faire accepter, çafait grandir. A plusieurs.

Partager, échanger, donner, recevoir.

Alors, toi là, t'es autant une partie de peuple quemoi.

Tu proposes quoi quand t'as ton mot à dire ? ;)

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cas de danger, pour beaucoup ce n'est pas le cas.SUD Education se fait le relais des services sociauxdu rectorat en vous demandant d'informer aumaximum vos élèves sur l'importance du 119 :numéro de téléphone de l'enfance en danger. Dessignalements et des placements pour les cas trèsgraves se font encore actuellement.

Transmettons à nos élèves le numéro 0972-636-222ou le mail [email protected], cetteplateforme académique « accueil santé­social­psychologique » fonctionnera durant les vacances.Des infirmier.e., assistant.e.s sociaux/ales etpsychologues de l'éducation nationale leurrépondront.

Pour nos élèves et étudiantes qui se trouveraientface à une grossesse non désirée ou un risque degrossesse non désirée, nous incitons les collègues àse faire les relais des infirmier.e.s scolaires eninformant. La contraception d'urgence est délivréedans les pharmacies ou les centres de santé jusqu'à72H après le rapport pouvant entraîner la grossesse.Ce médicament est délivré gratuitement pour lesjeunes­filles se déclarant mineures (mieux vautavoir un justificatif dans certaines pharmacies). Encas de grossesse constatée, les renseignements leurseront donnés par le Centre de Planification etd’Éducation Familiale (CPEF) de Cayenne (069448-11-41 ou 0694-40-36-00). Un peu partout enGuyane des professionnels accompagnent lesfemmes dans leur démarche d’InterruptionVolontaire de Grossesse. Selon la situationgéographique des élèves, le Centre de Planificationet d'Education Familiale vous indiquera le lieu leplus proche. La liste est accessible en annexe.

Enfin, nous pensons qu'il est important que nosélèves ou nos étudiant­e­s aient accès etconnaissent la procédure pour les violences faitesaux femmes. En Guyane, L'association l'Arbrefromager reste joignable du lundi au vendredi de8H30 à 16H30 au 0694 28 64 44 et au 0694 26 6243. Le 3919 est le numéro national pour les femmesvictimes de violences (conjugales, sexuelles,psychologiques, mariages forcés, mutilationssexuelles, harcèlement...), il est fonctionnel enGuyane. En cas d'urgence, il faut appeler les forcesde l'ordre au 17. Si la personne ne peut pas parler ilfaut envoyer un SMS au 114. En cas de besoin demise à l'abri c'est le 115 (numéro de l'urgencesociale) qu'il faut composer.

Une nouvelle procédure spécialement prévue pour

cette période de pandémie, permet aux femmes quin'auraient pas accès à un téléphone d'aller dans unepharmacie avec le code « MASQUE19 ». lespharmacien.ne.s de Guyane sont formé.e.s etrecevront la personne concernée dans un lieuconfidentiel pour la mettre si nécessaire en lienavec la police.

Les associations nous rapportent qu'actuellement leprocureur et le juge aux affaires familiales (pour lesordonnances de protections) sont encore plusréactifs.

Enfin, des permanences d’aide aux victimes deviolences intrafamiliales durant le confinement parles juristes de l'AGAV et les avocats du Barreau deGuyane sont mises en place dans des supermarchés:

Centre commercial Hyper U:

Lundi, mercredi et vendredi

10h à 12h ­ 15h30 à 17h30

Carrefour Matoury :

Mardi et Jeudi :10h à 12h ­ 15h30 à 17h30

Samedi : 10h – 13h

Tous les numéros sont en annexe.