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Dès le XIII e siècle, à Carmaux, on creusait pour extraire de petites quan- tités de charbon. Mais c’est l’énergie de l’eau qui actionnait les moulins, « bâtiments-machines universels ». Les moulins à moudre les céréales étaient partout ( sur le Tarn à Albi au début du XIII e ). S’y ajoutaient martinets, scies, huileries, foulons (Albi, ), moulins à tan, plus tard moulins à papier (Castres-Mazamet, XVII e ). Vers , le département comptait moulins sur les cours d’eau. On peut aujourd’hui en reconnaître certains d’après les vestiges de leur système hydraulique et la toponymie ; rares sont ceux qui fonctionnent encore à l’ancienne (martinet à cuivre de Durfort). Des usines ont parfois été édifiées à leur emplacement et en gardent le nom (Moulin Gau à Payrin). Les maisons des tanneurs sur l’Agout à Castres font également partie de ce patrimoine préindustriel. Au XVIII e siècle, le travail de la laine était largement répandu dans tout le futur département, surtout dans la partie montagneuse, où il constituait un complément indispensable à l’activité agricole. Quantité de petits centres de production apparaissent dans les documents : Dourgne, Massaguel, Boisse- zon, Lacaune… Les opérations se faisaient à la main au domicile des fileuses et des tisserands ; seul le foulage était mécanisé ( foulons sur le canal de la Nogarède à Mazamet). Les produits, « sargues et cordelats » (draperies étroites en laine de qualité commune), avaient cependant bonne réputation et s’exportaient bien (Suisse, Canada). Des intermédiaires, marchands de Lyon ou Montauban, captaient une partie de la valeur ajoutée. La petite draperie tarnaise ne pouvait égaler le prestige des « londrins » carcassonnais, drape- ries larges de haut de gamme. Toutefois, en , un inspecteur des manu- factures pouvait constater le déclin de Carcassonne et l’essor de Castres- Mazamet. La révolution industrielle allait échouer sur le versant sud de la Montagne Noire et réussir sur le versant nord. Le Tarn disposait à Carmaux d’un gisement de charbon. Au milieu du XVIII e siècle, Gabriel de Solages en commença l’exploitation systématique. Entreprise familiale jusqu’au milieu du XIX e , la société s’intégra au grand capitalisme national. À la veille de la guerre de , près de tonnes de charbon étaient extraites chaque année par mineurs, poussés à abandonner un statut de paysans-mineurs pour des raisons de rentabilité. Attachée à son organisation syndicale et au socialisme, la majorité vota pour Jean Jaurès entre et . Localement, le charbon était utilisé par une verrerie. Un conflit social aboutit au départ de nombreux verriers de Carmaux et à la création d’une Verrerie ouvrière à Albi, en . La ville d’Albi n’avait pas été dépourvue d’industrie au XIX e . On y trouvait textile, minoterie, fonderie, briqueterie, et surtout chapellerie. À son apogée vers , cette activité avait fait du Bout-du-Pont un « faubourg chapelier ». À proximité, se trouvaient le bassin houiller de Cagnac et la grande usine métallurgique du Saut-du-Tarn à Saint-Juéry, qui occupait un site hydraulique remarquable. Au sud du département, l’utilisation de l’énergie de l’eau restait la règle. Les établissements industriels devenaient plus vastes et plus nombreux, constituant de véritables rues d’usines le long des rivières (l’Arnette à Mazamet). La bourgeoisie protestante de Castres et de Mazamet, demeurant dans les aaires de génération en génération, donna à l’industrie les impulsions décisives. La production textile augmenta en quantité et en qualité. On arriva à se passer des intermédiaires et à conquérir de nouveaux marchés. La concentration et la mécanisation du travail commencèrent avec le filage et les apprêts. Elle fut plus tardive dans le tissage, le tisserand à domicile resta un personnage essentiel jusqu’aux années . À cette date, Mazamet avait découvert une nouvelle voie, le délainage des peaux de moutons importées des grands pays d’élevage (Argentine, puis Australie). Avec ses usines de délainage, la ville était devenue dès une place incontournable dans le commerce mondial de la laine et du cuir. Ce dernier produit contribua également à l’essor de la mégisserie à Graulhet. Aaiblie à Mazamet, la fabrication textile continua à animer, avec la bonneterie, Roquecourbe, Labruguière, Vielmur, Labastide-Rouairoux, Castres. Les activités plus diversifiées et la taille de cette dernière lui per- mirent d’accueillir plus tard des industries métallurgiques de pointe et les laboratoires Pierre Fabre. ATLAS DU TARN 20 HISTORIQUE DE L INDUSTRIE par Rémy CAZALS Usine de Saint-Sauveur, en amont de Mazamet, au débouché de la gorge de l’Arnette (cliché ) Cette usine était doublement représentative. D’abord, des reconversions de l’in- dustrie locale (moulin à papier au XVII e , usine textile au XIX e , délainage en ). Ensuite, de l’implantation sur l’eau : elle fait partie de la série de usines se suc- cédant sur kilomètres du cours de la rivière; on aperçoit à gauche le barrage et le canal d’amenée de l’usine d’aval. Le disparate des bâtiments résulte d’in- cendies et agrandissements à diverses époques. Cette usine a été rasée en . Puits de La Grillatié à Carmaux au début du XX e siècle (auteur inconnu, Centre culturel Calvignac de Carmaux) Chaque cheminée correspond à une machine à vapeur abritée dans son bâtiment et qui donne, par des câbles, l’impulsion aux ascenseurs dans les chevalements. On remarque les importantes réserves de bois pour le soutènement des galeries, et les trains de wagonnets (la traction animale n’a pas disparu). L’âge des Moulins La proto-industrie textile La révolution industrielle

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Dès le XIIIe siècle, à Carmaux, on creusait pour extraire de petites quan-tités de charbon. Mais c’est l’énergie de l’eau qui actionnait les moulins,« bâtiments-machines universels ». Les moulins à moudre les céréales étaientpartout ( sur le Tarn à Albi au début du XIIIe). S’y ajoutaient martinets,scies, huileries, foulons (Albi, ), moulins à tan, plus tard moulins àpapier (Castres-Mazamet, XVIIe). Vers , le département comptait moulins sur les cours d’eau. On peut aujourd’hui en reconnaître certainsd’après les vestiges de leur système hydraulique et la toponymie ; rares sontceux qui fonctionnent encore à l’ancienne (martinet à cuivre de Durfort).Des usines ont parfois été édifiées à leur emplacement et en gardent lenom (Moulin Gau à Payrin). Les maisons des tanneurs sur l’Agout àCastres font également partie de ce patrimoine préindustriel.

Au XVIIIe siècle, le travail de la laine était largement répandu dans tout lefutur département, surtout dans la partie montagneuse, où il constituait uncomplément indispensable à l’activité agricole. Quantité de petits centres deproduction apparaissent dans les documents : Dourgne, Massaguel, Boisse-zon, Lacaune… Les opérations se faisaient à la main au domicile des fileuseset des tisserands ; seul le foulage était mécanisé ( foulons sur le canal de laNogarède à Mazamet). Les produits, « sargues et cordelats » (draperiesétroites en laine de qualité commune), avaient cependant bonne réputationet s’exportaient bien (Suisse, Canada). Des intermédiaires, marchands de Lyonou Montauban, captaient une partie de la valeur ajoutée. La petite draperietarnaise ne pouvait égaler le prestige des « londrins » carcassonnais, drape-ries larges de haut de gamme. Toutefois, en , un inspecteur des manu-factures pouvait constater le déclin de Carcassonne et l’essor de Castres-Mazamet. La révolution industrielle allait échouer sur le versant sud de laMontagne Noire et réussir sur le versant nord.

Le Tarn disposait à Carmaux d’un gisement de charbon. Au milieu duXVIIIe siècle, Gabriel de Solages en commença l’exploitation systématique.Entreprise familiale jusqu’au milieu du XIXe, la société s’intégra au grandcapitalisme national. À la veille de la guerre de , près de tonnesde charbon étaient extraites chaque année par mineurs, poussés àabandonner un statut de paysans-mineurs pour des raisons de rentabilité.Attachée à son organisation syndicale et au socialisme, la majorité votapour Jean Jaurès entre et .

Localement, le charbon était utilisé par une verrerie. Un conflit socialaboutit au départ de nombreux verriers de Carmaux et à la création d’uneVerrerie ouvrière à Albi, en . La ville d’Albi n’avait pas été dépourvued’industrie au XIXe. On y trouvait textile, minoterie, fonderie, briqueterie,et surtout chapellerie. À son apogée vers , cette activité avait fait duBout-du-Pont un « faubourg chapelier ». À proximité, se trouvaient le bassinhouiller de Cagnac et la grande usine métallurgique du Saut-du-Tarn àSaint-Juéry, qui occupait un site hydraulique remarquable.

Au sud du département, l’utilisation de l’énergie de l’eau restait la règle.Les établissements industriels devenaient plus vastes et plus nombreux,constituant de véritables rues d’usines le long des rivières (l’Arnette àMazamet). La bourgeoisie protestante de Castres et de Mazamet, demeurantdans les affaires de génération en génération, donna à l’industrie les impulsionsdécisives. La production textile augmenta en quantité et en qualité. Onarriva à se passer des intermédiaires et à conquérir de nouveaux marchés.La concentration et la mécanisation du travail commencèrent avec le filageet les apprêts. Elle fut plus tardive dans le tissage, le tisserand à domicileresta un personnage essentiel jusqu’aux années .

À cette date, Mazamet avait découvert une nouvelle voie, le délainagedes peaux de moutons importées des grands pays d’élevage (Argentine, puis

Australie). Avec ses usines de délainage, la ville était devenue dès une place incontournable dans le commerce mondial de la laine et du cuir.Ce dernier produit contribua également à l’essor de la mégisserie à Graulhet.

Affaiblie à Mazamet, la fabrication textile continua à animer, avec labonneterie, Roquecourbe, Labruguière, Vielmur, Labastide-Rouairoux,Castres. Les activités plus diversifiées et la taille de cette dernière lui per-mirent d’accueillir plus tard des industries métallurgiques de pointe et leslaboratoires Pierre Fabre.

ATLAS DU TARN20

HISTORIQUE DE L’INDUSTRIE par Rémy CAZALS

Usine de Saint-Sauveur, en amont de Mazamet,au débouché de la gorge de l’Arnette (cliché )

Cette usine était doublement représentative. D’abord, des reconversions de l’in-dustrie locale (moulin à papier au XVIIe, usine textile au XIXe, délainage en ).Ensuite, de l’implantation sur l’eau : elle fait partie de la série de usines se suc-cédant sur kilomètres du cours de la rivière ; on aperçoit à gauche le barrageet le canal d’amenée de l’usine d’aval. Le disparate des bâtiments résulte d’in-cendies et agrandissements à diverses époques. Cette usine a été rasée en .

Puits de La Grillatié à Carmaux au début du XXe siècle(auteur inconnu, Centre culturel Calvignac de Carmaux)

Chaque cheminée correspond à une machine à vapeur abritée dans son bâtimentet qui donne, par des câbles, l’impulsion aux ascenseurs dans les chevalements.On remarque les importantes réserves de bois pour le soutènement des galeries,et les trains de wagonnets (la traction animale n’a pas disparu).

L’âge des Moulins

La proto-industrie textile

La révolution industrielle

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DANS le grand Sud-Ouest, le Tarn fait clairement figure de départementindustriel. Malgré le déclin de l’emploi dans ce secteur, l’industrie, au

deuxième rang de Midi-Pyrénées derrière la Haute-Garonne, occupe plusdu quart des actifs. On peut même parler d’une véritable tradition manu-facturière tarnaise, le département ayant connu des formes précoces dedéveloppement industriel, qui ont marqué les paysages autant que lesmentalités.

Le département a connu plusieurs des cycles historiques d’industriali-sation de l’Europe occidentale :

• celui de la mécanisation, fondée sur l’eau des rivières, d’activités arti-sanales traditionnelles (filature, tissage) ;

• celui de la mondialisation précoce appuyée sur un négoce actif, desapprovisionnements lointains et la recherche de débouchés extérieurs (acti-vités du délainage) ;

• et la forme plus classique encore de l’industrialisation du XIXe siècle,sur un bassin houiller prolongé par de la métallurgie (autour de Carmauxet Albi), n’est pas non plus absente. Quelques foyers dispersés, souvent trèsspécialisés, s’y ajoutent.

À la fin des années de forte croissance d’après-guerre, le départements’enorgueillit ainsi d’un palmarès aussi diversifié que brillant : de Mazamet« capitale mondiale du délainage » à Graulhet « premier centre européen dela mégisserie », en passant par le Castrais « première région de France pourla laine cardée », le Sidobre « première région granitière » du pays, et mêmela plus forte concentration de salaisonneries autour de Lacaune…

Après plus de deux décennies de perturbations économiques, l’industriedu département a su conserver quelques positions fortes, parfois au prix dereconversions importantes et socialement coûteuses.

Seuls établissements industriels dépassent les salariés. Certainesde ces « grandes entreprises tarnaises » ont pu émerger du vivier des PME.Souvent, de petites entreprises se sont appuyées sur une « culture indus-trielle » locale solide pour engager un processus de reconversion poussée.Des entreprises qui vivaient initialement dans le cortège des sous-traitants,chargés de la maintenance pour les branches traditionnelles (mine, travailde la pierre, délainage) ont cherché à compenser la perte d’activité oul’étroitesse des débouchés du milieu local par le développement de nou-velles compétences. Les liens anciens se sont parfois tellement distendusqu’ils ont perdu toute signification : l’exemple de la reprise d’une entreprisecastraise de mécanique pour le textile (Renault Automation, automates etmachines-outils) par le groupe Renault est caractéristique. Elle concerne uneunité majeure, mais nombre d’établissements de moindre importancetrouvent hors du département les débouchés que le déclin du textile leura fait perdre sur place.

Certaines de ces entreprises locales issues du vivier des PMI manifestentparfois un dynamisme étonnant, dans des secteurs aussi variés que lamécanique de précision, le matériel chirurgical, l’électronique et l’électromé-canique. La technologie et l’innovation, la vitesse de réaction et la flexibilitésont alors les éléments premiers de la réussite. L’existence, par ailleurs,d’un établissement de fabrication de petits équipements électriques pourl’automobile près de Mazamet (Valéo) ne suffit pas à donner au tissuindustriel local des liens significatifs avec la filière automobile : fournisseurs,sous-traitants ou clients (toutes les grandes firmes mondiales) sont hors de larégion pour l’essentiel, comme les pouvoirs de décision dans l’entreprise.La fragilité qui peut résulter d’influences extérieures dominantes est aussisensible dans d’autres secteurs (grands établissements de la filière bois).

ATLAS DU TARN 21

INDUSTRIE par Gérard BUONO

Aveyron

Thoré

Carcassonne

Dadou

Agout

Tarn

N 126

N 112

N 88

A 68

Sar

Tescou

Viaur

Agout

Industries alimentairesIndustrie textileIndustrie de l’habillementTravail du boisChimie, pharmacie, cosmétiqueIndustrie du caoutchouc et des plastiquesFabrication d’autres produits minéraux non métalliquesTravail des métauxFabrication de machines et équipementsFabrication de machines et appareils électriques

15

Activité (NAF en 60 postes) :

171820242526282931

Extraction de houille10

Montauban

Rodez

Toulouse

Toulouse

Béziers

Grands établissements de l’industrie( salariés ou plus)

Source : INSEE - SIRENE 1997

Taille (effectifs) des établissementsde 100 salariés ou plus

200 à 249 salariés

250 à 499 salariés

100 à 199 salariés

Toulouse

Toulouse

Carcassonne

Villefranche-de-L.

Béziers

St-Affrique

Béziers

St-Affrique

Rodez

Villefranche-de-R.

Caussade

0 20 km

MAISON MILHAU

OLIVIER GUILLE& FILS

GÉLATINESWEISHARDT

BDISUD-OUEST

FRANCE ALPHA

ETERNIT

STÉ IND. APPRETSLUSTRAGE RICARDIENS

FASHION FUS

JEAN VALETTE& CIE

PIERREFABRE

PIERRE FABREDERMO-COSMÉTIQUE

PIERRE FABRE SANTÉ

ALPHACAN

RENAULTAUTOMATION

VALEOVISION

LALL STORM SDT VALVES

TARNAISEDES PANNEAUX

GOÛTS.A.

HOUILLÈRES BASSIN CENTRE MIDI

ATELIERS CONSTR. MÉTAL. DELPOUX

CABROLFRÈRES

Carmaux

Bout-du-Pont-de-Larn

Roquecourbe

St-Benoît-de-C.

Mazamet

Lavaur

Cambounet-sur-le-Sor

Lacaune

Labruguière

GraulhetBriatexte

Gaillac

St-JuéryTerssac

Castres

ALBI

STÉ. EXPL. PROD.IND. CHIMIQUES

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La place des industries chimiques dans le Tarn est considérable. Elle estlargement issue des besoins ou du traitement des déchets et des sous-produitsque génèrent les industries locales (engrais organiques, en aval du délainage).En relation directe avec la mégisserie de Graulhet, Weishardt produit, à partirdes peaux et depuis , des colles fortes pour l’ameublement et des gélatinespour les industries agroalimentaires, la cosmétique ou la pharmacie. La firme,quatrième en Europe, exporte % de sa production et est devenue unpetit groupe industriel de salariés, avec des ramifications en France et enEspagne. La Seppic à Castres, plutôt liée au textile à l’origine, s’est élargieà toute la chimie fine. Aujourd’hui filiale d’Air Liquide, elle fournit sesspécialités chimiques pour cosmétique, pharmacie et fabrication de fibresoptiques à son principal client local (Fabre), mais aussi % de sa productionà l’étranger. Avec salariés, elle est la quatrième industrie départementale.

L’industrie pharmaceutique est à traiter différemment. Elle offre le casd’une réussite économique aussi exceptionnelle qu’isolée : celle d’un pharma-cien d’officine de Castres – Pierre Fabre – qui, au début des années soixante,créa un laboratoire médical, passa au stade industriel et ajouta très vite à sesproductions (antibiotiques, soins cardio-vasculaires, soins du système ner-veux) des spécialisations étoffées en dermo-cosmétologie, appuyées surune intensive politique de recherche-développement. L’essor continu dugroupe Pierre Fabre, l’un des premiers de France dans son secteur d’activitéactuellement, en fait un acteur majeur du paysage économique départe-mental. Autour du siège de la direction générale du groupe, une quinzained’implantations (recherche, gestion, production…) se situent dans la zoned’emploi de Castres. Une véritable stratégie départementale a amené lacréation d’unités à Soual, Gaillac, Burlats, Cambounet, Mazamet et letransfert récent de certains services vers Lavaur (cosmétiques), parfois au-delàde la chimie (pôle graphique). L’importance des entreprises Fabre pourl’emploi local est déterminante, renforcée par la volonté de maintenir aux« Labos Fabre » un fort ancrage tarnais (ou régional : vers le Midi toulousain,ou le grand Sud). La forte internationalisation du groupe et les différentesformes de diversification observées récemment hors du département et parfoishors des secteurs d’activité initiaux (imprimerie, presse écrite, radios, sport,tourisme thermal) ne semblent pas aujourd’hui remettre en cause ce choix.

ATLAS DU TARN22

Agout

TARN

Aveyron

Viaur

Dadou

Thoré

Tescou

Agout

TARN

Aveyron

Viaur

Dadou

Thoré

A 68

N 112

N 88

N 126

Rodez

Toulouse

Béziers

Carcassonne

Toulouse

Tescou

Chimie, pharmacie, cosmétiquesCaoutchouc, plastiquesVerrerie

Chimie, pharmacie, cosmétiqueCaoutchouc, plastiques

Verre

© C&D Source : SIRENE 1997

Taille (effectifs)des établissementsde 10 salariés ou +

10 à 1920 à 49

200 à 249

250 à 499

50 à 99

100 à 199

Blaye

Marssac

Gaillac

Graulhet

Mazamet-Aussillon

Cambounet

Labruguière

Bout-du-Pont-L. Rouairoux

Coufouleux

St-Sulpice

Castres

ALBI

• Sites de production (médicaments, cosmétiques) :

Soual (81)Mazamet (81)Bizanos (64)Aigana (32)

Avène (34)Gaillac (81)Cahors (46)Chateaurenard (45)

• Centres de recherche : Castres (Péraudel) Labège Innopole (31) Castanet-Tolosan (31) Saint-Julien-en-Genevois (74)

• Pôle graphique : Saint-Sulpice (81) : Lavaur (81) :

SUD GRAPHIE ROTATIVES

SIA

• Conditionnement : Saint-Sulpice (81) :

SUD OUEST FLACONNAGES

• Matériel de soins et établissements de santé : Albi (81) : Avène (34) : Lavaur (81) : Muret/Tournefeuille (31) : LANCER INDUSTRIE

Toulouse (31) :

Toulouse (31) :

• À l’étranger : Japon (SHISEIDO), États-Unis (PHYSICIANS FORMULA SA), Belgique (P. FABRE BENELUX), Espagne (P. FABRE IBERICA), Grèce (P.F. HELLAS), Portugal (ROBPHFARM LUSITANA/LUSITAFARM), Allemagne (DEUTSCHE ROBPHFARM/MEDIKOSMA), Suisse (ALIMEDIC/ROBPHFARM), Italie (ELLEM MONTEDISON), Hongrie (GEDEON RICHTER), Singapour (HAW PAR BROTHERS INT.), Arabie Saoudite (AL INJAZAR), Argentine (ROBPHFARM ARGENTINA), et Vietnam, Madagascar, Russie, Bulgarie, Biélorussie...

Cliniques Escudié et de l’EspéranceCentre thermal de remise en formeMaison de retraite et convalescence

Centre Alibert, recherche et soins dermatologiques D’MÉDICA, LOCAMÉDIA

• Pôle communication : Sud Radio (Toulouse) Radio Monte Carlo Midi Libre (Montpellier) Agence de publicité Promothée (31) Sport professionnel : - rugby (Castres Olympique) - football (Toulouse F.C.)

• Partenariats avec : CNRS, CEA, SANDOZ, Groupe ACCORD, SYNTHÉLOBAO (L’ORÉAL)...

Boulogne (92)(siège social et fiscal)

Castres(services administratifs et commerciaux)

Les principales implantations des Laboratoires FABRE

SO Plastiques (Castres) et travail du textile (Labruguière)

Salariés de l’industrie

Nombre d’emplois :

TOTAL : 23 768 emplois salariés

1 0000 2 000 3 000 4 000 5 000 6 000 7 000

Textile et habillement

Chimie, pharmacie

Agro-alimentaire

Verre, matériaux construction

Cuir

Métallurgie, travail des métaux

Fab. machines et équipements

Autres industries

6 172

3 412

2 890

2 615

2 093

1 947

1 118

3 521

Source : ASSEDIC au 31-12-1994

Chimie, pharmacie

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ATLAS DU TARN 23

Agout

TARN

Aveyron

Viaur

Dadou

Thoré

Tescou

A 68N 112

N 88

N 126

Rodez

Toulouse

Béziers

Carcassonne

Toulouse

© C&D Source : SIRENE 1997

MégisserieMaroquinerie

Cuir

Meubles, industries diversesÉdition

Cuir - Meubles - Édition

Taille (effectifs)des établissementsde 10 salariés ou +

10 à 1920 à 49

200 à 249

250 à 499

50 à 99

100 à 199

Carmaux

Cahuzac

Cordes

Gaillac

Noailhac

St-Juéry

SorèzeVerdalle Mazamet-

Aussillon

Graulhet

Loupiac

Lavaur

St-Sulpice

Castres

ALBI

Soual

Vénès

Puygouzon

Busque

Labessière-Candeil

Viterbe

Agout

TARN

Aveyron

Viaur

Dadou

Tescou

A 68

N 112

N 88

N 126

Rodez

Toulouse

Béziers

Carcassonne

Toulouse

Taille (effectifs)des établissementsde 10 salariés ou +

10 à 1920 à 49

200 à 249

250 à 499

50 à 99

100 à 199

Carmaux

Roquecourbe

Réalmont

Rabastens

Montredon-L.

Mazamet-Aussillon

Lavaur

GraulhetAmbres

Briatexte

Gaillac

Castres

BrassacLacrouzette

Castelnau

BoissezonLagarrigue

CaucalièresAiguefonde

LabruguièrePayrin

Valdurenque

Pont-de-L.Lescout

Vielmur

Semalens

Albine

St-Amans-Soult

Rouairoux

Lacabarède

Labastide-R.

ALBI St-Juéry

TextileHabillement

Textile - Habillement

© C&D Source : SIRENE 1997

Dourgne

Blan

Le poids de l’industrie des cuirs et peaux (tannage et maroquinerie)autour de Graulhet est toujours aussi marqué. Cette très forte concentra-tion d’activités très spécialisées, dans une position relativement isolée aucœur du triangle Albi-Castres-Toulouse, y est ancienne (milieu du XIXe).Plus encore que le textile, le travail des peaux est assuré par de petites entre-prises. La mégisserie graulhétoise, complétée par une vingtaine d’établisse-ments de l’agglomération mazamétaine, connaît de multiples difficultés, quise sont traduites par une baisse forte des effectifs et du nombre d’entreprises,particulièrement sensible depuis les années quatre-vingts. Cet important déclina de multiples causes externes : forte concurrence des pays du Tiers-monde,marchés internationaux très instables, volatilité des prix des peaux brutes,demande irrégulière, mais aussi des facteurs internes comme un vieillisse-ment évident des conditions de production, dont la modernisation a été tar-dive et inégale, et une atomisation des structures. La résistance s’appuie surla volonté d’une recherche de la qualité, des innovations technologiques,une politique de diversification des approvisionnements et des productions,et des efforts pour organiser la profession. Les principaux débouchés sontextérieurs à la région : hors de Midi-Pyrénées et même principalement à

l’étranger (environ la moitié du chiffred’affaires en ), mais surtout desdemi-produits. Sur place, la confec-tion est limitée, et surtout artisanale.La chaussure n’est plus représentée,et la bagagerie et petite maroquine-rie ont connu quelques vicissitudesrécentes. Le travail industriel estessentiellement réduit à la mégisserie,et la dimension commerciale sembleparfois prendre le pas, jusqu’au déve-loppement de la vente au détail d’ar-ticles en cuir en valorisant une imagede marque auprès d’une clientèle depassage, notamment sur la RN , àMazamet.

L’industrie textile, ancienne, a connu bien des difficultés, mais son impor-tance reste grande. Très caractéristique du sud tarnais, sa diffusion spatialey est large, puisque plus d’une trentaine de communes sont concernées.Malgré déclins et mutations, il s’agit toujours d’industries de main d’œuvre,d’un réseau de PMI nombreuses, de structure familiale, confirmant l’existence(exception régionale) d’une bourgeoisie industrielle très enracinée. De longuedate, ces PMI ont noué entre elles de fortes relations, formant un systèmeproductif local qui contribue à structurer un large bassin d’emploi autourde Castres et Mazamet, qui diffusent leur influence sur une large partie dela moyenne montagne proche, par les vallées de l’Agout et du Thoré. Lesatouts sont nombreux : compétences multiples et variées, allant du produitbrut aux produits finis (du pull-over de marque au tissu laine et soie detrès haut de gamme), forte tradition d’ouverture internationale et servicesaux entreprises très complets, avec les aménités qu’offrent de petites unitésurbaines (circulation aisée, peu de contraintes spatiales, circuits raccourcis).Mais les évolutions ne sont pas toutes favorables. La tendance à la concen-tration des activités vers la plaine et la ville a affecté beaucoup de lieux deproduction traditionnels moins bien situés. D’autant que, étrangement, lesplus grands employeurs sont hors de la zone textile historique (surtout dansl’habillement : Albi, Lavaur, Briatexte). La baisse générale d’activité a affai-bli la place, en réduisant régulièrement sa position sur un marché européentotalement ouvert à la mondialisation. Le risque de voir le textile tarnaisréduit à une part négligeable est combattu avec énergie par les entrepre-neurs locaux : politique commerciale plus active, tentatives de valorisation

de l’image de la région à l’extérieur ou mise en place de services communsà la filière. Les difficultés de la filière textile ont imposé une recompositiongénérale, qui semble faire ressortir trois grands domaines :

• le délainage, caractéristique de Mazamet, dont l’apogée est atteint audébut des années soixante, voit décliner les quantités travaillées et les effec-tifs dans les années quatre-vingts ( salariés en , contre moins de aujourd’hui) ;

• la filature et le tissage, de Castres à Labastide, cherchent à réorienterleur production vers le haut de gamme et bénéficient localement de spé-cialités permettant une production intégrée (ennoblissement, teintures etapprêts) ;

• le tricotage et la bonneterie, avec Roquecourbe (« petite capitale » dela maille), redistribue du travail à de nombreux sous-traitants alentours.Fournisseurs des centrales d’achat de la grande distribution, soumis à unetrès forte pression par les importations à faible coût du travail, les entre-prises de la maille ont réagi par des délocalisations partielles (Roumanie,Espagne et Tunisie) et par une réorientation des productions (fin des pullsde grande série, suivi des marchés, diminution des délais, création).

La mégisserie à Graulhet

Cuir, textile

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Agout

TARN

Aveyron

Viaur

Dadou

Thoré

Tescou

A 68

N 112

N 88

N 126

Rodez

Toulouse

Béziers

Carcassonne

Toulouse

Fab. de machines et équipementsFabrication d’appareils électriquesFabrication d’autres équipementsAutomobile, matériaux de transport

Travail des métauxÉquipements

Automobile

MétallurgieTravail des métaux

Taille (effectifs)des établissementsde 10 salariés ou +

10 à 1920 à 49

200 à 249

250 à 499

50 à 99

100 à 199

Carmaux

Gaillac

BlayeLe Garric

Pampelonne

St-Juéry

Graulhet

Puylaurens

Damiatte

Labruguière

Durfort

Mazamet-Aussillon

Aiguefonde

Bout-du-Pont-L.

St-Amans-Soult

Lacrouzette

Réalmont

Lombers

Alban

RabastensRoquemaure

St-Sulpice

Lavaur

Castres

ALBI

Rosières

Ambres

Giroussens

Lempaud

© C&D Source : SIRENE 1997

Agout

TARN

Aveyron

Viaur

Dadou

Thoré

Tescou

A 68N 112

N 88

N 126

Rodez

Toulouse

Béziers

Carcassonne

Toulouse

Matériaux de constructionHouille & minerais

© C&D Source : SIRENE 1997Fab. produits minéraux non métalliquesTravail de la pierreFabrication d’éléments en béton

Extractionde pierre, sable, minéraux

Houille, minéraux non ferreux0 20 km

Carmaux

Marssac

Réalmont

Le Séquestre

Montans

Labastide

Larroque

Terssac

Gaillac

St-Benoît

Graulhet

St-Paul-Cap-de-Joux

Cambounet

Damiatte

Saïx

St-Amans-Soult

Brassac

Noailhac

Sorèze

St-Amancet

Lacrouzette

Montredon- Labessonnié

Le Bez

St-SalvyBurlats

Mont-Roc

Paulinet

Lacaune

Castres

ALBI

Ste-Croix

Labastide-G.

Vabre

Guitalens

Taille (effectifs)des établissementsde 10 salariés ou +

10 à 1920 à 49

200 à 249

250 à 499

50 à 99

100 à 199

ATLAS DU TARN24

L’ensemble des industries liées à la construction et au bâtiment semblebénéficier d’un certain dynamisme. Sans constituer une filière industrielleau sens strict, ce secteur présente dans le département des atouts sérieux, lelong d’un croissant allant de Carmaux (carrelages et céramiques) à Graulhet(matériaux en béton), incluant Albi (plaques et tuyaux en ciment et amiante),Marssac (menuiseries et ouvertures pour pavillons), ou encore les matièresplastiques (avec Alphacan, leader français des tubes en PVC). À ces unitésmajeures s’ajoutent nombre de petites entreprises (fabrication d’éléments enbéton, briqueteries-tuileries) dont l’influence dépasse souvent le marché local,sans négliger l’apport très spécifique des entreprises de travail de la pierre.Les granitiers du Sidobre, autour de Lacrouzette, assurent la moitié de laproduction nationale ; entreprises pour l’extraction, plus de pour latransformation, de l’artisan à la PME de salariés, et emplois directsau total, qui ont sensiblement infléchi le cours des choses : le funéraire estde plus en plus relayé par la croissance de débouchés très divers (bâtiment,mobilier urbain, décoration) et même des exportations.

Au nord du département, le bassin d’Albi-Carmaux a longtemps étédominé par des activités industrielles de base, dans le cadre de grandesentreprises nationales, parfois étatiques, avec une plus forte concentrationgéographique autour de Carmaux et Albi. Trois grands secteurs traditionnelsont longtemps dominé : la houille, le travail des métaux et la verrerie. Lesimportantes restructurations industrielles qui ont accompagné « la fin de lamine » ont modifié les données, en provoquant d’abord un déclin profondde l’emploi industriel dans les années soixante-dix.

En , l’extraction houillère, base de l’industrialisation autour deCarmaux, est définitivement terminée. Assurant l’emploi de près de personnes au lendemain de la guerre, elle a connu le repli général de la pro-duction de charbon en France ( employés et , million de tonnes en, soit moins de la moitié de la production des années d’après-guerre ; emplois et tonnes en ) et la sévérité de la concurrenceinternationale (coût de la tonne extraite en : F, pour une vente àEDF à -F, alors que les livraisons du marché international arriventau port de Bordeaux à F). Après la fermeture, en , de l’exploita-tion au fond, la mise en service, en , d’une exploitation à ciel ouvert aprolongé l’activité extractive. Mais malgré l’importance (et le coût) des tra-vaux engagés par « la Découverte », le sursis n’a fait que différer l’inéluctableet la page historique du charbon carmausin semble désormais tournée.

Les problèmes de reconversion industrielle du bassin d’Albi-Carmauxconcernent aussi le travail des métaux. En plus de la proximité du charboncarmausin, plusieurs atouts ont contribué à la constitution d’un ensemblemétallurgique important : l’énergie hydraulique du Tarn, au débouché duMassif central, et même quelques ressources locales en fer ont joué un certainrôle historique. Les Forges & Aciéries du Saut-du-Tarn, à Saint-Juéry ontlongtemps été le deuxième établissement industriel du département,employant près de salariés dans les années soixante, en associant uncomplexe sidérurgique à des productions à plus forte valeur ajoutée (alliages,fournitures aux mines, outillages spécialisés, chaudronnerie industrielle).Après un premier dépôt de bilan en , les difficultés économiques de lanouvelle entreprise (Société Nouvelle du Saut-du-Tarn) se sont aggravées, setraduisant par une érosion régulière des emplois, et finalement, après dis-solution en , un démembrement en plusieurs PMI spécialisées dans lesaciers de qualité (Forges du SDT), l’outillage (limes et râpes du SDT), lesvannes (SDT) pour l’industrie chimique ou encore les citernes. Dans leslocaux libérés, diverses entreprises se sont installées, dans des branchesproches (charpente métallique, mécano-soudure ou aluminium) ou éloignées.Certaines aides, nationales et européennes, ont joué un rôle, notammentcelles de l’Adirac (Association pour le développement industriel du bassind’Albi-Carmaux) qui unit dès les efforts des Houillères et de diverspartenaires locaux. Dans le cadre du « Pôle de conversion », dont le statutest accordé en , des entreprises italiennes ou suédoises créent quelquesespoirs de reprise. Aujourd’hui, la diversité des entreprises installées sur lesite du Saut-du-Tarn (boulangerie industrielle, extrusion de graines de soja,mécanique de précision, récupération de métaux…) témoigne de la diver-sification, mais aussi des difficultés de l’industrie du nord du Tarn à retrouver,après cette phase de recomposition, une identité aussi forte.

Usine Valéo, à Mazamet

Matériaux de construction, houille, travail des métaux

Page 6: HISTORIQUE DE L INDUSTRIE AZALS - tarn.fr et Patrimoine/Industries.pdf · D ANS le grand Sud-Ouest, le Tarn fait clairement figure de département industriel. Malgré le déclin

ATLAS DU TARN 25

Agout

TARN

Aveyron

Viaur

Dadou

Tescou

A 68

N 112

N 88

N 126

Rodez

Toulouse

Béziers

Carcassonne

Toulouse

Tarn : 131 640 m2

Surface autorisée(cumul 1993-1996)en m2

Carmaux

Le Garric

Lescure

CambonTerssacLabastide

Valence-d’Albigeois

Mirandol

St-Paul-Cap-de-Joux

St-Amans-Soult

Lacrouzette

RéalmontLaboutarie

Coufouleux

Puylaurens

Murat-sur-Vèbre

Montredon-Labessonnié

Monestiés

Mazamet

AussillonAiguefonde

Lisle-sur-Tarn

Lavaur Lacaune

Labruguière

Graulhet

Briatexte

Gaillac

Brens

Durfort

Cuq-ToulzaCastres

St-Sulpice

Castelnau-de-Brassac

Anglès

Pont-de-Larn

Labastide-Rouairoux

ALBI

Alban

Construction de bâtiments industrielssur quatre ans

(-)

14 000

5 0002 000

© C&D Source : SICLONE - DRE0 20 km

BÂTIMENTS INDUSTRIELS par Michel COHOU

Permis de construire accordés entre et

Surface (en m2) : 0

Agriculture

Industrie

Transport et stockage

Enseignement

Commerce

Santé

Bureaux

100 000 200 000 300 000 400 000 500 000 600 000

Source : DRE Midi-Pyrénées, SICLONE

132 000

103 000

75 000

73 000

56 000

47 000

597 000

DE à , les permis de construire accordés dans le Tarn repré-sentent (logements exclus) , million de m répartis, en proportions

égales, en locaux agricoles (en espace rural) d’une part, d’autre part enbâtiments industriels, commerces et bureaux (dans les villes et bourgs).

Ces bâtiments industriels sont de plus en plus souvent regroupés en zonesindustrielles, artisanales ou d’activité, à la périphérie des agglomérations et lelong des axes de communication. Dans un département de tradition indus-trielle, l’heure est au renforcement des secteurs dynamiques, mais aussi à lareconversion des industries anciennes. Des zones sont aménagées ou réamé-nagées dans les pôles de conversion Albi-Carmaux et Castres-Mazamet.C’est le cas dans la vallée du Thoré, de Labastide-Rouairoux à Mazamet etLabruguière, touchée par les difficultés du délainage et du textile. Mais lesnouvelles installations industrielles se localisent plutôt le long de l’A, dansles zones spécialement aménagées par les communes ou les groupementsde communes (à Saint-Sulpice, Coufouleux ou Brens).

Les nouvelles surfaces autorisées de bureaux et commerces se répartis-sent de manière assez différente, le poids des villes important davantage.Plus de la moitié des nouveaux bureaux concerne les communes d’Albi,Castres et Gaillac. La même proportion (%) de nouveaux locaux com-merciaux s’y retrouve, ainsi qu’à Lescure, autour d’Albi. Mais alors que lesbureaux se localisent d’abord dans le centre des villes et parfois dans desimmeubles spécialisés des périphéries, les locaux commerciaux s’implantentplutôt en zones d’activités. L’enjeu concerne avant tout le renforcement dela grande distribution. La Commission départementale d’équipement com-mercial doit donner son accord aux projets d’extension ou de création degrandes surfaces généralistes (hypers et supermarchés, maxidiscomptes),spécialisées (bricolage, jardinage, sport…) et aux chaînes de restaurationrapide. La demande concerne toutes les villes et quelques bourgs. Entre et , les permis accordés pour des locaux commerciaux dépassent m dans l’agglomération albigeoise, contre dans celle de Castres,où l’émulation entre enseignes est plus grande et les demandes sont moinsnombreuses.

La verrerie (carte page ) est le troisième pilier du patrimoine historiquede l’industrie albigeoise. Fondée en sous l’impulsion de Jean Jaurès,la coopérative ouvrière de la VOA reste un élément important de la géographieindustrielle du Tarn. Très liée initialement au charbon, elle s’oriente assez vitevers la fabrication de bouteilles. Des difficultés financières et les nécessités dela modernisation de la production l’amènent à se séparer, en , de son sited’origine. En quittant la ville (et la rive droite) pour la zone industrielle deSaint-Juéry (sur la rive gauche), l’usine et les impressionnantes cheminées de sesfours restent des éléments importants du paysage. Les effectifs ont été réduitsde moitié depuis pour atteindre en , avec de très importants gainsde productivité. L’essor de la production (plus de millions de bouteillesaujourd’hui) s’est accompagné d’un certain « repli social ». La VOA a, certes,conservé son sigle, mais abandonné son statut de coopérative ouvrière enétant intégrée à de puissants groupes industriels et financiers extérieurs :restructuration par le Crédit Lyonnais, puis cession à Saint-Gobain, seulsgroupes à même d’éponger le passif et d’assurer la poursuite de l’entreprise. Chaîne de production à la VOA

Usine Sleever, à Saint-Sulpice

Verre