Histoire de la Chine

Jerome Picault

c© 2001 Jerome Picault

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photographie ou tout autre) sans le consentement prealable de l’auteur.

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Avant-propos

Cet expose n’a pas pour vocation de detailler l’histoire de la Chine. Je voulais simple-ment regrouper ce que j’ai appris de l’histoire de la Chine sous une forme relativementsynthetique, s’attachant davantage aux grandes mutations qu’aux details historiques.

Mon objectif etait avant tout de realiser une synthese comprehensible par un profane,et d’interesser les lecteurs a cette civilisation plusieurs fois millenaire. J’espere que j’y suisparvenu et que les lecteurs chercheront a en savoir plus. . .

Pour toute information, remarque, critique, vous pouvez me contacter a l’adresse sui-vante : picault@free.fr

Note liminaire

Le systeme pinyin a ete utilise pour la transcription des noms chinois. Il presentenotamment les particularites suivantes :

c : ts, suivi d’une expirationch : tch suivi d’une expirationg : toujours durj : mouille, comme dans l’anglais “June”q : ts mouille, suivi d’une aspirationr : proche du j francais(e)r final : (eu)lx : ch, comme dans l’allemand “ich”z : dzzh : dji : e muet sauf apres j, q, x, you : o-ouu : ou, sauf apres j, q, x, y ou il se prononce comme le u francais.

Pour plus de renseignements sur la langue et la prononciation, voir [Chi95].

Pour les noms mongols, sauf usage consacre, on a adopte la graphie la plus simplepossible. Il convient de lire les consonnes comme en anglais. Quant aux voyelles, ellesseront prononcees de facon suivante :

e : ei : systematiquement detache apres une autre voyelleo : œu : ouu : u

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Introduction

L’histoire de la Chine resulte d’une construction par etapes, fruit d’une tres longueevolution. Depuis le Neolithique, le visage de la Chine s’est considerablement metamor-phose, au travers de vagues successives de transformations politiques, economiques etsociales.

Le prejuge classique d’une Chine fermee sur elle-meme ne prend pas la mesure del’influence chinoise en Asie. On oublie ainsi souvent que le Vietnam a fait partie de la Chinependant pres d’un millenaire et la Coree pendant quatre siecles ! Les relations chinoisesavec le Japon, la Mongolie et meme jusqu’au monde hellenise sont incontestables.

On peut distinguer dans l’histoire de la Chine trois grands moments. Tout d’abord, lepassage d’une societe archaıque dans un pays morcele, fait d’un assemblage de royaumesbelliqueux et rivaux, a une societe plus structuree, dans un pays unifie. Une longue pe-ridode imperiale s’ensuit, faite d’une succession de dynasties, de divisions et de reunifi-cations, sous la menace des envahisseurs. Au debut du XXeme siecle s’ouvre une autreperiode, qui a fait entrer la Chine dans le monde moderne, avec la disparition de l’Em-pire au profit d’une republique nationaliste puis d’une republique populaire. Enfin, depuisquelques annees s’exquisse une quatrieme periode, faite aujourd’hui d’encore beaucoup dedoutes et d’incertitudes.

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1. Les origines

La periode neolithique commence en Chine vers -12000.

Fig. 1.1 – Sinanthrope

Cependant, les traces reellement visibles datent de -4000. Acette epoque, il y a de nombreuses communites agricoles, ousont encore malgre tout pratiquees la chasse et la cueillette.La plus grande concentration de ces communautes se situeau sud du Fleuve Jaune. Il faut se figurer les conditions cli-matiques de l’epoque, radicalement differentes de la Chinefroide et aride d’aujourd’hui. A l’epoque, le climat etaitchaud et moite, la Chine du Nord etait constituee de lacset de marches, la Chine centrale n’etait qu’un enorme lac.

Dans ce contexte, deux populations emergent. Les Yang-shao vivent dans les regions montagneuses de la Chine dunord et de l’ouest. Ils creent la poterie peinte aux motifs geo-metriques caracteristiques et domestiquent deux animaux :le porc et le chien.

Les Lungshan vivent dans les plaines de la Chine de l’est.

Fig. 1.2 – Poterie Yangshao(Neolithique)

Ils creent la poterie “noire” de tres bonne qualite, polie etsans decoration. Les Lungshan commencent a enterrer leursmorts, face contre terre, qui sera la position communementadoptee pendant l’Age du Bronze. Ils domestiquent le porc,le chien, le mouton et le bœuf. Ces deux populations sonta l’origine de la population chinoise.

Mais les origines de la civilisation chinoise se perdentdans un melange historico-mythologique. Ces temps legen-daires remontent a pres de 3000 ans avant notre ere.

1.1 Le regne des Trois Souverains

Selon la mythologie, la civilisation chinoise commence avec Pangu, le createur de l’uni-vers, et avec une succession d’empereurs legendaires et de heros populaires : le premier,Fuxi, qui serait ne en 2953 avant notre ere et qui aurait regne pendant 115 ans, auraitregle les mariages et divise le pays en cent familles. Le second, Zhennong, aurait initie leshommes a l’agriculture. Il aurait egalement decouvert le bienfait des plantes medicinaleset invente le luth a cinq cordes. Le troisieme, Huangdi, aurait invente presque tout lereste : villes, poids et mesures, sabre, charrettes, barques, etc.

Cinq empereurs legendaires leur succedent : Zhaohao, Zhuanxu qui etudie l’astronomie,Diku qui aurait cree les premieres ecoles publiques, Yao, et Zhuen qui divise l’empire endouze provinces.

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1.2 Les premieres dynasties

1.2.1 Les Xia

Les premieres traces archeologiques d’une societe chinoise organisee remontent a ladynastie des Xia (XXIIe–XVIIe s. av. J.-C.).

Fig. 1.3 – Etendue de la dynastie Xia

Fig. 1.4 – Art de l’epoque Xia, XVIIIe s. av. J.-C.

Dans le bassin moyen du Fleuve Jaune, les archeologues ont mis a jour dans les annees60 et 70 des bronzes, des tombes et un ensemble d’edifices comprenant un palais, et dansle Hunan, les vestiges d’une cite fortifiee qui correspondrait a Yangzheng, la capitale de Yule Grand decrite dans les textes historiques de la Chine ancienne. La periode Xia marque

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un stade separant les cultures neolithiques tardives de la civilistation chinoise urbainetypique de la dynastie Shang.

1.2.2 Les Shang

Toutefois, les premieres traces ecrites d’une civilisation chinoise datent d’environ 1400av. J.-C., sous le regne de Pangeng, dix-huitieme souverain de la dynastie Shang.

Fig. 1.5 – L’etendue de la civilisation Shang vers -1200

On pense que la dynsatie Shang (1700–1027) a ete fondee par un leader rebelle qui arenverse le dernier Xia legitime.

La civilisation Shang etait basee sur l’agriculture, a cote de laquelle subsistaient lachasse et l’elevage. La societe de l’epoque Shang etait fortement hierarchisee : l’aristocratievivait de chasse et de guerre dans des palais fortifies, alors que les paysans n’etaient encoreque semi-sedentaires.

De cette epoque datent deux evenements importants. D’une part, l’epoque Shangest marquee par la metallurgie du bronze, qui atteste d’un haut degre de civilisation.D’autre part, le developpement d’un systeme d’ecriture, comme l’attestent les inscriptionsarchaıques retrouvees sur plus de 100 000 carapaces de tortues et os.

Dans cette Chine archaıque, les ceremonies religieuses tenaient une grande place. Lesfouilles archeologiques ont permis d’etablir que ces os, utilises pour la divination par lefeu, permettaient d’interroger les ancetres sur l’opportunite de faire la guerre ou d’allera la chasse. Les Shang vouaient un culte important a leurs ancetres et a de nombreuxdieux, dont le plus important etait Shang Ti. Les sacrifices aux dieux et aux ancetresconstituaient la majeure partie de la religion Shang. Quand un roi mourait, des centainesd’esclaves et de prisonniers etaient sacrifies et enterres avec lui. D’autres sacrifices humainsavaient lieu regulierement, lors d’evenements importants tels la fondation d’un palais oud’un temple.

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Fig. 1.6 – Os divinatoire de l’epoque Shang avec inscriptions archaıques

Fig. 1.7 – Dynastie des Zhou de l’ouest (vers -900)

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1.2.3 Les Zhou

Mais, vers le milieu du XIe s. av. J.-C., le dernier Shang est renverse par le chef d’unetribu voisine appelee Zhou et etablie dans la vallee de la Wei1.

La dynastie Zhou etablit sa capitale a Hao, pres de Chang’an2. Les Zhou adoptent lameme culture et la meme langue que les Shang. Ils dont venir dans de nouvelles villesdes artisans Shang pour profiter de leurs connaissances. La vaisselle en bronze des Zhouest quasiment identique a celle des Shang. Les dirigeants Zhou adoptent egalement lesysteme d’ecriture des Shang, leurs rites et les techniques d’administration et etendentdonc la culture Shang a travers la conquete et la colonisation progressive de nouveauxterritoires.

Cependant, les Zhou mettent en place une nouvelle forme de gouvernement, typique-ment feodale : les proprietaires terriens deviennent vassaux du roi. L’heritage devienthereditaire de pere en fils, non plus de frere en frere comme sous les Shang. Les Zhouapportent egalement avec eux leur religion. Les sacrifices humains sont abolis au profitd’un culte du ciel.

De cette epoque date le developpement de l’agriculture, avec l’apparition de systemesd’irrigation performants.

1.3 Les Royaumes Combattants

Fig. 1.8 – Dynastie des Zhou de l’est (vers -400)

1 dans la province moderne du Shaanxi2Xi’an

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A partir du IXe s. av. J.-C. s’ouvre une longue periode de troubles politiques marqueed’abord par le repli de la monarchie Zhou suite a des invasions barbares, puis par laperiode des hegemons du Ve au IIIe s.

De ce chaos feodal naissent quelques plus gros royaumes. Vers 350 av. J.-C., on peutdistinguer huit grands royaumes qui se combattent perpetuellement : Zhao, Yan, Qi, Wei,Lu, Qin, Han, Chu. C’est l’epoque des Royaumes Combattants , qui se poursuivra pendantpres d’un siecle.

Fig. 1.9 – Les Royaumes Combattants

L’une des caracteristiques principales de cette periode est l’evolution de la facon defaire la guerre, avec le passage d’une guerre de chevaliers a une guerre de masse, oules populations s’affrontent directement. Les prisonniers sont executes en masse et leurtete tranchee permet aux soldats du pays voisin d’obtenir leur salaire. Parfois des villesentieres sont massacrees. Par exemple, en 331, Qin fait prisonniere l’armee de Wei etdecapite 80 000 hommes. En 260, contre le Zhao, Qin obtient un trophee de 400 000 tetes.

Toutefois, cette epoque troublee est tres riche en decouvertes et en inventions. Parexemple, les Chinois decouvrent la fonte en 513 av. J.-C., c’est-a-dire 1600 ans avant l’Eu-rope, ainsi que les eclipses et la comete de Halley, le theoreme du carre de l’hypothenuseet la monnaie metallique. En outre, sur le plan politique, une administration centralisee,la fiscalite, la propriete fonciere s’organisent. Les lois penales ecrites se developpent.

1.4 Les Cent Ecoles de la Pensee

1.4.1 La pensee confuceenne

La fin de l’epoque du Printemps et de l’Automne et le debut de celle des RoyaumesCombattants sont est connus comme Periode des Cent Ecoles de la Pensee. De cette

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epoque viennent la plupart des ecrivains chinois classiques dont les textes ont structure lapensee chinoise pendant deux millenaires et demi. Beaucoup de ces penseurs etaient desintellectuels itinerants qui, en dehors de leur activite d’enseignement, etaient employescomme conseillers militaires et diplomatiques par l’un ou l’autre des rois des differentesprovinces.

L’ecole de pensee qui a eu le plus d’impact sur la vie chinoise est l’Ecole confuceenne“de l’ouest”. Kongfuzi (Confucius, 551-479 av. J.-C.) travaillait en vue d’obtenir un ordrepolitique et social. Dans cet objectif, chaque personne doit agir selon des relations pres-crites. Mais les fonctions du gouvernement et la stratification sociale doivent reposer surdes valeurs ethiques.

Fig. 1.10 – Confucius

Mengzi (Mencius, 372-289 av. J.-C.) etait un disciple de Confucius qui a apportebeaucoup a l’humanisme de la pensee confuceenne. Mengzi declare que les hommes sontbons par nature et expose l’idee qu’un souverain ne peut pas gouverner sans l’accordtacite du peuple et que la penalite pour un gouvernement impopulaire et despotique estl’absence de “mandat du ciel”.

Il y a eu de multiples accretions au corpus de la pensee confucennee, a l’interieur ou al’exterieur de l’ecole confuceenne. Les interpretations faites pour influencer ou pour conve-nir a la societe contemporaine ont rendu le confucianisme dynamique tout en conservantun systeme fondamental de comportement base sur des textes anciens.

A l’oppose de Mengzi, Xun Zi (300-237 av. J.-C.), un autre disciple de Confucius, est

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convaincu que l’homme est de facon innee egoıste et mauvais, et que la bonte ne peutetre atteinte qu’au travers de l’education. Il preche aussi que le meilleur gouvernement estbase sur un controle autoritaire. Ces inclinations ont ete developpees par l’Ecole de la Loi.Pour ces Legalistes, la seule facon de preserver l’ordre social est d’imposer la disciplined’en-haut et de renforcer les lois. Ils exaltent l’Etat et placent sa prosperite et son pouvoirmilitaire au-dessus du bien-etre de la population. Le Legalisme devient la philosophie debase de la forme de gouvernement imperial.

1.4.2 Le Dao

Le taoısme est le deuxieme plus important courant dans la pensee chinoise. Sa for-

Fig. 1.11 – Lao Tseu

mulation est attribuee au sage legendaire Laozi (Lao-tseu) et a Zhuangzi (369-286 av.J.-C.). Le point principal dans le taoısme porte sur l’individu dans la nature, plutot quesur l’individu en societe. Dans la philospohie taoıste, le but de la vie pour chaque individuest de trouver sa propre adaptation au rythme de la nature, de suivre la Voie (dao) del’univers3.

La pensee chinoise a egalement subi d’autres influences de cette epoque, en particuliercelle de l’ecole du Yin et du Yang et des Cinq Elements. Les theories de cette ecole tententd’expliquer l’univers en termes de forces basiques de la nature, la complementarite desagents du yin (sombre, frois, feminin, negatif) et du yang (lumineux, chaud, masculin,positif) et des cinq elements (l’eau, le feu, le bois, le metal et la terre). Ces theories onttoujours un impact fort dans la philosophie et les croyances populaires.

3 cf. le Dao De jing [Zi91]

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2. La Chine Imperiale

2.1 L’empire unifie

2.1.1 Qin Shi Huangdi

En 246 av. J.-C., un jeune souverain monte sur le trone de Qin, a l’age de 13 ans. Entre230 et 221, il arrive a reconquerir toutes les autres provinces chinoises. En 221, il prenddonc le titre imperial, sous le nom de Premier Auguste Seigneur Qin (Qin Shi Huangdi),un titre jusque la reserve aux divinites et aux empereurs mythologiques. L’Empire Chinoisest alors veritablement fonde. Il durera pendant 2133 ans (de 221 av. J.-C. a 1912 de notreere).

Fig. 2.1 – Etendue de l’empire Qin en 212 av. J.-C.

En dehors de l’unification territoriale, Qin Shi Huangdi realise un travail unique d’uni-fication politique et sociale. Ainsi, il entreprend une reforme contre le vieux systeme feodalet prend d’autres mesures d’importance : l’unification des caracteres d’ecriture, de la mon-naie, des lois et des regles, des mesures de pesanteur et de longueur. En revanche, les lettres

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sont poursuivis : en 213 av. J.-C., l’empereur proscrit les livres, les lettres confuceens etantdiabolises pour leur attachement au feodalisme.

L’agrandissement de l’empire Qin se fait par de fre-

Fig. 2.2 – L’empereur QinShi Huangdi

quentes expeditions militaires au-dela des frontieres nord etsud. L’œuvre la plus connue de Qin Shi Huangdi demeurela construction de la Grande Muraille (Changcheng). L’unedes preoccupations principales de Qin Shi Huangdi etait eneffet de proteger l’empire contre les incursions des Huns, ve-nus de Mongolie. Des elements fortifies existaient deja dansles provinces du Nord. Qin Shi Huangdi fait reunir en uneligne de defense continue de 5000 km de long ces petitesfortifications isolees.

D’autres “grands travaux” ont egalement ete entreprispour consolider et renforcer l’Empire : des routes, des ca-naux d’irriguation sont construits a travers le pays. Cesactivites necessitaient une main d’œuvre et des ressourcesnombreuses.

Fig. 2.3 – La Grande Muraille

En 210 av. J.-C., Qin Shi Huangdi meurt. Il est enterre sous un enorme tumulus, hautde 48 m, vraie montagne construite de main d’hommes. La plupart des hommes et desfemmes qui avaient empli le tombeau d’offrandes et de tresors sont mures avec lui. Sontombeau abrite egalement sa fameuse armee de terre cuite de 6000 hommes.

Malgre toutes ces realisations, Qing Shi Huangdi n’etait pas un chef populaire. Lestravaux publics et les taxes etaient trop dures a supporter pour la population.

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Fig. 2.4 – Armee de terre cuite de Qin Shi Huangdi

Fig. 2.5 – Fouilles archeologiques a Xi’an

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Fig. 2.6 – Le premier empereur de la dynastie Han

2.1.2 Les Han

L’empire fonde par Qin Shi Huangdi n’a pas tenu sous son successeur, qui se suicideen laissant le pays dans l’anarchie la plus complete. Un ancien paysan, Liu Bang, arriveau pouvoir et fonde la dynastie des Han (202 av. J.-C. – 220 ap. J.-C.). Les premierssouverains Han, tous comme les premiers capetiens, sont souvent des personnages de peud’eclat. Mais peu a peu la dynastie acquiert davantage d’autorite.

L’empereur Wu Di (140–87) a marque la dynastie Han. Son avenement marque leretour en grace des lettres. Wu Di en finit definitivement avec le feodalisme, en prenantune mesure radicale : au deces des princes apanages, leur fief est dorenavant partage entretous leurs enfants. Cette mesure a pour consequence de reduire et de morceler la proprietefeodale en quelques generations, en renforcant le pouvoir de l’empereur.

Wu Di entreprend egalement d’etendre l’empire : il lance des expeditions vers l’AsieCentrale (Turkestan, region du Tarim ). La presence chinoise dans ces oasis permettrala communication avec le monde greco-romain1. Wu Di arrive egalement a rattacher al’empire la Chine du Sud (region cantonaise). Wu Di etablit en outre la domination chinoisesur une partie de la Coree et sur le pays annamite, etablissant du coup une sorte de PaxSinica [Gro94].

1 Il semblerait que les echanges avec l’Europe soient nettement plus anciens. On a en effet decouvertrecemment dans le nord-ouest de la Chine les restes momifies, vieux de plus de 2500 ans, de voyageursaux cheveux blonds, vraisemblablement originaires d’Europe du Nord. Leur provenance geographique estattestee par leurs vetements, en laine. Or, a cette epoque, le tissage de la laine est inconnu en Chine. Ilse pourrait que de tels nomades soient a l’origine de l’introduction de cette technique en Chine.

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Fig. 2.7 – L’empire Han

Xuan Di (73–49) continue l’œuvre de Wu Di, en developpant l’expansion chinoiseen Asie Centrale (Tourfan, Qanchahr, Yarkan. . .) et parvient a soumettre la Mongolieexterieure, qui devient vassale de la Chine.

Rapidement, cette premiere branche des Han degenere ; la vie de cour favorise la de-cadence. En l’an 9 de notre ere, Wang Mang, neveu d’une imperatrice douairiere, prendle pouvoir apres avoir empoisonne l’empereur legitime, un enfant de neuf ans. En 13 ans(9–22), Wang Mang tente de remedier au mecontentement paysan. Ses reformes sont mar-ques par l’influence des lettres. L’Etat devient seul proprietaire des terres, celles-ci sontredistribuees de facon egalitaire ; l’esclavage est limite. Wang Mang instaure un controleet une reglementation de l’economie. Enfin, il decrete le monopole de l’or. Mais en raisondu monopole d’Etat dans de nombreux domaines, l’economie est desorganisee et les mau-vaises recoltes successives provoquent des revoltes. L’insurrection des “Sourcils Rouges”en 23 aboutit a la fin de l’usurpation et a la restauration des Han.

Fig. 2.8 – Les routes de la Soie

Le nouvel empereur, Guang Wu Di (25–57) doit alors retablir l’hegemonie chinoise

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en Asie centrale : il reconquiert le pays annamite et retablit la suzerainete chinoise enMongolie exterieure. Ses successeurs, aux Ier et IIe s., s’attachent a controler la Route dela Soie, entre Kachgar et Chang’an2.

Les Chinois etablissent alors des relations commerciales avec les peuples barbares, lesParthes en particulier, et indirectement avec les Romains, tres demandeurs de soie depuisle Ier siecle. L’importance de cette marchandise est considerable, car la soie equivautsous les Han au numeraire. La Route de la Soie constitue alors non seulement une voied’echanges commerciaux, mais aussi culturels. C’est cette route, aussi bien terrestre quemaritime, qui a par exemple permis l’introduction du bouddhisme en Chine.

Fig. 2.9 – Fabrication de la soie (gravure han)

De l’epoque Han, on retiendra egalement deux des grandes inventions chinoises : lepapier et la porcelaine.

2.2 Les Trois Royaumes

Entre 175 et 179, la dynsatie des Han entre dans une periode de decadence. La chutede la dynastie resulte d’une crise interieure, tant politique, sociale, qu’intellectuelle : l’em-pereur perd de son pouvoir, au profit des eunuques et des concubines, auxquels tententde s’opposer les lettres confuceens. Dans le milieu rural, les problemes auxquels s’etaitconfronte Wang Mang ne sont pas resolus. Ce contexte difficile est donc favorable auxagitateurs. Les revoltes paysannes des “Turbans Jaunes” eclatent, entrainant avec elles

2 C’est l’actuelle Xi’an

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l’anarchie militaire. Des milices avaient ete creees pour combattre les Turbans Jaunes.Mais leurs chefs profitent de la situation pour s’entre-combattre afin d’etendre leur domi-nation.

Finalement, trois generaux se partagent la Chine ; c’est l’epoque des Trois Royaumes(san guo) :

1. au nord, la dynastie des Wei, installee a Lo-yang (220–265)

2. a Nankin, la dynastie des Wu (221–280)

3. au Sichuan, la dynastie des Han (221–263)

Fig. 2.10 – Les Trois Royaumes

Mais, apres 60 ans de separation, la Chine est reunifiee, sous l’impulsion du futurfondateur de la dynastie Jin. Mais la degenerescence de cette dynastie est encore plusrapide que celle des Han. “Leur histoire n’est que celle de parents qui s’entr’egorgent dansdes drames de palais atroces” [Gro94].

L’empire doit alors faire face a une nouvelle crise grave : les invasions turco-mongoles.

2.3 Les Grandes Invasions

En 311, un Hun sinise, Lieou Ts’ong, fait prisonnier l’empereur a Lo-yang. Les Jin serefugient dans la Chine du Sud, a Nankin. Dans la Chine du Nord deferlent des vaguesturco-mongoles qui s’entre-dechirent. L’un de ces Huns, Che Hou (334–349) a marquel’histoire de ses pratiques particulierement revoltantes : “De temps en temps, il faisaitdecapiter quelqu’une des filles de son harem, la faisait appreter et la servait a ses convives,tandis que la tete crue passait a la ronde dans un plat pour prouver qu’on n’avait pasimmole la moins belle.” [Gro94] Dans la Chine du Nord, les villes sont devastees, saccagees,depeuplees ; les campagnes sont abandonnees et les terres restent en friche.

Pendant pres de deux cents ans, la Chine du Nord est sous l’influence des populationsvenues des steppes mongoles. Apres la domination successive de quelques populationsturco-mongoles (316–385), la Chine du Nord est dominee par les Tabghatch (398–581),une tribu turke.

Pendant le meme temps, dans la Chine du Sud, la decadence se poursuit. Aux Jinmeridionaux (318–420) succedent en un siecle et demi quatre autres dynasties : les Song

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(420–479), les Qi (479–502), toutes les deux aussi sanguinaires, ravagees par les complots,les meutres, les parricides et les fratricides. Liang Wu Di (502–549) se demarque nettementdes deux dynasties precedentes : il organise et hierarchise la mandarinat, puis se convertitassez rapidement au bouddhisme. Mais sa dynastie ne lui survit pas longtemps. La dynastieChen qui regne ensuite (557–589) n’a pas beaucoup le temps de s’affirmer : en 589 lesdirigeants de la Chine du Nord prennent Nankin.

2.3.1 La reunification et les Sui

Fig. 2.11 – Le fondateur de l’empire Sui

En 589, Yang Jian, empereur tabghatch sinise, fondateur de la dynastie Sui , recupereNankin et reunifie la Chine. Yang Di, son sucesseur (605–616) est celebre pour les grandstravaux qu’il entreprend : il fait creuser le “Grand Canal” entre Luoyang et l’embouchuredu Yangzi. En outre, Yang Di attise les querelles entre les tribus turkes, ce qui lui permetde restaurer l’autorite chinoise. Une fois encore, la dynastie finit dans un bain de sang.Des 616, la revolte est generale ; les protestations sont dirigees contre la fiscalite et lesexces de corvee. En 618, Yang Di est etrangle par l’un de ses gardes du corps.

2.4 Les Tang

Pendant la periode de declin des Sui, un guerrier, Li Shimin s’impose, met son peresur le trone imperial (618), fondant ainsi la dynastie Tang (618–907). Apres avoir tue sesdeux freres, Li Shimin prend la place de son pere sous le nom de Tai Zong.

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Tai Zong doit faire face aux Turks de Mongolie, avec qui il signe la paix. Il devientmeme qaghan (grand khan). Pendant 50 ans, les Turks orientaux seront soumis a laChine. Tai Zong soumet egalement le Tibet, par le mariage d’une infante chinoise au chefdu Tibet. Le Nepal devient aussi vassal de la Chine.

Tai Zong s’attaque ensuite aux Turks du Turkestan et

Fig. 2.12 – L’empereur TaiZong

retablit le protectorat chinois sur le bassin du Tarim et deTurfan. La maıtrise de ces oasis permet en effet de controlerla route des caravanes vers l’Inde et l’Iran. La reouverture dela route de la soie a des consequences economiques impor-tantes : le commerce devient florissant ; au contact des In-diens, les Chinois apprennent a fabriquer le sucre de canne ;ils apprennent a fabriquer le vin de raisin dans les oasis dela region de Kachgar. L’extension de la Chine vers l’Inde etl’Iran a egalement des consequences sur le plan spirituel : lapresence chinoise dans le Tarim favorise le developpementdu bouddhisme dans l’empire et le christianisme nestorienarrive de l’Iran3.

Fig. 2.13 – Bouddha de l’epoque Tang

Les successeurs de Tai Zong doivent faire face a des difficultes : Gao Zong (650–683) doit combattre les revoltes des Turks occidentaux et des Tibetains qui s’emparent deKoutcha, Qarachahr, Kachgar et Khotan. Les Turks de Mongolie recommencent egalementleurs razzias sur les terres chinoises situees de l’autre cote de la Grande Muraille.

Sous le regne de l’empereur Xuan Zong (712–756), la civilisation chinoise et l’extensionterritoriale de la Chine atteignent leur apogee. Xuan Zong est un lettre et s’entoure depoetes tels Tu Fu et Li Po ainsi que de danseurs et de musiciens venus d’Asie Centrale.Xuan Zong se lance a son tour dans une politique de reconquete des territoires perdus.Il s’allie avec les Ouighours et combat par l’intermediaire de tribus turkes soumises a sasuzerainete les populations arabes venues de Perse. Xuan Zong doit egalement combattre

3 Un missionnaire construit meme une eglise dans la capitale chinoise

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Fig. 2.14 – Empire Tang

sur un autre front les Tibetains, qui menacent les passages et les echanges vers l’Inde.Les petits royaumes demandent l’aide de la Chine contre les Tibetains. Sous Xuan Zong,la Chine jouit alors d’une situation geostrategique inedite. Elle se fait protectrice duCachemire, de Gilgit et de Kaboul et jusqu’a Samarkand, c’est-a-dire dans une bonnepartie du Pakistan et de l’Afghanistan actuels.

Fig. 2.15 – Piece de monnaie - Epoque Tang

Mais en 751, l’expansionisme chinois doit s’arreter devant les troupes arabes, sur lefleuve Talas4. En 755, profitant de la revolte d’un general barbare, An Lushan, les peuplesrecemment conquis, en particulier les Tibetains, revendiquent leur independance. Su Zongemploie tout son regne (756–762) a la reconquete de la Chine sur les rebelles. Le retablis-sement de la situation se fait grace a l’aide du qaghan Ouighour.

Sous l’influence ouighoure, des temples manicheens sont crees en Chine. Sous les Tang,parallelement, le christianisme nestorien se developpe. Mais ces deux doctrines restentmarginales face au confucianisme, au taoısme et au bouddhisme . En 845, l’empereurtaoıste Wu Zong combat les bouddhistes. Mais, paradoxalement, c’est a cette epoque que

4 Cette defaite, dans l’actuel Kazakhstan, a eu pour consequence l’islamisation des peuples turks.

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le bouddhisme s’installe veritablement en Chine, parce qu’il devient chinois : des elementstaoıstes et bouddhistes se melangent, inaugurant le debut du syncretisme chinois.

La revolte de An Lushan laisse des traces ineffacables :

Fig. 2.16 – Vase de l’epoqueTang (porcelaine)

en huit ans de guerre civile (755–763), la Chine perd toutesses possessions exterieures, sauf le Vietnam, et la populationest decimee : en 754, le rencensement denombre 52 millionsd’habitants ; en 839, 75 ans apres la guerre civile, il n’y aplus que 30 millions d’habitants !

Fig. 2.17 – Statuette (chameau) - epoque Tang

Cette crise demographique est accompagnee d’une crise economique et sociale. Faceaux pressions fiscales et a la levee de troupes, les petits proprietaires vendent leurs terreset se font serfs. Le commerce est ruine. Apres la guerre civile, les caisses de l’Etat sontvides ; les prelevements fiscaux se font insupportables. Tous ces elements conduisent aune revolution en 874. Un nouveau morcellement de la Chine apparaıt : la Chine du Sudeclate en sept dynasties provinciales, tandis qu’au Nord, cinq dynasties se succedent etdes peuplades barbares, les Kitat, s’installent a l’interieur de la Grande Muraille, jusqu’aPekin.

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Fig. 2.18 – Bouddha – Epoque Tang

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2.5 La dynastie Song

Fig. 2.19 – L’empire Song

En 960, une grande dynastie imperiale accede au pouvoir. Le premier des Song, ZhaoKuangyin, se revele etre profondement humain. Il arrive a panser les plaies des guerresciviles et refait l’unite chinoise, sans effusion de sang. Les empereurs qui lui succedentcombattent les Kitat, qui font des incursions jusqu’a Nankin. Pour apaiser la situation,les Chinois renoncent a Pekin, qui n’est alors qu’une ville secondaire.

La periode Song est marquee par les reformes. Le

Fig. 2.20 – Le premier empereurde la dynastie Song

personnel administratif est recrute par des examenspublics, comportant trois matieres principales : la poe-sie, la narration et le style administratif. Des ecoles delettres sont creees dans les principales villes. Des ma-gasins d’etat sont crees, tant pour eviter les disettesque pour reguler les prix et eviter la speculation. Le re-formateur Wang Anshi (1021–1086) supprime les cor-vees, et instaure a la place une taxe annuelle permet-tant de financer les travaux publics. Pour completerla reforme agraire, il refond le cadastre en vue de re-former l’impot foncier. Le commerce est reglemente,les prix sont fixes. Des prets sont accordes pour de-velopper les entreprises commerciales et les paysanspeuvent percevoir une avance sur recolte 5.

Cependant, ces reformes valent a Wang Anshi l’op-position farouche des mandarins. L’emmagasinementdes produits se heurte a la corruption des fonction-naires. En outre, l’avance sur recolte ne se fait quemoyennant un interet de 20 % , ce qui conduit a l’en-dettement de nombreux paysans, qui n’ont souvent lechoix qu’entre l’expropriation et la fuite.

Malgre cela, la prosperite des Song est nettement visible sur le plan demographique :

5 A l’automne, apres les recoltes, les prets, augmentes d’un interet, sont restitues a l’Etat.

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en 1083, le recensement donne 90 millions d’habitants.

Fig. 2.21 – Art Song

Mais l’empereur Hui Zong, un grand peintre de fleurs et d’oiseaux, plus artiste qu’hommed’etat, se lance a la reconquete de Pekin contre les Kitat, en s’associant avec les Jurchets.Il commet la une grave erreur tactique, puisque les Kitat etaient en voie de sinisation6.En revanche, les Jurchets, originaires de Siberie orientale, etaient encore assez “sauvages”.Ces derniers prennent Pekin en 1122 et remettent la ville a Hui Zong conformement auxaccords conclus. Mais Hui Zong entend recuperer d’autres places chinoises occupees parles Jurchets. Une guerre eclate ; Hui Zong est fait prisonnier dans la Chine du Nord, do-renavant jurchete. La dynastie Song est recreee au Sud, a Nankin. En 1138, la paix estsignee avec les Jurchets, qui occupent toute la Chine du Nord. Ils ne tardent pas a sesiniser, prennent le nom de Jin et transferent leur capitale a Pekin.

Fig. 2.22 – Empires Song et Jin

6 L’histoire chinoise est marquee par cette constante : au lieu d’imposer leurs propres cultures, lesenvahisseurs subissent la culture chinoise.

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Fig. 2.23 – Art Song

L’epoque Song est non seulement marquee par une veritable richesse artistique (emaux,peintures, ceramiques, poemes. . .) mais aussi par un developpement des techniques. L’ap-parition des caracteres mobiles, quatre siecles avant Gutenberg, developpe l’usage de l’im-primerie et donc la diffusion des ecrits tant litteraires, philosophiques que spirituels.

2.6 Les Yuan

2.6.1 Gengis Khan

En 1206, Temujin, plus connu sous le nom

Fig. 2.24 – Genghis Khan

de Gengis Khan, se lance a l’assaut de la Chine,apres s’etre rendu maıtre de la Mongolie. Il com-mence par s’attaquer au peuple des Tangout,etabli dans les marches du nord-ouest. En 1209,les Tangout sont vaincus et Gengis Khan cherchea s’emparer des places fortes de la Grande Mu-raille, qui protegent Pekin. Mais l’armee mon-gole, faite quasi-exlusivement de cavalerie, n’estpas habituee aux sieges et reste pendant deuxans au pied de la Grande Muraille. En 1213,Gengis Khan parvient a franchir la Grande Mu-raille et arrive dans la plaine de Pekin. Il saccageles campagnes, pille les villages et etablit le blo-cus de Pekin. Au cours d’une treve, les Jin serefugient plus au sud, a Kaifeng. Gengis Khanen profite pour s’emparer de Pekin en 1215. Lapopulation est massacree, la ville incendiee etpresque entierement rasee.

En 1219, Gengis Khan laisse ses lieutenantscontinuer la conquete de la Chine et se lancedans une campagne contre le Turkestan et l’Iran. Il revient en Chine en 1227, a caused’une revolte Tangout. Quelques annees apres sa mort, en 1234, l’empire Jin tombe aux

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Fig. 2.25 – Etendue de l’empire mongol

mains des Mongols. Les Mongols sont desormais maıtres de toute la Chine du Nord, etdeviennent les voisins immediats des Song. Ogodei, grand khan mongol, lance des raidsdans l’empire Song, sans reel succes car les Mongols doivent faire face a des guerres desiege auxquelles ils n’ont pas l’habitude.

Fig. 2.26 – Archer Mongol

2.6.2 Qubilai

Le grand khan Qubilai, petit-fils de Gengis Khan, reprend la conquete de l’empireSong. Grace aux progres des techniques de siege (balistes, catapultes. . .), Qubilai prend lacapitale Song, Hangzhou, et un an plus tard, s’empare de Canton. Pour la premiere foisde son histoire, la Chine tout entiere est aux mains d’un conquerant etranger.

Qubilai fonde la dynastie Yuan. Mais ce petit-fils de Gengis Khan est bien loin de sonaıeul : comme tous les envahisseurs precedents, il s’est sinise. La preuve en est que, bienque maıtre de la Mongolie, il refuse de s’y installer. En 1260, il etabli sa capitale a Pekin,qu’il agrandit en 1267 en construisant une nouvelle ville, Khanbalik7.

7 C’est la Cambaluc de Marco Polo.

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Fig. 2.27 – Qubilai

Qubilai tente par deux fois d’envahir le Japon, mais echoue, tout comme a Java eten Indochine. C’est a l’interieur du pays que Qubilai realise les plus grandes choses. Lapopulation etait passee de 100 millions vers 1125 a 59 millions en 1290. Qubilai imposediverses reformes pour relever le pays. Il prend conscience de l’importance des communi-cations dans un pays si vaste ; il fait donc remettre en etat les routes imperiales, etend ala Chine le systeme performant des postes mongoles et fait rallonger le “Grand Canal”. Ilretablit le systeme des “greniers regulateurs”. La route de la soie, qui etait plus ou moinsfermee depuis le Xe s., est reouverte, grace a la pacification des contrees occidentales dela Chine. Du coup, les echanges avec l’Occident se multiplient. Qubilai envoie des ambas-sadeurs au pape et a Philippe le Bel, et recoit a sa cour des occidentaux comme MarcoPolo ou Ordoric de Pordenone. Les Yuan sont tres tolerants sur le plan religieux, memesi dans les faits, bouddhisme et nestorianisme sont favorises.

Sur le plan financier, Qubilai generalise l’usage du papier-monnaie, ce qui fera l’admi-ration de Marco Polo quelques annees plus tard. Cependant, ce systeme est mal controle.Du fait d’une trop grosse emission, les assignats se deprecient. Finalement, on revienta l’utilisation de monnaie metallique, comme sous les dynasties precedentes. Cette crisefinanciere, qui perdure sous le regne de Temur (1295-1307), conduit a l’impopularite duregime mongol dans la region de Canton, zone tres commercante.

2.7 La dynastie Ming

Les Yuan, qui passent leur temps en compagnie de lamas tibetains, deviennent assezvite decadents. Des societes secretes comme celle du Lotus Blanc regroupent les patrioteset fomentent des revoltes. Ces mouvements debutent dans la region cantonaise en 1352 ets’etendent rapidement a toute la Chine.

L’insurrection des“Turbans Rouges”, menee par Zhu Yuanzhang, repousse les Mongolshors des frontieres chinoises. Zhu Yuanzhang est proclame premier empereur de la dynastie

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Fig. 2.28 – L’empire Yuan

Fig. 2.29 – Marco Polo

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Ming.

Fig. 2.30 – L’empire Ming

Fig. 2.31 – Le premier empereur Ming

L’empereur Yong-lo (1403–1424) cherche a soumettre la Mongolie. C’est une des rai-sons qui explique le transfert de la capitale chinoise de Nankin a Pekin, qui etait jusque-laplus tartare que chinoise. Yong-lo fait amenager a Pekin la“Cite Interdite”et de nombreuxtemples. Il tente des conquetes exterieures par voie maritime, sans succes. La Chine sereplie sur elle-meme, y compris dans le domaine de la pensee. Le confucianisme revient enforce et chasse provisoirement le bouddhisme et surtout le christianisme. Apres quelquesconflits frontaliers avec leurs ennemis de toujours, les Mongols, les Chinois voient appa-raıtre en 1555 une nouvelle menace : le Japon. Des pirates japonais infestent les portsde la Mer de Chine orientale. En 1592, l’empereur japonais Hideyoshi debarque en Coree

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avec 200 000 hommes, mais est repousse definitivement par les troupes chinoises en 1598.Cette periode marque la fin de l’isolement de la Chine. En 1514, des navigateurs portugaisatteignent les ports chinois. En 1549, les mandarins autorisent les Portugais a s’etablir aMacao. Le christianisme est reintroduit en Chine. Les jesuites sont particulierement bienaccueillis a la cour des Ming, en raison de leurs connaissances.

Fig. 2.32 – Art Ming - Fleurs

L’epoque Ming est marquee par le retard de la Chine dans le domaine scientifique ettechnique. La Chine, qui avait ete pendant si longtemps en avance sur l’Occident, stagne.En 1368, a l’arrivee des Ming, la Chine et l’Occident etaient au meme niveau quant a latechnique et a l’outillage.

En 1644, a la fin de la dynastie, l’Europe est entree

Fig. 2.33 – Vase Ming

dans la science moderne, alors que la Chine n’a presquepas evoluee, a part peut-etre sur le plan artistique : l’artchinois renoue avec le classicisme et l’art de la ceramiquese developpe, grace a l’apport de la polychromie.

2.8 La dynastie mandchoue des Qing

En 1644, les Mandchous, peuple parent des Jin, profitent de l’affaiblissement des Minget de la demande d’assistance d’un general chinois pour s’installer a Pekin. La dynastieQing (1644–1912) est fondee. Mais en 1644, les Mandchous ne sont maıtres que de la Chinedu Nord. Mais les Mandchous, qui ne sont pas des han, trouvent une farouche oppositiondans la Chine du Sud. Ils comprennent que pour dominer l’empire, il faut accomplir leschoses de facon chinoise ; ils conservent donc la plupart des institutions des Ming et lesheritages des dynasties precedentes : par exemple, ils continuent les pratiques rituellesconfuceennes. Cependant, par suspiscion contre les han majoritaires, les empereurs qingmettent en place des mesures visant a empecher l’absorbtion des Mandchous dans lapopulation Han. Par exemple, les han n’avaient pas le droit de s’installer en Mandchourie,les mariages entre les deux populations etaient interdits.

En 1645, la region de Nankin est soumise. Canton, aide par les Portugais de Macao,resiste plus longtemps (jusqu’en 1651). L’installation de la dynastie mandchoue, contraire-ment a la dynastie mongole des Yuan, se fait sans effusion de sang. Les premiers souverainsQing œuvrent pour la pacification de la Chine.

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Fig. 2.34 – Art Ming - Grues

2.8.1 Kangxi et Qianlong

La dynastie Qing est dominee par le regne de deux souverains : Kangxi et Qianlong.Kangxi (1662–1722) relance l’extansion territoriale de la Chine. Il envahit Formose (1683).Il parvient a etablir un protectorat sur la Mongolie qui durera pres de 250 ans. Cette“reconciliation” avec les Mongols n’est pas etrangere au fait que, comme eux, Kangxi estun tartare.

En 1717, en reaction au massacre de lamas a Lhassa par les Dzoungar8, Kangxi envoieau Tibet l’armee imperiale et y installe un dalaı-lama favorable au parti imperial.

Dans le nord de la Mandchourie, Kangxi se heurte aux Russes. Des petits conflitsayant pour objet le marche de la fourrure eclatent. Mais en 1689, le traite de Nertchinsk,conclu en russe, en chinois, en mandchou et en latin, fixe les frontieres sino-russes.

Sur le plan religieux, Kangxi abolit les prescriptions contre le christianisme et s’en-toure de conseillers jesuites. Cependant, les chretiens, meme s’ils ont admis une pseudo-equivalence entre la conception confuceenne du tian (Ciel) et de la conception chretiennede Dieu, condamnent les rites traditionnels, par ignorance de la pensee chinoise. La reac-tion de Kangxi est immediate : la predication du christianisme est interdite.

Qianlong (1735–1796) continue l’œuvre de son ancetre. En 1757, il annexe la Dzoun-garie et commet ce qu’on appellerait aujourd’hui un “crime contre l’humanite” : le peupledzoungar est extermine (600 000 hommes sont egorges). Le pays est repeuple par des co-lons musulmans venus des provinces voisines. La Kachgarie est annexee, sous le nouveaunom de Xinjiang (Nouvelle Marche).

En 1751, Qianlong profite de quelques emeutes a Lhassa pour rattacher plus profon-dement le Tibet a l’Empire. Le pouvoir politique passe aux mains de deux dignitaireschinois qui ont par ailleurs voix preponderante dans la designation de tout nouveau dalaı-lama. En contrepartie, le dalaı-lama est confirme roi temporel du Tibet et reoit d’autrestitres honorifiques. Par ailleurs, Qianlong prend soin, par prudence, de menager l’autre

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Fig. 2.36 – L’empereur Qianlong

personnalite importante du Tibet, le panchen lama, au couvent de Tashi Lhun-po.En 1792, suite a une attaque des Gourkha du Ne-

Fig. 2.35 – L’empereur Kangxi

pal au Tibet, Qianlong envoie l’armee chinoise au Ne-pal et oblige ce pays a se declarer tributaire de laChine. Finalement, en 1796, la Chine retrouve commeau temps des Han et des Tang son etendue la plusvaste : un espace compris entre la Siberie, l’Altaı, lePamir et l’Himalaya.

A l’interieur du pays, la dynastie mandchoue li-mite la propriete terrienne, favorise les petites exploi-tations. La propriete redevient morcelee, mais dore-navant, presque chaque paysan est proprietaire. Celaconduit dans l’ensemble a une amelioration du ni-veau de vie. Cette prosperite retrouvee se manifestedu point de vue demographique : la population passede 60 millions en 1578 a 182 millions en 1766 et 330millions en 1872.

2.8.2 Les guerres de l’opium

Le XIXe siecle est marque par le declin de la Chine. En 1820, la Chine se trouvetout a coup en retard de plusieurs siecles sur l’Europe. Comment expliquer ce soudainbasculement ? Les successeurs de Qianlong prennent des mesures de persecution contreles chretiens. Du coup, l’arrivee de la science “moderne” en Orient est stoppee. Maisla decadence de l’empire s’explique aussi par l’irruption de l’Occident dans les affaireschinoises, en particulier par l’introduction de l’opium en Chine par les Anglais.

8 Les Dzoungar sont des populations mongoles etablies dans le massif de l’Altaı, zone semi-desertique,lieu traditionnel de passage entre l’Asie Centrale et la Chine.

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Fig. 2.37 – L’empire mandchou

Au XVIIIe s., le marche du the - une nouvelle boisson pour l’Ouest - se developpede facon extraordinaire en Europe et en Amerique. Parallelement, la demande pour lasoie et la porcelaine chinoise augmente. Mais la Chine, qui se trouve alors a un stadepre-industriel, n’a que tres peu besoin des biens occidentaux. Les Occidentaux, et les Bri-tanniques en particulier ont alors une balance commerciale tres defavorable avec la Chine.Pour resoudre le probleme, les etrangers mettent en place un commerce triangulaire : ilsechangent leur marchandise en Inde et en Asie du Sud-Ouest contre des produits brutsou semi-finis qui creent un nouveau marche a Canton. Au XIXe s., l’opium provenant descultures anglaises du pavot en Inde occupe la preque totalite de ce marche d’importa-tion. La consommation de la drogue se repand rapidement. En 1838, l’empereur declare :Depuis que l’empire existe, il n’a jamais couru un tel danger. Ce poison debilite notrepeuple, desseche nos os ; ce ver ronge notre cœur, ruine nos familles. Que la contrebandede l’opium soit inscrite parmi les crimes punis de mort !

En mars 1839, les Chinois saisissent a Canton 20 000

Fig. 2.38 – Fumeur d’opium

caisses d’opium, et les jettent a la mer. Les Britanniquesreclament une indemnite qui leur est refusee. La guerreeclate en 1840, a Canton. Les Anglais occupent quelquesvilles, dont Shanghai, et parviennent jusqu’a Nankin, ouun traite est signe en 1842, le premier d’une serie de traitesavec les puissances occidentales, qualifies plus tard de “trai-tes inegaux” par les Chinois. Il ouvre au commerce les portsde Canton et Shanghai, entre autres, et cede Hong-Kong al’Angleterre. La position de Hong-Kong est strategique : l’ılen’est encore qu’un tas de cailloux, mais permet de controlerl’embouchure de la riviere de Canton.

Helas, contrairement aux empereurs precedents, le gou-vernement imperial n’a pas conscience de la puissance despays occidentaux. Les traites ne sont pas respectes, le com-

merce est entrave. En 1858, Napoleon III et le gouvernement britannique envoient destroupes occuper Tianjin. Les chinois s’inclinent, signent de nouveaux traites, qu’ils ne

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respectent pas non plus. Une nouvelle expedition franco-anglaise reprend Tianjin en 1860et marche sur Pekin. Les Anglais incendient le Palais d’Ete. Les Chinois capitulent. Leterritoire britannique de Hong-Kong est agrandi ; la Russie occupe les territoires du nordde la Chine ; la France et l’Angleterre percoivent des indemnites.

Fig. 2.39 – Vase Qing

2.8.3 Les Taiping

Dans ce contexte difficile, le pouvoir imperial est egalement affaibli par la revolte desTaiping , un mouvement politico-religieux anti-etranger, qui prend Nankin et Tianjin en1853. Le mouvement des Taiping conduit a la formation d’un veritable etat dissidentqui se maintient pendant 13 ans. Devant la menace potentielle pour le commerce euro-peen, les Britanniques collaborent avec l’armee mandchoue contre les rebelles, qui sontcompletement liquides en 1864.

2.8.4 L’echec d’une modernisation a l’occidentale

Apres les humilantes defaites de 1848 et 1860, les dirigeants chinois ont pris conscienced’etre confontes a des forces nouvelles et s’engagent donc, malgre la restauration confu-cenne, dans des processus modernisateurs, bases sur le principe : zhong xue wei ti, xi xuewei yong9. Les ouvrages scientifiques et techniques occidentaux sont donc traduits ; desarsenaux modernes sont mis en place, les premieres entreprises textiles sont creees.

Pourtant, ces reformes echouent ; le poids des forces conservatives est trop lourd. Eneffet, la societe chinoise n’a pas tellement evoluee ; elle est toujours structuree selon deuxrapports de dependance : dependance du peuple par rapport aux lettres fonctionnaireset dependance des paysans par rapport aux proprietaires fonciers. Le seul changementnotable se situe dans la composition ethnique de la nomenklatura chinoise : les chinoisremplacent de plus en plus les mandchous defaillants dans les hautes spheres de l’Etat. Iln’en reste pas moins que la societe se transforme peu a peu dans les regions au contact del’Occident. Enfin, la Chine a du accepter la vision europeenne du “droit international” :la Chine accueille a Pekin des ambassades permanentes et en envoie en Occident.

9 Le savoir chinois joue un role fondamental, le savoir occidental a un role utilitaire.

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2.8.5 La revolte des Boxers

Un autre conflit oppose la Chine au Japon en Coree : en 1895, les Japonais envahissentla Coree et Formose. Le traite de Shimonoseki, qui met fin aux hostilites, cede au JaponFormose et la presqu’ıle de Liaodong10 (Port-Arthur). La Russie, qui a aussi des vuessur la Mandchourie, proteste et fait pression sur Tokyo, avec l’aide de la France et del’Allemagne. Le Japon cede, se retire de Mandchourie, et ne garde que Formose.

Les puissances occidentales sont en train de s’installer dans l’“Empire du Milieu”.La France, l’Allemagne et l’Angleterre forcent la Chine a leur ceder des parties de sonterritoire national, sous forme de “spheres d’influence”. Shanghai devient une ville inter-nationale, divisee en deux : une concession internationale (anglaise, americaine, japonaise,etc.) et une concession francaise.

Cette poussee occidentale en Chine provoque une violente reaction populaire. Cesmouvements reprochent a l’imperatrice Cixi d’avoir vendu la Chine a l’Occident. Dessocietes secretes activent ce courant xenophobe. Les Boxers (Yi he Quan), branche de lasecte du Lotus Blanc, se revoltent en 1900 et massacrent les missions etrangeres a Pekin.

Malgre les denegations officielles,

Fig. 2.40 – Les Boxers

les Boxers sont soutenus secretementpar de nombreux dignitaires de la courimperiale, en particulier par Cixi.

Un corps expeditionnaire interna-tional sous commandement allemandest lance contre Tianjin et s’emparede la ville ; l’imperatrice Cixi, qui avaitsoutenu les Boxers, prend la fuite. LaChine est alors condamnee a payerune indemnite de 450 millions de taels.La dependance financiere de la Chinevis-a-vis de l’Occident s’aggrave.

La Russie profite de ce contextedeja difficile pour occuper la Mand-chourie, provoquant ainsi la colere du Japon. De son cote, l’Angleterre garantit qu’elleempechera la France et l’Allemagne de soutenir la Russie en cas d’intervention japonaise.Aussi, en 1904, le Japon attaque la Mandchourie. La Chine reste neutre, en depit de ceque le conflit a pour theatre son propre territoire national. En 1905, les Japonais sontmaıtres de la Coree et d’une partie de la Mandchourie.

10 situee a l’ouest de la Coree

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3. La Chine contemporaine

3.1 De la fin de la dynastie a la Republique Populaire

Au debut du XXeme s., la Chine est ruinee, et totalement sous la tutelle des grandespuissances europennes. A la mort de l’imperatrice Cixi en 1908, le pouvoir mandchou n’estplus qu’une illusion.

3.1.1 La Revolution Chinoise

En 1905, Sun Yat-sen, fils de fermier, qui a vecu a Londres, a Honolulu, aux Etats-Unis et au Japon, fonde le Tongmenghui 1, ancetre direct du Guomindang. L’ideologie dece mouvement repose sur trois points fondamentaux :

1. l’independance du peuple, qui passe par le renversement de la dynastie mandchoue(nationalisme)

2. la souverainete du peuple, d’ou l’instauration de la republique (democratie)

3. le bien-etre du peuple, par la regulation des moyens de production et la proprietedes terres(principe socialisant)

Le Tongmenghui touche d’abord les intellectuels, en particulier les chinois d’outre-mer(etudiants au Japon, marchands des grands ports d’Asie du Sud-Est). Mais le mouvementa egalement etabli des contacts avec les anciennes societes secretes, ce qui a permis detoucher les paysans, les coolies. Les idees republicaines s’infiltrent egalement dans l’armee.

Le 27 avril 1911, une tentative de soulevement a Canton echoue, faisant 72 morts.Le 10 octobre, une revolte militaire eclate a Wuchang, et se propage. En deux mois, lesMandchous sont chasses de la Chine du Sud. Sun Yat-Sen rentre precipitamment desEtats-Unis. Le gouvernement provisoire, etabli a Nankin, elit Sun Yat-sen president de laRepublique le 1er janvier 1912.

3.1.2 La republique de Sun Yat-sen

Cependant, les revolutionnaires radicaux sont peu nombreux. Les moderes se rallientau general Yuan Shikai, qui obtient l’abdication des Mandchous et la place de Sun Yat-sendes fevrier 1912.

Le debut de la Republique est marque par le developpement de la presse, des clubs,des associations, et des partis politiques. Une Constitution, faite sur le modele americainest adoptee ; des elections sont organisees au debut de 1913.

1 Societe de la conjuration

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Fig. 3.1 – Sun Yat-sen

Mais cette democratie a l’occidentale est ephemere : le Guomindang 2 sort vainqueurdes elections. Yuan Shikai fait assassiner Song Jiaoren, dirigeant du Guomindang au Par-lement et dissout ce parti. Ses dirigeants sont condamnes a l’exil.

Fig. 3.2 – Republique de Chine en 1911

C’est a cette epoque que la penetration occidentale atteint son apogee en Chine. Lesprivileges accordes apres les guerres de l’opium perdurent. Les Occidentaux controlentmaintenant egalement les douanes et les postes ; des voies ferrees sont construites par lespuissances europeennes. Les empietements etrangers ne cessent pas : en 1911, la Russieprend le controle de la Mongolie exterieure, la Grande-Bretagne s’empare du Tibet en1914. En 1915, Yuan Shikai accepte les “vingt et une demandes” du Japon qui etablit defacto un protectorat du Japon sur la Chine.

En 1915, Yuan Shikai annonce son intention de retablir l’Ancien Regime a son profit.Six provinces font secession ; il est oblige de renoncer a son projet. A la mort de YuanShikai, quelques mois plus tard, le gouvernement s’affaiblit au profit des “Seigneurs de

2 Parti National du Peuple, nouveau nom du Tongminghui

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la guerre” (dujun), des chefs militaires provinciaux. Le Sud de la Chine fait a nouveausecession ; Sun Yat-sen revient a Canton en 1917, a la tete d’un gouvernement hostile aPekin.

La republique de Sun Yat-sen a bouleverse le visage traditionnel de la Chine :

– La nouvelle societe chinoiseLa structure confuceenne, en quatre etats – lettres (shi), paysans (nong), artisans(gong), marchands (shang) –, n’est plus acceptee par la nouvelle bourgeoisie enrichiepar le capitalisme moderne. Une nouvelle classe, celle des ouvriers, formee par despaysans reconvertis, apparaıt.

– Les transformations politiquesLa structure politique est egalement totalement nouvelle. Sous l’Empire, le pouvoirpolitique s’analysait en “Mandat du Ciel”; la republique de Sun Yat-sen, au moins ases debuts, le transforme en “Mandat du Peuple”. C’est un retournement de penseetotal. En outre, le rapport de la Chine et du Monde sont egalement inverses : laChine cesse d’etre le “centre du monde”, l’Occident et le Japon sont de nouveauxmodeles. Ainsi, au debut des annees 20, la Chine se trouve au bord d’une criseidentitaire majeure.

– Les transformations ideologiques et intellectuellesLa critique de l’ancienne culture se cristallise autour de quelques points principaux :– la notion de progres– l’idee de nation– le peuple est pense comme moteur de l’histoire, en opposition avec les classes

dirigeantes– la science et la democratie sont percus comme les instruments de salut de la Chine

Le mouvement du 4 mai

A l’issue de la Premiere Guerre Mondiale, le traite de Versailles attribue les anciensterritoires allemands en Chine au Japon, malgre la participation de la Chine au cotedes Allies pendant la guerre. Les consequences immediates se caracterisent le 4 mai 1919par des manifestations etudiantes et ouvrieres a Shanghai, Pekin et dans toutes les villeschinoises. Il s’ensuit la non-ratification du traite de Versailles par la Chine et l’eliminationdes politiciens chinois pro-japonais.

Cependant, le mouvement du 4 mai porte deja en lui un certain nombre de signesannonciateurs des mouvements populaires de 1949 :

– le mouvement est soutenu par les intellectuels, les ouvriers et la bourgeoisie – lesnouvelles forces sociales

– la defense de l’integrite du pays est, pour la premiere fois, liee a la notion de progres– bien plus qu’un simple mouvement de reaction politique, il s’agit d’un mouvement

de reaction culturel, en rupture avec la tradition confuceenne : l’accent est mis surl’emancipation de la femme et la propagation de la science moderne.

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3.1.3 Les debuts du communisme chinois

Le communisme chinois naıt du mouvement du 4 mai, qui incitait d’une certainemaniere a chercher des idees nouvelles a l’etranger. Deux leaders de la gauche chinoise, LiDazhao et Chen Duxiu, se rallient au marxisme en 1920.

A ses debuts, le communisme chinois n’a pas de caracteristique specifique. Il s’appuiesur le “modele” sovieto-occidental. Malgre la faiblesse de la classe ouvriere, le commu-nisme reste base sur les luttes ouvrieres. Le proletariat industriel doit avoir une actionrevolutionnaire. De jeunes intellectuels comme Mao Zedong, Liu Shaoqi, aident les ou-vriers a s’organiser et a lancer des mouvements revendicatifs. Les greves se developpentet permettent dans beaucoup de cas d’ameliorer les conditions de travail.

Cependant, pour avoir plus de poids, le parti communiste doit changer de strategieet trouver de nouveaux allies. Le rapprochement s’effectue avec le Guomindang et SunYat-sen. La cooperation entre les nationalistes et les communistes est definie en 1924 ;elle a pour but de servir des interets communs : la lutte contre l’imperialisme et lesmilitaristes. Le parti communiste devient alors une entite du Guomindang. Sun Yat-senet ses successeurs pratiquent une politique de cooperation avec l’Unio Sovietique.

En 1926, le general Tchiang Kai-chek (Jiang Jieshi) mene une campagne contre les“seigneurs de la guerre”. En quelques mois, tout le bassin du Yanzi est reconquis, gracea l’appui des communistes dans les milieux paysans et ouvriers. Mais en 1927 a lieu larupture entre les nationalistes et les communistes, suite a la liquidation du PC a Shanghai.

3.1.4 La Longue Marche

La repression de 1927 a serieusement eprouve le PC chinois. Un des fondateurs duparti communiste chinois, Mao Zedong, prend conscience du poids de la paysannerie ets’en sert pour mener des guerillas contre les nationalistes. En 1931, la “Republique so-vietique chinoise” est proclamee. Mais Mao est isole au sein de son propre parti, dontles dirigeants privilegient la lutte ouvriere. Les communistes subissent alors une serie dedefaites contre les troupes de Tchiang. Les 10 % de rescapes de la debacle de 1934 doiventse retirer au Shenxi, dans une province reculee, apres avoir accompli la “Longue Marche”.Le Guomindang sort renforce de cette victoire.

3.1.5 L’invasion japonaise

En 1931, les Japonais envahissent la Mandchourie, devenue “l’empire du Mandchou-kuo”, a la tete duquel ils placent l’empereur fantoche Pou-yi3. Des pressions sont exerceessut Tchiang Kai-chek, afin qu’il arrete la guerre civile pour combattre l’envahisseur. Maisen 1933, l’annexion de la Chine du Nord se poursuit, sans reaction veritable du gouver-nement de Nankin.

Le 7 juillet 1937, un incident dans la banlieue de Pekin sert de pretexte au declenche-ment d’une offensive generale contre la Chine. C’est le debut d’une guerre de huit ans. Lescommunistes et les nationalistes cooperent a nouveau contre l’envahisseur. Le Japon etendson influence jusqu’a Canton. un gouvernement de collaboration s’installe a Nankin. Dans

3 dernier empereur de la dynastie Qing, il a abdique en 1912

44

Fig. 3.3 – Parcours de la Longue Marche

Fig. 3.4 – Tchiang Kai-chek

45

le Sud-Ouest, c’est la “Chine libre” autour du Guomindang, qui percoit une tres forte aidefinanciere et materielle americaine apres l’attaque japonaise sur Pearl Harbour en 1941.

Cependant, l’armee de Tchiang Kai-chek a une strategie attentiste alors que les gue-rillas communistes sont assez actives. Du coup, le communisme s’identifie avec la cause dela nation chinoise. A la fin de la deuxieme guerre mondiale, les conflits entre communisteset nationalistes reprennent de plus belle, malgre les tentatives d’arbitrage americain.

3.1.6 La Republique Populaire

Tchiang Kai-chek a donc a la fin de la seconde guerre mondiale l’avantage militaire.Apres l’echec d’un gouvernement de coalition, le Guomindang rouvre la guerre civileen 1946. Malgre l’appui americain, le Guomindang perd rapidement l’avantage. A celaplusieurs raisons :

– un dysfonctionnement interne : le parti est discredite par l’inflation et la corruptionde l’administration

– des oppositions a differents niveaux de la societe : le Guomindang est represente dansles campagnes essentiellement par les landlords, gros proprietaires, contre lesquels semobilise l’opposition de la paysannerie ; dans les villes, l’opposition des intellectuels,etudiants et ouvriers gagne les milieux capitalistes nationaux, qui n’ont pas lesmoyens de lutter contre la concurrence americaine.

Finalement, les armees communistes encerclent et rallient les armees nationalistes.Dans la debacle, Tchiang Kai-chek et l’appreil politique du Guomindang, accompagnesde 300 000 soldats, se refugient a Taıwan, sous protection de la flotte americaine. Le 1eroctobre 1949, Mao Zedong proclame l’avenement de la republique populaire de Chine.

3.2 1949-1999 : Cinquante ans de communisme ?

3.2.1 Les debuts de Mao

Fig. 3.5 – Mao Zedong

Le 1er octobre 1949, Mao annonce la creation d’une dictature populaire democratique.La population est definie comme un ensemble de quatre classes sociales : les travailleurs,les paysans, la petite bourgeoisie et les capitalistes, dirigees par le PCC4. Le parti etait

4 parti communiste chinois

46

sous la direction de Mao, et le gouvernement etait dirige par Zhou Enlai. Le 2 octobre1949, l’Union Sovietique reconnaıt la Republique Populaire de Chine. En fevrier 1950, lesdeux etats signent le Traite d’Amitie, d’Alliance et d’Assistance mutuelleq, pour contrertoute aggression etrangere, en particulier japonaise.

Fig. 3.6 – Zhou Enlai

La premiere annee de l’administration communiste, des reformes sociales et econo-miques sont menees avec succes. Le pouvoir a realise que la reconstruction economique etl’obtention d’une stabilite sociale et politique necessitait le bon vouloir et la cooperationde toutes les categories sociales. Le soutien populaire est considerable.

En 1950, la reconnaissance du gouvernement communiste s’etend a travers le monde,mais est ralentie par l’implication du gouvernement chinois dans la guerre de Coree.

Apres l’entree de la Chine dans la guerre de Coree est mise en place une campagne mas-sive contre“les ennemis de l’Etat”, actuels ou potentiels. Ces ennemis consistent en“crimi-nels de guerre, traıtres, capitalistes bureaucratiques et contre-revolutionnaires”. Les prn-cipales victimes de cette epuration ont ete les missionnaires chretiens, consideres commeagents des Etats-Unis.

Les annees 50 sont aussi le debut d’une reforme agraire. La redistribution des terresest acceleree. La propagande a ete faite en faveur d’une reforme ideologique necessitantde la part des membres des facultes, des scientifiques des auto-critiques et des confessionspubliques. Les artistes et les ecrivains doivent bientot faire de meme.

Ces campagnes sont accompagnees en 1951 et en 1952 par les mouvements des “troisanti” et des “cinq anti”. Le premier etait dirige ostensiblement contre la corruption, legaspillage et le “bureaucratisme”. Son but reel etait d’eliminer les fonctionnaires publicincompetents ou politiquement peu fiables, et instaurer un systeme bureaucratique efficaceet dicipline. Le mouvement des “cinq anti” (les pots-de-vin, la fraude, l’evasion fiscale,les detournements des biens de l’Etat et l’obtention illegale des secrets economiques)visait a eliminer les hommes d’affaires et les industriels refractaires et corrompus, maiss’est egalement etendu plus largement a la bourgeoisie dans son ensemble. On estime aplusieurs millions le nombre de personnes touchees d’une facon ou d’une autre par cesmesures punitives.

3.2.2 La transition vers le socialisme (1953–1957)

Le premier plan quinquennal met l’accent sur le developpement de l’industrie lourdesur le modele sovietique. Pour les besoins de la planification de l’economie, le premier

47

recensement moderne est enrepris en 1953. La population chinoise est alors de 583 millionsd’habitants.

Pour repondre aux besoins urgents de nourriture, le gouvernement commence a col-lectiviser l’agriculture. Parallelement, le gouvernement nationalise les banques, l’industrieet le commerce. L’entreprise privee est alors virtuellement abolie en Chine.

Les principaux developpements politiques comprennent la centralisation du Parti. LeCongres National du Peuple promulgue une constitution en 1954 et elit formellement Maopresident de la Republique Populaire ; Liu Shoqi est elu a la tete du Congres ; Zhou Enlaiest Premier Ministre. L’organisation interne du parti s’ameliore sous la direction de DengXiaoping, qui occupe par ailleurs la fonction de vice-premier ministre : le parti recrutede nombreux intellectuels, qui representent alors 12% des 10,8 millions d’adherents. Parailleurs, des efforts sont faits pour liberaliser le climat politique. Les figures culturelles etintellectuelles ont ete encouragees a donner leur opinion sur la direction et le programmedu PCC. Mao s’est implique personnellement dans ce mouvement qui a ete lance sousle slogan “Laissez cent fleurs fleurir, laissez les cent ecoles de la pensee combattre.” Audepart, l’invitation du parti au franc-parler a ete accueillie avec prudence. Mais a la mi-1957, le mouvement se developpe de facon inattendue, et denonce et critique le Parti engeneral et les exces des cadres en particulier. Surpris et embarasses, les leaders parlent decritiques de“bourgeois droitiers”et lancent la campagne contre les“droitier”. La campagnedes Cent Fleurs entraıne indirectement la deportation de 500.000 intellectuels.

3.2.3 Le Grand Bond en Avant et ses consequences

3.2.3.1 Le Grand bond en Avant (1958-1960)

En 1958, le PCC lance le Grand Bond en Avant , dont le but est de permettre ledeveloppement economique et technique du pays.

Il semble que la decision de Mao de se lancer dans le Grand Bond en Avant ait ete baseen partie sur son incertitude au sujet de la politique sovietique d’assistance economique,financiere, et technique a la Chine.

Le Grand Bond en Avant est centre sur un nouveau systeme socio-economico-politiquecree dans les campagnes et dans quelques zones urbaines : les communes populaires.. Al’automne 1958, 750.000 cooperatives (maintenant appelees brigades de production) sontrassemblees en 23.500 communes, comprenant chacune 5.000 foyers ou 20.000 personnes.Chaque commune disposait du controle de tous les moyens de production et etait organiseecomme une communaute financierement independante en ce qui concerne l’agriculture,l’industrie locale peu importante, la scolarisation, le commerce, l’administration et lasecurite (geree par des milices). Organisees selon un modele paramilitaire, les communespopulaires avaient des cuisines communes, des creches. En un sens, les communes ontconstitue une attaque fondamentale a l’institution de la famille, surtout dans certainesregions ou se sont produites des experiences radicales de vie dans un milieu communautaire(grands dortoirs plutot que noyau familial traditionnel). Le systeme reposait egalementsur la realisation de grands travaux (travaux d’irrigation, barrages hydroelectriques), vuscomme d’autant d’elements permettant le developpement simultane de l’industrie et del’agriculture.

Mais le Grand Bond en Avant a ete un veritable echec economique. Des le debut de1959, le PCC reconnaıt que les previsions de production de 1958 a ete exagere. Les conse-quences economiques sont nombreuses : penurie de nourriture (resultant aussi en partie des

48

catastrophes naturelles), penurie de matieres premieres pour l’industrie, surproduction demarchandise de qualite mediocre, deterioration du tissu industriel a cause d’une mauvaisegestion, epuisement et demoralisation des paysans et des intellectuels. On avance que leGrand Bond aurait cause la mort de quelques dizaines de millions de personnes.

Les consequences politiques ne sont pas negligeables. Mao, qui porte la plus granderesponsabilite du fiasco du Grand Bond, est demis de ses fonctions de president de laRepublique Populaire, mais demeure a la tete du PCC, et est remplace par Liu Shaoqi.Le ministre de la defense Peng Dehuai, qui s’oppose ouvertement a Mao soi-disant sousl’influence de Nikita Khroutchev, est depose, remplace par Lin Biao, qui commence parecarter de l’armee les soutiens a Peng Dehuai.

L’agitation interne se reflete a cette epoque dans la politique etrangere de la Chine.En 1958, les Chinois reprennent le bombardement massif par l’artillerie des ıles cotieresnationalistes, accompagne par une propagande agressive contre les Etats-Unis et par unedeclaration d’intention pour “liberer” Taıwan.

Le controle chinois sur le Xizang (Tibet) avait ete affirme en 1950. La revolutionsocialiste qui s’est deroule de facon croissante par la suite s’est transforme en un processusde sinisation pour les Tibetains. Le point de tension culminant est atteint lors des revoltesde 1958-1959 et de la fuite en Inde du Dalaı-Lama, leader spirituel des Tibetains. Lesrelations avec l’Inde se deteriorent lorsque des milliers de refugies tibetains traversent lafrontiere indienne. Plusieurs incidents frontaliers eclatent en 1959 et une breve guerre

Fig. 3.7 – Zone frontaliere litigieuse avec l’Inde

sino-indienne se deroule en 1962 lorsque la Chine refuse de ceder l’Aksai Chin 5, une petitezone de 103.600 km2 que l’Inde considerait comme sienne. L’Union Sovietique donne sonsoutien moral a l’Inde dans la querelle, ce qui contribue a refroidir les relations entre Pekinet Moscou.

Le differend sino-sovietique de la fin des annees 50 est l’evenement le plus importantdans l’evolution des relations etrangeres de la Chine. L’Union Sovietique avait ete le bien-faiteur et l’allie de la Chine, mais les relations entre les deux se refroidissent. L’Union

5 cf. carte D.5 page 83

49

Sovietique suspend en 1959 la cooperation nucleaire avec la Chine. Des lors, les Sovie-tiques rappellent progressivement leurs conseillers et techniciens et reduisent ou annulentl’aide economique et technique a la Chine. Cette discorde tient a plusieurs facteurs. Toutd’abord, les deux pays n’ont pas la meme notion de la coexistence pacifique. Les Chinoisont une approche plus militante et inflexible de la lutte anti-imperialiste, mais les Sovie-tiques ne veulent pas, par exemple, donner leur support au probleme de Taıwan. En outre,les deux pays sont en desaccord sur des questions de doctrine. Les Chinois accusent lesSovietiques de “revisionisme”, les Sovietiques les accusent de “dogmatisme”. Ces disputessont egalement renforcees par des litiges territoriaux remontant au XIXe s. Quoi qu’il ensoit, la suspension de l’aide sovietique donne un coup au plan chinois de developpementindustriel et de technologies de pointe (dont le nucleaire).

3.2.3.2 Reajustement de l’economie (1961-1965)

En 1961, dans un effort de stabiliser la situation economique, le Parti, toujours sousla direction de Mao, mais sous l’influence dominante de Liu Shaoqi, Deng Xiaoping, ChenYun et d’autres, met en place une serie de mesures correctives.

Cette politique plus realiste est centree autour de quatre principes : reajustement,consolidation, renforcement et amelioration. Concretement, les mesures prises visent d’unepart a corriger les erreurs economiques, en particulier reequilibrer entre le secteur agricoleet celui de l’industrie, mais aussi a tenter d’effacer les fausses notes politiques, comme autravers l’amnistie d’une parti des “droitiers” (300.000 !).

La politique de reajustement porte assez rapidement ses fruits. A la fin de 1965, laproduction agricole et de l’industrie est remise a niveau dans son ensemble.

3.2.4 La Revolution Culturelle (1966-1976)

“Le peuple se montre docile aux dirigeants qui aiment la courtoisie.”

Confucius

Mao Zedong, qui etait au debut des annees 60 mis a l’ecart, commence en 1962 uneoffensive pour “purifier” le parti, par peurs des tendances “capitalistes” et antisocialistesrampantes.

Pour arreter cette pretendue tendance capitaliste, Mao lance le mouvement d’educationsocialiste (1962-1965), qui a pour but premier de restaurer“la purete ideologique”, relancerla ferveur revolutionnaire a l’interieur du parti et intensifier la lutte des classes.

3.2.4.1 La phase militante : 1966-1968

Au milieu de 1965, Mao avait progressivement retrouve le controle sur le parti graceau soutien de Lin Biao, Jian Qing (la quatrieme femme de Mao) et Chen Boda. Dansles six mois qui suivent, Mao et ses amis purgent ou attaquent un grand nombre depersonnages publics, parmi lesquels le chef de l’Etat, Liu Shoaqi, et d’autres dirigeants del’Etat et du parti. Cette campagne debouche en 1966 sur la Grande Revolution CulturelleProletarienne, la premiere action de masse menee contre l’appareil du PCC lui-meme.

Pourtant, l’opposition a l’interieur du parti est evidente : il y a d’un cote le groupeconstitue par Mao et Lin Biao soutenu par l’armee de liberation populaire, et de l’autreune faction conduite par Liu Shaoqi et Deng Xiaoping. Entre les deux, Zhou Enlai tente

50

de reconcilier les deux factions. Mao s’appuie sur l’armee de liberation, s’en sert commed’une “ecole” pour former une nouvelle generation de leaders. Des millions de ces “GardesRouges” sont exhortes a s’attaquer a l’appareil politique regulier du Parti. Les quatregrands droits (parler dehors librement, aerer les vues, tenir de grands debats, ecrire desposters de grands caracteres) deviennent un facteur important pour encourager les jeunespartisans de Mao a critiquer ses rivaux du Parti. Le resultat de cette critique libereed’organes de controle etablis est un desordre civil massif, ponctue par des heurts entreles bandes rivales des Gardes Rouges et des autorites locales. L’organisation du partis’en ressent : fin 1966, le Secretariat du Comite Central cesse de fonctionner. En 1967,Liu Shaoqi, Deng Xiaoping et les autres “revisionnistes capitalistes” sont purges de la viepublique, Mao et son equipe reintegrent la scene politique. En 1968, Mao se persuade del’inutilite de poursuivre la violence revolutionnaire.

3.2.4.2 Le 9ieme Congres du Parti National

La fin de la phase militante de la Revolution Culturelle est annoncee en avril 1969,a l’occasion du 9ieme Congres du Parti National, place sous la domination du groupemaoiste. Mao est confirme chef supreme, Lin Biao est designe pour etre son successeur.Le congres du parti est egalement marque par l’influence croissante de deux forces d’op-position : Jiang Qing, la femme de Mao, et Zhou Enlai.

Apres 1969, l’accent est mis sur la reconstruction du parti et du pays, la stabilisa-tion economique, et une plus grande sensibilite aux affaires etrangeres. Le groupe radicalconstitue par Kang Sheng, Xie Fuzhi, Jiang Qing, Zhang Chunqiao, Yao Wenyuan etWang Hongwen n’a plus le soutien de Mao. Cependant, des divisions demeurent : LinBiao continue de militer pour une lutte ininterrompue contre l’Union Sovietique et lesEtats-Unis, alors que la majorite des commandants militaires s’inquietent de l’effet quepourraient avoir sur le developpement economique les ambitions politiques de Lin Biao.Les groupes plus moderes prechent au contraire pour des motivations plus materiellespour les paysans, une organisation economique effective, et une reevaluation conscien-cieuse de la Revolution Culturelle. Ils preconisent egalement l’amelioration des relationsavec l’Occident, et avec les Etats-Unis en particulier.

Le moment decisif dans la decennie de la Revolution Culturelle est sans doute constituepar la tentavive de coup d’etat avortee de Lin Biao et sa mort “accidentelle” dans unaccident d’avion lorsqu’il tente de fuir la Chine en septembre 1971. Une consequenceimmediate est l’erosion de l’influence fondamentaliste des radicaux de gauche. Les soutiensles plus proches de Lin Biao sont purges systematiquement. Des efforts sont egalemententrepris pour rehabiliter les personnes persecutees ou tombees en disgrace en 1966-68.

3.2.4.3 Fin de l’ere Mao : 1972-1976

Ainsi, Deng Xiaoping est rehabilite et est reintegre comme vice-premier ministre enavril 1973 grace au concours de Zhou Enlai.

En 1975, Zhou Enlai esquisse un programme connu sous le nom des Quatre Moderni-sations dans les secteursde l’agriculture, de l’industrie, de la defense nationale, et de lascience et des technologies. En janvier 1975, la position de Deng Xiaoping est reaffirmeepar son election au poste de vice-secretaire du PCC.

L’annee 1976 est marquee par la mort des trois fonctionnaires les plus marquants

51

de l’appareil de l’Etat : Zhou Enlai en janvier, Zhu De6 en juillet et Mao Zedong enseptembre. En avril de la meme annee, des masses de manifestants commemorent sur laplace Tiananmen Zhou Enlai et critique les plus proches associes de Mao, les opposantsa Zhou. En juin, le gouvernement annonce qu’il ne recevra plus de visiteurs etrangers.En juillet, un tremblement de terre devaste la ville de Tangshan, dans le Hebei. Cesevenements, combines a la mort des trois leaders communistes, contribuent a la croyancepopulaire que le “mandat du ciel” a quitte le parti au pouvoir.

Deng Xiaoping, le successeur logique comme premier ministre, se voit une nouvellefois ecarte, au profit d’un quasi-inconnu, Hua Guofeng, membre du Bureau Politique etministre de la securite publique.

Bien que le role de Mao Zedong dans la vie politique ait ete sporadique et peu profonddans ses annees les plus tardives, il a ete crucial. En depit du manque presume d’acuitementale de Mao, son influence dans les mois avant sa mort est restee telle que ses ordresde renvoyer Deng et de nommer Hua Guofeng ont ete acceptes par le Bureau Politiqueimmediatement.

Apres la mort de Mao, la clique radicale associee a Mao et a la Revolution Culturelleest devenue vulnerable, comme Deng l’avit ete apres le deces de Zhou Enlai. En octobre,moins d’un mois apres la mort de Mao, Jiang Qing et ses trois principaux associes, plusconnus sous le nom de Bande des Quatre, sont arretes.

3.2.5 La periode post-Mao : 1976-1978

La jubilation qui suit l’incarceration de la Bande de Quatre et la popularite du nouveautriumvirat souverain (Hua Guofeng, Ye Jianying, et Li Xiannian, une alliance temporairede necessite) a ete suivie par des appels pour restaurer le pouvoir de Deng Xiaoping etl’elimination de l’influence gauchiste partout dans le systeme politique. En juillet 1977, aurisque d’entamer la legitimite de Hua Guofeng et de contredire la volonte de Mao, DengXiaoping est reintegre dans toutes ses fonctions perdues en 1976.

Le 11ieme Congres du Parti en 1977 annonce officiellement la in de la RevolutionCulturelle et en rejette toute la responsabilite sur la Bande des Quatre.

Cependant, les differences entre Hua Guofeng et Deng Xiaoping s’accroissent en 1978,les partisans du premier s’attachant a la stricte doctrine maoiste, voulant lancer des projetsa grande echelle que la Chine ne peut supporter, alors que Deng rehabilite ses amis purgespendant la Revolution Culturelle et meme ceux ecartes dans le milieu des annees 50.

3.2.6 Les Quatre Modernisations : 1979-1982

A la fin de 1979, Deng Xiaoping attache son nom a une nouvelle politique pragmatiqued’ouverture aux investissements etrangers. C’est le debut d’une politique commandee nonplus par une doctrine politique, mais par des objectifs economiques. Une nouvelle poli-tique agricole est instauree, qui permet de reduire les restrictions politiques pesant sur lespaysans et les incitant a produire plus de leur propre initiative.

Un changement rapide se produit dans les mois et les annees suivantes. Les relationsdiplomatiques avec les Etats-Unissont retablies.

6 alors president du Congres National du Peuple

52

3.2.7 Le temps des reformes : 1980-1988

“Peu importe que le chat soit noir ou blanc, s’il attrape des souris. . .”Deng Xiaoping

3.2.8 Les limites de la democratisation

3.2.9 Deng Xiaoping : l’ouverture au monde

Fig. 3.8 – Deng Xiaoping

3.2.9.1 Le printemps de Pekin

3.2.9.2 Le choc du massacre de la place Tian An Men

“On ne gouverne pas un pays de onze cents millions d’habitants, dont 250 millionsd’analphabetes, comme une democratie occidentale”

Alain Peyreffite, Le Figaro, 19 mai 1989.

53

Fig. 3.9 – Etudiant arretant les chars sur la place Tian An Men

54

4. Quels enjeux pour le XXIemesiecle ?

“Il ne faut pas faire de propheties, surtout quand elles concernent l’avenir.”Proverbe chinois

“Il est probable qu’avec le recul, Deng, dans son bilan global, sera credite d’avoir revita-lise l’economie ; d’avoir permis a un pays de ouze millions d’ames de connaıtre une croissancemoyenne de 10 % pendant seize ans ; d’avoir commence a liberaliser la societe, en installant unedemocratie locale au niveau des communes, en favorisant l’emergence des classes moyennes, enorganisant un debut d’Etat de droit, en permettant a la societe civile de prendre ses distances al’egard du pouvoir. Le tout, en sauvegardant l’unite de la Chine.”

Alain Peyrefitte, Le Figaro, 20 fevrier 1997.

4.1 L’apres Deng

4.2 Le temps des reformes

4.3 Democratie ou democrature ?

“Les barbares ont detruit les plus beux monuments de Pekin. Peut-on leur faire confiance ?”

Jiang Zemin

4.4 “Un pays, deux systemes” : une solution durable ?

4.4.1 1997 : retrocession de Hong-Kong

4.4.2 1999 : le retour de Macao

4.4.3 Une puissance economique en marche ?

4.5 Quel avenir avec Taiwan ?

4.6 Du poids de la Chine dans les relations interna-

tionales

55

Fig. 4.1 – Republique de Chine en 1911

56

Conclusion ?

57

58

A. Chronologie des dynastieschinoises

- 1989

- 1553

- 1050

- 771

- 256

- 221

XIA

SHANG

ZHOU

ZHOU

occidentaux

orientauxPrin

tem

ps e

t de

l’Aut

omne

com

batta

nts

Roya

umes

Pé

riode

du

Fig. A.1 – Chronologie des dynasties chinoises (1)

59

-221-202

922

220

316

420

479502556589618

907960

1276

1126

1368

1644

19121949

2000

HAN

HAN

antérieurs

TANG

SONG

SONGJIN

YUAN

MING

QING

Tabghatch

JIN

JIN

SONG

LIANG

République chinoise

République Populaire

envahisseurs

morcellementCinq Dynasties

tribusturco-mongoles

WUWEI

postérieurs

QIN

QI

SUI

TCH’EN

Fig. A.2 – Chronologie des dynasties chinoises (2)

60

B. Liste des empereurs de Chine

Note : en raison de la difficulte a trouver ces informations, il est possible que certainesdonnees soient imprecises ou incorrectes.

B.1 Dynastie Xia – XXIe s. au XVIe s. av. J.-C.

Capitale : Yuncheng (province du Shanxi)

Empereurs

Yu

Qi

Tai Kang

Zhong Kang

Xiang

Shao Kang

Di Zhu

Di Huai

Di Mang

Di Xie

Di BuXiang

Di Jiong

Di Jin

Di Kongjia

Di Fa

Di Gao

Di Liujie

B.2 Dynastie Shang – XVIe s. a 1066 av. J.-C.

Capitales : Erlitou, Zhengzhou et Anyang (province du Henan)

Empereurs

Tang

Wai Bin

Zhong Ren

Tai Jai

Wo Ding

Tai Geng

Xiao Jia

Yong Ji

Tai Wu

Zhong Ding

61

Wai Ren

He Danjia

Zu Yi

Zu Xin

Wo Jia

Zu Ding

Nan Geng

Yang Jia

Pan Geng

Xiao Xin

Xiao Yi

Wu Ding

Zu Geng

Zu Jia

Lin Xin

Geng Ding

Wu Yi

Tai Ding

Di Yi

Di Xin

B.3 Dynasties Zhou – 1066 a 221 av. J.-C.

B.3.1 Zhou de l’ouest – 1066 a 771 av. J.-C.

Capitale : Xi’an (province du Sha’anwi)

Empereurs Dates de regne

Wu

Cheng

Kang

Zhao

Mu

Gong

Yi

Xiao

Yi

Li

Xuan 827–782 av. J.-C.

You 781–771 av. J.-C.

B.3.2 Zhou de l’est – 770 a 256 av. J.-C.

B.3.2.1 Periode du Printemps et de l’Automne – 770 a 476 av. J.-C.

Capitale : Luoyang (province du Henan)

Empereurs Debut de regne

Ping 770

Huan 719

62

Zhaung 696

Xi 681

Hui 676

Xiang 651

Qing 618

Kuang 612

Ding 606

Jian 585

Ling 571

Jing 544

Jing 519

B.3.2.2 Periode des Royaumes Combattants – 475 a 221 av. J.-C.

Capitale : Luoyang (province du Henan)

Empereurs Debut de regne

Yuan 476

Zhen Ding 468

Kao 440

Wei Lei 425

An 401

Lei 375

Xian 368

Shen Jing 320

Nan 314–256

B.4 Dynastie Qin – 221 a 206 av. J.-C.

Capitale : Xianyang (province du Sha’anxi)

Empereurs Debut de regne

Qin Shi Huangdi (Ying Zheng) 221

Er Huangdi (Hu Hai) 209

Qin Zi Ying 207

B.5 Dynastie Han – 206 av. J.-C. a 220 ap. J.-C.

B.5.1 Han anterieurs – 206 av. J.-C. a 24 ap. J.-C.

Capitale : Xi’an (province du Sha’anxi)

Nom de regne Nom courant Debut de regne

Gao Di Liu Bang -206

Hui Di Liu Ying -194

Gao Hou Lu Zhi -197

Wen Di Liu Heng -179

Jing Di Liu Qi -156

Wu Di Liu Che -140

63

Zhao Di Liu Fuling -86

Xuan Di Liu Xun -73

Yuan Di Liu Shi -48

Cheng Di Liu Ao -32

Ai Di Liu Xin -6

Ping Di Liu Kan -1

Ru Ziying -6

Wang Mang -9

Huai Yang Liu Xuan 23

B.5.2 Han posterieurs – 25 a 220 ap. J.-C.

Capitale : Luoyang (province du Henan)

Nom de regne Nom courant Debut de regne

Guang Wu Di Liu Xiu 25

Ming Di Liu Zhuang 58

Zhang Di Liu Da 76

He Di Liu Zhao 89

Shang Di Liu Long 106

An Di Liu Hu 107

Shun Di Liu Bao 126

Chong Di Liu Bing 145

Zhi Di Liu Zuan 146

Huan Di Liu Zhi 147

Ling Di Liu Hong 168

Xian Di Liu Xie 190

B.6 Periode des Trois Royaumes – 220 a 316

B.6.1 Royaume de Wei – 220 a 265

Capitale : Xuchang (province du Henan)

Nom de regne Nom courant Debut de regne

Wen Di Cao Pi 220

Ming Di Cao Rui 227

Qi Di Cao Fang 240

Gao Gui Xiang Gong Cao Mao 254

Yuan Di Cao huan 260

B.6.2 Royaume de Shu – 221 a 263

Capitale : Chengdu (province du Sichuan)

Nom de regne Nom courant Debut de regne

Zhao Lie Di Liu Bei 221

Hou Zhu Liu Chan 223

64

B.6.3 Royaume de Wu – 222 a 280

Capitale : Nanjing (province du Jiangsu)

Nom de regne Nom courant Debut de regne

Da Di Sun Quan 222

Hui Ji Di Sun Liang 252

Jing Di Sun Xiu 258

Wu Chenghou Sun Hao 264

B.7 Dynastie des Jin occidentaux – 265 a 316

Capitale : Luoyang (province du Henan)

Nom de regne Nom courant Debut de regne

Wu Di Si Mayan 265

Hui Di Si Mazhong 290

Huai Di Si Machi 307

Min Di Si Maye 313

B.8 Dynastie des Jin orientaux et les Seize Etats –

317 a 439

B.8.1 Dynastie des Jin orientaux – 317 a 420

Capitale : Nanjing (province du Jiangsu)

Nom de regne Nom courant Debut de regne

Yuan Di Si Marui 317

Ming Di Si Mashao 322

Cheng Di Si Mayan 325

Kang Di Si Mayue 343

Mu Di Si Madan 345

Hai Xigong Si Mayi 366

Jian Wen Di Si Mayu 371

Ai Di Si Mapi 362

Xiao Wu Di Si Mayao 373

An Di Si Madezong 397

Gong Di Si Madewen 419

B.8.2 Les Seize Etats – 304 a 439

B.9 Dynasties du Sud et du Nord – 420 a 589

B.9.1 Dynasties du Sud – 420 a 589

B.9.1.1 Dynastie Song – 420 a 479

Capitale : Nanjing (province du Jiangsu)

65

Nom de regne Nom courant Debut de regne

Wu Di Liu Yu 420

Shao Di Liu Yifu 423

Wen Di Liu Yilong 424

Xiao Wu Di Liu Jun 454

Qian Fei Di Liu Ziye 465

Ming Di Liu Yu 465

Hou Fei Di Liu Yu 473

Shun Di Liu Zhun 477

B.9.1.2 Dynastie Qi – 479 a 502

Capitale : Nanjing (province du Jiangsu)

Nom de regne Nom courant Debut de regne

Gao Di Xiao Daocheng 479

Wu Di Xiao Ze 483

Yu Lin Di Xiao Zhaoye 494

Hai Ling Di Xiao Zhaowen 494

Ming Di Xiao Luan 494

Dong Hunhou Xiao Baojuan 499

He Di Xiao Baorong 501

B.9.1.3 Dynastie Liang – 502 a 557

Capitale : Nanjing (province du Jiangsu)

Nom de regne Nom courant Debut de regne

Wu Di Xiao Yan 502

Jian Wen Di Xiao Gang 550

Yuan Di Xiao Yi 552

Jing Di Xiao Fangzhi 555

B.9.1.4 Dynastie Chen – 557 a 589

Capitale : Nanjing (province du Jiangsu)

Nom de regne Nom courant Debut de regne

Wu Di Chen Baxian 557

Wen Di Chen Qian 560

Fei Di Chen Bozong 567

Xuan Di Chen Xu 569

Hou Zhu Chen Shubao 583

B.9.2 Dynasties du Nord – 386 a 581

B.9.2.1 Dynastie des Wei du Nord – 386 a 534

Capitale : Datong (province du Shanxi)

Nom de regne Nom courant Debut de regne

66

Dao Wu Di Tuo Ba Gui 386

Ping Yuan Di Tuo Si 409

Tai Wu Di Tuo Tao 424

Nan An Di Tuo Yu 452

Wen Chen Di Tuo Jun 452

Xian Wen Di Tuo Hong 466

Xiao Wen Di Yuan Hong 471

Xuan Wu Di Yuan Ge 500

Xiao Ming Di Yuan Xu 516

Xiao Zhuang Di Yuan Lang 528

Chang Guang Di Yuan Ye 530

Jie Min Di Yuan Gong 531

An Ding Di Yuan Lang 531

Xiao Wu Di Yuan Xiu 532

B.9.2.2 Dynastie des Wei de l’Est – 534 a 550

Capitale : Linzhang (province du Hebei)

Nom de regne Nom courant Debut de regne

Xiao Jing Di Yuan Shanjian 534

B.9.2.3 Dynastie des Wei de l’Ouest – 535 a 556

Capitale : Xi’an (province du Sha’anxi)

Nom de regne Nom courant Debut de regne

Wen Di Yuan Buoju 535

Fei Di Yuan Qin 552

Gong Di Yuan Kuo 554

B.9.2.4 Dynastie des Qi du Nord – 550 a 577

Capitale : Linzhang (province du Hebei)

Nom de regne Nom courant Debut de regne

Wen Xuan Di Gao Yang 550

Fei Di Gao Yin 560

Xiao Zhao Di Gao Yan 560

Wu Cheng Di Gao Zhan 561

Hou Zhu Gao Wei 565

You Zhu Gao Heng 577

B.9.2.5 Dynastie des Zhou du Nord – 557 a 581

Capitale : Xi’an (province du Sha’anxi)

Nom de regne Nom courant Debut de regne

Xiao Min Di Yu Wenjue 557

Ming Di Yu Yu 557

Wu Di Yu Yong 561

67

Xuan Di Yu Yun 579

Jing Di Yu Yan 579

B.10 Dynastie Sui – 581 a 618

Capitale : Xi’an (province du Sha’anxi)

Nom de regne Nom courant Debut de regne

Wen Di Yang Jian 581

Yang Di Yang Guang 605

Gong Di Yang You 617

B.11 Dynastie Tang – 618 a 907

Capitale : Xi’an (province du Sha’anxi)

Nom de regne Nom courant Debut de regne

Gao Zu Li Yuan 618

Tai Zong Li Shimin 627

Gao Zong Li Zhi 650

Zhong Zong Li Xian 684

Rui Zong Li Dan 684

Wu Hou Wu Zhao 684

Zhong Zong 705

Rui Zong Li Dan 710

Xuan Zong Li Longji 712

Xiao Zong Li Heng 756

Dai Zong Li Yu 762

De Zong Li Kuo 780

Shun Zong Li Song 805

Xian Zong Li Chun 806

Mu Zong Li Heng 821

Jing Zong Li Zhan 825

Wen Zong Li Ang 827

Wu Zong Li Yan 841

Xuan Zong Li Chen 847

Yi Zong Li Cui 859

Xi Zong Li Xuan 874

Zhao Zong Li Ye 889

Ai Di Li Zhu 904

B.12 Les Cinq Dynasties – 907 a 960

B.12.1 Dynastie Liang – 907 a 923

Capitale : Kaifeng (province du Henan)

Nom de regne Nom courant Debut de regne

68

Tai Zu Zhu Wen 907

Mo Di Zhu Zhen 913

B.12.2 Dynastie Tang – 923 a 936

Capitale : Luoyang (province du Henan)

Nom de regne Nom courant Debut de regne

Zhuang Zong Li Cunxu 923

Ming Zong Li Siyuan 926

B.12.3 Dynastie Jin – 936 a 946

Capitale : Kaifeng (province du Henan)

Nom de regne Nom courant Debut de regne

Gao Zu Liu Zhiyuan 947

Yin Di Liu Chengyou 948

B.12.4 Dynastie Zhou – 951 a 960

Capitale : Kaifeng (province du Henan)

Nom de regne Nom courant Debut de regne

Tai Zu Guo Wei 951

Shi Zong Chai Rong 954

Gong Di Chai Zongxun 959

B.13 Dynasties Song – 960 a 1279

B.13.1 Dynastie des Song du Nord – 960 a 1127

Capitale : Kaifeng (province du Henan)

Nom de regne Nom courant Debut de regne

Tai Zu Zhao Kuangyin 960

Tai Zing Zhao Kuangyi 976

Zhen Zong Zhao Heng 998

Ren Zong Zhao Zhen 1023

Ying Zong Zhao Shu 1064

Shen Zong Zhao Xu 1068

Zhe Zong Zhao Xu 1086

Hui Zong Zhao Ji 1101

Qin zong Zhao Huan 1126

B.13.2 Dynastie des Song du Sud – 1127 a 1279

Capitale : Hangzhou (province du Zhejiang)

Nom de regne Nom courant Debut de regne

69

Gao Zong Zhao Gou 1127

Xiao Zong Zhao Shen 1163

Guang Zong Zhao Dun 1190

Ning Zong Zhao Kuo 1195

Li Zong Zhao Yun 1225

Du Zong Zhao Shi 1265

Gong Di Zhao Xian 1275

Duan Zong Zhao Shi 1276

Di Bing Zhao Bing 1278

B.14 Dynastie Liao – 916 a 1125

Nom de regne Nom courant Debut de regne

Tai Zu Ye Lu A Baoji 907

Tai Zong Ye Lu Deguang 927

Shi Zong Ye Luruan 947

Mu Zong Ye Lujing 951

Jing Zong Ye Luxian 967

Sheng Zong Ye Lulongxu 982

Xing Zong Ye Luzongzhen 1031

Dao Zong Ye Luhongji 1055

Tian Zuo Di Ye Luyanxi 1101

B.15 Dynastie des Xia occidentaux (Xi Xia) – 1038

a 1227

Empereur Regne

Yuan Hao 1032-1227

B.16 Dynastie Jin – 1115 a 1234

Capitale : Beijing

Nom de regne Nom courant Debut de regne

Tai Zu A Guda 1115

Tai Zong Wan Yansheng 1123

Xi Zong Wan Yandan 1135

Hai Lingking Wan Yanliang 1149

Shi Zong Wan Yanyong 1161

Zhang Zong Wan Yanjing 1190

Wei shaoking Wan Yanyongji 1209

Xuan Zong Wan Yanxun 1213

70

Ai Zong Wan Yanshouxu 1224

B.17 Dynastie Yuan (mongole) - 1271 a 1368

Capitale : Beijing

Nom de regne Nom courant Debut de regne

Tai Zu Cheng Jisihan 1206

Tuo Lei Jian Guo 1228

Tai Zong Wo Kuotai 1229

Nai Mazhenhou Cheng Zhi 1242

Ding Zong Gui you 1246

Hai Mishihou Cheng Zhi 1249

Xian zong Meng Ge 1251

Shi Zu Hu Bilei 1260

Wu Zong Hai Shan 1308

Ren Zong Ai Yulibalibada 1312

Chen Zong Tie Muer 1295

Ying Zong Shou Debaci 1321

Tai Dingdi Ye Suntiemuer 1324

Tian Shun Di A Sujiba 1328

Wen Zong Tu Tiemuer 1328

Ming Zong He Shila 1329

Wen Zong 1330

Ning Zong Yi Linzhiban 1332

Shun Di You Huan Ti Mu Er 1333

B.18 Dynastie Ming - 1368 a 1644

Capitales : Nanjing et Beijing

Nom de regne Nom courant Debut de regne

Tai Zu Zhu Yuanzhang 1368

Hui Di Zhu Yunwen 1390

Cheng Zu Zhu Di 1403

Ren Zong Zhu Gaochi 1425

Xuan Zong Zhu Zhanji 1426

Ying Zong Zhu Qizhen 1436

Dai Zong Zhu Qiyujing 1450

Ying Zong Zhu Qizhen 1457

Xian Zong Zhu Jianshen 1465

Xiao Zong Zhu Youtang 1488

Wu Zong Zhu Houzhao 1506

Shi Zong Zhu Huocong 1522

Mu Zong Zhu Zaihou 1567

Shen Zong Zhu Yijun 1573

Guang Zong Zhu Changluo 1620

Xi Zong Zhu Youxiao 1621

71

Si Zong Zhu Youjian 1628

B.19 Dynastie Qing - 1644 a 1911

Capitales : Shenyang, Beijing

Nom de regne Nom courant Debut de regne

Shi Zu Fu Lin 1644

Sheng Zu Xuan Ye (Kanxi) 1662

Shi Zong Yin Zhen 1723

Gao Zong Hong Li (Qianlong) 1736

Ren Zong Yong Yan 1796

Xuan Zong Min Ning 1821

Wen Zong Yi Zhu 1851

Mu Zong Zai Chun 1862

De Zong Zai Tian (Pu Yi) 1875

72

C. Tableaux chronologiques

C.1 La Republique Populaire : 1949–1999

1er octobre 1949 proclamation de la Republique Populaire de Chine par Mao Zedong11 octobre 1955 collectivisation de l’agricultureavril 1957 campagne des Cent Fleurs – 500 000 intellectuels envoyes dans les camps15 octobre 1957 accord sino-sovietique dans le domaine nucleairemai 1958 debut du Grand Bond en avant qui fera 35 millions de mort de famine17 mars 1959 fuite du Dalaı Lama en Inde avec 80 000 lamas16 juillet 1960 rupture sino-sovietiqueoct.-nov. 1962 guerre sino-indienne16 octobre 1964 premier essai nucleaire chinoismai 1966 debut de la Revolution culturelle1967 Deng Xiaoping purge ; premier essai de la bombe Hmars 1969 incidents frontaliers sino-sovietiques25 octobre 1971 admission de la RPC a l’ONU ; expulsion de Taiwanfevrier 1972 visite de Nixon a Pekinaout 1973 rehabilitation de Deng ; campagne contre Confuciusavril 1975 mort de Chiang Kai-shek8 janvier 1976 mort de Zhou Enlaiavril 1976 Deng Xiaoping a nouveau ecarte du pouvoir9 septembre 1976 mort de Mao Zedongoctobre 1976 arrestation de la Bande des Quatrejuillet 1977 rehabilitation de Deng Xiaoping

1er janvier 1979 etablissement de relations diplomatiques avec les Etats-Unismars 1979 Printemps de Pekin – repressionjuillet 1979 premieres ZES (zones economiques speciales)septembre 1980 legalisation de l’exploitation familiale de la terredecembre 1984 suppression des communes populaires1984–1985 debut de l’ouverture des villes aux investisseurs etrangersnovembre 1986 creation de bourses a Shanghai, Chongqing et Wuhan1987 la Chine passe le cap du milliard d’habitants8 mars 1989 loi martiale a Lhassa apres des emeutes15 avril 1989 deces de Hu Yaobang – debut des manifestations etudiantes15-17 mai 1989 visite de Gorbatchev a Pekin4 juin 1989 intervention de l’armee pour mater le mouvement etudiantoctobre 1989 le dalaı-dama recoit le prix Nobel de la paix19 octobre 1992 la Chine se declare en “economie socialiste de marche”mars 1993 Jiang Zemin elu President de la Republique1994 debut des travaux du barrage des Trois-Gorges1996 la Chine signe le traite d’interdiction globale des essais nucleaires19 fevrier 1997 deces de Deng Xiaoping1er juillet 1997 retrocession de Hong-Kong a la Chine

73

octobre 1997 visite de Jiang Zemin aux Etats-Unisdecembre 1997 grippe du poulet a Hongkong : un million de gallinaces sacrifiesjuin 1998 visite de Bill Clinton en Chinejuillet 1999 vives tensions avec Taiwan1er octobre 1999 la RPC celebre le cinquantenaire de sa fondation20 decembre 1999 retrocession de Macao a la Chinedecembre 2000 lois pour eviter toute utilisation non controlee de l’Internet

74

C.2 Les evenements de 1989

Le 4 juin de chaque annee, on commemore la fin du “Printemps de Pekin”. Un rappel chro-nologique des faits s’impose.

15 avrilHu Yaobang, ancien secretaire du Parti com-muniste chinois (PCC) meurt a l’age de 73 ans.Reformiste convaincu, il avait ete destitue a lasuite des manifestations etudiantes de l’hiver1986-1987.

18 avrilDes milliers d’etudiants lui rendent hommage.

19 avrilMalgre l’intervention massive de la police, plu-sieurs milliers d’etudiants se retrouvent PlaceTiananmen.

22 avrilFunerailles officielles de Hu Yaobang sous fortepresence policiere. Le secretaire du PCC, ZhaoZiyang, en vareuse Sun Yatsen, prononce l’elogefunebre.Les manifestations se poursuivent. D’autrescercles commencent a rejoindre les etudiantset l’agitation s’etend a Xi’an, Changsha, Shan-ghai, Chengdu.

25 avrilLa greve des cours debute. . .Les etudiantstentent de constituer une organisation indepen-dante.Le PCC met, pour la premiere fois, en gardeface a “un complot contre le Parti communisteet le systeme socialiste”.

26 avrilTout en reconnaissant la sincerite des etudiantsau sujet de la lutte contre la corruption et dela democratisation du regime, un editorial duQuotidien du peuple critique severement lescontestataires.

27 avrilDes centaines de milliers de manifestants enva-hissent le centre de Pekin.

2 maiSix mille etudiants manifestent a Shanghai.Dans la capitale, les etudiants demandent l’ou-

verture de negociations et menacent de lancerun nouveau mot d’ordre de manifestation pourle 4 mai.

4 maiJour anniversaire du mouvement du 4 mai 1919,300 000 manifestants, dont des journalistes dela presse officielle, convergent vers la place Tia-nanmen.

5 maiLors de la reunion de la Banque asiatique de de-veloppement, le premier ministre, Li Peng, ditque les revendications des etudiants“coıncidentavec les objectifs du gouvernement”.

9 maiPlusieurs centaines de membres des redactionsde Pekin transmettent une petition qui reclamela mise en place d’un dialogue avec le Parti etle gouvernement.

10 maiManifestation a velo a travers les rues de la ca-pitale.Des milliers d’etudiants se rassemblent aTaiyuan, chef-lieu de la province du Shanxi.

13 maiDes etudiants commencent une greve de lafaim.

15 maiVu la poursuite des manifestations place Tia-nanmen, le protocole est completement cham-boule lors de l’arrivee du numero un sovietique,Mikhaıl Gorbatchev.

17 maiLi Peng, recevant les delegues des grevistes dela faim leur tient un discours d’une extreme fer-mete : “Nous ne pouvons tolerer l’anarchie”.Alors qu’une partie de l’armee et certaines auto-rites provinciales expriment leur sympathie auxetudiants, Shanghai, Wuhan, Chongqing, Kun-ming, Chengdu voient des manifestations s’or-ganiser.

75

Un million de personnes envahissent le centrede Pekin. Des slogans et des banderoles de-mandent la demission de Deng Xiaoping.

19 maiZhao Ziyang fait une visite surprise sur la placeTiananmen, afin de dissuader les etudiants depoursuivre leur greve de la faim.Les dissensions entre les membres du pouvoirdeviennent de plus en plus flagrantes.

20 maiDans la nuit du 19 au 20, la loi martiale estproclamee. Il est decide de faire appel a l’armeepour retablir l’ordre a Pekin. Cette annonce estfaite par Li Peng et Yang Shangkun, chef del’Etat, mais Zhao Ziyang n’est pas present.

23 maiLa confusion est totale. Face a la mobilisationpopulaire, l’armee n’intervient pas ou se trouvebloquee a la peripherie de la capitale.Sur la place Tiananmen, le portrait de Mao Ze-dong est eclabousse de peinture.On continue de manifester a Guangzhou (Can-ton), Shenzhen, Wuhan, Urumqi, Changsha,Shenyang, Chengdu, ainsi qu’a Hongkong etMacao.La Bourse de Hongkong subit une forte baisse.

25 maiLes chefs militaires chinois apportent leur sou-tien aux conservateurs et enjoignent a l’armeede faire respecter la loi martiale qui n’est tou-jours pas appliquee. Li Peng reapparaıt a la te-levision.La mobilisation internationale en faveur desetudiants de Tiananmen s’amplifie.

26 maiDes rumeurs font etat du limogeage de ZhaoZiyang, qui serait en residence surveillee. Dansles jours qui suivent, plusieurs veterans du re-gime (Chen Yun, Peng Zhen) attaquent le se-cretaire general plus ou moins ouvertement.

29 maiLa “deesse de la democratie”, a l’image de lastatue de la Liberte et haute de 10 metres, faitson apparition sur la place Tiananmen.

30 mai

Premieres arrestations : trois ouvriers ayantvoulu creer un syndicat autonome, des motardsqui avaient parcouru la ville pour informer lapopulation que l’armee n’y avait pas penetreapres l’instauration de la loi martiale.

3 juinUne fois encore, la population fait reculer l’ar-mee qui voulait mettre de l’ordre sur la placeTiananmen.

4 juinSur ordre de la Commission militaire du PCC,l’armee intervient brutalement dans le centre dePekin. Les chars entrent en action, les soldatstirent sur les manifestants.Des rassemblements de protestation ont lieudans plusieurs grandes villes du pays.

5 juinL’agitation s’etend en province. Les affronte-ments armes se poursuivent, y compris entrediverses unites militaires.Les Etats-Unis annoncent des sanctions

6-7 juinPekin est en proie au chaos, les etrangers eva-cuent precipitamment la capitale. Alors quele bilan de l’intervention armee est de 1 500morts et 10 000 blesses selon des sources hos-pitalieres, Yuan Mu, porte-parole du gouver-nement, indique qu’il n’y aurait eu “que” 300morts, dont 23 etudiants.Michel Rocard, premier ministre, annonce le geldes relations diplomatiques avec la Chine.

8 juinLi Peng reapparaıt a la television :“Camarades,vous avez fait un rude travail”dit-il a une troupequ’il inspecte.Les relations entre le pouvoir chinois et les paysoccidentaux se deteriorent rapidement.

9 juinApres 24 jours d’absence, Deng Xiaoping feli-cite a la television les generaux responsables dela loi martiale.Les rumeurs de purge et d’arrestations s’ampli-fient.

12-13 juin

76

Premiere vague d’arrestations, dont l’opposantRen Wanding.

15 juinTrois manifestants sont condamnes a mort aShanghai.

17 juinSans etre explicitement nomme, Zhao Ziyangest accuse d”’avoir soutenu les emeutes”.Huit nouvelles condamnations a mort.

21 juinLes trois premieres executions capitales ont lieu

a Shanghai.

22 juinSept autres executions capitales a Pekin. Selond’autres sources, 400 executions auraient dejaeu lieu, alors que les arrestations se poursuiventet que la delation est encouragee. Plusieurs di-rigeants etudiants arrivent a fuir vers l’etranger.

24 juinJiang Zemin, secretaire general du PC a Shan-ghai, est elu secretaire general du Parti com-muniste, en remplacement de Zhao Ziyang.

Dans les semaines et mois qui suivirent, arrestations, executions et reprises en mains necesserent pas. Ce qu’on a appele par la suite le Printemps de Pekin a eu des consequencesprofondes, tant sur le plan interieur qu’exterieur. Dix ans apres, le travail de deuil et d’elucidationn’est de loin pas termine.

77

78

D. Cartes

D.1 Cartes historiques

Fig. D.1 – Chang’an pendant les dynasties Sui et Tang

D.2 Cartes politiques

79

Fig. D.2 – Extension du controle des Seigneurs de Guerre sur la Chine en 1926

80

Fig. D.3 – Carte politique

81

Fig. D.4 – Regions administratives

82

Fig. D.5 – Zones frontialieres litigieuses avec l’Inde

83

84

E. Complements d’information

Pour en savoir plus sur les differents aspects evoques dans ce document, on pourra s’interesseraux sites web suivants. La plupart des sites presentes ici sont en anglais.

E.1 Sites historiques

Histoire generale

– Paul Frankenstein’s Brief History of China1

– Concise Political History of China2

– Classical Historiography For Chinese History3

– The Chinese Empire4

Chine Imperiale

– Overview of early Chinese history by Robert Crawley5

– Exploring Ancient China6

Chine moderne

– Extensive List of Links to Modern Chinese History 7

– Quotations from Chairman Mao Tse-Tung (Little Red Book)8

– WWW Memorial Hall of the Victims in the Nanjing Massacre (1937-1938)9

– Princeton’s University’s documentation of the 1937 Nanking Massacre10

– Tiananmen - 198911

– Gate Of Heavenly Peace PBS site on Tiananmen12

– Chinese Democracy and the Future13 - differents points de vue sur l’avenir de la democratiechinoise.

– Hong Kong 1997 Web Site14

Autres sites historiques

– Tales of Old Shanghai15 - donne une bonne idee de l’histoire et de la culture de la vieilleShanghai

1http ://asterius.com/china2http ://acc6.its.brooklyn.cuny.edu/ phalsall/texts/chinhist.html3http ://www.sscnet.ucla.edu/history/elman/ClassBib/4http ://www.wsu.edu/ dee/CHEMPIRE/CHEMPIRE.HTM5http ://acc6.its.brooklyn.cuny.edu/ phalsall/texts/c-hist.html6http ://eawc.evansville.edu/chronology/chpage.htm7http ://cnd.cnd.org/fairbank8http ://zhongwen.com/mao.htm9http ://www.cnd.org/mirror/nanjing/

10http ://www.princeton.edu/ nanking/11http ://www.christusrex.org/www1/sdc/tiananmen.html12http ://www.nmis.org/gate/13http ://www.rjgeib.com/thoughts/china.html14http ://www.hk1997.china.com15http ://www.shanghai-ed.com/tales/tales.htm

85

E.2 Sites informatifs

– Art of China16

– China the Beautiful17 - un echantillon de 5 000 ans d’art et de litterature chinoise– Zhongwen.com18 Un excellent dictionnaire chinois-anglais en ligne– Asian Rare Books19

– Cultural Revolution Posters20

– China News Digest21

– Le Quotidien du Peuple en ligne (version francaise)22

16http ://pasture.ecn.purdue.edu/ agenhtml/agenmc/china/china.html17http ://www.chinapage.com18http ://www.zhongwen.com19http ://www.erols.com/arbs20http ://www.chinabooks.com/Catalog/cultrev.html21http ://www.cnd.org22http ://french.peopledaily.com.cn/home.html

86

Bibliographie

[Ber99] Marie-Claire Bergere, Revolution, restauration et modernisation - Les dilemmes dela societe chinoise contemporaine, Geopolitique (1999), no. 67, 48–56.

[Bro99] Guy Brossolet, Shanghai : de l’audace a la democratie, Geopolitique (1999), no. 67,96–102.

[Cab99a] Jean-Pierre Cabestan, La Chine populaire, Taiwan et les Etats-Unis : echangesconstructifs ou dilemme strategique ?, Geopolitique (1999), no. 67, 62–67.

[Cab99b] Jean-Pierre Cabestan, Les jeux sont faits. . ., Perspectives Chinoises (1999), no. 55.

[Chi95] Manuel du chinois pratique, 1995.

[Con94] Confucius, Entretiens avec ses disciples, GF-Flammarion, 1994, traduction d’AndreLevy.

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87

88

Table des figures

1.1 Sinanthrope . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71.2 Poterie Yangshao (Neolithique) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71.3 Etendue de la dynastie Xia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81.4 Art de l’epoque Xia, XVIIIe s. av. J.-C. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81.5 L’etendue de la civilisation Shang vers -1200 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91.6 Os divinatoire de l’epoque Shang avec inscriptions archaıques . . . . . . . . . . . 101.7 Dynastie des Zhou de l’ouest (vers -900) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101.8 Dynastie des Zhou de l’est (vers -400) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111.9 Les Royaumes Combattants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121.10 Confucius . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131.11 Lao Tseu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

2.1 Etendue de l’empire Qin en 212 av. J.-C. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152.2 L’empereur Qin Shi Huangdi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162.3 La Grande Muraille . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162.4 Armee de terre cuite de Qin Shi Huangdi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172.5 Fouilles archeologiques a Xi’an . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172.6 Le premier empereur de la dynastie Han . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182.7 L’empire Han . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 192.8 Les routes de la Soie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 192.9 Fabrication de la soie (gravure han) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202.10 Les Trois Royaumes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 212.11 Le fondateur de l’empire Sui . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 222.12 L’empereur Tai Zong . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232.13 Bouddha de l’epoque Tang . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232.14 Empire Tang . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 242.15 Piece de monnaie - Epoque Tang . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 242.16 Vase de l’epoque Tang (porcelaine) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252.17 Statuette (chameau) - epoque Tang . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252.18 Bouddha – Epoque Tang . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 262.19 L’empire Song . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 272.20 Le premier empereur de la dynastie Song . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 272.21 Art Song . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 282.22 Empires Song et Jin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 282.23 Art Song . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 292.24 Genghis Khan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 292.25 Etendue de l’empire mongol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 302.26 Archer Mongol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 302.27 Qubilai . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 312.28 L’empire Yuan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 322.29 Marco Polo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 322.30 L’empire Ming . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 332.31 Le premier empereur Ming . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 332.32 Art Ming - Fleurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

89

2.33 Vase Ming . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 342.34 Art Ming - Grues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 352.36 L’empereur Qianlong . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 362.35 L’empereur Kangxi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 362.37 L’empire mandchou . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 372.38 Fumeur d’opium . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 372.39 Vase Qing . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 382.40 Les Boxers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

3.1 Sun Yat-sen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 423.2 Republique de Chine en 1911 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 423.3 Parcours de la Longue Marche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 453.4 Tchiang Kai-chek . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 453.5 Mao Zedong . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 463.6 Zhou Enlai . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 473.7 Zone frontaliere litigieuse avec l’Inde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 493.8 Deng Xiaoping . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 533.9 Etudiant arretant les chars sur la place Tian An Men . . . . . . . . . . . . . . . . 54

4.1 Republique de Chine en 1911 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56

A.1 Chronologie des dynasties chinoises (1) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59A.2 Chronologie des dynasties chinoises (2) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60

D.1 Chang’an pendant les dynasties Sui et Tang . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79D.2 Extension du controle des Seigneurs de Guerre sur la Chine en 1926 . . . . . . . 80D.3 Carte politique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81D.4 Regions administratives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82D.5 Zones frontialieres litigieuses avec l’Inde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83

90

Index

ecriture, 9“cinq anti” (mouvement des), 47“trois anti” (mouvement des), 47

An Lushan, 24, 25

Bande des Quatre, 52bouddhisme, 20, 23, 24, 31Boxers, 39bronze, 9

Cent Fleurs (campagne des), 48Chang’an, 20Chine archaıque, 9christianisme, 23, 24Cite Interdite, 33commerce triangulaire, 37communes populaires, 48communisme, 44confucianisme, 13, 24Confucius, 13Coree, 18, 39

declin, 36dalaı-lama, 35Deng Xiaoping, 50, 53, 55Diku, 7

Fleuve Jaune, 8Formose, 35, 39Fuxi, 7

Gao Zong, 23Gengis Khan, 29Grand bond en Avant, 48Grand Canal, 22, 31Grande Muraille, 16, 25, 29Guomindang, 42, 46

Han, 18, 20, 21Hong-Kong, 37Huangdi, 7Hunan, 8Huns, 16

Inde, 23

invasions, 21Iran, 23irrigation, 11

Jurchet, 28Japon, 31Jiang Jieshi (Tchiang Kai-chek), 44Jin, 21, 29

Kachgar, 20Kangxi, 35Kitat, 27Kongfuzi, 13

Laotzi, 14Li Shimin, 22Lin Biao, 49Liu Shaoqi, 44Lotus Blanc, 31, 39Lu Shaoqi, 49

Macao, 34Mandchoukuo, 44manicheisme, 24Mao Zedong, 44, 46marxisme, 44Mencius, 13Mengzi, 13Ming, 31, 33Mongolie, 19, 35Mouvement du 4 mai, 43

Nepal, 23, 36Nankin (traite de), 37Nertchinsk (traite de), 35nestorianisme, 31

opium, 37

Pekin, 27, 28, 30, 33panchen lama, 36papier, 20Parthes, 20Polo (Marco), 31porcelaine, 20

91

Premiere guerre mondiale, 43

Qubilai, 30Qi, 22Qianlong, 35Qin, 12, 15Qin Shi Huangdi, 15Qing, 34

republique populaire, 46Romains, 20Route de la Soie, 20, 23, 31Royaumes Combattants, 11, 12

Shang, 9Societe de la conjuration, 41Song, 21, 27, 30Sourcils Rouges, 19Sui, 22Sun Yat-Sen, 41Sun Yat-sen, 43, 44syncretisme, 25

Turkestan, 18, 23Turks, 23Taıwan, 46, 49Tai Zong, 22Taiping, 38Tang, 22, 24taoısme, 24taoısme, 14Tarim, 18, 23Tchiang Kai-chek, 44, 46Temujin, 29Tianjin (traite de), 37Tibet, 23, 24, 35, 42, 49Tongmenghui, 41traite de Versailles, 43Trois Royaumes, 21Turbans Jaunes, 20Turbans Rouges, 31

Union Sovietique, 44

Versailles (traite de), 43

Wang Anshi, 27Wang Mang, 19Wei, 21Wu, 21Wu Di, 18

Xia, 8Xinjiang, 35

Xuan Zong, 23Xun Zi, 13

Yuan, 30yang, 14Yao, 7yin, 14Yu le Grand, 8Yuan Shikai, 41, 42

Zhaohao, 7Zhennong, 7Zhou, 11, 12Zhou Enlai, 47Zhuangzi, 14Zhuanxu, 7Zhuen, 7

92

Table des matieres

Avant-propos 3

Introduction 5

1 Les origines 7

1.1 Le regne des Trois Souverains . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

1.2 Les premieres dynasties . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

1.2.1 Les Xia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

1.2.2 Les Shang . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

1.2.3 Les Zhou . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

1.3 Les Royaumes Combattants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

1.4 Les Cent Ecoles de la Pensee . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

1.4.1 La pensee confuceenne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

1.4.2 Le Dao . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

2 La Chine Imperiale 15

2.1 L’empire unifie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

2.1.1 Qin Shi Huangdi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

2.1.2 Les Han . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

2.2 Les Trois Royaumes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

2.3 Les Grandes Invasions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

2.3.1 La reunification et les Sui . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

2.4 Les Tang . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

2.5 La dynastie Song . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

2.6 Les Yuan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

2.6.1 Gengis Khan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

2.6.2 Qubilai . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

2.7 La dynastie Ming . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

2.8 La dynastie mandchoue des Qing . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

2.8.1 Kangxi et Qianlong . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35

2.8.2 Les guerres de l’opium . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36

2.8.3 Les Taiping . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

2.8.4 L’echec d’une modernisation a l’occidentale . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

2.8.5 La revolte des Boxers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

3 La Chine contemporaine 41

3.1 De la fin de la dynastie a la Republique Populaire . . . . . . . . . . . . . . . . . 41

3.1.1 La Revolution Chinoise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41

3.1.2 La republique de Sun Yat-sen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41

3.1.3 Les debuts du communisme chinois . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44

3.1.4 La Longue Marche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44

3.1.5 L’invasion japonaise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44

3.1.6 La Republique Populaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46

93

3.2 1949-1999 : Cinquante ans de communisme ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46

3.2.1 Les debuts de Mao . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46

3.2.2 La transition vers le socialisme (1953–1957) . . . . . . . . . . . . . . . . . 47

3.2.3 Le Grand Bond en Avant et ses consequences . . . . . . . . . . . . . . . . 48

3.2.3.1 Le Grand bond en Avant (1958-1960) . . . . . . . . . . . . . . . 48

3.2.3.2 Reajustement de l’economie (1961-1965) . . . . . . . . . . . . . 50

3.2.4 La Revolution Culturelle (1966-1976) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50

3.2.4.1 La phase militante : 1966-1968 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50

3.2.4.2 Le 9ieme Congres du Parti National . . . . . . . . . . . . . . . . 51

3.2.4.3 Fin de l’ere Mao : 1972-1976 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51

3.2.5 La periode post-Mao : 1976-1978 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52

3.2.6 Les Quatre Modernisations : 1979-1982 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52

3.2.7 Le temps des reformes : 1980-1988 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53

3.2.8 Les limites de la democratisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53

3.2.9 Deng Xiaoping : l’ouverture au monde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53

3.2.9.1 Le printemps de Pekin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53

3.2.9.2 Le choc du massacre de la place Tian An Men . . . . . . . . . . 53

4 Quels enjeux pour le XXIeme siecle ? 55

4.1 L’apres Deng . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55

4.2 Le temps des reformes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55

4.3 Democratie ou democrature ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55

4.4 “Un pays, deux systemes” : une solution durable ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55

4.4.1 1997 : retrocession de Hong-Kong . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55

4.4.2 1999 : le retour de Macao . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55

4.4.3 Une puissance economique en marche ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55

4.5 Quel avenir avec Taiwan ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55

4.6 Du poids de la Chine dans les relations internationales . . . . . . . . . . . . . . . 55

Conclusion ? 57

A Chronologie des dynasties chinoises 59

B Liste des empereurs de Chine 61

B.1 Dynastie Xia – XXIe s. au XVIe s. av. J.-C. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61

B.2 Dynastie Shang – XVIe s. a 1066 av. J.-C. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61

B.3 Dynasties Zhou – 1066 a 221 av. J.-C. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62

B.3.1 Zhou de l’ouest – 1066 a 771 av. J.-C. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62

B.3.2 Zhou de l’est – 770 a 256 av. J.-C. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62

B.3.2.1 Periode du Printemps et de l’Automne – 770 a 476 av. J.-C. . . 62

B.3.2.2 Periode des Royaumes Combattants – 475 a 221 av. J.-C. . . . . 63

B.4 Dynastie Qin – 221 a 206 av. J.-C. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63

B.5 Dynastie Han – 206 av. J.-C. a 220 ap. J.-C. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63

B.5.1 Han anterieurs – 206 av. J.-C. a 24 ap. J.-C. . . . . . . . . . . . . . . . . 63

B.5.2 Han posterieurs – 25 a 220 ap. J.-C. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64

B.6 Periode des Trois Royaumes – 220 a 316 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64

B.6.1 Royaume de Wei – 220 a 265 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64

B.6.2 Royaume de Shu – 221 a 263 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64

B.6.3 Royaume de Wu – 222 a 280 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65

B.7 Dynastie des Jin occidentaux – 265 a 316 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65

B.8 Dynastie des Jin orientaux et les Seize Etats – 317 a 439 . . . . . . . . . . . . . . 65

B.8.1 Dynastie des Jin orientaux – 317 a 420 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65

94

B.8.2 Les Seize Etats – 304 a 439 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65B.9 Dynasties du Sud et du Nord – 420 a 589 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65

B.9.1 Dynasties du Sud – 420 a 589 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65B.9.1.1 Dynastie Song – 420 a 479 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65B.9.1.2 Dynastie Qi – 479 a 502 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66B.9.1.3 Dynastie Liang – 502 a 557 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66B.9.1.4 Dynastie Chen – 557 a 589 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66

B.9.2 Dynasties du Nord – 386 a 581 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66B.9.2.1 Dynastie des Wei du Nord – 386 a 534 . . . . . . . . . . . . . . 66B.9.2.2 Dynastie des Wei de l’Est – 534 a 550 . . . . . . . . . . . . . . . 67B.9.2.3 Dynastie des Wei de l’Ouest – 535 a 556 . . . . . . . . . . . . . 67B.9.2.4 Dynastie des Qi du Nord – 550 a 577 . . . . . . . . . . . . . . . 67B.9.2.5 Dynastie des Zhou du Nord – 557 a 581 . . . . . . . . . . . . . . 67

B.10 Dynastie Sui – 581 a 618 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68B.11 Dynastie Tang – 618 a 907 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68B.12 Les Cinq Dynasties – 907 a 960 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68

B.12.1 Dynastie Liang – 907 a 923 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68B.12.2 Dynastie Tang – 923 a 936 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69B.12.3 Dynastie Jin – 936 a 946 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69B.12.4 Dynastie Zhou – 951 a 960 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69

B.13 Dynasties Song – 960 a 1279 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69B.13.1 Dynastie des Song du Nord – 960 a 1127 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69B.13.2 Dynastie des Song du Sud – 1127 a 1279 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69

B.14 Dynastie Liao – 916 a 1125 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70B.15 Dynastie des Xia occidentaux (Xi Xia) – 1038 a 1227 . . . . . . . . . . . . . . . . 70B.16 Dynastie Jin – 1115 a 1234 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70B.17 Dynastie Yuan (mongole) - 1271 a 1368 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71B.18 Dynastie Ming - 1368 a 1644 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71B.19 Dynastie Qing - 1644 a 1911 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72

C Tableaux chronologiques 73C.1 La Republique Populaire : 1949–1999 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73C.2 Les evenements de 1989 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75

D Cartes 79D.1 Cartes historiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79D.2 Cartes politiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79

E Complements d’information 85E.1 Sites historiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85E.2 Sites informatifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86

Bibliographie 87

Table des figures 90

Index 90

Table des matieres 95

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